Lateo.net - Flux RSS en pagaille (pour en ajouter : @ moi)

🔒
❌ À propos de FreshRSS
Il y a de nouveaux articles disponibles, cliquez pour rafraîchir la page.
À partir d’avant-hierLes Crises

La France est la première nation à graver la liberté de recourir à l’IVG dans le marbre de sa Constitution

La France est devenue le premier pays au monde à garantir explicitement le droit à l’avortement dans sa constitution.

Source : Truthout, Chris Walker
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Des manifestants, tenant des banderoles, demandent l’inscription du droit à l’avortement dans la constitution sont rassemblés pour une manifestation en faveur des droits des femmes devant un écran géant pour suivre le débat sur le projet de loi à article unique près de la Tour Eiffel au Trocadéro, Paris, France, le 4 mars 2024. MOHAMAD SALAHELDIN ABDELG ALSAYED / ANADOLU VIA GETTY IMAGES

Les législateurs ont été convoqués par le président Emmanuel Macron au château de Versailles, l’ancien palais royal qui est souvent utilisé pour l’adoption de lois historiques au lieu du Palais Bourbon à Paris, où l’Assemblée nationale tient habituellement ses séances.

Pour qu’une modification devienne partie intégrante de la Constitution française, les trois cinquièmes des parlementaires doivent l’approuver, ce qui signifie que la mesure devait recueillir au moins 512 voix pour devenir un article de la constitution. Aucun des principaux partis représentés au Parlement ne s’y étant opposé, la mesure a recueilli 780 voix en sa faveur et seulement 72 voix contre.

Lire la suite

Comment Israël a-t-il obtenu la bombe nucléaire ? Retour sur le rôle de la France

L’armée israélienne, la quatrième puissance du monde, ravage Gaza et, avec les colons armés, terrorise les Palestiniens en Cisjordanie à la suite des massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre. Comme tant d’autres projets coloniaux, Israël est né de la terreur et a depuis lors nécessité le recours à la violence pour occuper des territoires arabes et isoler les Palestiniens. La prise de conscience que son existence dépendait d’une armée supérieure dans une région hostile a également encouragé Israël à poursuivre un programme d’armement nucléaire peu après la création de l’État en 1948.

Source : TomDispatch, Joshua Frank
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Bien qu’Israël soit une jeune nation, au milieu des années 1950, avec l’aide de la France, il avait secrètement commencé la construction d’un grand réacteur nucléaire. Le fait que deux alliés se soient associés pour lancer un programme d’armes nucléaires à l’insu de l’administration du président Dwight D. Eisenhower s’est révélé être un échec colossal (et embarrassant) des services de renseignement américains.

Ce n’est qu’en juin 1960, la dernière année de la présidence d’Eisenhower, que les autorités américaines ont eu vent de ce qui était déjà connu sous le nom de projet Dimona. Daniel Kimhi, un magnat israélien du pétrole, ayant sans doute bu un cocktail de trop lors d’une fête nocturne à l’ambassade des États-Unis à Tel Aviv, avoua aux diplomates américains qu’Israël construisait effectivement un grand « réacteur de puissance » dans le désert du Néguev – une révélation surprenante.

« Ce projet a été décrit à [Kimhi] comme un réacteur refroidi au gaz capable de produire environ 60 mégawatts d’électricité », peut-on lire dans une dépêche de l’ambassade adressée au département d’État en août 1960. « Kimhi a déclaré qu’il pensait que les travaux étaient en cours depuis environ deux ans et que la date d’achèvement n’était pas encore fixée. »

Lire la suite

L’aide économique américaine à la France, 1940-1953. Relecture du plan Marshall, par Jacques Sapir

Par : Sapir

La question de « l’aide » américaine à la France et généralement aux puissances européennes dans les années 1940-1950 est un sujet passionnant mais aussi d’une brûlante actualité au regard de la politique américaine vis-à-vis des pays européens depuis maintenant plusieurs années, et en particulier dans le cadre des opérations militaires en Ukraine. Cette question se double d’une autre : l’évaluation du « plan Marshall ».

