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Hier — 19 avril 2024Analyses, perspectives

Canada : les restrictions COVID ont modifié le comportement des oies des neiges

Même si la chasse printanière à l’oie des neiges était autorisée au Québec en 2020, une étude menée par des chercheurs de l’Université Laval a révélé que la baisse de la pression de chasse pendant le printemps 2020 a eu un impact significatif sur les réserves nutritives et les comportements alimentaires de ces oiseaux migrateurs. Les politiques restrictives du Covid-19 ont donc offert une courte pause à ces volatiles sauvages.

La crise du COVID-19 a eu des répercussions inattendues sur divers aspects de la vie, y compris sur la chasse aux oies des neiges. Les chercheurs ont observé que la baisse de la pression de chasse en 2020 a permis aux oies des neiges d’accumuler des réserves nutritives plus rapidement qu’à l’accoutumée avant leur migration vers les aires de reproduction.

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À partir d’avant-hierAnalyses, perspectives

AI, document and identity verification continues to transform Canada

By Bianca Gonzalez With over 300 AI projects in use among the federal government alone, AI-enabled biometric document and identity verification is changing the way...

AI, document and identity verification continues to transform Canada

Immigration « choisie » par l'Europe. La Tunisie exsangue

En France comme dans beaucoup de pays du Nord, l'économie repose en partie sur l'immigration. Or, le durcissement du discours sur les immigrés et l'externalisation des frontières européennes, conditionnés par les enjeux électoraux, se fait en parallèle d'une politique d'immigration dite « choisie », qui vide les pays du Sud de leurs travailleurs qualifiés. Un exemple, la Tunisie.

En mai 2023, un vent frais et sec balaie les hauteurs de Tunis. Idriss Hamza, diplômé en psychiatrie, se prépare à émigrer en France en sirotant un expresso. Dans un café populaire de la cité Mahrajène, non loin du centre-ville, il explique que sur 27 psychiatres diplômés cette année-là dans la capitale tunisienne, 12 sont partis à l'étranger et 6 ou 7 se préparent à quitter le pays. « Les autres temporisent », poursuit-il en racontant la réalité des hôpitaux tunisiens.

Pas assez de matériel, de médicaments, ni même de personnel : dans certains établissements publics, seuls quelques médecins se relayent jour et nuit. « Je ne peux rien faire pour mes patients, c'est du gâchis et c'est frustrant », raconte le jeune homme qui mentionne aussi que la Tunisie ne lui offre aucune possibilité de développement professionnel. Cette situation est due à un système de santé à deux vitesses, le privé pour les plus aisés et le public pour les autres. Ceci s'explique par le désengagement de l'État des secteurs de la santé et de l'éducation sous le régime de Zine El-Abidine Ben Ali au profit d'une libéralisation favorisant le secteur privé.

Depuis notre entretien, Idriss Hamza est parti s'installer à Paris et travaille sur ses équivalences de diplômes, comme la plupart de ses amis en médecine.

« Ces dernières années, c'est sauve-qui-peut »

Ce départ est encouragé par la crise politique, économique et sociale dans laquelle la Tunisie s'enlise, et qui a empiré depuis le coup d'État du président Kaïs Saïed en 2021. Les pénuries de denrées sont nombreuses, les systèmes éducatifs et de santé s'écroulent, et le chômage des jeunes atteint 35,2 % selon un rapport de l'Observatoire national de la jeunesse publié en 20211.

Alors que le pays croule sous les dettes, le Fonds monétaire international (FMI) et le président de la République ne semblent pas trouver de terrain d'entente pour l'obtention d'un prêt auprès de l'institution. Ce dernier refuse d'appliquer certains diktats du FMI, à l'instar de l'arrêt d'une partie des subventions et la restructuration de certaines entreprises publiques. L'enlisement de ces négociations et l'incertitude financière ont amené l'agence de notation Fitch Ratings à dégrader la note de la dette tunisienne en décembre 2023 de CCC+ a CCC-.

Face à cet horizon trouble — voire bloqué — bon nombre de jeunes ne pensent qu'à une chose : émigrer. Selon un sondage du Baromètre arabe publié en mars 2024, 71 % d'entre eux souhaitent quitter le pays. Le pourcentage est de 46 % pour l'ensemble de la population — un taux multiplié par deux depuis 2011. Pour les jeunes qualifiés, c'est une véritable hémorragie. Dans un pays où il y a moins d'un médecin pour 1 000 habitants dans le secteur public2, ils sont en moyenne 970 à partir chaque année depuis 2021.

Le constat est le même dans d'autres secteurs, comme chez les enseignants, les ingénieurs et autres personnels qualifiés. « Ces dernières années, c'est sauve-qui-peut », résume Idriss Hamza.

Un cercle vicieux

La plupart des médecins tunisiens partent en France pour rejoindre des hôpitaux qui sont là aussi sous tension. D'autres choisissent le Canada ou l'Allemagne, selon la demande, leurs ressources et leur réseau. À défaut de pouvoir s'épanouir dans leur pays d'origine, ces immigrés qualifiés viennent combler les besoins des pays d'accueil au Nord, dont la pénurie de main-d'œuvre s'explique entre autres par une chute de la natalité et des conditions de travail difficiles.

En France, c'est le secteur des services qui a le plus besoin de travailleurs, avec 62 % de projets de recrutement selon l'enquête « Besoins en main-d'œuvre 2023 » dirigée par Pôle emploi. Les couvreurs, pharmaciens ou encore les aides à domicile et aides ménagères sont parmi les métiers où il est le plus difficile de recruter. De son côté, l'Allemagne a besoin de 400 000 travailleurs qualifiés supplémentaires par an (surtout dans les secteurs de la santé et de l'industrie), avec 1,75 million de postes à pourvoir en mai 20233.

Mais ce qui profite au Nord dessert le Sud, et enfonce ses pays dans un cercle vicieux. « Si l'émigration fait diminuer le capital humain des pays en développement, la capacité de développement de ces pays diminue également et la migration, régulière comme irrégulière, augmente », explique Manon Domingues Dos Santos, professeure en économie des migrations à l'Université Gustave Eiffel, en région parisienne. Un cercle vicieux qui perpétue les crises.

De son côté, Amade M'Charek, anthropologue et professeure tunisienne à l'université d'Amsterdam travaillant actuellement sur les causes de la migration et les relations coloniales en cours, évoque la responsabilité des pays du Nord :

Ils ne font pas le lien : si vous sélectionnez des ressources humaines, vous créez un désastre [en encourageant l'augmentation de l'immigration irrégulière]. Il y a toujours un prix à payer. Un prix qui sera bien plus élevé pour les pays de départ comme la Tunisie.

Et cela ne risque pas de s'arrêter si l'on en croit les politiques migratoires qui se dessinent en France ou en Allemagne.

Vision à court terme

Avec l'adoption de la Loi immigration intégration asile le 26 janvier 2024, la France ancre sa politique migratoire dans un système de sélection, marquant une volonté de « contrôler l'immigration et d'améliorer l'intégration », selon les mots d'Emmanuel Macron durant sa campagne présidentielle en 2022.

Pour exemple, concernant la santé, une nouvelle carte de séjour de 4 ans a été instaurée, une carte « talent – profession médicale et de la pharmacie », pour attirer les professionnels extra-communautaires. L'Allemagne a pour sa part développé ces dernières années des programmes de recrutement de ses futurs infirmiers et professionnels de la santé, mais aussi des formations presqu'entièrement financées dans les pays de départ.

Ainsi, dans le lot de tous ceux qui ne rêvent que d'émigrer, les « talents » sont privilégiés par rapport aux autres. « On prive les pays du Sud de personnel de santé dont ils ont financé la formation et dont les conditions d'accueil sont problématiques », explique Manon Domingues Dos Santos en référence aux salaires plus bas octroyés à ces travailleurs, mais aussi aux processus de reconnaissance des diplômes et d'équivalence.

Pour elle, cette approche sélective a également pour écueil de ne pas être pensée de manière durable. « La situation des médecins en France est un cas d'école pour montrer l'inefficacité des politiques à court-terme et non coordonnées du pays en matière d'immigration », estime l'économiste. Il serait possible de répondre au manque de médecins d'abord en réformant la filière universitaire (dont le numerus clausus, même si une telle réforme ne porte ses fruits qu'après 10 ans).

