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Russia Can Help South Africa Tackle Electricity Shortages — Russian Ambassador

Russia can help South Africa solve the problem of electricity shortages, Russian Ambassador to South Africa Ilya Rogachev told TASS

Vietnam Working on BRICS Membership Bid

Four countries recently joined the economic bloc, and the door has been left open for further additions

China, Brazil Seal Deal on Landmark Clean Energy Transmission Project

China and Brazil signed a 30-year franchise agreement on the Brazil northeast ultra-high-voltage direct current (UHVDC) power transmission line project, which is expected to be operational by 2029, in the Brazilian capital of Brasilia

Pélerinages : entre spiritualité et remise en forme

Les pèlerinages ne sont plus réservés qu’aux moines. Ces chemins épiques qui se faufilent dans des villages médiévaux et des paysages ruraux attirent de nouveaux adeptes.

Des sentiers bien connus ont récemment enregistré une fréquentation record, tandis que de nouveaux itinéraires ont été lancés aux États-Unis, en Irlande, au Bhoutan et au Sri Lanka. En 2023, près d’un demi-million de personnes ont parcouru le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne, l’un des pèlerinages les plus célèbres. Pourtant, les données du Centre international d’accueil au pèlerin ont révélé que seuls 40 % des personnes empruntant ces sentiers marchaient pour des raisons purement religieuses. 

Alors que les cours de marche se multiplient dans les salles de sport, ainsi que sur les plateformes de streaming, et que les #softhiking et #hotgirlwalk embrasent TikTok, il n’est pas surprenant que ces longues promenades dans la nature aient attiré l’attention. La plateforme de courses à pied Spacebib a lancé une collection de tee-shirts qui évacuent l’humidité, nommée World Pilgrimage Trails, sur le thème des chemins de pèlerinage du monde entier. La plateforme The Conqueror, quant à elle, a lancé un défi virtuel autour du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle permettant de suivre sa progression sur sa montre connectée. L’attrait pour le pèlerinage s’est tellement développé que le Global Wellness Summit, sommet mondial du marché du bien-être, l’a désigné comme l’une des tendances en la matière pour 2024. 

Si les pèlerinages sont de plus en plus populaires parmi les adeptes de fitness, ils restent une pratique intemporelle à la croisée de l’activité physique, de la spiritualité et de l’épanouissement personnel.

 

UN VOYAGE MÉDITATIF

Un pèlerinage est un voyage que l’on effectue à pied, à cheval ou à vélo vers un lieu sacré. Présents dans de nombreuses religions, ces longs périples permettent de prouver sa dévotion. 

Il existe des centaines de chemins de pèlerinage à travers le monde. Les pèlerins modernes peuvent encore emprunter les plus anciens, comme celui de Saint-Jacques-de-Compostelle, remontant au 9e siècle, et son pendant, le Kumano Kodo, au Japon, datant du 10e siècle, qui sont tous deux inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Une multitude de nouveaux chemins de pèlerinage ont toutefois été ouverts afin que cette nouvelle vague de marcheurs puisse mettre à l’épreuve corps, esprit et âme. 

En 2022, le Bhoutan a restauré le Trans Bhutan, un sentier du 16e siècle franchissant douze cols de montagne, autrefois emprunté par les bouddhistes pour traverser le pays et visiter ses sites les plus sacrés. Le Sri Lanka a inauguré le sentier Pekoe en 2023, un tronçon d’un peu moins de 300 kilomètres reliant les villes de Kandy et Nuwara Eliya. Il longe un ancien temple de pierre, des grottes et des chutes d’eau. En 2024, l’Irlande et le pays de Galles achèveront le Wexford-Pembrokeshire Pilgrim Way, un chemin de près de 138 kilomètres qui commence à Wexford, en Irlande, et se termine à Saint David’s, au pays de Galles. Il y est question de promenades au sommet des falaises, de plans d’eau sacrés et de criques isolées fréquentées par des phoques. Enfin, en Californie, il est possible de tenter le nouveau Camino de Sonoma, une randonnée approchant les 120 kilomètres au départ de la mission de Sonoma jusqu’à la chapelle orthodoxe russe de Fort Ross.

 

UN EXERCICE POUR LE CORPS ET L’ESPRIT

Selon Marc Massad, coach personnel basé au Royaume-Uni, enfiler ses chaussures de marche est bon pour le corps et l’esprit : cela contribue non seulement au bien-être physique, mais encourage également la résilience. 

« La marche stimule la santé cardiovasculaire, favorise la perte de poids, améliore l’équilibre et la coordination, et accroît l’endurance musculaire avec un minimum d’effort articulaire », explique-t-il. « La marche a aussi de profonds effets bénéfiques sur la santé mentale. C’est un moyen naturel de soulager le stress en libérant des endorphines qui peuvent réduire les symptômes de la dépression et de l’anxiété. »

Nicole Hu, vingt-sept ans, de Chicago, a parcouru les 120 kilomètres du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle en juillet 2023, depuis la frontière portugaise jusqu’à la célèbre ville en Espagne. « Je voulais marcher, être dans la nature et avoir du temps pour moi, pour réfléchir », confie-t-elle.

Nicole, qui a déjà passé des vacances à faire de la plongée sous-marine en Égypte et de la randonnée au Pérou, a apprécié les règles claires de ce défi qui trouve son origine au Moyen Âge. Chaque pèlerin doit parcourir au moins 100 kilomètres, collecter des tampons chaque jour et terminer son voyage au Centre international d’accueil au pèlerin.  

Si elle n’a pas trouvé le terrain particulièrement éreintant, marcher jusqu’à 24 kilomètres par jour sous une chaleur atteignant 38 degrés Celsius s’est avéré être un véritable défi. « C’était exténuant mais très gratifiant », livre-t-elle. « C’est dur pour le corps mais c’est une très bonne expérience. Je crois que je le referais mais sur une plus longue durée, simplement parce que je pense que l’on en retire davantage. »

 

LE POUVOIR DES PÈLERINAGES

Paul Christie, PDG de Walk Japan, qui organise des randonnées pédestres hors des sentiers battus au Japon, explique qu’il a constaté une augmentation du nombre de touristes qui s’inscrivaient à des pèlerinages guidés. « Notre expérience suggère que l’intérêt pour les pèlerinages est issu d’une évolution naturelle de la demande croissante pour la marche en général, et ce, à travers un large éventail d’âges et de nationalités », explique-t-il. 

Guy Hayward, cofondateur de British Pilgrimage Trust, organisation caritative qui vise à promouvoir le pèlerinage, peu importe les croyances, explique toutefois que tout le monde n’accepte pas cette vision plus laïque de la pratique. « Il y a évidemment des personnes ferventes qui pensent qu’il n’y a qu’une seule façon de faire un pèlerinage et qu’elle se doit d’être hautement pieuse », déclare-t-il. « Mais j’espère qu’ils se rendront compte que les pèlerinages peuvent devenir une sorte d’opportunité sous-jacente permettant aux gens de découvrir des aspects plus profonds d’eux-mêmes. »

La marathonienne Kimberly Davies, trente-cinq ans, de Toronto, a décidé de parcourir les 770 kilomètres du Camino francés, de Saint-Jean-Pied-de-Port à la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne, en passant par les Pyrénées françaises. 

« Vous vivez véritablement l’instant présent », affirme-t-elle. « C’est un havre de paix. Pas d’obligations, pas de planification, pas de recherche d’hôtels ou de restaurants, et j’ai adoré être à l’extérieur pendant six semaines, ce qui, je pense, est très sain ».

Si certaines personnes découvrent les pèlerinages, Rick Walsh, soixante-trois ans, originaire de San Francisco, a en revanche souvent parcouru les sentiers du Japon. Il a récemment suivi le circuit Shikoku Wayfarer, proposé par Walk Japan, d’une durée de six jours, qui fait partie du pèlerinage des quatre-vingt-huit temples de la nation insulaire. En traversant la campagne montagneuse jusqu’à la côte de l’océan Pacifique, il affirme que le pouvoir du pèlerinage ne lui a pas échappé. « Vous pouvez faire de l’exercice n’importe où mais c’est très spécial de le faire dans un endroit aussi unique que le Japon, tout en participant à un voyage culturel organisé. »

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

NATO keeps escalating its crawling strategic siege of Russia

Direct NATO involvement in the Neo-Nazi junta's attacks on Russian strategic assets could force Moscow to start shooting down US ISR platforms over the Black Sea, particularly the unmanned ones. This could serve as a warning sign that manned jets would be next if the belligerent alliance continues with the practice of providing targeting data and orders to the Kiev regime.

Imran Hosein on Iran

Par : AHH

Two short videos.

  1. Judaism on Trial. Rabbis have to answer for how Iranian Embassy was struck, like a thief in the night! Is this consistent with moral law?
  2. The honorable position of Iran in Islamic civilization and their vanguard position in Armageddon, alongside Russia and China. And chess grandmaster Iran finessed the nuclear-weapon card…

Ukrainian children found in Germany

Anti-Russian accusation about abduction of minors is proving to be another Western lie.

West was “lukewarm” to Russia-Ukraine negotiations in 2022 - Foreign Affairs

The West will regret hijacking peace efforts between Moscow and Kiev.

Ces villes japonaises pourraient bien inspirer votre prochain haïku

Sur le chemin qui sépare notre domicile de notre travail, certains d'entre nous dorment, tandis que d'autres consultent frénétiquement leur portable. Mais dans les tramways de la ville japonaise de Matsuyama, les passagers ont une autre option : écrire un haïku.

Matsuyama est la capitale autoproclamée de cette forme de poésie courte, vieille de plusieurs siècles, traditionnellement mais pas exclusivement composée de trois vers de cinq, sept et cinq syllabes. Montez dans les tramways de la ville et vous trouverez les boîtes à haïkus rectangulaires. Les passagers sont encouragés à rédiger un haïku sur une feuille de papier prévue à cet effet. Il suffit ensuite de la glisser dans la boîte pour le concours d'haïkus organisé par la ville. Si l'expérience vous a plu, vous pouvez, dans la soirée, vous arrêter dans l'un des bars à haïku de Matsuyama, pour rédiger un poème tout en sirotant une boisson.

Ce que nous appelons aujourd'hui haïku était à l'origine une strophe d'ouverture de poèmes plus longs. Du moins, jusqu'à ce que des poètes du 17e siècle tels que Matsuo Basho (1644-1694) popularisent leur existence propre en tant que poèmes courts, appelés alors hokku, ou comme accompagnement à la prose, un style connu sous le nom de haibun. Dans le cas de Basho, il intégrait souvent des haïkus dans ses carnets de voyage.

Plusieurs siècles plus tard, les haïkus sont étudiés dans les écoles japonaises, célébrés lors de compétitions nationales et promus à la télévision dans des émissions hebdomadaires.

Ce passe-temps traditionnel japonais a gagné en popularité dans le monde entier, et l'on trouve aujourd'hui des associations de haïku, en Europe (notamment en France, où existe l'Association francophone du Haïku) en Afrique et en Amérique du Nord. Il existe même une Journée internationale du haïku, célébrée le 17 avril, organisée par la Haïku Foundation, une organisation internationale.

Voici comment suivre la piste du haïku dans le pays qui l'a vu naître.

 

QU'EST-CE QU'UN HAÏKU ?

Comme l'écrit Julie Bloss Kelsey dans la rubrique New to Haiku de la Haiku Foundation, le haïku moderne s'est développé au-delà des limites traditionnelles.

« En Japonais, un haïku s'écrit en dix-sept on, ou unités de sons. Les On ne se traduisent pas directement en syllabes dans les autres langues, notamment en anglais. Certains érudits spécialistes du haïku avancent que cette fausse idée a conduit les haïkus anglais à être trop verbeux », explique-t-elle. « C'est pourquoi on voit souvent des haïku modernes avec moins de dix-sept syllabes. Les Haïku peuvent être écrits avec un, deux, trois ou quatre vers, voire plus. Bien que les haïkus de trois vers en anglais soient les plus courants, les haïkus composés d'un vers, aussi appelés monoku, deviennent de plus en plus populaires. »

Ce n'est pas la seule évolution depuis l'époque de Basho. Même si les haïkus contiennent habituellement des mots se rapportant aux saisons, ou kigo en japonais, ils ne doivent pas forcément parler des fleurs de cerisiers éphémères ou bien des feuilles d'automne. Les émotions humaines, les instants de vie, ou un chihuahua bien-aimé font de tout aussi bons sujets. De la même façon, un haïku peut canaliser de la mélancolie, de l'humour, et tous les sentiments que l'on souhaitera y mettre.

 

LES MEILLEURS ENDROITS POUR DECOUVRIR LE HAÏKU

Lorsque l'on voyage au Japon, il n'est pas rare de trouver des haïkus sous diverses formes. Plusieurs sites se vantent d'une connexion avec l'un des « quatre grands » poètes du monde des haïkus : Yosa Buson (1716-1784), Kobayashi Issa (1763-1828), Masaoka Shiki (1867-1902) et, le plus célèbre de tous, Basho.

Basho a parcouru la région de Tohoku, au nord de l'île principale du Japon, au cours d'un périple de cinq mois documenté dans le récit de voyage classique rédigé en haïku Oku no Hosomichi (La Sente étroite du Bout-du-Monde)On peut y suivre ses pas jusqu'au temple de Yamadera, situé à flanc de montagne, où le paisible sentier boisé inspira à Basho l'un de ses poèmes les plus célèbres :

immobilité
le chant des cigales
pénètre dans la roche

À Tohoku, il est également possible de visiter la ville de Hiraizumi, inspiration du poème morose de Basho, « herbes d'été / tout ce qui reste / des rêves des guerriers. » À Hiraizumi, on trouve cependant bien plus que des champs verts, notamment le temple Chusonji, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, et sa salle dorée de Konjikido.

Dans l'est de Tokyo, dans une ancienne région rurale dont Basho était originaire, on trouve aujourd'hui le musée Basho au sein d'une zone d'expansion urbaine des vingt-trois quartiers. Il existe au Japon d'autres musées Basho : l'un se trouve sur son lieu de naissance, à Iga Ueno, dans la préfecture de Mie ; et les autres dans plusieurs villes sur son itinéraire d'Oku no Hosomichi. 

Et puis, il y a Matsuyama, la capitale d'haïku du Japon. Située sur la plus petite des quatre îles principales du pays, Matsuyama est la ville natale de Masaoka Shiki, qui, avant de mourir de tuberculose à trente-quatre ans en 1902, a inventé le terme haïku (qui signifie « jeu de mots ») et insufflé un nouveau souffle à cet art en encourageant une plus grande diversité de sujets et l'utilisation d'un langage non traditionnel. Il a même écrit le premier haiku sur le baseball :

herbes d'été
des joueurs de baseball
au loin

Vous ne pouvez pas passer un jour à Matsuyama sans voir la connexion avec les haïkus. Comme dans les tramways, vous trouverez des boîtes à haïkus dans le château de Matsuyama, perché sur une colline et au Dogo Onsen Honkan, l'un des plus vieux établissements thermaux du Japon, au cas où un haïku vous vienne à l'esprit pendant la baignade. La municipalité de Matsuyama a également fait installer des boîtes à haïkus dans des villes jumelles à l'étranger, notamment à Bruxelles, en Belgique, à Fribourg, en Allemagne et à Taipei, à Taïwan. 

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

Israël aurait mené des frappes de représailles contre l’Iran

israel iran

israel iranLe matin du 19 avril, des rapports ont fait état d’une attaque israélienne contre une installation en Iran. L’agence Fars

L’article Israël aurait mené des frappes de représailles contre l’Iran est apparu en premier sur STRATPOL.

Iran – Israel on the Brink of a “Safe Abyss”

Par : AHH

when is it no longer “safe” ?? A free article by Elijah Magnier. Presciently published 2-3 days PRIOR to the Iranian retaliation. Iran moved from Patience to direct Power. Henceforth, there will be consequences for Zio-USUK, as in Novorossiya!

By Elijah J Magnier on 11/04/2024.

In a calculated move of retaliation, Iran has decided to respond to Israel’s actions by earmarking several targets from its extensive list for initial and, if deemed necessary, subsequent more destructive reprisals. Reliable sources reveal that Iran’s strategic planning includes the Israeli Chief of Staff’s headquarters among the range of potential targets. This decision is a direct consequence of Israel’s targeted assassinations of Iranian generals on Monday, 1 April 2024, which targeted the Iranian diplomatic consulate in Damascus, Syria. This attack destroyed the consulate and the death of seven senior Islamic Revolutionary Guard Corps (IRGC) officers, including a brigadier general and general, his second in command. In the light of these events, Iran has vowed to retaliate.

