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À partir d’avant-hierLe blog de Seb Musset

Liaison Attal

À la recherche désespérée d’un second souffle avant la branlée aux européennes, le conseiller clientèle a changé ses jouets. Fin du feuilleton du n-ème remaniement Macron en 7 ans avec la nomination de Gabriel Attal comme Premier ministre. 

Et c’est une bonne nouvelle ! 

Oh pas pour la France... Attal ou un autre n'y changeront rien. Il est entendu que tout part dans le fond de l’évier dans un pays paralysé par deux flocons de neige en hiver, mais un danger supplémentaire nous guettait : la popularité du gamin. 

Et oui, c’est incompréhensible mais ce couillon qui n’a jamais rien fait de ses dix doigts est leministre le plus populaire dans les sondages d’opinion. Tout chez ce fils à papa faisait de lui un présidentiable crédible (euh, oui en France) : sa jeunesse (même s’il a 164 ans dans la tête, ça fait « start-up » à gériatrique Land), sa sexualité assumée (la moindre critique passe pour de l’homophobie), son côté lisse comme une savonnette Palmolive (sa tête sur la couverture en papier glacé du Figaro magazine s’accorde à merveille avec le canapé Roche Bobois du salon d'hiver), ses réseaux parisiens, sa méconnaissance totale du monde de l’entreprise et du travail en général (un pré requis pour accéder aux plus hautes fonctions dans ce pays), sa virginité méprisante face à la cruelle réalité sociale des gens par-delà le Boulevard St-Germain et de leurs vulgaires contraintes budgétaires de fins et débuts de mois et, pour couronner le tout, un proeuropéanisme intégré de série dans son système d’exploitation (de droite, hein "les macronistes de gauche"). Quant à l’étoffe philosophique et culturelle du mec, soyons honnête, en comparaison Macron c’est Kierkeggard. 

Non, la vraie seule bonne nouvelle de cette promotion, je n’ose dire canapé, c’est qu’à trois ans de la présidentielle à laquelle il était un sérieux prétendant, Attal va être lessivé par son passage à Matignon (où, spoiler, il aura exactement la même pratique que Borne) et son capital sympathie va s'évaporer comme une tache de morve au soleil. 

 Je m'en réjouis d'avance !


Illustration : Damien, La Malédiction 2 (1978)

chroniques du bazar à l'Assemblée - jour 3

Ces jours post-législatives sont intéressants. 

A gauche, ça persiste à croire que le résultat du second tour est un succès, alors qu'il est au mieux une survie politique fragile dans un paysage de droite (faudra revenir sur le pourquoi la France est de droite, même la gauche mais elle ne le sait pas, je me le garde pour un prochain billet). Il n'en reste pas moins que cette propension, chez certains à gauche, à accuser tout le monde (de Macron aux électeurs) pour le résultat du RN est confondante de débilité. Le jour où le RN sera à 60% ce sera quoi exactement leur discours ? Je suis toujours fasciné par l'esprit d'ouverture et de dialogue des gens qui qualifient de "fascistes" ceux qui ne votent pas pour eux. 

LR, malgré ses dires, est bien parti pour co-gérer ce pays. La seule question est : qui vont-ils réussir à faire tomber puis imposer au gouvernement ? 

Pour le RN, c'est jour de fête médiatique. On jugera sur la durée. Gardons en mémoire qu'ils ont toujours été passablement nuls à l'assemblée. De toutes les façons, on va bientôt pouvoir juger de qui est vraiment qui avec les votes relatifs à la prolongation du Pass sanitaire et autres ravissements liberticides et médico-douteux à prétexte sanitaire qui se repointeront à l'approche de nouvelles vagues de virus toujours plus disruptives.

J'en viens au plus drôle dans ce bazar. Macron. 

Le gars est passé de tout à rien en 8 semaines. Il a la gueule du pauvre type qui s'est mangé une caisse de briques sur la tête et n' a pas dormi depuis dimanche. Pensez-vous, il doit emmagasiner trois concepts en moins d'une semaine : peuple, démocratie, dialogue. A ce stade, Jupiter rétrogradé Pluton ne doit plus compter que sur un cataclysme ou l'arrivée des troupes russes à Charleville-Mézières pour fédérer le pays derrière lui.

Oui vraiment nous vivons des jours savoureux. A un internaute qui me demandait ce qu'on a à gagner dans cette histoire, j'ai répondu : rien. On est là pour payer.


L'étrange assemblée (et pourquoi c'est une bonne nouvelle)

Je m’attendais à quelques réjouissances pour ce second tour des élections législatives, mais pas à un tel feu d’artifices. 

Ensemble : 245 sièges  38,6 % 
NUPES : 131 sièges  31,6 % 
RN : 89 sièges  17,3 % 
LR : 61 sièges 7 %

Quelques réflexions au lendemain des festivités : 

L’abstention à près de 54% devrait tout simplement déligitimer ce résultat, mais en bon parisien je vais faire comme si les Français n’existaient pas et prendre au premier degré les résultats. 

Première réjouissance et pas des moindres, deux mois après l'avoir élu par défaut, les Français ont bien envie d'emmerder Macron. Le peuple a volé son jouet, la chambre d’enregistrement des prouts législatifs du cyborg constipé est fermée. c’est tellement bien fait pour sa gueule. Il lui fera désormais ruser et jouer des alliances pour passer ses saloperies. Le prince du "en même temps" va rechanger son fusil d’épaule et, après avoir dragouillé la gauche, fera des oeillades à la droite (ce qui ne devrait pas être top compliqué pou lui). 

Second joie : des cadors du gouvernement du cyborg et des figures symboliques de son règne (Ferrand, Castaner) sont dégagés comme des mal propres. C’est beau. 

Venons à la NUPES, comme redouté pour les raisons énoncées ici, si l’alliance et la belle campagne sont à saluer, le score final confirme qu'il y a un déficit structurel de voix à gauche dans ce pays. Comme à chaque scrutin, la gauche citadine découvre avec effarement que les Français sont de droite. L’alliance hétéroclite de la gauche radicale avec la droiche en perdition et les écolos bourgeois macron-compatibles apparait ce dimanche pour ce qu’elle est : non pas (encore) une force de conquête, mais une stratégie de survie politique. La Nupes est peut-être même morte née au-delà de cette campagne, vu les contradictions internes sur un nombre de points du nucléaire à la sécurité. 

Le résultat inattendu du RN avec 89 députés au terme d’une campagne (nationale) somme toute discrète renvoie au second plan le score des députés de gauche. Le RN réussissant la performance d’être à lui seul le premier parti d’opposition à l’assemblée. LFI, en tant que parti, est renvoyé derrière. Traiter près de la moitié des électeurs français de fascistes n’est pas une stratégie de prise de pouvoir viable. A écouter les prises des paroles des un-e-s et des autres hier soir sur les plateaux télés, il semble que ce dur code diplomatique ne soit pas encore totalement intégré à gauche. 

Non, le vrai gagnant ce dimanche c’est l'assemblée. Pour une fois, le machin est vaguement proportionnel et les courants du pays (relativement) bien représentés. Ça va débattre, ça va s’engueuler et ça va voter contre aussi. Ajoutons à cela l’arrivée de gens de la vie civile, de jeunes et de nouvelles têtes et le résultat du scrutin s’il n’est une garantie d'avancée pour le peuple (mais d'abord une garantie de revenus pour les élus), ouvre les portes et les fenêtres et brasse l'air sur une assemblée qui sentait le vieux bourgeois moisi. Il reste donc quelques traces de démocratie dans ce pays. Et ça, croyez-moi, ça doit foutre hors de lui notre cyborg suprême. 

La suite reste à écrire.

Quand est-ce que les socialistes vont trahir ? Qui chez LR vendra son cul le plus vite à Macron ? Et qui du PCF ira chez LR ? La NUPES votera-t-elle les mêmes textes que le RN sans s’auto-traiter de fasciste et si oui, se sabordera-t-elle ? D'i'ci là Macron dissoudra-t-il ? Deux 49-3 est-ce que ça fait 98-6 ? ... et bien d’autres questions encore dans les prochains épisodes de Bienvenue en Ingouvernabilie

On peut sortir le pop-corn et brancher le poste sur LCP-AN, ce sera mieux que Netflix. 







L'étrange victoire

C’est donc hier en fin de journée que je me suis rappelé que oui, tiens à propos, il y avait des élections législatives ce jour. Mon week-end à la campagne soudainement remis en cause, me voilà plongé dans un tumulte de perplexité. 

Pour qui voter ? 

Ceux qui ont plébiscité le Pass sanitaire ou ceux qui, au fond, n’ont rien trouvé à y redire et s’y sont faits ? Devant tant de perplexité, je restais comme 25 millions de Français sur ma chaise longue à profiter d’une belle journée ensoleillée de liberté. 

Avec 52% d'abstention, le premier enseignement de ce dimanche de premier tour des législatives c’est d’abord que plus personne ne vote. Dès lors crier victoire pour quel camp que ce soit est déplacé. A droite, c’est la continuation du coup d’état ouaté des retraités sur les salariés. A gauche, c’est la révolution du peuple sans le peuple. 

Néanmoins, je dois avouer que voir la NUPES, alliance de gauche hétéroclite certes mais tant espérée, arriver en tête en nombre de voixau premier tour comme une couille explosive dans la purée LREM est un spectacle savoureux.

Pourtant, c’est pas gagné. Très loin de là. 

