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À partir d’avant-hierAnalyses, perspectives

Libération en mode « Je suis partout ».

On pensait que la liberté d’expression procédait de l’application de l’article 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme. Qui prévoit que l’on peut dire ce que l’on veut, sauf si pour des raisons d’intérêt général la Loi a prévu… Lire la suite

Jean-Marc Jancovici au Sénat : omissions et approximations

Je viens d’écouter l’audition d’une petite heure de Jean-Marc Jancovici au Sénat, qui a eu lieu le 12 février dernier dans le cadre de la « Commission d’enquête sur les moyens mobilisés et mobilisables par l’État pour assurer la prise en compte et le respect par le groupe TotalEnergies des obligations climatiques et des orientations de la politique étrangère de la France ».

Beaucoup d’informations exactes, qui relèvent d’ailleurs bien souvent du bon sens, mais aussi quelques omissions et approximations sur lesquelles je souhaite revenir ici.

Je tiens à préciser d’entrée que j’ai beaucoup de respect pour Jean-Marc Jancovici, dont j’ai vu un nombre incalculable de vidéos sur YouTube, notamment la série de huit cours donnés à l’école des Mines. J’ai aussi lu avec intérêt le livre résumant Le plan de transformation de l’économie française publié par le Shift Project, think tank qu’il a cofondé.

Entendons-nous déjà sur le constat qu’on peut facilement partager avec lui avant d’en venir aux différents points d’achoppement.

Oui, il est urgent d’amener à zéro les émissions nettes de gaz à effet de serre au maximum, et le plus vite possible.

Oui, en l’état, il semble impossible de limiter la hausse moyenne des températures à 1,5 °C au-dessus du niveau préindustriel.

Et oui, nous semblons bien partis pour dépasser la limite des 2°C.

La question comme toujours demeure : « Que faire et comment ? ». Comme à son habitude, Jean-Marc Jancovici prêche d’abord et avant tout pour une sobriété massive en France, la « pauvreté choisie » selon ses mots, afin de montrer l’exemple au reste du monde dans l’espoir de l’inspirer, « son pari pascalien », dit-il.

C’est déprimant. Si la sobriété peut avoir un rôle à jouer, elle ne suffira pas à elle seule. Le progrès technologique accéléré par l’économie de marché ne trouve pas grâce à ses yeux, c’est son angle mort.

Mes remarques.

 

Oubli d’une pompe à carbone amenée à jouer un rôle majeur

Je note déjà une erreur scientifique dès sa prise de parole, ce qui est assez surprenant de sa part. Il explique qu’il n’y a que deux façons pour le CO2 de quitter l’atmosphère : soit en étant absorbé par l’océan par « équilibrage de pressions partielles » ; soit en étant transformé, avec d’autres intrants, en biomasse suite à l’action de la photosynthèse des plantes.

Il oublie un phénomène qui a son importance, on va le voir, l’érosion chimique des roches silicatées : quand le CO2 de l’atmosphère se mêle à la pluie pour produire de l’acide carbonique (H2CO3), qui va ensuite réagir avec ces roches pour donner d’un côté un minéral carbonaté (contenant les atomes de carbone) et de l’autre du sable en général (contenant les atomes de silicium). Les minéraux carbonatés ainsi produits sont ensuite emportés par les rivières et fleuves jusqu’au fond des océans où il se déposent. Leurs atomes de carbone sortent alors de l’atmosphère pour le très long terme. C’est ce qu’on appelle le cycle lent du carbone.

Si Jean-Marc Jancovici n’en parle pas, c’est sans doute car, si sur le temps géologique long il peut induire des changements climatiques très marqués, à notre échelle temporelle il n’a que peu d’impact : on considère qu’il retire de l’atmosphère chaque année environ 300 millions de tonnes de CO2, et il est contrebalancé par les émissions de CO2 des volcans qui rejettent, eux, environ 380 millions de tonnes de CO2 chaque année au maximum. Ce cycle géologique semble donc ajouter en net du carbone dans l’atmosphère, à hauteur de 80 millions de tonnes de CO2 par an, soit 0,2 % des émissions de CO2 d’origine humaine (autour de 40 milliards de tonnes/an).

Un oubli pardonnable donc. Mais cela traduit en fait la courte vue de Jean-Marc Jancovici, car ce phénomène, l’érosion chimique des roches silicatées, représente a priori le moyen le plus économique de capturer et stocker pour le très long terme et à très grande échelle le CO2 en excès dans l’atmosphère.

S’il nous faut absolument cesser d’émettre des gaz à effet de serre au plus tôt, l’inertie de nos économies fait que cela prendra du temps, même si les solutions sont réelles. Nous allons donc continuer à pourrir la planète pendant encore un certain temps. Il est urgent de réfléchir à comment retirer pour de bon l’excès de carbone dans l’atmosphère, à hauteur de 1500 milliards de tonnes de CO2, pour réparer le mal déjà commis, et limiter au maximum la casse.

Un certain nombre de solutions sont envisagées.

Celles consistant à embrasser la photosynthèse sont difficiles à généraliser à grande échelle, on manque de place pour ajouter assez d’arbres par exemple, et quand bien même, on n’est pas sûr de pouvoir les maintenir en état dans un monde en réchauffement. D’autres pensent aux algues, mais le résultat est difficile à mesurer. L’autre classe de solution est la capture du CO2 ambiant grâce à des machines et son stockage en sous-sol.

Le problème de toutes ces solutions, quand elles sont pensées pour être durables, est in fine leur scalability et leur coût. Elles sont beaucoup trop chères, on peine à voir comment tomber en dessous des 100 dollars par tonne de CO2 capturé et séquestré. Comme ce CO2 capturé ne rapporte rien directement, il s’agit en fait d’une taxe que les contribuables du monde doivent se préparer à payer. Avec 1500 milliards de tonnes de CO2 en excès, un coût de 100 dollars par tonne et plus rend tout simplement l’opération inconcevable, on parle d’environ deux fois le PIB mondial ! Même réparti sur 20 ans, on tombe à 10 % du PIB mondial par an, une taxe bien trop lourde.

Démultiplier l’érosion chimique de roches silicatées, notamment l’olivine, semble offrir un moyen de faire tomber ce coût à 5 dollars par tonne, tel que le détaille cette projection.

L’olivine est assez abondante et accessible sur Terre pour capturer les 1500 milliards de tonnes de CO2 en excès dans notre atmosphère. L’idée consiste à extraire ces roches, les concasser en fine poudre à déverser dans la mer où leur constituant principal, la fostérite de formule Mg2SiO4, réagira avec l’acide carbonique de l’océan (formé par réaction de l’eau avec le CO2) pour précipiter notamment du bicarbonate de magnésium Mg2(HCO3qui pourra se déposer au fond des mers, séquestrant au passage ses atomes de carbone. Bien sûr, il faudra pour cela beaucoup de machines qui utiliseront possiblement des carburants hydrocarbonés, (même pas en fait à terme), mais leur impact sera largement compensé par le CO2 séquestré. On parle là d’un chantier vertigineux, sur au moins vingt années, mais à 5 dollars par tonne de CO2, cela devient une taxe digeste à la portée de l’humanité.

Ainsi, plutôt que d’être passablement ignorée comme l’a fait Jean-Marc Jancovici, cette pompe à CO2 méritait au contraire d’être citée, et devrait faire l’objet de beaucoup d’attention, d’études complémentaires et expérimentations, préalables aux investissements à suivre.

 

Non, notre siècle ne sera pas un monde d’énergie rare

Jean-Marc Jancovici part du postulat que nous entrons dans une ère de pénurie d’énergie du fait du tarissement de la production de pétrole et de gaz, et de la nécessité absolue de se passer des énergies fossiles pour minimiser la catastrophe climatique.

De là, il prévoit que nous ne pourrons plus produire autant d’engrais aussi bon marché qu’aujourd’hui, ce qui veut dire que la nourriture sera plus rare et plus chère. Couplé à la hausse des coûts du transport, il en conclut qu’il deviendra prohibitif d’approvisionner en nourriture une ville comme Paris (deux millions d’habitants) et qu’à l’avenir, la taille idéale d’une ville serait plutôt de l’ordre de celle de Cahors (20 000 habitants).

Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Si ce postulat et les premières étapes du raisonnement sont valides pour ce siècle, alors il y a bien pire à prévoir que de voir Paris se vider et fleurir des Cahors.

Continuons ce reductio ad absurdum.

Si l’on pense véritablement qu’on ne pourra pas produire autant de nourriture qu’aujourd’hui, que les rendements agricoles vont baisser drastiquement, et que la nourriture coûtera bien plus cher à l’avenir, alors le premier des problèmes n’est pas le redimensionnement des villes. Non, c’est d’abord et avant tout le fait que la Terre ne pourra pas faire vivre huit milliards d’êtres humains. Ce qui voudrait dire que des milliards d’entre nous sont d’ores et déjà condamnés à mourir de faim au XXIe siècle ! Autant que Jean-Marc Jancovici le dise clairement !

Ce bien sinistre tableau ne tient pas la route, nous allons voir pourquoi.

Mais demandons-nous d’abord quelles sont les raisons profondes derrière le postulat initial de Jean-Marc Jancovici ?