Une préoccupation chronique

Si la loi « immigration » marque un durcissement majeur, elle se situe dans une lignée de textes cherchant à encadrer l'immigration (118 lois depuis 1945). Elle s'inscrit aussi dans une vision qui oppose « l'immigration choisie » et « l'immigration subie », comme l'avait établie Nicolas Sarkozy en 2006, en instaurant de nouveaux types d'autorisation de séjour liés au statut des travailleurs.

Pourtant, comme tient à le rappeler Manon Domingues Dos Santos, l'immigration favorise l'économie.

L'utilité de l'immigration pour l'économie ne se résume pas aux personnes qui arrivent pour des motifs économiques, il faut le rappeler ! Les personnes en regroupement familial ou venant pour des raisons humanitaires contribuent aussi à l'économie.

La dernière « loi immigration » en France a réjoui nombre d'élus du Rassemblement national (RN) par la reprise de plusieurs propositions du parti, dont la suppression de l'accès automatique à la nationalité pour les personnes nées en France de parents étrangers, ou la réforme à venir de l'aide médicale d'État qui permet l'accès gratuit aux soins, y compris pour les sans-papiers. L'adoption d'une telle loi par la majorité présidentielle dit quelque chose de la généralisation des thématiques de l'extrême droite dans le paysage politique national.

Une tendance qui se traduit aussi au niveau européen, dont la Commission sortante a poursuivi une fermeture des frontières, dépensant 26,2 milliards d'euros pour la migration et la gestion des frontières (dont 5,6 milliards pour Frontex, son agence de protection des frontières entre 2021 et 2027). Selon un rapport de la Cour des comptes publié en janvier 2024, la France a dépensé 1,8 milliard d'euros pour lutter contre l'immigration « illégale » en 2022, dont 1,46 milliard pour les forces de sécurité et 152 millions pour la rétention et l'éloignement.

Quant à l'Allemagne, le gouvernement tente depuis novembre 2023 de mieux « contrôler et limiter la migration irrégulière ». Face à une hausse de 50 % des demandes d'asile en 2023, la police obtiendra davantage de prérogatives, la durée maximale de détention augmentant de 10 à 28 jours.

Réfléchir au niveau de l'Union africaine

Interrogé sur cette situation, l'historien et professeur spécialisé sur les migrations méditerranéennes à l'université de Tunis Riadh Ben Khalifa propose de penser la migration collectivement.

La politique de l'UE profite des crises économiques dans les pays du Sud. Face à cela, il nous faudrait une politique migratoire au niveau de l'Union africaine, mais aussi des politiques de développement dans les pays de départ et de transit. Pas par la corruption des régimes, mais par de véritables moyens pour soutenir la population et les migrants.

Manon Domingues Dos Santos s'autorise toutefois à nuancer :

La migration permet aussi aux personnes des pays de départ d'accumuler des compétences qu'elles n'auraient peut-être pas eues et qu'elles pourront ensuite utiliser dans leur pays d'origine.

Alors que ce sont les pays de départ qui prennent en charge les formations des futures élites pour le Nord, elle aimerait que la migration pour le travail soit pensée de manière circulaire, et propose ainsi une « gestion coopérative entre les pays de départ et d'accueil ». « La migration est essentielle quand on parle de codéveloppement », poursuit la professeure en référence à un modèle d'aide au développement qui lisse les rapports de force entre pays aidant du Nord et pays aidés du Sud.

C'est ainsi qu'Idriss Hamza aujourd'hui psychiatre à Paris conçoit son départ. « Je n'ai pas de rancune envers mon pays. Bien au contraire ! Je vais partir pour mûrir et mieux revenir », réfléchit-il avant de filer à un atelier de théâtre. Ce jour-là, il devait interpréter un monologue sur sa migration et l'ensemble des questions qu'elle soulève pour lui : un flot de réflexions et de remises en question. « On ne quitte pas son pays de gaîté de cœur, le paradis n'est pas ailleurs ». S'il avait pu, il serait resté.

Un parcours du combattant
En France, obtenir un visa peut être un véritable parcours du combattant, dénoncé par les défenseurs des droits en avril 2023 : opacité administrative, multiplication des documents, obligation de francophonie, difficulté à se régulariser, longs délais de procédure, etc. Selon les données du ministère de l'intérieur, 323 260 nouveaux titres de séjours ont été délivrés en 2023 (avec une majorité d'étudiants et de regroupements familiaux), une hausse de 1,4 % par rapport à 2022, avec seulement 54 630 visas économiques. Par ailleurs, se naturaliser4 n'est pas plus simple. Elle nécessite de remplir plusieurs conditions strictes, et avoir été irrégulier peut conduire à un refus de naturalisation. De même, il faut prouver d'une « intégration réussie »5, de ressources financières suffisantes, d'un casier judiciaire vierge et, surtout, être patient. Autant de critères qui compliquent les demandes des travailleurs ou des personnes demandant l'asile, réfugiées ou protégées. Selon les données du ministère de l'intérieur, 61 640 personnes ont acquis la nationalité française en 2023, une baisse de 21,7 % par rapport à 2022. De son côté, l'Allemagne votait durant l'été 2023 une loi assouplissant fortement l'accès à la nationalité, mais facilitant l'immigration en fonction des secteurs en demande de main-d'œuvre. En 2021, ce sont 68 924 visas de travail qui ont été délivrés selon l'Organisation de coopération et du développement économique (OCDE). Or, cette orientation est à concilier avec une généralisation des discours d'extrême droite dont le parti phare, l'AFD (Alternative pour l'Allemagne), gagne électoralement du terrain, ainsi que leur banalisation sur les réseaux sociaux ou dans les médias. Depuis décembre 2024, le land de Saxe-Anhalt conditionne aussi toute demande de naturalisation à la reconnaissance du « droit à l'existence » d'Israël.

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Ce dossier a été réalisé dans le cadre des activités du réseau Médias indépendants sur le monde arabe. Cette coopération régionale rassemble Al-Jumhuriya, Assafir Al-Arabi, BabelMed, Mada Masr, Maghreb Émergent, Mashallah News, Nawaat, 7iber et Orient XXI.


1Rapport d'analyse de l'enquête nationale auprès des jeunes en Tunisie, Volet « Participation Civique et Politique », Observatoire national de la jeunesse, ministère de la jeunesse et des sports, 2021.

2NDLR. À titre de comparaison, en France, ils sont un peu plus de 3 médecins - tous secteurs confondus.

3« Pénurie de main-d'oeuvre en Allemagne ? Entre réalité démographique et besoins du marché du travail », Anne Salles, Comité d'études des relations franco-allemandes (Cerfa), IFRI, 2023.

4NDLR. La naturalisation permet de passer certains concours de fonction publique et donc une titularisation, comme pour les professeurs de l'enseignement secondaire.

5NDLR. Les candidats doivent répondre à une série de questions en entretien, qui peuvent concerner arbitrairement l'histoire, la géographie, ou l'actualité de la France. Beaucoup de candidats malheureux dénoncent des questions difficiles auxquelles les Français eux-mêmes ne sauraient pas répondre.

Canada. Réfugiés syriens et ukrainiens, un accueil à deux vitesses

L'activisme du gouvernement Trudeau pour proposer aux réfugiés ukrainiens le meilleur accueil possible depuis deux ans réveille de douloureux souvenirs migratoires chez la diaspora syrienne réfugiée au Canada. Des politiques d'immigration aux défis d'intégration, en passant par les perceptions sociales locales, l'arrivée des Syriens fuyant le régime de Bachar Al-Assad a été parsemée d'obstacles à surmonter.

Le Canada, terre d'asile inconditionnelle ? Le 31 mars 2024, le programme de visas d'urgence mis en place dans le cadre de l'Autorisation de voyage d'urgence Canada-Ukraine (AVUCU) est arrivé à expiration. Déjà prolongé d'un an, ce programme permet aux réfugiés ukrainiens d'obtenir la résidence temporaire au Canada par l'accès à un permis de travail ouvert. Suite à l'annonce de ce « moyen spécial », le ministère de l'immigration a approuvé 960 091 demandes de visa, et 248 726 civils ukrainiens sont arrivés sur le territoire. D'après le bureau gouvernemental Immigration, réfugiés et citoyenneté Canada (IRCC), ils pourraient être près de 90 000 de plus à affluer sur le territoire.

