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Le retour des minimachines chez Nvidia avec le format SFF

Minimachines.net en partenariat avec TopAchat.com

Le SFF, ou Small Form Factor, est un format assez large dans ses possibilités. Il peut aussi bien designer les formats classiques que sont le MicroATX et le Mini-ITX mais aussi les plus  exotiques nano et pico ITX. En règle générale, le format est surtout employé par les professionnels qui s’intéressent à lui pour des solutions de bureau peu encombrantes. De nombreux MiniPC au format SFF ont envahi les bureaux et les entreprises en général où ils cumulent les avantages d’un faible encombrement avec une consommation réduite.

Un PC de bureau « Workstation » chez HP

L’idée de Nvidia avec ce regain d’intérêt pour le SFF n’est pourtant pas de renouveler le parc des machines de bureau pour ajouter des effets de Raytracing à des powerpoints. Non, son ambition est de trouver un nouveau segment de croissance auprès des joueurs, son public fétiche, avec des machines pouvant rivaliser en format avec les consoles d’aujourd’hui.

Nvidia n’est pas le premier à rêver de s’immiscer dans les salons, on a connu une multitudes de marques et même de projets d’envergure au fil des ans qui ont plus ou moins connu de succès. Les Steam Machines de Valve en sont un bon exemple tout comme les solutions Intel NUC dédiées au jeu et les propositions de différentes marques de proposer des PC suffisamment compacts pour être acceptés près d’un téléviseur ont été nombreuses. La marque a du reste été précurseur sur ce segment à sa façon avec ses consoles Shield et son GeForce Now.

Selon WCCFTech, Nvidia chercherait des relais auprès de différents constructeurs pour formuler toutes les pièces d’un nouveau puzzle. Celui d’une combinaison viable pour construire un MiniPC musclé, capable de proposer de bonnes performances en jeu dans un encombrement réduit. Fabricants des cartes graphiques, de boitiers et d’alimentations seraient ainsi sollicités pour se pencher sur ce projet. Des solutions efficaces de dissipation compactes et silencieuses seraient également en plein développement.

Derrière cette agitation, une idée simple. Développer un format baptisé « SFF Enthusiast GeForce » qui proposerait des minimachines permettant de jouer à des jeux PC de manière viable, assez compactes pour intégrer le sanctuaire familial sous un téléviseur et, évidemment, équipées d’un processeur graphique Nvidia. On imagine assez facilement que le dispositif serait assez tentant pour que les marques de cartes graphiques – accessoirement des marques qui distribuent des ordinateurs de bureau standard et des ordinateurs portables – pourraient y voir un moyen de créer une nouvelle gamme de PC. Mais ce SFF Enthusiast GeForce pourrait aussi servir de guide pour que les marques proposent des matériels inter compatibles afin que les utilisateurs puissent construire leurs propres minimachines.

En soit ce n’est pas un pari trop difficile a réussir, tout dépend de ce que veut exactement faire Nvidia avec ce concept. Si la marque le veut, elle peut simplement adapter des puces dédiées dans un format de cartes PCIe et les proposer pour équiper ces nouvelles solutions. Il faut faire coïncider la consommation de ses circuits et le refroidissement nécessaire avec un format plus restreint pour éviter de tomber dans les écueils du monde PC actuel  avec ses cartes graphiques grandes comme des boites à chaussures et ses alimentations dimensionnées comme des chauffages électriques. Le problème étant surtout l’attente de la clientèle. Rien ne dit que les particuliers vont suivre ce mouvement et s’intéresser à un nouveau format, aussi évolutif soit t-il. Nvidia a certes les moyens de proposer des solutions intéressantes et pourrait même y voir le moyen de recycler d’anciennes technologies à peu de frais. En créant une gamme de GeForce pour ce format, avec une appellation et un équipement sur mesure, la marque pourrait en effet y trouver son compte. Ce serait réunir le meilleur des deux mondes : du choix dans les solutions et de la compatibilité mais également une harmonisation dans un format compact.

Si l’information n’est pour le moment pas officielle, j’y vois l’ombre des Steam Deck et des puces AMD. Ce SFF Enthusiast GeForce ressemble à une sorte de « contre feu » de la réussite de la console portable de Valve. On a compris avec les consoles mobiles que la performance pure et dure n’était pas forcément l’Alpha et l’Omega du jeu vidéo. Les joueurs peuvent accepter un nombre d’images par seconde, une qualité d’affichage ou des effets moindres en échange de nouvelles manières de jouer. Et Nvidia a probablement été attentif à cette évolution… sans pour autant proposer de solution jusqu’à aujourd’hui.

Il n’est pas compliqué de comprendre qu’avec la réussite d’un engin comme le Steam Deck, Valve a toute latitude pour pousser son concept dans les salons et rebooter une Steam Machine. On se souvient de la simple indication aux développeurs cherchant à valider leurs jeux pour le Steam Deck d’acquérir un MiniPC standard signé Minisforum. Les rumeurs d’optimisation de Steam OS pour des puces grand public vont également dans le même sens.

Soit de lui même, soit via des partenaires. Proposer une puce AMD adaptée à une jouabilité plus intense, liée à la présence d’une alimentation continue et une ventilation plus conséquente n’est pas impossible. Combien de clients pour une minimachine signée par Valve et vendue avec une manette sans fil pour piloter sur téléviseur une interface de type Steam Deck ? Probablement beaucoup. Avec un Microsoft qui semble avoir compris que son système ne peut pas s’utiliser confortablement avec ces nouveaux engins, il y a un meilleur alignement de planètes pour les formats « de salon » que par le passé. Et il semble logique que Nvidia envisage de construire quelque chose dessus.

 

Le retour des minimachines chez Nvidia avec le format SFF © MiniMachines.net. 2024.

Le marché PC en très légère progression au premier trimestre

Minimachines.net en partenariat avec TopAchat.com

Plus on part de bas et plus la remontée est facile, après les années COVID qui avaient boosté les ventes puis une période « creuse » comme un assez logique retour de bâton. S’en sont suivis la guerre en Ukraine et une jolie inflation pendant deux ans jusqu’en 2023, voilà que le marché PC repart à la hausse. 

Une hausse timide de 1.5% au total et un passage de 58.9 millions de machines expédiées Q1 2023 à 59.8 millions Q1 2024 mais une évolution tout de même. A noter également de belles disparités entre les différents acteurs.

Ainsi la plus grosse progression est assurée par Apple qui croit de 14.6% passant de 4.2 millions de machines à 4.8 millions. Loin des volumes des leaders avec 8.1% de parts de marché mais en nette hausse. Le plus impressionnant est peut être Lenovo qui poursuit son ascension et se sépare plus nettement d’un HP qui semble faire du sur-place. Quand Lenovo passe de 12.7 à 13.7 millions de machines expédiées avec une croissance de 7.8 points, HP stagne à 12 millions pour une évolution positive de 0.2 points seulement. 

C’est toujours mieux que Dell qui, si il reste en volume largement devant Apple sur le Q1 2024 avec 9.3 millions de machines baisse de 2.2% d’une année sur l’autre. Pour le reste la situation ne change pas vraiment dans l’organisation du podium. Acer est toujours 5e avec une belle croissance de 9.2%, la meilleure du marché PC « Windows » hors Apple. Sa part de marché passe de 5.7 à 6.2% avec 3.7 millions de PC expédiés. Preuve que les choix faits par la marque sur ses différents segments ont fonctionné. Asus est au coude à coude avec 3.6 millions de machines vendues mais en baisse de 4.6% par rapport à 2023. Le reste du secteur se partage désormais 21.1 % du marché, en baisse de 5% par rapport à 2023.

Cette année les constructeurs comptent sur l’attrait de l’Intelligence Artificielle pour donner envie aux clients d’investir dans de nouvelles machines. Je ne connais pas exactement le sentiment de la clientèle mais je pense que ce pari est assez fumeux pour le moment. Les « spécialistes » vont se rendre compte de la faiblesse de l’offre actuelle en terme de logiciels à usage local. Les néophytes ne sauront pas vraiment par quel bout prendre cette information. Je suppose qu’il faudra quelques années pour voir un véritable intérêt quand à la présence de puces spécialisées dans ce type e calcul sur les PC. Evidemment, comme beaucoup des machines de 2024 seront équipées de ces puces dédiées à l’IA, les constructeurs ne manqueront pas d’expliquer que leur stratégie est un véritable succès. Ce qui sera sans doute plus proche d’un hommage à la méthode Coué qu’à un réel intérêt pour leur marketing.

Reste également a voir l’impact que provoquera les choix commerciaux Chinois visant a basculer une grande partie de ses administrations et services sur des ordinateurs dotés de processeurs locaux. Des PC qui n’entreront probablement pas en positif dans les statistiques des analystes mais auront surement un impact en creux dans les chiffres des différents acteurs a moyen terme.

Source : IDC

Le marché PC en très légère progression au premier trimestre © MiniMachines.net. 2024.

AMD Ryzen Embedded 8000 Series : de l’IA pour l’industrie ?

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AMD a annoncé hier les processeurs de la série Ryzen Embedded 8000. Les premières puces AMD embarquées qui vont proposer la technologie Ryzen AI avec un NPU. Cette gestion d’une unité de traitement neuronal AMD XDNA fonctionne de la même manière que celle des processeurs classiques AMD Ryzen 8000.

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Les Ryzen Embedded 8000 Series sont à vocation industrielle. Ce sont des puces qui n’apparaissent pas ou très peu1 dans les machines grand public mais servent à faire tourner des matériels embarqué dans des outils de production. AMD a toute  une galaxie de fabricants de cartes mères capables de proposer des solutions sur mesures autour de ces puces pour répondre à des appels d’offre de fabricants qui produiront ensuite des outils exploitables. De la machine à sous en passant par la presse d’imprimerie en passant par des machines CNC haut de gamme.

Ces Ryzen Embedded 8000 sont construits autour de cœurs Zen 4 déployés en 6 et 8 cœurs et 12 à 16 threads. Le processus de fabrication est le même que pour les dernières puces de la marque puisqu’on retrouve une gravure 4nm de TSMC identique aux Ryzen 8000G. Suivant les modèles de puces, les TDP sont très différents. L’entrée de gamme démarre à 15 watts quand le haut de gamme atteint 54 watts.

  Fréqufence  Turbo Coeurs Threads TDP
AMD Ryzen Embedded 8845HS 3.8 GHz 5.1 GHz 8 16 35-54W
AMD Ryzen Embedded 8840U 3.3 GHz 5.1 GHz 8 16 15-30W
AMD Ryzen Embedded 8645HS 4.3 GHz 5GHz 6 12 35-54W
AMD Ryzen Embedded 8640U 3.5GHz 4.9 GHz 6 12 15-30W

AMD met en avant l’arrivée de son NPU dans cette offre sans que l’on sache trop si c’est un argument purement marketing ou si des constructeurs sont déjà à la recherche de ce type de prestation au vu du public visé. AMD parle d’IA industrielle et d’une réponse adaptée en mettant en avant ses pilotes Linux open-source pour XDNA. C’est évidemment le jeu de l’œuf et de la poule habituel. Sans puces avec un BPU de ce type, aucun développeur ne pensera à se pencher sur des solutions exploitant nativement l’IA dans ce type de machine. Aussi, il faut surement attendre quelques générations de processeurs de ce type avant que l’on puisse compter sur des propositions logicielles viables.

Le secteur visé par ces Ryzen Embedded 8000 Series, celui de l’industrie, n’est pas du genre à changer de matériel à la légère. Les outils utilisés sont généralement très chers et liés à une maintenance sur le long terme. Il faut vraiment avoir un argument majeur pour décider une entreprise à basculer son parc de machines ou à faire l’acquisition de nouvelles. Si l’exploitation de l’IA dans un processus industriel se solde par de meilleurs rendements, une gestion  plus efficace ou autre point central comme une meilleur optimisation de l’énergie par exemple, le marché commencera à se pencher sur le sujet d’ici quelques années.

Difficile donc de critiquer AMD pour cette mise en avant des NPU, elle est nécessaire pou que des fabricants se penchent sur ces nouvelles possibilités. Mais il y a peu à parier que cette première salve de puces Ryzen Embedded 8000 Series serve réellement à piloter des IA en masse dans leur secteur d’activité. Elles ne font probablement que préparer le terrain des prochaines générations.

AMD Ryzen Embedded 8000 Series : de l’IA pour l’industrie ? © MiniMachines.net. 2024.

DFGJHHT : la société qui fait rimer narcolepsie et marketing [SPONSO]

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DFGJHHT est une jeune société française spécialisée dans le marketing en ligne et surtout la création de marques. Marc Assin, son créateur est un solo entrepreneur situé à Biarritz. Après un Master en commerce international à la prestigieuse School of Business de Ploemeur, il se frotte d’emblée à la vie active. 

Malheureusement, son handicap n’est pas très bien vu par les recruteurs et malgré son CV  impressionnant et ses excellentes appréciations lors de ses stages, il ne trouve pas d’emploi. Marc souffre en effet de narcolepsie et s’endort régulièrement au travail. Un problème encore mal vu des ressources humaines qui prennent souvent les personnes atteintes de cette maladie pour des gros tire-au-flanc paresseux qui font la bamboche toute la nuit et ne s’investissent pas dans leur travail. Malgré tout ses efforts, ses périodes d’essais ne mènent à rien. Ses collègues voyant d’un mauvais oeil le fait de le retrouver affalé sur son clavier.

Après deux ans de recherches infructueuses, Marc décide de créer DFGJHHT sur une idée simple. Faire de sa maladie un atout. C’est ainsi qu’il propose à des dizaines de marques chaque année de s’occuper de la création de leur nom pour pénétrer de nouveaux secteurs en particulier en Europe. Les fameuses places de marché étant devenues un atout de développement important, l’entreprise les aide a trouver une identité pour se différencier. DFGJHHT s’occupe de toute la mise en place du choix d’un nom de marque et parfois également de la traduction des fiches produits. Ne cherchez pas un acronyme à DFGJHHT, il n’existe pas. La technique de Marc est simplement liée à la technologie qu’il a mise en place dès la création de son propre établissement.  « Au moment de remplir la fiche de création de l’entreprise, je me suis endormi sur mon clavier. A ma grande surprise la société avait été enregistrée sous le nom DFGJHHT à mon reveil. » Sans le vouloir il avait inventé la marquolepsie.

Et cela fonctionne très bien. De nombreux exportateurs voient dans l’approche décomplexée de Marc une chance pour la leur. Le site de la DFGJHHT propose un formulaire simple qui sert d’interface pour des sociétés internationales. De son côté, le jeune entrepreneur de la cote Basque explique que son travail est harassant. Dès qu’une marque fait appel à ses services, il doit trouver l’inspiration. « Je ne triche jamais » confie t-il. Il peut rester parfois plus de 16 heures devant un clavier avant de s’endormir dessus et de trouver LA bonne idée qui fera toute la différence.

« Je suis très fier de certaines de mes trouvailles » déclare Marc, CEO de DFGJHHT. 

Parmi ses coups de cœur et ses tours de force, des marques emblématiques comme PXWAXPY ou KSAMWJF qui se sont fait un nom sur Amazon. La marque EUBEVOLI est aussi une de ses créations. « C’est un travail difficile, il faut séparer le bon grain de l’ivraie ». Avec sa technique, ses clients sont ravis explique t-il. Pour eux les recherches sur les moteurs de recherche sont primordiales et avec DFGJHHT chaque nom de marque amène des résultats probants.

« Tapez KNADGBFT sur Google, vous verrez ! » indique Marc sûr de lui. Et effectivement quand on pianote KNADGBFT, on tombe exclusivement sur cette petite marque qu’il a aidé à prospérer

Le futur s’annonce radieux pour Marc et la DFGJHHT. L’ouverture de places de marché toujours plus nombreuses semble être un Eldorado pour le jeune entrepreneur. Il se frotte les mains en faisant défiler la boutique de La Poste qui propose désormais aussi bien des brouettes que des kits de manucure. « Le marché du naming est en plein boom ». Ce patron dynamique cherche à embaucher mais il a bien du mal à trouver des profils du bon type. « On ne m’envoie que des CV à côté de la plaque » se désole t-il. Les candidats semblent tous se ressembler et veulent vraiment aller de l’avant. Tous  semblent courir un marathon par semaine ou s’occupent de mille manière différentes. Ils n’arrêtent pas de vouloir bouger. Marc cherche pourtant des profils plus posés, des gens avec de la bouteille. 

A la question de l’arrivée des I.A sur ce marché particulier, Marc est parfaitement serein. Pour lui, ce n’est pas un problème. « L’IA manque de savoir faire, ce sont des logiques qui font peur aux industriels, pas aux artisans comme moi. Pour trouver une marque comme FVOAGAOU il faut un certain talent » Et il est certain qu’un Chat-GPT ne sera pas suffisamment original pour lui faire peur. Se contentant souvent d’assembler des évidences, sans aucune poésie dans son approche. Rien qui ne fasse de l’ombre au futur de la jeune pousse.

[Billet sponsorisé par DFGJHHT]
Images Denys Golub pour Gstockstudio.

DFGJHHT : la société qui fait rimer narcolepsie et marketing [SPONSO] © MiniMachines.net. 2024.

Intel vPro : de nouveaux Core Ultra ultra basse conso

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Ces processeurs seront déployés dans des portables à destination des professionnels, ces nouveaux Core Ultra avec fonction vPro ont une assez belle amplitude  de compétences et surtout un vaste champ de consommation. Les premiers d’entre eux ne demandant que 9 watts en fréquence de base. 

Ces nouvelles puces Meteor Lake d’Intel proposent elles aussi un assemblage de cœurs Performance, Efficience et les Low Power Efficient jouant entre de la puissance et de l’efficacité pour proposer à la fois de l’autonomie et des capacités de calculs. Ajouté à cela un NPU dédié aux calculs d’IA et un circuit graphique variant en fonction de la consommation de chaque processeur. Les fonctions vPro apportant en plus de manière matérielle des éléments clés pour la sécurité et le pilotage des machines.

En entreprise, il sera possible d’authentifier son parc et d’empêcher ainsi toute machine externe de se connecter à un réseau. L’arrivée du NPU permet également de piloter des algorithmes dédiés à la détection de risques de sécurité ou de mieux identifier chaque engin. Intel assure qu’entre un PC d’il y a 4 ans et une machine Meteor Lake vPro la probabilité d’une attaque baisse drastiquement. Evidemment d’une simple génération à l’autre la performance progresse et la consommation fond de 36% dans le meilleur des cas.

Intel met l’accent sur les fonctionnalités annexes de sa gamme comme l’implantation aisée d’un module sans fil de type Wi-Fi7 et Bluetooth 5.4, du Bluetooth LE Audio, de ses puces Ethernet Gigabit et 2.5 Gigabit ou du Thunderbolt 4. La marque fait aussi l’emphase de son IA qui aura certes des usages plus rapides dans un contexte pro mais qui peine encore à montrer tout l’intérêt de son déploiement en local. Elle assure proposer des premières « suites » prenant en charge son NPU pour piloter des performances et, donc, de la sécurité. 

L’arrivée des PC Microsoft Copilot, avec la touche dédiée, est également mise en avant. Intel expliquant que ces machines seront parfaitement adaptées à cet environnement. J’étais persuadé que les pros n’étaient pas sensibles à ce genre de communication jusqu’à ce que je rencontre deux distributeurs spécialisés… Ceux-ci m’ont expliqué que suivant la taille de l’entreprise concernée, ce genre d’argument influe sur les investissements. Une sorte de corollaire de salaire. Plus l’entreprise est grande, plus son responsable IT est compétent et bien payé et moins un argument comme la formule « AI PC » n’a d’impact. Mais pour beaucoup de petites et moyenne entreprises. Quand le responsable IT a également deux ou trois autres casquettes dans la boite ou qu’il est arrivé à ce poste en s’autoformant grâce aux stages « offerts » par ses fournisseurs, et plus ces arguments font mouche.

Pr

 

 

 

 

ocesseur

Cœurs / Threads Cache Fréquence Max ( P /  E) GFX RAM Fréquence  base /  Turbo  Intel vPro
Core Ultra 9 185H 16 /22
6P + 8E + 2LPE
24Mo 5,1 GHz / 3,8 GHz Intel Arc (8 Xe cores @ 2,35 GHz) 64/96Go 45W / 115W Oui (Entreprise)
Core Ultra 7 165H 16 / 22
6P + 8E + 2LPE
24Mo 5 GHz / 3 GHz Intel Arc (8 Xe cores @ 2,3 GHz) 64/96Go 28W / 64-115W Oui (Entreprise)
Core Ultra 7 155H 16 / 22
6P + 8E + 2LPE
24Mo 4,8 GHz / 3,8 GHz Intel Arc (8 Xe cores @ 2,25 GHz) 64/96Go 28W / 64-115W Oui (Essentials)
Core Ultra 5 135H 14 / 18
4P + 8E + 2LPE
18Mo 4,6 GHz / 3,6 GHz Intel Arc (7 Xe cores @ 2,2 GHz) 64/96Go 28W / 64-115W Oui (Entreprise)
Core Ultra 5 125H 14 / 18
4P + 8E + 2LPE
18Mo 4,5 GHz / 3,6 GHz Intel Arc (7 Xe cores @ 2,2 GHz) 64/96Go 28W / 64-115W Oui (Essentials)
Core Ultra 7 165U 12 / 14
2P + 8E + 2LPE
12Mo 4,9 GHz / 3,8 GHz Graphiques Intel (4 Xe cores @ 2 GHz) 64/96Go 15W / 57W Oui (Entreprise)
Core Ultra 7 155U 12 / 14
2P + 8E + 2LPE
12Mo 4,8 GHz / 3,8 GHz Graphiques Intel (4 Xe cores @ 1,95 GHz) 64/96Go 15W / 57W Oui (Essentials)
Core Ultra 5 135U 12 / 14
2P + 8E + 2LPE
12Mo 4,4 GHz / 3,6 GHz Graphiques Intel (4 Xe cores @ 1,9 GHz) 64/96Go 15W / 57W Oui (Entreprise)
Core Ultra 5 125U 12 / 14
2P + 8E + 2LPE
12Mo 4,3 GHz / 3,6 GHz Graphiques Intel (4 Xe cores @ 1,85 GHz) 64/96Go 15W / 57W Oui (Essentials)
Core Ultra 7 164U 12 / 14
2P + 8E + 2LPE
12Mo 4,8 GHz / 3,8 GHz Graphiques Intel (4 Xe cores @ 1,8 GHz) 64Go 9W / 30W Oui (Entreprise)
Core Ultra 5 134U 12 / 14
2P + 8E + 2LPE
12Mo 4,4 GHz / 3,6 GHz Graphiques Intel (4 Xe cores @ 1,75 GHz) 64Go 9W / 30W Oui (Entreprise)

Ces éléments n’intéresseront probablement pas tout le monde et beaucoup des fonctionnalités n’ont d’intérêt que dans la vie d’une entreprise ayant un département informatique piloté. Mais elles permettent de creuser un écart avec les processeurs grand public et servent en général de fondation à la création de machines pro intéressantes. Intel assure que plus de 30 portables sont prévus dès cette année avec des puces vPro de 14e Gen.

Dans ce listing de puces, deux sont toutefois assez particulières, les Core Ultra 5 134U et Core Ultra 7 164U qui ressemblent beaucoup aux puces Meteor Lake présentées par Intel en fin d’année dernière. Là où toutes les autres sont présentées en Core Ultra X xxU5, elles sont en Core Ultra X xx4 U. Ces modèles ont la particularité de ne consommer que 9 watts en fréquence de base et 30 watts en Turbo. De quoi construire des machines légères et autonomes. Si ce ne seront pas forcément des engins fanless en permanence, on peut tout à fait imaginer des BIOS adaptés à un déplacement en basse fréquence sur batterie qui ne demanderait pas de refroidissement actif et un usage sédentaire avec une ventilation très discrète.

Pour nous autres, ces machines préfigurent ce que le marché de l’occasion reconditionné nous fournira dans « quelques » années à un prix record. Il n’y a qu’à jeter un oeil sur les bonnes affaires de AFBShop pour s’en convaincre.

Intel vPro : de nouveaux Core Ultra ultra basse conso © MiniMachines.net. 2024.

Intel Foundry : une renaissance complète du service

Minimachines.net en partenariat avec TopAchat.com

Intel Foundry, c’est le nouveau nom de l’IFS, l’Intel Foundry Service. L’offre de gravure de microprocesseurs de la marque. Derrière cette entité se cache un jeu de domino enclenché depuis 2021, date à laquelle Intel a retrouvé un véritable stratège.

L’arrivé de Gelsinger a été un tournant pour Intel. Parce que au moment de son retour la majorité des analystes spécialisés dans le secteur des semi conducteurs encourageaient Intel a revendre son activité de fabrication de puces1 pour se concentrer sur leur développement. Un modèle qu’avait choisi AMD des années auparavant, en 2009, en revendant ce qui allait devenir GlobalFoundries. Le N°2 mondial de la gravure de processeurs derrière TSMC.

Intel n’a pas choisi cette voie et a décidé au contraire de mettre l’accent sur le développement de ses usines en changeant son approche. De fondeur exclusif des processeurs maison, l’idée a été de s’ouvrir à d’autres fabricants. Ainsi est né l’Intel Foudry Services avec la volonté de fabriquer des puces pour des tiers. Ce premier choix, ce premier domino devait en enclencher beaucoup d’autres. A commencer par des investissements colossaux dans de nouvelles technologies de gravure.

On se souvient d’un Intel faisant du sur-place dans les années 2010, la marque avait abandonné son rythme « tick-tock » en 2016 en expliquant vouloir travailler plus longtemps l’optimisation de ses processeurs plutôt que de changer d’architecture régulièrement. Un choix qui lui sera reproché par le grand public qui redécouvrira au passages l’existence d’un AMD volontaire et agressif avec des gammes Ryzen faisant largement oublier les mauvaises années Athlon. Pour revitaliser son offre Intel a du mettre les bouchées doubles. Ressusciter son processus Tick-Tock par exemple et, au lieu de revendre son activité de gravure, a donc décidé d’investir en masse dans ce segment.

La promesse d’Intel ? Le 5N4Y.

5 Nœuds en 4 Ans. Il faut comprendre ce code pour ce qu’il est réellement. Ces « noeuds » sont des avancées en terme de gravure. Des évolutions de finesse mais également des bouleversements techniques importants. En 2021 Intel accusait un retard important en terme de finesse de gravure et promettait donc de le rattraper avec un plan ambitieux de développement. Plan qui est aujourd’hui sur les rails et assez impressionnant avec des promesses tenues. En 2024 le fondeur devrait offrir son Intel 20A et annonce que son 18A est également sur de bons rails pour prendre la suite. Cette avancée rapide n’est pas illogique ou surprenante, elle rattrape le retard accumulé auparavant quand Intel piétinait sur des finesses de plus en plus éloignée de ce que proposait un graveur concurrent comme TSMC. Les 14 et 10 nanomètres notamment ont été largement exploités sur les processeurs Core.

Au delà de cette finesse, de nombreuses évolutions techniques sont en marche. Si l’Intel 4 est déjà disponible sur le marché et si l’Intel 3 semble mûr, le plus impressionnant vient des fonctions annoncées autour de ces finesses.