1 / D’abord le mode de scrutin imbitable, dont le calendrier est pensé pour renforcer le côté monarchie de la Ve république, peut entraîner une victoire des perdants et rendre les premiers en score minoritaires à l'Assemblée. Quant au RN qui représente 20% des voix et qui est, rappelons-le, arrivé second tour des deux dernières présidentielles, il peut se retrouver avec une micro poignée de députés. 

2 / Tout porte à croire que l’union de gauche étant faite, et la NUPES étant à peu près la seule force à avoir fait campagne, elle aura fait le plein de voix au premier tour dans un pays qui reste très majoritairement de droite. Sept semaines après avoir appelé à « faire barrage » et avoir méprisé 42% des électeurs, se retrouver trop court de quelques voix pour le second des législatives, ce serait moche mais pas complètement immérité. 

3 / Il est à prévoir aussi que la bourgeoisie effrayée par le grand méchant rouge et les boomers de droite molle chauffés à blanc par la clique d’éditorialistes des chaines d’info se mobiliseront en masse au second tour. 

Sans opposition à la source des lois, ce quinquennat sera une agonie.

La liste de ce qui ne m'enchante pas dans cette NUPES est longue comme le bras, à commencer par la présence des socialistes dont l’ADN est la trahison, mais il y a une minime opportunité - totalement légale et gratuite - de sérieusement contrer la politique du cyborg pour les cinq prochaines années. Ce serait dommage de s’en priver. Macron a un destin à la Sarkozy qui l’attend désormais. Vu la configuration économique et la hausse des prix qui inexorablement s’amplifier, l’enfant star des inactifs et des rentiers finira détesté de tous, même de sa garde rapprochée et de son fan-club gériatrique. Mais cinq ans ça va être long, et surtout très violent, avec ce type en roue libre.  De droite ou de gauche, qu’on ne l’aime pas ou qu’on le déteste, il est essentiel de lui barrer la route le plus possible. Question de survie sociale. 


L'étrange défaite

Le premier acte de la comédie 2022 s'achève. 


Il est temps de faire les comptes. 

Le cyborg obtient 18 779 809 voix.
Marine Le Pen obtient 13 297 728 voix. 
Abstention : 13 656 109
Blancs ou nuls : environ 3 000 000 

Sur une corps électoral de près de 50 millions, ça ne fait pas des masses pour notre gourou banquier, mais à l'image de Bruno Lemaire qui a fait volte face sur la réforme des retraites passant du statut "discutable" au statut "on va vous la passer en 49-3 bande de connards" à la faveur du scrutin, la ligne est claire : la victoire du cyborg est avant tout une adhésion populaire. C'est deux derniers mots étant, chiffres à l'appui, mensongers. L'adhésion est plus que relative, est clairement loin d'être "populaire" au sens social du terme. Le bloc bourgeois lui est bien soudé, aidé en cela par le réflexe anti fasciste médiatiquement réactivé deux semaines tous les cinq ans. 

Le triomphe du cyborg, légitime,  est surtout très peu représentatif de la réalité "vive" du pays. En écartant, les votes des + de 65 ans, il est même probable qu'il n'accédait même pas au second tour.  J'avais déjà évoqué l'importance du "vote vieux" au moment de l'accession au pouvoir de Sarkozy, là c'est sans appel. C'est un constat, la France est un pays de vieux, mais ce n'est pas le plus gros problème : nous vivons dans un pays qui se ment à lui-même, via une doxa médiatique du "dynamisme" (le travail, l'effort) alors que la réalité est à l'opposée : le travail ne paye plus et la rente rapporte bien plus  que le labeur. D'où le délire de tout discours sur la retraite à 65 ans, tout bonnement inaccessible pour la majeure partie des jeunes d'aujourd'hui qui rentrent de plus en plus tard dans l'emploi stable. 

Nous vivons sur un mensonge. Même mensonge sur l'immobilier, angle mort de la campagne électorale tout candidat confondu. Nous vivons dans un pays où il est toujours plus rentable d'être multi-propriétaire que salarié. Le coût des dépenses de logement ne rentrent que pour 7% dans le "panier de l'Insee" pour calculer les dépenses de consommation des Français, alors dans les classes populaires, chez les salariés en bas de l'échelle, il peut représenter 30 à 50% des dépenses, voire plus. Ce décrochage ne date pas d'hier, cette bulle immobilière, ignorée des débats politiques de chaque présidentielle, a déjà vingt-cinq ans de bouteille et a déjà plombé deux générations. 

Intéressant également, la leader du RN est en tête chez les employés et les ouvriers. 


Vous me direz pourquoi donc Mélenchon, qui était un des seuls à avoir quelques propositions sur le logement, n'a pas fait plus au premier tour ? "Peut-être" que ses priorités de campagne dans la dernière ligne droite n'ont pas été celles-ci et qu'une partie de son électorat n'est pas si impactée que ça par les coûts du logement et l'inflation des tarifs énergétiques. C'est jute une hypothèse. Une partie non négligeable du vote Mélenchon est urbaine, et/ou proche des zones de richesses et de pouvoir. Une relative précarité y est apparement un peu plus supportable qu'à 80 kilomètres de son lieu de travail. Le vote de "colère" dans ces zones a été dissout au second tour entre une abstention pour les plus courageux et dans un vote Macron, garantie d'une non remise en cause de cette "richesse" par proximité. 

La progression du vote RN entre 2017 et 2022 est nette. En noir, les communes ou ça vote Marine, en jaune c'est Macron. On notera les bastions jaunes urbains au milieu de zones entièrement foncées. 


(infographie Ouest France)

Les moqueries qui suintent le bon gros mépris de classe envers cette France boueuse qu'on ne voit pas de Paris se sont multipliées sur les réseaux dès la victoire du Cyborg. L'exemple le plus frappant est cette séquence tournée à Hénin-Beaumont où l'on voit le désarroi de femmes apprenant la victoire du Cyborg. Mieux que tout test politique sur Facebook, ce que l'on ressent à la vision de cette séquence indique instantanément où l'on se situe sur l'échiquier de classe. Interrogée par la Voix du Nord, une des protagonistes déclare  : Je ne m’attendais pas à un tel écart. On vit vraiment dans un pays de riches et de vieux qui ne pensent pas à leurs enfants". C'est plus pertinent que l'ensemble des propos tenus par les journalistes et les politiques dans l'ensemble des soirées électorales de dimanche dernier. 

Venons-en à l'acte II de la comédie 2022 : les législatives en juin. 

J'espère me tromper, mais tout porte à croire que l'histoire se répètera et qu'au jeu des alliances et d'une élection conçue, dans son mode de calcul et son calendrier, pour renforcer le pouvoir du président élu celui-ci sera effectivement renforcé. La stratégie de Mélenchon après la premier tour est grandiloquente  mais périlleuse. Il a offert "ses" voix à Macron sans négociation dans l'heure qui a suivi l'annonce des résultats du premier tour, alors même que le barrage médiatique n'avait même pas encore osé se lancer. A vrai dire, il a lancé le coup de feu du départ. Je ne sais pas ce qu'il vaut au pouvoir, mais en termes de négociation, il est très mauvais. Après vingt ans d'un combat anti-FN qui n'a fait que le renforcer, cette persistance dans le déni est fascinante et le révélateur d'une déconnexion avec une partie du pays qu'il est pourtant censé représenter.

La réalité est la même en plus appuyée qu'en 2017. Sans une convergence des représentants du vote populaire de gauche à droite sur des thématiques concrètes et immédiates : logement, prix, salaires, relocalisation des emplois, il n'y aura jamais d'accession au pouvoir, ni au contre-pouvoir. Il est probable que ni LFI, ni même le RN, avec leurs millions de voix (majoritaires à eux deux) n'aient de représentation digne de ces chiffres à l'Assemblée ou juste quelques sièges, assurant une poignée de salaires de députés et la prolongation d'une couverture médiatique pour les impétrants.

A moins d'un entracte populaire surprise. 

***

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Un triomphe

Ça y est. La grande quinzaine de l’antifascisme est terminée. Grâce aux vieux, aux bourgeois et à la crème de la couillemolie qui cache son vote conformiste derrière un camouflage moral, le cyborg est réélu à 58% par le peuple poisson-rouge. C’est un non-évènement même si l’abstention historique et les records de vote dans les territoires d'Outremer enregistrés par Marine Le Pen dynamisent un peu la journée et relativisent toutes les analyses définitives que j'imagine vomies à l'instant même sur les ondes. 

Aucune effervescence à l’annonce des scores à 20h, Paris s’en fout. Paris est déjà en vacances. Pas un cri, ni de joie ni de colère, pas même un écran allumé dans un bar sur les résultats du soir. Rien. Je pensais le matin que nous replongerions dans l'humeur de l'élection au lendemain de la victoire de Nicolas Sarkozy face à Ségolène Royal, mais à 20h01 avec ce début de bruine, nous sommes propulsés vingt ans en arrière, lors de la mortifère réélection de Chirac (face à Le Pen père, déjà) et du quinquennat pour rien qui s'annonçait. Ce second avènement du cyborg, c’est la victoire du vide, ou plutôt du monde figé. Surtout, surtout que rien ne change. Ce sera donc dur, méprisant et violent, puisqu'il ne sait rien faire d’autre. 

