On ne marque plus les buts en déplaçant une carcasse de chèvre mais un simple sac lesté. Ce sport équestre très populaire en Afghanistan se professionnalise grâce à l’enthousiasme d’investisseurs. Reportage
Ses points de suture tout frais entre les yeux n’ont pas empêché le cavalier de remporter la finale. Sarwar Pahlawan pratique le bouzkachi, un sport équestre au cœur de l’identité afghane, pratiqué depuis des siècles dans les steppes du Nord, et qui enfièvre désormais aussi le Sud. La discipline demeure très violente, mais elle est désormais financée en Afghanistan par des investisseurs.
«Le jeu a changé du tout au tout», a expliqué Sarwar Pahlawan à l’AFP dans sa maison de Mazar-e-Sharif, dans le nord du pays, après la récente victoire de son équipe Yama devant une foule exclusivement masculine, les femmes étant bannies des stades. A bientôt 40 ans, dont vingt en tournois, il reste l’un des meilleurs tchopendoz du pays, et se félicite des récentes évolutions de son sport.
Le Guide Michelin a distingué 62 restaurants dans l’Hexagone, mettant en lumière entre autres le jeune chef Fabien Ferré, tandis que la présence de femmes demeure restreinte
Le guide Michelin a récompensé lundi 62 tables en France, un millésime marqué par les trois étoiles décernées d’un coup au jeune chef Fabien Ferré et par la portion congrue de femmes dans le palmarès. A 35 ans, Fabien Ferré, à la barre de la Table du Castellet dans le sud-est du pays, devient le plus jeune chef détenteur de trois étoiles en France. «Ça veut dire qu’il y a pas d’âge (…), la vie est faite d’échecs, j’en ai eu et là je suis là auréolé c’est magnifique, il faut se battre», a-t-il commenté, les larmes aux yeux, en rendant hommage à Christophe Bacquié, triple étoilé qui lui a donné les clés du restaurant il y a un an.
Un autre restaurant a reçu le 3e macaron, Le Gabriel de Jérôme Banctel à Paris, écrin luxueux qui avait deux étoiles depuis 2016. C’est «un soulagement et un tel plaisir», a déclaré le chef, dont la voix s’est nouée en pensant à son retour «demain à 10h30 pour faire partager» la nouvelle «avec larmes et cris et joie», avant le service.
### Trop peu de femmes Ces deux nouveaux trois étoiles portent à 30 le nombre d’adresses triplement étoilées en France, après la rétrogradation il y a deux semaines du restaurant de la famille Meilleur, la Bouitte, dans les Alpes. En 2023, Alexandre Couillon, chef du restaurant La Marine à Noirmoutier (ouest), avait été le seul nouveau triple étoilé. Le directeur du guide, Gwendal Poullennec a évoqué pour 2024 un «millésime généreux».La nouvelle série d’Eric Benzekri («Baron noir») sur Canal+ détaille les conséquences d’un scandale dans le football qui, attisé par les influenceurs, déchaîne les violences identitaires
L’auteur va même jusqu’à évoquer le passage de sa protagoniste, une influenceuse de la droite identitaire ultra, sur le plateau de Cyril Hanouna. Dans un paysage audiovisuel français déchiré, c’est dire le caractère incongru de La Fièvre, la nouvelle création d’Eric Benzekri, l’un des pères de Baron noir, que Canal+ a dévoilée ce lundi soir. Le scénariste reste dans le domaine politique, mais en sortant des cuisines de parti pour tremper la plume dans les veines à vif de la nation.
Voir plusLa présidente de la Commission européenne a brièvement rencontré la présidente de la Confédération, Viola Amherd. Malgré une «confiance retrouvée» et un «nouvel élan», les négociations qui démarrent ce mardi seront ardues
Un drapeau suisse flottant parmi les drapeaux européens devant le Berlaymont, siège de la Commission européenne, deux présidentes en veste rouge, de belles envolées diplomatiques, mais aussi quelques zestes de tension et d’aigreur. Voilà, en résumé, à quoi ressemblait, à Bruxelles, la journée marquant, lundi, le coup d’envoi officiel des négociations entre la Suisse et l’Union européenne (UE).
A 11h30, au 13e étage du Berlaymont, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, et Viola Amherd, présidente de la Confédération, ont d’abord prononcé chacune une courte déclaration devant les médias suisses. Mais sans donner de conférence de presse à proprement parler, décision de la Commission. Ursula von der Leyen s’est rapidement éloignée des médias, pour échapper aux questions, visiblement peu encline à accorder une importance démesurée à la «journée suisse».
Voir plusOPINION. Pourquoi la déroute annoncée de Credit Suisse n’a-t-elle pas été davantage disséquée par les universitaires? Peut-être parce que certains parrainages orientent leur travail, subodore Marc Chesney, professeur à l’Université de Zurich
Un aspect en particulier est resté dans l’ombre et interpelle. Il s’agit de la réticence du monde académique en finance à s’exprimer publiquement sur les causes et les responsables de la débâcle de CS. A quelques exceptions près, c’est plutôt le silence radio qui prédomine. Que ce soit avant, pendant et depuis cet effondrement, rares sont les articles des spécialistes universitaires. Il est surprenant de constater que la disparition de la deuxième banque suisse, n’a pas suscité plus de réactions et de réflexions de leur part. Ils auraient pourtant dû prendre position, ne serait-ce que par respect pour le contribuable qui les finance en grande partie.
Dans la plupart des domaines scientifiques, de nombreux universitaires articulent une analyse pour répondre aux questions et inquiétudes du grand public. Lorsqu’un tremblement de terre se produit, les sismologues se prononcent. La pandémie de covid a généré de fréquentes interventions médiatiques des épidémiologues. Le réchauffement climatique est régulièrement documenté par les scientifiques du GIEC, qui rendent publiques leurs analyses. Mais Credit Suisse disparaît après une longue série d’affaires opaques et douteuses et les spécialistes universitaires brillent par leur discrétion. Leur présence médiatique est limitée. C’est dommage. Ils auraient pu en principe enrichir les débats.
Voir plusPubliant son bilan annuel ce lundi, le Département de l’économie et de l’emploi du canton de Genève insiste sur l’importance de l’employabilité des travailleurs afin de pallier la pénurie de main-d’œuvre. Le concept de micro-certifications peut y contribuer
Employabilité. Tel était le mot d’ordre ce lundi lors de la conférence de presse «Bilan 2023 et perspectives» du Département de l’économie et de l’emploi (DEE) de Genève. Mieux adapter les profils des demandeurs d’emploi aux secteurs en demande, voilà en effet le défi auquel s’attellent les autorités genevoises, en réponse notamment à un chômage reparti à la hausse depuis août 2023 (4,3% de chômage mensuel en février dernier).
Une des explications, selon Delphine Bachmann, magistrate chargée du département, est l’attractivité du canton, qui attire beaucoup de travailleurs dont les compétences ne sont pas toujours adaptées aux secteurs en pénurie. Pour pallier ce différentiel, une des solutions proposées est celle des micro-certifications (qui existent déjà au niveau universitaire), que le DEE veut développer à terme. Il s’agit de certifications à forte valeur ajoutée reconnues par les professionnels, qui durent moins de trois ans. Elles permettent aussi de compléter ou de mettre à jour ses compétences.
Voir plusSoutenue par l’Union européenne, la première ministre italienne poursuit sa politique d’investissement sur le continent africain dans l’espoir de stopper les flux migratoires
Il faut «réaffirmer le droit des citoyens africains à ne pas émigrer vers l’Europe». Giorgia Meloni se fait la porte-parole du Vieux-Continent lorsqu’elle s’adresse à l’autre rive de la Méditerranée. La première ministre italienne ne cache pas derrière de belles paroles ce qu’elle attendait de l’accord politique, économique, commercial et sécuritaire passé entre l’Egypte et l’Union européenne dimanche: «affronter le problème de l’immigration illégale et combattre les trafiquants d’êtres humains».
Ce thème tient particulièrement au cœur de la présidente du Conseil des ministres, élue en 2022 sur la promesse de mettre un terme à l’immigration clandestine. Et à moins de trois mois des élections européennes, c’est l’occasion pour l’UE de démontrer que la question n’est pas laissée à la merci des formations d’extrême droite.