Une semaine après l'invasion russe de l'Ukraine, le premier ministre Justin Trudeau annonçait l'abandon de contraintes administratives pour les Ukrainiens souhaitant fuir leur pays, telle que la réduction du délai d'obtention de visa, la dispense de frais pour certains types de titres de voyage d'urgence, etc. Les formalités administratives canadiennes se voient ainsi largement assouplies dans l'objectif de faciliter le processus d'immigration des réfugiés ukrainiens.

Des contraintes administratives et politiques

La mise en place de mesures d'urgence dans un contexte de crise des réfugiés n'est pas rare dans l'histoire migratoire canadienne. La dernière vague importante de réfugiés accueillis sur le sol canadien remonte à 2015. Cette année-là, plus de 4 millions de Syriens quittent leur pays en conséquence de la guerre civile provoquée par Bachar Al-Assad, qui a fait 507 000 morts. La guerre éclate en 2011, mais il faut attendre septembre 2015 pour que l'ancien gouvernement fédéral, mené par le conservateur Stephen Harper, dévoile un plan d'accueil et de sélection des réfugiés syriens. Pressé par l'opinion publique et l'opposition, Ottawa s'engage à accueillir 20 000 Syriens sur le territoire en quatre ans, sous certaines conditions administratives, politiques et idéologiques.

Sous le feu des critiques, le gouvernement Harper collabore avec l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), afin d'accueillir ce quota promis de Syriens alors réfugiés en Turquie, en Jordanie et au Liban. Toutefois, les délais de traitement et de prise en charge sont conséquents. Pour se voir délivrer un visa, les Syriens déplacés en Turquie doivent attendre en moyenne six mois. Ceux en Jordanie patientent deux ans et demi, et pour les civils réfugiés au Liban, les délais atteignent jusqu'à trois ans et demi. Au final, ils seront 39 636 à arriver au Canada entre novembre 2015 et décembre 2016, dont 35 % parrainés par le secteur privé et 55 % pris en charge par le gouvernement, d'après l'IRCC.

« Est-ce que le système est tout simplement raciste ? »

« Tous les jours, j'assiste à l'arrivée de nouveaux réfugiés ukrainiens, et tous les jours, je suis de nouveau confrontée aux injustices et au mépris auxquels ma famille et moi avons fait face pour arriver jusqu'ici », raconte tristement Haya Bitar, 23 ans. Originaires d'une famille athée de Damas, Haya, ses parents et sa sœur habitent à Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis, lorsque la guerre civile éclate en Syrie. Les relations politiques se tendent entre les Émirats et la Syrie, et les Bitar assistent à l'expulsion de nombreuses familles syriennes de cet État fédéral du Golfe. Craignant d'être renvoyés à leur tour à Damas, ils cherchent à rejoindre les États-Unis où habite une partie de leurs proches. Sans succès. En 2016, l'ancien président américain Donald Trump signe le Muslim Ban, une série de décrets exécutifs visant à interdire l'entrée aux États-Unis aux ressortissants de certains pays à majorité musulmane, dont la Syrie. « Trump interdisait littéralement à ma famille d'entrer sur le territoire à cause de leur passeport syrien, et les frontières européennes étaient fermées. Il ne nous restait plus qu'une seule option : le Canada », poursuit Haya Bitar.

La famille s'engage alors dans un périple administratif qui ne prend fin qu'en 2019, lorsqu'un agent de l'immigration canadienne leur annonce qu'ils sont autorisés à entrer sur le territoire. « Ils avaient perdu notre dossier. Pour les agents de l'immigration, nous ne sommes que des piles de papiers administratifs qu'on laisse trainer sur un bureau, dénonce la jeune femme. Pourtant, il s'agit de nos vies, nous sommes des êtres humains. » Lorsque la famille syrienne arrive à Montréal, au Québec, elle est confrontée à la précarité. Les diplômes syriens des parents d'Haya n'ont pas de valeur au Québec, et leur statut de réfugiés les freine lourdement dans leur recherche d'emploi :

Nous étions en sécurité, mais le stress de ne pas trouver d'emploi rongeait mes parents de l'intérieur. Finalement, en quoi la vie de réfugiés au Québec était-elle si différente de celle que nous avions à Abou Dhabi ?

Les parents d'Haya jonglent entre différents jobs alimentaires et les cours de français, 35 heures par semaine nécessaires à leur adaptation et à la recherche d'emploi. L'étudiante de 23 ans suit également un programme de langue depuis son arrivée au Québec. C'est dans ce contexte qu'elle rencontre plusieurs réfugiés ukrainiens. « J'ai ressenti tellement de colère contre l'immigration canadienne lorsque j'ai appris que le processus d'immigration avait été facilité pour les Ukrainiens », révèle la jeune femme, avant de fustiger le « deux poids, deux mesures des politiques migratoires ».

 Certains d'entre eux reçoivent un visa de tourisme en deux semaines, alors que ma famille a mis trois ans pour obtenir le simple statut de réfugié. Est-ce parce que nous, Syriens, sommes perçus comme un danger ? Est-ce que le système est tout simplement raciste 

 

Laïcité et nationalisme

Lorsque la famille Bitar procède à sa demande d'asile auprès de l'immigration canadienne, la crise migratoire syrienne se trouve au cœur des débats dans le pays. Après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, des courants d'opinion hostiles à l'accueil des Syriens sur le territoire canadien font leur apparition. Des liens entre l'islam, le terrorisme et l'accueil des Syriens sont établis par les conservateurs et les médias, et l'argument sécuritaire est généralement mis en avant dans les discours concernant l'accueil des réfugiés syriens. Pour Leila Benhadjoudja, spécialiste de la laïcité et chercheuse à l'Institut d'études féministes et de genre à l'université d'Ottawa,

les politiques d'immigration et d'accueil des personnes réfugiées sont structurées par des logiques raciales, mise à l'œuvre notamment dans des discours sécuritaires. Lorsqu'il s'agit de réfugiés racialisés, les affects de peur et de soupçon sont mobilisés et alimentent alors les logiques sécuritaires dans l'intérêt de « protéger » la nation.

Une « panique morale » affecte tout le pays et n'épargne pas le Québec, où les débats houleux sur la laïcité et le port du hijab sont relancés avec l'arrivée des Syriens, poursuit Leila Benhadjouda.

Le discours nationaliste sur la laïcité au Québec s'articule de manière à présenter la nation comme féministe, ayant aboli le patriarcat, l'homophobie et les violences sur les minorités genrées. On y oppose alors les personnes réfugiées et musulmanes qui viendraient saboter ce projet d'une nation moderne, progressiste et démocratique. 

Ce type d'argument chauvin deviendrait ainsi un outil identitaire à visée politique, servant un « discours sécuritaire qui légitimerait le contrôle accru des frontières ». Pour la chercheuse,

les politiques d'immigration au Canada étaient ouvertement racistes, maintenant elles sont devenues néo-racistes. On ne parle plus de race, mais de culture, d'adaptation et d'intégration.

Si le Canada se conforme à une tradition multiculturelle, le modèle québécois adopte une approche davantage républicaine, dite « à la française ». Un mimétisme politique qui amène le premier ministre québécois François Legault à adopter en juin 2019 un projet de loi sur la laïcité de l'État, également connue sous le nom de loi 21. Validé par la Cour d'appel du Québec le 29 février 2024, ce texte controversé interdit le port de signes religieux aux employés de l'État provincial qui occupent des postes d'autorité coercitive, comme les policiers ou les juges, ainsi qu'aux enseignants du primaire et du secondaire dans le secteur public.

