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À partir d’avant-hierHashtable

Les fabuleuses économies du gouvernement Philippe

Par : h16

Ah, sapristi de saperlipopette, quelle évolution depuis le mois de juin ! Rappelez-vous, c’était ce mois où, frappé d’une lucidité minutieusement calculée, le président Macron « découvrait » que les dépenses de l’État représentaient « un pognon de dingue » pour, en face, un résultat franchement médiocre…

Après cette fugace prise de conscience, on s’attendait donc à la mise en place de mesures en rapport : allait-on lancer des économies drastiques ? Allait-on auditer les services de l’État et des administrations pour les remettre au niveau de l’argent prélevé ? Allait-on commencer à couper dans les services les moins utiles, les fonctions les plus discutables, les rentes les plus établies et les moins justifiées ? Allait-on se concentrer, enfin, sur l’essentiel et laisser tomber les palettes de superflu ?

Il y avait, on le comprend, mille et une façons de procéder.

Dans ces mille et une façons, insister pour le prélèvement à la source, le Pass Culture ou les limitations à 80 km/h échappe quelque peu à la logique d’ensemble. En revanche, envisager fermement de réduire la voilure considérable de l’État un peu partout dans la vie du citoyen, sur le territoire ou au travers de ses millions de taxes, cerfas et règlements rigolos, cela rentre parfaitement dans ce cadre.

On ne sera dès lors qu’assez peu étonné de lire de temps en temps l’annonce d’une suppression de postes dans l’une ou l’autre administration du Leviathan. Et dernièrement, à la faveur d’un remaniement ministériel écolo-propulsé, on a appris la volonté du chef de l’État de supprimer 1600 postes au ministère des Sports.

Comme de bien entendu, la nouvelle a fait l’effet d’une catastrophe majeure : tout indique, « étude » d’ « économiste » à l’appui, que ce nombre est bien trop élevé, que le ministère ne s’en remettra pas et que le sport, en France, va péricliter dans un petit couic misérable si jamais ces suppressions devaient effectivement avoir lieu.

Parallèlement, c’est avec la même stupeur et la même panique lisible dans les yeux humides de toute la politicaillerie française qu’on découvre qu’est conservé – malgré tout – l’objectif initial de supprimer 120.000 postes de fonctionnaires d’ici la fin du quinquennat de Macron.

Coupes sombres abominables, austérité sans précédent, destruction de nos services publics, privatisation effrénée, « on est à l’os » : aucune expression ne nous sera épargnée pour bien faire comprendre l’ampleur de ce véritable massacre de la fonction publique !

Et quand bien même les uns et les autres s’accordent mollement à dire qu’il faudra pourtant faire des économies quelque part, tant les gabegies, les dettes, déficits et autres dérives comptables s’empilent dans le pays depuis trop longtemps, personne en revanche ne semble prêt à se retrousser les manches pour mettre en place la moindre mesure concrète de réduction des dépenses. Les coupes de personnel, c’est un peu comme les éoliennes : c’est moche, ça fait du bruit et personne n’en veut dans son pré carré.

Du reste, le nombre de 120.000 postes semble gros mais cache pourtant l’essentiel : la fonction publique, en France, c’est plus de 5.4 millions d’individus, soit 1 emploi sur 5 en France (oui, 20%). La suppression, parfaitement hypothétique à ce stade, de 120.000 postes représente un petit 2.2% en quatre ans, ce qui est tout sauf énorme et se traduit essentiellement par un non renouvellement des départs à la retraite. Question douleur, ce sera en réalité fort modéré.

D’autant que les années passées, la masse salariale dépendante de l’État et de ses administrations nationales ou locales n’a pas cessé d’augmenter, et dans des proportions qui font passer ce 2.2% très ponctuel comme une aimable plaisanterie au regard du cumul, années après années : en 1980, l’emploi public ne représente alors que 17,5% de l’emploi total (pour moins de 4 millions d’agents concernés) et il lui a donc fallu grossir pour dépasser les 5 millions et les 20% de l’emploi total.

En comparaison, les 1600 postes du ministère des sports ou les 120.000 destinés à disparaître sur les quatre prochaines années paraissent bien timides.

Et ils le resteront : en pratique, il n’est qu’à voir les précautions oratoires déjà utilisées pour tempérer ces ardeurs dégraissantes pour comprendre qu’il y a fort loin de l’objectif affiché à la réalisation concrète : ces réductions ne sont pas « l’alpha et l’omega » de la politique gouvernementale, et puis de toute façon, une majeure partie de ces réductions devraient être opérées par les collectivités territoriales qui – comme c’est commode – ont une certaine liberté d’administration. Ce qui veut dire que pour la partie nationale, rien n’est écrit dans le marbre, et pour la partie locale, attendez-vous à de gros ajustements.

En somme, l’État obèse va peut-être faire un effort, mais ce n’est pas dit. Et vous reprendrez bien un peu de dette ?

Apeuré par le départ précipité de Hulot, Macron n’a pas voulu tenter le diable en s’opposant à Philippe et Darmanin au sujet du prélèvement à la source. Tout comme les mesures idiotes sur la limitation à 80 km/h finiront par coûter cher au pouvoir en place, cette « réforme » qui prend de plus en plus tournure en méforme fiscale va provoquer la colère de beaucoup de Français qui pourront tester, en direct, la puissance de l’État informaticien lorsqu’il calcule et ponctionne l’impôt.

Ainsi, plutôt que de vraies réformes de fond (et de fonds), courageuses et profondes, Macron s’est rapidement embourbé dans les bricolages technocratiques propulsés par Philippe, sa clique énarchique et les pesants ronds-de-cuir l’accompagnant (dont Darmanin représente l’archétype frisé). En lieu et place d’une sévère cure d’amaigrissement de l’État, Macron s’est très promptement rangé aux mesures les moins piquantes, les pilules les plus faciles à faire passer. Sabre au clair et monté sur son petit poney électoral, il a vaillamment trottiné les premières semaines de pouvoir, mais s’est épuisé bien vite. À présent, le voilà broutant en rase campagne, déclamant des discours creux croyant que ceux-ci intéressent la prairie autour de lui.

Au bout d’un an, la République qui croule sous les dettes, les déficits, la perte de repères et les abandons de toutes parts est à nouveau orpheline de toute volonté de remettre les choses d’équerre. Les objectifs fixés en début de quinquennat sont tous revus à la baisse les uns après les autres, passant de modestes à humbles et s’approchent maintenant du pusillanime avec une application qui frise la psychiatrie lourde.

De même qu’il n’y a pas davantage de réformes que de simplification de quoi que ce soit, il n’y a pas davantage d’économie et d’austérité que de beurre en broche. La fête continue, sans faiblir.

Dès lors, ce pays est foutu.

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La France et l’Europe contre l’Internet

Par : h16

Youpi, en matière d’internet, les choses bougent ! Youpi, l’Union Européenne s’occupe des internautes ! Double-youpi, l’État français aussi ! Nous sommes franchement gâtés ce mois-ci et vraiment heureux de constater que les libertés offertes par les nouvelles technologies sont minutieusement étouffées pour éviter toute joie trop forte qui augmente, on le sait, risques d’infarctus, AVC et autres embolies.

Pour la France, c’est décidé : le salut de nos artères et le calme de nos tempéraments passeront par la mise en place d’une réglementation (comment ça, une de plus ?) pour éviter l’addiction aux réseaux sociaux.

Oui, je subodore fortement que vous ne le saviez pas, mais si, la dépendance des écrans est à la fois connue, avérée et dangereuse.

Connue, puisqu’on en parle dans les journaux et chacun sait que ces derniers émettent toujours une information scientifique, minutieusement relatée et parfaitement équilibrée.

Avérée puisque des millions, que dis-je, des milliards d’études scientifiques extrêmement bien menées prouvent sans le moindre doute que l’augmentation des écrans dans notre quotidien accroît mécaniquement les addictions et les troubles mentaux. Il n’est qu’à voir le nombre de déséquilibrés qui sévissent actuellement pour comprendre l’ampleur du désastre sociétal.

Quant aux bénéfices possibles de ces écrans qui permettraient de contrebalancer les dangers qu’ils provoquent, oublions-les tant ils sont insignifiants (à tel point qu’on se demande même pourquoi ces écrans, ces réseaux sociaux et ces technologies ont été inventés).

Et devant la trop grande liberté prise par tous, autant que nous sommes, de profiter de ces nouveautés, le gouvernement se devait donc d’agir. Comme Mounir Mahjoubi, dont la rumeur insiste qu’il serait secrétaire d’État au Numérique, n’aurait servi absolument à rien s’il n’avait pas présenté une loi, voilà donc un projet fièrement lancé avec une question, aussi stupide que répétitive chez les hommes d’État : « Quel cadre imposer aux acteurs numériques en vue d’assurer la protection des personnes ? »

Parce qu’il faut un cadre, il faut l’imposer, et parce que la protection des personnes n’appartient qu’à l’État (comme les personnes elles-mêmes du reste — après tout, au-delà de 50% d’imposition, est-on autre chose qu’un esclave ?). Il faut en effet comprendre que les individus, oscillant vaguement entre le statut de contribuable et celui d’usager, ne sont pas beaucoup plus que des larves sans colonne vertébrale, sans volonté et incapables de gérer leurs occupations, auxquels seul l’État permet en leur fournissant un cocon (moyennant finance et serment allégeance indéfectible) de faire chrysalide et de se transformer en beaux papillons citoyens.

Mounir et sa clique vont donc lancer une consultation truc machin, à la suite de quoi une loi sera votée pour réguler bien fort le temps que les larves en question passent à bricoler sur Facebook, Youtube ou Instagram au lieu d’aller regarder la télé et lire les journaux officiels où la bonne parole gouvernementale se répand sans fake news.

Youpi, décidément.

Parallèlement, il eut été dommage de passer sous silence les efforts encore plus majestueux qu’a déployés l’Union Européenne pour transformer l’internet en véritable champ de mine juridique où le petit internaute pourra rapidement se faire éparpiller en charpie au moindre faux-pas.

Avec l’instauration de la RGPD, on avait déjà eu un avant-goût de ce que donne un grand pouvoir dans les mains de parfaits irresponsables : grâce à l’effort conjugué de parlementaires pas du tout à jour techniquement, le vieux Continent, croyant forcer les grandes entreprises de l’internet, majoritairement américaines, à mieux protéger les internautes aura abouti à donner encore plus de levier à ces dernières, seules en mesure de suivre les embarrassantes contraintes techniques que le texte provoque, sans changer d’un cachou la protection des données des internautes.

Se berçant sans doute des mêmes illusions, ces mêmes parlementaires viennent à présent de voter une mise à jour des droits en matières de droit d’auteur et de droits voisins, suivant avec application servile les recommendations consternantes des lobbies les plus enragés des grosses entreprises de gestion de ces droits. Ces dernières ont en effet réussi le tour de force de faire croire aux députés européens que ce faisant, ils allaient aider les petits artistes (ce qui est un bobard de force 9), tout en se tirant une copieuse volée de plomb dans les pieds : tout indique que l’entrée en force des articles 11 et 13 de cette nouvelle directive va donner des leviers supplémentaires aux acteurs majeurs d’internet qui n’en avaient pourtant pas besoin.

En effet, ces articles aboutissent (comme le détaillent de nombreux articles documentés que nos parlementaires n’ont pas lu et n’auraient de toute façon pas compris, n’étant pas équipés pour) essentiellement à la mise en place de filtres massifs sur les plateformes d’hébergement de contenus pour s’assurer qu’aucune publication n’enfreint de droit d’auteurs. Inutile de dire que les petits éditeurs n’auront jamais les moyens de mettre ces techniques en place, et que la moindre poursuite à leur encontre se terminera avec pertes et fracas.

De la même façon, les droits voisins — qui imposeraient par exemple à Google News de rémunérer les éditeurs de presse pour les vues générées — vont se retourner violemment contre ces derniers. Si Google peut fort bien se passer de ces éditeurs (les rentrées publicitaires grâce au moteur de recherche sont amplement suffisantes pour lui), l’inverse n’est en revanche pas vrai du tout. Google aura tout intérêt à moduler l’accessibilité des nouvelles fraîches en fonction des retours que ces éditeurs pourront lui octroyer, sous forme d’encarts publicitaires par exemple. Non seulement, ces éditeurs vont accroître leur dépendance à ces plateformes, mais en plus y ajouteront-ils une connivence aussi servile qu’obligatoire.

Les prochaines années promettent d’être croustillantes et seuls pourront s’en tirer ceux dont le trafic est organique, c’est-à-dire généré par un retour de lecteurs réguliers. Les autres vont encore devoir accélérer la foulée dans la course à la visibilité. Comme, en France notamment, la presse est massivement subventionnée et donc déconnectée d’un vrai lectorat, la qualité du contenu risque de s’en ressentir…

Ce qui, finalement, est une excellente nouvelle !

Mounir et sa brochette de rigolos ministériels n’auront finalement pas beaucoup d’efforts à faire pour détourner les Français de réseaux sociaux dont le contenu va progressivement se vider de toute substance intéressante à mesure que plateformes et éditeurs se sépareront. Au rythme où vont les choses et grâce aux règles idiotes mises en place par une technostructure complètement inapte et totalement vendue aux intérêts des lobbies de la propriété intellectuelle, les applications et autres réseaux sociaux lourdement contingentés n’auront bientôt en Europe plus aucun intérêt pour personne.

Depuis quelques années, on est en droit de se demander si l’intelligentsia européenne ne désire pas fusiller durablement la culture et l’économie européenne. Cependant, était-il vraiment utile de hâter à ce point la déconfiture du vieux continent ?

L’Europe a-t-elle tant besoin de se mettre de nouveaux boulets aux pattes avant d’aller trotter sur le marché mondial où Américains et Asiatiques galopent vivement sans s’embarrasser de ce genre de considérations idiotes ? Est-il réellement utile de se donner de tels handicaps dans la course mondiale dans une démonstration à la fois de vertu ridicule (« sauvons les petits artistes ! ») et à la fois d’une force imaginaire sur le mode « ce ne sont pas les GAFA qui décideront pour nous, non mais ! » alors que tout indique que, précisément, c’est sous leur coupe qu’on vient de se ranger avec cette nouvelle directive ?

En France, est-il à ce point nécessaire de faire intervenir, une fois encore, l’État dans un domaine qu’il ne maîtrise absolument pas et dans lequel il a toujours démontré, sur les cinq dernières décennies, n’être qu’un empoté cataclysmique et coûteux ? Est-il absolument nécessaire de légiférer, réglementer encore un domaine qui a déjà subi un véritable carpet bombing législatif, administré par une brochette de tireurs parkinsoniens au strabisme atavique ?

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[Redite] Ce que veulent les Français ? Du socialisme, pardi !

Par : h16

Article initialement paru le 28.09.2014

En France, le temps passe et les choses changent peu. En quatre années, le billet ci-dessous n’a bien sûr pas vieilli. Pire : l’actualité récente semble lui faire écho puisqu’on redécouvre de nouvelles luttes pour certains magasins et leurs ouvertures tardives contrariées par ordre de justice, la notion d’adultes consentants n’existant plus dans le pays depuis un moment.

On le sait, la France est un pays particulièrement difficile à gouverner d’autant que ses dirigeants sont trop souvent pusillanimes et de plus en plus déconnectés de la réalité de terrain. L’actuelle situation économique et politique de la France doit beaucoup à la succession de bras cassés et d’escrocs approximatifs qui ont pris le pouvoir ces dernières décennies. Cependant, même en tenant compte de la brochette de clowns dont nous avons hérités aux commandes, et à la lumière, faible mais persistante, de l’actualité, on ne peut pas écarter le rôle du peuple dans la désignation d’une aussi piètre élite.

small facepalmC’est en effet en tombant sur des articles comme celui-ci, de la Tribune, qu’on en vient à constater l’incroyable démission du bon sens dans ce pays. D’après l’article, et selon un de ces sondages dont l’intelligence commande de ne le prendre qu’avec des pincettes, il semblerait qu’une majorité des Français souhaitait que la mesure sur l’encadrement des loyers intégrée dans la loi ALUR soit maintenue.

Pour rappel rapide, cette loi fut propulsée par une Cécile Duflot aussi dogmatique qu’incompétente sur la route franchement chaotique d’un parcours législatif rigolo et parsemé d’embûches rocambolesques. Elle déclencha (la loi et la Duflot) une telle poussée d’urticaire chez les acteurs du marché immobilier qu’avant même ses décrets d’application, de beaux effets pervers ne tardèrent pas à faire jour, avec un repli maintenant constaté de la construction, de la vente et de la location. Apparemment, les dispositions envisagées (qui comprenaient, notamment, un encadrement des loyers, des prêts à taux zéro alambiqués, des contraintes de constructions cyclopéennes) n’avaient pas l’heur de plaire, ni aux potentiels acheteurs, ni aux vendeurs, ni aux constructeurs, ni aux propriétaires, ni aux locataires. Prestement, la loi fut donc euthanasiée, sans fleurs ni couronnes, par un docteur Valls en petite forme.

small double facepalmMalgré ce four, et malgré un nombre conséquent d’études économiques (ici, ici, ici ou ), de cas historiques et d’exemples vibrants d’actualité que l’encadrement des loyers ne fonctionne pas, jamais, nulle part, même pas en rêve ou sur un malentendu, plusieurs maires de villes de France, entendant l’appeau électoral siffloter dans ce genre de mesures, s’empressèrent d’expliquer à leurs concitoyens que, même la loi enterrée, l’encadrement des loyers lui survivrait, au moins chez eux, nananère.

À la suite de quoi, le sondage nous apprend que ces maires, finauds, ont bien senti le vent du non-changement : en réalité, pour 44% des Français sondés, l’abandon de l’encadrement des loyers prévu par la loi est « une mauvaise chose », et un cinquième (21%) estiment qu’il fallait la supprimer. Mieux : une majorité de Français (56%) pense au contraire qu’il faudrait étendre ce dispositif à un maximum de grandes villes.

Mais voilà : non, ceci n’est pas une coïncidence, un hasard, un malentendu ou une méprise.

Cette majorité de Français qui, manifestement, ne comprennent rien à rien à l’économie basique, et qui réclament plus de lois, plus de règles, plus d’encadrements, cette majorité n’est pas fortuite. Elle existe partout, dans différents domaines, sur différents sujets. Ainsi, cette majorité, pétillante de joie que seule l’innocence d’une parfaite ignorance apporte, se retrouve derrière ces lois qui, on l’a vu, finissent par faire le code de l’immobilier, ou qui font déjà le code fiscal, celui de la sécurité sociale, celui du travail, de la vexation routière ou tout autre qu’il leur plaira de plier à leur vision enfantine de la réalité.

Et là encore, un bref coup d’œil à l’actualité permet de s’en convaincre : alors même que ce pays croule sous les chômeurs, alors même que, depuis le plus petit salarié jusqu’au plus grand patron, de la plus modeste entreprise unipersonnelle jusqu’à la multinationale rutilante, tous devraient s’organiser et se battre pour créer de l’emploi, accroître la compétitivité du pays et créer de la richesse, seule voie par laquelle les pauvres s’extraient de la misère, alors même que la situation économique du pays, normalement connue de tous, ne laisse absolument aucune latitude ni aucune voie d’interprétation sur le mode « Bah, même pas mal », tout un pan du pays semble s’employer à saboter méthodiquement les efforts déployés par les uns et les autres.

Regardez ces beaux syndicats se dressant contre des salariés dont ils sont prétendûment les défenseurs ! Alors que le travail de nuit était réclamé par ces derniers dans une boutique de luxe sur les Champs-Élysées, nos fiers syndicalistes, finement aidés d’un code du travail et d’une Cour de Cassation commodément d’accord avec eux, ont réussi à en interdire purement et simplement le principe. Encore une fois, la majorité (celle qui fut derrière les votes des députés qui écrivirent le code) a tranché : des adultes qui décideraient, de leur plein gré, vouloir travailler jusqu’à 21H sont des enfants inconscients auxquels il convient d’interdire leur activité. C’est tout.

Implied Facepalm

Regardez ces beaux syndicats de pilotes, ces pilotes eux-mêmes, qui, tout frétillant d’aise que leur procure leur pouvoir de nuisance, persistent dans une grève alors que les motifs s’en sont pourtant évaporés ! Alors que le développement de Transavia apparaît de plus en plus comme indispensable à la survie d’une société qui n’aura pas su prendre le tournant des compagnies low-cost et qui est restée coincée dans le monde merveilleux de l’aérien des années 70, la partie la plus privilégiée de la société (selon toutes les métriques) se bat à présent pour que, concrètement, les coûts de fonctionnement de cette nouvelle entité soient les plus élevés possibles, réduisant à néant toute perspective d’avenir pour Transavia, et, par voie de conséquence, pour Air-France et donc pour eux-mêmes à plus ou moins long terme.

peekaboo facepalm

Tout ceci est bel et bon, mais on peut aller encore plus loin dans la consternation. Pendant que les uns s’emploient clairement à réduire chez les autres toute velléité de faire quelque chose d’utile, de productif ou d’innovant, c’est bien depuis les entrepreneurs eux-mêmes que le coup de grâce arrive lorsqu’on apprend, via un autre sondage consternant, la liste de leurs personnalités politiques préférées.

Pour ces chefs d’entreprise, c’est Alain Juppé qui est la personnalité la plus à même « d’appliquer un programme économique de relance de l’économie française ». Oui, vous avez bien lu, Alain Juppé, le repris de justice, celui-là même qui a prouvé, en 1995, qu’on peut très bien retourner sa veste et baisser son pantalon tout en restant droit dans ses bottes. Celui qui aura cédé, après une grève mémorable, à toutes les revendications de syndicats iniques, y compris celles liées au paiement des jours de grève (un comble !), celui qui aura cédé alors que la France aura subi, au travers de cette grève dure, la plus honteuse des mise à mort : à la suite de ce renoncement, que dis-je, de cette branlée minable en rase campagne, les politiciens ont choisi de passer au point mort pour n’en plus sortir et y être encore, quasiment 20 ans plus tard. Et c’est donc cette carpette, ce triste roublard qui arrive même à se faire proprement mettre en boîte par un ex-ambassadeur chinois, qui serait donc la personnalité politique de nos chefs d’entreprises, accompagné, il est vrai, de gros calibres comme Sarkozy (le gros relou) ou encore Baroin (dont le stage photocopies/café dans les coulisses de Matignon est pourtant terminé depuis longtemps).

valls au bord du suicide

Vous l’avez compris : ces faits, indiscutables, montrent l’ampleur du problème. Si le pays est ingouvernable, c’est précisément parce que son peuple ne veut pas être gouverné. Il veut être dorloté. Il veut être cajolé, rassuré par des discours, et mitonné avec des petites taxes et des petits impôts sympathiques, faits « pour son bien », qui taperont Les Méchants (les riches, les possédants, ceux qui fraudent, qui trichent, qui ne jouent pas le jeu, les pas beaux et les vilains, quoi), et qui aideront Les Gentils.

Et ainsi, ce peuple réclame toujours plus de lois, de règlements. Ce peuple rouspète et fait la grève alors que la situation est catastrophique. Et ainsi, une partie du peuple va choisir d’imposer à l’autre des contraintes invraisemblables pour qu’enfin, ce soit le paradis pour lui (et puis l’autre est trop stupide, de toute façon, puisqu’il pense que le peuple, c’est lui – quel con !). Et ainsi, le peuple va se choisir des dirigeants qui l’ont déjà floué, parce que cette fois, ce n’est pas pareil, c’est la bonne. Il va se choisir des gens qui savent lui parler, lui susurrer les bons mots doux et l’embobiner comme il l’aime.

Et tout ça porte un nom : c’est un doux collectivisme, un socialisme démocrate et doux au toucher. Et tout le monde le réclame. Parce que, c’est sûr, cette fois, ça va marcher !

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Plan pauvreté : parce qu’il faut encore plus de pauvres ?

Par : h16

Voilà voilà, mes petits amis, c’est décidé, c’est lancé, plus raison de paniquer, enfin le Grand Plan Qui Se Déroulera Sans Accrocs vient d’être lancé par Manu La Présidence et sa fine équipe de plombiers fiscaux ! Ouf, il était temps : la pauvreté est bientôt quelque chose du passé parce qu’Emmanuel Notre Président à Tous a pris le sujet à bras le corps.

C’est ainsi que le jeudi 13 septembre 2018, la République Française aura marqué d’une pierre blanche l’une de ses victoires les plus décisives avec l’allocution du Chef de l’État visant à lancer le Plan Pauvreté qui, comme son nom ne l’indique pas, n’est pas officiellement un plan destiné à la répartir la plus également possible, mais bien à la combattre, âprement, pied à pied, vaille que vaille et surtout, bien sûr, coûte que coûte.

J’écris « bien sûr » parce qu’il faut comprendre que mener une guerre contre la pauvreté, cela ne sera pas gratuit. D’autant qu’en détaillant le plan de bataille, le Président Macron n’a pas fait mystère des sommes qui seront engagées.

On pouvait s’y attendre : tous les dossiers les plus brûlants de cette pauvreté qui sévit en France sont ainsi méticuleusement abordés par le chef de l’Etat qui a bien décidé de pilonner avec acharnement toutes les poches de pauvreté identifiées. Jugez plutôt :

  • à la cantoche, les petits-déjeûners seront à 1 euro,
  • des euros par milliers pour les places de crèches s’adonnant à la mixité sociale ou intégrant les familles défavorisées,
  • des troupes, plein de troupes : 600.000 professionnels de santé formés à la petite enfance !
  • un nouveau Service Public de l’Insertion,
  • plus de couverture maladie universelle, encore plus payée par les autres gratuite,
  • extension de la Garantie Jeune,
  • un Revenu Universel d’Activité (qui s’assortira tout de même de quelques petites obligations, z’inquiétez pas, tout va très bien se passer),
  • des sous, par millions, pour le logement,
  • des sous, par millions aussi, pour l’insertion économique…

Bref, il va y avoir du sérieux, du lourd, du gros montant : on parle en effet ici de 8 milliards d’euros sur 4 années, ce qui fait tout de même une jolie somme, et ce d’autant plus qu’actuellement, ce n’est pas comme si l’argent coulait à flot.

Cependant, ce plan appelle quelques questions.

D’une part, il y a bien sûr le souci purement marketing, le « branding » comme on dit hardiment de nos jours : n’est-il pas particulièrement symptomatique que ce plan soit ainsi appelé « Plan Pauvreté » ? Peut-on, doit-on réellement planifier la pauvreté ? Pourquoi diable n’ont-ils pas choisi de faire plutôt un Plan Richesse ? Outre un optimisme nettement plus évident, cela permet de clairement identifier le problème qui n’est pas qu’il y ait des pauvres, mais bien qu’ils le restent.

Bien sûr, on peut mettre ce choix sur le compte d’une boulette de communication. Après tout, il n’est qu’à voir la dernière trouvaille de l’Élysée qui cherche maintenant à vendre des mugs et des t-shirts à la gloire du Président pour se rappeler qu’en matière de n’importe quoi mal troussé, tout est possible et souvent le pire.

Mais plus probablement, le nom montre surtout le véritable tabou qui existe en France au sujet de la richesse et sa création : c’est tout un état d’esprit qui permet de créer de la richesse, de viser celle-ci pour tous, et cet esprit est fondamentalement différent de celui qui consiste essentiellement à combattre les effets (la pauvreté) sans s’attaquer aux causes (à commencer par l’étatisme galopant et son pendant, le collectivisme pervasif).

D’autre part, on ne pourra s’empêcher de noter qu’avec 8.5 millions de pauvres en France, répartir 8 milliards d’euros en quatre ans soit donc deux milliards à l’année, cela nous fait un bon petit 235€ par pauvre et par an. Soit, tout calcul fait, environ 64 centimes d’euros par personne et par jour. Ce plan, aussi volontaire soit-il, permet tout juste de fournir à ces 8.5 millions de personnes le beurre d’un jambon-beurre.

Dit autrement, il suffit de repasser la liste des propositions pour comprendre qu’on ne risquera pas d’obtenir un effet quelconque avec le saupoudrage épileptique d’une somme finalement fort peu élevée au regard de la masse de citoyens concernés. Si le chiffre de 8 milliards d’euros semble gros, c’est par un effet de loupe (on regroupe les 4 années de budget, on mélange les choux des services avec les carottes des réductions diverses, des créations d’emplois ou des distributions budgétaires plus ou moins calibrées).

Et bien évidemment, cela cache l’essentiel : que ce soit 2 milliards par an ou 8 en quatre, l’argent devra bien sortir de quelque part. Selon toute vraisemblance, les étables à licornes de la République étant maintenant à cours de canassons miraculeux, on ne pourra pas en extraire cette richesse attendue. L’État ne produisant jamais de richesse directement, il lui faudra donc faire appel – je vous le donne en mille – au contribuable.

Surprise et rigolisme : une partie non négligeable de ceux qui paieront pour ce Plan Pauvreté seront ceux qui souhaiteront en bénéficier. Et une partie de ceux qui n’en bénéficieront pas au début pourront y prétendre à la fin, la ponction correspondante ayant contribué à les pousser dans la pénible catégorie.

Car oui, cela ne fait aucun doute : comme l’essentiel des taxes et autres impôts sont finalement prélevés sur le corps le plus large des contribuables, donc les classes moyennes et modestes, ce plan Pauvreté sera donc financé (au moins en partie) par ceux auxquels il s’adresse. Malin ?

On se le demande, parce qu’en parallèle, les domaines où l’État doit piocher pour trouver des financements s’étendent tous les jours un peu plus : les taxes sur les carburants (comme le fioul par exemple) continuent de grimper vigoureusement. La redevance télévisuelle portera bientôt mal son nom si elle doit s’étendre aux tablettes, ordinateurs et autres supports…

Et question tabous, si la richesse en France en est un, la fiscalité sur l’héritage, en revanche, n’en sera pas : la majorité veut s’y attaquer très prochainement. Or, en la matière, force est de constater que la fiscalité sans tabou, c’est un peu comme la sodomie sans vaseline, sans prévenir et sans consentement : ça laisse de mauvais souvenirs.

Bref, ce « Plan Pauvreté », tout empreint d’un volontarisme macronien d’apparence, n’en reste pas moins un simple transfert de « moindre-pauvreté » des classes modestes vers les classes les plus dénuées, sans aucune volonté d’aller créer de la richesse en premier lieu. Or, avant de distribuer l’argent qu’on n’a pas, on devrait déjà faire en sorte de créer des richesses, ou, plus exactement, que chacun puisse en créer sans être systématiquement entravé par des ponctions, règlements et interdictions tous azimuts.

Encore une fois, on a complètement inversé la charrue, les bœufs et leur chargement.

Forcément, ça va bien se passer.

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Pédalons joyeusement vers la catastrophe

Par : h16

En application méticuleuse du concept écolo, je prends tous les jours mon vélo pour aller travailler. Avec l’habitude, il ne me faut pas plus de deux minutes pour le plier dans mon coffre de voiture. Le gouvernement, lui aussi, l’a bien compris : si l’avenir de l’homme c’est la femme, en France, celui de la voiture c’est le vélo.

C’est probablement pourquoi il a lancé, en grande pompe à vélo et très récemment, un grand Plan Vélo dont la teneur a été patiemment épluchée par nos journalistes de garde. À la lecture attentive des mesures prônées, aucun doute n’est possible : c’est du lourd, du solide, du tout-terrain même.

Plus d’une vingtaine de mesures visent ainsi à tripler la part du vélo dans les déplacements quotidiens des Français d’ici à 2024 (soit 9% au lieu de 3% actuellement). Et pour cela, le gouvernement entend favoriser le développement des infrastructures (marquage au sol, aménagement des pistes) – pour 350 petits millions d’euros, ce serait dommage de se priver, non ? – et en accroître la sécurité, pour s’assurer d’une part de la bonne survie des pédaleurs (ce sont des contribuables pour la plupart, ne l’oublions pas), et d’autre part la diminution du vol, véritable fléau sur le territoire (la police n’étant plus exactement au top).

Et à ce sujet, force est de constater que le gouvernement veut se donner les moyens : marquage des vélos (réalisé par des professionnels), établissement d’un fichier national du biclou, suivi des achats/ventes de ces engins même en occasion, tout est fait pour que la Petite Reine soit enfin régulée en République du Bisounoursland.

Il était temps : tous ces vélos, volés ou non, qui s’échangent, qui roulent sans permis, sans limite et sans restriction, cela nous rappelle les heures les moins youpi-tralala de notre Histoire, dans lesquelles de solides taxes ne peuvent être collectées et de vigoureuses amendes distribuées. Avec ce Registre Des Vélos, on va enfin pouvoir créer un permis de pédaler (à point, forcément), des infractions idoines, des amendes logiques et des taxes juteuses.

Enfin, notons la mise en place d’un dispositif, « Savoir rouler » destiné à améliorer la maîtrise du vélo par les jeunes. Il est vrai que pour ce qui est de savoir rouler, le gouvernement en connaît un rayon de bicyclette, la question restant souvent de savoir qui et dans quelle farine.

Tout ceci est extrêmement charmant, alors même que Paris fut le théâtre de la Journée Sans Voiture du 16 septembre, sous les vivats d’une foule extatique à l’idée de pédaler dans les rues de la capitale débarrassée de ses vilains automobilistes. La synchronicité des annonces gouvernementales et des sauteries festives de la mairie de Paris ne doit rien au hasard, pas plus que celle avec le fumeux fameux « Plan Pauvreté ».

Tout ceci participe en effet d’une forme subtile de décroissance qui, si elle n’est certes pas assumée ni officialisée, semble entrer doucement dans les esprits. Alors que des millions (des milliards ?) d’êtres humains s’extraient de la pauvreté et qu’un nombre croissant peut maintenant acquérir la force mécanique à prix raisonnable s’affranchissant ainsi de l’effort musculaire direct, le gouvernement français, peut-être lucide sur sa capacité réelle à inverser la tendance économique du pays, opte sobrement pour le trajet inverse, à savoir le retour du jarret frétillant, des efforts pénibles et des vitesses de plus en plus modérées ; le pays ne court pas à la ruine, mais y pédale.

Or, si le vélo n’a pas le pouvoir de réduire réellement la pollution en ville (on évoque, pendant les journées sans voitures, une baisse fort modeste de seulement 25% – 75% étant donc d’une autre origine que les méchantes voitures), il a au moins l’avantage de préparer physiquement et mentalement les pédaleurs à la brutale diminution de leur train de vie pour cause (entres autres) d’énergies surtaxées inabordables, de malus écolo sur les voitures, de normes antipollutions vexatoires et de routes endommagées.

C’est peut-être aussi pour cela que, dans cette lutte permanente contre l’individu autonome et de sa voiture, archétype indépassable d’un individualisme vrombissant et socialement corrosif, la Maire de Paris entend rendre piétonnier le centre de la capitale un dimanche par mois à partir du 7 octobre prochain.

Avec la fermeture des quais sur berge, la multiplication des restrictions diverses à la voiture dans la Capitale continue donc de plus belle. Joie, bonheur et rats dodus qui trottinent : cette piétonnisation forcenée va permettre, outre la baisse évidente des « accidents » provoqués par des voitures « déséquilibrées », de redonner des couleurs à Vélib, ce service de vélos citoyens dont les récentes déconfitures ont émaillé la chronique cycliste et les taxes foncières parisiennes (ainsi que ces colonnes).

Trois stations #velib trois vélos en panne. Merci @smovengo pour la #JourneeSansVoiture pardon, #journéesansvélib pic.twitter.com/Q8xS82XnJS

— VASILE DAMIAN (@VASILEDAMIAN) September 16, 2018

Certes, il reste quelques efforts à fournir tant les « journées sans voitures » ressemblent encore pour le moment à des « journées sans Vélib aussi », mais on ne pourra s’empêcher de s’enthousiasmer sur le fin calcul économique de la Maire Hidalgo : puisque le Vélib se plante lamentablement, interdisons de plus en plus la voiture, cela va certainement aider.

Ah, décidément, qu’il est doux de vivre dans ce pays où les élites se penchent augustement sur le bien-être de sa population en lui proposant tous les jours plus d’activités sportives amusantes ! Qu’il est sympatoche de voir qu’on mobilise ainsi l’argent du contribuable pour lui imposer toujours plus de contraintes et de vexations ! Et quand ce n’est pas l’aspersion à fonds complètement perdus de 8 milliards d’euros pour faire semblant d’aider « les pauvres », voilà un plan pour favoriser « les vélos » !

Heureusement que les sujets d’importance ont été épuisés, qu’aucun économiste ne déplore l’immobilisme gouvernemental catastrophique qui semble devenu la norme depuis des années, et qu’aucune crise financière majeure ne soit envisageable dans les prochains mois !

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Horreur, le Renaudot fricote avec Amazon !

Par : h16

Non alors non vraiment c’en est trop ! Il y a des limites que les bornes ne doivent pas franchir ou sinon c’est la porte ouverte à toutes les fenêtres ! Vraiment, on a ici un casus belli évident, véritable goutte d’eau qui met le feu aux poudres, qui déclenche le chaos dans lequel les chiens couchent avec les chats et les prix littéraires sont malencontreusement attribués à des grandes entreprises américaines ! Et ça, mes petits amis, non, vraiment, c’est impossible !

Bon. Calmons-nous et reprenons à tête reposée.

Tout partait pourtant d’une idée simple : tous les ans, on fait un jury pour un prix littéraire, on fait une sélection de réalisations, et on remet un prix au gagnant qui lui permettra, outre de toucher un peu d’argent, de se faire mieux connaître et de favoriser le rayonnement culturel français.

Cette année et dans le cadre du Prix Renaudot, le jury a donc effectué une première sélection, l’a présentée et a immédiatement déclenché un véritable prurit chez certains libraires. Horreur invraisemblable : dans la sélection, l’un des ouvrages est édité à compte d’auteur… sur Amazon !

Pour ces libraires en pleine crise, pas de doute : il s’agit ni plus ni moins qu’adouber Amazon.

L’affront est immense : si le libraire de quartier veut pouvoir vendre le livre édité à compte d’auteur chez Amazon, il va lui falloir acheter chez son concurrent « le plus féroce », autrement dit nourrir la Beuhête Immmonheudeu qui le tue à petit feu ! C’est insupportable ! Donner ainsi à une des GAFA l’opportunité de planter un couteau de plus dans le dos de toutes ces petites boutiques de quartier que ces libraires représentent fièrement, c’est vraiment le comble !

Non, le Renaudot ne passera pas par les GAFA.

Enfin bon, disons, pas par Amazon. Pour Facebook, on va temporiser puisqu’à l’annonce, les réseaux sociaux ont fait de la combustion spontanée : prenant leurs claviers à deux mains déterminées, voilà que les libraires-internautes tout remontés contre les GAFA se sont empressés de les utiliser pour exprimer leur stupéfaction dans un cri que Google News aura largement contribué à répandre.

Relayés par la fine fleur de l’édition journalistique (depuis France24 jusqu’à Libération), le courroux des libraires s’organise : pour eux, aucun doute, c’est une véritable guerre qui se livre à présent et en choisissant ainsi de s’auto-éditer auprès d’Amazon, Marco Koskas a choisi un camp, celui de l’innommable, celui de l’abomination américaine et algorithmique, celui qui détruit du lien social.

Il n’est qu’à lire la diatribe d’un libraire dans Libération ou d’une autre sur Facebook pour bien comprendre qu’on a passé un cap et que si les insultes ne fusent pas, le fumet de la haine et l’envie du pénal sont quasiment palpables à chaque ligne.

Que voulez-vous : le libraire français moderne est à bout. Lui qui s’est naturellement érigé en défenseur, vaille que vaille et coûte que coûte, du livre, de la culture et du lien social avec ses clients, n’en peut plus de ce pilonnage incessant par le commerçant en ligne ! Il se sait aux abois. Son heure est proche, mais il ne disparaîtra pas sans combattre âprement et si cela doit passer par des hurlements sur les réseaux sociaux, des actions coup de poing lors de la remise du prix Renaudot (si, d’aventure, il devait échoir à cet auteur sulfureux), eh bien, qu’il en soit ainsi ! No pasaran !

Bon, bien sûr, il ne s’agira en aucune façon de se remettre en question pour ces libraires en ébullition. Il ne faut pas pousser non plus.

Pas question, par exemple, de s’interroger sur les raisons qui ont poussé Marco Koskas à s’auto-éditer ! Pourtant, elles sont croquignolettes, ces raisons.

Il y a d’abord, bêtement, l’efficacité commerciale : même auto-édité, il n’y a rien à payer puisque le livre est imprimé à la demande par Amazon, le prix est fixé par l’auteur, il n’y a pas d’exclusivité et Amazon rémunère deux à trois plus qu’un éditeur traditionnel.

Il y a ensuite le fait qu’Amazon ne pratique aucune censure, aucune restriction et ne cherche pas à savoir si ce qui est écrit est politiquement correct ou non. Dans cette France arc-boutée sur ce concept, on comprend que l’argument a du poids.

Enfin, l’auteur explique avoir dû faire face à – je cite – « une israélophobie délirante » de la part des éditeurs traditionnels :

Chez les éditeurs traditionnels, j’ai surtout rencontré du mépris et une israélophobie délirante. Alors, la monstruosité d’Amazon, pardon mais j’ai vu bien pire chez les pétasses et les petits marquis des éditions germano-pratines.

Pétasses et petits marquis germano-pratins, mépris et israélophobie délirante, voilà qui a en effet le don de poser le décor. On comprend mieux la violente réaction de ceux qui se sont sentis directement visés.

Mais de remise en question, point.

Pourtant, et même si on met l’anti-sionisme relaté par Marco Koskas uniquement sur le dos d’un désir de publicité un peu malsain jouant sur les peurs du moment, les remarques de l’auteur portent en elles quelques éléments de réflexion que ces éditeurs et ces libraires tout effarouchés auraient intérêt à prendre en compte pour améliorer leur espérance de vie face au mastodonte américain.

Ainsi, peut-être l’édition française n’est-elle pas bon marché, au point que les quelques pourcents laissés à l’auteur semblent trop maigres et l’incitent fortement à la démarche tentée par Koskas ? Peut-être ces éditeurs devraient-ils voir là une piste pour améliorer leurs coûts et verser davantage aux auteurs ?

Ainsi, peut-être les éditeurs et les libraires auraient-ils intérêt à tenter de voir un peu plus les choses du côté de leur clientèle et pas trop de ce qu’ils aiment promouvoir, ce qui éviterait (outre une perte de marché) la fâcheuse tendance à l’autocensure, à l’émergence et la conservation obstinée de ce politiquement correct que cet auteur n’est pas – loin s’en faut – le seul à remarquer. J’en veux pour preuve quelques tweets assez éclairants de libraires qui, s’ils ne représentent heureusement pas toute la profession, montrent assez bien les dérives « germano-pratines » évoquées précédemment.

De la même façon, on se souvient de ceux qui s’offusquaient d’avoir à vendre le livre de Le Pen, et pire encore de constater qu’il se vendait bien. On comprendra en tout cas que sur le simple plan commercial, la neutralité d’Amazon remporte facilement des points face à ce genre de comportements. Encore une leçon que certains ne voudront pas entendre.

Plus prosaïquement, on comprend qu’encore une fois, au travers de cette sélection iconoclaste pour le prix Renaudot, toute une frange d’individus absolument incapables de se remettre en cause vient de heurter frontalement la réalité. Dans un futur plus ou moins proche, un Renaudot, un Goncourt, un Femina seront disponibles sur une plateforme en ligne, auto-édités et peut-être même en format électronique seul. Le travail d’éditeur et celui de libraire va devoir changer, profondément, pour montrer aux auteurs leur valeur ajoutée, qui existe indubitablement.

Mais ce n’est pas en crachant sur les concurrents qui s’en sortent mieux que celle-ci s’appréciera.

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[Redite] Un impôt s’éteint, une taxe s’éveille et la dette grossit

Par : h16

Article initialement paru le 15.09.2017

Il y a un an, les grandes manœuvres fiscales avaient déjà commencé. On allait voir ce qu’on allait voir : Macron l’impétueux est aux commandes et va profondément revoir la fiscalité française. Las. Comme on le verra dans un prochain billet, peu d’impôts se sont éteints, beaucoup de taxes se sont éveillées et la dette a continué à grossir.

Entre deux serrages de pognes et la découpe photogénique de quelques plants de canne à sucre, notre jeune, grand, beau et dynamique Président au sourire Pepsodent™ turbine quand même pour réformer ce pays à grands coups de discours musclés et de réformettes microdosées dont la dernière en date déclenche déjà des petits gloussements de satisfaction d’une presse béate d’admiration pour lui : apparemment, la promesse emblématique d’Emmanuel Macron de supprimer la taxe d’habitation est sur les rails !

Alors bon, soit, ce n’est pas exactement comme prévu au départ, à savoir la suppression pure et simple de cette taxe dans un horizon très restreint (on chuchotait 2019 voire 2018 !). Rassurez-vous, tout ira bien plus lentement (qui va piano va sano, surtout en République française) puisqu’apparemment, cette suppression sera progressive et prendra trois ans. D’ici là et d’après Gérald Darmanin, le ministre en charge de ce projet ainsi que de l’Inaction et des Trous publics, 80% des ménages n’auront plus à s’acquitter de cette taxe.

La presse s’est jetée comme une affamée sur les différents seuils d’exonération qui permettront de s’affranchir de cet impôt : en substance, pour un revenu réel de référence de 30.000 euros, une personne seule sera exonérée. On pourra monter jusqu’à 48.000 euros de revenu réel pour un couple, 54.000 euros pour un couple avec un enfant et il faudra rajouter 6.000 euros au revenu fiscal de référence pour chaque enfant supplémentaire.

Moyennant quoi, 80% de ceux qui paient actuellement cette taxe rejoindront les 12 millions de personnes qui en sont déjà exonérées. C’est magique : avec cette loi fiscale, l’Etat français se sépare subitement d’un nouveau tronçon de contribuables qui auront le bonheur sucré de ne plus participer à l’impôt local.

