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Aujourd’hui — 19 avril 2024Le Temps

Presque moitié moins de braquages de bancomats ont eu lieu en Suisse en 2023 qu’en 2022

La police fédérale en a enregistré 32 l’année dernière. Alors que par le passé, les malfrats utilisaient la méthode dite du «lasso», qui consiste à arracher le distributeur à l’aide d’une corde, aujourd’hui, ils ont davantage recours à des explosifs

Le nombre d’attaques contre les distributeurs de billets en Suisse a presque diminué de moitié en un an. La police fédérale a enregistré 32 braquages en 2023, contre 56 l’année précédente, a-t-elle annoncé vendredi sur la messagerie X.

Lire également: Chiffres policiers: En Suisse, la criminalité regagne du terrain
Malgré ce net recul, il ne faut pas se sentir faussement sécurisé, a tempéré une porte-parole de l’Office fédéral de la police (Fedpol): de nombreuses attaques de bancomats impliquent des explosifs, pouvant mettre des vies en danger. En empêchant ce type d’attaques, il s’agit en fin de compte aussi de protéger des vies humaines. ### Plus de deux tiers perpétrés à l’aide d’explosifs Sur les 32 braquages recensés l’an dernier, 22 ont été perpétrés à l’aide d’explosifs. Trois n’ont pas donné lieu à une déflagration, selon Fedpol. La méthode de braquage a changé ces dernières années. Avant 2018, les attaques étaient principalement de type dites «au lasso»: les malfaiteurs arrachent les distributeurs de leurs ancrages à l’aide d’une corde pour accéder aux cassettes de billets.
Lire aussi: Le parquet fédéral réclame davantage de moyens pour combattre toutes les mafias
Les autorités attribuent le fort recul des attaques entre autres aux mesures de sécurité. Ainsi, Fedpol a réuni jeudi pour la deuxième fois les banques et les exploitants de distributeurs autour d’une table ronde afin de rendre les installations particulièrement exposées plus sûres. ### Plusieurs interpellations Une analyse des risques doit être effectuée pour chaque bancomat, a expliqué la porte-parole de Fedpol Berina Repesa à Keystone-ATS. Certains distributeurs sont rendus plus sûrs par des grilles, des caméras de surveillance ou des colorants dans le tiroir-caisse. D’autres doivent être déplacés pour garantir davantage de sécurité. Il s’agit en général de les éloigner des immeubles d’habitation.
Lire encore: Genève ne fait plus figure de cancre absolu en matière de délinquance
En outre, plusieurs groupes de malfaiteurs ont été appréhendés. La collaboration avec l’étranger est, souligne Fedpol, d’une grande importance, car les malfaiteurs traversent souvent les frontières cantonales et nationales. Les enquêtes montrent que les groupes de criminels louent des locaux à l’étranger et y installent une base de planification, de logistique et de repli. L’attaque est perpétrée par trois à quatre personnes. Pour leur fuite, ils utilisent souvent plusieurs véhicules, parfois volés, avec de fausses plaques d’immatriculation ou même démunis de toute plaque.

Beat Kindler, gardien historique du LHC: «Nous n’avons jamais été aussi près du titre»

Samedi, le Lausanne Hockey Club dispute à Zurich l’acte III de la finale des play-off. Vainqueurs jeudi 4 à 2 des Zurich Lions, les Lausannois sont actuellement sur un nuage, pour le plus grand bonheur de leur portier iconique, Beat Kindler

Il ne garde plus les buts du LHC depuis plus de vingt ans, mais il est à demeure à la Vaudoise Arena. Et son surnom est Marsupilami. Tous les fans de hockey lausannois reconnaîtront dans cette devinette Beat Kindler. Le Lyssois d’origine a défendu avec panache la cage des Lions de 1991 à 2003. Chouchou du public, son numéro 21 a été retiré (plus aucun joueur lausannois ne pourra le porter) et aujourd’hui son maillot est accroché sous le toit de la patinoire aux côtés de ceux de Cristobal Huet, Claude Friederich, Gérard Dubi et Florian Conz.

Jeudi soir, Beat Kindler était bien sûr présent pour assister à la très belle victoire des Lions romands. Au moment de rejoindre sa place dans les tribunes, ses yeux se sont levés: «C’est une immense fierté de voir ce maillot tout en haut. Et vingt et un ans après avoir quitté le club, on me demande toujours des autographes. C’est fou.»

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Aux Etats-Unis, les deux types de PFAS les plus répandus sont désormais classés «produits dangereux»

Les autorités américaines ont annoncé vendredi ce changement de cap. Ce faisant, elles rendent responsables les pollueurs, qui devront participer financièrement aux décontaminations

Les autorités américaines ont annoncé vendredi classer deux «polluants éternels» comme produits dangereux, pour faire en sorte que les pollueurs soient financièrement responsables de leur décontamination.

Sur ce sujet: Exclusif - Voici la carte de la contamination de Genève aux PFAS, ces «polluants éternels»
L’Agence américaine de protection de l’environnement, l’EPA, a indiqué prendre cette mesure concernant les PFOA et PFOS, les plus étudiés et les plus souvent détectés des per- et polyfluoroalkylées (PFAS), afin de «protéger la population des risques sanitaires présentés par les polluants éternels». ### Les entreprises devront signaler immédiatement les rejets L’exposition à ces substances «a été associée à des cancers, à des effets sur le foie et le cœur ainsi qu’à des troubles immunitaires et du développement chez les nourrissons et les enfants», a rappelé l’EPA. La nouvelle classification de ces produits «permettra à l’EPA de traiter un plus grand nombre de sites contaminés, d’agir plus tôt et d’accélérer les opérations de nettoyage, tout en veillant à ce que les pollueurs paient le coût du nettoyage de la pollution qui menace la santé de la population», a affirmé le patron de l’agence, Michael Regan, dans un communiqué.
Un éditorial: Fumer tue. Votre poêle à frire aussi
Une fois entrée en vigueur, 60 jours après sa prochaine publication au journal officiel, la nouvelle mesure obligera les entreprises à signaler immédiatement les rejets de PFOA et de PFOS qui atteignent ou dépassent la quantité limite. «Cette désignation est d’autant plus importante que le retard pris dans la lutte contre la pollution laisse plus de temps aux PFOA et PFOS pour migrer dans l’eau et le sol, aggravant la contamination existante», selon l’EPA. ### PFAS, le grand chamboulement Le 10 avril, les autorités américaines avaient pour la première fois annoncé instaurer des seuils limites dans l’eau courante pour les PFAS, afin de réduire l’exposition aux «polluants éternels» d’environ 100 millions de personnes et empêcher «des milliers de décès», selon l’EPA.
Lire également: Les PFAS, kézako?
Les PFAS sont une grande famille de molécules de synthèse utilisées depuis les années 1940, développées pour leur résistance à la chaleur ou encore leur imperméabilité. Ils sont par exemple utilisés dans les textiles imperméables, les poêles antiadhésives (Téflon), des détergents, des cosmétiques et bien d’autres objets. Problème: ces propriétés les rendent quasi-indestructibles, leur permettant ensuite de s’accumuler dans la nature ou le corps humain. Selon une étude de 2023 d’une agence gouvernementale américaine, au moins 45% de l’eau des robinets aux Etats-Unis est contaminée aux PFAS.

A l’Etat de Genève, des cartes graphiques ultra-performantes pour tester l’IA générative

Le service informatique du canton a commandé pour 650 000 francs de matériel. Objectif: développer des applications en interne qui pourront améliorer les prestations publiques

Le potentiel de l’intelligence artificielle générative n’intéresse pas que les entreprises. L’Etat de Genève mène actuellement des réflexions et des tests pour déterminer dans quelles circonstances celle-ci pourrait s’avérer utile, a appris Le Temps. L’Office cantonal des systèmes d’information et du numérique (Ocsin) a commandé 20 cartes graphiques dernier cri pour disposer d’une puissance de calcul qui lui permette notamment de ne pas recourir à des services externes, dans une logique de souveraineté numérique.

Les équipes informatiques de l’Etat de Genève utilisent des modèles de langage ouverts pour mener leurs expérimentations avec plusieurs services de l’Etat. Contrairement à un outil comme ChatGPT qui dépend exclusivement du bon vouloir de son concepteur OpenAI, ces modèles peuvent être analysés de fond en comble et modifiés à loisir. «L’administration est soumise à des normes strictes en matière de protection des données, et il n’était donc pas envisageable de travailler avec des outils que nous ne pouvons pas maîtriser», explique la conseillère d’Etat Carole-Anne Kast, chargée du Département des institutions et du numérique (DIN).

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Visite privée dans une villa d’exception: prolongement lacustre à Pully

En tutoyant le lac, la villa Cardis conjugue habilement intimité et proximité avec les rives lémaniques. Ce bien d’exception offre une expérience du luxe dans un esprit de simplicité

On ne la voit quasiment pas. Du moins pas au premier abord. Dans la commune de Pully, implantée sur les rives lémaniques, la villa Cardis matérialise en effet un luxe discret. Légèrement camouflé par la végétation environnante et absorbé par la trame des immeubles plus volumineux situés juste derrière, ce bien d’exception offre à ses occupants un point de vue privilégié sur le lac et les montagnes. Le tout dans une atmosphère conviviale de partage et de sérénité, sans succomber à une décoration tape-à-l’œil.

C’est d’ailleurs cette volonté de se fondre le plus discrètement possible dans le paysage qui a orienté le projet, construit en 2004, dans l’objectif d’offrir un maximum d’intimité aux habitants. Ce qui, à cet emplacement précis, constituait un certain défi puisqu’un chemin piéton permet au grand public de se promener le long du lac en passant juste sous le jardin de la villa. Pour profiter en toute discrétion d’un espace ouvert sur le magnifique panorama lacustre et montagneux des environs, l’astuce a consisté à créer un jardin suspendu. Surélevée par rapport au niveau de la promenade des rives lémaniques, la propriété reste donc invisible aux passants qui longent ses murs de soutènement.

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Importante mobilisation policière à Paris pour une alerte à l’explosif au consulat d’Iran

La réponse sécuritaire peut aussi s’expliquer par les tensions entre Israël et l’Iran ces derniers jours, ainsi que le passage de la France en «urgence attentat», son état d’alerte maximale, depuis l’attentat du Crocus City Hall

Brigade d’intervention d’élite (BRI), brigades motorisées, pompiers, militaires de l’opération Sentinelle/Vigipirate ainsi que des dizaines d’agents et de véhicules de police: un très important dispositif sécuritaire a été mobilisé ce vendredi pour boucler le quartier du consulat d’Iran, situé en face de la tour Eiffel, dans le cossu 16e arrondissement de Paris.

