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À partir d’avant-hierHashtable

On n’est tout de même pas arrivé là par hasard

Par : h16

Intéressante période que celle que nous vivons actuellement et qui, à défaut d’offrir de réjouissantes perspectives pour les prochains mois, permet de réfléchir un peu sur l’état général du pays.

Et lorsqu’on se penche sur sa situation, difficile d’être véritablement surpris par ces mouvements de foule de moins en moins contrôlés.

Pour commencer – et ces colonnes en attestent depuis des lustres – le train de vie de l’État français n’a jamais été aussi dispendieux. Non seulement, ce patapouf obèse a pris une ampleur invraisemblable, mais en plus l’a-t-il fait aussi bien sur le dos des générations courantes que des générations futures, avec une dette qui explose maintenant tous les plafonds.

Il suffit de ressortir quelques graphiques édifiants pour bien comprendre que non, décidément, rien de tout ce qui se passe en ce moment n’était imprévisible.

Ainsi, la pression fiscale n’a cessé d’augmenter pour atteindre maintenant des seuils invraisemblables au point que la France est maintenant le leader incontesté des enfers fiscaux de la planète. Oh, bien sûr, les indécrottables collectivistes argueront que ces niveaux de prélèvement sont amplement justifiés par nos belles infrastructures et nos magnifiques services publics, en oubliant qu’avec 10 à 20 points de prélèvements de moins comme en Allemagne ou en Suisse, les services dispensés et les infrastructures présentes y sont pourtant meilleurs.

Il faut être sacrément aveugle ou très solidement endoctriné pour ne pas voir la corrélation étroite entre la pression fiscale d’un côté et les capacités de croissance d’un pays. Pour la France, là encore, cela se traduit par un fort joli graphique dont on n’entend que rarement l’analyse ou la simple mention dans nos journaux conscientisés, nos plateaux télés pleins comme un œuf d’experts tous plus affirmatifs les uns que les autres sur les bonnes solutions à appliquer.

De la même façon, il faut faire preuve d’un optimisme d’airain ou, plus probablement, d’un entêtement absurde pour persister à penser que les solutions appliquées jusqu’à présent en matière de lutte pour l’emploi, contre le chômage et la précarité ont été d’une quelconque utilité. Tout indique au contraire que tous les efforts gouvernementaux se sont traduits au mieux par des résultats microscopiques, au pire ont été parfaitement contre-productifs.

Bien joué la France !

Pas étonnant non plus dans ce contexte que le moral des Français soit en chute libre : plus ces derniers s’échinent à produire (au point d’avoir une productivité record), plus ils font preuve de souplesse pour s’adapter à des horaires étendus, à des emplois éloignés de chez eux ou à des salaires minimalistes, plus la situation économique se dégrade et moins l’État leur laisse de marge financière.

Pire encore : les élus semblent se passer le mot pour concerter leurs efforts en vue de pourrir encore plus la vie de leurs concitoyens.

Outre la multiplication invraisemblable de règles toujours plus complexes, outre l’imposition de normes toujours idiotement supérieures aux normes européennes (donnant à nos voisins de nombreux avantages concurrentiels) dans le seul but de frimer (ou pour favoriser d’énièmes connivences), outre la prolifération de vexations routières diverses pour bien faire comprendre que posséder de voiture est une honte ultime, outre tous ces éléments, les mêmes élus se relaient pourtant, nuit et jour, dès qu’ils le peuvent, pour inventer une nouvelle taxe, une nouvelle interdiction, une norme, une règle ou une contrainte supplémentaire : alors que la fronde des Gilets Jaunes bat son plein, alors que la France crève de n’avoir pas assez d’emplois créés, de ne pas assez attirer les entreprises sur son sol, Bruno Le Maire relève le défi de le rendre encore moins attractif, encore plus fiscalement dangereux d’y faire du business en revenant à la charge (EncoOÔOore une fois !) avec une « nouvelle » proposition de taxe sur les GAFA. Et quand ce n’est pas les GAFA, c’est (roulement de tambours) le reste des entreprises.

On en vient à se demander si leur cogner vigoureusement sur le museau ne serait pas, finalement, la seule façon de calmer leurs compulsions taxatoires rabiques et tenter de faire rentrer cette réalité pourtant simple : jamais une Nation n’est devenue riche en se taxant à mort. Jamais.

Parallèlement, dans une sorte d’ironie mordante que seule peut nous offrir la vie courante, réelle et loin des cirques politiques artificiels, on apprend que la fiscalité française est tellement confiscatoire que même l’État français cherche lui aussi à y échapper : Engie (ex GDF-Suez), dont l’actionnaire principal n’est autre que l’État français lui-même, aurait ainsi transféré au Luxembourg une partie de ses capitaux (27 milliards tout de même) pour réduire sa facture fiscale.

En somme, alors que Macron prétendait réformer le pays et que la petite troupe de ses suiveurs l’a élu pour ça, tous les indicateurs pointent dans le même sens : les gabegies continuent, les dépenses ne se sont jamais aussi bien porté et de façon générale, non seulement le gouvernement actuel ne fait pas mieux que le précédent sous Hollande, mais tout indique qu’il a même accéléré la tendance.

Soit, il a bénéficié d’un terreau favorable à ses expérimentations fiscales déchaînées : après 40 ou 50 années de propagande anti-capitaliste et d’enseignement indigent de l’entreprise, de l’économie et du marché, le peuple est mûr pour n’y plus rien comprendre et s’enfoncer mollement dans la facilité des slogans tout faits (et tout faux) sur une fumeuse justice sociale et la nécessité de taxer les riches pour aider les pauvres, alors que la seule justice fiscale se résume fort simplement à une baisse globale de tous les impôts, pour tous, et à une baisse, logique et conséquente, de la présence de l’État partout dans nos existences.

Non, décidément, rien de tout ce qu’on observe actuellement, rien de ce mouvement des Gilets Jaunes n’est fortuit. Il n’est que le strict aboutissement d’une bastonnade de plus en plus vigoureuse du peuple sur lui-même, après son découpage en tranches plus ou moins fines pour opposer les unes aux autres dans une application d’un « diviser pour mieux régner » à la hauteur des petits machiavels poudrés de l’administration qui ont pris le pouvoir depuis plus de 40 ans.

Je crains qu’on ne soit à présent arrivé au bout de cette tactique.

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[Redite] Dépense publique : vers l’infini et au-delà !

Par : h16

Article initialement paru le 22.12.2017

À la fin du mois de décembre 2017, un petit billet tentait un bilan objectif sur l’état des dépenses publiques françaises. Le constat n’est alors guère équivoque : la fonction publique pète la forme et embauche à tour de bras. Les émoluments de certains y travaillant parviennent à de jolis sommets. L’atmosphère est résolument à l’austérité contrôlée. Tellement contrôlée qu’on n’en voit pas le bout du début : l’État français pisse l’argent public par tous ses tuyaux et, pour éviter un déficit budgétaire catastrophique, pressure donc sa population active avec une force sans précédent. Un an plus tard, on commence tout juste à saisir l’ampleur du problème : cette population, pressurée comme jamais, n’en peut plus.

Rassurez-vous cependant : le message n’est pas encore passé. Il n’est absolument pas question de baisser quelque dépense publique que ce soit.

La fin de l’année approche à petits pas serrés. Les fêtes, les retrouvailles familiales et les vœux sirupeux du Président de la République tomberont à point nommé pour nous faire oublier nos petits tracas quotidiens. D’autant que les bonnes nouvelles s’empilent actuellement à un rythme soutenu.

On apprend avec une joie non feinte que beaucoup de Français ne seront pas au chômage cette année et les années prochaines.

En effet, la Fonction Publique recrute. Encore et toujours plus.

De façon vraiment réjouissante, il semble en effet admis que toutes les coupes budgétaires qui se sont succédé ces dernières années (mais si, puisqu’on vous le dit), que la tempête d’austérité de force 9 qui a sévi sur le pays (puisque je vous dis que c’était de l’austérité !) et que les résolutions fermes, déterminées et contrôlées au millimètre de nos politiciens dans le domaine du contrôle de la masse salariale de l’État n’ont pas suffi à désamorcer l’élan pris par les administrations publiques sur les quarante dernières années : propulsées par leur pondéreuse inertie, les voilà qui embauchent 20.400 fonctionnaires de plus en 2016 par rapport à 2015 et ce malgré la diminution (oui, vous avez bien lu) des effectifs dans la fonction publique territoriale de 0.4%.

On comprend aisément que ce petit mouvement de diminution dans la fonction publique territoriale était un geste manqué. Non seulement, la fonction publique d’Etat continue d’embaucher hardiment, mais la fonction publique hospitalière grossit toujours. Sa bonne santé lui permet encore de trouver des forces pour augmenter ses effectifs de 0.2%, même si un petit essoufflement se faire sentir (puisqu’elle était parvenu à grossir de 0.3% l’année précédente).

Autrement dit, le nombre de fonctionnaire augmente toujours. En triturant un peu les chiffres, l’INSEE parvient à trouver des situations où l’augmentation est moins forte qu’ailleurs, mais youpi : une augmentation, même plus faible, reste une augmentation.

Il serait dommage d’approcher de la fin d’année avec une besace trop peu remplie de petits cadeaux.

C’est pour cela qu’une seconde excellente nouvelle sera ajoutée à ce billet : non, en France, tout le monde n’est pas payé avec un lance-pierre. Et sans prendre le cas, très particulier, de nos députés condamnés aux coquillettes-beurre par suite d’indemnités trop rikikis, il reste encore heureusement dans ce pays de vraies solutions pour un salaire dodu, par exemple en étant haut fonctionnaire pour Bercy.

Ce que dénonce la Cour des Comptes — de façon bien pusillanime alors que les fêtes approchent, n’est-ce pas — en notant que certains émoluments ont un « niveau élevé et difficile à justifier ». S’y ajoutent aussi quelques irrégularités qui vaudraient certainement de solides contrôles fiscaux aux entreprises privées qui les appliqueraient mais qui se termineront en chanson (car nous sommes en France, nous sommes au Ministère des Finances et nous sommes opulents et compréhensifs).

Bien évidemment, entre ces emplois publics qu’il faut bien payer d’une façon ou d’une autre, ces salaires de hauts fonctionnaires qu’il faut bien abonder d’une façon ou d’une autre, et ces dépenses parfois quelque peu fastueuses de certains politiciens qu’il faudra bien éponger d’une façon ou d’une autre, la France, généreuse et pas trop bégueule, a choisi d’appliquer une méthode simple composée de deux volets.

Le premier consistera à accroître la dette. Les générations futures, de toutes façons rôties par le réchauffement climatique, seront aussi étouffées par la dette que nos dirigeants leur accumulent gentiment sur le dos depuis des décennies. Ce n’est pas si fréquent que toute une génération dispose du choix de son suicide : écologique ou financier. Compte-tenu de la direction prise, le cumul semble probable.

Le second est toujours efficace et puisqu’on tape sur les enfants, tapons aussi sur les parents pour faire bonne mesure : les impôts seront mis à contribution.

Eh oui : alors que la masse salariale de l’État devient obèse, que le nombre de fonctionnaires augmente gaillardement, tout indique que, pour 2018 – joie, bonheur et CD de Jul coincé en boucle – les ménages vont voir leurs impôts et taxes augmenter encore un peu ! Selon l’Insee (le même organisme qui a découvert plein de nouveaux fonctionnaires embauchés en 2016), les Français paieront au moins 4,5 milliards d’euros en plus en 2018.

Rassurez-vous : l’égalité devant l’impôt imposera que ces augmentations ne porteront que sur une petite partie des Français, ceux qu’il conviendra de faire fuir avec tact pour assurer aux générations futures un avenir particulièrement croustillant.

Je résume.

D’un côté, un État qui grossit, inexorablement.

De l’autre, des impôts qui s’insinuent partout.

Coïncidence ?

Mais bien sûr que oui !

Tout le monde sait que pour les emplois des uns et des autres dans la fonction publique, pour tous ces salaires confortables, l’argent provient directement d’un chaudron que le gouvernement a trouvé au pied d’un arc-en-ciel et qu’il a du arracher aux leprechauns qui le protégeaient vaillamment : Emmanuel Macron, solidement harnaché sur sa licorne de combat, est allé repousser les méchants lutins qui tentaient de le tenir à l’écart de la grosse marmite remplie d’or. Après quoi, triomphant, il est allé porter le butin dans les coffres du pays et s’est empressé d’en reverser une partie au bon peuple reconnaissant.

L’année 2018 s’annonce déjà formidable : grâce à son charisme dévastateur, notre président a déjà repéré une grotte qui contient mille et un trésors et dont il connaît l’incantation magique nécessaire à son ouverture. D’un ferme « Sésame, ouvre-toi », il saura s’accaparer de nouvelles richesses qui, soyez en sûrs, iront bénéficier à tous en République du Bisounoursland et permettront aussi de mettre du baume sur les fiches de paie des hauts-fonctionnaires, embaucher de nouvelles forces vives dans nos institutions les plus indispensables, et surtout éviter tout alourdissement des taxes et ponctions que le bon peuple subit.

Vous verrez : tout va très bien se passer.

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Le gouvernement n’a toujours pas compris le message

Par : h16

Après plus d’un mois d’agitations dans le pays, après plus d’un mois de milliers de papiers dans la presse, de chroniques, d’analyses et de tribunes de tout ce que le pays contient d’intellectuels plus ou moins proclamés, on peut raisonnablement imaginer que le problème est cerné, les motivations des uns et des autres exprimées et comprises et que le gouvernement, maintenant au courant de tous les tenants et de tous les aboutissants, entend résoudre la crise qui s’est ouverte devant lui.

Il n’en est rien.

Si l’on s’en tient à ce que la presse relate, le gouvernement est actuellement en position fœtale, sanglotant sous ses couvertures avec ses petits poings fermés. Et s’il serait de bon ton de garder de saines distances avec ce que cette presse nous explique compte-tenu du taux invraisemblable de calembredaines qu’elle colporte régulièrement avec gourmandise (et ce d’autant plus que, subventionnée à mort, elle n’est plus en prise avec son lectorat depuis un moment), on peut cependant accorder quelques crédits aux déclarations officielles des membres de l’exécutif qui expliquent à peu près tous en chœur : « c’est pas ma faute ».

Ainsi, pour Emmanuel Macron, la situation est à ce point tendue bien sûr parce qu’il y a trop d’impôts et trop de taxes, mais aussi (et surtout ?) parce qu’il n’est vraiment pas aidé. Dans ce que des élus l’ayant rencontré décrivent comme un moment « d’intense honnêteté » (l’honnêteté moyenne ou basse intensité étant semble-t-il plus souvent la norme, quoi que cela puisse vouloir dire), le président de la République a courageusement rejeté une partie de ses problèmes sur ses collaborateurs cette bande de clowns incompétents :

le locataire de l’Élysée a également critiqué, sans fard, certains de ses collaborateurs: « Vous n’imaginez pas comme je ne suis pas aidé… » a-t-il admis.

En somme, tout ce qui arrive maintenant est un fâcheux concours de circonstances : s’il n’y avait pas eu ces satanés collaborateurs qui n’aident en rien, Macron n’aurait finalement pas accepté les mesures imbéciles de son Premier ministre d’imposer le 80 km/h sur les routes, tout comme il n’aurait pas tenté de supprimer les APL. La hausse de la CSG, des impôts divers et variés, l’avalanche d’autres taxes, les déclarations débiles et les petites phrases à l’emporte-pièce, tout ça, c’est la faute aux collaborateurs, na, d’abord.

Au moins, on n’aura pas trop de mal à voir qui prendra la dégelée lorsque le prélèvement à la source (et son lot de problèmes puis la grogne inévitable qui s’en suivra) entrera en force l’année prochaine : Darmanin constitue une parfaite tête-à-claques, idéale pour ce genre d’exercices.

Il n’en reste pas moins vrai qu’au final, c’est tout de même le Président de la République qui donne son accord et détermine effectivement les impulsions politiques prises par le gouvernement et la majorité parlementaire avec lui. Malheureusement, cette défausse assez lamentable n’a rien de fortuite : elle est parfaitement courante au sein de nos institutions.

En pratique, il semble bien qu’en République Française, il n’existe pas un problème, une catastrophe ou une crise qui ne puisse être savamment rejetée vers un factotum, un sous-fifre ou un tiers sans rapport. Élément ô combien significatif de la politique actuelle dans ce pays en voie de décomposition : la responsabilité individuelle, qu’on a déjà largement retirée au citoyen, s’est aussi totalement évaporé de nos institutions et de ceux qui les dirigent.

Et cette évaporation est d’autant plus pratique qu’elle permet alors de désigner des boucs-émissaires qu’on choisira pour leur incapacité naturelle à se défendre.

J’en veux pour preuve les récentes déclarations de Muriel Pénicaud qui serait apparemment Ministre du Travail (cette information restant à vérifier tant elle paraît peu crédible) : pour notre multimillionnaire, la crise actuellement traversée par le gouvernement ne peut se résoudre que si tout le monde fait correctement son travail. Pour elle, pas de doute :

« Nous sommes en urgence sociale absolue et donc urgence économique. Il faut que les entreprises fassent leur part. Tout le monde peut faire quelque chose donc tout le monde doit faire quelque chose. »

Voilà, c’est dit : tout le monde doit faire sa part, scrogneugneu. Mais… Sa part de quoi ?

Muriel, elle ne lance pas des trucs comme ça, sans savoir. Muriel, elle a longuement réfléchi au problème et elle a donc la réponse, qui se traduit en deux points essentiels qui montrent à la fois l’ampleur de sa réflexion et sa compréhension profonde du sujet.

D’une part – et c’est évident – les entreprises doivent hausser les salaires. Facile. Au lieu de payer les gens 1500€, il faut les payer 1600, ou 1700 ou pourquoi pas 2000 tant qu’on y est. Voilà. C’est dit. Pas de quoi faire un bazar dans tout le pays, hein ! Les entreprises, munies de Licorne 2018, un logiciel fourni par l’État, trouveront de l’argent sans aucun problème. Pouf. Problème résolu.

D’autre part – et c’est si évident que c’en est trivial, mes petits amis – elle recommande aussi dans la foulée aux Français de soutenir les petits commerces, nom d’une pipe ! Avec ces mouvements sociaux, les centres-ville sont désertés et en cette période consumériste où les gens pensent aux achats de Noël, voilà une fort mauvaise idée que d’aller bêtement bloquer un rond-point alors qu’on serait mieux à prendre un petit thé chaud en choisissant chez Fauchon quel caviar on mangera au réveillon, enfin voyons.

C’est tout de même un peu un scandale, quand on y pense comme Muriel y a pensé très très fort ces derniers jours, de se rendre compte que les Français ont peur de se rendre dans les petits commerces, de se faire racketter en ville par les racailles ou tabasser par les flics, et qu’ils restent chez eux pour commander sur internet ! C’est impensable d’imaginer que ces Français préfèrent la sécurité de leur domicile et les prix pratiqués par les géants comme Amazon plutôt qu’opter d’aller jusqu’en ville !

Pourtant, quel plaisir de rouler dans la campagne française à 1.5€ le litre de gasoil ! Quel bonheur sucré que parcourir ses routes secondaires et de s’y faire flasher à 83km/h en rejoignant la bourgade la plus proche ! Quelle joie de s’y prendre une prune pour s’être mal garé (ou devoir payer un stationnement hors de prix) ! Quelle aisance que déambuler dans des rues parsemées de faunes interlopes aux objectifs pas toujours commerçants et dont la police se fiche car elle a trop à faire avec la circulation et les parkings ! Quelle réjouissance que faire des achats dans des boutiques de moins en moins bien achalandées, aux prix de plus en plus étudiés pour contrer une avalanche de taxes, au personnel de moins en moins présent et affable alors qu’employer devient chaque jour plus risqué ! Et je ne parle même pas de la période actuelle qui, à ces joies habituelles, ajoute celles des opérations inopinées de citoyens enjaunés, d’autres encagoulés, et d’autres embrigadés au point de rendre l’ensemble extrêmement festif…

Devant cette distribution de bisous, on ne comprend vraiment pas pourquoi les Français préfèrent cliquer sur les intertubes ! Et on ne peut qu’abonder dans le sens de la brave Muriel : allons, les Français, soyez sympatoches et arrêtez de pétocher ! Ne boudez plus, allez claquer vos thunes dans les magasins en ville, voyons !

Oui, Muriel rime vraiment avec opérationnel. Devant la crise, sa réponse semble parfaitement adaptée : les gens ont des problèmes de pouvoir d’achat ? Qu’on diminue les prix et qu’on augmente les salaires, pardi !

Et notez bien : tout le monde doit faire sa part. Tout le monde, depuis les citoyens jusqu’aux entreprises.

Quant à diminuer le train de vie de l’État, Muriel n’en pipe pas un mot. Diminuer les taxes en diminuant la dépense publique ? Allons. Muriel ne rime pas du tout avec rationnel, voyons ! Tout comme le pauvre Emmanuel qui est « bien mal aidé », la brave Muriel n’est en rien responsable de la mauvaise volonté des entreprises à augmenter leurs salaires et des Français à dépenser leur argent !

Une chose est vraiment certaine : ce n’est pas la faute à l’État, forcément.

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Des services publics que le monde nous envie

Par : h16

Il faut bien comprendre que si nous payons tous des impôts, si tous nous nous faisons taxer un petit peu partout et tout le temps, si nous avons l’immense joie de voir notre salaire amputé de moitié par les cotisations, nous avons en regard des services publics que le monde entier nous envie.

Bon. Certes, le monde entier ne nous envie pas forcément notre Société nationale de chemin de fer, dans la mesure où ses gloires passées ne se reflètent plus trop dans son infrastructure présente ni dans ses perspectives d’avenir faites d’aérotrains futuristes glissant rapidement d’une dette abyssale à l’autre, au point que la Cour des Comptes elle-même s’en émeuve quelque peu.

Il apparaît en effet que l’État (c’est-à-dire le contribuable, hein, ne nous leurrons pas) devra encore une fois être mis à contributions (pluriel de rigueur) pour assurer au train français un quelconque futur.

Mais baste ! Nos impôts valent bien le fait d’avoir de moins en moins de lignes locales, des trains régionaux rarissimes, des voies en décrépitudes, des tarifs incompréhensibles, des grèves perlées, des incidents et des accidents réguliers, non ?

De la même façon, qui se plaindra vraiment que nos impôts financent des hôpitaux publics 30 à 40% plus chers que le privé à prestations équivalentes ? N’est-ce pas là le prix à payer pour avoir … des hôpitaux en faillite, des personnels sur les rotules, des urgences débordées et infections nosocomiales en constante augmentation ?

Du côté de l’enseignement, qui peut décemment se plaindre de payer moult impôts et taxes pour qu’enfin toutes nos chères têtes blondes acquièrent le savoir indispensable à affronter les enjeux de demain ? N’est-ce pas merveilleux de savoir que les établissements publics reviennent au moins 30% plus chers que les établissements privés ? Là encore, n’est-ce pas là le prix à payer pour avoir 2,5 millions d’illettrés en France ? Ces impôts ne trouvent-ils pas toute leur justification quand on voit les résultats de plus en plus brillants des études et comparaisons faites avec nos voisins (qui n’ont pas la joie de payer autant pour des résultats meilleurs) ?

Et puis, à bien réfléchir, quelle est réellement l’alternative ?

Le privé peut-il se targuer de vraiment fournir des services utiles, à prix compétitifs et accessibles au plus grand nombre ? Faut-il revenir sur l’abomination que furent la démocratisation de l’aérien (pouah, quelle horreur !) ou de la téléphonie mobile (argh, quel méfait !) ? Est-il nécessaire de s’appesantir sur l’ironie mordante de constater que beaucoup de Gilets Jaunes parviennent à rejoindre Paris en utilisant les lignes de car partiellement libéralisées par Macron lui-même ?

L’initiative privée peut-elle réellement concurrencer la saine intervention publique, celle nourrie de nos impôts et qui donne de plus en plus des résultats probants ? Imaginer que le privé ferait mieux en matière de sécurité que le public, ce serait comme laisser certains quartiers émotifs à la merci de la mafia ou des pires gangs qui, seuls, seraient à même de maintenir l’ordre au vu et au su d’une police, certes publique et payée par nos impôts, mais globalement impuissante. Ridicule, évidemment.

D’ailleurs, peut-on réellement imaginer que les individus seraient capables de rivaliser avec nos administrations si belles, si performantes et si coûteuses précieuses, depuis la sécurité jusqu’à – par exemple – la conservation du patrimoine ? Allons ! Ce serait croire que des individus pourraient aller jusqu’à clandestinement entretenir des patrimoines publics sans que les administrations qui en ont la charge ne soient ni au courant, ni capables de prendre la relève ! Impossible. Ou presque.

Non, vraiment, il n’y a aucun doute à avoir (et de toute façon, aucun doute ne sera permis) : certes, la France est maintenant le pays le plus imposé du monde. Certes, le contribuable français se fait courageusement tarauder le fondement à coup de trépan pétrolier pour la bonne cause et pleure si jamais le forage s’arrête à la perspective que s’étiolent ses services publics que le monde entier lui envie jalousement. Certes, cela mène tout le monde à la ruine, mais entre les flonflons de la fête à l’Élysée et le bruit de plus en plus fort du trépan pétrolier qui fore, fore, fore toujours plus profond, difficile d’émettre un avis différent et de se faire entendre.

Non vraiment, nous avons des services publics à la pointe, et c’est cette qualité, cette probité, ce sont ces résultats qui expliquent, forcément, ce dosage minutieux et précis de notre imposition.

Du reste, ce serait faire un mauvais procès à nos administrations que se concentrer sur leurs petits soucis de gestion. Tout le monde sait que la première d’entre elles, l’administration fiscale, est véritablement à la pointe en matière d’organisation, de précision, de rigueur et d’exactitude. Toute erreur de calcul est évidemment combattue avec la plus grande fermeté… Généralement… Parfois.

Bon. Bref.

Compte-tenu de ces éléments et puisqu’on parle d’impôts, comment ne pas comprendre l’importance du Prélèvement à la Source ? D’autant qu’il se présente sous les meilleurs auspices : peu de bugs (voire pas du tout d’après notre buse sémillant ministre Darmanin) et une méthode générale de ponction extrêmement simple qui tient en quelques phrases condensées faciles à faire comprendre à un contribuable lambda… Tout indique que les premiers mois seront parsemés de succès flamboyants.

Dans ce contexte et puisque tout se passera bien, inutile de dire que la France pourra quitter les heures les plus Jaunes de son Histoire et s’éloigner avec calme et onctuosité de tout blocage qui aurait pu conduire à sa ruine définitive.

Macron barre ferme vers la tempête

Par : h16

C’est donc acté : cette terrible austérité qui frappe une partie des Français s’est donc achevée lundi 10 décembre au soir. Le président Macron, dans un touchant exercice de parfaite communion avec son peuple, a finalement décidé d’ouvrir en grand les vannes de lait et de miel patiemment stockés ces longues années de vaches maigres pour qu’enfin la vallée de larmes laisse place à un fleuve de bonheurs.

En substance, dans un discours finement ciselé dont la pointe émotionnelle fut atteinte, l’œil brillant, lorsqu’il évoqua les fins de mois difficiles des Gilets Jaunes, notre sémillant président aura rouvert les habituelles vannes et autres tubulures chromées de la machine à distribuer l’argent des autres.

La collecte, la ponction, l’avalanche de taxes et d’impôts, elle ne faiblit pas. Ainsi, en demandant une hausse du SMIC, le chef de l’Etat a-t-il fort habilement rejeté l’effort à faire sur les autres (les entreprises). L’État et sa brochette de collectivismes sociaux continueront de s’engraisser sans le moindre changement.

Parallèlement, la grogne ayant pris de sérieuses proportions, les dépenses continuent d’enfler sans que les recettes n’augmentent à proportion : tenter d’amener les ponctions au niveau des dépenses transformerait la crise déjà violente en véritable insurrection complète et le raccourcissement de certains élus ne serait plus du tout inenvisageable.

Le problème, bien évidemment, c’est que cette augmentation de déficit ajoute aux problèmes déjà nombreux du pays et du gouvernement Macron. S’il était généralement évident que ne seraient jamais atteints les objectifs du président de passer largement sous la barre des 3% de PIB en déficit, force est de constater qu’on va les louper de beaucoup. Le président et sa clique n’auront aucun mal à mettre ce dérapage sur le compte des mouvements sociaux qui viennent de secouer le pays.

Cependant, la comparaison aux autres pays d’Europe rend la pilule amère : une même monnaie, un même environnement économique permettent pourtant aux autres pays, moins fiscalement spoliateurs, de s’en sortir. La France n’a décidément pas choisi les bonnes méthodes.

Ah, c’est dommage ! Après plus de 40 années de bons et loyaux services, de résultats flamboyants et d’espoirs solides, les idées socialistes, la collectivisation et la bureaucratisation à outrance semblent – c’est vraiment ballot – marquer le pas, au moment où, c’est certain, Macron et son équipe allaient toucher une croissance vigoureuse et le retour du plein emploi.

L’année 2019 s’annonce particulièrement épineuse, et pas seulement parce qu’elle n’a qu’une brochette de clowns à roulettes pour tenir ses budgets. Certes, avec des cadors comme Bruno Le Maire, le pays part indéniablement avec un vrai handicap (comme courir le 100 m avec une enclume et une seule chaussure), lui qui déclare, avec cette insouciance si charmante chez les enfants et si gênante quand elle provient de cuistres :

« Nous prendrons des mesures à la fois de maîtrise de dépense publique et de recettes (…) ça peut passer par un effort spécifique demandé aux plus grandes entreprises »

Grandes entreprises qui trouveront, là encore, de nouveaux motifs pour rester dans le pays et y faire des affaires, d’autant qu’elles savent déjà à quelle sauce Bruno et ses équipes de Bercy entendent les croquer :

« La taxation des géants du numérique devrait rapporter en année pleine 500 millions d’euros. »

On attend avec gourmandise toutes les nouvelles implantations logistiques d’Amazon, les douzaines de centres de stockage de Google ou Facebook ou toutes ces grosses entreprises étrangères qui se bousculeront sur le territoire français pour profiter enfin de son atmosphère détendue, de son climat social favorable et de ses taxations étudiées.

Du reste, on sait déjà que les prévisions budgétaires de Le Maire seront tenues au cordeau tant le passé permet d’éclairer d’une lumière vive la pertinence des précédents exercices budgétaires des ministres qui se sont succédés à Bercy, et tant la conjoncture et les spécificités actuelles apportent leur lot d’éléments confortant l’analyse : à l’évidence, l’année 2019 va extrêmement bien se passer.

Il semble maintenant évident que la crisounette des Gilets Jaunes est résolue. Outre le mauvais goût qu’il y aurait pour la plèbe de s’entêter après la distribution de 100 balles et un mars des cadeaux de la présidence, l’apparition d’un dangereux déséquilibré rend toute nouvelle démonstration colorée particulièrement périlleuse.

Dès lors, il est plus que temps de tous rentrer chez soi et reprendre le train-train quotidien.

Par exemple, en se jetant sur les cadeaux de Noël et en mettant le pied au plancher à la consommation, pardi ! Ce serait vraiment dommage que ces petits problèmes (passagers, vous dit-on) de pouvoir d’achat rikiki s’éternisent : entre les radars automatiques dont la moitié, détruite, ne pourra plus participer à l’effort budgétaire du pays (à hauteur d’un milliard d’euros par an dans les années pleines) d’un côté et de l’autre, le changement de comportement d’une majorité de Français dans leurs modes de consommation et d’achats, les rentrées fiscales ne sont pas aussi bonnes que prévues. Zut alors.

Non, décidément, il ne faut pas se laisser aller : 2019 ne doit pas voir les Français se renfrogner. Les dépenses doivent reprendre ! Les automobilistes doivent à nouveau rouler et trop vite de préférence pour se faire gauler ! Les entreprises doivent embaucher, quitte à les y obliger (ce qui ne va pas tarder au rythme actuel de la collectivisation du pays).

Parce que, voyez-vous, ce serait dommage que le pays cale si près du but, celui où tout le monde est rose et rebondi, riche et heureux. ce serait dramatique, même, de venir frotter maintenant le dur crépi de la réalité, ce mur râpeux qui se traduit par un rendement obligataire de plus en plus bas pour les obligations françaises à 2 ou 10 ans par exemple.

Ou le fait que le différentiel de taux entre les bons du trésors américain à 10 et 2 ans n’arrête pas de se réduire, ce qui annonce souvent une récession dans les mois qui suivent….

Ou cette enquiquinante accumulation de signes douteux sur la Deutsche Bank, qui, si elle venait à tousser trop fort, risquerait bien d’enrhumer toute l’Europe…

Franchement, lorsqu’on voit l’environnement économique international, lorsqu’on tient compte des problèmes qui mijotent en Europe, lorsqu’on factorise la prochaine mise en route du prélèvement à la source en France, on ne peut se dire qu’une seule chose : l’année 2019 promet d’être intéressante.

Et avec une telle équipe à la barre gouvernementale, on sait que ça va bien se passer.

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[Redite] La France : entre la gauche et le rejet

Par : h16

Article initialement paru le 21.12.2015

À la suite des élections régionales, un aimable lecteur m’avait fourni une analyse multifactorielle des résultats des élections. On avait alors abouti à une forte intéressante série de graphiques qui illustraient un phénomène que personne, dans la presse courante et subventionnée, n’avait analysé : le véritable fossé entre d’un côté, la France urbaine et diplômée, et de l’autre, la France rurale moins diplômée.

Les années ont passé, et avec le temps, on se rend compte que ce découpage, bien qu’un peu cru, reste tout à fait d’actualité. Mieux : la crise des Gilets Jaunes a permis de véritablement mettre en exergue cette fracture profonde : il n’y a guère que l’élite germanopratine qui n’ait pas encore compris et appréhendé ce gouffre (parce que son salaire dépend de cette opacité mentale).

La relecture de ce billet à l’aune des récents mouvements sociaux est éclairante…

Le week-end, il faut bien s’occuper et parmi mes lecteurs, il s’en trouve certains qui aiment les statistiques. L’un d’eux m’a contacté dernièrement pour me faire part de ses découvertes concernant les résultats des dernières élections en France. Le résultat vaut largement un billet.

Avant d’aller plus loin, un petit point méthodologique s’impose.

Pour réaliser l’analyse, les fichiers qui ont été utilisés sont ceux fournis par le ministère de l’Intérieur (résultats du second tour par régions, départements et circonscriptions) dans lesquels on trouvera les acronymes suivants : LUG pour Liste Union de Gauche, LUD pour Liste Union de Droite, LFN pour Liste FN. Pour éviter une trop grande dispersion des données, les autres acronymes et groupes de données (comme LDVG, LREG, LSOC, par exemple) n’ont pas été inclus dans l’analyse.

Ces fichiers ont été recoupés avec la structure de la population par circonscription par âge, sexe, logement et catégorie socio-professionnelle, obtenue par le recensement partiel de 2012 sur la base des chiffres de 2008 fournis par l’INSEE.

Enfin, pour effectuer l’analyse en question, notre aimable lecteur s’est muni du puissant outil open-source R, avec le package Factominer des statisticiens de l’Agrocampus de Rennes, grâce auquel il a effectué une AFC (Analyse Factorielle des Correspondances).

En substance, il s’agit du moteur au cœur de tous les logiciels de datamining, et qui permet de réaliser de l’analyse de données non-supervisée. Autrement dit, il s’agit de laisser parler les données et de voir quelles sont les formes ou correspondances qui émergent en premier, puis en second, etc. Ce seront les « dimensions », visibles dans les graphiques un peu plus bas, qui permettent d’identifier les facteurs qui structurent le plus fortement les données. De dimensions en dimensions, on peut alors expliquer laquelle contribue à quelle quantité de données observées, comme on pèle un oignon, et ce jusqu’à ce qu’il ne reste plus que du bruit statistique.

Cette technique identifie de fortes « correspondances » statistiques entre variables. Reste enfin à interpréter ces correspondances, ce qui revient à répondre aux questions qu’on se pose sur les découvertes que l’outil permet. Par exemple, pourquoi diable les circonscriptions qui se caractérisent le plus par un vote Liste Union de Gauche sont des circonscriptions avec beaucoup d’étrangers ou des circonscriptions avec beaucoup de professions libérales ou de cadres supérieurs ?

Avant de tenter de répondre à ces questions, si on regarde d’un peu plus près les résultats bruts, on découvre que près de 70% de la variabilité du vote par circonscription est expliquée par seulement deux dimensions : la localisation des votants (ruraux ou urbains), et leur positionnement face aux listes de gauche (en accord ou en rejet). En effet, et peut-être pour la première fois en France, le vote jadis droite-gauche ressemble maintenant à un vote de rejet complètement orthogonal à la structuration des catégories socio-professionnelles (i.e. statistiquement indépendant des CSP).

La première force qui structure le vote, c’est la corrélation entre bobos et étrangers dans le vote de gauche, c’est-à-dire entre les circonscriptions d’urbains diplômés (qu’on pourrait synthétiser grossièrement mais pas inexactement par « bobos ») et les circonscriptions avec un fort taux d’étrangers, dans un vote pour les listes à gauche (LUG, ou listes d’union de gauche).

Cette tranche de France-là, surtout urbaine, s’oppose à l’autre tranche (et en particulier au monde rural) suivant un gradient des CSP. Cette autre France se compose, elle, de circonscriptions avec beaucoup de Professions Intermédiaires et autres inactifs (dont les chômeurs), celles avec beaucoup d’employés et d’abstention, celles avec beaucoup d’ouvriers, d’artisans, de commerçants, de retraités (qui ont particulièrement exprimé leur vote), et enfin les circonscriptions sans doute les plus rurales, avec beaucoup d’agriculteurs exploitants.

Cette corrélation des circonscriptions à fortes populations étrangères avec celles des professions libérales et des cadres supérieurs, unis dans un même vote de gauche, éclaire assez nettement les stratégies du PS, la fameuse ligne « Terra Nova » appliquée jusqu’à présent, qu’on pourrait résumer par « Plus d’État pour les bobos, et plus d’État pour les populations en otage ou en assistanat ».

De façon complètement orthogonale à cela, la deuxième force qui structure le vote est le rejet.

Par exemple, le vote pour le Front National est très associé aux bulletins blancs et nuls, ce qui montre de façon assez claire là aussi qu’au lieu d’une montée de l’idéologie du FN, il faut voir une montée visible du rejet du système, de façon très claire, et le long de toutes les CSP.

cah

NB : rappelez-vous que ces graphiques sont issus d’une analyse dirigée par les données et non par l’opérateur. Les regroupements visibles ci-dessus sont ce qui ressort des corrélations, pas d’un choix volontaire du statisticien.

Plus dramatiquement encore, ce découpage montre, si quelqu’un pouvait encore en douter, le rôle réel des listes de droite : celui d’un bouche-trou entre deux les grandes forces politiques qui restent, à savoir le Parti Socialiste ou le rejet. Si quelqu’un doutait de ce rôle de bouche-trou, il est démontré par l’association des listes de droite (LUD) au paquet « rejet », de l’autre coté du véritable fossé entre les Français qui se matérialise sur les graphiques de l’Analyse Factorielle des Correspondances ci-dessous.

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Cliquez pour agrandir – les n° sur les points indiquent la circonscription ; ex : 9306 est la sixième circonscription du département 93

Une telle répartition montre bien l’abandon par toute la gauche d’une partie du peuple : les ouvriers, les artisans, les commerçants ont un vote majoritairement opposé à celui de la gauche, et se retrouvent écartelés entre le vote de protestation et le vote conservateur.

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Par exemple, sur le graphique ci-dessus, les points « O » (ouvriers) et « AI » (autres inactifs, les chômeurs, donc) sont au bord du gouffre créé par le clivage, à la fois le plus loin possible de la gauche sans être à droite, partagés par leur différence socio-professionnelle (des chômeurs plutôt urbains, des ouvriers plutôt ruraux), et sur le point de rejeter le système, de l’autre côté du gouffre. D’autres études prouvent d’ailleurs encore et encore que ce sont ces deux catégories socio-professionnelles, socialement les plus vulnérables, qui rejettent le plus clairement la gauche et sont récupérées par le Front National ou s’associent à un vote rageur nul ou blanc.

