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À partir d’avant-hierHashtable

Rassurez-vous, l’argent gratuit des autres coule à flot !

Par : h16

Ce n’est pas parce que l’économie est en train de passer par une phase de ♩ petites tensions passagères ♪ qu’il faut se laisser abattre : les beaux jours sont là, et à présent, le bon peuple a évidemment besoin de vacances. Or, il peut être difficile d’envisager sereinement des vacances quand la situation économique est à ce point délicate… Heureusement, gouvernemaman s’occupe de vous !

Ainsi, après la distribution des petits « chèques-confinements » à différentes catégories de personnes pendant la période critique, voilà arrivé le temps de la distribution de petits « chèques vacance », à des catégories de personnes à peine différentes : le gouvernement envisage en effet que soient distribués des sommes, financées par l’État et les régions (donc c’est gratuit, n’est-ce pas) en priorité aux Français les plus modestes et à ceux qui ont travaillé « en première ligne » pendant l’épidémie.

On constatera d’ailleurs que dans ces populations ciblées par cette manne gratuite d’argent public magique en provenance directe de l’étable à licornes du gouvernement se trouvent bien évidemment les « jeunes » des « quartiers émotifs » de notre République : comme l’explique par exemple Pierre Bédier, le président du département des Yvelines qui sera à la pointe du sprinkler à pognon dirigé vers ces cités,

« Ces quartiers populaires des Yvelines sont peuplés par des habitants originaires de pays étrangers et qui ont pour habitude de retourner chez eux l’été pour y passer leurs vacances. Cette année, en raison de la fermeture des frontières avec le Maroc, l’Algérie et le Sénégal, ce sera impossible. On va se trouver avec des enfants et des adolescents désœuvrés et quand c’est comme ça, ils ont souvent la tête aux bêtises. »

Les lecteurs assidus de ce blog savent en effet que certains « adolescents » désœuvrés de 25 ans avec 45 condamnations au casier judiciaire s’échauffent rapidement l’été venu et que le jeune déçu est parfois si désappointé qu’il peut en venir à commettre des gestes malheureux que d’aucuns, à la parole un peu leste, pourraient qualifier méchamment de criminels.

La logique impose donc qu’on fasse un petit bilan économique : s’il revient moins cher d’arroser les cités que d’y faire régner l’ordre, et puisqu’il semble facile de mettre le contribuable à la tâche, pourquoi se gêner ? Ce n’est pas comme si la France ne mollassonnait pas doucement sur un épais matelas d’argent public engrangé toutes ces années de gestion au cordeau et qu’il faut bien utiliser pour ces périodes délicates, n’est-ce pas ?

Au passage, quand on dit financé par le contribuable, on entend donc essentiellement deux types de populations : ceux qui travaillent actuellement dans le secteur marchand (le secteur non-marchand n’agissant, dans le cadre des impôts, qu’en termes de vases communicants), et les générations futures, c’est-à-dire ceux qui, un jour, travailleront dans ce qui restera de secteur marchand. Autrement dit, l’argent gratuit « des autres » provient des impôts (les autres contribuables) ou de la dette (leurs enfants).

Pour la tempête de prélèvements qui s’abattra sur les générations futures, soyons clairs : tout le monde s’en fiche. S’il s’agissait de climat, de petites plantes vertes et d’oiseaux rares, ces générations futures seraient l’objet de toutes les attentions. Mais en matières de finances publiques, ceux qui ne votent pas encore ou qui, mieux encore, ne sont pas nés, ne peuvent pas se plaindre et sont donc d’ores et déjà taillables et corvéables à merci. Pour un gouvernement aux abois, c’est une manne inespérée.

Assujettie à cette population future dont on n’a cure, la dette française va donc continuer de grossir, passant tous les caps pour atteindre l’obésité morbide, juste avant celle qui déclenche la mort.

Parallèlement, il serait dommage d’oublier l’autre population, celle du moutontribuable actuel qui, s’il peut effectivement rouspéter de tontes trop claires, ne le fait pas encore, trop soucieux qu’il est de reprendre ses activités normales et, pour certains, de planifier ses vacances.

Pourtant, les signaux s’accumulent et ne laissent aucun doute : la pluie d’impôts continuera. La crise sanitaire suivie de la crise économique ne laisseront aucun répit au moutontribuable qui va devoir s’enfiler à la fois des impôts existants largement musclés pour l’occasion, et reprendre deux fois des nouilles d’impôts anciens qui reviendront du diable-vauvert.

C’est ainsi que la CRDS, qui devait disparaître en 2024, va pouvoir continuer à sucer les capitaux et les petites richesses jusqu’en 2033. Cet ultralibéralisme de Bercy n’étonnera que les plus niais des politiciens, des contribuables et des idéologues persuadé que l’État français, baignant dans plus de 1000 milliards de prélèvements annuels, ne pourra s’en sortir qu’avec encore plus de prélèvements.

