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À partir d’avant-hierLe blog de Seb Musset

Ils veulent du pain et une vie décente ? Donnez-leur des ministres à la con

On va faire court sur ce remaniement ministériel de casting de télé-réalité de seconde zone. C'est de la merde. Mais ce n'est pas le plus grave, c'est comme ça depuis sept ans : au moins ça reste cohérent. 

Entre incompétence, déconnexion complète entre l'élite parisienne et les Français, trahisons double trahisons et sélection de fonds de tiroir parmi les seconds couteaux et les médiocres Renaissance-compatibles (euh quel obscure nul sans colonne vertébrale politique ni amour propre n'a pas encore été ministre de Macron de nos jours ?), Macron pave de façon assez inespérée ou catastrophique, selon les points de vue, la route pour le RN. 

On fout n'importe qui à l'éducation et on y rajoute le sport, on en est au moins au huitième ministre de la santé et tant qu'à faire, puisque c'est les soldes, on lui colle le ministère du travail. Les têtes de con passent, le fond reste : détruire tranquillement, sans précipitation, pièce par pièce, ces deux secteurs d'intérêt public (c'est la seule fiche de poste de ces pions interchangeables sur lesquels se paluchent depuis 72 heures les Bac+12 en suçage de boules des chaines d'infos). 

Entre le reprise de l'inflation, l'augmentation des prix de l'électricité, l'avalanche de faillites d'entreprise, le chômage qui repart à la hausse, comme les taux d'intérêt (oui on arrive à faire les deux) et ce joli gouvernement qui réussit l'exploit de mécontenter tout le monde (même si j'avoue que je savoure les larmes incrédules de la gauche castor au sujet de la nomination de Rachida Dati à la culture à la place de Rima Abdul-Malak, victime inattendue de Gérard Depardieu), ça va aller direct à la case fiasco et ça ne prendra pas un an. 

Même si d'ici là, on aura peut-être eu 2 ou 3 autres gouvernements pour occuper le temps d'antenne et de cerveau disponible



Retour sur le film : Betrayed, la main droite du diable (Costa-Gavras ,1988)

Betrayed, La main droite du diable est le deuxième film américain de la carrière de Costa-Gavras, et celui qui est passé le plus inaperçu. C'est pourtant le meilleur des quatre (Les trois autres : Missing, Music Box et Mad City). 

Le pitch : Une agent du FBI (Debra Winger) infiltre un milieu de fermiers du midwest soupçonnés d'être des terroristes suprémacistes blancs. Evidemment, une romance va naître entre elle et le suspect principal et elle se prend d'affection pour les enfants du séduisant salopard en chef (Tom Berenger) qu’elle pense incapable de commettre les atrocités dont on le soupçonne… Sauf qu'elle va vite déchanter. Mais il est trop tard. Elle est coincée, autant instrumentalisée par les odieux (mais si sympathiques) rednecks (elle devient complice des attentats) que par les "gentils" du FBI (qui ont font leur jouet, son supérieur hiérarchique étant un ex éconduit), le tout dans un environnement 100% masculin totalement hermétique aux angoisses de l'héroïne (annonciatrice du personnage de Clarence Sterling dans "Le Silence des Agneux" trois ans plus tard). 

Moins manichéen dans le traitement que les autres films américains de Gavras, La main droite du diable évite le piège du film à discours politique trop appuyé pour glisser dans le descriptif du conflit intérieur, entre valeurs et sentiment, que vit le personnage double joué par Debra Winger, simultanément traitre et trahie. L’infiltration au sein de cette branche modernisée du Ku Klux Klan devient alors une toile de fond  de plus en plus normale, et c’est le tour de force du film : habituer au pire au point de le désamorcer avant de nous cueillir par surprise. Le point d’orgue dans ce principe est une scène glaçante, d’apparence anodine ,où des enfants lâchent des horreurs racistes avec toute la douceur et la bonne humeur du monde. C’est ce malaise constant, et jamais tranché, qui a probablement handicapé la carrière de ce film, et empêche aussi une diffusion plus large aujourd'hui (ça a beau être une fiction, la moitié des dialogues du film pourrait tomber sous le coup de la loi en France). Vendu comme un thriller aux Etats-Unis alors qu'il joue presque sur le terrain d'un documentaire, vendu en Europe comme un film à thèse sur des rednecks d'extrême-droite alors qu'il s'avère plus subtil que ça, 

Avec 35 ans de recul, on peut dire que le film visait juste sur la montée du "Make America Great Again". On y voit même déjà sous la forme embryonnaire la prise en main d'Internet, 20 ans avant tout le monde, par les groupes d'extrême-droite. 

Le scénario est signé Joe Eszterhas (qui écrira deux ans plus tard, un peu sur le même principe mais en inversant l'homme et la femme, Basic Instinct). Le travail photo par le français Patrick Blossier est superbe.






Retour sur le film : Rampage (William Friedkin, 1987 et 1992)

Le réalisateur américain William Friedkin est mort le 7 aout dernier à 87 ans. Au même titre que Spielberg ou Coppola (et peut-être même plus) il est un des piliers fondateurs du "Nouvel Hollywood" qui a vu le renouveau artistique et économique du cinéma américain propulsant de jeunes cinéastes cinéphiles à la tête d'empires en quelques films. Avec le succès mondial de L'Exorciste en 1973, Friedkin a presque malgré lui contribué à créer le concept de Blockbuster. 

Friedkin est un de mes cinéastes préférés du Nouvel Hollywood, peut-être parce que c'est l'un des seuls, malgré un succès immense, a avoir gardé son âme d'indépendant. Il n'aura pas transigé longtemps avec les studios. D'autres en parleront mieux que moi. On peut écouter le podcast de Bret Easton Ellis où le cinéaste était invité il y a peu ou encore visionner le savoureux film interview que Francesco Zippel lui a consacré Friedkin Uncut mais le mieux, évidemment, est de voir ses films. 

Si on aime un tant soit peu les images, la force d'un montage ou le sens que peut donner un éclairage et que l'on veut revenir à la source de ce qui a contribué à forger l'iconographie hollywoodienne des cinquante dernières années, il faut voir les classiques de Friedkin : L'exorciste, French Connection ou Sorcerer qui ont chacun respectivement influencé les films d'horreur, les polars et les films d'aventure qui suivront. Sens innée du cadre et du découpage, des images qui restent gravées (et passent de génération en génération), une façon de filmer brute et ce tour de force rare de donner une totale impression de documentaire au cœur de grosses machines (l'apogée étant probablement Sorcerer, film dont l'intransigeance anti-commerciale du récit et le jusqu'au-boutisme du tournage marquera une rupture dans la carrière de Friedkin).

A partir des années 80, en comparaison avec ses gros succès des années 70, et tandis que ses collègues Spielberg ou Lucas s'envolaient au sommet du box office, Friedkin ne réalisera plus que des "petits" films, retournant dans une indépendance qui semble lui convenir et dans laquelle il évoluera avec cohérence et efficacité jusqu'aux derniers jours de sa vie (son prochain film sort en septembre). Durant cette période, plus discrète, mal aimée avant d'être réhabilitée, il signera ce qui reste pour moi le polar des polars (et donnera le nom d'une chanson de 2Pac) : To Live And Die In LA (1985) avec un William Dafoe débutant. 

Hasard de la programmation, Paramount Channel diffuse depuis quelques semaines un de ses films les plus rares de cette période. Réalisé en 1987 et à peine distribué à l'époque (toujours pas dispo en DVD), Rampage (le sang du châtiment) est le récit du procès d'un serial killer vu du côté du procureur et du tueur. 

Rampage c'est le 12 hommes en colère inversé de Friedkin : un homme se bat pour tenter de condamner à la peine la plus lourde possible un tueur sadique (mais avec une gueule d'ange, blanc et blond) alors que chacun (et notamment le monde politique) s'acharne à le dédouaner pour les plus nobles raisons du monde. Certains voient dans ce film le passage de Friedkin de gauche à droite. C'est ce que l'existence de 2 montages distants de 5 ans (le 2e montage "director's cut" de 1992 diffusé pour la première fois ici, et plus explicite sur le soutien à la peine de mort) tend à prouver. A la lumière des doubles discours actuels, des "bons" et des "mauvais" faits divers, de ceux dont il faut s'émouvoir et de ceux qu'il faut surtout ne pas parler sous peine de se faire traiter de fasciste par la brigade de la pensée correcte, ce film ne perd rien de sa saveur 35 ans plus tard. 

C'est aussi à ça que l'on reconnait les grands cinéastes. 






Le cinéma français, un zombie en bonne santé

L’actrice Adèle Haenel, qui n’a pas tourné au cinéma depuis trois ans suite à sa sortie anti Polanski aux Césars 2020, publie une lettre ouverte dans Télérama (accès payant) pour expliquer son départ du monde du cinéma et le fait qu’elle veuille politiser le dit départ. Tant mieux pour elle. La grandiloquence de sa missive contre le capitalisme et un milieu qui "collabore avec l'ordre mortifère écocide raciste du monde", tout en apportant son soutien aux "résistants", n’a d’égale que le profond mutisme dont elle et la quasi intégralité de la corporation qu’elle dénonce ont collectivement fait preuve au moment de la mise en place des Pass vaccinaux qui interdisaient l’accès aux salles de cinéma à ceux, et celles, qui ne collaboraient alors pas avec l'ordre sanitaire. 

Ceci étant posé, je cesse mes sarcasmes. Il se trouve que je suis d’accord avec elle sur un point central (et une partie de sa conclusion) : la totale absence du traitement de la déflagration #MeToo dans le cinéma français. C’est comme si ce mouvement de libération de la parole des femmes et de dénonciations des harcèlements, n’était jamais arrivé. Au seul visionnage ds films produits chez nous depuis six ans, un cinéphile du futur ne pourrait être informé de la montée de la thématique dans la société. 

À titre de comparaison, je visionnais l’autre soir le film américain Scandale (Bombshell) de Jay Roach (le réalisateur d'Austin Powers). Le blockbuster produit par Charlize Théron avec Margot Robbie et Nicole Kidman est inspiré d’une histoire vraie survenue durant la campagne de Trump en 2016 (toile de fond du film) : la déflagration causée dans la rédaction de la chaine d’info Fox News par les révélations d’une journaliste sur les pressions et violences sexuelles exercées durant des années par le patron, Roger Ailes, sur ses employées. C’est la grosse affaire avant l'explosion du mouvement #MeToo en 2017. 

Le film date de 2020 et son traitement, sans rien enlever des standards de productions américaines de ce type, appuie sur le côté enquête interne, façon Les hommes du Président. Le film relate des faits alors juste vieux de trois ans et les acteurs interprètent d'authentiques personnages (parfois encore en poste) dans un environnement qui insiste sur sa véracité (ce n’est pas une rédaction imaginaire, mais bien Fox News et son logo). Imaginons trois actrices françaises connues produisant un film sur le comportement de PPDA à la rédaction de TF1 durant la campagne de Macron (c'est pas exactement ça, mais vous voyez l'intention). On n’imagine même pas une telle audace : aucun producteur, aucune chaine de télé et aucun acteur et actrice chez nous pour participer ou financer ça. Double danger pour le cinéma français : dénonciation d’un sexisme (toujours en cours dans ses rangs) sur fond de contemporanéité politique. Pour l’exemple, les deux fois où Sarkozy a été « traité » au cinéma, c’est au travers de comédies qui prenaient bien soin de souligner leur angle de fable : La Conquête de Xavier Durringer et Présidents d’Anne Fontaine. 

Au-delà de la question des violences sexistes, Adèle Haenel expose le point mort de la création française : son absence totale de prise en considération du monde contemporain et son mépris de la société réelle. Ça ne date pas d’hier. S'il subsistait un cinéma français populaire dans les années 70 s’attaquant encore à des sujets sulfureux (avec des cinéastes comme Yves Boisset ou Jean-Pierre Mocky*), depuis une bonne trentaine d’années les films politiques, les polars d’investigation économique ou n’importe quelle oeuvre vaguement subversive pour les pouvoirs en place n’existent tout simplement plus dans le divertissement populaire cinématographique national. Si le cinéma américain mainstream (de plus en plus rarement c’est vrai) s’attaque encore au lobby du tabac avec The Insider de Michael Mann ou aux scandales de la pollution des sols par une grande multinationale avec Dark Waters de Todd Haynes, au mieux chez nous on cantonne ce genre de dénonciations à la forme documentaire, et avec moult pincettes. On peut même attribuer une partie du succès de la plateforme Netflix à sa volonté d'exposer, même mal, ce type de sujets. 

Si son activité subsiste à grands coups de subvention, le cinéma français est d'un point de vue politique totalement mort, il a renoncé à parler de la vie (et dans le même temps, se donne rarement l’ambition de faire rêver le spectateur). Alors qu’il suffit de regarder deux secondes autour de nous. En s’y attaquant via la fiction et en y mettant les moyens, entre les milliardaires fraudeurs, les politiques corrompus, la concentration des médias, les scandales financiers, les pollutions diverses, la gestion du Covid, des centrales nucléaires, les gilets jaunes et la destruction des services publics : il y aurait de quoi faire vingt chefs d’oeuvres cinématographiques par an en France. Et pourtant, rien. Une ribambelle de comédies pas drôles et, pour le côté "France profonde" une utilisation purement décorative (et fiscale) des territoires de France par un monde du cinéma qui reste profondément parisien où qu’il pose sa caméra. À part quelques séries un peu frileuses, un ou deux films de Cédric Jimenez ou l'Enquête sur un scandale d'Etat de Thierry De Peretti, je ne vois pas grand chose de bien provoquant dans le cinéma français des dernières années. Je mets de côté les films traitants des migrants, c’est presque devenu une sous catégorie du cinéma français qui concentre visiblement la seule indignation validée par ce petit monde. Dommage, nous avons des actrices et acteurs et des techniciens de talent (formellement on a fait des progrès de géant en deux décennies) et des sujets en or à cueillir tout autour de nous.

* Le premier a été écarté du cinéma français depuis 1990, le second s'est résolu à l'indépendance et est presque un sujet de moqueries médiatiques vers la fin de sa vie. 


L'apaisement dans ta gueule

C’est parti. Le tour de l'apaisement selon Macron a commencé sur les chapeaux de roues « au contact des Français » comme l’enrobent de leur voix mielleuses les journalistes de palais. Macron veut « renouer le dialogue » avec les gueux, moins d’un mois après avoir enjambé la représentation nationale à l’Assemblée à coup de 49-3, ça pose son ambiance. 

En Alsace, dans une région plutôt légitimiste et acquise à la droite, le déconnecté s'est fait immédiatement rattraper par la réalité de la haine qu'il suscite. A Sélestat, s'amusant à jouer au leader populaire et consensuel devant une petite assemblée (pourtant préalablement expurgée de syndicalistes et autres gaulois réfractaires), notre ordure s'est fait copieusement hué devant les caméras de l'info feuilleton, avant de se faire qualifier en frontal de « trou du cul » par un Sélestadien. C’est un peu excessif Monsieur. Sans trou du cul, la vie serait compliquée pour ne pas dire impossible alors que sans Macron on aurait deux ans de vie à la retraite en plus. Je sais pour lequel des deux j'ai le plus de respect.

Prostré dans la mairie de la Sélestat, faisant fi du lointain tumulte des batteries de cuisine, notre brave leader aura ces grands mots « Ce ne sont pas des casseroles qui font avancer la France » avant de  préciser qu’il est pour le dialogue, mais seulement avec les gens de son avis. A t-on vu le Général de Gaulle trembler devant une casserole ? C’est la marque des légendes. 

C’est ainsi que pour le jour 2 de son tour de l’apaisement dans l’Hérault, le port de casserole sera subtilement interdit dans les rues de Ganges par décret préfectorral. Pas de dispositif sonore portatif pendant la visite du Président. On n’a pas peur des casseroles, mais un peu quand même. 

Sous les explications de texte de sa garde rapprochée qui peine à convaincre que « tout ceci est bon pour son image », pour sa deuxième journée du tour de l’apaisement, l'escroc de l'Elysée s’est tenu à l’écart des 2000 manifestants à Ganges (sur 4000 habitants) pour se rendre, entouré de 600 CRS, dans un collège de 600 élèves (même si nous n’en verrons finalement qu’une poignée tout au long de la journée) Point commun avec Sélestat : Macron est resté cloitré 3 heures dans l’enceinte de l’établissement scolaire - dont l’électricité avait été préalablement coupée par la CGT) Ses annonces sur la revalorisation salariale des enseignants sont confuses (pas même décryptables par les premiers intéressés). On notera tout de même que cet arrosage soudain de pognon pour calmer la colère contre sa réforme, contredit les principes de rigueur budgétaire utilisé pour justifier la dite réforme. 

On s’étonnera, mais si peu, des commentaires élogieux de la caste journalistique de plateau qui saluait pour ce deuxième jour « le courage du président » avec force usage de l’expression « il faut tourner la page ". A croire que; dans la nuit, quelques coups de fil furent passés pour réaffirmer la notion de « séquence close » voulue par l’Elysée. Pour eux, la colère n'est qu'un cirque, une séquence un peu longue coincée entre les vacances à Courchevel et Roland Garros, alors qu’il en va de la vie dégradée de millions de salariés. J’ai même entendu le patron du JDD miser en plateau sur la lassitude des Français avec leurs casseroles, comme il le faisait au soir de la première manifestation contre les retraites en Janvier. 100 jours et 12 mobilisations plus tard, les mecs tablent encore sur l’essoufflement alors que tout, jusqu’à la bande son des casseroles frappées prouvent le contraire. Le déni n'est pas une stratégie viable. Ajoutons que persister à imposer une réforme inutile et injuste à l'écrasante majorité des travailleurs qui l'ont très bien compris et qui n'en veulent pas, ce n'est pas du « courage ». Le champ lexical de la connerie est plus approprié.

Le ton est donné, l'intervilles de l'impopularité peut commencer. Si toi aussi tu vois un Président de merde ou un médiocre ministre débarquer dans ta région pour se refaire la cerise au 20h en chiant sur ta colère et t'instrumentaliser au passage, n'oublie pas ton dispositif sonore portatif.

Leur pourrir la vie. Partout tout le temps. Jusqu'au retrait.




Sa majesté des casseroles

Prosternez-vous les gueux, l’ordure présidentielle s’exprimait hier à 20h. Non pas pour annoncer quoi que ce soit ou s'excuser auprès d'un pays qu’il a contribué plus que ses récents prédécesseurs réunis à ravager. Non: il s’agissait juste d'un vieux réflexe : communiquer pour communiquer, occuper l’espace médiatique et donner le ton pour susciter de la réaction et focaliser les attentions. En un sens, Macron a réussi. Les chaines d’info n’ont parlé que de son allocution toute la journée la précédant avec un compte à rebours en haut de l’écran : "Macron peut-il reprendre la main ?" (dans la gueule oui) et autres "quel coup d’après pour Macron ?" (carabine, pelle ?). Même la contre offensive organisée par ATTAC à base de tapage de casseroles sur les places publiques à l’heure de l'allocution télévisée du cornichon libéral-fasciste s’appuie toute entière sur la détestation qu’inspire désormais cette ordure à la population. Si sa police n’était pas aussi violente (qui en est désormais à shooter au LBD dans la rue sur les porteurs de casseroles), on pourrait rire de la déconfiture sans fin de celui qui se voyait comme la réincarnation de Steve Jobs et John Kennedy réunis et qui n'est qu'un proto-dictateur au bilan social et économique nul, à peine réélu sans avoir fait campagne et déjà défait. 

Il sera bientôt le seul à ne pas encore réaliser qu’il ne vaut plus un centime d’euro au marché de la confiance. Je n’ai bien évidemment rien écouté de la lisse prestation de ce sinistre con et j’ai tapé de la casserole comme les autres devant la mairie de mon quartier. C'est un quartier d’habitude paisible et bien rangé, pas le plus punk quoi, et nous étions une petite centaine à 20h pour cette improvisation aux percussions de cuisine, avec tant d’autres aux fenêtres propageant en une onde chaleureuse d’immeuble en immeuble les tam-tam à l’Inox. 

Nous maintiendrons le cap : le retrait de la réforme des retraites. D’ici là, la vie publique de l’ordure (et de ses sbires) est terminée. À l'image d'une Borne débordée par le malaise (en termes techniques : la réalité du terrain) face à quatre manifestants dans un superette d'Eure-et-Loire, lui et ses ministres ne pourront plus se pointer dans aucun coin de son pays sans l’intégralité des forces de l’ordre de la région autour d'eux. Macron radicalise contre lui même les plus modérés. Et c’est au fond sa plus grade qualité : en trois mois le pseudo génie (qui n'a aucun putain de sens politique, c'en est à pleurer) a régénéré la lutte des classes et décrédibilisé la Cinquième République. Il était déjà déconnecté, on va le confiner à l’Elysée pour ce qui lui reste d'un quinquennat Potemkine. À moins, sait-on jamais, un mauvais coup de casserole est si vite arrivé, qu’il doive tout quitter précipitamment.


Réforme humiliante + inflation en torche = la tempête parfaite

Il parait que le peuple des travailleurs doit se tenir suspendu à la décision du Conseil Constitutionnel le 14 avril au sujet de la réforme des retraites. « Les sages siffleront la fin de partie », ai-je entendu sur quelques ondes bienveillantes. 

J’aimerais être surpris, mais ne nous berçons pas d’illusion. Deux des « sages » du conclave gériatrique (dont un dont la voix compte double, et dont le fils officie pour MacKinsey) devraient être inéligibles à vie. Que ces mecs soient pépouses à siéger (à 13 697,49 euros bruts/mensuel) sur la bonne tenue des lois concernant nos années de travail devrait scandaliser toute rédaction de journalistes digne de ce nom. Le machin des cacochymes de droite devrait valider le machin ou mieux, le redéfinir en pire virant les deux trois bricoles décrochées par les LR, en tuant au passage dans l’oeuf la voie référendaire. 

Quoi qu’il en soit, ce ne serait bien sur vendredi soir pas la fin de partie tant espérée par les Macronards. Ces derniers n’ont pas capté depuis leurs hauteurs qu’ils ne pourront, pour leur sécurité personnelle, jamais plus redescendre sur terre sans se faire lyncher tant la détestation de ce qu’ils sont et de ce qu’ils représentent coagule chez les Français. On se remettait à peine de trois années de pandémie, de confinement et d’humiliations : nous rajouter deux ans plus de boulot pour nous piquer deux ans de retraite, sur fond d’inflation annuelle à 20%, était la dernière des conneries à faire au pire des moments. N’importe quel dictateur déchu vous le confirmera : Il n’y a pas pire danger que des gens qui attendent d’avoir le frigo vide pour faire la révolution, ça ne se passe jamais gentiment. Et vu les chiffres qui tombent les uns après les autres, le frigo se vide plus vite que prévu. 

Près d'un 1 français sur 2 qui gagnent 1500 euros ou moins par mois sautent désormais un repas par jour.

On peut lire dans le rapport de l'Institut La Boétie que selon l’indice des prix à la consommation harmonisée (IPCH) […] l’inflation affiche une hausse de 7,3 % sur un an, un taux inédit depuis le début des années 1980. La hausse des prix est tirée par la hausse des profits, notamment dans les secteurs liés à l’énergie, au fret international et dans l’industrie agroalimentaire[…] L’inflation sur les prix alimentaires grimpe à 15,8 % en mars. On notera au passage que le taux de marge des entreprises est en hausse : 32,4 % au quatrième trimestre 2022

Toujours dans le même rapport : Selon les données publiées par la Direction de l’animation de la recherche et des études statistiques (Dares), le salaire mensuel de base moyen a augmenté de 3,9 %, contre une hausse des prix (IPCH) sur un an de 6,7 % en décembre 2022.

Les salaires augmentent deux fois moins vite que les prix. En valeur relative, les salaires ont  baissé en 2022 et continueront sur cette pente en 2023. 

Dans le cadre de la réforme des retraites, l’augmentation des salaires était un levier bien plus efficace pour vite abonder les caisses, que l’allongement d’une durée d’un travail mal payé (voire de pas de travail du tout, étant posé que 6 personnes sur 10 sont sans activité passés 60 ans). Cette réforme n'est pas mathématique mais idéologique. C’est un combat symbolique voulu par Macron, la vendetta personnelle de l’ordure présidentielle contre le peuple des abrutis. 

Dans ce combat pour renforcer la soumission des salariés, l’inflation est l’alliée de Macron. Tandis que l’état pompe comme jamais de la TVA (l’impôt le plus injuste qui soit), pour les salariés faire grève n’a jamais coûté aussi cher. D’un cynisme consommé, Macron table donc sur l’appauvrissement des masses pour étouffer la contestation (largement majoritaire dans l’opinion) contre sa réforme personnelle des retraites. 

Au-delà des trois derniers mois et du formidable élan de la contestation (j’aurais pas misé non plus dessus il y encore un an), Macron fait un très mauvais calcul à moyen et long terme (mais que peut-on attendre d’autre de ce type dont le sens politique et la fibre sociale se résume à quelques simulations sur tableur Excel ?). 

Tous les ingrédients de la tempête parfaite sont réunis. 