Hezbollah, an ally of Iran, proposed a joint attack on Israel. However, reliable Iranian sources report that Sayyed Ali Khamenei, Iran’s Supreme Leader, rejected the proposal. Sayyed Khamenei’s refusal is based on a desire to prevent harm to Iran’s allies and a belief that retaliation should be an exclusively Iranian response, especially after the attack on its diplomatic consulate. The purpose of Iran’s planned retaliation is not necessarily to effectively harm Israel by destroying its diplomatic mission but to send a warning. This serves as a deterrent message to Israel and the international community to refrain from similar actions in the future. Iran’s strategy is not aimed at escalating the situation into a wider conflict unless Israel retaliates. Instead, Iran is trying to navigate out of the position it has been placed in by Israel’s actions against its diplomatically and legally protected consulate in Syria.

Israel’s conduct violates essential norms protecting the inviolability of diplomatic premises and representatives, as enshrined in the Convention on Diplomatic Relations (1961), the Convention on Consular Relations (1963), and the Convention on the Prevention and Punishment of Crimes against Internationally Protected Persons, including Diplomatic Agents (1973).

Invoking Article 51 of the United Nations Charter, which sanctions the right of individual or collective self-defence in response to an armed attack against a UN member state, Iran is in a position to retaliate against Israel without the option of restraint. This stance is based on the need to protect its diplomatic missions around the world. Iran has notified the United States of its intention to retaliate by international legal frameworks while at the same time preparing for possible further escalation by Israel by preparing additional countermeasures in the event of significant Israeli retaliation.

Delaying a retaliatory strike does not put Iran at a disadvantage, as strategic depth and patience define its approach to conflict. This stance emphasises that time serves Iran’s interests by allowing it to respond to any aggression in a calculated manner and by draining Israel’s resources and nerves in anticipation of Iranian retaliation. The notion that the explicit intent of a “damaging strike” would typically come from the “Axis of Resistance” that aims to underscore a strategy of surprise and direct engagement. On the other hand, Iran’s primary goal isn’t just tit-for-tat but to prevent future provocations and maintain established limits of engagement.

Iran’s decision-making process is not hasty or impulsive but deliberate and methodical. It is based on a thorough assessment of the immediate facts, strategic evaluations, and broader implications on the regional and international stage. This approach instils confidence, as it shows that Iran’s actions are not driven by the clamour of public opinion on social media but by a complete understanding of the potential consequences.

The leadership’s emphasis on strengthening the resilience of the Iranian people, increasing national enthusiasm, and reinforcing ideological cohesion is not just a prelude to military action but a testament to Iran’s commitment to its citizens. The Iranian leadership considers this internal fortification more important than the act of retaliation itself, highlighting the depth of their commitment.

The symbolic gesture of Sayyed Khamenei appearing with a Russian Dragunov semi-automatic sniper rifle during the Eid al-Fitr sermon, an action usually reserved for Friday sermons, is a deliberate display of readiness for conflict. This act is not just a message of defensiveness but a declaration of Iran’s readiness and resolve, reinforcing its strategic position and ideological steadfastness.

In sum, Iran is a nation that approaches the prospect of conflict with caution, strategic planning and a deep-seated commitment to preserving its sovereignty and principles rather than being swayed by external pressures or immediate provocations.

‘Operation Faithful Promise’ written in a red rocket

Iran’s measures

Iran has upgraded security measures around more than 91 Iranian sites deemed ‘sensitive’ as a defensive measure. These measures included its infrastructure, nuclear facilities and military installations, underlining its comprehensive approach to hardening its critical infrastructure against potential Israeli threats. This strategy appears to mirror tactics seen elsewhere, including by Israel and highlights a trend towards multi-layered defence systems that combine physical interception measures with electronic warfare capabilities.

Indeed, Iran’s deployment of anti-aircraft and interceptor missiles at critical sites, including nuclear facilities and military bases, represents a direct approach to countering air threats such as human-crewed aircraft, drones and missiles. These systems range from short-range air defence (SHORAD) systems designed to engage targets at lower altitudes to advanced long-range missile defence systems capable of intercepting high-altitude threats and fighter jets.

Furthermore, the Iranian deployment of GPS jamming systems throughout Iran indicates a significant emphasis on countering precision-guided munitions and navigation-dependent drones and missiles. By degrading the accuracy of GPS-guided weapons, Iran aims to reduce the effectiveness of potential attacks on its territory, particularly on sites critical to its national security and infrastructure. GPS jamming can create a defensive buffer, making planning and executing air strikes more challenging.

By publicly demonstrating the enhancement of its defensive capabilities, Iran seeks to deter potential adversaries from considering direct attacks by projecting a willingness to defend its critical assets. This move reflects the ongoing technology race in military capabilities, where corresponding improvements match advances in offensive weapon systems in defensive technologies. Also, strengthening Iran’s defensive posture may have implications for regional security dynamics, potentially affecting the calculus of NATO, Israel and other regional actors regarding their security strategies and policies.

Using GPS jamming on a national scale highlights the growing importance of electronic warfare in modern defence strategies. It not only complicates adversaries’ operational environment but also represents an investment in non-kinetic means of warfare.

(L): Il Papa kisses the Ring ; (R): Christian Zionist former Vice Prez Pence at Christians United for Israel (CUFI)

Israel measures

Israel’s approach to missile defence is indeed multi-layered and highly sophisticated, designed to counter a wide range of threats from short-range rockets to medium-range ballistic missiles. This defence strategy includes several key components to provide a comprehensive shield. In addition, the involvement of NATO, particularly with naval assets equipped with missile interceptors, provides an international dimension to regional missile defence efforts.

Israel’s missile defence architecture consists of several layers, each designed to engage different types of threats at various ranges and altitudes:

Iron Dome: Primarily aimed at intercepting short-range rockets and artillery shells. It is known to have been effective in intercepting projectiles from Gaza.

David’s Sling: Targets medium- to long-range rockets and cruise missiles, filling the gap between the Iron Dome and Arrow systems.

Arrow 2 and Arrow 3 systems: Designed to intercept ballistic missiles at high altitudes, including outside the Earth’s atmosphere, providing a last line of defence against long-range threats.

Role of Patriot Missiles in Israel’s Air Defense: Israel’s inclusion of the Patriot missile system in its air defence arsenal is a significant component of its multi-layered defence strategy aimed at countering various aerial threats. Initially developed by the United States, the Patriot missile system is designed to detect, track, and engage incoming ballistic missiles at high altitudes, as well as aircraft and drones.

GPS jamming and non-GPS-guided threats: The Israeli army uses GPS jamming to mitigate the threat posed by precision-guided munitions, including missiles and drones that rely on GPS for navigation. By jamming or spoofing GPS signals, defenders can degrade the accuracy of incoming threats, potentially diverting them from their intended targets. However, as noted above, not all missiles and drones deployed by Iran and its allies rely on GPS for guidance. Many systems may use alternative navigation methods, such as inertial guidance, which uses gyroscopes and accelerometers to maintain a course without external references. Others may use Terrain Contour Matching (TERCOM) or optical or radar-based homing technologies that are not susceptible to GPS jamming.

Furthermore, NATO’s deployment of missile interceptors around Israel and in the Red Sea and the Mediterranean demonstrates a high level of cooperation and commitment to Israel’s defence. These ships will likely be equipped with Aegis combat systems capable of tracking and shooting down enemy missiles and aircraft, enhancing Israel’s national missile defence capabilities.

(L): Display of satellite rockets, Khorramshahr missile, and Qiyam-1 missile in the national day parade, 11.02.2024 ; (R): Iran’s missile strikes against Mossad & terrorist targets in Iraq and Syria, 15.01.2024

Countermeasures

However, missile guidance systems, especially those used by countries such as Iran and its allies (Hezbollah, Iraqi Resistance), have evolved to incorporate a variety of technologies aimed at improving accuracy and reliability while evading countermeasures. One such technology is using gyroscopes in the missile’s guidance system. Let’s look at the basics of how these systems work, their advantages and their potential limitations.

A gyroscope in a missile guidance system performs a critical function: it provides inertial navigation data. This means that it can measure and maintain the orientation and angular velocity of the missile without external references. It tells the rocket whether it has rolled, pitched or yawed during flight and by how much.

How it works? A gyroscope maintains its orientation using the principle of angular momentum. In the context of missile guidance, it can provide a stable reference that indicates the missile’s orientation relative to the Earth’s surface. By integrating data from gyroscopes with accelerometers (which measure acceleration), the missile’s inertial navigation system (INS) can calculate its position, orientation and velocity without needing external references such as GPS.

One of the main advantages of using a gyroscopic guidance system is its independence from external signals such as GPS. This makes the missile less susceptible to jamming and spoofing techniques, which are common electronic countermeasures used to disrupt the guidance of GPS-guided weapons. Relying on an internal guidance system allows the missile to be guided to its target even in environments where GPS signals are compromised.

Gyroscopes make missiles more resistant to jamming and spoofing. They do not rely on external updates and can operate in GPS-denied environments. When combined with accelerometers in an INS, gyroscopes can provide precise navigation capabilities.

However, Inertial navigation systems, including gyroscopes, can accumulate errors over time. The longer the missile is in flight, the greater the potential error in its calculated position. Thus, implementing a robust gyroscopic guidance system can be complex and expensive compared to simpler GPS-based systems. Still, it is necessary when facing an advanced enemy with a GPS jamming system. Gyroscopic missile guidance systems offer significant advantages regarding autonomy and resistance to electronic countermeasures, making them particularly useful for countries such as Iran that can anticipate GPS jamming techniques.


Legal approach

The attack on the consulate of a nation, which caused both material damage and fatalities, is a severe violation of international norms, in particular the 1961 Vienna Convention on Diplomatic Relations, which stipulates the inviolability of diplomatic premises and the protection of diplomatic personnel. In response, Iran lodged a formal protest with the United Nations, highlighting the international condemnation by entities such as the United Arab Emirates, the members of the Gulf Cooperation Council (except Bahrain), Russia and China, all of which emphasised the sanctity of diplomatic premises and condemned the violation of these principles.

The collective condemnation by the 121 countries of the Non-Aligned Movement demonstrates global solidarity with Iran and highlights the significant geopolitical implications of disregarding diplomatic norms. Yet the Western response has been muted, with minimal public condemnation, reflecting a polarised global perspective on the incident.

Iran’s efforts to rally international support to isolate Israel diplomatically, coupled with Israeli Minister Benny Gantz’s call for a coalition against Iran, reflect the complex global dynamics at play. Iran is criticising the United States, Britain and France for not supporting a UN Security Council condemnation of the Israeli attack on its consulate in Damascus, which Iran blames on US-supplied weapons. This position is being portrayed as a tacit endorsement of the aggression, risking further instability in West Asia. Iran asserts its right to seek legal redress and retaliation under international law for this affront.

In solidarity, Ansar Allah in Yemen and Hezbollah in Lebanon expressed their unwavering support for Iran and condemned the attack on the consulate. The support of Iran’s powerful allies was manifested during Iranian Foreign Minister Hossein Amir-Abdollahian’s talks in Muscat, Oman, which focused on sending the right message and soft warning to the US administration to remain neutral.

Since 7 October, the United States has already sent four indirect messages to Iran, urging Tehran to remain in control and not to be provoked into joining Netanyahu’s conflict. The messages stressed that the US administration would do everything in its power to contain the conflict. However, Iran perceives that the US has not lived up to its commitments and points to Israel’s actions, which have further antagonised Iran, including the destruction of its consulate in Damascus, as evidence of this failure.

Iran is aware that the US will not abandon Israel, just as Israel and the US know that Iran’s main allies in Lebanon, Syria, Iraq and Yemen will stand by it. This mutual recognition is what led Israel’s Prime Minister, Benjamin Netanyahu, to believe that he could carry out a strike on the Iranian consulate with impunity and expect no retaliation from Iran.

The US is limited to intercepting missiles and drones aimed at Israel and using its diplomatic clout to defuse tensions and prevent Israel from escalating the situation, given the potential for full-scale conflict. The prospect of the US becoming embroiled in a Middle East conflict, especially one it could start but find difficult to end, is particularly unappealing as President Joe Biden faces a presidential election in two months. The US administration, already unhappy with Israel’s conduct in the Gaza conflict, is putting pressure on Netanyahu to cease hostilities and facilitate humanitarian aid. As a result, there is little appetite for escalation, which could only benefit Netanyahu by prolonging his tenure and aiding his domestic political survival while significantly undermining Biden’s re-election ambitions. This precarious situation encourages all parties to remain vigilant and avoid Netanyahu’s potentially dangerous strategies, especially as he faces declining domestic and regional support due to various failures.

Cette étoile ne brille qu’une fois tous les 80 ans et il sera bientôt temps de l'observer

Une nouvelle étoile est en route pour venir peupler le ciel nocturne de l’hémisphère nord. Elle pourrait apparaître d’ici quelques jours, mais cela pourrait aussi bien prendre quelques mois ; les astronomes n’ont à ce sujet pas beaucoup de certitudes, bien qu’ils attendent le retour de sa lueur depuis quatre-vingts ans. Mais lorsqu’elle paraîtra enfin, elle brillera si intensément que l’on pourra la voir à l’œil nu une semaine durant.

Et ensuite, aussi abruptement qu’elle aura fait irruption dans le panorama céleste, elle s’en ira.

Derrière cette manifestation clinquante se cache T Coronae Borealis (ou T CrB), phénomène rare connu sous le nom de nova récurrente. Comme le suggère son nom, T CrB se situe dans une constellation en forme de fer à cheval nommée Corona Borealis (la Couronne Boréale), distante de 3 000 années-lumière environ.

À l’inverse des novas classiques qui sont créées lorsqu’une étoile explose à la fin de sa vie, les novas récurrentes, comme leur nom le suggère, percent dans le ciel bien plus fréquemment, mais elles sont également causées par des processus stellaires différents de ceux à l’origine des vraies novas. La dernière éruption de T Coronae Borealis s’est produite en 1946. Seules dix de ces novas sont répertoriées dans la Voie lactée.

 

QUELLE EST LA CAUSE DE L’ÉRUPTION DE CE CORPS CÉLESTE ?

La lumière de T Coronae Borealis n’est pas le produit de l’explosion d’un unique corps céleste mais plutôt d’une danse céleste entre deux étoiles orbitant l’une autour de l’autre. La plus grande des deux, une géante rouge dont la masse équivaut peu ou prou celle de notre système solaire tout entier, perd de sa matière, notamment de l’hydrogène et de l’hélium. Cet éjecta tombe en partie sur la naine blanche voisine qui, bien qu’elle fasse à peu près la taille de la Terre, contient près de 40 % de matière de plus que le Soleil, ce qui en fait un astre extraordinairement dense.

Alors que la naine blanche absorbe les rebuts de sa compagne de route, sa température ne cesse d’augmenter, et elle devient donc plus dense. Enfin, tous les quatre-vingts ans environ, elle atteint un point de bascule critique où des réactions de fusion nucléaire en série la font entrer en éruption.

« Nous la suivons dans le monde entier et elle a fait des choses amusantes », indique Sumner Starrfield, professeur de l’Université d’État d’Arizona qui a beaucoup étudié ce système solaire au cours de sa carrière. « Sa luminosité a augmenté pendant quelques années et aujourd’hui elle a diminué un peu. Il semble qu’elle fasse à peu près la même chose que juste avant d’exploser en 1946, raison pour laquelle nous faisons tout à coup preuve de beaucoup d’intérêt. »

 

QUAND SERA-T-ELLE VISIBLE ET COMMENT LA VOIR ?

On ne sait pas exactement quand l’éruption se produira. Selon la NASA, cela pourrait survenir à n’importe quel moment d’ici au mois de septembre. Mais Sumner Starrfield fait observer que ce n’est qu’une bonne estimation, et qu’il faudra peut-être attendre plusieurs années avant que nous ne puissions observer l’explosion dans le ciel. Toutefois, lorsqu’elle se produira, les astronomes amateurs n’auront pas le temps de cligner des yeux tant le phénomène est fugace.

« Le paroxysme sera atteint très rapidement », explique Bradley Schaefer, professeur émérite à l’Université d’État de Louisiane et l’un des plus grands spécialistes de T Coronae Borealis. « C’est bref, la luminosité maximale ne durera que quelques heures et elle commencera à faiblir vite. [Le phénomène] ne sera plus visible à l’œil nu après une semaine à peine. »

« Si vous êtes juste Monsieur ou Madame Tout-le-monde qui sort observer le ciel pour la voir, armé de rien d’autre que de vos simples yeux, vous n’avez qu’une ou deux nuits pour le faire », prévient-t-il.

