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Hier — 18 mars 2024RT en français

L'aide à l'Ukraine d'«importance critique» : Zelensky demande une décision «rapide» du Congrès américain

L'Ukraine a reçu plus de 200 milliards de dollars de ses alliés occidentaux depuis 2022, mais cela ne suffit pas. «Il est d'une importance critique pour nous que le Congrès achève rapidement toutes les procédures nécessaires et prenne une décision finale» sur l'aide bloquée depuis des mois en raison de tergiversations entre démocrates et républicains, a déclaré Volodymyr Zelensky ce 18 mars à l’issue d’une rencontre avec le sénateur républicain Lindsey Graham, selon un communiqué de la présidence ukrainienne.

L'adoption d'une nouvelle enveloppe d'aide pour Kiev comprenant 60 milliards de dollars d'assistance militaire et économique est réclamée depuis des mois par l'administration de Joe Biden. Elle a été approuvée par le Sénat à majorité démocrate, mais reste bloquée au Congrès. 

Son adoption est suspendue au bon vouloir des partisans de Donald Trump à la Chambre, qui refusent d'examiner en l'état le texte, principalement en raison d'un différend sur la régulation de l'immigration aux Etats-Unis.

«Nous sommes à un moment critique pour l'avenir du conflit armé», a souligné devant la presse le sénateur Lindsey Graham après sa rencontre avec Volodymyr Zelensky.

Graham évoque un prêt à taux zéro

«L'Amérique veut aider, mais nous avons des problèmes chez nous que nous devons commencer à régler - nous avons une frontière qui ne fonctionne pas», a-t-il ajouté. Graham, sénateur républicain de Caroline du Sud et fidèle de Trump, a également indiqué qu'il soutenait la proposition de l'ancien président d'accorder une aide à l'Ukraine sous la forme d'un prêt à taux zéro.

«Cela va être une nouvelle façon de faire affaire. Je pense qu'elle bénéficiera d'un plus grand soutien public» aux Etats-Unis, a-t-il poursuivi. Selon lui, l'aide pourrait alors être approuvée rapidement par les législateurs américains.

Dans l'attente d'une évolution favorable au Congrès, la présidence américaine a annoncé le 12 mars dernier l'envoi prochain d'une aide militaire de 300 millions de dollars à l'Ukraine. Le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan a indiqué que le financement provenait d'économies non prévues du Pentagone et serait destiné à l'achat d'obus d'artillerie et de munitions pour les lance-roquettes multiples Himars. 

Sur le front, l'Ukraine est à la peine face à l'armée russe, supérieure en nombre de soldats, en quantités d'armement et de munitions. Ces dernières semaines, les troupes russes ont avancé dans plusieurs secteurs du front dans l'est de l'Ukraine.

 

La Russie exige que Berlin reconnaisse le blocus de Léningrad comme un acte de génocide

«La partie russe note le caractère contradictoire de l'approche de la partie allemande sur la question de la reconnaissance officielle des crimes contre l'humanité commis par l'Allemagne dans le passé comme des actes de génocide», indique la note diplomatique de l’Ambassade de Russie en Allemagne, citée par RIA Novosti ce 18 mars.

La mission diplomatique regrette que Berlin ait reconnu les crimes de l'ère coloniale comme un génocide, mais pas encore les actes contre les peuples de l'URSS pendant la Seconde Guerre mondiale.

Berlin a reconnu sa «responsabilité historique»

Les diplomates russes ont indiqué avoir lu le communiqué officiel du ministère allemand des Affaires étrangères daté du 27 janvier à l'occasion du 80e anniversaire de la levée du siège de Léningrad, dans lequel l'Allemagne a reconnu sa «responsabilité historique» dans l'un des plus terribles crimes contre l'humanité.

Dans le même temps, ce document passe sous silence les demandes de longue date de Moscou d’étendre les paiements humanitaires effectués «exclusivement aux survivants du blocus de nationalité juive à tous les survivants vivants du blocus».

L’ambassade a qualifié de «cynique» le fait que les autorités allemandes continuent de verser régulièrement depuis des décennies des indemnités aux anciens soldats du Troisième Reich, aux membres des SS et à leurs collaborateurs, notamment aux légionnaires de la Division Azul espagnole, qui prirent directement part au siège de Léningrad.

Le siège de Léningrad débuta le 8 septembre 1941 et dura près de 900 jours. L’Armée rouge parvint à le percer le 18 janvier 1943, mais les habitants durent attendre encore un an avant qu'il ne soit complètement levé, le 27 janvier 1944. Au cours des années de blocus, selon diverses sources, entre 400 000 et 1,5 million de personnes sont mortes, la  grande majorité de faim, et non des bombardements.

10e anniversaire du rattachement de la Crimée à la Russie : Poutine salue le peuple de la péninsule

«Chers amis, je salue sincèrement tout le monde et vous félicite pour cette fête – la réunification de la Crimée et de Sébastopol avec la Russie», a déclaré Vladimir Poutine ce 18 mars, dix ans après cet événement.

La péninsule n'est «pas seulement un territoire d'importance stratégique, une histoire, des traditions et la fierté de la Russie», mais «avant tout un peuple», a-t-il encore estimé.

«Les habitants de Sébastopol, les Criméens, sont notre fierté»

«Les habitants de Sébastopol, les Criméens, sont notre fierté. Ils ont porté la foi en leur patrie au fil des décennies. Ils ne se sont jamais séparés de la Russie, et c'est ce qui a permis à la Crimée de revenir dans notre famille commune», a poursuivi Vladimir Poutine.

Le chef de l'État a par ailleurs indiqué avoir reçu dans la matinée un rapport sur la restauration de la ligne de chemin de fer de Rostov à Donetsk, Marioupol et Berdiansk. Il a promis que les trains iraient bientôt directement à Sébastopol et que cet itinéraire deviendrait une autre alternative au pont de Crimée.

«En ce qui concerne la Nouvelle Russie, comme dans le Donbass, les habitants de cette région ont déclaré, à l'époque du printemps russe [en 2023] leur désir de retourner dans leur famille, leur chemin vers leur patrie s'est avéré plus difficile, tragique, mais toujours nous l'avons fait», a déclaré le chef de l’État russe. Et d’ajouter : «C'est aussi un grand événement dans l'histoire de notre État.»

Vladimir Poutine est monté sur scène aux côtés des trois autres candidats aux élections présidentielles. Il a été réélu avec 87,28% des suffrages et la participation a atteint 77,44%. Il s'agit d'un record, selon la Commission électorale russe.


Victoire «record» à l'élection présidentielle pour Poutine, «confirmation» du soutien du peuple, selon le Kremlin

Le président russe, au pouvoir depuis désormais près d'un quart de siècle, a récolté 87,28% des voix sur l'ensemble des suffrages dépouillés en Russie, soit 10 points de plus qu'en 2018.

«C'est un indicateur record», a proclamé la cheffe de la Commission électorale, Ella Pamfilova. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a évoqué un résultat «exceptionnel» et une «confirmation» du soutien du peuple russe «à son président».

Le dirigeant chinois Xi Jinping a assuré que ce résultat prouvait «le plein soutien des Russes» à Vladimir Poutine, tandis que le président iranien Ebrahim Raïssi y a vu une «solide victoire». Les dirigeants de l’Inde, du Venezuela, du Qatar, de l'Algérie, du Nicaragua, de Cuba et de Bolivie ont aussi salué la réélection de Vladimir Poutine.

Le Premier ministre indien Narendra Modi a également adressé ses chaleureuses félicitations et appelé à renforcer la relation «spéciale» entre les deux pays.

Warm congratulations to H.E. Mr. Vladimir Putin on his re-election as the President of the Russian Federation. Look forward to working together to further strengthen the time-tested Special & Privileged Strategic Partnership between India and Russia in the years to come.…

— Narendra Modi (@narendramodi) March 18, 2024

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a aussi félicité son homologue russe pour sa réélection et offert de nouveau sa médiation avec l'Ukraine, a annoncé la présidence. Lors d'un appel téléphonique, «le président Erdogan a estimé que l'évolution positive des relations entre la Turquie et la Russie se poursuivrait et a déclaré que la Turquie était prête à jouer un rôle de facilitateur pour (la) faire venir à la table des négociations avec l'Ukraine» a indiqué l'exécutif turc. Poutine a félicité Erdogan «et tous les musulmans de Turquie» à l'occasion du mois sacré du Ramadan, a fait savoir le Kremlin.

Berlin, Londres, Paris, Bruxelles et évidemment Kiev ont de leur côté fustigé un vote sous contrainte et sans opposition. Le ministère allemand des Affaires étrangères, cité par RIA Novosti, a indiqué qu'il n'utiliserait pas la fonction quand il évoquera le président russe Vladimir Poutine, pour ne le désigner que par son seul nom. 

Dixième anniversaire du rattachement de la Crimée

Le président russe a célébré dès le 17 mars au soir sa victoire en dressant le portrait d'une Russie «consolidée» qui ne se laissera pas «intimider» par l'Occident.

Un concert doit avoir lieu dans la soirée sur la place Rouge pour fêter le maintien au Kremlin de Vladimir Poutine et le 10e anniversaire du rattachement de la Crimée à la Russie. Des groupes de partisans du président russe étaient déjà présents dans le quartier à la mi-journée, certains arborant des coupe-vent barrés des mots : «Notre fidélité à la patrie nous donne la force.»

S'agissant du front, toute la semaine a été marquée cependant par des bombardements meurtriers et des tentatives d’incursions de combattants armés venus d'Ukraine et neutralisés par les forces russes. Dans la région de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, ces attaques ont fait au moins 13 morts depuis le 12 mars, selon les autorités locales.

Vladimir Poutine a salué le 17 mars les troupes russes, évoquant les «nouvelles terres russes» mais les qualifiant de «territoires historiques de la Russie». Il a estimé que les forces russes, à l'offensive face à une armée ukrainienne en manque d'hommes et de munitions, avaient «entièrement l'initiative». 

«La France pourrait jouer un rôle dans la paix, tout n'est pas perdu»

Questionné sur les déclarations d'Emmanuel Macron sur l'envoi éventuel de troupes occidentales en Ukraine, le président russe a souligné qu'une telle option pouvait mener à «un pas d'une troisième guerre mondiale», avant de faire remarquer que son homologue français avait déjà apporté des «correctifs», le contingent pouvant ne mener que des missions secondaires. Et celui-ci de conclure : «La France pourrait jouer un rôle dans la paix, tout n'est pas perdu.»

L'opposition a tenté de se montrer lors de cette présidentielle. Ioulia Navalnaïa, veuve d’Alexeï Navalny, avait appelé ses partisans à aller tous voter au même moment, à midi dimanche. Elle-même a voté à l'ambassade de Russie à Berlin, disant avoir écrit «Navalny» sur son bulletin.

La diplomatie russe dénonce les fausses informations sur la contestation

Le ministère russe des Affaires étrangères, le 17 mars, a dénoncé les «fausses informations» circulant sur les réseaux sociaux, voulant faire croire que les électeurs russes qui se sont rendus aux urnes en début d’après-midi avaient répondu à l’appel de Ioulia Navalnaïa.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a lui remarqué ce 18 mars que cette dernière faisait «de plus en plus partie de ces milieux qui perdent leurs racines, leurs liens avec leur patrie». «Ils ne comprennent plus leur patrie et ne sentent plus le pouls de leur pays», a-t-il ajouté.

Le 17 mars, Vladimir Poutine a, pour la première fois, prononcé publiquement le nom d’Alexeï Navalny, qualifiant son décès de «triste événement», et ajoutant qu'il s’était déclaré favorable à sa libération dans le cadre d'un échange de prisonniers avec les Occidentaux.

 

 

Bombardements ukrainiens : quatre nouveaux tués dans la région russe de Belgorod, 15 morts en une semaine

«L'attaque terroriste des forces armées ukrainiennes a coûté la vie à pratiquement toute une famille : une grand-mère, une mère, son concubin et son fils, un jeune homme de 17 ans, ont été tués», a indiqué sur Telegram le gouverneur régional de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, précisant que le bombardement avait eu lieu dans le village de Nikolskoïe et qu'il avait fait aussi quatre blessés.

Un peu plus tôt, le ministère régional de la Santé avait indiqué que 11 personnes étaient mortes dans des bombardements ukrainiens entre le 12 et le 17 mars, période marquée par des frappes accrues et plusieurs tentatives d'incursions d'unités au sol, neutralisées par les forces russes.

Ces frappes coïncident avec l'élection présidentielle russe. Vladimir Poutine, réélu le 17 mars avec plus de 87% des voix, a déclaré que ces frappes et incursions ne resteraient pas sans réponse, et évoqué des mesures pour juguler ces attaques, évoquant la création d’une zone tampon frontalière dans la région ukrainienne de Kharkov d'où sont menées ces frappes.

«Compte tenu des événements tragiques qui se déroulent aujourd'hui, nous serons contraints à un moment donné [...] de créer une sorte de "zone sanitaire" dans les territoires subordonnés au régime de Kiev», a estimé Vladimir Poutine le 17 mars au soir, répondant à une question après l'annonce de sa victoire. «Il s'agit de créer une zone de sécurité que l'ennemi ne pourra que difficilement surmonter avec les moyens dont il dispose», a-t-il ajouté.  

Sur le front, l'armée ukrainienne est en difficulté depuis l'échec de sa contre-offensive estivale. La Russie a pris la ville d'Avdeïevka mi-février et maintient une pression continue à maints endroits de la ligne de contact.

Régulations européennes : les agriculteurs polonais bloquent des postes-frontières avec l'Allemagne

Les agriculteurs polonais ont repris les blocages à la frontière avec l'Allemagne, barrant l'accès à deux importants postes de passage, à Swiecko et à Gubinek, et poursuivant ainsi leur contestation des régulations du Pacte vert européen et des importations des produits hors UE.

«Le blocage a commencé dimanche [17 mars] et se poursuivra jusqu'à mercredi soir [20 mars]», a déclaré le 18 mars à l'AFP Marcin Maludy, un porte-parole de la police locale. «Les deux voies de l'autoroute A2 sont coupées», a-t-il précisé.

Les agriculteurs avaient déjà organisé, fin février, un bref blocage au poste frontalier de Slubice. Les actions de protestation se multiplient depuis plusieurs semaines en Pologne, les fermiers barrant des routes à travers le pays et les passages frontaliers avec l'Ukraine. 

Tensions entre Kiev et Varsovie

Des entretiens du ministre polonais avec les fermiers sont annoncés pour le 19 mars. La Commission européenne a déjà proposé d'assouplir, voire de supprimer, une partie des stricts critères «verts» que la nouvelle Politique agricole commune (2023-2027), entrée en vigueur l'an dernier, impose aux agriculteurs de respecter pour toucher des paiements européens.