Enfin, « subitement », c’est façon de parler puisque, je le rappelle, il faudra donc trois ans pour aboutir à ce résultat. Espérons que le gouvernement tienne bon d’ici là.

Car tout peut arriver. Y compris un abandon en rase campagne ou des gros coups de rabots politiquement corrects. Ce ne serait guère surprenant lorsqu’on voit les subtils rétropédalages de l’actuelle équipe lorsqu’il s’agit d’abandonner les contrats aidés dont sont malheureusement trop férues les communes et les collectivités territoriales. Leur grogne, que la presse relayait complaisamment, a fini par payer puisque le gouvernement a finalement repris une louchée de ces contrats qu’il avait pourtant décidé, scrogneugneu et mordicus, qu’il les arrêtait une fois pour toutes (ou presque).

Mais ne boudons pas notre plaisir : dans trois ans, c’est dit, la taxe d’habitation a disparu, et cochon qui s’en dédit.

Malheureusement, quelques jolies bosses et quelques beaux trous semblent s’accumuler sur le chemin printanier (pensez printemps, les amis !) tracé par notre jeune, grand, beau et dynamique Président au sourire Pepsodent™ : faire sauter la taxe d’habitation, c’est très bien, mais personne ne sait exactement comment les communes vont financer le différentiel.

Eh oui. N’oublions pas le fameux Mankagagner !

Parce que, voyez-vous ma brave dame, il faut compenser cette belle taxe qu’on vient de sucrer ! D’un côté, vous avez des dépenses, souvent aussi « utiles » qu’ « indispensables », et de l’autre, vous aviez cette jolie taxe pour les financer. Maintenant, comme il est absolument impossible d’envisager même de loin la moindre diminution des dépenses, on risque bien de se retrouver avec un trou causé par cette évaporation rapide des entrées.

Oh, certes, je n’écarterais pas complètement la possibilité que l’une ou l’autre commune se décide à faire des efforts drastiques pour réduire ses dépenses ; un coup de lucidité folie du maire est toujours envisageable. Cependant, compte tenu des annonces entourant cette évaporation fiscale médiatique, je doute que ces collectivités fassent spontanément des efforts. En effet, d’après Macron et sa fine brochette de clowns ministres, la diminution des rentrées fiscales sera compensée « à l’euro près » par l’Etat.

Tax DayQui peut tout, apparemment. Y compris trouver 22 milliards d’euros sur son budget sans déclencher de petits mouvements nerveux dans la population qui pourrait estimer qu’on vient encore une fois de l’enfumer.

Pour éviter cela et comme pour le plumage des oies, il faudra procéder doucement. Par exemple en augmentant discrètement la collecte de la CSG (assiette, quotité, on a le choix). Eh oui : on a tabassé une tranche de population qui finissait par se plaindre, on va à présent en tabasser une autre et pas de bol pour ceux qui sont dans les deux populations à la fois ; leur sort ne va pas s’améliorer, mais que voulez-vous, en France, on ne peut pas toujours bien tomber.

L’avantage de la manœuvre est peut-être que ça modifie la perception de la douleur, j’imagine…

Oh et puis attendez un peu ! Il y a une autre façon, évidente, de trouver ces 22 milliards qui pourraient faire défaut ! Que pensez-vous par exemple de contracter de la bonne grosse dette bien dodue ?

Evidemment, cela reviendrait à transformer une taxe immédiate en impôt futur dans une espèce de jeu de vases communicants (et communiquer, ça, nos gourdes ministérielles savent le faire), mais est-ce vraiment un gain pour le contribuable lambda ?

Une fois qu’on a compris que cette disparition de la taxe d’habitation n’est qu’un report des impôts d’une population à une autre ou, pire, d’une génération à une autre, en quoi tout ceci est-il une réforme fondamentale, un changement structurel dans la façon d’envisager la ponction fiscale dans le pays ?

En rien.

C’est, en définitive, la même démarche que pour le code du travail : on part d’un principe intéressant et qui pourrait contenir une vraie révolution (fiscale ici, contractuelle dans le cas de la Loi Travail), et, d’enfumages en compromissions, on aboutit à quelques petits bricolages sans absolument rien de fondamental. On fait des ajustements, on repeint les murs de la triste Maison France, on arrange les moulures et on remet un peu de dorure, mais on ne touche pas au gros-oeuvre, surtout pas ! On ne répare surtout pas les grosses fissures, on n’abat pas les murs vermoulus qui menacent de s’effondrer sur le peuple qui dort de moins en moins sereinement à ses pieds.

On refuse d’envisager de vraies économies, de vraies coupes claires et massives dans les dépenses, de vraies changements fondamentaux dans la façon dont tous les étages de l’Etat, depuis le sommet jusqu’à la commune, envisagent leur rapport avec l’argent du contribuable.

Pourtant, économiser 110 milliards par an, c’est possible, mais ça demande un courage autrement plus impressionnant qu’aller découper deux plans de canne sur une île tropicale. Pourtant, économiser 600 millions d’euros et faire 65 millions d’heureux, c’est possible et même souhaitable !

Mais apparemment, le moment n’est pas venu.

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La Macronie tourne au déluge fiscal

Par : h16

La semaine qui vient de s’écouler en Macronie aura été riche de rebondissements subtils que la presse française, toujours au taquet pour regarder ailleurs et nous abreuver de ses non-analyses percutantes de périplaquisme, s’est bien gardée de regrouper pour nous aider à former une image plus claire de la situation actuelle. Pourtant, il y avait fort à dire.

Et si l’on oublie rapidement l’écume des jours sur laquelle la presse s’est focalisée avec application, des petits traverseurs de rue en quête de travail jusqu’aux nervis plus ou moins futés que le Sénat interroge entre deux inutilités législatives, on se retrouve avec une véritable giboulée de taxes ce qui, en cette saison, laisse présager d’un hiver particulièrement rigoureux.

Le mois de janvier prochain est en effet celui auquel, compte-tenu de l’obstination élyséenne, le peuple français goûtera au Prélèvement À la Source. Et même si on part du principe que tout se passera très bien, il n’en reste pas moins que beaucoup de contribuables découvriront cet hiver une fiche de paie sauvagement rabotée.

Or, et c’est là que le tableau d’ensemble commence à prendre tournure, tous les ajustements et autres remises fiscales ne pourront mécaniquement intervenir que plusieurs mois (on parle de 18) après les ponctions opérées. Ce qui veut dire que, même si les calculs de Bercy sont à la fin parfaitement exacts et que tout le monde rentre gentiment dans ses frais comme il faut, les Français vont participer volens nolens à une grande opération « Fais De La Tréso Pour L’État » dont tout indique qu’elle va picoter un peu.

Dans le même temps, tous les autres services de Bercy qui ne sont pas encore mobilisés à la refonte de l’impôt sur le revenu travaillent maintenant d’arrache-pied sur les innovations, ajustements et autres modifications de taxes que le gouvernement a annoncés ces derniers jours. Il y a de quoi faire.

Ainsi, plus question de vendre son matériel d’occasion tranquillement sur internet : tout devra être déclaré, normé, suivi, pisté et finalement fiscalisé.
Bien évidemment, le projet permet de présenter cette nouvelle myriade de réglementations comme le simple désir de taxer proprement les méchants professionnels qui tenteraient de se soustraire à l’obole publique obligatoire. Ceux qui comprennent comment fonctionne l’État français savent pertinemment qu’en pratique, cela se traduira par une nouvelle avoinée des contribuables, tous confondus, professionnels ou non (ces derniers se voyant violemment requalifiés dès qu’il s’agira d’aller renflouer les caisses).

Ainsi, la redevance audiovisuelle qui imposait jusqu’alors de supporter financièrement des monuments télés comme Louis La Brocante ou Plus Belle La Vie va être étendue à tous les supports se rapportant vaguement à la télé. Autrement dit, la simple possession d’un appareil permettant de voir des images animées (mêmes floues, mêmes mal cadrées) sera prétexte à une violente taxation pour assurer au service public sa capacité de continuer à produire ses merdes improbables et de payer la clique néfaste qui s’y ébroue dans des petits cris de jouissance malsains.

Ainsi les carburants continuent-ils de voir leurs prix grimper beaucoup, beaucoup plus vite que les coûts des matières premières. Le tabassage véritablement épileptique du gouvernement sur les automobilistes classe maintenant la possession d’une voiture dans la catégorie du luxe ostentatoire. Bientôt, rouler en Doblo ou en Twingo sera considéré comme un privilège de gros bourgeois et fera froncer les sourcils de tout le clergé républicain, depuis les journalistes jusqu’aux militants écolos.

Notons au passage que les entreprises industrielles consommatrices de gazole ne sont pas plus épargnées : leurs rares avantages fiscaux vont disparaître aussi. Tant qu’à flanquer le pays dans l’ornière, autant s’assurer que ses entreprises y soient précipitées aussi. Égalité, taxes, bisous, tout ça.

Ainsi, l’impôt sur la mort pardon les successions a-t-il subi une intéressante passade de la part de Castaner, Délégué général de LREM, commissionné pour tâter le terrain à ce sujet. Comme tout vendeur de saucisses fiscales, notre ami « en marche » aura donc tenté de faire comprendre qu’une nouvelle bordée de ponctions était nécessaire pour assurer une nouvelle louchée de bonheur citoyen. La levée de boucliers déclenchée aura permis à Macron, le vrai commanditaire de ces saucisses, de rapidement désavouer son vendeur, permettant même au Président d’expliquer qu’on devait « arrêter d’emmerder les retraités ». Seuls les plus naïfs accorderont un peu de crédit à Macron pour une manœuvre aussi transparente.

D’autant que, dans la foulée, question « emmerdement » de retraités, la pédale de frein n’est toujours pas effleurée : alors que certains croyaient être à peu près tirés des griffes de Bercy en se réfugiant au Portugal (qui ne taxe pas les retraités français les dix premières années de leur expatriation), le Conseil à la botte de l’ d’État vient de remettre en cause le principe de non-imposition française de ces retraités expatriés. Autrement dit, les retraités installés au Portugal ont tout intérêt à s’y faire imposer bien vite, au taux le plus bas possible, avant que Bercy ne vienne à nouveau téter goulûment à leur portefeuille.

Vous l’avez compris : en quelques jours, le tempo est donné est c’est celui d’une averse de mauvaises nouvelles fiscales qui s’abat sur le peuple. Tout est prétexte à taxation, amende, vexation fiscale et ponction supplémentaire. Un an après son arrivée au pouvoir, Macron relève avec brio le pari de faire effectivement pire que Hollande.

Certes, sa prestance naturelle le place heureusement au-dessus du clown précédent et lui permet encore de faire figure honorable lors des sommets internationaux. Mais le niveau était si bas que cela n’est plus un exploit, et ses trop nombreuses saillies idiotes ou à l’emporte-pièce, son cruel manque de diplomatie et ses frasques lui ont largement fait perdre de son lustre initial.

N’ayant en rien réussi à réformer le pays, n’ayant pas su utiliser l’élan de son élection pour remettre à plat tout ce qui nécessitait de l’être aussi vite que possible, il est maintenant condamné, comme Hollande avant lui et Sarkozy encore avant, à faire du sociétal, du bricolage à la marge et, surtout, à activer une fois encore le levier fiscal dans des proportions qui ne pourront aboutir qu’à un appauvrissement général et accéléré du pays.

Pire encore : Macron, labellisé libéral par une presse d’incultes et de factieux dogmatiques, s’étant lui-même ouvertement réclamé du libéralisme pendant une campagne toute en nuages conceptuels flous — quand bien même tout ce qu’il fait n’a rien avoir avec et correspond exactement à ce que la démocratie socialiste offre de plus mou — va accroître la haine du peuple pour la seule philosophie réellement apte à remettre le pays sur les bons rails. Systématiquement mis devant la fausse équivalence « bricolages de Macron = (turbo)libéralisme » et compte-tenu des résultats minables qui s’empilent, l’électorat n’aura aucun autre choix que le rejet violent de toute évocation d’une diminution de l’emprise de l’État, de réformes drastiques et réelles ou d’assainissement des comptes publics.

Après un quinquennat complet de stupidités hollandesques, nous nous dirigeons droit vers un quinquennat supplémentaire d’âneries sociales-démocrates macroniennes débridées qui achèveront de donner au peuple toutes les raisons de voter pour un extrême populiste.

Ce pays est foutu.

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Mounir Mahjoubi tente un tour de passe-Pass numérique

Par : h16

Nous sommes en France, ce pays de la rationalité cartésienne, de la logique, du règlement encadré et des processus calibrés au micromètre. Rien n’est laissé au hasard : il faut un plan pour tout. Le gouvernement l’a bien compris, lui qui, en l’espace de quelques jours et de quelques milliards d’euros proutés directement par des licornes républicaines, a produit un Plan Santé, un Plan Pauvreté et même un Plan Vélo pour le plus grand bonheur de ses citoyens autopropulsés.

Il eut été dommage de s’arrêter en si bon chemin. Du reste, du point de vue de chaque ministre, de chaque secrétaire d’État et de chaque sous-fifre volubile à la dépense publique, la tendance est lancée : pour exister, il va falloir un plan qui comportera des mesures plus ou moins fumeuses, des annonces plus ou moins médiatiques, et des dépenses pour le coup très concrètes.

Mounir Mahjoubi l’a bien compris et c’est donc tout naturellement qu’il nous présente un joli plan tout frais.

Vous ne connaissez pas Mounir ? Rassurez-vous, c’est parfaitement normal tant l’aimable amibe secrétariale n’a jamais eu – heureusement – aucun impact dans votre vie au delà d’une ou deux décimales sur votre feuille d’impôt : chargé du numérique auprès d’un gouvernement coincé dans un analogique crachoteux des années cinquante, Mounir n’a pour le moment guère fait parler de lui si ce n’est au détour de l’inévitable petite phrase que s’empresse de rapporter la presse en mal de sensations qui font pschitt.

Cependant, notre brave Mounir doit absolument faire parler de lui : dans sa besace, il a un projet de longue date, patiemment colorié avec ses petits pastels sans déborder des traits, qui consiste à devenir un jour élu de la Mairie de Paris. Il l’a d’ailleurs récemment annoncé devant un parterre d’amibes amicales, qui ont toutes décidées de lancer une plateforme évidemment participative pour que toutes les amibes de France puissent amiber en chœur dans cette motilité si touchante de petits pseudopodes entrelacés qui donne à la République du Bisounoursland toute sa force et sa joie de vivre mou.

Et pour mener à bien ce projet, quoi de mieux que lancer un Grand Plan de Plus qui fera un peu parler de lui et lui donnera cette stature qui convient mieux à une amibe élue à la municipalité parisienne ?

C’est probablement ce qui explique ses dernières saillies médiatiques, entièrement pilotées (pipeautées ?) à cette fin : on n’aura ainsi aucun mal à se souvenir de sa très récente proposition de lutter contre une prétendue addiction aux écrans dont je m’étais déjà effaré dans un précédent billet.

Dans la foulée, il n’apparaîtra donc pas surprenant qu’il se soit autodéclaré compétent pour « reciviliser internet », expression délicieusement décalée avec la réalité qui signifie en substance que notre sympathique blob entend, par une nouvelle loi bien entendu, légiférer sur les propos tenus sur Internet, de préférence en distribuant de la contrainte, des sanctions et des punitions à ceux qui auraient l’impudence d’user de langage contraire aux bonnes mœurs : pas de haine en ligne, sauf à supporter d’hypothétiques amendes dont les montants seront, selon les propositions du commis de l’État, multipliés par 100. Si l’on y ajoute l’inévitable création d’une commission truc-machin, on comprend qu’une nouvelle fois, la politicaillerie s’agite et dépense beaucoup d’énergie (i.e l’argent du contribuable) avec des propositions idiotes et un impact strictement négatif en matière de libertés fondamentales.

Maintenant lancé, Mounir ne s’arrêtera pas là : puisqu’on lutte contre les écrans qui occupent trop de temps de cerveau, qu’on lutte contre ceux qui les utilisent pour dire des méchancetés, profitons aussi de l’occasion pour lancer ce fameux Plan contre les inégalités numériques. Les moins jeunes d’entre nous se souviendront avec une nostalgie microdosée de la « fracture numérique » chiraquienne ; notre petit Mounir la remet donc à sa sauce en constatant qu’un Français sur 5 (« ça fait près de 13 millions de Français » nous calcule-t-il d’ailleurs en claquant un ou deux ribosomes) ne sait pas utiliser les services en ligne et qu’il faut donc tout faire pour les y aider.

Pour cela, rien de tel que la création d’un énième machin technocratique à base de tubulures administratives chromées doté d’un nom bateau. Si on a heureusement échappé à un truc comme « Digiteo », on devra tout de même se fader un « Pass Numérique ». Manifestement, le calcul du cinquième des Français aura totalement épuisé la créativité de notre frétillante amibe, que voulez-vous… Reste le principe de fonctionnement, bureaucratique comme il se doit : à partir du moment où l’individu tombe correctement dans la case « en difficulté numérique » (ceci répondant à une définition qu’on imaginera sans mal d’une précision diabolique), il aura le droit à une formation de 10 à 20 heures (toujours cette précision diabolique) aux ordinateurs, à internet et tous ces trucs qui font des choses étranges et magiques.

100 millions d’euros ont été apparemment consacrés à ce Pass ce qui, pour « près de 13 millions de Français », représente donc à peu près 8 (huit) euros de formation pour chaque individu, pour une dizaine d’heures (soit 80 centimes de l’heure – mazette, on ne se refuse rien). Pratique : à ce prix, les individus concernés pourront acheter leur Pass Numérique en même temps que leurs yaourts en pack de 12 et le grotesque de la situation ne devrait choquer personne.

Mounir frétille. Mounir s’agite. Mounir fait parler de lui. Mais Mounir, s’il voulait être cohérent avec le reste du gouvernement et respectueux de la réalité, devrait se faire oublier.

Parce que ses propositions sont quelque peu croquignolettes si l’on se rappelle que, dans le même temps, la ministre de la Culture entend surtaxer les outils numériques (justement) en étendant la redevance télé. Et même si nos dirigeants tentent de limiter les dégâts en faisant croire que cette extension n’interviendra pas avant 2020, on comprend qu’inciter les uns à se reporter sur le numérique alors que celui-ci va être bombardé de taxes relève au mieux de la maladresse, au pire du brigandage en bande organisée. D’autant que — rappelons-le en toute cohérence — Mounir entend aussi lutter contre le trop d’écran…

Du reste, peut-on aussi oublier l’indigence assez consternante de l’État en matière de numérique, lui qui persiste à fournir des interfaces catastrophiques à ses administrés pour toutes les démarches qu’il leur impose ? Combien de cerfas mal foutus dont le formulaire en ligne n’est qu’un vaste champ de bugs ? Combien d’administrations aux guichets numériques bâclés, incompréhensibles ou simplement inexistants ? Combien d’informatisations de services publics si complètement merdiques qu’elles confinent à l’acharnement thérapeutique ? Est-il réellement pertinent, utile ou seulement sain de « former » (à 80 centimes de l’heure) des Français à comprendre ces interfaces ignobles et contre-nature ? Qu’en attend-on si ce n’est une décimation vigoureuse des plus faibles à coup d’infarctus et de nervous breakdown ?

De même, doit-on rappeler les contre-prouesses olympiques de l’État en matière de paie des personnels (militaires ou non), de la gestion des permis de conduire, des cartes grises, et bientôt du prélèvement à la source dont tout indique que ce sera un foutoir d’ampleur biblique, cris et grincements de dents inclus ?

Autrement dit, notre frétillant secrétaire est en train de pousser un bien mauvais brouet à huit euro pièce dans la gorge d’individus qui auraient tout intérêt à rester à l’écart de l’immense écurie d’Augias que le numérique d’État français est en train de devenir.

Merci, mais non merci.

Mixité sociale, parcoursup et dogmes idiots

Par : h16

La Macronie, c’est un problème par domaine et, pour chacun, une solution par jour. Bien sûr, par « problème », on entendra toute interrogation plus ou moins mal posée par une brochette de vibrants politiciens, et dont la « solution », ridicule et mal formulée, est généralement déjà dans leur tête avant même la définition du problème. Une fois en place, elle aboutira à de nouveaux problèmes qui nécessiteront force interventions des mêmes vibrants abrutis.

Pour aujourd’hui, la Macronie socialiste a décidé de s’attaquer à un vrai problème de vivrensemble : celui de la mixité sociale des lieux d’éducation. Car oui, c’est évident, une école, un collège, un lycée, une université, ce sont des lieux dont le but n’est pas de transmettre des savoirs, mais dont l’objet est évidemment une reconstruction sociale, où il faut absolument cette mixité sociale sans laquelle il n’existe point d’avenir riant.

Car oui, la mixité est un vrai problème : quand bien même tout démontre que l’enseignement — tel qu’il fut pratiqué jusque dans les années 70 — permettait à un nombre croissant d’individus issus de classes modestes d’acquérir savoir, culture et instruction au point de hisser la société française toute entière au niveau de richesse qu’on lui connût jusqu’alors, quand bien même on aura pu constater le nombre croissant jusqu’à cette période d’ingénieurs, de grands auteurs ou d’artistes majeurs issus de couches populaires, ce qui tendrait à prouver que ça ne se passait finalement pas trop mal, il s’est rapidement imposé, à partir des années 80 et ensuite, l’absolue certitude que l’école (et l’Éducation Nationale toute entière) ne remplissait pas correctement son but : extraire les masses laborieuses de leur fange pour les propulser vers les azurs bleutés du savoir universel.

Dès lors et partant de cette définition d’un problème de mixité qui n’avait, en pratique, jamais réellement existé, fut imaginée une solution redoutable évidemment prônée par nos politiciens (de ce gouvernement et des précédents – ne nous leurrons pas, tous se valent dans la fange de médiocrité dans laquelle ils barbotent en faisant de petits prouts sonores) : la mixité entrait en force dans nos établissements scolaires.

Depuis la carte scolaire jusqu’aux directives internes des établissements en passant par la redéfinition régulière des méthodes d’inscription ou d’accession à tel ou tel établissement, tout aura donc été fait pour atteindre l’objectif constructiviste qu’on s’était benoîtement imposé : la mixité sociale sera mise en place, par la force des décrets s’il le faut.

Dans ce cadre, on comprend l’importance de l’écrabouillage systématique de l’école privée (tant sous que hors contrat) puisque cette dernière, rétive, ne se soumet qu’à contre-cœur aux diktats pourtant rigolos de nos élus.

Petit-à-petit et malgré la chasse aux déviants, le constat s’impose : les parents ont une furieuse tendance à placer leurs enfants dans les établissements qu’ils jugent les meilleurs possibles compte tenu de leurs contraintes (financières, géographiques) et, quand ils le peuvent, font tout pour détourner la carte scolaire et les désirs humides de mixité des élites.

Pire encore, l’INSEE vient dernièrement de faire paraître une étude fracassante qui montre que non seulement les parents font souvent des pieds et des mains pour éviter de subir les frais d’une carte scolaire arbitraire, mais en plus un nombre croissant d’entre eux recourt aux établissements privés pour s’en affranchir complètement.

Ainsi, à Paris, le nombre d’élèves dans le privé atteint 30%. Or, ce contingent est rempli au trois quarts des enfants des milieux très favorisés. Les classes sociales les moins favorisées ne sont présentes qu’à 4% dans les établissements privés. Zut de crotte, les parents utilisent les établissements privés pour éviter la mixité sociale.

Et c’est d’autant plus fort de café qu’on chuchote, dans les milieux (syndicaux) autorisés que certains chefs d’établissements privés poussent même le vice jusqu’à trier les élèves !

C’est positivement abominable ! D’un côté, des parents décident de claquer des sommes assez élevées pour l’instruction de leur progéniture, en surcroît de leurs impôts qu’on imagine sans mal assez coquets. De l’autre, des chefs d’établissements dont le gagne-pain dépend ultimement de leur capacité à attirer les élèves, se débrouillent pour fournir l’environnement explicitement désiré par des parents.

Quel scandale !

Tout ceci est non seulement honteux, mais tellement en contradiction avec le vivrensemble qu’on ne peut s’empêcher de penser que, décidément, la vie est mal faite et un passage par quelque camp de rééducation citoyenne, festive et à forte mixité sociale mais préférablement bourgeoise s’avère réellement nécessaire pour ces populations. Non mais.

Le pompon est d’ailleurs atteint lorsque l’étude de l’INSEE conclut avec un aplomb assez phénoménal que les problèmes de recrutement des établissements publics sont en réalité amplifiés par l’existence même des établissements privés, de la même façon sans doute que l’existence de voitures rapides rend honteux la lenteur des autres voitures.

Rassurez-vous : l’analyse des raisons qui poussent certains parents à ces comportements ne semble guère venir à l’esprit ni des auteurs de l’étude ni des politiciens qui ont mis en place l’ensemble des règles et autres directives encadrant les inscriptions, cartes scolaires et tracasseries administratives des établissements publics. Aucune remise en question ne sera possible sur ces sujets : les établissements privés sont la cause du problème, absolument pas la manifestation d’une conséquence des actions idiotes et épileptiques des politiciens. Circulez.

De la même façon, aucune remise en question n’existe concernant le désastre actuel des inscriptions en université.

En pratique, chaque année qui passe ajoute sa pierre à l’édifice de malheurs et de misère que constitue maintenant l’inscription estudiantine dans les mouroirs à bacheliers que deviennent nos facultés.

Tous les ans, ce sont de nouveaux contingents de jeunes étudiants qui se retrouvent largués en rase campagne sans la moindre inscription. On appréciera dans ce contexte la titraille altercomprenante de certains journaux comme Le Monde : pour lui, le dernier avatar du bricolage ventilé à algorithmie transaxiale brachiométrique pifoproutesque de l’Éducation Nationale en matière d’études supérieures, Parcoursup dispose finalement d’un « bilan à confirmer » probablement parce que titrer « une catastrophe en demi-teinte » n’était pas aussi vendeur.

Pourtant, les témoignages de ratés monumentaux ne manquent pas et se dire qu’on a fait une plus petite foirade que l’année passée (avec APB) n’est qu’une piètre consolation.

Et là encore, à la racine de ces problèmes d’inscription universitaire, on retrouve la même envie de fournir à tous et chaque étudiant un accès égalitaire, indifférencié et quasi-gratuit à une ressource pourtant fort coûteuse, d’une part en distribuant le diplôme d’accès (le niveau général du bac baisse) et d’autre part en imposant aux établissements publics de ne faire aucun tri ou aucune sélection.

On attend avec gourmandise l’étude INSEE qui conclura, la larme à l’œil, que les établissements privés et autres écoles supérieures coûteuses abaissent la mixité sociale des universités.

Quant à la remise en question des dogmes idiots de la mixité sociale, de la carte scolaire, de la fumeuse gratuité indispensable, de la nécessité d’une absence de sélection à l’entrée des facs, ou tout l’amoncellement d’autres dogmes qui font de l’Éducation nationale française le bateau ivre qu’on observe tous les jours, n’y comptez surtout pas.

D’aussi beaux problèmes attirent de dodus politicards et leurs solutions idiotes. Les résoudre, surtout en laissant le marché et les individus se débrouiller, ce serait vraiment gâcher !

[Redite] Un entêtant parfum de faustérité

Par : h16

Billet initialement paru le 17.09.2013

Cinq années se sont écoulées depuis le billet ci-dessous. De façon logique, le gouvernement a changé, la situation économique mondiale n’est évidemment plus la même. Mais, aussi étonnant cela puisse-t-il paraître, tout n’est pas si différent. La faustérité, avatar d’une austérité décriée mais jamais mise en place, est toujours d’actualité dans le pays. Les partis politiques (les contenants) ont changé, mais les têtes (les contenus) sont toujours les mêmes, toujours aussi peu pleines et mal faites. Les programmes, les idées, les projets et les plans politico-économiques se succèdent sans que rien n’altère la course du pays vers toujours plus de dettes, d’impôts et de bureaucratie…

Comme je le notais dans un article précédent, le récent tsunami d’impôts et de taxes créatives finit par agacer franchement les Français qui, naïfs qu’ils sont, croyaient avoir voté pour un changement…

On se rappelle en effet que le quinquennat de Sarkozy s’était finalement traduit par une consternante accumulation d’impôts et d’actes manqués, et que Hollande avait clairement annoncé la couleur en déclarant vouloir protéger la veuve (encartée PS), l’orphelin (inscrit aux Jeunesses Socialistes) et les classes moyennes (qui votent pour lui). Comme il était prévisible, la crise — qui n’était pas si anodine que ça, au contraire de ce qu’imaginait les fines équipes au pouvoir — eut rapidement raison des modérations fiscale du président qui aura dû trouver rapidement de quoi alimenter l’immense usine-à-gaz administrative qu’est devenue la France bureaucratique, dont les petits moteurs tournent à fond et crament de l’argent public à hauteur d’un peu plus de 1600 millions d’euros à la semaine.

Le brave Moscovici se sera donc retrouvé à redoubler d’inventivité fiscale (sans toutefois parvenir au niveau olympique du premier de ses ministres au Budget, Cahuzac). De bricolages improbables en mensonges éhontés, le ministre de ce qui reste d’économie et de finances dans le pays aura hissé le carpet-bombing fiscal au rang d’art, tout en conservant cette décontraction que seuls les cuistres et les exonérés fiscaux peuvent se permettre.

moscovici est un grand sensible

Il n’est alors pas étonnant que huit Français sur dix commencent à trouver le fond de l’air fiscal carrément glacial, voire mortel, au point de refuser la perspective de payer plus d’impôts pour redresser les comptes publics. Du reste, on peut se demander ce que « redresser » veut dire tant ce petit air de flutiau nous aura été joué sur les 40 dernières années pendant lesquelles non seulement, ces comptes ne furent jamais redressés, mais en plus ils furent copieusement aggravés. On notera au passage l’aspect parfaitement apolitique de ce mécontentement puisque cette écrasante majorité d’opposants à toute nouvelle hausse d’impôts se retrouve aussi bien chez les affreux droitards (94%) que chez les gentils gauchistes (70%) : au moins, Hollande sera parvenu à déclencher une belle unanimité (contre lui).

Et il n’est donc pas étonnant que, devant cette grogne maintenant difficile à oublier, on fasse monter au créneau le premier fusible disponible (un certain Cazeneuve) pour lui faire dire qu’en 2015, on allait marcher sur du velours. En langage politicien, cela se dit :

« Le budget de l’État, hors dette et pensions, va baisser de 1,5 milliard d’euros. »

oat 10 y FR sept 2013En décodé, cela veut dire que le budget de l’État va continuer d’augmenter et puisque l’impôt est devenu un sujet extrêmement sensible, on va augmenter (encore) la dette ; ça tombe bien, les taux sont bas, ne montent pas de 50% en six mois, le marché prête en toute confiance, l’avenir est parfaitement rose, promet une fin d’année flamboyante et une année 2014 qui va dépoter. D’ailleurs, Ayrault l’a récemment indiqué, la croissance repart, et c’est exact : elle trouvait l’ambiance morose, elle est donc repartie et nous enverra une carte postale.

la croissance est repartie

La réalité est, bien sûr, que nos socialistes de gouvernement n’ont qu’une corde à leur arc : l’impôt. Ils ne voient les problèmes de déficit qu’avec le prisme du « manque à gagner », considérant qu’un écart entre les recettes et les dépenses en faveur des dernières ne pourra se combler exclusivement qu’avec une augmentation des premières. Diminuer les dépenses, c’est diminuer l’influence de l’État, et par voie de conséquence, diminuer leur pouvoir. En attendant, l’austérité (celle qui consiste donc à diminuer un peu la pression fiscale et beaucoup les dépenses de l’État) n’a toujours pas été mise en place.

J’en veux pour preuve la lecture assez édifiante de ce document de Stefan Homburg, de l’université de Hanovre, qui détaille justement cette fameuse austérité européenne pour arriver à la conclusion qu’elle n’a pas été mise en place et que le fait d’équilibrer un budget gouvernemental n’aggraverait pas la récession, au contraire de ce qu’on lit un peu partout dans la presse si bien informée :

The proposition that Southern European countries suffer from austerity policies contains two flaws. Firstly, there is no austerity policy; and secondly, deficit reductions are unlikely to prolong recessions.

L’étude concerne surtout la Grèce, l’Espagne et le Portugal, mais elle se transpose assez facilement à la France, pour aboutir aux mêmes conclusions. Et du reste, il est facile de constater qu’Austérité Il N’y A Pas Au Royaume De François : comment expliquer que l’Etat diminuerait son périmètre alors qu’au final, il augmente le nombre de fonctionnaires qui travaille pour lui ? Comment gober que l’austérité se traduirait par une diminution des services publics alors que sur les six premiers mois de l’année 2013, l’État a embauché davantage de nouveaux agents que sur l’ensemble de l’année 2012 ? Et puis, comment concilier cette augmentation de sa masse salariale avec une austérité qu’on n’arrive pas à définir alors qu’en même temps, les impôts et les taxes augmentent tant (certaines, de 300 à 500%, joli !) qu’ils déclenchent maintenant une forte grogne ?

Non, l’austérité n’est pas en place. Elle n’est même pas dans un carton, prête à sortir et être utilisée puisqu’elle n’est même pas conceptualisée au niveau des élites : pour les fins pipoconomistes du Parti Socialiste et bien malheureusement, pour une assez bonne proportion de Français qu’on aura soigneusement tenu à l’écart de toutes notions fiables d’économie, la seule voie de sortie d’une crise qui prend malgré tout de l’ampleur, c’est justement en augmentant les impôts, en tapant sur les riches, et en redistribuant toute cette belle richesse qu’on aura créée on ne sait pas trop comment (mais peu importe).

Et il suffit pour se convaincre de cette consternante réalité de regarder les multiples articles qui paraissent actuellement pour encenser le dernier pensum de Thomas Piketty, ce semi-habile de l’économie encarté PS dont on se souvient surtout les exactions et les bidouillages de courbes pour arriver aux conclusions qu’il avait déjà choisies : entre les panégyriques de Marianne (qui est au journalisme ce qu’une tournante est à la romance), du NouvelObs ou de Challenges, difficile de ne pas imaginer qu’un si précieux pavé ne va pas alimenter les prochaines réflexions de nos dirigeants avec les conséquences désastreuses qu’on peut déjà imaginer (pour rappel, l’idée récente de surtaxer les propriétaires pour compenser leur absence de loyer n’est pas étrangère au brave Thomas).

En définitive, la locomotive État Français continue d’avancer, toujours plus vite, sur les mêmes rails qu’il y a un an, deux ans, cinq ans, dix ans : ceux de l’augmentation des dépenses et de l’intervention, ceux du Toujours Plus d’Impôts, ceux de la dette. Et on sait tous comment se termine cette voie-là.

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Oui, l’Assemblée nationale se fout ouvertement de votre gueule

Par : h16

Les choses sont claires : le chômage continue de grimper et la situation économique du pays ne veut pas se redresser. Pourtant, les efforts du gouvernement et des élus, de droite comme de gauche comme du centre et d’ailleurs, ont été constants et déterminés.

Il n’est qu’à voir le travail acharné qu’ont mené vos députés sur l’année écoulée.

Pas une journée n’aura été perdue en petites courtoisies et autres simagrées polies mais dilatoires : il n’aura été question que d’agir, réformer, restructurer, refaire et améliorer par la loi, les décrets et les projets, tout ce sur quoi le gouvernement et sa majorité pouvaient mettre la main.

Après plus d’une année à batailler, pied à pied, contre les lourdeurs administratives, la bureaucratie étouffante et des procédures législatives particulièrement complexes desquelles vous ne ressortez jamais indemne, l’Assemblée Nationale peut ainsi s’enorgueillir de victoires éclatantes sur la complexité administrative, de réformes structurelles profondes. Le bilan est déjà excellentissime puisque le Palais Bourbon explose allègrement toutes les prévisions budgétaires en termes de dépenses et … Ah. Euh.

Oui bon certes mais c’est-à-dire qu’en fait les députés ont été débordés et puis ils ont fait de gros efforts pour pondre de la loi à un rythme jamais égalé et tout ça, forcément, ça entraîne des petits débordements budgétaires. Comprenez-les, ils sont fatigués et même au bord du nervousse bréquedone, du burnoute comme on dit de nos jours.

Par exemple, il fallait absolument acquérir le somptueux Hôtel de Broglie, indispensable et sans lequel, le prestige de l’Institution en aurait évidemment pâti ! L’augmentation des frais de voyages est la conséquence directe de l’augmentation des voyages en avion ainsi que de leurs tarifs. Tout le monde sait que le voyage en avion coûte tous les jours plus cher et ce d’autant plus qu’on ne voit pas souvent de députés sur Easyjet ou Ryanair…

Il fallait aussi revoir le plan de retraite des députés, afin de le faire passer de misérable à seulement médiocre ; une petite revalorisation, un renouvellement quasi-complet des députés, une réforme structurelle (une baisse des pensions bien plus tard que la réduction de l’assiette de cotisation) tout ça nous amène tranquillou à une hausse d’un petit 11% pas trop violent que vous comprendrez aisément vu l’importance de la mission républicaine et démocratique remplie par nos élus.

Et puis il y a bien sûr les autres frais – parfaitement logiques, explicables et tout à fait normaux – entraînés par l’activité quasi-épileptique des élus : frais de comptabilité, frais postaux, frais de taxi, de téléphone, d’équipement numérique des députés et de leurs collaborateurs (depuis les tablettes aux ordinateurs en passant par les derniers bidulotrons d’Apple, y compris les connexions WiFi, normalement gratuites mais pas trop). Tout ceci aboutit à augmenter légèrement ces frais de 160% (ce n’est pas une faute de frappe) pour les faire passer à plus de 16 millions d’euros dans cette décontraction musclée qui caractérise le stakhanoviste obsessionnel ou le jeanfoutre de dimension intergalactique.

Une chose en entraînant une autre, au lieu des 28,4 millions d’euros de réserve prélevés lors de l’année écoulée, l’Assemblée nationale devra cette année puiser dans ses réserves près de 47 millions d’euros l’an prochain sur un total de 318 millions.

Heureusement, s’il s’agit bien d’un petit dérapage, il est non seulement contrôlé mais il est aussi totalement assumé, notamment par Florian Bachelier, premier questeur de l’Assemblée :

« J’assume totalement cette priorité. Ce sont, pour la plupart d’entre elles, des dépenses d’investissement nécessaires à la modernisation de l’Assemblée et à l’efficacité du travail des parlementaires. Elles se substituent à des frais de papier ou de photocopies. »

Il est vrai que 16 millions d’euros de papier ou de photocopies, ça aurait probablement paru un peu trop gros alors que si le poste concerne des iPhones, de la connexion WiFi (pourtant gratuite), des tablettes et des abonnements à Youporn, cela passe nettement mieux auprès du contribuable.

Contribuable qui, de l’aveu même du brave petit Florian, ne sera pas embarqué dans ces nouvelles dépenses :

« Nous avions le choix entre une baisse drastique des dépenses d’investissement (…), une hausse de la contribution de l’État qui s’élève déjà à plus de 1 demi-milliard d’euros et un prélèvement sur nos réserves. Nous avons privilégié cette dernière option afin de ne pas mettre les citoyens à contribution. L’Assemblée nationale doit montrer l’exemple. »

Eh oui parce que la réserve de l’Assemblée, c’est (comme tout le monde sait, contribuable en premier) de l’argent qui sort directement du cul d’une licorne et que le contribuable sera donc heureux de voir dépensé pour des choses aussi indispensables qu’un député affûté aux nouvelles technos, encore plus prompt à pondre de la loi, du décret et du cerfa dans un pays qui en manque si cruellement !

Et puis, quand on y réfléchit bien, qu’est-ce que 560 millions d’euros, pour 577 députés ? Cela fait à peine 970.000 euros dépensés par député, ce qui est fort modeste… quand on compare à des patrons du CAC40. En regard des prouesses dont ils vous ont régalés, c’est un prix plus que raisonnable, ne trouvez-vous pas ?

Du reste, un peu plus d’un demi-milliard d’euros pour quelques élus, c’est une somme faible face à la dette du pays qui peut s’enorgueillir de frôler enfin le 100% de son PIB, alors que, dans le même temps, des pays avec la même monnaie, la même Union Européenne, ayant subi la même crise en 2008, disposant de ressources très comparables aux nôtres, s’en sortent soit en diminuant effectivement leur dette, soit en équilibrant leur budget, soit en observant une croissance largement supérieure à la nôtre.

L’exception française frappe décidément à tous les niveaux, y compris les plus hauts et de façon systématique…

Cependant, rassurez-vous. La situation n’est absolument ni gênante, ni catastrophique puisque des solutions, on en a, plein, qu’on va pouvoir appliquer bien vite.

Tenez par exemple ces deux derniers exemples en date.

D’un côté, le Fisc (♩ ♪ Gloire & Paix ♫ Sur Cette Institution Sereine et Indispensable ♬) vient de se rendre compte que le commerce en ligne ne lui était absolument pas favorable : des milliers de biens et produits passent maintenant les frontières sans avoir été correctement taxés. La très Sainte, très Nécessaire et très Onctueuse TVA n’est pas collectée sur la plupart des achats menés au travers des plateformes internet et l’internaute consommateur ne sait même pas qu’il devrait pourtant s’acquitter de droits de douane à l’achat de ses gadgets. Pour Bercy, on parle en miyardeurodemankagagner, l’unité de base à partir de laquelle l’institution lâche ses chiens.

Moyennant quelques petits ajustements (à coups de clef de douze sur les phalanges des internautes les plus récalcitrants), tout ceci devrait rapidement rentrer dans l’ordre. Fini, les trous de l’Assemblée nationale lorsque tout le monde paiera sa TVA via Amazon.

D’un autre côté, le contribuable est un petit animal mou qui se déplace aussi souvent en voiture, engin du diable qu’il convient de combattre. Là encore, ça tombe bien puisqu’en augmentant sévèrement les malus imposés à ces machines polluantes, on va se ménager de nouvelles ressources financières bien juteuses.

Si l’on ajoute à ces deux exemples la véritable avalanche de coups de pelle fiscaux dans la nuque contribuable que j’avais relevée la semaine dernière, on se sent tout de suite totalement à l’aise : l’Assemblée nationale ne manquera pas d’argent avant un moment !

Entre l’argent des licornes, celui des contribuables et celui des automobilistes, tout va très bien se passer !

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Les chenapans de la République ou ce petit sentiment d’insécurité qui persiste

Par : h16

Un des quelques avantages de tenir une chronique régulière des événements politiques, économiques et divers du pays depuis de nombreuses années est de pouvoir, même si c’est très imparfaitement, mesurer l’état général du pays.

La rédaction d’un petit billet suit en définitive toujours la même méthode ce qui permet, bon an, mal an, de dégager quelques tendances. Treize années d’existence ne permettent certainement pas de tirer des statistiques quelconques, mais autorisent cependant à remarquer quelques faits saillants.

Le premier, sur lequel je reviens régulièrement, est la nullité de l’action politique : il faut un aplomb phénoménal pour persister à penser que nos politiciens sont d’une aide quelconque dans les problèmes que le citoyen rencontre tous les jours. Au mieux devra-t-on conclure qu’ils jouent le rôle de mouche du coche. Au pire pourrait-on probablement argumenter solidement qu’ils empirent régulièrement les situations dès qu’ils interviennent.

Le second, c’est que la situation économique du pays a clairement empiré. De dirigeant social-démocrate mou en social-démocrate mou, on est passé d’une économie déjà fortement étatisée et vouée au capitalisme de connivence à une économie sous perfusion publique et complètement tabassée d’impôts. Les indicateurs économiques sont sans appel et il faut être d’une niaiserie confondante pour croire aux bobards toujours plus nombreux de nos dirigeants pour imaginer que « ça va mieux » ou que sais-je encore. Dette explosive, dépenses publiques sans frein, fonction publique pléthorique, bureaucratie galopante, pluie de cerfas, de taxes, d’impôts et de ponctions, tout est fait pour gripper définitivement le pays dans un délire kafkaïen proche de l’URSS. Vu notre course, l’avenir qui nous tend les bras est plus sûrement celui de la Grèce ou du Vénézuéla, moins celui de la Corée du Sud ou même de l’Allemagne.

Le troisième, c’est que les faits divers s’y font maintenant plus fréquents et plus violents. Si ces faits sont bien divers, c’est dans la créativité que déploient les crapules et les vomissures qui les commettent.

On pourrait par exemple prendre la moisson d’une courte semaine et comparer à ce qu’on pouvait récolter il y a 10 ou 15 ans, le constat ne serait pas du tout à l’avantage de la période actuelle.

Jugez plutôt.

Dans la catégorie « amusons les réseaux sociaux », on trouvera par exemple ce petit lynchage décontracté du côté de Garge-les-Gonesses. On ne s’étendra pas sur le viol collectif à Toulouse, ni sur le passage à tabac d’un SDF du côté de Nice.

On est bien dans le fait divers. Ce ne sont pas des meurtres, les statistiques d’homicides ne bougeront donc pas d’un iota. Mais le nombre d’occurrences et la désinvolture des agresseurs qui se filment de plus en plus souvent donnent une bonne idée du niveau de peur que la police et la justice du pays leur inspirent.

Mais décidément, des agresseurs qui se filment et fleurent bon l’impunité, ce n’est pas très bon signe.

Dans la même semaine, et si on écarte les faits divers filmés, on peut se concentrer sur les happenings citoyens et festifs : la République du Bisounoursland semble maintenant s’habituer à une certaine régularité dans des exactions menées non par un triplet d’individus dangereux, mais bien par des bandes dont les membres se comptent en dizaines.

Ici, c’est un groupe d’une trentaine de joyeux drilles qui attaquent un bus aux sabres et aux battes de baseball à Angoulême, qu’on connaissait bêtement pour son festival de la BD alors qu’une semaine Combats de Rues aurait probablement un beau succès. Au passage, c’est la deuxième agression de la sorte en une semaine. L’habitude s’installe. Bientôt, ce sera un rite, une coutume et les Angoumoisins seront heureux de compter ce nouvel enrichissement local.