Voir plusL’artiste suisse offre à Lausanne une formidable plongée dans la psyché de Formose. Un spectacle aussi brillant que ludique porté par trois Taïwanais, une activiste digitale, une musicienne et un ancien diplomate
Ignazio Cassis pesterait devant tant d’imprudence. Notre ministre des Affaires étrangères n’aurait pas applaudi, gageons. Comme la plupart des Etats, la Confédération ne reconnaît pas Taïwan et ses 23 millions d’habitants. Le metteur en scène soleurois Stefan Kaegi, sa dramaturge Szu-Ni Wen et leurs trois merveilleux représentants de la société taïwanaise font sauter, depuis jeudi, ce verrou politico-symbolique. Ils proclament très officiellement le Théâtre de Vidy ambassade de la République de Chine. Et le public – ravi d’écrire l’histoire – d’applaudir cette incartade.
La science politique sur les planches. Et avec quel entrain, quelle intelligence, quelle malice! A l’enseigne de sa compagnie, Rimini Protokoll, Stefan Kaegi conçoit depuis vingt ans des dispositifs sensoriels et intellectuels. Des machineries qui incitent le spectateur à enfourcher sa monture et à fuir les ornières des lieux communs. Alors que la Russie de Poutine tente depuis le 24 février 2022 de mettre à genoux l’Ukraine de Zelensky, l’artiste a voulu explorer la psyché de Taïwan, cette île qui vit sous la menace constante d’une attaque de son colosse de voisin, la République populaire de Chine.
Voir plusCHRONIQUE. Facebook, Instagram et Cie sont-ils un espace de liberté à préserver ou un phénomène aliénant dont les dérives doivent être jugulées? Il y a un siècle et demi, John Stuart Mill esquissait des pistes d’arbitrage
Quel prix sommes-nous disposés à payer pour notre liberté? Récemment, les dirigeants des cinq plus grands réseaux sociaux étaient vertement convoqués par le Sénat américain. On les sommait de rendre des comptes sur leur gestion des risques variés qui guettent les usagers de leurs plateformes, à commencer par les plus jeunes. Addiction systématique, manipulation psychologique, incitation au suicide, pédocriminalité en sont les plus évidents. La liste fait frémir, et on se demande bien pourquoi les législateurs, aux Etats-Unis ou en Europe, restent à peu près impuissants. Tandis qu’ailleurs, des pays certes plus autoritaires, à l’image de la Chine, prennent déjà des mesures drastiques.
On pourrait rejeter la faute sur le modèle d’affaires des réseaux sociaux, fondé sur une captation maximale de l’attention. Mais ce serait sans doute trop simple. La réponse tient aussi à une ambivalence fondamentale qui est propre aux sociétés libérales et démocratiques: sommes-nous prêts à lâcher du lest sur un terrain qui relève à nos yeux de notre espace privé et donc de nos libertés fondamentales? A savoir notre téléphone portable et l’ouverture au monde qu’il semble garantir, sans oublier le sentiment de toute-puissance qui va avec?
Voir plusEric Vigié accentue la dimension comique du «Singspiel» de Mozart au détriment de la fable initiatique, qui passe au second plan. Au pupitre, le chef Frank Beermann est sincère et attentif
On sort la tête pleine d’images et d’impressions un peu en pagaille après avoir vu La Flûte enchantée mise en scène par Eric Vigié. Au «bric-à-brac maçonnique», dont le directeur de l’Opéra de Lausanne dit avoir voulu se débarrasser pour son spectacle d’adieu, se substitue un autre bric-à-brac, tant les références abondent. On y trouve des allusions à Tintin (Le Lotus bleu, Tintin au Tibet), à la religion confucéenne, au bouddhisme tibétain, à l’Egypte ancienne et au peuple des Incas… Avec une bonne dose de kitsch assumé (des peluches, des vidéos, etc.) qui vise sans doute à alléger ce propos maçonnique jugé trop pesant ou pédant.
A lire: A l’Opéra de Lausanne, une saison sous le signe de Mozart et Cendrillon
Voir plusAlors que Zurich annonçait lundi le lancement d’un nouveau projet pilote de distribution de cannabis récréatif, le directeur adjoint d’Addiction Suisse montre combien la mentalité a évolué sur la drogue douce. Une volute de fumée libérale importée des Etats-Unis. Interview
Après les villes de Bâle, Zurich, Lausanne et le canton de Genève, un acteur privé dans le canton de Zurich se lance à son tour dans un projet de vente régulée de cannabis, dans 34 communes zurichoises. Ces différents travaux s’inscrivent dans une vaste réflexion sur la législation en la matière. Pour Frank Zobel, directeur adjoint d’Addiction Suisse, la légalisation du cannabis est une certitude à terme: la question est plutôt de savoir comment celle-ci interviendra.
Le Temps: Assiste-t-on à un tournant dans la politique de la drogue?
Voir plusUne manifestation est prévue samedi contre la hausse des loyers et «les attaques contre les locataires». Les organisateurs espèrent amorcer un mouvement national en soutien des deux référendums lancés par l’Asloca
Plusieurs associations genevoises s’unissent «contre la hausse des loyers et le démantèlement du droit du bail». En organisant une manifestation ce samedi, elles espèrent inspirer des mouvements similaires dans d’autres cantons, avec en ligne de mire les deux votations fédérales à venir sur le droit du bail. En réunissant 75 000 signatures, l’Association de défense des locataires (Asloca) a fait aboutir deux référendums, qui devraient être soumis au peuple en septembre ou en novembre. Ils ont pour but de stopper deux propositions des milieux immobiliers et adoptés par le parlement l’année passée.
Les élus fédéraux ont décidé de durcir les règles de sous-location afin de lutter contre les abus. Ils souhaitent l’introduction du consentement écrit du bailleur et la possibilité que ce dernier puisse refuser la sous-location si elle dure plus de deux ans ou présente des inconvénients majeurs pour lui. Le second texte vise à simplifier les résiliations du bail pour besoin propre, soit lorsque le propriétaire souhaite résider dans son bien.
Voir plusLundi, la Commission internationale d’établissement des faits a présenté ses conclusions au Conseil des droits de l’homme dans un rapport accablant. En Iran, la répression continue, mais les formes de désobéissance civique se multiplient
Croupissant dans la tristement célèbre prison d’Evin, la Nobel de la paix 2023 Narges Mohammadi continue à mener le combat contre l’impunité du régime des mollahs. Lundi, elle est indirectement intervenue devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies par la voix de l’ONG Ensemble contre la peine de mort. Malgré une santé chancelante due à de sérieux problèmes pulmonaires et cardiaques, elle déclare: «Je m’adresse à vous avec une grande inquiétude. Le peuple iranien endure des violations systématiques, généralisées et institutionnalisées des droits humains.» Elle appelle l’ONU à exercer une «pression systématique et globale» sur la République islamique d’Iran.
La Commission internationale d’établissement des faits sur l’Iran a, pour sa part, présenté lundi les conclusions d’un rapport accablant sur la situation des droits humains et la forte répression orchestrée par les autorités de Téhéran depuis la mort de la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini le 16 septembre 2022. Cet organe onusien le souligne: c’est «une mort illégale causée par des violences physiques en détention des autorités iraniennes» alors que la jeune fille refusait de porter le voile.
Voir plusL’ambassade de Russie n’a communiqué aucun chiffre sur le vote des Russes de Suisse. Le président, dont les autorités russes ont annoncé la réélection, serait en tête mais avec moins de la moitié des votes, selon des résultats relayés par l’opposition
Le véritable nombre de votants en faveur de Vladimir Poutine relève sans doute du secret d’Etat, l’opposition dénonçant un scrutin largement falsifié. La Commission électorale centrale de la Fédération de Russie indiquait lundi un résultat de 87,28% des suffrages en faveur du président sortant dans l’ensemble des bureaux de vote en Russie. Cela n’inclut pas la participation des Russes de l’étranger. Qu’en est-il en Suisse? L’ambassade russe à Berne n’a pas répondu à nos sollicitations et le site de la Commission électorale restait lundi inaccessible. Selon des copies PDF des résultats, obtenues par Le Temps, Vladimir Poutine aurait obtenu moins de 50% des suffrages enregistrés.
