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À partir d’avant-hierAnalyses, perspectives

Barbus déplumés

Mauvaise nouvelle pour le barbustan d'Idlib. Il y a une dizaine de jours, nous prévenions qu'un petit quelque chose était dans l'air... Sans que l'on puisse encore parler de grande offensive, les choses commencent à se préciser dans l'Idlibistan. L'armée...

Amiante : vous reprendrez bien un petit repérage obligatoire ?

Par : h16

Il faut bien comprendre que jusqu’à présent, être propriétaire d’un bien immobilier en France était quelque chose d’un peu trop simple et d’un peu trop lucratif pour que cela puisse décemment continuer. Heureusement, quelques nouvelles dispositions sont maintenant en place pour ramener cette possession à un minimum logique de complexité sans laquelle la vie ne vaut pas vraiment la peine d’être vécue en France.

Du reste, on se rappellera que l’État envisage de devenir le copropriétaire par défaut de tout terrain bâti ou à bâtir, car – rappelons-le – être propriétaire, en France, c’est un privilège consenti de façon bien réglementée et bien encadrée par l’État, dans son immense magnanimité, à certains de ses citoyens, dans un cadre bien compris comprenant notamment moult contraintes et forces taxes.

Partant de là, il était grand temps que soient prises des mesures afin que les travaux que vous seriez amenés à faire chez vous soient quelque peu encadrés, eux aussi.

C’est bien joli d’envisager un peu de maçonnerie, un peu de plomberie, de vouloir déplacer l’un ou l’autre interrupteur ou de considérer sérieusement quelques réfections murales ou que sais-je, mais tout ceci, fait sans prévenir les autorités, sans prendre absolument toutes les mesures de précaution indispensables à la survie du Français, c’est non seulement le début d’une vie débridée, la chemise débraillée et le pantalon de travers, mais c’est aussi une atteinte au vivrensemble !

En effet, dans beaucoup trop de bâtis du territoire national se cache un ennemi silencieux, littéralement tapi dans l’ombre, prêt à bondir : l’amiante. Cette substance s’est nichée partout, elle a été utilisée si industriellement et si industrieusement qu’on ne peut plus lui échapper. Provoquant des milliers de morts par an en France et bien que maintenant totalement interdite, elle se cache encore parfois dans certains matériaux et, à la faveur de travaux, aussi menus soient-ils, peut se retrouver à flotter dans l’air dans l’attente silencieuse du poumon égaré au tendre flanc duquel elle ventousera ses fibres immondes pour provoquer un cancer abominable en lentes métastases barbouillées et bulbeuses.

C’est probablement pour cela qu’à la faveur de la Loi Travail de 2016 s’est glissé un petit article imposant un « Repérage amiante avant travaux » (RAAT) dont le décret d’application est paru au cours du mois de juillet dernier.

En substance, il va donc falloir qu’à chaque fois qu’un artisan intervient chez vous et afin d’éviter la moindre embrouille tant au niveau de l’assurance qu’au niveau des administrations, vous fassiez intervenir une société spécialisée dans le repérage de la fibre tueuse, qui fournira un joli petit rapport dont l’aspect poussé n’a pas échappé aux spécialistes du métier, qui le jugent plus exigeant que le Dossier Technique Amiante (DTA), le Dossier Amiante – Parties Privatives (DAPP) ou le Constat amiante produit lors de la vente d’un bien.

Alors certes, la France aime bien les services gratuits (payés par les autres) mais pour le coup, ce repérage avant travaux ne le sera pas : on peut raisonnablement compter autour de 300 à 400 euros pour un petit repérage correspondant à de petits travaux, mais cela peut monter rapidement à plusieurs milliers d’euros lorsqu’on parlera d’une réhabilitation d’une maison.

Bref, on comprend que la possession immobilière vient de s’alourdir d’un nouveau fardeau dont les impacts sont pour le moment difficiles à cerner mais dont on peine à deviner le bénéfice palpable sur le long terme. En tout cas, il semble clair que la multiplication des diagnostics divers et variés aura largement profité aux agences « certifiant et attestant » dont l’existence n’est maintenant garantie que par l’inflation législative, créant une véritable bulle de sociétés spécialisées bénéficiant ainsi d’une rente de situation.

Tout ceci augmente de surcroît le coût de l’immobilier et le coût de sa possession ou de son entretien, qui n’était déjà pas mince. Le rendement de la pierre, déjà faible, devient lentement mais sûrement négatif. C’est – bien sûr – excellent pour l’économie du pays de se noyer ainsi dans sa propre paperasse qui ne manquera pas de grossir encore lorsqu’il faudra vérifier que tout a été fait dans les normes, et surtout que les sociétés qui vérifient ont bien été vérifiées par les agents vérificateurs de l’État.

En creux, on constate encore une augmentation du pouvoir de l’État qui démontre une fois de plus qu’il peut à tout moment créer un marché ex nihilo (celui du certificat de bonne conformité à l’amiante, aux dahuts et au temps qui passe) et qui peut donc non seulement tomber à bras raccourcis sur le particulier qui faillit à ses obligations (ceci est d’autant plus facile que le nombre d’obligations atteint des niveaux stratosphériques et que l’individu n’a plus le temps de les suivre toutes) mais en plus en tirer un profit évident, à 18.000 euros l’amende (que voilà un bon business encore plus juteux que les radars !)…

Enfin, on ne pourra même pas éviter le grotesque de la situation où l’inspecteur pourra faire un constat d’absence d’amiante et donc d’un faible risque de santé pour les artisans concernés pendant que le propriétaire, fumeur invétéré, exhalera de longues bouffées de havane chargées de goudron dans la direction générale de l’agent vérificateur. La cohérence d’ensemble y perdra ce que l’État gagnera en certitude d’avoir agi pour donner, enfin, de nouvelles armes aux procéduriers d’aller créer de gros contentieux dans les juridictions qu’on sait tous heureusement désœuvrées.

Ah, décidément, rien de tel qu’une nouvelle obligation pour revigorer les Français !

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Believing Jeffrey Epstein Committed Suicide is the Real Conspiracy Theory

Is a murder committed more heinous than a suicide allowed? In its act, sure. In this context? NO.

An “unlucky accident” like this is the ONE THING that a non-corrupt State must prevent. It’s the non-corrupt State’s ONE JOB to keep Epstein alive for trial, and everyone knows that everyone knows this is their ONE JOB.

It is impossible to violate this common knowledge without premeditation and malice, without conspiracy and criminality aforethought. It is impossible to have an “unlucky accident” like this in a non-corrupt State.

- Ben Hunt, I’m a Superstitious Man

It's entirely fitting that the death of Jeffrey Epstein is as disturbing, shady, bizarre and seemingly inexplicable as the rest of his life. It seems as if one could research this wretched man's time on earth for years and still come up with more questions than answers. An unfortunate reality complicated by the fact we don't have a mass media particularly interested in asking any of the big questions, such as:

  • Where is Ghislaine Maxwell? Why isn't she in custody and was she a Mossad spy like her late father Robert Maxwell?
  • Explain the details of the relationship between Leslie Wexner and Jeffrey Epstein? Why does it seem as if Wexner helped set Epstein up with the appearance of extraordinary wealth, yet no one seems to know how Epstein actually came into all his money?

It appears sexually abusing children and accumulating associated blackmail on the rich and powerful was a full-time job for Epstein, so who was actually bankrolling/overseeing this operation? Was it Wexner, somebody else, or was it an intelligence agency as Alex Acosta claims he was told? Seems kind of important to get to the bottom of this.

I could go on and on, but then this would become a book. Rather, the purpose of this post is to highlight the outlandishness surrounding many of the details (or lack thereof) surrounding Epstein's death a week ago in a Department of Justice operated New York City prison.

Indeed, what you'd have to believe in order to think this was a simple suicide is the actual conspiracy theory. 

Let's begin with the initial attack, which happened three weeks before his death.

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Un petit pas pour l’homme, un Salto de trop pour le contribuable

Par : h16

La France a un incroyable talent. Ou disons qu’elle en a certainement plusieurs et dans sa liste bien fournie, on trouve celui de faire des choses insensées pour un pognon de dingue, comme si elle en avait réellement les moyens, avec une décontraction assez consternante.

Or, à bien y réfléchir, il faut un certain talent pour arriver à se détacher ainsi des contingences du réel et cramer des sommes de plus en plus folles pour des projets de plus en plus ridicules, ou pour lesquels le parfum d’échec est si fort dès leur conception qu’on ne peut comprendre l’acharnement des uns et des autres à poursuivre, malgré tout, vers un fiasco garanti qu’en se rappelant qu’à chaque fois, une quantité astronomique de piscines olympiques remplies d’argent public y est consacré.

Et s’il est un domaine où les autorités publiques ont un tel talent, c’est bien celui des technologies de l’information. Pour illustrer mon propos, je pourrais revenir sur les nombreuses tentatives, certaines frôlant la bonne idée, d’autres carrément loufoques qui ont émaillé la vie de la Cinquième République, mais je me contenterai de rappeler les deux dernières pirouettes avant d’introduire la toute nouvelle dont le potentiel de rigolade est déjà fort élevé.

L’actualité récente me permet de revenir sur la première de ces deux pirouettes qui aboutit, une fois de plus, à des dépenses somptueuses de la part du contribuable pour un résultat inexistant, exactement comme prévu : il s’agit de la tentative de mettre en place un « cloud souverain » en France.

Initiative décidée par le pouvoir en place en 2012, l’idée de base consistait à fournir aux administrations et entreprises françaises sensibles une solution d’hébergement de données informatiques alternative aux solutions existantes, toutes américaines (Microsoft, Amazon, IBM) dont on se doute qu’elles permettent à la NSA d’en éplucher le contenu avec gourmandise. Or, s’il n’est pas idiot de vouloir protéger ses administrations et ses entreprises sensibles des espions internationaux, la façon dont s’y est prise l’État français (ainsi que son historique lourdement chargé en catastrophes informatiques diverses) laissait envisager le pire dès le début : comme je l’expliquais dans un billet de l’époque, tout indiquait dès le départ que la solution proposée allait tourner rapidement au vinaigre.

En 2015, j’en profitais pour dresser un bilan d’étape qui ne manqua pas d’être aussi lamentable que prévu : non seulement l’initiative s’était traduite non pas par un Cloud souverain, mais deux, en concurrence l’un avec l’autre sur l’étroit territoire national, mais en plus, les questions fondamentales (à savoir : doit-on vraiment mettre dans un cloud, qu’il soit souverain ou non, des données très sensibles ? Le risque en vaut-il vraiment la chandelle ? Les entités concernées ont-elles la capacité de ce genre de changement ?) n’avaient toujours pas reçu de réponse. Bilan, trois ans après le lancement, cela sentait déjà l’échec cuisant.

Et comme prévu, août 2019 verra donc la fin officielle du « cloud souverain à la française » : chiffres d’affaires microscopiques (quelques millions d’euros par an de rentrées alors que les investissements se comptaient en dizaines de millions), incapables d’attirer des clients et de toute façon complètement hors de tout marché potentiel dans une illustration périplaquiste de marketing sur-réaliste en quatre dimensions dont aucune n’intersecte avec le monde réel, les deux clouds français, Numergy et Cloudwatt sont officiellement morts. Compte tenu de la facture finale (au moins 100 millions d’euros), l’enterrement se fera dans la discrétion, sans fleurs ni couronnes, merci.

Cloud

C’est aussi quelques articles récents qui me donnent l’occasion de revenir sur la seconde pirouette informatique dans laquelle le contribuable français (à hauteur de 15 millions d’euros) et européen (à hauteur de 25 millions d’euros) est encore une fois mouillé : Qwant, le moteur de recherche internet français, lancé en 2013 sur le principe d’une neutralité complète vis-à-vis des données de l’utilisateur que le moteur ne stocke pas.

Depuis 2013 cependant, outre des questions sur l’impact d’un tel moteur (dont les résultats ne sont pas toujours pertinents), d’autres se font jour sur la qualité des données renvoyées et leur étrange similarité avec celles de Bing (de Microsoft). D’autre part, et alors que les serveurs de Cloudwatt et de Numergy sont très désœuvrés tant les clients manquent, il semblerait que Qwant ait préféré ceux de Huawey (en Chine donc).

Récemment, on apprenait les efforts plus ou moins judicieux du gouvernement français derrière Emmanuel Macron afin de pousser le moteur de recherche alternatif dans les administrations françaises. Si vous trouvez que le discours ressemble furieusement à celui qui fut prononcé jadis par Sarkozy pour pousser un Cloud souverain, c’est normal : ce sont les mêmes ficelles, ce sont les mêmes idées générales et ce sont pour partie les mêmes bailleurs de fonds, les contribuables.

Depuis, une enquête détaillée et lisible sur NextInpact (ici et ) donne un petit aperçu du problème : manifestement, le moteur de recherche français n’est pas aussi révolutionnaire ni aussi bon que ce qu’on pouvait croire. Apparemment, investir quelques dizaines de millions d’euros 20 ans après Google (qui, pendant cette période, a investit par dizaines de milliards de dollars à l’année) ne permet pas de révolutionner le domaine (ou en tout cas, pas comme ça).

Au contraire de Numergy et Cloudwatt dont on se doute que la période des réjouissances financées par le contribuable touche maintenant à sa fin, on ne sait pas encore combien de temps la CDC et la BEI resteront dans cet investissement dont l’aspect lucratif échappe un peu à l’analyse pour le moment…

Heureusement, rassurez-vous : comme je le disais en introduction, la France a au moins cet incroyable talent de toujours savoir à quoi dépenser l’argent qu’elle emprunte goulûment sur les marchés pour endetter sa population et tabasser ses contribuables de taxes et d’impôts tous les jours plus créatifs.

Pendant que les robinets se ferment pour le Cloud Souverain, que le doute s’installe quant à la pose de sprinklers à pognon public pour Qwant, les robinets s’ouvrent en fanfare pour Salto.

Salto, ce n’est pas le mouvement gymnastique que le contribuable devra effectuer pour récupérer son argent (s’il se risque à ça, il lui sera vite rappelé par le fisc que salto rime avec lumbago), c’est le nom de cette nouvelle aventure télévisuelle croustillante que viennent de lancer les télévisions privées du capitalisme de connivence, TF1 et M6, avec les télévisions publiques de la dépense idéologique décontractée, FranceTélévisions.

Apparemment, les trois groupes veulent répondre de façon « ambitieuse » – eh oui, rien de moins – « aux nouvelles attentes du public » qui, apparemment, semblait extatique à l’idée d’enfin pouvoir regarder Joséphine Ange Gardien ou Louis La Brocante en streaming sur leur smartphone dans les transports en commun ou en soirée Chill et Plus Belle La Vie en binge watching. Car, vous l’avez compris, il s’agit cette fois, après la concurrence frontale avec Microsoft, Google, Amazon ou IBM, de rentrer dans le lard de Netflix.

Et donc encore une fois, une quantité assez rondelette d’argent public (au travers ici de FranceTélévisions) sera investie dans un projet qui vise essentiellement à fournir quelque chose qui existe déjà, en concurrence avec plusieurs plateformes déjà massivement implantées, développées directement par des sociétés qui existent depuis plus de 20 ans dans le domaine (1997 pour Netflix, 1994 pour Amazon) et qui ont acquis un savoir-faire redoutable.

Faire la même chose que d’autres, pas mieux voire moins bien, de la même façon ? Cela sent déjà la réussite cuisante et un départ sur des bases extrêmement solides.

Rassurez-vous : un échec dans de telles conditions initiales ne serait que probable. Grâce à la culture franco-française de l’administratosclérose, l’échec peut vaillament devenir certain puisqu’en épluchant les inévitables conditions règlementaires, légales et égalitaristes qui ont accompagné la création de ce Salto, on découvre que l’Autorité de la concurrence a consciencieusement cadenassé toute possibilité de rendre la nouvelle plateforme compétitive ou même vaguement intéressante pour le public français.

On goûtera notamment au fait que les chaînes ne pourront pas favoriser Salto avec des exclusivités de leur cru (parce que c’est comme ça et puis c’est tout), que la publicité pour Salto sur les trois groupes télévisuels sera fermement encadrée (ou sinon, la plateforme risque de se faire connaître), le contenu proposé ne pourra pas provenir à plus de 40% des chaînes actionnaires, le tout dans un budget annuel rikiki qui correspond probablement à ce que Netflix ou Amazon Prime brûlent en 1 semaine. Pour ce dernier point, on pourra s’en réjouir compte tenu qu’il sera vraisemblablement dépensé en pure perte et qu’il sera composé pour une bonne partie d’argent public : autant qu’il soit aussi petit que possible…

Après le « cloud à la française », le « moteur de recherche à la française », on a maintenant le « streaming à la française ». Dans les trois cas, de l’argent public a été investi. Dans les trois cas, on a choisi la concurrence frontale avec des boîtes multi-milliardaires solidement implantées et très largement leader de leur marché.

Forcément, ça va bien se terminer.

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[Redite] Le fluffy radioactif

Par : h16

Billet initialement paru le 26 août 2009

Il y a dix ans (oui, dix) de cela, je me fendais d’un petit billet sur les risques sérieux qu’il y avait à restreindre l’accès à l’énergie nucléaire. En 10 ans, les choses ont peu changé. On voit, de temps en temps, des articles évoquer les problèmes récurrents (comme ici en 2014) d’approvisionnements en matériaux radio-actifs pour les demandes médicales, tant en France qu’ailleurs dans le monde. Avec l’hystérie écologique qui pousse à laisser tomber le nucléaire comme source d’énergie, couplée à la perte assez marquée de toute culture scientifique d’une part croissante de la population, la tendance ne s’est pas inversée…

J’avais déjà évoqué, lors d’un précédent billet, toute la puissance d’action du fluffy, c’est-à-dire le gentil écologiste extrémiste, cette personne cohérente qui souhaite de façon relax la mort de son prochain pour assurer, par exemple, une descendance nombreuse aux otaries, baleines et autres crustacés au détriment de sa voisine de palier dont il sait pertinemment qu’elle ne trie pas ses déchets, cette vieille radasse. Il m’arrive aussi de souligner l’incurie de l’état dans la gestion des affaires courantes, et sa propension assez incroyable à foirer lamentablement une planification, quinquennale ou pas. Aujourd’hui, nous allons pouvoir étudier les conséquences sur le long terme d’un esprit fluffy couplé à toute la puissance de l’inattention laxiste des états.

Or donc, tout commence il y a quelques années, alors que les Verts, Ecolos et autres environnementalistes deviennent très très conscients que nous, tous autant que nous sommes, polluons la planète comme des malades.

Il n’aura pas fallu beaucoup de temps pour que ceux-ci prennent les grands conglomérats industriels comme cible privilégiée, puisque ce qui se voit bien se dénonce facilement. Et des groupes pétroliers en passant par les chimistes et les industries lourdes, nos combattants de Gaïa ont toujours su trouver un groupe ou une multinationale sur qui taper.

L’Etat n’était pas en reste, tant pour taper que pour recevoir les coups.

Pour taper, l’Etat tape : la petite bruine de règlementations confuses eco-friendly s’est, progressivement, muée en pluie de taxes et impositions diverses, qui s’est elle-même transformée, ces dernières années, en un véritable déluge fiscal aux proportions bibliques dont, en France, la taxe carbone est le dernier avatar, ce qui va encore bien aider le pouvoir d’achat des Français.

Quant à recevoir les coups, entre le terrrrrrible complexe militaro-industriel et le nucléaire, les Verts de combat n’ont jamais manqué une occasion de dénoncer les bidouilles étatiques sur l’atome, qui polluent l’environnement et détraquent le temps, favorisent la prolifération d’armes de destruction massive, poussent les gens à la consommation irréfléchie d’électricité et les détournent des éoliennes, des panneaux solaires, des potagers macrobiotiques et des voitures à pédales.

De fil en aiguille s’est instauré un dogme en béton armé à la sarcophage du réacteur n°4 : le nucléaire, c’est mal, c’est même l’œuvre du diable en personne.