Quand elle entrera effectivement en éruption, elle sera surveillée de près. L’équipe de Sumner Starrfield a réservé des créneaux sur le télescope spatial James-Webb (JWST) afin d’observer l’éruption et de déterminer exactement quelle quantité de masse est éjectée dans l’espace au cours du processus.

Mais certaines des observations les plus importantes de ce phénomène rare seront le fait d’un réseau d’astronomes amateurs qui utiliseront le télescope de leur jardin. Des membres de l’Association américaine des observateurs d’étoiles variables (AAVSO) et le site The Astronomer’s Telegram scrutent T CrB depuis un moment déjà. Au cours des années qui viennent de s’écouler, on a téléversé sur une plateforme centralisée un nouveau point de données toutes les dix minutes en moyenne, ce qui génère un flux constant de mises à jour sur la luminosité du système. Il ne fait aucun doute que l’un de ces amateurs s’arrogera le titre de premier à avoir aperçu l’éruption qui vient.

« La raison pour laquelle beaucoup de personnes l’observent est que les gens aiment ce qui fait boom », commente Brian Kloppenberg, directeur exécutif de l’AAVSO. Beaucoup d’astronomes amateurs ont une envie forte d’être la personne qui découvre quelque chose ou qui aperçoit une première manifestation. »

Mais Bradley Schaefer a son propre plan en place pour le moment où il recevra la nouvelle ; et il est bien déterminé à ne pas manquer l’événement. Non sans ironie, Leslie Peltier, l’astronome qui avait prédit l’éruption de 1946 avait manqué ce phénomène grandiose à cause d’un rhume inopportun. Au moment de l’éruption, T CrB devrait briller aussi intensément que l’Étoile polaire, point le plus brillant de la Petite Ourse.

« À n’en pas douter, je vais me ruer dehors dès qu’il fera nuit et que le ciel sera dégagé, car je souhaite que mes observations contribuent à la courbe de lumière, se réjouit d’ores et déjà Bradley Schaefer. Quand vous entendrez dire que T CrB se lève, vous n’aurez pas besoin de télescope, tout ce que vous avez à faire, c’est de sortir par une nuit claire et sans nuages et de lever les yeux au ciel. »

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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VIDEO N°83 AVEC HISTORY LEGENDS

LES ÉCLAIRAGES DE VUDUDROIT LE CONFLIT MONDIAL, VIDÉO N°83 Régis de Castelnau & Alexandre Robert Alexandre Robert est l’auteur et animateur de la chaîne « HISTORY LEGENDS »     SOMMAIRE : Introduction   I)         Regard sur l’état de l’armée… Lire la suite

Ces restes humains révèlent un bouleversement politique majeur dans une cité maya

La mystérieuse découverte de restes humains brûlés et de milliers d’ornements précieux, qui auraient appartenu à des dirigeants royaux d’une cité maya, pourrait constituer une preuve archéologique rare et directe d’un changement de régime politique vieux de plus d’un millénaire, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Antiquity.

L’étrange dépôt, mis au jour sur le site archéologique d’Ucanal, au Guatemala, autrefois connu sous le nom de K’anwitznal, suggère que la cité fut le théâtre, au début du 9e siècle de notre ère, d’une cérémonie publique au cours de laquelle la tombe de précédents souverains fut profanée, leurs cadavres brûlés et leurs restes déposés dans le remblai de construction d’une pyramide en cours d’agrandissement.

Cet événement coïncide avec l’avènement d’un nouveau souverain de K’anwitznal, Papmalil, qui semble avoir joui d’un règne prospère à une période à laquelle de nombreux autres royaumes du monde maya connaissaient un déclin important.

Cet effondrement maya ne fut toutefois pas total, révèle Christina Halperin, archéologue à l’Université de Montréal et directrice du projet archéologique d’Ucanal, qui étudie les ruines depuis dix ans.

« Un certain nombre de dynasties politiques [mayas] s’effondrèrent, mais pas toutes. Tandis que des bouleversements avaient lieu dans certaines régions et que certains sites étaient abandonnés, d’autres perdurèrent, voire connurent une période de prospérité par la suite. Ce fut le cas d’Ucanal. »

 

UN ACTE DE DESTRUCTION

La nouvelle étude, rédigée par Halperin et ses collègues, décrit la découverte de restes humains brûlés et de fragments d’ornements précieux, notamment un masque de jade similaire à ceux qui étaient habituellement placés dans les tombes royales mayas, au milieu des ruines de ce qui était autrefois un temple pyramidal à K’anwitznal.

Le site n’est aujourd’hui qu’un terrain plat, mais le dépôt a été découvert sous des blocs de calcaire enterrés qui furent utilisés pour la construction d’un niveau supérieur dans la pyramide qui, à l’époque, devait mesurer plus de 45 mètres de haut.

Contrairement aux dépôts rituels mayas retrouvés habituellement dans les restes de construction de pyramides, celui-ci ne semble pas avoir été laissé là par respect pour les défunts.

« Il ne fut ni placé dans une urne, ni déposé avec soin, et il fut endommagé par des blocs de pierre qui furent jetés par-dessus », explique Halperin. « Selon notre interprétation, il s’agit là d’un acte de destruction… tout semble indiquer que ce n’était en aucun cas révérencieux. »

 

MARQUER LA FIN D’UN RÉGIME

Le dépôt contenait les restes de quatre corps qui, selon les chercheurs, pourraient avoir appartenu aux membres d’une famille royale, tous enterrés dans la même tombe au cours d’au moins un siècle. Ont également été retrouvés plus de 1 500 fragments de pendentifs en jade, de plaques, de mosaïques et de morceaux d’obsidienne, ainsi que plus de 10 000 perles brûlées faites de coquillages marins, un trésor extraordinaire typique des joyaux qui étaient enterrés avec la royauté maya, explique Halperin. À ce jour, les équipes de recherche n’ont pas encore retrouvé la tombe originale dans laquelle les corps étaient enterrés avant d’être exhumés et déplacés.

Les preuves suggèrent que cette découverte est le fruit d’un « rite d’entrée de feu », ou och-i k'ak' t-u-muk-il en langue maya classique, ce qui signifie « le feu est entré dans sa tombe ». Selon Halperin, ces rites étaient communs dans le monde des Mayas, et étaient probablement dérivés de leur utilisation rituelle des flammes et de la fumée. « C’est comparable à la combustion d’encens », illustre l’archéologue. « Brûler est une manière de se transformer et d’atteindre le royaume surnaturel. C’est une sorte de procédé de purification. »

Certains de ces rites d’entrée de feu visaient à vénérer les morts, voire à consolider l’avènement d’un nouveau règne en l’associant à celui d’anciens souverains inhumés. Dans ce cas, le rite de K’anwitznal semble cependant avoir constitué un acte de profanation visant à déshonorer les anciens souverains et à célébrer le passage à un nouveau régime politique.

L’état des fragments d’os humains indique que certaines parties du feu dépassaient les 800 °C, ce qui suggère que le feu utilisé pour la crémation était très imposant et très public. En outre, des découvertes archéologiques ont révélé que d’autres sites mayas semblent avoir été le lieu d’actes de crémation similaires à la même époque ; selon Halperin, un tel événement « n’aurait donc pas été exceptionnel » pour les Mayas.

Comme l’indique l’emplacement des restes, vulgairement déposés au milieu du remblai de construction d’un bâtiment, la cérémonie avait probablement pour objectif de souligner la fin d’un régime et de célébrer l’avènement d’un nouveau. Il s’agit ainsi d’un rare exemple de traces visibles d’un changement de régime politique dans des vestiges archéologiques, selon la chercheuse.

 

L’AVÈNEMENT D’UN NOUVEAU SOUVERAIN

Malgré ce changement de régime spectaculaire et le chaos qui régna dans le monde maya du 9e siècle, Papmalil semble avoir été un souverain plutôt bienveillant. À la suite de son règne, de nombreux bâtiments publics furent rénovés et de nouveaux projets de construction, notamment de nouvelles maisons, d’un système de canaux et d’un immense terrain de jeu de balle, furent entrepris à K’anwitznal.

Papmalil ne régna pas en tant que roi maya, mais en tant que ochk'in kaloomte', un titre de chef militaire ou de membre de la noblesse. Le souverain parvint à établir de nouvelles alliances au sein du contexte politique en pleine évolution que connaissaient alors les cités mayas des Basses-Terres du sud, une région qui s’étendait sur ce qui est aujourd’hui le Belize et le nord du Guatemala. Les différentes représentations de Papmalil le montrent en train d’échanger des cadeaux avec les dirigeants d’États voisins, non pas en position de dominance comme c’était souvent le cas à l'époque, mais assis ou debout à côté de ces derniers.

« C’est un grand changement, car les souverains mayas étaient principalement représentés en hauteur, et avec une carrure bien plus imposante que celle de leurs interlocuteurs », explique Halperin. De son côté, Papmalil semble avoir traité les autres souverains comme ses égaux : « Dans un certain nombre d’images, il apparaît à la même taille et la même échelle… et ce type de représentation commence au 9e siècle et se poursuit », note-t-elle.

Pour Stephen Houston, anthropologue à l’Université Brown et spécialiste des Mayas, qui n’était pas impliqué dans cette étude, il est clair que ce mystérieux dépôt est en effet lié à la royauté.

« Cet article montre de quelle manière nous devrions interpréter les vestiges inhabituels », commente-t-il, en référence au lien établi par les chercheurs entre le dépôt retrouvé et la pratique de « l’entrée de feu » décrite par les Mayas et avec l’ascension d’un personnage glorifié, Papmalil, dans les archives historiques.

Thomas Garrison, archéologue à l’Université du Texas à Austin et explorateur National Geographic, qui n'a pas non plus pris part à ladite étude, ajoute lui aussi que la découverte du dépôt à Ucanal est remarquable.

« Le fait de reconnaître un tel dépôt mélangé à l’environnement complexe qu’est le remblai d’un bâtiment, plutôt que dans une sépulture formelle, constitue déjà une prouesse technique. Je pense que la théorie qu’ils proposent, selon laquelle celui-ci serait lié à ce changement spécifique de régime, est également très cohérente. »

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

A BRICS Alternative to the SWIFT Payment System Could Accelerate De-Dollarization

With Russia taking the lead, the BRICS bloc is talking about creating a new payment system that isn’t controlled by the United States and that is not dependent on the dollar

Strengthening Connectivity: Economic Corridors in a Multipolar World

In an era of growing interconnectedness amongst regional and global blocs, economic corridors are gaining momentum as one of the main drivers of such connectivity initiatives

BRICS Financial Settlements

The realisation of grand projects always implies imagination and persistence in overcoming all sorts of barriers and all kinds of resistance. Let us hope that the BRICS will confirm expectations entertained by the Global South and rise to the challenge of providing constructive alternatives for all, writes Brazilian economist Paulo Nogueira Batista

US will not support Israeli attack against Iran, but can the Israelis be curbed?

Washington may learn the hard way that being the patron does not automatically entail “obedience” or predictability from one’s protégé: “proxy” conflicts get out of control. By arming and funding other nations (with radicalized leaderships), be it in the Middle East or in Eastern Europe, the US play a very dangerous game.

Découverte d’un ichthyosaure géant de 25 mètres de long

Les premiers géants des mers de notre planète étaient des reptiles. Au Trias, il y a plus de 201 millions d’années, les ichthyosaures parcouraient les mers. Prédateurs hors pair, ils étaient les orques de leur époque. Aujourd’hui, des paléontologues ont identifié ce qui pourrait être le plus grand ichthyosaure jamais découvert : Ichthyotitan severensis, dont la longueur est estimée à près de 25 mètres, était un ichthyosaure absolument gigantesque.

Tout a commencé par la découverte d’un étrange fossile il y a plusieurs années. En 2018, le paléontologue Dean Lomax de l’université de Bristol et son équipe ont décrit un morceau d’os d’ichthyosaure découvert au Royaume-Uni ; il était tellement grand qu'il avait d'abord été pris pour un os de dinosaure. 

« Lorsque nous avons décrit le premier spécimen, j’espérais que d'autres allaient être découverts », explique Lomax. Son vœu a été exaucé. En 2020, Ruby et Justin Reynolds, deux passionnés de fossiles, ont trouvé un deuxième morceau de mâchoire d’ichthyosaure dans le Somerset, en Angleterre. Ils ont alors commencé à se documenter pour essayer de comprendre ce qu’ils avaient trouvé. Ce faisant, ils sont tombés sur l’article de 2018 de Lomax et, soupçonnant un lien entre leur fossile et celui de Lomax, ils ont alors contacté le chercheur. 

Mieux conservé que le premier spécimen, le second morceau de mâchoire a permis à Lomax et à son équipe de confirmer que les deux grands os appartenaient à la même espèce géante.

Depuis, Lomax et ses collègues ont décrit les fossiles dans un nouvel article publié mercredi dans la revue PLOS ONE. Le nom de la créature, Ichthyotitan severensis, fait à la fois référence à sa grande taille et à l’estuaire de la rivière Severn, où le second fragment de mâchoire a été découvert.

 

DES MÂCHOIRES GÉANTES

Les scientifiques auront besoin d’autres fossiles pour déterminer exactement ce qui différenciait Ichthyotitan des autres ichtyosaures. En attendant, la nouvelle espèce offre une nouvelle image de la vie à une époque et dans une région du monde où l’on n’avait jusqu’ici jamais découvert de tels géants.

« Le nouveau fossile date de la toute dernière partie de la période triasique, connue pour être une boîte noire pour les fossiles d’ichthyosaures », déclare Neil Kelley, paléontologue à l’université Vanderbilt, qui n’a pas participé à la nouvelle étude. Tous les autres ichthyosaures géants découverts auparavant ont été retrouvés dans des roches plus anciennes en Amérique du Nord et en Asie, ce qui augmente la probabilité qu’Ichthyotitan soit une toute nouvelle espèce.

Même s’il ne fait aucun doute que l’animal était de taille gigantesque à en croire les os de sa mâchoire longs de deux mètres, les paléontologues appellent à la prudence quant aux dimensions exactes d’Ichthyotitan. À ce jour, on ne dispose que de deux os du reptile : des os appelés « surangulaires » qui forment une partie de la mâchoire inférieure. Si Ichthyotitan avait des proportions similaires à celles d’autres ichthyosaures géants découverts ailleurs dans le monde comme Shonisaurus, découvert dans le sud-ouest des États-Unis, l’animal aurait dépassé les 25 mètres de long et aurait été d’une taille comparable à celle d’un rorqual commun.

Il peut paraître étrange qu’un animal aussi grand ne laisse derrière lui que des restes aussi dérisoires, mais il est difficile de découvrir des fossiles complets d’ichthyosaures géants. « Cela pourrait être dû à leur écologie et à l’endroit où ils vivaient en haute mer », explique Lomax, en fonction de quoi le corps de ces créatures pourrait avoir été exposé plus longtemps aux charognards. On trouve même sur l’une des mâchoires d'Ichtyotitan de petites traces de morsures antérieures à son ensevelissement.

Avec un peu de chance, de nouvelles découvertes nous donneront un jour une image complète d’Ichthyotitan. Ses dimensions exactes seront peut-être amenées à changer, mais il ne fait aucun doute que cet ichthyosaure faisait partie d’une longue lignée de géants. Il est de plus en plus évident que les ichthyosaures ont évolué vers des espèces géantes environ huit millions d’années après leur apparition au Trias. Nombre d’entre eux étaient des prédateurs monstrueux qui chassaient d’autres reptiles marins et toute autre proie plus petite qu’eux, un peu à la manière de nos orques actuelles.

 

UN GRAND APPÉTIT

Des reptiles d’une telle taille devaient avoir besoin d’une grande quantité de nourriture. L’existence de plusieurs ichthyosaures géants sur des dizaines de millions d’années donne des indications sur la nature des océans à l'époque du Trias.

« Leurs tailles gigantesques suggèrent qu’ils ont dû survivre tout au long du Trias grâce à des réseaux alimentaires productifs », déclare Lomax. De nouvelles formes de plancton ont émergé au cours du Trias. Étant donné que le plancton est à la base des réseaux alimentaires océaniques, son évolution pourrait avoir favorisé le développement d'écosystèmes capables de soutenir des espèces géantes, explique Kelly. Les deux chercheurs soulignent que des recherches supplémentaires seront nécessaires pour comprendre pourquoi les ichthyosaures ont évolué à plusieurs reprises pour atteindre des tailles gigantesques.

Aucun de ces géants n’a cependant survécu au Trias. Certains ichthyosaures ultérieurs du Jurassique étaient grands, certains atteignant plus de 9 mètres de long, mais aucun n’était aussi imposant que leurs prédécesseurs du Trias. Ichthyotitan était non seulement l’une des plus grandes mais aussi l’une des dernières espèces géantes du monde, jusqu’à l’extinction massive et dévastatrice ayant marqué la fin du Trias il y a 201 millions d’années. 

