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Aujourd’hui — 28 mars 2024RT en français

Quels sont les changements à venir pour le Sénégal ?

Le Sénégal devrait connaître de profonds changements après l'installation de Bassirou Diomaye Faye à la tête du pays. Le programme souverainiste et panafricaniste du nouveau président est fortement inspiré par les combats menés par le FRAPP, le Front pour une Révolution Anti-impérialiste, Populaire et Panafricaine. Notre correspondante Samantha Ramsamy s'est entretenue avec Souleymane Gueye, membre du secrétariat exécutif national du FRAPP sur RT en français.

L'avenir du Sénégal vu par Thierno Bocoum

Thierno Bocoum, président d'AGIR, l'alliance générationnelle pour les intérêts de la République, a félicité le candidat Bassirou Diomaye Faye pour sa victoire écrasante. Il a livré sur RT en français à notre correspondante Samantha Ramsamy ses attentes pour l'avenir du pays

Russie : Poutine a chargé le gouvernement de créer une industrie russe du jeu vidéo

La Russie à l’assaut de l’industrie vidéoludique ? Dans une liste d’instructions publiée ce 27 mars sur le site du Kremlin, Vladimir Poutine a chargé le gouvernement d’examiner «la question de l'organisation de la production de consoles de jeux fixes et portables» ainsi que «la création d'un système d'exploitation et d’un cloud pour fournir des jeux et des programmes aux utilisateurs». Le président a désigné le Premier ministre Mikhaïl Michoustine pour superviser l’achèvement de cette tache dont la date limite d’exécution a été fixée au 15 juin.

Plus tard dans la journée, le porte-parole de la présidence russe a confirmé à l’agence TASS qu’il s’agissait de développer en Russie une industrie du jeu à part entière et indépendante, comme alternative à l'industrie occidentale. «Cela a été discuté à plusieurs reprises lors de réunions avec la participation du président», a précisé Dmitri Peskov, cité par l’agence. «Et bien sûr, cela ne s'applique pas seulement au simulateur de football», a ajouté le porte-parole du Kremlin.

Le 21 février, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture du tournoi digital des Jeux du futur à Kazan, l’ancien footballeur de l’équipe russe Andreï Archavine avait proposé à Vladimir Poutine de créer un jeu russe analogue à FIFA. La première édition des Jeux du futur, mêlant les disciplines sportives et les jeux vidéos, avait réuni 270 équipes de 107 pays, selon le vice-premier ministre russe Dmitri Tchernychenko.

Le développeur de World of Warships annonce son soutien au projet

Quelques jours plus tard, l'Organisation pour le développement de l'industrie du jeu vidéo (RVI) avait présenté au gouvernement une feuille de route quinquennale définissant un programme en 83 points pour le développement des jeux vidéo en Russie. Parmi les propositions figurait la création d’au moins une console de jeu russe à l’horizon 2026-2027.

Une console russe sur laquelle la société Lesta Games, notamment développeur du jeu en ligne World of Waships, a déclaré ce 27 mars à l’agence TASS être prête à adapter ses jeux. «Nous sommes prêts à porter nos projets sur la console de jeu russe, nous sommes prêts à aider au développement de cette console», a déclaré à l’agence russe Andreï Lyssak, directeur produit de Lesta Games.

Dominé par le géant chinois Tencent, le secteur mondial du jeu vidéo pesait 184 milliards de dollars en 2023, selon le cabinet d’études NewZoo. Si sur ce marché les ventes de consoles et leurs jeux représentent moins de 30% des parts, loin derrière les ventes de jeux sur mobiles (49%), ce segment enregistrait une croissance de près de 2% alors que celui des jeux mobiles accusait une contraction de 1,4%.

Hier — 27 mars 2024RT en français

Mali : Poutine et Goïta s'entendent pour renforcer la coopération antiterroriste de leurs pays

Vladimir Poutine s'est entretenu au téléphone avec le chef de l'État malien, le colonel Assimi Goïta, et le président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou Nguesso, «qui lui ont exprimé leurs condoléances» après l'attaque qui a fait au moins 137 morts, a indiqué le Kremlin dans un communiqué.

Vladimir Poutine et Assimi Goïta se sont «mis d'accord pour renforcer la coopération antiterroriste», a affirmé le Kremlin. «Nous avons convenu de coopérer davantage dans la lutte contre le terrorisme», a confirmé le colonel Goïta sur les réseaux sociaux.

Les colonels qui ont pris le pouvoir à Bamako en 2020 ont rompu l'alliance historique avec Paris, poussant vers la sortie les forces françaises qui combattaient les djihadistes au côté de l'armée malienne, et fait de la Russie leur partenaire politique et militaire privilégié.

Vladimir Poutine et le colonel Goïta ont aussi discuté du renforcement de «la coopération dans les projets énergétiques, agricoles et miniers», a rapporté le Kremlin. Ce dernier a mentionné la livraison «gratuite» par la Russie de blé, d'engrais et de carburant au Mali.

Attentat de Moscou : Zakharova dénonce «la mère de tous les fakes»

 

Un article récent de Bloomberg selon lequel certaines personnes du cercle restreint du président russe Vladimir Poutine ne croient pas que l’Ukraine soit impliquée dans l’attentat du Crocus City Hall a été qualifié de «mère de tous les fakes» par la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova.

Le soir du 22 mars, un groupe d’hommes armés a attaqué la salle de concert du Crocus City Hall située dans la proche banlieue de Moscou. Plus de 130 personnes ont été tuées et 200 autres blessées. 

L’agence de presse américaine a écrit le 26 mars : «Il n’y a aucune preuve de l’implication de l’Ukraine, selon quatre personnes proches du Kremlin.»

Selon l’article, Poutine aurait assisté à des discussions «où les responsables ont convenu» qu’il n’y avait pas de lien avec Kiev, mais il serait resté «déterminé à utiliser la tragédie pour tenter de rallier les Russes à la guerre en Ukraine». Bloomberg a cité «une personne informée de la situation qui a demandé à ne pas être identifiée comme source».

Le même jour, Maria Zakharova a fortement critiqué l’article et écrit sur sa chaîne Telegram : «Un chef-d’œuvre de nouvelle. La mère de tous les fakes.»

Les suspects fuyaient vers l'Ukraine selon Moscou

De leur côté, le secrétaire du Conseil de sécurité russe Nikolaï Patrouchev et le directeur du FSB Alexandre Bortnikov ont affirmé que l’Ukraine pourrait être impliquée dans l’attaque. Bortnikov a également mentionné le rôle potentiel des États-Unis et du Royaume-Uni.

Un groupe se faisant appeler l’État islamique au Khorassan (EI-K) a assumé la responsabilité du massacre. Les États-Unis et l’UE insistent sur le fait que personne d’autre ne pourrait être incriminé et nient toute implication de l’Ukraine dans cet acte terroriste. Pendant le week-end, les autorités russes ont arrêté plusieurs suspects, dont quatre directement impliqués dans l’attaque.

Ces derniers, tous ressortissants du Tadjikistan, ont tenté de s’enfuir en voiture. Selon le directeur du FSB, tout porte à croire qu’ils étaient attendus en Ukraine et que celle-ci pourrait avoir préparé une «fenêtre» pour leur permettre de franchir la frontière.



Victimes, causes et conséquences : tout savoir de l'effondrement du pont de Baltimore

Les opérations de secours ont été suspendues dans la soirée du 26 mars autour du pont de Baltimore, grand port de la côte Est des États-Unis, qui s'est effondré après avoir été percuté par un porte-conteneurs battant pavillon de Singapour. 

Les recherches devaient reprendre ce 27 mars, mais six personnes portées disparues après être tombées à l'eau sont présumées mortes.

À environ 1h30 (5h30 GMT) le 26 mars, un porte-conteneurs battant pavillon singapourien, nommé Dali et long de 300 mètres, à destination du Sri Lanka, a percuté une pile du pont Francis Scott Key de Baltimore, dans l'État du Maryland.

En l'espace de quelques secondes, la quasi-totalité du pont s'est effondrée dans l'eau, environ 15 mètres plus bas, entraînant des véhicules et des personnes dans sa chute.

Peu avant l'impact, le navire avait lancé un appel à l'aide aux autorités, disant avoir un problème technique, ce qui a permis de couper une partie du trafic routier et de sauver des vies, selon le gouverneur local.

Des bateaux, des hélicoptères, des plongeurs et un sonar ont été déployés pour tenter de retrouver des survivants.

Six personnes disparues présumées mortes

Six personnes tombées à l'eau et portées disparues ont été déclarées comme présumées mortes dans la soirée du 26 mars.

«Sur la base de la durée des recherches effectuées [...], de la température de l'eau, à présent nous n'estimons pas que nous trouverons ces individus encore en vie», a déclaré le vice-amiral des gardes-côtes Shannon Gilreath.

La «phase active» des recherches a été suspendue en raison de «la marée et [des] courants qui rendent le travail des plongeurs dangereux», a-t-il ajouté. Des plongeurs devaient toutefois être à nouveau sur place dans la matinée de ce 27 mars.

Les disparus étaient membres d'une équipe de huit ouvriers qui travaillait sur le pont au moment de l'accident.

Deux Guatémaltèques font partie des huit personnes initialement portées disparues, ont fait savoir les autorités de ce pays.

Deux personnes ont pu être sorties de l'eau par les secours. L'une a été transportée à l'hôpital dans un état grave tandis qu'une deuxième était indemne.

Le secrétaire aux Transports de l'État du Maryland, Paul Wiedefeld, a déclaré que les autorités «ne pensaient pas» que des personnes puissent être piégées dans des voitures tombées du pont.

Aucun membre de l'équipage du Dali n'a été blessé, selon Synergy Marine Group, la société maritime exploitant le porte-conteneurs.

Une panne de propulsion du navire

Lors de son appel au secours peu avant le drame, l'équipage du porte-conteneurs sous pavillon de Singapour avait expliqué être confronté à une panne du système de propulsion du navire.

«En conséquence, il n'était pas capable de maintenir le cap vers la direction souhaitée et est entré en collision avec le pont Francis Scott Key», ont déclaré le 26 mars les autorités portuaires de Singapour.

Des images de vidéosurveillance montrent les lumières du porte-conteneurs s'éteignant par deux fois dans les minutes précédant le drame, ainsi que de la fumée autour du navire.

Le Dali avait jeté les ancres avant l'accident, conformément aux procédures d'urgence, selon les autorités singapouriennes, cette manœuvre visant à ralentir le navire. 

Les autorités américaines ont déclaré à plusieurs reprises qu'il n'y avait «aucune indication» laissant penser à un acte terroriste. 

Des experts ont d'ores et déjà émis des doutes sur la solidité du pont, dont plusieurs arches ont été détruites sur une grande longueur.  

Le MV Dali, un porte-conteneurs récent long de 300 mètres pour 48 mètres de largeur, appareillait vers le Sri Lanka. Il était exploité par la société maritime Synergy Group et affrété par le géant danois du transport maritime Maersk. 

Des conséquences économiques importantes

Les autorités portuaires de Singapour ont déclaré ce 27 mars qu'il avait passé avec succès deux inspections en 2023 et qu'une jauge de contrôle de la pression du carburant défectueuse avait été réparée en juin.

Jennifer Homendy, patronne de l'agence américaine de sécurité des transports (NTSB), a expliqué que les enregistreurs de données du porte-conteneurs représenteraient «une pièce cruciale de l'enquête».

Le trafic maritime est «suspendu jusqu'à nouvel ordre» à Baltimore, ont fait savoir les autorités. La ville abrite l'un des plus grands ports de transport maritime des États-Unis. 

Les autorités se préparent déjà aux importantes conséquences économiques de la coupure du pont, axe autoroutier crucial de la côte atlantique des États-Unis, pays où le transport par camion joue un rôle essentiel.

Le ministre des Transports Pete Buttigieg a ainsi alerté sur un «impact majeur et prolongé sur les chaînes d'approvisionnement».

Le président Joe Biden s'est engagé à ce que le pont soit reconstruit, en admettant que cela prendrait du temps. Voulant devancer les assureurs, le président a dit vouloir «que l'État fédéral paie la totalité du coût de la reconstruction».

Attentat de Moscou : les Occidentaux ont changé leur réaction, selon Zakharova

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«Une mutation s'est produite dans les pays occidentaux», a déclaré ce 27 mars au micro de Sputnik la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, soulignant «l'influence de la majorité mondiale». «En deux jours, ils ont changé leurs déclarations, ils n'ont pas retiré les précédentes, ils ont juste fait des déclarations normales», a poursuivi la diplomate. «Ils ont commencé à se rendre aux ambassades de Russie et au ministère des Affaires étrangères à Moscou», a-t-elle ajouté, sans toutefois citer de pays.

Selon la porte-parole, ce changement d’attitude «face à cette monstrueuse tragédie» s’expliquerait par une crainte d’être «complètement laissés pour compte» au regard des nombreuses expressions de soutien parvenant des quatre coins du globe. D’après le ministère russe des Affaires étrangères, les chefs de 140 missions diplomatiques accréditées à Moscou et leur personnel sont venus exprimer leur soutien et leur solidarité avec la Russie.

Le 22 mars au soir, dans la foulée de l’attaque terroriste au Crocus City Hall en proche banlieue de Moscou, des chancelleries occidentales avaient exprimé leur soutien aux victimes, prenant toutefois soin d’éviter de mentionner les autorités russes, voire pour certaines d’entre elles de condamner ouvertement l’attentat.

Une attaque terroriste condamnée, de l’ONU à l’OTAN

Des réactions avec lesquelles sont rapidement venues contraster des condamnations, sans ambiguïté, d’autres pays et d’instances internationales, comme l’ONU dont le Conseil de sécurité avait condamné «dans les termes les plus forts» une attaque terroriste «odieuse et lâche». Un concert de condamnations, venu des cinq continents, auxquelles s’étaient jointes d’autres organisations telles que l’OTSC, l’Union européenne et même l’OTAN.

Suite à cet attentat, où 139 personnes ont été tuées selon le Comité d’enquête, des fleurs ont été déposées à travers le monde, surtout devant les représentations diplomatiques russes en hommage aux victimes. L’ambassade des États-Unis à Moscou a également mis en berne son drapeau, «en solidarité avec le peuple russe endeuillé par l'horrible attentat au Crocus City Hall».

En France, le 26 mars, l’Assemblée nationale a observé une minute de silence en hommage aux victimes de l’attentat, sa présidente assurant que Paris avait «toujours condamné de tels actes et lutté contre le terrorisme islamiste». Par la suite, le Premier ministre français, Gabriel Attal, a réitéré sa «solidarité envers le peuple russe». «Un peuple que nous n’avons jamais confondu avec ses dirigeants», a-t-il ajouté. «La France condamne avec fermeté l’attaque terroriste revendiquée par l’État islamique à Moscou», avait déclaré le 23 mars sur X (ex-Twitter) Emmanuel Macron, après une première réaction quelques heures après l’attentat.

Ces propos interviennent alors que les relations entre Paris et Moscou sont au plus mal, la Russie dénonçant depuis janvier l’implication croissante de la France en Ukraine.

Face a l’attentat du Crocus City Hall, les capitales occidentales ont rapidement pointé l’État islamique. Le 25 mars, Vladimir Poutine a quant à lui assuré que l'attentat avait été commis par «des islamistes radicaux», tout en déclarant s’intéresser aux «commanditaires», soulignant que les suspects avaient été arrêtés alors qu’ils fuyaient vers la frontière ukrainienne.