Il considère que d’une part, pour satisfaire à tous les usages électrifiables, on ne parviendra pas à développer assez vite les infrastructures de production d’électricité pour en produire en quantité suffisante à prix abordable. Car construire du nucléaire prend trop de temps, et le renouvelable souffre d’après lui de problèmes rédhibitoires : intermittence, contrainte sur les matériaux et les sols, et enfin prix acceptables envisagés non crédibles, car permis justement par la dépendance aux machines fonctionnant aux carburants fossiles, dont il faudrait se débarrasser.

D’autre part, il explique qu’il n’y a pas de solution alternative aussi abordable que les énergies fossiles pour les usages qu’on ne pourra pas électrifier, notamment l’aviation long courrier et le transport maritime en haute mer. Annonçant ainsi la fin de la mondialisation et les joies du voyage en avion.

Ce raisonnement a tenu un temps. Mais des tendances de fond, dont on pouvait effectivement encore douter jusqu’il y a quelques années, sont aujourd’hui impossibles à ignorer, et nous font dire que le XXIe siècle sera bien au contraire un monde d’abondance énergétique !

Ces tendances, les voici :

• Chute continue du coût de l’énergie solaire photovoltaïque (PV), et en parallèle, la croissance exponentielle des déploiements, même trajectoire pour les batteries qui permettent notamment la gestion de l’intermittence sur le cycle diurne (jour/nuit).

• De nouvelles études montrent qu’il y aura assez de matériaux pour assurer la transition énergétique.

• Du fait du premier point, il sera possible de produire à grande échelle des carburants de synthèse carbonés avec le CO2 de l’atmosphère (aux émissions nettes nulles donc) à un tarif compétitif, puis plus bas que les énergies fossiles importées à peu près partout sur Terre d’ici à 2035-2040.

Le dernier point va justement permettre de verdir et faire croître l’aviation et le transport maritime, et de tordre le cou à l’objection du renouvelable abordable seulement du fait de la dépendance aux énergies fossiles. On ne se passera pas des énergies carbonées, mais on fera en sorte qu’elles ne soient plus d’origine fossile.

Détaillons.

 

Chute continue du coût du solaire PV et des batteries

Pour se donner une idée, un mégawatt-heure d’électricité solaire PV coûtait 359 dollars à produire en 2009, on est aujourd’hui autour de 25 dollars/MWh aux États-Unis sur les fermes solaires de pointe.

En avril 2021, on apprenait qu’un chantier en Arabie Saoudite vendra de l’électricité à un prix record mondial de près de 10 dollars/MWh. Il y a toutes les raisons de penser que cela va continuer à baisser au rythme actuel pour encore longtemps, pour les raisons que j’exposais dans cet article (économies d’échelles, loi de Wright, assez de matériaux). Sans surprise, le solaire PV est en plein boom. En 2023 en Europe, c’est l’équivalent en puissance d’une centrale nucléaire par semaine qui a été installée !

Ce phénomène de baisse des prix au fur et à mesure des déploiements est également à l’œuvre avec les éoliennes, dans des proportions moindres toutefois. Elles auront un rôle à jouer dans les pays les moins ensoleillés et en hiver, en complément du solaire PV.

Cette explosion des déploiements va s’accélérer grâce à la baisse parallèle du coût des batteries qui permettent de compenser les effets de l’intermittence sur la journée. Par exemple, les batteries Lithium Iron Phosphate (LFP) coûtaient autour de 110 euros/kWh en février 2023. Les industriels parlent d’atteindre 40 euros/kWh cette année, un chiffre qu’en 2021 on pensait atteindre vers 2030-2040. Tout s’accélère !

Autre exemple, Northvolt, une entreprise suédoise, a dévoilé une technologie de batterie révolutionnaire, « la première produite totalement sans matières premières rares », utilisant notamment le fer et le sodium, très abondants sur les marchés mondiaux. Son faible coût et la sécurité à haute température rendent cette technologie particulièrement attractive pour les solutions de stockage d’énergie sur les marchés émergents, notamment en Inde, au Moyen-Orient et en Afrique.

Bref, on assiste bien à la chute continue du coût des batteries couplée à la hausse continue de leur qualité (s’en convaincre en 6 graphiques ici).

Pour la gestion de l’intermittence saisonnière, on s’appuira sur un système combinant centrales nucléaires et au gaz de synthèse pour prendre le relais au besoin. On continuera à investir dans l’extension des réseaux électriques permettant par exemple d’acheminer de l’électricité solaire PV depuis le Sahara jusqu’à l’Europe.

Enfin, pour le stockage longue durée, c’est a priori le stockage hydraulique par pompage qui devrait s’imposer.

 

Nous disposons d’assez de ressources et métaux pour la transition énergétique

L’Energy Transition Commission (ETC) a publié un rapport important en juillet 2023, qui examine les besoins en minéraux de 2022 à 2050. Il repose sur un scénario ambitieux visant à atteindre zéro émission nette d’ici 2050 : électricité mondiale décarbonée, transport de passagers quasiment décarboné, industrie lourde approvisionnée en hydrogène vert, et 7 à 10 milliards de tonnes de CO2 de captage et de stockage du carbone pour les émissions restantes.

Le rapport montre que le monde possède en soi suffisamment de cuivre, nickel, lithium, cobalt et argent, même si nous devrons en rendre davantage économiquement viables, ou trouver de nouveaux gisements facilement accessibles.

Mais il faut noter que les industriels savent souvent remplacer un matériau lorsque son approvisionnement semble compromis, ou que son prix monte trop.

Par exemple, les projections sur le besoin en cobalt ont considérablement baissé à mesure que certains constructeurs de voitures électriques se sont tournés vers d’autres intrants. De la même façon, les prix élevés du cuivre entraînent une transition vers l’aluminium.

Et les estimations de l’ETC sur la demande en minéraux sont élevées par rapport à d’autres analyses. En recoupant ces hypothèses avec d’autres analyses, on constate que l’ETC est conservateur, prévoyant généralement la plus forte demande en minéraux. Citons par exemple :

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) : « Il n’y a généralement aucun signe de pénurie dans ces domaines : malgré la croissance continue de la production au cours des dernières décennies, les réserves économiquement viables ont augmenté pour de nombreux minéraux de transition énergétique. »

Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA) : « Les réserves de minéraux de transition énergétique ne manquent pas, mais les capacités d’extraction et de raffinage sont limitées. […] La production a augmenté pour de nombreux minéraux de transition énergétique, et les réserves extraites de sources économiquement viables ont augmenté. De plus, les innovations de rupture – telles que l’amélioration de l’efficacité et les substitutions de matériaux – sont déjà en train de remodeler la demande. »

 

Carburants carbonés de synthèse aux émissions nettes nulles

On parle d’e-carburants, ou encore d’électro-carburants, car on utilise de l’électricité pour capturer le CO2 de l’atmosphère et pour faire de l’électrolyse de l’eau permettant d’obtenir l’hydrogène H2 à faire réagir avec le CO2 capturé afin de produire ces carburants de synthèse. Il ne faut pas les confondre avec les biocarburants, sur lesquels je reviens en dernière partie.

Si l’électricité utilisée est verte, on a bien là des carburants verts, aux émissions nettes nulles, puisque le CO2 utilisé au départ provient de l’atmosphère. Brûler ces carburants n’ajoute pas de nouveau carbone à l’atmosphère tiré des entrailles de la Terre. (pour retirer en net du CO2 de l’atmosphère, il faudra, par contre, se tourner vers la solution évoquée en première partie.)

Aujourd’hui, fabriquer ces e-carburants reste prohibitif. Mais cela va bientôt changer du fait de la chute continue du coût de l’énergie solaire PV.

Pour rivaliser avec le kérosène fossile importé par exemple, il faudra que le coût de cette énergie solaire PV passe en dessous des 10 dollars/MWh.

On utilise pour cela l’électricité sur le point de production sans avoir besoin de se raccorder au réseau pour s’épargner les coûts (onduleurs, pertes en transmission) et délais associés, en intégrant bien dans le calcul l’intermittence du solaire PV, et donc l’utilisation des machines produisant ces e-carburants que 25 % du temps en moyenne. J’explique tout en détail dans cet article.

Un des freins relatifs au développement du solaire PV est l’embouteillage pour se raccorder au réseau (des années dans certains cas aux États-Unis) et la disponibilités des batteries (même si ça évolue très vite, on l’a vu). Mais cela ne s’applique pas à la production d’e-carburants : nul besoin du réseau électrique ni de batteries. Cela ne peut que contribuer à débrider plus encore l’explosion des déploiements de fermes solaire PV.

Au rythme actuel de la baisse des prix du solaire PV, les e-carburants produits sur place seront compétitifs avec les carburant fossiles importés avant 2030 dans les endroits les plus favorables et à peu près partout sur Terre d’ici à 2035-2040.

C’est inévitable.

La mondialisation soutenue par le commerce maritime ne s’arrêtera pas faute d’énergie. Et loin de ralentir, l’aviation sera en mesure d’exploser à partir des années 2040, sans que cela n’accroisse les émissions nettes de gaz à effet de serre.

Si certaines tensions seront observées sur les 10 à 15 prochaines années, le temps que ces solutions arrivent à maturité, il est clair par contre qu’ensuite, c’est bien un monde d’abondance énergétique propre qui nous attend.

