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À partir d’avant-hierHashtable

Macron aime tendrement l’internet très régulé

Par : h16

Ah, décidément, si Emmanuel Macron avait été élu en 2017, combien de réformes et de changements aurait-il pu apporter à ce pays qui en a tant besoin ! Nonobstant et comme le second tour de l’élection présidentielle approche maintenant à petits pas chaloupés, le même candidat multiplie donc actuellement les propositions sur des sujets hétéroclites pour s’attirer les bonnes grâces des électeurs.

Ce qui nous permet de découvrir au détour d’un entretien accordé à l’un des journaux de révérence habituels qu’il a maintenant des idées bien arrêtées concernant Internet et les réseaux sociaux.

Pour lui, pas de doute, les réseaux sociaux sont nocifs, et peut-être même aussi nocifs que l’anonymat !

Avec sa gourmandise habituelle, la presse s’est d’ailleurs empressée de titrailler fermement sur sa volonté de « démantèlement de Facebook », alors qu’il faut ici comprendre que le candidat à un nouveau mandat présidentiel souhaite essentiellement mettre en place un contrôle plus ferme des plateformes de réseaux sociaux, notamment en y interdisant l’anonymat d’une façon ou d’une autre.

Et comme ces réseaux sont à la fois un service public et en plus, ils sont français, on imagine sans mal que la tâche sera donc aisée : de la même façon qu’il a été très simple d’interdire l’un ou l’autre site en bloquant simplement son nom de domaine (ce qui ne bloque à peu près rien du tout), qu’il a été simple d’empêcher les internautes de contourner censures et bannissements (que ce soit avec l’usage des VPN ou des sites alternatifs), il sera fort simple là encore d’empêcher les pratiquants d’accéder aux réseaux qu’ils ont envie d’atteindre.

Au passage, les rares pays à réellement tenter et parvenir partiellement d’empêcher l’accès à l’internet sont des exemples de démocratie comme la Chine ou la Corée du Nord. On ne sera donc qu’assez peu surpris de voir Emmanuel macron prendre ici exemple sur de tels États. Après tout, c’est le Président français qui a réussi à parquer plus de 60 millions de ses concitoyens chez eux et à ne les autoriser à sortir que munis d’un petit papier d’auto-humiliation, c’est ce même président qui est aussi parvenu à faire croire qu’aller dans des bars boire un coup, dans les restaurants pour manger ou dans les cinémas pour voir une toile était un privilège insigne qu’on ne distribuait qu’aux seuls citoyens responsables et officiellement désignés comme tels…

Dès lors, n’autoriser l’accès qu’à certaines plateformes internet, et seulement à certaines populations n’est qu’une étape supplémentaire qui ne posera intellectuellement aucune difficulté à toute la clique politique en place actuellement.

Et si l’on peut s’accorder sur l’aspect addictif et parfois néfaste de ces réseaux, cela reste d’autant plus préoccupant que cette addiction montre surtout la volonté des uns et des autres d’échapper à une réalité de plus en plus morose dont l’actuel Président est pourtant directement responsable : on ne peut s’empêcher de noter le parallèle entre la montée de l’addiction aux émissions télé les plus avilissantes, des réseaux sociaux les plus toxiques et la dégradation de plus en plus rapide de la qualité des débats économiques, politiques et sociétaux de la société occidentale actuelle, et de l’avachissement culturel et moral qui l’accompagne.

Il n’y a pas de hasard : l’effondrement intellectuel de l’ensemble des médias occidentaux explique le report de plus en plus massif des citoyens vers les moyens alternatifs où le niveau n’est pas meilleur mais où l’hypocrisie est sinon absente au moins plusieurs degrés de magnitude inférieure. Il n’est qu’à voir les épaves journalistiques comme Le Monde, le Figaro ou Libération, l’affolante médiocrité des radios et télévision d’État, il n’y a qu’à comparer ce qu’ils furent il y a 30 ou 50 ans avec la diarrhée intellectuelle qu’ils produisent tous actuellement en jet continu pour comprendre que ces réseaux sociaux ont d’autant mieux attiré du public qu’ils permettaient au moins à une partie des opinions ouvertement dissidentes de s’y exprimer. L’apparition de nouvelles plateformes (Gettr, Rumble, etc.) participe actuellement de la même dynamique.

Bien évidemment, ceci a été très bien compris des dirigeants actuels, qui n’ont de cesse depuis ces dernières années d’y mettre un terme, tant du côté des politiciens que des dirigeants de ces plateformes qui ont bien mesuré tout l’intérêt de jouer autant que possible le jeu de ceux qui ont actuellement l’argent, le pouvoir et les moyens de coercition.

facebook - become a fan

Cependant, l’envie d’Emmanuel Macron de régenter, de réguler, de démanteler et de contrôler les pensées des citoyens ne s’arrête pas là puisqu’il évoque aussi l’anonymat pour lequel le locataire de l’Élysée a un avis fort tranché :

« Dans une société démocratique, il ne devrait pas y avoir d’anonymat. On ne peut pas se promener encagoulé dans la rue. Sur Internet, les gens s’autorisent, car ils sont encagoulés derrière un pseudo, à dire les pires abjections. »

Encore une fois, l’analyse du représentant officiel de McKinsey rue du Faubourg St Honoré est un peu courte : c’est bien plus l’absence de risque qui pousse les uns et les autres à sortir les « pires abjections ».

