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Hier — 27 mars 2024Analyses, perspectives

« Pour combler le déficit, le gouvernement va encore se détourner de l'écologie »

Face à l'augmentation du déficit public, qui s'est élevé à 5,5% en 2023, le gouvernement a annoncé vouloir encore baisser les dépenses. Pour l'économiste Anne-Laure Delatte, c'est forcément une mauvaise nouvelle pour l'écologie.
Le déficit public pour 2023 s'est élevé à 5,5 % du produit intérieur brut (PIB), soit 154 milliards d'euros, selon les données publiées mardi 26 mars par l'Insee. Un chiffre bien supérieur aux 4,9 % inscrits dans la loi de finances pour 2024, adoptée en fin d'année.
Mi-février, le (...)

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À partir d’avant-hierAnalyses, perspectives

Pourquoi l'Occident se trompe si souvent sur la Tunisie

Après la révolte de 2011 qui a chassé Zine El-Abidine Ben Ali du pouvoir, de nombreux observateurs et responsables occidentaux se sont bercés d'illusions en pensant que la Tunisie allait construire une démocratie pérenne. Après s'être trompés sur la situation en Libye, en Algérie ou au Maroc, ils ont dû encore une fois reconnaître leurs erreurs. Cela ne les a pourtant pas empêché de recommencer, comme aujourd'hui avec le président Kaïs Saïed.

« Nous avons juré de défendre la Constitution », clame Samira Chaouachi, vice-présidente de l'Assemblée tunisienne. « Nous avons juré de défendre la patrie », lui rétorque un jeune soldat. Cet échange devant les portes fermées du Parlement, au petit matin du 22 juillet 2021, résume le paradoxe d'un pays longtemps considéré comme le seul succès des « printemps arabes ». La décision du président Kaïs Saïed quelques heures plus tôt de destituer le gouvernement et de suspendre l'Assemblée des représentants du peuple a provoqué la colère de son président islamiste et de sa vice-présidente qui cherchaient à entrer dans le bâtiment, désormais gardé par des troupes armées.

Cette décision présidentielle a surpris de nombreux diplomates étrangers visiblement peu au fait de la situation. Les Tunisiens beaucoup moins. Des milliers de personnes se sont précipitées dans les rues de chaque ville et village afin d'exprimer leur soulagement face à cette classe politique qu'ils estimaient corrompue et incompétente.

Le 17 avril 2023, Rached Ghannouchi, leader suprême d'Ennahda depuis sa fondation dans les années 19801 a été arrêté. Douze ans après son retour triomphal à Tunis, le 20 janvier 2011, au lendemain de l'éviction du président Zine El-Abidine Ben Ali qui avait dirigé le pays pendant vingt-quatre ans. La boucle est bouclée. La contre-révolution a été plus longue à venir en Tunisie que dans tout autre pays arabe.

Le consensus de Washington enterré

Il est trop tôt pour écrire les nécrologies des soulèvements qui, en deux vagues (2011 puis 2019), ont englouti la plupart des pays arabes. En Tunisie, au lieu de produire une nouvelle génération de dirigeants politiques, la révolte de 2011 « a ramené les élites marginalisées de l'ère Ben Ali »2.

Malgré tout, un processus révolutionnaire à long terme est à l'œuvre dans la région. Les gouvernements occidentaux, en particulier en Europe, se font des illusions s'ils pensent pouvoir compter sur des hommes forts pour assurer la stabilité des pays de la rive sud de la Méditerranée. Des changements politiques et économiques radicaux sont nécessaires et, par définition, imprévisibles. Les inégalités sociales et le sous-emploi des ressources humaines continuent de générer une énorme frustration sociale que les jeunes ne supporteront pas. Les dirigeants de l'Union européenne sont obsédés par les vagues d'immigrants en provenance du sud et par la montée du populisme que celles-ci alimentent, tout en restant dans le déni des causes sous-jacentes.

Pourquoi l'Union européenne (UE) et les États-Unis n'ont-ils pas compris que la contre-révolution a commencé immédiatement après les « révolutions » tunisienne et égyptienne ayant chassé Ben Ali et Hosni Moubarak du pouvoir ? Pourquoi n'ont-ils pas compris qu'après avoir échoué à lancer des réformes audacieuses dans la gestion de l'appareil sécuritaire et de l'économie, les responsables politiques et syndicaux tunisiens ont conduit leur pays dans une impasse ? La réponse réside avant tout dans la nature même de l'État. En 2011, il était clair pour les observateurs chevronnés que la politique économique libérale favorisée par l'Occident – le fameux « consensus de Washington » que l'on peut résumer dans un rôle strictement minimum alloué à l'État au profit de l'investissement privé – ne parviendrait pas à produire les résultats économiques escomptés. Entre cette date et l'élection du président Kaïs Saïed en 2019, tous les voyants économiques étaient au rouge.

Aujourd'hui, le consensus de Washington est mort. Le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et l'UE reverront-ils leurs prescriptions politiques pour autant ? Pour avoir une chance de réussir, leurs ordonnances devront être fondées sur la reconstruction de l'État, l'utilisation de l'investissement public et la lutte contre la corruption engendrée par le capitalisme de connivence. C'est à cette condition seulement qu'une partie des centaines de milliards de dollars évadés à l'étranger reviendra. L'État s'est déjà montré incapable d'arrêter la fuite des capitaux, dont la plupart sont illégaux. On peut donc se demander pourquoi, tout en reconnaissant qu'ils se sont trompés, les gouvernements tunisiens successifs, le FMI, la Banque mondiale et l'Europe continueront de se battre pour stopper les sorties de fonds et appliquer la même recette qui a échoué.

Il n'y a pas eu de révolution

La plupart des politiciens et des groupes de réflexion occidentaux ont accueilli les révoltes arabes avec incrédulité. C'est surprenant car les multiples rapports du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en 2003, 2005 et 2009 montraient l'explosion du taux de chômage, et une tendance à la baisse de la part du produit intérieur brut (PIB) consacré à l'investissement au cours du dernier quart de siècle. Une preuve de « l'échec des élites arabes à investir localement ou régionalement [qui] est le plus grand obstacle à la croissance économique soutenue »3. En 2011, la directrice générale du FMI Christine Lagarde déclarait : « Soyons francs : nous ne prêtons pas suffisamment attention à la façon dont les fruits de la croissance économique sont partagés »4.

La Banque mondiale a fini par admettre dans un rapport publié en 2014 qu'elle s'était trompée sur la Tunisie avant 2011. Une telle humilité est inhabituelle, sinon sans précédent. Elle élude toutefois la question des raisons pour lesquelles les dirigeants politiques et les experts occidentaux font aussi souvent fausse route, alors que certains observateurs sont capables d'établir une juste analyse.

Au fur et à mesure de l'extension des révoltes, les capitales occidentales, tout d'abord incrédules, ont fait place à l'enthousiasme. Cela n'a pas duré longtemps. Face au désir de changement, les dirigeants ont opposé une force brutale, et les soulèvements se sont bien vite transformés en bains de sang en Égypte, en Libye, au Bahreïn, au Yémen ou en Syrie. Les puissants groupes d'intérêts nationaux, en premier lieu les forces de sécurité, fortement soutenus de l'extérieur - notamment par les pays du Golfe -, n'étaient pas disposés à autoriser des réformes susceptibles de remettre en cause le statu quo. D'autres, comme le Qatar, étaient prêts à le renverser complètement, toutefois en faveur de leurs « clients » islamistes. Les « amis » étrangers n'ont pas eu le temps d'influencer sérieusement les évènements en Tunisie, dont l'importance stratégique pour les grands acteurs internationaux est inférieure à celle de l'Égypte ou de la Syrie. Le fait que la Tunisie ait été le premier pays arabe à se révolter peut également expliquer l'absence d'ingérence extérieure.

Quoi qu'il en soit, l'utilisation même de l'expression « révolution de jasmin »5 suggère un malentendu. Aucune révolution n'a eu lieu en Tunisie en 2011. Une révolte violente a contraint les appareils dirigeants à prendre leurs distances avec le chef de l'État qu'ils ont poussé vers la sortie pour sauver leurs privilèges. C'est la raison pour laquelle il n'y a pas eu de redistribution des richesses ou du pouvoir entre les classes sociales et les régions.

Des malentendus occidentaux tout aussi flagrants se sont manifestés après que les États-Unis sont intervenus militairement en Libye, au nom d'une urgence humanitaire, sans tenir compte de ce qui se passerait lorsqu'un petit groupe d'islamistes très organisés et lourdement armés (qu'ils avaient aidés pendant les dernières années de Mouammar Kadhafi) s'opposerait à une majorité non islamiste mal organisée, dont une grande partie était jeune et sans emploi. Leur départ après l'attaque du 11 septembre 2012 contre la mission américaine à Benghazi a transformé l'est de la Libye en arrière-garde d'Al-Qaida et de l'organisation de l'État islamique (EI). Cela a accéléré l'exportation du terrorisme et des réfugiés vers l'Europe, tout en déstabilisant davantage une grande partie de l'Afrique du Nord et du Sahel. Et bien sûr de la Tunisie dont de nombreux djihadistes ont été formés dans des camps libyens près de la frontière.

Dans le pays, les amis politiques des principaux partis se sont vu proposer des emplois au sein d'une fonction publique gonflée à l'extrême - des postes qui n'existaient souvent que sur le papier, mais pour lesquels ils étaient payés. Résultat : la destruction de toute efficacité publique, l'augmentation considérable de la masse salariale et des emprunts. Cette hausse de la dette (et donc des intérêts à payer) a évincé les investissements publics dans la santé, l'éducation et les infrastructures. Les présidents et les gouvernements se sont succédé, chacun empruntant de l'argent au FMI, à la Banque mondiale et à la Banque européenne d'investissement (BEI). Tous se sont contentés d'évoquer les conditions liées à ces prêts, mais n'ont jamais eu l'intention de les mettre en œuvre. Le FMI et l'Europe ont continué à prêcher l'évangile du libéralisme et ont fait semblant de croire que des réformes étaient mises en œuvre. Pourquoi a t-il été si facile de se tromper une deuxième fois alors que la prescription et la situation étaient identiques ?

Une pure idéologie

Pendant ce temps, les investissements privés – tant nationaux qu'étrangers – ont diminué. Des secteurs clés tels que les phosphates et les engrais ont vu leur production s'effondrer, de même que le tourisme, victime du terrorisme et de la pandémie de Covid-19. L'arrière-pays le plus pauvre, d'où partent toutes les révoltes en Tunisie, a continué d'être exploité par ceux de la côte, plus riches, afin d'assurer la majeure partie de l'eau, du blé et des phosphates nécessaires au pays.

Pour les Occidentaux,

la démocratie est une idée si belle qu'elle semble échapper à la réalité. Pour l'élite américaine, les pays en développement qui réussissent sont ceux qui organisent des élections, et les pays qui échouent sont ceux qui ne le font pas. Il ne s'agit pas de logique, ni de croyance fondée sur l'histoire ou même sur la science politique. Il s'agit de pure idéologie – et d'idéologie missionnaire, en plus. Regardez l'échec du printemps arabe ! Bien sûr, les populations de ces nations aspirent à la démocratie, mais cela ne signifie pas que celle-ci apportera automatiquement de bons résultats face à la grande pauvreté, aux clivages ethniques et sectaires, etc. Elle a fonctionné en Corée [du Sud] ou à Taïwan, par exemple, parce qu'elle est venue après l'industrialisation et la création de classes moyennes.6

Les élites européennes et américaines se sont trompées quand, après 2011, elles se sont convaincues que des élections libres et équitables annonçaient un avenir prometteur pour la Tunisie. Les jeunes en étaient moins convaincus et les gens ont de plus en plus délaissé les urnes, beaucoup ne se donnant même pas la peine de s'inscrire. Quant aux mouvements islamistes, ils n'ont jamais montré d'intérêt pour relever les défis d'une économie moderne. Ennahda n'a pas fait exception. Les élites tunisiennes, bien éduquées, n'ont pas pu s'entendre sur un plan de réforme économique. Elles ont laissé tomber leur pays.

La théorie de Lénine

Douze ans après la chute de Ben Ali, Kaïs Saïed a ramené la fine fleur d'hier, notamment dans les forces de sécurité. Ghannouchi, le puissant dirigeant d'Ennahda qui dirigeait le parti islamiste « comme l'organisation clandestine qu'il avait été dans les années 1990 »7 s'est retrouvé en prison, incapable de rallier l'armée. Cette dernière a jeté son dévolu sur Saïed qui « défend la patrie ».

Selon certains observateurs attentifs,

le soulèvement arabe a atteint son apogée, le 11 février 2011, quand le président égyptien Hosni Moubarak a été contraint de démissionner. Selon la théorie de Lénine, une révolution victorieuse nécessite un parti politique structuré et discipliné, un leadership robuste et un programme clair. La révolution égyptienne, comme son précurseur tunisien et contrairement à la révolution iranienne de 1979 n'avait ni organisation ni dirigeant identifiable, ni d'ordre du jour sans équivoque.8

Alors que les manifestations sont devenues violentes dans de nombreux pays, les forces se sont divisées. Les anciens partis politiques et les dirigeants économiques se sont disputés le pouvoir, « laissant à de nombreux manifestants le sentiment que l'histoire qu'ils faisaient il n'y a pas si longtemps les dépassait »9. Ceux qui ont mené la révolte en Tunisie n'avaient ni les moyens ni le temps de s'organiser. Les forces établies ont donc pu détourner leur agenda et bloquer le changement.

Cela n'a pas empêché certains universitaires, tel Safwan Masri, de parler d'« anomalie arabe »10, et des journaux de clamer que la Tunisie était le seul pays des révoltes arabes à avoir donné naissance à une véritable démocratie. Illusion caractéristique de nombreuses attitudes occidentales. Avant la chute de Ben Ali, la Banque mondiale et les observateurs ont loué les performances économiques du pays. Après, ils ont salué son succès en tant que démocratie. On comprend pourquoi les dirigeants européens n'ont pas eu de pensée stratégique sur la Tunisie…

La nature de l'État entrave les réformes

En fait, les analystes occidentaux projettent trop souvent leur propre vision du monde sur des pays dont l'histoire est différente. Ainsi, l'intense débat intellectuel et politique autour des idées de John Maynard Keynes (1883-1946) sur l'intervention de la puissance publique dans l'économie n'a pas d'équivalent dans la région. En partie parce que la diplomatie des canonnières et le colonialisme ont interrompu les débats qui se déroulaient dans le Sud, notamment en Tunisie. Au moment de l'indépendance, les nouveaux régimes ont compris que l'État devait être partie prenante de la création d'une économie nationale, qu'elle soit liée ou non au Nord. Or les dirigeants se sont rarement concentrés sur l'augmentation de la richesse du pays, mais davantage sur leur maintien au pouvoir, en contrôlant notamment les nouveaux arrivants au sein de la classe privilégiée, le Makhzen11.

À partir des années 1980, le FMI et la Banque mondiale ont appliqué un ensemble de principes idéologiques contenus dans le consensus de Washington. Cette doxa néolibérale avait déjà échoué en Tunisie au tournant du siècle, pourtant cela n'a pas arrêté la Banque mondiale qui l'a présentée comme modèle de « bonne gouvernance économique » à suivre en Afrique et au Proche-Orient. L'Europe a chanté la même partition et s'est retrouvée dans l'impasse.

Malgré l'émancipation des femmes et les attitudes tolérantes envers les étrangers, la Tunisie a vu ses richesses contrôlées par quelques familles dont l'emprise est renforcée dans un système corporatiste leur permettant de surveiller l'État. Loin d'apporter de nouvelles idées et de contribuer à la création d'un vaste parti de gauche après 2011, le puissant syndicat de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) s'est contenté de regarder le pouvoir gonfler le nombre de fonctionnaires (et par conséquent ses adhérents), ce qui a ruiné le pays. Au lieu de promouvoir un débat ouvert sur ce qu'il fallait entreprendre, les dirigeants tunisiens ont agi en fossoyeurs des réformes. Auparavant, Zine El-Abidine Ben Ali avait géré l'économie en prélevant de plus en plus de rentes pour sa famille, sans jamais la réformer.

Peut-on changer le scénario néolibéral ?

Alors que la région est riche en hydrocarbures, les institutions internationales pourraient suggérer que « les monarchies pétrolières cessent d'investir leur capital dans les économies occidentales, en particulier aux États-Unis, et le transfèrent plutôt aux gouvernements arabes, sur le modèle de l'aide que les États-Unis ont fournie à leurs alliés européens de 1948 à 1951, le Plan Marshall »12. Peu de chance que cela arrive car les banques occidentales perdraient d'énormes opportunités de gagner de l'argent et les monarchies du Golfe ont beaucoup d'influence à Paris, Londres et Washington. Pendant ce temps, le capital déserte la région pour trouver refuge dans des banques et des entreprises occidentales. L'Afrique du Nord à elle seule dispose de centaines de milliards de fonds « privés » dans des établissements financiers étrangers.

Aujourd'hui, les jeunes issus des milieux favorisés et formés se sauvent aussi au bénéfice immédiat du Golfe, du Canada, de la France et de ses voisins, et au détriment de la stabilité à long terme en Méditerranée. En Afrique du Nord, la « guerre froide » entre l'Algérie et le Maroc explique que les flux commerciaux et d'investissement soient au plus bas. Cette situation est d'autant plus absurde que le pétrole, le gaz, le soufre et l'ammoniac algériens pourraient, avec les phosphates marocains, générer de nombreux emplois et de grandes exportations. Les tensions entre les deux pays conviennent à l'Occident depuis des décennies, néanmoins la pression des nouveaux immigrants en Europe alimente les partis populistes et le risque de turbulences intérieures dans des pays comme l'Italie ou la France.

Autre ironie de ce scénario néolibéral, la Chine et la Turquie renforcent leurs liens commerciaux avec l'Afrique du Nord — la Chine est ainsi devenue son deuxième fournisseur étranger après l'Italie, et la Turquie le quatrième —, sans accroitre leurs investissements. En Algérie, au Maroc et en Tunisie, le capital privé occidental continue par contre de jouer un rôle clé.

Aujourd'hui, l'Union européenne et les États-Unis découvrent à leur grand désarroi que les dirigeants nord-africains, comme ailleurs dans le Sud, ne partagent pas leur lecture de la guerre en Ukraine. Ils notent que l'Occident considère ses problèmes comme les problèmes du monde, et ils ne sont pas d'accord. Le monde multipolaire dans lequel nous nous trouvons rend familier l'ancien tiers-mondisme algérien. Les élites se méfient de l'ancienne puissance coloniale et expriment publiquement leur critique du comportement français, passé et présent, comme jamais auparavant.

Plus tôt l'Europe s'éveillera au fait que les pays au-delà de ses côtes méridionales méritent une politique ambitieuse, un nouveau processus de Barcelone13 plus audacieux, mieux ce sera. Plus tôt elle comprendra que l'islamisme n'est pas l'inclination naturelle de la région, comme beaucoup l'ont cru après 2011, notamment les États-Unis et le Royaume-Uni, plus tôt elle abandonnera son orientalisme de pacotille, mieux ce sera. En finir avec l'État patrimonial ou néo-patrimonial où quelques familles contrôlent tout représente un défi historique pour la région autant que pour l'Europe.

Comme le montre sa réaction modérée au renversement du président égyptien Mohamed Morsi un an après les élections libres de juillet 2012, l'Occident ne semble guère accorder autant d'importance au vote qu'il le prétend. Son attitude face au mépris de Kaïs Saïed pour les règles fondamentales de la démocratie le confirme. Il faudrait une refonte complète de l'État — condition préalable pour une croissance plus rapide —, mais aussi une plus grande inclusion sociale afin d'atteindre une stabilité à long terme en Tunisie et dans la région. Tant qu'elle n'acceptera pas ce principe, la Commission européenne devra se faire à l'idée que ses interminables prises de position visant à « améliorer » les politiques de voisinage donnent l'impression de jouer avec les peuples.

#

Ce texte est adapté de l'article de Francis Ghilès, « Why does the West so often get Tunisia wrong ? », Notes Internacionals 289, Barcelona Center for International Affairs (CIDOB), mai 2023.
Traduit de l'anglais par Martine Bulard.


1Rached Ghannouchi a joué un rôle central dans le mouvement islamique tunisien depuis la fondation d'Ennahda au début des années 1980. Après deux décennies d'exil à Londres, il est rentré en Tunisie en 2011, et joue depuis un rôle clé et souvent controversé dans la politique tunisienne.

2Tom Stevenson, « The Revolutionary Decade : Tunisia since the Coup », London Review of Books, 17 novembre 2022.

3Ray Bush, « Marginality or abjection ? The political economy of poverty production in Egypt », dans Ray Bush et Habib Ayeb, Marginality and Exclusion in Egypt, Zed, Londres, 2012.

4Christine Lagarde, « The Arab Spring, One Year On », Fonds monétaire international, Washington DC, 6 décembre 2011.

5NDLR. Cette désignation médiatique francophone est par ailleurs rejetée par les Tunisiens qui préfèrent parler de « révolution de la dignité ».

6Robert D. Kaplan, « Anarchy unbound : the new scramble for Africa », The New Statesman, Londres, 16 août 2023.

7Tom Stevenson, « The Revolutionary Decade : Tunisia since the Coup », The London Review of Books, 17 novembre 2022.

8Hussein Agha et Robert Malley, « The Arab Counterrevolution », The New York Review of Books, 29 septembre 2011.