 

Oui, les biocarburants sont une hérésie, mais pas que pour les raisons invoquées

Suite à une question sur la concurrence des sols entre nourriture et biocarburants, Jean-Marc Jancovici explique que d’une certaine façon, oui les terres dédiées à la production de biocarburants conduisent à de la déforestation, sous-entendant qu’il faudrait faire sans les biocarburants et réduire en conséquence le transport des hommes et marchandises, la sobriété d’abord et avant tout à nouveau.

Jean-Marc Jancovici a raison, les biocarburants sont une aberration, mais pas seulement pour les raisons qu’il donne. Ils ont vocation à rester chers car produire de la biomasse, la récolter, la transporter, la transformer, la conditionner ne se prêtera pas à des économies d’échelles suffisantes.

Et quand bien même cela pourrait devenir aussi abordable que les carburants fossiles, c’est un crime thermodynamique absolu de s’en servir pour le transport terrestre comparativement à la motorisation électrique.

Pour un moteur à combustion, sur 100 unités d’énergie au départ, seuls 20 sont transformés en mouvement, le reste est gâché en chaleur inutilisée. Pour une voiture électrique, on est proche de 89 % d’efficacité ! En réalité, pour ce qui est du transport terrestre, la messe est dite, les véhicules électriques vont éclipser tout le reste. Dans quelques années, à autonomie égale, il sera moins cher à l’achat et à l’usage d’opter pour un véhicule électrique plutôt que pour un véhicule à essence. Mêmes les engins agricoles et de minageune partie de l’aviation et le transport maritime fluvial et côtier seront électrifiés à terme !

On peut se passer des biocarburants et des énergies fossiles, mais cela ne veut pas dire que le transport doit diminuer. On l’a vu, le transport terrestre a vocation à être électrifié de bout en bout, et les solutions existent pour produire en masse à terme de l’électricité verte.

Et pour les usages où l’on ne pourra pas encore se passer des hydrocarbones, on comprend maintenant que le salut viendra non pas des biocarburants, mais des e-carburants ! Puisque Jean-Marc Jancovici parlait des sols, notons que pour une même dose de soleil reçue, l’efficacité énergétique des biocarburants est de l’ordre de 0,1 % tandis qu’on est autour des 5 % pour les e-carburants (produits avec de l’énergie solaire PV).

Autrement dit, pour une quantité égale de carburants, on aura besoin de 50 fois moins de terres avec les e-carburants, et on pourra d’ailleurs utiliser des terres arides. Oui, les biocarburants sont une hérésie sans avenir.

Voilà donc une somme de raisons d’entrevoir le futur avec le sourire, un sourire non pas benêt, mais ancré dans la conviction que l’ingéniosité humaine et les ressources de notre planète permettront bien à huit milliards d’êtres humains et plus de vivre confortablement et durablement.

Cette abondance nous tend les bras au XXIe siècle, mais le chemin pour y arriver va être tortueux pour encore une bonne décennie. En attendant, tout effort de sobriété est bienvenu, ne le nions pas non plus, mais par pitié, ouvrons aussi les yeux sur ces dernières tendances plus qu’encourageantes.

Saint Thomas Becket: quand l’Eglise médiévale inventait la résistance au tyran

URBI & ORBI – Continuons notre exploration de grands thèmes du catholicisme dans cette semaine qui suit la fête de Noël. Le 29 décembre, l’Eglise catholique fête saint Thomas Becket, archevêque de Cantorbery à partir de 1162, contraint à l’exil parce qu’il refusait d’abandonner les libertés de l’Eglise face au roi Henri II. Lorsqu’il revint en Angleterre en 1170, il fut assassiné dans sa cathédrale par quatre chevaliers au service du roi. Rapidement canonisé, Thomas Becket devint rapidement l’un des saints européens les plus populaires, incarnant la résistance à la tyrannie. Et fondant une tradition propre à l’Eglise catholique de résistance aux abus de pouvoir, régulièrement invoquée par les chrétiens contre les régimes à tendance totalitaire.

L’histoire est connue: brillant administrateur et fidèle ami d’Henri II Plantagenet, Thomas Becket fut poussé parle roi d’Angleterre lui-même à accepter l’élection au siège archiépiscopal de Canterbury. Se donnant tout entier à sa nouvelle mission, le nouvel archevêque fit passer la défense des libertés de l’Eglise d’Angleterre avant son amitié pour Henri. Il s’agissait en particulier de défendre l’autonomie de juridiction de l’Eglise face aux empiètements du pouvoir royal.

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Guerre en Israël : les fausses images générées par IA inquiètent

La vente par Adobe d’images générées par intelligence artificielle (IA) dépeignant la Guerre en Israël, mélangeant le virtuel et le réel, suscite des inquiétudes. Ces images d’Adobe Stock, montrent de fausses scènes de bombardement de villes à Gaza et en Israël.  Au milieu d’une vague de désinformation en ligne entourant la Guerre entre Israël et le Hamas, ces images circulent sur les réseaux sociaux, brouillant davantage la frontière entre réalité et contenu fabriqué. Le Dr T.J. Thomson, maître de conférences à RMIT spécialisé dans les images générées par l’IA, exprime sa profonde préoccupation face au potentiel de ces images photoréalistes d’événements qui déforment la réalité et induisent en erreur le public.

Depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, l’État hébreu et le Hamas sont actuellement impliqués dans un conflit ouvert qui transcende également le domaine de la communication. Bien que les approches stratégiques des deux camps diffèrent, l’objectif commun demeure : projeter une image de confiance. Désormais grâce à l’utilisation de l’intelligence artificielle créative, il est possible avec  Adobe Stock d’acheter des images de la Guerre d’Israël générées par IA.,Le Dr TJ Thomson s’inquiète   l’utilisation abusive des ces images générées par l’IA mélangeant le virtuel et le réel et ouvrant la porte à plus de propagande et de désinformation.

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Bruno Jaffré sur l’affaire Zongo : « La mobilisation doit se poursuivre »

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5 clichés de gauche détruits par Thomas Sowell

Chères lectrices, chers lecteurs, à la suite de mes quelques lectures des livres de l’économiste Thomas Sowell, m’est venue l’envie de vous faire un petit résumé de ces quelques clichés de gauche que nous avons l’habitude d’entendre un peu partout dans nos médias, et que Sowell aborde abondamment dans ces différents ouvrages.

 

Il faut se dépêcher d’agir

C’est probablement un slogan très à la mode depuis deux ans, souvent associé avec celui consistant à ajouter « si cela peut sauver ne serait-ce qu’une seule vie. »

Les Oints, ces intellectuels souhaitant réformer la société pour que le commun des hommes leur ressemble, ont l’habitude d’avancer un argumentaire de crise pour pousser leur agenda social : « Plus vite la justice cosmique sera appliquée sur cette Terre, plus vite le monde ira mieux. Si nous échouons à changer assez vite, nous disparaîtrons, des gens souffriront, etc. »

C’est la vision des Oints, de l’écologisme de Paul Ehrlich à celle de la justice sociale.

Cependant, comme le rappelle Thomas Sowell, à l’inverse de ce que pensent les Oints, nous n’avons pas de solutions catégoriques et définitives à portée de main, mais seulement des arbitrages et des compromis.

Vous pouvez interdire un médicament car il n’a que 99 % d’efficacité, et demander de nombreuses années de recherches coûteuses en attendant de faire passer son efficacité à 99,5 %, années durant lesquelles ceux qui se seraient contentés d’une efficacité moindre mourront : c’est engendrer un nombre important de désagréments pour toutes les personnes qui n’auraient probablement eu aucun effet secondaire, ou dont les effets secondaires auraient été moins impactants que la maladie elle-même. Étouffer la création de richesses par des réglementations ubuesques peut nuire à plus de vies qu’elles n’en sauveront. On pourrait également supprimer tous les pesticides, et voir la résurgence de maladies comme la malaria qui est transmise par les insectes.

Dans la vie, il existe peu de solution absolue, seulement des arbitrages, que les individus responsables méritent de faire eux-mêmes.

 

Le contrôle des prix aide les plus pauvres

C’est une idée à la mode qui ressurgit, que ce soit du côté de l’union de la gauche ou celui du gouvernement Borne : le contrôle des prix est une idée lumineuse pour améliorer le sort des plus pauvres. Malheureusement, 4000 ans de cette pratique ne semblent pas avoir suffi pour témoigner de son danger.

Quels que que soient les peuples ayant mis en place ce type de politiques, celles-ci se sont toujours soldées par un échec. Les gens ont souffert de la faim en France au XVIIIe siècle et en Afrique au XXe siècle lorsque les prix des aliments étaient contrôlés par le gouvernement. Des pénuries de logements se sont développées de Hong Kong à Berkeley, en passant par la Suède, dans le sillage du contrôle des loyers. Il y a en effet beaucoup de choses que nous pourrions apprendre en étudiant d’autres populations et leur histoire, si seulement nous le faisions.

Chaque fois que vous fixerez un prix en deçà du prix du marché, vous pouvez être convaincu qu’il y aura une pénurie, que la pénurie appellera le rationnement, et que le rationnement amènera une perte de liberté politique qui n’était pas le but de ceux ayant vraiment à cœur le sort des petites gens.

