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Conseil européen de printemps : qui va payer pour les armes ?…

Par : pierre

Le spectre d’un échec occidental en Ukraine a plané sur les chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-sept réunis à Bruxelles les 21 et 22 mars. Au point que ce Conseil européen de printemps a été presque exclusivement consacré à la guerre et aux dossiers qui y sont liés.

« La Russie ne doit pas l’emporter » affirme la déclaration finale dès son premier paragraphe. Cette proclamation pourrait sembler banale de la part de l’UE. Pourtant, il y a quelques mois encore, les dirigeants européens ne jugeaient pas utile de la marteler, tant la victoire de Kiev, massivement soutenu par les Occidentaux, semblait aller de soi.

Désormais, l’ambiance a radicalement changé. L’armée russe avance, notamment sur le front du Donbass. Et les forces ukrainiennes paraissent chaque jour en plus mauvaise posture. Quelques jours avant le sommet, Emmanuel Macron résumait l’état d’esprit de la plupart de ses collègues : « si on laisse l’Ukraine seule, si on la laisse perdre cette guerre, la Russie menacera à coup sûr la Moldavie, la Roumanie, la Pologne ». Le président du Conseil européen, le Belge Charles Michel, enchérissait peu après, dans le quotidien français Libération : « si nous n’apportons pas suffisamment d’aide à l’Ukraine pour arrêter la Russie, nous serons les suivants ».

Dans ces conditions, le sommet a pris des allures de conseil de guerre, sans cependant réussir à effacer les divergences et contradictions entre Etats membres. A propos notamment de cette question particulièrement sensible en période de restriction budgétaire : où trouver l’argent ?

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Conseil européen de printemps : qui va payer pour les armes ?

Par : pierre

Le spectre d’un échec occidental en Ukraine a plané sur les chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-sept réunis à Bruxelles les 21 et 22 mars. Au point que ce Conseil européen de printemps a été presque exclusivement consacré à la guerre et aux dossiers qui y sont liés.

« La Russie ne doit pas l’emporter » affirme la déclaration finale dès son premier paragraphe. Cette proclamation pourrait sembler banale de la part de l’UE. Pourtant, il y a quelques mois encore, les dirigeants européens ne jugeaient pas utile de la marteler, tant la victoire de Kiev, massivement soutenu par les Occidentaux, semblait aller de soi.

Désormais, l’ambiance a radicalement changé. L’armée russe avance, notamment sur le front du Donbass. Et les forces ukrainiennes paraissent chaque jour en plus mauvaise posture. Quelques jours avant le sommet, Emmanuel Macron résumait l’état d’esprit de la plupart de ses collègues : « si on laisse l’Ukraine seule, si on la laisse perdre cette guerre, la Russie menacera à coup sûr la Moldavie, la Roumanie, la Pologne ». Le président du Conseil européen, le Belge Charles Michel, enchérissait peu après, dans le quotidien français Libération : « si nous n’apportons pas suffisamment d’aide à l’Ukraine pour arrêter la Russie, nous serons les suivants ».

Dans ces conditions, le sommet a pris des allures de conseil de guerre, sans cependant réussir à effacer les divergences et contradictions entre Etats membres. A propos notamment de cette question particulièrement sensible en période de restriction budgétaire : où trouver l’argent ?

Pris ensemble, les gouvernements nationaux et l’UE elle-même ont déjà dépensé 31 milliards d’euros en soutien militaire (c’est-à-dire en plus des financements civils en faveur de Kiev). A Bruxelles, on prévoit une rallonge de 20 milliards d’ici décembre 2024. Le pot global européen baptisé « Facilité européenne pour la paix », finançant les soutiens militaires de l’UE partout dans le monde, vient d’être réformé et abondé de 5 milliards fléchés vers l’Ukraine.

Mais, au regard des masses d’armes, de munitions, d’équipements et de systèmes militaires que les stratèges européens jugent nécessaires à Kiev, et qu’ils souhaitent produire eux-mêmes ou acquérir à l’extérieur, cela ne suffit pas.

Les Vingt-sept vont réquisitionner les intérêts des avoirs russes

Une première piste, proposée par la Commission européenne fin février, a été validée : les Vingt-sept vont réquisitionner les intérêts des avoirs russes déposés dans des institutions européennes et qui ont été gelés en mars 2022. Ces dépôts, évalués à 200 milliards de dollars, ont généré 4,7 milliards d’euros de produits financiers, sur lesquels Bruxelles va mettre la main.

Une fois retirées les taxes belges, 90% de cette manne sera utilisée pour les besoins militaires de Kiev. Le reste financera la « reconstruction de l’Ukraine », ce qui était l’idée initiale. Cette clause permet aux Etats « neutres » (hors OTAN, comme l’Autriche ou l’Irlande) de ne pas violer leur constitution qui interdit la fourniture d’armes à des pays en guerre.

Il est à noter que certains gouvernements « ultras » préconisaient de s’approprier non seulement les intérêts, mais aussi les avoirs russes eux-mêmes. Cette suggestion n’a pas été suivie : pour la plupart des experts, elle aurait constitué un vol encore plus manifeste au regard du droit, avec de possibles fuites d’investisseurs internationaux, effrayés par des procédures aussi arbitraires dont ils pourraient un jour être victimes.

Deuxième piste : « la Banque européenne d’investissement est invitée à adapter sa politique de prêt à l’industrie de la défense » indiquent les conclusions du sommet. Ladite BEI, selon ses statuts, ne peut que financer des investissements dans les infrastructures civiles, par exemple en faveur du climat et de l’environnement. Les Vingt-sept, qui sont les actionnaires de cette institution, vont s’atteler à changer ces restrictions, et élargir la liste des produits à double usage (civil et militaire). Mais les dirigeants de la banque et certaines capitales ont mis en garde : techniquement, l’affaire est complexe. Mais la mobilisation de la BEI incitera le secteur privé (les fonds de pension, par exemple) à investir dans le secteur militaire, répliquent les partisans de cette voie.

La troisième piste divise fortement les Vingt-sept. Elle avait été suggérée par la cheffe du gouvernement estonien, puis immédiatement reprise par le président français. L’idée serait de lancer un nouvel emprunt commun auprès des marchés financiers, à l’image de ce qui avait été réalisé en 2020 afin de financer le « plan de relance post-Covid » pour un montant de 750 milliards d’euros. Cette fois, on évoque la somme de 100 milliards d’euros, à hauteur des ambitions de la « stratégie pour l’industrie de défense européenne » préparée par la Commission.

Bruxelles rêve également faire de l’UE une puissance militaire avec ses capacités de production communes

Car Bruxelles ne veut pas seulement soutenir Kiev, mais rêve également faire de l’UE une puissance militaire avec ses capacités de production communes. Sauf que, dans ce contexte, les oppositions au sein des Vingt-sept apparaissent sur plusieurs plans. A commencer par les éternelles divergences entre pays réputés « dépensiers » et donc tentés par le financement à crédit ; et ceux qualifiés de « pingres » pour leur attachement de principe à l’équilibre budgétaire.

Dans ce dernier camp, la Finlande et la Suède, d’autant plus belliqueuses qu’elles viennent d’adhérer à l’OTAN, pourraient assouplir leurs réticences traditionnelles. Ces gouvernements justifieraient cette entorse à leur « rigueur budgétaire » par l’état de guerre face à une Russie jugée au moins aussi dangereuse que le virus de 2020.

En revanche, ni Berlin, ni La Haye ne sont sur le point de valider un nouveau recours à de la dette commune. Cependant, les partisans de cette piste ne désespèrent pas ; ils font valoir que le processus n’en est qu’à ses débuts, et que l’idée fera son chemin. Surtout, les capitales les plus favorables à une Europe plus intégrée voient la guerre comme un occasion de faire avancer une Europe fédérale via la « solidarité budgétaire ».

Cette perspective et ces arguments ne font qu’aviver les contradictions au sein des Vingt-sept, à un moment où l’accélération de l’intégration européenne est moins populaire que jamais – ce qui risque de se voir lors des élections européennes de juin prochain.

A cela s’ajoute les réticences de certains gouvernements à confier plus de pouvoirs à la Commission en matière de décisions portant sur les industries nationales de défense. Berlin affirme que pour des transferts militaires vers Kiev, Bruxelles n’est nullement un intermédiaire nécessaire – même si le sujet divise la coalition tripartite au pouvoir.

Pour certains produits agricoles ukrainiens, les importations vers l’Europe « ont été multipliées par cinq ou dix », déstabilisant les marchés

Plusieurs autres sujets, également liés à l’Ukraine ont également fait apparaître les divisions au sein du Conseil. Ainsi, lors de la réunion, le président ukrainien, invité à s’exprimer en téléconférence (photo), n’a pas manqué de sermonner les participants à propos des restrictions nouvellement imposées aux produits agricoles de son pays.

Ces importations avaient été dispensées de droits de douane vers l’UE par une mesure de « solidarité » avec Kiev prise en juin 2022. S’en est suivie une déstabilisation des marchés, notamment en Pologne, Hongrie, Tchéquie, Slovaquie, Roumanie : céréales, volailles, œufs, sucre et fruits et légumes y ont afflué en masse, submergeant les producteurs locaux. Même les pays de l’Ouest, comme la France, en ont subi les contrecoups. Ce fut un des grands thèmes des manifestations d’agriculteurs qui ont touché près d’une vingtaine des pays de l’Union. Pour certains produits agricoles ukrainiens, a rappelé le Emmanuel Macron, les importations vers l’Europe « ont été multipliées par cinq ou dix » depuis le début de la guerre.

Certains gouvernements – même les plus pro-Kiev, comme Varsovie – ont donc décidé de restrictions unilatérales d’importations, inquiétudes électorales obligent. Un jeu s’est ensuite développé entre les pays, la Commission et l’europarlement pour déterminer des seuils de rétablissement des droits de douane selon les produits, et pour fixer des années de référence. Le Conseil n’a pas tranché, les décisions sont encore à venir, et seront probablement changeantes. Volodymyr Zelensky s’est dès lors plaint d’« érosion de la solidarité », et ce, alors même qu’en matière de céréales notamment, la production est réalisée par d’immenses exploitations (souvent possédées par des grands groupes occidentaux), à très bas coûts.

La probabilité que les négociations aboutissent à des adhésions effectives est quasi-nulle

Par ailleurs, les Vingt-sept ont validé le principe de l’ouverture des négociations d’adhésion à l’UE de la Bosnie-Herzégovine. Ce pays est très loin de remplir les critères requis pour intégrer le club européen, mais certaines capitales considèrent qu’il y a urgence à arrimer les pays des Balkans à l’UE pour les préserver de la supposée influence russe, et qu’il serait dangereux de découpler ce processus d’adhésion concernant la Bosnie de celui proposé à l’Ukraine et à la Moldavie.

Pour ces deux pays, les négociations ont officiellement été déclarées ouvertes en février ; la Commission a depuis lors établi un « cadre de négociations », une sorte de feuille de route, qui doit encore être approuvé à l’unanimité par les Vingt-sept. Certains pays, comme la France, freinent officieusement, craignant des retombées électorales en juin : la perspective de voir arriver des pays très pauvres, et notoirement corrompus, est très impopulaire. Les discussions proprement dites pourraient bien ne pas démarrer ce semestre, et sans doute pas non plus au second, sous présidence tournante hongroise.

Quant à la Bosnie, le Conseil vient donc de demander à la Commission d’élaborer un cadre de négociation – soit un cran derrière Kiev et Chisinau dans la procédure.

En réalité, ces décisions sont surtout symboliques. Non seulement lesdites négociations, au grand dam de Kiev notamment, devraient durer une décennie ; mais leur probabilité d’aboutir à des adhésions effectives est quasi-nulle. En effet, les plus lucides des dirigeants européens savent que cela signifierait l’éclatement de l’UE qui serait confrontée à une hétérogénéité sans précédent.

A bien plus court terme, le Conseil a, quoi qu’il en soit, appelé à faire passer l’UE en mode « économie de guerre ». Les peuples risquent d’en être les grands perdants.

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Portugal : vers un gouvernement de droite minoritaire…

Par : pierre

Le 10 mars, les 11 millions d’électeurs portugais étaient appelés à renouveler leur parlement. Les votes des Portugais de l’étranger n’ont pas encore été consolidés, mais ils ne devraient pas modifier les tendances.

Ce troisième scrutin en moins de cinq ans a été marqué par une forte augmentation de la participation : cette dernière s’est établie à 66,2%, un niveau certes modeste, mais à comparer aux 51,4% de janvier 2022, ou aux 48,6% d’octobre 2019.

Le grand perdant du scrutin est le Parti socialiste (PS), qui doit se contenter de 28,7% des suffrages, soit un plongeon de 13,8 points par rapport à son score de 2022. Une chute qui ne constitue pas une surprise, puisque le premier ministre issu de ses rangs, Antonio Costa (photo), avait été contraint de démissionner en novembre dernier en raison d’un nouveau scandale de corruption ayant touché son proche entourage politique.

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Au sein du « couple » franco-allemand, les crises s’aggravent…

Par : pierre

La visite éclair d’Emmanuel Macron au chancelier Scholz, le 15 mars, a permis aux deux hommes, flanqués du premier ministre polonais, d’échanger force sourires. De façade.

Car en réalité, entre Berlin et Paris, le torchon brûle. Bien sûr, les relations franco-allemandes n’ont jamais été sans nuage. Les contradictions et les frictions ont rarement manqué, et ce, dans une multitude de dossiers. Parmi ceux-ci, trois sont particulièrement connus : l’énergie (notamment nucléaire), les finances publiques (la mise en œuvre du Pacte de stabilité), et le commerce international (avec la Chine, le Mercosur…). Mais c’est aujourd’hui un autre thème, et pas des moindres, qui enflamme les rapports entre les deux gouvernements : la manière de soutenir Kiev, et plus généralement la posture stratégique et militaire. Naturellement, l’appui au pouvoir ukrainien réunit les deux rives du Rhin, de même que l’espoir – irréaliste – d’infliger une défaite historique à la Russie. Mais l’opposition apparaît dès qu’il est question de la manière d’atteindre cet objectif – et accessoirement de défendre ses intérêts industriels et géostratégiques.

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Le nouveau gouvernement polonais tiraillé entre Bruxelles et la colère des paysans…

Par : pierre

Paradoxale Pologne ! On décrivait son peuple comme frénétiquement pro-ukrainien, prêt à tout pour aider ses voisins de l’Est. On découvre que le gouvernement en place depuis décembre 2023, sous pression d’importantes manifestations de paysans, continue de bloquer les importations massives de céréales en provenance de Kiev.