Ce dernier est en effet devenu le symbole d’une aide supposée désintéressée et efficace au relèvement des pays d’Europe occidentale, au point qu’il est utilisé désormais dans le langage commun : on a évoqué un « plan Marshall pour les banlieues »et aujourd’hui on parle d’un « plan Marshall pour la rénovation des logements ». Il est ainsi devenu le synonyme de ce que l’on doit, ou que l’on devrait, faire dans certaines circonstances. Mais, le plan Marshall originel justifiait-il ces jugements et cet enthousiasme ? Depuis maintenant aux moins deux dizaines d’années, on assiste à une relecture nettement plus critique.

Un livre important, un livre dérangeant, un livre critiquable

C’est donc dans ce contexte qu’Annie Lacroix-Riz a publié en octobre 2023 un livre important et imposant sur les origines du plan Marshall[1]. Important, il l’est par son sujet. Le débat a commencé depuis maintenant plus de vingt ans sur les motivations profondes de l’engagement des États-Unis dans ce que l’on appelle le plan Marshall ou ERP (Emergency Recovery Program). Imposant, il l’est par sa forme (571 pages), mais aussi par des sources très importantes. Avertissons immédiatement le lecteur, c’est un livre à thèse. L’autrice y défend celle d’une aide américaine pensée exclusivement au service des États-Unis et dans le but d’asseoir une domination totale de ces derniers sur les pays européens. Le titre du premier chapitre de l’ouvrage le prouve. Il s’intitule « la quête américaine de l’hégémonie en Europe ».

Mais, ce livre ne se limite pas à cela. Il porte aussi une seconde thèse qui est celle du ralliement des élites françaises au projet américain, dans la continuité pour certaines de leur précédent ralliement au projet nazi. Cette dernière thèse, qui est dans la continuité d’ouvrages précédents d’Annie Lacroix-Riz[2], contribue cependant à brouiller la première. En effet, elle empiète et réduit l’étude du plan Marshall, et en particulier de ses conditions d’application, notamment, mais pas seulement, de l’importance de l’OECE (la future OCDE) qui fut créée spécifiquement pour coopérer avec l’Economic Cooperation Administration qui devait gérer le plan Marshall[3] et de l’Union Européenne des Paiements[4]. Au vu de l’importance de l’ouvrage, cela est regrettable. La question des élites avait été traitée de manière exhaustive dans trois précédents ouvrages, et elle n’aurait du occuper qu’une place mineure dans celui-ci.

Lire la suite

Le gouvernement néolibéral d’Emmanuel Macron remplace les aides sociales par un système de travail punitif

Emmanuel Macron continue de s’attaquer à l’État-providence français. Après sa réforme rétrograde de l’âge de la retraite qui a suscité des manifestations de masse, il cherche maintenant à obliger les demandeurs d’emploi à effectuer un travail non rémunéré en échange de leurs maigres allocations.

Source : Jacobin, Marlon Ettinger
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le président français Emmanuel Macron s’adresse à la presse dans le sud de l’Espagne, le 6 octobre 2023. (Ludovic Marin / AFP via Getty Images)

En septembre dernier, le ministre français du Travail, Olivier Dussopt, a annoncé que des zones entières du pays avaient été sélectionnées pour participer à une expérience. Il s’agissait de tester une réforme du Revenu de solidarité active (RSA), une prestation qui apporte un soutien financier minimum aux personnes ayant de très faibles revenus. Actuellement, environ 1,6 million de ménages français bénéficient de cette aide sous certaines conditions. Mais avec l’expérimentation dans 19 des 101 départements français, le programme a soumis les bénéficiaires à un nouveau programme comprenant des obligations de passer au moins quinze heures par semaine à suivre un plan de réinsertion dans le monde du travail. « L’ensemble de ces départements, explique un communiqué de presse du gouvernement sur l’expérimentation, reflète une grande diversité géographique, démographique et sociale. »

Un an plus tard, le reste de la France pourra goûter aux fruits des expériences que le Dr Macron a menées sur ses heureux patients. Cette réforme a été formalisée dans la nouvelle loi sur l’emploi du gouvernement, qui a été débattue à l’Assemblée nationale la semaine dernière. Depuis l’annonce faite par la Première ministre Élisabeth Borne en avril dernier, il est officiel qu’un élément central de la réforme consistera à subordonner l’accès au RSA à des conditions de travail.