 

Les pauvres sont de gauche et les riches sont de droite

Si vous êtes pauvre, vous êtes nécessairement de gauche. C’est ce qu’il ressort de toutes les propositions visant à instaurer la justice cosmique sur Terre. Mécaniquement, les minorités aidées, qui leur servent de mascotte, sont des gens de gauche.

Thomas Sowell revient sur cette rhétorique de lutte des classes et ce biais des intellectuels à penser que les Noirs américains modestes sont enclins à être de gauche, dans son livre Barbarians Inside The Gates. Il rappelle que ce sont principalement les Noirs de la classe moyenne qui militent au sein de l’establishment des différents mouvement des droits civiques (comme Thurgood Marshall), là où les Noirs plus modestes sont des conservateurs, comme Walter Williams, Tony Brown, ou le juge Clarence Thomas.

Ironiquement, les liberals [aux États-Unis, les liberals sont les personnes de gauche, loin des libéraux français et ailleurs] blancs des médias et d’ailleurs sont prompts à supposer que les Noirs qui critiquent l’État-providence appartiennent à la classe moyenne qui ne comprennent pas ce que c’est que de vivre dans un ghetto.

Souvent, lorsqu’ils sont confrontés à la réalité, ils ne se laissent pas décourager par le fait qu’on leur prouve qu’ils ont tort, et ils supposent alors que ces conservateurs noirs ont dû se vendre pour réussir. Observez cette rhétorique et voyez que cette logique s’étend à toutes les minorités que la gauche prétend aider. Une femme conservatrice est une femme vendue au patriarcat. Un homosexuel conservateur est un individu hétéronormé ayant systématisé la norme hétérosexuelle. On retrouve la vieille condamnation du sycophante chez Marx. Une personne ne peut pas avoir de bonnes raisons de ne pas être de gauche.

Cependant, Thomas Sowell rappelle une vérité déplaisante : il n’y a pas d’argent à se faire en préconisant la réduction du rôle de l’État. Inversement, les opportunités d’argent facile et les positions de pouvoir se profilent vite lorsque la possibilité de se faire un défenseur des Oints se présentent à vous, avec son lot de programmes sociaux et de représentation de la victimologie officielle : par exemple, lorsque le juge Clarence Thomas a dû révéler sa valeur nette dans le cadre du processus de confirmation de la Cour suprême, celle-ci représentait moins de la moitié de ce que gagnent chaque année certains des leaders noirs des droits civiques.

 

Toute différence de groupe s’explique par la discrimination, une oppression qui appelle à la correction

Les personnes de gauche partent du postulat que le relativisme culturel est correct, et ce faisant, que toutes les cultures se valent dans les résultats qu’elles engendrent.

Dès lors, les différences entre les groupes en matière de récompenses ou de réalisations ne peuvent être dues qu’à la discrimination ou à des différences génétiques dans les capacités. Étant donné que le relativisme culturel est né en réaction aux théories de la supériorité raciale, son rejet des causes culturelles et génétiques des différences entre les groupes ne laisse que la société à blâmer pour les disparités de revenus ou de représentation dans diverses professions ou institutions.

Sur la base de cette doctrine, des personnes et des institutions ont commencé à être présumées coupables devant les tribunaux lorsque leurs statistiques ne correspondaient pas aux présupposés de l’esprit du temps. Toute une classe de personnes, que Dinesh D’Souza nomme « les marchands de races », a vu le jour pour exploiter cette façon de penser – ou de ne pas penser – dans les tribunaux, les entreprises, les universités et ailleurs. On voit doucement ce phénomène arriver en France et y prendre racine.

La thèse de D’Souza, dans son livre The End of Racism, vient mettre à mal la théorie selon laquelle c’est la discrimation et le racisme qui sont à la source de ces divergences de groupes. Non pas que le racisme n’existe pas, seulement que celui-ci a un très faible pouvoir explicatif dans ces divergences.

Selon Sowell, D’Souza met en avant

« les fantasmes et les fraudes de l’éducation afrocentrique, la promotion cynique de la paranoïa et de la polarisation par les marchands de races, et les crimes sauvages et barbares des voyous des ghettos contre leur propre peuple ne sont qu’une partie du tableau sombre et amer peint avec un soin méticuleux. »

Ceux qui cèdent à ces discours, y compris certaines des plus grandes entreprises américaines, sont également condamnés. Cela nous permet d’en venir au point suivant.

 

Toutes les cultures se valent

Chez les tenants du multiculturalisme, toutes les cultures se valent, et il faudrait être ouvert et prêt à tout recevoir, car elles peuvent toujours nous apporter quelque chose.

Malheureusement, c’est un fait que certaines cultures ont été plus à même d’améliorer le sort de ceux qui la partagent, que certaines cultures avaient davantage de respect pour la personne humaine que d’autres, et que certaines cultures ont été plus à même de faire émerger un cadre légal interdisant l’esclavage, là où celui-ci est toujours pratiqué aujourd’hui. Et ce n’est pas une question de race : même des groupes géographiquement plus proches que d’autres avaient des performances très divergentes.

En atteste l’histoire des Européens du Nord-Ouest qui contraste avec celle des Européens du Sud-Est depuis des siècles, non seulement en Europe, mais aussi partout où des immigrants de ces deux parties du même continent se sont affrontés à l’étranger. De même, tous les Asiatiques n’ont pas été identiques aux autres Asiatiques, et tous les Africains n’ont pas été identiques aux autres Africains.

Thomas Sowell prend à charge un autre élément de son environnement américain, à savoir la défense de l’identité noire. Ce que les multiculturalistes nomment l’identité noire est en réalité un héritage culturel laissé par des Blancs ignorants dans le passé, importé aux États-Unis. L’anglais noir est un dialecte qui existait dans certaines régions du sud et de l’ouest de l’Angleterre il y a trois siècles. Comme c’est souvent le cas, cet héritage culturel a survécu là où il a été transplanté – dans le Sud américain – plus longtemps qu’il n’a survécu là d’où il venait. Et il a survécu plus longtemps chez les Noirs des ghettos urbains que chez les Blancs du Sud.

Cette importation implique également d’autres éléments, comme le fait de jouer au whist ou d’avoir un style de vie tapageur. Par exemple, le terme crackers désigne originellement « les ancêtres malicieux des personnes qui se sont ensuite installées dans le sud des États-Unis. » Comme le rappelle ironiquement Thomas Sowell, les individus de la communauté noire qui se font les défenseurs de la culture noire n’imaginent pas à quel point ils ne sont simplement que des « crackers au teint plus foncé. »

Ce mode de vie a finalement perdu de l’influence grâce à la diffusion de la morale victorienne, d’abord chez les classes aisées des deux races, puis chez les ménages plus modestes. Et si aujourd’hui, la plupart des Noirs américains restent attachés à un boulet culturel, c’est car ils ont été pris en mascotte par les intellectuels qui souhaitent faire de la contre-culture blanche. À leur dépens.

 

Conclusion

Dans ces différents livres (Race et Intellectuels, The Vision of the Anointed, Barbarians inside the Gates), Thomas Sowell détruit un grand nombre des présupposés que notre époque nous demande d’accepter et de croire sans la moindre preuve. Je laisse au lecteur le soin de découvrir par lui-même la richesse qu’il tirera de ses ouvrages.

 

Un article publié initialement le 1 juin 2022.

10 citations de Thomas Sowell qui nous éclairent sur la crise des banlieues

Descendant d’esclaves, Thomas Sowell est né en Caroline du Nord en 1930, dans un régime de ségrégation légale (le racisme systémique, le vrai). Orphelin très tôt, il grandit dans une extrême pauvreté et s’installe à New York où, grâce à une éducation poursuivie avec acharnement, et face à l’adversité, il devient l’un des intellectuels les plus influents aux États-Unis jusqu’à aujourd’hui.

Économiste de formation, il a cependant beaucoup étudié les problèmes sociologiques, politiques, historiques et culturels qui agitaient déjà l’Amérique au pic de sa carrière dans les années 1970-1980, cherchant toujours à remettre en cause les hypothèses acceptées sans discussion ou les affirmations réfutées par les faits.

Ses travaux empiriques extrêmement riches et documentés (des dizaines d’ouvrages à son actif) l’ont  érigé en critique sévère de la gauche américaine : en cédant aux explications commodes en matière d’inégalités, elle constituerait le pire obstacle à l’amélioration des conditions de nombreuses minorités qu’elle a tout fait pour enfermer dans un assistanat économique tout en freinant les initiatives individuelles qui pourraient mettre en lumière les failles de l’éducation publique. Brillants d’intelligence et d’un sérieux irréprochable, ses ouvrages méritent d’être lus car les questions traitées sont hélas toujours d’actualité, et pas seulement en Amérique.

Sowell ayant un don certain pour des formules marquantes qui stimulent l’esprit, nous avons sélectionné pour vous dix citations qui peuvent nous éclairer sur la situation dans les banlieues françaises. 