France : face à la «gestion calamiteuse des finances publiques», Ciotti menace de déposer une motion de censure

«Nous sommes prêts à la déposer et pourquoi pas voter la motion de censure que d'autres déposeraient. Il est temps de censurer ce gouvernement, il est temps de changer de politique.»

Ce 27 mars, le député de La France insoumise Adrien Quatennens a répondu favorablement à l’hypothèse avancée par Éric Ciotti de déposer une motion de censure contre le gouvernement.

La veille, sur le plateau de BFMTV, le président des Républicains avait en effet été interrogé sur la possibilité pour son groupe de déposer une motion de censure. Le député avait alors déclaré : «C'est une hypothèse qui est sur la table, très clairement.»

Censure du gouvernement : “Oui, nous sommes prêts à la déposer et pourquoi pas voter la motion de censure que d'autres déposeraient. Il est temps de censurer ce gouvernement, il est temps de changer de politique”, martèle @AQuatennens#BonjourChezVouspic.twitter.com/qoUs38pPhX

— Public Sénat (@publicsenat) March 27, 2024

En cause, les chiffres publiés par l’Insee avec le déficit public réévalué de 4,9% à 5,5% du PIB. Le chef de file de la droite parlementaire avait fustigé : «Cette gestion calamiteuse des finances publiques devait être censurée.» Et d’ajouter : «Ce n'est plus aux Français de payer le train de vie excessif du gouvernement.»

Plus tôt, dans les rangs des Républicains au Palais Bourbon, le président du groupe Olivier Marleix s’en était pris à la présidence Macron en déclarant : «La situation est grave […] parce qu'en 40 ans, la France avait constitué une dette de 2 000 milliards d'euros, et qu'à lui tout seul, Monsieur Macron y aura ajouté 1 000 milliards». Et de conclure que l’exécutif a «menti aux Français».

"La situation est grave", amorce @oliviermarleix. "Elle est grave parce qu'en 40 ans, la France avait constitué une dette de 2000 milliards €, et qu'à lui tout seul, Monsieur Macron y aura ajouté 1000 milliards". "Elle est grave parce que vous avez menti aux Français". #QAGpic.twitter.com/Udf0sRV5KD

— LCP (@LCP) March 26, 2024

Un gouvernement en danger ?

L’hypothèse du dépôt d’une motion de censure pourrait donner des sueurs froides à la majorité. En effet, depuis le début de la XVIe législature, aucune motion de censure n’a abouti, mais une d’entre elles a compté 239 voix et se trouvait donc à 50 suffrages d’aboutir en juin 2023. Les Républicains étaient alors la seule opposition à ne pas avoir voté pour. Fort de leurs 60 élus au Palais Bourbon, ils peuvent servir de parti pivot pour faire chuter le gouvernement.

La menace d’une motion de censure avait déjà été avancée par le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau le 20 mars sur la chaîne Public Sénat.

Ce dernier avait ainsi estimé que tout était «ouvert». «C’est une arme que nous donne la Constitution et c’est une arme que nous devrions utiliser», avait-il ajouté.

Menace d'une motion de censure pour le gouvernement : "Tout est ouvert, je pense que c'est une arme que nous donne la Constitution, et c'est une arme que nous devrions utiliser", lâche @BrunoRetailleau#BonjourChezVouspic.twitter.com/gqZjxtPNQY

— Public Sénat (@publicsenat) March 20, 2024

Gabriel Attal a déjà fait face à une motion de censure en février 2024. Son prédécesseur à Matignon, Élisabeth Borne, en a connu 30 sans que son gouvernement ne soit renversé.

Un raid à Deir ez-Zor fait plusieurs morts, la Syrie condamne «l'agression américaine»

Que s'est-il passé à Deir ez-Zor dans la nuit du 25 au 26 mars ? Plusieurs soldats syriens et des membres des Gardiens de la révolution ont été tués dans une frappe à l'est de la Syrie. La diplomatie syrienne dénonce une «agression américaine». 

Le ministère syrien des Affaires étrangères «condamne cette agression et affirme son droit à la légitime défense et à demander des comptes à l'agresseur par les moyens prévus par le droit international», selon l'agence officielle Sana. D'après la diplomatie syrienne, la frappe imputée aux États-Unis aurait «entraîné le martyre de sept soldats et d'un civil» ainsi que la blessure d'une trentaine de personnes et d'importantes pertes matériels. 

La Syrie condamne la présence illégale américaine

La diplomatie syrienne a exhorté «les pays du monde qui luttent pour préserver leur souveraineté» à condamner «cette agression», et à exiger que «les États-Unis d'Amérique mettent fin à leur présence illégale et à leurs opérations militaires terroristes dans la région».

L'agence iranienne Fars News a de son côté indiqué dans un message sur X (ex-Twitter) que Behrouz Vahdi, «un agent de sécurité iranien», avait été tué dans la matinée du 26 mars «suite à une attaque des avions du régime sioniste dans la région de Deir ez-Zor en Syrie». 

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), source controversée basée à Londres, fait également part de «frappes aériennes non identifiées contre des positions à Deir ez-Zor et Al-Bukamal et ses environs». Or, le bilan varie selon cette source. «Un conseiller iranien, membre des Gardiens de la révolution, deux de ses gardes du corps iraniens, neuf combattants irakiens et deux combattants syriens appartenant à des groupes pro-Téhéran ont été tués dans les frappes», a indiqué l'OSDH. 

Pour sa part, le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déploré sur X «la perte tragique de l'un des [leurs] dans un raid aérien sur la Syrie ce matin», indiquant qu'il s'agissait d'un ingénieur, Emad Shehab. 

D'après la source saoudienne Al Sharq al-Aoussat, les États-Unis ont nié avoir mené des frappes à l'est de la Syrie contre des positions iraniennes. Toujours est-il que les Américains disposent d'environ 900 soldats sur le sol syrien, à l'est de l'Euphrate dans les zones pétrolifères du pays. Washington apporte un soutien aux Forces démocratiques syriennes, un parti majoritairement kurde. La présence illégale américaine empêche les autorités syriennes de récupérer cette partie de leur territoire. 

Ukraine : «Plus tôt un cessez-le-feu sera établi, moins il y aura de morts», assure Szijjarto

«Nous pensons que la Russie ne peut être vaincue dans cette guerre», a déclaré, lors d’un entretien à TASS publié ce 27 mars, le chef de la diplomatie hongroise, Peter Szijjarto. «Mais en même temps, alors que les expéditions d’armes en provenance de l’Occident se poursuivent, la Russie ne peut pas non plus gagner gros», a-t-il poursuivi. Avant d’ajouter : «Cela signifie que des négociations doivent avoir lieu dans tous les cas.»

«Donc, si des négociations doivent avoir lieu, alors ma question est la suivante : pourquoi ne pas les avoir le plus tôt possible ?», a interrogé le ministre hongrois. Selon lui, «plus tôt les négociations commenceront, plus tôt un cessez-le-feu sera établi, moins il y aura de morts et moins de destructions et moins la restauration sera nécessaire».

Le diplomate hongrois est également revenu sur l’opposition de Budapest à l’envoi de troupes occidentales en Ukraine. «Le risque terrifiant d’une troisième guerre mondiale approche», a-t-il déclaré, estimant qu’une telle initiative d’un pays membre de l’OTAN était «vraiment dangereuse». Le 26 février, à l’issue d’une conférence de soutien à l’Ukraine, Emmanuel Macron avait refusé d’exclure l’envoi de troupes en Ukraine. 

Une position pacifiste critiquée par les États-Unis

L’envoi de troupes en Ukraine «constituerait une violation de notre décision commune de l'OTAN», avait déclaré début mars Peter Szijjarto, auprès de RIA Novosti, réitérant que la Hongrie ne fournirait pas d'armement à Kiev. Un refus d’envoyer des armes aux forces ukrainiennes auquel se tient Budapest depuis l’éclatement du conflit entre Moscou et Kiev, plaidant pour une résolution diplomatique. À plusieurs reprises depuis l’éclatement du conflit entre Moscou et Kiev en février 2022, l’exécutif hongrois a appelé à un cessez-le-feu dans ce pays limitrophe de la Hongrie.

Une position qui lui a notamment valu les reproches des États-Unis, leur ambassadeur à Budapest qualifiant de «cynique» cet appel à l’arrêt des combats entre forces russes et ukrainiennes.

Liban : un raid nocturne israélien tue sept secouristes, le Hezbollah riposte

Après une relative accalmie pendant plusieurs jours, l'intensité des combats a repris sur le front nord d'Israël. Dans la nuit du 26 au 27 mars, un raid de l'État hébreu a visé un centre de secouristes dans la ville de Hebbariyé, tuant sept personnes. Le Hezbollah a répliqué en ciblant Kiryat Shmona. 

En effet, une frappe nocturne de l'aviation israélienne a ciblé un centre d'urgence à Hebbariyé, près de la frontière avec Israël. Le raid a tué sept secouristes affiliés à la Jamaa Islamiya, affiliée aux Frères musulmans et qui se bat aux côtés du Hezbollah contre Israël. Les différents partis politiques libanais ont leur propre service d'ambulance : l'organisation pro-iranienne a son Comité sanitaire islamique, le parti Amal les Scouts de la mission islamique (al-Rissala) et le parti affilié à la confrérie frériste l'Association médicale islamique. 

«La nuit dernière, les avions de guerre ont attaqué un bâtiment militaire à Hebbariyé au Liban-Sud, où un terroriste important appartenant à la Jamaa Islamiya a été éliminé», a de son côté expliqué dans un message sur X (ex-Twitter) l'État hébreu, par l'intermédiaire de son porte-parole arabophone. Celui-ci a précisé que l'homme «était impliqué dans des opérations menées précédemment contre le territoire israélien» et avait été tué «avec d'autres saboteurs qui étaient avec lui dans le bâtiment». 

En représailles, le Hezbollah a lancé une série de roquettes sur Kiryat Shmona dans la matinée de ce 27 mars ainsi que sur la caserne de la ville. Le média israélien Haaretz a annoncé la mort d'un civil, Zaher Bishara, originaire du village druze d'Ein Qiniyyeh, dans le nord du plateau du Golan. 

La veille, l'aviation israélienne avait procédé à deux raids, l'un sur Baalbek et l'autre plus au nord dans la province du Hermel à plus de 130 kilomètres de la frontière avec l'État hébreu. Cette frappe a tué deux nouveaux combattants du Hezbollah, Ali el-Jawhari et Ali el-Akhras.

Selon un décompte de L'Orient-Le Jour, 251 membres de la milice chiite ont été tués au Liban et en Syrie depuis le début des affrontements avec l'armée israélienne le 8 octobre. 

Des espions palestiniens travaillant pour le compte d'Israël

Parallèlement à ces affrontements militaires entre les deux ennemis frontaliers, la guerre du renseignement bat son plein. Trois Palestiniens ont été arrêtés dans le camp de réfugiés de Bourj el-Chemali dans le sud du Liban, soupçonnés de récolter des informations sur des cadres du Hamas pour les fournir à l'État hébreu.

Un article de L'Orient-Le Jour rapporte que l'aéroport international de Beyrouth a été touché par le brouillage des systèmes de navigation, obligeant certains avions à se diriger vers l’aéroport de Larnaca à Chypre, ou vers la Turquie. 

Le Hezbollah rejette la proposition française, jugée favorable à Israël

Du côté des négociations, les pourparlers sont au point mort malgré l'adoption de la résolution onusienne sur un cessez-le-feu à Gaza. Depuis Washington, Yoav Gallant, le ministre israélien de la Défense, a averti qu'en cas de trêve dans l'enclave gazaouie, le Hezbollah pourrait lancer une opération terrestre sur le nord d'Israël. Malgré les pressions diplomatiques, américaines et françaises, pour imposer un retrait des forces du Hezbollah à plusieurs kilomètres de la frontière, le parti chiite n'entend pas y répondre favorablement. D'ailleurs, selon un article d'Ici Beyrouth citant des sources diplomatiques françaises, l'organisation pro-iranienne s'oppose à la proposition française «en raison de son parti pris en faveur d’Israël». 

Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah doit à ce propos prendre la parole prochainement pour évoquer la situation du front face à Israël et les questions concernant les négociations pour arriver à un cessez-le-feu.

Pologne : l'OTAN envisage d'abattre les missiles russes trop proches de ses frontières

Le 26 mars, le vice-ministre polonais des Affaires étrangères Andrzej Szejna a affirmé à la radio locale RMF24 que «divers concepts» étaient en cours d'analyse au sein de l'Alliance atlantique, «y compris le fait d'abattre ces missiles quand ils sont très proches des frontières de l’OTAN», dont la Pologne est membre.

Varsovie avait indiqué le 24 mars qu'un missile de croisière russe tiré pendant la nuit vers des villes de l'ouest de l'Ukraine avait pénétré l'espace aérien polonais pendant 39 secondes.

Le ministre polonais de la Défense a assuré que son pays avait activé tous ses systèmes antiaériens et que le missile aurait été abattu s'il y avait eu la moindre indication qu'il se dirigeait vers une cible en territoire polonais. 

L’ambassadeur russe dénonce l’absence de preuves

«Mais cela ne pourrait se faire qu'avec l'accord de la partie ukrainienne et en prenant en compte les conséquences internationales», a ajouté Andrzej Szejna.

Le 25 mars, Sergueï Andreïev, l'ambassadeur de Russie en Pologne, a ignoré une convocation officielle au ministère des Affaires étrangères polonais suite à l'incident du missile, jugeant «absurde» de discuter du problème faute de «preuves».

La Pologne a ensuite indiqué que le ministre des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski avait discuté du sujet avec le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg.

L’OTAN se targue d’avoir renforcé ses positions, «notamment en Pologne»

Durant l'entretien téléphonique, le dirigeant norvégien «a rappelé que l'OTAN avait considérablement augmenté sa vigilance et renforcé ses positions sur le flanc est de l'Alliance, notamment en Pologne», a indiqué le 25 mars un haut responsable de l'organisation.

La Pologne avait déjà signalé fin décembre qu'un missile russe avait pénétré dans son espace aérien avant de le quitter quelques minutes après, en direction de l'Ukraine.

Un an plus tôt, en décembre 2022, un autre missile de croisière russe KH-55, capable de transporter des têtes nucléaires, était tombé en Pologne, mais ses restes n'avaient été retrouvés qu'en avril 2023 par un passant dans une forêt près de Bydgoszcz, dans le nord, à environ 500 kilomètres de la frontière orientale du pays.

Et en novembre 2022, deux personnes avaient été tuées lorsqu'un missile antiaérien ukrainien était tombé sur le village polonais de Przewodow, proche de la frontière ukrainienne.

À partir d’avant-hierRT en français

Niger : Tiani et Poutine s’entretiennent pour «renforcer» la coopération sécuritaire

Selon un communiqué lu ce 26 mars à la radio publique nigérienne, le général Abdourahamane Tiani s’est entretenu avec le président russe Vladimir Poutine afin de discuter du «renforcement» de la coopération sécuritaire bilatérale, à l’heure où les attaques djihadistes minent le Sahel. «Les deux chefs d’État» ont «échangé sur la nécessité de renforcer la coopération sécuritaire» entre la Russie et le Niger «pour faire face aux menaces actuelles», a précisé le communiqué.

