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Aujourd’hui — 28 mars 2024Analyses, perspectives

Pour combler le déficit, Macron exonère les privilégiés et saigne les plus faibles

Après le coup de calebasse du déficit 2023 annoncé à 4,9% du PIB et malencontreusement effondré à 5,5% sans que personne ne s’en aperçoive, Macron est aux abois. Il n’a guère envie de consacrer du temps à ces menues choses qui concernent la vie quotidienne des Français, et préfère s’occuper de combattre l’ogre russe. Mais il a bien conscience qu’il va falloir satisfaire les agences de notation et convaincre les créanciers de continuer à acheter de la dette française. Solution ? on commence par serrer les vis des plus faibles, et à ne pas fâcher les privilégiés du régime : cette fameuse bureaucratie qui fait et défait les Présidents.

Donc, on le sait pertinemment maintenant, Bercy n’a pas vu le déficit 2023 exploser bien au-delà de ce que le Parlement avait voté. Et la Cour des Comptes, avant même ce dérapage, avait demandé 50 milliards d’économies pour tenir les engagements européens de la France et revenir aux fameux 3% de déficit de Maastricht. Nous reviendrons rapidement sur les demandes foisonnantes du parti de l’impôt, qui réclame des hausses de la pression fiscale tous azimuts.

D’ici là, on relèvera les premières pistes d’économies affichées par le gouvernement dans la presse :

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Hier — 27 mars 2024Analyses, perspectives
À partir d’avant-hierAnalyses, perspectives

Cocoa Hyperinflation Strikes Before Easter, Prices Surge To New Record High

By Tyler Durden As the Easter holiday weekend nears, Cocoa futures soared to new record highs on Tuesday as the worsening supply crunch forces chocolate makers to...

Cocoa Hyperinflation Strikes Before Easter, Prices Surge To New Record High

Pourquoi l'Occident se trompe si souvent sur la Tunisie

Après la révolte de 2011 qui a chassé Zine El-Abidine Ben Ali du pouvoir, de nombreux observateurs et responsables occidentaux se sont bercés d'illusions en pensant que la Tunisie allait construire une démocratie pérenne. Après s'être trompés sur la situation en Libye, en Algérie ou au Maroc, ils ont dû encore une fois reconnaître leurs erreurs. Cela ne les a pourtant pas empêché de recommencer, comme aujourd'hui avec le président Kaïs Saïed.

« Nous avons juré de défendre la Constitution », clame Samira Chaouachi, vice-présidente de l'Assemblée tunisienne. « Nous avons juré de défendre la patrie », lui rétorque un jeune soldat. Cet échange devant les portes fermées du Parlement, au petit matin du 22 juillet 2021, résume le paradoxe d'un pays longtemps considéré comme le seul succès des « printemps arabes ». La décision du président Kaïs Saïed quelques heures plus tôt de destituer le gouvernement et de suspendre l'Assemblée des représentants du peuple a provoqué la colère de son président islamiste et de sa vice-présidente qui cherchaient à entrer dans le bâtiment, désormais gardé par des troupes armées.

Cette décision présidentielle a surpris de nombreux diplomates étrangers visiblement peu au fait de la situation. Les Tunisiens beaucoup moins. Des milliers de personnes se sont précipitées dans les rues de chaque ville et village afin d'exprimer leur soulagement face à cette classe politique qu'ils estimaient corrompue et incompétente.

Le 17 avril 2023, Rached Ghannouchi, leader suprême d'Ennahda depuis sa fondation dans les années 19801 a été arrêté. Douze ans après son retour triomphal à Tunis, le 20 janvier 2011, au lendemain de l'éviction du président Zine El-Abidine Ben Ali qui avait dirigé le pays pendant vingt-quatre ans. La boucle est bouclée. La contre-révolution a été plus longue à venir en Tunisie que dans tout autre pays arabe.

Le consensus de Washington enterré

Il est trop tôt pour écrire les nécrologies des soulèvements qui, en deux vagues (2011 puis 2019), ont englouti la plupart des pays arabes. En Tunisie, au lieu de produire une nouvelle génération de dirigeants politiques, la révolte de 2011 « a ramené les élites marginalisées de l'ère Ben Ali »2.

Malgré tout, un processus révolutionnaire à long terme est à l'œuvre dans la région. Les gouvernements occidentaux, en particulier en Europe, se font des illusions s'ils pensent pouvoir compter sur des hommes forts pour assurer la stabilité des pays de la rive sud de la Méditerranée. Des changements politiques et économiques radicaux sont nécessaires et, par définition, imprévisibles. Les inégalités sociales et le sous-emploi des ressources humaines continuent de générer une énorme frustration sociale que les jeunes ne supporteront pas. Les dirigeants de l'Union européenne sont obsédés par les vagues d'immigrants en provenance du sud et par la montée du populisme que celles-ci alimentent, tout en restant dans le déni des causes sous-jacentes.

Pourquoi l'Union européenne (UE) et les États-Unis n'ont-ils pas compris que la contre-révolution a commencé immédiatement après les « révolutions » tunisienne et égyptienne ayant chassé Ben Ali et Hosni Moubarak du pouvoir ? Pourquoi n'ont-ils pas compris qu'après avoir échoué à lancer des réformes audacieuses dans la gestion de l'appareil sécuritaire et de l'économie, les responsables politiques et syndicaux tunisiens ont conduit leur pays dans une impasse ? La réponse réside avant tout dans la nature même de l'État. En 2011, il était clair pour les observateurs chevronnés que la politique économique libérale favorisée par l'Occident – le fameux « consensus de Washington » que l'on peut résumer dans un rôle strictement minimum alloué à l'État au profit de l'investissement privé – ne parviendrait pas à produire les résultats économiques escomptés. Entre cette date et l'élection du président Kaïs Saïed en 2019, tous les voyants économiques étaient au rouge.

Aujourd'hui, le consensus de Washington est mort. Le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et l'UE reverront-ils leurs prescriptions politiques pour autant ? Pour avoir une chance de réussir, leurs ordonnances devront être fondées sur la reconstruction de l'État, l'utilisation de l'investissement public et la lutte contre la corruption engendrée par le capitalisme de connivence. C'est à cette condition seulement qu'une partie des centaines de milliards de dollars évadés à l'étranger reviendra. L'État s'est déjà montré incapable d'arrêter la fuite des capitaux, dont la plupart sont illégaux. On peut donc se demander pourquoi, tout en reconnaissant qu'ils se sont trompés, les gouvernements tunisiens successifs, le FMI, la Banque mondiale et l'Europe continueront de se battre pour stopper les sorties de fonds et appliquer la même recette qui a échoué.

Il n'y a pas eu de révolution

La plupart des politiciens et des groupes de réflexion occidentaux ont accueilli les révoltes arabes avec incrédulité. C'est surprenant car les multiples rapports du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en 2003, 2005 et 2009 montraient l'explosion du taux de chômage, et une tendance à la baisse de la part du produit intérieur brut (PIB) consacré à l'investissement au cours du dernier quart de siècle. Une preuve de « l'échec des élites arabes à investir localement ou régionalement [qui] est le plus grand obstacle à la croissance économique soutenue »3. En 2011, la directrice générale du FMI Christine Lagarde déclarait : « Soyons francs : nous ne prêtons pas suffisamment attention à la façon dont les fruits de la croissance économique sont partagés »4.

La Banque mondiale a fini par admettre dans un rapport publié en 2014 qu'elle s'était trompée sur la Tunisie avant 2011. Une telle humilité est inhabituelle, sinon sans précédent. Elle élude toutefois la question des raisons pour lesquelles les dirigeants politiques et les experts occidentaux font aussi souvent fausse route, alors que certains observateurs sont capables d'établir une juste analyse.

Au fur et à mesure de l'extension des révoltes, les capitales occidentales, tout d'abord incrédules, ont fait place à l'enthousiasme. Cela n'a pas duré longtemps. Face au désir de changement, les dirigeants ont opposé une force brutale, et les soulèvements se sont bien vite transformés en bains de sang en Égypte, en Libye, au Bahreïn, au Yémen ou en Syrie. Les puissants groupes d'intérêts nationaux, en premier lieu les forces de sécurité, fortement soutenus de l'extérieur - notamment par les pays du Golfe -, n'étaient pas disposés à autoriser des réformes susceptibles de remettre en cause le statu quo. D'autres, comme le Qatar, étaient prêts à le renverser complètement, toutefois en faveur de leurs « clients » islamistes. Les « amis » étrangers n'ont pas eu le temps d'influencer sérieusement les évènements en Tunisie, dont l'importance stratégique pour les grands acteurs internationaux est inférieure à celle de l'Égypte ou de la Syrie. Le fait que la Tunisie ait été le premier pays arabe à se révolter peut également expliquer l'absence d'ingérence extérieure.

Quoi qu'il en soit, l'utilisation même de l'expression « révolution de jasmin »5 suggère un malentendu. Aucune révolution n'a eu lieu en Tunisie en 2011. Une révolte violente a contraint les appareils dirigeants à prendre leurs distances avec le chef de l'État qu'ils ont poussé vers la sortie pour sauver leurs privilèges. C'est la raison pour laquelle il n'y a pas eu de redistribution des richesses ou du pouvoir entre les classes sociales et les régions.

Des malentendus occidentaux tout aussi flagrants se sont manifestés après que les États-Unis sont intervenus militairement en Libye, au nom d'une urgence humanitaire, sans tenir compte de ce qui se passerait lorsqu'un petit groupe d'islamistes très organisés et lourdement armés (qu'ils avaient aidés pendant les dernières années de Mouammar Kadhafi) s'opposerait à une majorité non islamiste mal organisée, dont une grande partie était jeune et sans emploi. Leur départ après l'attaque du 11 septembre 2012 contre la mission américaine à Benghazi a transformé l'est de la Libye en arrière-garde d'Al-Qaida et de l'organisation de l'État islamique (EI). Cela a accéléré l'exportation du terrorisme et des réfugiés vers l'Europe, tout en déstabilisant davantage une grande partie de l'Afrique du Nord et du Sahel. Et bien sûr de la Tunisie dont de nombreux djihadistes ont été formés dans des camps libyens près de la frontière.

Dans le pays, les amis politiques des principaux partis se sont vu proposer des emplois au sein d'une fonction publique gonflée à l'extrême - des postes qui n'existaient souvent que sur le papier, mais pour lesquels ils étaient payés. Résultat : la destruction de toute efficacité publique, l'augmentation considérable de la masse salariale et des emprunts. Cette hausse de la dette (et donc des intérêts à payer) a évincé les investissements publics dans la santé, l'éducation et les infrastructures. Les présidents et les gouvernements se sont succédé, chacun empruntant de l'argent au FMI, à la Banque mondiale et à la Banque européenne d'investissement (BEI). Tous se sont contentés d'évoquer les conditions liées à ces prêts, mais n'ont jamais eu l'intention de les mettre en œuvre. Le FMI et l'Europe ont continué à prêcher l'évangile du libéralisme et ont fait semblant de croire que des réformes étaient mises en œuvre. Pourquoi a t-il été si facile de se tromper une deuxième fois alors que la prescription et la situation étaient identiques ?

Une pure idéologie

Pendant ce temps, les investissements privés – tant nationaux qu'étrangers – ont diminué. Des secteurs clés tels que les phosphates et les engrais ont vu leur production s'effondrer, de même que le tourisme, victime du terrorisme et de la pandémie de Covid-19. L'arrière-pays le plus pauvre, d'où partent toutes les révoltes en Tunisie, a continué d'être exploité par ceux de la côte, plus riches, afin d'assurer la majeure partie de l'eau, du blé et des phosphates nécessaires au pays.