Lire la suite

Mali, Niger, Gabon : la mort de la Françafrique

Pendant des décennies, la France a maintenu le contrôle sur ses anciennes colonies africaines en soutenant les hommes forts locaux. Les récents coups d’État au Niger et au Gabon contre des gouvernements accusés d’être alignés à Paris montrent que l’empire français informel se délite.

Source : Jacobin, Harrison Stetler
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le président français Emmanuel Macron (à gauche) rencontre le président du Gabon Ali Bongo Ondimba (à droite) pour une rencontre bilatérale à Libreville, au Gabon, le 1er Mars 2023. Bongo a depuis été évincé lors d’un coup d’Etat (Ludovic Martin / AFP via Getty Images)

Le lundi, le général Brice Oligui Ngeuma a été déclaré président par intérim du Gabon. Son investiture, qui était supposée promettre une « transition » démocratique à terme, a eu lieu après la réélection bidon du dirigeant de longue durée Ali Bongo, et son arrestation par les militaires. Bongo, partenaire de la France, a pris les rênes du pouvoir en 2009 après le décès de son père, qui a été le président à vie de ce pays d’Afrique centrale depuis 1967, soit une très grande partie de la période après que le Gabon ait obtenu son indépendance de Paris.

Le huitième coup d’Etat dans les anciennes colonies françaises depuis 2020, les évènements au Gabon ont été plus que tout conduit par un épuisement populaire vis-à-vis de la dynastie Bongo. Mais il y a aussi à voir avec le déclin de l’influence française. Le jour même où Ngeuma a été destitué, la ministre française des Affaires Etrangères a déclaré au Monde: « La Françafrique est morte depuis longtemps. » En ces termes, elle faisait référence aux liens commerciaux et militaires étroits que la France a maintenus pendant des décennies avec son ancien empire après la décolonisation officielle.

Lire la suite

En France, l’État est interventionniste mais toujours au bénéfice du capital

Les réformateurs néolibéraux qualifient souvent le modèle social français de fardeau insoutenable pour l’entreprenariat privé. Pourtant, au cours des dernières décennies, les aides publiques aux entreprises ont presque triplé en pourcentage du PIB, ce qui montre que les interventions de l’État soutiennent de plus en plus les profits privé.

Source : Cole Stangler, Jacobin
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le président français Emmanuel Macron (C), le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire (G), la Première ministre Elisabeth Borne et le secrétaire général du Conseil national de la refondation (CNR) François Bayrou lors de la deuxième session plénière du Conseil national de la refondation à Paris le 12 décembre 2022. (Gonzalo Fuentes / AFP via Getty Images)

Entretien avec Anne-Laure Delattes par Cole Stangler

L’État français est souvent dépeint comme une machine tentaculaire et interventionniste – et pas seulement par les observateurs étrangers. Les détracteurs de l’économie de marché lui reprochent de surtaxer les entreprises et d’étouffer la croissance du secteur privé, tout cela pour financer un modèle de protection sociale non durable. Cette affirmation est à l’origine d’une série de projets de « réforme » récents, au nom de la modernisation de l’économie française.

Lire la suite

Cette banlieue parisienne a déjà brûlé par le passé. Les choses ont-elles changé depuis ?

La France a dépensé des milliards d’euros pour revitaliser les quartiers pauvres après les manifestations qui avaient embrasé Clichy-sous-Bois en 2005. Face à une nouvelle vague de colère, les gens veulent savoir ce qui n’a pas fonctionné.

Source : The New York Times, Constant Méheut
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

La vue depuis un toit du Chêne Pointu, un quartier de Clichy-sour-Bois, en banlieue parisienne.Crédit…Dmitry Kostyukov pour le New York Times

À l’automne 2005, Faisal Daaloul était un jeune adulte qui manifestait dans les rues de Clichy-sous-Bois, une banlieue parisienne défavorisée en proie à la colère après la mort de deux adolescents poursuivis par des policiers. Après les spasmes de la colère publique, il espérait que la France se pencherait enfin sur ses banlieues longtemps négligées et sur leurs communautés minoritaires.

Près de 20 ans plus tard, Daaloul est aujourd’hui père de famille. Il a lutté pour empêcher son fils de 18 ans de se joindre aux récentes manifestations violentes, déclenchées par l’assassinat d’un adolescent par la police, que beaucoup attribuent à des attitudes racistes. Daaloul est d’origine tunisienne et sa femme est noire. Il craint que son fils ne soit une cible parfaite pour la police.

