Rappelons tout d’abord les faits : En 2024, le groupe énergétique RWE AG mettra à lui seul hors service des centrales au lignite d’une capacité de 2,5 gigawatts. Début avril, les trois unités de lignite du « bassin rhénan », qui avaient été activées par le gouvernement fédéral dans le cadre de la crise énergétique, seront définitivement fermées. En outre, les deux tranches de charbon de 600 mégawatts de Neurath, dont l’exploitation avait également été prolongée par la loi, seront arrêtées. Le lundi de Pâques dans toute l’Allemagne 15 centrales et unités de production d’électricité au charbon, représentant une puissance installée de 4,4 gigawatts, seront déconnectées du réseau.
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Le 25 mars, lors d’une attaque encore plus intense, le siège des services de renseignement ukrainiens à Kiev a été détruit par des missiles russes. Selon Lucas Leiroz dans infobrics:
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Comment ne pas être frappé par l’enchaînement de ces dernières semaines?
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C’était une bonne journée pour Robert Habeck : avec 673 millions de tonnes, les émissions de gaz à effet de serre de l’année dernière auraient déjà baissé d’environ 10% par rapport à 2022, ont annoncé le ministère de l’Economie et l’Office fédérale de l’environnement. Il s’agirait de la plus forte baisse depuis la réunification en 1990.
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Le budget de l’Allemagne est serré. Le ministre des Finances Christian Lindner a demandé aux ministères de présenter leurs propositions d’économies d’ici la mi-avril. On ne sait pas exactement combien il manque pour présenter un plan propre pour 2025. On parle d’une somme comprise entre 15 et 25 milliards d’euros.
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Dans le cadre de l’enquête publique sur le Covid-19, les anciens messages WhatsApp des ex-dirigeants sont passés au crible. L’objectif est de comprendre si les décisions prises durant la crise étaient adéquates.Au cours de son témoignage, l’ancien ministre de la Santé du Pays de Galles, Vaughan Gething a exprimé des regrets quant à l’indisponibilité de certains messages lors de l’enquête Covid. Il a été interrogé sur les messages WhatsApp manquants de son téléphone. Il a déclaré que cela constitue un « véritable embarras ».
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Des millions de personnes souffrent de Covid long. C’est une maladie qui se traduit par la persistance des symptômes du Covid-19 pendant des mois, voire même des années. Jusqu’à présent, il est difficile de connaître les causes. En effet, la pandémie de COVID-19 a engendré une nouvelle menace pour la santé : le phénomène de COVID long. Cependant, une question émerge également : le vaccin contre la COVID-19 pourrait-il également être à l’origine de maladies similaires ?
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Cela fait quatre jours que l’enquête Covid au Pays de Galles a débuté. C’est fini pour cette semaine et s’il y a une chose à retenir, c’est que les ministres gallois ne savaient même pas leurs propres règles Covid selon l’ancien secrétaire d’État Simon Hart. Ce dernier a ajouté que la lutte contre la pandémie aurait dû être menée à l’échelle du Royaume-Uni. Notons qu’il a été le premier homme politique à avoir témoigné lors de cette enquête.
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Pendant la guerre Froide, on a craint l’URSS, on a d’ailleurs probablement surévalué le Pacte de Varsovie, réunissant des Etats inféodés qui la haïssaient, contrairement à l’OTAN qui reposait sur une adhésion libre des Etats de l’ouest motivés par la peur de l’Ours moscovite. Et puis l’URSS a éclaté, et l’on a cru que l’Ouest y était pour quelque chose, alors que cet empire est mort avant tout du socialisme, dont la mise en œuvre a conduit à sa ruine économique.
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Pendant la pandémie du Covid-19, plusieurs pays du monde ont dû prendre des mesures draconiennes pour limiter la propagation du virus. Le confinement en fait partie. Lundi, l’enquête Covid a entendu le compte rendu de la première réunion du cabinet du gouvernement gallois sur le Covid le 24 février 2020. A cette date, cela faisait exactement un mois que le Premier ministre Mark Drakeford a été averti du risque important de l’arrivée du Covid au Pays de Galles par le médecin-chef, Sir Frank Atherton. Selon l’avocat chargé de l’enquête, Tom Poole, le Premier ministre a décrit les confinements locaux comme une « expérience ratée » dans des preuves écrites.
Alors qu’en Angleterre, le nombre de cas d’infection a augmenté à grande vitesse, le Pays de Galles se trouvait dans une situation aussi chaotique selon le conseiller scientifique en chef, Sir Frank Atherton. Il faisait partie des hauts responsables qui ont témoigné devant l’enquête Covid lundi, à Cardiff.
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Concernant l’interruption volontaire de grossesse, on soulignera que :
Retrouvez Chaos Global tous les lundis soirs sur le Courrier des Stratèges.
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Selon une étude canadienne publiée sur JAMA Network Open, le taux de mortalité à domicile chez les patients atteints de cancer a augmenté de manière inégale pendant la pandémie du Covid-19. Les chercheurs ont constaté en même temps que les prestations de soins palliatifs spécialisés (CPS) ont diminué. Ils prévoient de se concentrer sur les causes de ces disparités lors de leurs prochaines recherches.
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Mais pourquoi défendre l’intérêt général en perdant des voix, quand on peut en gagner en défendant les intérêts particuliers ? Telle est, dit-on, la maxime du nouveau ministre de la Santé Frédéric Valletoux, défenseur d’Edouard Philippe et de son cynisme bourgeois à toute épreuve.
Donc, dans les inévitables économies annoncées dans le domaine de la santé, Frédéric Valletoux, directeur d’hôpital, maire de Fontainebleau et encore fraîchement président de la Fédération Hospitalière Française, qui s’est déshonoré dans la crise du COVID, se contente d’appliquer sa maxime. Selon toute vraisemblance, le ministère de la Santé limitera les remboursements des soins aux cancéreux ou autres personnes affectés d’une maladie de longue durée. Concrètement, le “100%” sera désormais limité aux médicaments directement liés à l’affection, et ne concernera plus les médicaments liés aux autres maladies. Autrement dit, un cancéreux en stade terminal ne bénéficiera plus du 100% sur les antibiotiques qui lui permettent de lutter contre une mauvaise bronchite.