En fin de matinée, un homme, né en Iran et âgé d’une soixantaine d’années selon les premiers éléments de l’enquête, a investi ces lieux adjacents à l’ambassade du même pays, en tenant des propos menaçants. L’alerte a été donnée par le consulat à la police française mentionnant la possibilité qu’il soit «porteur d’une grenade ou d’un gilet explosif».

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Albert Rösti en visite au bord du Léman pour vanter les mérites de l’énergie hydraulique

Dans le cadre de la campagne des votations du 9 juin, le conseiller fédéral Albert Rösti s’est rendu vendredi matin à Veytaux pour visiter la centrale hydraulique. Un bon moyen pour le Bernois de mettre en avant un moyen de production énergétique qu’il affectionne

Parfois, les choses sont bien faites. Alors que la section vaudoise de l’UDC a refusé jeudi soir la loi sur l’électricité, à peine douze heures plus tard, le conseiller fédéral du même bord, Albert Rösti, venait en faire la promotion sur les rives du Léman. Histoire de faire oublier cette déconvenue alors que les délégués conservateurs du parti national lui avaient déjà infligé une défaite il y a quelques semaines.

A quelques encablures du château de Chillon, le chef du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) a passé une trentaine de minutes à visiter les installations de la centrale de pompage-turbinage de Veytaux.

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«Le Temps Immobilier», à la découverte d’univers d’exception

En collaboration avec NZZ Residence, le groupe Le Temps publie vendredi 19 avril un magazine inédit dédié à l’immobilier haut de gamme et à l’architecture. Quatre parutions annuelles sont programmées pour ce rendez-vous à retrouver également sur notre site

Un lieu à soi. Un endroit à soi. Une maison. Un appartement. Un jardin. Peu importe à dire vrai. L’évocation intime bien sûr d’un coin à soi, qui nous ressemble ou nous apaise, et la convocation de Virginia Woolf et de sa Chambre à soi. Magnifique titre, magnifique œuvre mais je m’éloigne de notre sujet. Revenons à ce magazine! Une toute nouvelle publication éditée par Le Temps, en collaboration avec la NZZ et sa déclinaison suisse alémanique, le fameux Residence.

Nous sommes très heureux de vous présenter ce premier numéro. Il y en aura trois autres cette année, en juin, en novembre et en décembre. Notre ambition est simple avec ce nouveau rendez-vous: vous faire rêver en premier lieu, vous faire découvrir des endroits d’exception, des rénovations uniques, en parlant matière, matériaux, design bien sûr, design suisse mais aussi évoquer la construction durable, les problématiques énergétiques en lien avec le bâti, pour finalement aborder la question immobilière sous ses diverses et riches formes.

![](https://letemps-17455.kxcdn.com/photos/bb2cada1-87e1-4e9c-a416-7ccb77142844) Voici un avant-goût du Temps Immobilier que vous découvrez ce 19 avril 2024. Une nature luxuriante qui s’invite dans l’architecture moderne et qui s’immisce entre les murs. C’est le parti pris séduisant mis en exergue dans notre rubrique Livres. Dans ce premier opus, nous vous emmènerons également à Pully au bord du lac Léman, à la rencontre d’une villa magique, voire époustouflante. Promenade ensuite en Suisse alémanique, du côté du lac de Zurich cette fois dans une sublime maison où noyers, mosaïques et cristal de Murano se conjuguent au présent dans un style quasiment rococo mais tellement 2024 aussi. Pour terminer cette excursion, nous vous donnons à voir comment d’anciens bureaux ont été transformés en lofts. Et cela se passe à Baden. Bonne lecture et bon voyage! * * * Le PDF du magazine est à retrouver juste [ici](https://www.letemps.ch/pdf) **Pour toute question ou remarque, contactez-nous auprès de julia.chivet@letemps.ch ou via l’adresse publicite@letemps.ch** * * * _**Le Temps Immobilier** est un magazine réalisé par l‘équipe «Le Temps Content Creation», en partenariat avec NZZ Residence. Il paraît 4 fois par an en tant que supplément commercial du Temps. _

Arraisonné par l’Iran, le MSC Aries ne répond plus

Voilà six jours qu’un porte-conteneurs affrété par la compagnie genevoise MSC a été saisi par l’Iran dans le détroit d'Ormuz. Téhéran met la pression sur un axe clé du commerce mondial

Les nouvelles, au sujet du MSC Aries, arrivent au compte-gouttes. Le porte-conteneurs affrété par la compagnie maritime genevoise a été saisi par l’Iran le 13 avril, alors qu’il passait par le détroit d'Ormuz en direction de Bombay. Un hélicoptère des Gardiens de la révolution islamique a déposé ce jour-là des militaires qui ont fait dévier le bateau vers les eaux iraniennes. Il a depuis disparu des radars mais a été localisé au large de l’île iranienne de Qeshm, où se trouvent d’autres navires marchands saisis par l’Iran.

Le bateau, exploité par MSC mais qui appartient à une société liée à un homme d’affaires israélien, aurait été arraisonné pour ses liens avec Israël, quelques jours seulement avant les attaques de drones iraniens dans ce pays. Sur les 25 membres d’équipage, la plupart sont indiens. La seule femme, portant la même nationalité, a pu repartir, elle a atterri dans son pays mercredi.

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Du jus de fourmi contre les tiques? Une idée qui pique… la curiosité

Certains signaux – chimiques – de communication des fourmis trahissent leur présence. Les tiques les décodent pour éviter leurs prédatrices. Des chercheurs canadiens ont mimé cet effet avec des produits de synthèse pour, espèrent-ils, réduire l’incidence de la maladie de Lyme

S’aspergera-t-on un jour d’un extrait de fourmi pour éviter les morsures de tique, cet acarien opportuniste, à l’occasion d’une promenade? C’est ce que suggère le groupe de Gerhard Aries, de l’Université Simon-Fraser (Colombie-Britannique, Canada). Son équipe a découvert comment la tique élude ses rencontres avec son ennemie la fourmi: elle se détourne des lieux où cette dernière a déposé des messages chimiques destinés aux membres de sa colonie.

«Le système de communication des fourmis est très sophistiqué, explique Claire Gooding, qui achève son master à l’Université Simon-Fraser. Elle est la première autrice de travaux publiés dans Royal Society Open Science. Elles disposent d’une vingtaine de glandes qui sécrètent une ou plusieurs molécules pour cette communication.»

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A Genève, Lamya Moussa libère Nabilla

Allô, quoi, un spectacle qui fait dialoguer la célèbre bimbo avec Valérie Solanas, l’autrice du très radical «SCUM Manifesto»? Grave, et c’est au Théâtre de L’Usine jusqu’à dimanche

N’attendez pas de Lamya Moussa qu’elle hurle sa colère. En scène, cette diplômée de la HEAD-Genève (Haute Ecole d’art et de design) aborde ses sujets avec un grand calme et un sourire à la Mona Lisa. Ce fut déjà le cas dans Thank You Paul, un travail d’enquête sur la manière dont le plasticien américain Paul McCarthy exploitait des petites mains pour confectionner des plugs annaux en chocolat. C’est à nouveau le cas, ces jours, au Théâtre de l’Usine, dans Free Nabila, (orthographié avec un seul «l»), une recherche autour de la star de la téléréalité qui documente la violence systémique et le culte du moi.

Dans un décor chaotique rassemblant des cartons empilés, un tas de poupées gonflables et un écran TV (scénographie de Gaëlle Chérix), la performeuse enchaîne des séquences où, sur le modèle de Nabilla, elle fait de sa vie sans relief un roman en couleurs pour ses millions de followers avant de questionner les relations de contrôle et de domination. Une proposition subtile relevant plus de l’installation que du spectacle, tant Lamya Moussa ne se soucie pas de progression.

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Bande dessinée: Larcenet jusqu’au bout de «La Route»

L’auteur du «Combat ordinaire» traduit en images d’une époustouflante noirceur le roman apocalyptique de Cormac McCarthy

En octobre 1962, pendant la crise des missiles de Cuba, quand les Etats-Unis et l’URSS sont à deux doigts de déclencher le feu nucléaire, le jeune Bob Dylan écrit A Hard Rain’s A-Gonna Fall, évocation d’un monde post-cataclysmique dans laquelle un enfant aux yeux bleus va au plus profond de la forêt la plus ténébreuse «où noire est la couleur et nul le nombre». Ce vers implacable donne la tonalité de La Route (2006), le roman apocalyptique de Cormac McCarthy narrant l’errance d’un père et de son fils à travers une Amérique ravagée. Les deux survivants cheminent vers le sud, vers la mer où ils espèrent échapper aux rigueurs de l’hiver nucléaire.

En 2009, John Hillcoat porte La Route à l’écran. Sans être mauvais, le film peine à rendre la densité anxiogène du roman. Parce que la voix des comédiens réintroduit une touche d’humanité dans la désespérance, parce que, malgré une couche de crasse, Viggo «Aragorn» Mortensen ne parvient à se défaire pleinement de sa superbe. Un rai de soleil filtre occasionnellement, on devine des bourgeons sur les arbres. Le réalisateur ose amender le nihilisme existentiel de l’écrivain en suggérant qu’une poignée de survivants pourrait relancer la civilisation…

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Près d’un milliard d’électeurs aux urnes: en Inde, coup de départ de la plus grande élection au monde

Près d’un milliard d’Indiens votent dès ce vendredi pour choisir leur représentants au Parlement. Ceux-ci éliront eux-mêmes le prochain premier ministre. Lors de ce scrutin monstre, Narendra Modi, dont le nationalisme a transformé le pays, veut montrer qu’il est plus populaire que jamais

L’Inde est-elle encore la plus grande démocratie du monde? La question suscite bien des débats sur le fond, mais laisse peu de doutes sur le plan statistique! Près d’un milliard d’Indiens (970 millions) sont appelés aux urnes, soit 200 fois le corps électoral suisse. Ce scrutin, le plus grand jamais organisé, s’étale en sept phases et zones géographiques, du 19 avril au 1er juin, pour d’évidentes raisons logistiques.

Il s’agit d’élire 543 députés répartis dans 28 Etats. Chaque Etat en choisit un certain nombre en fonction de sa population plutôt que de sa taille géographique. Deux députés pour l’Arunachal Pradesh, immense Etat himalayen mais quasiment désert, sept pour la région capitale de Delhi, avec plus de 30 millions d’habitants. L’Uttar Pradesh, le plus peuplé avec 240 millions d’habitants, dispose de 70 députés!

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En vidéo – Elections en Inde: qui est Narendra Modi?