 

1 – « Le racisme n’est pas mort. Mais il est sous assistance respiratoire, maintenu en vie principalement par ceux qui l’utilisent comme excuse ou pour maintenir les minorités dans un état de peur ou de ressentiment suffisant pour qu’elles votent en bloc le jour de l’élection. »

 

2 – « La vision de la gauche, pleine d’envie et de ressentiment, fait payer le plus lourd tribut à ceux qui sont au bas de l’échelle – quelle que soit leur couleur de peau – et qui trouvent dans cette vision paranoïaque une excuse pour des attitudes et des comportements contre-productifs et, en fin de compte, autodestructeurs. »

 

3 – « Il semble que nous nous rapprochions de plus en plus d’une situation où personne n’est responsable de ce qu’il a fait, mais où nous sommes tous responsables de ce que quelqu’un d’autre a fait. »

 

4 – « Une grande partie de l’histoire sociale du monde occidental, au cours des trois dernières décennies, a consisté à remplacer ce qui fonctionnait par ce qui semblait être une bonne solution. »

 

5 – « Personne n’est égal à personne. Même un homme n’est pas égal à lui-même à des jours différents. »

 

6 – « On ne peut pas subventionner l’irresponsabilité et s’attendre à ce que les individus deviennent plus responsables. »

 

7 – « Il n’y a rien de si bon que les politiciens ne puissent rendre mauvais et rien de si mauvais que les politiciens ne puissent rendre pire. La compassion est une bonne chose, mais les politiciens l’ont transformée en État-providence. La criminalité est une mauvaise chose, mais les politiciens l’ont aggravée en se montrant indulgents envers les criminels. »

 

8 – « Lorsque les hommes politiques disent « répartir les richesses », traduisez « concentrer le pouvoir », car c’est la seule façon pour eux de répartir les richesses. Et une fois le pouvoir concentré, ils peuvent faire tout ce qu’ils veulent, comme les gens l’ont découvert – souvent avec horreur – un peu partout dans le monde. »

 

9 – « De nombreux membres de la gauche politique sont tellement fascinés par la beauté de leur vision qu’ils ne voient pas l’horrible réalité qu’ils sont en train de créer dans le vrai monde. »

 

10 – « Lorsque les gens essaient de voir jusqu’où ils peuvent pousser les choses, c’est le moment de leur faire savoir qu’ils les ont déjà poussées trop loin. »

 

Et comme il est difficile de se limiter à dix, ne résistons pas à en ajouter une onzième. Vous retrouverez toutes les citations de Thomas Sowell qui n’ont pas été retenues pour la liste finale sur sa page Wikibéral.

11 – « Lorsque les gens s’habituent à un traitement préférentiel, l’égalité de traitement est bientôt considérée comme de la discrimination. »

Thomas Hobbes et la curiosité, ou pourquoi l’innovation est le propre de l’Homme

Déterminer ce qui différencie fondamentalement l’Homme de l’animal est une question aussi ancienne que l’Homme lui-même, et les idées à ce sujet sont nombreuses.

Un éclairage particulièrement intéressant est fourni par le philosophe Thomas Hobbes pour qui la curiosité est l’une des rares capacités qui différencient les êtres humains des animaux. C’est cette curiosité naturelle qui explique pourquoi l’innovation est le propre de l’Homme.

Avec Machiavel, Thomas Hobbes fait partie des philosophes qui ont mauvaise réputation en raison de sa vision parfois pessimiste – certains diraient réaliste – de l’être humain. Dans sa volonté de décrire l’Homme tel qu’il est, et non tel qu’il devrait être, il évoque une caractéristique selon lui spécifiquement humaine, la curiosité, définie comme un « appétit de connaissance ».

Le concept de curiosité a été diversement apprécié dans la philosophie et la morale, signifiant soit une soif inappropriée d’informations (comme par exemple l’attrait pour les ragots), capturée par l’expression « la curiosité est un vilain défaut », soit un appétit intellectuel admirable représenté par l’image du lettré, du savant, et de « l’honnête homme ».

 

Futurs possibles

Pour Hobbes, la curiosité est à l’origine à la fois de la science et de l’égoïsme.

Elle pousse en effet les humains à envisager une vaste étendue de futurs possibles, et donc d’objectifs personnels. La soif de savoir les pousse à réfléchir aux relations causales potentielles et conduit à une anxiété pour le futur, qui à son tour « dispose les hommes à s’enquérir des causes des choses » – un cercle vicieux de prévisions et d’investigations craintives qui condamne tous les hommes à « un état semblable à celui de Prométhée », dans lequel leur cœur est éternellement « rongé par la crainte de la mort, de la pauvreté ou d’une autre calamité » qui pourraient advenir.

Car la curiosité fait naître la conscience du temps : elle amène à penser à ce qui pourrait se passer dans le futur. Une fois imaginable, l’avenir devient un motif de conflit et d’anxiété puisqu’il peut être insatisfaisant, et que le futur de mon voisin peut être plus favorable que le mien. Cette anxiété est étrangère aux animaux, car ils ne s’intéressent qu’à l’anticipation des schémas de causalité qu’ils ont déjà observés, et non à l’inférence de nouvelles possibilités à partir d’expériences passées.

Si la curiosité est définie comme un appétit de connaissance, Hobbes en propose une définition plus technique, qui n’est pas seulement un plaisir pour les causes, mais un appétit pour un type particulier de connaissance originale : celle des effets jusqu’ici inexpérimentés des causes connues (les moyens dont je dispose). Hobbes oppose en effet la curiosité pour les effets de causes connues (que puis-je faire avec ce bâton ?) à l’intérêt prudentiel pour les causes d’effets connus (comment puis-je capturer cette proie ?).

Selon Hobbes, ce qui diffère chez les humains est en effet l’intérêt pour des effets qui, en eux-mêmes, ne sont pas la cible d’une passion ou d’un appétit, autrement dit qui ne sont pas directement utiles.

En ce sens, la curiosité a un aspect gratuit tout à fait caractéristique que l’on ne retrouve pas chez les animaux. Un effet est poursuivi pour lui-même. On s’intéresse à ce qui peut advenir. Tous les animaux désirent connaître les relations de cause à effet qui sont pertinentes pour leur bien-être, et cherchent également les moyens d’effectuer des changements conformes à leurs objectifs. La faim pousse l’animal à chasser une proie. L’objectif détermine les moyens nécessaires à son atteinte (faim ->proie). Les objectifs restent relativement stables dans le temps, et les moyens également. Il n’y a pas d’innovation parce que les objectifs sont le point de départ et qu’ils changent peu. Le jeu est en quelque sorte fermé.

L’impératif d’utilité immédiate rend impossible l’innovation : il y a un problème à résoudre, on peut le résoudre de manière créative, mais seule sa résolution nous intéresse.

 

Connaissance désintéressée

La curiosité va donc au-delà de la connaissance intéressée.

Ce faisant, elle modifie le fonctionnement de la connexion des idées, remplaçant une structure téléologique (objectif éloigné qui détermine des moyens nécessaires pour l’atteindre) par un processus plus ouvert dans lequel l’objectif n’est ni la synthèse (définition des étapes d’une cause à un effet connu) ni l’analyse (le tracé des étapes d’un effet connu à ses causes), mais la découverte de nouvelles relations de causalité.

La curiosité, quant à elle, s’accompagne de la capacité, non seulement de se souvenir des relations causales observées, mais aussi d’imaginer tous les résultats possibles d’une cause donnée.

Hobbes écrit :

En imaginant une chose quelconque, nous recherchons tous les effets possibles qu’elle peut produire ; nous imaginons ce que nous pouvons en faire une fois que nous l’avons.

La curiosité conduit à la création de nouvelles associations.

Impossible de ne pas reconnaître ici l’approche entrepreneuriale de l’effectuation, selon laquelle un entrepreneur part de ses moyens disponibles et imagine les effets possibles.

Ce que Hobbes suggère, c’est que ce que nous décrivons comme une approche entrepreneuriale est en fait universelle. C’est une posture humaine au sens large qui existe depuis la nuit des temps. Autrement dit, l’innovation, au sens de l’exploration gratuite d’effets possibles nouveaux et inattendus, est un trait profondément humain.

L’être humain ne cherche pas seulement à résoudre des problèmes, il ne peut s’empêcher d’imaginer de nouveaux effets à partir des causes (moyens) dont il dispose.

Le chimpanzé prend une branche pour extraire les fourmis du tronc d’arbre, ce qui est une preuve d’intelligence. L’être humain résout aussi ce type de problème, mais il va au-delà et se demande ce qu’il peut faire avec cette branche : creuser un trou, taper sur son voisin, faire du bruit, apprendre à jongler, s’en servir de béquille, etc. Toutes ces considérations n’intéresseraient pas le chimpanzé, mais ouvrent de nouveaux possibles.

Le paradoxe est que cette recherche de connaissance désintéressée est celle qui s’est révélée la plus utile depuis les origines. L’être humain innove parce qu’il ne peut pas s’en empêcher et il ne peut pas s’en empêcher parce ce qu’il est curieux, et que la curiosité est sa nature. C’est un vilain défaut qui lui amène plein d’ennuis, mais c’est aussi une qualité extraordinaire qui explique pourquoi nous ne vivons plus dans des cavernes depuis longtemps.