Pour séduire, l’Intel Foundry propose un calendrier encore plus ambitieux et surtout une ouverture de tout son savoir faire aux autres marques. La promesse d’une innovation qui va se poursuivre avec la mise en place de technologies avancées avec, pour certaines d’entre elles, de l’avance sur les concurrents.

Mais surtout, Intel Foundry change radicalement de philosophie en proposant un service complet autour de ses nombreux savoir faire. L’ensemble de ses services sera ouvert aux autres marques, même concurrentes. Besoin de tester un processeur ? De réaliser des samples ? De fabriquer des puces avec les dernières technologies d’Intel ? Tout sera possible. L’idée n’est plus de seulement fabriquer des puces grâce  à des machines et un savoir faire mais d’accompagner les marques dans toutes les étapes de la conception à la production de celles-ci. Des partenariats avec plusieurs universités américaines en Californie et au Michigan permettra aux étudiants de comprendre et de piloter la technologie Intel 18A. De futurs ingénieurs quitteront donc l’université diplôme en poche avec une maitrise des outils de l’IFS.

L’écosystème complet sera à la disposition des autres concepteurs de puces qui n’ont pas d’usines de production en propre. L’assemblage des produits finis sera également possible et non plus juste la gravure des wafers. Ces galettes de silicium qui nécessitent ensuite l’imbrication des circuits sur un support. En d’autres termes on pourra demander à Intel Foundry de produire des puces de A à Z qu’on n’aura plus qu’à mettre en boite ou à souder sur un circuit imprimé. Tout comme on pourra uniquement demander l’assemblage de composants tiers ou la gravure d’un élément.

Et cette offre est ouverte à tous : Microsoft et ARM ont déjà indiqué vouloir faire fabriquer des SoC chez Intel Foundry mais les portes sont ouvertes pour Qualcomm, Nvidia et même… AMD. En se positionnant ainsi, l’offre vient concurrencer directement ce que proposent des acteurs comme TSMC, GlobalFoundries ou encore Samsung.

 

Les premières architectures Intel 18A en approche

Pour marquer le coup, Intel annonce sa première production sous sa technologie 18A avec Clearwater Forest. Une puce pas vraiment grand public puisqu’il s’agit d’un processeur Xeon. Mais un processus de fabrication qui démontre l’efficacité des capacités des usines d’Intel. La puce rassemble en effet de nombreux éléments novateurs. Elle emploie l’Intel 3 pour son DIE, l’EMIB et la technologie Foveros Direct. C’est la marque de la bonne voie du premier processeur grand public en Intel 18A que sera Panther Lake en 2025.

C’est l’objectif du 18A de permettre au fondeur de redevenir le leader en terme d’avancées techniques. Pour le moment on reste sur une production de masse en Meteor Lake et donc en Intel 4. L’Intel 3 qui sert à la fabrication du DIE de base de Clearwater Forest n’est pas employé dans un processeur grand public même si il serait déployable dans des volumes plus importants selon le fondeur. Reste à savoir si la feuille de route de la marque pourra être réellement tenue comme annoncée. Si Intel a toujours spécifié que son objectif 5N4Y ne concernait que des étapes internes de production et non pas la fourniture de produits finis en masse, il y a toujours des risques d’une distance diplomatique entre les annonces et la réalité.

Comprenez qu’il serait du plus mauvais effet pour la stratégie actuelle de Geslinger d’annoncer un retard sur ses nœuds de production. Promettre que tout va bien et que le calendrier de développement interne est parfait reste plus confortable que de sortir des produits. Même si pour l’année 2023 pas moins de deux générations de processeurs ont été proposées. Le fait que Microsoft ait signé un partenariat avec Intel pour développer une puce 18A est un bon indice du développement de la technologie. On se doute que Microsoft n’aurait pas signé – et engagé des fonds – sur une simple promesse. Idem pour ARM qui a annoncé et suivi les efforts de la marque depuis avril 2023.

Intel EMIB

Aure point clé, la signature de partenariat avec de nombreux architectes du silicium. On retrouve des noms prestigieux associés aux services de l’Intel Foundry. Des marques comme Ansys, Siemens, Synopsys, Cadence ou Keysight qui vont travailler avec des outils mis en place par Intel pour profiter de ses nouvelles technologies comme l’EMIB. Cette solution qui permet de construire des puces plus efficacement à partir de différents éléments. Pour ces marques, l’EMIB est la promesse d’un développement plus rapide et plus souple que les technologies classiques.

On retrouve également une myriade de marques spécialisées qui pourront profiter des services de l’Intel Foundry pour proposer des éléments techniques très spécifiques. On peut considérer cela comme un assemblage de plusieurs composants différents, comme un microscopique puzzle. Si une marque développe un élément de sécurité qu’un client final veut absolument obtenir pour ses matériels, Intel ne sera pas en mesure de le remplacer par un composant maison mais pourra tout à fait l’implémenter sur une puce dans ses usines. Beaucoup de ces éléments sont des points clés pour pouvoir répondre à des appels d’offres précis et le fait de les intégrer à son catalogue de partenaires est un énorme avantage pour le service. Intel pourra même proposer ses propres puces comme des éléments a intégrer dans d’autres productions. Un autre point capital de cette offre à mon sens car un industriel qui aurait besoin d’un processeur hyper spécifique pourrait choisir d’assembler un élément de sécurité X avec une mémoire Y, un microcontrôleur Z et un cœur Intel dans un seul et même « SoC » final.

Qu’est-ce que ça change pour le grand public ?

C’est la question que l’on me pose en général en commentaire ou dans la vraie vie. Intel Foundry c’est super mais ça change quoi pour nous ? La réponse est assez évidente. Plus Intel trouvera de partenaires pour  son service de fondeur, moins le coût de développement – un coût totalement astronomique qui se chiffre en dizaines de milliards de dollars – sera reporté sur la seule production d’Intel. Et donc sur les processeurs vendus à tout le monde. Le prix de la course à l’innovation voulue par Intel sera également épongée en partie par ces clients professionnels. Si Microsoft signe une production de masse de puces Intel 18A, il paye de son côté une part des frais de développement de celle-ci. 

La qualité globale des puces et la possibilité de voir la feuille de route d’Intel être tenue est également clairement impactée par le développement de ce service. Plus il sera populaire auprès de différents acteurs, plus les investissements seront rapides et massifs. Plus la rentabilité de ceux-ci sera grande et le prix des technologies baissera. 

Le fait d’avoir également un concurrent à TSMC sur les puces haut de gamme a également un intérêt concurrentiel et, beaucoup plus prosaïquement, de calendrier. Les prévisions de production de TSMC sont telles qu’il faut parfois attendre plusieurs trimestres pour bénéficier de certaines de ses technologies… Ou alors s’engager au prix fort sur des volumes très importants. L’arrivée d’un acteur concurrent pourrait avoir des effets positifs sur ce calendrier mais aussi sur le coût de ces gravures spécifiques.

*C’est une Private Joke.

Intel Foundry : une renaissance complète du service © MiniMachines.net. 2024.

Avec Phison, L’USB4 devrait se démarquer en 2024

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Phison est un fabricant de composants connu surtout pour ses contrôleurs de mémoire flash intégrés sur les SSD. La marque compte bien désormais s’imposer dans le monde de l’USB4 avec la PS2251-21 (U21), une puce 2-en-1 qui proposera des fonctionnalités plus intéressantes et plus souples que les solutions actuelles.

Plus intéressantes parce que Phison va commercialiser sa puce à un prix plus doux. Ce qui risque d’inciter les constructeurs à démocratiser les stockages externes à ce format et à multiplier les offres. L’USB4 propose des fonctionnalités avantageuses : il est souvent plus intéressant de choisir un SSD externe ou un Dock muni d’un connecteur USB4 plutôt qu’une solution en USB 3.1. Le débit est non seulement plus rapide avec des transferts souvent supérieurs à 3Go/s contre 2 Go/s au mieux pour les USB 3.2 Gen2 les mieux intégrés. Souvent les USB Type-C des portables et MiniPC sont en réalité des versions USB 3.1 ou USB 3.2 qui ne bénéficient pas de ce débit maximal. Choisir l’USB4 permet de profiter de transferts plus « stables » et moins « marketing ».

L’USB4 a également pour lui d’assurer la présence des fonctions secondaires performantes qui sont toujours assez hypothétiques et au bon vouloir des fabricants sur les USB inférieurs. Un signal vidéo et audio sortant en DisplayPort 1.4 y est intégré ainsi que la possibilité d’alimenter des extensions en 48 V maximum. Des services appréciables pour les machines mobiles comme pour les machines sédentaires puisque toutes pourront alors piloter un dock complet. Problème, les solutions USB4 sont généralement beaucoup plus chères que les autres modèles. Et cela pour deux raisons.

D’abord par un manque flagrant de concurrence. Mis à part Asmedia, il n’y a personne de sérieux1 sur le marché. Ce qui permet au fabricant d’imposer le prix de son choix. Mais, en plus, la puce d’Asmedia n’est pas miraculeuse, elle sait prendre en charge le protocole USB4 mais c’est tout. Elle ne gère pas le stockage qui va derrière. Si votre dock, votre SSD USB4 ou toute autre extension type station d’accueil veut pouvoir ajouter un stockage en plus, il faudra intégrer un – couteux – contrôleur SSD supplémentaire. Deux puces pour un seul usage.

La solution Phison sera plus souple puisque la marque annonce que son circuit sera capable de prendre en charge le protocole USB4 ainsi que le stockage situé derrière. Une seule puce à acheter, stocker et implanter et la promesse d’un prix plus accessible, cela risque de pousser plus de constructeur à se pencher sur ce protocole. Mécaniquement, cela devrait également inciter les fabricants de portables et de MiniPC à s’orienter vers cette solution.

USB4 : les spécifications techniques officiellement annoncées

Source : Phison

Avec Phison, L’USB4 devrait se démarquer en 2024 © MiniMachines.net. 2024.

Le JEDEC présente le format mémoire CAMM2 d’une capacité max de 128Go

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Comme souvent les première normes industrielles informatiques sont lancées « pour de faux » par les consortiums industriels qui les gèrent. Le CAMM2 est ainsi annoncé après un format CAMM lancé en début d’année et qui n’a pas eu de prises véritables sur la production industrielle informatique. Ce genre de changement comme passer d’un format comme le SODIMM à un autre, prend du temps.

Outre le problème de développement des modules eux même, il faut l’assurance des constructeurs qui vont s’en emparer pour que la mayonnaise prenne. Rien que le passage de la DDR4 à la DDR5, et avant lui le passage de ma DDR3 à la DDR4, suffit à comprendre pourquoi les constructeurs trainent des pieds. Le surcout de ces nouveaux produits n’est pas forcément au goût de tout le monde et il faut en général  que les pros essuient les plâtres et payent le tarif premium des nouvelles gammes avant de les voir débarquer vers le grand public. Aujourd’hui, les tarifs des modules CAMM de Dell et de Samsung, ne font rêver personne. Un module de 16 Go est facturé plusieurs fois le prix d’une barrette SODDIMM de même capacité.

Des stations DELL sous mémoire CAMM

Ainsi, au fur et à mesure que la DDR5 s’est démocratisée dans les machines pro puis dans ls solutions grand public, le prix de ces modules s’est rapproché de leurs prédécesseurs à un point où la différence technologique n’a plus vraiment d’impact aujourd’hui. Pour le CAMM et désormais le CAMM2, la problématique est la même mais en pire puisque les usines qui fabriquent les modules SODIMM ne vont pas seulement avoir à changer de type de mémoire, ils vont également devoir modifier leurs lignes de production avec de nouvelles machines.

Le format SODIMM est une solution trouvée pour coller aux besoins de fabricants de portables. Etait-ce la meilleure d’un point de vue technique ? A l’époque de sa sortie, probablement. Elle permettait d’exploiter les mêmes composants de mémoire que ceux des machines de bureau et correspondait parfaitement aux besoins des constructeurs. En 1997, donc, le JEDEC lance le SODIMM et il ne faut que quelques années aux constructeurs pour l’intégrer. Il faut dire que les engins d’alors étaient plus épais avec des stockages mécaniques, des lecteurs optiques, des ventilateurs autrement plus massifs et une électronique demandant globalement plus d’espace. Le format correspondait au meilleur des deux mondes. D’autant qu’il remplaçait une solution peu avantageuse pour les clients. Avant les SODIMM, la majorité des constructeurs de PC utilisaient des formats propriétaires difficiles à trouver et horriblement chers.

Le JEDEC annonce donc le CAMM2 alors que personne n’a vu la couleur du CAMM. Ce n’est pas un échec, c’est l’avancée logique du format. En janvier avec le CAMM, le consortium a mis les pieds dans le plat à la réunion de famille des constructeurs de PC et de portables. En décembre, il s’agit d’avoir réellement un format commercialisable.

Qu’est-ce que le format CAMM2 ?

Evolution d’un format au départ proposé par DELL, il s’agit d’une solution fonctionnant non plus avec des broches classiques dans un slot mais par compression de ces pins contre un récepteur. Le nom CAMM2 veut dire Compression Attached Memory Module de seconde génération. Le format est donc ultra fin et n’a pas besoin d’être soudé. Il se fixe en vissant le module à la carte mère en plusieurs points et permet d’employer de la DDR5 comme de la LPDDR5 (avec des formats de brochage différents cependant ) tout en gardant des possibilités d’évolution. Le JEDEC annonce une réduction de l’épaisseur mémoire de 57% par rapport aux doubles modules SODIMM l’un sur l’autre. Chaque module CAMM2 pourra en outre embarquer jusqu’à 128 Go et gérer en solo un fonctionnement double canal. En clair, plus besoin d’ajouter deux SODIMM de 16 Go pour avoir 32 Go en double canal, un seul module CAMM2 suffira. La pose verticale permettra peut être un accès plus simple au sein des portables. On peut espérer que les constructeurs retrouvent un jour la recette perdue de la trappe d’accès magique aux composants.

Le format permettra également un fonctionnement par paires, ce qui signifie qu’il sera possible de monter jusqu’à deux modules de 128 Go dans un ordinateur portable. Pas forcément utile pour tout le monde mais qui peut être très intéressant pour certaines applications. 

Le CAMM2 est-il une bonne nouvelle pour les MiniPC ?

Je n’en suis pas sûr. Car si les portables ont de moins en moins un problème de place en interne, c’est d’ailleurs la place « perdue » au sein des ordinateurs portables chez Dell qui a du motiver cette recherche en premier lieu, ce n’est pas le cas des formats exotiques comme les MiniPC. Une carte mère de portable peut aujourd’hui être extrêmement réduite, un petit bout de circuit imprimé tout en longueur ou une nappe pour relier deux circuits ensemble afin d’adresser toute la connectique. Certaines machines de grandes marques emploient la même carte mère avec des machines de 13 à 16 pouces sans aucun complexe. La place disponible est comblée par une augmentation de services : plus de stockage, plus de haut-parleurs, plus de capacité de batterie.

Basculer du format SODIMM au format CAMM2 ne sera donc pas un souci pour ces engins. Mais cela risque de poser un problème pour les fabricants de MiniPC. Car, pour eux, chaque centimètre compte. Les SODIMM ont été au cahier des charges des formats NUC de la première heure et le développement des minimachines que nous connaissons aujourd’hui s’est fait autour de leur existence. A l’intérieur d’un PC de douze centimètres sur douze, il n’y a pas forcément la place de glisser un module CAMM2. Alors que la hauteur du châssis permet sans problème de monter deux ports SODIMM.

Le problème est que le format MiniPC vit pour beaucoup des avantages économiques créés par l’écosystème des portables. Et si demain le monde mobile bascule en bonne partie vers le format CAMM2, cela risque d’impacter le prix des modules DDR classiques. Et donc celui des MiniPC. Evidemment, on peut imaginer une large redistribution des composants dans ces minimachines avec une face de carte mère réservée uniquement au stockage et à la mémoire vive. Un duo M.2 et CAMM2 qui tomberait sous la main à l’ouverture du châssis. Mais cela veut dire qu’il faudrait trouver de la place à tout un tas de composants ailleurs. Ou augmenter la taille du châssis. 

On en n’est pas là, le format CAMM2 vient tout juste d’être ouvert et je doute que l’on voie beaucoup de portables grand public équipés de ce type de mémoire avant longtemps. Assez de temps pour que les ingénieurs en charge de nos chers MiniPC trouvent des solutions alternatives.

Mémoire au format CAMM, le JEDEC embraye le pas à Dell

Le JEDEC présente le format mémoire CAMM2 d’une capacité max de 128Go © MiniMachines.net. 2023.

MeLE Overclock 4C : un MiniPC ultracompact sous Intel N95

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Le MeLE Overclock 4C est à la fois une nouveauté et un produit aux compétences déjà vues. C’est souvent le cas sur le marché du MiniPC qui se concentre sur des processeurs assez restreints mais pour le cas de MeLE c’est également assez intéressant à suivre.

Le MeLE Overclock 4C embarque donc un processeur Intel N95, une puce Alder Lake N sortie en tout début d’année et largement employée désormais par de nombreux acteurs du marché noname comme de grandes marques. C’est pourtant le premier MiniPC de la marque à embarquer ce type de puce. MeLE n’est pourtant pas un nouvel acteur sur ce terrain. Pourquoi un tel retard à l’allumage ?

Et bien c’est malheureusement la rançon d’un développement original de la part du constructeur. MeLE n’est pas une marque noname qui s’empare de designs établis par d’autres acteurs en n’y collant que leur étiquette. Non, MeLE conçoit et fabrique des produits maison. Ce qui peut être un énorme avantage face à une concurrence qui semble employer le même matériel encore et encore de génération en génération mais qui est également parfois un énorme problème.

MeLE a sorti de nouvelles gammes de MiniPC en septembre et novembre 2022. Des machines construites avec les puces disponibles à l’époque soit des Gemini Lake Refresh et des Jasper Lake. Problème, en janvier 2023 Intel annonce les Alder Lake-N est les lance dans la foulée. Au lieu d’avoir une mise à jour basique comme cela avait été le cas depuis quelques générations, la nouvelle offre Intel N100 et consorts change le niveau de performances de manière très marquée. Et c’est la tuile pour MeLE qui se retrouve avec une nouvelle gamme de produits originaux, assumée financièrement entièrement par elle seule et, d’un coup, très difficiles à vendre. Je vous avais parlé de ce « trou d’air » provoqué par l’arrivée des excellentes puces Alder Lake-N sur le marché des MiniPC. Les stocks des anciens Celeron et Pentium étant encore présents dans de nombreux MiniPC commercialisés, il était difficile pour certain de commencer à vendre des machines sous la  nouvelle génération de puces tant que leur stock d’anciennes n’étaient pas écoulés. Mais, au fil des mois et des promos, la majorité des stocks a fini par disparaitre et les marques ont pu s’emparer des nouveautés.

Pas MeLE. Parce que la marque propose son design, ses cartes mères et ses propres produits originaux. Design, carte mère et produits qui demandent de la recherche et développement en solo mais également un investissement important pour avoir des prix corrects. On ne peut pas produire 50 machines seulement pour obtenir un produit viable face aux concurrents. Il faut s’engager sur une quantité minimale plus importante. Et c’est comme cela qu’en tout début d’année, alors qu’Intel s’apprêtait à annoncer ses nouveaux processeurs, que MeLE s’est retrouvé avec un gros stock de produits de plus en plus difficiles à vendre sur le marché. Le gros de leur concurrence, qui se contente donc de coller une étiquette sur des MiniPC produits par d’autres, a juste eu à se débarrasser du lot en cours en cassant leurs tarifs pour bénéficier des nouvelles puces. 

Tout cela pour dire que si aujourd’hui le MeLE Overclock 4C apparait enfin comme le premier MiniPC Alder Lake N de la marque, ce n’est pas par manque de compétence ou de flair, c’est bien parce qu’avant de le sortir le constructeur devait liquider son stock d’autres minimachines sous Celeron et Pentium. Une étape indispensable pour survivre économiquement.

Ce nouvel engin propose un format assez intéressant. Avec 17.8 cm de large pour 9.4 cm de profondeur, il mesure 2.1 cm d’épaisseur et propose en plus d’un Intel N95, 16 Go de DDR4-3200 sur un slot SoDIMM et un duo de 512 Go de stockage grâce à un port M.2 2280 256 Go compatible aussi bien avec les solutions SATA et NVMe et un eMMC 5.1 de 256 Go préinstallé. L’engin fera donc apparaitre deux unités de stockage indépendantes sur votre système. La connectique proposera en plus un lecteur de cartes MicroSDXC pour ajouter un stockage supplémentaire. 

Le reste des connecteurs comprend un USB 3.2 Gen2 Type-C avec alimentation Power Delivery, DisplayPort 1.4 et données, deux USB 3.2 Gen 2 Type-A, un USB 2.0 Type-A, deux sorties HDMI 2.0, un Ethernet Gigabit et un jack audio combo 3.5 mm.

L’alimentation sera assurée par un port USB Type-C avec une entrée de 12 à 23 volts et l’engin pourra être alimenté par une batterie externe de type Power Delivery 3.0. Ce qui permettra de construire une solution pour pallier à d’éventuelles coupures de courant assez facilement. Un module Wi-Fi6 et Bluetooth 5.3 est également présent pour connecter l’engin sans fil.

On n’a pas encore de prix pour ce modèle en France, Amazon le liste déjà mais aucun stock n’est disponible pour le moment. Il est annoncé à 220$HT aux US dans sa version de base indique AndroidTVBox ce qui n’en fait pas le modèle de MiniPC le plus abordable du marché. Mais le MeLE Overclock 4C a des avantages indéniables de format, d’évolutivité et de support. La marque a pris son temps pour des raisons évidentes de marché mais elle propose des produits suivis dans le temps et généralement très bien conçus. Je ne serai pas surpris que les autres gammes de MiniPC actuellement toujours coincées sur des Celeron d’ancienne génération ne finissent pas par sortir dans des modèles réactualisés avec d’autres puces Alder Lake-N  chez le constructeur.

MeLE Overclock 4C : un MiniPC ultracompact sous Intel N95 © MiniMachines.net. 2023.

ARM devient actionnaire minoritaire de Raspberry Pi Ltd

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Raspberry Pi Ltd, c’est la partie commerciale adossée à la fondation du même nom. C’est elle qui fonctionne avec les partenaires industriels et elle qui développe les composants les plus récents qui se retrouvent au cœur des produits de la marque comme le RP2040.

Eben Upton avec un mug. (et un prototype de Raspberry Pi 5)

ARM, qui développe l’architecture du même nom, vient d’annoncer avoir investi dans une participation minoritaire dans cette branche. La marque veut ainsi assurer un partenariat solide dans la durée entre les deux entités. Le sort de Raspberry Pi Ltd est lié depuis longtemps à celui d’ARM puisque tout l’écosystème de la fondation a été pensé autour de ces puces. Mieux encore, les cartes ont entrainé l’apparition et le développement de centaines de solutions exploitant ces puces. Et de milliers de nouveaux développeurs qui se sont penchés sur les possibilités offertes par ces SoC.

ARM indique vouloir participer à la suite de l’aventure Raspberry avec la volonté de rendre « l’informatique plus accessible pour tous ». ARM compte également sur les cartes de développement pour poser les concepts des prochaines générations d’objets connectés. L’intérêt actuel du marché pour l’IA pouvant également être fertilisé par des prototypes montés sur des systèmes de ce type. Du côté de Raspberry Pi Ltd, la formulation est à peu près la même avec cette idée que ce support d’ARM assurera un avenir à différents projets tout en assurant vouloir continuer à proposer des produits ARM dans le futur. En s’assurant à la fois d’un bon niveau de performances, de solutions peu gourmandes et et d’un écosystème logiciel complet. 

On peut voir dans ce rapprochement une forme de réponse aux questionnement posés par plusieurs d’entre vous en commentaires ces derniers mois. Questions que je peux résumer assez facilement en quelques points.

  • Quel impact peut avoir l’architecture RSIC-V sur le marché des SBC ?
  • Pourquoi Raspberry Pi ne s’intéresse pas à ces nouvelles architectures ?
  • Quelle réponse du marché Pi face à la baisse des propositions Intel et notamment des Alder Lake-N ?

La réponse à ces questions n’est pas vraiment donnée par cette prise de participation. Mais en s’associant financièrement avec ARM, Raspberry Pi Ltd va pouvoir éviter de se les poser.

Le communiqué de presse : 

CAMBRIDGE, U.K., November 2, 2023 – Arm Holdings plc (Nasdaq: ARM, “Arm”) and Raspberry Pi Ltd today announced an agreement by Arm to make a strategic investment in Raspberry Pi. Arm has acquired a minority stake in Raspberry Pi, further extending a successful long-term partnership between the two companies as they collaborate to deliver critical solutions for the Internet of Things (IoT) developer community.

As the demand for edge compute accelerates, with the proliferation of more demanding IoT and AI applications, Raspberry Pi’s solutions are putting the power of low-cost, high-performance computing into the hands of people and businesses all over the world. This investment further cements a partnership that began in 2008, and which has seen the release of many popular Arm-based Raspberry Pi products for students, enthusiasts and commercial developers. Raspberry Pi’s most recent flagship product, Raspberry Pi 5, became available at the end of October.

“Arm and Raspberry Pi share a vision to make computing accessible for all, by lowering barriers to innovation so that anyone, anywhere can learn, experience and create new IoT solutions,” said Paul Williamson, SVP and GM, Internet of Things Line of Business, Arm. “With the rapid growth of edge and endpoint AI applications, platforms like those from Raspberry Pi, built on Arm, are critical to driving the adoption of high-performance IoT devices globally by enabling developers to innovate faster and more easily. This strategic investment is further proof of our continued commitment to the developer community, and to our partnership with Raspberry Pi.”

“Arm technology has always been central to the platforms we create, and this investment is an important milestone in our longstanding partnership,” said Eben Upton, CEO, Raspberry Pi. “Using Arm technology as the foundation of our current and future products offers us access to the compute performance, energy efficiency and extensive software ecosystem we need, as we continue to remove barriers to entry for everyone, from students and enthusiasts, to professional developers deploying commercial IoT systems at scale.”

Source : ARM

ARM devient actionnaire minoritaire de Raspberry Pi Ltd © MiniMachines.net. 2023.

Badbox : le clou dans le cercueil des TV-Box Android

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Badbox c’est le nom donné par une étude à une pratique mafieuse touchant l’industrie des appareils Android en général et des TV-Box en particulier. Une étude qui dévoile des chiffres effrayants en ce qui concerne le nombre d’appareils infectés.

Je vous en parlais il y a peu, j’ai arrêté de suivre l’actualité des TV-Box Android il y a un bon moment maintenant. Mon constat assez amer au moment où j’ai pris cette décision était triple. Le premier était dans la course effrénée aux nouveaux modèles qui se suivaient sans cesse. A peine une Box sortie qu’une nouvelle était annoncée, souvent pour corriger juste un bug de la première. Plus rentable que de faire une mise à jour, les constructeurs préféraient lancer de nouvelles versions plutôt que de suivre les anciens modèles. Le fait que les TV-Box soient vendues à des prix très bas – entre 20 et 30€ – justifiant selon eux cette méthode.

Corollaire de ce premier problème, un second souci se posait. Aucun suivi n’était proposé pour ces TV-Box. En cas de bug du système entier ou d’une application essentielle, la box était le plus souvent bonne à mettre à la poubelle… Un gâchis de ressources énorme et une dépense finalement importante pour le client. Ce qui m’avait donné envie de publier un long billet sur les Nvidia Shield TV en 2018 où j’expliquais que la différence de tarif entre une TV-Box noname et celle de Nvidia finissait par se justifier amplement dans le temps.