Là, c’est Mantes qui nous propose son festival d’automne Herbe Qui Rit & Guerre des Gangs dans lequel trente-deux (32 !) jeunes termineront la nuit au poste histoire de débriefer un peu les autorités sur les réjouissances pratiquées. S’il y avait de la musique, j’espère que la SACEM enverra un de ses onctueux inspecteurs collecter les droits.

Bien sûr, il ne faudrait pas oublier les villes où il fait bon vivre dealer, comme Grenoble ou Marseille ou tant d’autres. Là encore, de nouvelles traditions s’installent.

Mais décidément, des gangs qui dealent et guerroient à ciel ouvert, ce n’est pas très bon signe.

Et puis, il y a tout le reste de ces petits faits croustillants qui remontent comme des rognures d’ongle dans une soupe pas très appétissante. Par exemple ces pompiers, agressés parce que prenant trop de temps pour intervenir. L’aspect habituel, très habituel, totalement banal même de ce genre d’agressions les pousse d’ailleurs à réclamer des actions concrètes, comme une escorte policière.

On peut les comprendre puisqu’il ne leur est plus du tout occasionnel d’intervenir sur des lieux d’accident au milieu d’une foule carrément hostile, comme en témoigne cet autre fait divers particulièrement sordide à Villetaneuse, où des témoins d’un accident ont jugé intéressant de dépouiller les victimes avant et pendant la présence des secouristes. L’étape suivante sera sans doute, outre l’escorte policière, de correctement militariser l’intervention des secours, à l’instar des casques bleus sur les théâtres d’opérations militaires ; l’idée n’a rien d’absurde puisqu’on voit déjà apparaître des services d’urgence harnachés de gilet pare-balles.

Mais décidément, un pays où les services de secours ne sont plus en sécurité, ce n’est pas très bon signe.

Et pour rappel, ces éléments rassemblés ici ne sont pas issus d’une recherche mesquine et orientée, qui m’aurait poussé à ne sélectionner que certains types de faits divers. Il s’agit bien de ce qu’on retrouve, en haut de page, un peu partout en France, en l’espace de quelques jours seulement. À raison d’un petit dérapage quotidien du vivrensemble, à raison d’une festivité citoyenne un peu trop vivace tous les deux jours, à raison d’une agression sordide par semaine, on brosse rapidement un tableau d’ensemble d’un sentiment d’insécurité particulièrement prenant qui, décidément, n’est pas très bon signe.

Devant ce tableau, il faudrait être de la plus parfaite mauvaise foi pour s’entêter à dire que la situation s’améliore. Il faudrait aussi faire preuve d’un optimisme d’airain pour croire que le gouvernement et nos dirigeants prennent la mesure du problème, et comprennent que toutes leurs agitations ridicules sur des sujets et dans des domaines complètement périphériques ne font que déforcer l’action de l’État là où il est réellement attendu, le régalien.

Si ces chroniques ne montrent qu’une chose au bout de ces quelques années, c’est que l’État, maintenant présent partout, tout le temps, n’est plus capable de rien nulle part ; qu’affublé de missions chaque jour plus variées, plus futiles et plus dispendieuses, ne remplit plus celles qui lui incombent pourtant au premier chef : assurer l’ordre, effectuer le travail de police et de justice sans lequel un pays ne peut pas fonctionner.

Décidément, ce n’est pas très bon signe.

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Les municipales approchent. Anne et Martine se réveillent.

Par : h16

Pas de doute : les municipales approchent. Bien sûr, pour de petites bourgades, mars 2020 semble encore fort loin. Pour de grandes métropoles en revanche, la bataille qui s’annonce pour leur mairie s’annonce âpre et semée d’embûches. Tous les coups sont déjà permis et il n’y a vraiment pas de temps à perdre pour (re)conquérir l’opinion publique : tout maire sortant doit donc se rappeler à la mémoire brumeuse de ses électeurs.

Dans ce cadre, il ne faut guère s’étonner de la tentative récente de démission de Gérard Collomb qui n’a pas caché son désir de quitter son poste de ministre de l’Intérieur (oui, en effet, c’est bien lui à ce poste – je mettrai des balises « spoiler » la prochaine fois), ce qui lui aurait permis de briguer la mairie de Lyon plus aisément sans s’encombrer du bagage de ministre — pourtant fort léger, au vu des résultats — qui aurait pu lui valoir quelques difficultés devant les électeurs. Las, le Collomb de l’Intérieur aura aussi échoué à cette tâche puisque le Président Manu a décidé qu’il devait malgré tout rester à son poste encore un peu.

Et pendant que Gérard se retrouve temporairement enfermé à l’Intérieur, l’Anne de Paris s’est, elle, lancée dans un nouveau combat pour reconquérir le cœur de ses concitoyens.

On peut la remercier, parce qu’il y a vraiment de quoi faire dans la capitale.

Il y a, bien sûr, les petits soucis d’hygiène. On en a déjà parlé dans ces colonnes, mais il est actuellement difficile d’évoquer Paris sans évoquer son petit souci de vermines qui pullulent un peu trop. Ici, je ne parle pas des socialistes ou des hipsters mais des rats dont les rues sont maintenant pleines : apparemment, il semble délicat à l’équipe municipale d’endiguer la croissance de ces rongeurs qui deviennent de plus en plus envahissants. Anne devra déployer pas mal d’efforts pour gommer ses nombreuses années d’actions au mieux trop molles, au pire contre-productives.

Et si l’on oublie quelques instants ces encombrants mammifères (je parle toujours des rats, pas des élus), Paris fait tout de même face à d’autres défis encore plus gênants : les vagues migratoires mal maîtrisées ont entraîné une recrudescence de la violence dans les rues de certains arrondissements. Les faits divers s’empilent, et qu’ils soient classifiés comme « simple » attaque au couteau, terrorisme, acte d’un déséquilibré ou rixe banale entre individus plus ou moins maîtres de leurs facultés, le résultat reste sensiblement le même pour les habitants (et électeurs) parisiens.

Certains quartiers, subissant une saleté que la Mairie semble incapable de juguler, doivent aussi faire face à de nouveaux commerces alternatifs. En attendant que ces nouveaux entrepreneurs soient abondamment subventionnés par l’État (ce qui sabotera leurs activités plus sûrement que toute police), les riverains (et électeurs) doivent supporter les petits débordements qu’ils entraînent.

L’accumulation de ces problèmes n’est d’ailleurs pas limitée à Paris. On retrouve ce genre de problématiques dans d’autres villes, gérées par la même fine fleur socialiste et pilotée par les mêmes dogmes efficaces, causes des mêmes conséquences plus ou moins bigarrées. C’est le cas à Lille où son maire, sortant miraculeusement d’un coma de 30 ans, découvre que la vie réelle n’est pas aussi rose que ce qu’on lui avait raconté.

Martine Aubry, comprenant le problème peut-être confusément mais de façon suffisamment aiguë pour tenter quelques spasmes, refuse donc de voir Lille ressembler à la France et entend se dresser comme rempart contre la horde de Marcheurs macronistes qui pourraient, éventuellement, lui ravir un quatrième mandat qu’elle avait pourtant promis de ne pas tenter. Et pas de méprise ! On comprend bien que si ces trotteurs représentent une petite menace pour Martine, ce n’est pas celle qui empêche ses électeurs de dormir, au point que la maire de Lille l’a clairement expliqué : pour elle, « il faut plus de policiers nationaux et de CRS », car « dans certains cas, (…) ce n’est plus possible, on n’est plus dans une République ».

Eh oui : le choc de la réalité semble rude pour certains qui ont, comme Martine, mis tant de temps pour parvenir à la même conclusion que ce que les individus normalement dotés ont compris depuis plusieurs décennies.

Entendant l’appel de Martine, et profitant sans doute de son répit entre deux dépôts de démission (la deuxième fois fut la bonne), notre Collomb de l’Intérieur a donc promis à la maire de Lille une police toute taillée sur mesures (qu’on imagine amples, le socialisme et les années de coma n’aidant aucune municipalité à garder la ligne).

On le comprend : à situation grave, à quartiers sensibles émotifs et zones de non-droit d’auto-gestion improvisée, à trafics louches et problèmes urbanistiques lourds, il faut parfois faire preuve d’une réponse ferme et sans faille.

C’est probablement pourquoi, devant les rats, les rixes, la saleté repoussante de certains quartiers et l’insécurité de moins en moins sentimentale de Paris, Anne suit l’exemple donné par Martine et s’empresse donc de demander des renforts policiers à Gérard Collomb une multiplication de caméras pour garantir la sécurité des pistes cyclables, le vélo constituant semble-t-il dans l’esprit de la maire parisienne l’alpha et l’oméga de la politique municipale de reconquête des électeurs.

Si l’on y ajoute les récentes avancées architecturales majeures en matière de pissotières ainsi qu’un petit clip vidéo d’un goût exquis incitant les Parisiens et les touristes à ne plus uriner un peu partout dans la ville, on comprend que l’équipe en place tient de sérieux atouts dans ses mains pour une réélection en fanfare.

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[Redite] L’avenir joyeusement incertain d’Anne Hidalgo à Paris

Par : h16

Article initialement paru le 20.07.2017

Cela fait maintenant un peu plus de quatre ans qu’Anne Hidalgo est la Maire de Paris et, durant ces quatre années, on a pu mesurer assez précisément ce qu’incompétence et dogmatisme peuvent accomplir en matière de destruction méticuleuse d’économie, de transports publics ou de patrimoine touristique.

Il y a un an, je m’interrogeais sur la durabilité réelle de notre Anne de Paris à son poste. Depuis, l’interrogation persiste, les doutes sur sa longévité aussi. Et les récentes innovations punitives de l’équipe municipale n’améliorent guère la situation.

Rien de tel qu’une idée dogmatique et mise en place n’importe comment pour résoudre un non-problème analysé de travers ! C’est probablement la conclusion qui s’impose lorsqu’on regarde les efforts dispendieux qu’a déployés la maire de Paris, Anne Hidalgo.

Cette dernière, partant du constat erroné que les voitures provoquent presque à elles seules une pollution démentielle sur la ville quasi-Lumière a décidé, depuis le début de son mandat, de multiplier les vexations automobiles, entre deux happenings festifs, citoyens, métrosexuels et faussement provocateurs, la réfection de la Tour Eiffel ou l’un ou l’autre musée LGBT rigolo. Dans ce cadre, on retiendra notamment sa décision récente de reconvertir les voies sur berges en pistes cyclables, citoyennes et aussi festives que ses autres lubies.

Le raisonnement derrière cette invention était, comme d’habitude, aussi simple que stupide : puisque, c’est prouvé, la voiture provoque des pollutions (et des morts par milliers, si si), il faut donc tout faire pour rendre infernal un parcours automobile dans Paris afin de dissuader les conducteurs. Tout le monde sait qu’ils choisissent la voiture par égoïsme, anti-écologisme primaire et une aversion pour des transports en commun pourtant propres, ponctuels, bon marchés et bien gérés. Dès lors, en fermant rapidement les voies les plus empruntées à Paris, il était garanti que la circulation diminuerait, que la pollution s’évaporerait, que l’atmosphère deviendrait plus respirable et que tout le monde en profiterait avec un sourire béat.

Las.

La réalité a, encore une fois, refusé de se plier aux diktats socialo-écoloïdes du mammifère dogmatique en charge de la Mairie : la circulation n’a pas disparu, elle s’est reportée ailleurs, créant des bouchons plus ou moins massifs et déportant la pollution d’un endroit à un autre. À tel point que la plupart des observateurs, y compris gouvernementaux, ont été obligés de constater l’impossible : le résultat des agitations frénétiques de l’Hidalgo n’ont rien changé en terme de pollution et leur bilan est nul.

En somme, l’imposition à marche forcée d’idées loufoques pour résoudre de travers un problème mal posé a provoqué un résultat médiocre voire mauvais et une dégradation sensible du trafic routier parisien. Heureusement qu’à côté, le budget de la Ville est hum disons solide et que Paris a su obtenir, de haute lutte, les Jeux Olympiques pour 2024 dont on se doute déjà qu’ils seront bénéficiaires et dans une ambiance apaisée, dans un trafic routier régulé et habilement contenu par ces mesures bien pensées.

Tous ces éléments concourent en tout cas à donner de solides perspectives d’avenir pour l’actuelle maire… Mais pas en tant que maire. En fait, si l’on en croit un nombre croissant d’éléments politiques de tous bords, les jours de l’Anne de Paris sont, apparemment, comptés.

Il faut dire que le paysage politique a été quelque peu bousculé par l’arrivée de Macron. Le Parti Socialiste, ou ce qu’il en reste, ne semble pour le moment guère en mesure d’apporter un soutien solide à l’actuelle tenante du titre. À droite, on fourbit déjà ses armes pour des élections projetées courant mars 2020. Deux années et demi pour reconquérir une capitale ne seront pas de trop vue la débâcle des partis traditionnels et la médiocrité dans laquelle barbote avec un délice à peine caché l’actuel parti Républicain.

Du reste, certains se pressent déjà sur les rangs et envisagent leur candidature. Comme le relate un récent article du Parisien, Rachida Dati serait fort intéressée par la Mairie. D’autres vont jusqu’à soupçonner Nathalie Kosciusko-Morizet de vouloir en croquer aussi, même si sa dernière satellisation à coup de pied dans l’urne hors de la politique française nous met pour le moment hors de danger.

À gauch pardon du côté des Marcheurs, le constat est le même : certes, les prochaines élections municipales sont encore loin, mais la perspective de décrocher Paris est particulièrement alléchante : Macron répète à qui veut l’entendre dans son cercle d' »amis » qu’il voit déjà la capitale tomber dans son escarcelle, et ce d’autant plus facilement qu’à l’élection présidentielle, il y avait fait un score très respectable.

Il est vrai qu’il aurait tort de ne pas miser sur la population spécifique de Paris, dont le tri est soigneusement fait actuellement par Hidalgo au travers de ses campagnes idéologiques ; l’âpre guerre contre les automobilistes en fait partie et pourrait donc, presque paradoxalement, se retourner contre celle qui la mène actuellement en offrant la ville à son adversaire le plus sérieux.

Difficile de ne pas penser « Bien fait ! » quand on voit le résultat sur l’économie et la physionomie de la ville qui se rapproche tous les jours un peu plus d’un Harvey Dent de comics, cette « double-face » où, d’un côté, on se retrouve avec une espèce de musée caricatural, bio, écoconscient, cycliste et aseptisé aux endroits qu’il faut et de l’autre, un dépotoir géant, un bidonville insalubre classé dans le bio-hasard où pullulent rats et autres nuisibles, dans une ambiance post-apocalyptique de bouchon automobile permanent, de défilés de grèves saucisso-olfactifs et les maraudes policières ou militaires parfaitement rassurantes.

En attendant, des noms de petits Marcheurs se chuchotent mais rien n’est encore décidé et tout dépendra surtout de l’attitude de la droit des Républicains, réputés pour s’entre-déchirer stérilement à chaque fois qu’une gamelle se présente.

Pour l’électeur/contribuable/automobiliste parisien, cependant, tout ceci ne sent pas forcément bon.

Oh, certes, la perspective de bouter l’Anne hors de Paris en réjouira plus d’un, excédé de supporter ses lubies dangereuses et ses saillies consternantes. Mais l’offre en face laisse plus que songeur : pour ce qui tient lieu de droite, on se dirige vers ces indéboulonnables chevaux de retour qui ont tous largement prouvé leur incapacité à tenir leurs promesses, à baratiner les électeurs et dévoyer les axes politiques qui fondent normalement la droite française pour se vautrer dans une sociale-démocratie gluante. Dans ce contexte, espérer que ces têtes de liste fassent mieux qu’Hidalgo est un objectif si faible qu’il ne représente à peu près rien. Quant à la gauche, qu’elle soit estampillée officiellement socialiste ou plus judicieusement En Marche, elle ne permet pas d’apporter la moindre garantie d’offrir mieux qu’une absence de tiraillements internes.

En somme, si l’avenir d’Hidalgo semble réellement compromis après son empilement de catastrophes et d’idioties, rien n’indique pourtant que celui ou celle qui va la remplacer saura relever le défi de ne pas faire pire.

Cela fait tout de même un peu peur.

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Taxons les robots car même une « économiste » de 11 ans comprend ça !

Par : h16

Elle est Canadienne, elle est pétillante, elle intervient dans des lieux importants devant des gens sérieux pour traiter de sujets graves et complexes comme l’économie ou la fiscalité, et, surtout, elle n’a que 11 ans : Carlie Weinreb est devenue la nouvelle coqueluche de certains milieux et le nouveau porte-étendard d’une cause idéalement buzzable, puisqu’il s’agit de la taxation des robots.

Tant de qualités n’ont évidemment pas manqué d’attirer l’attention de la fine fleur du journalisme français spécialisé dans l’explication de l’économie aux tout-petits et dans la lutte acharnée contre l’ultraturbo-libéralisme qui mange des bébés communistes. L’Obs, avant-garde klaxonnante de cette élite du reportage d’investigation en milieu hostile, ne pouvait pas passer à côté de l’occasion d’en faire un vibrant hommage.

Tout y est : une description rapide du sujet, et quelques fleurs sur la petite Carlie qui pose bien les termes du débats, mieux même que Benoît Hamon. Pour nos journalistes, pour l’OCDE auprès de laquelle elle intervenait, pour les intervenants présents à ces débats, pas de doute : « si les robots prennent tous les boulots peu ou moyennement qualifiés, comment survivra la population sans travail, qui paiera les impôts nécessaires au bon fonctionnement des infrastructures, des écoles ? »

Ben oui, quoi, c’est vrai à la fin ! Si on remplace les bougies par des lampes, que vont devenir les fabricants de chandelles ? Si les voitures remplacent les chevaux, que vont devenir les maréchaux-ferrants ? Si les ordinateurs font les calculs à la place des hommes, que vont devenir les calculateurs professionnels ?

Et si on taxait tout ça histoire de faire payer aux robots les emplois qu’ils rendent obsolètes ?

innovation

Tout ceci est fort mignon et très rafraîchissant (« sautillant », même), mais quelques éléments doivent cependant être rappelés pour faire redescendre nos amis journalistes qui, de sautillement en sautillement, ont depuis un moment échappé à l’attraction terrestre.

En pratique, toute cette aimable histoire n’est qu’un cas supplémentaire de journalimse consternant où l’on présente une aimable gamine au cerveau et au raisonnement lourdement façonnés par une société et des parents dont on note surtout les motivations personnelles qui transpirent lourdement derrière l’enfant.

Du côté des journalistes, on ne peut s’empêcher de noter les adjectifs retenus pour la qualifier. Ainsi, la présenter comme une génie permet de faire passer la pilule du lavage de cerveau qu’elle a subi et fait commodément oublier le fait qu’actuellement, aucun économiste sérieux, ni génial ni même simplement normal, ne propose une telle taxation tant l’idée de base est ridicule et surtout extrêmement contre-productive.

En effet, il apparaît que tout cela est basé sur l’idée complètement fausse que plus le nombre de robots augmente, plus ils prennent leur travail à d’honnêtes travailleurs et qu’en conséquence, plus il y a de chômage. La réalité, statistique, dure, concrète et indiscutable est exactement l’inverse : plus un pays dispose de robots dans ses entreprises et sur ses chaînes de fabrication, de montage et d’assemblage, plus le chômage est faible.

La brave petite Carlie part donc d’un constat (« il y a de plus en plus de robots ») pour extrapoler une observation largement sujette à débat (« il y a de moins en moins d’emplois peu qualifiés ») et en tirer une conclusion fausse (« le chômage augmente »). Les « journalistes » prennent ensuite la relève pour proposer une solution parfaitement idiote (« taxons les robots »), aidés en cela par l’habituelle brochette de politiciens socialistes pour lesquels l’économie est une matière impénétrable, aux vastes territoires inexplorés et aux mille dangers rebutants.

En réalité, dans cet exercice, le génie de la pauvre enfant consiste surtout à savoir exactement comment recracher les bons termes aux bonnes personnes, ce qui lui a permis de faire du buzz. Au passage, cette forme de médiatisation, ces présentations et ces prestations pourraient largement être qualifiées de travail en bonne et due forme, voire d’exploitation enfantine si l’on voulait se la jouer Inspection du Travail dans ses meilleurs jours.

Étonnamment, ce n’est pas non plus la première fois que le cas d’enfants travaillant fort jeunes pour se faire médiatiser déboule dans les sujets d’actualités. On n’aura aucun mal à se rappeler que lorsqu’il s’agit de faire vidéos Youtube plus ou moins pertinentes, cela déclenche l’urticaire chez nos bien-pensants.

En revanche, lorsqu’il s’agit de répandre la bonne parole d’une idée fiscale parfaitement idiote mais tout à fait tendance, là, tout le monde se lève et chante ♩ ♪ GloôÔôoria Alleluhiââah ♫ ♬ dans un bel ensemble hypocrite.

D’autre part, tout le message ressemble fort à une espèce d’incantation un peu simpliste : si une « économiste » ou une « fiscaliste » de 11 ans comprend ça, pourquoi des adultes ne le comprennent pas ? Inversement, on en vient à se poser la question de savoir si Benoît Hamon, qui propose bruyamment la même chose dans ses petits mots maladroits à lui, n’a finalement pas 11 ans d’âge mental ce qui expliquerait à la fois son parcours politique et ses idées en matière d’économie et de fiscalité.

Enfin et surtout, tout cela rappelle de façon claire qu’à l’évidence, les taxations, ça marche ! D’ailleurs, depuis qu’on taxe lourdement le travail, surtout en France, on a pu noter une excellente santé du marché du travail, avec un plein-emploi et une économie qui frise la surchauffe.

Mieux encore, les taxations sur les nouvelles technologies, ça marche aussi, du tonnerre de Brest, même ! Grâce à ça, les entreprises spécialisées dans ces nouvelles technologies, ces entreprises qui, justement, créent de l’emploi, vont… ailleurs, là où elles ne sont pas sauvagement taxées, là où leurs productions ne sont pas détruites par des syndicats, des Canuts ou des Luddites remontés comme des coucous. Et en définitive, cette taxation apporte richesse et innovation partout où elle ne frappe pas ce qui est un signe clair que la France doit absolument la mettre en place, pardi !

Il y a quelque chose de réellement inquiétant à ce qu’une enfant de 11 ans soit ainsi propulsée par ses parents pour défendre une idée qui a amplement prouvé son côté purement militant, contre-productif voire délétère.

Il y a quelque chose de gênant de voir ainsi qu’à l’instar de cette enfant, toute une génération est actuellement activement manipulée pour croire à l’utilité et à la pertinence d’une intervention massive de l’État afin de freiner une innovation concrète qui améliore pourtant efficacement le niveau de vie de millions d’êtres humains.

Il y a quelque chose d’outrageant à voir ces « journalistes » reprendre sans scrupules la communication putassière d’une organisation qui aboutira, par la taxation d’un moyen de production, à appauvrir encore le consommateur (eh oui, quand on taxe les vaches sur leur lait, ce ne sont pas les vaches qui paient la taxe).

Utiliser ainsi une enfant comme accessoire éminemment médiatisable pour débiter des âneries dangereuses semble parfaitement normal pour la ribambelle de bien-pensants manipulateurs derrière, depuis les parents jusqu’aux journalistes relayant cette niaiserie. Les hontectomies touchent un nombre croissant d’individus.

Décidément, rien ne semble plus tabou pour le Camp du Bien.

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L’hystérie climatique continue

Par : h16

En ce début de mois d’octobre 2018, cela fait maintenant plus de 30 ans que les rapports du GIEC (ce fameux Groupe d’Experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, fondé en 1988) se succèdent et se ressemblent. Si les premières parutions n’ont eu qu’une médiatisation feutrée, la récupération politique que ces rapports autorisaient a ensuite largement permis d’en catastrophiser progressivement le discours pour aboutir à l’actuelle tempête médiatique que chaque nouvelle édition entraîne immanquablement.

Cette année ne déroge pas à la règle : dans un véritable ouragan d’articles, de notules et de petites vidéos acidulées, ce dernier rapport a été amplement repris par une presse toute acquise aux thèses du GIEC, avec cette impartialité, cette pondération et la nécessaire distance qui caractérisent son extraordinaire qualité de travail jusqu’à présent (sur ce sujet et tant d’autres).

Que voulez-vous : l’heure est gravissime, bien plus qu’hier et bien sûr bien moins que demain.

Tout le monde sait que la Terre, dont la température idéale est évidemment celle qu’on lui connaît actuellement ou à peu près, a une fâcheuse tendance à se réchauffer, que ce n’est absolument pas désirable en aucune façon, et tout le monde sait aussi que c’est la faute de l’Homme (de préférence occidental, blanc et mâle). Dès lors, dans une vague de concrétisation pragmatique terriblement palpable, il est impératif et obligatoire de manœuvrer pour redresser la barre, changer de direction, faire des efforts et agir pour le climat grâce à une prise de conscience forte, des taxations musclées, des interdictions nombreuses et de spectre large, des mouvements de bras et des bougies parfumées.

On y adjoindra des éoliennes de faible impact écologique et de rendement dodu, des panneaux photovoltaïques bons pour l’environnement qui produisent une électricité abondante au moment où on en a le plus besoin et des milliers (milliards ?) de vélos aux couleurs chatoyantes qui pousseront naturellement les uns et les autres à pédaler plutôt que cramer bêtement du pétrole pour se déplacer.

Malheureusement, malgré ces évidences, malgré l’incessant rappel de la réalité pure, dure, palpable, malgré tous les notules, les articulets, les pamphlets et autres déclarations enflammées des journalistes, des politiciens, des philosophes-sociologues-artistes et autres célébrités, des oppositions existent : des gens, méchants sceptiques, continuent malgré tout de nier.

Ces individus honteux, ces « connards » comme disait jadis Nathalie Kosciusko-Morizet, n’hésitent pas à nier tout, n’importe quoi, avec méchanceté et obstination et vont jusqu’à récolter des faits pour alimenter leurs dénégations.

Pourtant, tout le monde sait que les ours polaires sont en danger extrême, eux qui sont passés d’une grosse population de 5.000 individus en 1950 à une petite poignée de 20.000 ours en 2012 (et le comptage en cours actuellement pourrait aboutir à une dégringolade catastrophique autour de 27.000 à 32.000 ours polaires).

Pourtant, tout le monde sait que la Terre perd chaque jour des milliards d’hectares de forêts et que non, non, elle ne verdit pas voyons enfin.

Pourtant, tout le monde sait que les catastrophes naturelles font évidemment des victimes de plus en plus nombreuses puisqu’on est passé de seulement 210.000 en 1950 à presque 70.000 en 2010 soit une baisse de 67% en 60 ans (alors que la population mondiale a triplé) ce qui est le signe clair que la situation empire, n’est-ce pas.

Et quand bien même le rapport du GIEC de 2014 indiquait qu’il n’y a pas eu d’augmentation de tempêtes, de tornades, d’inondations ou de sécheresse depuis 30 ans, il est impossible de nier que les catastrophes climatiques sont toujours plus coûteuses puisqu’en rapport avec le PIB mondial et depuis 1990, les pertes économiques liées aux catastrophes naturelles ont diminué de 17% ! C’est scandaleux !

Devant ces évidences pourtant évidentes, ces dangers toujours plus prégnants, la liste des hystéries réchauffistes actions conscientisées s’agrandit heureusement chaque jour.

Et chaque jour de nouvelles propositions déboulent grâce au travail acharné de citoyens qui osent regarder en face la Vérité Vraie, qui n’hésiteront pas à expliquer puis imposer aux autres une façon de vivre enfin compatible avec Gaïa, la Nature et leurs exigences.

Ainsi, il faut en finir avec le nucléaire dans un premier temps, puis les autres formes d’énergies polluantes ensuite, et – comme toute production d’énergie est intrinsèquement polluante – retourner enfin à une production raisonnable et douce d’énergie responsable, écologique et en rapport avec nos vrais besoins. Il est temps : alors même que la France est dans le peloton de tête des pays les moins polluants, elle n’a toujours pas réussi à tenir ses engagements au Traité de Paris, alpha et oméga de ce qu’il convient de faire pour sauver la planète.

Ainsi, il faut arrêter de se déplacer. Il faut mettre un terme à ces dépenses énergétiques de confort comme prendre l’avion pour visiter des pays étrangers. Comme l’explique très bien la vidéo ci-dessous, autoriser la plèbe à se déplacer à Barcelone pour 19€ seulement, ça ne doit plus exister : chacun à sa place et que plus personne ne bouge (ou alors, seulement en bateaux affrétés par des organisations humanitaires).

Mais surtout, il faut en finir avec cette reproduction effrénée ! On l’a dit, on l’a répété : tous les ans, l’Humanité creuse sa dette écologique. La Terre s’endette (auprès de Mars et Jupiter) et à l’évidence, à un moment, nos bailleurs de fonds vont dire stop. Dès lors, produire du lardon comme d’autres des saucisses industrielles, ça ne peut pas fonctionner.

L’Agence Fausse Presse l’a d’ailleurs exprimé dans un tweet sans ambiguïté : changer une ampoule à filament sans métaux lourds par une ampoule basse consommation pleine d’halogènes et de métaux lourds, ça aide, mais ce qui roxxe vraiment en matière de climat, c’est d’avoir « un enfant en moins ». Si vous en avez en trop, consultez donc Véronique Courjault et Darty pour vous occuper des surnuméraires, le tarif pénitentiaire est en promo actuellement.

Logiquement, l’étape suivante consistera à proposer de ne plus procréer du tout, voire d’en empêcher nos ados quelque peu fornicateurs (il faut bien le dire). L’agenda progressiste, qui passait il y a quelques années par « Le Mariage Pour Tous » semble maintenant se diriger vers « La Vasectomie Pour Tous », dans une joie et un bonheur sagement microdosés pour éviter toute pollution.

On le dit, on le répète, on le filme même avec une niaiserie et une componction qui rend toute caricature inutile comme on peut le voir ci-dessous : nous allons tous mourir, c’est inévitable. Euthanasie, suicide, vasectomie, choisissez, mais vite.

Il importera cependant de ne surtout pas se rappeler le chemin étroit qui ne sent pas la noisette, parsemé d’embûches, de vilénies, d’erreurs grossières, d’hystéries ridicules, de prédictions foireuses qui fut parcouru pour en arriver à cet immense tsunami d’approximations climatiques catastrophistes et catastrophiques.

On oubliera bien vite toutes ces îles qui, il y a 20 ans, étaient condamnées à une noyade certaine. D’ailleurs, l’ONU a fait le nécessaire pour effacer toutes ses prévisions bien proprement. On se demande pourquoi.

De même qu’on essaiera de comprendre pourquoi les neiges montagneuses (même de l’Himalaya), destinées à fondre, n’ont pas fondu ou pourquoi la recrudescence des ouragans ne se retrouve toujours pas dans les statistiques, à tel point que le GIEC a été obligé de faire corrections sur corrections, comme il devra en faire pour son dernier opus, truffé d’erreurs consternantes.

On oubliera tout ça : la vérité et les faits scientifiques ne permettent absolument pas de prendre le pouvoir et d’imposer son mode de vie aux autres. Et puis, de toute façon, soyons bien clair : si on devait juger les individus ou les institutions à leurs résultats et non à leurs intentions, le GIEC aurait été démantelé depuis des lustres.

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Police, gendarmerie et vagues de suicides

Par : h16

Ah, douce France ! Cher pays de mon enfance, bercée d’une insouciance peut-être un peu trop tendre et un peu trop persistante : s’il y existe encore des villages au clocher et maisons sages, on y trouve aussi des cités dortoirs explosives, des quartiers sensibles émotifs et des zones de non-droit civilité alternative. Si la France fut douce, elle l’est nettement moins actuellement…

Ce qui explique peut-être la grogne montante chez les forces de l’ordre qui, comme leur nom l’indique, sont au premier rang pour essayer de remettre un peu tout ça d’équerre, et y parviennent avec un taux de réussite qu’on qualifiera pudiquement d’améliorable.

Très concrètement et même si la presse en parle avec la pudeur de violette qui la caractérise lorsqu’il s’agit de prendre fait et cause pour la police ou la gendarmerie, le « malaise » continue de croître chez les professionnels de l’ordre public. Quelques actions, parfois syndicales, sont ainsi relayées dans l’un ou l’autre article.

Étonnamment, même si l’on trouve évidemment la complainte du manque de moyens maintenant traditionnelle pour tout service public, on se rend vite compte que ce n’est pas le principal souci évoqué par les individus concernés : hyper-bureaucratie, management d’un autre temps, clique de petits chefs, mentalité déplorable de la haute hiérarchie, interactions « rocailleuses » avec la Justice, … Les raisons s’accumulent et ne pourront décidément pas toutes se résoudre avec une simple distribution d’argent des autres.

Ce qui se traduit d’ailleurs assez brutalement dans les rangs des forces de l’ordre par des suicides.

De façon presque prévisible, on parle même d’une vague de suicide sans que toute la presse se déchaîne comme ce fut le cas entre 2008 et 2009 pour une trentaine de cas à France Telecom.

Les syndicats de l’opérateur sont peut-être plus efficaces à médiatiser les problèmes de leur entreprise, toujours est-il que, malgré des statistiques qui montraient à l’époque de façon claire que cette « vague » de suicides équivalait en réalité à un taux de suicide inférieur au standard constaté dans la population globale, la presse en avait largement fait ses choux gras et avait réussi à secouer toute la hiérarchie du géant télécom.

Pour la police et la gendarmerie, rassurez-vous : il n’en sera rien, quand bien même les statistiques montrent en revanche que le taux constaté est globalement le triple des standards dans la population globale (et, de fait, supérieurs à ceux de France Télécom).

Au passage, notons que le problème touche tous les corps des forces de l’ordre, pas seulement ceux affectés aux points chauds de la République plus tout à fait une et plus franchement indivisible : même la garde républicaine se plaint de ses conditions de travail et de la pression morale et physique qu’elle subit. Et là encore, outre des éléments matériels qui manquent pour le bien-être de ces gendarmes, « il s’agit surtout d’un manque de repos et de considération pour les hommes et les femmes qui arment la CSHM » (Compagnie de sécurité de l’Hôtel de Matignon).

Cette ambiance délétère n’amène rien de bon. Le terme de « vague de suicides », employé il y a un an, montre surtout que le phénomène continue sans cesse depuis lors, et que chiffres et notules journalistiques s’entassent, mois après mois, au sujet de la police et de la gendarmerie :

En ce jeune mois d’octobre, un gendarme s’est déjà suicidé, un policier aussi.

En septembre, trois gendarmes en terminent brutalement avec leur service, dans le Cher, les Hauts-de-Seine et à la caserne de Luce.

En août, un autre gendarme se suicide.

En juillet, c’est un policier qui se fait sauter le caisson.

En juin, un peu des deux corps.

En mai, deux gendarmes en finissent.

En avril, un policier se suicide dans les locaux de l’Hôtel de police de la riante Créteil.

Six mois, des suicides à chacun d’eux, retrouvés sans aucune difficulté en faisant quelques vagues recherches. Ceux qui tiennent les comptes précis pourront certainement fournir une meilleure photographie de l’état des lieux, mais on sait déjà qu’elle ne sera pas bonne, que sur l’année écoulée (et les autres avant), le taux de suicides constaté dans ces deux corps de forces de l’ordre est autour du triple de la population française prise globalement et s’il était stable ou en baisse légère jusqu’en 2016, la tendance est bien à la hausse depuis.

La presse, qui se refuse (bizarrement ?) pour le moment à jouer le jeu des syndicats de la surenchère à la France-Télécom, n’hésite pas à parler de causes personnelles comme motivation principale de ces suicides. Pourtant, l’augmentation récente, les lettres et récriminations de plus en plus fréquentes des différents corps, et même la lettre testament d’un garde du corps de Muriel Penicaud ne laissent guère de doute sur les raisons de plus en plus professionnelles qui les poussent à la dernière extrémité.

Il faut avouer que le déploiement et l’utilisation des forces de l’ordre dans le pays sont pour le moins discutables : quand elles ne sont pas en embuscades routières ou à distribuer du PV pour défaut de vignette verte ou pollution aggravée, le pouvoir du moment les emploie à réprimer fermement des manifestations pourtant calmes ou, au contraire, à s’égayer dans la nature lorsqu’il s’agit de faire revenir l’ordre à la suite de manifestations ayant largement dérapé.

Quand la police ou la gendarmerie ne sont pas sur le terrain (ce qui arrive trop souvent), elles sont occupées à remplir une paperasserie de plus en plus démente sur des matériels vieillissants et rigologènes.

Ces éléments, déjà gênants en soi, ne sont malheureusement rien à côté des problèmes de fond : outre la difficulté pour ces corps d’obtenir une juste attribution des mérites alors que toute erreur de jugement, si minime soit-elle, sera très violemment réprimée, on lit de plus en plus souvent un véritable désaveu par la hiérarchie des efforts faits au jour le jour.

S’y ajoute, en plus du côté hyperbureaucratique déjà mentionné, les erreurs consternantes aboutissant par exemple à des remises en liberté de dangers publics évidents, pour des vices de procédures ridicules de la part du parquet ou d’autres intervenants extérieurs à la police ou la gendarmerie qui ruinent alors des mois ou des années de travail des équipes sur le terrain… Ce qui, on le comprend, peut amoindrir quelque peu la motivation de ces équipes.

En outre et comme noté ci-dessus, le comportement de la presse (qui façonne grandement l’opinion publique au sujet de ces institutions) n’est pas neutre : régulièrement très en dessous de ce qu’on peut attendre d’elle lorsqu’il s’agit de rapporter ces suicides (service minimal quand il existe), elle devient sur-performante lorsqu’il s’agit de traquer à charge ces officiers dès qu’une bavure peut être soupçonnée (la présomption de culpabilité pour les forces de l’ordre est semble-t-il un acquis journalistique républicain, ces forces étant par définition même en dehors du Camp du Bien).

Il y a enfin le comportement qu’on ne peut qualifier que d’ignoble de trop de politiciens à l’égard des forces de l’ordre, eux qui s’en servent régulièrement comme d’un outil d’ajustement de leurs politiques à la petite semaine en matière de sécurité, sans tenir compte des contingences matérielles, financière ou – plus gravement – humaines. Ces mêmes politiciens n’hésitent pas à s’en servir pour leurs propres lubies, flatter leurs égos (on a vu ce que ça pouvait donner avec l’affaire Benalla, du reste) – que voulez-vous, leur sécurité personnelle, ça compte. Celle des citoyens pourra attendre.

Le pompon est atteint lorsque les plus hautes instances de l’État se placent du côté des racailles, des repris de justice ou des condamnés plutôt que du côté de la Justice, des victimes et des gens honnêtes. La motivation manque alors logiquement à ceux régulièrement chargés de mettre leur vie en danger pour arrêter ces criminels.

Le constat est amer : les dérives en matière de gestion humaine, de dignité, de respect et d’exemplarité continuent dans la police et la gendarmerie. Tous les jours, la presse, les politiciens et la hiérarchie de ces institutions semblent faire assaut d’inventivité pour saboter leur travail pourtant essentiel au bon fonctionnement de l’État régalien. Or, l’Histoire nous a souvent montré qu’un État qui n’assure pas son devoir régalien est destiné à périr dans les affres de mouvements populistes.

Sans forces de l’ordre dignes, sans dignité pour les forces de l’ordre, ce pays est foutu.

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[Redite] L’Incroyable Conspiration

Par : h16

Article initialement paru le 25.07.2010

Ce dimanche, je vous propose un billet paru il y a plus de 8 ans, parce que je me dis qu’il colle assez bien à l’actualité. Je vous laisse juge.

Les récents événements testostéronés de Grenoble et St Aignan ont provoqué, comme on a pu s’y attendre, une montée de virilisme d’opérette chez nos élus. D’opérette, car l’action concrète ne suit toujours pas, et comme le remarque fort justement ce fin praticien de la psyché humaine Philippepsy, le manque chronique de réponse aux exactions subies fait monter une saine colère chez des gens qui, d’habitude, sont honnêtes, calmes et plutôt enclins aux petits bisous que notre République adore distribuer en plus des sodomies festives. Que se passe-t-il au royaume des Francs, jadis si conquérants, preux et pas pleutres pour un sou ? Y aurait-il conspiration ?

Kevin mène l’enquête.

Kevin, c’est un de ces charmants Fluffys comme on en rencontre treize à la douzaine un peu partout : gentil, toujours prêt à aider les petits oiseaux et les marmottes, à planter une éolienne, très très compréhensif envers ceux qui ne sont pas né dans sa petite banlieue tranquille et sans histoire ; il aime le rap et les ritournelles simples, ne discrimine jamais rien ni personne, vote parce que dégensonmorpourça, et évidemment socialiste parce qu’à droite, ce sont tous des fachisses, et pense que tous ensemble, tous ensemble, on peut y arriver, sans trop savoir à quoi ni comment.

Evidemment, il voudrait bien devenir fonctionnaire, territorial de préférence pour ne pas être trop loin de son pôpa et de sa môman, mais son orthographe skyrockesque lui pose pour le moment quelques soucis.

Un beau matin, cependant, Kevin, jusqu’alors très compréhensif pour les racailles à casquette/survet’, se fait lâchement dérober son iPhone tout neuf reçu à son anniversaire quelques jours auparavant.

Il est tout véner le Kevin. On le comprend.

Mais … mais rien : Kevin n’a absolument pas de couilles.

Ce qui lui pose un problème de plus en plus gênant. Cela fait plusieurs mois qu’il voudrait s’en faire greffer une paire (une rumeur court que ce serait bien pratique, parfois), notamment depuis qu’il veut épouser Jennyfer, sa copine trans qui vient d’avoir une opération de greffage de foufoune pour ainsi former une union citoyenne et festive recommandée par les associations qui militent âprement dans son quartier.

Kevin, lui aussi, veut apporter sa pierre à l’édifice anti-discriminatoire et multiculturel fusionnoïde dont on lui chante les louanges sur les plateaux télés !

Seulement voilà : sans couille, point de salut. Pas d’union alternative expérimentale, pas de rébellion contre ceux qui le rackettent à la sortie du lycée, pas d’émancipation parentale, seule une adulescence prolongée jusqu’à une retraite par répartition, forfaitaire et rikiki.

Kevin, plein de cette assurance que seule la jeunesse peut excuser, se lance donc à la recherche d’une bonne et solide paire de couilles !

Au départ, il pense naturellement en trouver au supermarché local. Peau de zob en fait de couilles, il n’en trouve point : les étals des magasins de burnes sont vides. Quant à la hotline express 1-800-SPEEDY-BALLS, elle sonne occupé en permanence.

Tentant les filières obscures et le marché noir que la pratique quasi-quotidienne du petit joint citoyen décontracté lui avait fait découvrir, il se dit qu’il finira certainement par en trouver par ce biais, éventuellement d’occasion – mais bon état, peu servi, soyons un minimum exigeant. Après plusieurs semaines à interroger quelques sous-caïds du coin (dont l’un deux semble être, au passage, le voleur de son iPhone), la conclusion s’impose à lui : de nos jours, il est nettement plus facile de se procurer en France un Colt 45 ACP qu’une paire de balloches.

Kevin se rend durement compte que de couille point ne subsiste en royaume de Festivie : aucun fabricant ne se montre ; sur internet, les rares vendeurs s’avèrent rapidement être des sites fantômes et/ou abandonnés de longue date.

Couille en Stock

Kevin est stupéfait. Dépité, il songe un moment à se suicider, mais les jeux vidéos, la télé-réalité, les saillies de Frédéric Lefebvre et facebook lui permettent de remonter la pente.

En désespoir de cause, il se tourne vers le Gouvernemaman. Ce dernier sait, toujours, ce qu’il convient de faire en cas de crise. Vibrant d’un espoir nouveau, Kevin va donc, dans les semaines qui vont suivre, appeler chacun des ministères, remonter la hiérarchie confuse et complexe de toutes les commissions, de tous les organismes et institutions d’un état qu’il ne soupçonnait pas si tentaculaire.

Petit à petit, une nouvelle vérité, sombre, froide, terrible, se fait jour. Kevin découvre une conspiration gouvernementale qui consiste à couvrir de silence la disparition complète des couilles au royaume des Bisous Citoyens.

Des comités de justice, bien évidemment secrets, ont organise la répression et l’élimination des couilles dissidentes jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une couille, conservée en stase vivante par d’ingénieux mécanismes au sein du LGSPLLDLFPLCMPT, le Laboratoire Gouvernemental Secret Pour La Libération De La France Par La Couille Mais Plus Tard.

Cette couille est amenée régulièrement, dans une voiture blindée banalisée, aux membres du gouvernement dont l’un d’eux, tiré au sort, peut s’en servir pendant une courte période : elle permet ainsi au bénéficiaire temporaire de se sortir d’un éventuel scandale qui pourrait le toucher.

Rapidement alertés des découvertes plus ou moins invraisemblables du jeune Kevin, la presse s’empare de l’affaire. Libérature, le journal de référence, examine les pièces fournies et conclut à la rumeur mal fondée. Non, les couilles n’ont en réalité jamais existé en Festivie, et fantasmer sur leur existence revient à éviter la question de fond : quelles mesures sociales permettront d’atténuer le sort insupportable de ces jeunes qui se rebellent ?

Libérature relate la rumeur

Quelques jours plus tard d’une tempête médiatique qu’il a déclenché sans jamais pouvoir la maîtriser, Kevin, brisé, honteux et repentant, laisse tomber l’affaire : oui il a fabulé, non la couille, ça n’existe pas.

Evidemment, devant l’enfer médiatique, Jennyfer l’a plaqué.

On ne l’y reprendra plus.

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L’agonie rigolote du Parti Socialiste, sans la mort du socialisme

Par : h16

Il existe, en France, un parti dont le but est, tout à fait officiellement, de socialiser les moyens de production et d’échange pour transformer la société capitaliste en société collectiviste. Et bien qu’en pleine agonie, ce parti peut légitimement prétendre avoir atteint son but.

Question agonie, difficile de faire plus clair, même si l’aspect éminemment rigolo des claquements de portes fait oublier la situation catastrophique du Parti Socialiste.

