Privilège de l'âge, je viens de recevoir mon récapitulatif retraites et je dois le reconnaître : pour une fois, l’État a tout bien fait.
Le récapitulatif est clair, pratique, compréhensible et ne m’amène qu’à une conclusion : si je veux toucher une retraite, si ce n’est décente au moins à taux plein, il faut que je travaille plus et plus longtemps …jusqu’à 77 ans en fait. (À condition bien entendu de ne connaitre aucune période de chômage d’ici là et que les règles ne changent pas dix fois avant 2049).
Tout ça pour dire que le - nouveau - combat contre la réforme des retraites qui se profile n’est malheureusement plus ma priorité. Je me fais vieux, ou plus lucide. Question retraites j’en connais pourtant un rayon puisque, comme beaucoup de gens de ma génération, j’ai passé ma vie professionnelle (salariée ou pas) à assurer les pensions des boomers (pas moi hein, les vrais nés avant 1970). Les mêmes qui ont eu les gros salaires, peu de chômage et ont gonflé la bulle immobilière comme jamais en 20 ans, provoquant des hausses de loyers indécentes dont les premières victimes ont été leurs enfants et petits-enfants qui peuvent ainsi cumuler salaires de merde et logements de merde.
2023 sera « l’année de la réforme des retraites » a prévenu Macron. Recul de l'âge du départ, allongement de la durée de cotisation.
Le problème pour les générations née après 1970, et plus encore celles des années 80 et 90, n’est pas tant l’échéance de l'ouverture des droits à la retraite que la juste rémunération de leur travail dès maintenant ! Avec un SMIC a quelques encablures du seuil de pauvreté qu’honnêtement espérer pour sa retraite ? Il est acquis depuis un moment pour les quadras et les quinquas qui ont connu des carrières grignotées par le chômage et avec des salaires toujours tirés vers le bas, qu'ils auront une retraite aux allures de minimum vieillesse. Si le machin existe encore d'ici là... Ne pas oublier que c'est la même équipe qui a géré le fiasco des masques, la destruction de la santé, bradé des autoroutes remboursés et flingué notre souveraineté énergétique pour vous la facturer dix fois le prix, qui est en charge de vos pensions futures. Rien que ça, cela devrait décourager toute personne rationnelle de cotiser.
Et si l'on voulait y croire, c'est sans compter les injustices sociales, l'angle mort de tous les discours de la start-up nation. Un riche vit plus longtemps qu'un pauvre. Pour 25% d'entre eux, peu ou pas de retraite. Pas le temps de la prendre. À croire que ce système de retraites est historiquement pensé comme une carotte pour faire avancer l'âne et qu'il n'était aucunement adapté à un tel allongement de l'espérance de vie (enfin... de la vie des plus aisés... qui votent Macron). Une retraite est comme toute bonne assurance qui se respecte : pensée et optimisée pour ne jamais être perçue. À défaut d’aller taper dans les 100 Milliards annuel de fraude fiscale (des gens qui votent encore Macron), l’important c’est de continuer à faire cotiser le couillon de travailleur pour payer les retraités d’aujourd’hui (qui votent majoritairement Macron dès le premier tour).
Les jeunes dans l’histoire ? C’est comme d’habitude le petit bois de notre « marché du travail ». Il s’agit de les décourager, les pousser à placer, à épargner même et surtout s’ils n’ont pas grand-chose, avec des complémentaires (dont les patrons devinez quoi ?... votent Macron). La retraite, comme la santé ou l’éducation, est un marché prometteur à fort potentiel. D’ailleurs, le système de financement des retraites n’est pas en déficit. En 2021, les caisses de retraites étaientt même excédentaires de près d’un Milliard d’Euros. Où se trouve donc l’urgence de réformer ailleurs que dans l'intention de faire quelques cadeaux aux copains du secteur ?
On s'interroge aussi sur les raisons mathématiques qui poussent notre Leader à reculer l'âge du départ à la retraite à 64 ou 65 ans alors que passé la barre des 60, l’activité salariée s'effondre (38 % pour les 60-64). Ne serait-ce pas là une motivation purement idéologique ? Une facette de la fameuse « valeur travail » sur laquelle rentiers, actionnaires et autres feignants aiment à faire s'entredéchirer plus pauvres qu'eux de peur qu'ils ne viennent les embêter ? Je ne connais qu'une seule valeur travail, elle est simple et facilement quantifiable, on l'appelle « le salaire net à la fin du mois ».