Une entraide communautaire

Solidarité. C'est le mot d'ordre de la mission que se sont donnée Adelle Tarzibachi et Josette Gauthier, co-fondatrices des Filles Fattoush. Cette entreprise de restauration créée en 2017 emploie uniquement des femmes réfugiées syriennes. « Lorsque le gouvernement a annoncé l'accueil de 25 000 réfugiés, nous nous sommes immédiatement demandé comment aider les femmes syriennes à s'intégrer et à trouver un emploi dès leur arrivée », relate Adelle Tarzibachi. Jusque-là bénévole auprès d'églises impliquées dans l'aide administrative et le parrainage privé des réfugiés syriens, la cheffe d'entreprise originaire d'Alep qui se sentait « impuissante face à la guerre » a trouvé avec cette initiative un moyen d'aider à sa façon. C'est d'ailleurs à l'église qu'elle rencontre Maria, sa cheffe cuisinière, arrivée sur le territoire canadien avec ses deux enfants de 7 et 9 ans, début 2017. « Nous avons vécu 6 ans sous les bombardements à Damas », raconte-t-elle. « Il fallait fuir pour que mes enfants soient en sécurité. Cependant, je n'ai pas pu immigrer plus tôt à cause des délais de traitement de notre dossier par l'immigration canadienne. » Dans sa fuite, Maria laisse son mari derrière elle.

Il ne voulait pas quitter ses parents, mais il compte nous rejoindre. Nous sommes en attente de procédures, depuis un an. On ne sait pas combien de temps cela peut prendre, j'espère qu'il finira par venir.

Même si la Syrienne décrit des difficultés d'adaptation lors de son arrivée sur le territoire canadien, elle se félicite d'avoir trouvé un équilibre, notamment du fait de son activité professionnelle. « C'est mon premier emploi et j'ai l'impression de travailler avec ma famille. Malgré les problèmes du quotidien, je trouve beaucoup de bonheur dans mon milieu de travail », poursuit-elle. Plus qu'un tremplin pour ces femmes réfugiées, le lancement de Filles Fattoush est un moyen pour Adelle Tarzibachi de « créer un pont » entre la Syrie et le Québec. « À l'époque, les médias véhiculaient une image négative de mon pays, ils ne parlaient que de guerre et de réfugiés », se souvient-elle. « Ce projet était une goutte de positivité dans un bassin de négativité. » Avant de conclure : « Il est important de montrer que ces réfugiés décrits comme un danger sont arrivés avec un riche bagage culturel à faire découvrir au Québec. »

Head Librarian Shushed out of Circulation by Woke Mob

By Casey Riley Cathy Simpson, 60, the well-liked and respected Chief Librarian and CEO of the NOTL Public Library, serving the sleepy Canadian tourist town...

Head Librarian Shushed out of Circulation by Woke Mob

Map. The North Atlantic Treaty Organisation (NATO) in 2024

As of mid-March 2024, 23 member countries of the EU-27 are members of NATO-32. Most EU member states are therefore also members of NATO, including France. This dual NATO/EU membership results in subtle issues.

- Union européenne / , , , , , , ,

Canada : Musk financera les frais de justice d’une soignante réfractaire aux injections COVID

Le réseau social X, anciennement connu sous le nom de Twitter, a récemment annoncé son engagement à contribuer financièrement aux frais juridiques de la Dre Kulvinder Kaur Gill. Cette pédiatre de Brampton, en Ontario, a été réprimandée par les autorités pour ses tweets anti-vaccin Covid. Un des tweets de la médecin affirmait que les vaccins COVID n’étaient pas nécessaires.

I've been overwhelmed by outpouring of kindness & generosity of Cdns & people globally. I'm reading all of your msgs/prayers. My sincerest thank you💛

We're at ~50% of fundraising goal of $300K with only 4 days left until deadline

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Le Canada, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et les États-Unis ont des mercenaires qui combattent en Ukraine

Au total, la Russie a révélé que 13 000 étrangers ont combattu pour Kiev et environ 6000 sont morts. Les Ukrainiens disent également que leur légion internationale est constituée d’environ 20 000 combattants de 50 pays.

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L’UNRWA et les crimes du Canada et des États-Unis : Chronique

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Canada : une étude révèle une hausse de la mortalité des patients cancéreux pendant le Covid

Alors que la lutte contre le virus mobilisait les ressources médicales, une étude canadienne récente a mis en évidence des tendances inquiétantes. Elle a révélé une augmentation inégale des taux de mortalité à domicile parmi ces patients, conjointement à une diminution des soins palliatifs spécialisés (CPS). Selon une autre enquête menée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la crise du Covid-19 a perturbé les services de santé de base dans 92% des 192 pays du monde. Le constat est là, les systèmes de santé ont été universellement touchés et mis en péril par la pandémie et les politiques enfermistes.

Selon une étude canadienne publiée sur JAMA Network Open, le taux de mortalité à domicile chez les patients atteints de cancer a augmenté de manière inégale pendant la pandémie du Covid-19. Les chercheurs ont constaté en même temps que les prestations de soins palliatifs spécialisés (CPS) ont diminué. Ils prévoient de se concentrer sur les causes de ces disparités lors de leurs prochaines recherches.

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Canada : un enseignant non vacciné obtient gain de cause en justice

Fidèle au Great Reset, le Canada avait imposé la vaccination obligatoire en milieu de travail dans le contexte de la crise Covid. Dans l’Ontario, le Collège Fanshawe l’avait autorisé sous la demande du gouvernement provincial en septembre 2021. A l’époque, un instructeur,Andy Wing, avait refusé le vaccin.  Par la suite, ce dernier a été placé en congé administratif sans solde pendant trois mois. L’instructeur a décidé de porter plainte contre le Collège. L’arbitre du travail Larry Steinberg a statué en sa faveur le 20 février dernier.

Le différend entre le Collège Fanshawe et l’un de ses instructeurs à distance concernant la politique de vaccination contre la COVID-19 a récemment été tranché par un arbitre du travail. Cette affaire soulève des questions importantes sur l’application de telles politiques dans le contexte des travailleurs entièrement à distance.

Andy Wing a remporté la bataille

En raison de la pandémie, le gouvernement provincial d’Ontario a ordonné à tous les établissements postsecondaires de mettre en vigueur des politiques de vaccination contre le covid-19 pour le personnel et les étudiants. Le Collège Fanshaw a respecté cette exigence. Il a lancé sa politique de vaccination à la fin fin septembre 2021.

Un instructeur à distance Andy Wing a informé le collège en octobre son refus de se faire vacciner. En vertu du Code des droits de la personne de l’Ontario, il n’a pas demandé d’exemption. Face à sa décision, le collège a décidé de le placer en congé administration sans solde pendant la période du 3 janvier au 7 mars 2022.

Lors de son retour au travail, on lui avait attribué un poste qui n’avait rien à avoir avec l’enseignement, et ce, jusqu’à la fin de l’année scolaire 2022. Il n’a pas pu récupérer son poste qu’en septembre 2022. Pourtant, la politique de vaccination mise en vigueur par Fanshawe a pris fin en avril 2022. Andy Wing a décidé de porter plainte contre le collège.

L’arbitre du travail Larry Steinberg a rendu son verdict le 20 février dernier. Il a appuyé la décision de la section locale 110 du Syndicat des employés et de la fonction publique de l’Ontario (SEFPO) et a statué en faveur du plaignant. Selon Steinberg, « le collège n’a pas fourni de preuve suffisamment convaincante que ses intérêts à fournir une éducation à ses étudiants étaient contrebalancés dans cette affaire par l’intérêt du plaignant à l’égard de son intégrité physique ».

Wing était un instructeur à distance

La décision de l’arbitre du travail a indiqué que Wing a développé et lancé en 2020 un programme entièrement à distance. Il s’agit du cours Fanshawe. Le programme enseigné par M. Wing était conçu pour être entièrement en ligne, et il avait continué à s’acquitter de ses responsabilités professionnelles sans difficulté depuis son domicile. De plus, le collège avait permis aux étudiants qui étudiaient exclusivement en ligne et refusaient de fournir une preuve de vaccination de ne pas se rendre sur le campus.

Wing assurait donc toutes ses missions à distance, y compris les réunions avec ses collègues et ses étudiants.

La décision a aussi indiqué que le collège Fanshawe a publié une note autorisant les étudiants qui refusaient de présenter une preuve de vaccination de suivre les cours en ligne. L’arbitre du travail s’interroge donc sur la raison la différence de traitement entre les étudiants et l’instructeur Andy Wing. Le collège n’a pas voulu faire des commentaires à ce sujet. Il a affirmé que cela relève du domaine des ressources humaines.