D’autre part, ces graphiques expliquent assez bien les récents éclats entre NKM et Sarkozy : la droite, qui accepterait de marchander (c’est la « ligne NKM ») tomberait dans un véritable piège et serait complètement mangée par le vote protestataire. La « ligne Sarkozy » semble alors plus cohérente puisqu’il vaut mieux recevoir des reports de votes du PS que de disparaître.

Enfin, en tant que force progressiste, la gauche n’existe plus. Elle n’est plus qu’un outil de préservation des avantages d’un assemblage hétéroclite composé d’une caste de bourgeois et d’une caste d’assistés ou de populations dépendantes des aides. Ceci est d’ailleurs corroboré par le dernier scrutin ; en abandonnant trois régions, la gauche a préféré isoler complètement ses électeurs plutôt qu’accepter un changement paradigmatique, d’ailleurs confirmé par le renouvellement du rejet au second tour par les circonscriptions concernées.

Quant à la France, ce graphique illustre un terrible clivage, un gouffre même, entre deux peuples, créé par la petite politique politicienne, allant de la diabolisation du Front National jusqu’aux calculs politiciens pendant les scrutins, les discours communautaristes ou l’illisible politique laïcarde, et surtout, l’absence complète de toute volonté d’agir autrement que pour les intérêts spécifiques des élus.

On n’ose imaginer le degré de frustration qui doit se créer chez les électeurs qui, progressivement ostracisés par ces basses manœuvres, ne trouvent plus que le rejet pour s’exprimer.

En somme, si quelqu’un veut la guerre civile, c’est bien le PS.

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Données brutes
Résultats bruts
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Panique, improvisation, 100 balles et un Jupiter

Par : h16

Depuis plus de dix ans et malgré une actualité toujours frémissante, des catastrophes (naturelles ou non), des attentats ou des crises sociales ou politiques majeures, la République aura bénéficié d’une constante d’airain : les gouvernements qui se sont succédé au moins depuis Sarkozy ont tous fait preuve du plus solide amateurisme.

C’est un véritable point de repère dans le bouillonnement d’événements qui secoue le pays depuis plusieurs lustres, un roc de constance dans le tourbillon de l’instantané, du fugace et du temps qui passe (trop vite) : quoi qu’il arrive, on est systématiquement assuré que les politiciens en responsabilité feront toujours preuve du jmenfoutisme le plus compact, de cette forme de décontraction paniquée que seule la déconnexion complète suite à l’exercice du pouvoir permet de bien maîtriser.

Ni Sarkozy, ni Hollande (véritable maître en matière d’amateurisme) n’ont jamais cessé cette improvisation sur fond de panique complète qui ont fait la marque de leurs quinquennats respectifs. Et maintenant, à la suite de la dernière allocution du chef de l’État, le quinquennat de Macron s’est résolument placé sous les mêmes auspices foutraques de l’accident de parcours, de la réaction à chaud mal calculée et des mesures décidées à la petite semaine sans la plus petite considération pour le moindre planning ou les lois élémentaires de la physique de base.

On pourrait croire qu’on exagère en parlant ainsi de panique et d’improvisation au sommet de l’État. Il n’en est rien puisque la presse elle-même finit par toucher du doigt cette réalité assez inquiétante. Malgré ses subventions, malgré un attachement indéniable à l’actuel locataire de l’Élysée, il lui est difficile de nier ces deux caractères maintenant visibles de l’actuel Exécutif français.

Pour la partie panique, il suffira de relire avec attention les quelques articles sortis sur les préparatifs qui furent mis en place pour le chef de l’État à l’occasion de l’acte IV des Gilets Jaunes (samedi 8 décembre) : exfiltration du Président par un hélicoptère prêt à décoller en urgence au cas où, présence d' »armes secrètes » policières dévoilées par un amusant article de Marianne mal démenti par des déclarations officielles (tout est faux puisque ce n’est pas un liquide, c’est une poudre !), bref, on sentait le calme, la résolution et une solide sérénité au sommet de l’État.

Pour la partie amateurisme, la semaine qui aura suivi le lundi 10 en aura été la parfaite illustration.

Dans son allocution, le Chef de l’État a tenté de calmer la colère populaire en promettant aux smicards la revalorisation immédiate, dès le premier janvier prochain, de leurs rémunérations par une augmentation de 100€ directement visible sur leur fiche de paie.

Tout avait bien commencé puisque le Président avait clairement annoncé que ces 100€ pour chaque smicard seraient défiscalisés et ne supporteraient pas les charges sociales. Certes, il n’avait pas spécifié d’où l’argent proviendrait, mais certains, hardis, imaginaient déjà qu’ils seraient simplement obtenus par une diminution des charges patronales à hauteur de ces mêmes 100€, ce qui aurait été effectivement neutre pour les entreprises.

Malheureusement, les jours qui ont suivi cette déclaration ont permis de mesurer avec une précision diabolique le degré réel de préparation des institutions de l’État pour faire face à cette proposition d’Emmanuel Macron. Le résultat est sans appel : cette préparation est absolument nulle, un zéro parfait.

Les ministres et les déclarations se sont succédé pour tenter de bien faire comprendre la situation aux Français (les concernés et les autres) : rien n’était réellement figé dans le marbre, et ces 100 euros recelaient déjà plein de surprises, obligeant nos élus divers et variés à s’entrecroiser dans une danse ni chaloupée, ni gracieuse.

Il fut un temps question d’une simple accélération dans la mise en place de la prime d’activité. La presse, docile, commença donc à détailler le procédé de mise en place, dans une série d’articles balbutiant des explications de plus en plus floues.

C’était confus ? Le gouvernement est donc à nouveau intervenu, pour y ajouter une bonne dose de confusion supplémentaire : ces 100€ seront finalement payés par la Caisse d’Allocation Familiale (CAF), il suffira d’une petite adaptation logicielle et tout ira bien. Rappelez-vous que l’informatique étatique est redoutablement bien conçue, efficace et adaptable.

Proposition que la CAF a été obligé de repousser : compte-tenu de son informatique délicate et de la présence toujours possible de bugs rigolos dans ses myriades de codes complexes, l’institution ne se sent prête qu’à partir de Juin au mieux. Pour une augmentation de 100€ en Janvier, c’est donc mal enquillé.

On se perd réellement dans les explications des institutions, des intervenants et des ministres à tel point qu’une nouvelle idée lumineuse est rapidement apparue : et si l’État faisait directement un petit chèque aux smicards concernés ?

Devant cette magnifique improvisation free-style, on se prend à imaginer le président, un carnet de chèques à la main et un petit bout de langue dépassant de ses lèvres pincées par l’effort de concentration, signant l’un après l’autre les millions de chèques de 100 euros au nom de l’État, ses doigts engourdis par les ampoules.

La réalité sera cependant moins réjouissante (mais pas forcément plus agréable pour Macron) : on ne sait toujours pas quelle institution (Bercy, la CAF, …) sera mise à contribution. Compte-tenu des volumes et des modalités, on n’a aucune idée de ce qui va réellement être mis en place. Y aura-t-il effectivement des chèques, ces moyens de paiement antédiluviens, émis pour être ensuite encaissés par des millions de smicards ou l’administration, résolument moderne, va-t-elle frôler le 21ème siècle par le bon bout et proposer un virement bancaire (qui a toutes les chances de cumuler les erreurs de montant et de destinataires) ?

Nul ne sait vraiment, et en réalité, peu importe : la carabistouille présidentielle commence d’ores et déjà à se dégonfler pour découvrir l’effarante réalité. Lundi dernier, le président est allé au charbon sans avoir la moindre idée de ce qui était réalisable techniquement et budgétairement. Tel un monarque distribuant les écus du royaume par un geste auguste et généreux, il a distribué l’argent des contribuables qu’il n’avait pas, qu’il ne savait où trouver, par un truchement totalement improvisé et d’ailleurs impraticable, dans un contexte où, de surcroît, les caisses sont vides et ne risquent pas de se remplir.

Sarkozy comme Hollande nous avaient habitué à une forme de grotesque pathétique avec leurs apparitions publiques, leurs déclarations idiotes (on se souviendra longtemps de l’affaire Leonarda par exemple). Mais là où ces deux clowns tentaient essentiellement des manœuvres de communication pour plaire au peuple ou camoufler leur inaction par une excitation médiatique ridicule, Macron a, pour sa part, tenté de calmer la colère d’un peuple qui n’en peut déjà plus de sa présence par une manœuvre stupéfiante d’amateurisme et d’impréparation.

Le remède ainsi proposé semble déjà bien pire que le mal lui-même : au-delà des évidentes catastrophes informatiques, budgétaires et politiques que cette promesse va provoquer, la désinvolture ainsi affichée empiète maintenant dans l’enfumage grossier voire, plus grave, dans le mépris.

Forcément, cela va bien se passer.

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L’Etat obèse, très concrètement

Par : h16

On parle parfois d’un État obèse, en évoquant ses administrations pléthoriques, ses cerfas par milliers, ses élus trop nombreux et ses ponctions asphyxiantes.

Cependant, tous ces éléments, bien qu’exacts, restent particulièrement abstraits. On sait, confusément, que la multiplication de ces lois, de ces administrations pour les suivre, de ces cerfas pondus par ces dernières pour calibrer leur réponse aux demandes du public, tout cela ne peut pas se traduire par grand-chose de bon au fil du temps. Peu cependant savent ce que cela veut dire concrètement, au jour le jour.

C’est pourquoi je vous propose la petite vidéo de Margaux Henin, une entrepreneuse spécialisée dans la décoration d’intérieur qui a tenté de lancer sa propre société sur le sol français et qui subit très directement et très concrètement les affres de la bureaucratie française.

Ses explications touchantes montrent une chose, absolument claire : ce n’est pas d’un SMIC revalorisé dont les créateurs d’entreprises, de richesses et d’emplois ont besoin. Ce n’est pas de bons pour acheter de l’essence, de tickets de rationnement pour l’une ou l’autre friandise ridicule dont les énarques déconnectés ont le secret. Le problème majeur, essentiel, que rencontre Margaux et tous ceux qui ont un jour eu l’impudence de devenir indépendant, de créer leur propre entreprise, de créer de la valeur, de la richesse et de l’emploi, c’est celui d’une administration devenue folle, se comportant comme un colon dans un territoire occupé qu’il pille sans vergogne, d’un État obèse qui n’est plus là que pour lui-même et a complètement oublié sa fonction première.

Ce dont ont besoin Margaux et tous les autres, ce n’est pas de la sécurité frelatée de l’État, mais c’est de liberté.

(lien sur la vidéo)

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La facture

Par : h16

Ah, la pédagogie ! Que n’a-t-on écrit sur cette science indispensable pour transmettre le savoir, les connaissances et les concepts (aussi fumeux soient-ils) aux élèves concernés ! Car c’est bien de pédagogie, comme aiment à le répéter nos ministres et nos élus, dont il faut user tant et plus pour faire comprendre aux enfants élèves citoyens les mesures vigoureuses, que dis-je, héroïques mises en place par Emmanuel Macron pour redresser le pays !

Et faire preuve de pédagogie, c’est un véritable défi compte-tenu des moyens limités dont disposent nos élus et des moyens encore plus limités dont sont gratifiés nos concitoyens.

Tout le monde le sait : il est plus difficile d’enseigner à des abrutis qu’à des lumières qui comprennent plus vite et mieux les concepts avancés. Malheureusement, la fine analyse du député Gilles Le Gendre, président du groupe LREM à l’Assemblée nationale ne laisse guère de doute : nos pauvres élus ne sont pas tombés sur le bon peuple, qui n’a pas toute l’intelligence et la finesse nécessaire pour comprendre les « réformes » et ces fameuses mesures vigoureuses entreprises depuis l’accession d’Emmanuel Macron à l’Élysée :

.@GillesLeGendre : "Nous avons insuffisamment expliqué ce que nous faisons. Et une 2e erreur a été faite : le fait d'avoir probablement été trop intelligent, trop subtile, trop technique dans les mesures de pouvoir d'achat. Nous avons saucissonné toutes les mesures" #Tdinfos pic.twitter.com/NKO7syUUWh

— Public Sénat (@publicsenat) December 17, 2018

Au moins, les choses sont claires : les réformes ont été lancées, les mesures ont été prises, mais, malgré les explications extensives et intensives, malgré les petits schémas, les mémos, les articles d’une presse pourtant toute acquise à leur cause, ce con de peuple n’a vraisemblablement rien entravé à ce qui était tenté.

Bien évidemment, au vu de la bronca déclenchée, la majorité se confond en explications vasouillardes et en excuses qui sentent un peu le plastique thermomoulé à la va-vite.

Au-delà de l’effarement que peut provoquer cette saillie d’un député qui en dit bien plus long sur leur façon de considérer le peuple qu’ils sont censés représenter que sur leur capacité réelle ou supposée de faire de la pédagogie, on peut aussi s’interroger sur le diagnostic posé.

On peut par exemple imaginer que nos élus ne sont pas tous complètement idiots, ce qui, au vu des événements récents est une hypothèse de plus en plus hardie. Il ne faut en effet pas être très affûté pour cumuler comme eux les mesures prises dans le cours des dix-huit mois passés et s’attendre à une réaction de joie et de soutien du peuple concerné.

Depuis l’avalanche de taxes diverses, l’augmentation des prix du carburant n’étant que la dernière tirade d’une suite consternante d’accroissements de la vexation fiscale, jusqu’à ce genre de déclarations particulièrement irritantes, en passant par la baisse des vitesses maximales à 80 km/h sur les routes secondaires, les contrôles techniques automobiles de plus en plus ubuesques, la criminalisation manifeste des Gilets Jaunes en les faisant passer pour des casseurs ou des extrémistes (de droite bien sûr), l’oubli en rase campagne du message initial « baissez les taxes » pour terminer par tenter l’enfumage général avec une distribution de bonbons (les 100 euros pour les smicards) qui s’avèrent frelatés (on ne sait pas d’où viendra l’argent, qui va le verser, comment, quand, qui nous rappelle Hollande avec son taux d’imposition de 75% parfaitement grotesque), bref, tout dans les démarches gouvernementales, dans les déclarations des députés, dans les lois votées indique précisément l’inverse de l’intelligence et de la finesse.

Ce n’est en réalité qu’une longue succession de recettes usées – l’augmentation des prélèvements – pour éviter à tout prix de toucher à la dépense publique. De bricolages marginaux en infâmes bidouillages improbables, de simplifications administratives qui transforment des textes déjà sibyllins en foutoirs institutionnels gluants, tout a été fait en dépit du bon sens, sans finesse et sans avoir jamais réellement pris conscience de l’état lamentable du pays.

Le pompon est bien sûr atteint avec l’obstination consternante du gouvernement et de ces mêmes élus à vouloir à tout prix maintenir un prélèvement à la source qui n’a été réclamé par personne. Mesure parfaitement technocratique et décidée d’en haut sur la croyance que l’intendance suivra et que le procédé permettra à l’État de sécuriser son apport d’argent frais, tout indique que cette grossière erreur de Hollande, entérinée par les fines équipes de Macron, va se terminer en catastrophe industrielle majeure.

L’intelligence de nos élus les a manifestement totalement protégés de tout contact avec la réalité.

De la même façon qu’ils n’ont absolument pas vu venir le mouvement de fond d’une France déclassée et appauvrie comme jamais par une fiscalité inique, ils ne voient pas venir les gros problèmes de trésorerie et la crise économique qui pointe à l’horizon.

Et partant, la facture approche

Celle provoquée par les Gilets Jaunes et décrite en détail par Sophie Coignard dans un récent article du Point. Quant à l’autre facture, encore plus salée, d’années de propagande démagogique à faire passer des vessies économiques pour des lanternes, elle va faire encore plus mal.

Eh oui monsieur Macron, mesdames et messieurs les députés, mesdames et messieurs les ministres, politiciennes et politiciens de tous bords : vous avez amplement profité de la distribution gratuite, vous avez su jouer, pendant de longues années, du discours démagogique dans lequel l’élu tenait le beau rôle, l’État agissait comme l’ultime arbitre et l’indispensable acteur de l’économie, seul capable de résoudre tous les problèmes des Français.

Ce faisant, mesdames et messieurs, vous avez enraciné dans l’ensemble du peuple l’idée invraisemblablement idiote que l’État était l’alpha et l’omega de la société française, qu’il en était autant le garant que le moteur. Vous l’avez sans cesse paré d’aptitudes toujours plus grandes au cours de 50 années passées : depuis la culture jusqu’à la sécurité, depuis l’éducation jusqu’à l’écologie en passant par l’énergie, le bâtiment ou les télécommunications, il n’a pas été un endroit, un domaine, un marché ou une niche dans lesquels l’État ne pouvait pas intervenir.

Tous, vous l’avez introduit dans la vie des Français, à votre profit bien compris. Tous, vous en avez expliqué l’impérieuse nécessité.

Voilà maintenant venu le temps du retour de bâton : les Français vous ont cru, et rares sont ceux qui ont encore le bon sens et les notions économiques de base pour comprendre l’ornière profonde dans laquelle vous avez poussé le pays. À présent, trop d’entre eux croient, dur comme fer, que l’État peut les sauver comme si l’État, ce n’était pas eux-mêmes…

Depuis trop longtemps, la réforme de l’administration, la baisse des dépenses publiques ont été oubliées. Si, au lieu de peigner la girafe et faire le kéké dans des uniformes variés, le Président s’était effectivement attaché à réformer l’État, on ne serait pas, maintenant, au bord d’une crise sociale, économique puis politique majeures avec une possibilité distincte et réelle d’une guerre civile au bout.

Au lieu de profiter des élections toutes fraîches de 2017 pour remettre à plat l’ensemble de la fiscalité confiscatoire, des codes de lois étouffants et de la vie syndicale parasitaire du pays, il a, comme ses prédécesseurs et avec la même absence effrayante de tout courage, choisi le bricolage à la marge et les petits arrangements minimalistes. Plutôt que nettoyer l’engeance gauchiste qui pourrit le pays en l’amenant lentement mais sûrement vers un Venezuela version vieux-Continent, il a choisi en toute désinvolture de travailler pour elle et continue, devant la colère populaire, sur la même trajectoire imbécile.

Pendant toutes ces années, rien n’a été fait. Maintenant, c’est carrément trop tard.

Ce pays est foutu.

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Un prélèvement à la source calé, cadré, carré

Par : h16

La fin d’année approche. Les quelques jours qui s’inscriront dans ce qu’on appelle, traditionnellement, la Trêve des Confiseurs verront peut-être un salutaire retour au calme pour le Président Macron, son gouvernement et ses députés. Espérons-le, car du calme et de la sérénité, il va en falloir pour préparer comme il faut ce passage au prélèvement à la source que beaucoup anticipent avec fébrilité.

Rassurez-vous cependant, c’est le ministre Gérald Darmanin qui est à la barre, qui a insisté pour que cette formidable réforme soit bien mise en place et qu’elle soit menée à terme. On sait déjà que ce sera une réussite flamboyante avec feu d’artifice et petits fours.

Il faut dire que tout est calé, cadré, carré. Chaque processus a été revu, chaque procédure a été optimisée, chaque algorithme a été testé et poli, chaque cas d’exception a été envisagé.

Mieux que ça : Bercy sait que quelques cas épineux ne manqueront pas d’advenir. L’administration fiscale a donc déjà tout prévu pour couvrir aussi cet angle. Mazette, quelle planification d’enfer !

Pour les rares (forcément rares) Français contribuables qui découvriront une petite (forcément petite) erreur lors de leur prélèvement à la source, le Ministère des Finances a d’ores et déjà mis en place un standard téléphonique dont les agents, dûment formés, sauront répondre à toutes les questions fiscales possibles.

Il faut bien comprendre que ce véritable « guichet d’information téléphonique » représente probablement l’outil le plus affûté de la boîte (bien remplie) de Bercy pour parer à toutes les éventualités. En outre, n’oubliez pas que les perceptions locales seront elles-aussi au rendez-vous. Gérald l’a d’ailleurs rappelé : 79 d’entre elles n’ont pas été fermées, ce qui montre une vraie volonté de ne pas fuir devant les contribuables en colère répondre en direct aux questions des contribuables.

Nous avons maintenu 79 trésoreries dans les territoires ruraux !
Le @gouvernementFR va sortir les services publics des métropoles pour les rendre plus accessibles à tous les Français.
Nous voulons augmenter de 30% les points de contacts dans les territoires. cc @ALCattelot pic.twitter.com/YkJSVomnxN

— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) December 18, 2018

Vous voyez, tout va bien : l’augmentation des points de (full-)contact est donc prévue. Le rare contribuable confronté à la petite boulette fiscale pourra se défouler s’expliquer au guichet. On l’écoutera poliment et ça ne changera rien.

Quant aux standards téléphoniques, il avait été question au début de faire appel à des sociétés privées, rodées à la gestion des appels téléphoniques en nombre, pour traiter les questions fiscales qui pourraient se poser lors du passage au prélèvement à la source.

Cette idée, coûteuse, posait cependant quelques petits soucis de confidentialité des données échangées (oh, si peu !) et risquait aussi de donner le flanc à la critique parfois entendue de capitalisme de connivence, le contrat couvrant la prestation étant assez potentiellement juteux.

Or donc, à l’instar de la fermeté inébranlable qui fut de mise pour le cap jupitérien de notre Président en matière de réformes, le ministre n’aura pas hésité à changer d’avis au mois d’août : difficile de trouver l’entreprise privée qui pourrait répondre au cahier des charges strict et pointilleux d’une administration fiscale qui est – je le rappelle – particulièrement calée, cadrée, carrée.

En septembre, les choses se font plus claires : le contribuable n’aura pas à payer pour les appels passés au numéro de téléphone du standard pas du tout privé qui sera mis en place pour répondre aux quelques appels sporadiques – forcément sporadiques – de la brebis contribuable égarée.

Après tout, payer ses impôts est plus qu’un devoir du contribuable : c’est aussi un plaisir citoyen et un lien renouvelé à la nation et son État qui distribue des prestations que le monde nous envie. Dès lors, il serait étrange de faire payer l’appelant, n’est-ce pas ?

Parallèlement, la mise en place du service téléphonique en question suit son cours, ce qui explique l’embauche discrète et paniquée calme et planifiée de nouveaux agents dont la formation, qu’on devine déjà précise, complète et pertinente, ne manquera pas de mettre à profit les 2 ou 3 semaines, soit 10 à 15 jours ouvrés – mazette, quelle planification d’enfer ! – qui séparent la fin de l’année pour avoir une équipe au top.

Bref : tout est maintenant prévu. Calé. Cadré. Carré.

Enfin presque.

Finalement, après avoir bien réfléchi, Gérald le petit malin a compris qu’il y avait certainement moyen de se faire deux ou trois thunes avec son nouveau centre d’appel fiscal : finalement, le numéro ne sera certes pas surtaxé (ah ah ah, la blagounette : une surtaxe pour Bercy, ce serait une nouveauté) mais ne sera néanmoins pas gratuit (i.e. payé avec l’argent des autres). Oui, vous avez bien lu : le fait de vouloir comprendre, par téléphone, pourquoi on vous a désanussé fiscalement pendant la nuit du 31.01.2019 au 01.02.2019 vous coûtera un petit écot supplémentaire.

Il n’y a pas de petits profits. Et, soyons franc, c’est très malin de la part de Gérald : à chaque fois que vous viendrez pleurnicher parce que votre impôt a été malencontreusement mal calculé et qu’il ne vous reste que 100€ (non chargé, non fiscalisé, cadeau de Macron) pour terminer le mois, vous paierez.

D’une part, cela garantira que seront correctement payés les agents embauchés pour vous donner des directives floues, des conseils ridicules et des informations périmées. Ce serait dommage que ne soient pas correctement rémunérés les efforts qui seront déployés dans ce centre d’appel pour éparpiller les quelques centaines de milliers douzaines de contribuables malencontreusement lésés par le calcul pointu mené par les puissants ordinateurs de Bercy.

D’autre part, cette facture téléphonique aidera aussi à trier le bon grain de l’ivraie, l’ivraie étant ce contribuable tatillon qui viendrait à se plaindre d’une ponction trop forte, le bon grain, celui-là qui expliquera sa surprise de n’avoir pas été retenu à la source…

Décidément, la France est un pays merveilleux où, après avoir inventé (via la CSG) un impôt sur un revenu déjà imposé, il faudra bientôt payer pour s’acquitter de ses impôts et s’assurer que son dossier est correctement traité.

Vraiment, bien joué Gérald.

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[Redite] Ce petit don discret des industries pharmaceutiques

Par : h16

Article initialement paru le 21.12.2016

Si la période actuelle nous pousse à la charité, elle est aussi propice à rappeler que les individus ne sont pas les seuls à faire des dons, qu’ils soient en nature, en argent ou en temps : on ne le sait pas assez, mais même les firmes les plus capitalistes, celles qui sont d’ailleurs régulièrement pointées du doigt par les gauchistes les plus incultes, font régulièrement des dons. Comme je le présentais il y a deux ans, c’est ainsi le cas des industries pharmaceutiques…

Depuis des temps immémoriaux, l’humanité doit combattre des maladies et des infections qui l’ont durablement affaiblie et ont constamment ralenti son progrès. Les exemples de la peste noire, du choléra ou de la lèpre viennent facilement à l’esprit tant ces fléaux ont touché tous les continents et ont laissé dans les livres et les arts des traces encore visibles de nos jours. Et si ces maladies ont été durablement repoussées dans les pays développés, même actuellement au XXIème siècle, des continents entiers en font encore l’expérience.

C’est tout particulièrement le cas avec les NTD, « neglegted tropical diseases » ou maladies tropicales négligées, qui sont un groupe de diverses maladies tropicales fréquentes au sein des populations à faible revenu dans les régions en développement d’Afrique, d’Asie et d’Amérique. Elles sont causées par divers pathogènes au premier rang desquels les parasites helminthes ou protozoaires, mais également les virus et les bactéries.

On parle ici de vraies saloperies, de pathogènes qui empêchent le développement des fœtus humains ou des enfants, provoquent des infections oculaires abominables, des souffrances insupportables ou des stigmates visibles qui excluent la victime de toute vie en société (on trouve ainsi la cécité des rivières, l’éléphantiasis, le trachome, les parasites intestinaux et la bilharziose, par exemple). Dans ces NTD, les parasites, véritables monstres d’épouvante, ne trouveront aucun défenseur de la cause animale pour s’élever contre leur disparition (encore que, des fois, on se demande), d’autant que le nombre de leurs victimes rend les désastres provoqués par le terrorisme, le socialisme et Christophe Maé véritablement dérisoires puisqu’on parle en dizaine de millions, tous les ans. Le plus triste et le plus absurde dans cette situation est que les traitements pour se débarrasser de ces fléaux existent déjà.

Cependant, devant ce constat effrayant, devant cet entassement macabre de victimes que les médias oublient commodément, tout espoir n’est pas perdu, loin s’en faut, comme en témoigne cette intéressante vidéo.


(C’est en anglais. Cependant, des sous-titres en français, compréhensibles mais très mal écrits, sont heureusement disponibles)

On apprend en effet que, depuis quelques années et la Déclaration de Londres, plusieurs firmes pharmaceutiques se sont lancées dans l’éradication de ces maladies et de ces parasites, en produisant une masse considérable de traitements, en les mettant gratuitement à disposition d’équipes de soignants qui vont, sur place, les administrer et suivre les populations victimes lors de leur traitement de fond.

Le but de cette opération dont la presse ne parle guère est de faire complètement disparaître ces NTD d’ici 2020. D’ici là, 18 milliards de dollars en médicaments auront été distribués. Jusqu’à présent, cette distribution a permis en 2015 à 850 millions d’individus de profiter de ces traitements gratuits et à des millions d’entre eux de se débarrasser de troubles débilitants. Au-delà de ce qui reste, pour le moment, le plus gros don en matière médicale que le monde ait vu, on peut aussi compter sur l’impact sanitaire le plus significatif depuis la disparition de la variole.

En outre, la guérison de ces millions d’individus et la disparition de ces pathologies très incapacitantes entraînera une amélioration très sensible des niveaux de vie des populations concernées : là où, jusqu’à présent, une proportion importante de ces individus était incapable de créer des richesses pour eux-mêmes et pour le reste de la société, on va se retrouver avec une population en bien meilleure santé, bien mieux à même de pourvoir à ses propres besoins.

Et surtout, comment ne pas imaginer que, parmi ces individus, se trouve peut-être le prochain prix Nobel de médecine, de physique ou de chimie, une future médaille Fields qui révolutionneront les sciences humaines et qui, sans ces traitements, n’auraient jamais pu survivre ou seulement voir le jour ?

En tout cas, on peut tirer quelques enseignements de cette initiative : non, l’ensemble de l’Humanité ne baigne pas dans le bonheur, loin s’en faut, mais des individus chaque jour plus nombreux travaillent sans relâche pour qu’au moins, le sort de tous s’améliore. Et plus précisément, oui, les industries pharmaceutiques sont des entreprises capitalistes, oui, elles recherchent avant tout le profit et ne s’en cachent même pas, mais non, elles ne sont pas fermées à la charité, loin s’en faut puisqu’elles participent activement à ce programme. Citons quelques unes de ces « big pharma », pour bien comprendre que ce ne sont pas de petits labos indépendants tenus par des gourous New-age, mais bien Abbott, AstraZeneca, GSK, Merck, Bayer, Sanofi, Pfizer, Novartis, … S’il y a bien des entreprises qui sauront distribuer en masse des produits sanitaires de qualité, ce sont bien ces labos là, n’en déplaisent aux conspirationnistes toujours prêts à les voir derrière l’une ou l’autre machination abominable.

Enfin, notons que cette initiative a été lancée par la Fondation Bill et Melinda Gates. Organisation non gouvernementale instituée à des fins non lucratives, elle est cependant directement issue du capitalisme puisque financée par les dons de Bill Gates, le magnat de l’informatique et du logiciel. Autrement dit, ce sont les consommations de millions d’entreprises et de particuliers, et la richesse qu’ils ont créées qui ont permis à Microsoft, entreprise de Bill Gates, de faire de lui un milliardaire. Ce sont des comportements humains de marché, capitalistes et de recherche du profit personnel qui auront permis à cette entreprise de dégager des bénéfices qui abondent maintenant directement l’une des fondations les plus richement dotées de la planète, fondation qui a lancé la plus vaste offensive contre des maladies millénaires.

À quelques jours de Noël, voilà un message qui, en cette période de fêtes, remet quelque peu les pendules à l’heure, ne trouvez-vous pas ?

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Joyeux Noël !

Par : h16

Sans surprise, c’est maintenant le moment de laisser ce blog en suspens pendant quelques jours, le temps de goûter aux retrouvailles familiales, aux menus de fêtes et aux petites attentions que cette période favorise.

Comme d’habitude, cette courte fermeture sera l’occasion pour moi de faire un petit bilan d’étape après vous avoir remercié, vous lecteurs, pour votre assiduité et vos commentaires toujours plus nombreux, vos abondants partages et vos liens pertinents souvent envoyés par emails et qui m’ont parfois permis de réaliser un joli billet. J’en profite pour rappeler aux lecteurs silencieux qu’ils ne doivent pas hésiter à commenter et que l’abrasivité de certains habitués du blog ne doit en aucun cas les freiner.

L’année écoulée m’aura permis de constater que l’intérêt pour ce blog ne se dément pas. Tant que le mot « ultraturbolibéral » n’apparaît pas trop souvent, le billet moyen parvient parfois à attirer l’œil du Français moyen qui reste curieux de pensées alternatives et délicieusement sulfureuses (« La liberté ? Oh, n’y pensez pas, vous m’émoustillez ! »). Et puis à défaut de fournir toujours une critique pertinente, je souhaite qu’il aura été l’occasion pour la plupart d’une petite tranche de rigolade, ce qui serait déjà un succès fort honorable. J’espère compter autant sinon plus de lecteurs et de commentateurs réguliers en 2019 ce qui devrait inciter les amateurs actuels à relayer encore les billets, par e-mail, par partage de lien, par Twitter ou sur Facebook (et puis coller l’un ou l’autre billet sur le mur d’un communiste, c’est toujours l’occasion d’une bonne tranche de poilade)…

Noël est l’occasion de rechercher, autant que possible, la paix avec son entourage. Je vous souhaite donc de l’obtenir, de reprendre des forces pour l’année 2019 qui s’annonce à n’en pas douter comme une année charnière pleine de rebondissements. J’ai, à vrai dire, bien du mal à imaginer qu’elle se passe cette fois-ci dans l’habituelle gaudriole politique qui rythme la vie de la Vème République depuis quelques décennies et j’ai tendance à penser que si quelque chose doit casser, cela devrait se produire cette année. Espérons que les craquements annonciateurs seront assez fort pour alerter un maximum de monde…

Je vous souhaite un bon et calme Noël 2018 et, dans la foulée, une aussi bonne année 2019 que possible. Faites provision de cadeaux, de chaleur humaine, de bonne humeur, de contact humain et de gras (le gras, c’est la vie !). Nous en avons tous besoin.

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Bonne année 2019

Par : h16

Voilà, c’est dit : l’année 2018 est enterrée.

Comme prévu, l’année 2018 fut effectivement remplie de croissance, de baisse du chômage, de parole présidentielle raffinée et de réformes pertinentes et profondes.

Gageons que l’année 2019 verra poindre l’aube d’une ère nouvelle, faite de bonheurs sucrés, de vallées de lait et de miel, de taxes finement étudiées, de redistribution judicieuse, de police efficace, de justice équitable, d’administrations compétentes, de prélèvements à la source opérationnels et de ministres intelligents.

Quoi qu’il advienne, je vous souhaite, à tous, une excellente nouvelle année 2019.

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[Redite] Les impôts en BD, c’est plus facile :)

Par : h16

Article initialement paru le 17 septembre 2009

Une nouvelle année commence, vigoureuse de possibilités exaltantes, de rebondissements rigolos et d’inventivité renouvelée. Et aussi, de prélèvement à la source dont on se doute déjà qu’il se passera très bien et d’autant mieux que le consentement à l’impôt, en France, n’a jamais été aussi bon.

Du reste, à quoi servent nos impôts ? En 2009, l’État proposait une petite bande-dessinée pour expliquer un peu ses idées à ce sujet. La version que je vous propose représente à mon avis plus fidèlement la réalité.

Notez qu’elle date de 2009. Absolument rien n’a changé depuis (10 ans plus tard, à peu près). Ceci devrait normalement déclencher une saine réflexion chez nos concitoyens contribuables. Rassurez-vous : il n’en sera rien.

(On cliquera sur les images pour les voir en pleine taille.)

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La lutte contre le chômage bat son plein, en pure perte.

Par : h16

Pour bien commencer l’année 2019, rien de tel que lancer une bonne petite polémique sur le chômage, sa gestion et les modes d’indemnisation en vigueur en France, par exemple en expliquant ouvertement vouloir combattre la fraude et remettre à plat les sanctions prévues pour les chômeurs qui ne feraient pas les efforts nécessaires pour retrouver un emploi…

C’est ainsi qu’à la faveur du changement d’année, un décret vient d’être publié au Journal officiel, revoyant le barème des sanctions s’appliquant aux chômeurs qui ne respectent pas leurs obligations. Le but affiché est de rendre « plus cohérentes » les sanctions appliquées et d’appliquer le programme présidentiel de Macron qui visait à renforcer les règles en vigueur.

En substance, l’incapacité à justifier une recherche d’emploi entraîne désormais la suppression pure et simple des allocations pendant un mois au premier manquement, pendant deux mois au deuxième et quatre mois au troisième. Le décret accompagne ces changements d’un nouveau pouvoir pour Pôle Emploi, celui de diminuer les allocations, pouvoir jusqu’à présent dévolu aux seuls préfets.

À ceci s’ajoute le renforcement des équipes dédiées à la traque des fraudeurs, ainsi que des chômeurs ne démontrant pas clairement leur volonté de retrouver un emploi.

On pouvait s’y attendre : ces nouvelles dispositions ont entraîné une ribambelle de réactions politiques et de petits articles dans la presse plus ou moins outrés : pas de doute, on veut frapper des individus déjà durement touchés par la crise (l’éternelle crise française) ! Les syndicats se sont immédiatement empourprés, voyant dans ce décret une façon de pousser les chômeurs « à accepter n’importe quel boulot », tout en augmentant les contrôles des chômeurs sans augmenter les moyens pour les accompagner. De la même façon, certains politiciens n’ont pas été en reste pour dénoncer une nouvelle « injustice » faite aux chômeurs.

On regrettera que ni les uns, ni les autres ne se soient renseignés sur ce qui existe outre-France en matière de contrôle : on se rendrait compte que partout ailleurs, les contrôles français passent pour du laxisme tant les règles sont bien plus strictes. En Allemagne, en Angleterre, au Danemark, les exemples ne manquent pas de contraintes plus importantes imposées aux chômeurs pour toucher leurs droits…

Malgré cela, comme on le voit, nos syndicats et nos politiciens franchouillards ne semblent guère embarrassés par leur position délicieusement ambigüe : si, concernant l’impôt, aucun n’hésiterait à monter au créneau pour réclamer toujours plus de contrôles contre les abominables fraudeurs et autres évadés fiscaux, tous semblent étonnamment d’accord pour que la fraude aux indemnités-chômage soit moins contrôlée.

Souhaiter que les cotisations des travailleurs aillent ainsi nourrir la fraude est pour le moins étrange, si ce n’est par un populisme assez gras qui amalgame contrôle plus fin, sanctions plus dures et réduction des prestations systématiques…

D’autre part, la réaction montre encore une fois l’énorme asymétrie des politiciens et des dirigeants syndicats lorsqu’il s’agit de l’argent de l’État : lorsqu’il s’agit de le faire rentrer dans les caisses, tous les moyens sont bons, aucun contrôle ne doit être épargné, personne ne doit passer sous le radar fiscal. La pitié, le compromis ou la modération ne peuvent être de mise. En revanche, lorsqu’il s’agit de redistribuer cet argent si âprement ponctionné, la plus grande largesse, le laxisme le plus sympathique et le plus électoralement rentable seront de mise : arrosons, arrosons, il en restera toujours quelque chose (un poste d’élu, une rente syndicale, un petit ou un grand pouvoir politique qu’on utilisera discrètement un petit matin à son profit bien compris).

Cependant, indépendamment de cette polémique éclairante sur le sens du bien public chez certains de nos représentants, on devra s’étonner du « timing » particulièrement peu judicieux de ce décret : en plein mouvement des Gilets Jaunes et alors que le chômage reste en France dans sa fourchette la plus haute, on pourra se demander ce qui a poussé le gouvernement à insister sur ce genre de mesures alors que le pays traverse une crise sociale sans précédent.

Tout indique que l’heure devrait plutôt être à l’apaisement, aux tentatives de dialogue et à la recherche d’accords communs entre les différentes parties prenantes de ce dossier (patronat, salariés et syndicats – aussi peu représentatifs soient-ils). Le gouvernement, agissant encore une fois comme un chien dans un jeu de quilles, alimente ici encore une fois la rancœur (pour ne pas dire la haine) qui se fait jour contre lui.

Si, économiquement, ces mesures sont probablement nécessaires alors que les finances du pays et de Pôle Emploi sont exsangues, elles sont politiquement désastreuses, et ce d’autant plus qu’en parallèle, 5,5 millions d’actifs ne sont absolument pas concernés par ce problème : alors que le pays semble se scinder de plus en plus entre d’un côté, une population citadine et dégagée des tracas quotidiens par les avantages de la force publique, et de l’autre côté, une population provinciale voire campagnarde de plus en plus soumise à la précarité et aux expédients provisoires, on assiste encore une fois à un durcissement des conditions pour la seconde sans que la première n’en ait à subir le moindre coût.

En réalité, le problème du chômage en France est que, depuis 40 ans, tout a été fait pour le combattre sans comprendre que bien avant cette lutte mal calibrée, il était indispensable de tout faire pour plutôt favoriser l’emploi. Et par emploi, je veux précisément dire celui dans le secteur marchand, qui est le seul qui permet d’alimenter toute l’économie, secteur non-marchand y compris.