Pour les Occidentaux,

la démocratie est une idée si belle qu'elle semble échapper à la réalité. Pour l'élite américaine, les pays en développement qui réussissent sont ceux qui organisent des élections, et les pays qui échouent sont ceux qui ne le font pas. Il ne s'agit pas de logique, ni de croyance fondée sur l'histoire ou même sur la science politique. Il s'agit de pure idéologie – et d'idéologie missionnaire, en plus. Regardez l'échec du printemps arabe ! Bien sûr, les populations de ces nations aspirent à la démocratie, mais cela ne signifie pas que celle-ci apportera automatiquement de bons résultats face à la grande pauvreté, aux clivages ethniques et sectaires, etc. Elle a fonctionné en Corée [du Sud] ou à Taïwan, par exemple, parce qu'elle est venue après l'industrialisation et la création de classes moyennes.6

Les élites européennes et américaines se sont trompées quand, après 2011, elles se sont convaincues que des élections libres et équitables annonçaient un avenir prometteur pour la Tunisie. Les jeunes en étaient moins convaincus et les gens ont de plus en plus délaissé les urnes, beaucoup ne se donnant même pas la peine de s'inscrire. Quant aux mouvements islamistes, ils n'ont jamais montré d'intérêt pour relever les défis d'une économie moderne. Ennahda n'a pas fait exception. Les élites tunisiennes, bien éduquées, n'ont pas pu s'entendre sur un plan de réforme économique. Elles ont laissé tomber leur pays.

La théorie de Lénine

Douze ans après la chute de Ben Ali, Kaïs Saïed a ramené la fine fleur d'hier, notamment dans les forces de sécurité. Ghannouchi, le puissant dirigeant d'Ennahda qui dirigeait le parti islamiste « comme l'organisation clandestine qu'il avait été dans les années 1990 »7 s'est retrouvé en prison, incapable de rallier l'armée. Cette dernière a jeté son dévolu sur Saïed qui « défend la patrie ».

Selon certains observateurs attentifs,

le soulèvement arabe a atteint son apogée, le 11 février 2011, quand le président égyptien Hosni Moubarak a été contraint de démissionner. Selon la théorie de Lénine, une révolution victorieuse nécessite un parti politique structuré et discipliné, un leadership robuste et un programme clair. La révolution égyptienne, comme son précurseur tunisien et contrairement à la révolution iranienne de 1979 n'avait ni organisation ni dirigeant identifiable, ni d'ordre du jour sans équivoque.8

Alors que les manifestations sont devenues violentes dans de nombreux pays, les forces se sont divisées. Les anciens partis politiques et les dirigeants économiques se sont disputés le pouvoir, « laissant à de nombreux manifestants le sentiment que l'histoire qu'ils faisaient il n'y a pas si longtemps les dépassait »9. Ceux qui ont mené la révolte en Tunisie n'avaient ni les moyens ni le temps de s'organiser. Les forces établies ont donc pu détourner leur agenda et bloquer le changement.

Cela n'a pas empêché certains universitaires, tel Safwan Masri, de parler d'« anomalie arabe »10, et des journaux de clamer que la Tunisie était le seul pays des révoltes arabes à avoir donné naissance à une véritable démocratie. Illusion caractéristique de nombreuses attitudes occidentales. Avant la chute de Ben Ali, la Banque mondiale et les observateurs ont loué les performances économiques du pays. Après, ils ont salué son succès en tant que démocratie. On comprend pourquoi les dirigeants européens n'ont pas eu de pensée stratégique sur la Tunisie…

La nature de l'État entrave les réformes

En fait, les analystes occidentaux projettent trop souvent leur propre vision du monde sur des pays dont l'histoire est différente. Ainsi, l'intense débat intellectuel et politique autour des idées de John Maynard Keynes (1883-1946) sur l'intervention de la puissance publique dans l'économie n'a pas d'équivalent dans la région. En partie parce que la diplomatie des canonnières et le colonialisme ont interrompu les débats qui se déroulaient dans le Sud, notamment en Tunisie. Au moment de l'indépendance, les nouveaux régimes ont compris que l'État devait être partie prenante de la création d'une économie nationale, qu'elle soit liée ou non au Nord. Or les dirigeants se sont rarement concentrés sur l'augmentation de la richesse du pays, mais davantage sur leur maintien au pouvoir, en contrôlant notamment les nouveaux arrivants au sein de la classe privilégiée, le Makhzen11.

À partir des années 1980, le FMI et la Banque mondiale ont appliqué un ensemble de principes idéologiques contenus dans le consensus de Washington. Cette doxa néolibérale avait déjà échoué en Tunisie au tournant du siècle, pourtant cela n'a pas arrêté la Banque mondiale qui l'a présentée comme modèle de « bonne gouvernance économique » à suivre en Afrique et au Proche-Orient. L'Europe a chanté la même partition et s'est retrouvée dans l'impasse.

Malgré l'émancipation des femmes et les attitudes tolérantes envers les étrangers, la Tunisie a vu ses richesses contrôlées par quelques familles dont l'emprise est renforcée dans un système corporatiste leur permettant de surveiller l'État. Loin d'apporter de nouvelles idées et de contribuer à la création d'un vaste parti de gauche après 2011, le puissant syndicat de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) s'est contenté de regarder le pouvoir gonfler le nombre de fonctionnaires (et par conséquent ses adhérents), ce qui a ruiné le pays. Au lieu de promouvoir un débat ouvert sur ce qu'il fallait entreprendre, les dirigeants tunisiens ont agi en fossoyeurs des réformes. Auparavant, Zine El-Abidine Ben Ali avait géré l'économie en prélevant de plus en plus de rentes pour sa famille, sans jamais la réformer.

Peut-on changer le scénario néolibéral ?

Alors que la région est riche en hydrocarbures, les institutions internationales pourraient suggérer que « les monarchies pétrolières cessent d'investir leur capital dans les économies occidentales, en particulier aux États-Unis, et le transfèrent plutôt aux gouvernements arabes, sur le modèle de l'aide que les États-Unis ont fournie à leurs alliés européens de 1948 à 1951, le Plan Marshall »12. Peu de chance que cela arrive car les banques occidentales perdraient d'énormes opportunités de gagner de l'argent et les monarchies du Golfe ont beaucoup d'influence à Paris, Londres et Washington. Pendant ce temps, le capital déserte la région pour trouver refuge dans des banques et des entreprises occidentales. L'Afrique du Nord à elle seule dispose de centaines de milliards de fonds « privés » dans des établissements financiers étrangers.

Aujourd'hui, les jeunes issus des milieux favorisés et formés se sauvent aussi au bénéfice immédiat du Golfe, du Canada, de la France et de ses voisins, et au détriment de la stabilité à long terme en Méditerranée. En Afrique du Nord, la « guerre froide » entre l'Algérie et le Maroc explique que les flux commerciaux et d'investissement soient au plus bas. Cette situation est d'autant plus absurde que le pétrole, le gaz, le soufre et l'ammoniac algériens pourraient, avec les phosphates marocains, générer de nombreux emplois et de grandes exportations. Les tensions entre les deux pays conviennent à l'Occident depuis des décennies, néanmoins la pression des nouveaux immigrants en Europe alimente les partis populistes et le risque de turbulences intérieures dans des pays comme l'Italie ou la France.

Autre ironie de ce scénario néolibéral, la Chine et la Turquie renforcent leurs liens commerciaux avec l'Afrique du Nord — la Chine est ainsi devenue son deuxième fournisseur étranger après l'Italie, et la Turquie le quatrième —, sans accroitre leurs investissements. En Algérie, au Maroc et en Tunisie, le capital privé occidental continue par contre de jouer un rôle clé.

Aujourd'hui, l'Union européenne et les États-Unis découvrent à leur grand désarroi que les dirigeants nord-africains, comme ailleurs dans le Sud, ne partagent pas leur lecture de la guerre en Ukraine. Ils notent que l'Occident considère ses problèmes comme les problèmes du monde, et ils ne sont pas d'accord. Le monde multipolaire dans lequel nous nous trouvons rend familier l'ancien tiers-mondisme algérien. Les élites se méfient de l'ancienne puissance coloniale et expriment publiquement leur critique du comportement français, passé et présent, comme jamais auparavant.

Plus tôt l'Europe s'éveillera au fait que les pays au-delà de ses côtes méridionales méritent une politique ambitieuse, un nouveau processus de Barcelone13 plus audacieux, mieux ce sera. Plus tôt elle comprendra que l'islamisme n'est pas l'inclination naturelle de la région, comme beaucoup l'ont cru après 2011, notamment les États-Unis et le Royaume-Uni, plus tôt elle abandonnera son orientalisme de pacotille, mieux ce sera. En finir avec l'État patrimonial ou néo-patrimonial où quelques familles contrôlent tout représente un défi historique pour la région autant que pour l'Europe.

Comme le montre sa réaction modérée au renversement du président égyptien Mohamed Morsi un an après les élections libres de juillet 2012, l'Occident ne semble guère accorder autant d'importance au vote qu'il le prétend. Son attitude face au mépris de Kaïs Saïed pour les règles fondamentales de la démocratie le confirme. Il faudrait une refonte complète de l'État — condition préalable pour une croissance plus rapide —, mais aussi une plus grande inclusion sociale afin d'atteindre une stabilité à long terme en Tunisie et dans la région. Tant qu'elle n'acceptera pas ce principe, la Commission européenne devra se faire à l'idée que ses interminables prises de position visant à « améliorer » les politiques de voisinage donnent l'impression de jouer avec les peuples.

#

Ce texte est adapté de l'article de Francis Ghilès, « Why does the West so often get Tunisia wrong ? », Notes Internacionals 289, Barcelona Center for International Affairs (CIDOB), mai 2023.
Traduit de l'anglais par Martine Bulard.


1Rached Ghannouchi a joué un rôle central dans le mouvement islamique tunisien depuis la fondation d'Ennahda au début des années 1980. Après deux décennies d'exil à Londres, il est rentré en Tunisie en 2011, et joue depuis un rôle clé et souvent controversé dans la politique tunisienne.

2Tom Stevenson, « The Revolutionary Decade : Tunisia since the Coup », London Review of Books, 17 novembre 2022.

3Ray Bush, « Marginality or abjection ? The political economy of poverty production in Egypt », dans Ray Bush et Habib Ayeb, Marginality and Exclusion in Egypt, Zed, Londres, 2012.

4Christine Lagarde, « The Arab Spring, One Year On », Fonds monétaire international, Washington DC, 6 décembre 2011.

5NDLR. Cette désignation médiatique francophone est par ailleurs rejetée par les Tunisiens qui préfèrent parler de « révolution de la dignité ».

6Robert D. Kaplan, « Anarchy unbound : the new scramble for Africa », The New Statesman, Londres, 16 août 2023.

7Tom Stevenson, « The Revolutionary Decade : Tunisia since the Coup », The London Review of Books, 17 novembre 2022.

8Hussein Agha et Robert Malley, « The Arab Counterrevolution », The New York Review of Books, 29 septembre 2011.

9Hussein Agha et Robert Malley, op.cit.

10Safwan Masri, Tunisia : an Arab Anomaly, Columbia University Press, 2017.

11NDLR. Le terme désigne la classe au pouvoir au Maroc.

12Gilbert Achcar, People Want : A Radical Exploration of the Arab Uprising, Saqi Books, Londres, 2013, réédité avec une nouvelle introduction en 2023.

13Partenariat euro-méditerranéen pour le développement et la sécurité lancé en 1995 et au point mort actuellement.

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La hausse du baril de pétrole pourrait-elle accélérer en France un “scénario argentin” ?

Par : Rédaction

Dans cette capsule d’alerte, Machabert analyse le mouvement haussier du pétrole et ses conséquences potentiellement dramatiques sur les déficits budgétaire et courant de la France, qui pourrait, dans un scénario extrême, faire défaut sur sa dette et ainsi aller au tapis comme l’Argentine à la fin des années 90.

Dans cette capsule, Machabert met en garde contre les risques sérieux que représente le mouvement haussier du prix du pétrole pour l’économie française. Il appelle à une vigilance accrue et à des mesures préventives pour atténuer les effets négatifs potentiels sur les déficits budgétaire et courant, et pour éviter un scénario extrême de défaut sur la dette, qui pourrait placer la France dans une situation similaire à celle de l’Argentine à la fin des années 90.