Le général Tiani, qui dirige le Niger depuis le renversement du président civil Mohamed Bazoum en juillet dernier, y a exprimé ses «remerciements pour le soutien» de la Russie apporté au Niger et à la «lutte» de ce pays sahélien pour la «souveraineté nationale», d'après la même source.

Un communiqué du Kremlin rapporte que les deux parties ont exprimé leur «disposition à activer un dialogue politique et à développer une coopération mutuellement avantageuse dans divers domaines». «Un échange de points de vue sur la situation dans la région du Sahara et du Sahel a également été mené, en mettant l'accent sur une coordination des actions pour assurer la sécurité et la lutte contre le terrorisme», a indiqué Moscou.

L'entretien s'est déroulé, coté nigérien, en présence du Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine, du ministre de la Défense, le général Salifou Mody et celui de l'Intérieur, le général Mohamed Toumba, selon le communiqué nigérien. Mi-mars, le Niger avait dénoncé avec «effet immédiat» l'accord de coopération militaire avec les États-Unis, remettant en question la présence d'un peu plus de 1 000 soldats américains au Niger.

Le Niger, comme le Burkina Faso et le Mali voisins, est confronté à des violences djihadistes récurrentes et meurtrières depuis des années, perpétrées par des groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l'État islamique. Dans ces trois pays, des militaires ont pris le pouvoir successivement depuis 2020.

Une région minée par les groupes djihadistes

En froid avec Paris, ces trois anciennes colonies françaises se sont rapprochées économiquement et militairement de nouveaux partenaires, dont la Russie, avant de se regrouper au sein de l'Alliance des États du Sahel (AES) avec pour objectif de créer une fédération.

Mi-janvier, la Russie avait déjà annoncé avoir convenu d’«intensifier» sa coopération militaire avec le Niger. Une délégation russe s'était rendue à Niamey en décembre pour discuter avec les militaires. Des accords sur le renforcement de la coopération militaire avaient alors été signés.

Le Niger, le Burkina Faso et le Mali ont annoncé fin janvier qu'ils quittaient la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Les trois pays ont fondé une force conjointe contre les groupes djihadistes.

Ukraine: le rôle de l'UE se résume à «donner gentiment les munitions payées par ses citoyens», selon Zakharova

«C'est la première fois que le représentant des régimes occidentaux parle avec tant de sincérité de ce qui se passe. Il n'est pas question de leur "amour des Ukrainiens", que les Occidentaux ont presque détruits, mais du désir des Etats-Unis de maintenir leur hégémonie», a déclaré Maria Zakharova dans un post publié ce 26 mars sur sa chaîne Telegram.

Elle réagissait aux propos du Haut Représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Josep Borrell, qui avait affirmé la veille dans une interview à la chaîne américaine CNN que l'UE «ne pouvait permettre à la Russie de gagner cette guerre». «Sinon», avait-il ajouté, «les intérêts de l'UE et des Etats-Unis en pâtiront. Ce n'est pas qu'une question de générosité ni de soutien à l'Ukraine parce que nous aimons les Ukrainiens.» Le chef de la diplomatie européenne a en outre estimé qu'une victoire de l'Ukraine était «dans le propre intérêt des Européens», ainsi que dans celui des Etats-Unis qui, «en tant qu'acteur global (...) veulent être considérés comme un partenaire responsable, garantissant la sécurité de ses alliés».

Josep Borrell s'exprimait dans un climat de fortes tensions intra-européennes à la suite des propos d'Emmanuel Macron refusant d'exclure un envoi de troupes en Ukraine, s'ajoutant à l'inquiétude occidentale alors que l'aide américaine est toujours bloquée au Congrès.

L'angoisse est d'autant plus vive que l'élection présidentielle américaine pourrait provoquer des renversements stratégiques. Selon des propos rapportés par le Premier ministre hongrois Victor Orban à l'issue d'une rencontre avec Donald Trump le 11 mars dernier, ce dernier «ne donnera pas un centime» à Kiev. L'ex-président américain a aussi menacé le 10 février de ne plus garantir la protection des alliés de l'OTAN face à la Russie s'ils ne s'acquittaient pas de leur participation financière à l'Alliance.

«Les démocrates libéraux ne savent que détruire» selon Zakharova

Zakharova a de surcroît dénoncé l'absence de représentativité de l'UE, cantonnée à «donner gentiment les munitions payées par ses citoyens, à qui personne n'a demandé leur avis».

La porte-parole de la diplomatie russe a aussi fustigé des «démocrates libéraux qui ne [savent] que détruire, considérant que cela garantit leur domination». Un commentaire qui intervient alors que la Serbie commémorait le 24 mars les 25 ans du bombardement du pays par l'OTAN.

Ces dernières semaines, l'Ukraine a conclu des accords militaires bilatéraux avec plusieurs pays européens, dont l'Angleterre et la France. L'accord avec Paris, daté du 16 février et prévu pour une durée de dix ans, comporte notamment une aide militaire de trois milliards d'euros afin de «faire en sorte que les forces de défense et de sécurité ukrainiennes soient en mesure de rétablir pleinement l'intégrité territoriale de l'Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues depuis 1991». Il comporte un volet de coopération dans le domaine de l'industrie et la défense visant à «développer la base industrielle de l'Ukraine».

De son côté, Moscou dénonce, depuis la mi-janvier et l'annonce par Emmanuel Macron de la livraison de 40 missiles Scalp supplémentaires à Kiev, l'implication croissante de Paris en Ukraine. Lors d'une interview le 13 mars, Vladimir Poutine avait averti que la Russie n'aurait pas de «lignes rouges» envers ceux qui n'en ont pas avec elle. Le dirigeant russe a toutefois aussi tendu une main à Paris. «La France pourrait jouer un rôle dans la paix, tout n'est pas perdu», a-t-il déclaré le soir de sa réélection le 17 mars, alors qu'il était questionné sur les déclarations de son homologue français sur un éventuel déploiement de troupes occidentales en Ukraine. 

Affaire Assange : Zakharova dénonce la «farce» de la justice britannique

«Il a fallu plus de 13 ans [depuis une première décision britannique d'extrader Julian Assange vers la Suède] à la justice britannique pour prendre la décision... D'ATTENDRE ENCORE !», a ironisé sur Telegram la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova, ce 26 mars. 

«Tout le système judiciaire du Royaume s'est transformé en farce, c'est une blague sous les yeux du monde entier. Tout cela est un outrage à la dignité humaine menée par une pseudo-justice terriblement inefficace et punitive», a-t-elle encore plaidé.

La justice britannique «corrompue»

Selon Maria Zakharova, Julian Assange est la «victime» d'une justice britannique «corrompue» pour avoir «consacré sa vie à révéler les secrets» des services secrets britanniques et américains.

La justice britannique a demandé ce 26 mars de nouvelles garanties aux États-Unis quant au traitement qui serait réservé à Julian Assange, sous peine de lui accorder un dernier recours au Royaume-Uni contre son extradition.

Les juges de la Haute Cour de Londres ont donné un délai de trois semaines aux autorités américaines, qui veulent juger l'Australien de 52 ans pour une fuite massive de documents confidentiels. 

Selon un résumé du jugement, il s'agit de s'assurer qu'aux États-Unis Julian Assange pourra bénéficier du premier amendement de la Constitution américaine qui protège la liberté d'expression et qu'il ne sera pas condamné à la peine de mort. 

Liban : l’armée israélienne frappe un fief du Hezbollah à près de 130 kilomètres de la frontière

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), «un drone israélien» a visé en début de soirée une localité proche de la ville de Baalbeck, dans la plaine de la Bekaa. Un correspondant de l'AFP sur place a vu un bâtiment relevant du Hezbollah en flammes et deux personnes évacuées par des secouristes, alors que plusieurs ambulances se dirigeaient sur les lieux.

Peu auparavant, une frappe israélienne avait visé la région du Hermel, plus au nord dans cette même plaine, à près de 130 kilomètres de la frontière avec Israël. L'armée israélienne a indiqué dans un communiqué avoir «visé une aire d'atterrissage et plusieurs structures militaires dans un complexe relevant de l'unité aérienne du Hezbollah» dans cette région.

Le puissant mouvement islamiste libanais Hezbollah emploie fréquemment des drones dans les attaques qu'il lance depuis le Liban sur Israël pour soutenir son allié, le Hamas palestinien, depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza.

L'Ani avait rapporté «une frappe israélienne sur la région de Wadi Faara», proche de la ville de Hermel, où des explosions ont été entendues. Une source de sécurité a confirmé à l'AFP des frappes sur une zone aride et inhabitée, où le Hezbollah pro-iranien dispose de positions, à une trentaine de kilomètres de la frontière syrienne.

L'armée libanaise et le Hezbollah ont bloqué l'accès à la zone. Le gouverneur de la région, Bachir Khodr, a affirmé sur X (ex-Twitter) ne «pas avoir été informé de victimes» dans ce premier «raid israélien».

Le Hezbollah revendique plusieurs attaques sur Israël

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas après l'attaque du 7 octobre, le Hezbollah pro-iranien échange quotidiennement des tirs avec l'État hébreu à la frontière israélo-libanaise. Israël riposte par des bombardements et des raids qui visent de plus en plus en profondeur le territoire libanais.

Depuis le 23 mars, une série de frappes israéliennes ont visé la plaine de la Bekaa, une zone éloignée des combats et considérée comme un bastion du Hezbollah, faisant un mort. Le Hezbollah a revendiqué ce 26 mars plusieurs attaques sur Israël, dont l'une visant à l'aide de missiles guidés la base militaire de contrôle aérien de Meron, dans le nord du pays, selon un communiqué.
L'armée israélienne a indiqué que le raid sur la région du Hermel intervenait en riposte à cette attaque, et a également annoncé avoir visé des objectifs dans le sud du Liban.

Au moins 328 personnes ont été tuées au Liban, des combattants du Hezbollah pour la plupart et 57 civils, en près de six mois.

Ce 26 mars, le Hezbollah et le Jihad islamique palestinien, qui revendique également des attaques contre Israël depuis le sud du Liban, ont chacun annoncé la mort d'un combattant, sans donner plus de détails. Les échanges de tirs incessants ont également déplacé des milliers de personnes dans le sud du Liban, mais aussi dans le nord d'Israël, où selon l'armée, dix soldats et sept civils ont été tués.

Uranium : les Occidentaux peinent à se passer des Russes pour alimenter leurs centrales

L’uranium russe a le vent en poupe en Occident. Malgré la multitude de sanctions prises à l’encontre de la Russie afin d’affaiblir son économie, les exportations russes d’uranium enrichi vers les Vingt-Sept ont poursuivi leur hausse depuis le début du conflit en Ukraine, et ce, alors que le cours de ce combustible s’envole.

Fin 2023, le kilogramme d’uranium enrichi s’échangeait contre 1 713 euros, un record depuis dix ans, souligne ce 26 mars RIA Novosti, évoquant un prix «multiplié par 2,5 depuis l’année 2021 précédant les sanctions» où ce même kilogramme coutait 678 euros. Toujours selon l'agence de presse, avec 253 tonnes achetées par les Européens auprès des Russes l’année écoulée, la Russie se place sur la troisième marche du podium des fournisseurs de combustible nucléaire aux Vingt-Sept avec 19% des parts de marché, derrière le Royaume-Uni (28%) et les Pays-Bas (20%).

Une tendance également observée aux États-Unis, où le volume de combustible nucléaire acheté aux Russes – et les dépenses allouées – augmente depuis 2021. «Fin 2023, les importations d'uranium enrichi de Russie vers les États-Unis ont atteint un niveau record de 1,2 milliard de dollars, soit 40% de plus que le volume des importations de 2022», notait mi-mars l’ONG norvégienne Bellona. «Dans le contexte de hausse des prix, les importations physiques ont également augmenté en volume d'environ 20%, passant de 588 tonnes en 2022 à 702 tonnes en 2023», a-t-elle ajouté.

En France, le retour du combustible enrichi en Russie

En Europe, près d’une vingtaine de réacteurs nucléaires ont été construits sous l’ère soviétique, en Bulgarie, en Finlande, en Hongrie, en République tchèque ainsi qu’en Slovaquie.

Aux États-Unis, le géant russe Rosatom demeure – via sa filiale Tenex – le seul à maîtriser un procédé d’enrichissement pour l’uranium utilisé par les réacteurs de troisième génération : le HALEU (pour High-Assay Low-Enriched Uranium), enrichi jusqu’à 20%, contre 5% habituellement. Une filiale à laquelle a également fait appel le français EDF pour enrichir son URT (uranium de retraitement) capable d’alimenter quatre de ses réacteurs. Début février, l’un d’eux a ainsi été chargé avec du combustible revenant de Russie, «une première depuis 2013», soulignait l’hebdomadaire économique La Tribune.

Des données qui prennent le contrepied des déclarations politiques à Bruxelles et à Washington, où l’on entend se passer à terme du combustible russe. Face à cette envolée des achats, notamment américains, Igor Ananskikh, vice-président de la commission de l'énergie de la Douma d'État, avait déclaré début décembre lors d’une interview au journal en ligne Lenta.ru que la Russie n’utiliserait pas ses fournitures d’uranium comme levier de pression politique.

Face à leur propre dépendance, les Occidentaux entendent – sous l’impulsion américaine – «sevrer le monde» de l’uranium russe, pour reprendre l’expression employée par l’agence Bloomberg lorsqu’elle révélait à l’été 2023 le «projet Manhattan» des États-Unis afin de doper les capacités d’enrichissement nord-américaines et européennes à l’horizon.

Bruno Le Maire étrillé par les oppositions face à l’explosion du déficit public français

«Nous sommes désormais les cancres budgétaires de l’Europe». Sur le plateau de LCI, le président du groupe Les Républicains au Sénat Bruno Retailleau n’a pas mâché ses mots contre le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. «Les deux mandats d’Emmanuel Macron, qu’on qualifiait de Mozart de la finance, risquent de s’achever sur un requiem pour les finances publiques», estime l'élu de droite.

Le sénateur réagissait aux chiffres publiés par l’Insee ce 26 mars faisant état d’un déficit public porté à 5,5% du PIB en 2023 et non à 4,9%, comme prévu initialement. Ces chiffres placent la France parmi les pires pays de la zone euro, sa dette atteignant 110,6% du PIB.

En 2023, le déficit public s’élève à 5,5 % du PIB, la dette publique à 110,6 % du PIBhttps://t.co/KzGajaT52a

— Insee (@InseeFr) March 26, 2024

Une baisse des recettes

La publication de ces chiffres, qui était attendue depuis la publication d’un communiqué de presse des services du ministre des Comptes publics Thomas Cazenave, peut exposer le France en matière de crédibilité économique et devant les marchés financiers alors que les agences de notation se prononceront dans un mois. Il s’agit par ailleurs d’un désaveu au niveau européen puisque Paris s’était engagé auprès de Bruxelles à limiter l’augmentation de son déficit à 4,9% pour 2023.

L’Insee explique cette explosion du déficit par une baisse des recettes de l’État : «Les recettes ralentissent nettement en 2023 : elles progressent de 2% après +7,4 % en 2022.»