Troisième souci, le comportement étrange de ces appareils. J’avais déjà remarqué alors que certaines box, envoyées par des revendeurs, réagissaient bizarrement. Des engins qui se mettaient à envoyer et recevoir des tonnes de données dès leur branchement à un réseau. Sans que cela ne se justifie à l’usage. Pourquoi une TV-Box aurait besoin d’envoyer et de recevoir des centaines de Mo/s si je ne lui demande rien, juste en l’allumant la première fois, sans avoir même lancé une application ou une mise à jour. Ces pratiques étaient très inquiétantes d’un point de vue de sécurité.

Ces trois éléments conjugués m’ont fait baisser le rideau de cette rubrique sur minimachines. Fini les TV-Box noname malgré les nombreux modèles que je recevais et que je continue à recevoir de temps en temps. Aujourd’hui, avec du recul, cette décision s’avère finalement très positive. 

La mafia des TV-Box

C’est à une échelle industrielle que Badbox a opéré. Cette appellation désigne l’infection de dizaines de milliers d’appareils Android de tout type avec un logiciel malveillant baptisé Triada. Le terme rappelle sans ambiguïté les triades mafieuses et l’ensemble des applications employées opère bel et bien pour le compte d’organisations de ce type. Les appareils infectés sont divers mais le vecteur principal semble être les TV-Box. Peu chères, utilisées en masse pour un usage connecté, exploitées comme des objets indépendants de tout pilotage informatique, ce sont les vecteurs parfaits pour piloter un large réseau de machines zombies.

Plus de 200 modèles de TV-Box ont été recensés comme infectés par Triada. 80% des TV-Box « noname » seraient concernées mais d’autres vecteurs seraient également à l’œuvre. En particulier des applications diverses, souvent des copies de copies d’applications existantes comme une calculatrice, un convertisseur de mesures ou une boussole. Des apps qui sont proposées par d’autres apps et qui tissent chaque jour un réseau de plus en plus étoffé. Cet ensemble de machines infectées a servi aux pirates comme une base arrière pour plusieurs opérations différentes : vol de données, création de comptes en masse, fraude publicitaire et création de portes dérobées pour venir fouiner dans les différents appareils.

Google et Apple ont évidemment pris le taureau par les cornes et fait le ménage dans ces applications malveillantes.  Là où le problème subsiste c’est dans les appareils infectés dès leur sortie d’usine. Les fameuses TV-Box « noname ». Les fabricants à la recherche de la meilleure rentabilité possible se sont laissés tenter par diverses sources de revenus et d’économie. Quand différents acteurs se sont présentés avec des systèmes prêts à l’emploi, particulièrement travaillés pour l’usage d’une TV-Box et totalement gratuits, ils se sont évidemment laissez faire.

Un contact m’expliquait en 2017 que certaines images d’Android étaient injectées en masse sur les appareils en se basant juste sur des composants standard : SoC embarqué et puces réseau.Le contenu de l’image n’était pas vraiment au cœur des préoccupation du fabricant. Certains constructeurs recevaient de l’argent pour chaque installation logicielle de ce type. Un phénomène classique issu des applications publicitaires. Quand vous découvrez que votre ordinateur à un système qui pointe vers un jeu vidéo ou un service de streaming par exemple. Des éléments qui ne sont pas présents dans l’image d’origine du système. Le constructeur a perçu quelque chose de l’éditeur du service pour ajouter un lien vers son produit. Pour une usine qui vend des machines proposées à 20 à 25€ au public, qui ne lui rapportent que quelques euros pièce,  il y a beaucoup de marge à gagner en récupérant quelques centimes liés à la pub. Ajouter des applications sur son image système n’est pas bien compliqué. Si en plus on n’est pas responsable de la création et du développement dudit système, c’est encore plus intéressant financièrement parlant. Si enfin on n’est pas le nom qui apparait sur la TV-Box à la fin… On ne risque rien.

Et c’est comme cela que Triada a fini par devenir un véritable fléau pour cette industrie. Les TV-Box ont reçu de plus en plus de systèmes basés sur « Android Open Source Project », une version Open Source d’Android, non certifiée par Google et totalement gratuite. Si AOSP est « propre » par défaut, c’est un excellent terrain de jeu pour des pirates en herbe qui peuvent le détourner pour y glisser les infections de leur choix. D’autant que le tatouage logiciel exécuté par Google pour vérifier le système lorsqu’il se connecte au Google Store n’est pas activé. « Play Protect », qui assure cette traçabilité de l’image du système, n’est pas pris en charge. Il suffit donc au pirate de proposer un accès alternatif au magasin d’applications de Google pour que la validation des applications téléchargées ne soit plus active.

C’est ainsi que des tablettes, des smartphones, des télé connectées et des TV-Box sont non seulement livrées au public avec des logiciels malveillants mais que rien ne les empêche ensuite d’en télécharger de nouveaux, volontairement ou involontairement. Human Security, aux manettes de ce rapport concernant Badbox, indique que si au moins 74 000 appareils Android sont infectés par Triada dans le monde. Ils n’ont testé réellement que 7 TV-Box et peuvent avoir laissé passé des milliers d’autres engins sous leur radar.

Un design qui annonce la présence d’une porte dérobée

Badbox : pour quoi faire ?

Une fois que vous connectez un appareil infecté à un réseau, les malwares embarqués s’activent. Sans que l’utilisateur ne s’en aperçoive, l’appareil se connectait à un serveur piloté par les pirates quelque part en Chine. Commençait alors la collecte de données assez intrusives. Si l’appareil est connecté à votre compte Google pour profiter de Youtube ou à d’autres services, des données liées peuvent être rapatriées. Mais d’autres outils peuvent être exploités pour récupérer mot de passe et informations sur des comptes payants. Des accès à des services de streaming, des comptes vers des plateforme de eCommerce et autres peuvent ainsi être piratés.

Le réseau Badbox aurait ainsi accès a des millions d’adresses IP sédentaires et mobiles. De quoi récupérer des données importantes mais aussi donner des idées supplémentaires aux pirates. Un réseau de publicité invisible a ainsi été mené sur ces appareils. Les pirates pouvant facilement « distribuer » des millions et des millions de bannières publicitaires à travers le monde, avec des rapports complets et détaillés de leurs campagnes pour satisfaire les donneurs d’ordre. Aucune de ces publicité n’étant en réalité visible par les utilisateurs finaux puisqu’elles s’exécutaient en arrière plan des usages réels des machines. On peu générer une fausse attention, un temps de consultation des pubs et même des clics sur les différents éléments sans aucun problème. Les utilisateurs ne se lassent jamais de ces pubs, ne choisissent pas de els fermer ou des les ignorer…

Pas un souci pour l’utilisateur ? On peut se dire que le fait de ne pas avoir de pub intrusive sur la TV-Box n’est pas gênant. Mais c’est sans compter le coût de ce type d’opération pour les marques. Si un fabricant de chaussures propose une publicité en ligne, il en répercutera le coût d’affichage dans les produits qu’il vendra ensuite. Le fait que la pub se soit affichée ou non ne change rien à ce problème, elle affectera le prix des produits commercialisés. L’étude parle d’un total de diffusion de 4 milliards de publicités par jour. Toutes invisibles. Mais qui ont évidemment un impact conséquent pour les marques.

Enfin, Badbox se servait de son réseau pour créer des robots logiciels. Ces programmes peuvent intervenir en masse pour différents usages malveillants. Du matraquage de sites par des milliers de faux utilisateurs en même temps pour les faire tomber – un service exécuté comme un point de pression pour un chantage ou comme commande de la part d’un concurrent. Faire tomber un site en quelques clics est un pouvoir assez énorme aux mains d’une entité malveillante.

La création de serveurs proxy est une autre possibilité offert par Triada. On peut facilement se servir de la machine d’un particulier qui, pendant que ce dernier regarde un film, va chercher à se connecter à un service en ligne. Plutôt que de se baser sur l’IP d’un serveur d’un pays différent pour accéder au même service. On peut ainsi se connecter comme si on était un véritable particulier avec une adresse IP locale. Cela sert à tester des sites sans se faire griller au bout de trois essais. De changer facilement d’IP et de rester discret. Cela peut également servir à utiliser un réseau social à des fins de propagande en trompant les algorithmes avec des adresses IP toujours différentes. Créer de faux comptes, les remplir de messages et avoir une armée de robots prête à soutenir telle ou telle cause ou relayer telle ou telle opération marketing…

Que faire si on a une TV-Box Noname?

Que faire si on a une TV-Box Android noname dont on n’est pas sûr ? Il existe trois solutions efficaces pour éviter tout problème avec sa Box. La première est la plus simple. Ne plus l’utiliser en mode connecté. On peut très bien la garder en mode déconnecté en l’utilisant comme lecteur de vidéo sur une clé USB par exemple. Cela empêche évidemment l’exploitation des services de streaming comme Youtube ou Netflix mais c’est plus sûr.

L’autre solution est de surveiller – et bloquer – les usages louches de la box. Ce qui nécessite des compétences spécifiques. Il faut identifier les entrées et sorties réseau de la box et bloquer celles dont le comportement est anormal. Ou, plus facile, n’autoriser que des comportements spécifiques comme l’accès à un service de streaming par exemple. Mais le risque est de devoir maintenir cette surveillance dans le temps, les logiciels employés pouvant muter et changer de comportement. 

La dernière et la plus radicale des solutions est de ne plus employer son appareil… Ce qui est évidemment un sacrifice. Surtout si il s’agit d’une tablette ou d’un téléviseur. Mais c’est peut être moins cher que de se rendre compte qu’on a perdu l’accès à ses réseaux sociaux ou que son compte en banque a été piraté…

La fin de Badbox ?

Des contre mesures ont été mise en place par différents acteurs afin de lutter contre ce réseau. La fraude publicitaire a été révélée et le nombre de requêtes a drastiquement diminué. Les développeurs de Triada ont tenté de modifier leur approche en mettant à jour les appareils connectés infectés. Tentative repérée par les chercheurs en sécurité et qui a finalement conduit à la disparition de certains serveurs en Chine. Est-ce la fin de Badbox pour autant ? Je n’en suis pas si sûr. Tant que le public sera prêt à craquer pour un appareil à 20-25€ qui ne donnera aucune information sur son constructeur et son système d’exploitation, ce type d’opération perdurera. Tant que la presse en ligne relaiera ce genre de machines, elles continueront à être vendues. Tant que des places de marché continueront de proposer ces engins en masse, la mafia à l’origine de ces réseaux pourra continuer à prospérer.

Source :  Human Security et Wired. Merci à Sam pour sa veille.

Badbox : le clou dans le cercueil des TV-Box Android © MiniMachines.net. 2023.

Le prochain Exynos 2400 sera plus rapide grâce au RDNA 3 d’AMD

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Le nouveau SoC de Samsung promet beaucoup. Avec une architecture plus moderne, un gros focus sur les calculs d’AI et la présence d’un circuit graphique dérivé du RDNA 3 d’AMD, la puce aurait de beaucoup plus larges capacités.

On parle d’une augmentation de la puissance de calcul de base de 1.7 fois. L’Exynos 2400 devrait proposer plus de réactivité dans tous les usages mais son gros point fort dépendra de ses éléments secondaires. La partie Intelligence Artificielle ferait ainsi un bon en avant avec un NPU qui afficherait 14.7 fois les performances du précédent SoC maison de la marque. De quoi répondre aux usages de plus en plus intensifs de l’IA dans divers outils logiciels aujourd’hui.

L’alliance avec AMD donnerait également un coup de boost au circuit graphique Xclipse 970 basé sur une architecture RDNA 3 que l’on connait bien dans le monde des minimachines puisqu’il permet à des puces x86 AMD Ryzen de proposer des performances très convaincantes dans une enveloppe thermique très faible. Sur les SoC ARM évidemment, cette enveloppe sera réduite au minimum mais la solution serait capable de nombreuses choses dont la prise en charge du Ray Tracing.

De quoi donner suffisamment de performances pour que le Exynos 2400 puisse faire un peu d’ombre aux propositions de Qualcomm sur la scène ARM haut de gamme ? Ce serait une excellente nouvelle pour le marché avec une rivalité qui obligerait sans doute Qualcomm à réviser son approche tarifaire. Et si ce circuit XClipse 970 n’est pas encore au niveau, il apportera sans doute un niveau de performances très suffisant pour une majorité d’utilisateurs. Il faut également prendre en compte que cette approche de conception entre AMD et Samsung est renforcée sur la durée par un contrat à long terme. De quoi assurer une progression des puces de la marque dans le futur. Le nouveau SoC est prévu pour 2024.

Source : Samsung

Le prochain Exynos 2400 sera plus rapide grâce au RDNA 3 d’AMD © MiniMachines.net. 2023.

Asus NUC : la reprise de la gamme d’Intel est actée

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La cérémonie était très protocolaire, le passage de bâton entre Intel et Asus s’est fait sans heurts. Asus NUC devient donc le nouveau dépositaire des produits et le fabricant de ceux-ci. La marque s’est engagée à produire et vendre les minimachines de la 10e à la 13e Gen pour assurer la transition en douceur tout en développant de son côté de futures solutions sous cette gamme.

La division Asus NUC a commencé à assurer son rôle depuis le premier septembre, la Business Unit qui va s’occuper de cette nouvelle branche focalisait son discours à l’attention du segment professionnel plus que grand public. La firme a également intégré une partie du personnel d’Intel au sein de cette nouvelle branche. Une équipe qui assurera la poursuite du travail de Recherche et Développement pour Asus  et se focalisera sur le développement logiciel et de Cloud Computing. Asus cherchera à développer ce nouveau canal de distribution sur tous les segments pros que la gamme adressait déjà mais fait également des annonces en terme de développements de solutions liées à l’IA et autres innovations du genre. 

La réelle signification de cette annonce entre Intel et Asus NUC est, bien entendu, de réassurer les pros qui pourraient être tentés de se détourner d’Asus pour aller lorgner chez les concurrents. Le nom d’Intel et la qualité de la production des gammes étant pour beaucoup de partenaires industriels l’assurance d’une gamme de services avantageux et durables. La reprise par un tiers, quel qu’il soit, est forcément un signe d’incertitude. Pour ne pas perdre ces marchés, il fallait au moins montrer une passation de pouvoir, aussi symbolique soit t-elle. 

Beaucoup de professionnels attendent Asus au tournant et vont regarder comment la poursuite de leur garantie engagée avec Intel sera traitée dans les trimestres à venir. D’autres attendent clairement de voir ce que le constructeur proposera pour la prochaine Gen de ces minimachines. Je ne doute pas un instant qu’Intel continuera à proposer son aide et ses produits à Asus pour poursuivre cette aventure d’une manière ou d’une autre pendant quelques temps. Mais il faudra que la prochaine gamme de ces engins marque les esprits d’une manière ou d’une autre pour éteindre les inquiétudes des acheteurs.

D’autant que, pour rappel, Asus a certes repris le  business d’Intel et son portefeuille de clients mais n’a pas d’exclusivité sur les NUC. Si d’autres acteurs veulent venir sur ce marché, ils peuvent tout à fait contacter Intel et obtenir le droit de proposer, eux aussi, des NUC.

Asus reprend – en partie – le marché des MiniPC NUC d’Intel

NUC : fin de partie pour les minimachines d’Intel

Asus NUC : la reprise de la gamme d’Intel est actée © MiniMachines.net. 2023.

LG va t-il démocratiser les écrans OLED pliants ?

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Des écrans pliants pour tout le monde ? LG n’a pas  annoncé de prix ni de véritables chiffres pour le futur de sa production. Juste que la marque va commencer à proposer ce type d’affichage avec un volume de production moins confidentiel qu’auparavant.

Le HP Spectre Foldable et son écran 17″ OLED pliant tactile à 4999$

Vous avez surement déjà croisé une nouvelle concernant des écrans pliants de type OLED. En général, ce sont des machines très haut de gamme, vendues à des prix très élevés, qui en héritent. Cela pourrait, en partie, changer avec l’apparition d’une offre plus abordable chez LG. 

La marque a en effet indiqué le début d’une production de masse de modèles 17″ pour portables. Avec une courbe de pliure de 3 mm seulement, ces écrans haut de gamme pourraient devenir plus accessibles. Rendant ainsi la construction de gammes plus classiques possible. Proposant une définition QHD+ en 2560 x 1920 pixels, ces écrans ne seraient alors plus forcément réservés à des engins totalement inaccessibles au plus grand nombre.

Le souci d’un écran de ce type, d’un point de vue économique, c’est qu’il prend une part tellement importante du prix d’un portable qu’il faut tenter de faire passer la « pilule » en agglomérant des composants tout aussi haut de gamme. On ne sortira jamais un ordinateur portable où l’écran occuperait 50 ou 60% de son tarif global de pièces détachées. On imagine pas une machine avec un écran OLED de 17″ pliant équipé d’un processeur entrée de gamme avec 8 Go de mémoire vive et 256 Go de stockage eMMC. Cette évidence pousse les constructeurs à assembler un mix de pièces détachées qui respectent une certaine logique. Le prix de l’affichage ne doit pas dépasser un certain pourcentage global du prix des composants. Et si il le faut cela veut dire que des artifices variés pourront être mis en place : système audio de grande marque, fonctions avancées de gestion de réseau sans fil, châssis en matériaux composites ou en alliages taillés en CNC. Bref, tout ce qu’il faut pour remettre le prix de l’affichage à sa place et essayer de proposer un engin « équilibré ». 

Si LG augmente sa production d’écran pliants OLED, cela devrait baisser le prix du composant et améliorer sa disponibilité et son prix. Rendre ce type ‘affichage à des tarifs moins stratosphériques. Reste la grande question autour de cette technologie, est-ce qu’on a vraiment besoin d’un écran pliant de 17″ en mobilité ?

LG va t-il démocratiser les écrans OLED pliants ? © MiniMachines.net. 2023.

Le site de e-commerce Hekka.com ferme ses portes.

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Le site Hekka était basé à Singapour mais son siège social était officiellement situé à Chypre, probablement pour profiter de la vue. 

L’entreprise n’était pas en très grande forme depuis un moment et cela faisait quelques bons mois que je n’avais pas repéré de bons plans chez eux. Leur expérience d’un mélange d’un commerce proposant une offre entre mode et high-tech n’a apparemment pas fonctionné. Aujourd’hui le site est totalement fermé. La mort de Hekka.com aura donc été assez semblable à sa vie, les deux sont passés complètement inaperçus. Si vous avez acheté un produit chez Hekka par le passé, il y a peu de chance pour qu’une garantie fonctionne. Vous pouvez essayer de contacter le fabricant en cas de panne mais cela reste très hasardeux.

Hekka tombe

Pas mal de sites de e-commerce sont nés dans le sillage des plus gros revendeurs à l’exportation. Un paquet est apparu après la mort du site Gearbest en 2021. Gearbest lui même a essayé de se relancer avant de finalement jeter l’éponge. Beaucoup d’anciens salariés ayant tenté ou tentant encore de créer des sociétés fonctionnant de manière identique.

Seulement le e-commerce est un marché impitoyable et les plus anciens acteurs ont des parts de marché importantes. Ils peuvent, en général, assez bien négocier avec les fabricants  et ont la primeur sur les nouveautés. Certains assument même des sorties exclusives de nouveaux produits de grandes marques. Difficile de venir les chatouiller ou même faire de meilleurs prix qu’eux aujourd’hui.

Le site de e-commerce Hekka.com ferme ses portes. © MiniMachines.net. 2023.

Linux présent sur 3% des PC après trente années de lutte

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Gratuit, performant, personnalisable et peu gourmand, Linux est un système d’exploitation qui a tout pour plaire. Pourtant, les chiffres relevés par StatCounter révèlent que seuls 3% des PC de bureau connectés à Internet sont installés sous Linux.

Windows est comme toujours le grand vainqueur de cette course avec plus de 68% du marché. MacOS est au dessus de 21%. ChromeOS est à 4.15% et Linux reste juste au dessus de la ligne des 3%. On note que 3.23% des machines n’arrivent pas à être identifiées par StatCounter et apparaissent comme pilotées par des systèmes inconnus. On note également que ces systèmes inconnus ont des mouvements de hausse et de baisse symétriques aux mouvements de Windows, ce qui me laisse croire qu’il s’agit surtout d’un problème d’identification de la part du système suite à une probable mise à jour.

Linux Mint : complet et parfait pour des usages classiques

La présence d’un ChromeOS à 4.15% sur ce tableau vous aura probablement mis la puce à l’oreille. Ce que StatCounter appelle « Desktop PC » et que j’ai maladroitement traduit par « PC de bureau » ne veut pas dire « machine fixe ». Cela veut dire machine différente des serveurs mais englobe à la fois les portables et les tours de toutes les tailles. C’est plutôt ce que Personal Computer veut dire de manière classique, à savoir ordinateur personnel. Au contraire des solutions serveurs qui, si elles étaient intégrées au graphique, augmenteraient largement le pourcentage pour les machines Linux. Si on mettait la masse des ordinateurs dans la statistiques, des machines à bord de véhicules en passant par l’IoT, les machines embarquées et autres, le graphique aurait une toute autre tête.

Q4OS : une distribution intéressante et légère dérivée de Debian

Ce constat des 3% en 30 ans1 peut être vu sous un angle assez pessimiste car malgré tous les efforts de la communauté Linux, malgré les immenses qualités des systèmes développés, la situation est d’une stabilité étonnante. La progression de Linux existe, le pourcentage a doublé depuis 2015, mais cela reste toujours largement minoritaire. 

DietPi : un système très léger pour faire revire vos minimachines

Pour le reste la recette est toujours la même, Windows étant vendu avec la grande majorité des machines commerciales et le système de Microsoft étant suffisamment efficace, il conserve toujours une large part de marché. MacOS est tout de même en progression, avec une courbe qui a tendance à grimper ces derniers temps. Sur un an, c’est une hausse très sensible, probablement portée par les nouvelles machines de la marque que l’on a vu en progression également. 

ElementaryOS, un très beau système dérivé d’Ubuntu, parfait pour débuter

Microsoft vend désormais fort peu cher ses licences aux OEM. On peut le voir assez facilement avec le marché des MiniPC noname. Livrés avec une licence Windows tout à fait valide pour une dizaine d’euros de plus que sans. Cette mainmise sur les machines neuves, fraichement installées en sortie d’usine, verrouille effectivement le secteur. Chez Apple, c’est la même logique avec un enfermement encore plus contraint puisqu’il est difficile d’utiliser un autre système que MacOS sur les ordinateurs équipés des puces fabriquées par Apple.

Pop!_OS : un autre choix intéressant pour débuter

Mais il y a quand même des évolutions notables et positives pour le monde Linux dans l’ensemble, ne serait-ce que parce qu’on peut considérer que ChromeOS est un dérivé de Linux. Mais surtout, il est désormais possible d’utiliser les outils Linux sur la très grande majorité des systèmes. Pas sur tous les Windows mais depuis la version 10, il est assez facile d’en profiter. Même chose sous MacOS où il est facile d’installer une distribution complète. Et ChromeOS lui même peut être remplacé très facilement par un Linux libre et sans asservissement à Google.

Ces 3% sont donc bien faibles face à l’offre actuelle du marché. Mais pour un système libre et sans marketing, cela reste un assez joli résultat.

Source : Linuxiac

Linux présent sur 3% des PC après trente années de lutte © MiniMachines.net. 2023.

Le marché PC encore en baisse au second trimestre 2023

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C’est une baisse des expéditions qui chute de 13.4% ce second trimestre par rapport à la même période en 2022 d’après IDC. Une demande en berne de la part des particuliers comme des professionnels sur le marché PC.

Alors que les Soldes ne soldent rien, le marché continue d’empiler des références sur des étagères avec une nette baisse des expéditions chez les principaux fabricants de PC. Hormis Apple qui affiche une croissance de plus de 10% et qui s’empare désormais de 8.6% du marché, l’ensemble des autres marques est dans le  rouge.

Le rouge clair pour HP qui ne chute que de 0.8%. Le rouge très très foncés pour Dell avec une baisse de 22% de ses expéditions, Acer avec -19.2% et Lenovo qui tombe de 18.4%… Les autres acteurs reculent en moyenne générale de 16.5% sur leurs expéditions.

Des chiffres qui font assez peur quand on additionne les trimestres de baisse précédent. Même pour Apple, parce que le chiffre positif que la marque affiche est certainement lié à une situation tendue au second trimestre 2022 ou la marque avait des difficultés a fournir ses clients. Si on met le problème de l’époque dans la balance, le côté positif de ses expéditions cache peut être une réalité plus contrastée. Pour HP la situation est encore différente avec un stock assez chaotique tout au long de l’année 2022 qui semble en passe de se réguler. 

Cela pousse également les constructeurs a traiter les nouveautés avec des pincettes, évitant des commandes trop importantes de peu de rester avec un matériel rapidement jugé obsolète sur les bras. Un jeu difficile puisque le revers de la médaille est de se retrouver à court de machines pour répondre à la demande comme cela a été le cas en 2020 et 2021.

D’autres effets se font probablement sentir sur le marché PC. Les vagues de licenciements massifs de certaines entreprises aux US comme en Europe a probablement eu un impact sur leurs investissements informatiques. Pour les professionnels comme pour les particuliers, l’inflation a probablement repoussé les velléités de mise à jour de materiel à plus tard. Ou à la baisse. Ou pas du tout. Quand il faut choisir entre payer une facture ou mettre à jour sa ou ses machines… On regarde rapidement comment on peut rendre l’ancienne plus rapide.

Le marché PC encore en baisse au second trimestre 2023 © MiniMachines.net. 2023.

Trou d’air : les marques de MiniPC ont mal géré la fin des Celeron

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Fin 2022, Intel annonce la fin de la commercialisation de ses gammes de Celeron et de Pentium. Une fin tout en douceur puisque les futurs remplaçants ne sont pas encore là. Il faudra attendre le début de l’année 2023 pour voir apparaitre les puces Alder Lake-N qui sont censées prendre la place des anciennes puces. 

Alder Lake-N promet beaucoup, en employant les cœurs Gracemont intégrés dans les Core classiques, Intel décide de monter les performances toute sa gamme d’un coup. Les Celeron sont dépassés, les Pentium sont battus et certains de ces nouveaux processeurs remplacent aisément des Core i3 entrée de gamme des générations précédentes. L’idée pour Intel est de monter l’offre, toute l’offre, d’un cran. Un tour de manivelle qui enclenchera un nouveau cliquet qu’il sera ensuite impossible à défaire. Les puces d’architecture Tremont comme les Celeron N4500 et N4505 en double cœur sont dépassés. Les N5095, N5100 et N5105 tombent également. Les Pentium Silver N6000 et N6005 sont un peu mieux lotis mais restent tout de même en retrait.