Nous découvrons le score final 58/42 au guichet du petit cinéma où nous prenons une place pour le premier film en trente ans d’André Bonzel (après C’est arrivé près de chez vous) : et j’aime à la fureur. Mauvais choix de titre pour un superbe montage de films amateurs collectionnées sur un siècle. Ce film, dont j’ai découvert l’existence hier à la radio dans un demi sommeil ne pouvait que me plaire tant il est au carrefour de mes passions : le passé, les apprentis cinéastes, la lignée et l’héritage émotionnel. C’est une oeuvre cinématographique unique, tout autant qu’un essai philosophique populaire sur le sens de notre passage sur terre et l'absolue nécessité d'en profiter. C’était le film parfait pour renouer avec le cinéma en salle, activité que j’ai abandonné pour cause de ségrégation d’état (un régime qui semble avoir littéralement été effacé de la mémoire collective nationale). En une heure trente, j’ai totalement oublié le cyborg et son monde. Ce soir, le beau a temporairement triomphé du laid. 




Le retour du fabuleux barrage magique, saison 3

Il est de retour.

Moins spontané et enthousiaste qu'en 2002, moins évident qu’en 2017, toujours aussi peu subtil et toujours plus moralisateur : le barrage contre le méchant fascisme de l'entre deux tours de l’élection présidentielle 2022 qui oppose encore Emmanuel Macron à Marine Le Pen. Attention, il y a un piège. Alors que tout de ces cinq dernières années indique le contraire, c’est bien le premier qui endosse sans complexe le rôle du gentil président « bienveillant » et la seconde qui doit passer les deux tiers de son temps d'antenne à se justifier des atrocités d'un quinquennat qu'elle n'a pas encore accompli. 

Depuis Paris, sur fond de mémoire de poisson rouge et avec une bonne dose d'hypocrisie, le barrage contre la droite radicale se dresse petit à petit, face à la menace du débordement. 

Tout électeur (surtout de gauche) est sommé de synthétiser ses choix et ses convictions dans un joli vote Macron et se soumettre au bon ordre des sachants, des artistes, des footballers expatriés qui tournent à 100 smics la semaine, de BHL, de tous les ministres et présidents des vingt dernières années, de Joey Starr et Nabilla et de la ribambelle des opposants de pacotille perturbés dans leur biotope économico/culturel par cette agression électorale du bas peuple. La France des nulle part c'est bien pour y passer ses confinements, mais quand ça vote c'est caca. 

Pire criminel encore dans cette parade du point Godwin permanent : l’abstentionniste. Ce dernier doit rentrer dans le rang et voter pour le cocaïné du Touquet toute affaire cessante sous peine de procès en nazisme. L’électeur de Le Pen ? Beurk. On le lui parle pas (comme d'habitude). Lui et ses 8 133 828 collègues du premier tour sont des affreux, des sales et des méchants, bien évidemment tous racistes en plus d'être pauvres. Des salopards de fils de pute consanguins à noyer dans les douves du château fort de la démocratie autorisée. 

L’heure est grave : la guerre en Ukraine, la quatrième dose (aka "deuxième rappel"), l’essence à deux balles, l’inflation et les pénuries, même la domination du patriarcat, sont mis de côté : chacun y va de sa tribune larmoyante pour appeler le peuple à se donner sans négocier à Macron. Cette hystérie rappelle les beaux jours de la campagne médiatique des "élites parisiennes" pour le "Oui" avant le référendum de 2005 sur la constitution européenne. 

Après avoir fait monter la sauce du combat face à Le Pen depuis des mois, la presse des oligarques français (à l'antenne on les appelle "capitaines d’industrie") change de braquet dans la dernière ligne droite et ressort sa batterie d'arguments niveau maternelle 1er section. Rendez-vous compte : si elle préside le pays, MLP aura l’arme atomique et la police va taper ! Sûr que ça va nous changer... 

Ces postures, expurgées d'autocritique, étaient déjà caricaturales en 2002 quand il s'agissait du père (mais bon il s'agissait alors d'"un accident démocratique"). En 2022, après cinq ans de régime macroniste d'une violence physique et psychologique inédite en Ve république et deux ans de semi liberté avec ségrégation des français non vaccino-soumis, cette insistance à nous faire avaler la pilule de la démocratie correcte vire au burlesque.  Car derrière les condamnations unanimes du peuple mal votant, on ne répond pas aux raisons de son vote.

Il n'y aucune faute de goût. Ce second tour confronte exactement les forces populaires qui doivent se confronter : le conservatisme face à la colère. 

Derrière ce récit rediffusé du bien contre le mal, il faut prendre le combat Macron / MLP pour ce qu'il est d'abord et avant tout en 2022 : un combat de classes. Derrière ce fight arrangé entre deux variantes de droite qui sont en accord sur le principal, se cache en fait le combat de deux France, celle du confort et celle de la colère. Celle qui veut que rien ne change, qui empoche et fructifie, et celle qui suffoque, qui se prend la hausse des prix dans la gueule, n'a aucune marge de manœuvre, qui a de moins en moins, ou n'a déjà plus, accès aux soins, à une alimentation correcte, au chauffage.

Ça devrait alerter et faire débattre : A plus de 65 ans, ça vote très majoritairement Macron, chez les étudiants aussi (dans une moindre mesure). Toutes les autres catégories, ceux qui sont dans la vie active, votent majoritairement Marine Le Pen. Ceux qui n'y sont pas encore ou n'y sont plus, et/ou en profitent à plein, votent Macron le plus souvent. Les statistiques d'âge sont parlantes, celles des revenus encore plus. A 2500 euros mensuels, c’est la porte d'entrée pour un vote LREM les yeux fermés. En dessous de 1300, c'est un vote RN quasi assuré. 


Le Pen fera du Macron. Macron fait déjà du Le Pen. L'une n'est pas au pouvoir, l’autre a montré de quoi il est capable et il mérite une sanction et non des encouragements à aller plus fort et plus loin. Macron se torche total des états d’âmes de castors apeurés et des « c'est la dernière fois que je cède » jurés à chaque échéance électorale. Ce qui compte, c'est de gagner. C'est la présidentielle pas l'école des Fans. Il ne peut en rester qu'un. C'en est même savoureux de voir notre homme continuer à se foutre de la gueule des Français comme un camelot itinérant de supermarché, dopés aux conseils surfacturés, vendant tout et son contraire à qui veut bien encore l'écouter. Le plus dingue c'est que personne n'y croit, ni lui, ni ceux qui votent en se pinçant le nez pour lui, pas même son électorat de base dont la seule ambition est que rien ne change puisque le monde de maintenant avec son équilibre pépère, basé sur le sacrifice de pauvres et de jeunes, le satisfait pleinement. 

Par un concours de circonstances tout à fait prévisible, certains parmi les plus acharnés opposants de Macron depuis cinq ans appellent à réélire le leader soudainement merveilleux, dernier rempart de nos libertés. Hier est oublié, demain est un nouveau jour, aujourd'hui on ferme les yeux sur ces cinq années de cette présidence dégradée et méprisante, qui a renforcé les inégalités et fracturé le pays comme jamais, pour combattre un fascisme fantasmé qui est le cache-misère d'un conservatisme non assumé. 

Pour ma part, comme je l'avais annoncé en juillet dernier, mon vote se résumera en deux mots : 

"Pass Vaccinal". 

Un dirigeant qui a pondu ça est capable de tout. Un peuple qui a accepté ça a d'ores et déjà signé pour pire. Et cela tombe bien : Quel que soit le résultat, elle ou lui, le pire c'est ce que nous aurons. 

#ToutSaufMacron

A douze jours du second tour qui opposera Emmanuel Macron et Marine Le Pen faisons le point sur les cas de conscience qui taraudent l’électorat étiqueté de gauche, même si l’étiquette ne convient plus. Il ne s’agit pas ici de faire la morale ou de juger qui que ce soit étant d’entrée posé que le pire vote possible est, au premier comme au second tour, celui pour Macron. 

Commençons par les réjouissances. Ne boudons pas notre plaisir. Il est exquis de contempler la phase terminale de l’agonie du PS et de LR. Il n’y a qu’eux qui ne savaient pas qu’ils étaient morts, ils réussissent enfin un truc en trente ans : leur mise en slip totale. Bon débarras. 

Venons-en au gros morceau qui sera l’objet d’une bourrage de crâne médiatique à base de revival d’un chantage que je connais depuis mon enfance et dont nos élites raffolent pour esquiver de rendre compte de leur bilan et de leur responsabilité. 

Je comprends le désarroi à gauche malgré la performance de Mélenchon (à laquelle je ne croyais honnêtement pas), mais les reports sont dans les sondages depuis le départ. Même si Mélenchon avait été présent au second tour, il se serait fait laminer et Macron serait passé haut la main (avec la morgue des macronistes qui s'en suivait). Ce n'est pas la peine d'en vouloir au PCF ni même aux écolos qui ont visiblement des ambitions plus locales que nationales. Le problème est plus profond. Ce que nous confirme le vote du 10 c'est que La France de 2022 est de droite, ou plutôt pense à ses intérêts individuels plus que collectifs. Ça, c'est une tendance de fond depuis quinze ans. C’est aussi la conséquence d’un appauvrissement d’un côté et à l’inverse d’une préservation, voire d’un enrichissement de l’autre. Et vu le contexte, si des mesures radicales ne sont pas prises nous n’en sommes qu’au début. Et je ne parle d'une cosmétique du prix de l'essence durant quinze jours de campagne.  

Au soir du premier tour, on constate donc que d’un côté, il y a un bloc de droite, libérale-mondialiste pseudo progressiste et proto fascisante, qui n'a aucun problème pour sacrifier les jeunes et les libertés pour conserver son train-train de vie (globalement âgé et/ou plutôt à l'aise financièrement). Ce bloc du confort voit dans le jeune bébé batard né de la fusion économico-idéologique du PS et de LR son meilleur représentant. Et il faut le reconnaître, il fait bien le job. Pour eux. 