En fin de compte, cette découverte indique que les ichthyosaures n’étaient pas en déclin avant cette grande d’extinction, note Kelley, mais qu’ils étaient au contraire en plein essor.

L’extinction de la fin du Trias constitue l’une des cinq grandes extinctions de masse que les paléontologues ont identifiées dans les archives fossiles. D’incroyables épanchements volcaniques ont modifié le climat mondial, la chimie des mers, entre autres choses. Et si le groupe des ichthyosaures a survécu, les spécimens géants ont eux disparu. « Ces énormes ichthyosaures ont régné sur les mers jusqu’à la grande extinction du Trias-Jurassique », explique Lomax. L’océan n’a ensuite pas connu de créatures marines de cette taille jusqu’à l'apparition des grandes baleines, plus de 150 millions d’années plus tard. 

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

Is Orban right about EU's endless failures?

Orban called on the political leadership in Brussels to resign, pointing out that all of their major projects and policies, such as the so-called "green transition", sustainable development, migration, military and sanctions, etc. failed.

Zelensky criticizes US politicians as military aid declines

According to the Ukrainian president, US politicians do not care about Ukraine, being American current stance on Ukraine a real “disgrace for democracy”.

Les techniques de défense les plus insolites chez les insectes

Pour résister aux prédateurs, la nature a parfois des idées originales. Si moult agresseurs arrivent à détourner les techniques de défenses de leurs proies, certaines d’entre elles sont tellement surprenantes qu’elles s’avèrent redoutablement efficaces. 

Loin des stratégies d’évitement comme le mimétisme ou le camouflage, ces méthodes de défense sont souvent très agressives et laissent peu de chance au prédateur d’arriver à ses fins.

 

L’ATTAQUE À L’ACIDE DU COLÉOPTÈRE BOMBARDIER

Le coléoptère bombardier (pheropsophus jessoensis) de la famille des carabidés, déploie une méthode plutôt brutale. Celui-ci a la capacité de projeter un spray chimique chaud et nocif lorsqu’il est dérangé, généralement par des fourmis. Le spray est produit à partir d'une réaction entre plusieurs composés chimiques, l’hypergolique, l'hydroquinone et le peroxyde d'hydrogène. Ils sont stockés dans deux réservoirs situés dans l’abdomen du coléoptère. La chaleur de cette réaction amène le mélange près du point d’ébullition de l’eau et produit du gaz qui entraîne une éjection. Celle-ci avoisine les cent degrés, et est projetée à plus de dix mètres par seconde. Les dégâts provoqués peuvent être mortels pour les assaillants. 

L’attaque chimique du coléoptère bombardier est également très efficace dans des situations beaucoup plus périlleuses. Avalé par le crapaud Bufo japonicus, il peut projeter le liquide dans l'estomac de son prédateur, comme l’ont étudié des chercheurs de l'université de Kobe au Japon. L'insecte est régurgité dans 43 % des cas par le crapaud, qui peut s'en sortir sans dommages plus d'une heure après l'ingestion. 

 

LE REJET PAR MOUVEMENTS SYNCHRONISÉS

Certains insectes utilisent la force collective pour se défendre. C’est par exemple le cas des abeilles géantes (Apis Dorsata Binghami) qui vivent dans le sous-continent indien et que l’on trouve aussi en Chine et en Australie. Guy Theraulaz, Chercheur au CNRS au Centre de recherches sur la cognition animale, explique que « contrairement aux abeilles que l’on trouve en Europe, ces abeilles géantes construisent leurs nids principalement à l'air libre, dans des endroits très éloignés du sol, sur les branches d’arbres les plus hautes ou sous les surplombs des falaises. Et chaque colonie se compose d'un seul rayon vertical très grand, dont la surface peut parfois atteindre un mètre carré, et l’ensemble du rayon est généralement recouvert par une masse très dense d'abeilles sur plusieurs couches. »

Ces abeilles, en cas d’attaque de frelons, ont développé une technique de défense collective que l’on nomme « scintillement » ou encore « ondulation de défense ». « Lorsqu’elles détectent l’approche d’un frelon, les abeilles de la couche externe ramènent brusquement leur abdomen vers le haut et elles le secouent de manière synchronisée », explique Guy Theraulaz. Ce comportement « se propage ensuite aux ouvrières les plus proches qui adoptent également la même posture, ce qui crée une onde à la fois visuelle et sonore sur la surface du rayon, qui ressemble un peu au mouvement d’une ola comme on peut parfois les observer dans des stades. » Plus le frelon s’approche du nid, et plus les mouvements synchronisés deviennent importants et fréquents. Cela fait généralement fuir le prédateur. 

Certaines larves de tenthrèdes (Allantus cinctus et Endelomyia aethios), souvent appelées « fausses chenilles » car elles ne donnent pas de papillons et qu’elles appartiennent à la même famille que les guêpes (Hyménoptère), utilisent un mécanisme de défense similaire aux abeilles géantes. Vivant en colonies, elles se rassemblent généralement par douzaines sur une même branche ou sur le bord d'une même feuille. Lorsqu’elles se sentent menacées, elles effectuent des mouvements défensifs avec le ventre et produisent des vibrations. 

« Les larves peuvent également gratter la surface de la feuille sur laquelle elles se trouvent grâce à des protubérances situées sur leur segment caudal ce qui produit un son stridulatoire. Ces sons peuvent également maintenir la cohésion du groupe de larves et l’aider à découvrir des feuilles fraîches », décrit Guy Theraulaz. Du fait de leur grégarité, « les secousses d'un seul individu peuvent être imitées par d’autres, conduisant à des "vagues" de secousses au sein du groupe et des mouvements synchronisés. » La synchronisation est donc liée à des informations à la fois visuelles et acoustiques, conclut l’expert.

 

UNE DÉFENSE EXPLOSIVE

Dans certains cas, l’issue est sans appel pour l’insecte attaqué. Il doit alors, dans un ultime râle, se sacrifier pour le groupe en explosant ! C’est le cas de Camponotus saundersi, une espèce de fourmi que l’on trouve en Malaisie et au Brunei, dans la canopée de la forêt tropicale. Certaines ouvrières se donnent la mort en explosant, principalement pour se défendre lors de combats territoriaux contre d'autres espèces de fourmis, comme les fourmis tisserandes Oecophylla smaragdina, mais également pour éviter d'être dévorée par ces mêmes fourmis ou araignées.

Pour entreprendre cette attaque suicide, la fourmi possède deux glandes mandibulaires surdimensionnées et remplies de poison qui s'étendent sur tout son corps. Quand la bataille tourne mal, l’ouvrière contracte vigoureusement ses muscles abdominaux afin de rompre son abdomen au pli intersegmentaire et de briser les glandes mandibulaires. Elle émet ainsi une sécrétion collante dans toutes les directions, à partir de la partie antérieure de sa tête. Cette colle, corrosive et agissant comme un irritant chimique, a la capacité d'empêcher et de bloquer tous les assaillants qui se trouvent à proximité.

Nous avons remplacé les bains par des douches... mais est-ce meilleur pour notre santé ?

Pour la plupart d'entre nous, prendre une douche rythme nos journées. D'après une étude menée par l'Ifop en 2022, 76 % des Français prendraient une douche au moins une fois par jour, d'une durée moyenne de 9 minutes, selon un sondage réalisé par BVA-Doméo

Si elles semblent si ancrées dans les usages actuels, les douches restent une pratique relativement nouvelle. Les plus anciennes mentions de bains publics remontent à 3 000 avant notre ère, et ceux-ci semblaient jouer un rôle central dans la vie quotidienne. Des bains publics de la Grèce antique aux onsen japonais, toutes les classes sociales se réunissaient pour y faire de l'exercice, se baigner et socialiser. 

Aujourd'hui, on préfère de loin prendre des douches seul plutôt que socialiser dans les bains publics ; la priorité est donnée à l'efficacité plutôt qu'à la communication et à la détente. Si la douche est indiscutablement plus écologique et rapide que le bain, elle n'est pas nécessairement préférable du point de vue de notre santé.

 

UNE PRATIQUE MILLÉNAIRE

Les différentes manières de prendre des bains tout au long de l'histoire reflètent l'évolution des préconçus en matière d'hygiène et de santé. 

Dans les temps anciens, particulièrement sous l'Empire Romain, prendre un bain était une affaire publique. Seuls les plus fortunés disposaient de leurs propres bains privés, quand tous les autres prenaient part aux bains publics. On prenait le bain dans d'immenses établissements thermaux où l'on pouvait se faire masser, et dans lesquels on avait accès à des bibliothèques, de la nourriture et des boissons. 

« Il existe beaucoup d'illustrations artistiques qui montrent entre autres des fêtes qui se tenaient dans les bains publics et donnent à voir les personnes qui y dînaient », déclare Virginia Smith, historienne et autrice de Clean: A History of Personal Hygiene and Purity. (ndlr : Propre : Une histoire de l'hygiène et de la pureté). 

Pour les Grecs anciens, prendre un bain revenait à se purifier, un acte d'importance avant d'observer des rites religieux ou avant d'accueillir des hôtes, révèle Katherine Ashenburg, autrice d'un livre sur le sujet. Les établissements thermaux traditionnels japonais avaient des visées thérapeutiques et rituelles et, plus tard, sont devenus des lieux de rassemblement social. Les banias russes et les hammams turcs étaient également des endroits importants pour les activités sociales et religieuses.

« Dans l'esprit des gens, prendre un bain n'était pas toujours associé à la propreté », explique Katherine Ashenbrug. « Parfois, on pensait que le fait d'aller dans l'eau non seulement n'apportait rien en termes de propreté, mais était en fait dangereux pour la santé. »

Lorsque la peste noire s'abattit sur l'Europe médiévale, par exemple, les bains publics furent fermés car l'on était persuadé que l'ouverture des pores induite par l'eau chaude permettait à la peste de se frayer un chemin sous la peau.

Bien que cette croyance soit infondée, la problématique de l'hygiène dans les bains publics se posait, selon James Hamblin, physicien et maître de conférence à l'Université de Yale, et auteur d'un livre sur les connaissances scientifiques en termes de propreté et de routine beauté. « Certains récits concernant des bains anciens [...] décrivent des couches de boue à la surface de l'eau », dit-il. « Le cas échéant, vous vous exposiez à des agents pathogènes. » 

 

LA NOUVELLE ÈRE DES BAINS

Les grands bains publics tombèrent en désuétude, pour peu à peu disparaître au tournant du 20e siècle, du moins en Occident. La théorie microbienne précipita la fin des bains publics : « prendre un bain est devenu fortement associé à la propreté », explique James Hamblin. 

À partir de la moitié des années 1800, des villes du Royaume-Uni entamèrent la construction de bains publics et d'établissements thermaux, principalement destinés aux populations les plus pauvres. De la même manière, des politiques publiques furent mises en œuvre aux États-Unis, notamment à New York où l'eau courante était encore inaccessible au plus grand nombre, alors même que plusieurs vagues d'immigrés y avaient trouvé refuge. Avec le développement des « bains de pluie », premières douches utilisées d'abord par les militaires et les ouvriers européens, arriva une nouvelle vision de la santé publique et de l'hygiène.

Le temps des bains longs, luxueux et publics était révolu. Parce qu'il était peu coûteux, prenait peu de place, faisait faire des économies en eau et en chauffage, le bain de pluie gagna en popularité. Alors que l'on commençait à installer de la plomberie à l'intérieur des maisons, les baignoires et les douches personnelles furent de plus en plus communes et, à terme, devinrent la norme. 

Naomi Adiv, professeure adjointe en sciences politiques à l'université de Toronto Mississauga, attribue en grande partie cette évolution à la « montée du capitalisme industriel » en Amérique. « L'idée d'aller passer l'après-midi aux bains n'est pas compatible avec l'objectif de productivité des travailleurs. »

Il existe encore des bains publics dans le monde entier, notamment en Turquie, en Russie et au Japon. Mais nos rituels de nettoyage quotidiens ont été largement relégués aux bains individuels et aux cabines de douche, et ce ne serait pas nécessairement une bonne chose.

« Nous avons perdu l'aspect social du bain et, pour beaucoup d'entre nous, le sentiment de plaisir qu'il procure », estime James Hamblin.

 

FAUT-IL PRENDRE DES BAINS OU DES DOUCHES ?

D'un point de vue sanitaire, peu de recherches comparent les bienfaits du bain et de la douche. Avec une source d'eau propre, les deux sont efficaces pour l'hygiène personnelle, d'après Kelly Reynolds, professeure en Communauté, environnement et politique à l'Université d'Arizona, pour qui cela « semble vraiment être une question de choix personnel. » 

Pour celles et ceux qui s'inquiétaient de se baigner dans de l'eau rendu insalubre par notre propre saleté, Amy Huang, une dermatologue basée à Manhattan souligne qu'« à moins d'être vraiment très sale... il ne devrait y avoir aucun risque [à prendre un bain]. »

D'après James Hamblin, à l'instar du microbiote intestinal, le microbiome cutané contient des milliers d'espèces de microbes qui vivent sur la peau et contribuent à sa santé. Les bains comme les douches peuvent temporairement retirer ce microbiome ou endommager notre peau si l'eau est trop chaude, si l'on utilise trop de savon, ou si l'on frotte trop vigoureusement.

« L'idéal serait de prendre un savon doux... sans parfum, sans colorant, et de préférence qui ne mousse pas », recommande Amy Huang. « Vous n'avez même pas besoin de frotter partout. Concentrez-vous sur les aisselles, les parties génitales, les pieds et le cuir chevelu si vous vous lavez les cheveux », ajoute-t-elle. Katrina Abuabara, professeure adjointe en dermatologie à l'UCSF, ajoute qu'« utiliser des courges éponges ou des gants de toilette peut endommager la couche la plus externe de l'épiderme. Se laver avec ses mains est suffisant. »

Pour les personnes atteintes d'eczema ou d'autres maladies de peau, les bains peuvent constituer un élément efficace de leur schéma thérapeutique. « Le fait de rester plus longtemps dans les bains que sous la douche rend la peau plus douce, de sorte que lorsque vous appliquez une lotion... elle l'absorbe mieux », explique Huang. 

Prendre un bain chaud peut aussi améliorer votre forme physique et mentale, selon Justine Grosso, psychologue du corps et de l'esprit à New York et en Caroline du Nord. « Il a été démontré que plonger dans un bain, plus que de se doucheraméliore l'humeur chez les personnes atteintes de dépression, améliore la qualité du sommeil pour celles atteintes d'insomnie et a un effet positif sur le système cardiovasculaire », souligne-t-elle.

La façon dont les bains chauds agissent sur le corps fait encore l'objet d'études. « Il existe des signes qui montrent que ça fonctionne par vasodilatation. L'augmentation des vaisseaux sanguins permet le passage de plus d'oxygène et de nutriments dans la périphérie du corps », ajoute Justine Grosso.

« C'est une question de chaleur », explique Ashley Mason, psychologue clinicienne à l'UCSF Osher Center for Integrative Health. Des études préalables suggèrent que s'immerger dans un sauna, un hammam, un jaccuzi et dans une douche ou un bain chaud au moins une fois par jour peut être bénéfique. 

De manière générale, lorsqu'il s'agit de se laver, James Hamblin affirme qu'il vaut mieux en faire moins. Le secteur de l'hygiène a « médicalisé » une pratique qui n'a pas grand-chose à voir avec la prévention des maladies, d'après lui. Sans remettre en question la nécessité de l'usage du savon pour la santé publique, il accuse le marketing moderne de manipuler les consommateurs en leur faisant croire à l'importance d'un rituel quotidien en utilisant des produits coûteux. 

Il ajoute que, d'un point de vue médical, les bains publics n'ont jamais eu pour visée la bonne santé de ses utilisateurs. Cependant, « en termes de connexion sociale et de détente, je ne doute pas de l'existence de certains effets. »

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

Lagarde avertit contre toute confiscation des avoirs russes

lagarde avoirs

lagarde avoirsLa présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a déclaré que toutes les propositions visant à transférer des

L’article Lagarde avertit contre toute confiscation des avoirs russes est apparu en premier sur STRATPOL.

Israel vs. Iran – a Trigger towards Armageddon?

Par : AHH

One might ask, was this “out-of-control” situation planned and prepared by the Zionist-dominated west?

Peter Koenig
17 April 2024

Israel’s Minister of War, Joav Galant, told his troops the Iranian attack was not successful; that of about hundred drones and rockets, Israel downed them all but four, thanks to our good preparation. This is a lie on many levels.

Both Netanyahu and Galant expressed their determination to retaliate, after a well-thought-out plan. Netanyahu qualified, it needs to be a “clever response”.