Le Parti du peuple (BJP), parti de l’actuel premier ministre indien, Narendra Modi, fait la course en tête des élections législatives en ce mois d’avril 2024. En cas de majorité, ce dernier sera automatiquement réélu par ses députés. Portrait vidéo

Fasciste pour les uns, leader de la plus grande démocratie du monde pour les autres. Narendra Modi est l’actuel premier ministre indien.

Simple vendeur de thé, puis dirigeant de l’organisation paramilitaire hindoue RSS, il rejoint ensuite le BJP et prône un Etat basé sur la religion majoritaire, l’hindouisme. Favorisant les hindous, qu’il dresse contre les musulmans, sa stratégie le mène au plus haut rang dès 2014.

Très bon orateur, Modi centralise le pouvoir et organise un culte autour de sa personne. Il s’appuie sur une police culturelle au sein de la population, inféode les télévisions et les oligarques. Lorsqu’un pogrom anti-musulman éclate, il est accusé de laisser faire. En 2019, Modi met en place une loi réservant la citoyenneté aux réfugiés non musulmans. Il abroge l’autonomie de l’Etat du Jammu-et-Cachemire, relançant les tensions avec le Pakistan. Longtemps privé de visa en Europe et aux Etats-Unis, Modi est accueilli, depuis son élection à bras ouverts par les dirigeants occidentaux, qui voient en l’Inde un contrepoids à la Chine. Son parti part favori aux élections législatives. En cas de majorité, Modi serait automatiquement reconduit. **Retrouvez** [nos articles sur l'Inde](https://www.letemps.ch/tags/inde)

A Genève, une école primaire tord le cou à la Fête des mères au nom de l’inclusion des genres

Un établissement de la commune de Bernex a écrit aux parents pour leur faire part d’un changement de concept de cette fête traditionnelle. Réaction immédiate de la conseillère d’Etat, Anne Hiltpold, qui veut obliger l’école à revenir sur sa décision

L’école primaire de Lully, sur la commune de Bernex dans le canton de Genève, ne craint pas de s’en prendre aux traditions immémoriales. Cette semaine, les parents ont été avertis par un courrier daté du 18 avril que l’école de leur enfant allait «changer le concept de Fête des mères». La date également sera changée et redéfinie chaque année.

Quelle mouche a donc piqué ce paisible établissement scolaire? Voici l’exposé des motifs servis aux parents: «L’équipe enseignante de l’école de Lully a pris la décision, au vu de la mouvance actuelle traitant de l’inclusion des genres et de l’égalité femmes-hommes, de ne plus fêter exclusivement les mamans durant le mois de mai, mais de manière plus globale, les gens qu’on aime.»

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Dans son nouvel album, Taylor Swift plante sa plume dans les plaies du cœur, et ça saigne

Sorti ce vendredi, «The Tortured Poets Department», le onzième et double album de la gigantesque pop star, s’en retourne à l’art qu’elle affûte depuis seize ans: les récits de rupture. Une longue confession fascinante où la passion côtoie le désespoir

S’habituera-t-on jamais au rouleau compresseur Taylor Swift? Extrait d’une puissance implacable: son onzième disque a pulvérisé un record avant même que ne filtre une seule note – celui de l’album le plus préenregistré sur Spotify. Equivalent digital de la précommande, la fonctionnalité permet aux utilisateurs de la plateforme de ne pas rater l’arrivée d’un nouveau disque. Inutile: aurait-on seulement pu échapper à celle-ci?

Depuis que Taylor Swift a annoncé en fanfare, lors des derniers Grammy Awards, l’arrivée imminente de The Tortured Poets Department – au moment de recevoir un prix pour son précédent album, forcément – l’excitation est allée crescendo. Ces dernières semaines ont non seulement vu disséminés, sur les réseaux, les comptes à rebours surprises et les anagrammes disséminés, mais aussi l’apparition d’une mini-bibliothèque dans les rues de Los Angeles, avec machine à écrire et vieux manuscrits. Ou encore des fresques murales en forme de QR codes géants renvoyant à de petits films. Il n’en aurait même pas fallu autant pour que les fans se perdent en conjecture… et les lettreux, en débats grammaticaux – l’absence d’apostrophe dans le titre de l’album était-elle une erreur, ou un clin d’œil?

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Nathalie Piégay, professeure de littérature: «Balzac a fait de la rue une héroïne littéraire»

Professeure à Genève, cette spécialiste de Louis Aragon donne samedi une conférence qui promet sur le destin littéraire de nos chaussées, dans le cadre du Festival Histoire et Cité

«La rue n’existait pas sur la scène romanesque avant Balzac, depuis, c’est un théâtre de tous les instants», s’emballe Nathalie Piégay. Professeure de littérature française à l’Université de Genève, cette spécialiste amoureuse de ses sujets – l’œuvre de Louis Aragon notamment – invite ce samedi à découvrir la fortune romanesque de nos chaussées, dans le cadre du Festival Histoire et Cité – dont le thème est justement la rue.

Ecrivaine elle-même, cette arpenteuse de villes connaît la joie des échappées. Dans 3 Nanas (Ed. Le Seuil), son dernier ouvrage très remarqué, elle pistait les artistes Niki de Saint-Phalle, Annette Messager et Louise Bourgeois. C’est à une autre virée qu’elle convie via sa conférence, sur les pas de la balzacienne Félicité des Touches et de la surréaliste Nadja, héroïnes de cités en pleine métamorphose. On embarque.

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Suisse-UE: des règles simples plutôt qu’un simple accès

OPINION. Les Chinois ou les Américains sont très forts sur le marché intérieur de l’UE sans avoir le moindre accord de libre-échange, écrit Hans-Jörg Bertschi, président exécutif du groupe Bertschi et coprésident d’Autonomiesuisse, opposé à tout accord institutionnel, et pour qui c'est l'innovation et la fiabilité qui font la différence

Le groupe Bertschi est un leader des services logistiques intermodaux pour l’industrie chimique. Par chemin de fer, voie d’eau et route, nous déployons 97% de nos activités à l’étranger. Il est crucial que nous connaissions les marchés internationaux et disposions d’un réseau mondial. Notre entreprise dispose en particulier de filiales dans 20 des 27 Etats de l’UE.

Lorsque nous évoquons Bruxelles et la bureaucratie en Europe, ce n’est pas par méchanceté mais en tant que personnes concernées. Un exemple parmi tant d’autres: un contrôle fiscal dans notre entreprise de 800 collaborateurs en Suisse prend deux jours. En Allemagne, notre filiale de 80 salariés accueille régulièrement plusieurs fonctionnaires, et se met à leur service pour une durée pouvant aller jusqu’à deux mois.

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Un «accord institutionnel UE-Suisse 2.0» aux relents coloniaux

OPINION. C’est à un «traité inégal» que se livrerait la Suisse si elle acceptait de se plier aux décisions de la Cour de justice de l’UE, écrit Carl Baudenbacher, ancien président de la Cour de l’Association européenne de libre-échange, et associé du cabinet Baudenbacher Kvernberg

Le 18 mars dernier, la Suisse et l’Union européenne (UE) ont officiellement ouvert les négociations pour la mise à jour de cinq accords existants, l’élaboration de deux nouveaux, et la pérennisation de la contribution de la Suisse, de quoi permettre de développer et stabiliser les relations entre la Suisse et l’UE. Voilà pour le «wording» officiel.

Parmi les «points chauds» de ce projet d’accord-cadre, appelons-le «accord institutionnel UE-Suisse 2.0», il y a le règlement des différends par la Cour de justice de l’UE, la juridiction de la partie adverse.

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Trois drones sur Ispahan, mais entre Iran et Israël, une volonté générale de ne pas faire (trop) monter la tension

Par : Luis Lema

Les médias iraniens mettent en avant l’impossibilité que ces drones aient pu être lancés depuis le territoire israélien. Ils évoquent des «infiltrations ennemies» en Iran

Trois petits tours de drones et puis s’en vont? Vendredi à l'aube, plusieurs fortes explosions ont été entendues dans la région d’Ispahan, dans le centre de l’Iran. La destruction en vol, affirment les autorités iraniennes, de trois drones qui semblaient vouloir s’approcher d’une base aérienne dans la région. S’agit-il des représailles attendues aux tirs de drones et de missiles sans précédent menés contre Israël le week-end dernier, qui maintiennent en haleine la région et une bonne partie du monde depuis une semaine? Des deux côtés, on semblait vouloir minimiser, vendredi, la gravité de la situation.

Côté iranien, au-delà d’images fournies par le corps des Gardiens de la Révolution, qui montraient les batteries antiaériennes en action, les télévisions se sont employées le matin à diffuser en plans fixes le centre de la ville d’Ispahan, particulièrement calme. Les médias gouvernementaux se plaisaient même à partager abondamment la vidéo de ce qui semblait être une petite fille lançant de son balcon un avion en papier, pour la comparer aux tentatives de frappes israéliennes.

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Chicorée Castelfranco, lard de Colonnata, plancton et fleurs

Une proposition de Felipe Raupp et Manfred-Gordon Baud, chefs du Jajaffe, à Lausanne

Ingrédients pour 4 personnes

4 petites ou 2 grandes chicorées Castelfranco

**4 fines tranches** lard de Colonnata **1 c. à s.** vinaigre de miel ou de pomme **1 barquette** mélange de fleurs du Marché Cuendet **2 g** plancton marin Veta la Palma (achat en ligne) **500 ml** eau filtrée **200 g** blancs d’œufs **4 feuilles** gélatine **+** un peu de beurre **+** un peu d’huile à frire **1.** Commencer par le siphon de plancton. Mettre les feuilles de gélatine dans l’eau pour les faire ramollir. Incorporer le plancton dans 400 ml d’eau, mélanger et laisser reposer pendant 5 minutes, faire tiédir les 100 ml d’eau restants pour faire fondre la gélatine, bien essorée au préalable. Attention, il est important de ne pas trop chauffer l’eau pour préserver au maximum le vert du plancton. Ajouter les blancs d’œufs, mélanger rapidement. Mettre en siphon et ajouter deux capsules de gaz. Secouer énergiquement. Laisser reposer 6 heures minimum au frigo. Veiller à le sortir une heure avant le service de sorte qu’il soit tempéré. **2.** Au retour du marché, mettre les chicorées Castelfranco à tremper dans de l’eau bien froide à l’envers pour faire sortir le sable, puis les sortir de l’eau, toujours à l’envers, et bien les égoutter. **3**. Mettre une poêle à chauffer avec l’huile. Couper les salades en deux, puis démarrer la cuisson en les colorant quelques secondes, en premier côté cœur, puis sur l’autre face. Après une minute, ajouter une noix de beurre et déglacer au vinaigre. **4.** Au moment du dressage, disposer les salades sur une assiette plate, face intérieure vers le haut. Déposer le lard par-dessus lorsqu’elles sont encore chaudes pour rendre les tranches translucides. Mettre le siphon plancton juste à côté et parsemer de fleurs à souhait. * * * **En shaker** **Champagne de mimosa** Prévoir un bouquet de mimosa acheté chez le fleuriste, 3 litres d’eau filtrée et 240 grammes de miel. Prélever les fleurs, mixer le tout avec le miel à l’aide d’un mixeur-plongeur. Mettre en bouteille à température ambiante et couvrir l’orifice avec un tissu. Bien mélanger quotidiennement pendant trois jours. Au quatrième jour, filtrer et remettre en bouteille à fermeture mécanique pendant 48 heures à température ambiante. Ensuite, mettre au frais et servir. Une fois ouvert, consommer rapidement. ![](https://letemps-17455.kxcdn.com/photos/989b8bd4-3157-4757-834a-5ad72c329fb6)
Lire aussi: La chicorée Castelfranco: rose italienne
Hier — 18 avril 2024Le Temps