États membres et eurodéputés devraient examiner ces propositions rapidement en vue de les entériner éventuellement d'ici fin avril.

La Pologne compte parmi les plus grands soutiens de l'Ukraine depuis le déclenchement de l'offensive russe en février 2022, mais leurs relations ont été empoisonnées ces derniers mois par des contentieux commerciaux, notamment par l'ouverture, par Bruxelles, des frontières européennes aux produits agricoles ukrainiens qui, comme le rappellent les fermiers polonais, ne respectent pas les normes de l'UE.

Attaque du commissariat de La Courneuve : indignation à droite et dans la police

«Avant de vouloir rétablir l’ordre sur des territoires étrangers, qu’attendent E. Macron et G. Darmanin pour le rétablir en France dans ces zones de non-droit ?» Le député Rassemblement national (RN) Nicolas Meizonnet a pointé du doigt la responsabilité de l’exécutif dans les débordements qui ont eu cours à La Courneuve le 17 mars.

Une cinquantaine de jeunes ont ainsi attaqué le commissariat de cette ville de Seine-Saint-Denis pour protester après la mort d’un jeune de 18 ans, Wanys R. le 13 mars. Ce dernier avait percuté un véhicule de la police au cours d’une course-poursuite à Aubervilliers, commune voisine de La Courneuve.

Dans la soirée du 17 mars, c’est armés de mortiers d’artifices que des jeunes du quartier s’en sont pris au commissariat. Neuf d’entre eux ont été interpellés.

«Scènes de guérilla urbaine»

Le président des Républicains, Éric Ciotti, a dénoncé l’attaque sur X (ex-Twitter) : «Rien ne peut justifier le fait d’attaquer des policiers. La République ne peut plus reculer, la sanction doit être implacable !» L’eurodéputée RN Mathilde Androuët a de son côté évoqué des «scènes de guérilla urbaine». « La racaille se croit tout permis suite à la mort accidentelle de Wanys», a-t-elle ajouté.

Le président du parti Reconquête, Éric Zemmour, a quant à lui parlé sur le plateau de CNews d’un «choc de civilisation sur notre sol».

Une bande a pris d’assaut le commissariat de La Courneuve à coups de mortiers et de cocktails molotov.

Rien ne peut justifier le fait d’attaquer des policiers.

La République ne peut plus reculer, la sanction doit être implacable ! pic.twitter.com/orYYZ6yGbK

— Eric Ciotti (@ECiotti) March 18, 2024

LFI accusée d'attiser la haine anti-flics

Du côté de la police, la déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police Linda Kebbab s’en est pris aux assaillants du commissariat. «Tout est raison avec eux pour répandre le désordre et la criminalité», a-t-elle lancé. «Cette nuit était un avant-goût d’émeutes plébiscitées par les as de la propagande politicienne et de la haine anti-policiers», a-t-elle poursuivi. Le compte X officiel du syndicat SGP Police a par ailleurs fait savoir qu’une «situation similaire» était à déplorer «également à Marseille où les effectifs locaux et les CRS ont été attaqués lors du carnaval de la Plaine».

Le porte-parole Unité SGP Police Île-de-France Reda Belhaj a lui mis en cause La France insoumise en déclarant sur BFMTV : «Certains partis politiques comme LFI ont tweeté, comme d'habitude, en attisant la haine... L'écart se creuse entre la police et les jeunes !»

Discrétion chez les Insoumis, Poutou défend les assaillants

Les élus de La France insoumise, qui n’ont pas réagi aux événements de La Courneuve, avaient commenté l’accident mortel du 13 mars. Ainsi, Soumya Bourouaha, députée LFI élue dans la circonscription de La Courneuve, avait elle déclaré : «Un jeune Courneuvien est mort hier soir à la suite de ce qui semble être un refus d'obtempérer.»

Parmi les réactions d’élus LFI, le député Carlos Martens Bilongo avait estimé : «L’histoire se répète, de la cave au grenier. Il faut tout revoir sur la doctrine des policiers. Jusqu’à quand les jeunes des quartiers populaires auront à mourir à cause d’un contrôle de police ? Un jeune de 18 ans est décédé après un refus d’obtempérer.» Mohammed Awad, responsable des Insoumis à La Courneuve, avait quant à lui expliqué n’avoir «aucune confiance en l’IGPN qui innocente les copains».

L’ancien candidat à l’élection présidentielle et militant du NPA Philippe Poutou a de son côté apporté son soutien aux assaillants du commissariat en évoquant «un joli feu d’artifice» et une «colère légitime», voyant dans cet événement la «suite logique des révoltes de juillet 2023». Une déclaration qui n’a pas manqué de susciter des critiques jusque dans la majorité macroniste.

Philippe #Poutou justifie et encourage les violences contre nos policiers à La #Courneuve.

Voilà le vrai visage des alliés de la #Nupes et de Jean-Luc Melenchon.

Total soutien à nos policiers engagés pour rétablir l’ordre. La réponse pénale doit être implacable. pic.twitter.com/IflRjaXlqI

— Charles Rodwell (@charlesrodwell_) March 18, 2024

Le député Renaissance Charles Rodwell a ainsi dénoncé les propos de Philippe Poutou qui selon lui «justifie et encourage les violences contre nos policiers». Et de dénoncer «le vrai visage de la Nupes et de Jean-Luc Mélenchon».

La France a connu de vifs affrontements l'été dernier, après qu'un policier a tiré à bout portant sur Naël, un jeune homme de 17 ans le 27 juin lors d'un contrôle routier, à la suite d’un refus d’obtempérer à Nanterre. 

Les combats entre Tsahal et le Hezbollah continuent, mais les Libanais ne croient pas en un conflit ouvert

Les combats entre les deux ennemis frontaliers continuent. Selon le média Al-Manar, le 17 mars, le Hezbollah a ciblé les sites de Metulla, Al-Assi, Al-Marj et Al-Samaqa, ainsi que plusieurs regroupements de soldats israéliens dans la soirée. Et dans la nuit du 17 au 18 mars, l'aviation israélienne a mené «deux raids avec un certain nombre de missiles visant des maisons à proximité de la mosquée dans la ville de Ramiyé», d'après une source sécuritaire citée par le quotidien libanais L'Orient-Le Jour

«La majeure partie du Liban vit comme si la guerre ne la concernait pas»

Les menaces d'une intervention militaire au Liban ont été entendues. «Nous sommes engagés dans un processus diplomatique. Cependant, les agressions du Hezbollah nous rapprochent du point critique concernant nos activités militaires au Liban», menaçait le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant le 5 mars. Même son de cloche du côté du chef de la diplomatie de l'État hébreu, qui martelait le 26 février : «Nous ne patienterons plus très longtemps avant d'avoir une solution diplomatique dans le nord.»

«L’État d’Israël ne reviendra pas au statu quo d’avant-guerre dans lequel le Hezbollah constitue une menace militaire directe et immédiate pour sa sécurité le long de la frontière israélo-libanaise», ont assuré des responsables américains, cités par une enquête de CNN du 29 février, ceux-ci craignant que les bombardements israéliens s'étendent sur tout le territoire libanais. Le renseignement américain a même «tiré la sonnette d’alarme», a surenchéri la source. 

Face à cette probable intervention israélienne sur le sol libanais et aux frappes israéliennes de plus en plus profondes à Baalbek, à Nabatiyé ou à Saïda, les habitants du pays du Cèdre restent pourtant optimistes sur l'issue du conflit, note un article de terrain de L'Orient-Le Jour paru le 16 mars. «Une chose est sûre, la majeure partie du Liban vit comme si la guerre ne la concernait pas», rapporte le média. «Le Hezbollah semble contenir l’escalade, répondant aux attaques israéliennes avec retenue», précise-t-il. «Israël et le Hezbollah bombent le torse. C’est que de la parlote, il ne se passera rien», affirme de son côté un habitant de Beyrouth au quotidien libanais. 

Des signes de fatigue du côté israélien ?

Alors que les habitants du pays du Cèdre ne croient pas en un conflit ouvert entre le Hezbollah et l'armée israélienne, un sondage réalisé par Maariv le 16 février dernier indiquait que près de 71% de la population de l'État hébreu était favorable à une intervention terrestre au Liban pour lutter contre le Hezbollah. 

Malgré les efforts des États-Unis, par l'intermédiaire de son émissaire Amos Hochstein, et de la France pour faire reculer les forces de la milice chiite de la frontière israélienne, l'issue du conflit sur le front nord reste pour le moins incertaine. «La résistance a dissuadé jusqu'à présent l'ennemi d'entrer en guerre contre le Liban», a lancé le chef du Hezbollah le 13 mars au cours de son huitième discours depuis le 7 octobre, estimant que l'armée et la société israélienne montraient «des signes de fatigue».

Trêve à Gaza : le chef du Mossad va rencontrer le Premier ministre qatari à Doha

Une réunion entre le chef du Mossad, David Barnea, le Qatari Mohammed ben Abdelrahman Al-Thani et les représentants égyptiens «devrait avoir lieu aujourd'hui» dans la capitale du Qatar, a affirmé à l'AFP une source impliquée dans les négociations, sous couvert d'anonymat, en raison du caractère sensible des négociations.

Les pays médiateurs – Qatar, États-Unis et Égypte – ne sont pas parvenus jusqu'ici à arracher un accord sur un échange d'otages retenus à Gaza contre des prisonniers palestiniens, et un cessez-le-feu dans le territoire dévasté par plus de cinq mois de guerre entre Israël et le Hamas.

Israël avait annoncé le 15 mars l'envoi d'une délégation à Doha, sans préciser la date, après que le Hamas a infléchi sa position. Celui-ci, qui exigeait jusqu'alors un cessez-le-feu définitif à Gaza avant tout accord sur les otages, est désormais prêt à une trêve de six semaines.

42 otages pourraient être échangés

Dans le cadre de cette trêve, 42 otages – femmes, y compris des soldates, enfants, personnes âgées et malades – pourraient être libérés en échange de 20 à 50 prisonniers palestiniens, selon que les otages soient des civils ou des militaires, et au rythme d'un otage par jour, avait ajouté un responsable sous couvert d'anonymat. 

Environ 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza lors de l'attaque du 7 octobre, qui a entraîné la mort d'au moins 1 160 personnes, d'après les données de la sécurité sociale israélienne. Selon Israël, 130 otages du 7 octobre sont encore détenus à Gaza, mais 32 seraient morts.

L'opération militaire israélienne lancée en représailles a fait jusqu'ici plus de 31 700 morts, selon le ministère gazaoui de la Santé.

À partir d’avant-hierRT en français

Lettonie : l’ambassade de Russie dénonce des confiscations de cartes d’identité d’électeurs russes

«Des cas de confiscation de documents d'identité lettons (cartes d'identité avec permis de séjour) d'électeurs russes ont été enregistrés», a dénoncé l’ambassade de Russie à Riga ce 17 mars sur sa chaîne Telegram.

Les forces de sécurité lettones ont bouclé les rues adjacentes à la mission diplomatique et vérifient les papiers de tous les citoyens russes, sans exception, qui se sont rendus aux urnes, toujours selon la même source. Celle-ci ajoute que «les Russes dont le permis de séjour a expiré sont invités à se présenter au service des migrations pour recevoir un ordre de partir».

L’ambassade a fustigé une «forme sophistiquée d’intimidation» contre les citoyens venus exercer leur droit constitutionnel et le «niveau hors du commun de cynisme et d’inhumanité des initiateurs de telles pratiques».

Moscou fustige une tentative d'ingérence dans ses affaires intérieures

Le 28 février dernier, la ministre lettone de la Justice, Inese Libiņa-Egnere, avait déclaré à la télévision que Riga n’interdirait pas la tenue d’élections russes, mais que les citoyens russes qui se rendraient à l'ambassade pour voter à celles-ci seraient considérés comme soutenant le conflit en Ukraine, faisant planer une menace de responsabilité pénale pour «justification de la guerre».

L'ambassade de Russie en Lettonie avait alors déclaré qu'une telle tentative de limiter l'accès des citoyens russes à l'ambassade de leur pays serait un «phénomène sans précédent dans la pratique diplomatique mondiale», mais aussi «une atteinte flagrante aux droits constitutionnels des Russes et une tentative d'ingérence dans les affaires intérieures [de la Russie]».

La diplomatie russe a jugé que la Lettonie essayait de «réduire artificiellement la participation et d'influencer le résultat de l'expression de la volonté dans les bureaux de vote» de Riga.

La Lettonie compte 1,9 millions d'habitants, dont 450 000 citoyens russophones. Moscou dénonce régulièrement les discriminations à leur encontre.

Transnistrie : une base militaire frappée par un drone explosif venu d'Ukraine, selon les autorités

«Une explosion a provoqué un incendie sur le territoire d'une base militaire à Tiraspol. Les (constatations) préliminaires ont établi que l'explosion a été provoquée par une attaque de drone kamikaze», a indiqué le ministère de la sécurité d'Etat de la république autoproclamée.

L'appareil provenait de la région ukrainienne d'Odessa, toujours selon la même source.

La télévision publique de Transnistrie a publié sur son compte Telegram une vidéo de surveillance montrant un projectile frapper un hélicoptère militaire qui explose et prend feu dans la foulée. 

#BREAKING#Ukraine#Moldova JUST IN: Footage of an attack on a Mi-8MT transport helicopter in Transnistria

The drones that carried out the attack on the military unit in Transnistria came from the direction of the Odesa region in Ukraine, the media reports. pic.twitter.com/tZzBs5PZDP

— The National Independent (@NationalIndNews) March 17, 2024

La Russie craint régulièrement que la Moldavie et l'Ukraine n'y préparent des provocations ou des attaques.

Les autorités de la Transnistrie avaient demandé fin février à Moscou des «mesures de protection» face à la «pression accrue» de Chisinau.

La région est voisine de la région ukrainienne d'Odessa. Etroite bande de terre située entre la Moldavie et l'Ukraine, la Transnistrie a déclaré son indépendance après une courte guerre en 1992 contre l'armée moldave. La Russie y compte une force de maintien de la paix de 1 500 militaires.

Détails à suivre ...

Moldavie : un homme arrêté pour avoir lancé deux cocktails molotov sur l'ambassade de Russie

«Un homme a jeté deux conteneurs de substances inflammables par-dessus la clôture de l'ambassade de Russie à Chisinau», a déclaré la police moldave ce 17 mars dans un communiqué. Aucun blessé n'est à déplorer. 

Les médias de Moldavie, un pays frontalier de l'Ukraine, ont affirmé que l'ambassade avait été visée par des cocktails Molotov. Un ressortissant moldave de 54 ans, qui a déclaré avoir également la nationalité russe, a été «immédiatement arrêté » et détenu pour être interrogé, a ajouté la police. «Il a justifié son acte par un certain mécontentement à l'égard des actions des autorités russes», a-t-elle précisé, assurant que l'enquête se poursuivait. 