Le président de la commission des finances à l’Assemblée nationale Éric Coquerel pointe aussi du doigt le manque de recettes et évoque même «7% de recettes en moins […] à travers la TVA, la fiscalité, les rentrées de cotisations sociales». Le député de La France insoumise propose de son côté «des taxations des superprofits» et de revoir «la question des aides publiques et des niches […] fiscales et sociales».

💶À force de surestimer la croissance, @BrunoLeMaire sous-estime le déficit en grand !
Au lieu de faire payer le peuple par les baisses des dépenses publiques et des prestations sociales, il est temps d’aller chercher des recettes dans les poches de ceux que Macron a gavé de… https://t.co/TyurG5pJD5

— Eric Coquerel (@ericcoquerel) March 26, 2024

«Escrocs en col blanc» et «bilan désastreux»

Le secrétaire général du Parti communiste Fabien Roussel, de passage sur la matinale de TF1 ce 26 mars, a de son côté fustigé un gouvernement composé d’«escrocs en col blanc» et dénoncé un exécutif ayant «fait des cadeaux impossibles aux plus riches, au capital, aux dividendes, au CAC 40».

Les alliés MoDem du parti présidentiel s’inquiètent également de la hausse de la dette et préconisent, par la voix de la députée Aude Luquet, l'organisation de «Dialogues de l'Assemblée», à la manière des «Dialogues de Bercy» qui avaient permis aux oppositions de dialoguer avec le ministre des Comptes publics, Thomas Cazenave, en septembre 2023.

5,5% de déficit et 110,6% de dette publique : la dernière symphonie du Mozart de la finance ressemble au chant du cygne.

Monsieur Macron est comptable de ce bilan désastreux ! https://t.co/bYyZqA7R60

— Eric Ciotti (@ECiotti) March 26, 2024

Le soutien à l’Ukraine interroge

Le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a de son côté évoqué sur France Inter un «dérapage», avant de le relativiser, le jugeant «très très rare». «Nos finances publiques entrent dans une nouvelle période. Un effort collectif, équitablement partagé, est incontournable. Il faut avant tout dire la vérité aux Français», a-t-il par ailleurs estimé sur le réseau social X (ex-Twitter).

Sur ⁦@franceinter⁩, ma réaction aux chiffres de l’exécution budgétaire 2023. Nos finances publiques entrent dans une nouvelle période, un effort collectif, équitablement partagé, est incontournable. Il faut avant tout dire la vérité aux Français! https://t.co/8oIU8LJ1vQ

— Pierre Moscovici (@pierremoscovici) March 26, 2024

Du côté de la majorité, l’inquiétude grandit à l’approche des élections européennes. Le député Renaissance Mathieu Lefèvre déclare ainsi, dans des propos rapportés par Le Monde : «Les gens nous demandent pourquoi on donne 3 milliards d’euros à l’Ukraine, ça revient beaucoup.» Dans le même temps, le retour des hausses d’impôt est envisagé par des personnalités de la majorité, comme la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, qui disait à ce propos le 25 mars sur BFMTV : «Il ne doit pas y avoir de tabou.»

 

Bruxelles : les agriculteurs vent debout contre la validation de la révision de la PAC par les 27

La tension est montée, ce 26 mars, aux abords des instances européennes à Bruxelles où défilent à nouveau des centaines de tracteurs. Les forces de l’ordre ont notamment fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogène contre les agriculteurs qui ont déversé du lisier, des pneus, de la paille et allumé des feux dans les rues de la capitale belge.

Ceux-ci entendent, à l’occasion d’un Conseil des ministres européens de l'Agriculture, crier leur colère à l’encontre de la politique agricole de l’UE.

👉 Des agriculteurs sont aujourd’hui mobilisés à Bruxelles en marge d’une réunion des 27 ministres de l’Agriculture sur la révision de la PAC. pic.twitter.com/jvKqQZ1AGT

— Livre Noir (@Livrenoirmedia) March 26, 2024

Abandon des jachères obligatoires, haies, contrôles... Les ministres ont approuvé une révision de la PAC détricotant ses règles environnementales et discutent de pistes pour doper les revenus des agriculteurs, alors que des centaines de tracteurs défilent à nouveau à Bruxelles.

Au grand dam des ONG écologistes, la Commission européenne a proposé mi-mars d'assouplir, voire de supprimer, une partie des critères «verts» que la nouvelle Politique agricole commune impose depuis 2023 aux exploitations.

🚜Manifestation des agriculteurs devant le Parlement européen à #Bruxelles ! Face aux trahisons des élites et les traités de libres-échanges, les paysans expriment leurs inquiétudes et leurs colères !

N’oublions pas que Valérie Hayer soutient ces traités 🤫#AgriculteursEnColèrepic.twitter.com/DXHjfYp4Oy

— Limongi Quentin (@LQuentin_)

Réclamées par les États face à la colère agricole qui balaye le continent depuis deux mois, ces révisions législatives ont été entérinées sans changement substantiel par un «comité spécial agriculture» réunissant des représentants des Vingt-Sept. Elles seront désormais examinées en urgence par les eurodéputés.

Des tracteurs devant le Parlement européen

Le sujet anime également ce 26 mars une réunion des ministres de l'Agriculture à Bruxelles, alors qu'au moins 300 tracteurs se pressent dans le quartier européen, avec klaxons, jets d'œufs et feux de foin, après de précédentes mobilisations en février.

«Nous ne les avons pas oubliés ! Aujourd'hui, on s'attaque à la PAC pour apporter plus de flexibilité, des réponses qui permettront d'augmenter leurs revenus», a déclaré le ministre belge David Clarinval, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE.

Parmi les obligations vertes jugées impraticables par les organisations agricoles, Bruxelles a notamment proposé de supprimer complètement l'obligation de laisser au moins 4% des terres arables en jachères ou surfaces non productives (haies, bosquets, mares...).

L'obligation de rotation des cultures serait remplacée par une simple «diversification», le maintien de prairies permanentes qui serait considérablement assoupli, et en cas d'épisodes climatiques extrêmes, des dérogations seraient possibles pour éviter des pénalités.

Enfin, la Commission propose d'exempter de contrôles et de pénalités liés aux règles environnementales les exploitations de moins de dix hectares.

Autant de mesures approuvées à une majorité qualifiée d'État, selon une source diplomatique, malgré des réticences de l'Allemagne.

L'ire des ONG environnementales 

«L'inquiétude, c'était de déclarer des choses qui ne se concrétisent pas dans les cours de ferme : il faut veiller à ce que ces propositions soient affinées et précisées», notamment sur les prairies, «mais ce paquet tel que proposé va dans la bonne direction», s'est félicité le ministre français Marc Fesneau.

Le Copa-Cogeca, organisation des syndicats agricoles majoritaires européens, avait également salué dans une lettre aux ministres «ces flexibilités accrues, prenant en compte les spécificités locales».

À l'inverse, dans une lettre commune, 16 ONG environnementales, dont WWF, Greenpeace ou ClientEarth, ont appelé le 25 mars la Commission à «retirer sa proposition législative», un «retour en arrière» susceptible de dégrader les écosystèmes et «ne faisant ainsi que saper les emplois que la PAC est censée soutenir à long terme».

Surtout, elles se disent «consternées» qu'une telle proposition législative ait été élaborée «en moins de trois semaines [...] sans analyse d'impact préalable ni consultations significatives des parties prenantes» à rebours des règles de l'UE.

Autre chantier : garantir des prix «équitables» aux agriculteurs dans la chaîne agroalimentaire face aux pressions des transformateurs et distributeurs.

La Commission européenne a dévoilé une «feuille de route» proposant la création d'un «observatoire» sur les prix de production et une évaluation des règles existantes sur les pratiques commerciales déloyales –sans nouvelle proposition législative pour l'heure.

La pomme de discorde des accords de libre-échange

«Faisant écho» aux règles françaises Egalim, «la Commission ouvre pour la première fois cette question des rémunérations au niveau européen. Il faut continuer à travailler, mais ne demandons pas de régler en 15 jours ce qui traîne depuis 20 ou 25 ans», a commenté Marc Fesneau.

Pas de quoi convaincre les agriculteurs du syndicat wallon Fugea et de la coordination paysanne alternative Via Campesina qui manifestent près du Conseil européen. Ils dénoncent des «propositions insuffisantes pour s'attaquer aux causes profondes» du malaise agricole et aux revendications sur les revenus.

Surtout, ils réclament «la fin des accords de libre-échange» jugés déloyaux. «Nous ne voyons aucune proposition pour résoudre ce problème des importations venant de pays tiers à des prix similaires ou inférieurs mais ne respectant pas nos normes élevées sur l'environnement, le bien-être animal», reconnaît le ministre letton Armands Krauze.

Autre sujet sensible : l'accord récent pour reconduire l'exemption de droits de douane à l'Ukraine tout en plafonnant certains produits agricoles. Il sera examiné le 27 mars au niveau des ambassadeurs des Vingt-Sept, certains États réclamant que ce plafonnement soit étendu au blé.

Selon le directeur du FSB, les services ukrainiens et occidentaux ont facilité l'attentat de Moscou

«Nous pensons que l'action a été préparée à la fois par les islamistes radicaux eux-mêmes et, bien entendu, facilitée par les services spéciaux occidentaux, et que les services spéciaux ukrainiens eux-mêmes sont directement impliqués», a déclaré M. Bortnikov ce 26 mars.

«Le commanditaire n'a pas encore été identifié», a-t-il précisé, quatre jours après l'attaque la plus meurtrière sur le sol russe en 20 ans. «Je pense que c'est le cas», a-t-il toutefois insisté, répondant à la question de savoir si l'Ukraine, les États-Unis et le Royaume-Uni étaient impliqués dans l'attaque. «Il s'agit d'informations générales mais il y a déjà certains éléments», a-t-il poursuivi.

Selon lui, les suspects «avaient l'intention de se rendre» en Ukraine, et «ils devaient être accueillis en héros de ce côté-là». «On les attendait là-bas», a-t-il ajouté.

Un peu plus tôt ce 26 mars, le secrétaire du Conseil de Sécurité russe Nikolaï Patrouchev, auquel des journalistes demandaient qui de Kiev ou de l'EI était derrière l'attaque, avait répondu : «Bien sûr que c'est l'Ukraine».

Ces affirmations vont dans le même sens que les propos du 25 mars de Vladimir Poutine, qui avait assuré que l'attentat avait été commis par «des islamistes radicaux», tout en déclarant s’intéresser aux «commanditaires».

Onze personnes ont été arrêtées par les forces de l'ordre russes à l'heure actuelle, dont les quatre assaillants présumés, tous déjà placés en détention provisoire par le tribunal Basmanny de Moscou, au même titre que quatre autres suspects.

Russie : le FSB déjoue un attentat, le saboteur pro-Ukraine tué par sa bombe

Un saboteur pro-Ukraine a été tué par sa bombe, alors qu'il était sur le point d'être arrêté, dans la région de Samara.

«Lorsque l'auteur a été appréhendé, l'engin explosif dont il s'était saisi s'est déclenché, lui infligeant des blessures incompatibles avec la vie. Les membres des forces de sécurité et la population civile n'ont pas été blessés», a indiqué le FSB ce 26 mars, sans dire si l'explosion était volontaire ou accidentelle.

Toujours selon la même source, l'individu était membre du «Corps des volontaires russes», un groupe basé en Ukraine proche des mouvances néonazies. 

Les autorités ajoutent qu'il avait préparé un engin explosif artisanal qu'il comptait placer dans un point de collecte d'aide humanitaire. Elles ont également précisé avoir retrouvé un engin explosif ainsi que des composants nécessaire à sa fabrication au domicile du suspect.

Le FSB dit aussi avoir retrouvé dans son téléphone des contacts avec le Corps des volontaires russes. Ce groupe de combattants se disant russes et opposés à Vladimir Poutine mène depuis quelques semaines des incursions armées dans les régions frontalières de l'Ukraine.

Le dirigeant russe a qualifié ceux-ci de «traîtres» le 19 mars lors d’une allocution devant les responsables du FSB. «Nous les punirons sans prescription, où qu'ils se trouvent», a-t-il prévenu.


La France a armé en catimini Tsahal avec la livraison de 100 000 cartouches

Décidément, il reste difficile de suivre la politique erratique d'Emmanuel Macron sur le dossier gazaoui. Alors que le président français avait martelé dans une interview accordée à L'Humanité le 19 février qu'«une démocratie ne peut pas faire ce qu’Israël est en train de faire», le site Disclose nous apprend que Paris a autorisé, en catimini, la livraison de plus de 100 000 cartouches à l'armée israélienne, et ce, en pleine offensive de Tsahal à Gaza.

En effet, l'enquête, qui date du 25 mars, nous apprend que la France a bien envoyé «une cargaison d’armements destinée à Israël» provenant d'un hangar appartenant à Eurolinks, une société marseillaise spécialisée dans la fabrication d’équipements militaires. Les clichés, pris le 23 octobre par Marsactu, montrent l’inscription en anglais «10 000 liens M27 pour des munitions de 5,56 millimètres [10 000 links M27 for 5.56 mm Ammo]». Ces équipements militaires permettent des tirs en rafale pour les fusils automatiques légers à l'instar des M249 et FN Minimi. 

Toujours selon la même source, le destinataire de cette cargaison n'est autre que la société IMI Systems, basée à Ramat Hasharon, au nord de Tel-Aviv. L'entreprise a été vendue en 2018 au fleuron de l'armement israélien Elbit.

Des cartouches utilisées lors du «massacre de la farine»

Disclose rapporte également que ces armes israéliennes ont été utilisées lorsqu'un regroupement de Gazaouis tentait de réceptionner l'aide humanitaire le 29 février dernier. Plusieurs experts de l’ONU ont condamné le «massacre de la farine», qui a fait au moins 112 morts et plus de 760 blessés.

Concernant la vente d'armes françaises à Israël, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait déclaré dans un article de Mediapart le 24 janvier que Paris exportait «des équipements militaires à Israël afin de lui permettre d’assurer sa défense, comme l’article 51 de la Charte des Nations unies lui en donne le droit»sans plus de précisionsSelon le dernier rapport sur les exportations d'armement de la France,  Paris a vendu pour 208 millions d’euros de matériel militaire à Israël sur dix ans, dont 25,6 millions en 2022.

Le 20 mars, la porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot affirmait : «Nous ne livrons des armes que dans le cadre de composants défensifs pour le Dôme de fer.»

En apparence, Paris a évolué

La position de l'Élysée a grandement évolué depuis le 7 octobre, se faisant peu à peu de plus en plus critique à l'égard d'Israël, à mesure que s'accentuaient les représailles de Tsahal dans la bande de Gaza, alors que les puissances régionales, mais aussi la Russie et la Chine, ont depuis le début du conflit appelé à une pacification. 

Le 24 octobre dernier, lors de son déplacement en Israël, le chef d'État français avait soumis la proposition de former une coalition contre le Hamas dans la même forme que celle contre l'État islamique en Syrie et en Irak. Il s'est avéré, selon des informations de Libération, que cette idée émanait non pas de hauts diplomates, mais de Bernard-Henri Lévy lui-même. 

Au fur et à mesure du conflit à Gaza, Paris a appelé à maintes reprises à un cessez-le-feu et à la libération des otages. Le président français a même téléphoné au Premier ministre israélien pour lui faire part de son désaccord sur une probable opération terrestre à Rafah, dans le sud de l'enclave gazaouie.