Le nouveau premier ministre, Donald Tusk, ancien président du Conseil européen et donc très pro-UE, a accédé au pouvoir sous les acclamations de la Commission européenne ; l’on s’attendait donc qu’il suive la ligne de celle-ci de manière zélée. Pourtant, Varsovie n’a pas hésité à mettre en cause l’autorité de l’UE sur un deuxième dossier : le « Pacte vert ».

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Manu militari…

Par : pierre

Les déclarations d’Emmanuel Macron concernant la suite de la guerre en Ukraine ne sont pas passées inaperçues. A l’issue de la conférence qui a réuni à Paris, le 26 février, une vingtaine de ses homologues occidentaux, le président français n’a « pas exclu » l’envoi de troupes au sol pour soutenir l’armée ukrainienne en situation difficile.

Evoquant les travaux de ce sommet informel consacré aux moyens d’accroître l’aide militaire à Kiev, le maître de l’Elysée a notamment déclaré devant les journalistes : « il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol ; mais en dynamique, rien ne doit être exclu ». Une phrase qui pourrait bien confirmer, indirectement, que des troupes spéciales occidentales seraient déjà en soutien sur place, mais de manière « non officielle et non assumée », ce qui constitue en réalité un secret de polichinelle.

« Mais rien ne doit être exclu, (car) nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre » a-t-il surtout ajouté. Et concernant la possible participation de troupes françaises à de potentielles opérations, le chef de l’Etat a précisé : « je n’ai absolument pas dit que la France n’y était pas favorable ». Ce qui constitue une formulation alambiquée pour en réalité ouvrir la porte.

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Manu militari

Par : pierre

Les déclarations d’Emmanuel Macron concernant la suite de la guerre en Ukraine ne sont pas passées inaperçues. A l’issue de la conférence qui a réuni à Paris, le 26 février, une vingtaine de ses homologues occidentaux, le président français n’a « pas exclu » l’envoi de troupes au sol pour soutenir l’armée ukrainienne en situation difficile.

Evoquant les travaux de ce sommet informel consacré aux moyens d’accroître l’aide militaire à Kiev, le maître de l’Elysée a notamment déclaré devant les journalistes : « il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol ; mais en dynamique, rien ne doit être exclu ». Une phrase qui pourrait bien confirmer, indirectement, que des troupes spéciales occidentales seraient déjà en soutien sur place, mais de manière « non officielle et non assumée », ce qui constitue en réalité un secret de polichinelle.

« Mais rien ne doit être exclu, (car) nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre » a-t-il surtout ajouté. Et concernant la possible participation de troupes françaises à de potentielles opérations, le chef de l’Etat a précisé : « je n’ai absolument pas dit que la France n’y était pas favorable ». Ce qui constitue une formulation alambiquée pour en réalité ouvrir la porte.

Pour l’heure, il ne s’agit encore que de mots. Mais dans le contexte, ils pèsent très lourd et constituent en eux-mêmes un tournant. Un « tabou a été levé » ont noté de nombreux analystes. Car jusqu’à présent, les dirigeants occidentaux avaient toujours pris soin de cultiver la posture de la « non-cobelligérance » de l’OTAN face à la Russie, même si cela relevait plutôt du mythe compte tenu des dizaines de milliards d’euros d’armes et de munitions livrées à Kiev.

Cependant, Emmanuel Macron a concédé qu’il n’y avait pas de consensus sur sa suggestion. C’est le moins qu’on puisse dire… Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a immédiatement réagi en excluant d’engager des détachements au sol. Le premier ministre néerlandais sortant, Mark Rutte, dont on cite le nom comme prochain secrétaire général de l’OTAN, a fait de même.

Les désaveux se sont ensuite succédé, de la part de l’Espagne, de l’Italie, de la Grèce, de la Suède, de la Finlande, du Royaume-Uni… et même de la Pologne. Quant au chef du gouvernement slovaque, Robert Fico, que ses adversaires accusent d’être aussi « pro-russe » que son collègue hongrois, il a indiqué qu’il s’était rendu à Paris pour rejeter ce qu’il a qualifié de « pire décision possible ».

Il n’y a guère eu que la petite Lituanie qui se soit montrée intéressée. Quant à l’Estonie, autre pays balte, l’ancien commandant des forces armées, devenu eurodéputé, a évoqué « la possibilité que Macron ait dit cela parce qu’il sait que Scholz y est opposé ».

On notera surtout que l’actuel secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, s’est bien gardé d’approuver la suggestion macronienne. Quant au président américain, il a ouvertement balayé celle-ci. Le président n’a pas trouvé plus de soutien sur la scène politique intérieure, où toutes les oppositions ont dénoncé cet aventurisme.

Enfin, de nombreux analystes ont souligné un paradoxe. En 2022 Emmanuel Macron avait affirmé l’intérêt de maintenir un dialogue avec son homologue russe, s’attirant ainsi les quolibets et critiques des ultra-atlantistes. Ces derniers l’accusaient aussi de traîner les pieds pour les livraisons d’armes à Kiev.

C’est donc à une sorte d’autocritique que le locataire de l’Elysée s’est livré en notant : « beaucoup de ceux qui disent “jamais, jamais” aujourd’hui étaient les mêmes qui disaient “jamais des tanks, jamais des avions, jamais des missiles à longue portée” il y a deux ans ». Désormais, il veut montrer qu’il a changé, et décrit ainsi son état d’esprit : « tout est possible si c’est utile pour atteindre notre objectif ». Avec un but central : « nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre ».

On imagine les réactions occidentales si un dirigeant russe avait déclaré : « tout est possible si c’est utile pour atteindre notre objectif ». Le chœur médiatique aurait immédiatement dénoncé un chantage nucléaire à peine voilé. Même si tel n’était pas l’intention du président français, nul n’ignore que la France est dotée de l’arme atomique, ce qui devrait imposer de réfléchir à deux fois avant de lancer des menaces d’engagement direct des forces.

La réponse macronienne constitue une fuite en avant

Alors comment expliquer une telle radicalisation d’Emmanuel Macron ?

Il faut évacuer les raisons de politique intérieure que certains ont évoquées. Certes, le président est en difficulté et redoute que ses amis soient très largement distancés par la liste du Rassemblement national (RN) lors des élections européennes du 9 juin prochain. Il est cependant peu probable que l’Elysée espère grappiller beaucoup de voix en poussant à la guerre, face aux candidats de Marine Le Pen accusés d’être favorables à Moscou. Au contraire…

Une première explication probable est cette prise de conscience : les espoirs des Occidentaux d’infliger une humiliante défaite à la Russie sont désormais totalement vains. Alors qu’il y a quelques mois encore, ce dénouement était présenté comme certain par les médias dominants, ces derniers ont dû opérer un demi-tour spectaculaire : malgré le soutien massif apporté à Kiev, et les sanctions contre Moscou, les plus lourdes jamais infligées à un pays, les euro-atlantistes ne peuvent désormais que constater leur triple échec. L’armée russe est repartie à l’offensive ; l’économie russe n’est nullement « à genoux » comme le prédisait le ministre français de l’Economie ; et le « Sud global » ne s’est nullement rangé sous la bannière diplomatique occidentale et dénonce plutôt le « deux poids – deux mesures » de l’Alliance dominée par l’Oncle Sam.

Dans ces conditions, la raison commanderait de donner désormais la priorité à la diplomatie. La réponse macronienne constitue, à l’inverse, une fuite en avant.

Une seconde explication, complémentaire, est probablement à chercher du côté des rapports de force internes à l’UE. Sur nombre de sujets, les divergences entre Paris et Berlin ne sont pas un mystère, voire s’amplifient (énergie nucléaire, application du pacte de stabilité, emprunt commun, commerce avec la Chine et plus généralement libre échange mondial, intégration et priorité au complexe militaro-industriel européen…).

Il n’est pas impossible que le chef de l’Etat français cherche à établir une position de force globale parmi les Vingt-sept face à son homologue allemand, notamment grâce à certains pays de l’Est ; et se lance donc dans une certaine surenchère. Dans ce cas, l’UE – et le principe même d’intégration européenne – se confirmerait comme un facteur nocif supplémentaire par les rivalités qu’elle engendre.

Quoiqu’il en soit, un élément apparaît certain : quelle que soit la posture des uns ou des autres, les grands dirigeants de l’Alliance atlantique savent que la crédibilité de l’OTAN est en jeu. Que certains « n’excluent rien » pour la défendre n’est pas très rassurant…

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Donald Trump sème l’effroi au sein des dirigeants occidentaux…

Par : pierre

La scène se déroule le 10 février, en Caroline du Sud (Etats-Unis). Donald Trump est en campagne électorale pour les primaires républicaines, qu’il est désormais sûr de remporter ; et surtout pour le scrutin de novembre prochain, qui pourrait – peut-être – le faire revenir à la Maison-Blanche.

L’ancien président évoque, devant ses partisans chauffés à blanc, un de ses sujets favoris : il faut, martèle-t-il, que les Européens financent davantage à l’effort militaire transatlantique. Il raconte à cet effet une conversation – à l’évidence inventée – qu’il aurait eue avec un dirigeant du Vieux Continent. A celui-ci, qui l’interrogeait sur la protection de son pays qu’assurerait l’Oncle Sam en cas d’offensive russe, il aurait répondu : « si vous n’avez pas payé, non, je ne vous protégerais pas. En fait, je les encouragerais (les Russes) à faire ce qu’ils veulent. Vous devez payer vos factures ».

En quelques heures, la phrase fait le tour du monde et provoque un véritable séisme au sein des chancelleries occidentales. L’ancien président américain faisait déjà figure d’épouvantail dans les milieux pro-atlantistes. Désormais, les pires cauchemars de ceux-ci sont en train de prendre corps. Ils n’ont pas manqué de hanter les deux réunions majeures qui se tenaient dans les jours suivants : celle des ministres de l’OTAN, puis la Conférence pour la sécurité de Munich, fréquentée chaque année par le gotha politico-militaro-diplomatique des dirigeants occidentaux.

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Conseil européen : Viktor à la Pyrrhus…

Par : pierre

Le 1er février, plus d’un millier de tracteurs convergeaient vers Bruxelles en provenance de différents pays de l’UE. Les agriculteurs voulaient ainsi prolonger la mobilisation qui s’est développée dans une dizaine de pays ces dernières semaines, notamment en Allemagne et en France.

La Commission a été contrainte d’annoncer des concessions notamment la mise au frigo de certaines dispositions du « Pacte vert », la diminution de la paperasserie bureaucratique, ou bien la suspension du processus devant aboutir à un traité de libre échange avec le Mercosur (quatre pays d’Amérique du sud).

Pour autant, le mouvement ne semble pas terminé. Des manifestations sont apparues ces jours-ci dans de nouveaux pays, comme l’Espagne et l’Italie. Car au-delà des revendications à court terme, les exploitants agricoles, notamment les petits et les moyens, ont un objectif fondamental : pouvoir vivre de leur travail plutôt que de subventions, et cela grâce à des prix rémunérateurs protégés de l’intenable concurrence mondiale.

Les organisateurs de la manifestation à Bruxelles n’avaient pas choisi la date au hasard. Les vingt-sept chefs d’Etat et de gouvernement avaient en effet prévu ce jour-là un sommet extraordinaire. C’était donc l’occasion de se faire entendre au plus haut niveau, même si l’ordre du jour du Conseil, en l’occurrence le déblocage de dizaine de milliards d’euros en faveur de Kiev, n’avait que peu de rapport avec les revendications du monde rural.

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Les révoltes paysannes, qui se répandent au sein de l’UE, inquiètent Bruxelles…

Par : pierre

Un spectre hante l’Europe : celui d’une insurrection paysanne. Pour l’instant, l’affirmation ainsi formulée est sans doute exagérée ; mais un petit vent de panique fait présentement frissonner les bureaux de la Commission européenne et les gouvernements de nombreux Etats membres.

Allemagne, France, mais aussi Pays-Bas, Belgique, Espagne, Pologne, Roumanie et même la pourtant très disciplinée Lituanie : les agriculteurs se sont mobilisés ou se mobilisent encore pour défendre leur activité, et pour récupérer les moyens d’une vie digne.

En Allemagne, le mouvement, qui a connu un moment spectaculaire le 15 janvier lors de la convergence massive à Berlin de tracteurs et de manifestants, semble loin de retomber. Les paysans français ont démarré plus tard, mais la colère, qui était d’abord apparue mi-janvier à travers l’occupation d’une autoroute du sud du pays, s’est répandue en quelques jours comme une traînée de poudre. Voies de circulation bloquées, ronds-points occupés : le désespoir accumulé depuis des années a soudain explosé.

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Mythe de l’Europe-puissance, réalité des marchands de canons…

Par : pierre

Pacte de stabilité, politique migratoire, augmentation du budget communautaire pluriannuel, importations sans droits de douane des produits agricoles ukrainiens, élargissement, « Pacte vert »… La liste n’est pas exhaustive des dossiers sur lesquels les Vingt-sept s’écharpent, ouvertement ou plus discrètement.

Dans ce contexte pour le moins chahuté, le commissaire européen chargé du marché intérieur, le Français Thierry Breton, a-t-il trouvé un domaine qui fasse enfin consensus parmi les Etats membres ? Le 11 janvier, il a proposé de muscler l’« Europe de la Défense » – il serait plus exact de parler de l’Europe de l’armement – à travers la création d’un fonds doté de 100 milliards d’euros. La somme n’est pas tout à fait négligeable : si on la rapporte à la population vivant dans l’UE, elle représente plus de 200 euros par personne, bébés compris…

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Les rêves des euros-élites se délitent…

Par : pierre

Une actualité chasse l’autre… La classe politique française est entrée en ébullition avec la nomination du plus jeune premier ministre de l’histoire de France et la formation du nouveau gouvernement.

Quelques jours plus tôt, le décès de Jacques Delors, survenu le 27 décembre, avait provoqué en son sein un déluge d’éloges, une cascade de louanges, des torrents de larmes.

L’ancien ministre des finances (1981-1984) sous François Mitterrand, devenu président de la Commission européenne (1985-1995), est désormais élevé au statut d’un des « pères de l’Europe ». L’ex-pape de Bruxelles est en quelque sorte béatifié.