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Le calvaire étouffé des Palestiniennes

Le 4 mars, l'ONU a publié un rapport sur les viols et agressions sexuelles commises le 7 octobre contre des Israéliennes. Si ce texte a rencontré un vaste écho médiatique, il n'en va pas de même pour un autre rapport des Nations unies qui concerne cette fois le traitement des Palestiniennes, en particulier les viols et les agressions sexuelles subies depuis le début de la guerre contre Gaza.

Huit expertes de l'ONU1 ont sonné l'alarme le 19 février. Dans un communiqué, elles expriment leurs « plus vives inquiétudes » à propos des informations obtenues de « différentes sources ». Elles dénoncent des exécutions sommaires, des viols, des agressions sexuelles, des passages à tabac et des humiliations sur les femmes et les jeunes filles palestiniennes de Gaza, comme de Cisjordanie. Elles évoquent « des allégations crédibles de violations flagrantes des droits humains », dont les femmes et les filles palestiniennes « sont et continuent d'être victimes »2.

Selon les témoignages, les informations et les images qu'elles ont pu recouper, des femmes et des filles « auraient été exécutées arbitrairement à Gaza, souvent avec des membres de leur famille, y compris leurs enfants ». « Nous sommes choquées par les informations faisant état du ciblage délibéré et de l'exécution extrajudiciaire de femmes et d'enfants palestiniens dans des lieux où ils ont cherché refuge ou alors qu'ils fuyaient »3, parfois en tenant, bien en évidence, des tissus blancs, en signe de paix. Une vidéo diffusée par Middle East Eye4 et ayant beaucoup circulé montre notamment une grand-mère palestinienne abattue par les forces israéliennes dans les rues du centre de la ville de Gaza, le 12 novembre, alors qu'elle et d'autres personnes tentaient d'évacuer la zone. Au moment de son exécution, cette femme, nommée Hala Khreis, tenait par la main son petit-fils qui brandissait un drapeau blanc.

Des centaines de femmes seraient également détenues arbitrairement depuis le 7 octobre, selon les expertes onusiennes. Parmi elles, on compte des militantes des droits humains, des journalistes et des travailleuses humanitaires. En tout, « 200 femmes et jeunes filles de Gaza, 147 femmes et 245 enfants de Cisjordanie », sont actuellement détenus par Israël, selon Reem Alsalem, rapporteuse spéciale sur les violences faites aux femmes auprès de l'ONU. Elle évoque des personnes « littéralement enlevées » de leurs maisons et qui vivent des circonstances de détention « atroces ». Nombre d'entre elles auraient été soumises à des « traitements inhumains et dégradants, privées de serviettes hygiéniques, de nourriture et de médicaments », détaille encore le communiqué de l'ONU. Des témoignages rapportent notamment que des femmes détenues à Gaza auraient été enfermées dans une cage sous la pluie et dans le froid, sans nourriture.

Viols et agressions sexuelles

Viennent ensuite les violences sexuelles. « Nous sommes particulièrement bouleversées par les informations selon lesquelles les femmes et les filles palestiniennes détenues ont également été soumises à de multiples formes d'agression sexuelle, comme le fait d'être déshabillées et fouillées par des officiers masculins de l'armée israélienne. Au moins deux détenues palestiniennes auraient été violées et d'autres auraient été menacées de viol et de violence sexuelle », alertent les expertes. Ces Palestiniennes seraient « sévèrement battues, humiliées, privées d'assistance médicale, dénudées puis prises en photos dans des situations dégradantes. Ces images sont ensuite partagées par les soldats », selon Reem Alsalem. « Des rapports inquiétants font état d'au moins un bébé de sexe féminin transféré de force par l'armée israélienne en Israël, et d'enfants séparés de leurs parents, dont on ne sait pas où ils se trouvent », dénonce le communiqué.

Tous ces faits présumés ayant été perpétrés « par l'armée israélienne ou des forces affiliées » (police, personnel de prison, etc.). Le groupe d'expertes exige une enquête israélienne ainsi qu'une enquête indépendante, impartiale, rapide, approfondie et efficace sur ces allégations dans laquelle Israël coopère. « Pris dans leur ensemble, ces actes présumés peuvent constituer de graves violations des droits humains et du droit international humanitaire, et équivalent à des crimes graves au regard du droit pénal international qui pourraient être poursuivis en vertu du Statut de Rome », préviennent-elles. « Les responsables de ces crimes présumés doivent répondre de leurs actes et les victimes et leurs familles ont droit à une réparation et à une justice complètes », ajoutent-elles.

Dans une interview à UN News5, Reem Alsalem déplore le mépris des autorités israéliennes face aux alertes.

Nous n'avons reçu aucune réponse, ce qui est malheureusement la norme de la part du gouvernement israélien qui ne s'engage pas de manière constructive avec les procédures spéciales ou les experts indépendants.

Elle précise ensuite que « la détention arbitraire de femmes et de filles palestiniennes de Cisjordanie et de Gaza n'est pas nouvelle ».

Ces allégations ont été fermement rejetées par la mission israélienne de l'ONU qui affirme qu'aucune plainte n'a été reçue par les autorités israéliennes et dénigre sur X un « groupe de soi-disant expertes de l'ONU ». « Il est clair que les cosignataires ne sont pas motivées par la vérité mais par leur haine envers Israël et son peuple », peut-on lire.

Pourtant un rapport de 41 pages de l'ONG israélienne Physicians for Human Rights Israel (PHRI), daté de février et intitulé « Violation systématique des droits de l'homme : les conditions d'incarcération des Palestiniens depuis le 7 octobre »6 corrobore les dénonciations de l'ONU. On peut y lire de nombreux témoignages décrivant des « traitements dégradants et des abus graves », y compris des cas non isolés de harcèlements et d'agressions sexuelles, de violence, de torture et d'humiliation. Selon PHRI, le nombre de Palestiniens détenus par le service pénitentiaire israélien (Israel Prison Service) est passé d'environ 5 500 avant le 7 octobre à près de 9 000 en janvier 2024, dont des dizaines de mineurs et de femmes. Près d'un tiers des personnes détenues sont placées en détention administrative sans inculpation ni procès : une prise d'otage, en somme. Le rapport de l'ONG confirme que l'armée israélienne a arrêté des centaines d'habitants de Gaza sans fournir aucune information, même quatre mois plus tard, sur leur bien-être, leur lieu de détention et leurs conditions d'incarcération.

Embrasser le drapeau israélien

Dans le rapport de l'ONG israélienne PHRI, des témoignages de Palestiniens attestent notamment que des gardes de l'Israel Prison Service (IPS) les ont forcés à embrasser le drapeau israélien et que ceux qui ont refusé ont été violemment agressés. C'est le cas de Nabila, dont le témoignage a été diffusé par Al-Jazeera7. Cette femme qui a passé 47 jours en détention arbitraire qualifie son expérience d'« effroyable ». Elle a été enlevée le 24 décembre 2023 dans une école de l'UNRWA de la ville de Gaza où elle avait trouvé refuge. Les femmes ont été emmenées dans une mosquée pour être fouillées à plusieurs reprises et interrogées sous la menace d'armes, si violemment qu'elle affirme avoir pensé qu'elles allaient être exécutées. Elles ont ensuite été détenues dans le froid dans des conditions équivalentes à de la torture.

Nous avons gelé, nous avions les pieds et les mains attachés, les yeux bandés et nous devions rester agenouillées […] Les soldats israéliens nous hurlaient dessus et nous frappaient à chaque fois que nous levions la tête ou prononcions un mot.

Nabila a ensuite été conduite au nord d'Israël, dans la prison de Damon, avec une centaine de Palestiniennes parmi lesquelles des femmes de Cisjordanie. Battue à plusieurs reprises, elle est arrivée à la prison le visage plein d'hématomes. Une fois au centre de détention, les choses ne se sont pas arrangées pour les otages palestiniennes. Lors de l'examen médical, il a été ordonné à Nabila d'embrasser le drapeau israélien. « Quand j'ai refusé, un soldat m'a attrapée par les cheveux et m'a cognée la tête contre le mur », raconte-t-elle.

L'ONG israélienne affirme que des avocats ont présenté des plaintes de violence aux tribunaux militaires. Les juges ont pu voir les signes d'abus sur les corps des détenus mais « à part prendre note des préoccupations et informer l'IPS, les juges n'ont pas ordonné de mesures pour prévenir la violence et protéger les droits des personnes détenues », précise l'ONG israélienne. Pourtant, « des preuves poignantes de violence et d'abus assimilables à de la torture ont été portées à l'attention de la Cour suprême par PHRI et d'autres [...] Cependant, cela n'a pas suscité de réaction substantielle de la part de la Cour », regrette encore l'organisation.

L'un des témoignages rapporté par PHRI fait état d'agressions sexuelles qui se sont produites le 15 octobre, lorsque des forces spéciales sont entrées dans les cellules de la prison de Ktzi'ot (au sud-ouest de Bersabée), et ont tout saccagé tout en insultant les détenus par des injures sexuelles explicites comme « vous êtes des putes », « nous allons tous vous baiser », « nous allons baiser vos sœurs et vos femmes », « nous allons pisser sur votre matelas ». « Les gardiens ont aligné les individus nus les uns contre les autres et ont inséré un dispositif de fouille en aluminium dans leurs fesses. Dans un cas, le garde a introduit une carte dans les fesses d'une personne. Cela s'est déroulé devant les autres détenus et devant les autres gardes qui ont exprimé leur joie », est-il rapporté. Il n'est toutefois pas précisé si ce témoignage concerne des hommes ou des femmes.

Sous-vêtements féminins et inconscient colonial

Les soldats israéliens se sont illustrés sur les réseaux sociaux posant avec des objets et des sous-vêtements féminins appartenant aux femmes palestiniennes dont ils ont pillé les maisons. Des images qui ont fait le tour du monde et provoqué l'indignation générale. Violation de l'intimité, dévoilement du corps, viol des femmes colonisées : la domination sexuelle a toujours été une arme majeure caractéristique des empires coloniaux. « Prendre le contrôle d'un territoire, la violence politique et militaire ne suffit pas. Il faut aussi s'approprier les corps, en particulier ceux des femmes, la colonisation étant par définition une entreprise masculine », explique l'historienne Christelle Taraud, codirectrice de l'ouvrage collectif Sexualités, identités & corps colonisés (CNRS éditions, 2019).

Les Palestiniennes payent un très lourd tribut au génocide en cours à Gaza. L'ONU évalue à 9 000 le nombre de femmes tuées depuis le 7 octobre 2023. Celles qui survivent ont souvent perdu leurs enfants, leur mari et des dizaines de membres de leur famille. Il faut évoquer la condition des femmes enceintes qui étaient plus de 50 000 au moment du déclenchement des hostilités et qui accouchent, depuis, sans anesthésie et, le plus souvent, sans assistance médicale. De nombreux nouveau-nés sont morts d'hypothermie au bout de quelques jours. Les femmes dénutries ont du mal à allaiter et le lait infantile est une denrée rare. Les chiffres évoluent chaque jour cependant au 5 mars, au moins 16 enfants et bébés sont morts de malnutrition et déshydratation8 à Gaza en raison du siège total et du blocage de l'aide humanitaire par Israël.


1Le groupe des huit expertes est composé de la rapporteuse spéciale sur la violence contre les femmes et les filles, ses causes et ses conséquences, Reem Alsalem, de la rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, Francesca Albanese, de la présidente du groupe de travail des Nations unies sur la discrimination à l'égard des femmes et des filles, Dorothy Estrada-Tanck et de ses membres, Claudia Flores, Ivana Krstić, Haina Lu, et Laura Nyirinkindi. Les expert.e.s des procédures spéciales travaillent sur une base de volontariat. Ils/elles ne font pas partie du personnel des Nations unies et ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils/elles sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et travaillent à titre individuel.

2« UN experts appalled by reported human rights violations against Palestinian women and girls », Nations unies, 19 février 2024.

3Ibid.

A Nuclear Drang?

