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Ni extraverti ni introverti : et si vous étiez ambiverti ?

Au fil des ans, quand on me demandait si j’étais introvertie ou extravertie, je ne savais quoi répondre car je ne me retrouvais ni vraiment dans l’un ni vraiment dans l’autre de ces types de personnalité. Car si je suis certes souvent réfléchie et dans l'introspection, si je préfère voir des amis en tête-à-tête ou en petits groupes et si j’ai souvent besoin d’être seule pour me ressourcer (autant de caractéristiques des introvertis), il m’arrive aussi d’être sociable et bavarde en soirée, ainsi qu’affirmée et proactive dans ma vie professionnelle, soit des qualités associées à l’extraversion. Or il se trouve que je suis loin d’être la seule dans ce cas.

Les types de personnalité « forment un continuum qui va de l’introversion à l’extraversion », explique Dan P. McAdams, professeur de psychologie à l’université Northwestern et coauteur, avec William Dunlop, de l’ouvrage The Person: A New Introduction to Personality Psychology. « C'est une sorte de courbe en forme de cloche, la plupart d'entre nous se situant vers le milieu. »

Il existerait d’ailleurs deux types de personnalité moins connus : l’ambiversion, introduite par le psychologue américain Edward S. Conklin en 1923, qui présente un mélange de traits introvertis et extravertis, et l'omniversion, qui oscille entre des comportements introvertis et extravertis.

« Le langage s’ajuste à la culture populaire », explique Luke Smillie, professeur de psychologie à l’école des sciences psychologiques de l’université de Melbourne, en Australie. « Les catégories "extraverti" et " introverti " ne sont pas très nuancées, c’est pourquoi nous en avons créé d’autres pour décrire les caractéristiques psychologiques intermédiaires. »

Alors que le concept d’ambiversion a été étudié et apparaît dans la littérature psychologique, celui d’omniversion semble être une construction de la psychologie populaire. Certains experts sont d’ailleurs sceptiques quant à sa validité.

« De mon expérience, l’omniversion n’existe pas ; je ne crois pas que quelqu’un puisse osciller entre deux extrêmes », soutient Richard Robins, professeur de psychologie à l’université de Californie, à Davis. « Il est tout à fait possible qu’une personne se montre très extravertie dans une situation donnée et très introvertie dans une autre. Ce que je ne crois pas, c’est qu’une personne puisse, au cours d’une centaine de situations différentes, se montrer soit toujours extrêmement extravertie, soit toujours extrêmement introvertie, sans jamais faire preuve de nuance dans son comportement. »

 

DES CONCEPTS CONTROVERSÉS

Au fil des ans, le test de personnalité Myers-Briggs Type Indicator (MBTI) a gagné en popularité dans le monde entier et est aujourd’hui considérablement utilisé dans le monde du travail et de l’enseignement. Ce test classe les personnes en différents types de personnalités sur la base de leurs scores sur des dimensions de traits telles que l’extraversion et l’introversion, les sentiments et la pensée, la sensation et l’intuition, et la perception et le jugement. Depuis sa première publication en 1975, le MBTI a popularisé le concept de « types de personnalités », même si c’est au psychiatre suisse Carl Jung que revient l’introduction des termes « extraversion » et « introversion » dans la psychologie au début du 20e siècle.

L’attrait du MBTI est indéniable : « Lorsque vous obtenez un certain type [de personnalité à l'issu du test], vous vous dites qu’il y a d’autres personnes comme vous ; vous avez l’impression de faire partie d’une équipe », explique McAdams. En même temps, le mélange de traits que vous êtes censé posséder peut aussi vous donner l’impression d’être unique ou différent des autres.

« Les gens cherchent désespérément à savoir qui ils sont », explique Scott Barry Kaufman, chercheur en sciences cognitives à l’université Columbia de New York et fondateur du Center for Human Potential. « Plus vous pouvez dire aux gens qui ils sont, plus vous leur offrez une certaine certitude dans notre monde incertain. »

Pourtant, détrompez-vous : le test Myers-Briggs n’a aucune validité scientifique, affirme McAdams. « La recherche en psychologie de la personnalité montre constamment que les variations psychologiques ne suivent pas ce type de logique binaire. Au contraire, des dimensions telles que l’extraversion et l’introversion forment un continuum sur lequel les gens sont placés différemment », ajoute McAdams qui considère l’introversion et l’extraversion comme des traits, et non comme des types de personnalités.

« Depuis les années 1980, de plus en plus de preuves scientifiques tendent à montrer que nous exprimons des degrés [de personnalités] », explique Smillie. Néanmoins, cette typologie continue de séduire de nombreuses personnes. « Nous sommes attirés par ces modes de pensée fondés sur des catégories parce qu’ils simplifient notre monde très complexe », ajoute-t-il.

La société Myers-Briggs ne reconnaît pas l’existence des ambivertis. À l’inverse de certains psychologues de la personnalité. « Ces traits [d’introversion et d’extraversion] existent sur un continuum or la plupart des gens se situent au milieu de ce continuum, d’où l’utilité du terme "ambiversion" », explique John Zelenski, professeur de psychologie à l’université Carleton d’Ottawa, qui ajoute : « Nous ne nous comportons pas toujours de la même manière en fonction des situations : la plupart des gens sont flexibles. Le fait d'être rigide est souvent le signe d’une maladie mentale. »

Bien que ces traits aient une prédisposition génétique, ils peuvent changer avec le temps, en particulier avec l’âge, explique McAdams. « C’est à la fois une question d’hérédité et d’éducation, mais c’est bien l’hérédité qui est à la base de tout. »

 

LE DANGER DES ÉTIQUETTES

Si chacun de ces traits de personnalité présente des avantages, des inconvénients et des particularités, ils ne sont pas nécessairement ce que l’on croit. Une étude suggère, par exemple, que les extravertis et les ambivertis ont tendance à mieux réguler leur humeur que les introvertis, et une autre étude a montré que si les introvertis et les extravertis préfèraient les échanges à haute voix aux sms, les ambivertis préfèraient eux discuter par message. En outre, une série d’études publiées dans un numéro de 2023 de la revue Personality and Social Psychology Bulletin a révélé que l’on considérait systématiquement les personnes plus extraverties comme moins à l’écoute des autres. 

Mais ces traits ont des nuances que nous avons souvent tendance à négliger ; en nous fiant uniquement à ces catégories, nous risqueons de mal interpréter les comportements des autres. « Les introvertis sont souvent considérés à tort comme des personnes distantes ou assez peu agréables, alors qu’ils n’ont simplement pas la volonté de s’investir socialement », explique Smillie. De même, « les extravertis sont souvent perçus à tort comme plus compétents parce qu’ils sont plus bavards et semblent avoir plus de choses à dire sur un sujet ».

Étonnamment, les recherches sur le sujet montrent que ce n’est pas la sociabilité en soi qui caractérise au mieux l’extraversion, mais la recherche de récompenses. Kaufman explique que les personnes très extraverties cherchent à s’engager dans des interactions sociales afin de gagner un statut social ou une attention sociale. L’extraversion semble être alimentée par la libération de dopamine dans les circuits de récompense du cerveau, explique-t-il, ce qui favorise l’exploration sociale et un engagement plus important. En comparaison, les introvertis ne tirent pas une si grande récompense de ces expériences sociales, explique Smillie.

L’on pense également à tort que les personnes très extraverties sont naturellement douées pour la vie sociale, or des études ont montré que si les personnes extraverties étaient plus à même d'établir des relations avec les autres, c’est parce qu’elles imitaient davantage leurs interlocuteurs que les personnes introverties.

« Parfois, l’extraversion est assimilée à de l’habileté sociale ; nous avons constaté que les extravertis se livrent davantage au mimétisme comportemental sans s’en rendre compte », explique Korrina Duffy, chercheuse au campus médical Anshutz de l’université du Colorado.

Par ailleurs, si les extravertis ont longtemps été considérés comme les leaders idéaux dans le monde du travail, des recherches plus récentes ont montré que d’autres types de personnalité apportaient leur lot d’atouts uniques. Une étude publiée dans un numéro de 2023 de la revue Frontiers in Psychology a révélé que l’extraversion et ses qualités associées (comme l’affirmation de soi et une certaine sociabilité) n’avaient pas de lien direct avec l’efficacité de nos supérieurs à réagir à divers défis. Ce qui faisait la différence, aux yeux des employés, c’est la capacité des dirigeants à susciter la stimulation intellectuelle et la proactivité de leurs collègues, des qualités qui peuvent être associées à des personnalités plus introverties, comme le notent les chercheurs.

« Les gens partent du principe que les personnes en position de pouvoir sont nécessairement extraverties », déclare Robins. Or ce n’est pas toujours le cas. En réalité, ajoute-t-il, « la réussite dans la vie a moins à voir avec l’extraversion qu'avec d’autres traits adaptatifs comme la conscience professionnelle ».

En effet, Adam Grant, psychologue organisationnel à l’université de Pennsylvanie, a découvert que les ambivertis « disposent d’une meilleure productivité commerciale que les extravertis ou les introvertis », en grande partie parce qu’ils « s’engagent naturellement dans un modèle flexible de conversation et d’écoute ». C’est ce qu’il appelle « l’avantage des ambivertis ».

 

DES POINTS COMMUNS ENTRE LES PERSONNALITÉS

D’une certaine manière, les personnes présentant ces différents traits de personnalité ont beaucoup de points commun. Selon une étude par exemple, même les personnes très extraverties ont leurs limites en matière de sociabilisation ; elles les atteignent simplement moins vite que les individus qui le sont moins.

« Nous avons tous vécu des situations qui ont fait ressortir notre côté sauvage et d’autres où nous avons eu envie de nous recroqueviller sur nous-mêmes et d’être seuls », explique Kaufman. « Il est dans notre nature humaine d’avoir des capacités introverties et extraverties. »

Parfois, se forcer à sortir de sa zone de confort peut avoir des avantages psychologiques. Les recherches menées par Zelenski et ses collègues ont montré que lorsque des personnes naturellement introverties agissaient intentionnellement de manière plus extravertie, leur humeur s’améliorait.

« Les personnes qui se disent introverties ressentent beaucoup d’émotions positives lorsqu’elles se comportent de manière extravertie », explique Zelenski. « La plupart d’entre elles déclarent également se sentir très authentiques, comme si elles exprimaient leur véritable personnalité. »

Quelles que soient les tendances naturelles de votre personnalité, cultiver un sens de la flexibilité et de l’adaptabilité (et donc être capable d’invoquer ou de taire certaines qualités pour répondre aux exigences de différentes situations, explique Smillie) peut être la meilleure façon de naviguer dans la vie.

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

Pétaouchnok, Perpète les oies, Bab el Oued : d’où viennent ces expressions pour désigner le bout du monde ?

Inutile de chercher « Pétaouchnok » sur une carte : ce lieu, convoqué maintes fois pour désigner un ailleurs lointain et un peu flou, n’existe pas. L’expression, qui sonne comme une bourgade russe, serait apparue au 19e siècle, avec un mélange de deux mots désuets. « Péta » dériverait de « perpète », autrefois synonyme de bagne. On partait à « perpète » au bagne de Cayenne. Le sens aurait progressivement glissé pour indiquer un « trou perdu » où l’on allait mourir. Et « Shnock » veut dire « Stupide » en alsacien. Partir pour « Pétaouchnok », ce serait donc prendre un aller simple pour un « trou paumé », imbécile… 

Ce n’est pas la seule interprétation possible des origines de l’expression - d’autres spécialistes affirment que « pétaouchnok » a été précédé par la formule « aller aux îles Pataoufnof ». Une expression raciste utilisée pour désigner un ailleurs « essentiellement peuplé de Noirs », selon le dictionnaire de l’argot du linguiste Gaston Enault. Les interprétations varient, une même idée demeure : « Pétaouchnok » est un endroit jugé finalement peu recommandable, inférieur, et difficile d’accès.

Voilà le point de départ des travaux de l’anthropologue Riccardo Ciavolella. Le chercheur s’est évertué à décortiquer quatre-vingt expressions qui désignent un ailleurs lointain dans son livre Pétaouchnok(s), du bout du monde au milieu de nulle part, et en a même fait une carte interactive. « Je voulais interroger le sens que l’on donne à ces endroits. Tous ces lieux désignent un espace flou, entre réel et imaginaire, et révèlent une opposition entre un centre et une périphérie » explique-t-il. Les exemples abondent. L’expression « Perpète les oies » ne raconte pas autre chose. On retrouve le « perpète » évocateur du bagne. « Les oies » rappellent les petits villages de campagne d’autrefois qui portaient des noms d’animaux. Allier bagne et milieu rural, ou comment créer l’image d’un lieu difficile d’accès chez les habitants des grandes villes...

Autre exemple : en France, quand on parle d’aller à « Bab El Oued », « Tataouine » ou « Tombouctou », c’est souvent pour dire que l’on va très loin, dans un endroit assez vague. Pourtant, ces lieux existent. 

Si on les retrouve parfois au détour d’une phrase, c’est à cause de notre histoire coloniale : « Bab el Oued est l’un des principaux quartiers d’Alger (100 000 habitants, au sein d’une ville qui en compte 3 millions), tourné vers la mer Méditerranée, au pied des montagnes de l’Atlas » souligne Riccardo Ciavolella. « Tataouine est une ville de Tunisie qui hébergeait autrefois un bagne militaire, devenue célèbre pour la dureté des conditions de vie et des punitions infligées aux bagnards. Aujourd’hui, le bagne n’est plus, et Tataouine compte près de 70 000 habitants. » Tombouctou est quant à elle une cité ancienne du Mali, classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO pour la richesse de son histoire

 

À CHAQUE PAYS SON PÉTAOUCHNOK

C’est dire que l’expression pour désigner l’ailleurs dépend de l’endroit d’où l’on parle. Évidemment, à Alger, personne ne dit « Bab El Oued » pour évoquer un lieu distant… À chaque pays son « Pétaouchnok ». En Italie, il s’appelle « Canicattì». « Ce nom évoque pour les Italiens un lieu éloigné et perdu. Nombre d’entre eux ignorent qu’une telle ville existe réellement, en Sicile, et qu’elle est peuplée par 35 000 habitants. L’endroit a hérité de cette réputation de bout du monde parce qu’il est le terminus d’une ancienne ligne ferroviaire qui traversait toute l’Italie, du nord jusqu’au sud. L’expression reflète l’imaginaire de type semi-colonial qui se développe dans les régions urbaines et riches du Nord italien, qui considèrent le Sud comme la terre des "culs-terreux". Elle s’est répandue dans le langage familier dans tout le pays – sauf à Canicattì » explique Riccardo Ciavolella. 

À Canicattì, on fait porter le chapeau du « trou perdu officiel» à une autre commune sicilienne : Carrapipi. « Nous sommes toujours le Pétaouchnok d’un autre » résume l’auteur. En langue fon du Bénin, le pays lointain et indéfini est Yovotomè, « le pays des Blancs ».

 

« MISSISSIPPI-LA-GALETTE »

Certains « Pétaouchnoks » sont passé de mode, relégués aux oubliettes de l’Histoire. Qui se rappelle de « Mississippi-la-Galette » ? Sans doute pas grand monde : l’expression était pourtante courante au 19e siècle. « Le Larousse de 1898 notait qu’il s’agissait d’une "déformation plaisante du mot Mississippi et qui désigne un lieu vague, très éloigné". Ici, on trouve une connotation positive :  la galette pouvait faire référence à l’argent, et le Mississippi était, pour les explorateurs français, l’un des emblèmes des terres fortunées d’Amérique » souligne Riccardo Ciavolella. L’époque où la France avait des territoires outre-Atlantique, autour du Mississippi, n’était alors pas si lointaine.

Quels seront les prochains « Pétaouchnoks » ? Difficile à dire, dans un monde où tout est de plus en plus proche, accessible en quelques heures d’avion – certaines étiquettes de « trou paumé » ont donc plutôt vocation à disparaître. Comme l’explique l’anthropologue, des offices du tourisme usent même de cette réputation à leur avantage, pour bâtir leur marketing territorial : « venez voir le bout du monde » clament-elles. 

Ushuaïa, ville argentine installée sur la pointe la plus méridionale de l’Amérique du Sud, offre un exemple parlant. Cette ancienne colonie pénitentiaire s’est auto-proclamée « Fin del mundo » en jouant avec l’idée d’extrémité, pour le plus grand bonheur des touristes du monde entier. L’heure de la revanche des « Pétaouchnoks » du monde entier a sonné, pour le meilleur comme pour le pire.

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La NASA dévoile sa stratégie contre les déchets orbitaux. Sera-t-elle suffisante ?

La NASA s'apprête à mettre l'écologie en orbite. L'administratrice adjointe de l'agence spatiale américaine, Pam Melroy, a récemment levé le voile sur la première phase du programme Space Sustainability Strategy. Au cours des prochains mois, la NASA dévoilera d'autres segments de cette stratégie dont l'objectif est de nettoyer le voisinage spatial de la Terre, mais également d'assurer un partage équitable et durable des ressources de l'espace.

« Il était grand temps », souligne Melroy. Différents départements de l'agence appliquent déjà le principe de durabilité à leur échelle avec une approche qui leur est propre ; la NASA souhaite désormais généraliser cet effort, explique l'ex-astronaute américaine.

La NASA a choisi d'axer le premier chapitre de cette stratégie sur les débris en orbite autour de la Terre. À vrai dire, le problème des déchets orbitaux est sans aucun doute la principale source de préoccupation spatiale à l'heure actuelle. Près de 10 000 satellites opérationnels survolent notre planète en permanence, mais notre voisinage est également encombré par un nombre encore plus grand de sondes désaffectées, de fusées abandonnées et de fragments divers filant autour de la Terre à près de 27 000 km/h. 

Les astronomes qui ont lancé l'alerte au sujet de l'encombrement de l'orbite terrestre applaudissent le nouveau programme, mais ils sont nombreux à trouver que les États-Unis sont à la traîne par rapport à d'autres pays et devraient s'attaquer au problème de pollution orbitale avec plus d'entrain.

« Je suis très heureux de voir que la NASA se lance. La question est de savoir si le Congrès leur accordera le budget nécessaire pour apporter un réel changement », déclare Darren McKnight, membre de la direction technique de LeoLabs, une société basée à Menlo Park, en Californie, spécialisée dans la localisation des engins et des débris spatiaux. 

 

MENACE EN ORBITE

Lorsqu'un satellite traverse une zone encombrée, il s'expose à un risque accru de collision avec un fragment de métal à la dérive, ce qui lui vaudrait d'être à son tour classé parmi les débris orbitaux. 

Ce qui inquiète particulièrement Melroy et ses collègues de la NASA, ce sont les risques pour la Station spatiale internationale et les astronautes qui l'occupent, des risques portés au grand écran en 2013 dans le film Gravity qui voit Sandra Bullock contrainte de fuir la station orbitale. Dans ce type de scénario catastrophe, les modules critiques de l'ISS seraient compromis et les astronautes n'auraient alors que deux options : embarquer sur une navette spatiale ou mourir.

Plus il y a de satellites, plus le danger est grand. Prenons le cas d'une collision entre un étage de fusée à l'abandon et un satellite à la retraite, cela produirait encore plus de débris, ce qui augmenterait le risque de collision et rendrait cette orbite inutilisable pendant des années voire des décennies. La situation s'apparente à un carambolage sur l'autoroute, sauf qu'il n'y a pas de services de secours dans l'espace et aucune façon de nettoyer la scène sans dépenser des millions, si ce n'est des milliards de dollars à travers plusieurs années de travaux.

Dans le nouveau rapport, la NASA présente la première partie de sa stratégie pour la durabilité dans l'espace. L'agence y évoque notamment la prolifération des satellites et l'encombrement de l'orbite terrestre basse, sans oublier la menace incarnée par ces débris spatiaux, quelle que soit leur taille. Le rapport mentionne par ailleurs la récente expansion des constellations artificielles dont les satellites se comptent par milliers. À ce jour, c'est le projet Starlink de SpaceX qui possède la plus grande flotte avec près de 5 800 satellites opérationnels et l'entreprise souhaite en lancer plus de 40 000 au total. Avec son projet Kuiper, Amazon prévoit de talonner ce chiffre.

