Lateo.net - Flux RSS en pagaille (pour en ajouter : @ moi)

🔒
❌ À propos de FreshRSS
Il y a de nouveaux articles disponibles, cliquez pour rafraîchir la page.
À partir d’avant-hierAnalyses, perspectives

APPEL AUX DONS AVRIL – LES-CRISES A BESOIN DE VOUS !

Par : Admin EV

Nous rappelons à tous nos lecteurs et lectrices que notre site fonctionne à l’aide de dons servant à compenser ses coûts et grâce au travail quotidien de plusieurs bénévoles (que nous remercions encore très chaleureusement : sans eux, tout ceci n’existerait pas).

Nous relançons donc ce jour un appel à votre générosité pour le financement 2024 du site Les-Crises. Nous réalisons les appels à terme échu pour veiller à ce que les dons soient bien en phase avec les dépenses réelles (nous ne cherchons pas à réaliser des bénéfices).

Vous pouvez donner très simplement et de manière sécurisée avec une carte bleue : cliquez ici ! Pas besoin d’avoir un compte Paypal, une Carte Bleue suffit pour réaliser le don. (s’il y a marqué « 0,00 » tapez juste le montant…). C’est le moyen le plus simple pour nous. (NB : ne revenez pas en arrière durant le don, cela risque de bloquer la procédure pour 24 heures par sécurité).

Nous vous remercions toutes et tous par avance pour votre générosité !

Merci encore pour votre fidélité et votre soutien ! On a vraiment besoin de vous !

Lire la suite

APPEL AUX DONS MARS – LES-CRISES A BESOIN DE VOUS !

Par : Admin EV

Nous rappelons à tous nos lecteurs et lectrices que notre site fonctionne à l’aide de dons servant à compenser ses coûts et grâce au travail quotidien de plusieurs bénévoles (que nous remercions encore très chaleureusement : sans eux, tout ceci n’existerait pas).

Nous relançons donc ce jour un appel à votre générosité pour le financement 2024 du site Les-Crises. Nous réalisons les appels à terme échu pour veiller à ce que les dons soient bien en phase avec les dépenses réelles (nous ne cherchons pas à réaliser des bénéfices).

Vous pouvez donner très simplement et de manière sécurisée avec une carte bleue : cliquez ici ! Pas besoin d’avoir un compte Paypal, une Carte Bleue suffit pour réaliser le don. (s’il y a marqué « 0,00 » tapez juste le montant…). C’est le moyen le plus simple pour nous. (NB : ne revenez pas en arrière durant le don, cela risque de bloquer la procédure pour 24 heures par sécurité).

Nous vous remercions toutes et tous par avance pour votre générosité !

Merci encore pour votre fidélité et votre soutien ! On a vraiment besoin de vous !

Lire la suite

[URGENT] – Traductions du blog : on a besoin de votre aide !

Par : Admin EV

Chères lectrices, chers lecteurs,

Nous manquons actuellement de bras pour réaliser le travail de traduction anglais->français qui permet au blog Les-Crises de continuer de vivre.

Nous sommes urgemment à la recherche de volontaires pour participer ponctuellement à ces traductions. C’est un système participatif : vous gérez librement sans engagement de temps ni de durée. Votre collaboration peut être très ponctuelle ou à plus long terme.

1/ Si vous souhaitez nous rejoindre et participer à votre rythme aux traductions du blog, vous êtes toutes et tous les bienvenu(e)s. Pour cela rien de plus simple : il vous suffit de créer votre compte traducteur. Vous trouverez toutes les explications pour créer votre compte sur cette page. N’oubliez pas d’aller jusqu’au bout des étapes sans quoi votre compte ne pourra être activé.

Lire la suite

APPEL AUX DONS FÉVRIER – LES-CRISES A BESOIN DE VOUS !

Par : Admin EV

Nous rappelons à tous nos lecteurs et lectrices que notre site fonctionne à l’aide de dons servant à compenser ses coûts et grâce au travail quotidien de plusieurs bénévoles (que nous remercions encore très chaleureusement : sans eux, tout ceci n’existerait pas).

Nous relançons donc ce jour un appel à votre générosité pour le financement 2024 du site Les-Crises. Nous réalisons les appels à terme échu pour veiller à ce que les dons soient bien en phase avec les dépenses réelles (nous ne cherchons pas à réaliser des bénéfices).

Vous pouvez donner très simplement et de manière sécurisée avec une carte bleue : cliquez ici ! Pas besoin d’avoir un compte Paypal, une Carte Bleue suffit pour réaliser le don. (s’il y a marqué « 0,00 » tapez juste le montant…). C’est le moyen le plus simple pour nous. (NB : ne revenez pas en arrière durant le don, cela risque de bloquer la procédure pour 24 heures par sécurité).

Nous vous remercions toutes et tous par avance pour votre générosité !

Merci encore pour votre fidélité et votre soutien ! On a vraiment besoin de vous !

Lire la suite

«Je ne comprends pas» : Un radiologue convoqué devant l’Ordre des médecins pour des publications contre Israël

Par : Verso
Un médecin originaire de Gaza, exerçant comme radiologue à Marseille, doit rendre des comptes au conseil de l’Ordre pour avoir diffusé son opinion sur la guerre entre Israël et le Hamas sur les réseaux sociaux.

[Entraide] – Traductions et Relectures

Par : Admin EV

Chères lectrices, chers lecteurs,

Nous sommes toujours à la recherche de volontaires pour participer ponctuellement aux traductions et/ou relectures. C’est un système participatif, vous gérez librement sans engagement de temps ni de durée. Votre collaboration peut être très ponctuelle ou à plus long terme.

Si vous souhaitez nous rejoindre et participer à votre rythme aux traductions et/ou relectures, vous êtes toutes et tous les bienvenu(e)s.

Pour cela rien de plus simple : il vous suffit de créer votre compte traducteur. Vous trouverez toutes les explications pour créer votre compte sur cette page. N’oubliez pas d’aller jusqu’au bout des étapes sans quoi votre compte ne pourra être activé.

Lire la suite

APPEL AUX DONS JANVIER – LES-CRISES A BESOIN DE VOUS !

Par : Admin EV

Nous rappelons à tous nos lecteurs et lectrices que notre site fonctionne à l’aide de dons servant à compenser ses coûts et grâce au travail quotidien de plusieurs bénévoles (que nous remercions encore très chaleureusement : sans eux, tout ceci n’existerait pas).

Nous relançons donc ce jour un appel à votre générosité pour le financement 2024 du site Les-Crises. Nous réalisons les appels à terme échu pour veiller à ce que les dons soient bien en phase avec les dépenses réelles (nous ne cherchons pas à réaliser des bénéfices).

Vous pouvez donner très simplement et de manière sécurisée avec une carte bleue : cliquez ici ! Pas besoin d’avoir un compte Paypal, une Carte Bleue suffit pour réaliser le don. (s’il y a marqué « 0,00 » tapez juste le montant…). C’est le moyen le plus simple pour nous. (NB : ne revenez pas en arrière durant le don, cela risque de bloquer la procédure pour 24 heures par sécurité).

Nous vous remercions toutes et tous par avance pour votre générosité !

Merci encore pour votre fidélité et votre soutien ! On a vraiment besoin de vous !

Lire la suite

Que l’esprit de Noël soit avec vous aujourd’hui

Un autre jour, un autre mois, un autre Noël, un autre hiver, un autre sourire, une autre année. Que ces souvenirs illuminent votre Noël et que la joie de cette fête vous accompagne.

Streaming : une taxe au profit d’une clique

Le gouvernement annonce la mise en place de la taxe sur les plateformes de streaming, en préparation depuis des mois. La loi montre le rapport de connivence entre les dirigeants et des bénéficiaires de redistributions à l’intérieur du pays.

La taxe sur les plateformes de musique finance ensuite des projets d’artistes, spectacles, et autres types d’acteurs. Les plateformes, en particulier le directeur de Spotify, donnent des arguments contre la loi…

Explique un communiqué de Spotify, cité par Les Échos :

« C’est un véritable coup dur porté à l’innovation, et aux perspectives de croissance de la musique enregistrée en France. Nous évaluons les suites à donner à la mise en place de cette mesure inéquitable, injuste et disproportionnée ».

En dépit des critiques de la part des plateformes, la taxe arrive dès l’année prochaine. Les partisans font de la communication dans les médias.

Une tribune de Télérama, de la part d’un défenseur de la loi, explique « Pourquoi la taxe streaming est une bonne nouvelle ».

L’auteur écrit :

« Le système de redistribution peut être questionné, c’est toujours sain. Mais il aurait été injuste et risqué que certains financent le CNM selon leur bon vouloir tandis que d’autres en ont l’obligation. Ne serait-ce que pour cette raison, la taxe streaming est une bonne nouvelle. »

Un autre, le président de l’association des producteurs indépendants – en somme, les bénéficiaires de la taxe – fait l’éloge de la loi dans une interview pour FranceTVInfo

Il explique :

« Il s’agit d’une taxe d’un niveau très faible mais qui concerne l’ensemble des acteurs du numérique qui diffusent de la musique en ligne. Ça va des plateformes qu’on appelle pure players (dont c’est vraiment le cœur de métier) jusqu’aux plateformes dont c’est plutôt une activité parmi d’autres. Je pense aux Gafa notamment, mais également à tout ce qui est réseaux sociaux, etc. De la même manière que ces acteurs sont déjà taxés pour financer la création audiovisuelle dans sa diversité au CNC, on va les taxer aussi pour alimenter les programmes de soutien à la musique. »

Comme avec la plupart des taxes, les bénéficiaires justifient la mesure par une allusion au bien du pays. Il requiert, selon eux, plus de genres de musique, d’artistes, et de financements pour des musiciens en marge. Sinon, seule une poignée de styles de musique ou de créateurs toucheront des revenus, disent-ils.

Il répond aux plaintes de surtaxation des plateformes :

« Il est clair que du côté des pure players, comme Spotify ou Deezer, il y a une vraie vertu dans le système de rémunération de la création. Là, il s’agit de réaffecter un petit peu cet argent à des genres musicaux qui reçoivent aujourd’hui une rémunération très faible en streaming, car qui dit rémunération très faible dit faible capacité à se financer derrière, avec un vrai risque à terme que ça nuise à la diversité de la création locale. Quelque part, ce qu’on essaye de viser, c’est la vitalité renouvelée de la filière française, du tissu de production français. Sinon, à défaut, tout le monde ira vers des genres musicaux qui sont peu nombreux mais extrêmement rémunérateurs dans le streaming. »

La redistribution revient à une taxe sur le consommateur de biens et de services, pour une utilisation aux fins des dirigeants.

 

Contrôle des financements

De toute façon, les chiffres des plateformes mettent à mal l’argument des partisans de la taxe. Un grand nombre d’artistes touchent des revenus… pas une poignée de stars de la musique pop.

Selon les chiffres partagés par Spotify, cités par Le Point, « 57 000 artistes ont généré plus de 10 000 dollars [contre 23 400 artistes en 2017]. Et 1060 artistes ont généré au moins un million de dollars [contre 460 en 2017]. »

Le site YouTube dit avoir payé 6 milliards de dollars aux chaînes de musique en 2022, en hausse par rapport à 4 milliards en 2021, et 3 milliards de dollars en 2019. Les distributions proviennent de publicités lors des vues, ou d’une part au revenu des abonnements payants à la plateforme.

Dans un marché, la création de musique et le soutien des artistes rémunèrent la réussite auprès du public. Les dirigeants veulent une emprise sur le financement de la musique. Ils prennent ainsi aux consommateurs via la taxation des plateformes. Puis ils distribuent l’argent selon les vœux d’une poignée de personnes aux commandes.

Les bénéficiaires des distributions justifient le transfert au prétexte d’un besoin chez les artistes. La taxe sur les plateformes revient à une prise de contrôle, comme d’autres interventions dans les vies des individus.

(Vous pouvez suivre mes envois quotidiens sur la Bourse et l’investissement en cliquant ici.)

Tags antisémites à Levallois-Perret : l’auteur, lui-même juif, n’est autre que le propriétaire du local

par Aguelid. Il est utile de rappeler à quel point cette affaire a été médiatisée en France en diabolisant les musulmans et leur religion, faisant croire qu’ils étaient responsables de cet acte antisémite.

Aidez au financement du blog – Les-Crises a besoin de vous !

Par : Admin EV

Chères lectrices, chers lecteurs,

Notre site fonctionne uniquement à l’aide de dons servant à compenser ses coûts et grâce au travail quotidien de plusieurs bénévoles (que nous remercions encore très chaleureusement : sans eux, tout ceci n’existerait pas).

Nous relançons en cette fin d’année un ultime appel à votre générosité pour le financement du site Les-Crises. Nous réalisons les appels à terme échu pour veiller à ce que les dons soient bien en phase avec les dépenses réelles (nous ne cherchons pas à réaliser des bénéfices).

Vous pouvez faire un don simplement et de façon sécurisée avec votre carte bleue :

=> Cliquez ICI pour nous soutenir !

Lire la suite

Humour : L’Arche de Noé

Aussitôt les nuages se sont dissipés, un arc-en-ciel est apparu et le Soleil a lui. Tu renonces à détruire le monde ? demanda Noé. Inutile, répondit Dieu, l’administration s’en charge.

Quand la complicité occidentale avec l’envahisseur se lit sur une carte

Sans surprise on retrouve toujours les mêmes suspects habituels coude à coude dans tous les mauvais coups systématiquement alignés sur la même ligne de conduite provocatrice et meurtrière.

[Série sur les mythes de la diversification IV/IV] L’endettement favorise la diversification, la diversification favorise l’endettement

Dernier article de la série sur les mythes liés à la diversification. Partie I ; Partie II ; Partie III.

La diversification agit comme une bombe à neutrons et s’apparente de plus en plus à un pont de la rivière Kwaï : elle détruit la réalité en maintenant les apparences, et plus elle est « bien faite » et plus le mal s’aggrave. Un mal profondément anti-libéral.

Tout ce qui précède a en effet des conséquences en cascade, ne serait-ce que par le canal de la finance. Or, nos économies sont très financiarisées, elles ne l’ont jamais été autant, pour le meilleur (le levier de la dette peut permettre d’accélérer le temps) et pour le pire (confiez un levier important à une personne peu compétente, vous obtiendrez de drôles de résultats).

On ne peut plus discuter 15 minutes avec son dentiste sans entendre parler de placements, de taux d’intérêt, de rendements locatifs. Dans ce contexte, une allocation du capital perverse n’est pas sans conséquences sociétales majeures. A fortiori quand notre épargne financière devient assez riquiqui en comparaison des engagements titanesques que nous avons déjà pris et que nous continuons allègrement à prendre (engagements climatiques par exemple, pas mieux provisionnés que les engagements de l’État-providence), sur fond de baisse tendancielle de ce qui permet en théorie de les couvrir (la croissance).