Likewise, army chief Halevi is crystal clear in his attempt of launching a response for Iran’s retaliation attack on Israel, but he does not want to cause a war.

The Israeli Cabinet is also “mulling” over what they call a “political offensive” – whatever that may mean.

Interesting though, is that both sides, Israel and Iran, do not seem to want war, or better a HOT WAR, where sable rattling could surreptitiously convert into a mushroom cloud. They know, when NATO gets involved, Russia and China may get involved – and then – the sky is open and Armageddon is on the table – or, rather, all over Mother Earth.

If indeed, Israel goes ahead with such a counter-attack, however benign or non-benign it may be, it is like giving Biden the finger. Because, according to the latest news, Biden backtracked from his earlier limitless commitment to support Israel and to always fight for Israel’s security. Biden’s “back-stoppers must have told him otherwise: “America is not going to war with Iran for Israel.” – Israel – you are on your own, so to speak.

That was a smart decision. Will they stick to it? The US is divided. There are the Zionists, who so far have called the shots in Washington and in the Pentagon. But the balance is gradually shifting in favor of the more level-headed thinkers, those who do not want to risk WWIII which could become nuclear – and global.

Similar messages of “caution” seem to emanate from British Prime Minister Rishi Sunak, a strong supporter of Zionism. He called Benjamin Netanyahu, suggesting prudence in any further action he may take. An escalation – that could spin out of control, is in nobody’s interest.

Nevertheless, PM Sunak assured Netanyahu of UK’s support to “guarantee Israel’s security”.


If this sounds like a game of words, probably it is a game of words. Maybe hiding a surprise – and perhaps during the days of “thinking about prudence”, something much bigger may be under preparation. Knowing the Israel-Zionist’s own supremacy concept, they will not let the Iranian attack, even if well justified, go unanswered.

Just to refresh memories, because they are systematically wiped out by the bought mainstream media: Iran launched a measured, but well calculated retaliation attack on Israeli military targets in the early morning hours of 14 April. The drone and ICBM missile assault of some 300 projectiles was a response for Israel’s unprovoked attack of 1 April on Iran’s Consulate in Damascus, leaving 7 people dead, including 2 high ranking Iranian military officers.

By the multitude of rockets Iran fired on Israel in sequence, first the drones than the missiles, Iran suppressed Israel’s and their allies air defense system that concentrated on intercepting drones and was unable to intercept the subsequently launched hypersonic missiles.

Tehran having entered a new stage of political and military stature beyond the Middle Eastern boundaries, had to react to Israel’s Damascus provocation of 1 April, in terms of a clear message, “Don’t mess with Iran – or else”.

Iran, now militarily speaking, one of the three key members of the newly ten BRICS nations, must assure the west that sanctions and threats and random unprovoked attacks will not cut it anymore.

The 14 April attack by Iran, was not just a retaliatory strike, but established a new order, depriving Israel of her absolute impunity, which until recently had been guaranteed by the US.

Important to note is, that Islamic Revolutionary Guard Corps (IRGC) Commander-in-Chief, Hossein Salami, said that from now on, if Israel attacks the interests of Iran and Iranian citizens, Tehran will strike it again (RT – 16 April 2024).

This means, that if Israel now hits back, Iran will not just swallow whatever Israel does to harm Iran. And there is the danger – a real risk of escalation out of control.

One might ask, was this “out-of-control” situation planned and prepared by the Zionist-dominated west?

Let us not forget, whatever Zionist-Israel does in pursuit of her ultimate goal, the establishment of Greater Israel, is to control the Middle East’s inexhaustible energy resources.

Achieving Greater Israel depends very much on Israel conquering Iran, not only because Iran is literally in “command” of the oil and gas rich Middle East, but also, a Greater Israel needs control over the Strait of Hormuz, now controlled by Iran.

Currently about 30% or more of the world’s total oil and gas consumption is shipped through the Strait of Hormuz. See this

With a Greater Israel, the bulk of Middle Eastern hydrocarbons would be under Zionist-Israeli control — and, with the Strait of Hormuz under Israeli control, shipments of the energy resources, how much and to whom, would be under Zionist command.

Not to forget, Zionist-Israel is already in the process of appropriating the enormous gas reserves off-shore of Gaza – conservatively estimated already some 20 years ago at about a trillion cubic-feet, worth between 2 and 3 billion dollars, depending on the market price. And as we know, he, who controls the resource, decides its “market” price.

An updated assessment of the Gaza off-shore reserves may be exponentially higher. Of course, kept secret, given the current war and expropriation scenario by Zionist-Israel.

The huge port that is rumored to be planned just outside Gaza – maybe construction has already begun, has little to do with food delivery to Gaza (certainly not), or “exporting” the remaining Gazans to unknown destinations.

Much more likely will this be the port for handling the Gaza off-shore hydrocarbons through a yet to be built (but planned since 1971) Ben-Gurion Canal, all the way to the Red Sea. The new canal, would probably bankrupt the Suez Canal, possession of Egypt, an Arab state.

The Suez Canal is already suffering due to lack of transshipments of at least 20 European countries, who are afraid the Yemeni-Houthi attacks on US and Israeli controlled merchandise vessels could also target their ships.

’Twas the night afore Armageddon

This Big Picture vision speaks for Israel not letting go. From their point of view, they MUST conquer Iran. The Zionists may be so blinded by their delusion of “grandeur”, that they may not see the Mushroom Cloud that may wipe them out along with much of the rest of the world.

The reality is that Iran is no longer alone. Iran wants to make sure that their power and presence is accounted for by Israel, the US, its European vassals, and the west at large – because they are now a member of the new BRICS which is not just an economic association.

Their membership of the Shanghai Cooperation Organization (SCO) – a strategic and economic Chinese agency – protects them from outside attacks, the same way NATO members are protected. Attack one NATO member you attack them all.

Attack One BRICS state, you attack them all.

Retaliation in the case of an attack on Iran can come from all or selected members of the ten BRICS countries, especially from Russia and China; which would pretty much mean WWIII.

This may be the reason for Iran’s relatively benign retaliation against Israel. It was a warning.

Iran does not want war. They may follow the Tao philosophy, as expressed by Sun Tzu in ancient times, “To fight 100 battles and win 100 battles is not the height of skill. The best way to win is not to fight at all.” This is Iran’s strategy. Its strike against Israel was not so much a military response as a grandmaster’s move in a big chess game. And the game is not over yet (RT, 16 April 2024).

May President Putin’s words resonate and be taken seriously, “I hope WWIII can be avoided” – meaning that an Israeli assault on Iran would not remain unanswered by Russia – which would bring in NATO – and WWIII could explode overnight.

————

Peter Koenig is a geopolitical analyst and a former Senior Economist at the World Bank and the World Health Organization (WHO), where he worked for over 30 years around the world. He is the author of Implosion – An Economic Thriller about War, Environmental Destruction and Corporate Greed; and  co-author of Cynthia McKinney’s book “When China Sneezes: From the Coronavirus Lockdown to the Global Politico-Economic Crisis” (Clarity Press – November 1, 2020)

Peter is a Research Associate of the Centre for Research on Globalization (CRG).
He is also a non-resident Senior Fellow of the Chongyang Institute of Renmin University, Beijing.

Iran’s ‘New Equation’ Soars Beyond The Holy Land

Par : AHH

‘Anything that was good and true about Western civilization is preserved and thriving in Russia.’ And after a millennium of playing catch-up, she now has the dominant military heft and osmotic alliance with Iran and China to help craft new civilizational calculations.

By Pepe Escobar at Sputnik International.

A Holy of the Holies was shattered in the Holy Land as Iran staged a quite measured, heavily choreographed response to the Israeli terror attack against its consulate/ambassador residence in Damascus, a de facto evisceration of the Vienna Convention on diplomatic immunity.

This game-changer will directly interfere on how the Anglo-American system manages its simultaneous conflagration with Russia, China and Iran – three top BRICS members.

The key problem is escalations are already built in – and will be hard to remove. The Total Cancel War against Russia; the genocide in Gaza – with its explicit policy masterfully decoded by Prof. Michael Hudson; and the decoupling/shaping the terrain against China won’t simply vanish – as all communication bridges with the Global Majority keep being torched.

Yet the Iranian message indeed establishes a “New Equation” – as Tehran christened it, and prefigures many other surprises to come from West Asia.

Iran wanted to – and did send – a clear message. New equation: if the biblical psychopathic entity keeps attacking Iranian interests, from henceforth it will be counter-attacked inside Israel. All that in a matter of “seconds” – as the Security Council in Tehran has already cleared all the procedures.

Escalation though seems inevitable. Former Israeli Prime Minister Ehud Barak: “Netanyahu is influenced by his [fundamentalist] political partners to go into an escalation so he can hold onto power and accelerate the coming of the Messiah.”

Compare it to Iranian President Raisi: “The smallest act against Tehran’s interests will be met with a massive, extensive, and painful response against all its operations.”

(L) July 2019: IRGC Aerospace Force General Amirali Hajizadeh in a meeting with his Russian counterpart General “Armageddon” Surovikin before the Russia-Ukraine war: ‘Help us build our aerospace command force, and I will help you build Russia’s drone command force’ [01] [02] ; (R) April 10, 2024: After Imam Khamenei said Israel must be punished, a subtle smile appeared on the face of General Hajizadeh. [03] ; April 17, 2024: [04]

Goodbye to Your ‘Invincible’ Defense Maze

For Tehran, regulating the intensity of the clash in West Asia between Israel and the Axis of Resistance while simultaneously establishing strategic deterrence to replace “strategic patience” was a matter of launching a triple wave: a drone swarm opening the path for cruise missiles and ballistic missiles.

The performance of the much-vaunted Iron Dome, Arrow-3 and David’s Sling – aided by F-35 fighter jets and the US and the UK naval force – was not exactly stellar. There’s no video of the “outer-layer” Arrow-3 system shooting down anything in space.

At least 9 ballistic missiles penetrated the dense Israeli defense network and hit the Nevatim and Ramon bases. Israel is absolutely mum on the fate of its Golan Heights intel installation – hit by cruise missiles.

Amidst classic fog of war, it’s irrelevant whether Tehran launched hundreds or dozens of drones and missiles. Regardless of NATOstan media hype, what’s proven beyond the shadow of a doubt is that the supposedly “invincible” Israeli defense maze – ranging from US-made AD/ABM systems to Israeli knockoffs – is helpless in real war against a technologically advanced adversary.

What was accomplished by a single operation did raise quite a few professional eyebrows. Iran forced Israel to furiously deplete its stock of interceptors and spend at least $1.35 billion – while having its escalatory dominance and deterrence strategy completely shattered.

The psychological blow was even fiercer.

What if Iran had unleashed a series of strikes without a generous previous warning lasting several days? What if US, UK, France and – traitorous – Jordan were not ready for coordinated defense? (The – startling – fact they were all directly dispensing firepower on Tel Aviv’s behalf was not analyzed at all). What if Iran had hit serious industrial and infrastructural targets?


Establishing an Equation Without Disturbing a Pivot

Predictably, there has been less than zero debate across NATOstan about the sudden collapse of the Fortress Israel Myth – which underpins the larger myth of Zionism offering Impregnable Security for those living in Israel. No more. This narrative spin is D.O.A.

Iran, for its part, could not care less about what NATOstan spins. The shift towards the New Equation in fact was generous enough to offer Tel Aviv a de-escalation escape route – which will not be taken, at Israel’s peril.

For Tel Aviv, everything that happened so far spells out Strategic Defeat across the spectrum: in Gaza, in Lebanon, with the economy tanking, totally losing legitimacy around the world, and now with the added painful loss of deterrence.

All eyes are now on what may happen next: will it finally become clear whether the Hegemon prevails or whether Israel runs the “wag the dog” show?

It’s essential to consider the Russia-China strategic partnership view. The consensus among Chinese scholars is that the Hegemon prefers not to commit too many resources to West Asia, as this would affect the – already collapsing – Project Ukraine and the strategic planning to counter China in the Asia-Pacific.

When it comes to Russia, President Raisi personally called President Putin and they discussed all relevant details over the phone. Cool, calm and collected.

Additionally, later this week Iranian Deputy Foreign Minister Ali Bagheri Kani – who said Iran will respond “within seconds” to any new Israeli attack – visits Moscow for the Conference on Nonproliferation and will also meet with the top echelons of the Russian Foreign Ministry.

It’s quite remarkable that Iran managed to establish the New Equation without disturbing its own pivot to Eurasia – after the collapse of the 2015 nuclear deal – while protecting the complex framework engaged in the defense of Palestine.

The Hegemon’s options are dire. They run from being eventually expelled from West Asia and the Persian Gulf to an unwinnable existential clash against three civilization-states – Russia, China, Iran.

What’s left as the number one feasible scenario is a carefully calculated retreat to an easily controlled backyard: Latin America, especially South America, manipulating new, convenient, sovereign-deprived asset Argentina.

And of course maintaining control over a de-industrialized and sovereignty-deprived Europe.

That does not change the fact that US power projection on the wane, globally, is the way the wind is blowing. The Straussian neocon psycho-dementia is unsustainable. The question is whether they can be progressively purged from the US power structure before they attempt to plunge the Global Majority into their irrational depths of doom.


And Don’t Forget the New BRICS Equation

By contrast, on the Global Majority front, over 40 nations want to join BRICS – and counting, according to the head of the Russian Council Committee on International Affairs, Grigory Karasin.

After a meeting of the chairmen of the international affairs committees of BRICS Parliaments last week in Moscow, Karasin noted how many BRICS member-nations understand that they should not rush to create a rigid charter, “seeing how counterproductive and even provocative the European Union is acting.” The name of the game is flexibility.

Alastair Crooke has touched on a key theme that runs through my new book, Eurasia v. NATOstan: “Anything that was good and true about Western civilization is preserved and thriving in Russia. This is the unspoken insight that so infuriates the western elites. And it is also why, in part, BRICS states so evidently look to Russia for leadership.”

The New Equation established by Iran, a sovereign BRICS member, will do wonders to solidify this – multilateral, multicultural – state of cooperation as the Empire and its “aircraft carrier” in West Asia, except in the covert ops department, are increasingly reduced to the role of a paper tiger.

Talking to Indian global broadcaster WION about Iran’s weekend strike on Israel

This morning’s 8 minute interview on India’s premier English language global broadcaster was high level and covered a number of issues well outside the narrow confines of what Mr. Netanyahu may or may not do next. I expect many readers will find value in it.

Transcript below by a reader

Hem Kaur Saroya: 0:01
World leaders have urged Israel not to retaliate after Iran launched hundreds of drones and missiles towards its territory. Nearly three-quarters of the Israeli public opposes a retaliatory strike on Iran for its massive missile attack on the country, and that is if such an action would harm Israel’s security alliance with its allies. Washington intends to hit Iran with new sanctions, and on the other hand, according to official Kremlin statement, President Vladimir Putin has expressed hope that all sides will show reasonable restraint and prevent a confrontation that could have catastrophic consequences for the entire region.

The question remains, how will things pan out in the West Asian region? My name is Hem Kaur Soroya, and to discuss this further, we’re now being joined by Dr. Gilbert Doctorow, political analyst, author and historian. Thank you so much for joining us.

Doctorow:
Thanks for the invitation.

Hem Kaur Saroya:
Now, sir, Israeli Defence Minister Yoav Gallant has told his soldiers that the country will know how to defeat its enemies, should conflict in West Asia escalate further. Israel has not mentioned when or how it will respond to the Iranian strikes, but it appears to be keen on a response. What’s your assessment of this?

Doctorow: 1:11
Well, yes, I understand from a political standpoint, he, as the leader of the military, is obliged to pledge at least a token response to appease the hardliners within the Netanyahu cabinet. However, he is under– and the Israeli military in general is under– a very stern reprimand, one can say, from its backers in the United States and from its allies abroad, because they, the United States in particular, are now held hostage by Iran, who have threatened to attack any bases, any forces in the region that would enable an Israeli strike on Iran.

Hem Kaur Saroya: 2:01
Right sir, in fact I was just going to come to this. Allies of both Iran and Israel, they have urged for de-escalation. In fact Moscow has urged restraint in talks with the Iranian president as well. Do you think Israel will still go ahead and that do alone if it has to in retaliating?

Doctorow:
Well, we have to understand what is meant by urging restraint and why they are urging restraint. It is not out of humanitarian considerations. It is out of their own self-interest and desire to preserve the equilibrium in the Middle East as it is today, because it is relatively speaking favorable to Israel and its allies. Should they respond, should Israel not heed the warnings, the very clear warnings from the United States and others, and proceed on an emotional basis to respond to the Iranian attack, they risk being isolated, they risk losing their supplies of weaponry, which are critical, not quite as critical to Israel as these supplies from outside are to Ukraine. But if there’s a prolonged conflict, the situation with Israel and its neighborhood will be as adverse and as dangerous for Israel as Ukraine has, pending the limited supplies it’s receiving from abroad. So Israel runs a very great risk if it should not listen to the sage advice coming out of Washington.

