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À partir d’avant-hierAnalyses, perspectives

Sur l’Ukraine et la Russie, Emmanuel Macron a perdu les pédales

Lors de la conférence sur l’Ukraine qui se tenait à l’Elysée, puis lors de la conférence de presse qu’il a tenue seul, Emmanuel Macron a littéralement perdu les pédales. Il a répété que tout serait entrepris “pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre”. Propos totalement déraisonnables de la part du chef d’un Etat qui possède la bombe nucléaire. Comme toujours avec l’actuel locataire de l’Elysée, il y a ensuite un rétropédalage partiel. Cependant force est de constater que le président français a déclaré à la Russie une guerre qui ne dit pas son nom. Du point de vue français, il y a de quoi être inquiet. Quelle sera la riposte russe? Emmanuel Macron se retrouvera-t-il un jour prochain mis en porte-à-faux par les Russes – et nous avec lui – et se plaignant pour finir que tout ce qu’il a pu dire contre la Russie s’est passé “à l’insu de son plein gré”

Si vous prenez le temps de regarder in extenso la déclaration liminaire d’Emmanuel Macron lors de la conférence de soutien à l’Ukraine puis la conférence de presse qui a suivi, vous aurez le sentiment d’un chef de l’Etat français qui a perdu les pédales. Il est d’une agressivité inouïe, répétant avec une terrible fatuité, qui fait présager le pire pour notre pays, qu’il s’agit de “tout faire pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre”.

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Soudan. Neuf mois de guerre et si peu d'espoir

Depuis avril 2023, l'affrontement entre l'armée régulière d'Abdel Fattah Al-Burhan et les paramilitaires de la Force de soutien rapide (FSR) de Mohamed Hamdan Dagalo alias Hemeti a mis le Soudan à feu et à sang et forcé plusieurs millions de Soudanais à fuir leur foyer, voire à se réfugier à l'étranger. La situation se détériore, dans l'indifférence de la communauté internationale.

Appelons-les Nassim et Ibrahim, prénoms d'emprunt pour les protéger. Avant la guerre, Nassim habitait un quartier populaire de Khartoum. Étudiant célibataire, il vivait chez ses parents, des fonctionnaires de la classe moyenne qui luttaient pour maintenir un niveau de vie à peu près correct malgré l'inflation vertigineuse. Étudiant en master, Nassim appartenait au noyau dur du comité de résistance de son quartier, organisation de base de la révolution populaire de 2018 – 2019. Mais après l'euphorie du soulèvement, il s'était un peu éloigné de la politique, déçu par le retour en force des vieux partis englués dans leurs querelles mutuelles et leurs batailles d'égos.

Âgé de quelques années de plus, Ibrahim est divorcé. Avant la guerre, il collaborait avec des organisations internationales, les agences onusiennes et les grandes ONG, auxquelles il ouvrait en quelque sorte les portes de son pays dont il connait les moindres recoins. Lui aussi a participé à la révolution et à cet élan intellectuel qui promettait de reconstruire le Soudan, d'en faire un État pour tous ses citoyens. Lui aussi bataillait contre une crise économique dévastatrice qui laissait exsangue le peuple tout entier, à l'exception de l'élite prédatrice de l'ancien régime, les Kaizan.

Fuir Khartoum

Nassim et Ibrahim ont tenu bon devant les vicissitudes de la période postrévolutionnaire. Avec des millions d'autres, ils ont risqué leur vie pour ne pas céder aux militaires et aux miliciens. Ils n'ont pas reculé face au coup d'État d'octobre 2021, durant lequel l'armée régulière (les Forces armées soudanaises ou FAS) et les paramilitaires (la Force de soutien rapide ou FSR) étaient unis pour mettre fin à l'expérience démocratique.

Pourtant ces alliés d'hier se font aujourd'hui la guerre. Depuis le 15 avril dernier, Abdel Fattah Al-Burhan, commandant en chef de l'armée, chef de facto du pays, est soutenu par les islamistes de l'ancien régime contre Mohamed Hamdan Dagalo, alias Hemeti, à la tête de la FSR, des paramilitaires si puissants qu'ils sont devenus une armée bis.