Par : AHH

NATO headed for Nuclear war with Russia? Scott Ritter, Steve Starr, and Jose Vega with Diane Sare

https://web.archive.org/web/20220722045349/https://southfront.org/u-s-game-plan-to-conquer-russia-china-is-clarified/

[42:50] “… what that tells Russia now is that you have to strike EVERYTHING in Europe..”

A cornered Hegemon finds itself in a desperate cul-de-sac at a time of inflexion. Not being alarmist, but the moment is so acutely on the brink. Listen to Ritter carefully. The lunatic adherence to Exceptionalism of the West inexorably leads to the self-fulfilling and forced demonstration of the long-voiced “Nuclear Primacy Doctrine.” 

Each inadequate technocrat is so focused on the immediate square meter around his portfolio and specific role that the larger ramifications and linked consequences are lost. Politicians are busy demonstrating “strength” to Russia; military brass are busy drawing up “limited deep-strikes” which they trust will not provoke Russia into nuclear war; the media is busy obfuscating and lying to all, earning their daily bread as usual, crucially denying insight to those who can stop the madness or to the larger population.

In all this, Russia’s clearly stated warnings of triggers of spread of war to NATO countries and then likely nuclear war are ignored. Its right to self-defense and willingness and ability to escalate remain duly ignored. Europe is sleep-walking into predictable catastrophe. What good will it do the madmen if they state they do not intend to use nuclear weapons, but the cumulative actions they undertake so lower the threshold that it leads to a nuclear response?

Gaza : le récit de la torture

Genève – Alors qu’Israël poursuit son génocide dans la bande de Gaza, en cours depuis le 7 octobre 2023, Euro-Med Human Rights Monitor a documenté les abus sadiques et les […]

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Investir dans l’immobilier ? 

Inflation et plus-value dans l’immobilier

En règle générale, les calculs du prix de l’immobilier publiés dans les journaux et revues, ou cités sur les sites internet ou les chaînes de radio-télévision sont effectués sans tenir compte de l’inflation. Les interprétations des résultats qu’ils présentent n’ont guère de sens.

La hausse des prix de l’immobilier est de toute évidence incontestable, mais il est nécessaire de rétablir une mesure rationnelle et réaliste de cette augmentation.

Cette mesure est déduite de deux indices définis par l’Insee :

  1. L’indice du prix des logements neufs calculé à partir de panels géographiques, et celui des logements anciens, déduits des informations transmises par les notaires sur les caractéristiques de confort, de surface etc. de chaque transaction. Il s’agit du prix net vendeur.
  2. L’indice des loyers des logements du secteur libre (environ 60 % du parc locatif) et du secteur social (40 %), loués vides et à qualité constante. Les données sont obtenues par l’enquête Loyers et charges (L&C) pour le secteur libre, et l’enquête sur les loyers auprès de bailleurs sociaux (ELBS).

 

Le graphique ci-dessous montre l’évolution de l’indice du prix des logements anciens à Paris et en province :

Évolution de l’indice du prix des logements anciens de 1960 à 2022 Source : France-inflation

Ce sont ces données qui sont commentées dans la plupart des journaux, sur les sites internet et les réseaux sociaux, ainsi que sur les chaînes de radio-télévision. On constate que le prix en 2020 a été multiplié par 3,5 à Paris, et par 2,5 en France par rapport à l’année 2000. Les données sont exactes mais très difficiles à interpréter parce qu’elles ne tiennent pas compte de l’inflation.

L’indice des prix de détail en janvier 2000 était de 79,17, et de 114,6 en janvier 2023 (base 100 en 2015). On en déduit qu’en euros constants, l’indice du prix de l’immobilier ancien à Paris a été multiplié par 2,42 (= 3,5 x 114,6 / 79,17), et non par 3,5 ; et par 1,73 en France et non par 2,5.

Les prix ont évidemment beaucoup augmenté, mais nettement moins en euros constants que ce qu’affirme le discours le plus fréquent.

 

Quelques exemples

Le Figaro

D’après Le Figaro immobilier, le prix moyen du m2 à Paris était en avril 2014 de 8917 euros, et de 10 499 euros en novembre 2023, soit une augmentation de 17,7 %.

Faisons les calculs :

  • Indice des prix à la consommation : 100,2 en avril 2014 et 118,23 en novembre 2023
  • Prix moyen du m2 en 2014 exprimé en euros 2023 : 8917 x 118,23 / 100,2 = 10 521 euros

 

L’évolution du prix est donc, hors inflation : (10 499 – 10521) / 10521, soit – 0,2 %. Ce résultat montre une très légère moins-value et n’a rien à voir avec le taux publié par le journal.

 

Century 21

Selon le réseau d’agences immobilières Century 21 cité par Le Monde, le coût moyen au m2 des appartements en France n’a baissé que de 3,4 % en 2023, en dépit de la forte hausse des taux d’intérêts. Le Monde, avec Century 21, considère que c’est peu au regard de la flambée des prix de 27 % enregistrée entre 2015 et 2022.

Faisons les calculs avec les chiffres de Century 21 :

  • Baisse des prix au m2 entre 2022 et 2023 : (4198 – 4277) / 4277 = -1,85 %
  • Hausse des prix au m2 entre 2015 et 2022 : (4277 – 3370) / 3370 =  27 %

 

On se demande comment Century 21 a obtenu -3,4 % pour la baisse des prix entre 2023 et 2022 au lieu de -1,85 %. Le second calcul est exact, mais ne prend pas en compte l’inflation, et donne un résultat en euros courants (comme le premier d’ailleurs).

Il faut tenir compte de l’évolution de l’indice des prix de détail entre 2015 et 2022 pour savoir si la hausse de l’immobilier a été particulièrement forte par rapport à la hausse générale des prix à la consommation :

  • Indice des prix en décembre 2015 : 100,04
  • Indice des prix en décembre 2022 : 114,16
  • Indice du prix de 2015 en euros 2022 : 3370 x 114,16 / 100,4 = 3831,9
  • Hausse du prix du m2 hors inflation : (4277 — 3831,9) / 3831,9 = 11,66 %

 

La hausse hors inflation est donc de 11,66 %. Elle s’explique par des facteurs exogènes tels que les nouvelles normes énergétiques, de confort et de sécurité, la hausse du prix du foncier, une augmentation particulière de la demande, une pénurie de l’offre etc.

On note que la plus-value est calculée en euros courants, ce qui revient à taxer l’inflation.

 

Les indices de Friggit

Friggit rapporte ces deux indices au revenu moyen annuel de l’ensemble de la population. Il mesure donc la part du budget consacrée au logement dans le budget total. Ce sont des indices macro-économiques. La date de référence de référence étant fixée au 1er janvier 2000.

Les évolutions de ces indices de 1965 à 2023 sont représentées dans la figure ci-dessous :

Indice du prix des logements et indice des loyers rapportés au revenu moyen par ménage Source : https://friggit.eu

L’indice du prix des logements rapporté au revenu moyen des ménages est resté stable jusqu’en 2000. L’augmentation a été ensuite très rapide jusqu’en 2008, assez irrégulière jusqu’en 2015, et a réaugmenté ensuite pour dépasser 80 % en 2022.

L’indice des loyers a baissé de 1965 à 1985, et est resté compris entre 0,9 et 1,1 fois sa valeur jusqu’en 2023 (c’est le tunnel de Friggit). La stabilité de l’indice des loyers pendant la période de hausse de l’indice des prix peut s’expliquer par la réglementation qui les encadre : hausse du loyer en fin de bail limitée à celle de l’indice de revalorisation des loyers, plafonnement dans les zones tendues, loyers contrôlés dans les logements sociaux etc. On observe une baisse de l’indice entre 2015 et 2023.

Cela ne signifie pas que la part du salaire consacrée au loyer ou à l’achat d’un bien dans chaque foyer soit restée stable depuis 1965 : la moyenne de rapports n’est pas le rapport des moyennes. Pour pouvoir effectuer cette interprétation, il faudrait connaître les rapports de chaque foyer d’un échantillon, et en calculer les moyennes.

 

Analyse financière

L’indice du prix de l’immobilier est défini par le prix net vendeur (PNV). Son augmentation est très rapide à partir de janvier 1999, et coïncide plus ou moins avec la baisse des taux d’intérêts. Il est nécessaire d’analyser le mécanisme de cette double évolution pour mieux la comprendre.

Le prix net acheteur (PNA) n’est pas le prix net vendeur. Il peut être décomposé de la façon suivante :

PNA = PNV + TF + MI

où PNV représente le prix net vendeur, TF les taxes et frais, et MI le montant des intérêts en cas d’achat à crédit. Ce dernier est accordé sous les conditions classiques :

  • le capital emprunté est en général égal à 70 % du prix net vendeur complété par les frais
  • l’amortissement mensuel est inférieur ou égal à 30 % du revenu de l’acheteur

 

On peut alors mesurer l’effet du taux sur le montant des intérêts. Pour un crédit de 100 000 euros, le total des intérêts pour un taux de 1 % sur vingt ans est de 10 374 euros, environ 10 % du capital emprunté. Nous avons fait le calcul jusqu’au taux de 9 % appliqué en 1990 :

Montant des intérêts en fonction du taux pour un capital emprunté de 100 000 euros sur 20 ans

Pour un taux de 8 % et plus, le total des intérêts dépasse le capital emprunté.

 

Estimation de la hausse des prix indépendamment de la baisse des taux d’intérêt

Le prix net acheteur est très différent du prix net vendeur suivant que l’acheteur demande un emprunt (ce qui est le cas le plus fréquent) ou non. Cela pose une difficulté au plan de l’estimation du bien, très différente suivant que l’on est vendeur ou acheteur.

La démarche suivie pour estimer la hausse des prix indépendamment de la baisse des taux d’intérêt consiste à calculer le prix net acheteur.

La date de référence étant 2000, on considère l’achat d’un logement de 100 000 euros. Le paiement est fait par un versement comptant de 30 000 euros et un emprunt de 70 000 euros. Le taux moyen en 2000 est de 5 %, l’amortissement mensuel de 461,97 euros. Le total des intérêts versés sur un emprunt de 70 000 euros est de 42 000 euros.

Le prix net acheteur intérêt compris est donc 142 000 euros.

En 2020, suivant l’indice du prix de l’immobilier de 1,70 rapporté au revenu moyen, le prix d’achat d’un bien immobilier équivalent au précédent est donc de 170 000 euros. L’acheteur verse 30 % comptant (51 000 euros) et emprunte le reste à un taux de 1,2 % pour un amortissement mensuel de 557,96 euros. Le total des intérêts versés sur un emprunt de 119 000 euros (70 % de 170 000 euros) est de 14 900 euros.

Le prix net d’achat est donc 184 900 euros.

L’augmentation du prix net acheteur est donc : (184 900 – 142 000) / 142000 = 30 %

L’indice des prix net acheteur rapporté au revenu moyen est de 1,3 au lieu de 1,7 net vendeur. Le gain sur les intérêts (28 900 euros) ne compense pas complètement l’augmentation du prix d’achat. Le versement comptant est nettement supérieur (70 % de plus). L’amortissement mensuel est augmenté de 20,8 %. L’achat en 2020 d’un logement équivalent ne peut être réalisé que si la situation financière de l’acheteur a progressé plus qu’en moyenne.

En considérant l’indice de Friggit, pour un prix de vente de 100 000 euros, le prix d’achat net intérêt compris est de 142 000, et le prix de vente 170 000 euros : sa plus-value se limite à 28 000 euros, soit 16,5 % en 20 ans, ou 0,7 % par an. Le calcul est effectué en euro constant. L’inflation n’est pas prise en compte dans l’amortissement du crédit, alors qu’elle diminue de façon significative les mensualités qui sont fixées à la souscription (les calculs sont approximatifs. Les données sont difficiles à trouver dans les banques de données d’Eurostat). L’investissement immobilier locatif ne présente donc un intérêt que si les loyers perçus sont suffisants pour augmenter ce taux. Mais ils sont plafonnés, et offrent un revenu fortement fiscalisé, avec un risque locatif élevé. L’investissement dans le logement locatif n’est pas particulièrement rentable.