De l’autre côté, monte un bloc de droite nationale-sociale, fourre-tout certes mais avec un point commun : SURVIVRE que ce soit culturellement et le plus souvent, on l'oublie à Paris, pour boucler ses fins de mois. Au-delà du clivage gauche/droite je qualifierai ça de France du ras-le-bol. Si certains éditorialistes de palais avaient suivi le mouvement des gilets jaunes ou les manifestations antiPass de cet été au lieu de les fustiger, ils comprendraient peut-être un peu mieux le pourquoi du comment. Mélenchon a capté une partie de ce ras-le-bol sur sa personne et son programme, mais ça ne suffit pas. Il nous l'avait lui même lors d'une interview en 2010 (dans la même interview où il nous avait dit qu'il ne se présentera pas à la présidentielle) : dans les situations de crise, les gens vont vers des solutions radicales. Il avait raison, ils y vont.

On verra comment se déroulent les dix prochains jours et le fameux débat du 20 avril, mais a l'évidence ça va être la foire à la saucisse côté promesses des deux côtés pour séduire les électeurs de gauche qui ont la clé du résultat entre leurs mains. A ce petit jeu, Macron qui peut vous dire tout et n’importe quoi dans la même psalmodie creuse, pondue par des communicants payés avec votre argent 25 smics la phrase, n’est évidemment pas crédible. 

 Il y a donc désormais 3 options pour le 24 avril : 

1 / Macron pour 5 ans de plus avec tous les pouvoirs (a moins qu'il y ait une énorme vague de gauche aux législatives mais au vu des scores et des divisions ça parait peu probable). Nous avons connu l’infamie ces 5 dernières années : suspension des soignants, traque des non-vaccinés, kermesse des éborgnements, arrestations préventives de manifestants, des mutilations, un mépris affiché et répété que les gesticulations du VRP du libéralisme-autoritaire, qui paraphrase aujourd’hui les slogans du NPA et va bientôt citer du Gandhi tout en nous tirant sur la gueule, ne feront pas oublier. 

2 /  MLP pour 5 ans avec un contre-pouvoir (si elle passe ce sera sur la corde, et elle n'aura pas de majorité aux législatives et l’on entrera de fait dans une cohabitation, sans garantie aucune mais sans psychopathe). Je n’ai aucune sympathie pour elle, mais elle ne m’a pas (encore) empêché de me déplacer, de voir mes proches, ma famille ou même de me soigner puis me classant de fait comme un sous-citoyen parce que je refuse de m’injecter un produit expérimental. 

3 /  Etre légitimement écoeuré et ne pas voter, vivre dans son quotidien dans "une autre France" et se focaliser sur d'autres façons de vivre, de s'informer, de se nourrir, d'être solidaires. A ce titre, la période de ségrégation vécue par les non vax a été un bon régime d'entraînement. Dernier point, une forte abstention délegitimerait le vainqueur quel qu'il soit. 

Macron va faire le fiérot pendant dix jours pour avoir fédéré les boomers (qui en remerciement de nos sacrifices veulent nous coller une retraite à 65 ans) mais il est déjà fragilisé. Je ne sais pas ce que vaut le nouveau monde, mais lui est à douze jours de l'échéance l'incarnation la plus parfaite de celui avec lequel il faut en finir. 



L'emmerdeur et les émancipés

Je corrigeais les dernières touches de mon livre, incluant le récit de ce curieux mois de décembre 2021, à titre intime et collectif, quand est tombée comme une crotte sèche "la petite phrase" du président sur les réseaux sociaux.  

Ce 4 janvier, alors qu'était "discuté" à l’Assemblée, le texte sur le Pass vaccinal, a « fuité »  une interview d’Emmanuel Macron aux sujets des non-vaccinés, censée être publiée après le vote :

"Nous mettons une pression sur les non-vaccinés en limitant pour eux, autant que possible, l’accès aux activités de la vie sociale. D’ailleurs, la quasi-totalité des gens, plus de 90 %, y ont adhéré. C’est une toute petite minorité qui est réfractaire. Celle-là, comment on la réduit ? On la réduit, pardon de le dire, comme ça, en l’emmerdant encore davantage. Moi, je ne suis pas pour emmerder les Français. Je peste toute la journée contre l’administration quand elle les bloque. Eh bien là, les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie… "

Jusque-là rien de de bien grave, moi aussi je pisse à la raie de ce malappris. Mais, le président de la République d'ajouter : 

"Quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n’est plus un citoyen."  Là, c'est plus grave. Et surtout, très con. D'autant que plein de terroristes avec du sang sur les mains, eux, sont bel et bien encore citoyens. 

Une fois encore, rien ne me surprend dans les propos du sagouin. Son penchant pour la coke et son mépris du peuple suintent de lui depuis le début du quinquennat. Les récentes déclarations de Castex et Véran allaient exactement dans le même sens avec la même violence, et les mesures discriminatoires s’accumulent concrètement depuis six mois. Focaliser la colère sur des boucs-émissaires, d’autant plus menaçants qu’ils sont de moins en moins nombreux, est une mode de gouvernement vieux comme le monde. Blâmer les non-vaccinés, c'est le pied. C’est un peu comme du racisme mais sans l’accusation de racisme, bref c'est propre, éthique et pratique pour cacher tout ce qui déconne : l'argent qu'on ne met pas dans l'hôpital et l'évasion fiscale, ou encore la stratégie toute pétée de la vaccination à l'aveugle...

Aveugle, il fallait l'être pour ne pas voir jusque-là que : 
1 / Macron a déclaré la guerre aux Français 
2 / Cette histoire de Pass n’a absolument rien à voir avec la santé publique. (Exemple : alors qu'on veut vacciner les enfants, rien n’est engagé pour améliorer la vaccination chez les personnes âgées dont la vie sociale est souvent la même avec ou sans Pass). 
Castex a d'ailleurs depuis confirmé : pas d'échéance de fin prévue

Néanmoins, la diarrhée verbale du forban de la République, qu'elle soit préméditée ou non, rapproche des gens qui ne se parlaient plus depuis un moment. Que ce soit chez une partie des vaccinés ou/et dans le camp de gauche, l’indignation est nette. Pour certains à gauche, les non-vaccinés existent soudainement puisqu’ils basculent, enfin, dans la catégorie : minorité visible et opprimée. On ne les a pas attendu pour tirer cette conclusion, le 12 juillet tout était déjà très clair. 

J'avoue être flatté d’être défini comme "réfractaire" par le président d’un pays dont il ne me considère plus citoyen... et de me confirmer ce que je savais déjà. Macron nous sert la sécession sur un plateau doré. 

Au-delà des mots, il devient évident que le pouvoir n’a pas envie d’en finir avec la pandémie. La faible virulence d’Omicron lui aurait permis de sortir « proprement » de ces deux années en capitalisant sur les effets du vaccin sur les formes graves. Au lieu de ça, le pouvoir a tout entrepris pour gonfler la panique en décembre et nous maintenir dans la peur. Et encore en 2022, avec une paralysie en approche du pays, suite à cette gestion débile. 

Pourquoi continuer ce suicide national ? Je n’ai pas la réponse. La piste de l’enrichissement des labos est certaine, mais elle ne peut suffire à expliquer cette persévérance dans l’échec. La destruction du groupe témoins ? Il doit bien savoir qu'il n'y arrivera jamais. La piste des élections présidentielles ? Surement, mais je n’ai jamais vu un président décrocher un second mandat en insultant les gens, à moins qu'il les empêche de voter, va savoir. 

Visiblement, pour le moment la terreur plait encore aux Français :  tous vaccinés, tous des bâtons dans le nez, et partis en chantant pour des piqûres à répétitions tous les trois mois. Les pharmacies jouent à guichet fermé, notre nouveau film catastrophe. Le cinquième de la série en moins de deux ans. Car à vrai dire, si une guerre aux non-vaccinés est commencée longtemps, la véritable obligation vaccinale, pour le moment, vise concrètement les vaccinés. Ce sont eux qui ont mis le bras dans un mécanisme dont ils auront dû mal à s’extraire. Néanmoins, nous les accueillerons avec joie et sans rancune dans nos territoires en zone libre où le président caca boudin, son mari et ses sbires ne sont plus rien.







Leave Zemmour Alone !

Sans apporter notre soutien à la personne en question, il va de soi que nous prenons les indignations relatives aux propos et gestes d'Eric Zemmour qui seraient émises de la part d'artistes, intellectuels, journalistes, politiques, SJW et autres bien penseurs de mes couilles qui ont bien fermé leurs gueules sur la question du pass sanitaire, pour ce qu'elles sont : 

DE-LA-MERDE-EN-BARRE

Ces clowns ont perdu le peu de crédibilité qui leur restait sur tous les sujets ayant un rapport avec la politique, la tolérance, la défense des différences et le respect d'autrui. On ne se rachète pas aussi vite une bonne conscience, même sur le dos de Zemmour. 

Le farfadet de droite a au moins ce délicieux mérite d'énerver comme personne les bonnes âmes de gauche (leurs moulinets dans le vide n'ayant eu jusqu'à présent comme effet que de le faire monter dans les sondages). 

Au sujet de Zemmour, le passé nous réserve de belles histoires. Mars 2011, souvenez-vous : L'UMP ne faisait pas la fine bouche et invitait le polémiste avec tambour et trompettes à ses meetings pour rabattre de l'électeur aigri. Et bien j'étais dans la file d'attente. Retrouvez ici le récit de ce thé-dansant de folie qui n'a pas vieilli d'une ligne, sauf qu'aujourd'hui c'est Zemmour qui dirige l'orchestre. 