Quand on produit de telles quantités de dettes sans vrais collatéraux économiques, il vaut mieux ne pas se tromper du tout au tout quant à l’allocation de l’épargne.

 

La diversification est un vecteur de diversion des investissements

D’abord, la diversification radicale donne sa chance à des produits et à des comportements qui devraient être éliminés.

Des canards boiteux, des firmes zombies, de faux actifs. En un sens, c’est un voile anti-darwinien, un vecteur de diversions qui nous empêche de cheminer vers les vrais prix, qui entretient l’écart entre le prix et la valeur. Le biais de diversification entraîne d’abord une complaisance malsaine pour les affaires de l’État et ses dettes surnuméraires ; mais ce point est tellement documenté et consensuel que je fais vite ici.

Il contribue ensuite à bloquer la mobilité, la méritocratie ou ce qu’il en reste, dans un contexte où, au niveau de la firme, l’entrepreneur est de plus en plus exfiltré au bénéfice de comités diversitaires. On dissuade même l’épargnant de mettre son argent dans une entreprise pilotée de façon tranchée par un fondateur avec alignement radical des intérêts : au nom du risque du key man (alors que pour ma part je suis plutôt rassuré quand une entreprise est pilotée par un homme clé plutôt que par un comité de managers). De plus en plus nous vivons dans un monde où il faut échouer dans les règles plutôt que réussir en dehors : un monde anti-utilitariste, à 180 degrés de Brad Gilbert ou de Jack Bauer. Où les décideurs de la gestion des actifs ressemblent à ces chamans des peuples primitifs en plein culte du Cargo, ou à ces enfants qui crient « maison magique » en sautant sur le canapé, bien mieux protégés en effet que les épargnants qui n’ont quant à eux récolté avec la diversification qu’un faux sentiment de sécurité et un brouillage complet dans l’imputation des responsabilités.

Il y a toute une culture du non-choix qui domine désormais dans tous les domaines et qui pousse à la diversification, mais il existe aussi des signaux de plus en plus nombreux selon lesquels la diversisification renforce cette culture du non-choix. D’où une dynamique de spirale, de crise mimétique, l’impression qu’on ne va pas s’en sortir de sitôt, et un nouveau recul de la tradition libérale si on se souvient que cette dernière reposait sur une propriété pas trop diluée, la concurrence pour faire du marché une machine à apprendre, et le questionnement de l’autorité.

À l’arrivée, une société du faux-semblant, où plus personne ne prend ses responsabilités, et où plus personne ne fait son travail initial. En effet, dans un monde devenu irréel, les gens ne font plus leur travail, ce qui ne signifie pas qu’ils ne font rien, mais disons qu’ils s’éloignent de leur périmètre initial. Ils diversifient en un sens. Les salariés font des fresques climatiques. Le Conseil constitutionnel (qui ne comporte désormais aucun constitutionnaliste) ne regarde plus la Constitution, et comme le Conseil d’État, invente des principes, les banquiers centraux (qui même aux USA ne sont plus économistes) ne font plus de la politique monétaire mais un tas d’autres choses (supervision bancaire, encadrement du crédit, surveillance des finances publiques, pressions pour une modération salariale, séminaires sur les aspects structurels, la natalité et la fonte des glaciers).

Pourquoi dans ces conditions les conseillers en gestion de patrimoine travailleraient-ils encore pour leurs clients au lieu de se protéger prioritairement du devoir de conseil ? Ce qu’ils nomment pompeusement « Diversification » n’est le plus souvent qu’une technique de diffraction du blâme.

La dévalorisation de la connaissance est particulièrement inquiétante, qu’elle soit cause ou conséquence de la diversification. Sur les dettes, elle a conduit à ignorer les collatéraux, à un désintérêt pour la substance (mentalité « après nous le déluge » et « pourvu que ça dure »).

Sur les actions, cela confine au ridicule puisque la création de valeur dans le monde est le fait essentiellement depuis 15 ans d’une dizaine de boîtes du même secteur et du même pays : « the winner takes all », partout sauf dans les portefeuilles de nos bons élèves diversifiés. Sur les taux de change, le refus de comprendre est à son zénith (en lien avec une culture monétaire en chute libre en Occident) : c’est presque un gros mot dans les réunions, alors que le FX a rarement été aussi crucial, comme indicateur avancé, et comme possible moteur de performance dans un contexte de riquiquisation de la croissance.

 

Dans le secteur immobilier le bilan de la diversification est effroyable

Qu’ont accompli en 25 ans les dispositifs Périssol, Besson, Borloo, Robien, Scellier, Duflot ou Pinel, sinon contribuer à une allocation disproportionnée vers la pierre ?

Un secteur qui crée très peu de valeur, des emplois peu qualifiés et une assiette fiscale fixiste, mais qui fonctionne grâce au levier de la dette, dont les prix montent grâce aux restrictions sur l’offre et où on observe des marges cossues pour toute une chaîne d’intermédiaires cartellisés : la rente idéale pour les élites politiques et financières (jusqu’à ce qu’ils changent subitement d’avis à 180 degrés en laissant le grand public dans la panade).

On a ainsi créé une épargne financière rare, paresseuse et hypocrite, bien taillée pour financer l’économie d’hier, les entreprises à comités, l’immobilier vide de bureaux, le genre Caisse des dépôts et consignations. Cette épargne particulière est un magot aussi inerte que convoité. Les dispositifs se multiplient donc pour la mettre au service de toutes les causes vertueuses (la vertu étant définie chez nous par des énarques) : transition énergétique, réindustrialisation, logement social, sauvegarde des bébés phoques.

Le « fléchage » de cet argent est une affaire qui mobilise les esprits les meilleurs et les plus désintéressés, toujours au nom de la protection par la diversification, est-il besoin de le préciser. Notre fonds vert vous protégera des incidents climatiques. Notre fonds Made in France vous protégera d’une crise de démondialisation. Pour chaque peur il y a une solution, un canal de distribution, et souvent une carotte fiscalo-sociale dédiée.

Mais reprenons un peu de hauteur pour identifier l’origine du mal.

 

La culture de la diversification : paresse et aversion au risque

L’enfermement dans la monoculture diversificationniste repose sur des logiques puissantes.

Quand on remonte les chaînes causales on voit que ce n’est pas un simple complot, une mode passagère ou un accident.

En amont, si l’on admet qu’il y a une demande de bureaucratie avant qu’il y ait une offre, et une « envie de pénal » avant les dérives persécutrices, il y a probablement, avant les excès de la diversification, la disparition du courage en Occident. Qui conduit au relativisme.

Et après le relativisme et le suivisme arrive l’aquoibonisme. À quoi bon sélectionner pendant des centaines d’heures les meilleurs investissements possibles si le marché ou ses serviteurs le font pour moi, vite et à moindre frais ? À quoi bon me distinguer et risquer de prendre des coups si je peux proposer à mon client une solution standardisée, pré-packagée, qui ne me fera courir aucun risque personnel ? À quoi bon développer des compétences sur une classe d’actifs si je peux en vendre plusieurs, aveuglément, et le tout avec la bénédiction des plus hautes autorités ?

Ensuite arrivent en effet les régulateurs et les banquiers centraux, qui poussent eux aussi dans cette direction conformiste, sans forcément le vouloir. Tout se ligue pour prohiber la concentration, les choix, l’audace. Mais j’insiste sur le fait que le client a sa part de responsabilité.

Il est de plus en plus prudent. Il faut dire aussi qu’il est de plus en plus vieux. Ceci explique-t-il cela ? Ou faut-il invoquer Pareto, qui notait que les gens ont tendance à mettre un vernis logique à leurs actions ? De nos jours, la diversification sert de vernis principal, et quand il craque on en remet une couche, jusqu’au point où on ne sait plus vraiment ce qu’il recouvre. Ce processus d’effacement des traces, qui rend vaine toute évaluation sérieuse, est bien pratique. Vous n’avez pas bénéficié de l’enrichissement fabuleux lié aux GAFAM, mais rassurez-vous, votre portefeuille a été bien diversifié tout du long, dans le respect des normes d’équilibre et de modération.

Un système bien intentionné, mais qui se fiche des résultats et vire à l’absurdistan scientiste, qui vous expose en prétendant vous protéger, et où une petite élite s’engraisse sans prendre aucun risque véritable, cela ne vous rappelle rien ? Eh oui, c’est le socialisme, bravo. Le capitalisme financier moderne partage de nombreux points avec le socialisme brejnévien, à commencer par le rejet de la conviction, le recours à une novlangue pour dissimuler les failles du système. Et bientôt la tendance à traiter les opposants comme des cas psychiatriques ?

Ce soviétisme n’est pas incompatible avec des réactions nobiliaires. On l’a vu avec le Bitcoin, Tesla, ou Gamestop. Rien ne doit dépasser, sinon c’est une bulle, une saleté. Du moins, le temps de récupérer l’idée : il y aura bientôt un ETF de Blackrock sur les cryptomonnaies, on les fera donc entrer demain sur les étagères. De même, Tesla n’est devenue « honorable » que lors de son entrée dans l’indice SP500 (quand sa capitalisation ne permettait vraiment plus de l’en écarter…), et encore, à condition de mépriser les avis des agences de notation (qui continuent de traiter les très rares dettes de cette firme comme ultra-risquées, là où les dettes surabondantes d’acteurs en perte de vitesse sont bien mieux notées. Toute coïncidence avec la structure de rémunération des dites agences serait parfaitement fortuite).

 

L’endettement favorise la diversification, la diversification favorise l’endettement

Si l’endettement pousse à la diversification, la diversification favorise l’endettement. De nouvelles formes de dettes apparaissent donc chaque année pour diversifier les poches obligataires, des dettes certifiées vertes, sociales, islamiques, fédérales européennes, etc. Le plus souvent en dépit du bon sens (les dettes pseudo-européennes ne sont pas adossées à un contribuable européen, les green bonds transpirent le greenwashing, etc.). Des métastases qui se prennent pour des solutions.

Il n’y a qu’un seul domaine où tous les acteurs ne pousseront que rarement à la diversification, précisément le domaine où une plus grande diversification se justifierait très bien : l’internationalisation des portefeuilles.

Car votre banquier, votre gestionnaire de fonds et votre conseiller en gestion de patrimoine sont des acteurs locaux soumis au biais d’habitat, un biais domestique : le grand large est pour eux une chose compliquée, hostile, il ne leur sera jamais reproché de pousser du Sanofi ou du Air Liquide, alors qu’un nom américain et a fortiori chinois, même de grande qualité ne bénéficierait pas, en cas d’échec, de la même indulgence.

La seule zone de diversification qu’il vous faut donc travailler un peu est celle des titres et des produits non libellés en euro. Là, il y a un manque criant, et presque systématiquement défavorable à votre rapport rendement/risque de moyen terme : vous êtes trop hexagonaux et/ou trop europhiles dans vos investissements, alors que toute l’expérience des dernières décennies tend à montrer que conserver des portefeuilles à plus de 70 % investis en zone euro revient à attribuer à nos décideurs une indulgence qu’ils ne méritent plus et à cette économie une confiance exagérée.

Quelles que soient vos opinions fondamentales sur le dollar américain, le franc suisse ou le yuan, dites-vous que l’euro est bien plus mortel, dans tous les sens du terme. Sans compter que vous y êtes déjà très exposés au quotidien. Cela ne signifie pas qu’il faut acheter tout ce qui passe en monnaie étrangère et à tout moment, mais c’est un axe d’amélioration évident, et en même temps un axe de sécurisation pour le cas où les choses monétaires tourneraient mal chez nous (ce qui constitue la tendance de fond depuis 2007, et ce qui pourrait s’accélérer). Pensez à l’épargnant russe en 1914, ou au japonais en 1990. Et l’on pourrait même étendre cette méfiance aux USA, dans une moindre mesure : que 50 % des titres financiers de cette planète soient localisés à New York et dans sa proche banlieue est de plus en plus anachronique.

Le jeune Occidental de moins en moins bien formé veut devenir influenceur sur YouTube pour dispenser des conseils beauté, le jeune Chinois de mieux en mieux formé veut finir astronaute. Il y a sans doute pour l’investisseur moyen/long terme un intérêt à investiguer dans cette direction, au fur et à mesure que les marchés chinois gagnent en maturité ; ce qui élargira au passage sa gamme de choix.

 

En conclusion, une bonne culture financière  permet d’éviter les pièges de la diversification

Un jour, un journaliste traînait du côté des courts de tennis où s’entraînaient les champions. Il repéra qu’Ivan Lendl passait son temps à faire des séries de coups droit. Il vint le voir après la séance d’entrainement et lui demanda : « Mr Lendl, pourquoi peaufiner sans cesse ce coup droit dans lequel vous excellez ? Ne serait-il pas plus judicieux de faire des séries de revers ? Vous avez déjà le meilleur coup droit au monde ». Et le n°1 de répondre sèchement : « Mais à votre avis, pourquoi ai-je le meilleur coup droit ? ».

Voilà quelque chose qui n’est compris que par les artistes, les grands entrepreneurs, les champions : on ne peut pas exceller en tout (c’est un mythe de khâgneux). Il faut travailler ses points forts et non colmater ses points faibles, et c’est en renforçant son avantage comparatif qu’on va créer la percée, le déséquilibre chez l’autre, peut-être la grâce en soi, qui sait ? Certainement pas en dispersant ses efforts harmonieusement, « en même temps », le long d’une ligne Maginot.

Je gage que le journaliste n’avait pas bien compris la réponse d’Ivan Lendl, surtout s’il était français.

Je gage aussi qu’une minorité des épargnants redeviendront des investisseurs, et non plus des optimisateurs sous contraintes : tant que le courage ne reviendra pas, il n’y a pas grand-chose à espérer. Tout juste peut-on exposer un peu plus à la lumière les fausses promesses d’une gestion des actifs présentée comme un long fleuve tranquille à condition de faire comme le troupeau.

La plupart des fortunes en ce bas monde ont été bâties en ne détenant qu’un seul business. Si ce dernier est solide et que vous le comprenez bien, vous devriez l’aimer et lui rester fidèle, au lieu de courir des dizaines de lièvres : fuyez ceux qui vous disent qu’il ne faut pas tomber amoureux de ses investissements, ce ne sont pas des investisseurs mais des Don Juan à la petite semaine. La mentalité petite-bourgeoise est plus souvent punie que récompensée sur les marchés. Aimer quelques rares titres dûment sélectionnés vous procurera des avantages cruciaux : plus de connaissances, moins d’allers et retours donc moins de frais, moins de ventes dans la panique, et moins d’achats dans la bulle. C’est aussi beaucoup plus intéressant. Pour citer Chamfort, les raisonnables ont duré mais les passionnés ont vécu.

Plus pragmatiquement, si le processus d’investissement doit s’attacher autant à éviter les loosers qu’à sélectionner les winners, j’évite pour ma part (modulo de rares exceptions) les secteurs qui prévoient toujours des hausses de prix parce qu’ils aiment l’idée que leurs revenus vont monter quoi qu’ils fassent : les pétrolières, avec le prix du baril ; les bancaires, avec les taux ; les grosses pharmaceutiques, avec les remboursements des caisses sociales ; les foncières, avec les restrictions sur la construction.