Lire la suite

De la république policière à la république fasciste ? – Frédéric Lordon

On savait déjà très exactement où en est le signifiant « républicain » après un communiqué ouvertement raciste et factieux de syndicats policiers d’extrême droite, invoquant comme il se doit « l’ordre républicain » pour lancer la chasse à l’homme, plus précisément à ceux des hommes considérés comme des « nuisibles ». Tout à son habitude de confondre modération et aveuglement, le journal Le Monde avait jugé le communiqué « révélateur de l’exaspération des troupes », là où il aurait plutôt fallu y voir la fascisation caractérisée de l’appareil de force — et en concevoir un chouïa plus d’inquiétude.

Source : Le Monde diplomatique, Frédéric Lordon

Otto Meyer-Amden. — « Préparation. Composition générale II », vers 1922.

On savait déjà très exactement où en est le signifiant « républicain » après un communiqué ouvertement raciste et factieux de syndicats policiers d’extrême droite, invoquant comme il se doit « l’ordre républicain » pour lancer la chasse à l’homme, plus précisément à ceux des hommes considérés comme des « nuisibles ». Tout à son habitude de confondre modération et aveuglement, le journal Le Monde avait jugé le communiqué « révélateur de l’exaspération des troupes », là où il aurait plutôt fallu y voir la fascisation caractérisée de l’appareil de force — et en concevoir un chouïa plus d’inquiétude.

Mais jamais Le Monde ne dira un mot de la fascisation en cours : consentir à l’aveu qu’elle se déroule sous les auspices d’un pouvoir qu’il a si longtemps encensé, c’est sans doute trop lui demander. Le Monde peut à la rigueur comprendre le fascisme comme malheureuse irruption venue de nulle part, ou comme curiosité historique sans suite possible, mais jamais n’accédera à l’idée que le fascisme naît « du dedans ». Car notre « dedans », pour Le Monde, c’est « la république » et « la démocratie ». Or comment la république et la démocratie pourraient-elles accoucher du fascisme puisqu’elles en représentent le principe opposé ? Voilà la bouillie qui traîne dans les têtes formées à l’Institut d’Études Politiques, école où l’on n’a notoirement jamais rien compris à ce qu’est la politique.

Lire la suite

Vers quel nouvel ordre mondial ? La fin de la domination étasunienne et ses conséquences, par Jacques Sapir

Par : Sapir

Il devient de plus en plus évident que nous sommes aujourd’hui à l’aube d’un nouvel ordre mondial. Les transformations qui ont affecté les rapports de force géostratégiques, mais aussi les rapports de forces économiques et les règles et pratiques du commerce international l’attestent. L’ordre mondial issu de la fin de la Guerre Froide en 1991, et qui était marqué par une domination sans partage de l’Hyper-Puissance américaine[1], s’est progressivement fragmenté. Mais, ce qui naitra de cette fragmentation n’est pas encore pleinement défini.

Cette fragmentation peut se solidifier en une nouvelle Guerre Froide tout comme pourrait apparaître d’ici quelques années nouvel ordre mondial q plus respectueux des droits des Nations, plus centré sur les problèmes communs de ces nations, problèmes qui vont de la sauvegarde de l’environnement au développement social et économique qui reste à accomplir dans de nombreux pays, et enfin mieux compatible avec l’émergence d’un contrat social de progrès au sein de chacun d’entre eux. Tel est sans doute le défi le plus important que nous aurons à affronter dans ces prochaines années.

(Cette note est issue d’un projet d’article qui a été soumis à la revue russe Economic and Social Changes: Facts, Trends, Forecast / Экономические и социальные перемены: факты, тенденции, прогноз et qui sera, après révisions, publiés dans le n°4/2023)

Lire la suite

Liberté de la presse : petite histoire des ordonnances de 1944 issues du CNR

Ventes en berne, revenus publicitaires en chute libre, crédibilité mise à mal… c’est un constat assez unanime : la presse écrite va mal en France. À la fois cause et conséquence de cette crise, le phénomène de concentration des médias français entre les mains d’un nombre toujours plus réduit de grandes fortunes est régulièrement pointé du doigt [1]. Et cela sans que les gouvernements successifs semblent s’émouvoir outre mesure.