«Nous condamnons fermement la tentative d'incendie de la section consulaire de l'ambassade de Russie à Chisinau. Nous attendons une punition juste et sévère», avait indiqué l'ambassade de Russie en Moldavie plus tôt dans la journée.

«Nous remercions les citoyens pour leur courage et leur conscience civique. Malgré toutes les provocations, le scrutin au bureau de vote se poursuit normalement. Nous notons la forte activité et le grand nombre de personnes disposées à y participer», a-t-elle ajouté

L'élection présidentielle russe se conclut ce 17 mars. 

Au-delà du soutien moldave à Kiev, les relations entre Moscou et Chisinau se sont récemment tendues en raison de la Transnistrie indépendantiste, qui a demandé la «protection» de la Russie face à Chisinau, qui a récemment adopté des mesures de rétorsion économique à l'encontre de ce territoire qui compte 220 000 citoyens russes.


Téhéran annonce 13 milliards de dollars de contrats pour accroître sa production pétrolière

Téhéran a annoncé ce 17 mars «les plus importants contrats depuis une décennie». L'ambition de ces projets, qui s’élèvent à 13 milliards de dollars et concernent six gisements dans le sud et le sud-ouest du pays, est d'augmenter la production pétrolière «de près de 400 000 barils» par jour, a déclaré le ministre chargé du pétrole, Javad Owji.

Ce programme devrait augmenter les revenus pétroliers de «15 milliards de dollars par an», a-t-il ajouté au cours de la cérémonie de signature organisée à Téhéran, le jour du 73e anniversaire de la nationalisation de l'industrie pétrolière en 1951.

Javad Owji a récemment fixé à quatre millions de barils/jour la production du pays en mars 2025, terme de la prochaine année du calendrier persan. Pour les mettre en œuvre, l'Iran ne compte «pas sur des entreprises ou des financements étrangers», selon le ministre.

L'Iran, membre de l'OPEP, détient les troisièmes réserves de pétrole et les deuxièmes de gaz, selon les statistiques de l'agence américaine de l'énergie.

La production iranienne est repartie à la hausse

Malgré cette abondance, sa production de brut est tombée en 2020 à son plus bas niveau depuis trois décennies en raison des sévères sanctions internationales imposées à la suite du retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire. Les multinationales étrangères avaient alors quitté l'Iran. Mais la production de pétrole brut est repartie à la hausse ces derniers mois, portée par les exportations vers la Chine.

L'un des principaux contrats signés ce dimanche concerne le champ d'Azadegan, dans la province du Khouzistan (sud-ouest), où se trouvent les principaux gisements du pays.

Le gouvernement iranien a récemment dévoilé un programme d'un total de 20 milliards de dollars pour le développement, par quatre entreprises nationales, du plus grand gisement de gaz naturel au monde, South Pars, situé dans le Golfe Persique et à cheval sur les eaux territoriales de l'Iran et du Qatar.

Ukraine: Macron évoque un cessez-le-feu pendant les JO de Paris, Zakharova lui suggère de cesser les livraisons d’armes à Kiev

«Je fais une proposition de réponse à Macron: cesser de fournir des armes [à Kiev], qui servent à tuer des civils, et aussi cesser de soutenir le terrorisme», a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova ce 17 mars à RIA Novosti.

La veille, Emmanuel Macron avait répondu dans une interview à la télévision ukrainienne TSN que Paris proposerait à la Russie un cessez-le-feu en Ukraine pour la durée des Jeux Olympiques, qui se tiendront dans la capitale française du 26 juillet au 11 août prochains.

«Demandez-leur d'arrêter le feu pendant les Jeux Olympiques. Ils doivent le faire », lui avait demandé la journaliste. «Il le sera demandé, oui», a alors acquiescé le président français.

Athlètes russes sous bannière neutre : Macron se réfugie derrière le CIO

Avant cette réponse, Emmanuel Macron était interrogé sur la présence d’athlètes russes sous bannière neutre. Celui-ci s’est justifié, répondant «suivre la décision du Comité olympique», qui serait selon lui un «message de paix».

Moscou a de son côté fustigé une politisation de l'olympisme et une discrimination ethnique à l'encontre de ses athlètes, Vladimir Poutine regrettant que la charte olympique n'ait «plus un caractère universel». Le ministre des Sports Oleg Matytsine a indiqué le 13 mars dernier que la Russie ne boycotterait pas les JO de Paris. 

«Bien entendu, nous surveillerons collectivement très attentivement leurs performances [des athlètes russes] afin que personne ne profite de cette situation», a encore déclaré Macron à TSN. «Je souhaite vraiment que le monde entende le message de paix et de tolérance, mais en même temps, ce message ne compromettra pas la clarté de notre analyse», a-t-il poursuivi, avant d’ajouter : «nous voulons que l’Ukraine retrouve enfin pleinement sa souveraineté et son intégrité territoriale».

Maria Zakharova a également conseillé à Emmanuel Macron de présenter une proposition similaire aux parties au conflit au Proche-Orient. «Beaucoup de choses dépendent probablement de ce que dit la France», a ironisé la porte-parole.

Depuis la mi-janvier et l’annonce de la livraison de 40 missiles Scalp supplémentaires à Kiev, Moscou dénonce l’implication croissante de Paris en Ukraine. Les propos du chef de l’Etat français, qui refuse d’exclure l’envoi de troupes occidentales depuis le 26 février dernier, ont aggravé les tensions entre la France et la Russie.

Trump : «Si je ne suis pas élu, ce sera une boucherie pour le pays»

«Le 5 novembre sera la date la plus importante de l'histoire de notre pays», a déclaré Donald Trump lors d'un meeting de son parti samedi à Vandalia, dans l'Ohio (nord), quatre jours après s'être assuré de l'investiture républicaine, comme l'a fait le président Joe Biden dans le camp démocrate.

Décrivant sa victoire aux primaires républicaines comme «la plus rapide jamais remportée», il a souligné que cela signifiait aussi une attente de plus de sept mois avant le match retour de l'élection de 2020.

«C'est une éternité quand vous avez des gens incompétents à la tête du pays et qui le conduisent à sa perte», a-t-il lancé.

Critiquant ce qu'il a décrit comme des projets chinois de construire des voitures au Mexique et de les vendre aux Américains, il a affirmé vouloir «imposer un droit de douane de 100% sur chaque véhicule qui sortira d'usine». «Ces voitures seront invendables si je suis élu», a-t-il ajouté, estimant a contrario que les menaces pesant sur l'industrie automobile américaine seraient «le moindre des soucis» des Etats-Unis en cas de reconduction de Joe Biden.

«Si je ne suis pas élu, ce sera une boucherie pour le pays», a affirmé Donald Trump, semblant évoquer une détérioration de la situation économique dans cette hypothèse.

L'équipe de campagne du président Biden a réagi à ces propos abondamment commentés sur les réseaux sociaux avec un communiqué qualifiant Donald Trump de «perdant» du scrutin présidentiel de 2020, qui «redouble ses menaces de violence politique».

L'élection américaine s'annonce acrimonieuse 

«Il veut un autre 6 janvier», a déclaré l'équipe de Joe Biden, en référence à l'attaque du Capitole par des partisans de Donald Trump en 2021, «mais les Américains vont lui infliger une nouvelle défaire électorale en novembre car ils continuent de rejeter son extrémisme, son goût pour la violence, et sa soif de revanche».

M. Biden s'est ensuite exprimé directement pendant un dîner à Washington, lors duquel il a également mis en garde contre un «moment sans précédent dans l'Histoire».

«La liberté est prise d'assaut (...) Les mensonges sur l'élection de 2020, le complot visant à la remettre en cause et à rejoindre l'insurrection du 6 janvier constituent la plus grande menace pour notre démocratie depuis la guerre de Sécession», a-t-il déclaré. «En 2020, ils ont échoué, mais (...) la menace demeure», a-t-il ajouté.

Le président démocrate a aussi balayé avec humour les inquiétudes sur son âge. «L'un des candidats est trop vieux et mentalement inapte pour être président», a-t-il déclaré. «L'autre, c'est moi».

L'âge avancé des deux candidats à la présidentielle de novembre -81 ans pour Joe Biden et 77 pour Donald Trump- est un sujet récurrent de la campagne, qui s'annonce particulièrement acrimonieuse, avec des attaques croisées sur la forme physique et les capacités cognitives des prétendants à la maison Blanche.

Ukraine: «des opérations sur le terrain» seront peut-être nécessaires, répète Macron

«Peut-être qu'à un moment donné - je ne le souhaite pas, n'en prendrai pas l'initiative - il faudra avoir des opérations sur le terrain, quelles qu'elles soient, pour contrer les forces russes», a-t-il déclaré dans cet entretien réalisé vendredi 15 mars et publié le 16 au soir, à son retour de Berlin où il a rencontré les dirigeants allemand et polonais. «La force de la France, c'est que nous pouvons le faire», est-il persuadé.

Dans la capitale allemande, Emmanuel Macron a rencontré le chancelier Olaf Scholz et le Premier ministre polonais Donald Tusk. Des tensions ont été remarquées depuis plusieurs semaines entre Berlin et Paris. La réunion devait refléter l’image d’une alliance resoudée.  

Nouvelle opération rattrapage après les propos du 26 février

Les déclarations réitérées d'Emmanuel Macron, qui refuse d'exclure l'envoi de troupes au sol en Ukraine, ont en effet semé le trouble parmi les alliés de Paris, l'Allemagne en tête, et suscité la réprobation quasi-unanime des oppositions en France.

Dans son entretien au Parisien, le président a garanti l'absence de mésentente au sein du couple franco-allemand sur cette question. «J'ai voulu venir très vite en Allemagne pour ne pas que s'installe un débat sur des divergences stratégiques qui existeraient : elles n'existent pas», explique-t-il. 

Le Financial Times révélait le 16 janvier dernier que Bruxelles avait lancé un audit sur les quantités d'armements que les États membres avaient fourni à Kiev. Ce contrôle faisait suite aux récriminations de Berlin, estimant que certains pays auraient les moyens d'en faire plus, notamment la France et l'Italie. Depuis, Macron annoncé l’envoi de 40 missiles Scalp à Kiev et multiplié les déclarations sur l’envoi de troupes.

«Il n'y a jamais eu de fâcherie entre le chancelier et moi. Nous avons une très grande communauté de vues sur les objectifs et la situation. C'est la manière de les traduire qui est différente», poursuit-il. «L'Allemagne a une culture stratégique de grande prudence, de non-intervention, et elle se tient à distance du nucléaire», explique-t-il. «Un modèle très différent de celui de la France, dotée de l'arme nucléaire et ayant gardé et renforcé une armée de métier», dit-il encore.

Le président français ajoute qu'il a renoncé à un voyage à Kiev pour se rendre à Berlin vendredi et s'y entretenir avec Olaf Scholz et Donald Tusk. Il avait assuré qu'il irait rencontrer le président Volodymyr Zelensky en Ukraine avant la mi-mars, un déplacement qui avait déjà été programmé une première fois pour le mois de février puis reporté. Il affirme désormais que sa visite aura lieu dans les prochaines semaines.

Pour Macron, la Russie est une «puissance moyenne»

Il insiste également sur les complémentarités de l'aide que peuvent apporter la France et l'Allemagne. « L'Allemagne dépense plus que la France, a plus d'espace budgétaire, c'est une chance.

«La France peut faire des choses que l'Allemagne ne peut pas», a-t-il déclaré au Parisien, avant de relativiser la puissance de la Russie.

«Il ne faut pas se laisser intimider, nous n'avons pas face à nous une grande puissance. La Russie est une puissance moyenne dotée de l'arme nucléaire, mais dont le PIB est très inférieur à celui des Européens, inférieur à celui de l'Allemagne, de la France», a-t-il dit.

«Ces États doivent comprendre les répercussions de ces déclarations provocatrices», a prévenu Poutine

Moscou, de son côté, dénonce depuis la mi-janvier, l'implication croissante de Paris en Ukraine.

La Russie n'aura pas de «lignes rouges» contre ceux qui n'en ont pas envers elle, a déclaré le 13 mars Vladimir Poutine. Ce jour-là, le président russe a également réagi pour la première fois personnellement aux propos d'Emmanuel Macron sur l'envoi de troupes occidentales en Ukraine, estimant que cela ne changerait rien à la situation sur le champ de bataille et à l’issue du conflit. Et celui-ci de conclure : «Ces États doivent comprendre les répercussions de ces déclarations provocatrices.»


Russie: une adolescente tuée dans une frappe ukrainienne à Belgorod

«A notre grande tristesse, une adolescente âgée de 16 ans a été tuée», a écrit ce 17 mars sur Telegram le gouverneur de la région de Belgorod Viatcheslav Gladkov, expliquant que la maison dans laquelle elle se trouvait avait pris feu à cause de l'attaque. Son père a également été blessé, a-t-il ajouté.

Une nouvelle attaque de drones ukrainiens, a provoqué l'incendie d'une raffinerie dans le sud de la Russie, ont aussi indiqué ce matin les autorités régionales de Krasnodar, faisant état d'un mort après une crise cardiaque présumée.

35 drones abattus par l'armée russe

L'armée russe a par ailleurs affirmé avoir abattu dans la nuit 35 drones ukrainiens au-dessus de différentes régions de la Russie, dans celles de Moscou, Belgorod, Kalouga, Oriol, Rostov, Iaroslavl, Koursk et Krasnodar. Les attaques ukrainiennes se sont multipliées cette semaine dans le pays, où se déroule dimanche le dernier jour du scrutin présidentiel. 

«L'incendie sur le territoire de la raffinerie de pétrole de Slaviansk est maintenant complètement éteint», a indiqué le quartier général opérationnel de la région de Krasnodar sur Telegram. «Selon les informations préliminaires, une personne est décédée au moment de l'attaque de drone, la cause probable du décès étant une crise cardiaque».

La raffinerie de Slaviansk-sur-Kouban se trouve dans la région de Krasnodar, à l'est de la mer d'Azov. La veille, une raffinerie a été incendiée à Samara, à quelque 1 000 km de la frontière ukrainienne, après des attaques de drones. Une raffinerie de pétrole a aussi été visée par un drone mercredi 15 mars à Riazan, à environ 200 km au sud-est de Moscou, faisant des blessés. Le 14 mars, une autre raffinerie avait été visée dans la région de Nijni Novgorod, à 800 km de la frontière avec l'Ukraine et un incendie s'est déclaré le même jour dans un complexe de carburant dans la région d'Oriol, à environ 160 km de la frontière ukrainienne.

Deux personnes sont mortes dans des frappes ukrainiennes samedi 16 mars à Belgorod. Vendredi, Vladimir Poutine a déclaré que les attaques terroristes ukrainiennes sur le territoire russe ne resteraient pas «impunies», jugeant ces tentatives «insensées du point de vue militaire et inhumaines»

Détails à suivre...