Petit à petit, les lobbys verts auront donc tout fait pour diaboliser le nucléaire et, de surcroît, pour en détourner l’état qui était, finalement, trop heureux de modifier l’allocation de ses dispendieux budgets vers d’autres technologies plus politiquement rentables. Au bilan, les installations (et surtout celles qui tripotent de l’uranium grade militaire) sont rapidement devenues vétustes et les budgets pour les entretenir ou en construire de nouvelles se sont bien vite dirigés dans d’autres domaine comme les campagnes de sensibilisation au pédalage durable (et festif) par exemple.

Un électeur n’ayant qu’un choix limité aux politiciens en présence, et ces politiciens s’occupant surtout du court terme, on comprend très bien que les planifications de long terme (on parle de plusieurs décennies, ici) n’intéresse finalement ni le politicien, ni l’électeur qui s’imagine qu’après tout, s’il s’emmerde à aller voter le dimanche, c’est bien pour que certains, de temps en temps, fassent un chouilla d’organisation à sa place.

Bref : tout le monde était fort content de cet état de fait.

Mais il y a un hic.

Une quantité non négligeable de l’uranium enrichi de grade militaire est utilisé non pour produire des bombes mais bien pour faire des isotopes spécifiques indispensables dans certaines technologies … médicales. Et l’uranium grade militaire, enrichi à 95%, qui sauve (indirectement, certes, mais tout de même) des vies par centaines de milliers, vous en aviez entendu parler ? Non ? C’est normal.

Ce n’est ni vert, ni fluffy.

Et après quelques dizaines d’années, on se retrouve donc dans la situation où on peut encore produire l’uranium enrichi, mais … pas les isotopes médicalement intéressants. Panique et mains moites.

Comme chacun sait que le nucléaire, c’est le diable en personne, et que le diable avec un haut-de-forme et un cigare, c’est le libéralisme, ça donne ceci dans Le Monde :

« Il faut trouver une meilleure articulation entre public et privé. Nous avons vécu pendant des années sur un modèle économique qui ne tient plus », souligne M. Dujardin. Aux deux bouts de la chaîne, des acteurs le plus souvent publics : l’hôpital et les réacteurs exploités sur fonds d’Etat. Entre les deux, des intermédiaires privés, dont certains cotés en Bourse, qui pouvaient espérer extraire 90 % de la valeur ajoutée de ce marché de 1 à 2 milliards de dollars par an. Lors de réunions internationales prévues en septembre, l’OCDE appellera ses membres à imaginer un autre système.

Eh oui les petits amis : le marché, c’est mal (parce que c’est mal) et il faut imaginer un autre système !

Reprenons :

  • ce sont des organismes militaires (donc étatiques) qui produisent l’uranium enrichi.
  • ce sont des institutions étatiques qui produisent le molybdène radioactif.
  • ce sont des institutions de droit public qui utilisent le molybdène ou son produit de réaction (le technétium) pour les besoins médicaux.

… mais il y a un problème avec le marché.

Parce que les intermédiaires privés se situent entre ceux qui produisent et ceux qui utilisent. Et ça, évidemment, c’est mal, parce qu’ils captent (ou pouvaient espérer capter, mais c’est pareil, hein) 90% de la valeur ajoutée du « marché ». Surtout, ne constatons pas que l’Etat a lamentablement failli à assurer la production d’un bien nécessaire à la population. Comme par exemple la nourriture en économie soviétique pendant que l’Ukraine était le grenier à blé de l’Europe ou le pétrole raffiné au Vénézuela parallèlement détenteur d’une des plus grosses réserves au monde… Bref, vous voyez le tableau.

Certes, des solutions alternatives existent partiellement, mais on ne voit pas non plus les politiciens se lancer dans leur organisation ou dans la gestion de la pénurie. Bref : le marché, absent de la production et de la consommation, n’a pas trouvé de solution, et il faut donc imaginer un autre système.

Je serai curieux de savoir ce que cet « autre système » va être.

Parce que, rappelons-le, il faut absolument qu’en plus de satisfaire aux exigences médicales (encore qu’après tout, sauver des humains, c’est un peu has been), le prochain système ne soit pas trop libéral, voire totalement collectiviste, ce qui sera un gage de réussite flamboyant comme – mettons – la sécurité sociale, et surtout, surtout, qu’il soit Eco-Friendly, Green-Compliant, EPA Certified et ISO 14001.

Avec ces quelques contraintes, gageons qu’un autre type d’isotopes est possible.

Et un bon conseil : ne tombez pas malade.

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Hidalgo a ruiné Paris

Par : h16

En 2014, le programme du parti socialiste pour la mairie de Paris s’intitulait « Paris qui ose » et annonçait donc clairement la couleur : le mandat d’Anne Hidalgo serait placé sous le signe de l’audace, budgétaire notamment. Cinq ans plus tard, le constat est sans appel : la mairie a effectivement osé, l’audace fut au rendez-vous et Paris est en ruine.

C’est à la faveur d’une récente étude de l’IFRAP que les plus naïfs d’entre nous (dont, il semble, la presse francophone fait largement partie) découvriront l’ampleur des dégâts.

Pour ceux qui lisent ces colonnes en revanche, la surprise sera fort modérée.

D’une part, il est maintenant de notoriété publique que différents projets se sont soldés par des fiascos et des ratages mémorables, entraînant de lourdes pertes pour le contribuable parisien (est-il besoin de revenir en détail sur Autolib, Velib et les manifestations aussi festives que déficitaires que la mairie de Paris enchaîne dans un tourbillon de flonflons coûteux ?).

D’autre part, les choix culturels et sociétaux de cette même mairie amènent de façon visible et rapide la capitale française à découvrir des plaies qu’on croyait disparues depuis longtemps : poubelles pleines, insécurité galopante, rats grouillants et autres nuisibles, parasites divers et variés, la liste des problèmes que la mairie semble décidée à traiter par dessus la jambe continue de grossir à mesure que le temps passe.

Dans ce contexte, l’étude de l’IFRAP constitue surtout une confirmation de ce qu’on savait déjà, et permet de brosser un tableau complet là où chacun des points précédents ne constitue qu’une touche d’un désastreux ensemble plus vaste.

C’est ainsi qu’on prend la mesure de l’accroissement de la dette sous le mandat d’Anne Hidalgo. Si cette dernière s’évaluait à 507€ par habitant en 2001 pour atteindre 1636€ par habitant en 2013 (soit 94€ par habitant et par an sur cette période), elle atteint maintenant 2835€ par habitant en 2018, après avoir subi une augmentation annuelle de 239€ par habitant. Pas de doute : les boosters à dette ont été utilisés par l’équipe de la mairie de Paris qui n’ont donc lésiné sur aucune dépense…

Malheureusement, cet accroissement des dépenses et de la dette de la mairie de Paris, qui atteint maintenant la coquette somme de 5,7 milliards d’euros, ne se traduisent absolument pas en une capitale plus propre, plus facile à vivre pour les Parisiens, plus agréable à visiter pour les touristes et globalement plus sûre pour ceux qui y vivent ou y travaillent.

En fait, c’est même parfaitement l’inverse.

C’est l’explosion du nombre de chantiers, qui rendent la vie impossible aux piétons, cyclistes, motards, automobilistes, chauffeurs de bus et autres trottinetteurs métrosexuels. On compte ainsi plus de 7000 chantiers ouverts dans la capitale, et si une part d’entre eux sont des travaux de ravalement de façade ou d’autres dépendants de tiers, 3219 dépendent d’opérateurs de réseau (gaz, électricité, infrastructure de communication) et 643 relèvent de la Ville de Paris.

La lutte contre les nuisibles (notamment les rats) ne semble guère porter ses fruits : les riverains des parcs inondent internet de vidéos pas toujours amusantes où des groupes de rongeurs s’égayent joyeusement à la recherche de nourriture ; sur la promenade Barbès-Chapelle-Stalingrad, les rats grouillent.

Il faut dire que ces charmants mammifères sont largement aidés par d’autres qui produisent un nombre assez phénoménal de détritus alimentaires, et d’autres encore qui « oublient » de les ramasser : entre la diminution des effectifs affectés à la propreté, l’absentéisme qui mine les rangs des éboueurs et une gestion de plus en plus discutable des services, l’état sanitaire de la capitale française est catastrophique, au point que les touristes ne manquent pas de le remarquer

Quant à la sécurité, elle n’est plus qu’un vaste souvenir pour les habitants de certains quartiers maintenant à peu près laissés à l’abandon des forces publiques. Les camps de fortune, véritable cloaques à ciel ouvert pour lesquels tant la mairie de Paris que chacune des mairies d’arrondissement semblent complètement dépassés, recueillent aussi bien les immigrants que la pire des racailles, les zones où règnent des faunes interlopes qui profitent de méchants trottoirs trop étroits pour harceler les habitants ou pratiquer le trafic de drogues en toute impunité.

En quelques années, Paris est devenue une ville plus dangereuse qu’elle ne l’était avant : cambriolages en hausse fulgurante, hausse des vols, vols avec violence

Si l’on y ajoute les choix idéologiques de faire une guerre constante aux automobilistes (par exemple en fermant les voies sur berge, ce qui a provoqué une hausse de la pollution), force est de constater que ces 5,7 milliards d’euros de dette semblent s’être évaporés avant d’avoir irrigué les services compétents pour résoudre tous ces problèmes

Mais où est donc parti l’argent ?

C’est là que les travaux de l’IFRAP éclairent la situation : il apparaît que pour la seule année 2018, les dépenses de la Ville atteignent la coquette somme de 9,4 milliards d’euros, dont 7,8 milliards de dépenses de fonctionnement (en hausse de 35% depuis 2010). Or, les plus importants coûts de fonctionnement sont les charges du personnel ce qui est logique puisqu’en l’espace de 20 ans, le nombre d’agents employés par la ville est passé de 40.300 à 52.000, pendant que la population, elle, diminue depuis le début des années 2010, permettant à Paris de compter un agent pour 43 habitants. Par comparaison, Rome n’en compte qu’un pour 95 et Londres 1 pour 107. À ce constat effarant s’ajoute celui des primes, avantages et indemnités qui ont augmenté de 7% entre 2007 et 2015.

En somme, la mairie de Paris emploie beaucoup trop d’agents aux avantages trop importants et les indemnise de façon trop large, pendant que le service rendu diminue de façon affolante en quantité et en qualité.

De façon intéressante, l’étude de l’IFRAP estime qu’une partie de ces problèmes de gestion provient d’une dilution des compétences et des responsabilités dans le millefeuille administratif municipal, départemental, régional et national. On ne peut pas leur donner tort tant il est réputé que les guerres picrocholines agitent régulièrement ces différentes administrations pour savoir qui évitera avec le plus de brio de faire un travail pourtant de sa compétence.

La solution préconisée par le think-tank spécialisé sur la recherche et l’efficacité des politiques publiques est intéressante puisqu’elle consiste, in fine, à supprimer purement et simplement la mairie de Paris en s’inspirant de l’organisation territoriale du Grand Londres…

On le comprend, une telle révolution ne risque pas d’arriver, d’autant plus qu’approchent les élections municipales : compte-tenu de la brochettes de semi-habiles qui se présentent en face d’Anne Hidalgo, aussi pourri soit son bilan, il lui reste une chance non négligeable de reprendre la queue du Mickey pour refaire un tour gratuit. Autrement dit, Anne Hidalgo a ruiné Paris et va fort probablement continuer à le faire.

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Du 19 au 22 novembre: Action contre le salon des ventes d’armes de la police

Par : Rémi
Du 19 au 22 novembre 2019, aura lieu le salon Milipol au Parc des Expositions de Paris-Nord Villepinte. Il s’agit de « l’événement mondial de la sûreté et de la sécurité intérieure des États », d’après le site internet de cet événement. Autrement dit l’endroit où se joue le business de la répression contre les populations, sous […]

L’insupportable ultra-libéralisme des supermarchés ouverts le dimanche sans caissière

Par : h16

Il faut se faire une raison : la France fut jadis un beau pays, mais elle a été sauvagement jetée dans les bras du turbolibéralisme assoiffé du sang des travailleurs par tous ses dirigeants depuis 50 ans qui, tous, sans exception, se sont bruyamment réclamé de ce courant du Diable. Le bilan est désastreux puisqu’on ne compte plus tous les effets néfastes de cette liberté totale et cette absence de toutes lois et de tous règlements qui ont mis le pays dans le chaos le plus total.

Je veux pour preuve de cette tempête ultra-libérale la dernière abomination consumériste qui est en train de se mettre en place actuellement à Angers, dans l’un de ces temples modernes de la consommation échevelée sans freins ni lois : un supermarché Casino va prochainement ouvrir ses portes le dimanche après-midi, et, pire encore, les clients devront utiliser des caisses automatiques car aucun caissier ne sera en poste !

Oui. Vous avez bien lu : les clients devront eux-mêmes faire passer leurs achats devant les scanners pour obtenir leur total. C’est absolument horrible !

Ouvrir un supermarché le dimanche, mais c’est complètement inouï ! Cela veut dire que des gens seraient assez veules pour vouloir vendre des biens et des produits même le dimanche, pendant que d’autres seraient assez lâches pour accepter de les acheter ! La République, certes laïque et normalement pas du tout intéressée par les célébrations religieuses, n’en est pas moins très à cheval sur le repos hebdomadaire, surtout lorsqu’il tombe le dimanche et pas un autre jour.

Tout le monde sait que le dimanche, on se repose. On ne va pas à la boulangerie (le boulanger se repose). On ne peut pas aller à l’hôpital (qui est fermé). Les pompiers ne travaillent pas le dimanche. L’électricité n’est pas produite par des employés d’EDF et d’autres opérateurs qui sont de toute façon en repos. Les autoroutes n’acceptent pas de véhicules, les péages, incapables de fonctionner sans la moindre présence humaine, étant fermés. Quant à internet, les cinémas, les activités diverses de tourisme, les bars et les restaurants, ils se concentrent sur leur reprise du lundi après un dimanche à buller, c’est bien connu.

La France, le dimanche, est à l’arrêt total, c’est maintenant admis et cela justifie donc amplement les cris d’orfraie qu’on entend à chaque fois qu’un commerce (ou une chaîne de magasins) tente de façon beaucoup trop turbo-libérale d’ouvrir ce jour-là.

Dans ce contexte, ouvrir un supermarché le dimanche et demander aux clients de scanner eux-mêmes leurs achats relève du crime de lèse-vivrensemble, au moins. D’ailleurs, les petits sondages gluants effectués en marge de cet événement ne laissent aucun doute sur l’ampleur de l’outrage ressenti.

L’horreur est palpable et c’est d’autant plus insoutenable que moyennant l’un de ces saltos arrières carpés avec double pirouette élastique dont les têtards subventionnés de l’URSSAF sont coutumiers, on pourrait requalifier les clients de ce supermarché de travailleurs dissimulés de Casino, ceux-ci effectuant le travail des caissières en semaine. J’exagère ? Malheureusement, des affaires précédentes ne laissent guère de doute.

Ces constats effectués, il n’en reste pas moins vrai qu’encore une fois, le Français de base (celui qui vote « non » au sondage précédent, par exemple, ou le syndicaliste qui frémit de la moustache à l’idée qu’une telle pratique se développe sur le territoire) ne baigne guère dans la cohérence ni même l’intelligence minimum qui lui permettrait pourtant de voir son pays remonter une pente aussi glissante qu’aigue qui l’amène pour le moment droit vers le cloaque dans lequel barbote actuellement le Venezuela (notamment).

D’une part, il ne semble effleurer l’esprit de personne qu’un magasin ouvert le dimanche, même s’il n’a plus de caissières, n’en constitue pas moins une source de revenu pour tout un tas de salariés qui bénéficient directement de cette ouverture. Les produits ne se mettent pas en rayon tout seuls. Les livraisons ne sont pas automatiques. La surveillance nécessite toujours des présences humaines. Bref : les caissières ne sont pas là, mais tout ou partie de l’équipe habituelle sera bien là, et percevra un salaire pour ce travail.

On peut, comme les syndicaliste, imaginer que ces salariés, corvéables à merci et dont on a saboté le week-end avec cette méchante ouverture, sont donc exploités et misérables. Ou on peut se rappeler que le travail du dimanche apporte de nombreuses primes, que pas mal de personnes préfèrent travailler ce jour là et disposer d’un autre jour de la semaine pour leur repos, que souvent, le samedi et le dimanche constituent des jours de choix pour toute une classe de population qui doit aussi travailler, ailleurs, le reste de la semaine (à commencer par les étudiants) et qui trouve dans ces ouvertures un intéressant revenu d’appoint. Ces cas là, les syndicalistes n’en ont généralement rien à faire puisqu’ils représentent des populations qui sont assez faiblement syndiquées.

D’autre part, le dimanche travaillé, c’est exactement comme ces périodes où certains sont en vacances et d’autres travaillent pour les satisfaire. Très souvent, les tenanciers de camping sont en vacances pendant que leurs clients travaillent (et inversement). Lorsqu’on a 44% de Français qui ne partent pas en vacances en été, certains pour raisons financières, certains par choix assumés et non subis, expliquer qu’il est indécent d’ouvrir le dimanche revient à gifler près de la moitié d’une population.

En outre, on ne s’étonnera pas de l’incohérence complète de certains (CGT en tête) : d’un côté, ils s’offusquent que certains travaillent le dimanche – des caissières obligées de venir travailler ce jour-là, c’est autant d’enfants qui ne verront pas leur maman, c’est autant de maris esseulés, c’est autant de malheur dans les familles françaises, ma brave dame ! De l’autre, ces mêmes frisent l’apoplexie lorsque, finalement, les caissières pourront rester chez elles parce qu’on pourra se passer d’elles ce jour-là. Le mieux serait sans doute que ces dernières restent chez elles mais soient payées pour leur travail dominical qu’elles ne font pas : être payé pour un non-travail, c’est, en quelques mots, la synthèse parfaite des revendications permanentes de ces offusqués.

Évidemment, nos habiles incohérents emballeront leurs cris dans un argumentaire déjà rôdé : tout le monde sait que ces caisses automatiques vont créer du chômage, car tout le monde sait que plus il y a de robots, moins il y a d’humains, et plus l’emploi est en berne.

L’argument marche assez bien sur les Français moyens : repliés sur eux-même, sa presse a fait sur eux un excellent travail de cloisonnement en écartant toute réalité alternative en provenance du reste du monde. Rares sont ceux savent que la robotisation d’un pays lui permet de mieux salarier ses citoyens, et que le taux d’emploi est corrélé positivement avec le développement de la robotisation

Sauf à considérer les Français comme une masse d’idiots incapables de s’adapter, au contraire de leurs confrères allemands comme en témoignent les chiffres assez clairs ci-dessous, force est de constater que la numérisation et la robotisation des sociétés permettent de créer de la richesse, et de rémunérer davantage d’individus et non moins. Quant à l’évolution spécifique des caisses, tout indique que le personnel qui y est attaché ne disparaîtra pas avant un bon moment.

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De l'Argentine, de la Baltique et de quelques autres choses

Tour d'horizon des points chauds du Grand jeu... A tout seigneur tout honneur, le chef de l'Organisation de Coopération de Shanghai a appelé la grande formation eurasienne à intensifier la coopération avec le Caspian Five (Iran, Russie, Azerbaïdjan, Kazakhstan...

A Few Thoughts on Jeffrey Epstein’s ‘Suicide’

Did you wear a black armband
When they shot the man
Who said "peace could last forever"
And in my first memories
They shot Kennedy
I went numb when I learned to see
So I never fell for Vietnam
We got the wall of D.C. to remind us all
That you can't trust freedom
When it's not in your hands
When everybody's fightin'
For their promised land

Guns N' Roses, Civil War

You know things are getting really weird when news of Jeffrey Epstein's death in a New York City prison operated by the U.S. Department of Justice is the least surprising part of the whole story. Countless people, including myself, assumed this exact sort of thing would happen. Then, just like that, he's gone.

I continue to think the players involved with Epstein in what appears to have been an intelligence-linked blackmail operation, as well as those at risk of being exposed in more detail, are simply too powerful and connected to the institutions that run this country (and others) for us to ever get real answers. It's cynical and depressing, but based on what I've seen over the past couple of decades, it's the most likely outcome.