La Haute cour de Londres confirme le droit d'Assange à contester son extradition vers les Etats-Unis

La justice britannique a demandé ce 26 mars aux États-Unis de nouvelles garanties quant au traitement qui serait réservé à Julian Assange, sous peine d'accorder au fondateur de Wikileaks un dernier recours au Royaume-Uni contre son extradition.

Les juges de la Haute Cour de Londres ont donné un délai de trois semaines aux autorités américaines, qui veulent juger l'Australien de 52 ans pour une fuite massive de documents confidentiels. Ils veulent s'assurer qu'aux États-Unis, Julian Assange pourra bénéficier du premier amendement de la Constitution américaine qui protège la liberté d'expression, et qu'il ne sera pas condamné à la peine de mort, selon un résumé du jugement.

«Si ces assurances ne sont pas fournies» dans ce délai, Julian Assange pourra faire appel de la décision de l'extrader, accordée en juin 2022 par le gouvernement britannique, ont décidé les juges Victoria Sharp et Jeremy Johnson.

Si elle le sont, une nouvelle audience se tiendra le 20 mai avant que les juges ne décident si ces garanties sont satisfaisantes, pour décider si Julian Assange peut ou non bénéficier d'un dernier recours au Royaume-Uni, dans une affaire devenue un symbole des menaces contre la liberté de la presse.

Les soutiens de Julian Assange avaient en tout état de cause prévenu qu'il saisirait en cas de défaite la Cour européenne des droits de l'Homme dans l'espoir de faire suspendre l'extradition.

Des garanties «viciées», estime Amnesty International

Julian Assange risque jusqu'à 175 ans de prison pour avoir publié à partir de 2010 plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Parmi eux figure une vidéo montrant des civils, dont deux journalistes de l'agence Reuters, tués par les tirs d'un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007.

Son épouse Stella Assange a jugé «incroyable» la décision rendue ce 26 mars, qui selon elle revient à solliciter «une intervention politique des États-Unis». «Prisonnier politique», le fondateur de Wikileaks est «persécuté parce qu'il a révélé le vrai coût de la guerre en termes de vies humaines», a-t-elle ajouté devant la Haute Cour.

De nombreuses voix ont exhorté le président américain Joe Biden à abandonner les 18 chefs d'accusation retenus contre Julian Assange durant le premier mandat de Donald Trump, en vertu d'une loi de 1917 sur l'espionnage.

Amnesty International a par la voix de son conseiller juridique Simon Crowther, estimé que les garanties demandées sont «viciées» et que celles qui ont été apportées jusqu'à présent sont pleines de «failles». Rebecca Vincent, directrice de campagne chez Reporters sans frontières, a quant à elle vu dans la décision de ce 26 mars «un espoir final» de justice au Royaume-Uni.

Ces dernières semaines, les proches de Julian Assange, détenu depuis cinq ans dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres, ont alerté sur la dégradation de son état de santé. Sa défense met également en avant un risque de suicide en cas d'extradition.

Assange poursuivi pour des «pratiques journalistiques ordinaires», clame son avocat

Souffrant, il était absent des deux jours d'audience en février, où les avocats de Julian Assange avaient plaidé qu'une extradition mettrait sa santé et même sa vie en danger et que ces poursuites contre lui étaient «politiques», un argument écarté par les juges ce 26 mars. L’Australien est poursuivi pour des «pratiques journalistiques ordinaires» consistant à «obtenir et publier des informations», avait fait valoir son avocat Edward Fitzgerald.

L'avocate Clair Dobbin, qui représente le gouvernement américain, avait de son côté fait valoir que Julian Assange avait «publié sans discernement et en connaissance de cause les noms d'individus qui ont servi de sources d'information pour les États-Unis».

En janvier 2021, la justice britannique avait initialement tranché en faveur du fondateur de WikiLeaks. Invoquant un risque de suicide, la juge Vanessa Baraitser avait refusé de donner son feu vert à l'extradition. Mais cette décision a ensuite été infirmée.

Pour tenter de rassurer sur le traitement qui lui serait infligé, les États-Unis ont depuis affirmé qu'il ne serait pas incarcéré à la prison de très haute sécurité ADX de Florence (Colorado), surnommée l'«Alcatraz des Rocheuses», et qu'il recevrait les soins cliniques et psychologiques nécessaires. Les Américains avaient également évoqué la possibilité qu'il puisse demander à purger sa peine en Australie.

L'attentat du Crocus City Hall commis par des «islamistes radicaux», mais Poutine s'intéresse «aux commanditaires»

«Il est important de répondre à la question de savoir pourquoi les terroristes, après leur crime, ont essayé de partir en Ukraine? Qui les attendait là-bas?», a déclaré le président russe ce 25 mars lors d'une réunion avec les dirigeants des forces de sécurité et des secours russes.

Le dirigeant russe a de surcroît exprimé ses condoléances aux familles et aux amis des personnes tuées dans l'attaque terroriste sanglante du Crocus City Hall et a souhaité un prompt rétablissement aux blessés.

Le nombre de tués s'élève désormais à 137, et celui des blessés à 182, dont 97 étaient encore hospitalisés ce 25 mars. Poutine a déclaré que ceux qui ont planifié cette attaque terroriste espéraient semer «la panique et la discorde» dans la société russe, mais que celle-ci avait fait montre de son unité et sa détermination à résister.

«La question se pose de savoir à qui profite ce crime»

«Les États-Unis, par divers canaux, tentent de convaincre tout le monde qu'il n'y a apparemment aucune trace de Kiev dans l'attaque terroriste sanglante et qu'il s'agit de l'EI, mais c'est le commanditaire qui nous intéresse», a ajouté Poutine. «Il est nécessaire d'obtenir des réponses à un certain nombre de questions», a-t-il poursuivi: «la question se pose de savoir à qui profite ce crime».

Le président russe a rappelé «une série de tentatives de ceux qui combattent la Russie depuis 2014 par le régime néo-nazi de Kiev».

Le groupe État islamique (EI), que la Russie combat en Syrie et qui est actif dans le Caucase russe, a revendiqué l'attentat de Moscou, mais les autorités russes ont souligné que les terroristes avaient été arrêtés alors qu'ils essayaient de rejoindre le territoire ukrainien après l'attaque.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé le 23 mars son homologue russe de vouloir «rejeter la faute» sur son pays. Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche, a de son côté estimé que l'EI portait «seul la responsabilité» de ce massacre et qu'il n'y avait «aucune implication ukrainienne».

«Tant que l'enquête sur l'attentat terroriste perpétré au Crocus City Hall n'est pas terminée, toute phrase de Washington disculpant Kiev doit être considérée comme une preuve», a rétorqué la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova sur Telegram, le 24 mars. «Cela fait plus de 60 ans qu'ils n'ont pas réussi à découvrir qui avait tué [Kennedy]. Ou c'est peut-être aussi Daech ?», a-t-elle ironisé, dénonçant en outre le refus américain de désigner les véritables coupables des sabotages des gazoducs Nord Stream.

Attentat de Moscou : trois autres suspects placés en détention

Les enquêteurs russes ont demandé ce 25 mars le placement en détention provisoire de trois suspects de l'attentat ayant fait 137 morts et 182 blessés dans la banlieue de Moscou, a indiqué le tribunal chargé de l'affaire, les quatre assaillants présumés ayant déjà été incarcérés.

«Trois dossiers ont été reçus», a indiqué le tribunal Basmanny de la capitale russe. Selon l'agence de presse RIA Novosti, il s'agit d'un père et de deux de ses fils.

Les autorités avaient annoncé le 23 mars avoir arrêté au total 11 personnes. Il n’a pas encore été précisé si les trois suspects en faisaient partie ou non.

Quatre individus ont été placés en détention provisoire dans la nuit du 24 au 25 mars jusqu'au 22 mai, dans l'attente de leur procès, dont la date n'a pas encore été fixée.

L'attaque du Crocus City Hall a été revendiquée par l'organisation jihadiste Etat islamique, une information largement relayée en Occident, mais les autorités russes soulignent que les assaillants essayaient de se rendre en Ukraine où ils disposaient de contacts.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé son homologue russe de vouloir «rejeter la faute» sur son pays. Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche, a de son côté estimé que l'EI portait «seul la responsabilité» de ce massacre et qu'il n'y avait «aucune implication ukrainienne».

«Tant que l'enquête sur l'attentat terroriste perpétré au Crocus City Hall n'est pas terminée, toute phrase de Washington disculpant Kiev doit être considérée comme une preuve», a rétorqué la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova sur Telegram, le 24 mars. «Cela fait plus de 60 ans qu'ils n'ont pas réussi à découvrir qui avait tué [Kennedy]. Ou c'est peut-être aussi Daech ?», a-t-elle ironisé, dénonçant en outre le refus américain de désigner les véritables coupables des sabotages des gazoducs Nord Stream.

Gaza : le Conseil de sécurité vote enfin pour un «cessez-le-feu immédiat» après l'abstention de Washington

La résolution du Conseil de sécurité de l'ONU concernant Gaza a été adoptée ce 25 mars, sous les applaudissements, par 14 voix pour et une abstention. Celle-ci «exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan» – qui a déjà commencé il y a deux semaines –, devant «mener à un cessez-le-feu durable» et «exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages».

«Depuis cinq mois, le peuple palestinien souffre terriblement. Ce bain de sang a continué trop longtemps. C'est notre obligation d'y mettre un terme. Enfin, le Conseil de sécurité prend ses responsabilités», s'est félicité l'ambassadeur algérien Amar Bendjama, même si les résolutions du Conseil sont régulièrement ignorées par les États concernés.

Contrairement au texte américain rejeté le 22 mars par des veto russe et chinois, il ne lie pas ces demandes aux efforts diplomatiques du Qatar, des États-Unis et de l'Égypte, même s'il «reconnait» l'existence de ces pourparlers visant à une trêve accompagnée d'un échange d'otages et de prisonniers palestiniens.

Abstention américaine

Mais l'ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a elle à nouveau insisté sur ce lien. «Cette résolution reconnaît que lors du mois du ramadan, nous devons nous engager pour la paix. Le Hamas peut le faire en acceptant l'accord sur la table. Un cessez-le-feu peut commencer immédiatement après la libération d'un premier otage [...] C'est le seul moyen d'assurer un cessez-le-feu et la libération des otages», a-t-elle déclaré.

Premier soutien à Israël, l'administration Biden, remise en cause au Moyen-Orient mais aussi sur son sol par l'électorat musulman, a mené pendant de longs mois une politique ambiguë. Au-delà de ses trois vetos au Conseil de sécurité, Washington a livré des armes à Tsahal.

Le 22 mars, la Russie et la Chine avaient mis leur veto à un projet de résolution américaine ne soulignant que la «nécessité» d'un «cessez-le-feu immédiat» à Gaza. Vassili Nebenzia avait fustigé l’«hypocrisie» de ce projet.

La résolution adoptée ce 25 mars est issue du travail des membres non permanents du Conseil, qui ont négocié tout le week-end avec les États-Unis pour tenter d'éviter un nouvel échec, selon des sources diplomatiques. La résolution réclame d'autre part la «levée de tous les obstacles» à l'aide humanitaire.

Israël annule dans la foulée une visite à Washington

Le gouvernement israélien a estimé immédiatement que l'abstention américaine à la résolution de l'ONU en faveur d'un cessez-le-feu nuisait à ses efforts de guerre et à la libération des otages à Gaza, le Premier ministre israélien décidant dans la foulée de ne pas envoyer la délégation israélienne attendue à Washington.

Les États-Unis sont en retour «très déçus» de cette décision, a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche ce 25 mars.

Le Conseil, largement divisé sur le dossier israélo-palestinien depuis des années, n'avait pu jusqu'alors adopter depuis le 7 octobre sur cette question que deux résolutions (sur huit soumises au vote), essentiellement humanitaires. Sans grand résultat : l'entrée de l'aide à Gaza, assiégée, reste largement insuffisante et la famine plane.

Condamnation de tous les actes terroristes 

La nouvelle résolution condamne d'autre part «tous les actes terroristes», sans mentionner spécifiquement les attaques du Hamas du 7 octobre. Le Conseil a d'ailleurs débuté par une minute de silence pour les victimes de l'attentat de Moscou le 22 mars.

Aucune résolution adoptée par le Conseil ou l'Assemblée général de l'ONU depuis le 7 octobre n'a condamné spécifiquement le Hamas, une absence systématiquement fustigée par Israël et les États-Unis.

La position de la France a aussi évolué

Alors que la résolution adoptée ce 25 mars se concentre sur un cessez-le-feu temporaire pour le ramadan, plusieurs pays ont insisté sur la nécessité d'un arrêt des combats à plus long terme. Le Conseil «va devoir après le ramadan qui se termine dans deux semaines établir un cessez-le-feu permanent, il lui faudra œuvrer au relèvement et à la stabilisation de Gaza, enfin et surtout le Conseil aura à remettre un processus politique sur les rails visant à l'établissement de la solution des deux États, la seule à même de garantir la paix», a insisté l'ambassadeur français Nicolas de Rivière, alors que la France prépare une résolution à cet égard.

La position de l'Élysée a grandement évolué depuis le 7 octobre, se faisant peu à peu de plus en plus critique à l'égard d'Israël, à mesure que s'accentuaient les représailles de Tsahal dans la bande de Gaza, alors que les puissances régionales, mais aussi la Russie et la Chine, ont depuis le début du conflit appelé à une pacification. 


Présidentielle au Sénégal : Amadou Ba appelle le candidat antisystème Diomaye Faye pour le féliciter

L'opposant antisystème Bassirou Diomaye Faye, encore en prison il y a une dizaine de jours, va devenir le président du Sénégal après la reconnaissance ce 25 mars par son principal adversaire d'une victoire dès le premier tour de la présidentielle qui s'apparente à un séisme politique.

Bassirou Diomaye Faye, 44 ans, jamais porté à une fonction élective nationale auparavant, va devenir le cinquième président de ce pays ouest-africain de 18 millions d'habitants, et le plus jeune de son histoire.

Il était donné largement vainqueur après le dépouillement des suffrages, mais sa victoire restait suspendue à la reconnaissance par le candidat du pouvoir Amadou Ba, en l'absence de publication officielle des résultats, qui devrait prendre encore quelques jours.

Amadou Ba a admis ce 25 mars sa défaite. «Au regard des tendances des résultats de l'élection présidentielle et en attendant la proclamation officielle, je félicite le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye pour sa victoire dès le premier tour», a-t-il dit dans un communiqué.

Le porte-parole du gouvernement Abdou Karim Fofana a indiqué de son côté qu'Amadou Ba avait appelé son adversaire pour le féliciter. Après trois années d'agitation et de crise, les Sénégalais connaissent donc le nom de leur prochain chef de l'État à l'issue d'un scrutin qui a tranché entre continuité et changement peut-être radical. 

«Je prie le Tout-Puissant de lui accorder l’énergie et la force nécessaires pour assumer cette haute fonction à la tête de notre pays», a déclaré Amadou Ba dans son communiqué.

Les résultats provisoires publiés dans les médias et sur les réseaux sociaux plaçaient le candidat Bassirou Diomaye Faye nettement devant celui du pouvoir et très loin devant les autres. 

Des journaux ont proclamé dès ce 25 mars la victoire de l'opposant à leur Une. «Diomaye le plébiscite», titre l'Observateur. «Happy Birthday Mister President», affiche Walf Quotidien.