Pour qui voter en 2022 en 2 réponses

A table les gueux et n'oubliez pas votre bavoir. Politiques et journalistes sont rentrés de vacances. Cette fois le festin des foutaises pour les élections présidentielles 2022 est dressé dès septembre. Les bacchanales du baratin et des commentaires qui servent à rien sont d'ores et déjà distribuées par les chaines d'info-feuilleton avec leurs farandoles de candidatures à la droite de la gauche et de la droite, sur une copieuse salade verte aux pépites de green-washing, nappées d'une abondante cascade de buzz de com' et promesses à la con, le tout relevé de son piment aux méchants immigrés. Ça va pétiller du rêve dans ton cerveau citoyen. 

A croire qu’il ne s’est rien passé ces 18 derniers mois dans le quotidien des Français. 

Calmons les ardeurs des révolutionnaires des réseaux : si le premier tour est très ouvert pour cause d'atomisation et d'abstention des troupes, tel que c’est barré, et à moins d’un parpaing tombant malencontreusement d'un chantier dans sa tronche, Macron a toutes les chances de décrocher une seconde fois le pompon doré de l'Elysée. En face, en plus d'être embourbés dans leurs bisbilles internes pour ceux et celles qui ont encore un vague parti derrière, ils sont alignés sur la même logique économique et sanitaire à base de "l’Europe c’est bien" et "la santé c'est le vaccin". On ne voit donc pas très bien pourquoi se déplacer pour une alternance qui dans les grandes lignes philosophiques et dans le cadre de la cinquième république aura tout de la continuité. A bien y regarder Macron est même dans une situation encore plus confortable qu’il y a cinq ans (alors qu'il était globalement un inconnu pour l’écrasante majorité des français). Je n’aime pas l’individu mais j'estime l'animal politique : tout cynique qui vous nique une fois a les qualifications requises pour encore vous niquer à la perfection. 

Donc, histoire de s’épargner une multitude de billets et de commentaires sur cette campagne qui s’annonce encore plus pénible que les précédentes, mettons les points sur les i. Dans le cas, pour le moment hautement improbable, où je me déplacerais pour voter, mon scrutin ne sera motivé que sur la base de la réponse à ces deux questions : 

1 / Le ou la candidate s’engagent-ils sur un retour de la souveraineté économique française et une sortie de l’union européenne ? Toute esquive du sujet est assimilée à un refus. 

2 / Quels ont été, entre le 12 juillet et le 1er septembre 2021*, la position et les propos du ou de la candidate au sujet du pass « sanitaire » et son chantage à la vaccination ? Toute absence de condamnation claire est assimilée à une approbation. 

Deux réponses c’est court mais c’est plus concret que mille promesses. Après tout on est en état d’urgence depuis plus d’un quinquennat et pour moi ce sont deux urgences bien plus influentes sur notre quotidien que de savoir si Mohamed doit s’appeler Charles-Edouard, s'il faut 700 ou 800 policiers au mètre carré dans ce pays, si rouler à 30 à l’heure en vélo électrique en ville pollue plus ou moins que de rouler à 20 en trottinette à essence sur la plage du Touquet ou si le square Johnny Hallyday doit être rebaptisé jardin Jean-Paul Belmondo. 

Deux thématiques c’est court, mais ça à l’avantage de tracer une ligne simple à l’heure du choix devant les 33 piles de bulletin au premier tour. 

On ne sait pas pour qui voter ? Sachons déjà reconnaitre pour qui il ne faut surtout plus jamais voter.


* oui j'exclue d'office les opportunistes de la dernière ligne qui, après leur avoir chié dessus tout l'été, vont inévitablement faire la cour aux millions d'opposants au pass prétenduement sanitaire. 



Régionales 2021 ou l'angle mort du politique

La grande nouvelle du premier tour de ces premières élections "Post Confinement", c’est d’abord l’abstention massive (2 Français sur 3 ne sont pas allés voter). 

Et nos "responsables" politiques (dont on rappelle que la plupart d’entre eux n’ont pas d’autre métier que de faire de la politique) de s’affoler : holala mon dieu, mais c’est terrible ! Chaque politologue de plateau télé y va de son analyse catastrophée. Dans ce concert multicanal d'analyses des raisons de l'abstention, notre petite clique éditocratique parisienne oublie soigneusement un élément qui me semble pourtant de la taille d’un 747 dans un baraque à frites : la gestion sanitaire du COVID. 

Tout ce petit monde politique qui se plaint aujourd’hui a fait comme si le virus chinois, et sa gestion locale aberrante, arbitraire et disons-le violente des seize dernier mois, n’avait pas existé. Tout ce petit monde politique a d’ailleurs tout misé depuis des mois et pendant la campagne sur le « retour à la normale ». Comme si 1 / la normale leur convenait. 2 / il fallait bien pour y retourner que l'on sacrifie nos libertés individuelles et collectives. 

Abstention ? Il n'y avait tout simplement personne dans l'offre pour récupérer le vote des mécontents de la gestion sanitaire. Tu me diras ce n'est pas dans les compétences de régions. Certes. Mais la sécurité non plus, et pourtant tous n'ont parlé que de ça, comme si c'était la martingale électorale pour les gogos electeurs. La gauche qui n’a été que dans l’accompagnement à la marge des décisions de la technocratie macroniste, ne trouvant à lui rapprocher que de ne pas avoir confiné plus tôt et plus durement,  se prend une ratatouille méritée. C’est valable pour la gauche comme pour le FN qui à force de vouloir se normaliser s’est fait dépasser par la réalité d’une politique d’état orwelienne qui avec sa passion du couvre-feu, ses matraquages aveugles de jeune et son infantilisation n’a plus rien à envier à l’extreme droite. La classe politique dans son ensemble paye son suivisme sanitairo-sécuritaire. 

Les mêmes s’inquiètent que les moins de trente ans s'abstiennent désormais à 80% aux élections : mais pourquoi diable se bougeraient-ils pour des gens qui n’ont rien à opposer aux dérives et mutilations quasi quotidiennes du gouvernement, ou même au passe sanitaire (dont le vote à l’assemblée à été copieusement boudé les parlementaires) ?

Venons aux résultats qui ne signifient plus grand-chose (mais peu importe il ne resterait que 4 personnes pour voter dont 3 candidats, ils ne remettaient toujours pas en cause la légitimité de ce vote).  La bonne nouvelle des régionales : Macron est sur un siège éjectable. Fort logiquement LREM se prend une raclée monumentale. La mauvaise nouvelles des régionales  : pour le moment tout indique qu’une version politique identique mais plus « ronde » dans le message, va prendre sa place. 

Pour le second tour, les barrages en guimauve et les alliances détestables avec les ennemis d'hier vont se mettre en place pour battre le grand méchant ennemi là ou c’est possible, faisant encore perdre un peu plus de crédit, comme à chaque élection, à l’ensemble de la classe politique qui écoeure déjà bien assez les français. Ce premier tour des régionales confirme une seule chose pour le moment : ils ont plus besoin de nous que nous d’eux. Je ne sais plus qui disait que la démocratie avance de deux façons : dans les urnes ou dans la rue.  Clairement ce dimanche, ça n’avance plus dans les urnes.  


Emmanuel a dit : "Sortez maintenant !"

Difficile d’y couper ce 19 mai tant la propagande multi canal assénée par nos gentils bourreaux a été massive. C’était la réouverture des terrasses de bistrot jusqu'à 21 heures et des restaurants pour le service de midi en France. Autant le préciser, restez chez soi hier vous plaçait dans la case des individus suspects.

Certes, l'événement  ne concerne majoritairement que les urbains qui ont de quoi  manger au restaurant le midi (39 francs / personne, prix moyen par repas selon EdenRed) et de s’offrir des café à 4 balles tout au long d’une journée où, comme nos politiques se bataillant les créneaux pour se prendre en selfie, ils  n’ont visiblement rien d’autre à foutre. 

Suggestion de présentation pour planche charcutière : 



 
Bref si ce n’était pour la météo à la merde, si on en croit les voix radiophoniques de son maître et surtout les photos se bousculant sur les timelines des réseaux de propagande sociale, les villes ont retrouvé leur air de fête, sous parapluie certes et avec un goût de liberté conditionnelle.

Tant de panurgisme pourrait susciter une fois encore mon amertume, mais j’ai assez critiqué ces confinements et couvre-feu de merde (toujours en vigueur à ce propos) pour me moquer de ses bribes de liberté gracieusement accordées par nos humanistes dirigeants. Oui les mêmes qui nous votent "en même temps" des passeports sanitaires faisant de français des étrangers dans leur propre pays. 

Belle opération de communication politique, un peu grossière mais pouvant difficilement rater tant l'attente est énorme. (Un des moteurs de la vaccination aveugle de certains étant étrangement motivé par un retour au restaurant).
 
Le but de la manoeuvre ?

1 / de recréer un vague consensus d’optimisme. Optimisme en carton pâte symbolisé par le hashtag #SeRetrouver grossièrement mis en place par LREM sur les réseaux. Se retrouver oui, mais surtout dans les urnes au moment des régionales qui tombent, quel hasard, pile au moment de la phase finale du déconfinement. (Vous savez celle juste avant "le relachement des Français" qui précède celle de "la menace du nouveau variant")

2 / de produire de l’image sur les réseaux pour faire revenir le touriste étranger. Oui celui-là même a qui l’état dans sa grande générosité à décidé d’offrir des test PCR gratuits à volonté (60 euros la pièce) au nom de la santé de tous. Ironique non, lorsque l’on sait que sans une bonne mutuelle un français, Covidé ou pas, pourra engouffrer la moitié ou la totalité de sa paye dans une paire de lunettes ou un soin dentaire. 

