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À partir d’avant-hierHashtable

La presse traditionnelle contre l’information “open source”

Par : h16

Il faut le dire simplement : la presse traditionnelle ne fait plus de journalisme, ni d’information. Elle est à peine capable de rapporter les potins.

Et non, ceci n’est pas une exagération.

Chaque jour qui passe apporte une démonstration supplémentaire de l’inutilité de la presse traditionnelle face aux réseaux sociaux et à l’information organique, collectée par les citoyens disposant d’une connexion internet. Et chaque jour apporte aussi la preuve de l’inadéquation croissante du modèle d’affaire de la presse traditionnelle à l’ère de l’information numérique.

La presse d’hier est maintenant en concurrence directe avec l’information “open source”, qui, comme les logiciels libres, bénéficie des mêmes avantages qui lui permettent de complètement écrabouiller la presse d’hier.

Sans surprise, les médias traditionnels – exactement comme les éditeurs de logiciels traditionnels – considèrent la collecte d’informations sous l’angle de la source propriétaire et, de ce point de vue, ne peuvent s’empêcher de rabaisser l’information “open source”. Après tout, eux ont accès à des personnes, des informations et des données qui ne sont pas disponibles pour les non-initiés, la piétaille, ceux qui ne sont rien…

Et puis, tout le monde sait que le vrai journalisme, c’est aller frapper aux portes, téléphoner à droite et à gauche, et surtout, avoir des relations avec des sources établies et des experts en la matière. De façon symétrique, ces sources et ces experts s’appuient sur ces relations avec les médias pour diffuser des informations et des points de vue à la petite cuillère, dans le but de faire passer des messages (un “narratif”, comme on dit en franglais de nos jours).

Ce dernier siècle, ce petit jeu n’a fait que s’institutionnaliser : tout comme les éditeurs de logiciels propriétaires imposaient leurs protocoles, leurs formats, les “sources établies” et les “experts reconnus” ont, par leur truchement avec les médias traditionnels, façonné des récits, les opinions et les politiques. Avant l’avènement des informations “open source”, les histoires se succédaient, les informations étaient fournies par des “sources proches” de ce qui se passait dans le monde, informations qui devenaient le récit établi, officiel.

Pour continuer la comparaison avec les logiciels propriétaires, on notera que la plupart des acteurs du secteur savent désormais que les failles de sécurité sont découvertes et comprises beaucoup plus rapidement en dehors des éditeurs qu’en interne : les capacités nécessaires à collationner les informations permettant d’identifier, de prévenir et de corriger ces problèmes – qu’il s’agisse de logiciels propriétaires ou non – dépassent celles des éditeurs eux-mêmes. De ce point de vue, les logiciels libres ont clairement rivalisé avec les propriétaires et la vieille école qui imposait la discrétion n’a pas pu perdurer.

De la même façon dans le domaine de l’information grand public, un profond changement a pris place ces vingt dernières années.

Non seulement tout le monde, où qu’il se trouve, peut publier pensées, opinions, expériences ou vidéos et photos personnelles et donc tout ce qui contribue à fournir de l’information, mais tout le monde se retrouve aussi dans la position de pouvoir tester la véracité de ces informations. Et les résultats de ces tests seront eux-mêmes sujets à évaluation, et ainsi de suite (les “Notes de Communauté” sur x.com en sont l’exemple vibrant).

Mieux encore : l’information, c’est aussi celle que fournissent les millions de capteurs divers qu’on retrouve partout à présent, de l’imagerie satellitaire aux cartes, en passant par les enregistrements de témoins, les informations et dossiers historiques et une incroyable collection de sources de données, dont beaucoup sont fournies par le gouvernement lui-même. Ces sources fournissent toujours plus d’informations à une vaste communauté qui s’en sert pour recouper sans arrêt témoignages et assertions.

Et au-delà de ces informations, on trouve à présent de véritables experts sur des événements qui ne sont plus liés aux organisations impliquées et qui sont prêts à donner leur avis, qui peuvent le faire directement sans plus passer par les plateaux télés ou radios officiels. Le décalage avec les habitués réguliers de certaines chaînes est alors frappant. En fait, par l’existence même d’un nombre croissant de canaux informationnels, ce n’est plus seulement l’information et l’expertise qui s’en trouvent améliorés, mais aussi les équilibres et la richesse des débats (aussi vigoureux soit-il).

Enfin, L’information “open source” est caractérisée par une rapidité sans pareille : ses acteurs sont disponibles 24 heures sur 24, dans toutes les langues et dans tous les fuseaux horaires. Et contre ça, aucune salle de rédaction ne peut rivaliser.

Dans ce contexte, l’idée qu’une histoire soit définie exclusivement par une conversation privée, une “source bien placée”, un “expert” et un journaliste est en train de disparaître complètement.

Les événements récents (crise covid, vaccins, guerre en Ukraine, conflit israélo-palestinien) montrent clairement que ce modèle d’information “open sources” bouscule le modèle à sources propriétaires du passé et explique aussi cette impression, lorsqu’on consulte la presse de grand chemin, de ne lire que des opinions : du point de vue de la production, ces opinions sont moins coûteuses à réaliser que les informations fournies par des communautés entières consacrées à des collectes de données précises.