Macron a joué la carte du symbole et il se retourne contre lui. Il nous a livré clé en main, un booster de cette lutte des classes qu’il voulait taire. Après deux ans d’infantilisation covidienne, la marque de l’humiliation (par cette réforme imposée dans le mépris et son SAV de l’indécence par Macron) est profonde dans ce pays. Au lieu de jouer, même pour de faux, la carte de l’autocritique ou de l’apaisement, il abuse de la violence verbale et physique. Comment croire un seul instant que cette voie ait une issue heureuse, même pour lui ? Le type ne sortira pas vainqueur d’une situation de déclin où un peuple a de moins en moins à perdre. Les gesticulations de Bruno Lemaire ne font, comme prévu, pas effet. L’inflation se poursuit à vitesse grand V, les salaires baissent de fait dans la plus grande des passivités gouvernementale et la seule perspective économique nationale cohérente est celle d’une sévère récession. En vérité, je n’aimerais pas être à la place de ce type que tout le monde hait. Notre vie va être compliquée, la sienne n’en sera plus une. Il ne pourra poser le pied dans son pays sans risque de prendre une grosse claque ou pire. 

On le qualifie déjà de "hors-sol", il va le devenir littéralement. 



Lui ou Nous

On s’interrogeait sur l’essoufflement de la mobilisation contre la réforme des retraites, c’était sans compter sans Macron et son pari du pire. Macron est le meilleur allié des syndicats, il les a relancés presque à lui tout seul et, dans la foulée de son egotrip démocratique, il est en passe de torpiller la Ve république. Le mec traite les Français comme de la crotte sous ses mocassins puis enjambe l'assemblée en lui pétant dessus, et maintenant il fait crier au scandale démocratique par ses sbires pour trois vitres cassées. Car, après ces images en boucle de poubelles brulées en marge des défilés contre la réforme des retraites partout en France, vous aurez bien sûr compris : Il y la bonne violence et la mauvaise violence, la Black Rock et la Black bloc.

Le fameux projet de Macron est simple : faire souffrir. C’est ce qui me saute aux yeux à bientôt six ans de gouvernance alors que resurgissent via les algorithmes mes publications Facebook à son sujet d’il y a quatre ans, au moment de la violente répression contre les Gilets Jaunes (voir en bas). Il n’a pas évolué d’un millimètre depuis. Le type ne sait pas gouverner, ne sait pas dialoguer, ne sait même pas regarder. Sa seule émotion décelable : la peur. C’est le seul levier que nous ayons (nous les 75% de Français contre sa réforme).

Revenons donc sur cette neuvième journée historique de mobilisation jeudi dernier. 

La grande nouvelle du 23 mars, c'est le nombre des manifestants, pas les violences mises en avant à des fins publicitaires. A Paris c’était à mon sens le plus gros rassemblement depuis le départ du mouvement il y a deux mois. La titraille des chaines d'info-feuilleton était calée sur le baroud d'honneur et c'était la plus joyeuse manifestation, la plus déterminée aussi. J’étais bloqué, compacté, une heure sur le boulevard Beaumarchais avant même le démarrage, impossible de mettre les mains dans mes poches pour chercher mon portable. Tout autour de moi, un renouvellement complet des têtes, beaucoup plus de jeunes que précédemment et surtout dans une tranche plutôt absente jusque-là : les 25-35 ans. J’ai revu des familles, des enfants. La foule est entrain de devenir un peuple 

Place de la République vers 17h, on a commencé à avoir des échos de violences vers Opera. En survolant les chaines d’infos, on visionnait un tout autre spectacle que celui que nous expérimentions, et on a bien compris l’angle de la journée : les manifestants sont des méchants. CNews titrait Paris : un millier de casseurs, ce qui était à la fois un mensonge et une omission. On pouvait titrer bien d’autres choses comme : Paris : des centaines de milliers de Français pour dire "Non à la réforme" ou des charges sur la foule qui proteste

Mais ne nous plaignons pas trop : depuis quelques jours, la barrière du silence médiatique des violences policières auxquelles les manifestants sont parfois confrontés depuis sept bonnes années, contre toute logique et toute légalité, (ça a commencé sous l’ère Valls) est enfin dépassée. Faut dire, les BRAV-M commencent à tabasser aussi les journalistes, ça le fait moyen niveau RP. 

Les violences ne sont que la conséquence logique de la politique Macronienne basée sur l'exercice autiste du pouvoir et la maltraitance généralisée. Ce spectacle de la violence entre travailleurs dont Macron raffole à distance vise à dissuader le peuple d’être foule et que les chaines d'fnfo-feuilleton puissent enfin titrer tranquillement : Retraite à 64 ans : Les Français résignés. Il ne faut donc pas se laisser démonter, au propre et au figuré, et continuer. Je me permets de le repréciser : à ce rythme et volume de contestations, les policiers ne tiendront pas deux semaines. 

Alors la suite ? 

Simple, c’est le retrait de réforme. Les Français gagnent, Macron perd et c'est tout. Toute autre décision de sa part est suicidaire. La tâche demande du nombre et de la persistance, nous avons affaire à un pervers radicalisé qui ne fonctionne qu’au narcissisme et aux diktats des marchés. Pour garder la motivation, ne jamais oublier que si les marchés lui commandaient de bombarder les Français, il le ferait sans hésiter. A persister contre les Français, Macron s'isole inévitablement, même dans son camp. Il se bunkerise. S'il lui reste une once de bon sens, il lâche l'affaire. C'est dans son intérêt.

C'est quand même pas ce type qui n'a jamais bossé de sa vie, et dont on va payer les 40 confortables années de retraite après l'Elysée, qui va nous imposer de travailler jusqu'à la mort. 

On se retrouve de la rue. Sans lui. Il a trop peur de la traverser.

P.S : soutenez les caisses de grève !

(photo : Clément Foucard)





Le bordélisateur

Sentez-vous le léger décalage ? Les petites phrases du Président et de sa première Ministre sont savamment distillées. « La foule n'a pas de légitimité » et autres « on peut employer le mot victoire » . Mercredi midi dans son inutile prestation télévisé, Macron n'a pas fait de mystère: Ceux qui ne sont pas pour sa réforme sont des factieux, la démocratie c’est une fois tous les cinq ans et vous avez voté pour moi (il n'a été étonnement pas ajouté « bande de cons »). 

On sent l’homme qui a pris de la hauteur et de la sagesse et déjà les mots ne sont plus les mêmes sur les bandeaux des chaînes d'info-feuilleton. Les attitudes sont moins détendues au sujet des manifestations contre la réforme des retraites made-in-Macron. On ne parle plus de « manifestations » mais de « manifestations sur fond de tension » avant même qu'elle aient lieu, ou encore de « manifestations sauvages » avec des « éléments perturbateurs ». On ne parle pas d’ailleurs pas de manifestants mais, par petites touches, d’« anti réformes » comme avant on parlait d’« antivax ». L'étiquette « conspirateurs antisémites » est proche. La révolution sera peut-être télévisée, mais doit être préalablement domestiquée. (Rappel : participer à manifestation non déclarée n'a pas être réprimé).

Certes, on ne peut pas y aller de front. Après tout deux tiers des Français restent opposés à cette réforme qui est surtout antisociale. Mais tout de même : par réflexes suce-boules certains chroniqueurs de palais essayent de passer l’idée qu’il serait bon pour tout le monde de se résigner. 

Détruire les retraites, ce rêve laïque qui a presque remplacé la notion de paradis, a été l'attaque de trop, et le 49-3 a été le crachat constitutionnel sur le gâteau des injustices. Le 49-3 est légal aiment à rappeler la secte des illuminés macronistes. La peine de mort aussi l'était, il n’y a pas si longtemps.

Le roi est en slip, à deux doigts de se faire lâcher aussi par le patronat excédé, se concentre donc sur le travail de sape. Sa seule préoccupation est de laisser pourrir, afin de désolidariser la contestation silencieuse de l’expression visible de cette contestation. Pour cela rien de tel que de lâcher la bride à une police sous tension. Les images de violences policières font partie du dispositif. Elles ne sont désormais plus seulement diffusées sur internet, mais bel et bien en direct au grand jour, ou au grand soir, sur les chaines d’info-feuilleton. On franchit un cap dans la dénonciation et l'exposition d'une horreur pseudosécuritaire qui court depuis près dix ans dans les manifestations, mais chacun y verra ce qu’il veut y voir : Les uns, l’illégitimité et la brutalité d’une police politique. Les autres, l’expression rassurante d’un retour à l’ordre nécéssaire. Je n’aime pas la casse, je n’aime pas les casseurs. Je hais donc ce président. Il est le seul bordélisateur à l’oeuvre dans cette entreprise de destruction de nos vies. 

Les violences policières, et les images produites, ont une portée publicitaire : dissuader l’expression sur le terrain de toute contestation de la réforme. Il ne faut pas se laisser impressionner, ne pas se laisser déposséder. Ces images sont exactement celles que Macron veut générer. Il faut les retourner contre lui. Il est la violence. Un pouvoir en échec ne peut compter que sur la violence. Il faut continuer à se dresser, à déambuler, à « être de l’eau », à se mettre en grève, à bloquer et, si tout cela n’est pas possible, à saboter son travail (Le sabotage n’est plus une option : nous n’avons plus le choix, on vient de nous voler 10% de salaire en un an, et Macron nous vole deux ans de vie (ou plutôt quatre), il faut donc opérer une ponction à la source). Quant aux manifestations sur le terrain, la Police ne peut pas être partout, elle ne peut rien face à des milliers de gens déterminés et bras dessus bras dessous. D’ailleurs, même dans les rangs de la Police ça commence à se fissurer. Ils ne tiendront pas un tel rythme bien longtemps. 

A tout à l'heure dans la rue, contre cette réforme et pour son retrait.


Retour sur les films : La Nuit du 12 (Dominik Moll, 2022) vs. BDE (Michael Youn, 2023)

À ma gauche, La nuit du 12 de Dominik Moll (2022),thriller d'auteur issu du cinéma classique et vient d'être encensé par les César. À ma droite, BDE de Michael Youn (2023), une comédie potache en mode artillerie lourde direct-to-video produite et diffusée par Amazon, réalisée par une ancienne star de la TV et qui n'a rigoureusement aucune chance d'être nommée à la dite cérémonie. 

Ces deux-là ne boxent pas dans la même catégorie et n'ont sur le papier rien en commun si ce n'est que je les ai visionnés le même soir dans la foulée l'un de l’autre, vendredi soir, juste après la cérémonie des César 2023. Et j'en tire comme conclusion, à travers ce combo critique de l'extrême, que le plus caricatural des deux films n'est pas forcément celui qu'on croit. Mais c'est ça la beauté du cinéma. 

La nuit du 12 est un bon thriller, présenté d'entrée comme l'inverse d'un Faites Entrer l'accusé (c'est à dire qu'il n'y aura pas de coupable à la fin... enfin que tu crois). De très belle facture, c'est  admirablement mis en scène. Dominik Moll est un des rares cinéastes français à avoir un vrai sens de l'espace et l'art de sublimer les décors naturels sur chacun de ses films. L'interprétation est parfaite et contribue à l'envoutement que provoque la pourtant non-progression du récit. Mais, c'est justement sur le récit que ça pèche un peu. Malgré ses apparences cérébrales, le film bourrine sa démonstration comme pas permis alors que l'enquête sur le crime de la jeune Clara, qui sert de fil rouge, s'enlise. On comprend vite le vrai moteur du film : déglinguer les hommes. D'ailleurs le récit est un peu malhonnête dans son introduction puisque à l'inverse des enquêteurs, le spectateur sait avec certitude, lui, que le coupable est un homme. La démarche est compréhensible (et d'ailleurs énoncée dans le film « tous les hommes auraient pu tuer cette fille ») mais en devient mécanique et se cantonne à ça. Rétrospectivement, tous les personnages masculins apparaissent négatifs ou au moins suspects. Tous sont tarés, salauds, machos, minables, tabasseurs de femme, dans le meilleur des cas : incapables de communiquer. À l'inverse les, rares, personnages féminins irradient le récit : tenaces, fières, lumineuses, lucides, courageuses. Le seul personnage mâle un tant soit peu pardonné est celui de Bouli Lanners, mais sa rédemption passe par l'exil hors de la société (et, au passage, il est largué par sa femme). Si au bout de 1h50 de réquisitoire vous n'avez pas compris que les hommes c'est le mal et qu'il faut tous les isoler, c'est que vous êtes aveugle tant c'est fléché avec des grosses lettres au néon dans chaque scène. Le récit ne va pas au-delà, même pas de l'enquête (qui ne doit d'ailleurs son vague sursaut final qu'à une femme). La progression du personnage masculin principal est minime, il passe de la boucle en vélo sur circuit fermé des premières images du film, à la difficile ascension en solitaire d'une route de montagne au générique de fin. Le symbole que les hommes doivent encore faire beaucoup d'effort dans le domaine du respect des femmes (si jusque-là t'avais pas compris). Nonobstant ses réelles qualités artistiques, c'est d'abord un film-thèse (qui a parfaitement compris l'époque) qui a été récompensé, pour tenter de faire oublier le pataquès Polanski d'il y a trois ans. Etonnement, on ne fait peu le reproche à Moll d'être un homme et de ne mettre en scène quasiment que des hommes. J'ai lu cet argument utilisé à l'inverse contre Todd Field qui ne met presque en scène que des femmes dans Tar (que je conseille, toujours en salle). 

Aux antipodes teleramesques donc, le BDE de Youn est moins (euphémisme) dans l'art du cadre soigné   et bien malin celui qui trouvera un quelconque message caché sur ma masculinité toxique dans ce récit potache d'une nuit sous substance à Val Thorens (à part que ça tombe mal avec l'actualité récente des faits-divers). Mais bon, il y a une énergie là-dedans et un indéniable sens du rythme (dans la première partie au moins) qui font du bien par les temps qui courent. Tout ancien amateur de John Hughes (réalisateur qui au train où vont les choses sera bientôt lui aussi cancelé) ou des films d'Adam Sandler et Ben Stiller ne pourra qu'apprécier ce n'importe quoi puéril et festif qui ne fait pas honte à ses maîtres, soigne ses personnages secondaires (bien mieux que dans La nuit du 12 par exemple) et qui a même réussi à me faire rire (homme qui rit, doublement coupable en somme).


Retraites : Le blocage oui mais...

"- Vous comprenez : on doit travailler plus parce qu'on vit plus longtemps", Random macronard.

"- Mm... Rien que cette année j'ai trois proches qui sont morts dans la cinquantaine et de cause naturelle. Tous ont cotisé un max. Alors tes 64 ans au nom du progrès de la science.... M'est avis qu'eux ils n'en profiteront pas des masses de leur retraite.

Les macronards ont mis le doigt dans un mécanisme du mécontentement qui déborde même le cadre, arithmétiquement débile, d'une réforme des retraites qui mécontente tout le monde, qu'on la considère inutile, inappropriée ou au contraire pas assez ambitieuse. Au-delà de donner des gages à Bruxelles, le but quasi philosophique de cette réforme est d'intensifier le maillage intellectuel sur le quidam et ne le conduire à n'entrevoir aucun à côté ni aucun au-delà à la seule occupation salariée et au remboursement des dettes, individuelles ou collectives. Avec son projet de réforme tout pété, Macron a décapsulé le ras-le-bol français d'un modèle dont chacun perçoit l'essoufflement et le mensonge. Le travail est une partie (chiante et mal payée) de la vie, sûrement pas la vie. Et encore moins la seule perspective de vie à espérer en attendant la mort. On ne veut pas mourir au travail, c'est tout. 

Tandis qu'a l'Assemblée nationale se tiennent, autour du texte de la réforme, des représentations live du Muppet Show plus affligeantes les unes que les autres, de gauche à droite, et qui éloigneront encore plus des urnes le peu d'électeurs qui restaient pour voter pour ces guignols, les Français se mobilisent avec assiduité et bien plus de dignité (et moins de salaire) dans tous les coins du pays. Samedi 11 février, c'était la quatrième journée officielle de mobilisation intersyndicale contre la réforme Macron des retraites. La manifestation parisienne était la plus populaire que j'ai vue depuis des lustres : Des familles, des enfants, en vélo, en trottinette. je ne sais ce qu'il adviendra mais tout cela laissera des traces. Et quoi qu'il se passe désormais avec ce texte, le pouvoir en ressortira affaibli. Ce beau succès de samedi rentrerait presque dans la catégorie faits-divers des médias désormais : un million et demi de personnes tous les trois jours, ça manque de peps et, surtout, de casse. Fort heureusement, la promesse d'un "arrêt du pays" et de grèves potentiellement reconductibles titillent l'imaginaire du présentateur d'information feuilletonnée. 

Car oui, on y vient ! Ça a pris le temps, mais c'est décidé : c'est le blocage ! Enfin bientôt, peut-être, faut voir, et y réfléchir, et puis le mot "blocage" c'est un peu fort, il ne figure pas dans le communiqué de l'intersyndicale sur lequel se paluchent toutes les rédactions depuis samedi. Une chose est sûre néanmoins, "La France à l'arrêt" ce sera pas pendant les vacances, faut pas déconner. Ici, nos révolutions se tiennent à débit différé. 

Blocage, ultimatum, arrêt... Quelque soit le nom, il nous faudra passer par cette épreuve de force qui sera d'autant plus courte qu'elle sera massive. 

Les mobilisations c'est indispensable, mais on a affaire en face à des radicalisés : des gens déconnectés de tout. Que l'on soit un million ou deux dans la rue, ce n'est pas qu'ils s'en foutent, mais ça n'évoque pas grand-chose chez eux. La rue ? Les gens ? Le travail ? Ce sont des concepts assez abscons pour notre Macron et sa clique. Ils ne comprennent qu'une chose : la peur.  On a eu la preuve au moment des gilets jaunes et on a le rappelle quasi quotidien dans la façon qu'ils ont de mettre en scène le harcèlement dont ils seraient victimes, opposant une violence sauvage chez les autres pour mieux se dédouaner de la violence de leur politique et de leurs propos. Deux millions de personnes en France c'est bien, 100000 déterminées autour du palais présidentiel ou de l'Assemblée et la reforme est retirée dans la journée en mode Super 49-3 express

Il en va de même pour le blocage qui, une fois dépassé le stade du mot pas prononcé, se devra d'être intelligent pour cibler là ou ça fait mal à l'élite : au hasard le blocage des recettes fiscales, celui du traffic aérien ou des chiottes de l'Elysée...  Reste à savoir si la France du secteur public comme du secteur privé aura le courage de se mettre à l'arrêt. C'est facile de critiquer cette tête-à-baffes de Macron, surtout après avoir voté pour lui à répétition. Il va falloir aussi lui montrer que La France a un autre talent que celui de faire de belles pancartes et de jolies chorégraphies dans des manifestations pacifiques. 










Retour sur le film : Super Express 109 (Junya Sato, 1975)

Son titre sonnait comme une réclame de lessive et son affiche façon comics a marqué mon enfance. Elle était placardée dans le cinéma de la station balnéaire où nous allions en vacances, mais le film ne passait jamais. Super Express 109 est un de ces films que j’ai fantasmé des décennies sans jamais l’avoir vu. Jusqu’à aujourd’hui. Avec ces plans débullés, sa musique funk à la Lalo Schiffrin, ses cascades sans trucage où tu sens que les acteurs se font mal et son montage plus nerveux qu’une série Netflix (mais avec le souci d’être toujours compréhensible), on a du mal croire que cet opus japonais de 2h30 alternant entre le polar et le film catastrophe date de 1975 tant il est moderne dans sa conception. 

Il n’y a qu’à voir ce que produisait le vieil Hollywood au même moment en terme de films catastrophes (Airport, Tremblement de Terre ou l’Aventure du Poseidon qui ont tous gravement vieillis) pour mesurer la largeur du pas de côté fait ici et sa dose de sang neuf (hi hi). J’exagère, il y avait aussi la même année Les Dents de la Mer

L'histoire : Trois laissés pour compte de la crise économique (un paumé, un militant politique déçu et un patron criblé de dettes) placent une bombe sur le TGV nippon pour récupérer une rançon de 5 millions de dollars. Si le fleuron de la technologie japonaise passe sous les 80 km/heure, il explose. S’en suit une course enquête policière pour retrouver les terroristes et stopper le train sans qu'il se crashe. 

Oui, remplacez le train par un bus et vous avec le pitch du Speed avec Keanu Reeves réalisé vingt ans après. D'ailleurs ce Super Express 109 (aka The Bullet Train) ressemble dans ses grandes lignes a beaucoup de films... qui l'ont suivi. Runaway Train, Dernier Train Pour Busan, Unstoppable ou Snowpiercer. Tous ces films doivent quelque chose à Super Express 109, on y reconnait même à l'iidentique un futur plan des Goodfellas de Martin Scorsese (1990) (le vol de l’hélicoptère au dessus de la voiture lors de la cavale parano du héros) et même l’ambiance du final nocturne de Heat de Michael Mann (1995). C'est ce qu'on appelle un film matriciel. 

La différence de fond avec les films catastrophes des années 70 est son traitement froid dans un premier temps, presque distant. Le film de Sato laisse ses victimes à leur sort (n'hésitant pas même à les rendre antipathiques) et son récit va de mal en pis au gré de la nullité des forces de police, et sans l’ombre d’un  sauveur providentiel à l'horizon. 

La version originale du film proposée par Carlotta, plus longue d’une heure que celle sortie en France, est émaillée de flashbacks qui dissèquent les motivations des terroristes et changent la nature du suspens. On passe de la tension autour de la bombe au stress de la cavale des poseurs de la bombe. Le script creuse l’histoire des méchants (là où un blockbuster classique se serait contenté de les caricaturer) et le film prend presque une tournure sociale. La trajectoire du dernier terroriste et sa volonté d’en sortir contraste avec le consternant immobilisme des autorités politiques qui ratent à peu près tout ce qu’elles entreprennent, quand elles n’aggravent pas la situation. Le méchant devient le héros et on en vient à souhaiter qu'il s’en sorte avec l’argent. Monde de merde. 

A regarder un jour de grève de la SNCF, un film bien plus complexe que son affiche et son registre le laissent supposer. 

Retour sur le film : God Told Me To (Larry Cohen, 1975)

Un flic fervent catholique, sosie de Houellebecq jeune, enquête dans un New-York bien crasseux sur une épidémie de meurtres aux divers auteurs que rien ne prédestinait à tuer. Ils se justifient tous comme un seul homme en prononçant ces mots "J'ai tué parce que Dieu me l'a dit". 

En plein milieu des années 70, tout juste sorti de sa phase "blackspoitation" et avant son hit horrifique Le Monstre Est Vivant, Larry Cohen, le créateur des Envahisseurs et le prince du pitch qui tue (les films ne remplissent pas toujours les promesses), tourne à l'arrache pour une poignée de dollars God Told Me To (Meurtres Sous Contrôle en VF) : un polar urbain tourné en mode quasi documentaire dans sa première partie (on voit régulièrement dans le cadre des figurants malgré eux qui se demandent ce qui se passe). C'est nerveux, filmé à l'épaule les deux tiers du temps et monté en mode turbo (comme souvent chez Cohen dont je doute qu'un seul de ses films fasse plus de 85 minutes). 

Le petit tour de force du film, et ce qui le démarque du thriller initial, est qu'il glisse en cours de récit vers le surnaturel en se renouvelant esthétiquement. À mesure que l'enquêteur est provoqué dans sa foi, le rythme se calme, les éclairages sont plus travaillés, le récit quitte littéralement le rez-de-chaussée des choses pour s'enfoncer dans les entrailles bouillantes de la ville ou dans ses hauteurs mystiques. On pense d'ailleurs souvent à Angel Heart d'Alan Parker, tourné dix ans plus tard. Superbement photographiée et bien endiablée, cette série B qui tient autant de Werner Herzog que d'Abel Ferrara, passe très honorablement le test des années.



Retraites : Des nouilles encore !

« - Pour les actionnaires c’est des couilles en or, pour les  salariés et les retraités c’est des nouilles encore » 

C’est lorsque j’ai entendu la journaliste de BFM, dans la lumière ouatée du plateau d’info-feuilleton, conclure avec ce slogan son compte-rendu des pancartes lues dans les cortèges du 31 janvier, juste avant la page de publicités, que j’ai compris que le petit diner de Macron avec les éditorialistes, afin de leur souffler les éléments de language pro-réforme affinés à Davos, n’avait pas encore eu l’effet escompté et que le point de retournement média contre les manifestants n’était pas encore atteint. 

Il faut bien constater cette réforme foireuse torchée dans la précipitation par la clique à Macron mobilise de plus en plus contre elle. 93% des actifs sont opposés à la réforme et le mécontentement est même devenu majoritaire chez les retraités : BFM ne peut pas non plus se fâcher avec la majorité de son audience. J’entends dire que même la Manif pour Tous est contre cette réforme en raison du traitement qui est réservé aux mères de famille.  

Le 31 janvier était donc une nouvelle journée de manifestations réussie avec une mobilisation en hausse. Le SAV robotisé des causes perdues était au rendez-vous le soir même sur les ondes. Le plouc Véran chez Hanouna et Attal le gominé au 20h de TF1. « Si vous continuez à vous mobiliser, continuez à le faire en respectant les Français qui travaillent » déféqua-t-il aux syndicats avec la suffisance qu’on lui connaît. Avec plus de 2 millions de personnes dans la rue, c’est présomptueux de croire qu’il s’agit là seulement 1 / de syndiqués 2 / de gens qui ne travaillent pas. Excusons nos élites, il en va de la rue comme du travail, ils n’en connaissent que ce qu’en disent leurs fiches rédigées par MacKinsey. 

Dans les cortèges, et sans que nous nous soyions concertés, j'ai recroisé d'anciennes têtes des mobilisations de l'avant Macron, voire de l'avant Hollande. Pour le moment, ça ressemble à 2009/2010 mais en plus profond, car il n'est pas ici seulement question des retraites (beaucoup des gens croisés hier savent très bien qu'ils n'en auront pas ou très peu) et il y a aussi une plus grande variété dans les profils de manifestants (plus jeunes que dans les manifestations de 2009/2010 sur les retraites) avec une plus large montée dans les villes moyennes et dans les zones rurales par rapport aux zones plus "riches". À force de mépris et de déni, la macronie est-elle en train de se confectionner une bonne force d'opposition populaire, philosophique en plus d'être physique, étendue à tout le pays ? Cette tête de noeud aura au moins réussi un truc en 6 ans.  