Je préfère les secteurs qui réalisent de la croissance et des gains de productivité, qui recrutent des gens pointus, qui sont largement mondialisés (comprendre : implantés en Chine), pas complètement capturés par les managers et sans trop de dettes nettes : quelques entreprises de la Tech, Tesla en tête.

La vraie protection ? une bonne culture économique et financière, de la patience, une marge de sécurité autour de chaque décision, ne pas avoir honte de garder du cash (pourquoi les analystes se moquent-ils du cash ? Parce que ce sont des analystes !), travailler ses points forts comme Ivan Lendl. La réponse de premier rang en cas d’incompétence n’est pas la diversification mais la non-participation, l’abstentionnisme financier.

La vraie honnêteté ? l’alignement des intérêts, et une opération vérité sur la rémunération des intermédiaires, autrement dit la concurrence et un écosystème de la pensée critique. C’est peu dire que l’épargne fléchée et administrée s’éloigne des principes libéraux les plus avérés.

La vraie épargne ? en faveur des forces productives : mobilière, assumée, longue, internationalisée, moins matraquée par le fisc et par les intermédiaires ; et elle se marierait bien avec une vraie participation, pas seulement de l’intéressement à la marge pour des cadres supérieurs.

APPEL AUX DONS DÉCEMBRE – LES-CRISES A BESOIN DE VOUS !

Par : Admin EV

Nous rappelons à tous nos lecteurs et lectrices que notre site fonctionne à l’aide de dons servant à compenser ses coûts et grâce au travail quotidien de plusieurs bénévoles (que nous remercions encore très chaleureusement : sans eux, tout ceci n’existerait pas).

Nous relançons donc ce jour un appel à votre générosité pour le financement 2023 du site Les-Crises. Nous réalisons les appels à terme échu pour veiller à ce que les dons soient bien en phase avec les dépenses réelles (nous ne cherchons pas à réaliser des bénéfices).

Vous pouvez donner très simplement et de manière sécurisée avec une carte bleue : cliquez ici ! Pas besoin d’avoir un compte Paypal, une Carte Bleue suffit pour réaliser le don. (s’il y a marqué « 0,00 » tapez juste le montant…). C’est le moyen le plus simple pour nous. (NB : ne revenez pas en arrière durant le don, cela risque de bloquer la procédure pour 24 heures par sécurité).

Nous vous remercions toutes et tous par avance pour votre générosité !

Merci encore pour votre fidélité et votre soutien ! On a vraiment besoin de vous !

Lire la suite

Comment réconcilier les irréconciliables ?

Un récent article sur l’islam m’a valu quelques critiques, et cette question ironique, si j’avais d’autres articles aussi curieux à proposer. Hélas oui, la mine n’en est pas épuisée.

Un jour les Israéliens seront à nouveau en paix avec leurs voisins palestiniens. Ils auront, on l’espère, exercé dans les bornes les plus strictes leur droit à la légitime défense, et employé avec mesure le dangereux appareil de la guerre. Mais la paix est un idéal négatif, qui n’évoque qu’un monde sans violence. Ne peut-on pas au surplus se respecter, s’entendre, se réconcilier ?

La géographie et l’histoire se mêlent pour dresser devant nous des situations difficiles. Lorsque les républicains chinois sont chassés du pouvoir, ils se réfugient sur une petite île à 160 kilomètres des côtes qu’ils doivent quitter, et ils y fondent un gouvernement de sécession. L’île de la Grande-Bretagne est séparée d’à peine 20 kilomètres des côtes d’Irlande, de sorte que par temps clair on en aperçoit les falaises. Français et Allemands ne sont séparés que par un fleuve de 200 mètres de largeur, bien faible rempart contre les velléités d’une armée. Il y a par le monde beaucoup de ces siamois politiques, qui sont forcés de vivre une cohabitation que souvent ils ne désirent pas.

Sur un même territoire (les États-Unis), les descendants de colons européens ont dû aussi apprendre à vivre au milieu des descendants d’esclaves qu’ils avaient transportés, opprimés puis émancipés, de même qu’avec les indigènes dont ils avaient accaparé les terres.

Solutionner les haines nationales, raciales, religieuses, peut se faire en s’appuyant sur le témoignage de l’histoire. Plusieurs auteurs de la tradition libérale française ont œuvré, en leur temps, à la réconciliation entre catholiques irlandais et anglicans, entre Noirs et Blancs aux États-Unis, notamment, et peuvent nous fournir des idées.

 

Les différents moyens de réconciliation

À les en croire, la première condition à obtenir est la suppression des barrières légales qui empêchent les peuples de s’unir d’eux-mêmes.

En Irlande, il fut un temps interdit à tout Anglais d’adopter le costume et jusqu’à la moustache irlandaise, de même que d’épouser une Irlandaise catholique. Un catholique ne pouvait occuper un emploi public, ni acquérir une propriété. Des barrières douanières s’assuraient que l’industrie textile irlandaise ne prospérait pas (Gustave de Beaumont, De l’Irlande, 1863, t. I, p. 43, 99, 111.). Il fallait donc, en priorité, obtenir l’abolition de ces lois.

La pratique stricte de la justice est, elle, essentiellement pacificatrice.

Aux États-Unis, écrit Charles Comte, ce n’est pas l’oubli de l’histoire, l’abolition des couleurs et des races, qu’il faut ambitionner, mais l’installation d’une justice impartiale et de l’égalité réelle devant la loi.

« Il faut faire, autant que cela se peut, que tous les hommes jouissent d’une protection égale ; il faut que les mêmes qualités ou les mêmes services obtiennent les mêmes récompenses, et que les mêmes vices ou les mêmes crimes soient suivis de peines semblables. » (Traité de législation, 1827, t. IV, p. 496).

L’orgueil de race, cependant, est lent à mourir. Pour le vaincre, il n’est peut-être guère d’autre recours que la liberté des mariages.

À son retour d’Amérique, Gustave de Beaumont soutient que « les mariages communs sont à coup sûr le meilleur, sinon l’unique moyen de fusion entre la race blanche et la race noire » (Marie ou de l’esclavage aux États-Unis, 1835, t. II, p. 317). Mais il faut pour cela vaincre à la fois l’opinion, qui réprouve ces unions, et la loi, qui parfois les interdit ou les déclare nulles.

La mobilisation de l’opinion publique contre les haines nationales, raciales, religieuses, est fortement appuyée par Frédéric Bastiat dans sa défense de la liberté des échanges. Ce sont pour lui des sentiments « pervers » et « absurdes », qu’il est plus encore utile d’éradiquer que le protectionnisme lui-même (Œuvres complètes, t. VI, p. 382 ; t. I, p. 167). Les deux maux se tiennent cependant : le libre-échange est pacificateur et unificateur de son essence, car il fait de l’étranger un ami (Idem, t. II, p. 271).

 

Ne pas céder au découragement

Les haines nationales, religieuses, raciales, paraissent toujours insurmontables aux générations qui les constatent et les combattent. Mais aussi elles meurent, ou faiblissent. L’Anglais et l’Irlandais ne forment pas une union fraternelle, mais le temps n’est plus où le premier enfermait des prisonniers dans des cavernes et y mettait le feu pour les enfumer, où l’autre exprimait sa vengeance en organisant le rapt et le viol des femmes ou des filles des propriétaires anglais qu’il voulait punir. De même la cohabitation des Noirs et des Blancs aux États-Unis a progressé.

Le libéralisme est porteur d’un idéal dont l’application est difficile, les victoires lentes et jamais acquises. Ce n’est pas un motif pour se décourager, mais pour œuvrer à un progrès qu’à peine peut-être nous entreverrons. La liberté, disait Édouard Laboulaye, est une œuvre qui ressemble à ces cathédrales qu’élevait le Moyen Âge : ceux qui les commençaient n’ignoraient pas qu’ils n’en verraient pas la fin. Ou, pour reprendre une autre image, empruntée à Edmond About, nous faisons la cuisine de l’avenir. Nous vidons les poulets et nous tournons la broche, pour que nos arrière-neveux n’aient plus qu’à se mettre à table et à dîner en joie.

À ce titre, combattre les haines nationales, raciales et religieuses, et accompagner les réconciliations, est une œuvre de la plus grande utilité.

[Série sur les mythes de la diversification III/IV] Les ravages de la diversification

Partie I & Partie II.

« Il est difficile d’imaginer une façon plus stupide ou plus dangereuse de prendre des décisions qu’en les mettant entre les mains de personnes qui ne paient aucun prix pour avoir tort » – Thomas Sowell

La neutralité était l’apanage des profs des universités, quand leurs théories hérésiarques servaient jadis à injecter une discipline utile ; ce n’est pas le cas de leurs successeurs, des corporates et des commerciaux qui ont un biais très fort sur ce sujet. Un biais que vous devriez connaître.

Ce n’est pas que votre conseiller financier soit foncièrement malhonnête. Mais vous devez vous mettre quelques minutes à sa place.

Comprendre un peu son degré d’information et surtout la structure de ses incitations. Ce n’est pas un investisseur, ce n’est pas son argent, et il est exposé à un risque de réputation. S’il s’engage en délivrant un avis tranché ou non-conformiste, c’est tout son commerce qui se retrouve en risque. On lui reprochera moins des performances durablement médiocres qu’une erreur saillante à un moment donné sur un dossier identifiable. Cela limite son assertivité, pour ne pas parler de son envie de creuser sur tel ou tel segment. Il dira alors qu’il est « agnostique » sur les classes d’actifs et sur les entreprises, ce qui de nos jours signifie concrètement qu’il est athée. Rien n’incite au courage dans ce milieu (il est vrai que l’on peut en dire autant d’autres secteurs économiques !), et l’asymptote d’un tel système est un mix entre le Too big to fail et le « tout se vaut. » Option inch’Allah, spécialité « c’est pas ma faute à moi ».

 

Les ravages du conformisme financier

S’il n’est pas indépendant, le conseiller financier n’est qu’un maillon d’une chaîne industrielle très conformiste qui pousse à vendre un peu de tout un peu tout le temps pour engranger un maximum de fees le plus longtemps possible.

S’il est indépendant, il reste dépendant du qu’en dira-t-on, et trop petit pour risquer une erreur qui ferait tache, et le plus souvent trop isolé pour avoir le temps de creuser la recherche loin dans une direction particulière. Dans tous les cas il a intérêt à promouvoir la diversification, à pousser une multiplicité de produits, et à recommencer le plus souvent possible car il est davantage rémunéré à la transaction qu’à la performance. Son mantra : offrir des « solutions », recommander au client d’être pleinement investi ou d’acheter « de façon disciplinée » (comprenez : régulièrement). Mais s’agit-il pour lui de soigner vos actifs ou de lisser son passif ?

Pourquoi vous pousse-t-on vers de la dette privée, du Private Equity, des SCPI et diverses « solutions » de pierre-papier, vers des produits structurés ? Du fait des marges. De leurs marges. Dans votre grande distraction capitaliste, vous restiez sur quelques actions ou des obligations simples, vous n’aviez pas tout un tas de choses. On vous les propose, après un relooking, un rebrandage : les junk bonds (obligations pourries) sont devenus du High Yield (obligations à haut rendement), les penny stocks sont devenus des small caps, etc.

Dans les fonds, la discrétion du gérant est partout, votre intérêt n’est peut-être pas la priorité. Vous croyez vous être lié à une règle (la diversification), vous voilà lié à l’agent de la règle. Très exactement ce que les pères théoriciens voulaient éviter !

Ce paradoxe ne devrait pas nous étonner. On l’a bien vu à l’échelle macroéconomique avec l’indépendance des banques centrales, qui était censée réduire la marge discrétionnaire des détenteurs de l’arme monétaire et qui, dans les faits, a encouragé l’irresponsabilité, la personnification et l’opacité dans les affaires monétaires. Pour s’immuniser du chant des sirènes, on a sanctuarisé un acteur qui poursuit son propre agenda, qui interprète son objectif à sa guise, qui peut désormais exercer toutes sortes de chantages, et contre lequel il n’y a ni appel ni cassation.

De la même manière, vous faites de l’indiciel, parce que c’est labellisé donc « sûr », et puis chemin faisant et logique commerciale aidant, vous voilà avec des « ETF intelligents » et autres produits hybrides. Vous vouliez vous lier les mains pour résister aux tentations discrétionnaires, vous vous retrouvez avec plein de choses non-maitrisées (et de plus en plus souvent illiquides) dans votre portefeuille… Par contre, vos mains sont bien liées. Si l’approche est « disciplinée », elle l’est curieusement dans le sens des intérêts de l’industrie de la gestion d’actifs. À se demander si ce n’est pas cette dernière qui distribue les labels de rectitude, en se servant de la théorie des années 1950-1960 comme d’un paravent, d’une caution et d’un couteau suisse.

 

À qui la faute ?

Est-ce la faute des experts ? Oui et non.

Comme le dit le dicton, il est difficile de faire comprendre une chose à un homme quand son salaire dépend de sa capacité à ne pas la comprendre. L’expert pharmaceutique est payé pour placer les produits maison ; l’expert en cyclisme à France 2 a longtemps été payé pour ne pas trop parler du dopage ; l’expert égyptologue ne peut pas dénoncer l’incurie des autorités locales, et en particulier la malhonnêteté de Zahi Hawass, sinon il perdrait l’accès aux sites de fouilles ; l’expert financier n’est pas vraiment poussé à exposer toutes les limites d’une diversification maximale (il « tuerait le business »).

On ne peut se fier aux experts que si l’on maîtrise à peu près les règles du jeu qu’ils pratiquent.

Il existe ici comme ailleurs deux catégories de personnes : celles qui ne savent pas ce qu’elles disent, et celles qui ne disent pas ce qu’elles savent.

Les premières promeuvent la diversification car c’est dans les manuels, c’est la doxa, et elles n’ont pas la force ou la légitimité d’aller contre l’opinion du grand public, et contre les travaux anciens des universitaires.

Les secondes promeuvent la diversification dans le cadre d’un rapport rendement/risque plus cynique, quitte à ne pas la pratiquer dans leurs finances privées : celles-là se voient souvent comme des gérants de supermarchés, qui ont intérêt à disposer d’un grand nombre d’étagères et de marques pour satisfaire toutes les demandes des clients. Il ne faut pas compter sur eux pour promouvoir une logique plus exigeante ou plus éducative, à la Jacques Chancel (« ne pas donner aux gens ce qu’ils aiment, mais ce qu’ils pourraient aimer »).

Tous ces gens veulent des revenus diversifiés et récurrents, d’où leur dégout vis-à-vis du cash et du choix, leur amour pour les produits illiquides, les montages sophistiqués, l’immobilier tant que ça monte, et les slogans prémâchés (« trend is your friend », « le carry est mon ami », etc.).