Il y a quelques années, on pouvait encore croire, en faisant preuve d’optimisme un peu naïf, que le journal télévisé de 20 heures présentait une sorte de synthèse minutieuse d’informations vérifiées. En réalité, il ne s’agissait au mieux que d’opinions et d’interprétations d’un petit nombre de personnes disposant d’une expertise très limitée (et parfois carrément usurpée) sur des informations encore plus limitées. Ce n’est qu’à la faveur de la découverte de gros bobards (les “armes de destructions massives” de Powell, pour ne citer que cet exemple) qu’on a commencé à comprendre, très progressivement, la supercherie.

Dans ce contexte, la notion même de “désinformation” prend une coloration très particulière : on comprend que les opinions de personnes lambda n’en sont pas, n’en déplaise à tous les censeurs rabiques qu’on retrouve, tous et de façon coïncidente, dans les médias de source propriétaire. Eh oui : prétendre que les informations de sources ouvertes sont fausses constitue un des rares mécanismes à disposition de la presse traditionnelle pour tenter de conserver son audience.

Malheureusement pour eux, le combat est inégal : trop de communautés vérifient trop d’informations trop vite et de façon trop pertinente pour que la presse traditionnelle puisse espérer faire le poids un jour. Si les médias de grand chemin parviennent à se concentrer sur les potins, peut-être arriveront-ils à tirer leur épingle du jeu, mais ça n’en prend pas le chemin.

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[Redite] Les impôts en BD, c’est plus facile :)

Par : h16

Article initialement paru le 17 septembre 2009

Une nouvelle année commence, vigoureuse de possibilités exaltantes, de rebondissements rigolos et d’inventivité renouvelée. Et aussi, de prélèvement à la source dont on se doute déjà qu’il se passera très bien et d’autant mieux que le consentement à l’impôt, en France, n’a jamais été aussi bon.

Du reste, à quoi servent nos impôts ? En 2009, l’État proposait une petite bande-dessinée pour expliquer un peu ses idées à ce sujet. La version que je vous propose représente à mon avis plus fidèlement la réalité.

Notez qu’elle date de 2009. Absolument rien n’a changé depuis (10 ans plus tard, à peu près). Ceci devrait normalement déclencher une saine réflexion chez nos concitoyens contribuables. Rassurez-vous : il n’en sera rien.

(On cliquera sur les images pour les voir en pleine taille.)

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Un prélèvement à la source calé, cadré, carré

Par : h16

La fin d’année approche. Les quelques jours qui s’inscriront dans ce qu’on appelle, traditionnellement, la Trêve des Confiseurs verront peut-être un salutaire retour au calme pour le Président Macron, son gouvernement et ses députés. Espérons-le, car du calme et de la sérénité, il va en falloir pour préparer comme il faut ce passage au prélèvement à la source que beaucoup anticipent avec fébrilité.

Rassurez-vous cependant, c’est le ministre Gérald Darmanin qui est à la barre, qui a insisté pour que cette formidable réforme soit bien mise en place et qu’elle soit menée à terme. On sait déjà que ce sera une réussite flamboyante avec feu d’artifice et petits fours.

Il faut dire que tout est calé, cadré, carré. Chaque processus a été revu, chaque procédure a été optimisée, chaque algorithme a été testé et poli, chaque cas d’exception a été envisagé.

Mieux que ça : Bercy sait que quelques cas épineux ne manqueront pas d’advenir. L’administration fiscale a donc déjà tout prévu pour couvrir aussi cet angle. Mazette, quelle planification d’enfer !

Pour les rares (forcément rares) Français contribuables qui découvriront une petite (forcément petite) erreur lors de leur prélèvement à la source, le Ministère des Finances a d’ores et déjà mis en place un standard téléphonique dont les agents, dûment formés, sauront répondre à toutes les questions fiscales possibles.

Il faut bien comprendre que ce véritable « guichet d’information téléphonique » représente probablement l’outil le plus affûté de la boîte (bien remplie) de Bercy pour parer à toutes les éventualités. En outre, n’oubliez pas que les perceptions locales seront elles-aussi au rendez-vous. Gérald l’a d’ailleurs rappelé : 79 d’entre elles n’ont pas été fermées, ce qui montre une vraie volonté de ne pas fuir devant les contribuables en colère répondre en direct aux questions des contribuables.

Nous avons maintenu 79 trésoreries dans les territoires ruraux !
Le @gouvernementFR va sortir les services publics des métropoles pour les rendre plus accessibles à tous les Français.
Nous voulons augmenter de 30% les points de contacts dans les territoires. cc @ALCattelot pic.twitter.com/YkJSVomnxN

— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) December 18, 2018

Vous voyez, tout va bien : l’augmentation des points de (full-)contact est donc prévue. Le rare contribuable confronté à la petite boulette fiscale pourra se défouler s’expliquer au guichet. On l’écoutera poliment et ça ne changera rien.

Quant aux standards téléphoniques, il avait été question au début de faire appel à des sociétés privées, rodées à la gestion des appels téléphoniques en nombre, pour traiter les questions fiscales qui pourraient se poser lors du passage au prélèvement à la source.

Cette idée, coûteuse, posait cependant quelques petits soucis de confidentialité des données échangées (oh, si peu !) et risquait aussi de donner le flanc à la critique parfois entendue de capitalisme de connivence, le contrat couvrant la prestation étant assez potentiellement juteux.

Or donc, à l’instar de la fermeté inébranlable qui fut de mise pour le cap jupitérien de notre Président en matière de réformes, le ministre n’aura pas hésité à changer d’avis au mois d’août : difficile de trouver l’entreprise privée qui pourrait répondre au cahier des charges strict et pointilleux d’une administration fiscale qui est – je le rappelle – particulièrement calée, cadrée, carrée.