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Les rêves des euro-élites se délitent

Par : pierre

Une actualité chasse l’autre… La classe politique française est entrée en ébullition avec la nomination du plus jeune premier ministre de l’histoire de France et la formation du nouveau gouvernement.

Quelques jours plus tôt, le décès de Jacques Delors, survenu le 27 décembre, avait provoqué en son sein un déluge d’éloges, une cascade de louanges, des torrents de larmes.

L’ancien ministre des finances (1981-1984) sous François Mitterrand, devenu président de la Commission européenne (1985-1995), est désormais élevé au statut d’un des « pères de l’Europe ». L’ex-pape de Bruxelles est en quelque sorte béatifié.

Même ceux qui prétendent l’avoir combattu en matière d’intégration européenne n’ont pas manqué de tirer leur chapeau. Ainsi, Jean-Luc Mélenchon, censé incarner la « gauche radicale », a salué « le militant et l’homme d’action qui agissait en pensant au bien commun ». Pour sa part, la vice-présidente du Rassemblement national, Edwige Diaz, s’est jointe à cet hommage consensuel de la caste.

Mais il revenait bien sûr au président français de faire le discours solennel, un exercice auquel il s’est livré le 5 janvier. Emmanuel Macron s’était fait élire en 2017 en brandissant l’étendard de l’Europe. Mais en écoutant ses propos de 2024, un contraste frappe d’emblée si l’on se souvient des discours prononcés à Athènes, puis à la Sorbonne, peu après sa première prise de fonction. Il énumérait à l’époque de nombreuses ambitions concrètes visant à accélérer et renforcer l’intégration européenne. Beaucoup de ses partisans avaient alors regretté l’absence de réponse de l’Allemagne officielle. Il est vrai que le pays était en campagne électorale.

Sept ans plus tard, l’hommage à Jacques Delors a accumulé les formules creuses. Ce dernier, a ainsi vanté le chef de l’Etat, a su « réconcilier l’Europe avec son avenir », et celle-ci « nous appartient autant que nous lui appartenons, et il nous appartient de la poursuivre »…

Bien sûr, Emmanuel Macron reste un ardent militant de « la cause européenne ». Mais la dure réalité est passée par là.

Bien sûr, Emmanuel Macron reste un ardent militant de « la cause européenne ». Mais la dure réalité est passée par là, loin des rêves des euro-élites.

La réalité, c’est-à-dire d’une part les progrès des forces qui passent pour « eurosceptiques » (même si c’est à tort), un dangereux signal d’alarme vu de l’Elysée ; et d’autre part les contradictions croissantes entre Etats membres dans à peu près tous les domaines.

Pas seulement avec les dissidents traditionnels comme la Hongrie, voire la Pologne (ce pays est certes désormais dirigé par le très pro-Bruxelles Donald Tusk, mais ce dernier n’est pas en situation de laisser liquider la souveraineté polonaise).

Mais aussi et surtout entre membres fondateurs (comme l’a récemment illustré le scrutin aux Pays-Bas), et singulièrement entre Paris et Berlin. Sans ce « tandem » franco-allemand actif et cohérent, l’UE ne peut avancer, a-t-on coutume de répéter dans les coulisses de la Commission. Or c’est peu dire que les sujets de querelles ne manquent pas entre les deux rives du Rhin.

Les oppositions ne sont certes pas nouvelles, mais elles ne se résorbent pas, voire s’aggravent. La liste est longue, à commencer par le bras de fer sur l’avenir du Pacte de stabilité, véritable carcan permettant la survie de la monnaie unique et dont le principe est d’imposer des restrictions drastiques sur les dépenses publiques. Le compromis trouvé en décembre est finalement très proche des revendications allemandes : une obligation automatique de réduction du déficit. Le ministre français a seulement obtenu une souplesse sur la date de démarrage du nouveau dispositif finalement avalisé par les Vingt-sept.

Autre domaine ou l’opposition entre les deux pays est patente : la politique énergétique. Emmanuel Macron, après avoir fermé une centrale nucléaire a été contraint de se convertir à l’atome, une horreur pour le gouvernement fédéral ; ce dernier n’hésite pas, en revanche, à prolonger le charbon. Sur le terrain communautaire, cela a donné lieu à des foires d’empoigne sur la réforme du marché de l’électricité, et sur la classification (plus ou moins verte) des différentes technologies énergétiques. Et l’armistice n’est que provisoire.

Sur le commerce international, les divergences entre les deux premières puissances de l’UE sont tout aussi claires. Là où Paris alerte contre le « protectionnisme chinois », Berlin a pour première priorité de ne pas fâcher Pékin qui reste un immense marché pour les exportations. Il en va de même pour l’accord de libre échange entre l’UE et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay). Le traité est signé, mais Paris bloque pour l’instant la ratification (au nom de raisons écologiques, mais l’accord serait surtout un désastre pour les agriculteurs) alors que Berlin pousse à la roue.

On pourrait également citer le futur bouclier anti-missiles censé protéger l’UE : chacune des deux capitales rassemble ses alliés pour défendre deux systèmes incompatibles. Les querelles sur l’avion de combat du futur sont également un classique depuis des années entre les deux pays, chacun poussant ses champions nationaux.

« Je ne crois pas que nous ayons jamais observé aussi peu de coopération entre Paris et Berlin »

David McAllister (eurodéputé)

Même sur la forme de l’aide militaire à Kiev (pas sur le principe, bien sûr), des tensions se manifestent discrètement. La liste n’est pas exhaustive des frictions actuelles ou à venir. Mais le pire, pour les dirigeants européens, c’est que malgré les sourires officiels, l’esprit de dialogue se tarit – loin des époques Schmidt-Giscard, Kohl-Mitterrand, voire Schröder Chirac, se désolent les nostalgiques… Au point qu’en octobre dernier, l’eurodéputé (CDU) David McAllister lâchait, dépité : « je ne crois pas que nous ayons jamais observé aussi peu de coopération entre Paris et Berlin ».

En réalité, c’est moins un problème de « manque d’alchimie » entre les dirigeants qu’une double difficulté politique de fond : les réelles divergences d’intérêt entre pays ; et la part des électorats séduits par « la grande aventure européenne » qui se réduit comme peau de chagrin.

A cet égard, les actuels dirigeants allemands et français se trouvent dans des situations comparables. A l’enlisement du discours euro-enthousiaste du président français correspond l’oubli du programme de départ de la coalition allemande tricolore : celui-ci avait symboliquement placé l’Europe en tête du document, et plaidait pour une unification fédérale de l’UE.

Aujourd’hui, tant Olaf Scholz qu’Emmanuel Macron (photo) ont d’autres soucis : le premier craint régulièrement de voir sa coalition éclater, et le second ne dispose même pas de majorité parlementaire, ce qui le contraint à une guérilla épuisante pour chaque projet de loi à adopter (et désormais à changer de premier ministre).

Surtout, ils incarnent chacun des régimes qui battent des records d’impopularité. Et ce n’est manifestement pas en vantant les mérites de l’Europe, et encore moins en promettant de « faire progresser » celle-ci, qu’ils peuvent espérer remonter la pente…

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Le « tournant social » de la Commission, un poisson d’avril avant l’heure…

Par : pierre

Besoin de remplir des pages quand l’actualité économique et sociale est réputée en pause ? Inquiétude devant le scepticisme populaire sur la poursuite de la « grande aventure européenne » ? Ou dernier coup de chapeau de l’année décerné à Bruxelles avant de clore 2023 ?

Toujours est-il que Le Monde, dans son édition datée des 31 décembre et 1er janvier, a publié une chronique signée de la sociologue Dominique Méda pour vanter le « tournant social de l’Union européenne ». Après avoir pris la précaution de vérifier qu’il s’agit bien du 1er janvier et non du 1er avril, la curiosité est grande de découvrir les traits de cette révolution qui avait manifestement échappé aux simples citoyens.

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Un sommet des faux-semblants…

Par : pierre

Ce devait être un Conseil européen crucial, explosif et à rallonge. Ce fut un sommet des faux semblants. Les chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-sept, réunis les 14 et 15 décembre, avaient à leur menu deux dossiers, en particulier, qui promettaient des affrontements sérieux. Au point que plusieurs participants avaient confié qu’ils s’étaient munis de nombreux chemises ou corsage pour tenir plusieurs jours – jusqu’à Noël avaient même plaisanté l’un d’entre eux.

Finalement, la réunion s’est achevée dans les délais initialement prévus. Les deux points controversés – l’un et l’autre concernant particulièrement l’Ukraine – ont finalement été traités dès la première journée, avec un point commun : les décisions (ou non décisions) pourront être inversées début 2024…

Le premier dossier concernait l’élargissement de l’UE. Le Conseil européen a ainsi donné son feu vert au lancement des négociations d’adhésion avec l’Ukraine, la Moldavie, mais aussi avec la Bosnie-Herzégovine. Les deux premiers pays s’étaient vu accorder le statut officiel de pays candidat en juin dernier (le troisième l’avait déjà).

Il y a cependant un « mais » : les discussions ne pourront être réellement lancées que quand les « recommandations » que leur avait fixées la Commission européenne en novembre seront remplies (il reste « du travail » à faire, selon Bruxelles, notamment sur les lois anti-corruption à mettre en place), et que les Vingt-sept l’auront formellement constaté, à l’unanimité, au premier trimestre 2024. Autant dire que les feux verts accordés sous les projecteurs médiatiques sont plus symboliques que réels.

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Un sommet européen qui s’annonce sous tension…

Par : pierre

Rarement l’inquiétude aura été aussi grande à Bruxelles avant un Conseil européen. Les chefs d’Etat et de gouvernement, qui se réuniront les 14 et 15 décembre, ont un ordre du jour explosif.

Deux dossiers, en particulier, sont particulièrement controversés au sein des Vingt-sept : la perspective d’adhésion de l’Ukraine à l’UE, et l’alourdissement du budget communautaire. Un dossier distinct, l’abondement de 20 milliards du fonds (hors budget) finançant l’aide militaire à Kiev a très peu de chance d’être approuvé. Sur chacun de ses points, le feu vert doit être donné à l’unanimité.

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Bruxelles a vécu un automne électoral chaud…

Par : pierre

Plusieurs élections nationales ont marqué l’automne 2023. Dans trois cas en particulier, Bruxelles en redoutait le résultat. En Slovaquie et aux Pays-Bas, ces craintes se sont réalisées, au-delà même de ce qui était anticipé. En Pologne en revanche, les dirigeants européens ont poussé un soupir de soulagement, mais peut-être un peu imprudemment.

Dès lors que l’on tente de comparer plusieurs élections au sein de l’UE, la plus grande prudence s’impose : les Etats membres ne sont pas des Bundesländer d’un pays unifié, et possèdent des cultures politiques très différentes. C’est du reste la raison pour laquelle il ne peut exister un « peuple européen ».

Cependant, cela n’interdit pas de repérer certains points communs parmi les récents résultats. A commencer par le succès de partis qui affichent des positions critiques vis-à-vis de l’intégration européenne. Que les auteurs de ces promesses ou discours électoraux soient sincères est une autre question. Ce qui compte ici est l’état d’esprit que les électeurs ont voulu exprimer, non la bonne foi des politiciens.

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Séisme politique aux Pays-Bas, consternation à Bruxelles…

Par : pierre

Un tremblement de terre politique aux Pays-Bas. Et une profonde consternation à Bruxelles. Tels sont les premiers enseignements du verdict des électeurs néerlandais qui étaient appelés aux urnes le 22 novembre, deux ans avant l’échéance normale. Ceux-ci ont été 77,8% à se déplacer (contre 82,6% lors du scrutin de 2021).

Le triomphe du Parti pour la liberté (PVV) constitue l’élément marquant du scrutin ; il a pris de court responsables politiques et commentateurs. Cette formation avait été fondée en 2006 par l’ancien libéral Geert Wilders qui en est toujours le dirigeant emblématique.

Souvent étiqueté d’extrême droite ou populiste, ouvertement islamophobe, il a fait du combat contre l’immigration son cheval de bataille. Mais il plaide aussi pour la reconquête de la souveraineté nationale – un référendum sur la sortie de l’Union européenne figure dans son programme, même si ce point a été peu mis en avant pendant la campagne. Si l’on ajoute qu’il souhaite stopper les livraisons d’armes à l’Ukraine et qu’il s’oppose au catastrophisme climatique, on comprend qu’il effraye au plus haut point les dirigeants de l’UE.

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L’improbable horizon de l’élargissement…

Par : pierre

L’élargissement n’aura pas lieu. Cette prédiction peut apparaître paradoxale alors que la Commission a publié, le 8 novembre, ses recommandations concernant les perspectives d’adhésion à l’UE de six pays des Balkans, ainsi que de l’Ukraine et de la Moldavie.

Dans son état des lieux annuel, Bruxelles propose d’ouvrir les « négociations » avec ces deux derniers pays, auxquels avait été accordé le statut de candidat officiel en juin dernier. La même proposition est faite à la Bosnie. Pour les pays ayant déjà démarré la phase des pourparlers, la Commission  prévoit de débloquer six milliards d’euros pour accélérer les processus de « réformes » internes.

Bruxelles suggère aussi de faire franchir à la Géorgie le cran précédent, l’attribution du statut de candidat. Toutes ces recommandations sont assorties de conditions, qui seront évaluées en mars 2024. D’ici là, c’est le Conseil européen (les chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-sept) qui devra donner son feu vert lors du sommet des 14 et 15 décembre prochains.

Lors des précédentes vagues d’adhésions, lesdites « négociations » (en fait, une revue générale pour aligner les législations des pays candidats sur les obligations européennes) avaient tous pris de nombreuses années ; il s’agissait pourtant de pays plus proches des normes de l’UE. Cette fois, le processus s’annonce plus complexe encore. Son aboutissement semble en réalité improbable selon plusieurs experts de l’Union européenne.

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Nouvelles bisbilles au sommet : sur les gros sous, et sur Gaza

Par : pierre

Le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-sept qui s’est déroulé les 26 et 27 octobre (photo) est passé (presque) inaperçu. Il a pourtant apporté un nouveau lot de dossiers sur lesquels les Vingt-sept laissent apparaître leurs divisions. Après l’énergie, l’immigration et l’élargissement, deux domaines – et non des moindres – risquent de s’avérer explosifs : les questions de gros sous, et la politique extérieure notamment face au Moyen-Orient.