 

L'ÎLE AUX DÉBRIS

Les modèles à long terme de la NASA sont utiles, indique McKnight, car ils nous montrent la façon dont les débris pourraient continuer à s'accumuler sur plusieurs décennies. Cependant, l'agence oublie un détail important : la situation pose d'ores et déjà problème et c'est maintenant qu'il faut apporter des solutions, insiste-t-il. 

Par exemple, le 28 février dernier, la sonde TIMED de la NASA, qui étudie le rayonnement solaire dans les hautes couches de l'atmosphère, a failli percuter un satellite russe de 32 ans à la retraite. Le satellite n'était plus opérationnel et n'aurait donc pas pu manœuvrer pour éviter l'impact. Si ces deux objets s'étaient trouvés sur une trajectoire de collision, personne n'aurait pu l'empêcher.

Du côté de la Station spatiale internationale, les enjeux sont encore plus importants, car elle abrite des astronautes. La station a été menacée à plusieurs reprises par ces débris orbitaux au cours des dernières années, une fois par un morceau de fusée russe et une autre fois à cause des éclats propulsés par un essai de missile antisatellite russe survenu en 2021, suite auquel la NASA avait dû reporter une sortie extravéhiculaire car les débris peuvent facilement transpercer les combinaisons spatiales. 

Les États-Unis, la Chine et l'Inde ont également procédé à des essais de missiles antisatellite sur leurs propres satellites, en créant au passage des débris spatiaux. En 2022, la gravité du sujet était telle que la vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, a appelé la communauté internationale à un moratoire sur ces essais d'armes qui polluent l'espace.

Pour l'explorateur National Geographic Moriba Jah, ingénieur en aérospatiale de l'université du Texas et cofondateur de Privateer Space avec Steve Wozniak d'Apple, la NASA et les autres agences ou entreprises spatiales doivent prendre conscience du fait que « le destin de tout ce que nous lançons dans l'espace est de devenir un débris, et cela doit changer. » 

 

PLAN D'ACTION

Certaines agences s'attellent déjà à faire ce que suggère Jah et la NASA essaie de les rattraper. L'Agence spatiale européenne a dévoilé sa Charte zéro débris il y a plus d'un an. Cette charte fixe des objectifs précis que l'agence s'engage à atteindre d'ici 2030 pour réduire les risques de collision satellite-débris en orbite. De son côté, l'agence spatiale du Royaume-Uni a annoncé faire de la durabilité dans l'espace sa priorité en 2023 et le Japon a commencé à investir dans les entreprises spatiales privées dédiées au problème des débris orbitaux. Le Japon collabore également avec l'Organisation des Nations unies (ONU) pour éveiller les consciences à travers le monde. 

Si la NASA a pris du retard, certains organismes américains de réglementation disposent déjà de leurs propres mesures contre la pollution orbitale, c'est notamment le cas de la Commission fédérale des communications (FCC). En 2022, la FCC a imposé de nouvelles règles obligeant les compagnies de télécommunications à éliminer leurs anciens satellites au lieu de les laisser dériver en orbite pendant des décennies. La Federal Aviation Administration a également proposé de contraindre les entreprises spatiales à débarrasser l'espace des étages supérieurs de fusées abandonnés en orbite. 

Malgré tout, la stratégie de la NASA pourrait entraîner de réels progrès, ajoute Jah, même si elle n'a pas su faire le lien avec les principes de gestion des déchets déjà mis en œuvre pour la pollution terrestre, océanique et atmosphérique. 

« La communauté spatiale essaie de réinventer la roue », déplore Jah. Contrairement à ses homologues européens, la NASA manque également d'un plan concret pour développer une économie spatiale circulaire, ce qui impliquerait de revoir la conception des engins spatiaux, de mettre à l'épreuve de nouveaux matériaux et de nouveaux carburants, mais aussi de réutiliser et de recycler des satellites au lieu de déployer un si grand nombre de satellites à usage unique. 

 

L'HEURE DU MÉNAGE

D'autres pays n'ont pas attendu la NASA pour commencer à nettoyer les débris. Au Japon, l'entreprise Astroscale-Japan, ou ADRAS-J, a lancé en février sa mission Active Debris Removal qui tente actuellement de s'approcher en toute sécurité d'un fragment de fusée abandonné en orbite il y a quinze ans. L'objectif de l'équipe est de photographier l'imposant déchet spatial, d'analyser son état et ses mouvements, puis de synchroniser la rotation de la sonde avec celle du débris de façon à préparer son retrait de l'orbite, ce qui pourrait être accompli par une future mission. 

En Europe, l'Agence spatiale européenne et une entreprise privée, appelée Clearspace, ont programmé pour 2026 le lancement d'un engin qui utilisera des bras robotisés pour capturer un morceau de fusée de 110 kg afin de le remorquer dans l'atmosphère où la sonde et son butin se consumeront sans représenter de danger. D'après l'United States Space Force, la fusée ciblée par l'agence semble avoir été frappée par un débris plus petit l'été dernier, ce qui démontre là encore le problème et la nécessité d'agir.

D'après Melroy, les Étas-Unis ne manqueront pas de mener leurs propres missions de nettoyage orbital, mais l'agence doit encore étoffer son plan pour la durabilité dans l'espace avant de prendre des décisions majeures. La scientifique n'est pas étrangère à la multitude de concepts imaginés pour désencombrer l'orbite terrestre, ayant elle-même travaillé pour DARPA, une agence qui explore les idées les plus farfelues allant du harpon au filet en passant par le gant de baseball orbital pour attraper les déchets en suspension dans l'espace. 

Au bout du compte, les budgets annuels de la NASA dépendent du Congrès des États-Unis, qui a déjà réduit de 2 % le budget de l'agence pour 2024, faisant ainsi perdre de précieux financements à la mission de retour d'échantillons martiens et à d'autres programmes. Une mission de nettoyage des débris constituerait un nouvel investissement majeur.

À en croire l'analyse coût-bénéfice réalisée par la NASA, le retrait des 50 objets les plus dangereux de l'orbite terrestre basse serait onéreux, certes, mais profitable au long terme. Pour la plupart, ces objets sont des fragments de fusée et d'autres objets à l'abandon dont l'orbite frôle des satellites critiques. Toujours selon cette analyse, il serait également intéressant, sur le plan financier, de développer des lasers et d'autres technologies nous permettant de pousser ces débris hors de leur trajectoire afin d'éviter les collisions imminentes.

Cela dit, il faudra des années pour concevoir et déployer ce genre de technologie et encore plus de temps pour les mettre à l'échelle.

 

FUTURS PROJETS

Au final, même s'il est important de se débarrasser des débris orbitaux dès maintenant, « le retrait actif des débris n'est pas une panacée », déclare Aaron Boley, planétologue à l'université de Colombie-Britannique et cofondateur de l'Outer Space Institute, un réseau d'experts de l'espace. 

« Je suis ravi qu'ils aient élaboré cette stratégie pour la durabilité dans l'espace. Il y a beaucoup de travail », dit-il. Il est également nécessaire de modifier notre comportement, par exemple, puisqu'il est impossible de remédier à ce désordre si d'autres personnes continuent de polluer en laissant toujours plus de débris en orbite. 

Par ailleurs, il soutient que la réflexion de la lumière sur les engins spatiaux qui altère le ciel nocturne devrait également être visée par cette stratégie. Boley et ses collègues ont écrit un article en mars sur la visibilité des satellites pendant l'éclipse solaire totale du 8 avril 2024, observée par des millions de personnes en Amérique du Nord. 

L'orbite terrestre marque le début de l'espace et la durabilité devra s'étendre au-delà de cette frontière. 

 

VERS LA LUNE ET AU-DELÀ

Le reste de la stratégie de la NASA inclura des mesures pour la Lune et son orbite, mais aussi pour l'espace lointain, notamment Mars et les astéroïdes. 

À travers le programme Artemis, la NASA est entrée dans la course au développement d'une station lunaire et d'une station spatiale, alors que la Chine, la Russie et les entreprises spatiales affichent également leurs propres ambitions pour la Lune. 

Cependant, notre satellite naturel dispose de ressources limitées. Pour exploiter les éventuelles réserves d'eau présentes sous forme de glace sur la Lune, la NASA devra tenir compte du besoin des autres pays et des générations futures. De telles considérations entreront également dans la stratégie de durabilité établie par l'agence américaine, indique Melroy. « Je pense que ces idées se préciseront à mesure que nos connaissances évoluent, mais notre objectif restera de préserver les zones d'intérêt scientifique, d'intérêt historique et de beauté naturelle. »

D'après Melroy, la stratégie de la NASA pour la durabilité dans l'espace s'apparente à son approche du changement climatique. L'agence spatiale étudie depuis des dizaines d'années le climat de la Terre comme un système holistique, en encourageant la durabilité sur notre propre planète. 

L'analogie avec le climat s'applique également d'une autre façon à la crise des déchets orbitaux, reprend McKnight. « C'est un peu comme le réchauffement climatique dans le sens où tout le monde le voit venir, mais personne ne veut agir tant que ça ne pose pas de problème », souligne-t-il. 

« On attend un événement grave qui nous force à réagir, mais il est toujours préférable de prévenir ou d'empêcher une menace plutôt que d'en réparer les dégâts. J'applaudis la NASA pour ce premier pas, mais j'espère que l'agence a conscience de l'urgence nécessaire. »

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

Is China supposed to fear feeble threats of top-ranking US officials visiting Beijing?

According to their own admission, "the Blinken team is worried that China's response to pressure over Russia could be to slow down progress in other areas of the bilateral relationship". This also includes China's close ties with North Korea, as the US wants it to put pressure on Pyongyang. Washington DC is particularly terrified of the prospect that Russia, China and North Korea are forming a more monolithic alliance that the political West will be simply hopeless to match.

Latvia advances Russophobic policies

The Baltic state is about to ban the Russian language from the curriculum of schools.

Russia's Sberbank Partners with China's Huawei on Cloud Services

Sberbank and Chinese technology giant Huawei said they had formed a strategic partnership to provide cloud services for Russian businesses, extending the reach of Russia's largest bank into the country's digital economy

Vietnam Explores Possibility of BRICS Membership

According to a report by the Izvestia newspaper citing Vietnam's embassy in Russia, Vietnam is actively exploring the possibility of joining the BRICS economic group

Russia Invites BRICS Countries to Test Their Equipment at Arctic Exercises in 2025

Russia's Ministry of Emergency Situations invited BRICS member countries to test their equipment at the Arctic exercises due in Russia in 2025, director of the ministry's international department, Oleg Kuznetsov, told TASS

25 avril 1974, le cadeau des militaires portugais

C’était il y a 50 ans. C’était un mercredi. En ce temps-là, il n’y avait pas de chaîne d’information en continu, on ne se sentait pas obligé de s’infliger David Pujadas, Pascal Praud ou Ruth Elkrief en prenant son café.… Lire la suite

Wars for Peace

Par : AHH

That is what they all say: Let us go to war to bring about Peace. It is like killing to make life worth living.

Peter Koenig
25 April 2025

War for Peace has never worked in the history of mankind. Those who say War is Peace, know it is a lie. Those who say it, also never go to war. They plan wars – they force young people to the front and fight their wars for naught. Sorry. Not for naught, for profit and power for those who are planning these wars for Peace.

These young men and women propagandized and brainwashed to believe that war makes Peace, help the war industry making profit from killing. They bathe death in a sea of gold. Death is sacrifice, death is shiny, death is good for Peace.

One may legitimately ask, why are people at large still going along?

Propaganda, is certainly one reason. Massive propaganda. Propaganda never talks about killing, about the thousands, millions of deaths wars bring about – no. Wars bring Peace and tranquility.

People at large – the YOUs and the MEs – we want a quiet, peaceful life in harmony, where our children can grow up without fear. And if the media tell them, this WAR is for Peace – after this war there are no more wars – this is the war of all wars – leading to PEACE, their wish for peace is so immense, so deep. they believe it.

So, once more they tolerate the misery, the indiscriminate killing, bombing of humans. Our brothers and sisters are being slaughtered in the name of Peace.


Take the Zionists

They are convinced to be the Chosen People. They have captured Israel, way before Israel was created on stolen Palestinian land – the story has been recorded at nauseatum – but not by the mainstream media – to become the Greater Israel in control of most of the Middle Eastern natural resources, predominantly oil and gas.

See [01] and [02] and [03].

Alternatively, will Peace look the other way? [04]


Peace will call for War to protect its integrity

The God of Zion, Yahweh, the God of Israel, will overcome us all – in the Name of Peace. He is part of the “Chosenness” of the People of Zion.

Therefore, Iran must go too. They are the stumbling block to Peace. Muslims and gentiles, who do not bend to Zion, are enemies of Peace.

Once they, the omni-present Zionists, have reached that goal, PEACE for all, they and the (western) world will live in Peace. Because Zionist-Israel will peacefully reign over good and evil – and distribute life-economy sustaining energy to the world as they see fit.

Before reaching this noble goal – Peace for All, massive killing and slaughtering is necessary – in the name of Peace, supported by the warrior leaders for Peace, called the United States and Europe.

Peace be with us. Peace is the objective of War.

Peace costs money. The United States has within the last two years allocated about 200 billion dollars for Peace, supplying Ukraine with weaponry and cash – so they can fight and kill for Peace. This is money from the tax-payers. From the very people who only want Peace, for living in Peace.

They are not saying NO to the allocation of their money for killing to eventually live in Peace. Killing and atrocities are intermediary stages for Peace.

The US Congress has just allocated another 95 billion dollars to Ukraine and Israel – to continue killing themselves and each other into the final stages of Peace. Still, people in the name of Peace do not say NO, as in NO, do not give our money for slaughtering more people – they may hope Peace will come and engulf them all.

Otherwise, it is not fathomable that they let their money being transferred into guns and tanks and bombs – so they may kill – working towards Peace.

The final eternal Peace.

We all want Peace.

But we know Peace does not come without war, so we are told, and so we believe – for generations after generations, after generations. For societies after societies, after ever more societies; and ultimately, for civilizations, after civilizations, after endless civilizations – war will bring Peace. It has always been that way. And it will stay that way, as long as humanity exists.

Unless humanity breaks some rules, seeing Peace not as the result of wars, but as an end in it-self. – Forget it. That would be a dream. Warriors for Peace do not dream.

Rules must be followed. So, we are told. And we MUST believe. We, the People, MUST always believe the higher echelons, our leaders, because we elected them, we gave them our trust, we delegated them our authority, and now we must give them our money, so they will lead us to Peace via wars.

The US government has made its choice in favor of war, siding with evil and supporting fascism, the Russian Ambassador to Washington, Anatoly Antonov, recently said.

He commented on the latest massive American military aid package for Ukraine.

US President Joe Biden just signed a US$95-billion foreign-aid package, including $61 billion for Ukraine and some US$ 26 billion for Israel and US$ 8 billion for Taiwan. The US Congress voted overwhelmingly for the US$ 61 billion for Ukraine – as Peace in this part of the world is of high priority.

And not to be shamed, Congress also voted an additional US$ 9 billion for humanitarian aid for civilians in Gaza and other war zones. Of course, humanitarian aid is the grease that lubricates first war and then Peace.

Biden added that within hours the US will send weapons and military equipment to Ukraine. Most likely they will do the same for Israel. Maybe for Taiwan too. Because war with Taiwan over China can turn the world around – into a huge camp of Peace.

What the Russian Ambassador got wrong is that these are not weapons of evil, but weapons for Peace.

For heaven’s sake, they are not weapons of mass destruction, they are weapons for building true Peace.

Both Ukraine and Zionist Israel are shooting, bombing, ravaging, and killing their way to Peace.

If this puts the world on the brink of a direct clash between nuclear powers, it means that a final mushroom cloud, or several of them, may bring final Peace to the world. Just in case, if there is no other way to Peace, nuclear may be the way.

See [05] and [06].

We must never forget, no matter how much killing, slaughtering, burning, destruction war MUST bring to finally reach Peace – it’s all worth it. Because this rotting, warring world must be destroyed to be rebuilt in PEACE. No worries, BlackRock is there to help.

And rebuilt it will be, by all those who generously plan war for Peace – but for the safety of future Peace, they stay clear of war. Of course, who else would rebuild the world into Peace, if not the thinkers and shakers of this world?

Those who finance wars, the Military Industrial complex the BlackRocks et al, they know it. That is why they finance wars. They will never stand in the way of wars, nor in the front line of wars, but they are ready to rebuild the devastated world into a glowing new world of Peace.

The world needs these people, generous thinkers of Peace for humanity.

They know what they are doing. We must believe them and support their efforts, equally generously with our tax money. Nothing is more important than war and killing for Peace.

And yes, before its forgotten or overseen, let us remember that the Biden Administration sacrifices the lives of ordinary people for the insatiable but generous war industry which helps us find the way towards Peace.

All great Peace-loving nations must bring sacrifice, lest Peace may not prosper, nor prevail and last. We are talking about sustainable Peace.

People of this world, let us continue vouching for war as Peace is our ultimate goal. Our minds are strong. If we can make war – we must be able to see through the haze that war will make Peace.

Amen.

————

Peter Koenig is a geopolitical analyst and a former Senior Economist at the World Bank and the World Health Organization (WHO), where he worked for over 30 years around the world. He is the author of Implosion – An Economic Thriller about War, Environmental Destruction and Corporate Greed; and co-author of Cynthia McKinney’s book “When China Sneezes: From the Coronavirus Lockdown to the Global Politico-Economic Crisis” (Clarity Press – November 1, 2020)

Peter is a Research Associate of the Centre for Research on Globalization (CRG).
He is also a non-resident Senior Fellow of the Chongyang Institute of Renmin University, Beijing.

Dans l’Espagne du 17e siècle, il fallait vraiment souffrir pour être belle

Dans son Voyage en Espagne de 1679, Marie-Catherine Le Jumel de Barneville, femme de lettres connue sous le nom de Madame d’Aulnoy, consigna des impressions peu flatteuses concernant le teint des femmes espagnoles : « Jamais je n’ai vu écrevisses arborant si belles couleurs. »

La rougeur qui surprit tant Madame d’Aulnoy était due à l’application de quantités généreuses de fard rouge. Plus loin, Madame d’Aulnoy raconte comment une dame espagnole « se saisit d’une coupe remplie de rouge et, aidée d’un gros pinceau, s’en farda non seulement les joues, le menton, le dessous du nez, les paupières et le pourtour des oreilles, mais s’en macula aussi l’intérieur des mains, les doigts et les épaules ».

Madame d’Aulnoy se remémore dans cette œuvre son séjour dans l’Espagne de la fin des années 1670, au crépuscule de l’edad de oro, ainsi que les historiens aiment à nommer l’âge d’or espagnol. Cet âge d’or, qui débuta avec l’essor de l’Espagne en tant que superpuissance européenne et avec la colonisation de larges pans de l’Amérique Centrale et du Sud à partir de 1492, s’évanouit à la fin du 17e siècle à mesure que s’aggravaient les problèmes économiques rencontrés par le pays. Mais tant qu’il dura, on célébra abondamment de nombreux aspects de la culture espagnole, notamment sa littérature et son théâtre. Dans les récits de voyageurs, on se plaît à faire remarquer que l’apparence des femmes reflète la richesse et le pouvoir colossaux de l’Espagne. Richard Wynn, politicien ayant accompagné le prince Charles Ier d’Angleterre à l’occasion d’un voyage en Espagne en 1623, écrivit que « de toutes ces femmes, j’ose jurer que pas une n’était sans maquillage ; si flagrant qu’à s’y méprendre on eût dit qu’elles portaient des visières [des masques] plutôt que leur propre visage. »

 

GRIMAGES EXTRÊMES

Selon Amanda Wunder, historienne de la culture, autrice d'un livre sur la mode espagnole au temps de Vélasquez (Yale University Press), en matière de mode et de beauté, « l’Espagne prenait une autre direction » que le reste du continent européen. Alors que les Françaises et les Anglaises préféraient les teints naturels, les Espagnoles ne fondaient leurs critères de beauté que sur le fait d’être maquillées de la manière la plus extravagante et la plus sophistiquée qui soit, explique-t-elle.