Et pour l'instant, après avoir été passablement piétinée pendant 30 ans, avec l'inflation cette valeur perd du 10% à l'année.
Alors que faire ? Et bien commencer par ne pas voter deux fois de suite pour un banquier d'affaires qui n'a jamais travaillé de ses mains. Pour le reste, tout le monde n'est - déjà - pas et ne sera pas logé à la même enseign,e mais toute bataille contre ce régime et ses soutiens est bonne et juste à mener*. D'autant plus que cette réforme des retraites tient à coeur à notre Leader. Après l'anicroche de parcours de la connerie covidienne, il est plus que jamais décidé à en faire le marqueur de son règne, un recul social d'excellence qui sera célébré comme il se doit par la finance. Un abandon de Macron sur les retraites (et je ne parle de la concession d'une petite année de 65 à 64 ans) sera vécu comme un échec complet et d'un début de reprise en mains du rapport de force elite/peuple pour l'instant très défavorable à ce dernier.
Dans l'attention de vos salutations, massives et distinguées dans la rue, je ne saurais quand même trop vous conseiller d'apprendre à cultiver vos patates, à investir dans des outils et des produits utiles, à produire votre propre énergie et à vous soigner tout seul.
On ne sait jamais.
* oui je le concède : le titre de ce billet est un peu putassier.
444e jour de l’an de merde 2020 en zone ecarlate-rouge-rouge de la république du Baltringuistan. Nous sommes officiellement en année 2 de la guerre contre une pandémie, mais c'en est déjà plus une, c'est seulement un fiasco national sans fin.
Sur le fond, ce psychodrame du COVID qui rend littéralement les Français fous durera tant que nous ne sommes pas en capacité d’accepter que vivre vieux tue et que, non, mourir après 80 ans n’est pas une anomalie.
Sur la forme, l'exécutif nous offre désormais un remake quotidien de Videogag. Pris en étau entre une pénurie - chronique - de lits de réanimation, une désapprobation populaire ultra-majoritaire au sujet d'un reconfinement strict (toutes tendances politiques confondues), un pays qui devient dingo, la moitié des Français qui n'ont plus peur du virus et une échéance électorale encore jouable pour lui, le conseiller clientèle en chef devait montrer qu'il agit mais sans trop en faire, et vice versa. Au terme d'un suspense d'info-feuilleton de vingt-quatre heures, il laisse donc le Grocastex accoucher en conférence de presse d'un salmigondis technocratico-existentiel-newage qu'il ne comprend pas lui-même, enrobant les contours d'une nouvelle usine à gaz de restrictions variables où la taille et la longueur de nos chaînes paraissent allégées (et le sont pour une bonne moitié des Français).
Tandis que l'heure de couvre-feu est repoussée à 19h sur tout le territoire, nous allons subir en Ile de France et dans les Hauts-de-France un troisième confinement inutile de 20 millions de français pour, - 0 surprise - une carence de lits de réanimation dans les hôpitaux. Zut alors. J’ai déjà entendu ça quelque part... Ah oui, il y a un an tout juste lorsque le conseiller clientèle en chef nous annonçait avec toute la pompe qu'on lui connaît que « quoi qu’il en coute » nous combattrons cette pandémie, et que moi-même j’y ai naïvement cru. Je vous la refais : on bloque tout le monde, on continue de piétiner les générations, des pans entiers de l’économie et surtout la santé mentale d’un pays parce qu’il manque quelques lits de réanimation. Attention chaud devant, nous sommes dans des chiffres vertigineux : la grande république de France est à genoux quelques centaines de lits ! Le seul vrai problème est là. Le seul scandale aussi. C’était le même l’an passé, c’est totalement impardonnable 365 putains de jours plus tard.
"Si la situation le nécessite, 12.000 lits de réanimation pourront être disponibles" déclarait le 27 aout 2020 en conférence de presse le ministre de la Santé le 27 aout 2020. A ce jour nous tournons toujours au mieux à la moitié de ce chiffre. Je vous invite à consulter ce tableau officiel, vous y verrez noir sur blanc la preuve des mensonges de nos dirigeants et du désengagement continu de l’Etat dans ce domaine depuis plusieurs années. Les taux d’occupation des lits de réanimation sont proches de 100% depuis des années et RIEN n’a été fait. Les élus bougent les dégâts restent. Ce pays a perdu 68172 lits d'hôpitaux en 15 ans.