9Hussein Agha et Robert Malley, op.cit.

10Safwan Masri, Tunisia : an Arab Anomaly, Columbia University Press, 2017.

11NDLR. Le terme désigne la classe au pouvoir au Maroc.

12Gilbert Achcar, People Want : A Radical Exploration of the Arab Uprising, Saqi Books, Londres, 2013, réédité avec une nouvelle introduction en 2023.

13Partenariat euro-méditerranéen pour le développement et la sécurité lancé en 1995 et au point mort actuellement.

Y a-t-il une hostilité inexprimée des militaires au bellicisme présidentiel? par Michel Goldstein

Par : Rédaction

Il y a quelques jours, à la mi-mars, avait lieu le Forum Européen de la défense à Paris. Michel Goldsdtein y était et il a posé des questions qui sont restées sans réponse. Visiblement, pas grand monde n’avait envie de commenter les propos d’Emmanuel Macron sur l’envoi de troupes au sol en Ukraine. Bien entendu, quand on est d’active, au sein de la “Grande Muette”, on obéit. Mais on sent bien qu’il y a une hostilité sourde au bellicisme présidentiel.

En quelques quelques semaines tout s’est recentré sur le conflit entre la Russie et l’Ukraine après une phrase choc du Président de la République « Ne pas exclure l’envoi de troupes au sol en Ukraine ».

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Néolibéralisme. Comment le libéralisme est devenu un anticonservatisme – Pierre Le Vigan

Tel est donc le néolibéralisme ou bien plutôt le libéralisme de type II. On peut aussi parler de libéralisme ultime. Ce n’est pas seulement une doctrine économique visant à supprimer les services publics et le secteur public. Ce n’est pas seulement une doctrine visant à diminuer les interventions de l’État dans l’économie. Du reste, l’État ne cesse d’intervenir dans l’économie pour soutenir les très grandes entreprises et les banques. Ce qui a disparu, c’est l’État stratège au service d’objectifs nationaux et plus généralement d’une certaine idée du bien commun. La seule stratégie de l’État consiste à sauver un capitalisme de plus en plus financier (fusion du capital bancaire et du capital industriel, le dernier étant sous la domination du premier), et à faire remonter son taux de profit. C’est une opération vitale car le capitalisme est de moins en moins lié à des activités productives, et dépend de plus en plus d’activités parasitaires.

L’article Néolibéralisme. Comment le libéralisme est devenu un anticonservatisme – Pierre Le Vigan est apparu en premier sur Strategika.

Banksters de la BCE, actualisation au 22 mars

Les banksters de la BCE prêtent de l’argent qu’ils n’ont pas à des banksters de la zone qui en manquent. C’est de la cavalerie financière et de la création monétaire ex nihilo létale à terme.

***

Les actifs de la BCE ont augmenté depuis sa création, de plus en plus fortement jusqu’à une inversion à partir du 24 juin 2022 pour atteindre un plus haut record historique à 8 836 milliards d’euros,

Document 1 :

Ces actifs sont constitués pour l’essentiel par des titres (Securities) pour 4 833 milliards d’euros au 12 mars dernier et de prêts (Lending) à des banques commerciales. Ils sont en forte baisse mais ils atteignent la somme de 402 milliards d’euros,

Document 2 :

Ces prêts ont fortement augmenté à partir du 6 mars 2020, c’est-à-dire à partir du moment où les autorités européennes ont interdit à la population de travailler tout en lui prêtant jusqu’à 2 217 milliards d’euros sous le prétexte de cette histoire de coronavirus, dans le cadre des opérations dites de TLTROs III (Targeted Longer-Term Refinancing Operations).

Cependant, ces prêts généreusement accordés (avec parfois des taux… négatifs !) ont fortement baissé (par exemple le 28 décembre 2022 et le 30 juin 2023) surtout pour des raisons dites techniques, car les banksters européens devaient diminuer leurs actifs compte tenu des montants de leurs capitaux propres,

Document 3 :

Euh…

Comment ont été financés les 8 836 milliards d’euros d’actifs de la BCE ?

Pour rappel, les actifs de toute entreprise et de toute banque y compris ceux d’une banque centrale sont financés par son passif, c’est-à-dire par des dettes et des capitaux propres, liabilities and equity en anglais, le mot passif n’existant pas logiquement dans cette langue.

Or les capitaux propres de la BCE sont négligeables.

Les actifs de la BCE sont donc financés pour l’essentiel par des dettes, liabilities, mais qui sont les créanciers ?

Qui ?

Euh… ben… ce sont les banksters des banques commerciales qui ont prêté ces centaines de milliards d’euros à la BCE !

Oui mais les banksters des banques commerciales n’avaient pas d’argent puisqu’ils étaient obligés d’emprunter des centaines de milliards d’euros à la BCE qui n’avait pas d’argent elle non plus !!!

Euh… ben… toute personne ayant un minimum d’intelligence comprend tout de suite que cette histoire est ubuesque et qu’il s’agit en fait d’une gigantesque opération de cavalerie financière !

En réalité, les banksters de la BCE se sont toujours entendus avec leurs homologues des banques centrales, par exemple le 26 juin 2020, pour leur prêter… 564 milliards d’euros supplémentaires à condition qu’ils les redéposent en retour le même jour à la BCE !

Ainsi, au cours de la même journée de banque, la BCE prête l’argent qu’elle n’a pas à ses banksters (qui n’ont pas d’argent).

Ces banksters des banques commerciales déposent alors cet argent (qu’ils sont censés avoir) en retour à la BCE.

Ces opérations sont faites finalisées après la fin des heures d’ouverture des agences bancaires (en back office).

Débit égale crédit, actif égale passif, tout donne l’impression d’être (presque) en ordre mais c’est de la pure création monétaire ex nihilo !

Les dettes de la BCE sont donc constituées des dépôts des banques commerciales auprès de la BCE qui se sont montés à un plus haut record de 4 910 milliards d’euros le 11 novembre 2022 pour retomber à 3 662 milliards, ce qui constitue de l’argent qui n’existe pas en réalité selon les règles comptables,

Document 4 :

Il existe une antériorité à cette création monétaire ex nihilo : l’Allemagne de l’entre-deux guerres, cf. le livre de notre ami Pierre Jovanovic, Hitler ou la revanche de la planche à billets.

Une remarque importante : aux États-Unis, il n’y a pas de création monétaire ex nihilo car c’est l’État fédéral qui a emprunté de l’argent sur les marchés financiers avant de le distribuer généreusement.

C’est une hypertrophie monétaire de plus de 5 200 milliards de dollars qui subsiste aux États-Unis, ce qui les handicape gravement, comme le montre le fait que la masse monétaire M2 représente 73,5 % du PIB courant annuel alors que ce ratio ne devrait pas dépasser 55 %, cf. mes analyses à ce sujet.

Pour rappel, l’argent sain est le premier pilier des Reagonomics comme l’a dit et répété Arthur, Laffer et le gros problème aux États-Unis est que l’argent n’y est plus sain actuellement, pour la première fois depuis l’après-guerre.

***

Je dénonce en vain depuis des années cette arnaque gigantesque qu’est cette cavalerie financière qui alimente cette création monétaire ex nihilo orchestrée par les autorités monétaires de la zone euro, ce qui n’intéresse personne (ou presque) jusqu’à ce que ce problème révèle son importance… qui prend un tour nouveau après cette histoire de coronavirus, puis la guerre en Ukraine puis à Gaza et maintenant avec une aggravation particulièrement inquiétante de ces conflits alimentés par les juifs révisionnistes américains.

La vieille Europe continentale est une des plus grandes victimes de ces manipulations à l’échelle planétaire.

***

Pour rajouter une petite touche négative, il faut remarquer que les moyens de financement des actifs que sont les billets et les dettes des banques commerciales (banknotes et liabilities) ont été insuffisants pour financer les actifs que sont les prêts et les titres acquis par la BCE.

Document 5 :

L’écart a été gigantesque au plus fort le 31 décembre 2021, ce qui a obligé à de mystérieux et anonymes non-résidents de la zone euro d’apporter des centaines de milliards d’euros pour combler ce trou afin que la BCE puisse ne pas sombrer,

Document 6 :

Comme je l’ai publié à maintes reprises, ces mystérieux et anonymes non-résidents de la zone euro ne pouvaient être que des dirigeants de pays musulmans exportateurs d’hydrocarbures qui ne l’ont pas fait entièrement gratuitement…

Pour information, copie d’écran des actifs de la BCE avec les prêts et les titres…

Document 7 :

… et leurs moyens de financement que sont les billets en circulation et les dépôts des banques commerciales,

Document 8 :

Les capitaux propres de la BCE ne sont que d’une centaine de milliards d’euros pour un total du bilan de 6 813 milliards d’euros, ce qui est négligeable et dangereux car ses pertes s’accentuent  !

Bravo les artistes.

© Chevallier.biz

Ah, si seulement Bruno Le Maire était ministre de l’Economie ! par Florent Machabert

L’info de la semaineL’inflation fait préférer le cash aux Français -Mauvaise nouvelle pour l’euro numérique ! Depuis l’automne 2021, comme expliqué dans Finance & Tic, les Français ont montré un regain d’intérêt pour les espèces, qui s’est accentué en 2023 : une tendance attribuée à l’inflation galopante et que la désinflation actuelle n’est pas venue démentir. Le baromètre annuel Ifop révèle ainsi que 83% des Français se déclarent attachés au cash, avec une utilisation quotidienne en hausse, puisqu’elle concerne désormais près de 3 Français sur 4. Cette « préférence pour la liquidité », comme eût dit Keynes, s’explique selon les intéressés eux-mêmes par « sa gestion budgétaire plus aisée », notamment en période d’inflation, où le paiement en espèces permettrait de mieux contrôler ses dépenses.

Même si l’argent liquide conserve une forte dimension symbolique dans les périodes d’incertitude, le fait d’épargner en cash, pour se rassurer, traduit surtout une certaine méfiance envers l’avenir. Espérons que le déclin économique dans lequel la France s’enfonce ne se transforme pas en récession inflationniste à la faveur du début de flambée des cours du pétrole (voir notre dernière rubrique ci-dessous). Vous pourriez alors devoir ressortir votre brouette, comme pendant la République de Weimar…

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L’économie de guerre Française : un leurre ! par Michel Goldstein

LE BILLET D’HUMEUR DE LA LISTE “NON! PRENONS-NOUS EN MAINS!” – La France est-elle passée en économie de guerre comme l’annonce le Président de la République ? Le secteur de l’armement en France, c’est quatre mille entreprises. Et c’est vrai, elles produisent en ce moment à des cadences inhabituelles.

MBDA, par exemple, (détenue par Airbus 37,5%, BAE systems 37,5% et Leonardo 25%) a ainsi doublé ses commandes en 2023.Mais la réalité est autre, les difficultés sont considérables ; on manque de poudre pour les obus mais aussi des matières premières pour la fabriquer, la Chine ayant interrompu ses livraisons.

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Comprendre le marché européen de l’énergie – suite

Marché européen de l'énergie

Marché européen de l'énergieAprès avoir abordé les notions de base des mécanismes principaux du marché européen de l’énergie nous allons pouvoir comprendre l’interaction

L’article Comprendre le marché européen de l’énergie – suite est apparu en premier sur STRATPOL.

La masse salariale de l’Etat a augmenté de 17% depuis l’arrivée de Macron au pouvoir

Une théorie répandue veut que Macron soit un affreux néo-libéral qui diminue les moyens de l’Etat et fasse les beaux jours du “marché”. C’est bien méconnaître les arcanes du capitalisme de connivence, qui permet en même temps de faire prospérer la bureaucratie et d’enrichir les copains. La preuve ? Depuis l’arrivée au pouvoir de Macron, la masse salariale de l’Etat n’a certainement pas baissé. Elle a même augmenté de 17%, signe d’un dynamisme qui n’a absolument rien de libéral.

Un désengagement de l’Etat depuis l’arrivée du néo-libéral Macron au pouvoir ? Ce n’est pas exactement ce qui ressort de l’analyse de la masse salariale de l’Etat sur les huit dernières années. En 2016, soit un an avant les présidentielles, l’Etat dépensait 123 milliards€ pour payer ses fonctionnaires. En 2023, la dépense était passée à 145 milliards€. La hausse est donc sans appel, et personne ne peut soutenir que l’Etat se serait désengagé sur cette période.

Un phénomène particulier est notable dans cet ensemble : le rôle des campagnes électorales dans l’augmentation de la masse salariale. En 2017, la masse salariale de l’Etat a brutalement augmenté de 4,5 milliards, avant de stagner relativement jusqu’à… 2022. Dans cette année de présidentielle, la masse salariale a à nouveau augmenté de 4 milliards, avant de réaugmenter de 6 milliards en 2023 !

Plusieurs points sont à noter :

  • la masse salariale de l’Etat augmente avec les présidentielles en grande partie parce qu’Emmanuel Macron est le Président des fonctionnaires
  • l’inflation a obligé l’Etat à “lacher” du lest sur les augmentations de salaire en 2022 et 2023
  • l’année 2023 est donc celle d’un laxisme budgétaire au moment même où l’Union Européenne nous somme de revenir à un déficit de 3% du PIB
  • la capacité du gouvernement à imposer une forte baisse du nombre de fonctionnaires sera un élément essentiel de la diminution du déficit dans les années à venir

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Banque de France et banksters français, au 19 mars 2024

Tous les banksters français, ceux des banques commerciales et ceux de la Banque de France (ce sont les mêmes !), sont d’accord : ils ont réussi à faire croire au bon peuple ignare que ceux de la Banque de France n’ont pas eu de chance en faisant perdre à la France… 12,445 milliards d’euros en 2023… qui sont autant de bénéfices pour leurs homologues les banksters des banques commerciales !

Document 1 :

Tous les journaleux et tous les bonimenteurs de tous les médias ont repris les dépêches de l’AFP et de Reuters qui propagent la même propagande organisée par ces banksters.

Effectivement, le bilan de l’exercice de 2023 publié par la Banque de France le 15 mars fait apparaitre au poste 14 du passif cette perte de 12,445 milliards d’euros sur l’exercice de 2023 à partir de bénéfices accumulés de 16 441 milliards d’euros fin 2022… en prévision de ces futures pertes que ces banksters avaient bien anticipées.

Document 2 :

Les banksters de la Banque de France ont bien anticipé ces pertes pour leur banque en sachant très bien que ces pertes correspondent à autant de bénéfices généreusement accordés à leurs homologues les banksters des banques commerciales…

En effet, pour prendre l’exemple de BNP-Paribas, la banque dont le gouverneur de la Banque de France a été l’un de ses grands dirigeants, son bilan publié pour la fin 2023 montre que cette banque a déposé a priori 273,614 milliards d’euros à la BCE rémunérés à un taux de… 4,5 % alors qu’ils ont été empruntés précédemment pour la plupart à des taux… négatifs !

Document 3 :

12,445 milliards d’euros de pertes en 2023 pour la Banque de France, ce sont 12,445 milliards d’euros de gagnés sans grande fatigue pour les banksters français, dont ceux de BNP-Paribas qui en partagent la plus grande partie.

Socialiser les pertes, privatiser les bénéfices, ce sont toujours les mêmes manips pour la nomenklatura française !

Par comparaison, aux États-Unis, à la fin de l’année 2023 et au début de l’année 2024, les banques ont eu la possibilité pendant quelques jours d’emprunter des milliards de dollars à la Fed à son taux de base (EFFR, Effective Federal Funds Rate) à un taux de 5,33 % et de les replacer sur le marché au taux de 5,40 % qu’est le SOFR, le Secured Overnight Financing Rate qui est le successeur du Libor,

Document 4 :

Ainsi, les banksters américains ont pu gagner… 0,07 % sans trop se fatiguer pendant quelques jours mais ces gains scandaleux ont été vigoureusement dénoncés par un grand nombre d’intervenants dans un grand nombre d’articles.

Document 5 :

En France et dans la zone euro, les banksters peuvent compter sur l’incompétence du public et de toute la communauté financière pour se gaver en empruntant à la BCE (et aux banques centrales nationales) des centaines de milliards d’euros à des taux négatifs et en les y replaçant à 4,5 % sans que personne (sauf une exception !) ne dénonce ces manips scandaleuses !

L’ersatz de bilan que publie mensuellement la Banque de France montre que la situation a continué à se détériorer au mois de janvier comme le montre la baisse de 83,6 milliards d’euros des dépôts des IFM (Institution Financières et Monétaires, c’est-à-dire les banques commerciales).

Cette baisse de 83,6 milliards d’euros est compensée par de mystérieux et anonymes apports de 92,5 milliards d’euros émanant de dépôts d’autres pays de la zone euro…

Document 6 :

Suite au prochain article, car il y a plusse pire encore !

© Chevallier.biz

Guerre en Ukraine : les mensonges économiques du gouvernement, par Jacques Sapir

Par : Sapir

Le 12 et le 13 mars, à l’Assemblée Nationale et au Sénat, a eu lieu un débat avec vote « consultatif » au sujet du soutien apporté par le gouvernement français au gouvernement ukrainien dans le cadre de « l’accord de sécurité » qui avait été signé le 16 février précédente entre le Président Emmanuel Macron et son Homologue ukrainien Volodymir Zelenski. Cette procédure, assez hypocrite car le vote était dépourvu d’enjeu, se tenait néanmoins après des déclarations inquiétantes d’Emmanuel Macron, évoquant une éventuelle présence de troupes françaises en Ukraine.

Au-delà de l’enjeu de vote, un vote cependant purement symbolique, il faut revenir sur les discours qui furent tenus à cette occasion par le Premier ministre, M. Gabriel Attal (pour l’Assemblée nationale) et par le Ministre des Affaires étrangères, M. Stéphane Séjourné (au Sénat), avec des propos remplis de mensonges et contre-vérités.

Les mensonges économiques de Gabriel Attal et de Stéphane Séjourné

MM Attal et Séjourné ont menti, l’un devant l’Assemblée National et l’autre devant le Sénat, c’est sur les conséquences économiques de la guerre. Dans son discours, Gabriel Attal dit les choses suivantes : « Une victoire de la Russie, c’est un danger direct pour notre sécurité alimentaire. La Russie et l’Ukraine sont les deux plus grands producteurs de céréales au monde. Si la Russie prenait le contrôle des céréales ukrainiennes, elle serait libre de faire monter les prix comme bon lui semble en réponse à nos sanctions, menaçant directement nos agriculteurs et le pouvoir d’achat des Français »[1].

La France est autosuffisante pour les céréales alimentaires et elle est-même exportatrice. Donc, si la Russie avait réellement le pouvoir de faire monter les prix, cela bénéficierait aux agriculteurs français et le gouvernement pourrait parfaitement capturer par des mesures fiscales cette partie de la rente accumulée par les exportateurs français pour faire baisser les prix dépendants de ces céréales en France. Soit M. Attal ne connait rien aux mécanismes économiques, soit il ment.

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La guerre n’apporte aucun bienfait aux citoyens ou à l’économie réelle

Biden vante les prétendus bienfaits de « l’Arsenal de la démocratie ».

Source : TomDispatch, William D. Hartung
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Joe Biden veut vous faire croire que dépenser de l’argent pour des armes est bon pour l’économie. Ce vieux mythe, régulièrement répété par les dirigeants politiques des deux partis, pourrait contribuer à créer une économie encore plus militarisée, susceptible de menacer notre paix et notre prospérité pour les décennies à venir. Tout gain à court terme lié à l’augmentation des dépenses d’armement sera plus que compensé par les dommages à long terme causés par l’éviction de nouvelles industries et innovations, tout en aspirant des fonds nécessaires pour répondre à d’autres priorités nationales urgentes.

L’argumentaire de l’administration Biden sur les prétendus avantages des dépenses militaires a commencé concrètement en octobre dernier, lorsque le président a prononcé un rare discours dans le bureau ovale pour promouvoir une allocation d’urgence de 106 milliards de dollars qui comprenait des dizaines de milliards de dollars d’armement pour l’Ukraine, Israël et Taïwan. Les républicains MAGA du Congrès avaient bloqué le financement et la Maison Blanche cherchait un nouvel argument pour les convaincre. Le président et ses conseillers ont opté pour une réponse qui aurait tout aussi bien pu sortir de la bouche de Donald Trump : l’emploi, l’emploi, l’emploi. Comme l’a dit Joe Biden :

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Banques US : problématique du financement des actifs par les dépôts, au 16 mars 2024

Le système bancaire des États-Unis est globalement au bord du dépôt de bilan car beaucoup de clients des banques en retirent leur argent pour le placer dans des fonds mutuels de trésorerie.

***

Les banques des États-Unis financent leurs actifs aux trois quarts par les dépôts de leurs clients qui proviennent des apports des personnes qui y résident et des trésoreries des entreprises.

Notre ami Fred de Saint Louis publie les statistiques sur ces actifs et dépôts depuis 1973.

Les actifs et les dépôts des banques américaines augmentent logiquement au même rythme sur la longue période mais avec des écarts qui sont significatifs,

Document 1 :

En effet, l’écart entre les actifs et (moins) les dépôts fait apparaitre des pics lors des grandes crises, en 2008 (ce fut la Grande récession), en 2020 avec cette histoire de coronavirus et… présentement !

Document 2 :

Cet écart entre les actifs et (moins) les dépôts est même sur une tendance haussière lourde et longue depuis le début du mois de mai 2022 avec un pic en mars 2023 lorsque trois banques des États-Unis ont fait défaut,

Document 3 :

En effet, lorsqu’une crise se développe, les clients des banques sortent leurs capitaux des banques qui risquent d’être en faillite.