Le premier point n’est pas vraiment nouveau : l’élaboration du « cadre financier pluriannuel » provoque, tous les sept ans, des bras de fer homériques entre les Etats membres. Schématiquement, les pays baptisés « radins » par Bruxelles (les Pays-Bas, l’Autriche, les Nordiques…) tentent de réduire au maximum le budget communautaire, auquel ils apportent une contribution nette ; tandis que les pays, souvent à l’Est, qui reçoivent plus qu’ils ne payent, militent au contraire pour une expansion des dépenses.

Cette fois cependant, c’est particulier : il s’agit d’amender le budget en cours (qui couvre la période 2021-2027). Et c’est la Commission européenne qui est à l’initiative. Celle-ci pointe en effet l’écart croissant entre les recettes initialement prévues, et les nouvelles ambitions affichées par l’UE.

Bruxelles plaide ainsi pour « renforcer la compétitivité européenne » face au soutien public massif que les Etats-Unis offrent aux entreprises présentes sur leur sol, notamment (mais pas seulement) dans les « industries vertes ». Des aides tellement attrayantes que de nombreuses grandes firmes européennes préparent ou envisagent des délocalisations outre-Atlantique, quitte à sacrifier des dizaines de milliers d’emplois sur le Vieux continent. Montant de cette rallonge réclamée par Bruxelles pour ladite « compétitivité » : 10 milliards d’euros, au grand dam de Berlin et de La Haye.

La Commission veut aussi 15 milliards supplémentaires pour financer la régulation des flux migratoires – un dossier sur lequel les Vingt-sept ne cessent de s’écharper. Autre point litigieux : le surplus de financement qui s’annonce nécessaire avant de faire entrer les pays candidats au sein de l’UE.

Mais c’est l’« aide » à Kiev qui constitue le plus lourd dossier, pour lequel les contribuables des Etats membres risquent d’être le plus ponctionnés. C’est aussi celui auquel le sommet consacre les trois premières pages de ses conclusions… quelques jours après l’embrasement du Moyen-Orient. On peut notamment lire : « l’Union européenne continuera de fournir un soutien financier, économique, humanitaire, militaire et diplomatique fort à l’Ukraine et à sa population aussi longtemps qu’il le faudra ».

Au total la Commission réclame 100 milliards supplémentaires… C’est peu dire que cela n’a pas fait l’unanimité parmi les Etats membres

La rallonge budgétaire est chiffrée à 50 milliards d’euros, auxquels devraient s’ajouter, hors budget, 20 milliards d’aide strictement militaire (équipements, munitions, formations et entraînements). Cependant, l’unanimité n’est plus tout à fait de mise : les premiers ministres hongrois et slovaque ont annoncé leur opposition. On saura en décembre – échéance à laquelle la modification budgétaire devrait être adoptée – s’ils joignent le geste à la parole.

Bref, au total la Commission réclame 100 milliards supplémentaires… Rien que ça ! Le tiers serait emprunté sur les marchés financiers, alors même que, notamment du fait des décisions de la Banque centrale européenne, les taux d’intérêt grimpent en flèche (ce qui entraîne déjà un accroissement considérable du coût de l’emprunt communautaire de 2020 finançant le plan de relance). Et les deux tiers des 100 milliards seraient financés par des contributions des Etats membres.

Dans ces conditions, c’est peu dire que la revendication de la Commission n’a pas fait l’unanimité parmi les Etats membres. Elle a même engrangé peu de soutiens. Très remonté, chef du gouvernement néerlandais, Mark Rutte, a martelé que les fonds devraient plutôt « être trouvés dans le budget actuel » par exemple en ponctionnant des dossiers moins prioritaires. La première ministre estonienne a pour sa part réclamé que la rallonge pour Kiev soit approuvée en priorité.

La question est tellement délicate que les conclusions n’ont pu y consacrer que trois lignes (sur douze pages) : « à la suite de son échange de vues approfondi sur la proposition de révision du cadre financier pluriannuel 2021-2027, le Conseil européen invite le Conseil à faire avancer les travaux en vue de parvenir à un accord global d’ici la fin de l’année »…

L’autre dossier hautement conflictuel concerne l’approche du drame de la bande de Gaza, assiégée et bombardée

L’autre dossier hautement conflictuel concerne l’approche du drame de la bande de Gaza, assiégée et bombardée. Faut-il préciser qu’aucune capitale n’insiste sur l’occupation que subit le peuple palestinien depuis des décennies ? Les différences se situent plutôt entre ceux qui soutiennent Israël de manière univoque et quoiqu’il arrive (Allemagne, Autriche, Hongrie, Tchéquie…) et ceux qui auraient souhaité un (modeste) appel à un cessez-le-feu (Espagne, Portugal, Irlande…).

Il aura finalement fallu cinq heures aux dirigeants pour s’entendre sur un appel minimal : ni demande de cessez-le-feu, ni même de pause humanitaire. Seulement le souhait de « corridors », et de « trêves », au pluriel, pour marquer leur caractère ponctuel.

Ces oppositions entre les Vingt-sept furent encore plus ostensibles, le même jour, dans le cadre de l’Assemblée générale de l’ONU. Celle-ci était appelée à voter, le 27 octobre, sur une résolution (non contraignante) appelant à la protection des civils et au respect des obligations juridiques et humanitaires. Le texte a été adopté à une large majorité de 120 pays, 14 votant contre, et 45 s’abstenant.

Mais une chose a frappé les esprits : les pays de l’UE se sont répartis entre  ces trois catégories. La Belgique, la France, la l’Irlande, le Luxembourg, Malte, le Portugal et la Slovénie ont approuvé le texte ; l’Autriche, la Croatie, la Hongrie et la République tchèque s’y sont opposées ; les autres se sont abstenus.

Si cet éclatement n’a pas spécialement retenu l’attention à New York (qui s’intéresse au rôle que prétend jouer l’Union européenne ?), il a en revanche mis au désespoir les partisans de l’intégration européenne. Ces derniers ont comme objectif prioritaire depuis des années de faire survenir une « politique extérieure commune ».

C’est mal parti.

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Nouvelles bisbilles au sommet : sur les gros sous, et sur Gaza…

Par : pierre

Le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-sept qui s’est déroulé les 26 et 27 octobre est passé (presque) inaperçu. Il a pourtant apporté un nouveau lot de dossiers sur lesquels les Vingt-sept laissent apparaître leurs divisions. Après l’énergie, l’immigration et l’élargissement, deux domaines – et non des moindres – risquent de s’avérer explosifs : les questions de gros sous, et la politique extérieure notamment face au Moyen-Orient.

Le premier point n’est pas vraiment nouveau : l’élaboration du « cadre financier pluriannuel » provoque, tous les sept ans, des bras de fer homériques entre les Etats membres. Schématiquement, les pays baptisés « radins » par Bruxelles (les Pays-Bas, l’Autriche, les Nordiques…) tentent de réduire au maximum le budget communautaire, auquel ils apportent une contribution nette ; tandis que les pays, souvent à l’Est, qui reçoivent plus qu’ils ne payent, militent au contraire pour une expansion des dépenses.

Cette fois cependant, c’est particulier : il s’agit d’amender le budget en cours (qui couvre la période 2021-2027). Et c’est la Commission européenne qui est à l’initiative. Celle-ci pointe en effet l’écart croissant entre les recettes initialement prévues, et les nouvelles ambitions affichées par l’UE.

Bruxelles plaide ainsi pour « renforcer la compétitivité européenne » face au soutien public massif que les Etats-Unis offrent aux entreprises présentes sur leur sol, notamment (mais pas seulement) dans les « industries vertes ». Des aides tellement attrayantes que de nombreuses grandes firmes européennes préparent ou envisagent des délocalisations outre-Atlantique, quitte à sacrifier des dizaines de milliers d’emplois sur le Vieux continent. Montant de cette rallonge réclamée par Bruxelles pour ladite « compétitivité » : 10 milliards d’euros, au grand dam de Berlin et de La Haye.

La Commission veut aussi 15 milliards supplémentaires pour financer la régulation des flux migratoires – un dossier sur lequel les Vingt-sept ne cessent de s’écharper. Autre point litigieux : le surplus de financement qui s’annonce nécessaire avant de faire entrer les pays candidats au sein de l’UE.

Mais c’est l’« aide » à Kiev qui constitue le plus lourd dossier, pour lequel les contribuables des Etats membres risquent d’être le plus ponctionnés. C’est aussi celui auquel le sommet consacre les trois premières pages de ses conclusions… quelques jours après l’embrasement du Moyen-Orient. On peut notamment lire : « l’Union européenne continuera de fournir un soutien financier, économique, humanitaire, militaire et diplomatique fort à l’Ukraine et à sa population aussi longtemps qu’il le faudra ».

La rallonge budgétaire est chiffrée à 50 milliards d’euros, auxquels devraient s’ajouter, hors budget, 20 milliards d’aide strictement militaire (équipements, munitions, formations et entraînements). Cependant, l’unanimité n’est plus tout à fait de mise : les premiers ministres hongrois et slovaque ont annoncé leur opposition. On saura en décembre – échéance à laquelle la modification budgétaire devrait être adoptée – s’ils joignent le geste à la parole.

Bref, au total la Commission réclame 100 milliards supplémentaires… Rien que ça ! Le tiers serait emprunté sur les marchés financiers, alors même que, notamment du fait des décisions de la Banque centrale européenne, les taux d’intérêt grimpent en flèche (ce qui entraîne déjà un accroissement considérable du coût de l’emprunt communautaire de 2020 finançant le plan de relance). Et les deux tiers des 100 milliards seraient financés par des contributions des Etats membres.

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L’«isolement» change de camp…

Par : pierre

A l’Ouest, on s’inquiète. Bien sûr, cela fait longtemps que les dirigeants occidentaux ont compris que leur rêve d’hégémonie sur le monde allait se heurter à des obstacles qu’ils n’imaginaient pas au début des années 1990, lors de l’effacement de l’Union soviétique.

Mais dans les deux dernières années, et plus encore ces derniers mois, le rythme de leurs échecs et déconvenues s’est accéléré. En 2022, le retrait en catastrophe des forces américaines d’Afghanistan en constituait un symbole marquant. Et en 2023, les militaires français étaient contraints de se replier – certes de manière ordonnée – du Mali, du Burkina Faso, puis du Niger.

Les revers militaires ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Sur le plan diplomatique, les déceptions, voire les fiascos se succèdent. Lors de l’entrée des troupes russes en Ukraine, Washington et ses alliés étaient sûrs d’être suivis dans leur condamnation de Moscou. Ils escomptaient une indignation unanime, et donc un alignement général sur leur posture guerrière.

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L’Europe vers le chaos ? (vidéo)

Par : pierre

La nouvelle émission coréalisée par Le Média pour Tous et Ruptures est désormais en ligne, avec au menu : L’Europe vers le chaos ?

En effet, les sujets de discorde se multiplient au sein des Vingt-sept. Malgré un compromis provisoire, ces derniers divergent ainsi sur la réforme du marché de l’électricité de l’UE, dans le contexte de prix et de factures des ménages qui explosent, notamment du fait des sanctions anti-russes.

L’immigration est également un dossier brûlant et polémique, qui revient en force cette année après le pic d’arrivées de 2015-2016. Les dirigeants des Etats membres s’écharpent aussi sur les perspectives et les processus d’adhésion d’une nouvelle vague de pays, dont l’Ukraine. Notamment du fait des coûts faramineux que cet horizon entraînerait.

Après le sommet informel du 5 octobre, où les chefs d’Etat et de gouvernement se sont inquiétés de la « fatigue de la guerre » parmi les peuples, et avant le Conseil des 26 et 27 octobre, Charles-Henri Gallois, leader de Génération Frexit, et Pierre Lévy, rédacteur en chef de Ruptures, débattent et exposent leurs analyses complémentaires et souvent convergentes.

Visionner la première partie (la vidéo intégrale est réservée aux abonnés)

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Pologne : vers le retour de Tusk ?…

Par : pierre

Ces derniers mois, Bruxelles a très rarement eu l’occasion de se réjouir. Les dirigeants européens n’ont donc pas boudé leur plaisir à l’annonce des résultats des élections en Pologne. Le 15 octobre, 30 millions d’électeurs y étaient appelés aux urnes. 74,4% d’entre eux ont voté, soit 12,8 points de plus qu’en 2019. Il s’agit d’un record de participation depuis 1989. La hausse du vote des femmes, et plus encore des jeunes, y a fortement contribué.

La campagne avait été très polarisée, coupant le pays en deux : d’un côté les partisans de la coalition sortante menée par le PiS (ultra-conservateur à affichage social, et nationaliste) ; de l’autre trois alliances d’opposition ayant en commun de vouloir faire tomber le PiS au pouvoir depuis huit ans, et proclamant toutes leur fidélité indéfectible à l’intégration européenne.

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« Fatigue de la guerre » parmi les peuples, et querelles au sommet…

Par : pierre

La « fatigue de la guerre » commence à apparaître parmi les peuples, notamment dans les différents pays de l’UE. Ce n’est pas les Russes qui le disent, mais les dirigeants européens. Ceux-ci s’en inquiètent de plus en plus. Car le soutien « sans faille et inconditionnel » à Kiev, « aussi longtemps qu’il sera nécessaire », est l’un des principaux credos de Bruxelles.

Coût de l’énergie, manque à gagner en exportations, baisse du niveau de vie : même si beaucoup de citoyens sont loin de mesurer l’ampleur du lien entre les sanctions anti-russes et leurs conséquences économiques et sociales en Europe, l’hostilité au coût de la guerre se fait jour.

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« Fatigue de la guerre » parmi les peuples, et querelles au sommet

Par : pierre

La « fatigue de la guerre » commence à apparaître parmi les peuples, notamment dans les différents pays de l’UE. Ce n’est pas les Russes qui le disent, mais les dirigeants européens. Ceux-ci s’en inquiètent de plus en plus. Car le soutien « sans faille et inconditionnel » à Kiev, « aussi longtemps qu’il sera nécessaire », est l’un des principaux credos de Bruxelles.

Coût de l’énergie, manque à gagner en exportations, baisse du niveau de vie : même si beaucoup de citoyens sont loin de mesurer l’ampleur du lien entre les sanctions anti-russes et leurs conséquences économiques et sociales en Europe, l’hostilité au coût de la guerre se fait jour.

