Cela fait quatre jours que l’enquête Covid au Pays de Galles a débuté. C’est fini pour cette semaine et s’il y a une chose à retenir, c’est que les ministres gallois ne savaient même pas leurs propres règles Covid selon l’ancien secrétaire d’État Simon Hart. Ce dernier a ajouté que la lutte contre la pandémie aurait dû être menée à l’échelle du Royaume-Uni. Notons qu’il a été le premier homme politique à avoir témoigné lors de cette enquête.
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Comme on le voit, l’actualité est particulièrement dense en ce moment. L’actualité de ce mardi sera dominée par le rejet de la loi immigration dans sa version adoptée par la Commission des Lois de l’Assemblée Nationale. Ce rejet implique un retour au texte adopté par le Sénat.
Reste à savoir quelle sera l’attitude d’Emmanuel Macron : dissolution ou pas ?
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Pourquoi j’ai decidé, en accord avec les ayant droits de Simone Veil, de retirer, au nom de la Région @iledefrance, le prix Simone Veil à Zineb El Rhazoui. pic.twitter.com/rv78OpeyfX
— Valérie Pécresse (@vpecresse) December 10, 2023
La décision de Valérie Pécresse, summum de soumission aveugle au lobby sioniste désormais en roue libre dans notre pays, permet de dissiper les malentendus sur la notion de lutte contre l’islamisme. Jusqu’ici, nous étions tous persuadés que, dans le combat du judéo-christianisme contre l’Islam, ce qui comptait, c’était l’engagement contre le fondamentalisme.
Mais pas du tout ! il y a donc deux catégories de combattants contre l’islamisme : les fréquentables, ceux qui applaudissent aux massacres de Palestiniens, et les infréquentables, ceux qui prennent leurs distances vis-à-vis de la brutalité israélienne. Ceux-là sont bannis comme s’ils étaient des fondamentalistes musulmans !
Dans la pratique, la famille Veil reproche à Zineb el-Rhazoui d’avoir retweeté un message qui ne lui convient pas
Bonjour Madame @vpecresse.
Il y a quatre ans, la région Ile-de-France a remis à Madame @ZinebElRhazoui un prix portant le nom de ma grand-mère Simone Veil.
Ma grand-mère qui a passé plusieurs mois, d'avril 1944 à janvier 1945, à survivre dans le camp d'Auschwitz-Birkenau, pic.twitter.com/E03LYqLpZS— Aurélien Veil (@AurelienVeil) December 9, 2023
On peut donc risquer sa vie pour lutter contre l’islamisme, tout cela ne compte pas dès lors qu’on accorde du crédit à ceux qui établissent un parallèle entre le suprémacisme juif au pouvoir en Israël et le national-socialisme. On commence à comprendre : l’enjeu véritable n’a jamais été de combattre l’islamisme. Il consistait à défendre Israël et sa politique de colonisation.
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Il y a tout juste un an Philippe Simonnot disparaissait. Il laisse une œuvre variée, forte et atypique. Économiste libéral et journaliste mordant, il fit découvrir les tours et détours de l’économie aux lecteurs du quotidien Le Monde. Il fut brutalement licencié du journal en 1976 pour avoir crûment dévoilé comment de grands commis de l’État jouaient au mécano industriel avec des entreprises nationales comme Elf Aquitaine, ce groupe pétrolier public qui fut ensuite absorbé par Total en 1999 !
Heureusement, cette triste rebuffade agit sur Simonnot comme un stimulant : il publia une trentaine d’essais, aussi divers qu’originaux, jusqu’à sa mort. L’un de ses derniers ouvrages1 jetait une lumière crue sur les relations d’Israël avec les grandes puissances, abordant sans fard les migrations juives, le sionisme et la colonisation israélienne de la Palestine2.
Précis et clairvoyant, son diagnostic mérite d’être rappelé aujourd’hui car il éclaire bien l’imbroglio Israélien actuel !
Le 2 novembre 1917, Arthur Balfour, ministre britannique des Affaires étrangères, transmit à lord Rothschild une brève lettre dactylographiée dont les termes engagèrent le processus politique qui aboutit plus tard à la naissance d’Israël.
La promesse sibylline du ministre Balfour préparait le mandat que l’Angleterre exerça sur la Palestine de 1920 à 1948 ; exprimant une sympathie pour les « aspirations juives sionistes », elle promettait d’établir en Palestine « un Foyer national pour le peuple juif » (sic). Cette déclaration répondait donc à la fois aux ambitions des sionistes juifs et au mondialisme du président américain Wilson qui prôna, devant le Sénat des États-Unis en janvier 1917 : « une paix sans victoire et sans annexion » pour l’après-guerre !