Comme des millions de leurs concitoyens, le 15 avril 2023 a bouleversé les destins de Nassim et Ibrahim. Ibrahim a fait de multiples allers-retours dans sa voiture déglinguée pour évacuer sa famille d'abord, puis des amis chers, puis des connaissances. Tous ont fui les combats à Khartoum, vers la frontière égyptienne pour certains, vers l'est du pays pour d'autres. La population de la capitale a subi les pillages, les viols et les meurtres des FSR du général Hemeti, fidèles à leur ascendance : les terrifiants janjawid de la guerre au Darfour dans les années 2000, supplétifs du régime d'Omar Al-Bachir. En même temps, les habitants de Khartoum ont subi les bombardements par l'artillerie lourde et l'aviation de l'armée régulière. Ibrahim a donc fini par partir, lui aussi, en direction de Wad Madani, la capitale de l'État d'Al-Jazirah, une vaste province agricole située à 185 km au sud-est de Khartoum.

Nassim et sa famille sont restés à leur domicile pendant plusieurs semaines. Et quand leur quartier est tombé aux mains des FSR, ils se sont déplacés chez une proche, en banlieue de Khartoum. Les paramilitaires ont fini par arriver jusque-là ; Nassim est alors parti vers le sud-est. Il a traversé des barrages militaires avant de s'arrêter à Kosti, une ville de l'État d'Al-Nil Al-Abyad ("le Nil blanc"). Là-bas, il a pu trouver une maison à louer à bas prix. Un sort beaucoup plus confortable que celui des milliers de déplacés entassés dans des écoles ou sous des abris précaires.

Sept millions et demi de personnes sont déplacées à l'intérieur et à l'extérieur du pays, selon le chiffre du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) du 14 janvier 2024, sans oublier les 12 000 morts, un bilan certainement sous-estimé. Tous traversent les mêmes affres : trouver de quoi se loger, récupérer son argent après le pillage et l'effondrement des établissements bancaires, pallier l'absence d'écoles fermées depuis avril, suppléer à la quasi-destruction des infrastructures médicales… Bref, survivre dans un pays déjà appauvri et mal doté avant la guerre.

Les « villas fantômes »

En décembre 2023, le tableau est assez clair : le Soudan est coupé en deux dans le sens est-ouest. La milice de Hemeti contrôle une grande partie de la capitale, l'armée régulière étant cantonnée dans quelques bases et quelques quartiers d'Omdourman. Les hommes de Hemeti tiennent aussi l'ouest, le Darfour, ainsi qu'une partie du Kordofan. Ce n'est guère une surprise : recrutés pour l'essentiel parmi les tribus arabes de la grande province occidentale, les FSR connaissent parfaitement le terrain et se sont emparés sans grandes difficultés des principales villes.

Des comités de paix formés de dignitaires religieux et séculiers ont bien tenté de maintenir des cessez-le-feu, mais ils ont volé en éclat les uns après les autres. La tâche des FSR a été facilitée par le peu d'appétence de l'armée régulière à les combattre. Celle-ci a préféré se retirer dans ses cantonnements.

Partout dans les zones tenues par les FSR, de très graves violations des droits humains sont rapportées, commises soit directement par les hommes de Hemeti, soit par des milices arabes locales liées aux FSR par la famille ou la tribu.

Commandée par le général Al-Burhan, l'armée régulière largement adossée aux islamistes du régime d'Omar Al-Bachir a déménagé à Port-Soudan. Ces hommes tiennent l'est et le nord du pays — la vallée du Nil d'où sont originaires les classes économiques, militaires et politiques des gouvernements successifs depuis l'indépendance du pays. Comme sous l'ancien régime, ils mènent une politique répressive contre tout opposant. Dans ce contexte, la sinistre mémoire des « villas fantômes », lieux secrets de détention, est réactivée.

« Jusqu'à mi-décembre, on semblait se diriger vers un scénario à la libyenne avec un pays scindé et dirigé par deux entités ennemies, chacune soutenue par des parrains étrangers : les FSR par les Émirats arabes unis et les FAS par l'Égypte. Mais ce scénario est caduc », affirme Kholood Khair, analyste soudanaise aujourd'hui en exil.

Le retrait suspect de l'armée régulière

Le 15 décembre à l'aube, les hommes de Hemeti attaquent les faubourgs de Wad Madani, capitale de l'État d'Al-Jazirah vers laquelle ont afflué, comme Ibrahim, des centaines de milliers d'habitants de Khartoum. Abri pour les déplacés, la ville est aussi devenue un centre de stockage d'aide alimentaire et de médicaments.

Les forces régulières se retirent sans presque combattre. Le 18 décembre, Wad Madani est aux mains des FSR. Pillages, viols, menaces, les exactions sont du même type qu'au Darfour. « Au sein des FAS, les officiers de rang moyen sont furieux, car ils ont reçu l'ordre de quitter la ville sans combattre », assure Kholood Khair.