Ils dirigent une boutique, pas un centre de recherche. Même s’ils parviennent parfois à faire croire le contraire (Ray Dalio, Kathy Wood…), n’oubliez pas qu’ils doivent davantage leur fortune aux frais de gestion et à leur business communicationnel qu’à leurs performances nettes sur l’ensemble du cycle. Ce sont les vendeurs qui règnent sur la finance, pas les analystes, pas les économistes : si vous pouvez lever un demi-milliard et obtenir des fees de 1,5 % par an en bloquant les clients pour une décennie, vous pouvez finir dans une île du Pacifique (votre île), même si les performances du fonds sont minables sur toute la période. L’analyste lui ne dépassera pas 300 000 par an, ce qui à New York le fait arriver tous les matins en métro ; et si en plus il est honnête, il risque de finir tout en bas de l’échelle.

 

Quand les mythes régulent l’investissement

Les idées ne sont qu’un decorum, la recherche est partout le parent pauvre. Les économistes de marché sont utilisés comme des danseuses. Les « convictions fortes » qui traînent sur les marchés ne sont que des slogans faussement provocateurs, du story telling jamais très loin des souhaits d’équipes commerciales (pensez à la « Grande Rotation », par exemple). Les prophètes de malheur (Roubini, Edwards…) font partie du spectacle, contre 50 000 la conférence ils fournissent les petits frissons que nous aimons détester : une dissidence bon marché.

De tout cela vous devriez retenir que votre épargne intéresse tout un système qui pousse à la gloutonnerie et pas du tout à la sélectivité.

J’exagère ? Une étude universitaire récente consacrée à l’épargne privée en Europe a montré que l’année dernière, les rétrocessions, ces frais versés aux distributeurs, ont atteint 350 milliards d’euros. Face à de tels enjeux, vous vous doutez que la question de savoir si l’on vend un fonds performant ou un fonds non-performant n’est peut-être pas prioritaire.

On parle gentiment d’« asymétrie d’information », de « relation principal-agent », pour ne surtout pas appeler un chat un chat : pile, je suis payé par les frais et les performances ; face, je suis payé par les frais. Alors, tant que je ne constate pas des décollectes massives sur mon fonds, tout va bien. D’où la force des discours lénifiants, un peu partout : les gestionnaires ne veulent pas trop d’entrées de capitaux (qui perturbent leur gestion), mais surtout ils ne veulent pas de sorties. Ils font alors croire que le temps travaille pour vous sur les marchés, que la nonchalance est une stratégie. Ne regardez pas vos comptes toutes les semaines, disent-ils, pour votre confort mental bien entendu !!

Leur rêve ? La poursuite du hiatus géant entre leurs rémunérations dignes de stars et leurs comportements benchmarkés/indiciels qu’un bon diplômé de BTS (et demain une intelligence artificielle bas de gamme) pourrait répliquer sans peine.

Leur méthode ? Faire croire que tout est très compliqué, et qu’en même temps tout a vocation à être acheté (éventuellement en même temps, on dira alors que l’on fait une « stratégie de Barbell » : ce n’est qu’un jeu de bonneteau mais ça fait chic).Leur allié ? Un gouvernement et une banque centrale peuplés d’anciens et de futurs banquiers, mais surtout la passivité des braves gens.

Un exemple concret : la « démocratisation » du Private Equity. Un piège à cons.

L’idée officielle est noble, faire participer les roturiers du retail aux gains fabuleux sans volatilité aucune que l’on observe depuis des années sur le segment des boites non-cotées. Le paradis du rendement sans risque n’existant pas, il faut accepter d’être bloqué pour longtemps dans un fonds qui est de facto une boîte noire, et se dire que les performances à l’avenir ne seront pas aussi mirifiques que dans le passé.

C’est donc exactement ce que les autorités vont dissimuler, cependant que les assureurs s’engagent à faire la liquidité des fonds de Private Equity au sein des unités de compte logées dans les contrats. En apparence, un bon deal pour tout le monde : les marges bien grasses du non-coté rémunèrent tout l’écosystème, les assureurs collectent, de petites boîtes trouvent de nouveaux financements (ce n’était guère l’urgence, mais pourquoi pas), l’épargnant accède à de nouvelles actions, Macron aide ses amis, la Banque Publique d’Investissement multiplie les conflits d’intérêt, tout va bien.

Mais il y a un hic : tous les fonds de Private Equity ne se valent pas. Voilà ce que l’on ne dit pas aux clients.

Les aristocrates ont le droit aux fonds de la catégorie A : les meilleurs dossiers gérés par les meilleurs gérants (ceux qui ont mis de leur argent personnel dans les deals), distribués confidentiellement aux gros institutionnels et à quelques Family offices.

La catégorie B est déjà plus douteuse, des dossiers moins qualitatifs, avec plus de dettes, vers un public de faux riches (la banque privée).

Le grand public n’aura accès (sauf exceptions) qu’aux fonds de catégorie C : tout ce que les professionnels de la profession (et dans le Private Equity ils se connaissent tous !) ne veulent pas inscrire à proximité de leurs fonds propres.

Tout ce qui a été acheté en haut de cycle, ce qui peut basculer en cas de crise et devenir très illiquide. Le retail est le dindon de la farce, comme toujours. Il rêvait de Wasserstein Perella & co et se retrouve avec des bouts de trucs. Il est « encore plus diversifié », certes, mais exposé à une classe d’actifs pas si évidente (elle n’est pas faite et ne sera probablement jamais faite pour lui) et pas si décorrélante, au moyen des fonds les plus miteux du secteur et aux frais scandaleux, le tout en contribuant à dégrader potentiellement les perspectives de la collectivité des assurés dans son ensemble. Et en cas de désastre les politiques et les petits marquis de la BPI seront aux abonnés absents et encore moins punis que les dirigeants d’H20. Après tout, n’auront-ils pas œuvré pour une saine diversification de l’épargne populaire ?

Très souvent, les sociétés de gestion diversifient pour simplement diffracter le blâme, minimiser la responsabilité du gérant, et économiser de la recherche au passage. En un mot, pour noyer le poisson. On ne peut en vouloir à personne en particulier, c’est un système. Mais ne soyons pas dupes : quand un gérant qui a 150 lignes en portefeuille vous dit qu’il a une orientation « recherche » et des convictions fortes, soit il bluffe, soit, ce qui est pire, il évolue dans un univers parallèle.

Ce n’est pas de nos jours la concentration extrême des performances qui pose problème comme le disent tous les commentateurs ; c’est le manque extrême de concentration des portefeuilles, cette fâcheuse habitude de faire comme Jacques Martin dans « L’école des fans », mettre 10/10 à tout le monde pour ne fâcher personne et pour ne surtout pas se fâcher avec soi-même.

 

Investissez dans les secteurs que vous connaissez

Chers épargnants, vous ne pouvez pas jouer à ces petits jeux coûteux avec votre argent, à moins d’avoir des conflits à l’intérieur de votre propre cerveau.

Ne diversifiez pas pour apaiser des dissonances cognitives, ou pour parer des reproches que vous pourriez vous faire ex post ! Investissez en priorité dans des domaines où vous avez de la connaissance, qui vous plaisent, pour acquérir encore plus de connaissance, pour bénéficier d’un vrai avantage compétitif.

À la limite, si vous êtes un fan de sport automobile et que vous vous passionnez pour le marché des vieilles voitures des années 1960, ou si vous êtes un spécialiste des meubles du XVIIIe siècle, amusez-vous avec des achats et des ventes dans ces domaines, les mises sont moins considérables que dans l’immobilier, votre passion limitera les tentations courtermistes, et vos connaissances limiteront vos pertes éventuelles. C’est quand on ne détient plus de belles affaires industrielles ou commerciales dans son portefeuille mais des « lignes » que les choses se dégradent, non seulement pour les rendements, mais aussi du côté des risques…

Bien entendu, il existe des exceptions à tout ce qui précède, devant certains profils de clients. Imaginons que vous ayez beaucoup d’argent et aucune compétence ou appétence financière (une configuration qui se fait tout de même un peu rare).

Pour peu que vous ayez en plus des considérations de transmission en tête (vous oubliez que les enfants sont ingrats, que ce n’est pas vraiment un cadeau de leur léguer un patrimoine financier, qu’il vaut mieux leur transmettre du capital humain), la fiscalité du patrimoine est pour vous plus importante qu’un ou deux points de rendement en plus. Il devient nécessaire d’adopter un comportement très défensif qui se marie assez bien avec un certain degré de diversification, dans l’assurance-vie par exemple. Toutes les grandes fortunes industrielles en Europe ont des comptes chez des assureurs au Luxembourg, où la priorité ne réside pas tant dans la sélection de valeurs que dans leur conservation au sein de fonds diversifiés.

Ceci dit, même dans cette configuration, il y a tout de même quelque chose de pourri dans le duché de la gestion d’actifs quand on s’occupe de façon diversifiée de patrimoines qui ont presque tous été conçus sur des bases non-diversifiées : il s’agit le plus souvent d’anciens entrepreneurs qui ont mis toute leur énergie et toutes leurs ressources pendant des années sur UNE idée, UNE entreprise, et à la retraite que leur dit-on ? qu’il faut placer ce résultat magnifique sur… 500 entreprises, « pour plus de sécurité », le tout au nom d’une « science financière » pleine de trous, dirigée par des gens qui n’ont ni vos préférences ni votre horizon, conçue il y a six décennies par des gens qui n’ont jamais créé un capital de toute leur vie, distribué par des artistes des rétrocommissions, et mis en œuvre par des salariés en télétravail.

Un recours aux ETFs ou à des fonds diversifiés ne se justifie à mon avis que lorsque la connaissance est très coûteuse, sur des causes gagnantes à long terme, et il y en a peu : Biotechs, Chine, pays frontières, semi-conducteurs…  En première approximation, un manque de connaissances devrait plutôt revenir à un « faites autre chose dans la vie ». Non pas diversifier, mais au contraire ne pas entrer du tout sur les marchés financiers : où les touristes ont vocation à se faire promener et les moutons à se faire tondre.

Borne annonce la destruction définitive de notre agriculture

Hier, Elisabeth Borne a présenté la “Stratégie Nationale Biodiversité 2030”, moins médiatique que la stratégie bas carbone sur laquelle Emmanuel Macron a tergiversé pendant plusieurs mois, mais peut-être plus destructrice encore pour notre mode spontané de vie. En effet, d’ici 2030, la Première Ministre annonce d’importants changements écologiques dans le paysage de nos campagnes qui devraient modifier fortement le visage de la France profonde.

On se souvient des hésitations d’Emmanuel Macron à présenter l’explosive “stratégie bas carbone” du gouvernement, qui doit imposer la sobriété écologique à un petit peuple déjà rincé par l’inflation et les salaires bas qui ont suivi les 35 heures. Moins médiatique, la stratégie biodiversité n’en est pas moins, n’en sera pas moins destructrice. Elle comporte en effet quelques mesures structurantes qui devraient modifier notre paysage dans les 6 ou 7 ans à venir.

Par exemple :

Nous voulons avancer, également, pour la restauration des sols. C’est le sens de l’engagement du président de la République de planter 1 milliard d’arbres en dix ans. C’est encore ce que permettront les 50 000 kilomètres de haies que nous plantons à travers le territoire, ou encore nos actions de restauration des zones humides. Nous devons ensuite veiller à faire baisser les pressions qui s’exercent sur la biodiversité. Je connais bien la sensibilité de cette question. Et je crois fermement qu’il n’y a pas d’opposition entre transition écologique, développement des territoires et croissance économique – au contraire. 

Elisabeth Borne

Bref, alors que les nappes phréatiques débordent, contrairement aux affirmations de la propagande écologique, le gouvernement s’engage à restaurer les zones humides. Si l’on ajoute à ce projet étrange l’installation de 50.000 kilomètres de haie, la plantation d’1 milliards d’arbres, et l’objectif plus général de diminuer la surface agricole utile, on comprend que notre agriculture sera mise à rude épreuve dans les années qui viennent. Dans ce cas de figure, le problème général n’est pas celui de l’écologie, mais de la propriété privée. Progressivement, l’agriculture sera mise en coupe réglée pour faire plaisir au lobby de l’écologie.

Globalement, donc, nous glissons dans cette société orwellienne où la France est promise à la club-médisation. Nos campagnes seront sauvages, protégées, vides d’industrie. Notre pays se transformera en carte postale où pas une usine ne viendra pollué le ciel, pas un ouvrier ne viendra plus déparer dans les plus jolis villages de France. Nous vivrons du tourisme, et nous mourrons d’ennui.

Rappelons que cette stratégie décline les projets de l’Union Européenne dans ce domaine. L’asservissement de l’Europe dans un grand projet mondialiste progresse.

Bonjour 👋
Ravi de vous rencontrer.

Inscrivez-vous pour recevoir chaque jour les articles publiés la veille dans votre boîte de réception.

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

Nous vous remercions pour votre inscription. Vous recevrez notre prochaine newsletter dans moins de 24 heures.

[Série sur les mythes de la diversification II/IV] La diversification ne protège pas les épargnants

Lire la première partie.

 

« Peu importe que vous soyez intelligent si vous ne vous prenez pas le temps de réfléchir » – Thomas Sowell

Revenons brièvement sur les idées reçues sur lesquelles s’appuie le dogme de la diversification.

On ne se souvient même plus que la promesse de départ consistait à atteindre la médiane des performances, ni plus ni moins.

« La théorie moderne de portefeuille vous apprend comment vous y prendre pour avoir la moyenne. Mais je pense que la plupart des gens savent comment il faut faire pour avoir la moyenne dès la classe de 6e » (Warren Buffet).

Oui, la diversification protège, mais… seulement les incompétents : des gens dont on devrait se demander ce qu’ils font sur les marchés financiers, après tout. Trop d’épargnants ont davantage peur de perdre de l’argent que de ne pas en gagner ; s’ils sont à ce point averses au risque, ils ne devraient pas placer un seul euro sur les marchés, point barre.

 

La stratégie de la diversification offre des protections très limitées aux investisseurs

Et encore, cette « protection » a eu lieu dans une phase de financiarisation, disons à partir de 1982 (en net et en termes réels, bien peu de gens ont gagné de l’argent sur les marchés financiers entre 1929 et 1982…), phase où la sélectivité n’était pas essentielle parce que toutes les classes d’actifs montaient, montaient. Mais à partir d’aujourd’hui, c’est beaucoup plus discutable : le monde qui se prépare en Occident n’est probablement pas celui où une marée montante fera monter tous les bateaux.

Le client ainsi protégé à triple tour est bien souvent incité à faire un peu de tout ; il se retrouve à jouer au service-volée sur terre battue, ou à lifter sur gazon : par exemple, des comportements de rentier sur les actions, guidé par des YouTubeurs pas du tout racoleurs qui font la promotion de revenus fixes par les dividendes ; ce qui n’est pas fidèle à l’esprit de cette classe d’actifs, et maintien au dessus de la ligne de flottaison un certain nombre de boites satrapiques.