La cour espagnole établissait la norme pour le reste de la société. Les riches étaient alors bien plus visibles dans l’espace public qu’au Moyen Âge. Nobles et membres de la famille royale s’affichaient régulièrement au théâtre ou faisaient accrocher leurs portraits dans les lieux publics lors de festivals. Les conceptions de la beauté qu’ils projetaient se répandaient dans les diverses couches de la société.

« Tout le monde se couvrait de couches de maquillage, et c’est la reine qui donnait le la. C’était un phénomène qui transcendait les classes », explique Amanda Wunder.

Pour atteindre l’apparence recherchée lors de l’âge d’or espagnol, les femmes se soumettaient à une routine de soin longue et complexe. Elles disposaient d’ailleurs d’une pièce dédiée, une sorte de boudoir que les Espagnols appellent tocador. Avant de désigner une pièce, ce terme désignait le couvre-chef qu’hommes et femmes portaient au lit. Le tocador était donc l’endroit où les femmes s’apprêtaient, se coiffaient et se pomponnaient. C’est là qu’elles rangeaient leurs soins pour la peau et pour les cheveux, leur maquillage et leurs accessoires de beauté. On en vint également à appeler tocador leurs nécessaires de beauté. Ces boîtes étaient pour certaines de facture magnifique. À l’intérieur, les cosmétiques étaient conservés dans des pots et des flacons, et au centre se trouvait un petit miroir. Selon la richesse d’une dame, ce miroir pouvait être orné d’un cadre somptueux d’ébène indien, de bois teinté, voire d’argent.

 

UNE PÂLEUR CADAVÉRIQUE

Dans l’Espagne du 17e siècle et d’après, idéal de beauté féminin rimait avec cheveux blonds et pâleur cadavérique. Il n’était pas rare que les femmes se blanchissent la peau. À cet effet, on s’oignait de Solimán, un cosmétique à base de mercure. Sa composition chimique pouvait causer des dégâts durables à la peau. En même temps, on utilisait des décolorants dilués à divers degrés pour éclaircir plus ou moins les cheveux.

Comme l’avait si mémorablement observé Madame d’Aulnoy, le produit incontournable du tocador espagnol de l’époque était le fard rouge. Désigné par le nom color de granada (couleur de grenade), on le vendait enveloppé dans des feuilles de papier placées dans des coupelles appelées salserillas. Le visage ainsi blêmi, les femmes se maquillaient ensuite les lèvres et les joues avec ce fard et se noircissaient les sourcils avec un mélange d’alcool et de minéraux noirs. Pour garder les mains blanches et douces, elles y appliquaient un onguent à base d’amandes, de moutarde et de miel.

Parmi les autres produits chimiques entrant dans la composition de ces produits, le soufre était probablement celui dont l’usage était le plus répandu. Certains de ces composants étaient nocifs. Les femmes se blanchissaient parfois le visage avec de l’oxychlorure de bismuth (qu’on appelle parfois blanc d’Espagne), produit qui irrite la peau et les yeux ; ou bien utilisaient des précipités de plomb, qui sont toxiques.

Si la composition du fard rouge a évolué au fil des siècles, à l’âge d’or espagnol, il était souvent fabriqué à partir de soufre carbonisé, de mercure, de plomb et de minium (un oxyde de plomb), entre autres substances.

Dans son livre El Día de Fiesta por la Mañana y por la Tarde, publié en 1654, le moraliste Juan de Zabaleta assène des arguments religieux pour dénoncer l’utilisation des produits cosmétiques. Il situe l’action de son tableau de mœurs dans le tocador d’une femme s’apprêtant un matin de fête religieuse : « Elle place à dextre l’écrin contenant ses potions de beauté et entreprend de se corriger le visage avec celles-ci. Il ne vient pas à l’esprit de cette femme que si Dieu la voulait telle qu’elle se maquille, Il l’aurait faite maquillée. Dieu l’a dotée du visage qui lui seyait et elle se pare du visage qui ne lui sied point. » L’œuvre de Juan de Zabaleta s’inscrit dans une tradition littéraire misogyne qui condamne les rituels de beauté des femmes et y voit un sabotage de la création divine.

Certaines femmes étaient de cet avis et trouvaient ces rituels sots, mais pour des raisons bien différentes : María de Zayas, femme de lettres de l’âge d’or espagnol considérée de nos jours comme proto-féministe, voyait dans les pressions sociales exercées sur les femmes pour qu’elles se maquillent un moyen de les empêcher de s’émanciper. Dans un roman des années 1630, elle fait dire à l’un de ses personnages que si les femmes se consacraient « au maniement des armes et à l’étude des sciences au lieu de se laisser pousser les cheveux et de se farder le visage, elles auraient déjà dépassé les hommes dans de nombreux domaines. »

À la fin du 17e siècle, alors que les fortunes impériales de l’Espagne étaient contrariées et que l’edad de oro touchait à sa fin, le recours effréné au maquillage diminua également. Dans le sillage de la Révolution française de 1789, une mode plus naturelle gagna l’Europe et l’on délaissa les manières contournées des perruques et du maquillage d’antan. 

Cependant, les attitudes envers le maquillage sont souvent cycliques. Des poudres à base d’oxyde de zinc remplacèrent les recettes toxiques à base de plomb, et l’utilisation de maquillage connut un regain de popularité en Europe. Au milieu du 19e siècle, le maquillage chargé passa de mode, car on l’associait aux actrices et aux prostituées. Les artifices faciaux revinrent cependant sur le devant de la scène avec l’avènement des cosmétiques utilisés au théâtre et furent largement commercialisés en Europe et en Amérique du Nord dans les années 1920. Depuis lors, l’utilisation du maquillage est tout aussi ardemment débattue lorsqu’il est question de féminité et de féminisme qu’elle ne l’était lors de l’âge d’or espagnol.

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

Auchan informe le gouvernement russe de sa volonté de rester dans le pays

auchan russie

auchan russieLe ministère de l’Industrie et du Commerce de la Fédération de Russie a reçu une déclaration officielle d’Auchan selon laquelle

L’article Auchan informe le gouvernement russe de sa volonté de rester dans le pays est apparu en premier sur STRATPOL.

Daily Chronicles … OT April 25

Par : AHH

The Multipolar Alliance closes ranks against common foes. There’s always a reaction. Time to cut the Puppeteer’s Strings. Security and BRICS planning, crafted around China’s Global Security Initiative, appear the foci.

“Hidden from sight, evil plays,
Pulling strings in unseen ways.
Like puppets, we dance to its tune,
Under the sun, the stars, the moon.

Each string, a lie, a deceit,
Moving us with invisible feet.
Controlled, guided, without a clue,
Of the hands that guide what we do.

Yet when the strings are finally cut,
We see the path from the rut.
The puppeteer’s game, at last revealed,
In the light, the truth unsealed.”
— Maya Anthony

❗BRICS security chiefs meet in St. Petersburg. Security Council chairman Nikolay Patrushev met with his Chinese counterpart Chen Wenqing on the sidelines of the 12th International Security Summit of Russia … Representatives from over 100 nations are in attendance, including the security chiefs of Iran, India, Brazil, South Africa and Iraq. |media|


April 25

💠 @Russian MFA:
⭕ 🎙 Briefing by Foreign Ministry Spokeswoman Maria Zakharova (Moscow, April 18, 2024)
🔹 Terrorist attacks by Ukrainian neo-Nazis against Russian medical workers
#Ukraine #KievRegimeCrimes
🔸With obsessive cruelty, fighters from the Ukrainian Armed Forces hunt down the medical workers who are helping the victims of shelling attacks and target them in an attempt to destroy them and prevent them from saving civilians.
🔸Hospitals, outpatient clinics, rural health posts and other medical buildings in the DPR and LPR, as well as the Belgorod, Bryansk, Zaporozhye, Kursk, and Kherson regions, regularly come under fire from neo-Nazis.
🔸We are not going to leave the above crimes unpunished. The perpetrators will be identified and held accountable to the full extent of the law.
Remind you of Gaza?? The same MO by similar imperial proxies, both commanded by the same USUK general staff…


⭕ #BRICS2024
🤝 On April 22-23, Moscow hosted a meeting of BRICS Sherpas/Sous-sherpas, chaired by Deputy Foreign Minister, Russia’s Sherpa in BRICS Sergey Ryabkov. The participants of the meeting discussed current issues on the agenda of the Russian year in BRICS, including the implementation of decisions adopted at the Johannesburg Summit on August 22-24, 2023.
🔸Russia’s representatives also informed the participants regarding the ongoing preparations for the upcoming BRICS Foreign Ministers’ Meeting, scheduled to take place in Nizhny Novgorod on June 10-11, 2024.
This upcoming June meeting is of UTMOST importance, setting the agenda for the October Summit of Heads of State. Organizing current and aspirant members is like herding cats. With the overt Imperial war on BRICS, this is an additional reason May is expected to be red-hot against Russia/BRICS, in order to lower the needed security climate to focus on planning the fair multipolar future.

💠 @Strategika51:
⭕ All of a sudden, AIPAC, the Jewish Anti-Defamation League, Netanyahu and the entire global Zionist movement are alarmed by what is currently happening on the campuses of some US universities.
🔸“Anti-Semitic mobs have invaded major US universities. We are seeing this exponential rise in anti-Semitism throughout America and Western societies, as Israel attempts to defend itself against terrorist genocide.”
Statement by Netanyahu, Israeli Prime Minister.
🔸What is both remarkable and paradoxical is that the noisy anti-Zionism that was widespread in the countries of the so-called Global South and even some former Eastern Bloc countries during the 1960s, 1970s and 1980s, has now spread to America and deserted its former territories.
🔸The global Zionist movement attributes this “rise in anti-Semitism” in America to the Chinese social network Tik Tok and consequently wants to ban it, but the phenomenon is far more complex and is reported in unprecedented degrees having broken all historical records in Japan, China, both Koreas, Thailand, Cambodia, Vietnam, Central Asia, South America and Africa.


💠 @Intel Slava Z:
⭕ The United States admits that the Russian Federation may have new tactical successes in Ukraine in the coming weeks – White House.

Hier — 24 avril 2024Vos flux RSS

Persian Patience, Flexibility & Encirclement Pushed to Direct Deterrence

Par : AHH

Why does Iran behave the way it does? What geopolitical strategy drives her? What are the secret origins of how the Iranian leadership sees the world? Parables of mountain climbing, wrestling and highways in Persian history..

Lait de vache, de soja, d'araignée… Que peut-on réellement qualifier de "lait" ?

De l’entier à l’écrémé, en passant par les alternatives sans lactose, les différentes options de laits ne manquent pas dans les rayons de nos supermarchés.

Les laits de chèvre et de brebis sont également de plus en plus courants, tout comme les laits végétaux à base d’avoine, de soja, d’amande, de noix de cajou, de coco, de riz, de chanvre, ou encore de pois.

Du côté du monde naturel, des preuves indiqueraient même que certaines espèces d’araignées, d’amphibiens, de fourmis et d’oiseaux seraient capables de sécréter des liquides similaires au lait caractéristique des mammifères.

Ces boissons moins célèbres peuvent-elles néanmoins réellement être qualifiées de « lait » ? Et d’ailleurs, comment pouvons-nous définir le lait ?

« Nous pouvons mesurer presque tout ce qu’il y a dans le lait », explique Michael Power, spécialiste des sciences animales qui gère une collection au Smithsonian’s National Zoo and Conservation Biology Institute, qui regroupe environ 15 000 échantillons de lait provenant de pas moins de 200 espèces de mammifères.

« Nous pouvons mesurer tous les peptides et les microbes présents dans le lait, mais aussi en examiner tous les éléments génétiques », révèle Power, qui est également l’auteur de l’ouvrage Milk: The Biology of Lactation.

Voici ce que nous savons (et ce que nous ignorons encore) de cette boisson si essentielle à notre évolution.

 

AVANT LE LAIT, IL Y AVAIT DU POISON

Selon Power, pour mieux comprendre le lait, il nous faut remonter à une époque qui précède son existence.

Il y a 250 à 300 millions d’années vivaient les synapsides, de petites créatures à la peau recouverte d’écailles qui constituent une ancienne lignée qui a donné lieu à la naissance des mammifères. Les synapsides auraient été les premiers de nos ancêtres à développer la capacité de nourrir leurs petits par le biais de sécrétions provenant de glandes situées sur leur abdomen.

Bien entendu, il ne s’agissait cependant pas de l’allaitement que nous connaissons aujourd’hui. Les synapsides pondaient des œufs, puis les enduisaient de ces sécrétions.

« Nous pensons qu’à l’origine, l’objectif était surtout d’équilibrer l’eau », explique Power.

En plus de l’eau, les scientifiques supposent que les liquides des synapsides contenaient des minéraux essentiels, tels que le calcium, le phosphate et le sodium, mais aussi des poisons qui protégeaient les œufs délicats contre les bactéries et les champignons.

Quel que soit son contenu, ce breuvage maison semble avoir porté ses fruits, car les synapsides ont survécu à l’extinction Permien-Trias, qui a provoqué la disparition de 90 % de toutes les espèces végétales et animales de notre planète.

« Pour moi, cela indique que la lactation constitue une évolution et une adaptation incroyablement importantes », commente Power.

 

L’ALIMENTATION DES PETITS MAMMIFÈRES

Aujourd’hui, il existe autant de laits que d’espèces de mammifères, et chacun est unique.

Le lait de phoque à capuchon contient jusqu’à 60 % de matières grasses, tandis que le lait de rhinocéros noir n’en contient que 0,2 %. Le lait de baleine bleue, quant à lui, a une consistance similaire à celle d’un fromage blanc coulant, ce qui est idéal pour une transmission sous-marine du liquide de la mère à son baleineau.

Les ornithorynques et les échidnés ne disposent pas de mamelons apparents, mais émettent leur lait par des pores présents sur leur peau, un peu comme les glandes sudoripares, dont le rôle est de produire la transpiration.

Chaque espèce de mammifère a suivi sa propre voie évolutive qui lui a permis de survivre jusqu’ici, et qui a ainsi entraîné une évolution de la chimie, de la consistance et du mécanisme d’administration de son lait.

 

LE LAIT N’EXISTE-T-IL QUE CHEZ LES MAMMIFÈRES ?

Selon la communauté scientifique, certaines preuves commencent à suggérer que la production de ce liquide essentiel ne se limite pas aux mammifères.

« Servez-vous un bon verre glacé de lait de pigeon… ou peut-être pas », écrit Rosemary Mosco dans son ouvrage A Pocket Guide To Pigeon Watching.

Pendant les premiers jours de la vie d’un jeune pigeon, son père et sa mère des vomissent une sécrétion semblable à du lait caillé dans la bouche de leurs petits, un liquide qui partage le même objectif que l’allaitement dans les premiers jours des bébés humains. Les manchots, les flamants roses et plusieurs autres espèces d’oiseaux produisent également cette substance connue sous le nom de « lait de jabot ».

De même, les araignées sauteuses, les nématodes et les poissons discus produisent des sécrétions riches en nutriments destinées à nourrir leurs petits, et selon une récente découverte, au moins une espèce d’amphibiens vermiformes, connus sous le nom de cécilies, sécrèterait également du lait, mais à partir de leur oviducte, lorsque les petits sont encore à l’intérieur de la mère. Les grands requins blancs utiliseraient une méthode similaire en émettant un liquide utérin blanc laiteux destiné à nourrir leurs petits.

Ces substances peuvent-elles être qualifiées de « lait » ?

Carlos Jared et Marta Antoniazzi, les scientifiques à l’origine de la découverte du liquide produit par l’oviducte des cécilies, admettent avoir été surpris de constater que celui-ci contenait des protéines, des glucides et des lipides, tout comme le lait des mammifères.

« Les acides gras sont très similaires à ceux que l’on trouve dans le lait ordinaire », révèle Antoniazzi, qui travaille à l’Instituto Butantan, un centre de recherche biologique brésilien.

Power souligne toutefois que seul un nombre limité d’espèces d’amphibiens, d’arachnides, d’oiseaux ou de poissons sont capables de produire ces substances.

« Les mammifères sont entièrement définis par leur capacité à produire du lait », explique-t-il. Selon le spécialiste, le lait des mammifères est donc unique.

 

DÉFINIR LE TERME « LAIT »

Le marché laitier mondial devrait dépasser les 1 200 milliards de dollars d’ici 2028, c’est pourquoi il est important que les autorités réglementaires déterminent quels produits peuvent être qualifiés de « lait » dans nos épiceries et supermarchés.

En France, lorsqu’il est utilisé seul sans indication concernant l’espèce animale dont il provient, le terme « lait » est strictement réservé au lait de vache. Tout produit laitier provenant d’un autre animal, tel que le lait d’ânesse ou le lait de brebis, doit préciser le nom de l’espèce dans sa dénomination commerciale. Aux États-Unis, une règle similaire est appliquée, le lait étant défini comme « la sécrétion lactée, pratiquement exempte de colostrum, obtenue par la traite complète d’une ou de plusieurs vaches en bonne santé », avec quelques subtilités relatives aux niveaux de pasteurisation et de matières grasses du produit.

Se pose également la question de l’appellation des laits végétaux. Au sein de l’Union européenne, la loi interdit la dénomination commerciale « lait » pour la majorité des alternatives végétales au lait d’origine animale, comme les laits de soja ou d’avoine, cette appellation étant susceptible de créer de la confusion chez les consommateurs. C’est pourquoi, malgré l’usage, les emballages des produits végétaux présentés dans les rayons présentent désormais les appellations « boisson » et « jus », plutôt que « lait ».

Du côté des États-Unis, la situation est différente. Après avoir examiné plus de 13 000 commentaires provenant du public, la Food and Drug Administration (FDA) a conclu en 2018 que les consommateurs comprenaient généralement que les « laits » végétaux ne contenaient pas de lait de vache, et que ce terme ne prêtait donc pas à confusion. L’agence américaine recommande néanmoins que tout produit dont le nom comporte le mot « lait » présente des informations relatives à sa différence nutritionnelle avec le lait de vache.

D’un point de vue technique, les laits végétaux peuvent-ils réellement être qualifiés de laits ? « Pour moi, le lait est, par essence, un produit créé par des parents pour nourrir leur petit », commente Katie Hinde, bioanthropologue à l’Université d’État de l’Arizona et corédactrice de la publication Splash! Milk Science Update de l’International Milk Genomics Consortium. Selon Hinde, les laits de soja et d’avoine ne correspondent pas à cette définition.

 

UNE SOURCE D’INFORMATIONS

Les scientifiques le réalisent un peu plus chaque jour : le lait s’avère bien plus complexe que nous ne le pensions auparavant.

« Pour moi, le lait constitue une sorte de canal d’information entre une mère et son enfant », affirme Power.

Grâce à un équilibre de nutriments, d’hormones et même de microbes, le lait guide la croissance et le développement du bébé, mais reflète également l’état corporel de la mère : certains des ingrédients qui le composent, comme le calcium, proviennent littéralement des os de celle-ci.

Par ailleurs, « le lait peut se transformer avec le temps », ajoute Power. La structure biochimique du lait maternel n’est pas la même le matin et le soir, et peut même changer entre le début et la fin d’une tétée.

Hinde cite également le cas du wallaby de l’île d’Eugène, dont les organes internes ne sont que partiellement développés à la naissance. « Le lait des marsupiaux contient des protéines qui les aident à développer leurs poumons afin de leur permettre de commencer à respirer de l’air par les poumons, plutôt que par la peau. »

Les chercheurs s’efforcent d’identifier ces protéines afin de déterminer si elles pourraient contribuer à la conception de traitements pour les bébés humains prématurés, qui souffrent souvent d’un sous-développement pulmonaire et de pneumonies.