La Russie du futur-Suisse, une organisation d’opposants à Vladimir Poutine, a fait parvenir au Temps les copies des «résultats officiels» pour les bureaux de vote 8334, sis à l’ambassade de Russie à Berne, et 8335, à la mission russe auprès des Nations unies à Genève, datés du 17 mars 2024. A Berne, sur 1286 votes enregistrés, Vladimir Poutine obtenait 529 suffrages, soit 40,67%. A Genève, sur 1695 votes, il obtient 841 voix ou 49%. Il est dans les deux cas en tête devant le vice-président de la douma, Vladislav Davankov. La Russie du futur-Suisse indique avoir obtenu ces résultats grâce à un VPN donnant accès aux données de la commission électorale. Nous n’avons pas pu vérifier indépendamment ces informations. Une source en Russie indique, pour sa part, qu’il n’y a pas de données sur le vote des Russes de Suisse sur le site officiel. Celui-ci serait toutefois «instable», précise La Russie du futur-Suisse.
Voir plusANALYSE. Apple pourrait signer un accord avec Google pour utiliser son système d’IA, Gemini, dans ses iPhone. Après le contrat à plusieurs milliards sur la recherche en ligne, cette nouvelle alliance pose des questions de concurrence
Ce n’est pas qu’un simple contrat entre deux entreprises majeures dans le domaine de la technologie. C’est un pacte qui pourrait avoir des conséquences très importantes non seulement sur le marché de l’intelligence artificielle, mais aussi sur ceux des smartphones et des services en ligne. Selon Bloomberg, Apple négocierait actuellement avec Google pour embarquer dans ses iPhone le système d’intelligence artificielle (IA) Gemini. Ainsi, la marque à la pomme associerait de manière encore plus ferme son destin avec un concurrent qui risque de ne plus en être vraiment un.
D’apparence, les deux entreprises sont des rivales s’affrontant de manière féroce sur plusieurs marchés clés. Il y a d’abord les systèmes d’exploitation pour téléphone, avec iOS pour Apple, Android pour Google. Il y a aussi les navigateurs web (Safari contre Chrome), les systèmes d’exploitation pour ordinateur (MacOS contre ChromeOS) ou encore des services en ligne comme la sauvegarde de données dans le cloud, les cartes ou le streaming audio.
Voir plusDans la nuit de samedi à dimanche, un jeune homme a tiré une dizaine de fois sur la devanture d’un café des Pâquis. Plus surprenant, l’arme venait d’être subtilisée dans une voiture de la brigade anti-criminalité, qui ne disposait pas d’un compartiment pour sécuriser l’engin
Incroyable, mais vrai. Un jeune homme, âgé de 19 ans, a réussi à voler un pistolet-mitrailleur SIG Sauer MPX dans un véhicule de la police genevoise avant de s’en servir pour tirer en rafale sur la devanture d’un café du quartier chaud des Pâquis. Mais comment cela est-il possible? Selon nos renseignements, la voiture banalisée appartenait à la brigade anti-criminalité et se trouvait parquée pour la nuit dans le même secteur. L’enquête devra encore déterminer comment cette arme impressionnante a pu être dérobée aussi facilement alors qu’un ordre de service interne et confidentiel prévoit de la sécuriser dans un compartiment spécifique. Visiblement, le véhicule n’était pas adapté pour transporter ce type d’engins.
Dimanche, le Ministère public confirmait l’information de 20 minutes, selon laquelle des coups de feu avaient été tirés, vers 4h du matin, dans la vitrine d’un établissement public. Le bar en question étant fermé, cette dangereuse manifestation de colère n’a fait aucun blessé. Le communiqué de presse ajoutait que les premiers actes d’enquête avaient permis de retrouver l’arme à proximité des lieux, abandonnée dans un conteneur poubelle.
Voir plusCHRONIQUE. S’il se réjouit d’une actualité intense dans le domaine du droit international, avec plusieurs cas d’Etats ou de suspects sous la loupe de la justice, notre chroniqueur Alain Werner, avocat de l’ONG Civitas Maxima, met en garde: il ne faut pas faire miroiter des compensations aux victimes de crimes de masse sans pouvoir s’assurer de pouvoir les verser
L’actualité est intense ce mois-ci dans le domaine du droit international, et en Suisse également, avec le renvoi en jugement devant le Tribunal pénal fédéral de l’ancien vice-président de la Syrie, Rifaat al-Assad, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Il est reproché au prévenu d’avoir, en février 1982, ordonné notamment des meurtres, des actes de torture, des traitements cruels dans le cadre de l’attaque généralisée lancée contre la population de la ville de Hama. Rifaat al-Assad a aujourd’hui bientôt 87 ans et se trouve en Syrie. Il sera intéressant de voir s’il se rend en Suisse pour son procès.
Des développements juridiques récents se sont aussi produits, tant en lien avec la guerre entre Israël et le Hamas qu’avec le conflit entre l’Ukraine et la Russie. En ce qui concerne le conflit au Proche-Orient, le Nicaragua a introduit le 1er mars devant la Cour internationale de justice (CIJ) une instance contre la République fédérale d’Allemagne, lui reprochant de fournir un appui politique, financier et militaire à Israël et de cesser également de financer l’office des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA). Le 6 mars, l’Afrique du Sud a saisi une nouvelle fois la CIJ pour qu’elle ordonne de nouvelles mesures provisoires contre Israël, sans même organiser d’audience «au vu de l’extrême urgence de la situation». Enfin, le 11 mars, un avocat anglais, Andrew Cayley, a été nommé par le Bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) pour superviser les enquêtes sur la situation ouverte devant la CPI sur la Palestine.
Voir plusA la suite du déménagement de la Cinémathèque suisse au Capitole, la petite salle du Casino de Montbenon est reprise par un jeune collectif indépendant. Une bonne nouvelle pour la diversité de l’offre
Lausanne compte officiellement un cinéma de plus. A l’heure où les salles indépendantes voient leurs courbes de fréquentation repartir à la hausse, avec même parfois des records, comme l’an dernier aux Cinémas du Grütli à Genève et au CityClub à Pully, cette nouvelle est réjouissante pour la diversité de l’offre. Elle est aussi la promesse que des films fragiles, qui disparaissent souvent rapidement de l’affiche, pourront dorénavant être mieux mis en valeur.
Ce cinéma qui ouvre ses portes cette semaine a un nom bien connu des cinéphiles: Le Cinématographe. Il s’agit en effet de la petite salle de 102 places sise au Casino de Montbenon, exploitée depuis son ouverture en 1981 et jusqu’à l’an dernier par la Cinémathèque suisse. Si elle n’est donc pas à proprement parler nouvelle, elle participe néanmoins bien à l’augmentation du parc cinématographique puisque l’historique Capitole, repris par la Cinémathèque, compte désormais deux salles.
Voir plusLe président du directoire du média français revient sur l’accord conclu avec l’éditeur de ChatGPT. Il voit dans cette alliance la récompense d’une stratégie qui a consisté ces dernières années à investir dans la rédaction, contrairement à la tendance générale
C’est un accord qui fera date, écrivait Le Monde la semaine dernière à propos de son partenariat avec OpenAI, l’entreprise qui commercialise ChatGPT. La société américaine pourra accéder au contenu du média français pour entraîner ses modèles d’intelligence artificielle, moyennant une rémunération et le respect de certaines règles. Un tel partenariat avait déjà été conclu par Axel Springer en fin d’année 2023 pour ses titres allemands, mais Le Monde est le premier média francophone à collaborer avec OpenAI, qui a aussi conclu un accord avec le journal espagnol El País.
L’annonce n’est pas passée inaperçue dans le monde de la presse. De l’autre côté de l’Atlantique, OpenAI fait face à des poursuites du New York Times, ce dernier accusant le géant américain de l’IA d’avoir illégalement entraîné ses modèles sur la base de son contenu. Pourquoi Le Monde a-t-il choisi de s’allier à l’éditeur de ChatGPT plutôt que de lui faire la guerre? Louis Dreyfus, président du directoire du groupe Le Monde – et membre du conseil d'administration du Temps – s’en explique.
Voir plusLe conseiller fédéral UDC a présenté la loi sur l’approvisionnement basé sur les énergies renouvelables. Soutenu par le parlement et de grandes associations de défense de la nature, il pourrait devoir affronter son parti
A qui s’adressait Albert Rösti, ce lundi, en présentant les arguments en faveur de la loi relative à un approvisionnement en électricité sûr? Aux journalistes présents au centre de presse du Palais fédéral et, à travers eux, aux futurs votants du 9 juin. Mais en prenant le soin de répéter à plusieurs reprises certains points, il était clair que le conseiller fédéral chargé de l’Energie s’adressait aussi à ses collègues de parti.