Il ne suffit de toute façon pas de signer en faveur de la protection pour l’obtenir. C’est un peu comme s’inscrire à un club de gym pour perdre du poids : personne n’a jamais obtenu un résultat de cette façon ; c’est l’effort concret qui compte, pas le bulletin d’inscription. La diversification peut protéger de la volatilité excessive, mais ce n’est pas un vaccin infaillible et elle n’est jamais gratuite ; attention à ce qu’elle ne vous protège davantage de la hausse que de la baisse.

Nous pourrions ensuite évoquer les nombreuses failles de la théorie, par exemple le fait que le cash n’est pas vraiment modélisé (de sorte qu’il est en fait assez possible de battre le marché avec de la patience et une petite culture du cycle), ou par exemple le fait que le modèle de valorisation des actifs repose sur une accumulation de bizarreries (existence consensuelle d’un « actif sans risque », et des taux d’actualisation traficotés qui divorcent de plus en plus des taux d’intérêt…) ; mais creusons plutôt ici dans une direction moins souvent analysée : les pertes cognitives.

 

« Le risque varie en fonction inverse de la connaissance »

Car à mesure que l’on se diversifie, on perd en connaissance. Personne ne le dit, alors que c’est un fait indubitable, inexorable, bien documenté. « Le risque varie en fonction inverse de la connaissance » notait déjà Irving Fisher.

Mais peut-être qu’une métaphore serait ici plus parlante. Billy Rose exposait ainsi le problème :

« You’ve got a harem of seventy girls; you don’t get to know any of them very well »

Ma traduction : si vous disposez d’un harem avec 70 filles, vous n’allez pas bien connaître une seule d’entre elles. Un portefeuille très diversifié est un portefeuille qui n’est plus maitrisé, et qui se retrouve en risque, du fait même de son obsession pour la maitrise du risque.

Un professionnel très entraîné peut suivre dix boîtes, et encore. Quand il prétend pouvoir en surveiller 200, il se trompe, ou il vous trompe. Quand on a des centaines d’entreprises (pardon, on dit de façon révélatrice des « lignes »…) dans le portefeuille, et plusieurs portefeuilles, les bilans et les comptes trimestriels ne sont plus vraiment regardés, les perspectives deviennent floues, la qualité du management est ignorée, le risque est géré : c’est-à-dire d’une façon administrativo-journalistique.

 

Une perte de temps et d’efficacité

C’est pourquoi un surcroit de diversification offre une protection le plus souvent illusoire.

D’une part, quand les choses tournent vraiment mal sur les marchés, on se rend compte mais un peu tard que les titres sont bien plus corrélés qu’on ne le croyait : votre « stratégie » de protection ne fonctionne que par mer calme, lorsque tout monte.

D’autre part, le fait de s’asseoir sur une base très large de valeurs n’incite pas à une attitude guerrière, tout l’instinct qu’il faudrait aiguiser se retrouve comme anesthésié.

Enfin, il y a les pertes cognitives, tous ces détails qui tuent que l’on perd de vue à force de se diversifier ou d’élever le niveau du débat (une façon sûre de le perdre de vue : combien de fois ai-je vu des analystes perdre la moitié de leur temps à discuter de la FED ou de la BCE quand ils auraient mieux fait de laisser cela à des économistes et de retourner sur le terrain disséquer des bilans et des perspectives d’entreprises concrètes !).

Au fond, c’est un viol de la division du travail, une approche plus marxiste que smithienne. Le moindre des paradoxes n’est pas qu’on couple ce travers avec un dogmatisme pro-marché caricatural, digne des nouveaux convertis.

Un exemple. L’idée que le marché a toujours raison est une confusion temporelle en plus d’être une simplification abusive. Après avoir correctement observé qu’il est le plus souvent efficient, les académiques et les modélisateurs en sont venus à conclure incorrectement qu’il est toujours efficient.

Or, la différence entre ces deux propositions est, comme le notait Warren Buffet, « night and day ».

Citons-le complètement :

« We are enormously indebted to those academics: what could be more advantageous in an intellectual contest—whether it be bridge, chess, or stock selection than to have opponents who have been taught that thinking is a waste of energy ? ».

On peut donc profiter de ce refus de savoir.

Encore faut-il aiguiser son sens critique. La valeur est créée depuis toujours par des outsiders, pas par des apparatchiks : en diversifiant, vous attribuez pour votre argent autant d’importance aux bureaucrates qu’aux entrepreneurs, aux margoulins des SCPI qu’aux industriels innovants. La diversification maximaliste dit implicitement que tous les secteurs sont grosso modo égaux du point de vue de l’actionnaire.

Ce n’est juste pas vrai. Plusieurs secteurs sont des tonneaux des Danaïdes pour l’investisseur de moyen/long terme, pour diverses raisons dont la capture par les managers. On connait l’usage du « Hollywood accounting », on sait que les compagnies aériennes multiplient les trous d’air depuis 1973, on observe une bureaucratisation inouïe des banques européennes, et personne ne gagne sur les matières premières à long terme. Faire croire à l’égalité ou au retour à moyenne, c’est tromper le public, et à terme, c’est le dégoûter d’une épargne financière qui est pourtant un bien privé et un bien public. Nous y reviendrons.

 

Le refus du savoir est rarement un bon signe

En paraphrasant un très beau texte de Marcel Gauchet où il notait que le niveau montait, mais que le livre baissait, je dirai que le niveau des encours monte mais que la connaissance et la conviction baissent. À défaut, je peux augmenter mon QI instantanément sur les marchés en choisissant des problèmes que je peux résoudre. Mais refuser à la fois de connaître et de choisir est un boulevard pour le désastre.

Markowitz, Fama, Sharpe raisonnaient sur des portefeuilles de professionnels qui n’ont pas besoin de bien connaitre les filles de leur harem. Vous ne boxez pas, chers épargnants individuels, dans cette catégorie. Les investisseurs institutionnels ne jouent pas avec leur propre argent. Vous, si. Ils sont rémunérés à la fin du mois pour avoir géré (c’est-à-dire pour éviter des risques), vous n’êtes récompensés que si vous avez pris quelques risques. En tant que particulier, vous devriez vous méfier lorsqu’on vous propose de dupliquer une salle de marché, même si techniquement vous pouvez désormais le faire et pour pas trop cher avec des ETF.

Les règles (très souvent idiotes) de diversification ou de biais domestique ne s’appliquent pas à vous : les gérants vous battront au jeu du rendement/risque, mais vous pouvez aisément les battre sur le seul rendement… à condition de ne pas jouer leur jeu. Au lieu de cela, il existe partout un discours sur la polarisation du succès mais… les portefeuilles financiers restent affreusement diversifiés.

Et à la fin, tout sur l’immobilier ! Paradoxe d’une religion diversificationniste objectivement alliée à une poche qui représente les deux tiers de l’épargne européenne ; un « big ticket » qui, lui, n’est pas diversifié du tout, impunément, comme si son prix ne pouvait jamais baisser. Or, la pierre ne protège pas, elle est peu créatrice de valeur, car elle est très illiquide, elle est basée sur le levier de la dette, et 25 années de hausse quasi-ininterrompue des prix implique désormais une grande vulnérabilité (rareté des primo-accédants, inutilité croissante des bureaux, maturité des emprunts déjà très étirée, ratios de solvabilité à la limite).

L’or et les matières premières n’ont jamais protégé, sauf en cas de guerre, et encore. Ils n’offrent aucun rendement, leurs déterminants changent et sans visibilité aucune (on saura dans trois ans si telle ou telle banque centrale a acheté de l’or aujourd’hui), leur financiarisation via les ETF est suspecte et les expose aux mouvements des autres classes d’actifs (qui sont beaucoup plus volumineuses). En un mot ce sont des reliques, des objets de spéculation à la rigueur, mais en aucun cas des protections. L’obligataire, qui a bien rempli sa mission protectrice pendant près de 40 ans, arrive quant à lui à la fin de son parcours : trop d’émissions et un pilotage capricieux des taux par le banquier central rendent l’obligation bien moins fiable aux yeux de l’investisseur moyen/long terme. La vraie protection se niche de plus en plus dans la qualité de la sélection des actions, dans la fluidité du portefeuille, dans la gestion d’une poche de cash, dans des astuces de convexité ou d’internationalisation, bien plus que dans le nombre de classes d’actifs, dans le nombre de titres détenus.

Analogie. Quand un gouvernement affiche 15 priorités, quand il prétend vouloir défendre l’État Providence tout en développant une « start up Nation » et tout en luttant contre le réchauffement global, on comprend qu’en fait il se disperse.

Il arrose et il communique, mais au final il va échouer, par manque de conviction, par manque de cohérence : idem avec votre portefeuille. Qui trop embrasse mal étreint. Acheter tout le marché signifie que vous allez vous faire balloter au gré des (gros) flots, avec pour seule boussole cette idée selon laquelle les marchés sont assez porteurs à long terme. Ce qui est vrai mais uniquement depuis 1982, et sans garantie aucune que cette période porteuse soit éternelle : les performances passées ne présagent pas des performances futures, c’est d’ailleurs marqué en Arial 6 sur les documents que votre courtier vous a fait signer.

L’assimilation, ce concept antilibéral

Dans un article précédent, j’ai montré que l’immigration libre était un point du programme des libéraux français classiques, et que pour marcher dans leurs pas, il nous fallait penser les contours de cette politique, plutôt que la rejeter.

J’examinerai aujourd’hui le principe de l’assimilation, pour voir s’il peut être reconnu par le libéralisme.

 

Le droit d’être minoritaire

C’est un principe fondamental du libéralisme que le respect des opinions et des actions inoffensives des minorités, et de tout ce qui peut être défini comme la sphère propre de l’individu (Benjamin Constant, Œuvres complètes, t. IV, p. 643 ; t. XIII, p. 118). En d’autres termes, chaque individu a le droit d’avoir ses goûts, ses opinions ; on n’exige guère de lui que sa soumission aux lois, c’est-à-dire qu’il ne blesse pas la liberté égale de son voisin, et ne détruise pas ses propriétés.

D’ordinaire, l’individu qui est né sur le sol et qui acquiert la nationalité par la naissance n’est pas inquiété par les prétentions coercitives de quelconques majorités. L’opinion commune ne le contraint pas : il adopte les tenues vestimentaires qu’il a choisi ; il a ses opinions ; en bref, il mène sa vie selon son propre règlement.

Mais on voudrait que les immigrés, en tant que nouveaux venus, se conforment aux opinions majoritaires, ou couramment admises. D’abord, il faudrait pouvoir les définir, et d’ordinaire, on s’en garde bien. Mais sans doute la chose est assez claire : il faut pour eux s’habiller « comme tout le monde », penser « comme tout le monde », et en somme vivre la vie de tout le monde.

Ce projet a le grave défaut de s’opposer à la nature de l’homme. La nature a voulu l’inégalité : les individus naissent inégaux, leurs expériences de vie sont différentes, et les instruments par lesquels ils produisent leurs émotions et leurs idées, sont différents (Ch. Dunoyer, Nouveau traité, etc., 1830, t. I, p. 92-93). On n’est pas maître d’aimer la musique de la majorité, ou les plats dont se régale la majorité, par un simple acte de la volonté (G. de Molinari, Conversations sur le commerce des grains, 1855, p. 159 et suiv.). Tocqueville était convaincu de l’importance de la religion, mais il n’était pas libre de croire ce qu’il ne croyait pas.

Faire adopter des modes vestimentaires, des opinions et des modes de vie, se fait ou par la conviction, ou par la contrainte. Dans le cas de l’assimilation, on rejette d’avance la conviction, car ce serait admettre le droit d’être innocemment minoritaire, et c’est ce dont précisément on ne veut pas. Il faudra donc édicter et faire respecter certaines opinions, des manières de se vêtir, de vivre. Il y aura des sanctions pour ceux qui y contreviendront.

De ce point de vue, l’assimilation, si elle veut dire adopter certains modes de vie, n’est pas conforme aux principes du libéralisme, et elle prépare aux confins de la grande société une petite société qui est à l’opposée de son idéal.

 

Le paradoxe de l’enfant

L’immigrant, dira-t-on, est un nouveau venu : par conséquent, il n’a pas les mêmes droits, il ne mérite pas la même liberté. Il vient dans une société déjà formée, dont il doit respecter les susceptibilités. Il ne peut pas marcher à sa guise son propre chemin.

Cependant, tout nouvel enfant qui naît en France se présente aussi essentiellement comme un nouvel arrivant. Or qui dira qu’il a le devoir absolu de s’assimiler ? Au contraire, vous le verrez bientôt avoir ses opinions, ses goûts, ses penchants. De la société dont il a hérité, il fera, avec d’autres, ce qu’il voudra et ce qu’il pourra. Il renversera peut-être les opinions reçues, lancera de nouvelles modes dont les plus anciens s’offusqueront. Tout cela est dans l’ordre. Car chaque nouvelle génération remplace celle de ses parents et grands-parents, dans un grand-remplacement continuel qui est de l’essence des sociétés humaines.

Cette évolution naturelle est d’ailleurs la condition du progrès. Il ne faut pas en avoir peur. La prétention de fixer le cadre social des générations futures est au contraire profondément antilibérale, et rappelle les charges que Turgot lançait jadis contre les fondations pieuses prétendument immortelles (Article « Fondation » de l’Encyclopédie).

De ce point de vue encore, la prétention à l’assimilation ne paraît pas conforme aux principes du libéralisme.

 

L’assimilation vraie et fausse

À en croire les auteurs libéraux classiques, l’assimilation est de toute manière, dans notre pays, une véritable utopie. Sur un même sol, les Français se feront plutôt arabes que les Arabes ne se feront français ; laissés à leur propre impulsion, certains retourneront à la vie sauvage, plutôt que de pousser les populations indigènes à suivre leurs pratiques civilisées. (Édouard Laboulaye, Histoire politique des États-Unis, 1867, t. III, p. 53 ; Paul Leroy-Beaulieu, De la colonisation chez les peuples modernes, 1874, p. 154)

La vraie assimilation se fait par la conviction, le libre débat, l’influence d’une culture supérieure qui produit des merveilles éclatantes et qu’on admire. Elle se fait aussi par la nature imitative de l’homme, par son goût pour la tranquillité, par son conservatisme. Enfin, elle procède des unions de l’amour.

L’assimilation légale, je ne vois pas qu’un libéral des temps passés l’eût vanté ni même surtout pratiqué. Au contraire, je les vois tous à l’envie se conduire dans tous les pays fidèles à leurs propres usages, avec un sans-gêne qui n’étonne pas encore à l’époque. Réfugié aux États-Unis, le physiocrate Dupont de Nemours, par exemple, n’a jamais pris la peine d’apprendre l’anglais, et il continuait à dater ses lettres selon le nouvel almanach de France (voir ses Lettres à Jefferson, et Dupont-De Staël Letters, 1968, p. 60). Il était venu sans passeport, avec des opinions monarchistes très célèbres, puisqu’il les avait répandues dans des livres et brochures pendant plus de quarante ans. Il a fondé en toute liberté une entreprise de poudre, c’est-à-dire d’explosifs, qui aujourd’hui emploie 34 000 personnes et produit un résultat net de quelques 6,5 milliards de dollars. Il a vécu là-bas paisiblement les dernières années de sa vie.