Colère du monde agricole : les critères «verts» de la Pac sur la sellette

Jachères, haies, rotation des cultures, petites exploitations... Bruxelles a proposé le 15 mars des révisions législatives pour alléger drastiquement les règles environnementales de la Politique agricole commune (Pac), vivement contestées par le secteur à travers l'UE.

Au grand dam des ONG écologistes, la Commission européenne propose ainsi d'assouplir, voire de supprimer, une partie des stricts critères «verts» que la nouvelle Pac (2023-2027), entrée en vigueur l'an dernier, impose aux agriculteurs pour toucher des subsides européens.

États membres et eurodéputés devraient examiner ces propositions rapidement en vue de les entériner éventuellement d'ici fin avril. «L'objectif est d'alléger davantage la charge administrative, de donner aux agriculteurs comme aux États une plus grande flexibilité pour se conformer à certaines conditions, sans réduire le niveau global d'ambition environnementale», a affirmé la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.

«Il sera possible d'appliquer certaines normes de manière plus compatible avec les réalités qu'affrontent les agriculteurs au quotidien sur le terrain», a-t-elle insisté, après un entretien avec le Premier ministre polonais Donald Tusk.

Les exploitations doivent actuellement laisser au moins 4% de leurs terres arables en jachères ou surfaces non-productives (haies, bosquets, mares...). Un critère devenu un épouvantail pour les agriculteurs manifestant dans l'UE.

Des mesures rétroactives

Après avoir accordé une suspension temporaire pour 2023 puis 2024, Bruxelles propose de supprimer complètement l'obligation dans la législation, ne laissant plus que l'interdiction de tailler les haies pendant les périodes de nidification.

«Il était vraiment difficile pour les agriculteurs d'accepter ces obligations de jachères, mais ils pourront toujours choisir de le faire sur une base volontaire» en échange de primes («éco-régimes»), a expliqué à l'AFP le commissaire à l'Agriculture, Janusz Wojciechowski.

«En pratique, les agriculteurs seraient encouragés à maintenir des zones non productives, mais sans craindre une perte de revenus s'ils ne peuvent pas le faire», a précisé la cheffe de la Commission.

Parmi les «conditionnalités» fustigées par les organisations agricoles qui les jugent impraticables face aux aléas climatiques : l'obligation de rotation des cultures, avec une culture différente de l'année précédente sur 35% des terres arables. Elle pourrait être remplacée par une simple «diversification».

Pour l'interdiction de sols nus durant les périodes sensibles, «l'idée serait que ces périodes ne soient pas rigides, que l'État puisse les définir de manière flexible en tenant compte des différences régionales», a souligné Janusz Wojciechowski.

«La plupart des changements entreraient en vigueur en 2025, mais en s'appliquant rétroactivement au 1er janvier 2024. Les agriculteurs ne seraient pas sanctionnés pour ne pas avoir respecté ces conditionnalités» cette année, a-t-il insisté.

Autre changement majeur : la Commission propose d'exempter des contrôles et pénalités liés aux conditions environnementales les exploitations de moins de 10 hectares — qui représentent 65% des bénéficiaires de la Pac, mais ne couvrent que 9,6% des surfaces. «En Pologne, elles représentent les trois quarts des exploitations», note Janusz Wojciechowski.

Les écologistes en colères

Enfin, les États disposeraient d'un délai jusqu'à fin 2025 pour traduire dans leurs plans nationaux l'actualisation au fil du temps des législations environnementales et climatiques européennes.

Et en cas d'épisodes climatiques extrêmes (sécheresse, inondations...) empêchant les agriculteurs de respecter les exigences de la Pac, les États seraient libres d'introduire des dérogations temporaires, réservées aux exploitants concernés afin qu'ils n'encourent pas de pénalité.

«Il est scandaleux de vouloir procéder à des affaiblissements législatifs de la Pac dans le cadre d'une procédure accélérée sans étude d'impact, sous couvert de simplification administrative», compromettant «la nécessaire adaptation au changement climatique», a réagi l'eurodéputé Vert Martin Haüsling.

Pour leur part, les ONG environnementales dénoncent un démantèlement «électoraliste» de l'architecture verte de la Pac, sans garantie de désamorcer le malaise agricole. «Abandonner aveuglément les mesures environnementales n'apaisera pas les agriculteurs qui souffrent de prix injustes et de l'urgence climatique, avec des besoins de viabilité à long terme», fait valoir Anu Suono du WWF.

Des inquiétudes balayées par Bruxelles: «cette évolution n'affaiblira en rien l'aspect environnemental, on obtient plus de résultats avec des encouragements et des primes qu'avec des contraintes» et pénalités, estime Janusz Wojciechowski, appelant à «prendre les agriculteurs au sérieux».

Le ministre français de l'Agriculture Marc Fesneau s'est «réjoui des avancées obtenues», se disant aussi «très vigilant pour que les premières réponses apportées par la Commission européenne soient mises en œuvre rapidement».

Parallèlement, la Commission a présenté le 15 mars des pistes pour mieux «protéger les agriculteurs des pratiques déloyales» dans l'agro-alimentaire, avant des échanges avec les acteurs du secteur et avec les États pour élaborer des actions «à court et moyen termes».

Depuis plusieurs mois, les agriculteurs de nombreux États membres manifestent leur colère contre les normes imposées par Bruxelles et la concurrence extra-européenne à laquelle ils sont soumis via des accords de libre-échanges. Une concurrence venue, en particulier, d’Ukraine depuis que l’UE a ouvert au printemps 2022 ses frontières aux produits agricoles ukrainiens afin de soutenir le pays en guerre.

Missiles Taurus : face au refus de Scholz, la presse britannique maintient la pression sur Berlin

Le 15 mars à Berlin, Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Donald Tusk ont affiché leur «unité» à l’occasion d’une rencontre au format «triangle de Weimar». «Aujourd'hui plus que jamais, notre unité fait notre force et surtout nos trois États, l'Allemagne, la Pologne et la France, portent une responsabilité particulière», a déclaré le chancelier allemand à l'issue de la réunion.

Les trois pays sont «unis, déterminés» et «résolus à ne jamais laisser gagner la Russie et à soutenir le peuple ukrainien jusqu'au bout», lui a fait écho le président français. «Nous continuerons comme nous l'avons fait depuis le premier jour à ne jamais prendre l'initiative de quelque escalade», a affirmé devant la presse Emmanuel Macron dont le gouvernement, en janvier 2023, avait ouvert la voie aux livraisons de chars de combat aux forces de Kiev. Pour sa part, le Premier ministre polonais a déclaré que les «rumeurs malveillantes de divergences entre les capitales européennes sont exagérées».

C’était sans compter sur la presse britannique, qui fait ses choux gras des querelles franco-allemandes. «Quand Poutine tousse, Scholz s’enfuit», titrait The Times, dans la foulée de la rencontre des trois hommes d’État, reprenant des propos attribués à un conseiller du président français : «quand Poutine tousse, Scholz se met immédiatement à la recherche d’un bunker».

Une phrase assassine, ébruitée le 13 mars, par un autre titre de la presse britannique : l’hebdomadaire europhile The New European. «Macron et Scholz ne se parlent même pas», venait enchérir un «diplomate basé à Berlin», cité par l’auteur de l’article. Des affirmations qui tranchent avec celles d’Olaf Scholz qui, le même jour, avait assuré avoir avec Emmanuel Macron «une très bonne relation personnelle».

«L’humiliation se poursuivra jusqu’à ce que la politique s’améliore»

Dans son article, la journaliste de The New European a dressé le portrait d’un Olaf Scholz qui «s’aliène» ses alliés, au péril de la «sécurité européenne», le tout au profit d’une image «d’homme d’État pacifique». En cause : le fait qu’Olaf Scholz ait motivé son refus de livrer les Taurus en assurant que leur réglage nécessiterait l'intervention de militaires allemands, une ligne rouge, dans la belligérance, qu’Olaf Scholz refuse jusqu’à présent de faire franchir à son pays.

«Ce qui est fait concernant l’accompagnement du ciblage de la part des Britanniques et des Français ne peut pas être fait en Allemagne», avait-t-il déclaré le 26 février, laissant entendre que des éléments des services britanniques et français seraient déjà présents sur le sol ukrainien pour aider les forces de Kiev à frapper des cibles russes. Si Paris n’avait pas réagi, il en fut tout autrement à Londres.

«Le comportement de Scholz a montré qu'en ce qui concerne la sécurité de l'Europe, il n'est pas la bonne personne, dans le mauvais travail au mauvais moment», avait lancé fin février au Evening Standard l’ancien ministre britannique de la Défense Ben Wallace. «Nous avons donné le Storm Shadow, nous devons tous donner ce que nous pouvons, Scholz devrait donner le Taurus et cesser de compromettre la sécurité de l’Europe», avait pour sa part déclaré la présidente de la Commission des Affaires étrangères du parlement britannique, Alicia Kearns, après avoir qualifié les propos de Scholz d’«irresponsables» et de «gifle aux alliés».

Un angle d’attaque reprit par le correspondant du Times, qui compare un Emmanuel Macron «conciliant», avec la Pologne et «d’autres États de la ligne de front», à un Olaf Scholz qui a «surtout été clair sur ce qu’il ne veut pas» et qui campe «par pure obstination» sur son refus de livrer les Taurus à l’Ukraine. «Ils ne relâcheront pas leur pression, car ils savent à quel point l’Allemagne est importante pour la sécurité européenne», a déclaré au Times Benjamin Tallis, chercheur au Conseil allemand des relations étrangères. «L’humiliation se poursuivra jusqu’à ce que la politique s’améliore», a-t-il ajouté.

«L’autre guerre de l'Europe»

Dans une lettre ouverte qu’il a coécrite, publiée le 14 mars, Benjamin Tallis a appelé Olaf Scholz à «changer de cap et aider l’Ukraine à gagner». «Ignorant la nécessité évidente de gagner la guerre […], il s’efforce d’éviter les mesures nécessaires - notamment l'envoi de missiles de croisière Taurus en Ukraine», ont notamment écrit les trois auteurs, accusant le chancelier de mettre «en danger les Allemands et tous les Européens» par sa politique face à la Russie.

Dans d’autres titres de la presse britannique, on se contente de tirer à boulet à rouge sur les dissensions franco-allemandes. Pour The Guardian, cette «démonstration ostentatoire d'unité» à Berlin, «organisée à la hâte», n’a «pas caché le fait que Paris et Berlin ont désormais des perspectives différentes sur le double spectre de l'avancée militaire russe en Ukraine et du refus du Congrès américain d'approuver une aide militaire supplémentaire substantielle à Kiev».

Un rendez-vous au cours duquel, analyse The Guardian, Macron a «de nouveau implicitement critiqué Scholz pour avoir continué à exclure la livraison des puissants missiles de croisière allemands à longue portée Taurus». Évoquant des relations «glaciales» entre Macron et Scholz, à la veille de leur rencontre à Berlin, le Daily Mail titrait quant à lui sur «l’autre guerre de l'Europe». À renfort d’intervenants, le président français y est décrit comme «tent[ant] de diriger l'OTAN comme un "Napoléon"» et «condamnant les "lâches" allemands».

Le Bundestag dit «non» à la livraison des Taurus à Kiev

Pour tenter de convaincre Olaf Scholz, le chef de la diplomatie britannique, David Cameron, avait déclaré lors d’une interview au Süddeutsche Zeitung publiée le 9 mars que Londres était disposé à acheter des Taurus allemands en échange desquels la Grande-Bretagne enverrait davantage de ses propres missiles longue portée à l’Ukraine. Un arrangement refusé, dans la foulée, par le ministre allemand de la Défense. Quant à Olaf Scholz, réinterrogé par la presse depuis, il a réitéré son refus de livrer ces missiles à l’Ukraine.

Une position qu’il peut visiblement se permettre, car sur cette question chancelier n’est pas aussi isolé sur la scène politique allemande que ses détracteurs ne le laissent entendre. Par 495 voix contre, face à 190 voix pour et cinq abstentions, le Bundestag a rejeté le 14 mars la motion déposée par la CDU/CSU visant à forcer le gouvernement allemand à livrer les Taurus à l’Ukraine.

Bundestag à l'endroit duquel la Douma a appelé le 12 mars à enquêter, après la publication d’un enregistrement audio dans lequel on peut entendre des officiers supérieurs allemands évoquer la livraison des Taurus à l’Ukraine ainsi que le ciblage du pont de Crimée avec ces missiles. «Nous percevons cela comme une agression, nous considérons cela comme une menace pour notre sécurité», avait déclaré le président de la chambre basse du Parlement russe, Viatcheslav Volodine. «Nous pensons que cela est inacceptable et conduit au déclenchement d'une troisième guerre mondiale à grande échelle, nucléaire, avec toutes les conséquences qui en découlent», avait-il ajouté.

Nigéria : l’armée annonce la mort de 16 militaires, tués dans le sud du pays

Les troupes présentes dans la région de Bomadi «ont été encerclées par des jeunes de la communauté et tuées le jeudi 14 mars 2024», a déclaré ce 16 mars dans un communiqué le brigadier général Tukur Gusau, directeur de la communication de l'armée nigériane, annonçant la mort de 16 militaires. «L'équipe de renfort dirigée par le commandant a également été attaquée, entraînant la mort du commandant, de deux majors, d'un capitaine et de 12 soldats», a-t-il détaillé.

«Le chef d'état-major de la défense, le général Christopher Gwabin Musa, a ordonné l'ouverture immédiate d'une enquête et l'arrestation des personnes impliquées dans ce crime odieux», a-t-il précisé, ajoutant que «quelques arrestations avaient été effectuées, tandis que des mesures sont prises pour élucider le mobile de l'attaque».

Les soldats étaient présents pour tenter de régler un conflit entre les communautés des villages voisins d'Okuama et d'Okoloba. La presse locale a fait état ces dernières semaines d'affrontements entre ces deux communautés, chacune revendiquant la propriété des terres, qui auraient fait plusieurs morts.

564 personnes kidnappées en l’espace d’une semaine, selon l’ONU

Le Nigéria est en proie à une grave crise sécuritaire, où la flambée de violence intercommunautaire s’ajoute aux attaques de groupes djihadistes et des bandes criminelles qui pillent les villages et tuent ou enlèvent leurs habitants.

Le 7 mars, 250 écoliers ont été enlevés dans leur école du village de Kuriga, les ravisseurs ont exigé le paiement d'une importante rançon, laissant la population locale dans un état de sidération absolue. Depuis cette date, au moins 564 personnes ont été kidnappées selon l’ONU, dont plusieurs centaines d'enfants, précisait le 15 mars le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme.