C’est sans le moindre pincement au cœur qu’on apprend ainsi que Marie-Noëlle Lienemann quitte le Parti Socialiste, elle qui s’y est pourtant encartée au siècle dernier alors que Led Zeppelin était encore en phase active de production de tubes (ce qui ne nous rajeunit pas). Alors qu’on n’entendait plus aucun éléphant socialiste depuis des lustres, c’est donc à l’occasion de ce départ largement médiatisé qu’on se rappelle que ce parti ne fut pas toujours cette coquille vide gérée par des tierces-couteaux et autres pièces rapportées.

J’en veux pour preuve la raison même du départ de cette militante antédiluvienne qui parvient à faire parler d’elle (et du Parti) malgré son impact nul dans la vie politique française : elle suit dans sa démarche un certain Jean-Michel Maurel qui, lui aussi, fuit le parti.

Oui. Raphaël Mhorel.

Mais si, enfin, Samuel Morèle, ce député européen dont, au-delà du cercle extrêmement réduit de ses électeurs (qui ont glissé son nom dans l’urne par défaut ou sur un malentendu), personne n’a réellement entendu parler et dont le visage rond, l’absence totale d’aspérité, de passé politique palpable, de pensée propre ou de caractéristique un tant soit peu saillante lui permet de relever le défi de passer pour un François Hollande diaphane.

En tout cas, la presse a eu bien du mal à faire ses choux gras du départ moyennement fracassant de ce brave Mohreyl dont la moelleuse inutilité laisse tout le monde violemment indifférent…

Ou presque, puisqu’Olivier Phaure, un autre poids lourd du Parti, s’est vertement exprimé à son sujet et celui de Lienemann en qualifiant la démarche entreprise de « populiste » (oh !) …

La violence de ce qui a suivi aura laissé plus d’un commentateur totalement coi ou complètement occupé à autre chose. Il faut admettre qu’Olivier Fore n’est pas non plus très connu ni médiatique, et qu’on ne s’étonnera pas d’apprendre qu’on lui demande, assez régulièrement, sa carte de membre ainsi qu’une preuve quelconque un peu solide qu’il est bien, effectivement, premier secrétaire du Parti Socialiste (Wikipedia semble confirmer prudemment).

Il faut se rendre à l’évidence : alors que Lienemann qualifie le parti de « canard sans tête », les dix-huit derniers mois ont amplement montré que le Parti Socialiste n’a plus aucune existence concrète. Absence de programme clair, de têtes d’affiches médiatiques, sa présence à l’Assemblée Nationale est parfaitement anecdotique et, par voie de conséquence, ne représente plus que des entrefilets oscillants entre le navrant et le cocasse dans les pages locales des journaux.

À tel point d’ailleurs que ses finances l’obligent à ajuster sa masse salariale, ce qui ne manque pas d’occasionner quelques retours douloureux à la réalité tangible pour certains salariés qui imaginaient que le socialisme marchait pour de vrai.

Terrible constat : ce parti qui entendait gouverner la France et prendre des décisions (notamment économiques) pour son avenir s’est avéré totalement incapable de voir venir l’échec, de provisionner quelque peu pour un éventuel retournement de situation. Pire, lorsqu’il a fallu se séparer de plusieurs dizaines de salariés, les belles valeurs du parti se sont évaporées au profit d’un pragmatisme un peu rêche sur la couenne des concernés, qui avaient bien conscience de quitter un jardin d’Eden à base d’argent public :

« Conditions de travail, salaire, avantages sociaux, le paradis socialiste, on l’avait inventé : c’était à Solférino ! »

Mais voilà, c’est fini ! Les belles paroles socialistes, les belles valeurs humanistes des dirigeants du parti se sont effilochées sur les récifs de la réalité et d’un échec électoral cataclysmique. Triste constat : il n’y avait en fin de compte pas plus de « valeurs de solidarité » que de beurre en broche…

Pour résumer, le Parti Socialiste n’est plus vraiment un parti, et comme son socialisme s’arrête très vite dès qu’on rentre dans les difficultés concrètes, c’est – mieux qu’un canard sans tête – un couteau sans manche auquel il manque la lame.

En somme, le PS est-il vraiment en train de mourir ? Réjouissons-nous, cela semble assez bien engagé en effet.

Pourquoi s’en réjouir ? Est-ce seulement souhaitable ?

Évidemment oui, tant ce débris d’un autre siècle trimballait avec lui des élites surannées, tant il a démontré avoir gangrené la vie politique française avec ses idées économiquement néfastes, ses dogmes sociétaux particulièrement délétères qui se sont infiltrés partout, jusque dans les autres partis, y compris à droite où tout libéralisme, tout combat pour la liberté se sont complètement évaporés pour laisser place au mieux à des gimmicks, au pire aux propositions parfaitement socialistes de taxations tous azimuts ou aux idées ridicules d’interventionnisme débridé.

Maintenant, il ne faut pas se leurrer. Cette mort prévisible, joyeuse et souhaitable n’en laisse pas moins un espace que la nature politique n’a pas traîné à remplir : La République En Marche, c’est l’ancien PS ripoliné à grands coups de jeunisme savamment dosé (et franchement artificiel), c’est un Parti Socialiste hors de Solférino, sans le mensonge « Socialiste » écrit en toutes lettres mais avec lui comme mur porteur.

D’ailleurs, outre une proportion (grandissante !) de vieux caciques du PS, le contingent de jeunes socialistes qui ne veulent pas de cette étiquette mais en conservent les traditions et les programmes empêche de différencier vraiment ce que fut le PS de ce qu’est LREM actuellement. Et si l’on peut éventuellement accorder à LREM de ratisser un peu plus large que le PS puisque ce nouveau parti agglutine aussi quelques globules politiques du centre, cela ne change pas la coloration générale, traversant décidément tout le spectre de rose à rouge.

La mort du PS était probablement l’occasion de faire un bilan critique du socialisme en France, et, qui sait, faire ouvrir les yeux d’une population shootée aux subventions, à la redistribution de l’argent des autres sur les méfaits qu’elles entraînent. Il n’aura jamais eu lieu ; la pantalonnade de l’élection présidentielle, soufflée par l’enfumage massif qui aboutit à l’élection de Macron, ne l’aura pas permis, laissant les politiciens français, coincés entre les populismes de plus en plus marxistes (tant à droite qu’à gauche), à asperger leur socialisme démagogique sur tout le spectre politique sans plus offrir la moindre alternative. La mort du Parti Socialiste n’est que la traduction d’une évidence : ses membres tentaient de vendre un programme qui est déjà en place et déjà appliqué. Pas étonnant que l’électorat ne suive plus.

À présent tourné vers un collectivisme tous azimuts, le pays consacre plus de 57% de son produit intérieur brut à la dépense publique. Ses impôts sont supérieurs à 53% de son PIB. L’État représente plus d’un actif sur cinq (plus de 20%), là où la moyenne dans les pays industrialisés se situe à 15%. Enfin, avec un nombre de textes de lois, règlements et décrets estimé à 520.000, la France nage dans un corpus légal de volume double de tous ses autres partenaires du G7…

Le PS est mort ou tout comme, mais pratiquement, le socialisme a pris le contrôle du pays.

Ce pays est foutu.

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Climat, violence, pollution : des marches comme s’il en pleuvait

Par : h16

Il fait beau en ce mois d’octobre. C’est louche. Il fait chaud, trop sans doute pour que tout ceci se termine bien. Pétri par l’angoisse, votre dimanche, qui aurait dû être placé sous l’auspice d’un pique-nique en famille, sera donc consacré à la lutte contre le temps agréable et les températures clémentes. Et pour affirmer cette lutte, quoi de plus efficace qu’aller s’agglutiner dans une foule d’anonymes pancartés ?

Ce dimanche encore, une nouvelle marche était donc organisée contre la pollution, le CO2, le réchauffement changement si si réchauffement climatique et cet été indien scandaleusement agréable qui empêche de pleurer sereinement sur un avenir qu’on imagine forcément catastrophique.

Aussi concrètement qu’une marche puisse l’être, cela s’est donc traduit par une centaine de milliers de personnes (selon les organisateurs) encombrant les rues de différentes villes de France, à commencer par la capitale, ce qui n’a d’ailleurs pas manqué d’organiser… des embarras de circulation, avec tout ce que cela veut dire de bouchons automobiles, de pollution atmosphérique et d’abominable CO2 rejeté dans l’air par toutes ces affreuses voitures.

Cette marche n’était pas la première. On se rappelle qu’en septembre déjà, le même motif (un mois de septembre bien trop doux) avait déclenché la même envie de s’agglomérer grégairement dans les rues. Pas plus tard que le dimanche précédent, c’était une marche contre les violences faites aux femmes qui était organisée.

Quant aux prochains dimanches, ils sont déjà bien remplis. Notons la prochaine marche contre les violences sexuelles qui aura lieu en Novembre et se veut déjà « géante ». Avec un peu de bol, le temps sera encore clément, à moins que le dérèglement climatique ait repris le dessus et agonise les participants de copieuses giboulées dans un vent violent et glacial, auquel cas une nouvelle marche de lutte contre le mauvais temps sera probablement organisée dans la foulée.

Qu’on se le dise, l’époque est décidément aux marches.

Depuis le président, son gouvernement jusqu’aux députés, en passant par toutes les rues, avenues et boulevards possibles, sur les thèmes les plus variés, on trottine, on déambule, on défile, on se promène et on fait œuvre de péripatétisme aussi ostentatoire que possible. Et il semble qu’on doive ainsi se déplacer avec la même fougue, la même détermination et la même absence de direction que le gouvernement et le président qui semblent avoir décidément fait tomber le pays en marche.

En effet, on ne pourra s’empêcher de s’interroger : on marche, certes, on s’affiche ainsi dans le mouvement, mais à quoi bon ? Pourquoi diable vouloir à tout prix trotter par monts et par vaux pour démontrer qu’on est bel et bien contre les violences, contre la pollution ou contre l’une ou l’autre phobie du moment ?

Sérieusement, qui aurait la bêtise d’organiser une marche pour les violences sexuelles ou faites au femmes, pour la pollution, pour l’homophobie ou que sais-je ?

Sauf à faire preuve d’une capacité d’analyse minuscule, qui peut prétendre que ceux qui ne participent pas à ces marches sont contre elles ? Et a contrario, qu’espèrent vraiment obtenir ceux qui y participent, mis à part l’affichage médiatique de leur présence dans une vertuoparade exagérée ? À part s’auto-congratuler, à quoi servent ces marches ?

Certes, on ne peut écarter le côté sociétal de l’affaire : la société festiviste de l’écocitoyen frétillant, toute en humanisme d’affichage, a besoin de ces processions quasi-religieuses qui visent à créer du rassemblement, du lien-social où l’on se rencontre entre gens qui le peuvent. On expliquera ainsi sans mal qu’à la suite des attentats terroristes à Paris (notamment ceux de Charlie Hebdo), de gros paquets de gens s’étaient vite vite retrouvés pour se serrer les uns contre les autres afin d’offrir une cible plus dodue pour de prochains terroristes et, surtout, pour communier dans un bel ensemble d’individus tristes. L’impact, en terme de sécurité, de lutte anti-terroriste ou même de pragmatisme policier fut absolument nul, et donna surtout l’occasion à l’habituelle tripotée de branleurs politiciens de se faire mousser.

Certes, on ne peut oublier que l’homme est un mammifère qui a un fort besoin de vivre en groupe et qui à l’occasion ne dédaigne pas croiser ses effluves corporelles sur un motif plus ou moins symbolique, que ce soit à la faveur d’un transport en commun ou dans ce genre de marches.

Cependant, force est de constater qu’à côté de ces marches, contrastent violemment les rassemblements plus ou moins heureux aux odeurs de saucisse que la gréviculture française nous offre assez régulièrement : si leur impact dans la vie politique ou économique du pays est très variable, on ne peut pas nier que, de temps en temps, ces manifestations-là aboutissent effectivement à infléchir la marche des gouvernements.

Pour les « marches » à la mode, aux sujets vagues et sans levier opérationnel concret et actionnable, il n’en est rien : les violences ne changent guère, les phobies continuent (se multiplient et s’intersectionnent même goulûment), le climat semble se foutre comme d’une guigne de ce genre de démonstrations rigolotes ; quant aux terroristes, je ne serais pas surpris d’apprendre qu’ils attendent avec gourmandise la prochaine marche pour s’y glisser et faire un carnage.

En revanche, ces marches ont un énorme impact pour les ONG et autres associations lucratives sans but qui les organisent.

Non seulement, elles permettent leur exposition médiatique ce qui se traduit généralement par une augmentation si ce n’est des adhésions, au moins des dons et autres subventions en provenance directe de la poche des contribuables, mais en plus l’organisation de ces happenings citoyens conscientisés et bruyants permet de justifier leur existence même, dans une boucle d’auto-justification quasi magique : les subventions versées permettent d’en récolter encore plus !

petit facepalmEt quand ces marches ne permettent pas le mouvement quasi-perpétuel sur fonds citoyens, elles donnent à certains l’occasion de vibrants papiers piposophiques d’envolée magistrale dans l’une ou l’autre épave journalistique que ces fonds citoyens autorisent encore trop souvent.

À ce petit jeu, les habitués de la politique spectacle n’ont pas perdu de temps, ce qui explique que ces marches soient régulièrement le théâtre d’expression populaire (populiste) de nos plus beaux représentants, depuis Anne Hidalgo qui ne rate jamais une occasion de défiler derrière une banderole au lieu de régler de vrais problèmes municipaux (surtout à l’approche d’élections municipales) jusqu’à Alain Juppé dont l’absence de toute colonne vertébrale lui permet de s’adapter à toute circonstance, tout contenant et tout volume (spectacle régulier, entrée 10€, tarif pour les enfants et les groupes).

Doit-on en déduire que ces marches ne servent qu’à alimenter la chronique et occuper le citoyen en le baladant, physiquement et intellectuellement ?

Bien sûr que oui.

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Gouvernement : une médiocrité inquiétante

Par : h16

Il y a des signes qui ne trompent pas, même s’ils sont écrits de travers avec une encre de couleur et d’odeur douteuses : la France, sa République et les « élites » qui la représentent s’enfoncent tous les jours un peu plus dans une médiocrité inquiétante.

Ici, je pourrais m’étendre sur le dernier sujet à la mode, celui de la nomination de l’inénarrable Christophe Castaner comme ministre de l’Intérieur (intérieur de quoi ou qui, on en vient à se le demander) et qui, à lui seul, prouve amplement que la situation devient préoccupante : habitué de « castâneries » nombreuses et bigarrées, l’homme apparaît bien plus taillé pour animer les soirées de mariage ou les retours de communion que le ministère de l’Intérieur où les seuls éclats qu’il provoquera seront ceux de rire.

De la même façon, l’actualité empile les saillies involontairement drolatiques de nos hommes politiques, depuis les seconds couteaux de la République En Marche (ministres ou non) jusqu’à Jean-Luc Mélenchon, pris dans la tourmente judiciaire et regrettant aussi amèrement que vocalement qu’on lui applique la même potion que celle qu’il entendait administrer avec force à ses opposants politiques comme Marine Le Pen ou François Fillon.

Il y a quelques jours, c’était Yannick Jadot, le député européen écologoïde, qui, utilisant un fait divers, tweetait quelques sottises au sujet des pesticides. Ceci a entraîné par la suite un débat homérique avec Geraldine Woessner, journaliste qui a – c’est assez rare pour être souligné et loué – pris le temps de faire des vérifications et quelques calculs statistiques de base pour tenter de remettre le pauvre écologiste dans le droit chemin.

7 bébés nés sans bras en 5 ans, dans une zone de 900 km2 dans l'Ain : entretenir la confusion entre cette affaire et les deux autres dossiers, vraiment problématiques, de Loire-Atlantique et du Morbihan, brouille toute compréhension… #Malformations #RécupérationPolitique https://t.co/wsc08VDkqe

— Géraldine Woessner (@GeWoessner) October 14, 2018

On ne pourra s’empêcher de noter que ce député fait partie de la même frétillante brochette de clowns à roulettes qui, à longueur de journées, parlent au nom de la « science » climatique ou du glyphosate et enfilent pourtant des perles d’absurdités et d’approximation lamentables dès qu’ils le peuvent. Pourtant, c’est bien ce genre d’individus sûrs d’eux et inconscients de leur complète incompétence qui, utilisant le paravent de sciences qu’ils ne comprennent ni ne maîtrisent, entendent dicter nos vies et surtout prétendent redresser les finances du pays.

Ce dernier exemple n’est pas du tout un cas isolé. Il serait même aisé de revenir en détail sur les aptitudes particulièrement consternantes de précédents ministres, comme Duflot (« le Japon est dans l’hémisphère sud »), Montebourg, Chatel, Pécresse, Copé ou Darcos pour les exemples les plus saillants.

Cependant, bien qu’amusant, ce serait louper l’éléphant dans le salon que s’éterniser sur ces cas.

Il faut se résoudre à l’évidence : si l’Éducation Nationale a été qualifiée il y a quelques temps de « fabrique du crétin » par Jean-Paul Brighelli, la politique française semble devenue une véritable usine de production d’incompétents plus ou moins pathologiques.

On pourrait sans doute trouver plusieurs raisons à ce résultat calamiteux, mais l’une d’elles serait très probablement l’existence même de l’École Nationale d’Administration dont la production personnelle, en terme de crétins approximatifs, semble s’être emballée au point de subir une dégringolade de niveau pire encore que le reste de l’instruction française.

Orthographe hésitante, lacunes dans la lecture et la compréhension des sujets, les élèves de l’ENA sont finalement, de l’aveu des jurys qui leur font passer le concours d’entrée, “Souvent soucieux de ne froisser personne, d’être politiquement corrects, mal à l’aise dès qu’il s’agit d’émettre un jugement, timide face à un quelconque engagement”.

Autrement dit, ils sont tout sauf brillants, autonomes et novateurs, précisément ce dont le pays aurait besoin pour tenter de se sortir de la boue morose et gluante dans laquelle il s’enfonce de façon presque résignée.

Le bilan est sans appel : alors que l’État devrait, devant les difficultés qui l’occupent, recruter les têtes les mieux faites et les mieux remplies, le voilà qu’il se coltine le fond de panier et les semi-habiles balbutiants des idées grotesques, mal formulées et à moitié cuites.

C’est si vrai que l’ENA elle-même est quasiment en faillite : d’après des documents auxquels Le Parisien a eu accès, la plus-si-prestigieuse école pourrait bien faire faillite dans quatre ans. Accumulant de solides dettes à la suite d’années de déficit (2.8 millions d’euros pour 2017), on apprend ainsi que ce sont les dépenses de personnel qui plombent l’institution, incapable de faire les coupes et les économies nécessaires à sa survie.

Toutes ressemblances avec un État dirigé par les élèves de cette école en perdition n’ont rien de fortuites : la façon de gérer cette école, petite administration à elle seule, se retrouve fort bien dans la façon de gérer l’État français et ses administrations. L’incroyable capacité des élèves, déjà pas trop pétillants en moyenne, à croire que l’argent tombe du ciel se retrouve jusque dans l’équipe en charge de l’école, et ses méthodes de gestion transpirent manifestement sur l’instruction prodiguée. Ou peut-être est-ce, tout simplement, dans l’air du temps qui considère qu’après tout, c’est l’État qui paye et qu’il n’y aura donc jamais de soucis…

austérité 2016 – dépense publique des administrations

Malheureusement, après quelques décennies de ce régime désinvolte et particulièrement éloigné de toute réalité tangible, le pays réel finit par crouler sous les problèmes économiques non résolus : mélangez une gestion fine, une attention précise aux détails économiques, une belle abnégation dans la dépense publique et des énarques particuliers affûtés, paf, ça fait des chocapics fiscaux… à hauteur de plus de 1000 milliards d’euros de prélèvements obligatoires tout de même.

1000 milliards, cela finit par faire une belle somme surtout lorsqu’on la juxtapose avec la performance globale de l’Etat : il semble que, de nos jours, pour 1000 milliards, tu n’as plus rien. Depuis l’école dont les élèves, en sortie de CP, ont de plus en plus de mal à lire, écrire et compter simplement, jusqu’aux infrastructures qui tombent plus rarement en marche qu’en panne, en passant par la couverture sociale qu’on pourra qualifier aimablement d’incomplète et de prohibitive ou d’une sécurité assurée de façon alternative et parcellaire sur le territoire républicain (lui-même sujet à un mitage inquiétant), on devra faire preuve d’un optimisme en béton armé pour continuer à clamer que la gestion par nos énarques est une réussite, ou que nos élites désignent bel et bien des cadors pour résoudre ces problèmes…

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[Redite] Pourquoi la révolution n’est pas pour demain

Par : h16

Billet initialement paru le 21.10.2010

Il y a exactement huit ans paraissait le billet ci-dessous. Suite à des exactions de bandes de racailles dans les grandes villes, dans le cadre de mobilisations pour la retraite (ou contre les propositions pourtant insipides du gouvernement de l’époque), la presse faisait semblant de « ne pas comprendre » ce qui pouvait bien motiver ces déchaînements de violence. À l’époque, il paraissait assez évident que la situation n’échapperait pas à l’État, comme elle l’avait pu en 2005.

Depuis, les années se sont accumulées, les tensions aussi. Les motivations qui animaient les racailles de l’époque n’ont pas disparu, loin s’en faut, et ont même grandi de nouvelles revendications de plus en plus festives mais de moins en moins républicaines, laïques ou citoyennes.

En 2010, la révolution n’était pas pour le lendemain. En 2018, on est le surlendemain et on peut raisonnablement se poser à nouveau la question, avec une réponse nettement moins tranchée.

Björn, inlassablement, repart au combat. Il va retrouver ses frères de lutte pour combattre l’hydre fasciste qui veut la mort des pauvres ! Ce matin encore, il va lutter pour sa retraite de dans 50 ans, et ne laissera pas le sarkozysme étouffer la voix du peuple. C’est pourquoi il va, déterminé, chouraver des jeux vidéos à Micromania avec sa bande de potes.

On pourrait croire que Björn (* le prénom a été changé) est un de ces abrutis qu’une bonne paire de baffes remettrait dans le droit chemin, quitte à réitérer l’opération assez souvent pour qu’il associe enfin « chouraver » avec « douleur ».

Ce serait, en réalité, se méprendre. Björn est, selon bien des critères, une petite racaille, mais certainement pas un abruti. Il a ainsi parfaitement compris comment fonctionnait la société française : un mouvement social, c’est l’occasion de montrer son mécontentement, de brûler des choses, de péter des trucs, de bloquer des machins, et de s’agiter la couenne. Un peu d’exercice physique est excellent pour la santé.

Jeunes déçus

D’autre part, Björn a pas mal d’amis. Oh, pas des amis directs. Il ne les connaît pas vraiment, mais ses amis, eux, prétendent le connaître, et ils travaillent pour lui, tous les jours. Si on lui demandait, Björn expliquerait qu’il méprise ces personnes. La réciproque n’est pas vraie, bien sûr : les amis de Björn font en effet tout pour que Björn se sente bien dans cette société qu’il a pourtant parfaitement comprise.

Les amis de Björn, il y en a plein les journaux : des sociologues, des maires de villes petites et grandes, des journalistes. Et ces amis sont pratiques : ils jouent les idiots. Et ça marche assez bien.

Ainsi, pour eux, les déchaînements de violence de Björn s’expliquent difficilement.

Pour ces sociologues, ces maires, ces journalistes, c’est « tout à fait inédit » d’avoir des violences aussi rapidement avec la montée d’une mobilisation citoyenne, démocratique, responsable et – évidemment – bonne enfant.

Ils déclarent par exemple, parlant de Björn et ses camarades, que « leurs motivations sont difficiles à identifier« . Il est vrai que des jeux vidéos, des jeans, des sacs en cuir, des bijoux ne sont pas, en soi, des motifs suffisants : où est le versant politique de l’action revendicative portée par de tels gestes ?

Selon l’ami qui parle dans le micro du journal le Monde, si Björn et ses camarades pillent des magasins, c’est probablement parce qu' »il peut y avoir un cumul de facteur : (…) les retraites, mais j’y crois pas beaucoup, (…) un mélange d’anti-sarkozysme, de rejet des institutions, de sentiment très fort de subir des discriminations dans leur vie scolaire, (…) révélateur d’une ghettoisation sociale, ethnique, … »

(Heureusement, pour les retraites, il n’y croit pas beaucoup, hein.)

Moyennant quoi, on le comprend, Björn est un véritable mystère sociologique, une énigme comportementale : « le profil des casseurs est dur à établir« . Des pistes sérieuses sont étudiées. Par exemple, « le fait d’avoir des incidents plutôt le matin, c’est un indice qu’on est bien sur des lycéens, peut-être des lycéens professionnels…« .

(Oui, vous avez bien lu.)

Peut-être Björn fait-il partie de ces lycéens professionnels ?

Björn, lycéen professionnel, se bat pour sa retraite.

Présenté ainsi, entre la bêtise assez prodigieuse des amis de Björn et la montée en puissance des poussées d’urticaire du jeune déçu, on pourrait avoir peur.

Mais à toute chose, malheur est bon : Björn est utile, aussi pénibles soient ses « revendications » sur les vitres de certains magasins et ses « slogans » sur les voitures du voisinage.

Utile au pouvoir, on s’en doute, et je l’ai évoqué hier. Mais il est surtout très utile pour l’observateur informé et permet au moins de se rassurer d’une chose : le grand swâr, celui où de rouges bannières flotteront au dessus de noires fumées et d’âcres parfums de révolutions populistes, ce grand swâr dont on a déjà régulièrement entendu parler, ce n’est pas pour tout de suite.

Et loin s’en faut.

Ces racailles montrent exactement où la France se situe sur le plan social, et le contraste est évident avec, par exemple, mai 1968, que tant de syndicalistes en mode humide voudraient rejouer.

A l’époque, la France engrangeait des richesses, la croissance était réellement bonne (+4.3%), les perspectives réjouissantes. Les heurts les plus violents eurent lieu, finalement, entre des forces de l’ordre disciplinées et des lettrés, cultivés, qui pouvaient citer du Nietzsche. La société, sans doute, aspirait à un changement, à profiter des largesses que la croissance offrait.

En 2010, le tableau est un chouia différent : le pays s’enfonce dans les dettes et l’abus continuel de sociale-démocratie mollassonne, pervasive et brutalement gentille a réussi à transformer les lettrés d’hier en ânes de Panurge qui braient les fadaises pitoyables soufflées par un parti socialiste et des syndicats résolument ancrés dans le formica des années 70.

En 1968, c’était les futurs patrons qui défilaient. En 2010, ce sont les futurs chômeurs.

En 1968, les émeutiers avaient un mot d’ordre. En 2010, les casseurs n’ont plus qu’un mode opératoire, tant il est vrai qu’un Phonehouse comme cible institutionnelle d’une révolte populaire, ça le fait moyen.

En réalité, le fait même que le pouvoir étatique ne réponde pas par la violence brute et définitive aux émeutes perpétrées montre le peu de cas que ce pouvoir fait de ces avortons, et, de façon plus générale, de l’ensemble du mouvement : il n’y a pour lui, en réalité, qu’une menace très locale. Oh, il agira avec un peu de fermeté lorsqu’il sera vraiment utile de calmer le jeu. Mais c’est tout.

Eh non : ce n’est pas le grand soir. Ce n’est même pas le petit matin.

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Glottophobie : ce que révèlent ces propositions de lois débiles

Par : h16

L’affaire était pourtant claire : en République française, lorsqu’il pleut sur un homme politique, ce n’est jamais une petite bruine légère, c’est toujours un déluge judiciaire, médiatique et politique. Sarkozy avait pu tester l’adage et Hollande l’avait démontré de façon essentiellement littérale avec un sens de l’humidité particulièrement poussé. Quant à Fillon, il aurait dû servir de véritable jalon dans la vie politique tant ce déluge a pu ruiner de façon définitive ses espoirs d’accéder un jour à la magistrature suprême.

Jean-Luc Mélenchon aurait donc dû savoir que tout, absolument tout, lui tomberait dessus d’un seul coup. En début de semaine dernière, ce fut chose faite : matinalement perquisitionné à son domicile puis à sa permanence parlementaire, le président du groupe de la France Insoumise à l’Assemblée a commis cependant deux erreurs grossières.

La première fut de tout filmer, ce qui donnera par la suite des éléments nombreux aux réseaux sociaux et aux médias pour faire enfler l’affaire bien loin de toutes proportions raisonnables. La seconde fut de réagir comme il l’a fait, par la colère et l’outrance, sans comprendre que ses invectives le desserviraient, d’autant plus qu’elles furent doublées de saillies particulièrement méprisantes pour les policiers présents et, plus généralement, le peuple dont il se gargarisait à chaque occasion.

Ces journées mouvementées auront probablement éprouvé le Lider Minimo au-delà du raisonnable puisqu’interrogé au débotté par une journaliste méridionale, le pauvre homme s’est laissé aller à moquer son fort accent du Sud.

Comme prévu dans ce genre de tempête médiatique, ce petit fait divers aura immédiatement enflé. Et toujours comme prévu, il n’aura pas fallu longtemps pour qu’un courtisan bien poudré du pouvoir en place frétille d’aise devant une si belle occasion de se faire mousser : Laetitia Avia, une député LREM, a bien vite déposé un projet de loi contre les discriminations linguistiques ou « glottophobie ».

La glottophobie n’a rien à voir avec la gloutophobie, la peur des gros gloutons, qui aurait réprimé ceux qui se servent deux fois des nouilles (ou croquent des chauffeurs de taxi, par exemple) : il s’agit d’une aversion aux accents et particularisme langagiers régionaux.

Tout comme ce siècle a été pour le moment particulièrement fécond en politiciens consternants, il l’est aussi pour la découverte de nombreuses phobies ridicules dont la précision et l’étroitesse est telle qu’elle permet à chaque petit flocon de neige humain d’y trouver son identité ; il en va donc de même de cette glottophobie dont le but n’est bien sûr que de faire connaître la député au-delà de ses frais de bouche.

Pour elle, la question est d’importance : « Doit-on subir des humiliations si on n’a pas d’intonations standardisées ? » Et de cette question fondamentale découle naturellement ce dépôt de proposition, cette loi en devenir dont la République ne semble pas pouvoir se passer.

La proposition, déposée jeudi dernier, n’aura pas traîné à faire réagir sur les réseaux sociaux et un peu partout dans les journaux. Pour certains, pas de doute, il ne s’agit que d’un trait d’humour de la député qui a ainsi voulu adresser une petite piqûre de rappel citoyen inclusif à Jean-Luc Mélenchon. Pour d’autres, la proposition est bien sérieuse et n’est que l’aboutissement d’un long travail parlementaire de fond sur les oppressions dont sont victimes trop de Français…

Cependant, pour beaucoup de Français qui paient des impôts, qui sont confrontés, tous les jours, à des problèmes autrement plus saillants que des moqueries sur leur accent berrichon, marseillais ou picard, le travail de la député laisse quelque peu dubitatif pour le dire gentiment.

Mardi, un ministre de l'intérieur démissionne en évoquant une quasi guerre civile à venir.
10 jours plus tard, on veut légifèrer sur les accents.

La fête du slip du gadget progressiste puéril durera jusqu'à bout du bout.
Et au delà. https://t.co/oth29umgcI

— Bastiat2022 (@Bastiat2022) October 19, 2018

Faut-il donc que le pays soit à ce point pacifié, engourdi dans les tendres vapeurs de vins capiteux fêtant le plein emploi, la croissance retrouvée, les poches et les ventres pleins, pour qu’on en soit maintenant réduit à occuper nos temps de cerveaux disponibles et celui, fort coûteux, d’une député pour ce genre de propositions ?

N’y a-t-il pas des problèmes budgétaires, sécuritaires, économiques et politiques un tantinet plus graves que de tenter une législation loufoque à la suite de l’attitude certes minable mais tout à fait dans la ligne habituelle d’un député collectiviste hargneux ?

D’autre part, cette député et cette proposition illustrent une fois encore la législorrhée dégoulinante dont souffre la République, infestée de ces parasites scribouillards qui trouvent dans l’écume des jours mille et une raisons idiotes pour ajouter leur nom et leurs idées débiles dans ses codes de lois déjà obèses (et permettez qu’on puisse être grossophobe concernant les lois et décrets alors que leur nombre, en France, flirte langoureusement avec le demi-million).

En outre, le risque d’une telle loi – si jamais une telle bêtise venait à prendre effectivement corps – est qu’encore une fois serait dévolu au législateur de fixer les règles du bon goût ou de l’humour ce qui est très, très au-delà du périmètre normalement plus modeste de la loi, censée surtout s’occuper des crimes et délits… À moins bien sûr de classer le goût et l’humour dans l’une de ces deux catégories, ce qu’un nombre croissant d’abrutis libertophobes entend faire.

Enfin, on ne pourra s’empêcher de noter que la démarche de la député s’inscrit dans cette tendance très particulière et de plus en plus commune d’une espèce de défense paternaliste de la province et des particularismes que seule la Capitale, la loi et la représentation nationale seraient capables de défendre.

Ce n’est pas un hasard : dans l’esprit torturé de nos députés, la province ne peut survivre sans les décisions parisiennes. Toutes les décisions y sont prises, toutes les lois y sont votées, le pouvoir y prend place. Dès lors, chaque région ne peut se défendre par elle-même et doit absolument compter sur l’État et sa tête parisienne. Ce parisianisme se décline d’ailleurs en jacobinisme centralisateur tant au niveau des régions qu’aux niveaux inférieurs qui, tous, semblent croire qu’il faut absolument s’en référer aux instances supérieures pour prendre des décisions et que sans elles, nul espoir, nul salut.

À l’extrême, on fait absolument tout pour bien faire comprendre que l’individu, sans cette pyramide de maîtres au-dessus de lui, ne peut survivre, que sans ces lois dégoulinant en torrents, il sera incapable de se débrouiller seul, de se défendre, de commercer ou de diriger sa vie comme il l’entend. L’individu est un enfant, qui ne pourra défendre ses particularités, ses coutumes, sa mode vestimentaire ou – ici – son accent régional qu’avec l’aide bienveillante de l’armée de députés et de la nuée de politiciens rattachés autour.

En fait de boutade (excuse utilisée chez certains députés LREM pour justifier cette loi hallucinante), cette proposition est une parfaite illustration de la façon dont nos députés envisagent leur rôle : tels des babysitters assidus, ils entendent tout protéger, tout défendre, tout contrôler.

Le peuple, dans sa grosse couche-culotte législative de plus en plus étanche et soigneusement conservé dans son petit parc à barreaux, appréciera certainement.

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#PasDeVague : du calme, tout est perdu.

Par : h16

La polémique mélanchonesque de la semaine dernière passée, il n’a pas fallu longtemps pour qu’une autre, un chouia plus musclée, la remplace : cette semaine, c’est le retour du problème discret (mais persistant) de la violence à l’école, assorti, modernité oblige, d’un petit hashtag des familles, #PasDeVague, qui déclenche déjà quelques petits boutons dans l’administration nationale et au-delà…

Il semble en effet que, cette fois-ci, il sera plus compliqué de repousser sous le tapis les exactions de certains élèves dans leurs établissements scolaires : il y a quelques jours apparaît sur les réseaux sociaux la vidéo sans équivoque d’un élève braquant sa professeur avec un pistolet tout en lui intimant l’ordre de le marquer présent sur un relevé de présence. Cette vidéo, impossible à camoufler, aura rapidement fait parler d’elle, au point de déclencher une vague de témoignages, disponibles sous le fameux hashtag #pasdevague, tous plus glaçants les uns que les autres sur la situation réelle de l’Education Nationale dans certains quartiers.

Bien évidemment, la République du Bisounoursland est en émoi : une telle situation ne peut être tolérée !

Pourtant, ces témoignages qui s’empilent ne font que rejoindre les autres, déjà fort nombreux, qui s’entassaient déjà depuis des années. En 2014, j’écrivais à ce sujet une petite recension de problèmes épars découverts dans une presse un peu blasée.

Depuis, la situation ne s’est évidemment pas améliorée et s’est même largement dégradée à mesure que nos politiciens, toujours affûtés comme du beurre chaud, se sont occupés d’y mettre leurs gros doigts boudinés ; il suffira pour s’en convaincre de relire les prouesses de deux députés LREM – dont l’inénarrable Aurore Bergé – dans le domaine du pédagogisme olympique fumoïde.

En pratique, depuis la réforme du collège unique puis celle favorisant la montée en puissance des pédagogos au sein d’IUFM taillés sur mesure pour leur idéologie consternante, le niveau général d’instruction du pays n’a pas cessé de chuter, à mesure que l’école s’est transformée progressivement en garde-chiourme dont la transmission du savoir est devenu un objectif parfaitement annexe, optionnel et (au mieux) vaguement souhaitable.

Pire encore : certains quartiers émotifs sensibles pouvaient encore bénéficier, il y a une ou deux décennies, d’établissements où des professeurs rodés aux particularités locales faisaient régner un minimum d’ordre et pouvaient donc réellement instruire une bonne partie des élèves présents. Malheureusement, l’âge et la retraite aidant, ces derniers représentants de l’ordre républicain s’en sont allés, laissant la place aux tous nouveaux, tous beaux, fraîchement (dé)formés qui, jetés dans des conditions de travail qu’on qualifiera pudiquement de difficiles, finissent ou bien par démissionner, ou bien se taisent en attendant leur mutation la plus rapide possible, laissant leur place à une nouvelle fournée de chair à canon professoral.

Forcément, la situation se dégrade donc, et on ne parle plus, depuis un moment, d’un petit chahut gênant ou d’indiscipline potache. On parle plutôt de trafics (de drogue, d’arme), de vols (avec violence, si possible) en bande organisée éventuellement, de viols ou d’attouchements sexuels, d’insultes (bien sûr), de coups et blessures (sur les petits camarades et sur le corps enseignant), de rodéos automobiles avec les voitures des profs, de séquestrations, d’intimidation et menaces, de harcèlement de la part tant de ces « élèves » que de la hiérarchie (et s’il n’est que psychologique pour cette dernière, c’est un moindre mal).

Rien de tout ceci ne peut se ranger dans un simple délit ou dans ces petits actes gênants qu’un simple rappel à la loi suffirait à « canaliser ». Pourtant, on n’en entend parler (dans la presse, sur les réseaux sociaux) que de façon extrêmement épisodique. En réalité, personne ne veut entendre, encore moins écouter. Ni les élèves, ni leurs parents, ni les profs, ni leur hiérarchie, ni les politiciens, ni même les journalistes ne veulent prendre le problème à bras le corps tant on soupçonne qu’il va mettre à mal le vivrensemble et les images républicaines roses et pastels qu’on s’est employées à produire depuis 40 ans.

Gun Free Zone

Pourtant, on sait expliquer cette situation catastrophique : la carte scolaire a amplement contribué à la ghettoïsation de certains établissements. L’obligation forcenée et irréaliste de scolarité, parée de la belle (mais fausse) idée républicaine d’éducation gratuite pour tous, aboutit à trimbaler des voyous et des racailles de classes en classes qui pourrissent la vie des autres élèves et des profs. Il n’y a pas d’expulsion possible, mais juste un jeu de chaises musicales. Pire, on préfère garder le plus longtemps possible les racailles d’un établissement par crainte, une fois celles-ci finalement virées, de les voir remplacées par des racailles pires encore venant d’autres établissements.

À ceci s’ajoute l’indigence de la Justice qui permet d’avoir en classe des élèves avec des bracelets électroniques, en liberté conditionnelle, qui ont déjà des casiers pour braquage, pour viol, dans une classe avec des élèves qui voudraient s’en sortir. Dans ce contexte, est-il utile de rappeler que les profs ne sont pas (et n’ont jamais eu vocation) à être des gardiens de prison ou des assistants sociaux, ce qu’ils deviennent pourtant au bout de quelques semaines dans la jungle que sont devenus certains établissements ?

Du reste, pourquoi ces enseignants se taisent-ils, eux qui sont d’habitude si prompts à manifester ?

Parce qu’autant la hiérarchie, les syndicats et les associations diverses et variées gravitant autour des parents, des élèves et des enseignants sont actifs lorsqu’il s’agira de défiler dans les rues pour faire opposition au gouvernement ou réclamer plus de moyens, autant plus personne ne fera corps lorsqu’il s’agira de lever le tapis sur la poussière dégueulasse accumulée depuis des décennies.

Lorsqu’on lit ou qu’on entend sur les médias qu’a été aboli depuis 10 ans le règne du « Pas De Vague », qui consiste à étouffer toute affaire au niveau de chaque établissement, à ne jamais déposer plainte, à ne faire remonter aucun incident à la hiérarchie, à taire les exactions, on ne peut s’empêcher de pouffer tant le fil tweeter indique clairement le contraire. Tant de mythomanie chez les profs, cela peut inquiéter.

Lorsque l’actuel ministre Blanquer explique qu’il soutiendra les enseignants dans la tourmente, cela semble aller à l’encontre du témoignage de plusieurs d’entre eux qui l’ont eu lorsqu’il était lui-même recteur de l’Académie de Créteil. Encore des profs mythomanes, sans doute.

Le « Pas De Vague » existe bel et bien. Il est d’application quotidienne, partout dans les établissement scolaires (et au-delà, bien évidemment), et s’explique fort bien :

« Des proviseurs ne veulent pas que des affaires viennent entacher leur image et celle de l’établissement, lâche Yann, prof dans le Nord. Donc, ils l’étouffent. »

Eh oui, rendons-nous à l’évidence : il n’y aura aucune remise en question.

Le hashtag fera parler de lui, mais ne risque pas de déclencher la moindre prise de conscience. D’ailleurs, les chiens de garde de la République du Tais-toi sont déjà En Marche, depuis les ministres (Jean-Mimi préconise d’interdire les portables – pas de preuves d’exactions, pas d’exactions tout court, j’imagine – Mahjoubi, l’inutile appendice au Numérique, trouve que tout ceci démontre surtout la violence des réseaux sociaux, etc.), jusqu’aux journalistes (forcément engagés) qui ne voient bien sûr qu’un gros populisme gras dans ce méchant hashtag. Pour avoir rapporté le réel sans fard, les accusations de « fachos » viendront plus tard, ne vous inquiétez pas.

Quant aux parents (commodément interrogés par les journalistes jamais en retard d’une veulerie), l’éducation de leurs rejetons ne les concerne pas puisque c’est la version Nationale qui s’en occupe (c’est marqué dessus). Le résultat ne semble pas les effrayer. Totalement déresponsabilisés, ils laissent donc leurs aimables lardons foutre un bordel sans nom dans la classe. De toute façon, pour le parent moyen, biberonné à l’État depuis ses années sur les bancs de l’école, l’institution doit gérer ces impondérables, et puis c’est tout.

Aucun doute : la hiérarchie sait, le gouvernement est au courant, les autorités n’ignorent rien. Mais n’en ont cure.

Électoralement, faire quelque chose est coûteux et risqué, alors que la technique #PasDeVague employée jusqu’à présent a fonctionné à merveille (de toute façon, Macron est trop fatigué et il risque surtout de passer en mode Hollande).

Il est donc urgent de laisser la tension retomber, de passer à autre chose et surtout, pas de vague.

Non. Sérieusement. Rendormez-vous. Certes, il y a parfois des petites violences à l’école. Certes, parfois, des racailles élèves apprenants y volent, violent, tabassent, menacent ou foutent un bordel sans nom. Mais ces petits débordements sont le prix à payer pour une société pacifiée, une France apaisée et une République, une, indivisible et tournée vers les concours de prout.

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Prix à la pompe : le gouvernement jette de l’essence sur nos plaies

Par : h16

Et voilà que les prix de l’essence à la pompe atteignent des sommets. Les records tombent les uns après les autres et déjà retentissent partout les vivats de la foule, trop heureuse d’enfin constater que la France s’enorgueillit d’une telle performance ! Et puis, assurément, si les prix sont si haut, c’est que le pouvoir d’achat des Français n’a jamais été aussi pétulant, n’est-ce pas ?

Malheureusement, même lorsque tout va bien et que les bonnes nouvelles s’accumulent à un rythme si frénétique qu’il ne donne même plus le temps à notre frétillant président Macron le temps de les fêter dignement, on trouve malgré tout des gens pour bougonner d’un problème ou l’autre.

Les prix de l’essence montent en flèche, et voilà que ça râle : partout, la grogne des automobilistes se fait entendre.

Pourtant, on avait bien testé leur docilité face à la recrudescence des brigands radars automatiques qui avaient montré qu’on pouvait largement faire passer de l’extorsion pour de la lutte contre l’insécurité routière sur les lignes droites d’autoroutes dégagées.

Pourtant, on avait aussi testé leur mollesse avec l’abaissement progressif des vitesses de circulation ainsi que des réaménagements urbains hyper-créatifs au point de rendre certaines villes parfaitement impraticables autrement qu’à trottinette, engin devenu l’alpha et l’omega du sémillant trentenaire célibataire sans enfant (la femme mariée avec enfants qui doit aller faire ses courses pour la semaine peut largement aller se faire foutre, elle n’intéresse plus personne dans des centres villes devenus inabordables pour des familles normales).

Et là, surprise, voilà que cette hausse déclenche un petit prurit de nos paisibles mammifères automobiles : ils sont exaspérés à tel point que, partout en France, s’organisent des associations d’automobilistes afin de faire pression sur les autorités devant cette hausse dont l’écrasante majorité provient d’une furieuse augmentation de taxe (au-delàde 140% de taxes, ça commence à se voir) et non, comme certains ont tenté de le faire croire, d’une hausse (comparativement modeste) du prix du baril de pétrole.

À tel point que des pétitions réclamant un arrêt de ces hausses (voire un retrait d’une partie de ces taxes) recueillent de plus en plus de signatures pendant que des appels à manifestations et mobilisations se multiplient. Pour un nombre croissant de Français, ces dernières augmentations s’apparentent véritablement à du racket

just think of it as a tax

En fait, les prix sont montés trop vite ; au contraire de tous les précédents rackets auquel se livre l’Etat sur une base pluri-quotidienne, celui sur l’essence s’est un peu mieux vu parce qu’il a été trop brutal.