 

DES MYSTÈRES PERDURENT

Les humains n’existeraient pas sans le lait maternel qui, chaque jour, continue d’étonner les scientifiques par sa complexité, sa flexibilité et son potentiel médical. Pourtant, selon Power, ce liquide essentiel a lui aussi ses défauts.

« Certaines personnes affirment que le lait est l’aliment parfait. À cela, je réponds qu’aucun fruit de l’évolution n’est parfait. »

Le lait manque naturellement de fer et de vitamine D, souligne le spécialiste. Il constitue également un compromis entre ce dont le bébé a besoin et ce que la mère peut se permettre de produire. En d’autres termes, pour être « parfait », il faudrait que le lait contienne encore plus de ressources nutritionnelles, mais cela mettrait en danger la mère qui le produit. « On ne peut pas tuer la mère pour nourrir le bébé. »

Enfin, le lait se compose de nombreux éléments que nous demeurons bien incapables de comprendre.

« Parfois, lorsque nous trouvons de nouveaux éléments dans le lait, ces derniers peuvent nous laisser perplexes... Ont-ils une raison d’être ? »

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

Okinawa, le pays des immortels

Au Japon, un rapport du ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales indique que le nombre de centenaires a atteint un nouveau record en 2022 : plus de 90 000 personnes auraient ainsi dépassé l’âge de 100 ans, soit environ 4 000 de plus qu’en 2021 ! Et c’est dans le sud-ouest du pays, dans l’archipel d’Okinawa, qu’on en compte le plus. Différentes études sur cette étonnante longévité ont montré que même les habitants d’un âge avancé – souvent surnommés « les immortels » – bénéficient d’un corps et d’un esprit fonctionnels et alertes. Ce qu’ils doivent en grande partie à la combinaison de plusieurs facteurs favorables : un environnement protégé, un mode de vie qui cultive le bien-être, et des habitudes alimentaires spécifiques.

Le positionnement de l’archipel – similaire à celui de pays situés sur le pourtour méditerranéen, caractérisés par un climat chaud et un environnement insulaire – est peut-être l’une des clefs de ce phénomène. Ainsi, la Grèce et la Sardaigne abritent deux des cinq zones bleues (régions du monde connues pour la longévité de leurs habitants) actuellement recensées. Ce positionnement pourrait notamment expliquer des similitudes dans les régimes alimentaires de ces différents pays.

À l’instar du régime okinawaïen, le régime crétois repose sur l’équilibre nutritionnel de ses principaux composants (fruits, légumes, céréales complètes…). Il favorise la consommation de végétaux, la diversité et la saisonnalité des aliments, mais limite la viande rouge, les sucres et les graisses saturées. 

Contrairement à une idée largement répandue, ce régime alimentaire ne vise pas spécifiquement la perte de poids – même s’il peut y contribuer. Scientifiquement reconnu pour favoriser l’amélioration de la qualité de la vie de ceux qui l’adoptent, il connaît le même retentissement positif sur la population qui développe moins de maladies chroniques, cardiovasculaires et dégénératives, et dont l’espérance de vie est bien supérieure à la moyenne mondiale. 

 

SANTÉ ET LONGÉVITÉ DANS L'ASSIETTE 

La santé et le bien-être des centenaires d’Okinawa peuvent être expliqués par des facteurs génétiques, psychosociaux et environnementaux, issus d’un mode de vie basé sur un concept philosophique : le nuchigusui, qui se traduit par « médecine de la vie ». 

Ce qu’ils apportent à leur corps – et à leur esprit – est une réelle préoccupation, ils s’alimentent avec modération et leur régime, hypocalorique, est pauvre en graisses et riche en nutriments.

Proche de la cuisine japonaise en général, celle d’Okinawa en diffère malgré tout par certains aspects. Rigoureusement basés sur l’équilibre alimentaire, la qualité nutritionnelle et la préservation du goût, de nombreux plats traditionnels à base de poissons et de fruits de mer sont préparés dans des bouillons de soupe (des dashis), réalisés avec des algues marines (konbu, wakame, mozuku…). Ingrédients essentiels de la cuisine japonaise, les algues marines sont fortement recommandées et utilisées pour leurs saveurs très prononcées et leur faible teneur en sel. Peu consommées, les viandes sont souvent réservées aux grandes occasions. Avec une préférence pour le porc, peu onéreux. Mais sa viande, très grasse, doit mijoter assez longtemps pour pouvoir en extraire la graisse et lui permettre d’atteindre une tendreté idéale sans perdre sa saveur. 

Le régime quotidien fait la part belle aux légumes, aux fruits et aux légumineuses, comme les graines de soja, et à la patate douce. Cette dernière est à l’habitant d’Okinawa ce que le pain est à la population française. Son indice glycémique est si bas qu’on peut la consommer sans restriction. Mais pas d’excès dans l’archipel, où l’on pratique le hara hachi bu, qui consiste à cesser de s’alimenter dès que le sentiment de satiété est atteint.

Autres aliments essentiels dans le régime quotidien de l’archipel nippon : les légumes verts, le soja et le tofu, qui participent à une bonne santé cardiaque et à l’équilibre de la flore intestinale ; sans oublier la salade qui éloigne les troubles cognitifs. On retrouve également des superaliments riches en fibres, en vitamine C, en fer, en calcium, en potassium, en polyphénols, en minéraux, et de puissants antioxydants. Ils sont produits et cultivés par les habitants d’Okinawa eux-mêmes, ce qui leur permet de bénéficier à la fois d’une alimentation saine et d’une activité physique quasi quotidienne au grand air. 

Dans les champs et les potagers, on retrouve donc le goya (concombre amer), le shikuwasa, un agrume local, le sucre de canne (la plus importante culture de l’archipel), l’acérola (fruit originaire des Caraïbes), le konjac, le curcuma d’Okinawa, appelé « curcuma de printemps », le moringa, petit arbre originaire de l’Inde, qualifié de « plante miraculeuse » pour les 90 nutriments qu’il contient, alliés des fonctions vitales du corps humain. 

Pour parfaire cette alimentation saine et équilibrée, le thé (noir, rouge ou vert, dont le matcha) – un excellent antioxydant – fait partie intégrante des repas et souvent consommé à la fin car doté d’importantes propriétés digestives.

 

BIEN-ÊTRE MORAL, SANTÉ PSYCHIQUE ET PHYSIQUE ESSENTIELS

De récentes études effectuées dans les cinq zones bleues répertoriées dans le monde indiquent que se donner un but, une raison de se lever chaque jour (une activité intellectuelle, artistique ou physique, un animal dont il faut prendre soin…) procure un sentiment de bien-être qui diminue le stress, aide à vivre plus longtemps et améliore la qualité de vie. Et c’est justement le ikigai, que l’on peut traduire par « raison d’être », que les habitants d’Okinawa pratiquent. 

À Okinawa, la réputée rigueur japonaise se vit de façon moins intransigeante : « Ce qui n’est pas réalisé maintenant le sera plus tard. » De plus, la bienveillance et l’attention portées aux autres font partie des valeurs fondamentales dans les familles, les cercles d’amis et le voisinage. Avoir un moai (groupe social permettant d’entretenir des liens avec autrui, amicaux, sociaux ou familiaux) est essentiel et contribue à l’équilibre et au bonheur de tous. Autant dire que quel que soit son âge, son état de santé et sa configuration familiale, un habitant est loin d’être isolé dans l’archipel ; en cas de besoin, il sera soutenu par sa communauté, comme lui la soutient en retour.

Une enquête sur le bien-être et la satisfaction des besoins menée en 2022 par le Brand Research Institute auprès d’environ 23 000 hommes et femmes habitants les 47 préfectures du Japon, révèle que c’est l’archipel d’Okinawa qui, pour la deuxième année consécutive, obtient le meilleur indice de bonheur. 

 

UNE APPROCHE SPIRITUELLE DE LA VIE

La spiritualité tient une place importante dans la vie des habitants d’Okinawa, dans la plus pure tradition japonaise de la religion Shintô, mais néanmoins empreinte de pratiques chamaniques locales. Celles-ci sont traditionnellement dirigées par des femmes prêtresses, qui ont hérité leur statut d’une autre femme, en ligne directe ou non. Leurs croyances intègrent le fait que la communication avec le surnaturel leur appartient. C’est donc à elles qu’il revient de communiquer avec les dieux, de prier et de méditer devant de petits autels rustiques édifiés en pleine nature, ici une cabane ou un tas de pierres au pied d’une colline, là au bord de l’eau.

De même, croyant en la continuité de la vie après la mort et en une énergie spirituelle qui interagit avec les deux plans d’existence, un lien étroit est entretenu avec les proches disparus, à qui il faut rendre visite et parler comme s’ils étaient présents. Ces moments participent au positivisme légendaire et au bonheur des habitant d’Okinawa. Une autre clef de leur extraordinaire longévité ? 

Another Nail in Israel’s Coffin

Par : AHH

The IRGC’s Operation ‘True Promise,’ much like the Palestinian Al-Aqsa Flood before it, is poised to be recorded in history as a pivotal, perhaps even terminal, moment for the brief history of the Israeli occupation state…

By Khalil Harb at The Cradle.

The ‘Isfahan incident’: a nail in Israel’s coffin

Tel Aviv’s underwhelming military counter to Iran’s 13 April military strike has destroyed decades of Israel’s carefully cultivated deterrence posture.

Iran’s Operation True Promise strikes on 13 April have reopened the deep wounds Israel incurred during Hamas’ 7 October attack. While Operation Al-Aqsa Flood shook the occupation state’s security bubble at its core, a single night of Iranian rockets and drones left Israelis straggling to hold on to even a sliver of their famed deterrence posture.

As military spokesman for Hamas’ Qassam Brigades Abu Obeida succinctly highlighted in his 23 April speech:

Iran’s response, in its size and nature, established new rules and confused the enemy’s calculations.

This is the region’s new status quo. And Israel’s mysterious ‘Isfahan attack’ has done nothing to shake Iran’s confidence. In short, the alleged Israeli counter has reaffirmed the regional view – militarily, at least – that Tehran has checkmated Tel Aviv and rewritten the rules of engagement.

After years of provocations, and for the first time in its history, Iran has launched a direct offensive against Israel, confidently claiming that it utilized only a fraction of its military capabilities – many of these “obsolete” missiles within its fast-evolving arsenal.

Iran targeted Israel’s key Nevatim and Ramon air bases precisely, despite the spectacular display of lights from intercepted decoy explosions that lit up the skies. Many, quick to judge, misinterpreted the massive salvo as a sign of a broader strategic offensive from the Unity of Fronts – the Resistance alliance that poses a multi-front dilemma for Tel Aviv – aimed at devastating Israel in one blow. 

A slap in the face 

In fact, Iran conducted the operation alone, which makes the seriousness of Iran’s “slap” all the more significant.

The night of the Iranian missile attack also demonstrated the limits of Iranian patience and Tehran’s strategic shift from caution to calculated aggression, necessitating the intervention of three western nuclear powers and the “Arab fig leaf,” Jordan, to counteract the assault.

The Iranians backed their military actions with public statements and shared images of their commanders orchestrating the operations. Conversely, Israel’s response to the events in Isfahan was ambiguous and poorly communicated, with only sporadic information leaking to the US and Israeli press in a feeble attempt to project resolve.

Iranian Foreign Minister Hossein Amir-Abdollahian mocked the Israeli response in an interview with NBC News, where he dismissed the Israeli drones as trivial, likening them to “toys that our children play with.”

Israel’s ‘ridiculous’ comeback

Israel’s military counter is now widely perceived as a dud, derided even within Israel itself by figures such as Minister of National Security Itamar Ben-Gvir, who describes it as “ridiculous.”

Despite Tel Aviv’s formidable military arsenal, which includes undeclared nuclear weapons, and its historical posture as a reliable western ally in the region, the events of 13 April have exposed gaping vulnerabilities in its ability to respond to credible threats, especially from Iran.

This ineffectiveness was highlighted amidst the symbolism of Isfahan – home to Iran’s Natanz nuclear facility – where Prime Minister Benjamin Netanyahu, who has long positioned himself as a stalwart against Iran’s nuclear ambitions, appeared uncharacteristically passive.

The Israeli PM’s lack of any tangible response was a departure from his usual hyperbole, painting a picture of Israel as unprepared and hesitant – retreating rather than confronting.

Furthermore, Iran’s nuclear program has paradoxically also emerged as a potent tool in Tehran’s strategic arsenal. The explicit warning from the Islamic Republic about possibly revising its nuclear doctrine in response to an escalated Israeli threat suggests a bold new stance, despite Supreme Leader Ali Khamenei’s fatwa (Islamic decree) against nuclear arms.

“On the Road to Quds”: Artwork depicts a Qassam Brigades paratrooper & motorcycle fighter armed with Al-Yassin 105, a Hezbollah fighter firing an anti-tank missile, a drone of the Islamic Resistance in Iraq, and Yemeni ballistic missiles all converging on Al-Quds. The sunken British ship “Rubymar” is included off the Yemeni shore.

Is Israeli deterrence dead?

The Isfahan incident did little to bolster Israel’s deterrence posture, which has been eroding since Al-Aqsa Flood and further weakened by Hezbollah’s operations in the north and Iran’s True Promise. These events have deeply impacted the Israeli psyche, challenging the foundational sense of security that underpins the Zionist vision of a “secure Jewish state” established on the lands of Palestine.

Against this backdrop, the conventional rules of engagement that have long governed regional interactions are being re-evaluated. Iran’s bold moves – despite US and Israeli warnings – signal a recalibration of power dynamics, indicating a potentially transformative period in West Asian geopolitics.

The Israeli response, both present and future, must now consider the possibility of a united front from the Axis of Resistance if it chooses to escalate further. This adds a layer of complexity to any military planning against Iran, likely prompting Israel to revert to its characteristic approach of covert operations. These may involve sabotage or targeted assassinations attributed to local agents rather than direct military strikes.

Meanwhile, the US, amid its own internal political issues and upcoming elections in November, is likely to play a dual role. It will monitor its ally’s actions closely while trying to moderate the regional tensions to prevent any significant escalation that could destabilize its broader strategic interests.

A point of no return 

Today, it is Iran – not the US, not Israel, and certainly not the Isfahan attack – which has restabilized the regional balance, even temporarily, pending the crystallization of the new rules of engagement.

Tel Aviv’s counterstrike tried hard to mitigate the possibility of any further Iranian retaliation – especially as Tehran’s next move would likely come without warning, involve Iran’s superior missiles, and potentially the mobilization of Iranian allies toward Israel’s borders.

The Axis of Resistance was happy to allow their Iranian ally to take center stage on 13 April and exact revenge for Israel’s miscalculated 1 April bombing of Iran’s diplomatic mission in Damascus. Any further bold moves from Tel Aviv would ensure that the Axis would activate on every front to swarm Israel.

So, for the moment, Tel Aviv does not dare to compromise Iran’s security directly, instead turning their impotent rage toward vulnerable Rafah, where over a million Palestinian civilians are stranded without food, shelter, and water.

The Hebrew media is already spinning for all its worth, promoting Tel Aviv’s “gains” from demonstrating restraint against Iran – whether from last week’s UN Security Council veto of a Palestinian state or the new $26 billion aid package the US Congress just approved for Israel, or obtaining White House support for the occupation army’s Rafah invasion.

Dr Hussein al-Musawi, the spokesman for the Iraqi Harakat al-Nujaba, tells The Cradle that Israel has, in effect, received a blank check for bad behavior from Washington:

It is not surprising that the US supports and defends Israel, regardless of its violation of international norms, and this undoubtedly embarrasses the Iraqi government, which seeks to take a clear position on the US military presence in Iraq.

For these and many other reasons, Israeli leaders are now acutely aware that any overtly aggressive action will not go unnoticed in the current geopolitical climate. The region is embroiled in what could be described as a ‘mini-international-regional war,’ characterized by intermittent flare-ups and periods of relative calm.

True Promise, much like Al-Aqsa Flood before it, is poised to be recorded in history as a pivotal, perhaps even terminal, moment for the brief history of the Israeli occupation state, which now finds itself more isolated than ever and facing an increasingly uncertain future.

Au cœur de l’Amazonie, cette région immaculée témoigne de la résilience de la nature

Au milieu du brouhaha des récits dramatiques évoquant la dégradation de l’environnement en Amazonie, il existe d’autres histoires, moins bruyantes mais non moins convaincantes, qui témoignent du simple pouvoir de la nature à prospérer lorsqu’elle est laissée à l’état brut.  Celle du Rio Napo, rivière qui coule au nord du parc national Yasuni, en Équateur, en est l’exemple même. 

Selon Lucas Bustamante, biologiste, écologiste et photographe environnemental : « C’est un endroit où tous vos sens sont en ébullition. Vous ne voyez pas seulement la vie partout, vous entendez les cris des oiseaux, le coassement des grenouilles, le bruit du vent ; vous sentez le pollen des plantes, le sol, la pluie. C’est bouleversant. Pour toute personne amoureuse de la nature, c’est comme être un enfant dans un magasin de jouets. » 

Établi en 1979 dans le nord-ouest amazonien, le parc national Yasuni constitue la plus grande zone de conservation de l’Équateur. Il protège près de 1,1 million d’hectares de forêt amazonienne, soit une superficie équivalente à celle de la Croatie. Cette forêt est l’une des plus riches de la planète en termes de biodiversité. Le Rio Napo est, quant à lui, une des artères qui insuffle la vie en son cœur. 

Cette rivière prend naissance dans les hauts versants de la Cordillère des Andes, à l’est, et marque la frontière nord du parc. Puis, elle se jette dans l’Amazone, à l’ouest, après avoir traversé le Pérou. 

Lucas Bustamante est originaire de l’Équateur et organise des expéditions photographiques à Kichwa Anangu, un village situé au bord du Rio Napo et habité par des familles indigènes kichwas. Voici vingt ans, ces dernières ont décidé de remplacer l’exploitation forestière et la chasse par l’écotourisme en tant que principale source de revenus. Ce projet, couronné de succès, a permis à la nature de prospérer. 

« Il a fallu quelques années pour que les animaux se mettent à revenir et que la forêt commence à se repeupler », indique Lucas Bustamante. « Aujourd’hui, c’est comme un petit paradis, une oasis de biodiversité. »

 

LA « TOILE D’ARAIGNÉE AQUATIQUE »

Cet espace immaculé constituait l’endroit idéal pour le photographe Thomas Peschak qui souhaitait saisir les liens profonds entre les animaux de l’Amazonie et ses cours d’eau. Explorateur pour National Geographic, il travaille sur un projet à long terme visant à documenter la forêt équatoriale depuis l’eau en naviguant sur sa « toile d’araignée aquatique », un réseau hydrographique composé de vastes rivières aux centaines d’affluents et de milliers de ruisseaux. 

Lucas Bustamante et lui ont passé des semaines en canoë à pagayer sur ces derniers, autour du Rio Napo, à la recherche d’espèces endémiques telles que la loutre géante (Pteronura brasiliensis). Ces mammifères en danger font partie des cinq principaux prédateurs de l’Amazonie, engloutissant plus de trois kilogrammes de poissons en une seule journée. Leur présence constitue un indicateur très significatif de la « bonne santé » de l’écosystème aquatique

 

Thomas Peschak explique : « Dans toute l’Amazonie, nous assistons à une détérioration de la situation mais le Rio Napo va vraiment à contre-courant de cette tendance. Comme il n’y a ni braconnage ni exploitation forestière ou minière illégale, une grande partie de la faune présente autour de la rivière est incroyablement sereine vis-à-vis des Hommes. » 

Cette quiétude lui donne une occasion unique de capturer et de mettre en valeur le comportement de nombreux animaux dans la nature, comme un papillon buvant le liquide lacrymal des yeux d’une podocnémide de Cayenne, une loutre géante attrapant un poisson et des singes hurleurs roux (Alouatta seniculus) se nourrissant de feuilles au-dessus d’un ruisseau. 

Tout n’est cependant pas si simple. Dans les jours qui ont précédé l’expédition de Thomas Peschak, de fortes pluies ont gonflé les cours supérieurs andins. Le niveau du Rio Napo a augmenté de façon spectaculaire, faisant déborder les ruisseaux et les déversant dans la forêt. 