Ce pourrissement de la situation de la presse fait un contraste saisissant avec le projet du Conseil national de la résistance (CNR) et les fameuses « ordonnances de 1944 » sur la liberté de la presse du Gouvernement provisoire de la République française qui promettaient notamment une presse libérée des puissances d’argent. Comment, en quelque 70 ans, et même beaucoup plus rapidement, un tel renversement a-t-il été possible ? C’est la réalité des changements promis par ces ordonnances, et leur déconstruction progressive jusqu’à aujourd’hui, que nous proposons d’éclairer ici [2].

Source : ACRIMED, Jean Pérès, Jérémie Fabre

La réforme des retraites d’Emmanuel Macron est une réelle guerre des classes

Le président français Emmanuel Macron projette d’élever l’âge de départ à la retraite à 64 ans, entraînant des contestations massives. Le gouvernement affirme que l’âge de départ actuel n’est pas soutenable : mais ce que les travailleurs français ne peuvent vraiment pas se permettre, c’est de travailller jusqu’à leur mort.

Source : Jacobin Mag, Harrison Stetler, Michaël Zemmour
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Pancartes avec le portrait d’Emmanuel Macron portées au cours de la manifestation contre la réforme des retraites à Paris, le 31 janvier 2023 (Andrea Savorani Neri / NurPhoto via Getty Images).

Entretien avec Michaël Zemmour par Harrison Stetler

Ce mardi, la population est descendue dans la rue partout en France pour protester contre le projet d’Emmanuel Macron de réformer le système de retraite. Selon le ministère de l’Intérieur, un peu moins de 1,3 million de manifestants se sont joints aux cortèges, soit plus qu’au cours de la première journée de grève générale le 19 janvier. Unies dans l’opposition à la proposition gouvernementale d’augmenter l’âge minimal de départ à la retraite à soixante-quatre ans, les organisations syndicales de France affirment de leur côté que 2,8 millions de personnes ont participé aux marches à travers le pays, alors que le mouvement d’opposition semble monter en puissance.

Lire la suite

La planification : une solution réaliste aux problèmes actuels ? – Jacques Sapir

Par : Sapir

La notion de planification fait aujourd’hui un retour remarqué. Mais, de quoi parle-t-on exactement aujourd’hui ? Personne ne souhaite retourner à ce que l’on appelait la « planification centralisée », autrement dit le Gosplan. Cependant, on commence à se souvenir qu’une autre planification a existé, et en particulier dans les années après la seconde guerre mondiale, que ce soit en France, au japon, en Inde[1], mais aussi en Italie, aux Pays-Bas, en Corée du Sud ou en Malaisie. Pourquoi cette notion redevient-elle aujourd’hui d’actualité ? À cela se joint une autre question : la planification pourrait-elle être une bonne réponse aux problèmes du développement économique dans la période actuelle ?

(Traduction française, réalisée par l’auteur, d’un article publié dans le numéro 4/2023 de l’hebdomadaire russe EKSPERT. Les notes ne sont pas présentes dans la version publiée. La version originelle de l’article peut être consultée ici : https://expert.ru/expert/2023/04/ekonomicheskoye-planirovaniye-renessans-zabytoy-praktiki-i-vozmozhnosti-dlya-rossii/)

Les origines d’un retour en grâce

Le débat a été lancé en Russie en 2018 par les observations de l’académicien Pol’terovich lors d’une conférence organisée par le Haut Collège d’Économie à Moscou[2]. Il s’est développé dans les économies occidentales, et en particulier en France[3], à partir de la crise engendrée par l’épidémie de la Covid-19[4]. En fait, quatre raisons justifient le recours à la planification.

La première n’est autre que la présence récurrente d’échecs de marché. Ce terme signifie que le mécanisme du marché n’est plus capable, dans certaines situations, de produire la coordination des agents décentralisés. On parle alors d’échec de marché absolu. Mais, dans certaines autres situations, on constate que le marché aboutit certes à une coordination mais qu’elle est moins efficiente que celle que l’on pourrait obtenir par une planification. C’est ce que l’on appelle un échec de marché relatif. Deux cas viennent alors à l’esprit.