Du reste, Macron n’est pas différent lorsqu’il enfile ses âneries vexantes et ses sophismes outranciers depuis le début de son mandat et ce d’autant plus qu’il est constamment protégé par ses gardes du corps et son service de sécurité. À la nervosité qu’il affiche lorsqu’il doit discuter avec le tout venant en période électorale, il semble évident que sans cette protection et sans l’assurance de ne pas courir de risque, sa langue serait moins bien pendue.

Il en va de même partout ailleurs, dans la rue ou sur les réseaux sociaux : la politesse et les bonnes manières sont d’autant plus présentes qu’une implacable rétorsion sera appliquée en cas de manquements. Le laxisme actuel de la justice pour les exactions observées dans la rue explique sans mal l’accroissement de ce qu’on qualifie pudiquement d’incivilités ou de harcèlement et qui auraient jadis valu à leurs auteurs de fermes bastonnades aussi méritées qu’éducatives. L’actuel débordement et l’encombrement de la justice par les myriades de crimes sans victimes et sa désorganisation complète par une législorrhée ininterrompue rassure par sa lenteur et son laxisme celui qui veut « sortir les pires abjections ».

Il n’y a pas de hasard : l’anonymat ne joue en rien, au contraire de la quasi-certitude de se sortir sans encombre des « pires abjections »

Plus pragmatiquement, l’anonymat sur internet est une chimère : les autorités savent déjà vous trouver si elles le veulent, et peu nombreux sont ceux qui savent vraiment conserver leur anonymat ou protéger efficacement leur vie privée et leur identité sur les réseaux.

Enfin, on devra se rappeler que cet anonymat, du reste nécessaire pour le vote – quoi de plus démocratique ? – a aussi été employé, de tous temps, par ceux dont la parole était trop sulfureuse pour le pouvoir en place : depuis les pamphlets anonymes prérévolutionnaires jusqu’aux noms de plume dans les journaux, l’anonymat n’a pas été utilisé exclusivement pour déverser des insultes mais s’est régulièrement rendu indispensable pour fournir textes et arguments aux opposants, notamment politiques. La disparition de l’anonymat permet de forcer sans subtilité le silence chez certains opposants et d’écraser la dissidence.

Et c’est bien ces derniers que vise en réalité le petit marquis de l’Élysée, qui ne souffre plus qu’on puisse ainsi railler sa politique et ses pénibles péroraisons télévisuelles. Oubliant que ce n’est pas parce qu’on n’a rien à cacher qu’on a l’obligation de tout montrer, Macron montre à nouveau son vrai visage de petit tyran en souhaitant ainsi régenter anonymat et réseaux sociaux.

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La très mauvaise passe de Facebook

Par : h16

On l’a constaté en début de semaine : ce n’est vraiment pas la grande forme pour Facebook. Et, de façon plus remarquable, en quelques jours, la situation du premier réseau social mondial s’est considérablement dégradée puisque ses déboires, qu’on soupçonnait clairement depuis quelques mois voire quelques années pour les observateurs les plus affûtés, se sont concrétisés et sont maintenant acceptés même par la presse grand public.

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Il faut dire que les événements n’ont pas été tendre avec le réseau mondial de Marc Zuckerberg : depuis quelques années, il se murmurait déjà que le réseau plafonnait dans son nombre d’utilisateurs et dans la population qu’il parvenait à toucher et à fidéliser. Si cette dernière, moins jeune que les derniers réseaux sociaux arrivant sur le marché, est aussi celle qui dispose d’un pouvoir d’achat notoirement plus élevé et constitue donc une cible marketing plus juteuse, il n’en demeure pas moins que les dernières années ont montré l’essoufflement de l’essor et des usages.

Et puis, il eut des fuites de données, de plus en plus massives. En avril dernier, on apprenait ainsi que plus d’un demi milliard de comptes utilisateurs avaient ainsi laissé échapper leurs précieuses données sur les réseaux interlopes du darkweb.

Or, lundi dernier, des rumeurs insistantes ont évoqué une nouvelle fuite massive de données d’utilisateurs de Facebook. Vraies ou non, ces fuites imposent doucement dans l’esprit de tous que la plateforme est fort loin des standards de sécurité qu’elle prétend atteindre, ce qui n’améliorera certainement pas ses performances en terme de fidélisation de clientèle ou d’utilisateurs…

Parallèlement à cette fuite, la presse révélait les allégations portées par Frances Haugen, une ex-employée de Facebook chef de produit chez le géant, qui accusait le réseau social de « choisir le profit plutôt que la sûreté » et de négliger la lutte contre les vilaines choses qui piquent diffusées sur la plateforme en ligne, notamment vers les jeunes.

Frances Haugen accuse #Facebook d’avoir "privilégié ses intérêts" au détriment de ceux des utilisateurs.

L'ancienne ingénieure chef de produit chez Facebook, s'est montrée pour la première fois à visage découvert, dimanche, lors d’un entretien diffusé par la chaîne CBS pic.twitter.com/Nmkvmtlyrn

— FRANCE 24 Français (@France24_fr) October 4, 2021

L’histoire ne s’arrête pas là puisque, dans la foulée, les utilisateurs constataient le mardi une véritable disparition de leur plateforme : pendant plusieurs heures, les serveurs de Facebook ne répondaient plus.