Dans sa décision, l’arbitre du travail a déclaré que c’est au Fanshawe Collège et à la section locale 110 du SEFPO d’identifier la réparation appropriée. Pour le moment, aucune information à ce sujet n’est disponible. De fait, et même si d’autres tribunaux administratifs ont pris une option contraire, cet arrêt devrait fixer la jurisprudence et valoir pour tous les recours.

Canada : Qu’est-il advenu des manifestants du Convoi pour la liberté qui ont été arrêtés ?

Maintenant que la Cour a statué que le gouvernement a agi sans justification légale, qu'en est-il des manifestants qui ont été punis, arrêtés et, plus urgemment, de ceux qui sont toujours en prison ?

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Le Nicaragua poursuit l’Allemagne, le Canada, le Royaume-Uni et les Pays-Bas devant la CIJ pour le génocide à Gaza

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La CIA a mené des expériences de contrôle mental au Canada pendant des décennies

Pendant deux décennies, la CIA a mené à Montréal des expériences de manipulation mentale qui ont ensuite influencé les techniques modernes d’« interrogatoire renforcé », telles que celles utilisées à Abou Ghraib. La CIA continue de ne pas les reconnaître.

Source : Jacobin, Spencer Nafekh
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

L’Institut Allen Memorial à Montréal, au Canada, où Donald Ewen Cameron a mené des expériences de manipulation mentale pour le compte de la CIA. (Wikimedia Commons)

Depuis sa création en 1947, la Central Intelligence Agency (CIA) a la solide réputation de s’immiscer dans les affaires d’autres pays. Connue pour son implication dans diverses opérations clandestines telles que le programme Phoenix au Viêt Nam, le trafic de drogue en Amérique centrale, ainsi que des complots d’assassinat élaborés et bizarres, la CIA est devenue synonyme d’un héritage d’activités néfastes et clandestines.

L’agence est également tristement célèbre pour son implication dans des expériences de manipulation mentale, bien que les détails de ces activités restent relativement obscurs. Ce qui peut surprendre, c’est que l’une de ses plus vastes opérations de manipulation mentale n’a pas eu lieu dans un pays reculé du Sud où les droits de l’homme sont peu protégés, mais à l’intérieur des frontières de la grande démocratie libérale située directement au nord des États-Unis. Et ces expériences n’ont pas eu lieu dans un bunker à la demande d’ex-goules nazies ou de sinistres psychiatres de série B ; elles se sont déroulées à Montréal, dans l’une des universités les plus prestigieuses du Canada.

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2023 : L’année où la réalité l’emporte sur les fables officielles : Palestine, Russie/Ukraine Chine

par Robin Philpot. Les trois sujets abordés (Palestine, Russie/Ukraine, Chine) démontrent à quel point les fables officielles étaient le fruit de l'imagination de certains stratèges occidentaux et surtout américains.

Le Canada fait état d’une augmentation de 300% des décès de «causes non spécifiées», ce qui suscite des demandes d’enquête

par Mike Capuzzo. Alors que l'espérance de vie chute au Canada, un nouveau rapport affirme que les «causes non spécifiées» sont devenues la cinquième cause de décès dans le pays.

Palestine. Les jeunes Nord-Américains se souviennent de l'origine coloniale de leurs pays

Les rassemblements de soutien à la cause palestinienne se multiplient outre-Atlantique. Ils sont marqués par la présence massive d'une jeunesse nord-américaine dans toute sa diversité. Enquête à Montréal auprès de ces jeunes militantes qui sont souvent prises à partie, mais portent un combat lourd de sens sur un continent marqué par son histoire coloniale.

Correspondance à Montréal.

« From the river to the sea, Palestine will be free » De la rivière à la mer, la Palestine sera libre »). Samedi 4 novembre 2023, près de 25 000 personnes sont rassemblées Place des Arts, au cœur de Montréal, pour scander ce slogan central des manifestations pour la libération de la Palestine. Le même jour, les rues de Toronto, Washington et New York étaient noires de monde. Depuis le début de la guerre que livre Israël à Gaza après l'attaque du 7 octobre, le centre-ville des métropoles nord-américaines se transforme tous les week-ends en lieux d'exutoire. Chaque nouvelle manifestation mobilise de plus en plus de jeunes participants, parfois même des adolescents. Force est de constater que le soutien à la Palestine n'est plus essentiellement réservé à la jeunesse d'origine arabe sensibilisée à la cause palestinienne, culturellement transmise de génération en génération.

Qu'est-ce qui pousse ces dizaines de milliers de jeunes à s'engager pour les droits des Palestiniens ? Pour le comprendre, il est essentiel de se pencher sur le passé colonial nord-américain et le devoir de mémoire que la jeunesse s'impose envers les personnes autochtones. De ce fait, les théories humaines et sociales critiques — notamment décoloniales — ont une grande résonance chez cette jeune génération. Si la France perpétue cette fâcheuse tendance à les rejeter, les taxant péjorativement de « wokistes », les Américains du Nord s'éduquent aux écrits d'Edward Said et de Frantz Fanon. La remise en question des structures impérialistes et coloniales est au centre de la recherche académique américaine, et la critique du canon occidental est un incontournable des programmes en sciences politiques.

Décoloniser les consciences

« Je suis née et j'ai été élevée sur une terre volée, je suis un colon, mais je ne l'ai pas choisi », explique Caitlyn, entre deux slogans appelant à la libération de la Palestine. La pluie torrentielle qui s'abat sur Montréal n'a pas empêché cette Canadienne de 22 ans et ses amis de venir manifester. « Je soutiens la décolonisation autochtone au Canada, par conséquent je supporte (sic) aussi la décolonisation palestinienne », poursuit-elle. Pour cette étudiante en sciences politiques à l'université Concordia, les personnes non racisées (white people) sont tenues de lutter contre la colonisation. Plus qu'un devoir de mémoire, c'est une responsabilité qu'elle s'impose : « Ma génération a facilement accès au massacre en cours à Gaza sur les réseaux sociaux, on voit tout et ne rien faire serait hypocrite ».

À New York, la poétesse Dakota Smith tient un discours similaire. Critique à l'encontre de son pays, l'artiste de 29 ans est une habituée des manifestations contre la politique étatsunienne. « Les États-Unis sont l'un des pays les plus violents de l'histoire, et en tant qu'Américaine, je dois continuellement m'interroger sur la politique extérieure de mon pays », précise-t-elle. Depuis le 7 octobre, l'écrivaine originaire de Los Angeles s'implique pour la cause palestinienne et ne semble pas étonnée par le soutien inconditionnel de l'establishment américain à Israël. « L'Amérique adore la guerre, je m'y suis faite et je préfère me concentrer sur ce que je pourrais faire pour aider la Palestine, insiste-t-elle. Nous assistons à un génocide en temps réel, pourquoi ne pas utiliser notre humanité fondamentale pour essayer de faire quelque chose ? » Une empathie nécessaire à développer pour éviter de sombrer dans la complaisance à l'égard des politiques coloniales, selon la jeune femme.

Convergence des luttes

Artistes, étudiants, activistes…, tous semblent se reconnaitre dans la cause palestinienne, à en croire Benoît Tanguay, rédacteur en chef du journal du groupe La Riposte socialiste, une organisation marxiste canadienne. « La lutte des personnes opprimées, c'est notre lutte, celle des travailleurs. Les ennemis des Palestiniens sont les ennemis des travailleurs canadiens », explique le militant de 29 ans. La question palestinienne est même la raison de son engagement communiste : « Il y a dix ans, j'ai visionné un documentaire expliquant la situation coloniale en Palestine, et ça m'a tellement choqué que j'ai rejoint la lutte des travailleurs le lendemain ».

Révolté par les discours des partis politiques canadiens qui se sont empressés de condamner le Hamas sans « considérer la lutte palestinienne dans son ensemble », Benoît Tanguy ne mâche pas ses mots. Pour lui, le gouvernement de Justin Trudeau est complice de l'oppression du peuple palestinien. Depuis le 7 octobre, le premier ministre canadien a réitéré le « droit d'Israël de se défendre » et n'a toujours pas appelé à un cessez-le-feu à Gaza. Un comportement « scandaleux », qui pousserait la nouvelle génération à s'intéresser de plus près aux idées communistes et au « renversement de l'ordre capitaliste établi ». Chaque semaine, le rédacteur en chef rencontre une centaine de jeunes travailleurs nord-américains communistes. Il affirme qu'ils portent un soutien à la cause palestinienne : « Tous sont choqués et dégoûtés du traitement infligé par l'entité sioniste aux Palestiniens ».