De quoi parle ce texte, que l’on ne doit plus appeler Mantelerlass, qui était son sobriquet alémanique lors des débats parlementaires, conclus par un vote positif en septembre dernier? «Nous avons besoin de beaucoup plus d’électricité, a lancé Albert Rösti. Cette loi en fournit, tout en renforçant l’approvisionnement indigène.» Aujourd’hui, la Confédération doit importer 6 térawattheures (TWh) de courant en hiver pour couvrir ses besoins. La loi veut faciliter la construction d’installations déclarées d’intérêt national pour la production d’énergies renouvelables, afin de moins dépendre de l’étranger. L’eau, le soleil, le vent et la biomasse doivent rendre la Suisse plus souveraine dans son approvisionnement. Par ces moyens, Albert Rösti espère éviter à l’avenir la situation vécue lors de l’hiver 2022-202,3 où l’incertitude énergétique a créé de l’insécurité. «Un pays riche comme la Suisse ne peut pas se permettre une pénurie d’énergie, a-t-il repris. Cela ternirait notre réputation.»
Voir plusLors de sa première conférence de presse, le chef de l’Etat russe a créé la surprise en évoquant, pour la première fois, le sort d’Alexeï Navalny, mort en prison le 16 février
D’un pas leste, Vladimir Poutine descend de l’estrade après avoir donné sa première conférence de presse au soir de sa réélection de ce dimanche 17 mars, avec près de 88% des voix. Une victoire digne de l’ère soviétique. Comment compte-t-il la fêter?, lui demande à la volée un journaliste russe du «pool présidentiel». «Je vais tout d’abord m’entretenir avec l’état-major, puis le ministre de la Défense», lui répond le chef de l’Etat russe fraîchement réélu.
Car l’heure n’est pas à la fête, du moins pas officiellement: dans ses premières déclarations, le maître du Kremlin tient à se présenter avant tout comme un chef de guerre, intraitable et déterminé. Des pourparlers de paix? «Oui, mais pas parce que nos ennemis en sont venus à manquer de cartouches.» Une guerre nucléaire avec l’Occident? «Tout est possible dans le monde d’aujourd’hui.» Quelle est la situation sur le front? «Nous avons l’initiative partout. Nos petits gars sont en train de dépecer l’ennemi.»
Voir plusDes peines ont été prononcées à l’encontre de cinq personnes pour fraude aux prestations et à l’encontre de deux personnes pour avoir omis d’empêcher cette fraude
L’Office fédéral de la police inflige des sanctions pénales à sept anciens collaborateurs de CarPostal. Selon les enquêteurs fédéraux, ils se sont rendus coupables de fraude aux subventions de CarPostal ou ne l’ont pas empêchée.
Après l’ouverture du procès-verbal final, le 9 octobre 2023, dans la procédure pénale administrative pour soupçon de fraude aux subventions au sein de CarPostal, les prises de position des personnes concernées ont été reçues, écrit lundi l’Office fédéral de la police (Fedpol). Selon ses évaluations, les conditions pour des peines privatives de liberté ne sont pas remplies. Fedpol a donc rendu des décisions pénales après l’analyse des requêtes des personnes concernées.
Des peines ont été prononcées à l’encontre de cinq personnes pour fraude aux prestations et à l’encontre de deux personnes pour omission d’empêcher la fraude aux prestations. Les peines comprennent des amendes avec sursis allant de 56 000 à 420 000 francs ainsi que des amendes fermes allant de 12 000 à 60 000 francs. Les personnes concernées peuvent faire opposition. Fedpol sera compétent pour les examiner et rendre des décisions pénales ou des ordonnances de non-lieu. Actuellement, aucune des décisions pénales n’est entrée en force. ### Bénéfices transférés L’affaire CarPostal a éclaté à l’automne 2017. Au cours d’une révision, l’Office fédéral des transports (OFT) avait constaté que l’entreprise avait réalisé, entre 2007 et 2015, des bénéfices dans le trafic régional subventionné et les avait ensuite transférés vers d’autres secteurs. Cette manœuvre visait à éviter des réductions d’indemnisation ultérieures. CarPostal, filiale de la Poste, a remboursé 205,3 millions de francs à la Confédération, aux cantons et aux communes en décembre 2018 et en janvier 2019. A la suite de l’affaire, le conseil d’administration de la Poste a libéré de ses fonctions l’ensemble de la direction de CarPostal, invoquant un manque de confiance. La directrice de la Poste Susanne Ruoff a elle présenté sa démission en 2018.Quand les mots sont à bout, une image peut exprimer l’insupportable. Ce dessin a fait le tour des réseaux sociaux. Il est signé de la plume de Hani Abbas, Palestinien de Syrie qui a fui le régime de Damas en 2015 pour trouver refuge en Suisse. En 2014, la fondation Freedom Cartoonists lui a décerné à Genève son Prix international du dessin de presse. Un dessin choisi par Chappatte en collaboration avec Cartooning for Peace et la fondation Freedom Cartoonists
Quand les mots sont à bout, une image peut exprimer l’insupportable. Ce dessin a fait le tour des réseaux sociaux. Il est signé de la plume de Hani Abbas, Palestinien de Syrie qui a fui le régime de Damas en 2015 pour trouver refuge en Suisse. En 2014, la fondation Freedom Cartoonists lui a décerné à Genève son Prix international du dessin de presse. Un dessin choisi par Chappatte en collaboration avec Cartooning for Peace et la fondation Freedom Cartoonists.
SRF a annoncé lundi la mise en place de mesures d’économies dès 2025 pour équilibrer son budget. Le nombre d'emplois menacés n'a pas été spécifié
La radio et télévision alémanique SRF a annoncé lundi des mesures d’économies à partir de 2025. Des suppressions d’emplois sont prévues. On ne sait pas encore quels domaines seront touchés, a indiqué lundi SRF dans un communiqué. Les économies seront effectuées dans le cadre du projet «SRF 4.0» sous la direction de Kathrin Ruther, directrice du développement de l’entreprise, et de Reto Peritz, chef du département divertissement.
L’objectif des mesures d’économies est de pouvoir présenter un budget équilibré en 2025. Ces économies sont rendues nécessaires par la baisse des recettes publicitaires et le renchérissement, mais elles n’ont rien à voir avec la réduction prévue de la redevance, précise SRF.
CHRONIQUE. Trop satisfaite de se gausser des échecs d’autres pays, la Suisse oublie que son avance n’a rien de magique et d’éternel. Or, un contre-modèle a besoin d’une conviction culturelle pour se perpétuer
Lauréat du Prix Nobel de littérature 1919, Carl Spitteler avait pour habitude de paraphraser la modestie helvétique en disant que «si les Suisses avaient créé les Alpes eux-mêmes, elles ne seraient pas si hautes». Quand l’écrivain Vaudois Charles Ferdinand Ramuz débarque à Paris au début des années 1900, il s’interroge lui aussi au sujet des différences qui opposent son pays de naissance à celui qui l’accueille. Pour lui, la différence de tempérament des Helvètes s’explique par le fait qu’en Suisse «la nature impose seule ses monuments aux regards, et ils sont grands, tellement grands qu’ils ont peut-être découragé l’homme. […] Tant de grandeur a fini par nous intimider. Nous nous taisons devant nos montagnes.» Cette lucide reconnaissance de notre modestie se cristallise dans les institutions de la Suisse moderne. Celles-ci consacrent le fait que notre véritable grandeur réside dans la compréhension que notre épanouissement puise sa source dans notre petitesse et notre désir commun de liberté.
Bien évidemment, la modestie n’est pas positive en soi. Elle peut même être source d’immobilisme, si elle coupe les ailes des ambitions nécessaires. L’écrivain alémanique Hugo Loetscher disait avec malice que «si Dieu avait été Suisse, il serait toujours en train d’attendre le moment favorable pour créer le monde». Le risque existe. Toutefois, malgré sa propension à couper les têtes qui dépassent, la Suisse a presque toujours su échapper, au fil de son histoire moderne, à l’inertie.
Voir plusJe suis allée à reculons voir l’exposition Nicolas de Staël à Lausanne. Et pourtant, grâce au travail des commissaires, elle m’a plu. Et j’ai pu constater une fois de plus qu’apprendre à voir est une des plus belles expériences qui soit
Je l’avoue, la question «Aimez-vous Staël?» est de celles que je me pose à moi-même. Je n’en suis pas très sûre. Je ne parviens pas à me sentir vraiment proche de ses tableaux même si leurs couleurs me transportent désormais, même si certaines toiles m’époustouflent, depuis peu, par leur force soudaine.