Peu importe que ce soit l’État qui décide déjà de plus de la moitié de votre salaire (depuis les cotisations jusqu’aux impôts en passant par les taxes, ce qu’il vous reste de votre revenu réellement libre de choix ne fait plus la majorité depuis des lustres). Peu importe que ce soit l’État qui décide de ce que vous allez faire d’une partie de plus en plus importante de votre temps, de votre argent, de vos déplacement, de vos consommations et même de vos loisirs : tout ceci est arrivé petit à petit et, comme la grenouille cuite progressivement à partir d’une eau à peine tiède dont la température n’a monté que lentement à l’ébullition, le peuple se retrouve maintenant largement ébouillanté sans qu’il s’en soit rendu compte.

Las : avec l’essence, les dernières hausses sont bien trop importantes, bien trop vite. Cela s’est vu.

Rassurez-vous cependant : devant la grogne qui monte, rien ne changera. L’État, monstre mou mais persistant, aussi faible avec les forts qu’il est fort avec les faibles, ne s’arrêtera pas en si bon chemin, surtout vu la rentabilité de ces taxes sur des consommateurs totalement captifs.

Mieux encore que captif, la doxa du moment permet de les culpabiliser sans effort, ce que ne se priveront pas de faire toute l’élite intellectuelle et le pouvoir en place, faisant ainsi passer des vessies grotesques pour des lanternes humanistes et éco-conscientisées.

Quoi de mieux qu’en appeler à la sauvegarde des générations futures, et ce même si on a largement sodomisé leur avenir à coup de dettes gigantesques introduites au trépan pétrolier ? Tout le monde sait qu’on peut survivre avec 2000 milliards de dettes certaines mais pas à un réchauffement totalement hypothétique de 1°C !

Dès lors, l’augmentation des prix de l’essence pourra se parer d’une vertu en acier inoxydable : c’est pour sauver Gaïa, mes petits amis. Et si vous avez l’impression que l’embout de la pompe ne s’enfonce pas dans votre voiture mais dans la partie charnue de votre individu, tant pis pour vous, c’est simplement parce que vous manquez de courage.

Car oui, c’est bien de courage dont se parent les tyranneaux et autres ponctionnaires en chef du gouvernement : aidés d’une transition écologique pratique pour camoufler à la fois son incompétence et son indigence budgétaire, voilà Édouard Philippe qui nous la joue « droit dans ses bottes », seul devant la tempête, le regard au loin et l’air résolu, prêt à affronter les éléments et les méchants-vilains qui s’opposent ainsi stérilement à la marche du progrès pour sauver la planète.

On ne s’étonnera pas du culot phénoménal d’un type qui a laissé la ville dont il fut maire dans un état financier lamentable et qui se révèle maintenant tout aussi toxique aux commandes du pays qu’il le fut pour pousser sa municipalité au bord de la faillite. Compte tenu de l’état consternant des finances havraises, je présume qu’il a fallu beaucoup de courage pour fuir le Havre et se réfugier à Matignon…

On s’étonnera d’autant moins de ce culot que ce Premier ministre est aidé par tout une ribambelle de thuriféraires plus ou moins zélés dans le travail de cache-misère déployé par son gouvernement pour camoufler le tabassage fiscal énergétique subit par les Français. Tout ce que « l’intelligentsia » (guillemets de rigueur) compte dans la joyeuse troupe de bobos conscientisés qui médiatisent à droite à gauche s’est levée comme un seul homme pour rappeler que, si on veut sauver Gaïa, il faudra bien payer à un moment ou un autre.

On peut s’attendre au même dévouement et au même déploiement d’âneries écoloïdes lorsqu’il s’agira de coller des péages urbains à chaque grande ville française : c’est pour lutter contre le Chat Spatial Géant Rose, il faut passer à la caisse !

Et pour ceux qui grognent vraiment fort, le gouvernement a le courage d’oser une solution encore plus crétine : on va distribuer des aides aux familles les plus nécessiteuses. Probablement parce qu’enferrer des individus dans les aides sociales est une vraie solution, probablement parce que distribuer une partie de l’argent des taxes collectées pour contrer les problèmes générés par la collecte de ces taxes est d’une finesse intellectuelle sans limite et probablement parce que ce foutage de gueule en technicolor semble passer assez bien dans la bouche de l’une ou l’autre potiche gouvernementale et ne déclenchera aucun scandale.

Du reste, à force d’appauvrissement, de perte de compétitivité et d’attractivité économique, à force de produire tous les jours plus de familles pauvres, endettées, de chômeurs ne pouvant plus se déplacer, la France va effectivement louper les objectifs qu’elle s’est stupidement fixée à Paris lors de la COP21 : refusant tout investissement dans le nucléaire (que le GIEC encourage pourtant), le pays – dont les déplacement individuels s’étioleront – va se retrouver à favoriser les énergies les plus polluantes (éolien et solaire qui se double de gaz ou de charbon, barrages hydroélectriques qui noient des vallées entières, …) pour permettre aux rares riches possédants des voitures électriques de continuer à se déplacer.

Oui, il faut un certain courage, une belle abnégation pour envoyer au casse-pipe économique des millions de Français. Il en faut, du courage, pour saboter une économie et un pays qui avait tant d’atout.

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[Redite] Youpi, une jolie vignette automobile éco-espionne !

Par : h16

Article initialement paru le 25.10.2017

Il y a un an, je me penchais sur une superbe invention de nos génies français en matière de taxation automobile : une vignette connectée.

L’idée était, comme d’habitude, de fliquer, de pister, de renifler l’automobiliste sous toutes ses coutures afin d’en taxer la moindre habitude après l’avoir copieusement culpabilisé sur son type de conduite, a priori pas compatible avec Gaïa. Avec les récentes déclarations imbéciles du gouvernement sur les hausses de taxes d’essence, le projet prend décidément forme : la guerre à la voiture, instrument d’enrichissement individuel ou familial, est lancée.

Aujourd’hui, les enfants, nous allons aborder un sujet très important que nous n’abordons pas souvent en République du Bisounoursland : la pollution. C’est vraiment un mal très vilain qu’Etat-maman s’emploie à combattre et que, grâce à vos efforts à tous, mes petits chéris, nous arriverons à faire disparaître ! Mais pour cela, il va falloir s’attaquer à une grosse méchante source : les voitures !

Eh oui, mes petits chérubins : regardez autour de vous ! Il n’y a aucun doute possible, nos grosses voitures proutent du méchant mazout cramé en roulant. Ce n’est vraiment pas gentil pour Notre Mère La Terre qui nous accueille et nous nourrit ! Oh, vraiment, nous sommes méchants et sales avec nos inventions du diable, à plus forte raison quand nous les utilisons, et encore plus lorsque nous y prenons plaisir !

luke i am your car

Typiquement, un automobiliste avec une vilaine conduite agressive, pleine de méchants coups de freins, d’abrutissantes accélérations, de coups de volants intempestifs et – forcément – de coups de klaxon bruyants consommera bien sûr beaucoup plus qu’un automobiliste civil, calme, pondéré, citoyen et éco-responsable attentif à une conduite douce, mais – et on le sait moins – ce chauffard belliqueux produira bien évidemment beaucoup plus d’horribles petites particules polluantes qui viendront ensuite boucher les poumons des bébés, des femmes enceintes, des asthmatiques et de beaucoup d’autres infortunés – mais pas ceux de Christophe Maé qui pourra nous égayer encore longtemps de ses douces mélopées.

Eh oui, conduire comme un grossier personnage est non seulement dangereux mais aussi écologiquement méprisable ! Et ce n’est pas moi qui vous le dis, mes petits canards, c’est l’IFPEN !

Comment, vous ne savez pas ce qu’est l’IFPEN !? Il s’agit pourtant de l’ancien Institut Français du Pétrole, dont le nom et la mission ont évolué pour tenir compte à la fois des besoins impérieux de ne plus promouvoir le pétrole – trop cracra beurk beurk – mais plutôt les Energies Nouvelles, d’où le « EN » ajouté à « IFP » déjà présent. C’est suite à la magnifique et puissante loi Grenelle II que son nom et son statut ont été adaptés aux évidents besoins de notre siècle qui devait en finir une fois pour toute de ce pétrole brutalisant pour passer à toutes ces belles et nouvelles énergies câlines et duveteuses.

Et pour repousser tous les jours plus concrètement les assauts de la vilaine pollution méchante hors de nos belles citées piétonnes et arborées, l’IFPEN travaille sur une vignette connectée.

Oh, comme c’est mignon, cette jolie petite vignette qui viendra s’apposer sur le pare-brise de nos pesants véhicules ! Vous allez voir, vous serez conquis : il s’agit tout simplement, grâce à cette vignette hi-tech connectée, de noter en direct le style de conduite de l’automobiliste, au côté du maintenant classique numéro Crit’Air que le monde nous envie avec gourmandise.

Ainsi et comme l’explique Gilles Corde, le petit futé responsable du programme à l’IFPEN,

« En cas de conduite agressive, une lettre entre A et F s’afficherait. La couleur de la vignette pourrait aussi changer »

Attention, mes amis : ici, il ne s’agit pas d’une de ces bêtes applications mobile déjà vantées par ces sociétés commerciales à but lucratif visant très prosaïquement à économiser sur le carburant, et dont on trouve la trace dans les flottes automobiles, chez les loueurs et les grandes entreprises confrontées à des coûts de déplacement importants. Non. Ici, le but est plus élevé, que dis-je, il est même noble puisqu’il vise à redonner à Gaïa ses petites joues roses et ses jolis poumons propres !

Et quel moyen astucieux déployé ici puisqu’il s’agit de pister, au mètre et au petit coup de frein près, le comportement de nos envahissants automobilistes dont on se demande encore pourquoi le gouvernement n’a rien fait pour les interdire purement et simplement, ces petits pollueurs inconséquents ! Grâce à l’invention ingénieuse de l’IFPEN, le rêve d’un flicage d’une surveillance de tous les instants est enfin à la portée de la main puisque l’objectif affiché est de faire communiquer en temps réel cette magnifique petite vignette avec les infrastructures via une connexion RFID.

Vous l’aurez compris : ce dispositif pourrait alors conduire joyeusement à une réglementation bien solide et bien carrée des accès dans les zones à circulation restreinte. Sentez-vous, mes braves enfants, la bonne odeur de la redevance régulière, de la taxe magique, de l’amende automatique et du cerfas en triplicata ?

Eh oui : magie de la technologie bien pensée pour donner de nouveaux bras et de nouvelles mains à l’Etat pour venir prendre directement dans vos poches, grâce aux multiples données qu’elle captera des automobilistes qui l’utiliseront, la vignette connectée facilitera le monitoring des émissions polluantes sur le territoire. Par exemple, dans chaque rue, elle permettra de connaître les émissions de polluants locaux et de gaz à effet de serre liés à la circulation, et permettra de traquer les pollueurs et de les ponctionner directement sur leur compte en banque sans qu’ils aient leur mot (de pollueur-payeur) à dire.

Ah, le futur semble enfin plein de promesses ! On va bientôt pouvoir non seulement espionner chaque petit déplacement de nos concitoyens et s’assurer qu’ils ne sont pas encore à fricoter des coups pendables, mais en plus les Autorités, dans leur immense clairvoyance et leur fine compétence, sauront distribuer de la prune, du papillon, de l’amende et de la contredanse à peine l’infraction constatée.

Youpi ! On va enfin pouvoir écrabouiller sous les amendes ces cloportes roulants qui osent accélérer au feu vert, freiner au feu rouge et changer de rapport de vitesse trop tard ! Raah, bonheur !, on va enfin pouvoir assommer de taxes et de vexations ceux qui font l’affront d’utiliser leur voiture, et on va enfin pouvoir benner ces industries automobiles qui sont une véritable disgrâce pour nos yeux, nos paysages et nos emplois ! Et vous verrez, ensuite, le monde sera plus propre, plus beau, plus chantant !

Mieux encore : alors qu’on sentait bien que, le temps passant, l’argument sécuritaire s’étiolait et que les radars ne suffisaient plus à calotter vivement les chauffards derrière la tête à coup de délation forcée, on a trouvé avec cette belle vignette un argument en or puisqu’il ne s’agira plus de mesquinement sauver la vie des autres, mais bien celle des plantes, des animaux, et de la Terre toute entière !

Forcément, ça va très bien marcher !

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Loi d’orientation des mobilités : en marche vers les ronces et le fossé

Par : h16

J’en parlais en mai dernier : le gouvernement travaille d’arrache-pied pour votre mobilité, au sens propre comme au figuré. Au propre, vous pouvez compter sur lui pour vous péter les jambes, vous payer un fauteuil roulant, vous y installer et le pousser ensuite (éventuellement du haut d’une falaise) afin de se faire mousser sur sa belle capacité à vous « aider ». Au figuré, parce qu’il continue, vaille que vaille et surtout coûte que coûte, de produire de la loi comme Herta des saucisses industrielles.

En mai déjà, je m’étonnais qu’on puisse consacrer du temps à pondre de la loi sur des sujets aussi loin des préoccupations de tous les jours : pour nos députés, il apparaît ainsi indispensable de se pencher sur la rémunération des « covoitureurs », sur la façon dont il faut absolument encadrer tout ceci, voire – accrochez-vous bien – le subventionner, des fois que le bonheur mobile ne soit plus qu’un à un cerfa ou deux près.

Il ne semble venir à l’esprit d’aucun de ces membres du gouvernement ou des députés que les problèmes qu’ils entendent aggraver résoudre pourraient avoir été causés par les sabotages travaux d’un gouvernement ou d’une législature précédente, qu’il faudrait plutôt détricoter plutôt qu’entériner de la sorte. Ceci explique sans doute pourquoi on cherche maintenant à distribuer des chèques et du pognon gratuit des autres à certaines familles françaises pour compenser la hausse vertigineuse du coût de l’essence, hausse directement liée à celle des taxes et accises imposées par (je vous le donne en mille) l’une de ces brochettes de frétillants parlementaires et autres membres du gouvernement.

Rassurez-vous : ce que vous ressentez jusqu’à présent n’est qu’un sentiment de foutage de gueule. Pour la vraie marchandise, il faudra se reporter au projet de Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) qui devrait être débattu au Parlement au plus tard au début du printemps 2019 et qui comporte déjà plus de 70 pages en 29 articles du sabir habituel.

70 pages, c’est autant d’occasions de faire absolument n’importe quoi, n’importe comment, et de déclencher une belle série de catastrophe, ce que confirment les premières lectures.

Passons rapidement sur l’introduction d’une bonne dose de capitalisme de connivence sans lequel la République ne serait plus vraiment elle-même, avec la disparition plus ou moins volontaire des barrières de péages aux autoroutes – remplacées par une nouvelle vignette qui ne sent pas du tout la petite taxe en embuscade ; il est tout à fait rassurant qu’un outil privé soit ainsi sponsorisé par le public. Les expériences passées nous rassurent tout de suite sur les résultats futurs. Détendez-vous.

Plus intéressant, notons la présence d’un « forfait mobilité » de 400 euros qui sera versé par les entreprises publiques ou privées qui le veulent. Cet argent, provenant directement du cul d’une licorne (particulièrement mise à contribution actuellement), sera défiscalisé, sans charges sociales et permettra d’aider les salariés qui viennent à vélo ou en covoiturage. Là encore, détendez-vous, tout ceci est forcément gratuit d’autant qu’ici, ce n’est pas l’État qui paye mais les entreprises. Mais si, puisqu’on vous le dit.

Ce n’est pas tout. Vous allez continuer à pouvoir vous détendre de plus en plus !

Comme prévu, le législateur va réguler ce fameux covoiturage et en demander plus de transparence afin de, je paraphrase à peine, « éviter que ce mode de transport ne devienne une source de bénéfice pour le conducteur ».

Ouf. Nous l’avons échappé belle !

Un peu plus, et le Français risquait de gagner de l’argent avec une activité légale, banale et bénéfique pour tous ! Grâce à l’intervention musclée du législateur, il va bien vite retourner à son état de cloporte mendiant de subventions.

Que serait une loi sans une nouvelle taxe ? Une erreur, un ratage, une consternation législative, à tout le moins ! La LOM évite brillamment cet écueil puisqu’elle envisage une nouvelle taxe sur les cartes grises. Probablement pour compenser leur totale gratuité, je présume. Et puis, trois euros par certificat, c’est une broutille (qui n’est même pas encore gravée dans le marbre). Arrêtez donc de vous plaindre et détendez-vous mieux.

Ah, ces députés ! Qu’ils sont taquins !

L’apothéose est tout de même atteinte lorsque nos vaillants législographes s’attaquent – une fois n’est pas coutume – à un réel problème de société : cet enquiquinant sentiment d’insécurité qui préoccupe un paquet de nos vaillants sociologues-experts-philosophes et autres élus conscientisés. Apparemment, ce sentiment semble particulièrement aigu pour les femmes seules qui attendent le bus et il a même tendance à se doubler d’une couche de harcèlement sexuel (notez qu’il ne s’agit pas d’un sentiment de harcèlement dans ce cas).

Pour lutter contre ce fléau, nos députés ont une parade ma foi assez subtile : le gouvernement propose de généraliser l’autorisation pour les femmes et les personnes seules à descendre d’un bus quand elles le veulent pour être plus proche de leur destination finale. Eh oui : pas de descente à un arrêt mal famé, pas de harcèlement, le sentiment d’insécurité laisse place à un solide sentiment de « je rentre chez moi en contournant le problème ».

Franchement, c’est une solution géniale, un peu comme si on interdisait le téléphone portable en classe pour éviter que les garnements ne se filment en train de menacer, tabasser, voler ou violer des profs ou des élèves, n’est-ce pas. Cette idée d’éviter subtilement les endroits à risque est une façon particulièrement finaude d’appliquer un #pasdevague malin !

En revanche, il ne semble toujours pas venir à l’esprit de nos pondeurs de lois monomaniaques l’idée de favoriser vraiment les déplacements personnels, les taxis, les VTC ou même le covoiturage (soyons fous) en diminuant les taxes sur l’essence, en simplifiant les démarches administratives ou la fiscalité et les taxes sur ce genre de métiers, voire (soyons carrément dingues) de lutter directement contre les endroits mal famés, les trottoirs trop étroits et autres racailles urbaines aux discours, mains et mœurs un tantinet déplacés, par une application stricte des lois et règlements déjà en vigueur dans ce pays depuis des lustres.

Non. Réclamer ainsi que les députés et le gouvernement arrêtent enfin la fanfreluche législative, qu’ils arrêtent enfin leur onanisme intellectuel débridé qui rappelle les pulsions d’un teckel sous coke, qu’ils se concentrent enfin sur le simple respect des lois actuelles, l’application du bon sens, une vraie simplification du corpus légal monstrueux du pays, qu’ils libèrent enfin les énergies des entreprises et des particuliers écrasés d’impôts, de charges bureaucratiques invraisemblables et de contraintes administratives débilissimes, réclamer tout ça, ce serait bien trop réactionnaire, mon brave.

On va plutôt faire une petite loi pour autoriser les gens à quitter le bus avant l’arrêt.

Et créer une petite taxe, bien sûr.

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La République Halloween

Par : h16

Alors que se clôt ce mois d’octobre bien rempli et que pointe un mois de Novembre dont on se doute qu’il ne sera ni douillet, ni réjouissant, la période automnale se fait propice aux commémorations. Les tombes sont refleuries, la flamme des soldats tombés pour le pays ravivée, et c’est le moment où les vivants se souviennent de leurs morts.

À commencer, bien sûr, par ceux qui nous dirigent encore aujourd’hui, bien au-delà de la métaphore de Maurice Druon. Et alors que les fêtes de Halloween se rapprochent maintenant à chaque minute, nous pouvons même passer en revue les différentes créatures de l’au-delà qui ont envahi le territoire.

Dans un titre évocateur, Atlantico évoquait d’ailleurs il y a quelques jours les politiques-zombie, ces fameux indécrottables du retour : la France est un pays étrange où, après avoir été battus plusieurs fois par les urnes, les politiciens ne peuvent pourtant renoncer à briguer, encore et toujours, le pouvoir. Là où, dans les autres pays, la fin de non recevoir d’une élection signe généralement l’arrêt de leur carrière politique (entend-on encore parler des Bush, Carter, Major ou même Schröder ?), la France peut s’enorgueillir de devoir se cogner, encore et encore, ses anciens présidents dont les petites phrases marquent régulièrement la vie politique française.

Même les perdant(e)s de l’élection présidentielle semblent les berniques indécrochables du rocher politique, les zombies indécanillables du paysage politique français : l’évident désastre au Front National devenu Rassemblement n’a pas suffi à nous débarrasser de Marine Le Pen. Pour Ségolène Royal, elle sévit toujours, malgré la catastrophe financière en Poitou-Charentes, la contre-performance mémorable lors du débat d’entre deux-tours en 2007, ses échecs électoraux multiples et cuisants ou ses incessantes saillies consternantes sur tous les sujets, surtout ceux qu’elle ne maîtrise absolument pas.

Si le pays devait se contenter de ça, il ne s’en sortirait pas trop mal.

Las. Ce serait sans compter sur ses administrations cadavériques !

Est-il vraiment besoin de passer en revue nos plus belles institutions qui, toutes, ont amplement prouvé leur caractère toxique à un moment ou un autre ? Sans même s’appesantir sur l’amie des entrepreneurs qui ne veut que leurs biens (tous leurs biens), force est de constater que chaque administration du pays a tourné au vinaigre d’une façon ou d’une autre et que la plupart ne sont plus que des cadavres ambulants, robotiques et néfastes, appliquant sans latitude ou la moindre humanité des directives, règlements, décrets et circulaires jusqu’à ce que mort (sinon physique, au moins sociale) de l’assujetti s’en suive.

Pôle Emploi, l’Éducation Nationale, Justice, police ou gendarmerie (dont les membres sont plus souvent utilisés à tabasser les automobilistes qu’à arrêter des criminels, ces derniers étant souvent bien plus dangereux), les exemples se suivent et se ressemblent tous dans leur capacité à déclencher la consternation.

Même l’ENA montre des signes évidents de gangrène avancée.

À ces effrayantes administrations cadavériques, il faut de plus ajouter les ministres fantômes, ceux du gouvernement actuel et des précédents, dont le maroquin n’évoque pas grand chose, dont le nom vous est quasiment inconnu, et dont la seule trace réellement palpable furent les émoluments versés qui sont, eux, bien réels.

Même dans les postes traditionnellement présentés comme les plus importants, on peine de plus en plus à voir la réalité de l’action que les ministres prétendent entreprendre. Nos ectoplasmes politiques savent se faire remarquer comme esprits cogneurs, tant la bastonnade fiscale ou simplement taxatoire est commune, mais ils peinent tous à s’imposer dans le monde physique, réel et concret.

C’est ainsi que l’absence de tout ministre de l’Intérieur pendant 15 jours n’a semble-t-il gêné ni la République, ni le peuple français. Et en pratique, force est de constater que le remplacement n’a toujours pas été fait puisque tout le monde sait que le benêt qui tient le maroquin actuellement n’a ni la carrure, ni le réseau ni même l’intelligence de base pour tenir un poste pareil : évanescent, inconsistant, vaporeux, l’actuel spectre rigolo qui occupe la place Beauvau arrivera-t-il un jour à passer dans notre plan astral et prendre, miraculeusement, la mesure des problèmes qui agitent le pays ? On peut raisonnablement en douter.

Dans ce bestiaire des créatures d’outre-tombe, il serait difficile d’oublier tous les économistes sorciers, ces paléo-collectivistes ranimés à grosses bouffées d’encens marxiste, qui rôdent dans nos bois, nos campagnes, nos villes et nos villages, l’œil hagard et l’esprit coincé sur des concepts qui ont pourtant tous largement démontré à la fois leurs principes délétères et leurs applications catastrophiques.

Dans cette catégorie, les économistes enterrés — qu’on n’aurait jamais dû exhumer — en représentent véritablement le meilleur échantillon : contaminant toute la société française par leurs discours consternants, ils nous rappellent tous que le pays continue de subir les assauts tous les jours plus vifs d’une gauche momifiée sur ses idées de début de siècle (le XXème, pas le XXIème, malheureusement) au point d’arriver à faire raconter n’importe quelle ânerie à des ministres aux esprits suffisamment embrumés pour confondre « gratuit » avec « payé par tout le monde ».

Il nous faudra ensuite évoquer le lancinant problème du principal château hanté de notre République, cet Élysée où l’on entend parfois, alors que le soir tombe, les rires cristallins et primesautiers d’un enfant arrivé là bien trop tôt, suivis des petits grincements d’une vieille femme acariâtre, ronchonnant sur les sottises que le gamin zézaye devant l’une ou l’autre caméra.

Comment ce château, jadis bien occupé, a-t-il hérité de ses fantômes ? Combien de désillusions, combien de trahisons, de compromissions, de honte et d’infamie les nobles pierres de cet édifice ont-elles subies sur les dernières décennies pour aboutir à cette hantise ?

Mais de toutes ces malédictions, de tous ces zombies, savants fous et autre goules terribles, le plus grand, le plus malin, le plus démoniaque est sans aucun doute l’État vampire qui sévit sur tout le territoire, sans arrêt, sans limite et sans pitié : depuis le berceau jusqu’au cercueil, il rôde toujours autour de vous, et vous sucera votre richesse, votre force vitale, votre sang jusqu’à votre épuisement. Ses capacités sont telles qu’il vous ponctionnera même par delà la mort.

Cet État, c’est celui qui, lorsque vous n’y ferez pas attention, vous brisera vos deux jambes, vous volera ensuite votre argent pour acheter un fauteuil roulant dans lequel il vous placera en vous intimant l’ordre de le remercier pour sa gentillesse, avant de vous pousser, vous et le fauteuil, du haut d’une haute falaise.

Non, décidément, aucun doute : bien plus qu’aux ordre d’un cadavre, la France en est maintenant peuplée.

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L’interventionnisme contre-productif de l’Union Européenne

Par : h16

Joie, bonheur et saucisses industrielles : l’Europe s’occupe encore et toujours des interwebs. Joie, bonheur et fourchette en plastique : elle le fait pour les mauvaises raisons, s’y prend mal et obtient le contraire de ce qu’elle espérait. Tout se déroule donc comme prévu.

Afin de préciser ma pensée, point n’est besoin de revenir fort en arrière : il suffira de remonter il y a cinq mois de cela. On se rappellera en effet que fin mai entrait en application le fameux Règlement général sur la protection des données (RGPD).

Pour ceux qui n’auraient pas suivi, l’idée était au départ d’enfin limiter l’usage abusif par les sociétés commerciales des données récoltées auprès des internautes lors de leurs visites sur les sites web et autres applications diverses, variées et mobiles. Pour ce faire, le Règlement entendait imposer un certain nombre d’enquiquinements administratifs et techniques aux sociétés en question, et ce afin de garantir à l’internaute que ses données personnelles ne seraient pas sauvagement abusées au détour d’une ruelle internet sombre.

Comme d’habitude, le règlement ainsi imposé partait d’un bon sentiment aussi idiot que mal défini par les députés européens, frétillants d’aise lorsqu’il s’est agi de voter ce nouvel embarras, mais complètement inconséquents lorsqu’il s’agira d’en mesurer les effets délétères. Au départ, les cibles étaient claires : il était temps de mettre un frein décisif à Google, Facebook et ces autres grosses entreprises américaines venues, jusque dans nos bras, piller les données de nos filles et nos compagnes.

Et sans surprise, lors de l’application de ce règlement, en mai dernier, je notais (plus ou moins goguenard) déjà des petits effets de bords indésirables : diminution drastique des revenus publicitaires de certains sites (très majoritairement européens) qui ont, depuis, dû largement revoir leurs méthodes de travail, accès devenu impossible pour des Européens à des sites Nord-Américains par simple refus d’appliquer ce règlement coûteux, et surtout, absence totale de toute application de ce règlement aux données captées par les États et leurs administrations.

Bref, tout montrait déjà que ce RGPD était une fausse bonne idée.

Depuis, quelques mois se sont écoulés et des signes supplémentaires d’un ratage complet de la cible s’amoncellent : non seulement, les données des individus ne semblent pas plus protégées, mais en plus et au contraire même du but affiché, ce règlement semble avoir augmenté l’hégémonie des principales entreprises américaines sur les réseaux.

On apprend ainsi que, loin d’avoir donné des armes aux utilisateurs contre les éventuels abus de Google et d’autres concernant leurs données, ce règlement semble bel et bien avoir accru la part de marché de Google dans la gestion des pisteurs publicitaires. Et si le nombre de ces pisteurs a bien diminué (et pour cause, leur existence pouvant contrevenir à ce RGPD), seuls ont survécu ceux de sociétés ayant les capacités de coller à la nouvelle règlementation en vigueur.

Autrement dit, le RGPD a tout simplement aidé Google à se débarrasser de ses concurrents européens en leur rendant plus délicate la tâche de conformité aux normes imposées. Et si le nombre de ces pisteurs a effectivement diminué sur pas mal de sites, il a en revanche progressé pour Google et sa régie publicitaire.

En somme, tout se passe comme si le règlement, pondu par nos futés députés, avait aidé Google au lieu de lui mettre des bâtons dans les roues. Bien joué.

Cette petite odeur de moisi qui pourrit l’atmosphère européenne et ses règlements à la con pourrait n’être que passagère et seulement le résultat d’une mauvaise décision alors que, le reste du temps, tout se passe finalement bien dans le monde merveilleux de la Normalisation Forcenée du continent européen.

Il n’en est rien : ce qui s’est passé avec le RGPD n’est que l’une des occurrences de ces idioties auxquels nos parlementaires nous habituent avec une constance qui frise l’abnégation. Se tirer des balles dans le pied n’est ni un accident, ni un sport extrême rarement pratiqué, mais bien une véritable tradition soigneusement entretenue et exécutée avec une régularité quasi-monomaniaque.

C’est ainsi que, depuis des années, les politiciens européens entendent briser des monopoles comme Don Quichotte entendait briser des géants (avec du reste le même résultat pitoyable). Il en est allé ainsi de Microsoft qui devait, à tout prix (et avec forte amende) séparer son système d’exploitation informatique de son navigateur internet, ce qui fut aussi grotesquement inutile que coûteux avec l’apparition de navigateurs bien plus performants et heureusement indépendants de la volonté du législateur (sans quoi nous aurions écopé d’une infâme usine à gaz subventionnée).

De la même façon, cela fait des années que l’Union Européenne et ses fins politiciens entendent briser l’affreux « monopole » de Google, soit sur les moteurs de recherche, soit sur la publicité, soit sur les systèmes d’exploitation pour téléphones portables, soit (introduire ici un marché juteux difficile à taxer encore plus sans se faire repérer).

À force d’essayer, les instances européennes y sont parvenues : Google a récemment écopé d’une amende, évidemment record (d’un peu plus de 4 milliards d’euros), pour avoir méchamment profité de sa position dominante dans le domaine des systèmes d’exploitation et dans les outils de recherches sur téléphones mobiles (ici, Android donc). Et quand bien même la firme américaine a dernièrement fait appel, elle a dû débourser ces milliards dont on sait déjà qu’ils seront forcément employés pour de beaux objectifs et de saines aventures.

Manque de bol, Google n’entend cependant pas se laisser faire : puisqu’on lui impose de proposer des systèmes d’exploitations totalement libérés de tout lien avec ses outils de recherche et de marketing publicitaire, la firme américaine propose donc de fournir Android, ou bien « packagé » gratuitement avec ses outils traditionnels, ou bien libre de toutes ces offres et, dans ce cas, à des prix savamment étudiés.

Autrement dit, un fabricant de téléphone pourra, conformément aux demandes européennes, disposer d’un système Android nettoyé de toute influence de Google, mais à un prix allant de quelques euros à plus de 30. Ce qui revient à augmenter mécaniquement de ce coût le prix des téléphones mobiles Android « sans Google ».

Selon toute vraisemblance, les fabricants et les consommateurs ne verront donc aucune différence : Google conservera l’intégralité de son hégémonie, et l’Union Européenne se sera une nouvelle fois ridiculisée tant l’impact effectif sera parfaitement invisible. Et puis, réussir à faire payer par le consommateur un produit au départ intégralement pris en charge par une société privée, c’est tout de même une belle réussite pour le politicien moyen, non ?

Quant aux 4 milliards encaissés pour le moment, il est plus que probable que les Américains les récupèreront amplement en répondant du berger à la bergère via l’une ou l’autre loi arbitraire sur les productions européennes (nombreuses, dodues et très exposées).

De ces guégerres minables, de ces réglementations idiotes, les consommateurs et contribuables de ces deux continents seront les grands perdants, comme d’habitude.

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[Redite] L’irrésistible et navrante schiappatisation du Président Macron

Par : h16

Article initialement paru le 29.11.2017
Eh oui, c’était il y a un an ou quasiment : Marlène la Secrétaire poussait sa petite loi amusante, pendant qu’Emmanuel le Président lui emboîtait le pas et démontrait qu’il était, lui aussi, capable de s’inscrire dans l’instant, l’actualité et l’écume des jours, quitte à oublier, complètement, les grands desseins qu’il s’était fixé pour la France.

Depuis, le constat posé à l’époque ne s’est pas démenti : de bricolages microscopiques en réformichettes minimalistes habillées de discours ronflants mais creux, le président a achevé de montrer qu’il n’était qu’un gros soufflé, fort gonflé, sans fromage et sans goût.

Il reste encore quatre années à son quinquennat. À l’aune de l’année passée, elles promettent d’être longues, pénibles et pleines de non-réformes indispensables.

Dans cet océan de vacuité qu’est l’actualité du moment, dans laquelle il devient quasiment impossible de lire un article de presse sans immédiatement s’infliger une tempête de facepalms retentissants, des petits grumeaux d’absurdité rigolote font régulièrement surface pour nous rappeler que la politique française ne se bâtit pas seulement sur des actions stupides. Parfois, elle se construit aussi autour de déclarations idiotes.

On découvre en effet, entre deux consternations moyennes, qu’à l’occasion de la journée de lutte contre les violences faites aux femmes, Emmanuel Macron – notre président au sourire Pepsodent™ – a annoncé la prochaine création d’un « délit d’outrage sexiste » punissant le harcèlement de rue dans le prolongement direct des actuelles discussions visant à pénaliser les comportements lourdingues, l’impolitesse crasse et les mauvaises manières. Au passage, on rappellera que les tentatives de viols, violences, atteintes sexuelles et intimidations sont déjà largement pénalisées, ce qui permet d’affirmer calmement qu’avec cette nouvelle fournée de petits textes juridiques pas piqués des hannetons, notre société progressiste et permissive trottine tout droit vers de nouveaux sommets législatifs à côtés desquels le code Napoléon tiendra lieu d’album de coloriage pour enfant défavorisé.

Pour faire bonne mesure, l’idée géniale a été immédiatement touittée par l’équipe de communication du président, permettant à la fois de montrer qu’il se préoccupe de ce sujet d’importance capitale et de faire l’affichage ostentatoire de toute la fermeté dont il est capable pour punir les impétrants :

Nous créerons le délit d'outrage sexiste verbalisable immédiatement avec un montant dissuasif. #NeRienLaisserPasser

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) November 25, 2017

Youpi, il était temps, la France, les 3.5 millions de chômeurs, les générations futures accablées de 2000 milliards d’euros de dettes, les entreprises et les contribuables croulant sous les taxes et les impôts, les citoyens englués dans les sparadraps et le sentiment d’insécurité, les étudiants sans diplômes et les retraités sans pension, tout ce monde et le reste se réjouit d’avance qu’on s’occupe enfin de ce problème si prégnant.

Grâce à l’action ferme et déterminée du président Macron, l’impolitesse et les sifflets seront pourchassés hors du territoire. Enfin, pourchassés, c’est vite dit. Disons qu’ils seront surtout verbalisés. Parce qu’en fait de délit d’outrage sexiste, on aura surtout droit à une infraction et donc une amende correspondante.

Et encore puisqu’il faudra pour cela que la maréchaussée (largement évaporée des endroits où elle serait utile pour n’être plus guère présente qu’à l’affût de l’automobiliste) soit présente et se décide à verbaliser. Quand on voit le succès global d’application de certaines autres lois du même acabit (voile, burkini, j’en passe) et votées, coïncidence étonnante, avec la même volonté de coller niaisement à l’actualité sans prendre le moindre recul, on sait déjà que tout ceci va se terminer comme le reste, à savoir dans les poubelles de l’Histoire et l’arrière-cour des codes de lois illisibles.

Au-delà de cet aspect pratique déjà gratiné, notre président Pepsodent™ semble aussi oublier qu’il va être particulièrement complexe de faire concrètement valoir ce nouvel « outrage sexiste ». Ce que certains qualifieront clairement d’outrage passera sans mal pour d’autres pour une simple remarque. Et de toute façon, la charge de la preuve de culpabilité restera bien à l’accusation outragée, contrairement à ce que semble croire le défenseur des Droits qui n’a pas trop bien relu son petit Dalloz comme en témoigne le tweet suivant :

En cas de harcèlement sexuel, c’est à l'auteur des faits de démontrer devant la justice qu’il n’y a pas eu harcèlement. Le Défenseur des droits soutient les victimes et enquête pour les aider à gagner https://t.co/096m7ymoGA

— Défenseur des droits (@Defenseurdroits) November 25, 2017

Bref, encore une fois, on assiste – avec, soyons honnête, un brin d’amusement peu étonné – à la sur-banalisation navrante de la fonction présidentielle. S’il est vrai qu’avec sa Léonardisation, le président Hollande avait abaissé le niveau si bas que plus rien ne pouvait arriver de réellement pire, Macron montre ici qu’il a appris des meilleurs : en emboîtant le pas à sa Marlène de Secrétaire d’Etat, il semble décidé à se schiappatiser dans une frétillance d’actions périphériques qui, encore une fois, déforcent une fonction présidentielle de plus en plus risible.

Et en dehors de ces petites bulles d’air tiède à la surface d’une actualité vidissime, comme Hulot qui ne sert décidément à rien (la pantalonnade récente du glyphosate montre l’étendue du gouffre intellectuel dans lequel il barbote avec une aisance innée), Schiappa ne sert pas plus, ni la cause féministe, largement dévoyée ces dernières années, ni même celle d’une lutte contre l’insécurité de certains quartiers dont les femmes sont les premières victimes.

Du reste, mon propos n’est ici pas seulement de dire que toutes ces fadaises niaiseuses sont parfaitement éloignées des préoccupations réelles des Français, ni même que le Défenseur des Droits ne semble pas savoir ce qu’est la présomption d’innocence, mais aussi que Schiappa a en fait le même rôle dans ce gouvernement que Taubira ou Vallaud-Belkacem dans le précédent : c’est le supplément d’âme progressiste, le grigri sociétal de la gauche qui sert à polariser et cliver histoire de bien montrer qu’on est progressiste et dans le Camp de Bien, peu importent le coût pour les libertés publiques, les dérives en matière de droit qu’elles entraînent, l’abaissement de la fonction présidentielle et le délitement complet de la parole politique qui ressemble de plus en plus à du verbiage de gamin trop gâté.

La République une et indivisible a laissé place à la République multiculturelle, bigarrée, inclusive, festive, citoyenne et aussi divisible que possible pour mieux régner. Pour les citoyens, on peut réellement douter que ce soit un mieux. En revanche, pour le président et sa clique, pas de doute… Ça marche !

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Quand le pédalo vogue dans l’atoll de Taxatouva

Par : h16

Nous sommes en 2018 et il n’y a plus aucun doute possible : le pédalo hollandesque a fait une escale dans l’atoll du Taxatouva et Macron, malgré toute la puissance de ses petits bras, n’a jamais pu l’en faire partir.

On ne sait pas exactement comment, mais le frêle esquif, barré d’une main dilettante par un François Hollande particulièrement peu maître des éléments, s’est échoué assez rapidement après mai 2012 sur les rivages ensablés, gluants et acides de l’atoll. Depuis, malgré quelques coups de pédales manquant franchement de conviction, l’embarcation n’a guère bougé. Tout indique qu’elle s’est même plutôt enfoncée.

À l’arrivée d’Emmanuel Macron, certains naïfs avait cru qu’enfin on pourrait profiter de la belle santé du nouveau capitaine pour tenter un désensablement. Peine perdue : dilapidant ses premières forces sur la décoration du pédalo, la taille de la barre et faisant mine d’attendre une météo clémente, le capitaine ne l’aura finalement poussé que dans le mauvais sens.

Et dernièrement, c’est même avec une vigueur quasi-rabique que lui et son équipe semblent s’acharner à enfoncer encore un peu plus le pédalo dans plusieurs tonnes de sable, pendant que les conditions climatiques se dégradent furieusement.

Il n’est guère besoin de reprendre en détail les derniers mois pour s’en convaincre et il suffira même de se pencher sur les derniers jours pour comprendre que ce qui tenait déjà d’une bonne pluie de taxes s’est à présent transformé en véritable déluge où pas une journée ne passe sans qu’une nouvelle ponction soit imaginée ou publiée ou mise en forme ou votée ou entrée en application.

Petit-à-petit, le peuple français commence à comprendre que la ponction ne fait que commencer ; et alors même que son anus ne s’est pas encore remis des terribles forages pneumatiques entrepris par le gouvernement et les députés, voilà que l’association des maires de France se lève comme un seul homme, trépan pétrolier à la main, en hurlant qu’il veut, lui aussi, participer à la belle opération.

On apprend en effet que cette association veut instaurer une nouvelle taxe d’un euro sur chaque colis livré à domicile.

Comme bien souvent, le geste politique suit une analyse économique indigente et part d’un sentiment aussi bon que stupide puisqu’essentiellement émotionnel et avant tout destiné à cacher l’appât d’un gain facile : pour nos maires, il s’agit officiellement de « revitaliser les centres villes » en tabassant les commerces en ligne, espérant ainsi compenser la désaffection de ces centres par une taxe qui pourrait éventuellement aider les petits commerces locaux (dans le meilleur des cas).

On comprendra qu’en réalité, les gains éventuels de cette taxe seront bien vite affectés à l’une ou l’autre niaiserie municipale dont le résultat électoral, bien qu’incertain, sera certainement plus intéressant que la survie de l’une ou l’autre boutique qui ne représente jamais qu’une poignée d’électeurs (au mieux). Non seulement, la taxe ne servira en rien les intérêts des commerces, mais elle renchérira les objets arrivant dans la commune pour les particuliers y vivant… Ce qui les incitera (en plus du reste) à aller voir ailleurs, d’autant que ces taxes viennent d’abord gréver le budget de ceux qui ont le plus de mal à se déplacer, c’est-à-dire les individus les moins aisés en premier lieu.

Les maires voudraient faire fuir les pauvres de leurs communes qu’ils ne s’y prendraient pas autrement.

Parallèlement à cette nouvelle invention idiote et pour ne pas être en reste sur le niveau communal, notre représentation nationale, jamais en retard d’une ânerie si elle peut aider à remplir le tonneau des Danaïdes de nos finances publiques, s’emploie à étendre encore le domaine de la taxe.

Cette fois-ci, ce sont les chèques vacances et autres bons de Noël qui pourraient être soumis à l’impôt : selon un amendement au projet de budget 2019 pour la Sécurité sociale, au-delà de 331 euros par an et par salarié (ou 662 euros si le salarié a au moins un enfant), le montant de ces aides (bons et autres chèques) sera soumis à la fois aux cotisations patronales et à l’impôt sur le revenu.

Malgré leur totale non-représentativité et leur existence de plus en plus marginale, les syndicats de salariés ont déjà émis de vives protestations qui seront, comme il se doit, largement ignorées. Cela prendra le temps qu’il faudra mais on peut d’ores et déjà s’en assurer : bientôt, les quelques petits avantages qu’une entreprise pouvait encore offrir à ses salariés seront, eux aussi, amputés d’une bonne part (on peut raisonnablement tabler entre 25 et 50%) pour aller abonder à cette redistribution sociale que le monde entier nous envie moyennement de financer ainsi.

La queue du Mickey est largement atteinte, saisie et même mâchonnée dans le grand manège français de la taxation en folie lorsqu’on apprend que, non content de tabasser les salariés, les consommateurs et les automobilistes comme jamais, certains députés La République À Pied entendent créer … un chèque carburant.

Encore une fois, la stupidité de l’idée s’y dispute à son invraisemblable côté contre-productif, caractéristiques maintenant spécifiques des productions de nos élus qui semblent véritablement lancés dans une espèce de concours à celui qui sortira la plus fameuse ânerie. Pour le moment, reconnaissons à Guillaume Peltier de caracoler en tête, les bras en l’air et la mine ahurie de contentement à l’écoute de ses propres niaiseries : entre deux poncifs habituels dans lesquels le député explique qu’il faut castagner encore un peu plus les méchantes multinationales, il préconise de taxer les sociétés d’autoroute afin de financer ce chèque carburant qui serait remis aux familles françaises les plus nécessiteuses face à la hausse des prix du carburant.

Hausses très largement imputable aux taxes, contrairement à l’insupportable propagande des thuriféraires de l’Etat, presse incluse : depuis 2008, le prix du baril est ainsi passé de 89 à 62 euros, pendant que le prix du gasoil à la pompe est lui passé de 1.42€ à 1.55€, sans que ni les procédés de fabrication, ni les coûts de distribution se renchérissent tant ces filières sont largement rodées et amorties depuis le temps. En revanche, sur la période, les taxes de toutes sortes (depuis les taxes sur le travail en passant par les cotisations jusqu’aux taxes sur les énergies et les ponctions soi-disant vertes) ont, elles, augmenté pour passer de 153% du prix hors taxe à 297%.

La proposition de notre petit marcheur consiste donc à oublier consciencieusement la raison même de l’écrasante augmentation des prix. Pour résumer et selon cette tête pensante, pour contrer les taxes que l’État impose et que le client paye aux pompes, l’État devrait imposer les sociétés d’autoroute que paye le client pour que l’État reverse ces thunes au client. Méfiez-vous : il y a un gros dindon dans l’histoire.