En revanche, la secrétaire médicale de l’hôpital, qui en est à son énième arrêt maladie de l’année pour un oui ou pour un non, continuera à voir sa boîte de Doliprane remboursée, et ne fera l’objet d’aucune chipoterie pour vérifier que son absence est vraiment justifiée.
Il est vrai que des tire-aux-flancs et des profiteurs, on en compte beaucoup plus et en parfaite santé (les indemnités journalières explosent depuis plus de 10 ans !), que des cancéreux qui ont peu de chances d’être encore vivants aux prochaines élections. Cela s’appelle la solidarité.
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Au début de la Guerre d’Ukraine, beaucoup de commentateurs attendaient “la prise de Kiev en quelques jours” et la “bataille décisive. Elles ne sont pas venues, et les stratèges de plateau télé – les “Gamelin” chers à Xavier Moreau – ont crié à l’incompétence de l’armée russe.
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Robert Habeck estime que la guerre en Ukraine est responsable de la mauvaise situation économique allemande. Dans sa déclaration gouvernementale sur le rapport économique annuel 2024, il a déclaré cette semaine que la guerre de la Russie contre l’Ukraine n’avait pas seulement apporté une quantité infinie de souffrances et de morts, mais qu’elle était également la cause de nombreuses turbulences économiques. Certes, l’Allemagne serait parvenue à sécuriser son approvisionnement en énergie et aurait pu repousser l’attaque contre l’ordre en Allemagne, mais elle s’attendrait à une croissance économique de seulement 0,2 % pour l’année en cours, et donc à une stagnation.
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L’issue des prochaines élections présidentielles aux États-Unis aura des répercussions importantes sur les marchés financiers, en fonction des politiques économiques, fiscales, commerciales et environnementales adoptées par l’administration en place. Les investisseurs devront surveiller de près l’évolution du paysage politique pour prendre des décisions éclairées en matière d’investissement.
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Notre dépense publique, et notamment sociale, manque donc cruellement d’efficacité. Les autres postes de dépense sont, eux, loin derrière : 250 Mds € pour les collectivités territoriales, 110 Mds € pour l’enseignement (scolaire et supérieur), 55 Mds € d’intérêts de la dette… et près de 150 Mds € de dépenses de personnel (salaires nets des presque 6 millions de fonctionnaires d’Etat, territoriaux ou hospitaliers). Avec 15% des aides sociales alors qu’elle représente moins d’1% de la population mondiale, la France ne doit-elle pas élaguer un peu ?
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On pouvait lire sur son visage, lors de la conférence de presse, que Christoph Heusgen était sous pression. Il cherchait sans cesse ses mots, perdait le fil du contenu et, pour couronner le tout, oubliait de mentionner le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Ji parmi les invités d’État importants. Ce n’est pas un bon début pour la conférence sur la sécurité de Munich, qui débute jeudi prochain et dont c’est le 60e anniversaire cette année.
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Dans l’affaire « Wannsee 2.0 », cet Office joue un rôle douteux. Il y a de forts soupçons de transmission d’informations confidentielles aux médias. L’objectif : influencer les élections au Parlement européen ainsi que les élections régionales en Saxe, en Thuringe et dans le Brandebourg !
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Quelques souvenirs personnels, pour commencer!
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Hier nous évoquions le ralentissement de la croissance allemande et les vulgaires petites manipulations statistiques auxquelles s’est livré le gouvernement allemand pour éviter d’avoir à afficher une récession. L’interrogation est fréquente, surtout chez tous ceux qui vivent avec un “modèle allemand” dans la tête: celui d’une Allemagne industrielle et puissante, dominant l’Europe.
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Les chiffres de la croissance allemande ont-ils été un peu manipulés pour éviter facialement à l’Allemagne de se retrouver en récession en 2023?
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En début de semaine, nous avions hésité entre l’option de la guerre imminente et celle d’une mise en scène de Washington pour dissimuler la défaite stratégique de lapuissance américaine au Proche-Orient.
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C’est un séisme. Le parti du Chancelier Scholz , le SPD, est à 9% dans un sondage effectué à la mi-janvier en vue de mesurer l’opinion à moins de six mois des élections européennes.
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La présence américaine au Proche-Orient est fondamentalement remise en cause par le conflit complexe en cours. Non seulement, les difficultés rencontrées par Israël mettent en porte-à-faux les Etats-Unis. Mais trois nouvelles – mauvaises pour Washington et bonnes pour la région – ont marqué la journée du 24 janvier.
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Pour ceux de nos lecteurs qui ne voudraient pas s’infliger l’allemand présidentiel (très scolaire, comparé à celui du Général de Gaulle en septembre 1962), il est possible de se reporter au site de l’Elysée.
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Nous retiendrons quelques points essentiels :
Ne manquez pas notre mobilisation sur la grogne des agriculteurs.
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Pékin a toujours refusé de dire la vérité sur les origines de l’épidémie et avait avancé plutôt l’hypothèse d’une origine zoonotique naturelle du virus, cité dans le rapport de l’OMS publié en mars 2021, largement critiqué parce que les autorités chinoises ont été fortement impliquées dans sa rédaction. Une nouvelle preuve du manque de transparence des autorités chinoises sur les origines du Covid-19 vient d’apparaître. Selon le WSJ, le Comité de l’énergie et du commerce de la Chambre des représentants a reçu des documents du ministère de la Santé et des Services sociaux (HHS) révélant qu’un laboratoire chinois a séquencé le Covid-19 deux semaines avant la publication de la séquence génomique du virus par Pékin.