Beaucoup d’articles critiquent actuellement ce type d’investissement pour des raisons différentes (par exemple, la tribune de Jezabel Couppey-Soubeyran, publiée dans Le Monde du 17 février 2024). Les investissements immobiliers sont accusés d’attirer les capitaux au détriment du secteur productif, d’engranger des plus-values sans risque, et leurs revenus sont considérés comme des rentes.

C’est assez surprenant et contradictoire. Surprenant parce que la hausse du prix du logement est la conséquence d’une pénurie de logements à louer provoquée par une réglementation très pénalisante, tant au plan légal qu’au plan fiscal (voir les articles sur le logement précédemment publiés sur ce site), et contradictoire parce qu’au plan financier, le secteur immobilier, dont l’indice a certes été multiplié par 3,5 et 2,5 depuis 1990, est moins valorisé que la Bourse : le CAC 40 était de 1517 en 1990, et dépasse largement les 7500 points actuellement.

L’idéologie est certainement impliquée dans ce genre de raisonnement, peut-être parce que le patrimoine immobilier en France est détenu en grande majorité par des retraités.

Ce serait encore contradictoire : la constitution d’un patrimoine immobilier n’a spolié personne, alors que le système par répartition qui finance les pensions est financé par des prélèvements sur les revenus. On a l’impression qu’une tendance générale des actifs est de chercher à prélever des richesses sur les retraités à leur profit, au nom d’une prétendue justice sociale chargée d’assurer l’égalité intergénérationnelle (Dherbécourt Clément, 2017, « Peut-on éviter une société une société d’héritiers ? », Note d’analyse n° 51 du 4 janvier, France-Stratégie, Paris). Il serait intéressant d’avoir une analyse de cette notion particulière d’égalité.

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Parc des Princes : l’urgence de la privatisation

Mardi 27 février, Florian Grill, le président de la Fédération française de rugby, menaçait de délocaliser les matchs du XV de France hors du Stade de France à l’occasion d’un entretien à l’AFP. Le bras de fer entre la mairie de Paris et le PSG au sujet du Parc des Princes avait, lui aussi, connu un nouveau rebondissement le mois dernier : l’adjoint écologiste à la mairie de Paris, David Belliard, ne souhaitait pas le voir vendu au Qatar. Le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi s’en était ému, accusant à demi-mot la mairie de Paris de racisme. Après avoir menacé de s’installer au Stade de France, le PSG serait désormais à la recherche d’un endroit pour construire un nouveau stade. Cette opération serait une catastrophe pour les Parisiens qui subissent déjà depuis dix ans la fuite en avant financière de la mairie socialiste.

Source : journaldunet.com

Depuis que la coalition socialo-communo-écolo a porté au pouvoir Anne Hidalgo a la tête de la mairie de Paris il y a dix ans, la situation financière de la ville s’est considérablement dégradée.

Profitant des taux exceptionnellement bas, la maire socialiste a dépensé sans compter, et l’endettement de la ville de Paris a été multiplié par deux en dix ans pour atteindre près de huit milliards d’euros. La réalité a commencé à rattraper les Parisiens, et la ville a augmenté la taxe foncière de 62 % l’année dernière pour essayer de colmater les brèches.

Ce n’est pas suffisant : la très forte augmentation des taux d’intérêts pour lutter contre l’inflation causée par des années de taux ultra-bas, et les déficits massifs enregistrés depuis la crise financière et renforcés par le « quoi qu’il en coûte » imposent un rapide désendettement de la ville de Paris. C’est la condition pour éviter d’écraser les Parisiens d’impôts supplémentaires. Il faut donc que la ville de Paris vende vite et bien le Parc des Princes, et cela veut dire le céder au PSG.

Source : journaldunet.com

Le Paris Saint-Germain est un des rares clubs majeurs européens qui n’est pas propriétaire de son stade. L’acquérir permettrait à la fois de renforcer la position financière du club grâce à un important actif immobilier, ainsi que son contrôle sur les revenus de billetterie et d’hospitalité. Le club deviendrait aussi maître de ses investissements, pouvant les planifier sans interférence de la mairie de Paris.

Du côté de la mairie de Paris, il est essentiel que le PSG devienne acquéreur du Parc pour ancrer le club à Paris. La valeur du Parc des Princes tient essentiellement au fait que le PSG en soit le club résident. Perdre le PSG, c’est s’asseoir sur l’activité que les matchs génèrent et sur la valeur du Parc des Princes. Ce raisonnement s’applique aussi au PSG : un PSG propriétaire du stade ne peut en déménager qu’à condition d’accepter une forte dépréciation de la valeur de cet actif. Ce n’est pas grâce aux concerts qui sont en concurrence directe avec le Stade de France et Bercy que le Parc ne deviendra pas un poids mort pour les Parisiens.

Le Parc des Princes n’est pas le seul actif sportif que la ville de Paris doit céder pour accélérer son désendettement. Elle est aussi propriétaire de Roland Garros, du stade Charlety et du stade Jean Bouin. Ce n’est pas le rôle de la mairie de Paris d’être propriétaire d’infrastructures essentiellement utilisées par des entreprises commerciales au rayonnement national et international. La ville doit rapidement enclencher les discussions pour céder ce parc immobilier à la Fédération Française de Tennis, au Paris FC et au Stade Français, et affecter les revenus à son désendettement.

L’État donne pour une fois l’exemple en cherchant à céder le Stade de France. Une bonne privatisation de celui-ci mettrait fin au modèle de la concession et le cèderait à un consortium composé de la Fédération Française de Football, de Rugby, d’Athlétisme et d’une entreprise spécialisée (comme Vinci). Cela permettrait aux fédérations sportives d’améliorer les revenus tirés de leurs évènements et de les diversifier grâce aux spectacles. L’entreprise concessionnaire apporterait son savoir-faire et probablement une meilleure tenue des comptes que si ceux-ci étaient laissés entièrement aux fédérations.

Privatiser ces infrastructures, c’est faire gagner la France plusieurs fois : des organisations sportives plus solides, des finances publiques assainies et des administrations publiques qui peuvent se concentrer sur leurs tâches essentielles. Pour l’État, comme pour la mairie de Paris, c’est notamment la sécurité des biens et des personnes qui se dégrade de façon inquiétante.

Agriculture : mais alors, le RN est-il pour ou contre les prix-planchers ?

Face à la montée inexorable du RN dans les sondages, Emmanuel Macron et le cartel de la presse subventionnée ont décidé de montrer les crocs, et d’ouvrir un premier feu, notamment contre la mécanique de communication bien huilée Jordan Bardella. Et l’opération pourrait se révéler redoutable, car si nous ne doutons pas que Bardella soit un grand fauve médiatique, on a quelques doutes sur la cohérence de sa colonne vertébrale idéologique. Comme Attal, Bardella est-il un enfant de l’immédiateté sans profondeur intellectuelle ? Euh… A vous de juger sur l’affaire des prix-planchers dans le domaine agricole…

Bon, bref, on ne s’y retrouve plus. Il y a peu, la macronie était ent debout contre les prix planchers dans le domaine agricole. Et finalement, Macron s’y est converti dans des conditions que nous avons exposées.

Tout aussi drolatiques sont les tribulations du Rassemblement National sur la même question.

Historiquement, le Rassemblement National (sans grande surprise, si l’on admet l’enracinement très étatiste de Marine Le Pen) est favorable à cette formule archaïque où l’Etat dit les prix. Donc, quand Emmanuel Macron a annoncé, samedi dernier, son ralliement à cette vieille illusion d’Ancien Régime de prix réglementés, Jordan Bardella lui a assez justement reproché l’opposition du groupe Renaissance à cette mesure prévue par une proposition de loi à l’Assemblée.

Puis, dimanche, virage à 180°. Bardella a dénoncé les méfaits (avec un certain bon sens, disons-le) du prix plancher.

Torpeur ! Face à la confusion, Marine Le Pen a finalement redit que son parti était favorable aux prix planchers…

Bref, quand on aura passé les figures de communication et qu’on rentrera dans les débats de fond, on risque de s’apercevoir que la belle carrosserie Bardella ne suffit pas forcément à gagner les courses. Encore faut-il avoir un bon moteur sous le capot.

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Croissance vs Emploi : les élites marocaines au cœur d’une énigme économique

Le Maroc est un pays dynamique, son économie est diversifiée, son système politique présente une certaine stabilité dans une région en proie à des crises à répétition. Ce pays a fait montre d’une résilience étonnante face aux chocs exogènes. La gestion remarquée de la pandémie de covid et la bonne prise en main du séisme survenu dans les environs de Marrakech sont les exemples les plus éclatants.

 

Pays dynamique

Sa diplomatie n’est pas en reste. La question du Sahara occidental, « la mère des batailles », continue à engranger des succès. Le ralliement d’un certain nombre de pays qui comptent dans l’échiquier politique international à la position marocaine en est la preuve. L’organisation de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations en 2025, comme en 2030, celle de la Coupe du monde de football, avec l’Espagne et le Portugal, constituent à n’en pas douter des victoires à mettre au profit de ce dynamisme. Sans oublier la prouesse de l’équipe nationale marocaine à la faveur de la dernière Coupe du monde de football organisée au Qatar.

La diversification de l’économie est un puissant facteur de résilience face aux crises à répétition. L’agriculture se modernise, l’industrie s’affirme avec un secteur automobile dont l’intégration locale dépasse les 60 %, et l’aéronautique prend son envol avec un taux d’intégration de près de 40 %. Le tourisme, moteur essentiel de la croissance, attire un flot continu de visiteurs malgré les secousses mondiales. Les atouts du pays, entre patrimoine culturel riche, paysages diversifiés du désert à la montagne, des plages aux plateaux, et une infrastructure de pointe (ports, aéroport, train à grande vitesse, autoroutes), demeurent indéniables.

Par ailleurs, le pays s’est toujours distingué par une ouverture très prononcée de son économie, particulièrement vers les pays occidentaux, comme en témoignent les nombreux accords d’association signés avec certains pays (Union européenne, États-Unis etc.). Les relations avec la France sont fortes et diversifiées. Le Maroc est le premier partenaire commercial de la France en Afrique, et le second dans la région MENA (Afrique du Nord et Moyen-Orient). 

Depuis peu, cette ouverture s’est poursuivie vers d’autres contrées, surtout africaines. Les investissements marocains dans certains de ces pays (Sénégal, Côte d’Ivoire par exemple) connaissent une évolution ascendante. Pour accompagner ces orientations, les banques marocaines n’ont pas hésité à s’installer dans ces pays, et la compagnie aérienne marocaine (Royal Air Maroc) a tissé un réseau solide, connectant Casablanca, la capitale économique du royaume, à plusieurs villes africaines.  

Les investissements directs étrangers connaissent certes un fléchissement ces dernières années, mais la dynamique d’ensemble demeure, somme toute, positive. Il est à signaler que la France reste l’un des principaux investisseurs étrangers (premier en termes de stock) au royaume du Maroc, dans l’industrie (avec la réussite éclatante du projet structurant de Renault), mais aussi dans l’immobilier, les services et le commerce. 

L’inflation a battu des records en 2022 comme dans la plupart des pays, suite au conflit russo-ukrainien, mais elle a commencé à se stabiliser en 2023. Le déficit budgétaire diminue d’année en année et commence à se consolider (4 % prévu en 2024), et ce malgré les différents chocs internes (sécheresse à répétition, séisme) et externes (covid, guerre). La dette publique demeure soutenable (70 % du PIB), avec une maturité confortable (six ans en moyenne). La diaspora marocaine continue de déverser un flux ininterrompu d’argent pour aider sa famille et participer au développement du pays. Les remises de fonds ont dépassé dix milliards de dollars en 2023, ce qui constitue un record ! La croissance se situe dans la tranche supérieure des pays MENA (pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord), même si le pays ne converge pas vers son sentier de croissance potentielle déterminé par la croissance de la population et celle de la productivité du travail.

 

Un trou dans la raquette

Tout baigne alors. Hé bien non ! Il y a un trou dans la raquette. La croissance marocaine ne crée pas assez d’emplois et même, fait étonnant, elle en détruit !