Malheureusement, partant de ce principe d’une lutte sans merci, on a tout fait pour augmenter les coûts assurantiels pour les entreprises (selon la logique qu’il faut tout faire pour couvrir, à tout prix, le risque de chômage au maximum puisque, on vous le dit, « on combat le chômage » !) ce qui rend l’emploi plus coûteux donc plus difficile à obtenir ; de la même façon, pour éviter la précarité, on augmente le salaire minimum ce qui exclut un nombre croissant de personnes des emplois les moins bien payés. Ceci impose en retour des cotisations-chômage plus élevées, ce qui augmente encore les coûts assurantiels pour les entreprises (et retour case départ).

Dans ce contexte, la lutte contre la fraude, les petites déclarations incohérentes des politiciens, et toutes les mesures prises sur les 40 dernières années apparaissent comme autant de cautères sur cette jambe de bois que nos élites s’emploient à patiner de leurs efforts inutiles. Et d’ailleurs les résultats sont éloquents : plus la lutte semble féroce, plus le chômage, la précarité et les difficultés des Français face à l’emploi se font durs. Le chômage n’a jamais réellement baissé.

Il serait temps qu’on en finisse avec cette lutte stérile, et qu’on s’attache, enfin, à favoriser l’emploi. Au vu de la politique menée jusqu’à présent, on peut malheureusement douter que ce soit à l’ordre du jour.

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Grand Débat National et Gilets Jaunes, pour une poignée d’euros

Par : h16

On peut rester actif, même après une bonne bière manifestation : alors que la France découvrait, amusée ou médusée, que nos forces de l’ordre, au lieu de boxer tranquillement des manifestants, pouvaient aussi se faire boxer en retour, une partie facétieuse (factieuse ?) de ses citoyens organisait une collecte pour venir en aide à l’individu depuis lors placé en garde à vue dans l’attente d’un procès qu’on devine déjà fort médiatique.

Sans surprise, cette cagnotte n’aura pas manqué d’atteindre rapidement plus de 100 000 euros ce qui, par les temps qui courent, représente tout de même une belle somme (environ 2,5 fois la facture de taxi d’Agnès Saal par exemple, mais seulement un tiers du budget Brigitte Refait La Déco de l’Élysée, n’est-ce pas).

Il va sans dire que l’argent ainsi récolté a immédiatement provoqué une vive poussée d’urticaire chez nos ministres et autres représentants gouvernementaux : de Mounir et Muriel jusqu’à Marlène et Élisabeth en passant par toute la brochette de clowns à roulettes qui s’égaient niaisement dans les couloirs républicains, toutes les potiches gouvernementales sont montées au créneau pour dénoncer la mise en place de cette cagnotte (et en déplorer le montant atteint).

Les plus naïfs pourront toujours croire que ces réactions sont bien là l’expression d’un sentiment républicain chevillé au corps de ces politiciens. Les autres comprendront que la rapidité avec laquelle cette cagnotte a atteint ce joli montant, ainsi que son nombre de participants (plus de 7 000 en 24 heures) ont une furieuse tendance à démolir complètement la thèse actuelle des médias et du gouvernement qui persistent, depuis plusieurs semaines, à nous raconter l’histoire d’un mouvement qui s’essouffle et montre à quel point le gouvernement sous-estime le problème.

Une pratique parfaitement légale

Au-delà de ces remarques, notons pourtant que ce principe de collecte est, outre parfaitement légal tant qu’elle sert par exemple à payer les frais d’avocats, très illustratif de la puissance réelle du peuple et de la solidarité naturelle qui s’organise spontanément lorsque des intérêts convergent.

Ici, il me serait facile de rappeler qu’après tout, notre adorable président Macron est lui-même parvenu à son poste suite à une collecte très équivalente (bien qu’il ne l’aie pas faite sur Leetchi, on le comprendra aisément). Il n’avait bien sûr boxé aucun gardien de la paix, et l’utilisation de la carte « Parquet National Financier » est, a contrario du punching policier, tout ce qu’il y a de plus républicain, cela va de soi.

Néanmoins, cette collecte montre fort bien que les gens modestes, même quand ils peinent à finir le mois, n’hésitent pas à mettre la main au portefeuille quand ils estiment que la cause en vaut la peine. Ici, peu importe qu’elle soit discutable par les uns puisqu’elle est noble pour d’autres et qu’ils sont prêts, on l’a vu, à la soutenir. Dans le même temps, difficile d’oublier que ces mêmes personnes rechignent fortement (et c’est d’ailleurs pour cela qu’on en retrouve un paquet agglomérées aux ronds-points français) quand la solidarité leur est imposée de façon… fiscale.

Eh oui : contrairement au poncif socialiste maintes fois répété, l’absence de l’État ou son retrait progressif ne signifie en rien l’assèchement subit de toute solidarité, mais bien plus sûrement une meilleure allocation des dons vers ce qui compte vraiment pour les individus.

Christophe et Chantal

De ce point de vue, on sait donc qu’on peut trouver l’argent pour les causes essentielles, et ce, quels que soient les détracteurs et aussi vocaux soient-ils. Et non, dans la majorité des cas, l’argent public n’a pas besoin d’être mobilisé, et certainement pas par la force : de la même façon qu’on n’a manifestement pas besoin d’en appeler à la redistribution, à la justice sociale, ou au devoir collectif pour aider l’une ou l’autre cause (ou, dans le cas qui nous occupe, un boxeur un peu sanguin), on n’a pas plus besoin de faire appel à l’impôt pour, par exemple,… payer quelqu’un à organiser des Débats Nationaux sur des sujets plus ou moins loufoques.

Il est en effet particulièrement piquant de rapprocher cette cagnotte inattendue pour Christophe Dettinger, le boxeur de CRS, du salaire dévolu à Chantal Jouanno, chargée d’organiser le fumeux fameux Grand Débat National (mais apparemment, plus de le piloter) proposé par Macron dans sa dernière allocution télévisuelle suite à la mobilisation des Gilets jaunes. La nouvelle présidente de la Commission nationale du débat public devrait en effet toucher 176 000 euros bruts annuels pour organiser ce débat, soit 1,6 Dettinger si on me suit bien.

On se pique à rêver d’un gouvernement lançant une sympathique cagnotte Leetchi pour payer l’organisateur de ce débat et on se demande s’il se serait trouvé autant de généreux donateurs. En attendant, ce seront donc les contribuables (dont, en partie, ceux qui se trouvent actuellement sur les ronds-points à protester contre des impôts trop importants) qui paieront — avec leurs impôts — les émoluments de ce qui s’apparente furieusement à une apparatchik qu’on pouvait pourtant croire carbonisée.

On se rappelle en effet qu’elle avait expliqué en juillet 2017 vouloir arrêter la vie politique après une mûre réflexion. Manifestement, le renouvellement des têtes, le nouveau monde politique et les changements paradigmatiques tant vantés par Emmanuel Macron sont so 2018. Oubliés, donc.

Le retour des vieux chevaux

Cette nouvelle année fait un pas résolu vers le retour en force des vieux routards, depuis Juppé (dont ses bruits de succions enamourés dirigés vers le chef de l’État sont audibles jusqu’en Corrèze) jusqu’à Sarkozy dont on n’arrive décidément pas à se débarrasser. C’est, véritablement, une nouvelle édition de ces jeux politiciens de chaises musicales qui autorisent avec la même décontraction le retour d’un Moscovici à la tête de la Cour des comptes (il n’avait pas fait assez de dégâts à l’économie française puis européenne, je présume), ou le recasage de Migaud au Conseil Constitutionnel…

Et donc, pour 1,6 Dettinger, on peut s’offrir une Chantal Jouanno pas trop usée qui, pour ce prix modique, assurera que tous les sujets seront traités, même la remise en question du Mariage Pour Tous. Ou presque, faut pas déconner, « Not On My Watch » et tout ça.

Bref : s’il semble maintenant acquis qu’on peut rassembler 110 000 euros pour assister financièrement un ex-boxeur manifestant un peu trop vif, il ne paraît pas déraisonnable qu’un Grand Débat National puisse être organisé de la même façon (quitte, pour troller, à demander à ce que ce dernier le soit par Dettinger ; après tout, il a des arguments frappants).

Et à ceux qui m’objecteront qu’un tel débat nécessite évidemment qu’il soit payé par tous, je répondrai qu’au vu des polémiques grotesques qui agitent déjà le landerneau politique, cette source publique de l’argent garantit que ce débat ne sera ni grand, ni national : on va y multiplier les sujets périphériques (la mise en place de telle taxe : rapide ou lente ? L’augmentation de telle ponction : forte ou légère ? Cette mesure sociétale sans intérêt : oui bien sûr ou non peut-être ? etc.) mais on est certain d’une chose : jamais il n’y sera abordé la moindre question sur une baisse drastique, rapide et nécessaire des dépenses publiques.

Dès lors, avec ou sans débat national, qu’il soit ou non payé par une cagnotte Leetchi et modéré par Dettinger, Jouanno ou même Schiappa (tant qu’à faire !), une seule conclusion s’impose.

Ce pays est foutu.

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Les Français fuient-ils la France ?

Par : h16

Certes, il y a les Gilets Jaunes. Certes, l’Europe semble un peu partir en sucette avec cette petite histoire de Brexit et d’Italie récalcitrante. Certes, les indicateurs économiques ne sont pas bons, le chômage ne diminue pas des masses et les tensions mondiales, européennes et nationales ne semblent pas s’apaiser. Certes. Mais au moins, la France reste ce pays accueillant où il fait bon vivre et on l’on se presse pour profiter de ses richesses.

Ce qui n’empêche pas les uns et les autres de s’interroger sur le nombre pourtant grandissant de Français qui choisissent d’aller vérifier ailleurs si, par hasard, l’herbe ne serait pas plus verte.

La rumeur voudrait en effet que d’autres pays existent où l’on ne meurt pas dans les rues de n’avoir pas reçu de soins, où l’on trouverait malgré tout des emplois normalement payés malgré une protection sociale forcément diaphane, où les retraités ne seraient pas tous réduits à la plus sordide mendicité. Dès lors, pour ces Français hardiment aventureux (et probablement bercés par les sirènes enivrantes d’un capitalisme turbolibéral apatride et propagandiste), l’affaire devient tentante, les poussant à aller explorer ces contrées mystérieuses sans gréviculture bi-annuelle, syndicalisme rabique et ponctions fiscales invasives et cancérigènes.

Et, de petits paquets de Français frétillants en petits paquets de Français s’expatriant, on finit par obtenir de jolis nombres d’une émigration qui finit par se voir dans les chiffres officiels torturés manipulés avec soin par notre INSEE nationale. Le constat apparaît alors dans toute sa splendeur gênante : il semblerait bien que les Français fuient la France.

Oh, bien sûr, les démographes, les statisticiens et les politologues se gardent bien de tirer cette conclusion des soldes migratoires : en rappelant que se nichent dans les données de l’INSEE tout un tas de petits biais statistiques, on en arrive à la conclusion que s’il y a un solde migratoire négatif (la France se vide de ses Français), ce n’est pas vraiment grave, même lorsque les chiffres d’expatriation augmentent, même lorsque le nombre de Français qui s’enregistrent aux Consulats ne cesse d’augmenter, même lorsque les sondages, réalisés par les instituts statistiques ou lors des recensements, indiquent bien qu’un nombre croissant de nos compatriotes vont voir ailleurs s’ils y sont.

Prudents, ils se contenteront de rappeler que les prochaines années, et les prochaines recensements, permettront de trancher pour savoir si c’est une tendance ou si c’est juste une petite perte passagère d’attractivité.

Comme si les articles, que la mémoire fidèle d’Internet conserve religieusement, ne s’empilaient pas tous dans le même sens : non seulement, les Français s’expatrient, mais ils ne sont pas nombreux à revenir loin s’en faut ; ainsi, un nombre croissant part pour éviter le chômage, ou simplement parce que leurs compétences ne sont plus accessibles ou pas assez bien payées en restant au pays. Si l’on y ajoute le fait que revenir en France est un véritable parcours du combattant administratif noyé dans la bureaucratie franchouillarde et kafkaïenne, on comprend que, non non, ce n’est pas un biais statistique mais bel et bien une tendance de fond : les Français fuient leur pays.

Franchement, on se demande bien pourquoi.

Tout le monde sait pourtant que ce pays de Cocagne est envié par tous à tel point qu’on se bouscule à ses frontières ! Ou presque : en fait, lorsqu’on demande aux expatriés où ils veulent se rendre, ce n’est pas la France qui arrive en premier, loin s’en faut. Dans une étude de HSBC qu’on pourra compulser fébrilement, on se rend compte que la France n’arrive même pas dans le top 10.

Pourtant, le pays a tellement d’atouts qu’on se demande ce qui peut bien pousser tous ces gens productifs à s’en aller, et tous les autres à ne pas y venir… Tenez, prenez les dernières dispositions dont on parle dans les milieux bien informés, les ministères affairés et les administrations bien en cour : comment ne pas voir tout l’intérêt que peut avoir, pour l’investisseur, le pensionné, le jeune diplômé ou l’entrepreneur de venir s’installer en France, d’y passer sa retraite ou d’y développer son activité alors qu’on est justement en train de tout faire pour rendre l’héritage plus attrac… heu pardon pour taxer encore plus l’héritage, bien que la France soit l’un des pays du monde où il est déjà le plus taxé ?

Eh oui : puisque la taxation forcenée de l’héritage a déjà donné d’excellents résultats par le passé, qu’il démontre tous les jours son pouvoir d’attraction sur les gens de tous horizons et de tous les pays, il serait idiot de ne pas passer la démultipliée et d’en rajouter une couche, n’est-ce pas ?

Pour le jeune diplômé, l’entrepreneur, l’investisseur qui veut se lancer, quoi de plus attractif qu’apprendre qu’une nouvelle vague de taxations est déjà dans les tuyaux ministériels ? Et puis, quel plaisir de savoir qu’on va, un jour, être si honteusement riche qu’on fera partie des 20% de chanceux qui continueront à payer leur taxe d’habitation ?

Et puis, il faudrait vraiment être fou pour ne pas devenir propriétaire en France : tout y est fait pour favoriser la propriété privée, inciter le développement et l’initiative personnels ainsi que la prise de risque capitaliste et son pendant, l’enrichissement qui permettra de créer des emplois ! D’ailleurs, c’est bien simple : tout est si favorisé, si incité et si encouragé qu’il faut, depuis le premier janvier de cette année et pour les propriétaires immobiliers dans un nombre croissant de villes, disposer d’un authentique « permis de louer » délivré par notre belle administration pour pouvoir faire ce qu’on veut de son bien immobilier.

Devant ces éléments, et alors que l’avalanche de ponctions diverses se fait déjà entendre au son sourd et grave du « On Ne Touchera Pas Aux Dépenses Publiques » et du « C’est Gratuit C’est L’État Qui Paye », il devient vraiment difficile d’expliquer le comportement de ces Français qui quittent leur pays par milliers. Ou, a contrario, il ne vient guère qu’une pensée, simple et résumée ainsi :

Fuyez. Ce pays est foutu.

epic fail

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[Redite] Génération Orwell

Par : h16

Article initialement paru le 17.01.2018

Alors qu’on apprend (difficilement) par une presse fort discrète que toujours beaucoup (trop) de véhicules ont été brûlés pour les agapes du jour de l’An, les remarques que je faisais il y a un an restent d’une actualité poignante : jamais le peuple français n’aura été aussi arcbouté sur son désir d’égalitarisme total et sa volonté d’en découdre avec « le pouvoir », « les riches », « le système » ou les lubies du moment (depuis les pollutions jusqu’aux discriminations).

Il y a un an, ce pays paraissait au bord de l’abîme. Les événements récents l’y ont précipité et sa chute finale, bien que lente pour le moment, semble bel et bien commencée.

La direction prise par le pays ne fait plus aucun doute et alors que les plus naïfs espéraient encore trouver, avec l’actuel président, un renouveau et une fraîcheur depuis bien longtemps disparus en politique, tout indique au contraire que les tendances les plus délétères se développent encore sans le moindre frein.

Des impôts, comme s’il en pleuvait

Il y a, évidemment, cette tendance déjà fort ancrée dans les habitudes de transformer toute situation locale atypique en problème d’ampleur nationale, d’y mêler l’État de force et d’en trouver une solution boiteuse sous la forme d’une taxe, d’une ponction ou d’un impôt.

Cette tendance s’est tellement exprimée ces dernières décennies que le pays ploie maintenant sous un maquis incompréhensible de ponctions tous azimuts dont l’effet direct n’aura pas été de créer un État riche et une administration puissante mais bien un tissu économique de plus en plus fragile, une instabilité fiscale et juridique toujours plus grande et, au final, un État perclus de dettes soutenu par une administration incompétente, dogmatique et corrompue.

Une société de plus en plus crispée

Il y a, bien sûr, la propension invraisemblable de nos politiciens à transformer en bourbier impraticable absolument tout sujet qu’ils évoquent.

Chaque jour amène un nouvel exemple de la corruption du langage, des idées, des concepts et des raisonnements que les élus provoquent, aidés en cela par une caste médiatique de plus en plus indigente où la recherche du maximum d’impact a depuis longtemps remplacé tout effort de réflexion de fond.

Partant, il n’est plus un écart qui soit permis, une vérité qui choque qu’on puisse proférer, un constat d’évidence tabou qu’on se risque à faire sans immédiatement encourir les foudres les plus sévères et les ouragans médiatiques de force 5 avec, si possible, mise à mort (au moins symbolique) de l’impétrant qui s’est lancé dans pareille aventure.

De fil en aiguille, pendant qu’une partie de la population se fait tabasser d’un côté par les impôts d’un État qui ne remplit plus ses missions régaliennes et de l’autre côté par l’autre partie de cette population que le régalien ne gère plus, les décideurs, les intellectuels et les influents du pays ont choisi de progresser, à petits pas guillerets, vers une société où l’on piste et traque tout le monde, où on érige la dénonciation en vertu, où l’on s’offusque de l’utilisation de la liberté d’expression surtout lorsqu’elle n’est pas employée pour discuter de la météo, et où celui qui sort du rang sera ostracisé et vilipendé.

Ceux qui ont raison sont condamnés malgré les faits, la raison ou la lucidité ou bien à se taire, ou bien à subir le pal médiatique d’autant plus qu’ils sont minoritaires.

En France actuellement, la pression sociale n’a jamais été aussi forte mais elle n’a jamais été employée à d’aussi néfastes buts : là où elle devrait normalement assurer que les comportements indécents, incivils et destructeurs sont dénoncés et fermement sanctionnés, ce sont les comportements anecdotiques et les habitudes les plus banales qui sont portés à la vindicte populaire, pendant que les pires agissements arrivent parfois à trouver grâce auprès des tribunaux médiatiques.

Une nouvelle génération foutue

Le tableau semble déjà fort gris ; il ne pourra que se noircir encore lorsqu’on regardera la génération « montante » (ou plutôt descendante). Ce qui devrait nourrir l’espoir n’en laisse guère : l’actuelle production écolière de notre Éducation nationale laisse purement et simplement pantois.

Du reste, tout se déroule malheureusement comme prévu : grâce à l’application studieuse de méthodes d’éducation farfelues aux résultats catastrophiques, les années 80 et 90 ont permis de former toute une génération d’illettrés qui sont maintenant non seulement en âge de consommer mais aussi de voter ou pire encore, de prendre le pouvoir politique ou, plus triste, d’instruire la prochaine génération… Assurant ainsi que celle qui est en cours de « formation » sera durablement incapable de comprendre le monde de demain, celui d’aujourd’hui lui étant déjà passablement impénétrable à force de référentiels bondissants et autres âneries du même acabit.

Eh oui : si le niveau baissait assez clairement ces dernières décennies, il dégringole à présent avec un volontarisme que seule la pression sociale évoquée plus tôt permet de camoufler avec brio ; les enseignants accumulent les fautes d’orthographe, de grammaire et de raisonnement lorsqu’ils enseignent aux élèves actuels.

Et question raisonnement, il suffit de parcourir l’article en lien pour comprendre l’ampleur du problème. Il n’est qu’à lire la petite saillie de Francette Popineau, cosecrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat des enseignants du primaire, pour s’en convaincre. Pour elle, pas de doute :

« Ce n’est pas le concours qu’on brade, c’est le métier. Cela irait mieux s’il y avait de meilleurs salaires, une meilleure reconnaissance. »

Tragique inversion de la cause et de la conséquence. En toute honnêteté, le niveau général de l’instruction n’est pas bas parce que les salaires des enseignants sont faibles, mais plutôt l’inverse : plus personne ne prend la peine de payer cher, d’argent ou de reconnaissance, un corps professoral qui affiche une baisse de niveau général de plus en plus marquée et dont la fonction sert, pour un nombre croissant, de simple voie de garage rémunérée pour éviter le chômage.

À ceci s’ajoute la baisse générale du niveau des parents, pas mieux lotis. Incapables de simplement éduquer leurs rejetons, ces parents, perclus d’impôts et donc en droit d’attendre de ceux qui les prélèvent qu’ils fournissent un service à la hauteur, ont complètement abandonné l’idée de faire un jour de leur progéniture des adultes opérationnels.

Inévitablement, les enseignants tentent donc d’instruire dans un sabir de plus en plus approximatif d’insupportables petites pestes ingérables qui n’en ont d’autant rien à foutre que leurs parents ont largement d’autres chats à fouetter. Par la suite, ces enseignants, toujours aussi perspicaces, mettront sur le dos de l’ultralibéralisme, de l’individualisme et des réseaux sociaux cette faillite sociale complète, toujours sans comprendre que les petits morveux ne sont que le reflet de cette paire de générations dont ils font eux-même partie, qu’on a gavée d’idéaux collectivistes et de pensées courtes plongées dans un vivrensemble dégoulinant, complètement impropre à créer une société viable.

Tous les ingrédients sont en place

Un État omniprésent, des ponctions tous azimuts, une société totalement crispée, des intellectuels perdus, une génération future complètement fichue : tout se met en place pour un glissement lent mais décidé vers une société typiquement orwellienne.

Et non, ce n’est en rien une exagération. C’est simplement le constat froid de ce que nous avons, ici et maintenant.

Regardez ce que vous n’auriez jamais accepté il y a 10 ans, 20 ans, 50 ans et que vous trouvez à présent si ce n’est acceptable, tout au moins parfaitement normal au sens « qui entre dans la norme », autrement dit, qui s’inscrit si bien dans le ventre mou des gaussiennes statistiques :

  • les fautes d’orthographe et de grammaire dans les journaux, de français à la télé,
  • les approximations intellectuelles de plus en plus baveuses dans les raisonnements tenus par tous ceux qu’on lit dans les organes officiels, qu’on entend sur les plateaux autorisés, qu’on supporte ou pour qui certains s’obstinent à voter,
  • ces ligues de vertu, toujours plus nombreuses, aux acronymes qui fleurent bon la censure, le blocage et le dépôt de plainte,
  • ces combats invraisemblables de décalage avec le réel,
  • les incivilités (dans la rue, dans les transports en commun, partout),
  • l’insécurité (ce pénible sentiment de se faire taillader, défigurer, découper),
  • ces appels de plus en plus courants à la dénonciation à la Kommandantur,
  • cette judiciarisation systématique de tout problème, ce légalisme en carton qui agite les petits flocons qu’on bouscule et qui n’en finit pas de créer toujours plus de victimes bidons quand le nombre de victimes, bien réelles, elles, croît d’heure en heure.

J’arrête ici la liste, mais je crois que vous saisissez l’idée générale : regardez par exemple la décontraction avec laquelle on nous balance le chiffre du nombre de voitures brûlées au Jour de l’An ; c’est un peu comme le bêtisier de fin d’année, c’est devenu une tradition qui ne semble plus inquiéter personne et dont on ne s’offusque que du 2 au 3 janvier, un peu, sur les réseaux sociaux (et encore, sans trop forcer pour éviter la censure discrète).

Une dérive qui dure depuis plus de 30 ans

Le constat est sans appel : la société orwellienne, composée pour moitié d’une surveillance d’État de tous par tous et pour moitié d’un contrôle social complètement perverti, cette société est déjà là et elle n’a pas été mise en place par la force, en écrasant la tête des hommes libres par la botte d’un militaire armé, mais plutôt par l’utilisation des médias, de l’éducation et la démission intellectuelle de tout un peuple qui a préféré les promesses faciles de lendemains qui chantent à l’âpre réalité.

En 1988, Jean Van Hamme faisait sortir une bande dessinée prémonitoire, « SOS Bonheur », que je vous recommande. Sa lecture, édifiante 30 ans plus tard, ne laisse aucun doute sur les dérives qui ont eu lieu. Mais le pompon est atteint lorsqu’on se fade la suite, la « Saison 2 », sortie récemment, scénarisée par Desberg : la lucidité des propos de Van Hamme contraste violemment avec les tonneaux de moraline que ce nouvel opus nous déverse d’une planche à l’autre, en pleine figure et sans semonce.

La dérive est presque complète. Ce pays est foutu.

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La crise sociale s’installe ? Vite, les députés lâchent Bercy sur les Français !

Par : h16

Le mouvement des Gilets Jaunes n’en finit pas d’agiter l’actualité française, au grand dam du gouvernement et des médias qui, incrédules, sont obligés d’en constater la motivation accrue. Le ministère de l’Intérieur calcule d’ailleurs assez pâteusement 84.000 manifestants en alignant proprement 80.000 forces de l’ordre, soit à peu près un gardien de la paix par manifestant (sur les photos des manifestations, c’est d’ailleurs la bousculade et seuls le jaune des gilets et le rouge des brassards « POLICE » permettent de distinguer les uns des autres). On le comprend : la situation est donc tendue.

C’est donc avec un sens du timing particulièrement pointu que ceux qui nous gouvernent ont décidé de voter en bonne et due forme quelques modifications dans les textes de loi fiscale. Ces dernières ajoutent une fois encore une belle tranche de complexité à l’usine à gaz fiscale française qui n’en avait guère besoin, en plus d’introduire une révision assez inique du droit fiscal : en étendant de façon grotesque la notion d’abus de droit fiscal, l’administration fiscale va pouvoir tomber à bras raccourcis sur le contribuable français comme jamais, surtout s’il a tenté la moindre optimisation fiscale légale.

La notion n’est pas simple mais elle mérite d’être précisée : jusqu’à récemment, s’il vous venait l’idée saugrenue d’appliquer des dispositions fiscales légales afin de diminuer votre impôt, l’administration pouvait cependant vous redresser fiscalement si elle jugeait que cette opération était exclusivement fiscale. Autrement dit, mener une opération (immobilière, financière, sociale, que sais-je) ne devait en aucun cas être motivé pour des raisons exclusivement fiscales mais devait aussi remplir d’autres critères (aider son voisin, améliorer une situation familiale particulière, …) sous peine d’être disqualifiée. En somme, l’administration fiscale supportait éventuellement que vous bénéficiez d’une réduction d’impôts suite à une optimisation fiscale si cette dernière n’avait pas été réalisée exclusivement pour cette optimisation.

Las. La jurisprudence, déjà minée et particulièrement complexe pour le contribuable lambda, va se voir complètement chamboulée par le vote cette semaine à l’Assemblée d’un amendement modifiant cette définition de l’abus de droit. À partir du premier janvier 2020, l’abus de droit fiscal ne sera plus caractérisé si l’opération d’optimisation était exclusivement fiscale, mais seulement si elle était principalement fiscale, cette notion étant évidemment à l’appréciation de l’administration fiscale dont on se doute qu’elle ne sera pas du tout laxiste.

Oui, vous l’avez compris : l’administration va pouvoir lancer toute une flopée de nouveaux redressements au seul motif que les optimisations fiscales introduites sont « principalement » fiscale en bénéficiant de l’absence totale de jurisprudence sur cette notion. Jurisprudence qu’il faudra des années (et des milliers de contribuables poursuivis, extorqués et volés) pour établir, ce qui laissera autant de temps au fisc pour sucer tout ce qu’il pourra des contribuables français, notamment sur des opérations jusqu’à présent des plus classiques comme le démembrement de propriétés.

Si l’on peut espérer que le Conseil Constitutionnel censurera ces nouvelles dispositions, rien n’est certain et en attendant, le contribuable devra donc tout faire pour … maximiser son impôt sauf à se voir poursuivi pour ne l’avoir pas fait. Autrement dit, si vous échappez en partie à l’impôt et que ce n’est pas à votre corps défendant, les hordes fiscales seront lâchées sur vos comptes et votre vie privée, pour abus de droit fiscal. Pour un État démocratique avec une petite crise sociale sur les bras, ce n’est probablement pas très malin, mais pour un État dont les dépenses publiques explosent et les finances sont exsangues, c’est évidemment particulièrement efficace.

Et alors que la mobilisation des Gilets Jaunes, jacquerie au départ essentiellement fiscale, ne montre aucun signe d’essoufflement, on trouvera particulièrement piquant de constater que ces modifications dans les codes fiscaux interviennent au moment même où l’on apprend, moyennement goguenard, que la moralisation de la vie politique du côté de nos parlementaires (ceux-là même qui ont voté ces lois fiscales iniques) laisse proprement à désirer, une fois encore : 15 parlementaires ou ex-parlementaires (dont cinq sénateurs et deux députés actuellement en exercice) sont visés par plusieurs enquêtes préliminaires car soupçonnés d’usages illicites de leurs frais de mandat sur la période couvrant 2012 à 2017.

Cette moralisation particulièrement légère de notre vie politique s’accompagne du constat, renouvelé lui aussi avec un timing frisant la perfection aux petits fers, que ces impôts qui s’abattent en pluie toujours plus drue sur le commun des mortels ne semblent pas toucher ces parlementaires avec la même insistance : par d’habiles niches fiscales conçues à peu près seulement pour eux, certains élus parviennent même à ne plus payer d’impôts du tout, voire pour certains à se faire rembourser de coquettes sommes par Bercy pendant que, dans le même temps, la même administration poursuit de ses assiduités, amendes et emprisonnements les Français qui ont eu le mauvais goût de cocher les mauvaises cases de ses cerfas et autres applications internet pourris.

Et lorsqu’en fin d’année dernière, il a fallu revoir ces fameuses niches, au contraire des amendements fiscaux iniques qui sentent bon l’arme de destruction fiscale massive, nos députés y sont allés avec une précision chirurgicale (inventant au passage la niche fiscale de l’espace) en relevant le défi de ne surtout pas toucher à leurs propres avantages : retraite généreuse, chômage adouci et niches fiscales diverses, variées et bien étudiées, le parlementaire français est d’autant mieux choyé qu’il l’est … par lui-même.

À mesure que le mouvement des Gilets Jaunes s’installe durablement dans le paysage, le décalage s’accroît visiblement entre les actions de l’État, des élus et des gouvernants, leurs déclarations et leurs intentions affichées d’un côté et les états d’âme, les aspirations et les revendications des manifestants de l’autre. Tout se déroule comme si deux peuples se faisaient face, l’un persuadé d’agir pour le bien de tous malgré les protestations de plus en plus vives de l’autre, au milieu d’une incompréhension de plus en plus manifeste entre les deux camps.

Jusqu’à la fin de l’année dernière, on aurait pu imaginer donner un peu de crédit à Macron en lui accordant d’avoir tenté quelques réformettes et s’être à nouveau heurté au conservatisme français. Les semaines qui se sont écoulées depuis son allocution télévisuelle robotique retirent absolument tout doute sur la capacité réelle du chef de l’État et de tous ses suiveurs à correctement analyser la situation (et, a fortiori, à en tirer un plan d’action opérationnel), et les exemples consternants fournis dans ce billet l’illustrent fort bien : très manifestement, ce qui se passe actuellement dans le pays échappe complètement à l’entendement du gouvernement et des élus.

On sait qu’un remaniement ministériel est à l’étude. On imagine sans mal qu’une dissolution a été envisagée. Aucun de ces bricolages ne saura résoudre le problème : on est maintenant à court « d’argent des autres », i.e. il n’y a plus un rond dans les caisses, et plus aucun courage pour attaquer les causes de cette crise, à savoir une dépense publique délirante et une administration qui en bénéficie devenue complètement folle.

Dès lors, on se perd complètement en conjecture pour imaginer une sortie de crise « par le haut ».

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Invendus d’Amazon : chouette, la députaillerie part en guerre !

Par : h16

Dans toute religion, il faut une iconographie puissante et inspirante et pour la garnir, de belles images de gentils fort beaux, preux et valeureux, et d’horribles représentations de méchants tous plus laids les uns que les autres. En République du Bisounoursland, la religion qui a cours s’est déjà trouvé pléthore de méchants. Et parmi ceux-là, à côté des actionnaires bedonnants à haut de forme, des ultra-turbo-libéraux qui mangent des enfants communistes, on trouve les Grandes Multinationales Américaines qui font du maïs mutant (comme Monsanto) ou tuent le petit commerce (comme Amazon).

Egalité, Taxes, Bisous : République du Bisounoursland

En ce début d’année, pouf pouf, pique et pique et colégramme, c’est sur Amazon que l’opprobre est tombée, Monsanto ayant eu sa cargaison de quolibets en 2018 grâce au drame en cinq actes concernant le glyphosate. Avec l’affichage d’une bonne santé réellement insolente dans un pays en déroute, et alors que le petit commerce se meurt d’une conjoncture économique désastreuse que les Gilets Jaunes n’ont guère améliorée, Amazon ne pouvait pas faire autre chose que cible aussi rêvée que dodue pour toute la classe jacassante.

Et alors même que cette classe est actuellement en délicatesse avec le peuple pour l’avoir probablement trop souvent baratiné, la voilà qui relance donc le bastringue avec un nouveau reportage sur « les invendus d’Amazon ».

Il faut dire que les précédents reportages plus ou moins rigolos (et fondamentalement caricaturaux) sur les cadences infernales du logisticien américain ou ses pratiques syndicales abominables avaient surtout déclenché la franche hilarité : on se souvient de reportages poignants où, faisant fi des risques énormes encourus, un héroïque bobo journaliste tentait de travailler pour Amazon et découvrait l’âpre monde des entrepôts, de l’empaquetage et des poinçonnages à la machine, à l’autre bout du hangar. Troporibl.

Cette fois-ci, l’angle est probablement plus facile à faire passer auprès du public, d’autant que la partition du gaspillage est harpée avec frénésie depuis plusieurs gouvernements : l’État français s’est en effet décidé, dès le choc pétrolier de 1973 et depuis, avec une constance qui frise la compulsion, à lutter contre tous les gaspillages (sauf celui d’argent public, soyons sérieux).

Garot, illustre et frétillant inconnu mais qui, en tant que ministricule chargé de la question sous François Hollande, devait absolument agir, avait pondu plusieurs articles de lois aussi idiots qu’à peu près impraticables permettant enfin de combattre ce fléau qui amenait les Français à se débarrasser de près de 60 g de nourriture à la poubelle (un trognon de pomme, en gros) par jour et par personne.

Là, cependant, on ne joue pas dans la même catégorie puisqu’au contraire des lois précédentes qui visaient, on le comprend, à organiser votre cabas, votre frigo et votre potager, il ne semble pas exister de lois suffisamment bien taillées pour contrer l’abominable gaspillage dont s’est évidemment rendu coupable l’hydre Amazon : dans un reportage sans ambiguïté réalisé avec la probité qui sied à la profession, on découvre les coulisses des entrepôts du géant de l’e-commerce et notamment que 3% du stock, pourtant en parfait état mais décidément invendu, sont détruits, soit 3,2 millions de produits en France en 2018.

Si ce comportement n’est pas la marque indélébile d’une malfaisance sans bornes, je ne sais pas ce qu’il faut ; il est dès lors parfaitement logique qu’immédiatement s’élance une député, tel une mouche sur un étron un sauveur vers un naufragé, pour qu’une loi soit promptement rédigée et que cette situation abominable cesse enfin ; Brune Poirson, la secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique, s’est ainsi déclarée toute choquée-choquée par ces pratiques et a annoncé qu’elle comptait faire rendre gorge pardon rendre « responsables » les entreprises ayant recours à ces pratiques.

Vilaine Amazon qui se comporte ainsi, gaspillant sans complexe et faisant exprès de jeter aux ordures des biens qu’elle pourrait donner généreusement à tous les nécessiteux que la République produit chérit en son sein !

Enfin… Donner généreusement, cela s’entend dans le respect des lois fiscales qui s’empilent et se ressemblent : comme je le notais dans un précédent billet, le don est sévèrement encadré en France et donner sans bien calculer son coup coût peut valoir un sévère redressement fiscal. Peut-être Brune pourrait-elle en toucher deux mots à ses collègues qui ont récemment lâché les chiens de Bercy sur la France ?

Et puis, entre deux chaleurs législatives, Brune pourra aussi s’interroger sur la gestion de la TVA des dons qui amènent précisément les entreprises à choisir la poubelle plutôt que le don : pour ces dernières, même la marchandise donnée impose de s’acquitter de la TVA. Amazon l’a d’ailleurs fort bien expliqué, il ne s’agit alors plus que d’un simple calcul économique : dans ces conditions fiscales (idiotes) il est plus rentable de jeter que donner et l’acteur économique ne fait qu’appliquer du bon sens dans les contraintes que l’État lui impose. La réaction épileptique de la député (« vite, une loiaargh ! ») revient à ajouter des contraintes à celles déjà existantes, ce qui aboutira, on peut le parier, à de nouveaux effets indésirables comme le législateur nous en pond maintenant avec une obstination pathologique depuis un demi-siècle.

Du reste, est-il nécessaire de rappeler que la revente à perte est très, très, rigoureusement encadrée en France (et pour tout dire quasiment prohibée vu la complexité des textes, de la jurisprudence et du contrôle social de plus en plus fort qui étouffe le pays) et que ce sont toujours nos fiers députés qui, de lois en lois, de luttes véhémentes en luttes virulentes contre les consommateurs foufous de Nutella, ont pondu de la loi pour encadrer une pratique qui, économiquement, reste de toute façon marginale, au point de rendre à présent tout déstockage massif particulièrement dangereux ?

Enfin, on admirera encore une fois toute la pertinence de l’agitation parlementaire à ce sujet : puisqu’Amazon jette massivement, tombons à bras raccourcis sur le géant américain. Comme il fait des bénéfices juteux (et que l’État a grand besoin d’extorquer de l’argent à redistribuer pour calmer la colère des gueux), pondons une loi sur mesure, sanctionnons — financièrement, cela va de soi — l’impétrant et repartons sur notre petit destrier dans le soleil couchant, les poches pleines et l’esprit heureux d’avoir une nouvelle fois fait le Bien et le Bon dans le pays.

Sauf qu’à l’analyse, si Amazon détruit bien des stocks, ce ne sont pas les siens mais, très très majoritairement, celui des fournisseurs tiers qui utilisent (pas trop bien apparemment) sa logistique pour vendre leurs productions : comme l’entreprise l’explique elle-même, « 97% des produits détruits sont ceux des vendeurs indépendants ». Amazon propose en effet aux producteurs de reprendre les stocks qu’il garde pour eux, ou de les leur détruire si le coût de renvoi est trop important.

Notons que des fournisseurs qui calculent leurs stocks au plus juste (et qui ont donc une meilleure logistique) auront moins d’invendus, moins de stock vieillissant, moins de frais et donc moins de gaspillage et plus de bénéfices. Inévitablement, si on tape sur Amazon comme le proposent nos députés économiquement analphabètes, l’entreprise va reporter (disons, à 97% à la louche) les coûts induits sur ses fournisseurs. En somme, on va simplement renchérir les coûts de stockage pour tous ces artisans, vendeurs indépendants et autres boutiques en ligne. Dans le meilleur des cas, on va les inciter à baisser leurs productions ou leurs marges (ce qui fera moins de bénéfices – et moins de taxes pour payer les Poirson et autre députés finauds). Dans le pire, ils fermeront (avec des pertes d’emploi à la clef).