Et donc ? critiquent les sceptiques. Et bien on remet ça avec deux journées la semaine prochaine, le mardi 7 et samedi 11 février pour la possibilité de diversifier un peu les foules, avec le risque aussi de la dispersion pour cause de vacances. 

« - Oui, la contestation ça va bien deux secondes mais hors des congés payés bordel ! »

La question du blocage va bien finir par devoir se regarder en face mais ces deux dates proches ont au moins le mérite de tester la motivation des troupes (et de permettre une rotation des mobilisés). Regardons ce qui se passe actuellement en Angleterre : la contestation dure depuis des mois. 

C'est un moment de vérité : ceux qui appellent à la grève continue ne vont plus pouvoir se cacher longtemps derrière l'inaction supposée des syndicats. Si l’on n’est déjà pas prêt à faire grève un ou deux jours en deux semaines, comment croire à un blocage suivi dans la longueur ? Macron fait aussi ce calcul : les payes sont ridicules et beaucoup de salariés sont endettés, la grève coûte. Pourtant, reculer maintenant, c’est signer non seulement l’application de la réforme mais la poursuite de ce rapport de force ultra violent entre une poignée de nuisibles (eux et l'infinitésimale clique qu’ils servent) et nous, les infiniment plus nombreux et bien trop gentils.

Réforme des retraites : n'avoir aucune idée de ce qu'est le travail

J’entendais ce matin Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, un peu fatigué à l’antenne d’RMC. Il est bien conscient des risques d’enlisement d’un mouvement de contestation morcelé quand bien même ce mouvement est soutenu par une majorité des français. 

Avec 72% des Français opposés à la réforme Macron des retraites, la bataille actuelle est un de ces moments de vérité collectifs assez rares de la société française. La défaite n’est une option pour personne. Si Macron recule, il peut légitimement penser que son quinquennat est terminé. En revanche, si les Français (majoritaires quand même) cèdent par désertion, ils auront dégringolé un pallier de plus vers la désintégration sociale du pays déjà bien amorcée. Macron pourra terminer son quinquennat tranquille avec encore plus de morgue et préparer le terrain pour le clone banquier suivant. 

Le combat comptable autour de cette réforme est simple : on vous vole quatre ans de vie et des dizaines de milliers d’euros. Mais il y a aussi le combat philosophique. Ce que l’on attend du travail. De l'école à la télé : il y a obligation morale, avant même financière, à travailler. Le travail doit se suffire à lui-même, de votre seul présence à son chevet est censée colmater tous ses incohérences et absurdités : Les mauvais salaires (commencer se loger sans aide familiale même avec un boulot quand on est jeune, et quand on est moins jeune : comment acheter quand on est pas marié ?) mais aussi les temps de trajets (pourquoi donc ce n’est pas rémunéré ?), sa prise globale du temps (on pourrait tout à fait travailler beaucoup moins, alors que nous avons gagné des capacités de production hallucinantes en quelques décennies). La question de la pénibilité évidemment est au centre de la pièce. Mais, tout travail où tu ne te lèves pas pour toi et tu ne disposes pas de ton temps EST par définition pénible. Point. Après, suivant le poste, l'encadrement, la paye et les conditions, on s’enfonce du "très" au "super" pénible. 

On peut être de gauche ou de droite, chacun concèdera que te dire que tu vas devoir te taper 44 ans de boulot de merde pour vaguement pouvoir profiter d’une aumône à la fin d’un parcours à la Squid Games (si tu es encore vivant), ce n’était pas clairement un super mouv' marketing à lancer en pleine inflation et à deux doigts d’une troisième guerre mondiale.  Sans compter que tout le monde a désormais bien compris, avec une poignée de riches s'accaparant à vitesse grand V la quasi intégralité de cette planète, que le travail est finalement l'activité la moins enrichissante. 

Le monde de Macron est à l’agonie et avec sa réforme pour satisfaire l'UE et les marchés il nous entraîne dans son délire comptable (qui sera de toutes les façons remis sur la table d'ici quelques années). Le débat ne devrait pas seulement se focaliser sur cette fin de vie aménagée qu’on appelle la retraite mais sur ce que nous faisons au présent de ce fardeau nommé travail. Et quand je dis travail, c'est pour la plupart de salariat dont je parle : cette drogue occidentale au confort de la paye qui tombe chaque fin de mois et qui est au fond la cause de tous nos maux, de notre docilité sociale et nous sort de la merde tout autant qu'elle nous fige dans le mal-être. 

Martinez a dit une chose juste ce matin : il faut bien que ces gens (Macron et son régiment de couillons) n’aient aucune conscience de ce qu’est le travail pour imposer une telle réforme. C’est tout à fait ça. Le grand problème de ce pouvoir (et ce n’est pas d’hier) est sa déconnexion complète avec le peuple qu’il représente. C’est son péché d’orgueil et probablement par là qu’il périra aujourd’hui ou un autre jour. Macron a commis l’erreur de leur lancer, fier de lui comme tous les cons, que les Français n’étaient que ses électeurs, dont la finalité et leur bonheur seraient d’être des esclaves, salariés et imposables, jusqu’au cimetière. 

C’était déjà vrai, mais ce n’était pas le bon moment pour leur rappeler. 

À tout à l’heure dans la rue.

Retour sur le film : Cry Macho (Clint Eastwood, 2021)

A bien y regarder, on peut dater le début des films testamentaires de Clint Eastwood à L’Homme Des Hautes Plaines… en 1974. 

Un testament cinématographique. Ça fait presque cinquante ans, soit quasiment la période où on l’a pour la plupart connu, qu’on peut ainsi lire une large partie de ses films en tant que réalisateur. C’est le cas de Bronco Billy, Impitoyable, Gran Torino, Honky Tonk Man ou même Les Pleins Pouvoirs qui sont des variations sur le personnage et l'icône Eastwood, son rapport à la violence, son passé et la filiation. 

Son dernier film à ce jour, Cry Macho, s’inscrit dans cette liste mais en plus surprenant, car plus maladroit, réellement marqué par l'âge de son héros. Cry Macho est peut-être le dernier tour de piste du réalisateur Eastwood (je ne dis plus "probablement" le mec ayant la faculté de remettre le couvert là où on ne l'attend jamais depuis 25 ans). 

Ce road movie fauché aussi fragile que son héros principal arrive dans le sillage de The Mule, son film précédent qu'Eastwood signait à près de 90 ans. La Mule clôturait, on le croyait alors, avec style et cohérence sa carrière. Dans le dernier plan, il y mettait en scène une fin de vie amère, mais choisie, à cultiver son potager dans une prison aménagée. Cry Macho propose une autre piste, une alternative hors des sentiers battus, littéralement hors des Etats-Unis (ce n'est pas anodin pour lui) : au Mexique. 

Scénario passé de main en main et tourné en dépit du bon sens en plein Covid, on se demande dans la première demi-heure ce qu’Eastwood a cherché à faire. On a même mal pour lui : voix chevrotante, démarche hésitante, intrigue tirée par les cheveux, j’ai presque eu envie d’abandonner un film me faisant de la peine… jusqu’à la scène dans la chapelle où son personnage, le vieux champion de rodéo Mike Milo, s’allonge dans la nuit pour se confesser au bord des larmes sur sa famille perdue il y a des années dans un accident. Difficile de ne pas être ému par ce plan sombre, au sens premier, où Eastwood, figé, met en image la mort du cavalier fantôme de Pale Rider. C’est le point de bascule d’un récit, brodant jusque-là sans conviction autour du passage de flambeau entre générations. 

A partir de là, le film devient plus léger, le road movie prend ses aises et s'installe dans un village mexicain Le vieux cowboy revient parmi les vivants, reprend de la force, à la source imprévue d'une jeunesse inespérée il débute même une romance à 90 ans. Le film trouve son sens dans le dernier plan. Là où The Mule s'achevait sur un Eastwood isolé, le réalisateur fait ici le choix d’y croire encore un peu et le cowboy entame une dernière danse avec sa compagne dans un saloon abandonné. J’ai lu dans la presse que c’était un film "mineur" d’Eastwood. Je ne sais pas ce que ça veut dire, le truc aurait été réalisé par un jeune cinéaste indépendant argentin : les mêmes auraient trouvé ça génial. Cry Macho est en revanche un de ses films les plus tristes... peut-être parce qu'un de ses plus sincères


Retour sur le film : Caméra Café, 20 ans déjà (Yvan Le Bolloch + Bruno Solo, 2023)

Titre naze, concept casse-gueule surfant sur la vague nostalgique des programmes télévisés du début du siècle (ici la shortcom "Caméra Café" diffusée sur M6 entre 2001 et 2004) et au bout... une réussite. 

Le produit télévisé diffusé par M6 est vendu comme une série en deux épisodes mais on a affaire ici à un vrai film cinéma d'1h30 (bien mieux maitrisé qu''"Espace Détente", la précédente aventure cinématographique inspirée par la série).

La dernière journée de boulot de Jean-Claude Convenant, le commercial macho de chez Geugène Electro Stim, est l'occasion de revenir sur 20 ans d'histoire sociale, sociétale et politique française. Mine de rien cette ambition est : 
1 / assez rare dans la création française de fiction (c'est une co-production belge ça doit aider) 
2 / ici transformée avec efficacité. On passe du Mariage pour Tous aux Gilets Jaunes avec des détours par la crise des subprimes, Me Too et toutes les campagnes présidentielles. 

En une comédie d'apparence anodine où s'entremêlent le quotidien de la veulerie et la "grande histoire" guère plus glorieuse, on prend conscience des bouleversements de mentalité de la société française et du monde du travail en 20 ans. L'accumulation des saynètes avec des héros aussi bêtes et méchants qu'attachants fait penser aux comédies sociales italiennes à sketches des années 60/70. La morale finale pourrait être : c'était pas mieux avant et c'est pire maintenant. 



Retraites : On ne négocie pas une vie volée

Nous apprenons dans la presse subventionnée et avec la plus grande des surprises qu'Elizabeth Borne est "inflexible", qu'elle "affiche sa détermination" et qu'elle "ne reviendra pas" sur le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans. 

Zut alors, l’intersyndicale ne serait pas écoutée ? Après avoir foutu deux millions de personnes dans la rue avec le soutien inespéré de 70% de la population, fallait-il vraiment cramer quinze jours, dans un agenda législatif de cinquante, dans l'espoir que Borne et Macron changent d’avis ?

Sérieusement, qu’attendre de la part de cette minorité radicalisée de Français ?
(Je parle du gouvernement au cas, improbable, où il y aurait un doute)

Négocier ? On ne négocie pas avec des salopards qui vous volent deux ans de vie au nom du dieu "travail", concept dévoyé dont nos escrocs n'ont pas un exemplaire sur eux, mais aussi mot-valise pour "fermez vos gueules les Français !". 

Les mecs devraient tout faire pour bloquer des prix qui prennent du +20% au semestre, mais non. La priorité de vos élus est de reformer les retraites pour "sauver le système". Et, après 200 Milliards distribués sans contreparties en deux ans aux entreprises (qui en ont refilé plus de 80 aux actionnaires sur la seule année 2022), ils nous martèlent l'urgence d'un plan de "sauvetage des retraites" pour une poignée de milliards dont il n’est d’ailleurs même pas sûr que le dit système est réellement besoin !

« - Oh la la, mais tu comprends la valeur travail et toussa ! Il y a trop d’inactifs et pas assez d’actifs ! ». 

Quand on dit travail en France, on dit d’abord salarié (87,4% de l’emploi). Salarié étant aussi le niveau le plus bas dans l’échelle des valeurs capitalistiques, combattre au quotidien pour améliorer ses conditions devrait être l’obsession de tout salarié. Le salariat est de la location de ton temps, de ton cerveau et de ton corps, un esclavagisme améliorée empreint d’idéologie du devoir accompli où, bercé par une illusion d’un progrès, après avoir été sorti du lit le matin avec le bâton du crédit à rembourser, tu cours tête baissée après la carotte du confort à atteindre en fin de journée. Il s’agit pour les gouvernants à qui tu as abandonné le pouvoir (parce que c’est plus simple) de te faire nager en rond avec des brassards là-dedans en te dissuadant d'aller t'aventurer hors du petit bassin : de ta sortie des études (à condition que tes parents te les payent) au cimetière (à condition d'avoir réglé le caveau à l’avance). Dans ce bref passage de vie terrestre à se faire traiter comme de la marchandise pour impressionner des gens dont tu te fous et enrichir au-delà de toutes les limites de la décence d’autres gens que tu ne connais pas, tu seras bien gentil de cramer toute ton épargne en consommation sans trop de plaindre des prix. Dans ce concept, on ne peut plus émancipateur, la retraite apparaît comme un Graal à trois mètres de la pierre tombale : "A 62 ans, je vais enfin pouvoir commencer à vivre". Il faut le reconnaître la retraite a été l’appartement-témoin d'un capitalisme "heureux "dont ont profité une génération ou deux, le temps de faire monter jusqu'au prohibitif les prix de l’immobilier et de systématiquement voter pour les pouvoirs successifs les plus anti-retraites possibles. 

Maintenant on te "change le jeu" (dans leur mindset tu n'es guère plus qu'un pion) et on te rajoute deux ans de salariat (enfin pour les "happy few" les plus chanceux, les autres seront au chômage depuis bien longtemps) pour t’enlever deux ans de retraite de l'autre côté, soit 2+2 = 4 années niquées (Ding, le compte est bon ! Ah ça valait le coup de "Voter Macron pour combattre ses idées"). 

Entends bien que, pour les hommes, l’âge d’espérance de vie en bonne santé (62,7 ans) sera désormais en dessous de l’âge légal de départ à la retraite (qui dans la réalité sera en fait bien au dessus). On voudrait te cracher à la gueule sans même avoir à se fatiguer à le faire, on ne pourrait pas mieux. Crève en silence, heureux car au travail. Mais n'angoisse pas : si t’as bien été soumis, sans écart aucun, au salaire minimum pendant 43 ans, tu les auras tes 1200 balles de retraite… net ? Euh non brut… donc en dessous du seuil de pauvreté (1103 euros en 2022). Ah ça fait rêver toute cette "valeur travail" amassée dans une vie... 

Et on serait encore dans une approche de négociation avec ces fils de chacals nés avant la honte ? Il n’y a rien à négocier. Ils le répètent à longueur de tribunes. On ne discute pas avec ces gens qui n’ont pour nous que le plus profond des mépris. Ils ne comprennent que la force et la peur. Il n'y a pas d'alternative.


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Retour sur le film : Sibériade (Andreï Konchalovsky, 1979)

Un plan. 

Il fait en dessous de zéro dans cette foret au bout du monde. Un jour de boulot comme un autre en Sibérie, le « grand-père éternel » travaille à la hache un conifère de 30 mètres de haut en tapant la discute avec un gamin. Arbre après arbre, il creuse son chemin vers la civilisation. À ce rythme, il en aura bien pour deux ou trois générations. À côté des deux, en toute simplicité, un lynx attaché par les pattes à un bout de bois. Chassé quelques minutes avant, le majestueux animal est groggy mais bien vivant, voire un peu vénère. L’arbre tombe et se fracasse dans un nuage de poudreuse. La caméra, les acteurs et le lynx ne tremblent pas. La discussion continue. 

Un plan simple qui serait, sans effets spéciaux, irréalisable en occident aujourd’hui : trop dangereux, trop d’enfant, trop d’acteurs frileux et puis un animal sauvage entravé et un arbre ravagé. Bonjour les procès et le bad buzz sur les réseaux. 

Un plan plus efficace que toutes les expertises géopipolitiques des roboches de LCI au sujet de la lassitude supposée du peuple russe. Les Russes ont une carapace et une endurance dont pour la plupart de nous n’avons pas le début de la moitié d’une appréhension de l’épaisseur.


Le blocage sinon rien

C’était aujourd'hui une belle première journée de mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites partout en France (avec des scores dignes de 1995 dans nombre de villes moyennes). Le million de manifestants est largement dépassé et les orgas sont satisfaites (La CGT annonce 2 millions). Même les quelques casseurs accrédités, sortis des beaux quartiers parisiens pour assurer au service com' du gouvernement les quelques images qui vont bien (tiens prends ça méchant conteneur à poubelles du Boulevard Beaumarchais, suppôt du capitalisme débridé !) n'ont pas réussi à gâcher cette démonstration d'opposition. 

Carapaté derrière les Pyrénées avec onze de ses incompétents ministres (et 3 avions), notre leader Macron a laissé l‘arrière garde des seconds couteaux défendre sa réforme sur les plateaux télés. Devant les écrans géants affichant les mobilisations massives dans toute la France, nos élus de la diagonale du vide politique ont bien tenter de faire "l'effort de pédagogie nécéssaire" pour justifier les bienfaits d'une réforme si mal ficelée que 93% des actifs français en ont désormais compris la substantifique arnaque. On résume : Tandis que l’électorat Macron (dont il est raisonnable d’affirmer qu’une bonne partie ne travaille pas) continuera de se la couler douce avec un niveau de vie au-dessus de la moyenne en traitant tout le monde de feignants ou d’assistés, ceux qui travaillent paieront deux ans de plus pour une retraite dont ils bénéficieront deux ans de moins. Tout ça pour - hypothétiquement - économiser une poignée de milliards au moment où l’on redécouvre pour la quarantième fois en dix ans que les grandes fortunes se sont enrichies comme jamais ces deux dernières années. 

Les arguments du gouvernement sont inaudibles. Même les journalistes les plus serviles ont du mal à soutenir longtemps les thèses avancées. Travailler plus vieux ? Mais quelle bonne idée ! Encore faudrait-il qu’il y ait du travail entre 50 et 70 ans (64 ans pour le départ à la retraite c’est  la base, dans les faits ce sera bien au-dessus).42% des retraités arrivent aujourd'hui à la retraite en se trainant un chômage de plusieurs années. 

Toutes ces mobilisations font donc chaud au coeur, mais elles rappellent également le chapelet de mobilisations de 2010 sur le même sujet. Elles étaient aussi réussies mais, restées dans les seules mains des syndicats puis, trop espacées, elles se sont étiolées sur un semestre et à la fin la réforme est passée toute seule. 

13 ans après le contexte a changé, s’est considérablement dégradé pour une assiette plus large de la population. En 2010, les initiés parlaient aux initiés et les manifestations étaient médiatiquement minimisées. Sarkozy, qui avait fait rêver une partie de l’électorat populaire à base de "travaillez plus et vous serez tous propriétaires", bénéficiait encore d’un vague soutien dans l'opinion. Ce n’est absolument pas le cas en 2023 pour un Macron dont le leitmotiv "faut travailler jusqu'à la mort bande de cons" fait moins fantasmer les masses (surtout quand elles ont déjà quarante ans de boulot au compteur). Macron, mal élu, est aussi mal aimé d’un bout à l’autre du spectre politique dans toutes les classes sociales (sauf les plus aisées). J'ai même entendu des Républicains contre la réforme. L’inflation ronge et ruine une partie plus large de la population. Même la natalité française s’effondre au niveau de l’après-guerre. Autant dire que l’humeur nationale est plus au marouflage des murs de l'Elysée au canon à merde qu’au plébiscite de réforme antisociales rédigées par trois conseillers boutonneux qui n'ont jamais bossé de leur vie. 

Macron voulait nous faire traverser la rue ? Pour le moment, c’est la rue qui lui marche sur la gueule. Après cette première journée, on entre dans le dur et il faut éviter les erreurs de 2010. Un ou deux rounds de manifestations vont probablement encore avoir lieu, mais si on reste seulement à de la manif hebdomadaire, c’est la réforme assurée dans cinquante jours. La contestation doit s'étendre et taper vite là ou ça fait mal : en bloquant l'économie le plus massivement et surtout le plus rapidement possible pour en sortir au plus vite. Un sondage ELABE indique que 55% des Français comprendraient le blocage du pays. Deux ou trois semaines de sacrifices valent bien un recul de cette réforme et le plus clair des messages au paltoquet des marchés qui nous sert de Président. 

[update 19.01.23 20h40 : à la demande de la CFDT, la deuxième journée de mobilisation intersyndicale aura lieu... le 31 janvier. On pourrait appeler ça du sabotage.]

Image du haut : la mobilisation du 19 janvier contre la réforme à Paris -par Julien G. -.
Image du bas : un casseur dans son biotope.
 


Retour sur le film : Tender Mercies (Bruce Beresford, 1983)

Le studio n’y croyait pas et, malgré des projections tests dithyrambiques, le producteur n’a rien fait pour le promouvoir en le sortant dans… 3 salles sur le continent américain. Au final, Robert Duvall, alors dans un creux de carrière, sortira de là avec l’oscar du meilleur acteur pour un de ses plus beaux rôles (ex-aequo avec "The Apostle" en 1997). 

Premier film américain du réalisateur australien Bruce Beresford, Tender Mercies (Tendre Bonheur) relate le retour à la vie d’un chanteur de country qui a connu un bref succès avant de durablement sombrer dans l’alcool. On s’attend au film classique de rédemption à l’américaine avec la sucess-story qui va bien, mais le récit emprunte une autre piste plus intimiste et naturaliste, en mélangeant habillement le temps long et l’ellipse. 

Cette histoire de famille recomposée autour de la musique, et du souvenir des défunts, dans un motel perdu au milieu des plaines du Texas a des petits airs de Bagdad Café (tourné quatre ans plus tard). C’est aussi une peinture de l’Amérique rurale, entre quotidien âpre et humilité, loin du cliché des rednecks.

La morale, si on peut en tirer une, prend le contrepied de la citation d'Hemingway. Il y a bien une seconde chance dans le rêve américain. A condition de sortir du rêve.



Retour sur le film : La bonne année (Claude Lelouch, 1973)

À chaque fois que je retombe dessus, je me laisse avoir. La Bonne Année (Claude Lelouch, 1973) est une référence pour de nombreux cinéastes dont Stanley Kubrick (qui s'est inspiré de la séquence finale pour Eyes Wide Shut) et probablement le plus gros succès à l'international pour Lelouch après Un Homme et Une Femme, et dans mes films préférés du cinéaste avec La Belle Histoire, Le Voyou, Itinéraire d'un enfant gâté et L'Aventure c'est l'aventure. 

À la jonction, peut-être trop parfaite et trop libre pour certains, du cinéma d'auteur et du cinéma populaire, Lelouch est historiquement mal aimé de la critique et de la profession en France. Je n'ai pourtant pas l'exemple d'un seul autre cinéaste français comme lui encore en activité. 50 films en 60 ans, tous différents et pourtant tous identifiables. Il restera à l'abri des comparaisons. Vu l'abondance, il y a de moins bons ou de mauvais films, mais même dans ceux-là on peut affirmer en quelques images : "Tiens, ça c'est du Lelouch". Que l'on puisse identifier un réalisateur en quelques plans quel que soit son film, c'est la marque des grands. On lui a reproché tour à tour la démesure ou la simplicité de ses récits, son usage généreux de la musique, comme si c'était la des domaines qui devaient être réservés au cinéma américain. C'est oublié qu'il est aussi doué pour les scènes intimistes (comme c'est le cas dans La Bonne Année) à l'épure de la mise en scène, dans un spectre large allant de la comédie au drame, en passant par la spiritualité (un axe souvent moqué de sa cinématographie).

En revoyant La Bonne Année cinquante ans après sa sortie, ce film de bandits "vieille France" qui tourne progressivement au portrait d'une femme émancipée, vivant sa vie "comme un homme", je redécouvre un film finalement très moderne dans son propos. Au passage, dans une scène de repas (l'examen technique pour départager les bons des mauvais cinéastes) Claude Lelouch règle ses comptes avec la critique culturelle de l'époque.

- Comment choisissez-vous vos films ? 
- Comme je choisis les femmes : en prenant des risques.



Travaille, crève ou refuse

"On ne se projette pas là dans l'idée d'une mobilisation massive ou de l'impact de cette mobilisation".

Si ce bon à rien d'Olivier Véran* "ne se projette pas dans l'idée", c'est qu'on se dirige tout droit vers une très forte mobilisation intersyndicale contre la réforme des retraites le 19 janvier. Détail qui ne trompe pas : notre conseiller en clientèle Macron sera en déplacement à l’étranger ce jour-là (comme à la belle époque des samedi musclés de la Giletjaunemania sur les Champs-Elysées). Faut croire que le simulateur de retraite mis en place en catastrophe n'a pas donné les résultats escomptés par nos samaritains des marchés. 

Vu le calendrier législatif serré, la déconnexion de ce pouvoir (qui peaufine déjà une nouvelle version du 49-3 pour accélérer la musique : le 47-1) et l'antipathie que suscite ce projet de réforme, il est du domaine du possible que s'installe assez rapidement une situation de blocage dans certains secteurs. Ça ne suffira pas à faire changer les choses si les syndicats restent seuls dans ce combat. L'inconnue est le taux de transformation sur le terrain de l'animosité envers la réforme chez les salariés du privé, notamment chez les plus âgés d'entre eux et ceux qui ont commencé à travailler tôt. Ce sont eux qui ont le plus à perdre et à qui l’on recule de deux ans la retraite alors qu’ils entamaient la dernière ligne droite (en leur ponctionnant au passage des milliers d’euros de cotisation). On passera sur l'absurdité économique de ce projet purement idéologique visant à ergoter sur quelques milliards alors qu'on en dilapide des centaines chaque année en aide aux grandes entreprises (remember le CICE), cette réforme n’est ni plus ni moins qu’une peine de mort au travail pour un français sur 4. Ce n’est ni de la justice ou de l’économie mais de la criminalité. Plus personne aujourd'hui ne veut se tuer au travail et c'est tant mieux. L'annonce de cette réforme aura au moins permis de remettre ce ras-le-bol sur la table (Ça, Macron ne l'avait pas prévu). On discute sur des trimestres en plus ou en moins pour pousser jusqu'à 64 ans et plus, alors que 60 ans devrait être la base du départ pour tous sauf celui qui VEUT continuer à travailler. 