Malgré tous les atouts précédemment cités, le volume de l’emploi a baissé de 297 000 postes entre le troisième trimestre de 2022 et le troisième trimestre de 2023. Ces données sont aussi inquiétantes qu’inédites. Les conséquences sont immédiates sur le taux de chômage qui demeure préoccupant et le taux d’activité dramatiquement faible. Si le taux de chômage officiel est de 13,5 %, celui des jeunes (15 à 24 ans) enregistre un taux record de 38,2 %, et les diplômés de presque 20 %. Cela signifie que le Maroc ne parvient pas à intégrer sa jeunesse dans le marché du travail malgré une main-d’œuvre riche, entravant ainsi la croissance.

Le Maroc, ayant déjà achevé sa transition démographique, s’apprête à affronter les défis du vieillissement de sa population. L’allongement de l’espérance de vie et la diminution de la fécondité mettent en péril son système de retraite par répartition. Des problèmes de riches dans un pays pauvre. Par ailleurs, les chiffres du chômage contredisent la théorie économique selon laquelle le capital humain protège contre le chômage. Au Maroc, être diplômé accroît la probabilité de chômage, risquant d’encourager le décrochage scolaire, surtout chez les familles défavorisées.

Les inégalités liées au genre aggravent la situation. Celles-ci se reflètent dans les écarts dans le volume de travail annuel et les rémunérations. Une proportion significative de femmes est souvent moins en emploi ou à temps partiel, accentuant ainsi l’inégalité salariale. Cette dernière découle de la distribution inégale des professions entre les sexes, où les emplois féminins diffèrent généralement de ceux occupés par les hommes, tant au niveau des secteurs d’activité que des échelons de rémunération. Cette situation n’est évidemment pas l’apanage exclusif du Maroc.

Si l’on s’en tient au taux de chômage, il avoisine les 20 % pour les femmes contre 13,5 % au niveau national. De plus, le taux d’activité féminine est parmi les plus bas au monde (18,4 % contre 68,7 % pour les hommes), en dépit des preuves empiriques soulignant la productivité accrue des femmes. Quand ces dernières gèrent le foyer, les résultats, en termes de scolarité des enfants ou de la gestion des deniers du ménage, sont largement supérieurs à ceux obtenus par les hommes. De même, les entreprises gérées par les femmes s’en sortent mieux que celles gérées par les hommes. 

Avec une croissance de 3 % en 2023, l’économie marocaine détruit près de 300 000 emplois. Alors qu’auparavant, 1 % de croissance générait 50 000 emplois, aujourd’hui, 1 % de croissance en détruit 100 000. Dès lors, ne faut-il pas se concentrer sur la création d’emplois au lieu de se focaliser sur ce mantra de la croissance économique ? 

 

Mauvaise allocation des ressources 

La création de richesse nécessite capital et travail. Le Maroc possède une main-d’œuvre jeune, bien formée, et pour ne rien gâcher, bon marché. Avec un taux d’investissement impressionnant, l’un des plus élevés au monde (34 %), les ingrédients de la croissance sont a priori réunis. Seulement, on oublie le troisième élément qui a son importance, à savoir la façon de les combiner, une alchimie délicate de valorisation et d’ajustement des facteurs de production. C’est là où le bât blesse. 

D’abord, bien qu’élevé, le taux d’investissement ne reflète pas pleinement l’effort du pays à transformer l’épargne en investissement productif, dépendant de la qualité de cet investissement.

Ensuite, les investisseurs privés ne prenant pas de risque, l’essentiel de l’investissement national est du ressort de l’État, créant ainsi une disjonction entre investissement public et privé. Enfin, quand les investissements directs étrangers augmentent, les investissements privés les suivent (par la création de joint-ventures par exemple). Ces derniers font supporter le risque aux investisseurs étrangers. Une complémentarité s’installe dès lors entre investissement étranger et investissement marocain.

La stratégie marocaine mise sur l’attraction des investissements directs étrangers, en créant un écosystème industriel concentré sur un nombre restreint d’entreprises, négligeant ainsi les PME-PMI, représentant pourtant 90 % des entreprises et la majorité des emplois. Malgré les incitations gouvernementales, telles que des baisses d’impôts sur les sociétés et sur les dividendes, les résultats escomptés tardent à se manifester, créant un paradoxe au cœur de cette stratégie pro-business.

En outre, l’omniprésence et l’omnipotence du secteur informel, absorbant 60 % des emplois, maintiennent les jeunes, en particulier ceux de 18 à 25 ans, issus de zones rurales ou de quartiers défavorisés des grandes villes, dans une fragilité grandissante et une précarité sans nom. Cette mauvaise allocation des ressources n’est en aucun cas le fruit du hasard, loin s’en faut. 

 

Les racines du mal

Ce constat révèle le manque de confiance d’un acteur clé dans le processus de croissance, à savoir le secteur privé. Connaissant les rouages de la création de richesse, il opte pour des investissements dans des niches peu risquées et peu propices à la création d’emplois, reproduisant ainsi le comportement d’une économie rentière.

Attaquer les racines du mal implique de lever les multiples contraintes qui entravent le secteur privé, tel que préconisé par les instances internationales. Ces obstacles comprennent les barrières à l’entrée, les difficultés d’accès aux terrains industriels, les lourdeurs bureaucratiques, un système judiciaire trop complexe, des procédures de marchés publics trop lentes, et un capital social limité. Derrière cette terminologie, se cache le cœur même de toute forme de croissance, la substantifique moelle de tout processus de développement : le système de la prise de décision.

Pour réussir à croître de manière significative et à créer des emplois durables, il est essentiel d’avoir des institutions inclusives, partageant équitablement les opportunités entre les citoyens. Le pouvoir de décision ne devrait pas être l’apanage d’une élite politico-économique cherchant à améliorer son propre bien-être, mais plutôt partagé par le plus grand nombre. Cette distribution équilibrée du pouvoir facilite l’accès à une éducation de qualité pour tous, tout en réduisant les tensions au sein de la société.

L’histoire démontre que les groupes d’intérêt s’opposent généralement à un tel partage. La tâche de construire des institutions inclusives revient aux citoyens eux-mêmes. Un défi colossal, mais un programme nécessaire pour une véritable révolution économique.

Agriculture : la comédie du prix-plancher et du protectionnisme

Ce week-end, la vie politique française est entrée dans une nouvelle phase : Emmanuel Macron a été “accroché” sur son flanc par une partie du monde agricole, qui lui reproche son inaction. Le Rassemblement National menace d’occuper le terrain à sa place. Le Président a donc dégainé l’arme du prix-plancher pour les agriculteurs, face à la promesse du protectionnisme adressée par Jordan Bardella. Ni l’un ni l’autre, bien entendu, n’ont jugé utile d’évoquer le rôle des sanctions européennes contre le gaz russe, qui sont à l’origine de la crise qui met les agriculteurs en colère depuis plusieurs mois.

Lors de sa désagréable réception au salon de l’agriculture, Emmanuel Macron a compris le risque qu’il courait en ne disposant d’aucune solution simple à proposer pour sortir de la crise. Contre son propre camp, et contre la FNSEA, il a donc dégainé l’idée de “prix-planchers”, dont on sait qu’ils constitueront automatiquement des prix minimums que les agriculteurs seront les premiers à dénoncer lorsqu’ils les subiront.

De ce côté, Jordan Bardella a annoncé un protectionnisme sans sortir de l’Union Européenne. Mais pourquoi avons-nous un doute ?

Dans la pratique :

  • les difficultés actuelles sont essentiellement dues à la flambée des coûts de production depuis 2021
  • cette flambée s’explique fortement par l’embargo sur le gaz russe
  • la crise agricole qui frappe l’Europe serait rapidement résolue en cas d’accord de paix avec la Russie…

Mais cette stratégie d’émancipation vis-à-vis de l’imperium américain n’est évidemment défendable ni par Emmanuel Macron ni par Jordan Bardella…

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Ce que j’ai vu au Salon de l’Agriculture quand Macron y était

Emmanuel Macron s’est rendu à l’ouverture du Salon International de l’Agriculture, samedi, où il a été pris à parti par des agriculteurs, majoritairement de la Coordination Rurale, qui ont considérablement compliqué sa visite. Le lendemain, Jordan Bardella, du Rassemblement National, y recevait un bien meilleur accueil. Mais, au-delà des querelles partisanes qui instrumentalisent l’épineuse question agricole aujourd’hui, je vous dis ce que j’ai vu par-delà les apparences et les slogans.

Quand je suis arrivé au Parc des Expositions, samedi, quelques tracteurs étaient encoré garés à l’entrée, avec du foin répandu sur les trottoirs, mais ils s’apprêtaient à partir. Ils étaient les seuls désordres apparents au milieu d’une fête. Quatre jeunes, dans le tram qui m’avait amené, craignaient les troubles et les violences. La jeunesse parisienne vit définitivement coupée du monde et ne pourrait même imaginer la violence d’un mai 68.

En commençant la visite par le pavillon des outre-mers, je n’ai aperçu aucun de ces mouvements violents qui étaient annoncés. L’atmosphère était à la fête. Des groupes un peu avinés chantaient et dansaient tue-tête à l’extérieur. À l’intérieur, les stands alimentaires étaient bondés. La pluie battait à verse. Rien ici ne laissait présager l’affrontement qui se préparait au pavillon 4.

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La France se cherche un airbag alors qu’il lui faut un parachute, par Florent Machabert

Par : Rédaction

L’info de la semaine-La Russie et la Chine annoncent cesser d’utiliser le dollar américain dans leurs transactions commerciales !….Nous vous en parlons régulièrement dans Finance & Tic : la Russie et la Chine ont confirmé leur décision de cesser d’utiliser le dollar américain dans leurs échanges commerciaux, optant plutôt pour leurs monnaies nationales, le rouble russe et le yuan chinois, selon Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères. Cette dédollarisation s’inscrit dans une tendance observée depuis début 2023, notamment parmi les pays membres des BRICS et des BRICS+ depuis début 2024. La visite du Premier ministre russe en Chine a renforcé ce partenariat, faisant passer le montant des échanges en monnaies nationales de 20%… à près de 100%. Ce qui devait se faire lentement se déroule finalement tambour battant, l’entêtement de l’OTAN en Ukraine, et notamment du « couple » franco-allemand qui vient de signer un « accord bilatéral de sécurité » avec Kiev, agissant comme un puissant accélérateur. Mais, face au mur de la défaite américano-ukrainienne, espérons que les airbags résistent au crash… 

Les forums d’affaires sino-russes visent, dans ce contexte, à promouvoir les échanges et les collaborations commerciales alors que la Russie va être confrontée à son 13ème « paquet » de sanctions occidentales, qui ne changera pas plus la donne sur le front que les douze précédents. Bien que cette décision vise à diversifier les options commerciales de la Russie et de la Chine, Sergueï Lavrov insiste sur le fait que l’objectif n’est pas, en soi, de « tuer le dollar », mais de « faire sans lui », c’est-à-dire sans le système monétaire hérité de Bretton Woods. Et pour lors, c’est plutôt un succès.

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Green Deal : en route vers la catastrophe ! par Ulrike Reisner

Par : Rédaction

L’Allemagne est en récession, l’ambiance est catastrophique, les entreprises leaders suppriment des emplois ou délocalisent leur production à l’étranger. La « mutation économique verte » mène à une impasse, pour laquelle le pays doit en outre payer un prix élevé. Le soutien vient (encore) de Bruxelles, même si Ursula von der Leyen doit reconnaître que son « Green Deal », c’est le commencement de la fin. Les géants de la finance retirent actuellement des milliards des fonds climatiques, la grande affaire est bien faite. Les élites de Bruxelles, Berlin et d’ailleurs se sont – une fois de plus – laissées acheter et ont pris des décisions de politique économique fatales pour l’Europe.