Bref, la capitale hier c’était Emily in Paris : un tableau rêvé, une envie d’après, un monde où tout le monde s’aime, où tout est pardonné. Le cinéma retrouvé. Fort heureusement, après la com' du matin, il y aura la com' du soir et la police, fusil mitrailleur au poing, pour déloger des terrasses, quelques citoyens trop optimistes hors des heures autorisées. Détail amusant. C’était sur la même place où, quelques années plus tôt, un certain Alexandre Benalla boxait, au nom de l’Etat et déguisé en policier, d’autres citoyens dont le seul délit était de ne pas chanter en harmonie sur la mélodie du leader.





2022 : Que cache la peur du barrage qui casse ?

Pour ceux qui en doutaient Macron est en campagne. 

D'un côté notre conseiller clientèle en chef tente de séduire les jeunes à travers les "influenceurs" des réseaux sociaux (ou tout au moins fait croire aux vieux qu'il séduit les jeunes et tout ça hors frais de camapane), de l'autre il réveille les plus âgés à travers les débats des chaines d’info-feuilleton en faisant branler par ses sous-fifres les terreurs secrètes de l’électorat de droite affirmée ou qui s’ignore, à savoir d'une semaine l'autre : « l’islamogauchisme » ou les « khmers verts ». L'initiative a le mérite de prendre un temps d’antenne considérable et d’étouffer toute autre forme d’actualité. Mécanique vieille comme Sarkozy mais qui marche toujours. D'autant que la gauche ,qui tombe dans son ensemble dans la piège de l’indignation sans sortir du carcan sémantique ni dévier le débat,  en renforce la dynamique. 

Il y aura des imprévus (comme d'habitude) mais Macron est pour le moment bien parti pour trianguler à sec tous les électorats sur fond d’atonie générale. Ça peut marcher pour la principale raison que cela a déjà fonctionné en 2017. Certes, Macron a de sévères casseroles sociales, économiques et sanitaires au cul mais il a conscience des enjeux de communication, il s'active tôt (la campagne a commencé depuis plus de six mois avec le message Tik Tok envoyé aux lycéens qui passaient le bac). Et, ça me fait un peu mal au derche de l’avouer, mais je ne vois personne à ce jour aussi intuitif et surtout aussi volontaire en face. Et dans ce domaine la prime va toujours au plus motivé. Oui, le Covid marquera son quinquennat et il probable qu'une grande partie de l'élection se joue sur  la gestion de l'épidémie mais force est de constater que l'opposition n'a pas brillé par son opposition aux mesures liberticides qui s'accumulent depuis un an, voire même se cantonne à demander encore plus de confinement à l'instar de l'inénarrable Hidalgo. On trouve désormais les confinistes les plus radicalisés à gauche du spectre politique. Ils ne savent même plus pourquoi mais ils sont en boucle : il faut confiner encore et toujours plus. On atteint ce paradoxe de la vie politique : le meilleur défenseur du non-confinement est aujourd'hui Macron lui-même. Avec une France sous couvre-feu mais pas totalement confinée qui repose sur une présence continue des enfants à l'école depuis septembre, frère Emmanuel   fait un quitte ou double. L'opposition mise sur son échec pour cause de laxisme. Plutôt mince comme programme. 

Depuis ce week-end la gauche bourgeoise (que nous appelons par souci de lisibilité : la droiche, droite auto-persuadée d'être de gauche) fait part de son inquiétude à travers son organe de presse, Libération, que sa mécanique traditionnelle du « barrage » contre Le Pen ne fonctionne plus aussi bien qu'en 2002 et 2017. Voyons ici le début d'une stratégie pour imposer dans l’opinion un autre candidat - ou plutôt candidate - à même de mieux souder les gogos face à Le Pen. Et préparez-vous d'ici quelques semaines à voir surgir dans Nouvel Obs et consort des portraits dithyrambiques d’Anne Hidalgo, le point commun aux trois derniers scrutins présidentiels étant la volonté de la presse de définir à l'avance le cadre du match et de ses participants. 

Il est donc entendu pour la droiche que :

- Le Pen est inéluctable au second tour. Soit, c'est toujours pratique, et ça évite de parler des questions économiques et sociales qui fâchent, mieux vaut s'étriper sur l'écriture inclusive et la PMA pour les unijambistes albinos transgenres que sur le libre-échange, le droit du travail ou l'accès au logement pour tous. D'où ce besoin de maintenir les Le Pen (père puis fille et nièce) à la surface médiatique mieux qu'ils ne le font eux-même. 

- L’électorat de gauche dans toutes ses composantes ne sert plus qu’à une chose depuis le début du siècle : être convoqué tous les 5 ans pour faire barrage à l’extreme-droite et élire le plus démocratiquement du monde le pire candidat néo-libéral de service qu'il soit étiqueté "socialiste", "de droite" ou "ni gauche ni droite', tout cela revenant désormais strictement au même au bout de trois semaines d'exercice du pouvoir. 

- Qu'on doit pouvoir encore embrouiller la gôche avec un faux-nez socialiste. Et je pense malheureusement que oui c'est encore possible malgré - ou à cause de - ce qu'écrit Libération

Il s'en passera d'ici 2022 et notamment je l'espère le surgissement en tête de gondole de thématiques sur la souveraineté économique, le renforcement de nos politiques sociales et de santé, la définition de nos priorités en tant que nation (c'est ma part de naïveté). J'espère également que ni Macron ni Le Pen ne seront au second tour, malgré nos défauts nous méritons quand même mieux que ce pitoyable remake entre l'héritière de Saint-Cloud qui se la joue prolo et le golden-boy du Touquet qui préside les Français comme un stock-manager gère une palette de PQ. En revanche, si par malheur cela devait encore arriver, il va de soit, comme en 2017, que je ne voterai ni pour l'un ni contre l'autre et inversement,  je ne voterai pas non plus pour un (ou une) candidate de droiche qui ne fera que poursuivre l'action de Macron.





Vers 2022 après la chute de LREM aux municipales

Avec tous ces évènements contrariants, ces mensonges, les discours creux et l'impuissance du pouvoir, j'en avais oublié qu'il y avait des élections locales. Donc, j'ai fait mon devoir du citoyen qui peut encore se regarder dans la glace sans honte : je suis allé bronzer au parc. Faut dire j'habite Paris et l'offre était réellement à chier.

Même si les municipales sont à chaque scrutin un cas particulier avec des problématiques locales et des personnalités distinctes, les résultats de ce second tour après deux mois de confinement sont une bonne prise de température démocratique.

Alors quelques réflexions en vrac :

1 / Tout le monde s’en fout. Un taux d’abstention record qui confirme la défiance globale contre un système. j’ai entendu parler de « dégagisme démocratique » mais c’est à peu près ça. Quand on écoute la rhétorique satisfaite des élu-e-s sur les plateaux télés dimanche soir, ça se comprend un peu. Le pouvoir n'est pas au peuple. 

2 / LREM retourne dans la fosse à purin d'où elle vient. C’est plus qu’une claque, c’est la démonstration que LREM est avant tout une secte marketing de neuneus hors-sol formée par et pour le conseiller clientèle en chef : Macron.

3 / Les verts font l'OPA et prennent en solo des grosses villes (Lyon, Bordeaux, Poitiers…). Ils ratent de très peu Lille. Ce sera intéressant de voir qui a voté vert (Est-ce un vote jeune ? Quels sont les revenus moyens des électeurs ?). Beaucoup de ces métropoles néo-vertes sont depuis ces dernières années des terres d’exil pour familles moyennes parisiennes confrontés à un immobilier prohibitif (en cours de vidange démographique).

4 / Gazon de synthèse à Paris. Compte tenu du point 3 c’est la ville de Paris sort un peu ringardisée par la victoire d’Hidalgo. Paris aurait pu être verte, Paris sera un bout de pelouse en plastique entre un chantier abandonné, un Velib cassé et un 4X4 en double file. En se peinturlurant écolo depuis un an, et en absorbant le candidat EELV qui n’a pas brillé par sa pugnacité, Anne Hidalgo réussit toutefois l’exploit d’être réélue alors que personne ne peut l’encadrer ici. Elle peut dire un grand merci à la division de la droite, la bite à Griveaux et la nullité de Buzyn, mais il faut lui reconnaitre une très grande habileté politique qui en fait une sérieuse prétendante à la présidentielle (misère).

5 / Le RN prend Perpignan mais baisse nationalement. 

6 / Le PS a trop vite fait de se gargariser des résultats. Il est siphonné idéologiquement par l’écologie. La prochaine question est l'écologie a-t-elle vraiment besoin du PS ? 

Ça se confirme donc peu à peu., la prochaine ligne de combat pour la présidentielle ne sera pas la gauche contre la droite. Ça ne ne sera même par libéralisme contre état providence (après le fiasco sanitaire et la nationalisation de l’économie confinée, il ne reste bien qu’une poignée de macronistes fanatisés pour réclamer moins d’état). 

Ecologie et souverainisme devraient être les deux axes forts de la prochaine présidentielle. La petite subtilité c’est que ces deux axes, pas forcément contradictoires, peuvent être aussi bien repris par la droite traditionnelle que par la gauche historique. Si ces thématiques ne sont pas récupérées par les indéboulonnables tartuffes habituels, et si Macron est dézingué dès le premier tour, ça nous promet donc de beaux débats et de beaux projets, car il y a dans les deux domaines de vrais virages urgents à prendre.