Hem Kaur Saroya: 3:31
All right. Now, when we speak of allies of both sides, Moscow as well as the United States, what sort of a role do you think they play here? Do you think both sides can effectively help de-escalate tensions in the region?

Doctorow:
The interests of Russia and also of China in bringing Iran into a group of constructive world leaders, has already occurred, going back to the membership of Iran in the Shanghai organization and in BRICS. This membership, which is demonstrated by the recent statements both from Moscow and from Beijing– that they support Iran in its self-defense measures, which are legitimate under the Article 51 of the United Nations charter– this political support coming from these two fellow members of BRICS, of course, tempers the behavior of Iran and is all to the good.

Hem Kaur Saroya: 4:42
All right. Now, if we come to the polls here, some polls suggest that nearly three quarters of the Israeli public opposes a retaliatory strike on Iran for its attack on the country. At a time when the Israeli prime minister has already been facing growing pressure over its operations in Gaza, how do you see things actually panning out for the Israeli prime minister and also in the region?

Doctorow:
Well, polls have been a very poor indicator of what the Netanyahu government will do. And that’s not surprising, because in general, governments do not follow what the street tells them, unless a revolution is imminent. The role of governments in foreign policy is exclusively theirs, and they are under no obligation– whether it’s the United States, whether it’s France, whether it’s Russia or any other country– they’re under no obligation to listen to the polls or what the street is telling them.

So I wouldn’t be surprised if Mr. Netanyahu does what he believes is essential within the political context of his cabinet and survival in power. That being said, the majority of his cabinet surely is for moderation. It is only a couple of extreme conservative, orthodox members of his cabinet who are troublemakers.

Hem Kaur Saroya: 5:59
All right. Now, also speaking of Iran now, for many, the growing partnership between Tehran and Moscow, that’s a cause of concern as well. It’s seen as strengthening the capabilities of both the countries. What are your thoughts on this?

Doctorow:
Well, why should that be unusual? The United States has its allies, and why shouldn’t the rest of the world also find common interests? Iran and Russia are not natural allies. The preference of the middle classes and perhaps large part of the government cadres within Iran was always to have some accommodation with the United States and with the West in general. It was only the complete break-off that followed Mr. Trump’s decision to leave the agreement over the pause in the Iranian nuclear program, it was only that which forced Iran to look for a new political orientation in foreign affairs.

7:03
Having said that, they have found a very remarkable complementarity of interests, both with Russia and with China. And so, the notion coming out of Washington that instructing Beijing to instruct Iran to stop supporting Russia is nonsense, is juvenile. The interests of countries, particularly countries that are following a realist foreign policy– as opposed to a romantic values-driven foreign policy– the interests of these countries is dominant in their individual foreign policy decisions. There is nothing whatever transactional on this. It is an ideological identity in the primacy of interest-based foreign policy.

Hem Kaur Saroya:
All right. Well, Dr. Doctorow, thank you so much for joining us on WION with your insights and your perspective on this.

Doctorow:
Thanks again.

gilbertdoctorow

La thériaque : ce remède antique vient d’être recréé en laboratoire

Pendant près de 2 000 ans, les habitants du Proche-Orient et de l’Europe confièrent leur sort à un remède miracle pour se protéger des poisons, des pestes et d’une multitude d’autres maux. Ce remède universel magique était connu sous le nom de thériaque : une substance noire et collante confectionnée à partir de dizaines d’ingrédients, dont du poivre noir, du pain, de l’opium et de la chair de vipère.

Avec l’avènement de la médecine moderne, la thériaque tomba en désuétude, mais une équipe de chercheurs polonais est parvenue à recréer de la thériaque à partir d’une recette d’apothicaire datant du 17e siècle afin d’étudier les propriétés miraculeuses qu’on prêtait autrefois à ce remède.

 

UN REMÈDE ANCIEN

Au 17e siècle, en Pologne, la thériaque a connu un succès prodigieux. Mais sa popularité et sa portée ne se limitèrent pas à l’Europe de l’Est, et l’idée d’un « antidote universel » remonte à l’Antiquité. Si l’on se fie à des sources antiques telles que Galien et Pline, des variantes de la thériaque furent utilisées dès le 2e siècle avant notre ère au moins, et leur popularité gagna vite les cercles élitaires.

Au banquet des plus célèbres expérimentateurs de panacées, Mithridate IV, empereur anatolien et opposant de marque à l’Empire romain qui régna de 120 à 63 avant notre ère, est assis en bonne place. En effet, ce dernier était obsédé par les poisons et par leurs antidotes.

« À l’époque, on appelait l’arsenic la poudre de succession », révèle Adrienne Mayor, chercheuse universitaire du département d’étude classiques de l’Université Stanford n’ayant pas pris part à l’étude dont il est question dans cet article. Dans la biographie qu’elle consacre à Mithridate, elle retrace la quête onéreuse d’un moyen d’échapper à l’empoisonnement déclenchée par cette obsession, une quête qui mena à l’élaboration d’une recette de thériaque durable.

Hanté par l’éventualité d’un empoisonnement et conseillé par des experts médicaux venus des quatre coins du monde connu, Mithridate se voua tout entier à l’étude de la capacité du corps humain à s’immuniser contre certains poisons lorsqu’on l’expose à de faibles quantités de toxines sur de longues périodes de temps, un phénomène que la médecine moderne appelle aujourd’hui mithridatisation.

« Tout est affaire de dosage », explique Adrienne Mayor. En effet, la dose quotidienne de thériaque imprégnée de poison absorbée par Mithridate semble avoir eu l’effet escompté : il se suicida à l’âge de 70 ans après avoir empoisonné ses filles et après avoir échoué à s’empoisonner lui-même. Bien que la recette qu’il employa ait été perdue, il semble qu’elle ait été transmise à d’autres nobles dont les médecins concoctèrent à leur tour de la thériaque et s’en servirent à des fins d’expérimentation. Bien que leurs recettes aient pu varier, et qu’ils aient essayé d’y ajouter une pléthore d’ingrédients coûteux, la composition élémentaire de la thériaque comprenait généralement du miel, des épices (cannelle et cardamome), et un chapelet d’herbes, d’écorces, d’huiles, et même du bois. À un moment donné après la mort de Mithridate, on ôta le poison de la longue liste des ingrédients de la thériaque.

Cela n’empêcha pas la thériaque de devenir un incontournable pour des monarques paranoïaques comme Néron, dont le médecin remplaça le venin de serpent de Mithridate par de la chair de vipère, ou encore Élisabeth Ire. Comme l’observe Adrienne Mayor, l’opium, qui devint plus tard indispensable dans ces mixtures, « garantissait en fait l’adhésion du patient ».

 

UN ANTIDOTE DE TOUS LES JOURS

La thériaque dut en partie son charme à ses racines royales et, quoique coûteuse, devint un remède accessible à la quasi-totalité des roturiers. Comme l’explique Jakub Węglorz, maître de conférences en Histoire à l’Université de Wrocław, un plébéien polonais du 17e siècle pouvait, pour le prix d’un poulet, se procurer un peu de cette substance auprès d’un apothicaire agréé et suffisamment formé pour en dispenser.

Selon cet universitaire spécialiste de l’histoire de la médecine et du début de l’ère moderne qui souhaitait savoir s’il était possible de fabriquer le type de thériaque vendu en Pologne voilà des siècles, il ne suffit pas d’avoir lu des manuels médicaux concernant cette préparation. Grâce à une bourse du Centre national des sciences de Pologne, il s’est associé à un autre historien ainsi qu’à deux pharmaciens pour tenter de recréer une thériaque vieille de 400 ans. C’était la première fois que des chercheurs contemporains ayant un bagage pharmaceutique tentaient de fabriquer de la thériaque, mais aussi la première reconstitution exhaustive et la première analyse complète du remède.

Pour cela, il se sont appuyés sur une recette de 1630 de Paul Guldenius, apothicaire de la ville qui devint l’actuelle Toruń, en Pologne. Ce dernier faisait partie d’un cercle restreint d’apothicaires autorisés à produire et à vendre de la thériaque, et comme ses collègues, il préparait son mélange en public avec « beaucoup de faste et de cérémonie », selon les chercheurs.

La fabrication de thériaque en public était une façon de garantir une transparence totale quant à ce qui entrait dans la composition du produit. C’était également un moyen de faire sa publicité auprès d’un public curieux. « Ils exposaient tous ces ingrédients précieux et chers » lors de leurs préparations publiques, commente Adrienne Mayor.

Rédigée en latin, la recette de Paul Guldenius répertorie les noms et les quantités de soixante-et-un ingrédients. Jakub Węglorz et son équipe se sont efforcés de décoder les noms latins et courants des composés utilisés en recoupant sa recette avec des livres contemporains et avec d’autres textes comme des journaux et des lettres.

Fort heureusement, Paul Guldenius était un rédacteur de recette scrupuleux : il a inclus le poids exact des ingrédients à ajouter. Cardamome, quatre-épices, bois, vin moelleux et pain de blé entraient dans la composition de la potion. Mais sa thériaque n’était pas qu’un fourre-tout. S’y trouvaient deux ingrédients essentiels à son efficacité et à son prestige : l’opium et la chair de vipère. L’opium avait un effet analgésique, tandis que la chair de vipère conférait, pensait-on, une immunité contre les morsures de serpents et avait censément un effet « asséchant » sur le corps. Selon la théorie des humeurs corporelles, largement acceptée en ce temps, les saveurs épicées et intenses avaient la capacité d’« assécher » les humeurs qui prédisposaient une personne à la maladie ou à l’infirmité.

 

RECRÉER LA THÉRIAQUE

Quatre années ont été nécessaires pour recueillir les ingrédients nécessaires à la recréation du mélange de Paul Guldenius. D’abord, les chercheurs se sont tournés vers des fournisseurs de matériaux bruts de classe pharmaceutique. Mais certaines herbes et épices n’étaient pas disponibles ou n’étaient pas cultivées dans l’Union européenne. Les chercheurs ont donc dû se mettre en quête de la plante elle-même ou d’avoir recours à des sites web spécialisés dans le jardinage pour se procurer des ingrédients.

« Même pour une chose simple, comme du safran ou de la menthe, nous nous procurions la plante nous-mêmes ou nous l’achetions auprès d’un fournisseur certifié, pas dans une épicerie », explique Jakub Węglorz.

Ensuite est venu le problème de la chair de vipère : les membres de l’équipe ne souhaitaient pas tuer des serpents eux-mêmes, et la Pologne n’est pas franchement réputée pour son abondance en reptiles. Mais les vipères vivent dans les régions montagneuses, et Jakub Węglorz a traversé la Pologne en voiture, suivant les conseils de forestiers qui l’alertaient lorsqu’ils découvraient une vipère morte de causes naturelles ou écrasée par un véhicule. Finalement, l’équipe a réuni près de 200 grammes de chair de vipère, qu’ils ont fait sécher avant de l’incorporer à la thériaque.

Il a été encore plus difficile de se procurer de l’opium. Les politiques polonaises de lutte contre le trafic de drogue sont strictes, mais les citoyens peuvent obtenir l’autorisation de cultiver du pavot à opium (Papaver somniferum). L’équipe est à l’heure actuelle encore en train d’essayer de se procurer légalement 100 grammes d’opium, composant pour l’instant exclu de leur préparation.

Après avoir étudié les effets potentiels des ingrédients de la thériaque, dont beaucoup sont connus pour leurs propriétés thérapeutiques, les chercheurs se sont mis au travail dans un laboratoire de l’Université de Wrocław ; ils ont fait bouillir, mélangé, fait sécher et enfin ajouté les composants. Deux jours ont été nécessaires pour que les experts pharmaceutiques combinent les ingrédients et les cuisinent à feu doux. Le résultat, une mélasse collante, aurait à l’époque été réparti dans plusieurs petites pilules que les patients auraient avalées avec de l’eau ou avec du vin, mais les chercheurs font observer que la thériaque était parfois utilisée sur la peau ou sur les yeux. Ils ont réussi à produire quatre kilogrammes de thériaque qu’ils ont ensuite mis de côté pour la laisser s’affiner pendant une année complète.

« Nous ne l’avons pas goûtée, prévient Jakub Węglorz. Mais si nous le faisions, nous pourrions dire que le goût réchauffe. C’est relevé. C’est épicé. Ça a le goût du goudron. » L’incorporation d’herbes et d’épices telles que la cannelle, le centranthe, la lavande et le poivre noir semble conférer à la concoction une sensation de brûlure semblable à celle du whisky, chose qui selon les hypothèses d’autres universitaires, faisait peut-être en partie le charme du remède.

Bien que la thériaque contienne des ingrédients qui ont bel et bien des propriétés pouvant être bénéfiques pour la santé des humains, les chercheurs sont convaincus que l’effet placebo, aidé par les influenceurs royaux qui en prenaient, est en grande partie derrière le pouvoir que l’on prête à la thériaque de combattre le poison et de maintenir une personne en bonne santé. Mais cela ne signifie pas qu’il ne vaut pas la peine d’essayer d’en recréer ; Adrienne Mayor et Jakub Węglorz font observer que la thériaque est un témoin important de l’étendue de la recherche scientifique et de l’utilisation de remèdes populaires à l’Antiquité et après.

Désormais, l’équipe de Jakub Węglorz s’intéresse à des variations de la thériaque qui incorporaient des substances populaires dont l’utilisation a fluctué au fil du temps. Comme nous, les humains du passé étaient sensibles aux modes médicales ; mêmes si celles-ci impliquaient de prendre de l’opium, de la chair de vipère et une substance épicée et noire qui, dit-on, aurait guéri les rois comme les manants.

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

X BRICS Youth Summit to Be Held in Ulyanovsk in July

The presentation of the X BRICS Youth Summit, which will be held in Ulyanovsk from 22 to 26 July, took place at the Russia exhibition at VDNKh

BRICS as a Platform for Economic Sustainability

“With each new day in Africa, a gazelle wakes up knowing he must outrun the fastest lion or perish. At the same time, a lion stirs and stretches, knowing he must outrun the fastest gazelle or starve. It is no different for the human race. Whether you consider yourself a gazelle or a lion, you simply have to run faster than others to survive.” ― Mohammed bin Rashid Al Maktoum, Monarch of Dubai and Prime Minister of United Arab Emirate

Indo-Russian Education Summit 2024: Strengthening Educational Ties Between Russia and India

Rossotrudnichestvo in collaboration with the Embassy of Russia in New Delhi, Russian House and Rus Education, is organising the Indo-Russian Education Summit to be held in New Delhi

Pour bien vieillir, la pratique d’une activité physique en extérieur est essentielle

« Où sont les autres femmes d’âge mûr ? ». Cette question, je me la posais systématiquement dès que je partais surfer, lorsque j’avais 55 ans. Je voyais beaucoup d’hommes de mon âge (et plus âgés) sur les vagues, mais très peu de femmes.

Pour mon dernier livre, intitulé Tough Broad, From Boogie Boarding to Wing Walking, How Outdoor Adventure Improves Our Lives as We Age (Dures à cuire : du bodyboard au wing walking, comment la pratique d’activités en extérieur nous aide à bien vieillir), je suis partie à la rencontre de ces femmes matures discrètes, mais aventureuses. J’ai accompagné une plongeuse de 80 ans dans le Pacifique. J’ai parcouru un parc de banlieue en compagnie d’une routarde de 93 ans. Je me suis adonnée à l’observation ornithologique et j’ai fait du kayak de mer.

Je me suis aussi plongée dans les recherches en cours sur l’âgisme. Grâce à tout cela, je suis parvenue à la conclusion que la meilleure chose à faire pour nous, les femmes, pour être plus heureuse en meilleure santé et profiter davantage de la vie en vieillissant, c’était de pratiquer des activités en extérieur.

Voici les cinq principaux enseignements que j’ai tirés de l’écriture de ce livre.

 

1. L’IMPORTANCE DE L’ÉTAT D’ESPRIT

Le discours autour de l’âgisme et les femmes est malheureusement très toxique. On nous dit que nous déclinons rapidement, et de nombreuses femmes se sentent invisibles. Pourtant, des recherches montrent que le regard que nous portons sur notre propre vieillissement a une influence sur celui-ci.

Si vous redoutez de vieillir, vous avez statistiquement plus de chances de souffrir d’un accident cardiaque ou d’une diminution des facultés cognitives, et cela risque aussi de survenir plus tôt dans votre vie.