Au moins dix des 17 candidats ont félicité Bassirou Diomaye Faye au vu des résultats provisoires publiés par les médias. La certitude de la victoire a déclenché des scènes de liesse parmi ses sympathisants dans la capitale et en Casamance (sud).

«Rupture»

Cette victoire pourrait annoncer une profonde remise en cause systémique, pas seulement parce que Bassirou Diomaye Faye devient le plus jeune président du Sénégal depuis l'indépendance vis-à-vis de la France en 1960. 

Bénéficiant d'une loi d'amnistie, le futur vainqueur est sorti de 11 mois d'emprisonnement dix jours seulement avant l'élection, en même temps que son guide, chef de leur parti dissous, Ousmane Sonko.

Bassirou Diomaye Faye se veut le «candidat du changement de système» et d’un «panafricanisme de gauche». Son programme insiste sur le rétablissement de la «souveraineté» nationale, bradée selon lui à l'étranger. Il a promis de combattre la corruption et de mieux répartir les richesses, et s'est aussi engagé à renégocier les contrats miniers, gaziers et pétroliers conclus avec des compagnies étrangères.

Le scrutin a été suivi avec attention, le Sénégal étant considéré comme l'un des pays les plus stables en Afrique de l'Ouest. Cet État a connu depuis 2021 différents épisodes de troubles causés par le bras de fer entre Ousmane Sonko et le pouvoir, conjugué aux tensions sociales. 

Le pays a plongé dans l'une de ses plus graves crises depuis des décennies quand le président Sall a décrété le 3 février un report de la présidentielle prévue trois semaines plus tard. Les troubles ont fait des dizaines de morts en trois ans et donné lieu à des centaines d'arrestations.

Les deux camps se rejettent mutuellement la faute de ces événements qui ont altéré la vitrine démocratique sénégalaise. Bassirou Diomaye Faye a promis «la rupture» en votant au côté de ses deux épouses le 24 mars dans son village de Ndiaganiao (ouest).

Amadou Ba, qui était encore il y a quelques semaines le Premier ministre du président Sall, se posait en garant de la stabilité. Il lui a fallu assumer tous les aspects de l'héritage du président Sall : les grands travaux qui ont transformé le visage du Sénégal, mais aussi une pauvreté persistante, un chômage élevé et les centaines d'arrestations de la période récente.

Attentat de Moscou : deux adolescents ayant sauvé des dizaines de victimes récompensés pour leur héroïsme

Islam Khalilov et Artiom Donskov, âgés de 15 ans et scolarisés dans le même établissement, se sont vu remettre des lettres de remerciement, ce 25 mars.  

Tandis qu'ils travaillaient dans les vestiaires du Crocus City Hall, ils ont fait preuve d'un sang-froid exemplaire en escortant vers la sortie des groupes de spectateurs.

Des images filmées au téléphone montrent Islam Khalilov courant en sens inverse le long d'une file de dizaines de personnes paniquées. «Tous par là !», crie-t-il à plusieurs reprises.

«Mieux vaut se sacrifier que de laisser mourir des centaines de personnes», a-t-il déclaré à RT. Aussi a-t-il affirmé ne pas se considérer comme un héros et n'avoir fait que son travail : «J'ai agi instinctivement : il fallait évacuer les gens… J’ai commencé à crier pour que tout Crocus City Hall puisse entendre : "On tire, on tire ! Courez tous vers Expo !"»

Islam a raconté avoir vu un des terroristes, un homme barbu en tenue de camouflage vert, armé d’un fusil-mitrailleur. Les terroristes étaient au rez-de-chaussée devant l’entrée principale alors que lui travaillait au sous-sol, près du vestiaire.

Islam Khalilov doit également recevoir le 29 mars une décoration de la part de la Direction spirituelle des musulmans de Russie, une importante organisation religieuse, souligne l'agence de presse TASS.

Son camarade de classe, Artiom Donskov, a quant à lui escorté un autre groupe qui cherchait une sortie à l'intérieur du bâtiment déjà en feu. «Il y avait une impasse [...] quand les 100 personnes se sont arrêtées, ne sachant que faire, nous avons décidé d’évacuer nous-mêmes», a-t-il déclaré à RIA Novosti. «Nous avons commencé à faire sortir tous les gens, en leur criant dessus, en nous assurant de tous les faire sortir», a-t-il encore ajouté.

L'attentat a été revendiqué par le groupe djihadiste État islamique (EI) mais le Kremlin a refusé ce 25 mars de commenter cette annonce, tant que l'enquête est en cours. Moscou a souligné que les terroristes avaient été arrêtés alors qu'ils se dirigeaient vers la frontière ukrainienne.

Un homme a désarmé l'un des terroristes

Un autre héros est un spectateur allé au concert avec sa femme et qui a réussi à désarmer à mains nues un des assaillants, devant plusieurs témoins. Cet homme, qui a requis l'anonymat, a déclaré à des médias russes avoir bondi sur un des auteurs de l'attaque pendant qu'il rechargeait son arme et lui avoir porté des coups à la tête, avec un autre homme qui lui est venu en aide. 

Un agent de sécurité a pour sa part raconté au média Izvestia avoir bloqué, avec trois autres hommes, une porte dans un couloir sur laquelle tirait pourtant un des assaillants, tout cela pour permettre à un groupe qu'il escortait de quitter les lieux.

L’attaque terroriste du 22 mars a provoqué pour l’heure la mort de 137 personnes et en a blessé 182 autres.

Sénégal : Aminata Touré, ancienne Première ministre, reste confiante dans la victoire de Diomaye Faye

Preview À l'issue du premier tour de l'élection présidentielle au Sénégal, Aminata Touré, ancienne Première ministre de 2013 à 2014 supervise l'équipe de campagne de Diomaye Faye. Madame Touré a fait part à notre correspondante Samantha Ramsamy de ses impressions et de sa confiance en la victoire.

France : face à la prolifération de la drogue, l'exécutif entre opérations chocs et échecs

«Notre combat contre la drogue et les dealers est total. Nous allons désormais multiplier les opérations que nous avons préparées pendant des mois pour taper très fort.» Sur le réseau social X (ex-Twitter), le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a évoqué la vaste opération menée partout en France à partir de ce 25 mars, six jours après le début de l’opération «Place nette» du 19 mars à Marseille.

Parmi les territoires où sont menées de nouvelles opérations se trouvent la ville de Chenôve, proche de Dijon en Côte-d’Or, mais aussi l’agglomération lilloise avec Lille, Villeneuve-d’Ascq et Roubaix, ville dont le ministre fut maire pendant un peu plus de trois ans. L’agglomération lyonnaise est aussi visée avec la ville de Villeurbanne ainsi que le nord de Paris et la Seine-Saint-Denis.

Depuis Roubaix, le ministre de l’Intérieur a revendiqué «187 interpellations». «Nous avons un objectif de 850 personnes à interpeller», a-t-il déclaré, estimant qu’avec les arrestations réalisées à Marseille et celle de la matinée, un quart de l’objectif état déjà atteint.

Notre combat contre la drogue et les dealers est total. Nous allons désormais multiplier les opérations que nous avons préparées pendant des mois pour taper très fort. https://t.co/9x1R1q5uE6

— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) March 25, 2024

Des trafiquants de retour au lendemain des opérations

Six jours après l’opération menée à Marseille, le gouvernement poursuit ce que le président a qualifié d’«opération sans précédent […] pour porter un coup d'arrêt aux trafics de drogue». Près d’un millier de policiers avaient été mobilisés à Marseille et l’opération avait été ponctuée par 71 gardes à vue, 22 kilos de stupéfiants saisis, plus de 385 000 euros en liquide récupérés et quatre armes confisquées.

Un bilan en apparence flatteur mais terni peu après le déplacement d'Emmanuel Macron à Marseille. Ainsi, la chaîne d’information en continu BFMTV a-t-elle diffusé le 20 mars un reportage faisant état du retour des trafiquants dès le lendemain du passage présidentiel. On y voyait notamment des affichettes placardées par les dealers dans les halls d’immeuble, prévenant les habitants qu’ils devraient «assumer les conséquences de leurs actes» s’ils venaient à «collaborer» avec la police. De son côté, France Info a donné la parole à un trafiquant placé en détention qui a déclaré : «On a bien rigolé devant la télé» en évoquant la visite du président. Et d’affirmer à propos du pilotage du trafic : «Tout se passe en prison.»

Trafic de drogue à Marseille: les dealers de retour à La Castellane dès le départ des autorités pic.twitter.com/arYJLBtZYc

— BFMTV (@BFMTV) March 20, 2024

Des critiques et un problème de grande ampleur

L’opération à Marseille a provoqué de vives critiques de personnalités médiatiques, dont Michel Onfray. L’essayiste a ainsi dénoncé sur le plateau de CNews le 23 mars : «Pour avoir la paix sociale, le président de la République ne touchera jamais à cette économie

Le criminologue Xavier Rauffer a dénoncé de son côté des politiques vouées à l’échec et a déclaré au micro du média Boulevard Voltaire : «De qui avez-vous peur ? De Macron ou du caïd ? Du caïd. Donc vous respectez la loi du silence. Pour ne pas être le 51e cadavre.»

Ces critiques quant à la politique menée par l’exécutif s’inscrivent dans un regain d’intérêt pour le sujet du trafic au cours des derniers mois. Ainsi, la juge d'instruction chargée de la criminalité organisée au tribunal, Isabelle Couderc, s'était inquiétée devant une commission sénatoriale début mars : «Je crains que nous soyons en train de perdre la guerre contre les trafiquants à Marseille.» Le 14 février, le journal régional Le Télégramme s’interrogeait déjà : «Face à l’explosion du trafic de drogue, la France peut-elle devenir un "narco-État" ?» Et d’évoquer «une dérive semblable à celle observée en Belgique et aux Pays-Bas».

Le 10 février, l'Office anti-stupéfiants (Ofast) publiait une étude pour l’année 2023 consultée par le journal Le Monde dans lequel la «montée en puissance» du trafic était évoquée. En cause notamment : l’augmentation de 24% de la production dans les champs de coca en Colombie. Le document évoque par ailleurs une augmentation de la consommation des autres drogues dites traditionnelles, comme le cannabis et l’héroïne, ainsi que les substances de synthèse fabriquées en Europe.

Attentat de Moscou : «Aucune version cohérente n'a encore été exprimée», indique le Kremlin

«L'enquête est en cours et l'administration présidentielle aurait tort de faire des commentaires sur le déroulement de l'enquête», a déclaré ce 25 mars le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov à la presse.

Le groupe État islamique (EI), que la Russie combat en Syrie et qui est actif dans le Caucase russe, a revendiqué l'attentat de Moscou, mais les autorités russes ont souligné que les terroristes avaient été arrêtés alors qu'ils essayaient de rejoindre le territoire ukrainien après l'attaque.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé son homologue russe de vouloir «rejeter la faute» sur son pays. Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche, a de son côté estimé que l'EI portait «seul la responsabilité» de ce massacre et qu'il n'y avait «aucune implication ukrainienne».

«Tant que l'enquête sur l'attentat terroriste perpétré au Crocus City Hall n'est pas terminée, toute phrase de Washington disculpant Kiev doit être considérée comme une preuve», a rétorqué la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova sur Telegram, le 24 mars. «Cela fait plus de 60 ans qu'ils n'ont pas réussi à découvrir qui avait tué [Kennedy]. Ou c'est peut-être aussi Daech ?», a-t-elle ironisé, dénonçant en outre le refus américain de désigner les véritables coupables des sabotages des gazoducs Nord Stream.

Sur place, les enquêteurs continuaient de fouiller les décombres de la salle de concert, ravagée par un gigantesque incendie déclenché par les assaillants.

Le nombre de tués est monté à 137, et celui des blessés s'élève à 182, dont 97 étaient encore hospitalisés ce 25 mars.

Au total, les autorités russes ont déclaré avoir arrêté 11 personnes, dont les quatre assaillants présumés. Les quatre individus ont été placés en détention provisoire dans la nuit du 24 au 25 mars jusqu'au 22 mai, dans l'attente de leur procès, dont la date n'a pas encore été fixée.

La lutte contre le terrorisme «nécessite une coopération internationale totale», a estimé ce 25 mars Dmitri Peskov, mais celle-ci «n'existe pas du tout».

Le président français Emmanuel Macron a quant à lui assuré ce 25 mars avoir proposé à Moscou «une coopération accrue» sur le sujet, précisant que la branche de l'EI «impliquée» dans l'attaque de Moscou avait mené ces derniers mois «plusieurs tentatives» sur le sol français. Cette déclaration n’a pas encore été commentée par la Russie.

 

Netanyahou de plus en plus isolé sur la scène internationale pour son intervention à Rafah

La politique jusqu'au-boutiste du chef du Likoud peine à trouver des soutiens à l'étranger. Le président français a averti Benjamin Netanyahou des conséquences d'une éventuelle intervention israélienne dans la sud de l'enclave gazaouie. Même sous de cloche outre-Atlantique.

En effet, Emmanuel Macron a appelé le Premier ministre israélien dans la soirée du 24 mars. Alors que Benjamin Netanyahou envisage une intervention terrestre à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, selon le communiqué de l'Élysée, le président français a martelé «sa ferme opposition» à une offensive israélienne sur Rafah, jugeant que «le transfert forcé de population constituait un crime de guerre».

Macron a peu à peu changé d'avis

La position de l'Élysée a grandement évolué depuis le 7 octobre, se faisant peu à peu de plus en plus critique à l'égard d'Israël, à mesure que s'accentuaient les représailles de Tsahal dans la bande de Gaza, alors que les puissances régionales, mais aussi la Russie et la Chine, ont depuis le début du conflit appelé à une pacification. 

Le 24 octobre dernier, lors de son déplacement en Israël, le chef d'État français avait pourtant soumis la proposition de former une coalition contre le Hamas dans la même forme que celle contre l'État islamique en Syrie et en Irak. Il s'est avéré, selon des informations de Libération, que cette idée émanait non pas de hauts diplomates, mais de Bernard-Henri Lévy lui-même. 

Au fur et à mesure du conflit à Gaza, Paris a appelé à maintes reprises à un cessez-le-feu et à la libération des otages. Concernant la situation en Cisjordanie, Emmanuel Macron a également  condamné «fermement les récentes annonces israéliennes en matière de colonisation», a indiqué l'Élysée dans un communiqué. Le gouvernement israélien avait annoncé le 22 mars une saisie de 800 hectares dans la vallée du Jourdain. 

Outre-Atlantique aussi, les avertissements contre une intervention israélienne à Rafah se multiplient. Dans une interview accordée à la chaîne ABC le 24 mars, la vice-présidente américaine Kamala Harris a ainsi martelé : «Nous avons été clairs lors de multiples conversations et de toutes les manières possibles : toute opération militaire d’envergure à Rafah serait une énorme erreur.» «J’ai étudié les cartes. Ces gens n’ont nulle part où aller. Il y a environ un million et demi de personnes à Rafah qui sont là parce qu’on leur a dit d’y aller», a-t-elle ensuite précisé. 

