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À partir d’avant-hierLes Crises

Guantánamo, armes illégales, surexploitation : les États-Unis piétinent les règles du jeu

En 1963, l’été de mes 11 ans, ma mère a travaillé à l’évaluation des programmes du Corps de la Paix en Égypte et en Éthiopie. Mon jeune frère et moi avons passé la majeure partie de l’été en France. Nous étions d’abord à Paris avec ma mère avant qu’elle ne parte pour l’Afrique du Nord, puis avec mon père et sa petite amie dans une minuscule ville au bord de la Méditerranée.

Source : Tom Dispatch, Rebecca Gordon
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

À Paris, j’ai vu des touristes américains se promener en short et en sandales, appareil photo en bandoulière, prenant la pose dans les cathédrales et les musées. J’ai écouté les commentaires de ma mère sur ce qu’elle considérait comme leur grossièreté et leur insensibilité. Dans mon esprit d’enfant de 11 ans, j’étais plutôt d’accord. J’avais déjà entendu l’expression « le vilain Américain » – bien que je n’aie rien su du roman prophétique de 1958 portant ce titre sur les bourdes diplomatiques des États-Unis en Asie du Sud-Est en pleine Guerre froide – et il me semblait que ces impolis en France correspondaient parfaitement à cette expression.

De retour chez moi, j’ai confié à un ami (dont les parents, je l’ai appris des années plus tard, travaillaient pour la CIA) que parfois, pendant mon séjour en Europe, j’avais eu honte d’être américain. Elle m’a répondu : « Tu ne devrais jamais ressentir cela. C’est le meilleur pays du monde ! »

En effet, les États-Unis étaient alors le leader de ce que l’on appelait « le monde libre ». Peu importe que tout au long de la Guerre froide, nous ayons activement soutenu des dictatures (en Argentine, au Chili, en Indonésie, au Nicaragua et au Salvador, entre autres) et renversé des gouvernements en voie de démocratisation (au Chili, au Guatemala et en Iran, par exemple). À l’époque du GI Bill, des syndicats puissants, des soins de santé fournis par l’employeur et de la domination économique générale de l’après-guerre, pour la plupart d’entre nous qui étions blancs et à la portée de la classe moyenne, les États-Unis semblaient probablement être le meilleur pays du monde.

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Israël terrorise les Palestiniens avec son vaste réseau de caméras biométriques liberticides

Le système de surveillance par reconnaissance faciale viole les droits fondamentaux des Palestiniens à la liberté de mouvement et au respect de la vie privée.

Source : Truthout, Marjorie Cohn
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Des Palestiniens utilisent une carte biométrique pour franchir un portail automatisé équipé d’un système de reconnaissance faciale, au point de contrôle de Qalandiya, au sud de Ramallah, en Cisjordanie, le 17 mai 2019.
David Vaaknin pour le Washington Post via GETTY IMAGES

Israël renforce son système d’apartheid dans les territoires palestiniens occupés en utilisant une technologie biométrique de reconnaissance faciale alimentée par l’intelligence artificielle pour suivre et restreindre les déplacements des Palestiniens. La technologie de reconnaissance faciale permet d’identifier les personnes et de les cataloguer en fonction de leurs caractéristiques physiques, notamment leur race, leur appartenance ethnique, leur sexe, leur âge et leur statut de personne en situation de handicap.

La technologie de reconnaissance faciale a été utilisée pour la première fois dans le cadre de l’apartheid israélien en 1999.

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Des crises économiques, bancaires et financières à l’horizon et des « suspects habituels », par Jacques Sapir

Par : Sapir

Une nouvelle crise économique internationale est clairement à l’ordre du jour pour de nombreux commentateurs[1]. La multiplication des problèmes dans les systèmes bancaires de plusieurs pays, aux États-Unis avec la Silicon Valley Bank, puis la First Republic Bank, en Suisse avec le sauvetage de Crédit Suisse, en Allemagne avec Deutsch Bank, ont ravivé les craintes d’une crise financière majeure, comme en 2008-2009. Mais, d’autres problèmes se profilent à l’horizon, comme la croissance atone des pays de l’Union européenne combinée avec une hausse de l’endettement public et le ralentissement brutal de l’économie américaine.