Russie : le FSB annonce avoir déjoué un attentat à une jonction ferroviaire du Transsibérien

Le Centre des relations publiques (PCR) du FSB a annoncé ce 16 mars l’arrestation d'un Russe «né en 1962» qui, dans la région de Sverdlovsk, «projetait de commettre un acte terroriste au carrefour du Transsibérien». Des images de l’arrestation ont également été diffusées. 

L’homme, selon le FSB, aurait agi «sur instruction de la Direction principale des renseignements du ministère de la Défense de l'Ukraine» et aurait été recruté par les services ukrainiens à Lvov et renvoyé en Russie après avoir reçu une formation au sabotage.

«L'accusé a avoué son crime et coopère à l'enquête», annonce le FSB

Le communiqué précise que du «matériel de communication», un «dispositif pour renverser les trains» ainsi que de l’argent ont été trouvés par les enquêteurs. «L'accusé a avoué son crime et coopère à l'enquête», conclut le document, ajoutant que «les efforts visant à documenter ses activités criminelles se poursuivent».

La veille, les services russes de sécurité avaient annoncé l’arrestation d’un homme accusé de préparer, «sur instruction» de la légion «Liberté de la Russie», des «attaques terroristes dans la ville de Briansk afin de déstabiliser la situation politique et publique à la veille des élections du président de la Fédération de Russie» qui se tiennent du 15 au 17 mars.

Depuis le début du conflit en Ukraine en février 2022, la Russie a annoncé avoir déjoué des centaines de tentatives de sabotage, notamment sur des infrastructures civiles, et a arrêté des dizaines de personnes pour ces motifs. Kiev ne revendique pas généralement ses actes de sabotage à l'intérieur de Russie.

Guerre à Gaza : la France «n'enquêtera pas sur ce que feront les franco-israéliens» dans les rangs de Tsahal

La diplomatie française a été claire : Paris n’enquêtera pas sur les agissements des franco-israéliens dans les rangs de Tsahal. «La binationalité c’est une double allégeance donc on n'enquêtera pas sur ce que feront les franco-israéliens vis-à-vis de leurs obligations militaires en Israël», a déclaré le 14 mars Christophe Lemoine lors d’une conférence de presse.

Le porte-parole adjoint de la diplomatie française répondait à une question de la correspondante de l’agence turque Anadolu, Esra Taskin, quant à la possibilité d'«enquêtes» menées sur les binationaux qui ont rejoint l'armée israélienne.

💢 ❝ La France refuse d’enquêter « sur ce que feront les franco-israéliens » à Gaza du fait de leur binationalité ❞

🗣️ Interrogé par la correspondante d’Anadolu, Esra Taskin, le porte-parole adjoint de la diplomatie française, Christophe Lemoine, a fait savoir qu’aucune… pic.twitter.com/8pNe4DbX1f

— Anadolu Français (@aa_french) March 14, 2024

Quant à la deuxième partie de la question, à savoir «si ces binationaux ont commis des crimes contre les Gazaouis, seront-ils poursuivis en France?», Christophe Lemoine l’a qualifiée de «prospective». «Si je comprends bien votre question, ils ne les ont pas encore commis, donc je vous répondrai le moment venu s’ils commettent ces crimes et que c’est avéré», a poursuit le porte-parole du Quai d’Orsay.

4 000 soldats de nationalité française dans les rangs de Tsahal

Parmi les 350 000 réservistes mobilisés par l'armée israélienne, pas moins de 4 000 ont la nationalité française  selon le quotidien Le Parisien.

Depuis le début du conflit, opposant Israël au Hamas, déclenché le 7 octobre par l’attaque sanglante du mouvement palestinien contre l’État hébreu, plusieurs pays tels que l’Afrique du Sud, la Turquie, le Brésil ont accusé Israël de commettre un «génocide» à l’encontre de la population gazaouie. Plusieurs organisations non gouvernementales, dont Amnesty InternationalB'Tselem et Human Right Watch, ont également pointé du doigt le bombardement ainsi que le blocus de la bande de Gaza, accusant Tsahal de «crimes de guerre».

Selon le dernier décompte du ministère de la Santé du Hamas, ce 16 mars, l'offensive israélienne a fait 31 553 morts dans la bande de Gaza, majoritairement des civils.

Syrie : après treize ans de guerre, l'opposition djihadiste d'Idlib se fracture

Le dernier bastion djihadiste d'Idlib, tenu fermement par Hayat Tahrir el-Cham (HTS), est soumis à une vague de manifestation contre la gouvernance d'Abou Mohammad al-Jolani. Les habitants de la province du nord-ouest syrien réclament sa démission et l'élection d'un nouveau conseil de la Choura pour gouverner les territoires djihadistes.

En, effet à l'occasion du treizième anniversaire du début du soulèvement contre les autorités syriennes, des milliers de manifestants sont descendus le 15 mars dans les rues de la province d'Idlib pour protester, non pas contre Bachar el-Assad, mais contre le leader du groupe djihadiste, Abou Mohammad al-Jolani. Ces rassemblements hostiles à la gouvernance du mouvement islamiste ont également été recensés au cours des derniers jours à Binnish, Taftanaz, Sarmada, Hazano, Al-Atareb, Ta'um, Al-Fu'a et Darat Azza, rapporte le média Al-Jazeera. 

Les manifestants exigent en effet un changement de gouvernance et une restructuration de l'appareil de sécurité. Tout a commencé le 25 février dernier, lorsqu'un ancien combattant de l'Armée syrienne libre (ASL) a été tué dans les geôles de l'organisation djihadiste, «c’est ce qui a fait exploser la rue», a expliqué un habitant d'Idlib au quotidien libanais L'Orient Le Jour. Des arrestations arbitraires, des actes de tortures et des assassinats sont dénoncés par les protestataires. Les manifestants réclament ainsi la libération «des prisonniers d’opinion, des détenus politiques et de toute personne qui n’aurait pas été condamnée», rapporte le média libanais.

Manifestations : Al-Jolani menace ceux qui franchiraient la «ligne rouge»

Le mouvement Hayat Tahrir el-Cham a en effet procédé à une vague d'arrestations contre des «agents de la Russie, du régime d'Assad et de la coalition internationale», dont des militaires et des agents de la sécurité. Le nombre de détenus avoisine les 1 000 personnes, souligne Al-Jazeera ainsi que le média arabe El Qods el arabi. Ce dernier cite le leader de HTS qui, face au vent de révolte dans la province d'Idlib, a menacé le 12 mars d'intervenir «sévèrement» à l'encontre de ceux qui franchiraient la «ligne rouge».

La province d'Idlib, dernier bastion djihadiste en Syrie, a longuement été sous l'influence d'Ankara, avec notamment l'utilisation de la monnaie turque depuis juin 2020. Or depuis le volte-face d'Erdogan concernant la Syrie d'Assad, le mouvement islamiste du nord-ouest syrien se retrouve esseulé. Appartenant à l'ancien front Al-Nosra et ayant participé au soulèvement djihadiste en Irak, Al-Jolani devient leader de HTS en 2017.

Le mouvement contrôle la majeure partie de la province d'Idlib et dispose d'une véritable armée de 30 000 hommes, dont 10 000 étrangers provenant de Jordanie, d’Arabie saoudite et d’Asie centrale, avec notamment une branche turkmène. L'organisation affronte également d'autres groupes terroristes dans la zone, à l'instar de l'État islamique ou de Hourras el-din, un mouvement qui n'a pas fait sécession avec Al-Qaïda. 

Guerre à Gaza : des factions palestiniennes ont rencontré les Houthis pour se coordonner contre Israël

Des dirigeants du Hamas et des rebelles yéménites Houthis se sont récemment rencontrés afin de discuter de la «coordination» de leurs actions contre Israël, ont indiqué dans la soirée du 15 mars à l'AFP des sources au sein du Hamas et du Jihad islamique.

Selon ces dernières, des dirigeants du Hamas et du Jihad islamique, ainsi que du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, marxiste), ont tenu «la semaine dernière» une «réunion importante» avec des cadres des Houthis.

Au cours de cette réunion, dont le lieu et les participants n'ont pas été révélés, les dirigeants de ces factions ont discuté des «mécanismes de coordination de leurs actions de résistance en qui concerne la prochaine étape» de la guerre en cours entre Israël et le Hamas, toujours selon ces sources.

Les factions palestiniennes et les Houthis ont également discuté d'une possible opération israélienne à Rafah, grande ville du sud de la bande de Gaza où s'entassent, selon l'ONU, 1,5 million de personnes la majorité déplacées par les combats, ajoutent ces sources. Rafah, présentée comme le «dernier bastion» du Hamas à Gaza par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou qui a approuvé les «plans d'action» de Tsahal en vue d'une opération terrestre.

Les Houthis assurent qu'ils poursuivront leurs «opérations» en mer Rouge

Lors de cette rencontre avec les organisations palestiniennes, les Houthis ont «confirmé qu'ils poursuivraient leurs opérations en mer Rouge» afin de «soutenir la résistance palestinienne», ont ajouté à l'AFP ces sources au sein du Hamas et du Jihad islamique ayant requis l'anonymat.

Le Hamas, le Jihad islamique et les Houthis font notamment partie de «l'axe de la résistance», un regroupement de mouvements hostiles à Israël et aux États-Unis soutenu par l'Iran et qui comprend également le Hezbollah libanais et des milices irakiennes.

Dans la foulée de la guerre Israël/Hamas, déclenchée par l'attaque meurtrière du mouvement islamiste palestinien en territoire israélien le 7 octobre, les Houthis ont multiplié les attaques contre des navires marchands et parfois militaires au large du Yémen en «solidarité» avec les Palestiniens de Gaza.

Dans un discours prononcé dans la soirée du 14 mars, le chef des Houthis, Abdel Malek al-Houthi, a affirmé que son mouvement allait «se poursuivre et étendre la portée de (ses) opérations». «Notre principale bataille consiste à empêcher les navires liés à l'ennemi israélien de traverser la mer d'Oman, la mer Rouge et le golfe d'Aden, mais nous nous efforcerons aussi [...] de les empêcher de traverser l'océan Indien et d'aller de l'Afrique du Sud vers le cap de Bonne-Espérance», a-t-il déclaré.

Belgorod : deux personnes tuées dans des frappes ukrainiennes

Le gouverneur de Belgorod Viatcheslav Gladkov a annoncé ce 16 mars au matin la mort de deux personnes à la suite de frappes ukrainiennes. «Dans un grand malheur, deux personnes sont mortes : un homme et une femme» a-t-il déclaré dans un message posté sur sa chaine Telegram.

«L'homme conduisait un camion lorsqu'il a été touché par un missile, après quoi il a percuté un bus de passagers», a précisé le responsable régional. Quant à la femme, celle-ci a été fauchée par un obus alors qu’elle se trouvait sur un parking avec son fils. «Malheureusement, la femme est décédée sur le coup. Les médecins se battent pour la vie de son fils» qui présente «des blessures causées par des éclats d'obus à l'arrière de la tête, à l'épaule et à la poitrine», a relaté Gladkov.

Belgorod ciblée par des incursions au sol

La ville de Belgorod et sa région, frontalière de l’Ukraine, sont régulièrement ciblées par des tirs de forces ukrainiennes. Le 15 février, un centre commercial avait été frappé par des tirs d’artillerie, tuant huit personnes, dont un enfant.

La région est également la cible d’incursions au sol. Le 15 mars, le ministère russe de la Défense avait annoncé avoir déjoué l’une de ces tentatives. Une opération menée, selon la Défense russe, à l’aide d’une trentaine d’éléments «des forces spéciales» et de «mercenaires étrangers» héliportés à un kilomètre de la frontière de la région de Belgorod.

Dans une allocution lors d’un Conseil de sécurité, retransmise à la télévision, le président russe a prévenu que ces «ces attaques ne resteraient pas sans réponse», accusant l’Ukraine de chercher à «saboter» le scrutin présidentiel qui se tient du 15 au 17 mars.

Proche-Orient : tensions interpalestiniennes autour de la nomination d'un nouveau Premier ministre

Le 14 mars, le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a nommé l’un de ses proches, l'économiste Mohammad Moustafa, comme Premier ministre afin de tenter, selon des analystes, de convaincre la communauté internationale de sa volonté de réformer son Autorité palestinienne.

Mais le 15 mars, le Hamas, ainsi que le Jihad Islamique et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, marxiste) ont fustigé cette nomination, accusant Mahmoud Abbas d'être «déconnecté» de la réalité. «Former un nouveau gouvernement sans consensus national va aggraver les divisions» interpalestiniennes, ont-ils mis en garde dans un communiqué conjoint.

La nomination du nouveau Premier ministre prouve «la profonde crise au sein de l'Autorité palestinienne et sa déconnexion de la réalité», selon le communiqué qui dénonce le «fossé entre l'Autorité et le peuple» palestinien.

Depuis des affrontements fratricides en juin 2007, le leadership palestinien est divisé entre l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, menée par le Fatah qui exerce un pouvoir limité en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël, et le Hamas, au pouvoir à Gaza.

Ces derniers mois, de nombreux Palestiniens ont vivement critiqué le président Abbas pour son «impuissance» face à l'opération terrestre et aérienne israélienne dans la bande de Gaza aujourd'hui ravagée par la guerre.

Le Fatah accuse le Hamas «d'avoir causé le retour de l'occupation israélienne de Gaza»

Tard le 15 mars, le Fatah a répliqué au Hamas l’accusant dans un communiqué «d'avoir causé le retour de l'occupation israélienne de Gaza» en «entreprenant l'aventure du 7 octobre» qui a mené à une «catastrophe (nakba, en arabe) encore plus horrible et cruelle que celle de 1948», une référence au déplacement et à l'expulsion d'environ 760 000 Palestiniens de leurs terres à la création d'Israël.

La guerre Israël/Hamas a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée par des commandos du mouvement palestinien infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort d'au moins 1 160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de sources officielles israéliennes.

En représailles, Israël a promis «d'anéantir» le Hamas et lancé une offensive dans la bande de Gaza ayant fait jusqu'à présent 31 490 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

«La véritable déconnexion de la réalité et du peuple palestinien est celle de la direction du Hamas, qui jusqu'à présent ne saisit pas l'ampleur de la catastrophe que connaît notre peuple», a ajouté le Fatah, accusant le Hamas de ne pas avoir lui-même «consulté» les autres dirigeants palestiniens avant de lancer son attaque contre Israël.

La nomination de Mohammad Moustafa, qui fait suite à la démission le mois dernier du gouvernement de Mohammed Shtayyeh, intervient alors que des puissances régionales et occidentales appellent à une réforme de l'Autorité palestinienne afin qu'elle puisse être un acteur «crédible» pour administrer Gaza après la guerre et à terme diriger un futur État palestinien.