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« Le chaos en Pologne », titrait récemment le Berliner Zeitung. « Désormais, Jarosław Kaczyński et le parti PiS ont recours à la recette Trump », écrit le Welt. « Duda contre la “terreur de l’État de droit” », s’inquiète la FAZ. La couverture médiatique allemande des derniers événements en Pologne ne connaît qu’une seule ligne générale : sans critique pour Tusk et son changement de cap – soi-disant – pro-européen. Cela prend parfois des tournures curieuses. Le Münchner Merkur parle par exemple d’un « homme politique russe de la Douma » qui aurait ouvertement « menacé la Pologne, pays voisin de l’Ukraine et de l’Allemagne » à la télévision d’Etat (et Merkur se réfère à Newsweek, qui de son côté se réfère à un tweet sur X, et ainsi de suite). Si l’on est cynique, on constate qu’il est apparemment très facile de faire revivre de vieux ressentiments.
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Le gouvernement allemand a fait une déclaration officielle concernant la requête sud-africaine devant la Cour Internationale de Justice:
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Elle est de retour – Margarete Vestager, vice-présidente de la Commission et responsable de la concurrence dans l’UE, s’était mise en congé pour sa candidature à la direction de la Banque européenne d’investissement. Comme on le sait, il n’en a rien été. Vestager et le Danemark ont retiré leur candidature en décembre, lorsqu’il est apparu clairement que l’Espagnole Nadia Calviño bénéficiait d’un plus large soutien parmi les gouvernements des États membres. Vestager est donc de retour, et a annoncé juste après les fêtes que l’Allemagne pourrait soutenir l’implantation du fabricant suédois de batteries Northvolt à hauteur de 902 millions d’euros.
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Voici ce qu’on arrive à reconstruire des événements de la nuit selon southfront.org::
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C’est un vieux cliché en France. L’Allemagne aurait la culture du consensus, à la différence de la France. Et elle serait intrinsèquement efficace économiquement, capable à la fois d’être une grande puissance exportatrice et de pratiquer une redistribution efficace.
Dans un livre paru en 2005, j’ai montré que c’était une vue superficielle des choses. Le “modèle allemand” avait aussi une composante politique, à la fois extérieure et intérieure: le renoncement de l’Allemagne à l’arme nucléaire, la priorité donnée à l’entente franco-allemande, le retour à de bonnes relations avec la Russie, le rejet des idéologies, le souci de l’homogénéité sociale, afin que la démocratie ait toujours une solide classe moyenne pour la protéger.
Or, dans les trente ans qui ont suivi la réunification de 1990, ce modèle s’est défait.
Mikhaïl Gorbatchev avait demandé à François Mitterrand de l’aider à obtenir que l’Allemagne réunifiée ne soit pas dans l’OTAN. Mais, au fond de lui, Mitterrand avait toujours été atlantiste; et il avait peur d’une Allemagne redevenue puissante. Il laissa donc Helmut Kohl négocier avec les Américains l’intégration de l’ancienne RDA dans l’OTAN. Ce fut une décision dramatique car,jusqu’à aujourd’hui,de facto, l’Allemagne n’est pas redevenue pleinement souveraine. Elle ne compte pas moins de 26 bases militaires américaines sur son territoire. Plusieurs dizaines de têtes nucléaires y sont stockées. Même quand l’Allemagne manifeste une certaine autonomie stratégique, comme en 2002-2003, lorsque Gerhard Schröder s’opposa à la guerre d’Irak, ce n’est pas la tendance dominante; Angela Merkel n’a eu de cesse de rendre l’Allemagne plus atlantiste. Et Olaf Scholz obtient le prix d’excellence de la “carpette américaine” en ayant accepté sans broncher que les Américains sabotent le gazoduc Nordstream. Au grand détriment de l’économie allemande, qui a perdu sa source d’énergie bon marché.
Là encore, il s’agit d’un choix fait avec la France. François Mitterrand, paniqué par la réunification, pensait contrôler la nouvelle puissance économique allemande en l’obligeant à “partager” sa monnaie. Helmut Kohl, qui ne comprenait guère mieux que François Mitterrand les réalités économiques accepta pour un ensemble de raisons complexes: garder une bonne relation avec la France malgré la réunification; financer plus facilement cette dernière car à une politique de taux d’intérêts uniformisée en Europe; discipliner les Etats endettés.En pratique,l’Allemagne a perdu son repère le plus important. Elle n’a pas assumé la vérité des dépenses publiques pendant la réunification; elle n’a pas imposé son modèle de bonne gestion aux partenaires européens (endettement de la France à l’abri des taux d’intérêts allemands; catastrophe de la dette grecque); et l’Allemagne a été mise en minorité au conseil des gouverneurs de la BCE,obligée d’accepter un endettement européen (rachat de bons du trésor par la BCE; plan de relance de 2021)
En l’occurrence, François Mitterrand s’y opposait.Il voulait que la Croatie reconnaisse les droits de la minorité serbe sur sonterritoire avant que les pays de la Communauté (Union) européenne reconnaissent l’indépendance de ce pays. Mais Helmut Kohl ne voulut rien entendre. Il força le passage, déclenchant par un effet boomerang les guerres de Yougoslavie. Ce fut catastrophique, non seulement du fait des crimes de guerre et nettoyages ethniques commis.Mais aussi parce que l’Union Européenne révéla son impuissance. Elle se montra incapable de mettre fin au conflit sans recours aux Etats-Unis et à l’OTAN lors de la guerre du Kosovo – en 1999, lorsque la RFA perdit une part de son âme d'”après-guerre en envoyant des bombardiers allemands sur Belgrade,comme en 1981. .