Pour définir une position libérale moderne sur la question de la liberté d’immigration, l’assimilation est donc une première chimère à écarter.

[Série sur les mythes de la diversification I/IV] En finir avec le dogme de la diversification

« Toutes choses étant égales, c’est la conviction qui gagne. Alliée à une volonté de vaincre, elle sert de détonateur, suscite des idées, disperse les doutes et aide à penser clairement » (Robert Fischer).

Parfois des sectes deviennent des religions et finissent en théocraties tyranniques. Je vais vous raconter les dessous d’une histoire qui de nos jours plait beaucoup à Jean-Michel Consensus mais qui repose sur des malentendus et parfois sur des arnaques, qui à large échelle détruit de plus en plus de valeur et qui pourrait bien finir par nous ensevelir tous : la diversification maximale de l’épargne.

La diversification privilégiée

Elle est de nos jours considérée comme l’alpha et l’oméga de la gestion, le dernier free lunch avant la fin du monde, une sorte de religion civile avec ses séminaires, ses indulgences.

Il n’en a pas toujours été ainsi, il s’agissait à la base d’une petite secte de théoriciens.

Nous allons montrer ici que ce culte protège mieux son clergé que les clients, car la diversification tue la recherche de nouvelles pistes, conduit au relativisme et à un faux sentiment de sécurité, et surtout elle est biaisée, les intérêts ne sont pas « alignés » comme on dit pudiquement. Il y a d’abord le vite dit (la diversification protège), puis le mal dit (la pseudo-neutralité des propagandistes zélés de la diversification) et enfin les non-dits, les dégâts que l’on ne voit pas (une économie zombifiée, une société Potemkine, un viol des mécanismes libéraux les plus solides).

Mais avant d’étudier les mythes de la diversification, commençons par un peu d’histoire :

Au commencement était le monde non-diversifié. Jusqu’aux années 1970, les marchés financiers (il est vrai assez peu développés à l’époque) étaient dominés par une mentalité de stock-picking à la petite semaine : les gens misaient sur des boites comme on mise sur des chevaux au bar PMU, ils ne cherchaient pas à mettre de la science dans leurs portefeuilles (l’idée leur aurait paru incongrue !), ils s’en remettaient à un mélange d’analyses locales ou sectorielles, de « tuyaux » et de bon sens, d’intuition et d’expérience, sans trop de soucier du cross-asset ou des ratios de concentration ; de sorte que Warren Buffet n’était pas un acteur trop isolé quand sa principale position représentent jusqu’à un bon tiers de ses actifs totaux. La formule d’Andrew Carnegie était considérée comme la sagesse même : « Concentrez vos énergies, vos pensées et votre capital. Le sage met tous ses œufs dans le même panier et veille sur le panier » ; de nos jours, ce serait plutôt chez les gestionnaires d’actifs la définition la plus admise de la folie.

 

Les conséquences de la crise de 1974

Et puis, en 1974, tout chuta. Les firmes, même les mieux établies, perdirent subitement la moitié de leur capitalisation. Confrontés à ce carnage inexplicable, les gens de Wall Street firent ce qu’ils refusaient jusque-là de faire (et ce qu’ils refuseront de faire après 2008…) : aller trouver de nouvelles idées, ailleurs.

Ils se tournèrent en l’occurrence vers des gens qu’ils méprisaient intégralement, les académiques. Ces professeurs, qui pour la plupart n’ont jamais ouvert un compte titres de toute leur vie, avaient développé depuis la fin des années 1950, dans leurs tours d’ivoire aux environs de Chicago, une jolie littérature bourrée de lettres grecques et appelée « théorie moderne du portefeuille », dans laquelle ils démontraient que, vue l’hypothèse d’efficience du marché (qui implique que le prix des actifs reflète toute l’information disponible), la gestion se résume à un problème banal d’optimisation quadratique le long de frontières efficientes.

Pour résumer ce qui nous intéresse ici, et laissez-moi extrapoler un peu : on ne peut pas battre durablement et significativement le marché (le plus grand collecteur d’informations possible) à moins de prendre des risques considérables, de sorte qu’il est assez vain de chercher l’aiguille dans la botte de foin ; mieux vaut acheter la botte de foin, via des solutions diversifiées.

Les articles académiques n’étaient pas lus par des adultes sérieux et solvables : Markowitz était bien seul dans les années 1950, comme Fama ou Sharpe dans les années 1960. Et puis soudain, après 1974, ils devinrent des stars, les nouveaux papes de Wall Street. En moins de 20 ans le monde de la gestion d’actifs devint une industrie, basée sur leurs principes, leurs règles. Les progrès de l’informatique aidant, les raisonnements anciens furent balayés et remplacés par leurs modèles, traduits via des algorithmes : disciplinés dans le sens de la minimisation du risque (risque compris comme une mesure de la volatilité du marché), rassemblés autour du même outil (la VaR, Value at Risk) et réassurés par une cascade de marchés dérivés ; en bref, organisés par des allocataires d’actifs, et non plus par des boursicoteurs plus ou moins inspirés. 

En un mot, on sanctifia cette théorie moderne, on importa des ingénieurs pour la faire tourner, et des vendeurs pour la propager, on leur confia les clés du royaume, puis, protégés par leur jargon, ils firent tout ce qu’ils voulaient faire, à savoir sophistiquer leurs modèles jusqu’à l’absurde et s’auto-attribuer des bonus faramineux (au grand dam de la théorie pure, qui tablait sur un environnement concurrentiel susceptible d’émasculer les marges des intermédiaires, mais passons).

 

De crise en crise, les mythes sur la diversification se sont pérennisés

Cette évolution a continué même après le scandale LTCM en 1998, quand il devint évident que la bonne gestion n’était pas qu’un exercice de maths, et même après la grande crise de 2008, quand on s’aperçut qu’à force de découper le risque en petits bouts façon puzzle on se retrouvait partout avec plein de produits non-maitrisés. La théorie moderne est souvent critiquée, vous avez probablement entendu parler du « cygne noir » de Nassim Nicholas Taleb (cette idée selon laquelle la théorie standard est trop liée à des distributions gaussiennes) ou de telle ou telle autre critique, contre la VaR, contre la titrisation, contre l’hybridation des classes d’actifs, etc. ; mais de facto elle n’est pas vraiment entravée, nous allons le voir, et la religion de la diversification devient petit à petit une théocratie. 

Comme toutes les révolutions, elle dévore ses propres enfants. Elle s’appuie désormais sur les ETF (les trackers) pour compléter son travail de sape, sa lutte sans merci contre la conviction. Il y aura bientôt un plus grand nombre d’ETF que d’actions. Et si cela continue, Blackrock, Blackstone et Vanguard seront les trois principaux actionnaires de toutes les grandes boîtes cotées. C’est le triomphe des petits hommes gris sur les grands investisseurs : pendant que le grand public est dupé par des histoires anachroniques de traders atypiques, de chiens fous et de loups solitaires, les bureaucrates dans l’ombre envahissent tout.        

À chaque fois qu’un accident économique ou financier survient, c’est toujours la même rengaine : tel acteur n’était pas assez diversifié, tel autre aurait dû davantage « hedger » ses positions, etc. De sorte qu’un surcroît de diversification est préconisé après chaque échec, même si l’échec en question est dû le plus souvent… à un excès de diversification ayant conduit à des pertes cognitives et/ou à un endormissement.

 

Bienvenue en absurdie

La diversification, de nos jours, fonctionne comme dans cette vieille blague sur la psychanalyse :

« Si vous vous sentez bien et que vous n’utilisez pas la diversification, vous êtes considérés en situation de déni ; si vous vous sentez mal et que vous n’utilisez pas la diversification, vous êtes un idiot ; si vous êtes en thérapie de diversification et que vous vous sentez bien, alors c’est grâce à cette thérapie ; si vous êtes en thérapie de diversification et que ne vous sentez pas bien, alors c’est que vous avez encore plus besoin de la thérapie ».

Les Occidentaux sont-ils vraiment dépendants de l’uranium russe ?

Par : Michel Gay

Suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les sanctions économiques mises en place contre la Russie ont épargné l’uranium. Serait-ce à cause d’une trop grande dépendance ? Mais de quoi parle-t-on ? Que place-t-on sous le vocable « uranium » ? Qui est dépendant de qui et de quoi ?…

Les États-Unis voudraient bien se substituer à la Russie, ce qui changerait simplement la dépendance de l’Europe à un autre pays… comme pour le gaz !

 

De quoi s’agit-il ? Il y a uranium et… uranium

Il existe au moins cinq types d’uranium.

Commençons par le début : l’uranium naturel (Unat, issu du sous-sol) contient 99,3 % d’uranium 238 (U238) et 0,7 % d’uranium 235 (U235). Cet Unat est converti en combustible pour les réacteurs en l’enrichissant (UE) (en général jusqu’à environ 5 %), ce qui appauvri le reste de l’uranium appelé… uranium appauvri (Uapp). À noter que ce combustible est peu radioactif (il se manipule à la main) avant d’avoir été utilisé dans un réacteur.

Après avoir été utilisé quelques années dans les réacteurs, la France a fait le choix de retraiter son combustible « usé » radioactif. Elle sépare donc les déchets des matières valorisables, ce qui a permis de réduire considérablement le volume des déchets à traiter.

Les déchets (les produits de fission et les « actinides mineurs ») représentent 5 % du combustible initial. Ils sont conditionnés dans des matrices de verre pérennes appelées à être stockées pour toujours dans des couches géologiques (stockage géologique).

Les matières réutilisables ultérieurement (95 %), c’est-à-dire le plutonium (Pu) et l’uranium restant après traitement (URT) sont réutilisables en réacteur surgénérateur RNR de quatrième génération, ou dans certains réacteurs actuels.

Cette politique de recyclage pratiquée depuis longtemps pour les combustibles nucléaires usés permet, ou permettra, la valorisation énergétique de 95 % (!) des matières initialement présentes.

 

URT, URE, et Russie

Cette URT obtenu après le traitement des combustibles usés contient encore davantage d’U235 fissile (environ 1 %) que l’Unat initial (0,7 %). Il est donc tentant de l’enrichir une nouvelle fois pour obtenir de nouveau un combustible avec cet uranium réenrichi (URE).

Or, au début, la France ne mettait pas encore en œuvre la technique nécessaire pour convertir l’URT en URE car elle enrichissait l’uranium par diffusion gazeuse, ce qui rendait quasiment impossible cette opération.

Une partie de l’URT a donc été envoyée en Russie (qui utilisait la technique d’ultracentrifugation permettant cette conversion compétitive) pour y être à nouveau enrichi et permettre une nouvelle utilisation en réacteur.

Conformément aux pratiques internationales pour de ce type de contrats, la Russie renvoyait l’URE et conservait l’Uapp issu de l’URT, matière nucléaire valorisable (et non un déchet nucléaire), en particulier dans la filière des surgénérateurs à neutrons rapides de quatrième génération (RNR).

 

Les arrière-pensées des États-Unis

La dépendance des Européens au combustible nucléaire russe inquiétait les États-Unis en mars 2023.

Ils s’inquiètent hypocritement aujourd’hui de leur propre dépendance car ils « découvrent » qu’environ 20 % du combustible utilisé dans leur parc de réacteurs nucléaires sont fournis par des contrats d’enrichissement conclus avec des fournisseurs russes. Cette dépendance toute relative a limité la chaîne d’approvisionnement nucléaire américaine en déversant de l’uranium enrichi bon marché sur les marchés mondiaux…

La Russie, qui contrôle près de 50 % de la capacité mondiale d’enrichissement, gêne aujourd’hui les États-Unis. Ces derniers se verraient bien demain prendre sa place, notamment en Europe, après avoir longtemps délaissé le nucléaire au profit du charbon et du gaz.

Actuellement, L’Europe achète cher une profusion de gaz de schiste américain liquéfiée et acheminée par méthanier à travers l’Atlantique pour compenser l’arrêt des livraisons russes…

Les États-Unis livrent aussi du charbon à l’Allemagne qui se fait passer pour vertueuse avec l’affichage de son Energiewende de plus en plus catastrophique fondée sur des éoliennes et des panneaux photovoltaïques aux productions fatales et intermittentes.

Le chef de la diplomatie américaine (le secrétaire d’État américain Antony Blinken), s’est réjoui en avril 2023 à Bruxelles des mesures prises par l’Union européenne pour réduire sa consommation de gaz russe. Il s’est aussi surtout félicité que les États-Unis soient devenus… le premier fournisseur des 27 pays européens en gaz naturel liquéfié (GNL) qui ont plus que doublé (+140 % en un an) et qui représentent 40 % du gaz importé par bateau en Europe.

Les États-Unis souhaitent, bien sûr, que les liens énergétiques de l’Union européenne avec la Russie se distendent encore davantage ! Ils pressent maintenant les Européens de réduire leurs achats d’équipements et de combustibles nucléaires russes et de diversifier leurs approvisionnements en uranium, de préférence en se fournissant… aux États-Unis.

 

La France serait « sous emprise » russe ?

Malgré le conflit en Ukraine, les relations commerciales continuent dans le domaine nucléaire entre l’Union européenne, notamment la France, et la Russie, car chacun y trouve son compte. Les achats de combustible et de technologie nucléaires russes par l’Union européenne ont même atteint en 2022 leur plus haut niveau depuis trois ans, tandis que, par exemple, la France vend des turbines Arabelle pour équiper les centrales électriques nucléaires russes en construction.

Toutefois, la France ne dépend pas stricto sensu de la Russie pour le bon fonctionnement de ses centrales nucléaires (elle n’a pas les mains liées).

Selon le cabinet de la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher :

« La France ne se fournit pas en Russie pour son approvisionnement en uranium naturel ou la préparation du combustible, comme cela est sous-entendu à tort par Greenpeace. […] Nous ne sommes dépendants d’aucun site, d’aucune société et d’aucun pays. […] Les sanctions doivent avoir un impact sur l’économie du pays visé. Or, des sanctions sur la filière nucléaire généreraient un impact modeste sur la Russie. À l’inverse, la résiliation des derniers contrats subsistants qui portent sur le retraitement de combustibles générerait des indemnités plus avantageuses pour la Russie que leur poursuite a minima ».

Et comme toute société commerciale, la compagnie russe Rosatom ne fait pas de cadeau. Elle réclame trois milliards d’euros au groupe énergétique finlandais Fennovoima, qui a mis fin unilatéralement à leur projet commun de la centrale Hanhikivi-1, en mai 2022. Un tribunal international chargé des différends commerciaux a donné raison au groupe russe : il y a bien eu rupture de contrat.

