Le Honduras a intronisé Xiomara Castro comme présidente, mettant fin au cauchemar du coup d’État soutenu par les États-Unis en 2009. Elle fait face à des défis immenses, mais sa présidence pourrait être une pièce maîtresse d’une nouvelle vague de la gauche à travers l’Amérique latine.
Source : Jacobin Mag, Medea Benjamin, Nicolas J. S. Davies
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Xiomara Castro est intronisée présidente du Honduras à Tegucigalpa le 27 janvier 2022. (Inti Oncon / Picture Alliance via Getty Images)
C’est une nouvelle ère historique pour le Honduras : le peuple a réussi à vaincre le narco-Etat de Juan Orlando Hernández et à élire Xiomara Castro, la toute première femme présidente du pays, et une progressiste par-dessus le marché. Candidate à la présidentielle pour le parti de gauche le Parti Libre, Xiomara Castro a remporté une victoire écrasante et a été intronisée le 27 janvier lors d’une cérémonie au Stade national, suivie par des milliers de supporters enthousiastes.
Transformant le slogan traditionnel activiste espagnol « Sí se puede » (Oui on peut) en « Sí se pudo » (Oui on l’a fait), les Honduriens à l’intérieur comme à l’extérieur du stade ont poussé un soupir de soulagement à l’idée que le cauchemar de douze ans du gouvernement du Parti national a pris fin. La transition entre le coup d’Etat de 2009 – au cours duquel le mari de Castro, l’ancien président Manuel Zelaya, a été délogé du palais présidentiel et expulsé du pays en pyjama – et Xiomara Castro revêtant l’écharpe présidentielle turquoise et blanche en présence de son mari, était, comme l’a déclaré le maître de cérémonie, un « retour à la légalité » historique.