Autre inconnue de la contestation, les foyers spontanés : collectifs, mouvements et initiatives qui échappent aux radars institutionnels, à l'image du mouvement de noël des contrôleurs SNCF. C’est ce que le gouvernement redoute, ce que les syndicats espèrent (et craignent à la fois) et ce que les médias souhaitent (pour quelques épisodes du feuilleton). Le gouvernement ne pourra alors plus que tabler sur le pourrissement et l’exaspération d'une autre partie des Français (au hasard le fan-club Macron déjà à la retraite) et/ou la surexploitation en ouverture de JT de quelques vitrines cassées pour diaboliser toute contestation (on peut compter sur la collaboration pleine et entière des médias : si les Français sont majoritairement contre la réforme des retraites, 9 éditorialistes sur 10 de la presse restent pour). 

La partie est serrée mais le moment est grisant. Qu'on en finisse vite, parce que le combat qui urge c'est celui de la bataille contre l'inflation. Avec du 25% par an sans augmentation de salaire, avoir ou ne pas avoir de retraite sera bientôt le cadet de nos soucis.  

* médecin déchu, ex-porte-parole de Pfizer puis rétrogradé panneau d'affichage à l’Elysée. 


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Retraite ? Non, travail !

Ah ! Voilà de quoi célébrer à l'apéritif du World Economic Forum de Davos qui commence dans 5 jours

Comme prévu, des bras cassés démocratiquement élus qui, pour la plupart ne travaillent pas et ont pourtant une retraite assurée, viennent de décider d'allonger le temps de travail et l'âge de départ à la retraite de dizaines de millions de Français. L'affaire est entendue et, grâce à une poignée de députes paillassons des Républicains, la régression sociale collective devrait être votée sans trop de soucis.

La nouvelle réforme des retraites, made in MacronLand et annoncée par Borne, prévoit de repousser l'âge du départ à 64 ans et la durée de cotisation pour une retraite à taux plein à 43 ans dès 2027, me niquant de deux ans dans le process (la tuile, je ne vais pas pouvoir toucher mes 300 balles de retraites avant 2036). Evidemment, le machin tape en priorité les travailleurs déjà les plus précaires et, pour "plus de justice", ceux qui travaillent le plus (ayant commencé les plus jeunes), en puisant au passage dans les caisses prévues pour les accidents du travail (allez on va pas s'emmerder : de toutes les façons les pauvres il faut qu'ils meurent au boulot, mais après avoir fini de payer leurs crédits). On aurait pu imaginer que nos experts de la démocratie du capital et du travail pour tous même les plus vieux, mettent un peu plus de hargne à récupérer les 100 de Millards de fraude fiscale annuels ou puisent dans une partie des dividendes records versés aux actionnaires cette année (80 Milliards pour le Cac 40 en 2022), mais ce sont là des fariboles de gauchistes. 

On peut retourner le truc dans tous les sens, lui chercher un semblant de justice ou même de crédibilité arithmétique, la philosophie de la réforme (avant la prochaine) est simple : TRAVAILLEZ BANDE DE FEIGNASSES ! Elle contredit à peu près tout de la simple observation du monde du travail actuel où, avant trente ans et passé cinquante, tes chances 1 / de trouver un boulot 2 / trouver un boulot correctement rémunéré, sont faibles.  

Ce n'est pas les retraites qu'il faut réformer mais le travail : 1 / en le rémunérant décemment 2 / en se préparant intellectuellement, et matériellement, à s'en passer. Car, scoop, vous allez pour la plupart perdre vos boulots dans les quinze ans à venir. Mais là on entre dans le domaine des propos outranciers qui seront bientôt condamnées par la loi. 

La réforme des retraites s'imposait, et notre conseiller clientèle se devait d'agir et donner des gages de bonne volonté aux marchés financiers. Macron le pion poursuit l'agenda dans la droite ligne de ses prédécesseurs. Cette destruction du régime de retraites dépasse sa seule personne, elle se déroule sur plusieurs quinquennats mais ne vise qu'un objectif : le désengagement de l'Etat en tout domaine et l'assurance pour le privé de récupérer les secteurs les uns après les autres, tout en pouvant tabler sur la docilité de travailleurs paupérisés et soumis aux aides d'Etat. 

Pour le moment, journalistes et chaînes d'info-feuilleton se pourlèchent les babines de la montée du mécontentement à l'approche de la journée de contestation syndicale unitaire du 19 janvier. Dès que ça se rapprochera trop des centres de décision et des rédactions, ils changeront de cap et culpabiliseront les empêcheurs de réformer en rond. Pareil, guettons l'ombre du premier gilet jaune ou de la première vitrine cassée pour diaboliser la colère des Français (82% sont contre cette retraite. Bon les sondages, ça vaut ce que ça vaut : ils étaient un sur deux à déclarer ne pas vouloir se faire vacciner début 2020).

J'espère sincèrement que la colère du peuple empêchera le passage de ce machin, pas tant pour moi, l'affaire est entendue depuis longtemps (j'ai plus de chance de toucher le loto dans l'ordre), mais parce qu'il faut mettre un terme à ce foutage de gueule continu aux valeurs renversées où ceux qui te parlent d'entreprendre coûte que coûte en t'agitant de la valeur travail à chaque phrase n'ont pas un échantillon sur eux et n'ont pas entrepris grand-chose d'autre que des campagnes démagogiques pour se faire réélire. 


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Retour sur le film : Annette (Léos Carax, 2021)

Je n'aime pas les critiques cinema négatives (trouvant toujours de quoi me satisfaire même dans un mauvais film), mais devant tant d'injustice je me devais d'intervenir.

Avec Annette de Léos Carax (2021) avec Adam Driver et Marion Cotillard, nous avons affaire à un chef d’oeuvre qui rentre directement dans mon Top 5, très sélect, des pires nullités jamais filmées. Célébrons donc ce film signé de celui que la critique française prend depuis 40 ans, et en dépit de tout bon sens, pour le nouvel Orson Welles : Leos Carax. 

En abordant le mode de la comédie musicale des années 80 façon le pire de "Boulevard des Clips", et en s'autorisant les effets spéciaux à base de marionnettes à la mode des "Muppets dans l'espace", le type s’est surpassé. C'est simple, je n’avais pas vu tel pompeux et pédant bordel sur pellicule depuis "Le Jour et la Nuit" de Bernard Henri Lévy. 

Là, on est dans le domaine du vrai gros nanar hors compétition : celui qui se prend au sérieux, se pense comme brillant et révolutionnaire à chaque plan et qui sait que Télérama le présentera ainsi. 

Je vous fais grâce du déroulement du récit (pour une fois chez Carax, il y a un scénario) qui s’enfonce, passé le joli générique (seule scène à sauver sur 2h20), dans un grandiloquent dédale du ridicule qui, une fois son point d’insupportabilité atteint à mi-parcours (SPOIL : une nouvelle mort de Marion Cotillard), vaut tout de même le mérite d’être poursuivi jusqu’au bout tant la mise en image et les dialogues chantés basculent alors en mode kamikaze dans un burlesque gênant (on a mal pour les acteurs). 

Le truc a au moins un avantage, il revalorise d'un coup tous les mauvais films que vous avez pu voir récemment. En fait, ils étaient biens. Que ce machin qui fait mal aux yeux et aux oreilles ait été auréolé de prix à Cannes, fasse la quasi unanimité dans la critique française et que Carax ait décroché le César du meilleur réalisateur répond mieux que tout discours à cette question : "Pourquoi le cinéma Français n'est plus populaire ?".

Réécoutez ces 7 minutes dithyrambiques des critiques du Masque et la Plume au moment de la sortie puis, si vous en avez le courage, voyez le film...

Ils ont raison, une bonne pile de merde comme ça mérite le statut de film culte.


Retour sur le film : Falling down (Joel Schumacher, 1993)

"Falling Down" de Joel Schumacher (1993) avec Michael Douglas et Robert Duvall. Pourquoi faut-il découvrir ou redécouvrir cette curiosité qui dénote totalement dans la filmographie de Joel Schumacher, honnête Yes Man à qui l’on doit quelques blockbusters US allant du film de vampire façon clip (Génération Perdue) au remake fade (Cousin, cousine) jusqu’à la pire des bouses (Batman et Robin) ? 

Parce que Falling Down ("Chute Libre", en français) est un film de studio aussi suicidaire que son personnage principal. Michael Douglas, alors au top de sa carrière (il sort de Basic Instinct), campe ici un anti-héros complet. Schumacher ne cherche même pas à le rendre sympathique ou vaguement charismatique. 


Le ton est donné dès le premier plan séquence du film (assez bluffant pour l'époque) où l’on est emporté en immersion dans la colère de ce type lambda, coincé dans un embouteillage. Ce père d’une famille disloquée, viré d'une boîte à laquelle il a tout donné, n’est plus « économiquement viable » pour le monde moderne. Il peut désormais faire le « pas de côté » hors du système et le voir tel qu’il est. Les gens bien comme il faut appelleront ça « péter un plomb » : Bill abandonne sa voiture dans l'embouteillage et part à pied avec son attaché-case et son sandwich, à travers Los Angeles, pour retrouver sa fillette - dont on lui a retiré la garde - le jour de son anniversaire. Son odyssée en chemisette à travers la jungle urbaine, ponctuée de monologues nihilistes, sera parsemée de rencontres avec des personnages finalement bien plus dérangés et névrosés que lui : Nous, les humains. La liberté a un prix, et on sait dès les premières minutes ce qui attend Bill au bout de sa journée dans la lucidité et d'un parcours de quelques kilomètres où il ne laissera que chaos et destruction. 

Très proche sur le papier d’un film comme Taxi Driver, on aurait tout à fait pu imaginer cette histoire filmée par Paul Schrader. Ici, la mise en scène est plus "propre" et le côté réactionnaire du mâle blanc déchu est lessivé in extremis lorsqu’il est confronté à pire que lui : un néo-nazi (la vraie grosse facilité du scénario). L’autre interêt du film est son attachante intrigue parallèle autour du dernier jour d’activité d’un policier interprété par le grand Robert Duvall, sorte de double du personnage de Michael Douglas mais oeuvrant « pour le bien de la communauté ». Deux variations sur le malheur qui s'opposeront dans la scène finale. 

Malgré son ancrage visuel dans le début des années 90, Falling Down reste d'une contemporanéité totale 30 ans plus tard. Les constats implacables sur le mensonge de la société de consommation et de l’American Way Of Life étendu au monde occidental sont plus concrets que jamais aujourd’hui. Plusieurs scènes dans la dérive de Michael Douglas, qui comme dans un jeu vidéo "gagne" des armes au fil des péripéties, sont jouissives (notamment la scène des travaux, vision prophétique des futurs chantiers Hidalgo à Paris). C’est aussi en ça que le film fait autant rire par moments qu'il met mal à l'aise à d'autres, il nous place sans compromis dans la position de Bill. Il va jusqu’au bout des pulsions de ras-le-bol que nous contenons tous. C'est bon de se sentir exister, mais est-ce vraiment compatible avec la vie en société ?



La bataille des retraites est-elle perdue avant même d'être menée ?

Privilège de l'âge, je viens de recevoir mon récapitulatif retraites et je dois le reconnaître : pour une fois, l’État a tout bien fait. 

Le récapitulatif est clair, pratique, compréhensible et ne m’amène qu’à une conclusion : si je veux toucher une retraite, si ce n’est décente au moins à taux plein, il faut que je travaille plus et plus longtemps …jusqu’à 77 ans en fait. (À condition bien entendu de ne connaitre aucune période de chômage d’ici là et que les règles ne changent pas dix fois avant 2049). 

Tout ça pour dire que le - nouveau - combat contre la réforme des retraites qui se profile n’est malheureusement plus ma priorité. Je me fais vieux, ou plus lucide. Question retraites j’en connais pourtant un rayon puisque, comme beaucoup de gens de ma génération, j’ai passé ma vie professionnelle (salariée ou pas) à assurer les pensions des boomers (pas moi hein, les vrais nés avant 1970). Les mêmes qui ont eu les gros salaires, peu de chômage et ont gonflé la bulle immobilière comme jamais en 20 ans, provoquant des hausses de loyers indécentes dont les premières victimes ont été leurs enfants et petits-enfants qui peuvent ainsi cumuler salaires de merde et logements de merde. 

2023 sera « l’année de la réforme des retraites » a prévenu Macron. Recul de l'âge du départ, allongement de la durée de cotisation. 

Le problème pour les générations née après 1970, et plus encore celles des années 80 et 90, n’est pas tant l’échéance de l'ouverture des droits à la retraite que la juste rémunération de leur travail dès maintenant ! Avec un SMIC a quelques encablures du seuil de pauvreté qu’honnêtement espérer pour sa retraite ? Il est acquis depuis un moment pour les quadras et les quinquas qui ont connu des carrières grignotées par le chômage et avec des salaires toujours tirés vers le bas, qu'ils auront une retraite aux allures de minimum vieillesse. Si le machin existe encore d'ici là... Ne pas oublier que c'est la même équipe qui a géré le fiasco des masques, la destruction de la santé, bradé des autoroutes remboursés et flingué notre souveraineté énergétique pour vous la facturer dix fois le prix, qui est en charge de vos pensions futures. Rien que ça, cela devrait décourager toute personne rationnelle de cotiser. 

Et si l'on voulait y croire, c'est sans compter les injustices sociales, l'angle mort de tous les discours de la start-up nation. Un riche vit plus longtemps qu'un pauvre. Pour 25% d'entre eux, peu ou pas de retraite. Pas le temps de la prendre. À croire que ce système de retraites est historiquement pensé comme une carotte pour faire avancer l'âne et qu'il n'était aucunement adapté à un tel allongement de l'espérance de vie (enfin... de la vie des plus aisés... qui votent Macron). Une retraite est comme toute bonne assurance qui se respecte : pensée et optimisée pour ne jamais être perçue. À défaut d’aller taper dans les 100  Milliards annuel de fraude fiscale (des gens qui votent encore Macron), l’important c’est de continuer à faire cotiser le couillon de travailleur pour payer les retraités d’aujourd’hui (qui votent majoritairement Macron dès le premier tour). 

Les jeunes dans l’histoire ? C’est comme d’habitude le petit bois de notre « marché du travail ». Il s’agit de les décourager, les pousser à placer, à épargner même et surtout s’ils n’ont pas grand-chose, avec des complémentaires (dont les patrons devinez quoi ?... votent Macron). La retraite, comme la santé ou l’éducation, est un marché prometteur à fort potentiel. D’ailleurs, le système de financement des retraites n’est pas en déficit. En 2021, les caisses de retraites étaientt même excédentaires de près d’un Milliard d’Euros. Où se trouve donc l’urgence de réformer ailleurs que dans l'intention de faire quelques cadeaux aux copains du secteur ? 

On s'interroge aussi sur les raisons mathématiques qui poussent notre Leader à reculer l'âge du départ à la retraite à 64 ou 65 ans alors que passé la barre des 60, l’activité salariée s'effondre (38 % pour les 60-64). Ne serait-ce pas là une motivation purement idéologique ? Une facette de la fameuse « valeur travail » sur laquelle rentiers, actionnaires et autres feignants aiment à faire s'entredéchirer plus pauvres qu'eux de peur qu'ils ne viennent les embêter ? Je ne connais qu'une seule valeur travail, elle est simple et facilement quantifiable, on l'appelle « le salaire net à la fin du mois »

Et pour l'instant, après avoir été passablement piétinée pendant 30 ans, avec l'inflation cette valeur perd du 10% à l'année. 

Alors que faire ? Et bien commencer par ne pas voter deux fois de suite pour un banquier d'affaires qui n'a jamais travaillé de ses mains. Pour le reste, tout le monde n'est - déjà - pas et ne sera pas logé à la même enseign,e mais toute bataille contre ce régime et ses soutiens est bonne et juste à mener*. D'autant plus que cette réforme des retraites tient à coeur à notre Leader. Après l'anicroche de parcours de la connerie covidienne, il est plus que jamais décidé à en faire le marqueur de son règne, un recul social d'excellence qui sera célébré comme il se doit par la finance. Un abandon de Macron sur les retraites (et je ne parle de la concession d'une petite année de 65 à 64 ans) sera vécu comme un échec complet et d'un début de reprise en mains du rapport de force elite/peuple pour l'instant très défavorable à ce dernier.

Dans l'attention de vos salutations, massives et distinguées dans la rue, je ne saurais quand même trop vous conseiller d'apprendre à cultiver vos patates, à investir dans des outils et des produits utiles, à produire votre propre énergie et à vous soigner tout seul. 

On ne sait jamais.

oui je le concède : le titre de ce billet est un peu putassier.

La fin de l'abondance ? Si seulement...

« Je crois que ce que nous sommes en train de vivre est de l'ordre d'une grande bascule ou d'un grand bouleversement (...) Nous vivons la fin de ce qui pouvait apparaître comme une abondance ».  La fin de l’abondance ? On doit reconnaître à Macron le sens de la formule et l’impulsion lapidaire donnée aux rédactions à l’issue du premier Conseil des Ministres de la rentrée. 

La phrase de Macron intervient après un été climatique particulièrement éprouvant, mais surtout au bout de six mois, presque jour pour jour, du début de l’offensive russe sur l’Ukraine et des sanctions économiques décidées par l’Union européenne (sous la présidence du dit Macron) envers le méchant Poutine. Sanctions unilatérales et non discutées dont nous savions à l’époque que les peuples d’Europe seraient les premières et principales victimes. Avec une inflation européenne à deux chiffres, une explosion des coûts de l’énergie et la peur de plus en plus visible sur la tête de nos dirigeants d’une révolte populaire (qui serait fort légitime), notre leader-cyborg dont le business model était jusqu’à la semaine dernière la croissance aveugle quitte à en faire crever la planète, après une baffe de Poutine, nous prépare à la vie humble, aux quotas électriques, énergétiques et aux limitations de circulation pour, bien évidemment vous l’avez deviné, le bien-être de la planète. Reste que la phrase, prononcée depuis le palais de L’Elysée alors que le cyborg descend de son jet-ski encore chaud, peut interpeller une bonne moitié des français (le revenu médian de ce pays est à 2000 euros / mois) qui n’a pas encore vu le début de cette abondance. Simple question de curseur, répondra Macron et il aura raison. L’abondance c’est aussi avoir de la lumière en appuyant sur un bouton et de l’eau potable qui coule a profusion en tournant un robinet dans sa maison. 


Ne pensez pas que Macron s’adresse aux pauvres qui se sont adaptés jusque-là et continueront à le faire. Il s’adresse à la seule catégorie à laquelle il s’adresse toujours : les boomers à bonne retraite. Il leur sort un discours de rationalité écologique pour préparer le terrain au carnage social et sociétal qui va s’abattre (un peu plus) sur les jeunes générations et plus directement leurs enfants, ces derniers survivants, à grands renforts de crédit et de salariat de merde, de la glorieuse classe moyenne, synonyme de progrès mais d’abord de confort et de sécurité, du siècle dernier. Que Véran, qui a menti tout au long du pataquès Covid promettant à un peuple terrorisé qu’il n’y aurait pas de pass vaccinal avant de l’imposer, soit aujourd’hui le porte-parole de l’Élysée si prompt à assurer qu’il n’y aura pas de pénurie énergétique cet hiver est l’indice le plus sûr de la mèche de 250 qu’on va prochainement nous enfiler de force. 

Ne parlons pas de « crise » pour le Covid ou l’Ukraine, une crise est par définition un évènement ponctuel. Dans les deux cas, nous avons à faire ici à des prétextes à un mode de gouvernance de longue traîne. Comme le pataquès Covid a été une formidable opportunité de policer et fliquer la population, le pataquès ukrainien sera une nouvelle ouverture pour réaliser ce vieux rêve que l’on trouve au fond de tout président démocratiquement élu : assigner une population docile et culpabilisée dans une zone restreinte. On peut prendre dans tous les sens, c’est exactement ce qui se trame. À ce rythme-là d’inflation, mais surtout de hausse du coût de l’énergie, ce n’est pas la fin de l’abondance mais très rapidement la fin tout court de ce que l'on a connu. Entre les voitures électriques que l’on va nous forcer à acheter et qui nous couteront une vie de salaire à recharger, ainsi que les quotas énergétiques qui vont inévitablement - avec la meilleure conscience du monde - faire de notre quotidien d’assistés technologiques un enfer, le futur va se dessiner pour la plupart sous étroite surveillance. 


Face à cette nouvelle donne, deux tendances peuvent très vite se dégager dans la population : 
 - D’un côté, ceux qui rentreront dans le rang, rendront des comptes en permanence et accepter le rationnement et les « pass » énergétiques (ça peut aller très vite, on a fait le plus gros du boulot) et donc de liberté d'action et de déplacement. Ne rêvez pas, si on cible médiatiquement les jets d’une poignée de milliardaires aujourd’hui, c’est pour mieux vous faire avaler des restrictions pour vous. 
 - de l’autre côté, ceux qui vont vivre « en dehors du progrès » (comme avant quoi). À terme, ils ne seront plus raccordés à aucun réseau officiel d’eau, d’électricité ou d’information. Ils seront stigmatisés, probablement diabolisés. Toute ressemblance avec un bouleversement social précédemment vécu n'est pas fortuite. 

La fin de l’abondance ? Mais mon couillon, je n’attends que ça. Mais seulement si elle s’articule à une perte totale de technologie et une réappropriation par l’individu de son existence et de celle de sa famille, avec une relégation de l’Etat en lointaine périphérie de nos vies. Faites vos jeux et des plantations, la partie ne fait que commencer. Soit chacun fait de tout cela une opportunité pour changer de vie et de société, soit chacun s'accroche aux ruines du monde d’hier qui n’en finit pas d’agoniser (ce que nous faisons depuis deux décennies) et ce ne sera que malheur et regrets. 

Les plus fidèles lecteurs se rappelleront que la précédente version du blog, il y a dix ans, s’appelait :  Après l’abondance.

Retour sur le film : Martin et Léa (Alain Cavalier, 1979)

"Martin et Lea" d’Alain Cavalier (1979) avec Xavier Saint-Macary et Isabelle Ho. En parallèle d’une vague intrigue policière qui l’intéresse peu, Cavalier filme le quotidien d’un couple d’un soir qui devient amoureux au fil des jours. Xavier et Isabelle sont ensembles dans la vie et cela se sent. La force du film réside dans la capture de ces moments de complicité, du brossage de dents aux scènes d’amour où seuls les visages sont filmés, les sons captés. Ces moments qui appartiennent à tous, communs à chacun, et finalement si peu représentés dans le cinéma. Le film se conclut sur le ventre rond d’Isabelle Ho qui attend leur enfant (dans le film comme dans la vie). 

On m’a souvent parlé de ce film, comme précurseur malgré lui de la "télé-réalité".  Il est vrai que c’est une oeuvres les plus attachantes filmées par Cavalier. De son aveu, il voulait filmer le bonheur. On y retrouve d'ailleurs le ton, sans l'esthétisme, du "Bonheur" d'Agnès Varda, tourné une décennie tôt. A la lumière du drame personnel qu’il a vécu quelques années plus tôt, "Martin et Léa"' a presque une dimension spirituelle et religieuse et préfigure la troisième période, introspective et plus intimiste, de la filmographie de Cavalier. Que Xavier Saint-Macary et sa compagne Isabelle soient morts quelques années quelques années plus tard, à moins de quarante ans chacun, rajoute au trouble éprouvé au fil des scènes de ce bonheur simple, à l'universalité de ce qui nous est montré. Le film n’a l’air de rien et il est tout. Il sera intact, vivant et non démodé, parfaitement émouvant dans deux siècles, quand tant d’autres oeuvres, aujourd'hui encensées et incontournables, seront oubliées.


Vive l'apocalypse de Vulcain !

Si seulement on pouvait extraire du courant des pathétiques moulinets dans le vide de ce gouvernement et de son cyborg en chef, nous serions totalement indépendants énergiquement. 

Nos winners qui nous ont servi du « Nous allons étouffer l’économie russe » au printemps, constatant sans l’avouer la victoire de Poutine sur le terrain Ukrainien, nous sortent en catastrophe à l’été un discours tout  de rigueur et de « sobriété » gonflé. En décodé les gueux : pour réparer les rodomontades de vos leaders vous allez mettre deux pulls cet hiver et vous chauffer au brasier de votre solidarité avec l’Ukraine.


Devant son lustre 75 ampoules allumées en plein après-midi d’un 14 juillet caniculaire, Macron annonce au bas peuple qu’il va falloir être responsable face à la hausse des prix des prix de l’énergie d’ici six mois (estimation Lemaire : 50%). Triste cyborg en bug système. Il n’a de cesse d’appeler depuis des années à la productivité et au toujours plus, le voilà à deux doigts de prononcer le mot tabou de « décroissance ». Vaguement conscient de la contradiction de son système d'exploitation habituel avec ses propos du jour, il en revient aux fondamentaux : travaillez plus bande de cons !  