Les nouveaux Intel N100, N200 et Core I3 N300/N305 sont largement au dessus. Leurs TDP sont souvent comparables ou meilleurs. Ils sont mieux pourvus en capacités graphiques. Intel les castre d’une fonction importante en leur interdisant le double canal pour limiter leur bande passante… et éviter qu’ils ne viennent mordiller les performances de Core mobiles d’ancienne génération trop rapidement. Mais, malgré tout, il redéfinissent une nouvelle base de performances plus solide. Plus large, plus complète. Avec ces puces Alder Lake-N, Intel propose des PC « à tout faire » dans une enveloppe tarifaire très contenue. Ces engins ne seront pas capables de mener à bien des tâches exigeantes, de lancer un jeu 3D à la mode ou de vous calculer des choses très lourdes. Mais ils n’ont pas d’angle mort dans leur usage. On peut les conseiller à un utilisateur lambda qui en sera satisfait tant qu’il ne cherchera pas une spécialisation pour sa machine.

C’était la recette qu’il fallait pour Intel pour lutter contre les Ryzen entrée de gamme, les gammes mobiles d’AMD. Des produits plus chers mais plus performants qui proposaient une concurrence délicate pour le fondeur. Face à un Ryzen récent d’architecture Zen 2 ou Zen 3, les Celeron et Pentium ne faisaient clairement plus le poids. Avec les puces Alder Lake-N, Intel a une réponse. Une alternative. La marque peut proposer un processeur moins rapide mais tout à fait suffisant pour les usages visés. Et surtout moins chers.

Un boitier très original chez Nipogi

Et c’est le drame

Le monde des MiniPC est assez étroit. Vous l’aurez compris en lisant les pages du site régulièrement, nous croisons des machines absolument identiques depuis plusieurs générations. Mêmes boitiers, marques différentes et composants qui évoluent au gré des années. Le même châssis basique a pu abriter trois ou quatre générations de Celeron sous quinze marques de MiniPC différentes sans changer d’un poil.

Au centre de ce système, quelques grosses usines qui fabriquent pour tout le monde. Des assembleurs qui dessinent les plans des cartes mères, fourbissent des BIOS, cherchent les composants et construisent des engins suivant les besoins et le public visé par leurs clients. Des MiniPC de marques différentes sortent en bout de chaine avec des capacités de mémoire vive ou de stockage suivant la géographie de leurs ventes. Une Minimachine X sort en Asie avec 4 Go de mémoire et 128 Go de stockage, la même sous la marque Y est proposée en Europe en 8 Go et 256 Go. Une troisième version sans aucune marque, toujours absolument identique et fabriquée par la même usine sera proposée en 16 Go / 512 Go ailleurs. Les prix varient, les distributions correspondent au moment d’achat négocié avec les différents partenaires. Les sous marques limitent leurs dépenses au maximum en passant par des places de marché et tout cet écosystème fonctionne sans trop de soucis.

Un boitier très original chez Ace Magician

Et voilà que les puces Alder Lale-N viennent casser cette machine bien huilée. Alors que les fabricants ont encore en stock des milliers de Celeron de tout calibres, les Intel N95 et N100 débarquent. Ils sont accessibles, ils sont abordables, ils peuvent prendre la place des précédentes puces sans problème avec un TDP plus faible. En théorie c’est génial pour tout le monde mais que faire des précédents processeurs ? 

Un boitier très original chez Kamrui…

Plusieurs machines Celeron sont construites avec des prix cassés pour écouler les stocks. D’habitude cela ne pose aucun problème de faire cohabiter les générations et on voit depuis toujours sur ce marché noname différents types de processeurs. On peut ainsi croiser une puce Kaby Lake R de 2017 ou Coffee Lake de 2018 dans des PC de 2021 ou 2022 sans problèmes. Tout est possible si le fabricant propose l’option parce qu’il a négocié un lot de puces auprès d’un grossiste à un très bon prix. Les clients de ces engins sont en général peu regardant, le processeur est ancien mais il propose toujours un niveau de performances solide pour un usage basique. Il vaut parfois mieux un processeur Core un peu ancien qu’un Celeron plus récent d’un simple point de vue performances.

Mais avec l’arrivée d’Alder Lake-N c’est un véritable trou d’air. La gamme de puces fait mouche. Ses bonnes performances globales, son tarif, sa dépense énergétique, ses capacités graphiques… Tout est finalement plus intéressant que les précédents modèles. Alors que faire des anciens MiniPC sous Celeron ?

Les étagères de MiniPC Celeron ne se vident plus

Aujourd’hui, c’est devenu compliqué de continuer à proposer certains de ces MiniPC, difficile de vendre des machines construites avec les vieilles architectures. Les puces sont parfois plus chères, promettent moins, chauffent plus et proposent souvent moins de possibilités d’évolution. Et ce changement a fait mouche chez les utilisateurs finaux. Je ne sais pas si le site Minimachines en est responsable ou non mais de nombreux acheteurs ont rapidement compris que la nouvelle donne Intel était plus intéressante. Les tous premiers MiniPC sous Intel N100 se sont très bien vendus, mieux qu’anticipé. Et les stocks des modèles précédents ont fait du sur place. Les marques sont obligées de sacrifier leurs prix pour essayer de les écouler. Cela profite aux acheteurs finaux qui peuvent trouver certains de ces MiniPC à des prix très intéressants.

Le MiniPC JX1 tout en longueur

On a ainsi pu croiser en mai dernier un MiniPC JX1 sous Celeron N5105 en 8/256 Go avec une licence Windows 11 a moins de 130€. Un prix incroyable sur le moment qui a déclenché l’écriture d’un billet complet. Pour se rendre compte du Delta de ce prix, le même modèle sous une autre marque était alors encore proposé à 210€ au catalogue d’autres vendeurs. Une différence de 80€ sur un produit à ce niveau de tarif, c’était absolument énorme.

Le tout petit T-Bao T8 Plus ne mesure que 8.7 cm de côté pour 4 cm d’épaisseur

Deux petits mois sont passés. Deux petits mois seulement. Et on trouve désormais des minimachines sous Intel N100 plus performantes à… 7€ de plus que le JX1 ! Le T-Bao T8 Plus est proposé à 137€ avec toujours 8 Go de mémoire vive et 256 Go de stockage. Ce n’est pas la même machine d’un point de vue format et connectique mais c’est un engin plus rapide, plus efficace et moins gourmand en énergie. Le modèle 8/512 Go est positionné à 148.74€. Envie de plus de mémoire vive, comptez 164€ pour un modèle 16/512 Go… 

T-bao T8 Plus 8/256 Go sous Windows 11 est à 137€ avec le code 7H8VBHUB

T-bao T8 Plus 8/512 Go sous Windows 11 est à 148.74€ avec le code NNNFRSOLDET8PL 

T-bao T8 Plus 16/512 Go sous Windows 11 est à 164.16€ avec le code 7H8W0BJD 

T-bao T8 Plus 16 Go / 1 To sous Windows 11 est à 191.57€ avec le code 7H8WBY09

C’est incroyablement abordable, plus intéressant que de nombreux MiniPC sortis dans cette gamme par le passé. L’arrivée des Alder Lake-N, la conjoncture des prix de la mémoire et du stockage, nous permet de toucher du doigt des engins dont les prix n’ont jamais été aussi bas par rapport à leurs performances. Cela s’est d’ailleurs ressenti fortement en contraste de l’augmentation du prix des cartes de développement Raspberry Pi. De nombreux acheteurs ayant des projets de serveur domotique ou autres ont finalement décidé de basculer sur un MiniPC prêt à l’emploi plus accessible et moins cher que les solutions Raspberry Pi.

Et c’est un peu la panique chez certaines marques qui tentent désespérément de continuer à vendre leurs MiniPC Celeron comme elles peuvent. Certaines sont plus impactées que d’autres. Les marques qui ont peu de modèles se retrouvent avec des offres difficiles à assumer. Des solutions comme les MeLE, assez spécifiques, ont bien du mal à tirer leur épingle du jeu. Leur offre a été entièrement calibrée autour d’u processeur Celeron N5105 ou Celeron N4100 dans de petits boitiers fanless. Des puces ayant un TDP supérieur ou égal à l’offre Intel N100 qui pourrait largement prendre leur place si les stocks étaient vides. Une recherche sur le processeur N5105 sur Amazon nous montre l’étendue des stocks encore en place chez le marchand.

La réponse des marques noname commence donc à arriver et beaucoup de MiniPC sont apparus d’abord sous Intel N95 pour tâter le terrain et commencent à débarquer sous Intel N100. C’est une excellente nouvelle car cela suppose des engins abordables et efficaces pour les mois à venir.

Un niveau de performances suffisant pour tous

Le point à bien comprendre avec ces nouveaux processeurs Intel, c’est l’étendue de l’offre proposée. Un MiniPC sous Intel N100 ne promet rien de plus qu’un MiniPC sous Celeron du passé. Il ne permettra pas de lancer un jeu Triple A ou de faire le rendu d’un film de vacances en UltraHD rapidement. Ce n’est pas et ce ne sera jamais un processeur suffisamment calibré pour un usage professionnel exigeant. 

Mais il offrira par contre une expérience solide pour l’ensemble des usages du quotidien. De la navigation web à la lecture multimédia en UltraHD. De l’exploitation bureautique poussée à la retouche ou au développement photo de vos clichés de vacances. Du montage simple de vos films au lancement de jeux anciens ou peu gourmands, les nouvelles offres Alder Lake-R répondront de manière adaptée.

Quand je dis que ces puces n’ont pas d’angles morts, je parle avant tout de cet usage d’un PC multimédia familial classique. L’engin qui équipera aussi bien une chambre de collégien que le bureau où on fait sa comptabilité. Le poste que l’on glisse sous la télé pour streamer des films ou le PC qui servira tour à tour à des tâches administratives et la rédaction d’un devoir. Pour les tarifs demandés, ces minimachines sont parfaites.

Evidemment, les engins sous AMD Ryzen sont plus performants, et sont parfois proposés avec d’excellents prix également. Ils sauront mener à bien plus de tâches et offriront sans aucun doute de meilleures performances en jeu et surtout en 3D. Mais si cela n’est pas votre objectif, l’offre Alder Lake-R a de beaux jours devant elle.

Intel Alder Lake N100 : un premier test de performances en jeu

Trou d’air : les marques de MiniPC ont mal géré la fin des Celeron © MiniMachines.net. 2023.

Soldes 2023 : catastrophe d’été

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Du -20% au mieux, des produits parfois 10 à 15% plus cher que lors des promos du reste de l’année. Des produits « périmés » technologiquement et des offres parfois carrément nauséabondes. Ces soldes ne sont plus que l’ombre des offres passées.

-29% en soldes c’est le max proposé par La Fnac sur les portables. Pour un 17.3″ avec un écran… TN

J’ai déjà expliqué pourquoi les soldes ne sont plus et ne seraient plus les grandes fêtes commerciales qu’elles ont été par le passé. Mais cet été 2023 marque leur décadence d’une nouvelle pierre blanche. Quelques offres intéressantes chez chaque marchand. Quelques maigres pièces véritablement soldées qui disparaissent en deux minutes avant que le prix reparte aussi sec vers son tarif habituel. Un peu comme si on essayait d’amorcer une pompe sans trop y croire. Peu de baisses réelles avec des -5, -10, -15% et rarement plus par rapport au prix public. Pas assez pour véritablement motiver un achat « soldé » généralement fait sur un coup de tête. Pour ceux qui, comme moi, ont une trace des prix passés, les offres de cet été ressemblent à un naufrage.

Et c’est logique. Outre les compétences et logiciels qui assurent aux marchands une meilleure distribution de leurs produits, il y a le reliquat du passif COVID. La pandémie ayant vidé les stocks de produits qui étaient censés être soldés à cette période, il est impossible de proposer quelque chose de correct.

Youhou ! Le grosse fiesta graphique des Soldes sur la page Boulanger

Alors il reste quelques fausses offres sur des produits aux prix barrés certes réels mais sans intérêt. Des portables au Celeron d’il y a plusieurs générations, accompagnés du minimum de compétences possible : 4 Go de mémoire vive, 64 Go de eMMC, un écran HD de type TN. Ce n’est pas un produit soldé, c’est un produit invendable autrement qu’en cassant son prix. Et encore, je pense que ce type d’engin sous Windows 10 a plus d’intérêt comme presse papier que comme ordinateur. Pourquoi acheter ces machines soldées quand elles ont été depuis remplacés par de nouveaux modèles plus récents, plu rapides et souvent vendus à un prix équivalent en bons plans ?

Voir un casque Bluetooth proposé à 219€ en « soldes » quand on le découvre régulièrement sur l’année à ce prix en promo. Une barre de son ou un écran jusqu’à 20% moins cher hors période de soldes au gré des différentes offres… Une simple souris sans fil qui s’affiche soldée à -15% alors qu’elle était à -30% il y a simplement trois semaines. Une fausse moustache commerciale posée sur une appellation qui ne garde plus grand chose pour elle d’autre que son nom.

Le mot solde génère encore peut être encore quelques clics, mais en pratique il ne brasse que du vide. Cette année, même les créatifs des différentes enseignes étaient en mal d’inspiration. Un signe qui ne trompe pas. Lorsque l’évènement est important, les graphistes ont droit a un peu plus de temps pour peaufiner leurs images. Ici c’est tout juste si ils ont eu assez de ressources pour poser le mot SOLDES sur un fond uni. 

La page d’Electro Dépôt est un très bon exemple de ce manque d’investissement. « Les Prix bas c’est toute l’année » clame-t-elle avec une bannière travaillée. Le bandeau des soldes ne fait quant à lui pas vraiment rêver. Les textes qui accompagnent ces offres sont dignes des pires messages d’auto persuasion de Linkedin, on patauge dans la mauvaise fois maquillée en encouragements.

La vérité est là. Entre les offres de déstockage des marques qui interviennent au gré des mouvements de stock. Les promotions qui apparaissent en réaction des offres d’un concurrent et les arrivages de nouveautés qui chassent les matériels plus anciens tout au long de l’année. Le calendrier des soldes ne correspond plus à rien. Et cela se ressent désormais vraiment très fortement en ligne.

Alors bien sûr, on ne vous le dira pas parce que l’affiliation est là et qu’il faut participer à la grande communion commerciale pour tenter de grapiller un petit sou par-ci par là… Mais non, cette année je n’ai rien vu de véritablement affriolant. Quelques bons plans que j’ai réunis sur la page classique de Mistermatos. Mais même pas de quoi donner envie de faire une mise à jour de mes bons plans habituels…

Pourquoi les soldes informatique sont devenus mauvais ?

 

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Gearbest est encore mort

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Gearbest a joué au mort vivant pendant quelques temps, le site en ligne d’exportation de produits en direct de Chine avait relancé ses pages en fin d’année 2021. Essayant de renouer avec son succès passé. Mais l’odeur de souffre et les clients zélés ont semble t-il eu raison de l’enseigne. 

L’éponge semble jetée désormais, depuis plusieurs jours le site est aux abonnés absents. Leur serveur ne répond plus. Relancé en toute discrétion en pleine pandémie après sa fermeture en août 2021, l’enseigne Gearbest n’a jamais réussi à renouer avec le public. Il faut dire que ses tarifs n’étaient plus aussi avantageux et surtout que le vieil adage fonctionne toujours : chat échaudé craint l’eau froide.

De nombreux acheteurs de l’ancienne version ont subi les conséquences de la première disparition, ce qui n’incite pas à recommencer l’expérience. Les sites affiliés qui recommandaient les produits Gearbest ont également été impactés et n’ont donc pas trouvé beaucoup de motivation pour relancer leurs ventes. Les échos que je recevais sur la situation de l’enseigne n’étaient clairement pas brillants en terme d’export et si je ne connaissais rien de la situation du site en local je me rendais bien compte que le dynamisme de l’enseigne que l’on a pu connaitre à une époque était passé.

Avec cette nouvelle disparition des pages du site, c’est probablement la fin de cette marque qui a pourtant pesé beaucoup à une époque sur le web. Remplacé par d’autres marchands comme Banggood, Geekbuying ou Tomtop, son absence ne s’est finalement pas vraiment faite sentir depuis 2021.

Il reste le site en version .net, le backup du .com qui est toujours debout. Mais le site Gearbest.com semble définitivement perdu…

Gearbest est encore mort © MiniMachines.net. 2023.

AMD lance les Ryzen Pro 7040 mobile pour les « grands comptes »

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Pour fournir les grandes marques de portables, les HP, Lenovo, Dell et autres. Afin de leur laisser la possibilité de construire en masse des solutions pour les entreprises, il faut tout de même produire une petite quantité de puces. Après avoir alimenté les circuits de PC grand public, AMD lance les puces Ryzen Pro de dernière génération à destination des grands comptes.

Ce seront ces puces qui seront intégrées dans les portables des entreprises, les machines achetées par milliers par des grands groupes, par centaines dans divers établissements et par dizaines dans des PME.

Une première série de 6 puces Ryzen Pro est donc donc annoncée, 4 en 8 cœurs et 16 Threads, deux en 6 cœurs et 12 Threads. Toutes emploient l’architecture Zen 4 et un circuit graphique RDNA 3. Toutes proposent le Ryzen AI Engine sauf la version la plus légère de la série.

En réalité,  les puces sont très semblables aux séries déjà commercialisées. L’adjonction des fonctions « AMD Pro Technologies » différenciant seulement ces processeurs en autorisant une gestion de flotte pour des services techniques. Tout en ajoutant une couche de sécurité travaillant de concert avec les fonctions de Windows 11.

De quoi construire des portables avec des capacités intéressantes en terme de calcul, de graphisme et même de gestion accessoires puisque le Ryzen AI Engine saura piloter des traitements en temps réel dans Windows Studio Effect ou dans Teams. Vous pourrez par exemple rendre le fond de votre vidéo floue en faisant uniquement une mise au point artificielle sur votre premier plan. Pour montrer votre beau visage souriant sans dévoiler l’état déplorable de votre bureau.

  Cores / Threads   Fréquences  Cache Total   TDP    GPU Ryzen AI Engine
AMD Ryzen 9 PRO 7940HS 8/16 4 à 5.2 GHz 24 Mo 35-54W AMD Radeon 780M Oui
AMD Ryzen 7 PRO 7840HS 8/16 3.8 à 5.1 GHz 24 Mo 35-54W AMD Radeon 780M Oui
AMD Ryzen 5 PRO 7640HS 6/12 4.3 à 5.0 GHz 22 Mo 35-54W AMD Radeon 760M Oui
AMD Ryzen 7 PRO 7840U 8/16 3.3 à 5.1 GHz 24 Mo 15-28W AMD Radeon 780M Oui
AMD Ryzen 5 PRO 7640U 6/12 3.5 à  4.9 GHz 22 Mo 15-28W AMD Radeon 760M Oui
AMD Ryzen 5 PRO 7540U 6/12 3.2 à 4.9 GHz 22 Mo 15-28W AMD Radeon 740M Non

Trois puces Ryzen Pro 7040 pour ordinateurs de bureau au TDP de 65 watts ont également été dévoilées. Les Ryzen 5 Pro 7645, Ryzen 7 Pro 7745 et Ryzen 9 Pro 7945 . Des solutions sur Socket AM5.

  Cores / Threads   Fréquences    Cache  total  TDP (Watts)   GPU
AMD Ryzen 9 PRO 7945 12/24 3.7 à 5.4 GHz 76MB 65W Radeon Graphics
AMD Ryzen 7 PRO 7745 8/16 3.8 à 5.3 GHz 40MB 65W Radeon Graphics
AMD Ryzen 5 PRO 7645 6/12 3.8 à 5.1 GHz 38MB 65W Radeon Graphics

Plus d’infos chez AMD

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Intel voudrait investir rapidement dans ARM

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Selon les informations de Reuters, en provenance de sources fiables, les équipes dirigeantes d’Intel seraient en pourparlers avec l’entreprise Japonaise SoftBank  à propos d’un investissement massif du fondeur dans ARM avant son entrée en bourse.

ARM, racheté par SoftBank en 2016 et favorable à une reprise par Nvidia avant que l’opération ne finisse par capoter, a en effet prévu une introduction au Nasdaq américain pour le troisième ou le quatrième trimestre de cette année. Un choix qui devrait permettre de dégager entre 8 et 10 milliards de dollars de fonds. Plusieurs mouvements techniques et notamment des modifications de sa gestion des royalties ont été mis en œuvre dans ce sens ces derniers trimestres.

Intel et ARM sont déjà partenaires et la division Intel Delivery Service va proposer des systèmes de gravure en 18A pour les clients d’ARM dans le futur. Les deux entités se sont également rapprochées avec la signature d’un contrat de collaboration sur plusieurs générations de puces. Plusieurs rumeurs d’un développement de SoC propriétaires par ARM avec Intel ont déjà été évoquées.

Si Intel s’investit dans la société avant son introduction en bourse, c’est pour obtenir un tarif négocié avant que celui-ci ne fluctue sur le marché. Un pari qui présente le risque de payer les parts dans la société plus chères que le prix du marché mais également une assurance de ne pas voir leurs parts leur coûter trop cher si les actions s’envolent. 

Ni Intel, ni ARM n’ont commenté cette affirmation de Reuters.

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Ryzen Z1 : la gamme de processeurs pour consoles d’AMD

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Comme anticipé, les AMD Ryzen Z1 sont bien des processeurs construits par AMD à destination de la totalité du marché des consoles PC. Si Asus avait clairement mis cette spécificité à son avantage pour la présentation de sa console ROG Ally, laissant subtilement penser que la puce avait été pensée pour sa console, c’est bien au final un processeur « classique » dans sa commercialisation.

L’apparition des Ryzen Z1 est clairement le signe que ce marché pourrait être bousculé dans les prochains mois d’une concurrence importante de la part de divers acteurs. Autre point important et qui me donne pas mal d’espoirs, AMD ne stipule pas explicitement un format pour cette catégorie de processeurs. Il ne s’agit pas de limiter la puce à de simples consoles PC mais plutôt de l’ouvrir à des machines originales.

La traduction la plus exacte serait « pour de nouveaux formats d’ordinateurs » avec le sous entendu de sortir des sentiers battus du duo PC de bureau / portable classique. Ce que cela dit en creux également, c’est que les Ryzen Z1 et Z1 Extreme ne doivent pas être des processeurs concurrents des autres puces classiques d’AMD. Les intégrer dans une console ne pose pas de problèmes parce que c’est un marché de niche. Les proposer dans un portable 13.3″ classique face à un Ryzen de dernière génération serait contre productif pour AMD.

Là où cela me donne de l’espoir c’est que la solution Z1 pourrait tout à fait trouver sa voie vers d’autres machines et notamment à des pseudos netbooks. Des engins de petit gabarit en 9/10 pouces qui ne sont actuellement plus fabriqués par des constructeurs internationaux mais qui auraient du sens comme solutions ultramobiles. Pour des usages ludiques, bureautique de prise de notes, surf et même multimédia il y aurait de quoi faire avec ce type de processeur. L’idée n’étant pas de concurrencer le marché des portables classiques mais de jouer sur la compacité proposée. 

On retrouve donc à bord de ces deux processeurs une recette à base d’architecture AMD Zen 4 mêlée avec un circuit graphique RDNA 3. Le changement entre les puces étant dans la distribution des cœurs.

  Architecture Coeurs / Threads Fréquences GPU Compute Units Cache TDP
Ryzen Z1 Extreme Zen 4 8 / 16 3.3 à 5.1 GHz RDNA 3 12 24 Mo 9– 30W
Ryzen Z1 Zen 4 6 /12 3.2 à 4.9 GHz RDNA 3 4 22 Mo 9 – 30W

Le Ryzen Z1 propose 6 cœurs et 12 Threads entourés par 22 Mo de cache (8Mo L2 + 16 Mo L3) et un RDNA 3 comportant 4 CU. Le Z1 Extreme quand à lui propose 8 cœurs et 16 Threads pour 24 Mo de cache (6Mo L2 + 16 Mo L3) et un circuit graphique RDNA 3 comprenant 12 CU. Les deux processeurs proposent un TDP identique de 9 à 30 watts.

Les performances annoncées, en TFLOPS tout du moins, sont clairement à l’avantage du Ryzen Z1 Extreme avec 8.6 TFLOPS tandis que le Z1 normal serait limité à 2.8 TFLOPS. Pour rappel, le processeur Aerith construit en réelle exclusivité pour le Steam deck de Valve culmine à 1.6 TFLOPS. Mais il ne faut pas essayer des réellement comparer les capacités de cette puce qui propose une toute autre architecture. Avec un Zen 2 et un RDNA 2, la puce ne se positionne pas en réel concurrente des solutions Z1.

AMD a intégré des fonctionnalités importantes dans cette nouvelle génération de puces spécialisées. On retrouve par exemple la prise en charge des mémoires LPDDR5 et LPDDR5x, les fonctions Super Resolution propres aux circuit Radeon, le Radeon Chill, le Radeon Boost, l’AMD Link et le FreeSync.

Les puces savent également prendre en charge l’USB4 et on retrouve donc une déclinaison spécifique des processeurs Ryzen 5 7540U. Elément qui explique pourquoi AMD les destine à des marchés de niche. Si un constructeur pouvait intégrer ces AMD Z1 dans ses portables classiques, cela voudrait dire qu’AMD ne vendrait plus de 7540U. Or je suppose que l’idée d’AMD est de proposer des puces avec des prix plus abordables pour stimuler ces nouvelles gammes de produits et y trouver des secteurs de croissance.

Les différences entre les puces sont assez subtiles et obéissent à des besoins différents qui ne mettront jamais en porte à faux AMD. L’absence de fonction permettant une amélioration des calculs d’IA étant par exemple peu utile sur les consoles PC. AMD a préféré optimiser la gestion électrique et thermique de ces puces pour qu’elles entrent plus facilement dans de nouveaux gabarits plutôt que de simplement copier et coller le design de ces puces avec un nom différent.

Le calcul est simple, en étant leader incontesté sur ces segments avec ses puces, AMD peut tout à fait convaincre la majorité des marques de proposer des consoles PC sous Z1. Si on met en perspective le succès du steam Deck et le potentiel de ces engins, on peut s’attendre à une croissance fulgurante du format. Et des bénéfices sympathiques pour un AMD qui n’aura fait que fructifier un design de processeur existant. C’est également un excellent moyen de faire la publicité à toute cette gamme de processeurs dans des machines plus classiques. Quoi de plus efficace que de dire que le nouveau portable de telle ou telle marque est équipée d’une version plus performante de telle ou telle console PC ?

La Asus ROG Ally, seule solution mise en avant par AMD jusqu’ici.

Avec les Ryzen Z1 et Z1 Extreme disponibles officiellement sur le marché, nous devrions avoir deux scénarios possibles. Le premier est une ruée vers des consoles PC chez tous les acteurs ayant une gamme de PC pour joueurs. L’autre étant un attentisme consistant à voir comment se comporte le marché face à l’Asus ROG Ally. Cela ne veut pas dire que les constructeurs ne sont pas au travail pour concevoir des consoles depuis fort longtemps, AMD leur a communiqué l’existence des Ryzen Z1 bien avant que nous n’en ayons entendu parler, mais que le frein est toujours enclenché sur une mise en production. Le risque par Asus est grand, la marque n’étant absolument pas sûre de la réaction du public face à son offre.

Asus ROG Ally : présentation officielle et AMD Ryzen Z1

Ryzen Z1 : la gamme de processeurs pour consoles d’AMD © MiniMachines.net. 2023.

LDLC garantit désormais ses produits 3 ans au lieu de 2

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LDLC, ses boutiques en ligne1 et l’ensemble de ses magasins, vont désormais proposer trois ans de garantie commerciale pour tous leurs produits. Une année supplémentaire que ce que prévoit la loi.