Un sentiment partagé par une partie de la communauté LGBTQ+. Depuis un mois, les mouvements queers se mobilisent et appellent à manifester. Exposés aux critiques de ceux qui dénoncent le manque de cohérence de ce parti pris, les militants rejettent en bloc ce qu'ils interprètent comme de l'infantilisation : « Visiblement, on ne sait pas ce qui est bien pour nous et ce qui est juste à défendre, en raison de notre orientation sexuelle ou de notre identité de genre », ironise Alice1, 23 ans. Pancarte « Queers for Palestine » à la main, cette étudiante lesbienne refuse la rhétorique selon laquelle le Hamas persécute les personnes homosexuelles. « Le monde attend que l'on se positionne d'une certaine manière et on refuse cette injonction », s'indigne-t-elle.

Déjà diplômée d'un master en sciences de la communication, l'étudiante fait référence au pinkwashing utilisé par Israël pour mettre en avant le traitement progressiste des LGBTQ+, tout en détournant l'attention des atteintes aux droits humains perpétrées contre les Palestiniens. « Nous rappeler l'homophobie du Hamas revient à avancer que les vies palestiniennes valent moins que celles des populations en Israël, où l'homosexualité ne constitue pas un crime ou un délit », poursuit-elle. Selon Alice, toutes les communautés sont légitimes à se positionner en faveur des Palestiniens : « Oui, on peut être homosexuel et participer à une manifestation contre un génocide, pour un cessez-le-feu et la libération d'une population occupée ».

Débats houleux à l'université McGill

Le soutien de la communauté LGBTQ+ n'étonne pas Marwa, étudiante palestinienne à l'université McGill : « La cause palestinienne est intersectionnelle et humaine, donc accessible à tous ». À 23 ans, elle est porte-parole de l'association universitaire Solidarity for Palestinian Human Rights (SPHR). Selon elle, de nombreux membres du regroupement ne sont pas directement rattachés à la cause palestinienne. « Ce sont nos alliés, il n'y a pas besoin d'être arabe pour compatir avec les Palestiniens. Ceux qui nous soutiennent portent en eux les valeurs de justice, de liberté et de décolonisation », explique-t-elle avant d'ajouter que « toutes les communautés marginalisées se reconnaissent dans la cause palestinienne ».

Depuis un mois, le regroupement étudiant qu'elle représente mène un combat médiatique contre l'administration universitaire. Le 10 octobre, le doyen de l'université Christophe Manfredi avait publié un communiqué dénonçant « des publications odieuses » du SPHR après l'attaque du Hamas. Il écrit vouloir « révoquer l'autorisation accordée à ce club d'utiliser le nom de l'université et prendre toutes les autres mesures qui pourraient s'avérer nécessaires pour remédier à la situation ». Pour la jeune Palestinienne, « ils veulent faire taire les voix propalestiniennes ». « McGill pense que nous soutenons le terrorisme ; ce n'est pas le cas », déplore Anna, présente lors d'un rassemblement organisé par la SPHR devant l'université. Du haut de son mètre cinquante, cette élève infirmière porte à bout de bras une pancarte qui dénonce la posture du recteur de l'université :

« Nous ne sommes pas Palestiniens, nous ne vivons pas ce qu'ils vivent, ce n'est pas à nous de juger de la manière dont ils décident de se décoloniser. Nous soutenons cette décolonisation, qu'elle se fasse violemment ou non ».

Détruire l'amalgame entre antisionisme et antisémitisme

Pour Yakov Rabkin, historien et spécialiste du sionisme et du judaïsme contemporain, les étudiants et les jeunes qui affirment leur soutien à la cause palestinienne ne sont ni ignorants ni inconscients. « Ils réagissent de manière rationnelle à une situation politique compréhensible, mais présentée de manière irrationnelle. La jeunesse occidentale, y compris juive, comprend parfaitement ce qu'il se passe en Palestine ». Pour le chercheur, le gouvernement Nétanyahou instrumentalise la religion « à des fins politiques ». Il dénonce un langage messianique manichéen : « Il donne l'impression qu'il s'agit d'une lutte entre le Bien et le Mal. Son discours est destiné aux sionistes chrétiens, alliés inconditionnels d'Israël aux États-Unis, au Brésil et ailleurs ». Il semble alors tout à fait logique qu'un tel discours ne touche pas les plus jeunes, puisqu'il va à l'encontre de tout règlement politique : « Utiliser la rhétorique religieuse, c'est abandonner tout débat rationnel ».

Selon l'historien, le soutien des jeunes à la cause palestinienne est décrédibilisé par l'amalgame entre antisémitisme et antisionisme, encouragé par l'État d'Israël. Il rappelle la différence considérable entre les deux termes. « Les antisémites détestent les juifs du fait de leur religion ou de leur "race", les antisionistes sont opposés à un mouvement politique, donc cela n'a rien à voir avec la haine du juif. Les personnes opposées à l'indépendance du Québec ne détestent pas les Québécois », ironise-t-il. Une ambiguïté également « propagée par le CRIF français et certaines synagogues américaines », qui n'hésitent pas à réitérer en permanence leur soutien inconditionnel à Israël. Pour Yakov Rabkin, ces discours mettent en danger la communauté juive dans son ensemble. « Israël n'est pas un État juif, c'est un État sioniste. Beaucoup de juifs n'appuient pas le projet sioniste qui est colonial et exclusif ». Un rappel essentiel, qui confirme que si les mots ont un sens, la jeunesse semble les manier à la perfection.


1Certains prénoms ont été modifiés afin de respecter l'anonymat des intervenantes.

Palestine. Les jeunes Nord-Américains se souviennent de l'origine coloniale de leurs pays

Les rassemblements de soutien à la cause palestinienne se multiplient outre-Atlantique. Ils sont marqués par la présence massive d'une jeunesse nord-américaine dans toute sa diversité. Enquête à Montréal auprès de ces jeunes militantes qui sont souvent prises à partie, mais portent un combat lourd de sens sur un continent marqué par son histoire coloniale.

Correspondance à Montréal.

« From the river to the sea, Palestine will be free » De la rivière à la mer, la Palestine sera libre »). Samedi 4 novembre 2023, près de 25 000 personnes sont rassemblées Place des Arts, au cœur de Montréal, pour scander ce slogan central des manifestations pour la libération de la Palestine. Le même jour, les rues de Toronto, Washington et New York étaient noires de monde. Depuis le début de la guerre que livre Israël à Gaza après l'attaque du 7 octobre, le centre-ville des métropoles nord-américaines se transforme tous les week-ends en lieux d'exutoire. Chaque nouvelle manifestation mobilise de plus en plus de jeunes participants, parfois même des adolescents. Force est de constater que le soutien à la Palestine n'est plus essentiellement réservé à la jeunesse d'origine arabe sensibilisée à la cause palestinienne, culturellement transmise de génération en génération.

Qu'est-ce qui pousse ces dizaines de milliers de jeunes à s'engager pour les droits des Palestiniens ? Pour le comprendre, il est essentiel de se pencher sur le passé colonial nord-américain et le devoir de mémoire que la jeunesse s'impose envers les personnes autochtones. De ce fait, les théories humaines et sociales critiques — notamment décoloniales — ont une grande résonance chez cette jeune génération. Si la France perpétue cette fâcheuse tendance à les rejeter, les taxant péjorativement de « wokistes », les Américains du Nord s'éduquent aux écrits d'Edward Said et de Frantz Fanon. La remise en question des structures impérialistes et coloniales est au centre de la recherche académique américaine, et la critique du canon occidental est un incontournable des programmes en sciences politiques.