Même cause qu’en mars 2020, mêmes effets. Cette « crise du COVID » n’est pas la notre, c’est la leur. Le peuple a fait son boulot depuis un an, pas eux. Ils sont responsables. Le seul problème c'est leur incompétence et leurs mensonges, leur seule variable d'ajustement : nos libertés. Depuis un an ces DRH à la petite semaine n'ont pas ouvert le moindre lit d'hôpital, ont continué à en supprimer et tentent de camoufler leur carnage en se raccrochent aveuglement à une vaccination salvatrice qui tient toujours à ce jour du domaine du flou scientifique et de la croyance collective à base de "Oh super je vais pouvoir enfin partir en vacances".
Le #confinement3 est un aménagement cosmétique du #confinement2 en cours sous un autre nom depuis cinq mois, une farce à laquelle nous contribuons quotidiennement en continuant à nous faire tester pour un oui ou un non. Quand on comment à ne même plus pouvoir conter clairement les jours de privation de liberté, ni même numéroter précisément les périodes de confinement, alors qu'on peut vous sortir en temps réel les stats les plus détaillées sur le nombre quotidien de tests positifs, c'est que le pays a un putain de problème de management et que ses citoyens ont largement dépassé le stade du burn-out. Le débat est donc plié comme l'est cette offensive merdeuse surmediatisée - énième démonstration dans le fond et la forme de la nullité crasse de nos gouvernants. Plus personne n’y croit pas même nos gouvernants et encore moins notre conseiller clientèle en chef, bonimenteur de compétition qui reconnaissons-le à la faculté de ne pas connaître la honte, un atout non négligeable en politique.
Macron sauve donc la face provisoirement et tente de garder le beau rôle en déléguant les annonces aux sous-fifres. Un confinement strict n'aurait pas été respecté et il le sait. La version proposée n'a sanitairement ni queue ni tête (autorisant les voyages dans un sens et dans l'autre, laissant ouvertes les écoles et toujours sans aucune obligation de télé-travail) et n'aura même pas lieu d'être. Il n’y a bien que les teubés déjà en état de mort cérébrale se gavant de BFM en intra-veineuse pour encore y croire. Même les confinistes qu'on croyait requinqués sont désabusés.
Macron fait donc le service minimum pour montrer qu’il agit en tentant de trouver un équilibre entre les deux raisons de le détester depuis un an et qui peuvent lui couter son poste en 2022 :
A sa gauche : ceux qui le détesteront pour ne pas avoir confiner plus tôt et radicalement.
A sa droite : ceux qui le détesteront pour avoir gentiment installé une "dictature sanitaire", le terme est abusif mais l'idée est bien là.
Au milieu ceux qui, comme moi, le détesteront pour ne pas avoir fait le boulot en temps voulu en nous prenant pour des demeurés qui plus est. Merci les gars de nous autoriser à respirer pour vivre, nous n'y aurions pas pensé tout seul. Allez plutôt nettoyer la merde causée par vos réformes, vos serrages budgétaires à la con, vos décisions pleine de morgue contre le peuple. Vous ne méritez que nos mépris et un licenciement sec pour faute grave et répétée.
389e jour de l'an de merde 2020 en zone écarlate rouge-rouge de la République du Baltringuistan. Toujours pas de signe de COVID sur mon petit organisme, en revanche des signes de plus en plus perceptibles de misère morale et économique partout autour dans la ville.
Je relisais ce que j'écrivais l'an passé sur ce qui allait arriver par la suite et à quelques points près, j'ai malheureusement raison :
- On n’en sort objectivement pas,
- il ne faut pas compter en mois mais en années,
- le confinement n’a d’autre perspective qu'un autre confinement,
- la propagande de la peur fonctionne toujours,
- plus on s'enfoncera dans l'absurde, plus il sera nous difficile de reconnaitre l'absurdité de la situation,
- le politique se planque derrière la parole scientifique et les scientifiques des plateaux télés on a l’évidence un agenda personnel plus politique que sanitaire,
- le débat médiatique se réduit à l'axe autoproclamé du bien (vive les vaccins miracles, les ausweiss sanitaires, les restrictions de liberté, la censure et les passeports vaccinaux) contre celui du mal (tous ces efforts non seulement ne servent à rien mais aggravent tout).