Rule of law in America? Don't be ridiculous. There are rulers and the ruled. Which bucket do you think you're in?

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Les énergies alternatives renouvelables : peu renouvelables et très alternatives.

Par : h16

Lorsqu’on lit « énergies alternatives », on croit souvent qu’il s’agit d’énergies différentes aux énergies traditionnelles que sont les énergies fossiles ou nucléaires. Cependant, l’actualité vient une fois de plus prouver que « alternatif » est à prendre dans le même sens que pour « courant alternatif » : une fois c’est positif, une fois c’est négatif.

Et le 9 août dernier, ce fut plutôt négatif pour une partie de l’Angleterre, dont des quartiers de Londres, ont été plongés dans le noir vendredi en fin d’après-midi, en pleines heures de pointes, en raison d’une panne d’électricité qui a causé la pagaille dans les transports à l’heure de pointe, touchant environ 1 million de personnes. King’s Cross à Londres, l’une des gares les plus fréquentées de Grande-Bretagne, a dû être évacuée, provoquant une véritable marée humaine en surface, pendant que des milliers de navetteurs se sont retrouvés coincés dans des trains bloqués.

On pourrait, comme le fait la presse française avec un brio millimétré, détailler les zones géographiques touchées quitte à jeter un ou deux paragraphes sur le constat qu’une vie moderne sans électricité pose de sérieux soucis (sans blague !) : plus de trains, plus de métros, plus d’éclairage et plus de feux de signalisations, de gros soucis de communication, bref, une vie banale qui bascule instantanément dans un aperçu du Moyen-Âge, m’ame Michu, où va le monde, où va le monde…

On pourrait.

Ça ne mange pas de pain, et ça permet aussi d’éviter toute description précise de la nature exacte du problème survenu. Description et analyse qui, on va le voir, piqueraient un peu certaines rédactions et certains journalistes dont l’agenda politique est particulièrement difficile à cacher.

La panne, d’importance, est en effet survenue sur deux sites de production électrique : une centrale au gaz et un champ d’éoliennes. L’enquête pour déterminer précisément les raisons de l’ampleur même de la coupure est encore en cours, mais plusieurs sources confirment que la panne géante a été provoquée par l’arrêt inattendu du parc éolien offshore de Hornsea ainsi que celui de la centrale au gaz de Little Barford.

S’il semble étonnant que la perte de deux sources puisse provoquer une telle interruption – l’enquête déterminera peut-être tous les problèmes parallèles à ces deux sources principales qui ont accru le défaut initial, les Londoniens et plusieurs centaines de milliers d’autres Britanniques ont eu, au travers de cette expérience désagréable, un bel aperçu de ce qu’une extension générale des énergies alternatives veut dire pour la vie de tous les jours.

D’une part, cela permet de bien rappeler à tous que les fermes éoliennes, outre l’encombrement visuel et sonore qu’elles provoquent, leur durée de vie particulièrement faible (surtout lorsqu’elles sont offshore), ont toutes besoin, en parallèle, d’une source secondaire de production électrique, qui est généralement une centrale au gaz. Le vent ne soufflant pas toujours, et certainement pas de façon constante, la production électrique de ces champs éoliens est suffisamment erratique pour nécessiter le renfort systématique d’une autre source électrique.

Autrement dit, distribuer des éoliennes dans les campagnes, c’est ajouter des moulins disgracieux à la production aléatoire en plus de centrales traditionnelles et non en replacement d’icelles.

Les éoliennes, catastrophes écologiquesD’autre part, cela permet aussi de bien faire prendre conscience de l’importance d’un réseau électrique adapté aux besoins de la population, et des conséquences visibles lorsque ce n’est plus le cas. Or, s’il est certes coûteux d’adapter un réseau électrique aux demandes croissantes de la population et à l’augmentation démographique, ce n’est rien face à la complexité de faire le chemin inverse, à savoir adapter la population et ses demandes aux capacités effectives des réseaux de production. C’est pourtant exactement le trajet que les gouvernements tentent d’effectuer actuellement en poussant le crédo malthusien des écologistes politiques, en demandant à tous et chacun de limiter ses besoins et de réduire sa consommation en agonisant les populations de taxes et de vexations fiscales visant à les faire rentrer dans le bon chemin de la décroissance énergétique, en lieu et place des mécanismes naturels de marché et de fixation libre des prix de l’énergie qui permettent, en temps réel et sans distorsion, de tenir compte à la fois des capacités des producteurs et des besoins des acheteurs.

En outre, ce genre d’événements désagréables (et fort heureusement pour nos amis britanniques, de courte durée) permet de montrer à quel point l’actuelle centralisation de la production énergétique constitue un réel danger pour les économies modernes.

Cette centralisation ne doit pas grand chose au hasard.

Les économies d’échelles, imposées par les modèles techniques ou économiques des productions électriques, imposent souvent une production centralisée. Ce n’est pas le cas pour le nucléaire qui peut se satisfaire de réacteurs de petite taille, modulaires ; malheureusement et malgré un historique particulièrement favorable en matière de sécurité, le nucléaire a trop mauvaise presse pour qu’aucun gouvernement ne se lance dans cette aventure. Il en va de même avec les groupes électrogènes à base d’énergies fossiles, bien maîtrisés et faciles à gérer. Là encore, le travail de lobbying permanent et particulièrement bruyant de toute une frange d’écologistes a durablement enterré ces solutions pourtant efficaces et propres.

En revanche, les énergies dites renouvelables sont, par nature, fort « centralisables » (des milliers de petites éoliennes ne permettant pas de produire ce que de grands champs éoliens autorisent, typiquement) : centralisation des financements, centralisation de la production, et surtout centralisation du pouvoir qui l’accompagne, ce que tout gouvernement comprend fort bien lorsqu’à la faveur de troubles internes, le basculement d’un interrupteur suffit à calmer immédiatement toute une population…

Enfin, ce genre d’événements permet aussi de rappeler la fréquence de ces soucis liés aux énergies alternatives qui, finalement, ne fonctionnent pas trop bien et marquent le pas lorsque les conditions météo ne se plient pas aux désidératas humains.

Si, bien évidemment, ces « black outs » ne sont pas spécifiques des énergies alternatives mais plutôt la caractéristiques de réseaux centralisés, il n’en reste pas moins que l’introduction de sources d’énergies intermittentes, très sensibles aux conditions météorologiques, d’une durée de vie moindre et d’un coût de maintenance supérieure aux énergies traditionnelles ne va certainement pas améliorer la situation, comme en témoigne les exemples récents de pannes liées à des champs éoliens.

Mais apparemment, les populations et les gouvernements ont déjà décidé : les sources d’énergies dites « écologiques » vont continuer à se multiplier, moyennant un peu de propagande, de vœux pieux répétés comme des mantras et selon l’idée que, tous ensemble, si on y croit très fort et en dépit de toutes les règles physiques et économiques, ça va marcher…

La panne électrique de Londres de ce mois-ci montre en tout cas une chose claire : nous nous acheminons littéralement vers un retour aux heures les plus sombres de notre histoire.

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[Redite] Taxes par-ci, taxes par-là, échec partout.

Par : h16

Billet initialement paru le 18/08/2017

En plein été 2017, l’arrivée au pouvoir de Macron qui laissait au début entrevoir un vent de renouveau, se traduisait très concrètement par une avalanche de taxes et de nouvelles interdictions, règlementations et vexations fiscales. Cette partie du peuple qui avait voté pour le frétillant quadragénaire devait se rendre à l’évidence que le changement ressemblait furieusement au socialisme du présiflan précédent.

Deux ans plus tard, le constat reste le même : les taxes continuent de s’abattre en pluie drue sur les Français qui, confrontés à une érosion de leur pouvoir d’achat, enfilent des Gilets jaunes et, remontés comme des coucous, se mettent à réclamer… plus de taxes (pour les autres) – ce qu’ils obtiennent (pour tout le monde)…

Eh oui : tout se déroule comme prévu, c’est-à-dire mal.

En Socialie, il n’est pas un problème qu’une bonne non-solution ne saurait résoudre. En Macronie, c’est globalement la même chose, le panache communicationnel en plus : devant un problème donné, on continuera à employer les mêmes procédés foireux avec une obstination qui confine à la psychiatrie lourde mais au moins le fera-t-on avec la fougue et l’entrain que la jeunesse permet. Et en Macronie en particulier comme en Socialie en général, une vraie bonne non-solution à tous les problèmes, c’est une bonne taxe, pardi !

Le cas du paquet neutre est tout à fait symptomatique. Mesure constructiviste typique basée sur la remise en question d’un comportement réprouvé (fumer des cigarettes) non par la morale mais bien pour des raisons de coûts dans la santé collectivisée, l’idée consiste à faire croire qu’en enlevant sur les paquets de cigarette la spécificité des logos et autres emballages colorés, on parviendrait à réduire la vente des tiges à cancer.

Bien évidemment, plutôt que faire des paquets réellement neutres (i.e. blancs), il a rapidement été question d’introduire des images dépeignant les désagréments encourus suite à l’abus de cigarette, espérant ainsi dégoûter le consommateur devant les photos plus ou moins abominables de tumeurs et autres joyeusetés que l’addiction au tabac entraînerait. Malheureusement et comme prévu, six mois après l’introduction de ces paquets pas neutres du tout, le constat est particulièrement peu encourageant puisque les ventes ne se sont pas effondrées.

Elles n’ont même pas réellement diminué. Du reste, notons la polémique typiquement aoûtienne qui entoure les chiffres puisque si RTL affirme que depuis le premier janvier dernier, la consommation de cigarettes a augmenté, pour d’autres médias, elle n’a simplement pas bougé.

Une chose est sûre : comme en Australie où la mesure est en place depuis plusieurs années, on constate le même non-événement, à savoir l’absence d’effet sur la consommation. L’argument majeur qui avait donc présidé à la mise en place de ce paquet à photo gore est donc, comme on pouvait s’en douter, complètement bidon. On peine de la même façon à justifier la mesure avec l’autre argument habituellement utilisé (enlever l’envie aux enfants d’acheter leur premier paquet de cigarette) dont la portée n’a toujours pas été vérifiée et qui nécessite, de l’avis de ses promoteurs, une bonne grosse génération de 25 ans pour pouvoir être observé.

Avec cet échec, la diminution de la tabacomanie sera-t-elle remise à plus tard ? En Macronie, que nenni !

Devant le problème « cigarette », il suffit d’une solution simple : une bonne grosse taxe amenant le paquet à 10€.

Tant pis si le problème est surtout lié au coût pour les finances publiques de la santé collectivisée. Tant pis si l’augmentation du prix précipite les consommateurs sur le marché noir et les délinquants sur le sentier cossu de la contrebande. Tant pis si le reste des pays européens permet de s’approvisionner facilement en paquets à prix cassés. Tant pis si cette solution crée de nouveaux problèmes : cela va marcher, parce qu’elle a déjà été utilisée maintes et maintes fois avec succès.

D’ailleurs, puisqu’on parle de taxes, comment ne pas évoquer cette nouvelle taxe exceptionnelle sur les grandes entreprises que le gouvernement envisage de créer pour résoudre un enquiquinant problème de trésorerie ?

Le problème est d’autant plus enquiquinant qu’il est directement issu d’un récent jugement de la Cour de justice de l’Union européenne. Cette dernière, saisie par l’Association française des entreprises privées et une vingtaine de grands groupes, a en effet jugé que la taxe à 3% sur les dividendes des grandes entreprises, mise en place par la fine équipe du président Hollande, revenait bien à une double imposition des grandes sociétés multinationales et qu’elle contrevenait donc à l’article 4 de la directive européenne sur les sociétés mères et leurs filiales.

Or, cette juteuse (mais illégale) ponction fiscale rapportait 2 milliards d’euros par an. Retoqué, l’Etat français va donc devoir trouver, rapidement, de quoi remplir son budget puisque tout le monde sait qu’il lui est absolument impossible de réduire ses dépenses à hauteur de ses ponctions illégales ; son obésité morbide ne sera pas combattue, pas plus en Macronie qu’en Socialie hollandesque, je vous rassure.

Et qui mieux que ceux qui se faisaient taxer illégalement pour abonder à nouveau au tonneau des Danaïdes ? Puisqu’on ne peut pas vous taxer le fondement par vos dividendes, on va le faire via la contribution sociale de solidarité des sociétés, pardi ! Et tant pis si la légalité de cette magnifique opération de taxe temporaire (forcément temporaire) « Sois Solidaire Et Tais Toi » ressemble à s’y méprendre à la légalité de la précédente opération « Par Ici La Bonne Taxe Sur Les Dividendes » : on a gagné trois ou quatre nouvelles années.

Ce petit tour de passe-passe, parfaitement inique et qui évite, encore une fois, toute remise en question au niveau de l’Etat et de ses sicaires fiscaux, permettra évidemment de résoudre le problème budgétaire en tabassant derechef ceux qui se faisaient tabasser : histoire de varier, le fisc frappera sur la joue droite après la joue gauche. Subtil.

Bien évidemment, la réussite flamboyante d’une telle mesure (en terme d’emplois, en terme d’incitation entrepreneuriale, et même en terme de rentrées fiscales – un comble) est à prévoir.

Enfin, il serait dommage de clore le sujet des taxes rigolotes et si singulièrement efficaces sans évoquer un nouveau cas particulier de taxe individuelle tout à fait pertinente et judicieuse.

L’histoire a été éventée par l’Est Républicain qui relate dans une récente édition la délicieuse aventure taxatoire vécue par Francisco Castano. Ce dernier, qui avait installé une petite serre artisanale de 6 m² (quelques planches et quelques pièces de film plastique) au dessus des dix pieds de tomates plantés dans son jardin, a eu l’idée réellement lumineuse (et, reconnaissons-le, remarquablement honnête et citoyenne) de déclarer cette serre à sa municipalité. Municipalité qui s’est empressée de taxer l’impétrant : 168 euros seront à payer, dont 126 pour la part communale et 42 pour la part départementale, soit 28 euros du mètre carré de serre artisanale, ou presque 17 euros par plant de tomates.

Même en admettant une vigoureuse production de plusieurs kilos de tomates, notre contribuable aura bien du mal à rentabiliser ses salades estivales, bios ou non.

Cette mésaventure, qui a pas mal tourné sur les réseaux sociaux, illustre à merveille toute la logique étatique et l’aptitude de l’administration de ne surtout pas s’adapter aux cas concrets qui lui sont fournis, écrasant ainsi les citoyens et les entreprises, petites ou grandes, dans le même égalitarisme fiscal aux résultats collatéraux toujours plus amusants.

Ainsi, il est peu probable que cet épisode favorise l’honnêteté future des citoyens. Ceux qui auraient eu des velléités de déclarations savent à présent qu’ils seront, eux aussi, sauvagement taxés, sans la moindre marge de manœuvre. Les rentrées fiscales correspondantes disparaîtront donc petit à petit.

Ainsi, il est peu probable même que ces citoyens se tracassent à construire quoi que ce soit de visible qui pourrait attirer l’oeil des voisins (la dénonciation fiscale étant un sport national couru) ou du fisc. Les achats et investissements correspondants disparaîtront donc petit à petit.

Ainsi, il est même possible que ceux qui voulaient se lancer dans le potager y réfléchiront à deux fois, notamment si l’on doit rajouter les taxes et contrôles sur la récupération de l’eau de pluie et autres misères potentielles que l’administration fiscale ne manquera pas de trouver. Potager qui pouvait entraîner commerce et socialisation avec les voisins, voire déclencher des vocations ou des économies sur le budget familial. Tout ceci disparaîtra là encore petit à petit.

En somme, les gens honnêtes sont invités à ne plus rien faire, ou à verser dans l’illégal ou cette zone grise loin des doigts prédateurs de Bercy.

Pas de doute, ces taxes, comme solution à tous les problèmes, c’est une excellente idée, un magnifique projet de société, et un avenir évidemment florissant qui se profile à l’horizon !

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Zapata contre Greta

Par : h16

Ainsi donc, de nos jours, pour sauver la Terre, son climat, les ours polaires et leur banquise, il faut absolument revoir tous nos moyens de transports. C’est ce que tente de nous prouver l’extraordinaire Greta Thunberg qui n’en finit plus de défrayer une chronique pantelante de désir pour elle.

Joignant le geste à la parole, il s’avère en effet que la gamine a décidé de se rendre à New-York depuis l’Europe en employant le moyen le plus idoine pour cela, à savoir l’avion pardon le bateau : pour celle qui ne mange qu’en train ses bananes suédoises et ses collations sous blister plastique, il est absolument indispensable de montrer l’exemple d’un déplacement éco-responsable.

Et quoi de mieux qu’un bateau « zéro-carbone » pour cela ?

Bien sûr, par « zéro-carbone », on entend ici que le bateau ne devrait normalement et si tout se passe bien, qu’il ne fait pas trop moche et que les conditions climatiques le permettent, pas produire de CO2. Pour le reste, ce bateau est en acier (énergivore à produire) et en fibres de carbone, comprenant de nombreuses parties en plastique, disposant malgré tout d’un moteur diesel et de panneaux photovoltaïques dont les terres rares, provenant de Chine, ont été extraites avec des procédés pas particulièrement eco-friendly. Il sera barré en toute simplicité par un membre de la famille princière de Monaco, Pierre Casiraghi, vice-président du Yacht Club de Monaco, régulièrement sponsorisé par BMW (les voitures à mazout allemandes).

Manifestement, devenir une égérie écofondamentaliste permet d’intéressantes expériences qui donneront aux classes laborieuses un aperçu alléchant des perspectives futures où le tourisme et les affaires se noueront évidemment à coup de yachts rutilants reliant les plus grands ports du monde en seulement quelques semaines (contre de longues heures d’avion polluant actuellement). Les prochaines décennies vendent déjà du rêve !

En tout cas, force est de constater que la presse est déjà toute acquise à la cause de Greta et qu’aucune dépense ne sera épargnée, surtout pas énergétique, notamment de la part de toute la jet-set qui n’hésite d’ailleurs pas à montrer sa bonne conscience environnementale en allant jusqu’au Google Camp organisé cette année en Sicile, quitte à cramer un peu de kérosène dans les 114 jets privés nécessaires à ses déplacements, ainsi que les milliers de litres de fioul que ses yachts brûleront.

Gageons du reste que le déplacement de la mineure suédoise dans un bateau monégasque ne posera pas plus de soucis aux administrations pourtant soucieuses du bien-être des enfants et très pointilleuses des visas, autorisations et des réglementations encadrant bien tous les déplacements des citoyens européens, tout comme ces mêmes administrations ne verront aucun problème à ce que des bateaux à moteurs s’approchent de l’île de Panarea, proche du happening de Google, pourtant interdite à ces embarcations.

Il est d’ailleurs particulièrement piquant de comparer d’un côté les réactions de cette presse, de ces administrations et des internautes en général à ces différents éléments (Greta en bateau, les célébrités en jet, Google sur une île) avec, de l’autre côté, les réactions de la même presse, des administrations et des internautes face à l’aventure humaine d’un certain Franky Zapata.

Zapata, c’est un peu le petit caillou dans le Louboutin de ces célébrités, le morceau de viande dans le repas végan de Greta ou le grain de sable dans les beaux engrenages des bureaucraties administratives françaises puisque notre homme, entrepreneur autodidacte, enchaîne les inventions et refuse de lâcher l’affaire malgré les adversités que ne manquent pas d’accumuler un nombre croissant d’individus et d’institutions sur son parcours.

L’entrepreneur obstiné a ainsi inventé une sorte de plateforme légère à turbine permettant à un homme de voler de façon autonome à plus de 190 km/h pendant une dizaine de minutes. Afin de prouver l’efficacité de son invention, il a ainsi tenté de traverser la manche il y a quelques jours. Grâce à l’indispensable intervention de la préfecture maritime française délivrant un avis défavorable à l’opération, le premier essais fut un échec. Le second fut heureusement couronné de succès, permettant ainsi de renouveler l’exploit de Louis Blériot, 110 ans après lui, avec un nouveau type de transport.