Ceci survient alors que les économies n‘ont pas encore complètement récupéré de la crise liée à la Covid-19 et se débattent dans une inflation inconnue depuis les années 1970. Enfin, la fragmentation progressive des relations commerciales internationales, un processus rampant depuis la fin de la crise financière de 2008-2009 mais qui s’est accéléré brutalement avec les sanctions prises par les pays occidentaux contre la Russie, inquiète tant les organisations internationales que les économistes[2]. Ce dernier problème est lié à l’érosion de la prééminence américaine, dorénavant mise en cause par l’ascension de la Chine à la première place et la montée en puissance de l’Inde, et plus généralement par l’émergence du groupe de pays que l’on nomme les BRICS[3]. Tout cela fait de nombreuses causes potentielles de crise. Pourtant, ces différents problèmes ne sont pas tous dans la même temporalité. Leur conjonction reste hypothétique même si leur existence est suffisante pour créer une inquiétude diffuse.

Il est donc clair qu’aujourd’hui l’économie mondiale est entrée dans une zone de forte instabilité. Mais, le constater n’implique pas nécessairement que cette instabilité va déboucher sur une crise mondiale majeure.

Quand surviennent des crises internationales ?

Un rappel ici s’impose : les grandes crises internationales, que l’on pense à la crise asiatique et russe des années 1997-1999, celle liée à la bulle des valeurs internet au tout début des années 2000 ou à la crise des « subprimes » de 2008, se sont produites dans des situations de relative euphorie économique[4]. C’est d’ailleurs pour cela que ces crises, qui auraient pu n’être que limitées, ont pris la dimension qui fut la leur. La période d’euphorie précédant la crise avait créé une atmosphère propice au relâchement de l’attention des responsables, tant publics que privés, et à un affaiblissement des institutions régulatrices. C’est ainsi que, fin janvier 2008, M. Koudrine, alors Ministre des finances de la Fédération de Russie, s’était moqué des difficultés des banques américaines et avait vanté la place de la Russie comme « havre de paix » dans la finance[5]. C’était effectivement vrai en janvier 2008, mais il n’avait visiblement pas compris que si la crise bancaire devenait ouverte aux États-Unis, ses conséquences en seraient mondiales et que nul pays ne pourrait y échapper. Ce fut très exactement ce qui se passa quand Lehman Brothers fit faillite en septembre 2008. Dans la panique générale, les banques occidentales retirèrent massivement leurs capitaux de Russie qui, de plus, fut confrontée à une chute brutale du prix du pétrole du fait de l’effondrement de la demande solvable. L’euphorie économique, ou financière, est généralement très mauvaise conseillère.

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La CPI accuse Poutine de crimes de guerre pendant que les dirigeants US et israéliens profitent d’une impunité

Les États-Unis se félicitent des charges qui pèsent contre Poutine, mais font pression sur la Cour pénale internationale (CPI) afin qu’elle s’abstienne de poursuivre les Israéliens et les Américains.

Source : Truthout, Marjorie Cohn
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Karim Ahmad Khan, le procureur de la Cour pénale internationale, en visite à Kiev et dans les territoires occupés par la Russie en Ukraine, 14 avril 2022. SERGII KHARCHENKO / NURPHOTO VIA GETTY IMAGES

Le 17 mars, un peu plus d’un an après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Karim Khan, procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), a annoncé que la Chambre préliminaire (CP) avait délivré un mandat d’arrêt à l’encontre du président russe Vladimir Poutine en raison des crimes de guerre qu’il a commis en Ukraine. La CP a également délivré un mandat d’arrêt à l’encontre de Maria Lvova-Belova, commissaire aux droits de l’enfant au sein du cabinet du président de la Fédération de Russie, pour les mêmes crimes de guerre.

Alors que les États-Unis applaudissent le mandat d’arrêt contre Poutine, ils ont fait pression sur la CPI afin qu’elle s’abstienne de poursuivre les Israéliens et les Américains. Il y a, de la part de la CPI, deux poids, deux mesures concernant les situations respectives de l’Ukraine et de la Palestine. Cela est dû en grande partie à la coercition politique exercée par les États-Unis, qui ne sont même pas signataires de la Convention de Rome relative à la CPI.