C’est une des mesures les moins connues mais la plus importante de la période (1998-2005) où Gerhard Schröder a été chancelier. Par la loi réformant la fiscalité, promulguée le 6 juillet 2000,les plus-values réalisées sur les cessions d’actif étaient taxées à…0%!. Jusque-là, le taux,dissuasif, avait permis le maintien des participations croisées entre banques et entreprises industrielles. C’était une des forces du fameux “capitalisme rhénan”: les entreprises n’allaient pas en bourse, ni les banques, car elles trouvaient toujours un financement sur leurs projets; le “capitalisme rhénan” se protégeait des prises de participation hostiles,il misait sur le long terme et la qualité des produits industriels. A partir du moment où le “taux zéro” fut instauré, entreprises allemandes et banques basculèrent vers le capitalisme anglo-saxon: les actifs croisés, qui n’avaient jamais été réévalués depuis les années 1950 dans les livres de compte prirent soudain une toute autre valeur., qui facilita l’entrée en bourse, en particulier aux USA. La cohésion des classes moyennes fut dynamitée; les entreprises allemandes misèrent moins sur la recherche et plus sur les apports de capitaux.
On parle souvent du rôle des Etats-Unis dans la première déstabilisation de l’Ukraine, celle de la fin 2004,lorsque l’Occident décida qu’il fallait inverser le résultat de l’élection présidentielle ukrainienne et imposer le perdant, IIouchenko, candidat de l’ouest ukrainien, contre le gagnant, Ianoukovitch, candidat de la partie orientale du pays. Mais les fondations allemandes et des personnalités, telles l’ancien président de la République Fédérale,Richard von Weizsäcker, furent très actifs aux côté des Américains pour financer la première “révolution de couleur”. L’Allemagne mettait le doigt dans l’engrenage qui l’entraînait vers Maïdan puis la guerre de 2022.
Alors que Nicolas Sarkozy était candidat à la présidence de la République, Angela Merkel l’avait fait contacter et l’avait convaincu de préparer un traité qui remplacerait la Constitution Européenne rejetée par le peuple français en mai 2005. Nicolas Sarkozy se prêta au jeu. Sert mois après l’élection du successeur de Jacques Chirac, Angela Merkel cette femme à la mentalité d’apparatchik est-allemand, était satisfaite. Sans que le peuple français s’en aperçoive, l’Union Européenne avait une constitution qui ne disait pas son nom. Ce que le Chancelier allemand del ‘époque ne comprit pas, c’est l’indignation causée dans l’opinion britannique par la manoeuvre. Un puissant courant d’opinion naissait, qui devait mener au Brexit. Au grand dam d’Angela Merkel!
Il y avait l’accident de Fukushima au Japon quelques semaines plus tôt. Mais il y avait un accord politique et industriel remontant au début des années 2000,de sortie progressive du nucléaire avant la fin des années 2030. Par une décision brusque et émotionnelle dont seuls les apparatchiks sans contrôle sont capables, Madame Merkel décida que la sortie du nucléaire aurait été menée à bien dès le début des années 2020. Même si à l’époque tout le monde croyait fermement dans l’essor des “énergies renouvelables”, la décision d’Angela Merkel s’est révélée profondément imprudente. Non seulement l’Allemagne a dû réintroduire charbon et lignite dans le panachage industriel allemand; mais lorsqu’il s’est agi de rompre avec la fourniture de gaz russe bon marché, l’Allemagne a perdu l’un des principaux atouts de son appareil industriel.
Le samedi 4 septembre 2015, le Chancelier allemand était injoignable.Angela Merkel circulait en voiture entre des réunions publiques où elle allait soutenir des candidats de son parti, la CDU. Mais, dans sa voiture,elle n’utilisait pas son téléphone et ne prenait aucun appel. Le soir, sans avoir consulté son gouvernement ni le Ministre-Président de Bavière, elle annonçait que la frontière était totalement ouverte aux réfugiés des conflits libyen et syrien. 1,5 million de personnes venues du Proche-Orient, d’Afrique du Nord et des Balkans profitèrent del’appel d’air. Même si un tiers d’entre eux sont repartis entre temps, faute d’avoir trouvé un emploi, Angela Merkel a provoqué un séisme politique.La vieille sagesse politique voulait qu’il n’y eût aucun parti à la droite des chrétiens-démocrates et des chrétiens-sociaux bavarois. Aujourd’hui, il y a l’Alternative für Deutschland (AfD), parti fourre-tout où l’on trouve aussi bien des conservateurs compétents que des néo-nazis. Et l’AfD est à 24% dans les sondages!
L’enquête officielle sur la réponse du gouvernement à la pandémie se poursuit. Néanmoins, l’enquête Covid ne commencera pas à entendre des preuves sur le développement de vaccins et d’autres médicaments cet été, comme prévu initialement. Présidée par l’ancienne magistrate Heather Hallett, les auditions des témoins seront reportées à une date ultérieure, probablement après les prochaines élections générales.
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La pancarte dit: “Ils ne sèment pas; ils ne récoltent pas non plus; mais ils savent tout mieux que tout le monde”.
C’était l’espoir du gouvernement: la Deutsche Bahn, société des chemins de fer allemands,avait fait appel après qu’une première tentative d’empêcher la grève des cheminots avait été rejetée devant la justice. Mais non, le syndicats qui représentent les conducteurs de locomotives a eu gain de cause. La grève a commencé dans la nuit du 9au 10janvier et elle est prévue jusqu’à vendredi soir. Dans toutes les gares allemandes, on peut lire que les trains ne circulent pas :
L’action la plus spectaculaire de ces trois derniers jours,ce sont, bien entendu, les tracteurs stationnés à la porte de Brandebourg et devant le Reichstag, sous les fenêtres d’Olaf Scholz,le Chancelier. En réalité, c’est toute l’Allemagne qui est bloquée par des opérations escargots ou des fermetures d’accès autoroutiers.
On voit sur la carte ci-dessus, que ce sont tous les centres économiques du pays qui sont bloqués.
Les manifestations et grèves dont nous parlons se sont que la surface des choses. Le gouvernement est désormais rejeté par plus des deux tiers des Allemands:
L’un des slogans qui a le plus de succès dans les manifestations, c’est: “Des élections anticipées en 2024!”
Après environ quatre-vingts ans de modernisation et de croissance, entre le règne de Mutsu-Hito dans la deuxième moitié du XIXe siècle et le drame d’Hiroshima, le Japon, écrasé par l’Amérique qu’il avait osé défier, n’était plus qu’un champ de ruines. Mais des ruines encore habitées par une population jeune, travailleuse, décidée à reprendre son destin en mains, à défaut de sa pleine souveraineté encore aujourd’hui encadrée par son vainqueur.