La parallèle de cet exploit, dont on peut voir quelques images prises depuis un hélicoptère, avec le déplacement nautique tout en mobilité douce de Greta, elle aussi filmée par une caméra de télévision à bord, est intéressant en ce qu’il montre la façon dont l’humain peut se comporter face aux éléments et, à son tour, la façon dont ce comportement sera ou non valorisé par ceux qui regardent, autour.

Difficile de ne pas voir l’adversité combattue par l’un et les tapis rouges déroulés pour l’autre. Difficile de ne pas voir que l’un risque effectivement sa vie pour ses idées (aussi farfelues soient-elles), là où l’autre risque, tout au plus, l’argent des autres pour les siennes. Difficile de ne pas noter que le premier n’engage que lui-même et ceux qui le veulent, de leur plein gré, dans ses aventures risquées, là où la seconde entend ouvertement contraindre les autres à suivre ses préceptes (aussi farfelus soient-ils). Impossible de ne pas voir que l’un tente de repousser les limites de ce qu’il est possible de faire ou d’imaginer, tandis que l’autre s’ingénie à rapprocher dangereusement nos limites de niveaux moyenâgeux.

Et surtout, en terme de message, le premier réveille en chacun le désir d’aventures et d’expériences nouvelles là où la seconde entend bien éteindre toute velléité de courir le monde et favoriser un indispensable repli sur soi nécessaire à une mort aussi silencieuse et ennuyeuse que possible.

Il est dès lors extrêmement éclairant que le premier soit régulièrement la cible des moqueries ou des reproches de tous ceux qui entendent comptabiliser, au gramme près, les émissions de CO2, les pollutions, les risques et les impacts potentiels ou fantasmés de cette insupportable aventure, pendant que la seconde est encensée par tout ce que la presse, les politiciens et les internautes comptent de fiers défenseurs d’une cause pourtant complètement déprimante et foncièrement ancrée dans un malthusianisme et un collectivisme qui ont tous les deux amplement démontrés leur nocivité.

Le contraste entre Franky et Greta, c’est le contraste entre deux mondes diamétralement opposés. Le premier est celui qui a propulsé l’Homme sur la Lune, lui a ouvert l’air et l’espace et lui apporte, quotidiennement par ses inventions, la prospérité, une hygiène et une qualité de vie inouïe pour une part maintenant très majoritaire de la population dans le monde.

Le second, c’est celui qui pousse les politiciens à des décisions tous les jours plus idiotes, qui impose à chacun un repli sur lui-même, un abandon en rase campagne bio écoconsciente de ce qui fit sortir tant d’individus de leur misère quitte, d’ailleurs, à les y replonger pour toujours. C’est aussi ce monde qui permet aux riches hypocrites de barricader leurs privilèges dans un capitalisme de connivence bien appliqué sous les applaudissements des peuples manipulés croyant bien faire.

En France, la presse, les politiciens et une grosse partie de la population adulent ce second monde de Greta. Souhaitons donc avec plus de Franky que le premier monde ne jette pas l’éponge ou sinon, ce pays est foutu.

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Le bouleversement de Trump (ou Trump et la profondeur)

Pour les cinq ans d'Echoradar, nous nous sommes fixés comme thème estival de choisir un événement géopolitique marquant de la dernière demi-décennie. Sans hésiter, j'ai choisi Trump car Trump est plus profond qu'il y paraît.

Quel a été le plus important événement géopolitique de ces cinq dernières années ? Une telle question suggère qu’on a le recul suffisant pour apprécier la portée des événements. Or, il arrive que des événements passent inaperçus sur le moment et ne révèlent leur importance que dans la longue durée, surtout en matière géopolitique. Cette discipline privilégie en effet souvent une approche du temps long qui lui permet de déceler les grands mouvements tectoniques. De même, le qualificatif d’important pose difficulté : de quelle échelle s’agit-il ? pour qui est-ce important ? Par exemple, une vision française diffèrera d’une vision européenne, chinoise ou mondiale… Malgré toutes ces objections de méthode, risquons-nous.

Source

Car au fond, l’élection de Donald Trump en 2016 constitue bien un événement qui affecte tous les points de vue. De plus, il s’inscrit dans une histoire plus longue que les seules trois dernières années, car il vient concrétiser des tendances initiées par G W Bush (sur les relations transatlantiques) et B. Obama (sur le pivotement asiatique). Surtout, il affecte la première puissance globale, ayant des intérêts et des influences dans toutes les parties de la terre. Elle fut la seule depuis la fin de la Guerre froide même si on observe depuis une décennie la montée en puissance de la Chine. Mais la faillite de Lehman Brothers en 2008 ou la maîtrise du pouvoir chinois par Xi Jin Ping depuis 2013, qui pourraient constituer d’autres événements mondiaux, sont advenus avant la période considérée. Enfin, l’accession de Trump au pouvoir constitue autant la concrétisation d’une tendance préalable que l’établissement d’un nouveau cours géopolitique. C’est un tremblement de terre en ce qu’il est la résultante de pressions antérieures, tout comme il produit un nouvel état des choses profondément différent de ce qui existait avant et auquel on ne pourra pas revenir.

La fin de la mondialisation heureuse

Alain Minc, le gourou influent des puissants et des pouvoirs, quelle que soit leur couleur politique (signe peut-être de leur caractère incolore), avait inventé la notion de Mondialisation heureuse, dans un livre de 1997 (ici). Il poursuivait en cela les annonces de Fukuyama (La Fin de l’histoire) et du précurseur Robert Reich (L’économie mondialisée, 1991), avant le livre de Thomas Friedmann qui en 2006 annonçait : La terre est plate. Tous ces prophètes de bonheur écrivaient avant le crash de 2008 qui a constitué une profonde rupture : elle fut politique mais surtout, elle marqua le moment où l’on commença à douter de la mondialisation. Il y avait bien eu des débats auparavant mais ils opposaient de vieux gauchistes dénonçant un système capitaliste forcément critiquable et de jeunes réalistes qui, non contents de s’enrichir, se satisfaisaient de faire sortir la planète de la pauvreté : réunir richesse et confort moral, voici une situation inconnue quand on était libéral. Jusque-là, on avait le cynisme un peu gêné. Avec la mondialisation, tout allait pour le mieux.

Bien sûr, il y avait eu cet accident du référendum de 2005 où une majorité de Français (et de Néerlandais) avaient refusé la Constitution européenne. Ce fut vu à l’époque plus comme l’effet d’un retard (le fameux retard français, si ataviquement dénoncé par les esprits forts) que comme le signal faible de ce qui allait advenir. Au fond, le signal était trop fort pour être un signal.

Patatras ! La faillite de Lehman-Brothers lança une série de mauvaises nouvelles : crise financière, puis crise de l’euro, puis crise de l’Europe (mais il paraît que celle-ci est toujours en crise et que la crise l’aide à grandir et que donc ce n’est pas grave). Il reste que depuis 2008, beaucoup doutent des promesses de prospérité pour tous assurées par l’UE. Celle-ci reste soutenue dans l’opinion mais plus comme une défense que comme une ambition. On est passé du projet au repli. L’UE nous mettait dans le train de la mondialisation, la crise de cette dernière rétroagit sur le primat géoéconomique qui présidait à la construction européenne.

2008 fut aussi l’année du grand retournement en Chine. Plus exactement, ce fut le moment où le gouvernement chinois s’aperçut qu’il ne pouvait plus faire confiance à l’Occident : d’une part à cause de cette crise qu’il dut combler, pour sa part, avec un surcroît d’endettement (chose qu’on a oubliée) ; mais aussi à cause des nombreuses critiques qu’il reçut, alors qu’il organisait les JO de Pékin, à propos du Tibet libre (ce qu’explique très bien E. de La Maisonneuve, dans son dernier ouvrage Les défis chinois, qu’il faut impérativement lire si on veut comprendre stratégiquement quelque chose à la Chine contemporaine). Désormais, Pékin va réfléchir à une nouvelle manière d’ordonner le monde, plus conforme à ses intérêts et à sa vision et distincte de la « mondialisation », représentation géopolitique construite et véhiculée par l’Occident.

2008 fut enfin l’année de l’élection de B. Obama. Souvenez-vous, il fut vécu à la fois comme une rupture (le premier président noir) mais aussi comme un retour aux fondamentaux américains. On ne vit pas qu’il mit en œuvre résolument le « pivotement » (traduction exacte du pivot américain), c’est-à-dire la bascule de priorité géopolitique des Etats-Unis de l’Atlantique vers le Pacifique. Il le fit de façon polie et mesurée, rassurant ainsi les atlantistes européens, mais le mouvement était pris.

Ces trois constats indiquent que le retournement du monde avait commencé dès 2008. C’est pourquoi Trump n’est pas aussi nouveau ni surprenant qu’on l’a dit (on relira ici avec attention l’écho du bocal accordé sur le sujet par J. Ghez, un des meilleurs spécialistes français des Etats-Unis), même si son élection marque un tournant très important, rendant visible ce qui était présent mais latent.

Les options radicales de Trump

Provoquons : Trump est bien plus profond qu’on ne le croit.

Profond ne signifie pas ici qu’il est évolué, subtil, élaboré, cultivé, construit… Ces caractéristiques étaient celles de son prédécesseur et en cela, Trump diffère profondément de l’élégant 44ème POTUS. Mais avec sa brutalité, ses éruptions tweetesques, son manque de maîtrise de soi et tout simplement d’éducation, Trump manifeste quelque chose de beaucoup plus profond : il est en effet doté d’une intuition impressionnante, qualité qu’on n’enseigne pas à la faculté et que les analystes politiques peinent à reconnaître pour telle. Et pourtant, Trump est dotée d’une intuition très profonde qui explique d’ailleurs son succès électoral, mais aussi que malgré le bruit furieux dont sa présidence est environnée, elle ne se déroule pas si mal, permettant à « The Donald » d’avoir des chances sérieuses d’être réélu (à tout le moins, sa défaite est bien loin d’être assurée quand on observe le désastre idéologique qui prévaut dans le camp démocrate).

L’intuition, peut-être bien loin de la raison, mais vraie motivation pour l’action. Souvent, on ne voit que les voiles du bateau pour comprendre sa manœuvre. On oublie la quille alors que le profilage de celle-ci décide d’énormément de choses. L’intuition, c’est la quille des hommes d’Etat. Et elle est souvent omise dans le diagnostic politique et géopolitique.

Et sa première intuition est « globale », au sens à la fois anglais et français. Car il s’agit du rapport au monde et à la mondialisation (la globalization anglo-saxonne) : Trump dit d’abord que l’actuel mode de gouvernance de la planète ne convient plus aux Etats-Unis. La surprise est totale chez beaucoup, tant nous étions persuadés que la mondialisation se faisait justement au profit des Etats-Unis : c’est ainsi en tout cas que nous l’avions comprise, lorsqu’elle se mit en place après la guerre froide. Sauf que c’était vrai au début mais que peu à peu, d’autres en avaient tiré profit et notamment la Chine et l’Allemagne. Nous ne répéterons pas ici à quel point il y a à nouveau un problème allemand en Europe (voir La Vigie n° 115, ici). Force est de constater que l’Allemagne a su tirer profit de la mondialisation et imposer un déséquilibre majeur en Europe. Quant à la Chine, lancée dans un gigantesque rattrapage lancé par le maître Deng en 1979, plus personne ne doute qu’elle est une actrice majeure de cette mondialisation qu’on croyait américaine : si elle fut initiée au début par les États-Unis, à leur grande surprise d’autres en tirent de plus grands bénéfices.

Trump a donc délaissé les mantras qui nous ont bercé : celui de l’échange ricardien profitable à toutes les parties avec spécialisation dans le facteur de production le plus adéquat (ce dont les meilleurs économistes doutent désormais), ou encore celui du fameux gagnant-gagnant, où toutes les parties prennent avantage à un gâteau qui croît. Trump écoute son instinct, son intuition, dans une logique malthusienne : les gains sont limités et celui qui gagne quelque chose le fait aux dépens de l’autre. Cette utilisation maximale par d’autres des nouvelles règles du jeu (règles de l’échange) motive les récriminations de l’Américain à l’encontre des tricheurs (car pour lui, il y a logiquement une triche dans l’utilisation des règles à son profit).

Cette perception globale de la mondialisation entraîne les nouveaux rapports qu’il va introduire avec « les autres ». Ce sera donc deux rapports de force (la seule méthode qu’il connaît) avec d’un côté les Chinois, de l’autre les Européens. Ceux-ci se voient même accusés d’être des « ennemis », le mot révélant l’attitude psychologique de D. Trump.

Ce faisant, il bouscule un ordre du monde auquel nous étions habitués. Il introduit très précocement un rapport de force avec Pékin qui ne s’y attendait pas si tôt et demeure embarrassé : voici donc le président Xi obligé de faire un discours en faveur du libéralisme à Davos, louangé pour l’occasion par les nombreux partisans de l’ordre ancien (qui ignorèrent allégrement l’absence de libéralisme politique au sein de l’empire du milieu). Quant à Angela Merkel, elle connaît avec Trump une nouvelle déstabilisation qui vient marquer une fin de règne pour le moins difficile.

La remise en cause de la mondialisation pousse à celle du multilatéralisme. Bien sûr, tout le monde se lamentait hypocritement sur l’inefficacité de l’ONU dont chacun constatait la réforme impossible mais tout le monde s’en contentait. Trump passe outre et met bas les accords bilatéraux, TPP trans pacifique ou JCPOA iranien (et plus récemment, Traité Forces Nucléaires Intermédiaires). Même l’ALENA a été remis en cause au grand dam des voisins mexicains et canadiens.

De ce point de vue, les théâtres russes ou moyen-orientaux sont secondaires. Voyant chez Poutine un homme de force (le modèle le séduit) il n’hésite pas cependant (alors qu’il est accusé par ses adversaires démocrates d’en être l’otage) d’accroître les sanctions ou de sortir du FNI (probablement pour retrouver des moyens sur le théâtre chinois, il faut le noter). Quant au Moyen-Orient, il vise d’abord un formidable accord commercial avec le royaume séoudien, quitte à épouser les fantasmes anti-perses de ce dernier. Pour le reste, il n’hésite pas aux coups, notamment sur la question nord-coréenne même s’il se fait probablement duper par Kim.

Nous voici sortis du multilatéralisme : La politique trumpienne a installé un nouveau régime dual et même duel : il ne s’agit pourtant pas d’un nouveau régime bipolaire, comme du temps de la guerre froide. En effet, l’affrontement entre les Etats-Unis n’entraîne pas un alignement des puissances derrière les deux chefs de file. Certes, Pékin a lancé son initiative Ceinture et route (depuis 2013) mais la Russie ou l’Inde conservent leur quant-à-soi. Quant à l’Europe, elle se trouve particulièrement gênée devant la nouvelle configuration du monde. Il y a donc un bipôle relatif qui n’aligne pas même s’il structure.

On avait cru que le multilatéralisme, expression politique de la mondialisation économique, constituait la solution à la sortie de la guerre froide et de l’affrontement bipolaire. Force est de reconnaître que les deux sont en crise et que nous faisons désormais face à un système désordonné même si un affrontement principal entre deux géants constitue le fait marquant.

Trump est donc un formidable dynamiteur. Il est certes une conséquence (et on n‘insistera jamais assez sur la continuité qu’il a avec Obama, aussi bien sur la négligence envers l’Europe que sur la priorité donnée à la question chinoise) : il est aussi un détonateur et on ne reviendra jamais au statu quo ante.

O. Kempf

Vases communicants en Syrie ? MAJ

Si le feuilleton d'Idlib n'en finit pas de ne pas finir et demeure une épine dans le pied des loyalistes, victorieux par ailleurs, un déblocage pourrait peut-être prochainement voir le jour, qui aurait d'importantes répercussions sur une bonne partie...

Harcèlement de rue : un an après la loi, un bilan médiocre peu surprenant

Par : h16

On s’en rappelle avec une émotion qui noue la gorge et embue les yeux ; c’était il y a un an : le féminisme de combat de Marlène Schiappa marquait enfin d’une pierre blanche une victoire décisive sur l’adversité et le monde méchant qui en veut à toutes les femmes en faisant adopter la loi contre « Le Harcèlement De Rue ». La France, propulsée dans une nouvelle dimension de citoyenneté duveteuse, avançait enfin dans la lumière.

Un an plus tard, c’est le moment idéal de dresser un petit bilan histoire de bien montrer à quel point nos secrétaires, nos armoires, nos guéridons et nos potiches d’État sont indispensables à la sécurité de nos compatriotes. Cela tombe bien, toute la presse frémit pour nous transmettre cette information capitale : plus de 700 contraventions ont été dressées.

Malgré tout, s’il est vrai qu’il est toujours plus simple de dresser des contraventions que des individus à ne pas se comporter comme de parfaits crevards, et malgré le tour fanfaron donné par la presse et le gouvernement à ce bilan, force est de constater qu’un peu plus de 700 contraventions pour ce fléau moderne des cités françaises, cela fait franchement médiocre.

Pourtant, tout avait commencé sous les meilleures auspices : une secrétaire d’État au taquet, qui avait poli son texte de loi en le frottant aux plus abrasives des intelligences, une volonté claire et affichée par tout l’appareil d’État, un soutien inconditionnel de toute la classe jacassante véritablement au garde-à-vous pour bouter le sexisme, le fascisme, le libéralisme et les trottoirs trop étroits hors de France, une loi ciselée, une applicabilité sans faille grâce à une administration policière redoutable d’efficacité doublée d’une Justice irréprochable, vraiment toutes les bonnes fées s’étaient penchées sur cette œuvre schiappatesque.

Manque de bol, la meilleure volonté du monde se heurte parfois au monde moderne, âpre, et à la réalité physique, intransigeante : outre une absence scandaleuse de volonté de la part des pouvoirs publics d’élargir les trottoirs, il faut reconnaître que 713 procès verbaux (soit pas tout à fait 2 par jour), cela semble intuitivement très, très, très en-dessous de la réalité tangible du Harcèlement De Rue ou, pour le dire en français courant, du nombre de tentatives de dragues lourdingues voire d’agressions sexuelles que certaines doivent subir tous les jours dans leurs quartiers animés. Manifestement, choper de l’impétrant en plein outrage sexiste n’est pas aussi simple que ce que Marlène laissait croire lorsqu’elle besognait sa loi entre deux grommellements guturaux.

Cet écart à la réalité n’a pas manqué d’être noté par les associations de féministes qui se sont donc fendues de grosses réserves suite à la publication des chiffres officiels. Pas étonnant : on leur avait vendu un outil enfin efficace pour faire taire les harceleurs, stopper les gestes déplacés et en finir avec les attitudes scandaleuses, on se retrouve avec un bricolage administratif approximatif dont l’impact est… nul. Tout porte à croire en effet que les auteurs de ces outrages et de ces harcèlements se débrouillent pour opérer loin de la police, ou, au moins, lorsqu’elle n’est pas là.

Il faut dire qu’à côté du monde fantasmé par la loi, où le harcelé peut déposer plainte aisément contre son harceleur, et dans lequel ce dernier est facilement condamnable, le monde réel n’offre aucune facilité aux victimes.

Ainsi, bien que les lieux où ces harcèlements se pratiquent de façon industrielle soient connus de tous, on n’y voit que très rarement des forces de l’ordre. Force de l’ordre qui ont de toute façon reçu des consignes claires de ne surtout pas aller « provoquer des incidents » (lire « faire leur travail ») dans ces quartiers, la situation étant déjà tendue et la République ayant d’autres chats (généralement automobiles et solvables) à fouetter. Ce serait tout de même idiot de risquer une bordée d’insultes finissant en « phobes » et une flambée dans certaines banlieue en tentant d’y faire respecter l’ordre et le calme alors qu’aller brigander de la classe moyenne sur les routes du pays est nettement plus lucratif et foutrement moins dangereux.

Ainsi, il est réputé particulièrement complexe de trouver des témoignages solides et concordants pour confondre les perpétrateurs. S’ajoute à cette difficulté le naturel besoin de la Justice de ne surtout pas stigmatiser les mauvaises personnes (« les hommes non blancs », selon Elsa Cardona ou Anaïs Bourdet), qui, bien que défavorablement connues des forces de l’ordre, ont toujours eu pour elles d’être en porte-à-faux avec la société méchante qui les martyrise ou – mode du moment – sont parfois aussi déséquilibrés que le climat.