En septembre, les choses se font plus claires : le contribuable n’aura pas à payer pour les appels passés au numéro de téléphone du standard pas du tout privé qui sera mis en place pour répondre aux quelques appels sporadiques – forcément sporadiques – de la brebis contribuable égarée.

Après tout, payer ses impôts est plus qu’un devoir du contribuable : c’est aussi un plaisir citoyen et un lien renouvelé à la nation et son État qui distribue des prestations que le monde nous envie. Dès lors, il serait étrange de faire payer l’appelant, n’est-ce pas ?

Parallèlement, la mise en place du service téléphonique en question suit son cours, ce qui explique l’embauche discrète et paniquée calme et planifiée de nouveaux agents dont la formation, qu’on devine déjà précise, complète et pertinente, ne manquera pas de mettre à profit les 2 ou 3 semaines, soit 10 à 15 jours ouvrés – mazette, quelle planification d’enfer ! – qui séparent la fin de l’année pour avoir une équipe au top.

Bref : tout est maintenant prévu. Calé. Cadré. Carré.

Enfin presque.

Finalement, après avoir bien réfléchi, Gérald le petit malin a compris qu’il y avait certainement moyen de se faire deux ou trois thunes avec son nouveau centre d’appel fiscal : finalement, le numéro ne sera certes pas surtaxé (ah ah ah, la blagounette : une surtaxe pour Bercy, ce serait une nouveauté) mais ne sera néanmoins pas gratuit (i.e. payé avec l’argent des autres). Oui, vous avez bien lu : le fait de vouloir comprendre, par téléphone, pourquoi on vous a désanussé fiscalement pendant la nuit du 31.01.2019 au 01.02.2019 vous coûtera un petit écot supplémentaire.

Il n’y a pas de petits profits. Et, soyons franc, c’est très malin de la part de Gérald : à chaque fois que vous viendrez pleurnicher parce que votre impôt a été malencontreusement mal calculé et qu’il ne vous reste que 100€ (non chargé, non fiscalisé, cadeau de Macron) pour terminer le mois, vous paierez.

D’une part, cela garantira que seront correctement payés les agents embauchés pour vous donner des directives floues, des conseils ridicules et des informations périmées. Ce serait dommage que ne soient pas correctement rémunérés les efforts qui seront déployés dans ce centre d’appel pour éparpiller les quelques centaines de milliers douzaines de contribuables malencontreusement lésés par le calcul pointu mené par les puissants ordinateurs de Bercy.

D’autre part, cette facture téléphonique aidera aussi à trier le bon grain de l’ivraie, l’ivraie étant ce contribuable tatillon qui viendrait à se plaindre d’une ponction trop forte, le bon grain, celui-là qui expliquera sa surprise de n’avoir pas été retenu à la source…

Décidément, la France est un pays merveilleux où, après avoir inventé (via la CSG) un impôt sur un revenu déjà imposé, il faudra bientôt payer pour s’acquitter de ses impôts et s’assurer que son dossier est correctement traité.

Vraiment, bien joué Gérald.

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La facture

Par : h16

Ah, la pédagogie ! Que n’a-t-on écrit sur cette science indispensable pour transmettre le savoir, les connaissances et les concepts (aussi fumeux soient-ils) aux élèves concernés ! Car c’est bien de pédagogie, comme aiment à le répéter nos ministres et nos élus, dont il faut user tant et plus pour faire comprendre aux enfants élèves citoyens les mesures vigoureuses, que dis-je, héroïques mises en place par Emmanuel Macron pour redresser le pays !

Et faire preuve de pédagogie, c’est un véritable défi compte-tenu des moyens limités dont disposent nos élus et des moyens encore plus limités dont sont gratifiés nos concitoyens.

Tout le monde le sait : il est plus difficile d’enseigner à des abrutis qu’à des lumières qui comprennent plus vite et mieux les concepts avancés. Malheureusement, la fine analyse du député Gilles Le Gendre, président du groupe LREM à l’Assemblée nationale ne laisse guère de doute : nos pauvres élus ne sont pas tombés sur le bon peuple, qui n’a pas toute l’intelligence et la finesse nécessaire pour comprendre les « réformes » et ces fameuses mesures vigoureuses entreprises depuis l’accession d’Emmanuel Macron à l’Élysée :

.@GillesLeGendre : "Nous avons insuffisamment expliqué ce que nous faisons. Et une 2e erreur a été faite : le fait d'avoir probablement été trop intelligent, trop subtile, trop technique dans les mesures de pouvoir d'achat. Nous avons saucissonné toutes les mesures" #Tdinfos pic.twitter.com/NKO7syUUWh

— Public Sénat (@publicsenat) December 17, 2018

Au moins, les choses sont claires : les réformes ont été lancées, les mesures ont été prises, mais, malgré les explications extensives et intensives, malgré les petits schémas, les mémos, les articles d’une presse pourtant toute acquise à leur cause, ce con de peuple n’a vraisemblablement rien entravé à ce qui était tenté.

Bien évidemment, au vu de la bronca déclenchée, la majorité se confond en explications vasouillardes et en excuses qui sentent un peu le plastique thermomoulé à la va-vite.

Au-delà de l’effarement que peut provoquer cette saillie d’un député qui en dit bien plus long sur leur façon de considérer le peuple qu’ils sont censés représenter que sur leur capacité réelle ou supposée de faire de la pédagogie, on peut aussi s’interroger sur le diagnostic posé.