Tout ceci pourrait faire rire si le pays ne croulait pas déjà sous les taxes, si la situation économique d’un nombre croissant de Français ne tournait pas déjà au vinaigre, si la situation économique et sécuritaire du pays n’était pas déjà dramatique et si toutes ces gesticulations de plus en plus furieuses n’augmentaient pas dramatiquement le niveau de misère général.

Mais il y a pire : l’introduction n’était qu’une figure de style ; non pas que le pédalo n’existerait pas, ou qu’il ne serait pas coincé dans cet atoll maudit : pour le coup, c’est absolument certain et il n’est plus question de métaphore amusante.

La figure de style est surtout dans cette image du président Macron tentant de refaire partir le pédalo loin des eaux corrosives de l’atoll : rien de ceci ne s’est jamais produit.

En pratique, c’est même le contraire : Emmanuel Macron, maintenant parfaitement déconnecté des réalités de terrain, dit « assumer » cette hausse et explique préférer voir le carburant augmenter que le travail être taxé davantage, sans comprendre qu’il s’agit effectivement de la même chose, tant ceux qui travaillent sont aussi ceux qui prennent leur voiture pour s’y rendre ou pour l’effectuer.

Perdu dans une représentation typiquement germano-pratine de la France, il s’exclame même, emporté :

« Les mêmes qui râlent sur la hausse du carburant, réclament aussi qu’on lutte contre la pollution de l’air parce que leurs enfants souffrent de maladies »

Mais non, Emmanuel, désolé de vous surprendre, mais à peu près personne ne réclame qu’on lutte contre la pollution d’un air déjà fort propre : ceux qui réclament qu’on lutte sont le noyau de bobos éco-conscients syntonisés avec Gaïa qui habitent à 300 m de leur lieu de travail, vivent dans des grandes villes aux transports en commun déficitaires payés par la collectivité, et qui ne se déplacent en voiture que lorsqu’un Uber vient les prendre en bas de chez eux pour les amener au Starbucks le plus proche où ils dégusteront un petit moccacino bio Guatemala Antigua arômes cacao, caramel et noisette en y touillant leur tringle en bambou biodégradable et en se moquant des culs-terreux de province.

Ces derniers, qui y sont, y vivent majoritairement dans des villes petites ou moyennes, se déplacent très majoritairement en voiture parce qu’il n’y a pas de transports en commun et que 40 km en trottinette, ça n’amuse qu’une fois ; l’air y est suffisamment bon pour que les préoccupations des suceurs de cafés luxueux leur passent au-dessus de la tête mais le prix de l’essence impacte directement sur leur vie quotidienne…

Il faut se rendre à l’évidence : la giboulée de taxes prend des proportions biblique et tout indique que ce n’est pas fini. Pire : de plus en plus azimuté sur des réalités alternatives, le chef de l’État, refusant un nécessaire retour à la raison, entend poursuivre dans cette voie suicidaire qui entraîne le pays vers une dissociation complète de ses « élites » et de son peuple, et vers une catastrophe financière majeure par épuisement des classes moyennes.

Ce pays est foutu.

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Petits soucis de solde ? Bercy beaucoup.

Par : h16

Décidément, lorsque l’État se mêle d’informatique, il ne cesse de nous surprendre et les joies qu’il provoque, bien que se succédant à un rythme soutenu, se renouvellent au point de nous offrir un véritable festival d’aventures rigolotes, rocambolesques et si bon marché qu’il serait dommage de s’en priver.

Ainsi, j’ai déjà relaté dans ces colonnes les extraordinaires aventures du logiciel Louvois.

Louvois, comme son nom le laisse habilement soupçonner, c’est cet extraordinaire morceau de bravoure binaire qui navigue en zigzag d’une catastrophe à l’autre, d’un échec retentissant à l’autre, et d’une facture multimillionnaire à l’autre pour garantir que nos soldats seront payés n’importe comment, n’importe quand, avec perte et fracas.

Entre les rapports dramatiques de la Cour des Comptes à ce sujet et les petits articles de presse qui ont discrètement relaté les déboires du logiciel, de son installation, des résultats effarants obtenus, on avait eu, ces dernières années, l’occasion de se faire une bonne idée de l’ampleur des dégâts : on aboutit à une facture estimée à 470 millions d’euros pour un logiciel qui terminera globalement à la poubelle, et des erreurs de calcul qui – selon la Cour des Comptes et pour la seule année 2012 – se montent à 465 millions d’euros ; un montant d’erreur quasiment identique au montant du coût final, c’est probablement un signe chafouin du destin pour nous indiquer le logiciel était une erreur au départ.

Il est une erreur aussi à l’arrivée puisqu’on apprend maintenant – pas vraiment surpris – que, suite à l’empilement assez conséquent de ces erreurs de calcul indépatouillables, l’armée se voit contrainte d’abandonner le recouvrement de 95 millions d’euros.

Cette somme paraît énorme. Elle ne représente cependant que 16% d’un total plus conséquent de 573 millions d’euros (oui, plus d’un demi-milliard d’euros) de trop-versés pendant les années où Louvois aura sévi.

Oui, vous avez bien compris : d’une part, le logiciel fut si mal boutiqué qu’il a distribué pour plus d’un demi-milliard d’euros de soldes en trop à nos soldats (pendant que d’autres ont eu la désagréable surprise de se voir sous ou pas payés), d’autre part le recouvrement de 405 millions d’euro fut suffisamment héroïque pour mobiliser l’intendance militaire pendant des années et ne parvenir à retrouver que 70% de la somme en question, et enfin, la complexité de l’usine à gaz est telle que, tout compte fait, il faut renoncer à 95 millions d’euros évaporés dans la nature et les tubulures chromées de l’administration militaire et bancaire française. Au passage, le fait que les 70% recouvrés et les 16% abandonnées ne fassent pas un total de 100% n’inquiétera personne ; on est semble-t-il dans la marge d’erreur acceptable pour Louvois, n’est-ce-pas.

À ce point du constat, on peut raisonnablement parler de désastre apocalyptique pour les finances de l’armée qui sont déjà fort tendues : comme tout ministère régalien dont l’État a, normalement, la charge, c’est, avec la justice et la police, le ministère qui doit composer avec le plus de coupes claires et d’aberrations budgétaires. Louvois ajoute donc sa note, sucrée-salée, à l’ensemble des gabegies qu’il doit subir.

Cependant, se contenter de ce simple constat, déjà affolant en lui-même, ne suffirait pas puisqu’on oublierait alors que ces trop-versés ont entraînés des cascades de conséquences désagréables et particulièrement délétères pour les soldats dans un premier temps et le pays lui-même dans un second.

En effet, les militaires ayant « bénéficié » d’un trop-perçu ont, mécaniquement, « bénéficié » d’une ponction fiscale trop importante, qu’il leur sera quasiment impossible de récupérer tant la complexité des tubulures chromées de Bercy se compare favorablement à celles, rikiki à côté, de Louvois. Autrement dit, combien de situations dramatiques ces trop perçus ont-ils provoqués ? Combien de militaires se sont vus refuser des aides auxquelles ils avaient légitimement droit à cause d’un changement brutal de leur situation fiscale ?

Symétriquement, combien de familles se sont retrouvées dans des situations inextricables par la faute de Louvois qui aura oublié l’une ou l’autre solde, ou ne l’aura pas payée en totalité au point – par exemple – d’obliger à renoncer à un crédit voir de se retrouver interdit bancaire ? Ces cas ne sont en rien hypothétiques. En 2012 et 2013, ils avaient même régulièrement (et fort discrètement) alimenté la chronique

De façon fort éclairante, on trouve quelques analyses intéressantes du désastre Louvois et les raisons qui ont abouti à cet échec retentissant et coûteux : mélange d’objectifs divers et variés (réduction des effectifs du service de la paye, remise à plat des primes), contexte fort défavorable lié à des services en silo qui ne communiquent pas, dilution des responsabilité, volonté affichée de tenir des délais irréalistes posés par des élites déconnectées des réalités du terrain, et surtout, « foi incroyable dans les capacités imaginaires d’un logiciel à gérer les problèmes », tout s’empilait pour aboutir à une catastrophe industrielle notoire.

De loin, le plus intéressant reste que cette analyse peut fort bien s’appliquer à une autre douceur informatique, au contexte similaire, avec les mêmes élites claironnant leur foi solide d’une réussite éclatante : le prélèvement de l’impôt à la source correspond aux mêmes caractéristiques… Et offre donc les mêmes perspectives de résultats croustillants.

Et malgré une propagande acharnée de Bercy pour faire croire à la maîtrise de cette gigantesque usine à gaz, tout indique une transition rocailleuse de l’actuel système, déjà pas toujours au top en matière de calcul, au prochain, totalement nouveau et impossible – par nature – à tester en grandeur nature.

Beaucoup tentent de se rassurer actuellement : il semble évident que c’est possible puisque tant d’autres pays y sont parvenus ! (Oublions commodément que l’impôt, dans ces cas, est individualisé, ce qui rend l’opération nettement plus praticable, au contraire de la France où, familiarisation oblige, les revenus des deux conjoints sont confondus et imposent de tenir compte des enfants et des niches fiscales multiples et variées dans un barème et des ajustements fiscaux que ce billet – ou dix – ne suffirait pas à passer en revue).

D’autres rappellent rapidement que tout ceci s’imposant directement aux entreprises, elles sauront faire les efforts nécessaires pour que la transition se passe sans souci : les patrons et leurs directeurs des ressources humaines ou leurs comptables ne veulent pas voir débarquer trop de salariés mécontents lorsque le prélèvement à la source sera en place.

C’est exact à ceci près que le principal employeur de France, et de loin, reste l’État et ses administrations ou entreprises satellites, dont la réputation tant en matière d’informatique que de RH ou de gestion comptable n’est plus à faire. Peut-on réellement croire que la SNCF – exemple parmi tant d’autres – saura mettre à jour son informatique salariale alors qu’elle a un mal de chien à gérer son propre cœur de métier, faire rouler des trains ?

Quel espoir peut-on sérieusement mettre dans l’informatique de l’Éducation Nationale à transmettre des données correctement à l’administration fiscale, à effectuer sans erreur le prélèvement à la source de ses fonctionnaires, alors qu’elle a déjà du mal à en connaître le nombre précis ou les affectations et que les erreurs comptables y sont déjà monnaie courante ?

Qui peut imaginer que la transition se passera sans problème dans l’ensemble des caisses de sécurité sociale, alors que la gestion informatique du RSI a laissé de profondes cicatrices et des blessures encore ouvertes chez nombre d’indépendants ? Qui n’a jamais eu de problèmes – rapidement incompréhensibles – avec un dossier de remboursement perdu dans les affres des services de sécurité sociale ou l’une de ses innombrables caisses d’assurance ? Qui peut croire que cette éclatante démonstration d’une compétence pointue ne se transposera pas avec brio dans l’informatique de la paie ?

foutralys

Plus à propos, cela semble un pari particulièrement couillu qu’imaginer ces administrations publiques, parangons d’immobilisme et spécialistes des bricolages mal foutus effectués à la dernière minute et dans l’urgence d’une planification absente, se muer en fauves adaptables dont la culture de l’excuse et les habitudes du rejet de toute responsabilité se seraient évaporés.

Autrement dit, le désastre Louvois nous donne une excellente approximation de ce qu’il va advenir du prélèvement à la source.

Cependant, là où Louvois ne concernait « que » quelques centaines de milliers de militaires et personnels afférents, le prélèvement à la source aura l’onctuosité de toucher d’une façon ou d’une autre 17 millions de foyers fiscaux. Même un taux extrêmement faible d’erreur aboutira à des dizaines, si ce n’est des centaines de milliers de cas tordus, de cris, de grincements de dents que l’administration fiscale n’est absolument pas dimensionnée pour traiter.

Dès lors, il serait prudent, pour les finances du pays et la conservation d’un minimum de calme des contribuables, d’abandonner le projet. Le pouvoir en place n’a cependant que faire des récriminations et des porteurs de mauvaise nouvelle. Ce prélèvement à la source a été décidé, l’intendance suivra bien.

Oui, décidément, cela va forcément bien se passer.

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Grâce aux taxes, la France s’appauvrit sans souci

Par : h16

L’actuelle crispation des Français sur les prix des carburants a ceci d’intéressant qu’elle oblige enfin les grands médias et les politiciens à aborder la question de la fiscalité française. Bien évidemment, cela ne sous-entend en rien que le problème ait été correctement perçu et analysé, et encore moins qu’une solution opérationnelle sera bientôt mise en place. Nous sommes en France, après tout.

Il n’en reste pas moins que la presse se retrouve dans la position délicate de devoir brosser un état des lieux de cette fiscalité, tout en conservant à l’esprit que, pour une trop grosse partie de cette presse, cette fiscalité la fait vivre et qu’une obséquiosité dégoulinante envers le pouvoir n’est jamais une mauvaise chose.

Ceci donne donc lieu à d’amusants exercices journalistiques dans lesquels les taxes (sur les carburants puisque c’est le sujet actuel) sont disséquées de toutes les façons possibles tout en camouflant, avec plus ou moins d’habileté, que ces dernières n’ont pas arrêté d’augmenter et que même en inversant le calcul normal d’une taxe (c’est-à-dire en prenant sa part dans le prix TTC au lieux de calculer normalement sa proportion sur le prix HT), elles atteignent des niveaux stratosphériques (ce qui revient à pipeauter par exemple que les taxes sur les carburants forment 60% du prix TTC en omettant de dire qu’elles atteignent en réalité 200% du prix HT, ce qui rend la TVA et son taux de 20% presque indolore en comparaison).

Mieux encore : les mêmes journalistes, largement investis de la mission sacrée de défendre les taxes et le fameux consentement à l’impôt, voyant en outre que l’amalgame « grogne contre les taxes = mouvement fasciste et populiste » ne fonctionne plus, se retrouvent perdus dans des contorsions assez comiques pour montrer que l’État n’y est pour rien et qu’en réalité, ces taxes, même élevées, permettent (au choix) de lutter contre le réchauff le changement clima la pollution, de payer pour les routes trouées correctement déneigées et salées encombrées en hiver, d’éduquer vos enfants à braquer des profs ou d’assurer la sécurité des quartiers émotifs.

Moyennant quoi, il ne manquerait plus qu’un petit appel au don et l’affaire serait presque dans le sac.

Sauf que l’explication réelle sur l’explosion récente de ces taxes, ce n’est évidemment ni dans cette presse subventionnée ni auprès de ces journalistes bien en cour qu’il faudra la trouver. C’est au détour d’un article de Eric Verhaeghe qu’on la trouve et en substance, elle peut se résumer ainsi : l’État a d’autant plus augmenté sa ponction fiscale que les rentrées liées à la consommation diminuaient.

En effet, il apparaît qu’au cours des dernières années, la consommation – notamment de carburant – n’a cessé de décroître (on parle de plus de 10% en un an) au point que les rentrées financières liées aux taxes sur celle-ci ont diminué dans des proportions d’autant plus inquiétantes que, traditionnellement, le gouvernement ne sait jamais boucler son budget.

En bon perd père de famille, nos gouvernants ont donc progressivement augmenté ces taxes pour compenser comme ils pouvaient cette diminution inopinée des rentrées fiscales, punissant ainsi les Français de leur écologisme : moins ils utilisent leur voiture, plus ils sont taxés, illustrant par l’exemple à quel point il faut toujours faire attention à son environnement qui peut attaquer (fiscalement) de tous côtés.

Devant ces faits troublants (et pas abordés par la presse traditionnelle, trop occupée à commenter les niaiseries affligeantes du président commémoratif), on ne peut qu’aboutir à quelques constats pas très réjouissants.

Ainsi, on doit s’interroger sur les raisons profondes de cette baisse de consommation. Pour l’expliquer, il n’y a pas 36 raisons, mais globalement trois.

D’une part, force est de constater que les rendements des moteurs sont meilleurs et les progrès sont notoires. Comme le parc automobile est à peu près saturé en France (toute la population pouvant avoir un véhicule est maintenant servie), chaque renouvellement de véhicule se fait sans réelle augmentation du parc ; l’amélioration des rendements impacte donc directement et sensiblement la consommation globale. Comme dit plus haut, les automobilistes français sont en réalité de plus en plus écolos, et la tendance ne risque pas de s’inverser.

D’autre part, avec un carburant de plus en plus coûteux, il va de soi que les gens réfléchissent à prendre la voiture s’ils peuvent s’en passer. Et c’est ce qu’ils font. Non seulement, les moteurs consomment moins, mais les Français roulent eux-mêmes plus parcimonieusement (une baisse de 10% de distance parcourue a été ainsi constatée sur les motorisations diesel entre 2004 et 2017).

Enfin, à mesure que des solutions alternatives émergent, les individus consommateurs contribuables, bien forcés, les emploient. Le vélo, la trottinette, la voiture électrique finissent par gagner des parts de marché. J’éviterai ici d’évoquer transports en commun dont l’impact est au mieux nul, au pire négatif dans le tableau financier global (à moins que vous m’exhibiez un cas significatif de transport collectif qui ne soit pas structurellement en faillite dans le pays).

Or, de ces trois raisons, la seconde (la baisse d’utilisation de la voiture) s’inscrit fort bien dans une tendance globale qui n’est pas à une espèce de conscientisation naïve du Français qui se syntoniserait tout seul comme un grand avec Gaïa, mais plutôt avec une réalité plus âpre : les Français s’appauvrissent.

Tout comme l’insécurité qui n’est — on le sait grâce aux fines études ethno-sociologiques de Libération, Le Monde et Le Nouvel Obs — qu’un simple sentiment, on pourrait croire que cet appauvrissement n’est lui aussi qu’un simple sentiment de se faire tarauder les tréfonds par les engins de terrassement de Bercy qui masquerait une réalité plus rose de vallées de miel et de lait.

Manque de pot, pas mal d’indicateurs concourent à renforcer ce vilain sentiment.

On pourrait parler de l’impôt sur les sociétés, qui n’arrête pas de diminuer. Malheureusement, ceci ne prouve pas vraiment que ces dernières, malines, utiliseraient tout l’arsenal de trucs et astuces pour s’affranchir de l’impôt (en utilisant massivement le CICE par exemple). On peut l’admettre dans une certaine mesure, mais de façon bien plus probable et en corrélation avec la morosité globale du marché de l’emploi français, on peut raisonnablement tabler sur une simple diminution des profits des entreprises. Ceci tend bien à prouver que le pays ne s’enrichit pas trop fort actuellement.

Parallèlement, on rappellera que la France « jouit » déjà de recettes fiscales supérieures à 1000 milliards d’euros par an (record récemment battu), ce qui fait tout de même 43,3 milliards de plus qu’en 2016 (994,7 milliards), 59,6 milliards de plus qu’en 2015 (978,4 milliards) et surtout 368,5 milliards de plus qu’en 2002.

Plus de 1000 milliards, tous les ans… Si, en face de ces ponctions, on observait un foisonnement d’infrastructures rutilantes, une qualité d’enseignement irréprochable, des établissements de soins impeccables, des administrations au taquet pour rendre un service taillé au cordeau aux assujettis, on pourrait admettre cette facture rocambolesque.

Malheureusement, en fait de services publics solides et d’une population rose et dodue, on ne voit que l’administration qui merdoie et la route empruntée par les Marcheurs qui poudroie de plus en plus.

Sachant qu’en même temps, la dette du pays grossit, où diable passe l’argent ?

Ne cherchez pas trop : il passe d’abord dans cette immense usine à redistribution ventilée qu’est devenu l’État français : il collecte tant et plus pour redistribuer de moins en moins en commençant par payer tous ses affidés au passage, ce qui appauvrit tout le monde, la friction ne bénéficiant qu’aux premiers têteurs de robinets publics.

Il passe aussi dans toutes ces administrations, leurs innombrables cerfas manipulés par d’aussi innombrables petites mains, même pas bien payées mais ô combien trop nombreuses, avidement tamponnés pour faire avancer la machine.

Il passe dans les innombrables gabegies, commissions, comités, associations lucratives sans but qui au mieux servent de prétexte à l’une ou l’autre cause idiote dont le politicien local se sera fait le porte-parole, au pire servent à payer des intermédiaires pour une paix sociale dans certains quartiers explo émotifs.

Les faits sont têtus : la France décroche lentement (de moins en moins) mais sûrement, le chômage refuse de baisser, le nombre de SDF explose. La classe moyenne, celle qui permet justement à un pays de vivre dans l’opulence, est de moins en moins riche ; cela se voit dans le coefficient de Gini, de plus en plus bas en France : youpi, on est tous égaux, mais égaux via un nivellement par le bas…

Et mis devant ces faits, les Français, politiciens en tête, refusent de comprendre que l’essentiel de leurs maux provient justement de cette ponction délirante, enrobée d’une logorrhée législative maintenant impossible à arrêter.

À l’occasion et pour camoufler cette vérité gênante, on se servira de quelques statistiques plus ou moins bien digérées pour aller dénigrer les voisins qui font mieux, ou on entreprendra de se comparer aux pires histoire de ne plus se lamenter sur son sort dans une schadenfreude ridicule.

Bref : rien n’indique la moindre prise de conscience, ni dans les médias, ni chez les politiciens, ni (pire encore) chez nos compatriotes que le cœur du problème n’est pas simplement la taxation des carburants, mais le niveau global, délirant, de taxation supporté par tout le pays, et ce pour faire tourner la machine étatique, dont le train de vie est devenu inabordable.

Tant que le citoyen français continuera à réclamer avantages et couvertures, tant qu’il choisira consciencieusement les services publics plutôt que les offres de marché, tant qu’il choisira de déléguer à l’État ce qui pourrait être fait par le privé, ses taxes et impôts augmenteront. Tant que le train de vie de l’État, que personne (surtout pas Macron) ne semble vouloir dompter, ne sera pas remis en cause, tant qu’aucune coupe massive et courageuse ne sera entreprise, l’État continuera de grossir et ses taxes d’augmenter.

Dès lors, ce pays est foutu.

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[Redite] Donald Trump contre le prurit démocratique

Par : h16

Billet initialement paru le 10.11.2016

Il y a deux ans, Donald Trump était élu alors que toute la presse, des deux côtés de l’Atlantique, le donnait battu par une Hillary Clinton triomphante. Dans les jours qui suivirent, ce fut un véritable déchaînement de rage tant de la part des politiciens que des journalistes du Camp du Bien, absolument livides devant la réalisation que le peuple américain ne se comportait pas comme on le lui avait demandé.

Depuis, ces mêmes politiciens et ces mêmes journalistes n’ont de cesse de minimiser les bons résultats économiques du président Trump, ainsi que ses succès politiques à commencer par la conservation du sénat aux élections de mi-mandat, ce que son prédécesseur Obama n’était pas parvenu à réaliser.

Depuis, ces mêmes politiciens et ces mêmes journalistes ont refait la même erreur et déploient les mêmes comportements outranciers pour Bolsonaro élu au Brésil.

Il y a deux ans, je prévoyais qu’aucune remise en question n’aurait lieu de la part de ces « élites » intellectuelles. Cela s’est vérifié, et même plus : révoltés de se voir ainsi bafoués par des peuples qu’ils ne comprennent plus, ces « élites » mènent à présent d’homériques batailles sur tous les fronts du politiquement correct, partout où ils le peuvent, accroissant chaque jour un peu plus le fossé entre eux et ceux qu’ils entendent cornaquer mais n’en ont cure.

Le déferlement a bien eu lieu. Donald Trump élu, il était logique que, pour la classe jacassante, s’enchaînent les premières étapes du deuil : passée une rapide phase de déni qui aura duré peu de temps, suivie de la colère qui n’a pas encore totalement fini de se ventiler, nous sommes entrés dans la phase d’expression où chacun y va de sa petite phrase pour bien digérer l’impossible outrage.

Parce qu’il s’agit d’un outrage ! Le peuple, évidemment manipulé par un fin bateleur, s’est fait embobiner et, tels des rats enchantés par le flûtiau magique du petit musicien, se retrouve noyé dans le fleuve de populisme éhonté du magnat immobilier à la teinte orangée !

Et pour contrecarrer la méchante nouvelle, les médias nous proposent – devinez quoi ? – un dégueulis de leurs « meilleurs » articles, composés sur ce mode inimitable qui les a précisément précipités dans l’embarras où ils se trouvent à patauger maintenant. C’est ainsi qu’on découvre de palpitantes recensions sur les plus intimes convictions des zintellectuels devant cette élection inattendue : pour ces zélites, « Avec l’élection de Donald Trump, nous voyons le visage effrayant du nihilisme », ou encore peuvent-ils expliquer que « cette élection est d’une certaine façon une réaction contre l’intellectualisme et contre le corps féminin », n’est-ce pas, tagada tsoin tsoin. Si certains avaient pu nous expliquer que Trump, ignorant, avait été élu car il n’était pas capable de destructurer l’intemporel et de modeler le vide, ils l’auraient fait.

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Quand les médias n’ont pas assez d’élites intellectuelles diverses, de dramaturges ou d’essayistes à la plume vibrante, ils laissent s’exprimer pudiquement le tourment qui s’empare des leurs, toujours dans le respect des opinions, des minorités, de la démocratie et du vivrensemble qu’on aimerait bien, parfois, kicker dans les boules.

I fear that journalism is irredeemably broken, a failure, My profession failed to inform the public about the fascist they are electing.

— Jeff Jarvis (@jeffjarvis) November 9, 2016

(J’ai peur que le journalisme soit définitivement cassé, en faillite. Ma profession n’est pas parvenue à informer le public sur le fasciste qu’ils sont en train d’élire)

I'll say it: This is the victory of the uneducated and uninformed. Now more than ever that looks impossible to fix. They now rule.

— Jeff Jarvis (@jeffjarvis) November 9, 2016

(Je vais le dire : c’est la victoire des incultes et des mal informés. Plus que jamais, cela semble impossible à réparer. Ils règnent à présent)

Lorsque les journalistes ont dû se retirer, fatigués par tant de déconfiture (la déconfiture, c’est dur à digérer en gros pots de 500g à la fois), il n’a pas été compliqué de trouver de quoi les remplacer. Les médias ont goulûment retranscrit chaque déclaration de célébrité ; après tout, la démocratie est un outil trop puissant pour être laissée dans les mains des bouseux et des « incultes mal informés ». Pour Katy Perry comme pour d’autres, nul doute que la Révolution est en marche et qu’elle ne pourra pas se satisfaire d’un Trump au pouvoir.

Et comme leur engagement (pour Clinton) était sans faille, on s’attend à ce que le respect de leur parole donnée en public soit elle aussi sans faille, ce qui promet un exode massif de « peoples » vers le Canada. Les Français, qui se rappellent encore de tous ceux qui auraient dû fuir la France en 2007 sous le joug de Sarkozy, sauront rire de l’hypocrisie des starlettes (ou se désoler de les voir, malgré tout, rester à polluer le paysage médiatique de leurs prouts mentaux).

Quant aux philosophes jongleurs experts, on les a laissé méditer sur leurs précédentes réussites flamboyantes. Spéciale dédicace à Bernard Henry-Levy.

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On le sent déjà, les jours qui viennent seront dédiés à l’ « analyse » (guillemets de rigueur) : tous les médias devront se pencher sur la raison pour laquelle non, ils ne se sont pas trompés mais on leur a fourni de mauvais chiffres, pourquoi les sondages furent biaisés, pourquoi on leur a caché la possible victoire de Trump. Et leur « analyse » consistera à découper le vote en sous catégories, à essayer de trouver ce qui cloche chez ces gens qui n’ont pas voté comme il faut, à tenter de comprendre pourquoi, lorsqu’on désigne pourtant clairement où est le méchant, le vilain peuple continue malgré tout à l’écouter, sapristi.

Il n’y aura pas de remise en question de leur système de pensée.

Il n’y aura pas de prise de conscience que 500 médias qui donnent officiellement leur aval à Clinton (contre 25 pour Trump), c’est un peu disproportionné, que cette disproportion se retrouve dans les statistiques de victoire avant vote (Clinton donnée gagnante à 80% ou plus), et que ceci participe à créer un climat de défiance magistrale vis-à-vis d’eux, d’autant qu’ils avaient eu le même biais lors de précédents votes (Brexit, Constitution européenne en France, etc…).

En réalité, le peuple américain, comme d’autres peuples avant, lassé de se faire bassiner par les bénis oui-oui, les grands directeurs de la pensée moderne, les organisateurs de ce qu’il faut savoir et ce qu’il faut dire, n’a pas fait comme prévu. Il y a eu des sondés qui se sont tus ou ont menti. Il y a eu des démocrates qui ont voté Trump, bien plus que des républicains pour Clinton, et qui n’en ont rien dit. Il y a eu des pro-Sanders qui, écœurés des manœuvres de Clinton, ont voté Trump. Il y a certainement eu des individus, passablement lassés de se faire dire quoi penser ou quoi voter, qui se sont défoulés. Et d’autres qui avaient pris leur décision depuis bien longtemps, de façon mûrement réfléchie, en préférant tous les défauts et les risques de l’inconnu à la certitude d’une rebelote vomitive.

Dès lors, il n’y aura certainement aucune réalisation que lorsque Trump claironne être un candidat anti-système, cela sonne juste au point de le faire élire. Oh, bien sûr, il a largement bénéficié du système : capitalisme de connivence, utilisation des médias pour accéder à la célébrité, développement de ses réseaux d’accointances dans les milieux d’affaires, dans les médias et dans la politique, tout ceci participe clairement du système. Évidemment. Mais au contraire de tous les autres candidats (Sanders inclus), il n’est pas politicien professionnel puisqu’il ne s’est lancé dans la politique qu’avec cette élection, il n’est pas issu du sérail fermé de Harvard, Columbia ou Princeton, n’a pas un diplôme de droit (mais d’économie). S’il connaît le système, c’est plutôt en l’ayant pratiqué de l’extérieur comme chef d’entreprise et magnat immobilier confronté aux impérities de l’administration et de la bureaucratie.

Et cette donnée, qui explique aussi bien le rejet des démocrates, des journalistes, des intellectuels que le mépris de l’écrasante majorité des vieux briscards républicains — qui devront maintenant s’accommoder de lui — imposerait largement de faire réfléchir ce système, c’est-à-dire les médias, les politiciens et les « élites » jacassantes (depuis les philosophes troubadours jusqu’aux chanteuses « engagées ») qui poussent pourtant (consciemment et non) à n’avoir que des candidats ayant reçu leur adoubement, issu de leurs cercles, de leur sérail, de leurs formations.

Il n’y aura certainement aucune réalisation de ces éléments parce que cela reviendrait à admettre la défaite du politiquement correct, ce politiquement correct insupportable qui crée du « safe space » et des minorités oppressées à tire larigot, ce politiquement correct qui impose de croire qu’une femme doit devenir Président-e des États-Unis parce que c’est une femme.

Il n’y aura certainement aucune réalisation de ces éléments parce que cela reviendrait à admettre qu’une grande partie des médias et des politiciens, les uns dans le lit des autres et réciproquement, ne sont plus en mesure d’écouter ce que dit une partie grandissante de ceux qui les payent.

Il n’y aura aucun recul, aucune prise de conscience. On mettra l’échec sur le dos de Clinton et à la fin, elle aura été trop néo ou turbo-libérale (évidemment).

refund-please

PS : Toute ressemblance avec un pays de ce côté-ci de l’Atlantique n’est absolument pas fortuite.

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Darmanin et son joli Big Brother des familles

Par : h16

Malgré les polémiques grossières sur Pétain lancées par un Macron en mal de popularité, la grogne sur la pression fiscale ne semble pas faiblir. Et alors que se tient à Cannes un « Salon international de l’émigration et de l’immobilier de luxe », sobrement rebaptisé « salon de l’évasion fiscale » par une bande de paléo-communistes particulièrement fumaces, on apprend que Darmanin, le ministre de l’Action et des Comptes publics, entend combattre pied-à-pied chaque petite tentative ridicule des Français visant à réduire leur joug fiscal.

Et pour cela, Gégé a un plan, un truc magique qui va lui permettre de traquer, débusquer et coincer les fraudeurs de toutes trempes qui sévissent encore bien trop dans les contrées fiscales françaises.

Gégé, c’est un petit gars moderne. Sémillant trentenaire, il pratique la branchitude et les réseaux sociaux avec le brio qui sied à sa génération : il sait comment ça marche, il sait ce qui est possible ou pas, il maîtrise. À tel point que c’est lui qui est en charge du Prélèvement de l’impôt à la source et qu’on sait qu’avec un tel chef de projet, ça va marcher du feu de Dieu, dépoter sévère et envoyer du lourd.

Et comme il a tout compris des réseaux sociaux, qu’il a en outre noté avec sa perspicacité de fin limier de l’impôt que certains affichaient sur ces derniers un train de vie manifestement incompatible avec les revenus qu’ils déclarent officiellement à Bercy, il s’est dit : « Mon Gégé, pas de doute, il y a un truc à faire, là. »

C’est donc tout naturellement que Gégé, lors d’une interview accordée à l’émission Capital, en vient à proposer une solution radicale : analyser les réseaux sociaux à la volée pour déterminer ceux qui auraient un décalage entre leur train de vie affiché et leurs revenus déclarés. Dans sa bouche, cela donne ceci :

« Nous allons pouvoir mettre les réseaux sociaux dans une grande base de données. Il y aura la permissivité de constater que si vous vous faites prendre en photo, de nombreuses fois, avec une voiture de luxe alors que vous n’avez pas les moyens de le faire, peut-être que votre cousin ou votre copine l’a prêtée, ou peut-être pas »

Pour résumer grossièrement, dès le début de l’année prochaine, les fines équipes de Darmamin et l’ensemble du portique multitaxe de Bercy vont faire exactement ce que les cambrioleurs font lorsqu’ils scrutent sur Facebook les départs en vacances pour intervenir en toute quiétude, à la différence que ce ne sera pas du vol pour Bercy puisqu’ils auront des cerfas à vous faire signer avant.

Que voilà une idée formidable ! Grâce à ce nouveau Service Téléinformatique pour l’Assurance de la Sécurité de l’Information, Bercy – qui, je vous rassure, a reçu toutes les autorisations et tous les petits votes favorables à l’Assemblée Nationale, bisous – va pouvoir espionner absolument tout le monde et intervenir rapidement en envoyant sa brigade d’efficaces inspecteurs pour redresser les torts et les comptes cachés.

Tout ceci s’annonce extrêmement bien et on entrevoit déjà, comme le fait remarquer Vincent Bénard sur Twitter, la suite logique de cette nouveauté technologique mise en place par notre admirable administration fiscale : puisqu’on va pouvoir lancer des contrôles fiscaux sur base de photos Instagram ou Facebook, pourquoi ne pas carrément se la jouer Pekin-Style en demandant à tous les citoyens de se noter entre eux, charge aux administrations de tomber ensuite à bras raccourcis sur les moins bien notés et les plus dénoncés ?

Normalement, après une stupéfaction logique et une période de sidération consternée, ces déclarations devraient déclencher une vague de protestations dans toute la classe politique : les dérives de ce genre de systèmes sont flagrantes.

Or, il n’en est rien.

On pourrait charitablement mettre cette absence de réaction sur la sagesse des députés acquise au fil des années : peut-être prennent-ils en compte qu’en matière d’informatique, l’État est extraordinairement nul (les déboires de Pôle Emploi illustrent fort bien ce point) et que les déclarations de Darmanin n’engagent dès lors que ceux qui croient aux pénibles bobards de la frétillante endive frisée ministérielle ; l’analyse des réseaux sociaux sera menée avec le même brio que les précédents projets informatiques de l’État, et foirera donc dans un feu d’artifice de dépenses publiques rassurant pour les libertés civiles.

Malheureusement, il est assez peu probable que les politiciens se soient effectivement rendu compte de cette constance dans l’erreur. L’autre explication possible est, en revanche, bien plus inquiétante.

Elle tient en deux éléments.

D’une part, des politiciens savent, confusément ou pas, que l’État a maintenant un besoin impérieux de lancer ces opérations, tant est vitale la récupération de chaque ponction fiscale pour financer son train de vie. Du reste, le prélèvement à la source, qui promet sur le papier un taux de recouvrement record, laisse espérer quelques pourcents budgétaires supplémentaires ; à 3 milliards d’euros le pourcent, la galette devient vite alléchante. Si l’espionnage des réseaux sociaux permet de gagner un ou deux milliards d’euros supplémentaires dans la besace de Bercy, ce sera toujours ça de pris. Au moment où la France s’appauvrit, cela devient rapidement indispensable.

D’autre part, nos « élites » politiques, étonnamment peu bavardes sur le sujet, constituent l’archétype d’un groupe qui aura tout intérêt à se serrer les coudes pour garantir son avenir.

Pour que l’État puisse perpétuer son emprise sur tous, il lui faut par nature s’assurer de troupes dociles.

Dans ce cadre, tout sera fait pour la recherche d’un consensus social, d’une pensée de groupe aussi uniforme et aussi neutralisante possible : ainsi, à mesure que la situation (économique et politique, notamment) se tend et se fait plus périlleuse, la pression sociale augmente sur les membres du groupe et sur ceux qui savent qu’ils ont bien plus à perdre qu’à gagner d’un changement majeur de paradigme politique et économique. Le conformisme devient de plus en plus important et avec lui, l’obligation de montrer qu’on se conforme bien comme le groupe le demande.

Et alors que l’idée même d’un espionnage tous azimuts par les sbires de Bercy aurait déclenché une bronca dans toute la classe politique il y a peut-être vingt ans, elle apparaît comme absolument normale et nécessaire, voire désirable par l’actuelle coterie qui nous gouverne : personne n’ose plus récriminer, de peur de passer pour un séditieux fasciste ultra-néolibéral qui refuserait de participer à la collectivité en imposant des barrières à la collecte de l’impôt…

J’exagère ?

J’aimerais bien. Pourtant, c’est ici et maintenant qu’on observe des phénomènes de chasse au sorcière de plus en plus fréquents, les nouveaux convertis au dogme collectif (et qui étaient jusqu’alors neutres) redoublant d’effort pour montrer leur conformité, aboutissant à des débordements de plus en plus violents. Comment expliquer ce dernier exemple en date où un professeur de philosophie se trouve évincé d’une université française pour ses opinions politiques et ses occupations privées ? Qu’aurait-on dit s’il avait été viré parce qu’il s’était affiché dans une gay-pride ?

Non, pas de doute : Darmanin ne fait que surfer sur une tendance maintenant claire et très inquiétante. La France se radicalise et elle le fait par le centre.

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Résistance active à l’État au-delà d’un gilet jaune

Par : h16

C’est décidé : le 17 novembre, ça va barder, des gens vont fermement saisir leur gilet jaune de sécurité routière à pleines mains, l’enfiler vigoureusement et organiser un gros embouteillage à Trifouilly en Gonesse. Et ensuite c’est sûr, le prix du gasoil va baisser.

C’est à peu près ce que certains espèrent des différentes manifestations qui semblent s’organiser par voie de réseaux sociaux à mesure que la taxation délirante des carburants fait sortir de leurs gonds les consommateurs/contribuables brigandés à chaque passage à la pompe.

Et pendant que la presse s’emploie, par tous les moyens possibles (y compris un journalimse débridé), à dénigrer la réalité de l’effarant tabassage fiscal que subissent les Français, pendant que la coterie politique se mure dans un dangereux mépris, une partie du peuple s’organise donc pour tenter de faire passer un message à ceux qu’il a pourtant élus.

Malheureusement, même si l’on peut éprouver une franche sympathie à l’égard de ces mouvements spontanés en ce qu’ils rappellent à certains (journalistes et politiciens d’un Camp du Bien de plus en plus autiste) que la taxation tous azimuts ne peut constituer une réponse à quelque problème que ce soit, l’inculture économique et politique dans lesquelles on a consciencieusement tenu le peuple français jusqu’à présent obligent à tempérer tout espoir d’une sortie positive de ce genre de mouvements.

En effet, cette action offre, outre un mode opérationnel peu efficace (créer des bouchons coûteux en carburant, sérieusement ?), un message brouillé : si l’on comprend bien que la baisse des taxations sur les carburants est un élément clé voire fédérateur, l’absence totale de solution opérationnelle (i.e. une baisse drastique et palpable du train de vie de l’État) voire la présence de « solutions » qui n’en sont pas (i.e. instaurer de nouveaux impôts sur différentes catégories de dindons) pose l’ensemble sur une pente glissante à l’issue dangereuse.

À ce titre et quel que soit le résultat de ce mouvement, il apparaît intéressant de proposer d’autres moyens de résistance à un État qui semble résolument parti pour asservir son peuple, si ce n’est par les armes, au moins par ses finances et ses administrations pléthoriques.

Dans ces autres moyens, citons toujours ceux qui visent à réduire les ressources de l’État, par exemple en diminuant son empreinte fiscale, ce qui peut s’obtenir en diminuant son activité professionnelle, en passant toutes ses options fiscales en revue, en réduisant ses achats à leur portion congrue, en favorisant au maximum le troc et la discrétion, les échanges de bons procédés qui n’appartiennent pas à l’économie courante et visible. De ce point de vue, les « décroissants » sont les ennemis objectifs de l’État et leurs buts sont donc louables tant que cette façon d’opérer n’est imposée à personne.

Bien sûr, l’expatriation pure et simple constitue aussi une excellente option, tout comme le travail au noir qui permet d’échapper aux radars fiscaux et impose à celui qui le pratique le sens de la clientèle : le travailleur au noir est obligé, pour que son activité lui permette d’en vivre, d’offrir un niveau de service décent, loin de toute la paperasserie administrative qui l’empêche souvent. Ceci comporte évidemment des risques d’autant plus que la jalousie et la délation sont des sports nationaux.

Le pays se collectivise et vous tabasse de taxes ? Une idée peut être de monétiser les files d’attente aux caisses de Sécu, aux préfectures, etc. L’uberisation de cette idée est d’ailleurs possible : il existe ainsi une application en Inde qui permet déjà d’embaucher quelqu’un pour faire la queue de façon rémunérée.

À toutes fins utiles et puisque c’est dans le sujet de ce billet, je signale innocemment que bâcher des radars n’est pas les dégrader, de même qu’il me semble utile de rappeler qu’il est extrêmement rare de se faire prendre pour ceux qui empêchent le bon fonctionnement de ces radars. Il faut dire que la maréchaussée est déjà fort débordée avec sa paperasserie administrative et ses effectifs systématiquement déployés à des tâches subalternes, à tel point qu’elle n’a plus de temps à consacrer pour arrêter les malfaisants, qu’ils soient trafiquants d’armes, de drogue, braqueurs de supérettes ou bâcheurs de radars…

Car oui, police et gendarmerie n’échappent pas à la paperasserie débordante que l’État produit, demande et manipule tous les jours de façon croissante.

D’ailleurs, si l’on cherche réellement à encombrer la machine étatique, c’est probablement cet aspect qui constitue le plus sûr chemin d’une réussite flamboyante, bien plus que le port d’un bonnet rouge, d’un gilet jaune ou d’une bouteille de vaseline bleue qui va s’avérer indispensable avec l’avalanche de taxes en cours.

En effet, l’État bénéficie bien trop souvent de la clémence voire de l’insouciance de ses administrés qui oublient largement de réclamer tout ce qu’il leur doit.

On découvre ainsi qu’un nombre affolant d’aides ne sont pas réclamées. Le budget alloué n’est donc pas distribué, au plus grand profit de l’État qui peut alors fanfaronner sur le montant disponible et non effectivement versé. On ne parle pas de petits montants puisqu’on évoque plus de 12 milliards d’euros d’aides qui ne sont finalement pas versées parce que non réclamées. 5 milliards d’euros de RSA ne sont ainsi jamais réclamés alors qu’ils pourraient l’être.

Si l’on ajoute les prestations familiales et logement, l’allocation personnalisée d’autonomie, la CMU-C (très méconnue) et l’Aide au paiement d’une Complémentaire Santé, on a un tableau des six aides que les Français sous-emploient.

Or, s’il venait aux Français qui y ont droit la fantaisie de demander systématiquement ces aides, plus d’une dizaine de milliards d’euros manqueraient subitement au budget de l’État qui compte ardemment sur la capacité de son peuple à oublier de demander son dû.

Si l’on se rappelle que la baisse de quelques milliards de l’une ou l’autre rentrée fiscale met nos gouvernants dans une quasi-panique (il n’y a qu’à regarder les gesticulations actuelles autour des carburants pour bien saisir l’ampleur de la crise réelle sous-jacente), la disparition subite de cette marge de manœuvre méconnue leur provoquerait une crise aiguë.

Notons que ce ne serait probablement pas suffisant pour gripper durablement la machine, mais cela aiderait nettement l’effondrement du système quasi-soviétique dans lequel la France est maintenant plongée sans s’en rendre compte.

Une autre méthode efficace consiste à se rappeler que l’administration elle-même se perd dans ses propres décrets, directives, règlements et autres circulaires foireuses au sabir amphigourique.

Tous, nous avons subi les affres d’un dossier perdu, de pièces administratives soi-disant manquantes, de photocopies prétendûment illisibles, de ce foutu cerfa n°bidule truc dont personne ne nous avait indiqué l’existence et qui s’avère indispensable pour avoir l’autorisation de pisser droit.

Dans tous ces cas, qu’elle soit de Sécurité sociale, de son funeste organe de recouvrement, du fisc, d’une préfecture lambda ou d’une mairie quelconque, l’administration démontre amplement sa parfaite froideur inhumaine, son incapacité à gérer calmement le problème et à en proposer une solution opérationnelle. Là où la société privée fera tout son possible pour garantir malgré tout la satisfaction de son client, oublieux d’un élément d’information ou d’une pièce de dossier, l’administration, elle, préfère amplement mépriser le cloporte qui lui est assujetti et lui fait perdre son temps précieux lorsqu’il a omis (probablement par vice ou méchanceté, c’est évident !) l’un ou l’autre justificatif obscur et non spécifié au départ.

Devant ce constat, pourquoi ne pas retourner contre ces administrations leur fâcheuse tendance à s’emmêler les pinceaux ?