En conséquence, les dépôts des clients baissent alors que les actifs des banques continuent à augmenter normalement.

Cet écart entre les actifs et (moins) les dépôts avec un pic en mars 2023 augmente donc depuis le mois de février 2022, ce qui apparait clairement sur un graphique utilisant deux échelles différentes,

Document 4 :

Le problème est que cet écart ne peut pas être comblé par l’augmentation des capitaux propres des banques ni par une augmentation de leurs emprunts.

En conséquence, beaucoup de banques sont au bord de la faillite comme cela s’est passé avec Silicon Valley Bank.

Pour rappel, les clients des banques qui n’ont plus confiance en elles en sortent leurs capitaux disponibles pour les placer dans des fonds mutuels de trésorerie qui sont sur une tendance haussière lourde et longue.

Le total de ces apports dans ces fonds mutuels de trésorerie dépasse les 6 000 milliards de dollars, soit un tiers du montant des dépôts bancaires !

Document 5 :

Une remarque très importante s’impose à parti de l’observation de l’évolution des dépôts dans ces fonds mutuels de trésorerie : ils augmentent avant le déclenchement d’une crise !

En effet, ils ont augmenté de 1 000 milliards de dollars avant la fin de 2008, puis de 1 944 milliards de dollars avant le début de la crise liée à cette histoire de coronavirus et de 1 273 milliards de dollars depuis la fin du troisième trimestre 2023 à la fin de l’année 2023 (derniers chiffres publiés)… et c’est pire encore car ces données sont arrêtées à la fin 2023 alors que d’après d’autres sources (l’ICI) qui publient chaque jeudi les chiffres hebdomadaires de ces fonds mutuels de trésorerie avec un seul jour de délai, les dépôts sur les MMMF continuent d’augmenter !

Document 6 :

La dégradation du système bancaire des États-Unis se confirme par la baisse de plus de 100 milliards de dollars au cours des deux derniers jours des dépôts des banques bien gérées qui ont des trésoreries nettes excédentaires qui sont placées au jour le jour auprès de la Fed (le ON RRP).

La tendance linéaire de cette baisse tend vers le zéro absolu avant la fin de ce mois de mars, ce qui signifie que ce système bancaire des États-Unis sera alors globalement en situation nette négative !

Document 7 :

Le programme d’aides des banques régionales (le BTFP) a pris fin le 11 mars, ce qui va provoquer des baisses de dépôts dans les banques américaines qui sont dans une situation critique selon tous les indicateurs fiables.

Document 8 :

La fin du mois de mars est aussi la fin du premier trimestre 2024, ce qui peut révéler des situations de panique pour beaucoup de banques qui ne vont pas pouvoir équilibrer leur bilan !

© Chevallier.biz

What is China’s Economic Future?

Par : AHH

Political economists Radhika Desai and Michael Hudson are joined by Beijing-based scholar Mick Dunford to discuss what is actually happening in China’s economy, explaining its technological development and transition toward a new industrial revolution.

Radhika Desai and Michael Hudson at The Geopolitical Economy Hour.

Video:

Podcast:

Transcript:

RADHIKA DESAI: Hello and welcome to the 24th Geopolitical Economy Hour, the show that examines the fast-changing political and geopolitical economy of our time. I’m Radhika Desai.

MICHAEL HUDSON: I’m Michael Hudson.

RADHIKA DESAI: And working behind the scenes to bring you our show every fortnight are our host, Ben Norton; our videographer, Paul Graham; and our transcriber, Zach Weiser.

And with us today we have, once again, Professor Mick Dunford, professor emeritus of geography at Sussex University and now working at the Chinese Academy of Sciences, keeping a close watch, among other things, on China’s economy. So welcome, Mick.

MICK DUNFORD:  Thank you very much.

RADHIKA DESAI: So, China’s economy is what we’re going to talk about today. Where is it at after decades of breakneck growth, after executing the greatest industrial revolution ever? Where is it headed?

Trying to understand this is not easy. The disinformation that is fake news and even what I often call fake scholarship that distorts the view that any honest person may be trying to take on China’s economy is simply overwhelming. It’s absolutely wall-to-wall propaganda, no matter which Western publication or website you open.

If we are to believe the Western press and the leading scholarly lights of the West, who are the major generators of the Western discourse on China, we are at peak China. That is to say, they claim that China has reached a point, reached the highest point, that is, that it ever can. And from here on, it’s only going to be downhill, more or less rapidly.

They say that China has, in recent years, inflated a huge property bubble to compensate for the West’s inability to keep up imports. And this bubble is about to burst. And when it does, it will subject China to a 1980s and 1990s Japan-style long-term deflation or secular stagnation. They have even invented a word to talk about this: “Japanification”. We are told that the Japanification of China’s economy is impending.

They say that the U.S.’s trade and technology wars are hitting China where it hurts the most, at its export and its reliance on inward foreign investment. They are saying that China has grown only by stealing technology. And now that the U.S. is making it harder for it to do so, its technological development can only stall. They are saying that China followed disastrous COVID-19 policies, leading to mass death, draconian lockdowns, and economic disaster.

They are saying that China over-invests, and its growth will not pick up unless China now permits higher consumption levels. They are saying that China has a serious unemployment crisis, that the CPC, the Communist Party of China, is losing legitimacy, because it is failing to deliver ever-higher living standards. And they are saying that Xi Jinping’s authoritarian leadership is ensuring that the private sector will stall, and with it, so will China’s growth.

All this, they say, before even beginning to talk about China’s foreign policy. And there, of course, lie another long litany of alleged disasters and misdemeanors that China is responsible for, beginning with debt-trap diplomacy and China’s allegedly voracious appetite for the world’s resources.

The only reason why Western experts ever stress the strength of China’s economy is when they want to argue that the West must redouble its efforts to contain China and to stall its rise.

So today, we’re going to take a closer look at China’s economy, and in doing so, we’re going to bust a lot of these myths. We’re going to show you that, sadly, for the purveyors of the fake news and fake scholarship about China, no amount of their huffing and puffing has been able to blow down China’s house, because, like the good, the smart little pig, China is actually building its house with bricks.

So, we have a number of topics to discuss in this show. Here they are:

1.    Characterising China’s Economy: Capitalist? Socialist?

2.    Growth Story

3.    Covid Response

4.    The Alleged Debt and Property Bubble? And Japanification?

5.    Restricted Consumption? Stagnant living standards?

6.    Exports in the China Story

7.    China’s new growth strategy

8.    China’s foreign policy

So, these are the topics that we hope to discuss. We want to begin by talking about how to characterize China’s economy. Is it capitalist? Is it socialist? Then we will do the most important and primary basic thing, we will look at the growth story with some statistics. We will then look at China’s Covid response. We will look at the alleged debt and property bubble and whether China is being Japanified.

Then we will look at the issue of whether China is overinvesting and neglecting consumption and living standards, etc. How reliant is China on exports? What is China’s growth strategy? And what is China’s foreign policy? And are those myths about it true? So, this is what we hope to discuss.

So, Mick, why don’t you start us off with your thoughts on exactly how to characterize China’s economy?

MICK DUNFORD: Ok, the way I would characterize China is as a planned rational state. I mean, right the way through, it has maintained a system of national five-year planning, and it also produces longer-term plans. But it’s a planned rational state that uses market instruments.

China has a very large state sector. And of course, some people have claimed that this state sector is, in a sense, an impediment to growth. And we’ve seen a resurrection of this idea, guo jin min tui (国进民退), which is used to refer to the idea that the state sector is advancing and the private sector is retreating.

It’s a very, very strange concept, in fact, because the third word is min (民), and min refers to people. So, what they are actually, in a sense, saying – these ideas were invented by neoliberal economists in 2002 – the private sector is equated with the people, which I find absolutely astonishing. But, I mean, the country does have a very significant public sector.

What I find striking is that one can actually turn it around and say, what is it that these Western economists seem to think China should do? And they seem to think that China should privatize all assets into the hands of domestic and foreign capitalists. It should remove capital controls. It should open the door to foreign finance capital. It should transfer governance to liberal capitalist political parties that are actually controlled by capital.

I think one of the most fundamental features of the China system is actually that it’s the state that controls capital, rather than capital that controls the state. And it’s, in fact, this aspect of the Chinese model, and in particular, the rule of the Communist Party of China that has basically transformed China from what was, effectively one of the poorest countries in the world into one of its largest industrial powers.

So, in a way, it’s a planned rational state in which the CPC has played an absolutely fundamental role. And without it, I mean, China would never have established the national sovereignty that permitted it to choose a path that suited its conditions and to radically transform the lives and livelihoods of its people.

RADHIKA DESAI: Michael, do you want to [speak]?

MICHAEL HUDSON: The question is, what is the state? There are two aspects of the state with China. One is public infrastructure. And the purpose of China’s public infrastructure is to lower the cost of doing business because infrastructure is a monopoly.

That’s what really upsets the American investors. They wanted to buy the phone system, the transportation system, so that they could benefit from charging monopoly rents, just like under Ronald Reagan and Margaret Thatcher.

The most important sector that China’s treated in the public is money creation and banks. Americans hope that American banks would come over and they would be making all the loans in China and benefiting from China’s growth and turning it into interest. And instead, the government’s doing that. And the government is deciding what to lend to.

And there’s a third aspect of what people think of when they say state. That’s a centralized economy, centralized planning, Soviet style.

China is one of the least centralized economies in the world because the central government has left the localities to go their own way. That’s part of the Hundred Flowers Bloom. Let’s see how each locality is going to maneuver on a pragmatic, ad hoc basis.

Well, the pragmatic ad hoc basis meant how are localities, villages, and small towns going to finance their budgets? Well, they financed it by real estate sales, and that’s going to be what we’re discussing later.

But once you realize that the state sector is so different from what a state sector is in America, centralized planning and the control of Wall Street for financial purposes, finance capitalism, hyper-centralized planning, you realize that China is the antithesis of what the usual view is.

RADHIKA DESAI: Absolutely. And I’d just like to add a few points, which dovetail very nicely with what both of you have said.

The fact of the matter is that this was also true of the Soviet Union and the Eastern European countries when they were still ruled by communist parties. We generally refer to them as socialist or communist, but in reality, they themselves never claimed to be socialist or communist. They only said they were building socialism, especially in a country that was as poor as China was in 1949.

The leadership of the Communist Party of China has always understood that there has to be a long period of transition in which there will be a complex set of compromises that will have to be made in order to steer the economy in the direction of socialism, in order to build socialism.

So, from its beginnings, the revolutionary state in China was a multi-class state and a multi-party state. People don’t realize very often that while the Communist Party of China is the overwhelmingly most powerful party in China, there are other parties that exist as well, which reflect the originally multi-class character of China.

Now, it’s true that since 1978, the government has loosened much of its control over the economy. But the important thing here is that the Communist Party retains control of the Chinese state.

The way I like to put it is, yes, there are lots of capitalists in China. Yes, those capitalists are very powerful. They are at the head of some of the biggest corporations in the world, and they are quite influential within the Communist Party. But what makes China meaningfully socialist or meaningfully treading the path to socialism, let’s put it that way, is the fact that ultimately the reins of power are held in the hands of the Communist Party of China leadership, which owes its legitimacy to the people of China.

So, the reigns of power, the reigns of state power are not held by the capitalists; they are held by the Communist Party leadership.

So, in that sense, I would say that China is meaningfully socialist. Although, as Mick pointed out, there is a fairly large private sector in China, but so too is the state sector very large. And the extent of state ownership means that even though the private sector is very large, the state retains control over the overall pace and pattern of growth and development in the country.

And I just add one final thing here, which is going to become quite important as we discuss the various other points, and that is that the financial sector in China remains very heavily controlled by the state.

China has capital controls, China practices a fair degree of financial repression, and China’s financial system is geared to providing money for long-term investments that improve the productive capacities of the economy and the material welfare of the people. And this is completely different from the kind of financial sector we have today.

So, Mick or Michael, did you want to add anything?

MICK DUNFORD: Just to reiterate, I mean, the point is, the government sets strategic targets that relate to raising the quality of the life of all the Chinese people. And it has strategic autonomy, which gives China the opportunity or the possibility of actually choosing its own development path.

And I think that’s something that very strikingly marks China out from other parts of the Global South that have had much greater difficulty, in a sense, in accelerating their growth, partly because of debt and their subordination to the Washington financial institutions.

So I think that is critically important, the role of sovereignty and autonomy in enabling China to make choices that suited its conditions, and at the same time making choices that are driven by a long-term strategic goal to transform the quality of the lives of all Chinese people.

MICHAEL HUDSON: I want to put in one word about sovereignty. You put your finger on it. That’s really what makes it different.

What makes other countries lose their sovereignty is when they let go, how are they going to finance their investment? If they let foreign banks come in to finance their investment, if they let American and European banks come in, what do they do? They fund a real estate bubble, a different kind of a real estate bubble. They fund takeover loans. They fund privatization.

Banks don’t make loans for new investment. China makes great money to finance new tangible investment. Banks make money so you can buy a public utility or a railroad and then just load it down with debt, and you can borrow and borrow and use the money that you borrow to pay a special dividend if you’re a private capital company. Pretty soon, the country that follows this dependency on foreign credit ends up losing its sovereignty.

The way in which China has protected its sovereignty is to keep money in the public domain and to create money for actual tangible capital investment, not to take your property into a property-owning rentier class, largely foreign-owned.

RADHIKA DESAI: Thank you. Those are very important points. Thank you.

I’d just like to add one final point on the matter of how to characterize the Chinese economy and the Chinese state. At the end of the day, it’s not just important to say that the state controls the economy, but whose state is it?

The way to look at it as well is that in the United States, essentially we have a state that is controlled by the big corporations, which in our time have become exceedingly financialized corporations, so that they are directing the United States economy essentially towards ever more debt and ever less production, whereas that is not the case in China.

And the question of whose state it is makes use of the word autonomy. The autonomy refers to the fact that it is not subservient to any one section of society, but seeks to achieve the welfare of society as a whole and increase its productive capacity.

MICK DUNFORD: If I may just add, I think also it’s important that you pay attention to the policy-making process in China. It’s an example of what one might call substantive democracy. It delivers substantive results for the whole of the Chinese population.

In that sense, it delivers improvements in the quality of the lives of all the people, and therefore, in a sense, it’s a democratic system. But it’s also a country that actually has procedures of policy-making, experimentation, design, and choice and so on that are extremely important and that have fundamental aspects of democracy about them.

When Western countries characterize China as authoritarian, they’re actually fundamentally misrepresenting the character of the Chinese system and the way in which it works, because they, in a sense, merely equate democracy with a system, whereas China, of course, does have multiple political parties, but a system with competitive elections between different political parties. There are other models of democracy, and China is another model of democracy.

RADHIKA DESAI: Mick, you’re absolutely right to talk about the substantive democracy. Indeed, in China, they have recently developed a new term for it. They call it a “whole process democracy”, and it really involves multiple levels of consultation with the people, going down to the most basic village and township levels, and then all the way up the chain.

And I think this process does work, because the other remarkable thing about the CPC leadership is its ability to change direction pragmatically. If something does not work, then it assesses what it has attempted, why it has failed, and then it revises course. So, I think we will see several instances of this as we talk as well.

Michael, you want to add something?

MICHAEL HUDSON: One thing about democracy. The definition of a democracy traditionally is to prevent an oligarchy from developing. There’s only one way to prevent an oligarchy from developing as people get richer and richer, and that’s to have a strong state.

The role of a strong state is to prevent an oligarchy from developing. That’s why the oligarchy in America and Europe are libertarian, meaning get rid of government, because a government is strong enough to prevent us from gouging the economy, to prevent us from taking it over.

So, you need a strong central state in order to have a democracy. Americans call that socialism, and they say that’s the antithesis of democracy, which means a state that is loyal to the United States and follows U.S. policy and lets the U.S. banks financialize the economy. So, just to clarify the definitions here.

RADHIKA DESAI: Very, very true, Michael. But let’s not go, I mean, maybe we should do a separate show on political theory of the state, because that’s equally important.

But for now, let’s look at our next topic. We hope, of course, that everybody understands how we characterize China’s state. But now, let’s look at China’s GDP growth.

So, here you have a chart, and we have several charts on this matter, but we’ll take them one by one and comment on them:

gdp growth china west 1980 2028

So, here we have a chart showing the annual rate of GDP growth from 1980 to 2028. Of course, post-2023 are their projections, which are shown by the dotted lines. And I’ve only taken a few selected countries from the Our World in Data website, and anybody can go there and look at this data, by the way.

So, you can see China and then a handful of the most important Western countries. And you can see that going back to 1980, essentially China’s growth rate, which is here, the top red line here, has absolutely been massively higher on practically any year than the other countries.

In fact, you see I left Russia in here. I should probably have taken it out. It’s a bit of a distraction, because here you see Russia’s growth rate massively bouncing up from the late 90s financial crisis. But let’s leave that aside.

All the other major countries, which you see here, they are all showing considerably lower growth. So, the United States here is this orangish line. And essentially, they’re all showing much lower growth.

And more recently as well, this is the Covid-19 pandemic. And you can see that China, again, like all the other countries, it experienced a fairly sharp decline in the growth rate, but it still remained positive, unlike all the other countries.

And it remains substantially above that of the rest of the economies that constantly are telling China how to improve its economic policy. So, that’s what I want to say about this chart.

But Mick, go ahead.

MICK DUNFORD: Can you show that table that I sent?

RADHIKA DESAI: Yeah, sure. Yes, here we go:

gdp growth china west table

MICK DUNFORD: These are more recent growth rates for China, for the world, and for the G7. And I mean, first of all, they show absolutely clearly that China’s growth rate is still a long way in excess of the average growth rates of all G7 countries, many of which have actually performed abysmally. I mean, Germany is now in recession, it declined 0.3% per year this year. I mean, Italy has had extremely low rates of growth, France, Germany, the United Kingdom, Japan, all had extremely low rates of growth.

China last year achieved a growth rate of 5.2%. It itself expects to grow at 5% next year. The IMF forecast 4.6%. Even that 4.6% target is quite close to the average growth rate that China needs to achieve to meet its 2035 target. It has a 2035 target of doubling its GDP, its 2020 GDP by 2035. I think that that goal is perfectly realizable. And in that sense, I strongly disagree with people who argue that China has in a sense peaked.

But I do find it, really quite astonishing, that Western countries, whose economies have performed extremely poorly, feel in a position to lecture China about how it should address what is said to be an unsatisfactory rate of growth. That’s the first point I want to make.

I just want to say something else, if I may. When we talk about, I mean, China’s growth has slowed. And, there’s no doubt that in terms of people’s everyday lives, there are many difficulties. And I just want to quote something.

At New Year, Xi Jinping gave a speech. I wanted to cite his actual words. He recognised that in these years, China faces what he called the tests of the winds and rains. And then he said, when I see people rising to the occasion, reaching out to each other in adversity, meeting challenges head on and overcoming difficulties, I am deeply moved.

So, the leadership and all Chinese people are well aware that there are many, many difficulties and challenges confronted, because China is actually undergoing a major structural transformation about which we shall speak later. But China is also in the short term undertaking a lot of important actions that are actually designed to cope with some of the real difficulties that people confront.

So, if you listen to Li Qiang’s government work report, he addressed the problem of short-term employment generation. And there are proposals for 12 million new urban jobs to increase employment, especially for college graduates and other young people, because for young people, the unemployment rate, including college students, is in the region of 21 percent. Urban unemployment is 5 percent. So, there are issues to do with the generation of employment.

Government expenditure this year will target a whole series of strategic issues, but also livelihoods. So, affordable housing, youth unemployment, job security, insurance, pensions, preschool education, the living conditions in older communities. So, I’m just saying that, in the current context, difficult economic situation and a particularly turbulent global situation. I mean, China, as every other country in the world, faces challenges, and it is in many ways directly addressing them in very important ways.

RADHIKA DESAI: Great. Thanks, Mick. Michael, do you want to add anything?

MICHAEL HUDSON: No, I think that’s it. The question is, what is the GDP that is growing? There are a number of ways of looking at GDP. And when I went to school 60 years ago, economists usually thought of GDP as something industrial. They’d look at energy production. They’d look at railway cargo transportation.

If you look at the industrial component of what most economists used to look at, electricity is the power for industry, electricity is productivity growth for labor. If you look at these, what is the component of GDP, you realize that these differences in Mick’s charts are even wider than what he showed, because the American GDP, very largely interest, overdraft fees of credit card companies, as we’ve said, is providing a financial service. 7% of American GDP is the increase in homeowners’ view of what their rental value of their property is. That’s 7%.

Now, I doubt that China includes a measure like this in its GDP. But if it did, with all of its rise in real estate prices, its GDP would be even higher in a reality-based basis.

So real GDP, as we think of it, and the public thinks of it, is something useful and productive. Actually, China’s doing a much more efficient job in minimizing the kind of financial and rentier overhead that you have in the United States.

RADHIKA DESAI: Exactly, Michael. What I was going to point out as well is that these figures of U.S. GDP growth and the absolute level of U.S. GDP are heavily financialized.

The financial sector, which actually is not a force for good in general in the U.S. economy, it is out of which the indebtedness comes, out of which the productive weakening comes. The growth of the financial sector is counted as GDP in the United States and massively inflates U.S. GDP, which would not be as high as this.