On peut par exemple imaginer que nos élus ne sont pas tous complètement idiots, ce qui, au vu des événements récents est une hypothèse de plus en plus hardie. Il ne faut en effet pas être très affûté pour cumuler comme eux les mesures prises dans le cours des dix-huit mois passés et s’attendre à une réaction de joie et de soutien du peuple concerné.

Depuis l’avalanche de taxes diverses, l’augmentation des prix du carburant n’étant que la dernière tirade d’une suite consternante d’accroissements de la vexation fiscale, jusqu’à ce genre de déclarations particulièrement irritantes, en passant par la baisse des vitesses maximales à 80 km/h sur les routes secondaires, les contrôles techniques automobiles de plus en plus ubuesques, la criminalisation manifeste des Gilets Jaunes en les faisant passer pour des casseurs ou des extrémistes (de droite bien sûr), l’oubli en rase campagne du message initial « baissez les taxes » pour terminer par tenter l’enfumage général avec une distribution de bonbons (les 100 euros pour les smicards) qui s’avèrent frelatés (on ne sait pas d’où viendra l’argent, qui va le verser, comment, quand, qui nous rappelle Hollande avec son taux d’imposition de 75% parfaitement grotesque), bref, tout dans les démarches gouvernementales, dans les déclarations des députés, dans les lois votées indique précisément l’inverse de l’intelligence et de la finesse.

Ce n’est en réalité qu’une longue succession de recettes usées – l’augmentation des prélèvements – pour éviter à tout prix de toucher à la dépense publique. De bricolages marginaux en infâmes bidouillages improbables, de simplifications administratives qui transforment des textes déjà sibyllins en foutoirs institutionnels gluants, tout a été fait en dépit du bon sens, sans finesse et sans avoir jamais réellement pris conscience de l’état lamentable du pays.

Le pompon est bien sûr atteint avec l’obstination consternante du gouvernement et de ces mêmes élus à vouloir à tout prix maintenir un prélèvement à la source qui n’a été réclamé par personne. Mesure parfaitement technocratique et décidée d’en haut sur la croyance que l’intendance suivra et que le procédé permettra à l’État de sécuriser son apport d’argent frais, tout indique que cette grossière erreur de Hollande, entérinée par les fines équipes de Macron, va se terminer en catastrophe industrielle majeure.

L’intelligence de nos élus les a manifestement totalement protégés de tout contact avec la réalité.

De la même façon qu’ils n’ont absolument pas vu venir le mouvement de fond d’une France déclassée et appauvrie comme jamais par une fiscalité inique, ils ne voient pas venir les gros problèmes de trésorerie et la crise économique qui pointe à l’horizon.

Et partant, la facture approche

Celle provoquée par les Gilets Jaunes et décrite en détail par Sophie Coignard dans un récent article du Point. Quant à l’autre facture, encore plus salée, d’années de propagande démagogique à faire passer des vessies économiques pour des lanternes, elle va faire encore plus mal.

Eh oui monsieur Macron, mesdames et messieurs les députés, mesdames et messieurs les ministres, politiciennes et politiciens de tous bords : vous avez amplement profité de la distribution gratuite, vous avez su jouer, pendant de longues années, du discours démagogique dans lequel l’élu tenait le beau rôle, l’État agissait comme l’ultime arbitre et l’indispensable acteur de l’économie, seul capable de résoudre tous les problèmes des Français.

Ce faisant, mesdames et messieurs, vous avez enraciné dans l’ensemble du peuple l’idée invraisemblablement idiote que l’État était l’alpha et l’omega de la société française, qu’il en était autant le garant que le moteur. Vous l’avez sans cesse paré d’aptitudes toujours plus grandes au cours de 50 années passées : depuis la culture jusqu’à la sécurité, depuis l’éducation jusqu’à l’écologie en passant par l’énergie, le bâtiment ou les télécommunications, il n’a pas été un endroit, un domaine, un marché ou une niche dans lesquels l’État ne pouvait pas intervenir.

Tous, vous l’avez introduit dans la vie des Français, à votre profit bien compris. Tous, vous en avez expliqué l’impérieuse nécessité.

Voilà maintenant venu le temps du retour de bâton : les Français vous ont cru, et rares sont ceux qui ont encore le bon sens et les notions économiques de base pour comprendre l’ornière profonde dans laquelle vous avez poussé le pays. À présent, trop d’entre eux croient, dur comme fer, que l’État peut les sauver comme si l’État, ce n’était pas eux-mêmes…

Depuis trop longtemps, la réforme de l’administration, la baisse des dépenses publiques ont été oubliées. Si, au lieu de peigner la girafe et faire le kéké dans des uniformes variés, le Président s’était effectivement attaché à réformer l’État, on ne serait pas, maintenant, au bord d’une crise sociale, économique puis politique majeures avec une possibilité distincte et réelle d’une guerre civile au bout.

Au lieu de profiter des élections toutes fraîches de 2017 pour remettre à plat l’ensemble de la fiscalité confiscatoire, des codes de lois étouffants et de la vie syndicale parasitaire du pays, il a, comme ses prédécesseurs et avec la même absence effrayante de tout courage, choisi le bricolage à la marge et les petits arrangements minimalistes. Plutôt que nettoyer l’engeance gauchiste qui pourrit le pays en l’amenant lentement mais sûrement vers un Venezuela version vieux-Continent, il a choisi en toute désinvolture de travailler pour elle et continue, devant la colère populaire, sur la même trajectoire imbécile.

Pendant toutes ces années, rien n’a été fait. Maintenant, c’est carrément trop tard.

Ce pays est foutu.