Mais comme je le disais en introduction, l’occasion est trop belle : dans l’iconographie officielle républicaine, Amazon est Le Mal et mérite donc amplement qu’on la saigne d’une façon ou d’une autre. Cela en prend donc le chemin. Les coups vont donc pleuvoir, tomber à côté et frapper les mauvaises cibles. Une fois ceci fait, il sera alors temps de punir les innocents et récompenser les coupables.

Forcément, ça va très bien se passer.

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Dépenses publiques : un pognon de dingue, mais pas perdu pour tout le monde

Par : h16

Avec un discours fleuve et plus de six heures de direct, le GrRand DébaAat NationaAal est lancé. Enfin, youpi youpi, les Français vont pouvoir exprimer toutes leurs doléances, tous les soucis qui les tracassent, les fins de mois difficiles, la bureaucratie galopante, les vexations fiscales et surtout, surtout, essayer de comprendre où part ce « pognon de dingue ».

Eh oui : avec le tournant de l’année 2018, la France a battu un bien beau record puisqu’elle affiche maintenant plus de 1000 milliards d’euros de prélèvements publics à l’année (1057 milliards pour être précis). Et pour cette coquette somme (qui représente à la louche deux fois et demi le budget de l’État), le citoyen français peut s’enorgueillir d’avoir une administration médiocre, des infrastructures vieillissantes, une police épuisée, une justice débordée, une armée usée, une couverture sociale pleine de trous et des politiciens calamiteux.

Afin d’illustrer la situation avec le brio qu’on lui connaît, les services de l’État se sont même fendus d’une intéressante imagette résumant ces dépenses ce qui permet justement de fournir une explication d’où part tout cet argent, et ce, même si cette explication est loin d’être complète et cache une réalité que certains pourraient qualifier hardiment de sordide.

C’est malgré tout un fort joli tableau qui permet de donner une idée des grandes masses. On y découvre ainsi un régalien particulièrement rikiki, flirtant les 60€ avec tout de même 4€ (sur les 1000 dépensés) pour assurer au citoyen une justice efficace. 60 euros pour disposer d’un état de droit, ce serait véritablement bon marché (à ceci près que l’État français n’en est plus un depuis un moment).

À ces dépenses, on ajoutera probablement un peu de recherche organisée par l’État (même si on se tâte franchement pour mesurer l’impact économique des dernières découvertes de nos brillants chercheurs-fonctionnaires) pour 23€ tout de même, 37€ d’une dette qu’on ferait bien de continuer à rembourser sauf à devoir se frotter vigoureusement au crépi de la réalité et une trentaine d’euros pour le coûts de nos administrations, les 66€ dévolus semblant outrageusement généreux face aux sévices qu’ils sont capables d’offrir.

Ceci nous fait un total de 150 euros et, par contraposée, 850 euros dépensés dans la foultitude de baltringueries diverses et variées, et autres sprinklers à pognons déchaînés qu’on nommera pudiquement « la redistribution sociale à la française », c’est-à-dire cette illusion de couverture sociale, ce mythe rigolo du filet de sécurité collectif et ce pipeautage éhonté d’une solidarité qui s’évapore systématiquement dès qu’on en a besoin et réapparaît dans les discours avec une constance étonnante dès qu’il s’agit d’augmenter les prélèvements, ponctions et autres taxes.

En effet, outre le délabrement complet des services qu’on met généralement en face de cette solidarité à la pointe du fusil fiscal, on ne peut que constater que, pour chaque branche, le secteur privé en concurrence fournit mieux et moins cher. Ce n’est pas un effet de manche : école, santé, retraite et dans bien d’autres domaines, le secteur privé a amplement prouvé, de nombreuses fois en France et partout ailleurs dans le monde, qu’il savait faire mieux et pour un prix bien plus modique que les montagnes d’argent que l’État ponctionne aux Français.

Mais un autre aspect important, caché derrière les chiffres plus ou moins gros de ces dépenses publiques, reste l’invraisemblable quantité d’argent qui est dépensé en pure perte, c’est-à-dire en face duquel on ne retrouve absolument aucune création de valeur, aucun service public, aucune richesse créée en retour pour le contribuable. Ces sommes représentent au final des milliards d’euros de débilités survitaminées mais sont, on le comprend, extrêmement difficiles à évaluer au total.

Dans ces dépenses incontrôlées et incontrôlables, on trouve évidemment la pléthore d’associations lucratives sans but, de commissions bigarrées, de hautotorités rigolotes, de comités Théodule et d’agences creuses dont l’objet n’a jamais été autre chose qu’alimenter les copains et les coquins de la République. La Cour des Comptes produit régulièrement de tristes rapports où s’égrainent la liste de ces coûteuses officines et de leurs dispendieuses idioties. Rassurez-vous, ces rapports n’ont aucun impact.

Cependant, pour illustrer mon propos, j’utiliserai l’actualité qui fournit comme il sied une amusante collision avec ce sujet : avant qu’Emmanuel le président débite des poncifs devant des maires, s’est tenu le CES 2019 à Las Vegas. Le CES (Consumer Electronics Show), c’est la grand-messe des gadgets technologiques où sont régulièrement dévoilés les dernières innovations électroniques à la pointe. Or, suite aux excitations politiques – essentiellement pendant le quinquennat hollandesque – autour de la nécessité impérieuse pour la France d’avoir une place importante dans ce show, l’habitude a rapidement été prise d’y envoyer, en « représentation », un maximum des start-up françaises sous le label fumeux de French Tech.

À tel point que cette année fut marquée par la surpopulation française dans les allées du salon : aux 26 start-up sélectionnées par Business France (le côté national), il faut ajouter les 160 autres entreprises que les régions françaises ont invitées à leur frais. Et dans ces entreprises, on en trouve un paquet qui, si elles peuvent aimablement qualifier le produit de gadgets, se demandent même pourquoi elles sont dans ce show. Au final, la délégation française y est maintenant plus présente que la délégation américaine, pourtant réputée pour représenter à la fois la plus grande quantité de start-up dans le monde, et fournir le plus gros contingent de celles qui réussissent de façon plus ou moins spectaculaire.

Autrement dit, la politicaillerie française a, comme prévu, choisi la quantité à la qualité, et a claqué « un pognon de dingue » pour aboutir à une overdose grotesque de French Tech sans intérêt qui a fini par noyer les quelques pépites qui auraient pu sortir du lot. Bien joué.

Ce pognon se retrouve certainement, caché dans les petites lignes de bilan budgétaires qui seront agglomérés en lignes plus grosses puis en lignes énormes, les petits ruisseaux de dépenses idiotes finissant par faire des torrents de gabegies absurdes cachés par des cataractes de redistributions moyennement pertinentes.

En somme, derrière cette répartition des grandes masses proposée par les services de l’État, la facture qui se voit, il y a celle qui ne se voit pas, et qui ne fera l’objet d’aucun débat tant ces affolantes niaiseries sont réparties sur tout le spectre : par une sorte de définition quasi-religieuse, si une dépense publique est engagée, c’est qu’elle n’est pas idiote et qu’elle est même indispensable !

Le GrRand DébaAat NationaAal est donc lancé. Mais avec son cadre déjà fixé dans le credo débile du « pas moins d’État mais mieux d’État » qui oublie commodément toutes les épaves communistes de l’Histoire passée (Russie, Chine) et récente (Venezuela, Corée du Nord, Cuba, …), qui oublie encore mieux qu’aucun pays dans le monde n’a d’État aussi obèse qu’en France, il n’y a réellement aucune chance qu’une prise de conscience s’opère enfin.

Ce pays est foutu.

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[Redite] Licornes et leprechauns : Pénicaud et Schiappa à l’assaut de l’écart salarial hommes-femmes

Par : h16

Article initialement paru le 22.01.2018

Il y a un an, le gouvernement avait encore, croyait-il, de solide marges de manoeuvres : les ponctions pouvaient aller bon train, les dépenses publiques pouvaient continuer d’augmenter tranquillement. Tout au plus fallait-il, pour occuper le peuple et s’en assurer l’assentiment sinon vocal au moins passif, lui occuper l’esprit avec ces hochets sociétaux qui sont devenus, au cours des 40 dernières années, la marque de fabrique à la fois du progressisme et d’un État en quasi-faillite, infoutu de faire autre chose que des bricolages marginaux qui s’imposent aux autres et ne lui coûtent rien ou presque.

Depuis, l’année 2018 est passée et avec elle, les belles idées de nos ministricules de lancer l’un ou l’autre chantier d’apparat, l’une ou l’autre Commission Bidule pour lutter contre l’une de ces misères sociales dont l’écrasante majorité du peuple se fout en réalité éperdument. À présent, c’est du sérieux ! Fini ces vaporeuses idées, place au Grand Débat National, scrogneugneu !

Comment tenir occupé un pays de 65 millions d’individus dont le taux de chômage augmente ?

Une première solution consiste à vendre du vent ; cela marche plutôt bien : regardez, des éoliennes poussent partout, et Macron est même devenu président avec ce produit miracle !

Pour continuer la distribution de cadeaux sociaux et permettre que l’argent des riches (de moins en moins riches car de moins en moins nombreux) continue d’aller dans la poche des pauvres (de plus en plus pauvres car de plus en plus nombreux), on peut aussi continuer le bombardement d’impôts.

Là encore, force est de constater qu’Emmanuel Macron persiste avec brio dans la voie empruntée par ses prédécesseurs : en créant pas moins de huit nouvelles ponctions sur le cheptel français, il montre ici sa maîtrise et son attachement à la vraie et seule production artisanale française reconnue réellement partout dans le monde, celle de taxes innovantes, d’impôts précurseurs et de ponctions inspirantes qui se nichent à des endroits toujours plus malins.

Une autre façon d’amuser la galerie d’occuper une population dont l’avenir semble chaque jour plus incertain, c’est bien évidemment de l’occuper à des questions sociétales sinon triviales du moins périphériques à leurs principaux problèmes.

Alors que le pays semble assez clairement se débattre dans un marécage administratif tous les jours plus gluant, qu’il doit faire face à des défis techniques, technologiques, économiques, scientifiques et éducatifs de plus en plus importants, qu’il est en proie aux doutes les plus prégnants concernant ses propres valeurs, le gouvernement a choisi de faire porter une partie de ses efforts sur… l’égalité salariale entre les femmes et les hommes.

C’est ainsi que Muriel Pénicaud, l’actuelle ministre du Travail, veut agir pour faire disparaître le fameux écart de salaire de 9% entre femmes et hommes à postes équivalents, qui persiste malgré l’égalité pourtant constitutionnellement reconnue dans la loi. C’est sans doute pour cela qu’elle s’est adjoint les indispensables services de Marlène Schiappa qui va certainement pouvoir frétiller sur ce nouveau créneau comme elle nous y a déjà habitué.

L’idée est fort simple, finalement : comprenant malgré tout qu’une loi ne règle pas tout, nos deux responsables gouvernementales vont lancer un chantier consistant à perfectionner les bidulotrons indicateurs permettant de comparer la situation des hommes et des femmes dans les entreprises. À la suite des écarts évidemment constatés, la ministre proposera des dépliants en quadrichromie et papier glacé avec de vrais « programmes de rattrapage salarial étalés sur plusieurs années » et, certainement, des t-shirts et des porte-clefs pour ceux qui auront réussi à redresser la barre.

Il fallait bien ça : tout le monde sait que les hommes sont mieux payés que les femmes, et tout le monde sait ou, à tout le moins, suppute assez fortement, que l’écart s’explique par (au choix, panachage possible) le machisme des patrons, les habitudes culturelles défavorables aux femmes ou la société occidentale à l’oppression patriarcale permanente (ou presque).

Que voulez-vous ! La réalité statistique n’intéresse réellement personne, d’autant qu’électoralement, elle ne vend pas du rêve puisque, lorsqu’on épluche effectivement les études qui ont été réalisées dans le domaine (ce que font cet article-ci et celui-là), l’écart en question est surtout un artéfact : s’il existe bel et bien, il ne s’explique pas par une quelconque discrimination sexuelle, mais bien par des différences objectives : temps de travail plus faible pour les femmes, parcours de carrière différent, domaines choisis moins rémunérateurs, sélections privilégiée des secteurs aux contraintes sociales moins fortes ou avec moins de prises de risques qui entraînent aussi des salaires plus faibles, etc.

Du reste, l’argument économique le plus simple est surtout le meilleur : si les femmes touchent systématiquement moins que les hommes à travail égal, pourquoi diable les patrons continuent-ils d’employer des hommes, plus cher de 20 à 30% ? Les employeurs seraient donc assez malins pour discriminer activement les femmes et les empêcher d’accéder aux postes mieux rémunérés, mais trop sots pour le faire avec les hommes. Sauf à rentrer dans le mécanisme intellectuel douteux du complot mondial, un tel comportement semble assez mal passer le rasoir d’Occam.

Mais ces considérations logiques, économiques et statistiques n’ont en réalité aucun intérêt.

Comme on l’a compris, il ne s’agit pas ici de résoudre un problème réel, objectif et prégnant dont la population serait victime et que tout le monde s’accorderait à trouver insupportable. Non, ici, il s’agit de trouver une distraction intellectuelle à une administration (celle de Schiappa, de Pénicaud, ou les deux), de fournir aux journalistes quelques éléments de langage qu’ils pourront resservir plus tard dans le cadre d’une grande fresque sur le vrai combat féministe et/ou égalitariste du président Macron, et un magnifique jeton de présence du gouvernement pour les ligues de vertu dont le pays s’est rapidement alourdi ces dernières décennies.

En somme, si la mode avait été à la chasse aux Schtroumpfs, nos ministres auraient décrété trop élevé le taux de Schtroumpfs dans nos campagnes et un nouveau plan de lutte contre les Schtroumpfs aurait été lancé. Ensuite de quoi, une fois ceux-ci disparus ou réduits à leur portion congrue, on se serait rendu compte que a/ les problèmes réels (économiques, techniques, sociaux, éducatifs) n’ont absolument pas disparu (méchants Schtroumpfs  !), b/ la chasse aux Schtroumpfs aura créé ou nourri un climat délétère dans le pays (qui abrite les Schtroumpfs ? À qui doit-on dénoncer ceux qui les laissent vivre ou n’en ont rien à carrer ?) et surtout c/ en éliminant les Schtroumpfs, on aura créé tout un monde de nouveaux casse-têtes que seul le gouvernement se proposera de résoudre…

Oui, décidément, pour tenir occupé un pays de 65 millions d’individus dont le taux de chômage augmente, dont l’économie continue de se dégrader, dont le tissus social se délite, le gouvernement n’est décidément pas désarmé et rien ne vaut les babioles sociétales.

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Un Grand Débat National chaperonné par une équipe de choc

Par : h16

Petit-à-petit, la Grand-Messe Médiatique se met en route. Le Débat National™, que le gouvernement ne pouvait pas imaginer autre chose que « Grand » (comme l’Emprunt ou les Plans quinquennaux d’antan), occupe progressivement de plus en plus de place dans les Unes des journaux. Compte-tenu de l’importance accordée à ce débat affichée par le Président et le gouvernement, il fallait au moins que ce dernier soit parrainé par une brochette d’élites. Avec la désignation de cinq sages, c’est chose faite.

Et quels sages ! La presse s’est évidemment emparée des cinq noms pour décortiquer les impressionnants CV de nos garants désignés.

Jugez plutôt. On trouve d’abord un solide politologue, un analyste pétri des valeurs populaires françaises et en prise directe avec le peuple dont il dissèque régulièrement le vote. Le suivant est un aimable représentant du Conseil constitutionnel, ancien magistrat, dont on imagine qu’il serait sorti d’une retraite bien méritée à 75 ans pour venir rejoindre le politologue. Le troisième garant est un ex-patron de la RATP et ex-patron de la Poste, nos fleurons nationaux (au moins en terme de jours de grève). Le quatrième est une quatrième puisqu’il s’agit d’une énarque, présidente de la CNIL et ex-de Bull (un autre fleuron national, au moins en terme de tromblons informatiques). Quant au cinquième larron garant, c’est la secrétaire générale de la Ligue de l’enseignement, qui a vogué d’associations en mouvements associatifs, citoyens, festifs et subventionnés par le contribuable.

Devant ces garants, il était difficile pour la presse et ses fiers analystes de ne pas tomber en pâmoison. Rien que du lourd puisqu’on trouve de l’énarque, du polytechnicien, du science-po, du magistrat, bref, absolument tout ce qui fait le peuple français dans toutes ses nuances d’apparatchiks, de cireurs de pompes médiatiques ou autres thuriféraires du tout-à-l’État.

On se rassure en notant que l’audace des élites qui ont désigné ces fiers garants ne les a pas poussés à nous proposer un Juppé ou un BHL dont les noms trouvent toujours (presque miraculeusement) leur place dans ce genre de happenings républicains pleins de petits fours citoyens et d’envolées lyriques à facture latérale salée. Néanmoins, il faut faire preuve d’une naïveté confondante ou d’une épaisseur mentale notable pour imaginer que cette aimable brochette peuvent constituer quelque garantie que ce soit dans le débat qu’on nous propose maintenant avec empressement.

Sur les cinq personnalités, aucun ne provient du monde de l’entreprise. On rira à l’évocation de l’ex-patron de la RATP ou de la Poste qui, en aucun cas, ne peut se targuer d’une expérience même lointaine de ce que peuvent vivre les petits patrons et les indépendants français confrontés à la démence furieuse de l’administration française lorsqu’elle est lâchée après leurs basques. Petits patrons et indépendants qui forment indéniablement une des populations de choix parmi les Gilets Jaunes qui sont, on le rappelle, ceux qui ont déclenché ce frétillant besoin d’un Grand Débat™. Pas de bol pour eux, ils n’auront aucun garant.

De la même façon, aucun des garants présentés ne pourra vaguement représenter le salarié moyen français, qu’il soit celui d’une entreprise petite ou moyenne comme il en existe des dizaines de milliers, ou d’une grosse entité commerciale confrontée à la concurrence du marché français (à-peu-près) libre. Aucun de ces magistrats, énarques, fins lettrés ou associatifs n’a usé ses fonds de culotte dans l’une ou l’autre de ces entreprises. Leur est d’ailleurs complètement étrangère la notion même de perte sèche de son emploi suite à une réduction massive d’activité ou suite à l’arrivée d’un concurrent plus féroce ou d’une technologie qui renverse la donne : tous n’ont jamais travaillé que pour l’État (d’une façon ou d’une autre). Tous n’ont jamais été qu’au crochet du contribuable, aussi louable et pertinent fut leur emploi. En soi, ce n’est pas une tare, mais cela laisse songeur lorsqu’il s’agit de se porter garant d’un débat qui a été initié par des patrons, des indépendants et des salariés très majoritairement du monde privé ou de cette partie du peuple qui a directement été confronté à la rigueur de la vie, loin du protectionnisme douillet offert par le Léviathan.

En fait, si l’on voit bien en quoi nos heureux désignés seront garants de l’idée d’égalité ou de fraternité, tant la première est devenu le crédo indépassable de toutes les bestioles un tant soit peu politiques en France, et tant le second leur a permis de toucher leur salaire, on peine en revanche à voir dans ces garants ceux qui pourraient se porter caution pour l’idée même de liberté en France.

Ces garants nous font largement comprendre que ce Grand Débat™ sent déjà le rance. Pas ce rance des heures les plus festives, citoyennes et socialistes de notre Histoire, mais plutôt ce rance d’un truc qui a déjà été sorti à plusieurs reprises, pour différentes occasions, ce plat moche fait de restes et de reliefs douteux qui traîne dans le frigo depuis des temps immémoriaux.

Il n’est qu’à voir l’actuelle « tournée » de Macron pour s’en convaincre : entre l’organisation d’une spontanéité calculée (dénoncée à juste titre par un maire présent), jusqu’au choix des sujets et thèmes abordables, rien n’indique un débat.

En réalité, tout indique plutôt une campagne : Macron la bat, Macron l’anime, Macron la dirige. C’est une campagne électorale en forme de représentation, de show typiquement macronien duquel le débat, le vrai, est totalement absent : le Président de la République utilise simplement la colère des Gilets Jaunes et la mise en place de cette mascarade pour pousser ses pions électoraux et des gimmick de campagne. Les médias, dociles, jouent le jeu : le sujet « Gilet Jaune » diminue dans l’actualité, le Président a repris la main médiatique, youpi youpi, et on trouve même un regain de popularité au sémillant quadragénaire qui s’agite, micro à la main, devant des assemblées de citoyens triés sur le volet et à la franchise calculée.

Bref.

On ne va pas parler des sujets qui fâchent, on n’abordera que les thèmes choisis par le gouvernement et certainement pas avec n’importe qui, les garants sont de véritables caricatures de l’apparatchik gouvernemental, et le Président est pisté par des médias avides de petites nouvelles qu’ils comprennent enfin…

Oui, la campagne électorale pour les élections européennes vient de commencer.

Les Gilets Jaunes ? Les dépenses publiques stratosphériques ? L’administratosclérose française ? La pression fiscale dantesque ? Le gouvernement s’en tamponne complètement : il est occupé à repousser l’hydre populiste, pardi.

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Presse française : le mode Full Propagande est activé

Par : h16

Il y a réellement quelque chose de pourri dans les médias français et chaque jour qui passe apporte une nouvelle preuve que les subventions et les budgets qui y sont déversées ne participent qu’à une chose : en favoriser la transformation en outils de propagande pure.

Dans ce cadre, ce billet sera l’occasion d’introduire une nouvelle Pignouferie de Presse d’un fort beau calibre. Même si, de nos jours, on a plutôt tendance à appeler ça « Fake News », le résultat est le même en ce qu’il démontre qu’une quantité maintenant majoritaire de journalistes ne font tout simplement plus leur travail et, non content de balancer des informations douteuses, s’empressent de ne surtout pas les corriger lorsque le pot-aux-roses est dévoilé.

Pour le cas qui nous occupe, l’affaire a commencé il y a quelques jours aux États-Unis. L’action se déroule au Lincoln Memorial à Washington où, régulièrement, des groupes plus ou moins importants de lycéens sont emmenés pour y découvrir les étapes importantes de la constitution de la nation américaine. C’est aussi un lieu traditionnel de manifestations de tous types, depuis les rassemblements de milliers de personnes jusqu’aux petits groupes de militants haranguant la foule de passage.

Cette fois-ci, plusieurs classes d’un lycée se sont trouvées emberlificotées dans une histoire qui a rapidement monopolisé les réseaux sociaux et, avec eux, les médias grand public américain. L’affaire est relativement simple puisqu’il s’agit, pour la brosser à gros traits, de la confrontation de ces classes d’un lycée catholique avec d’abord un quadruplet de Noirs américains, pro-nationalistes hébreux puis avec un vétéran amérindien de l’armée américaine.

Si l’on s’en tient aux premières histoires relatées par la presse américaine, les jeunes auraient pris à partie les Noirs présents à ce moment là. Le vétéran se serait ensuite interposé pour tenter de calmer le jeu, à la suite de quoi ces lycéens lui auraient globalement manqué de respect. De façon commode, l’ensemble des journaux américains, acquis à la défense du pauvre vétéran, s’est empressé de faire paraître une vidéo de l’incident…

Vidéo qui ne montre que trois ou quatre minutes des événements, sans justifier le découpage opéré. C’est dommage parce que, depuis, est apparue la vidéo complète de l’ensemble des incidents, qui dure deux heures et provient d’un flux direct diffusé sur Facebook (et donc difficilement montable et éditable à loisir). Cette vidéo, ironie du sort, est la prise de vue opérée par les Noirs nationalistes, et elle est maintenant disponible dans son intégralité en ligne :

Il suffit de la parcourir pour voir l’incroyable supercherie que les médias américains ont ainsi monté, volens nolens. On y découvre notamment que les lycéens n’ont absolument pas initié quelque agression que ce soit. On y entend nettement les adultes menacer de violence les adolescents (1:06:45), les insulter (« incest babies » 1:07:49, « crackers » 1:18:15, « faggot child molester » 1:21:27). On découvre que le vétéran s’est bien interposé (1:12:36), mais c’est bien lui qui se retourne vers les lycéens pour aller leur battre du tambour sous le nez et non eux qui sont venu le voir. Vers 1:15:25, on découvre que les Noirs accusent les Blancs d’être de futurs tueurs en série (« school shooters ») pour finir par leur expliquer qu’il n’y aura aucune paix tant qu’il n’y aura pas un bain de sang (1:27:00).

Bref et comme le fait remarquer Reason qui a repris l’affaire en détaillant les tenants et les aboutissants, si l’on doit en conclure quelque chose, c’est plutôt sur un sang-froid exemplaire des lycéens présents que sur leur hypothétique tentative d’agression. Si aggression il y a eu, ils en sont victimes et pas responsables.

Bien sûr, ici, on comprendra en voyant les casquettes de certains gamins que l’affaire était pliée dès le départ pour une certaine intelligentsia : arborant presque fièrement un soutien à Trump, il était garanti que les lycéens ne pourraient pas passer pour autre chose que pour d’abominables blancs suprémacistes et tout l’habituel tralala qui accompagne ces qualificatifs.

Cependant, dans les 24 heures qui ont suivi, de nombreuses voix se sont élevées pour expliquer que cette presse américaine, si prompte à désigner les coupables (les mâles blancs catholiques), s’était bel et bien fourré le doigt dans l’œil. C’est donc sans mal que, même si on continue de voir l’absence totale de mea culpa pour certains journaux américains jadis prestigieux, on trouve de nombreux liens expliquant les erreurs commises. Deux jours plus tard, la polémique ne désenfle pas outre-Atlantique, mais au moins peut-on commencer à lire des explications en rapport avec les faits parallèlement aux interprétations hardies et à la propagande distribuée partout ailleurs.

Malheureusement, lorsque la nouvelle franchit l’Atlantique pour parvenir en France, c’est le désastre : aucun des articles nuançant l’histoire (comme on pourrait le lire dans The Guardian par exemple) n’a eu la force de se faire un chemin jusqu’aux salles de rédactions parisiennes.

Pire : dans la presse française, c’est une parfaite unanimité qui règne, tant dans les journaux traditionnellement classés à gauche que dans ceux classés à droite. Même lorsque le journal est censé se tenir au courant de la presse américaine, que ce soit par ligne éditoriale ou par son affiliation, aucune information sur la vidéo longue, sur les éléments factuels qu’on peut en tirer ne semblent parvenir à remonter.

Pour la presse française, aucun doute : le monde manichéen permet d’affirmer sans le moindre doute que les lycéens sont les méchants, le vétéran tambourineur un gentil, et les Noirs racistes d’aimables prêcheurs.

On est, purement et simplement, dans la plus pure propagande.

C’est plus qu’inquiétant puisque cette propagande touche maintenant tous les sujets : plus un n’échappe à ces biais à répétition au point d’alimenter sans mal plusieurs de mes chroniques (il suffira de relire la production correspondante pour s’en convaincre : ça n’arrête pas). Que ce soit sur le réchauffement pardon le dérèglement pardon la crise climatique, la politique politicienne (est-il besoin de s’étendre sur l’affaire Benella ou le traitement des Gilets Jaunes ?) ou, plus récemment, les abrutissants mensonges éhontés d’Elise Lucet sur le glyphosate (exemple parmi des douzaines d’autres), tous les médias français semblent avoir complètement oublié les bases mêmes de la déontologie et ne plus faire qu’une propagande parfaitement assumée, décontractée et aussi violente que possible à l’encontre de ceux qui ont le toupet de le leur faire remarquer.

Devant ce constat calamiteux, la prudence impose dorénavant de systématiquement douter des factoïdes que ces officines nous diffusent. Parallèlement, on devra aussi s’interroger sur la pertinence des réflexions portées par le peuple français, compte-tenu des « informations » qui lui sont fournies : que ce soit dans le cadre (ridicule) du Grand Débat ou dans les revendications portées de façon brouillonne par les Gilets Jaunes, comment espérer qu’un peuple auquel on raconte des bobards du soir au matin puisse prendre des décisions éclairées ?

Pire encore : comme une partie non négligeable des ressources de ces officines de propagande provient des impôts et non de la confrontation avec le libre marché concurrentiel, comment espérer un jour disposer en France d’agences de presse de qualité ?

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Un autre « 10 years challenge »

Par : h16

Depuis quelques jours, Facebook a décidé de lancer une opération de communication à destination de ses utilisateurs, sous le nom « 10 Years Challenge ». L’idée est simple : poster en ligne la photo de profil utilisée pour Facebook en 2009 et celle qui est actuellement affichée par l’utilisateur, dix ans plus tard.

Si, pour beaucoup, l’idée semble aussi innocente qu’amusante et permet de mesurer le temps qui passe en se revoyant dix ans plus jeune, d’autres, plus réalistes, n’ont pas hésité à pointer l’arrière-pensée probable qui se cache derrière cette mise en ligne volontaire d’un comparatif du vieillissement humain : en fournissant ainsi une image de soi à dix ans d’écart, la masse de clichés récoltés, gigantesque, permettra d’alimenter facilement toute une série d’algorithmes malins conçus par la firme de Zuckerberg et dont l’usage final peut fort bien recouvrir des buts pas forcément positifs et probablement pas philanthropiques.

Pour d’autres enfin, cela aura été l’occasion de plastronner ses opinions politiques, par exemple en poussant de petits couinements plus ou moins judicieux sur l’abominable réchauffement climatique qui heurte toute la planète de plein fouet depuis quelques années (et qui va frapper tout l’hémisphère Nord avec une augmentation prévisible d’au moins 10°C dans les six mois à venir – survivrons-nous ?), ce qui a donné lieu à d’intéressantes prouesses propagan informationnelles, où tous les moyens sont bons, y compris la bonne grosse carabistouille (de nos jours appelée « fake news ») pour tenter de faire passer ses messages boiteux.

On pourrait (et il suffit de lire les médias grand public pour s’en convaincre) ressasser de la même façon l’ensemble des problèmes que les populations et le monde ont traversés durant ces 10 ans et insister sur les disparitions plus ou moins fantasmées de gros pourcentages dodus d’animaux, d’insectes et de petites plantes, ces pourcentages finement calculés s’appuyant sur une connaissance précise du nombre d’espèces totales (qu’on ne connaît en réalité pas du tout, même de loin) sur le nombre d’espèces disparues (qu’on ne connaît pas plus, même à la grosse louche). On pourrait aussi insister sur les diminutions de pouvoir d’achat de certains Européens (mettons, au hasard, les Français) en croyant que cette situation se calque parfaitement au reste de la planète.

Et puis on pourrait regarder les chiffres de ces statistiques un tantinet plus solides, établies sur des séries longues sur des données dont numérateur et dénominateur sont bien mieux connus, et aboutir à une conclusion quelque peu… différente : en fait, sur les 10 ans passés, l’Humanité va mieux (les Humains, pas l’épave journalistique).

En dix ans, la condition humaine sur la planète s’est nettement améliorée, donnant à des centaines de millions d’individus un véritable avenir autre que celui d’une courte et pénible vie de souffrances, qu’elle fut raccourcie par la guerre ou la maladie. Les conflits ont nettement diminué, le nombre d’homicides sur la planète chute, la faim continue de reculer, de moins en moins d’enfants se retrouvent au travail.

Et pour un nombre croissant, massif d’individus, cela ne signifie pas simplement quelques aménagements à la marge, mais la différence entre la vie et la mort. Cela veut aussi dire l’accès à l’éducation, l’accès à des technologies simples mais décisives (eau potable, électricité, infrastructure routière par exemple) qui transforment complètement la vie.

Cette transformation radicale entraîne à son tour d’autres effets bénéfiques : non seulement la condition humaine s’est améliorée, mais avec le développement technologique et l’éducation globale qui progressent partout dans le monde, on peut enfin envisager une vraie lutte contre l’impact humain négatif sur l’environnement. Par exemple, sans accès à l’éducation et sans une pénétration des meilleures technologies dans les pays en voie de développement, il ne peut y avoir de lutte efficace contre quelque pollution que ce soit. Par exemple, avec l’amélioration des techniques, technologies et du savoir, la surface de terres arables consacrées à l’agriculture tend à diminuer par tête de pipe, et non augmenter. D’autant qu’avec l’enrichissement humain, la fécondité diminue, poussant l’idée d’une surpopulation dans ses retranchements cassandresques.

À l’évidence et contrairement aux éternels vendeurs de catastrophes globales et définitives (que ce soit avec un conflit mondial à coups de bombes nucléaires ou, plus en ligne avec la doxa du moment, des tsunamis, des tremblements de terre, des tornades et des étés trop chauds), la situation s’améliore pour le genre humain. À tel point d’ailleurs que les catastrophes climatiques font de moins en moins de morts, information ô combien intéressante mais qui – stupéfaction ! – tend à être pudiquement passée sous silence par une presse pas trop heureuse de distribuer des informations en contradiction flagrante avec l’alarmisme ambiant.

Tout n’est pas rose, loin s’en faut, de nombreux efforts restent à faire et comme il est toujours plus facile de vendre des catastrophes, de faire pleurer sélectivement sur des petites bêtes sympas qui disparaissent (tiens, personne pour pleurnicher sur la quasi-disparition du ver de Guinée, par exemple), on peut garantir que cette face de la pièce ne sera que trop rarement présentée.

Il n’en demeure pas moins que, sur 10 ans, des centaines de millions d’individus sont, contre toute attente, encore en vie et certains peuvent même, maintenant, poster un profil Facebook. On comprendra que, pour ceux qui misent sur les catastrophes et la misère des autres, ce soit une mauvaise affaire. Permettez-moi, de mon côté, de m’en réjouir.

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[Redite] La confiance des Français dans les médias traditionnels se bidonne tous les jours un peu plus

Par : h16

Article initialement paru le 26.01.2018

Il y a un an, je découvrais le résultat d’un sondage annuel qui confirmait la tendance déjà observée l’année d’avant (2017) à savoir que les Français, globalement, font de moins en moins confiance aux informations débitées par les médias en général et la presse traditionnelle en particulier.

Avec un petit côté amusant dans ce qu’il avait de pathétique, la presse s’était d’ailleurs emparée du sondage pour noter des améliorations ici ou là et fanfaronner sur l’importance des canaux officiels pour lutter contre les rumeurs, fake news et autres infox qui parsèmeraient les réseaux sociaux et les médias du monde numérique.

La réalité, plus blafarde, révèle cependant que l’auditorat ou le lectorat n’est pas dupe : plus les mois passent et plus semble forte l’impression d’avoir dans les médias (français notamment) une véritable caisse de résonance des mêmes discours et des mêmes positions politiques ou économiques, de la même pression sociale qu’on entend partout.

D’ailleurs, le sondage de cette année ne laisse aucun doute : la confiance continue de s’éroder. Et sans même évoquer le probable sauvetage de l’Humanité, épave journalistique en cessation de paiement, quand on voit comment sont traités la plupart des sujets, on ne peut que souscrire à la défiance générale.

C’est avec un grand ouf de soulagement et le petit chuintement de satisfaction que seul un retour à la normale sirupeuse peut offrir que tous les journalistes du pays (ou presque) ont récemment découvert le résultat du baromètre de la confiance des Français dans leurs médias. Et les résultats sont là, rassurants : les médias traditionnels ont retrouvé leur crédibilité auprès de leur lectorat.

Beau résultat que celui-ci. On le doit d’ailleurs à l’institut Kantar-TNS-Sofres, dont le « senior vice-président » est – très commodément – un certain Sébastien Auzière, le fils de Brigitte Macron : grâce à un sondage commandité par La Croix et réalisé avec brio par l’institut, le petit train-train quotidien des médias français peut reprendre, sans plus s’inquiéter des bosses et des nids de poules qu’il avait rencontrés les années précédentes.

On apprend en effet avec force petits graphiques colorés que là où, les années précédentes, les interwebs et autres réseaux sociaux semblaient gagner du terrain en terme d’importance et de crédibilité pour l’information, cette année, la radio, la presse et la télévision regagnent quelques couleurs. La tendance est inversée, mes petits amis !

Certes certes, mes braves lecteurs, l’étude oblige quand même à remarquer que si la confiance remonte, l’intérêt des Français pour l’actualité est, lui, plutôt en berne. En pratique, il n’a jamais été aussi faible depuis trente ans : 38% des sondés affirment n’avoir qu’un intérêt assez ou très faible pour les calembred actualités que les médias actuels nous débitent pourtant avec un enthousiasme qui rappelle la production de saucisses industrielles pour choucroutes de supermarché.

En somme et comme le titre avec une pudeur de violette Fransph Incter, les Français sont apparemment moins friands d’actualité mais nettement plus exigeants sur la qualité des saucisses qu’on leur débite.

On se demande bien d’où vient ce besoin aussi soudain qu’étonnant d’une information de qualité alors que le paisible troupeau de contribuables français, qui subventionne ces productions jusqu’à présent sans broncher, ne s’est jamais vraiment agacé de l’invraisemblable bouillie qu’on lui fournit.

Quitte à tenter des hypothèses extrêmement hardies, peut-être peut-on se dire que ces Français veulent absolument donner le change lors des sondages, sur le mode : oui, certes, la propag les informations que vous me donnez ne m’intéressent guère, mais au moins, lorsque je me penche dessus, je tiens à ce qu’elles soient solides, bien moulées et pas trop odorantes, m’voyez ?

Ce ne serait pas si étonnant quand on sait que, quelques semaines avant le sondage, une vaste campagne (à l’habileté discutable) avait été lancée pour bien faire comprendre que les Français ont une fâcheuse tendance à verser dans le complotisme.

Le lien n’est en fait pas si ténu : dans un premier temps, on prépare les Français en les traitant, en loucedé, d’aimables imbéciles complotistes. Au besoin, on en profitera pour rappeler (avec toute l’instance habile que les médias français savent déployer) que le complotisme est l’anti-chambre de l’extrémisme, de la radicalisation et de l’amalgamisme fulgurant que toute la société française s’emploie à combattre.

Dans un second temps, on pousse (tout aussi habilement) un agenda visant à combattre les « fake news » et autres rumeurs puantes sur les réseaux sociaux et autres opuscules non sanctionnés par le pouvoir. Ce sera d’autant plus facile que a/ les réseaux sociaux déviants sont connus, b/ les opuscules nauséabonds aussi et c/ que je vous ai à l’œil, toi et toi et toi aussi.

Dans un troisième temps, on découvre, avec un bonheur difficile à cacher par une titraille presque humide que, ô joie, la relation quasi-charnelle des Français avec leurs médias d’information (mais si, mais si) n’est pas rompue et que les petits bisous peuvent reprendre de plus belle.

C’est vraiment trop mignon.

Ce qui aboutit le 23 janvier avec une vague probablement pas déferlante mais tout de même très insistante de petits articles bien remontés pour expliquer que oui, les Français retrouvent confiance dans leurs médias traditionnels.

Par exemple, 20 Minutes nous propose sa version de la vérité officielle, dans laquelle on en profitera pour glisser l’importance de l’éducation aux médias, cette dernière étant apparemment suffisamment spécifique pour qu’il soit vaguement demandé à l’Éducation Nationale de participer à la bonne formation des élèves. Vu l’historique flamboyant de cette institution en matière de formation, il n’y a absolument pas lieu de s’inquiéter.

Malheureusement, le 22 janvier, soit à peine une journée avant, le même média, 20 Minutes, nous proposait l’analyse de l’étude annuelle Edelman (que j’ai déjà évoqué dans ces colonnes) portant sur (je vous le donne en mille) le jugement des médias par les citoyens.

Manque de pot, mauvais cadencement des fake news informations, collision d’actualité ? Le résultat n’est pas beau à voir puisqu’au contraire de Kantar et de la Croix, l’étude conclut que, pour la première fois depuis 18 ans que l’étude paraît, les médias sont jugés l’institution la moins fiable du monde. Ainsi, en France, 67% des Français sont résolument sceptiques face à leurs médias.

Sapristi de saperlipopette, on dirait vraiment que certains se payent ouvertement la bobine des Français. Voilà en effet qui fait tache : une information donnée le 22 janvier se trouve contredite dans les mêmes médias le 23. Et cette information porte sur la confiance dont on crédite les médias. Le tout alors qu’une campagne bat son plein contre les méchantes informations qui discréditent les médias.

À n’en pas douter, tout ceci inspire réellement confiance, ne trouvez-vous pas ?