Décoloniser les consciences

« Je suis née et j'ai été élevée sur une terre volée, je suis un colon, mais je ne l'ai pas choisi », explique Caitlyn, entre deux slogans appelant à la libération de la Palestine. La pluie torrentielle qui s'abat sur Montréal n'a pas empêché cette Canadienne de 22 ans et ses amis de venir manifester. « Je soutiens la décolonisation autochtone au Canada, par conséquent je supporte (sic) aussi la décolonisation palestinienne », poursuit-elle. Pour cette étudiante en sciences politiques à l'université Concordia, les personnes non racisées (white people) sont tenues de lutter contre la colonisation. Plus qu'un devoir de mémoire, c'est une responsabilité qu'elle s'impose : « Ma génération a facilement accès au massacre en cours à Gaza sur les réseaux sociaux, on voit tout et ne rien faire serait hypocrite ».

À New York, la poétesse Dakota Smith tient un discours similaire. Critique à l'encontre de son pays, l'artiste de 29 ans est une habituée des manifestations contre la politique étatsunienne. « Les États-Unis sont l'un des pays les plus violents de l'histoire, et en tant qu'Américaine, je dois continuellement m'interroger sur la politique extérieure de mon pays », précise-t-elle. Depuis le 7 octobre, l'écrivaine originaire de Los Angeles s'implique pour la cause palestinienne et ne semble pas étonnée par le soutien inconditionnel de l'establishment américain à Israël. « L'Amérique adore la guerre, je m'y suis faite et je préfère me concentrer sur ce que je pourrais faire pour aider la Palestine, insiste-t-elle. Nous assistons à un génocide en temps réel, pourquoi ne pas utiliser notre humanité fondamentale pour essayer de faire quelque chose ? » Une empathie nécessaire à développer pour éviter de sombrer dans la complaisance à l'égard des politiques coloniales, selon la jeune femme.

Convergence des luttes

Artistes, étudiants, activistes…, tous semblent se reconnaitre dans la cause palestinienne, à en croire Benoît Tanguay, rédacteur en chef du journal du groupe La Riposte socialiste, une organisation marxiste canadienne. « La lutte des personnes opprimées, c'est notre lutte, celle des travailleurs. Les ennemis des Palestiniens sont les ennemis des travailleurs canadiens », explique le militant de 29 ans. La question palestinienne est même la raison de son engagement communiste : « Il y a dix ans, j'ai visionné un documentaire expliquant la situation coloniale en Palestine, et ça m'a tellement choqué que j'ai rejoint la lutte des travailleurs le lendemain ».

Révolté par les discours des partis politiques canadiens qui se sont empressés de condamner le Hamas sans « considérer la lutte palestinienne dans son ensemble », Benoît Tanguy ne mâche pas ses mots. Pour lui, le gouvernement de Justin Trudeau est complice de l'oppression du peuple palestinien. Depuis le 7 octobre, le premier ministre canadien a réitéré le « droit d'Israël de se défendre » et n'a toujours pas appelé à un cessez-le-feu à Gaza. Un comportement « scandaleux », qui pousserait la nouvelle génération à s'intéresser de plus près aux idées communistes et au « renversement de l'ordre capitaliste établi ». Chaque semaine, le rédacteur en chef rencontre une centaine de jeunes travailleurs nord-américains communistes. Il affirme qu'ils portent un soutien à la cause palestinienne : « Tous sont choqués et dégoûtés du traitement infligé par l'entité sioniste aux Palestiniens ».

Un sentiment partagé par une partie de la communauté LGBTQ+. Depuis un mois, les mouvements queers se mobilisent et appellent à manifester. Exposés aux critiques de ceux qui dénoncent le manque de cohérence de ce parti pris, les militants rejettent en bloc ce qu'ils interprètent comme de l'infantilisation : « Visiblement, on ne sait pas ce qui est bien pour nous et ce qui est juste à défendre, en raison de notre orientation sexuelle ou de notre identité de genre », ironise Alice1, 23 ans. Pancarte « Queers for Palestine » à la main, cette étudiante lesbienne refuse la rhétorique selon laquelle le Hamas persécute les personnes homosexuelles. « Le monde attend que l'on se positionne d'une certaine manière et on refuse cette injonction », s'indigne-t-elle.

Déjà diplômée d'un master en sciences de la communication, l'étudiante fait référence au pinkwashing utilisé par Israël pour mettre en avant le traitement progressiste des LGBTQ+, tout en détournant l'attention des atteintes aux droits humains perpétrées contre les Palestiniens. « Nous rappeler l'homophobie du Hamas revient à avancer que les vies palestiniennes valent moins que celles des populations en Israël, où l'homosexualité ne constitue pas un crime ou un délit », poursuit-elle. Selon Alice, toutes les communautés sont légitimes à se positionner en faveur des Palestiniens : « Oui, on peut être homosexuel et participer à une manifestation contre un génocide, pour un cessez-le-feu et la libération d'une population occupée ».

Débats houleux à l'université McGill

Le soutien de la communauté LGBTQ+ n'étonne pas Marwa, étudiante palestinienne à l'université McGill : « La cause palestinienne est intersectionnelle et humaine, donc accessible à tous ». À 23 ans, elle est porte-parole de l'association universitaire Solidarity for Palestinian Human Rights (SPHR). Selon elle, de nombreux membres du regroupement ne sont pas directement rattachés à la cause palestinienne. « Ce sont nos alliés, il n'y a pas besoin d'être arabe pour compatir avec les Palestiniens. Ceux qui nous soutiennent portent en eux les valeurs de justice, de liberté et de décolonisation », explique-t-elle avant d'ajouter que « toutes les communautés marginalisées se reconnaissent dans la cause palestinienne ».

Depuis un mois, le regroupement étudiant qu'elle représente mène un combat médiatique contre l'administration universitaire. Le 10 octobre, le doyen de l'université Christophe Manfredi avait publié un communiqué dénonçant « des publications odieuses » du SPHR après l'attaque du Hamas. Il écrit vouloir « révoquer l'autorisation accordée à ce club d'utiliser le nom de l'université et prendre toutes les autres mesures qui pourraient s'avérer nécessaires pour remédier à la situation ». Pour la jeune Palestinienne, « ils veulent faire taire les voix propalestiniennes ». « McGill pense que nous soutenons le terrorisme ; ce n'est pas le cas », déplore Anna, présente lors d'un rassemblement organisé par la SPHR devant l'université. Du haut de son mètre cinquante, cette élève infirmière porte à bout de bras une pancarte qui dénonce la posture du recteur de l'université :

« Nous ne sommes pas Palestiniens, nous ne vivons pas ce qu'ils vivent, ce n'est pas à nous de juger de la manière dont ils décident de se décoloniser. Nous soutenons cette décolonisation, qu'elle se fasse violemment ou non ».

Détruire l'amalgame entre antisionisme et antisémitisme

Pour Yakov Rabkin, historien et spécialiste du sionisme et du judaïsme contemporain, les étudiants et les jeunes qui affirment leur soutien à la cause palestinienne ne sont ni ignorants ni inconscients. « Ils réagissent de manière rationnelle à une situation politique compréhensible, mais présentée de manière irrationnelle. La jeunesse occidentale, y compris juive, comprend parfaitement ce qu'il se passe en Palestine ». Pour le chercheur, le gouvernement Nétanyahou instrumentalise la religion « à des fins politiques ». Il dénonce un langage messianique manichéen : « Il donne l'impression qu'il s'agit d'une lutte entre le Bien et le Mal. Son discours est destiné aux sionistes chrétiens, alliés inconditionnels d'Israël aux États-Unis, au Brésil et ailleurs ». Il semble alors tout à fait logique qu'un tel discours ne touche pas les plus jeunes, puisqu'il va à l'encontre de tout règlement politique : « Utiliser la rhétorique religieuse, c'est abandonner tout débat rationnel ».

Selon l'historien, le soutien des jeunes à la cause palestinienne est décrédibilisé par l'amalgame entre antisémitisme et antisionisme, encouragé par l'État d'Israël. Il rappelle la différence considérable entre les deux termes. « Les antisémites détestent les juifs du fait de leur religion ou de leur "race", les antisionistes sont opposés à un mouvement politique, donc cela n'a rien à voir avec la haine du juif. Les personnes opposées à l'indépendance du Québec ne détestent pas les Québécois », ironise-t-il. Une ambiguïté également « propagée par le CRIF français et certaines synagogues américaines », qui n'hésitent pas à réitérer en permanence leur soutien inconditionnel à Israël. Pour Yakov Rabkin, ces discours mettent en danger la communauté juive dans son ensemble. « Israël n'est pas un État juif, c'est un État sioniste. Beaucoup de juifs n'appuient pas le projet sioniste qui est colonial et exclusif ». Un rappel essentiel, qui confirme que si les mots ont un sens, la jeunesse semble les manier à la perfection.