Les hauts gradés sont tous islamistes, car ils ont été recrutés et formés sous Omar Al-Bachir. Ils ne discutent donc pas le bien-fondé des décisions de l'état-major. Mais leurs subordonnés s'interrogent : pourquoi tous ces ordres qui semblent favoriser FSR ? Il y a des soupçons d'achat de certains officiers par Hemeti.

La chute de Wad Madani est un choc et, indéniablement, un tournant. Le verrou vers Port-Soudan à l'est ainsi que vers Sennar et Kosti au sud a sauté. Selon l'ONU, 300 000 personnes ont fui Wad Madani dans les premières heures de l'offensive des FSR, et 200 000 supplémentaires les jours suivants.

Ibrahim a été de ceux-là. Il est parti vers Sennar, plus au sud :

Nous n'avions pas d'autre destination possible devant l'avancée des FSR, les autres routes étaient coupées. C'était complètement chaotique. Les gens étaient paniqués, tout le monde sait les atrocités commises par les FSR à Khartoum et au Darfour. Nous avons mis plus de deux jours pour atteindre Sennar, qui est à 90 km !

Ibrahim a attendu de voir si les troupes de Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemeti allaient poursuivre leur marche vers l'est et le sud. Celles-ci ont effectivement essayé, mais cette fois, elles ont été bombardées par l'aviation. Pour l'instant, elles restent donc sur leurs dernières positions. Ibrahim rejoint Gedaref puis Port Soudan, à la recherche d'un travail. Il n'envisage toujours pas de quitter le pays.

Supprimer toute résistance civile

Nassim, lui, a jeté l'éponge. La prise de Wad Madani a été celle de trop. En charge de ses parents âgés et traumatisés, ainsi que d'une partie de ses frères et sœurs, il a fini par se résoudre à l'exil. La famille a d'abord fait le voyage de Kosti au sud vers Dongola au nord de Khartoum :

Nous avions trop peur que les FSR bloquent la route et que nous soyons pris au piège, pour rester à Kosti. Des milliers de personnes ont fait comme nous : remonter vers le nord tant qu'il en était encore temps.

À Dongola, il a payé des passeurs. Direction l'Égypte. La voie légale est onéreuse, plus encore que la clandestine, et aussi difficile depuis que Le Caire a décidé de restreindre considérablement le passage. « Il suffit de payer les soldats égyptiens », lui ont assuré les passeurs. Aujourd'hui, Nassim est en Égypte.

Certains restent malgré tout. Dans les zones contrôlées par les FSR comme dans celles tenues par les FAS, les organisations révolutionnaires, comités de résistance, comités de quartier, organisations de femmes, syndicats, s'efforcent de pallier l'État désormais failli. Mais partout ces organisations sont en butte à une répression féroce. C'est là le point commun entre les généraux Hemeti et Al-Burhan. Même ennemis, ils se retrouvent dans leur volonté d'en finir avec la révolution. Comme l'analyse Kholood Khair :

Les deux sont persuadés de leur victoire. Chacun d'entre eux veut donc supprimer toute résistance civile avant de conquérir le pays. Sinon, ils savent bien que ce pouvoir qu'ils espèrent tant sera trop fragile. Alors l'un comme l'autre utilise le paravent de la guerre pour tuer ce qui reste de la révolution. Des médecins, des journalistes, des activistes sont assassinés, arrêtés, emprisonnés, torturés. Par les deux camps.

Une velléité d'accord vite balayée

Dans ce chaos, une image a surpris : celle de Hemeti serrant la main d'Abdallah Hamdok, ancien Premier ministre durant la courte parenthèse démocratique, de septembre 2019 à octobre 2021. Aujourd'hui, l'ancien chef de gouvernement est à la tête de la coalition des forces démocratiques, appelée également Taqaddom (« avancée »). Créée à Addis-Abeba en octobre 2023, cette plateforme rassemble des partis politiques, des syndicats et des organisations de la société civile qui ont été parties prenantes dans la révolution. Elle veut peser sur les acteurs du conflit pour obtenir une cessation des hostilités et, surtout, des garanties pour l'après-conflit.