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Ce que nous apprend la fiscalité de Dany Boon

Par : h16

En matière de fiscalité et d’affichage ostentatoire de sa bonne citoyenneté, c’est toujours avec étonnement qu’on découvre la surprise de certains lorsqu’une imposture pourtant évidente est mise à jour. Dernièrement, à la suite d’un article de Mediapart, une partie des médias s’apercevait, ébouriffée, que Dany Boon n’était pas aussi fiscalement patriote qu’il le laissait entendre.

Saperlipopette ! Comment peut-on d’un côté gagner autant d’argent que lui, afficher sur tous les plateaux télé et autres émissions en vogue qu’on se comporte comme un patriote fiscal irréprochable et, de l’autre côté, tenter par tous les moyens de se soustraire à la juste ponction ? Mais, mais, mais c’est absolument indécent ! Une telle nouvelle, ce serait comme découvrir un ministre de l’économie se lançant dans une grande chasse à la fraude fiscale alors qu’il en serait lui-même lourdement coupable. C’est absolument impensable.

Heureusement, grâce au travail acharné des petites fouines envieuses journalistes de Médiapart, le pot-aux-roses a été découvert : l’acteur, faisant fi de toute décence, se débrouille pour établir ses résidences fiscales à l’étranger et investit dans des fonds outrageusement spéculatifs voire « controversés » comme le dit Médiapart, ce qui donne une mesure de la sulfurosité des placements (probablement le sexe, les armes, l’alcool, et toutes ces activités que la bonne morale chréti républicaine de Médiapart réprouve fermement).

Les folliculaires d’Edwy Plenel ne lancent pas leurs accusations en l’air puisqu’ils disent « avoir des documents à l’appui » pour prouver ces exactions honteuses : pour eux, aucun doute n’est possible, l’acteur qui se présente beaucoup trop comme un patriote fiscal se livre en réalité à de véritables optimisations fiscales et aurait même quelques liens avec (horreur) des paradis fiscaux.

Voilà, le chat est sorti du sac : Dany Boon peut être montré à la vindicte populaire, c’est – j’en tremble rien que de l’écrire – un optimiseur voir (pire encore) un évadé fiscal !

Certes.

Cependant, cette affaire, aussi visqueuse que grotesque, illustre à elle seule plusieurs traits de caractère de la société française et explique fort bien l’état d’esprit d’une proportion malheureusement croissante de nos compatriotes… Ce qui, au passage, ne présage rien de bon pour l’avenir du pays.

D’un côté, on ne ne peut s’empêcher de noter que l’acteur a bel et bien raison de tout faire pour conserver son patrimoine. Force est de constater que si chacun d’entre nous est naturellement enclin à participer à la vie en société et en payer le prix tant qu’il est raisonnable, aucun individu ne peut imaginer se voir déposséder de plus de la moitié de ses avoirs, peu importe leur valeur, pour ce même prétexte : cette excuse de la vie en société ne peut justifier que chacun abandonne systématiquement et avec plaisir plus de la moitié de son travail aux autres, et espérer que cette société continue de fonctionner sans problème, d’autant que ça n’a jamais marché nulle part.

D’autre part, la lucidité impose le constat qu’il vaut toujours mieux avoir son pognon dans les Îles Caïman plutôt qu’à portée du fisc, tant celui-ci ne connaîtra aucun répit. Dès lors, découvrir que Dany Boon en met à gauche et prétendre à l’étonnement, c’est vraiment s’offrir un ticket de première classe au bal des hypocrites où chacun fera assaut d’imagination pour forcer les autres à régler sa propre facture « pour la planète », « pour la justice sociale », « pour les pensions de nos vieux, Giscard compris ». Pour rappel, Médiapart, c’est ce journal qui a fort longtemps bataillé pour bénéficier d’une exonération fiscale parfaitement indue et qui a donc largement prouvé qu’il estime que les règles (fiscales notamment) ne s’appliquent pas à lui.

Ceci posé, il ne faudrait pas non plus aller trop vite en besogne et exonérer complètement Dany Boon de toute faute morale. Si le libéral qui ne sommeille pas en moi lui accorde toute latitude pour utiliser toutes les optimisations possibles afin de préserver sa fortune, le même libéral ne peut oublier que son argent provient essentiellement… de subventions.

En effet, les productions où Dany Boon exerce son talent bénéficient, très majoritairement, de tombereaux d’argent public et de ces subventions massives au cinéma qui autorisent la mise en chantier et la production d’innombrables merdes cinématographiques improbables dont l’effet est d’enrichir majoritairement les nababs du cinéma, les vieilles gloires et nos starlettes nationales. En plaçant dans des paradis fiscaux leurs fortunes acquises ainsi sur le dos du contribuable, on peut dire que l’ironie est particulièrement mordante.

Dans ce contexte, plutôt que dénoncer avec véhémence l’exfiltration de ces subventions vers les paradis fiscaux comme le font les petits jaloux de Médiapart, ils auraient plutôt intérêt à demander l’arrêt des sprinklers à pognon : les starlettes, gloires passées et autres nababs seraient alors confronté au marché libre et réel du cinéma, ce qui obligerait à produire enfin des œuvres de qualité ou, à tout le moins, ce que le public réclame et est prêt à payer pour et non ce que le fléchage des subventions impose.

Mais, comme je le disais, les traits de caractère de la société française ressortent, plus fort que le bon sens : il semble, pour ces journalistes et comme pour tout ceux qui, après eux, se sont joints à la meute pour crier à l’abomination, il faille toujours le plus souvent possible s’occuper de l’assiette des autres pour garantir que la sienne sera bien remplie.

Il faut dire que la componction qui pousse certains à raisonner ainsi est forte : après des années à entendre, tout le temps et partout en France, que la richesse des uns est construite sur l’appauvrissement des autres, nos aimables scribouillards finissent par le croire et s’en persuader. Peu importe que la richesse par habitant ne cesse de croître, en France comme partout dans le monde, ce qui montre sans la moindre équivoque que le postulat émis est une calembredaine collectiviste basée sur une jalousie chimiquement pure.

Peu importe qu’ainsi faisant, on incite à toujours plus d’optimisation, d’évasion et de fraude fiscale qu’à la moindre vertu : celui qui dispose de plus doit être égalisé, de force bien entendu. Et ce, d’autant plus que (autre sophisme boiteux des collectivistes français) toute somme due non touchée par l’État est un affreux manque-à-gagner, et ce, même lorsque les opérations menées sont parfaitement légales.

Et alors même que s’empilent avec obscénité les gabegies que l’État réalise de façon décontractée avec ces impôts et ces taxes collectées, une partie du peuple, le cerveau maintenant complètement retourné par les arguments fallacieux des collectivistes, persiste à réclamer qu’on augmente encore la ponction (il n’est qu’à voir ceux qui réclament un stupide retour de l’ISF), et qu’on traque plus sévèrement ceux qui tentent d’y échapper.

Poursuivant ainsi sans relâche la correction chimérique de maux qui n’existeraient pas si ces raisonnements bancals n’étaient pas devenus monnaie courante, refusant de voir, de comprendre et de proposer ce qui marche pourtant partout ailleurs, distillant partout et tout le temps la même jalousie gluante qui devient l’alpha et l’omega des politiques publiques dans ce pays, ces journalistes et la bande d’hypocrites qui gravitent autour n’ont toujours pas compris qu’ils creusaient ainsi, taxes après taxes, luttes chimériques après luttes chimériques, leur tombe et celle de leur pays.

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Petit cours de pipoconomie à l’usage des citoyens français

Par : h16

Au détour d’émissions télévisuelles que le bon sens et le temps limité d’un homme de bien commandent de ne pas regarder trop longtemps, trop souvent et en les prenant trop au sérieux, on découvre parfois de magnifiques pépites-par-inadvertance (c’est-à-dire des âneries qui deviennent des pépites par la puissance de l’imbécillité ainsi convoquée).

Cette fois-ci, la pépite se révèle en tombant sur une déclaration de Thomas Porcher dans une émission sans grand intérêt d’une chaîne publique en déroute intellectuelle depuis très longtemps. L’aimable olibrius poilu, se qualifiant lui-même d’économiste atterré, nous explique doctement et avec pour lui – et malheureusement – toute l’attention de la brochette de starlettes du plateau, que, je cite sans même caricaturer, « on n’hérite pas de la dette mais d’un patrimoine public qui est aujourd’hui encore supérieur à la dette ».

"On hérite pas de la dette mais d'un patrimoine public qui est aujourd'hui encore supérieur à la dette." @PorcherThomas #ONPC pic.twitter.com/b2AdZIpIgG

— On n'est pas couché (@ONPCofficiel) January 19, 2019

Bien évidemment, c’est une ânerie à plusieurs niveaux.

Implied Facepalm

Sur le plan factuel, force est de constater que c’est évidemment faux, comme le montre Vincent Bénard, dans un fil twitter qu’il lui a consacré, avec l’étude du bilan annuel fourni par l’État que notre économiste devrait compulser fiévreusement entre deux petits fours de plateau télé.

Affirmation 100 fois démontée.
Il suffit de se procurer n’importe quel bilan LOLF de l’état (google) pour se rendre compte que l’actif de l’état est égal à la moitié de son passif, de l’ordre de 1000 Mds de fonds propres négatifs
(…) https://t.co/Z9Al3BoIJI

— Ze Vincent Benard (@vbenard) January 22, 2019

En réalité, la dette représente déjà deux fois plus que les actifs de l’État qui, comme souligné, s’il devait les vendre pour rembourser la dette, se trouverait à devoir brader ce qui accroîtrait encore l’écart entre ce qu’il peut effectivement couvrir et le montant total de la dette.

Par ailleurs, imaginer – comme le fait notre frétillant abonné aux plateaux télé – que la dette correspond à l’infrastructure actuellement utilisée en France est une aimable plaisanterie.

Non seulement, c’est une idiotie économique (la dette sert très majoritairement à payer les frais de fonctionnement de notre État mammouth et de sa redistribution sociale tous azimuts, et très, très, très peu les routes, les ponts et les écoles, généralement en place et payés depuis des lustres), mais en plus l’infrastructure actuelle se dégrade de tous les côtés. Quelques tentatives de trajet en train en automne (feuilles mortes), en hiver (neige), en été (chaleur) ou au printemps (animaux qui traversent les voies), quelques explorations de nos plus belles prisons insalubres, de nos meilleurs hôpitaux, de nos plus jolies routes trouées, de nos ponts qui menacent de s’effondrer, de nos infrastructures de distribution de gaz ou de nos institutions qui bullent, etc., suffisent à convaincre que la situation n’est pas vraiment en train de s’améliorer.

Décidément, ce clown qui se prétend économiste est amusant, tout au plus.

Cependant, le souci est qu’en France, les discours tenus par ce type de saltimbanques sont écoutés.

Ils ne sont pas seulement écoutés, ils sont aussi tenus par les abrutis de Bercy, de Matignon, d’un peu partout, et par toute cette foule d’incultes en économie de base, de larves intellectuelles qui vivent de façon très détendue dans une hallucination collective où l’argent s’imprime à volonté, la richesse ne se crée pas mais se répartit, la dette n’existe pas ou peut ne pas être remboursée, et où l’on peut chier sur les générations futures (sauf lorsqu’il s’agit de climat où ces générations passent alors dans une zone d’intouchabilité que seule une fiscalité pourtant délirante ne semble jamais voir).

Et ce discours étant le seul tenu, le seul diffusé, le seul expliqué, détaillé, analysé, le seul entendu finalement, il finit, à force de répétition, par passer dans les esprits, s’y installer et y devenir vérité intangible, évidente, banale même.

Les individus normalement constituées finissent par y croire ! Mais oui, tout le monde sait que sans les méchants intérêts de la dette, la France serait la première puissance moOoondiale, pardi, et peu importe 40 années de budgets gravement déficitaires. Tout le monde sait que c’est Rothschild et Pompidou qui ont été très méchants.

Tout le monde sait qu’on peut répudier la dette, ou, mieux, qu’on peut vendre une tour Eiffel et deux tableaux de maîtres pour s’en sortir. Tout le monde sait qu’un impôt non prélevé, c’est un manque à gagner pour l’État. Tout le monde sait qu’une augmentation exceptionnelle des recettes, c’est une cagnotte.

Tout le monde sait qu’en décrétant une augmentation du SMIC, on donne du pouvoir d’achat à plus de gens, et que ça passe crème parce qu’il suffit de le décréter. Tout le monde sait que l’ISF c’est symbolique et nécessaire et que ça fait du bien à l’économie. Tout le monde sait ça.

À tel point qu’au bout du bout, une fois que tout est dit, affirmé et clamé partout, lorsqu’enfin, le peuple pète un câble sous des ponctions invraisemblables, une bureaucratie délirante, une administration en roue libre, des services publics de plus en plus mauvais, une augmentation de la misère, du chômage et des « incivilités », que réclame ce peuple, après une vague tentative de demander moins d’impôts ?

… Une nouvelle répartition de la richesse ! Le retour de l’ISF ! Une augmentation du SMIC ! Une annulation de la dette ! Etc.

Porcher est de ce genre d’olibrius néfaste, comme il en existe beaucoup trop (qui se regroupent en brochette d’ahuris avec des sobriquets édifiants genre « économistes atterrants »), qu’on entend du matin au soir et du soir au matin, raconter leurs insupportables bêtises, depuis au moins trois générations.

La première génération qui a enseigné ces idioties a formé une seconde génération qui, à son tour, s’est empressée de répéter voire (pire encore) d’enseigner elle aussi les mêmes âneries à la génération suivante.

Maintenant, les gens y croient dur comme fer, et tenter, même de loin, d’expliquer, de réexpliquer ce qui est vu comme la base dans n’importe quel autre pays du monde, revient à faire un travail de Sisyphe jamais couronné du moindre succès.

C’est aussi pour ça que ce pays est foutu.

Loi Alimentation : surprise, voilà des effets pervers !

Par : h16

L’enfer est pavé de bonnes intentions. En France, les députés sont passés maîtres en matière de pavage et déploient tous les jours des trésors d’ingéniosité pour des dalles colorées, des carreaux chatoyants et plus souvent encore des tuiles finement ouvragées. Avec la Loi Alimentation, nous en avons un nouvel exemple brillant.

On s’en doute : l’histoire n’a bien sûr pas commencé en octobre de l’année dernière, mois pendant lequel cette Loi Alimentation était examinée puis votée par nos carreleurs hystériques. En fait, cela fait des années que différents lobbies, syndicats professionnels et courants d’opinions travaillent au corps la députation nationale afin de faire passer l’idée qu’il faut absolument que l’Etat, dans sa grande sagesse, intervienne dans l’ensemble de la chaîne de production alimentaire, depuis l’exploitant agricole jusqu’à la grande surface en passant par les distributeurs et autres grossistes, pour « développer une alimentation plus saine et recréer de la valeur pour mieux la répartir entre tous les maillons » de cette chaîne.

En somme, à l’orée du débat, tout est clair : le législateur doit intervenir pour stopper la guerre des prix et redonner du pouvoir d’achat aux agriculteurs, tout simplement parce que l’État a toujours été efficace lorsqu’il s’agit d’intervenir, qu’il a toujours mis en place des lois pertinentes lorsqu’il s’agit de réguler les prix, qu’il a toujours montré du discernement lorsqu’il s’agit de donner du pouvoir d’achat à l’un ou à l’autre.

Et c’est donc sans surprise que, lors des discussions de cette Loi Alimentation, les débats furent houleux, au point que le Sénat avait refusé d’en examiner la deuxième mouture qui lui avait été présentée. À la fin, la loi fut bel et bien votée, sans pour autant satisfaire personne. Il est entendu qu’une loi ne peut jamais satisfaire tout le monde mais il est moins fréquent que, même lorsqu’elle ne contente personne, elle parvienne tout de même à être votée. Mais nous ne sommes qu’en octobre, quelques semaines avant le début des gilet-jauneries, et la République en Marche est encore fringante dans ses petits souliers vernis : elle peut donc trottiner sans souci sur les remarques des uns et des autres, à commencer par les lettres pourtant remontées de certains distributeurs à son sujet. Les mises-en-gardes y sont pourtant claires : avec une telle loi et selon Michel-Edouard Leclerc, plusieurs milliers d’articles verront leur prix augmenter de 1 à 10%.

Bah. Qu’à cela ne tienne ! Après tout, si l’on veut que nos agriculteurs soient mieux rémunérés, il faut que leurs productions soient vendues plus cher, n’est-ce pas. Le peuple s’adaptera, voilà tout.

C’est en tout cas la logique qui se cache derrière certains des articles de la Loi : puisque les producteurs ne gagnent pas assez, c’est que les prix pratiqués ne sont pas assez élevés. Il est donc à présent inscrit dans la loi que les distributeurs (typiquement, les grandes enseignes de supermarchés) n’ont plus le droit de vendre des produits alimentaires à prix coûtant ou avec une trop faible marge. Pour l’esprit manifestement nimbé de vapeurs éthyliques d’une majeure partie de nos députés et de nos ministres, si on impose une marge minimale et donc un prix plus élevé, cela se traduira par un achat à coût plus élevé chez le producteur.

Ce vendredi premier février, la loi entre donc en vigueur et, d’ores et déjà, les choses sont claires : des produits vont effectivement voir leurs prix augmenter de façon sensible, exactement comme l’avait d’ailleurs envisagé Michel-Edouard Leclerc ainsi que tous les observateurs attentifs de cette histoire. Conformément au texte de loi, les marges vont donc augmenter sur des produits d’appel, et… C’est tout.

Il faut se pincer pour le croire, mais les explications vasouillardes des thuriféraires de la Loi en question ne font guère assaut de clarté pour expliquer par quel mécanisme tortueux le fait de relever les prix du Nutella permettront à un producteur laitier de Normandie de mieux s’en sortir, ni en quoi l’augmentation du prix du Coca-Cola va permettre à l’exploitant agricole de la Beauce de mieux finir ses fins de mois. La lecture, même très attentive, des arguments déployés dans la presse ne permet en rien de répondre à la question du lien entre ce que la loi recherchait et les effets réellement observés.

Même si on ne peut bien sûr pas écarter l’habituelle pignouferie de presse tant nos amis journalistes sont rarement coupables d’expliquer clairement et correctement des phénomènes simples, surnage malgré tout l’hypothèse qu’une fois encore, une loi mal torchée a été écrite avec les pieds par une brochette d’incompétents suite à des pressions de lobbies ridicules pour aboutir à des effets aussi prévisibles qu’indésirables et particulièrement contre-productifs dans cette période plutôt tendue concernant le pouvoir d’achat des uns et des autres.

Il serait cependant naïf d’imaginer que ces effets sont indésirables pour tout le monde.

S’il semble assez évident que les principaux destinataires de la mesure, les exploitants agricoles et les producteurs français, ne verront jamais la couleur de ces augmentations, et si les distributeurs verront probablement le bénéfice de ces marges supplémentaires largement érodé par la perte de clientèle induite, l’augmentation des prix payés en caisse bénéficiera certainement à l’acteur principal de cette loi : l’État ne perdra pas une miette de l’augmentation de TVA qui lui sera reversée.

Et lorsque les caisses sont archi-vides, que la distribution de pognon tous azimuts continue en mode ventilateur et que les impôts directs ne peuvent plus être augmentés à cause d’une petite grogne passagère assez irritante, voilà une excellente affaire, ne trouvez-vous pas ?

De façon assez claire, cette Loi Alimentation va se traduire par un renchérissement des denrées de base que le Français moyen achète régulièrement. Coïncidence intéressante : la même loi entend protéger le prix de certains produits comme les légumes frais et la viande, qui ne sont justement pas achetés en volume par ce Français moyen. Coïncidence encore plus troublante : c’est aussi ce même Français qu’on retrouve sur les ronds-points, et qui a récemment endossé son gilet de sécurité pour protester contre cette taxation sans fin et la diminution de plus en plus douloureuse de son pouvoir d’achat.

Bref, la mise en coupe réglée du tiers-État, celui qui supporte les deux autres, continue sans relâche. Cela va forcément très bien se terminer.

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[Redite] Les batailles perdues du Camp du Bien

Par : h16

Article précédemment paru le 27.02.2017

Il y a deux ans, je faisais l’amer constat que la France, à présent dépourvue d’une réelle élite intellectuelle, n’irait plus que d’un soubresaut à l’autre, perdue dans une mer de moraline grasse, démontée et déchaînée par une presse en roue libre. Le constat, valable à l’époque, se révèle encore plus exact deux ans plus tard. Le Camp du Bien, exaspérant de nullité, n’en finit plus de vomir ses anathèmes ex cathedra sur un peuple qui n’en peut mais.

Pour combien de temps encore ?

La semaine qui vient de s’écouler a certainement été une des plus belles semaines de tartufferie de gauche qu’il m’ait été donné de voir ces dernières années. Le Camp du Bien se prend, assez régulièrement, les pieds dans son tapis d’inepties à morale variable, mais sur les derniers jours, la succession de saltos arrières carpés et de plats du ventre avec mâchoire brisée a été particulièrement soutenue.

Ainsi, il a été difficile de passer à côté de l’affaire Meklat.

Meklat n’est pas le nom d’une nouvelle gourmandise débitée à McDo, mais bien celui d’un improbable chroniqueur sur différentes antennes de la radio publique. Il sévit aussi sur Bondy Blog ou dans Les Inrockuptibles.

Bref, on le retrouve dans chaque bastion du Camp du Bien, dispensant ses fines pensées à un lectorat ou un auditoire quasi-captif, et ce d’autant plus facilement qu’il a l’imprimatur de la faune germanopratine, non seulement parce qu’il est subversif mais aussi parce qu’il illustre facilement le concept du petit jeune de cité délicate sensible qui a réussi à s’extraire de ses difficultés pour devenir un intellectuel reconnu. Au point qu’ayant commis un livre (édité chez Seuil, vous m’en direz tant), il a même obtenu les louanges de nulle autre que Taubira, la poétesse des sans-prisons.

Malheureusement, certains chafouins sont allés déterrer de vieilles productions franchement rances de notre beau penseur. Outre une avalanche de tweets sous pseudonyme, tous aussi consternants les uns que les autres et, pour plusieurs, carrément passibles de poursuites, ces vilains ont exhumé de la mémoire internet d’autres moments de bravoure qu’il a pépié sous son nom et ne laissent aucune interprétation possible autre que raciste ou antisémite.

Flûte et zut. Voilà que l’égérie n’est pas du tout recommandable et voilà le Camp du Bien franchement gêné aux entournures.

Rassurez-vous, une parade a rapidement été trouvée : ceux qui ont exhumé les vilains tweets ne sont pas plus recommandables. Pire, l’information a été reprise, et amplifiée, par cette fachosphère abominable que le Camp du Bien entend combattre pied à pied. Il n’en faut pas plus : certes, il sera difficile de sauver le soldat Meklat, mais au moins pourra-t-il emporter de vilains fascistes de merde avec lui.

Remballez, c’est pesé, il n’y aura pas d’invraisemblable tempête de chroniqueurs zélés dénonçant la beuhête immonheudeu, de douzaine d’articles déchaînés dans une presse scandalisée, de unes vitupérant sur un ventre encore trop fécond plein d’heures les plus sombres.

Il y aura en revanche quelques articles de ces médias où Meklat officiait, tous pour atténuer autant que possible la responsabilité du pauvre petit flocon de neige incompris qui s’est un peu emporté sur Twitter. Pour les uns, c’est parce que ce gamin, drôle à mourir (si si), est un être complexe, pour les autres, c’est plutôt l’histoire de la récupération de vieilleries internet par une fachosphère commodément complotiste, mais en tout cas, ce n’est certainement la peine d’en faire une foire comme celle qu’on a pu faire pour d’autres dérapages.

Ce « deux poids, deux mesures » n’est pas inhabituel et il est en fait assez fréquent.

Ainsi, cette semaine, une deuxième occasion nous fut donnée de l’illustrer puisqu’on apprenait, mercredi dernier à la faveur du Canard Enchaîné, qu’un assistant parlementaire d’un sénateur socialiste se retrouvait soupçonné d’apologie du terrorisme. L’enquête est en cours, et on ne peut donc que souhaiter qu’elle se déroule dans le calme.

Or, force est de constater que… C’est le cas : une fois quelques articles placés, c’est maintenant le calme plat là où la presse nous habitue assez régulièrement à un déchaînement invraisemblable de supputations et d’articles à charges lorsqu’il s’agit de tomber sur le dos d’un aficionado affiché ou supposé du Camp du Mal (en gros, la droite, mais aussi le turbolibéralisme, l’Eglise, le patronat, les entreprises multinationales – de préférence américaines – ou tout autre bouc-émissaire évidemment réactionnaire et parfaitement insupportable de conservatisme rétrograde). L’assistant parlementaire aurait été dans les petits papiers d’un sénateur LR ou un proche de François Fillon, son affaire était entendue.

Mais comme je le disais en introduction, les écarts du Camp du Bien ne se sont pas arrêtés là cette semaine.

Ainsi, on apprend qu’Oulaya Amamra, actrice récemment récompensée aux Césars comme « meilleur espoir féminin », trimballe elle aussi son lot de tweets douloureusement peu conformes aux normes en vigueur.

C’est fort fâcheux puisque cela donne décidément une image de plus en plus nauséabonde du petit monde des artistes que le Camp du Bien adoube à tour de bras malgré un passé de plus en plus sulfureux. Gageons qu’on n’en entendra que très mollement parler dans les Inrockuptibles et autres médias de révérence.

Enfin, il serait difficile de terminer le petit tour d’horizon sans évoquer, au moins en quelques lignes et un ou deux facepalms ce qui sera probablement connu comme « l’affaire Théo » et que, selon toute vraisemblance, les Historiens de l’Éducation Officielle feront tout pour effacer des mémoires dans quelques mois, lorsque la poussière sera retombée.

Tout partait pourtant très bien : Théo, la victime d’une action policière beaucoup trop musclée, dépeinte comme un petit gars bien sous tous rapports, déclenche émotion et soutien d’une majeure partie de ce que la France compte comme Artistes Importants & Engagés, cette véritable Guilde Officielle des Troubadours du Camp du Bien.

Émotion telle que François Hollande, qui, en octobre dernier, n’avait pas jugé nécessaire de déplacer son auguste et large postérieur pour montrer son soutien aux policiers brûlés suite aux exactions de Viry-Châtillon, décide d’aller rencontrer le brave jeune homme sur son lit d’hôpital.

Tout comme pour l’affaire Léonarda où la Magic Touch de François Hollande avait à l’époque transformé une situation pénible et sans intérêt en nuage de flocons de merde de proportion biblique, une fois encore l’affaire Théo semble partie pour, à son tour, se retourner contre le Camp du Bien qui a, saperlotte, un mal de chien à se trouver des icônes valables : en lieu et place d’un jeune homme bien sous tous rapports, on s’aperçoit que la victime est aussi impliquée dans des détournements de fonds et autres joyeusetés tangentes du mauvais côté de la légalité.

Le rétropédalage frénétique du Camp du Bien, qui est passé de la surenchère à l’innuendo comploto-compatible, est dans la droite ligne des exemples précédents et ne manquera pas d’amuser la galerie quelques jours encore.

Certes, on pourrait sans doute multiplier les exemples, mais rappelez-vous que toutes ces petites bulles de réalité fracassant le vivrensemble douillet de nos élites ont pris leur envol en moins de 10 jours. Triste karma pour le Camp du Bien, dont les affaires illustrent une déroute intellectuelle, une perte assez avancée de repères solides.

N’ayant plus de principes, le Camp du Bien doit se contenter d’affects, d’émotions épidermiques et de grandes déclarations creuses pour tenter de donner un sens à ses agitations. En lieu et place d’intellectuels puissamment dotés, ce dernier ne produit plus que des petits scribouillards, des bidouilleurs de concepts bidons, des indignés aussi indignes que niais.

Ayant jeté la morale aux orties et ayant ainsi perdu toute colonne vertébrale idéologique solide, la clique des encenseurs-censeurs semble ballotée d’une égérie à une autre au fur et à mesure qu’on les découvre très peu exemplaires, voire pourries, tarées ou carrément toxiques.

Bien sûr, en première analyse, ces errances grotesques font le miel du chroniqueur régulier : au moins ces cuistres et ces nigauds inutiles nous font-ils rire. En seconde analyse, on doit constater qu’il n’y a plus de grands débats de fond, que d’idiotes querelles de mots. Il n’y a plus d’humanisme, il a été remplacé par un gros gloubiboulga de prêt-à-penser auto-contradictoire dans lequel on pioche, au hasard, pour répondre aux soucis du moment, de préférence avec une solution rapide, fausse et aux effets de bords dramatiques.

Sur le long terme, ceci pose cependant quelques soucis puisqu’avec la disparition en rase campagne de toute pensée réellement construite disparaît aussi toute réflexion sur les directions et les objectifs qu’une société peut ou doit se donner.

Oui, ces affaires sont comiques en montrant à quel point « le roi est nu » et l’ « intelligentsia » complètement démunie intellectuellement. Mais elles sont aussi dramatiques parce qu’elles montrent mieux que tout le reste, que les affaires financières indignes, que la campagne électorale minable, que les politiciens stupides ou corrompus et que les médias indigents que, dépourvu de toute réelle élite, abandonné par de vrais penseurs dont il fut pourtant jadis fort riche, ce pays est foutu.

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Heureusement, on a évité la Marine

Par : h16

7 mai 2017, le peuple français est face à son destin : placé une nouvelle fois devant le choix entre un homme délicatement positionné comme un démocrate réformateur modéré et une femme fermement désignée comme à l’extrême-droite, il doit élire la personne qui ramènera le pays vers la prospérité et les vallées de lait et de miel ou se tromper et plonger le pays dans le chaos et l’opprobre.

Bien sûr, un choix aussi crucial pour le pays, aussi lourd de conséquences pour les cinq années de mandat, ne pouvait être présenté au peuple sans être accompagné de l’inévitable explication de texte, des sous-titres, des analyses et des exégèses puissantes que toute l’intelligentsia s’emploierait à fournir. Pendant la semaine qui précéda le vote et pour une presse très massivement portée à gauche, il ne fut plus question que d’une chose : lever une véritable armée de castors courageux chargés de construire un barrage à cette extrême-droite redoutée, et mener toute une phalange de citoyens-obstétriciens pratiquer, une nouvelle fois, une IVG rapide et définitive sur le ventre encore trop fécond de la bête immonde tralali tralala.

Les choses étaient d’ailleurs assez claires : d’un côté se trouvait un homme qui, s’il avait très manifestement trempé avec le capitalisme et la finance apatride mondialisée (pouah, quelle horreur !), se déclarait malgré tout démocrate, présentait bien, faisait assaut de progressisme dans ses déclarations et n’en constituait donc pas moins un vrai rempart contre, de l’autre côté, cette femme qui sentait la naphtaline des années Vichy, les heures les plus sombres de notre Histoire et ce mélange infâme – forcément infâme – de racisme, de xénophobie, de conservatisme et de populisme dont on savait déjà à l’époque (Trump venait d’être élu) qu’il ne menait qu’à des abominations.

Pour tous, ce second tour entre Marine Le Pen d’un côté et Emmanuel Macron de l’autre, c’était l’évidence d’une nouvelle bataille du Bien contre le Mal dans laquelle le choix se résumait entre un homme fringant qui saurait apaiser le pays et réformer raisonnablement et cette ultra-droite sécuritaire qui n’apporterait qu’un flicage permanent, un État forcément policier à la répression impitoyable, une restriction de liberté sans précédents dans l’Histoire de France (au moins), une fermeture des frontières, une sortie fracassante de l’Europe et un populisme à base de redistribution tous azimuts du pognon des autres.

Dans cette hystérie d’une semaine où le peuple se retrouvait à choisir entre le chaos et la continuité, toute la presse, tous les médias, tous les intellectuels en vue, tous les fins analystes se sont facilement retrouvés sur cette conclusion : face à la sale droite sécuritaire, il fallait voter pour Jupiter.

Vingt mois plus tard, le constat laisse quelque peu perplexe.

À moins d’une mauvaise foi confondante, il faut bien reconnaître que ce qu’on nous avait promis en cas d’avènement malencontreux d’une Le Pen au pouvoir est effectivement arrivé. A ceci près que le peuple a voté comme on lui a dit : à choisir entre la continuité et le chaos, il a choisi la continuité et a subi le chaos.

Le bilan est déjà désastreux : plongeant une fois encore, pour un énième mandat de cinq ans, dans une nouvelle bordée de socialisme à visage humain moins un œil, la France se retrouve avec un état policier et sécuritaire qui n’est que l’aggravation patentée de ce qui a été mis en place tant sous Sarkozy que sous Hollande et qui a même, depuis, passé la vitesse supérieure et ouvert les gaz (lacrymogènes) en grand.

Entre les consignes véritablement scandaleuses révélées par le Canard Enchaîné et passées au parquet pour le traitement spécifique des Gilets Jaunes, l’interdiction pure et simple de douzaines de manifestations sous des prétextes de plus en plus fallacieux, la restriction de la liberté de la presse au travers de lois de plus en plus nombreuses pour l’encadrer (fake news, lutte contre l’anonymat), difficile de ne pas voir les dérives de plus en plus graves d’un gouvernement complètement paniqué à l’idée de perdre le contrôle.

Faut-il s’appesantir sur la dernière tentative de musèlement de la liberté d’expression de la part du pouvoir lorsqu’il a tenté, il y a quelques jours, de faire disparaître un photomontage (visible ci-contre) détournant une célèbre photo de Pinochet en y incluant quelques membres du gouvernement et le président ? Dans une magnifique application d’effet Streisand, nos fabuleuses élites sont en train d’alimenter la rancœur qu’un nombre croissant de personnes développent à leurs égards.

Quant à la violence actuelle de la répression policière, on n’en doute encore que chez les ministres et une part maintenant minoritaire de certains journalistes bien en cour : entre les témoignages maintenant abondants et documentés des exactions policières et la simple analyse statistique des faits qui montre un décalage violent entre la façon dont sont actuellement gérées les manifestations des Gilets Jaunes et dont furent par exemple calmées les banlieues en 2005, se contenter d’expliquer ces exactions par une simple réaction à des manifestants trop violents revient à afficher au mieux une naïveté consternante ou, au pire, un aveuglement coupable devant une situation véritablement explosive.

Si on peut largement comprendre que la République ne doive surtout pas supporter le moindre casseur dans des manifestations, on se demande (rhétoriquement) ce que ces dernières manifestations ont de si spécial pour justifier l’usage massif des grenades et des LBD, alors que tant d’autres manifestations se sont auparavant aussi soldées par des bris, violences et autres dérapages sans que l’usage de ces armes ne soit à ce point répandu.

Du reste, ces LBD restent une particularité française : très peu d’autres pays l’utilisent pour les opérations de maintien de l’ordre des civils et seulement dans des cas très bornés et bien déterminés, pas de la façon aussi indiscriminée qu’actuellement en France (on évoque plusieurs milliers de tirs en deux mois). L’écrasante majorité des tirs est d’ailleurs réalisée par les unités de la BAC dont le rapport à la force et à la gestion des foules est très différent de celui que peuvent avoir des militaires comme les gendarmes.

Ce tableau d’un pays sombrant vers un État policier débridé ne serait pas complet si on n’y ajoutait pas les inévitables personnages hauts en couleur, baignant dans leurs contradictions et leur propre propagande dont le peuple commence à se moquer de plus en plus ouvertement.

En tête d’affiche, on retrouvera facilement l’actuel ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, dont la maîtrise communicationnelle et des expressions toutes faites est suffisamment médiocre pour embarrasser même le reste du gouvernement ; ses dernières saillies au sujet des radars ont ainsi réussi à prouver sans le moindre doute que ces dispositifs ne servent qu’à remplir les caisses de l’État et n’ont qu’une utilité sécuritaire tout à fait marginale.

Quant à son sous-fifre, le secrétaire d’État à l’Intérieur Laurent Nunez, ses déclarations s’empilent et ressemblent de plus en plus à celles d’un certain général irakien sous Saddam Hussein tellement ses compétences en matière de bobardages sont limitées.

Bref : s’il semble évident qu’une élection de Marine Le Pen aurait précipité le pays dans la crise tant ses mesures économiques sont aussi collectivistes que désastreuses, l’argument du « votez Macron pour éviter le chaos » semble à présent bien fallacieux. Deux ans de présidence jupitérienne donnent à voir un bien triste spectacle : la crise n’est pas encore économique mais elle est déjà politique, sociale et lourde de conséquences.

On a peut-être évité la catastrophe en ne votant pas pour Marine Le Pen, mais l’État policier tant redouté par tous ne se met pas moins en place sous Macron.

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Pour lutter contre le Réchauffement Climatique, tuons des Amérindiens

Par : h16

J’évoquais récemment le fait, consternant mais parfaitement documenté, que la presse française avait finalement laissé tomber toute prétention à délivrer une information à peu près équilibrée ou au moins complète pour virer définitivement à la propagande la plus décontractée, voire assumée pour certains organes sur-subventionnés.

Ce choix de faire de la propagande s’exprime dans différents domaines.

En politique, cela reviendra à orienter les débats et à ne choisir que les questions et les revendications qui correspond à la doxa du moment ; il n’est qu’à voir comment, dans la crise actuelle des Gilets Jaunes, les questions du tabassage fiscal que subissent les Français ont été évacuées très rapidement des médias pour leur permettre de se concentrer sur les autres revendications plus ou moins fourre-tout mais résolument anti-libérales (comme le retour de l’ISF ou les revendications sur la hausse du SMIC).

En économie, la même manœuvre sera mise en place pour évacuer toute étude, toute analyse critique des « solutions » qui ne marchent pas – ce qui donne d’intéressantes contorsions et dénis de réalité lorsqu’il s’agit d’évoquer le Venezuela par exemple, pour ne surtout pas évoquer les solutions qui marchent (au hasard, la baisse des dépenses publiques et l’équilibre budgétaire strict) et se concentrer sur les solutions qui ont l’imprimatur du gouvernement et des classes jacassantes, d’où le torrent de keynésianisme, de redistribution tous azimuts et de collectivisation endiablée pour camoufler les désastres.

Bien sûr, cette propagande ne s’arrête pas là : s’il est un domaine où elle est encore plus mis en oeuvre, c’est celui du climat et ce d’autant plus qu’il offre un vaste champ d’expériences sociétales pour ceux qui rêvent de régenter, interdire et taxer tout ce qu’ils peuvent. Du reste, il n’y a absolument rien d’étonnant dans le succès des thèses climato-réchauffistes auprès des politiciens lorsqu’on se rend compte qu’elles aboutissent absolument toutes à augmenter les taxes, ponctions et accises sur les biens et services de consommation courante. Il faut se résoudre à l’évidence : si le catastrophisme écolo aboutissait à la conclusion inévitable qu’il faut absolument diminuer les taxes et les impôts, absolument personne n’en aurait jamais entendu parler, nulle part.

Le souci avec ce genre de procédés c’est qu’au bout d’un moment, tout ce qui pouvait être taxé l’a été, à mort même, et que chaque ponction supplémentaire ne rapporte plus rien et incite les consommateurs à renoncer, jusqu’à l’exil. Un phénomène nouveau apparaît : la propagande qui, sans être subtile (n’exagérons rien) était jusque-là insidieuse se transforme alors en véritable Luna Park de la désinformation ou le grotesque y côtoie le véritablement obscène dans une insouciance même pas consciente.

J’en veux pour preuve la récente diffusion par un nombre conséquent de médias d’une « étude » tendant à prouver que la mort des Amérindiens pendant le premier siècle de colonisation des Amériques aurait provoqué tout ou partie du petit âge glaciaire observé à cette période. Oui, vous avez bien lu : Slate, Figaro, 20 Minutes – et j’en passe – se sont passé le mot pour diffuser aussi largement que possible ces fadaises (on peut difficilement trouver d’autres mots plus aptes à décrire ces calembredaines consternantes).