Il faut lui reconnaitre une certaine constance dans ce domaine. Le 14 juillet 2020 à la question sur la lutte  contre le chômage, il répondait qu’à choisir il préférait baisser les salaires (sauf qu’on ne lui avait pas demander de « choisir ». Deux après, dans le même palais, à une question légitime sur une hypothétique hausse des salaires pour répondre à une inflation probablement à deux chiffres d’ici la fin de l’année, Vulcain le monocouille n’a qu’une réponse : il faut moins de chômage. Avec en petit bonus : le maintien du cap de la retraite à 65 ans comme si cela avec un quelconque rapport avec la hausse des prix. On s’en fout Germaine, ça passe crème, après tout on a des journalistes français en face. 

Et les chroniqueurs du pouvoir de commenter en boucle sur l’inévitable « sobriété » entre deux pages de publicités. 

Rarement notre système occidental du toujours plus aura été aussi proche de l’erreur 404. Tout de notre modèle de développement depuis 50 ans débouche de plus en plus clairement sur une impasse. Consommer devient trop cher et le travail ne paye plus, va même mécaniquement payer de moins en moins au fil des mois. Petit rappel : avec 10% d’inflation en un an, si vous n’avez pas été augmenté de 10% en un an, vous travaillez plus pour gagner moins. La "sobriété" évidemment ne sera pas un choix pour les plus pauvres d’entre nous (la moitié des français ne part déjà pas en vacances). Les sermons culpabilisants des progressistes qui, entre deux vols pour l’autre bout de la planète, nous moralisent sur le tri des déchets et la fermeture du robinet, nous en « touche sans faire bouger l’autre » comme dit l’autre con. 

Nous entrons donc dans des temps à la fois dramatiques et profondément drôles, où nos « sachants » vont appliquer au forceps des recettes de sobriété auxquelles ils n’ont jamais cru pour sauvegarder un mode de fonctionnement basé sur la croissance, soit l’inverse de ce qu’ils nous demandent (et vous nous imposer). Un bel exemple de cette schizophrénie du monde moderne, cette publicité pour une Renault hybride (la Kaptur ou une autre merde) qui nous vend une "voiture écologique" et dans le même spot nous lance que " le plus écologique c’est encore de ne pas s’en servir". Bien vu gars, le plus écologique c’est surtout de ne pas l’acheter et donc de ne pas la construire. 

La sobriété ne se décrète pas, au pire cela s’impose et ça s’appelle la précarité, au mieux c’est une philosophie de vie qui inévitablement, dans ce pays tel qu’il est aujourd’hui, vous place tôt ou tard au ban de la société. 

Même "erreur système" pour cette obsession martelée du travail et de l’effort (qui n’a qu’une visée : vous occuper. Pendant que vous bossez vous ne coupez pas la tête de la bourgeoisie). Les hommes politiques des trente dernières années ont, avec constance, vidé le pays de son industrie (c’est la principale raison d’être de la mise en place de l’union européenne, son principal effet). A terme, hormis dans les services aux classes supérieures, il y aura peu d’emplois salariés dans ce pays. La sagesse serait d’anticiper cette  révolution (par le vide) du travail qui est loin d’être celle de la "startup nation", et de préparer les citoyens à être plus autonomes sur les questions d'énergie et d’alimentation. Pensez-vous. Des gens autonomes qui reprennent la main sur leur emploi du temps, leur énergie et leur assiette, et n’ont donc plus besoin de l’état, c’est la fin du royaume. 

Nous vivons une période pouvant déboucher sur le meilleur comme le pire. Même si nos journalistes de palais se focalisent sur la quarante-douzième vague du Covid ou l’été qui tombe, O surprise, au mois de juillet, ça craque de partout sur la planète pour à peu près les mêmes raisons, inflation, pénurie d'énergie de l'Angleterre au Sri Lanka en passant par l'Italie et les Pays-bas. 

Sale temps pour les dirigeants. Ce n’est pas la planète qui est en danger, c’est leur monde qui s’achève. Et Macron le sait.

D’où mon interrogation : 
Combien peut-on chauffer de foyers cet hiver en flambant le mobilier de l’Elysée ?



chroniques du bazar à l'Assemblée - jour 3

Ces jours post-législatives sont intéressants. 

A gauche, ça persiste à croire que le résultat du second tour est un succès, alors qu'il est au mieux une survie politique fragile dans un paysage de droite (faudra revenir sur le pourquoi la France est de droite, même la gauche mais elle ne le sait pas, je me le garde pour un prochain billet). Il n'en reste pas moins que cette propension, chez certains à gauche, à accuser tout le monde (de Macron aux électeurs) pour le résultat du RN est confondante de débilité. Le jour où le RN sera à 60% ce sera quoi exactement leur discours ? Je suis toujours fasciné par l'esprit d'ouverture et de dialogue des gens qui qualifient de "fascistes" ceux qui ne votent pas pour eux. 

LR, malgré ses dires, est bien parti pour co-gérer ce pays. La seule question est : qui vont-ils réussir à faire tomber puis imposer au gouvernement ? 

Pour le RN, c'est jour de fête médiatique. On jugera sur la durée. Gardons en mémoire qu'ils ont toujours été passablement nuls à l'assemblée. De toutes les façons, on va bientôt pouvoir juger de qui est vraiment qui avec les votes relatifs à la prolongation du Pass sanitaire et autres ravissements liberticides et médico-douteux à prétexte sanitaire qui se repointeront à l'approche de nouvelles vagues de virus toujours plus disruptives.

J'en viens au plus drôle dans ce bazar. Macron. 

Le gars est passé de tout à rien en 8 semaines. Il a la gueule du pauvre type qui s'est mangé une caisse de briques sur la tête et n' a pas dormi depuis dimanche. Pensez-vous, il doit emmagasiner trois concepts en moins d'une semaine : peuple, démocratie, dialogue. A ce stade, Jupiter rétrogradé Pluton ne doit plus compter que sur un cataclysme ou l'arrivée des troupes russes à Charleville-Mézières pour fédérer le pays derrière lui.

Oui vraiment nous vivons des jours savoureux. A un internaute qui me demandait ce qu'on a à gagner dans cette histoire, j'ai répondu : rien. On est là pour payer.


L'étrange assemblée (et pourquoi c'est une bonne nouvelle)

Je m’attendais à quelques réjouissances pour ce second tour des élections législatives, mais pas à un tel feu d’artifices. 

Ensemble : 245 sièges  38,6 % 
NUPES : 131 sièges  31,6 % 
RN : 89 sièges  17,3 % 
LR : 61 sièges 7 %

Quelques réflexions au lendemain des festivités : 

L’abstention à près de 54% devrait tout simplement déligitimer ce résultat, mais en bon parisien je vais faire comme si les Français n’existaient pas et prendre au premier degré les résultats. 

Première réjouissance et pas des moindres, deux mois après l'avoir élu par défaut, les Français ont bien envie d'emmerder Macron. Le peuple a volé son jouet, la chambre d’enregistrement des prouts législatifs du cyborg constipé est fermée. c’est tellement bien fait pour sa gueule. Il lui fera désormais ruser et jouer des alliances pour passer ses saloperies. Le prince du "en même temps" va rechanger son fusil d’épaule et, après avoir dragouillé la gauche, fera des oeillades à la droite (ce qui ne devrait pas être top compliqué pou lui). 

Second joie : des cadors du gouvernement du cyborg et des figures symboliques de son règne (Ferrand, Castaner) sont dégagés comme des mal propres. C’est beau. 

Venons à la NUPES, comme redouté pour les raisons énoncées ici, si l’alliance et la belle campagne sont à saluer, le score final confirme qu'il y a un déficit structurel de voix à gauche dans ce pays. Comme à chaque scrutin, la gauche citadine découvre avec effarement que les Français sont de droite. L’alliance hétéroclite de la gauche radicale avec la droiche en perdition et les écolos bourgeois macron-compatibles apparait ce dimanche pour ce qu’elle est : non pas (encore) une force de conquête, mais une stratégie de survie politique. La Nupes est peut-être même morte née au-delà de cette campagne, vu les contradictions internes sur un nombre de points du nucléaire à la sécurité. 

Le résultat inattendu du RN avec 89 députés au terme d’une campagne (nationale) somme toute discrète renvoie au second plan le score des députés de gauche. Le RN réussissant la performance d’être à lui seul le premier parti d’opposition à l’assemblée. LFI, en tant que parti, est renvoyé derrière. Traiter près de la moitié des électeurs français de fascistes n’est pas une stratégie de prise de pouvoir viable. A écouter les prises des paroles des un-e-s et des autres hier soir sur les plateaux télés, il semble que ce dur code diplomatique ne soit pas encore totalement intégré à gauche. 

Non, le vrai gagnant ce dimanche c’est l'assemblée. Pour une fois, le machin est vaguement proportionnel et les courants du pays (relativement) bien représentés. Ça va débattre, ça va s’engueuler et ça va voter contre aussi. Ajoutons à cela l’arrivée de gens de la vie civile, de jeunes et de nouvelles têtes et le résultat du scrutin s’il n’est une garantie d'avancée pour le peuple (mais d'abord une garantie de revenus pour les élus), ouvre les portes et les fenêtres et brasse l'air sur une assemblée qui sentait le vieux bourgeois moisi. Il reste donc quelques traces de démocratie dans ce pays. Et ça, croyez-moi, ça doit foutre hors de lui notre cyborg suprême. 

La suite reste à écrire.

Quand est-ce que les socialistes vont trahir ? Qui chez LR vendra son cul le plus vite à Macron ? Et qui du PCF ira chez LR ? La NUPES votera-t-elle les mêmes textes que le RN sans s’auto-traiter de fasciste et si oui, se sabordera-t-elle ? D'i'ci là Macron dissoudra-t-il ? Deux 49-3 est-ce que ça fait 98-6 ? ... et bien d’autres questions encore dans les prochains épisodes de Bienvenue en Ingouvernabilie

On peut sortir le pop-corn et brancher le poste sur LCP-AN, ce sera mieux que Netflix. 







L'étrange victoire

C’est donc hier en fin de journée que je me suis rappelé que oui, tiens à propos, il y avait des élections législatives ce jour. Mon week-end à la campagne soudainement remis en cause, me voilà plongé dans un tumulte de perplexité. 

Pour qui voter ? 

Ceux qui ont plébiscité le Pass sanitaire ou ceux qui, au fond, n’ont rien trouvé à y redire et s’y sont faits ? Devant tant de perplexité, je restais comme 25 millions de Français sur ma chaise longue à profiter d’une belle journée ensoleillée de liberté. 

Avec 52% d'abstention, le premier enseignement de ce dimanche de premier tour des législatives c’est d’abord que plus personne ne vote. Dès lors crier victoire pour quel camp que ce soit est déplacé. A droite, c’est la continuation du coup d’état ouaté des retraités sur les salariés. A gauche, c’est la révolution du peuple sans le peuple. 

Néanmoins, je dois avouer que voir la NUPES, alliance de gauche hétéroclite certes mais tant espérée, arriver en tête en nombre de voixau premier tour comme une couille explosive dans la purée LREM est un spectacle savoureux.

Pourtant, c’est pas gagné. Très loin de là. 

1 / D’abord le mode de scrutin imbitable, dont le calendrier est pensé pour renforcer le côté monarchie de la Ve république, peut entraîner une victoire des perdants et rendre les premiers en score minoritaires à l'Assemblée. Quant au RN qui représente 20% des voix et qui est, rappelons-le, arrivé second tour des deux dernières présidentielles, il peut se retrouver avec une micro poignée de députés. 

2 / Tout porte à croire que l’union de gauche étant faite, et la NUPES étant à peu près la seule force à avoir fait campagne, elle aura fait le plein de voix au premier tour dans un pays qui reste très majoritairement de droite. Sept semaines après avoir appelé à « faire barrage » et avoir méprisé 42% des électeurs, se retrouver trop court de quelques voix pour le second des législatives, ce serait moche mais pas complètement immérité. 

3 / Il est à prévoir aussi que la bourgeoisie effrayée par le grand méchant rouge et les boomers de droite molle chauffés à blanc par la clique d’éditorialistes des chaines d’info se mobiliseront en masse au second tour. 

Sans opposition à la source des lois, ce quinquennat sera une agonie.

La liste de ce qui ne m'enchante pas dans cette NUPES est longue comme le bras, à commencer par la présence des socialistes dont l’ADN est la trahison, mais il y a une minime opportunité - totalement légale et gratuite - de sérieusement contrer la politique du cyborg pour les cinq prochaines années. Ce serait dommage de s’en priver. Macron a un destin à la Sarkozy qui l’attend désormais. Vu la configuration économique et la hausse des prix qui inexorablement s’amplifier, l’enfant star des inactifs et des rentiers finira détesté de tous, même de sa garde rapprochée et de son fan-club gériatrique. Mais cinq ans ça va être long, et surtout très violent, avec ce type en roue libre.  De droite ou de gauche, qu’on ne l’aime pas ou qu’on le déteste, il est essentiel de lui barrer la route le plus possible. Question de survie sociale. 


L'étrange défaite

Le premier acte de la comédie 2022 s'achève. 


Il est temps de faire les comptes. 

Le cyborg obtient 18 779 809 voix.
Marine Le Pen obtient 13 297 728 voix. 
Abstention : 13 656 109
Blancs ou nuls : environ 3 000 000 

Sur une corps électoral de près de 50 millions, ça ne fait pas des masses pour notre gourou banquier, mais à l'image de Bruno Lemaire qui a fait volte face sur la réforme des retraites passant du statut "discutable" au statut "on va vous la passer en 49-3 bande de connards" à la faveur du scrutin, la ligne est claire : la victoire du cyborg est avant tout une adhésion populaire. C'est deux derniers mots étant, chiffres à l'appui, mensongers. L'adhésion est plus que relative, est clairement loin d'être "populaire" au sens social du terme. Le bloc bourgeois lui est bien soudé, aidé en cela par le réflexe anti fasciste médiatiquement réactivé deux semaines tous les cinq ans. 

Le triomphe du cyborg, légitime,  est surtout très peu représentatif de la réalité "vive" du pays. En écartant, les votes des + de 65 ans, il est même probable qu'il n'accédait même pas au second tour.  J'avais déjà évoqué l'importance du "vote vieux" au moment de l'accession au pouvoir de Sarkozy, là c'est sans appel. C'est un constat, la France est un pays de vieux, mais ce n'est pas le plus gros problème : nous vivons dans un pays qui se ment à lui-même, via une doxa médiatique du "dynamisme" (le travail, l'effort) alors que la réalité est à l'opposée : le travail ne paye plus et la rente rapporte bien plus  que le labeur. D'où le délire de tout discours sur la retraite à 65 ans, tout bonnement inaccessible pour la majeure partie des jeunes d'aujourd'hui qui rentrent de plus en plus tard dans l'emploi stable. 

Nous vivons sur un mensonge. Même mensonge sur l'immobilier, angle mort de la campagne électorale tout candidat confondu. Nous vivons dans un pays où il est toujours plus rentable d'être multi-propriétaire que salarié. Le coût des dépenses de logement ne rentrent que pour 7% dans le "panier de l'Insee" pour calculer les dépenses de consommation des Français, alors dans les classes populaires, chez les salariés en bas de l'échelle, il peut représenter 30 à 50% des dépenses, voire plus. Ce décrochage ne date pas d'hier, cette bulle immobilière, ignorée des débats politiques de chaque présidentielle, a déjà vingt-cinq ans de bouteille et a déjà plombé deux générations. 

Intéressant également, la leader du RN est en tête chez les employés et les ouvriers. 


Vous me direz pourquoi donc Mélenchon, qui était un des seuls à avoir quelques propositions sur le logement, n'a pas fait plus au premier tour ? "Peut-être" que ses priorités de campagne dans la dernière ligne droite n'ont pas été celles-ci et qu'une partie de son électorat n'est pas si impactée que ça par les coûts du logement et l'inflation des tarifs énergétiques. C'est jute une hypothèse. Une partie non négligeable du vote Mélenchon est urbaine, et/ou proche des zones de richesses et de pouvoir. Une relative précarité y est apparement un peu plus supportable qu'à 80 kilomètres de son lieu de travail. Le vote de "colère" dans ces zones a été dissout au second tour entre une abstention pour les plus courageux et dans un vote Macron, garantie d'une non remise en cause de cette "richesse" par proximité. 

La progression du vote RN entre 2017 et 2022 est nette. En noir, les communes ou ça vote Marine, en jaune c'est Macron. On notera les bastions jaunes urbains au milieu de zones entièrement foncées. 


(infographie Ouest France)

Les moqueries qui suintent le bon gros mépris de classe envers cette France boueuse qu'on ne voit pas de Paris se sont multipliées sur les réseaux dès la victoire du Cyborg. L'exemple le plus frappant est cette séquence tournée à Hénin-Beaumont où l'on voit le désarroi de femmes apprenant la victoire du Cyborg. Mieux que tout test politique sur Facebook, ce que l'on ressent à la vision de cette séquence indique instantanément où l'on se situe sur l'échiquier de classe. Interrogée par la Voix du Nord, une des protagonistes déclare  : Je ne m’attendais pas à un tel écart. On vit vraiment dans un pays de riches et de vieux qui ne pensent pas à leurs enfants". C'est plus pertinent que l'ensemble des propos tenus par les journalistes et les politiques dans l'ensemble des soirées électorales de dimanche dernier. 

Venons-en à l'acte II de la comédie 2022 : les législatives en juin. 

J'espère me tromper, mais tout porte à croire que l'histoire se répètera et qu'au jeu des alliances et d'une élection conçue, dans son mode de calcul et son calendrier, pour renforcer le pouvoir du président élu celui-ci sera effectivement renforcé. La stratégie de Mélenchon après la premier tour est grandiloquente  mais périlleuse. Il a offert "ses" voix à Macron sans négociation dans l'heure qui a suivi l'annonce des résultats du premier tour, alors même que le barrage médiatique n'avait même pas encore osé se lancer. A vrai dire, il a lancé le coup de feu du départ. Je ne sais pas ce qu'il vaut au pouvoir, mais en termes de négociation, il est très mauvais. Après vingt ans d'un combat anti-FN qui n'a fait que le renforcer, cette persistance dans le déni est fascinante et le révélateur d'une déconnexion avec une partie du pays qu'il est pourtant censé représenter.

La réalité est la même en plus appuyée qu'en 2017. Sans une convergence des représentants du vote populaire de gauche à droite sur des thématiques concrètes et immédiates : logement, prix, salaires, relocalisation des emplois, il n'y aura jamais d'accession au pouvoir, ni au contre-pouvoir. Il est probable que ni LFI, ni même le RN, avec leurs millions de voix (majoritaires à eux deux) n'aient de représentation digne de ces chiffres à l'Assemblée ou juste quelques sièges, assurant une poignée de salaires de députés et la prolongation d'une couverture médiatique pour les impétrants.

A moins d'un entracte populaire surprise. 

***

Mon dernier livre Asymptomatique : disponible en ebook et version papier ici
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Un triomphe

Ça y est. La grande quinzaine de l’antifascisme est terminée. Grâce aux vieux, aux bourgeois et à la crème de la couillemolie qui cache son vote conformiste derrière un camouflage moral, le cyborg est réélu à 58% par le peuple poisson-rouge. C’est un non-évènement même si l’abstention historique et les records de vote dans les territoires d'Outremer enregistrés par Marine Le Pen dynamisent un peu la journée et relativisent toutes les analyses définitives que j'imagine vomies à l'instant même sur les ondes. 

Aucune effervescence à l’annonce des scores à 20h, Paris s’en fout. Paris est déjà en vacances. Pas un cri, ni de joie ni de colère, pas même un écran allumé dans un bar sur les résultats du soir. Rien. Je pensais le matin que nous replongerions dans l'humeur de l'élection au lendemain de la victoire de Nicolas Sarkozy face à Ségolène Royal, mais à 20h01 avec ce début de bruine, nous sommes propulsés vingt ans en arrière, lors de la mortifère réélection de Chirac (face à Le Pen père, déjà) et du quinquennat pour rien qui s'annonçait. Ce second avènement du cyborg, c’est la victoire du vide, ou plutôt du monde figé. Surtout, surtout que rien ne change. Ce sera donc dur, méprisant et violent, puisqu'il ne sait rien faire d’autre. 

Nous découvrons le score final 58/42 au guichet du petit cinéma où nous prenons une place pour le premier film en trente ans d’André Bonzel (après C’est arrivé près de chez vous) : et j’aime à la fureur. Mauvais choix de titre pour un superbe montage de films amateurs collectionnées sur un siècle. Ce film, dont j’ai découvert l’existence hier à la radio dans un demi sommeil ne pouvait que me plaire tant il est au carrefour de mes passions : le passé, les apprentis cinéastes, la lignée et l’héritage émotionnel. C’est une oeuvre cinématographique unique, tout autant qu’un essai philosophique populaire sur le sens de notre passage sur terre et l'absolue nécessité d'en profiter. C’était le film parfait pour renouer avec le cinéma en salle, activité que j’ai abandonné pour cause de ségrégation d’état (un régime qui semble avoir littéralement été effacé de la mémoire collective nationale). En une heure trente, j’ai totalement oublié le cyborg et son monde. Ce soir, le beau a temporairement triomphé du laid. 




#ToutSaufMacron

A douze jours du second tour qui opposera Emmanuel Macron et Marine Le Pen faisons le point sur les cas de conscience qui taraudent l’électorat étiqueté de gauche, même si l’étiquette ne convient plus. Il ne s’agit pas ici de faire la morale ou de juger qui que ce soit étant d’entrée posé que le pire vote possible est, au premier comme au second tour, celui pour Macron. 

Commençons par les réjouissances. Ne boudons pas notre plaisir. Il est exquis de contempler la phase terminale de l’agonie du PS et de LR. Il n’y a qu’eux qui ne savaient pas qu’ils étaient morts, ils réussissent enfin un truc en trente ans : leur mise en slip totale. Bon débarras. 

Venons-en au gros morceau qui sera l’objet d’une bourrage de crâne médiatique à base de revival d’un chantage que je connais depuis mon enfance et dont nos élites raffolent pour esquiver de rendre compte de leur bilan et de leur responsabilité. 

Je comprends le désarroi à gauche malgré la performance de Mélenchon (à laquelle je ne croyais honnêtement pas), mais les reports sont dans les sondages depuis le départ. Même si Mélenchon avait été présent au second tour, il se serait fait laminer et Macron serait passé haut la main (avec la morgue des macronistes qui s'en suivait). Ce n'est pas la peine d'en vouloir au PCF ni même aux écolos qui ont visiblement des ambitions plus locales que nationales. Le problème est plus profond. Ce que nous confirme le vote du 10 c'est que La France de 2022 est de droite, ou plutôt pense à ses intérêts individuels plus que collectifs. Ça, c'est une tendance de fond depuis quinze ans. C’est aussi la conséquence d’un appauvrissement d’un côté et à l’inverse d’une préservation, voire d’un enrichissement de l’autre. Et vu le contexte, si des mesures radicales ne sont pas prises nous n’en sommes qu’au début. Et je ne parle d'une cosmétique du prix de l'essence durant quinze jours de campagne.  

Au soir du premier tour, on constate donc que d’un côté, il y a un bloc de droite, libérale-mondialiste pseudo progressiste et proto fascisante, qui n'a aucun problème pour sacrifier les jeunes et les libertés pour conserver son train-train de vie (globalement âgé et/ou plutôt à l'aise financièrement). Ce bloc du confort voit dans le jeune bébé batard né de la fusion économico-idéologique du PS et de LR son meilleur représentant. Et il faut le reconnaître, il fait bien le job. Pour eux. 

De l’autre côté, monte un bloc de droite nationale-sociale, fourre-tout certes mais avec un point commun : SURVIVRE que ce soit culturellement et le plus souvent, on l'oublie à Paris, pour boucler ses fins de mois. Au-delà du clivage gauche/droite je qualifierai ça de France du ras-le-bol. Si certains éditorialistes de palais avaient suivi le mouvement des gilets jaunes ou les manifestations antiPass de cet été au lieu de les fustiger, ils comprendraient peut-être un peu mieux le pourquoi du comment. Mélenchon a capté une partie de ce ras-le-bol sur sa personne et son programme, mais ça ne suffit pas. Il nous l'avait lui même lors d'une interview en 2010 (dans la même interview où il nous avait dit qu'il ne se présentera pas à la présidentielle) : dans les situations de crise, les gens vont vers des solutions radicales. Il avait raison, ils y vont.

On verra comment se déroulent les dix prochains jours et le fameux débat du 20 avril, mais a l'évidence ça va être la foire à la saucisse côté promesses des deux côtés pour séduire les électeurs de gauche qui ont la clé du résultat entre leurs mains. A ce petit jeu, Macron qui peut vous dire tout et n’importe quoi dans la même psalmodie creuse, pondue par des communicants payés avec votre argent 25 smics la phrase, n’est évidemment pas crédible. 

 Il y a donc désormais 3 options pour le 24 avril : 

1 / Macron pour 5 ans de plus avec tous les pouvoirs (a moins qu'il y ait une énorme vague de gauche aux législatives mais au vu des scores et des divisions ça parait peu probable). Nous avons connu l’infamie ces 5 dernières années : suspension des soignants, traque des non-vaccinés, kermesse des éborgnements, arrestations préventives de manifestants, des mutilations, un mépris affiché et répété que les gesticulations du VRP du libéralisme-autoritaire, qui paraphrase aujourd’hui les slogans du NPA et va bientôt citer du Gandhi tout en nous tirant sur la gueule, ne feront pas oublier. 

2 /  MLP pour 5 ans avec un contre-pouvoir (si elle passe ce sera sur la corde, et elle n'aura pas de majorité aux législatives et l’on entrera de fait dans une cohabitation, sans garantie aucune mais sans psychopathe). Je n’ai aucune sympathie pour elle, mais elle ne m’a pas (encore) empêché de me déplacer, de voir mes proches, ma famille ou même de me soigner puis me classant de fait comme un sous-citoyen parce que je refuse de m’injecter un produit expérimental. 