J’ai cependant beaucoup aimé visiter l’exposition qui est consacrée à Nicolas de Staël, à la Fondation de l’Hermitage à Lausanne. Les soins minutieux et enthousiastes que les deux commissaires, Charlotte Barat et Pierre Wat, ont apportés à la présentation de son œuvre m’ont permis de regarder, enfin et vraiment, son travail.
Voir plusSans surprise, le scrutin présidentiel russe se termine par une victoire éclatante de Vladimir Poutine qui recueille 87% des suffrages, selon un sondage officiel. Seule ombre au tableau voulu par le Kremlin, le succès de l’opération «Midi contre Poutine» qui a vu des milliers de Russes se mobiliser à travers le pays et dans le monde
Vladimir Poutine voulait un plébiscite, il l’a eu. A l’issue de ces trois jours de vote, du 15 au 17 mars, son score a atteint des sommets encore inégalés tout comme le taux de participation, preuve s’il en est de la mobilisation du peuple russe derrière son président en cette troisième année d’une guerre que les autorités s’obstinent à désigner uniquement sous le nom «d’opération militaire spéciale». Seules quelques inconnues persistaient à la veille de cette élection aux dés pipés, comme le score exact de Vladimir Poutine – allait-il dépasser le seuil des 80%? – ou encore le nom du candidat qui allait arriver en deuxième position. Cette dernière interrogation n’est pas anodine, car cette place est vue comme une «faveur» du Kremlin et reste, jusqu’à preuve du contraire, réservée au représentant du Parti communiste. Toujours est-il que les mauvaises langues disaient que même ces inconnues n’étaient là que pour occuper les journalistes tant le Kremlin déteste les surprises. Ce qu’on appelle parfois à Moscou, non sans ironie, l’«opération électorale spéciale», clin d’œil ironique à l’autre opération spéciale, militaire celle-ci, devait se terminer sans aucune anicroche.
Un événement est venu néanmoins quelque peu perturber ce plan. Prévue elle aussi de longue date, l’opération de l’opposition intitulée «Midi contre Poutine» a bien eu lieu à travers toute la Russie et dans de nombreuses villes du monde. Son idée, toute simple, s’est révélée très efficace. Les opposants au régime étaient appelés à se rendre massivement à «midi pile», l’heure où il y a le moins d’affluence, dans les bureaux de vote. Ensuite, ils pouvaient soit voter pour «n’importe quel candidat sauf Poutine», soit signifier leur opposition en gribouillant un message sur le bulletin ou l’emporter à la maison. Ils pouvaient aussi juste passer quelques minutes sur place, tous ensemble, afin de montrer que tout le monde en Russie ne soutenait pas aveuglément la politique de Vladimir Poutine. C’est totalement légal, de surcroît, les avait même rassurés Yulia, la veuve d’Alexeï Navalny, qui a rappelé que l’opposant, mort le 16 février en prison, était également un fervent supporter de cette initiative.
Voir plusDes milliers d’investisseurs cherchent à être dédommagés. Soit à cause du prix payé par UBS, jugé trop bas; soit parce que les obligations AT1 ont été annulées, soit enfin car les anciens dirigeants de Credit Suisse auraient fauté. Le point des dossiers
Le sauvetage de Credit Suisse, le 19 mars 2023, a provoqué de la stupeur chez de nombreux observateurs, mais aussi pas mal d’amertume chez les investisseurs. Des milliers d’entre eux ont saisi la justice, autour de trois motifs principaux. Certains contestent les conditions de la reprise de Credit Suisse par UBS – le prix de vente en particulier, d’autres l’annulation des obligations AT1; d’autres enfin veulent engager la responsabilité des anciens dirigeants de la banque. Ces multiples procédures ont un objectif commun: obtenir un dédommagement. Un an après le crash de l’ancienne deuxième banque du pays, ces dossiers sont toujours en cours. Point d’étape.
Le premier de ces griefs tient en un chiffre: 76. C’est, en centimes, le prix qu’a payé UBS pour chaque action Credit Suisse, avec une facture totale de 3 milliards de francs. En pratique, les actionnaires de Credit Suisse ont reçu une action UBS pour 22,48 actions Credit Suisse, ce qui correspond à une valorisation de 76 centimes. Or à la clôture de la session boursière du vendredi 17 mars 2023, Credit Suisse affichait une capitalisation de 7,4 milliards de francs, soit 1,86 franc l’action.
Voir plusAprès avoir racheté Credit Suisse le 19 mars, UBS semble avoir réussi les premiers pas de l’intégration de son ancienne concurrente sans faute majeure. Jusqu’à la fin du processus prévue en 2026, les défis à affronter restent nombreux et complexes
Le 19 mars 2023 restera une date sombre pour la place financière suisse. Ce dimanche marque la fin de l’histoire d’une banque vieille de 167 ans ayant beaucoup contribué au développement économique du pays. Les maux qui l’ont emportée sont nombreux: scandales à répétition, mauvaises stratégies, prise de risques trop importantes, des dirigeants à l’éthique pas toujours irréprochable. Un coup de grâce sera donné par des marchés financiers très volatiles.
Un sauvetage d’urgence, mis en place par la Confédération, la Banque nationale suisse (BNS) et le gendarme de la place financière suisse, (Finma) aboutira au rachat de Credit Suisse par son concurrent pour la modeste somme de 3 milliards de francs. Une commission d’enquête parlementaire analyse encore les causes exactes et les responsables de cette débâcle. Un an après le rachat, Le Temps se penche sur les avancées enregistrées depuis et les énormes défis qui se profilent.
Voir plusCette semaine, «Plaisirs partagés» s’intéresse aux rituels mis en place autour des séances de masturbation. L’occasion de réfléchir à la notion d’autoérotisme et à ce qu’il signifie pour chacun et chacune
S’il est assez commun d’effectuer quelques préparatifs en vue d’un moment intime avec quelqu’un, comme retaper son lit, se parfumer, lancer une playlist ou allumer une bougie, on y pense beaucoup moins pour un moment d’érotisme avec soi-même. Cela n’empêche pas certaines personnes d’avoir ritualisé cette activité, avec certains gestes précis et petites attentions portées à elles-mêmes. Anna, 34 ans, traductrice free-lance, fait toujours à peu près la même chose. Comme elle n’a pas d’horaires fixes, cela peut se passer à n’importe quelle heure de la journée. Elle prend une douche, met de la musique. Une fois sortie de la salle de bains, elle se blottit dans son lit avec son sex-toy de type «aspirateur de clitoris».
«J’aime bien être propre et avoir bien chaud sous la couette», décrit-elle. Cela n’a pas toujours été un moment de légèreté pour elle car jusqu’à 29 ans, elle n’avait pas encore eu d’orgasme et se croyait «cassée». Elle avait acheté son premier sex-toy dans l’objectif d’en obtenir un. «Je l’ai essayé une fois, deux fois et ça ne marchait pas. La troisième fois, je me suis mise à pleurer parce que je me disais que ça ne marcherait jamais. Je l’avais laissé allumé entre mes jambes et c’est là que j’ai eu mon premier orgasme», se souvient-elle. Depuis, ce rituel est devenu à la fois plaisant et «fonctionnel». «Je vois un peu ça comme l’envie de manger un carré de chocolat, un petit truc pour me faire plaisir. Je me dis: «Tiens, ça pourrait être sympa.»
Voir plusCHRONIQUE. Lancées à la suite de soupçons de comportements problématiques ou de fraudes, ces enquêtes sont appelées à se multiplier avec la généralisation des systèmes de «whistleblowing» et les attentes accrues en matière de comportement au sein des entreprises
Les dernières décennies ont vu l’émergence en Suisse d’un phénomène qui était plutôt réservé jusque-là aux USA, à savoir les enquêtes internes que les entreprises conduisent en leur sein afin de confirmer la véracité d’allégations ou de faits les concernant. Aujourd’hui, ces enquêtes sont devenues fréquentes dans le monde économique, ainsi que dans les administrations publiques. A titre d’exemples récents, on peut ainsi penser aux enquêtes lancées à la suite des fuites au sein du gouvernement pendant la pandémie de Covid-19, à celles touchant CarPostal, UBS, Raiffeisen, ou encore à l’enquête en 2019 – bouclée en un week-end – sur les filatures au sein de Credit Suisse.
Le contexte de ces examens peut varier fortement selon les cas: une enquête peut ainsi porter sur de prétendus agissements problématiques d’employés de la société (p. ex. discrimination, mobbing, détournement, corruption, etc.), faire suite à des pertes importantes ou encore à la découverte d’une fraude.