Sur le web

Une petite leçon d'histoire sur les véritables fondations des États-Unis ou la genèse des miroirs déformants -- Oleg NESTERENKO

L'histoire émouvante et touchante de la fondation des États-Unis d'Amérique qui a nourri des générations de patriotes et s'est exportée dans le monde entier en tant qu'exemple à suivre, n'est rien d'autre que la déformation la plus grossière et hypocrite des réalités, beaucoup moins colorées et, encore moins, adaptées pour servir d'inspiration.
Il y a tant à dire sur l'histoire des origines de ce formidable pays, mais je me limiterai ici à commenter le début du deuxième paragraphe de la (...)

Nos lecteurs proposent / ,

Rassurez-vous, l’argent gratuit des autres coule à flot !

Par : h16

Ce n’est pas parce que l’économie est en train de passer par une phase de ♩ petites tensions passagères ♪ qu’il faut se laisser abattre : les beaux jours sont là, et à présent, le bon peuple a évidemment besoin de vacances. Or, il peut être difficile d’envisager sereinement des vacances quand la situation économique est à ce point délicate… Heureusement, gouvernemaman s’occupe de vous !

Ainsi, après la distribution des petits « chèques-confinements » à différentes catégories de personnes pendant la période critique, voilà arrivé le temps de la distribution de petits « chèques vacance », à des catégories de personnes à peine différentes : le gouvernement envisage en effet que soient distribués des sommes, financées par l’État et les régions (donc c’est gratuit, n’est-ce pas) en priorité aux Français les plus modestes et à ceux qui ont travaillé « en première ligne » pendant l’épidémie.

On constatera d’ailleurs que dans ces populations ciblées par cette manne gratuite d’argent public magique en provenance directe de l’étable à licornes du gouvernement se trouvent bien évidemment les « jeunes » des « quartiers émotifs » de notre République : comme l’explique par exemple Pierre Bédier, le président du département des Yvelines qui sera à la pointe du sprinkler à pognon dirigé vers ces cités,

« Ces quartiers populaires des Yvelines sont peuplés par des habitants originaires de pays étrangers et qui ont pour habitude de retourner chez eux l’été pour y passer leurs vacances. Cette année, en raison de la fermeture des frontières avec le Maroc, l’Algérie et le Sénégal, ce sera impossible. On va se trouver avec des enfants et des adolescents désœuvrés et quand c’est comme ça, ils ont souvent la tête aux bêtises. »

Les lecteurs assidus de ce blog savent en effet que certains « adolescents » désœuvrés de 25 ans avec 45 condamnations au casier judiciaire s’échauffent rapidement l’été venu et que le jeune déçu est parfois si désappointé qu’il peut en venir à commettre des gestes malheureux que d’aucuns, à la parole un peu leste, pourraient qualifier méchamment de criminels.

La logique impose donc qu’on fasse un petit bilan économique : s’il revient moins cher d’arroser les cités que d’y faire régner l’ordre, et puisqu’il semble facile de mettre le contribuable à la tâche, pourquoi se gêner ? Ce n’est pas comme si la France ne mollassonnait pas doucement sur un épais matelas d’argent public engrangé toutes ces années de gestion au cordeau et qu’il faut bien utiliser pour ces périodes délicates, n’est-ce pas ?

Au passage, quand on dit financé par le contribuable, on entend donc essentiellement deux types de populations : ceux qui travaillent actuellement dans le secteur marchand (le secteur non-marchand n’agissant, dans le cadre des impôts, qu’en termes de vases communicants), et les générations futures, c’est-à-dire ceux qui, un jour, travailleront dans ce qui restera de secteur marchand. Autrement dit, l’argent gratuit « des autres » provient des impôts (les autres contribuables) ou de la dette (leurs enfants).

Pour la tempête de prélèvements qui s’abattra sur les générations futures, soyons clairs : tout le monde s’en fiche. S’il s’agissait de climat, de petites plantes vertes et d’oiseaux rares, ces générations futures seraient l’objet de toutes les attentions. Mais en matières de finances publiques, ceux qui ne votent pas encore ou qui, mieux encore, ne sont pas nés, ne peuvent pas se plaindre et sont donc d’ores et déjà taillables et corvéables à merci. Pour un gouvernement aux abois, c’est une manne inespérée.

Assujettie à cette population future dont on n’a cure, la dette française va donc continuer de grossir, passant tous les caps pour atteindre l’obésité morbide, juste avant celle qui déclenche la mort.

Parallèlement, il serait dommage d’oublier l’autre population, celle du moutontribuable actuel qui, s’il peut effectivement rouspéter de tontes trop claires, ne le fait pas encore, trop soucieux qu’il est de reprendre ses activités normales et, pour certains, de planifier ses vacances.

Pourtant, les signaux s’accumulent et ne laissent aucun doute : la pluie d’impôts continuera. La crise sanitaire suivie de la crise économique ne laisseront aucun répit au moutontribuable qui va devoir s’enfiler à la fois des impôts existants largement musclés pour l’occasion, et reprendre deux fois des nouilles d’impôts anciens qui reviendront du diable-vauvert.

C’est ainsi que la CRDS, qui devait disparaître en 2024, va pouvoir continuer à sucer les capitaux et les petites richesses jusqu’en 2033. Cet ultralibéralisme de Bercy n’étonnera que les plus niais des politiciens, des contribuables et des idéologues persuadé que l’État français, baignant dans plus de 1000 milliards de prélèvements annuels, ne pourra s’en sortir qu’avec encore plus de prélèvements.

Et c’est donc sans surprise qu’on peut à nouveau lire les abrutissantes débilités des imputrescibles collectivistes de salon, depuis Esther Duflo jusqu’à Thomas Piketty dont l’unanimité à réclamer le retour de l’ISF ne devrait laisser aucun doute sur l’idiotie des propos : la cathédrale de Paris brûle ? Vite, rétablissons l’ISF ! Une récession fait rage ? Vite, rétablissons l’ISF ! Des gens sont malades et meurent ? Vite, rétablissons l’ISF ! Des manifestants détruisent des commerces ? Vite, rétablissons l’ISF ! L’insécurité s’accroît dans les cités ? Vite, rétablissons l’ISF !

Cette équation simple « Problème lambda => Vite, rétablissons l’ISF ! » est véritablement magique puisqu’à la portée à la fois d’économistes renommés et de syndicalistes, de politiciens et de l’homme de la rue pour lesquels tout peut se résumer à un « il faut faire payer les riches » qui a amplement démontré son efficacité à chaque crise, à chaque époque et qui s’est à chaque fois terminé par des résultats flamboyants.

Mais cette fois, c’est évident : c’est très différent et ça va marcher !

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[Redite] Petit cours de pipoconomie à l’usage des citoyens français

Par : h16

Article initialement paru le 30.01.2019

Depuis les saillies de Porcher début 2019, Piketty est venu ajouter son bout de gras idéologique dans un long pensum sans intérêt. Et donc, parce que le déluge d’âneries économiques continue toujours avec autant de force dans l’ex-pays des Lumières, rappelons quelques éléments essentiels en économie de base.

Au détour d’émissions télévisuelles que le bon sens et le temps limité d’un homme de bien commandent de ne pas regarder trop longtemps, trop souvent et en les prenant trop au sérieux, on découvre parfois de magnifiques pépites-par-inadvertance (c’est-à-dire des âneries qui deviennent des pépites par la puissance de l’imbécillité ainsi convoquée).

Cette fois-ci, la pépite se révèle en tombant sur une déclaration de Thomas Porcher dans une émission sans grand intérêt d’une chaîne publique en déroute intellectuelle depuis très longtemps. L’aimable olibrius poilu, se qualifiant lui-même d’économiste atterré, nous explique doctement et avec pour lui – et malheureusement – toute l’attention de la brochette de starlettes du plateau, que, je cite sans même caricaturer, « on n’hérite pas de la dette mais d’un patrimoine public qui est aujourd’hui encore supérieur à la dette ».

"On hérite pas de la dette mais d'un patrimoine public qui est aujourd'hui encore supérieur à la dette." @PorcherThomas #ONPC pic.twitter.com/b2AdZIpIgG

— On n'est pas couché (@ONPCofficiel) January 19, 2019

Bien évidemment, c’est une ânerie à plusieurs niveaux.

Implied Facepalm

Sur le plan factuel, force est de constater que c’est évidemment faux, comme le montre Vincent Bénard, dans un fil twitter qu’il lui a consacré, avec l’étude du bilan annuel fourni par l’État que notre économiste devrait compulser fiévreusement entre deux petits fours de plateau télé.

Affirmation 100 fois démontée.
Il suffit de se procurer n’importe quel bilan LOLF de l’état (google) pour se rendre compte que l’actif de l’état est égal à la moitié de son passif, de l’ordre de 1000 Mds de fonds propres négatifs
(…) https://t.co/Z9Al3BoIJI

— Ze VBenard (@vbenard) January 22, 2019

En réalité, la dette représente déjà deux fois plus que les actifs de l’État qui, comme souligné, s’il devait les vendre pour rembourser la dette, se trouverait à devoir brader ce qui accroîtrait encore l’écart entre ce qu’il peut effectivement couvrir et le montant total de la dette.

Par ailleurs, imaginer – comme le fait notre frétillant abonné aux plateaux télé – que la dette correspond à l’infrastructure actuellement utilisée en France est une aimable plaisanterie.