Parfaitement officieuse, cette « déclaration » d’un membre du gouvernement britannique endossait donc le projet sioniste porté par Theodor Herzl depuis 1896 : en butte à des persécutions chroniques, des Juifs polonais ou russes venaient s’établir en Allemagne, en France, en Angleterre et aux États-Unis.
Quitte à émigrer, pourquoi ces populations ne pousseraient-elles pas jusqu’en Palestine, une destination mythique définie, un peu cavalièrement, comme une « terre sans peuple pour un peuple sans terre »3.
Cette hypothèse trouva un écho favorable chez les juifs d’origine russe, ukrainienne ou polonaise4; elle soulevait en revanche de fortes réticences chez les Juifs assimilés d’Europe occidentale (allemands, britanniques ou français), ainsi que parmi les Américains qui étaient plutôt antisionistes à cette époque.
En rappelant les politiques des uns et des autres (Américains, Anglais et Français, en particulier) Simonnot dévoilait les intentions et les propagandes de chacun. Sur le dossier de la Palestine et du Proche-Orient, les puissances coloniales furent progressivement ravalées, comme ailleurs, au rang de puissance moyenne. Et l’Amérique sacrée (pour un temps !) comme gendarme du monde et comme tuteur du Levant : en ce mois de novembre 2023, c’est effectivement la sixième flotte américaine qui croise au large de Gaza !
Dans ce Proche-Orient où rien n’est jamais simple ni univoque, que fit la France ?
Première étape : quelques mois avant la déclaration de Balfour en 1917, le sioniste Nahum Solo reçut une lettre (secrète !) de Jules Cambon5 qui lui promettait la sympathie de la France et s’engageait à soutenir « la renaissance […] de la nationalité juive sur cette terre dont le peuple juif a été chassé depuis tant de siècles » (cité par Simonnot p. 34). Le Quai d’Orsay prenait donc position.
Seconde étape : soucieux de contrer le désir britannique de « remplacer la France à Damas et à Beyrouth6 », Charles de Gaulle activa en 1941 une collaboration franco-sioniste qui se prolongea bien au delà du second conflit mondial : « ennemis des Anglais, ils deviennent des amis de la France » (id. p. 134) !
La France soutint donc la résistance juive dont le terrorisme sapait la présence britannique en Palestine (Groupe Stern, Haganah, Irgoun) avant leur départ définitif. Et l’émigration vers la Terre promise de ceux qui fuyaient les pogroms de Pologne, de Roumanie et de Hongrie, après l’armistice de 19457.
La France vota à l’ONU pour la partition de la Palestine entre Juifs et Arabes (novembre 1947) ; une coopération militaire consolida ensuite le complexe militaro-industriel israélien dont la clef de voûte fut l’arme nucléaire tactique de l’État d’Israël. Cynique de part et d’autre, la collaboration entre Français et Israéliens dura longtemps : dans les domaines des armes, du renseignement, de la tactique et de la stratégie, depuis Ben Gourion jusqu’à Begin et Shamir…
À l’époque de Balfour, l’épine dorsale de l’Empire britannique allait de l’Inde à la Grande-Bretagne.
Cet axe maritime essentiel impliquait de contrôler le canal de Suez et l’Égypte. Il fallait donc chasser les Turcs qui occupaient ces territoires8.
Un important contingent britannique (400 000 hommes plus autant de supplétifs arabes et indiens) tentait de soumettre la Mésopotamie depuis 1914, pendant que la bataille de Verdun épuisait les troupes françaises qui auraient bien apprécié d’être épaulées par leurs alliés anglais !
Pour se faire pardonner cette guerre du Levant qui limitait l’engagement anglais en Europe, les Britanniques associèrent finalement les Français au partage du Proche-Orient. Les accords proposés par Mark Sykes à François Georges-Picot prirent forme en mai 1916 : ils allouaient aux Français le Liban et la Syrie, tandis que la Grande-Bretagne s’attribuait le Koweït, l’Irak, la Jordanie, la Palestine, le port de Haïfa et Saint-Jean-d’Acre. Jérusalem aurait une administration internationale9 !
En définitive, Balfour, Sykes, Georges-Picot ou Paul Cambon, ambassadeur français à Londres au moment des accords Sykes-Picot, concevaient encore le monde dans des termes du XIXe siècle : les Anglais confortaient l’implantation de leur Empire ; et la France radicale, laïque et républicaine, s’affirmait comme protectrice des saints et des communautés chrétiennes du Levant ! Et la Couronne britannique contrecarrait en coulisses les positions françaises, en cultivant simultanément amitiés arabes et espoirs sionistes10 : bien difficile de démêler cet écheveau qui préparait les troubles d’aujourd’hui : rien de nouveau sous le Soleil !