L’explication officielle (une erreur humaine, essentiellement) impose un peu de prudence. Par exemple, il ne serait pas invraisemblable que les « erreurs » de routage insérées l’aient été de façon calculée afin de garantir que la plateforme ne soit pas accessible pendant le temps suffisant nécessaire à corriger certains soucis internes qui auraient permis, justement, ces fuites massives de données.

On comprend bien que cette hypothèse sera farouchement niée par la direction de l’entreprise, mais le résultat n’en est pas moins le même : en quelques jours, ce qui apparaissait il y a encore quelques semaines comme un des plus puissants réseaux social mondial est devenu à la fois la cible de critiques acerbes d’une lanceuse d’alerte, l’objet de fuites massives de données sensibles d’utilisateurs et la victime d’une panne majeure de plusieurs heures sur l’ensemble de son infrastructure…

Les coïncidences existent.

On pourra cependant arguer que celles-ci tombent vraiment bien puisque, lorsqu’on épluche les allégations de Haugen, on ne peut s’empêcher de noter le ton particulièrement orienté de la lanceuse d’alerte.

Ainsi, lorsqu’elle évoque les problèmes de sécurité de la plateforme, elle ne veut bien sûr pas parler de sécurité informatique, mais plutôt de la sécurité psychologique des utilisateurs (des utilisatrices même dans le cas d’Instagram, filiale de Facebook) et aussi de la sécurité… du discours officiel : d’après Frances Haugen, les algorithmes de la plateforme californienne garantissaient par exemple un certain filtrage lors des élections américaines en novembre de l’année dernière permettant d’éliminer les informations qu’ils jugaient fausses ; apparemment, ces algorithmes auraient été stoppés après ces élections pour de basses raisons commerciales et de profit purement matériel.

On le comprend assez vite : pour la « lanceuse d’alerte », le souci ne provient pas d’un filtrage actif particulièrement présent de la part de la plateforme, mais bien de sa modulation (à la baisse !) en fonction des objectifs de la direction, voire de l’orientation prise par cette dernière en fonction des événements. Lors de ses dépositions, Haugen a été relativement peu ambiguë :

Facebook whistleblower Frances Haugen: “Yesterday we saw Facebook get taken off the Internet. I don’t know why it went down. But I know for more than 5 hours, Facebook wasn’t used to deepen divides, destabilize democracies, & make young girls & women feel bad about their bodies." pic.twitter.com/y3thv8R6On

— Breaking911 (@Breaking911) October 5, 2021

Autrement dit, Facebook serait surtout coupable de ne pas intervenir suffisamment sur les informations et discours déposés sur sa plateforme afin de n’en conserver que les éléments compatibles avec la doxa actuellement en vogue : le politiquement correct n’est pas encore suffisamment imposé, et pour la brave lanceuse « d’alertes », les petits moments de liberté que la plateforme laisse donc à ses utilisateurs sont encore trop de largesses face à ce qu’elle a vite fait de classifier en agressions et en risques potentiels pour les autres utilisateurs.

Il est vrai que pour les tenants de la pensée unique, la liberté d’expression a toujours constitué une menace insupportable.

Dans ce contexte, on comprend nettement mieux la gourmandise avec laquelle la presse s’est emparée des alertes en question, et comment tout ceci mousse subitement dans la direction générale de certains politiciens américains déjà à l’affût pour transformer cette mousse en nouvelles politiques massivement interventionnistes sur la vie numérique :

#USA Senator Ed Markey:”Here’s my message for Mark Zuckerberg: your time of invading our privacy , promoting toxic content and preying on children and teens is over. Congress will be taking action…” pic.twitter.com/jdSTeVXV4Y

— Nicole Elisei (@EliseiNicole) October 5, 2021

En somme, tout se passe exactement comme prévu, c’est-à-dire au plus mal : dans un premier temps, une lanceuse d’alerte nous dévoile les manipulations de Facebook et de ses filiales sur leurs utilisateurs à des fins lucratives et politiques visant à purger ou éliminer des propos politiquement incorrects. Dans un second temps, ces alertes sont utilisées pour forcer Facebook à manipuler encore plus ses utilisateurs en accroissant la purge politiquement correcte.

Par la suite, on se doute que tous les réseaux sociaux, de peur d’interpréter trop souplement les nouvelles lois édictées suite à cette affaire, vont surenchérir en accroissant encore leurs propres filtrages internes.

Oui, vraiment, la période actuelle n’est pas tendre pour Facebook et la tendance générale ne s’annonce pas favorable pour son avenir non plus : la lanceuse d’alerte sera un outil pratique pour imposer de nouvelles restrictions de contenu et une surveillance étatique toujours plus forte sur les réseaux sociaux, et les fuites de données massives, provoquant ou non des interruptions complètes de service, ne laissent augurer rien de bon sur la sécurité des utilisateurs de la plateforme.

Facebook, qui fut un moyen pratique pour « organiser » les révolutions (ou, au moins, les laisser s’organiser), semble n’être plus en grâce : peut-être ces États qui l’ont trouvé pratique ont à présent compris que Facebook et les réseaux sociaux constituaient aussi, en plus d’un moyen de propagande appétissant, une véritable menace pour leur stabilité ?