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Dans son message du Nouvel An, le président de l’Union allemande des agriculteurs résume le mécontentement des agriculteurs : « Au lieu des progrès annoncés, le gouvernement fédéral ne fait que trébucher d’une crise à l’autre. Fin 2023, cette accumulation de crises a atteint son sommet provisoire avec la crise budgétaire. La proposition de supprimer le remboursement du diesel agricole et l’exonération fiscale pour les véhicules agricoles et forestiers est totalement inacceptable. » Après une première grande manifestation des agriculteurs à la mi-décembre, les rassemblements se poursuivront à partir du 8 janvier dans toute l’Allemagne. L’Union avait déjà annoncé avant Noël que les agriculteurs manifesteraient au cours de la nouvelle année « comme le pays n’en a encore jamais connu ».
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Le 3 janvier 2020, Donald Trump donnait l’ordre de frapper, depuis un drone, le convoi du Général iranien Qasem Soleimani qui venait de quitter l’aéroport de Baghdad, pour une rencontre avec Adil Abdul-Mahdi, le Premier ministre irakien.
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Comme toujours, Bruno Le Maire crie victoire et personne ne le dément dans la presse subventionnée. Mais la France vient de subir une redoutable défaite en rase campagne dans la négociation européenne sur la réforme du pacte de stabilité et de croissance demandée à la sortie du COVID par Emmanuel Macron. A cette époque, Emmanuel Macron espérait desserrer l’étau sur les finances publiques françaises, plombées par une dette record et par un déficit public aux proportions jamais atteintes.
Finalement, l’accord trouvé mercredi est proche de ce que nous avions annoncé la semaine dernière.
Dans la pratique, le déficit “primaire” maximal sera de 1,5% au lieu de 3% aujourd’hui. En cas de déficit excessif, les pays devront rattraper au minimum 0,5% de PIB par an.
Dans cet ensemble, Bruno Le Maire a obtenu que la France ne rattrape que 0,4 point par an d’ici à 2027. Le rattrapage peut même être ramené à 0,25 point de PIB si l’Etat-membre procède à des réformes ou à des investissements écologiques ou militaires. Mais l’addition reste douloureuse.
Une fois le quinquennat terminé, la France ne pourra plus s’offrir le luxe de s’endetter sans jamais revenir en arrière, comme le pratique Emmanuel Macron depuis 2017, tout en jouant aux “néo-libéraux”. Et même d’ici 2027, le respect de l’accord qui vient d’être passé se révélera douloureux, dans la mesure la croissance ralentit, et que les perspectives d’un “désendettement” spontané de la France grâce au dynamisme des recettes fiscales disparaît.
Tôt ou tard, Emmanuel Macron devra s’attaquer à la base de son électorat : les fonctionnaires, qu’il chouchoute précautionneusement depuis six ans. Tôt ou tard, il devra drastiquement réduire leurs moyens pléthoriques.
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La faillite de SIGNA Holding et d’autres entreprises liées se trouve à l’épicentre d’une bulle immobilière qui a éclaté au plus tard maintenant. L’onde de choc s’étend bien au-delà du siège de la holding en Autriche et touche actuellement en cascade surtout l’Allemagne et la Suisse. Ce sont surtout les immeubles commerciaux, où il ne s’agit pas seulement de gains spéculatifs, mais aussi de milliers d’emplois, qui inquiètent. En effet, au cours de sa longue tournée d’achat, M. Benko a également acquis des chaînes de grands magasins afin de les “assainir” – souvent avec le soutien massif de l’État.
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Si l’Agence européenne des médicaments (EMA) avait approuvé fin août, le vaccin mis à jour anti-Covid de Pfizer/BioNTech et le Moderna Spikevax XBB.1.5 le 14 septembre. L’EMA n’avait approuvé l’utilisation du Novavax mis à jour que fin octobre. Contrairement à la technologie ARN, le sérum Nuvaxovid est à base de protéines et a été utilisé dans la production des vaccins contre la grippe et le zona.
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Une brève annonce dans le fichier des insolvabilités de la République d’Autriche annonce la fin de la fête : l’insolvabilité de SIGNA Holding est en cours sous le numéro de dossier 6 S 193/23h auprès du tribunal de commerce de Vienne, la première audience aura lieu le 19 décembre 2023. La Signa Holding du spéculateur immobilier autrichien René Benko détient, par l’intermédiaire de ses filiales, des parts dans des objets éblouissants tels que le Chrysler Building de New York, le Kaufhaus des Westens (KaDeWe) de Berlin ainsi que le Park Hyatt Vienna, mais récemment, les moyens financiers pour maintenir l’activité ont fait défaut. Le passif de la holding s’élève à 5 milliards d’euros, soit presque le double de ses actifs, qui s’élèvent à 2,77 milliards d’euros.
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La chaîne de télévision américaine CBS News vient d’indiquer que, selon un rapport d’experts de la santé, le nombre d’infections résistantes aux antibiotiques les plus puissants est en augmentation en Ukraine : « Les hôpitaux ukrainiens sont désormais confrontés à une augmentation alarmante du nombre d’infections résistantes aux antibiotiques puissants utilisés pour traiter les maladies provoquées par ces infections ». C’est ce qu’indique une étude dont les résultats ont été publiés par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis.
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Comme on le voit, l’actualité est particulièrement dense en ce moment. L’actualité de ce mardi sera dominée par le rejet de la loi immigration dans sa version adoptée par la Commission des Lois de l’Assemblée Nationale. Ce rejet implique un retour au texte adopté par le Sénat.
Reste à savoir quelle sera l’attitude d’Emmanuel Macron : dissolution ou pas ?