3 /  Etre légitimement écoeuré et ne pas voter, vivre dans son quotidien dans "une autre France" et se focaliser sur d'autres façons de vivre, de s'informer, de se nourrir, d'être solidaires. A ce titre, la période de ségrégation vécue par les non vax a été un bon régime d'entraînement. Dernier point, une forte abstention délegitimerait le vainqueur quel qu'il soit. 

Macron va faire le fiérot pendant dix jours pour avoir fédéré les boomers (qui en remerciement de nos sacrifices veulent nous coller une retraite à 65 ans) mais il est déjà fragilisé. Je ne sais pas ce que vaut le nouveau monde, mais lui est à douze jours de l'échéance l'incarnation la plus parfaite de celui avec lequel il faut en finir. 



L'emmerdeur et les émancipés

Je corrigeais les dernières touches de mon livre, incluant le récit de ce curieux mois de décembre 2021, à titre intime et collectif, quand est tombée comme une crotte sèche "la petite phrase" du président sur les réseaux sociaux.  

Ce 4 janvier, alors qu'était "discuté" à l’Assemblée, le texte sur le Pass vaccinal, a « fuité »  une interview d’Emmanuel Macron aux sujets des non-vaccinés, censée être publiée après le vote :

"Nous mettons une pression sur les non-vaccinés en limitant pour eux, autant que possible, l’accès aux activités de la vie sociale. D’ailleurs, la quasi-totalité des gens, plus de 90 %, y ont adhéré. C’est une toute petite minorité qui est réfractaire. Celle-là, comment on la réduit ? On la réduit, pardon de le dire, comme ça, en l’emmerdant encore davantage. Moi, je ne suis pas pour emmerder les Français. Je peste toute la journée contre l’administration quand elle les bloque. Eh bien là, les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie… "

Jusque-là rien de de bien grave, moi aussi je pisse à la raie de ce malappris. Mais, le président de la République d'ajouter : 

"Quand ma liberté vient menacer celle des autres, je deviens un irresponsable. Un irresponsable n’est plus un citoyen."  Là, c'est plus grave. Et surtout, très con. D'autant que plein de terroristes avec du sang sur les mains, eux, sont bel et bien encore citoyens. 

Une fois encore, rien ne me surprend dans les propos du sagouin. Son penchant pour la coke et son mépris du peuple suintent de lui depuis le début du quinquennat. Les récentes déclarations de Castex et Véran allaient exactement dans le même sens avec la même violence, et les mesures discriminatoires s’accumulent concrètement depuis six mois. Focaliser la colère sur des boucs-émissaires, d’autant plus menaçants qu’ils sont de moins en moins nombreux, est une mode de gouvernement vieux comme le monde. Blâmer les non-vaccinés, c'est le pied. C’est un peu comme du racisme mais sans l’accusation de racisme, bref c'est propre, éthique et pratique pour cacher tout ce qui déconne : l'argent qu'on ne met pas dans l'hôpital et l'évasion fiscale, ou encore la stratégie toute pétée de la vaccination à l'aveugle...

Aveugle, il fallait l'être pour ne pas voir jusque-là que : 
1 / Macron a déclaré la guerre aux Français 
2 / Cette histoire de Pass n’a absolument rien à voir avec la santé publique. (Exemple : alors qu'on veut vacciner les enfants, rien n’est engagé pour améliorer la vaccination chez les personnes âgées dont la vie sociale est souvent la même avec ou sans Pass). 
Castex a d'ailleurs depuis confirmé : pas d'échéance de fin prévue

Néanmoins, la diarrhée verbale du forban de la République, qu'elle soit préméditée ou non, rapproche des gens qui ne se parlaient plus depuis un moment. Que ce soit chez une partie des vaccinés ou/et dans le camp de gauche, l’indignation est nette. Pour certains à gauche, les non-vaccinés existent soudainement puisqu’ils basculent, enfin, dans la catégorie : minorité visible et opprimée. On ne les a pas attendu pour tirer cette conclusion, le 12 juillet tout était déjà très clair. 

J'avoue être flatté d’être défini comme "réfractaire" par le président d’un pays dont il ne me considère plus citoyen... et de me confirmer ce que je savais déjà. Macron nous sert la sécession sur un plateau doré. 

Au-delà des mots, il devient évident que le pouvoir n’a pas envie d’en finir avec la pandémie. La faible virulence d’Omicron lui aurait permis de sortir « proprement » de ces deux années en capitalisant sur les effets du vaccin sur les formes graves. Au lieu de ça, le pouvoir a tout entrepris pour gonfler la panique en décembre et nous maintenir dans la peur. Et encore en 2022, avec une paralysie en approche du pays, suite à cette gestion débile. 

Pourquoi continuer ce suicide national ? Je n’ai pas la réponse. La piste de l’enrichissement des labos est certaine, mais elle ne peut suffire à expliquer cette persévérance dans l’échec. La destruction du groupe témoins ? Il doit bien savoir qu'il n'y arrivera jamais. La piste des élections présidentielles ? Surement, mais je n’ai jamais vu un président décrocher un second mandat en insultant les gens, à moins qu'il les empêche de voter, va savoir. 

Visiblement, pour le moment la terreur plait encore aux Français :  tous vaccinés, tous des bâtons dans le nez, et partis en chantant pour des piqûres à répétitions tous les trois mois. Les pharmacies jouent à guichet fermé, notre nouveau film catastrophe. Le cinquième de la série en moins de deux ans. Car à vrai dire, si une guerre aux non-vaccinés est commencée longtemps, la véritable obligation vaccinale, pour le moment, vise concrètement les vaccinés. Ce sont eux qui ont mis le bras dans un mécanisme dont ils auront dû mal à s’extraire. Néanmoins, nous les accueillerons avec joie et sans rancune dans nos territoires en zone libre où le président caca boudin, son mari et ses sbires ne sont plus rien.







Pour qui voter en 2022 en 2 réponses

A table les gueux et n'oubliez pas votre bavoir. Politiques et journalistes sont rentrés de vacances. Cette fois le festin des foutaises pour les élections présidentielles 2022 est dressé dès septembre. Les bacchanales du baratin et des commentaires qui servent à rien sont d'ores et déjà distribuées par les chaines d'info-feuilleton avec leurs farandoles de candidatures à la droite de la gauche et de la droite, sur une copieuse salade verte aux pépites de green-washing, nappées d'une abondante cascade de buzz de com' et promesses à la con, le tout relevé de son piment aux méchants immigrés. Ça va pétiller du rêve dans ton cerveau citoyen. 

A croire qu’il ne s’est rien passé ces 18 derniers mois dans le quotidien des Français. 

Calmons les ardeurs des révolutionnaires des réseaux : si le premier tour est très ouvert pour cause d'atomisation et d'abstention des troupes, tel que c’est barré, et à moins d’un parpaing tombant malencontreusement d'un chantier dans sa tronche, Macron a toutes les chances de décrocher une seconde fois le pompon doré de l'Elysée. En face, en plus d'être embourbés dans leurs bisbilles internes pour ceux et celles qui ont encore un vague parti derrière, ils sont alignés sur la même logique économique et sanitaire à base de "l’Europe c’est bien" et "la santé c'est le vaccin". On ne voit donc pas très bien pourquoi se déplacer pour une alternance qui dans les grandes lignes philosophiques et dans le cadre de la cinquième république aura tout de la continuité. A bien y regarder Macron est même dans une situation encore plus confortable qu’il y a cinq ans (alors qu'il était globalement un inconnu pour l’écrasante majorité des français). Je n’aime pas l’individu mais j'estime l'animal politique : tout cynique qui vous nique une fois a les qualifications requises pour encore vous niquer à la perfection. 

Donc, histoire de s’épargner une multitude de billets et de commentaires sur cette campagne qui s’annonce encore plus pénible que les précédentes, mettons les points sur les i. Dans le cas, pour le moment hautement improbable, où je me déplacerais pour voter, mon scrutin ne sera motivé que sur la base de la réponse à ces deux questions : 

1 / Le ou la candidate s’engagent-ils sur un retour de la souveraineté économique française et une sortie de l’union européenne ? Toute esquive du sujet est assimilée à un refus. 

2 / Quels ont été, entre le 12 juillet et le 1er septembre 2021*, la position et les propos du ou de la candidate au sujet du pass « sanitaire » et son chantage à la vaccination ? Toute absence de condamnation claire est assimilée à une approbation. 

Deux réponses c’est court mais c’est plus concret que mille promesses. Après tout on est en état d’urgence depuis plus d’un quinquennat et pour moi ce sont deux urgences bien plus influentes sur notre quotidien que de savoir si Mohamed doit s’appeler Charles-Edouard, s'il faut 700 ou 800 policiers au mètre carré dans ce pays, si rouler à 30 à l’heure en vélo électrique en ville pollue plus ou moins que de rouler à 20 en trottinette à essence sur la plage du Touquet ou si le square Johnny Hallyday doit être rebaptisé jardin Jean-Paul Belmondo. 

Deux thématiques c’est court, mais ça à l’avantage de tracer une ligne simple à l’heure du choix devant les 33 piles de bulletin au premier tour. 

On ne sait pas pour qui voter ? Sachons déjà reconnaitre pour qui il ne faut surtout plus jamais voter.


* oui j'exclue d'office les opportunistes de la dernière ligne qui, après leur avoir chié dessus tout l'été, vont inévitablement faire la cour aux millions d'opposants au pass prétenduement sanitaire. 



La chasse aux hérétiques est lancée !

Je ne vous refais pas la parabole de la grenouille et de la marmite d’eau peu à peu portée à ébulition. Je crois que chacun s’accordera à la comprendre maintenant : les piqués comme les hérétiques.  Que ce soit par la propagande de la peur sur toutes les ondes, les cycles d'alternance de périodes de restrictions et liberté conditionnelle : les bourreaux nous font progressivement accepter le pire. Au bout de 18 mois de cette farce covidienne, ce qui est en jeu n’est pas votre santé (puisque, de fait, le type en bonne santé est criminalisé) mais :

1 / votre soumission, 
2 / votre argent. 

On y ajouterait bien un petit 3 qui serait "vous rendre malade" et qui permettrait de boucler la boucle, mais ce serait encore passer pour un "complotiste". Vous savez un de ceux qui annonçaient dès 2020, sous les quolibets de la pensée correcte parisienne, des passeports sanitaires étendus et des vaccins obligatoires. Soit à peu près tout ce que, son cul sur l'état de droit et dans la foulée des démocraties du Pakistan et d'Arabie Saoudite, notre conseiller clientèle a décidé pour nous lundi 12 juillet :

Extension du passe sanitaire aux lieux de plus de 50 personnes, obligation de se piquer avec un produit douteux (et toujours en test) pour les soignants et les personnels en contact avec le public (enfin sauf les policiers hein, qui seront - on vous l'annonce en avance - également dispensés de la réforme des retraites à venir).  Et s’il y a encore du virus à la rentrée, la réponse est toute trouvée, elle n'est pas scientifique mais elle est pratique : Ce sera la faute des non-vaccinés. 

Il y a à l'évidence un énorme coup de pression de la part du microbe élyséen(1). Quand un pouvoir est en position de faiblesse il a une fâcheuse tendance à multiplier les lois et les interdictions. Et Macron, que Mac Fly et Carlito lui sucent la bite ou pas, est vraiment en position de faiblesse (dois-je rappeler le score final de son groupuscule aux dernières élections ?). 

Suite à l'annonce de Macron, c'est donc la panique entre ceux qui se ruent dans les centres de vaccination pour continuer à siroter des macchiato en terrasse et sauver leurs vacances à Paimpol, et ceux qui élaborent des stratégies de survie sociale, professionnelle, alimentaire et financière pour les prochains mois (ou années, puisqu'aucune période de fin n'a été annoncée par la tête à claques). Le conseiller clientèle en chef l'a dit presque mot p our mot : les temps vont être compliqués pour les non-vaccinés.

Plus dur, il y a ceux déjà pris au piège qui se voient menacés de licenciement s’ils ne s’injectent pas la potion d'ici le 15 septembre. Les soignants, héros d’hier de nouveau traités comme des sous-merdes par ce gouvernement, sont à l’avant-poste de ce qui attend tous les salariés d’ici peu. Ils se serviront de l'obligation de piqure des soignants (dont ils n'ont strictement rien à foutre depuis des années) pour marcher sur la gueule des autres catégories et leur imposer l’obligation avec la collaboration active d'une bonne partie du patronat... De la soumission ou pas des personnels de la santé à cette infamie dépend la suite. J'ai la faiblesse de penser qu'ils sont en position de force puisque l'on a eu de cesse de les mettre en avant lorsqu'ils étaient "indispensables" et pas assez nombreux. Ce sont aussi pour beaucoup des gens mal payés et la pression est énorme. Plus que jamais, ils auront besoin de notre soutien moral et surtout financier. Après eux et elles, c'est nous et, surtout, nos enfants sur la liste. Rappelons que pour ces derniers on est dans le domaine du criminel. 

Cette période a au moins le mérite de tracer une ligne claire entre ceux qui sont prêts à toutes les compromissions pour s’assurer la continuité d’un petit monde tranquille (sans réaliser que ce monde-là ne reviendra jamais puisque c'est leur soumission qui l'alimente) et ceux qui sont résolus à résister (et cette catégorie ne peut pas se limiter aux seuls non-vaccinés, sinon ce pays est moralement foutu)

On notera dans ce domaine que ces derniers jours, dans une très large majorité, les élus et responsables de gauche, d’habitudes si prompts à se révolter contre les discriminations envers les minorités, les délinquants et les fichages en tous genre, et à crier au fascisme chez les autres sont bien moins efficace pour l'identifier quand ils ont les deux pieds dedans. Certains ont multiplié les déclarations approuvant, voire devançant, les annonces sanitairos-repressives du conseiller clientèle en chef (je vous laisse chercher sur Twitter). Avant d'effacer ces droits de l'hommiste en carton de nos mémoires, nous garderons quand même avec soin des captures d’écran de leurs propos pour les livres d’histoire à venir (et éventuellement quand ils viendront quémander des votes lors d'échéances plus proches). Au-delà même de la piqure, c’est aujourd’hui ce principe de catégorisation qu’il faut refuser. Parions même qu'avec les mises à jour OMS-Windows de variants, les fiers vaccinés paradant aux terrasses cet été avec leur QR code redeviendront plus vite qu'ils ne le pensent des couillons de non-vaccinés.  

C'est l'avantage paradoxal des époques troubles. On y voit plus clair au sujet des individus. Certaines personnes se révèlent d’une bien belle médiocrité, pour d'autres ce n’est qu’une confirmation. D'autres dont on n'espérait rien tiennent le choc, aident et résistent. 

Laissons tomber les collabos, et concentrons-nous donc sur ce qui nous unis. Il faut plus que jamais mettre de côté les divergences, dépasser les clivages, tous se reconnaitre, s'identifier et s'opposer ensemble à ce vaccin, et en général aux "forfaits libertés" imposés par ceux-là même qui trouvent, ont trouvé et trouveront encore de bonnes raisons de nous enfermer "pour notre bien".  Au moins, le calendrier est clair : passée cette "trêve" estivale entre piquouse et torpeur, la rentrée sera l'heure du grand tri. Une nouvelle encourageante toutefois, et pas des moindres : en 18 mois (sans vaccin ni même test parfois) cet "impitoyable virus qui va décimer l'humanité" n'a pas tué les hérétiques. Au contraire, sortis de la peur,  ils sont plus vivants que jamais. 

 (1) d'autant que son annonce de tests payants à l'automne va dans le sens d'une "annulation" du virus, faute de chiffres.



Régionales 2021 ou l'angle mort du politique

La grande nouvelle du premier tour de ces premières élections "Post Confinement", c’est d’abord l’abstention massive (2 Français sur 3 ne sont pas allés voter). 

Et nos "responsables" politiques (dont on rappelle que la plupart d’entre eux n’ont pas d’autre métier que de faire de la politique) de s’affoler : holala mon dieu, mais c’est terrible ! Chaque politologue de plateau télé y va de son analyse catastrophée. Dans ce concert multicanal d'analyses des raisons de l'abstention, notre petite clique éditocratique parisienne oublie soigneusement un élément qui me semble pourtant de la taille d’un 747 dans un baraque à frites : la gestion sanitaire du COVID. 

Tout ce petit monde politique qui se plaint aujourd’hui a fait comme si le virus chinois, et sa gestion locale aberrante, arbitraire et disons-le violente des seize dernier mois, n’avait pas existé. Tout ce petit monde politique a d’ailleurs tout misé depuis des mois et pendant la campagne sur le « retour à la normale ». Comme si 1 / la normale leur convenait. 2 / il fallait bien pour y retourner que l'on sacrifie nos libertés individuelles et collectives. 

Abstention ? Il n'y avait tout simplement personne dans l'offre pour récupérer le vote des mécontents de la gestion sanitaire. Tu me diras ce n'est pas dans les compétences de régions. Certes. Mais la sécurité non plus, et pourtant tous n'ont parlé que de ça, comme si c'était la martingale électorale pour les gogos electeurs. La gauche qui n’a été que dans l’accompagnement à la marge des décisions de la technocratie macroniste, ne trouvant à lui rapprocher que de ne pas avoir confiné plus tôt et plus durement,  se prend une ratatouille méritée. C’est valable pour la gauche comme pour le FN qui à force de vouloir se normaliser s’est fait dépasser par la réalité d’une politique d’état orwelienne qui avec sa passion du couvre-feu, ses matraquages aveugles de jeune et son infantilisation n’a plus rien à envier à l’extreme droite. La classe politique dans son ensemble paye son suivisme sanitairo-sécuritaire. 

Les mêmes s’inquiètent que les moins de trente ans s'abstiennent désormais à 80% aux élections : mais pourquoi diable se bougeraient-ils pour des gens qui n’ont rien à opposer aux dérives et mutilations quasi quotidiennes du gouvernement, ou même au passe sanitaire (dont le vote à l’assemblée à été copieusement boudé les parlementaires) ?

Venons aux résultats qui ne signifient plus grand-chose (mais peu importe il ne resterait que 4 personnes pour voter dont 3 candidats, ils ne remettaient toujours pas en cause la légitimité de ce vote).  La bonne nouvelle des régionales : Macron est sur un siège éjectable. Fort logiquement LREM se prend une raclée monumentale. La mauvaise nouvelles des régionales  : pour le moment tout indique qu’une version politique identique mais plus « ronde » dans le message, va prendre sa place. 

Pour le second tour, les barrages en guimauve et les alliances détestables avec les ennemis d'hier vont se mettre en place pour battre le grand méchant ennemi là ou c’est possible, faisant encore perdre un peu plus de crédit, comme à chaque élection, à l’ensemble de la classe politique qui écoeure déjà bien assez les français. Ce premier tour des régionales confirme une seule chose pour le moment : ils ont plus besoin de nous que nous d’eux. Je ne sais plus qui disait que la démocratie avance de deux façons : dans les urnes ou dans la rue.  Clairement ce dimanche, ça n’avance plus dans les urnes.  


Gloire au vaccin ! (ou comment vivre en bonne santé au milieu des contaminés ?)

Après s’être fait défoncés à sec le nez à tour de tiges entièrement payées par la Sécu (ce qui ne manquera pas de justifier le dépôt de bilan du système de santé), les Français se font piquer à tour de bras. Tout miser sur une efficacité théorique décrétée certaine avant même la publication des données le prouvant est la définition la plus parfaite de la croyance. Mais sur ces questions il est très dur de discuter rationnellement avec le camp d'en face sous peine de se faire vite traité d'hérétique ou d'infidèle.  

Mais soit, après un an de privations - causées rappelons-le non par le virus chinois mais bien l’incapacité de nos dirigeants à gérer une situation dont ils nous offrent la seule clé miraculeuse de sortie -, on peut malheureusement comprendre ce conditionnement. 

Le vaccin est un forfait liberté. Il est la solution simple du capitalisme à un problème trop complexe pour lui. Pas étonnant d'ailleurs qu'on parle déjà de piquer les enfants, de vaccination en centre commercial et que les DRH mettent en place des vaccinations en entreprise (c'est délirant d’un point de vue médical, mais tellement logique du point de vue libéral). On veut revenir à avant comme si cette incurie occidentale consistant à faire payer à tout le monde la gestion calamiteuse d'une maladie ne touchant quasiment que des gens très âgés et/ou déjà en mauvaise santé n’avait jamais existé. 

J’ai beau avoir coupé à toute forme de vaccin et même test en 18 mois, il n’en reste pas moins que ce n’est pas toujours facile de vivre au milieu d’une secte géante. D’autant que les fidèles de la secte ne manquent pas de vous rabâcher : «- han mais pourquoi tu ne te fais pas vacciner ?! » quand bien même on ne leur parle même pas du sujet. Cette insistance à convaincre autrui en dit plus sur leur malaise que sur ma supposée « déviance ». Est-ce qu'un quelqu'un si sûr de lui cherche à te convaincre systématiquement de l'efficacité d'un produit dont il ignorait l'existence six mois plus tôt pour combattre un virus qu'il ne connaissait pas l'an passé ? Tout est possible, ils ont bien voté Macron. 

Il est intéressant de noter que la plupart des vaccinés agitent en dernier recours d'un argumentaire, qui tourne bien vite pas plus loin que ce qu'ils ont vu à la télé,  « l’acte citoyen ». L'acte citoyen se résume à s’assurer de partir en vacances peinard à l’étranger (on les reconnait, ce sont les mêmes qui l’an passé vous faisait la morale en vous assurant en juin dernier que « - ho ça va, passer les vacances en France, c’est pas la mort non plus ! »). Cessons le rêve humaniste : ceux qui se vaccinent pour protéger les autres sont ultra-minoritaires (et ils se sont vaccinés les premiers).

Une croyance devient une vérité à partir du moment ou un nombre majoritaire d'une société partage cette croyance. Le Covid était déjà une religion comprtementale, le vaccin magique est en train de réaliser le grand chelem que toutes les chapelles peinent à atteindre : soumettre tout le monde sans distinction d'âge, de couleur de peau ou de classe sociale, avec condamnation sociale de toute remise en question. A ce rythme les réfractaires, non détenteurs d'un passe sanitaire seront bientôt fichés "déviants". 

Pour le moment ma "déviance" est simplement basée sur une santé physique impeccable en 18 mois, un fonctionnement cérébral non traumatisé par l’absorption massive d’info-feuilleton (coupez la télé et la radio, ça va tout de suite beaucoup mieux), un minimum de prudence relative à ce qu'on injecte dans mon corps et les souvenirs respectifs des discours d’états avant, pendant et après Tchernobyl, les scandales de la vache folle ou du sang contaminé etc. 

Mais soyons tolérants, acceptons les autres et leurs croyances. Je n'aurai aucun mal à manger mon chapeau sur la question si l'efficacité est vraiment démontrée (ce qui malheureusement prendra au minimum des années) et qu'il y a un réel bénéfice (dans mon cas) à me faire vacciner. je suis prêt aux sacrifices que l'on m'imposera : ne pas consommer et ne pas voyager, sur le principe ça m'emmerde, dans les faits ça ne changera pas trop mon programme. 

Ce qui devient plus tendu, c’est que les chiffres étrangers ne rassurent pas réellement sur l'efficacité du miracle en double dose. Ce qui devient encore plus drôle, c’est que les vaccinés qui se pensaient sauvés doivent encore se coltiner du masque, des tests et du confinement (mais à vrai dire, ils son tellement atteints que certains sont encore demandeurs*). Ce qui devient inquiétant, vu le délire observé ces derniers mois, c'est que le capitalisme et ses fidèles ont peu l'habitude de s'auto-critiquer et qu'il y a fort à parier que plus on s'enfoncera dans la croyance plus on trouvera de justifications de s'être enfoncés jusque-là dans la croyance. 

On peut donc craindre les nouvelles étapes du délire néo-libéral. Comme pour les réformes sociales et économiques qui renforcent les désordres qu’elles sont censées combattre et appellent de la bouche de nos dirigeants à toujours plus de réformes, quand nous auront tous pris conscience que le problème n'est pas résolu avec le vaccin, bien conditionnés que nous sommes, nous en concluront que... il n'y a pas eu assez de vaccinés. 

On parle déjà au Sénat de saisie des titres de transport ou de comptes en banque pour les déviants. Ils sont sans surprise. Bien plus inquiétant, nous le sommes aussi. 


* quoi que certains sont tellement atteints qu’ils en redemandent et exigent de leur entourage qu,’il continue à se faire tester à la moindre occasion. Dernier exemple rapporté : exigence de tester tous les enfants au préalable à un gouter d’anniversaire (véridique, vu et non-approuvé). 






Emmanuel a dit : "Sortez maintenant !"

Difficile d’y couper ce 19 mai tant la propagande multi canal assénée par nos gentils bourreaux a été massive. C’était la réouverture des terrasses de bistrot jusqu'à 21 heures et des restaurants pour le service de midi en France. Autant le préciser, restez chez soi hier vous plaçait dans la case des individus suspects.

Certes, l'événement  ne concerne majoritairement que les urbains qui ont de quoi  manger au restaurant le midi (39 francs / personne, prix moyen par repas selon EdenRed) et de s’offrir des café à 4 balles tout au long d’une journée où, comme nos politiques se bataillant les créneaux pour se prendre en selfie, ils  n’ont visiblement rien d’autre à foutre. 