And this is particularly important given that President Biden, for example, is congratulating himself now for having the strongest economy in the world or the Western world or whatever it is. Well, that’s what the U.S.’s boast is based on.

And China does not do that, nor does it have the kind of financial sector which creates, which destroys the productive economy. Rather, as we were saying, it has the kind of financial sector that supports it.

So, just another general point I want to make. We were talking about this chart:

gdp growth china west table

This shows from 1980 to 2028, and the projections remain, by the way, even from conservative sources, that China’s growth is going to remain higher than the rest of the world, particularly the Western countries, for a long time to come.

And I also decided to show you this chart:

gdp growth china west 2008 2028

This is the chart of growth, which is just a more focused version of the previous one, which shows growth rates from 2008 to 2028.

So 2008 is when we had what Michael and I call the North Atlantic Financial Crisis. And since then, what we’ve seen is, yes, of course, all countries have seen a sort of a reduction in their growth rate, and certainly China has. But even since then, you can see that China’s growth remains high and stable. So, that’s another thing that we wanted to show.

And this is a chart showing the rise of per capita GDP:

gdp per capita growth china west 1970 2021

That is to say, you can have a higher GDP, but if your population is expanding, then to what extent is per capita GDP rising? So, you can see here that, again, even in terms of per capita GDP, and this only again goes to 2021, but in terms of per capita GDP, China has remained head and shoulders above all the major Western countries.

And this bounce here that you see in the case of the US and the UK here, it is only a dead cat bounce from the absolute depths to which their economies had sunk during Covid, and so they came to some sort of normalcy.

Mick, you may want to say something about this chart, because you sent it to me. So, please go ahead:

gdp per capita ppp 2021 china west

MICK DUNFORD: It’s correct, of course, that China’s growth slowed. Now, in 2013, China entered what is called the New Era. At that time, China decided that its growth rate should slow. It chose slower growth. It spoke of 6 or 7 percent per year, and it more or less achieved that, until the Covid pandemic. So, China chose slower growth for very particular reasons, and I think in this discussion, we shall come to some of these reasons later on.

But in a sense, what they want is what they call high-quality growth. And what China is seeking to do is undertake a profound structural transformation of its economy, establishing new growth drivers by directing finance towards high-productivity sectors and directing finance towards the use of digital and green technologies in order to transform its traditional industries. So, in a sense, it’s undergoing a profound process of structural transformation.

And I mean, if you, for example, look at Li Qiang’s speech, the major tasks include invigorating China through science and education, so to strengthen the education, science and technology system, to improve the capabilities of the workforce, or promote innovation, industrial investment and skills, and another, striving to modernize the industrial system and accelerate the development of new productive forces, bearing in mind that we’re on the verge of a new industrial revolution. But these are very important issues, fundamentally important issues.

RADHIKA DESAI: And I would say just, and I know we’ll talk about it at greater length later on, but it is really important to bear in mind that really, when the world stands at the cusp of being able to exploit new technologies like quantum computing or nanotechnology or artificial intelligence or what have you, a relatively centralized decision-making process about how to allocate resources, for what purposes, for what social benefits, etc., is likely to prove far superior, that is to say, China’s method is likely to prove far superior than the Western tactic of leaving private corporate capital in charge of the process.

And just to give you a couple of instances of this, the fact that private corporate capital is in charge of the development of digital technologies is already creating all sorts of social harms in our Western societies, whether it is harms to children’s mental health or even adults’ mental health, to political division that the algorithms sow and so on.

And also, it is leading to a situation where even these mega-corporations, these giant corporations, actually do not have the resources to invest, the scale of resources that will be needed to invest. So, for example, you hear in the Financial Times that Sam Altman is looking for people to invest in his artificial intelligence ventures, which will require trillions of dollars, and he cannot find private investors for it. So, this is really quite interesting.

Okay, so if we’re done with the growth rate story, oh, and I just want to say one other thing about this, which is, this is a GDP per capita in purchasing power parity, and China, in the space of a few decades, essentially, has experienced the biggest spurt in per capita well-being, etc., which includes important achievements like eliminating extreme poverty.

The Communist Party has brought China to essentially per capita GDP in purchasing power terms of next to nothing in 1980 to about $20,000 per annum in 2020. This is really quite an important achievement. And to do this for a country of 5 to 10 million people would be laudable, but to do this for a country of 1.3 billion people is a massive, historic achievement, and I think that’s something to remember.

MICK DUNFORD: I just, if you just go back for one minute, I mean, I absolutely agree with what you’ve just said, Radhika.

I’ll just make a comment about this chart. It’s because we were probably going to speak about Japanification:

gdp per capita ppp 2021 china west

It basically shows that the GDP per capita of Japan, and indeed of Germany, closed in on the United States, and actually Germany overtook it in the 1980s. But after that point in time, I mean, after the revaluation of their two respective currencies, and after the, the bubble, the stock market and property market bubble in Japan, you saw stagnation set in. And there’s a question as to whether that will happen with China.

But I mean, I think that one thing that’s striking in this diagram is that China is still at a much lower level of GDP per capita than Japan, or indeed Germany was at that time. And those economies, because, they were at the technological frontier to some extent, had to innovate, move into new technologies.

China, because there is still a technological gap, has enormous opportunities to accelerate its growth in a way in which, well, Japan failed because it chose not to take up opportunities, and it gave up semiconductors manufacture. But China has enormous opportunities, and that’s one reason why we must anticipate China’s growth as continuing.

RADHIKA DESAI: Absolutely. Thank you, Mick. Okay, so if we’re done with the growth story, let’s go to our next topic, which is what happened in China under Covid-19. Now, of course, there is just so much dispute about and controversy around Covid and Covid strategies, etc. So we don’t want to get into all of them, but I just want to emphasize two things.

We’ve already looked at the growth figures, we looked at the growth figures around Covid:

gdp growth china west 2008 2028

So you can see here that in 2020, all economies had a big dip thanks to Covid in their economies, but China is alone among the major economies to have remained in positive growth territory, and to have, of course, remained much higher than the rest of the other major world economies. So essentially, China, whatever China did, it did not sacrifice growth.

Now, this is very ironical, because in the Western countries, we were told that we need to, in order to continue growing, we need to, so in order to preserve livelihoods, which was the euphemism for preserving the profits of big corporations, in order to preserve livelihoods, we may have to sacrifice some lives. And the Western economies went through an absolutely excruciating process of lockdown here, and opening there, and lockdown again, and opening again, and so on.

But all of this had devastating impacts on Western economies, whereas China prioritized the preservation of life above all. And it imposed a lockdown knowing that, okay, even if we are going to develop vaccines, and remember, China developed its own vaccines, and effectively inoculated over 70 percent of the population by the time they began reopening.

China prioritized the saving of lives, and it was accused of essentially creating world shortages by shutting down its economy, etc. But in reality, China’s strategy, which focused before the availability of vaccines, on essentially physical distancing, isolation, etc., as was necessary, but China managed to do it in a way as to keep up a relatively robust growth rate, and very importantly, lose very few lives.

This is a chart, again from Our World In Data, of cumulative Covid-19 deaths per million of population:

covid 19 deaths per million china us

So here we have all these countries, the United States and United Kingdom are these top two lines, Germany, Canada, Japan, even though we are told that East Asian economies did well because they had experience with SARS, etc., even then, compared to China, which is down here with a cumulative Covid death rate per million of about 149 or something people dying per million, and these numbers are over 3,000, almost 4,000 per million at this point in the United States and the UK, and then you have these other economies.

So China actually managed to avoid the worst of Covid, both in terms of lives and in terms of livelihood, and it did so because it did not compromise the saving of lives.

Does anyone else want to add anything? Mick? You were there.

MICK DUNFORD: Well, I mean, obviously, there were difficulties for some people in some places at some times. I was here right through it. All I can say is the impact personally on me was extremely limited.

It was a very effective system for protecting life. And if you lived in some places, then in fact the impact on your life, apart from having frequent nucleic acid tests and so on and ensuring that your health code was up to date, the impact on one’s life was relatively limited.

But in some places, obviously, in Wuhan at the outset, in Shanghai later on, the impact was very considerable.

But I think it’s an indication of the importance of a kind of collectivism, and the priority given to the protection of human life. And as you said, it is quite striking that actually through it, China’s economy actually kept ticking over.

And of course, China produces so many important intermediate goods that obviously it was also very important in providing things that were needed in many, many other parts of the world.

It also shared its drugs, its vaccines, which is really quite different, in a sense, from the conduct of the United States. And to some extent, the Western pharmaceutical companies.

RADHIKA DESAI: Absolutely. Michael, go ahead.

MICHAEL HUDSON: In the United States, that would be considered a failure of policy. The United States used Covid as an opportunity to kill.

For instance, the governor of New York, Cuomo, took the Covid patients and he moved them into all of the assisted living and old people’s homes. And that had a great increase in productivity. It resulted in enormous death rates for the elderly.

That helped save New York’s pension plan system. It helped save other pension plans. It helped save Social Security because the dead people were no longer what America called “the dead weight”.

The American policy was to indeed infect as many people over the age of 65 as you could. And that helped balance state, local budgets, pension plan budgets.

The increase in the death rate is now the official policy of the Center for Disease Control in the United States. They say do not wear masks. They’ve blocked any kind of mask wearing. They’ve done everything they could to prevent the use of HIPAA filters or airborne disease. The Disease Control Center says that Covid is not an airborne disease. Therefore, do not protect yourself.

Well, the result is many children have been getting Covid and that weakens their resistance system. And they’re getting measles and all sorts of other things. And all of that is greatly increasing GDP in America. The health care costs of America’s destructive policy.

I think Marx made a joke about this in Capital. He said when more people get sick, the doctors and the economic output goes up. Are you really going to consider sickness and destruction and fires rebuilding and cleanup costs? Are you going to count all of this there?

RADHIKA DESAI: But the irony is Michael, even with all of that, America’s GDP plunged so deeply down.

Well, I think we should move on to the next topic, but I will just say one thing. It is generally said that China is in a panic, the Chinese government reversed its draconian Covid policies because there were popular protests, and blah blah and so on. I would not agree with that.

Certainly, there were some popular protests. It also seems as though at least some of them were being pushed by the National Endowment for Democracy with the typical color revolution style. They have one symbol that symbolizes it. So, they decided to put up blank pieces of paper, etc. So, there’s no doubt that there was some of this going on. And as Mick said, undoubtedly, there were local difficulties in many places.

But what becomes very clear is that China decided to lift Covid restrictions towards the end of 2022 only after it has satisfied itself that the risk. And I should also add one thing. It was under pressure to lift these restrictions a great deal because the fact was that the rest of the world was not following China’s footsteps apart from a handful of other countries. And they were socialist countries. They were not following China’s footsteps.

So, it’s very hard to be the only country that’s doing it. But nevertheless, despite all those pressures, China had a very deliberate policy. It lifted Covid restrictions after assuring itself that enough of the population had been vaccinated, as to achieve something close to herd immunity.

And these figures of deaths per million demonstrate that China’s bet proved right, and China continues to monitor the situation. Covid hasn’t gone away.

And so, in all of these ways, I think that it’s important for us to understand that China’s policy has actually been above all about protecting people’s lives.

MICK DUNFORD: Just from my recollection, the demonstrations of which you spoke, where the slogans were written in English, I wonder who they were talking to, were on the 1st of December. China had, on the 11th of November, already announced the steps of, in a sense, removing restrictions. And then they were finalized in early December. So, the change was already underway.

RADHIKA DESAI: Exactly. Great. So, I think we are at almost, I think, 50 minutes or so. So, let’s do the next topic, which is the property bubble. And then we will stop this episode and we will do a part two of this episode, and do the other four topics that remain in part two.

So, Mick, do you want to start us off about the property bubble and the alleged Japanification, impending Japanification of China’s economy?

MICK DUNFORD: Okay. Well, if you want, you can just show the chart:

house property prices china us

Basically, you can see that throughout this period, Chinese house prices have risen quite substantially. You know, in a sense, the story started, with housing reform, after 1988, when China moved from a welfare to a commodity system. And then, in 1998, it actually privatized Danwei housing, and it adopted the view that housing should be provided, as a commodity by developers.

And in 2003, that course of action was confirmed. And from that point in time, one saw very, very substantial growth in the number of developers, many of which, the overwhelming majority of which were private developers. So, in a sense, they moved towards a fundamentally market system.

And they very quickly had to make certain adjustments because they found that while the quality of housing and the amount of housing space per person was going up, these developers were orienting their houses towards more affluent groups. So, there was an under-provision of housing for middle-income groups and for low-income groups.

And so, there were progressively, you saw over the years, increasing attention paid to the provision of low-cost housing and of low-cost rented housing. And in fact, in the current five-year plan, 25% of all housing is meant to be basically low-cost housing.

So, the important point is that this problem emerged in a system that was liberalized, actually, I mean, in line with recommendations that were made in 1993 by the World Bank.

So, in other words, it’s an example of a liberalized, predominantly market-led, private-led system, in which these difficulties and these problems have emerged.

So, that’s the first thing I want to say. And I mean, obviously, to address housing needs, China has had, over the course of time, to considerably move back in the direction of providing low-cost housing in order to meet the housing needs of the Chinese people.

But basically, in August 2020, the government got very, very deeply concerned about, on the one hand, increasing house prices and, on the other hand, the explosion of borrowing and the fact that the liabilities of many of these developers substantially exceeded their assets.

And of course, the other line on that chart is a line indicating house prices in the United States. And of course, it was the crash of prices in the subprime market that, in a sense, precipitated the financial crisis. So, China, in the first place, is absolutely determined that it should not confront that kind of problem that was generated by the liberalized housing system in the United States.

So, I mean, that’s the first thing I basically want to say.

If you want, I can say something about the case of Evergrande. But basically, what China did in 2020 was it introduced what it called Three Red Lines, which were basically designed to reduce financial risks.

But it had a number of consequences because it, to some extent, deflated the housing market. Housing prices started to fall. Some of these developers found themselves in a situation where their liabilities substantially exceeded their assets. There was a decline in housing investment.

But to some extent, I think this is a part of a deliberate goal of basically diverting capital towards, as I said earlier, high productivity activities and away from activities, especially the speculative side of the housing market. So, I’ll just say that for the moment, but I can come back and say something about Evergrande, if you wish, in a few minutes.

RADHIKA DESAI: Okay, great. Michael, do you want to add anything?

MICHAEL HUDSON: Well, what I’d like to know as the background for this is what is the, how much of this housing is owner-occupied and how much is rental housing? That’s one question. The other question is how much is the ratio of housing costs to personal income? In America, it’s over 40% of personal income for housing. What’s the ratio in China?

I’d want to know the debt-equity ratio. How much debt, on the average, for different income groups? Debt relative to the value of housing. In America, for the real estate sector as a whole, debt is, the banker owns more of the house than the nominal house owner, whose equity ratio for the whole economy is under 50%.

These are the depth dimensions that I’d want to ask for these charts, if you know anything about them.

RADHIKA DESAI: Okay, thanks for that. And so, I just want to add one thing, which is that, this graph actually really says it all, and in some ways implicitly answers Michael’s questions:

house property prices china us

Because the blue line, which shows the United States property prices, you can see that they reached a certain peak at 150% of the value of its 2010 values in 2008. Then it went down to below the level of 2010.

But U.S. monetary policy, Federal Reserve policy, its continuing deregulated financial sector, the easy money policy that was applied in a big way with zero interest rate policies, with quantitative easing, etc., etc., has simply led to a new property boom, where the prices of property prices have reached a peak, which is even higher than that of 2007-8, which was such a disaster. And this was all made possible precisely by the, by increasing housing debt, etc.

Whereas in China, a big driver of the housing boom has actually been that people are investing their savings in it. So, by logically, it means that the extent of a debt in the housing market will be comparatively lower. The entities that are indebted are actually the developers.

And that’s a very different kind of problem than, than the, than the owners being indebted. So that’s the main thing I want to say.

And Mick, you wanted to come back about, about Evergrande, so please do. And then remember also that we want to talk about this chart in particular, and deal with the question of Japanification:

china loans real estate industry

So, please go ahead, Mick. Let’s talk about that.

MICK DUNFORD: Okay, well, I mean, as Radhika just said, the problem is, the indebtedness of developers, and the existence of debts that considerably exceed the value of their assets.

And the way in which this situation has come about, and I mean, as I said, the Chinese government, in a sense, wants to address the financial risks associated with that situation, and did so by introducing these so-called Three Red Lines.

It also is interested in reducing house prices, and it’s also interested in redirecting finance towards productivity-increasing activities.

So, Evergrande is an enormous real estate giant. It has debt of 300 billion dollars. It has 20 billion of overseas debt, and its assets, according to its accounts at the end of the last quarter of last year, are 242 billion. And 90 percent of those assets are in mainland China. So, its liability asset ratio was 84.7 percent, and the Three Red Lines set a limit of 70, 70 percent. So, it’s substantially in excess of the red line.

In 2021, it defaulted. And then, in January this year, it was told to liquidate after international creditors and the company failed to agree on a restructuring plan. In September, by the way, last year, its chair, Su Jiayin, was placed under mandatory measures, on suspicion of unspecified crimes. Basically, it was a Hong Kong court that called in the liquidators.

And the reason was that, in a way, outside China, Evergrande looked as a massively profitable distressed debt trade opportunity. There were 19 billion in defaulted offshore bonds with very substantial assets and, initially, a view that the Chinese government might prop up the property market.

So, large numbers of U.S. and European hedge funds basically piled into the debt, and they expected quite large payouts. But it seems as if this negotiation was, to some extent, controlled by a Guangdong risk management committee. And the authorities, basically, were very, very reluctant to allow offshore claimants to secure onshore revenues and onshore assets.

And, in fact, to stop the misuse of funds, I think about 10 Chinese local provinces actually took control of pre-sales revenues. They put it into custodial accounts, and the idea was that this money should basically—the priority is to ensure that the houses of people who’ve paid deposits on houses are actually built, and people who’ve undertaken work in building houses, are basically paid. So, that, then saw the value of these offshore bonds collapse very rapidly, indeed.

And I think that, to some extent, explains the concerns of the international financial market about the difficulties of this particular case. But I think, it’s clear that China intends, basically, to deflate this sector and to put an end to this speculative housing market as much as it possibly can, and to direct capital, towards productivity increasing, essentially, the industrial sector. And we shall talk about this direction of finance later on.

MICHAEL HUDSON: Evergrande debt, and other real estate debt, is to domestic Chinese banks and lenders. Certainly, many Chinese home buyers did not borrow internationally.

So, I want to find out how much the domestic Chinese banking system, or near banking system — not the Bank of China itself, but the near banks intermediaries who lent — to what extent have the banks given guarantees for the loans for Evergrande and others?

I understand that there are some guarantees domestically, and if the banks have to pay them, the banks will go under, just as occurring here in New York City. Do you have any information on that?

MICK DUNFORD: No, I don’t really have any information, except, I mean, some of the literature that I’ve read suggests that these creditors, bondholders and also other creditors, basically shareholders, are going to take a very, very major haircut.

RADHIKA DESAI: Exactly. I think that this is the key, that there will be an imposition of haircuts on the rich and the powerful, not just subjecting ordinary people to repossession of their homes, which they should have access to.

So, as Mick has already said, the Chinese government is doing everything possible to make sure that the ordinary buyers who have bought these houses do not lose out, which is the opposite of what was done in trying to resolve the housing and credit bubble in the United States.

So, I just want to say a couple of things. I mean, the Chinese government is quite aware, as Mick pointed out, the whole thing has begun by, this whole property bubble is in good part a product of the fact that when relations between China and the West were much better, China accepted some World Bank advice, and this is partly a result of that and the kind of deregulation that the World Bank had suggested.

But very clearly, now relations between China and the West are not good. In fact, they’re anything but good. China is unlikely, once bitten, twice shy, to accept such bad advice again, even if they were good. And now that they’re not good, there will be, and China is clearly looking at distinctively pragmatic, socialistic ways out.

And you see in the new address to the NPC by the Premier [Li Qiang], that social housing has become a major priority, not building houses for private ownership, but rather building houses which will be kept in the public sector and rented out at affordable rates. And I think this is really an important thing, really the way to go.

And finally, I would say that, the property bubble in Japan and the property bubble in the United States were bound to have very different consequences, partly because, well, for two reasons, mainly. Number one, the nature of their financial systems were very different.

In the case of Japan, the financial system was being transformed from one that resembles China’s financial system to something that resembles much more the US financial system. And Japan has continued this transformation and has suffered as a result. I would say in short, really, Japan has paid the price of keeping its economy capitalist. So in many ways is the United States.

And the second reason, of course, is that, funnily enough, one of the effects of the Plaza Accord was that, by the time the Plaza Accord came around, Japan was no longer interested in buying US treasuries. And as a result, the United States essentially restricted its access to US markets in a much bigger way. And so, essentially, Japan lost those export markets.

And it did not do what China is able to do. It perhaps could not do what China is able to do, being a capitalist country, which is massively reorient the stimulus for production away from exports and towards the domestic market, including the market for investment.

So I think that we are, maybe this is the cue at which we can talk about Japanification. So maybe you can start us off by commenting on this chart, and then Michael and I can jump in as well:

china loans real estate industry

MICK DUNFORD: Ok, the blue line, of course, is the flow of loans to different sectors. So the blue line is the flow of loans to the real estate sector.

MICHAEL HUDSON: Only the Bank of China or by?