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Le faux bras-de-fer entre Facebook et l’Australie

Par : h16

Dans une redite résolument amusante de ce qui s’est passé il y a un peu plus d’un an en France, l’Australie passe au travers des mêmes soubresauts idiots provoqués par les luttes picrocholines entre les médias traditionnels et la Big Tech.

Pour rappel, l’Hexagone était passé par les mêmes bisbilles consternantes lorsque la presse avait tenté de faire chèrement payer à Google le droit de reprendre ses articles dans Google.News, alors même que le service de la firme de Mountain View, pourtant gratuit, leur rapportait un trafic considérable et des rentrées publicitaires afférentes.

Sans surprise, Google avait alors retiré les extraits incriminés des journaux envieux et trop gourmands qui avaient rapidement constaté une chute énorme de leur audience, et s’étaient donc à la fois arrangés avec la firme américaine, tout en continuant massivement le lobbying auprès de l’État afin de tordre le bras de l’impétrante et lui extorquer enfin un peu d’argent pour renflouer leurs caisses vides.

Le même sketch ridicule se déroule à présent en Australie où c’est Facebook qui fait les frais de l’ire médiatique et politicienne locale : le réseau social, qui laissait jusqu’alors les nouvelles des principaux médias s’égailler joyeusement dans les partages de ses membres et envisageait même d’offrir un service de collation de nouvelles du jour, s’est retrouvé attaqué par cette même presse avide de récupérer un peu d’argent au motif que le réseau social violerait les droits d’auteur.

Là encore, le motif est essentiellement le même qu’ailleurs dans le monde : la presse traditionnelle, voyant ses revenus diminuer inexorablement, refuse de remettre en question ses méthodes de travail et entend donc faire chèrement payer ceux qui diffusent gratuitement leur production.

En retour, la firme Facebook a rapidement fait comprendre que, puisqu’il en était ainsi, elle ne participerait plus à la moindre diffusion de contenu et mettrait les moyens techniques en œuvre pour s’assurer que ses utilisateurs n’enfreindraient plus du tout le droit d’auteur.

Ce qui se traduit par une chute impressionnante des visites sur les sites médiatiques (la surprise est là encore complète) et provoque donc maints atermoiements chez les patrons de presse : vite, il faut une loi pour imposer que Facebook diffuse les nouvelles et qu’en plus, la presse soit rémunérée pour cela !

En somme, tout se déroule comme si l’heureux propriétaire d’un grand panneau publicitaire blanc au bord de l’autoroute voyait une entreprise se pointer, y poser une publicité pour ses services et déclarer avec un aplomb phénoménal : « votre panneau parle de mon entreprise, il va donc falloir me payer », pour s’étonner ensuite que le propriétaire enlève le panneau purement et simplement.

Et tout comme en France, ce qui n’est, finalement, qu’une extorsion de fonds menée par les éditeurs de presse vers les firmes numériques, finira dans la même eau de boudin, obligeant les accapareurs peu scrupuleux à trouver un accord amiable a minima.

On se plaira néanmoins à lire les petites analyses fiévreuses de nos journalistes hexagonaux qui voient, là encore, une redite de leur propre combat : « regardez le méchant Google et le méchant Facebook qui, en plus de laisser les conspirationnistes et les haineux s’exprimer, volent le trafic des journaux et de la presse installée, propre sur elle, qui ne fait pas dans la fake news, elle ! Regardez comme Google et Facebook ont un pouvoir exorbitant sur les pauvres États qui, faibles et désarmés, ont bien du mal à contraindre ces GAFA gonflées ! »

La réalité est bien moins rose et ces échanges de coups entre les Big Tech et la presse ressemblent bien plus à des chamailleries d’adolescents qu’à des batailles homériques, voire des combats d’infirmes.

Du côte des infirmes médiatiques, les médias, qui voient leurs recettes s’éroder d’année en année, et doivent donc trouver de l’argent.

Ils n’ont que deux façons de procéder.

La première consiste à se renouveler. Malheureusement, ils semblent infoutus de vendre leur soupe : leur contenu n’est plus assez bon pour justifier un achat, et leur modèle économique n’a pas évolué depuis des décennies, comme si internet n’existait pas ou pas beaucoup.

La seconde méthode, plus simple, consiste à aller piocher dans la poche de ceux qui les ont pleines. Ceci serait du vol si ce n’était pas autorisé par la loi. Le lobbying est donc indispensable pour autoriser ce pillage, ce que se sont employé à mettre en place les éditeurs de journaux et de magazines partout dans le monde, un pays après l’autre.

Ce lobbying adopte différents angles selon les cultures et le pays, depuis l’aide pure et simple (subvention pour plusieurs centaines de millions d’euros en France par exemple) jusqu’à l’amoindrissement de leurs coûts (de distribution notamment avec la prise en charge par le contribuable des frais postaux), … En passant par les amendes pour violation du droit d’auteur, depuis Google jusqu’aux réseaux sociaux qui ont la mauvaise idée de faciliter la reprise de ces articles de presse si finement ouvragés, aux tournures de phrases si précisément ciselées dans la dentelle grammaticale et orthographique, aux métaphores si audacieuses et aux analyses si pointues.