Non seulement, c’est une idiotie économique (la dette sert très majoritairement à payer les frais de fonctionnement de notre État mammouth et de sa redistribution sociale tous azimuts, et très, très, très peu les routes, les ponts et les écoles, généralement en place et payés depuis des lustres), mais en plus l’infrastructure actuelle se dégrade de tous les côtés. Quelques tentatives de trajet en train en automne (feuilles mortes), en hiver (neige), en été (chaleur) ou au printemps (animaux qui traversent les voies), quelques explorations de nos plus belles prisons insalubres, de nos meilleurs hôpitaux, de nos plus jolies routes trouées, de nos ponts qui menacent de s’effondrer, de nos infrastructures de distribution de gaz ou de nos institutions qui bullent, etc., suffisent à convaincre que la situation n’est pas vraiment en train de s’améliorer.

Décidément, ce clown qui se prétend économiste est amusant, tout au plus.

Cependant, le souci est qu’en France, les discours tenus par ce type de saltimbanques sont écoutés.

Ils ne sont pas seulement écoutés, ils sont aussi tenus par les abrutis de Bercy, de Matignon, d’un peu partout, et par toute cette foule d’incultes en économie de base, de larves intellectuelles qui vivent de façon très détendue dans une hallucination collective où l’argent s’imprime à volonté, la richesse ne se crée pas mais se répartit, la dette n’existe pas ou peut ne pas être remboursée, et où l’on peut chier sur les générations futures (sauf lorsqu’il s’agit de climat où ces générations passent alors dans une zone d’intouchabilité que seule une fiscalité pourtant délirante ne semble jamais voir).

Et ce discours étant le seul tenu, le seul diffusé, le seul expliqué, détaillé, analysé, le seul entendu finalement, il finit, à force de répétition, par passer dans les esprits, s’y installer et y devenir vérité intangible, évidente, banale même.

Les individus normalement constituées finissent par y croire ! Mais oui, tout le monde sait que sans les méchants intérêts de la dette, la France serait la première puissance moOoondiale, pardi, et peu importe 40 années de budgets gravement déficitaires. Tout le monde sait que c’est Rothschild et Pompidou qui ont été très méchants.

Tout le monde sait qu’on peut répudier la dette, ou, mieux, qu’on peut vendre une tour Eiffel et deux tableaux de maîtres pour s’en sortir. Tout le monde sait qu’un impôt non prélevé, c’est un manque à gagner pour l’État. Tout le monde sait qu’une augmentation exceptionnelle des recettes, c’est une cagnotte.

Tout le monde sait qu’en décrétant une augmentation du SMIC, on donne du pouvoir d’achat à plus de gens, et que ça passe crème parce qu’il suffit de le décréter. Tout le monde sait que l’ISF c’est symbolique et nécessaire et que ça fait du bien à l’économie. Tout le monde sait ça.

À tel point qu’au bout du bout, une fois que tout est dit, affirmé et clamé partout, lorsqu’enfin, le peuple pète un câble sous des ponctions invraisemblables, une bureaucratie délirante, une administration en roue libre, des services publics de plus en plus mauvais, une augmentation de la misère, du chômage et des « incivilités », que réclame ce peuple, après une vague tentative de demander moins d’impôts ?

… Une nouvelle répartition de la richesse ! Le retour de l’ISF ! Une augmentation du SMIC ! Une annulation de la dette ! Etc.

Porcher est de ce genre d’olibrius néfaste, comme il en existe beaucoup trop (qui se regroupent en brochette d’ahuris avec des sobriquets édifiants genre « économistes atterrants »), qu’on entend du matin au soir et du soir au matin, raconter leurs insupportables bêtises, depuis au moins trois générations.

La première génération qui a enseigné ces idioties a formé une seconde génération qui, à son tour, s’est empressée de répéter voire (pire encore) d’enseigner elle aussi les mêmes âneries à la génération suivante.

Maintenant, les gens y croient dur comme fer, et tenter, même de loin, d’expliquer, de réexpliquer ce qui est vu comme la base dans n’importe quel autre pays du monde, revient à faire un travail de Sisyphe jamais couronné du moindre succès.

C’est aussi pour ça que ce pays est foutu.

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Retraites : encore une réforme de gauche… qui aggravera les problèmes

Par : h16

Ainsi donc, alors même que la recette détaillée de la sauce Macron pour les retraites n’est pas encore connue, analysée et épluchée, tout le monde sait qu’il n’en sortira rien de bon, à commencer par les salariés et syndicats des entreprises publiques, au premier rang desquelles celles bénéficiant de régimes spéciaux.

Pourtant, tout ne s’annonçait pas si mal pour cette énième réforme.

Eh oui, souvenez-vous : au départ, tout ce nouvel édifice de petits calculs de trimestres et de pénibilité, d’euros transformés en points, de hauteur et de longueur de cotisations, de taille de pension et d’âge du capitaine, tout cela ne sort pas, pouf, du cul pailleté d’une licorne, mais bien des cerveaux d’une gauche tout ce qu’il y a de plus ordinaire, estampillée solidaire, progressiste, conscientisée et évidemment socialiste…

Comme nous le rappelle Les Echos avec un très intéressant article récemment paru à ce sujet, ceux qui ont planché sur cette réforme ne sont pas des inconnus : on retrouve ainsi la patte d’Antoine Bozio, directeur de l’Institut des politiques publiques, qui avait, pendant la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron, œuvré à cette proposition de réforme d’autant plus facilement que cet économiste normalien avait fait des retraites le sujet de sa thèse, rédigée en 2006 sous la direction d’un certain … Thomas Piketty.

Sapristi, Piketty, Bozio, ne dirait-on pas des gens ouvertement de gauche ?

Nos deux compères iront même jusqu’à écrire un livre ensemble en 2008, « Pour un nouveau système de retraites », dans lequel ils proposent un système « unifié de comptes individuels de cotisations offrant les mêmes droits et les mêmes règles à tous les travailleurs ».

Sapristi, ne dirait-on pas l’actuelle tentative macronienne de réforme des retraites ?

D’autant qu’à la lecture de l’historique de cette réforme, on se rend compte que les débats qui agitent maintenant le pays et les sphères du pouvoir macronien agitaient déjà les têtes pensantes de l’équipe électorale d’alors : utilisera-t-on la réforme pour faire des économies ou pas sur le dos des retraités ? La réforme sera-t-elle aussi profonde que voulue, ou ne pourrait-on pas y inclure quelques savantes bidouilles paramétriques (sur la durée et les taux de cotisation par exemple) ? Autant de questions qui sont encore en suspend à ce jour.

Mieux encore : alors même que les pères de cette réformes (Piketty et Bozio) sont bien de gauche, sans le moindre doute, l’article revient sur les autres participants comme Pisani-Ferry ou Aghion, eux-mêmes issus de la gauche, et qui forment un ensemble relativement cohérent mais décidément, furieusement et indéniablement pas du tout libéral au contraire de ce qu’on peut lire un peu partout, surtout depuis que la réforme déplaît.

Car elle déplaît, ça au moins reste sûr, solide et quasiment garanti dès le départ. À tel point que chacun de ces économistes s’est plus ou moins vite éloigné du monstre qu’ils ont enfanté tous ensemble.

Sans surprise, Piketty (qui ne peut pas piffrer Macron) a aussi vite qu’il l’a pu, renié toute paternité en dénonçant aussi bruyamment que possible l’arnaque d’une telle réforme. Le retournement de veste est aussi fracassant qu’hypocrite.

Les trois autres se sont aussi fendus d’une tribune expliquant finalement que « m’oui, m’non, m’voyez cette réforme, ce n’est pas clair et si on nous demandait notre avis, là, maintenant, on n’y serait plus trop favorable, m’voyez » (en substance).

Dans un tourbillon de précautions rhétoriques assez caractéristique d’un franc refroidissement d’humeur, nos trois promoteurs penauds rappellent qu’une réforme qui marche bien, rend heureux et donne des fesses roses ne peut parvenir à ces enviables résultats que si elle ne conduit pas à une « dégradation de la situation des fonctionnaires », notamment les enseignants, et si « aucune catégorie n’est perdante ».

Autrement dit, il faut réformer mais que personne ne perde aucun avantage. Je vous laisse imaginer la gueule du Frankestein administratif qui parvient à réaliser cette prouesse…

Il n’en reste pas moins que cette réforme d’un modèle égalitariste d’inspiration socialiste, au départ propulsée par nos économistes de gauche, semble subitement moins intéressante une fois qu’il faut vraiment la mettre en place et que (ô surprise) la partie du peuple qui va devoir faire des efforts se rebelle. Il convient alors de feindre la combattre. Ça ne mange pas de pain et c’est médiatiquement bien plus porteur…

Notons en outre que pendant que toute la gauche se rebelle contre la réforme proposée par la gauche, la droite ne propose à peu près rien. Partant de là, entre le mutisme des uns et l’immobilisme des autres, on ne peut qu’être surpris par ceux qui pensent que ce mouvement aboutira à une amélioration quelconque de quoi que ce soit. Ils sont d’une naïveté qui serait touchante si c’était la première fois que ça se passait dans le pays.