Le dernier signe en date remonte au 30 septembre, lorsque les électeurs slovaques ont assuré une large victoire à l’opposant Robert Fico, un ancien premier ministre social-démocrate. Ce scénario était celui redouté par Bruxelles puisque M. Fico avait mis au cœur de sa campagne l’arrêt des livraisons d’armes à Kiev et le refus de nouvelles sanctions. Après le chef du gouvernement hongrois, un nouveau dirigeant qualifié de « pro-russe » (une étiquette qu’il conteste) devrait donc siéger au Conseil européen, suite au verdict des citoyens slovaques.

Quant aux dirigeants polonais, qui furent pourtant dès le début les soutiens les plus acharnés à l’Ukraine, ils se sont désormais fâchés avec Volodymyr Zelensky. La querelle a pour point de départ la concurrence des céréales et autres produits agricoles ukrainiens qui menace de ruiner de nombreux producteurs polonais. Varsovie a donc bloqué l’arrivée de ces denrées ; l’affrontement s’est envenimé au point de stopper les livraisons d’armes polonaises. La proximité des élections dans ce pays, prévues pour le 15 octobre, a poussé le gouvernement à privilégier – pour l’instant du moins – les intérêts nationaux. Et illustre donc ladite « fatigue de la guerre » au sein de l’électorat.

« Au fil du temps, l’opinion publique s’est détachée de la guerre car elle a coïncidé avec une hausse de l’inflation et des crises industrielles et de production »

Le ministre italien de la défense

En  Italie, cette « fatigue » vient également de trouver un écho à travers la mise en garde lancée par le ministre de la défense. Alors que la chef du gouvernement, Georgia Meloni, ne cesse de répéter son attachement indéfectible à l’Alliance atlantique, et donc son soutien l’Ukraine en guerre, Guido Crosetto a pour sa part déclaré : « au fil du temps, l’opinion publique s’est détachée de la guerre parce qu’elle a coïncidé avec une hausse de l’inflation et des crises industrielles et de production. Tout cela a entraîné une détérioration des conditions de vie dans les pays des démocraties occidentales ». On ne saurait être plus clair…

D’autres signes comparables apparaissent sur le Vieux Continent. Mais ce qui hante particulièrement les chefs de l’UE, c’est le récent coup de théâtre à Washington. Lors des difficiles négociations entre parlementaires démocrates et républicains pour le vote du budget, un compromis provisoire a finalement été trouvé… qui exclut l’aide à Kiev. Le pouvoir ukrainien se verrait ainsi privé des 24 milliards prévus par le président américain. De nouveaux rebondissements vont certainement se produire, mais le signal est clair : à un an des élections, une partie des représentants – particulièrement parmi les soutiens de Donald Trump – ont compris que les électeurs seraient peu enthousiastes quant à la poursuite des versements « open bar » à Kiev.

Personne ne comprend vraiment à quoi sert la « Communauté politique européenne »

Cette angoisse des dirigeants européens était omniprésente dans les coulisses du troisième sommet de ladite « Communauté politique européenne » (CPE), le 5 octobre à Grenade (Espagne, photo ci-dessus). Cette étrange institution informelle, dont Emmanuel Macron fut à l’origine en 2022, regroupe les Etats membres de l’UE et ceux qui ne le sont pas, tels que la Norvège, le Royaume-Uni, la Suisse, mais aussi les pays des Balkans, et bien sûr l’Ukraine et la Moldavie.

Au grand désespoir des dirigeants de l’UE, le président turc avait cette fois séché la réunion, de même que son homologue et allié azerbaïdjanais. Cela a empêché que ce dernier rencontre le président arménien, ce qui aurait donné un peu de lustre à la conférence en renouant les fils entre les deux ennemis. Le face-à-face entre le président serbe et son homologue kosovare n’a pas eu lieu non plus.

Et comme les tables rondes ont surtout donné lieu à une suite de monologues sans résultat, personne ne comprend vraiment à quoi sert cette instance. Si ce n’est, du point de vue des organisateurs, à montrer l’isolement de la Russie et de la Biélorussie, seuls pays européens à ne pas être invités.

La CPE est un « espace paneuropéen de dialogue et de solidarité politique dans le contexte de la guerre en l’Ukraine », veut croire le président français. Une sorte de forum anti-russe, donc, mais marqué par l’amertume des participants quant au soutien financier à l’Ukraine de moins en moins populaire. Depuis février 2022, l’UE et ses Etats membres ont « aidé » Kiev à hauteur de 85 milliards, à comparer aux 70 milliards du soutien américain. Pour les quatre années à venir, Bruxelles prévoit de financer l’Ukraine en programmant le transfert de 50 milliards, plus 20 milliards sur le plan militaire. Encore faudra-t-il convaincre les pays réticents.

Le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, a estimé que l’Europe devrait compenser une éventuelle baisse du financement américain – mais ne pourrait évidemment pas le faire intégralement. Bref, l’humeur n’était pas à la fête ce 5 octobre, au point que la conférence de presse finale fut annulée in extremis.

Deux questions explosives figuraient au menu du Conseil européen du 6 octobre : l’élargissement et l’immigration

Les chefs d’Etat et de gouvernement des Vingt-sept sont restés sur place le lendemain afin de participer au Conseil européen. Un cadre plus établi et plus traditionnel, mais pas vraiment plus joyeux.

Deux questions en particulier figuraient au menu. Tout d’abord l’élargissement, c’est-à-dire la perspective de recruter de nouveaux membres : l’Ukraine mais aussi la Moldavie (voire la Géorgie), de même que six pays des Balkans, dont certains sont dans l’antichambre depuis des années.

Les Vingt-sept ont réaffirmé que cette perspective était nécessaire, en la justifiant explicitement par leur volonté de contrer l’influence russe. Mais au-delà de ce rappel de principe, les divergences sont multiples et les sources de conflit très nombreuses : faut-il des adhésions express en l’état, ou doit-on réformer l’UE avant ? Le processus devra-t-il être classique ou progressif ? Faudra-t-il faire gonfler démesurément le budget communautaire (et donc augmenter les contributions ou en  créer de nouvelles) ? Ou bien réduire drastiquement les dépenses – notamment les subventions agricoles ou régionales ?

« Les Français sont-ils prêts à payer plus ? »

Viktor Orban

L’entrée de l’Ukraine transformerait les pays qui reçoivent plus de subventions qu’ils ne payent de contribution, en contributeurs nets. Quant à l’intégration des neuf pays candidats, elle coûterait aux pays membres actuels 256 milliards d’euros, selon des estimations bruxelloises révélées par le Financial Times. « Les Français sont-ils prêts à payer plus ? » a ironisé Viktor Orban… Le président du Conseil européen, Charles Michel, voulait même imposer la date butoir de 2030. Finalement en vain.

Car, évidemment, ces questions sont explosives ; elles rebondiront du reste en décembre, quand la décision d’entamer les « négociations d’adhésion » (en fait, l’alignement pur et simple des candidats sur les normes de l’UE) devra être prise pays par pays. En réalité, il y a fort à parier que les adhésions formelles ne se réaliseront jamais.

Tout aussi explosive est l’autre question à l’ordre du jour : la politique de l’UE en matière de migrations et d’asile. Certes, les ministres des Vingt-sept avaient adopté le 4 octobre un compromis concernant les « situations d’urgence » (en cas d’afflux massif de réfugiés). Mais ce texte devra encore suivre une longue procédure. Surtout, la Pologne et la Hongrie se sont vu imposer, par une majorité qualifiée, des dispositions qu’elles refusent. Viktor Orban a même a comparé cette décision à un « viol ». La Pologne, la Hongrie, et peut-être demain d’autres pays, promettent de résister.

Soutien à l’Ukraine, élargissement, politiques migratoires : entre les Vingt-sept, les affrontements ne font que commencer.

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Slovaquie : les électeurs donnent des sueurs froides à Bruxelles…

Par : pierre

La présidente slovaque avait lancé un cri d’alarme quelques jours avant le 30 septembre, date à laquelle les 4,4 millions d’électeurs devaient renouveler leurs 150 députés : il s’agira d’un « vote de destin », qui déterminera « si les Slovaques veulent conserver leur démocratie et leur orientation pro-occidentale » avait estimé la très pro-européenne Zuzana Caputova.

Malgré – ou peut-être en partie grâce à – cet avertissement, les électeurs ont offert une victoire d’ampleur inattendue à la bête noire de Bruxelles, l’ancien premier ministre Robert Fico (photo, ici lors d’un Conseil européen en 2017). Avec 23% des suffrages (dans un scrutin marqué par une participation de 68,5 %, en hausse de 2,1 points par rapport à 2020), son parti, le SMER-SD gagne 4,8 points et arrive largement en tête, bien au-delà de ce qu’avaient prédit les sondages.

Toujours officiellement affilié au Parti socialiste européen, mais très peu en odeur de sainteté au sein de ce dernier, le SMER-SD avait mené une campagne radicale sur plusieurs thèmes, dont l’arrêt des livraisons d’armes à l’Ukraine, et la critique virulente des sanctions européennes contre la Russie.

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Besoins considérables en énergie : le défi caché (vidéo)

Par : pierre

Les besoins en énergie de demain sont complètement sous-estimés, à moins de plaider pour la décroissance… qui précipiterait les pays dans la catastrophe économique et sociale.

Cela vaut tout particulièrement pour l’électricité. Le modèle allemand – tout miser sur les renouvelables, et finalement ré-ouvrir les centrales à charbon – est-il enviable ? A Bruxelles comme à Berlin, il ne manque pas d’adversaires du nucléaire – une source qui a permis à la France d’avoir les tarifs les plus bas, l’approvisionnement le plus sûr, et l’énergie finale la plus décarbonée.

Mais l’atome a manqué d’investissements depuis trente ans. Comment inverser cette tendance ? C’est l’objet de ce présent débat, co-produit avec Le Média pour tous et animé par Vincent Lapierre.

Marc Fontecave, chimiste, est professeur au Collège de France et membre de l’Académie des sciences. Il consacre une large part de ses travaux à anticiper les énergies de demain, en plaidant notamment pour une large part de nucléaire.

Il débat avec Pierre Lévy qui pointe la triple responsabilité de l’Union européenne dans la hausse des prix de l’énergie et les risques de ruptures d’approvisionnement : la libéralisation lancée dès 1996 ; le renoncement aux hydrocarbures russes (du fait des sanctions) ; et la politique environnementale, notamment tous les mécanismes de marchés et taxes carbone.

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Trois élections à hauts risques pour Bruxelles…

Par : pierre

La perspective de trois élections nationales d’ici la fin de l’année commence à donner des sueurs froides aux partisans de l’intégration européenne : le 30 septembre en Slovaquie ; le 15 octobre en Pologne ; et le 22 novembre aux Pays-Bas.

Dans ce dernier pays, il s’agira d’un scrutin anticipé : une crise politique a causé, le 7 juillet dernier, la chute du gouvernement dirigé par le Libéral Mark Rutte – à la tête de son pays depuis 2010 – et l’éclatement de la coalition qui associait aux Libéraux les chrétiens-démocrates, le D66 (sociaux-libéraux) et un parti de fondamentalistes protestants.

A Bruxelles, on regarde toujours avec inquiétude ce petit pays fondateur de l’UE…

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Macron, l’Europe, et les dures réalités…

Par : pierre

Le 28 août, Emmanuel Macron a prononcé son discours annuel devant les ambassadeurs de France réunis à Paris. C’est l’occasion traditionnelle pour le chef de l’Etat de définir ou de préciser les grandes orientations du pays en matière de politique étrangère.

Cette intervention a été peu commentée, hormis le passage concernant l’Afrique, actualité oblige. Il est pourtant intéressant d’analyser les glissements de langage et de posture à propos de l’Union européenne. Bien sûr, l’hôte de l’Elysée, qui avait initialement pris ses fonctions au son de l’« hymne européen », poursuit les grands discours enthousiastes en faveur de toujours plus d’intégration européenne.

Il multiplie les expressions telles que « agir en Européens », « travailler en Européens », et ne manque pas de répéter « notre Europe ». Il en appelle toujours à la « souveraineté européenne » (un oxymore qu’il avait inventé en 2017) ; mais il ajoute désormais « et française ». Surtout, au-delà des louanges de principe, force est de constater que la plupart des domaines qu’il cite recouvrent des problèmes, concentrent ses critiques, ou constituent des contradictions entre les Vingt-sept Etats membres, voire des blocages.

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Parmi les soutiens de Kiev, le réalisme gagne du terrain…

Par : pierre

Stupeur, désarroi et indignation : les commentateurs réunis le 16 août sur le plateau de LCI ne cachaient pas leur fureur au lendemain des propos tenus la veille par le chef de cabinet du secrétaire général de l’OTAN.

Interviewé par le journal norvégien Verdens Gang, Stian Jenssen avait notamment évoqué une « solution pour l’Ukraine » qui consisterait à ce que celle-ci « cède du territoire (à la Russie) et obtienne en retour son adhésion à l’OTAN ». Et il précisait même : « cette discussion est déjà en cours » au sein de l’Alliance.

Évidemment, à ce stade, cette perspective est inacceptable tant pour Moscou que pour de nombreux gouvernements occidentaux. Mais qu’une piste autre qu’une victoire totale de Kiev ait été évoquée par un haut responsable a littéralement déstabilisé les « experts » régulièrement invités pour faire l’exégèse de la guerre et de ses enjeux.

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Niger : les Occidentaux inquiets de perdre une carte majeure au Sahel…

Par : pierre

Les pays voisins du Niger vont-ils intervenir militairement dans ce pays ? C’est la menace qu’a brandie la Cedeao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest), le 31 juillet, cinq jours après qu’une junte, dirigée par le général Tiani, eut pris le pouvoir à Niamey, la capitale. Une menace soutenue par Paris, qui ne souhaite pas apparaître trop directement, mais qui redoute de devoir retirer les troupes françaises sur place – 1 500 hommes environ, ainsi que du matériel et des équipements lourds et sophistiqués.

Outre la mise en place de sanctions économiques, la Cedeao avait fixé un ultimatum qui expirait le 6 août. Elle exigeait la libération du président déchu, Mohamed Bazoum, et le « rétablissement de l’ordre constitutionnel ». Pour l’heure, la possibilité d’une telle action armée reste toujours sur la table, mais elle apparaît comme de moins en moins probable.