MICK DUNFORD:  All the banks. You can see from 2016, the share going to real estate has diminished very significantly, whereas, where it says industrial MLT, that’s medium and long term loans for industrial investment, you can see a very, very strong, steady increase in the share of loans going to industrial investment. In agriculture, it declines. And then also, that has actually increased since 2016. So this is a directing of investment towards manufacturing and towards the industrial sector of the economy.

So why is that? Well, I think the first thing one can say is that, in the past, basically, the growth drivers of the Chinese economy were, to some extent, export manufactures. But China was predominantly involved in processing activities, employing very unskilled labor and associated with very low levels of labor productivity.

So one of China’s goals is to significantly, basically, strengthen, upgrade the quality of these traditional industries, to make them digital, to make them green, and to radically increase productivity through a large-scale investment wave.

And then, secondly, we’re on the verge of a new industrial revolution, which Radhika has spoken about. So the aim in this case is, basically, to divert investment towards the industries that are associated with the next industrial revolution.

The other main growth drivers in the past, alongside this export sector, were obviously real estate, which, I mean, if you look at GDP by expenditure, was accounting probably with household appliances and furniture and household goods and so on, about 26, 27 percent of the economy.

But it’s a sector that’s associated with relatively low productivity, and of course, it was associated with very substantial speculation and generated very considerable financial instability.

So, as Radhika said, there will be, in dealing with this financial crisis, basically an underwriting of existing, of obligations to existing home buyers, and in the future, an attempt to establish a more sustainable housing market.

The other area of the economy was basically this sort of platform economy. But this platform economy was associated with very, very strong tendencies towards monopoly, and in the, about four or five years ago, a series of measures were adopted, basically, to restrict, some aspects of this platform economy, and other areas, like private tutoring, which was generating large disparities in the educational system, and is associated with the fact, that the cost of raising children in China is extremely high. I mean, it’s the second highest in the world after South Korea, actually.

So, these growth drivers, these old growth drivers, are basically seen as not offering potential to sustain the growth of the Chinese economy into the years ahead, and so there’s this attempt to look for new growth drivers. And basically, for that reason, you’ve seen this redirection of investment.

And I think one can distinguish that, from what happened to Japan, because basically, in Japan, industrial investment did not increase, largely, I think, because the profitability of investment was not sufficiently high. And also Japan, in a sense, adopted a neoliberal program. It didn’t implement industrial policies.

Whereas China is seeking to undertake this transformation, basically, through, it’s a kind of supply-side restructuring, driven by industrial policy, and driven by financial policies, providing strategic funding for industrial transformation.

Then linking that also to the transformation of education, to try to ensure that the output of the education system, in terms of skill profiles, and so on, corresponds much, much more closely with the profile of work and employment, with much more emphasis upon STEM, in the context of this new industrial revolution, radically raising productivity, and by radically raising productivity, you increase income, and ultimately, you’ll increase consumption, and so on.

So I think that the Japanification course is not one that China will follow, that China will actually address this need to innovate and transform its industrial system, in order to, in a sense, address the problems that are associated with the earlier drivers of Chinese development.

MICHAEL HUDSON: We probably need a whole other program to talk about the difference in structure. Real estate is the largest sector of every economy, and China is so different from Japan.

The Ginza district in Japan, right around the palace, that small district, was larger than all of the real estate value in California. So, we’re dealing with a huge debt finance explosion there, and then you have the largest collapse of property prices in Japan, everywhere, anywhere in the world.

In a way, what you’ve described brings us back to what we were talking about at the beginning of the show, about China’s structure. The effect of the real estate slowdown and falling in prices has a disastrous effect on localities, small villages and towns in China, who are dependent on real estate sales as funding their budget.

So, the real estate crash in China, if we’re talking about what policy is China going to take, how is it going to solve the problem of local budgets without solving it by creating a booming real estate market for towns to sell off their property to developers, and developers to make a profit selling off a property to private buyers, mainly.

I assume they’re not just selling it to the government to make a profit. I think there’s a lot of structure that I’d like to know. I don’t know what it is now, but it’s so different from what you have everywhere else.

I think that really is what I hope will be the focus of our show, the geopolitics of different real estate structures and the real estate tax that goes with it.

RADHIKA DESAI: That’s a really interesting question, and much of that we will be discussing in the second part of this show, which we’ll be recording in a week or so, I think.

But let me maybe then just bring this to a conclusion by simply agreeing with what both of you have said, which is that China has a very good chance, in fact, very likely, China is not going to follow the Japanification model because, as Michael is emphasizing, the structure of China’s economy and the imperatives generated by that structure are very different.

To name just one, if something is not profitable in a capitalist economy, it will not get done. Whereas in the case of the Chinese economy, the Chinese government can always say, well, if it’s necessary, we’ll do it even if it isn’t profitable, because it is necessary for the welfare of the people or the productive capacity of the economy, etc. So, profitability just does not play the role of a brake in the same way as it does in capitalist societies.

Secondly, the role of the state, both in terms of initiating new projects and taking responsibility for new projects, and we can already see in the current NPC and the discussions there that the role of the state is already once again expanding again in China, and it can continue to do so. And I think that’s a very good thing.

And remember also that, Mick, you emphasized in the case of when you were discussing one of the graphs, that the per capita GDP of China today is considerably lower than what it was in Japan, even in the late 80s and early 90s.

And that means that, number one, domestic consumption can be a big stimulus for further economic expansion. And secondly, of course, the industrial opportunities, the opportunities for a new industrial revolution are many, and China in particular, because of the important state role in the Chinese economy, the centrality of the state role in the Chinese economy, and the aim of the Chinese economy and the Chinese economy’s managers to develop China’s productive capacity in whatever way that works, not necessarily through private ownership.

These elements are actually going to ensure that China will exploit the opportunities of the new technologies much more effectively and execute a transition to the next industrial revolution much more successfully, and that will be an important road to avoiding what’s called Japanification.

MICK DUNFORD: You know, I think the difference is that Japan, I thought, in the 1980s was at the technological frontier, and China is not. But just, what Michael was referring to is the fact that in China, local government revenue came to depend to a very considerable extent on what is called land revenue.

You know, basically all land is state-owned, is either state-owned or owned by the rural collectives. But what happened was that if land was converted for use for urbanization, was converted for use for urbanization, for housing, then basically the local government could in effect sell leases, 90-year leases, or depending on the activity, different lengths of lease. They could sell these leases to developers. And then that revenue was used by local government to fund infrastructure.

To some extent that model has come up against limits. And I think, the issue Michael raised really concerns how in future will local government be funded, and will there be a reform in the system of taxation?

Will a property tax be introduced in order to generate government revenue rather than relying upon this land tax? Because of course that did encourage local government to allocate that land to people who are going to build housing for upper-income groups, because the implications for land value were under that situation, they would actually be higher rather than providing that land to construct housing for low income groups.

So, this issue of land revenue is one that has to be addressed basically by someone who’s an expert in public finance.

MICHAEL HUDSON: That should be what we talk about in the next show, I think.

RADHIKA DESAI: Great. So I think that we should bring this part of the show, the first part of this show to an end. And let me just do that by going back to our list of topics.

So just to conclude, we managed to cover the first four, although the question of Japanification and the alleged property bubble will resonate into all the rest of the topics, certainly the question of consumption, exports and China’s new growth strategy. So we will return to it.

But in the next [Geopolitical Economy] Hour, we will be talking about these topics, restricted consumption, exports, new growth strategy, and of course, China’s foreign economic policy.

So thanks very much both. Thanks to all the listeners. And we look forward to seeing you in another week or two. Thank you and goodbye.

Derrière l’Ukraine, l’affrontement de deux mondes, par Jean Goychman   

Prenons un peu de champ et éloignons-nous des médias qui se nourrissent de l’instant et sur les plateaux desquels se produisent ne nombreux experts ou spécialistes, souvent auto-proclamés, dont le discours se résume souvent à encenser les Ukrainiens et dénigrer la Russie.Cette communication de degré zéro passe à côté de ce qui est essentiel. Existe-t-il une volonté occulte qui souhaiterait égarer l’opinion publique et lui cacher la réalité ?

Depuis 1991, le monde est dominé par la puissance américaine. Celle-ci est l’héritière de la puissance britannique qui avait régné sur la planète durant la « pax britannica », et avant elle d’autres puissances européennes l’avaient précédée. Toutes avaient en commun une chose : elles étaient des puissances maritimes.

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Lactalis risque une amende de 275 millions d'euros pour fraude fiscale

Lactalis pourrait être condamné à verser 275 millions d'euros pour évasion fiscale, en plus des 25 millions d'euros déjà réglés, a révélé Libération mardi 12 mars.
Le no 1 mondial de la transformation laitière basé à Laval (Mayenne) est soupçonné de fraude fiscale depuis 2018. Cette année-là, le parquet national financier (PNF) ouvre une enquête préliminaire pour « blanchiment de fraude fiscale aggravée ». Il suspecte le groupe de minorer son bénéfice imposable, via un montage financier complexe impliquant une filiale (...)

Lire la suite - En bref / ,

otanRocky Road to Dedollarization: Sergei Glazyev Interview

Very few people in Russia and across the Global South are as qualified as Sergei Glazyev, member of Russian Academy of Sciences, who also serves as commissioner for integration and macroeconomics at the Eurasian Economic Union, to speak about the drive, the challenges and the pitfalls in the road towards de-dollarization.

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La route de la dédollarisation est semée d’embûches : Entretien avec Sergei Glazyev

Très peu de personnes en Russie et dans le Sud mondial sont aussi qualifiées que Sergey Glazyev, le ministre de l’Intégration et de la Macroéconomie de la Commission économique eurasiatique (CEE), l’organe politique de l’Union économique eurasiatique (UEEA), pour parler de l’élan, des défis et des pièges sur la voie de la dédollarisation.

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Momentum crash

[Article réservé aux personnes abonnées à ce site.] Les indices des actions battent leurs plus hauts records aux États-Unis et …

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Banques US : problématique du financement des actifs par les dépôts

Le système bancaire des États-Unis est globalement au bord du dépôt de bilan car beaucoup de clients des banques en retirent leur argent pour le placer dans des fonds mutuels de trésorerie.

***

Les banques des États-Unis financent leurs actifs aux trois quarts par les dépôts de leurs clients qui proviennent des apports des personnes qui y résident et des trésoreries des entreprises.

Notre ami Fred de Saint Louis publie les statistiques sur ces actifs et dépôts depuis 1973.

Les actifs et les dépôts des banques américaines augmentent logiquement au même rythme sur la longue période mais avec des écarts qui sont significatifs,

Document 1 :

En effet, l’écart entre les actifs et (moins) les dépôts fait apparaitre des pics lors des grandes crises, en 2008 (ce fut la Grande récession), en 2020 avec cette histoire de coronavirus et… présentement !

Document 2 :

Cet écart entre les actifs et (moins) les dépôts est même sur une tendance haussière lourde et longue depuis le début du mois de mai 2022 avec un pic en mars 2023 lorsque trois banques des États-Unis ont fait défaut,

Document 3 :

En effet, lorsqu’une crise se développe, les clients des banques sortent leurs capitaux des banques qui risquent d’être en faillite.

En conséquence, les dépôts des clients baissent alors que les actifs des banques continuent à augmenter normalement.

Cet écart entre les actifs et (moins) les dépôts avec un pic en mars 2023 augmente donc depuis le mois de février 2022, ce qui apparait clairement sur un graphique utilisant deux échelles différentes,

Document 4 :

Le problème est que cet écart ne peut pas être comblé par l’augmentation des capitaux propres des banques ni par une augmentation de leurs emprunts.

En conséquence, beaucoup de banques sont au bord de la faillite comme cela s’est passé avec Silicon Valley Bank.

Pour rappel, les clients des banques qui n’ont plus confiance en elles en sortent leurs capitaux disponibles pour les placer dans des fonds mutuels de trésorerie qui sont sur une tenance haussière lourde et longue.

Le total de ces apports dans ces fonds mutuels de trésorerie dépasse les 6 000 milliards de dollars, soit un tiers du montant des dépôts bancaires !

Document 5 :

Des problèmes se posent à propos des statistiques publiées par le gouvernement.

En effet, les séries longues des dépôts de toutes les banques peuvent cacher des disparités entre les grandes banques, les banques régionales et les banques étrangères.

Notre ami Fred de Saint Louis publie les séries logues des dépôts corrigés des variations saisonnières (SA, Seasonally Adjusted), ce qui ne donne pas une image fidèle de la réalité car la situation présente est hors normes,

Document 6 :

Les chiffres des séries brutes, non corrigées des variations saisonnières (NSA, Not Seasonally Adjusted) devraient être plus fiable car la situation présente des banques ne s’est jamais produite précédemment.

Le programme d’aides des banques régionales prend fin le 11 mars, ce qui peut provoquer des baisses des dépôts dans les banques américaines qui sont dans une situation critique selon tous les indicateurs fiables.

La fin du mois de mars est aussi la fin du premier trimestre 2024, ce qui peut révéler des situations de panique pour beaucoup de banques qui ne vont pas pouvoir équilibrer leur bilan.

© Chevallier.biz

New York Community Bank, banksters et crise bancaire US

New York Community Bank (NYCB) est présentement la banque des États-Unis la plus critique comme le montre la baisse de 80 % de son cours depuis un plus haut atteint fin juillet 2023…

***

Deux problèmes se posent à ce sujet…

D’abord, il apparait clairement que le total de ses actifs au 31 décembre 2023 a augmenté de 5 % par rapport à ce qu’il était fin 2022 alors que le total des dépôts de ses clients a baissé de 2 %, ce qui entraine une baisse de ses capitaux propres de 2 % et une hausse de ses dettes de 5 %… ce qui est parfaitement logique !

Document 1 :

Dans ces conditions, cette banque est au bord de la faillite, et il en est de même pour l’ensemble des banques américaines sur la base des chiffres des actifs et des dépôts publiés par le gouvernement des États-Unis (H8), cf. mes articles à ce sujet.

Les investisseurs ne se sont pas trompés en vendant les actions de NYCB mais il n’en est pas de même des autorités américaines chargées de surveiller le bon fonctionnement du système bancaire des États-Unis, et c’est là le second gros problème.

En effet, ces autorités, la FDIC puis l’OCC ont accepté l’acquisition par Flagstar de New York Community Bank le 1° décembre 2022 puis le 19 mars 2023 celle de… Signature Bank qui était… en faillite !

Document 2 :

Ainsi, les autorités américaines ont contribué à faire passer les actifs de la banque Flagstar de 25 milliards de dollars fin septembre 2022 à 123 milliards de dollars fin mars 2023 en acquérant une banque actuellement au bord de la faillite puis une autre qui était alors en faillite !

Bravo les artistes !

Une fois de plus, il apparait que les fonctionnaires chargés de la supervision du système bancaire américain sont totalement incompétents. Ils ont laissé se développer une crise systémique déjà bien avancée, c’est-à-dire un tsunami bancaire.

Document 3 :

Alessandro (Sandro) DiNello précédemment Executive Chairman of the Board a été nommé President et CEO de NYCB.

***

Cliquer ici pour lire le rapport financier de Flagstar à la SEC pour le 4° trimestre 2023.

Cliquer ici pour lire l’analyse de Better Markets sur NYCB

Cliquer ici pour lire l’article du 4 mars de Pa Martens de Wall Street on Parade sur NYCB.

Cliquer ici pour lire l’article du 5 mars de Pam Martens de Wall Street on Parade sur NYCB qui montre que JPMorgan intervient pour en retarder la faillite !

© Chevallier.biz

La Bulgarie renonce plus tôt que prévu au pétrole russe

bulgarie petrole

bulgarie petroleLe 1er mars, la Bulgarie a officiellement cessé de recevoir du pétrole russe. Le pays avait le droit d’importer nos

L’article La Bulgarie renonce plus tôt que prévu au pétrole russe est apparu en premier sur STRATPOL.

Crise bancaire US, marché monétaire et manque de liquidité, actualisation au 4 mars 2024

Les dépôts des banques américaines baissent mais leurs actifs augmentent. Les Américains n’ont plus confiance dans leurs banksters. Un tsunami bancaire est en gestation pour… très bientôt !

***

Pour rappel…

La crise qui va se produire aux États-Unis dans un avenir très, très proche peut être mise en évidence à partir d’indicateurs qui sont tous concordants, ce qui est rare !

Il en est ainsi par exemple du problème soulevé par la baisse des dépôts des clients des banques américaines …

Pour rappel, les Américains, c’est-à-dire les habitants des États-Unis et leurs entreprises ont de l’argent disponible qu’ils placent dans leurs banques.

Pour les banques, ce sont des dépôts (deposits), c’est-à-dire des dettes qui financent leurs actifs.

Sous le prétexte de cette histoire de coronavirus, les autorités américaines leur ont apporté presque 5 000 milliards de dollars pour les aider à vivre normalement tout en leur interdisant de travailler en contrepartie.

Une telle augmentation de ces dépôts ne s’est jamais produite depuis que les données statistiques à ce sujet sont publiées, c’est-à-dire depuis 1973.

Cependant, depuis le 13 avril 2022, ces Américains ont utilisé une partie de cet argent, ce qui est normal.

En conséquence, ces dépôts ont baissé, ce qui ne s’est jamais produit globalement d’une telle ampleur depuis que les données statistiques à ce sujet sont publiées, c’est-à-dire depuis 1973 !

La Fed publie chaque semaine des données sur la structure du système bancaire des États-Unis qui permettent de suivre son évolution.

Ainsi, il apparait que les actifs des banques américaines se montaient globalement au 21 février, derniers chiffres publiés à ce jour, à 23 303 milliards de dollars, en données non corrigées des variations saisonnières.

Ces actifs sont financés essentiellement par les dépôts des clients pour 17 421 milliards de dollars, par des emprunts (borrowings) et le reste est présenté comme étant un résidu.

Ainsi, il apparait que la baisse de ces dépôts dans les banques américaines a été de presque 1 000 milliards de dollars entre avril 2022 et mai 2023 après que trois banques aient fait faillite alors que les actifs des banques ont augmenté !

Donc, les actifs des banques américaines augmentent alors que leurs principaux moyens de financement baissent !

L’écart entre les actifs et (moins) les dépôts était de l’ordre de 4 500 milliards de dollars début 2022 et il fluctue présentement aux alentours de 5 900 milliards de dollars.

Il atteignait précisément 5 882 milliards de dollars au 21 février, derniers chiffres publiés,

Cette divergence est bien mise en valeur en regroupant sur un même graphique les actifs et les dépôts sur deux échelles différentes à partir d’un point de départ en janvier 2022,

Document 1 :

Les Américains n’ont plus confiance en leurs banksters. Ils retirent donc leurs disponibilités des banques pour les placer principalement dans des fonds mutuels de trésorerie (voir mes articles à ce sujet) dont les avoirs continuent à augmenter pour atteindre au 28 février un plus haut record historique de 6 018,7 milliards de dollars !

Document 2 :

Par ailleurs, les dirigeants des banques bien gérées refusent de confier leurs liquidités excédentaires au jour le jour à des banksters en situation nette négative et ils les déposent auprès de la Fed dans le cadre du ON RRP mais la politique monétaire menée par les dirigeants de la Fed les met finalement en difficultés si bien que la masse globale de ces dépôts baisse sur une tendance lourde qui tend vers zéro à la fin de ce mois de mars !

Le marché interbancaire américain est donc bloqué avec des banksters en situation nette globalement négative et des banques bien gérées qui se trouvent globalement en situation nette positive mais proche de zéro, ce qui signifie que c’est tout le système bancaire américain qui est au bord du gouffre !

Document 3 :

Ainsi par exemple, le cours de New York Community Bancorp, Inc. (NYCB) continue de plonger ce jour à 2,9650 USD après avoir atteint un plus haut de 14,22 USD le 28 juillet 2023, soit une baisse de presque 80 % !

Document 4 :

Beaucoup de banques régionales sont très exposées aux risques d’impayés pour leurs prêts dans l’immobilier de bureaux.

Les banques qui sont dans une situation pire que celle de New York Community Bancorp (NYCB) sont très nombreuses !

Document 5 :

***

Pour rappel…

Cette crise bancaire américaine qui s’annonce ne sera pas l’apocalypse mais une crise majeure, potentiellement plus dévastatrice que celle de 2008-2009, et elle devrait se produire très, très prochainement avec une date critique fin… mars !

Elle permettra au Donald d’être réélu, sauf si ses adversaires (qui sont très puissants), réussissent à la retarder…

La Fed va essayer d’éviter le pire en apportant des milliards de dollars aux banksters mais cela risque fort de ne pas être suffisant pour éviter une crise majeure.

Cliquer ici pour lire mon article précédent à ce sujet.

© Chevallier.biz

 

Enquête : le travail forcé dans les prisons alimente McDonald’s, Kroger et Coca-Cola

« L’esclavage n’est pas aboli », a déclaré une ancienne détenue qui milite aujourd’hui contre le travail forcé dans les prisons.

Source : Truthout, Sharon Zhang
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Une équipe de travail de détenues sous surveillance dans une prison remplit des sacs de sable en prévision de l’arrivée de l’ouragan Dorian en Floride, le 29 août 2019. PAUL HENNESSY / SOPA IMAGES / LIGHTROCKET VIA GETTY IMAGES

Une nouvelle enquête de grande envergure a révélé que le travail forcé dans les prisons alimente les chaînes d’approvisionnement d’un large éventail d’entreprises agroalimentaires, allant des petites marques locales et des restaurants aux principaux conglomérats tels que Tyson, Coca-Cola et Kroger.