La politique américaine demeure néanmoins ambiguë. Premier soutien à Israël, l'administration Biden, remise en cause au Moyen-Orient mais aussi sur son sol par l'électorat musulman, a livré des munitions à Tsahal mais aussi opposé à trois reprises son veto à des résolutions de cessez-le-feu au Conseil de sécurité, avant d'en proposer une la semaine passée n'évoquant que la «nécessité» d'un cessez-le-feu. Une initiative jugée «hypocrite» par Moscou, qui a voté contre avec Pékin et Alger. 

Netanyahou seul contre tous 

De son côté, malgré les mises en garde de ses alliés, Benjamin Netanyahou persiste dans sa politique jusqu'au-boutiste dans l'enclave gazaouie. Le 22 mars, dans un message publié sur la plateforme X (ex-Twitter), le Premier ministre israélien a asséné : «Nous n’avons aucun moyen de vaincre le Hamas sans nous rendre à Rafah et y éliminer le reste des bataillons.» Il a de fait informé les autorités américaines qu'il espérait intervenir au sud de la bande de Gaza «avec le soutien des États-Unis». «Mais s'il le faut, nous le ferons seuls», a-t-il ajouté.

Selon des informations du média I24, les Israéliens auraient accepté le plan de compromis américain après la visite des chefs du Mossad et de la CIA à Doha pour arriver à un accord sur la libération de 40 otages en contrepartie de celle de 700 prisonniers palestiniens. La source nous apprend toutefois que l'État hébreu reste opposé à un cessez-le-feu dans l'enclave gazaouie. 

Gaza : près de 3 000 bombes israéliennes n'ont pas explosé, selon Handicap international

Près de 3 000 des 45 000 bombes israéliennes lancées sur la bande de Gaza entre le 7 octobre et la mi-janvier, selon les estimations relayées par Handicap International, n'ont pas explosé, a averti le 25 mars un responsable de cette ONG spécialisée dans l'action contre les mines.

«Parmi ces 45 000 bombes, 3 000 d'entre elles n'ont pas explosé, et c'est en effet celles-ci qui vont occasionner au moment des retours, au moment où l'aide humanitaire devra se déployer, un danger supplémentaire, en particulier pour des civils», a déclaré sur RFI Jean-Pierre Delomier. 

Un cessez-le-feu pour lancer les opérations de déminage

Ces chiffres sont une estimation du Mine Action Area of Responsibility – un groupe de travail composé d'ONG actives sur place, dont fait partie Handicap International – sur une période allant du 7 octobre à la mi-janvier, alors que les bombardements israéliens se poursuivent sur la bande de Gaza.  

Jean-Pierre Delomier, directeur adjoint pour les opérations internationales de Handicap International, a passé plusieurs jours à Rafah, à la frontière égyptienne, où environ 1,5 million de Palestiniens – pour la plupart des déplacés – ont trouvé refuge. 

Il estime notamment que seul un cessez-le-feu pourrait donner davantage de «visibilité» à Handicap International, afin de «sans doute lancer des activités de déminage, de dépollution des restes explosifs de guerre».

Nouvelle proposition de cessez-le-feu à l'ONU

Le Conseil de sécurité de l'ONU va de nouveau tenter le 25 mars d'adopter un texte exigeant un «cessez-le-feu immédiat» à Gaza, un appel plusieurs fois bloqué par les États-Unis qui ont toutefois récemment montré des signes de changement de ton face à leur allié israélien.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël qui a fait au moins 1 160 morts, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, 32 226 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste. 

Début mars, Handicap International a envoyé pendant 15 jours deux experts pour commencer à préparer l'évaluation des besoins en déminage dans la bande de Gaza.    

Au-delà de l'accès pour la population civile, l'évaluation en termes de déminage doit aussi «permettre aux autres acteurs humanitaires de pouvoir se déployer dans les zones du Nord [...] qui sont esseulées [coupées] aujourd'hui de cette aide humanitaire et de ces travailleurs humanitaires», a conclu Jean-Pierre Delomier.   

Liban : le Hezbollah riposte après le nouveau raid de l'aviation israélienne sur Baalbek

Œil pour œil, dent pour dent. Alors que l'aviation israélienne a frappé une nouvelle fois Baalbek et la plaine de la Bekaa dans la soirée du 23 mars, la milice chiite a mené plusieurs opérations contre des positions de Tsahal dans la journée et la nuit du 24 mars. 

Le numéro deux du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, a affirmé lors d'un discours dans la banlieue sud de Beyrouth le 24 mars que le parti chiite n'aurait «pas peur» de riposter aux frappes israéliennes contre des cibles «civiles». «Aujourd’hui, l’ennemi tente d’étendre ses attaques contre des cibles civiles à Baalbek, dans la Bekaa-Ouest ou ailleurs, et il y aura des ripostes à chacune» de ces frappes, a lancé le haut dirigeant du parti chiite.

«Nous sommes prêts, nous sommes sur le terrain et nous n’accepterons pas que les agressions augmentent sans qu’ils [les Israéliens] en paient le prix », a-t-il ajouté. Et d’affirmer : «Soyez sûrs que cette confrontation que nous menons actuellement, malgré son coût élevé, a beaucoup moins de conséquences que si nous attendions que l’ennemi vienne à nous.»

Très tôt dans la matinée du 24 mars, le Hezbollah a ciblé avec «plus de 60 roquettes» les bases israéliennes de Yoav et de Kilaa, qui font office de «siège du commandement de la défense aérienne» dans le Golan syrien occupé par Israël.

Le même jour, les opérations de la milice chiite ont continué en frappant «le site de Jal al-Alam avec des obus d'artillerie», «du matériel d'espionnage sur le site de Raheb», «le site d'Al-Marj», «le site de Ruwaisat Al-Alam», mais également en ciblant des soldats israéliens dans les environs de la caserne de Biranit, en face de la localité libanaise de Rmeich et un autre contingent de soldats israéliens positionnés vers Metula. Le matin du 25 mars, le Hezbollah a également annoncé avoir frappé «un rassemblement de soldats ennemis sur la colline Al-Tayhat». 

Le spectre d'une guerre totale s'éloigne-t-il ?

Ces nombreuses frappes du parti chiite libanais interviennent un jour après le nouveau ciblage de Baalbek par l'aviation israélienne. Selon un correspondant de L'Orient-Le Jour, le raid a visé «un entrepôt presque vide, contenant quelques sacs de blé et des barres de fer», alors que l'armée israélienne revendique avoir ciblé un bâtiment contenant des armements du Hezbollah. Le parti chiite a d'ailleurs annoncé le 24 mars la mort de deux nouveaux combattants, Hussein Ali Arslan et Ali Mohammad Fakih.

Un article de L'Orient-Le Jour datant du 24 mars précise que l'émissaire américain pour le Liban Amos Hochstein, qui avait fait un déplacement express à Beyrouth le 4 mars dernier, a rencontré la communauté libanaise du Michigan en expliquant que les risques d'une guerre ouverte entre les deux ennemis frontaliers s'éloignaient. Les tirs s'étaient en effet calmés depuis le 12 mars, avant de reprendre en fin de semaine dernière. 

Depuis le 8 octobre, les deux ennemis frontaliers s'affrontent quasi-quotidiennement, avec des périodes de calme relatif, via des attaques de drones, des frappes ciblées contre des postes d'observation et sur des infrastructures militaires. Les combats se limitaient à un rayon de cinq kilomètres de la frontière. Les zones limitrophes ont de surcroît été en partie vidées de leurs habitants. Or, l'aviation de Tsahal a mené plusieurs raids dans des provinces reculées, à Baalbek notamment qui se situe à plus de 100 kilomètres de la frontière israélienne, mais également à Nabatiyé, à Saïda ou sur Tyr. 

De surcroît, à maintes reprises, les dirigeants israéliens ont haussé le ton en menaçant le Hezbollah d'une potentielle intervention terrestre au Sud-Liban pour chasser la milice chiite. Des officiels américains ont même évoqué fin février un tel scénario si une solution diplomatique ne parvenait pas à obtenir le retrait de l'organisation pro-iranienne de la frontière israélienne. Pour l'heure, les pressions occidentales, françaises et américaines, sur le parti d'Hassan Nasrallah ont été rejetées. 

Le chef du parti chiite doit notamment prendre la parole prochainement pour évoquer le front libanais, la suite des opérations face à l'armée israélienne et les négociations en cours pour obtenir l'arrêt des combats sur le front nord.

Attaque du Crocus City Hall : les suspects amenés devant le tribunal Basmanny

Selon les agences de presse russes, ces deux suspects ont été inculpés pour terrorisme et encourent la prison à perpétuité. Au total, les autorités russes avaient rapporté l'arrestation de 11 personnes dont quatre assaillants en lien avec cette attaque.

Le tribunal Basmanny de Moscou a diffusé une vidéo montrant des policiers amenant l'un des suspects menotté dans la salle d'audience, ainsi que des photographies du même homme assis dans la cage de verre réservée aux accusés.

Les autorités ont indiqué que les suspects étaient des citoyens étrangers, sans mentionner leur nationalité. Selon plusieurs médias russes et le député Alexandre Khinstein, certains des suspects sont originaires du Tadjikistan. 

L'attaque du Crocus City Hall a été revendiquée par l'organisation jihadiste Etat islamique, une information largement relayée en Occident, mais les autorités russes soulignent que les assaillants essayaient de se rendre en Ukraine où ils disposaient de contacts.

L'Ukraine dément vigoureusement toute implication dans cette attaque, la plus meurtrière en Russie depuis le début des années 2000.

Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, a rappelé le 24 mars au matin que l'enquête était en cours.

Présidentielle au Sénégal : dépouillement commencé, résultat indécis

Les bureaux ont fermé officiellement à l'heure prévue de 18H00 ce 24 mars au Sénégal, avant d'entamer immédiatement les opérations de dépouillement. Des agents du vote ont déversé sur une table les enveloppes contenues dans les urnes.

Les électeurs ont fait la queue par dizaines ou par centaines pendant la journée devant différents bureaux, sans qu'aucune appréciation exacte de la participation (qui était de 66% en 2019) soit fournie. Aucun incident notable n'a été rapporté et plusieurs électeurs ont exprimé leur satisfaction de voter, après les troubles provoqués par le report de l'élection.

De premiers résultats provisoires officieux pourraient être publiés dans la nuit. La date d'un éventuel second tour n'est pas fixée.

Le chef de l'opposition antisystème Ousmane Sonko, qui a fait campagne pour son second Bassirou Diomaye Faye parce que lui-même était disqualifié, a parlé de mobilisation record, notamment des jeunes sur lesquels son camp fonde ses espoirs, après avoir voté dans son fief de Ziguinchor (sud).

Les deux principaux concurrents, Bassirou Diomaye Faye et Amadou Ba, se sont déclarés « confiants » en une victoire dès le premier tour.

«Mise en garde»

Le président sortant Macky Sall, qui a voté avec son épouse à Fatick (centre-ouest), a mis en garde contre les revendications de victoire prématurées.

Quelque 7,3 millions d'électeurs étaient appelés à choisir entre 17 concurrents, dont une femme.

Amadou Ba, 62 ans, dauphin et Premier ministre il y a encore quelques semaines du président Sall, et Bassirou Diomaye Faye, 43 ans, le « candidat du changement de système » et d'un « panafricanisme de gauche », sont donnés favoris d'une compétition qui tranchera entre continuité et changement peut-être radical. L'ancien maire de Dakar Khalifa Sall, 68 ans, est cité comme outsider.

Le scrutin est suivi avec attention, le Sénégal ayant été considéré comme l'un des pays les plus stables de l'Afrique de l'Ouest.

Les Sénégalais devaient initialement voter le 25 février. Les urnes et les bulletins de dimanche arboraient toujours cette date.

Le report du vote a déclenché des violences qui ont fait quatre morts. Plusieurs semaines de confusion ont mis à l'épreuve la pratique démocratique du Sénégal, jusqu'à ce que soit arrêtée la date du 24 mars. La campagne a été réduite à deux semaines, tombant en plein mois de jeûne musulman.

La société civile, l'Union africaine, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) et l'Union européenne ont déployé des centaines d'observateurs.

C'est la première fois qu'un président sortant ne se présente pas à sa réélection.

«Nouvelles bases»

Amadou Ba se présente en héritier de l'action du président Sall et en rempart contre les « aventuriers » et les « amateurs ». « Nous allons consolider, nous allons approfondir, nous allons accélérer, nous allons améliorer et nous irons plus vite », a-t-il dit en votant avec sa femme à Dakar.

Bassirou Diomaye Faye s'est décrit comme un « choix pour la rupture » en votant au côté de ses deux femmes dans son village de Ndiaganiao (ouest).

« Macky Sall a beaucoup travaillé et c’est pour ça que je vais voter pour Amadou Ba, pour continuer le travail », dit à Dakar Ndeye Penda Faye, femme de ménage de 23 ans.

Au contraire Diaraaf Gaye, commerçant de 26 ans, a « voté Diomaye sans réfléchir ». « Il est temps que le pays parte sur de nouvelles bases avec des jeunes » au pouvoir, dit-il.

Amadou Ba doit assumer l'héritage du président Sall, une pauvreté persistante, un chômage élevé, et les centaines d'arrestations de la période récente.

Le pays a connu depuis 2021 des épisodes de troubles causés par le bras de fer entre Ousmane Sonko et le pouvoir, conjugué aux tensions sociales et au flou longtemps maintenu par le président Sall sur sa candidature à un troisième mandat. La crise s'est prolongée avec le report de la présidentielle. Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées et des centaines arrêtées, mettant à mal l'image du pays. Injustement, selon le gouvernement.

Attentat à Moscou: le bilan humain revu à la hausse, 137 personnes tuées selon le Comité d’enquête

Le nombre de victimes de l'attaque terroriste contre le Crocus City Hall est passé à 137 personnes, a rapporté le Comité d'enquête russe ce 24 mars en fin d’après-midi.

«Actuellement, les corps de 137 personnes ont été retrouvés sur les lieux de l'attaque terroriste, dont trois enfants. L'inspection de la scène du crime se poursuit. À ce jour, 62 corps ont été identifiés», précise-t-il.

L'agence a ajouté que des examens génétiques étaient en cours pour déterminer l'identité des autres victimes.

Selon le ministère de la Santé de la région de Moscou, 142 blessés ont été hospitalisés. 32 d'entre eux sont déjà sortis de l'hôpital, et 38 personnes reçoivent des soins ambulatoires.

Les enquêteurs ont de surcroît indiqué que les quatre suspects avaient été amenés au siège du Comité. Le département a ajouté qu'il prendrait bientôt des décisions de détention. Quatre jeux de munitions de combat, deux fusils d'assaut Kalachnikov, plus de 500 cartouches et 28 chargeurs ont été saisis sur les lieux de l'attaque terroriste. En outre, un pistolet Makarov et un chargeur de fusil d'assaut Kalachnikov ont été trouvés et saisis dans une voiture Renault lors de l'arrestation des suspects dans la région de Briansk.

Le département a également ajouté qu'aucun corps piégé n'avait été trouvé au Crocus City Hall.

Le 22 mars au soir, une fusillade et un incendie ont eu lieu au Crocus City Hall à Krasnogorsk. Un concert du groupe Picnic devait y avoir lieu, mais plusieurs hommes en tenue de camouflage et sans masque ont fait irruption dans la salle. Les criminels ont tiré sur les gens à bout portant et ont également lancé des bombes incendiaires.

Le président Vladimir Poutine a décrété le 24 mars journée de deuil national.