D’abord parce que le soutien populaire au régime militaire se renforce. Ensuite parce que…

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Derrière l’affaire Scott-Morton, le dogme de la sacro-sainte concurrence ébranlé ?…

Par : pierre

Les polémiques politiques et le brouhaha médiatique se sont désormais estompés. On peut donc prendre un peu de recul sur la nomination, puis le renoncement, de Fiona Scott Morton au poste de chef économiste auprès du commissaire européen à la Concurrence, la Danoise Margrethe Vestager (à droite sur la photo).

Le 11 juillet, cette dernière annonçait qu’elle avait trouvé l’oiseau rare pour cette fonction déterminante : une Américaine issue de la prestigieuse université de Yale, spécialiste du droit de la concurrence ayant exercé ses talents au service du gouvernement Obama, puis comme consultante pour le compte, entre autres, d’Apple, d’Amazon et de Microsoft.

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Derrière l’affaire Scott-Morton, le dogme de la sacro-sainte concurrence ébranlé ?

Par : pierre

Les polémiques politiques et le brouhaha médiatique se sont désormais estompés. On peut donc prendre un peu de recul sur la nomination, puis le renoncement, de Fiona Scott Morton au poste de chef économiste auprès du commissaire européen à la Concurrence, la Danoise Margrethe Vestager (à droite sur la photo).

Le 11 juillet, cette dernière annonçait qu’elle avait trouvé l’oiseau rare pour cette fonction déterminante : une Américaine issue de la prestigieuse université de Yale, spécialiste du droit de la concurrence ayant exercé ses talents au service du gouvernement Obama, puis comme consultante pour le compte, entre autres, d’Apple, d’Amazon et de Microsoft.

Le 19 juillet, la candidate renonçait finalement face au tollé dans un certain nombre de pays – dont la France. En apparence, les arguments avancés par les adversaires de cette nomination ne manquaient pas de bon sens. Pourquoi aller chercher une citoyenne des Etats-Unis pour occuper une fonction censée défendre la « souveraineté européenne » (selon l’oxymore inventé par Emmanuel Macron) ? Et ce, alors même que les règles bruxelloises prescrivent que, sauf exception, les fonctionnaires de la Commission doivent posséder la nationalité d’un des vingt-sept Etats membres.

Et pourquoi, de surcroît, s’exposer à un possible conflit d’intérêt, puisque Mme Scott Morton a conseillé des firmes… contre lesquelles ses fonctions européennes l’auraient sans doute amenée à batailler ? C’est ce qu’Emmanuel Macron, parmi d’autres, a fait valoir, en rappelant les textes européens récents réglementant l’économie numérique notamment face aux géants d’outre-Atlantique. Le même a ajouté en substance : je saluerai un tel choix le jour où un Européen sera appelé comme conseiller à la Maison-Blanche pour le commerce international – une hypothèse qui n’est évidemment pas près d’arriver.

On pourrait faire remarquer que le maître de l’Elysée serait plus crédible si le gouvernement français ne multipliait pas lui-même les missions de conseil à l’administration nationale confiées à de grands cabinets américains, McKinsey en particulier… Quoiqu’il en soit, la plupart des partis politiques français se sont rangés sur cette ligne critique, et leurs représentants ont été à la manœuvre au sein de l’europarlement. Certaines capitales ont fait chorus, et plusieurs commissaires européens, dont le Français Thierry Breton (à gauche sur la photo), se sont discrètement désolidarisés de leur collègue Vestager.

A l’inverse, un appel signé par plus d’une centaine d’économistes, dont le Prix Nobel français Jean Tirole, ont défendu la candidate américaine en dénonçant le « régionalisme étroit » des partisans d’un recrutement européen, faisant valoir que seules les compétences importent, et que celles-ci sont à chercher sur le marché mondial. Quelques eurodéputés verts en vue se sont également insurgés contre un « esprit patriotique » déplacé.

Finalement, à Bruxelles, on a conseillé à l’universitaire américaine de renoncer d’elle-même : à un an des élections européennes, où la bulle dirigeante européenne redoute plus que tout que ne se renforcent les partis « populistes » ou anti-système, il n’aurait sans doute pas été prudent de laisser l’impression d’une Union européenne recrutant une ex-avocate des « GAFAM » (les géants américains des technologies numériques).

Enfin, les « bruxellologues » ont proposé de subtiles analyses sur les rapports de force au sein des dirigeants des Vingt-sept et de la Commission. Par exemple, d’aucuns ont vu la prise de position du président Macron comme un signal adressé à la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. Cette dernière avait dû son poste, en 2019, à l’action conjointe de ce dernier et d’Angela Merkel. Et il se dit que Mme von der Leyen aimerait, l’année prochaine, se succéder à elle-même.

Tout cela n’est peut-être pas faux. Mais s’en tenir à ces considérations conduirait à passer à côté de l’essentiel. D’une part, l’incident a confirmé que les dirigeants européens restent partagés entre les partisans inconditionnels du rôle dirigeant de l’Oncle Sam sur l’UE et les défenseurs d’une plus grande « autonomie européenne », tant sur le plan commercial que géostratégique. Présentement – et notamment depuis le « Zeitenwende » d’Olaf Scholz – cette ligne de partage oppose plus clairement qu’avant Berlin et Paris.

Le commissaire à la concurrence a également sous sa coupe l’autorisation, ou non, des aides d’Etat

Surtout, il convient de ne pas oublier que les questions de concurrence ne se limitent nullement aux affrontements avec les géants américains du numérique : Mme Vestager – chapeautée par la présidente de la Commission – a tout pouvoir pour autoriser ou interdire les fusions et acquisitions entre entreprises dans tous les domaines économiques au sein même de l’UE. C’est ainsi par exemple qu’elle avait fait échouer le rapprochement entre Alstom et Siemens dans le domaine du ferroviaire (ce qui avait amené la firme française à se rapprocher du groupe canadien Bombardier).

Le commissaire à la concurrence a également sous sa coupe l’autorisation, ou non, des aides d’Etat. C’est ce pouvoir exorbitant qui lui permet par exemple de fragiliser les services publics – en France EDF (électricité) ou la SNCF (transport ferroviaire). Bruxelles impose ainsi à EDF de vendre à perte du courant à ses concurrents privés dont la création avait été imposée pour casser le monopole public.

La question la plus importante n’est donc pas de connaître la couleur du passeport d’un haut fonctionnaire de la direction générale bruxelloise de la concurrence… mais bien de s’interroger sur l’existence même d’une telle instance.

Depuis sa naissance en 1958, l’Union européenne (à l’époque la Communauté économique européenne) a dans son ADN la libre concurrence. Et ce principe garde de nombreux défenseurs quasi-religieux au sein de l’UE.

Les temps sont en train de changer

Mais les temps sont en train de changer. En 1992, le traité de Maëstricht renforçait l’intégration européenne au moment même où le « bloc de l’Est » s’effaçait. Cette supposée « fin de l’histoire » impliquait, comme horizon unique pour les dirigeants politiques « pro-système » la maximisation des profits des grandes firmes.

Cet objectif reste évidemment essentiel, mais, quarante ans plus tard, une nouvelle guerre froide se dessine. Et ce n’est plus seulement la Russie qui est l’adversaire désigné, mais plus encore la Chine, d’abord dans le domaine économique. Surtout, un « Sud global » émerge, certes hétéroclite, mais tenté de contester l’ambition hégémonique de l’Occident.

Dans ces conditions, un horizon prioritaire vient concurrencer celui de profit des firmes : assurer l’accès aux matière premières, aux ressources rares et cruciales, à l’énergie. Dans cette « Europe géopolitique », la sacro-sainte concurrence tout comme l’interdiction des aides publiques doivent parfois céder le pas à la constitution de « géants européens », si besoin moyennant subventions nationales.

Cela peut entraîner des remises en cause coperniciennes des dogmes fondateurs, ce qui n’ira pas sans conflit – en particulier entre Paris et Berlin (mais aussi au sein de chaque pays). Le successeur de l’éphémère Fiona Scott Morton n’aura donc pas une tâche facile.

Une tâche qui devrait s’avérer de plus en plus délicate, jusqu’à ce qu’enfin l’existence même de l’édifice communautaire soit remise en cause…

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Du sommet de l’UE à celui de l’OTAN, les divergences entre Occidentaux se confirment

Par : pierre

A la veille du sommet de l’OTAN des 11 et 12 juillet, les Occidentaux sont divisés sur l’adhésion de l’Ukraine à l’Alliance atlantique, mais aussi à l’UE. Dans ce dernier cas, les différences se sont fait jour lors du Conseil européen des 29 et 30 juin sur cette question, mais des querelles se sont surtout confirmées sur plusieurs autres dossiers, dont les politiques migratoires.

Heureusement qu’il y a l’Ukraine : au moins les Vingt-sept ont-ils ainsi un dossier pour lequel ils peuvent se réjouir d’un consensus… En réalité, cette affirmation n’a jamais été complètement exacte. Car la Hongrie a toujours fait entendre sa différence face à l’agressivité anti-russe caricaturale dont l’UE fait preuve depuis – au moins – février 2022.

Certes, Budapest a entériné les onze paquets de sanctions successifs visant Moscou. Mais le premier ministre, Viktor Orban, prône plutôt une désescalade, et a freiné ou limité un certain nombre de mesures restrictives que ses vingt-six partenaires auraient voulu imposer. Ce qui n’a pas manqué d’agacer au plus haut point certains de ceux-ci. Globalement cependant, l’UE pouvait se vanter de son « unité » face à l’« agresseur » désigné.

Après le Conseil européen des 29 et 30 juin (au déjeuner duquel s’est joint le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg – photo), cette unité sur ce dossier et sur ces conséquences est apparue fragilisée. Certes, dans leur déclaration finale, les chefs d’Etat et de gouvernement ont affirmé que « l’Union européenne continuera de fournir un soutien financier, économique, humanitaire, militaire et diplomatique fort à l’Ukraine (…)  aussi longtemps qu’il le faudra ».

Mais concrètement, en matière d’accélération de l’aide militaire, les dirigeants européens sont restés dans le vague. Et pour cause : nombre d’outils et d’instruments ont déjà été mis en œuvre. Outre les aides financières, les programmes d’achats communs d’armes, de fabrication de munitions, d’aides aux industries de défense sont déjà lancés. Le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, a précisé que 24 000 soldats ukrainiens avaient déjà été formés par des instructeurs européens, et qu’il convenait d’amplifier cet effort. Et les Vingt-sept ont entériné une hausse du plafond de 3,5 milliards pour leur budget militaire officieux (« Facilité européenne pour la paix »).

Ursula von der Leyen a évoqué le chiffre faramineux de 50 milliards supplémentaires pour Kiev dans le cadre du budget communautaire pluriannuel

Pour sa part, la présidente de la Commission européenne a préconisé un doublement à long terme du financement militaire fourni à Kiev. Ursula von der Leyen a même évoqué le chiffre faramineux de 50 milliards supplémentaires dans le cadre du budget communautaire pluriannuel 2024-2027 en voie de révision. « Insuffisant », ont d’ailleurs immédiatement réagi la Pologne et les Etats baltes. « Absurde » a martelé, à l’inverse, Viktor Orban, de la part d’une UE « en faillite », et qui n’a pas de contrôle sur l’utilisation des aides militaires déjà versées à Kiev.

Mais c’est sur la stratégie à long terme que les divergences se sont discrètement révélées. Quels « engagements de sécurité » fournit-on à Kiev après la phase active des combats ? Ledit concept d’« engagements de sécurité » avait été lancé par le président français le 31 mai lors d’un discours à Bratislava. Ce dernier avait alors surpris en proposant d’accélérer l’intégration de l’Ukraine à l’UE et à l’OTAN, l’inverse de la position traditionnelle française. L’année dernière encore, Emmanuel Macron estimait que l’adhésion à la première prendrait des décennies…

Ce changement de discours pourrait bien être tactique, le but étant de faire pression pour imposer des réformes institutionnelles internes de l’UE aujourd’hui bloquées. Quoiqu’il en soit, le maître de l’Elysée a mis mal à l’aise certains pays qui restent attachés (dans une petite mesure) à leur neutralité militaire. L’Autriche, l’Irlande, mais aussi Chypre et Malte ont ainsi fait inscrire dans les conclusions communes que lesdits engagements de sécurité en faveur de Kiev devraient être proposés « sans préjudice du caractère spécifique de la politique de sécurité et de défense de certains États membres ».

Paradoxalement, les ultra-atlantistes comme Varsovie ou les Baltes n’ont pas non plus montré d’enthousiasme face aux suggestions macroniennes, considérant que les « garanties de sécurité » devaient être offertes aux dirigeants ukrainiens dans le cadre prioritaire de l’OTAN. Un sommet de l’Alliance se tient du reste les 11 et 12 juillet à Vilnius ; cette réunion devrait être houleuse (en coulisses) d’autant que Washington, qui avait milité en 2008 pour une adhésion rapide de l’Ukraine à l’OTAN, a aujourd’hui inversé sa position – sans doute pour éviter de donner raison à Moscou qui n’a cessé de dénoncer ce chiffon rouge.

Emmanuel Macron a pris de court même Berlin, non associé à cette volte-face française, ce qui ne fait qu’alourdir encore un peu plus le contentieux entre les deux capitales. D’autant qu’en perspective se profile un autre enjeu plus global : comment faire face au choc considérable que représenterait l’élargissement de l’UE à une dizaines de pays supplémentaires. Car l’Ukraine n’est pas la seule candidate : pas question d’oublier la Moldavie voisine, ni les pays des Balkans, dont certains ont le statut de pays candidat depuis plus de dix ans. Surtout, les faire encore attendre serait laisser la place libre à l’influence russe, ne cesse de proclamer Bruxelles.

D’un autre côté, aucun de ces pays ne répondent, et de loin, aux normes européennes. L’Ukraine, par exemple, s’était vu imposer sept conditions, en juin 2022, avant que ne débute les « négociations » d’adhésion. Seules deux d’entre elles sont jugées remplies aujourd’hui – et certainement pas celle qui concernait la corruption.

Et ces Etats candidats sont particulièrement pauvres. Leur faire de la place priverait près d’une vingtaine de pays membres actuels de leur état de bénéficiaires nets de subventions communautaires, puisque le budget n’est pas extensible. Un véritable tremblement de terre si un jour cette perspective se concrétisait.