Le "nouveau" gouvernement : 50 nuances de droite


Depuis l’annonce du nouveau gouvernement d’Edouard Philippe, premier de l'ère de Frère Emmanuel, il semblerait que des "gens de gauche", fins stratèges, ayant payé pour voter Juppé à la primaire de droite afin de virer Sarko, avant de voter Macron à la présidentielle pour se retrouver avec des Sarko boys dans son gouvernement (entre douze Bayrouistes et treize Juppéistes), se mettent subitement à pondre des posts et statuts Facebook dithyrambiques sur la clairvoyance unificatrice et transclivage de la nouvelle équipe.

Ne paniquez pas, ne jugez pas. Il s'agit d'une hémiplégie politique temporaire. Laissez faire le temps. D'ici quelques mois, ils devraient avoir récupéré toutes leurs facultés cognitives.

Il convient néanmoins de faire un petit point, la contamination étant également médiatique. En survolant quelques journaux télévisés, l'esprit embrumé pourrait même caresser l'idée que ce gouvernement est pris d’assaut par la jeune garde de l’anticapitalisme à tendance flowerpower.

Reconnaissons-le : ce gouvernement jetable à 100% électoraliste (voir le post précédent sur les législatives) est très ouvert. Très ouvert à tous les genres de droite. Il vise d'abord à rassurer le spectateur de Michel Drucker qui, à l'approche des prochains scrutins, est le vrai client cible de la jeune Macronie (de la start-up nation de la win de ceux qui s’achètent des costumes chic).

Perso, j'ai un truc pour jauger d'entrée l'orientation du gouvernement (et ça marche toujours) : je regarde qui est nommé à l’économie. Par exemple, quand Ayrault a choisi Moscovici pour Bercy (avec son étonnant passif Anti Hollande, et multiples déclaration d'amour à Merkel), j’ai tout de suite su que c’était mort pour les cinq prochaines années. Et bien là, c’est Bruno Lemaire, ministre sous Sarkozy et auteur d'un magnifique 2,4% à la primaire de droite, qui s’y colle, un pur LR totalement Macro-compatible (pêle-mêle : pour la suppression de l'impôt sur la fortune, pour la réduction des indemnités chômage, pour les bullshit jobs sous-payés pour les bénéficiaires de minima sociaux...). Le ministre de la fonction publique disparait pour devenir celui de « l’action et des comptes publics  » (aka : des fonctionnaires rentables) sous la coupe de Gérald Darmanin, ex porte-parole de Nicolas Sarkozy et, au passage, pro-manif pour tous : du vrai hippie altermondialiste (et gay friendly). Jean-Michel Blaquer, idéologue autoritaire du management scolaire chez qui tous les candidats de droite ont pioché leurs idées sur l’école est nommé à l’Éducation nationale. Bayrou l’inutile devient Garde des Sceaux (je ne critique pas, dans ce paysage c’est presque le plus à gauche). Que dire de Nicolas Hulot à la transition écologique ? Il se murmure déjà qu'une ligne de pari est ouverte chez Betclic pour miser sur le jour de sa démission, tant la ligne du gouvernement auquel il appartient est aux antipodes de ce qu'il défend. On trouvera bien une ou deux barons socialistes en fin de course, pour permettre la titraille  sur "l'ouverture". Enfin "de gauche"...  de la droite de la gauche du centre (à tendance modérée).  

Bref, il manquait Fillon à la justice et Hannibal Lekter aux affaires sociales et on était pleinement opérationnel pour une révolution complète. 

Les électeurs de gauche peuvent donc être un peu perdus dans les prochains jours. Ne vous inquiétez pas, même s'ils ont encore quelques réparties mécaniques comme "ah mais c'était ça où les fascistes" et autres sursauts de naïveté à base de "t'es pessimiste" ou "on va bien voir" et autres "oh mais il faut leur laisser leur chance, on sait jamais" : ils devraient bientôt retrouver la raison. 

Le sevrage sera certes douloureux. Comprenons. Ils pensaient avoir élu le plus jeune des présidents français, ils réaliseront qu'ils ont porté au pouvoir le plus jeune Juppé de la Ve République. 

Les coulisses cool d'une victoire

 

Je vous invite (ou pas) à voir ce sympathique film publicitaire d'1h30 sur la campagne de notre nouveau président miraculeusement diffusé en prime-time sur TF1 (à la place de Camping Paradis)  le lendemain de son élection  :

Les coulisses d'une victoire (Lien VOD)

Il faut battre les foules tant qu'elles sont encore chaudes et continuer à vendre le produit dans la perspective des législatives. Des millions de gens ont voté Macron par peur de Le Pen, sans adhérer au projet ou sans trop savoir ce qu'il défend ou entend casser. Ces trois catégories constituent l'écrasante majorité de ses voix au second tour. 

Pour eux, aucune réponse autre que l'énergie communicative du candidat en mouvement. Dans ce film, il n'est quasiment jamais question du projet économique, fiscal et social de Macron, ça serait peut-être un peu trop clivant. "Jamais" est inexact, la question du temps de travail y est réglée en mode "casual brainstorming" autour d'un Latté avec Daniel Cohn-Bendit, et on entend notre force de vente nationale promettre à des handicapés que leur structure ne fermera pas. C'est à peu près tout. Certes, Macron ne va pas à Whirlpool pour "faire des selfies" comme MLP, mais il y emmène un réalisateuret sa caméra qui fait les belles images. Comme dit ma fille : "c'est plus stylé".

Le film n'est que forme, forme brillante avec son lot de répliques fun et courtes calibrées pour internet. Sous couvert de "making of" façon Les yeux dans les bleus (avec un off de pacotille, puisque sous contrôle du principal intéressé) les codes du dynamisme, du "team building" et de l'abnégation au travail (spécialement pour les jeunes) sont parfaitement dilués avec la pointe de cynisme (d'autres appelleront ça de "la transparence" du mec qui sait très bien qu'une caméra le filme (avec en prime un poster de Kennedy qui apparait souvent dans le cadre).

Je ne sais pas ce que Macron vaut comme Président, mais en com' il a compris l'époque et son public. Il sait que l’État de grâce sera expéditif, la construction d'une nouvelle dynamique passe en partie par le récit de sa précédente conquête.

Enfin... Le cine-story-telling (qui aurait tout aussi bien pu s’appeler "Je vais vous faire m'aimer") a beau être de qualité : je n'ai pas voulu du produit en avril et en mai, je n'en voudrai pas plus en juin.

[Trucs et astuces] Que voter pour cette élection présidentielle ?


Reprenons un instant ce blog pour faire le point sur ce carnaval présidentiel à quelques jours du premier tour...

Concentrons-nous sur le quatuor de tête des sondages :
Choix 1 : La pâte-à-modeler des patrons ?
La poupée du lobby bancaire qui crache en costard sur le code du travail, celui qui veut couler chaque français en société individuelle de service pour tous les auto-entretenir dans une concurrence cannibale jusqu’à la négociation du prix de leur cercueil arriverait semble-t-il à convaincre un quart d’entre nous. On rappellera aux convertis de l’écran plat que choisir Macron, c’est poursuivre encore un peu plus profond ce qui est en cours depuis trente ans, c'est libéraliser toujours plus au seul sens Medefien du terme, c’est choisir l’esbroufe à vide d’un Sarkozy et y coller la soumission d’un Hollande, le rire en moins. Opter pour cet ersatz de renouveau qui promet tout et son contraire pour faire l’inverse et vice versa, c’est seulement repousser Le Pen de cinq ans, comme on repousse sous le tapis le tas de crasse qui ne cesse de croître.

Choix 2 : Le croquemitaine démocratique ?
J’avais l’âge de ma fille, j’entendais déjà le couplet sur « la menace Le Pen ». Ce sera qui après ? La nièce et le petit-fils ? Lassés des paroles creuses, désabusés par l’impuissance successive des pouvoirs, beaucoup concluront légitimement que la meilleure façon d’être débarrassé de « la menace Le Pen » est encore de l’avoir aux manettes. Peut-on encore parler de « menace » lorsque dans n’importe quelle assemblée, même parisienne, où vous réalisez un petit sondage au pif, vous trouverez toujours une personne sur cinq qui avoue voter Le Pen et deux autres que ce choix ne scandalise pas ? Si nous avions des hommes et femmes politiques efficaces et un minimum en phase avec la société, le FN ferait des scores à la Cheminade. Ce qui serait embarrassant pour ceux qui depuis le départ ont fait le calcul du combat face à face avec le FN au second tour. Raisonner les électeurs du FN ? Ça ne marche pas. Les traiter de racistes ? Ça ne marche pas. Arrêter de les prendre pour des truffes ? T’es fou, c’est trop risqué : on n’est pas bien là avec notre « menace Le Pen » ?

Choix 3 : L’assisté anti assistanat ?
Le serial-fraudeur de la Sarthe a au moins le mérite de nous avoir bien fait marrer. Enfin la rigolade risque d’être écourtée. Des quatre principaux prétendants, Fillon est le seul à pouvoir décrocher une majorité aux législatives. Ce type est une arnaque diluée sur quatre décennies, sous l’emprise d’un conflit psychologique intime carabiné à la puissance Freud, coefficient 34. Il est déconnecté du monde réel et n’a honte de rien : il a donc toutes les qualités requises pour être 1 / président 2 / grand leader de droite auquel se rallieront dans les minutes suivant sa victoire tous ceux qui l’ont lâché au fil des affaires. C’est l’avantage avec la droite : même au fond de la cuvette, elle est capable de cette unité que la gauche foire toujours.