Bien que cette inondation ne soit pas inhabituelle pour la rivière et son écosystème, elle a rendu la recherche de loutres beaucoup plus difficile pour les explorateurs. Cela a en effet permis aux animaux de nager loin à l’intérieur de la forêt inondée, à l’écart des principaux cours d’eau. Thomas Peschak et Lucas Bustamante ont donc passé sept jours à pagayer sans aucune loutre en vue, jusqu’à ce que, le dernier jour, ils en aperçoivent un groupe en plein festin.  

« Dans ce métier, vous devez faire preuve d’une patience à toute épreuve », déclare l’explorateur. « Lorsque tout votre corps vous crie d’abandonner, c’est à ce moment-là qu’il faut continuer. La patience et la persévérance sont récompensées par la nature. »

 

L’AUTOROUTE DES GRAINES

L’incroyable biodiversité qui entoure le Rio Napo reflète le chemin qu’il parcourt, de sa descente depuis les contreforts de la Cordillère des Andes jusqu’au bassin amazonien. Ces écosystèmes se mélangent sur ses rives d’une manière unique, permettant ainsi au parc national Yasuni d’abriter en son sein un vaste éventail d’espèces. 

Le Rio Napo est également chargé de nutriments provenant des Andes, notamment des cendres volcaniques, matériaux très riches. Les cours de ces eaux vives transportent de grandes quantités de sédiments leur donnant une couleur boueuse. Il s’agit aussi d’un moyen efficace de dissémination des graines. « Le Rio Napo est comme une autoroute sur laquelle des millions de graines circulent depuis les Andes à travers la région, permettant aux espèces de se propager », explique le biologiste Gonzalo Rivas-Torres. 

Ce flux de graines constitue également une source de nourriture essentielle pour la grande diversité de poissons se trouvant dans ses eaux. Cela se répercute sur le reste de la forêt, bien au-delà des méandres de la rivière.

Il poursuit : « Les poissons dépendent de la quantité de nutriments, de fruits et de graines présents dans l’eau. Si les forêts riveraines ne sont pas en "bonne santé", les populations de poissons seront peu nombreuses et les loutres n’auront pas assez de nourriture. Tout est lié. »

Gonzalo Rivas-Torres est le directeur de la station biologique de Tiputini, une station de terrain gérée par l’Universidad San Francisco de Quito, en collaboration avec l’université de Boston, à des fins de recherche, d’enseignement et de préservation. 

Leur base se situe sur les rives de la rivière Tiputini, un affluent du Rio Napo. À cet endroit, Gonzalo Rivas-Torres se dit être toujours émerveillé de voir la faune et la flore si proches, tout autour d’eux. Ses étudiants ont par exemple pleuré en voyant pour la première fois un jaguar dans la nature ou en relâchant une podocnémide de Cayenne dans la rivière.

« Ils disent qu’ils ne s’attendaient pas à voir cela ou qu’ils ne savaient pas que l’Équateur c’était aussi cela », rapporte-t-il. « C’est une expérience qui change une vie. »

Cet article a été réalisé avec le soutien de Rolex, qui s’associe à la National Geographic Society dans le cadre d’expéditions scientifiques visant à explorer, étudier et documenter les changements dans des régions uniques de la planète.

Il a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

Mutual Respect Benefit and Harmony Without Unification Are Important Principles of Interstate Relations

Russian-Chinese cooperation in global and regional affairs has accumulated rich experience and has an effective platform such as the Shanghai Cooperation Organisation and the BRICS mechanism. In 2024, Sino-Russian strategic interaction will be even more colourful, writes Li Yongquan, Director of the Institute for the Social Development of Europe and Asia of the Research Centre of the State Council of the People’s Republic of China

Iran, Russia Finalizing Agreement for Constructing Rasht-Astara Railway

Tehran and Moscow are finalizing the draft of a contract for the implementation of the agreement to construct the Rasht-Astara Railway

Russian Universities Foster Dialogue on BRICS Cooperation

Russian universities are taking the lead in exploring cooperation opportunities within the BRICS (Brazil, Russia, India, China, South Africa) grouping and its expanded BRICS+ format

Une nuit au musée : il est possible de rester dormir dans ces sept musées

Qu'il s'agisse de dormir à côté d'un squelette de dinosaure à Londres ou bien d'observer les danseurs de rue dans la capitale maltaise, il existe de nombreuses façons pour les familles de prolonger l'initiation culturelle au-delà des heures de visite diurnes.

 

1. LE MUSÉE D'HISTOIRE NATURELLE DE LONDRES

Idéal pour : les amoureux des animaux
À deux pas du Science Museum, les billets pour les fameuses soirées pyjama « Dino Snores » sur le thème de la préhistoire destinées aux enfants de sept à onze ans se vendent rapidement. Les familles ont l'occasion d'explorer les galeries avec des lampes torches, de créer des t-shirt dinosaures et d'assister à un spectacle pour enfants présenté par un chercheur en résidence. Les bénéficiaires du titre VIP (Very Important Palaeontologists, ou « Paléontologues très importants » en français) ont également droit à un lit de camp à côté de Sophie le Stégosaure. Ils ont aussi accès à une présentation des animaux ainsi qu'à des encas pour les petits creux de fin de soirée.

 

2. LE CENTRE SPATIAL KENNEDY (KSC) EN FLORIDE

Idéal pour : les passionnés d'espace
Le centre d’accueil de la NASA situé au Cap Canaveral, depuis lequel de nombreux lancements spatiaux ont été réalisés, organise des soirées pyjama dans deux lieux différents mais tout aussi passionnants l'un que l'autre : la navette spatiale Atlantis, un véhicule orbital qui n'est plus utilisé, et le centre Apollo/Saturn V, où une fusée lunaire Saturn V est exposée. Ce programme s'adresse à des petits groupes d'enfants et adolescents âgés de dix à quatorze ans accompagnés d'un adulte. Il comporte des éléments éducatifs, notamment des défis et des chasses au trésor axés sur les sciences et technologies.

 

3. LE SCIENCE MUSEUM DE LONDRES

Idéal pour : les astronautes en herbe
Conçu pour les enfants de sept à onze ans, ce vaste musée dédié au génie humain propose des Astronights sur le thème de l'espace. Ce programme comprend des ateliers, ainsi que des expositions et séances dans la salle de cinéma IMAX du musée et dans son Wonderlab, dont les sept zones sont dédiées aux divers phénomènes scientifiques. Si vous choisissez l'expérience VIP, vous aurez accès à un matelas gonflable au lieu d'un tapis de sol, ainsi que des petites douceurs supplémentaires au petit-déjeuner.

 

4. LE BRITISH MUSEUM DE LONDRES

Idéal pour : les amateurs d'Histoire
Créées pour les enfants de huit à quinze ans, les expéditions nocturnes sont organisées dans ce grand musée, où sont entreposés des milliers d'artefacts venant du monde entier. Le thème historique de chacune de ces aventures change constamment. Les ateliers, les activités et les narrations permettent de faire revivre le passé de manière éclatante. Les familles couchent dans les galeries égyptiennes et assyriennes, entourées par des rois et des dieux de l'Antiquité. Le lendemain, après le petit-déjeuner, les visiteurs ont accès à une visite privée des galeries avant l'ouverture du musée au public.

 

5. LE MUSÉE NATIONAL DE CARDIFF

Idéal pour : les paléontologues en herbe
Comme alternative au fameux programme du Musée d'histoire naturelle de Londres, ce site gallois invite les enfants de six à douze ans à des soirées pyjama centrées sur les expositions permanentes de géologie et d'histoire naturelle. Ce programme comprend une marche aux flambeaux, des ateliers manuels inspirés par les fossiles de la collection et un film avant d'aller se coucher. L'expérience VIP comprend également la visite du « Ranger Chris » avec l'un de ses reptiles, puis celle d'un paléontologue et une visite privée de la collection d'ossements de dinosaures du musée.

 

6. LE GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE

Idéal pour : les étudiants en théâtre
Institution suisse construite en 1879 et ayant conservé sa façade originale de style Beaux-Arts, cette maison d'opéra et de ballet organise des soirées pyjama ouvertes pour tous les âges. Les séjours comprennent une visite du bâtiment et de ses coulisses labyrinthiques sur fond de musique d'époque. Ensuite, vous vous coucherez sur votre matelas, avec votre sac de couchage ou votre couette, dans le grand foyer doté de lustres, fait de dorures, de fresques, de boiseries et de peintures somptueuses.

 

7. L'INTREPID MUSEUM DE NEW YORK

Idéal pour : les fans de Top Gun
Les voyageurs qui se rendent à New York peuvent dormir dans ce musée sur l'Hudson, installé à l'intérieur d'un porte-avions de la Seconde Guerre mondiale. Les expositions sont axées sur l'histoire militaire et maritime des États-Unis. L'opération Slumber permet aux familles ayant des enfants âgés de six à dix-sept ans de découvrir les consignes permettant de vivre, manger et dormir à bord d'un porte-avions. Ce programme comprend une visite guidée du pont d'envol avec des lampes torches, des simulateurs et l'accès à un planétarium.

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

What Russia's deployment of long-range missiles means for Scandinavia?

When taking only the 9M723 hypersonic missiles into account, the immediate danger for any larger troop concentrations in Finland lies in its speed and destructive power. However, this is only one of the two notable versions of the missiles that "Iskander-M" uses. The other is the 9M729, essentially a land-based iteration of the "Kalibr" family of cruise missiles. Its range has been a matter of debate for quite some time now, but it could be around 2500 km, meaning that the entire Scandinavia would be covered, including Sweden and Norway.

UK entering ‘war footing’ economy

Western countries are being deceived by their own propaganda about an “inevitable” war with Russia in the near future.

Cette maman ourse attaque un tigre pour sauver son petit

Les tigres du Bengale sont des tueurs impitoyables, capables de pointes de vitesse à 55 km/h. Ce sont de puissants chasseurs nocturnes qui parcourent de nombreux kilomètres pour trouver des buffles, des cerfs, des cochons sauvages et d'autres grands mammifères, dont ils se nourrissent.

Le tigre que l'on peut voir dans la vidéo ci-dessous a repéré un jeune ours lippu égaré, âgé d'environ trois ans. Mais alors qu'il se préparait à attaquer, la mère du jeune ours s'interpose et défend sauvagement son petit. Le tigre vise sa gorge pour y planter ses crocs acérés. Se libérant de l'étreinte, l'ourse se grandit pour tenter d'impressionner ce fauve deux fois plus lourd qu'elle...

Il existe aujourd'hui six sous-espèces de tigres : le tigre de Chine méridionale, le tigre de Malaisie, le tigre d'Indochine, le tigre de Sumatra, le tigre de Sibérie et le tigre du Bengale. On peut retracer leur histoire évolutionnaire sur deux millions d'années environ, période à laquelle leur ancêtre a quitté l'Afrique pour explorer l'Asie. 

La population des tigres du Bengale est la plus nombreuse, elle représente environ 50 % de la population mondiale de tigres vivant à l'état sauvage.

Les tigres du Bengale vivent seuls et marquent agressivement de leur odeur de vastes territoires pour éloigner leurs rivaux. Les tigres utilisent leur pelage distinctif comme camouflage (il n'existe pas deux tigres ayant exactement les mêmes rayures). Ils se tiennent à l'affût et s'approchent suffisamment près pour attaquer leurs victimes d'un bond rapide et fatal. Un tigre affamé peut manger jusqu'à 30 kilogrammes en une nuit, bien qu'il mange généralement moins.

Malgré leur redoutable réputation, la plupart des tigres évitent les humains, mais certains d'entre eux deviennent de dangereux mangeurs d'Hommes. Ces animaux sont souvent malades et incapables de chasser normalement, ou vivent dans une région où leurs proies traditionnelles ont disparu.

Les femelles donnent naissance à des portées de deux à six petits, qu'elles élèvent avec peu ou pas d'aide de la part du mâle. Les petits ne peuvent pas chasser avant l'âge de dix-huit mois et restent avec leur mère pendant deux à trois ans, après quoi ils se dispersent pour trouver leur propre territoire.

Ces informations de référence ont initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

Blinken en visite de trois jours en Chine

blinken chine

blinken chineLe 24 avril, le secrétaire d’État américain Antony Blinken entamera sa visite de trois jours en Chine. Selon le Département

L’article Blinken en visite de trois jours en Chine est apparu en premier sur STRATPOL.

Sciences des rêves : les troubles du sommeil à l'heure de la lumière bleue

Ce grand reportage a paru dans le magazine National Geographic dans le numéro d'août 2018.

La nuit, nous nous métamorphosons. Notre cerveau change d’activité et de but.

Pendant quelques heures, nous sommes quasi paralysés. Mais, derrière nos paupières closes, nos yeux s’agitent comme s’ils voyaient encore, et les muscles de notre oreille moyenne remuent, comme percevant des sons en dépit du silence. Hommes ou femmes, nous sommes sexuellement stimulés à plusieurs reprises. Il nous arrive de croire que nous volons. Et d’approcher les frontières de la mort. Nous sommes endormis.

Vers 350 av. J.-C., dans son traité Du sommeil et de la veille, Aristote s’interrogeait: que faisons-nous quand nous dormons, et pourquoi ? Il a fallu attendre 2300 ans pour obtenir une réponse correcte. En 1924, le psychiatre allemand Hans Berger a inventé l’électroencéphalogramme, capable d’enregistrer les impulsions électriques du cerveau. Dès lors, la science a pris le relais de la philosophie dans l’étude du sommeil. Mais ce n’est qu’avec les récentes techniques d’imagerie médicale que nous avons pu étudier en profondeur les mécanismes cérébraux en jeu.

Tout ce que nous savons du sommeil prouve qu’il est essentiel à une bonne santé mentale et physique. Le cycle veille-sommeil est un trait central de la biologie humaine –une adaptation à une planète où alternent le jour et la nuit. Le prix Nobel de médecine 2017 a été remis à trois chercheurs qui, dans les années 1980-1990, ont identifié l’horloge moléculaire qui, dans nos cellules, nous règle sur le soleil. Des études récentes ont montré que la perturbation du rythme circadien augmente le risque de diabète, d’accident cardiovasculaire et de démence.

Cependant, le déséquilibre entre nos modes de vie et le cycle solaire prend les proportions d’une épidémie. «C’est à croire que le monde entier teste les conséquences néfastes d’une privation de sommeil », s’étonne Robert Stickgold, directeur du Département du sommeil et de la cognition à la faculté de médecine de Harvard.

Un Français dort en moyenne 7h05 par nuit en semaine et 8h10 le week-end (1h30 de moins qu’il y a cinquante ans). Et c’est encore pire aux États-Unis. En cause: la généralisation de l’éclairage électrique, puis la prolifération des écrans. Nous considérons souvent le sommeil comme un adversaire qui nous empêche de produire ou de nous divertir. « Le sommeil est une absurdité, une mauvaise habitude », affirmait Thomas Edison, l’inventeur de l’ampoule électrique.

Nous parons au plus pressé, luttons contre l’insomnie à coups de somnifères, avalons des litres de café, sans égards pour le voyage complexe que nous sommes programmés à faire tous les soirs. Dans de bonnes conditions, nous effectuons chaque nuit quatre à cinq cycles de sommeil, chacun divisé en plusieurs phases, différentes par leur qualité et leur fonction.

 

PHASES 1 ET 2

Quand nous nous endormons, le cerveau reste actif. Il traite l'information. Quels souvenirs conserver de la journée ? Et que faut-il mettre à la poubelle ?

La première transformation est rapide. Le corps humain n’aime pas stagner entre deux états. Nous éteignons la lumière, nous nous allongeons et fermons les yeux. Si notre rythme circadien est en phase avec le flux de la lumière du jour et de l’obscurité, si notre glande pinéale (à la base du cerveau) sécrète de la mélatonine, signe que la nuit est venue, sans compter d’autres facteurs, alors nos neurones vont prendre le relais.

Nos 86 milliards de neurones sont les cellules qui constituent l’Internet du cerveau. Ils communiquent entre eux par des signaux chimiques ou électriques. À l’état de veille, l’activité neuronale s’apparente à une foule en pleine cohue, à une tempête d’éclairs cellulaires. Mais, quand les neurones agissent en harmonie et en rythme (ce qui, sur un électroencéphalogramme, se traduit par des ondulations nettes), c’est que le cerveau se recentre sur lui-même. En parallèle, nos récepteurs sensoriels se déconnectent et, bientôt, nous dormons.

Cette phase 1, l’endormissement, dure environ cinq minutes. Puis, une série d’ondes électriques d’une demi-seconde, venues des couches profondes du cerveau, atteignent le cortex cérébral (la substance grise plissée qui recouvre la couche externe du cerveau), site du langage et de la conscience. C’est le début de la phase 2.

Le cerveau n’est pas moins actif quand nous dormons, mais il agit différemment. On estime que, dans la phase 2, le cortex est stimulé afin de préserver les informations récentes, et peut-être aussi de les relier au savoir déjà acquis de la mémoire à long terme. Lors d’expériences en laboratoire, les sujets ayant réalisé des exercices mentaux ou physiques auxquels ils n’étaient pas habitués voyaient la fréquence d’ondes cérébrales augmenter pendant la nuit suivante. Il semble que plus celles-ci sont nombreuses, plus les sujets se montrent performants le lendemain. Selon des spécialistes, la force des ces ondes nocturnes pourrait même fournir des indices sur l’intelligence générale d’un individu. Durant le sommeil s’établissent des connexions que l’on n’aurait peut-être jamais consciemment formées –ce dont nous avons tous fait l’expérience.

À l’état de veille, le cerveau excelle à collecter des stimuli externes. Durant le sommeil, il effectue le tri parmi les données recueillies. Ce changement peut se mesurer à l’échelle moléculaire. Quand nous dormons, le cerveau ne se contente pas de classer mécaniquement nos pensées ; il réalise un choix décisif entre ce qu’il garde en mémoire et ce qu’il rejette.

Mais les choix du cerveau ne sont pas forcément judicieux, tant le sommeil renforce la mémoire. Par exemple, explique Gina Poe, chercheuse en neurosciences à l’université de Californie à Los Angeles, des soldats qui reviennent tout juste d’une mission harassante auraient tout intérêt à attendre six à huit heures avant de se coucher, afin de prévenir un état de stress post-traumatique.

Un cycle de sommeil dure 90 min. Lors du premier, la phase 2 peut atteindre 50 min. Pendant un temps, des séries d’ondes peuvent survenir de façon rapprochée, espacées de quelques secondes. Puis, leur fréquence baisse, et notre rythme cardiaque aussi. La température du corps diminue. Toute conscience de l’environnement extérieur s’efface. Nous entamons alors la longue plongée dans les phases 3 et 4 –le sommeil profond.

 

PHASES 3 ET 4

Le sommeil profond est aussi essentiel au cerveau que la nourriture l'est au corps. C'est le moment du ménage physiologique, mais pas encore celui du rêve.

Tout animal, sans exception, connaît au moins une forme primaire de sommeil –dix heures par jour pour le paresseux tridactyle et jusqu’à vingt pour de petites chauves-souris frugivores, mais moins de cinq heures chez la girafe. Le cheval dort une partie de la nuit sur ses pattes, et une partie, allongé. Chez le dauphin, chaque hémisphère du cerveau s’endort à son tour, et il peut ainsi continuer à nager, tandis que la frégate du Pacifique peut dormir en plein vol.

Le sommeil (en tant que comportement caractérisé par une diminution des réflexes et une mobilité réduite dont on peut s’extraire rapidement, à la différence du coma ou de l’hibernation) existe même chez des créatures sans cerveau. La méduse dort, ralentissant fortement ses mouvements de propulsion; des organismes unicellulaires, comme le plancton et la levure, montrent des cycles d’activité et de repos parfaitement différenciés. Cela signifie que le sommeil est ancien, et que sa fonction originelle et universelle ne consiste pas à organiser notre mémoire ou à favoriser les fonctions cognitives. 