L’enquête de l’Associated Press qui a duré deux ans et a été publiée le 29 janvier dernier, révèle que le recours généralisé à la maltraitance des travailleurs carcéraux est devenu une industrie pesant plusieurs milliards de dollars, grâce à des partenariats entre les prisons, les entreprises et les législateurs. Alors que les prisonniers, souvent contraints de travailler, ne gagnent que quelques centimes, voire rien du tout, tout en subissant des violences physiques et psychologiques, les États, les prisons et les entreprises engrangent des dizaines de millions de dollars de bénéfices.

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Gabriel Attal : déjà dans l’impasse ?

Notre nouveau et brillant Premier ministre se trouve propulsé à la tête d’un gouvernement chargé de gérer un pays qui s’est habitué à vivre au-dessus de ses moyens. Depuis une quarantaine d’années notre économie est à la peine et elle ne produit pas suffisamment de richesses pour satisfaire les besoins de la population : le pays, en conséquence, vit à crédit. Aussi, notre dette extérieure ne cesse-t-elle de croître et elle atteint maintenant un niveau qui inquiète les agences de notation. La tâche de notre Premier ministre est donc loin d’être simple, d’autant que, sitôt nommé,  il se trouve devoir faire face à une révolte paysanne, nos agriculteurs se plaignant d’être soumis à des réglementations bruxelloises absurdes qui entravent leurs activités et assombrissent leur horizon.

Nous allons voir que, par divers signes qui ne trompent pas, tant dans le domaine agricole que dans le domaine industriel, notre pays se trouve en déclin, et la situation devient critique. Le mal vient de ce que nous ne produisons pas suffisamment de richesses et, curieusement, les habitants paraissent l’ignorer. Notre nouveau Premier ministre, dans son discours de politique générale du 30 janvier dernier, n’a rien dit de l’urgence de remédier à ce mal qui affecte la France.

 

Dans le domaine agricole, tout d’abord :

La France, autrefois second exportateur alimentaire mondial, est passée maintenant au sixième rang. Le journal l’Opinion, du 8 février dernier, titre : « Les exportations agricoles boivent la tasse, la souveraineté trinque » ; et le journaliste nous dit : « Voilà 20 ans que les performances à l’export de l’alimentation française déclinent ». Et, pour ce qui est du marché intérieur, ce n’est pas mieux : on recourt de plus en plus à des importations, et parfois dans des proportions importantes, comme on le voit avec les exemples suivants :

On est surpris : la France, grand pays agricole, ne parvient-elle donc pas à pourvoir aux besoins de sa population en matière alimentaire ? Elle en est tout à fait capable, mais les grandes surfaces recourent de plus en plus à l’importation car les productions françaises sont trop chères ; pour les mêmes raisons, les industriels de l’agroalimentaire s’approvisionnent volontiers, eux aussi, à l’étranger, trouvant nos agriculteurs non compétitifs. Aussi, pour défendre nos paysans, le gouvernement a-t-il fini par faire voter une loi qui contraint les grandes surfaces et les industriels à prendre en compte les prix de revient des agriculteurs, leur évitant ainsi le bras de fer auquel ils sont soumis, chaque année, dans leurs négociations avec ces grands acheteurs qui tiennent les marchés. Il y a eu Egalim 1, puis Egalim 2, et récemment Egalim 3. Mais, malgré cela, les agriculteurs continuent à se plaindre : ils font valoir qu’un bon nombre d’entre eux ne parviennent même pas à se rémunérer au niveau du SMIC, et que beaucoup sont conduits, maintenant, au désespoir. 

 

Dans le domaine industriel, ensuite : 

La France est un gros importateur de produits manufacturés, en provenance notamment de l’Allemagne et de la Chine. Il s’est produit, en effet, depuis la fin des Trente Glorieuses, un effondrement de notre secteur industriel, et les pouvoirs publics n’ont pas réagi. La France est ainsi devenue le pays le plus désindustrialisé d’Europe, la Grèce exceptée. Notre production industrielle, calculée par habitant, selon les données de la Banque mondiale (qui incorpore la construction dans sa définition de l’industrie) est faible, comme le montre le tableau ci-dessous :

Nous nous situons en dessous de l’Italie, et nous sommes à 50 % de l’Allemagne. 

Autre signe préoccupant : la France, depuis des années, a une balance commerciale déficitaire, et ce déficit va en s’aggravant, d’année en année :

En 2023, notre déficit commercial a été extrêmement important : 99,6 milliards d’euros. Les commentateurs de la vie politique ont longtemps incriminé des éléments conjoncturels : augmentation du prix du baril de pétrole, baisse des commandes chez Airbus, le Covid-19, etc… Ils ont fini par réaliser que la véritable raison tient à la dégradation de notre secteur industriel.

 

Des pouvoirs publics sans cesse impuissants : 

Les pouvoirs publics, depuis une quarantaine d’années, se sont montrés impuissants à faire face à la dégradation de notre économie : ils ne sont pas parvenus à faire que notre économie puisse assurer le bien être de la population selon les normes qui sont celles des pays les plus avancés. Cela vient de ce qu’ils n’ont pas vu que la cause fondamentale des difficultés que nous rencontrions provenait de la dégradation de notre secteur industriel. Ce qui s’est produit, c’est que nos dirigeants se sont laissés piéger par le cliché qui s’était répandu dans nos sociétés, avec des sociologues fameux comme Alain Touraine, selon lequel une société moderne est une société « postindustrielle », une société « du savoir et de la connaissance » où les productions industrielles sont reportées sur les pays en voie de développement qui ont une main d’œuvre pas chère et corvéable à merci. Jean Fourastié avait formulé « la loi des trois secteurs de l’économie » dans son ouvrage « Le grand espoir du XXe siècle » (Population – 1949) qui connut un succès considérable. Une société, quand elle se développe, passe du secteur agricole (le secteur primaire) au secteur industriel (le secteur secondaire), puis ensuite du secteur industriel au secteur des services (le secteur tertiaire) : on en a conclu qu’une société moderne n’avait plus d’activités industrielles. C’est bien sûr une erreur : le secteur industriel reste toujours présent avec, certes, des effectifs réduits, mais qui sont extrêmement productifs, c’est-à-dire à haute valeur ajoutée par emploi. Nos dirigeants ont donc laissé notre secteur industriel se dégrader, sans broncher, voyant dans l’amenuisement de ce secteur le signe même de la modernisation du pays. Ainsi, on est-on arrivé à ce qu’il ne représente  plus, aujourd’hui, que 10% du PIB : en Allemagne, ou en Suisse, il s’agit de 23 % ou 24 %.

 

Des dépenses sociales phénoménales 

Le pays s’appauvrissant du fait de l’amenuisement de son secteur industriel, il a fallu que les pouvoirs publics accroissent régulièrement leurs dépenses sociales : des dépenses faites pour soutenir le niveau de vie des citoyens, et elles sont devenues considérables. Elles s’élèvent, maintenant, à 850 milliards d’euros, soit 31,5 % du PIB, ce qui est un chiffre record au plan mondial. Le tableau ci-dessous indique comment nous nous situons, en Europe :

Le graphique suivant montre comment nos dépenses sociales se situent par rapport aux autres pays européens :

La corrélation ci-dessus permet de chiffrer l’excès actuel des dépenses sociales françaises, comparativement aux autres pays de cet échantillon : 160 milliards d’euros, ce qui est un chiffre colossal, et ce sont des dépenses politiquement impossibles à réduire en démocratie car elles soutiennent le niveau de vie de la population. 

 

Un endettement du pays devenu structurel :

Autre conséquence de l’incapacité des pouvoirs publics à maitriser la situation : un endettement qui augmente chaque année et qui est devenu considérable. Faute de créer une richesse suffisante pour fournir à la population un niveau de vie correct, l’Etat recourt chaque année à l’endettement et notre dette extérieure n’a pas cessé d’augmenter, comme l’indique le tableau ci-dessous :

Notre dette dépasse à présent le montant du PIB, et les agences de notation commencent à s’en inquiéter car elles ont bien vu qu’elle est devenue structurelle. Le graphique ci-dessous montre combien est anormal le montant de notre dette, et il en est de même pour la Grèce qui est, elle aussi, un pays fortement désindustrialisé.

 

 

Quelle feuille de route pour Gabriel Attal ?

Notre jeune Premier ministre a une feuille de route toute tracée : il faut de toute urgence redresser notre économie et cela passe par la réindustrialisation du pays.

Nous avons, dans d’autres articles, chiffré à 350 milliards d’euros le montant des investissements à effectuer par nos entreprises pour porter notre secteur industriel à 17 % ou 18 % du PIB, le niveau à viser pour permettre à notre économie de retrouver ses grands équilibres. Ce montant est considérable, et il faudra, si l’on veut aller vite, des aides importantes de l’Etat, comme cela se fait actuellement aux Etats Unis avec les mesures prises par le Président Joe Biden. Nous avons avancé le chiffre de 150 milliards d’euros pour ce qui est des aides à accorder pour soutenir les investissements, chiffre à comparer aux 1.200 milliards de dollars du côté américain, selon du moins les chiffres avancés par certains experts. Il faut bien voir, en effet, que les industriels, aujourd’hui, hésitent à investir en Europe : ils ont avantage à aller aux Etats-Unis où existe l’IRA et où ils bénéficient d’une politique protectionniste efficace. 

Emmanuel Macron a entrepris, finalement, de réindustrialiser le pays. On notera qu’il a fallu que ce soit la crise du Covid-19 qui lui fasse prendre conscience de la grave désindustrialisation de notre pays, et il avait pourtant été, précédemment, ministre de l’économie !  Il a donc  lancé, le 12 octobre 2021, le Plan « France 2030 », avec un budget, pour soutenir les investissements, de 30 milliards d’euros auquel se rajoutent 24 milliards restants du Plan de relance. Ce plan vise à « aider les technologies innovantes et la transition écologique » : il a donc un champ d’application limité.

Or, nous avons un besoin urgent de nous réindustrialiser, quel que soit le type d’industrie, et cela paraît échapper aux autorités de Bruxelles qui exigent que l’on n’aide que des projets bien particuliers, définis selon leurs normes, c’est à dire avant tout écologiquement corrects. Il faudra donc se dégager de ces contraintes bruxelloises, et cela ne sera pas aisé. La Commission européenne sait bien, pourtant, que les conditions pour créer de nouvelles industries en Europe ne sont guère favorables aujourd’hui : un coût très élevé de l’énergie, et il y a la guerre en Ukraine ; et, dans le cas de la France, se rajoutent un coût de la main d’œuvre particulièrement élevé et des réglementations très tatillonnes. Il va donc falloir ouvrir très largement  le champ des activités que l’on va aider, d’autant que nous avons besoin d’attirer massivement les investissements étrangers, les entreprises françaises n’y suffisant pas.

Malheureusement, on va buter sur le fait que les ministres des Finances de la zone euro, lors de leur réunion du 18 décembre dernier, ont remis en vigueur les règles concernant les déficits budgétaires des pays membres et leurs dettes extérieures : on conserve les mêmes ratios qu’auparavant, mais on en assouplit l’application.

Notre pays va donc devoir se placer sur une trajectoire descendante afin de remettre ses finances en ordre, et, ceci, d’ici à 2027 : le déficit budgétaire doit être ramené en dessous de 3 % du PIB, et la dette sous la barre des 60 % du PIB. On voit que ce sera impossible pour la France, d’autant que le taux de croissance de notre économie sur lequel était bâti le budget de 2024 était trop optimiste : Bruno le Maire vient de nous le dire, et il a annoncé que les pouvoirs publics allaient procéder à 10 milliards d’économies, tout de suite.

L’atmosphère n’est donc pas favorable à de nouvelles dépenses de l’Etat : et pourtant il va falloir trouver 150 milliards pour soutenir le plan de réindustrialisation de la France ! Où notre Premier ministre va-t-il les trouver ? C’est la quadrature du cercle ! Il est donc dos au mur. Il avait dit aux députés qu’il allait œuvrer pour que la France « retrouve pleinement la maîtrise de son destin » : c’est une bonne intention, un excellent projet, mais, malheureusement, il n’a pas d’argent hélicoptère pour le faire.

Les « prix planchers », irréalistes ? On ouvre le débat

Emmanuel Macron a déclaré vouloir instaurer des « prix planchers » pour les produits agricoles, une revendication de la Confédération paysanne. La solution reste cependant difficilement applicable sans sortir du libre-échange.
Quelques jours après l'annonce d'Emmanuel Macron sur les prix planchers le 24 février, le débat est vif dans les allées du Salon de l'agriculture. « En off, tout le monde en parle », assure Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne. Le syndicat paysan peut se (...)

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Épargne « vertueuse » : un nouveau label entre en vigueur

Le nouveau label « Investissement socialement responsable » (ISR) entre en vigueur à partir de ce 1ᵉʳ mars. Créé en 2016, ce label doit aider le grand public à repérer les fonds d'épargne les plus vertueux sur le plan environnemental, social et de la gouvernance. Mais jusque-là, il était considéré ni assez transparent ni assez crédible par les ONG défendant une finance durable.
Le nouveau référentiel, publié au Journal officiel, se veut plus ambitieux : les fonds des entreprises qui exploitent du charbon ou (...)

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Intervention de Vladimir Poutine devant la Douma

«Notre patrie défend sa souveraineté et sa sécurité. Le rôle décisif dans cette lutte juste appartient à nos citoyens, à notre unité, à notre dévouement à notre pays natal, à la responsabilité de son sort».

Se faire du blé en Ukraine

après l’implantation d’une trentaine de laboratoires biologiques américains sur l’ensemble de son  territoire, l’Ukraine ajoutait, par la vente massive de ses terres agricoles aux corporations transnationales sous tutelle des fonds d’investissement américain, une dimension supplémentaire à son alignement atlantique. Si les laboratoires biologiques n’ont pas encore livré leurs secrets, en revanche en ce qui concerne les terres agricoles les choses semblent plus simples à élucider en répondant à la question : le blé exporté d’Ukraine est-il américain ?

L’article Se faire du blé en Ukraine est apparu en premier sur Strategika.

Banking 2.0

Par : AHH

A New Global Trade Currency Paradigm and the End of the Era of Dominant Western-based Fiat Currencies

With thanks to our own Colin Maxwell of New Zealand.

Please read in order: Part 1 ; Part 2

Preamble

My apologies in advance to the vibrant GS community for Part III being so wordy. I have really struggled with this task, as the entire subject is so monumental in all of its interconnected elements.

To try to avoid it becoming too tedious I have broken it down into multiple chapters to try to make the weight of the subject matter a bit more palatable, and to hopefully avoid losing readers within the first few paragraphs.

None of this is intended as gospel or sermon, but simply as a discussion document that endeavours to pull together as many of the current contrasting thought threads as possible.

It is also part of my own personal intellectual journey, and extremely steep learning curve. I learn the most by writing on subject matter like this.

Critique and suggestions are very much welcomed.

1. Operation Sandman – to use or not to use?

In 2022 the Saudi MOF revealed in a WEF/Davos interview that ‘Operation Sandman’ was activated and that the KSA would now gladly accept all currencies for settling oil transactions.

The theory was that when it is properly launched, at least 100 countries would conduct a coordinated sell off of their trillions of dollars worth of US government debt to break the U$ dominance of the global economy. This would immediately open the door for a completely new financial hierarchy.

According to Stephen Jen, CE of Eurizon SLJ Capital, the share of global reserves held in U$ dollars eroded in 2022 at 10x the average pace of the last 20 years, and stood at 47% – a much lower estimate than that of the IMF. This represents a plunge, especially in relation to the 15 year trend.

Multiple factors include…

  • Gold being declared a Tier 1 asset under Basel III rules from January 2023* – although this intention was announced right back in 2012 in the Lehman aftermath
  • Digital currencies
  • Strong political elements including the US-China relations worsening
  • Avoidance of future sanctions
  • Avoiding reserves being stolen
  • Aggressive interest rate hikes by the U$ widening the gap in exchange rates between other countries and the US

<< *This was effectively a move from Tier 3 class for commercial banks holding it as an asset on their balance sheets. The BCBS (Basel Committee for Bank Supervision) is arguably the highest global authority on banking supervision, with the key role of defining capital requirements.

Ironically with the latest developments with the BRICS+ bloc and the revelations of just how precarious some of the Western fiat countries are in being underpinned by their ability to sell government bonds, the new physical gold Tier 1 designation could really put the skids under this  entire fiat edifice.

Prior to this new ruling, banks were very much dis-incentivised to hold gold, and instead to hold risky assets such as equity capital, currencies, and debt instruments. IMO opinion the fiat currencies carry significant risk already, let alone when the new hard backed BRICS+ instrument comes into play. >>

This erosion of support for the existing reserve main currencies will inevitably lead to…

  • Lower stock prices
  • Higher bond yields
  • More expensive imports
  • The US geopolitical standing taking a big hit

2. Why I doubt that Operation Sandman will be invoked…

a crucial historical review

It is a pointless exercise and counterproductive for the entire planet, including the BRICS+, and the RoW to do this in unison. They can all simply gradually dedollarise by stealth, and in doing so maximise the benefits whilst transitioning in an orderly fashion.

Besides, the US is massively naked shorting gold anyway, in the vain hope of hiding the massively eroding purchasing power of king dollar. This is a godsend for the RoW central banks – the US is idiotically accommodating their rival’s gold bullion stacking binge at massively discounted and contrived synthetic prices – they must be laughing all the way to their central banks.

For more than half a century, since Nixon took the dollar off the international gold standard, all currencies became fiat. Prior to that event, they all were hard backed and most of all  by that barbarous relic, gold. The way things are panning out the 50 year experiment of a non hardbacked reserve currency is coming to a close very soon. In the context of some 5000 years of financial history this is barely a drop in the bucket.

Essentially, from 1971 on, there was a divergence of investment in the U$, and many other Western financial systems, away from the industrial capitalism of the real world economy, into what would turn out to be ruinous financial capitalism. Surely fiat currencies, coupled with a greedy obsession with financial rentier capitalism, is a guaranteed recipe for disaster.

3. Is The U$ Pinning its Hopes On Discovering Alchemy?

Europe’s tiny central bank gold holdings are probably accurate and likely not rehypothecated to any great extent, but the same cannot be said for the US’s claimed 8133 tons of US gold holdings.

It is almost certain that there are multiple ownership claims on each ounce, and this is why global central banks are quietly repatriating physical bullion. The same with silver, as the paper claims for each physical ounce are at least 90:1. The silver price discovery market is even more broken with the true G:S ratio needing to be more in the realms of between 8 -16:1.

Texas is very wisely building its permanent state depository and recategorising gold as legal tender. They do not trust the centralised system, and now at least six other states are looking to follow their lead, because they too are losing trust in the federal system, and in the management of US Treasury gold.

If Texas doesn’t trust the U$ system, then why on earth would the RoW?

4. Foreign Exchange Reserves Quietly Converted Into Gold Bars

It turns out that the massive global shadow banking industry, and with gold being auto-categorised as foreign exchange reserve, that this combination has hidden the fact that large swaths of foreign exchange reserves are being converted into physical gold.

This trend dates back to at least 2010 but really ramped up when the US weaponised the dollar in March 2022 with Russia’s SMO in Ukraine.

This makes a ton of sense (literally) for the RoW, as it amounts to de-dollarisation by stealth – converting incumbent US dollar debt into stacks of debt-free bullion.

Furthermore, this sanction-proofs potentially trillions of excess reserves – a no-brainer when the entire globe is in such a state of financial and military turmoil.

Estimates are that China has around $6 trillion in excess FX reserves giving a truly staggering gold/GDP ratio compared to Europe with a pitiful 4% average and the US potentially massively negative.

Robert Triffin, Belgian-American economist (1911–1993)

5. Another new Global Paradigm — no national currency having the ‘exorbitant privilege’ of reserve currency status

indeed a first for humanity…

Why on earth would any country, especially China, want its currency to have overwhelming reserve currency status anyway? A very bright spark, Robert Triffin, predicted back in 1959 that the Bretton woods system, with the U$ dollar as the world’s utterly dominant reserve currency, was doomed because of fundamental flaws.

Triffin was right – the Belgian born Yale professor predicted that by definition a reserve currency would run increasing deficits. The more popular a reserve currency is, the higher its exchange rate tends to be and the less competitive its domestic exporting industries become.

This means trade deficits for the country issuing the currency. They love the effectively ‘interest free loan’ generated by selling their currency, or in essence their debt, to other countries, but at the same time they need to raise capital for dollar denominated bonds. This is part of the paradox – cheap sources of capital and positive trade balances rarely coincide.

6. Implications of Gold Backing – a national currency versus a trade only international instrument 

History has proven that gold is inappropriate for domestic monetary backing. Michael Hudson covered this on page 433 of his epic book Super Imperialism quoted/paraphrased…

‘Freeing domestic credit from gold backing has been a precondition for promoting rising employment and production of goods and services. But in the international setting gold backing is a positive because it serves as a very real constraint on trade imbalances but not on domestic production and employment.

You could say that Europe and Japan abandoned gold prematurely before developing an alternative to the U$ dollar or the dollar-proxy SDRs issued by the IMF, as an effective arm of the U$ government.

Only the U$ has shown the will to create international structures, and to restructure them to fit its financial ‘needs’ as they devolved from a hyper-creditor to a hyper-debtor nation.

Removing the gold convertibility of the dollar enabled them to unilaterally pursue protectionist trade and cold war military practices simultaneously. The US claim that their surplus dollars act as a ‘growth locomotive’ for other countries by expanding their credit creating powers – as if they need US dollars to do this.