A Genève, un duel à distance entre les pianistes virtuoses Alexandre Kantorow et Nikolaï Lugansky

Mercredi soir, les musiciens français et russe se produisaient tous deux au bout du lac, au BFM et au Victoria Hall, dans un programme dominé par Chopin. Critiques

Alexandre Kantorow au Bâtiment des forces motrices

Ceux qui prennent Frédéric Chopin pour le confident du clavier et le chantre romantique de la délicatesse pianistique ne connaissent pas Alexandre Kantorow. Venu mercredi soir au Bâtiment des forces motrices en compagnie de l’Orchestre de chambre de Genève (OCG), le musicien a offert une lecture bien personnelle et affirmée de son fameux 2e Concerto. Premier Français à remporter le concours Tchaïkovski et sa médaille d’or en 2019, avant une Victoire de la musique un an plus tard, Alexandre Kantorow n’en finit pas de gravir l’Olympe des pianistes de la nouvelle génération. A bientôt 27 ans, le voilà déjà considéré comme un maître, et on se l’arrache sur toutes les plus grandes scènes internationales. Ascension fulgurante et méritée.

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1MDB: il n’y a pas eu d’escroquerie, avance la défense

Le fonds souverain malaisien a sa part de responsabilité dans le vol de 1,8 milliard de dollars qu’il a subi entre 2009 et 2011, a plaidé jeudi l’avocat du principal prévenu dans le volet suisse de ce scandale. Avant de réclamer l’acquittement de son client

Il n’y a pas eu d’escroquerie dans ce volet suisse du scandale 1MDB, a plaidé Daniel Zappelli jeudi après-midi devant le Tribunal pénal fédéral. La veille, le Ministère public de la Confédération (MPC) avait requis 10 ans de prison et le placement en détention pour le client de l’avocat genevois, Tarek Obaid, l’ancien patron de la société PetroSaudi. Avec un autre cadre de la défunte entreprise genevoise, le binational Saoudien et Suisse est actuellement jugé pour escroquerie par métier et blanchiment aggravé notamment. Son avocat a plaidé l’acquittement complet, jugeant la peine demandée «injuste, exagérée, et qui ne trouve pas assise dans le dossier».

Pour rappel, les deux prévenus sont soupçonnés d’avoir participé au détournement de 1,8 milliard de dollars au détriment du fonds souverain malaisien, entre 2009 et 2011. Selon l’accusation, ils auraient élaboré un plan sophistiqué avec la complicité de Jho Low, cerveau présumé de ce vol hors normes et conseiller du premier ministre malaisien de l’époque Najib Razak (ensuite condamné à 12 ans de prison pour corruption dans cette affaire, une peine ramenée à 6 ans en février). A titre personnel, Tarek Obaid est accusé par le MPC d’avoir empoché au moins 570 millions de dollars au passage, ainsi que plusieurs centaines de millions supplémentaires tirés d’investissements avec l’argent volé.

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L’impact des Jeux de Paris 2024 sera «limité» et pas forcément financier

Selon diverses études publiées à 100 jours de la cérémonie d’ouverture, les retombées économiques ne devraient représenter qu’une toute petite part du PIB de la France mais d’autres effets bénéfiques non monétisés pourraient être plus durables

Un impact «limité» et surtout à confirmer après l’événement: les retombées économiques des Jeux olympiques (26 juillet-11 août) et paralympiques (28 août-8 septembre) de Paris 2024 devraient se chiffrer à quelques milliards d’euros, selon les études déjà publiées.

«Il ne faut pas chercher à tout rendre économique et à tout monétiser», souligne Christophe Lepetit, responsable des études économiques au Centre de droit et d’économie du sport (CDES), qui doit justement actualiser dans les prochains jours son étude d’impact, publiée en 2016 avant l’attribution des Jeux. Les «bénéfices non monétaires» – sociaux, politiques ou géopolitiques – de l’événement pourraient ainsi être plus importants et plus durables, selon lui.

Selon l’étude du CDES, les Jeux auront un impact économique de 5,3 (scénario bas) à 10,7 milliards d’euros (scénario haut) entre 2017 et 2034. Le scénario central table sur un impact de 8,1 milliards pour la France. Le cabinet Asterès, qui a publié une note sur l’impact économique des Jeux début février, se rapproche du scénario le plus pessimiste du CDES avec une hausse de recettes fiscales et sociales estimée à 5,3 milliards d’euros. «Il s’agit d’une estimation prudente, qui ne prend pas en compte l’impact des Jeux sur le tourisme ou l’attractivité du pays», prévient le chef économiste d’Asterès Sylvain Bersinger. ### Trois secteurs à la fête En tout état de cause, l’impact macroéconomique de l’événement est «relativement limité quand on le compare à la richesse produite en une année en France», explique Christophe Lepetit. En 2022, le produit intérieur brut (PIB) de la France atteignait ainsi plus de 2639 milliards d’euros, selon l’Insee.
Lire aussi: «Les Jeux olympiques et la Coupe du monde de football sont structurellement déficitaires»
Du côté des entreprises, «trois grands secteurs vont bénéficier en priorité des retombées économiques», assure à l’AFP Christophe Lepetit: le bâtiment et les travaux publics (BTP), la filière événementielle et le secteur du tourisme. L’accroissement de l’activité touristique à Paris ne sera pas nécessairement spectaculaire, la capitale étant déjà une destination très courue. «Par contre sur Châteauroux, Lille, Lyon», des villes moins connues à l’international, «un surcroît d’activité touristique se produira certainement», anticipe Christophe Lepetit. Gare cependant à l’«effet d’éviction», qui pourrait pousser certains touristes effrayés par l’affluence exceptionnelle en France cet été à reporter voire annuler leur séjour dans l’Hexagone. Sur son site, la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Paris Île-de-France se réjouit de «formidables opportunités d’affaires» pour les entreprises franciliennes. Sur le budget total du Comité d’organisation des JOP, «2,5 milliards d’euros sont en effet consacrés aux achats de fournitures et de services», rappelle la CCI. ### Gains modestes pour l’Etat «On ne va pas gagner un point de croissance grâce aux Jeux», avertit Christophe Lepetit, alors que le gouvernement français mise sur une progression de 1% du PIB en 2024. Si les recettes de TVA ou de taxe de séjour pourraient être temporairement dopées pendant les JO, l’effet de cette hausse «ne sera pas hyperstructurant», tempère l’économiste.
Lire également: Un an après la finale, que reste-t-il de la Coupe du monde au Qatar?
L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a récemment anticipé un «léger pic de croissance» au troisième trimestre (+0,3%) «en raison de l’effet tourisme lié aux Jeux olympiques». Mais celui-ci ne durerait pas et la progression du PIB ralentirait à seulement 0,1% de croissance sur les trois derniers mois de l’année. «Si l’objectif [des JOP] est purement d’avoir un impact économique structurant, il faut probablement y renoncer», juge Christophe Lepetit. Mais «au service de quelle grande cause met-on l’accueil de ces événements sportifs-là?» s’interroge-t-il. Bien organisés, les JOP «peuvent être des accélérateurs pour augmenter la pratique sportive, développer l’inclusion par le sport, renforcer l’insertion sociale de publics éloignés […] du marché du travail. C’est dans ces domaines qu’il peut y avoir des effets structurants de long terme», conclut-il.

A Visions du Réel, un intense documentaire pour s’immerger dans le travail du photojournaliste Larry Towell

En collaboration avec le Nyonnais Matthieu Rytz et le Français Hubert Hayaud, le Canadien, membre de l’agence Magnum Photos, dévoile ses archives dans un film d’une grande puissance

Ont dit des photographes de guerre qu’ils sont embedded, embarqués, lorsqu’ils reçoivent l’autorisation officielle d’accompagner sur le terrain tel bataillon ou tel groupe rebelle. Dans The Man I Left Behind, documentaire d’une rare intensité présenté en séance spéciale par Visions du Réel, entre images fixes et en mouvement, nous voici, nous, spectateurs et spectatrices, embarqués aux côtés du photojournaliste Larry Towell pour un voyage dans quelques régions du monde ravagées par la guerre et la violence.

Né dans l’Ontario en 1953, le Canadien est depuis 1988 membre de la prestigieuse agence Magnum Photos, cofondée au sortir de la Deuxième Guerre mondiale par Robert Capa et Henri Cartier-Bresson, entre autres.

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Face aux critiques, Nestlé ne dévie pas de son cap

Eclaboussée par plusieurs scandales, la multinationale vaudoise a défendu le bien-fondé de sa stratégie et a balayé les critiques jeudi devant les actionnaires. Une résolution visant à accélérer les efforts pour rendre ses produits plus sains a été nettement rejetée

L’assemblée générale de Nestlé, jeudi au SwissTech Convention Center de l’EPFL, promettait d’être plus animée que d’habitude. Il n’en a rien été. Le président du conseil d’administration, Paul Bulcke, a passé un après-midi plutôt tranquille. Le groupe est pourtant sous le feu des critiques depuis plusieurs mois. La filiale Nestlé Waters est dans la tourmente pour avoir utilisé en France, mais aussi en Suisse, des traitements de désinfection interdits sur ses eaux minérales.

La veille de l’assemblée générale, Public Eye dénonçait dans un rapport le fait que Nestlé glisse du sucre dans la nourriture pour bébé dans des pays à faibles revenus, tandis que de tels produits en sont exempts en Suisse. Dans une pétition, l’ONG demande à Nestlé de mettre un terme à «ce double standard injustifiable et néfaste, qui contribue à l’explosion de l’obésité et pousse les enfants vers des produits sucrés».