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Des services publics que le monde nous envie

Par : h16

Il faut bien comprendre que si nous payons tous des impôts, si tous nous nous faisons taxer un petit peu partout et tout le temps, si nous avons l’immense joie de voir notre salaire amputé de moitié par les cotisations, nous avons en regard des services publics que le monde entier nous envie.

Bon. Certes, le monde entier ne nous envie pas forcément notre Société nationale de chemin de fer, dans la mesure où ses gloires passées ne se reflètent plus trop dans son infrastructure présente ni dans ses perspectives d’avenir faites d’aérotrains futuristes glissant rapidement d’une dette abyssale à l’autre, au point que la Cour des Comptes elle-même s’en émeuve quelque peu.

Il apparaît en effet que l’État (c’est-à-dire le contribuable, hein, ne nous leurrons pas) devra encore une fois être mis à contributions (pluriel de rigueur) pour assurer au train français un quelconque futur.

Mais baste ! Nos impôts valent bien le fait d’avoir de moins en moins de lignes locales, des trains régionaux rarissimes, des voies en décrépitudes, des tarifs incompréhensibles, des grèves perlées, des incidents et des accidents réguliers, non ?

De la même façon, qui se plaindra vraiment que nos impôts financent des hôpitaux publics 30 à 40% plus chers que le privé à prestations équivalentes ? N’est-ce pas là le prix à payer pour avoir … des hôpitaux en faillite, des personnels sur les rotules, des urgences débordées et infections nosocomiales en constante augmentation ?

Du côté de l’enseignement, qui peut décemment se plaindre de payer moult impôts et taxes pour qu’enfin toutes nos chères têtes blondes acquièrent le savoir indispensable à affronter les enjeux de demain ? N’est-ce pas merveilleux de savoir que les établissements publics reviennent au moins 30% plus chers que les établissements privés ? Là encore, n’est-ce pas là le prix à payer pour avoir 2,5 millions d’illettrés en France ? Ces impôts ne trouvent-ils pas toute leur justification quand on voit les résultats de plus en plus brillants des études et comparaisons faites avec nos voisins (qui n’ont pas la joie de payer autant pour des résultats meilleurs) ?

Et puis, à bien réfléchir, quelle est réellement l’alternative ?

Le privé peut-il se targuer de vraiment fournir des services utiles, à prix compétitifs et accessibles au plus grand nombre ? Faut-il revenir sur l’abomination que furent la démocratisation de l’aérien (pouah, quelle horreur !) ou de la téléphonie mobile (argh, quel méfait !) ? Est-il nécessaire de s’appesantir sur l’ironie mordante de constater que beaucoup de Gilets Jaunes parviennent à rejoindre Paris en utilisant les lignes de car partiellement libéralisées par Macron lui-même ?

L’initiative privée peut-elle réellement concurrencer la saine intervention publique, celle nourrie de nos impôts et qui donne de plus en plus des résultats probants ? Imaginer que le privé ferait mieux en matière de sécurité que le public, ce serait comme laisser certains quartiers émotifs à la merci de la mafia ou des pires gangs qui, seuls, seraient à même de maintenir l’ordre au vu et au su d’une police, certes publique et payée par nos impôts, mais globalement impuissante. Ridicule, évidemment.

D’ailleurs, peut-on réellement imaginer que les individus seraient capables de rivaliser avec nos administrations si belles, si performantes et si coûteuses précieuses, depuis la sécurité jusqu’à – par exemple – la conservation du patrimoine ? Allons ! Ce serait croire que des individus pourraient aller jusqu’à clandestinement entretenir des patrimoines publics sans que les administrations qui en ont la charge ne soient ni au courant, ni capables de prendre la relève ! Impossible. Ou presque.

Non, vraiment, il n’y a aucun doute à avoir (et de toute façon, aucun doute ne sera permis) : certes, la France est maintenant le pays le plus imposé du monde. Certes, le contribuable français se fait courageusement tarauder le fondement à coup de trépan pétrolier pour la bonne cause et pleure si jamais le forage s’arrête à la perspective que s’étiolent ses services publics que le monde entier lui envie jalousement. Certes, cela mène tout le monde à la ruine, mais entre les flonflons de la fête à l’Élysée et le bruit de plus en plus fort du trépan pétrolier qui fore, fore, fore toujours plus profond, difficile d’émettre un avis différent et de se faire entendre.

Non vraiment, nous avons des services publics à la pointe, et c’est cette qualité, cette probité, ce sont ces résultats qui expliquent, forcément, ce dosage minutieux et précis de notre imposition.

Du reste, ce serait faire un mauvais procès à nos administrations que se concentrer sur leurs petits soucis de gestion. Tout le monde sait que la première d’entre elles, l’administration fiscale, est véritablement à la pointe en matière d’organisation, de précision, de rigueur et d’exactitude. Toute erreur de calcul est évidemment combattue avec la plus grande fermeté… Généralement… Parfois.

Bon. Bref.

Compte-tenu de ces éléments et puisqu’on parle d’impôts, comment ne pas comprendre l’importance du Prélèvement à la Source ? D’autant qu’il se présente sous les meilleurs auspices : peu de bugs (voire pas du tout d’après notre buse sémillant ministre Darmanin) et une méthode générale de ponction extrêmement simple qui tient en quelques phrases condensées faciles à faire comprendre à un contribuable lambda… Tout indique que les premiers mois seront parsemés de succès flamboyants.

Dans ce contexte et puisque tout se passera bien, inutile de dire que la France pourra quitter les heures les plus Jaunes de son Histoire et s’éloigner avec calme et onctuosité de tout blocage qui aurait pu conduire à sa ruine définitive.