Meanwhile they were able to derail foreign attempts to break free from what has become a tidal wave of US deficit dollars. History will reflect on the remarkable asymmetry  between the U$ and the RoW.” … end quote.

Of course public utility models, like the incredibly successful Commonwealth Bank of Australia, prove that assumption to be patently and tragically false, as this model went on to be arguably the most successful public utility equivalent to a reserve bank in world history.

7. The Commonwealth Bank of Australia — a Pubic Banking Utility Masterstroke

I have included this long chapter, because it is actually an integral part of this entire subject of eCONomics – which is to say that everything about neo-classical economics is based on false maxims and lies, designed to enrich the financial kleptocrats ensconced at the head of the human food chain.

This is integral because it illustrates the fact that in so many cases countries do not even need to borrow from abroad if they effectively deploy the PBS at reserve bank or treasury level. This is another key piece in the global jigsaw puzzle where the global economy could be transformed into a completely new egalitarian paradigm.

The public banking model in itself would become a huge source of liquidity and capital for the entire domestic economy. This would replace the status quo con where nations allow a parasitic global banking cabal to constantly thieve from them like a giant squid, sucking the lifeblood out of the entire nation.

This concept is extremely simple – it means that the public creates their own money and liquidity and to reap the benefits of any interest paid domestically, rather than third parties creating that money and subsequently allowing them to charge us as a nation for that privilege. In the current broken model, we annually allow billions of dollars to disappear overseas into these parasitic global banking institutions.

The exciting part of it all this is that incredibly successful public banking utility models have already been tried and proven to work, and to generate huge sustainable wealth for entire national economies.

One of the most stunning examples was the Commonwealth Bank of Australia which Ellen Brown details in her awesome book ‘The Public Bank Solution‘. Of course, history informs us of the tragedy that this incredible model didn’t last – it actually became a victim of its own astonishing success, and it was destroyed by the combined might of the parasitic global central banking cartel.

While the US was setting up its privately owned central bank, for the Federal Reserve, to become a parasite on  the productive economy of most of the world, Australia was at the exact same time taking the bold step of establishing a PBS bank that issued credit for the sole benefit of – wait for it – Australians!

The huge irony is that Denison Miller, the bank’s first Governor, was allowed to try this model only because he was considered by the other existing bankers of the day to be one of their own thieving ilk, and that therefore they would be able to keep this new bank in line.

In essence, Miller understood how the commercial banks thieved from the nation at large and he set about creating this new model that could very rapidly revive a struggling economy and create long-term wealth for the entire Australian society. The first branch opened in Melbourne in July 1912 and Miller was the only employee.

Somehow he had persuaded the Treasury to advance him £10,000 as seeding money – the first and last time this version of the CBA was lent any money. Of course, this money didn’t even exist – it was simply created as a ledger entry.

Miller subsequently promised that the CBA would at all times be the people’s bank. It slowly dawned on the private bankers, who were so intent on having to guard against the socialisation of their own banks, that they completely underestimated the power of an orthodox banker who simply mobilised the resources of the entire country to enable the CBA to quickly grow into one of the greatest banking models the world had ever seen.

The bank began advancing massive sums of money simply on the credit of the Australian Nation. An early example was the Melbourne Board of Works which went to the market for money to redeem existing loans and to raise new capital – normally they relied on loans from the viper’s nest residing in The City of London. Instead, this time they approached Dennison Miller and were loaned £3 million at 4% – this was an enormous sum at that time.


In 1914 during WW1, citizens started rushing into their banks to withdraw their funds – Miller quickly put a stop to these bank runs by simply declaring that the CBA would support any banks in difficulty – that was the end of the panic immediately. It was a dramatic demonstration of the power of the Govt to stabilise the financial system without relying on any other parties.

In just 2 years from the creation of this bank, Miller was basically in control of financing Australia’s war effort and ZERO money was borrowed from overseas. It was the first bank in Australia to receive a Federal Govt guarantee and offered both savings and general transactional services. By 1912 it took over the State Savings Bank of Tasmania, and by the following year, it had branches in all 6 states.

In 1920 it began acquiring central bank powers and took over the responsibility of issuing Australian bank notes from the Dept of the Treasury. In 1924 a board was appointed with 6 members as the new governing body. During WW2 emergency legislation was passed and the CBA was granted almost full central bank powers.

The CBA was a remarkable success, but was subsequently seen to be threatening the hegemony of the City of London thieves. Prior to the establishment of the CBA, London capital had always dominated the Australian financial system.

This was  the colonial model of the time – ie financial colonialism, where the colonies were granted the right to “govern” themselves – provided they obeyed the financial rules of the COL (City of London) – shame about this acronym!. As such the Old Lady of Threadneedle Street (The Bank of England) presided over the financial dynasty of the empire.

Australia was a debtor nation until WW1 when it suddenly demonstrated its ability to independently finance its war effort. It also used the CBA to finance its own shipping line which was poised to smash the City’s shipping monopoly – the old bitch from Threadneedle Street was not amused.

Miller calmly told the big bankers at a dinner in London that Australia could meet any demand, simply because it had the capital of the entire country behind it. When he arrived home in Aus he was asked by a deputation of the unemployed for a loan of £350 million for productive purposes – he advanced the money immediately, and news of this caused panic within the COL, as they realised that if other countries adopted this model their entire financial edifice could collapse.

The COL immediately set about devising a plan that would enable overseas national institutions to be drawn into its squid-like network. The plan was to centralise all banking throughout the empire over to the supervision of the Bank of England – it would become the super banker’s bank.

The horrible old lady got her way and as such the modern parasitic and hegemonic central banking model was born. The head of the bloodsucking squid would eventually moved from London to the Bank for International Settlements (BIS) in Basel Switzerland – a model originally designed to launder Nazi war loot pilfered from their rampage across Europe during WW2.

This is the disgustingly parasitic model that survives to this day, and New Zealand (NZ) is a paid-up member of this bankster club too – our RBNZ dances to their tune and as a result we squander billions of dollars annually overseas to thieving institutions when we could create our own money and credit just as the CBA did in Australia.

Sergey Glazyev, Russian politician and economist, with Vladimir Putin

8. Whats is the new BRICS+ Instrument to be – a basket of 20 commodities including gold, or gold alone?

Some very astute financial analysts, including  Alasdair Macleod have thought all along that Sergey Glazyev, the Commissioner for Integration and Macroeconomics within the Eurasian Economic Commission, the executive body of the Eurasian Economic Union, was never that serious about the new trade instrument being backed by a basket of around 20 major commodities including gold and silver.

Their theory was that this multiple hard-backing would be too hard to bring to fruition and to administer. Personally, I always liked the idea because I thought it could have had a smoothing effect on the volatility of the trade instrument. This would be very much the case until the market discovery of G & S finally kicked in to properly expose the true purchasing power of the dominant Western fiat currencies.

Certainly though, the gold only backing could be easily instigated, with a brand new issuer of this currency that would not be taking a central bank style role, but to simply become an institute of issuance.

Gazyev has publicly written in a Moscow based business paper that it is time for the Russian rouble to be on a gold standard – given this was co-written by the deputy of the EUEA Committee, this must carry some weight, but it was written back before the Johannesburg BRICS+ Summit meeting, in which no decision or announcement was made about the new instrument.

Also at that time there were statements from Indian officials that there was no way they would go along with this gold-backed currency. Remember too that BRICS+ requires a unanimous vote for this new currency instrument to be accepted.

Also Lavrov has mentioned that Russia had accumulated a large quantity of Indian rupees which were difficult to convert – a new trade instrument would make the  process of trade a breeze, and stop the third party ticket clipping too. No sooner was this intent announced than both the odious Yellen and Kissinger visited Beijing to try to pressure China from joining in this new initiative, presumerably using the argument that it would undermine their export market.

It appears that China is more concerned about the vulnerability of the new BRICS+ members stress arising from high interest rate loans, than they are about the welfare of the Western hegemon – who could blame them for that – the economic hybrid war waged against the RoW is hardly a secret.

Also the new trade-only currency is very different from normal bank credit, as this form of credit is self-extinguishing when trades are completed. I assume the importer would get access to the trade currency through its central bank. This would be credit created on the back of this new currency and tied to gold, not just created out of thin air.

Presumably this would make the politics a lot more simple because there would be no interference with the management of the individual member’s sovereign currencies. This also explains why the idea of the new trade instrument being just a mix of all of these currencies was probably a bad idea.

This system would also have required endless reconfiguring as a growing procession of new members joined up. I view the 153 BRI members as a precursor to a massive watershed of new BRICS+ members adding exponentially to the size of this new bloc.

Incidentally, the SCO (Shanghai Cooperation Organisation) and BRICS+ are becoming more and more aligned too, with the SCO having nine full members, two observer nations, fourteen dialog members and another six pending applications, giving a grand total of 31 nations as members and associates. Kuwait, UAE, Maldives, Myanmar and Bahrain are all new dialog members just since May 2023


9. China is under no illusions about the serial economic hitman antics of the Western financial hegemon

They have witnessed the Latin American (LatAm) crises of the 1970s US orchestrated pump and dump schemes that effectively bankrupted their victim nations and allowed U$ corporations to pick up assets and public utilities for pennies on the pound.

Closer to home was the 1997 Asian Financial Crisis, which originated in Thailand with the collapse of the Thai baht and the capital flight after they were forced to float because of their lack of foreign currency to support the peg to the U$ dollar.

This spread quickly to many other southeast (SE) Asian countries and later to Japan and South Korea as well. The result was slumping currencies, stock markets, other asset prices, and a massive rise in debt with debt:GDP ratios rising by 100-180% in all of the largest economies.

China assisted in the damage control by making $4 billion available in bailout money, and by not devaluing its own currency. However the tide of capital fleeing these countries was not stopped and the authorities had to cease defending their exchange rates and allow their currencies to float. Their foreign liabilities grew massively in domestic currency terms, causing even more extended carnage.

The  ASEAN countries believed that the well co-ordinated manipulation of their currencies was a deliberate attempt to destabilise their economies. The Malaysian Prime Minister, Mahathir Mohamad accused George Soros and other currency traders of ruining Malaysia’s economy with currency speculation.

Long story short, the carnage from this Western contrived pump and dump debacle was right on their doorstep and it remains very vivid in the minds of all of these SE Asian BRICS+ bloc members.

The NDB (New Development Bank) was tasked with helping to finance developing countries, and Russia in 2023 offered 25-50,000 tons of free grain to six struggling African nations.

In short it is obvious that China sees the real priority is to support Russia and the BRICS+ bloc, together in mutual cooperation in a 21st Century industrial revolution for the benefit of all member countries, their productive economies, and to build sustainable future wealth.

Halford Mackinder’s Heartland Theory: the Afro-Asian “World-Island” at permanent struggle with the Rimlands

10. Mackinder’s 1904 theory was right – the ‘World Island’ he predicted has indeed become a reality.

This could well be recorded for posterity as the major geopolitical pivot in the history of our species.

Now we await the announcement of the new hard backed trade instrument as soon as the BRICS+ nations are satisfied with their bullion stacking, and a non synthetic market driven price discovery for gold and silver takes place. IMO it will work admirably because a better alternative to the unbacked fiat countries will be, not only available, but utterly compelling for trade settlement purposes, but also in terms of stable and secure reserves.

The US is in an impossible debt trap now and the Fed has lost control – the cost of credit is too high for the massive amount of debt entrenched in the system and if the dollar weakens, inflation will be off to the races even further.

Official inflation figures are a complete croc anyway, and as John Williams reported 5 months ago for August 2023, when the official CPI was headlined at 3.7% YOY, his estimate was 11.5%. If the changes weren’t made to the calculation formula between the 80s and the early 2000s, they would be forced to report the double digit number.

When the inflation figure is manipulated to this degree it means that the Fed is in reality, operating outside of the price stability mandate. Given that employment figures are completely fictitious too, that many part time jobs are included in the total, and people no longer looking for jobs are excluded in the formula, this figure is a complete croc too.

To me this means that the 100% privately owned Fed is not operating within any effective mandate whatsoever, and even more outrageous is the fact it hasn’t had a proper audit for over 70 years!


11. Has the U$ and the West reached peak stupidity yet?

No, it seems they are still working on it – figures below are from…

US Debt Clock.org

  • US National debt $34.34 Trillion – 123% of GDP
  • National debt per citizen $102,000
  • National debt per taxpayer $ $265,000
  • Social Security Liability $26.6 Trillion
  • Medicare Liability $40.8 Trillion
  • Unfunded Liabilities $213 Trillion
  • Liability per citizen $633,000
  • Liability per taxpayer ~$850,000
  • Student debt $1.7 Trillion = per student $38,900
  • Credit card debt #1.38 trillion = per holder $8,131

To try to put the public debt into perspective I compared the US External National debt to the highest 30 debtor nations of the world. I took out the 17 of those that were NIIP positive (Net International Investment Position) – ie net external assets less liabilities, and at the current $34.34 trillion, this was more than double the debt of all the rest  of the remaining 13 net indebted countries combined.

On present trends by 2031 every single penny of tax revenue will go just to pay interest on debt and spending on social security, which is already in a $70 trillion dollar hole.

Even more crazy is the fact that the U$ informed Saudi Arabia of its intention to transition into ‘green’ energy ASAP, when the KSA was the key lynchpin to saving the petrodollar, which was in turn the only possible saviour of U$ reserve currency status.

One of the common criticisms of BRICS+ bloc is its incredible diversity – I see this diversity as a strength, with each country bringing varying degrees of raw materials, energy resources, manufacturing prowess, and logistics, to the table, in a giant bloc that is no longer beholden to the West.

12. Overseas Investment in the US

Around $33 Trillion in total – made up of…
— $7.5T in short term investments – bank deposits, treasury bills, and corporate bills
— $14.5 is invested in equities and the balance in Treasury bonds

If the confidence in the U$ economy and its fiat currency starts to slide, will these foreigners stay in these investments if they have viable alternatives? Some of this $33T will obviously flee into gold. Some will go into China because with its massive infrastructural investments in Africa, Asia, and LatAm they will be seeking these capital inflows. Some of this capital will flow into entities stockpiling commodities, as this is a hedge against the fiat currencies’ declining purchasing power.

The West is hamstrung though, as it probably has at least 10,000 tons of gold with multiple ownership, as so much has been swapped and leased out.

Investing in real estate in countries where their currencies plummet can be problematic too. History showed that rents in Germany in the 1920s fell so much in real terms that a property could become a liability because maintenance and ownership costs could overtake income. This effect does not happen with money held in gold and silver. In a currency crisis this effect can become a deterrence to invest in some normally reasonably hard asset classes.


Conclusion

Clearly this monumental transition won’t be just about sound money and economic principles. This fix requires genuine statesman and the governance structures that have their citizens and nations egalitarian and long term interests at heart. This is evident within the RoW and BRICS+ governance and leaders, but is sadly lacking within in the Western train wreck.

Tragically it seems that the West will need to comprehensively crash and burn before the political appetite ousts the current treasonous bunch from office.  Of course, there remains the danger during the transition period, of even more dangerous tyrants gaining power.

I predict an imminent watershed of U$ states seceding from the Union without radical changes in the behaviour of central government.  So much for Uncle $laughter’s obsession with endeavouring to carve up the Russian Federation like a side of beef for the taking – the shoe could well end up on the other foot.

The BRICS+ bloc members don’t even need to interfere, as the West is doing far more to self-destruct than if all of their rivals combined together to deliberately try to undermine the hegemon.

I think the formal announcement of the new trade instrument will only eventuate when the BRICS+ bloc members have completed their bullion stacking, and as the new physical market discovery process begins in earnest.

The entire process to date amounts to a period of ~17 years or so. The new bloc has had all that time to carefully study historical models, and to design the new functional model accordingly.

Methinks they will get it right, especially since they hold a full hand of trump cards – including the left and right bowers, the Joker (Mr Putin) and enormous stacks of chips on the table as well.

Colin Maxwell

Parc des Princes : l’urgence de la privatisation

Mardi 27 février, Florian Grill, le président de la Fédération française de rugby, menaçait de délocaliser les matchs du XV de France hors du Stade de France à l’occasion d’un entretien à l’AFP. Le bras de fer entre la mairie de Paris et le PSG au sujet du Parc des Princes avait, lui aussi, connu un nouveau rebondissement le mois dernier : l’adjoint écologiste à la mairie de Paris, David Belliard, ne souhaitait pas le voir vendu au Qatar. Le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi s’en était ému, accusant à demi-mot la mairie de Paris de racisme. Après avoir menacé de s’installer au Stade de France, le PSG serait désormais à la recherche d’un endroit pour construire un nouveau stade. Cette opération serait une catastrophe pour les Parisiens qui subissent déjà depuis dix ans la fuite en avant financière de la mairie socialiste.

Source : journaldunet.com

Depuis que la coalition socialo-communo-écolo a porté au pouvoir Anne Hidalgo a la tête de la mairie de Paris il y a dix ans, la situation financière de la ville s’est considérablement dégradée.

Profitant des taux exceptionnellement bas, la maire socialiste a dépensé sans compter, et l’endettement de la ville de Paris a été multiplié par deux en dix ans pour atteindre près de huit milliards d’euros. La réalité a commencé à rattraper les Parisiens, et la ville a augmenté la taxe foncière de 62 % l’année dernière pour essayer de colmater les brèches.

Ce n’est pas suffisant : la très forte augmentation des taux d’intérêts pour lutter contre l’inflation causée par des années de taux ultra-bas, et les déficits massifs enregistrés depuis la crise financière et renforcés par le « quoi qu’il en coûte » imposent un rapide désendettement de la ville de Paris. C’est la condition pour éviter d’écraser les Parisiens d’impôts supplémentaires. Il faut donc que la ville de Paris vende vite et bien le Parc des Princes, et cela veut dire le céder au PSG.

Source : journaldunet.com

Le Paris Saint-Germain est un des rares clubs majeurs européens qui n’est pas propriétaire de son stade. L’acquérir permettrait à la fois de renforcer la position financière du club grâce à un important actif immobilier, ainsi que son contrôle sur les revenus de billetterie et d’hospitalité. Le club deviendrait aussi maître de ses investissements, pouvant les planifier sans interférence de la mairie de Paris.

Du côté de la mairie de Paris, il est essentiel que le PSG devienne acquéreur du Parc pour ancrer le club à Paris. La valeur du Parc des Princes tient essentiellement au fait que le PSG en soit le club résident. Perdre le PSG, c’est s’asseoir sur l’activité que les matchs génèrent et sur la valeur du Parc des Princes. Ce raisonnement s’applique aussi au PSG : un PSG propriétaire du stade ne peut en déménager qu’à condition d’accepter une forte dépréciation de la valeur de cet actif. Ce n’est pas grâce aux concerts qui sont en concurrence directe avec le Stade de France et Bercy que le Parc ne deviendra pas un poids mort pour les Parisiens.

Le Parc des Princes n’est pas le seul actif sportif que la ville de Paris doit céder pour accélérer son désendettement. Elle est aussi propriétaire de Roland Garros, du stade Charlety et du stade Jean Bouin. Ce n’est pas le rôle de la mairie de Paris d’être propriétaire d’infrastructures essentiellement utilisées par des entreprises commerciales au rayonnement national et international. La ville doit rapidement enclencher les discussions pour céder ce parc immobilier à la Fédération Française de Tennis, au Paris FC et au Stade Français, et affecter les revenus à son désendettement.

L’État donne pour une fois l’exemple en cherchant à céder le Stade de France. Une bonne privatisation de celui-ci mettrait fin au modèle de la concession et le cèderait à un consortium composé de la Fédération Française de Football, de Rugby, d’Athlétisme et d’une entreprise spécialisée (comme Vinci). Cela permettrait aux fédérations sportives d’améliorer les revenus tirés de leurs évènements et de les diversifier grâce aux spectacles. L’entreprise concessionnaire apporterait son savoir-faire et probablement une meilleure tenue des comptes que si ceux-ci étaient laissés entièrement aux fédérations.

Privatiser ces infrastructures, c’est faire gagner la France plusieurs fois : des organisations sportives plus solides, des finances publiques assainies et des administrations publiques qui peuvent se concentrer sur leurs tâches essentielles. Pour l’État, comme pour la mairie de Paris, c’est notamment la sécurité des biens et des personnes qui se dégrade de façon inquiétante.

Bulle monétaire US, actualisation au 28 février 2024

Beaucoup de banques américaines sont au bord de la faillite à cause de la bulle monétaire qui s’est développée au cours de ces dernières années. Explications de ces dysfonctionnements…

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L’agrégat monétaire M2 a fait un bond historique lors de cette histoire de coronavirus.

Cette bulle monétaire a atteint un pic historique en mars 2022.

Par la suite, elle a baissé de 1 000 milliards de dollars mais elle repart à la hausse,

Document 1 :

Pour rappel, l’agrégat monétaire M2 comprend l’ensemble des moyens de paiements dont disposent les ménages, sous la forme de liquidités immédiatement disponibles (billets et comptes courants bancaires, ce qui constitue l’agrégat M1) et de comptes d’épargne récupérables sans préavis (M2-M1).

Comme les gouvernements du Donald et de son successeur ont généreusement distribué aux Américains plus de… 7 500 milliards de dollars tout en leur interdisant de travailler en contrepartie, une gigantesque bulle monétaire s’y est développée : l’agrégat monétaire M2 a représenté jusqu’à… 91 % du PIB annuel courant en juin 2020 alors que de ratio n’aurait pas dû dépasser 55 % du PIB selon les normes !