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Noam Chomsky : « 20 ans après le début de la guerre en Irak, les États-Unis continuent de bafouer le droit international »

Ce 20 mars 2023 marque le 20e anniversaire du déclenchement de la guerre meurtrière en Irak qui, selon certaines estimations, a tué entre 800 000 et 1,3 million de personnes. Dans l’interview exclusive pour Truthout ci-dessous, Noam Chomsky partage ses réflexions sur les causes et les ramifications de cet effroyable crime contre l’humanité.

Source : Truthout, C. J. Polychroniou, Noam Chomsky
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Des manifestants anti-guerre défilent lors d’une manifestation contre la guerre en Irak et en Iran devant la Maison Blanche, le 4 janvier 2020, à Washington.
Alex Edelman / Stringer / Getty Images

Chomsky est professeur émérite du département de linguistique et de philosophie du MIT, professeur lauréat de linguistique [Le titre de professeur lauréat est décerné aux universitaires les plus éminents en reconnaissance de leurs réalisations et de leur contribution exceptionnelle à leur domaine d’études et à leur université, NdT] et titulaire de la chaire Agnese Nelms Haury du programme sur l’environnement et la justice sociale de l’université d’Arizona. Il est l’un des chercheurs les plus fréquemment cités dans le monde et un intellectuel reconnu considéré par des millions de personnes comme un trésor national et international, Chomsky a publié plus de 150 ouvrages sur la linguistique, la pensée politique et sociale, l’économie politique, l’étude des médias, la politique étrangère des États-Unis et les affaires mondiales. Ses derniers livres sont The Secrets of Words (avec Andrea Moro ; MIT Press, 2022) (Le mystère des mots, non traduit) ; The Withdrawal : Iraq, Libya, Afghanistan, and the Fragility of US Power (avec Vijay Prashad (Le repli : Irak, Libye, Afghanistan, et la fragilité de la puissance américaine, non traduit ) ; The New Press, 2022) ; et The Precipice : Neoliberalism, the Pandemic and the Urgent Need for Social Change (avec C. J. Polychroniou ; Haymarket Books, 2021) (Le Précipice : néolibéralisme, pandémie et urgence d’un changement social, non traduit).

C. J. Polychroniou : Noam, il y a 20 ans, le Congrès américain a autorisé l’invasion de l’Irak faisant fi d’une opposition massive. Plusieurs sénateurs démocrates de premier plan ont fini par se prononcer en faveur de l’autorisation de cette guerre, dont Joe Biden. Tant sur le plan historique que dans une perspective d’avenir, quelles ont été les causes et les répercussions de la guerre en Irak ?

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ONU : Les Nations Unies existent-elles encore vraiment ?

Branko Milanovic retrace la chute et le déclin de l’organisation chargée de préserver la paix dans le monde.

Source : Social Europe, Branko Milanovic
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

La première dame d’Ukraine, Olena Zelenska, à l’Assemblée générale des Nations Unies, son mari, Volodymyr Zelenskyy, prononçant un discours préenregistré (lev radin / shutterstock.com).

L’Assemblée générale des Nations Unies a achevé sa session annuelle il y a seulement une semaine à New York. Il y avait plus de chefs d’État et de gouvernement que jamais auparavant. Chacun a prononcé un discours (limité à 15 minutes pour la plupart des délégations). La circulation à New York a été dense pendant toute la semaine, les délégués faisant la navette entre les hôtels et les restaurants.

L’ONU semble donc bien vivante. Mais sur la plus grande question de la planète, une guerre qui est entrée dans son huitième mois entre deux pays dont la population combinée est de 200 millions d’habitants – l’un d’eux possède le plus grand arsenal d’armes nucléaires et menace de l’utiliser – l’ONU est restée en retrait.

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La grande désillusion : Rêves libéraux et réalités internationales – John Mearsheimer

Un extrait du livre de John Mearsheimer de 2018 (dont le fond reste terriblement d’actualité).

Source : The National Interes, John J. Mearsheimer
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Note de l’éditeur : Ceci est un extrait du nouveau livre The Great Delusion : Liberal Dreams and International Realities (La grande désillusion : Rêves libéraux et réalités internationales) de John Mearsheimer.