C’est une décision que peuvent prendre tout types de commerçants aujourd’hui. Qu’on vous vende un véhicule ou un aspirateur, certains marques ou certaines enseignes vont proposer des garanties plus longues comme argumentaire de vente. Pour se différencier de la concurrence. Acheter un vélo dont le cadre sera garanti 5 ans est plus rassurant qu’un autre limité à deux années. Un détail qui fait en général pencher la balance vers un achat pour du « solide » établi par une protection plus longue.

Pour LDLC c’est une opération sans gros risques, le fondateur de la marque a commencé par être lui même monteur de PC, vendeur et au contact direct de la clientèle. A une époque où les produits étaient plus sujets à des pannes. Un temps où la majorité des acheteurs farfouillaient régulièrement dans les entrailles des engins. Il sait pertinemment que les pannes matérielles en informatique ont plus souvent lieu dans les premiers mois de la vie d’un produit que sur la fin de vie de celui-ci. Si pour certains objets ce n’est évidemment pas vrai – les ventilateurs par exemple ont une durée de vie limitée -, la majorité peuvent largement tenir 3, 4 ou même 5 ans sans broncher. Certains sont carrément inusables si on les exploite correctement.

Est-ce que cela enlève du crédit à cette annonce ? Absolument pas. La majorité des magasins proposent une extension de garantie à 3 ans contre un paiement correspondant à un pourcentage du total de la facture. Le fait d’offrir cette année d’extension supplémentaire change totalement la donne. Là où l’enseigne pourrait faire une marge confortable de 10 à 15% de plus en ajoutant cette option de garantie payante, elle y renonce au profit direct du client qui sera par défaut mieux couvert.

Les achats effectués depuis le 27 avril 2023 seront donc tous couverts par cette nouvelle garantie. A de rares exceptions près, tous les produits commercialisés en direct par LDLC sont concernés. Les cartouches d’encre et autres consommables dont l’emballage a été ouvert ne sont évidemment pas couverts. Pas plus que les produits d’occasion qui conservent leur garantie d’une année. Ce changement de norme pour les achats chez le marchand pourrait lui être très bénéfique à moyen et long terme. Les professionnels y verront un moyen de s’assurer du bon fonctionnement de leurs investissement. Un détail qui, avec la présence de plus de 80 boutiques LDLC en France, pourrait peser assez lourd dans la balance. La proximité et les services étant au cœur des décisions de nombreux acheteurs. Pour la clientèle classique de la marque, cela va dans le sens d’un service toujours amélioré chez le marchand.

LDLC n’est pas spécialement réputé pour ses prix mais pour la qualité de son service, sa disponibilité, sa hotline et ses propres produits qu’il commercialise avec soin. Le fait d’ajouter cette garantie va permettre de rebattre les cartes d’une simple comparaison tarifaire. Si le produit que vous voulez acheter et 10% moins cher ailleurs mais garanti 2 années, est-ce que cette troisième année directement chez LDLC ne vaut pas le coup de s’offrir un meilleur service ? Et pour des cas particuliers, des bons plans par exemple sur des produits en promotion, le recours à LDLC pourrait être une excellente opportunité d’achat.

Infos : TopAchat est partenaire de Minimachines, c’est une filiale de LDLC. J’ai également été salarié de LDLC par le passé. Minimachines est affilié à LDLC. Ce billet n’est ni commandité ni sponsorisé en aucune façon par LDLC.

LDLC garantit désormais ses produits 3 ans au lieu de 2 © MiniMachines.net. 2023.

L’Intelligence Artificielle envahit déjà les commentaires Amazon

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Comment distinguer le bon grain de l’ivraie ? Comment percer à jour un commentaire écrit par un véritable acheteur du produit et celui d’une Intelligence Artificielle mise au travail par le marchand ? Evidemment, on peut compter pour le moment sur la Bêtise toute aussi artificielle de ces nouveaux outils numériques… mais pour combien de temps encore ?

A la fin de l’année dernière, je vous exprimais mes craintes liées à ChatGPT. Pas celles d’un remplacement des contenus classiques que l’on trouve en ligne par ceux d’une IA entrainée à cela. Ce scénario va bien entendu arriver dans les médias qui ont déjà la volonté de générer du contenu de faible qualité en employant toutes les méthodes à leur disposition mais ce n’est pas ce qui me faisait le plus peur.

Ce qui me chagrinait en réalité, c’était un autre aspect du problème des contenus. Celui des commentaires bidons générés par une IA textuelle et injectés au petit bonheur pour faire de la publicité pour des services. Et surtout surtout l’emploi de ce type d’outils pour générer des avis et autres commentaires sur des produits par des marques pour leurs produits. Ce second scénario est déjà en train de se mettre en place

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Le site US Gizmodo relève la présence d’IA dans les commentaires d’acheteurs sur la plateforme Amazon aux US. Une IA a été utilisée pour rédiger un avis sur un vêtement de grossesse, un livre et plein d’autres choses. Et le résultat a été copié tel quel sur le site. Le résultat est évidemment très visible puisque le système employé répond à une question formulée en lui demandant son avis sans avoir été retravaillé par la suite. Le robot indique donc qu’il est une Intelligence Artificielle. Il précise même qu’il n’a pas de corps physique pour juger du confort du produit testé… Mais pour ce genre d’erreur grossière, combien de commentaires de ce type sont apparus dans les avis d’Amazon sans qu’il soit réellement possible de les détecter ?

Pire, il ne s’agit pas forcément d’un commentaire en provenance d’une marque ayant la volonté d’influer de futur clients. Ici des avis ont été générés par un compte appartenant au « Vine Voice », le fameux « club des testeurs » d’Amazon. Un service qui propose de mettre en relation des marques avec des « particuliers » pour qu’ils rédigent des avis sur des produits après réception. La personne a donc reçu un produit en test et, au lieu de s’embêter à écrire un commentaire autour du produit reçu en cadeau, a décidé d’employer une IA comme ChatGPT pour le générer. Transformant ainsi un service déjà problématique en une solution allant à l’encontre des intérêts des clients de la plateforme. Tout en se transformant en un juteux business opportuniste puisque de nombreux participants à ce club se servent de la plateforme pour acquérir des produits aussitôt revendus.

Il va sans dire qu’Amazon a tout intérêt à prendre le taureau par les cornes et limiter ce genre d’abus mais… comment faire ? Ici la ficelle est grossière mais à lire et relire les avis Amazon depuis des années, on ne peut pas dire que la plateforme soit particulièrement gratifiée de commentaires bien écrits. L’arrivée d’une IA comme ChatGPT pourrait bien relever le niveau global de ce qu’elle offre. Bien entendu, cela n’ira pas dans le sens d’un meilleur service pour les clients finaux. Puisque les outils utilisés se fichent pas mal des produits dont ils parlent. Ordinateur, roman, robot pâtissier, album de musique ou robe en dentelle, les IA n’ont pas d’état d’âme.

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Asus présente les prototypes de sa console ROG Ally

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Lorsqu’un constructeur sort un nouveau produit qui fonctionne, comme Valve avec son Steam Deck, on est toujours tenté de croire à un éclair de génie qui l’a traversé avant tous les  autres. Avec la ROG Ally, Asus arriverait donc après la bataille pour présenter une « copie » de ce concept. En pratique, il n’en est rien.

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Le concept du Steam Deck est ce qu’on appelle une idée dans « l’air du temps ». Un produit qui nait grâce à l’arrivée sur le marché des éléments nécessaires à sa construction. Des écrans plus adaptés, des processeurs moins gourmands, de la mémoire, du stockage et des batteries plus denses… Avant Valve, il y a eu beaucoup d’autres concepteurs de ce type de produit et si ils n’ont pas aussi bien réussi, c’est probablement parce que leur ambition était ailleurs.

Asus indique travailler sur le concept de la ROG Ally depuis 5 ans, ce qui semble fort long sans aucune fuite dans la presse de ce projet. Porter ce genre de concept et en faire un produit est long et compliqué. Mais le garder secret l’est encore plus. Pourtant, cela ne semble pas illogique. La console Smach Z a été présentée au public en tant que concept en 2015, il y a donc 8 ans. Et si le projet n’a pas abouti au final, il a eu une résurgence intéressante en 2018, il y a 5 ans.

v1000

Un Ryzen V1000

Lorsque AMD a présenté ses puces Ryzen Embedded, les V1000, Smach Z s’est présenté comme un partenaire de la marque. Au même titre qu’un certain Asus. A l’époque, Smach Z a indiqué vouloir basculer sa console toujours à un état larvaire vers des solutions comme le Ryzen V1605B, un processeur promettant peu ou prou les performances d’un Ryzen 5 5200U avec un TDP de 12 à 25 Watts. Cela semblait être une bonne idée et a relancé les espoirs de la marque de parvenir à proposer sa console.

Le sort en aura décidé autrement et le projet de Smach Z aura fini par disparaitre. Mais il semble clairement possible qu’Asus ait alors eu la même idée. Et se soit mis au travail pour concevoir une console de ce type. Quitte à attendre ensuite de voir si AMD ou Intel n’avaient pas  sous le coude un processeur plus adapté. 5 Ans plus tard, et après des dizaines de prototypes sortis de ses laboratoires, Asus propose la ROG Ally. La marque indique que le succès du Steam Deck a accéléré les choses. Sa proximité avec AMD en tant que partenaire sur les créneaux portables et carte-mères ont du largement aider Asus à avancer. La disponibilité des puces Ryzen 7 7840U collant parfaitement aux besoins de ce type de machine étant la dernière pièce d’un puzzle commencé il y a donc fort longtemps.

Difficile de savoir aujourd’hui donc si la concurrence d’Asus est au même niveau que la marque. Je sais que le Steam Deck a suscité des appétits solides et que le fait qu’Asus se lance dans le bain force les autres constructeurs à s’y intéresser à leur tour. Mais d’où partent t’ils ? De combien d’avance dispose Asus ? Le constructeur peut jouer très rapidement sa partie et proposer une console PC dans un marché déserté.

En mars dernier, lors du salon pro IT Partners, une vieille connaissance chez Asus me disait que j’allais être surpris par un de leur produit dans les mois à venir. J’ai vite compris en ce début avril ce qu’il voulait dire. Et lors de ce salon particulier, les divers commerciaux des différentes marques sont là pour proposer leurs futurs produits aux revendeurs. Il est totalement possible que la ROG Ally soit non seulement déjà en cours de production massive mais réservée par cartons entiers par l’ensemble du circuit de distribution mondiale de la marque. Asus devrait vraisemblablement proposer la console Ally avant l’été pour avoir un début de ventes avant les vacances et accélérer sa présence sur  le segment à la rentrée de Septembre. Qui sera prêt pour lui répondre chez ses concurrents ?

Minimachines-04-2023

AMD a probablement commencé à faire la tournée des constructeurs pour leur présenter le Ryzen Z1 et ses capacités. La puce étant liée à un format spécifique, l’ensemble du marché va se pencher sur un avenir possible à un produit de ce type pour chaque marque. Décider au cas par cas si il faut tenter l’aventure ou non. On devrait en savoir plus très rapidement désormais, il semble impossible que tous les constructeurs voulant participer à cette course laissent Asus faire cavalier seul en tête sur le segment trop longtemps.

Au passage cette image, toujours en provenance de Engadget China, montre la carte mère réelle de la ROG Ally. On y voit le Ryzen Z1 (1) au centre mais également la mémoire vive LPDDR5 soudée (2) et à gauche du processeur le port M.2 2230 du SSD NVMe (3). En (4) le connecteur de la nappe de l’écran. En haut à droite le connecteur propriétaire XGM d’Asus (5), le lecteur MicroSDXC (6) et en bas à droite les connecteurs de batterie (7) et des enceintes (8). La réparabilité de la console semble assez bien prise en compte.

Asus ROG Ally : présentation officielle et AMD Ryzen Z1

Source : Engadget China

Asus présente les prototypes de sa console ROG Ally © MiniMachines.net. 2023.

INTEL 18A : l’alliance d’ARM et Intel pour graver tout en finesse

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Ceux qui sont restés sur un Intel vivant comme un gros dragon vautré sur son tas d’or sont désormais tombés de leur chaise. L’alliance improbable entre les deux concurrents Intel et ARM se matérialise par une nouveau voyage technologique dans l’infiniment petit. Pour valider son INTEL 18A, le fondeur annonce bel et bien un partenariat avec ARM.

Intel et son x86, ARM et ses Cortex, deux mondes qui se côtoient et, sur le papier, ne s’apprécie guère. A l’époque des puces pour smartphones d’Intel, le mastodonte bleu a dépensé sans compter des milliards de dollars pour essayer de se faire une place dans toutes les poches. ARM ne lui a guère laissé de chance. Depuis cet antagonisme perdurait. Et si les frontières semblent toujours très limitées entre les deux écosystèmes, certaines tentatives d’ARM comme d’Intel de s’implanter dans le pré carré de son rival apparaissaient régulièrement.

Qui aurait pu croire dès lors à une alliance entre les deux marques ? Et bien les marques elles-mêmes puisqu’elles annoncent un partenariat destiné a assurer la bonne marche de la solution INTEL 18A, la formule de gravure en 1.8 nanomètre qu’Intel travaille a marche forcée pour rattraper son retard face à ses concurrents et en particulier à TSMC.

C’est un communiqué de presse commun qui vient d’être fait de la part des deux nouveaux compagnons autour de ce processus de gravure. L’engagement est solide, il se fait sur plusieurs générations de processeurs. L’idée est de produire mieux, plus finement et probablement de partager des éléments technologiques entre les deux entités. Tout l’enjeu est de construire un processus de gravure 1.8 nanomètre qui sera profitable aussi bien à Intel qu’à ARM. Un élément indispensable à Intel si il veut pouvoir contrer les futures offres 3 nm et 2 nm de TSMC. Après des années a patauger dans des finesses qui ne bougeaient plus, Intel cherche a rattraper son retard. Sa nouvelle approche de fondeur pour des constructeurs tiers étant devenue une manne financière importante pour le groupe.

Avec INTEL 18A, le fondeur pourrait revenir là où on ne l’attendait plus

Ce partenariat signifie également beaucoup pour ARM qui pourrait voir ici un concurrent de TSMC et donc une possibilité de faire jouer les tarifs entre les deux entités pour ses propres clients. ARM ne fabrique rien mais pour gagner de l’argent il doit s’assurer que ses SoC soient produits. Quoi de mieux que de disposer d’un nouveau fondeur capable de suivre le rythme des nouveaux SoC pour faire baisser les tarifs de gravure et assurer un calendrier de production massif ?

Des « SoC mobiles » mais  aussi des solutions plus industrielles comme des production pour l’automobile, les développements militaires, l’Internet des objets et autres. Le listing des productions qui seront développées par ce nouveau partenariat concerne des marchés stratégiques. Avec des euphémismes très délicats, le plus-si-nouveau PDG d’Intel éclaire son envie d’être un concurrent des fondeurs actuels. Pat Gelsinger regrette en effet « les options limitées » qu’on les concepteur de puces ARM. Les sociétés « fabless » qui ne font que dessiner les plans des puces mais qui ne peuvent pas les  produire elles même. Et d’expliquer que le nouveau service proposé par Intel  de graver pour les autres doit bénéficier non seulement des meilleurs processus de fabrication mais ne doit pas s’arrêter sur le type de puce à graver. Avec ce partenariat, Intel ouvre ses portes à la totalité des futurs cœurs ARM du marché.

Intel pourrait donc revenir dans les smartphones non pas en tant qu’architecture mais en tant que graveur, et ce n’est pas une mince affaire pour le fabricant. Les possibilités de croissance pourraient permettre au fondeur de soutenir son développement de nouvelles usines. La marque profiterait en plus des tensions politiques qui règnent en ce moment entre Taiwan et la Chine qui gênent TSMC. En développant des usines indépendantes de Taiwan, Intel offrira une solution de repli pour une bonne partie de l’industrie si ces tensions, et de probables sanctions américaines, s’envenimaient.

Avec INTEL 18A en place, c’est donc la possibilité de graver finement, efficacement et de manière maitrisée qu’offre l’IFS, l’Intel Foundry Service. Une branche qui pourrait donc être saisie par de nombreux concepteurs de processeurs. Rockchip, AllWinner, Amlogic, Broadcomm, Mediatek, NXP et Apple pourraient être les futurs clients d’Intel. Chacun de ces développeurs de puces ARM ayant tout intérêt a trouver des solutions de gravures les plus économiques, les plus souples et les moins chères qu’il soit. Le fait qu’ARM accompagne désormais Intel dans son développement assurera une parfaite synergie entre les futurs SoC développé sous cette architecture et les capacités de gravure du fondeur.

Intel a tout a prouver face à TSMC

On attend bien entendu le fondeur au tournant. La feuille de route de TSMC est claire, annoncée et en général bien tenue. Le fondeur qui grave aujourd’hui pour la grande majorité des acteurs du monde ARM à un carnet de commande qui déborde parce que ses services sont excellents. Pour parvenir a le concurrencer, Intel doit donc proposer un service non seulement sans défaut mais également faire mieux que TSMC. La solution INTEL 18A serait la clé de cette réussite, avec une gravure en 1.8 nanomètre, Intel pourrait reprendre une avance technologique majeure et transformer l’essai. Un pari  qu’il faudra tenir et qui explique ce rapprochement avec son vieux concurrent. 

INTEL 18A n’est pas pour tout de suite et beaucoup d’éléments sont encore a régler pour le fondeur. Mais les incertitudes sont grandes sur l’avenir direct de cette industrie. Entre les exercices militaires de la Chine autour de Taiwan, le désengagement de plusieurs financiers de TSMC et l’engagement des Etats-Unis comme de l’Europe pour une plus grande souveraineté en matière de conception et de gravure de processeurs. Intel et ARM ont très logiquement tout intérêt a s’associer pour préparer ce futur.

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Influence : les pubs pas si propres de la presse

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Alors que le marketing d’influence peu scrupuleux subit – à juste titre – l’analyse critique de la presse. Celle-ci ferait bien de regarder ses propres pages avant de les montrer du doigt. Cela fait deux titres sur lesquels je tombe et qui proposent pas mieux que ce que leurs colonnes dénoncent chez les pires influenceurs en ce moment.

Que reproche-t-on aux influenceurs qui prospèrent sur les réseaux sociaux ? De mettre en avant des produits qui ne correspondent pas à leurs discours. D’inventer des qualités imaginaires à des objets. Des bijoux bas de gamme présentés comme des produits de marques de luxe. Des montres, des sacs et autres mis en avant comme des créations originales que l’on trouve à la pelle en ligne. Des produits high-tech de conception ou de finition douteuse proposés comme des objets faisant de l’ombre aux grandes marques. Des bonnes affaires dont il faut absolument profiter. Des services plus ou moins légaux de trading, de santé ou autres que des types aux compétences en économie ou en médecine assez, hum, vaporeuses, vantent pour empocher une commission. C’est un combat très noble et vertueux que de dénoncer ces dérives de la part de personnes peu scrupuleuses dont le seul talent est de convaincre des acheteurs naïfs de dépenser leurs maigres économies.

Un drone « professionnel 4K » sur AliExpress chez Ouest France

Mais je tombe un peu des nues en constatant qu’une partie de la presse agit exactement de la même manière que les mauvais influenceurs qu’elle dénonce. Côté pile, elles font des gros titres sur des escrocs en puissance. Côté face, elles font la même chose qu’eux. Je sais pertinemment que les sociétés de journalistes ne sont pas en cause. Aucun détenteur d’une carte de presse qui va faire des enquêtes sur le marketing d’influence ne rédige de publicité pour des produits noname. Et je reste sûr que la majorité des personnes travaillant dans les journaux qui pratiquent ce genre de publicité n’est pas franchement pour voir ces partenariats exister. Je trouve juste vraiment étrange de faire la morale aux autres quand on ne fait pas le ménage dans ses colonnes auparavant.

Ouest-France n’aime pas les influenceurs mais adore la 4K

Chez Ouest-France, on se plaint des influenceurs. Le journal dézingue ce type de marketing régulièrement et le fait sans prendre de gants. Le titre rappelle la volonté de nos parlementaires de réguler ce milieu. Tout en jouant son rôle d’information sur le risque pris à jouer avec ses économies en écoutant un type derrière une webcam vous parler comme si vous étiez son meilleur ami.

Mais chez Ouest-France, on a également ouvert les portes à une catégorie Shopping qui n’hésite pas à faire la promo de produits présentés de manière trompeuse sur ses pages. Exactement ce que le journal reproche à certains influenceurs quelques clics plus loin.  Cela passe bien entendu par une société tierce, société qui doit rémunérer le journal en échange de sa visibilité d’une manière ou d’une autre.

Sur cette page Shopping, on peut découvrir un « Drone professionnel 4K » vendu moins de 35€ sur AliExpress. L’objet est présenté comme étant de grande qualité, il est également mis en avant en offre promotionnelle pour un temps limité alors qu’il s’agit de son tarif normal. Mais surtout, c’est un produit très très bas de gamme.

Sur le côté de la page on comprend assez vite qu’il ne s’agit pas d’un article issu de la rédaction du journal, mais d’une page publicitaire gérée par un service indépendant. Sans relecture de la part des journalistes. Il n’empêche que les méthodes sont celles des influenceurs les plus fourbes. La page est hébergée sur le site et propose aux lecteurs de Ouest-France des objets dont les qualités ne sont pas présentes dans le produit final.

Le produit mis en avant est en réalité un jouet, un drone en plastique bas de gamme ayant des fonctionnalités ultra basiques et aucune possibilité de pilotage avancé. De « drone professionnel », on passe très vite à gadget qui ne volera tout au plus que quelques heures avant de faire une mauvaise chute et d’être inopérant.

Le « 4K » s’est transformé en « 8K »…

Mais surtout, l’engin est présenté comme « 4K » tout en étant tout au plus capable au final que de filmer en 1080P. La raison de ce grand écart technologique est simple, le fabricant du jouet a décidé de baptiser ici sa caméra intégrée « 4K ». Il ne s’agit pas d’un objectif UltraHD mais d’un très classique FullHD. Probablement un capteur microscopique très entrée de gamme. Un dispositif qui colle mieux avec un engin proposé à 35€ puisqu’un capteur UltraHD réel coute déjà souvent cette somme à lui seul. Le vendeur a d’ailleurs sorti des modèles « 2K » et « 8K » de ce même drone avec exactement le même matériel embarqué. Le lien pointant vers ce modèle « 4K » lors de la sortie de cette page Shopping chez Ouest-France dirige désormais vers un drone « 8K » totalement identique.

Minimachines-04-2023

Le prix mis en avant dans la publicité n’a rien de délirant, on retrouve exactement le même avec les mêmes fonctionnalités pour moitié moins cher ailleurs sur AliExpress. Le service minimum pour Ouest-France serait d’indiquer qu’il s’agit d’un jouet et non pas d’un « drone professionnel » et que la caméra n’a de « 4K » que le nom. Ou, plus simplement, de ne pas gâcher ses pages avec des propositions de ce type.

Chez Le Parisien, on raffole aussi de la « 4K »

Même topo chez Le Parisien qui utilise lui aussi une page « Shopping » semble t-il très éloignée de sa rédaction de journalistes. Parce que les plumes qui travaillent sur les pages du site ne font en général pas vraiment dans la dentelle avec le marketing d’influence. N’hésitant pas à remonter beaucoup d’histoires sur le sujet. Mettant en garde contre les méthodes employées par les plus lamentables et appuyant fortement sur les dérives du genre.

Mais voilà, encore une fois la page « Shopping » échappe à l’oeil plus vigilant et intransigeant de la rédaction du journal, c’est écrit en toutes lettres dans la publicité présentée. La rédaction dégage toute responsabilité quand au contenu de ces annonces publicitaires. Et elle fait bien. Parce que cette fois-ci la pub fait la promo sans prendre les gants lexicaux que l’on retrouve sur les pages de Ouest-France. Le drone mis en avant est clairement décrit comme proposant deux caméras 4K. Deux vraies caméras 4K capables de filmer en UltraHD… pour 21 euros.

On est ici exactement dans ce cas d’un mauvais marketing d’influence. On se sert de l’image du Parisien pour vendre un produit en trichant  sur ses compétences techniques. Non, le drone en question – si tant est qu’on puisse le qualifier de drone – ne filme pas en « 4K ». Il n’a pas de capteur UltraHD. Ses capteurs ont encore une fois été baptisés « 4K » mais ce sont des FullHD classiques et probablement très entrée de gamme si on considère le prix demandé. A moins de 22€ le drone, si on considère la commission d’AliExpress (8%) et la marge du vendeur… Il ne reste pas grand chose pour proposer un produit ne serait-ce que correct.

L’autonomie annoncée chez Le Parisien est de 15 minutes alors que la fiche produit n’en indique que 10. Les plastiques sont cassants, les pales ne sont pas remplaçables, la batterie est propriétaire, la portée Wi-Fi pour un retour caméra est de 50 mètres au mieux et le zoom 50x est bien évidemment 100% numérique. Ce qui fera une bouillie de pixels à la place d’une image au bout d’un zoom 20x… Un ensemble de caractéristiques bien médiocres qui ne correspondent pas à la mise en avant du site. Une manière de gonfler les compétences d’un produit pour inciter à l’achat que l’on peut également constater chez beaucoup de mauvais influenceurs…

Aucun de ces deux titres de presse ne ment sur la source des produits, il s’agit bien d’orienter les lecteurs vers les pages d’AliExpress sans se cacher derrière un site provisoire façon rideau de fumée comme le font beaucoup sur les réseaux sociaux. Mais aucune de ces deux publicité ne fait correctement son boulot d’analyse pour préciser clairement les caractéristiques des produits vendus. Le Code de la Consommation précise pourtant bien dans son article L121-1 l’interdiction de ces pratiques commerciales déloyales.

Le drone S128 au déballage ne cache pas son côté plastique

Le problème est assez simple. Les acheteurs de ces engins vont recevoir un jouet alors qu’ils croyaient peut être vraiment acquérir un « drone professionnel ». Outre la déception liée à cet achat, le risque encouru est de perdre toute confiance dans leurs titres de presse habituels. Et bon courage pour repécher un acheteur déçu par une publicité trop alléchante. Le bilan de toute cette opération sera de toutes façons médiocre. Mettre en péril son image et le travail de ses journalistes pour gagner 3% de commission sur un produit à 20 ou 30€ ? Quelques dizaines de centimes seulement ? Est-ce que cela a du sens ?

La bonne méthode serait peut être de faire superviser un tant soit peu le contenu de ces annonces Shopping » par ses propres rédactions. En leur offrant un droit de véto sur les publicités un peu trop « optimistes »…

Influence : les pubs pas si propres de la presse © MiniMachines.net. 2023.

Alibaba divisé en 6 activités distinctes par le gouvernement Chinois

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Après un long moment sans donner de nouvelles et sans apparition publique, l’ancien PDG d’Alibaba.com est reparu cette semaine en Chine continentale. Jack Ma, étrange et charismatique personnage, avait déjà indiqué vouloir se mettre en retrait de la vie publique. En 2020, il avait critiqué le gouvernement Chinois et sa politique, ce qui lui avait valu quelques déboires personnels. 