Et c’est donc sans surprise qu’on peut à nouveau lire les abrutissantes débilités des imputrescibles collectivistes de salon, depuis Esther Duflo jusqu’à Thomas Piketty dont l’unanimité à réclamer le retour de l’ISF ne devrait laisser aucun doute sur l’idiotie des propos : la cathédrale de Paris brûle ? Vite, rétablissons l’ISF ! Une récession fait rage ? Vite, rétablissons l’ISF ! Des gens sont malades et meurent ? Vite, rétablissons l’ISF ! Des manifestants détruisent des commerces ? Vite, rétablissons l’ISF ! L’insécurité s’accroît dans les cités ? Vite, rétablissons l’ISF !

Cette équation simple « Problème lambda => Vite, rétablissons l’ISF ! » est véritablement magique puisqu’à la portée à la fois d’économistes renommés et de syndicalistes, de politiciens et de l’homme de la rue pour lesquels tout peut se résumer à un « il faut faire payer les riches » qui a amplement démontré son efficacité à chaque crise, à chaque époque et qui s’est à chaque fois terminé par des résultats flamboyants.

Mais cette fois, c’est évident : c’est très différent et ça va marcher !

J'accepte les BCH !

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Vous aussi, foutez les banquiers centraux dehors, terrorisez l’État et les banques en utilisant les cryptomonnaies, en les promouvant et pourquoi pas, en faisant un don avec !
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[Redite] Petit cours de pipoconomie à l’usage des citoyens français

Par : h16

Article initialement paru le 30.01.2019

Depuis les saillies de Porcher début 2019, Piketty est venu ajouter son bout de gras idéologique dans un long pensum sans intérêt. Et donc, parce que le déluge d’âneries économiques continue toujours avec autant de force dans l’ex-pays des Lumières, rappelons quelques éléments essentiels en économie de base.

Au détour d’émissions télévisuelles que le bon sens et le temps limité d’un homme de bien commandent de ne pas regarder trop longtemps, trop souvent et en les prenant trop au sérieux, on découvre parfois de magnifiques pépites-par-inadvertance (c’est-à-dire des âneries qui deviennent des pépites par la puissance de l’imbécillité ainsi convoquée).

Cette fois-ci, la pépite se révèle en tombant sur une déclaration de Thomas Porcher dans une émission sans grand intérêt d’une chaîne publique en déroute intellectuelle depuis très longtemps. L’aimable olibrius poilu, se qualifiant lui-même d’économiste atterré, nous explique doctement et avec pour lui – et malheureusement – toute l’attention de la brochette de starlettes du plateau, que, je cite sans même caricaturer, « on n’hérite pas de la dette mais d’un patrimoine public qui est aujourd’hui encore supérieur à la dette ».

"On hérite pas de la dette mais d'un patrimoine public qui est aujourd'hui encore supérieur à la dette." @PorcherThomas #ONPC pic.twitter.com/b2AdZIpIgG

— On n'est pas couché (@ONPCofficiel) January 19, 2019

Bien évidemment, c’est une ânerie à plusieurs niveaux.

Implied Facepalm

Sur le plan factuel, force est de constater que c’est évidemment faux, comme le montre Vincent Bénard, dans un fil twitter qu’il lui a consacré, avec l’étude du bilan annuel fourni par l’État que notre économiste devrait compulser fiévreusement entre deux petits fours de plateau télé.

Affirmation 100 fois démontée.
Il suffit de se procurer n’importe quel bilan LOLF de l’état (google) pour se rendre compte que l’actif de l’état est égal à la moitié de son passif, de l’ordre de 1000 Mds de fonds propres négatifs
(…) https://t.co/Z9Al3BoIJI

— Ze VBenard (@vbenard) January 22, 2019

En réalité, la dette représente déjà deux fois plus que les actifs de l’État qui, comme souligné, s’il devait les vendre pour rembourser la dette, se trouverait à devoir brader ce qui accroîtrait encore l’écart entre ce qu’il peut effectivement couvrir et le montant total de la dette.

Par ailleurs, imaginer – comme le fait notre frétillant abonné aux plateaux télé – que la dette correspond à l’infrastructure actuellement utilisée en France est une aimable plaisanterie.

Non seulement, c’est une idiotie économique (la dette sert très majoritairement à payer les frais de fonctionnement de notre État mammouth et de sa redistribution sociale tous azimuts, et très, très, très peu les routes, les ponts et les écoles, généralement en place et payés depuis des lustres), mais en plus l’infrastructure actuelle se dégrade de tous les côtés. Quelques tentatives de trajet en train en automne (feuilles mortes), en hiver (neige), en été (chaleur) ou au printemps (animaux qui traversent les voies), quelques explorations de nos plus belles prisons insalubres, de nos meilleurs hôpitaux, de nos plus jolies routes trouées, de nos ponts qui menacent de s’effondrer, de nos infrastructures de distribution de gaz ou de nos institutions qui bullent, etc., suffisent à convaincre que la situation n’est pas vraiment en train de s’améliorer.

Décidément, ce clown qui se prétend économiste est amusant, tout au plus.

Cependant, le souci est qu’en France, les discours tenus par ce type de saltimbanques sont écoutés.