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La grossesse fait vieillir le corps des femmes de plusieurs mois

Deux études récentes montrent que porter un enfant a bien un impact sur l’âge biologique. Les grossesses successives ont un effet cumulatif. Mais la maternité a aussi des effets protecteurs sur la santé

D’un côté, il y a l’âge chronologique, déterminé par notre date de naissance. De l’autre, on trouve l’âge biologique, qui reflète le vieillissement de notre corps et fluctue en fonction de différents facteurs comme les maladies, le stress ou encore le mode de vie. «On a l’âge de ses artères», dit le dicton populaire. Comment les grossesses influencent-elles l’âge biologique des femmes? C’est la question à laquelle deux études récentes ont voulu répondre.

La première, réalisée par des chercheurs américains et publiée dans la revue PNAS début avril, s’est basée sur des données récoltées aux Philippines. En comparant les échantillons sanguins de 825 femmes âgées de 20 à 22 ans provenant d’une même région, dont certaines avaient déjà traversé une ou plusieurs grossesses et d’autres aucune, elle conclut qu’avoir été enceinte ajoute entre quatre et quatorze mois à l’âge biologique.

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Le Contrôle fédéral des finances enquête sur la conseillère personnelle de Viola Amherd

Par : Le Temps

La Haut-Valaisanne Brigitte Hauser-Süess, plus proche collaboratrice de la conseillère fédérale, est soupçonnée de conflit d’intérêts

Les Jeux mondiaux militaires d’hiver se tiendront l’an prochain dans la vallée de Conches, dans le Haut-Valais. Comment le choix de ce lieu est-il intervenu? Le Contrôle fédéral des finances (CDF) enquête, révèle la SRF, une information relayée ce jeudi par la RTS. Brigitte Hauser-Süess, la collaboratrice personnelle de la ministre de la Défense Viola Amherd, dont c’est la région d’origine, est soupçonnée d’avoir exercé une «influence inappropriée».

Le centre névralgique des Jeux militaires d’hiver qui auront lieu en mars 2025 sera le Centre nordique de Conches, un site doté d’un stand de tir pour le biathlon et de pistes de ski de fond. Entre 2019 et 2022, la question de savoir si la manifestation aurait lieu à la vallée de Conches a été évoquée à plusieurs reprises lors des réunions de direction du DDPS. Brigitte Hauser-Süess s’est personnellement prononcée en sa faveur, selon un courrier du CDF adressé au Département de la défense (DDPS) que la SRF a obtenu. Or la belle-fille de Brigitte Hauser-Süess occupe un poste de direction au sein de ce centre et son fils faisait partie du comité d’organisation de la Coupe du monde de ski de fond qui s’y est déroulée en janvier dernier.

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La mémoire de Srebrenica vient de nouveau déchirer la Bosnie-Herzégovine

Les dirigeants serbes de Bosnie-Herzégovine sont vent debout contre un projet de résolution visant à instaurer une Journée internationale de la mémoire du génocide présenté mercredi devant l’Assemblée générale des Nations unies. Ils en profitent pour relancer leur discours séparatiste

Le souvenir lancinant de Srebrenica vient, une fois de plus, créer de forts remous en Bosnie-Herzégovine. Ou plus exactement, un projet de résolution présenté devant l’Assemblée générale des Nations unies, visant à faire du 11 juillet une Journée internationale de la mémoire du génocide de Srebrenica. Le texte, qui doit être voté le 2 mai, présenté mercredi par l’Allemagne et le Rwanda, coparrainé par une quinzaine de pays, dont les Etats-Unis, la France ou la Turquie, dénonce toute forme de négationnisme à l’encontre du massacre de plus de 8000 hommes de nationalité bosniaque, abattus en quelques jours de juillet 1995 dans l’enclave de Srebrenica assiégée par les milices serbes de Bosnie-Herzégovine, commandées par le général Ratko Mladic, lui-même condamné à la prison à vie pour génocide par le Tribunal pénal international de La Haye (TPIY).

«Le vote de cette résolution ne serait rien d’autre qu’un geste d’humanité. Chaque 11 juillet, les Nations unies rendraient ainsi hommage aux victimes», estime Murat Tahirovic, président de l’Association des victimes et des témoins du génocide. Il explique que le texte de la résolution – qui serait très proche de celui qui reconnaît le génocide des Tutsis au Rwanda – a été négocié avec l’Association des mères de Srebrenica, mais aussi avec Denis Becirovic, actuel membre bosniaque de la présidence collégiale de Bosnie-Herzégovine, et Zlatko Lagumdzija, ambassadeur du pays à l’ONU. Selon lui, le projet de résolution ne criminalise pas l’ensemble de la population serbe, mais permettrait au contraire de faciliter «les processus de réconciliation et de catharsis».

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En un graphique – Quelle est la part de jazz au festival de Montreux 2024?

La manifestation vaudoise devrait-elle supprimer l’appellation «jazz» de son nom? Nous avons analysé les genres musicaux des 63 artistes à l’affiche payante de l’édition 2024

Né en 1967 sous l’étendard du jazz, le festival de Montreux a su, au fil des décennies, se muer en un carrefour musical incontournable. Si ses origines étaient résolument ancrées dans le jazz pur, il a très tôt embrassé la diversité, intégrant dès les années 1970 des artistes blues, soul, rock ou encore de musiques brésiliennes. Cette ouverture s’est amplifiée avec le temps, faisant de Montreux un festival où s’expriment aujourd’hui tous les genres musicaux inimaginables.

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A Genève, la droite élargie a vécu et les forces du centre montrent les muscles

Le Centre et les vert’libéraux feront liste commune pour les élections municipales de 2025 en ville de Genève. Ils veulent offrir une alternative à la polarisation qui sévit. Le PLR pourrait être tenté de rejoindre ce troisième bloc

En ville de Genève, Le Centre a un nouvel amant. Délaissant le PLR avec qui la relation s’étiolait depuis des années, il s’allie avec le Parti vert’libéral (PVL) pour les élections municipales de 2025. Ils feront liste commune pour le Conseil municipal – ce qui est autrement plus fort qu’une campagne commune – avec un objectif de 15% et présenteront un ticket à deux pour le Conseil administratif: la sortante Marie Barbey-Chappuis ira donc chercher l’électorat centriste accompagnée de celui qui sera désigné le 30 avril par les vert’libéraux, soit Alexandre Wisard ou Boris Calame, deux transfuges des Vert·e·s.

Ce faisant, Centre et PVL font un sort à l’alliance de la droite élargie, née dans la douleur l’année dernière pour les élections cantonales et qui pourtant a profité à la centriste Delphine Bachmann, élue au Conseil d’Etat. Alors pourquoi renoncer à une équipe qui gagne? «C’était une alliance de circonstance, répond Philippe Rochetin, président du Centre. D’ailleurs, au niveau fédéral, elle a profité à d’autres qu’à nous. On ne peut pas comparer les élections.»

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Des employés de l’UNRWA auraient été torturés en Israël pour obtenir leurs aveux

Par : Luis Lema

L’agence de l’ONU a recueilli des témoignages de nombreux Palestiniens détenus par les forces israéliennes. Parmi eux, ses propres employés aussi. Les victimes évoquent des menaces, des mauvais traitements et des tortures

Maintenu à genoux pendant seize heures, les mains attachées derrière le dos, les yeux bandés, avec l’interdiction de se lever. Forcé de se tenir nu, à quatre pattes, parfois visé par des coups de bâton et des jets d’urine. Soumis et soumises à des attouchements d’ordre sexuel et des coups sur les parties génitales… Ce sont quelques-uns des traitements décrits dans un rapport de l’ONU sur les conditions auxquelles font face les Palestiniens faits prisonniers par Israël dans la bande de Gaza.

Les images de prisonniers entassés nus dans des camions, attachés à des chaises ou visiblement victimes de mauvais traitements ont passablement fait le tour des réseaux sociaux. Interdite par les Israéliens aux journalistes étrangers depuis des mois, la bande de Gaza reste pourtant verrouillée en grande partie à toute information indépendante.

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Fumer tue. Votre poêle à frire aussi

ÉDITORIAL. Le canton de Genève découvre à son tour qu’il est fortement contaminé par les PFAS, ces polluants éternels toxiques. Décontaminer les sols, c’est une chose, mais qui paie les dégâts sanitaires et environnementaux?

Notre enquête le révèle pour la première fois: les niveaux de PFAS détectés dans le canton de Genève sont très élevés. Ces substances chimiques qualifiées de «polluants éternels» à cause de leur persistance dans l’environnement sont également présentes en Valais. Les découvertes de ce type se succèdent dans tout le pays et sur l’ensemble du continent européen. Les PFAS sont partout.

Et pas que dans l’environnement: les animaux et les humains en regorgent. Le plus souvent, les autorités sanitaires se veulent rassurantes en expliquant que les valeurs limites sont rarement dépassées. Circulez, il n’y a rien à voir. Sauf que… les PFAS sont toxiques, génèrent des maladies (cancers des reins et des testicules, dérèglement du fonctionnement de la thyroïde, problèmes de fertilité, perturbation du développement du fœtus) et tuent.

Sur ce sujet: Exclusif - Voici la carte de la contamination de Genève aux PFAS, ces «polluants éternels»
Les canaris, perroquets et perruches meurent lorsqu’ils respirent les émanations produites par le revêtement d’une poêle antiadhésive portée à forte température. Ce revêtement émet notamment des PFAS lorsqu’il est chauffé. Heureusement, les Genevois ne tombent pas comme des canaris lorsqu’ils saisissent à feu vif une magnifique entrecôte, mais les expositions régulières et à petites doses atteignent leur santé.
Lire aussi: En Suisse, les PFAS sont partout, des sols alpins à l’eau potable
La toxicité de cette famille de substances est avérée. Comme celle des cigarettes. Fumer une cigarette aura peu d’effets sur la santé, en fumer des milliers tout au long de sa vie génère des maladies, et tue. Le slogan «Fumer tue» est apparu sur les paquets après une longue lutte contre l’industrie du tabac. En sera-t-il de même pour les PFAS? Verra-t-on apparaître un slogan «Poêler tue»? La tendance actuelle consiste plutôt à diminuer les doses légales dans les eaux et l’alimentation, malgré les évidences et le scandale de la pollution des eaux autour du site d’enfouissement de déchets de l’entreprise DuPont en Virginie-Occidentale, aux Etats-Unis, au tournant des années 2000. Le premier scandale PFAS, relaté dans le film [_Dark Waters_](https://www.letemps.ch/culture/ecrans/dark-waters-milieu-coule-une-riviere-polluee) en 2019.
Lire encore: L’industrie craint que les PFAS ne soient tous mis dans le même panier
Les producteurs continuent à vendre leurs produits. Et lorsqu’une interdiction tombe, comme en [France récemment](https://www.vie-publique.fr/loi/293656-pfas-polluants-eternels-proposition-de-loi-ecologiste#:~:text=Panorama%20des%20lois-,Proposition%20de%20loi%20visant%20%C3%A0%20prot%C3%A9ger%20la%20population%20des%20risques,substances%20perfluoroalkyl%C3%A9es%20et%20polyfluoroalkyl%C3%A9es%20(PFAS)&text=Face%20aux%20risques%20que%20repr%C3%A9sentent,contenant%20%C3%A0%20partir%20de%202026.), cela concerne tous les secteurs, sauf celui des poêles à frire. Pour des questions d’intérêt industriel national. Cela pose la question des externalités négatives. Qui doit payer pour la décontamination et les maladies générées par les PFAS? Le principe du pollueur-payeur devrait être généralisé et, a minima, la Suisse devrait introduire une redevance sur chaque article vendu contenant des PFAS.
Lire également: Les PFAS, kézako?