Déboulonné de sa place de PDG tout puissant du groupe, il avait depuis disparu des écrans radars et des conférences qu’il donnait partout sur la planète. Sa réapparition cette semaine, qui coïncide avec l’annonce d’Alibaba de procéder à sa division en six entités distinctes, n’est évidemment pas anodine.

Jack Ma ex PDG du Groupe Alibaba

Alibaba.com est un monstre  tentaculaire. Il est présent partout sur la planète avec plusieurs éléments clés particulièrement implantés en Chine. Alibaba.com est devenu une plateforme de commerce professionnel où l’on peut tout acheter. Du moteur d’avion au tracteur en passant par des millions de roulements à bille ou des équipements industriels de pointe. C’est une plateforme internationale où des millions de biens sont échangés chaque jour. AliExpress est sa version grand public. Un système de vente qui a conquis la terre entière en permettant à des milliers d’entreprises de proposer en direct leur production.

Si ces deux entités sont connues même par le grand public, Alibaba.com c’est aussi d’autres services majeurs de vente en ligne en Chine. TaoBao et Tmall pour commencer. Le premier est un site plus localisé sur le marché Chinois. Un monstre qui liste plus d’un milliard d’articles en vente via sa place de marché. Tmall est une autre facette de la même idée puisqu’il s’agit encore d’un site de eCommerce mais qui s’étend sur une plus large région géographique : De la Chine continentale à Taiwan en passant par Hong-Kong. 

Les serveurs de la marque sont également orange…

Le site AliExpress, l’élément eCommerce du groupe que l’on connait en Europe, n’est donc que la partie émergée d’un premier iceberg. La marque en compte bien d’autres. Et c’est pour lutter contre ce gigantisme que le gouvernement Chinois vient d’imposer une scission en six groupes distincts et indépendants les un des autres. 

  • Le Global Digital Commerce Group reprendra les activités AliExpress et celles d’Alibaba.com. Cela restera l’élément de gestion du eCommerce à l’international.
  • Le TaoBao Tmall Commerce Group pour la partie eCommerce orientée vers l’Asie qui restera un élément totalement géré par alibaba.com.
  • Le Cloud Intelligence Group qui gérera probablement l’hébergement et le Cloud de l’ensemble du groupe mais de manière indépendante. Cette partie là est importante car elle gère énormément de services et de fonctions vitales de la société. C’est elle qui développe des SoC maison exploités jusqu’alors par Alibaba.com.
  • Cainiao Smart Logistics sera une autre entité vitale de l’ensemble puisque c’est elle qui va prendre en charge la partie en dur des établissement commerciaux : le transport, le stockage, la gestion de ces flux de produits monstrueux qui sont générés par l’ensemble de l’activité.
  • Le Digital Media and Entertaimnent Group qui assurera une activité de gestion de média et de création de contenu de divertissement. Une activité surtout centrée sur la Chine continentale.
  • Enfin le Local Services Group, également très lié au territoire puisqu’il s’agit de livraisons directes et de services à la demande mis à disposition du public Chinois.

AliPay n’est jamais cité dans l’ensemble du nouveau dispositif, ce moyen de paiement très populaire en Asie et massivement employé sur les sites du groupe devrait logiquement tomber dans l’escarcelle de la partie eCommerce mais pourrait également déboucher vers la création d’une solution Bancaire. Solution qui a pour le moment été freinée par le gouvernement Chinois.

Il semble évident que si ces groupes seront séparés en différentes entités juridiquement indépendantes, leur proximité restera très forte. La partie logistique ne peut pas survivre sans les sites de eCommerce pour laquelle elle a été dimensionnée. Le service Cloud  a été bâti sur mesures pour gérer les activités du groupe et on imagine mal une transition vers d’autres concurrents. La volonté de ce changement n’est pas de tuer l’ensemble mais de le faire… dégonfler.

Si une de ces entités facture à une autre, si il demande à être autonome, il sera forcé d’être rentable et donc de fonctionner dans une concurrence peut être moins faussée qu’actuellement. La partie Cloud pouvait, avec un client comme Alibaba.com, totalement casser les prix de son véritable coût face aux concurrents. En étant indépendant économiquement, il ne sera plus possible pour l’entité de bénéficier de tarifs dérisoires  sur  certains secteurs. Alors que les concurrents seront toujours obligés de payer leurs factures. Les coûts logistiques et d’hébergement par exemple ne pourront plus être rattrapés par une autre branche du groupe. C’est une sorte de travail inversé des situations de regroupement et de concentration que nous avons connus en Europe et aux Etats-Unis ces dernières décennies. Au lieu de créer des sociétés de plus en plus monstrueuses, des mastodontes de plus en plus puissants, la Chine cherche à leur redonner une envergure plus « raisonnable ». 

Dans cette vidéo d’il y a un an seulement, on comprend bien la volonté du groupe de venir concurrencer le géant Amazon à l’international.

C’est également un bon moyen de transformer l’image du groupe qui a pâti très largement de la guerre commerciale entre la Chine et les états unis. Alibaba est côté en bourse aux US, à Wall Street, et depuis deux ans, son cours a perdu les deux tiers de sa valeur. Comme beaucoup d’autres grosses sociétés Chinoises. Ce qui sape la réussite politique du programme voulu par le président Chinois Xi Jinping. En scindant l’entreprise en de plus petites entités, la donne économique change. D’un cerbère à plusieurs têtes avec un corps unique on passe à un réseau interdépendant. Une évolution qui peut gommer la peur provoquée par la voracité d’Alibaba ces dernières années. Et rouvrir les portes de certains marchés.

Difficile cependant de voir pourquoi ce choix est fait, tant cela parait contraire à nos pratiques. J’ai donc interrogé deux contacts locaux à ce propos et leurs témoignages sont très intéressants. Chacun y voit un intérêt assez logique. Les deux savent bien d’abord que la popularité de Jack Ma, ex CEO de Alibaba.com, ne plaisait pas au gouvernement Chinois. L’idée de base de ce changement est donc probablement lié également à une volonté de ne plus le laisser gagner en visibilité. De ce côté là, cela semble déjà gagné.

Mais, plus prosaïquement, mes contacts m’expliquent en quoi ils voient un intérêt dans ces changements et c’est assez amusant par rapport au discours ambiant en France ou dans l’Union Européenne.

Réduire l’ombre du géant Alibaba

Diminuer la carrure d’Alibaba, même si le groupe restera monstrueux, c’est augmenter la possibilité pour ses concurrents de grossir. Le problème de ce groupe est qu’il a une tendance à étouffer ses concurrents. En fonctionnant comme une énorme place de marché, il empêche d’autres entités de s’épanouir tout en conservant une efficacité redoutable. Comment proposer une logistique digne de ce nom avec un concurrent de ce type ? Comment être concurrentiel en stockage dans les nuages ? Qui va vous faire confiance pour vendre des produits en place de marché avec un nouveau site alors que tout le monde connait déjà Alibaba et ses antennes ?

Il est vrai qu’aujourd’hui en France, et presque partout dans le monde, si on veut devenir  un acteur important du commerce électronique, on doit se frotter à un monstre qui s’appelle Amazon. Et ce n’est pas chose aisée de venir contrer ce concurrent. Un industriel qui fabrique et vend ses produits sur ses serveurs avec sa logistique et ses services… Une marque qui fait quasiment la pluie et le beau temps chez les politiques de tous bords en indiquant vouloir installer un entrepôt qui créera des emplois ou le retirer en détruisant ceux-ci suivant qu’il souffle le chaud ou le froid. Une sorte d’Alibaba à sa manière donc. Quand on gère tous les maillons de la chaine, avec la possibilité de ne pas en comptabiliser certains ou de les absorber dans son bilan, on peut littéralement étouffer la concurrence. Chose que ne veut plus le gouvernement Chinois.

Cette redoutable efficacité du groupe qui passe par une excellente gestion interne signifie également une diminution importante du nombre d’emplois nécessaires pour faire fonctionner l’ensemble. On m’explique clairement qu’en séparant les entités les unes des autres, le groupe devrait multiplier les emplois internes dans chaque groupe. Chez nous, on cherche justement le contraire avec une consolidation des services après chaque acquisition, le gouvernement Chinois semble préférer les multiplier. C’est du moins ce qui est rapporté. Parce que, de mon côté, je peux lire qu’entre 2020 et 2022 le nombre d’employés du groupe est passé de 117 600 à 254 940… Ce qui est assez respectable.

En 2019, le groupe Alibaba avait enregistré 38 milliards de dollars US de CA pour la journée du 11.11

La puissance politique du groupe est également largement critiquée. Quand un monstre comme Alibaba génère autant de devises, gère une telle part de l’économie du pays et assume autant d’emplois… Cela offre à ses gestionnaires un pouvoir dont ne veut plus le gouvernement Chinois. Les représentants locaux ont tendance à accepter toutes les requêtes du groupe. Son implantation dans une région, son poids sur le tissu industriel global à l’import comme à l’export en font un acteur avec qui on ne veut pas se fâcher. Très clairement on m’explique qu’en scindant ces entités en groupes séparés, même si ils travaillent toujours ensemble, le poids de l’ensemble ne sera plus le même politiquement. Si certains pays décorent leurs capitaines d’industrie, en Chine on a tendance à leur rappeler une certaine humilité m’explique t-on. « C’est la politique locale ».

La conclusion est assez simple, les choses ne devraient pas vraiment changer pour Alibaba, certains des éléments décidés sont des soupapes de sécurité. Financière, pour caresser le gouvernement Biden dans le sens du poil. Ou politique pour que Pékin soit satisfait. Pour le client lambda, la donne ne changera probablement pas.

Alibaba divisé en 6 activités distinctes par le gouvernement Chinois © MiniMachines.net. 2023.

Hausse du prix des licences ARM avant son entrée en bourse

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L’idée est simple pour ARM, il s’agit d’améliorer son bilan comptable avant sa future entrée en bourse à New York. La firme britannique rachetée par le Japonais SoftBank serait en train de revoir son fonctionnement de fond en comble sur plusieurs secteurs et aurait déjà prévenu ses partenaires.

Le point clé, un changement de méthode de calcul du prix des licences d’exploitation de ses puces. ARM ne fabrique pas de SoC mais conçoit uniquement des architectures. Il doit donc établir le prix de ses produits sans avoir le moindre levier matériel pour le décider. Aujourd’hui, un client comme Samsung ou Qualcomm qui fabrique des puces à partir des cœurs ARM, paye suivant le niveau de performances des architectures. Un Cortex récent et performant coute plus cher en licence qu’un Cortex plus ancien. Et cela quel que soit le produit dans lequel il est intégré.

Si un fabricant de smartphone veut intégrer une puce ARM performante dans un smartphone entrée de gamme, il peut le faire. Le coût de la puce sera juste proportionnellement plus important dans le tarif global de la solution. Ce qui aura tendance à limiter ses ventes. Au contraire, si il emploie une puce milieu de gamme dans une tablette assez chère, cette proportion sera moins impactante sur le prix global de la machine. Ce qui permet en général aux constructeurs de proposer des solutions un peu plus originales en n’investissant pas forcément trop dans le SoC ARM mais en dégageant au contraire des ressources pour d’autres postes comme l’affichage, le stockage ou autre.

ARM voudrait mettre fin à ce modèle économique en choisissant de ne plus construire ses tarifs sur le niveau de performances des puces mais sur le tarif des matériels dans lesquels ils seraient embarqués. Un changement de paradigme important qui pourrait largement bouleverser le marché. Une même puce ARM pourrait ainsi voir son prix évoluer énormément entre son intégration dans un smartphone milieu de gamme et une solution haut de gamme.

Une méthode de calcul qui pousserait logiquement les constructeurs à diversifier leur offre de différentes manières. Pour un acteur comme Apple pour qui les iPhone sont positionnés sur un segment premium, ce bouleversement aurait un impact important en terme de prix. Ce qui serait sans doute répercuté sur le prix final proposé au client. Mais pour d’autres constructeurs, cela pourrait avoir un intérêt. Des marques cherchant à proposer des matériels avec un bon rapport performances/prix pourraient voir cette évolution comme une opportunité. Des modèles milieu de gamme auraient peut être droit à une puce haut de gamme avec un tarif semblable aux modèles précédents moins performants.

On imagine également quel sera l’impact de cette stratégie pour un constructeur de produits industriels. Comment calculer le prix de chaque puce dans un véhicule à plusieurs dizaine de milliers d’euros ? Dans un équipement lourd qui coute des millions ? La méthode semble avoir un problème à moins de décider de paliers différents de tarifs et de fixer un montant maximal à ceux-ci.

Difficile de faire autrement que de passer par ARM

Si jusqu’à aujourd’hui le concepteur n’a pas trop de problèmes de commercialisation de ses puces et envisage de recourir à un changement aussi drastique de sa politique commerciale c’est parce que tout le monde sur le marché du smartphone est dépendant de ses architectures. Les constructeurs achètent une petite fortune le droit d’exploiter tel ou tel type de Cortex chez ARM puis payent de petites royalties sur chaque puce vendue. Une somme coquette au final mais qui est logiquement absorbée par le nombre de matériels vendus.

Sans véritable concurrence, il semble impossible pour les constructeurs de smartphones et d’autres solutions exploitant des puces ARM que de passer par une architecture alternative. RISC-V, qui se profile comme un futur grand concurrent d’ARM notamment sous Android, est encore trop jeune pour venir le détrôner. Tous les concepteurs de puces ont dans leurs cartons des générations de processeurs en chantier pour les années à venir et la situation semble donc bloquée à court terme.

Néanmoins, RISC-V a déjà commencé à intéresser bon nombre d’acteurs et la majorité des marques employant des puces ARM ont commencé à travailler autour de cette alternative.: Plus ouvert, plus libre et surtout sans royalties, le format RISC-V pourrait très bien être vitaminé par la mise en place d’une telle politique de son énorme concurrent. 

Source : Financial Times (payant)

Hausse du prix des licences ARM avant son entrée en bourse © MiniMachines.net. 2023.

Raja Koduri quitte Intel et ce n’est pas une catastrophe

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Raja Koduri fait partie de ces cerveaux brillants qui ont également un certain charisme. Un type étonnant qui, quand on le lit ou quand on l’écoute, fait passer des message complexes avec une relative aisance. Le gars pertinent et suffisamment pétillant pour qu’on ait envie de se fader deux heures de conférence sur des technologies hyper complexes à appréhender.

Sur Twitter hier soir

Une sorte de star sur le marché serré des grocerveaux de l’informatique. D’autant qu’avec son CV bien rempli, il est assez impressionnant en terme de réussite. Koduri est passé chez Apple, chez AMD et chez Intel et, à chaque fois, a connu un certain succès. Je l’avais d’ailleurs encensé lors de son arrivée chez Intel en 2017

Hier on apprenait que Raja Koduri était sur le départ. Fini Intel où il semble avoir rempli sa mission. Le bonhomme s’en va exercer ses neurones dans une startup orientée vers l’IA générative. Il laisse en place une équipe  qui a réussi un pari que beaucoup jugeaient impossible à tenir, faire d’Intel un acteur du marché des circuits graphiques. Pas au niveau des concurrents que sont AMD et Nvidia mais avec une base solide pour se développer et notamment une belle équipe de Recherche et Développement.

Raja M. Koduri

Est-ce grave pour Intel ? Oui et non. Oui parce que Koduri a eu un triple avantage pour la marque. D’abord il est brillant dans son métier. Un détail important d’avoir un architecte tel que lui pour poser les fondations d’un projet aussi complexe qu’un circuit graphique de cette trempe chez Intel.

Ensuite parce qu’il a su attirer dans son équipe des vétérans du domaine comme Tom Forsyth ou Darren McPhee et peut être aussi Jim Keller avec qui il avait été collègue chez Apple et AMD. Il a également peut être redoré suffisamment le blason d’Intel pour attirer des petits nouveaux, des qu’on connait pas encore, des futures étoiles de l’ingénierie qui étaient ravis de faires leurs armes sous la férule de ce mentor particulier. Des ingénieurs pour qui le bonhomme ou le projet était plus important que le poste ou le salaire au final. Qui ont préféré toquer à la porte d’Intel, CV en main, plutôt qu’à celle d’un GAFAM.

Enfin, Koduri est clairement un visionnaire et si il a du proposer des axes majeurs pour les années à venir pour le fondeur, il faudra les renouveler un jour ou l’autre avec une nouvelle vision.

Sa perte est donc un problème pour Intel. Mais cela ne veut pas dire, comme j’ai déjà pu le lire, que cela signifiait la fin des rêves graphiques de la marque. D’abord parce que les puces de ce type ne naissent pas en quelques mois. Ce sont des développements de longue haleine et l’arrivée de Koduri a lancé l’initiative graphique de la marque très rapidement après son arrivée en 2017. A l’époque déjà il était pressenti pour développer cette branche et les produits que nous connaissons aujourd’hui, les puces ARC, ont probablement été mis en production dès 2018. Depuis lors les plans d’autres générations ont déjà dû être établis. Intel a probablement établi un plan de succession lorsque Koduri a signalé sa volonté de partir vers d’autres cieux et entamé une transition de direction depuis lors.

Le « star system » existe chez les ingénieurs mais il n’est que le fruit  de notre propre vision

Laisser partir Koduri n’est pas un choix, Intel ne pouvait pas le retenir. Ce n’est d’ailleurs pas forcément productif de continuer à embaucher un gars qui a autre chose en tête que le projet sur lequel on veut le voir travailler.

Mais aussi et surtout, l’image qu’ont beaucoup de personnes de ce type de profil est totalement faussé par une vision que je pourrais qualifier de « Stevejobienne ». Koduri, comme Jobs ou bien d’autres, ne sont pas des génies qui se lèvent un matin avec LA solution pour concevoir un produit de A à Z. Le moment où il était possible de construire un ordinateur en entier en confiant la tâche à un ami comme Wozniak pour Apple n’existe plus. Il faut penser à Koduri comme on pense à un chef d’orchestre plus que comme un homme à tout faire sachant jouer avec brio de tous les instruments.

Sans chef d’orchestre, chacun irait de ses envies, de son tempo et de sa virulence dans son interprétation. Sans cohérence ni timbre. Les cordes couvriraient les instruments à vent et les percussions seraient inaudibles ou assourdissantes. Le chef d’orchestre a une vision de l’œuvre qu’il doit jouer et il établit son idée en dirigeant des compétences fortes. Seul il ne peut rien, il lui faut l’assistance d’une équipe. Pour reprendre l’image musicale, Koduri a probablement écrit pas mal de partitions et forcéement partagé ses idées avec beaucoup d’autres chefs sous ses ordres. Des chefs peut être moins charismatiques, moins pétillants, mais probablement très compétents dans leur travail.

Plus jeune, du temps d’AMD

Laisser partir Koduri aura un impact pour Intel mais cela ne veut pas dire que l’ensemble des compétences déjà en place va disparaitre. Ce n’est pas un projet mené par un seul homme, c’est un immense assemblage de connaissances et de savoir faire. On imagine que si l’industrie était vraiment faible au point de se disloquer suite au départ inopiné d’un seul salarié, il n’y aurait finalement pas beaucoup de progrès dans ce domaine. Pas beaucoup d’investissements  non plus. Qui irait risquer des milliards de dollars quand un simple accident de la vie pourrait tout mettre par terre ? Du reste le départ de Koduri de chez AMD n’a pas enterré ses innovations.

Evidemment, face à des technologies que l’on ne comprend pas trop, il est plus simple de croire dans le mythe du génie. Un homme qui va incarner un projet comme la création d’un circuit graphique c’est bien plus simple à appréhender que la réalité physique qui se trouve en réalité derrière. Il y a bien des stars chez les ingénieurs mais c’est nous qui les créons. Ou parfois les marques. Chez Intel, l’ingénieur a clairement été mis en avant comme un transfuge d’AMD afin de mettre l’accent sur son initiative vers les produits graphiques. Sa volonté de personnifier cette aventure ne fait aucun doute, d’autant que le client était parfait dans ce rôle. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il portait tout le projet sur ses seules épaules.

Intel doit trouver une relève pour poursuivre son aventure graphique. La division doit déjà tourner sur un nouvel organigramme depuis quelque temps. Et le navire continue à avancer.

Raja Koduri quitte Intel et ce n’est pas une catastrophe © MiniMachines.net. 2023.

Qualcomm libère le codec aptX de ses royalties

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Le format aptX est vieux, il a été développé dans les années 80 comme un algorithme permettant de faire circuler un signal audio. Il ne connaitra toutefois son essor qu’avec la démocratisation du format Bluetooth, il y a une petite dizaine d’années. 

Stephen Smyth, le vrai papa de l’aptX

Qualcomm l’a pris sous sont aile à partir de 2015 et l’a développé. A la fois commercialement en le protégeant sous des licences restrictives et techniquement en le faisant évoluer ou en créant des puces dédiées à son usage. En aout 2017, Google a intégré le format aptX dans le code d’Android 8.0. Et si la rumeur veut que ce soit une intégration complète et libre du format, ce n’est absolument pas le cas.

Jusqu’à très peu de temps, le code d’Android prenait en charge le format aptX mais n’ouvrait pas pour autant le droit à une libre exploitation de celui-ci. On ne connait aucun chiffre exact lié à son usage mais on estime que le cout de licence n’était pas donné avec plusieurs milliers de dollars à débourser pour une « certification1 » puis un montant estimé à 1$ par produit vendu. En clair, pour ajouter le codec aptX sur un smartphone il fallait débourser X milliers de dollars par version de l’objet (par SKU ou Stock Keeping Unit). Cela veut dire que si vous avez trois versions du même modèle de smartphone avec des puces radio différentes pour adresser trois zones géographiques et parfois même des variations de coloris, vous deviez multiplier cette certification par autant de modèles. Puis sur chaque vente, conserver un dollar pour Qualcomm. Et cela même si le format aptX était bien intégré au code source d’Android par défaut. On comprend ainsi mieux pourquoi l’aptX est réservé aux produits assez haut de gamme.

Un coût élevé donc pour les constructeurs. Mais en échange de quoi, le format propose alors un boulevard technique pour faire transiter de l’audio. Le débit porté par la solution est de 384 kbps, ce qui permet de faire circuler un fichier compressé à 320 kbps sans aucune compression entre l’émission et la réception. Un avantage de qualité donc mais également de latence. Puisque l’émission n’a pas besoin de compresser le son, ni la réception de le décompresser, le signal qui transite ne nécessite que peu de temps de traitement. Un temps qui peut provoquer une latence plus ou moins grande sur de nombreux codecs. Un détail qui n’est pas apprécié de nos jours. 

Tant que les smartphones ne servaient qu’a écouter de la musique, cette latence n’était pas un souci. Mais avec des appareils qui permettent aujourd’hui de regarder des films ou de jouer, proposer un décalage entre l’action à l’écran et le son dans vos oreilles n’est plus franchement apprécié. On passe d’un codec Bluetooth de base qui propose 300 ms de latence, à une solution aptX qui tombe à 120 ms. Mieux encore, Qualcomm a mis en place une évolution de son aptX avec une version optimisée basse latence qui tombe à 40 ms. Cet aptX Low Latency nécessite une chaîne complète à ce format, que ce soit au niveau de l’émission que de la réception, il ne fait pas appel aux même puces.

Qualcomm a ensuite lancé une version Haute Définition du aptX en 2009. Celui-ci profite d’une compression pour augmenter son débit jusqu’à 576 Kbps. Il est également intégré à Android mais totalement orienté pour un usage audio puisqu’il propose une latence assez forte de 200 ms. Ce codec est peu utilisé au final par d’autres outils que les lecteurs audio. Il est suffisamment souple pour s’adapter à différents scénarios et les applications pourront détecter si son usage est possible. Par exemple si votre casque est compatible mais aussi si cela a un intérêt de le prendre en compte. Mieux, le codec peut être adapté suivant les programmes. Android peut ainsi monter ou baisser le débit en jouant sur la compression. Afin de baisser la latence pour lire un film on diminuera le débit de données, pour un fichier uniquement audio on augmentera le débit puisque la latence importe peu.

D’autres modulations du produit ont été proposées au fil du temps comme l’aPTX Adaptative lancé en 2018. Une idée assez intéressante qui va moduler le débit pour mieux le porter. En clair, si votre casque est éloigné de votre smartphone, le débit va être réduit à la volée par la puce de Qualcomm afin de le transmettre correctement. L’idée de base de cette adaptation est qu’il vaut mieux porter un signal audible même si il est de moins bonne qualité plutôt que de le brouiller avec des artefacts désagréables ou le couper complètement. Ce format n’a pas vraiment rencontré de succès commercialement auprès du grand public, peu de constructeurs s’en sont emparés. Il doit être assez couteux d’emploi tant au niveau licence qu’au niveau déploiement en terme de puces. J’en ai surtout vu dans des appareils professionnels.

Dernier bébé de Qualcomm, l’aptX lossless. Une version poussant le débit de transmission à 1 mbps. De quoi répondre techniquement au LDAC de Sony qui culmine à 990 kbps. Ce format nécessite un système de licence complet et n’est intégré par défaut dans aucun système. Il n’est d’ailleurs pas listé dans les composants du groupement Bluetooth SIG qui gère les formats du système sans fil.

L’écosystème Snapdragon Sound de Qualcomm

La libération de l’aptX par Qualcomm

Aujourd’hui, on apprend que Qualcomm aurait libéré l’aptX, le premier du nom ainsi que l’aptX HD. Ces formats, déjà intégrés à Android depuis Android 8.0 pour le premier et Android 10 pour le second, vont donc pouvoir être exploités par les fabricants de smartphones librement, dans la licence Open Source d’Android. Et ce, sans avoir à payer cette fameuse certification ni aucune des royalties sur la vente de leurs produits. Cela change évidemment la donne et cela va permettre à des produits entrée et milieu de gamme de proposer ce format par défaut.

Ce choix de la marque de rendre ces formats plus ouverts est assez logique. Tout simplement parce que la concurrence est désormais au niveau des deux versions de base de l’aptX de Qualcomm. Entre le LHDC, le LDAC propriétaires et les plus accessibles formats SBC, AAC et LC3, l’offre Bluetooth de transmission de signal audio est pléthorique et bon nombre de constructeurs préfèrent préserver le prix de leurs appareils en choisissant ces solutions plutôt que de basculer vers un aptX plus couteux. Les formats plus performants, plus spécialisés de l’aptX comme le Lossless ou l’Adaptative ne sont pas concernés par cette libération car ils n’ont pas de concurrence ouverte. Le LDAC, par exemple, nécessite une certification et des royalties chez Sony, l’équivalent de l’offre aptX Lossless de qualcomm.

Avec moins de smartphones aptX parce que les frais de certification et de vente sont jugés trop couteux, le format risque de perdre en visibilité. Moins de smartphones aptX vendus cela suppose également moins de SoC capables de les prendre en charge vendus. Qualcomm, en libérant ces formules, veut conserver la popularité du codec ce qui poussera les acheteurs de smartphones à choisir des modèles aptX ainsi que des casques compatibles. Cela fera perdre un peu d’argent d’un côté à la marque mais augmentera donc les ventes de puces. Le calcul qui a été fait est assez clair. Libérer les codecs et augmenter les ventes de puces est plus rentable que perdre son ascendant technique sur le marché et le travail marketing effectué sur le format depuis des années.

Que conclure si ce n’est que cela reste une bonne nouvelle ?

