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À partir d’avant-hierAnalyses, perspectives

Disney : quand les réalités du marché remettent les entreprises sur les rails

Début décembre, Bob Iger faisait grand bruit :

« Les créateurs ont perdu de vue ce que devait être leur objectif numéro un. Nous devons d’abord divertir. Il ne s’agit pas d’envoyer des messages. » 

Cette mise au point tardive mais bienvenue de l’actuel PDG de Disney tranche avec la politique menée ces dernières années par ce géant du spectacle, encore renforcé par les rachats de l’univers de super-héros Marvel et de Lucasfilm.

Disney perd de l’argent alors que cette compagnie a longtemps eu l’habitude d’en gagner énormément. La plateforme Disney + a ainsi peiné à convaincre, les séries adaptées de l’univers Marvel étant pour la plupart considérées comme étant particulièrement médiocres, et de nombreux amateurs de Star Wars jugeant que la postlogie de Kathleen Kennedy avait trahi le travail de George Lucas.

Bref, tout n’est pas rose du côté de la firme aux grandes oreilles avec l’essoufflement du genre super-héroïque au cinéma. L’overdose de super slips aura en effet fatigué jusqu’aux amateurs, suites et séries en pagaille rendant cet univers de plus en plus difficilement compréhensible.

Pis encore, la volonté d’« inclusivité » a planté un dernier clou dans le cercueil de ce type de films, Marvel et Disney semblant lutter à chaque instant pour trouver des super-héros de couleur ou d’orientations sexuelles minoritaires censément « représentatifs » de la « diversité ».

Cette politique s’est toutefois traduite par des succès commerciaux. Ce fut le cas de la série de films Black Panther inspirée du super-héros du même nom créé dans les années 1960 et 1970. Désormais personnalité fictive emblématique de la communauté afro-américaine, Black Panther vient du pays imaginaire du Wakanda, îlot de prospérité technologique caché au cœur du continent noir. Dans le deuxième volet sorti en 2022, intitulé Wakanda Forever, le réalisateur Ryan Coogler se permettait d’ailleurs d’amener une intrigue jouant de la rhétorique antifrançaise et faisant passer notre pays pour une État prédateur, colonial et soutien du terrorisme…

Il est amusant de se dire que l’œuvre créée par l’immense Walt Disney est désormais aux mains d’activistes politiques appartenant au pire de la gauche dite « woke » d’Amérique du Nord. Le vieux Walt se retournerait d’ailleurs probablement dans sa tombe s’il avait connaissance de cette forfaiture, lui qui n’aimait rien tant que la magie de l’imagination et du rêve. Disney n’a pas eu besoin de politiques « inclusives » pour proposer des films qui l’étaient par essence. Quoi de plus universel en effet qu’une jeune femme devant déjouer la jalousie d’une rivale plus âgée ? Quoi de plus traditionnel que le message de la transmission paternelle véhiculé par Le Roi Lion ? Mais l’époque est au grand renversement : il faut tuer l’héritage de Disney, l’occulter et le cacher afin de ne pas offenser cette tyrannie des minorités qui domine d’une main de fer l’État de Californie et l’Hollywood contemporains.

Certains films ont même été retirés du catalogue de la plateforme Disney +, à l’image de Peter Pan parce qu’on y trouve des peaux-rouges ou des Aristochats dont le personnage de chat siamois serait insultant pour les Asiatiques…

En revanche, Disney ne se gêne pas pour changer l’ethnie de la Petite Sirène d’Andersen née pourtant au Danemark, pays européen s’il en est. Le monde anglo-saxon semble s’abandonner à une folie révisionniste, voire dans certains cas négationnistes, touchant même les personnages historiques. La BBC n’a par exemple pas hésité à proposer des séries avec des vikings incarnés par des Africains subsahariens. Disney est dans ce genre exemplaire, allant au-delà des attentes de son public le plus radical. Car, au fond, le problème est que Disney ne s’adresse plus aujourd’hui uniquement aux enfants, mais bien à une part croissante du public occidental bloqué dans l’enfance, réagissant hystériquement à chaque sortie de film.

Reste que la résistance passive ou active s’organise. « Go woke, go broke », disent aujourd’hui certains analystes de la vie économique américaine. Avec sa campagne inhabituelle convoquant Dylan Mulvanay, célèbre trans américain, le brasseur Budweiser a perdu énormément de clients.

Cela a aussi été le cas pour Gillette qui a misé sur une campagne inclusive pour… vendre des rasoirs à des hommes.

La règle d’or de la publicité est de s’adresser à ses consommateurs. La règle d’or du commerce est de vendre le produit qu’attendent les clients. Disney doit offrir des films de grand spectacle aux valeurs universelles afin d’entrer dans ses comptes. Les messages politiques le desservent. Gageons que nous retournions vite à la normale, la tyrannie des minorités aura une fin.

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