Les fanfaronnades de Darmanin

Par : h16

Tout se met donc en place, petit-à-petit, presque calmement. Le pays, lentement mais sûrement, se crispe sur ses habitudes parmi lesquelles on a choisi, sans honte, d’établir le niveau des recettes fiscales par rapport aux prévisions de dépenses au lieu de l’inverse.

L’imagination étant vraiment au pouvoir, les idées de dépenses ne manquent pas. Soyons franc : comme il s’agit de l’argent des autres, elles ne manqueront même jamais.

Il faut donc, coûte que coûte, trouver toutes les sources possibles d’abondement à ces dépenses plus ou moins fastueuses. À ce titre, c’est à Bercy que l’imagination est la plus débridée.

Récemment, et ce fut même l’occasion d’un petit billet explicatif, on apprenait par la bouche de Gérald Darmanin, le frétillant Ministre de l’Action et des Comptes publics, que Bercy allait investir pour son avenir (celui de Bercy autant que celui de Darmanin, d’ailleurs) : grâce à l’adjonction d’un logiciel malin qui va fouiner sur les réseaux sociaux, l’administration fiscale entend repérer et coincer les évadés et les fraudeurs fiscaux ou, en tout cas, ceux qui ont la mauvaise idée d’afficher un train de vie scandaleusement opulent en comparaison d’une imposition scandaleusement faible.

Que voilà un sympathique concept, dont on ne découvre que récemment une première estimation de la facture : apparemment, on peut arriver à traquer facilement les internautes fraudeurs pour la bagatelle de 20 millions d’euros.

Comme je l’avais noté avant même de connaître le montant qu’on envisageait de cramer dans un beau feu de joie, on sait déjà que toute cette opération va remarquablement bien se dérouler. Ce n’est pas le premier projet informatique mené par l’État. Ce n’est pas la première fois qu’il entend révolutionner tel ou tel aspect de ses services. Ce n’est pas la première fois qu’il cherche à pister le citoyen, le contribuable, l’internaute pour l’empêcher de penser de travers, de payer en dehors des clous, de poster des mèmes idiots ou de faire péter l’un ou l’autre portique multi-taxe.

Et ce n’est pas non plus la première fois qu’un tel projet se plantera, comme Louvois avant lui ou comme la petite Sirhen de l’Éducation Nationale… Ah oui, au fait, vous n’en avez que peu entendu parler, mais après Louvois et son demi-milliard d’euros de catastrophe industrielle retentissante, Sirhen, c’est ce logiciel destiné à prendre en charge les ressources humaines de l’Éducation Nationale, qui aura englouti 320 millions d’euros … en pure perte.

Devant ces chiffres, les 20 petits millions d’euros consacrés à la chasse au kéké sur Facebook paraissent presque maigres.

Mais on doit se rappeler que, d’une part, l’opération est logiquement vouée à l’échec tant ces réseaux sociaux ne sont en rien le reflet de la réalité et inciteront surtout les contribuables à se méfier encore plus de toute interaction en ligne avec le gouvernement. D’autre part, l’État n’a jamais été capable de démontrer la moindre capacité à réussir un projet informatique d’ampleur.

Autrement dit, voilà 20 millions qui vont aller à la poubelle (en passant probablement par la case « dérapage budgétaire à 100 millions » histoire de se rapprocher des précédents dodus).

Les fanfaronnades de Darmanin seront probablement mises en sourdines lorsque le fabuleux logiciel, acheté à grands frais, se révélera particulièrement mauvais ou impuissant à traquer les fraudeurs jusque dans les chiottes de Renault-Nissan.

Cependant, peut-on vraiment être surpris de la médiocrité du personnage lorsqu’on se rappelle qu’il y a un an – le 24 novembre 2017 – ce même pipeauteur frisé se laissait aller à ironiser avec décontraction sur une éventuelle jacquerie que provoquerait l’augmentation du prix des carburants ?

En effet, un an donc avant l’actuel mouvement des Gilets Jaunes, le sénateur LR Jean-François Husson et l’écologiste Ronan Dantec avaient alerté – en vain manifestement – le gouvernement sur le risque de « voir naître une nouvelle vague de bonnets rouges » face à la hausse des taxes sur le carburant.

Le ministre Darmanin, constatant qu’il fallait bien trouver des recettes pour toutes les belles dépenses prévues, avait balayé d’un revers de la main l’hypothèse d’une telle fronde : après tout, si ces dépenses étaient engagées, c’est bien parce que tout le monde réclamait ces infrastructures, indispensables ♩ au vivrensemble, à la puissance du pays et à la survie ♫ de son patrimoine ♬ culturel tsoin tsoin ♪.

L’idée même qu’il faille, à un moment donné, faire une croix sur les dépenses précisément parce que les recettes n’y sont plus (et que, en pratique, les populations concernées sont de moins en moins chaudes à claquer des thunes pour ces infrastructures pas réellement indispensables), cette idée n’a traversé l’esprit de personne à ce moment-là.

Mais voilà : comme le disait fort bien Margaret Thatcher, le socialisme fonctionne bien jusqu’au moment où l’argent des autres vient à manquer… ce qu’on observe actuellement, et qui laisse planer comme un gros doute sur la capacité des finances à supporter encore longtemps les gabegies en cours.