Lire la suite

Quel sera l’impact macroéconomique de la nouvelle donne géopolitique sur l’économie française ? – Jacques Sapir

Par : Sapir

La trajectoire et les perspectives de l’économie française à l’automne 2022 est marquée par un certain nombre d’incertitudes. Si l’activité économique a connu une embellie au 2ème trimestre 2022, les nuages s’accumulent sur son futur. Pour comprendre les problèmes auxquels l’économie française fait face, il faut analyser le contexte économique international dans lequel elle s’insère, les contraintes auxquelles elle doit faire face (en particulier la hausse de l’inflation et l’impact des politiques monétaires) et enfin considérer les évolutions de l’investissement et de la demande.

(Une première version de ce texte a été présentée à la 64ème session du Séminaire Franco-Russe qui s’est tenue à Moscou les 21, 22 et 23 novembre 2022)

I. Le contexte

Les facteurs qui avaient soutenu l’activité durant le premier semestre 2022, comme la normalisation de la circulation des hommes et des biens à la suite de la crise de la COVID-19, s’estompent progressivement. En dépit de goulots d’étranglement sur plusieurs catégories de bien[1], l’activité économique en Europe s’était bien maintenue au premier semestre 2022. La réouverture des communications et des transports, et la fin des restrictions, avait soutenu un rebond des services à forte intensité de contact, y compris les secteurs liés au tourisme qui avaient pris du retard sur celle des activités de production de biens sans contact pendant la majeure partie de 2021.

Cependant, la guerre en a également posé des problèmes croissants aux économies européennes en raison de l’aggravation de la crise énergétique, de la hausse des hydrocarbures et de ses effets tant directs qu’indirects[2], mais aussi du fait des désordres survenant sur les marchés des matières premières, et en particulier des matières premières alimentaires[3].

Lire la suite

ENCORE DES RÉFORMES INDÉCENTES : IL FAUT REPRENDRE LA FRANCE À MACRON ! – François Ruffin

François Ruffin est député (Picardie debout !) de la Somme depuis 2017, il a également été fondateur et rédacteur en chef du journal Fakir, ainsi que réalisateur de documentaires comme « Merci Patron ! », « J’veux du soleil » ou encore « Debout les femmes ! ». Il vient tout juste de sortir « Le temps d’apprendre à vivre: La bataille des retraites », un petit livre dans lequel il revient sur le projet d’Emmanuel Macron de réformer les retraites, un acharnement et une hérésie contre laquelle il faut se battre à tout prix. Dans cette interview par Olivier Berruyer, pour Élucid, François Ruffin dénonce les réformes anti-sociale de Macron (chômage, retraite…), dans un contexte économiquement très difficile (inflation, énergie…) qui ne cesse de renforcer les inégalités et les injustices dans le pays.

▶ N’oubliez pas de vous abonner à la chaine Youtube Élucid pour ne rien louper (rapide, et gratuit), et de partager la vidéo si elle vous a plu, pour lui donner plus de visibilité !

Lire la suite

L’industrie française de l’armement s’enrichit sur le dos des dictatures

Les gouvernements autoritaires comme ceux d’Égypte et d’Arabie saoudite ont financé un boom de l’industrie de l’armement en France. Aujourd’hui, avec la guerre en Ukraine, elle cherche à réarmer l’Europe.

Source : Jacobin Mag, Harrison Stetler
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le président français Emmanuel Macron et le président des Émirats arabes unis Sheikh Mohamed bin Zayed al-Nahyan discutent avec le PDG du groupe Dassault Aviation, Eric Trappier, lors d’un dîner d’État organisé au Grand Trianon du château de Versailles, près de Paris, le 18 juillet 2022. (Christophe Petit Tesson / Pool / AFP via Getty Images)

Tout bien considéré, 2021 a été une autre bonne année pour l’industrie de l’armement en France. Selon le rapport annuel au Parlement publié fin septembre par le ministère des Armées, les entreprises françaises ont vendu pour plus de 11,7 milliards d’euros d’armes et autres technologies liées à l’armée à des États étrangers.