Mais le rôle de l'Autorité palestinienne après la guerre demeure encore incertain, en raison de son influence limitée à Gaza et du refus notamment du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d'envisager un futur État palestinien.

Dans une lettre d'acceptation de sa mission au président Abbas, Mohammad Moustafa s'est dit «conscient de la phase critique que traverse la cause palestinienne», et a insisté sur la nécessité d'un État palestinien regroupant Gaza et la Cisjordanie.

Russie : Le FSB a annoncé l'arrestation d'un homme soupçonné de préparer des attentats à Briansk

Le Centre des relations publiques du FSB a annoncé ce 15 mars, dans un communiqué transmis à RT, l'arrestation d'un individu qui aurait fomenté des actes de terrorisme dans la ville de Briansk à la demande de la Légion «Liberté de la Russie», une unité militaire des forces armées ukrainiennes composée de transfuges de l'armée russe.

«J'ai été déployé dans la région de Briansk pour y poser un explosif», a-t-il affirmé, dans une vidéo diffusée par les services russes de sécurité. L'individu y précise également qu'il travaillait pour la Légion «Liberté de la Russie» (LSR). Selon ses dires, il a initialement été envoyé en mission à Belgorod, puis aurait reçu un contre-ordre l'enjoignant de se rendre à Briansk. Une fois l'attentat perpétré, a-t-il expliqué, il devait être exfiltré dans un camp d'entraînement ukrainien.

Dans son communiqué, le FSB a en outre indiqué que le prévenu est un citoyen russe né en 2002 originaire de la région de Krasnodar (attenante à la Crimée dans le sud de la Russie).

Déstabiliser la société russe à la veille des présidentielles

«Sur instruction» de la LSR, poursuit le document, l'individu «a préparé des attaques terroristes dans la ville de Briansk afin de déstabiliser la situation politique et publique à la veille des élections du président de la Fédération de Russie» qui se tiennent du 15 au 17 mars.

«Sous la direction du curateur du LSR, le Russe recruté a retiré des engins explosifs d'une cache dans la région de Kalouga [au sud-ouest de Moscou, ndlr.], qu'il a placés à proximité d'entrées de bâtiments administratifs d'entreprises énergétiques ainsi que de bâtiments publics», indique le FSB.

L'individu a été mis en examen par les juridictions des régions de Briansk et de Kalouga pour «préparation d'actes de terrorisme», «acquisition, recel et transport d'engins explosifs» (articles 205 et 222 du Code pénal russe), a précisé le communiqué. Il encourt jusqu'à vingt ans d'emprisonnement.

Depuis le début du conflit en Ukraine en février 2022, la Russie a annoncé avoir déjoué des centaines de tentatives de sabotage, notamment sur des infrastructures civiles, et a arrêté des dizaines de personnes pour ces motifs. Kiev ne revendique généralement pas les actes de sabotage à l'intérieur de la Russie.

Proche-Orient : Netanyahou a approuvé les «plans» de Tsahal en vue d'une offensive à Rafah

Selon un communiqué transmis ce 15 mars à la presse, Benjamin Netanyahou a approuvé «les plans d'action» de l'armée en vue d'une offensive à Rafah. «L'armée israélienne est prête pour le côté opérationnel et pour l'évacuation de la population», selon le communiqué qui ne donne aucune autre précision sur cette opération annoncée de longue date, contre laquelle les États-Unis et l'ONU ne cessent de mettre en garde.

Benjamin Netanyahou promet depuis des semaines de poursuivre la guerre jusqu'à l'élimination du Hamas et a annoncé à plusieurs reprises une offensive prochaine contre Rafah, ville collée à la frontière fermée avec l'Égypte, et où sont massés, selon l'ONU, environ un million et demi de Palestiniens.

Washington pour sa part répète son opposition à toute offensive à Rafah mettant en péril les civils qui y sont réfugiés. «Je continuerai à rejeter la pression. Nous entrerons dans Rafah. Nous achèverons d'éliminer les bataillons du Hamas», a-t-il répété le 14 mars dans un message sur le réseau social X.

Le Premier ministre israélien avait demandé le mois dernier à l'armée de lui présenter un plan d'évacuation des civils. L'armée a soumis un plan au cabinet de guerre fin février, dont aucun détail n'a filtré.

En visite à Vienne, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré ce 15 mars «ne pas avoir encore vu de plan» fourni par les Israéliens, tout en rappelant que les États-Unis réclamaient d'avoir un «plan clair et qui puisse être mis en œuvre».

Cessez-le-feu : le Hamas infléchit sa position

A Ramallah, la présidence de l'Autorité palestinienne a exprimé «sa vive inquiétude quant à l'imminence d'une offensive militaire israélienne à Rafah, qui pourrait entraîner un nouveau massacre et de nouveaux déplacements de population», selon l'agence palestinienne officielle Wafa. «La présidence a demandé l'intervention rapide de l’administration américaine et de la communauté internationale pour éviter cette offensive militaire», ajoute Wafa.

L'annonce de l'approbation des plans de l'armée pour Rafah intervient alors que les négociations sur les otages à Gaza devraient reprendre avec l'annonce ce 15 mars de l'envoi d'une délégation israélienne à Doha, au Qatar.

Plus tôt dans la journée un responsable du Hamas avait déclaré à l’AFP que le mouvement était prêt à une trêve de six semaines, associée à un échange d'otages contre des prisonniers palestiniens. Ceci constituant un infléchissement de sa position, le Hamas exigeait jusqu’alors d’Israël un cessez-le-feu définitif à Gaza avant tout échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens. 

Proche-Orient : un premier bateau chargé de vivres est arrivé à Gaza

Un premier bateau transportant des vivres pour la population de Gaza affamée par plus de cinq mois de guerre est arrivé ce 15 mars sur la côte du territoire palestinien, au moment où le Hamas semble avoir infléchi sa position en vue d'une trêve.

 Le mouvement palestinien, qui exigeait jusqu'ici d'Israël un cessez-le-feu définitif avant tout accord sur une libération des otages retenus à Gaza, s'est dit prêt ce 15 mars à une trêve de six semaines associée à un échange d'otages contre des prisonniers palestiniens. Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a ensuite annoncé qu'une délégation israélienne allait se rendre au Qatar dans le cadre des négociations autour de cet échange, sans préciser quand.

Pendant ce temps, un premier bateau de l'ONG espagnole Open Arms, remorquant une barge chargée de 200 tonnes de vivres, est arrivé au large de Gaza-ville (nord), selon des images de l'AFP. Au matin, des habitants scrutaient au loin le bateau depuis le littoral de la Méditerranée.

«Je veux de l'aide pour mes enfants. Je veux qu'ils vivent et ne meurent pas de faim», a raconté à l'AFP l'un d'eux, Abou Issa Ibrahim Filfil.

Les Nations unies redoutent une famine généralisée dans le territoire palestinien, notamment dans le nord. Le Hamas a accusé l'armée israélienne d'avoir une nouvelle fois ouvert le feu le 14 mars au soir avec «des chars et des hélicoptères» sur une foule qui attendait une distribution de farine à l'entrée de Gaza-ville.

Au moins 20 personnes tuées près d’un point de distribution d’aide

L'armée a rejeté ces accusations et affirmé que c'était des «Palestiniens armés» qui avaient tiré sur la foule. Ces tirs ont fait 20 morts et 155 blessés, selon le ministère de la Santé du Hamas. «Il y a eu des tirs directs des forces d'occupation sur des gens rassemblés au rond-point Koweït pour attendre l'arrivée de camions avec de la nourriture», a raconté à l'AFP le docteur Mohammed Ghurab, directeur des services d'urgence de l'hôpital al-Chifa.

Une course contre la montre est engagée pendant ce temps pour tenter d'acheminer davantage d'aide humanitaire. L'aide arrive principalement depuis l'Égypte via Rafah, dans le sud, après avoir été inspectée par Israël, mais reste très insuffisante face aux besoins immenses des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza.

Face à l'urgence humanitaire, plusieurs pays ont commencé à organiser des parachutages ou un couloir maritime depuis Chypre, mais tous soulignent que ces voies d'approvisionnement ne peuvent se substituer aux routes terrestres.

Parti de Chypre le 12 mars, le bateau d'Open Arms transporte 300 000 repas préparés par l'ONG américaine World Central Kitchen (WCK). Une équipe de WCK déjà présente à Gaza a construit une jetée flottante où les cargaisons étaient en train d'être déchargées en fin d'après-midi, selon une porte-parole de l'ONG. 

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort d'au moins 1 160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de sources officielles israéliennes.

Selon Israël, environ 250 personnes ont été enlevées et 130 d'entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 32 seraient mortes. En représailles, Israël a promis d'anéantir le mouvement islamiste qu'il considère comme une organisation terroriste, comme les États-Unis et l'Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 31 490 morts dans la bande de Gaza, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas qui a dénombré vendredi 149 morts en 24 heures.

Ramadan : prières au milieu des ruines

Des dizaines de frappes ont visé le territoire ce 15 mars, notamment Gaza-Ville, Khan Younès (sud) et le centre, selon le Hamas. La guerre a aussi envenimé les tensions dans les Territoires palestiniens occupés, où les fidèles musulmans ont participé à la première grande prière depuis le début du ramadan le 11 mars.

À Jérusalem, des dizaines de milliers de fidèles se sont réunis sans incident sur l'esplanade des Mosquées, sous haute surveillance policière, pendant qu'à Gaza, des habitants se rassemblaient pour prier au milieu des ruines. «Nous nous rassemblons sur les décombres de notre mosquée détruite. Cette année, le ramadan est complètement différent à cause de tous les martyrs et des nombreux blessés, et du manque de nourriture», a témoigné Baker Abou Ghiran, un déplacé à Rafah.

Face à l'intransigeance des deux camps, les médiateurs américains, égyptiens et qataris n'ont pas réussi à arracher un accord de trêve comme ils l'espéraient avant le ramadan.

Le Hamas semble néanmoins avoir infléchi sa position. Un de ses responsables a annoncé ce 15 mars à l'AFP que le mouvement était désormais prêt à une trêve de six semaines, pendant laquelle 42 otages, femmes, enfants, personnes âgées et malades pourraient être libérés en échange de 20 à 50 prisonniers palestiniens. 

Netanyahou, un «obstacle pour la paix» estime le chef démocrate au Sénat

Durant cette éventuelle trêve, le mouvement islamiste exige le «retrait de l'armée de toutes les villes et zones peuplées», le «retour des déplacés sans restrictions» et l'entrée d'au moins 500 camions d'aide humanitaire par jour à Gaza, selon ce responsable. Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a pour sa part déclaré que les pays médiateurs travaillaient «d'arrache-pied pour combler le fossé restant» en vue d'un accord sur les otages et un cessez-le-feu.

La veille, Chuck Schumer, le chef de file des démocrates au Sénat américain avait appelé à des élections en Israël, qualifiant le Premier ministre israélien d’«obstacle pour la paix», une nouvelle illustration du changement de ton de Washington à l'égard de Benjamin Netanyahu. 

Le parti de M. Netanyahu, le Likoud, a fustigé les propos de Chuck Schumer, assurant que la politique du Premier ministre était «soutenue par la grande majorité de la population» israélienne. «Israël n'est pas une république bananière», a-t-il lancé.

Proche-Orient : Sissi met en garde Israël contre une intervention à Rafah

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a réitéré ce 15 mars sa crainte face au risque d'une intervention israélienne dans le sud de l'enclave gazaouie à Rafah.

Au cours d'un discours lors de son inspection de l’école de police du Caire, le président égyptien a martelé que son pays essayait «par tous les efforts sincères et honnêtes d’arrêter l’effusion de sang dans la bande de Gaza» et cherchait «à apporter la plus grande quantité d’aide possible». Face à l'obstruction que rencontre l'aide humanitaire pour passer par Rafah, Le Caire a effectué des largages aériens au-dessus de l'enclave gazaouie.

Le dirigeant égyptien a ainsi insisté sur le fait que l'aide fournie à la bande de Gaza était «inférieure à ce qui est nécessaire». Réitérant son appel à un cessez-le-feu, le président Sissi a déclaré qu'il devait y avoir «une augmentation du volume de l'aide entrant». «Le processus de reconstruction nécessite d'énormes sommes d'argent», a-t-il ajouté, estimant que cela devrait nécessiter plusieurs années.

Indépendamment des pressions internationales, Netanyahou souhaite intervenir à Rafah

Seuls 14 000 camions ont pu entrer jusqu'ici dans la bande de Gaza, d'après l'ONU, soit cinq fois moins qu'avant le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le Hamas palestinien. À au moins cinq reprises, des frappes aériennes ou des tirs d'artillerie de l'armée israélienne se sont abattus sur le terminal de Rafah, interrompant les traversées de camions transportant de l'aide humanitaire.

Concernant la potentielle intervention militaire israélienne à Rafah, le président Sissi a une nouvelle fois mis en garde l'État hébreu, tout en précisant que l'Égypte tentait de trouver «une réelle opportunité d'établir un État palestinien indépendant et reconnu internationalement».

En effet, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a réitéré sa volonté d'entrer dans le sud de l'enclave. Comme le relate The Times of Israël, malgré les pressions internationales, le chef du Likoud a réitéré le 14 mars son intention de lancer une offensive terrestre sur Rafah à l'occasion d'une visite aux combattants du bataillon du Corps de collecte de renseignements Nitzan 636.

«Alors que vous et Tsahal vous préparez à poursuivre le combat, la communauté internationale fait pression pour que nous n’entrions pas dans Rafah et que nous ne terminions pas le travail. En tant que Premier ministre d’Israël, je rejette ces pressions et je continuerai à le faire», a déclaré Benjamin Netanyahou, cité par le quotidien en ligne israélien.

Si les autorités égyptiennes s'opposent à tout projet de déplacement de la population gazaouie dans le Sinaï, celles-ci anticipent néanmoins un afflux de réfugiés en cas d'offensive israélienne, relatait mi-février le Wall Street Journal. Citant des responsables égyptiens et des analystes de la sécurité, le quotidien américain révélait que Le Caire aurait entrepris la construction d'une «enceinte fortifiée de 13 kilomètres carrés» dans le désert.

«Le président fait peur», «tissu de mensonges» : l’allocution d’Emmanuel Macron critiquée par les oppositions

«Le président fait peur. Il sait qu'assit, on finit par se lever. Et que si on alimente la guerre, on finit par la faire soi-même», a commenté sur X (ex-Twitter), dans la foulée de l'intervention télévisée d'Emmanuel Macron, le fondateur de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon. Une pique qui fait référence à l'un des passages les plus commentés sur les réseaux sociaux de l'interview du chef de l'État français.