Résumons ce mois je janvier sur le front sanitaire :
1 / Médias du feuilleton et gouvernement de la peur nous avait promis la fin du monde pour deux semaines après les fêtes à cause de nos comportements d'irresponsables ? Deux semaines après, Pas grand-chose. Même la rave party de Lieuron aura fait moins de dégâts que le diner de cons du conseiller clientèle en chef durant le précédent couvre-feu mais, à la différence de la sauterie élyséenne payée avec votre argent, l'organisateur de la rave est toujours en prison.
2 / Médias du feuilleton et gouvernement de la peur nous ont fait complexer sur notre intolérable retard de vaccination, Deux semaines après les choses sont déjà plus un peu plus compliquées. Combien de doses ? Quand ? A quel âge ? Combien de fois ? Et quel vaccin exactement ? Et est-ce que tu as le bon coupon administratif en trois exemplaires ? Et puis bon est-ce que ça tuerait quand même pas un peu les vieux ? Le machin apparait peu à peu pour ce qu'il est : un espoir qui rassure tout le monde à très court terme et permettrait de sortir provisoirement la tête haute, les mains propres et la conscience tranquille de ce merdier. Sauf que, il y a beaucoup trop de "sauf que".
Mais ne soyons pas si pessimistes, un espoir se dessine. Bientôt avec les sauf-conduits ad-hoc, l'hyper-classe aura le droit de bien s’alimenter, de voyager et de se divertir. Tandis que les chinois reviendront visiter chez nous visiter des musées exclusivement ouverts pour eux, pour les plus chanceux assignés à résidence avec nos deux masques sur la gueule, on se consolera avec de belles séries captivantes sur Netflix.
Il y a une promo ce mois-ci, un mois offert, une vie achetée.
Confinement saison 2, jour 17
Puisqu'il est question de santé partout depuis bientôt un an et que notre gouvernement est soudainement déterminé jusqu'à l'extrême à ce que nous soyons en bonne santé, intéressons-nous à ce qu'est la "santé". Prenons la définition au sein d'un organisme qui fait autorité chez nos élites : L’Organisation mondiale de la santé.
Dans le préambule à sa constitution en 1946, l'OMS définit la santé comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité ». Elle représente « l’un des droits fondamentaux de tout être humain, quelles que soit sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou sociale ».
La santé est donc un sujet à la fois d'équilibre individuel et collectif.
Reprenons les termes :
« Un état complet de bien-être physique, mental et social » : Le confinement, la privation de liberté, d’accès aux espaces verts, à la mer, à la nature, l’absence d’activités sociales, professionnelles ou associatives, la privation de rencontres avec ses proches… et la cascade d’absurdités des décisions hors-sol quotidiennement pondues dans "le cadre de la lutte contre l'épidémie de COVID-19" vont évidemment à l’encontre de ce bien-être décrit par l'OMS. Nous ne mourrons pas du COVID pour l’écrasante majorité d'entre nous, mais il est d’ores et déjà acquis que cette année de gestion sanitaire kamikaze par notre dirigeants provoque et continuera de provoquer, directement et indirectement, des dégâts sérieux sur nos psychismes, notre état physique et donc notre santé. Nous nous métamorphosons chaque jour un peu plus lentement mais surement en larves à écrans pour les confinés, tandis que les autres (devinez quoi : essentiellement les travailleurs les plus précaires) continuent à s'exposer concrètement au COVID.
Selon les données diffusées jeudi 12 novembre par Santé publique France : "La prévalence des troubles dépressifs a augmenté de manière significative dans l'ensemble de la population entre fin septembre et début novembre, passant de 10% à 21%Les hausses les plus importantes ont été observées chez les jeunes (+16 points chez les 18-24 ans et +15 points chez les 25-34 ans), les inactifs (+15 points) et les personnes déclarant une situation financière très difficile (+14 points). (...) En outre, ce deuxième confinement a une répercussion chez les personnes déclarant des antécédents de troubles psychologiques dont 30% déclarent des troubles dépressifs, contre 18,5% chez celles sans antécédent".