De son côté, la société EDF a diversifié ses sources géographiques et ses fournisseurs en combustible nucléaire, et continue de le faire. Selon son PDG Luc Rémond, elle ne dépend pas de la Russie pour faire fonctionner ses réacteurs nucléaires, même si ce pays est un partenaire commercial important.

EDF indique qu’elle « applique strictement toutes les sanctions internationales tout en respectant les engagements contractuels pris ». EDF n’a « acheté aucun uranium naturel extrait de mines russes, ni de services de conversion de l’uranium naturel en Russie en 2022, ni augmenté sa part d’enrichissement de son uranium naturel non russe réalisé en Russie en 2022 par rapport à 2021 ».

Petits producteurs d’uranium naturel au niveau mondial, la Russie est en revanche active et compétitive pour enrichir l’Unat en U235 (UE ou URE à partir d’URT) et pour le transformer en combustible nucléaire dont elle détient environ 40 % du marché mondial.

Plus de trente pays achètent tout ou partie de leur combustible nucléaire à la Russie. La France a acheté environ un tiers de son uranium enrichi à la Russie en 2022 car c’était plus économique, mais elle peut en acheter ailleurs et / ou augmenter sa propre production.

Et même les États-Unis ont acheté 28 % de leur combustible nucléaire à la Russie en 2021.

Cette dépendance commerciale explique, en partie, pourquoi l’énergie atomique ne fait pas partie des sanctions internationales contre la Russie.

La Commission européenne, encouragée par l’Allemagne (qui ne manque pas d’air après avoir presque tout misé sur le gaz russe…), les pays Baltes, la Pologne, la Finlande, la République tchèque, voulaient inclure le nucléaire dans l’embargo, mais la présidente Ursula von der Leyen a abandonné l’idée. La Hongrie a indiqué qu’elle mettrait son veto : elle dépend du nucléaire russe pour 50 % de son électricité, et la centrale de Paks (où deux nouveaux réacteurs sont en construction) appartient aux Russes.

Or, l’unanimité des 27 États membres est requise sur cette décision.

Les Européens importent pour 200 millions d’euros d’uranium de Russie chaque année. Avec la pression sur les autres sources énergétiques, les importations ont même augmenté en 2022 : +72 % pour la Slovaquie, par exemple.

 

Se passer de l’uranium russe ?

La filière industrielle nucléaire mondiale et quelques pays commencent à réinvestir pour se passer de l’uranium enrichi russe. La faible demande d’uranium ces dernières années avait conduit à fermer des mines et à ne pas investir dans les centrifugeuses (ultracentrifugation) servant à convertir l’uranium en combustible.

Mais (rappel) la Russie détient aujourd’hui plus de 40 % du marché mondial de l’uranium enrichi. Se passer d’elle prendra du temps. Les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni et quelques Européens commencent à vouloir développer des alternatives de long terme qui nécessitent des investissements importants.

Les exportations d’uranium enrichi rapportent environ un milliard d’euros par an à la Russie. C’est peu au regard du pétrole et du gaz qui représentent 200 milliards d’euros.

Cependant, le nucléaire a une dimension plus géostratégique que commerciale.

La Russie est actuellement le plus grand constructeur au monde avec 26 réacteurs en chantier dans dix pays sur les 58 en construction dans le monde qui compte 438 réacteurs en service à ce jour. Elle vend des centrales clés en main (Akkuyu en construction en Turquie ou Paks en Hongrie) et assujettit, par contrat, les pays acheteurs à ses services pour une longue durée (environ un siècle), de la construction au démantèlement, avec une exploitation des réacteurs de 60 à 80 ans.

Le Département américain de l’énergie (DOE) développe depuis quelques mois un programme d’enrichissement supplémentaire d’uranium.

En janvier 2023, la société ConverDyn a reçu quatorze millions de dollars pour convertir de l’uranium en combustible pour les 92 réacteurs nucléaires américains. Elle va réouvrir l’usine située à Metropolis, dans l’Illinois, fermée en 2017 à cause de la concurrence russe.

Depuis janvier 2023, le Royaume-Uni a débloqué 80 millions d’euros pour les industriels qui veulent rendre l’énergie britannique totalement indépendante de la Russie.

 

Souveraineté nucléaire pour la France et les États-Unis

En France, Orano espère aussi capter une part du marché si les dirigeants politiques décident de mettre la Russie au ban des nations. Le groupe vient d’annoncer une extension de son usine d’enrichissement d’uranium au Tricastin (Drôme), afin d’augmenter de 30 % ses capacités de production.

Framatome vient également de signer un accord avec la Bulgarie pour approvisionner une de ses centrales.

Les États-Unis et l’Union européenne sont tout à fait capables de couvrir les besoins actuels du parc nucléaire mondial. Mais ce sera long.

Pour Orano, par exemple, aucun uranium supplémentaire ne sortira du site du Tricastin avant 2030.

EDF a approuvé en 2018 la relance d’une filière robuste et compétitive pour convertir en URE 94 % de l’URT de son parc. Mais là aussi, plusieurs années seront nécessaires.

La dépendance forte à la Russie de quelques pays en Europe de l’Est, telle la Hongrie, est effectivement une réalité pour le fonctionnement de leurs centrales nucléaires (de construction russe) et pour leur approvisionnement en combustible nucléaire.

En revanche, cette dépendance est un mythe pour la France et les États-Unis (une fakenews d’antinucléaires pour décrédibiliser le nucléaire ?). Ces deux pays maîtrisent leur propre technologie, disposent de stocks importants d’uranium et de combustible (plusieurs années), ont diversifié leurs partenaires depuis longtemps, et peuvent s’approvisionner facilement ailleurs dans le monde.

Ceux qui visent mal

par Bruno Guigue. Pas le souvenir du moindre attentat d'Al-Qaida contre Israël, et vous ?

APPEL AUX DONS NOVEMBRE – LES-CRISES A BESOIN DE VOUS !

Par : Admin EV

Nous rappelons à tous nos lecteurs et lectrices que notre site fonctionne à l’aide de dons servant à compenser ses coûts et grâce au travail quotidien de plusieurs bénévoles (que nous remercions encore très chaleureusement : sans eux, tout ceci n’existerait pas).

Nous relançons donc ce jour un appel à votre générosité pour le financement 2023 du site Les-Crises. Nous réalisons les appels à terme échu pour veiller à ce que les dons soient bien en phase avec les dépenses réelles (nous ne cherchons pas à réaliser des bénéfices).

Vous pouvez donner très simplement et de manière sécurisée avec une carte bleue : cliquez ici ! Pas besoin d’avoir un compte Paypal, une Carte Bleue suffit pour réaliser le don. (s’il y a marqué « 0,00 » tapez juste le montant…). C’est le moyen le plus simple pour nous. (NB : ne revenez pas en arrière durant le don, cela risque de bloquer la procédure pour 24 heures par sécurité).

Nous vous remercions toutes et tous par avance pour votre générosité !

Merci encore pour votre fidélité et votre soutien ! On a vraiment besoin de vous !

Lire la suite

APPEL AUX DONS OCTOBRE – LES-CRISES A BESOIN DE VOUS !

Par : Admin EV

Nous rappelons à tous nos lecteurs et lectrices que notre site fonctionne à l’aide de dons servant à compenser ses coûts et grâce au travail quotidien de plusieurs bénévoles (que nous remercions encore très chaleureusement : sans eux, tout ceci n’existerait pas).

Nous relançons donc ce jour un appel à votre générosité pour le financement 2023 du site Les-Crises. Nous réalisons les appels à terme échu pour veiller à ce que les dons soient bien en phase avec les dépenses réelles (nous ne cherchons pas à réaliser des bénéfices).

Vous pouvez donner très simplement et de manière sécurisée avec une carte bleue : cliquez ici ! Pas besoin d’avoir un compte Paypal, une Carte Bleue suffit pour réaliser le don. (s’il y a marqué « 0,00 » tapez juste le montant…). C’est le moyen le plus simple pour nous. (NB : ne revenez pas en arrière durant le don, cela risque de bloquer la procédure pour 24 heures par sécurité).

Nous vous remercions toutes et tous par avance pour votre générosité !

Merci encore pour votre fidélité et votre soutien ! On a vraiment besoin de vous !

Lire la suite

Appropriation culturelle : le non-vol de quelque chose qui n’appartient à personne

Lorsque j’étais à l’université, j’ai un jour protesté contre l’utilisation paresseuse de l’expression « biens publics » par un camarade de classe. Il l’avait utilisé pour favoriser sa position politique, comme un synonyme abrégé de ce qui est bon pour la société – un euphémisme à peine voilé pour « ce que je veux qu’il se passe ».

« Les biens publics sont des choses qui ne sont ni rivales ni exclusives », ai-je dit, en bafouillant presque un manuel d’économie qui se trouvait à proximité. « Ceux dont vous parlez ne sont ni l’un ni l’autre ».

Il a roulé des yeux d’ennui. Oui, oui, mais ce n’est pas ce que les gens veulent dire lorsqu’ils parlent de « biens publics ».

Étrangement, je pense qu’il a raison.

 

Les critères flous du bien public

De nos jours, les critères clairs et plutôt exigeants de l’économiste concernant ce qu’on appelle les biens publics sont largement balayés au profit de quelque chose comme « ce que je pense être bon pour le public ». Cette petite erreur de langage ouvre la voie à un monde de politiques économiques dont nous ne nous sommes toujours pas remis.

Aujourd’hui, tout est bien public.

Dans un article de Helen Epstein paru dans la New York Review of Books, on apprend que la planche à billets n’est pas seulement importante pour les dépenses publiques, mais aussi « pour l’amélioration des soins de santé, de l’éducation, des transports, du réseau électrique et d’autres biens publics susceptibles de favoriser le développement ».

Pour les partisans des services publics, tout ce qui comporte ne serait-ce qu’un soupçon d’avantages externes pour quelqu’un, quelque part, est donc transformé en « bien public », qui doit être fourni par l’État. Nous aurions pu excuser de telles convictions, les mettant sur le compte de l’ignorance, si des économistes au sommet de la profession n’avaient pas embrassé ces points de vue ; le lauréat du prix Nobel William Nordhaus en est un bon exemple.

Il faut creuser environ trois cents pages dans le livre de William D. Nordhaus, The Spirit of Green, pour admettre que les échecs des gouvernements peuvent être pires que les échecs qui se produisent ostensiblement sur les marchés privés. Sinon, il ne s’agit que de solutions technocratiques : des arcs-en-ciel et des licornes, des biens publics par-ci, des biens publics par là. Tout est une externalité non corrigée – des claviers sur lesquels nous écrivons aux stations-service, en passant par les hôpitaux, les propriétaires et la langue anglaise.

Si vous ne disposez que de solutions gouvernementales, tout ressemble à un clou du secteur privé qui a désespérément besoin d’être enfoncé. Dans son livre, Nordhaus argumente sur les mérites de l’internalisation des effets externes de la pollution, puis étend la logique aux taxes sur les jeux, le tabagisme, la consommation d’alcool et l’utilisation d’armes à feu. Comme la pollution, ils ont un impact sur d’autres personnes, et un planificateur social bienveillant doit donc intervenir. Ayant déjà convaincu son auditoire de la nécessité d’une correction gouvernementale pour un gaz invisible dont les dommages futurs sont invisibles, le reste suit comme une évidence.

Ce qui est clair, c’est que bien qu’il soit titulaire du prix le plus prestigieux de la profession économique et qu’il soit l’auteur d’un manuel d’économie de longue date, le professeur Nordhaus ne comprend même pas les principes économiques de base de la propriété et de la rivalité. Pour les deux critères du bien public, c’est l’utilisation concurrentielle de la rivalité qui a des implications sociétales, et donc économiques.

 

Propriété et appropriation culturelle

La propriété, non pas dans ses concepts juridiques, mais dans ses fonctions économiques, n’existe que dans des conditions de rareté.

La rareté signifie que les biens et les services ont des coûts secondaires d’utilisation et d’opportunité.

En cas d’abondance illimitée, la propriété et le droit de propriété (peut-être à l’exception de votre propre personne) ne jouent aucun rôle : il y a suffisamment de biens pour satisfaire les besoins de chacun à tout moment. Dans la vie quotidienne, nous ne fixons pas le prix de l’oxygène dans l’air parce qu’il y en a suffisamment pour tout le monde à tout moment, et que les processus naturels de la Terre en produisent davantage. Il s’agit d’une ressource non rare, son prix est donc nul, et il est absurde d’essayer d’établir un droit de propriété sur telle ou telle molécule d’air. Si l’utilisation d’une bouffée d’air est rivale, en ce sens que personne d’autre ne peut utiliser la bouffée d’air que je viens d’inhaler, la quantité omniprésente est suffisante pour que le bon air devienne non rival.

L’accusation anti-intellectuelle d’appropriation culturelle est un autre malentendu sur la non-rivalité.

Les caractéristiques culturelles, qu’il s’agisse de la mode, de la musique, de l’art, de la langue, des innovations ou des traditions, sont des choses intangibles qui n’appartiennent à personne. Pourtant, les travailleurs non éclairés du monde entier ont décidé que tous les traits appartiennent (à perpétuité ?) au groupe qui les a historiquement exploités.

Ce qu’ils oublient, c’est le concept économique fondamental de rivalité.

Mon utilisation de l’anglais – une langue qui n’est pas ma langue maternelle et que je me suis donc complètement « appropriée » – n’empêche en rien une autre personne d’utiliser l’anglais, ou de modifier l’anglais de la manière qu’elle préfère (pensez aux néologismes des adolescents). Le fait que j’applique une recette vieille de plusieurs décennies pour le dîner de ce soir ne prive en rien quelqu’un d’autre du plaisir d’utiliser cette même recette. Mon utilisation de la danse, de la chanson ou du système de croyance d’une tribu lointaine n’empêche nullement cette dernière de danser, de chanter ou de croire la même chose.

Les expressions culturelles ne sont pas possédées, ne peuvent être possédées et, plus important encore, sont illimitées. Elles ne sont pas rivales au sens des biens publics, dans la mesure où n’importe qui peut porter un chapeau mexicain, se laisser pousser des dreads, prier un dieu étranger, jouer des instruments traditionnels d’une tribu lointaine ou, plus près de moi, pratiquer le yoga.

Il arrive régulièrement – de manière tout à fait hypothétique, bien sûr – qu’une jeune femme woke et anticapitaliste se plaigne d’une caractéristique du yoga moderne tel qu’il est pratiqué en Occident. Nous connaissons tous le personnage (et si ce n’est pas le cas, la récente sortie d’Anita Chaudhuri dans le journal britannique The Guardian peut servir d’approximation décente).

Sortant en sueur d’un cours avec des dizaines d’autres étudiants partageant les mêmes idées et sensibles à la culture, l’engagement de cette femme à ne pas s’approprier culturellement ce que d’autres humains ont fait un jour est sapé pas moins de trois fois par ses propres actions.