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Le projet titanesque California Forever, soutenu par des milliardaires, visant à créer une nouvelle ville de 800 millions de dollars dans la région de la baie, se heurte à une vive opposition. Si les partisans du projet ont promis aux habitants de nouveaux emplois, une croissance économique, une communauté dynamique et « piétonne » et des améliorations des infrastructures locales, mais, jusqu’à présent, le projet semble être un échec, les habitants ont exprimé leur mécontentement. Pourtant le projet dépendra du soutien local, crucial pour remporter un vote l’année prochaine.
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Commençons par l’évidence : dans des circonstances normales, le gouvernement devrait démissionner en bloc. S’il ne le fait pas, comme c’est le cas du gouvernement d’Olaf Scholz, il est possible de voter une motion de censure constructive. Si les députés du Bundestag avaient de la décence, ils révoqueraient le chancelier. Mais ce n’est pas non plus le cas. L’Allemagne politique se perd dans des discussions sans fin, mais n’a pas le courage de tirer les conséquences claires de ce désastre. La seule conséquence envisageable est de changer de cap politique, et de le faire rapidement.
Actuellement, c’est la perplexité qui domine au sein des instances politiques, qui se double souvent d’une obstination têtue. Ainsi, le Conseil fédéral a renoncé jeudi à prendre position sur le budget supplémentaire et donc sur la suspension du frein à l’endettement pour l’année en cours. Il a simplement laissé passer la loi en première lecture. L’enjeu est de taille pour les Länder : 45 milliards d’euros de fonds déjà versés pour le frein aux prix du gaz et de l’électricité ainsi que pour les aides en cas d’inondations doivent être garantis juridiquement a posteriori.
Mais il y a des vents contraires, et ils viennent – après la Cour constitutionnelle fédérale – depuis un certain temps de la Cour fédérale des comptes. Dans un avis sur le projet de budget, elle reproche au gouvernement fédéral de ne pas avoir pris en compte tous les fonds spéciaux dans le calcul des emprunts autorisés.
“À cela s’ajoute le fait qu’une légitimation rétroactive de décisions déjà prises, tant en ce qui concerne le budget supplémentaire prévu que l’arrêté d’urgence prévu, pourrait, selon la Cour des comptes fédérale, entrer en conflit avec le droit budgétaire parlementaire de manière inquiétante du point de vue du droit constitutionnel”.
La Cour des comptes fédérale a déjà tiré la sonnette d’alarme cet été à propos des fonds spéciaux : si l’on prend en compte tous les fonds spéciaux, le montant net des emprunts passera en effet de 46 à 193 milliards d’euros en 2023. Parmi les fonds spéciaux les plus récents et les plus coûteux, on compte par exemple 100 milliards d’euros pour l’armée allemande ou le fonds de stabilisation économique avec 200 milliards d’euros. Le volume financier des seuls fonds spéciaux actuels s’élève à environ 869 milliards d’euros, souligne la Cour des comptes.
La grande majorité est financée par des crédits. Fin 2022, le potentiel d’endettement des fonds spéciaux s’élevait au total à environ 522 milliards d’euros. Cela représente environ cinq fois le montant des emprunts affichés dans la période de planification financière 2023-2027.
La prise de position du ministère des Finances, que l’on peut également lire dans le rapport, est remarquable : le ministère des Finances ne pourrait expressément pas suivre les présentations, les évaluations et l’impression générale qui en résulte.
La Cour des comptes allemande n’a pas seulement rendu un rapport sur les fonds spéciaux, mais aussi sur le fonds de stabilisation économique pour la crise énergétique. La critique à l’encontre du gouvernement est ici aussi sévère : le fonds dispose d’une autorisation de crédit d’urgence pouvant atteindre 200 milliards d’euros, qui n’est valable que pour l’année 2022. En réalité, la plupart des fonds ne seront nécessaires que pour les années 2023 et 2024. Par un „montage financier sans précédent“, le ministère des Finances aurait tenté d’épuiser formellement l’autorisation de crédit en 2022, sans emprunter un montant correspondant sur le marché cette année-là. Il a ainsi simulé un emprunt et contourné la règle de l’endettement.
Le Bundestag aurait dû savoir tout cela depuis l’été. Tout cela, Christian Lindner l’aurait su depuis longtemps. Mais depuis, de nombreuses paroles n’ont pas été suivies d’actes.
Au lieu de cela, on laisse maintenant des économistes prendre le micro pour confirmer que la voie déjà empruntée est sans alternative.
Ainsi, l’économiste Claudia Kemfert de l’Institut allemand de recherche économique met en garde contre des économies dans la protection du climat. Pour justifier ses propos, elle a fait référence à des pays comme la Chine et les Etats-Unis, qui investissent beaucoup dans ce domaine. L’Allemagne risque d’être distancée.
Ou Carsten Herrmann-Pillath, économiste à l’université d’Erfurt, qui se laisse entraîner dans un plaidoyer pour les fonds spéciaux :
“Dans ce contexte (la crise climatique, ndlr), la dette publique est la clé de l’équilibre entre les générations. Transférer, au nom du frein à l’endettement, des charges à ceux qui font déjà partie de ceux qui vivront la catastrophe climatique 50 ans plus tard, est injuste. Qui s’étonnera que la désobéissance civile soit le seul recours, voire un devoir ?”
L’économiste Michael Hüther, directeur de l’Institut de l’économie allemande, abonde dans le même sens et demande même 400 milliards d’euros supplémentaires de fonds spéciaux.
Une dette qui explose – mais pour quoi faire ?
On pourrait envisager la question de l’endettement de manière plus détendue si l’Allemagne investissait au moins dans ses infrastructures. Mais ce n’est pas le cas.