Il va de soi que tous les Albert Londres modernes n’en peuvent plus du pillage de leur prose si essentielle à capturer le moment, depuis les plus vibrantes enquêtes sur le climat, le glyphosate ou l’absence évidente de tout islamo-gauchisme en France jusqu’aux plus belles envolées lyriques de leur titraille à base de « Selon une étude » et autres « Ivre, ».

L’appel à la loi et l’envie de pénal sont trop forts et ce qu’on observe en est donc la conséquence logique.

Les infirmes numériques, elles, se retrouvent donc dans la position de devoir distribuer le contenu souvent indigent de cette presse, et, de surcroît, de la rémunérer pour continuer à produire son jus de chaussette médiocre.

just think of it as a tax

Bien sûr, pour cette presse, Facebook qui coupe ces médias australiens de sa plateforme représente l’officialisation du pouvoir effectif de censure qu’on a (nous tous, utilisateurs) accordé à ces réseaux en les plaçant, probablement trop vite, au centre de nos préoccupations…

C’est surtout une balle dans le pied pour Facebook (et ses coreligionnaires) qui va inévitablement se prendre le retour de bâton politique : ayant aussi coupé certains services jugés essentiels par l’État australien, nul doute que ce dernier prétextera la bévue pour imposer au réseau social de diffuser les merdasseries tièdes de leur presse locale, à prix négocié.

Ici, peu semblent surpris que le gouvernement australien compte sur une plateforme totalement privée pour diffuser des messages essentiels à la population, et surtout qu’aucune alternative de secours ne semble exister. Peu s’offusquent qu’on puisse ainsi forcer une firme privée à rémunérer un service qui n’a rien d’indispensable. Peu voient l’atteinte supplémentaire à la propriété privée.

Tous, en revanche, pontifient sur la faiblesse des gouvernements devant la toute-puissance (fantasmée) des réseaux sociaux. Et tous applaudiront lorsque, faisant pourtant fi de cette soi-disant faiblesse, ces mêmes gouvernements voteront un bricolage législatif qui imposera l’extorsion pure et simple.

Arrêtons les niaiseries.

Arrêtons de nous leurrer, de croire en la toute puissance de ces firmes : si Facebook, Google et les autres ont ainsi pris tant d’importance dans nos vies, c’est parce que les politiciens, les gouvernements et les administrations y ont trouvé un intérêt direct et indirect.

Quoi qu’il arrive, à la fin, le pouvoir reste ultimement dans les mains de l’État qui peut, à n’importe quel moment et de façon plus ou moins arbitraire, décider de la mise sous tutelle, du démantèlement, de la dissolution ou du rachat à vil prix de ces firmes. Si, par extraordinaire, il venait à Zuckerberg, Sundar Pichai ou Tim Cook l’idée idiote de dépasser les limites de la bienséance autorisée par l’État, ils en subiraient immédiatement les conséquences les plus douloureuses et les plus rapides.

Ceux qui en doutent, en réajustant leur petit masque sur le pif, en applaudissant à l’idée d’un passeport sanitaire, en rentrant bien vite chez eux à 18h, oublient trop facilement que leurs libertés ne sont jamais que conditionnées à ce que l’État leur accorde, et oublient aussi ce que Louis XIV avait fait graver sur ses canons de bronze.

Ultima Ratio Regum.

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Liberté d’expression : des réseaux sociaux de plus en plus ambigus

Par : h16

Parallèlement aux actuels événements politiques américains et comme je le relatais dans un précédent billet, il semble que la question de la neutralité des médias et des réseaux sociaux se pose avec une insistance croissante, tant aux États-Unis qu’ici, en Europe.

Certes, il serait facile de mettre les velléités de modifier la loi régulant les réseaux sociaux sur le dos d’un agacement certain de l’actuel occupant de la Maison Blanche américaine : la façon dont Twitter et Facebook décorent les déclarations du président Trump lorsqu’il évoque des fraudes électorales jouent certainement un rôle dans les appels maintenant répétés de ce dernier à vouloir revoir la « section 230 » du code américain.

Cette « section 230 » du « Communications Decency Act » a été introduite au début de l’essor d’Internet, en 1996, pour limiter les poursuites judiciaires des hébergeurs pour des contenus produits par des tiers. Cette section permet en substance à Facebook, YouTube, Twitter et des sites hébergeurs mais non éditeurs de contenu (comme le sont les médias traditionnels) de ne pas être tenus responsables des propos tenus par les utilisateurs, ce qui permet – sur le papier – de garantir une très grande liberté d’expression.

Si cette section 230 a largement permis à ces entreprises de se développer sans risque ainsi qu’offrir des plateformes d’expression libres, larges et ouvertes à un nombre énorme d’individus partout sur la planète, leur position en tant que contributeurs directs à la diffusion d’information ne leur a pas échappé, notamment leur capacité à moduler l’importance virale de certaines informations. Le rôle de Google est par exemple assez clair dans la faible diffusion des informations du Climategate en 2009 et 2010 et montre assez bien que pour ces grandes entreprises, cette prise de conscience de leur rôle essentiel pour « canaliser » les savoirs ne date pas d’hier.