Premièrement, elle parle l’anglais, une langue qui s’est appropriée culturellement des mots de toutes sortes, du vieux norrois au frison, au normand et aux langues germaniques (sans parler de son exportation à travers le monde au cours du siècle dernier ou plus).

Deuxièmement, elle sort tout juste d’une séquence physique, semblable à l’aérobic, de flux rapides que beaucoup d’Occidentaux considèrent comme un entraînement physique ; ce n’est absolument pas ce qu’était le yoga pendant la majeure partie de ses cinq mille ans d’histoire.

Troisièmement, c’est une femme (les femmes n’apparaissent que très peu dans les archives historiques du yoga), et sa pratique de cet art ancien aurait été mal vue par la plupart des cultures qu’elle cherche à défendre.

Les contradictions performatives sont puissantes, mais la leçon est plus large : une pratique – comme le yoga, les recettes de cuisine, la mode ou les chansons – réalisée à n’importe quel moment, dans n’importe quel lieu, ou avec n’importe quel peuple, n’appartient à personne. Ce sont des biens non rivaux. Ils peuvent changer et incorporer des choses différentes de tout ce qui existe dans le vaste éventail de traditions émergentes, culturelles et artistiques de l’humanité. Les symphonies de Mozart ne sont pas uniquement interprétées par des Européens blancs dans les splendides salles de Vienne ; les voitures et la culture automobile ne sont pas uniquement utilisées par les groupes démographiques qui ont contribué à leur invention. Personne ne possède les cultures, personne ne les régit et personne ne peut vous empêcher de les utiliser. Par conséquent, vous pouvez les mélanger et les modifier à votre guise.

On pourrait penser que celui qui célèbre la diversité, qui fait l’éloge de la tolérance pour les différences des uns et des autres, et qui embrasse le principe du melting-pot, devrait comprendre cela. Hélas, ce n’est pas le cas.

 

Sur le web

L’école de la République : de l’égalité à l’égalitarisme

Depuis une cinquantaine d’années, les politiciens français ont choisi de sacrifier l’école de la République sur l’autel de l’égalitarisme.

Cette école ne cherche pas à rendre l’apprentissage le plus efficace possible, mais au contraire d’empêcher chacun de progresser à son rythme. Les meilleurs ne doivent surtout pas prendre leur envol car l’égalité serait rompue. Il faut donc leur couper les ailes. Sectorisation, collège unique, programmes uniformes, tout a été fait pour masquer une réalité : l’hétérogénéité sociale.

L’école s’adresse donc à un élève théorique, défini politiquement. Elle refuse la diversité des acquis culturels et des capacités cognitives. C’est une longue histoire. En voici un résumé.

 

La politique contre la pédagogie

Commençons par le commencement.

Si la pédagogie consiste à favoriser l’acquisition des savoirs, quelle est la condition préalable à toute bonne pédagogie ? Il faut que l’enseignement s’adresse à un groupe d’élèves ou d’étudiants aussi homogène que possible. Allez dans une école de musique, dans une école de ski, dans n’importe quel organisme de formation, la démarche première consiste à tester le niveau des élèves et à les regrouper par niveau.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l’Éducation nationale refuse cette condition basique de l’apprentissage depuis de nombreuses décennies. L’hétérogénéité des groupes a été sacralisée. Pourquoi ? Parce que la structure Éducation nationale, c’est-à-dire le ministère concerné, dépend directement du pouvoir politique, et que celui-ci a fait croire au progrès de l’égalité par le nivellement cognitif. Le narratif politicien se réclame de la parfaite égalité de l’école.

L’école de la République est juste parce qu’elle traite tous les élèves exactement de la même façon, sans tenir compte de leurs spécificités.

Ce concept de justice égalitariste n’est évidemment que de la poudre aux yeux. La diversité sociale ne peut être éludée. En s’opposant à toute adéquation entre le système éducatif et la réalité sociologique, les gouvernants ont conduit l’Éducation nationale à l’échec en cinquante ans environ.

Ils n’en ont que faire. Avec ses promesses électoralistes d’égalité la prochaine élection a plus d’importance pour eux que la vérité.

 

La merveilleuse révolution pédagogique ou le monde à l’envers

Mais comment prétendre qu’il est possible d’être pédagogiquement efficace avec des groupes d’élèves totalement hétérogènes ?

À cœur vaillant rien d’impossible !

Il suffit d’affirmer, contre toute évidence, que l’hétérogénéité des groupes est préférable pédagogiquement à leur homogénéité. On trouvera suffisamment de propagandistes intéressés pour diffuser ce précepte pédagogique révolutionnaire. Ce fut le cas.

Toute la technostructure éducative publique (inspecteurs généraux, inspecteurs pédagogiques, administration) a donc prôné la « pédagogie différenciée ». Cette pédagogie consisterait à disposer à tout instant de plusieurs niveaux de formation pour chaque groupe. L’enseignant doit adapter son enseignement aux niveaux variables des élèves de sa classe. Si, pour trente élèves, il est possible de distinguer quatre niveaux, il appartient à l’enseignant de proposer quatre cursus différents.

En pratique, c’est impossible, et cela n’a pas eu lieu. Malgré les instructions officielles, très rares sont les enseignants qui se sont pliés à cette absurdité. D’où un alignement de l’enseignement sur un niveau moyen-faible pour ne pas abandonner à leur sort les trois quarts des élèves. D’où une impossibilité pour les meilleurs d’exploiter leurs capacités.

L’hypocrisie politique a donc interdit l’efficacité pédagogique.

Pour les politiciens, il s’agissait, et il s’agit encore, de prétendre que l’école donne des chances identiques à tous et permet de construire une société égalitaire. Les principaux syndicats d’enseignants, positionnés politiquement à gauche, n’ont pas contesté le principe égalitariste mais demandé à cor et à cris, pendant des décennies, des moyens supplémentaires pour atteindre l’objectif.

 

L’égalité au rabais, c’est pour les autres !

Mais le mammouth Éducation nationale a aussi imposé des contraintes structurelles.

La structure centralisée du système éducatif (1 200 000 salariés) supposait un nombre réduit de catégories d’établissements (écoles, collèges, lycées, universités et grandes écoles) aux programmes d’enseignement uniformes.

Seule une forte décentralisation aurait permis de tenir compte de la diversité sociale.

La réforme la plus emblématique à cet égard fut celle du « collège pour tous » réalisée par René Haby, ministre de l’Éducation nationale de 1974 à 1978 (septennat de Valéry Giscard d’Estaing). On parlera par la suite dans les médias de « collège unique ». L’ambition naïve du ministre consistait à poursuivre la démocratisation de l’école élémentaire par un premier niveau d’enseignement secondaire (quatre années) accueillant toute la jeunesse du pays.

Cette louable ambition était politiquement porteuse, mais sociologiquement absurde.

L’enseignement élémentaire est en effet principalement un apprentissage presque technique (lire, écrire, compter) qui peut s’adresser à tous de la même façon.

Mais l’enseignement secondaire présentant un caractère éminemment culturel, il faut nécessairement tenir compte du fossé cognitif entre les élèves pour élaborer des programmes différenciés adaptés à chacun.

Le programme unique pour tous les enfants du pays peut se concevoir dans l’enseignement élémentaire, mais il est totalement inadapté à l’enseignement secondaire. Sauf évidemment s’il s’agit d’un simple affichage politique, ce qui était le cas.

La classe dirigeante n’est en effet pas affectée par le soi-disant collège unique. Même avec des programmes identiques, la sectorisation géographique maintient des différences majeures entre le niveau d’enseignement dans les banlieues pauvres et le 16e arrondissement de Paris. L’enseignement privé et ses établissements élitistes constituent également un recours. La politique définie par les gouvernants pour le peuple de France ne concernait donc absolument pas les familles des décideurs. Elles avaient d’autres solutions.

 

Tenir compte du réel

Restons-en là.

Il n’est certes pas facile de diffuser à la fois culture, formations scientifiques, techniques et professionnelles de façon à permettre à chacun de valoriser au mieux ses aptitudes.

Mais une chose semble évidente : il convient de tenir compte du réel. Masquer une réalité sociale très inégalitaire par un discours politique trompeur ne peut aboutir à terme qu’à l’échec. Nous y sommes. Le conte de Voltaire à l’issue heureuse proposé par nos politiciens se transforme sous nos yeux en tragédie grecque.

APPEL AUX DONS SEPTEMBRE – LES-CRISES A BESOIN DE VOUS !

Par : Admin EV

Nous rappelons à tous nos lecteurs et lectrices que notre site fonctionne à l’aide de dons servant à compenser ses coûts et grâce au travail quotidien de plusieurs bénévoles (que nous remercions encore très chaleureusement : sans eux, tout ceci n’existerait pas).

Nous relançons donc ce jour un appel à votre générosité pour le financement 2023 du site Les-Crises. Nous réalisons les appels à terme échu pour veiller à ce que les dons soient bien en phase avec les dépenses réelles (nous ne cherchons pas à réaliser des bénéfices).

Vous pouvez donner très simplement et de manière sécurisée avec une carte bleue : cliquez ici ! Pas besoin d’avoir un compte Paypal, une Carte Bleue suffit pour réaliser le don. (s’il y a marqué « 0,00 » tapez juste le montant…). C’est le moyen le plus simple pour nous. (NB : ne revenez pas en arrière durant le don, cela risque de bloquer la procédure pour 24 heures par sécurité).

Nous vous remercions toutes et tous par avance pour votre générosité !

Merci encore pour votre fidélité et votre soutien ! On a vraiment besoin de vous !

Lire la suite

La grève est l’une des armes les plus puissantes contre l’exploitation, même à Hollywood

Les scénaristes et les acteurs d’Hollywood sont en grève pour la première fois depuis plus de 60 ans, et ils pourraient bientôt être rejoints par une grève de l’UAW [L’Union des Travailleurs de l’Automobile] chez l’un des « trois grands » de l’automobile. C’est le moment de se rappeler que la grève est l’une des meilleures armes des travailleurs.

Source : Jacobin, Caitlyn Clark
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Des membres de la Writers Guild of America et des sympathisants tiennent un piquet de grève devant les studios de NBC. (David McNew / Getty Images)

C’est l’été de la grève : les acteurs et les scénaristes d’Hollywood organisent un vaste débrayage commun, les routiers d’UPS ont obtenu un accord de principe historique en réponse à une menace de grève, et un arrêt de travail majeur est probable dans les mois à venir chez l’un des trois grands constructeurs automobiles américains. Qu’est-ce que cette récente vague d’activité dans le mouvement syndical nous apprend sur le pouvoir de la grève ?

Nous considérons souvent que le pouvoir est concentré au sommet. La classe des capitalistes milliardaires possède tout et dicte les conditions dans lesquelles tous les autres, contraints de vendre leur force de travail pour survivre, doivent vivre.

Lire la suite

APPEL AUX DONS AOÛT – LES-CRISES A BESOIN DE VOUS !

Par : Admin EV

Nous rappelons à tous nos lecteurs et lectrices que notre site fonctionne à l’aide de dons servant à compenser ses coûts et grâce au travail quotidien de plusieurs bénévoles (que nous remercions encore très chaleureusement : sans eux, tout ceci n’existerait pas).

Nous relançons donc ce jour un appel à votre générosité pour le financement 2023 du site Les-Crises. Nous réalisons les appels à terme échu pour veiller à ce que les dons soient bien en phase avec les dépenses réelles (nous ne cherchons pas à réaliser des bénéfices).

Vous pouvez donner très simplement et de manière sécurisée avec une carte bleue : cliquez ici ! Pas besoin d’avoir un compte Paypal, une Carte Bleue suffit pour réaliser le don. (s’il y a marqué « 0,00 » tapez juste le montant…). C’est le moyen le plus simple pour nous. (NB : ne revenez pas en arrière durant le don, cela risque de bloquer la procédure pour 24 heures par sécurité).

Nous vous remercions toutes et tous par avance pour votre générosité !

Merci encore pour votre fidélité et votre soutien ! On a vraiment besoin de vous !

Lire la suite

APPEL AUX DONS JUILLET – LES-CRISES A BESOIN DE VOUS !

Par : Admin EV

Nous rappelons à tous nos lecteurs et lectrices que notre site fonctionne à l’aide de dons servant à compenser ses coûts et grâce au travail quotidien de plusieurs bénévoles (que nous remercions encore très chaleureusement : sans eux, tout ceci n’existerait pas).

Nous relançons donc ce jour un appel à votre générosité pour le financement 2023 du site Les-Crises . Nous réalisons les appels à terme échu pour veiller à ce que les dons soient bien en phase avec les dépenses réelles (nous ne cherchons pas à réaliser des bénéfices).

Vous pouvez donner très simplement et de manière sécurisée avec une carte bleue : cliquez ici ! Pas besoin d’avoir un compte Paypal, une Carte Bleue suffit pour réaliser le don. (s’il y a marqué « 0,00 » tapez juste le montant…). C’est le moyen le plus simple pour nous. (NB : ne revenez pas en arrière durant le don, cela risque de bloquer la procédure pour 24 heures par sécurité).

Nous vous remercions toutes et tous par avance pour votre générosité !

Merci encore pour votre fidélité et votre soutien ! On a vraiment besoin de vous !

Lire la suite

CONCERT DE SOUTIEN À JULIAN ASSANGE – 3 JUILLET – La Maroquinerie (Paris, 20e)

Par : Admin EV

CONCERT DE SOUTIEN À JULIAN ASSANGE
3 juillet 2023 – à 19h30
À LA MAROQUINERIE – 23, RUE BOYER 75020 PARIS

Métro Ménilmontant (ligne 2) ou Gambetta (ligne 3)

Lire la suite

APPEL AUX DONS JUIN – LES-CRISES A BESOIN DE VOUS !

Par : Admin EV

Nous rappelons à tous nos lecteurs et lectrices que DiaCrisis fonctionne à l’aide de dons servant à compenser ses coûts (elle est sans but lucratif) et grâce au travail quotidien de plusieurs bénévoles (que nous remercions encore très chaleureusement : sans eux, tout ceci n’existerait pas).

Nous relançons donc ce jour un appel à votre générosité pour le financement 2023 de notre association DiaCrisis. Nous réalisons les appels à terme échu pour veiller à ce que les dons soient bien en phase avec les dépenses réelles (nous ne cherchons pas à réaliser des bénéfices).

Vous pouvez donner très simplement et de manière sécurisée avec une carte bleue : cliquez ici ! Pas besoin d’avoir un compte Paypal, une Carte Bleue suffit pour réaliser le don. (s’il y a marqué « 0,00 » tapez juste le montant…). C’est le moyen le plus simple pour nous. (NB : ne revenez pas en arrière durant le don, cela risque de bloquer la procédure pour 24 heures par sécurité).

Nous vous remercions toutes et tous par avance pour votre générosité !

Merci encore pour votre fidélité et votre soutien ! On a vraiment besoin de vous !

Lire la suite

❌