Bref, derrière les 713 condamnations, on comprend surtout que, comme prévu, la loi Schiappa se traduit par un flop mou dont on peut parier, les prochaines années, qu’on n’en entendra plus parler. La loi perdurera, avec la myriade de ces autres lois de circonstances pondues à la va-vite pour répondre par l’émotion législative à une émotion sociétale, le tout en ayant consciencieusement écarté non seulement toute analyse réelle du problème, mais aussi toute solution opérationnelle efficace.

Pourtant, ni cette analyse, ni les solutions ne sont complexes à évoquer.

Pour l’analyse, est-il réellement nécessaire de revenir sur le manque total d’éducation et de tenue des individus qui s’adonnent à ces pratiques ? Est-il utile de détailler l’abandon complet de toute autorité, depuis les parents jusqu’aux administrations en passant par la Justice et les médias qui se relaient depuis 40 ans pour broder des tissus d’excuses à ces attitudes insupportables et à toutes les autres, y compris les plus criminelles ? Est-il vraiment nécessaire d’expliquer que ces attitudes de voyous et de prédateurs frustrés ne sont que le résultat de 40 ans de laxisme qu’on a fait passer, avec la décontraction caractéristique des hypocrites manipulateurs, pour une lutte contre le racisme, la xénophobie ou toute autre niaiserie sociétale destinée à camoufler le problème ?

Quant aux solutions, en plus de celles connues (ne serait-ce que par contraposée de l’analyse précédente) et des évidents efforts en matière d’éducation et d’intransigeance de toutes les sphères concernées, tant privées que publiques, notons tout de même que les individus autonomes restent encore une fois les mieux placés pour résoudre le problème, bien avant l’État, ce véritable serpent obèse (très encombrant, une gueule immense toujours ouverte et affamée mais jamais de bras) : on peut signaler une solution comme Handsaway, proposée par une association loi 1901, pour signaler et localiser une agression avec son smartphone ce qui permet aux inscrits (40.000 à ce jour) proches du lieu de l’agression d’intervenir, de témoigner ou d’apporter son soutien à la victime.

Néanmoins, ne nous leurrons pas : les citoyens français ont été châtrés de toute possibilité de légitime défense, consciencieusement honnie dans le pays, et de toute idée de Justice, constamment tordue et bafouée par des principes moraux dévoyés. N’en déplaise à Schiappa, tant que ces problèmes n’ont pas été résolus, les harceleurs et autres gouapes auront de beaux jours devant eux.

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Things Fall Apart

It was the best of times, it was the worst of times, it was the age of wisdom, it was the age of foolishness, it was the epoch of belief, it was the epoch of incredulity, it was the season of Light, it was the season of Darkness, it was the spring of hope, it was the winter of despair, we had everything before us, we had nothing before us, we were all going direct to Heaven, we were all going direct the other way – in short, the period was so far like the present period, that some of its noisiest authorities insisted on its being received, for good or for evil, in the superlative degree of comparison only.

- Charles Dickens, A Tale of Two Cities

You're not losing your mind, everybody else is. Things are crazy and getting crazier. Something must be done. Somebody, please do something.

If paying attention to global events overwhelms and results in a combined sense of dread, concern and bewilderment, you're not alone. It's not simply because humans have more access to more information than ever before that you feel this way, there does appear to be a quickening in the pace of the unfolding of humanity's latest chapter. Things are genuinely falling apart, but things are always falling apart. Likewise, things are always being built and created. Governments come and governments go, as do global empires and monetary systems. Everything is dying and being born all at once, constantly and forever. This will not change.

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Take a Deep Breath

Today's post revolves around a subject I've been thinking about since early 2017, when I noticed much of the population separating into pro-Trump or anti-Trump factions that were becoming increasingly tribal, vitriolic and hostile. I wrote about it in the piece, Lost in the Political Wilderness, and things haven't improved much since. Fortunately, around the same time I came across the theory of Spiral Dynamics which provided me with a useful framework through which to understand consciousness and the importance of guarding your mind and emotional state in a world that encourages fear, tribalism and anger.

Though we live in a time where more diverse information is available at our fingertips than at any other period in human history, we're still presented with news and narratives via specific channels; whether that be an alternative media figure, a mass media outlet or a tech giant algorithm. The news and commentary that somehow gets in front of us on a daily basis shapes our view of the world just as it always has, and this in turn triggers certain emotions - joy, sadness, anger, fear, inspiration, etc. There's space for all that in a human life, but the ones I'm most interested in for the purposes of this piece are fear and anger.

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The Jeffrey Epstein Case Offers a Rare Opportunity to Focus

Perhaps, at long last, a serial rapist and pedophile may be brought to justice, more than a dozen years after he was first charged with crimes that have brutalized countless girls and women. But what won’t change is this: the cesspool of elites, many of them in New York, who allowed Jeffrey Epstein to flourish with impunity. For decades, important, influential, “serious” people attended Epstein’s dinner parties, rode his private jet, and furthered the fiction that he was some kind of genius hedge-fund billionaire. How do we explain why they looked the other way, or flattered Epstein, even as they must have noticed he was often in the company of a young harem? Easy: They got something in exchange from him, whether it was a free ride on that airborne “Lolita Express,” some other form of monetary largesse, entrée into the extravagant celebrity soirées he hosted at his townhouse, or, possibly and harrowingly, a pound or two of female flesh.

- From the New York Magazine article: Who Was Jeffrey Epstein Calling? 

An honest assessment of the current state of American politics and society in general leaves little room for optimism regarding the public's ability to accurately diagnose, much less tackle, our fundamental issues at a root level. A primary reason for this state of affairs boils down to the ease with which the American public is divided against itself and conquered.

Though there are certain issues pretty much everyone can agree on, we simply aren't focusing our collective energy on them or creating the mass movements necessary to address them. Things such as systemic bipartisan corruption, the institutionalization of a two-tier justice system in which the wealthy and powerful are above the law, a broken economy that requires both parents to work and still barely make ends meet, and a military-industrial complex consumed with profits and imperial aggression not national defense. These are just a few of the many issues that should easily unite us against an entrenched power structure, but it is not happening. At least not yet.

We currently find ourselves at a unique inflection point in American history. Though I agree with Charles Hugh Smith's assessment that "Our Ruling Elites Have No Idea How Much We Want to See Them All in Prison Jumpsuits," we have yet to reach the point where the general public is prepared to do something about it. I think there are several reasons for this, but the primary obstacle relates to how easily the citizenry is divided and conquered. The mass media, largely owned and controlled by billionaires and their corporations, is highly incentivized to keep the public divided against itself on trivial issues, or at best, on real problems that are merely symptoms of bipartisan elitist plunder.

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Alex Acosta Reportedly Claimed Jeffrey Epstein ‘Belonged to Intelligence’

To appreciate the significance of what I'm about to share, you really need to go back and read yesterday's post: The Jeffrey Epstein Rabbit Hole Goes a Lot Deeper Than You Think.

In that piece, I shared many lesser known, but extremely bizarre facts about Jeffrey Epstein and the people around him. I also noted that it appeared his real job was to run a blackmail operation to ensnare some of the most wealthy and powerful people on earth. I alluded to the possibility that he was collecting this priceless information on behalf of a third party, and then just today we learn the following via the Daily Beast:

“Is the Epstein case going to cause a problem [for confirmation hearings]?” Acosta had been asked. Acosta had explained, breezily, apparently, that back in the day he’d had just one meeting on the Epstein case. He’d cut the non-prosecution deal with one of Epstein’s attorneys because he had “been told” to back off, that Epstein was above his pay grade. “I was told Epstein ‘belonged to intelligence’ and to leave it alone,” he told his interviewers in the Trump transition, who evidently thought that was a sufficient answer and went ahead and hired Acosta. (The Labor Department had no comment when asked about this.)...

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The Jeffrey Epstein Rabbit Hole Goes a Lot Deeper Than You Think

Like many of you, I've been following the Jeffrey Epstein story with horror, disgust and open eyes for several years. While it's always been a creepy, twisted and completely bizarre saga, I was unaware of just how inexplicable and strange it is until I did some more digging earlier today.

I put a bunch of information together in a Twitter thread, and rather than reinvent the wheel, here it is:

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U.S. Stock Market Hits a New Record High, but What’s Really Going On?

As Americans head off to Independence Day celebrations, they'll be greeted with a plethora of headlines about record highs in the U.S. stock market. What I find most interesting about the latest bout of exuberance is the fact that priced in gold, stocks remain far below last fall's peak.

From my perspective, a real equity bull market is one where the stock market, in this case the S&P500, consistently hits new highs relative to what's historically been the world's politically-neutral monetary asset, gold; and the U.S. stock market did exactly that from August 2011 until September 2018. Though equities in nominal terms bottomed in March 2009, we didn't really get the all clear in my view until equities started rallying versus gold in late summer 2011.

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The Next Revolution by Murray Bookchin

We cannot content ourselves with simplistically dividing civilization into a workday world of everyday life that is properly social, as I call it, in which we reproduce the conditions of our individual existence at work, in the home, and among our friends, and, of course, the state, which reduces us at best to docile observers of the activities of professionals who administer our civic and national affairs. Between these two worlds is still another world, the realm of the political, where our ancestors in the past, at various times and places historically, exercised varying, sometimes complete control over the commune and the confederation to which it belonged. 

- Murray Bookchin, A Politics for the Twenty-First Century

Today, the concept of citizenship has already undergone serious erosion through the reduction of citizens to "constituents" of statist jurisdictions, or to "taxpayers" who sustain statist institutions.

- Murray Bookchin, Cities

In the spirit of my recent interest in direct democracy and the future of human governance, I finally got around to reading something that's been on my radar for a while. It's a collection of nine essays by the late political philosopher Murray Bookchin published together in a book titled:The Next Revolution - Popular Assemblies and the Promise of Direct Democracy. It did not disappoint.

While there are numerous key points on which Bookchin and I would have disagreed spiritedly, that's not the purpose of this piece. Aside from being a wealth of information and knowledge (he closely studied nearly every major revolution in the Euro-American world), his greatest service here is a framework through which to understand human governance and how and why it's all gone so terribly wrong. Many of his themes cover ideas and realizations I've come to on my own, but the clarity with which he describes certain key concepts helped refine my thinking. The purpose of this post is to outline some of these ideas.

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FacebookCoin is a Trojan Horse of Corporate Oligarchy

ZUCK: yea so if you ever need info about anyone at harvard
ZUCK: just ask
ZUCK: i have over 4000 emails, pictures, addresses, sns
FRIEND: what!? how'd you manage that one?
ZUCK: people just submitted it
ZUCK: i don't know why
ZUCK: they "trust me"
ZUCK: dumb fucks

- Leaked messages sent by Mark Zuckerberg to a friend at Harvard as he was building Facebook

Years ago, Mark Zuckerberg made it clear that he doesn’t think Facebook is a business. “In a lot of ways, Facebook is more like a government than a traditional company,” said Mr. Zuckerberg. “We’re really setting policies.” He has acted consistently as a would-be sovereign power. For example, he is attempting to set up a Supreme Court-style independent tribunal to handle content moderation. And now he is setting up a global currency.

- From Matt Stoller's recent article: Facebook’s Undemocratic Currency

For a long time, I've maintained there's no doubt the current system/paradigm we live under will collapse under its own weight, but that doesn't keep me up at night. What keeps me up at night is understanding we still have no idea exactly what will replace it. It could very well be a more decentralized and free world, a world less defined by brute force, grotesque power concentrations and coercion, but it could also very easily go the other way. The coming out party for FacebookCoin (aka Libra) is in my view the first real indication the forces of corporate oligarchy are determined to ensure the new world reflects their vision and is under their control.

Though I've seen many thoughtful and important articles on the dangers of Facebook and a consortium of large corporations building a new financial system in broad daylight, I have yet to see anyone explain precisely what seems to be going on. I think the level of strategic long-term thinking happening here is more extensive than even the most cynical observer is willing to contemplate. This looks like a power play of monumental proportions.

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Direct Democracy Is the Future of Human Governance – Part 2

War is not a foregone conclusion or a national necessity. Each successive occupant of the White House only needs you to believe that in order to centralize the power of an increasingly imperial presidency, stifle dissent, and chip away at what remains of civil liberties.

- Danny Sjursen, retired US Army officer, The Pence Prophecy: VP Predicts Perpetual War at the West Point Graduation

Whenever I mention direct democracy, a certain segment of the population always comes back with a very negative knee-jerk reaction. Since this response tends to center around several concerns, today's post will dig into them and explain how such pitfalls can be structurally addressed.

Minority Protection

The first thing that worries people is a fear there will be no protections for minority populations within such a system. Take the U.S. for example, where approximately 80% of the population lives in urban areas and only 20% in rural. If we moved to a system where direct popular vote played a meaningful role in deciding the majority of issues, rural populations would lose out every single time. It would end up being an oppressive system for people who live in less populated areas and would tear up the U.S. even faster than is happening now.

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Direct Democracy Is the Future of Human Governance – Part 1

Power tends to corrupt and absolute power corrupts absolutely. Great men are almost always bad men, even when they exercise influence and not authority: still more when you superadd the tendency or the certainty of corruption by authority. There is no worse heresy than that the office sanctifies the holder of it. That is the point at which the negation of Catholicism and the negation of Liberalism meet and keep high festival, and the end learns to justify the means.

- Lord Acton

You never change things by fighting the existing reality. To change something, build a new model that makes the existing model obsolete.

- Buckminster Fuller

If you've read anything I've written over the past several years, you'll be acutely aware of my belief that human civilization is currently in a major transition period between two great paradigms of world history. The old world we all grew up in no longer works for most people, yet is being relentlessly propped up by the powerful and their minions who benefit from its parasitic and destructive nature. Despite their best efforts, a system so poisonous, decrepit and corrupt cannot and will not last. At this stage, it's little more than a Potemkin village fraud barely kept standing courtesy of increasingly intense deception, manipulation and the sheer will of those who profit handsomely from it.

By stating we're in the transition period, I want to make it clear I believe things are very much already being disrupted and altered beneath the hood of a world which appears indistinguishable from what it was a decade ago on a superficial level. Specifically, I think there are two core aspects of human existence that will be completely transformed in the years to come. First, within the monetary and financial systems that define how commerce, savings and entrepreneurship function. The emergence and continued momentum of Bitcoin offers evidence that disruption in this realm is already very much underway, albeit still in its infancy. The second realm I expect will experience massive transformational change relates to forms of human governance. We've barely scratched the surface on this one, but nascent signs have started to appear, and I suspect a push towards political systems more defined by direct democracy will become increasingly common in the years ahead. I've spent many hours writing about the financial and monetary system, so today's piece will focus on what appears to be coming with regard to human political evolution.

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La France Clochemerle

Par : h16

L’avantage de la période estivale est qu’elle donne l’occasion à beaucoup de Français de faire des expériences dont ils n’ont pas l’habitude, à commencer par faire découvrir aux urbains les joies de la campagne. L’inconvénient de la période estivale est qu’elle donne aussi l’occasion à beaucoup de Français de la campagne de découvrir certains Français décidément urbains…

Et d’années en années, les faits divers et les petites histoires dont les journalistes sont friands s’accumulent, montrant de façon de plus en plus claire le décalage croissant entre cette France de la campagne et cette France de la ville.

C’est ainsi qu’on découvrait, il y a quelques années de cela, la consternante histoire d’un couple de Grignols en Dordogne qui fut condamné par la Cour de cassation à reboucher la mare qui leur appartient. En cause : le bruit, insupportable pour les oreilles sensibles des voisins fraîchement installés, des grenouilles qui y avaient élu domicile. L’affaire aurait seulement baigné dans le parfaitement grotesque si elle n’avait pris en plus un tour parfaitement ubuesque lorsqu’on découvre dans le même temps que le Code de l’environnement interdit de toucher à cette mare qui abrite des espèces protégées, garantissant ainsi que le couple serait condamné d’une façon ou d’une autre, et plutôt deux fois qu’une.

Condamnable s’ils bouchent, condamnable s’ils ne la bouchent pas : gageons que l’administration française, ses codes, ses juges et son intelligence hors pair sauront venir à bout de ce petit dilemme quitte à ruiner ce couple qui fera un coupable d’autant plus facile qu’il est solvable.

Rassurez-vous ! Depuis cette affaire de 2017, de l’eau a coulé sous les ponts et la situation, déjà bien pourrie à l’époque, s’est largement détériorée : ce genre d’affaires idiotes, qui n’apparaissait qu’une fois l’an à l’approche des périodes de vacances, est devenu maintenant routinier puisqu’on trouve sans mal, dans les journaux locaux puis dans la presse nationale, de nombreux exemples de ces réclamations et autres dépôts de plaintes pour des raisons de plus en plus farfelues.

Que voulez-vous : le confort de la ville peine à atteindre la campagne et il semble nécessaire, pour les Français des villes, de bien faire comprendre à leurs bouseux compatriotes un peu attardés des campagnes profondes qu’il va devenir nécessaire de hausser quelque peu les standards locaux s’ils veulent continuer à bénéficier de leurs visites et de leur tourisme.

C’est donc ainsi que se multiplient les plaintes contre les inconvénients pourtant ancestraux de la campagne. En effet, Homobobo Festivus ne supporte vraiment pas les cloches des vaches ou de ces clochers ridicules qui tintinnabulent de façon insolente aux petites heures du matin, ni les cocoricos éraillés de volailles bruyantes, ni le crincrin lancinant de ces cigales encombrantes qu’on entend partout (zut et flûte, l’armageddon des insectes n’a pas eu lieu !), ni les déjections d’abeilles (oui, vous avez bien lu), ni les bruits mécaniques assourdissants de moissonneuses qui pourraient fort bien passer plus tard ou un autre jour, merde à la fin.

L’avalanche de plaintes idiotes et de comportements crétins des néoruraux est telle que certains maires doivent prendre des précautions à l’arrivée de ces touristes qui croient un peu trop que leurs états d’âmes sont légitimes, et imaginent sans doute qu’on peut régler ces problèmes comme des soucis de bougies parfumées dans un appartement AirBnB pas exactement conforme aux photos sur le site…

On pourrait croire que ces plaintes tiennent d’un simple malentendu de la part de certains individus pas au fait des us et coutumes des campagnes. Il n’en est rien : c’est bel et bien une véritable lame de fond qui s’empare des campagnes françaises qui voient se multiplier ces comportements. La vie à la ville, devenue progressivement inabordable pour un nombre croissant d’urbains, les pousse à aller voir en campagne s’ils y trouveraient leur bonheur.

L’écologie de bazar, vendue de façon permanente dans tous les médias, qui dépeint une campagne quasi-idyllique et définitivement moins polluée que la ville, plus douce et généreuse que le béton, l’acier et l’asphalte citadins, a fini par prendre racine dans les esprits simplistes de ces populations qui y croient maintenant dur comme fer : tout le monde sait que les campagnes sont plus propres, moins bruyantes et plus douces que la ville, voyons !

Dès lors et à mesure que les conflits (et la consternation) s’empilent, il ne faut pas s’étonner qu’en plus des malheurs des campagnards devant gérer leurs semi-débiles incapables de s’adapter aux conditions spécifiques de la campagne, on doive à présent se taper l’inévitable intervention politique. Et c’est Pierre Morel – un récidiviste de ces colonnes qui s’était déjà illustré dans une affaire de pneus neige – qui s’y colle avec brio puisqu’il entend créer des commissions départementales (la commission étant, comme chacun sait, l’alpha et l’oméga de la décision politique en France) chargées de déterminer les bruits et les odeurs qui font partie prenante de la vie locale, ce qui permettrait d’éteindre rapidement toutes les velléités pour les néoruraux un peu bas du front d’ester en justice.

Il va de soi que la proposition est aussi peu opérationnelle (imaginez des Commissions statuant sur le degré de puanteur acceptable pour un purin ou un lisier campagnard traditionnel, pour rire) qu’intelligente tant le problème ne se situe pas au niveau de la loi mais de l’inadaptation de certains à la vie qu’ils se sont choisie et que ce genre de problèmes ne peut jamais se corriger à coup de circulaires ou de décrets.