Robert Habeck estime que la guerre en Ukraine est responsable de la mauvaise situation économique allemande. Dans sa déclaration gouvernementale sur le rapport économique annuel 2024, il a déclaré cette semaine que la guerre de la Russie contre l’Ukraine n’avait pas seulement apporté une quantité infinie de souffrances et de morts, mais qu’elle était également la cause de nombreuses turbulences économiques. Certes, l’Allemagne serait parvenue à sécuriser son approvisionnement en énergie et aurait pu repousser l’attaque contre l’ordre en Allemagne, mais elle s’attendrait à une croissance économique de seulement 0,2 % pour l’année en cours, et donc à une stagnation.

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An American doctor went to Gaza

Par : AHH

“I’m an American doctor who went to Gaza. What I saw wasn’t war — it was Annihilation”

by Dr. Irfan Galaria at the Los Angeles Times.

Intro by Peter Koenig
18 February 2024

This heart-wrenching article – a reality account as close as can be – had been published by the Los Angeles Times two days ago. It depicts the horrendous inhumanity thrust upon Gaza – and ultimately, upon Rafah, the southern-most city in Gaza, border to Egypt, where an estimated 1.5 million Gazans are amassed in catastrophic conditions – many of them living side by side, so close that they touch each other – or in makeshift tents that leave no space to breathe.

The stench from human proximity and lack of hygiene is unbearable – acceptable only by getting used to it by the human struggle to survive.

Let us not even mention the constant famine, the wanton lack of food and water, while kilometers after kilometers of aid trucks with food and water and medical supplies are stranded in Egypt, in front of the Rafah border entrance, but barred from entering by Israeli military forces.

Inhumanity – injured, maimed, force-amputated, no anesthesia, constant humming of drone surveillance, endless deafening noise from bombings and sniper shootings, has no name in current vocabulary. The Zionists have “elevated” the term “inhumanity” to a level between extreme suffering for which there is no verbal description – and death.

While operating and working for 14-16 hours a day, at one point, Dr. Irfan Galaria makes one of the saddest possible reflections – wishing that some of the kids and adults, so badly maimed and hurting, that they may have better died, thus escaping this tremendous and non-stop suffering.

Please read on, understanding what Dr. Irfan Galaria means, when he says “What I saw was not war, it was Annihilation”.

≈≈

“I’m an American doctor who went to Gaza. What I saw wasn’t war — it was annihilation” — Dr. Irfan Galaria

In late January, I left my home in Virginia, where I work as a plastic and reconstructive surgeon and joined a group of physicians and nurses traveling to Egypt with the humanitarian aid group MedGlobal to volunteer in Gaza.

I have worked in other war zones. But what I witnessed during the next 10 days in Gaza was not war — it was annihilation. At least 28,000 Palestinians have been killed in Israel’s bombardment of Gaza. From Cairo, Egypt’s capital, we drove 12 hours east to the Rafah border. We passed miles of parked humanitarian aid trucks because they weren’t allowed into Gaza. Aside from my team and other envoy members from the United Nations and World Health Organization, there were very few others there.

Entering southern Gaza on Jan. 29, where many have fled from the north, felt like the first pages of a dystopian novel. Our ears were numb with the constant humming of what I was told were the surveillance drones that circled constantly. Our noses were consumed with the stench of 1 million displaced humans living in close proximity without adequate sanitation. Our eyes got lost in the sea of tents. We stayed at a guest house in Rafah. Our first night was cold, and many of us couldn’t sleep. We stood on the balcony listening to the bombs, and seeing the smoke rise from Khan Yunis.

As we approached the European Gaza Hospital the next day, there were rows of tents that lined and blocked the streets. Many Palestinians gravitated toward this and other hospitals hoping it would represent a sanctuary from the violence — they were wrong.

People also spilled into the hospital: living in hallways, stairwell corridors and even storage closets. The once-wide walkways designed by the European Union to accommodate the busy traffic of medical staff, stretchers and equipment were now reduced to a single-file passageway. On either side, blankets hung from the ceiling to cordon off small areas for entire families, offering a sliver of privacy. A hospital designed to accommodate about 300 patients was now struggling to care for more than 1,000 patients and hundreds more seeking refuge.

There were a limited number of local surgeons available. We were told that many had been killed or arrested, their whereabouts or even their existence unknown. Others were trapped in occupied areas in the north or nearby places where it was too risky to travel to the hospital. There was only one local plastic surgeon left and he covered the hospital 24/7. His home had been destroyed, so he lived in the hospital, and was able to stuff all of his personal possessions into two small hand bags. This narrative became all too common among the remaining staff at the hospital. This surgeon was lucky, because his wife and daughter were still alive, although almost everyone else working in the hospital was mourning the loss of their loved ones.

I began work immediately, performing 10 to 12 surgeries a day, working 14 to 16 hours at a time. The operating room would often shake from the incessant bombings, sometimes as frequent as every 30 seconds. We operated in unsterile settings that would’ve been unthinkable in the United States. We had limited access to critical medical equipment: We performed amputations of arms and legs daily, using a Gigli saw, a Civil War-era tool, essentially a segment of barbed wire. Many amputations could’ve been avoided if we’d had access to standard medical equipment. It was a struggle trying to care for all the injured within the constructs of a healthcare system that has utterly collapsed.

I listened to my patients as they whispered their stories to me, as I wheeled them into the operating room for surgery. The majority had been sleeping in their homes, when they were bombed. I couldn’t help thinking that the lucky ones died instantaneously, either by the force of the explosion or being buried in the rubble. The survivors faced hours of surgery and multiple trips to the operating room, all while mourning the loss of their children and spouses. Their bodies were filled with shrapnel that had to be surgically pulled out of their flesh, one piece at a time.

I stopped keeping track of how many new orphans I had operated on. After surgery they would be filed somewhere in the hospital, I’m unsure of who will take care of them or how they will survive. On one occasion, a handful of children, all about ages 5 to 8, were carried to the emergency room by their parents. All had single sniper shots to the head. These families were returning to their homes in Khan Yunis, about 2.5 miles away from the hospital, after Israeli tanks had withdrawn. But the snipers apparently stayed behind. None of these children survived.

On my last day, as I returned to the guest house where locals knew foreigners were staying, a young boy ran up and handed me a small gift. It was a rock from the beach, with an Arabic inscription written with a marker: “From Gaza, With Love, Despite the Pain.” As I stood on the balcony looking out at Rafah for the last time, we could hear the drones, bombings and bursts of machine-gun fire, but something was different this time: The sounds were louder, the explosions were closer.

This week, Israeli forces raided another large hospital in Gaza, and they’re planning a ground offensive in Rafah. I feel incredibly guilty that I was able to leave while millions are forced to endure the nightmare in Gaza. As an American, I think of our tax dollars paying for the weapons that likely injured my patients there. Already driven from their homes, these people have nowhere else to turn.

Irfan Galaria is a physician with a plastic and reconstructive surgery practice in Chantilly, Va.

Le pire, c’est le mépris…

De toutes les cochonneries que le macronisme nous inflige, finalement la pire est le mépris avec lequel le psychopathe et sa bande de petits nervis politiques traitent les Français et leurs institutions. Histoire de nous humilier, de bien nous démontrer… Lire la suite

SNCF : les conditions d’une privatisation réussie

Le principe de privatisation n’est ni bon ni mauvais en soi. Ce sont les conditions de sa réalisation qui en font un bon ou un mauvais choix.

Multiplier les opérateurs sur les lignes hyper rentables, comme la compagnie espagnole Renfe sur le trajet Paris-Lyon-Marseille, par exemple, ne pourra jamais développer le rail sur le territoire national. Au contraire, affaiblir les recettes de la SNCF en la laissant seule gestionnaire des lignes locales et secondaires, est le meilleur moyen pour que ces dernières ne soient plus exploitées ou ne vivent plus que sous perfusion d’argent public (abondé par les régions, les départements…).

Mais la privatisation des lignes secondaires est déjà en route : les régions PACA et Normandie ont déjà engagé le processus. Oui, mais avec toutes les chances réunies pour un échec en beauté.

D’abord, parce qu’aucun plan directeur de développement du rail n’a été élaboré ou n’est en cours d’élaboration. Ensuite, parce que nous nous dirigeons tranquillement vers une privatisation sur le mode concessionnaire et non open access.

Or, quels enseignements pouvons-nous tirer de l’expérience britannique ?

Le modèle concessionnaire choisi par nos voisins d’outre-Manche, malgré toutes les réussites de la privatisation, n’a ni permis de diminuer la charge qui pèse sur les finances publiques ni provoqué une baisse des tarifs pour les passagers. C’est logique, car le système concessionnaire remplace un monopole par un autre. C’est d’ailleurs le modèle open access que la France semble avoir choisi pour les lignes à fortes rentabilité comme Paris-Lyon-Marseille, alors pourquoi s’arrêter en si bon chemin et ne pas appliquer ce même modèle aux lignes secondaires, voire locales ? Parce que l’état des infrastructures et la rentabilité théorique seraient de nature à repousser d’éventuels acteurs privés ?

 

Quelques pistes de réflexion pour imaginer une privatisation intelligente…

Un schéma national de développement

Il est nécessaire d’établir avant tout un schéma national de développement de l’infrastructure du rail afin d’atteindre, à une échéance de 10 à 15 ans, un maillage de la quasi totalité des agglomérations françaises.

Rappelons qu’entre la nationalisation de 1938 et aujourd’hui, ce sont 16 000 km de voies ferrées qui ont été démolies au nom du « service public ». Il est impératif de reconstituer un maillage du territoire national permettant d’utiliser le rail pour se rendre d’une commune à une autre sans être obligé de transiter par Paris, ou de payer trois fois plus que le prix de ce même trajet en automobile.

 

Une société unique, mixte, de gestion des infrastructures

L’exécution et la gestion de cette infrastructure (réseaux et gares) devraient être confiées à une entité unique, nationale, afin d’éviter les redondances, d’assurer une totale interconnexion et de définir les priorisations.

Cette société serait renforcée sur la plan capitalistique par l’apport de capitaux privés (ce que les statuts de « SNCF gares et connexions » permet), y compris et surtout de la part des sociétés privées qui souhaiteraient être présentes sur le marché du rail. Ainsi, toute société privée désireuse d’exploiter un tronçon du réseau ferré français, se verrait tenue de participer au financement des investissements en devenant actionnaire de la société nationale. Cela n’est bien sûr pas exclusif, et si des sociétés non exploitantes voulaient investir dans le réseau, elles devraient pouvoir le faire.

Pour des raisons stratégiques, le contrôle de cette société devrait rester aux mains de l’État. Si, pour certains, cette idée pourrait sembler désuète ou anachronique, la réalité de certaines situations advenant chez certains de nos voisins devraient les amener à réfléchir sur le rôle que peut jouer un réseau ferré en cas de conflit.

Enfin, l’économie de cette entité serait assurée par les droits de péage versés par les exploitants. Actuellement, ces droits sont démesurément lourds. Cette situation est le fruit d’une gestion technocratique, d’un trafic exsangue et du quasi monopole des exploitants.

D’où les points suivants :

Une privatisation en open access

Pour les raisons évoquées précédemment, si nous voulons éviter la reconstitution de monopoles, qu’ils soient privés ou publics importe peu, tous les opérateurs qui le souhaitent devraient pouvoir exploiter une ligne. La société gérant les infrastructures devrait alors émettre des droits de trafic avec des créneaux horaires, sur le modèle de ce qui existe pour le trafic aérien. C’est la condition sine qua non pour que la concurrence joue son rôle.

Une diversification des matériels

Une des raisons pour lesquelles les trains régionaux coûtent aujourd’hui si cher est l’équipement imposé par la SNCF. Or, certaines dessertes peuvent être assurées par des matériels plus légers nécessitant des investissements moins lourds (Bluetram par exemple pour la réouverture de lignes locales dont les rails ont été démontés) ou des matériels anciens reconditionnés (comme Transdev sur la ligne Carhaix-Paimpol), et une gestion du personnel plus souple.

Développer le trafic marchandises

S’il est un point sur lequel les impératifs économiques et écologiques se rejoignent, c’est sur la nécessité de développer le trafic de marchandises par le rail. La solution la plus efficace et la plus rapide pour y parvenir serait d’ imposer de manière progressive le ferroutage ou transport combiné.