Selon une étude du Deutscher Wirtschaftsdienst:
“aucun pays de l’UE n’investit aussi peu dans ses infrastructures publiques que l’Allemagne. En moyenne européenne, environ 3,7 % du PIB ont été consacrés chaque année depuis 2000 aux routes, à la construction d’écoles et à d’autres investissements publics. Avec une moyenne de 2,1 %, l’Allemagne se situait nettement en dessous. Les analyses de régression ne permettent pas d’expliquer cet écart par des facteurs économiques, fiscaux, démographiques ou institutionnels, ni par le frein à l’endettement. La faiblesse des investissements allemands semble être devenue une maladie chronique”
Où que l’on regarde, l’Allemagne manque d’argent à tous les coins de rue, notamment dans le domaine des transports. Le besoin d’investissement pour l’entretien et l’extension des réseaux ferroviaires et routiers dans les villes, les districts et les communes jusqu’en 2030 s’élève au total à environ 372 milliards d’euros. Un pont routier sur deux n’est pas en bon état, tout comme les réseaux de transport public.
Ou dans le secteur de la santé: le sous-financement des investissements hospitaliers entraîne un retard d’investissement considérable. Pour les cinq prochaines années, le besoin d’investissement des hôpitaux allemands s’élève à environ 7 milliards d’euros – par an.
Le retard d’investissement dans les écoles allemandes est estimé à environ 50 milliards d’euros. La dotation financière des villes et des communes est très variable et l’écart entre les communes pauvres, riches et très riches s’est encore creusé ces dernières années.
Pendant ce temps, le ministre de l’Economie Robert Habeck s’exerce lui aussi à l’obstination têtue. Après tout, il s’agit de maintenir ses propres réseaux en activité. Cette semaine encore, son ministère a annoncé l’attribution d’une subvention de 700 millions d’euros à l’usine du groupe suédois Northvolt. À partir de 2026, des cellules de batteries pour voitures électriques seront fabriquées dans le Schleswig-Holstein.
Pensons également aux subventions sans précédent accordées à “l’acier produit sans impact sur le climat” et au développement de l’économie de l’hydrogène. Un milliard d’euros pour le programme de transformation SALCOS – Salzgitter Low CO2 Steelmakingde Salzgitter AG, deux milliards d’euros pour l’usine de réduction directe de Thyssenkrupp avec les installations correspondantes pour la production d'”acier vert”.
Robert Habeck n’est pas le seul à jeter l’argent par les fenêtres. Lors de l’ouverture de la conférence mondiale sur le climat à Dubaï, la ministre allemande du Développement Svenja Schulze a mis à disposition 100 millions de dollars américains (l’équivalent d’environ 92 millions d’euros) pour compenser les dommages climatiques dans les États particulièrement vulnérables.
Annalena Baerbock, qui n’est pas non plus connue pour son sens de l’économie, doit actuellement faire face à de vives critiques de la part de la Cour des comptes: son ministère serait non seulement responsable d’achats immobiliers totalement surévalués à Bruxelles, mais aussi de mauvais achats en Afrique et en Asie. Les commissaires aux comptes reprochent au ministère des Affaires étrangères de mal gérer ses biens immobiliers à l’étranger et de procéder sans planification.
Que fait le chancelier fédéral ? Selon la Loi fondamentale, il aurait en fait la compétence à fixer des directives, c’est-à-dire il est responsable de la politique de l’ensemble du gouvernement fédéral. Olaf Scholz, nous le savons, est le maître de l’obstination têtue. Il ne bouge qu’exceptionnellement.
Dans un rapport sur le projet de budget 2024, la Cour des comptes reproche à la Chancellerie fédérale d’accélérer la construction et la transformation d’un bâtiment d’un montant de 770 millions d’euros, mais d’avoir omis jusqu’à présent d’utiliser judicieusement les surfaces de bureaux existantes.
Ainsi, pendant qu’Olaf Scholz fixe la directive de l’obstination têtue, le site économique allemand s’érode et les fondations de l’industrie allemande s’effritent. Ceux qui le peuvent délocalisent leur production à l’étranger. Outre les déficits cités dans l’infrastructure, ce sont surtout les obstacles bureaucratiques et les coûts élevés de l’énergie qui pèsent sur la compétitivité. Olaf Scholz devrait se rappeler qu’un euro sur trois généré en Allemagne est directement imputable à l’industrie et aux services qui en dépendent. Peut-être se mettrait-il alors en marche?
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Il est évident que l’Ukraine n’aurait jamais fait cela sans les encouragements et les assurances des États-Unis. Selon le journaliste allemand J. Röpke, les autorités de Kiev ont cru Washington, qui leur avait promis 100% de succès dans la contre-offensive, mais elles ont été trompées.
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Même après la décision de la Cour constitutionnelle allemande, le ministre fédéral de l’Economie Robert Habeck veut maintenir les projets économiques qui devaient être financés par le Fonds pour le climat et la transformation. Il y a beaucoup d’argent en jeu et il en va de la survie du prestigieux projet allemand de « transition énergétique » : l’Allemagne doit atteindre la neutralité climatique d’ici 2045. Pour atteindre cet objectif, le développement des énergies renouvelables doit être massivement accéléré.
M. Habeck ne semble pas s’intéresser au fait que, par suite de la décision de la Cour constitutionnelle fédérale, on ne sait désormais absolument pas comment tout cela sera payé : pas plus tard que lundi, il s’est publiquement prononcé en faveur de la déclaration d’une situation d’urgence économique pour l’année en cours et également pour l’année prochaine, afin de suspendre le « frein à l’endettement ».
L’ordre du jour est clair : ce n’est qu’en alimentant artificiellement et en prolongeant la crise énergétique que les règles du jeu démocratique pourront être suspendues afin de mettre en œuvre la dictature énergétique de l’UE. L’Allemagne, nation industrielle et première économie nationale, joue un rôle essentiel dans ce processus.
Un bref regard sur l’histoire du gazoduc Nord Stream 2 montre clairement que la République fédérale d’Allemagne, en coopération avec la Commission et le Conseil, a elle-même considérablement contribué à une situation économique précaire dans le secteur de l’énergie. Il apparaît clairement que les élites à Bruxelles et à Berlin ne se contentent pas elles-mêmes de prolonger la crise, mais qu’ils servent également les intérêts de la technostructure.