Cependant, reconnaissons à notre député qu’il a su se placer dans une tendance lourde du moment puisque la République toute entière est bien lancée en terme de lutte contre les nuisances qui grattent, qui irritent, qui froissent et qui turlupinent : pendant que Pierre le député partira en campagne pour catégoriser bruits et odeurs légitimes, l’administration s’ingéniera quant à elle à installer des radars anti-bruits d’abord dans les Yvelines puis un peu partout, pour en finir une bonne fois pour toutes avec les méchants moteurs qui pétaradent insolemment.

Et ainsi, pendant que la France – Clochemerle partira une nouvelle fois dans ses batailles picrocholines, au moins les Français (de la campagne et de la ville) ne s’occuperont pas trop de la croissance globale du pays en berne ou des renoncements lamentables de nos ministres à tenter la moindre réduction de périmètre d’un État pourtant obèse morbide.

À l’inverse de la crise des Gilets Jaunes où la France campagnarde devait aller à la rencontre de la France de la ville pour lui crier son ras-le-bol de ses taxes, contraintes et interdictions qu’elle entendait lui imposer, c’est maintenant la France de la ville qui va à la rencontre de celle de la campagne et, comme par hasard, qui entend à nouveau lui imposer d’autres règles, contraintes et interdictions.

Le dialogue s’annonce déjà aussi intelligent que fructueux, et si délicieusement adapté aux réalités de terrains qu’on ne doute pas que les uns et les autres finissent par trouver un magnifique terrain d’entente : manifestement, le futur est plein d’avenir et de nouvelles lois indispensables, qui tenteront peut-être de compenser l’ardeur des uns à empiéter sur les platebandes des autres là où le savoir-vivre, un minimum de culture, de bon sens et une dose maintenant massive de coups de pieds au cul auraient résolu les problèmes.

Pas de doute : au vu de la tournure des choses, il semble évident que tout ceci va très bien se terminer.

Certaines fins ne sont pas heureuses... (Not everything can end well)

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Le coup de maître de Moscou

Dans la crise du Golfe entre l'Iran et les Etats-Unis, l'ours russe n'a jamais caché où allait sa préférence. Les terrains d'entente entre Téhéran et Moscou sont nombreux et variés : commune opposition aux folies impériales de Washington, alliance en...

[Redite] Collectivisation des soins : le pire est à venir

Par : h16

Article initialement paru le 31.08.2018

Il y a un an, je dressais une nouvelle fois le constat bien triste d’une santé française en déliquescence avancée, loin des poncifs où ce système serait la panacée vantée de par le Monde et que le reste des nations nous envieraient jalousement.

Un an plus tard et bien malheureusement comme prévu, la situation s’est encore largement dégradée : la situation dans les EHPAD est toujours aussi mauvaise et elle s’ajoute à la crise maintenant endémique des urgences, avec un système hospitalier à bout de souffle dans lequel il n’est plus invraisemblable de rester cinq jours prostré sur un brancard.

La collectivisation d’un système, quel qu’il soit, aboutit toujours à la création d’une unique production : celle de pénuries diverses, de place, de biens, de services, de résultats et surtout de temps.

La France des queues, des bouchons et des retards n’a pas fini de faire parler d’elle…

S’il est commun de passer ses vacances à l’étranger, il l’est moins qu’elles tournent au vinaigre. Et lorsque cela arrive, qu’on est Français et qu’on a un pépin de santé, on peut heureusement se reposer sur un système de soins que le monde entier se garde bien de copier. Et ce qui était un pépin se transforme alors en catastrophe.

Aujourd’hui, je vous propose un témoignage qui est d’autant plus triste qu’il est banal : l’histoire d’un homme de 78 ans qui passe des vacances à l’étranger. On ne saura jamais si c’est le stress du retour en avion et la joie pourtant feutrée des contrôles inutiles de sécurité à l’aéroport, la chaleur, la déshydratation peut-être conséquente à l’absence de messages officiels répétés de boire des litres, quoi qu’il en soit, notre homme fait un AVC la veille de son retour.

Grâce à la réactivité d’Europ-Assistance (qui n’est pas du tout une assurance publique), il est pris en charge dans un très bon établissement hospitalier pendant deux semaines puis rapatrié en France, terre de la médecine moderne (Pasteur, Laennec, Paré, Schwartzenberg, Montagnier, Kouchner…) et hôte du plus formidable système social et médical du Moôonde.

Hospitalisé au plus proche de son domicile, à Rambouillet, sa famille pensait qu’il n’y passerait que quelques jours dans l’attente d’accéder aux soins de suite, une nécessaire rééducation lui permettant de regagner un minimum d’autonomie.

Un malheur n’arrivant pas seul, l’hôpital détecte dès son arrivée la présence d’une bactérie résistante aux antibiotiques (une BHRe, bactérie hautement résistante émergente, dans le jargon médical si fleuri). Il est cependant porteur sain et le médecin estime très probable qu’elle disparaisse plus ou moins spontanément. Ce qui fut le cas en quelques semaines. Cela fait donc des mois que la bactérie n’apparaît plus dans les prélèvements sanguins.

Le patient patiente

Malheureusement, cette BHRe est un anathème pour les établissements de rééducation : même si elle n’apparaît plus, les précautions à prendre pour les patients BHRe (y compris négatifs), sagement répertoriées dans moult cerfas et force règlements taillés par une bureaucratie délirante, leur semblent trop contraignantes. Il est dès lors bien plus simple d’oublier ce patient encombrant, de cliquer rapidement sur « refuser » lorsque les demandes répétées de l’hôpital arrivent par une application ultra-séduisante et totalement déshumanisée dont l’État a le secret, de ne jamais répondre à la famille ni même de la rencontrer.

Malgré des démarches auprès de dizaines d’établissements de rééducation, l’hôpital n’ayant jamais relâché ses efforts pour trouver une solution pour ce patient volontaire, le constat est amer : aucune place n’est disponible. Après trois mois passés à l’hôpital, l’épouse du patient, contrainte et forcée, finit par accepter une hospitalisation à domicile avec une rééducation en chambre, pilotée par le Centre de rééducation du Sud Yvelines, le CERRSY. Et pour faire passer la pilule, le CERRSY évoquera une possibilité d’hospitalisation complète ultérieure, arguant d’un manque de personnel pendant la période estivale.

Aussitôt de retour au domicile, les difficultés s’empilent et, le hasard faisant bien les choses, la perspective d’une hospitalisation complète au CERRSY s’éloigne pour disparaître totalement (« non non, on n’a jamais promis une telle chose ! »).

La Sécu temporise l’urgence

Un appartement n’est pas une chambre d’hôpital et rien n’est adapté. Entre la taille d’un lit médicalisé et du matériel pour réapprendre à marcher et le manque d’espace nécessaire pour manœuvrer un fauteuil roulant, il faudra donc renoncer à l’accès à la douche ou aux toilettes. Les charges (financières, psychologiques) pesant sur l’épouse étant considérables, le stress la gagne rapidement ce qui finit par aggraver la condition du patient qui doit retourner à l’hôpital plusieurs fois (pour infection puis insuffisance rénale aiguë, le traitement étant lourd et aux importants effets secondaires).

Ce qui devait arriver arriva : moins d’un mois après le retour à domicile, le patient récidive.

Grâce au suivi millimétrique et aux bons soins apportés par un système de santé que le monde entier nous envie mollement, sous les applaudissements du public qui paye fort cher pour ce tour de magie, un patient hémi-négligent volontaire avec de bonnes perspectives de récupération (selon l’ergothérapeute très optimiste) est ainsi transformé sous vos yeux ébahis en patient quasiment paralysé, aphasique et qui demande à mourir.

Dit autrement : aujourd’hui, en France, un patient (parmi une multitude d’autres) est en train de mourir faute de soins appropriés. Et pas d’inquiétude à avoir puisque dans une obstination qui confine à la compulsion, les établissements de soins de suite continuent à lui refuser toute entrée. En somme, à ce stade, il n’y a plus qu’à attendre la fin, qu’élus locaux (contactés en pure perte) et responsables d’établissements conseillent vivement de survenir dans un EHPAD qui aura l’immense avantage de lui offrir une mort seul dans un coin, à l’abri des regards trop sensibles.

Lot de consolation : le seul discours tenu jusqu’à présent à la famille concerne la « gratuité » des soins.

« Ne vous en faites pas, tout est pris en charge ! »

C’est rassurant : la non-prise en charge est globalement non-payante.

Voilà qui donne de quoi se réjouir, ou de faire réfléchir : cette aventure abominable, succession pénible de débâcles en rase campagne et de démission tant du corps soignant que de l’administratif, en dessous de tout, est malheureusement extrêmement commun, et permet de classer le système de santé français à la même hauteur que certains pays en voie de développement, à la différence sensible que les pays en voie de développement offrent tout de même d’excellents soins pour qui veut et peut payer là où la France, dans un égalitarisme forcené, parvient le tour de force de mettre tout le monde à la même mauvaise enseigne : tout y est gratuit mais plus rien n’est accessible (l’image des rayonnages de supermarchés vides au Venezuela communiste vient en tête, on se demande pourquoi).

Pire : la voie suivie par les pays en développement autorise à penser à une amélioration palpable des services fournis. Celle de la France laisse redouter, au contraire, une dégradation de plus en plus rapide de son système de santé.

En définitive, seul un réseau relationnel, des accointances et le système D permettent d’accéder aux soins de qualité (qui existent toujours, bien à l’abri de la foule nécessiteuse sans relations) : si l’un de nos ministres était dans une situation semblable, nul doute que la situation aurait été fort différente. L’égalité, c’est pour les autres.

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Le dernier pharaon

Profitons de l'été pour évoquer des choses plus légères et notamment les BD qu'on a lues au cours de l'année, sans avoir eu le temps de les chroniquer. La rencontre de deux géants, Blake et Mortimer d'un côté, Schuiten de l'autre, constitue une belle occasion à cet égard.

Schuiten s'est fait remarquer avec son complice Peters pour de belles séries que je qualifierait d'urbanistico-bizarres : une fascination pour la ville et l'architecture, un profond enracinement belge (et j'ose dire : wallon), une sensibilité profonde aux légendes et aux spiritualités antiques (égypto-chamaniques), tout cela constituait un cocktail profondément original qui a installé nos deux auteurs au panthéon des grands auteurs de BD.

Finalement, beaucoup de choses le rapprochaient d'Edgar P. Jacobs, outre la BD. C'est donc assez logiquement qu'il propose non pas une suite de Blake et Mortimer (d'autres auteurs ont poursuivi l’œuvre du maître et les aventures du célèbre duo), mais sa propre interprétation qui reprend toutefois, elle aussi, les deux personnages : cependant, alors que d'habitude ils sont dans la force de l'âge et au fait des responsabilités, nous voici en présence d'un Colonel Blake à la retraite et mis de côté par la technocratie militaire, tandis que le professeur Mortimer semble lui aussi légèrement mis de côté par ses collègues de l’université. Mais voici qu'une catastrophe se déroule du côté du palais de justice de Bruxelles et qu'après avoir mis la ville sous cloche, l'humanité se décide à lancer des missiles nucléaires contre la cité "devenue obscure" mais émettant des rayonnements menaçants.

Heureusement, notre duo sort de sa retraite pour résoudre l'énigme. Et naturellement, les deux univers fusionnent, celui de Schuiten comme celui de Jacobs, dans une nouvelle aventure qui nécessita quatre ans de travail.

Publiée en juin 2019, elle est assortie de la déclaration par Schuiten qu'il cessait d’œuvrer : c'est donc un livre testament, à la fois reconnaissance de dette vers l’univers de l'enfance et legs artistique qui clôt une vie. C'est d'ailleurs le sens de ces héros vieillis, dont on sent qu'ils effectuent leur dernière aventure, la dernière fois qu'ils sauvent le monde. La prochaine fois, d'autres devront prendre le relais.... L'album est donc baigné par un léger mélange de nostalgie mais aussi de pessimisme. Cela ne dessert pas l'histoire, bien sûr. Le vieillissement constitue donc un ressort dramatique qui donne une touche douce-amère à l'ensemble. Ce n'est qu'un au-revoir, a-t-on envie de dire, même si à la fin, les héros triomphent et réussissent, une fois encore, la mission, grâce à leur mélange détonnant de connaissances scientifiques et de dialogue avec des spiritualités paranormales.

Voici donc un bon moment qu'il faut savourer, un peu comme un vin de vieille garde qu'on a longtemps gardé et qu'on boit presque trop tard.

Est-il besoin de dire qu'il s'agit d'un chef d’œuvre, au sens premier du mot ?

A avoir absolument.

Le dernier pharaon, aux éditions Blake et Mortimer et France inter (ici).

O. Kempf

Cette si pratique hystérie climatique

Par : h16

Juillet 2019 vient de s’achever et le moins qu’on puisse dire est qu’il aura été particulièrement fécond : au rythme des vagues de canicule puis de froinicule qui ont eu lieu, toute la presse, tous les politiciens et tous les individus socialement assoiffés de signalement vertuel se sont relayés pour tympaniser la population avec l’effroyable constat qu’on va évidemment tous mourir de chaud.

Jouant goulûment sur une météo favorable à leurs hystéries et sur la publication de fadaises écologiques d’un absurde dépassement de ressources au timing aussi efficace qu’une campagne de marketing pour des jouets pendant la période de Noël, tout aura été organisé pour que ce mois de Juillet soit intégralement rempli de considérations climatiques visant presque exclusivement à nous faire enfin comprendre un message aussi clair que simpliste : le climat est en train de devenir aussi déséquilibré que certain Erythréen en gare de Francfort et il ne fait aucun doute que des millions, que dis-je, des milliards d’humains vont passer sous le train du dérèglement climatique lancé à pleine vitesse.

Les moins habitués de mes lecteurs pourraient croire à de l’exagération macabre.

Il n’en est rien tant il suffit de se pencher sur la titraille de gros calibre qui pleut actuellement depuis les rédactions francophones décidées à nous bombarder de leur idéologie la plus massive : pour elles, c’est évident, le dérèglement climatique est proche du point de non-retour, et tout indique (mais si, absolument tout) que nous n’en avons plus guère que pour 18 mois.

Pour les folliculaires enfiévrés, le GIEC serait formel et aurait prévenu que les émissions de CO2 devraient commencer à baisser dès l’année prochaine pour qu’il y ait une chance de limiter la hausse des températures. Si elles ne baissent pas comme convenu, tout pourrait partir en cacahuète, ce qui imposerait de changer drastiquement de style de vie. Très pragmatiquement, cela veut « simplement » dire qu’il faudrait, outre se faire taxer de tous les côtés (quelle taxe n’a pas réussi à résoudre un problème, voyons ?), revenir à un mode de vie préindustriel qui est réputé pour nous assurer à tous une certaine frugalité favorable à la méditation. Grâce à cette nouvelle donne écolo, on ne vivra pas plus vieux (au contraire même) mais ce qui nous restera d’existence va nous paraître beaucoup, beaucoup plus long.

Évidemment, une telle présentation avec un titre aussi catastrophiste n’a pas manqué de susciter quelques réactions qui ont donc forcé l’avant-garde de la révolution écologique à préciser sa pensée dans un second opus permettant de mieux comprendre ce que « Il ne nous reste plus que 18 mois » veut vraiment dire.

Et l’analyse de la production journaleuse laisse assez peu de doute : outre les conditionnels, omniprésents, qui permettront de se dédouaner à bon compte plus tard, on découvre tout de même l’affirmation assez claire que, pour corroborer cette échéance dramatique de 18 mois, « aucune source n’est citée ». Quant à savoir pourquoi ces affirmations déboulent précisément maintenant, le « Spécialiste de l’environnement, Matt McGrath ne l’explique pas vraiment ». L’épaisseur des sources et la solidité de l’ensemble basé sur du gros conditionnel baveux commence à en prendre un coup. Tout juste admet-on du bout du stylo, pensif, que l’échéance de 18 mois correspond pas du tout fortuitement à la prochaine tenue de futures négociations internationales sur les mesures à prendre pour le climat, avec la COP26 (qui n’est plus que dans 16 mois, ce qui laisse d’autant moins de temps pour un battage médiatique d’enfer).

Quant au point de non-retour évoqué avec insistance, il s’évapore quelque part au milieu des paragraphes suivants : « On sait déjà que si le point culminant est atteint en 2020, on aura du mal à limiter à ce point le réchauffement ». Voilà : on sait que ce sera plus dur, mais personne n’ose affirmer que ça deviendra impossible. Autrement dit, le point de non-retour n’est pas vraiment sans retour.

La suite est un florilège de « on risque de », « possibles effets », de « si » enfilés comme des perles sur une broderie de doutes et de conditionnels, dont le but ultime n’est que d’introduire les régulations, taxations, privations et sanctions sans lesquelles ces hurlements catastrophistes n’auraient pas vraiment lieu d’être : limitation drastique du transport routier, interdiction de la vente de véhicules diesel et essence d’ici à 2030, suppression des logements « passoires énergétiques », non-ratification des prochains accords de libre-échange, réduction de la consommation de viande… Bref, un collectivisme joyeux et un retour au bon vieux monde d’antan plus simple où les gens mouraient jeunes, de faim ou de maladies modérément rigolotes mais surtout sans trop carboner l’atmosphère.

On le comprend, les journalistes, utilisant tous les artifices rhétoriques pour cacher leur complète ignorance et transformer de grossières supputations en quasi-certitudes, jouent ici sur du velours : quelques journées chaudes en plein mois de Juillet (rargh, quelle surprise !), habilement bardées de slogans publicitaires aussi sensationnalistes que bidons (« jamais vu à la télé », « tous les records sont battus », « sans les mains, sans les pieds, sans la clim' ») suffisent à montrer le décalage entre la puissance réelle de la Nature et de ses éléments et l’image que s’en font encore beaucoup de Français où le climat est évidemment réglé, c’est-à-dire limité entre pas trop chaud et pas trop froid, avec un peu de pluie en hiver et un peu de soleil en été et des petites variations au milieu.

En réalité, si l’on peut établir quelques certitudes sans se barder de conditionnels gluants, ce sont celles qui consistent à rappeler la litanie de prédictions lamentablement foirées des hystériques climatiques et autres politiciens avides de récupération écologique.

En 1979, on prévoyait allègrement l’engloutissement de Nice sous les eaux en 2000. 19 ans après la date fatidique, Nice n’a toujours pas les pieds sous l’eau. Quant aux autres prévisions visibles dans d’autres reportages, elles sont amusantes et à classer dans le même ensemble de pipeaux et autres instruments d’orchestre à vent.

Grâce à l’INA, regarder un petit reportage de 1989 qui prévoit catastrophes sur catastrophes pour les 10 ans à venir (1999 donc) permet de mieux comprendre que le carabistouillogène est coincé au maximum. Toujours en 1989, c’était sûr : la neige allait disparaître complètement dans les 10, 20 ou 30 ans à venir. Les stations de ski alpines ont probablement rêvé leur chiffre d’affaire des 30 dernières années.

On pourra aussi se délecter des prévisions entassées dans les rapports (depuis celui du Club de Rome jusqu’au rapport Global2000) qui, 20 ans après les dates proposées, montrent un délicieux décalage, très défavorable aux vendeurs de catastrophes mondiales.

De la même façon, en 2011, je revenais en détails sur la tentative de camouflage des prévisions de l’ONU qui se sont révélées franchement fausses au point que l’organisme international faisait (pas assez) discrètement disparaître ses cartes d’îles submergées. Las : si l’eau des océans monte, elle ne le fait pas autour des îles. Zut alors : loin de diminuer par déportation tragique de ses habitants refoulés par les eaux, leurs populations augmentent !

Bref, s’il est une chose certaine, c’est que systématiquement, depuis 40 ans, les prévisions des alarmistes ont toutes été battues en brèche : les catastrophes annoncées tous les ans pour dans 10 ans depuis un demi-siècle, du refroidissement glacial jusqu’au réchauffement infernal, toutes se sont soldées par un échec.