Prenez les paiements divers et variés que vous auriez à faire à l’un de ces organismes qui n’a pour vous que la plus pure aversion. Si rien ne vous oblige à payer en ligne, procédez par chèque. Plusieurs. Agrafez-les. En ligne ou autrement, ne payez jamais la somme demandée, mais payez 0,53€ de plus : entre le différentiel qui provoquera des boutons à toute leur comptabilité et l’obligation pour eux de vous le rembourser, un jour, peut-être, et qui déclenchera toute une série de traitements d’exceptions, on peut garantir que la peine générée sur l’administration ciblée compensera le mépris qu’elle vous déverse habituellement. Bonus : si suffisamment d’assujettis procèdent ainsi, l’entropie augmentera de façon exponentielle (et je ne parle même pas des bourrages de papiers dans les rotatives chargées d’éditer les lettres de suivi de ces trop perçus, ou des frais financiers encourus pour leur gestion, leur annulation ou les affranchissements de courrier).

Puisque la constitution d’un dossier nécessite toujours des pièces farfelues et inventives, n’hésitez plus : constituez vos prochains dossiers en multipliant les pièces justificatives afin de couvrir absolument toute la palette des pièces possibles. Votre imagination est votre limite, soyez créatif !

Mieux encore : puisque votre dossier sera perdu après un temps indéterminable dans les tubulures incompréhensibles du Brazil franchouillard, autant lui permettre de s’en donner à cœur joie. Pondez comme jamais des demandes d’information ou d’aide, des réclamations pour des dossiers qui n’existent pas de la part de gens qui sont inconnus de leur système. Puisque ces administrations vous font perdre, tous les jours, un temps précieux, puisqu’elles sabotent régulièrement vos efforts et votre vie, rendez la pareille : si quelques milliers de Français introduisent quelques douzaines de dossiers à des caisses, administrations ou institutions diverses, pour des motifs ou des demandes crédibles (mais bidons), la nouvelle charge de traitement induite par ces arrivées entraînera mécaniquement l’engourdissement global du mammouth qui doit les gérer.

C’est d’autant plus vrai que le nombre de ces demandes est fort et ciblé. À ce titre, les inévitables erreurs de traitement que provoquera le passage du prélèvement à la source promettent des sueurs froides dans les perceptions.

Comment semblent être les administrations et insitutions gouvernementales, et comment elles sont en réalité.

Ne nous leurrons pas : la résistance active à l’État est une action de longue haleine, semée d’embûches, de difficultés et de risques importants. Mais elle participe d’une absolue nécessité, pour rappeler à tous et à chacun, politiciens en premier, que l’État sert le peuple et non l’inverse, et qu’il doit toujours rester dans la crainte de celui-ci.

C’est lorsque le peuple craint l’État que s’ouvrent les périodes les plus funestes. Elles ne sont pas une fatalité : vous pouvez résister.

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État Macron : panique, désolation mais taxes à gogo

Par : h16

Oui, décidément, il n’est pas facile de contenter tout le monde, et les Français, ce peuple de « Gaulois réfractaires », ne semblent guère se satisfaire des bricolages de plus en plus improbables et improvisés de leur président. Emmanuel Macron semble le découvrir à ses dépends mais, de façon inquiétante, n’esquisse aucune solution pour sortir de cette crise.

Alors que choisissant « courageusement » d’ajouter des problèmes de diplomatie et de bonne entente avec ses alliés en se payant la tête du président américain (ce qui lui aura valu une volée de gifles médiatiques particulièrement claquantes en retour), le président Macron patauge donc dans une popularité qu’on peut raisonnablement qualifier de catastrophique.

Il faut admettre que, péniblement élu sur la promesse d’une réforme en profondeur de la France, il n’a en 18 mois pas réussi à montrer qu’il était effectivement capable d’en mener le début d’une ; ses deux tentatives sur la SNCF et le droit du travail se sont soldées par des grèves extrêmement coûteuses pour un résultat quasi-nul pour la première, et par une usine à gaz juridique supplémentaire pour la seconde, ce dont le pays pouvait fort bien se passer.

Du reste, l’atonie complète de l’économie française (là où ses partenaires européens montrent un net mieux) illustre fort bien le peu de résultat des bidouillages marginaux entrepris.

A contrario, l’application systématique de la recette miracle de l’énarque Inspecteur des Finances, à savoir l’avalanche de taxes, aboutit exactement aux effets habituels : la pression fiscale augmentant, la situation économique se dégrade, à commencer par celle des plus pauvres et des plus exposés aux aléas économiques.

Dès lors, la grogne actuelle des Gilets Jaunes prend une ampleur suffisante pour paniquer le gouvernement : non affiliée à des syndicats (largement à la ramasse et globalement contre ce mouvement qu’ils ne peuvent contrôler), résolument apolitique, elle semble difficile à canaliser et impossible à analyser pour des élites absolument certaines de leur bon droit et rigoureusement incapables de comprendre les mécanismes économiques en jeu.

Dès lors, la tactique actuelle déployée par les gouvernants n’arrange absolument pas la situation.

Entre un Tout, en fait, indique une gestion catastrophique de cette crise, depuis Macron donneur de leçon, en parfaite contradiction avec le Macron de 2016 qui se voulait défenseur du diesel et distribuant maintenant aux Français une parole creuse leur conseillant l’abandon du diesel depuis un porte-avion nucléaire dont les avions crament huit tonnes de kérosène à l’heure, jusqu’à un Premier ministre assumant crânement son obstination taxatoire malgré l’écrasante évidence que les taxes n’ont rien à voir avec l’écologie et tout avec des soucis de trésorerie.

Pire : au lieu d’entamer une vraie réforme de fond de l’État français, ces coupes claires indispensables à sa survie et au retour de la croissance, le gouvernement choisit les menaces. Exercice dangereux d’autant que les Français se souviennent de l’impunité totale des éternels gréviculteurs du rail, de l’aérien ou de tant d’autres entreprises et administrations nationales qui bloquent régulièrement le pays sans en subir les conséquences (notamment juridiques).

Dans le même temps, l’actualité est parsemée de ces dépenses fastueuses avec lesquelles ces mêmes gouvernants semblent parfaitement à l’aise. La récente hausse de rémunérations des cabinétards de Griveaux ou de Schiappa ne pourra jamais trouver la moindre grâce auprès d’un peuple pour lequel un salaire de 5000€ mensuel représente souvent plus qu’un doublement de son train de vie : alors que la modestie et l’humilité devraient primer au sein de ce gouvernement qui entend taxer tant et plus son peuple, l’affichage de ces émoluments confortables apparaît comme un camouflet que beaucoup ne pourront pas laisser passer sans rien faire.

Quant à la réponse politique effective face aux grognements de plus en plus audibles, elle est tout simplement consternante : les taxes rendant les carburants inabordables, distribuons des aides pour les acquérir ; les voitures diesel étant maintenant pourchassées par tout ce que le pays compte d’écologistes affichés, rendons-les moins cher en distribuant des aides !

L’absurdité évidente de cette nouvelle pompe fiscale Shadok s’explique en réalité fort bien lorsqu’on note que ces aides, ces chèques et ces promesses n’engagent guère le gouvernement et ne le font que dans un avenir éloigné de la grogne immédiate. En revanche, les taxes s’encaissent, elles, dès à présent.

Ce différentiel de trésorerie n’est absolument pas innocent si l’on se rappelle que l’État, depuis quelques jours, vit totalement à crédit : malgré cette ponction fiscal insupportable, malgré plus de 1000 milliards d’euros de prélèvements tous azimuts, l’État français n’arrive pas à boucler son budget annuel.

Dans ce contexte, il n’existe aucune latitude concernant les taxes : elles doivent absolument continuer à tomber pour que la machine étatique ne s’arrête pas. Dans ce contexte, les promesses de chèques et d’aides ressemblent à un énième air de pipeau.

Malheureusement, le principal souci de ce genre de manœuvres ridicules, c’est qu’il n’y a pas de plan B.

Pour nos brillantes élites, il ne semble y avoir aucune alternative à l’augmentation de la pression fiscale. Et alors que les caisses sont effectivement vides, que la faillite rôde, la grogne du peuple semble incompréhensible pour notre petit Inspecteur des Finances : par Jupiter, il faudra bien trouver de l’argent ! Diminuer les dépenses ? Mais, parbleu, vous n’y pensez pas !

En pratique, Macron n’est plus dans l’action mais dans la réaction et cette réaction n’est plus qu’épidermique, émotionnelle et marquée par le désir de limiter la gêne sans en comprendre les mécanismes. Le voilà ainsi parti à expliquer, théoriser et analyser la grogne qui monte sans comprendre qu’il n’y a aucune pédagogie possible lorsque l’exemple affiché est en décalage complet et permanent avec ceux dont la colère monte.

Par exemple, on veut soi-disant lutter contre le réchauffement en tabassant les automobilistes de taxes, mais ceux qui proposent de le faire ne payent pas leurs transports. Du reste, combien de journaliste à la Quatremer, combien de politiciens continuent obstinément de rouler en voiture tant qu’ils le peuvent mais conspuent ceux qui désirent en faire autant en ayant l’impudence de l’afficher ainsi ? Combien de nos ministres se déplacent en voiture et en avion plutôt qu’en vélo ? Combien paye directement ses factures ?

Difficile, dans ces conditions, d’expliquer aux autres qu’ils doivent se serrer la ceinture.

Malheureusement, c’est en refusant de comprendre la colère populaire, c’est en s’obstinant à ne pas réformer le pays en profondeur, c’est en croyant qu’aucune coupe claire n’est possible que Macron, son gouvernement et la classe jacassante attisent le ras-le-bol d’où rien de calme et réfléchi ne pourra jamais sortir.

Ce pays est foutu.

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[Redite] Lutte contre le terrorisme : Bercy évidemment à la rescousse

Par : h16

Article initialement paru le 24.11.2015

En Novembre 2015 et comme vous pourrez le relire ci-dessous, l’actualité fiscale était à l’action musclée de Bercy pour choper du terroriste. Trois ans plus tard, si les objectifs se sont adaptés, la mainmise des inspecteurs du fisc sur votre vie privée n’a pas diminuée et continue même de s’étendre au point que Darmanin a envisagé, sans rire, d’utiliser les réseaux sociaux pour coincer les dangereux exhibitionnistes Facebook de leurs coûteuses vacances issues de revenus non déclarés…


Franchement, ça en devient caricatural : on a à peine oublié le précédent billet qui narrait les récupérations toutes plus lamentables les unes que les autres des récents attentats pour faire passer tout et n’importe quoi, que déjà Bercy déboule en bousculant tout le monde, comme un gros patapouf arrivé après la curée en criant « moi aussi, moi aussi, laissez m’en un morceau ! ».

Et pour ce Ministère qui ne sait ni économiser, ni financer quoi que ce soit, il est « subitement » apparu qu’il fallait intervenir un grand coup pour attaquer les djihadistes au portefeuille.

Présentant un copieux projet de loi visant à mettre enfin de l’ordre dans toutes ces libertés échevelées dont les Français disposent joyeusement pour acheter, vendre, et commercer sans rendre de comptes à personne, le ministre des Finances, un certain Michel Sapin, s’est expliqué de la subtile stratégie que son ministère va employer pour gêner les terroristes :

« Si des terroristes parviennent à commettre des attentats, c’est parce qu’ils peuvent se procurer les ressources financières pour ce faire, en France et à l’étranger »

petit facepalmCe qui n’est pas faux, et qui est même tellement vrai qu’on en percute la tautologie de plein fouet. Tautologie qui, au passage, pourrait aussi être construite sur le mode « Si des terroristes parviennent à commettre des attentats, c’est parce qu’ils peuvent conduire des voitures, en France et à l’étranger », mode qui nous amènerait ensuite, selon l’implacable raisonnement du pachyderme socialiste, à réguler un bon coup la vente d’automobiles, manifestement bien trop libre dans ce pays.

sapin - les terroristes conduisent des voitures

Mais avant de s’attaquer aux voitures, recentrons nous sur l’argent, le nerf de la guerre et la mère de tous les vices, qui a en plus le mauvais goût d’être sécable en petits montants dès lors d’autant plus difficiles à tracer : selon Michel, « Les sommes en jeu sont souvent modestes » (eh oui que voulez-vous, plus besoin de gros montants : le marché des armes est très fluide et on a des prix discounts sur les AK47 actuellement) ce qui oblige à « resserrer les mailles du filet, pour rendre plus difficile et plus repérable (…) l’argent du terrorisme ». La dimension des mailles n’est pas évoquée, mais on comprend que Bercy ne sera vraiment heureux que lorsqu’on pourra tenir compte d’absolument tout, y compris du petit café serré que le djihadiste aura ingurgité deux jours avant de commettre l’irréparable, et qui permettra je suppose de remonter toute la filière jusqu’à El Gringo.

Une fois ces principes débiles posés, le reste est évident : il suffit de renforcer les pouvoirs de Tracfin, la cellule en charge de la lutte contre le blanchiment et le financement de toutes les activités louches (depuis le terrorisme jusqu’à l’optimisation fiscale), qui va pouvoir croiser ses petits fichiers avec ceux des Renseignements. La menace est crédible : si les terroristes qui ont une fiche S se font enfin pister avec autant de zèle que ceux qui ont des déboires avec la Banque de France ou le RSI (« l’assurance »-santé des indépendants), alors la France tient une vraie solution pour se débarrasser d’eux.

Mais ce n’est pas tout : les cartes de paiement prépayées sont aussi dans le collimateur du Sapin. Tout comme les billets de banque, ces cartes ont joué un rôle dans la préparation logistique des attentats, parce qu’elles permettent de payer de façon anonyme : « C’est un outil qui remplace le cash, qui est très discret, pas tracé. C’est quelque chose qu’il faut absolument corriger. »

Et on ne peut pas reprocher l’incohérence au patron de Bercy : le cash étant notoirement utilisé par les pédonazis, les terroristes et les cabinets ministériels, la guerre lui a été déclarée depuis un moment. Il n’est que logique qu’il en soit de même avec les cartes de paiement prépayées, qui donnent trop facilement aux individus la possibilité d’échapper aux yeux bienveillants de la police et, surtout, du fisc.

Bref, voilà bien une belle panoplie. Il ne manque plus que l’abandon du bien trop confortable anonymat des tickets restos et des chèques vacances, et on aura définitivement fait tout le tour de l’ensemble des moyens déployés par les terroristes pour opérer sur notre sol.

gifa elephant trempoline

Pour qui suit ces colonnes et d’autres aussi lucides, on a déjà largement noté les multiples tentatives liberticides en matière de finances. Ce nouvel épisode ne surprendra donc personne, et confirme bel et bien la volonté maintenant affirmée des gouvernements de se colmater les brèches possibles dans leur espionnage de toutes les transactions financières.

Bien évidemment, le terrorisme joue ici le rôle d’un prétexte assez lâche : tout individu ayant deux pouces opposables comprend rapidement qu’une omniscience de l’État en matière financière lui permet, bien avant la lutte contre le terrorisme, de se placer en intermédiaire obligé entre les individus et qu’il peut donc systématiser son espionnage, bien sûr, et sa ponction, évidemment.

Du reste et de façon parfaitement hypocrite, ce même État n’hésite pas, de son côté, à accumuler les transactions financières que d’aucuns pourraient trouver louches, et dont les liens avec le terrorisme international ne sont plus à démontrer. Il est maintenant de notoriété publique que le Qatar et l’Arabie Saoudite, par exemple, sont notoirement impliqués dans le financement massif de filières djihadistes, dans celui d’organisations politiques et religieuses de déstabilisations dans tout le Moyen-Orient et au-delà, et dans l’achat, parfois à peine voilé, de têtes de listes politiques pour leur assurer des relations diplomatiques et commerciales aussi faciles que possible.

Combattre le terrorisme, comme prétend le faire Sapin et la machine Bercy, pourrait donc, en toute logique, commencer par remettre de l’ordre dans les relations avec ces États qui ne font pas mystère de leurs opinions favorables vis-à-vis des terroristes. Combattre le terrorisme pourrait commencer par cesser les relations commerciales avec tous les pays dont on sait preuves à l’appui, ou dont on soupçonne fortement, qu’ils sont mêlés à des financements terroristes.

En lieu de quoi, encore une fois, l’État français et ceux qui le dirigent choisissent de combattre le terrorisme en mettant ouvertement leur propre population sous surveillance renforcée, cette même population qui les fait vivre et les a mis à leur place pour les protéger.

Si tous les médias ne nous rappelaient pas sans cesse que l’État est là pour nous protéger, on croirait presque qu’il veut nous emprisonner.

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Carton jaune pour Macron

Par : h16

Samedi dernier, le mouvement des Gilets Jaunes a donc bel et bien rassemblé des centaines de milliers de Français, tous d’accord pour protester contre – au départ – les taxes trop élevées sur les carburants puis la pression fiscale dantesque qui s’abat sur une partie croissante de la population.

S’il est probablement un peu tôt pour en tirer un bilan politique (il faudra plusieurs semaines voire plusieurs mois pour voir comment le gouvernement réagira à la mobilisation observée), on peut néanmoins évoquer quelques points saillants de ces manifestations.

Dans ces derniers, on ne pourra passer leur bilan purement humain : avec plus d’une douzaine de blessés graves et une personne décédée, ce mouvement rappellera qu’à mesure que les positions des uns et des autres se feront plus radicales, les débordements et les issues douloureuses se feront plus fréquentes. Or, tout indique malheureusement que cette radicalisation n’est pas finie. Il n’est pas impensable d’imaginer tout en souhaitant le contraire que, si d’autres mouvements devaient voir le jour prochainement en France, leur violence ira probablement crescendo.

Un autre élément, plus traditionnel et plus convenu dans ce genre d’événements, est l’éternelle bataille de chiffres entre les participants d’un côté et les institutions de l’autre. Comme on pouvait s’y attendre, on aboutit à une évidente minimisation des chiffres officiels, même s’il faut reconnaître la difficulté d’en collecter de solides : le nombre de points d’action est en pratique mal connu, les forces de l’ordre n’y ont pas toujours été présentes ; le recensement semble délicat et de toute façon sera sujet à caution.

Quoi qu’il en soit, aboutir à 300.000 personnes et 2000 points nous donne 150 personnes par point de blocage en moyenne… Certaines photos laissent planer le doute sur ce genre de résultats officiels. Là encore, il n’est pas complètement invraisemblable d’imaginer qu’il y a eu, en réalité, bien plus de participants à ce mouvement. Du reste, si l’on se rappelle qu’il était soutenu à plus de 70% par la population, on aura du mal à imaginer qu’il arrive à moins mobiliser que certaines manifestations syndicalistes et traditionnelles, très catégorielles, qui n’ont jamais eu ce genre de soutien et dont la participation officielle était pourtant supérieure à 280.000 péquins. En outre, au contraire des mots d’ordre de beaucoup d’autres mouvements, celui des Gilets Jaunes, essentiellement basé sur une colère fiscale, touche à l’évidence et directement un public beaucoup plus large.

En terme d’impact réel sur le pays, il sera difficile d’aboutir à une conclusion. Le temps sera nécessaire pour se former une idée. En tout cas, l’élite parisienne et des grandes villes, bien à l’abri de l’utilisation forcée de la voiture, continue à déverser condescendance et mépris sur la classe populaire qui n’a, elle, pas le choix de se déplacer autrement qu’en automobile. Vraisemblablement, cette condescendance et ce mépris vont attiser encore un peu plus le ressentiment de cette base qui n’en peut plus d’un sommet de plus en plus éloigné des réalités de terrain.

Les Français veulent qu'on les écoute et qu'on les considère. Cette réconciliation entre la base et le sommet, c'est le cœur de la tâche qui m'attend pour les prochains mois.

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) November 14, 2018

Maintenant, du côté du président de la République, Emmanuel Macron aurait politiquement tort de montrer le moindre signe de faiblesse.

D’une part, les finances du pays n’autorisent en réalité aucune marge de manœuvre ; diminuer la pression fiscale maintenant alors qu’aucune diminution des dépenses n’est prévue (loin s’en faut), c’est garantir un plus gros déficit et accroître inutilement la nervosité des marchés à l’égard des emprunts de l’État français lorsque tout indique que l’année prochaine, on aura davantage besoin de leur mansuétude. En substance, le président doit montrer au reste du monde que la force reste à l’État et que le plumage peut continuer malgré les cris de souffrance du dindon.

D’autre part, il serait délicat pour Macron de céder sur le carburant alors que, dans le même temps et dans la plus parfaite décontraction, le Sénat vient de voter une augmentation de 40% des taxes sur les complémentaires. Le moquage de visage serait par trop visible et pourrait déclencher des effets indésirables plus violents.

En pratique, tout ce que le gouvernement peut retenir de cet exercice, c’est que la pression fiscale est maintenant au point haut et que les possibilités d’augmentation directes sont à peu près épuisées. Il ne reste donc plus que les taxes indirectes, cachées et de faible montant par tête de pipe pour ménager des ressources supplémentaires à l’État obèse en pleine panique budgétaire.

Certes, il y a maintenant une opportunité crédible de réformes pour l’actuel gouvernement : les partis politiques et les syndicats traditionnels n’ayant ni vu venir cette mobilisation, ni réussi à la récupérer, Macron et le reste du « sommet » pourrait tenter de lancer quelques vraies réformes de fond pour le bénéfice de la « base », en s’appuyant sur la grogne pour la justifier politiquement ; s’il existe un bon moment pour commencer les coupes claires et pour en finir avec les douzaines de dépenses inutiles depuis les associations lucratives sans but jusqu’aux aides à la presse en passant par les comités Théodule, commissions diverses et variées, administrations placard-doré et autres ministères croupions, c’est bien maintenant.

Malheureusement, la revendication la plus souvent entendue lors de ces mouvements spontanés n’a pas été, justement, une baisse drastique des dépenses de l’État, mais une modification de la fiscalité : tristement, pour l’écrasante majorité des Gilets Jaunes, il ne s’agit pas de moins taxer, mais simplement de taxer ailleurs en commençant par d’autres qu’eux.

Autrement dit, le peuple français, lorsqu’il s’exprime, continue toujours de réclamer la même largesse dans l’intervention de l’État mais entend lui poser de nouveaux objectifs sur ceux qu’il doit ponctionner.

C’est tout sauf une solution.

C’est même une simple extension du problème, avec au mieux une modification des catégories d’individus impactés. Et c’est précisément parce que ces revendications n’ont aucun lien avec ce qu’il devient maintenant crucial de faire que Macron ne lancera aucune réforme majeure.

Dès lors, la pression fiscale ne baissera pas. Les services publics rendus ne s’amélioreront pas. La misère continuera de s’étendre.

Ce pays est foutu.

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Quelles perspectives pour les Gilets Jaunes ?

Par : h16

On pourrait ergoter, mais comme je le notais dans un précédent billet, le mouvement débuté samedi 17 novembre a effectivement permis de lancer un premier message : la taxation que les Français subissent a atteint le point haut où il commence à devenir rentable de sortir de chez soi pour rouspéter. Comme je le notais aussi, cela n’a absolument pas empêché le sommet et son gouvernement ni de cordialement mépriser le cri du cœur venu de la base, ni de continuer à la taxer.

C’est avec consternation mêlé d’une absence totale de surprise qu’on apprend ainsi que le Sénat a donc, probablement pour fêter l’entrée en jeu des Gilets Jaunes, augmenté une taxe sur les mutuelles de 40%.

C’est ainsi qu’on apprend qu’une taxe supplémentaire sera bientôt mise en place pour la collecte des poubelles (pourtant déjà couverte par les taxes locales, d’habitation et foncières, dont les modifications récentes n’ont pas fait que des heureux).

On pourra se rassurer en constatant que l’avalanche taxatoire touche aussi les Parisiens (hormis leurs élites, ne nous égarons pas) qui verront bientôt une nouvelle taxe sur les meublés touristiques. Notons au passage que malgré cette taxe, instaurée pour compenser l’hypothétique baisse de la taxe d’habitation, la Mairie s’empresse d’expliquer pourquoi elle a bien pu augmenter. L’ingénierie financière dans la Capitale (et son trou de plusieurs milliards d’euros maintenant), c’est du sérieux.

Une bonne nouvelle dans ce fatras de taxes naissantes : celle instituée sur les Netflix et autres Youtube a fini par rapporter 7 millions « pour le cinéma français ». Rappelons qu’à l’instar des taxes sur le lait qui sont payées – comme chacun sait – par la vache, les taxes sur les vidéos en ligne sont bien évidemment payées par les sociétés de distribution. Mais si. Puisqu’on vous le dit. Le Français, heureux, en redemandera sans doute.

Comme il redemandera sans doute une grosse louchée de sécurité routière ; la limitation à 80 km/h ayant déjà eu des résultats fumants, on va à présent proposer les « contrôles routiers furtifs » : puisque la signalisation des radars par des panneaux et sur les applications mobiles dédiées permettait à beaucoup d’éviter la prune, il a été judicieusement décidé de mettre fin à cette signalisation. On appréciera la raison invoquée (la lutte contre la criminalité) qui est à la sécurité routière ce que la taxe carburant est à la lutte contre la pollution ou la tournante des Cités au romantisme amoureux : un bon gros foutage de gueule des familles ; il suffira d’apprendre que, dans le cadre du projet de loi de finances rectificative (PLFR) pour 2018, le gouvernement a choisi de réaffecter 577 millions d’euros de ces taxes « écologiques » vers le budget général pour bien le comprendre.

Devant ces derniers éléments récents, pas de doute : la prise de conscience que la bastonnade taxatoire est allée trop loin semble bien lente au gouvernement.

En revanche, elle est bien présente chez les politiciens d’opposition et chez les syndicats.

WauquiezChez les premiers, le simple fait qu’ils tentent par tous les moyens de récupérer le mouvement montre qu’ils ont nettement perçu son caractère populaire et transversal à la société française. Voir un Wauquiez ou un Mélenchon trainer leurs yeux globuleux et humides de désir populaire dans ces manifestations ne laisse pas l’ombre d’un doute sur l’ampleur du mouvement qui ne les aurait jamais intéressés s’il n’avait concerné qu’une trop faible proportion de votants…

Chez les seconds, la nature même du mouvement, indépendant de tout syndicalisme, empêchera nos amis encartés de se rattacher, même de loin, à ce genre de manifestations. Griller de la merguez achetée sur les fonds du syndicat ne pose aucun souci ; envisager de le faire pour de la merguez sauvage, non sanctionnée officiellement par un baron syndical, c’est absolument impensable et introduirait une concurrence malsaine qu’en bons anticapitalistes, ils ne supportent pas.

Bref : un gouvernement résolument sourd, des politiciens concernés parce que cupides (au moins électoralement), des syndicalistes terrorisés de voir leur terrain de jeu se dérober sous leurs pieds… La situation, quasi-inédite, est en place.

On doit à présent s’interroger sur les suites possibles sachant que le mot d’ordre (la baisse des taxes et donc, au final, la baisse de la dépense publique) est parfaitement légitime.

En effet, comme la grève de l’impôt n’est guère envisageable (et qu’elle est sévèrement punie par la loi à tel point qu’il vaut mieux tuer un policier, la clémence de la justice sera plus facile à réclamer), il n’y a plus qu’un nombre limité d’options pour aboutir à l’effet désiré.

Au-delà de l’extension du mouvement avec une démonstration de force dans Paris même, qui est d’ores est déjà envisagée, et outre les propositions que je développais ici qui reviennent à gripper les abominables tubulures multiples de nos administrations empesées dans leurs décrets, circulaires et procédures bureaucratiques ubuesques, notons celle déjà mise en place par certains Gilets Jaunes : bloquer certaines administrations.

L’idée de ces Gilets Jaunes est intéressante : eux ont bien compris que le nerf de la guerre ne résidait finalement que dans un nombre fort réduit d’institutions. Principales perceptions des impôts, caisses locales de l’URSSAF, les quelques endroits névralgiques en France où les amendes, PV et autres taxes sont collectées… On a vite fait le tour des quelques « places fortes » dont le blocage en bonne et due forme entraînerait une nervosité extrêmement grande de la part de l’élite en place (et je passe sur Bercy, forteresse symbolique).

Eh oui : à la place du blocage des routes, l’impossibilité pour certains fonctionnaires des finances, des URSSAF, de l’inspection du travail ou des douanes de faire leur travail ne provoquerait aucune espèce d’angoisse existentielle auprès d’une écrasante majorité de Français qui ne se bousculeront pas pour savoir ce qu’il est advenu de leur aimable contrôleur fiscal ou inspecteur du travail ayant déboulé dans leur commerce pour y trouver motif à redressement pharaonique.

Un blocage ciblé, en somme, dont toute la subtilité résidera dans sa durée, la plus longue possible. Après quoi le gouvernement, les mains moites, sera obligé de faire intervenir l’armée – oui, rappelez-vous, ces gens entraînés à utiliser la force et dont la solde et la motivation a été consciencieusement sabotées par Louvois.

On peut imaginer que cette armée, cette police et cette gendarmerie exécuteront sans broncher les ordres lancés d’utiliser la violence pour assurer que les impôts et les taxes continueront de rentrer même si cela ne servira effectivement pas à alimenter leurs salaires mais plutôt à perfectionner le merdier dans lequel tout le monde semble barboter avec un délice discutable.

Ou on peut aussi se rappeler que tout ce beau monde a bien du mal à gérer quelques banlieues susceptibles. Certes, on ne doutera pas que viendra bien vite de la part de nos dirigeants l’ordre de tirer à balles réelles lorsque ce seront leurs voitures qui brûleront et leurs lieux de vie qui seront visés, et non plus ceux de « la base » et ces quartiers émotifs. À partir de là, les choses seront sans doute plus claires.

On peut cependant s’attendre à un éparpillement du mouvement. Au contraire de certaines catégories de salariés ultra-protégés, cette France qui se lève tôt n’a pas les moyens de faire durer l’opération.

Manifestement, le gouvernement, parfaitement hermétique aux demandes, compte là-dessus.

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Les fanfaronnades de Darmanin

Par : h16

Tout se met donc en place, petit-à-petit, presque calmement. Le pays, lentement mais sûrement, se crispe sur ses habitudes parmi lesquelles on a choisi, sans honte, d’établir le niveau des recettes fiscales par rapport aux prévisions de dépenses au lieu de l’inverse.

L’imagination étant vraiment au pouvoir, les idées de dépenses ne manquent pas. Soyons franc : comme il s’agit de l’argent des autres, elles ne manqueront même jamais.

Il faut donc, coûte que coûte, trouver toutes les sources possibles d’abondement à ces dépenses plus ou moins fastueuses. À ce titre, c’est à Bercy que l’imagination est la plus débridée.

Récemment, et ce fut même l’occasion d’un petit billet explicatif, on apprenait par la bouche de Gérald Darmanin, le frétillant Ministre de l’Action et des Comptes publics, que Bercy allait investir pour son avenir (celui de Bercy autant que celui de Darmanin, d’ailleurs) : grâce à l’adjonction d’un logiciel malin qui va fouiner sur les réseaux sociaux, l’administration fiscale entend repérer et coincer les évadés et les fraudeurs fiscaux ou, en tout cas, ceux qui ont la mauvaise idée d’afficher un train de vie scandaleusement opulent en comparaison d’une imposition scandaleusement faible.

Que voilà un sympathique concept, dont on ne découvre que récemment une première estimation de la facture : apparemment, on peut arriver à traquer facilement les internautes fraudeurs pour la bagatelle de 20 millions d’euros.

Comme je l’avais noté avant même de connaître le montant qu’on envisageait de cramer dans un beau feu de joie, on sait déjà que toute cette opération va remarquablement bien se dérouler. Ce n’est pas le premier projet informatique mené par l’État. Ce n’est pas la première fois qu’il entend révolutionner tel ou tel aspect de ses services. Ce n’est pas la première fois qu’il cherche à pister le citoyen, le contribuable, l’internaute pour l’empêcher de penser de travers, de payer en dehors des clous, de poster des mèmes idiots ou de faire péter l’un ou l’autre portique multi-taxe.

Et ce n’est pas non plus la première fois qu’un tel projet se plantera, comme Louvois avant lui ou comme la petite Sirhen de l’Éducation Nationale… Ah oui, au fait, vous n’en avez que peu entendu parler, mais après Louvois et son demi-milliard d’euros de catastrophe industrielle retentissante, Sirhen, c’est ce logiciel destiné à prendre en charge les ressources humaines de l’Éducation Nationale, qui aura englouti 320 millions d’euros … en pure perte.

Devant ces chiffres, les 20 petits millions d’euros consacrés à la chasse au kéké sur Facebook paraissent presque maigres.

Mais on doit se rappeler que, d’une part, l’opération est logiquement vouée à l’échec tant ces réseaux sociaux ne sont en rien le reflet de la réalité et inciteront surtout les contribuables à se méfier encore plus de toute interaction en ligne avec le gouvernement. D’autre part, l’État n’a jamais été capable de démontrer la moindre capacité à réussir un projet informatique d’ampleur.

Autrement dit, voilà 20 millions qui vont aller à la poubelle (en passant probablement par la case « dérapage budgétaire à 100 millions » histoire de se rapprocher des précédents dodus).

Les fanfaronnades de Darmanin seront probablement mises en sourdines lorsque le fabuleux logiciel, acheté à grands frais, se révélera particulièrement mauvais ou impuissant à traquer les fraudeurs jusque dans les chiottes de Renault-Nissan.

Cependant, peut-on vraiment être surpris de la médiocrité du personnage lorsqu’on se rappelle qu’il y a un an – le 24 novembre 2017 – ce même pipeauteur frisé se laissait aller à ironiser avec décontraction sur une éventuelle jacquerie que provoquerait l’augmentation du prix des carburants ?

En effet, un an donc avant l’actuel mouvement des Gilets Jaunes, le sénateur LR Jean-François Husson et l’écologiste Ronan Dantec avaient alerté – en vain manifestement – le gouvernement sur le risque de « voir naître une nouvelle vague de bonnets rouges » face à la hausse des taxes sur le carburant.

Le ministre Darmanin, constatant qu’il fallait bien trouver des recettes pour toutes les belles dépenses prévues, avait balayé d’un revers de la main l’hypothèse d’une telle fronde : après tout, si ces dépenses étaient engagées, c’est bien parce que tout le monde réclamait ces infrastructures, indispensables ♩ au vivrensemble, à la puissance du pays et à la survie ♫ de son patrimoine ♬ culturel tsoin tsoin ♪.

L’idée même qu’il faille, à un moment donné, faire une croix sur les dépenses précisément parce que les recettes n’y sont plus (et que, en pratique, les populations concernées sont de moins en moins chaudes à claquer des thunes pour ces infrastructures pas réellement indispensables), cette idée n’a traversé l’esprit de personne à ce moment-là.

Mais voilà : comme le disait fort bien Margaret Thatcher, le socialisme fonctionne bien jusqu’au moment où l’argent des autres vient à manquer… ce qu’on observe actuellement, et qui laisse planer comme un gros doute sur la capacité des finances à supporter encore longtemps les gabegies en cours.

Plus inquiétant encore, ces péripéties d’il y a un an éclairent d’une lumière franchement crue la capacité d’anticipation des clowns à roulette qui nous gouvernent… Ou plutôt, de son absence : Darmanin n’avait à l’époque manifestement pas du tout compris le message pour une fois réaliste des Sénateurs.

À l’aune de cette aventure, on ne peut que s’inquiéter de la façon dont le gouvernement entend traiter le problème des Gilets Jaunes.

Plus aiguë encore sera cette même question des capacités du gouvernement à gérer le déficit budgétaire et l’état des finances publiques alors que, cette année encore, les dépenses publiques continuent d’augmenter, que les prélèvements publics battent des records, et que l’impôt sur les sociétés aussi.

D’ailleurs, on tabasse les entreprises d’impôts car tout le monde sait que les taxes sur le lait sont payées par les vaches. Ce qui permet d’avoir, en face, des services publics d’une redoutable efficacité et d’une qualité irréprochable (notamment l’inspection du travail, le fisc ou les douanes qui peuvent intervenir 24 h/24, mieux et plus vite que la Justice, la Police ou l’Armée).

Dans ce contexte, les fanfaronnades de Gérald Darmanin n’apparaissent absolument pas rassurantes, surtout que c’est le même champion qui est en charge du Prélèvement de l’impôt à la source.

Alors que le pays traverse un moment difficile, ses dirigeants ont décidé de s’empiffrer de petits fours, de faire une soirée mousse et de mettre à fond la musique disco. C’est donc en toute logique que, lorsque la réalité viendra frapper à leur porte, ils n’entendront rien.

C’est dommage, parce que la réalité ne se contente jamais de seulement frapper gentiment à la porte et d’attendre : elle passe assez rapidement aux coups de bélier. Et là, je la sens bien en train d’installer un canon de 105.

Forcément, ça va bien se terminer.

[Redite] Bonnets Rouges : et la presse prit parti

Par : h16

Billet initialement paru le 13 novembre 2013

Il y a cinq ans tout juste, la colère des Bonnets Rouges agitait la France. On s’en rappelle : l’issue de ce mouvement fut la disparition d’une écotaxe bien poivrée qui menaçait de s’abattre violemment sur les routiers (puis, plus tard, sur les automobilistes) au prétexte déjà fallacieux de lutter contre la pollution, le climat qui change et les écrouelles.

À l’époque, la Presse, aussi neutre que ses subventions étatiques massives le lui permettent, avait fait preuve d’une retenue héroïque en ne qualifiant le mouvement que de poujadiste et à l’évidence fomenté par des individus populistes et démagogiques.

Toute ressemblance avec les Gilets Jaunes de cette année s’arrête là : chacun sait que ces derniers sont, en plus d’être poujadistes, carrément nazifachos en plus d’être d’estrème-drouate populiste et veulent résolument la mort de la planète ainsi que des générations futures en leur proutant du gros diesel au museau.

Ah, qu’il fait bon vivre dans ce pays où les organes d’information font un si remarquable travail !

Tiens, il semblerait qu’enfin, après une analyse aiguisée, précise et pointue, menée en grande partie par les puissant calculateurs Médiavac 2013 et Politron-17.88, l’insupportable mouvement de grogne qui prétend s’étendre en France soit en réalité le résultat d’une énième petite poussée poujadiste de l’une de ces franges nauséabonde de la droite poussiéreuse venue directement d’un siècle passé et qu’on croyait oubliée.

Intéressante succession d’événements. Depuis que certains Bretons se sont achetés des bonnets rouges, la France regarde, de plus en plus surprise de se découvrir une âme rebelle, elle qui a pourtant coupé la tête de ses rois, démis plus d’un politicien et envoyé par dessus bord un nombre considérable (et même, à bien y réfléchir, comique) de constitutions, de systèmes politiques et de dirigeants en l’espace de deux siècles.

Et alors que la France regarde, elle semble vaguement sortir d’une torpeur qui l’aura poussée à accepter un peu tout et n’importe quoi, à commencer par une série de dirigeants de plus en plus consternants à mesure que le temps passait.

hollande 100 pct ridicule

Tout a commencé, on se le rappelle aisément, par le constat de plus en plus inquiétant d’un nombre violemment croissant de faillites dans l’Ouest français. Et avec ces faillites, les esprits locaux se seront rapidement rendus compte que la situation économique, déjà tendue, s’était subitement aggravée avec l’arrivée prochaine de l’écotaxe, qui transformerait de fait certaines exploitations tout juste rentables en gouffres financiers faillitaires. Oui, cet État, alpha et oméga de la vie en France et en Bretagne, allait signer l’arrêt de mort à petit feu et par rage taxatoire à un nombre grandissant d’entreprise. Zut alors.

nono démonte-bourg mittalEt cette région, qui avait assez majoritairement voté pour le candidat pédalo-flambyste, se retrouvait à hurler son désespoir sans recevoir en retour la moindre once d’écoute. Peut-être les Bretons se seraient-ils contentés d’un Montebourg, état neuf, très peu servi ; peut-être le crachin local s’harmonise-t-il mal avec les heures de capilliculture biocosméticienne nécessaires à la vague joyeuse de poils ombrageux qui ornent courageusement le crâne du trop frétillant ministre ; peut-être ce dernier n’a pas eu le temps, entre deux frétillances pour Mittal ou Goodyear, d’aller jeter un œil. Toujours est-il qu’il n’aura pas fait l’effort d’aller voir sur place s’il y était. Ça tombe bien : il n’y était pas, pas plus que tous les autres ministres et élus d’importance. Seul un petit Mélenchon rabougri se sera pointé pour prendre un pot avec ses trois amis locaux, roter un coup et insulter les Bretons.

Et puisque la gronde avait compris, confusément, que certains des dépôts de bilan n’étaient pas dus à autre chose qu’au poids des taxes et autres vexations fiscales parfaitement inouï, il n’était que logique que certains des Bretons fassent un détour champêtre par-ci par-là et détruisent proprement ce que l’envahisseur bobo-parisien écolo-compatible tentait de faire passer pour une mesure idoine afin de réduire la pollution.

La presse, devant un tel spectacle, s’est retrouvée rapidement dépassée. Des ouvriers, des salariés, des employés, des agriculteurs, des gens qui, finalement, ne sont ni des patrons, ni des capitalistes, ni de futurs expatriés fiscaux, qui se plaignent, en territoire français, que les taxes seraient arrivées à un point trop élevé ? Oh oh oh. Qu’allez vous croire-là ?

Pignouferies de presse

Les premiers éditos sont donc hésitants. On détecte un souci : à trop donner la parole à ces agitateurs, certains pourraient comprendre que oui, ces portiques écotaxe ne sont que le début d’une traque permanente des usagers de la route. Certains pourraient comprendre que les camions ne sont que le début de la ponction. Certains pourraient comprendre que, normalement, les impôts locaux, les impôts directs et indirects, les sommes colossales qui sont prélevées partout, tout le temps, par l’État et les collectivités servent déjà, largement, à payer la maintenance de ces infrastructures. Certains pourraient se rappeler qu’en vertu du principe de non affectation comptable de cette taxe, il n’y a en réalité aucune chance qu’elle serve en priorité à la réparation des routes que les méchants camions détruiraient à chaque passage, les vilains.

Certains pourraient alors se rendre compte que l’écotaxe n’est qu’un prétexte pour taxer encore plus. Certains pourraient se rendre compte qu’il ne s’agit que d’une étape pour tabasser encore un peu plus les entreprises, puis les particuliers, en se gargarisant à la fois de remarques moralinées sur la Nature, les petites fleurs, le méchant CO2 qui n’est pas un polluant mais qui est supayr pratique pour faire peur, et sur tous les beaux services publics (que le monde nous envie mais ne nous copie pas) que le pays nous concède dans sa magnanimité moyennant une ponction de 53% de notre richesse.

Bref : à trop donner la parole aux contestataires anti-taxes, on risque, très clairement, de tomber dans le vilain poujadisme, ou, pire encore, à faire plier le gouvernement devant l’hydre ultranéolibérale, celle qui réclame toujours plus d’austérité, de sacrifices d’enfants solidaires dans le sang d’ouvriers éco-conscients.

portique multitaxe Bercy

small double facepalmLa première phase de réplique fut donc, tactiquement, de faire porter le chapeau à la précédente équipe en place. D’une part, c’est connu, les absents ont tort, et d’autre part, une taxe supplémentaire, ça ne peut qu’être de droite (tout le monde sait qu’à gauche, on ne spolie pas les petits, les ouvriers, les faibles). Et ça tombe bien, en plus, la première mouillée dans cette affaire fut NKM, candidate à la mairie de Paris avec son programme kikoolol. Avec une telle cible, la presse se déchaîna.

small facepalmManque de bol : s’il est évident que l’ensemble de l’affaire Ecomouv’ / Ecotaxe a été troussé comme à l’habitude, à la hussarde et dans un champ de foin encore humide, les erreurs et connivences habituelles ne sont malheureusement pas suffisantes pour incriminer plus que ça la droite, l’UMP ou même NKM. Zut alors. Pire encore, enquête menée, on se rend compte que les protagonistes du sulfureux dossier sont encore en poste pour la plupart (comme le directeur de cabinet de Cécile Duflot, une autre belle cible, malheureusement encore dans le gouvernement et officiellement à gauche, donc intouchable). Zut et rezut.

Consternation, un partout, la balle au centre, ça n’ira pas, d’autant que la contestation continue de monter, tient bon et s’envenime. Il faut faire quelque chose, mes petits amis, cela ne peut plus durer. Regardez : non seulement, ils brûlent les portiques écotaxe, mais de mystérieux citoyens contribuables automobilistes casseurs extrémistes s’en prennent rapidement aux autres dispositifs automatiques de taxation : les radars commencent à prendre cher.

Oh. Triple zut, cela ne sent pas bon. D’autant qu’à bien y réfléchir, enfiler deux ou trois pneus sur un radar, l’arroser d’essence et l’enflammer, ça ne prend guère qu’une ou deux minutes et qu’en un temps aussi court, il devient difficile de choper les vilains tortionnaires de gendarmes électroniques.

La presse, devant le désastre qui s’annonce (pour les finances de la République) passe la multipliée : rapidement se succèdent les reportages sur le coût des radars (un radar qui brûle, c’est 8000 chatons qui ne trouveront pas refuge dans un lieu payé par l’État cet hiver – pensez-y !), le détail des dépenses engagées pour démonter, nettoyer, réparer ou reconstruire un magnifique portique (un portique qui tombe, c’est trente espèces d’animaux qui vivaient en symbiose qui sont décimées, c’est vingt fonctionnaires qu’on ne pourra pas augmenter cette année !) ; il ne nous sera bien évidemment pas épargné l’indispensable reportage sur les salariés de la boîte Ecomouv’ qui se retrouvent fort peinés par ces péripéties qui vont remettre en cause leur job à eux.