Exclusif - Voici la carte de la contamination de Genève aux PFAS, ces «polluants éternels»

Grâce à la loi sur la transparence, «Le Temps» et la RTS divulguent l’emplacement des sites contaminés. Les eaux souterraines sont très affectées le long du Rhône. Des analyses systématiques des sols n’ont pas encore été faites

A Genève, des lieux aussi divers que le charmant Vieux-Carouge, le nouvel écoquartier d’Artamis, la champêtre Champagne, la région viticole de Satigny ou les bucoliques rives du Rhône à Vernier et Dardagny ont un point commun: ils sont contaminés aux PFAS, des substances nocives pour la santé.

Ils font partie des 12 sites dans le canton où des prélèvements dans les eaux souterraines révèlent des valeurs dépassant, parfois de beaucoup, la norme de référence de l’ordonnance fédérale sur l’assainissement des sites pollués (OSites), fixée à 50 nanogrammes par litre (ng/l). Entre Aire-la-Ville et Satigny, la contamination maximale à ces polluants dits éternels est 400 fois supérieure à ce seuil, qui définit l’atteinte portée aux eaux.

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Crises financières: que devraient dire les universitaires?

OPINION. Les universitaires ont-ils joué leur rôle et suffisamment informé, alerté sur les risques autour de Credit Suisse avant sa chute? Pour le Genevois Beat Bürgenmeier, la plupart des professeurs de finance se mettant au service du secteur financier ont manqué à leur obligation légale d’informer le public

Le silence de la plupart des professeurs de finance lors de la crise de Credit Suisse continue à faire débat. Il a conduit récemment à une prise de position du directeur de Swiss Finance Institute(LT du 03.04.2024) qui affirme qu’une collaboration entre l’Université et le secteur privé est mutuellement bénéfique, rappelant au passage le cliché de la tour d’ivoire pour critiquer ceux qui soutiennent l’indépendance de la recherche scientifique.

La tribune du professeur François Degeorge, du SFI: L’université: tour d’ivoire, ou au service de la société?
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A l’Arsenic, la fascinante quête d’un grand-père sidère

Attention, talents! D’un côté, le trio Bovay-Klameth, Gurtner et Gremaud excelle dans le bégaiement existentiel, de l’autre, Julia Perazzini scotche avec son enquête dont elle incarne tous les protagonistes

Lorsque, mercredi, on entame à l’Arsenic de Lausanne une soirée marathon de trois heures et demie, on est loin d’imaginer pareille déflagration. On sait l’excellence du trio composé par Tiphanie Bovay-Klameth, Michèle Gurtner et François Gremaud, sa manière unique de célébrer nos fausses routes et flottements, collectifs ou intimes.

Ces moments où du geste à la parole, de l’intention à la déclaration, tout semble bancal, décalé et pourtant joyeux. Une fois de plus, avec La Magnificité à voir jusqu’au 21 avril, les facétieux mettent le doigt sur ces hiatus, en musique notamment, et provoquent le rire de l’assemblée.

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Et si nous prenions le temps?

CHRONIQUE. Les entretiens annuels représentent souvent un moment charnière dans les entreprises. Pourtant, ils ne devraient représenter que la continuité d’un échange entretenu tout au long de l’année, assure notre chroniqueuse

Comme les allergies saisonnières ou Noël, chaque année à la même époque, ils reviennent: les entretiens d’évaluation! Cauchemardesques pour les un·e·s, tant attendus pour les autres, ces entretiens rythment le calendrier annuel des entreprises. Avec un maître mot, que dis-je… une injonction: prendre le temps de l’échange.

Et si nous prenions ce temps tout au long de l’année? Dédier du temps aux membres de son équipe ne fait-il pas pleinement partie du rôle d’un·e manager, au même titre que ses activités opérationnelles ou de représentation?

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Au baseball, se faire opérer du coude fait partie du métier de «lanceur»

Les Ligues majeures de baseball (MLB) font face à une «épidémie» de blessures chez leurs «pitchers», qui sont deux fois plus fréquentes qu’il y a 10 ans. Des problèmes physiologiques qui racontent aussi l’évolution d’un sport toujours tourné vers plus de vitesse pour divertir

On ne parle ni d’un boulot à la mine ni sur un chantier dangereux, mais c’est tout de même un travail dangereux, qui aboutit aussi à un taux de blessures très élevé, quasiment inévitable. Selon sa propre étude, les lanceurs des Ligues majeures de baseball (MLB) ont subi l’an dernier 263 opérations chirurgicales, soit plus du double que le total constaté pour l’année 2011. Pitcher (lanceur) est un métier risqué. Sur le terrain, c’est le joueur qui lance (généralement de toutes ses forces) la balle vers la zone de frappe, avec pour objectif de faire rater le batteur.

En MLB, chaque équipe joue 162 matchs de saison régulière de début avril à fin septembre. Lancer à ce rythme industriel occasionne souvent des blessures. Lors de la première journée des ligues le 28 mars, seules 50% des équipes (15 sur 30) ont pu commencer la saison avec leur lanceur titulaire. Les autres étaient sur le carreau ou se remettaient d’une opération du bras, un acte chirurgical nommé «Tommy John Surgery», du nom du premier pitcher à l’avoir subie. En 1974, après une blessure au ligament collatéral ulnaire de l’articulation du coude qui aurait dû signifier la fin de sa carrière, Tommy John est revenu sur les terrains. L’ancien lanceur des New York Yankees a même été trois fois All-Star après cette chirurgie, devenue courante pour les lanceurs d’aujourd’hui.

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Les trois finalistes du Prix SUD sont connus

Après avoir couronné Bloom Biorenewables en 2023, la sixième édition du Prix décerné par Romande Energie et «Le Temps» a retenu, parmi 75 candidatures, les start-up Qaptis, Solarsplit et Oxara. La gagnante sera connue le 23 mai

Elles s’appellent Oxara, Qaptis et Solarsplit et elles sont les start-up qu’un panel d’experts a retenues comme finalistes pour la remise du Prix SUD («start-up durable») 2024. Les trois sociétés devront désormais défendre leur projet devant les six membres du jury. Le public pourra aussi s’exprimer et il représentera une septième voix. Les votes ont débuté le 17 avril – tout le monde peut se prononcer sur cette page du Temps – et vont durer jusqu’au 2 mai.

Le premier finaliste, Solarsplit, propose de connecter les installateurs de panneaux solaires avec les utilisateurs et des investisseurs pour simplifier et accélérer les démarches et la pose de panneaux photovoltaïques. La société neuchâteloise vise à mettre en relation les différents acteurs de cette industrie par le biais d’une plateforme numérique.

La jeune pousse, qui se décrit comme une facilitatrice, doit permettre d’alléger les procédures, de l’acquisition des subventions, qui demande beaucoup de paperasse administrative, aux emprunts bancaires. Elle propose aussi de mettre en relation des petits investisseurs pour participer au financement des installations solaires et ainsi accélérer la transition énergétique. ### Béton terreux Deuxième finaliste, Oxara entend bousculer l’industrie de la construction en commercialisant un béton sans ciment, fabriqué à partir de matériaux d’excavation en argile et des additifs chimiques spéciaux. Le spin-off de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) utilise, comme matière première, de la terre argileuse, provenant par exemple de l’excavation des chantiers, qu’il mélange avec de l’eau et un additif maison, issu de recherches à l’EPFZ.
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Oxara se targue de fabriquer ainsi du béton terreux coulé quasiment sans émission de CO2 et de produire des éléments de construction stables en un ou deux jours. Le groupe, fondé en 2019 à Dietikon (ZH), collabore déjà avec des poids lourds de la construction, comme Kibag ou Marti. Quant à la valaisanne Qaptis, elle veut récupérer le CO2 à la sortie du pot d’échappement des poids lourds qui carburent au diesel. Le kit antipollution qu’elle a développé, et qui peut être rapidement installé, doit capter le gaz à la sortie du pot d’échappement, le liquéfier et le stocker à bord du véhicule. Fondée en juillet 2021 à Energypolis à Sion, Qaptis veut améliorer le bilan écologique des camions, sans que leurs exploitants ne doivent remplacer leur flotte ou changer leurs habitudes. Les véhicules dotés du kit font simplement le plein et le vide à chaque passage à la station-service: en remplissant leur réservoir de diesel et en y déversant le CO2 liquéfié conservé à bord dans un réservoir particulier. A terme, la pépite espère déployer ses kits sur une gamme diversifiée d’engins et de véhicules, des tracteurs aux bateaux en passant par les machines de chantier. Un premier prototype est en cours de test en partenariat avec le transporteur suisse Friderici Spécial. ### 75 candidats Cette année, 75 entreprises ont été candidates au Prix SUD, contre 62 en 2022. L’an dernier, c’est une société vaudoise issue de recherches menées à l’EPFL et qui parvient à créer des molécules aromatiques à partir de la biomasse non alimentaire, Bloom Biorenewables, qui avait gagné le Prix SUD. Sa chimie, susceptible d’offrir une alternative sérieuse aux produits pétroliers dans de nombreuses industries, lui a depuis valu de nombreux partenariats, avec DSM-Firmenich ou le groupe français Soprema.
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En 2022, c’est une autre jeune pousse de l’EPFL, Enerdrape, qui avait gagné le Prix SUD. Elle conçoit des panneaux thermiques qui captent la chaleur naturelle du sous-sol, ou sa fraîcheur l’été, gratuitement une fois qu’ils ont été installés, et sans forage.