Mais toutes ont été écrites, reproduites, diffusées, écoutées, aucun bilan n’a été établi, aucune conclusion tirée et toutes ont finalement servi à accroître le pouvoir et l’audience des politiciens qui ont eu la finesse d’aller dans leur sens, tant et si bien qu’actuellement, les Français sont persuadés que le gouvernement n’en fait pas assez pour la planète.

Dit autrement : toutes les prévisions enchaînées depuis 50 ans se sont révélées éhontément exagérées, toutes font maintenant sourire ou consternent l’honnête homme, toutes ont été utilisées pour passer les lois diminuant nos libertés, augmentant taxes et impôts, appauvrissant le pays et les Français… Et tous, ils réclament qu’on en fasse encore plus, pensant sans doute que cette fois, la prévision est bonne, la taxe supplémentaire nécessaire, et qu’il n’y a pas d’autres solutions pour éviter ces catastrophes fantasmées.

L’hystérie climatique continue donc. Si, cet hiver, il fait anormalement froid, c’est que le climat se dérègle encore plus. Et s’il fait doux, ce sera une preuve supplémentaire que le réchauffement est bien là.

Infalsifiable, le pipeau climatique continuera de servir les politiciens.

J'accepte les BCH !

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Vous aussi, foutez les banquiers centraux dehors, terrorisez l’État et les banques en utilisant les cryptomonnaies, en les promouvant et pourquoi pas, en faisant un don avec !
BCH : qqefdljudc7c02jhs87f29yymerxpu0zfupuufgvz6
 

Le Deep State se rebiffe

Le rapprochement sans cesse croissant entre la Russie et la Chine envoie des signaux d'alarme continuels à Washington. Ce blog a montré à de multiples reprises comment la coopération entre Pékin et Moscou fait inexorablement avancer l'unification de l'Eurasie,...

Retour sur l'affaire Legrier

L’affaire Legrier a fait à nouveau parler d’elle en ce creux d’été. En effet, le CEMA a été interrogé à son sujet par la commission de la défense de l’Assemblée et il a eu des mots très fermes à ce sujet (voir ici). D’autres commentateurs se sont crus obligés de commenter, le vernis de leur style cachant mal le vide de leur pensée et leur satisfaction de donner des leçons d’élégance morale et de « j’vous l’avais bien dit ».

Or, cette affaire couvre quatre dimensions, mal isolées par les commentateurs qui confondent souvent tout : Communication, commandement, stratégie et géopolitique sont ainsi les axes de l’affaire (sans même parler de la notion de liberté d’expression, victime collatérale de l’affaire, comme si on n’avait rien appris : mais elle vaudrait à elle seule un développement et elle a déjà été abordée dans ce blog : laissons-la de côté pour l’instant.

Commandement : c’est le principal argument du CEMA et on ne peut ici que lui donner raison. En effet, le colonel Legrier a publié son texte alors qu’il était encore en train de commander son bataillon en opération. Cela pose problème vis-à-vis de ses hommes (ce que relève le CEMA) mais aussi vis-à-vis de la hiérarchie : faut-il rappeler que le commandement consiste dans un double « dialogue » : du haut vers le bas (les ordres) et du bas vers le haut (le compte-rendu). Or, le colonel Legrier a fait part publiquement de ses impressions avant même d’avoir rendu compte (et donc écouté les arguments contraires de sa hiérarchie.

Accessoirement, la prudence et la maturation imposent un certain temps de latence entre une opération et son analyse. Quiconque a été en Opex sait qu’on s’y agace de beaucoup de choses, que les relations humaines ne sont pas toujours simples, que la tension et la fatigue altèrent le jugement. Aussi n’est-ce pas un hasard si les analyses sont publiées après l’opération, pour permettre au temps de faire son œuvre et au cerveau de décanter, ruminer et produire l’essentiel. C’est ainsi pour ma part que j’ai procédé et que font la plupart des auteurs que je connais qui s’essaient à dégager les leçons qu’ils ont apprises de leur opération : le processus est indispensable et d’ailleurs, distinct du processus codifié du Retour d’expérience, tel qu’il est pratiqué dans nos armées.

Communication : L’accumulation d’erreurs en la matière est confondante : d’une part, la publication de l’article par la revue est maladroite car la RDN aurait dû noter cette question du commandement. Un article publié un mois plus tard, l’affaire aurait été différente. Ensuite, la réaction du cabinet (on ne sait d’ailleurs plus très bien de quel cabinet il s’agit : celui de la ministre, celui du CEMA ?). Demander le retrait d’un article (surtout quand il y a une version imprimée) à l’heure du numérique, c’est immanquablement susciter un effet Streisand, ce qui n’a pas manqué : outre les grands médias nationaux, le Washington Post, le New York Times, Reuters, Sputnik et Al Jazeera ont signalé l’article et analysé la question soulevée. Accessoirement, cela a démenti les propos du CEMA incitant les officiers à écrire et penser, ce qui est une de ses profondes convictions : il a dû entrer dans une casuistique désagréable et tirer des bords pour expliquer dans quel cas ceci dans quel cas cela. La question revient d’ailleurs trois mois plus tard avec cette audition parlementaire où on le sent très agacé au moins autant par le colonel Legrier que par la rémanence de l’affaire.

Stratégie : Là, pour le coup, le débat est ouvert. J’ai entendu un certain nombre de commentateurs évacuer d’un revers de main les arguments du colonel Legrier. J’en ai entendu d’autres, au moins aussi avisés (et en général, plus avertis des affaires stratégiques que les premiers), dire qu’il y avait au moins débat. Ce n’est pas un hasard si le CEMAT belge a diffusé le texte aux officiers de son état-major (ici). Car il y a matière à réflexion. Tout d’abord parce que je ne suis pas persuadé qu’on a autant gagné que ça contre les djihadistes. Ne soyons pas désagréables, n’évoquons pas Barkhane et restons au Moyen-Orient. Sommes-nous si persuadés d’avoir trouvé la bonne méthode face aux Djihadistes ? Sont-ils effectivement éradiqués d’Irak (sans même parler de la Syrie) ? Autrement dit, la stratégie adoptée notamment sous direction américaine a-t-elle été convaincante ?

Tentons de la résumer : beaucoup d’appui feu à des troupes au sol qui combattent par procuration (des proxies), un peu aidées par quelques forces spéciales. Cela a permis d’obtenir des effets sur le terrain, incontestablement et après beaucoup d’efforts, l’Etat Islamique a été chassé de Mossoul et du nord de l’Irak. Mais ce succès est-il durable ? si l’on observe d’autres théâtres (Afghanistan, BSS), il est permis d’en douter. Car au fond, on fait la guerre loin des populations, laissant à d’autres le soin d’aller constater les dégâts au sol, sans trop se préoccuper du volume de ces dégâts. ON est donc très loin de la guerre « au milieu des populations » dont on nous expliquait hier qu’elle caractérisait une approche française, distincte de l’approche américaine. Au fond, telle est la question : y a-t-il encore une approche française de la guerre ?

Par ailleurs, Le débat de l’appui feu renoue avec celui initié, entre les deux guerres, par Giulio Douhet. Celui-ci prétendait que l’arme aérienne allait constituer l’arme fatale, celle qui allait décider du cours des batailles par l’intensité du feu déployé. On sait, près d’un siècle plus tard, qu’il s’agit d’une illusion (pas tout à fait : seule l’arme nucléaire a obtenu ce pouvoir d’anéantissement et d’effroi qui a modifié la stratégie ) ; pour le reste, on demeure dans la guerre dite conventionnelle où l’accumulation d’armes complique la guerre mais ne résout pas l’affrontement premier entre deux camps, le fameux duel de Clausewitz. L’appui feu est un appui, voici ce que rappelle le colonel Legrier : il appuie une force au sol qui va risquer l’essentiel pour prendre l’ascendant moral sur l’ennemi. Observons que ce débat est aussi celui des drones et demain de la robotique de bataille. Autant dire que ce n’est pas un débat aussi anodin que d’aucuns l’ont affirmé.

On peut ici s’interroger sur l’intervention russe en Syrie : là encore, quelques milliers d’hommes et beaucoup d’appui feu : au fond, le même schéma que les Américains. Le résultat global est finalement assez proche de celui obtenu par les Etats-Unis en Irak. Dans les deux cas, on n’a pas l’impression que le gouvernement en place maîtrise pleinement le pays ni que la guerre soit pleinement gagnée (les combats actuels autour de la poche d’Idlib l’illustrent assez bien). De même, la résolution politique de la guerre semble très imprécise. En fait, il semble bien que des puissances d’intervention en opération extérieure n’aient guère le choix : comment concentrer les efforts pour peser tout en conservant une économie de moyens nécessitée par l’enjeu relatif, au vu de l’intérêt national ? Telle est la question posée à des pays aussi différents que la Russie, les Etats-Unis ou la France. L’appui feu semble ici constituer une option raisonnable, même si on sait qu’elle ne résout pas tout. La question stratégique complémentaire devient donc la suivante : comment compléter un appui feu pour transformer des succès militaires localisés en une réussite politique ?

Géopolitique : Voici enfin la dernière question, sous-jacente et qui a probablement provoqué l’ire de beaucoup. Au fond, que faisons-nous au Moyen-Orient ? En Irak, nous sommes appelés par un gouvernement légal et l’aidons à faire la guerre à des rebelles (qui se trouvent être aussi nos ennemis, du moins les désignons-nous comme tels). Nous suivons pour cela une direction américaine où, avec des moyens minimes, nous réalisons de belles performances, laissant logiquement la direction stratégique à nos alliés : Ce n’est pas avec 3% ou 5 % des forces que l’on peut réellement peser sur une stratégie ! Il est donc logique que nous soyons en retrait et qu’il n’y ait donc guère d’autonomie stratégique (mais opérative), ce que semble regretter le colonel Legrier.

Mais un autre débat sous-tend l’affaire : celui de notre présence en Syrie. Force est de constater que la ligne française a particulièrement été maladroite ces dernières années. Qu’on a assisté à un retour à une discrétion de bon aloi ces derniers mois, ce dont il faut se féliciter. Que cependant, nous intervenons en Syrie dans un cadre légal douteux car je n’ai pas entendu dire que le gouvernement légal de Damas (celui qui tient le siège de la Syrie aux Nations-Unies) ait demandé notre venue, y compris contre l’Etat Islamique. De même, l’argument de nos alliés kurdes combattant au sol pose évidemment problème : s’agit-il de combattants « réguliers » avec qui nous aurions passé une alliance ?

Pour conclure : le texte du colonel Legrier pose évidemment beaucoup de vraies questions. Il ne s’agit pas de les évacuer sous des prétextes de forme, même s’il y a eu, reconnaissons-le, beaucoup de maladresses. C’est bien parce que nous les avons pointées que nous pensons pouvoir aller au-delà, à l’essentiel, aux points soulevés par le colonel Legrier. L’heure doit désormais être au débat serein.

O. Kempf

Cryptomonnaie (Morissette et Roulot)

Les vacances arrivent pour beaucoup. Le moment où l'on a du temps et où l'on lit : mais du coup, quelle BD allez-vous lire pendant vos vacances ? Car arrivé sur votre lieu de villégiature, vous allez très vite aller fureter chez votre détaillant de BD habituel. Et pourquoi pas Cryptomonnaie, de D. Morissette-Phan et T. Roulot ? Car voici une BD originale à maints égards et qui vaut le détour.

En effet, les BD traitant du cyberespace sont rares et pas toujours convaincantes. Sympathiques éventuellement, mais ça ne suffit pas. En effet, les auteurs sont confrontés au défi de devoir trouver une intrigue qui tienne la route : pour cela, elle doit obéir aux lois du suspense (parce qu'une BD, ça raconte d'abord une histoire) mais aussi à la cohérence technique du sujet traité. Or, cette dernière caractéristique est particulière au cyberespace et le distingue profondément des BD de SF car celles-ci, malgré leur nom de science, penchent surtout du coté de la fiction. Et l'on ne connaît pas par ailleurs de BD "scientifique".

Or, avec le cyber, la difficulté est double ; cette technologie exige des connaissances réelles qui ne sont pas à portée de tout le public ; et beaucoup des acteurs cyber sont imprégnés de culture BD.

Bref, construire une BD cyber, c'est compliqué, vous l'avez compris.

La BD dont nous parlons aujourd'hui répond à cette exigence. Confessons qu'elle parle de cryptomonnaie et qu'un minimum de culture en la matière n'est pas inutile : sans aller jusqu'à connaître le nom de Sakashi Nakamoto ni les différences entre les protocoles Bitcoin ou Ethereum, il faut savoir quand même qu'il s'agit d'un système sans tiers de confiance qui nécessite de grosses puissances de calcul pour miner la cryptomonnaie. Et puis disons le tout net : Je ne suis pas sûr que Mme Michu regardera cette BD, qui vise un public déjà un peu averti.

Et c'est tant mieux car du coup, l'intrigue est crédible, appuyée sur les deux ressorts de la cryptomonnaie : la technique ... et la crédulité. Et oui, une monnaie moderne est forcément "fiduciaire" : elle ne vaut que ce qu'on croit qu'elle vaut. Dès lors, tout lancement d'une cryptomonnaie suppose une grande mobilisation de marketing pour convaincre les acheteurs d’acquérir la monnaie. Plus il y a d'acheteurs, plus la monnaie vaut. La technique n'est donc pas tout, malgré les discours technolâtres des partisans des cryptomonnaies, il faut aussi de la conviction et de la persuasion : bref, travailler le cerveau humain.

C'est d’ailleurs là-dessus qu'est construite l'intrigue : voici une nouvelle monnaie. Le héros doit-il y croire et y placer toutes ses économies ? Doit-il entrer dans la société pour l'inciter à investir dans son village d'origine, au fin fond du Canada ? A-t-il raison de convaincre ses proches d'accueillir la nouvelle société et de la subventionner ? Doit-il écouter les avertissements méfiants d'un journaliste free-lance ? Et d'ailleurs, qui est à la tête de la société qui lance la cryptomonnaie ? la belle Kristina Orsova ? Volksh ? une bande criminelle ? Bref, un excellent techno-polar (je ne sais si le genre existe mais pour le coup, il vient d'être inventé).

L'auteur (Tristan Roulot) est canadien d'adoption et place donc l'action là-bas, dans une Amérique du nord qui est juste assez décalée par rapport à l'Europe ou aux États-Unis. Quant au dessinateur, Djibril Morissette-Phan, il est Montréalais. J'avoue avoir été particulièrement séduit par son trait qui est d'abord un dessin N&B sur lequel on apporte ensuite de la couleur, celle-ci variant à mesure de l'histoire pour donner des tonalités adaptées aux phases du scénario.

Bref, une belle réussite qui vaut le détour et nous permet, au-delà de la distraction, de réfléchir quand même à ces fichues cryptomonnaies...

Tristan Roulot et Djibril Morissette-Phan, Crytpomonnaie, le futur de l'Argent, Le Lombard, 2019.

O. Kempf

CETA : vrais dangers, faux arguments

Par : pierre

Le 23 juillet, l’Assemblée nationale française votait en faveur de la ratification du CETA, l’accord de libre échange signé en octobre 2016 entre le Canada et l’Union européenne. Le scrutin parlementaire fut plus serré que prévu : les oppositions, de droite comme de gauche, ont largement refusé le texte. Et au sein même de la majorité des députés fidèles à Emmanuel Macron, une cinquantaine s’est abstenue, et une dizaine a même voté contre.

Le Sénat, ne s’est pas encore prononcé, mais il n’est pas sûr que le vote soit favorable au traité. L’Assemblée nationale aura cependant le dernier mot. Plus généralement, le CETA doit être ratifié par les Parlements de tous les Etats membres pour entrer complètement en vigueur. Il est vrai qu’une clause subtile a prévu qu’il soit appliqué même avant cette ratification (quand il s’agit des intérêts des grands groupes européens, on trouve toujours des accommodements avec l’« Etat de droit »). De fait, il fonctionne déjà provisoirement depuis septembre 2017.

Cependant, si un Parlement national devait se mettre en travers de la route, c’est tout le traité qui tomberait par terre, et avec lui les dix ans de négociations entre Ottawa et la Commission européenne. Car il faut rappeler que cette dernière détient l’exclusivité des pouvoirs de négociation commerciale entre l’UE et des pays tiers. Les Etats membres ne peuvent qu’approuver à la fin du processus.

Ou refuser. Ce « risque » existe désormais pour l’oligarchie européenne. Dans ce contexte, l’on pourrait donc se réjouir que les députés français aient traîné les pieds, ce qui annonce peut-être des problèmes dans d’autres pays.

L’argumentation employée par beaucoup de parlementaires, de droite comme de gauche, évitait de faire porter le débat sur l’essentiel

Sauf que, hélas, l’argumentation employée par beaucoup de parlementaires, de droite comme de gauche, s’appuyait sur des arguments secondaires voire discutables, et évitait donc de faire porter le débat sur l’essentiel. Si les menaces pour certains agriculteurs (les éleveurs, par exemple) ont été légitimement évoquées au travers des risques sur l’effondrement des prix, ce sont surtout les arguments environnementaux qui ont été mis en avant.

A entendre certains, l’accord aurait été « mal » négocié, il manquerait des garanties et des garde-fous pour l’environnement. Pourtant, là n’est pas la question essentielle. C’est son principe même qui est intrinsèquement néfaste, puisqu’il repose sur la volonté avouée de promouvoir le libre échange.

Certes, il n’est pas condamnable que les pays commercent entre eux. Mais le libre échange tend vers autre chose : vers la libre circulation – c’est-à-dire sans droits de douane, sans taxe, sans contrôle, sans restriction – des marchandises et des services, de même que des capitaux et de la main d’œuvre. Cette quadruple « liberté », inscrite dans les traités européens depuis l’origine, constitue l’essence même de la mondialisation.

Naturellement, il ne manque pas de rapports « prouvant » que la libéralisation des échanges créera tant de milliers d’emplois (nul n’a jamais vu le détail des calculs). La réalité est que cette libéralisation est le carburant des grandes firmes et des multinationales, et se fait par nature au détriment des salariés et des peuples.

Deux raisons fondamentales

On peut citer deux raisons fondamentales de la nocivité intrinsèque du libre échange. La première se résume en un mot : dépendance. Avec la destruction progressive des barrières commerciales se sont multipliées sous-traitance et délocalisations – pour des raisons de prix du travail, en particulier. D’autre part, les pays les moins développés restent dépendants des technologies et du bon vouloir des groupes occidentaux.

Plus généralement, les chaînes de valeurs sont de plus en plus imbriquées. Conséquence : si un pays décide de ne plus jouer le jeu, des pans économiques entiers peuvent être déstabilisés. C’est d’ailleurs un des arguments des adversaires du Brexit : les grands groupes automobiles (allemands par exemple) risquent de perdre gros si est remis en cause la pratique du « juste à temps » par des contrôles aux frontières.

Un autre exemple, pas assez connu, se trouve du côté de l’industrie pharmaceutique. Il y a encore trois décennies, 80% des médicaments consommés sur le Vieux continent étaient produits sur place. Désormais, c’est seulement… 20%. Avec des ruptures d’approvisionnement et donc des conséquences dramatiques pour le traitement de certaines maladies.

Quand on importe du Coca-Cola, on reçoit aussi, sans limitation, du Disneyland

L’autre raison est plus fondamentale encore : dès lors que se généralise le libre échange, ce ne sont pas seulement des biens qui arrivent, mais aussi des cultures, des modes de vie, des manières de comprendre le monde et la société.

Pour résumer à l’aide d’un exemple : quand on importe du Coca-Cola, on reçoit aussi, sans limitation, du Disneyland. Faut-il préciser que la « culture américaine », d’Hollywood à Disney, est une des armes majeures de l’hégémonie US, peut-être plus puissante encore que son armada militaire ?

Bien sûr, l’échange entre les cultures est positif et souhaitable. Mais chacun comprend bien qu’il ne s’agit pas ici d’« échange » équilibré, mais d’influence massive et à sens unique.

Un « levier » pour promouvoir « nos valeurs »…

Un exemple connu concerne les normes comptables : la conception américaine de l’entreprise et des affaires, de même que les modes de gestion qui prévalent chez l’Oncle Sam se sont imposés en France dès lors que les autorités ont accepté d’adopter le système comptable américain – du moins, cela y a fortement contribué.