Suggestion de présentation pour planche charcutière : 



 
Bref si ce n’était pour la météo à la merde, si on en croit les voix radiophoniques de son maître et surtout les photos se bousculant sur les timelines des réseaux de propagande sociale, les villes ont retrouvé leur air de fête, sous parapluie certes et avec un goût de liberté conditionnelle.

Tant de panurgisme pourrait susciter une fois encore mon amertume, mais j’ai assez critiqué ces confinements et couvre-feu de merde (toujours en vigueur à ce propos) pour me moquer de ses bribes de liberté gracieusement accordées par nos humanistes dirigeants. Oui les mêmes qui nous votent "en même temps" des passeports sanitaires faisant de français des étrangers dans leur propre pays. 

Belle opération de communication politique, un peu grossière mais pouvant difficilement rater tant l'attente est énorme. (Un des moteurs de la vaccination aveugle de certains étant étrangement motivé par un retour au restaurant).
 
Le but de la manoeuvre ?

1 / de recréer un vague consensus d’optimisme. Optimisme en carton pâte symbolisé par le hashtag #SeRetrouver grossièrement mis en place par LREM sur les réseaux. Se retrouver oui, mais surtout dans les urnes au moment des régionales qui tombent, quel hasard, pile au moment de la phase finale du déconfinement. (Vous savez celle juste avant "le relachement des Français" qui précède celle de "la menace du nouveau variant")

2 / de produire de l’image sur les réseaux pour faire revenir le touriste étranger. Oui celui-là même a qui l’état dans sa grande générosité à décidé d’offrir des test PCR gratuits à volonté (60 euros la pièce) au nom de la santé de tous. Ironique non, lorsque l’on sait que sans une bonne mutuelle un français, Covidé ou pas, pourra engouffrer la moitié ou la totalité de sa paye dans une paire de lunettes ou un soin dentaire. 

Bref, la capitale hier c’était Emily in Paris : un tableau rêvé, une envie d’après, un monde où tout le monde s’aime, où tout est pardonné. Le cinéma retrouvé. Fort heureusement, après la com' du matin, il y aura la com' du soir et la police, fusil mitrailleur au poing, pour déloger des terrasses, quelques citoyens trop optimistes hors des heures autorisées. Détail amusant. C’était sur la même place où, quelques années plus tôt, un certain Alexandre Benalla boxait, au nom de l’Etat et déguisé en policier, d’autres citoyens dont le seul délit était de ne pas chanter en harmonie sur la mélodie du leader.





le passeport sanitaire : punir la bonne santé

486e jour de l’an de merde 2020 en zone écarlate rouge rouge de la république du Baltringuistan. Toujours aucun signe de COVID pour ma pomme. 

Depuis quelques heures, je subis les dithyrambiques dégoulinades de nos laquais radiophoniques qui se réjouissent du troisième déconfinement en un an accordé dans sa grande générosité par notre maitre à trembler. C'est merveilleux : terrasses surpeuplées à 5 balles le café, concert d'Indochine et tourisme sexuel à Pattaya de nouveau à notre portée  !

Pas grave que les chiffres ayant motivés le confinement soient encore pires au jour de l'annonce de cet énième déconfinement, et qu'ironie suprême digne d'un pitch de film de zombies, la date coïncide avec celle de la découverte du variant indien sur le sol français : Le bourreau nous redonne un peu de mou, gloire au bourreau !

Non, ce qui est grave et marque un vrai tournant, c'est que ce plan de déconfinement est assorti dans ces conditions de bas de page d’un passeport sanitaire. Ou comment l’état, après s’être introduit dans vos libertés, vos peurs, s’introduit désormais dans vos corps (ouille). Son rêve ultime.

Machine à ficher et ghéttoiser, ce passeport ferait saliver les régimes totalitaires les plus barrés de la planète.  Le principe du passeport sanitaire : un fichage de l’individu qui lui offre une liberté de voyages ou d’accès aux salles ou événements de plus de 1000 personnes. Pour le moment, puisqu’on peut imaginer que le principe étant là est applaudi dans les médias, il s’applique progressivement à tout, pandémie ou pas. 

Trois critères (au choix) de laisser-passer : 
- preuve d’une vaccination 
- test négatif réalisé dans les moins de 48 heures 
- preuve que l’on a déjà été malade du Covid. 
(autant de preuves qui ne garantissent de rien quant à la transmission ou à une nouvelle contamination).

Vous avez bien lu, seuls les gens réellement en bonne santé avec une bonne immunité (qui n'ont pas choppé le machin chinois malgré des mois voire bientôt des années à son contact, ou qui l'ont développé sans en souffrir ni même s'en rendre compte) seront de fait consignés dans leur pays et verront leurs libertés réduites. 

La philosophie du passeport sanitaire est simple, être en bonne santé c’est être dangereux. Elle en dit long sur notre monde : un véritable monde de malades (mentaux bien sûr). On ne soigne pas, on n’investit pas (toujours aucune nouvelle des créations de lit en réa), on ne prévient pas, on ne renforce pas son immunité : on pique, on fiche et on interdit. Et tant pis pour les conséquences sur la santé et les libertés ("l'erreur" fondamentale est d'avoir lié les deux, pour progressivement faire considérer cette association comme "normale" par l'opinion). 

D’emblée avec ce principe un bon moyen d’être peinard c’est d’attraper le virus chinois et non de chercher à l’éviter. Conséquence ubuesque : dans quelques semaines, des mecs venus d’un autre pays avec un vaccin qui n’empêche pas la transmission et dont on sait objectivement rien sur l’efficacité quant aux mutations du virus pourront visiter des musées de Paris au nez et à la barbe de parisiens qui en seront exclus pour cause de bonne santé. 

Bien sûr les Français dans le domaine de l’indécence ne seront pas en restes. J’attends avec impatience l’automne et les lamentations sur Twitter des collabos porteurs de passeports sanitaires qui après s’être baladés aux 4 coins de la planète tout l’été accuseront les non-vaccinés locaux pour la reprise du virus. On a en au un avant-gout l’été dernier avec ces touristes français aux terrasses italiennes, sirotant leur prosecco une couille dépassant du slip, qui faisaient la morale sur instagram aux parisiens restés chez eux et portant mal leur masque. 

Bref, ce 29 avril 2021 restera une date sombre dans l’histoire de notre pays. C’est un gros coup au moral pour ceux attachés à la raison et aux libertés et qui constatent que ce truc qui n'a rien de sanitaire mais tout de liberticide est non seulement avalé, mais avalé avec joie par nombre de nos « lumières » médiatiques, journalistiques, intellectuelles… La raison (et l’Union Européenne) sont décédées. Encore, ai-je envie d’écrire. 

Pour ceux qui refusent de se faire injecter précocement des produits sans test sérieux des effets à longs termes, ni même évaluation concrète de l’efficacité et des risques à court et moyen termes, il faut donc, encore, prendre son mal en patience, tomber malade ou sacrifier encore et toujours de nouvelles libertés au profit des mêmes personnes.

J'avais écrit au début de cette histoire qu'il nous faudrait des nerfs en titane pour ne pas sombrer. C'est plus que jamais le cas. Pour ma part, la seule "satisfaction", bien maigre, est de constater qu’une bonne partie de ce que les plus pessimistes étiquetés "complotistes" écrivaient se déroule comme annoncé. 



#confinement3 : le gouvernement des ratés

444e jour de l’an de merde 2020 en zone ecarlate-rouge-rouge de la république du Baltringuistan. Nous sommes officiellement en année 2 de la guerre contre une pandémie, mais c'en est déjà plus une, c'est  seulement un fiasco national sans fin. 

Sur le fond, ce psychodrame du COVID qui rend littéralement les Français fous durera tant que nous ne sommes pas en capacité d’accepter que vivre vieux tue et que, non, mourir après 80 ans n’est pas une anomalie. 

Sur la forme, l'exécutif nous offre désormais un remake quotidien de Videogag. Pris en étau entre une  pénurie - chronique - de lits de réanimation, une désapprobation populaire ultra-majoritaire au sujet d'un reconfinement strict (toutes tendances politiques confondues), un pays qui devient dingo, la moitié des Français qui n'ont plus peur du virus et une échéance électorale encore jouable pour lui, le conseiller clientèle en chef devait montrer qu'il agit mais sans trop en faire, et vice versa. Au terme d'un suspense d'info-feuilleton de vingt-quatre heures, il laisse donc le Grocastex accoucher en conférence de presse d'un salmigondis technocratico-existentiel-newage qu'il ne comprend pas lui-même, enrobant les contours d'une nouvelle usine à gaz de restrictions variables où la taille et la longueur de nos chaînes paraissent allégées (et le sont pour une bonne moitié des Français). 

Tandis que l'heure de couvre-feu est repoussée à 19h sur tout le territoire, nous allons subir en Ile de France et dans les Hauts-de-France  un troisième confinement inutile de 20 millions de français pour, - 0 surprise - une carence de lits de réanimation dans les hôpitaux. Zut alors. J’ai déjà entendu ça quelque part... Ah oui, il y a un an tout juste lorsque le conseiller clientèle en chef nous annonçait avec toute la pompe qu'on lui connaît  que « quoi qu’il en coute » nous combattrons cette pandémie, et que moi-même j’y ai naïvement cru. Je vous la refais : on bloque tout le monde, on continue de piétiner les générations, des pans entiers de l’économie et surtout la santé mentale d’un pays parce qu’il manque quelques lits de réanimation. Attention chaud devant, nous sommes dans des chiffres vertigineux : la grande république de France est à genoux quelques centaines de lits ! Le seul vrai problème est là. Le seul scandale aussi. C’était le même l’an passé, c’est totalement impardonnable 365 putains de jours plus tard. 

"Si la situation le nécessite, 12.000 lits de réanimation pourront être disponibles" déclarait le 27 aout 2020 en conférence de presse le ministre de la Santé le 27 aout 2020. A ce jour nous tournons toujours au mieux à la moitié de ce chiffre. Je vous invite à consulter ce tableau officiel, vous y verrez noir sur blanc la preuve des mensonges de nos dirigeants et du désengagement continu de l’Etat dans ce domaine depuis plusieurs années. Les taux d’occupation des lits de réanimation sont proches de 100% depuis des années et RIEN n’a été fait. Les élus bougent les dégâts restent. Ce pays a perdu 68172 lits d'hôpitaux en 15 ans. 

Même cause qu’en mars 2020, mêmes effets. Cette « crise du COVID » n’est pas la notre, c’est la leur. Le peuple a fait son boulot depuis un an, pas eux. Ils sont responsables. Le seul problème c'est leur incompétence et leurs mensonges, leur seule variable d'ajustement : nos libertés. Depuis un an ces DRH à la petite semaine n'ont pas ouvert le moindre lit d'hôpital, ont continué à en supprimer et tentent de camoufler leur carnage en se raccrochent aveuglement à une vaccination salvatrice qui tient toujours à ce jour du domaine du flou scientifique et de la croyance collective à base de "Oh super je vais pouvoir enfin partir en vacances".

Le #confinement3 est un aménagement cosmétique du #confinement2 en cours sous un autre nom depuis cinq mois, une farce à laquelle nous contribuons quotidiennement en continuant à nous faire tester pour un oui ou un non. Quand on comment à ne même plus pouvoir conter clairement les jours de privation de liberté, ni même numéroter précisément les périodes de confinement, alors qu'on peut vous sortir en temps réel les stats les plus détaillées sur le nombre quotidien de tests positifs, c'est que le pays a un putain de problème de management et que ses citoyens ont largement dépassé le stade du burn-out. Le débat est donc plié comme l'est cette offensive merdeuse surmediatisée - énième démonstration dans le fond et la forme de la nullité crasse de nos gouvernants. Plus personne n’y croit pas même nos gouvernants et encore moins notre conseiller clientèle en chef, bonimenteur de compétition qui reconnaissons-le à la faculté de ne pas connaître la honte, un atout non négligeable en politique. 

Macron sauve donc la face provisoirement et tente de garder le beau rôle en déléguant les annonces aux sous-fifres. Un confinement strict n'aurait pas été respecté et il le sait. La version proposée n'a  sanitairement ni queue ni tête (autorisant les voyages dans un sens et dans l'autre, laissant ouvertes les écoles et toujours sans aucune obligation de télé-travail) et n'aura même pas lieu d'être. Il n’y a bien que les teubés déjà en état de mort cérébrale se gavant de BFM en intra-veineuse pour encore y croire. Même les confinistes qu'on croyait requinqués sont désabusés. 

Macron fait donc le service minimum pour montrer qu’il agit en tentant de trouver un équilibre entre les deux raisons de le détester depuis un an et qui peuvent lui couter son poste en 2022 : 

A sa gauche : ceux qui le détesteront pour ne pas avoir confiner plus tôt et radicalement. 

A sa droite : ceux qui le détesteront pour avoir gentiment installé une "dictature sanitaire", le terme est abusif mais l'idée est bien là. 

Au milieu ceux qui, comme moi, le détesteront pour ne pas avoir fait le boulot en temps voulu en nous prenant pour des demeurés qui plus est. Merci les gars de nous autoriser à respirer pour vivre, nous n'y aurions pas pensé tout seul. Allez plutôt nettoyer la merde causée par vos réformes, vos serrages budgétaires à la con, vos décisions pleine de morgue contre le peuple. Vous ne méritez que nos mépris et un licenciement sec pour faute grave et répétée. 



2022 : Que cache la peur du barrage qui casse ?

Pour ceux qui en doutaient Macron est en campagne. 

D'un côté notre conseiller clientèle en chef tente de séduire les jeunes à travers les "influenceurs" des réseaux sociaux (ou tout au moins fait croire aux vieux qu'il séduit les jeunes et tout ça hors frais de camapane), de l'autre il réveille les plus âgés à travers les débats des chaines d’info-feuilleton en faisant branler par ses sous-fifres les terreurs secrètes de l’électorat de droite affirmée ou qui s’ignore, à savoir d'une semaine l'autre : « l’islamogauchisme » ou les « khmers verts ». L'initiative a le mérite de prendre un temps d’antenne considérable et d’étouffer toute autre forme d’actualité. Mécanique vieille comme Sarkozy mais qui marche toujours. D'autant que la gauche ,qui tombe dans son ensemble dans la piège de l’indignation sans sortir du carcan sémantique ni dévier le débat,  en renforce la dynamique. 

Il y aura des imprévus (comme d'habitude) mais Macron est pour le moment bien parti pour trianguler à sec tous les électorats sur fond d’atonie générale. Ça peut marcher pour la principale raison que cela a déjà fonctionné en 2017. Certes, Macron a de sévères casseroles sociales, économiques et sanitaires au cul mais il a conscience des enjeux de communication, il s'active tôt (la campagne a commencé depuis plus de six mois avec le message Tik Tok envoyé aux lycéens qui passaient le bac). Et, ça me fait un peu mal au derche de l’avouer, mais je ne vois personne à ce jour aussi intuitif et surtout aussi volontaire en face. Et dans ce domaine la prime va toujours au plus motivé. Oui, le Covid marquera son quinquennat et il probable qu'une grande partie de l'élection se joue sur  la gestion de l'épidémie mais force est de constater que l'opposition n'a pas brillé par son opposition aux mesures liberticides qui s'accumulent depuis un an, voire même se cantonne à demander encore plus de confinement à l'instar de l'inénarrable Hidalgo. On trouve désormais les confinistes les plus radicalisés à gauche du spectre politique. Ils ne savent même plus pourquoi mais ils sont en boucle : il faut confiner encore et toujours plus. On atteint ce paradoxe de la vie politique : le meilleur défenseur du non-confinement est aujourd'hui Macron lui-même. Avec une France sous couvre-feu mais pas totalement confinée qui repose sur une présence continue des enfants à l'école depuis septembre, frère Emmanuel   fait un quitte ou double. L'opposition mise sur son échec pour cause de laxisme. Plutôt mince comme programme. 

Depuis ce week-end la gauche bourgeoise (que nous appelons par souci de lisibilité : la droiche, droite auto-persuadée d'être de gauche) fait part de son inquiétude à travers son organe de presse, Libération, que sa mécanique traditionnelle du « barrage » contre Le Pen ne fonctionne plus aussi bien qu'en 2002 et 2017. Voyons ici le début d'une stratégie pour imposer dans l’opinion un autre candidat - ou plutôt candidate - à même de mieux souder les gogos face à Le Pen. Et préparez-vous d'ici quelques semaines à voir surgir dans Nouvel Obs et consort des portraits dithyrambiques d’Anne Hidalgo, le point commun aux trois derniers scrutins présidentiels étant la volonté de la presse de définir à l'avance le cadre du match et de ses participants. 

Il est donc entendu pour la droiche que :

- Le Pen est inéluctable au second tour. Soit, c'est toujours pratique, et ça évite de parler des questions économiques et sociales qui fâchent, mieux vaut s'étriper sur l'écriture inclusive et la PMA pour les unijambistes albinos transgenres que sur le libre-échange, le droit du travail ou l'accès au logement pour tous. D'où ce besoin de maintenir les Le Pen (père puis fille et nièce) à la surface médiatique mieux qu'ils ne le font eux-même. 

- L’électorat de gauche dans toutes ses composantes ne sert plus qu’à une chose depuis le début du siècle : être convoqué tous les 5 ans pour faire barrage à l’extreme-droite et élire le plus démocratiquement du monde le pire candidat néo-libéral de service qu'il soit étiqueté "socialiste", "de droite" ou "ni gauche ni droite', tout cela revenant désormais strictement au même au bout de trois semaines d'exercice du pouvoir. 

- Qu'on doit pouvoir encore embrouiller la gôche avec un faux-nez socialiste. Et je pense malheureusement que oui c'est encore possible malgré - ou à cause de - ce qu'écrit Libération

Il s'en passera d'ici 2022 et notamment je l'espère le surgissement en tête de gondole de thématiques sur la souveraineté économique, le renforcement de nos politiques sociales et de santé, la définition de nos priorités en tant que nation (c'est ma part de naïveté). J'espère également que ni Macron ni Le Pen ne seront au second tour, malgré nos défauts nous méritons quand même mieux que ce pitoyable remake entre l'héritière de Saint-Cloud qui se la joue prolo et le golden-boy du Touquet qui préside les Français comme un stock-manager gère une palette de PQ. En revanche, si par malheur cela devait encore arriver, il va de soit, comme en 2017, que je ne voterai ni pour l'un ni contre l'autre et inversement,  je ne voterai pas non plus pour un (ou une) candidate de droiche qui ne fera que poursuivre l'action de Macron.





"Covid" ou la guerre parfaite contre le peuple

389e jour de l'an de merde 2020 en zone écarlate rouge-rouge de la République du Baltringuistan. Toujours pas de signe de COVID sur mon petit organisme, en revanche des signes de plus en plus perceptibles de misère morale et économique partout autour dans la ville.

Je relisais ce que j'écrivais l'an passé sur ce qui allait arriver par la suite et à quelques points près, j'ai malheureusement raison : 

- On n’en sort objectivement pas, 

- il ne faut pas compter en mois mais en années, 

- le confinement n’a d’autre perspective qu'un autre confinement, 

- la propagande de la peur fonctionne toujours,

- plus on s'enfoncera dans l'absurde, plus il sera nous difficile de reconnaitre l'absurdité de la situation,

- le politique se planque derrière la parole scientifique et les scientifiques des plateaux télés on a l’évidence un agenda personnel plus politique que sanitaire, 

- le débat médiatique se réduit à l'axe autoproclamé du bien (vive les vaccins miracles, les ausweiss sanitaires, les restrictions de liberté, la censure et les passeports vaccinaux) contre celui du mal (tous ces efforts non seulement ne servent à rien mais aggravent tout). 

Résumons ce mois je janvier sur le front sanitaire :

1 / Médias du feuilleton et gouvernement de la peur nous avait promis la fin du monde pour deux semaines après les fêtes à cause de nos comportements d'irresponsables ? Deux semaines après, Pas grand-chose. Même la rave party de Lieuron aura fait moins de dégâts que le diner de cons du conseiller clientèle en chef durant le précédent couvre-feu mais, à la différence de la sauterie élyséenne payée avec votre argent, l'organisateur de la rave est toujours en prison. 

2 /  Médias du feuilleton et gouvernement de la peur  nous ont fait complexer sur notre intolérable retard de vaccination, Deux semaines après les choses sont déjà plus un peu plus compliquées. Combien de doses ? Quand ? A quel âge ? Combien de fois ? Et quel vaccin exactement ? Et est-ce que tu as le bon coupon administratif en trois exemplaires ? Et puis bon est-ce que ça tuerait quand même pas un peu les vieux ?  Le machin apparait peu à peu pour ce qu'il est : un espoir qui rassure tout le monde à très court terme et permettrait de sortir provisoirement la tête haute, les mains propres et la conscience tranquille de ce merdier. Sauf que, il y a beaucoup trop de "sauf que".

Depuis un an nous ne sommes sûrs de rien, si ce n'est de notre peur. Le virus ne veut rien, il croit et s'adapte c'est tout. Les désordres, les malheurs ne viennent que des conséquences des gestions locales de ce virus. Capturés dans l’info feuilleton et les contraintes quotidiennes qui coupent la vision longue on devine encore mal la noirceur du scénario de fond de ce qui n'est pas "une crise du covid" mais bien une guerre contre les peuples. 

C'est bien la seule ligne qui se dessine en une année de gestion politique du virus : 
- l'exigence toujours plus forte de soumission envers les classes populaires/moyennes
- la destruction délibérée et décomplexée de l'économie intermédiaire, des artisans, de la culture, des petits commerces, des "sans dents" et "sans réseaux".  

Il apparait de plus en plus clairement que si nos gouvernants mènent une guerre, elle est d'abord contre nous. Le combat contre l'économie intermédiaire, les classes populaires/moyennes est depuis un an la seule offensive menée avec cohérence et détermination, et il faut l'avouer avec un certain succès, par notre conseiller clientèle en chef (et les autres gouvernants occidentaux). Tout doit disparaitre. 
Il ne faut désormais plus se faire d'illusions. Quelle que soit la suite des événements, des secteurs entiers de l'économie jugés "non essentiels" ne se relèveront jamais. Les salariés, encore relativement protégés, seront dans la prochaine charrette. Ce qui compte dans la guerre c'est l'après-guerre et son champ de ruines. Quand le peuple endetté sur dix générations est dans une situation exsangue, que les commerces ont déposé le bilan, que les secteurs sont décimés, tout est optimisé pour une main basse à bon marché sur la reconstruction avec une main d'oeuvre corvéable à merci. Et ce n'est pas être complotiste que de le dire, m'ame Chabot. Un complotiste a une thèse, moi je n'en ai aucune, je constate juste.  Qui sont les gagnants et les perdants jusqu'à présent dans ce pataquès du Covid ? Les mêmes qu'avant en bien pire. C'est une véritable aubaine ce Covid. Le néolibéralisme est comme le virus chinois, il s'adapte à toutes les situations et surfe sur les vagues opportunes jusqu'a assèchement des océans. Non le "Covid" n'est pas "une crise", mais une nouvelle étape dans la guerre mondiale contre les peuples, sans arme. Pas besoin, nous sommes terrorisés. 

Alors amusons-nous encore un peu à réclamer avec nos petits poings "un confinement dur plutôt qu’un couvre-feu pour enfin s'en sortir", horrible preuve que nous nous débattons désormais dans le seul périmètre sémantique qu'ils ont défini pour nous. Il y a une autre piste depuis le départ, elle s’appelle : s’en foutre et vivre. Mais elle ne fait pas vendre. 

Mais ne soyons pas si pessimistes, un espoir se dessine. Bientôt avec les sauf-conduits ad-hoc, l'hyper-classe  aura le droit de bien s’alimenter, de voyager et de se divertir.  Tandis que les chinois reviendront visiter chez nous visiter des musées exclusivement ouverts pour eux, pour les plus chanceux assignés à résidence avec nos deux masques sur la gueule, on se consolera avec de belles séries captivantes sur Netflix

Il y a une promo ce mois-ci, un mois offert, une vie achetée.

L'effet apeuré

380e jour de l’an de merde 2020 en zone écarlate rouge-rouge. En rentrant du travail à 19h29... 

- Alors chéri quoi de neuf ? 
- La routine. Il parait que le gros Castex est fier de lui et qu'il vient encore de générer une usine à gaz qui va lui péter à la gueule dans 6 jours. 

L’angoisse étant inversement proportionnelle au temps passé devant les écrans, je les boycotte depuis plusieurs semaines. La vie est trop courte pour la passer apeuré par les conjectures contradictoires sur des taux d'incidence sur sept jours des contamination au virus chinois ou à s’énerver contre les flatulences stratégiques d’un pouvoir à l'agonie qui ne peut se résoudre à accepter son impuissance dans ce domaine et persiste à reproduire les mêmes erreurs en s’attendant à obtenir un résultat différent.

Après un an de guerre contre le virus, "j'apprends" sur Twitter que le gouvernement étend un couvre-feu à 18h sur tout le territoire. X-ième mesure absurde, probablement contre-productive et qui, à part emmerder les gens qui sont dans la vie réelle, ne changera pas grand-chose à la logique d’un virus qui est 1 / de se propager 2 / d'innover dans sa propagation quand on veut le contrer. 

Mon #DryJanuary d'info-feuilleton télévisé est très instructif. Cet éloignement doit se prolonger d'une diète numérique. L'hystérie véhiculée à la télé est reproduite à l’identique sur les réseaux sociaux (qui par ailleurs, à force d'algorithmes sélectifs et de censure plus ou moins déguisée de la pensée divergente, ressemblent de plus en plus à une matinale interminable de France Inter). Un an de gesticulation gouvernementale de la peur et mon mur Facebook s'est transformé en camés du confinement. C'est à qui le réclame encore un troisième encore plus gros, plus dur et toujours plus tôt. Certains sont encore plus flippants et hystériques que les experts de plateau télé. C’est encore pire sur Twitter où une recherche sur l’occurence « confinement » donne 3 tweets sur 4 appelant à plus de restrictions de libertés. Patience : les confinements ça marche tellement bien qu'il y en a de plus en plus souvent. 