Il s’agit d’abord de préserver la vie elle-même. Nulle créature, peu importe sa taille, ne peut vivre vingt-quatre heures d’affilée sans faire une pause. « Vivre éveillé est exigeant, souligne Thomas Scammell, professeur de neurologie à Harvard. Vous êtes en concurrence pour la survie avec tous les autres organismes vivants. Résultat, vous avez besoin d’une période de repos pour aider vos cellules à récupérer. »

Chez les êtres humains, cette période correspond surtout au sommeil profond, lors des phases 3 et 4. Celles-ci se distinguent par la proportion de puissantes vagues d’ondes delta dans l’activité du cerveau – jusqu’à être présentes plus de la moitié du temps en phase 4. C’est lors du sommeil profond que nos cellules produisent le plus d’hormones de croissance, nécessaires à l’entretien des os et des muscles.

Le sommeil joue aussi un rôle crucial dans la santé du système immunitaire, le maintien de la température corporelle et la pression sanguine. Un manque de sommeil nuit à la régulation de l’humeur et à la capacité à guérir des blessures. Chez certains animaux, observe Steven Lockley, du Brigham and Women’s Hospital de Boston, la privation de sommeil entraîne la mort plus vite que la privation de nourriture.

Il semble aussi qu’un bon sommeil réduise les risques de démence. Une étude sur des souris menée par Maiken Nedergaard, de l’université de Rochester (New York), suggère que, à l’état de veille, les neurones restent étroitement regroupés. Mais, durant le sommeil, le volume de certaines cellules du cerveau diminue de 60 %. Ce qui accroît l’espace entre les neurones. Et ces espaces servent de décharge pour les déchets métaboliques des cellules –notamment pour la bêta-amyloïde, qui interrompt les connexions entre les neurones et est mise en cause dans la maladie d’Alzheimer. Or, pour balayer les bêta-amyloïdes, le liquide rachidien ne peut agir que lors du sommeil profond, dans les circuits alors élargis du cerveau.

Durant ces processus de nettoyage et de réparation, nos muscles sont totalement détendus. L’activité mentale est à son minimum. On rêve rarement. Parfois, on ne ressent pas la douleur.

« Il s’agit là d’un niveau de désactivation du cerveau plutôt intense, dit Michael Perlis, directeur du programme de médecine comportementale du sommeil à l’université de Pennsylvanie. La phase 4 n’est guère éloignée d’un état comateux ou de mort cérébrale. Si elle permet de récupérer et de se régénérer, il ne faudrait pas en abuser. »

Nous ne pouvons pas demeurer en phase 4 plus d’une demi-heure avant que le cerveau ne s’en extraie (chez les somnambules, ce renversement peut s’accompagner d’un raidissement du corps). Souvent, nous retraversons alors prestement les phases 3, 2 et 1, puis nous réveillons. Même les personnes qui ne soufrent pas de troubles du sommeil se réveillent plusieurs fois par nuit, bien que la plupart n’en aient pas conscience. Il suffit de quelques secondes pour se rendormir. Mais alors, plutôt que de réitérer les différentes phases, le cerveau se réinitialise pour aborder un épisode totalement différent –une plongée dans le monde du bizarre.

Seulement voilà, le manque de sommeil est fréquent. Un Français sur trois estime qu’il dort mal. Aux États-Unis, plus de 80 millions de personnes souffrent d’un déficit de sommeil chronique. La fatigue y est à l’origine de plus de 1 million d’accidents de la route par an. Elle engendre aussi des erreurs médicales.

Même des réajustements mineurs peuvent être un souci. Le lundi qui suit le passage à l’heure d’hiver ou d’été, le nombre d’infarctus augmente de 24 % aux États-Unis par rapport à un lundi ordinaire, et les accidents de la route font un bond. Au cours de sa vie, environ un Américain sur trois souffrira d’au moins un trouble du sommeil diagnosticable – insomnie chronique, apnée du sommeil, syndrome des jambes sans repos, voire des maux bien plus rares et étranges.

Le syndrome de la tête qui explose se caractérise par la perception de sons violents, qui semblent résonner dans votre cerveau alors que vous essayez de dormir. Selon une étude menée à Harvard, la paralysie du sommeil (l’incapacité à bouger quelques minutes après s’être réveillé d’un rêve) est à l’origine de bon nombre d’histoires d’enlèvements par des extraterrestres. Les épisodes de narcolepsie (soudaine et irrépressible envie de dormir) sont souvent l’effet de très fortes émotions positives –apprécier une blague, être chatouillé, goûter un mets délicieux. Le syndrome de Kleine-Levin est un cas d’hypersomnie: à des périodes parfois espacées de plusieurs années, des personnes dorment pendant une semaine ou deux sans interruption. Elles retrouvent le cycle normal veille-sommeil sans que l’on ne remarque aucun effet secondaire.

Le trouble du sommeil le plus répandu est –de loin– l’insomnie. Elle affecte 15 à 20 % des Français, de façon sévère pour la moitié d’entre eux. En général, les insomniaques mettent plus de temps à s’endormir, demeurent éveillés pendant de longues périodes au milieu de la nuit –ou les deux à la fois.

Si le sommeil est un phénomène commun à toutes les espèces, pourquoi sommes-nous si nombreux à mal dormir ? Est-ce la faute de l’évolution ? de la vie moderne ? ou d’un déséquilibre qui s’est instauré entre l’une et l’autre ?

L’évolution nous a dotés d’un sommeil dont la durée peut varier et qui peut s’interrompre en fonction des nécessités. Le cerveau possède un système de contournement, opérationnel à chaque phase du sommeil, qui peut nous réveiller quand il perçoit un danger (le cri d’un enfant, le bruit des pas d’un prédateur qui approche). Hélas, dans le monde actuel, ce très ancien système d’alarme est sans cesse déclenché par des situations qui ne constituent en rien un danger immédiat (anxiété à la veille d’un examen, soucis financiers, alarme de voiture au bas de chez nous). Avant la révolution industrielle, qui nous a offert le réveille-matin et l’emploi du temps fixe, nous contrecarrions simplement les effets de l’insomnie en continuant à dormir.

Cette époque est révolue. Et, si vous comptez parmi ces personnes fières de leur capacité à s’endormir à volonté rapidement et à peu près n’importe où, ne vous réjouissez pas trop : c’est le signe caractéristique – surtout si vous avez moins de 40 ans– que vous manquez terriblement de sommeil.

Siège de la décision et de la résolution des problèmes, le cortex préfrontal est le premier à flancher dans le cerveau en cas de déficit de sommeil. Les personnes qui ne dorment pas assez se montrent plus irritables, d’humeur lunatique, et ont un comportement irrationnel.«Dans une certaine mesure, chaque fonction cognitive semble être affectée par le manque de sommeil », souligne Chiara Cirelli, neuroscientifique à l’Institut du sommeil et de la veille du Wisconsin. Lors des interrogatoires policiers, on sait que les suspects empêchés de dormir sont prêts à avouer n’importe quoi en échange de quelques moments de repos.

Quiconque dort souvent moins de six heures par nuit augmente fortement le risque d’être victime de dépression, de psychose ou d’infarctus. Il existe aussi un lien direct entre le manque de sommeil et l’obésité : l’estomac et d’autres organes produisent alors un excès de ghréline, l’hormone qui fait naître la sensation de faim. Les siestes ne résolvent rien, pas plus que les produits pharmaceutiques. «Le sommeil n’est pas monolithique», décrit Jefrey Ellenbogen, spécialiste du sommeil à l’université Johns Hopkins. Il y dirige le Sound Sleep Project (« projet pour un sommeil sain »), qui conseille des entreprises sur la façon d’améliorer les performances de leurs employés grâce à un sommeil plus réparateur.

« Ce n’est pas un marathon, c’est plutôt un décathlon. C’est un millier de choses différentes, précise Ellenbogen. Il est tentant de vouloir tripatouiller le sommeil avec des médicaments ou des appareils, mais nous n’en comprenons pas encore assez bien les mécanismes pour prendre le risque d’en manipuler artificiellement les phases. »

Jefrey Ellenbogen et d’autres experts s’opposent à la tentation d’emprunter des raccourcis, et notamment à l’idée que nous pourrions vivre quasiment sans dormir. Une fameuse idée, certes ! Nous débarrasser des phases censément superflues du sommeil reviendrait à prolonger notre existence de plusieurs décennies. Dans les années 1930-1940, lorsque la science du sommeil était encore balbutiante, des chercheurs estimaient que la seconde moitié de la nuit était une zone de calme plat; certains avançaient même qu’elle était carrément inutile.

On le sait aujourd’hui : c’est tout le contraire. Ce moment de la nuit est propice à un sommeil totalement différent, mais tout aussi essentiel – en réalité, une autre forme de conscience.

 

LE RÊVE

Lors du sommeil paradoxal, nous rêvons, volons, tombons - même si nous ne nous en souvenons pas. Nous régulons notre humeur et consolidons notre mémoire.

C’est en 1953 que le sommeil paradoxal, ou sommeil à mouvements oculaires rapides (MOR), a été découvert par Eugene Aserinsky et Nathaniel Kleitman. Auparavant, ce stade était souvent perçu comme une variante peu significative de la phase 1. Rien de singulier n’apparaissait sur les premiers électroencéphalogrammes. Puis, on s’est rendu compte d’une caractéristique de cette phase : l’œil est très actif. Et, simultanément, les organes sexuels connaissent un afflux de sang. On a alors compris qu’à peu près tous les rêves les plus frappants se déroulent à ce stade. Un séisme dans l’étude du sommeil.

D’une façon générale, un bon sommeil débute par une spirale qui nous conduit à la phase 4, un réveil momentané, puis une période de cinq à vingt minutes de sommeil paradoxal. À chaque nouveau cycle, la durée du sommeil paradoxal double, ou peu s’en faut. Le sommeil paradoxal occupe donc environ un cinquième de la durée totale du sommeil chez les adultes. Les chercheurs avancent que chaque séquence de sommeil, paradoxal ou non, permet d’optimiser notre récupération mentale et physique, d’une façon ou d’une autre. Au niveau cellulaire, pendant une phase de sommeil paradoxal, la synthèse des protéines connaît un pic d’activité, ce qui assure le bon fonctionnement de notre organisme. Il serait aussi essentiel pour réguler nos humeurs et renforcer notre mémoire.

Hallucinations et délires caractérisent la psychose. Donc, lors du sommeil paradoxal, nous devenons littéralement fous. Le rêve est bien un état psychotique, selon des scientifiques, car nous sommes persuadés de voir ce qui n’est pas là, et acceptons que gens, temps et espace se métamorphosent sans crier gare.

De nos jours, nombre de spécialistes du sommeil ne s’intéressent pas aux images et aux événements propres aux rêves. Ils estiment que l’activité onirique est la conséquence d’une lutte chaotique au sein des neurones –une lutte vide de sens, malgré sa résonance émotionnelle. Ce que d’autres chercheurs contestent. «Le contenu des rêves, affirme Robert Stickgold, de l’université Harvard, fait partie d’un mécanisme évolué, qui aide à examiner la signification plus vaste des souvenirs nouveaux, et la façon dont ils pourraient nous être utiles dans l’avenir. »

Tout le monde rêve. Y compris ceux qui n’en gardent aucune image. L’oubli des rêves est même une caractéristique des dormeurs exempts de troubles du sommeil. Lorsque nous rêvons, l’action se déroule dans les profondeurs du cerveau. L’électroencéphalogramme ne peut pas l’enregistrer correctement.

Des rêves surviennent également en dehors du sommeil paradoxal, surtout lors de la phase 2 –mais on les considère plutôt comme de simples préludes. Notre folie nocturne n’exprime tout son potentiel que dans le sommeil paradoxal. On dit souvent, à tort, que les rêves sont de simples flashes. En réalité, ils occupent presque toute la phase du sommeil paradoxal (environ deux heures par nuit, en général). 

Cette durée a tendance à décroître avec l’âge. Les nourrissons dorment jusqu’à dix-sept heures par jour, dont la moitié dans un état de sommeil actif proche du sommeil paradoxal. Et, lors de la grossesse, à partir de la vingt-sixième semaine, il semble que le fœtus connaisse un état très similaire à celui du sommeil paradoxal pendant un mois de façon continue. Une hypothèse est que ce stade corresponde pour le cerveau à une sorte de test de son logiciel avant mise en ligne.

Lors du sommeil paradoxal, le processus de thermorégulation du corps est inactif. Notre température interne est au plus bas. Par rapport à d’autres phases du sommeil, le rythme cardiaque s’accélère. La respiration est irrégulière. Nos muscles, à quelques exceptions près (yeux, oreilles, cœur, diaphragme), sont immobiles. Hélas, cela n’empêche pas les ronflements. Ceux-ci surviennent lorsqu’un flux d’air mal contrôlé fait vibrer les tissus relâchés de la gorge ou du nez. Le phénomène est fréquent lors des phases 3 et 4. Mais, en sommeil paradoxal, que nous ronflions ou non, nous sommes incapables de la moindre réaction physique. Nos mâchoires sont relâchées, et nous ne pouvons même pas réguler notre pression sanguine. Pourtant, notre cerveau parvient à nous convaincre que nous sommes en train de voler au-dessus des nuages ou de combattre des dragons.

Pourquoi croyons-nous à l’invraisemblable lors du sommeil paradoxal? Parce que ce ne sont plus les centres des fonctions logiques et de contrôle des impulsions qui régissent le cerveau. La production de la sérotonine et de la norépinéphrine cesse. Or ces deux neurotransmetteurs sont essentiels, permettant aux cellules du cerveau de communiquer. Sans eux, notre capacité à apprendre et à nous souvenir est très affaiblie. Bref, nous sommes dans un état de conscience chimiquement modifié. Toutefois, à l’inverse de la phase 4, notre cerveau est tout à fait actif et consomme autant d’énergie qu’à l’état de veille.

Le sommeil paradoxal est contrôlé par le système limbique. Dans cette région profonde du cerveau se manifestent certains de nos instincts les plus sauvages et les plus bas. Freud a vu juste: les rêves font appel à nos émotions primitives. Le système limbique est le foyer de nos pulsions sexuelles, de la peur, de l’agressivité. Mais il nous donne aussi accès à des sentiments d’allégresse, de joie et d’amour. Nous avons parfois l’impression de vivre plus de cauchemars que de rêves plaisants, mais c’est sans doute faux. Simplement, les rêves effrayants ont plus de chances de déclencher notre système de contournement, ce qui nous réveille.

Dans le tronc cérébral, une petite protubérance annulaire, le pont, est suralimentée lors du sommeil paradoxal. Le pont envoie des impulsions électriques, souvent dirigées vers la partie du cerveau qui contrôle les muscles des yeux et des oreilles. En général, nos paupières restent closes. Mais nos globes oculaires roulent d’un côté à l’autre, sans doute en réponse à l’intensité d’un rêve. Nos oreilles internes sont aussi actives. Voilà pour les parties du cerveau qui provoquent le mouvement. Cela explique la fréquente sensation de voler ou de tomber dans les rêves. Nous rêvons également en couleur –sauf les aveugles de naissance, chez qui les rêves ne sus - citent pas d’images, mais demeurent intenses sur le plan émotionnel.

Un homme a une érection à chaque fois qu’il rêve –même si le contenu du rêve n’est pas de nature sexuelle. Chez les femmes, les vaisseaux sanguins du vagin sont très dilatés. Et, peu importe l’absurdité du rêve, nous sommes presque toujours persuadés d’être éveillés. Par bonheur, nous sommes paralysés quand nous rêvons. Le cerveau tente de déclencher des mouvements. Mais un système du tronc cérébral condamne la porte du moteur neuronal.

En cas de parasomnie, un trouble du sommeil affectant le système nerveux, la porte ne se ferme pas bien. Le dormeur traduit ce qu’il vit en rêve de façon spectaculaire. Il a les yeux fermés et dort profondément, mais peut boxer ou donner des coups de pied –et, parfois, se blesser ou blesser celui ou celle qui partage son lit.

En général, la fin de la phase de sommeil paradoxal, comme celle de la phase 4, se signale par un bref réveil. Faute de réveille-matin, notre nuit s’achève souvent avec notre dernier rêve.

La durée du sommeil est un facteur essentiel pour déterminer le bon moment de se réveiller. Toutefois, la lumière du jour déclenche aussitôt des alertes. Quand elle franchit nos paupières et atteint notre rétine, elle envoie un signal au noyau suprachiasmatique, une région profonde du cerveau. Pour beaucoup d’entre nous, c’est le moment où nos derniers rêves s’effilochent. Nous ouvrons les yeux et revenons à la réalité.

Est-ce bien sûr ? Car le plus remarquable, dans le sommeil paradoxal, est peut-être ceci : il nous prouve que le cerveau est capable de fonctionner indépendamment de toute stimulation sensorielle. Tel un artiste bien installé dans son atelier secret, notre esprit semble effectuer ses propres expériences, sans aucune inhibition.

Lorsque nous sommes éveillés, le cerveau est absorbé par les tâches routinières –contrôler nos mouvements, conduire, faire des courses, écrire, parler. Gagner sa vie. Éduquer les enfants. Mais, quand nous dormons, dès l’amorce de notre première phase de sommeil paradoxal, l’instrument le plus complexe et le plus pointu que nous connaissions, se sent libre d’agir à sa guise.

Alors, le cerveau s’active tout seul. Il rêve. On pourrait dire qu’il s’accorde des récréations. Selon des théoriciens du sommeil, c’est dans la phase paradoxale que nous nous montrons les plus intelligents, perspicaces, créatifs –et libres. C’est alors que nous vivons pour de bon.« Peut-être ne sommes-nous jamais aussi humains que dans le sommeil paradoxal, allègue Michael Perlis, à la fois par ce qu’il fait pour le cerveau et pour le corps, et aussi pour les authentiques expériences qu’il nous procure. » 

Dès lors, un doute surgit : ne nous tromperions-nous pas de question depuis Aristote ? Au lieu de nous demander pourquoi nous dormons, ne devrions-nous pas nous demander pourquoi nous nous donnons tant de mal pour demeurer éveillés? Et la réponse pourrait être : nous devons assurer les fondements de la vie –nous nourrir, nous reproduire, nous défendre– afin que notre corps soit fin prêt à dormir.

Michael Finkel est journaliste et auteur. Il a notamment écrit Le Dernier Ermite, publié en France en 2017. Le photographe suédois Magnus Wennman a conçu un livre et une exposition itinérante sur les enfants réfugiés : Where the Children Sleep.

Le système du crédit social fait-il son entrée dans le système médical français

L’Assurance Maladie a proposé le 8 février dernier la mise en place d’un « forfait médecin traitant unique ». Ce forfait détermine un prix forfaitaire pour chaque patient selon sa situation sociale (détenteur de l’ACS, de la CMU…) et la bonne réalisation de vaccins et d’examens de dépistage (vaccination antigrippale, vaccination anti-HPV, dépistage du cancer colorectal, réalisation du fond d’œil pour les diabétiques…). Autrement dit, plus le patient réalise les vaccins et les dépistages proposés, plus son médecin reçoit d’argent de la Sécurité Sociale.

Il existe déjà trois forfaits pour la rémunération du médecin traitant. Cette rémunération forfaitaire représente environ 10% de son chiffre d’affaires annuel, le reste étant constitué par la rémunération à l’acte. L’un de ces forfaits est la fameuse ROSP (« rémunération sur objectifs de santé publique »), refusée par certains médecins pour des raisons déontologiques, qui établit des pourcentages conditionnant une certaine rémunération. Par exemple, pourcentage de patients s’étant fait vacciner contre la grippe, pourcentage de prescriptions d’antibiotiques.

Il faut souligner que, dans le cadre de la ROSP ces  restent anonymes. Si le nouveau « forfait médecin traitant » est mis en place (ce qui va être compliqué d’un point de vue administratif au vu du nombre de renseignements qu’il va falloir gérer), l’anonymat sera rompu, le médecin saura combien tel ou tel patient lui rapporte, et pourquoi. Plus un patient aura bien fait ce que les autorités sanitaires lui demandent, plus son médecin traitant sera payé. Ainsi que l’indique Thomas FATOME, le Directeur Général de la CNAM (Caisse Nationale d’Assurance Maladie) : « On bascule d’une logique par patientèle à une logique par patient ». Le secret médical sera rompu lui aussi puisque les autorités administratives seront au courant du dossier de chaque patient.