Interlude : et les programmes alors ?
On va se calmer. A part les fanatisés et ceux qui ont du temps libre : tout le monde s’en cogne des programmes. On ne sait pas qui les écrit, personne ne les lit et chaque président les trahi. Pour les trois candidats susmentionnés c’est limpide : les programmes sortent du même moule libéral avec quelques variantes de vocabulaire et sur l’intensité des coups de latte à donner sur le service public. D’ailleurs on ne vote pas pour un programme, on vote pour une personnalité : c’est la cinquième république Baï-bay. Et par défaut, sur les quatre prétendants il n’y en a qu’un qui m’a l’air "plus proche" des intérêts du plus grand nombre.

Choix 4 : L'insoumis pas content ?
Autant l'annoncer aux utopistes : Mélenchon décevra, c’est consubstantiel à l’exercice. Mais, au moins, je pars avec lui sur quelques fondations communes, ce qui n'est pas le cas avec les trois autres. Et puis, c'est son moment : son analyse faite il y a bientôt dix ans est plus que jamais pertinente. Il est enfin sorti de son tropisme sud-américain et a dépassé sa dualité productivisme / écologie. L’effroi dans lequel l’hypothèse de sa victoire plonge l’aristocratie est un délice. On touche à quelque chose de fondamental, de l'ordre du "choc". Ils le craignent pour la plupart bien plus que le croquemitaine de Montretout. Fiscalement parlant. Le reste, ils s'en foutent. A moins d’un évènement majeur d’ici là (4 jours c'est une éternité à l'échelle du WTF de l'actu), c’est pour lui que je voterai au premier tour. Sans colère ni espoir surdimensionné, et sans aucune amertume s’il n’est pas qualifié pour la suite. Il aura de toutes les façons dans ce contexte merdique accompli la meilleure campagne possible sur le fond et la forme, sans changer de cap d’une phrase à l’autre, en cherchant à élever le débat et sans mise en examen. Triple exploit.

Si vous ne vous retrouvez pas dans un de ces quatre là, il vous en reste toujours sept autres dans un spectre plutôt TRÈS large. Faites ce que vous voulez et rappelez-vous qu’il n’y a qu’un seul "vote utile" : le vôtre. 

Régionales 2015, round 2 : ne t'en fais pas, les meubles vont bien

"Rien ne sera plus jamais comme avant"... jusqu'à la prochaine fois.

Here we are folks. Après une campagne hors-sol, d'abord inexistante médiatiquement puis hystérique, totalement imbibée par la politique nationale, les résultats des régionales c'est l’école des fans. Ceux qui devaient gagner ont perdu, ceux qui pensaient tout perdre s’en sortent bien, les vainqueurs le sont grâce aux voix des perdants et la région la plus importante de France glisse des mains du candidat socialiste comme une savonnette au sauna de Solférino.

Détaillons en dix points :

1 / Parce que c’est ma région et que j'ai un peu la haine, je commence par là. En Ile-de-France, Claude Bartolone du PS échoue face à une figure de l’incompétentosphère de la bourgeoisie de droite. C’était imperdable bordel ! A moins de ne pas vouloir gagner. Le bon côté, c’est que Le Petit Journal a une ligne éditoriale assurée pour les six prochaines années, parce que des grosses pécrèsseries, je vous le signe ici : il va y en avoir par kilotonnes sur une base quotidienne.

2 / Les socialistes "sauvent les meubles". Il y a encore un mois, je leur donnais zéro région. (cf point 8)



3 / Après une non-campagne où il a été question de tout sauf de l’impact concret sur notre quotidien de l’action des conseils régionaux, c’est un succès apparent de la campagne de second tour sur le dos du FN. Le parti de Marine Le Pen se prend une tarte dans toutes les régions. MAIS…

4 / Jusqu’à quand cette politique du « front républicain » répondant dans l’urgence à l’inertie programmatique des partis de gouvernement ? Réponse : tant que ça n’échouera pas. Le piège est enclenché. Vous vouliez des idées et du renouveau pour 2017 ? Dommage, vous aurez une bataille des candidats pour arriver au second tour face à Marine Le Pen et, automatiquement, gagner. Attention. A force de "sauver les meubles", on va peut-être finir par légitimement avoir envie de les brûler.

5 / Le FN, la petite entreprise qui ne connait pas la crise. 350 nouveaux conseillers régionaux et un positionnement clair : ils sont l’opposition. Ils métastasent et se solidifient laborieusement dans le paysage.

6 / Ne jamais crier victoire avec un loustic pareil (hyper hermétique à l'humilité), mais on pourrait cette fois être débarrassé du teigneux de Neuilly. Ratage au premier tour, grattage des voix de gauche au second, tout en appelant piteusement au "ni-ni" : Sarkozy est le grand perdant des régionales.

7 / A l’inverse, en plus de sa victoire dans le Nord-Pas-de-Calais, Xavier Bertrand a marqué des points dans son discours d’ouverture dimanche soir. Depuis deux ans quand je dis que ce type sera le prochain (ou le prochain prochain) président, on me lance des soupirs amusés d’intensité à peu près équivalente à ceux lancés en 2011 lorsque j’évoquais la possible victoire d’Hollande l’année suivante. Celui qui fait oublier qu’il a été ministre de Sarkozy s’est également démarqué des têtes de son parti qui ont utilisé cette soirée médiatique comme tremplin perso pour la campagne des primaires à droite.

8 / Le ras-le-bol de la politique gouvernementale ? Pas si sûr. Le meilleur score socialiste est obtenu par un ministre du gouvernement (qui n’a même pas fait campagne qui plus est). La droite appelle a accélérer les réformes, l’exécutif "n’entend pas changer de cap".

9 / Que les abstentionnistes d’Ile-De-France ne viennent pas pleurnicher dans les mois qui viennent. Lutter contre l’arrestation abusive de militants écolos (ce qui n’est pas du ressort de la région) en donnant les clés de la gestion des écoles, des routes à un conseil régional de droite (à dominante Manif pour tous), j’ai vu moins couillon (même dans l’équipe de Pécresse).

10 / Le « changement de logiciel » s’impose. Là au moins, nous serons tous d’accord. Ils l’ont tous répété hier soir. Il y a d’un côté la bataille des idées, mais aussi le casting. Celui-ci ne prend  pas en compte la diversité sociale et professionnelle de ce pays (FN compris) et ne se renouvelle pas (elle est sympa cette boîte où même quand tu es viré tu peux repointer sans cesse). De ce côté-là, rien n’arrivera en attendant les bras croisés. C’est le challenge du moment, d'autant qu'il y a un boulevard pour une opposition constructive. Nous sommes nombreux à avoir envie de voter "pour" et non plus "contre".

Régionales 2015, round 1 : jusqu'ici tout allait bien

La baffe des #Régionales2015 est pire que prévue. Le 6 décembre 2015 relègue le 21 avril 2002 au rayon d'accident de tir sur un stand d'animation folklorique pré-estival.

Le FN triomphe avec des candidats parachutés mais médiatiques. Le PS est sanctionné en local pour la politique nationale. LR perd le leadership de l'opposition et la défaite est cinglante pour Sarkozy qui non seulement ne capte plus le vote FN comme par le passé (c’était à peu près sa seule qualité) mais en plus divise ses troupes. La gauche, rongée par son archaïsme communicationnel et/ou ses batailles intestines, est inaudible. Les abstentionnistes sont fiers d'eux. Nord et Paca (entre autres) basculent à droite (avec un FN à 40% dans le Nord et un PS pulvérisé). La politique d’austérité du gouvernement (bien silencieux en ce dimanche de rouste) explique bien plus ce score (et la démobilisation qui va avec) que les récents attentats de Paris. Dans la capitale, le FN ne dépasse  pas les 10%. Pourtant, j'ai bien peur que la réponse soit la poursuite et l'accélération dans cette course à l'échec, avec un climat de guerre là-dessus pour unir le pays contre l'ennemi.

La France est à bout de souffle démocratique, au bout de ses scléroses, de ses non-renouvellements de personnels, d’idées et nous (qui par fatalisme, cynisme ou confort, avons également renoncé pour la plupart à nous investir) nous sombrons dans cette absurdité : nous sanctionnons le gouvernement pour sa politique de droite libérale par une forte vague de droite réac (notons d'ailleurs que, pour Les Républicains, une gauche même molle est pire qu'une droite dure). 

Si ce premier tour des régionales est l’échec de Valls et Sarkozy (pour avoir l’un et l’autre persisté dans leurs obsessions), il faut dépasser leur petits cas personnel (l'histoire va les digérer, et moi aussi j'ai envie de dire à l'unisson du pays : "C'est bien fait") : à partir du 13 décembre ce sont les gens en local qui vont trinquer. C’est le plus terrible dans ce délire national : des Français vont payer au quotidien pour les turpitudes d’une élite qu’ils dénoncent par ailleurs en installant une autre micro-élite, nullissime en gestion et pourrie idéologiquement. 


Le calendrier électoral est désastreux. A la différence des différentes mairies conquises par le passé et dont la gestion a tourné vinaigre, si le FN récupère des régions (et notamment le Nord-Pas-de-Calais pour sa présidente), le délai sera trop court avec la présidentielle pour que l’on puisse tirer l’an prochain un bilan négatif de son action.
 
Si maintenant vous n'avez pas compris que si vous ne vous mêlez pas de politique, elle finit par se mêler de vous, alors effectivement vous n'avez plus qu'a prendre un bol de popcorn et confortablement vous installer devant BFM pour les prochaines soirées électorales à dominante bleu marine.
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