J’attribue en très grande partie notre hystérie collective autour du virus chinois à l'influence de l’info-feuilleton dans nos vies et celles de nos dirigeants (on apprenait récemment que Macron passait une bonne partie de son temps à l'Elysée, "hypnotisé" devant BFM, ce qui explique mieux certaines de ces décisions). Mais c'est oublié que les chaines d’info-feuilleton cultivent depuis des années un complexe vis à vis du flux des réseaux sociaux. Les premières comme les seconds se disputent le marché de l'attention pour faire monter les enchères des espaces publicitaires qu’ils nous déversent sur la gueule. Et le feuilleton du virus, c’est la martingale. Une peur sans fin avec des pubs au milieu. A moins d'une catastrophe encore plus grande qui expédie ce mauvais feuilleton aux oubliettes, le serpent va encore se mordre la queue un bon moment. La question qui se pose avec le virus chinois et ses variants marketing n’est pas "va-t-on s’en sortir ?" (SPOILER : OUI) mais peut-on encore vivre sans devenir dingue dans un environnement d’information continue où l’on est sommé d’avoir une opinion tranchée et radicale immédiate, une solution sur tout et tout de suite, le tout dans un contexte de restriction de libertés en large partie générée par cet environnement ? 

L'autre jour on me qualifiait de "négationniste" sur Facebook pour avoir relayé les chiffres officiels des hospitalisations et de la mortalité en France qui n’étaient pas « si » catastrophiques qu’on pourrait le croire au travers de ce remake média quotidien d’Armageddon avec Macron l'androïde dans le rôle de la table basse de Bruce Willis et le gros Castex dans celui de la doublure cascade de Bourvil. Le confinement était au départ présenté par le gouvernement comme une mesure de dernier recours - la preuve de son échec à traiter les désastreuses conséquences des coupes budgétaires dans le secteur de la santé -, le confinement est désormais considéré par beaucoup comme un dispositif de prévoyance - la condition de la réussite pour combattre le virus -. Avant on confinait pour désengorger les hôpitaux, aujourd’hui et alors que les hôpitaux sont loins d'être saturés, le peuple veut confiner pour "être libre plus vite" (alors que dans les faits, le confinement ralentissant le contamination il ne fait que rallonger d'autant la séquence jusqu'au prochain confinement). Joli tour de passe passe idéologique auto-infligé sur fond d’hyper consommation d’"information" ou plutôt de menace rabâchée sur un ton infantilisant en mode "on va tous mourrir". Non seulement on va survivre, on survit tous déjà très largement, mais pour la plupart on ne se rendra même pas compte des effets du virus chinois sur notre santé. 

En attendant que le gouvernement écrase encore une fois une mouche dans un magasin de porcelaines avec le 33 tonnes d’un énième confinement, décrochons des marchands de peur. Comme pourrait dire Coluche : la peur, il suffirait que les gens arrête de l'acheter pour qu'elle ne se vende plus. Je ne sais pas si on vivra plus vieux, mais je garantis qu'on vivra mieux. 




#confinement2 jour 26 : le sauveur d'un noël en zone libre

330e jour en de l’an de merde 2020 en zone écarlate rouge rouge de la république du Baltringuistan et toujours pas l’ombre d’un début de signe de COVID à l'horizon. 

Le conseiller clientèle en chef a de nouveau parlé dans le poste hier soir. Il était hors de question d’écourter mon épisode de South Park pour voir la tronche du héros de l'association théâtre, petits-fours et débats d'idées du Touquet se vanter de la baisse nationale des contagions. Je me suis donc rapporté aux échos médiatiques de sa prestation. 

Avec la fougue juvénile d’un policier matraquant heureux un migrant à terre, le magnanime leader du Baltringuistan a distribué les cadeaux sous le sapin autorisé du petit peuple qui n'en demandait pas tant. A l’approche des fêtes de fin d’année, la laisse est relâchée sur les dociles citoyens qui verront leur rayon de promenade quotidienne pour effectuer leurs besoins de consommation étendu de un à vingt kilomètres pour une durée de liberté masquée passant de une à trois heures. Les petits commerces sont autorisés à ouvrir après que l'on se soit demandé durant quatre semaines pourquoi diable avaient-ils été fermés alors que ce sont probablement les endroits les moins peuplés, où les protocoles sont les plus respectés ? Bien entendu, suspense en carton, noël est sauvé. Mais, surprenant, le réveillon du 31 aussi. Mais attention les enfants, ne faites pas n'importe quoi. Que ce soit clair : après ce confinement relâché, nous nous orientons vers un déconfinement strict !

J’ai même entendu dire que notre start-uper du récépissé administratif s'était plaint d’un "état trop bureaucratique" pour conclure qu’il serait toujours nécéssaire de remplir une nouvelle attestation dérogatoire de déplacement de 3000 caractères pour aller chercher sa baguette au coin de la rue jusqu'au 15 décembre. 

Son monologue achevé, la SNCF et ses billets au prix du caviar étaient pris d’assaut. Les Français moins fortunés n'ayant pas les moyens de festoyer à l'autre bout du pays en resteront aux préceptes d'hygiène sociale du professeur Remi Salomon (président de la commission médicale AP-HP) : "On coupe la bûche de noël en deux. Papy et Mamy mangent dans la cuisine et nous on mange dans la salle à mange".

Devant la bien légitime fête du slip qui s'annonce sur le territoire en cette fin d'année, on peut lancer les pronostics sur 2021 et la date de reconfinement. J'imagine début mars (après le retour des parisiens du ski) : pile pour le premier anniversaire de notre infantilisation citoyenne. 

D’ici là, notre jeune entrepreneur en absurdités promet un début de distribution populaire de potion magique (sous forme de vaccins improvisés). La vaccination ne sera pas obligatoire nous rassure-t-il. Fort heureusement. Le contraire eut été suicidaire politiquement, ingérable (inutile de rappeler leurs échecs logistiques répétés) et inutile (même si ce dernier argument je vous l'accorde n'est plus pertinent depuis un moment). A l'instar des confinements successifs qui ont défoncé l'économie et ruiné les parcours scolaires et universitaires de centaines de milliers de jeunes, il s'agit avec le vaccin de sauver les plus vieux d'entre nous. C’est le but de la manoeuvre : leur faire regagner ces 3 mois de vie perdus avec le virus. Le politique se sauve la face, sauve quelques votes et s’évite aussi des poursuites judiciaires. 

Le conseiller clientèle joue avec le feu. Il le sait. Depuis ces jours insurrectionnels de décembre  2018 où les 2000 gilets jaunes les plus énervés avaient concrètement le palais de l'Elysée à portée de mains, il sait bien ce qu'il risque. C'est d'ailleurs pour cela qu'il se garde les "bonnes nouvelles" et laisse l'intendance du merdier à l'inénarrable Castex. Si le conseiller clientèle en chef a réussi à imposer soumission et peur en un claquement de doigts lors du premier confinement, le second a copieusement été débordé. Il reste la peur dans certaines régions et classes d’âge, mais la défiance est montée. Pour un éventuel troisième confinement, la défiance dépasserait la peur. Embrasée par les ravages économiques causés par les trois premiers confinements, la défiance serait totale en cas de quatrième. On ne s’étonne donc pas des récents renforcements législatifs au nom de la protection de la police alors que c'est d'abord le confort du pouvoir qui est recherché même s'il doit passer par le passage à tabac plus ou moins discret de toute opposition.



Confinement saison 2 : Jour 1 - Jours 2 et 3 - Jour 4 - Jour 5 - Jour 8 - Jour 11 - Jour 12 -  Jour 14 - Jour 15 - Jour 17 

Confinement saison 1 : Jour 2 - Jour 3 - Jour 4 - Jour 5 - Jour 6 - Jour 7 - Jour 8 - Jour 9 - Jour 10 - Jour 11 - Jour 12 - Jour 13 - Jour 14 - Jour 15 et 16 - Jour 17 - Jour 18 -  Jour 19 - Jour 20  - Jour 21 Jour 22 et 23 - Jour 24 - Jour 25  Jour 26 - Jour 27 - Jour 28 - Jour 29 - Jour 30 - Jour 31 - Jour 32 Jour 33 - Jour 34 Jour 35 et 36 Jour 37 et 38 Jour 39  Jour 40 Jour 41 Jour 42 - Jour 43 et 44  Jour 45 Jour 46 Jour 47 Jour 48 et 49 Jour 50 et 51 -  Jour 52 et 53 - Jour 54 - Jours 55 à 59

#confinement2 jour 17 : un pays qui se tient malade

Confinement saison 2, jour 17

Puisqu'il est question de santé partout depuis bientôt un an et que notre gouvernement est soudainement déterminé jusqu'à l'extrême à ce que nous soyons en bonne santé, intéressons-nous à ce qu'est la "santé". Prenons la définition au sein d'un organisme qui fait autorité chez nos élites : L’Organisation mondiale de la santé.

Dans le préambule à sa constitution en 1946, l'OMS définit la santé comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité ». Elle représente « l’un des droits fondamentaux de tout être humain, quelles que soit sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou sociale ». 

La santé est donc un sujet à la fois d'équilibre individuel et collectif.  

Reprenons les termes : 

 « Un état complet de bien-être physique, mental et social » : Le confinement, la privation de liberté, d’accès aux espaces verts, à la mer, à la nature, l’absence d’activités sociales, professionnelles ou associatives, la privation de rencontres avec ses proches… et la cascade d’absurdités des décisions hors-sol quotidiennement pondues dans "le cadre de la lutte contre l'épidémie de COVID-19" vont évidemment à l’encontre de ce bien-être décrit par l'OMS. Nous ne mourrons pas du COVID pour l’écrasante majorité d'entre nous, mais il est d’ores et déjà acquis que cette année de gestion sanitaire kamikaze par notre dirigeants provoque et continuera de provoquer, directement et indirectement, des dégâts sérieux sur nos psychismes, notre état physique et donc notre santé. Nous nous métamorphosons chaque jour un peu plus lentement mais surement en larves à écrans pour les confinés, tandis que les autres (devinez quoi : essentiellement les travailleurs les plus précaires) continuent à s'exposer concrètement au COVID.

Selon les données diffusées jeudi 12 novembre par Santé publique France : "La prévalence des troubles dépressifs a augmenté de manière significative dans l'ensemble de la population entre fin septembre et début novembre, passant de 10% à 21%Les hausses les plus importantes ont été observées chez les jeunes (+16 points chez les 18-24 ans et +15 points chez les 25-34 ans), les inactifs (+15 points) et les personnes déclarant une situation financière très difficile (+14 points). (...) En outre, ce deuxième confinement a une répercussion chez les personnes déclarant des antécédents de troubles psychologiques dont 30% déclarent des troubles dépressifs, contre 18,5% chez celles sans antécédent"

Cette gestion politique de la pandémie (et non "la crise sanitaire" comme le titre la presse) a un effet qui se perçoit autour de nous, chez nous : elle nous plonge pour certains dans un état dépressif, et pour les plus solides dans une sorte de léthargie sans perspective de sortie. Je ne compte pas non plus le nombre d'articles de médecins, professeurs qui s'alarment des décès à venir liés au non traitement ou non dépistages de pathologies graves soudainement considérées comme subalternes.

Au niveau mondial, l'OMS souligne en juin 2020 que "les services de prévention et de traitement des maladies non transmissibles (MNT) ont été gravement perturbés depuis le début de la pandémie de Covid-19. Cette situation est très préoccupante car les personnes vivant avec les MNT sont plus exposées à des maladies graves liées au Covid-19 et à des décès". En poussant le raisonnement, la focalisation sur le COVID entraine un surcroît de morts ...du COVID. 

J’écrivais en mars que l’on aurait bientôt plus de chances de crever d’une carie non traitée que du COVID. Un petit tour récent chez mon dentiste m’indique que je ne suis peut-être pas loin de la vérité. Selon le praticien, auprès duquel jusqu’à l’an passé il fallait un à deux bons mois d’attente pour décrocher un rendez-vous, tout est aujourd’hui beaucoup plus fluide : « les gens ont peur, ils ne viennent plus se faire soigner ».  Impression confirmée par les données de santé nationale à l'issue du premier confinement

Sur le plan social, le dernier rapport du secours catholique souligne que "La France franchira la barre des 10 millions de pauvres en 2020" moins de 1063 euros/mois pour un ménage. (Le niveau médian des personnes recueillies au secours catholique est de 537 euros). Le taux de chômage est au troisième trimestre à 9 % en France (avant le second confinement). 

Mais revenons à notre définition officielle de la santé par l'OMS. Elle est donc un ensemble non spécifiquement lié à la pathologie mais à un équilibre assurant au mieux l’absence ou la diminution de pathologies, et c'est précise-t-elle : « l’un des droits fondamentaux de tout être humain, quelles que soit sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou sociale » 

Etre en bonne santé, ce n’est pas être soigné, c’est d'abord se mettre dans toutes les dispositions pour ne pas avoir à l'être. Et ça c'est compliqué dans nos démocraties occidentales où la santé est un marché comme un autre, à divers degré suivant le niveau de dérégulation néolibérale des pays. Un peuple malade rapporte plus qu'un peuple en bonne santé. On explique un peu mieux pourquoi cela ne choque finalement personne qu'acheter un paquet de cigarettes (73000 morts/an en 2004) puisse être considéré comme un bien essentiel sur nos attestations dérogatoires de déplacement alors que marcher deux heures en forêt à un peu de plus de un kilomètre de votre domicile vous expose à une contravention de 135 euros au motif que vous ne respectez pas la loi censée protéger votre santé et celle des autres. On ne s'interroge même plus sur l'absurdité fondamentale d'avoir à respirer avec un masque à l'air libre dans la rue. En moins d'un an on a tranquillement assimilé que se noyer dans son CO2 et ses miasmes nous protégeait des maladies. Soit. 

La vision française de la santé est consumériste. Je n’approfondirais pas ici les raisons philosophiques et sociétales de ce fait, mais c’en est un. Nous consommons de la santé, on nous la vend. On nous la rembourse en partie aussi il faut reconnaître, grâce à la sécurité sociale à laquelle nous tenons tous : l'héritage d'un consensus politique d'après-guerre que nos gouvernements successifs tentent avec régularité de mettre en pièces parce qu'il coûte "trop cher" (comme les hôpitaux d'ailleurs, dont la destruction continue depuis des années est la seule raison de la répétition des mesures de confinement).

"En France, la consommation totale de médicaments atteint 37,8 milliards d’euros en 2017. Le marché pharmaceutique a été multiplié par trois entre 1990 et 2017, selon les données de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Une augmentation qui a conduit la France à afficher «une consommation de médicaments supérieure à la moyenne européenne» au début des années 2000, selon le Leem, l’organisation professionnelle des entreprises du médicament. les principaux consommateurs d’antibiotiques et d’anxiolytiques notamment."  Source

La France reste parmi les plus gros consommateurs d'antibiotiques et d'anxiolytiques au monde(1) 

Même si nous sommes désormais un modèle de référence mondiale en terme de ratage, cette gestion sanitaire par le politique ne se limite pas à la France, chacun y allant de ses absurdités locales (ce qui démontre à la fois un manque de coordination et d'accord sur la nature même de ce qu'est vraiment ce COVID)

Tous anti-Covid ? Vraiment ? La gestion politique française du COVID, où d'un mois sur l'autre le déni le dispute à l'hystérie, où l'autoritarisme peine à masquer l'amateurisme, va à l’encontre complète de la santé telle que décrite par l’OMS à la fois sur le plan intime et collectif. De là à dire que nos gouvernements ne nous souhaitent  pas une "bonne santé" mais plutôt que nous végétions apeurés, incertains, confus, déprimés donc tétanisés, il n’y a qu’un pas que je franchis aisément tant il est la seule donnée stable qui transparait en filigrane dans toutes les paroles, décisions et non-décisions au fil d’un an de gestion anti-covid. 

Le 28 octobre lors de son intervention multicanal pour justifier le confinement saison 2 auprès de son petit peuple d'illettrés, le Président de la république du Baltringuistan claironnait que  « Quoique nous fassions, près de 9000 patients seront en réanimation à la mi-novembre ». Le 15 novembre, quoique nous ayons faits nous sommes à la moitié de ce chiffre (4855). 

Voilà ce qui arrive lorsque l'on prend ses désirs pour la réalité. Notre propagateur de fake news en chef aurait pu dire « si ce nous ne faisons rien, nous serons à 9000 patients en réanimation à la mi-novembre » qui lui aurait d’ailleurs pu permettre de tirer profit des chiffres actuels. Non, il y a bien utilisé la fameuse rhétorique de néolibéraux dogmatiques. Il n’y a pas d’alternative : nous serons à 9000. Un pays qui se tient sage parce qu'il est malade ? 

Bien respirer, manger sainement, faire de l’exercice, avoir une activité sociale, jouir de la vie sont autant de nécessités fondamentales pour être en « bonne santé ». Le confinement sans fin (dur ou semi-dur), les décisions absconses, le port du masque dans la rue et bientôt à la maison comme le premier ministre  le souhaite pour une vie assignée à résidence orientée sur le travail et la consommation dématérialisée tels des poulets en batterie bons à gaver, vont à l’encontre de cette « bonne santé ». Notons que ces points de prévention sont écartés des campagnes de communication gouvernementale actuelle et des propos de notre ministre de la santé, dont l'intitulé de poste devrait être "ministre des malades". Nous étions déjà en bien mauvaise condition physique et psychologique : nous voilà soumis, non pas morts mais déjà plus vraiment en vie. 

Avec sa moyenne des décès au-dessus de l'espérance de vie moyenne française, ce COVID ne prouve qu'une chose pour le moment : nous ne mourrons d'abord du fait que nous sommes vieux, et la France est un pays qui n'en finit pas de vieillir. Dommage pour les autres, ils n'auront peut être pas cette chance. 

Sur ce, je vous laisse. C'est l'heure de ma pilule informative de Véran2020 sur Ipad.

(1) Au passage, si nous étions moins dans le médicament et plus dans la prévention et une hygiène de vie nous évitant le plus possible d'avoir recours à des médicaments, le fameux budget de la sécurité sociale ne s'en porterait que mieux et nous aussi. 


Confinement saison 2 : Jour 1 - Jours 2 et 3 - Jour 4 - Jour 5 - Jour 8 - Jour 11 - Jour 12 -  Jour 14 - Jour 15 - 

Confinement saison 1 : Jour 2 - Jour 3 - Jour 4 - Jour 5 - Jour 6 - Jour 7 - Jour 8 - Jour 9 - Jour 10 - Jour 11 - Jour 12 - Jour 13 - Jour 14 - Jour 15 et 16 - Jour 17 - Jour 18 -  Jour 19 - Jour 20  - Jour 21 Jour 22 et 23 - Jour 24 - Jour 25  Jour 26 - Jour 27 - Jour 28 - Jour 29 - Jour 30 - Jour 31 - Jour 32 Jour 33 - Jour 34 Jour 35 et 36 Jour 37 et 38 Jour 39  Jour 40 Jour 41 Jour 42 - Jour 43 et 44  Jour 45 Jour 46 Jour 47 Jour 48 et 49 Jour 50 et 51 -  Jour 52 et 53 - Jour 54 - Jours 55 à 59

#confinement2 jour 12 : à propos du "Hold Up"

Savamment teasé sur les réseaux sociaux, bénéficiant déjà de coups de ciseaux de Facebook et d'un article de débunkage chez les apologistes du vote Macron, provoquant les réactions outrées de l'insignifiante bienpensancosphère de Twitter :  "Hold Up", film à thèse(S) sur la gestion politique, sanitaire et sociale du pataquès Covid19 est bien parti pour être le plus gros succès cinématographique on-line français de l'année  


Fortement incité par plusieurs messages personnels, j'ai donc regardé les 2h51 de "Hold Up". Avant d'attaquer le fond, je vais quand m'arrêter à la forme. Elle reprend visuellement pour la plupart des interviews une ligne sobre sur fond noir qui permet de se concentrer sur les intervenants et rappelle inévitablement le modèle Thinkerview. Les angles de caméra sont multiples (ce qui permet de dynamiser, mais surtout d'opérer des coupes). L'emballage a donc un côté pro, le son est très propre (ce qui permet "d'asseoir" les propos) mais certains détails intriguent, notamment cette putain de balance des blancs qui n'est pas homogène entre les différentes caméras sur les trois heures de film. C'est pourtant un réglage de base à la con. A croire que ça a été finalisé dans l'urgence. Pour le reste beaucoup d'illustrations puisées en banque d'images pour remplir visuellement le gâteau, comme malheureusement beaucoup de documentaires.

Même si on peut se laisser happer par un sens certain du montage et des rebondissements, ce film n'est PAS un documentaire mais un dossier à charge, et brasse trop de thématiques à mon goût avec des biais pour le moins appuyés. Les détracteurs de "Hold Up"ne manqueront donc de pointer tel ou tel propos ou tel ou tel interlocuteur pour décrédibiliser l'ensemble, un vieux principe. Je ne m'attache à ce qui est dit, et il y a vraiment à boire et à manger là-dedans, du meilleur au pire, de l'évident au très contestable. Chaque thématique (5G, vaccin, la politique de la peur...) mérite une série à elle seule. Pour autant, le film, qui est aussi propagandiste que la propagande qu'il dénonce, est très efficace quand il n'est pas dans le propos asséné, là où il est le plus simple. Le montage chronologique des propos, non modifiés, de notre classe dirigeante sur les masques est aussi redoutable que savoureux et suffisant à décrédibiliser ces baltringues pour l'éternité. Pas la peine d'en rajouter. 

Autant le dire clairement, tous les anathèmes de type "Gna gna Gna les complotistes" lancés par les gens susmentionnés légitimeront ce film auprès de son public croissant. Même orienté, ce machin a le mérite d'exister et de sortir du discours unilatéral de la peur pour peu qu'on ne le prenne pas au pied de la lettre. On pourra se retrouver les auteurs sur cette ligne : je suis bien plus méfiant et inquiet de mon gouvernement que je ne le suis de ce virus, et concrètement il y en a un des deux qui emmerde bien plus mon quotidien que l'autre. 

Pour ce qui est du grand complot, la thèse sous-jacente du film, je m'en tiens à la phrase de Rocard qui sonne encore plus juste à la lumière de ces derniers mois de 7e compagnie gouvernementale planétaire : " Toujours préférer l'hypothèse de la connerie à celle du complot. La connerie est courante. Le complot demande un esprit rare". 

Nous sommes d'abord collectivement victimes des conséquences d'accumulations de fortune de moins en moins partagé et d'une sécession des élites ultra riches. Pour toutes élites qu'elles sont, elles n'en sont pas moins des hommes et des femmes (enfin surtout des hommes) comme les autres et soumis aux mêmes peurs et aux mêmes finalités :

1 / Plus tu accumules, plus tu as peur des autres, d'être volé et démasqué pour ce que tu es vraiment : un putain de gros enculé qui ne partage rien. 

2 / Quand tu n'as pas à lutter pour ta survie, ou même ta vie, il te reste le vide. Bref tu t'emmerdes. 

Et c''est ce que nous expérimentons depuis quelques temps. Une élite qui nous parle transhumanisme, vie dans l'espace, vaccination générale et salvatoire.. tout simplement parce qu'elle veut s'acheter un sens à sa vie. L'autre problème auquel nous sommes confrontés c'est la perte totale de pouvoir de nos gouvernants qui ont abdiqué en tout domaine, à commencer par celui de se confronter au problème de la redistribution des richesses. Le tout est copieusement vaseliné par "nos" médias (quasiment tous en perfusion financière des plus grosses fortunes, et avec des rédactions gravitant en majorité autour de la même bulle déconnectée que nos dirigeants quand elles ne couchent pas directement avec).

Quoi qu'on pense de ce qui est dit dans "Hold up" et de qui le dit, les propos et les actions de nos gouvernants défoncent quotidiennement toutes les barrières de l'absurde. Alors oui, effectivement "le complotiste" et son souci humain de tout rationaliser apparait comme "le plus sage" dans cette histoire. On cherche tous du sens. Ajoutons à cela quelques questions simples aux réponses cruelles : Qui nous prive de liberté ? Qui est pris régulièrement en flagrant délit de mensonge ? Qui spécule sur des vaccins ? Qui est systématiquement complice de la parole politique ? Qui offre des tribunes en continue aux « zexperts » les plus empêtrés dans des conflits d’intérêts sans l’ombre d’un recul ? Qui a défini les contours d’un piège dont la seule clé illusoire de sortie est notre soumission ? On voudrait nous rendre complotiste que l’on s’y prendrait pas mieux que nos dirigeants et nos médias. Ils livrent en flux continu chaque jour clés en main les plus beaux argumentaires. N'importe quel plateau télé d'experts ou la dernière bafouille vidéo de l'inénarrable Christophe Barbier, suggérant décontracté de l'écharpe de foutre en camp ceux qui refuseraient le vaccin, sont bien plus efficaces pour servir la cause complotiste que n'importe quel documentaire de trois heures. 

C'est en cela que l'époque est explosive. Deux mondes ne s'entendent plus, ils ne vivent pas la même réalité, ils n'ont plus le même vocabulaire. On aurait pu au moins espérer que ce virus nous rendrait un semblant d'égalité, c'était sans compter les forces en place. 

Update 14.11.20 a lire ici

Ci-dessous, mon Hold-Up préféré (Alexandre Arcady, 1984)


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