Voir plusLe peintre et graphiste Roger Pfund, père du passeport suisse et des derniers billets de banque français, est décédé samedi à l’âge de 80 ans. Il est l’un des graphistes suisses les plus connus au monde et laisse une œuvre colossale
Roger Pfund n’était plus très en forme depuis plusieurs années, a déclaré son fils Tristan Pfund à Keystone-ATS dimanche, revenant sur une information de la RTS. Il est décédé de complications après une infection. La famille et les proches devaient se voir dimanche en fin de journée pour organiser les funérailles.
CHRONIQUE. Le réseau social s’apprête à lancer des jeux en ligne de type Wordle, selon le site spécialisé TechCrunch
Des jeux vidéo dans le très sérieux réseau social LinkedIn? C’est sans doute pour bientôt. Comme vient de le révéler le site spécialisé TechCrunch, la plateforme, propriété de Microsoft, s’apprête à proposer à tous ses utilisateurs de se divertir en ligne. Le but, bien entendu, est d’augmenter encore le temps passé sur le réseau social.
A priori, LinkedIn veut s’appuyer sur la même vague d’enthousiasme pour les puzzles, qui a permis à des jeux simples comme Wordle de connaître un succès viral et d’attirer des millions de joueurs. Selon TechCrunch, les trois premiers jeux qui seront mis en ligne seront Queens, Inference et Crossclimb. Un développeur qui a aperçu du code lié à ces nouveautés estime que la plateforme voudrait faire en sorte que les scores des joueurs soient organisés par lieu de travail, les entreprises étant classées en fonction de ces scores.
Voir plusIl y a 69 ans, le peintre mettait fin à ses jours. Sa vie douloureuse et flamboyante, son suicide ont contribué à nourrir un mythe qui a pesé sans doute sur la réception d’une œuvre qui suscite parfois la critique. Mais l’exposition de la Fondation de l’Hermitage éclaire l’artiste sous un nouveau jour
Après Paris, la Fondation de l’Hermitage accueille une grande exposition consacrée à Nicolas de Staël. Or, ce peintre n’est pas tout à fait comme les autres. Sa vie, ses origines russes, l’exil, la vache enragée, les voyages, sa haute stature, sa beauté, ses amours, son intensité et ses exigences éperdues, et, finalement, son suicide au soir du 16 mars 1955 à l’âge de 41 ans ont paré l’artiste d’une aura romanesque, créé un mythe qu’il semble difficile, voire impossible, de détacher de son œuvre.
Comment regarder Staël sans songer à tout cela? Est-il possible de ne voir que sa peinture, sans que pèse le poids de son destin tragique? Est-ce cette vie-là qui en fait un grand peintre? Est-ce l’œuvre au contraire qui magnifie l’homme? La question ne peut sans doute pas être complètement tranchée et Nicolas de Staël semble avoir inspiré autant les romanciers et les biographes que les critiques d’art. Pierre Wat, historien de l’art, professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et l’un des co-commissaires de l’exposition, le confirme en quelque sorte, lorsqu’il décrit l’art de Staël: «C’est un coloriste. Très bien. C’est une qualité de surface. Très bien. Mais ce n’est pas que ça. C’est un homme qui réinvente complètement sa peinture, en fonction de ce qu’il vit et ce qu’il est.»
Voir plusLa police cantonale argovienne a interpellé l’extrémiste de droite Martin Sellner, quelques heures avant une conférence à laquelle l’Autrichien avait été invité par le collectif d’extrême droite Junge Tat. Elon Musk s’en est ensuite mêlé sur Twitter
La police cantonale argovienne a empêché samedi la tenue à Tegerfelden, en Argovie, d’une conférence de l’idéologue autrichien d’extrême droite Martin Sellner, père du concept de «remigration», à l’invitation du collectif alémanique d’extrême droite Junge Tat. Les forces de l’ordre sont intervenues, estimant que la sécurité publique n’était pas garantie.
Les scandeurs du mythique collectif ont retrouvé samedi soir Fri-Son trente ans après leur première venue. Une soirée mémorable
On se souvient d’un concert à l’aube de l’an 2000, dans le Dôme de Marseille en effervescence. IAM régnait alors en «sensei» du micro, bien au-delà de la cité phocéenne, et ces bourdieusiens du rap éveillaient les consciences en poussant leur prose jusqu’à l’anadiplose. Leur chef-d’œuvre? L’Ecole du micro d’argent, sorti il y a exactement 27 ans (le 18 mars 1997), qui s’imposera comme une référence majeure, bouleversant à jamais l’histoire du rap français.
A l’occasion du sacre de la skieuse Tessinoise, plus d’un millier d’épreuves de ski alpin ont été passées au crible pour vous proposer une rétrospective des championnes du cirque blanc des trente dernières années.
Grands et petits globes de cristal, podiums en Coupe du monde, médailles olympiques ou du championnat du monde. Il n’est pas toujours évident de s’y retrouver parmi la pléthore de distinctions en ski alpin.
Nous avons ajusté les performances des athlètes selon leur temps d’activité, plus particulièrement en nous concentrant sur le nombre total de points cumulés en Coupe du monde selon l’âge. La pente des courbes ainsi obtenues reflète la dominance de chaque athlète. En représentant ces points en fonction de l’âge, nous pouvons ainsi voir le potentiel futur ou les passages à vide des skieuses.
L’écrivaine et artiste, née à Beyrouth et disparue en 2021 à Paris, a construit une œuvre traversée par la violence de son pays natal et par la beauté. Un roman et un recueil de poèmes donnent la mesure de cette vie d’écriture
Dans le livre d’entretiens réalisés avec Laure Adler peu avant sa mort, La Beauté de la lumière (Seuil, 2022), Etel Adnan (Beyrouth, 1925-Paris, 2021) donne un éclairage important sur sa culture: «Ma mère était grecque chrétienne, de Smyrne (aujourd’hui Izmir), c’est-à-dire de Turquie, et mon père était syrien musulman né à Damas, il était aussi officier de l’Empire ottoman, donc leur langue commune était le turc, on parlait le turc à Beyrouth, chez moi, mais ma mère me parlait grec, naturellement. J’ai ainsi grandi jusqu’à mes vingt-quatre ans en parlant grec et turc, et français parce que les écoles étaient à l’époque strictement de langue française, on n’enseignait pas l’arabe. J’ai attrapé, comme on dit, l’arabe dans la rue et avec les enfants. J’ai donc grandi dans quatre langues.» Plus tard, séjournant aux Etats-Unis, l’anglais deviendra une autre de ses langues, dans laquelle l’écrivaine et artiste écrira nombre de ses poèmes.
Sitt Marie-Rose est un récit romanesque se déroulant à Beyrouth, sur fond de guerre civile, racontant l’enlèvement et la disparition d’une femme, Marie-Rose Boulos, immigrée syrienne chrétienne qui dirige un institut de sourds-muets dans la banlieue de Beyrouth, «Antigone des temps modernes» comme la nomme Laure Adler. En ouverture, la nouvelle Un Million d’oiseaux fait le portrait d’un groupe de jeunes gens – les chabab – qui seront responsables de cet enlèvement et de ce meurtre. Une grande violence traverse ce roman dont les protagonistes chrétiens, musulmans, Palestiniens, Israéliens affrontent les nouvelles réalités du monde postcolonial, où des «millénaires de frustrations rentrées s’expriment». Au fil des scènes, les paraboles donnent voix à l’Histoire. Des peuples qui se croisent dans Beyrouth, Adnan écrit, portée dans un flot de paroles baroques: «Leur monde et le nôtre ne se touchaient pas. Ils formaient une île où les pensées de revanche poussaient aussi vite que les bambous dans les jungles.»
Voir plusLa Confédération a financé un projet de lutte contre la fraude aux documents d’identité, utilisée dans la traite humaine et la migration irrégulière
En Afrique de l’Ouest, la relative prospérité et la stabilité dont jouit la Côte d’Ivoire attirent de nombreuses personnes venues de toute la sous-région. La proportion d’étrangers qui y vivent s’élève d’ailleurs à quelque 29%. Le pays, zone de transit et de destination, est ainsi confronté à de nombreux défis en matière de gestion migratoire et de contrôle aux frontières. D’où la volonté des autorités de renforcer leur coopération avec d’autres pays pour bénéficier de leur expertise et de leur appui dans ce domaine. Même si, en Suisse, le nombre de demandeurs d’asile de nationalité ivoirienne est peu élevé (341 en 2023), le gouvernement helvétique, par le biais de son Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM), a souhaité soutenir davantage ce pays qui joue un rôle important en Afrique de l’Ouest en matière de migration.