1Certains prénoms ont été modifiés afin de respecter l'anonymat des intervenantes.

BREAKING: Freeland Won’t Rule out JAILING Scott Moe for Disobeying Carbon Law

By Mike Campbell Liberal Finance Minister Chrystia Freeland suggested that it’s possible Premier Moe will get criminally charged if he doesn’t follow through on his...

BREAKING: Freeland Won’t Rule out JAILING Scott Moe for Disobeying Carbon Law

Cinq ans plus tard, quel bilan pour la légalisation du cannabis au Canada ?

Un article de Michael J. Armstrong

Avant que le Canada ne légalise le cannabis récréatif en octobre 2018, ses effets potentiels faisaient, comme cela est toujours le cas ailleurs dans le monde, l’objet de nombreux débats.

Aux États-Unis, le gouverneur du Nebraska, Pete Ricketts, a déclaré que le cannabis était une « drogue dangereuse » qui tuerait les enfants. L’homme politique allemand Markus Söder a exprimé des préoccupations similaires alors que le gouvernement s’est accordé au mois d’août autour d’un projet de loi qui ferait de l’Allemagne le deuxième pays de l’Union européenne à légaliser la possession de cannabis. Le candidat à la présidence du Kenya, George Wajackoyah, a même proposé la légalisation et la commercialisation du cannabis comme moyen d’éliminer la dette publique de son pays.

En France le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a émis au mois de janvier dernier un avis favorable quant à sa légalisation. Une proposition de loi sur le sujet a été déposée au Sénat au mois de juin par le député socialiste Gilbert-Luc Devinaz.

Certains prédisent une « ruée vers l’or  » grâce à la légalisation d’un nouveau marché, tandis que d’autres craignent des « tragédies  » en matière de santé publique.

Mes recherches se sont depuis penchés sur ses effets réels au Canada. Elles mettent en évidence que certaines tendances étaient déjà à l’œuvre avant la légalisation, et se sont simplement poursuivies par la suite. D’autres changements ne sont en revanche pas intervenus comme prévu.

 

Une consommation déjà en hausse

Nombreux sont ceux qui craignaient que la légalisation du cannabis n’entraîne une augmentation considérable de la consommation, avec pour conséquence des « hordes d’adolescents défoncés ». Pour les opposants à la légalisation, toute augmentation de la consommation prouverait l’échec de la mesure.

Au Canada, le pourcentage d’adultes consommant du cannabis augmentait déjà avant 2018. Sans surprise, le mouvement s’est poursuivi après la légalisation. Selon des enquêtes gouvernementales, le taux de consommation était de 9 % en 2011, de 15 % en 2017 et de 20 % en 2019. La légalisation a donné un coup de fouet qui va au-delà de la tendance actuelle. Mais il se peut que cela soit en partie dû au fait que les gens parlent plus ouvertement de leur consommation de cannabis.

Par ailleurs, la consommation de cannabis des adolescents n’a pratiquement pas évolué après 2018. Cela suggère que ceux qui voulaient du cannabis pouvaient déjà en acheter facilement auprès de revendeurs.

 

Conséquences néfastes sur les enfants

Les effets sur la santé avaient également été une préoccupation importante lorsque le Canada débattait de la légalisation du cannabis. Stephen Harper, Premier ministre entre 2006 et 2015, affirmait que le cannabis était « infiniment pire » que le tabac. Son successeur, Justin Trudeau, a au contraire déclaré que la légalisation serait « protectrice ».

Dans les faits, le nombre de visites d’adultes à l’hôpital liées au cannabis était, lui aussi, déjà en augmentation avant 2018, et a continué de croître par la suite. Par rapport au début de 2011, le taux dans l’Ontario, par exemple, était environ trois fois plus élevé en 2018, et cinq fois plus élevé en 2021. La croissance après 2018 était, une fois de plus, en partie liée à la légalisation et en partie une tendance qui se poursuivait.

Certains effets sur la santé ont toutefois été plus graves. Le nombre de visites d’enfants à l’hôpital dues à une consommation accidentelle de cannabis a augmenté de manière significative. Chez les enfants de moins de 10 ans, le nombre de visites aux urgences a été multiplié par neuf, et le nombre d’hospitalisations par six.

 

Et sur la route ?

Les forces de l’ordre craignaient en outre que la légalisation du cannabis n’entraîne une augmentation de la conduite sous l’emprise de stupéfiants. Les policiers se sont de plus plaints de ne pas disposer de l’équipement nécessaire pour détecter la consommation.

Les recherches visant à déterminer si la légalisation a effectivement entraîné ou non une augmentation de la conduite sous l’influence du cannabis ne sont pas concluantes. Malheureusement, les rapports gouvernementaux ne précisent pas toujours quelles substances sont à l’origine de l’affaiblissement des facultés des conducteurs.

Cependant, nous savons que la conduite sous l’influence de drogues – toute substance à l’exception de l’alcool – a augmenté avant et après 2018. Par rapport à 2011, les arrestations pour conduite sous l’emprise de drogues ont pratiquement doublé en 2017 et quadruplé en 2020. Le nombre de blessés lors d’accidents de la route impliquant du cannabis n’a, lui, cessé d’augmenter. Par rapport à 2011, dans l’Ontario, ils étaient environ deux fois plus nombreux en 2017, et trois fois plus en 2020.

 

Un gain de temps pour les forces de l’ordre ?

La légalisation a également suscité des inquiétudes en matière de criminalité et de justice sociale. Le gouvernement fédéral s’attendait à ce que la légalisation réduise le temps que la police consacre à la lutte contre les trafics de cannabis. Les partisans de la légalisation espéraient également voir diminuer le nombre d’arrestations parmi les groupes marginalisés.

La baisse du nombre d’arrestations provoquées par la légalisation n’a, en fait, pas été très importante. Les arrestations pour possession illégale de cannabis avaient déjà diminué au Canada bien avant la légalisation. En 2018, le taux d’arrestation était déjà inférieur de 71 % à son niveau de 2011. Les arrestations pour des infractions liées à la distribution illégale de cannabis, comme la culture et le trafic, ont chuté de 67 % entre 2011 et 2018. Cette tendance s’est largement poursuivie après 2018.

 

Un marché qui s’équilibre

Les entreprises espéraient que la légalisation entraînerait une ruée vers l’or. Des investisseurs étrangers ont ainsi aidé à financer les entreprises canadiennes de cannabis. Les gouvernements ont également débattu de la manière de répartir les nouvelles recettes fiscales.

Après la légalisation, le commerce du cannabis a connu un certain essor. Alors que la plupart des provinces n’avaient pas assez de magasins dans les premiers temps pour répondre à la demande, il y en a aujourd’hui plus de 3600 au Canada. Les ventes ont bondi de 42 millions de dollars en octobre 2018 à 446 millions de dollars en juillet 2023. Ces valeurs sont désormais à peine deux fois moins importantes que les ventes de bière.

Cependant, certaines régions ont désormais trop de magasins de cannabis, et de nombreuses entreprises luttent pour se maintenir à flot. En conséquence, certaines sociétés et leurs actionnaires ont réalisé de grosses pertes. Seules les agences publiques semblent être constamment rentables.

 

Des leçons pour ailleurs

En somme, trois leçons peuvent être tirées de l’expérience canadienne.

La première est que la recherche sur la légalisation du cannabis doit tenir compte des tendances existantes. Elle ne peut pas s’appuyer sur de simples comparaisons avant/après. Les gouvernements peuvent y contribuer en publiant davantage de données sur le cannabis.

La deuxième leçon est que les décideurs publics dans les États qui ont légalisé le cannabis devraient moins se préoccuper de savoir si la légalisation a causé des problèmes spécifiques mais plutôt s’attacher à les résoudre.

La troisième leçon concerne les autres pays qui envisagent la mesure. Les décideurs politiques devraient examiner leurs propres tendances avant de légaliser, car les résultats ultérieurs ne seront peut-être pas aussi différents qu’ils l’espèrent.

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Source : Jacobin, Taylor C. Noakes
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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