Mais rassurez-vous, l’inverse est également vrai : si vous voyez le fait de vieillir comme une opportunité d’explorer le monde et de vivre à 200 à l’heure, vous serez plus heureuse, en meilleure santé et votre espérance de vie augmentera de sept ans. C’est prouvé scientifiquement : une étude réalisée en 2022 auprès de 14 000 adultes de plus de 50 ans a révélé que le risque de mourir d’une cause quelconque était 43 % moins élevé chez les sujets les plus positifs quant au fait de vieillir que ceux qui étaient plus négatifs.

Mais ces études ne nous disent pas comment avoir cet état d’esprit, alors même qu’il existe aujourd’hui un discours très négatif sur les femmes et le vieillissement. Mais, je pense avoir la clé pour y parvenir : pratiquer des activités en extérieur.

 

2. DES ACTIVITÉS EN EXTÉRIEUR POUR SE SENTIR BIEN

J’ai piqué une tête dans l’océan en compagnie des Wave Chasers, un groupe de femmes âgées de 60 et 99 ans, qui font du bodyboard à San Diego. J’ai voulu comprendre pourquoi elles avaient choisi ce sport et ce qu’elles en retiraient.

Loraine Vaught m’a confié que le bodyboard avait changé sa vie. Lorsque je lui ai demandé pourquoi, elle a pointé du doigt l’océan Pacifique, immense et froid. Il faut du courage pour entrer dans l’eau et affronter les vagues, mais les Wave Chaser s’aidaient les unes les autres et s’amusaient terriblement. Loraine ajouta qu’aucune membre du groupe ne faisait ce que l’on attendait de femmes de leur âge. Elles ne se voyaient absolument pas comme des personnes fragiles, souffrant de troubles cognitifs, ou ennuyeuses !

C’est ainsi que j’ai réalisé qu’en sortant de chez vous pour pratiquer une activité qui vous procure un sentiment d’euphorie et de découverte, et vous donne une certaine vitalité physique, même si c’est quelque chose d’aussi ordinaire que du bodyboard, vous envoyez valser les préjugés sur le vieillissement. Vos croyances et vos attentes (ainsi que celles des autres) sur ce que vous pouvez faire ou non s’en retrouvent chamboulées. Au lieu d’être triste face à l’avenir, vous vous sentez revigorée. J’ai assisté à cette prise de conscience à maintes reprises en écrivant ce livre.

Et je ne le répèterai jamais assez : tout peut être une aventure. Je suis allée observer les oiseaux en compagnie de Virginia Rose, fondatrice d’une organisation à but non lucratif baptisée Birdability, qui organise des sorties ornithologiques entre personnes souffrant d’un handicap. J’ai constaté, à ma grande surprise, que l’observation d’oiseaux cochait toutes les cases d’une aventure. Nous étions à la recherche de volatils. Nous étions impatients de les entendre avant de pouvoir les voir. En apercevoir un nous donnait une montée d’adrénaline. Et il y a aussi la vitalité physique d’être dans la nature : Virginia a roulé et j’ai marché près de dix kilomètres ce jour-là, et nous avons observé 52 espèces pour les sciences citoyennes. Je suis également sortie de ma zone de confort en apprenant de nouvelles choses. Il s’avère que l’aventure n’est pas définie par l’activité en elle-même, mais par la manière dont vous la pratiquez.

 

3. LA NATURE, UN VÉRITABLE REMÈDE

Il est essentiel de passer du temps en extérieur sur le plan biologique, comme en attestent de nombreuses recherches scientifiques. Des études ont ainsi révélé que les arbres émettent des substances chimiques appelées phytoncides, qui sont bénéfiques à notre système immunitaire. Quant au chant des oiseaux, il équilibre nos ondes cérébrales. Il a également été démontré que les fractales, des motifs complexes que l’on trouve dans les nuages, les vagues et sur le littoral, pouvaient aider à nous détendre.

Des chercheurs ont aussi découvert que nous réussissons davantage les tests cognitifs et de mémoire après être sortis marcher. Lorsque vous êtes en extérieur, le traitement des informations par votre cerveau est moins éprouvant que si vous étiez dans un lieu bruyant aux motifs angulaires.

Toutes ces études concluent en général qu’il suffit de passer 15 à 45 minutes dans un environnement naturel quelconque pour en ressentir les bénéfices, et cinq heures par mois pour maintenir ce rétablissement émotionnel et physique. Mais en fin de compte, la règle du « plus, c’est mieux » prévaut. Plus les lieux où vous allez sont sauvages et reculés, mieux c’est également.

 

4. L’ÉMERVEILLEMENT, ESSENTIEL SUR LE PLAN BIOLOGIQUE

Comme je suis pilote, j’ai l’habitude de l’adrénaline. Pourtant, je n’étais pas prête pour les sensations ressenties lors d’une séance de wing walking, pratique qui consiste à se tenir debout sur une aile d’un avion à plus de 900 mètres d’altitude. « Pourquoi vouloir sortir d’un cockpit parfaitement confortable ? » me suis-je dit. J’ai tout de même essayé. Et j’étais folle de joie quand le pilote a commencé à faire des loopings, des tonneaux et des virages décrochés alors que j’étais debout sur l’aile, attachée au mât. C’était l’adrénaline, bien sûr. Mais il y avait aussi autre chose. C’est ainsi que j’ai découvert ce concept de l’émerveillement.

Vous êtes émerveillées en présence de quelque chose de plus grand que vous, de mystérieux. C’est un sentiment qui mêle l’étonnement, la peur et la crainte. Et il est plus important que vous ne le pensez pour vivre en bonne santé. Selon les chercheurs, l’émerveillement agit comme un « bouton de réinitialisation » du cerveau, car il vient bousculer vos schémas neuronaux en vous rendant plus ouvert aux idées nouvelles. Il vous fait aussi penser de manière plus créative.

Il n’est pas nécessaire de faire des acrobaties sur une aile d’avion pour être émerveillé, vous pouvez aussi simplement marcher sur la terre ferme. Une équipe de chercheurs a demandé à un groupe de personnes âgées de participer à une « promenade d’émerveillement » au cours de laquelle ils devaient regarder tout ce qui les entourait avec un émerveillement enfantin. Au bout de huit semaines, les marqueurs inflammatoires étaient nettement moins élevés chez les marcheurs que chez les sujets du groupe de contrôle, signe d’une meilleure santé. Les premiers trouvaient également qu’ils étaient moins anxieux et déprimés.

Et il s’avère que le ciel étoilé, une éclipse, le Grand Canyon ou même une fleur minuscule peuvent susciter chez nous l’émerveillement. En d’autres termes, passer du temps dans la nature permet plus facilement de cultiver ce sentiment et donc d’améliorer notre bien-être.

 

5. L’APPRENTISSAGE DE NOUVELLES CHOSES

On entend souvent dire, de la part de personnes qui essayent de nouvelles choses, qu’il est impossible d’apprendre avec l’âge. Elles déclarent alors qu’elles sont « trop vieilles pour faire ça ». Mais notre cerveau affiche une certaine « plasticité », comme l’appellent les scientifiques, même avec l’âge. Les cellules de notre cerveau se renouvellent sans cesse, et lorsque nos capacités cognitives commencent à faiblir, nous établissons d’autres voies neuronales pour faire face au problème qui se présente. C'est pour cela qu’un cerveau âgé est souvent plus innovant qu'un cerveau jeune : il trouve des moyens plus créatifs de contourner ses propres problèmes. Apprendre de nouvelles choses n'est pas seulement possible, c'est essentiel pour garder votre cerveau en bonne santé et actif.

Cela dit, j’étais sûre que j’aurais dû mal à apprendre quelque chose de nouveau lorsque j'ai décidé de suivre des cours de pilotage d’autogire dans le cadre de mes recherches pour mon livre Tough Broad. À ma grande surprise, j'étais une bien meilleure élève qu'auparavant ! Je n'apprenais pas plus vite, mais mieux, car je ne ressentais pas l’angoisse de la jeunesse ni le besoin de me prouver quelque chose. J'étais plus concentrée et je posais des questions sans avoir à craindre de passer pour une idiote.

J'ai également interviewé Vijaya Srivastava, qui a appris à nager à 68 ans. Je lui ai demandé si son âge avait été un obstacle à son apprentissage de la natation. Au contraire, m’a-t-elle dit, cela l'avait aidé, pour deux raisons : la première, c’est qu’elle ne se souciait plus de son apparence en maillot de bain ; la seconde, c’est qu’il y avait urgence à apprendre si tard dans la vie. Elle savait qu'elle n'aurait pas d'autre chance. J’ai été frappée par son état d’esprit, lorsqu’elle a déclaré : « Si j'ai pu apprendre à nager à 68 ans, qu'est-ce que je peux faire d'autre ? ». Son apprentissage de la natation lui a ouvert le champ des possibles. Et il pourrait en être de même pour vous.

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

US moves previously banned missiles closer to China and Russia

The US-led political West is antagonizing both multipolar superpowers, openly taking pride in the fact that it can get into their "geopolitical backyards". However, both Russia and China have superior missile technologies, particularly in terms of the development and deployment of hypersonic weapons.

No illegal Russian weapons in Zaporozhye, IAEA reports

The atomic agency finally took a more incisive position in reporting the real criminals behind attacks on ZNPP.

The West begs Iran for a Face-saver

Par : AHH

Israel is now vowing to respond to Iran’s retaliatory attack, and while the Biden regime claims to have told Netanyahoo that the U.S. won’t aid in any offensive action, they are still promising to provide air defense… just like they did when Tehran retaliated for Israel’s deadly attack on the Iranian consulate in Syria.

Journalist and Editor-in-Chief of The Cradle, Sharmine Narwani, reported that an Iranian military security official revealed exclusively to The Cradle that the U.S. reached out and asked Iran to allow Israel “a symbolic strike to save face,” which was “outright rejected” and met with warnings that any attack from Israel targeting Iran will be met with immediate action.

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Choreographed retaliations impacting Iran proper, or its interests anywhere else, as during the mild and lawful Round One Iranian barrage, were rejected by Iran for Round Two.

Iran warned ANY support of Zion’s aggression by the deranged West (such as needed aerial refueling and air defense) will bring retaliation on their bases throughout the region, and closing Hormuz, perhaps selectively a la Houthis?!

Zion is committed to regaining permanently lost deterrence. F-UKUS is committed to Zion. The circle is about to be squared

Macron’s push to arm Europe getting more dangerous

Majority of French people oppose the deployment of troops to Ukraine.

Chili : randonnée au bout du monde, en Terre de Feu

En suivant la rive de la rivière glacée Ukika, j’emprunte un sentier à travers un bois de Nothofagus, genre regroupant des espèces d’arbres à feuilles persistantes, parsemé d’amas de champignons orange de la forme et de la taille d’une balle de golf. Les branches constituent des écosystèmes miniatures, couverts de minuscules bryophytes, groupe de plantes comprenant les mousses, les marchantiophytes et les anthocérotes, et enchevêtrés d’un lichen nommé usnée barbue, aussi connu sous le nom de barbe de Jupiter, qui ondule à mon passage. Des racines sinueuses et des troncs tombés sur le sol quadrillent le chemin, tandis qu’un craquement sinistre se fait entendre lorsque la canopée s’agite sous l’effet d’un vent violent. Les alentours sont déserts, à l’exception d’un pic de Magellan (Campephilus magellanicus), dont la tête pourpre est dissimulée et les rapides coups de bec résonnent régulièrement au-dessus du vacarme environnant.

J’émerge finalement du Parque Municipal Ukika et j’observe la rivière traversant une plage de pierres et se jetant dans le canal de Beagle, du gris de la poudre à canon, qui serpente à travers la Terre de Feu, reliant les océans Atlantique et Pacifique. À ma droite se situe le hameau de Villa Ukika, où vit la petite communauté indigène Yahgan, et à ma gauche se trouve la périphérie de Puerto Williams, la ville la plus méridionale de la planète. 

Au-dessous de la Patagonie, la pointe de l’Amérique du Sud se fragmente en un archipel d’îles, d’îlots, de caps et de péninsules traversés par des cours d’eau sinueux et drapés de forêts vert bouteille et de glaciers scintillants. Il s’agit de la Terre de Feu. Selon les légendes du peuple indigène Selk’nam, la topographie de la région aurait été façonnée par un jeune homme nommé Táyin : il « attrapa des pierres et les jeta violemment dans toutes les directions avec sa fronde ; là où celles-ci atterrirent, apparurent de grandes crevasses dans le sol qui se remplirent d’eau. »

Le nom poétique « Terre de Feu » a été inspiré des feux de joie allumés par le peuple Selk’nam, découvert par l’explorateur portugais Fernand de Magellan en 1520 alors qu’il tentait d’accomplir la première navigation autour du monde. Un demi-millénaire plus tard, cette région peu peuplée, partagée entre l’Argentine et le Chili, reste une terre sauvage. Ceci dit, de plus en plus de touristes se rendent dans le port argentin d’Ushuaïa, ancienne colonie pénitentiaire surnommée la « Sibérie du Sud » et aujourd’hui plus grande ville de la Terre de Feu, point de départ principal des croisières en Antarctique. 

Toutefois, peu de voyageurs poursuivent leur route vers le sud en traversant le canal de Beagle, nommé d’après le navire qui transportait le jeune Charles Robert Darwin lors de son voyage historique autour de l’Amérique du Sud, jusqu’à l’île chilienne de Navarino, où se trouve Puerto Williams. Cette localité de 2 800 habitants, dont le statut a été élevé au rang de ville par le gouvernement chilien en 2019, se trouve à un peu plus de 2 400 kilomètres de la capitale, Santiago, mais à seulement à un peu moins de 1 080 kilomètres de l’Antarctique. 

Puerto Williams n’est accessible que par avion ou par bateau et le fait qu’elle soit si reculée contribue largement à son attrait. Lors de ma première visite, avant la pandémie, je me suis lancé sur la route la plus longue. Je suis monté dans un bus au départ du port chilien de Punta Arenas, en Patagonie, puis j’ai traversé le détroit de Magellan en ferry jusqu’à la Grande île de la Terre de Feu, avant de continuer vers le sud, dans la partie argentine de la région, et d’arriver douze heures plus tard à Ushuaïa. Le lendemain, j’ai traversé le canal de Beagle en bateau, en longeant de tapageuses colonies de lions de mer affalés sur une chaîne d’îlots rocheux, pour atteindre le poste-frontière chilien de Puerto Navarino, où j’ai grimpé dans un minibus pour la dernière étape le long de la côte jusqu’à Puerto Williams. 

Cette fois, j’opte pour l’option la plus rapide : un vol de trente minutes depuis Punta Arenas qui offre des vues spectaculaires sur le parc national Alberto de Agostini, recouvert de neige. Cette région a laissé sa marque dans l’esprit de Darwin qui, dans Voyage d’un naturaliste autour du monde, parle de jets d’eau jaillissant de bancs de baleines, d’un climat orageux et d’un paysage de « magnifiques glaciers qui s’étendent du flanc de la montagne jusqu’au bord de l’eau » : « Il n’est guère possible d’imaginer quelque chose de plus beau que le bleu béryl de ces glaciers. » 

Sur la rive sud du canal de Beagle, adossée aux pentes couvertes de forêts denses et aux pics enneigés en dents de scie de la chaîne des Dientes de Navarino, Puerto Williams constitue la capitale officielle de la province de l’Antarctique chilien mais elle conserve l’aspect et l’atmosphère d’une petite ville. Construite en tant que base navale dans les années 1950, dans une région longtemps habitée par des communautés du peuple Yahgan, elle compte un quartier d’impeccables maisons blanchies à la chaux destinées au personnel militaire et à leur famille, qui représente environ la moitié de la population, ainsi qu’une extension composée de maisons pour les civils, dépareillées, disposant de grandes antennes paraboliques, de piles de bois de chauffage et, souvent, d’un chien au poil hirsute.

Dans un rayon de soleil de fin d’après-midi, je flâne dans les rues calmes et balayées par le vent, passant devant des églises aux murs de bois, des groupes de bâtiments municipaux, une petite école, quelques magasins et restaurants simples, la plupart fermés, et une poignée de maisons d’hôte. Les vaches et les chevaux se promènent librement, broutant sur les pelouses mouchetées de marguerites. Les portes d’entrée ne sont pas fermées à clé, la criminalité n’étant qu’un lointain souvenir dans ces régions. En effectuant une pause sur une promenade en bois surplombant le canal de Beagle, je contemple un pétrel tempête (Hydrobates pelagicus) tournoyant au-dessus de deux bateaux de pêche revenant avec une prise de crabes royaux de très grande taille.