Pour s’en convaincre, on pourra lire l’étude en question : si on peut éventuellement faire crédit aux chercheurs pour les efforts déployés afin d’estimer les chiffres des populations amérindiennes du seizième siècle (qui restent pifométriques, soyons honnêtes), et si l’on peut raisonnablement imaginer que les colons ont bel et bien provoqué la mort d’une majorité d’entre eux (beaucoup plus par maladie que par le fil de l’épée, sans l’ombre d’un doute), l’étude cesse rapidement d’occuper le terrain scientifique pour aller trotter hardiment dans les steppes cabossées des pures supputations lorsqu’il s’agit ensuite de relier ces morts avec une baisse constatée du taux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère de l’époque.

Lorsqu’on l’épluche, on y lit surtout une succession de conditionnels dodus qui n’apportent en rien la moindre preuve claire entre d’un côté la décimation des autochtones américains et de l’autre, la diminution du taux de CO2 dans l’atmosphère, quand bien même la conclusion l’affirme péremptoirement. Pour les auteurs du papier, la disparition de dizaines de millions d’hectares de plantations céréalières (servant de nourriture à nos Amérindiens) qui ont été remplacés par de la forêt vierge (suite à leur mort) aurait conduit à cette diminution du CO2 atmosphérique. Aucune autre explication pour cette baisse ne semble possible, même si, à d’autres périodes géologiques, les taux de CO2 étaient 5 à 20 fois supérieurs et la végétation luxuriante (ce qui calme toute explication à base de puits de carbone et autres sornettes du même acabit). Et puis bon, le fait est que la population mondiale a, depuis cette colonisation américaine, été multipliée par 14, sans que le taux de CO2 dans l’atmosphère n’ait subi la même augmentation, de loin. S’il y a corrélation, elle est donc fort ténue.

En fait, tout ceci sent bon la recherche de validation de thèse a priori, comme nous y sommes maintenant habitué : les dotations aux recherches étant directement dépendantes de la publicité obtenue, les thèses visant à confirmer l’impact de l’Humain sur le climat seront toujours bien mieux financées que les thèses diamétralement opposées.

Mais le pompon est ici atteint par la presse qui, relayant cette étude aux conclusions douteuses habilement enrobées de conditionnels sucrés, s’empresse de nous pondre des titres aussi putassiers que choquants : pour elle, « Les colons ont tué tellement d’Amérindiens que la terre s’est refroidie », aucun doute possible.

Pignouferies de presse

Dans une tradition journalistique qui nous rappelle que « Selon une étude » est le nouveau « Ivre virgule », nos fiers colporteurs de la Parole Officielle de l’Eglise Universelle du Réchauffement Climatique Anthropique se font fort d’oublier qu’un titre pareil justifie les pires abominations pour peu qu’on veuille se donner la peine d’y réfléchir deux minutes.

J’attends ainsi une nouvelle « étude », réalisée avec le maximum de soins par des chercheurs aussi malin financièrement que ceux de la précédente étude, qui fera le calcul de ce qu’auraient coûté, sur le plan de l’empreinte carbone, les millions de Juifs et autres Tziganes passés par les camps d’Hitler. Nul doute que cette facture carbone putative serait particulièrement salée, si l’on tient compte de toute l’énergie, de toutes les infrastructures et de toute la nourriture qu’il aurait fallu mobiliser pour assurer une existence digne à ces individus au-delà de leur fin abominable au milieu du XXème siècle.

Après tout, puisqu’on arrive à la conclusion détendue que la mort de 55 millions d’Amérindiens (soit 10% de la population mondiale de l’époque estimée à 550 millions) a provoqué un petit âge glaciaire, attendu que tous les gouvernants et tous les écolos, vibrant d’un humanisme sans faille, souhaitent lutter contre un réchauffement climatique sûr, certain, et catastrophique, la conclusion de cette étude et de cette obstination politico-écologique est imparable : il va falloir rayer 700 millions d’individus de cette planète, nom d’une pipe en bois. Notre avenir en dépend (enfin, si vous êtes dans les 90% restant, s’entend). Et dans ce contexte, Hitler – lui-même écolo revendiqué (Coïncidence ? Je ne crois pas) – n’aurait donc rien fait d’autre que lutter, à sa façon quelque peu radicale, contre un phénomène de surpopulation dangereux pour notre planète.

Tout ceci est, bien évidemment, absolument ignoble.

Mais justement : le caractère ignoble ne provient pas des extrémités auxquelles on peut arriver (comme les derniers paragraphes le montrent) mais bien des présupposés initiaux (i.e. l’Homme a une telle influence sur le climat qu’une décimation entraîne une baisse du CO2, même en temps pré-industriel) et des raisonnements qui sont, ici et maintenant, effectivement tenus par les écolos de combat qu’on peut lire et voir un peu partout : lorsque ceux-ci réclament, à force de marches climatiques expiatoires, que soient taxés les vilains et les méchants, que soient contraints les peuples et que soient réduites les populations, ils ne tiennent pas d’autre discours que celui d’une décimation raisonnée pour sauver Gaïa.

Réclamer une décroissance, un abandon de la plupart (sinon toutes) nos sources d’énergies, c’est littéralement condamner à mort des millions d’individus, et pas parmi les plus riches. Quant à la presse, parfaitement confite de ses habitudes et de ses certitudes, elle ne fait rien d’autre qu’attiser ces désirs néfastes en relayant ce genre d’études.

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Trop d’impôts ? Vite, augmentons-les !

Par : h16

Novembre 2018 : la France découvre qu’une partie de son peuple n’arrive plus à boucler ses fins de mois. La pression fiscale, notamment sur les carburants, est trop forte. Les ponctions de tous côtés poussent un nombre croissant d’individus dans la précarité. Le mouvement des Gilets Jaunes vient de débuter.

Février 2019 : alors que la France s’enfonce doucement dans un troisième mois de crise sociale, le Président de la République et son gouvernement se sont lancés dans la mise en place d’un Grand Débat National qui, selon eux, devrait permettre à tous d’exprimer les problèmes ressentis et de corriger la trajectoire politique, économique et sociale du pays.

Et en trois mois, que de chemin parcouru ! Les revendications sur une baisse de la pression fiscale sont maintenant proprement oubliées. Petit-à-petit, de noyautages en dérives idéologiques, de compromis en politicailleries faciles à identifier et comme il était parfaitement prévisible, on est passé d’un message simple « Moins de taxes » à un message nettement plus insidieux, « Moins de taxes pour les pauvres« .

On pouvait s’y attendre : comme je le mentionnais dès décembre, on a pendant des années absolument tout fait pour proprement séparer le constat des taxes et impôts stratosphériques du bilan catastrophique des services publics offerts en regard, pour dissocier complètement l’obésité morbide de l’État et la ponction asphyxiante qui le fait vivre, et ce afin de faire perdurer le rêve humide d’une redistribution française généreuse et efficace.

Dès lors, il aurait été naïf d’attendre une prise de conscience du peuple, baigné dans les fadaises socialistes du tout-redistributif, de l’argent gratuit des autres, de l’État omnipotent et omniprésent. Pour la plupart des Français, le problème ne se résoudrait pas en demandant « moins d’État » mais plutôt en demandant « mieux d’État », parce que la rhétorique et les petits jeux de mots faciles constituent une vraie politique économique dans ce pays, ma brave dame.

Ceci explique qu’à peine supprimé, l’impôt sur la fortune, pourtant catastrophique en ce qu’il fait fuir les forces vives du pays, voit déjà son retour réclamé à grands cris par toute une frange de Français bien plus excités à l’idée de ponctionner les autres que voir leur propre pouvoir d’achat augmenter. On comprend qu’il ne faudra donc plus beaucoup d’effort au gouvernement pour transformer ce « Moins de taxes pour les pauvres » en « Plus de taxes pour les riches ».

Et il s’y emploie donc avec ferveur.

Puisque, c’est décidé, l’idée n’est absolument plus de diminuer la pression fiscale mais, plus facilement, de l’augmenter sur une catégorie d’individus qu’il est de bon ton de mépriser, les annonces se suivent et se ressemblent. Les dernières en date sont de l’inénarrable Darmanin qui tient absolument à ce qu’on se rappelle son passage à Bercy : revoir les niches fiscales pour qu’enfin, les gros bourgeois crachent au bassinet tant il est connu que ce ne sont pas eux qui payent déjà l’essentiel des impôts.

Bien évidemment, puisque tout ceci est, comme d’habitude, parfaitement improvisé, cela ne manque pas de provoquer des cris et des grincements de dents avec des correctifs et des ajustements au gré des publications médiatiques, parachevant l’image d’une politique de Gribouille menée par des gamins paniqués.

Parallèlement à ces gesticulations et puisqu’il ne faut surtout pas perdre le bénéfice d’une bonne crise, d’autres propositions sont déjà à l’étude pour … augmenter des taxes. Bruno Le Maire l’a expliqué : ce sera peut-être sur les grosses plus-values immobilières. Parce que bon, taxer plus, c’est cool.

Bref : de la même façon qu’était prévisible la récupération gauchiste du mouvement des Gilets Jaunes, tout se déroule comme prévu concernant la réaction du gouvernement. Moyennant un magnifique nuage de paillettes (fournies par Macron) et d’encre (produite par nos indomptables législateurs), le Grand Débat truc-machin aboutira à une hausse des impôts, soit la demande diamétralement opposée des manifestants du début.

Eh oui. Malgré un message parfaitement clair et audible au début, malgré les évidences qui s’accumulent partout pointant sans l’ombre d’un doute vers une pression fiscale démentielle, malgré le classement en pôle position de la France dans les enfers fiscaux, malgré l’explosion des dépenses et des prélèvements publiques qui atteignent des records, tous nos élus, tous les ministres et le Président n’ont qu’une idée en tête : augmenter encore taxes et impôts.

Je ne vois guère que deux raisons essentielles à cette obstination délétère.

La première de ces raisons est l’incapacité fondamentale à sortir du cadre des idées habituelles en sociale-démocratie : baisser la dépense publique, ce serait abdiquer, renoncer et ce serait plus qu’une erreur, ce serait une véritable faute. Il n’est qu’à voir un récent tweet d’Édouard Philippe pour saisir l’ampleur de l’opacité mentale de nos gouvernants à certains concepts comme celui d’une baisse des taxes :

En France, on doit pouvoir vivre décemment de son travail. C’est pourquoi la prime d’activité augmente fortement dès demain pour des millions de foyers. pic.twitter.com/SEZwA1CEFX

— Edouard Philippe (@EPhilippePM) February 4, 2019

Qu’on mette cette incapacité sur le compte d’un désir de conserver une base électorale (qu’il convient donc d’arroser abondamment avec les ponctions opérées), ou que ce soit parce que les habitudes sont telles que tout changement paralyse la réflexion, peu importe puisque le résultat est le même. Il ne peut y avoir de baisse des dépenses publiques, enfin ! Personne ne peut envisager ni une diminution du périmètre de l’État, ni l’aveu qu’il n’est pas indispensable partout et tout le temps, ni les inévitables cohortes de chômeurs, de veuves et d’orphelins que ce retrait provoquerait.

Cette première raison explique assez bien la tendance générale qui a accompagné l’État français depuis 50 ans : on n’aboutit pas à 2000 milliards de dettes et un État obèse complètement par hasard.

La seconde est plus profonde et à mon avis explique mieux cette compulsion pathologique à vouloir taxer de tous les côtés : dans un pays qui frémit à la moindre possibilité d’un changement qui ne soit pas amorti par l’une ou l’autre solidarité, toute diminution des dépenses publiques nécessite du temps pour leurs explications, leurs négociations, leur mise en place et l’obtention de quelque résultat que ce soit.

Or, le gouvernement ne dispose manifestement pas de ce temps : comme le mentionne la Cour des Comptes, les finances publiques sont particulièrement tendues et si, à l’évidence, la réduction des dépenses publiques s’impose, il est beaucoup plus facile d’augmenter les recettes pour parer au plus pressé, alors que la France s’enfonce dans le classement des mauvais élèves en matière budgétaire.

Cette peur d’un incident budgétaire malencontreux explique une partie de la politique épileptique du gouvernement, l’autre partie étant couverte par la véritable panique qui s’est maintenant emparée de l’exécutif lorsqu’il s’agit de gérer le peuple qui grogne. Les réactions de plus en plus violentes des deux côtés des barricades montrent que l’absence totale de tout courage pour réformer, pendant les 40 dernières années, a laissé un terrible piège se refermer sur Macron et son équipe : tétanisés à l’idée de faire des coupes pourtant nécessaires mais dont ils sont persuadés qu’elles entraîneraient une foule hystérique dans la rue, ils en sont réduits à bricoler des petits arrangements et augmenter les taxes partout où ils le peuvent, à l’exact opposé de ce qu’il faut pourtant faire.

Dans ce contexte, une conclusion s’impose : les prochains mois seront déterminants pour Macron et sa clique, mais la chance ne suffira pas.

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[Redite] Saletés d’armes à feu qui protègeraient des gens honnêtes !

Par : h16

Billet initialement paru le 19.02.2016

Il y a trois ans, dans les scories des attentats du Bataclan, on découvrait la position sans ambiguïté au sujet du port d’arme du chanteur du groupe Eagle Of Death Metal, rescapé de la tuerie. Alors que, depuis, l’État français a continué à montrer la même médiocrité à assurer la sécurité de ses concitoyens, et a même amplement démontré ne rien vouloir diminuer de sa propre violence (au contraire), un petit retour sur cet événement me semblait intéressant à mesure que le pays se rapproche doucement mais sûrement du moment où les uns et les autres de ses habitants vont vouloir s’expliquer directement sans plus en passer par les urnes…

Parfois, les journalistes, voulant innover, tentent de faire leur travail correctement et interrogent les bonnes personnes avec les bonnes questions. Et là, c’est le drame : la façade de papier peint rose et décorée de petits bisounours duveteux se déchire violemment et la réalité leur vole au museau sans qu’ils puissent la réfuter, sans pouvoir s’opposer à cette irruption inopportune et malpolie dans leur monde propre et politiquement correct. C’est la terrible mésaventure qui est arrivée à Laurence Ferrari.

Tout avait pourtant bien commencé, et sous les meilleurs auspices puisqu’il s’agissait simplement pour la maintenant célèbre journaliste d’interroger Jesse Hughes, le leader du groupe Eagles Of Death Metal, témoin involontaire et miraculeusement rescapé de la boucherie du 13 novembre dernier au Bataclan où son groupe donnait un concert ce soir là. L’idée générale de ce genre d’entretien est de revenir sur la douloureuse soirée, d’obtenir les impressions et les émotions – surtout les émotions, ça fait vendre, coco ! – du chanteur de rock devant l’horreur qui s’est déroulée devant ses yeux, parler des victimes, d’expliquer pourquoi le groupe se devait de rejouer à l’Olympia quelques mois plus tard, en présence des rescapés…

Mais voilà, l’envie de déclencher une petite polémique a été sans doute la plus forte pour la journaliste. Alors que l’entretien est déjà long d’une quinzaine de minutes et parcouru des sanglots de l’artiste qui se remémore les scènes atroces qu’il a vécues, il semblait nécessaire de savoir si le chanteur, bouleversé, avait changé sa position vis-à-vis des armes. Parbleu ! Avant ces événements, Américain pur jus, il était un fervent partisan de l’auto-défense. Devant les abominations que les armes à feu provoquent, il était possible qu’il se soit rangé à la raison qui impose qu’on les interdise enfin…

Manque de pot, la réponse ne se fait pas attendre :

« Le contrôle des armes n’a rien à voir avec cela, mais puisque vous amenez le sujet, je vais vous demander : est-ce que ces contrôles ont empêché une seule putain de personne de mourir ? Si une personne peut répondre oui, j’aimerais l’entendre, parce que je ne le pense pas. La seule chose qui l’a stoppé ce sont des hommes parmi les plus courageux que j’ai vus dans ma vie, chargeant tête la première faisant face à la mort avec leurs propres armes à feu. Je sais que des personnes ne seront pas du même avis que moi, mais il me semble que Dieu a créé l’homme et la femme et cette nuit là, les pistolets les ont fait égaux. Je déteste qu’il en soit ainsi. Mon seul changement d’avis, c’est qu’avant que plus personne n’aie d’arme, tout le monde doit en avoir une, parce que je ne veux plus jamais revoir une telle chose. Je veux que chacun ait la meilleure chance de survivre. J’ai vu des gens mourir qui auraient peut-être pu vivre… »

Bien sûr, sur cette déclaration, certains ne pourront pas s’empêcher de trouver, subitement, que le chanteur n’est plus du tout aussi rock’n’roll, ou trop, ou en tout cas qu’il mérite largement ses petits bios retaillées pour l’occasion : le Point nous gratifie par exemple d’une petite resucée d’un article paru en décembre, histoire de bien rappeler qu’il a des opinions très déviantes et que celles sur les armes ne sont qu’une partie de ses tares.

Pour le reste, les déclarations sulfureuses du leader de Eagles of Death Metal seront bien vite passées sous un silence de plomb dans la presse française. Cela n’a pas été dit, circulez, oubliez, rien à voir, rien à dire.

Parce qu’en France, le port d’arme est rigoureusement interdit. Après tout, c’est l’État qui s’occupe de votre sécurité et qu’il le fait bien.

Ainsi, moyennant à peine plus de 80 appels au 17, le numéro (gratuit, pas surchargé) dédié aux petits tracas de la vie quotidienne comme les fusillades, vous pourrez expliquer aux forces de l’ordre ce qui se passe et qu’elles doivent intervenir, vite de préférence.

Ainsi, lorsque l’État prend conscience qu’il pourrait y avoir comme un petit trou dans son maillage pourtant hyper-fin et hyper-efficace de protection de la population sous sa responsabilité, il prend tout de suite la mesure du problème et enquille alors sur une communication efficace, qui donne ceci (attention à vos yeux, ça pique un peu) :

Oui, en cas d’attaque, ne comptez que sur vous-mêmes, et surtout, avant toute chose : fuyez. Imaginer ici que vous puissiez disposer d’une protection personnelle et, mieux encore, que vous vous en serviez, est évidemment complètement à proscrire. Si l’on compare aux messages qu’on peut trouver ailleurs dans le monde (par exemple celui-ci), la dose de pragmatisme de ces derniers est si violente que le bisounours français pourrait, s’il en prenait connaissance, s’en trouver gravement choqué. Oubliez donc.

De toute façon, l’État français — qui veille sur vous, et qui vous surveille — a clairement défini ce que vous deviez faire (fuir) et ne pas faire (vous défendre). Il a clairement expliqué pourquoi (vous défendre ? Allons, vous ne savez pas faire, vous êtes un enfant, et vous allez juste agacer votre agresseur, c’est évident, et il va vous tuer encore plus fort – « lui toujours faire ça quand lui agacé »), d’autant qu’après tout, la vraie force, c’est l’acceptation sereine de son sort pour les moutontribuables, et surtout, c’est la police et l’armée officielles de la République qui ont le droit de l’utiliser. Point. D’ailleurs, est-ce que les représentants de l’État portent des armes sur eux ?

guns make us less safe

Dans ce contexte, on comprend que les paroles de Jesse Hughes choquent, au point qu’elles ne seront reprise par à peu près aucun journal, aucun média français et qu’il faudra aller fouiller les médias suisses ou les réseaux sociaux pour que la question soit mise sur la table… Et si on aura systématiquement le droit, après chaque tuerie d’innocents désarmés par contrainte ou sur des lieux où les armes sont prohibées, à de longs articles pas du tout biaisés expliquant pourquoi la possession et le port d’armes sont une abomination très malpolie, on n’aura jamais, a contrario, d’exemple où ces armes sauvent des vies, exemples qui existent pourtant à la pelle, tout comme on n’évoquera que trop rarement le trajet inverse que d’autres pays font en armant les citoyens devant les menaces qu’ils subissent.

Alors à force, comment s’étonner de ce genre de démarches où l’on apprend que, bondissant sur l’occasion d’ajouter une nouvelle interdiction et un nouveau contrôle pour les citoyens honnêtes, l’Union Européenne envisage de renforcer encore les interdictions des armes sur le territoire européen ?

Rappelez-vous une chose : qui a arrêté le massacre du Bataclan ? Les lois ? Les bons sentiments ? Le 17 ? La propagande de l’État ? Ou des hommes honnêtes eux aussi armés ?

Gun Control : it works !

Pétition contre la restriction de détention légale d’armes à feu

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Gilets Jaunes : bilan d’étape

Par : h16

Ce samedi était donc la treizième édition de la mobilisation des Gilets jaunes. Chaque semaine supplémentaire confirme la prévision que j’avais posée il y a deux mois à savoir que, lentement mais sûrement, le mouvement était voué à dériver. Cet Acte XIII apporte une confirmation sans ambiguïté sur le constat initial.

Ainsi, comme tout mouvement sans vrai leader et sans plus d’organisation, il est appelé à se radicaliser. On observe déjà la montée des deux extrêmes (ceux de droite et ceux de gauche), montée qui aboutit à des altercations de plus en plus visibles et violentes. En bref, les Gilets Jaunes ne savent plus où ils vont, mais ils y vont de plus en plus fermement.

De leur côté, les autorités n’ont jamais été qu’en mode « réaction », n’offrant que de vagues propositions, des compromis ou des bricolages généralement vides de réalisation en simple contre-coup des événements observés. Sur le fond (le pouvoir d’achat et les dépenses publiques), absolument aucune réponse n’a été apportée aux protestations initiales, d’ailleurs maintenant complètement oubliées.

Le « Grand Débat » macronien tient déjà toutes ses promesses de vacuité : des centaines de milliers de propositions ont bien évidemment été récupérées sur le site internet mis à disposition, comme autant de petits papiers colorés laissés dans la boîte à idée gouvernementale qu’on mettra à l’incinérateur dès que l’actualité le permettra. Comme prévu, ce Grand Débat sert tout au plus de tribune pour le président en vue des élections européennes qui feront probablement office de défouloir approximatif.

Pour Macron, l’affaire n’est pas si mal engagée, après tout : le mouvement des Gilets Jaunes, en s’inscrivant dans la durée, finira par lasser. La masse de revendications, dont une proportion affolante tient de l’accessoire, de l’utopique ou de lubies d’adolescents, montre amplement que le peuple continue à réclamer avidement plus de vexations fiscales, que ce soit pour plaire au culte de Gaïa ou à celui, plus prégnant encore, à celui d’Héra, la déesse de la jalousie.

Cela tombe fort bien puisque l’accroissement du tabassage fiscal est exactement la potion infâme qu’entendait nous administrer en loucedé Macron et son équipe avant que le prix des carburants ne fasse péter un câble à certains Français il y a trois mois : il faut bien trouver un moyen pour continuer à distribuer, et comme l’État ne peut plus trop emprunter (la dette atteint déjà des records), la fiscalité semble alors le seul levier facilement manipulable par nos fines équipes.

Pour résumer, la situation actuelle est la suivante : d’un côté, le mouvement, ne trouvant pas d’issue réellement praticable, se radicalise et s’extrémise ce qui aura le double effet de le rendre ingérable et, à mesure que sa violence augmentera, progressivement impopulaire. Le mois de mai, traditionnellement agité en France, risque de l’être tout particulièrement cette année.

De l’autre, le gouvernement croit jouer sur du velours et enfume à la fois le mouvement en question et les citoyens les plus volontaires dans la recherche de solutions en feignant d’accorder de l’importance aux débats. Parallèlement, il démontre amplement n’en avoir absolument rien à carrer : aucun infléchissement de la politique fiscale n’a été envisagé, et si des mesures sont retenues, ce seront précisément celles qui vont dans le sens déjà choisi par Macron et ses troupes.

Difficile, dès lors, de voir une issue favorable à cette crise sociale et ce d’autant plus que, dans ce pays, depuis longtemps on a tué l’idée de créer des richesses : on ne veut pas en créer mais on veut les répartir, le plus également possible.

Avec un minimum de clairvoyance, on devine déjà qu’à la fin de ces débats, il y aura surtout davantage de bio, plus de citoyens, plus de festif, plus d’éco-conscience, celle-là même qui provoque de violentes taxes sur les carburants qui ont déclenché cette crise en premier lieu. Pour ce qui est de « plus de pouvoir d’achat », vous pouvez déjà vous brosser.

Concrètement, on l’a vu la semaine dernière : alors que le délire fiscal est total en France, les seules solutions préconisées par le gouvernement consistent à … ajouter des taxes. Alors que la revendication initiale des premiers Gilets Jaunes était une baisse de la fiscalité pour retrouver du pouvoir d’achat, les revendications actuelles n’en ont jamais été aussi éloignées : bricolages périphériques à coloration démocratique comme le RIC, augmentation du SMIC, égalitarisme et nouvelles ponctions sur les riches sous badigeon de « justice sociale », … La diminution des dépenses publiques n’est plus du tout à l’ordre du jour ; la punition communiste, elle, revient en force.

Il n’y aura pas de remise en question du culte du Tout État, tant par ces politiciens de l’extrême-centre dont le niveau de vie dépend ultimement de l’obésité pathologie du Léviathan, que par les agitateurs des extrêmes tout court qui ne vivent que pour l’avènement d’un totalitarisme à leur sauce (qui pour bouter les étrangers, qui pour bouter les riches hors du sol national, qui pour bouter les deux dans un grand élan œcuménique pour garantir enfin qu’on puisse s’appauvrir tous un grand coup entre nous seuls).

Devant ce constat – formulé comme une prévision il y a deux mois et vérifié depuis – que le peuple allait réclamer toujours plus de socialisme, ceux dans ce pays qui créent de la richesse vont être confrontés à un choix de plus en plus important au cours des mois à venir : celui de continuer à créer de la richesse et assumer la voir partir en fumée, se faire dilapider en mesures « sociales » de plus en plus futiles ou, lentement mais sûrement, se replier en exil intérieur voire renoncer, abandonner ou fuir.

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Ligue du LOL : PTDR et MDR en PLS

Par : h16

Un nouveau soubresaut agite le Camp du Bien : il semblerait que certains de ses membres éminents n’aient pas été toujours aussi irréprochables que leur appartenance à ce Camp le leur imposait. Stupéfaction : le Camp du Bien abriterait des ordures !

C’est l’histoire d’un groupe de journalistes et de personnes bien introduites sur les réseaux sociaux qui, entre 2009 et 2012, se réunissent pour échanger blagues, photomontages et potacheries politiquement incorrectes puis progressivement de plus en plus ordurières sur des cibles issues de minorités diverses. Comme le relate un récent article de Libération, la Ligue Du LOL, du nom d’un groupe Facebook dans lequel se retrouvaient une trentaine d’utilisateurs populaires de Twitter à l’époque dont plusieurs journalistes parisiens, aurait été le théâtre de campagnes de cyberharcèlement.

À mesure que les témoignages des victimes des agissements de ce groupe se sont fait connaître, l’affaire a rapidement pris de l’ampleur au point de susciter la mise-à-pied de plusieurs des protagonistes dans différentes rédactions. On se pincera en découvrant qu’il s’agissait de journalistes chez Libération, Télérama, Les Inrocks ou encore Slate ou Vice, ces journaux qui ont pourtant toujours porté haut et clair leurs belles valeurs d’humanisme, de respect et de distribution de bisous moralinés via sprinkler sous haute pression de progressisme pulsé.

Les articles se suivent et se ressemblent tous : contrition, petites mains tordues et mots d’excuses foireux, on sent que certains n’en mènent pas trop large alors que, pris les doigts dans le pot de confiture, ils font mine de comprendre enfin ce que « harcèlement » veut dire.

C’est un bien beau déballage auquel on assiste là : une belle brochette de journalistes qui s’estimaient gardiens du Bon Goût et de l’Esprit passaient donc leur temps à se moquer, harceler, tourmenter et persécuter ceux qui avaient la mauvaise fortune de ne pas tomber dans leurs canons, à l’image d’un dîner de con où Vincent Glad aurait tenu le rôle de Brochant.

Comme à chaque fois où le Camp du Bien se prend les pieds dans le tapis et en profite pour faire un vol plané en s’écrasant bruyamment, tête la première, sur les tapisserie de l’actualité, ne boudons pas notre plaisir : cette affaire de la Ligue du LOL nous offre une nouvelle fois l’illustration vivante d’une énième cahuzaquerie, cette intéressante figure de style où l’arroseur de moraline se retrouve lui-même arrosé avec toute la force qui sied au comique de situation.

Ce petit instant comique passé, on ne pourra s’affranchir de noter que cette crise n’est pas perdue pour tout le monde. Le Camp du Bien ne perd jamais l’occasion de mettre à profit les déboires de ses militants : à peine la nouvelle d’un harcèlement d’ampleur connue, les politiciens sont sortis du bois, frémissant à l’idée de pousser leur agenda devant ce qui se transforme en véritable boulevard pour eux.

Ici, ce règlement de comptes entre progressistes semble le moment rêvé pour réclamer une nouvelle couche de lois liberticides visant – exemple complètement au hasard – à mettre fin à l’anonymat d’internet : les rédactions bruissaient encore des découvertes du week-end que, déjà, la politicaillerie s’emparait du sujet.

Peu importe que nos Ligueurs n’aient jamais été anonymes ; peu importe que leurs identités réelles sont connues et même affichées sur Twitter ; peu importe que le souci ne se situe absolument pas sur le côté anonyme (qui n’existait donc pas) des harcèlements subis. Puisqu’on a une affaire de harcèlement, que la presse s’en est emparée et que le buzz médiatique est lancé, vite, profitons-en, ce n’est absolument pas putassier, cela ne se verra pas et le racolage gluant effectué passera comme une lettre à la poste !

On sait en tout cas que les meilleures équipes sont sur le terrain, et travailleront d’arrache-pied pour un internet d’amour et de bisous. Forcément, cela va fort bien se passer et on sait déjà que l’Internet à la sauce française va jouer sur de la soie dans une bonne odeur de vaseline.

De façon générale, on assiste maintenant à une inquiétante mise en abyme du phénomène puisque les journalistes qui ont participé avec délectation à ces agissements il y a quelques années se retrouvent à présent au milieu des feux de l’actualité : leur nom et agissements sont maintenant connus de tous, leurs carrières viennent de prendre des virages particulièrement serrés…

Magie des réseaux sociaux et du comportement de meute de la classe jacassante : plus aucune rédaction ne semble prête à accueillir nos imaginatifs scribouillards. Il y a maintenant fort à parier que leurs boîtes mails et leurs fils twitter se retrouvent rapidement remplis d’insultes et de ce mépris violent qu’ils déversaient jadis sur les cibles de leur choix. Autrement dit, les harceleurs vont très vraisemblablement subir une bonne dose de harcèlement, le Camp du Bien n’ayant jamais été à un paradoxe près.

On ne pourra pas non plus s’affranchir de noter que cette affaire survient dans un pays où le dialogue n’a jamais été aussi délétère : la liberté d’expression n’a jamais été aussi encadrée, corsetée et pour tout dire tabassée tant par les lois qui s’amoncellent toujours dans le sens de sa restriction, que par le contrôle social qui interdit maintenant toute expression d’opinion pouvant froisser l’un ou l’autre flocon sensible qui s’épanchera en hurlements dès que son safe-space aura été frôlé.

Tout ceci reste l’écume des jours mais cette écume est fumante, et elle en dit long sur l’état de la société française dans laquelle la classe jacassante passe un temps considérable à se triturer le nombril dans une boucle auto-alimentée qui sent bon la déconnexion complète au réel.

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Les Français n’auraient pas confiance dans leurs élus ? Comme c’est étrange !

Par : h16

Il y aurait, dit-on, un souci de confiance des Français dans leur classe politique. Au milieu du mois de janvier, on découvrait même que jamais la défiance du peuple envers ses représentants élus n’avait été aussi forte. Franchement, on se demande pourquoi.

Pourquoi diable ce peuple, qui a pour ainsi dire défini ce que la démocratie et la représentation nationale doivent être au point de régulièrement raccourcir certains de ses représentants, s’en vient à se détourner à ce point de ceux qu’il a élus dans ce qu’on peut raisonnablement qualifier d’un élan électoral sans ambiguïté ?

C’est vraiment étonnant qu’en définitive, les politiciens trouvent de moins en moins grâce auprès d’un peuple qui persiste pourtant à les placer à des postes importants, à leur donner les clés du pays et à les laisser agir à leur guise, quitte à constater l’ampleur du désastre une fois leur mandat achevé et à terminer, malgré tout, par des applaudissements.

Et c’est donc avec étonnement que, régulièrement, nos députés, nos ministres ou nos élus locaux de tous bords s’ouvrent dans la presse avec tristesse sur cette défiance étrange qui s’empare régulièrement des électeurs.

Pourtant, nos politiciens ne ménagent pas leurs efforts pour montrer à tous qu’ils sont à leur écoute ; ici, je ne veux pas parler de l’écoute attentive dont certains Gilets Jaunes bénéficient spécifiquement et qui vise essentiellement à mieux cerner leurs revendications parfois confuses, mais je parle bien du fait que, lorsque le peuple s’exprime, nos élus entreprennent toujours les démarches nécessaires pour répondre à ses angoisses.

Prenez la taxe carbone : sa mise en place a fait exploser les prix des carburants, jetant sur la routes et les (trop nombreux) ronds-points français des dizaines de milliers de Gilets Jaunes prêts à en découdre. Passés deux mois de stupéfaction ahurie (« comment, le peuple serait contre une bordée de taxes supplémentaires ? »), passée une période d’atermoiements stériles sur le mode « Mais si on supprime cette taxe, par quoi va-t-on pouvoir la remplacer ? », nos élus se sont vite ressaisis : ce petit moment d’égarement du peuple ne saurait durer, et cette taxe carbone devra bien être mise en place.

C’est donc ainsi que 86 députés, fiers d’être en phase avec leurs électeurs qui – on en est absolument certains – réclament un retour puissant d’une taxation écologique vexatoire, se sont donc à nouveau prononcés pour la remise en place de cette taxe.

Bien évidemment, le chef de l’État, sentant confusément que la période n’est probablement pas trop propice à la moindre médiatisation d’un nouveau tabassage fiscal, s’est empressé de calmer les ardeurs de ces législateurs zélés. Mais il faudrait être d’une naïveté de jeune fille ou d’une opacité mentale de journaliste moyen pour croire plus de deux secondes que cette taxe ne reviendra pas une fois le calme revenu sur les ronds-points.

Mais enfin, reconnaissons-le : justifier la défiance des Français par cette obstination de nos élus à vouloir absolument mettre en place cette écotaxe punitive, ce serait un peu court. Non, c’est dit : le peuple français est vraiment trop pusillanime, trop terre-à-terre et mérite parfois de se faire cornaquer un peu vigoureusement s’il ne veut pas aller au fossé.

Ceci, en tout cas, permet amplement au gouvernement de contracter une firme privée pour faire écrire des lois en lieu et place des fonctionnaires déjà payés pour, de dépenser la coquette somme de 42.000 euros à cette tâche qui n’aurait jamais dû échoir à ce genre de firmes, pour un résultat strictement négatif puisque la dite loi fut retoquée. Et on ne voit pas pourquoi le peuple y trouverait à redire.

De la même façon, on ne voit pas pourquoi le peuple pourrait bien reprocher aux politiciens de ne jamais tenir leurs promesses : par définition, la parole donnée par un élu n’a absolument jamais rien valu, il serait donc étonnant que, subitement, le peuple demande à présent que ces élus soient comptables de leurs belles promesses.

Dès lors, il n’y a aucune raison d’être surpris en apprenant que Hollande, l’ennemi officiel de la finance, s’est dernièrement lancé dans la facturation de conférences qu’il donnera aux quatre coins du globe (probablement pour expliquer comment flinguer un parti politique, comment ruiner un mandat de président, comment se faire ridiculiser par une ado roumaine de 14 ans, comment passer pour un clown dans toutes les institutions internationales, etc.). À raison de plusieurs centaines de SMIC par speech, on sent que la retraite de l’ex-président sera douillette.

Et puisque les promesses n’engagent finalement personne, que l’argent du contribuable peut être claqué en idioties contre-productives, que les élus peuvent bien faire exactement le contraire de ce qu’on leur demande, pourquoi diable s’offusquerait-on de voir qu’on place un repris de justice au Conseil constitutionnel ? Qui, mieux qu’un Juppé droit dans ses bottes, veste retournée et pantalon baissé, pour aller pantoufler au chaud au Conseil constitutionnel ? Il fallait bien remercier le grand homme pour sa gestion exemplaire de Bordeaux dont l’ardoise n’est après tout que de 343 millions d’euros et que certaines institutions qualifient de cavalerie budgétaire. Il fallait bien gratifier celui qui fut condamné à 14 mois de prison avec sursis et à un an d’inéligibilité pour prise illégale d’intérêts, n’est-ce pas. Il fallait bien rendre grâce au fin politicien d’avoir mis le pays en vrac par le truchement d’une des grèves les plus dures que le pays eut à subir.

Et qui, mieux que Richard Ferrand, lui-même empêtré dans une sordide affaire immobilière dont tout indique qu’elle sera progressivement étouffée par une République sinon irréprochable au moins fort discrète, pour propulser Juppé dans ce nouveau poste doré ?

Assurément, une telle démonstration de probité, d’honnêteté et d’intégrité morale suffit à redonner au peuple une solide confiance dans ses élus, ses élites et ses dirigeants !

Non, décidément, il faudrait vraiment être de très mauvaise foi pour accréditer ceux qui continuent de douter de la bonne volonté de nos élus, de leur sens inné de l’écoute, de leur prise directe avec le réel et de leur probité.

Cette défiance des Français envers leurs élus ne repose sur rien de concret. J’irai même jusqu’à dire que cela sent la rumeur factieuse et la sédition facile fomentée par ces réseaux sociaux de malheur qui ne font rien qu’à semer la zizanie et le doute chez les électeurs ! Heureusement que nos élus en ont pris conscience et qu’Edouard Philippe, le premier ministre, va rassembler tout son courage pour enfin mettre un terme à toutes ces fakes news dans une prochaine loi qu’on devine déjà bien écrite.

La défiance du peuple pour ses politiciens, rassurez-vous, c’est bien fini !

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[Redite] À cause du réchauffement climatique, les journalistes écrivent absolument n’importe quoi

Par : h16

Article initialement paru le 12.02.2018

Comme tous les hivers depuis maintenant quelques années, le « journamimse » s’empare de la presse française : lorsqu’il fait trop chaud, c’est le réchauffement climatique, et lorsqu’il fait trop froid, c’est aussi le dérèglement climatique. Chaque mois semble avoir une température idoine, unique et fixée par décret ministériel et dont la moindre variation entraîne à la fois la peur panique chez nos petits scribouillards ainsi qu’une bordée d’articles tous plus consternants les uns que les autres. Il y a un an, on avait atteint un joli sommet. Olympique, même…

Et subitement, la France fut frappée par le froid et la neige. Tout le pays, totalement pris par surprise en plein milieu du mois de février, découvrit que la météo n’était pas jouée d’avance, que les saisons continuaient à passer malgré les exhortations gouvernementales et que finalement, en hiver, il fait froid et il y a souvent de la neige.

En pratique, cette réalité palpable n’a échappé qu’à une certaine coterie de politiciens et de journalistes.

Les premiers, parce qu’il est fort commode de ne pas se soucier du temps qu’il fait si cela permet de raboter les coûts d’équipements et rediriger habilement les économies pratiquées vers les réceptions petits-fours et autres dépenses sociales électoralement significatives.

Les seconds, parce qu’il est maintenant accepté par toutezétousses que le réchauffement climatique décrété par la Science empêche durablement la formation de tout flocon de neige au sud du 60° parallèle, et puis c’est tout.

Alors, lorsque le climat persiste, malgré tout, à jouer un petit tour à l’Hexagone en saupoudrant de quelques centimètres de neige les autoroutes françaises, c’est immédiatement la panique (mais une panique maîtrisée, notez-le bien). Le fait que cette situation se reproduise de façon maintenant régulière, d’année en année, que la réaction de politiciens soit toujours aussi inepte et celle des journalistes soit toujours aussi agressivement bête devrait normalement inquiéter les contribuables qui subventionnent les uns et les autres malgré leur incompétence.

Rassurez-vous : il n’en est rien, ce qui nous permet de nous délecter d’une fournée de déclarations politiques idiotes et d’articles journalistiques assez phénoménalement consternants comme celui-ci qui, période olympique oblige, porte haut la flamme de la bêtise consensuelle et l’art du n’importe quoi finement brodé.