Les dirigeants le déclarent du reste ouvertement : une intégration européenne plus poussée, et donc la force que celle-ci donnerait aux exportations (et donc aux normes) de l’UE serait un « levier » pour imposer « nos valeurs » partout dans le monde.

Est-ce vraiment de cela dont les peuples ont besoin ?

 

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Peau de banane à la kiévienne

En Ukraine, pièce centrale du grand échiquier de Brzezinski et de tout stratège américain digne de ce nom, le mois d'avril fut un petit séisme. L'élection de Zelensky et la gifle monumentale reçue par Tapiocachenko ont quelque peu rebattu la donne et...

Boris Johnson est-il l'homme de la situation ?

Hier, la Deutsche Welle m'a itnerviewé à propos de l'arrivé de Boris Johnson à la primature britannique. Vous trouverez ici l’enregistrement audio de cet entretien.

ICI

O. Kempf

La CPI acquitte Laurent Gbagbo, et publie un jugement qui contredit la propagande occidentale

Par : pierre

L’événement est passé assez inaperçu. Il est pourtant d’une grande importance, et constitue un lourd désaveu du camp occidental : la Cour pénale internationale (CPI) a acquitté l’ancien chef d’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, ainsi qu’un de ses proches. Les deux hommes étaient accusés de « crimes contre l’humanité ».

Le verdict était connu depuis plusieurs mois, mais le 16 juillet, les juges ont publié le détail de leur jugement motivé. Celui-ci sonne comme un désaveu cinglant de ceux qui avaient militairement soutenu le rival de M. Gbagbo à l’élection présidentielle de décembre 2010.

Bref retour en arrière : à l’issue du second tour de ce scrutin, le Conseil constitutionnel de la Côte d’Ivoire avait déclaré le président sortant réélu. Mais, sur fond d’histoire mouvementée et de conflits exacerbés dans les années précédentes, son adversaire s’est également proclamé élu, s’appuyant sur les décomptes d’une Commission électorale indépendante.

En 2011, à Paris, Londres, Bruxelles et Washington, l’air du temps est à la canonnière

La « communauté internationale » accuse alors le président sortant de fraudes. L’Union européenne menace le pays de sanctions si Laurent Gbagbo ne quitte pas ses fonctions. La tension croît et dégénère en conflit armé en février 2011. C’est également le moment où les Occidentaux – France et Royaume-Uni, soutenus par les Etats-Unis – interviennent militairement en Libye pour « protéger » le peuple de ce pays en cachant à peine leur objectif : se débarrasser du colonel Kadhafi. A Paris, Londres, Bruxelles et Washington, l’air du temps est à la canonnière.

En Côte d’Ivoire, la préférence occidentale va de soi. D’un côté, Laurent Gbagbo, longtemps membre de l’Internationale socialiste, est de plus en plus mal vu par les dirigeants du « monde libre » qui le qualifient de « nationaliste ». En clair, ils le soupçonnent de vouloir préserver les richesses nationales, et donc de ne pas faire preuve d’assez de compréhension pour les intérêts des firmes européennes, françaises en particulier (la Côte d’Ivoire a longtemps été une colonie française).

De l’autre, Alassane Ouattara, une économiste formé notamment à l’université américaine de Pennsylvanie, et qui entra en 1968 au Fonds monétaire international (FMI). En novembre 1984, il prend la direction du département Afrique de cette institution. Accessoirement, il épouse une riche femme d’affaires peu après : la cérémonie a lieu à Paris, avec, parmi les amis, Martin Bouygues, un des plus puissants oligarques français (bâtiment et télécommunications).

C’est donc peu dire que M. Ouattara fait figure de candidat des Occidentaux. En mars 2011 donc, les combats s’intensifient entre les deux camps. Discrètement soutenues par le détachement de l’ONU, les forces pro-Ouattara, qui ne lésinent pas sur les exactions, pénètrent dans la capitale administrative, Yamoussoukro.

Et le 11 avril, elles assiègent puis font prisonnier Laurent Gbagbo et ses proches. Sous couvert de l’ONU, les troupes françaises leur prêtent une aide discrète mais décisive, selon de nombreux témoignages.

Le président sortant – qui continue à proclamer sa légitimité – est alors transféré à prison internationale de La Haye dans l’attente du procès que prépare la CPI. C’est donc le résultat de celui-ci, huit ans plus tard, qui vient d’être rendu public.

Déconvenue pour les Occidentaux

Première déconvenue pour les Occidentaux, le président de la Chambre, l’Italien Cuno Tarfusser, affirme qu’un procès n’est pas fait « pour juger l’Histoire d’un pays », et qu’il n’a nullement le droit de « prendre position sur la responsabilité morale ou politique » des accusés.

Selon les juges, le procureur s’est basé sur « un récit manichéen et simpliste »

Par ailleurs, l’accusation formulée par le procureur, selon laquelle ceux-ci auraient mis en œuvre une stratégie visant massivement les civils favorables à M. Ouattara, repose, selon deux des trois juges, sur « des bases incertaines et douteuses, inspirées par un récit manichéen et simpliste ». Dans les mille pages d’attendus, on peut lire que « rien ne permet de penser que Laurent Gbagbo aurait refusé de se retirer parce que son plan était de rester au pouvoir à tout prix ». Ce qui était précisément la thèse autour de laquelle s’est organisée l’intense propagande déployée à l’époque par les médias dominants, en France en particulier.

Au contraire, notent les juges, les forces loyalistes étaient confrontées à « une guérilla urbaine », et étaient en position défensive. Le texte du jugement souligne en outre la non-neutralité des forces onusiennes (dont le mandat n’était pourtant pas de prendre parti), et évoque même la présence de tanks français tirant sur les soldats restés fidèles au président.

le procureur a pris « de premiers contacts avec certains témoins »… avant même d’avoir été légalement autorisé à enquêter

Enfin, une révélation s’avère particulièrement gênante pour ceux qui rêvaient de mettre en scène une justice internationale sanctionnant de manière impartiale un auteur de crimes contre l’humanité (crimes dont la réalité a été finalement démentie). Selon les juges, le procureur a pris « de premiers contacts avec certains témoins »… avant même d’avoir été légalement autorisé à enquêter. Une entorse plutôt problématique pour tous ceux qui – à commencer par l’Union européenne – ne cessent de se draper dans l’« Etat de droit ».

On ne peut que se réjouir que des juristes professionnels et intègres aient refuser de jouer le rôle que les dirigeants américains et européens voulaient leur attribuer. Mais si Laurent Gbagbo a été libéré de prison, il reste en résidence surveillée à Bruxelles, au cas où le procureur ferait appel. Surtout, il y a une énorme disproportion entre les tombereaux de propagande occidentale déversés en 2011, justifiant une intervention militaire à peine déguisée, et la discrétion médiatique quant au démenti qui a été finalement apporté à celle-ci.

La CPI avait été créée en 2002 pour légitimer le « droit d’ingérence », concept dont le but réel est de subordonner la souveraineté des Etats au bon vouloir de ladite « communauté internationale », c’est-à-dire des élites mondialisées.

Au-delà de l’honnêteté de quelques juges, qu’il faut saluer, il faut aussi et surtout remarquer que le monde qui s’esquissait « unipolaire » au tout début du siècle, a, depuis lors, quelque peu changé…

 

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Escalade persique - MAJ

« La plupart des Perses sont une foule sans discipline ni expérience des dangers, amollie devant la guerre et mieux formée à la servitude que les esclaves de chez nous. La richesse leur avachit le corps, la monarchie leur rend l'âme misérable et craintive....

Entretien avec Bruno Dupré. Quel chemin pour l'Europe ?...

Réflexions franches d'un diplomate français au sujet d'une Union européenne à la croisée des chemins, confrontée aux grandes puissances connues et émergentes.

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Les Chrétiens dans Al-Andalus (R. Sanchez Saus)

Cet ouvrage est étonnant : j'avais commencé à le feuilleter et je suis tombé dedans, tant il ouvre beaucoup d'horizons et remet des pendules à l'heure. Disons tout de suite que je connais bien mal la géopolitique et l'histoire de l'Espagne et que simultanément, je méfie de beaucoup de propos sur l'islam, tant la plupart me paraissent biaisés : cela fait partie des sujets que l'on peut très difficilement aborder sereinement sans verser dans une approche idéologique.

Ce préambule est nécessaire car il précise d'où je pars : comme beaucoup, j'en étais resté à une vision un peu idyllique de l'al-Andalus musulmane. Bien sûr, les palais de l’Alhambra à Grenade font partie de ce récit mirifique et il est vrai que cette acropole méridionale, tout comme la grande mosquée de Cordoue, manifestent une civilisation raffinée et digne d'estime. C'est pourquoi j'écoutais aussi le discours sur la chrétienté mozarabe, qui aurait été le modèle d'une coexistence harmonieuse entre musulmans et chrétiens dans un régime médiéval : cela démentissait beaucoup de discours sur l'oppression islamique.

Or, ce discours répandu et partagé constitue probablement une construction géopolitique récente car les choses ne se sont pas passées comme cela : c'est tout l'intérêt de ce livre de nous en dresser minutieusement la chronique, avec beaucoup d'érudition. On apprend ainsi que les conquérants étaient beaucoup moins unifiés qu'on se le représente (avec notamment de profondes hostilités entre les Berbères et les Arabes), que le statut de Dhimmi est allé en s'aggravant et que du coup, l'opression sous ses formes les plus diverses aidant, il y a eu un double processus d'assimilation des populations chrétiennes prévalentes, soit par conversion directe, soit par acculturation des Mozarabes.

De même, la chrétienté wisigothique paraît avoir été très divisée ce qui explique probablement non seulement la défaite face au conquérants mais aussi, peut-être, le manque de solidité par éloignement du reste de l'Eglise. On notera d'ailleurs, à la lecture du livre, que les Musulmans d'al-Andalus se sentent eux-mêmes sur une île, à l'autre bout du monde et très éloignés des centres de pouvoir musulmans de l'époque. Au fond, la péninsule est loin des uns et des autres. Comme le dit l'auteur (p. 469), Al Andalus a été tout le temps pétrie de contradictions, entre une soi-disant origine arabe magnifiée et une réalité berbère méprisée et pourtant nécessaire, renforçant le sentiment d'insularité.

D'ailleurs, la reconquête n'interviendra que quand les royaumes du Nord auront rebâti une structure idéologique avec l'appui notamment des clunisiens et des Français, à partir du XIè siècle.. Au fond, ils réussiront à créer une alternative idéologique (réforme grégorienne, féodalité et croisades) nouvelle et non pas à tenter de reprendre une rénovation wisigothique. C'est sous ces conditions qu'ils pourront reprendre la totalité de l'Hispanie.

Au passage, voyons l'évolution des noms : nous avions une Ibérie romaine, puis une Al-Andalus (déformation du mot Atlantide !) et enfin une Hispanie qui donnera notre Espagne.

Mais au-delà de ces précisions historiques qui permettent de mieux comprendre ce qui s'est passé, l'enjeu consiste bien évidemment à déterminer l'identité espagnole. Je sais qu'il faut faire attention à ce mot mais le débat a pris de nos jours une acuité importante à travers l'Europe, puisqu'il s'agit du rapport à l'Autre et des notions associées et contradictoires de multiculturalisme, d'assimilation, de métissage, etc. Dans le cas de l'Espagne, la question a deux traits particuliers : la virulence de l'expression mais aussi l'ancienneté de ce processus. Car au fond, le débat consiste à fixer de quand date l’Espagne ? Du tournant de ce siècle (monarchies constitutionnelles du XIXé s.) ou du fin fond du Moyen-Âge ? Autre risque sous-jacent : critiquer al-Andalus reviendrait à critiquer l'islam... Ce n'est pas anodin puisqu'une partie de l'université espagnole refuse de parler de Reconquista.

Ainsi, il y a beaucoup de mythes et d'idéologies portés par cette question d'al-Andalus et de sa soi-disant tolérance. Constatons qu'elle n'a pas eu lieu, ce qui n'empêche pas qu'elle a des trésors architecturaux qui enchantent encore aujourd’hui le visiteur. Ce n'est pas le premier régime tyrannique qui a laissé de beaux bâtiments. Relever la tyrannie ne signifie pas que "tout était mal" ni non plus que "tout était bien" chez ceux qui ont remplacé les califes de Cordoue. Simplement qu'il est temps de faire oeuvre d'historien en se dégageant des subjectivités idéologiques du temps.

Ce livre y contribue.

Rafael Sanchez Saus, Les Chrétiens dans al-Andalus, de la soumission à l’anéantissement, éditions du Rocher, 527 pages, 24 €.

O. Kempf

Ursula von der Leyen confirmée à la tête de la Commission européenne : la boucle est bouclée ?

Par : pierre

Elle ne sera donc pas chancelière – une perspective jadis crédible, mais qui avait pâli depuis quelques années. Pas non plus Secrétaire général de l’OTAN, un poste pour lequel son nom circulait dans les milieux de l’Alliance atlantique, sans doute parce qu’elle a été le premier ministre allemand de la Défense ayant accru le budget militaire (+40% en six ans).

C’est finalement la présidence de la Commission européenne qu’Ursula von der Leyen a obtenue. Après de laborieux marchandages, elle avait été désignée à ce poste par le Conseil européen du 2 juillet sur l’initiative conjointe d’Emmanuel Macron et d’Angela Merkel. Le 16 juillet, elle a été confirmée dans cette fonction par un vote de l’europarlement. Elle prendra ses fonctions en novembre.

Elle a obtenu 383 voix, soit seulement neuf de plus que la majorité absolue qui lui était nécessaire. Elle aurait théoriquement pu compter sur 444 votes, si les eurodéputés des trois groupes qui la soutenaient officiellement avaient tous voté en sa faveur. Un échec était cependant très peu probable, tant il aurait déclenché une crise institutionnelle inextricable.

Depuis deux semaines, la bulle bruxelloise jouait à se faire peur

Mais, depuis deux semaines, la bulle bruxelloise jouait à se faire peur. Car beaucoup, au sein de l’Assemblée de Strasbourg, n’ont pas digéré l’humiliation infligée par le Conseil. Celui-ci avait en effet jeté aux orties la méthode revendiquée par les europarlementaires selon laquelle le candidat présenté par la formation arrivée en tête aux élections européennes devait prendre la tête de la Commission. Sous pression de Paris notamment, Manfred Weber, le champion du Parti populaire européen (PPE, droite, auquel appartient Mme von der Leyen) avait pourtant été écarté.

Au sein même de cette formation, de nombreux grincements s’étaient alors fait entendre. La colère était forte également chez les sociaux-démocrates européens, qui avaient un temps cru pouvoir pousser en avant leur propre candidat. Et la Danoise Margrethe Vestager, Commissaire star à Bruxelles, portait les espoirs des Libéraux.

Du coup, depuis le 3 juillet, Mme von der Leyen n’a pas épargné sa peine pour consoler et séduire les uns et les autres. Intervenant finalement juste avant le vote, elle a beaucoup promis : une Europe « plus sociale », avec un salaire minimum, et qui créée plus d’emplois pour les jeunes ; plus d’efforts pour la santé, l’éducation, et contre la pauvreté ; une lutte contre les violences faites aux femmes ; le sauvetage des migrants en mer ; un engagement « sans transiger » en faveur de l’ « Etat de droit »…

Bien sûr – c’est désormais une exigence idéologique majeure des élites oligarchiques de l’UE – sa première priorité sera « l’urgence climatique »

Et bien sûr – c’est désormais une exigence idéologique majeure des élites oligarchiques de l’UE – sa première priorité sera « l’urgence climatique », sous la forme d’un « green deal européen », et moyennant un nouveau durcissement des objectifs de réduction de CO2. Elle a ainsi plaidé pour la « neutralité carbone » (mais certainement pas géopolitique…) d’ici 2050.

Cela n’a pas suffi au groupe des Verts pour la soutenir. Son co-président, Philippe Lamberts, s’est plaint d’avoir été « relégué en bout de table puis finalement écarté » dans les négociations initialement engagées en vue d’une « grande coalition » à quatre. « Nous sommes une force politique respectable, nous avons été traités de manière insultante », s’est indigné M. Lamberts.

Mme von der Leyen s’est également dite prête à accepter un nouveau recul de la date de sortie du Royaume-Uni, si Londres le demande (ce qui n’est en aucune manière le cas), se faisant huer au passage par nombre d’eurodéputés britanniques.

Finalement, elle a réussi à rallier certaines voix venues du groupe des « Conservateurs et réformistes européens » (ECR) où siègent notamment les ultraconservateurs au pouvoir en Pologne (PiS) – Angela Merkel serait discrètement intervenue auprès de Varsovie, selon certaines sources – ainsi, plus étonnant encore, que de certains eurodéputés du Mouvement cinq étoiles italien.

Fiction grotesque

Pour les familiers de Bruxelles et Strasbourg, la séquence était passionnante. En revanche, elle a évidemment laissé de marbre l’écrasante majorité des citoyens des différents pays de l’UE. D’autant que le spectacle était affligeant et pathétique : les différentes promesses prodiguées par la future patronne ressemblaient à celle d’un « gouvernement » en début de mandat. Une fiction grotesque.

Le choix de Mme von der Leyen est sans grande influence sur les contradictions explosives auxquelles l’UE est confrontée depuis quelques années, et qui ne peuvent que s’aggraver.

Dans ces conditions, le choix de la personnalité finalement élue – forcément au sein d’un panel idéologiquement homogène, en tout cas fidèle à la « foi européenne » – n’a qu’une importance limitée. Il est sans grande influence sur les problèmes et contradictions explosives auxquels l’UE est confrontée depuis quelques années, et qui ne peuvent que s’aggraver.

Ainsi, le thème de l’arrivée des migrants continuera à susciter controverses et antagonismes entre pays membres. La crise économique pourrait rebondir et resurgir dans la prochaine période, d’autant que la première puissance économique de la zone voit sa croissance caler.

Les oppositions entre gouvernements partisans d’une orthodoxie budgétaire stricte (dont Mme von der Leyen constitue un beau spécimen) et ceux accusés par ces derniers de laxisme devraient s’aiguiser, notamment au sein de la zone euro.

Et certains gouvernements de l’Est devraient continuer à jouer les frondeurs en matière d’« Etat de droit », narguant ainsi leurs homologues occidentaux – sans toutefois déclencher de guerre ouverte, tant les fonds en provenance de Bruxelles restent importants pour Varsovie ou Budapest.

A ce sujet, les négociations en vue du futur budget pluriannuel de l’UE (2021-2027) ne vont pas manquer d’être explosives, a fortiori avec l’ardoise que devrait laisser le Royaume-Uni en sortant…

Toutes ces bombes à retardement reflètent en réalité la contradiction majeure fondamentale : celle qui ne cesse de croître entre les partisans d’une « Europe plus juste et plus unie » (selon les termes de la future chef de Bruxelles)… et les peuples qui, de manière plus ou moins consciente, sentent que « l’aventure européenne », par sa nature même, ne mène qu’à plus de casse sociale et à la confiscation de la démocratie.

Les dirigeants sont parfois victimes de leur propre propagande

Mme von der Leyen veut aller toujours plus loin dans l’intégration, par exemple en proposant une « conférence » sur l’avenir institutionnel de l’UE (comme demandé par Emmanuel Macron), ou bien en abandonnant la règle de l’unanimité en matière de politique étrangère. Peut-être même croit-elle que cela répond à une attente populaire. Après tout, les dirigeants sont parfois victimes de leur propre propagande, un peu comme George W. Bush imaginait que les boys seraient accueillis avec enthousiasme à Bagdad. On connaît la suite.

En 2014, l’actuel président, Jean-Claude Juncker, avait lancé son mandat en martelant que sa Commission serait celle « de la dernière chance ». Sous son règne, les crises n’ont pas manqué. Il n’y avait pas eu d’Allemand à la tête de la Commission européenne depuis Walter Hallstein, qui inaugura ce poste lors de la fondation de la CEE, en 1958. Qui sait si, par une facétieuse ruse de l’Histoire, Ursula von der Leyen ne sera pas, finalement, la dernière à l’occuper, avant liquidation ?

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