Un médecin peu scrupuleux pourra ainsi prioriser les patients qui lui seront le plus rentables. La relation médecin-patient, déjà bien mise à mal suite au désastre vaccinal covidien, va encore se dégrader. La déontologie est atteinte dans ses bases les plus élémentaires. Ainsi que le dénonce sur X (Twitter) le Dr Guillaume BARUCQ : « On monétise les patients selon leur degré d’obéissance, non plus au médecin, mais à l’administration ».

Ce nouveau forfait est requis par la CNAM en échange d’une hausse du tarif de la consultation (passage à 30 euros) demandé par les syndicats de médecins généralistes (qui se disent représenter les intéressés). La CNAM demande également « l’amélioration de l’accès aux soins » par l’augmentation de l’installation de généralistes dans les zones sous-dotées, et la réduction de certaines prescriptions d’examens biologiques et d’arrêt de travail. Pour l’instant les moyens que la CNAM compte mettre en œuvre pour cela ne sont pas détaillés…

Tout cela indique une mise en place progressive d’une rémunération salariale des médecins (en particulier généralistes), comme l’a d’ailleurs souhaité Macron : il faut « quitter le modèle de la rémunération à l’acte ». Les médecins perdront leur indépendance. De même la mise en place progressive d’une rémunération en fonction des objectifs des autorités pseudo-sanitaires mondialistes accroîtra le contrôle des prescriptions et la soumission des médecins et des patients. La menace d’une forme de crédit social se précise peu à peu.

Dr Marie 

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LA LIBERTE D’EXPRESSION NE SE DIVISE PAS !!!

La convocation par la police de Mathilde Panot est d’une gravité exceptionnelle.Aucun démocrate ne peut accepter ce qui est en train de se produire. La présidente du groupe parlementaire LFI est convoqué dans , le cadre d’une procédure pour apologie… Lire la suite

Hezbollah wades in

Par : AHH

Garland Nixon interviews Laith Marouf — Tuesday’s West Asia update.
Israel (and the combined West) can’t go left.

🔹Iran’s exposure of western air defenses was exploited by Lebanese Hezbollah in the last 48 hours. Send swarms of drones to saturate ADs, followed by the pinpoint kamikaze drones/missiles..
🔹Zionists have switched from direct Iran confrontation (for now) to the non-state actors, starting a spade of Hezbollah assassinations in last week and resuming culling Palestinians, in their fine traditional style.
🔹Hezbollah has matched the raised intensity of attacks — jumping to obliterate command bases 25-30 km from the border with high-value targets (at least one general admitted killed, see Salon)
🔹Israel has been totally defeated on all fronts, including intelligence gathering, with secret commands being taken down several times, including those skulking in arab-israeli community centers used as human shields (!). The only remaining card remains: drag in USUK somehow, but now to save their necks from Hezbollah
🔹a tit-for-tat liquidation of Israeli/Hezbollah commanders is underway in last week, with Hezbollah having acquired unprecedented up-to-date surveillance capability of enemy movements, in addition to precision projectiles.
🔹the zionists, supported to the hilt by western elites, will continue to perpetuate massacres and abominations against Palestinians, until physically stopped by the Resistance. That is the only recourse left.
🔹The masks have been dropped by combined West. This war will continue, and intensify, through at least the US Elections.. (he doesn’t anticipate inclusion of Iran again as a direct front, until after elections)
🔹There was a feeble, symbolic response by Israel on Isfahan, driven by US fear of repercussions, given severe depletion in 404. Most likely they used a few quadcopter drones hoisted by MEK terrorists from within Iran, given their ranges.
🔹instability in CONUS will be driven by fuel prices … and continuing student protests which will continue as Genocide in Palestine will certainly continue, in echoes of Vietnam, with similar hit pieces by the national guard (NG) to soon play their knuckle-dragger roles… the chaos and agony of West Asia comes home.. and will those NG really turn their guns on their own class?? 👇🏽👇🏽

🔹Sunni-Shiite shism, carefully curated by Anglo-Zionists since 2006 Hezbollah victory over Zion, is now kaput. Billions upon billions invested in Hate between sects was exposed by the Shiite led Resistance being sole members coming to defense of Sunni Hamas and Palestinians. The Lie was exposed. Youth are now immunized against these divide et impera lies. The totering criminal compradore regimes are more exposed than ever. The Sunni street can not be tricked now to join a crusade against Iran or Hezbollah or Houthis or Iraqi Resistance — seeing who the real enemies are. The Empire is bereft and isolated in the region.
🔹The Victories of Russia and China will happen in Palestine. As with Napolean and Hitler, obsession over defeating Russia has severely weakened USUK in West Asia, critical center of global trade and commodities and silk/maritime roads…..
🔹Soleimani’s genius: Bury yourself 70m and you cannot be touched by a casualty-averse Empire with insufficient boots. This has been the secret strategy (in addition to cheap tech precision dronification, patience and attrition warfare) to outlast and beat the Last Satanic Empire, as exemplified by Yemen.
🔹Yemen’s gift to mankind: its resolute chokehold over the Bab El Mandeb has sped up the fall of the thalassocratic Anglo-Zionist Empire.
🔹Geography largely determines fate. Sea-based will lose out to land-based that is immovable. The owners and friends of the Holy Land will move the World (take that Mackinder! This is the real Heartland), not those who in senseless futility went to die in the rich black soil of Novorossiya
🔹The Cradle of Civilization, the Triangle between Iraq, Egypt and Yemen, were the land-based empires and powers. As the USUK collapses, this region will regain its traditional heft and role in relations of nations, as China has regained hers in last decades
🔹Yemen, Iran and the West Asian Axis of Resistance have got China’s back in applying commensurate pressure on USUK’s SLOCs if the deranged dare to shut down Malacca and SCS… China has defeated USUK without a single battle
🔹The bluster of USUK has been called by Iran, shown to be weaker than a spider’s web, which will lead to further dominos toppling in Korea, Monroe-lands, etc…

Cette musique envoûtante retranscrit trente ans de changements climatiques

Avez-vous déjà pleuré en écoutant un morceau de musique particulièrement touchant ? Si oui, vous n’êtes pas seul. Grâce à ses mélodies, ses rythmes et ses nuances, la musique a la capacité exceptionnelle d’émouvoir, de détendre, mais aussi d’encourager à l’action, un pouvoir qu’un scientifique japonais tente aujourd’hui d’exploiter dans le but d’inciter à la lutte contre le changement climatique.

Son projet prend la forme d’un quatuor à cordes intitulé No. 1, Polar Energy Budget. À l’aide d’un processus connu sous le nom de sonification, le géoscientifique et musicien Hirota Nagai a transformé des données satellitaires recueillies dans l’Arctique et l’Antarctique en un morceau de six minutes destiné non pas à faire comprendre, mais à faire ressentir les effets de l’activité humaine sur notre planète et sa biodiversité.

« Je cherche à transmettre non seulement les questions environnementales, mais aussi les systèmes complexes qui composent la Terre et les 4,5 milliards d’années d’histoire qui ont mené à leur création », explique Nagai, qui est chercheur en géo-environnement à l’Université Rissho. Alors que la sensibilisation à la protection de l’environnement est de plus en plus urgente, le scientifique espère « attirer l’attention sur la complexité et le magnifique équilibre des mécanismes de la Terre ».

Le projet de recherche qui a abouti à cette composition a été publié ce 18 avril dans la revue iScience.

 

LE CHANGEMENT CLIMATIQUE EN MUSIQUE

Les mélodies qui composent le quatuor, conçu pour deux violons, un alto et un violoncelle, correspondent aux données recueillies entre 1982 et 2022 dans quatre lieux situés dans des zones polaires : un site d’observation sur la calotte glaciaire du Groenland, une installation de communication par satellite dans l’archipel du Svalbard et deux stations de recherche en Antarctique. Grâce à un programme informatique de sonification, le scientifique et compositeur a traduit les données relatives au rayonnement solaire, au rayonnement infrarouge de l’atmosphère, à la température de surface, à l’épaisseur des nuages et aux précipitations en différentes tonalités musicales afin de représenter les nombreuses transformations survenues au fil des années.

La composition est basée sur le concept de l’équilibre énergétique polaire, explique Nagai. Les régions polaires étant très sensibles aux effets du changement climatique, elles peuvent révéler les effets profonds de ce dernier, mais aussi de l’énergie solaire, sur l’ensemble de la planète.

« Nous portons généralement notre attention sur le réchauffement climatique. Pourtant, derrière celui-ci se cachent des mécanismes complexes d’échange d’énergie », affirme Nagai. « Lorsque cet équilibre se retrouve perturbé par l’augmentation des gaz à effet de serre, tout commence à dysfonctionner. »

Le morceau de six minutes a été interprété en direct pour la toute première fois en mars 2023 à l’Université Waseda de Tokyo. Une représentation filmée du quatuor japonais PRT Quartet a également été diffusée sur YouTube.

 

MOINS INTELLECTUALISER POUR MIEUX RESSENTIR

Ce n’est pas la première fois que la sonification des données ou, en d’autres termes, la conversion d’informations en sons, est utilisée dans le cadre scientifique. La NASA y a par exemple eu recours pour sonifier des éléments astronomiques, tels que des galaxies et des nébuleuses.

« On dit que la musique est un langage universel. Je pense qu’elle peut toucher un grand nombre de personnes d’une manière dont les outils utilisés habituellement par les climatologues sont le plus souvent incapables », affirme le climatologue Scott St. George. Avec le compositeur Daniel Crawford et une équipe de l’Université du Minnesota, St. George est à l’origine de deux des toutes premières compositions populaires basées sur des données climatiques, intitulées Song of Our Warming Planet et Planetary Bands, Warming Worlds.

« Nous avons essayé de sensibiliser au changement climatique en recourant à des méthodes traditionnelles et, bien que celles-ci fonctionnent dans une certaine mesure, leur efficacité ne s’est pas montrée à la hauteur de l’urgence », admet St. George.

« Bien souvent, nous réfléchissons au changement climatique. Nous en entendons parler. En transformant les données climatiques en sons ou en musique, nous pouvons désormais le ressentir. Ce type de projet est efficace grâce aux réactions viscérales qu’il provoque. »

Dans ce nouveau morceau, Nagai élargit le rôle et l’importance de l’interprétation artistique. Son processus de travail, qu’il qualifie de « musification », consiste à utiliser des stratégies classiques de composition, telles que la variation des nuances, l’allongement des tons, l’accentuation des lignes mélodiques et le développement des rythmes pour faire monter la tension et libérer les émotions de ses auditeurs.

« En réalité, l’atmosphère de la mélodie peut être grandement manipulée pour correspondre aux paramètres définis par le compositeur, sans pour autant altérer les données d’origine. »

Nagai espère que son travail inspirera d’autres personnes à convertir des données climatiques en œuvres artistiques.

« En proposant et en appliquant concrètement une méthode de création musicale basée sur des données, j’espère sensibiliser le public au potentiel inexploité des données fournies par les sciences de la Terre, qui constituent une source d’inspiration inépuisable pour les artistes », confie-t-il. « Je pense qu’il est essentiel de commencer à permettre aux non-scientifiques de manipuler librement les données des sciences de la Terre pour la conception de tout nouveaux types de projets. »

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

‘All for one and One for all’

Par : AHH

Of occult, entangling alliances…

“So gorgeous was the spectacle on the May morning of 1910 when nine kings rode in the funeral of Edward VII of England that the crowd, waiting in hushed and black-clad awe, could not keep back gasps of admiration. In scarlet and blue and green and purple, three by three the sovereigns rode through the palace gates, with plumed helmets, gold braid, crimson sashes, and jeweled orders flashing in the sun. After them came five heirs apparent, forty more imperial or royal highnesses, seven queens – four dowager and three regnant – and a scattering of special ambassadors from uncrowned countries. Together they represented seventy nations in the greatest assemblage of royalty and rank ever gathered in one place and, of its kind, the last. The muffled tongue of Big Ben tolled nine by the clock as the cortege left the palace, but on history’s clock it was sunset, and the sun of the old world was setting in a dying blaze of splendor never to be seen again.” 

“Thereafter the red edges of war spread over another half of the world. Turkey’s neighbors, Bulgaria, Rumania, Italy, and Greece, were eventually drawn in. Thereafter, with her exit to the Mediterranean closed, Russia was left dependent on Archangel, icebound half the year, and on Vladivostok, 8,000 miles from the battlefront. With the Black Sea closed, her exports dropped by 98 per cent and her imports by 95 per cent. The cutting off of Russia with all its consequences, the vain and sanguinary tragedy of Gallipoli, the diversion of Allied strength in the campaigns of Mesopotamia, Suez, and Palestine, the ultimate breakup of the Ottoman Empire, the subsequent history of the Middle East, followed from the voyage of the Goeben.”

“SOME DAMNED FOOLISH THING in the Balkans,” Bismarck had predicted, would ignite the next war. The assassination of the Austrian heir apparent, Archduke Franz Ferdinand, by Serbian nationalists on June 28, 1914, satisfied his condition.”

“in the midst of war and crisis nothing is as clear or as certain as it appears in hindsight”
― Barbara W. Tuchman, The Guns of August

By Yang Sheng at Global Times.

Xi meets Lavrov, reaffirms China’s emphasis on partnership with Russia

Chinese President Xi Jinping met with Russian Foreign Minister Sergey Lavrov on Tuesday in Beijing. Chinese analysts said the meeting sends a strong signal that China will firmly develop its strategic partnership with Russia, despite pressure from the West. The China-Russia partnership continues to be key for the global strategic balance and the hope for promoting a multipolar world in which countries of the Global South will have greater roles to play.

Xi asked Lavrov to convey his sincere greetings to Russian President Vladimir Putin. Noting that this year marks the 75th anniversary of the establishment of diplomatic ties between the two countries, Xi said China and Russia have embarked on a new path of harmonious coexistence and win-win cooperation between major countries and neighbors, which has benefited the two countries and their peoples and contributed wisdom and strength to international fairness and justice, the Xinhua News Agency reported on Tuesday.

Earlier in the day, Chinese Foreign Minister Wang Yi held talks with Lavrov in Beijing, and both sides expressed hope for strengthening practical cooperation in various fields, Xinhua reported.

Wang, also a member of the Political Bureau of the Communist Party of China Central Committee, said that China is willing to work with Russia, in accordance with the consensus reached by the two heads of state, to strengthen the synergy of the two countries’ development plans and promote practical cooperation in various fields.

The top diplomats of the two countries held a joint press conference after their meeting. Wang mentioned “five always” at the press conference. For example, he said that the two countries should always follow the strategic guidance of head-of-state diplomacy, and should always adhere to the principle of no-alliance, no-confrontation and no-targeting at any third party.

China and Russia should always stay on the right course on major matters of principle. As permanent members of the UN Security Council and major emerging countries, China and Russia actively respond to the common aspirations and legitimate concerns of the people of all countries, advocate a new path of state-to-state relations featuring dialogue and partnership rather than confrontation and alliance, and actively promote the building of a community with a shared future for humanity, said Wang.

Yang Jin, an associate research fellow at the Institute of Russian, Eastern European and Central Asian Studies at the Chinese Academy of Social Sciences, told the Global Times on Tuesday that the remarks made by Xi and the “five always” raised by Wang provide a “framework and outline” for the future development of the China-Russia comprehensive strategic partnership of coordination.

Yet many voices from the West, mainly from the US as well as some senior NATO officials, insist on depicting the China-Russia relationship as akin to an “anti-West alliance,” which is completely wrong. By reaffirming the principles of “non-alignment, non-confrontation, and not targeting any third party,” China and Russia are refuting those voices with a clear stance, experts said.

Dress down at the dilapidated Captain Cook Hotel in Anchorage, Alaska, March 18, 2021.

Multipolar world

China always attaches great importance to the development of China-Russia relations, and stands ready to strengthen bilateral communication with Russia and enhance multilateral strategic coordination in BRICS and the Shanghai Cooperation Organisation (SCO), Xi said when meeting with the visiting Russian top diplomat.

Xi said that the two countries will show more responsibility, unite countries in the Global South in the spirit of equality, openness, transparency and inclusiveness, promote the reform of the global governance system, and vigorously lead the building of a community with a shared future for humanity.

China and Russia are trying to promote a multipolar world where developing countries and emerging economies of the Global South will play a greater role, which is the antithesis of the unipolar world dominated by the US, analysts said.

“China and Russia will not target any third party, but if hegemonic forces threaten China and Russia, or threaten world peace, China and Russia will stand together and fight to protect their own interests and safeguard world peace together,” said Li Haidong, a professor at the China Foreign Affairs University.

This is why China and Russia, as well as other members in the UN Security Council, are pushing an immediate cease-fire and the resumption of humanitarian aid to Gaza, even as the US vetoed these attempts time and again, before the Ramadan cease-fire resolution eventually passed on March 25, experts said.

Wang said at the joint press conference that Russia will hold the BRICS presidency this year, and China will take over the rotating presidency of SCO this year. The two sides will support each other’s chairmanship and light up the “moment of South” global governance.

Richard Sakwa, professor of Russian and European politics at the School of Politics and International Relations of the UK’s University of Kent, told the Global Times at a forum in Beijing on March 28 that China-Russia relations are “one of the key axes for international politics, and it’s not only very important but also necessary” to maintain the global strategic balance.

Lavrov said at the meeting with Wang that Russia supports the China-initiated Global Security Initiative, and is willing to deepen cooperation with China on multilateral platforms to promote the establishment of a more just and democratic international order.

The two sides also had in-depth exchanges on the Ukraine issue, the Palestinian-Israeli conflict, the situation in the Asia-Pacific region and other international and regional issues of common concern.


Ukraine crisis and counterterrorism

Wang said at the joint press conference with Lavrov that on the Ukraine issue, China hopes to see a “cease-fire and an end to the war as soon as possible.” China supports the timely convening of an international conference recognized by both Russia and Ukraine, with equal participation by all parties, and a fair discussion of all peace options, whether it is track one or track two, Wang noted.

Cui Heng, a scholar from the Shanghai-based China National Institute for SCO International Exchange and Judicial Cooperation, told the Global Times on Tuesday that “some Western countries have always blamed China for its ‘pro-Russia’ stance, but actually we are just asking for a mechanism that can be accepted by all parties and can treat everyone equally.”

“China’s stance is based on the desire to stop the bloodshed, but the US’ stance is to use the [Russia-Ukraine] conflict to weaken Russia as much as possible. The development of the crisis to some extent depends on the US presidential election later this year,” Cui noted “If Donald Trump is elected, there will be a chance to break the deadlock, but if Joe Biden gets reelected, we might also see some changes, as Washington and its allies might not be able to afford the war anymore.”

Xi stressed at the meeting with Lavrov that China supports the Russian people in following a development path that suits their national conditions, and supports Russia in combating terrorism and maintaining social security and stability.

At the joint press conference with Lavrov on Tuesday, Wang stressed that China must also pay attention to the resolution of other global and regional hot spot issues, including continuing to counter terrorism. “China once again reiterated its condemnation of the terrorist attack in Moscow and its condolences and support for Russia,” said Wang.

“The Chinese people are also victims of terrorism, and terrorism has always been a common threat facing mankind. The international community should resolutely combat all forms of terrorism with a ‘zero tolerance’ attitude, firmly support the efforts of all parties to maintain national security and stability, strengthen international anti-terrorism cooperation, coordinate development and security, and eliminate the breeding grounds for terrorism,” Wang remarked.

“I want to thank China for their condolences in connection with the terrorist attack in the Moscow Region on March 22, and for their support of Russia’s fight against terrorism,” Lavrov said during the meeting with Wang.