Qualcomm propose d’excellentes puces audio en aptX mais également des formules « prêtes à l’emploi » de réduction de bruit actives. Des combinaisons qui permettent de construire des casques audio d’excellentes factures à des prix très abordables. J’ai, par exemple, un casque audio de la défunte marque Taotronics 2 qui propose une réduction de bruit active ANC et de l’aPTX gérés par une puce Qualcomm. Si cela ne vaut pas un casque audio type Sony XM3 (qui utilisait également de l’aptX) à cause des autres éléments importants d’un casque audio de qualité. L’objet proposait des fonctions tout à fait convenables et ne m’a couté que quelques dizaines d’euros (39.90€) et non pas des centaines comme un Sony XM4 ou 5 moderne. C’est le casque que j’emporte partout sans complexe et qui est toujours prêt à rendre service sans problème.

La libération de ces formules aptX et aptX HD va surement pousser plus de constructeurs de casques à proposer des solutions de ce type et, ma foi, cela fera surement du bien au marché. Parce que l’offre de produits milieu de gamme va augmenter en qualité ce qui fera moins de place pour les produits vraiment trop médiocres d’un côté et assagira peut être les prix des modèles haut de gamme de l’autre.

Merci à David pour l’info

Qualcomm libère le codec aptX de ses royalties © MiniMachines.net. 2023.

Intel avance sur ses processus et prévoit du 18A pour 2024

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Intel 20A pour le 2 nanomètres et Intel 18A pour le 1.8 nanomètres, ce sont les finesses de gravures qu’Intel serait en passe d’atteindre pour 20241. C’est en tout  cas ce qu’il ressort d’une déclaration de M Wang Rui, président de la branche chinoise de la société.

Il précise que l’ensemble des procédés de production nécessaires au développement des usines capables d’atteindre ces finesses de gravures sont développés et que les processus de gravures fonctionnent en laboratoire. Cela ne signifie pas pour autant que toute optimisation est terminée. Il reste du temps pour avancer plus encore dans ces technologies. Ce qui est intéressant dans ce discours, c’est l’apparente confiance d’Intel dans son développement. Par le passé, on a vu la marque piétiner sur certaines finesses de gravure en n’arrivant pas a les dépasser puis avoir bien du mal a tenir le rythme de la production une fois atteinte.

Aujourd’hui les Intel 20A et Intel 18A sont, semble t-il, en bonne voie mais le 18A a même un calendrier qui prend de l’avance en basculant d’une date de sortie anticipée de 2025 à une commercialisation en 2024. Ainsi les 2 nanomètres devraient débarquer chez Intel au premier semestre 2024 et le Intel 18A au second semestre. Il faut dire que le rôle de fondeur pour des sociétés tierces pousse Intel à tenir ses engagements. Un client potentiel pour une gravure en Intel 18A a ainsi pu voir des puces de test sorties de laboratoire.

Dans ses nouveaux plans stratégiques, la société a confirmé vouloir graver également pour d’autres sociétés et ouvert ses usines à différents concepteurs de puces. Cette initiative baptisée IFS pour Intel Foundry Service, étant un bon moyen pour la marque de dégager des bénéfices et ainsi d’absorber les coûts faramineux du développement de ses nouvelles usines.

Pat Gelsinger, le CEO d’Intel, affirmait il y a peu que la société avait déjà des contrats avec sept des dix plus gros clients actuels des fonderies existantes (TSMC, Samsung…) et un carnet d’ordre potentiel de 43 clients supplémentaires. Le développement de ces technologies est donc primordial pour la nouvelle stratégie d’ouverture de la marque. D’autant qu’Intel a déjà envoyé à ces clients les éléments nécessaires au développement de processeurs employant ces nouvelles finesses de gravure. Si il a été possible de faire attendre les particuliers et les entreprises par le passé avec des finesses de gravure qui n’évoluaient plus, et on sait que cela a couté beaucoup de parts de marché à Intel face à un AMD beaucoup plus efficace en évolutivité, il ne sera pas possible de faire patienter trop longtemps des partenaires de ce type.

La technologie employée pour ces deux finesses de gravure est similaire et le 1.8 nano est en quelque sorte un raffinement de la technologie 2 nanomètres. Les deux emploient une gravure appelée GAA RibbonFET pour Gate-all-around Ribbon Field Effect Transistor.

RibbonFET permet d’empiler plusieurs canaux (nanoribbons) et de proposer un meilleur ratio d’encombrement ce qui permet d’améliorer les performances globale des puces. Sur le schéma ci-dessus, on peut voir à gauche le FinFet actuel qui laisse un des canaux en contact avec le support. A droite, la nouvelle technologie RibbonFET entoure totalement les canaux ce qui permet une meilleur contrôle électrique et une accélération de la commutation des transistors.

Autre avantage majeur de cette technologie, la possibilité de jouer sur la largeur de ces canaux en cours de production. Cela permet de remplir différents cahiers des charges au cours du même processus de gravure. Avec la technologie FinFET, cela est contourné en additionnant plus de canaux pour obtenir plus de courant. Ce qui a un impact en terme d’espace mais également de coût et de performances.

Une autre technologie nouvelle sera proposée au niveau de l’alimentation interne des processeurs avec l’emploi de la technologie Intel « PowerVia ». Un système qui permet de connecter l’alimentation des transistors  par le dessous. 

PowerVia est censé proposer une excellente séparation entre les données et l’énergie au sein des transistors. Les sources d’alimentation sont placées sous la couche des transistors via un réseau métallique qui assure un courant stable et avec moins de pertes. Cette technologie permet également d’assurer une bonne intégrité du réseau électrique. Cela évite d’encombrer le haut du transistor en laissant plus d’espace pour séparer les circuits et éviter de parasiter l’ensemble avec des effets de couple ou des interférences.

Evidemment cette description est une caricature du travail effectué par Intel et il faudrait des heures – et un niveau d’ingénieur que je n’ai pas – pour comprendre toutes les subtilités dont il est question. Il faut également rester prudent sur la réussite de ces évolutions techniques anticipée par Intel. Néanmoins, le fait que le fondeur indique que le calendrier sera plus rapide que prévu est un bon signe d’avancement technique.

A noter au passage que le Intel 20A ne sera pas ouvert aux clients d’Intel. Intel 20A sera donc réservé aux puces Intel et Intel seulement, des processeurs grand public avec Arrow Lake. Intel 18A par contre, sera ouvert à plus de monde : puces grand public avec Lunar Lake et dans une démarche d’optimisation, mais également processeurs à destination des serveurs et, donc, des puces pour des sociétés tierces.

A terme, ces évolutions signifient pour le grand public des puces plus performantes et moins gourmandes en énergie et donc plus faciles à refroidir. Le corollaire de cette règle est qu’Intel aura les moyens de proposer des puces moins performantes mais beaucoup moins hautes en TDP. Des processeurs à consommation très basse, pouvant être refroidies dans des espaces limités et/ou avec un simple dissipateur passif. C’est dans la logique des derniers changements effectués par la marque dans son modèle de processeur. En employant des technologies de cœurs similaires dans son haut de gamme et dans son entrée de gamme avec l’apparition des Alder Lake-N qui utilisent des Core-E, Intel peut moduler des puces très variées autour des mêmes technologies.

C’est en tout cas ce que j’espère.

Source : TomsHardware

Intel avance sur ses processus et prévoit du 18A pour 2024 © MiniMachines.net. 2023.

Un réseau 5G Vodafone porté à bout de bras par un Raspberry Pi

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Vodafone présente un nouveau minuscule routeur 5G qui peut s’employer pour devenir une petite station autonome et couvrir un « petit » territoire ou étendre les possibilités d’un réseau 5G plus massif en lui ajoutant, par exemple, une meilleure couverture intérieure.

Le prototype imprimé en 3D.

Chose étonnante, ce petit routeur 5G portable fonctionne grâce à une carte Raspberry Pi CM4. Le centre de Recherche et Développement derrière ce produit s’est tout simplement intéressé aux cartes de la fondation comme aux systèmes informatiques « tout en un » informatique qu’ils sont. Avec la garantie d’une production à long terme et une branche toute entière de la fondation désormais orientée vers les pros, c’est le genre d’approche qui va devenir de plus en plus courante. Le prototype construit par Lime Microsystems est proposé pour le moment dans un boitier imprimé en 3D.

Un mockup de la version finale

Les avantages sont nombreux à commencer par un prix bien moins élevé en R&D pour Vodafone qui se répercutera sur le prix proposé à ses clients. En se basant sur un produit existant plutôt qu’en développant et en faisant construire une carte sur-mesure, le produit est bien moins cher. Pour la marque c’est le moyen de proposer la première solution industrielle abordable de réseau 5G pour les utilisateurs. Le marché est gigantesque puisque le constructeur estime par exemple à 22 millions les entreprises intéressées par un petit réseau mobile privé. Petites ou moyennes, ces sociétés sont des clients parfaits pour ce genre de produit qui va permettre de porter un petit réseau à l’échelle de bureau ou d’ateliers. Il est possible de déployer quelques uns de ces outils sur une assez grande surface facilement et donc de couvrir avec un réseau 5G privé un lieu assez précis. Un usage courant dans le monde professionnel mais réservé à des industries étendues et importantes puisque les couts d’investissement sont assez élevés aujourd’hui. D’autres clients potentiels existent également avec l’industrie du loisir ou du tourisme qui pourraient proposer une meilleure couverture autour de leur centre. Un lieu touristique, un hôtel ou un camping assurer ainsi un service plus complet. Des structures comme des mairies, des médiathèque ou autres pourraient également proposer un réseau 5G de courte portée pour améliorer la connexion à certains services dans des zones mal desservies par le réseau.

Cela sans compter les particuliers qui voudraient bénéficier d’un meilleur réseau 5G à leur domicile avec une solution ultraportable que l’on pourrait facilement déplacer en cas de besoin pour parfaite une couverture un peu hésitante.

On a assez peu d’informations sur le materiel employé par Vodafone mais il semblerait que le routeur 5G emploie tout simplement un Raspberry Pi CM4 et une extension 5G Lime SDR XTRX pilotée comme une extension en passant par une carte pe. Une grosse parie logicielle permet de transformer l’ensemble, en minuscule station 5G. Pour le moment à l’état de prototype, le produit semble vouloir trouver son chemin dans l’offre de la marque.

Source : Vodafone.

Un réseau 5G Vodafone porté à bout de bras par un Raspberry Pi © MiniMachines.net. 2023.

Gare aux SSD contrefaits

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Une capacité énorme, un prix « ridicule », la mariée est beaucoup trop belle et pourtant l’envie de faire une bonne affaire vous assaille. Gare à vous ! Le SSD contrefait pullule désormais en ligne.

Il s’agit ici d’un SSD contrefait de 16 To acheté sur… Amazon. Le géant du eCommerce sert désormais à masquer les activités de certains revendeurs malhonnêtes. En proposant à tout le monde de revendre des matériels sur ses pages, le site se tire pourtant une balle dans le pied en abîmant son image.

La découverte de 01Net est classique. C’est Eric Le Bourlout qui s’est amusé à commander un ce SSD externe de grande capacité. 16 To tout de même sur ce modèle à moins de 80€. Et on se retrouve avec un SSD qui affiche bien 16 To dans son navigateur de fichiers à la livraison. Problème, il est d’une lenteur extrême. Lassé par le fait qu’il faille des heures pour remplir quelques centaines de mégaoctets de données. On lâche l’affaire et on range le SSD au fond d’un tiroir. C’est en tout cas probablement ce qu’espère le vendeur. Car en cas de retour à l’envoyeur pour remboursement, ce que la loi vous autorise sous 14 jours en cas de commande via VPC, il en sera pour ses frais.

Mais comment ça fonctionne cette arnaque ? Très simplement. C’est la technique de la coquille vide employée depuis toujours en informatique. Les plus vieux se souviendront peut être des faux modules de mémoire cache intégrés par le fabricant PC Chips sur des cartes mères 486 en 1995. Ces modules étaient de simples bouts de plastique avec des pattes de composants soudés sur la carte mère mais n’apportaient rien à la carte. Cela faisait « joli » et permettait d’annoncer un chiffre de cache plus élevé. Le BIOS de la carte mère était également contrefait.  Il indiquait ce que le constructeur voulait. Le scandale a fait  mal à la marque.

D’autres constructeurs ont joué à ce genre de jeux mais leur réputation étant de plus en plus importante au fur et à mesure que le marché devenait grand public, la très grande majorité a cessé toute pratique de ce genre depuis fort longtemps. 

Ce sont donc de véritables escrocs qui ont pris le relais. Fabricant des objets plus ou moins raffinés pour parvenir à leurs fins. Batteries bidons et stockage frelaté ont toujours été très prisés des arnaqueurs. Si pendant longtemps il ne s’agissait que de jouer sur les étiquettes de disques durs en annonçant une capacité qui n’était pas là, l’arrivée des stockages de type SSD a changé la donne.

Le plus rentable semble être devenu ce bon vieux SSD externe. Un achat qui peut être assez impulsif, porté par les fluctuations régulières des tarifs de ces accessoires. Vous avez déjà sûrement croisé cette image d’un SSD contrefait avec une maigre clé USB coincée entre deux boulons. Ces derniers permettant d’alourdir le boitier pour le rendre plus crédible. La  clé ne fait en général quelques dizaines de Megaoctets mais écrit en boucle les données. Tout en conservant une trace des fichiers que vous copiez dans son index. La puce se « remplit » puis, une fois arrivée à sa limite de son stockage, commence à réécrire sur le début de celui-ci. Une technique employée sur les Dash-Cam de voitures pour enregistrer en continu. Résultat, vous voyez bien les fichiers dans votre navigateur mais il est impossible d’y acceder. Ils sont totalement corrompus.

Le SSD contrefait de ReviewGeek

Sur le SSD 16 To acheté par 01Net et auparavant celui ci-dessus acheté par le site ReviewGeek on découvre une solution quasi identique. Sous une jolie boite en aluminium rappelant les SSD de grande marque (ici Samsung), une carte embarque quelques composants. Principalement un lecteur de cartes MicroSD et un petit chipset. Il est souvent impossible de démonter proprement le boitier qui est prévu pour être inaccessible après montage, et on comprend pourquoi. Il serait dommage que le consommateur se rende compte de la supercherie.

Celui de 01Net

A l’intérieur du SSD, la bonne vieille coquille est toujours presque vide. La carte MicroSD ne fait que quelques dizaines de Go et le petit composant visible est juste là pour faire croire au système qu’il y a bien 16 To derrière. Les débits sont catastrophiques et l’utilisateur lambda se dira que c’est bien là, la raison de ce prix si attractif. 16 To pour quelques dizaines d’euros, c’est trop beau pour être vrai. Trop lent, le SSD externe sera laissé de côté.

La solution ?

Se méfier des miracles est un bon début. Même en promo, un produit ne peut pas diviser son tarif par 10 alors que le reste de la concurrence ne bouge pas. Qu’il s’agisse de cartes mémoire, de SSD ou autres, la solution est toujours de comparer le prix avec le reste du marché. Sur les sites comme Amazon, la Fnac, Darty, CDiscount et autres , qui sont des places de marché, le bon reflexe est toujours de jeter un oeil aux commentaires autour du produit. Ne pas uniquement se fier aux plus dithyrambiques mais plutôt à ceux modérés et aux négatifs. 

Parce que Amazon, comme d’autres, ne joue pas vraiment le jeu. Faire la police sur ces sites, envahis par un flux incroyable de nouveautés chaque semaine, est compliqué. Néanmoins, mettre une petite alerte en interne quand le tarif d’un produit fait le grand écart entre son prix et celui moyen des produits habituels ne serait pas un luxe. Le SSD 16To à 79€ est toujours disponible sur Amazon et malgré ses 5 évaluations catastrophiques, il n’a pas été retiré de la vente.

Il va sans dire que le vendeur a sa part de responsabilité en continuant à proposer ce genre de produit contrefait sur ses pages. Si il n’est pas seul, le web tout entier regorge de ce type d’arnaque, Amazon n’a aucune excuse pour ne pas réagir devant ce genre de produit. Il met en péril sa réputation et son image et encourage d’autres escroc à venir polluer ses pages.

4 To de SSD pour 32.99€, la même recette chez Cdiscount

Evidemment, contrairement aux commentaires que l’on peut lire sous ces produits, il est indispensable de ne pas être défaitiste suite à ce type d’achat. Le retour du produit au vendeur est indispensable pour que la situation évolue. Exercer votre droit de rétractation est important mais il convient également de signaler la problématique au site. Pour que le vendeur soit identifié et sanctionné et  pas que le SSD de 16 To, ou toute autre arnaque du genre, retourne dans les rayons avant de tomber sur un nouvel acheteur.

Gare aux SSD contrefaits © MiniMachines.net. 2023.

Intel : le pari réussi des circuits graphiques ARC

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Il y a un an quasi jour pour jour, j’écrivais un billet sur Intel et son intention de venir s’implanter sur le marché des solutions graphiques avec les puces ARC. Un an après je pense que le pari d’Intel est gagné.

Intel ARC : une commercialisation en demie teinte

On ne peut pas dire que d’un point de vue commercial les solutions Intel aient été une grosse réussite. Il y a bien eu des cartes graphiques disponibles sur le marché mais leur distribution a été plus confidentielle que le battage fait autour des puces concurrentes. Je ne connais pas les chiffres des ventes de la marque mais elle vient d’annoncer une baisse de tarif sur sa propre  solution ARC 750 qui passe à 249$ HT aux US. On peut donc s’attendre à des ventes en augmentation. L’intégration dans des machines mobiles a été assez rare, peu de portables équipés de ces solutions ont pu être aperçu sur le terrain. Les ventes ont donc dû être mécaniquement assez faibles.

Acer a lancé une carte graphique Intel ARC A770 

Mais il faut bien se rendre compte que c’est le début de l’aventure pour Intel sur ce segment et malgré le poids de la marque auprès des constructeurs, il n’existe aucun moyen de changer leurs habitudes plus rapidement. Les principaux fabricants de portables ou de cartes graphiques ont tendance à répéter les recettes qui fonctionnent en boucle. Intégrer un nouvel ingrédient est donc un pari plus ou moins risqué pour elles.

Le MEDION ERAZER Major X10 sous Intel ARC

Pourquoi se mettre à vendre des cartes graphiques Intel quand les modèles AMD et Nvidia fonctionnent ? Pourquoi intégrer des chipsets graphiques Intel quand les retours sur le terrain indiquent que les clients veulent de l’AMD ou du Nvidia ? Evidemment, les acheteurs potentiels se basent sur l’offre disponible et cela fait que la statistique a un peu tendance à se mordre la queue. Mais l’idée générale est là, les grands fabricants de PC portables et de cartes graphiques sont d’énormes paquebots. Il est très difficile de leur faire changer de cap rapidement. Intel en est probablement parfaitement conscient et savait donc dès le lancement de cette plateforme ARC que la première manche serait compliquée.

Un timing presque parfait

La montée des prix chez les concurrents, qu’elle qu’en soit les raisons, a bien entendu poussé certains à tenter l’aventure Intel. Face à des cartes AMD et Nvidia en très nette hausse de tarifs pendant la pandémie et en conséquence des usages des cartes par les cryptomonnayeurs, on a pu voir des internautes déclarer leur flamme pour les solutions Intel ARC. 

Ils étaient prêts à essuyer les plâtres, parés pour une nouvelle aventure et en général peu déçu de leur choix. Cela reste néanmoins un public assez limité. Si la crise des tarifs avait perduré plus longtemps, peut être que l’impact sur les ventes d’un Intel moins onéreux aurait été meilleur. En l’état, le public concerné restait de toutes façons limité à des « spécialistes » capables d’assumer la jeunesse de la gamme. 

Il est bien entendu que sans une implantation plus massive de l’offre ARC par les fabricants et les assembleurs, jamais elle ne trouvera le chemin du grand public. Cela aurait pu se jouer pendant la crise des cartes graphiques mais le marché n’a pas donné le temps à Intel d’en profiter. Toute la bataille concurrentielle est donc encore à mener.

Une gamme solide et bien accueillie

Pour autant la marque a su travailler consciencieusement et produit une gamme de circuits efficaces. La cible d’Intel n’était certes pas d’entrer en concurrence avec les produits majeurs d’AMD et Nvidia. Ceux qui ont voulu le faire croire étaient surtout à la recherche de sensationnalisme. Comment un acteur débutant à nouveau sur  ce segment pouvait t-il espérer rattraper en quelques mois le travail de fond mené par ses concurrents depuis des lustres ? Non, l’objectif d’Intel était de poser un nouveau jalon sur un produit milieu de gamme pouvant convenir à un maximum d’utilisateurs à défaut d’être la chaussure de verre du marché « pro gaming ». 

La différence de performances entre le premier et le  dernier pilote d’Intel sur la ARC A750 LE

Et sur ce segment la carte a été parfaitement accueillie. Les retours des utilisateurs sont bons, leur appréciation globale de l’offre est très correcte et surtout ils semblent apprécier le travail effectué par le constructeur sur les pilotes. Intel a su faire la différence sur ce poste en étant à l’écoute des retours des usagers. Non seulement de multiples mises à jour ont permis de gagner en performances sur les applications et les jeux mais le format même des interface a su être aménagé pour répondre aux attente de leur public.

Les dernières annonces toutes récentes d’Intel montrent que leurs pilotes sont désormais parvenus à maturité avec des gains de performances impressionnants. On parle de 43% de performances obtenues en plus sur les circuits A750 entre le pilote actuel et celui proposé au lancement. Une évolution majeure, ressentie par les utilisateurs, qui montre le travail effectué par les équipes ARC.

Bien entendu, les tests synthétiques globaux, ceux qui vont mettre les ARC face à la concurrence des puces AMD et Nvidia, ne vont jamais positionner la solution d’Intel sur la plus haute marche du podium. Ce qui ne contribuera pas à dorer le blason de la marque. Beaucoup d’acheteurs fonctionnent en regardant qui est le premier puis vont chercher dans cette marque la solution qui correspond à leur budget. Ce n’est pas forcément la meilleure façon de faire mais pour autant, cela reste une habitude assez forte en cas d’achat d’un nouvel équipement. Rares sont ceux qui vont changer de fournisseur de puce graphique. Comme pour les constructeurs, les utilisateurs n’aiment pas trop bouleverser leurs pratiques.

Il faudra donc du temps, un travail continu sur les pilotes, une écoute des besoins des utilisateurs et de nouvelles gammes pour que les puces ARC puissent s’implanter plus profondément sur le marché. Intel en était conscient dès le départ de l’aventure, sachant pertinemment que ce premier jet était une manière de coincer son pied dans la porte d’un marché fermé, dominé sur le segment des circuits graphiques indépendants par AMD et Nvidia. Le but du jeu désormais est de réussir à entrebâiller cette porte pour que le public comme les constructeurs lui fassent un tant soit peu confiance.

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Le Xe-HPG

Un futur intéressant

Intel commence à parler du futur de ses gammes avec l’architecture Xe2 « Battlemage ». Derrière ce nom on découvre une nouvelle stratégie pour cette aventure. Quand Intel a lancé la famille Xe en 2020, on comptait pas moins de quatre architectures graphiques différentes dans la gamme. Une manière de proposer au marché de quoi satisfaire les attentes de chaque acteur. On retrouvait donc annoncés les Xe-LP destinés à l’intégration et à l’entrée de gamme. l’architecture Xe-HPG pour le segment large des cartes graphiques, les Xe-HP pour les serveurs et les Xe-HPC pour le calcul haute performance. Quatre architectures différentes. Une vision qui a bien entendu ses avantages mais qui pose de nombreuses questions face à l’offre concurrente. A se demander si cette démarche de fabrication n’est pas liée au fait qu’elle ait été confiée aux ingénieurs du fondeur. En multipliant les architectures on peut en effet largement optimiser la taille des puces et donc leur fabrication. D’un point de vue performances pures, cela permet également de proposer des éléments utiles pour chaque segment. Omettre d’intégrer les fonctions les plus avancées pour les puces entrée de gamme au lieu de simplement les… désactiver.

Au sein de chaque gamme, des déclinaisons techniques.

Pour autant ce foisonnement d’architectures n’a pas que des avantages. En les multipliant on augmente également beaucoup de problématiques techniques. Il faut expliquer plus de choses, commercialiser plus de produits et surtout développer beaucoup beaucoup plus de code. Il faut concevoir et vérifier quatre fois plus de produits, mettre en œuvre une production sensiblement différente en usine et assurer leur maintenance. Cette stratégie a finalement porté préjudice à Intel qui a du annuler certains produits tout en ralentissant le développement de ses pilotes.

 Si pour le moment le futur des puces Intel est basé sur des coeurs « Realto Bridge » issus de versions optimisées des actuels circuits Xe. La génération suivante se conjuguera sous la bannière Xe2. Et nous ne retrouverons alors plus que deux microarchitectures seulement. La gamme « Battlemage » sera composée des Xe2-LPG et des Xe2-HPG qui produiront différentes solutions techniques par soustractions techniques. L’idée globale étant qu’en se concentrant sur moins de silicium, Intel pourra en tirer de meilleurs fruits. Avec des pilotes plus performants et moins de travail d’ingénierie inutile, les gammes seront finalement plus efficaces et moins coûteuses.

Il est amusant de constater qu’Intel s’est d’abord dit qu’en multipliant des architectures différentes pour s’adresser à chaque segment, ils auraient de meilleurs produits. Amusant parce qu’Intel est devenu un spécialiste de la déconstruction de ses processeurs Core en différentes gammes depuis des années. Aujourd’hui le fondeur se rend bien compte que cette solution adoptée par ses concurrents sur ce segment depuis longtemps, est la plus intéressante. Développer une architecture très efficace, complète et solide puis la déployer de différentes manières en ôtant des fonctions suivant les résultats visés semble bien plus pertinent que dessiner trois ou quatre produits différents et autant de sous produits.

Le résultat obtenu par cette évolution stratégique s’est fait sentir  en 2022. Intel a coupé certains segments de son marché comme le Xe-HP destiné aux serveurs. La marque s’est rendue compte assez vite qu’il était possible de proposer aux datacenters ses puces Xe-HPG et Xe-HPC. Cela a permis de gagner du temps de développement pour ses autres architectures tout en concentrant des ressources sur moins de produits pour le futur. De la même façon, penser un Xe-HPC généraliste et le dépouiller de fonctions haut de gamme comme le Raytracing est finalement plus efficace et plus rentable que de développer une solution différente comme le Xe-LP. Plus besoin de développer des pilotes spécifiques pour les solutions intégrées et d’autres pour les cartes graphiques. Le retard pris par Intel pour livrer les circuits Xe-HPG est en grande partie du à ces problématiques de foisonnement.

Avec ARC, Intel a un fort potentiel

La grande question qui reste est dans la volonté d’Intel de continuer à s’impliquer dans ce segment. Si certains ont tenté de déclarer la fin de la gamme ARC dès la publication des premiers résultats des tests des cartes face à la concurrence. C’est parce qu’ils n’ont que le prisme de la performance pure en tête. L’objectif de la gamme Xe n’a jamais été de damer le pion aux dernières productions de Nvidia ou AMD. Au contraire, l’idée était de proposer une alternative en terme de prix, d’encombrement et de consommation.