Les habitants de Perroy auront le dernier mot sur la révocation de leur syndic

Alors que l’édile perrolan ne siège plus à la municipalité depuis près de deux ans, le Conseil d’Etat a estimé qu’il était légitime que le corps électoral de Perroy puisse se prononcer sur son avenir. Une première dans l’histoire du canton

Sur La Côte, la décision était très attendue: est-ce que la population de Perroy doit se prononcer sur le futur de son syndic? Eh bien, oui. Selon le Conseil d’Etat, le corps électoral perrolan est le plus à même de définir si leur édile Didier Haldimann peut reprendre ses activités au sein de l’exécutif ou s’il doit faire ses valises pour de bon.

«Nous nous retrouvons dans une situation exceptionnelle d’ultima ratio vu que c’est la mesure la plus forte que peut prendre le gouvernement, atteste la présidente du Conseil d’Etat, Christelle Luisier. Mais, après des années de procédure, il est important que la population puisse trancher. Il y va de la sérénité de Perroy.»

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Pour la gauche française, la question palestinienne se transforme en piège

Après avoir été refusée par l’Université de Lille, la conférence relocalisée de Jean-Luc Mélenchon sur la Palestine a été interdite par la préfecture. Une stratégie risquée

Si Jean-Luc Mélenchon voulait rendre visible la campagne à la traîne de son parti, c’est réussi. Dans la perspective des élections européennes de juin, le leader de la gauche radicale française avait prévu ce jeudi une conférence sur la Palestine à l’Université de Lille en compagnie de Rima Hassan, juriste militante franco-palestinienne controversée dont l’arrivée sur la liste France insoumise (LFI) avait fait des vagues. L’établissement a jugé que les conditions n’étaient pas «réunies pour garantir la sérénité des débats» au vu de la polémique, provoquée notamment par le logo cartographique de Libre Palestine, l’association étudiante invitante, qui nie l’existence d’Israël, selon ses détracteurs.

L’événement devait donc avoir lieu ce jeudi en début de soirée dans une salle privée du sud de Lille. Mais cette fois, c’est la préfecture qui a interdit la réunion, selon la communication du parti. Rima Hassan et Jean-Luc Mélenchon se sont tout de même exprimés en plein air, sur une place de la ville. Pour ce dernier, cette interdiction relevait effectivement de l'«abus de pouvoir de république bananière».

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Giorgia Meloni, la première ministre d’extrême droite, envers et contre tous

Atteinte à la liberté de pensée, main basse sur la télévision publique, remise en question du droit à l’avortement: la première ministre italienne est sur tous les fronts avant les élections européennes

Giorgia Meloni est une «néonazie dans l’âme», lance le célèbre historien et philologue Luciano Canfora. Ces paroles valent à l’intellectuel un procès pour diffamation. La présidente du Conseil des ministres poursuit le vieil homme devant la justice: un juge a décidé cette semaine de renvoyer ce dernier sur le banc des accusés en octobre prochain. Les faits remontent au mois d’avril 2022 lorsque la première ministre était encore une élue de l’opposition. Cette dernière réclame 20 000 euros de dédommagement. L’ancien militant communiste ne compte pas se laisser faire. La défense a déjà annoncé qu’elle appellerait la cheffe du gouvernement à témoigner et qu’elle s’appuierait sur une «masse importante de documents biographiques, bibliographiques et autobiographiques». Il semble que le professeur veuille prouver la véracité de ses déclarations.

Quatre-vingts intellectuels italiens ont signé un appel pour défendre leur confrère et, surtout, «la liberté de pensée». Car la procédure lancée par Giorgia Meloni fait en réalité partie d’une longue liste de querelles judiciaires intentées par des membres de son parti ou de son gouvernement contre le monde des médias ou des institutions culturelles: les ministres du Développement économique et de la Défense attaquent les quotidiens La Repubblica et Domani ainsi que le programme d’investigation de la télévision publique Report. Le ministre de l’Agriculture, Francesco Lollobrigida, beau-frère de la première ministre, poursuit pour diffamation une professeure de philosophie de l’Université La Sapienza de Rome. Donatella Di Cesare l’a défini de «néo-hitlérien». «Ils ont la peau sensible», a ironisé Pier Luigi Bersani, ancien secrétaire du Parti démocrate.

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«Chaque personne montant à bord d’un Boeing est à risque»: l’avionneur américain sous le feu des critiques devant le Sénat

Par : Le Temps

Plusieurs lanceurs d’alerte ont témoigné devant une commission d’enquête de la chambre haute. Ces derniers accusent Boeing de nombreux manquements en matière de sécurité et d’intimidations pour ne pas les divulguer

Quatre lanceurs d’alerte, dont un ingénieur et des anciens employés de Boeing, ont témoigné mercredi devant une commission d’enquête du Sénat américain pour prévenir de «graves problèmes» de production des avions Boeing 737 MAX, 787 Dreamliner et 777. «Je ne suis pas ici parce que j’ai envie d’être ici. Je suis ici parce que (…) je ne veux pas voir le crash d’un 787 ou d’un 777», a déclaré devant les sénateurs Sam Salehpour, ingénieur qualité chez Boeing depuis dix-sept ans, disant avoir «de sérieuses inquiétudes concernant la sécurité du 787» et du 777.

Ce dernier a déclaré prendre des risques en témoignant devant cette commission. L’un de ses supérieurs lui aurait déclaré qu’il aurait «tué quelqu’un qui aurait dit ce que vous avez dit».
«J’ai été mis à l’écart. On m’a dit de la fermer, j’ai reçu des menaces physiques», a poursuivi l’ingénieur. «Si quelque chose m’arrive, je suis en paix, parce que j’ai le sentiment que, en témoignant ouvertement, je vais sauver de nombreuses vies».

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### Le groupe reste confiant De son côté, l’avionneur américain a démenti toute tentative d’intimidation, sans pour autant répondre directement aux allégations de Sam Salehpour. «Les représailles sont totalement interdites chez Boeing», a-t-il assuré, indiquant que les signalements liés à la production avaient bondi de 500% depuis janvier, sur un an. «Nous continuons de mettre la sécurité et la qualité au-dessus de tout le reste», a martelé le groupe, se disant «confiant dans la sécurité et la durabilité des 787 et des 777». L’audition de presque deux heures était la première d’une série au cours de laquelle des responsables de Boeing et de la FAA vont être appelés à témoigner, a précisé le sénateur démocrate Richard Blumenthal, président de la commission d’enquête. «Il y a de plus en plus de graves accusations selon lesquelles la culture de la sécurité chez Boeing est brisée et que ses pratiques sont inacceptables», a-t-il relevé, précisant avoir reçu de nombreux témoignages ces derniers jours.
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### Sauter sur des pièces de l’avion pour les aligner Sam Salehpour reproche notamment à Boeing de procéder à des raccourcis de production susceptibles d’entraîner la désintégration des avions pendant les vols. «J’ai analysé les propres données de Boeing pour conclure que la société prend des raccourcis de fabrication sur le programme 787 qui pourraient réduire de manière significative la sécurité et le cycle de vie de l’avion», a-t-il déclaré. «Lorsque l’on est à 10 000 mètres d’altitude, [des détails de] la taille d’un cheveu humain peuvent être une question de vie ou de mort», a-t-il encore précisé.
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Pour appuyer ses dires, l’ingénieur a déclaré que Boeing avait utilisé une force «non mesurée et illimitée» – y compris des personnes sautant sur des pièces de l’avion – pour corriger le désalignement entre certaines sections, et que l’écart était finalement bien plus grand que les 5/1000e de pouce (environ 0,01 centimètre) autorisés par les propres normes de Boeing. «Dans 98,7% des cas, les espaces qui devaient être calés ne l’ont pas été», a-t-il encore asséné. Aucun témoin de l’avionneur n’a été auditionné mais ce dernier avait déclaré plus tôt dans la semaine que cette norme était «hyper-conservatrice» et que même lorsque l’écart est plus important que ce qui était initialement prévu, les inspections des avions n’ont montré aucun signe de fatigue ou d’autres problèmes, même après des années de service. ### «Dissimulation criminelle» D’autres lanceurs d’alerte ont également témoigné lors de cette audition: Ed Pierson, un ancien responsable de Boeing notamment sur le programme du 737 MAX, Joe Jacobsen, qui a travaillé 25 ans à la FAA après onze ans chez Boeing, et Shawn Pruchnicki, spécialiste en sécurité aérienne et ancien pilote de ligne. «J’ai fait tout ce que j’ai pu pour dire au monde que le MAX n’était toujours pas sûr et pour alerter les autorités sur les dangers de la production de Boeing», a expliqué Ed Pierson. Mais «rien n’a changé après les deux crashs (celui d’un vol Lion Air en octobre 2018 et d’Ethiopian Airlines en mars 2019, ndlr)».
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Cet ancien responsable accuse également Boeing de «dissimulation criminelle» suite à l’incident ayant touché un 737 MAX d’Alaska Airlines qui a vu la dislocation d’une porte-bouchon en plein vol. «Il existe des dossiers documentant en détail le travail acharné effectué sur l’avion d’Alaska Airlines et les dirigeants de Boeing le savent aussi, car ils se sont battus pour ne pas divulguer ces mêmes dossiers accablants après les deux crashs du Max», a-t-il déclaré dans ses commentaires d’ouverture. ### La FAA jugée inefficace «A moins qu’une action soit menée et que les dirigeants soient mis devant leurs responsabilités, chaque personne montant à bord d’un Boeing est à risque», affirme-t-il, estimant que la supervision de la FAA était «inefficace». Boeing «doit s’engager à de réelles et profondes améliorations et nous engagerons leurs responsabilités à chaque étape», a indiqué de son côté le régulateur après l’audition. «Nous poursuivrons notre supervision incisive» de Boeing, a-t-il ajouté. La FAA en a également pris pour son grade lorsque la sénatrice démocrate Tammy Duckworth président du groupe d’experts sur l’aviation, lui «a reproché d’être trop passive dans la supervision d’un programme qui permet essentiellement à des fabricants comme Boeing de certifier eux-mêmes leurs avions, sous le contrôle même de la FAA», [a rapporté le média _Politico_](https://www.politico.com/live-updates/2024/04/17/congress/boeing-whistleblower-senate-shut-up-safety-planes-00152805). «Au cours des 20 dernières années, chaque loi d’autorisation de la FAA a fait passer de plus en plus de responsabilités du côté des constructeurs, généralement dans le but d’accroître l’efficacité et la productivité», a poursuivi Javier De Luis, du département d’aéronautique et d’astronautique du Massachusetts Institute of Technology, qui a perdu sa sœur à bord d’un 737 MAX 8 qui s’est écrasé en 2019 en Éthiopie. ### Pour United Airlines, de bonnes prévisions malgré tout Ces problèmes de sécurité ont également coûté gros à certaines compagnies, notamment United Airlines, qui possède la plus grande flotte de 737 MAX 9, cloués au sol durant trois semaines suite à l’incident d’Alaska Airlines. Cette immobilisation a provoqué l’annulation de centaines de vol lui ayant coûté au final 200 millions de dollars au cours des trois premiers mois de cette année. Un événement auquel elle attribue son incapacité à dégager un bénéfice trimestriel. Le transporteur américain est cependant plus optimiste pour le reste de cette année et prévoit un bénéfice compris entre 3,75 et 4,25 dollars par action pour le deuxième trimestre, des chiffres supérieurs aux estimations.
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[Le _Washington Post_ révèle également](https://www.washingtonpost.com/business/2024/04/17/united-airlines-loss-boeing-737-max/) que la compagnie a interrompu le recrutement de nouveaux pilotes pour mai et juin et a encouragé certains de ses employés à prendre des congés non payés le mois prochain. Des directives mises en place pour faire face aux retards dans les calendriers de livraison, provoqués par les examens plus approfondis des processus de fabrication de Boeing imposés par la FAA.
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Ocean Vuong: «Rimbaud m’a autorisé à devenir poète»