(Personne pour noter que sans cette taxe, l’argent ne sera pas ponctionné, restera dans des mains qui iront le dépenser en choses certainement plus utiles pour l’humanité qu’un portique hideux au milieu d’une route ; et je ne suis pas sûr que le sort des mâtons intéresse les prisonniers lorsque la prison ferme.)

detruire un radar tuer un chaton

Mieux encore, alors que brûlent les radars routiers, cette presse servile ne peut s’empêcher d’aller interroger les thuriféraires du Tout À l’État qui se réjouissaient qu’un maillage assez fin soit mis en place pour choper de l’automobiliste, aussi inoffensif soit-il. Oh que c’est triste, ces radars qui brûlent : c’est une sécurité de moins sur les routes, voyons, mes enfants que faites-vous là ? Vous vous trompez de cible ! Ben voyons. On réconciliera aussi très bien ces remarques avec l’absence de radars dans beaucoup d’autres pays européens, avec pourtant des mortalités aussi en chute (et plus basses qu’en France, comme en Allemagne où certaines portions sont mêmes sans limitations de vitesse du tout).

Après l’Ecotax qui lutte contre la pollution, les radars qui luttent pour la sécurité, il fallait terminer le spectacle avec quelque chose de grandiose : par exemple, en amalgamant joyeusement les Bonnets-Rouges à des casseurs, certes, mais surtout, d’extrême-droite. Facile : pensez-donc, siffler Hollande, un 11 novembre, ne peut être que l’œuvre de fascistes extrémistes, de réactionnaires rétrogrades, de conservateurs cul-serrés incapables de comprendre l’absolue nécessité d’une bonne taxe routière et d’une ponction anti-vitesse aussi aléatoire que subtile. Et puis, des salariés qui voient crever leur entreprise et au lieu de se taire, s’en prennent aux impôts, cela ne peut pas être de bons Français, voyons !

La suite, on la devine sans mal : les sondages se multiplieront dans lesquels on découvrira cette partie étonnante du peuple français qui aime tendrement les radars et la fausse sécurité routière qui vient avec, cette partie du peuple qui a bien compris comment, avec des portiques, on allait lutter contre le CO2, les algues vertes et les typhons aux Philippines, cette partie du peuple, la plus veule, la plus molle, la plus couarde, qui préfèrera toujours qu’on taxe (les autres), qu’on se taxe tous jusqu’à la croissance et jusqu’au paradis, parce que, comprenez-vous, les autorités ont dit que c’était comme ça que ça marcherait.

Mais concrètement, ils sont où ces Français qui aiment les radars routiers ? Ils sont où, tous ces Français qui aiment voir se multiplier les gendarmes automatiques qui flashent les pères de famille dans les lignes droites d’autoroutes vides ? Ils sont où, ces Français si naïfs pour ne pas comprendre que l’écotaxe n’est qu’un petit début, que les camions sont les têtes de convois et qu’ils y passeront ensuite ? Ils sont où, ces Français qui se sentent à l’aise lorsqu’ils paieront, au 1er janvier, 20% de TVA ? Ils sont où, ces Français qui sont heureux de voir leurs heures supplémentaires leur rapporter des clopinettes (surtaxées) ? Ils sont où ceux qui sont heureux de leurs hausses d’impôts, et des cotisations qui font fermer les entreprises ?

Mais surtout, elle est où, la presse qui devrait évaluer le ras-le-bol qui continue de monter, inexorable, qui touche maintenant toutes les professions, toutes les catégories socio-professionnelles, tous les salariés ? Elle est où, cette presse qui devrait remonter ce cri, pourtant clair, que trop, c’est décidément trop, et que non, plus d’impôts et de taxes ne sauveront pas le pays ? Elle est où, la presse, pour remonter le sentiment que le peuple en a très clairement assez de la bande de clowns qui le gouverne ?

… Elle est à l’Élysée ou Matignon, sans doute. Pour prendre des notes ?

radar et missile

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Gouvernement : une peur… jaune

Par : h16

Excellente nouvelle : en repassant sous le seuil des 60 dollars le baril, le prix du pétrole est maintenant au plus bas depuis un an. On devrait donc se réjouir de la forte baisse du prix des carburants à la pompe.

Qu’on attendra longtemps.

Le gouvernement, en plein milieu d’un mouvement populaire qu’on ne peut déjà plus qualifier d’anecdotique, vient en effet de confirmer une hausse des taxes sur les carburants dès janvier (dans un gros mois, donc) ; on se tâte encore pour savoir si cette nouvelle augmentation (en pleine baisse des prix du produit de base) s’inscrit dans la partie « démocratique » de la transition écologique, ou dans sa partie « acceptable ». En tout cas, on peut raisonnablement l’inscrire à la colonne « crédit » du foutage de gueule maintenant permanent qu’entretient ce même gouvernement au sujet de cette transition, alors même que la France est un des pays développés les moins contributeurs aux gaz à effets de serre.

Peut-être les Gilets Jaunes, apprenant cela, trouveront de nouvelles raisons pour continuer leur mobilisation, d’autant que les taxes, impôts et ponctions fiscales de tous ordres ne diminuent toujours pas.

En tout cas, ce mouvement s’est très concrètement traduit par des manifestations violentes sur les Champs-Élysées ce samedi.

On pourra sans aucun problème trouver dans ces violences les racines habituelles, à savoir les groupuscules gauchistes (brandissant les inévitables drapeaux révolutionnaires rouges) ainsi que les gangs routiniers des saccages en foule. Ces habitués n’expliqueront pas toutes les violences dont une part provient bel et bien des forces policières dont les ordres étaient très clairs.

Le gouvernement a, sans la moindre ambiguïté, choisi ouvertement l’usage de la coercition pour mater ce peuple venu impudemment le défier. Plutôt que laisser le mouvement prendre place dans la Capitale et montrer effectivement son ampleur, il a été choisi de l’éparpiller systématiquement.

Difficile de voir dans cette manœuvre un calcul politique très fin. Que le procédé ait été utilisé pour camoufler l’importance de la mobilisation ou qu’il n’ait servi qu’à rappeler à tous que la force restait non à la Loi, mais à l’État, peut importe puisqu’au final, cet usage de la force ne démontre qu’une seule chose de façon fort claire : très manifestement, le gouvernement a peur.

Pour bien en prendre la mesure, il n’est qu’à voir les déclarations du ministre de l’Intérieur, Castaner, tentant d’effaroucher la veuve, l’orphelin et le cadre moyen urbain métrosexuel qui adoube encore Macron de son approbation : le voilà qui nous joue la comédie sur l’air d’un foyer attaqué par les masses populeuses lorsque la réalité revêt un air décidément goguenard et pas réellement menaçant.

Aucun doute n’est possible : le pouvoir actuel ne contrôle absolument plus rien et le sentiment qui surnage très manifestement est celui de l’anxiété. Si les ministres, les députés et la classe jacassante ont une odeur, ce n’est plus à présent celle des crèmes de jour ou d’un after-shave luxueux, mais plutôt celle de la peur, celle qui pousse le gouvernemaman à courir les bras en l’air et demander à l’État-papa de gronder et réprimer.

C’est aussi ce même parfum de panique qu’on peut lire derrière les façades faussement calmes qui expliquent que, soudainement, le peuple remonté aurait tort. Eh non. Le peuple n’a ni tort, ni raison, par définition puisque c’est lui qui décide ; c’est lui qui fait la loi et non les députés qui n’en sont que des représentants congédiables ad nutum et qui semblent eux, comme les ministres, sénateurs et président tous confondus, avoir complètement oublié qu’ils sont à son service et non l’inverse.

Cette peur n’est pas sans raison puisque, comme beaucoup de peurs réflexives, elle est le résultat d’une perte de contrôle et d’une absence de compréhension.

Le gouvernement actuel se situe dans les deux cas.

D’une part, il ne peut contrôler ce mouvement qui n’a ni tête ni structure et peut donc, à tout moment, dégénérer en quelque chose qu’il lui sera impossible d’arrêter facilement avec les méthodes éprouvées qu’il pratique d’habitude.

D’autre part, il ne le comprend pas : le « sommet » est maintenant totalement hermétique à la souffrance de la « base », le peuple de ceux qui se lèvent le matin pour gagner une misère. Les ministres, les députés et les sénateurs n’ont pas à batailler pour 50 euros en fin de mois pour nourrir leurs enfants, et n’ont pas à s’occuper du plein de leur voiture, généralement conduite par un chauffeur rémunéré par la République.

Cela explique d’ailleurs fort bien l’avalanche de messages idiots, une communication consternante voire carrément de pure propagande, et par dessus tout, un agencement ridicule des priorités gouvernementales où le moment semble pertinent pour proposer un « Haut Conseil bidule machin climatique ».

En pratique, la Gauche-Kérosène se détache tous les jours de la France-diesel à la vitesse d’un Airbus en pleine ascension, ce qui empêche toute analyse correcte et, par voie de conséquence, toute prise de décision judicieuse.

Pire, et tout observateur extérieur pourra le confirmer : ces manifestations ne s’apparentent absolument pas à un mouvement en perte de vitesse mais bien à l’expression d’une pression qui s’accumule et que le pouvoir en place ne sait pas gérer ni ne veut laisser s’échapper ou s’exprimer. Les échauffourées des Champs ne sont pas anodines : elles sont un échec de toute voie moyenne qu’un gouvernement responsable aurait trouvée pour entendre, écouter et répondre aux angoisses de la foule.

En fait, tout ceci ne peut être résumé que par un seul mot : prémices.

Tout comme eut lieu, il y a cinq ans, le mouvement des Bonnets Rouges qui annonçait déjà la couleur, à savoir le ras-le-bol de la population de se faire taxer sans frein, et tout comme il y a des appels réguliers à en découdre sur les réseaux sociaux, il y aura vraisemblablement, dans les prochains mois, d’autres 24 novembre 2018. Il faudrait être naïf pour parier sur un essoufflement.

Il ne manque véritablement plus qu’une étincelle sur un bidon de diesel.

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Gilets jaunes, transition énergétique et modèle français

Par : h16

Notre jadis-frétillant Président a pris la parole et les choses sont maintenant parfaitement claires : il n’y aura aucun changement de politique générale. Peu importe les protestations, il en va de la survie de l’État — pardon, de la Planète.

La transition écologique continuera donc, sans la moindre relâche : l’urgence l’État n’a plus de thunes climatique est évidente surtout en France où le nombre d’espèces animales est en baisse constante. La banquise des Hauts de France est complètement fondue, le désert sablonneux marseillais s’étend sans relâche, l’État n’a plus de thunes, la sécheresse frappe la Capitale et les vignes de Calais donnent un vin de plus en plus capiteux. Il est temps d’agir, l’État n’a plus de thunes il faut sauver la planète !

Et alors que l’absentéisme dans les collectivités territoriales, évidemment provoqué par la hausse incessante des températures, bat de nouveaux records, alors que le taux de chômage, même après bidouilles statistiques, refuse obstinément de passer en dessous de 9%, que les défaillances d’entreprises repartent à la hausse et alors que l’État français détient maintenant le record de prélèvements en Europe, l’urgence apparaît claire : une bonne petite taxation du carbone sous une forme ou une autre, pardi !

Et plus précisément, devant la colère des Gilets Jaunes, Macron a décidé de sortir ce qu’il pouvait faire de mieux : outre brasser un air tiède réchauffé méticuleusement et avec précision, notre Président préconise l’abandon des énergies fossiles, la distribution d’argent gratuit des autres pour aider à l’acquisition de voiturettes électriques glorifiées et d’abandonner à terme le nucléaire, laissant le pays à la merci des lobbies éoliens, photovoltaïques et manifestement cyclistes (il faudra beaucoup pédaler pour compenser la disparition des moches centrales nucléaires non remplacées par de sales centrales à énergies fossiles). Ah, et puis des capotes remboursées : la lutte contre la surpopulation passera par le latex remboursé.

La France de 2050 sera à la fois dépeuplée et résolument sportive, où le Gilet Jaune d’alors pédalera furieusement la journée pour se déplacer et le soir pour avoir du courant.

D’un autre côté, il faut admettre que nos Gilets Jaunes obtiennent peu ou prou ce qu’ils ont réclamé : à force de revendications floues et mal cadrées, de vouloir à la fois moins de taxes et plus d’État, moins d’impôts mais plus de services publics, il arrive un moment où le pauvre Emmanuel, déjà en manque de colonne vertébrale idéologique, se retrouve plongé dans des injonctions paradoxales.

Mollement épaulé par ses ministres-clowns (comme les poissons du même nom, colorés, sans mémoire et rapidement perdus), il ne pouvait que prendre une série de mesurettes grotesques pour camoufler l’évidence : l’État n’a plus de thunesl’État français est complètement en faillite, peut-être même proche de la rupture de paiement, et à ce point près de ses sous qu’aucun ralentissement dans la ponction ne pourra être toléré.

Les Gilets Jaunes, maintenant pourvus d’un appendice porte-parlolesque (il n’y a pas de typo), se sont résolument engagés dans une liste de revendications à la Prévert dont bien trop d’éléments fleurent bon un petit collectivisme socialiste parfaitement standard (moins de taxes pour eux certes, mais pas pour les autres sur le mode « ras le bol de ces 20% de riches qui payent 70% de l’impôt sur le revenu, il faut les taxer plus »), au-dessus desquels flottent les inévitables appels à une autre République, une autre démocratie, un autre système.

S’il est très difficile de déceler un autre système dans ce qu’ils proposent ou, pire encore, dans ce que nous propose Emmanuel Macron tant les uns et les autres s’obstinent à répéter les erreurs socialistes du passé, il y a pourtant, pas loin de chez nous, un modèle effectivement en place, qui a été testé et qui fonctionne très bien.

Ce modèle offre l’un des niveaux de vie les plus élevés de la planète ce qui devrait ravir les Gilets Jaunes. C’est aussi l’un de ceux qui taxent le moins ce qui aboutit à un chômage minimal (on parle de 3%), une pauvreté qui soutient sans sourciller la comparaison avec la France, et qui offre en surcroît des opportunités régulières au Peuple de s’exprimer au travers de multiples référendums.

Ce modèle, c’est le modèle suisse, qui se paye même le luxe d’aligner une dette rikiki (moins d’un tiers du PIB, là où la dette française en représente à présent l’intégralité) avec des excédents budgétaires sur les 18 dernières années.

Et bonus non négligeable : ce modèle a permis au peuple suisse de ne pas s’encombrer des parasites politiques omniprésents dans l’actualité française – il vous suffira d’essayer de citer deux ou trois noms de politiciens suisses pour mesurer l’écart avec les nôtres, repérables de loin aux bruits de casseroles.

Cette discrétion des politiciens suisses est, bien malheureusement, la faiblesse de ce modèle, fruit d’une éducation et d’une formation solides, d’une taxation très raisonnable, d’une forte limitation de l’État et d’une grande importance de la liberté et de la responsabilité individuelle : des olibrius comme Macron, Castaner et tant d’autres autour n’y auraient aucune place et ne s’y sentiraient jamais à l’aise.

Pire, le modèle suisse favorise l’individu, le met bien plus souvent face à ses responsabilités plutôt que l’en décharger au travers d’un État omniprésent et omni-impotent. C’est l’antithèse même de ce que prônent nos politiciens, tous bords confondus qui justifient chaque taxe et chaque impôt par la myriade de services publics (quand bien même ils se dégradent tous à vue d’œil), et qui justifient en retour chacun de ces services publics par les myriades de taxes toujours plus nombreuses.

Les Français et les politiciens qu’ils élisent, les Gilets Jaunes à présent avec leurs revendications pétries de bons sentiments et d’une solide dose de WTF économique, ont consciencieusement depuis plus de 40 ans choisi un autre modèle que le suisse : ils ont choisi celui qui, de capitalisme de connivence en collectivisations tous azimuts n’a jamais amené qu’aux modèles cubains, vénézuéliens, soviétiques ou nord-coréens.

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Le Festival « France Misère » ouvre ses portes

Par : h16

Voilà, le mois de novembre s’achève et avec lui toute velléité de prétendre que l’année 2018 se terminera mieux que 2017. En effet, même si le mois de décembre peut, traditionnellement, être occupé à mettre un peu de baume au cœur des hommes et femmes de bonne volonté, il semble que cette année-ci, ce ne sera pas le cas.

En pratique, c’est avec une certaine consternation qu’on observe exactement le contraire : au lieu d’une trêve dans les mauvaises nouvelles, au lieu d’un apaisement dans la folie ordinaire qui secoue ce pays jadis Lumière du monde moderne, on assiste à un véritable festival de stupidités étatistes, une sorte de Grand Raout maximaliste du N’importe Quoi fiscal où la folie taxatoire devient véritablement rabique.

Et alors qu’une solide jacquerie secoue tout le pays, partie d’une taxation délirante des carburants apte à faire sortir de leurs gonds de simples salariés, des pères et mères de familles sans histoire, rien ne semble pouvoir arrêter la marche triomphante de nos ministres, nos sénateurs et nos députés vers de nouveaux sommets fiscaux.

Ainsi, du côté des sénateurs, on se tâte actuellement le gras du ventre pour savoir comment on va bien pouvoir taxer les forfaits mobile et internet. Après tout, c’est bien la faute de ces maudits réseaux sociaux si les moutontribuables prennent à la fois conscience de la vigueur de la tonte, et de l’importance de leur nombre. Il est plus que temps de sévir, non ?

Ainsi, du côté de l’Assemblée Nationale, nos députés envisagent sérieusement une taxe sur les bonbons « mojito », parce que le nom évoque d’un peu trop près un cocktail alcoolisé. Ici, on comprend que la raison invoquée, aussi rigolote que grotesque, importe peu puisqu’il s’agit de ramener des thunes dans les caisses de l’État, et rien d’autre.

Ainsi, du côté du gouvernement, on ne veut bien évidemment pas s’avouer en reste. Et même si les protestations des Gilets Jaunes ont été patiemment entendues, cela n’a pas empêché Macron et Philippe de reprendre deux fois des frites arrosées d’un petit Bordeaux en passant à autre chose.

Pour l’un comme pour l’autre, il n’est absolument pas question de diminuer les recettes de l’État : dès le premier janvier prochain, paf, les carburants subiront une nouvelle hausse de taxes, incitant officiellement les Français à se rabattre sur les vélos électriques, les trottinettes électriques et les voiturettes électriques. Il faut en finir avec le tout pétrole, tout le monde sait ça. Vive l’électrique.

Et une fois pris le pli, paf, le gouvernement enclenchera le second volet de son Festival « France Misère » en augmentant les tarifs de l’électricité. Malin, non ?

De toute façon, il faudra bien lutter contre la méchante pollution, c’est notre Président À Tous qui le dit : elle fait 48.000 morts en France par an. Sur 38.000 dans le monde, la France se classe donc encore une fois en tête et même au-delà, dans cet espace interdimensionnel où le n’importe quoi ridicule devient possible moyennant une communication parfaitement déconnectée de toute réalité palpable.

De fake news sur nos morts par pollution en fake news sur des frais de santé abracadabrantesques, notre élite est partie pour enrichir la France par une taxation débridée. Et si ça ne marche pas, c’est parce qu’on n’aura pas assez taxé.

Du reste, quand elle ne taxe pas, quand elle ne fomente pas l’idée d’une nouvelle ponction inique, cette « élite » en roue libre papote du sexe des anges ou de leurs fesses, trop souvent maltraitées par les hordes de parents indignes qui écument le pays…

Bref, la grogne devenue violente n’y change absolument rien : l’ordre du jour reste le même, la pression fiscale ne diminue pas, les évolutions qui lui sont prévues sont à l’augmentation et pas à la diminution. Quant aux réductions des dépenses farfelues de l’État, n’y comptez toujours pas : en plus de la pollution, il nous faut absolument continuer la lutte contre le sexisme ou les inégalités de tous ordres. Alors que le pays croule sous les taxes, le chômage, le déclassement, la désindustrialisation, l’appauvrissement de pans entiers de sa population, la lutte contre une pollution fantasmée, l’épidémie de fessées et l’inégalité salariale pourtant déjà condamnée par la loi semblent absolument indispensables.

Et puis, de nos jours, qui peut encore ergoter pour un demi-milliard d’euros ?

Français, Françaises, en gilets ou en tutus, en voiture ou en vélo, réveillez-vous : votre gouvernement et vos élus se payent votre tête, avec votre propre argent, littéralement. Ils sont complètement déconnectés des réalités, mais ne fuyez plus vos responsabilités : ils ne sont pas arrivés là par hasard. Ils ne sont pas apparus d’une autre dimension. Ils sont issus de nos écoles, de nos universités, ils sont aussi français que vous et c’est bien vous qui les avez mis là.

Vos injonctions électorales, qui pendant plus de 40 ans, ont consisté à vouloir plus d’État, plus de services publics, plus d’assistanat et plus de solidarité arrivent maintenant à bout d’argent des autres. Vos élites, en retard, n’ont pas pris la mesure du carcan fiscal que, tous, nous nous sommes imposés.

Il y a pourtant des solutions.

Les radicales (que vous pourrez lire ici), qui auraient un effet immédiat, ne seront évidemment jamais appliquées : le collectivisme, le jacobinisme centralisateur et le socialisme spoliateur se sont trop bien implantés à coup de moraline et de solidarité gluante.

Quant aux solutions plus douces, il suffit d’en brosser quelques-unes pour comprendre les crispations immédiates qu’elles généreraient : depuis la suppression du ministère de la Culture (10 milliards d’euros d’économies) jusqu’à la suppression du CICE (21 milliards d’économies) en passant par celle des aides à la presse (0.4), aux entreprises (110), aux pays étrangers (10), la suppression de l’ENA, de la BPI, du Sénat et de Pôle Emploi – 11 milliards ! – (le Bon Coin fonctionne mieux et moins cher), chacune de ces propositions est l’occasion pour les administrations concernées de hurler et de bloquer le pays, même si ces suppressions permettent de retrouver immédiatement plus de 160 milliards d’euros qui ne seraient plus prélevés et resteraient donc dans les poches des Français et de leurs entreprises.

Mais voilà : à part quelques libéraux, qui propose ces idées ? Personne.

Dès lors, ce pays est foutu.

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[Redite] Macron, l’excitation du renoncement

Par : h16

Billet initialement paru le 12.12.2016

Il y a deux ans, la France découvrait progressivement le candidat « Macron », et laissait sa presse s’amouracher du jeune énarque, frétillant vendeur d’un vaporeux programme aux accents de surprise-party d’adolescent. Pourtant, au-delà de l’enthousiasme quelque peu artificiel qu’il semblait déclencher, on pouvait déceler à la fois la vacuité du personnage ainsi que les gros écueils étatistes que son programme renfermait déjà.

Deux années plus tard, les gros doutes levés dans le billet d’alors se trouvent confirmés. Les Français ont, encore une fois, loupé le coche. Ils ont à nouveau élu un petit politicien socialiste au lieu d’un Homme d’État.

La primaire socialiste est peut-être lancée, mais rien ne l’indique vraiment. Quelques candidats improbables se sont, vaguement, exprimés dans une presse pas vraiment galvanisée. Valls a pourtant démissionné avec force mise en scène et reportages en direct de Matignon et de l’Élysée, mais rien n’y fait : objectivement, tout le monde s’en fiche. Parallèlement, Emmanuel Macron semble enflammer les foules.

C’est ainsi que le 10 décembre 2016, un véritable phénomène s’est produit au Parc des Expositions de la Porte de Versailles à Paris puisque des milliers de personnes ont été prises d’une transe quasi-biblique en écoutant el lider carismático Macròn exposer les grandes lignes de son « programme » politique.

Tout y était : ambiance surexcitée, drapeaux, discours fleuve, promesses à gogo (et à gogos), grandes déclarations lyriques et même l’indispensable voix cassée des fins de soirées en boîte de nuit à hurler des formules toutes faites pour essayer de choper. Pas de doute : on est bien loin du freluquet de la politique qui a passé deux ans de stage de « Field Office Manager » à Gouvernement SARL où il aura essentiellement apporté le café et des polycopiés baveux aux vieux éléphants socialistes et il aura régulièrement ruiné la communication des caciques par quelques sorties faussement choquantes sur l’entreprise, les profits et sa façon de faire les choses.

C’est, véritablement, un homme, que dis-je, une bête de scène qui vient de naître avec du poil aux pattes, de la testostérone à revendre et un vrai potentiel à signer pour une pub L’Oréal. Ça va dépoter sévère, ça va claquer de la mamie, ça va envoyer du steak, ça va brutaliser du chaton mignon, c’est Manu qui vous le dit !

Et avant d’éplucher un peu le programme qu’il n’en finit pas d’esquisser, reconnaissons tout de suite que l’homme a su y faire puisque, défiant l’establishment, il est tout de même parvenu à rassembler des milliers de personnes à cette occasion, que la rumeur insiste qu’il aurait bel et bien levé près de 3 millions d’euros auprès de donateurs (dont on ne sait rien) pour financer sa campagne, qu’il en rencontre encore régulièrement et qu’il compte emprunter encore plusieurs millions afin d’assurer une campagne tonitruante.

Autrement dit, on sait maintenant qu’on n’a plus à faire à un individu lambda, qui se serait mis au trot en marche seul, mais bien à quelqu’un qui a, très probablement, préparé ses arrières et ce, depuis un moment. Tant mieux : il gagne ici en crédibilité et permet d’inquiéter durablement les autres candidats qui se bousculent au premier rang. Peut-être cela incitera ces derniers à clarifier leurs propositions et à se démarquer autant que possible les uns des autres, nous sortant ainsi de la purée de poix illisible dans laquelle les néo-corporatistes de droite et les paléo-socialistes de gauche ou l’inverse tentent de nous noyer depuis quarante ans.

Cependant, toute cette forme survitaminée aux couleurs chatoyantes et au micro qui pulse du décibel fébrile ne doit pas nous faire passer au-dessus du fond, car petit-à-petit se lève le voile sur ce qui se cache derrière « Je vous fais marcher » « En marche », le mouvement de Macron. Et là, c’est tout de suite moins excitant.

Oh, bien sûr, comme un précédent article de Contrepoints le faisait remarquer, il y a bien quelques points surnageant qui pourraient faire penser à une réforme dans le bon sens de l’État et de ses administrations : une fiscalité du travail plus engageante, un droit du travail simplifié, décentralisation, tout cela semble intéressant. Sauf que c’est très flou : peu ou pas de précisions sur la forme que prendraient concrètement ces réformes, leur ampleur, leurs coûts et la façon dont il envisage de financer tout ça (et non, là, le crowdfunding ou l’appel au don ne suffira pas).

En outre, il y a tout de même beaucoup trop de gros morceaux d’étatisme bien gras dans son « programme », terme décidément fort galvaudé et définitivement mal adapté à ce qui ressemble plutôt à un patchwork pastel de promesses vagues et de slogans un peu creux. Entre le camouflage des cotisations salariales dans une CSG bien dodue, une augmentation de la fiscalité du revenu du capital de 1,7% (alors même que la fiscalité du capital est déjà un handicap catastrophique en France), des bricolages plus ou moins heureux en défaveur des retraités par exemple, il y a largement de quoi prendre autant de recul que nécessaire de la Fabuleuse Aventure du Guilleret Monsieur Macron.

Mais surtout, et alors même que le premier tour des élections est encore à plusieurs mois, notre brave Emmanuel semble sur certain sujet clairement En Marche… Arrière : il semblait pourtant entendu que notre homme voulait revenir sur les 35 heures, qui sont devenues au fil des ans l’un des dogmes les plus intouchables et imputrescibles du système social à la française et surtout, le marqueur typique du socialisme français. Manque de bol, le discours de samedi dernier n’a guère laissé de doute : le candidat ne touchera finalement pas à la durée légale. Remballez. Et lorsqu’on lit l’avalanche de propositions sociales (socialistes) de Macron, on comprend que l’ex-ministre tente à présent de ramasser les miettes de la gauche du milieu, du centre et de l’à-peu-près à l’oreille duquel son programme murmure assez bien.

Bref, avec plus de beurre en broche que de libéralisme, beaucoup d’éléments de langage mais rien derrière, des réformes comparables à des séries françaises (floues, mal cadrées et financées par tout le monde et personne à la fois) et, déjà, des renoncements sur des éléments majeurs, toute cette excitation nous a un petit parfum déjà senti, déjà vu, déjà entendu.

Oui, ce petit parfum d’attrape-gogos, qu’on peut déceler avec la couverture médiatique extrêmement complaisante à son égard (le nombre d’articles qui lui sont consacrés est bien plus grand que pour n’importe quel candidat de la primaire socialoïde, par exemple), qui occulte à présent avec application le bilan franchement médiocre de deux années au ministère de l’Économie, et qui refait furieusement penser aux meilleurs moments d’un certain Alain Juppé il y a quelques mois.

La presse semble désirer ardemment Macron, peut-être parce qu’il est neuf, parce qu’il n’a pas de casseroles, et parce qu’il permet peut-être enfin à la gauche de trouver un point de ralliement pas trop violent, presque décent, modestement centré et capable de fédérer à l’instar de ce que fut un Bayrou en 2007 qui n’est plus maintenant que l’ombre rabougrie de lui-même.

Macron, c’est un peu le centre gentil, réformateur mais pas trop, opposition rêvée à Fillon, qui ne viole pas trop l’égo des sociaux-démocrates, coincés sans lui devant un choix pathétique avec Montebourg, Hamon ou Mélenchon. Mais Macron, ça ressemble un peu trop à Juppé, la jeunesse en plus, avec ce côté phénomène très médiatique, trop peut-être pour être totalement authentique.

Et pour les Français, malheureusement et au vu du programme et de ses déclarations, tout tend à faire penser que Macron n’offre aujourd’hui qu’une révolution de coton, ce coton que les kidnappeurs enduisaient jadis de chloroforme…

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L’inévitable dérive des Gilets Jaunes

Par : h16

Au départ, tout était pourtant simple. Il faut dire qu’au départ, tout est toujours simple : l’idée de base, la graine, les prémices et les plans sont toujours simples. Ensuite advient la réalité et son côté rugueux qui obligent à des aménagements, des concessions, des compromis (voire des compromissions).

Il en fut ainsi pour l’élection de Macron. Au départ, l’idée simple était de se démarquer du gloubiboulga de cette gauche complètement lessivée par les minables années Hollande, tout en conservant une saine distance avec cette droite qui au mieux débitait les mêmes âneries que la gauche sociale-démocrate, au pire sentait le renfermé et la naphtaline des heures les plus sombres qu’on aère à chaque rendez-vous citoyen pour faire peur.

L’idée simple était donc de proposer du changement, un grand coup de balai dans les têtes, dans les partis, dans les habitudes.

Il y eut ensuite la rencontre avec la réalité. Cette rencontre prend forcément du temps et il faut beaucoup de recul pour comprendre que l’idée simple n’aura aucune mise en pratique aussi simple : le réel, ce truc agaçant qui refuse de se plier aux rêves fluides, ne s’est guère laissé faire pendant les 18 mois de présidence. Si la campagne et l’élection furent, quasiment, une promenade de santé, les mois qui suivirent auraient dû faire redescendre sur Terre toute personne capable d’un minimum de prise de recul.

Le même mécanisme s’est joué, à l’identique, avec le mouvement des Gilets Jaunes. Au départ, l’idée simple partait de la constatation d’une hausse incessante des taxes (sur le carburant bien sûr, et sur tout le reste ensuite), hausse qui emmenait une frange croissante de la population vers la misère, sans aucun bénéfice palpable en retour.

L’idée simple était donc de réclamer une baisse de ces taxes.

Il y eut ensuite la rencontre avec la réalité. Réseaux sociaux et bonne humeur obligent, cette rencontre fut relativement rapide : en quelques jours, il fut décidé qu’on allait montrer de quel bois on se chauffait. Et là, la réalité s’est rapidement rappelée à tous.

La première réalité, c’est que l’État n’a plus un rond. Ses marges de manœuvre pour négocier sont donc très limitées. La seconde réalité, c’est qu’Emmanuel Macron a tout de suite expliqué qu’il ne reculerait pas, jamais : il a un gros égo, et le crépi de la réalité lui a déjà passablement meurtri ses petites fesses ; il ne renoncera donc pas facilement au motif que cette souffrance, ce sacerdoce ne peuvent avoir été subis pour rien et renoncer au final.

La troisième réalité, c’est que ni les médias, ni les politiciens, ni mêmes ceux des Gilets Jaunes qui s’expriment le plus bruyamment et qu’on va donc entendre au dessus du brouhaha général, bref personne dans ces groupes n’a exprimé la seule demande logique qui puisse accompagner la demande de la baisse des taxes : la réduction drastique, rapide et palpable du domaine de l’État français.

Les médias n’y ont aucun intérêt : les généreuses subventions dont ils bénéficient assurent qu’aucun n’ira mordre la main qui le nourrit. Mieux encore : l’écrasante majorité des journalistes étant officiellement à gauche voire à l’extrême-gauche, il apparaît assez irréaliste de voir chez eux poindre un message qui va frontalement à l’encontre de tout ce en quoi ils croient, tout ce qui leur a toujours été enseigné, ce qu’ils ont chéri depuis des décennies. Et les rares qui ont bien compris le problème de l’État tentaculaire et omnitaxeur se garderont bien de faire du barouf de peur de perdre leur job.

Les politiciens sont dans la même situation : élus et issus d’un peuple qui attend d’eux qu’ils le servent, ils l’oublient presqu’immédiatement après leurs élections et, avant tout attirés par les généreuses indemnités, la belle gamelle, le pouvoir et les avantages, ne se soucient plus guère de leur électorat qu’à dates fixes. Demander moins de taxes ? C’est diminuer leur pouvoir, leur budget, leurs avantages et ceux des administrations dont ils ont la charge. Voter moins de taxes ? Vous n’y pensez pas : il y a tant de miséreux et de nécessiteux partout qui dépendent ultimement de leurs bons soins que c’en serait criminel, assurément. Réduire la taille de l’État ? Allons, tout le monde sait que seul lui sait éduquer, protéger, assurer, construire des routes et rembourser les capotes.

Quant aux Gilets Jaunes, à quel moment ceux qui ont pris la parole auraient-ils pu comprendre que l’État et son obésité les avaient mis là, qu’il était la source de leurs maux et que c’était lui qu’il fallait combattre ? Personne ne le leur a jamais dit : ni les médias, ni les politiciens ; l’école républicaine s’empresse, dès qu’elle le peut, de vanter cet État omniprésent, ce collectivisme tous azimuts, le système social que le monde nous envie.

À chaque moment de la vie d’un Français, il voit sa télé, ses journaux, il entend sa radio, ses artistes, ses politiciens, ses syndicalistes cracher sur les initiatives privées (et d’autant plus qu’elles proviennent de grandes entreprises, pire encore si elles sont étrangères), et encenser le travail de l’État, en rappeler son côté indispensable tout en minimisant ses erreurs et ses catastrophes.

À chaque crise, à chaque fait divers, à chaque absurdité de la vie courante, il entend ces mêmes politiciens, syndicalistes, journalistes, artistes, philosophes, professeurs et experts de plateau réclamer qui l’intervention d’une institution de l’État, qui la mise en place d’une Commission ou d’un Conseil, qui l’intercession d’un corps constitué pour régler le problème, de préférence avec une dotation financière. Et plus elle est grosse, plus on en fera la publicité, à coup de Plan (vélo, pauvreté, climat, banlieues, calcul, à quatre ou de travers, etc.)

À force, peut-on réellement reprocher à ce Français, devenu Gilet Jaune, d’à son tour réclamer exactement ce que tout le monde autour de lui a toujours réclamé ? Comme le lien entre ces taxes-ci et cet État obèse-là a consciencieusement été évité par tout le monde, pas étonnant qu’il ne soit pas plus fait à ce moment.

Mieux encore : depuis cinq décennies, ce sont toujours les mêmes qui ont toujours manifesté, organisé les mots d’ordre, canalisé les foules et leurs ardeurs, toujours dans le même sens. Sans surprise, ce sens a toujours été d’un tout-à-l’État commode.

Inévitablement, le message « Moins de taxes », récupéré par ces manifestants professionnels, s’est très rapidement transformé en « Moins de taxes pour les pauvres ».

Dans l’iconographie populaire, celle abondamment dispensée par nos politiciens, syndicalistes, journalistes, artistes, philosophes, professeurs et experts de plateau habituels, s’il y a des pauvres, c’est parce qu’il y a des riches. Tout le monde le dit. Il faudra donc taxer les riches (encore plus). Eh oui : la France souffre d’avoir trop de pauvres. Avec cette logique implacable, il faut donc appauvrir les riches : ça fera … moins de riches et plus de pauvres. Problème résolu, non ?

La dérive est maintenant visible.

De même que la dure réalité a amplement montré que les idées vagues, le programme flou et les paroles creuses de Macron ne suffiraient pas pour guider la France vers un quelconque renouveau, cette même réalité a frappé de plein fouet cette mobilisation : partie d’une grogne évidente, claire, simple sur un niveau de taxation insupportable, elle est maintenant synthétisable en une envie d’en découdre dans laquelle se lit déjà la jalousie et l’usage de la force pour une spoliation encore plus profonde.

Pour le président Macron, pour sortir de cette crise par le haut, il n’y a maintenant qu’une unique issue, étroite, très balisée, et sans la moindre discussion possible : une baisse drastique de la taille de l’État. Les finances actuelles ne permettent aucune dette, aucun déficit supplémentaires. La coupe claire dans les services inutiles, surnuméraires, dans les gabegies, dans les avantages et autres privilèges devra être large, massive et profonde. Le pays ne pourra pas se satisfaire d’une batterie de réformettes, d’une nouvelle brassée d’États généraux bidons, de « Grenelles » ridicules, de Sommets niais et de ces Plans à la con jetés comme autant de miettes ridicules à la gueule du contribuable pour l’occuper.

Sans cela, il n’y aura pas de sortie de crise. On oubliera, le temps des fêtes, les Gilets Jaunes. Mais après quelques mois de nouvelles taxes délirantes, de politiques stupides basées sur des priorités grotesques, après quelques mois de merdoiements intenses d’une administration fiscale sclérosée et totalement dépassée, un nouveau mouvement renaîtra. Même si le pire n’est pas certain, il n’est pas totalement improbable. À ce moment, il n’y aura plus consentement à aucun impôt, aucune taxe, ni même aucun ordre républicain. Plus personne ne répondra de rien.

Et alors, je le crains, ce pays sera foutu.

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Les Gilets Jaunes au Pays de Schrödinger

Par : h16

On apprend avec amusement que le gouvernement, droit dans ses bottes, ferme dans ses convictions et intraitable sur les questions écologiques, a finalement annoncé un moratoire de la hausse des taxes sur le carburant. Comme c’est onctueux !

On ne pourra qu’apprécier à sa juste valeur la forme que prend la reculade gouvernementale : plutôt qu’une baisse des taxes, on assiste à l’annonce en fanfare d’un arrêt de la hausse, temporaire de surcroît (avec rattrapage du temps perdu ?). C’est un peu l’équivalent d’une pause dans la flambée de chômage fièrement annoncée comme le début d’une baisse tendancielle, ou cette habitude grotesque de présenter comme une diminution de dépenses toute réduction du rythme de leur hausse. Je crois qu’il y a un nom pour ce genre de procédés rhétoriques minables.

Ces annonces seront-elles suffisantes pour désamorcer la colère des Gilets Jaunes ? C’est assez peu probable d’autant que tout indique que, parallèlement, le mouvement est maintenant durablement noyauté par toute la fine fleur syndicaliste et son cortège de collectivistes.

Entre les prochains lieux d’action désignés (raffineries, dépôts de pétrole, ports, qui entraîneront une pénurie donc un renchérissement du produit dont les Gilets Jaunes voulaient voir le prix baisser – comme c’est malin !) et la cornucopie rigolote de demandes toutes plus fantaisistes les unes que les autres, on se demande franchement où sont partis les messages qui ont accompagné le mouvement à ses débuts et qui réclamaient, simplement, moins de taxes.

Il suffit de lire les principales propositions remontées par un récent sondage pour comprendre l’étendue du problème :


(cliquez sur l’image pour agrandir)

En substance, alors que la réduction des dépenses publiques intervient malgré tout en troisième position, on ne peut que constater la présence d’une série de demandes qui dépendent toutes du bon vouloir de l’État et dont la facture finale sera, obligatoirement, présentée au contribuable ou au consommateur (ou aux deux).

Après être passé par différentes phases de grogne puis de colère, le mouvement semble maintenant se structurer autour de ces demandes bancales qui poussent doucement mais sûrement nos Gilets Jaunes, au départ sur le terrain ferme du ras-le-bol fiscal, sur celui nettement plus bourbeux du pays de Schrödinger, du nom de ce physicien quantique qui familiarisa le concept de la décohérence quantique autorisant certains systèmes à partager plusieurs statuts, à la fois mort et vivant dans le cas du proverbial chat.

Dans le cas qui nous occupe, on se retrouve avec un pays devant diminuer les dépenses publiques tout en augmentant les domaines d’intervention de l’État. En somme, il s’agit donc de réduire ces dépenses en les augmentant ce qui est un bon résumé de la schizophrénie des Français.

Certes, comme je l’expliquais dans un précédent billet, on ne peut guère s’étonner ni de cette récupération du mouvement par l’insubmersible frange dodue des marxistes-collectivistes, ni que le réflexe naturel de Gilles et John, militants lambda du mouvement, soit de réclamer tout et son contraire : l’habitude a été prise depuis trop longtemps de tout attendre de l’État, et la médiatisation de toute autre solution n’est pas à l’ordre du jour.

Mais soit : il reste indispensable de rappeler quelques évidences. Il faut le dire, le redire et le crier même : non, taxer les riches n’est absolument pas une solution, c’est l’essence même du problème français.

D’une part, si la taxation était une solution, la France serait déjà un pays de Cocagne. D’autre part, la logique impose d’écarter cette idée : la taxation en général, et celle des riches en particulier, c’est l’aiguillon pour tous ceux qui le peuvent de chercher les solutions pour échapper à l’impôt, dont la plus évidente est l’exil. Exil d’autant plus facile à pratiquer qu’on est riche, justement.

Autrement dit, taxer les riches, c’est garantir qu’ils s’en aillent et avec eux, leurs dépenses, leurs investissements et leurs emplois. Plutôt que « faites payer les riches », le message que les Français devraient s’approprier est sans conteste « faites venir les riches » : aucun pays n’est devenu pauvre d’accueillir à bras ouverts tous les riches du monde.

D’autre part, il faut en finir avec l’idée ridicule que les taxes sont imposées aux entreprises ou aux étrangers. Taxes à l’import, taxes sur les salaires, taxes sur les produits, taxes sur les méchantes GAFA, le résultat est toujours le même : de la même façon qu’une taxe sur le lait n’est jamais payée par une vache, ces taxes ne sont jamais payées par les importateurs, les salariés, les producteurs, qu’ils soient GAFA ou pas. Le seul payeur de toutes ces taxes, c’est toujours le consommateur, d’une façon ou d’une autre.

À ce titre, demander au gouvernement une hausse du SMIC, c’est demander une hausse des prix : la hausse imposée aux entreprises se traduira par une augmentation des salaires donc des coûts de production, donc une hausse des prix des produits vendus. Ce sont les consommateurs qui paieront la différence. Qui sont les consommateurs ? Pour beaucoup, les smicards, dont ceux qui réclamaient une hausse de leur salaire.

En pratique, le seul levier dont dispose réellement le gouvernement est celui de la dépense publique. C’est d’ailleurs le seul qu’il n’a touché que dans le sens de l’augmentation depuis des lustres.

austérité 2016 – dépense publique des administrations

De toutes les propositions du sondage ci-dessus, la baisse des dépenses publiques est la seule qui permettrait de retrouver rapidement des marges de manœuvre pour les entreprises, qui se traduiraient en un accroissement de la productivité. C’est cet accroissement de productivité qui constitue ensuite la seule et unique source durable et économiquement saine de profits pour créer de l’emploi et augmenter les salaires.

Toute réintroduction de la moindre taxe, du moindre impôt, fut-il symbolique (croit-on), toute augmentation supplémentaire de la dépense publique, fut-elle pour des douceurs temporaires (minima sociaux, aides diverses) finiront inexorablement par créer de nouveaux chômeurs et de nouveaux Gilets Jaunes.

Messieurs Gilles et John, est-ce vraiment ce que vous voulez ? Voulez-vous vraiment une baisse des dépenses publiques mais une augmentation des minimas, du SMIC, des aides et de la redistribution ? Ou n’est-ce que le reflet de ce que des syndicalistes ou des gauchistes réclament en votre nom ?

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Enfin un Belge marrant

Par : h16

Entre deux goulées de tristes politicailleries et une économie manifestement branlante, le moral peut parfois en prendre en coup. Cependant, il existe des recettes pour se le remonter et parmi celles-ci, Walter en est une solide.

Walter, ce n’est pas une histoire mais un comique belge. Et au contraire des histoires (qui mettent en boîte les Belges), c’est plutôt lui qui met en boîte de fort amusantes histoires dans ses sketches qui parlent de tout, de nos petits travers et des siens bien sûr.

Dans son dernier spectacle, qui lui vaut la dernière Une de l’Incorrect, Walter a décidé de nous montrer que la vie est formidable (d’où son titre) et qu’on peut rire de tout, à condition de le faire avec classe. Son précédent spectacle, que j’avais eu l’occasion de goûter avec beaucoup de plaisir, m’incite donc à vous recommander celui-ci, et pas seulement parce que je soupçonne le bougre d’avoir plus d’une accointance avec ces (ultra)(turbo)libéraux dont je me revendique, ou au moins ces abominables nauséabonds du politiquement incorrect qui osent dire tout haut les évidences que tout le monde constate tout bas sans oser en rire.

D’ailleurs, il le dit lui-même :

« Ce politiquement correct dont tout le monde se plaint, c’est pour moi comme une bénédiction puisqu’il est de plus en plus facile d’être transgressif : il suffit de dire des banalités! »

Pour ceux qui ne le connaissent pas, vous pourrez avoir un petit aperçu du personnage dans une récente émission de Taddeï dans la vidéo suivante :

Je ne fais pas souvent de publicité sur mon blog (et je n’ai pas été payé pour celle-ci – même pas une place gratosse au spectacle !) mais je crois réellement qu’une nouvelle tendance émerge : celle des humoristes qui ne font plus dans le politiquement correct de gauche. Walter, comme de rares autres nouveaux humoristes, s’y inscrit fort bien et mérite à mon avis le détour.

Cela peut même constituer une excellente détente avant une saison des fêtes qu’on devine déjà trépidante…

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