En outre, à la suite de la victoire de Trump en 2016, il leur est apparu clair que leur prépondérance dans le « paysage informationnel » était à même d’influencer largement le destin politique des États dans lesquels elles opèrent. Partant de là, les efforts qu’elles ont déployés pour orienter les informations qui touchent réellement le grand public n’ont plus cessé et ces derniers mois ont amplement démontré leur puissance : il a par exemple été très difficile d’obtenir des informations et une couverture raisonnable et non-partisane de l’Obamagate (un scandale équivalent au Watergate).

De même, le traitement des découvertes du contenu de l’ancien ordinateur de Hunter Biden quelques mois avant les élections aurait dû faire la une des journaux mais le travail de sape de Twitter et de Facebook auront considérablement ralenti toute sortie d’information qui aurait pourtant considérablement gêné la candidature de Joe Biden.

Enfin, le traitement actuel des allégations de fraude lors de l’élection américaine donne là encore une idée de l’impact de ces plateformes qui font tout ce qu’il est possible de faire pour orienter l’opinion de leurs utilisateurs.

Ici, on objectera à raison que ces plateformes, privées, ont toute latitude pour organiser les contenus qui y sont placés et ce d’autant que cette fameuse section 230 leur en donne le droit. Un souci se pose cependant lorsque les actions entreprises par ces plateformes dépassent largement le cadre prévu au départ : alors que Twitter, par exemple, se voulait à ses débuts comme l’aile la plus radicale du parti de la liberté d’expression (« the free speech wing of the free speech party » selon les termes du responsable de Twitter au Royaume-Uni), la disparition de certains tweets émanant de personnages officiels, l’affichage d’avertissements sur d’autres, le blocage unilatéral d’utilisateurs n’ayant pas clairement enfreint les règles d’utilisation, tout ceci participe d’une lourde suspicion de biais ou d’orientation de ces plateformes.

Ce n’est ni inattendu, ni à proprement parler incompatible avec leur nature privée.

En revanche, cette édition de plus en plus systématique des contenus selon des normes de plus en plus floues et arbitraires fait cependant glisser ces plateformes de simples hébergeurs à éditeurs de contenu, ce qui modifie substantiellement leur perception en terme de droit ; il apparaît qu’on est passé, tant sur Twitter que Facebook ou ailleurs, du règne de la libre expression, où n’était supprimé que ce qui est illégal, au filtrage plus ou moins actif de ce qui est choquant puis simplement de ce qui heurte les sentiments voire la simple idéologie de telle ou telle communauté, sans que les règles d’usage officielles permettent de préciser exactement ce qui est finalement autorisé ou non.

Ainsi, on se demande exactement pourquoi Twitter ou Facebook empêchent le partage d’une information (comme ce fut le cas pour l’article du New York Post sur Hunter Biden), ou pourquoi Google et Youtube en diminuent l’exposition si cette information n’enfreint aucune loi ni même leurs conditions générales d’utilisation.

Tout se passe en somme comme si ces entreprises américaines bénéficiaient d’un privilège assez extraordinaire puisqu’elle peuvent utiliser cette fameuse « section 230 » pour choisir de laisser un contenu diffamatoire ou violent (au motif qu’elles ne sont que pourvoyeur de contenu, et non éditrices), et peuvent aussi utiliser cette même « section 230 » pour justifier l’édition ou la suppression de contenu (au motif que le premier amendement constitutionnel américain ne s’applique pas à elles). Pile je gagne, face tu perds.

Au niveau européen, les lois étant un peu différentes, leur application diffère pour ces entreprises mais le résultat reste globalement le même ; ces entreprises ont maintenant passé la frontière poreuse entre le simple hébergement de contenu et celui de son édition et de sa curation active, ce qui donne lieu à des interrogations légales et éthiques : comment gérer la liberté d’expression et les limites que ces entreprises imposent, avec un sens parfois étrange de l’esprit de la loi ?

Il va de soi que, sur le strict plan libéral, l’attitude actuelle de ces plateformes ne devrait pas être le prétexte ni pour réduire encore la liberté d’expression (et abonder dans le sens de ces entreprises d’une modération de plus en plus drastique de tout propos vaguement irritant) ni dans la recherche active d’un moyen de briser leur quasi-monopole : en pratique, Twitter, Facebook et les autres creusent actuellement leur tombe à chaque billet censuré, chaque utilisateur banni pour des raisons futiles, un humour corrosif ou l’infraction à des règles communautaires de plus en plus farfelues et idéologiquement teintées.

Avec leur modération active idéologiquement orientée, ces plateformes finissent par nourrir des communautés de plus en plus agressives voire toxiques au sein desquelles la liberté d’expression disparaît et les opinions se polarisent très vite, ce qui est à peu près l’opposé de ce que recherchent les utilisateurs moyens qui en viennent, petit-à-petit, à explorer des alternatives dont le nombre ne cesse de croître pour répondre aux nouvelles demandes : MeWe, Parler, Gab, VK, Minds, Bitchute, Odyssey, Rumble, …

Ce qui n’empêchera pas les autorités (américaines ici, mais bientôt européennes, on peut prendre le pari) de s’intéresser de près à leur modus operandi. Pour le moment, des rumeurs évoquent l’association de 40 États américains pour poursuivre Facebook en justice pour pratiques anticoncurrentielles, pendant que le Département américain de la justice entend poursuivre l’entreprise pour discriminations à l’embauche.