«Vous êtes assis devant moi… Est-ce que vous êtes debout ? Non», avait déclaré d'entrée Emmanuel Macron, alors interrogé sur ses déclarations du 26 février où, à l'issue d'une réunion de soutien à l'Ukraine, le président français avait déclaré que l'envoi de troupes occidentales en Ukraine ne pouvait être exclu. «Est-ce que vous excluez de vous lever à la fin de cette interview ? Vous n’allez pas l’exclure», a-t-il poursuivi auprès de ses interlocuteurs.

Le Président fait peur. Il sait qu'assit, on finit par se lever. Et que si on alimente la guerre, on finit par la faire soi-même. Ceux qui veulent la paix préparent la paix. Lui non.

— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) March 14, 2024

La critique de l’ancien candidat insoumis à la présidentielle a été partagée par Manuel Bompard, qui a dénoncé au micro de BFMTV des «propos particulièrement irresponsables». «Faire croire que finalement on aurait le choix entre deux solutions, la guerre ou la défaite de l’Ukraine, ce sont des propos irresponsables car il existe d'autres voies possibles», a poursuivi le coordinateur national de LFI. 

Macron, prêt à tout pour masquer son échec en France,
prêt à déclarer la guerre à la Russie.

Irresponsabilité et cynisme poussés à leur paroxysme. https://t.co/SuQG9vSJd1

— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) March 14, 2024

«Macron, prêt à tout pour masquer son échec en France, prêt à déclarer la guerre à la Russie. Irresponsabilité et cynisme poussés à leur paroxysme», a de son côté dénoncé le secrétaire général du Parti communiste, Fabien Roussel.

La droite dénonce un président en campagne

À droite, Jordan Bardella a pointé du doigt un détournement de la prise de parole présidentielle à des fins électorales. «En prenant la parole sans but précis, Emmanuel Macron utilise en fait le sujet douloureux de la guerre en Ukraine à des fins de politique intérieure, en pleine élection», a déclaré sur X le président du Rassemblement national (RN). Une critique partagée par le président de Debout la France (DLF), Nicolas Dupont-Aignan, qui a dénoncé dans une vidéo diffusée sur ses réseaux sociaux un «tissu de mensonges et des propos incohérents». «Il dissimule la faillite économique, financière, de son quinquennat, par ce climat de tensions qu’il entretient, qu’il nourrit volontairement pour effrayer les Français», a notamment accusé le député de l'Essonne.

«C'est à se demander s'il n'utilise pas ce sujet uniquement par intérêt dans le cadre des européennes», a réagi le député du RN Laurent Jacobelli, au micro de BFMTV. «Aucun fait nouveau ne motivait cette intervention : il s’agit donc d’abord de politique intérieure», a également estimé le chef de file des Républicains aux européennes, François-Xavier Bellamy. Ce dernier a par ailleurs annoncé qu’il saisissait le président de l’Arcom «pour savoir où ranger le temps de parole du président de la République» lors de cette intervention télévisée.

En prenant la parole sans but précis, Emmanuel Macron utilise en fait le sujet douloureux de la guerre en Ukraine à des fins de politique intérieure, en pleine élection.

Cette forme de légèreté, d’irresponsabilité et de cynisme a de quoi inquiéter les Français. #Macron20h

— Jordan Bardella (@J_Bardella) March 14, 2024

Les critiques assénées contre le président de la République ont dépassé le champ politique pour atteindre l’espace médiatique. Ainsi, le quotidien Le Figaro, pourtant peu hostile au président, a-t-il publié un éditorial signé du directeur adjoint de sa rédaction, Philippe Gélie, dans lequel Emmanuel Macron est dépeint comme ayant «la foi du converti». Et de dénoncer «le paradoxe d'un pays qui ne fait pas vraiment plus que les autres pour soutenir Kiev», avant de rappeler qu’en cas d’échec, «l'effet serait désastreux si la France y apparaissait isolée».

Depuis plusieurs semaines, l'Élysée multiplie les réunions et les déclarations visant à renforcer le soutien à une Ukraine mise à mal sur le champ de bataille. Une surenchère débutée le 16 janvier, déjà à l'occasion d'une intervention télévisée d'Emmanuel Macron. Le même jour, le Financial Times révélait que les services de la Commission européenne avaient lancé un audit de l'aide militaire fournie par les États membres. Un contrôle qui faisait suite à une demande du chancelier allemand Olaf Scholz, affirmant que certains pays européens n'aideraient pas assez l'Ukraine. Des remarques qui «ont été interprétées comme une réprimande à l'égard d'autres grands États de l'UE, tels que la France et l'Italie, dont les engagements militaires sont bien moindres», développait le FT.

Selon le décompte du think tank allemand Kiel Institute, en termes d'aide militaire, la France se place au 16e rang des soutiens de l'Ukraine. 

Frappes et tentatives d’incursions ukrainiennes : «Ces attaques ne resteront pas sans réponse», promet Poutine

«Un certain nombre d’attentats ont été commis dans le but de pénétrer sur le territoire russe et d’y prendre pied», a annoncé ce 15 mars Vladimir Poutine, lors d’un Conseil de sécurité. Fustigeant «une série d’actes criminels» des troupes de Kiev, le président russe a également évoqué les frappes ukrainiennes.

Déclarant que «95% des missiles» envoyés vers le territoire russe étaient détruits par la défense anti-aérienne, «il y a malheureusement des victimes parmi les civils», a déploré le président russe. «Ces attaques ne resteront pas sans réponse», a-t-il averti.

Depuis le 12 mars «l’ennemi utilise principalement des unités spéciales composées de mercenaires et d’unités d’appui de l’armée ukrainienne et ont cherché à prendre pied sur notre territoire», a-t-il fustigé. «Une série d’acte terroristes ont été entrepris, quatre dans la région de Belgorod et une dans celle de Koursk», a poursuivi le chef de l’État russe.

Celui-ci a alors détaillé : «Pour s’y implanter les moyens utilisés étaient d’un effectif de 2 500 hommes, 35 chars et une quarantaine de véhicules blindés.» «Dans aucun des secteurs, l’ennemi n’a réussi à rencontrer le succès, il a été repoussé partout», a insisté Vladimir Poutine, évoquant les chiffres de 60% et 50% de pertes respectivement humaines et matérielles au sein des forces ukrainiennes.

Des tentatives «insensées du point de vue militaire et inhumaines», estime Poutine

«L’objectif de ces tentatives, insensées du point de vue militaire et inhumaines, est – comme cela a déjà été dit – de perturber le processus électoral en Russie», a dénoncé le président russe. Celui-ci s’est dit «convaincu» que le peuple russe répondrait «avec une plus grande cohésion» face à ces menaces. «Toutes ces tentatives de l’intimider et de perturber l’ordre général en Russie ne rencontreront aucun succès, jamais», a affirmé Vladimir Poutine.

Autre objectif de Kiev derrière ces assauts, «détourner l’attention de la véritable situation sur la ligne de front», a poursuivi le président russe. «Tous les objectifs fixés pour assurer l’avenir de notre Patrie, quelles que soient les tentatives de l’ennemi, seront réalisés», a assuré Vladimir Poutine, saluant au passage l’héroïsme et l’abnégation des soldats russes.

La Défense russe a annoncé avoir repoussé depuis le 12 mars plusieurs tentatives d’incursions ukrainiennes. Dans la matinée de ce 15 mars, le ministère russe de la Défense a annoncé avoir déjoué la veille – en collaboration avec le FSB – une «autre tentative» d’incursion, menée à l’aide d’une trentaine d’éléments «des forces spéciales» et de «mercenaires étrangers» héliportés à un kilomètre de la frontière de la région de Belgorod.

Des frappes ainsi qu’un attentat à la bombe ont également ciblé des bureaux de vote dans la région de Kherson, en ce premier jour des présidentielles russes, avait annoncé plus tôt dans la journée la commission électorale de cette région.

Kherson : des bureaux de vote bombardés par les forces ukrainiennes

«Les forces armées ukrainiennes ont attaqué des locaux dans la ville de Kakhovka et dans le village de Brilyovka, district d'Aleshkinsky, où se trouvaient les commissions de district», a annoncé ce 15 mars sur Telegram la commission électorale de la région de Kherson.

«À Kakhovka, il n’y a eu aucune victime. «Il y a des victimes à Brilyovka, elles reçoivent de l'aide. Grâce aux actions coordonnées des employés de la commission électorale de circonscription, les électeurs ont été évacués des bâtiments», poursuit le communiqué.

«Chers habitants de Kherson, peu importe à quel point nos ennemis tentent de nous intimider, nous travaillerons toujours pour le bien de la région afin que chaque habitant de la région de Kherson puisse voter lors d'un jour aussi important pour eux !», a assuré la commission.

Une poubelle piégée devant un bureau de vote de Skadovsk

Quelques minutes plus tard, toujours sur sa chaîne Telegram, la commission régionale a annoncé l’explosion d’un engin dans une poubelle «devant un bureau de vote» de Skadovsk. «Une détonation s'est produite. Il n’y a pas de victimes ni de blessés», a-t-elle précisé.

Ce 15 mars, les habitants de cette région, tous comme ceux de Donetsk, Lougansk et Zaporojie, participent pour la première fois à une élection présidentielle russe.

Scindée par le Dniepr, la région de Kherson est contrôlée à 75% par les forces russes, alors que la rive droite du fleuve – y compris la ville de Kherson – demeure aux mains des troupes ukrainiennes.

Kurdes : Ankara et Bagdad s'entendent sur la lutte contre le PKK

Une délégation turque, menée à Bagdad par le chef de la diplomatie Hakan Fidan, a marqué des points dans la lutte d'Ankara contre le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Le 14 mars, suite à une réunion sur la sécurité à laquelle participait notamment le ministre turc de la Défense Yasar Guler, ainsi que le chef des renseignements (MIT) Ibrahim Kalin et leurs homologues irakiens, le Conseil de sécurité irakien a décidé d'interdire le PKK en Irak.

«La Turquie salue la décision du Conseil de sécurité nationale irakien de désigner le PKK comme organisation interdite en Irak», rapporte le média Al-Monitorcitant un communiqué conjoint publié sur le site du ministère irakien des Affaires étrangères.

«L'Irak et la Turquie ont dépassé la menace commune et ont décidé de lutter ensemble pour la première fois contre le terrorisme du PKK», s'est félicité le chef de la diplomatie turque, Nuh Yilmaz, dans un message sur la plateforme X (ex-Twitter), précisant que cette décision constituait «un tournant».

Le PKK, qui a son siège dans le nord du Kurdistan irakien, est considéré comme un groupe terroriste par Ankara, Washington et l'Union européenne. Régulièrement, les forces turques mènent des opérations aériennes et terrestres dans le nord de l'Irak contre les combattants du PKK.

Une entente scellée à la veille d'une visite d'Erdogan à Bagdad

Depuis 2019, dans le cadre le l'opération Pençe Hareketi (Griffe-Épée), la Turquie a lancé une série de raids en territoire irakien afin de lutter contre les combattants du mouvement kurde et notamment leur base arrière située sur le mont Qandil, à l'extrême nord-est de l'Irak, jusqu'à la frontière syro-irakienne sur le mont Sinjar.

Via ses nombreuses interventions en Syrie contre les PYD et les FDS et en Irak contre le PKK, Ankara espère empêcher les combattants kurdes de s'installer à ses frontières. Des incursions qui ont un coût diplomatique, Bagdad accusant la Turquie de violer sa souveraineté.

Cette décision du 14 mars, indique un «alignement» des positions des deux pays, à la veille d'une visite en Irak du président turc Recep Tayyip Erdogan, souligne Al-Monitor. Prévue en avril, elle est «la première du genre depuis plus d’une décennie», insiste le média.

Belgorod : un mort et cinq blessés dans des bombardements ukrainiens

«Notre défense antiaérienne a été activée au-dessus de Belgorod et du district de Belgorod. Dix cibles aériennes ont été abattues alors qu'elles se dirigeaient vers la ville», a indiqué en fin de matinée le gouverneur de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, sur sa chaîne Telegram, ajoutant qu'un homme avait été tué dans une frappe alors qu'il travaillait dans un magasin.

Le responsable régional a ajouté que deux personnes avaient également été blessées : l’une présentant «une blessure ouverte à la tête» et l’autre «à l'œil droit».

Plus tôt dans la matinée, le maire de la ville Valentin Demimov avait annoncé que deux habitants avaient été blessés dans un bombardement ukrainien. «L’un d’eux a été hospitalisé avec plusieurs côtes cassées et une contusion à la poitrine. Le deuxième est emmené dans un établissement médical – son visage est coupé par des éclats d'obus», a détaillé l’édile. «À l'heure actuelle, des informations font état de dégâts dans 33 appartements répartis dans 14 immeubles d'habitation et cinq maisons privées», a-t-il ajouté sur Telegram. Une troisième personne, qui a refusé d’être hospitalisée, a été légèrement blessée.

La ville de Belgorod est régulièrement prise pour cible par les forces ukrainiennes. Le 15 février, un centre commercial avait été frappé par des tirs d’artillerie, tuant huit personnes, dont un enfant.

Macron: la crédibilité de l'Europe «sera réduite à zéro» si la Russie l'emporte en Ukraine

La guerre en Ukraine est «existentielle pour notre Europe et pour la France», a insisté le président français Emmanuel Macron ce 14 mars lors d'une interview télévisée sur les chaînes France 2 et TF1.

Si la Russie gagne cette guerre, la crédibilité de l'Europe «sera réduite à zéro», a-t-il ajouté.

Cette intervention télévisée intervient dans un contexte tendu, Emmanuel Macron ayant refusé le 26 février d'exclure un envoi de troupes occidentales en Ukraine. Des propos qui lui ont valu d'être désavoué par la plupart des dirigeants européens, mais aussi par Washington et l'OTAN.

«On n’est pas sûr de le faire»

«On n’est pas sûr de le faire», a répondu ce soir Emmanuel Macron. «On n’est pas dans cette situation actuellement mais on n’exclut pas cette option pour le moment», a-t-il poursuivi, réitérant «assumer d’évoquer cette possibilité». «Nous avons mis trop de limites dans notre vocabulaire», a-t-il plaidé, ajoutant en même temps: «nous ne sommes pas en guerre contre la Russie mais on ne doit pas la laisser gagner». 

Le dirigeant français a qualifié la Russie  d'«adversaire», refusant d'y voir pour l'heure un «ennemi». «Mais, nous ne sommes pas en guerre contre la Russie. Nous sommes prêts à répondre à une escalade possible de la Russie», a-t-il justifié. 

Macron veut un «sursaut» en 2024

«La contre-offensive ukrainienne ne s’est pas passée comme prévu», a concédé Macron. Et celui-ci de juger la situation «difficile pour les Ukrainiens», en raison des «limites en terme d’hommes». «La situation sur le front est d’une extrême fragilité», a-t-il enchaîné, avant d'ajouter: «oui, ce début d’année 2024 doit être l’année du sursaut. Je souhaite que la Russie se retire de ses positions et cesse cette guerre. Mais jamais nous ne mènerons l'offensive, jamais nous ne prendrons l'initiative en Ukraine».