Après une période d’accalmie due à la pandémie, l’année 2021 sera la troisième meilleure année de l’industrie de défense française en termes d’exportations, après 2015 et 2016, qui ont vu respectivement des ventes d’une valeur de 16,9 milliards d’euros et 13,9 milliards d’euros. La rupture par le gouvernement australien, en septembre 2021, de son contrat pour douze sous-marins avec le constructeur français Naval Group a suscité l’inquiétude à Paris quant à l’attrait de l’armement français, et des accusations pas très subtiles de trahison américaine. Le rapport de cette année devrait apporter une certaine consolation : le volume de 2021 confirme la position de la France au troisième rang des exportateurs mondiaux d’armes, derrière les États-Unis et la Russie.

Lire la suite

COP27 : Les dirigeants occidentaux deviennent soudain plus courtois avec le président du Venezuela

John Kerry s’est entretenu avec Nicolas Maduro lors d’une réunion « impromptue » tandis qu’Emmanuel Macron l’a appelé « président », ignorant Juan Guaido.

Source : Responsible Statecraft, Connor Echols
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le président vénézuélien Nicolas Maduro rencontre le président français Emmanuel Macron lors de la conférence COP 27 en Égypte (Screengrab via Telesur)

Après avoir tenté pendant des années d’isoler le président vénézuélien Nicolas Maduro, les États-Unis et leurs alliés européens semblent prêts à changer d’approche pour traiter avec le leader de gauche contesté.

Lors d’une rencontre apparemment impromptue au sommet de la COP 27 en Égypte, le président français Emmanuel Macron a dit à Maduro qu’il « aimerait beaucoup que nous puissions parler plus longuement », signalant ainsi son intérêt à aider à la médiation de la crise politique au Venezuela. Macron s’est également adressé à Maduro en l’appelant « président », ce qui confirme ainsi la décision de l’Union européenne de ne plus reconnaître Juan Guaido, figure de l’opposition, comme le dirigeant du pays.

Lire la suite

Centrales nucléaires : La France risque de connaître des coupures d’électricité pendant l’hiver

La flambée des prix de l’électricité affecte un pays qui était jusqu’à récemment un grand exportateur d’énergie.

Source : Wall Street Journal, Joe WallaceFollow
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Les dirigeants occidentaux se préparent à l’éventualité que les flux de gaz naturel russe transitant par le gazoduc Nord Stream ne retrouvent jamais leur niveau normal. Shelby Holliday, du WSJ, explique à quoi pourrait ressembler une crise énergétique en Europe et comment elle pourrait se propager dans le monde.

Une victime improbable est en train d’émerger dans la crise énergétique de l’Europe : la France.

Pendant des années, l’État français a été une pierre angulaire du marché énergétique européen, grâce à son énorme parc de réacteurs nucléaires. Ces derniers permettaient au pays d’exporter de l’énergie bon marché vers les pays voisins, contribuant ainsi à contenir les prix de l’électricité dans toute la région.

Lire la suite

Classer pour dominer : Petite histoire critique du fichage en France

La campagne d’action collective contre la Technopolice se termine dans quelques semaines. Notre plainte contre le Ministère de l’Intérieur (que vous pouvez encore rejoindre ici) vise notamment deux fichiers étatiques massifs : le fichier TAJ et le fichier TES. À travers eux, nous attaquons des outils omniprésents et structurants de la surveillance policière. Car ficher, c’est organiser le contrôle et la domination de l’État sur sa population. Comment expliquer que ces pratiques aient pu émerger, se maintenir et s’ancrer si profondément dans les rouages de l’administration française au point qu’elles échappent désormais à tout véritable contrôle ?
Si on peut évidemment trouver une multitudes d’explications, nous proposons de revenir ici, sans prétention d’exhaustivité, sur l’évolution à travers le temps du fichage en France.

Source : La Quadrature du net – 07-09-2022

Lire l’article complet sur le site de la Quadrature du Net

Lire la suite

Dans la France d’Emmanuel Macron, même les diplomates font grève contre les coupes budgétaires

Emmanuel Macron s’est servi de la guerre en Ukraine pour renforcer sa crédibilité comme homme d’État mondial. Pourtant, la grève du corps diplomatique, la semaine dernière, montre comment ses recettes néolibérales ont vidé l’État français de sa substance.