Il semble maintenant clair que les actions de ces plateformes n’ont plus rien de neutre, tout comme il semble aussi clair que les législateurs, partout, comprennent les dérives qui se sont mises en place sous leur nez. Mais voilà : l’État n’aime pas la concurrence, jamais.

En allant sur le terrain glissant de la manipulation des foules, dans l’orientation des idéologies et dans la propagande politique, ces entreprises ont pris le risque d’attirer sur elles le pouvoir de coercition des États. À présent, la seule question qui vaille est de savoir si ceux-ci sauront résister à la tentation d’utiliser les moyens mis en œuvre par ces plateformes pour leurs propres desseins.

Je ne suis pas trop optimiste. Il est probablement déjà trop tard.

facebook : CIA way to let them spy on you

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Cryptomonnaie : le Libra sera libre comme les démocraties populaires sont démocratiques et populaires…

Par : h16

Ah, tiens, finalement, les cryptomonnaies, ce n’est pas si pourri que ça ! Regardez, même Facebook se lance dans l’aventure ! Avec l’arrivée d’un tel poids lourd dans l’espace des cryptomonnaies, pas de doute, cette invention financière majeure vient de faire un grand bond en avant… Mais avant de crier victoire, assiste-t-on réellement à la naissance d’une nouvelle cryptomonnaie ?

Pour le moment, c’est l’agitation sur la toile.

Du côté des médias traditionnels, c’est même la bousculade de petits articles pour détailler la nouvelle : pour les uns, Facebook veut bousculer les monnaies, pour d’autres, l’arrivée d’un tel géant doit même faire peur aux États.

Bref, on en parle un peu partout, les médias trépignent et c’est pour eux l’occasion de revenir à la fois sur le concept des monnaies et de s’interroger sur la place de cette technologie si vieille et pourtant si indispensable dans notre économie. La vulgarisation aidant, le lecteur le plus chanceux comprendra que la proposition de Facebook est essentiellement une nouvelle forme de coupons adossés à un groupe d’entreprises partenaires, à l’instar des « miles » aériennes ou d’autres jetons proposés par des chaînes ou des alliances commerciales.

Plus concrètement cependant, ceux qui voudront éplucher les caractéristiques du nouveau joujou de Zuckerberg pourront aller voir le joli site de la cryptomonnaie Libra, aux couleurs moyennement vitaminées de Facebook. On y notera les déclarations de principes, onctueuses comme un onguent sophistiqué, dans lesquelles on découvre que le but est d’offrir un moyen simple à des centaines de millions, que dis-je, des milliards d’individus de disposer d’avoirs numériques, de manipuler de la monnaie, et de faire des opérations bancaires.

Car si de moins en moins d’êtres humains meurent de faim, beaucoup trop sont encore exclus de l’accès aux services des banques et, plus prosaïquement, de la possibilité de recevoir ou d’échanger de la valeur de façon rapide, simple, efficace et sans danger. Avec un téléphone portable, une connexion au réseau et une cryptomonnaie qui fonctionne, « bancariser » ces personnes devient possible et le Libra de Facebook entend jouer ce rôle.

Cependant, une fois passées les présentations trendy et les jolies photos de banques d’image, les vidéos inspirantes à la musique neutre produite au kilomètre, l’épluchage du « whitepaper » technique refroidit quelque peu l’enthousiasme que cette initiative pouvait avoir déclenché.

En termes de caractéristiques techniques, il s’agit d’une chaîne de blocs dont les principes se rapprochent un peu d’Ethereum plus que de Bitcoin, avec un système de paiement de la transaction intégré, un consensus basé apparemment sur une preuve d’enjeu plutôt qu’une preuve de travail même si, comme Ethereum, les détails sur l’implémentation de cette preuve d’enjeu restent flous.

Pour fonctionner, Libra disposera d’un langage de script, permettant de faire fonctionner les transactions (et par la suite de mettre en place des contrats automatisés, à l’instar d’Ethereum là encore). Le langage, « Move », n’est pas détaillé et personne n’a idée ni de ses capacités, ni de sa solidité, ni des caractéristiques importantes (à commencer par sa vérification formelle).

Faisant fi des mécanismes de consensus déjà explorés par les cryptomonnaies existantes, Libra propose un nouveau mécanisme tolérant aux fautes byzantines, construit sur l’algorithme « HotStuff » produit par une chercheuse israélienne, Dahlia Malkhi. Si on peut admettre que, sur le papier, l’algorithme en question est plein de promesse en termes de performances et de facilité d’implémentation, force est de constater qu’on n’a pour le moment aucun recul sur sa résistance et sa capacité de monter en charge.

À ces éléments qui laissent penser que les personnes embauchées par Facebook pour créer une nouvelle cryptomonnaie ne sont pas complètement à côté de la plaque, on doit cependant ajouter quelques points qui laissent plus que perplexes sur l’avenir de cette aventure.

La lecture des documents fournis par la firme de Zuckerberg ne donne en effet qu’assez peu d’indications sur la nature publique des informations de transactions qui seront disponibles. Si, on le comprend, une centaine de grandes firmes participeront à la validation des transactions et à leur écriture dans le « grand livre général », on peine à voir où ce grand livre sera lisible, sachant que cette caractéristique – une publication au su et au vu de tous – est la base essentielle pour garantir la validité de ces transactions…

De la même façon, s’il est clairement indiqué que le protocole autorise chaque utilisateur à conserver un pseudonyme et plusieurs adresses pour effectuer des transactions sur la chaîne, on comprend malgré tout que les transactions, elles, seront hautement traçables, à l’instar de Bitcoin mais avec votre compte Facebook au bout. Question anonymat et fongibilité, ce n’est vraiment pas ça.