All those involved [in the terrorist attack] will be certainly punished, Russia’s top diplomat stated. “Our [Russia-China] cooperation on counter-terrorism will continue, including within the framework of multilateral institutions.”

China and Russia are two major powers in the SCO, and counter-terrorism cooperation between them and other SCO members is significant for regional peace and stability, especially when the threat of terrorism has reemerged in relevant regions, experts said. Apart from the discussion on the diplomatic level, the militaries, law-enforcement and intelligence agencies of the two countries will promote cooperation on combating terrorism, experts said.

BRICS: Here's Why the Alliance and Several Countries Reject the Dollar

Times are tough for the US dollar. Once a symbol of stability and a pillar of the global economy, it now faces a gradual erosion of its supremacy. Amid fluctuating monetary policies and geopolitical tensions, the foundations of its dominance are being questioned. Like the BRICS, many countries are abandoning the US dollar for various reasons

Nigeria's Plans to Join BRICS in Line with Its Philosophy

Akabueze expressed that when several countries were invited to join BRICS but Nigeria was not, "it raised a lot of eyebrows"

India Aims to Boost Imports of Russian Coal Via Vladivostok

New Delhi demands Washington to stop interfering in its internal affairs.

Pourquoi se parle-t-on à soi-même ?

En écrivant ces lignes, je me suis surprise à discuter… avec moi-même. Entre deux frappes sur mon clavier, je me suis rendu compte que j’étais en train d’avoir une conversation avec moi-même à propos d’une rencontre faite la nuit précédente. Pourquoi ai-je soudainement interrompu mon travail pour discuter intérieurement d’une chose visiblement sans importance ?

Si je posais cette question à des experts du « monologue intérieur », ou de ce qu’on appelle plus communément « le fait de se parler à soi-même », ils pourraient me dire qu’il ne s’agissait pas pour moi d’une façon de me dérober à la tâche, mais que j’étais (ce qui est bien plus intrigant) peut-être en train de faire l’expérience d’une rencontre étroite avec le vrai « moi » par le biais d’un dialogue interne profondément personnel.

Russell Hurlburt, psychologue à l’université du Nevada, à Las Vegas, dirait que les mots que j’ai employés lors de mon monologue pourraient avoir été un « parfait exemple d’expérience intérieure » qui m’aurait amenée, sur le moment, dans les « coulisses de [ma] propre conscience ». Je préparais le terrain pour une découverte de soi, comme si je passais un entretien professionnel.

« Les gens sont très intéressants, et je pense que les gens se trouvent eux-mêmes très intéressants », explique Hurlburt, qui se décrit comme un « chercheur d’expériences intérieures ».

« À quoi penses-tu ? » est probablement la question la plus intéressante au monde, selon lui.

Pour les comportementalistes, les conversations intérieures peuvent révéler des émotions refoulées, bonnes ou négatives, suscitées par un appel téléphonique ou déclenchées par un événement ou une rencontre. Prenons comme exemple l’auto-accusation : « Oh, j’ai eu l’air si stupide ! » Ou encore l’affirmation de soi : « Je me sens toujours valorisé lorsqu’elle et moi travaillons ensemble. »

Il n'y a rien d'étonnant à ce que le monologue intérieur soit un sujet de conversation sur les médias sociaux, où les gens se questionnent sur leur identité et demandent aux autres utilisateurs de ces plateformes si tout le monde possède un monologue intérieur.

Nous avons interrogé des experts sur ce curieux phénomène naturel et sur les raisons pour lesquelles vous pouviez ou non avoir ce genre de conversation intime. Bien que nos experts ne soient pas d’accord sur le caractère universel du monologue intérieur, ils sont unanimes sur le fait qu’il s’agisse d’un outil précieux pour la découverte de soi.

 

QUELLES SONT LES PERSONNES LES PLUS SUSCEPTIBLES DE SE PARLER À ELLES-MÊMES ?

Se parler à soi-même n’a rien de nouveau. Hamlet le fait sept fois, sous forme de soliloques, dans la célèbre pièce qui porte son nom, écrite il y a quatre siècles. Le fait de répondre à sa petite voix intérieure peut prêter à rire, pourtant être surpris à le faire à voix haute est socialement condamnable.

Ce n’est que dans les années 1970 que les psychologues ont commencé à considérer le monologue intérieur comme un réel domaine d’étude, en s’inspirant des travaux du psychiatre Aaron Beck, le père de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC).

Des décennies plus tard, en 2009, le psychologue Thomas Brinthaupt a publié l’un des rares outils analytiques utilisés aujourd’hui pour mesurer le monologue intérieur chez ses patients. Baptisé Self-Talk Scale (STS), soit littéralement « échelle de dialogue intérieur », ce questionnaire en 22 points vise à identifier la fréquence du monologue intérieur et à refléter quatre catégories de bavardage mental : l’évaluation sociale, l’autocritique, l’auto-renforcement et l’autogestion.

La STS a été utilisée par des « dizaines de milliers » de personnes dans le cadre d’études menées dans le monde entier, explique Brinthaupt, qui se définit aujourd’hui comme un « psychologue de la personnalité » à la Middle Tennessee State University et qui travaille avec des chercheurs en TCC pour trouver la signification profonde de la santé mentale d’une personne selon sa voix intérieure. Son questionnaire permet d’obtenir des données et d’asseoir la crédibilité de la recherche sur un sujet aussi éphémère que la pensée.

(À lire : Neuf façons simples d’améliorer votre santé mentale)

De manière générale, il a constaté que les enfants se parlaient à eux-mêmes dans le cadre de leur processus d’apprentissage. Parmi les enfants les plus susceptibles de se parler à eux-mêmes, il cite les enfants introvertis, ceux qui n’ont pas de frères et sœurs (qui continuent à discuter avec eux-mêmes à l’âge adulte), et les enfants qui ont des amis « invisibles ».

En ce qui concerne les adultes, il explique que les personnes qui se retrouvent soudainement seules ou qui souffrent de la solitude sont plus susceptibles de se parler à elles-mêmes. Par ailleurs, même si cela n’a pas encore été étudié, Brinthaupt pense que les gens ont commencé à se parler davantage et plus souvent à haute voix lors des confinements mis en place pendant la pandémie de COVID-19.

En outre, les personnes souffrant de troubles obsessionnels compulsifs (TOC) se parlent à elles-mêmes d’une manière qui reflète leur maladie : encore et encore, et à maintes reprises. Par ailleurs, les sourds et les malentendants qui utilisent la langue des signes se serviraient de leurs mains pour se parler à eux-mêmes, explique Brinthaupt.

Autrement, des personnes ayant souffert d’une lésion cérébrale ou d’un accident vasculaire cérébral et qui rencontrent des difficultés à s’exprimer ont également déclaré « ne plus avoir de monologue intérieur » ; mais ce phénomène n’a pas encore fait l’objet d’études plus approfondies.

 

TOUT LE MONDE A-T-IL UN MONOLOGUE INTÉRIEUR ?

Mais alors, le monologue intérieur n’est-il que l’apanage des catégories de personnes citées plus haut, ou est-il commun à tous ? Sur ce point-là, les experts ont des avis différents.

Brinthaupt soutient que le monologue intérieur est universel et accessible à tous. « Nous nous parlons à nous-mêmes en réponse à des événements et à des stimuli spécifiques à notre environnement social ou à des événements imaginaires », explique-t-il, ajoutant que certaines personnes « ne savent pas qu’elles en ont la capacité ».

Hurlburt est d’un avis contraire. En 2020, le blogueur Ryan Langdon a écrit un article intitulé « Aujourd’hui, j’ai appris que tout le monde n’a pas de monologue intérieur et cela a gâché ma journée » en réponse à un tweet de Hurlburt sur ses recherches. L’article a généré plus d’un million de réponses en l’espace d’un mois, explique Hurlburt, qui a ensuite rencontré et interviewé Langdon.

« Les gens croient se parler à eux-mêmes », soutient Hurlburt, et « il arrive que certains individus se parlent en effet à eux-mêmes. Mais sur tous les échantillons que j’ai recueillis en cinquante ans, il y en a peut-être environ un quart qui impliquent des mots ou des paroles. »

Au lieu de se parler, certaines personnes se « voient ». L’une des patientes les plus mémorables de Hurlburt, qu’il appelle Fran, ne se parlait pas à elle-même. Aujourd’hui rétablie, Fran utilisait son imagination pour visualiser ce qui s’est avéré être un dialogue émotionnellement dévastateur, pris dans le temps : elle se repassait intérieurement la scène animée de son propre suicide, étape par étape.

 

LES IMPLICATIONS DU MONOLOGUE INTÉRIEUR

Les catégories de bavardage intérieur de Brinthaupt reflètent nos principales préoccupations intérieures. Par exemple, le monologue intérieur dit d’« évaluation sociale » (correspondant par exemple à la réflexion « je n’aurais vraiment pas dû l’interrompre comme je l’ai fait ») peut passer pour une critique de soi, mais peut aussi contribuer à améliorer les interactions sociales. Les orateurs se parlent souvent à eux-mêmes à des fins d’« auto-renforcement » et d’« autogestion » avant de prendre le micro.

Le monologue intérieur peut également être un outil : les psychologues qui pratiquent la célèbre TCC se servent du monologue intérieur comme d’un traitement pour inverser les pensées négatives qui découlent de maladies comme la dépression. Selon les praticiens de la TCC, la dépression est intensifiée par un monologue intérieur critique et négatif, ce qui implique qu’elle peut être atténuée par des pensées positives et encourageantes.

Hurlburt ne s’intéresse pas au monologue intérieur en tant qu’outil comportemental, mais en tant que lien direct avec notre moi intérieur ; un voyage mental qu’il effectue depuis 1971. À l’aide d’une méthode d’échantillonnage et d’un bipeur portable qu’il a conçu et breveté, Hurlburt demande à ses clients de noter ce à quoi ils pensent quand le signal sonore se déclenche, dans l’espoir de capter une pensée pure.

Selon Hurlburt, les enquêtes et les questionnaires classiques sont subjectifs et polluent ce qui devrait être une réponse personnelle absolue.

« Si vous voulez vraiment savoir ce qui se passe en vous, dit-il, vous devez utiliser une méthode qui ne soit pas invasive pour votre expérience intérieure. »

Mais si vous pensez ne pas avoir de monologue intérieur, ne vous inquiétez pas. « Il n’est pas inhérent à votre condition d’être humain », affirme-t-il. « Certaines personnes ne songent pas à la vie avec des mots et des phrases. »

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

Faut-il réellement faire 10 000 pas par jour ?

Marcher 9 000 à 10 000 pas par jour réduit de plus d'un tiers le risque de mortalité et d'au moins 20 % le risque de maladie cardiovasculaire, mais une légère augmentation même inférieure à ce seuil présente déjà des bénéfices, d'après une étude impliquant plus de 72 000 participants.

« Toute activité est bonne à prendre. Nous avons constaté que plus le nombre de pas augmente, plus le risque de mortalité et de maladie cardiovasculaire diminue », déclare Matthew Ahmadi, épidémiologiste à l'université de Sydney en Australie et coauteur de l'étude. « Le seuil des 10 000 pas est une excellente cible, mais même si vous n'êtes pas capable de l'atteindre, toute activité permettant d'augmenter votre nombre de pas quotidien peut avoir un impact considérable sur l'amélioration de votre santé et la diminution du risque de maladie. »

D'après Ashley Goodwin, spécialiste de l'activité physique au sein des Feinstein Institutes for Medical Research de Manhasset, aux États-Unis, cette étude confirme ce que nous savions déjà sur les bienfaits de la marche dans la réduction du risque de maladie cardiovasculaire et de mortalité.

Ce que Goodwin trouve particulièrement intéressant dans cette nouvelle étude, c'est la faible différence de bénéfices entre les personnes qui passent un long moment assises chaque jour et celles qui s'assoient moins.

« C'est vraiment génial, car cela montre qu'il suffit de marcher un peu plus que d'habitude pour obtenir des résultats bénéfiques sur la santé, peu importe le point de départ. »

De précédentes études avaient montré qu'un plus grand nombre de pas était associé à une meilleure condition cardiaque et à une vie plus longue, alors qu'un corpus de recherche distinct avait mis en évidence le risque accru de maladie cardiovasculaire et de mortalité en cas de sédentarité prolongée. L'étude qui nous intéresse a donc rassemblé ces deux corpus pour déterminer si un supplément de pas quotidien suffisait à contrebalancer les risques associés à la sédentarité, même chez les individus assis une grande partie de la journée.

L'équipe d'Ahmadi a fixé à 10,5 heures par jour le seuil caractérisant une « sédentarité élevée », car leurs données montraient que les risques associés au fait de s'asseoir plus longtemps chaque jour commençaient à croître de manière exponentielle. Ils ont comparé les risques de mortalité et de maladie cardiovasculaire associés à différents quotas de pas quotidiens par rapport à une référence de 2 200 pas par jour, le maximum pour 5 % de la population étudiée.

 

CHAQUE PAS COMPTE

D'après leurs résultats, les réductions de risque occasionnées par l'augmentation du nombre de pas étaient statistiquement similaires pour les sujets hautement sédentaires et les sujets moins sédentaires. Cependant, l'étude révèle également une relation proportionnelle : plus une personne effectuait de pas chaque jour, plus son risque de maladie cardiaque ou de décès chutait, et ce jusqu'au seuil de 9 000 à 9 700 pas quotidiens pour les sujets hautement sédentaires.

En réalité, l'étude a constaté des bienfaits pour le cœur chez les sujets hautement sédentaires dès 4 300 pas par jour, seuil à partir duquel le risque de maladie cardiaque diminuait de 10 %. En doublant ce quota pour atteindre 9 700 pas par jour, ces bienfaits étaient multipliés par deux.

De la même façon, les personnes hautement sédentaires présentaient une réduction de 20 % du risque de décès à partir de 4 100 pas par jour. Là encore, ce bénéfice était presque multiplié par deux (39 %) lorsque le nombre de pas augmentait pour atteindre 9 000. À partir de 6 000 pas par jour environ, les bienfaits sont identiques pour les individus hautement sédentaires et les individus plus actifs.

Le citoyen américain moyen effectue environ 4 000 pas par jour, indique Mario Garcia, cardiologue au Montefiore Medical Center de New York, ce qui laisse une belle marge de progression. En France, la moyenne nationale se situe autour de 7 000 pas par jour.

« À l'heure où le télétravail gagne du terrain dans le sillage de la pandémie, il est d'autant plus important de prendre conscience du temps que nous passons à ne pas être physiquement actifs pour essayer de compenser ce manque d'activité par une chose simple : la marche », déclare Garcia. Il précise que ceux qui ont le plus bénéficié de cette marche dans l'étude étaient les plus de 60 ans, probablement parce que la condition physique se perd très rapidement à cet âge.

 

OÙ TROUVER CES PAS ?

Pour Ahmadi, ce qu'il faut retenir de l'étude, c'est la possibilité pour les personnes qui ne peuvent pas réduire leur temps de sédentarité d'obtenir des bénéfices en augmentant simplement leur nombre de pas au quotidien.

« Avec la prolifération des appareils portables au sein de la population, il est devenu très facile de suivre son nombre de pas quotidien », indique Ahmadi.

Il n'est toutefois pas nécessaire de passer du jour au lendemain de 2 000 à 10 000 pas par jour, précise Goodwin. D'ailleurs, la scientifique mène actuellement une étude qui encourage les participants à augmenter de 1 000 pas leur moyenne quotidienne habituelle. D'après une analyse systématique de 17 études publiée en 2020, ce petit supplément de mille pas quotidiens suffirait à réduire le risque de maladie cardiaque et de mortalité, toutes causes fondues, pendant quatre à six ans.

Pour ceux qui n'aiment pas la marche, Goodwin suggère d'autres façons de glaner ces pas supplémentaires. « La meilleure activité physique, c'est celle que vous ferez », résume-t-elle.

Cela peut prendre la forme d'autres types d'activités ou de pas ajoutés au cours de la journée, par exemple en garant votre voiture plus loin sur le parking, en prenant les escaliers au lieu de l'ascenseur pour quelques étages ou en quittant les transports en commun un ou deux arrêts plus tôt pour finir votre trajet à pied. Finalement, comme le fait remarquer Goodwin, 1 000 pas supplémentaires ne représentent que 10 minutes de marche, ce qui peut facilement être intégré à la journée classique d'une personne mobile.

Une autre façon d'augmenter le nombre de pas est de les comptabiliser sur la semaine au lieu de la journée. Selon Evan Brittain, cardiologue au centre médical de l'université Vanderbilt qui étudie depuis des années les bienfaits de nos pas quotidiens, d'autres données issues de cette même étude de population montrent que « les "week-end warriors" rivalisent avec les sujets régulièrement actifs » en termes de bénéfices récoltés. Ces « guerriers du week-end » rassemblent les personnes qui condensent sur deux jours l'activité de la semaine.

Cependant, la persévérance est essentielle, ajoute-t-il, surtout après l'élan de motivation induit par l'utilisation nouvelle d'un podomètre, car nous avons tendance à modifier notre comportement lorsque nous nous savons observés. Les données issues d'une étude non publiée, ayant suivi pendant plusieurs années l'activité de ses participants, montrent que seule la moitié des « week-end warriors » parvenaient à maintenir un haut niveau d'activité le week-end à un stade ultérieur.

Par ailleurs, en raison de l'étendue limitée des données, Brittain reste sceptique quant à la légitimité de l'étude pour clore le débat sur la possibilité de compenser un comportement sédentaire en augmentant le nombre de pas effectués chaque jour.

« L'idée selon laquelle un suivi de trois à sept jours refléterait un comportement général sur des semaines, des mois ou des années me semble difficile à extrapoler », indique Brittain. « C'est peut-être vrai pour certains, probablement pas pour tout le monde. »

 

PROTOCOLE DE L'ÉTUDE

Dans le cadre d'une vaste étude réalisée au Royaume-Uni et toujours en cours, les chercheurs ont fourni à plus de 100 000 adultes un podomètre extrêmement précis à porter au poignet en permanence pendant une semaine. Ils ont ensuite analysé les données des 72 174 participants qui avaient porté l'appareil au moins trois jours, dont un jour de week-end, pendant au moins 16 heures par jour, y compris la nuit. La moyenne d'âge des participants était de 61 ans et les chercheurs ont évalué le critère de maladie cardiovasculaire et de décès pendant une moyenne de sept ans.

Ils ont ensuite ajusté leur analyse pour refléter les différences entre les participants, notamment l'âge, le sexe, l'origine ethnique, le niveau d'éducation, l'usage du tabac, la consommation d'alcool, la quantité de fruits et de légumes par jour, les antécédents familiaux de maladie cardiovasculaire ou de cancer, le nombre d'heures de sommeil par nuit, l'utilisation d'insuline pour les diabétiques et le recours à des médicaments contre l'excès de cholestérol ou l'hypertension artérielle.

« Parfois, on ne sait pas si une personne qui fait plus d'activité physique présente de meilleurs résultats grâce à cette activité physique ou uniquement parce qu'elle souffre moins de diabète, d'hypercholestérolémie, d'hypertension artérielle ou d'autres facteurs qui augmentent le risque d'événement cardiovasculaire », indique Garcia. Cette étude a tenu compte de ces variables, précise-t-il.

En revanche, les chercheurs n'ont pas pu tenir compte d'un potentiel changement du niveau d'activité des participants dans les années qui ont suivi, reconnaît Ahmadi. Ils ont tout de même examiné les données d'un sous-groupe de participants qui ont à nouveau porté les podomètres deux à quatre ans plus tard. Leur niveau d'activité était resté stable.

Cela ne signifie pas pour autant que les niveaux d'activité de l'ensemble de la population sont restés stables au fil du temps, indique Brittain. Malgré cette limitation, il rejoint Ahmadi sur le point fort de l'étude : « Plus on marche, mieux c'est ; et le seuil à dépasser pour en tirer des bénéfices est plus bas que beaucoup le pensent », conclut Brittain. « Et ça, c'est une source de motivation. »

Cet article a initialement paru sur le site nationalgeographic.com en langue anglaise.

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