Né au Vietnam, arrivé aux Etats-Unis à l’âge de 2 ans, Ocean Vuong a bouleversé les lecteurs avec «Un Bref Instant de splendeur», un roman autobiographique sur les traumas de la guerre et de l’exil. Il revient à la poésie avec «Le temps est une mère»

On ne peut jamais prévoir le surgissement de la poésie dans une vie. Ce moment où les yeux tombent sur un texte et s’y trouvent aspirés, au point que plus rien d’autre n’existe. Le genre de rencontre qui ébranle et change le regard que l’on porte sur soi-même et le monde. Ocean Vuong s’apprête à nous raconter ce moment. Il s’adresse à nous depuis son bureau sous les toits à Hartford, dans le Connecticut. A 35 ans, il est l’une des voix de la poésie américaine qui amène justement à déplacer le regard, à sortir des récits officiels, à écouter les traumas, à se rappeler que l’exil est un état intérieur, à embrasser d’autres façons d’être au monde.

En 2016, son premier recueil, Night Sky with Exit Wounds, est traduit en dix langues dont le français, Ciel de nuit blessé par balles (Mémoire d’encrier, 2018). Tout de suite le public le suit dans des proportions inhabituelles pour un recueil de poèmes. Avec une façon marquante d’accoler, par éclats, violence et délicatesse, mythes grecs et quotidien des années 2010, Ocean Vuong fait remonter à la surface l’histoire familiale: la guerre du Vietnam, la rencontre près de Saigon entre son grand-père maternel, un soldat américain, et sa grand-mère, une jeune Vietnamienne qui travaille dans une rizière; la chute de Saigon et l’éclatement de la famille; l’arrivée aux Etats-Unis lorsqu’il a 2 ans, à Hartford, déjà; l’illettrisme de la mère.

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Aux Ponts-de-Martel, une Maison valorise les tourbières

La Maison de La Tourbière ouvrira ses portes ce week-end dans le village des Montagnes neuchâteloises. Ce nouveau lieu vise à rassembler grand public et experts autour d’un milieu naturel aussi précieux que menacé

L’histoire commence il y a plus de huit millénaires et s’est construite au rythme d’un millimètre par an. Pour la symboliser, une règle graduée de 8,3 mètres se dresse au milieu du nouveau entre d’interprétation de la Maison de la Tourbière des Ponts-de-Martel, dans les Montagnes neuchâteloises.

«Cela correspond à l’épaisseur maximale de tourbe mesurée ici et permet aux visiteurs de mieux se représenter de quoi on parle», sourit Jacques Ayer. Responsable de cet espace, le paléontologue travaille depuis des mois à mettre en valeur ce site naturel qui partage le podium de la plus grande tourbière de suisse avec celle de Rothenthurm, dans le canton de Schwytz. La tourbe, une matière végétale fossile pauvre en oxygène, se développe dans ces zones humides saturées en eau.

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Léonora Miano au théâtre à Lausanne: «Le viol est minimisé dans l'Afrique subsaharienne, on est loin de #MeToo»

Violence faites aux femmes, assignation mortifère des rôles dans le couple: l'autrice admirée de «Rouge impératrice» appelle à une révolution féministe dans «La Foufoune not so in love ces jours-ci», monologue bouleversant au Théâtre de Vidy jusqu’à jeudi. Paroles d’une cavaleuse magnétique

Fillette, elle voulait être Cyd Charisse, cette actrice et danseuse américaine qui a fait cavaler tant de cœurs. Comme cette idole de la comédie musicale, elle aurait dévalé des escaliers de casino royal et chanté sous la pluie. Léonora Miano vous confie cette vie rêvée devant un chocolat chaud, dans le foyer du Théâtre de Vidy à Lausanne. Le ciel s’enrhume, tant pis pour lui, vous, vous goûtez avec l’autrice de Rouge impératrice (Editions Grasset), de L’Opposé de la blancheur. Réflexions sur le problème blanc (Editions Le Seuil) et de La Foufoune not so in love ces jours-ci, texte qui met à nu les supplices d’alcôve des femmes subsahariennes, la gueule de bois qui suit le nirvana des nuits d’hymen.

C’est pour ce chant cru et caustique, cette description d’une société où le viol n’est qu’un accroc dans le dévaloir des jours, où les mâles règnent du haut de leur faiblesse, qu’on rencontre l’écrivaine camerounaise, devenue Française pour sa fille, née en France, comme elle le dit dans son essai Afropea. Elle libère ce réquisitoire poétique, escortée par Francis Lassus, dont les percussions dessinent les berges d’une libération prochaine. Sur scène – jusqu’à jeudi –, ces deux magnifiques accordent leurs âmes, espiègles et bravaches comme il convient quand il s’agit de fomenter une révolution.

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Twint s’enrichit de nouvelles fonctions, mais inspire un nombre phénoménal d’arnaques

Il est désormais possible d’utiliser directement sa carte Cumulus ou Supercard dans l’application. Mais Twint, si populaire, est la cible d’arnaques qui font perdre des milliers de francs à certains utilisateurs

Il y a du nouveau sur Twint, avec l’introduction d’une fonction qui va accélérer encore la numérisation des actes d’achat. Il est en effet désormais possible d’enregistrer ses cartes de fidélité directement dans l’app. Twint, parmi les applications les plus populaires du pays, renforce ainsi son attractivité. Mais cette médaille a un revers: de plus en plus, le service est la cible d’arnaques en tous genres, faisant perdre des milliers de francs à certains utilisateurs.

Comme on va le voir, il y a un lien entre ces deux aspects – la simplification des processus et la facilité d’utilisation d’un côté, et de l’autre les cyberattaques qui se multiplient. Selon un expert, Twint devrait songer à modifier certaines procédures.

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La cause de l’Etat palestinien progresse à l’ONU

Le Conseil de sécurité doit se prononcer ce jeudi sur la reconnaissance d’un Etat de Palestine. Les Etats-Unis devraient user de leur veto, mais ils sont de plus en plus isolés

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se prononcer ce jeudi sur une demande palestinienne pour accéder au statut d’Etat membre de l’ONU. La réponse ne fait guère de doute, les Etats-Unis ayant déjà annoncé qu’ils feraient usage de leur droit de veto pour s’y opposer. Ce vote ne sera toutefois pas tout à fait vain. Il pourrait être un nouvel indicateur du soutien international à la solution des deux Etats pour résoudre le conflit israélo-palestinien et de l’isolement de plus en plus prononcé d’Israël et de son allié américain.

La position des Européens sera tout particulièrement scrutée. Jusqu’ici, à quelques exceptions près, les «Occidentaux» estimaient qu’une telle reconnaissance ne devait pas se décider à l’ONU mais résulter d’abord d’un accord entre Israël et les Palestiniens. Après les massacres du 7 octobre, la riposte d’Israël à Gaza est toutefois jugée «disproportionnée» par toujours plus de soutiens à l’Etat hébreu. Le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, estime ainsi que «la communauté internationale ne pourra pas aider l’Etat palestinien si elle ne reconnaît pas son existence».

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A Lausanne, l’opéra prêt pour un nouveau départ

Après dix-neuf ans de règne, Eric Vigié passe les clés de la maison lyrique lausannoise. Son nouveau directeur, Claude Cortese, présentait mercredi sa première saison. Une programmation qui a fière allure

Cela tient du tour de force, mais Claude Cortese l’a fait. Construire la saison de sa nouvelle maison lyrique en six petits mois. Mercredi, dans les salons Bailly de l’Opéra de Lausanne, le nouveau directeur – nommé à l’unanimité par le jury et le conseil de fondation – semblait ému mais à l’aise dans ses nouvelles fonctions.

Lire aussi: Claude Cortese va diriger l’Opéra de Lausanne, là où il a commencé sa carrière
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Après l’attaque iranienne, le sud du Liban frémit

Par : Luis Lema

Un drone du Hezbollah s’est abattu dans le nord d’Israël, faisant des blessés. La veille, un chef de la milice chiite avait été assassiné par les Israéliens. Des prémices d’embrasement?

L’engin était de fabrication iranienne. Plus moderne et plus performant que ceux qui ont été lancés en Israël ce week-end, le drone kamikaze a réussi à contourner le système de défense et à s’abattre dans le nord d’Israël sans que retentisse la moindre sirène d’alarme. Au moins 18 Israéliens ont été blessés, des civils selon les sources israéliennes, des militaires au contraire, à en croire le Hezbollah libanais, qui a revendiqué l’attaque.

Alors que le gouvernement israélien met la dernière main à ce qui semble être une riposte imminente après l’attaque iranienne, le «front nord», comme l’appellent les Israéliens, menace-t-il à son tour de s’embraser? Mardi, un chef local du Hezbollah, Ismail Yosef Baz, était assassiné par un drone israélien. Mais les violences ont été pratiquement quotidiennes depuis octobre dernier. Côté libanais, quelque 320 membres du Hezbollah et d’autres groupes combattants ont été tués, mais aussi près de 70 civils. Côté israélien, dix soldats et huit civils ont été tués, tandis que quelque 80 000 Israéliens ont déserté la région.

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