La Libra Fundation, qui se charge d’accueillir les premiers fondateurs, ces sociétés aptes à payer le ticket d’entrée de 10.000.000 de dollars pour participer, peut a priori refuser n’importe qui. Dès lors, il est naïf de penser que les 100 premiers participants de cette blockchains seront neutres. Leurs intérêts ne recouperont peut-être d’ailleurs pas celui des consommateurs…

Afin de contrebalancer la volatilité frénétique des cryptomonnaies, Libra propose un jeton adossé à un panier de monnaies. Ces monnaies – fiat, émises par des États – étant toutes inflationnistes, on peut donc garantir que le libra sera lui-même inflationniste et intrinsèquement manipulable par les États, ainsi que, par ricochet, soumis aux règles qu’ils mettent en place à commencer par les contraintes parfois exorbitantes que le dollar impose. À ce titre, si le dollar fait partie du panier, le libra ne sera donc pas accessible aux Iraniens, par exemple…

En somme, cette monnaie sera donc centralisée, censurable sur un claquement de doigt étatique, inflationniste et reposant intégralement sur les marges de manœuvre laissées par des États. On peut donc ainsi garantir qu’il y aura des KYC et des AML, ce qui fera voler par la fenêtre les belles présentations précédentes expliquant vouloir offrir cette monnaie à ces milliards d’individus non bancarisés : comment être reconnu de façon crédible et passer ces filtres alors que, dans beaucoup de pays, l’acte de naissance, la carte d’identité ou les moyens d’identification ou de gestion de propriété privée (comme le cadastre par exemple) sont au mieux naissants, au pire inexistants ou complètement sujets à corruption ?

En réalité, on comprend surtout que pour Facebook, cette nouvelle aventure est l’occasion de mesurer son impact réel puisque, la fondation Libra l’explique directement, l’un des buts est de développer un véritable « standard d’identité » :

« An additional goal of the (Libra) association is to develop and promote an open identity standard. We believe that decentralized and portable digital identity is a prerequisite to financial inclusion and competition. »

Un monde où la monnaie, devenue globale, est à la merci des États qui n’auront aucun mal à tordre le bras de toutes les sociétés privées acoquinées dans cette fondation, où les identités de tous et de chacun sont connues et traquées efficacement, et où absolument tous les actes marchands sont potentiellement disséqués par des entreprises qui ont fait fort de mettre le « Big data » et l’Intelligence Artificielle à leur service, voilà qui vend du rêve, non ?

On peut cependant raisonnablement parier sur une réussite (au moins à court terme) de cette nouveauté : c’est nouveau, c’est facile d’emploi, cela donne quelques opportunités supplémentaires d’échanger (de l’argent ici) avec des connaissances, des amis, etc, et ça utilise la puissance du réseau social Facebook, autant d’ingrédients qui garantissent que la masse foncera allègrement vers les promesses dorées portées par Libra…

Avant de clore ce billet, il serait dommage de ne pas noter la réaction immédiate, quasi compulsive et réflexive des autorités françaises, avec Tracfin en tête (dont le directeur, paniqué, croit encore qu’il va falloir réguler cette cryptomonnaie), rapidement suivi de notre Bruno Le Maire national, égal à lui-même c’est-à-dire à pas grand chose de valable.

Entendant que Facebook allait lancer sa propre monnaie, ne comprenant ni la technologie sous-jacente, ni même le concept de monnaie en général, notre Minustre de l’Économie En Déroute s’est donc fendu d’une remarque, parfaitement idiote comme il se doit :

« Que Facebook créé un instrument de transaction, pourquoi pas. En revanche, que ça devienne une monnaie souveraine, il ne peut pas en être question »

Autrement dit, Bruno a fermé ses petits poings et déclaré qu’il entendait fixer des limites à Facebook. Ce qui revient à croire qu’il a son mot à dire ; c’est déjà comique au niveau de l’Euro, c’est hilarant pour une cryptomonnaie en général, c’est juste consternant concernant ce projet en particulier. Évidemment, si le panier de monnaies comprend des dollars, le dernier mot appartiendra de toute façon au pouvoir fédéral américain qui se fera un plaisir de passer sur le corps frêle du petit Bruno, dont les petits couinements n’attireront aucune pitié.

Le Libra est annoncé pour débuter en 2020. Il reste donc encore plusieurs mois pour collecter des informations sur ce que veut être cette nouvelle cryptomonnaie. Mais tout indique que, derrière les buts sucrés présentés à grands renforts d’images colorées, se cache un mécanisme redoutable pour étendre encore un peu plus la domination des États sur les individus.

Du reste, ce sera un excellent test : si ces derniers laissent Facebook continuer, s’ils poussent même à la roue, vous pouvez être certains que ce ne sera pas pour votre plus grand bien. S’ils s’y opposent, s’ils paniquent et ruent dans les brancards, alors peut-être sera-t-il temps de s’y intéresser.

Restons prudents.

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