Afin d’appuyer la Côte d’Ivoire dans ses efforts visant à assurer la sécurité et l’intégrité de ses frontières, la Suisse a ainsi financé un projet intitulé «Gestion des frontières en Côte d’Ivoire», d’un montant global de 825 000 francs, qui a démarré en juin 2022 pour s’achever le 11 mars dernier, après sept sessions de formation, au cours desquelles l’accent a été mis sur la lutte contre la fraude documentaire et à l’identité. En tout, ce sont quelque 140 agents affectés aux postes-frontières qui ont été formés, ainsi que 742 élèves des écoles de police d’Abidjan et de Korhogo, une ville au nord du pays.
Voir plusUn document du SEM met en avant l’augmentation, en nombre absolu, des incidents liés à la sécurité dans les centres fédéraux d’asile, tout en relevant que leur proportion ramenée au nombre de nuitées a diminué
Disputes lors de la distribution des repas, voies de fait, cas de harcèlement… Depuis 2020, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) évalue tous les événements survenus dans les centres d’asile pour lesquels une intervention policière, une contrainte physique voire un enfermement dans un local de sécurité a été nécessaire.
La NZZ am Sonntag revient sur cette liste, qui éclaire deux réalités coexistantes. D’une part, en nombre absolu, le nombre de ces incidents liés à la sécurité a doublé dans les centres, atteignant un nouveau record en 2023. Au total, la police ou le service de sécurité interne ont dû intervenir 1368 fois l’année dernière, soit plus de trois fois par jour, souligne le dominical, contre 672 interventions en 2020. D’autre part, lorsqu’elle est ramenée au nombre de demandeurs d’asile cette fois, la proportion de ces actes de violences a largement diminué: Pour 100 000 nuitées, il y avait 98 incidents de ce type en 2020, contre 58 en 2023.
De la tripaille à la cervelle et de la langue à la queue, les «bas morceaux» ont de nouveau la cote. Le 19 mars, à la Maison du Terroir de Bernex, une soirée «Découvrir les abats autrement» leur est même consacrée
La semaine dernière, tout avait commencé par des chips d’oreilles de cochon, sauce à l’ail des ours, et de fines tartelettes d’effiloché de queue de porc; avant la vinaigrette de tripes, croûton de tête gratiné sauce gribiche. On enchaînait avec la tatin de pieds de porc et foie gras aux truffes, le boudin noir en deux façons; en passant par la cervelle gremolata, la saltimbocca de ris de veau ou encore le rognon pané aux noisettes… Un menu virtuose assorti de flacons pas tristes non plus, poétique, ou presque, hésitant entre l’élégie cochonnesque et le mystère bouffe: voilà ce que propose Pierrot Ayer quand il entend rendre hommage aux abats et à la cochonnaille.
A l’instar du chef étoilé du Pérolles, à Fribourg, ils sont nombreux à se prendre de passion pour la tête, la joue, le rognon ou l’amourette, pour ne citer que quelques miettes de ce qu’on nomme pudiquement «la quatrième partie». C’est le fait de soirées canailles, de menus thématiques ou de grands classiques revisités, mais aussi de cours et autres amicales de la tête de veau ravigote ou de la tripe neuchâteloise.
Voir plusLara Gut s’était enfermée dans un mode de vie qui ne la rendait pas heureuse jusqu’à se blesser en 2017. Il lui aura fallu sept ans pour retrouver son meilleur niveau et remporter le premier grand globe de sa seconde carrière
Un hélicoptère vole dans le ciel de Saint-Moritz. Nous sommes le 10 février 2017, resté dans l’histoire comme un jour de gloire pour le ski suisse: Wendy Holdener s’apprête à devenir la championne du monde du combiné alpin devant Michelle Gisin et un public extatique. Mais pour l’instant, un autre nom est sur toutes les lèvres. Lara Gut.
Que lui est-il arrivé? Les informations déboulent en flux saccadé dans la zone d’arrivée. La troisième de la descente matinale, candidate à une nouvelle médaille après celle qu’elle a déjà décrochée en super-G, aurait chuté lors de la préparation du slalom. Un genou serait touché. Tout le monde redoute que la saison de la superstar soit terminée. Personne ne mesure encore à quel point l’épisode va la transformer.
Voir plusCHRONIQUE. Notre chroniqueuse Marie-Hélène Miauton déplore le soutien quasi unilatéral à la cause palestinienne qui prévaut en Suisse et en Occident, et rappelle quels sont les enjeux pour Israël
Plusieurs lecteurs m’ont interpellée sur le conflit entre Israël et le Hamas, surpris que je n’aie pas encore parlé de ce sujet qui occupe les esprits depuis bientôt six mois. Force est de constater que l’opinion suisse et européenne penche majoritairement pour la Palestine. En outre, l’ONU, en la personne de son secrétaire général Antonio Guterres, a clairement choisi son camp.
Pourtant, c’est elle qui, en 1947, sur sollicitation des Anglais, officialisait la partition des terres palestiniennes en deux territoires indépendants, un juif et un arabe. Le 11 mai 1949, Israël devenait le 59e membre de l’Organisation des Nations unies, marquant le début de conflits incessants, car les Arabes ne l’entendaient pas ainsi. Des guerres se sont succédé, toutes perdues par ses voisins, ce qui permit à Israël d’étendre son emprise.
Voir plusUn sondage publié par la «NZZ am Sonntag» invitait les participants à classer les leviers de financements jugés souhaitables pour financer la 13e rente AVS. L’idée d’une taxe sur les produits financiers refait surface
Les Suisses ont dit «Oui» haut et fort à une 13e rente AVS, mais quid de son mode de financement? Un sondage réalisé par l’institut YouGov Suisse pour la NZZ am Sonntag a demandé leur avis à 1258 personnes représentatives de la population. L’idée: leur faire classer sept leviers possibles pour la financer.
Le coût de l’initiative, estimé entre 4 et 5 milliards de francs, suscite bien des tractations au Palais fédéral, souligne le dominical: «Le PS, vainqueur de la votation, propose de financer la 13e rente AVS par une augmentation des prélèvements sur les salaires des employeurs et des employés. L’UDC souhaite économiser dans le domaine de l’asile et de l’aide au développement. PLR et Vert’libéraux quant à eux envisagent d’aborder la question du financement lors de la prochaine grande réforme des retraites, résume le dominical. Mais comme le montre ce sondage, tous passent à côté du souhait de la population.»
Trois écrivains de renom, trois régions viticoles, le vin et la vigne comme sources d’inspiration. Après le Tessin et le Valais, le Centre Dürrenmatt raconte la passion œnologique partagée par Hesse, Rilke et le dramaturge suisse
C’est un dessin nonchalant au stylo à bille. Une bouteille de Mercurey 1953 (précise l’étiquette) deux verres chancelants et un tire-bouchon très réaliste. La feuille du papier qui garde le souvenir d’une soirée sans doute chaleureuse en août 1960 aurait pu se perdre dans les annales. Si elle n’était pas signée… Friedrich Dürrenmatt (1921-1990).
Le dramaturge et peintre suisse était un homme de bonne chère et appréciait particulièrement les grands bourgognes et bordeaux. Pour la cave de sa maison sur les hauteurs de Neuchâtel, où il a vécu depuis 1952 jusqu’à sa mort en 1990, il a fait venir un jour du sud de la France deux camions remplis de grands crus bordelais. On raconte que son millésime préféré était 1928 et qu’il avait pour habitude de servir à ses invités des bouteilles correspondant à leur année de naissance. En revanche, il était moins réceptif au vin du pays. «Le jour où Dieu voulut punir les Suisses, il leur donna du vin suisse», aurait déclaré l’écrivain et si l’énoncé peut être sujet à caution, les caricatures brocardant la production viticole helvétique, elles, sont bel et bien l’œuvre de sa plume caustique.
Voir plusEn 1950, durant le Grand Prix des Nations, une formule 1 perd la maîtrise et fonce dans la foule à Genève. Elle provoque la mort de trois personnes. Même si les courses automobiles seront interdites en Suisse dès 1958, la voiture aura par la suite une place centrale dans le pays. Avec l’aide des archives de la RTS, on vous raconte son histoire
En 1899, on compte 40 voitures dans le canton de Genève. Elles sont d’abord très mal perçues par la population. Au point que certains leur jettent carrément des pierres quand elles passent. En Valais, on leur interdit l’accès aux cols et dans les Grisons, l’interdiction touche carrément toutes les routes de 1900 à 1925.