Le 2 janvier, Taqaddom a donc signé un accord avec l'un des deux belligérants. Sur X (anciennement Twitter), Abdallah Hamdok s'est réjoui d'avoir obtenu la « pleine disponibilité des FSR à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, à des mesures visant à protéger les civils, à la facilitation du retour des citoyens dans leurs foyers, à l'acheminement de l'aide humanitaire et à la coopération avec la commission d'enquête. »

L'encre n'avait pas encore séché que Taqaddom se prenait une volée de bois vert de la part de certains partis, comme le Parti communiste, une faction du Baas, des personnalités du Parti unioniste ou du parti Oumma, des activistes de la révolution ou encore des comités de résistance… À l'autre bout du spectre politique, des islamistes de l'ancien régime, furieux, ont poussé le général Al-Burhan à refuser toute rencontre, avec Taqaddom comme avec Hemeti. Pour Kholood Khair, cela montre à quel point les civils sont divisés :

Taqaddom perd sa crédibilité en signant un accord avec Hemeti malgré toutes les atrocités commises par les FSR. Non seulement elles ne sont pas mentionnées, mais elles ont même été niées par leur porte-parole ! Certains, au sein de la plateforme, pensent pouvoir contrôler Hemeti une fois qu'il aura pris le pouvoir. C'est extraordinairement naïf ! Et cela veut dire que ces hommes politiques n'ont rien appris de ces dernières années.

En attendant, aucune promesse contenue dans la déclaration d'Addis-Abeba tant vantée par Abdallah Hamdok n'a connu l'amorce d'une concrétisation. Des témoignages affirment même que la reprise de la « vie normale » vantée par les FSR à Wad Madani se fait à la pointe du fusil. Les médecins sont contraints de reprendre leur poste sous la menace et les commerçants sont rackettés.

Mais les poignées de main ont permis au général Hemeti de gagner encore un peu plus en honorabilité. Il a ainsi été reçu en interlocuteur digne de foi et d'intérêt dans plusieurs capitales africaines, lors d'une tournée qui l'a mené de Pretoria à Djibouti en passant par Nairobi, Kampala et Kigali, où il s'est recueilli au mémorial du génocide…

« Même s'il réussit à progresser vers l'est et le nord, à prendre Port-Soudan et à contrôler tout le pays, il n'aura pas gagné la guerre, prophétise Kholood Khair. Il aura à affronter des groupes armés dans toutes ces régions. » Les FAS distribuent des armes à la population de la vallée du Nil qui tient à défendre ses villes et ses villages. Et qui refusera de voir un homme du Darfour gouverner le Soudan.

Le vieux clivage entre le centre, la vallée du Nil, ancien royaume de Kouch mythifié par les élites soudanaises qui gouvernent depuis l'indépendance, et les périphéries, en particulier le Darfour, n'est pas mort dans le fracas des armes. Au contraire, il est revivifié. Et au Soudan, il n'y a pas de cuillères assez grandes pour dîner avec les trop nombreux diables.

Les Etats-Unis augmentent les livraisons d’armes à Israël

Par : dev2

Les paroles et les actes. Mieux vaut ne pas juger nos dirigeants sur les premières, elles relèvent de la "communication", euphémisme des temps modernes pour déisgner la propagande. Les actes […]

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Guerre Israël-Hamas: pourquoi l’Inde a soutenu l’Etat hébreu, par Leonid Savin

Autant le conflit entre l’Ukraine et la Russie a structuré deux pôles qui s’opposent – l’Occident d’une part, et les pays du Sud d’autre part, dont les BRICS – autant la guerre menée par Israël contre le Hamas bouscule, pour ne pas dire fragmente cette situation finalement assez bipolaire. En réalité, les intérêts des uns et des autres semblent s’agréger de façon complexe, façon « rubik’s cube », en fonction des opportunités politiques, des réalités économiques, et des vues à court et long terme. Les positions divergentes à l’égard d’Israël entre pays arabes, Turquie et Iran, en témoignent. La position d’un autre pays mérite d’être examinée : l’Inde. Alors que Jérusalem a toujours été intéressé à entretenir de bonnes relations avec ce pays, Delhi a longtemps hésité à nouer des relations diplomatiques complètes avec l’Etat hébreu. A l’origine, les dirigeants indiens avaient une perspective antisioniste. Nehru, qui avait pour axe directeur de jouer un rôle de chef de file dans le tiers monde, identifiait l’État hébreu comme faisant partie du bloc occidental. Puis les choses ont changé. Et depuis la dernière attaque du Hamas, les contenus antipalestiniens pullulent sur les réseaux sociaux indiens. Une stratégie orchestrée par les nationalistes hindous au pouvoir, qui considèrent la minorité musulmane comme un ennemi de l’intérieur.