Plus inquiétant encore, ces péripéties d’il y a un an éclairent d’une lumière franchement crue la capacité d’anticipation des clowns à roulette qui nous gouvernent… Ou plutôt, de son absence : Darmanin n’avait à l’époque manifestement pas du tout compris le message pour une fois réaliste des Sénateurs.

À l’aune de cette aventure, on ne peut que s’inquiéter de la façon dont le gouvernement entend traiter le problème des Gilets Jaunes.

Plus aiguë encore sera cette même question des capacités du gouvernement à gérer le déficit budgétaire et l’état des finances publiques alors que, cette année encore, les dépenses publiques continuent d’augmenter, que les prélèvements publics battent des records, et que l’impôt sur les sociétés aussi.

D’ailleurs, on tabasse les entreprises d’impôts car tout le monde sait que les taxes sur le lait sont payées par les vaches. Ce qui permet d’avoir, en face, des services publics d’une redoutable efficacité et d’une qualité irréprochable (notamment l’inspection du travail, le fisc ou les douanes qui peuvent intervenir 24 h/24, mieux et plus vite que la Justice, la Police ou l’Armée).

Dans ce contexte, les fanfaronnades de Gérald Darmanin n’apparaissent absolument pas rassurantes, surtout que c’est le même champion qui est en charge du Prélèvement de l’impôt à la source.

Alors que le pays traverse un moment difficile, ses dirigeants ont décidé de s’empiffrer de petits fours, de faire une soirée mousse et de mettre à fond la musique disco. C’est donc en toute logique que, lorsque la réalité viendra frapper à leur porte, ils n’entendront rien.

C’est dommage, parce que la réalité ne se contente jamais de seulement frapper gentiment à la porte et d’attendre : elle passe assez rapidement aux coups de bélier. Et là, je la sens bien en train d’installer un canon de 105.

Forcément, ça va bien se terminer.

Petits soucis de solde ? Bercy beaucoup.

Par : h16

Décidément, lorsque l’État se mêle d’informatique, il ne cesse de nous surprendre et les joies qu’il provoque, bien que se succédant à un rythme soutenu, se renouvellent au point de nous offrir un véritable festival d’aventures rigolotes, rocambolesques et si bon marché qu’il serait dommage de s’en priver.

Ainsi, j’ai déjà relaté dans ces colonnes les extraordinaires aventures du logiciel Louvois.

Louvois, comme son nom le laisse habilement soupçonner, c’est cet extraordinaire morceau de bravoure binaire qui navigue en zigzag d’une catastrophe à l’autre, d’un échec retentissant à l’autre, et d’une facture multimillionnaire à l’autre pour garantir que nos soldats seront payés n’importe comment, n’importe quand, avec perte et fracas.

Entre les rapports dramatiques de la Cour des Comptes à ce sujet et les petits articles de presse qui ont discrètement relaté les déboires du logiciel, de son installation, des résultats effarants obtenus, on avait eu, ces dernières années, l’occasion de se faire une bonne idée de l’ampleur des dégâts : on aboutit à une facture estimée à 470 millions d’euros pour un logiciel qui terminera globalement à la poubelle, et des erreurs de calcul qui – selon la Cour des Comptes et pour la seule année 2012 – se montent à 465 millions d’euros ; un montant d’erreur quasiment identique au montant du coût final, c’est probablement un signe chafouin du destin pour nous indiquer le logiciel était une erreur au départ.

Il est une erreur aussi à l’arrivée puisqu’on apprend maintenant – pas vraiment surpris – que, suite à l’empilement assez conséquent de ces erreurs de calcul indépatouillables, l’armée se voit contrainte d’abandonner le recouvrement de 95 millions d’euros.

Cette somme paraît énorme. Elle ne représente cependant que 16% d’un total plus conséquent de 573 millions d’euros (oui, plus d’un demi-milliard d’euros) de trop-versés pendant les années où Louvois aura sévi.

Oui, vous avez bien compris : d’une part, le logiciel fut si mal boutiqué qu’il a distribué pour plus d’un demi-milliard d’euros de soldes en trop à nos soldats (pendant que d’autres ont eu la désagréable surprise de se voir sous ou pas payés), d’autre part le recouvrement de 405 millions d’euro fut suffisamment héroïque pour mobiliser l’intendance militaire pendant des années et ne parvenir à retrouver que 70% de la somme en question, et enfin, la complexité de l’usine à gaz est telle que, tout compte fait, il faut renoncer à 95 millions d’euros évaporés dans la nature et les tubulures chromées de l’administration militaire et bancaire française. Au passage, le fait que les 70% recouvrés et les 16% abandonnées ne fassent pas un total de 100% n’inquiétera personne ; on est semble-t-il dans la marge d’erreur acceptable pour Louvois, n’est-ce-pas.

À ce point du constat, on peut raisonnablement parler de désastre apocalyptique pour les finances de l’armée qui sont déjà fort tendues : comme tout ministère régalien dont l’État a, normalement, la charge, c’est, avec la justice et la police, le ministère qui doit composer avec le plus de coupes claires et d’aberrations budgétaires. Louvois ajoute donc sa note, sucrée-salée, à l’ensemble des gabegies qu’il doit subir.

Cependant, se contenter de ce simple constat, déjà affolant en lui-même, ne suffirait pas puisqu’on oublierait alors que ces trop-versés ont entraînés des cascades de conséquences désagréables et particulièrement délétères pour les soldats dans un premier temps et le pays lui-même dans un second.