Le 25 mars, le directeur du FSB, Alexandre Bortnikov, a informé le chef de l'Etat que 11 personnes avaient été arrêtées, dont les quatre criminels suspectés d’être directement impliqués dans l'attaque terroriste. Ces quatre individus ont été arrêtés dans la région de Briansk, alors qu’ils tentaient de s’enfuir en voiture en traversant la frontière ukrainienne.

25 ans après l'agression de l'OTAN, «la Serbie reste forte», a déclaré Vucic

«Aujourd'hui, 25 ans se sont écoulés depuis le début de l'agression de l'OTAN. Dix-neuf des plus puissants Etats ont attaqué la Serbie. Sans aucun droit et pour la première fois sans décision du Conseil de sécurité de l'ONU, ils ont détruit notre pays pendant 78 jours. Ils ont tué des enfants», a déclaré le président serbe Aleksandar Vucic, ce 24 mars.

La Serbie est néanmoins aujourd'hui «un État vivant, fort et libre», a poursuivi le chef de l'Etat serbe.

Ce 24 mars, le 25e anniversaire du bombardement de la République fédérale de Yougoslavie par l'OTAN a commencé par le dépôt de fleurs au monument Milica Rakic, tuée à l’âge de trois ans. La statue de la jeune fille devant un papillon noir dans le parc Tašmajdan est considéré comme le monument à la mémoire de tous les jeunes Serbes tués lors de l'opération de l'Alliance atlantique. «Nous n'étions que des enfants», lit-on sur les ailes de granit du papillon.

La cérémonie de dépôt de couronnes s'est déroulée en présence de plusieurs ministres, mais aussi de l'ambassadeur de Russie Alexandre Botsan-Kharchenko et du membre du Conseil de la Fédération de Russie Vladimir Tchijov.

En 1999, un affrontement armé entre les séparatistes albanais de l’Armée de libération du Kosovo et les forces de sécurité serbes a conduit au bombardement de la République fédérale de Yougoslavie (à l'époque composée de la Serbie et du Monténégro) par les forces de l'OTAN. L'opération militaire a été entreprise sans l'approbation du Conseil de sécurité de l'ONU, sur la base d’affirmations des pays occidentaux selon lesquelles les autorités yougoslaves auraient procédé à un nettoyage ethnique dans la région autonome du Kosovo et y auraient provoqué une catastrophe humanitaire. Les frappes aériennes de l'OTAN se sont poursuivies du 24 mars au 10 juin 1999.

Les bombardements de l'OTAN ont entraîné la mort de plus de 2 500 personnes, dont 87 enfants, et des dégâts estimés à 100 milliards de dollars. Les médecins ont enregistré les conséquences de l'utilisation de l'uranium appauvri, entraînant une augmentation des cancers.

Présidentielle slovaque: Korcok et Pellegrini s’affronteront au 2e tour

Selon un décompte de 99,9% des voix, M. Korcok en obtient 42,44%, contre 37,1% pour M. Pellegrini, selon l'Office slovaque des statistiques. Le deuxième tour du scrutin aura lieu le 6 avril. 

Les analystes s'attendaient à un résultat serré, Peter Pellegrini, 48 ans, et Ivan Korcok, 59 ans, étant en tête des sondages d'opinion avant le vote, marqué par de profondes divisions sur le conflit dans l'Ukraine voisine.

L'ancien Premier ministre Pellegrini fait partie du camp au pouvoir, favorable à la Russie, dirigé par le Premier ministre Robert Fico. Le libéral Korcok, soutenu par l'opposition, est résolument pro-Ukraine, tout comme la présidente sortante Zuzana Caputova, une critique du gouvernement qui a choisi de ne pas briguer un second mandat. 

«C'est un énorme succès pour nous», a déclaré M. Pellegrini à la presse. «Les résultats ont montré que la plupart des Slovaques (y compris ceux qui ont voté pour d'autres candidats, ndlr) ne veulent pas d'un président libéral, de droite ou progressiste», a-t-il estimé.

«Un président qui n'entraînera pas la Slovaquie dans une guerre mais parlera de paix»

«La plupart ont plutôt exprimé leur intérêt pour un président qui défendra les intérêts nationaux de la Slovaquie, qui n'entraînera pas la Slovaquie dans une guerre mais qui parlera de paix, pour un président qui placera les intérêts de la Slovaquie au premier plan», a-t-il ajouté. 

La question ukrainienne a divisé les Slovaques pendant la campagne électorale. Lors du dernier débat avant le scrutin, Pellegrini a réclamé «un cessez-le-feu immédiat et l'ouverture de négociations de paix» entre Kiev et Moscou. Une position dénoncée par Korcok. 

Ivan Korcok, qui sera probablement confronté à une forte opposition de la part de l'équipe du Premier ministre Fico s'il est élu, a, quant à lui, jugé son résultat «prometteur, encourageant». «Mais j'ai les pieds sur terre, a-t-il dit. Je veux m'adresser aux électeurs qui ne sont pas d'accord avec la direction que ce gouvernement donne à la Slovaquie (...) y compris en matière de politique étrangère». «Je veux être un président qui (...) représentera le pays à l'étranger et à l'intérieur et qui prendra des décisions indépendantes, sans recevoir d'ordres», a-t-il dit.

La Slovaquie membre de l'UE et de l'OTAN

Bien que sa fonction soit essentiellement cérémonielle, le président slovaque ratifie les traités internationaux, nomme les principaux juges et est le commandant en chef des forces armées. Le chef de ce pays de 5,4 millions d'habitants, membre de l'OTAN et de l'Union européenne, peut également opposer son veto aux lois adoptées par le Parlement.

 

Liban: frappes israéliennes près de Baalbeck, quatre blessés

«Cette nuit, des avions de chasse des forces de défense israéliennes ont frappé un site de production contenant des armes dans la zone de Baalbeck», a annoncé l'armée israélienne dans un communiqué ce 24 mars.

«L'aviation israélienne a tiré cinq missiles sur un bâtiment habité de deux étages à al-Osseira, aux abords de Baalbeck», a rapporté un correspondant de l’AFP.

Les frappes ont visé un centre du Hezbollah déserté depuis un moment, a-t-il ajouté, faisant état de quatre blessés parmi les habitants des immeubles voisins. Un précédent bilan faisait état de trois blessés.

Depuis le début en octobre de la guerre entre Israël et le Hamas, le Hezbollah échange quotidiennement des tirs avec Israël à la frontière israélo-libanaise, en soutien à son allié palestinien dans la bande de Gaza.

«En riposte au bombardement» à Baalbeck, le Hezbollah a dit avoir lancé près d'une heure plus tard «plus de 60 roquettes de type Katioucha» sur deux positions militaires israéliennes dans le Golan syrien occupé par Israël. 

La formation libanaise pro-iranienne a indiqué avoir visé une base et une caserne faisant office de «siège du commandement de la défense aérienne, où des membres de la brigade de Golani s'y entraînaient après être rentrés de la bande de Gaza».

L'armée israélienne, quant à elle, a rapporté avoir repéré «environ 50 tirs» depuis le Liban «en direction du nord d'Israël», expliquant en avoir intercepté plusieurs et avoir frappé au moyen de son aviation un certain nombre des lanceurs impliqués.

Israël n'a fait mention d'aucune victime ni dégât.

323 personnes tuées depuis le 7 octobre au Liban

Israël lance depuis plusieurs semaines des raids aériens de plus en plus en profondeur sur le territoire libanais, contre des positions du Hezbollah, accentuant les menaces d'une guerre ouverte.

En plus de cinq mois d'échanges de tirs transfrontaliers, la région de Baalbeck a été visée à plusieurs reprises. Cette frappe, à une centaine de kilomètres de la frontière israélo-libanaise, intervient après un calme relatif d'une dizaine de jours entre le Hezbollah et l'armée israélienne. 

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, au moins 323 personnes ont été tuées au Liban, des combattants du Hezbollah pour la plupart, et au moins 56 civils, selon un décompte de l'AFP.

Les échanges de tirs incessants, d'abord cantonnés aux zones proches de la frontière, ont également déplacé des milliers de personnes dans le sud du Liban, mais aussi dans le nord d'Israël, où selon l'armée, dix soldats et sept civils ont été tués.

Fin février, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a averti qu'une éventuelle trêve à Gaza n'entamerait pas «l'objectif» d'Israël de repousser le Hezbollah de sa frontière nord, par la force ou la diplomatie.

De son côté, le chef du Hezbollah avait estimé mi-mars qu'Israël était trop affaibli pour se lancer dans une guerre contre le Liban, au lendemain de frappes israéliennes meurtrières près de Baalbeck.

Russie : fausse alerte à la bombe dans le centre commercial London à Saint-Pétersbourg

Les démineurs sont arrivés au centre commercial London Mall. L'évacuation des visiteurs du complexe commercial et de divertissement London Mall est en cours à Saint-Pétersbourg, a indiqué à RIA Novosti le service de presse de l'administration du district Nevski.

«Les visiteurs sont en cours d'évacuation», a indiqué le service de presse de l'administration du district Nevski, sans plus de précisions.

Selon des sources de RIA au sein des services d'urgence, le message d’alerte s’est avéré faux.

Des spécialistes travaillent toujours dans le complexe commercial. RIA Novosti n'a pas encore de commentaires officiels de la part des forces de l’ordre concernant l'incident.


Détails à suivre...

Négociations de trêve à Gaza : les chefs du Mossad et de la CIA ont quitté Doha

Le patron de la CIA, Bill Burns, et celui du Mossad, David Barnea, ont quitté la capitale qatarie le 24 mars en fin de journée «pour informer leurs équipes respectives dans leur pays de ce cycle» de négociations, a affirmé dimanche à l'AFP une source au fait des discussions.

Ces pourparlers se sont «concentrés sur les détails et un ratio pour l'échange d'otages et de prisonniers», a-t-elle ajouté, en précisant que les «équipes techniques restaient à Doha».

Les pays médiateurs - Etats-Unis, Qatar et Egypte - sont engagés depuis des semaines dans des pourparlers sur une trêve, après cinq mois et demi de guerre dévastatrice entre Israël et le Hamas, et un accord de libération des otages retenus à Gaza en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Israël avait annoncé le 21 mars que le chef du Mossad se rendrait le 22 à Doha pour y rencontrer celui de la CIA, ainsi que le Premier ministre qatari et le chef des services de renseignement égyptiens. Il s'agissait de sa deuxième visite en une semaine, après la reprise des pourparlers à la suite de l'échec des efforts visant à obtenir une trêve avant le mois de jeûne du ramadan.

Un responsable du Hamas avait fait état samedi de « profondes divergences » avec Israël dans les discussions, notamment sur le cessez-le-feu, le retour complet des personnes déplacées et la gestion de l'aide humanitaire.

Une politique américaine toujours ambiguë

Premier soutien de l'Etat hébreu, lui fournissant un soutien en armes supplémentaire depuis le 7 octobre et imposant à trois reprises son veto contre des résolutions de cessez-le-feu au Conseil de sécurité de l'ONU, Washington a peu à peu adopté une posture plus critique de son allié israélien, qui apparaît néanmoins toujours insuffisante. Le 22 mars, ce sont la Chine, la Russie et l'Algérie qui ont voté contre un nouveau projet de résolution américain, qui ne faisait qu'affirmer la «nécessité» d'un cessez-le-feu. Vassily Nebenzia a dénoncé un texte «hypocrite».

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par l’attaque du Hamas, qui a fait environ 1 160 morts en Israël, selon les chiffres de la sécurité sociale israélienne. D'après Israël, environ 250 personnes ont été enlevées et 130 d'entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 33 seraient mortes. L'offensive menée en représailles par l'armée israélienne a fait 32 226 morts dans le territoire palestinien assiégé au bord de la famine, selon le ministère de la santé gazaoui.

Nigeria : 137 élèves enlevés début mars ont été libérés

«Les 137 otages - 76 filles et 61 garçons -  ont été secourus dans l'Etat de Zamfara et seront remis au gouvernement de l'Etat de Kaduna», où ils avaient été enlevés, a déclaré ce 24 mars le porte-parole de l'armée, le général Edward Buba. 

Selon le gouverneur de l'Etat de Kaduna Uba Sani, «les élèves de l'école de Kuriga kidnappés» ont été retrouvés «sains et saufs». Le général Buba a précisé à l'AFP que l'ensemble des petits captifs avaient été secourus.

Le nombre de victimes avait précédemment été estimé à environ 250 par les enseignants et les villageois. Cependant, les bilans sont souvent revus à la baisse au Nigeria avec le retour chez eux de villageois qui avaient fui les attaques, mais n'en avaient pas été victimes.

Les enfants, âgés de 8 à 15 ans selon des informations de presse, avaient été emmenés le 7 mars par des hommes armés qui avaient attaqué leur établissement scolaire dans le village de Kuriga, dans le nord-ouest du pays, théâtre d'enlèvements à grande échelle ces dernières années.

Le drame avait provoqué une polémique nationale sur l'insécurité dans ce pays, le plus peuplé d'Afrique - et des recherches massives de l'armée, notamment dans les forêts du pays, selon des responsables officiels.

«C'est un jour de joie», s'est félicité dans un communiqué le gouverneur Uba Sani, sans préciser les circonstances de la libération, mais en remerciant l'armée, le président Bola Ahmed Tinubu, le conseiller à la sécurité nationale et «tous les Nigérians qui ont prié avec ferveur pour le retour des élèves sains et saufs».

Des gangs appelés localement des «bandits» sont à l'origine de ces enlèvements massifs dans le nord-ouest et le centre-nord du Nigeria. Ils ciblent les écoles, les villages et les autoroutes où ils peuvent rapidement enlever un grand nombre de personnes pour demander une rançon. 

L'industrie du kidnapping

Officiellement, le paiement de rançons est interdit depuis une loi adoptée en 2022 et les autorités rejettent tout versement quand les otages sont libérés à la suite de négociations avec les ravisseurs.

De nombreuses victimes d'enlèvements de masse sont toujours portées disparues. Le week-end dernier, des ravisseurs ont enlevé plus de 100 personnes lors de deux attaques dans l'État de Kaduna.

Le 23 mars, l'armée a annoncé avoir secouru 16 élèves enlevés deux jours seulement après l'attaque de Kuriga, dans une école de Sokoto, également dans le nord-ouest du pays.

Au début des années 2000, les ravisseurs ciblaient les travailleurs du secteur pétrolier dans le delta du Niger, mais la prise d'otages est depuis devenue une industrie nationale pour les gangs criminels et des jihadistes.

Selon le cabinet nigérian de conseil en risques SBM Intelligence, 4.777 personnes ont été enlevées depuis mai 2023.

Le Président Bola Ahmed Tinubu est arrivé au pouvoir en promettant, comme ses prédécesseurs, de s'attaquer à l'insécurité, alimentée par les groupes jihadistes, les bandits dans le nord-est et la flambée de violence intercommunautaire dans les Etats du centre. En début d'année, il a affirmé qu'il s'attaquerait aux causes profondes de cette crise, notamment par le biais de l'éducation. 

Les récents enlèvements de masse ont eu lieu près de 10 ans après que les militants de Boko Haram eurent déclenché un tollé international en 2014 en enlevant plus de 250 écolières à Chibok, dans le nord-est. Boko Haram et le groupe rival État islamique de la province d'Afrique de l'Ouest (ISWAP) procèdent encore régulièrement à des enlèvements.

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