Cet article initialement publié sur le site geopolitika.ru n’engage pas la ligne éditoriale du Courrier.

Le 26 octobre, les autorités qataries ont condamné à mort huit citoyens indiens accusés d’espionnage au profit d’Israël. Selon les médias, les accusés étaient d’anciens cadres indiens et travaillaient pour une société privée, Al Dahra Global Technologies and Consultancy Services. Ils ont été arrêtés par les services de sécurité qataris en août 2022, mais la publication du verdict a coïncidé avec l’escalade dans la bande de Gaza. Cela a donné lieu à des spéculations selon lesquelles le verdict a été rendu en raison de la position pro-israélienne de l’Inde.

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De Bruxelles, Thierry Breton demande à Emmanuel Macron de tenir bon sur les retraites

Par : pierre

Dans une interview sur Europe 1, le nouveau Commissaire européen, ancien patron de grandes firmes, insiste pour que soient réalisées les réformes que l’exécutif européen juge nécessaires

On ne saurait trop remercier nos confrères d’Europe 1. Ceux-ci ont eu l’idée lumineuse, ce lundi 9 décembre, d’inviter le tout frais Commissaire européen chargé du marché unique, de la politique industrielle, du numérique, et de quelques autres dossiers.

Thierry Breton allait donc pouvoir nous donner le point de vue de Bruxelles sur la réforme des retraites prévue par le gouvernement français. On attendait le verdict avec angoisse. Le suspense était total. Dès les premiers mots du Commissaire, cependant, le maître de l’Elysée – qui l’a proposé pour le poste, il est vrai en second choix après les malheurs de Sylvie Goulard – a dû pousser un immense soupir de soulagement : celui qui était, il y a quelques semaines encore le patron de la grande firme de services informatiques Atos, après avoir dirigé Bull, Thomson puis France Télécom, sans compter un détour ministériel par Bercy, n’a pas apporté son soutien aux grévistes.

« On espère qu’on saura trouver les moyens pour mener à son terme » la réforme – Thierry Breton

Au contraire : « je pense à toutes celles et ceux qui sont en difficulté ce matin », a-t-il lâché. En prononçant cette phrase sublime, M. Breton, même délocalisé dans la capitale de l’UE, ne songeait pas aux ministres du gouvernement français, mais voulait montrer son empathie avec les souffrances de son propre peuple. Et d’ajouter : « on espère qu’on saura trouver les moyens pour mener à son terme » ladite réforme.

Précision : le premier « on » se rapporte manifestement à la Commission européenne ; le deuxième, aux autorités françaises dont « on » attend qu’elles ne faiblissent pas face aux privilégiés du secteur public qui prennent les malheureux usagers – ou plutôt les clients – en otage.

Et Thierry Breton d’étayer sa pensée : « la Commission européenne juge nécessaires toutes les réformes qu’il faut mener sur l’ensemble du continent, et notamment celle-ci ». On n’en voudra pas au jeune Commissaire une formulation finement pléonastique (« la Commission juge nécessaires toutes les réformes nécessaires »), car on a compris l’essentiel : à Bruxelles, sur les « réformes structurelles », on ne relâche rien. Et surtout pas la pression sur les capitales qui sont sommées de ne pas flancher.

PNR

Même installé dans un bureau qui sent encore la peinture fraîche (on l’imagine), l’homme n’a pas mis longtemps à se familiariser avec l’ensemble des dispositifs communautaires visant à guider les Etats membres, tout particulièrement ceux de la zone euro, dans la politique économique à mener. Ainsi, le Programme national de réforme (PNR) qui résume les engagements annuels de Paris vis-à-vis de l’Union européenne, et dont la dernière copie fut remise à Bruxelles en avril 2019, stipule notamment : « l’accès à l’emploi et la revalorisation du travail constituent une priorité, en réformant le marché du travail et en réduisant les charges, en revalorisant les revenus d’activité, et en modernisant les systèmes d’assurance chômage et de retraite ».

Dans le sabir anglo-saxon transposé en français, on appelle cela une feuille de route. Et les autorités françaises sont en ordre de marche – c’est du moins ce que veut croire M. Breton qui affiche ainsi son optimisme : Emmanuel Macron est « vu de Bruxelles, quelqu’un qui a commencé à réformer en profondeur le pays », et jouit de « beaucoup de confiance » au sein de l’exécutif européen.

Il va sans doute en avoir besoin.

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