Cette gestion politique de la pandémie (et non "la crise sanitaire" comme le titre la presse) a un effet qui se perçoit autour de nous, chez nous : elle nous plonge pour certains dans un état dépressif, et pour les plus solides dans une sorte de léthargie sans perspective de sortie. Je ne compte pas non plus le nombre d'articles de médecins, professeurs qui s'alarment des décès à venir liés au non traitement ou non dépistages de pathologies graves soudainement considérées comme subalternes.
Au niveau mondial, l'OMS souligne en juin 2020 que "les services de prévention et de traitement des maladies non transmissibles (MNT) ont été gravement perturbés depuis le début de la pandémie de Covid-19. Cette situation est très préoccupante car les personnes vivant avec les MNT sont plus exposées à des maladies graves liées au Covid-19 et à des décès". En poussant le raisonnement, la focalisation sur le COVID entraine un surcroît de morts ...du COVID.
J’écrivais en mars que l’on aurait bientôt plus de chances de crever d’une carie non traitée que du COVID. Un petit tour récent chez mon dentiste m’indique que je ne suis peut-être pas loin de la vérité. Selon le praticien, auprès duquel jusqu’à l’an passé il fallait un à deux bons mois d’attente pour décrocher un rendez-vous, tout est aujourd’hui beaucoup plus fluide : « les gens ont peur, ils ne viennent plus se faire soigner ». Impression confirmée par les données de santé nationale à l'issue du premier confinement.
Sur le plan social, le dernier rapport du secours catholique souligne que "La France franchira la barre des 10 millions de pauvres en 2020" moins de 1063 euros/mois pour un ménage. (Le niveau médian des personnes recueillies au secours catholique est de 537 euros). Le taux de chômage est au troisième trimestre à 9 % en France (avant le second confinement).
Mais revenons à notre définition officielle de la santé par l'OMS. Elle est donc un ensemble non spécifiquement lié à la pathologie mais à un équilibre assurant au mieux l’absence ou la diminution de pathologies, et c'est précise-t-elle : « l’un des droits fondamentaux de tout être humain, quelles que soit sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou sociale »
Etre en bonne santé, ce n’est pas être soigné, c’est d'abord se mettre dans toutes les dispositions pour ne pas avoir à l'être. Et ça c'est compliqué dans nos démocraties occidentales où la santé est un marché comme un autre, à divers degré suivant le niveau de dérégulation néolibérale des pays. Un peuple malade rapporte plus qu'un peuple en bonne santé. On explique un peu mieux pourquoi cela ne choque finalement personne qu'acheter un paquet de cigarettes (73000 morts/an en 2004) puisse être considéré comme un bien essentiel sur nos attestations dérogatoires de déplacement alors que marcher deux heures en forêt à un peu de plus de un kilomètre de votre domicile vous expose à une contravention de 135 euros au motif que vous ne respectez pas la loi censée protéger votre santé et celle des autres. On ne s'interroge même plus sur l'absurdité fondamentale d'avoir à respirer avec un masque à l'air libre dans la rue. En moins d'un an on a tranquillement assimilé que se noyer dans son CO2 et ses miasmes nous protégeait des maladies. Soit.
La vision française de la santé est consumériste. Je n’approfondirais pas ici les raisons philosophiques et sociétales de ce fait, mais c’en est un. Nous consommons de la santé, on nous la vend. On nous la rembourse en partie aussi il faut reconnaître, grâce à la sécurité sociale à laquelle nous tenons tous : l'héritage d'un consensus politique d'après-guerre que nos gouvernements successifs tentent avec régularité de mettre en pièces parce qu'il coûte "trop cher" (comme les hôpitaux d'ailleurs, dont la destruction continue depuis des années est la seule raison de la répétition des mesures de confinement).