Document 2 :

Après avoir atteint un pic historique en juin 2020, ce ratio a heureusement baissé à 73 % du PIB mais il repart à la hausse selon une tendance lourde et longue particulièrement inquiétante car tout bulle monétaire est létale à terme !

Document 3 :

Zoom sur la période récente qui met bien en évidence la hausse vertigineuse de l’agrégat M2 (plus de 1 000 milliards de dollars distribués en avril 2020 !) avec un excès de 7 400 milliards de dollars par rapport aux normes en juillet 2022,

Document 4 :

Certes, la variation d’une année sur l’autre de l’agrégat monétaire M2 ne baisse plus que de 2 % mais ce concept n’a aucune signification pertinente, car ce qui est important, c’est la persistance de cette bulle monétaire… qui repart à la hausse !

Document 5 :

Pire encore : des Américains avisés sortent leurs capitaux des banques qui risquent de faire faillite pour les placer dans des fonds mutuels de trésorerie qui les placent en T-Notes à courte échéance (2 ans principalement) qui ont l’avantage de rapporter… 5 % (par an) tout en bénéficiant automatiquement de la garantie du gouvernement !

Document 6 :

Ainsi, d’après les chiffres publiés par l’Investment Company Institute (ICI) ce sont… 1 194 milliards de dollars qui sont sortis pour l’essentiel des dépôts dans les banques américaines (donc des agrégats monétaires M2 et M3-M2 pour ce qui concerne les trésoreries des entreprises) depuis le 22 février 2023, c’est-à-dire avant la faillite de quelques banques américaines…

C’est donc un total de… 6 000 milliards de dollars qui sont placés opportunément dans ces fonds mutuels de trésorerie !

Dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner que des banques américaines soient au plus mal au point que l’Etat fédéral doit apporter à des banques régionales 164 milliards de dollars dans le cadre du programme de sauvetage du BTFP pour pouvoir ne pas faire faillite tout de suite,

Document 7 :

Dans ces conditions, personne ne s’étonnera lorsque le système bancaire américain s’écroulera…

En effet, et pour rappel, les trois quarts des actifs des banques américaines (23 313 milliards de dollars) sont financés par les dépôts de leurs clients (17 477 milliards de dollars).

Comme ces dépôts baissent alors que les actifs de ces banques progressent normalement, beaucoup de banques sont logiquement au bord de la faillite car l’écart entre les actifs et ces dépôts augmente pour atteindre 5 836 milliards de dollars (derniers chiffres publiés à ce jour par notre ami Fred de Saint Louis) contre 4 465 milliards de dollars début février 2022 !

Document 8 :

En effet, les capitaux propres des banques ne peuvent pas augmenter au même rythme que cet écart entre les actifs et les dépôts !

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Cliquer ici pour lire mon article précédent datant du 28 août à ce sujet.

© Chevallier.biz

 

Les vrais chiffres de la balance commerciale 2023 

Comme chaque année, les chiffres de la balance commerciale sont minorés et présentés en retirant les frais de transport du montant de nos importations.

Les frais de transport sont pourtant une partie intégrante du coût de revient et sont répercutés sur le prix de vente au consommateur. Mais pourtant, ils sont retraités afin de les comparer aux chiffres des exportations qui, eux, n’intègrent pas les frais de transport. L’opération semble contestable…

Les « vrais » chiffres de la balance commerciale de 2022 avaient ainsi frôlé les 200 milliards d’euros de déficit pour se « rétablir » en 2023 à -135 milliards d’euros.

Rappelons qu’en 2019, c’est-à-dire avant la crise sanitaire et avant la guerre déclenchée par la Russie contre l’Ukraine, la balance commerciale s’établissait à un déficit de 77 milliards (quand l’Allemagne dépassait les 200 milliards d’excédent commercial).

Pour résumer, en l’espace de deux ans : 2019 à 2022, notre déficit commercial a quasiment triplé et le déficit de 2023 est maintenant équivalent au double de celui de 2019.

 

Une lueur d’espoir ? L’éternelle marotte de la solution par les exportations 

Face à des résultats accablants, l’idée selon laquelle la progression de nos exportations viendrait redresser la balance commerciale continue de perdurer et d’être promue comme la solution de reconquête de notre souveraineté. Est-ce bien réaliste ? Avec des exportations qui progressent mollement (+3 % en un an) et dont la hausse intègre nécessairement l’inflation, peut-on vraiment penser qu’elles seront à même de compenser notre dépendance structurelle aux importations sur la quasi-totalité des secteurs industriels ?

Pour comprendre la réalité de la balance commerciale, reprenons chaque secteur en distinguant les secteurs déficitaires des rares secteurs excédentaires.

 

Les secteurs déficitaires… Toujours plus déficitaires

Énergie : un déficit de 75 milliards, ou comment la France fait passer les intérêts de ses partenaires commerciaux avant les siens

Rappelons que dans les années 2000, date à laquelle la balance commerciale passe dans le rouge, le déficit énergétique s’affiche déjà à près de 25 milliards. En vingt ans, il double pour atteindre les 50 milliards en 2019. Puis de 2019 à 2022, il double à nouveau (quasiment 120 milliards !) et se redresse en 2023 à près de 75 milliards soit 50 % de plus qu’en 2019…

Si l’on entre dans les détails, on comprend bien la folie de notre politique énergétique qui nous place en position de dépendance vis-à-vis du gaz naturel que nous importons à des prix toujours plus élevés, sans pouvoir tirer profit de l’électricité que nous vendons… Au prix auquel nous la produisons !

Prenons notre premier poste d’importations énergétiques : les hydrocarbures naturels (gaz dont gaz de schiste et huiles brutes de pétrole) qui affichent à eux seuls un déficit de 56 milliards d’euros.

La guerre en Ukraine a lourdement marqué notre balance en matière d’hydrocarbures naturels avec une flambée des prix et un recours aux États-Unis très marqué et coûteux : le coût de nos importations a ainsi quasiment triplé de 2019 à 2022 avec un déficit atteignant les 75 milliards en 2022. Déficit qui s’est redressé à plus de 56 milliards en 2023. La situation est donc loin d’être rétablie.

Second poste du déficit énergétique, les produits pétroliers, a quant à lui doublé sur la période 2019-2022 passant de 15 à 30 milliards pour se rétablir à 20 milliards en 2023.

Si notre dépendance en hydrocarbures et produits pétroliers a toujours été avérée, notre force nucléaire, en revanche a toujours constitué un atout majeur.

Malheureusement, pour ce qui est de l’électricité, troisième grand poste de nos dépenses énergétiques, il est clair que nous ne tirons absolument pas avantage de notre force nucléaire dans laquelle nous avons tant investi. En 2022, le mécanisme de l’ARENH nous a fait atteindre une situation ubuesque de déficit commercial en électricité (8 milliards) en devant acheter plus cher à des fournisseurs étrangers un produit que nous devons leur vendre au prix coûtant. En 2023, les choses se rétablissent avec un excédent de 3 milliards qui, on le comprend bien, si nous n’étions pas entrés dans l’ARENH, devrait être nettement supérieur.

En synthèse, l’énergie que nous vendons et achetons se traduit par un solde déficitaire de 50 milliards. Notre position de leader nucléaire historique ne permet en rien de redresser ces résultats du fait des mécanismes de prix fixés par l’ARENH.

 

Le textile et l’habillement

Un redressement en demi-teinte porté par la croissance des exportations de produits de luxe.

Le déficit avait atteint les 12 milliards en 2019, frôlé les 13 milliards en 2022 et s’est contracté à 8 milliards en 2023. Ce rétablissement est entièrement porté par la progression des exportations sur le seul secteur du cuir/bagages/chaussures. En revanche, pour le reste de l’habillement, le montant des importations est en progression avec l’apparition marquée d’acteurs étrangers intervenant en vente directe, sans intermédiation, comme l’emblématique Shein.

 

Le déficit ancré de l’agro-alimentaire : une perte de souveraineté confirmée

Les résultats sont chaque année présentés comme positifs… À tort. En effet, les boissons (vins et spiritueux) viennent corriger ce qui est devenu un déficit structurel de la balance commerciale sur la totalité des produits à l’exception des produits laitiers. Corrigés des seuls chiffres des boissons les résultats sont alarmants : la dépendance aux produits étrangers, pour ce qui est de notre consommation de viande, de conserves, de fruits et légumes, et d’huiles est bel et bien confirmée. Tous ces secteurs sont déficitaires, entre 2 et 4 milliards chacun.

La balance commerciale du secteur agro-alimentaire marque donc, en réalité, un déficit de 10 milliards d’euros (soit 3 milliards de déficit supplémentaire par rapport à 2019).

Ce déficit n’est pas corrigé par la balance commerciale agricole, qui, après une progression en 2022 enregistre un excédent de 1,4 milliard. On peut donc dire que le secteur agricole, hors spiritueux, enregistre des déficits records, proches de 9 milliards !

 

Métallurgie, électronique, machines… : la chute libre

De nombreux autres secteurs historiquement déficitaires continuent leur plongée respective comme l’industrie métallurgique (doublement du déficit de 2019 à 2023 pour atteindre 15 milliards d’euros), les produits en plastique (-10 milliards), les produits informatiques (+50 % de déficit soit -10 milliards), la fabrication d’équipements électriques et de machines (-21 milliards).

 

Les rares secteurs excédentaires… En très fort recul

De façon encore plus inquiétante, on voit également se contracter des secteurs qui avait su rester excédentaires.

Premier concerné : l’industrie du transport (automobile, aérospatiale, navire) qui est passé de 15 milliards d’excédent en 2019 à… 6 milliards ! Cet effondrement est principalement corrélé à l’effondrement du secteur automobile dont le déficit passe de 15 à 25 milliards d’euros et dont les résultats de l’aérospatiale ne parviennent pas à compenser.

Deuxième secteur historiquement fort : l’industrie pharmaceutique qui voit un effondrement dans la balance commerciale que toute personne ayant besoin de se soigner peut constater. L’excédent de 6 milliards de 2019 s’est amoindri à moins d’un milliard en 2023.

Enfin l’industrie chimique, toujours présentée en bonne santé, doit à l’instar du secteur agro-alimentaire et des boissons, être retraitée de la cosmétique. Le solde le plus excédentaire de la balance commerciale, 20 milliards en 2023, se réduit à la peau de chagrin de 2,5 milliards une fois les cosmétiques retirés…

Globalement, sur 2023, en dépit de la contraction du déficit, les tendances lourdes se confirment et semblent ancrées de façon indélébiles dans les chiffres de la balance commerciale et dans la réalité de notre consommation quotidienne.

Au-delà des aides, des subventions, et des « encouragements », il est temps que l’industrie redevienne réellement une priorité nationale. La France doit revoir les normes et dispositifs dans lesquelles elle s’est enfermée au profit de ses partenaires et au détriment de ses propres intérêts commerciaux.

En pleine crise agricole, la France soutient deux nouveaux accords de libre-échange

Les eurodéputés vont voter ce jeudi sur deux nouveaux accords de libre-échange avec le Chili et le Kenya. Des textes à l'opposé des revendications des agriculteurs mobilisés, dénoncent les auteurs de cette tribune.
Voilà de quoi jeter de l'huile sur le feu : en plein Salon de l'agriculture, alors que la mobilisation du monde agricole bat son plein dans plusieurs pays européens, et après avoir ratifié l'accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande en décembre 2023, les parlementaires européens doivent (...)

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Croissance vs Emploi : les élites marocaines au cœur d’une énigme économique

Le Maroc est un pays dynamique, son économie est diversifiée, son système politique présente une certaine stabilité dans une région en proie à des crises à répétition. Ce pays a fait montre d’une résilience étonnante face aux chocs exogènes. La gestion remarquée de la pandémie de covid et la bonne prise en main du séisme survenu dans les environs de Marrakech sont les exemples les plus éclatants.

 

Pays dynamique

Sa diplomatie n’est pas en reste. La question du Sahara occidental, « la mère des batailles », continue à engranger des succès. Le ralliement d’un certain nombre de pays qui comptent dans l’échiquier politique international à la position marocaine en est la preuve. L’organisation de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations en 2025, comme en 2030, celle de la Coupe du monde de football, avec l’Espagne et le Portugal, constituent à n’en pas douter des victoires à mettre au profit de ce dynamisme. Sans oublier la prouesse de l’équipe nationale marocaine à la faveur de la dernière Coupe du monde de football organisée au Qatar.

La diversification de l’économie est un puissant facteur de résilience face aux crises à répétition. L’agriculture se modernise, l’industrie s’affirme avec un secteur automobile dont l’intégration locale dépasse les 60 %, et l’aéronautique prend son envol avec un taux d’intégration de près de 40 %. Le tourisme, moteur essentiel de la croissance, attire un flot continu de visiteurs malgré les secousses mondiales. Les atouts du pays, entre patrimoine culturel riche, paysages diversifiés du désert à la montagne, des plages aux plateaux, et une infrastructure de pointe (ports, aéroport, train à grande vitesse, autoroutes), demeurent indéniables.

Par ailleurs, le pays s’est toujours distingué par une ouverture très prononcée de son économie, particulièrement vers les pays occidentaux, comme en témoignent les nombreux accords d’association signés avec certains pays (Union européenne, États-Unis etc.). Les relations avec la France sont fortes et diversifiées. Le Maroc est le premier partenaire commercial de la France en Afrique, et le second dans la région MENA (Afrique du Nord et Moyen-Orient). 

Depuis peu, cette ouverture s’est poursuivie vers d’autres contrées, surtout africaines. Les investissements marocains dans certains de ces pays (Sénégal, Côte d’Ivoire par exemple) connaissent une évolution ascendante. Pour accompagner ces orientations, les banques marocaines n’ont pas hésité à s’installer dans ces pays, et la compagnie aérienne marocaine (Royal Air Maroc) a tissé un réseau solide, connectant Casablanca, la capitale économique du royaume, à plusieurs villes africaines.  

Les investissements directs étrangers connaissent certes un fléchissement ces dernières années, mais la dynamique d’ensemble demeure, somme toute, positive. Il est à signaler que la France reste l’un des principaux investisseurs étrangers (premier en termes de stock) au royaume du Maroc, dans l’industrie (avec la réussite éclatante du projet structurant de Renault), mais aussi dans l’immobilier, les services et le commerce. 

L’inflation a battu des records en 2022 comme dans la plupart des pays, suite au conflit russo-ukrainien, mais elle a commencé à se stabiliser en 2023. Le déficit budgétaire diminue d’année en année et commence à se consolider (4 % prévu en 2024), et ce malgré les différents chocs internes (sécheresse à répétition, séisme) et externes (covid, guerre). La dette publique demeure soutenable (70 % du PIB), avec une maturité confortable (six ans en moyenne). La diaspora marocaine continue de déverser un flux ininterrompu d’argent pour aider sa famille et participer au développement du pays. Les remises de fonds ont dépassé dix milliards de dollars en 2023, ce qui constitue un record ! La croissance se situe dans la tranche supérieure des pays MENA (pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord), même si le pays ne converge pas vers son sentier de croissance potentielle déterminé par la croissance de la population et celle de la productivité du travail.

 

Un trou dans la raquette

Tout baigne alors. Hé bien non ! Il y a un trou dans la raquette. La croissance marocaine ne crée pas assez d’emplois et même, fait étonnant, elle en détruit !

Malgré tous les atouts précédemment cités, le volume de l’emploi a baissé de 297 000 postes entre le troisième trimestre de 2022 et le troisième trimestre de 2023. Ces données sont aussi inquiétantes qu’inédites. Les conséquences sont immédiates sur le taux de chômage qui demeure préoccupant et le taux d’activité dramatiquement faible. Si le taux de chômage officiel est de 13,5 %, celui des jeunes (15 à 24 ans) enregistre un taux record de 38,2 %, et les diplômés de presque 20 %. Cela signifie que le Maroc ne parvient pas à intégrer sa jeunesse dans le marché du travail malgré une main-d’œuvre riche, entravant ainsi la croissance.

Le Maroc, ayant déjà achevé sa transition démographique, s’apprête à affronter les défis du vieillissement de sa population. L’allongement de l’espérance de vie et la diminution de la fécondité mettent en péril son système de retraite par répartition. Des problèmes de riches dans un pays pauvre. Par ailleurs, les chiffres du chômage contredisent la théorie économique selon laquelle le capital humain protège contre le chômage. Au Maroc, être diplômé accroît la probabilité de chômage, risquant d’encourager le décrochage scolaire, surtout chez les familles défavorisées.

Les inégalités liées au genre aggravent la situation. Celles-ci se reflètent dans les écarts dans le volume de travail annuel et les rémunérations. Une proportion significative de femmes est souvent moins en emploi ou à temps partiel, accentuant ainsi l’inégalité salariale. Cette dernière découle de la distribution inégale des professions entre les sexes, où les emplois féminins diffèrent généralement de ceux occupés par les hommes, tant au niveau des secteurs d’activité que des échelons de rémunération. Cette situation n’est évidemment pas l’apanage exclusif du Maroc.

Si l’on s’en tient au taux de chômage, il avoisine les 20 % pour les femmes contre 13,5 % au niveau national. De plus, le taux d’activité féminine est parmi les plus bas au monde (18,4 % contre 68,7 % pour les hommes), en dépit des preuves empiriques soulignant la productivité accrue des femmes. Quand ces dernières gèrent le foyer, les résultats, en termes de scolarité des enfants ou de la gestion des deniers du ménage, sont largement supérieurs à ceux obtenus par les hommes. De même, les entreprises gérées par les femmes s’en sortent mieux que celles gérées par les hommes. 

Avec une croissance de 3 % en 2023, l’économie marocaine détruit près de 300 000 emplois. Alors qu’auparavant, 1 % de croissance générait 50 000 emplois, aujourd’hui, 1 % de croissance en détruit 100 000. Dès lors, ne faut-il pas se concentrer sur la création d’emplois au lieu de se focaliser sur ce mantra de la croissance économique ? 

 

Mauvaise allocation des ressources 

La création de richesse nécessite capital et travail. Le Maroc possède une main-d’œuvre jeune, bien formée, et pour ne rien gâcher, bon marché. Avec un taux d’investissement impressionnant, l’un des plus élevés au monde (34 %), les ingrédients de la croissance sont a priori réunis. Seulement, on oublie le troisième élément qui a son importance, à savoir la façon de les combiner, une alchimie délicate de valorisation et d’ajustement des facteurs de production. C’est là où le bât blesse. 

D’abord, bien qu’élevé, le taux d’investissement ne reflète pas pleinement l’effort du pays à transformer l’épargne en investissement productif, dépendant de la qualité de cet investissement.

Ensuite, les investisseurs privés ne prenant pas de risque, l’essentiel de l’investissement national est du ressort de l’État, créant ainsi une disjonction entre investissement public et privé. Enfin, quand les investissements directs étrangers augmentent, les investissements privés les suivent (par la création de joint-ventures par exemple). Ces derniers font supporter le risque aux investisseurs étrangers. Une complémentarité s’installe dès lors entre investissement étranger et investissement marocain.

La stratégie marocaine mise sur l’attraction des investissements directs étrangers, en créant un écosystème industriel concentré sur un nombre restreint d’entreprises, négligeant ainsi les PME-PMI, représentant pourtant 90 % des entreprises et la majorité des emplois. Malgré les incitations gouvernementales, telles que des baisses d’impôts sur les sociétés et sur les dividendes, les résultats escomptés tardent à se manifester, créant un paradoxe au cœur de cette stratégie pro-business.

En outre, l’omniprésence et l’omnipotence du secteur informel, absorbant 60 % des emplois, maintiennent les jeunes, en particulier ceux de 18 à 25 ans, issus de zones rurales ou de quartiers défavorisés des grandes villes, dans une fragilité grandissante et une précarité sans nom. Cette mauvaise allocation des ressources n’est en aucun cas le fruit du hasard, loin s’en faut. 

 

Les racines du mal

Ce constat révèle le manque de confiance d’un acteur clé dans le processus de croissance, à savoir le secteur privé. Connaissant les rouages de la création de richesse, il opte pour des investissements dans des niches peu risquées et peu propices à la création d’emplois, reproduisant ainsi le comportement d’une économie rentière.

Attaquer les racines du mal implique de lever les multiples contraintes qui entravent le secteur privé, tel que préconisé par les instances internationales. Ces obstacles comprennent les barrières à l’entrée, les difficultés d’accès aux terrains industriels, les lourdeurs bureaucratiques, un système judiciaire trop complexe, des procédures de marchés publics trop lentes, et un capital social limité. Derrière cette terminologie, se cache le cœur même de toute forme de croissance, la substantifique moelle de tout processus de développement : le système de la prise de décision.

Pour réussir à croître de manière significative et à créer des emplois durables, il est essentiel d’avoir des institutions inclusives, partageant équitablement les opportunités entre les citoyens. Le pouvoir de décision ne devrait pas être l’apanage d’une élite politico-économique cherchant à améliorer son propre bien-être, mais plutôt partagé par le plus grand nombre. Cette distribution équilibrée du pouvoir facilite l’accès à une éducation de qualité pour tous, tout en réduisant les tensions au sein de la société.

L’histoire démontre que les groupes d’intérêt s’opposent généralement à un tel partage. La tâche de construire des institutions inclusives revient aux citoyens eux-mêmes. Un défi colossal, mais un programme nécessaire pour une véritable révolution économique.

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