Depuis 1917, le soutien de l’Amérique à Israël est un lieu commun politique : bon an mal an, et de Wilson à Trump et Biden, l’Oncle Sam suit une politique sioniste que soutiennent à la fois des lobbies chrétiens et des groupes de pression juifs.
Le « sionisme chrétien » remonte loin dans l’histoire : il prolonge le millénarisme de nombreuses sectes du Moyen Âge11. Les protestants qui contribuèrent à peupler le Nouveau Monde en gardent des traces ; des politiques comme Jimmy Carter ou George W. Bush en furent imprégnés. Cela explique que Balfour, Shaftesbury, Lloyd George ou Sykes se convertirent au sionisme et que d’autres s’affirmèrent sionistes « en tant que membre de l’Église d’Angleterre » (id. p. 69).
Winston Churchill fut un « sioniste cynique » : pour lui, Anglais et Juifs avaient une même défiance envers les Arabes ; en Palestine, les juifs seraient donc, pensait-il, un facteur de sécurité pour les Britanniques. Il justifiait donc la déclaration Balfour à laquelle il n’avait pris aucune part. Pour les Anglais, Israël cantonnerait l’influence arabe au Proche-Orient, afin d’exploiter les ressources mésopotamiennes, et de mettre en culture les terres laissées en friche par les Arabes12 !
Comme la Grande-Bretagne avant elle, l’Amérique est encore prisonnière de ses paradoxes. Elle ne choisit pas entre des engagements incompatibles entre eux : alliance avec les monarchies du Golfe, d’un côté ; alliance israélienne, de l’autre ; alliance militaire avec les turcs qu’on ménage parce qu’ils verrouillent l’empire russe au Bosphore ; et alliance septentrionale dont la Norvège est le chaînon qui verrouille l’empire russe au nord13 !
De tels paradoxes sont légion dans le jeu levantin.
De plus, personne ne peut occulter ni le fait religieux ni le communautarisme, ni le clanisme qui participent à l’opacité politique dans cette région, comme au Caucase et aux Balkans14.
Philippe Simonnot soulignait à raison toutes ces subtilités qui rendent l’action politique levantine illisible pour un esprit rationnel !
Ceux qui ont vécu en Orient le savent : en Russie, en Arabie, ainsi qu’en Extrème-Orient, l’intérêt personnel, la manœuvre et le double langage sont de règle ; aucune promesse n’est durable, sauf si une force incontestable vous impose de la respecter, ce que tente de faire la Sixième Flotte devant Gaza, et, peut-être, la dissuasion nucléaire d’Israël !
Herzl, inspirateur du sionisme moderne, est l’idéal-type de ce dossier. Jamais ses interventions aux congrès sionistes n’évoquèrent la « question arabe ».
Au contraire, il soulignait sans fard que : « faire disparaître les Arabes (de Palestine) est au cœur du rêve sioniste » (Simonnot, p. 84). Dès les années 1930, Ben Gourion affirmait aussi que les sionistes ont déplacé les populations arabes afin que la Palestine devienne une « terre sans peuple », afin d’y installer son « peuple sans terre », venu d’Europe centrale !
Weizmann, premier président du nouvel Israël, condensa son dessein dans un dicton que personne n’oserait prononcer aujourd’hui : « L’Arabe, fils du désert ? Il faudrait plutôt l’appeler : le père du désert ! »
Sur quoi débouche cette aventure tragique, vieille de plus d’un siècle ?
Simonnot notait qu’il a toujours existé, en France et ailleurs, des Juifs pour s’opposer au sionisme, et que ce dernier n’a pas eu la meilleure part dans la politique internationale : le drame actuel de la bande de Gaza le rappelle avec force !
Le déplacement des populations palestiniennes se poursuit : Simonnot le rapprochait des « épurations ethniques » au sein de la Yougoslavie des années 1990 ; que dire à Gaza ? Depuis 1947, le déplacement des populations continue. Est-ce la face sombre du sionisme contemporain ?
Sa face claire, que nous admirons, est séculière : depuis Tel Aviv, de nombreuses start-up participent au progrès de notre temps, biologique ou numérique, en liaison étroite avec les plus grandes universités et avec les réseaux du monde contemporain !
En rasant des immeubles gazaouis, les canons d’Israël ont-ils déclenché l’Apocalypse ? J’hésite à citer le mot du Christ sur sa croix : « Tout est accompli ! » (Jean 19-30) : s’il s’applique en l’espèce, la Palestine peut avoir un avenir !
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Article rédigé en novembre 2023, inspiré d’une note de lecture publiée par l’auteur en 2020.
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