«Nous ferons le nécessaire pour atteindre notre objectif. Si la Russie venait à gagner, la vie des Français changerait. Nous n’aurions plus de sécurité en Europe», s'est alarmé Emmanuel Macron.

Mis en difficulté par les journalistes sur la production française d'obus (3 000 par mois, là où l'Ukraine en fabrique 6 000 dans le même laps de temps), le dirigeant français a annoncé la production et la livraison à venir de 75 canons Caesar à l'Ukraine.

«Ces États doivent comprendre les répercussions de ces déclarations provocatrices», a prévenu Poutine

Moscou, de son côté, dénonce depuis la mi-janvier, l'annonce d'Emmanuel Macron d'une livraison de 40 missiles Scalp supplémentaires à Kiev et l'implication croissante de Paris en Ukraine.

La Russie n'aura pas de «lignes rouges» contre ceux qui n'en ont pas envers elle, a déclaré le 13 mars Vladimir Poutine. Le président russe a également réagi pour la première fois personnellement aux propos d'Emmanuel Macron sur l'envoi de troupes occidentales en Ukraine, estimant que cela ne changerait rien à la situation sur le champ de bataille et à l’issue du conflit. Et celui-ci de conclure : «Ces États doivent comprendre les répercussions de ces déclarations provocatrices.»

Pourquoi le Nigéria a-t-il décidé d'ouvrir ses frontières avec le Niger ?

Le président nigérian Bola Tinubu a ordonné l’ouverture des frontières terrestres et aériennes du Nigéria avec la République du Niger. Le mois dernier, les pays membres de la Cédéao, dont le Nigéria, avaient décidé la levée d’une grande partie des sanctions contre le Niger. Samantha Ramsamy, notre correspondante de RT en Français, explique les motivations qui ont poussé Abuja à rouvrir sa frontière avec le Niger ?

Confrontation nucléaire : Peskov dénonce une «déformation délibérée» de la part des journalistes

«Aucune menace concernant l'utilisation d'armes nucléaires n'a été proférée par Poutine dans cette interview», a déclaré ce 14 mars le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qualifiant les réactions aux Etats-Unis à l’interview de Vladimir Poutine de «déformation délibérée du contexte» et de «réticence à écouter» le président russe.

«C'est quelque chose que nous observons de manière très concentrée depuis longtemps, en particulier ces deux dernières années» a poursuivi Peskov, cité par l’agence TASS.

Celui-ci réagissait à une conférence de presse, tenue la veille à la Maison-Blanche, dont la porte-parole était interrogée par un journaliste souhaitant savoir si le président Joe Biden avait «été informé» de l’interview de son homologue russe «et de ses commentaires à propos des armes nucléaires» et s’il était «prêt à répondre». 

Question à laquelle la porte-parole Karine Jean-Pierre a déclaré que le président russe n’avait fait que «réitérer la doctrine nucléaire de la Russie». «Nous n’avons vu aucune raison d’ajuster notre propre posture nucléaire ni aucun signe que la Russie se préparait à utiliser une arme nucléaire en Ukraine», a déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche. «Néanmoins, la rhétorique de la Russie sur le sujet nucléaire a été imprudente et irresponsable», a ajouté la porte-parole.

«Cela signifie-t-il que les États-Unis n'ont pas besoin d'ajuster leur propre évaluation des menaces ?» a relancé l’assistance. «Nous n'avons vu aucune raison d'ajuster notre propre posture nucléaire, ni aucun signe que la Russie se préparait à utiliser une arme nucléaire en Ukraine», a alors réitéré Karine Jean-Pierre.

Guerre nucléaire : Poutine doute que les États-Unis souhaitent la déclencher

Des propos américains également mal retransmis côté russe, Dmitri Peskov ayant initialement été interrogé sur les «déclarations hystériques» de Karine Jean-Pierre, valant au journaliste un recadrage.

«Je ne suis pas d'accord avec vous pour dire que c'est hystérique» avait rétorqué le porte-parole russe. «C'est délibérément sorti de son contexte» a poursuivi Dmitri Peskov, ajoutant qu'«aucune menace concernant l'utilisation d'armes nucléaires n'a été proférée par Poutine au cours de cette interview». «Le président parlait des raisons qui pourraient rendre inévitable l'utilisation des armes nucléaires» a-t-il également déclaré, renvoyant à une doctrine russe d’emploi de l’arme nucléaire «connue dans le monde entier».

«Sommes-nous vraiment prêts pour une guerre nucléaire ?» interrogeait le journaliste Dmitri Kisseliov le 13 mars, reprenant les propos du philosophe russe Alexandre Douguine assurant que «mieux nous y sommes préparés, moins une telle guerre est probable».

«D’un point de vue militaro-technique, nous sommes bien sûr prêts», avait répondu Vladimir Poutine, mettant en avant l’état de préparation des forces nucléaires russes ainsi que leur modernité. Des mots épinglés par la presse occidentale, de nombreux titres y voyant une «menace nucléaire» du président russe. «Ils développent leurs composantes, nous aussi», a poursuivi celui-ci, au sujet des États-Unis, «mais cela ne veut pas dire, à mon avis, qu’ils soient prêts à déclencher cette guerre nucléaire demain. S’ils le veulent, nous sommes prêts».

Espagne : l'amnistie pour les indépendantistes catalans votée par les députés à une fine majorité

«L'amnistie répond à un objectif, qui n'est pas de tourner la page [...] mais de surmonter une étape erronée de répression judiciaire et policière d'un mouvement politique», a réagi sur X (ex-Twitter) Carles Puigdemont, qui fait figure de grand vainqueur de cette journée mémorable.

L’ancien président de la généralité de Catalogne, qui avait mené la déclaration unilatérale d'indépendance de sa région il y a près de sept ans avant de s'enfuir en Belgique pour échapper à la justice espagnole, devrait bénéficier, comme 400 autres indépendantistes, de l'amnistie.

Négociée par le Parti socialiste de Pedro Sánchez avec les deux partis indépendantistes catalans, dont le soutien lui est indispensable pour pouvoir gouverner, la mesure a été adoptée par 178 voix contre 172, sur un total de 350 députés.

«Un pas courageux»

Cette loi d'amnistie, qui accapare la vie politique espagnole depuis les élections de juillet, est la réforme la plus controversée qu'ait proposée Pedro Sánchez depuis son arrivée au pouvoir en 2018.

Elle divise les partis, le pays et même l'électorat socialiste, selon les sondages les plus récents. Le fait qu'il n'y ait pas eu la moindre abstention lors du vote reflète d'ailleurs cette polarisation extrême.

Le Premier ministre espagnol a justifié cette loi, dont il ne voulait pas il y a moins d'un an, par la nécessité de la «réconciliation» après le long blocage provoqué par la tentative de sécession de la Catalogne, qui culmina avec la crise de 2017, la pire qu'ait connue l'Espagne depuis l'avènement de la démocratie il y a près d'un demi-siècle.

C'est «un pas courageux et nécessaire vers les retrouvailles» avec la Catalogne, s'est félicité Pedro Sánchez sur X. «Avec l'approbation de la loi d'amnistie, nous ouvrons une période nouvelle de vivre ensemble et de prospérité en Catalogne», a-t-il ajouté.

Le vote est pour lui un succès, ou en tout cas un soulagement, car l'amnistie était la contrepartie exigée par les deux partis indépendantistes catalans – Ensemble pour la Catalogne, celui de Carles Puigdemont, et Gauche républicaine de Catalogne (ERC), plus modéré – en échange de leur soutien à Pedro Sánchez.

De fait, sans les 14 députés catalans (sept pour chacun des deux partis), le Premier ministre, qui n'a pas de majorité au Parlement, n'aurait pas pu être reconduit au pouvoir en novembre pour quatre ans de plus et ne pourrait pas y rester.

Pour cette raison, la vision qu'a l'opposition de droite de la situation est bien différente. Là où le gouvernement parle de «réconciliation», la droite voit un cas manifeste de «corruption» sous forme d'un «achat de voix» dans le seul but de s'accrocher désespérément au pouvoir.

«Soumission»

Dans une allocution avant le vote, le chef de la principale formation de droite, le Parti populaire, Alberto Núñez Feijóo, a dénoncé «une absence absolue de scrupules et de convictions» de la part de Pedro Sánchez.

«Cette loi va être approuvée parce que c'est l'unique moyen qu'a Monsieur Sánchez de rester encore un peu président du gouvernement», a-t-il poursuivi, y voyant «la soumission» aux indépendantistes, et surtout au premier d'entre eux. Pedro Sánchez «restera au pouvoir si Puigdemont le veut, et seulement si Puigdemont le veut», a-t-il encore déclaré.

Il a aussi amèrement reproché au Premier ministre, qui est arrivé dans l’hémicycle juste avant le vote, de ne pas avoir assisté à la session et de ne pas avoir pris la parole pour défendre la loi, y voyant la preuve de sa gêne.

Dans la pratique, il faudra encore du temps avant que la loi ne soit promulguée. Le texte devrait être transmis dès le 15 mars au Sénat, contrôlé par la droite, qui fera tout pour retarder le plus possible son examen.

Mais l'issue ne fait aucun doute : dans un délai maximum de deux mois, le texte reviendra à la chambre basse pour son approbation définitive, qui pourrait donc se produire fin mai ou début juin.

Anticipant le résultat du vote, Carles Puigdemont, tout sourire, avait indiqué dès le soir du 13 mars qu'il était «assez raisonnable» de penser qu'il pourrait participer à l'investiture du prochain président catalan issu des élections régionales du 12 mai. Il n'a pas caché qu'il songeait à se porter candidat à ce poste.

 

Poutine appelle les Russes à voter aux élections présidentielles

«Demain, le 15 mars, les bureaux de vote ouvriront dans notre immense pays. Commenceront ainsi les trois jours de vote pour les élections présidentielles en Russie», a tenu à rappeler le président russe Vladimir Poutine, dans un message publié par le Kremlin.

«C'est la huitième fois qu'elles se déroulent en Russie, ce qui montre l'inviolabilité de l'un des principes fondamentaux d'un État démocratique, la régularité des élections», a poursuivi le dirigeant russe. «Le peuple est le seul souverain dans notre pays, vous seuls déterminez le destin de notre pays».

«Il nous faut préserver notre unité et notre détermination à aller de l'avant», a plaidé Vladimir Poutine, avant de souligner l’importance de l’événement. «Leurs résultats affecteront directement le développement du pays dans les années à venir», a-t-il ajouté.

«Participer aujourd'hui aux élections veut dire manifester ses sentiments patriotiques. C'est ce que comprennent les habitants du Donbass et de la Nouvelle Russie, qui ont voté lors de référendums menés dans des conditions extrêmes pour leur unité avec la Russie», a poursuivi Poutine.

Les élections présidentielles russes sont prévues les 15, 16 et 17 mars. Quatre candidats se disputent le poste de chef de l'État : Leonid Sloutsky, député du Parti libéral-démocrate, Nikolaï Kharitonov, député du Parti communiste russe, Vladislav Davankov, député du parti Nouvelles personnes et Vladimir Poutine.

Chuck Schumer, chef de file démocrate au Sénat américain, appelle à l'organisation d'élections en Israël

«Une coalition menée par Netanyahou ne correspond plus aux besoins d'Israël après le 7 octobre», a déclaré l'influent élu américain Chuck Schumer ce 14 mars.

Chef de la majorité démocrate au Sénat et élu juif de plus haut rang aux États-Unis, Chuck Schumer s'était jusqu'ici montré très prudent dans ses critiques contre Israël, qui mène une offensive de plus en plus contestée à Gaza. 

«Je pense que le Premier ministre Netanyahou s'est égaré, laissant sa survie politique passer avant l'intérêt supérieur d'Israël», a affirmé le parlementaire démocrate depuis l'hémicycle du Sénat.

Cinq mois après le début du conflit, Israël est à un «point critique», a estimé Chuck Schumer, assurant que «de nouvelles élections étaient la seule manière de permettre la tenue d'un processus décisionnel sain» sur l'avenir du pays. 

Après des mois de soutien quasi-inconditionnel à l'offensive israélienne, le président américain Joe Biden a lui aussi émis des critiques face à la crise humanitaire à Gaza. Le président américain a jugé que le chef du Likoud faisait «plus de mal que de bien à Israël», tout en évoquant une «ligne rouge» sur la probable intervention israélienne dans le sud de la bande de Gaza à Rafah.

L'électorat musulman s'est mobilisé

Le dirigeant démocrate, candidat à sa réélection, est sous la pression d'une partie de son électorat. Dans le Michigan, de nombreux démocrates, parmi lesquels une forte proportion de membres de l'importante communauté arabo-américaine de cet État-clé, menacent de ne pas voter pour lui contre le républicain Donald Trump, pourtant lui sans nuance dans son soutien à Israël.

Washington est aussi contesté au Moyen-Orient, les États-Unis ayant usé à trois reprises de leur veto contre des résolutions de cessez-le-feu et ayant augmenté leur aide militaire à l’État hébreu en dépit des négociations menées avec le Qatar et l’Égypte pour obtenir une trêve à Gaza.

Le Kirghizstan adopte une loi contre les «agents de l’étranger» inspirée de la Russie

Par le passé, le président kirghiz Sadyr Japarov avait déjà menacé de «prendre des mesures légales contre les ONG portant atteinte à l'État et à la sécurité politique». Le projet de loi visant à «favoriser la transparence des activités des ONG, dont celles financées par des États étrangers» a finalement été adopté ce 14 mars, indique le Parlement sur son site.

Le terme «ONG exerçant les fonctions de représentant étranger» a été introduit dans la législation, et doit permettre aux autorités d'exercer un contrôle accru sur des organisations recevant des financements étrangers.

Dans la foulée de l'adoption, la délégation de l'Union européenne et plusieurs ambassades au Kirghizstan –Allemagne, Canada, États-Unis, France, Royaume-Uni – ont dans un communiqué conjoint exprimé leur «inquiétude», appelant le président Japarov à «réviser la loi [...] qui compromet la capacité des ONG à fonctionner librement».

Bras de fer médiatique

Ces dernières semaines, les médias du pays avaient critiqué les «tentatives d'ingérence des agents étrangers», une «guerre de l'information menée par des acteurs extérieurs pour renverser le gouvernement» et «l'influence informationnelle déstabilisatrice de l'Occident».

Le président du Kirghizstan avait déjà accusé ce 12 février les États-Unis d'«ingérence» après l'expression d'inquiétudes par Washington à propos de ce projet de loi sur les agents de l'étranger. Sadyr Japarov avait alors souligné qu'une loi analogue existait aux États-Unis.

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