C’est sur le dossier des migrations que la querelle la plus explicite a éclaté le 29 juin

Si les fissures entre les Vingt-sept sont ainsi discrètement apparues dans le domaine géopolitique, les divergences entre eux se sont confirmées, lors du sommet du 30 juin, sur d’autres dossiers. Les positions des uns et des autres sont juxtaposées dans les conclusions. Il faut ainsi être ferme avec Pékin… mais la Chine doit rester un partenaire commercial majeur. Il faut soutenir une « politique industrielle » commune volontariste… mais préserver le règne prioritaire de la concurrence.

Et dans les mois qui viennent, les affrontements risquent d’être rudes (y compris entre Paris et Berlin) sur la réforme de la « gouvernance économique », en particulier du Pacte de stabilité. Sans même évoquer les contradictions émergentes découlant des objectifs radicaux du « Pacte vert » (environnement et climat).

Mais, pour l’heure, c’est sur le dossier des migrations que la querelle la plus explicite a éclaté le 29 juin. Début juin, les ministres des Vingt-sept s’étaient mis d’accord sur un mécanisme de « solidarité obligatoire », une procédure imposant aux pays non riverains de la Méditerranée d’accueillir des quotas de réfugiés – ou bien de payer des pénalités.

La Pologne et la Hongrie, farouchement opposées à ce principe, n’avaient pu empêcher le lancement du processus législatif. Lors du sommet, les premiers ministres de ces deux pays ont bloqué l’adoption de conclusions communes, Viktor Orban refusant que l’UE impose une politique migratoire. Mateusz Morawiecki, son collègue polonais, annonçait de son côté un référendum sur cette question dans son propre pays, en même temps que les élections générales prévues cet automne.

A l’évidence, les mois qui viennent s’annoncent difficiles pour les partisans de l’intégration européenne.

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Du sommet de l’UE à celui de l’OTAN, les divergences entre Occidentaux se confirment…

Par : pierre

A la veille du sommet de l’OTAN des 11 et 12 juillet, les Occidentaux sont divisés sur l’adhésion de l’Ukraine à l’Alliance atlantique, mais aussi à l’UE. Dans ce dernier cas, les différences se sont fait jour lors du Conseil européen des 29 et 30 juin sur ce dossier, mais des querelles se sont surtout confirmées sur plusieurs autres thèmes, dont les politiques migratoires.

Heureusement qu’il y a l’Ukraine : au moins les Vingt-sept ont-ils ainsi un dossier pour lequel ils peuvent se réjouir d’un consensus… En réalité, cette affirmation n’a jamais été complètement exacte. Car la Hongrie a toujours fait entendre sa différence face à l’agressivité anti-russe caricaturale dont l’UE fait preuve depuis – au moins – février 2022.

Certes, Budapest a entériné les onze paquets de sanctions successifs visant Moscou. Mais le premier ministre, Viktor Orban, prône plutôt une désescalade, et a freiné ou limité un certain nombre de mesures restrictives que ses vingt-six partenaires auraient voulu imposer. Ce qui n’a pas manqué d’agacer au plus haut point certains de ceux-ci. Globalement cependant, l’UE pouvait se vanter de son « unité » face à l’« agresseur » désigné.

Après le Conseil européen des 29 et 30 juin (au déjeuner duquel s’est joint le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg – photo), cette unité sur ce dossier et sur ces conséquences est apparue fragilisée.

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La Commission européenne en défenseur de la liberté des médias ? Cherchez l’erreur ! (vidéo)

Par : pierre

La Commission européenne promeut son projet « pour la liberté des médias ». Le discours officiel affirme vouloir renforcer le pluralisme de la presse, l’indépendance des journalistes, la stabilité du financement des médias, et limiter la concentration de ceux-ci…

Dans la première partie du débat, Emmanuel Pierrat, avocat à la Cour, auteur prolifique, et spécialiste du combat contre la censure, décortique les véritables mécanismes et enjeux derrière les « bonnes intentions » affichées. Pierre Lévy, rédacteur en chef de Ruptures, pointe quant à lui le silence des institutions européennes face à la machination dont est victime le journaliste Julian Assange ; ou bien l’interdiction par l’UE, en 2022, de la diffusion de RT.

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Dans la seconde partie, Maître Pierrat éclaire les champs, les possibilités, les défis et les conflits qu’entraîne l’émergence de l’Intelligence artificielle – un domaine où l’UE veut également légiférer : droit d’auteur, données personnelles, avenir des métiers…

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Poutine affaibli ? Vraiment ?…

Par : pierre

A peine la rébellion d’Evgueni Prigojine était-elle annoncée, le 24 juin, qu’une armée d’experts péremptoires, de spécialistes civils et militaires, et de brillants universitaires se trouvait déjà sur de nombreux plateaux des télévision française, y compris du service public.

Alors que la colonne des forces Wagner annonçait, quelques heures plus tard, renoncer à sa marche vers Moscou, les « débats » (entre interlocuteurs parfaitement d’accord sur tout) et « talk show » se sont succédé ; les commentateurs des médias imprimés se sont ensuite joints au chœur.

La plupart d’entre eux avait tout compris, tout analysé, tout prévu. Les plans et frayeurs terribles du président russe nous étaient dévoilés. Les placards secrets du bureau présidentiel au Kremlin devaient être pleins à craquer d’espions ou de journalistes occidentaux ces jours-là, tant les états d’âme intimes et les informations confidentielles furent nombreuses à nous être révélées…

Un thème s’est imposé tant dans les grands médias que de la part des dirigeants politiques, parfaitement résumé dans le titre barrant la première page du Monde, quotidien de référence, le 26 juin : « Poutine affaibli par la rébellion du groupe Wagner ».

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Poutine affaibli ? Vraiment ?

Par : pierre

A peine la rébellion d’Evgueni Prigojine était-elle annoncée, le 24 juin, qu’une armée d’experts péremptoires, de spécialistes civils et militaires, et de brillants universitaires se trouvait déjà sur de nombreux plateaux des télévision française, y compris du service public.

Alors que la colonne des forces Wagner annonçait, quelques heures plus tard, renoncer à sa marche vers Moscou, les « débats » (entre interlocuteurs parfaitement d’accord sur tout) et « talk show » se sont succédé ; les commentateurs des médias imprimés se sont ensuite joints au chœur.

La plupart d’entre eux avait tout compris, tout analysé, tout prévu. Les plans et frayeurs terribles du président russe nous étaient dévoilés. Les placards secrets du bureau présidentiel au Kremlin devaient être pleins à craquer d’espions ou de journalistes occidentaux ces jours-là, tant les états d’âme intimes et les informations confidentielles furent nombreuses à nous être révélées…

Un thème s’est imposé tant dans les grands médias que de la part des dirigeants politiques, parfaitement résumé dans le titre barrant la première page du Monde, quotidien de référence, le 26 juin : « Poutine affaibli par la rébellion du groupe Wagner ».

De son côté, le quotidien « de gauche » Libération donnait la parole à un historien de renom, selon qui « Pour Poutine, c’est le début de la fin ». L’Opinion, de tendance libérale, publiait une analyse péremptoire d’un ancien espion français affirmant notamment : « le mal est fait et le régime mafieux en sursis n’y survivra pas ; la tentative de putsch va marquer les esprits ; c’est la fin de l’apparente stabilité promise par le pouvoir ».

Il est vrai que le secrétaire d’Etat américain avait très vite donné le ton, en pointant les « fissures dans la façade » du régime russe qu’auraient révélées les événements du 24 juin. Le 26 juin, le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, reprenait les mêmes termes : « le système politique russe montre des fragilités, et la puissance militaire se fissure ».

Réunis par ses soins ce jour-là, les ministres des affaires étrangères des Vingt-sept ont chanté le même refrain. Annalena Baerbock s’est réjouie des « fissures importantes dans la propagande russe ». Sa collègue finlandaise a surenchéri : « il est courant pour les états autoritaires que tout semble très stable jusqu’à ce qu’un jour, plus rien ne le soit. Et je m’attends à une telle évolution pour la Russie également ». La conclusion commune des dirigeants européens est sans logique apparente… mais sans surprise : il faut renforcer la fourniture d’armes et de munitions en faveur de Kiev. Une nouvelle dotation de 3,5 milliards d’euros a été décidée en ce sens (par augmentation du plafond financier).

L’expédition Wagner et la sidération qu’elle a provoquée n’ont eu aucune influence sur les opérations sur le front

Donc, le pouvoir russe serait ébranlé, déstabilisé, affaibli, voire proche de la chute. Vraiment ?

Si nul ne peut prévoir à coup sûr les événements des prochaines semaines et des prochains mois, quelques rappels factuels peuvent être utiles. A commencer par cette évidence : le chef du groupe Wagner a renoncé à poursuivre ses intentions factieuses quelques heures à peine après avoir martelé qu’il « irait jusqu’au bout ». Deuxièmement, tout bain de sang a été évité : il n’y a eu aucune victime au sein de la population.

Il n’est pas nécessaire d’être un expert chevronné pour penser que la grande majorité de celle-ci a ressenti un immense soulagement devant ce double constat ; et que de nombreux citoyens russes ont inscrit cela au crédit du président. A l’inverse, il était difficile de ne pas percevoir, dans les commentaires des experts sur les plateaux des chaînes occidentales, une certaine frustration et une discrète déception.

Celle-ci était même explicite dès lors que se confirmait un troisième élément : l’expédition Wagner et la sidération qu’elle a provoquée n’ont eu aucune influence sur les opérations sur le front. Il était clair que les stratèges de salon – et sans doute aussi les vrais états-majors occidentaux – s’étaient pris à espérer que les forces ukrainiennes profiteraient de l’occasion pour des percées militaires qui n’ont toujours pas eu lieu à ce jour.

Dès lors, et alors que l’opération de Prigojine n’a abouti ni sur le plan militaire, ni sur celui des ralliements ou soutiens politiques espérés, le président russe devrait-il vraiment se sentir en position de faiblesse ?

Oui, argumentent les « géopolitologues », car Vladimir Poutine a dénoncé le matin une « trahison », avant, quelques heures plus tard, de changer son discours et de promettre une sorte d’amnistie à son instigateur. Mais un tel revirement est-il nécessairement un aveu de faiblesse – ou bien de l’intelligence politique dès lors que les soldats de Wagner se voient offrir de poursuivre leur engagement militaire au sein de l’armée officielle ?

Bien sûr, chaque situation est spécifique, et toute comparaison est difficile. On peut cependant rappeler que dans la France de 1961, plongée dans la guerre d’Algérie, le Général de Gaulle, alors président de la République, avait dû affronter un putsch de généraux factieux qui avait fait vaciller l’Etat. Ceux-ci avaient été contraints à la débandade, faute de soutiens. La suite a montré que de Gaulle n’en avait pas été affaibli, bien au contraire.

Plus récemment, le président turc a dû affronter la rébellion, en juillet 2016, d’une partie de l’armée. Là aussi, le pouvoir a semblé menacé durant quelques heures. Mais la population n’a pas suivi, et Recep Tayyip Erdogan a rétabli sa situation. Il a ensuite tiré parti de ce coup de force avorté pour renforcer son emprise sur le pays. Difficile de prétendre qu’il avait alors été durablement déstabilisé.

En Russie, l’avenir proche dira ce qu’il en est. Il sera alors temps de rappeler les affirmations péremptoires des stratèges inspirés. Et de mesurer la part de propagande que celles-ci contenaient.

Mais aussi la part d’auto-persuasion. Prendre ses désirs pour des réalités a toujours été un défaut très répandu parmi les humains. Les voix occidentales viennent sans doute de l’illustrer de manière particulièrement caricaturale.

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Caroline Galacteros : « L’Ukraine ne peut pas gagner la guerre » (vidéo)

Par : pierre

Depuis seize mois, les dirigeants occidentaux n’ont cessé d’augmenter leur aide à Kiev, financière et militaire. Les livraisons d’armes, de munition et d’équipement semblent sans limite, et leur coût donne le tournis. Si Washington est, de loin, le premier fournisseur, l’UE ne veut pas être en reste.

Caroline Galactéros, géopolitologue et fondatrice de Géopragma, affirme depuis le début du conflit que le rapport de force ne laisse aucune chance au président ukrainien, et pointe le déni médias occidentaux – alors qu’aux Etats-Unis même, les experts sont bien plus lucides : plus la guerre dure, plus l’Ukraine devra faire des concessions à Moscou.

Pour sa part, Pierre Lévy, rédacteur en chef de Ruptures, pointe les contradictions qui se font jour au sein même des Vingt-sept, notamment sur les perspectives d’intégrer l’Ukraine, la Moldavie, mais aussi les pays des Balkans au sein de l’UE.

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Dans la seconde partie (réservée aux abonnés), les deux débatteurs échangent leurs vues sur l’émergence du « sud global » (de la Chine à l’Inde et à l’Afrique du Sud, du Brésil au Mexique jusqu’à l’Iran et à l’Arabie saoudite), un ensemble certes non homogène, mais uni par le refus croissant de l’hégémonie occidentale. Une émergence accélérée par le présent conflit.

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La zone euro en récession du fait notamment des sanctions anti-russes…

Par : pierre

Cette fois, le verdict est sans appel. La zone euro est officiellement entrée en récession. Les chiffres ont été rendus publics le 9 juin par l’institut public Eurostat : le produit intérieur brut des vingt pays de la monnaie unique a reculé de 0,1% au premier trimestre 2023. Une baisse analogue avait été constatée fin 2022. Ces reculs lors de deux trimestres consécutifs définissent ce que les économistes conviennent de désigner comme une récession.

Certes, les phénomènes économiques sont toujours déterminés par un ensemble de causes, mais un point n’est guère contestable, même si les dirigeants politiques de l’UE restent évidemment discrets à cet égard : les sanctions pilotées par Bruxelles contre la Russie (dix paquets successifs à ce jour décidés depuis mars 2022), et les contre-sanctions qu’elles ont provoquées de la part de Moscou, ont joué un rôle déterminant dans le plongeon économique de la zone. Et ce, alors que cette dernière pouvait espérer rebondir fortement après le choc violent du Covid et les goulets dans les chaînes de production que la pandémie a causés.

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La zone euro en récession du fait notamment des sanctions anti-russes

Par : pierre

Cette fois, le verdict est sans appel. La zone euro est officiellement entrée en récession. Les chiffres ont été rendus publics le 9 juin par l’institut public Eurostat : le produit intérieur brut des vingt pays de la monnaie unique a reculé de 0,1% au premier trimestre 2023. Une baisse analogue avait été constatée fin 2022. Ces reculs lors de deux trimestres consécutifs définissent ce que les économistes conviennent de désigner comme une récession.