Après avoir dégusté les délicieux crustacés au dîner dans un restaurant décoré de bibelots nautiques, je discute avec Anna Baldinger, qui travaille à l’Hotel Fio Fio, la maison d’hôte où je séjourne. Elle a quitté son Autriche natale pour venir enseigner à Puerto Williams, avant de tomber amoureuse d’un habitant et de la Terre de Feu en elle-même. « Puerto Williams, c’est comme être dans une bulle : les gens le considèrent comme le village du bout du monde », explique-t-elle.

La ville n’a peut-être que soixante-dix ans mais cette région est habitée par des communautés du peuple Yahgan depuis des millénaires, comme en témoignent les sites archéologiques disséminés dans la campagne environnante. L’anthropologue Maurice Van de Maele, propriétaire de l’Hotel Fio Fio, m’indique que Navarino est l’un des endroits les plus denses au monde sur le plan archéologique, estimant qu’il pourrait y avoir jusqu’à 2 000 sites sur l’île. Il s’agit notamment de tas d’ordures liés à une activité humaine préhistorique et de dépressions circulaires, vestiges d’anciens abris, que j’aperçois en nombre sur le trajet depuis Puerto Navarino. 

Maurice Van de Maele est un ancien directeur du musée local, anciennement connu sous le nom de musée anthropologique Martin Gusinde. Il a été rebaptisé Museo Territorial Yagan Usi - Martín González Calderón afin de reconnaître l’héritage indigène de la région, longtemps négligé. Située à l’extrémité ouest de Puerto Williams, cette institution qui ne passe pas inaperçue dispose sur son terrain d’un imposant squelette de baleine blanchi par le soleil. À l’intérieur, le musée offre un aperçu fascinant de la culture du peuple Yahgan grâce à des objets tels que des harpons en os finement sculptés, des bijoux de toute beauté et des canoës en bois construits de main de maître. 

Il met également en lumière les ravages subis par les peuples indigènes lors de la colonisation de la Terre de Feu à la fin du 19e et au début du 20e siècle, une période qui a attiré des vagues de missionnaires, de chercheurs d’or et d’éleveurs de moutons venus du Chili, d’Argentine et d’ailleurs. 

Cette partie de la Terre de Feu peut sembler intemporelle mais le changement est à venir. Lors de ma visite à Puerto Williams, je ne croise qu’une douzaine de touristes, dont la plupart viennent faire de la randonnée, observer les oiseaux, pêcher la truite sauvage ou simplement faire l’expérience de la vie au « bout du monde ». D’autres sont toutefois en chemin : les navires de croisière en Antarctique font désormais escale plus régulièrement, amenant des centaines de passagers vêtus de vestes assorties. Un appontement polyvalent moderne, capable d’accueillir de plus grands navires, est actuellement en train d’être bâti. C’est également le cas d’un grand hôtel. Le petit aéroport de Puerto Williams, quant à lui, est en cours de modernisation, avec notamment la construction d’un nouveau terminal pour les passagers. 

Cette dernière constitue l’un des nombreux projets d’infrastructures actuellement menés en Terre de Feu. L’asphalte de la route la plus au sud du pays, la Y-905, s’arrête juste à l’est de Puerto Williams, près de Villa Ukika. Il est substitué par du gravier sur les vingt derniers kilomètres qui mènent à Caleta Eugenia, un ranch isolé appartenant à la marine chilienne. Il est cependant question de prolonger la route jusqu’à Puerto Toro, le village habité qui est le plus au sud du monde et qui n’est actuellement accessible que par bateau. Un centre de recherche scientifique de pointe, le Centro Subantártico Cabo de Hornos, a également ouvert ses portes récemment dans la ville. Perchée au sommet d’une colline, à l’est du centre, cette structure de verre et de béton, dotée de sa propre éolienne, ressemble vaguement à un vaisseau spatial. 

Néanmoins, lorsque je marche vers l’ouest depuis Puerto Williams, toute inquiétude concernant le surdéveloppement s’évanouit rapidement. Je ne croise personne sur le chemin qui mène au sommet du Cerro Bandera, soit la « colline du drapeau », culminant à près de 610 mètres d’altitude, un sentier abrupt en lacets qui monte à travers une forêt de hêtres et représente la première étape du circuit des Dientes de Navarino, un trek épique d’un peu plus de 53 kilomètres. Peu à peu, les arbres se raréfient, avec des troncs de plus en plus rabougris et courbés, comme s’ils tiraient leur révérence, avant de disparaître complètement au sommet, laissant place à une toundra austère. 

J’y trouve un drapeau chilien accroché à un mât. Le terrain rocailleux est parsemé de plantes en coussinet à croissance lente et de tertres verts, tels des tables de billard, et sillonné par de rubans de neige. Au nord, le canal de Beagle est moucheté de blanc et, au sud, les Dientes de Navarino percent le ciel. Il n’y a aucune autre âme qui vive. Dans cet endroit retiré magnifique, le vent souffle presque sans interruption et la température est en chute libre. 

Me rappelant qu’il ne s’agit pas réellement d’un sommet, j’enfile une autre couche de base et je continue. Je suis pendant encore quarante minutes un chemin longeant une succession de cairns jusqu’à ce que j’atteigne une crête offrant des vues panoramiques, surpassant d’une certaine manière ce que j’ai pu voir jusqu’à présent et donnant sur un lac glaciaire entouré de pics enneigés. Mes mains sont engourdies par le froid et le grésil, abrasif, m’irrite la peau du visage, mais je ne peux m’empêcher de sourire en me remémorant ma conversation de la veille avec Anna. « Quand on arrive au sommet du Cerro Bandera, il n’y a aucune âme qui vaille », m’avait-elle révélé. « Le reste du monde semble bien loin. »

Comment s’y rendre :  
Aerovías DAP assure la liaison entre Punta Arenas et Puerto Williams en un peu plus d’une heure. 

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

Pour la première fois, des chercheurs associent les microplastiques aux maladies cardiaques

Partout où se pose notre regard, il y a des microplastiques, même dans notre organisme. Selon une nouvelle étude, l'accumulation de ces particules dans nos vaisseaux sanguins serait associée à un risque accru de crise cardiaque, d'accident vasculaire cérébral et de mortalité.

L'athérosclérose est une maladie caractérisée par le dépôt de plaque dans les artères, ce qui épaissit la paroi des vaisseaux et réduit le débit sanguin dans la région affectée, augmentant ainsi le risque d'accident vasculaire cérébral, d'angine de poitrine ou de crise cardiaque. Cette plaque se compose essentiellement de cholestérol, de graisses, de déchets cellulaires, de calcium et de fibrine, une protéine impliquée dans la coagulation sanguine. La nouvelle étude portait sur 300 personnes atteintes d'athérosclérose dont certaines présentaient des microplastiques et des nanoplastiques dans les plaques tapissant leur carotide, une artère majeure qui traverse le cou et distribue le sang dans le cerveau. Chez les sujets dont la plaque contenait des microplastiques, le risque de crise cardiaque, d'AVC ou de décès après trois années de suivi était jusqu'à quatre fois supérieur à celui des sujets dont la plaque ne présentait aucune trace de microplastiques, selon les résultats de l'étude publiés dans la revue New England Journal of Medicine.

Depuis longtemps, les chercheurs ont conscience que les produits chimiques contenus dans les plastiques peuvent se détacher et entraîner des problèmes de santé, notamment en perturbant les hormones ou d'autres parties du système endocrinien.

« En revanche, c'est la première fois que nous observons un effet sur la santé humaine attribué aux particules mêmes », indique Philip Landrigan, pédiatre et épidémiologiste au Boston College qui n'a pas participé à la nouvelle étude mais a consacré la majeure partie de sa carrière aux effets des substances chimiques toxiques sur notre santé. Landrigan a notamment contribué à diriger les recherches sur l'empoisonnement au plomb qui ont incité le gouvernement des États-Unis à ordonner le retrait de la substance du gasoil et de la peinture.

« Jusqu'à présent, le consensus était le suivant : "Les particules sont là, mais nous ne connaissons pas leur impact." Cet article change la donne. » Pour Landrigan, cette étude devrait ouvrir la voie à d'autres travaux sur les dégâts infligés par les plastiques à d'autres organes, comme le cerveau, les reins ou l'appareil génital.

Les chercheurs n'ont pas pu déterminer de quelle façon les microplastiques s'étaient introduits dans les vaisseaux sanguins, comme nous l'explique Giuseppe Paolisso, cardiologue à l'université de la Campagnie Luigi-Vanvitelli en Italie et coauteur de l'étude. Ces particules peuvent pénétrer l'organisme de différentes façons, notamment à travers l'air que nous respirons ou dans l'eau et la nourriture que nous consommons.

« Une chose est sûre, ces données doivent nous inviter à limiter l'utilisation du plastique dans notre vie quotidienne en lui préférant le verre », ajoute Paolisso.

Plusieurs études ont déjà montré que les microplastiques et les nanoplastiques étaient « presque omniprésents dans notre organisme », rappelle Kenneth Spaeth, docteur en médecine du travail au centre Northwell Health de New York, non impliqué dans l'étude. « Étant donné la composition de ces particules, il y a bien longtemps que les scientifiques suspectaient un impact sur notre santé. » Les résultats ne sont donc pas réellement surprenants, reconnaît-il, mais ils sont tout de même importants.

La majorité des données relatives aux micro et nanoplastiques (MNP) dont disposent actuellement les scientifiques proviennent d'études sur les animaux, indique Aazon Aday, cardiologue et spécialiste de médecine vasculaire rattaché à l'université Vanderbilt de Nashville, aux États-Unis. « Nous savions que les MNP pouvaient s'introduire dans le système sanguin et dans certains organes, mais cette étude va plus loin en constatant leur présence dans la plaque d'individus atteints de maladies majeures », explique-t-il. « Ce lien avec les maladies humaines fait donc de cette étude une référence. »

 

DES MICROPLASTIQUES AUX MALADIES CARDIAQUES

L'étude a recruté 304 adultes ayant subi une endartériectomie carotidienne, un acte chirurgical qui consiste à retirer la plaque accumulée sur les parois de la carotide. L'accumulation de plaque dans cette artère peut augmenter le risque d'accident vasculaire cérébral lorsqu'un fragment de la plaque se détache et obstrue une artère plus petite en limitant l'afflux sanguin.

Une fois la plaque retirée, les chercheurs l'ont analysée afin d'identifier d'éventuelles traces de plastiques, sans aller jusqu'à distinguer la proportion de microplastiques, particules dont la taille est inférieure à 5 millimètres, et de nanoplastiques, dont la taille est inférieure à 100 nanomètres.

Ils ont identifié du polyéthylène, le plastique le plus produit au monde, chez 58 % des patients. Ils ont également détecté du polychlorure de vinyle, ou PVC, chez 12 % des patients.

Lorsque les chercheurs ont observé les particules de plastique au microscope à balayage électronique, ils ont découvert des corps étrangers aux arêtes vives à l'intérieur des macrophages dans les plaques. Les macrophages sont des globules blancs qui encerclent et éliminent les microorganismes et d'autres intrus dans le corps en les avalant.

Les chercheurs ont ensuite suivi 257 participants pendant deux à trois ans afin de recenser le nombre de crises cardiaques, d'accidents vasculaires cérébraux ou de décès, toutes causes confondues. Pour les patients dont la plaque contenait des MNP, le risque de crise cardiaque, d'accident vasculaire cérébral ou de décès au cours de la période de suivi était multiplié par 4,5.

Pour le moment, les chercheurs ne sont pas en mesure de confirmer ou de préciser le rôle joué par les MNP dans les crises cardiaques ou les AVC, mais il est possible que ces particules provoquent une inflammation lorsque les macrophages convergent pour débarrasser notre organisme des corps étrangers. À mesure que l'inflammation augmente dans la plaque, des fragments pourraient s'en détacher plus facilement et pénétrer dans le système sanguin.

L'hypothèse de l'inflammation est raisonnable puisque nous savons que les macrophages contribuent au développement de la plaque et que cette inflammation est importante dans les maladies cardiovasculaires, déclare Aday.

« Si ces particules provoquent plus d'inflammation dans la plaque, celle-ci pourrait occasionner davantage de problèmes par la suite », poursuit-il, mais ce processus reste hypothétique à l'heure actuelle.

De la même façon, personne ne sait si la nocivité provient plutôt des substances chimiques contenues dans les plastiques ou des particules mêmes. Comme nous l'explique Spaeth, ces plastiques se composent d'un grand nombre de produits chimiques, notamment des substances inflammatoires ou des perturbateurs endocriniens qui interfèrent avec la production d'hormones.

Étant donné la diversité des substances chimiques potentiellement toxiques contenues dans les plastiques, les effets sur notre organisme peuvent être multiples, indique-t-il. À la différence des produits pharmaceutiques, soumis à des essais cliniques, il est contraire à l'éthique d'évaluer l'exposition environnementale aux microplastiques chez les humains dans le cadre d'essais randomisés contrôlés. « Malheureusement, nous sommes tous cobayes de l'expérience de la vie dans laquelle nous pouvons être étudiés. »

Même si l'exposition générale aux plastiques dans l'environnement est difficilement maîtrisable à l'échelle individuelle, nous pouvons tout de même adopter un mode de vie connu pour réduire les risques de maladie cardiovasculaire, notamment en pratiquant une activité physique régulière, en optant pour une alimentation saine et en ne fumant pas.

Il est difficile de mesurer la part de responsabilité de la pollution environnementale dans les troubles cardiovasculaires et les autres maladies, mais « des choix simples comme l'alimentation, l'activité physique et le mode de vie ont probablement plus d'impact que de se soucier du nombre de bouteilles en plastique qui défilent dans notre foyer », indique Spaeth.

 

L'OMNIPRÉSENCE DU PLASTIQUE

Les déchets plastiques ont plus que doublé depuis les années 2000 et pour la grande majorité d'entre eux, environ 80 %, ces déchets terminent leur cycle de vie dans les décharges où ils se décomposent en particules minuscules qui infiltrent l'eau et le sol avant de rejoindre notre chaîne alimentaire.

« Aucune catégorie de plastique ne contribue autant aux déchets plastiques, aux micro- et nanoplastiques que le plastique à usage unique », souligne Landrigan. Les plastiques à usage unique représentent 40 % de la production annuelle de plastique ; cette catégorie rassemble notamment les bouteilles d'eau, les sacs, les emballages, les pailles et la vaisselle en plastique.

« Dans le monde actuel, je ne pense pas que les consommateurs puissent se débarrasser de tous les plastiques, mais ils peuvent tout à fait réduire leur exposition », assure Landrigan. Pour cela, il suffit par exemple d'opter pour des gobelets ou des bouteilles en métal au lieu du plastique, de ne pas réchauffer sa nourriture au micro-ondes dans un contenant en plastique, car la chaleur accélère la décomposition des plastiques, suggère-t-il.

Il est également possible de réduire son empreinte plastique, notamment en renonçant aux sacs en plastique chez les commerçants. En moyenne, un individu produit 221 kg de déchets plastiques chaque année aux États-Unis, contre 114 kg en Europe, selon les données de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

« La population peut avoir un petit impact, mais c'est bien au niveau politique que l'effort devra être fait en raison de l'omniprésence des plastiques », indique Landrigan. Depuis 2022, l'Organisation des Nations unies (ONU) négocie le tout premier traité mondial sur le sujet au sein de la Coalition de la Haute Ambition pour mettre fin à la pollution plastique qui devrait se réunir dans quelques semaines pour finaliser le projet. L'étude publiée dans le New England Journal of Medicine devrait ajouter à l'urgence de ces négociations, ajoute Landrigan.

Spaeth reconnaît que les résultats de l'étude sont « un peu effrayants et intimidants », mais il reste optimiste quant à la capacité de ce type de recherche à provoquer du changement. Comme nous le montre l'histoire de la santé publique, à mesure que les preuves scientifiques attestant du caractère néfaste pour la santé d'une activité humaine donnée s'accumulent, elles atteignent généralement un point de bascule qui incite à la prise de décisions politiques. 

« À une époque, personne ne se souciait des effets de la pollution atmosphérique sur la santé. Puis, en une dizaine d'années, la science a apporté des preuves incontestables », raconte Spaeth. « Nous avons alors fait des efforts pour assainir notre air et nous avons obtenu des résultats bien réels, mesurables. » Un autre exemple est l'amiante, ajoute-t-il, interdit en France depuis 1997. Aux États-Unis, l'interdiction totale de l'amiante n'a été prononcée que le mois dernier.

« Je pense que la volonté politique de s'attaquer aux plastiques va également progresser », indique Spaeth. Espérons que cela ouvre la voie à d'autres études permettant aux chercheurs de mieux cerner les risques posés par le plastique, conclut-il, « pour ensuite faire évoluer les politiques. »

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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