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De Bruxelles, Thierry Breton demande à Emmanuel Macron de tenir bon sur les retraites

Par : pierre

Dans une interview sur Europe 1, le nouveau Commissaire européen, ancien patron de grandes firmes, insiste pour que soient réalisées les réformes que l’exécutif européen juge nécessaires

On ne saurait trop remercier nos confrères d’Europe 1. Ceux-ci ont eu l’idée lumineuse, ce lundi 9 décembre, d’inviter le tout frais Commissaire européen chargé du marché unique, de la politique industrielle, du numérique, et de quelques autres dossiers.

Thierry Breton allait donc pouvoir nous donner le point de vue de Bruxelles sur la réforme des retraites prévue par le gouvernement français. On attendait le verdict avec angoisse. Le suspense était total. Dès les premiers mots du Commissaire, cependant, le maître de l’Elysée – qui l’a proposé pour le poste, il est vrai en second choix après les malheurs de Sylvie Goulard – a dû pousser un immense soupir de soulagement : celui qui était, il y a quelques semaines encore le patron de la grande firme de services informatiques Atos, après avoir dirigé Bull, Thomson puis France Télécom, sans compter un détour ministériel par Bercy, n’a pas apporté son soutien aux grévistes.

« On espère qu’on saura trouver les moyens pour mener à son terme » la réforme – Thierry Breton

Au contraire : « je pense à toutes celles et ceux qui sont en difficulté ce matin », a-t-il lâché. En prononçant cette phrase sublime, M. Breton, même délocalisé dans la capitale de l’UE, ne songeait pas aux ministres du gouvernement français, mais voulait montrer son empathie avec les souffrances de son propre peuple. Et d’ajouter : « on espère qu’on saura trouver les moyens pour mener à son terme » ladite réforme.

Précision : le premier « on » se rapporte manifestement à la Commission européenne ; le deuxième, aux autorités françaises dont « on » attend qu’elles ne faiblissent pas face aux privilégiés du secteur public qui prennent les malheureux usagers – ou plutôt les clients – en otage.

Et Thierry Breton d’étayer sa pensée : « la Commission européenne juge nécessaires toutes les réformes qu’il faut mener sur l’ensemble du continent, et notamment celle-ci ». On n’en voudra pas au jeune Commissaire une formulation finement pléonastique (« la Commission juge nécessaires toutes les réformes nécessaires »), car on a compris l’essentiel : à Bruxelles, sur les « réformes structurelles », on ne relâche rien. Et surtout pas la pression sur les capitales qui sont sommées de ne pas flancher.

PNR

Même installé dans un bureau qui sent encore la peinture fraîche (on l’imagine), l’homme n’a pas mis longtemps à se familiariser avec l’ensemble des dispositifs communautaires visant à guider les Etats membres, tout particulièrement ceux de la zone euro, dans la politique économique à mener. Ainsi, le Programme national de réforme (PNR) qui résume les engagements annuels de Paris vis-à-vis de l’Union européenne, et dont la dernière copie fut remise à Bruxelles en avril 2019, stipule notamment : « l’accès à l’emploi et la revalorisation du travail constituent une priorité, en réformant le marché du travail et en réduisant les charges, en revalorisant les revenus d’activité, et en modernisant les systèmes d’assurance chômage et de retraite ».

Dans le sabir anglo-saxon transposé en français, on appelle cela une feuille de route. Et les autorités françaises sont en ordre de marche – c’est du moins ce que veut croire M. Breton qui affiche ainsi son optimisme : Emmanuel Macron est « vu de Bruxelles, quelqu’un qui a commencé à réformer en profondeur le pays », et jouit de « beaucoup de confiance » au sein de l’exécutif européen.

Il va sans doute en avoir besoin.

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