Cette mesure pourrait s’appliquer de manière progressive, d’abord sur le trafic en transit, puis sur des distances de plus en plus courtes, réduisant, à terme, l’usage du camion à un rayon de 100 km.

Outre la diminution de la pollution que le ferroutage engendrerait (les camions sont la première source de rejets de microparticules et de gommes), cette solution permettrait le désengorgement des infrastructures routières, le ralentissement de leur usure et la diminution des accidents routiers. Elle permettrait de créer un marché du fret ferroviaire propice à la baisse de ses coûts et donc du prix des droits de péage. Le développement de ce marché participerait à la rentabilisation de « SNCF gares et connexions ».

Conditionner l’octroi de droits d’exploitation des lignes à fortes rentabilité

Il s’agit ici de déterminer un principe de conditionnement de l’octroi de droits d’exploitation des lignes à fortes rentabilités (TGV, grandes lignes) à l’exploitation de lignes locales et régionales.

Par exemple, l’exploitation ou la réouverture de lignes locales ou régionales permettraient l’octroi de plus ou moins de « droits » (en fonction du niveau de non-rentabilité à court, moyen et long terme) sur les lignes à forte rentabilité. L’exploitation de ces lignes n’intéressant pas forcément l’exploitant, ces  « droits » pourraient être négociables sous forme de vente ou de location, et donc permettre d’améliorer la rentabilité des petites lignes sans faire appel à des subventions publiques.

 

Oui, la privatisation peut être vertueuse

Un dispositif tel que décrit précédemment permettrait de développer le rail par l’apport de capitaux privés dans la société gestionnaire des infrastructures. Plus de lignes, plus de communes desservies, plus de trains, plus de lignes transversales, plus de trafic marchandises, tout en garantissant le principe de continuité territoriale.

Il ne s’agit pas de privatiser seulement ce qui est rentable, mais de faire de la privatisation un élément de dynamisation du trafic ferroviaire, tout en soulageant les finances publiques, car ces dernières ne seraient, comme il se doit, engagées que dans les investissements et non dans le fonctionnement.

Lyon-Turin : un projet ferroviaire titanesque, des opposants à couteaux tirés – Entretien avec le délégué général de la Transalpine

Water – The Abundant Scarcity

Par : AHH

“Water, Water Everywhere and Not a Drop to Drink….”

For GlobalSouth.co by Peter Koenig
Economist, Geopolitical Analyst
15 February 2024

These are the lines from “The Rime of the Ancient Mariner,” by Samuel Taylor Coleridge. The speaker, a sailor on a stranded ship, is surrounded by salt water that he cannot drink.

Water is like Peace – it is all around us, but we do not grasp it. We let it go to waste. We let it be polluted, privatized, made scarce so that it becomes a market product. Yet water is a public good. It belongs to everyone. It has been given to us by our generous Mother Earth. Water cannot be scarce, as the total amount of water within the realm of planet earth is always the same – it remains constant. 

The chances for Peace are similar. They are in public domain. They are a moral good. Peace is free, no cost. Everybody can grasp it – and work on Peace. Dedicate himself to Peace. Fight for Peace. Pray for Peace. Meditate for Peace. Unlike water – peace cannot be privatized.

We must keep it that way, and make again Water like Peace – a public good, not to be privatized EVER!

On 28 July 2010, The United Nations General Assembly, through Resolution 64/292explicitly recognized the human right to water and sanitation and acknowledged that clean drinking water and sanitation are essential to the realization of all human rights.

Water’s availability may vary from location to location. But water’s huge quantity remains unchanged throughout the billions of years of our blue Planet’s life. 

Water is Life. Peace is Life. Water and Peace are interdependent. 

Understanding this connection is understanding why water is an abundant scarcity.

However, nothing can be taken for granted, even if it is believed to be secured by a UN Resolution. We, the People, must defend this right, we must nurture it so it becomes from a seed a right engrained into our collective consciousness.

Water in the Israel-Palestine Conflict

The Oslo Accords of 1993, sponsored by Norway, were to be a guiding path for Peace in the Middle East; for Peace between Israel and Palestine. They were designed to be the first step towards a two-state solution.

One of the major features of the Oslo Agreements was that even during the precursor of the two-state solution, each country, Palestine, and Israel had full and autonomous rights to their natural resources, which included water, a scarce commodity in the Middle East in general, and especially in the Palestine-Israel region.

However, the Oslo Accords went nowhere, since Israel never agreed to them. A major reason was that under the Accords Palestine was to be given sovereignty over their land and resources, including water.

Close to 80% of all the water in Palestine, now including Israel, is on Palestine territory, over or below grounds of the West Bank. Israel would never admit it, but they know it. Israeli settlements illegally imposed on the West Bank are not by coincidence almost always on or near a perennial Palestinian water source.

Palestine knows it but they have no voice in the West.

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To adopt this universal UN-declared Human Right by each and every country remains a challenge. Though, like Peace, the concept of Water for All, is still a seed. It MUST be adopted by people’s consciousness, and be endlessly nurtured and defended, so, the seed may grow. 

Do not forget, no right, not even a Human Right in our day and age, is just God given. We must work for it, as if it were a seed; water it gently, let it sprout, but watch over it, until it becomes big and independent. The Right to Water for Everyone on this planet, is an element of societal consciousness.

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Water, Water Everywhere – as an Abundant Scarcity is not a myth. Fresh water is just not equally distributed across the globe. But it can be made accessible to people everywhere.

 In abundance available, but made scare by excessive pollution, excessive use in one place, so that it may create shortages in another place. 

The corporate sharks, who speak with a split tongue, pretend to protect water from pollution, but they do just the contrary. 

 If they succeed pretending that water is disappearing, because it has become so polluted, that every drop of fresh water is becoming ever rarer — for them it is a justification to privatize water for profit, corporate profit, that is, not for the benefit of the people.


Where Is the Available Fresh Water?

By far the largest quantity of fresh water is available in South America. 

The map shows a multitude of rivers flowing through the Amazon, carrying trillions of cubic meters of fresh water, largely unused for human consumption, into the Atlantic. Most of them are in Brazil.

About 90% of South America’s waterways are draining into the Atlantic. This leaves a relatively thin strip of heavily populated western South America in a state of desert, or semi-desert (see map below).


Brazil, with about 8,200 km3 annually renewable freshwater, ranks number one with about one eighth (1/8) of the world’s total renewable freshwater resources which are estimated at 45,000 km3. The Amazon Basin holds about 73% of all of Brazil’s freshwater. Renewable freshwater is the composite of annually sustainable surface and groundwater recharge combined (recharge by precipitation and inflow from outside).

The second most water-abundant country is Russia with 4,500 km3 / year, followed by Canada, Indonesia, China, Colombia, US, Peru, India – all with renewable water resources of between 2,000 km3 and 3,000 km3 / year.

By continent, the Americas have the largest share of the world’s total freshwater resources with 45 percent, followed by Asia with 28 percent, Europe with 15.5 percent and Africa with 9 percent. 

This scenario immediately points to Africa’s vulnerability. Africa is clearly the most vulnerable continent from a water resources – survival – point of view. Africa has about 60% of the world’s remaining and known available natural resources; resources the west covets and goes to war for.

South America is home of one of the world’s largest single underground renewable freshwater reservoirs, the Guarani Aquifer which underlays 1.2 million square kilometers (km2), equivalent to about the size of Texas and California combined. Of the Guarani, 71% is under Brazil, 19% under Argentina, 6% under Paraguay, and 4% under Uruguay. Another huge underground water reservoir is underlaying North Africa – see below.

The Guaraní aquifer was discovered in the 1990s. It is named after the indigenous people who have inhabited the area for centuries. The Guarani holds an estimated 46,000 km3 of freshwater (not to confound with the annual renewable freshwater, of which Brazil has about 8,300 km3 – see above). 

It is said that the Guaraní could supply the current world population for the next 200 years with 100 liters per capita per day.

The present Guarani’s extraction rate is a little over 1 km3 per year, while the potential recharge rate is between 45 km3 and 55 km3/year, meaning that there is so far no risk of over-abstraction. This could however, change quickly.

The real risk for the plentiful Guarani underground “lake” is privatization. 

About 35 million people inhabit the Guarani region. In the Brazilian section of the Guaraní, some 500 to 600 cities are currently supplied with Guaraní water – how many of these municipal supplies are already privatized?

In North Africa, the Nubian Sandstone Aquifer System (NSAS) covers a surface area of around 2.2 million km2 extending over four North African countries (Sudan, Chad, Egypt, and Libya). It is together with the Guarani aquifer, one of the largest known reserves of groundwater in the world. It dates from the Quaternary period, some 2.5 million years back.

The NSAS stores an estimated 370,000 km3 of fresh water. However, only 10% to 20% are renewable and relatively easily accessible. The rest is what is called fossil or non-renewable water.

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As fresh water reserves are made believe to diminish, corporate privatization is quietly pushing ahead. Privatization of parts of the Guarani aquifer is a real risk.

Transnational corporations, such as Nestlé, Coca Cola, PepsiCo, Dow Chemicals, and other transnationals with strong water interests, like Veolia, Suez (French), Thames (UK), Bechtel (US), Petrobras and a myriad of others, join with the World Bank, Inter-American Development Bank (IDB), different UN bodies, as well as many bilateral aid organizations and neoliberal NGOs. They are pushing ahead with privatizing fresh water resources, under the pretext of protecting drinking water sources for humanity. 

Nothing could be farther from the truth. While the UN narrative of providing access to every world inhabitant to fresh water is ongoing and strong, for the last several decades the number of people without drinking water has barely changed. Today, there are still more than 2 billion people without clean water, making them, especially children, highly vulnerable to water-borne diseases. 

It is high time that people are waking up, creating, for example, public trusts to preserve water as a public good for the benefit of humanity. It is one method for the common people to raising the seed “water” and let it grow into the collective consciousness of society.

Here, Water joins Peace – as a MUST Human Project. We, the People, must conserve water, protect it from pollution and keep it in the public domain – to maintain water as a Human Right, thereby enhancing the United Nations Resolution of 2010 and transforming it into reality.

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Peter Koenig is a geopolitical analyst and a former Senior Economist at the World Bank and the World Health Organization (WHO), where he worked for over 30 years around the world. He lectures at universities in the US, Europe and South America. He writes regularly for online journals and is the author of Implosion – An Economic Thriller about War, Environmental Destruction and Corporate Greed; and  co-author of Cynthia McKinney’s book “When China Sneezes: From the Coronavirus Lockdown to the Global Politico-Economic Crisis” (Clarity Press – November 1, 2020)

Peter is a Research Associate of the Centre for Research on Globalization (CRG).
He is also a non-resident Senior Fellow of the Chongyang Institute of Renmin University, Beijing.


AHH: misery is a business model.. even during depopulation a profit is being made..

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Les masques jetables: une menace pour la planète, selon une étude française

Depuis leur introduction pendant la pandémie, les masques jetables se sont rapidement répandus dans nos vies, mais aussi dans notre environnement. Composés principalement de polypropylène, du plastique, ces masques posent désormais un défi environnemental majeur. Des chercheurs du LIEC (Laboratoire interdisciplinaire des environnements continentaux) ont mené une étude pour évaluer l’impact de ces masques sur l’environnement.  Ils ont découvert qu’en dégradant, ces masques de protection changent de propriétés. L’usage du masque jetable a ainsi créé une grave pollution. Selon les écologistes, cette politique a engendré la hausse inquiétante de l’usage du plastique.

Entre 2019 et 2021, la pandémie a généré une hausse fulgurante de la production mondiale de masques de protection jetables. Au cours de ces trois années, ils sont jetés partout et personne ne se souciait des conséquences de leur présence dans l’environnement. Une équipe de chercheurs lorrains s’attelle à comprendre l’impact de leur dégradation sur les écosystèmes. Outre le coût économique, cette politique du masquage constitue un coût environnemental non négligeable. Elle est à l’origine de la pollution plastique, une des principales menaces environnementales de la planète.

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