"En France, la consommation totale de médicaments atteint 37,8 milliards d’euros en 2017. Le marché pharmaceutique a été multiplié par trois entre 1990 et 2017, selon les données de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Une augmentation qui a conduit la France à afficher «une consommation de médicaments supérieure à la moyenne européenne» au début des années 2000, selon le Leem, l’organisation professionnelle des entreprises du médicament. les principaux consommateurs d’antibiotiques et d’anxiolytiques notamment." Source
La France reste parmi les plus gros consommateurs d'antibiotiques et d'anxiolytiques au monde(1)
Même si nous sommes désormais un modèle de référence mondiale en terme de ratage, cette gestion sanitaire par le politique ne se limite pas à la France, chacun y allant de ses absurdités locales (ce qui démontre à la fois un manque de coordination et d'accord sur la nature même de ce qu'est vraiment ce COVID)
Tous anti-Covid ? Vraiment ? La gestion politique française du COVID, où d'un mois sur l'autre le déni le dispute à l'hystérie, où l'autoritarisme peine à masquer l'amateurisme, va à l’encontre complète de la santé telle que décrite par l’OMS à la fois sur le plan intime et collectif. De là à dire que nos gouvernements ne nous souhaitent pas une "bonne santé" mais plutôt que nous végétions apeurés, incertains, confus, déprimés donc tétanisés, il n’y a qu’un pas que je franchis aisément tant il est la seule donnée stable qui transparait en filigrane dans toutes les paroles, décisions et non-décisions au fil d’un an de gestion anti-covid.
Le 28 octobre lors de son intervention multicanal pour justifier le confinement saison 2 auprès de son petit peuple d'illettrés, le Président de la république du Baltringuistan claironnait que « Quoique nous fassions, près de 9000 patients seront en réanimation à la mi-novembre ». Le 15 novembre, quoique nous ayons faits nous sommes à la moitié de ce chiffre (4855).
Voilà ce qui arrive lorsque l'on prend ses désirs pour la réalité. Notre propagateur de fake news en chef aurait pu dire « si ce nous ne faisons rien, nous serons à 9000 patients en réanimation à la mi-novembre » qui lui aurait d’ailleurs pu permettre de tirer profit des chiffres actuels. Non, il y a bien utilisé la fameuse rhétorique de néolibéraux dogmatiques. Il n’y a pas d’alternative : nous serons à 9000. Un pays qui se tient sage parce qu'il est malade ?
Bien respirer, manger sainement, faire de l’exercice, avoir une activité sociale, jouir de la vie sont autant de nécessités fondamentales pour être en « bonne santé ». Le confinement sans fin (dur ou semi-dur), les décisions absconses, le port du masque dans la rue et bientôt à la maison comme le premier ministre le souhaite pour une vie assignée à résidence orientée sur le travail et la consommation dématérialisée tels des poulets en batterie bons à gaver, vont à l’encontre de cette « bonne santé ». Notons que ces points de prévention sont écartés des campagnes de communication gouvernementale actuelle et des propos de notre ministre de la santé, dont l'intitulé de poste devrait être "ministre des malades". Nous étions déjà en bien mauvaise condition physique et psychologique : nous voilà soumis, non pas morts mais déjà plus vraiment en vie.
Avec sa moyenne des décès au-dessus de l'espérance de vie moyenne française, ce COVID ne prouve qu'une chose pour le moment : nous ne mourrons d'abord du fait que nous sommes vieux, et la France est un pays qui n'en finit pas de vieillir. Dommage pour les autres, ils n'auront peut être pas cette chance.
Sur ce, je vous laisse. C'est l'heure de ma pilule informative de Véran2020 sur Ipad.
(1) Au passage, si nous étions moins dans le médicament et plus dans la prévention et une hygiène de vie nous évitant le plus possible d'avoir recours à des médicaments, le fameux budget de la sécurité sociale ne s'en porterait que mieux et nous aussi.
Savamment teasé sur les réseaux sociaux, bénéficiant déjà de coups de ciseaux de Facebook et d'un article de débunkage chez les apologistes du vote Macron, provoquant les réactions outrées de l'insignifiante bienpensancosphère de Twitter : "Hold Up", film à thèse(S) sur la gestion politique, sanitaire et sociale du pataquès Covid19 est bien parti pour être le plus gros succès cinématographique on-line français de l'année
Même si on peut se laisser happer par un sens certain du montage et des rebondissements, ce film n'est PAS un documentaire mais un dossier à charge, et brasse trop de thématiques à mon goût avec des biais pour le moins appuyés. Les détracteurs de "Hold Up"ne manqueront donc de pointer tel ou tel propos ou tel ou tel interlocuteur pour décrédibiliser l'ensemble, un vieux principe. Je ne m'attache à ce qui est dit, et il y a vraiment à boire et à manger là-dedans, du meilleur au pire, de l'évident au très contestable. Chaque thématique (5G, vaccin, la politique de la peur...) mérite une série à elle seule. Pour autant, le film, qui est aussi propagandiste que la propagande qu'il dénonce, est très efficace quand il n'est pas dans le propos asséné, là où il est le plus simple. Le montage chronologique des propos, non modifiés, de notre classe dirigeante sur les masques est aussi redoutable que savoureux et suffisant à décrédibiliser ces baltringues pour l'éternité. Pas la peine d'en rajouter.