On l’a vu dernièrement, le fondeur a coupé de nombreuses branches à ses activités. Cherchant à se reconcentrer sur son métier de base qui est de développer des processeurs et de les fabriquer. La gamme ARC fait totalement partie de cette vision et il est donc probable qu’elle perdure. Les sommes engagées en recherche et développement pour mener à bien le projet sont gigantesques et abandonner l’aventure serait donc absurde. Cela d’autant qu’Intel savait dès le début du projet que leurs premières cartes seraient surement un ballon d’essai avant une éventuelle reconnaissance du grand public et des constructeurs.

Pour ma part, je suppose qu’Intel ne va pas abandonner la gamme ARC. Au contraire, le constructeur va concentrer et intensifier ses efforts sur ce poste dans le futur. Une manière pour le fondeur de proposer une solution « tout en un » efficace au public. Avec un duo processeur et chipset aux commandes, il y a moyen de créer des synergies très performantes avec un circuit graphique externe. Intel ne sera probablement pas en mesure de proposer une solution aussi puissante que Nvidia et AMD sur le segment du haut de gamme mais la marque pourrait tout à fait proposer une forte alternative. Moins chère d’abord, mais aussi moins gourmande et tout à fait suffisante pour le commun des utilisateurs.

Des circuits correspondant à la majorité des acheteurs qui ne veulent pas forcément mettre des sommes fabuleuses dans leur circuit graphique. Des utilisateurs qui se satisferont parfaitement d’une jouabilité efficace en FullHD sans chercher à aller au delà. C’est le cas de la majorité des joueurs aujourd’hui. Si l’on en croit les statistiques de Steam c’est toujours la  Nvidia GTX 1650 la carte la plus utilisée sur la plateforme. Une solution très efficace qui ne permet pas d’aller au delà du 1080p sur les titres les plus récents.

La principale leçon laissée par cette première gamme ARC Xe est sans doute là. Intel sait fabriquer des circuits graphiques et  sur ce segment reste très à l’écoute des besoins des utilisateurs comme des fabricants. Ses prochaines gammes devraient monter en puissance tout en respectant cette recette. Et si, en face, AMD et Nvidia resteront devant en terme de performances, Intel aura l’intelligence de proposer une alternative crédible.

 

Intel : le pari réussi des circuits graphiques ARC © MiniMachines.net. 2023.

Elbrus-8SV : le processeur Russe fin prêt pour son marché intérieur

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La Russie, comme la Chine, cherche à gagner en indépendance par rapport aux productions Etasuniennes. La guerre Russo-Ukrainienne ne se passant pas tout à fait comme prévu pour le Kremlin, la question d’une indépendance technologique pour le pays se fait de plus en plus criante.

Le Moscow Center of SPARC Technologies ou MCST développe depuis des années des processeurs destinés à son marché intérieur. Le Elbrus-8SV est sa dernière création. Il s’agit d’un processeur comportant huit coeurs à 1.5 GHz et gravé en 28 nanomètres. Avec 2 Mo de cache par coeur pour un total de 16 Mo de mémoire L3 et une prise en charge de la DDR4-2400 ECC, la solution est beaucoup plus adaptée aux usages du quotidien que son prédécesseur limité en DDR3-1600. Rien de véritablement impressionnant par rapport aux productions actuelles d’AMD ou Intel mais une puce capable de développer-couché jusqu’à 576 GFLOPS tout de même.

Une chaine Youtube Russe s’est emparé du Elbrus-8SV pour le tester de manière… étrange. Pendant presque deux heures, la vidéo met en scène des usages qui n’ont rien à voir avec l’objectif  du processeur. Savoir si la puce est capable de piloter Elder Scrolls III est intéressant mais ce n’est pas du tout l’objectif des autorités Russes avec ce processeur. Pour le futur, le MCST prévoit un développement de sa gamme avec un Elbrus-16C plus performant encore. Avec 16 coeurs cadencés à 2 GHz, il serait 160% plus puissant que le Elbrus-8SV. Seul souci pour la Russie, ce nouveau venu devrait être gravé en 16 nanomètres et le pays n’a toujours aucune indépendance sur ce segment.

Le Elbrus-8SV n’a pas pour vocation de venir se positionner sur le marché grand public mais va plutôt chercher à devenir l’équipement par défaut des autorités du pays. De ses administrations et des secteurs importants de son infrastructure. Son objectif n’est pas de balancer du pixel plus rapidement qu’un Ryzen ou un Core. C’est de s’assurer une indépendance face aux solutions venant des USA. Outre les risques de portes dérobées pour une éventuelle écoute des données du pays, la problématique actuelle des Russes et de s’assurer de disposer d’une technologie efficace pour faire tourner le pays en cas d’embargo américain sur ses importations.

Imaginer que l’objectif des Russes sur ce segment est la compétition avec les solutions Intel ou AMD d’un point de vue performance est assez ridicule. Les joueurs Russes ont parfaitement le loisir d’importer, en direct ou via des voies détournées, des processeurs Intel et AMD, des cartes graphiques haut de gamme, pour leur matériel de jeu. Par contre, se rendre compte que le gouvernement Russe a désormais, avec un système Linux sur mesures (Elbrus OS 7.1 sous Linux 5.4) comme système d’exploitation, un outil totalement indépendant des USA est assez important. Le processeur Elbrus-8SV est certes incapable de faire tourner les derniers jeux à la mode mais il peut piloter un hôpital, une centrale électrique, un système ferroviaire et autres infrastructures importantes sans aucun problème. Est t-il capable de faire fonctionner un matériel militaire moderne ? La réponse est plus contrastée car on ne connait ni sa consommation ni toutes ses capacités techniques. Mais il semble bien difficile de proposer avec ce type de technologie les possibilités offertes par les solutions concurrentes. Le recours à des puces modernes est un impératif dans les équipements actuels. Une munition rodeuse par exemple a besoin de fonctions d’IA spécialisées et ne doit pas consommer beaucoup d’énergie pour ne pas impacter son autonomie. Les véhicules engagés sur le terrain sont bardés de capteurs et de composants nécessitant de très fortes capacités d’analyse et de calcul. Les avions de chasses sont de véritables serveurs volants et pour tous ces éléments les solutions Elbrus-8SV sont bien incapable de rivaliser avec les développements concurrents. Que ce soit le fruit des travaux d’AMD ou Intel mais également des multiples solutions ARM proposées par les différents prestataires des armées Américaines ou Européennes.

Si la vidéo met en scène le processeur avec une carte graphique Radeon RX580 pour tester des jeux 3D, son principal objectif reste clairement de proposer une indépendance technologique au pays. Contrairement à la France et aux autres pays d’Europe, les Russes ont théoriquement un processeur et un système d’exploitation suffisamment robustes pour une autosuffisance technologique sur ce segment. La seule et importante limitation du Kremlin est que la Russie est toujours incapable de fabriquer ses propres processeurs et doit donc recourir à des fabricants externes. Ici c’est TSMC à Taïwan qui pourrait graver en 28 nanos le processeur. Un « léger » détail qui pourrait couper l’herbe sous le pied de toute indépendance technologique.

Aujourd’hui, Taiwan n’a plus le droit d’exporter vers la Russie des puces allant au delà des 25 MHz. Autrement dit, il n’y a personne pour fabriquer ces Elbrus. On imagine mal les US relâcher la pression sur le pays en ce moment. Aujourd’hui comme dans le futur il n’y a pas a douter que les rares graveurs capables de mener à bien ces tâches préfèreront conserver de bonnes relations diplomatiques avec le Pentagone plutôt que de plaire au Kremlin.

Source : TomsHardware

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Android va prendre officiellement en charge l’architecture RISC-V

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C’est une petite et discrète révolution qui se joue en ce moment dans les coulisses du monde mobile. Google a annoncé vouloir intégrer l’architecture RISC-V dans l’écosystème d’Android.

Pour faire simple, une architecture processeur c’est le plan sur lequel les différents acteurs vont s’appuyer pour édifier leurs produits logiciels et matériels. Quand Intel lance le x86 ou quand ARM propose ses puces Cortex, ils se basent sur un ensemble de postes clés au fonctionnement toujours identique. Postes sur lesquels les développeurs logiciels vont pouvoir construire leurs outils. L’architecture d’une puce permet de faire dialoguer le logiciel avec le matériel et d’en tirer le meilleur parti. Si un système d’exploitation respecte les lignes directrices d’une architecture alors il fonctionnera sur la puce. Si un logiciel est développé en les prenant en compte également alors il sera non seulement fonctionnel mais également optimisé.

Sous Windows par exemple, nous avons eu pendant longtemps des processeurs ne pouvant pas décoder matériellement des formats vidéo avancés. Des solutions haut de gamme se retrouvaient bien incapables de piloter correctement des vidéos de certains formats. Et, dans le même temps, nous avions des tablettes ou des smartphones Android qui affichaient ces mêmes formats vidéo sans aucun problème avec des puces pourtant bien moins puissantes sur le papier.

La raison était assez simple, les PC Windows étant incapables de s’appuyer sur une architecture apte à prendre en charge ces formats vidéo, ils avaient recours à un travail  logiciel pour les afficher. Sur ARM, ces formats vidéos étaient pris en charge nativement par l’architecture et il suffisait donc d’activer les bons leviers pour en tirer parfaitement parti. Tout l’enjeu pour une architecture est donc de tisser des liens avec les éditeurs logiciels, et particulièrement les systèmes d’exploitation, pour faire reconnaitre leurs compétences et les exploiter. En annonçant la prise en charge de l’architecture RISC-V pour Android, Google annonce que les futures puces à ce format seront aptes à piloter le système. Si il est probablement trop tôt pour en voir des effets à court terme, on peut deviner les nombreuses secousses qui vont faire bouger les lignes à moyen et long terme.

Un des gros points clés qui différentie RISC-V et ARM est dans le fonctionnement financier des deux entités. Développer des puces ARM nécessite de payer des licences spécifiques et de s’acquitter de royalties. Un coût important pour certaines sociétés qui veulent développer des solutions à faible volume ou, au contraire, celles qui vendent chaque année des millions de puces. RISC-V ne fonctionne pas de cette façon, c’est une architecture ouverte qui ne nécessite pas de royalties. Pour un fabricant de puces et, par effet de rebond, un fabricant de produits, la solution RISC-V est donc beaucoup moins coûteuse. RISC-V devient ainsi un véritable concurrent d’ARM sur certains segments. Non seulement on peut imaginer que des smartphones ou des tablettes sortent un jour avec ce type de SoC, mais il est plus que vraisemblable que certains secteurs, déjà largement acquis à RISC-V basculent désormais totalement dans son giron. 

Le Bouffalo Lab BL616, une puce RISC-V pour l’IoT

Pour l’IoT par exemple, l’architecture RISC-V peut être plus pertinente que celle d’ARM. Avec des puces sur mesures à très faible coût et sans royalties, il sera possible de proposer des outils équipés d’un Android minimaliste pilotables à distance. Des outils domotiques variés qui n’auront aucune royalties à payer à ARM. Sur le Tech-à-porter, c’est le même scénario. Les bracelets connectés Xiaomi Mi Band comme beaucoup d’autres montres connectées qui utilisent des systèmes d’exploitation aujourd’hui différent d’Android emploient déjà des puces RISC-V moins gourmandes et moins chères. Ce sont déjà les produits les plus vendus au niveau mondial sur ce marché mais si ils pouvaient adopter un système Android, ils seraient probablement encore plus populaires. 

Le Xiaomi Mi Band 7 est propulsé par une puce RISC-V Huami

A terme, des puces crées sur mesures pour piloter des smartphones ou des tablettes pourraient très bien débarquer sur le marché. Des modèles entrée de gamme pour commencer parce que ces puces ont, encore tout à prouver en terme de performances sous Android. Mais cela correspond exactement aux besoins de nombreux utilisateurs. Proposer des smartphones low-cost avec un Android simple et sans royalties permettrait de créer des outils efficaces et pratiques à défaut d’être ultraperformants. Si ce marché décolle, les investissement dans la Recherche et Développement de nouvelles puces plus puissantes pourraient également trouver des fonds. Les créateurs de smartphones ont tout à gagner à se passer des couts de licence et des royalties versées à ARM.

On imagine l’intérêt pour Google d’intégrer RISC-V dans son écosystème. Récupérer des marchés qui se sont fait grignoter par des solutions Linux concurrentes faute d’une compatibilité entre Android et cette architecture. Les enjeux géopolitiques sont également énormes pour ce marché. Avec une guerre plus ou moins larvée entre les US et la Chine sur  ce segment, l’approche Open Source d’un RISC-V qui a déménagé en Suisse pour être plus neutre vis à vis de ses partenaires a tout pour plaire. Les architectures étant indépendantes et Open Source, aucun état ne pourra les bloquer ou en limiter l’usage ou le développement. Parier sur un développement alternatif à ARM pourrait donc être un point clé dans les mouvements économiques du futur.

Si il reste difficile de voir comment le marché va se saisir de cette possibilité, si il est impossible de voir les implications futures que  cette annonce aura, il n’est pas impossible qu’on assiste aujourd’hui au battement d’aile d’un papillon.

Source : Ars Technica

Android va prendre officiellement en charge l’architecture RISC-V © MiniMachines.net. 2023.

Le marché du disque dur a presque été divisé par deux en 2022

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Le disque dur n’est clairement plus à la fête. Chez Seagate, Toshiba et Western Digital les ventes de l’année dernière ont été catastrophiques. On parle d’une contraction de 40% en moyenne sur le segment pour l’année 2022.

Tous les constructeurs de disque dur ne s’en sortent pas de la même manière mais le marché est clairement à la baisse. Partant de chiffres 2021 déjà peu brillants, ceux de 2022 continuent de marquer l’érosion de cette technologie de stockage face au SSD. On n’imagine simplement plus un fabricant proposer un ordinateur portable avec un disque mécanique et cela se ressent encore et toujours dans les chiffres. 92% des portables vendus dans le monde en 2022 étaient équipés d’un SSD. Un nombre qui devrait grimper à 96% en 2023. Les rares engins qui proposent encore un emplacement 2.5″ équipés d’un disque dur ont également un SSD à leur bord et il ne reste plus beaucoup de temps avant que leurs unités les plus larges ne soient remplacés par des solutions électroniques.

Le stockage SSD a conquis tous les marchés

Même le segment de l’entrée de gamme est totalement décroché du monde mécanique. Il est préférable pour un constructeur de proposer un engin avec un SSD bien plus réactif que de continuer à proposer un disque. Même si le prix de revient est plus cher au gigaoctet, la clientèle sera plus réceptive à un engin rapidement efficace qu’à une solution proposant plus d’espace disque.

Trendfocus analyse les chiffres et annonce une contraction de 40 à 42 % par rapport à l’année précédente. Seagate est toujours le numéro 1 du marché avec 15 millions de disques durs vendus soit une baisse située entre 41 et 43% sur un an.  Western Digital suit avec 12 millions et entre 37 et 39% de baisse et Toshiba qui ferme le podium avec 7,8 à 8 millions de produits vendus pour quelque chose entre 40 et 43% de baisse ! Le total de disques durs vendus pour 2022 tombe quelque part entre 35,2 et 36,4 millions soit entre 40 et 42% de baisse.

Cette érosion est à peine limitée par les stockages secondaires comme les disques externes et les NAS. Ainsi que par une demande plus faible du monde du serveur. Le marché du Cloud ayant apparemment cherché à optimiser son stock et ses solutions tout au long de 2022 plutôt que de réinvestir en masse. On peut néanmoins noter des tendances intéressantes sur le secteur. Ainsi le segment du disque dur 3.5″ a largement baissé mais celui du 2.5″ a augmenté au quatrième trimestre de 2022. 15% de ventes en plus sur la période, liées probablement à un usage de stockage secondaire avec des solutions externes. Un effet qui a toujours lieu après la rentrée scolaire et qui est lié autant au comportement en « vacances » d’été qui génère beaucoup de photos et de vidéos mais aussi à des achats de rentrée. A contrario, les espoirs d’un investissement important dans le monde de la vidéo surveillance et sa gourmandise pour des stockages 3.5″ n’a pas porté ses fruits.

La question qui commence à se poser est dans la pérennité même de ce marché. Si le monde du serveur reste toujours intéressé par ce type de stockage aux capacités supérieures à celles des SSD. L’univers de l’ordinateur personnel y semble de moins en moins perméable. Problème pour les géants de ce secteur, comment continuer à proposer des produits et consacrer les ressources nécessaires à de la recherche pour améliorer leurs services sans un écosystème qui les soutient ? A terme, le risque est donc de voir les géants ne s’intéresser qu’aux modèles les plus rentables, les solutions serveur, et délaisser totalement les stockages pour les particuliers. Une porte de sortie pour ce secteur du stockage mécanique serait d’investir dans des solutions à très haute densité de stockage, quitte à perdre en vitesse d’accès et de lecture. Une formule mécanique secondaire totalement orientée stockage et non pas exploitation. Un usage qui pourrait à nouveau séduire le grand public mais qui demande probablement de forts investissements.

Le marché du disque dur a presque été divisé par deux en 2022 © MiniMachines.net. 2023.

Pourquoi toute la presse info ne parle que d’Apple ?

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On compare un ultraportable à un Macbook, une montre connectée est qualifiée de « Killeuse » d’Apple Watch et le moindre MiniPC est immédiatement comparé à un Mac Mini… Mais pourquoi ?

Le MacBook Air en 2015

Outre le fait que certaines de ces comparaisons sont totalement absurdes et parfois totalement fausses historiquement, on ne comprend pas bien quelle est la logique de ces comparatifs ? Si on prend le cas des Macbooks et autres Macbooks Air, c’est encore plus flagrant. Les engins sont désormais incomparables d’un point de vue technique, avec des puces différentes, et des systèmes d’exploitation sans rapport, il est difficile de les mettre face à face. Il ne reste donc que le design et la performance à tâches égales qui soient comparables.

Quand le premier Dell XPS 13 est sorti, il a pris le marché par surprise. Avec ses bordures fines et son épaisseur très contenue, ce design a fait basculer d’un coup tout le marché. La très grande majorité des concurrents, Apple compris, avaient alors un design « à l’ancienne » avec des bordures épaisses et très arrondies qui mangeaient une bonne partie de la partie haute des machines. Face à la finesse du Dell, ils étaient totalement ringards.

dellxps

Le passage d’un Dell XPS 13 de 2014 à gauche à un Dell XPS 13 de 2015 à droite est assez intéressant à analyser. On change totalement de monde avec un nouveau type de design qui mettait à l’amende la quasi totalité de la production informatique de l’époque. Asus, Apple, Acer, HP, Lenovo ou MSI, tout le monde était à une bonne génération de retard derrière cette nouvelle proposition de Dell. Ce qui devrait aujourd’hui pousser les journalistes à comparer les machines de tout le monde au XPS 13. Une machine qui a continué son évolution. Pourtant, tout le monde se réfère à Apple.

Cela n’a aucun sens de titrer ce genre de chose. Pourquoi comparer le XPS 13 2022 à un MacBook Air ? Pourquoi dire que c’est une version Dell de la machine d’Apple alors qu’historiquement c’est le contraire ? Les deux machines étant tellement différentes d’un point de vue technique, avec un équipement et un système d’exploitation sans aucun rapport, il n’y a pas de raison de les comparer autrement que par leur design et donc de se rappeler que c’est bien Dell l’instigateur de cette mode des bordures fines avec des machines plus ramassées et des coins carrés. Et non pas Apple.

Et ce n’est pas le seul moment où Apple sert de référence design, même lorsque la simple logique met à l’évidence la comparaison à mal. Les montre connectées sont comparées à celle d’Apple. Les MiniPC sont systématiquement positionnés en face des Mac Mini. Les smartphones Android sont examinés sous le prisme du design des iPhones. Si certains points sont clairement repris des laboratoires d’Apple, la méthode consistant à ne voir le marché qu’au travers de ses productions n’a aucune logique. Des avancées ont lieu chez chaque constructeur.

Il y a une raison assez simple à comprendre sur le pourquoi de ces comparaisons. Elle est située de l’autre côté du clavier. C’est le lecteur qui est visé et non pas le produit qui est analysé. En titrant de cette manière, les médias ne cherchent pas vraiment à comparer les produits à Apple, ils font juste pression sur un levier qu’ils savent efficace en terme de visites. Comparer un portable à un MacBook provoque apparemment des comportements viscéraux chez certains lecteurs et augmente donc le nombre de visites.

Les pro Apple s’énervent de voir des journalistes comparer les productions d’autres marques à celle de leur fabricant favori. Ils veulent voir qui ose faire cette comparaison et surtout lire la conclusion qui les confortera dans leur position ou les fera bouillir. Les anti Apple auront de la même manière envie de lire tout ce qui leur donnera du grain à moudre face aux articles qui vont dans le sens d’Apple. Ils liront avidement ce qui pourra les mener à un argumentaire technique à faire valoir lors d’un éventuel prochain débat stérile.

Les gens normaux, ni pro ni anti, seront titillés par ce genre de titre parce qu’il est valorisant pour le produit testé. Apple proposant des produits haut de gamme et assez chers, comparer un produit à une de ses productions le propulse automatiquement dans les mêmes sphères. Même si cela ne correspond souvent à aucun argumentaire dans l’article lui même. On est au niveau d’une sorte de formule magique. En invoquant Apple dans le titre, on transfère le matériel comparé vers un niveau de performances et de design haut de gamme… Quitte à faire déchanter le lecteur par la suite. En titrant une accroche mettant dans la balance un smartphone Android face à un iPhone, on fait juste de la magie sémantique. On ne cherche pas spécialement à informer le lecteur mais à le faire venir sur ses pages. 

Je ne comprends pas cette logique qui consiste à jouer avec des comparaisons inutiles et souvent peu fiables dans le seul but d’appâter le visiteur en jouant sur un antagonisme créé de toutes pièces. Apple trolle le monde PC depuis toujours et cela fait partie de son plan de communication. Une campagne parfaitement maitrisée qui a influé sur le marché de manière à faire croire aux utilisateurs que les avancées techniques, toutes les avancées techniques, sont issues de leurs laboratoires. C’est factuellement faux mais la légende fonctionne. Le travail des journalistes devrait donc consister à faire le point sur ce qui est de la communication de la part d’Apple et ce qui est vraiment son apport technique.

Pourquoi toute la presse info ne parle que d’Apple ? © MiniMachines.net. 2022.

Le COVID affecte à nouveau la production Chinoise

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Si vous êtes comme moi, vous êtes soit cerné par le COVID, soit par la grippe. Dans mon entourage, c’est l’hécatombe. Le nombre de cas de grippes est hallucinant autour de moi. Des classes à 30% vides avant le début des vacances, des bureaux désertés et des activités qui fonctionnent sur trois pattes faute d’un personnel suffisant. En France, c’est compliqué, mais en Chine c’est pire.

Le nombre de mes contacts à me signaler des soucis liés à la grippe ou au COVID est passé de quelques uns il y a deux semaines à tout le monde ces derniers jours. Il y a encore 15 jours les aventures de l’industrie chinoise et du COVID étaient sous le signe de l’anecdote. Aujourd’hui, mes correspondants sont suspendus au signal d’alarme. Le retour de bâton d’un pays paralysé par la maladie semble à nouveau largement possible.

Entre les soucis logistiques, les constructeurs qui se plaignent d’un manque de main d’œuvre pour fabriquer, les spécialistes cloués au lit et une épidémie qui semble hors de contrôle, la situation en Chine est très compliquée en ce moment. Fabricants de tous poils, du PC portable au MiniPC en passant par les imprimantes 3D ainsi que… tous les secteurs utilisant des composants ou des PCB, tous semblent impactés par ce retour en fanfare de la Grippe et du COVID. Les alertes sont au même niveau que celles du début de la crise avec un facteur aggravant en prime. Les dégâts humains immensément plus importants cette fois-ci.

Face à la grogne de la population enfermée dans des règles sanitaires très strictes depuis des mois et des mois. Le gouvernement et les responsables des provinces Chinoises ont décidé de « lâcher du lest » sur les règles sanitaires. Un message qui est passé de manière assez abrupte puisqu’en réalité, c’est tout le cordon sanitaire qui a disparu en quelques heures. Le responsable de quartier qui mesurait votre température lorsque vous rentriez dans votre résidence ? Disparu. La guérite à l’entrée du métro pour prendre votre température ? Disparue. L’équipe de prise en charge pour un test vers laquelle vous étiez dirigés ? Disparu. Parfois en une nuit, l’ensemble des règles drastiques que la population suivait bon gré mal gré depuis des mois a tout simplement sauté.

Le résultat de cette pratique, corrélé à une vaccination insuffisante ne s’est pas fait attendre. En quelques jours, le nombre de cas de COVID et de grippe ont explosé. Enfin de semaine dernière, certains de mes contacts parlaient de 10% d’absence liés aux deux maladies. On oscille désormais entre 50 et 60% de personnes qui ne vont pas travailler. Un taux trop important pour que ceux qui se déplacent encore puissent eux-mêmes être productifs. Ce qui mène certaines entreprises à baisser le rideau en attendant des jours meilleurs.

Différence notable par rapport à la première vague de la pandémie, beaucoup de marques ne manquent pas de composants. Certains ayant appris leur leçon et ayant décidé de constituer un stock tampon des éléments les plus difficiles à trouver. Un stock qui s’est constitué parfois involontairement d’ailleurs, à force de commander les mêmes composants partout il y a quelques mois, des assembleurs se sont retrouvés avec des commandes en triple ou en quadruple quand la situation s’est débloquée. Mais faute de personnel, ces composants continuent de dormir dans les stocks.

Digitimes indique que le premier trimestre 2023 pourrait être compliqué sur le secteur des machines portables. Avec des assembleurs généralistes comme Compal, Inventec, Quanta et Wistron qui annoncent des réductions de leur production faute de personnel suffisant. Les grandes marques ayant en stock encore beaucoup des machines actuelles, la situiation n’est pas catastrophique mais cela pourrait empirer si la situation perdurait.

Une gare Chinoise prise d’assaut à la veille du Nouvel An Chinois 2022

Autre différence importante, peut être la plus grave, le nombre de personnes hospitalisées dans certaines région est proprement hallucinant. Beaucoup de monde est envoyé se confiner en quarantaine à leur domicile mais les cas les plus graves sont gérés par une hospitalisation de fortune. Pas assez de lit, pas assez de matériel. Les malades s’entassent dans des conditions peu enviables dans les hopitaux traditionnels comme dans ceux de fortune construits par le gouvernement.

Aucun chiffre officiel ne sort pour le moment des communiqués Chinois. Ni du nombre exact de malades, ni du nombre de morts. Mais la situation est extrêmement inquiétante du fait de l’énorme population locale et de son impressionnante concentration dans certains lieux. Le fait que beaucoup de personnes qui étaient coincées dans leur ville ou leur région depuis de nombreux trimestres ont désormais eu l’autorisation de circuler fait également peur quand  à la diffusion massive des virus.

Tout le monde sait déjà que le calendrier n’aidera pas la situation à s’améliorer. Les vacances liées au nouvel an Chinois à la fin du mois de Janvier, pourraient être le paroxysme de la diffusion des virus  à tout le pays. Il est d’usage de passer ces fêtes en famille, en se déplaçant le plus souvent en train pour traverser le pays. Il semble impossible pour le gouvernement de refaire machine arrière et de bloquer à nouveau le pays sous un verrou de fer. La maladie va pouvoir se refaire une santé au tout début de 2023 dans un pays parmi les plus peuplés de la planète.

Le COVID affecte à nouveau la production Chinoise © MiniMachines.net. 2022.

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