En effet, politiquement, la situation est complètement bloquée : soit Macron finit par lâcher (ce qui a le plus de chances d’arriver). Ce ne sera pas présenté ainsi, mais ça reviendra au même en vidant complètement la réforme de toute substance, ce qui ne résoudra absolument rien des problèmes de retraite.

Symétriquement, l’actuelle solution proposée est du reste aussi mauvaise (la réaction épidermique de ceux-là même qui la propulsèrent il y a deux ans en dit long à ce sujet). Ce qui veut dire que si Macron, a contrario, ne lâche rien, on ne sera pas plus sorti le cul des ronces.

De surcroît, s’il lâche, cela reviendra à émettre un magnifique message sur le mode « Oui, on peut paralyser un pays déjà économiquement sinistré aux veilles des fêtes pour obtenir ce qu’on veut », ce qui rendra toutes négociations suivantes encore plus complexes, voire douloureuses. Les gauchisteries les plus minables persisteront et le petit peuple continuera de se faire rouler dessus (mais pas en train, rassurez-vous, ils seront de plus en plus souvent à l’arrêt).

Et inversement, si le président ne lâche rien, il va de soi que la situation ira probablement au mieux à une paralysie économique dans une période normalement cruciale pour l’économie et le commerce, au pire au clash avec un affrontement ouvert entre deux parties de la population, celle qui proteste et reste campée sur ses chers (très chers) acquis, et celle qui voudrait bien travailler.

Pour faire bonne mesure, on pourrait ajouter à ce tableau le cas hypothétique mais pas impossible d’un attentat sur un quai de gare bondé, qui donnerait à l’ensemble un aspect encore plus baroque.

Je ne vois pas comment tout ceci peut se terminer avec un gain pour qui que ce soit : tout le monde sent, confusément ou non, que l’actuel système est voué à une faillite retentissante. Personne ne semble prêt à vouloir faire un effort, et très logiquement, surtout pas ceux dont les bénéfices actuels sont les plus élevés. La moindre idée de réforme provoque un blocage du pays qui aggrave à la fois les problèmes économiques et sociaux déjà présents, et accroît les antagonismes au sein de la population.

Ce qui veut dire que, quoi qu’il arrive, le peuple va s’en prendre plein la gueule.

Cependant, Et comme il a voté, avec constance et obstination, exactement pour ça depuis 40 ans, j’ai envie de dire: bien fait.

J'accepte les BCH !

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Vous aussi, foutez les banquiers centraux dehors, terrorisez l’État et les banques en utilisant les cryptomonnaies, en les promouvant et pourquoi pas, en faisant un don avec !
BCH : qqefdljudc7c02jhs87f29yymerxpu0zfupuufgvz6
 

Petit cours de pipoconomie à l’usage des citoyens français

Par : h16

Au détour d’émissions télévisuelles que le bon sens et le temps limité d’un homme de bien commandent de ne pas regarder trop longtemps, trop souvent et en les prenant trop au sérieux, on découvre parfois de magnifiques pépites-par-inadvertance (c’est-à-dire des âneries qui deviennent des pépites par la puissance de l’imbécillité ainsi convoquée).

Cette fois-ci, la pépite se révèle en tombant sur une déclaration de Thomas Porcher dans une émission sans grand intérêt d’une chaîne publique en déroute intellectuelle depuis très longtemps. L’aimable olibrius poilu, se qualifiant lui-même d’économiste atterré, nous explique doctement et avec pour lui – et malheureusement – toute l’attention de la brochette de starlettes du plateau, que, je cite sans même caricaturer, « on n’hérite pas de la dette mais d’un patrimoine public qui est aujourd’hui encore supérieur à la dette ».

"On hérite pas de la dette mais d'un patrimoine public qui est aujourd'hui encore supérieur à la dette." @PorcherThomas #ONPC pic.twitter.com/b2AdZIpIgG

— On n'est pas couché (@ONPCofficiel) January 19, 2019

Bien évidemment, c’est une ânerie à plusieurs niveaux.

Implied Facepalm

Sur le plan factuel, force est de constater que c’est évidemment faux, comme le montre Vincent Bénard, dans un fil twitter qu’il lui a consacré, avec l’étude du bilan annuel fourni par l’État que notre économiste devrait compulser fiévreusement entre deux petits fours de plateau télé.

Affirmation 100 fois démontée.
Il suffit de se procurer n’importe quel bilan LOLF de l’état (google) pour se rendre compte que l’actif de l’état est égal à la moitié de son passif, de l’ordre de 1000 Mds de fonds propres négatifs
(…) https://t.co/Z9Al3BoIJI

— Ze Vincent Benard (@vbenard) January 22, 2019

En réalité, la dette représente déjà deux fois plus que les actifs de l’État qui, comme souligné, s’il devait les vendre pour rembourser la dette, se trouverait à devoir brader ce qui accroîtrait encore l’écart entre ce qu’il peut effectivement couvrir et le montant total de la dette.

Par ailleurs, imaginer – comme le fait notre frétillant abonné aux plateaux télé – que la dette correspond à l’infrastructure actuellement utilisée en France est une aimable plaisanterie.

Non seulement, c’est une idiotie économique (la dette sert très majoritairement à payer les frais de fonctionnement de notre État mammouth et de sa redistribution sociale tous azimuts, et très, très, très peu les routes, les ponts et les écoles, généralement en place et payés depuis des lustres), mais en plus l’infrastructure actuelle se dégrade de tous les côtés. Quelques tentatives de trajet en train en automne (feuilles mortes), en hiver (neige), en été (chaleur) ou au printemps (animaux qui traversent les voies), quelques explorations de nos plus belles prisons insalubres, de nos meilleurs hôpitaux, de nos plus jolies routes trouées, de nos ponts qui menacent de s’effondrer, de nos infrastructures de distribution de gaz ou de nos institutions qui bullent, etc., suffisent à convaincre que la situation n’est pas vraiment en train de s’améliorer.

Décidément, ce clown qui se prétend économiste est amusant, tout au plus.

Cependant, le souci est qu’en France, les discours tenus par ce type de saltimbanques sont écoutés.

Ils ne sont pas seulement écoutés, ils sont aussi tenus par les abrutis de Bercy, de Matignon, d’un peu partout, et par toute cette foule d’incultes en économie de base, de larves intellectuelles qui vivent de façon très détendue dans une hallucination collective où l’argent s’imprime à volonté, la richesse ne se crée pas mais se répartit, la dette n’existe pas ou peut ne pas être remboursée, et où l’on peut chier sur les générations futures (sauf lorsqu’il s’agit de climat où ces générations passent alors dans une zone d’intouchabilité que seule une fiscalité pourtant délirante ne semble jamais voir).

Et ce discours étant le seul tenu, le seul diffusé, le seul expliqué, détaillé, analysé, le seul entendu finalement, il finit, à force de répétition, par passer dans les esprits, s’y installer et y devenir vérité intangible, évidente, banale même.

Les individus normalement constituées finissent par y croire ! Mais oui, tout le monde sait que sans les méchants intérêts de la dette, la France serait la première puissance moOoondiale, pardi, et peu importe 40 années de budgets gravement déficitaires. Tout le monde sait que c’est Rothschild et Pompidou qui ont été très méchants.

Tout le monde sait qu’on peut répudier la dette, ou, mieux, qu’on peut vendre une tour Eiffel et deux tableaux de maîtres pour s’en sortir. Tout le monde sait qu’un impôt non prélevé, c’est un manque à gagner pour l’État. Tout le monde sait qu’une augmentation exceptionnelle des recettes, c’est une cagnotte.

Tout le monde sait qu’en décrétant une augmentation du SMIC, on donne du pouvoir d’achat à plus de gens, et que ça passe crème parce qu’il suffit de le décréter. Tout le monde sait que l’ISF c’est symbolique et nécessaire et que ça fait du bien à l’économie. Tout le monde sait ça.

À tel point qu’au bout du bout, une fois que tout est dit, affirmé et clamé partout, lorsqu’enfin, le peuple pète un câble sous des ponctions invraisemblables, une bureaucratie délirante, une administration en roue libre, des services publics de plus en plus mauvais, une augmentation de la misère, du chômage et des « incivilités », que réclame ce peuple, après une vague tentative de demander moins d’impôts ?

… Une nouvelle répartition de la richesse ! Le retour de l’ISF ! Une augmentation du SMIC ! Une annulation de la dette ! Etc.

Porcher est de ce genre d’olibrius néfaste, comme il en existe beaucoup trop (qui se regroupent en brochette d’ahuris avec des sobriquets édifiants genre « économistes atterrants »), qu’on entend du matin au soir et du soir au matin, raconter leurs insupportables bêtises, depuis au moins trois générations.

La première génération qui a enseigné ces idioties a formé une seconde génération qui, à son tour, s’est empressée de répéter voire (pire encore) d’enseigner elle aussi les mêmes âneries à la génération suivante.

Maintenant, les gens y croient dur comme fer, et tenter, même de loin, d’expliquer, de réexpliquer ce qui est vu comme la base dans n’importe quel autre pays du monde, revient à faire un travail de Sisyphe jamais couronné du moindre succès.

C’est aussi pour ça que ce pays est foutu.

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