Oui, alors même que la France patauge dans la neige et des températures hivernales, il n’est jamais trop tard pour rappeler que le réchauffement climatique est à nos portes : ainsi pour le journaliste auteur de cette palpitante analyse, l’avenir des Jeux Olympiques d’hiver semble menacé par le climat et la baisse consécutive de la pratique des sports d’hiver dans de nombreux pays.

Et quelle analyse ! Égrénant des statistiques qui frisent l’incroyable aux bigoudis électriques, on apprend ainsi que ce sont les pays qui ont le plus de neige et de glace qui récoltent le plus de médailles aux JO d’hiver, que ce sont les pays septentrionaux riches de montagnes qui produisent le plus d’athlètes médaillés dans les disciplines à base de ski et que, surprise des surprises, aucun athlète issu d’un pays tropical n’a jamais remporté la moindre médaille à des JO d’hiver (lien Wikipedia à l’appui, histoire de bien prendre l’ampleur de toute la stupéfaction qui emplit ici le journaliste).

Pire encore : alors que les voitures, les camions et les petits scooters Deliveroo s’empilent sur les routes de France devenues impraticables sous leurs trois flocons (obligeant par là les équipes rédactionnelles à se gaver de sandwiches douteux), notre inénarrable journaliste ne recule devant rien et embraye immédiatement la vitesse suivante en notant qu’avec tout ce gros réchauffement qui pollue (ou toute cette pollution qui réchauffe, disons), le nombre de villes aptes à recevoir décemment des jeux d’hiver va inévitablement diminuer avec les années : même Chamonix, qui s’enfonce dans 4 mètres de neige, semble menacée. Pensez donc ! Même Garmisch pourrait ne plus avoir de neige et tant pis si la dernière Coupe du monde de descente en ski a bénéficié d’un beau manteau neigeux !

Voilà une affirmation sans doute aussi gravissime et solide que celle qui voyait Tuvalu sombrer corps et biens dans les océans, et dont on s’étonne aujourd’hui que l’archipel n’en fasse qu’à sa tête.

La réalité ne doit pas interférer avec le message officiel : le réchauffement climatique est en marche, inexorable. Il coulera les archipels, il déneigera les Alpes, et s’il le faut, il médaillera les pays tropicaux !

En fait, le réchauffement climatique et les Jeux Olympiques sont la conjonction de deux phénomènes de société assez puissants qui est à même de réaliser un véritable vortex de journamimse, ce concept que j’évoque parfois (comme ici) et qui fait de gros dégâts sur ceux qui le pratiquent.

Les Jeux étant déjà naturellement le terrain d’expression de commentateurs aussi navrants que dégoulinants de chauvinisme, on comprendra qu’y ajouter la question climatique fait toujours recette pour combler de longues minutes pendant lesquelles des sportifs autres que Français alignent des performances notables dans une météo de saison qu’aucun commentateur étranger ne juge nécessaire d’analyser.

Il n’est qu’à voir les morceaux de bravoure qui nous sont pondus régulièrement pour comprendre l’ampleur du phénomène : trop de neige ? C’est la fotoréchofman. Des inondations ? C’est la fotoréchofman. Les mers qui montent, le littoral qui s’abime ? C’est la fotoréchofman.

Les jeux d’hiver se déroulent dans des endroits trop chauds, comme à Sotchi ? C’est la fotoréchofman. Pour ces jeux-ci, qui sont tellement froids que les politiciens présents sur place ont les mains dans leurs propres poches, on attend encore que ce soit la fotoréchofman. Cela ne devrait plus tarder.

Devant ce déferlement, on ne peut qu’être étonné de l’absence de réaction du public.

Apathique, il semble gober ces allégations de plus en plus foutaisistes qui, pourtant, servent de socle à des délires politiques toujours plus interventionnistes. Les inondations, la neige, les ours qui meurent de faim ou les Jeux Olympiques d’hiver trop froids ou trop chauds sont autant d’excellentes raisons de lutter contre le réchauffement climatique qu’on combattra, pied à pied, en subventionnant telle ou telle entreprise productrice d’éoliennes ou de panneaux photovoltaïques, en taxant les automobilistes qui sont sales et égoïstes avec leurs moyens de déplacements individuels ou en culpabilisant petits et grands sur la consommation de viande, de Nutella et j’en passe, dont tout le monde sait (c’est écrit dans les journaux, et Pujadas l’a dit au 20H, m’ame Michu !) que la production est « néfaste pour notre environnement » (pardi).

On se demande encore combien d’assertions culpabilisantes niaises, de factoïds idiots nos journalistes vont tenter de nous faire gober les prochaines années. Une chose est sûre : le rythme s’est nettement intensifié ces dernières semaines.

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Heureusement, nous ne manquerons pas de catastrophes

Par : h16

Puisqu’il est absolument certain qu’il y a réchauffement climatique, qu’il est absolument certain qu’il est directement du à un taux de dioxyde de carbone frisant l’abominable aux fers chauds, qu’il est tout aussi certain que c’est l’Homme qui en est responsable, la conclusion logique est qu’il est absolument certain que nous devons, tous ensemble tous ensemble tous ensemble, faire d’amples sacrifices pour éviter la catastrophe à venir.

C’est donc partant de ce postulat aussi sain que pondéré et malgré la logique un peu scabreuse qui admet bizarrement que la catastrophe est certaine mais qu’il n’est pas trop tard pour se sacrifier qu’on se retrouve actuellement avec une véritable bousculade de petits articles généreusement badigeonnés de journamisme bien gluant dont l’idée générale est qu’avec ce qu’on observe actuellement, c’est certain, nous allons tous mourir.

Peut-être sont-ce les températures clémentes de cette semaine qui poussent les habituels prophètes de malheur à pousser l’alarme climatique biodiverse et éco-consciente ? Apparemment, il suffit que les températures dépassent les 10° en février pour qu’immédiatement, les sueurs méphitiques de la panique s’emparent de certains folliculaires : peu importe qu’il y a eu, de nombreuses fois, des févriers plus doux encore, il est certain que le réchauffement climatique a encore frappé. C’est un signe, la catastrophe approche.

Alors, à force d’articles alarmistes – lardés de conditionnels qu’on camouflera par une prose facile – et à force de prédire des catastrophes qui n’arrivent pas (mais peu importe, oublions-les), inévitablement, un beau matin, de nombreuses personnes finissent par y croire.

Il faut dire que prétendre que le futur, s’il ne sera pas rose, ne sera a priori pas réellement pire que le présent et qu’il existe même de nombreux signaux indiquant que la situation s’améliore, ça ne rapporte rien ; tout le monde étant maintenant absolument persuadé qu’on court à l’apocalypse au petit trot, celui qui a l’idée saugrenue de prétendre le contraire est immédiatement vu comme un hurluberlu voire un dangereux négationniste qu’il va falloir au mieux faire rentrer dans le rang en lui cognant un peu sur la tête, ou, au pire, dézinguer pour éviter qu’il ne fasse des émules.

Dès lors, il devient évident qu’en matière d’environnement, on aura tout intérêt à se placer dans l’hypothèse où, justement, tout va de plus en plus mal : cette hypothèse est la seule officiellement sanctionnée et c’est la seule qui amènera attention et fonds du public sans lesquels il faut bêtement se placer dans le domaine commercial concurrentiel, où les médiocres et les nigauds n’ont pas toujours la vie facile.

Et là, c’est le drame : cet argent public, ce catastrophisme et cette médiocrité assumée ne peut pas déclencher autre chose qu’une nouvelle tempête de facepalms bien violents.

Pour une belle tempête, il fallait du lourd.

C’est ce à quoi se sont donc employés Novethic d’un côté, et B&L Evolution de l’autre.

Comme l’explique fort justement Gérard-Michel Thermeau dans un récent article sur Contrepoints, Novethic est un organisme qui dépend du Groupe Caisse des Dépôts, donc payé avec vos sous et qui a essentiellement résumé de façon balistique les propositions consternantes de B&L Evolution, un obscur « bureau d’étude en développement durable », propositions qui ont maintenant fait le tour de tous les réseaux sociaux (dont l’humidité émotionnelle face à l’écologie punitive est légendaire).

Pour nos héros de l’écologie expiatoire, pas de doute : seul un retour au collectivisme le plus complet, au dénuement le plus total et à un avenir le plus triste, sombre et limité permettront de sauver nos miches dans un environnement qui va devenir – c’est absolument certain – le plus hostile possible à mesure que nous ne ferons qu’à l’enquiquiner, nous et nos habitudes qui polluent méchamment.

Cependant, un message aussi violent entraîne son lot de remises en question.

Entre l’instauration d’un couvre-feu, le rationnement d’un peu tout et n’importe quoi (depuis les vols long courrier jusqu’aux vêtements en passant par l’alimentation) et les mesures aussi vexatoires que liberticides, beaucoup prennent rapidement conscience que la mise en place de ces mesures, outre une récession phénoménale et un appauvrissement majeur de tous, ne garantirait en rien une réduction des émissions de dioxyde de carbone tant les pays concernés, France en tête, sont parfaitement minoritaires et insignifiant dans la « facture carbone » mondiale.

Autrement dit et comme d’habitude, on nous propose une flagellation d’ampleur biblique, l’expiation de nos péchés d’Occidentaux dodus par un supplice quasi-génocidaire avec zéro assurance que ça serve quelque chose, si ce n’est bien sûr l’augmentation du pouvoir de nuisance de toutes ces ONG écolocompatibles qui proposent justement ces châtiments élaborés.

Il faut être un gamin ou un adolescent au ventre toujours plein pour tomber dans le panneau et se retrouver à défiler en groupes compacts pour qu’enfin soient mis en place de pareilles mesures, entre deux utilisations de téléphones portables absolument impossibles à imaginer dans le monde que proposent pourtant ces ONG et ces bureaux d’études fumeux gavés d’argent public.

Eh oui : toutes les catastrophes hypothétiques ne déclenchent pas forcément le seul mouvement de panique utile, celui qui consiste à mettre la main au portefeuille. Lorsque l’effort est trop grand, lorsque le portefeuille ne suffit plus, les individus, appauvris et le ventre de moins en moins bien rempli, se remettent à réfléchir.

Pour être efficace, la catastrophe, tout en étant au moins d’ampleur planétaire et menacer notre existence de façon profonde, doit rester pas trop proche et évitable moyennant finances. Promettre des hivers sans chauffage, des étés sans voyage et des endives par tickets de rationnement, c’est suffisamment peu glamour pour détourner les aficionados.

Heureusement, on a déjà trouvé la prochaine catastrophe : tout indique de façon certaine (à condition d’introduire plein de précautions oratoires, de conditionnels hardis et d’analyses statistiques très baveuses) que les insectes disparaissent partout. D’ailleurs, c’est bien simple, c’est forcément aussi exact que précis puisque des dizaines d’articles journamistiques sont sortis en même temps.

Au passage, la lecture attentive de la méta-étude qui a déclenché cette nouvelle tempête nous apprend que les raisons de cette disparition, qui reste statistiquement dans le domaine de l’hypothétique, sont… inconnues. Il va de soi que le réchauffement climatique, les pesticides et les derniers tubes de Christophe Maé ou de Jul sont au premier rang des explications envisagées. Mais la torture statistique n’a pas encore livré de résultats définitifs.

Rassurez-vous : comme pour la beepocalypse, cette disparition catastrophique et fort menaçante des abeilles aussi certaine en 2006 qu’évanescente dans les années qui suivirent, on sait déjà que l’Homme sera responsable. On sait aussi qu’il sera appelé à faire des efforts, de tous ordres, à mesure que la certitude que c’est de sa faute sera religieusement propagée par les ONG, les bureaux d’étude bidulementaux et environementruc puis toute la cohorte de journalistes parfaitement acquis à l’idée qu’une petite ponction, une taxe, une interdiction ou une vexation quelconque sont nécessaire à sauver le climat les insectes.

C’est vraiment pratique, cette méthode, puisqu’on n’est finalement jamais au bout de notre malheur.

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France 2019 : tempête de turbolibéralisme, d’austérité et de cadeaux aux riches

Par : h16

Les Gilets Jaunes, la France Insoumise, le Parti Socialiste, les syndicats et la totalité ou presque de tous les politiciens du pays sont formels : la France subit depuis des années une véritable tempête de turbolibéralisme, dans laquelle l’austérité a frappé de plein fouet tous les citoyens à commencer par les plus pauvres pendant que les riches ont reçu cadeaux sur cadeaux.

C’est intolérable. Dans un pays qui se voudrait égalitaire, dont la fine fleur intellectuelle se bat tous les jours pour que les inégalités se réduisent, il semble vraiment inconcevable que toutes les politiques mises en oeuvre par tous les gouvernements successifs se résument à une abominable casse des services publics, des diminutions de personnel partout sans arrêt et des coupes claires dans les administrations de tous niveaux qui se traduisent par une véritable désertion de l’État dans tous les domaines.

C’est bien simple : on ne trouve plus personne derrière les guichets. Les contribuables, les citoyens ou les assujettis qui se pointent dans l’une ou l’autre administration d’État ou des collectivités territoriales dont ils dépendent se retrouvent bien souvent devant des bureaux et des chaises vides, des couloirs où règnent un silence sépulcral voire des machines à café désertées.

La situation est intenable et n’est due, à l’évidence, qu’à la réduction permanente des moyens dont l’État dispose et qu’il se refuse de plus en plus à mettre à disposition de ses administrations maintenant exsangues. Ainsi, les dépenses publiques ont fondu comme neige au soleil au point que le maigre budget dont dispose l’État ne parvient plus à couvrir les besoins essentiels de la Nation.

Cette diminution ahurissante des dépenses publiques atteint des records qui n’ont pas cessé de provoquer les cris de toute une presse attentive à la bonne santé de l’État ; seuls certains ultra-libéraux, ne reculant devant aucun mensonge, osent prétendre que la France est championne du monde toutes catégories des dépenses publiques, alors même que plus personne ne peut nier l’évidence d’une véritable disparition, que dis-je, d’un génocide administratif dans le pays où le rond-de-cuir et le pousse-cerfa sont devenus des espèces bien plus menacées encore que l’ours polaire (qui étaient plus de 5.000 en 1950 et seraient à peine 20.000 à présent).

Il faut l’admettre : tout ceci était inévitable.

Eh oui : à force de réductions drastiques d’impôts, de cadeaux somptueux aux riches, les finances publiques vinrent à manquer rapidement et, depuis plusieurs décennies, les gouvernements successifs n’ont eu d’autre choix que de couper dans tous les postes possibles avec les effets catastrophiques qu’on peut observer : partout, dans les bureaux douillets de nos fières administrations, le papier des photocopieuses, les agrafes et les attaches-trombones viennent à manquer !

Pourtant, il était facile de ne pas tomber dans ces pièges ultralibéraux ! Grâce à un impôt progressif soigneusement appliqué, on redistribue mieux les revenus de toute cette faune française riche et opulente vers les pauvres électeurs des classes laborieuses et défavorisées, permettant par le jeu d’une redistribution efficace, de réduire le rapport de revenus entre le décile le plus riche et le décile le plus pauvre de plus de 23 (i.e. le décile le plus riche gagne 23 fois plus que le décile le plus pauvre avant impôts) à 6 après impôts.

Forcément, avec une telle redistribution, le nombre de pauvres en France n’a pas arrêté de baisser, preuve que cette progressivité sauvage étudiée de l’impôt a particulièrement bien rempli son but. Comme quoi, on peut être l’un des pays les plus égalitaires du monde et baigner dans le plein emploi et l’absence de classe défavorisée. C’est supayr.

Malheureusement, les cadeaux aux riches n’ont, eux, pas cessé de s’empiler les uns sur les autres.

C’est ainsi qu’entre 2010 et 2017, les impôts directs se sont véritablement effondrés puisqu’en sept ans, le premier décile a vu sa contribution fiscale passer de 1,6 à 3,2 milliards d’euros, pendant que le dernier passait d’un peu plus de 77 milliards d’euros à un misérable petit 102 milliards.

Et tout indique que la situation des plus riches va encore s’améliorer copieusement puisque le gouvernement multiplie actuellement les idées toutes aussi surprenantes les unes que les autres pour faire venir les riches en France, pour les dorloter, pour favoriser leur implantation. Pourtant, tout le monde sait qu’attirer ainsi les personnes fortunées n’entraîne qu’un accroissement des inégalités et, par voie de conséquence, la pauvreté dans le pays (ce qui explique pourquoi les pays comme la Suisse ou tant d’autres font absolument tout pour bouter les familles aisées en dehors de leur territoire).

Si l’on y ajoute les véritables paradis fiscaux qui se mettent en place en France dans l’immobilier, on comprend que la tempête ultra-néolibérale, le capitalisme débridé et l’esclavagisme des classes laborieuses ont encore de beaux jours dans le pays.

C’est vraiment lamentable : à cause de ces libéralités honteuses offertes à ceux qui possèdent toujours plus, on se retrouve dans la situation scandaleuse où les 10% des foyers fiscaux les plus riches ne paient QUE 70% de l’impôt total (!), alors que tout le monde sait, depuis les syndicalistes jusqu’aux politiciens en passant par les journalistes, les Gilets Jaunes et les philosophes-experts-chroniqueurs, que la vraie égalité fiscale, c’est lorsque 100% de l’impôt est payé exclusivement par les riches, voire LE riche, qui mérite alors amplement son sort de vache à lait.

Et du reste, qui d’autre que LE riche pourra abonder aux plus de 1000 milliards de prélèvements sociaux que l’État, ses administrations et ses institutions sociales prélèvent chaque année pour s’assurer que nous disposons tous d’une assurance santé, chômage et vieillesse absolument fantastiques ?

Non, décidément, cette tempête de libéralisme en France doit cesser. Trop d’inégalités, trop peu d’impôts payés par les riches et beaucoup trop payés par les pauvres, des coupes claires impitoyables dans les services publics, une baisse effarante des moyens et des personnels, tout indique que ce pays doit absolument prendre un vrai virage social !

Il faut en finir avec tout ce libéralisme !

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Vite, il nous faut un service public de l’Humour officiel !

Par : h16

En République du Bisounoursland, la loi définit ce qui est interdit et, par définition, ce qui reste est autorisé à l’exception bien sûr de ce qui n’est pas officiel. Dans ce cadre, il en va de l’humour comme des rillettes AOC : on ne pourra pas rire de tout, certainement pas avec tout le monde, sans le blanc-seing des autorités.

C’est en tout cas la conclusion qu’on pourra en tirer avec la petite surprise qu’aura subie Laura Laune suite à l’enregistrement de son sketch pour « Le Grand Oral » diffusé mardi 19 février sur France 2, et qui s’est vue intégralement coupé au montage.

Laura Laune, c’est cette humoriste et chanteuse belge révélée lors de la douzième saison de « La France a un incroyable talent » sur M6 en 2017 et qui s’est largement fait remarquer pour son humour noir, particulièrement décalé et qui n’hésite pas à aborder frontalement la plupart des sujets que certains qualifient pudiquement de sensibles (comme les quartiers, je présume).

Et alors que c’est la production de France 2 qui, connaissant pourtant le type d’humour de Laura Laune, l’avait contactée pour faire partie de son émission et l’avait donc enregistrée lors de son passage, voilà qu’au moment de diffuser, il n’en aura été rien retenu. Et si la production se défend mollement en expliquant avoir dû faire des coupes pour réduire les 4 heures de rushes en 2h45 d’émission effective, on s’explique cependant assez mal la disparition complète de l’artiste là où tous les autres sont parvenus à rester, malgré les coupes.

De là à en déduire que c’est la prestation elle-même qui aura mis mal à l’aise la production de France 2, il n’y a qu’un pas qu’on pourra franchir d’autant plus facilement lorsqu’on découvre la performance en question, que l’humoriste a, de toute façon, enregistrée deux jours plus tard sur scène et s’est empressée de mettre à disposition de ses fans sur les réseaux sociaux, provoquant un effet Streisand aussi rigolo que prévisible.

Evidemment, avec plusieurs millions de vues au compteur et un buzz notable sur les réseaux sociaux, bien que n’étant pas passée dans l’émission de France 2, la chanson de Laura Laune a réussi à faire parler d’elle. Du côté de la production, on se défend de toute censure : il fallait couper, c’est tombé sur elle, circulez, rien à voir.

Peut-être.

Ou peut-être France 2 se souvient-elle que la même Laura Laune avait, il y a un an et sur la même chaîne, déclenché une vive polémique suite à une blague de son spectacle que le journal de 20H avait cru bon de passer :

En somme, on peut raisonnablement s’interroger sur la perception de l’humour par le service public de télévision, et sur la cohérence qui l’anime : d’un côté, il relaye une blague qui déclenche un tollé, de l’autre il coupe une chanson qui, par voie de conséquence (et de façon prévisible) fait immédiatement un carton sur les réseaux sociaux.

Difficile de ne pas rapprocher ces péripéties vasouillardes des mésaventures de l’humouriste Tex qui avait eu l’absence de lucidité de faire une blague sexiste alors que Marlène Schiappa venait d’accéder au poste de Mère Moraline du gouvernement, ce qui avait valu son emploi au mâle blanc cis. Pour le moment, Laura Laune bénéficie probablement encore un peu de son joker « femme », mais si ses incartades continuent, le service public ne pourra plus rien faire et devra lâcher sur elle les chiens du politiquement correct.

On assiste en fait ici à l’énième occurrence des tortillements intestinaux du Camp du Bien, tiraillé entre ses principes humanisto-démonstratifs où il est impératif de s’assurer de la liberté d’expression moyennant un petit panonceau « Je Suis Charlie », mais où cette enquiquinante liberté ouvre toute une série de portes sur des pentes toutes aussi savonneuses les unes que les autres, politiquement correct oblige.

Pour l’humour et la liberté d’expression, quel chemin parcouru en 30 ou 40 ans ! Ce qui fait rire de nos jours, ce qui est considéré comme subversif ou corrosif ressemble à s’y méprendre aux poncifs et constats d’évidences qu’on faisait sans même glousser il y a presque un demi-siècle et sur lesquels Desproges ou Coluche n’auraient pas écrit un spectacle.

En 1982, Pierre Desproges questionnait justement, face à Jean-Marie Le Pen et… sur le service public justement, « Peut-on rire de tout ? » Si, à l’époque, il avait montré avec brio que c’était le cas, mais « pas avec tout le monde », le même service public est en train de démontrer à présent que rire de tout n’est simplement plus autorisé.

De façon évidente, petit-à-petit, différents sujets, différents traitements sont devenus littéralement tabous ou le deviennent par la force des réactions des groupes de pression, toujours plus nombreux. Dans ce contexte, il est piquant de constater que le service public et, pour être honnête, l’ensemble des médias mainstream semblent tous les jours s’aplatir un peu plus devant ces groupes, associations et ligues de vertu qui éructent à chaque vague irritation, que ces ligues sont d’autant plus vocales qu’elles utilisent à fond l’effet « réseaux sociaux », et que ce service public et ces médias mainstream perdent chaque jour un peu plus de crédibilité et de part de marché à ces réseaux sociaux où s’ébattent également tous ceux qui, de façon diamétralement opposée, se font un malin plaisir à déclencher les colères homériques des flocons terribles de ces ligues.

Plus amusant encore et sans aucunement comparer les prestations de Laura Laune avec celles de Dieudonné, force est de constater qu’à chaque fois que nos moralisateurs officiels agissent et jugent, coupent et distribuent de l’anathème, que ce soit sur France Télévisions, Radio France ou l’un de nos nombreux journaux sur-subventionnés, à chaque fois, l’audience du malheureux écarté grimpe notablement, pendant que la crédibilité et l’audience des médias officiels se dégradent d’autant.

En pratique, la façon dont l’humour est maintenant « géré » par les médias officiels (à commencer par le service public) reflète surtout le décalage entre l’intelligentsia franco-parisienne et le reste de la population qui s’est, elle, habituée à piocher ses informations, ses interactions et ses humoristes sur Internet et ses réseaux sociaux, au grand dam des jacassants qui n’ont pas de réels moyens pratiques ni de la faire revenir sur les canaux qu’ils contrôlent, ni d’exercer vraiment une emprise durable sur le réseau mondial.

Au passage, on retrouve cette même observation de la part d’un autre humoriste lui aussi belge, Walter (que j’ai déjà évoqué dans ces colonnes) et qui, dans une récente interview au Figaro, arrive à cette même conclusion qu’il existe à présent un humour officiel, « solidaire et inclusif ».

Dès lors et tout comme Walter, j’en viens moi aussi à me dire que, selon toute vraisemblance, l’humour va progressivement se scinder en deux écoles. L’une, policée par le politiquement correct et les éruptions cutanées des Social Justice Warriors, promet de belles pages de blagues à Toto pas trop piquantes et sera librement accessible par les canaux habituels de radio et de télévision. L’autre, l’humour qui fait vraiment rire, sera rapidement cantonné aux réseaux sociaux.

Cela rappelle d’autres choses en d’autres temps…

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[Redite] Propreté de Paris : les factures, les rapports et les rats s’accumulent

Par : h16

Article initialement paru le 02.02.2018

Petit-à-petit, les consciences s’éveillent à un fait nouveau : Paris, le centre mondial de l’humanisme, des beaux-arts, de la classe et du luxe français, ne serait plus aussi plaisante que naguère. Pire : la Ville Lumière serait même carrément crade, submergée par les poubelles, les rats et un « sentiment » d’insécurité maintenant aussi dommageable qu’un coup de cuter ou une giclée d’acide sulfurique en pleine face.

Heureusement, comme il y a un an, la mairie fait face. Son édile a même clairement identifié la source du problème : ce ne sont pas le laxisme socialiste, la désorganisation permanente des services, un syndicalisme maladif ou une gestion budgétaire absolument calamiteuse ; cela aurait pu être AirBnB ou Uber, mais finalement non, c’est… le réchauffement climatique, pardi !

Traditionnellement dans ce pays, le vendredi est plutôt le jour du poisson. Cependant, ce vendredi-ci, à la faveur d’une actualité très humide, je vous propose plutôt du rat et de l’âne.

Ces dernières semaines, il a beaucoup plu. La Seine s’est donc naturellement gonflée. Ses berges peu entretenues et de plus en plus encombrées des aménagements humains qui la contraignent fort ont pas mal contribué à l’augmentation du niveau des eaux au point d’inquiéter la capitale du pays dont les doigts de pieds ont commencé à tremper.

Parallèlement, savamment entretenue dans une crasse indigne par des générations de syndicalistes, de politiciens dogmatiques et de fonctionnaires déresponsabilisés, la Ville a vu ces dernières années sa population de rats et d’autres parasites des sociétés humaines exploser au point qu’on constate maintenant leur présence bien au-delà des seuls laboratoires de l’institut Pasteur (ou de ceux de Volkswagen dont la rupture de stock les a sans doute poussé à prendre des sociali singes).

Et si la plupart de ces parasites n’ont pas eu à souffrir des crues soudaines (c’est le cas des agents de verbalisation qui ont pu continuer leurs rondes sans problème), il en va différemment des rats qui, repoussés par les eaux hors des égouts, sont devenus nettement plus visibles ces dernières semaines au point de faire grogner un peu partout dans les journaux. Apparemment, la Seine et ses inondations ont un bras séculier et le glaive rongeur…

J’avais d’ailleurs évoqué le problème dans un précédent billet en me demandant ce qu’allait bien pouvoir faire pour résoudre ce problème récurrent une équipe en place depuis des années et qui n’a pour le moment montré ni sa capacité d’action, ni un historique particulièrement flamboyant en matière de gestion de l’hygiène en général et les rats en particulier.

Question qui n’est pas restée en suspens très longtemps puisqu’un début de réponse se profile déjà : on apprend en effet, par le truchement du journal Le Canard Enchaîné et du magazine Capital, que la Maire de Paris, Anne Hidalgo, a organisé des conférences citoyennes sur la propreté des rues.

Cependant, quelques détails rendent l’affaire particulièrement poivrée (et quand on parle de rats, il vaut mieux, ça occulte certaines odeurs) : afin de mettre en œuvre la volonté de la Maire de plus impliquer les citoyens dans son plan propreté de mars 2017 (le troisième depuis son élection), Anne Hidalgo a fait organiser des conférences citoyennes dans ce thème, soit sept commissions de 15 habitants chacune. On attend les marches exploratoires sur le thème avec gourmandise.

Avec son phrasé inimitable et si spécifique de la nouvelle logorrhée socialiste, à la fois creuse et pleine d’adjectifs agressivement niais, la Maire souhaitait alors « faire émerger de belles propositions » pour rendre à Paris une hygiène un tantinet plus en ligne avec son statut de grande capitale touristique.

Or, l’émergence a un coût : 224.580 euros selon un rapport d’une mission d’enquête du Conseil de Paris. Plus de 200.000 euros qui couvrent bien sûr l’organisation de ces intéressantes réunions de quartier depuis l’automne dernier mais aussi la réalisation d’un rapport dont les résultats méritent un détour dont nous fait profiter le Canard, avec par exemple une conclusion qui laisse rongeur songeur puisqu’on peut lire dans le document de 14 pages que, je cite, “la perception de la propreté à Paris se fonde en négatif sur des constats relatifs à la malpropreté”, probablement pour dire en plus diplomatique que Paris est devenu assez crado.

Le montant de l’addition reste particulièrement salé pour un document de 14 pages dont on se doute qu’il contient quelques belles évidences et qui ne risque pas révolutionner la gestion des parasites, la dératisation en milieu urbain et les idées en matière de poubelles, d’égouts et de détritus. Cependant, cette addition, ce document et ces comités de quartiers vitaminés animés par l’Anne de Paris s’ajoutent en pratique à une précédente mission d’information et d’évaluation (MIE) sur la propreté de la ville, qui n’a elle pas coûté un rond aux contribuables et avait déjà effectué le gros du travail que la Mairie s’est empressée de lancer en parallèle.

Comme nous l’apprend cet article du Figaro, il apparaît en effet que cette MIE, lancée par Florence Berthout, maire « Les Républicains » du 5e arrondissement de la capitale, a auditionné, sur l’année écoulée, 78 maires d’arrondissements, adjoints, bailleurs sociaux, représentants de syndicats hôteliers, et d’autres pour collecter leurs constats et idées sur la propreté de la ville, aboutissant à un rapport de 232 pages et 45 propositions.

La conclusion de la présidente de cette MIE est sans appel :

« 90% de ce qui est dit dans cette étude est (…) présent dans notre rapport. On a bâti des propositions concrètes sur le ‘moins salir’ et le ‘mieux nettoyer’ »

Oui, vous l’aurez compris : on a donc dépensé une coquette somme pour rassembler des données et des idées pardon de « belles propositions » sur un sujet qui avait déjà été traité et qui avait déjà permis l’élaboration d’un épais document dans lequel se trouvait déjà des propositions concrètes.

Propositions concrètes qui, sans surprise, reviennent à passer le balai… dans certaines pratiques depuis celles concernant l’absentéisme chez certains agents de la municipalité et les sanctions afférentes jusqu’au processus décisionnel trop complexe nécessitant une vraie simplification. Comme tout ceci provient de l’opposition, cela n’a probablement aucune chance d’aboutir à quoi que ce soit de concret auprès d’une Maire aussi dogmatique qu’arc-boutée sur ses procédés dilatoires. De réunions en comités, de happenings festifs et citoyens en commissions consultatives colorées, les discussions vont donc âprement continuer pour savoir qui va nettoyer la capitale, quand et comment.

En attendant, les rats de Paris dansent.

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Le colon roulait trop vite

Par : h16

La presse, prudente, en parle peu mais l’événement a bien eu lieu : Emmanuelle Wargon s’est fait choper en flagrant délit d’excès de vitesse à 150 km/h sur l’autoroute A1, alors que la vitesse était limitée à 110km/h en raison d’un pic de pollution.

C’est vraiment malencontreux. Pauvre Emmanuelle Wargon ! Se faire ainsi bêtement attraper !

Comment ça, Wargon qui ?

Allons, contribuable français ! Vous devriez pourtant la connaître, c’est une de vos commis que vos impôts payent grassement ! Wargon, c’est rien moins que la secrétaire d’État auprès du ministre des petits Oiseaux Écologiques et des Éoliennes à air chaud ! Et même si on a, surtout actuellement, du mal à la prendre en photo tant ses déplacements sont rapides, cette secrétaire travaille d’arrache-pied pour aider le pays dans son actuelle transition écologique, sa réduction de la pollution, son évolution vers des mobilités douces, des vitesses calmes et des énergies propres…

Transition écologique qui lui imposerait, semble-t-il, de faire rouler son chauffeur à des vitesses aussi polluantes qu’impardonnables en cette période de contrition climatique. Questionnée par la presse, la secrétaire d’État explique, dans un petit sourire crispé, que cette vitesse insolente ne serait que la résultante d’un emploi du temps particulièrement chargé :

« J’étais prise par un timing très serré (…) C’est une forme de système où on a beaucoup d’engagements dans une journée, il faut aller vite d’un endroit à un autre »

Et si l’on est moins charitable et plus près de la réalité, on conviendra plutôt qu’il s’agit d’une piètre gestion de la réunionite aiguë qui anime nos mouches du coche et leur impose donc d’être à la foire et au moulin, en se déplaçant aussi vite que possible sur les routes, les rails et dans les couloirs aériens de France, au mépris des règles pourtant imposées à tous par ces mêmes commis.

Au passage, on se demande d’ailleurs comment font ceux qui, ni ministres ni secrétaires d’État, doivent se fader les limitations à 80 km/h, les radars ou les immobilisations directes de véhicules, et qui ont, eux aussi, des emplois du temps chargés. Peut-on d’ailleurs réellement comparer l’emploi du temps d’un ministre (ou à plus forte raison, d’une simple secrétaire d’État), aussi chargé soit-il, puisqu’il n’aura pas réellement à pâtir d’un retard, à celui d’un autre individu pour lequel un rendez-vous manqué peut provoquer des fins de mois difficiles ?

Bien évidemment, attrapée par la presse et dûment questionnée sur cet excès, Wargon s’est empressée de faire un mea culpa de circonstance, assurant qu’on ne l’y prendrait plus, promis juré craché !

« Je sais (…) que les Français attendent de moi, de nous collectivement, un comportement plus exemplaire. « 

Moui. Certes. Mais en fait, non : si les Français attendent très clairement quelque chose de vous, c’est bel et bien un comportement exemplaire, individuellement. Chacun d’entre vous, secrétaires d’État et autres ministres, députés comme sénateurs, édiles divers et élus variés, devez effectivement arborer un comportement exemplaire.

Et attention, pas « plus exemplaire » comme la Wargon, bien gonflée, tente de faire passer en loucedé, mais bien « exemplaire » tout court dans la mesure où, pour le moment, il ne l’est pas du tout tant c’est un truc qu’on n’a plus vu en République française depuis un moment.

J’exagère ?

Devra-t-on remettre sur le tapis tous les douloureux précédents qui s’empilent dans l’histoire républicaine de ce pays, passant par certains points hauts comme cette truculente affaire Cahuzac où on découvrait, pas trop étonné mais assez écœuré, que celui qui entendait lutter contre la fraude fiscale était un pratiquant assidu d’opérations frauduleuses ?

Est-il seulement nécessaire de revenir en détail sur l’affaire Benalla ? Pour ceux qui le veulent, ils pourront toujours consulter cet excellent billet de Nathalie MP, mais l’essentiel est de comprendre qu’encore une fois, la République et ses institutions n’ont vraiment pas brillé par leur exemplarité ni dans l’ascension fulgurante du jeune ami du Président, ni dans le traitement des affaires dans lesquelles il se trouve à présent englué.

Doit-on réellement parler du cas Juppé, repris de justice mais malgré tout récemment nommé au Conseil Constitutionnel, et – par dessus le marché – nommé là par un président de l’Assemblée Nationale lui-même emberlificoté dans une affaire judiciaire dont absolument rien n’indique une issue heureuse ?

On pourra toujours arguer, à l’aune de ces derniers exemples, que la République, maline, s’est probablement dit qu’il n’y aurait jamais meilleur douanier qu’un contrebandier repenti. Malheureusement, à ce wargontrain-là, il n’y a bientôt plus que des contrebandiers à la tête de l’État dont la différence objective avec une mafia devient de plus en plus évanescente.

Et c’est bien tout le problème : Wargon peut bien tenter de faire passer ses excuses pour une contrition maladroite, personne ne la croira parce que tout le monde sait qu’elle continuera, comme ses petits copains, à se comporter comme un colon en territoire conquis.

Du reste, c’est exactement ce qu’ils sont.

Ayant, depuis plusieurs décennies, abandonné toute velléité de venir réellement du pays profond, la petite caste des élites françaises ne se comporte absolument plus comme un groupe au service des gens qui les ont élus, mais comme une caste d’occupation dont le but est d’accroître d’abord ses propres privilèges et ses propres passes-droits, d’augmenter sans cesse ses richesses et dont l’administration est le bras armé, collectant les productions à leur profit premier.

C’est dans cette optique qu’on explique fort bien l’attitude qui consiste à ne jamais se sentir concerné par les lois, taxes et autres avanies qu’ils déversent sur le peuple conquis. Qu’il n’ait pas été conquis par la force mais par la persuasion, le mensonge puis par les urnes n’y change rien puisque le résultat est le même : au-delà d’un certain rang dans les administrations, au-delà d’un certain nombre d’électeurs adoubant l’élu, le pays n’est plus une charge qu’on doit servir, mais une recette qu’on s’empressera d’amputer à sa guise.

Et ce sera d’autant plus facile que les lois sont faites pour les autres, ce peuple qui paye et qui – magie d’une inculture crasse entretenue par une instruction misérable – en redemande goulûment.

Ne vous y trompez pas : l’excès de vitesse de Wargon n’est pas une erreur, un oubli de la règle ou une simple entorse aux lois en vigueur. C’est une nouvelle démonstration que ceux qui nous gouvernent sont du même pays mais absolument pas du même monde.

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Vous reprendrez bien un peu de Nutri-Score avec votre gras trop salé ?

Par : h16

L’élite aime le principe du code-couleurs. Peut-être parce que c’est facile, coloré et drôlement pratique pour faire passer sans difficulté des idées simplistes. En tout cas, le règne de la pastille bigarrée est appelé à s’étendre.

On l’avait vu avec l’apparition de gommettes à l’école, proposées par Najat Vallaud-Belkacem où, par le truchement de cet habile code-couleurs, l’élève pardon l’apprenant n’était plus soumis au diktat abominable de la notation imposant, d’une façon aussi sournoise qu’impérieuse, des classements et donc une insoutenable compétition turbolibérale au sein même des établissements.

De la même façon, on se souvient que depuis des lustres, les gouvernements successifs font absolument tout pour régenter notre assiette. Comme en France, ce qui s’y passe oscille entre le sacré et l’intouchable, il a fallu des années d’une propag information continue et d’efforts concertés de toute l’administration de santé publique pour parvenir à cadrer un peu les dérives abominables dont se rendaient coupables les Français avec une constance et un appétit qui s’approchait bien trop du plaisir de vivre pour qu’ils soient laissés tranquilles.

De programmes idiots en campagnes d’informations débilement culpabilisantes, l’élite s’est décidée à mener une véritable guerre contre ce qui rend la vie supportable au pays des taxes et des cerfas : le fun se comptera dorénavant en petites portions minutieusement packagées et ne devra être ni trop salé, ni trop sucré, ni trop gras.

mangibougisme, programme nationale d'interdiction du fun

Dans cette lutte ouverte entre d’un côté, la nourriture officielle à base de brocolis bouillis qui, sans vous garantir une vie en bonne santé vous assurera de la trouver nettement plus looooongue, et la nourriture habituelle qui pourrait éventuellement vous la raccourcir en vous laissant le visage marqué par la bonne chère, là encore le gouvernement ne pouvait évidemment pas se passer d’un système de code-couleurs qui fait maintenant le succès des informations essentielles à portée de ses citoyens les plus simplets.