Autant le dire clairement, tous les anathèmes de type "Gna gna Gna les complotistes" lancés par les gens susmentionnés légitimeront ce film auprès de son public croissant. Même orienté, ce machin a le mérite d'exister et de sortir du discours unilatéral de la peur pour peu qu'on ne le prenne pas au pied de la lettre. On pourra se retrouver les auteurs sur cette ligne : je suis bien plus méfiant et inquiet de mon gouvernement que je ne le suis de ce virus, et concrètement il y en a un des deux qui emmerde bien plus mon quotidien que l'autre.
Pour ce qui est du grand complot, la thèse sous-jacente du film, je m'en tiens à la phrase de Rocard qui sonne encore plus juste à la lumière de ces derniers mois de 7e compagnie gouvernementale planétaire : " Toujours préférer l'hypothèse de la connerie à celle du complot. La connerie est courante. Le complot demande un esprit rare".
Nous sommes d'abord collectivement victimes des conséquences d'accumulations de fortune de moins en moins partagé et d'une sécession des élites ultra riches. Pour toutes élites qu'elles sont, elles n'en sont pas moins des hommes et des femmes (enfin surtout des hommes) comme les autres et soumis aux mêmes peurs et aux mêmes finalités :
1 / Plus tu accumules, plus tu as peur des autres, d'être volé et démasqué pour ce que tu es vraiment : un putain de gros enculé qui ne partage rien.
2 / Quand tu n'as pas à lutter pour ta survie, ou même ta vie, il te reste le vide. Bref tu t'emmerdes.
Et c''est ce que nous expérimentons depuis quelques temps. Une élite qui nous parle transhumanisme, vie dans l'espace, vaccination générale et salvatoire.. tout simplement parce qu'elle veut s'acheter un sens à sa vie. L'autre problème auquel nous sommes confrontés c'est la perte totale de pouvoir de nos gouvernants qui ont abdiqué en tout domaine, à commencer par celui de se confronter au problème de la redistribution des richesses. Le tout est copieusement vaseliné par "nos" médias (quasiment tous en perfusion financière des plus grosses fortunes, et avec des rédactions gravitant en majorité autour de la même bulle déconnectée que nos dirigeants quand elles ne couchent pas directement avec).
Quoi qu'on pense de ce qui est dit dans "Hold up" et de qui le dit, les propos et les actions de nos gouvernants défoncent quotidiennement toutes les barrières de l'absurde. Alors oui, effectivement "le complotiste" et son souci humain de tout rationaliser apparait comme "le plus sage" dans cette histoire. On cherche tous du sens. Ajoutons à cela quelques questions simples aux réponses cruelles : Qui nous prive de liberté ? Qui est pris régulièrement en flagrant délit de mensonge ? Qui spécule sur des vaccins ? Qui est systématiquement complice de la parole politique ? Qui offre des tribunes en continue aux « zexperts » les plus empêtrés dans des conflits d’intérêts sans l’ombre d’un recul ? Qui a défini les contours d’un piège dont la seule clé illusoire de sortie est notre soumission ? On voudrait nous rendre complotiste que l’on s’y prendrait pas mieux que nos dirigeants et nos médias. Ils livrent en flux continu chaque jour clés en main les plus beaux argumentaires. N'importe quel plateau télé d'experts ou la dernière bafouille vidéo de l'inénarrable Christophe Barbier, suggérant décontracté de l'écharpe de foutre en camp ceux qui refuseraient le vaccin, sont bien plus efficaces pour servir la cause complotiste que n'importe quel documentaire de trois heures.
C'est en cela que l'époque est explosive. Deux mondes ne s'entendent plus, ils ne vivent pas la même réalité, ils n'ont plus le même vocabulaire. On aurait pu au moins espérer que ce virus nous rendrait un semblant d'égalité, c'était sans compter les forces en place.
Update 14.11.20 a lire ici
Ci-dessous, mon Hold-Up préféré (Alexandre Arcady, 1984)