Source : Jacobin Mag, Harrison Stetler
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

La réforme du ministère des Affaires étrangères fait partie d’un désaccord plus large entre des segments de la haute fonction publique et le gouvernement d’Emmanuel Macron. (Antoine Gyori / Corbis via Getty Images)

La manifestation du 2 juin à Paris portait tous les signes habituels d’une action ouvrière française, avec un représentant syndical revêtant le maillot à mailles rouges de la Confédération générale du travail (CGT) et des pancartes en carton appelant à défendre les services publics. Mais la mobilisation, l’une des premières du second mandat d’Emmanuel Macron, est venue d’une source surprenante : le corps diplomatique français. Sur l’esplanade gazonnée située entre le musée militaire des Invalides et le siège de l’administration diplomatique, le Quai d’Orsay, au cœur d’un quartier qui regorge d’ambassades étrangères et d’appartements de luxe, le rassemblement de plusieurs centaines de travailleurs du ministère des Affaires étrangères offrait un spectacle exceptionnel.

Première au ministère depuis 2003, la grève d’une journée du 2 juin était une action commune entre le siège parisien et le réseau mondial des consulats et ambassades de France – le troisième plus grand réseau diplomatique au monde, après ceux des États-Unis et de la Chine. Selon les organisateurs, près d’un millier de fonctionnaires ministériels, tant contractuels que statutaires, ont participé à ce débrayage, auquel se sont joints également une trentaine de généraux consulaires et d’ambassadeurs.

Lire la suite

Croissance nulle au 1er trimestre : vers un basculement de régime de croissance ? – Jacques Sapir

Par : Sapir

La croissance au premier trimestre de cette année aura donc été nulle si l’on en croit les chiffres de l’INSEE. Ce résultat apparaît comme une douche froide après le rebond économique que la France a connu en 2021. La question se pose donc de savoir quelles sont les raisons qui peuvent expliquer ce mauvais résultat. Au-delà, s’agit-t-il d’un simple accident conjoncturel, d’une panne plus durable, voire d’une tendance qui pourrait être véritablement inquiétante ?

Les faits

L’arrêt de la croissance a surpris les responsables du Ministère de l’économie et des finances. Il est manifestement dû à la chute de la consommation, qui diminue d’environ -0,5 %, mais aussi à un investissement qui reste très faible. La reconstitution des stocks, un phénomène qui est sensible depuis la fin de l’année 2021, est le seul facteur positif à noter.

Graphique 1

Lire la suite

Émigration : Le départ en sourdine des Français musulmans

Alors que l’immigration domine la campagne présidentielle, l’émigration accrue de Français musulmans témoigne d’une crise plus profonde pour le pays.

Source : The New York Times, Norimitsu Onishi, Aida Alami
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Vous avez manqué l’analyse exclusive d’Élucid sur l’immigration en France ? Cliquez ici pour la découvrir.

Lire la suite

Terrorisme : Les États-Unis au secours des Français au Sahel

Ce n’est pas parce que Biden essaie de se rabibocher avec Macron qu’il doit continuer à alimenter une politique sans issue.

Source : Responsible Statecraft, Alex Thurston
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Vie quotidienne des soldats français de l’opération militaire Barkhane au Mali (Afrique) lancée en 2013 contre le terrorisme dans la région. (Shutterstock/Fred Marie)

Le 12 janvier, John Hudson, du Washington Post, a publié un article détaillant la décision de l’administration Biden de continuer à soutenir les opérations antiterroristes françaises dans la région du Sahel en Afrique – malgré l’échec de ces opérations au cours de la dernière décennie.

Après avoir déployé des troupes dans le nord du Mali en 2013 pour chasser les djihadistes des grandes villes, les Français ont fait la transition vers une mission antiterroriste à l’échelle de la région, l’opération Barkhane, en 2014. L’avenir de Barkhane n’est pas clair au milieu d’une réduction partielle des forces et de l’annonce en juin par le président français Emmanuel Macron de la fin de la mission. Malgré ces évolutions, Barkhane continue de mener des opérations à un rythme assez rapide, et les Français construisent simultanément une unité de forces spéciales paneuropéenne appelée Task Force Takuba. Les responsables français avaient également menacé de mettre fin aux opérations au Mali si les autorités maliennes faisaient appel à l’aide russe sous la forme de mercenaires du groupe Wagner. La junte malienne avait contacté les Russes après que la France eut annoncé qu’elle réduirait de moitié ses propres troupes de l’opération Barkhane.

Lire la suite

❌