Certes, les phénomènes économiques sont toujours déterminés par un ensemble de causes, mais un point n’est guère contestable, même si les dirigeants politiques de l’UE restent évidemment discrets à cet égard : les sanctions pilotées par Bruxelles contre la Russie (dix paquets successifs à ce jour décidés depuis mars 2022), et les contre-sanctions qu’elles ont provoquées de la part de Moscou, ont joué un rôle déterminant dans le plongeon économique de la zone. Et ce, alors que cette dernière pouvait espérer rebondir fortement après le choc violent du Covid et les goulets dans les chaînes de production que la pandémie a causés.

La hausse brutale du prix de l’énergie en a décidé autrement. Il faut le souligner : ce sont bien les restrictions drastiques imposées pour des raisons politiques à l’approvisionnement en pétrole, en charbon et en gaz qui plombent aujourd’hui la croissance de l’UE, et non la guerre elle-même.

Tous les analystes s’accordent en effet pour attribuer un rôle majeur, dans la récession, à la hausse brutale du cours des hydrocarbures. Certes, ces derniers sont aujourd’hui en repli (pour combien de temps ?), mais l’ascension des prix de l’énergie en diffuse toujours ses effets dans les économies et plombe les pays de la monnaie unique.

Les conséquences sont particulièrement visibles en matière d’inflation des prix alimentaires : les prix ont bondi de 13,4% en mai. En effet, le secteur agro-alimentaire est très touché par l’envolée des prix du carburant pour les tracteurs, des engrais, du chauffage des serres, du transport… Tous secteurs confondus, l’inflation décélère un peu en zone euro, mais reste très élevée : 6,1% (en rythme annuel) en mai, 7% en avril, le pic s’étant situé à 10,1% en novembre dernier.

Non seulement les ménages ont dû faire face à la hausse des prix du carburant et aux factures faramineuses du chauffage cet hiver, mais ils doivent donc se restreindre pour les courses alimentaires. Sans surprise, la consommation, moteur essentiel de la croissance, est donc en berne. En France par exemple, le niveau de l’achat de biens courants est inférieur de 4,3% d’une année sur l’autre.

A cela s’ajoute la politique monétaire restrictive de la Banque centrale européenne : cette dernière a fait passer son taux d’intérêt principal de – 0,50% à + 3,25% en moins d’un an. Une remontée sans précédent, et qui vient d’ailleurs de grimper encore d’un cran le 15 juin.

Pour se justifier, les banquiers centraux de Francfort mettent précisément en avant leur volonté de lutter contre l’inflation, elle-même enclenchée par les prix de l’énergie. Mais cette hausse délibérée des taux d’intérêts pèse lourdement sur l’activité. Car l’envolée du coût des emprunts concerne les projets d’achats de logement des ménages, mais aussi les investissements des PME.

Face à l’inflation, la récession « fait partie de la solution » avouait même pour sa part Joachim Nagel, patron de la Bundesbank, en octobre dernier, ce qui n’a pas plu à certains dirigeants européens… Dans ces conditions, la tendance récessive pourrait bien se prolonger.

L’Allemagne est particulièrement touchée, du fait de sa dépendance au gaz russe

Un élément très notable dans ce sombre tableau est que l’Allemagne est particulièrement touchée. Celle-ci, qui représente à elle seule plus de 30% de l’économie de la zone, a vu son économie reculer de 0,5% au dernier trimestre 2022, et de 0,3% au premier trimestre 2023.

Aucun mystère à cela : le pays est plus industrialisé que la moyenne de ses voisins, et, surtout, était l’un des plus dépendants du gaz russe. Preuve supplémentaire que la volonté de « punir Moscou », martelée particulièrement à Berlin, a certes nui à la Russie, mais s’est retournée contre ses auteurs.

L’énergie chère est donc un problème qui plombe particulièrement la République fédérale (alors que les pays du sud comme l’Espagne ou le Portugal, moins dépendants de la Russie, s’en sortent plutôt moins mal ; pour sa part, l’économie française a stagné au cours des deux derniers trimestres, soit 0% puis + 0,2%).

Les industries allemandes à haute consommation d’énergie ont reculé de 11% sur un an. Et de plus en plus de grands groupes (y compris l’emblématique Volkswagen pour sa future production de batteries), ainsi que de moyennes entreprises, multiplient les projets de délocalisation. Selon une récente enquête menée par l’Organisation des entreprises industrielles d’outre-Rhin (BDI), 16% des entreprises de taille moyenne ont engagé un processus de délocalisation, et 30% envisagent de le faire.

Direction l’Amérique du Nord, où le prix de l’énergie est bien plus doux. Au point d’inciter le vice-chancelier Habeck à imaginer en urgence des mécanismes visant à subventionner les prix de l’électricité allemande – des projets qui pourraient bien être mal vus par Bruxelles s’ils devaient voir le jour…

Les alliés européens des USA sont en première ligne pour subir les conséquences de leurs propres sanctions. Washington gagne sur tous les tableaux

Quoiqu’il en soit, le paradoxe géopolitique est remarquable. D’un côté, le camp occidental proclame plus que jamais son unité. Mais là où les Etats-Unis ne dépendaient quasiment pas de la Russie pour leur énergie, les alliés européens sont en première ligne pour subir les conséquences de leurs propres sanctions. Washington gagne sur tous les tableaux.

Ainsi, la consommation est en baisse de 0,9% comparativement à la période pré-Covid (fin 2019) en zone euro, alors qu’elle est en hausse de 8,5% aux Etats-Unis.

Historiquement, les dirigeants politico-économiques allemands (de l’ouest, avant 1989) ont tenté de concilier un alignement fidèle sur l’Oncle Sam, et une politique promouvant leurs intérêts mondiaux, notamment via la « réunification » du pays et l’« élargissement » de l’UE. Manifestement, l’aile la plus atlantiste tient aujourd’hui le haut du pavé. Au détriment des forces les plus orientées vers l’Est (à l’image de l’ex-chancelier Schröder) ; et des intérêts de la population.

Reste à savoir combien de temps cela pourra durer…

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La CPE, objet politique non identifié…

Par : pierre

Le deuxième sommet de la « Communauté politique européenne » (CPE) s’est déroulé le 1er juin près de Chisinau, la capitale de la Moldavie. Quarante six chefs d’Etat ou de gouvernement étaient présents. Les dirigeants des Etats membres de l’UE ont donc côtoyé ceux d’une vingtaine d’autres pays du Vieux continent. Une réunion de la « famille européenne », se sont réjoui les organisateurs. Comme lors de sa première édition, seules la Russie et la Biélorussie avaient d’emblée été exclues.

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Syriza, grand perdant des élections grecques…

Par : pierre

Le scénario que prévoyaient de nombreux analystes politiques est bel et bien advenu : au terme des élections générales qui se sont déroulées en Grèce le 21 mai, le parti du Premier ministre sortant, Nouvelle Démocratie (ND, droite classique), est arrivé largement en tête, mais sans cependant disposer de majorité absolue dans le nouveau Parlement.

Kyriakos Mitsotakis ayant exclu un gouvernement de coalition, les 9 millions d’électeurs grecs vont très probablement retourner aux urnes, sans doute le 25 juin. Selon la loi électorale du pays en effet, le parti arrivé en tête bénéficiera lors de ce second scrutin d’un bonus de sièges, ce qui devrait permettre au chef du gouvernement de se succéder à lui-même ; et peut-être même d’obtenir un majorité qualifiée (soit 180 sièges sur 300) susceptible de lancer des changements constitutionnels.

M. Mitsotakis a ostensiblement triomphé le soir du vote, évoquant même un « séisme politique » en sa faveur. Une affirmation exagérée : avec 40,8% des suffrages, ND ne gagne que 0,9 point par rapport au scrutin de 2019. Mais il est vrai que les ultimes sondages ne lui accordaient que moins de 35% d’intentions de vote.

Le véritable événement du scrutin, en revanche, est la déculottée subie par le parti Syriza, que certains continuent, contre toute vraisemblance, à étiqueter « gauche radicale ». Avec 20,1%, le mouvement dirigé par Alexis Tsipras chute de 11,5 points par rapport à 2019 où il avait pourtant été battu au terme de quatre années à la tête du gouvernement.

Un grand nombre de ses électeurs ne lui avaient alors pas pardonné de s’être fait élire en janvier puis septembre 2015 en promettant de rompre avec l’austérité, et d’avoir finalement mis en œuvre cette dernière sous pression de l’Union européenne et du FMI (photo). Manifestement, M. Tsipras n’a pas regagné leur confiance. Syriza n’a effectué aucune autocritique sérieuse de ce qui est toujours ressenti comme une trahison.

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Comment l’UE dézingue l’industrie… (vidéo)

Par : pierre

L’industrie, c’est vital. Même Macron le proclame aujourd’hui… Mais depuis des décennies, la logique européenne provoque une longue suite de Waterloo industriels – des machines-outils à la sidérurgie, du textile au scandale Alstom.

Longtemps, le libéralisme de Bruxelles a encouragé les délocalisations. Et il fut un temps où les patrons français préconisaient une « économie sans usines ». Depuis quelques années, un autre angle vient justifier la casse : l’impératif « écologique », au nom duquel, par exemple, les voitures neuves à moteur thermique seront interdites à la vente – une catastrophe annoncée.

Jean-Michel Quatrepoint, journaliste, s’est spécialisé dans l’analyse des grands dossiers industriels. Il débat avec Pierre Lévy, qui souligne pour sa part la responsabilité de l’UE.

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Dans la seconde partie (réservée aux abonnés), les deux interlocuteurs pointent les enjeux géopolitiques – notamment l’affrontement Etats-Unis / Chine.

NB : Fin mai, le prochain invité sera Marc Fontecave, professeur au Collège de France, spécialiste des questions de l’énergie. Il sera notamment question des besoins futurs en énergie, des risques de la décroissance, du nucléaire, des renouvelables…

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Bulgarie, Slovaquie, voire Tchéquie, et bien sûr Hongrie : l’Europe centrale inquiète Bruxelles

Par : pierre

A l’Est, du nouveau ? Alors que les dirigeants de l’UE ne cessent de renforcer leur appui à Kiev, les perspectives politiques dans certains pays d’Europe centrale commencent à leur donner des sueurs froides. Cela vaut en Bulgarie, en Slovaquie, voire en République tchèque, tandis que la Hongrie reste le mouton noir honni par Bruxelles.

La Bulgarie n’a toujours pas de gouvernement de plein exercice. Les électeurs étaient appelés aux urnes le 2 avril dernier… pour le cinquième scrutin consécutif depuis 2021. Cette fois encore, aucune majorité parlementaire claire ne s’est dégagée.

Pour simplifier, le pays – en proie à d’immenses difficultés économiques et sociales, et où la pauvreté est endémique – voit s’affronter deux coalitions aussi atlantistes l’une que l’autre, mais qui ont toujours exclu de s’allier, du moins jusqu’à présent.

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Faut-il armer l’Ukraine ? Enfin un débat contradictoire… (vidéo)

Par : pierre

Les Occidentaux livrent massivement des armes et des munitions à Kiev. Derrière les Etats-Unis, l’Union européenne a déjà fourni pour des dizaines de milliards d’euros d’équipements.

Certains pays de l’est font de la surenchère (et profitent de l’occasion pour se faire renouveler leurs propres matériels), mais personne ne veut être en reste – France y compris.

Au fait, est-ce vraiment notre guerre ? Et qui paye, pour quels objectifs, avec quelle conséquences, et quels risques ? A Bruxelles, on se félicite des progrès de l’Europe militaire. Mais jusqu’à quand va-t-on jouer avec le feu ?

Cette fois, l’émission co-produite par Le Média pour Tous et Ruptures prend la forme d’un débat contradictoire entre François Poulet-Mathis, journaliste favorable à l’intégration européenne, et Pierre Lévy, qui s’y oppose.

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NB : Mi-mai, le prochain invité sera le journaliste Jean-Michel Quatrepoint, spécialiste de la politique industrielle. Il y sera notamment question des dégâts causés par les dogmes européens, notamment en matière de désindustrialisation de la France. Jean-Michel Quatrepoint a consacré sa carrière à enquêter sur ces dossiers – dont Alstom. Il sera également question de la Chine…

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« Macron est-il devenu fou ?… »

Par : pierre

Lors de son vol le ramenant de Pékin à Paris, le 7 avril, le président français a lâché quelques phrases qui ont provoqué une onde de choc dans les milieux les plus atlantistes – en France, en Europe, et aux Etats-Unis.

Evoquant la question de Taïwan – une île que la Chine considère comme faisant partie de son territoire, mais dirigée depuis sept décennies par des forces très liées à Washington – Emmanuel Macron a en substance plaidé pour que, dans ce dossier, l’Union européenne ne soutienne pas aveuglément les Etats-Unis, aujourd’hui engagés dans une escalade de confrontation avec Pékin.

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Retraites : de qui Macron est-il le porte-flingue ? (vidéo)

Par : pierre

La deuxième émission co-réalisée par Le Média pour Tous et Ruptures est désormais en ligne. Ce débat accueille David Cayla (à gauche), économiste hétérodoxe, auteur, et maître de conférence à l’université d’Angers


Dans une première partie, l’invité débat avec Pierre Lévy du rôle de l’Union européenne dans la volonté des gouvernements nationaux – en France en particulier – d’imposer des réformes des retraites. Dans la seconde partie (accessible seulement aux abonnés), l’échange porte sur la fin possible du néolibéralisme – sujet du dernier ouvrage de David Cayla – et des rapports entre les marchés financiers et Bruxelles.

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NB : Fin avril, le prochain invité sera le journaliste François Poulet-Mathis. Il s’agira cette fois d’un débat contradictoire avec Pierre Lévy, portant en particulier sur les livraisons d’armes à l’Ukraine, et plus généralement sur la place et les contradictions de l’UE dans ce conflit.

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Les deux handicaps du mouvement populaire

Par : pierre

Le Conseil constitutionnel va-t-il valider, totalement ou partiellement, la réforme des retraites ? Va-t-il donner son feu vert à une « référendum d’initiative partagée » portant sur ce thème ? On connaîtra ses décisions vendredi 14 avril, le lendemain d’une nouvelle journée d’action qui pourrait rassembler encore beaucoup de monde, même si la tendance récente était plutôt à la décrue du nombre de manifestants…

… La suite de l’éditorial de Pierre Lévy est réservée aux abonnés…

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