Dans un rapport, le ministère allemand de l’Économie indiquait encore mi-2020 l’année 2021 comme date d’achèvement de Nord Stream 2 et incluait la capacité de 55 milliards de mètres cubes normaux dans le plan de développement du réseau (NEP) 2020-2030. Quelques mois plus tard seulement, l’Agence fédérale des réseaux allemands a fait savoir qu’elle avait suspendu la procédure de certification de Nord Stream 2 AG en tant que gestionnaire de réseau de transport.
Le 22 février 2022, le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré à Berlin sa décision de stopper la procédure de certification du gazoduc Nord Stream 2 en mer Baltique en raison de l’invasion russe en Ukraine. L’Allemagne n’était visiblement plus en mesure de se soustraire à la pression de l’UE. Celle-ci s’était opposée depuis longtemps au projet (tout comme Nord Stream 1 auparavant), notamment parce qu’il mettait massivement à mal les relations avec le partenaire transatlantique américain.
Les arguments avancés font état d’une « menace pour la sécurité énergétique de l’UE et la sécurité politique des États membres de l’UE », car les gazoducs saperaient la formation de l’Union européenne de l’énergie. La crainte d’une déstabilisation économique de l’Ukraine, qui pourrait perdre environ deux milliards de dollars de droits de transit, a également été mise en avant. C’est notamment pour cette raison que les institutions de l’UE ont tout mis en œuvre pour torpiller le projet, par exemple par le biais du « 3ème paquet énergie » de l’UE et de la directive sur le gaz modifiée en avril 2019.
Alors que l’échange politique se déroulait au premier plan, les lobbyistes d’outre-Atlantique se formaient déjà en arrière-plan. Dès le mois d’août 2017, le Congrès américain a adopté une loi visant à renforcer les sanctions contre la Russie et à frapper son secteur énergétique. Mais le véritable objectif était plutôt d’augmenter les exportations de gaz américain au détriment des exportations russes et d’introduire sur le marché européen du gaz liquide américain à prix élevé, obtenu par fracturation, plutôt que du gaz russe.
En fait, l’UE a conclu un accord d’approvisionnement avec le gouvernement américain en 2022. Les États-Unis ont assuré à l’Union qu’ils fourniraient 50 millions de m³ supplémentaires de gaz naturel liquéfié (GNL) américain par an jusqu’en 2030. Entre janvier et novembre 2022, les importations de GNL en provenance des États-Unis se sont élevées à plus de 50 milliards de m³. Ce chiffre représente plus du double de celui de l’ensemble de l’année 2021.
La Commission et le Conseil mettent en place des mesures concrètes dans le cadre des trains de sanctions afin de prolonger la situation économique précaire dans le domaine de l’approvisionnement énergétique européen : ainsi, l’achat, l’importation ou le transfert de pétrole brut et de certains produits pétroliers par voie maritime de la Russie vers l’UE ont été interdits ; les États membres ont fixé un plafond pour le prix du pétrole ; il existe une interdiction d’importation de tous les types de charbon russe, une interdiction de nouveaux investissements de l’UE dans le secteur minier russe ; une interdiction d’exportation de certaines technologies de raffinage du pétrole ; il a été mis fin ou la possibilité pour l’Allemagne et la Pologne d’importer du pétrole russe par pipeline.
Ces mesures sont certes vendues sous le titre de « protection du climat » à la population des États membres, qui doit supporter les charges financières et économiques de cette nouvelle dictature énergétique de la Commission et du Conseil. Ici aussi, on utilise l’artifice de « l’état d’urgence » pour s’assurer que les mesures envisagées sont nécessaires, urgentes, inévitables et sans alternative. Le Parlement européen a déjà déclaré à cet effet l’ « état d’urgence climatique » fin 2019. Dans son rapport sur les risques mondiaux 2020, le Forum économique mondial met en garde contre une « urgence planétaire qui entraînera la perte de vies humaines, des tensions sociales et géopolitiques et des répercussions économiques négatives ».
Etat d’urgence pandémique, état d’urgence énergétique, état d’urgence climatique… la Commission a mis en place, toute une série d’instruments puissants qui ne sont que partiellement couverts par les traités de l’UE.
Les déficits démocratiques sont aussi peu discutés dans l’opinion publique politique et médiatique européenne que le fait que les institutions de l’UE ont elles-mêmes largement contribué aux crises mentionnées et les prolongent volontairement.
Il est évident que la Commission et le Conseil sont guidés par les intérêts des lobbies dans leurs actions liées aux mesures d’urgence : c’est évident pour l’achat de vaccins, qui a principalement servi les intérêts économiques de l’industrie pharmaceutique ; c’est évident pour l’achat de ressources énergétiques, qui favorise clairement les fournisseurs américains ou arabes et nuit clairement à d’autres, comme la Russie ; c’est évident pour l’achat conjoint de munitions pour l’Ukraine, qui fait des institutions de l’UE des suppôts du lobby des armes et de l’OTAN.
Le souverain, c’est-à-dire les peuples des États membres, est bien moins lésé par le virus Covid 19, par la guerre en Ukraine ou par les défis liés à l’approvisionnement énergétique que par les actions systématiquement abusives des institutions européennes. En se faisant les suppôts et les auxiliaires de groupes technologiques ou de l’OTAN, ces dernières mettent en péril l’avenir politique et économique de l’Union.
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L’Allemagne – nous le savons déjà – est plongée dans une véritable crise budgétaire. Pour rester en mesure d’agir, le gouvernement d’Olaf Scholz a également déclaré une « situation d’urgence » rétroactive pour 2023, afin de suspendre une nouvelle fois le soi-disant « frein à l’endettement ». Il s’agit ni plus ni moins d’un acte désespéré visant à gagner du temps. Le gouvernement agit ainsi alors qu’il est parfaitement clair que cette décision peut à nouveau être anticonstitutionnelle. Il est évident que la politique budgétaire menée jusqu’à présent par ce gouvernement a totalement échoué et qu’elle nuit gravement au pays. Assainir cette situation prendra non seulement des années, mais nécessitera également des coupes massives que tous les citoyens ressentiront.
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