L’hégémonie libérale est une stratégie ambitieuse par laquelle un État vise à transformer autant de pays que possible en démocraties libérales à son image, tout en favorisant une économie internationale ouverte et en mettant en place des institutions internationales. En substance, l’État libéral cherche à diffuser ses propres valeurs le plus largement possible. Mon objectif dans ce livre est de décrire ce qu’il se passe lorsqu’un État puissant poursuit cette stratégie au détriment de la politique fondée sur l’équilibre des pouvoirs.

Nombreux sont ceux qui, en Occident, tout particulièrement au sein des élites de la politique étrangère, considèrent l’hégémonie libérale comme étant la politique judicieuse que les États devraient adopter de manière systématique. La propagation de la démocratie libérale dans le monde est considérée comme éminemment sensée, tant d’un point de vue moral que stratégique. Tout d’abord, elle est considérée comme un excellent moyen de protéger les droits humains, qui sont parfois gravement violés dans les États autoritaires. Et parce que cette politique soutient que les démocraties libérales ne veulent pas se faire la guerre, elle constitue en fin de compte une clé permettant de transcender le réalisme et de favoriser la paix internationale. Enfin, les partisans de cette politique affirment qu’elle contribue à protéger le libéralisme à l’intérieur du pays en éliminant les États autoritaires qui, autrement, pourraient aider les forces illibérales qui sont toujours présentes dans un État libéral.

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Rapport sur l’apartheid en Israël : une avancée pour la défense des droits humains

Les murs qui protègent Israël s’effritent rapidement. Il y a un an, c’était le groupe de défense des droits humains le plus célèbre d’Israël, B’Tselem. Quelques mois plus tard, c’était au tour de Human Rights Watch, basé à New York, dont les dirigeants ont souvent entretenu des relations avec le département d’État américain.

Source : Jonathan Cook
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Aujourd’hui, c’est Amnesty International qui s’exprime – une organisation largement considérée comme l’arbitre le plus autorisé de ce qui constitue des violations des droits humains. Au cours de l’année écoulée, tous sont parvenus à la même conclusion : Israël est un État d’apartheid. Selon le nouveau rapport d’Amnesty publié ce mardi : « Le système israélien de ségrégation et de discrimination institutionnalisées à l’encontre des Palestiniens, en tant que groupe racial, dans toutes les zones sous son contrôle, équivaut à un système d’apartheid. »

Il ne s’agit pas seulement d’une critique de l’occupation israélienne. Les trois groupes soulignent depuis des décennies le mépris flagrant d’Israël pour le droit international et la probabilité qu’il commette des crimes de guerre dans les territoires occupés.

Mais Israël n’était guère concerné, tant que le débat public se limitait à l’occupation. Ses défenseurs ont rapidement appris qu’ils pouvaient toujours dévier vers des questions de sécurité d’Israël, en présentant toute résistance palestinienne comme du terrorisme.

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L’apartheid d’Israël contre les Palestiniens : un système cruel de domination et un crime contre l’humanité

L’apartheid d’Israël contre les Palestiniens : un système cruel de domination et un crime contre l’humanité.

Source : Amnesty International
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

© Said Khatib/AFP/Getty Images

Les autorités israéliennes doivent être tenues de rendre des comptes pour avoir commis le crime d’apartheid contre les Palestiniens, a déclaré Amnesty International aujourd’hui dans un nouveau rapport accablant. L’enquête montre en détail comment Israël applique un système d’oppression et de domination contre le peuple palestinien partout où il exerce un contrôle sur ses droits. Cela inclut les Palestiniens vivant en Israël et dans les territoires palestiniens occupés (TPO), ainsi que les réfugiés déplacés dans d’autres pays.

Le rapport complet – L’apartheid d’Israël contre les Palestiniens : un cruel système de domination et un crime contre l’humanité – montre comment les saisies massives de terres et de biens palestiniens, les homicides illégaux, les transferts forcés, les restrictions drastiques à la circulation, le déni de la nationalité et de la citoyenneté des Palestiniens sont autant d’éléments d’un système qui relève de l’apartheid au regard du droit international. Ce système est maintenu par des violations qui, selon Amnesty International, constituent un apartheid relevant d’un crime contre l’humanité, tel que défini dans le Statut de Rome et la Convention sur l’apartheid.

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