Mais c’est tout l’inverse à Genève. L’élite genevoise est proche de Paris, qui se trouve au cœur de la «révolution» automobile. Car Genève est aussi une ville avec une forte industrie mécanique qui verra, par exemple, sa propre usine automobile Pic-Pic ouvrir aux Charmilles.
Au sortir de la Première Guerre mondiale, la ville est choisie pour installer le siège de la Société des Nations. Architectes et urbanistes veulent honorer sa nouvelle place de «capitale du monde» en détruisant des quartiers, comme celui de Saint-Gervais, et en construisant des boulevards de 50 mètres de large. Mais vient la Seconde Guerre mondiale, et c’est l’effondrement. En Suisse, l’essence et les pneus sont rationnés. Les années 1950 et 1960, c’est le boom total de la voiture. Les revenus des ménages suisses connaissent une croissance sans précédent. Cette fois-ci c’est la classe ouvrière qui a accès à l’automobile. A travers le cinéma ou la publicité, elle est associée à la liberté. On rêve de partir en vacances avec. L’acquisition d’une automobile devient une priorité du consommateur du milieu des années 1950, avant même le frigo ou le poste de télévision. Une voiture coûte alors une année de salaire, on l’achète à l’aide de prêts bancaires et de leasing. Alors que les cyclistes représentent encore un tiers du trafic, et qu’on peut imaginer que beaucoup de monde se déplace quand même à pied (même si aucune statistique de l’OFS n’intègre les piétons avant 1994), le problème d’espace devient capital. La CGTE, ancêtre des TPG, manque de vision à long terme et les trams jugés dépassés et dangereux sont remplacés par des autobus qui s’intègrent «parfaitement dans la circulation urbaine». Seule la ligne 12, la plus vieille d’Europe, subsiste. En parallèle, on prévoit des voies express à travers la ville et même un Pont Butin à deux étages.CHRONIQUE. Lorsqu’on lui parle de cohésion nationale, notre gouvernement nous répond petite cuisine, estime notre chroniqueur
Les petits pays sont-ils condamnés à la médiocrité? Il y a en tout cas quelque chose de désespérant à lire les tartines de confiture qui nous sont servies généralement en guise de réponse du Conseil fédéral aux interventions parlementaires, voire, hélas, aux initiatives populaires. Comme si le gouvernement avait d’emblée renoncé à toute hauteur politique. Donnant ainsi raison à cet aphorisme de Ramuz, tiré de Besoin de grandeur et que l’on a longtemps pu lire dans la rame CFF baptisée au nom du célèbre écrivain vaudois: «Les grandes pensées sont à l’étroit dans les petits pays… et les petits pays sont condamnés aux petites pensées dont ils finissent même par ne plus voir qu’elles sont petites.»
Mercredi matin, au conseiller national Marc Jost (Le Centre/BE), qui plaidait pour un service civil volontaire, le ministre de l’Economie, Guy Parmelin, a parlé boutique, lisant une antisèche préparée de longue date par son administration. Pourtant, «l’un des objectifs du service communautaire est de créer, parallèlement au service militaire, une opportunité de s’impliquer socialement et de renforcer l’esprit communautaire. Le but est de renforcer la cohésion sociale et d’encourager l’engagement des jeunes et des femmes», plaidait le député bernois. Circulez, il n’y a rien à espérer, a rétorqué le ministre, d’une part parce qu’un tel service entrerait en concurrence avec les besoins de l’armée en matière de recrutement, d’autre part parce que cela dégarnirait l’économie de la main-d’œuvre dont elle a besoin. A l’idéalisme du motionnaire, l’administration répond petite cuisine.
Voir plusLa presse dominicale a pu lire le rapport des avocats d’UBS, rédigé en réponse à la plainte des investisseurs lésés de CS. Les chiffres donnent le vertige: en dix ans, l’ancien géant bancaire a versé 32 milliards de francs mais enregistré une perte de 3,2 milliards
Il est donc possible de verser 32 milliards en bonus et dividendes sur dix ans même lorsqu’une banque ne dégage aucun bénéfice. C’est le constat qui s’impose à la lecture d’un rapport qu’a pu consulter la SonntagsZeitung, rédigé par les avocats d’UBS dans le cadre des poursuites lancées par des investisseurs s’estimant lésés par l’ancien numéro deux bancaire helvétique. Sur sa dernière décennie d’existence, CS a enregistré une perte de 3,2 milliards de francs.
Notre dossier consacré à la chute de Credit Suisse
Pourtant, [relève l’hebdomadaire zurichois](https://www.tagesanzeiger.ch/credit-suisse-die-grosse-gier-fuehrte-zum-untergang-100967436111), durant cette période, plus de 1500 gestionnaires de risques ont chaque année, systématiquement, perçu un million de francs, un montant resté stable au fil des ans et qui, au total, représente 1,5 milliard. «Une autre constante a été le versement de dividendes», continue la _SonntagsZeitung_. Là encore, Credit Suisse n’ayant pas dégagé de bénéfices sur la période, l’argent a donc dû être puisé sur le capital, creusant ainsi la propre tombe de la banque, racheté en mars 2023 par UBS sous l’impulsion de la Confédération.La chanteuse québécoise, qui n’a plus donné de concert depuis 2020, se bat toujours contre une rare maladie auto-immune
Céline Dion, toujours souffrante, reste «déterminée à remonter un jour sur scène» et à «surmonter» sa maladie. C’est ce qu’elle a déclaré vendredi dans une mise à jour à ses fans sur Instagram. Diagnostiquée à l’automne 2022 d’une pathologie neurologique rare, le syndrome de la personne raide (SPR), la mégastar québécoise de bientôt 56 ans a confié que surmonter cette maladie auto-immune «a été l’une des expériences les plus difficiles de (sa) vie».
«Mais je reste déterminée à remonter un jour sur scène et à mener une vie aussi normale que possible», a-t-elle ajouté en légende d’une rare photo où elle pose, sourire aux lèvres, avec ses trois fils pour la Journée internationale de sensibilisation au SPR. «Je suis profondément reconnaissante de l’amour et du soutien de mes enfants, de ma famille, de mon équipe et de vous tous!», a souligné la chanteuse.
### Plus vue sur scène depuis 2020 La dernière fois que Céline Dion est apparue en public, c’était lors d’une brève apparition surprise à la cérémonie des Grammy Awards à Los Angeles, aux Etats-Unis, début février, pour remettre l’album de l’année à Taylor Swift. Escortée par son fils aîné, l’artiste aux plus de 250 millions d’albums vendus en 40 ans de carrière a alors reçu une ovation par le public.Pratique de recyclage souvent exercée collectivement, le patchwork textile connaît un regain d’intérêt, tant pour sa forme que pour ses valeurs de soin et de lenteur. Tentative de théorisation d’une technique de rapiéçage
Mikhail Rojkov a lancé l’an dernier la ressourcerie Histoire sans chute dans une arcade des Pâquis à Genève, où il récupère, trie et valorise les déchets textiles. Le patchwork est l’une des méthodes au cœur de ce projet d’économie circulaire car il permet de tirer parti des plus petites chutes, pour assembler par exemple des furoshiki, ces emballages cadeaux en tissu japonais. Mais le diplômé en mode de la HEAD-Genève a d’autres ambitions: «J’aimerais qu’Histoire sans chute devienne un laboratoire de la confection en patchwork. A terme, mon objectif est de créer une ligne de vêtements qui s’adapte aux morphologies en employant cette technique.»
Travail d’aiguille domestique, patient et économe, qui accommode les restes de tissu et recycle les vieux vêtements, le patchwork fait figure d’antithèse de la fast fashion, même si dans notre monde merveilleux, des marques comme Zara surfent sur cette tendance récup et craftiviste pour vendre une ligne de patchworks en denim confectionnés avec des étoffes neuves… Mikhail Rojkov fait contre mauvaise fortune bon cœur: «La tenue véhicule un message, c’est un geste politique. Un objet en patchwork signale que la personne ayant confectionné l’ouvrage y a consacré du temps. Même s’il s’agit d’une simulation, la veste Zara en patchwork renvoie tout de même à la notion de temps de travail.»
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