En effet, les militaires ayant « bénéficié » d’un trop-perçu ont, mécaniquement, « bénéficié » d’une ponction fiscale trop importante, qu’il leur sera quasiment impossible de récupérer tant la complexité des tubulures chromées de Bercy se compare favorablement à celles, rikiki à côté, de Louvois. Autrement dit, combien de situations dramatiques ces trop perçus ont-ils provoqués ? Combien de militaires se sont vus refuser des aides auxquelles ils avaient légitimement droit à cause d’un changement brutal de leur situation fiscale ?

Symétriquement, combien de familles se sont retrouvées dans des situations inextricables par la faute de Louvois qui aura oublié l’une ou l’autre solde, ou ne l’aura pas payée en totalité au point – par exemple – d’obliger à renoncer à un crédit voir de se retrouver interdit bancaire ? Ces cas ne sont en rien hypothétiques. En 2012 et 2013, ils avaient même régulièrement (et fort discrètement) alimenté la chronique

De façon fort éclairante, on trouve quelques analyses intéressantes du désastre Louvois et les raisons qui ont abouti à cet échec retentissant et coûteux : mélange d’objectifs divers et variés (réduction des effectifs du service de la paye, remise à plat des primes), contexte fort défavorable lié à des services en silo qui ne communiquent pas, dilution des responsabilité, volonté affichée de tenir des délais irréalistes posés par des élites déconnectées des réalités du terrain, et surtout, « foi incroyable dans les capacités imaginaires d’un logiciel à gérer les problèmes », tout s’empilait pour aboutir à une catastrophe industrielle notoire.

De loin, le plus intéressant reste que cette analyse peut fort bien s’appliquer à une autre douceur informatique, au contexte similaire, avec les mêmes élites claironnant leur foi solide d’une réussite éclatante : le prélèvement de l’impôt à la source correspond aux mêmes caractéristiques… Et offre donc les mêmes perspectives de résultats croustillants.

Et malgré une propagande acharnée de Bercy pour faire croire à la maîtrise de cette gigantesque usine à gaz, tout indique une transition rocailleuse de l’actuel système, déjà pas toujours au top en matière de calcul, au prochain, totalement nouveau et impossible – par nature – à tester en grandeur nature.

Beaucoup tentent de se rassurer actuellement : il semble évident que c’est possible puisque tant d’autres pays y sont parvenus ! (Oublions commodément que l’impôt, dans ces cas, est individualisé, ce qui rend l’opération nettement plus praticable, au contraire de la France où, familiarisation oblige, les revenus des deux conjoints sont confondus et imposent de tenir compte des enfants et des niches fiscales multiples et variées dans un barème et des ajustements fiscaux que ce billet – ou dix – ne suffirait pas à passer en revue).

D’autres rappellent rapidement que tout ceci s’imposant directement aux entreprises, elles sauront faire les efforts nécessaires pour que la transition se passe sans souci : les patrons et leurs directeurs des ressources humaines ou leurs comptables ne veulent pas voir débarquer trop de salariés mécontents lorsque le prélèvement à la source sera en place.

C’est exact à ceci près que le principal employeur de France, et de loin, reste l’État et ses administrations ou entreprises satellites, dont la réputation tant en matière d’informatique que de RH ou de gestion comptable n’est plus à faire. Peut-on réellement croire que la SNCF – exemple parmi tant d’autres – saura mettre à jour son informatique salariale alors qu’elle a un mal de chien à gérer son propre cœur de métier, faire rouler des trains ?

Quel espoir peut-on sérieusement mettre dans l’informatique de l’Éducation Nationale à transmettre des données correctement à l’administration fiscale, à effectuer sans erreur le prélèvement à la source de ses fonctionnaires, alors qu’elle a déjà du mal à en connaître le nombre précis ou les affectations et que les erreurs comptables y sont déjà monnaie courante ?

Qui peut imaginer que la transition se passera sans problème dans l’ensemble des caisses de sécurité sociale, alors que la gestion informatique du RSI a laissé de profondes cicatrices et des blessures encore ouvertes chez nombre d’indépendants ? Qui n’a jamais eu de problèmes – rapidement incompréhensibles – avec un dossier de remboursement perdu dans les affres des services de sécurité sociale ou l’une de ses innombrables caisses d’assurance ? Qui peut croire que cette éclatante démonstration d’une compétence pointue ne se transposera pas avec brio dans l’informatique de la paie ?

foutralys

Plus à propos, cela semble un pari particulièrement couillu qu’imaginer ces administrations publiques, parangons d’immobilisme et spécialistes des bricolages mal foutus effectués à la dernière minute et dans l’urgence d’une planification absente, se muer en fauves adaptables dont la culture de l’excuse et les habitudes du rejet de toute responsabilité se seraient évaporés.

Autrement dit, le désastre Louvois nous donne une excellente approximation de ce qu’il va advenir du prélèvement à la source.

Cependant, là où Louvois ne concernait « que » quelques centaines de milliers de militaires et personnels afférents, le prélèvement à la source aura l’onctuosité de toucher d’une façon ou d’une autre 17 millions de foyers fiscaux. Même un taux extrêmement faible d’erreur aboutira à des dizaines, si ce n’est des centaines de milliers de cas tordus, de cris, de grincements de dents que l’administration fiscale n’est absolument pas dimensionnée pour traiter.

Dès lors, il serait prudent, pour les finances du pays et la conservation d’un minimum de calme des contribuables, d’abandonner le projet. Le pouvoir en place n’a cependant que faire des récriminations et des porteurs de mauvaise nouvelle. Ce prélèvement à la source a été décidé, l’intendance suivra bien.

Oui, décidément, cela va forcément bien se passer.

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