C’est très sûrement pour cela qu’un député La France Insoumise Qui Refuse Héroïquement De Prendre Deux Fois Du Dessert, Loïc Prud’homme, a déposé une proposition de loi « visant à protéger la population des dangers de la malbouffe ». Chacun sait en effet que la malbouffe, planquée dans les rayons interlopes et les têtes de gondoles mal famées, n’attend qu’un instant de faiblesse pour bondir sur la population désarmée et la rendre instantanément obèse et atone (ce qui ne gênerait pas les politiciens si l’atonie n’entraînait pas aussi une dangereuse recrudescence de l’abstention).

Magie du parcours habituel de la production législative dans le pays, entre les mains de la majorité présidentielle, le projet de loi s’est transformé en proposition « visant à améliorer la qualité nutritionnelle des aliments et à encourager les bonnes pratiques alimentaires », ce qui rend l’idée marginalement plus opérationnelle.

Et dans la nuit du 21 au 22 février, nos vaillants légiscribouillards ont voté un amendement rendant obligatoire l’affichage du Nutri-Score sur tous les supports publicitaires pour les denrées alimentaires : le code-couleurs bouffométrique, mesurant la bonne compatibilité de la bouffe nourriture avec les rares maladies remboursées par la Sécu recommandations officielles, vient de naître !

Le Nutri-Score, c’est – surprise ! – ce système coloré de notation des aliments, établi sur une échelle allant de A à E (parce que de 1 à 5 serait ambigu, je présume ?) et du vert au rouge, selon la « qualité nutritionnelle » de l’aliment.

Ce Nutri-Score, c’est du solide : essentiellement basé sur les travaux de la Food Standards Agency anglaise (car les Anglais sont réputés pour leur rapport à la nourriture), il permet de distinguer les aliments qui contiendraient les nutriments nécessaires à une vie saine, pétillante de santé et modérément fun, des aliments très méchants aussi déséquilibrés que les couteaux antirépublicains, réputés provoquer l’obésité, des maladies cardio-vasculaires, le scorbut et l’achat compulsif d’albums de Jul.

Certes, il restera pour ce Nutri-Score à passer l’étape du Sénat qui pourrait s’opposer à son onctueux déploiement sur tout le territoire français mais on comprend qu’il ne s’agit que d’une question de mois, d’années peut-être et qu’au détour d’un texte de loi ou d’un autre, il finira bien par s’imposer.

Et c’est fort bien ainsi : non seulement, ce Nutri-Score permet d’entériner avec force (et couleurs) le fait maintenant évident qu’on prend les Français pour des gamins de maternelle auxquels il faut absolument expliquer, avec des gommettes colorées, quels sont les aliments officiellement autorisés, mais en plus, ce nouvel affichage publicitaire, qui vient en surcroît des mentions légales habituelles mangibougiques, offre une nouvelle voie royale à toutes les pressions des lobbies industriels auprès des agences de notation et du législateur qui, rappelons-le, se retrouve plus souvent à la cantoche de l’Assemblée qu’au Carrefour du coin pour se remplir le bedon dodu. Cela promet.

Au-delà de ces aspects quelque peu marginaux, ce Nutri-Score permettra d’ajouter un peu plus de confusion dans l’esprit du consommateur moyen qui en est probablement resté aux belles (et horriblement néfastes) pyramides alimentaires des années 80 où les sucres, féculents et autres céréales occupaient toute la base et où les viandes et les poissons étaient cantonnés à la portion congrue.

En outre, en simplifiant à l’extrême la « qualité nutritionnelle » des aliments sur une échelle construite à l’emporte-pièce, on abandonne tout espoir de laisser le consommateur se prendre en main comme un adulte responsable.

De la même façon que les gommettes scolaires écrasent complètement la finesse d’une notation standard en confondant par exemple un 11/20 avec un 13/20 et de ce fait, réduisent les capacités de l’élève à évaluer correctement son travail, ce Nutri-Score risque bel et bien de déclencher des effets indésirables à commencer par celui, évident, de certaines substitutions plus ou moins heureuses des ingrédients dans les recettes industrielles. Elles se traduiront soit par un Nutri-Score artificiellement meilleur, soit par un renchérissement des produits ce que le Français moyen ne compensera pas autrement qu’avec cette malbouffe qu’on entendait combattre en premier lieu.

Enfin, quand on se rappelle que, traditionnellement, l’État, ses agences et les experts qui s’y bousculent ont régulièrement marqué l’histoire par leur incompétence et périplaquisme systématique, on ne peut qu’être dubitatif devant ce nouveau développement de la Société Tristoune des Légumes Vapeurs ; après tout, non, les graisses ne sont pas l’ennemi qu’ils dépeignent et non, la guerre contre le sel n’a rien de justifié.

Devant les exemples à foison de recommandations foireuses, de petits stickers mal adaptés et de populations orientées dans la mauvaise direction depuis des décennies, on se doit de conserver un recul prudent devant cette nouvelle initiative bigarrée.

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Le 10ème Homme

Par : h16

Chères lectrices, chers lecteurs, chers commentateurzétateuses,

À la faveur de ce dernier jour de février, je vous annonce le lancement d’une lettre mensuelle, le 10ème Homme, dans laquelle je vais lourdement sévir.

Le 10ème Homme, mais qu’est-ce donc ?

Si neuf personnes pensent pareil, le rôle du dixième homme est de penser différemment. Ce dixième, c’est cet individu qui dans ce groupe choisit la position souvent peu enviable de défendre un point de vue opposé à celui des neuf autres. C’est celui qui refuse d’accepter les informations en fonction du messager mais tente d’en éprouver la véracité et la solidité à l’aune des faits et de ses raisonnements, en essayant toujours de faire passer la logique et le bon sens au dessus des sentiments, des émotions et des impressions.

Le but de cette publication est de donner une information politiquement incorrecte, sans langue de bois, de préférence utile et agréable à lire et qui ne dépend pas bien sûr ni de la publicité ni de l’Etat, mais de ses lecteurs.

Pour un prix fort modique, vous aurez la possibilité de découvrir, une fois par mois, un dossier sur différents sujets d’actualité, de société, politiques, économiques ou sur les chatons mignons. Le but de ce dossier est de présenter quelques éléments de réflexion, de synthèse et – c’est en tout cas le but choisi – d’apporter un point de vue supplémentaire, nouveau et différent, sur le sujet en question, voire – soyons fou – des idées de solutions ou des propositions concrètes lorsque c’est possible.

Oui, chères lectrices, chers lecteurs, chers commentateurzétateuses, en cliquant sur l’image ci-dessous, vous aurez la possibilité de vous abonner et découvrir les fabuleuses aventures du Dixième Homme.

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Taxe Netflix : oh, encore une taxe utile, pertinente et populaire

Par : h16

Ce vendredi, c’est sûr, le mois de février est bien terminé, et à la fin du mois (ou au tout début du suivant), on en profite parfois pour distribuer un petit bonus. Ce mois-ci, c’est le Cinéma De La République Française du Bisounoursland qui décroche la timbale : 10 millions d’euros viendront abonder les caisses de l’État en provenance directe de Netflix et pourront donc aller dans les popoches du fabuleux petit monde du cinéma français.

On apprend en effet, suite à un entretien que Frédérique Bredin, présidente du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) a accordé récemment au Figaro et résumé dans ce petit article de BFM que la taxe vidéo de 2% sur le chiffre d’affaires réalisé en France et imposée aux plateformes comme Netflix et YouTube va rapporter environ 10 millions d’euros pour l’année 2018.

Si ce n’est pas une fortune (et cela reste certainement moins que les 140 millions récupérés sur le dos des salles de projection et des 290 millions sur celui des chaînes télé), cela réjouit la présidente qui trouve particulièrement malin et intelligent d’intégrer ainsi les GAFA dans le système français de ponctions diverses et variées.

L’extension puis l’augmentation de cette taxe sur les nouveaux acteurs de la diffusion de films et de séries en France montre en tout cas la bonne santé de ces derniers, là où, a contrario, on sent nettement que les mastodontes déjà installés (à commencer par la télévision) subissent doucement mais sûrement l’érosion de leur marché provoquée par les nouveaux entrants.

Tout ceci est bel et bon, et on pourrait, comme la présidente du Centre National des Images qui Bougent Grâce À Vos Sous, s’enthousiasmer niaisement de l’augmentation inéluctable de la ponction sur Amazon Prime, Netflix et Youtube qui ne manquera pas d’arriver dans les prochaines années, pendant que la redevance télé, elle, continuera sa marche vigoureuse vers de nouveaux sommets fiscaux. Ou on pourrait noter, comme d’autres sur Twitter par exemple, que tout ceci sent une fois de plus la mise en place d’un racket dont seuls les inutiles et les incompétents seront les vrais bénéficiaires.

Avec la mise en place de cette taxe, tout se déroule en France comme d’habitude : un secteur, dont l’immobilisme et la sclérose mortifère s’expliquent d’autant mieux qu’il est déjà lourdement subventionné, se met à battre mollement de l’aile. Ses principaux bénéficiaires, sentant le manège ralentir alors que de nouveaux entrants, vigoureux et innovants, gagnent rapidement des parts de marché, en appellent évidemment à l’Etat pour « réguler » tout ça (comprenez : taper sur les nouveaux). Le consommateur se retrouve alors dans la situation de devoir à la fois payer les subventions du secteur moribond et les nouvelles taxes sur le secteur qui va le remplacer.

Sans compter la myriade de distributions sociales diverses qui serviront d’amortisseurs de ce terrible changement qui, grâce à tous ces efforts concertés, traînera des décennies là où l’affaire aurait été réglée en quelques années et où tout le monde y aurait retrouvé ses billes très vite.

Cela marche pour les taxis, les VTC et Uber. Cela fonctionne avec le secteur du cinéma. On peut garantir sur facture qu’il en ira de même lorsque les premiers véhicules autonomes ou toutes autres innovations feront leur apparition au Royaume de Taxatouva.

Autrement dit, les consommateurs se ruent sur Netflix plutôt que sur le cinéma français. Le streamer américain gagne d’autant plus que le cinéma français perd. Vite, faisons intervenir l’État pour arranger tout ça : en deux temps, trois mouvements, l’abonnement Netflix va augmenter pour compenser cette taxe.

Pour les politiciens, tout ceci est à la fois utile, pertinent et populaire. Dès lors, aucune raison de se restreindre, hein ?

Et c’est vrai que cette taxe sera utile : comme on l’a compris, elle permettra à Netflix de faire survivre ses concurrents boiteux, et faire perdurer un médium, la télévision, dont la population se détache progressivement au grand dam des politiciens qui ne pourront plus l’utiliser comme moyen pratique de diffusion unilatérale de leur parole.

Comme toute taxe, elle sera évidemment pertinente et bien pensée, et ce d’autant plus que certains abonnements Netflix sont maintenant payés grâce au Pass Culture, lui-même financé par une autre taxe finement ouvragé dans la dentelle fiscale française que nos députés, nos sénateurs et nos ministres brodent à un rythme de plus en plus soutenu. Tout observateur lucide comprend toute la pertinence de ce jeu de vases communicants ; l’État montre ici encore qu’il n’est qu’un gros bébé de plus en plus idiot, passant sa bouillasse de marmites en marmites et qui en renverse copieusement des lichettes à chaque manipulation, tout en braillant à qui veut l’entendre qu’il travaille très fort et très dur à cette tâche imbécile.

Enfin, comment ne pas se rappeler de tous les secteurs essentiels, de tous les commerces, toutes les spécialités qui furent maintes et maintes fois sauvées du désastre par un impôt, une taxe ou une interdiction ? La liste est longue (et je ne vais pas encombrer mes lecteurs avec) de ces réussites fiscales tonitruantes qui justifient donc à elles seules cette taxe et démontrent amplement sa pertinence !

Quant à son aspect populaire, il ne fait aucun doute. Qui, en France, n’aime pas payer plus cher pour à peu près tout grâce aux efforts désordonnés de l’État ? Qui voudrait payer son carburant à sa juste valeur ? Qui diable souhaiterait toucher tout son salaire ?

Dès lors, cette « taxe Netflix » est une aubaine populaire car, c’est connu, les gens aiment payer plus cher pour un service équivalent et ce d’autant qu’en plus, ils payent la redevance audiovisuelle qui nous offre télé réalité, eurovision d’anthologie, des documentaires justes et palpitants comme Cash Dénonciation, du Ruquier tant qu’on peut dans un onctueux mélange de moraline culpabilisante et misérabiliste.

Oui, décidément, populaire, pertinente et utile, cette taxe permettra au Cinéma français, à la Télévision française et à la Culture française de réaliser de nouvelles conquêtes d’abord dans le cœur des citoyens français, puis, soyez en sûr, dans le reste du monde qui s’empressera enfin (enfin !) de copier notre système qu’il envie depuis déjà longtemps !

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[Redite] Une France apaisée en lutte un peu trop ouverte contre le fascisme

Par : h16

Billet initialement paru le 28.02.2017

Alors que la France s’est, comme un seul homme (mais pas blanc cis, attention, ouh là!) dressée pour lutter, une nouvelle fois contre un fascisme et un antisémitisme qui l’auraient à nouveau infiltrée de plusieurs côtés, depuis les Gilets Jaunes jusque dans le comportement de certain fonctionnaire territorial (attention pas d’amalgame) en passant par les habituels graffitis d’abrutis de passage ou les fichages nauséabonds de certaine radio pourtant officiellement du Camp du Bien, il est bon de revenir sur le chemin parcouru depuis quelques années où, on s’en souvient, de fières et courageuses troupes antifas se jetaient à l’assaut des vilains racistes, fascistes et autres déviants lors d’une campagne présidentielle particulièrement agitée.

Et à en juger par les deux années passées, les luttes menées et les résultats obtenus, une seule conclusion s’impose : le chemin a été pris à reculons…

Il y a quelques jours, je notais un tantinet étonné que la France était un peu trop souvent terre de fusillades. Pour un pays qui prétend contrôler drastiquement la détention des armes à feu, voilà qui est gênant. Malheureusement, les récents événements à Nantes confirment que la société française est loin d’être apaisée…

Rassurez-vous, la métropole atlantique n’a pas été le témoin d’un de ces épiques échanges de coups de feu où les méchants, facilement reconnaissables à leurs voitures à grosses cylindrées et leurs accoutrements voyants, s’en prennent à d’autres méchants qui ont un peu trop marché sur les platebandes des premiers, le tout au milieu de gentils que la police, elle-même très gentille, ne semble guère pouvoir protéger, occupée qu’elle est à verbaliser avec application de dangereux retraités en Renault Clio.

En réalité, Nantes s’est contenté d’accueillir ce week-end Marine Le Pen dans le cadre de sa campagne électorale pour les présidentielles, événement qui constitue maintenant l’alpha et l’oméga des journalistes français pour encore deux mois. Et qui dit Marine Le Pen dans une ville devenue le bastion des socialistes dit aussi affrontements, débordements et petits prurits de violence de la part de tout ce que la population locale peut compter comme fiers soldats de l’antifascisme.

Et c’est bien logique. Si on laisse ainsi s’installer Marine Le Pen, tranquillou bilou, au milieu de Nantes, pour y éructer ses slogans véhéments et ses idées nauséabondes, vous pouvez être sûr que rapidement, le chaos s’installera et que plus rien ne séparera la bonne société civilisée nantaise du bouleversement fasciste et raciste qui se déclenchera inévitablement. Si, d’aventure, la dirigeante du Front National devait s’exprimer librement, ce serait un affront à la vraie liberté d’expression, celle qui consiste à crier haut et fort son attachement à ce droit fondamental de beugler à l’unisson pour ne surtout choquer personne.

Mais cela ne s’arrête pas à ça, bien évidemment. Ne pas réagir à la venue de Marine Le Pen, ce n’est pas seulement laisser la Beuhête Immonheudeu s’exprimer, c’est aussi laisser le droit de circuler des gens qui, en tant que militants et sympathisants du Front National, méritent plus qu’amplement qu’on s’en prenne à eux : le droit de circuler librement ne saurait s’entendre dans le cadre de manifestation de soutien à des gens qui ne sont pas du bon bord, celui officiellement soutenu par le gouvernement ou ses affidés plus ou moins proches, ce qui justifie amplement qu’on s’attaque à des bus histoire de bien rappeler qui, dans tout ça, sont ceux qui luttent contre le fascisme et qui en sont d’évidents représentants.

Dès lors, on comprendra sans mal que, ne pouvant pas faire de bonne omelette sans casser quelques oeufs, de vaillants révolutionnaires anti-fascistes en lutte contre une société de consommation, un ultranéolibéralisme, un capitalisme et un Front National galopants, se sont jetés à corps perdu dans une nouvelle bataille pour amoindrir l’impact médiatique de la dirigeante du vilain parti de la honte méchante. Grâce à leurs courageuses exactions contre le mobilier urbain (fasciste), le tram (fasciste), la verdure locale (raciste) et les policiers (suppôts du fascisme de droite), le petit meeting de Marine Le Pen a été quasiment oublié par les médias qui n’en ont pour ainsi dire pas parlé. Mission réussie, n’est-ce pas.

À tel point que François Fillon, le dirigeant des Républicains, lui-même candidat à la présidentielle et, par voie de conséquence, concurrent à Marine Le Pen, s’en est offusqué devant ces mêmes médias (ceux qui furent habilement manipulés par les efficaces hordes antifascistes de Nantes). Le meeting de Marine Le Pen, qui devait être une simple étape de campagne, en devient par la grâce des antifas effervescents un point haut qui, de surcroît, se pare d’une polémique mêlant en plus l’actuel premier ministre.

Il faut dire que François Droopy Fillon n’y est pas allé avec le dos de la cuillère en jugeant ouvertement que la campagne se déroulait « dans un climat de quasi-guerre civile ». Comble de la méchanceté du candidat de la droite, il a réclamé que « le gouvernement assure les conditions du bon déroulement des élections. Et qu’il fasse respecter l’Etat de droit ».

Oh, vraiment, François, qu’allez-vous penser là ! Tout ceci est portant d’une banalité parfaitement habituelle au pays du miel et du lait socialiste, et ce n’est pas avec 11 policiers et gendarmes blessés (dont un avec des brûlures au second degré) qu’on peut parler d’une quasi-guerre civile, voyons ! Une manifestation en France (antifasciste de surcroît), c’est au minimum une dizaine de blessés dans les rangs des forces de l’ordre, du mobilier urbain détruit et, souvent, l’une ou l’autre voiture incendiée. Sans cela (et l’odeur caractéristique de merguez ou de gaz lacrymogènes), c’est une manifestation ratée ou, pire encore, une manifestation de conservateurs de droite qui viennent avec des poussettes et qu’il faut bien vite renvoyer dans les poubelles de l’Histoire.

Il n’est donc pas étonnant qu’à la suite des remarques de Fillon et ainsi apostrophé, Bernie Les Bons Tuyaux Cazeneuve, le premier ministre, se soit ému des prises de positions pour le moins contrastées du candidat à la présidentielle. Il a d’ailleurs rappelé que, je cite, « employer le terme de ‘quasi-guerre civile’ quand on est un responsable politique éminent, et qu’on sait quel est le niveau de mobilisation des forces de sécurité dans notre pays, ça n’est tout simplement pas responsable », ce qui est du plus haut comique puisqu’il rappelle à tous ceux qui en doutaient encore que le pays est en alerte Vigipirate cramoisie, en état d’urgence et le doigt sur la détente… Ce qui n’empêche en rien à des manifestations de dégénérer complètement au milieu d’une ville.

Dès lors, difficile de donner tort à Fillon lorsqu’il rappelle le sens initial du mot responsabilité, qui impliquerait par exemple que le ministre de l’Intérieur prenne les siennes qui consistent normalement à faire régner l’ordre dans le pays. Ordre qu’on est en peine de constater lorsqu’on voit se multiplier les émeutes en région parisienne ou les débordements, ici à Nantes.

De cet échange qui mêle une bonne dose d’énervement à une saine quantité de facepalms consternés, on peut retenir que les politiciens en charge du pouvoir régalien sont, une fois encore, en dessous de tout. La France n’est plus, depuis un moment, un État de droit. Elle ne doit le calme relatif qui règne dans ses villes qu’à l’habitude fermement ancrée dans les mœurs de la majorité des citoyens qui restent, malgré tout, honnêtes et, surtout, au plus élémentaire calcul du rapport coût/bénéfice qui leur montre qu’actuellement, il est encore peu rentable de tout casser lorsqu’on n’est pas du bon bord.

La passe d’arme entre candidats et ministres en fonction ne laisse guère de doute : certains ont effectivement compris que tout pouvait, un jour, basculer. Cependant, je ne parierai pas un centime sur la capacité des premiers à faire mieux que les seconds s’ils parviennent au pouvoir : là encore, l’habitude de l’apathie et le rapport coût/bénéfice extrêmement défavorable à la remise en ordre du pays indiquent que tout devrait continuer comme avant.

Ce pays est foutu.

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Les aventures gênantes de Captain Euroringard et des Eurolapins crétins

Par : h16

Ça y est, je crois qu’on peut l’affirmer avec force : la campagne pour les élections européennes vient de commencer. Certes, en France, elle a débuté à la minute où Emmanuel Macron a lancé son Grand Débat qui n’est rien d’autre qu’une campagne traditionnelle sous amphétamines camouflée dans la collecte de questions calculées. Certes. Mais pour le reste des Européens, on peut le dire, c’est bon, ça vient de commencer.

Qu’est-ce qui me fait dire ça ?

Il y a des signes qui ne trompent pas : on voit apparaître des petits articulets sur le sujet, on commence à voir se pointer de nouveaux prétendants et de nouvelles têtes de listes un peu partout dans la presse. Mais surtout, on sait qu’elle a commencé dès lors que les institutions de l’Union Européenne tentent de rappeler au citoyen les enjeux de ces élections, ainsi que, dans la foulée, de redorer leur image passablement écornée par les derniers rebondissements européens, depuis le Brexit jusqu’aux tensions internes liées aux migrations plus ou moins contrôlées en passant par le terrorisme et certains tiraillements économiques entre pays membres.

Bref, tout ceci donne d’excellentes raisons à de fiévreux départements de communication et à des Think-Tanks ou autres lobbies pro-européens pour lancer, illico presto, des communications par différents moyens dont la pertinence est parfois sujette à caution pour le dire gentiment.

Concrètement, on se retrouve par exemple avec l’initiative – certes privée, et certes payée par de l’argent privé, c’est toujours une consolation – de Pulse of Europe qui nous fait découvrir ses Lapins Crétins Eurolapins dont l’humour qu’on qualifiera pudiquement de décalé a déjà provoqué quelques petits remous dans les internets et auprès d’un public jeune particulièrement prompt à voir le décalage entre le message qu’on souhaite faire passer (« L’Europe, c’est trop cool ») et le message perçu (« Vous êtes des enfants de 5 ans »).

Malaisation et doutage, gênitude et ambiguïté, impression persistance d’un second degré difficile à capter, ces Eurolapins vraiment pas très malins ont atteint un but : faire parler d’eux. L’autre but, celui d’intéresser les gens à l’Europe, a probablement été raté puisque la tentation du moquage de visage est particulièrement difficile à résister.

Un autre niveau est atteint lorsqu’on (re)découvre la communication du Parlement Européen et son Captain Europe, tout de spandex bleu vêtu et arborant fièrement, sous un tricorne furieusement tendance au XIXème siècle, un magnifique moule-burne doré qui laisse un peu perplexe sur le message qu’on a ainsi souhaité faire passer.

Au départ, l’idée est semble-t-il d’inciter les gens à voter. C’est compréhensible : l’abstention érode clairement la crédibilité des députés qui, si elle devenait trop forte, ne pourraient plus se targuer de représenter quiconque pour réguler la taille des cornichons ou imposer une nouvelle taxe sur (au hasard) les sociétés de streaming cinématographique…

Concrètement, cela donne ça :

– Et toi, c'est quoi ton super-pouvoir ?
– Et bien quand le turion d'une asperge verte n'a pas le calibre voulu, je peux lui opposer une déclassification en catégorie II.
– Ah oui, respect…#CaptainEurope pic.twitter.com/DbY0CS3CYE

— X / Y (Z) (@HerbertLeopard) February 28, 2019

C’est assez consternant, on en conviendra, mais notons tout de même que ces efforts traduisent une belle continuité de la tendance générale entamée il y a quelques décennies d’incursion des institutions et des lobbies de l’Union Européenne dans la communication grand public, de façon à la fois extrêmement maladroite et franchement en bordure avec le malaise social gênant.

On se rappellera par exemple d’une précédente vidéo visant à montrer l’importance de l’Europe et de son union face à la montée en puissance des pays émergents, et qui avait été retirée en urgence devant le malaise provoqué. Vidéo qu’on retrouvera ci-dessous. Ce n’est pas charitable mais c’est rigolo et c’est avec vos sous.

Dans la même veine, on pourra évoquer les tentatives consternantes de certains entrepreneurs qui, on ne sait trop sur quels fonds, parviennent à produire des avatars comme Captain Euro (c’est globalement les mêmes idées que notre cycliste à tricorne ci-dessus, mais en version bande-dessinée). Le pauvre super-héros, d’une ringardise presque touchante, avait quelque peu défrayé la chronique il y a quelques années lorsqu’on découvrait que son principal adversaire répondait à certains stéréotypes que l’Union Européenne tente pourtant de gommer ; le billet que j’avais produit à l’époque explique bien le contexte.

Là encore, l’épluchage des productions « vantant » l’Union Européenne laissent perplexe avec cette question lancinante : s’agit-il d’une critique acide et particulièrement second degré de l’Union Européenne ou est-ce d’un premier degré si mal fichu qu’on croirait voir l’acharnement d’un spécialiste du tuning sur un Fiat Multipla ?

Difficile à dire.

Reste qu’entre Captaine Europe et les Eurolapins, tout ceci peine à donner un peu de crédibilité à la machine européenne dont le stock a été pas mal épuisé dernièrement, nonobstant la performance olympique de son président.

Ceci posé, il ne faudrait surtout pas croire que cette critique de ces institutions, infoutues de communiquer de façon idoine avec ses citoyens, est spécifique à l’Union Européenne. En pratique, elle s’applique tout autant à la bureaucratie française.

De façon fort générale, c’est une constante navrante mais facile à documenter : les expertocraties françaises et européennes s’adressent aux populations comme à des abrutis finis.

Et si on peut (on doit) effectivement se moquer grassement de l’Union Européenne et ses Thinks-tanks maladroits qui communiquent avec des crétins en costumes de Prisunic et des dessins animés caricaturaux d’animaux à l’intelligence manifestement contrariée, on ne doit pas oublier que, côté gouvernement français, on s’appuie sans hésiter sur un cador comme Cyril Hanouna ou une séance particulièrement pénible de ministres sur Twitch pour tenter de parler « directement » aux djeunes et aux Gilets jaunes.

En fait, pour l’Europe et la France, c’est un combat similaire : l’électeur n’est pas réellement un adulte (après tout, il vote ce qui veut dire qu’il n’est jamais complètement sorti de cette phase où l’on croit au Père Noël), ce qui semble justifier avec décontraction une infantilisation constante, une déresponsabilisation au maximum et un esprit de débat démocratique résolument à zéro.

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Macron, l’Europe et le chaos

Par : h16

Le début de la campagne électorale pour les Européennes n’a pas été acté seulement par un guignol costumé en moule-burne jaune comme je le relatais il y a quelques jours, mais aussi par le Président de la République des Dettes et du Bisounoursland, Emmanuel Macron, qui nous a, pour l’occasion, gratifié d’une petite tribune légère comme une charlotte au cassoulet.

La fulgurance de Jupiter a donc encore une fois frappé. En à peine 8500 caractères, en même pas 1600 mots, notre sémillant Président nous délivre une brave louchée de pensée complexe©™ avec laquelle il espère probablement redorer un peu son blason passablement jauni par les derniers mois de mouvements sociaux et, par là, limiter l’éventuel dérapage électoral de mai prochain.

On pourra se réjouir de n’avoir pas eu à subir la lecture mécanique de cette tribune par des journalistes officiels ce qui aurait peut-être provoqué quelques intéressants bafouillages comme certains Algériens purent en être les témoins alors qu’une journaliste présentait la lettre officielle de candidature de Bouteflika.

On peut se demander au passage si on aurait vu nos fiers journalistes, toujours prompts à démarrer le kärcher à moraline, faire preuve de courage et couper court à ce genre d’exercices. Il faut dire, il y aurait eu de quoi faire avec la tribune macronienne, un texte rempli de raccourcis, de caricatures voire de contre-vérités qui frisent gentiment la « fake news » si l’on voulait être lucide méchant, comme en témoigne cet intéressant petit passage :

« Le Brexit en est le symbole. Symbole de la crise de l’Europe, qui n’a pas su répondre aux besoins de protection des peuples face aux grands chocs du monde contemporain. »

Belle tentative du Président pour détourner l’Histoire à son profit, puisqu’il faut se rappeler que la majeure partie des gens qui ont voté pour le Brexit l’ont fait afin que le Royaume-Uni retrouve sa souveraineté.

Ceci signifie la volonté de revenir au principe de subsidiarité européenne qui fut un fondement pendant des décennies et qui a été progressivement abandonné à la faveur d’une folie normative qui ne s’est toujours pas calmée. Dit autrement, les Britanniques en avaient simplement assez que le calibre de leurs cornichons soit décidé d’une façon obscure et éloignée d’eux. Le vote pro-Brexit indique avant tout un ras-le-bol vis-à-vis de ces dérives.

Pourtant et sans surprise, Macron transforme cela en un problème populaire de protection contre une mondialisation terrible et sans pitié, avec laquelle les Britanniques n’ont pourtant jamais eu de problème, et ce d’autant plus qu’ils en ont même inventé le concept, il y a deux cents ans, nom d’un flutiau.

Et au-delà de ces petites torsions de la vérité, Emmanuel, fidèle à lui-même et à ses studieux exercices de français d’antan, nous assène ensuite son indispensable ôde européenne, inévitablement teintée de son petit agenda personnel qui a bien du mal à ne pas dégouliner peu discrètement de chaque paragraphe.

Pour Macron, ce qu’il nous faut, c’est une Europe, certes, mais surtout :

« l’Europe qui nous libère et nous protège »

Sans même trop nous attarder au slogan qui rappelle des refrains de la Reine des Neiges (à ce train, le Président pourrait réclamer le rôle) et que Nathalie MP déboulonne très bien dans son dernier billet, Macron semble oublier – avec une application têtue – ce que d’autres, qui ont plus réfléchi à la question que notre jeune énarque, ont pourtant expliqué maintes et maintes fois.

À savoir que les notions de liberté et de sécurité étaient philosophiquement peu compatibles en ce que réclamer plus de sécurité, généralement au détriment de la liberté, revient à laisser échapper aussi bien l’un que l’autre.

« Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux. »
Benjamin Franklin

Cela n’empêche cependant en rien le Président, avec une ironie ou un cynisme assez époustouflant, d’évoquer, directement dans son paragraphe sur la liberté, tout ce qu’il entend faire pour… « interdire » (certaines formes de financements de partis) et « bannir » (certaines libertés d’expression sur les méchants intertubes). Parce que la liberté, c’est toujours derrière des cadres, des barrières, des barreaux, tout le monde sait ça.

Le reste n’est qu’une longue suite de propositions vagues, toutes aussi socialistes et assises sur l’argent des autres les unes que les autres. On y apprend pèle-mêle que l’Europe doit sanctionner ou interdire (les entreprises qui, en toute vilaine liberté, ne font pas ce qu’on leur demande), couper (ses émissions carbones) ou réguler (les méchants géants internet). Cela vend du rêve, et peu importe si le tuyau d’arrosage de la liberté a manifestement été garroté très près du robinet, moyennant une loi supplémentaire, un règlement en plus, z’inquiétez pas M’ame Ginette, cette fois, ça va le faire.

Notons aussi que l’Europe doit se tourner vers l’Afrique (mais l’Amérique et l’Asie, quelle importance ?) parce que, parce que, parce que « pacte d’avenir » et puis c’est tout. Mettez ce que vous voulez dans ce paquet cadeau. En réalité, on s’en fiche, c’est les États qui payent.
À la lecture de la pesante tribune, le plus cocasse reste que Macron tente de se faire chantre de l’unité européenne à la recherche d’une « nouvelle Europe » toute bien unie et sans couture, tout en construisant l’intégralité de sa tribune comme une suite d’oppositions entre d’un côté, les citoyens qui ont la bonne idée d’avoir la même vision que lui, et ceux, indubitablement idiots ou méchants, qui ne l’ont pas et versent donc forcément ou bien dans la catégorie des populistes menteurs et propagateurs de fausses informations, ou bien dans celle des manipulateurs fourbes aux desseins inavouables.

En somme, tout se résume, une fois encore, au choix idiot et faux entre le Bien et le Mal, entre lui et les populistes, entre l’Europe et le Chaos. Cette pirouette, il l’a déjà tentée et il pense que les élections européennes lui permettront de rejouer le coup de mai 2017, contre Marine Le Pen.

Le calcul, sur le plan électoral, n’est évidemment pas stupide. Il était même couru d’avance. Mais c’est de la petite cuisine politicienne qui tient largement plus du « damage control » que d’un quelconque combat contre des forces obscures dans lequel il serait un rempart crédible.

Et le principal souci, c’est qu’à force de camoufler l’absence consternante de toute réforme profonde en France, de toute remise en état des finances publiques actuellement exsangues, à force d’enfumer le monde avec des mots (peu coûteux mais sans aucun impact sur la réalité), non seulement le pauvret ne combat rien du tout, mais en plus attise-t-il assez vigoureusement ces populismes qu’il entendait ferrailler.

Nous n’aurons ni liberté, ni protection.

Et en fait d’Europe, on risque surtout de finir avec le chaos.

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Vous allez l’avoir, votre gros concept d’écocide gluant !

Par : h16

Que le temps passe vite ! Il y a six ans, je constatais l’hystérie déjà furieuse qui s’était emparée de certains forcenés écologistes qui agitaient tant et plus la sphère médiatique à la seule fin de pousser un nouveau concept dans le corpus pourtant bien fourni de nos lois et règlements, à savoir celui d’écocide.

Raisonnablement éloigné des médias traditionnels, climato-lucide voire (soyons fous) carrément optimiste, vous n’avez pas déjà entendu ce mot ?

Rassurez-vous, c’est normal : il s’agit d’un néologisme facile dont le but est essentiellement d’instiller un peu de peur-panique dans le cœur des Hommes qui, pour certains observateurs un tantinet partiaux, en semblerait trop dépourvu. Construit comme « homicide » (mise à mort d’un homme) ou comme « glucide » (mise à mort du régime alimentaire), l’ « écocide » serait la mise à mort d’un écosystème dans son intégralité, depuis la bactérie jusqu’à la baleine bleue en passant par tous les animaux mignons qu’on trouve entre les deux. C’est, en tout cas, une définition dans la myriade des possibles.

Vous trouvez ça un peu flou ? Vous vous demandez exactement la valeur ajoutée d’une nouvelle loi tentant de définir précisément (bon courage) ce qui rentrerait dans le cadre d’un écocide, et ce alors même que toute une panoplie de lois existent déjà, tant pour protéger tout un paquet de faunes et de flores, des paysages, des environnements, des terroirs, qu’il y a déjà tout ce qu’il faut en matière de poursuites pénales et civiles pour les pollueurs, qu’ils soient particuliers, publics ou privés, qu’il y a déjà moult codes barbouillés en long, en large et en travers d’éco-conscience bien épaisse et de lourdes sanctions pour ceux qui y contreviendraient, alors même qu’il existe maintenant un concept d’être vivant doué de sensibilité ?

Peu importe : le concept, aussi vague soit-il, appelle une bordée de lois bien épaisses, aussi vastes et floues que possibles dans leur couverture, et aussi précises et sévères dans leurs sanctions. En substance, comme l’environnement est menacé (c’est une certitude), qu’il l’est par la faute de l’Homme (c’est une certitude), il va falloir frapper vite et fort parce qu’ainsi on résout le problème (c’est une certitude).

Il y a six ans, l’initiative citoyenne qui visait à l’inscription de cet écocide dans la loi n’avait pas rassemblé suffisamment de signatures pour déclencher une mise en route des tubulures folles du législateur européen puis français. La manœuvre, basée sur un lobbying encore trop grossier, s’était heurtée à une fin polie de non-recevoir. Cependant, on pouvait tout de même se douter qu’à force d’essayer, nos vaillants éco-talibans finiraient bien par avoir le dernier mot.

Depuis, l’hystérie a continué d’enfler dans des proportions alarmantes pour la santé mentale des gens normaux. Il ne se passe plus une semaine sans qu’une catastrophe supplémentaire menace l’Humanité. Et notez ici que le mot « catastrophe » n’est même pas une exagération puisqu’on le retrouve directement dans la titraille putassière de nos excités.

J’avais évoqué ce délirant phénomène dans un précédent billet, mais la tendance ne se dément pas à mesure que des marcheurs à peine pubères éco-conscients ou prétendus tels se bousculent dans nos rues, armés de leurs smartphones plein de terres rares, de leurs fringues de marque venant par bateau et par avion des quatre coins du monde, et de leurs certitudes que tout ceci ne les empêchera pas d’aller en vacances la semaine d’après, loin de préférence, le tout dans une cohérence d’ensemble qui frise le rigolo aux fers chauds.

Il ne se passe maintenant plus une semaine sans que le sort de l’Humanité à moyen ou long terme ne soit remis en question entre des titres affolants et des corps d’articles déprimant de simplisme scientifique et de propagande de moyenne intensité.

Ainsi, une semaine, ce sera la fonte d’un gros glaçon qui fait trembler comme des feuilles tous les journalistes dans leurs petits pantalons ; au secours, une catastrophe ! Riîindez-vous compte m’ame Ginette, on va voir les eaux monter brutalement de 0.60 mètre non 2 mètres non 3 mètres en 100 ans non pardon 10 minutes c’est abominable, on va tous mourir noyés !

Une autre semaine, ce sont les insectes qui disparaissent – ce qui ne manquera pas de causer notre perte parce qu’il n’y en aura plus aucun pour polliniser nos plantes. On va tous mourir de faim !

Et si vous pensez qu’en plus de l’inéluctable réchauffement climatique, de la pollution, de la guerre nucléaire et de la chaude-pisse, ces deux nouvelles catastrophes suffisent amplement pour abandonner tout espoir d’un futur meilleur, détrompez-vous.

Cette semaine, ce fut l’apparition d’une nouvelle couche d’impondérables mortels pour l’Humanité avec les nuages qui menacent de s’évaporer, ce qui va évidemment provoquer un tel réchauffement qu’on va tous mourir grillés !

À ce niveau d’hystérie, il faudrait prendre les paris pour les prochaines semaines : quel écosystème va disparaître subitement, quelle race animale mignonne sera vouée à l’extinction dans les trois prochaines minutes années, quel astéroïde joufflu va nous arriver sur le museau, quelle série de tsunamis ira balayer nos côtes, quel produit d’une industrie humaine va se retourner contre nous, nos enfants et nos descendants sur les 7 prochaines générations ? À vos pronostics, tous les jeux sont permis !

Devant cette accumulation de signaux catastropho-frénétiques, il n’a pas fallu longtemps pour que le concept d’écocide revienne au galop sur le devant de la scène : en 2013, cela n’avait guère marché mais avec l’environnement actuel (le médiatique, ici), nul doute que l’idée va bien progresser.

Comme en 2013, on retrouve derrière une définition à l’emporte-pièce qui permet d’attraper absolument tout (et ce d’autant plus que la plupart des crimes et délits envisagés sont déjà couverts par de nombreux textes) une ample louchée de « il suffit » et de « il faut » qui sont à l’analyse politique et législative ce que les pets de licorne sont aux finances publiques, à savoir un excipient indispensable pour donner de la substance aux carabistouilles.

Petit-à-petit, l’idée, parfaitement idiote dès le départ, pénètre les esprits. Elle ne varie pas dans l’idiotie mais elle continuera de piétiner des platebandes législatives qui ont déjà été largement bordées ; elle n’apportera aucune amélioration d’aucune situation mais finira par s’imposer et permettre enfin à toutes une palanquée d’activistes toxiques de lancer procès sur procès à tous ceux qui pensent en dehors de leur doxa.

Forcément, ça va bien se terminer.

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