Ils ne sont pas seulement écoutés, ils sont aussi tenus par les abrutis de Bercy, de Matignon, d’un peu partout, et par toute cette foule d’incultes en économie de base, de larves intellectuelles qui vivent de façon très détendue dans une hallucination collective où l’argent s’imprime à volonté, la richesse ne se crée pas mais se répartit, la dette n’existe pas ou peut ne pas être remboursée, et où l’on peut chier sur les générations futures (sauf lorsqu’il s’agit de climat où ces générations passent alors dans une zone d’intouchabilité que seule une fiscalité pourtant délirante ne semble jamais voir).

Et ce discours étant le seul tenu, le seul diffusé, le seul expliqué, détaillé, analysé, le seul entendu finalement, il finit, à force de répétition, par passer dans les esprits, s’y installer et y devenir vérité intangible, évidente, banale même.

Les individus normalement constituées finissent par y croire ! Mais oui, tout le monde sait que sans les méchants intérêts de la dette, la France serait la première puissance moOoondiale, pardi, et peu importe 40 années de budgets gravement déficitaires. Tout le monde sait que c’est Rothschild et Pompidou qui ont été très méchants.

Tout le monde sait qu’on peut répudier la dette, ou, mieux, qu’on peut vendre une tour Eiffel et deux tableaux de maîtres pour s’en sortir. Tout le monde sait qu’un impôt non prélevé, c’est un manque à gagner pour l’État. Tout le monde sait qu’une augmentation exceptionnelle des recettes, c’est une cagnotte.

Tout le monde sait qu’en décrétant une augmentation du SMIC, on donne du pouvoir d’achat à plus de gens, et que ça passe crème parce qu’il suffit de le décréter. Tout le monde sait que l’ISF c’est symbolique et nécessaire et que ça fait du bien à l’économie. Tout le monde sait ça.

À tel point qu’au bout du bout, une fois que tout est dit, affirmé et clamé partout, lorsqu’enfin, le peuple pète un câble sous des ponctions invraisemblables, une bureaucratie délirante, une administration en roue libre, des services publics de plus en plus mauvais, une augmentation de la misère, du chômage et des « incivilités », que réclame ce peuple, après une vague tentative de demander moins d’impôts ?

… Une nouvelle répartition de la richesse ! Le retour de l’ISF ! Une augmentation du SMIC ! Une annulation de la dette ! Etc.

Porcher est de ce genre d’olibrius néfaste, comme il en existe beaucoup trop (qui se regroupent en brochette d’ahuris avec des sobriquets édifiants genre « économistes atterrants »), qu’on entend du matin au soir et du soir au matin, raconter leurs insupportables bêtises, depuis au moins trois générations.

La première génération qui a enseigné ces idioties a formé une seconde génération qui, à son tour, s’est empressée de répéter voire (pire encore) d’enseigner elle aussi les mêmes âneries à la génération suivante.

Maintenant, les gens y croient dur comme fer, et tenter, même de loin, d’expliquer, de réexpliquer ce qui est vu comme la base dans n’importe quel autre pays du monde, revient à faire un travail de Sisyphe jamais couronné du moindre succès.

C’est aussi pour ça que ce pays est foutu.

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Retraites : encore une réforme de gauche… qui aggravera les problèmes

Par : h16

Ainsi donc, alors même que la recette détaillée de la sauce Macron pour les retraites n’est pas encore connue, analysée et épluchée, tout le monde sait qu’il n’en sortira rien de bon, à commencer par les salariés et syndicats des entreprises publiques, au premier rang desquelles celles bénéficiant de régimes spéciaux.

Pourtant, tout ne s’annonçait pas si mal pour cette énième réforme.

Eh oui, souvenez-vous : au départ, tout ce nouvel édifice de petits calculs de trimestres et de pénibilité, d’euros transformés en points, de hauteur et de longueur de cotisations, de taille de pension et d’âge du capitaine, tout cela ne sort pas, pouf, du cul pailleté d’une licorne, mais bien des cerveaux d’une gauche tout ce qu’il y a de plus ordinaire, estampillée solidaire, progressiste, conscientisée et évidemment socialiste…

Comme nous le rappelle Les Echos avec un très intéressant article récemment paru à ce sujet, ceux qui ont planché sur cette réforme ne sont pas des inconnus : on retrouve ainsi la patte d’Antoine Bozio, directeur de l’Institut des politiques publiques, qui avait, pendant la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron, œuvré à cette proposition de réforme d’autant plus facilement que cet économiste normalien avait fait des retraites le sujet de sa thèse, rédigée en 2006 sous la direction d’un certain … Thomas Piketty.

Sapristi, Piketty, Bozio, ne dirait-on pas des gens ouvertement de gauche ?

Nos deux compères iront même jusqu’à écrire un livre ensemble en 2008, « Pour un nouveau système de retraites », dans lequel ils proposent un système « unifié de comptes individuels de cotisations offrant les mêmes droits et les mêmes règles à tous les travailleurs ».

Sapristi, ne dirait-on pas l’actuelle tentative macronienne de réforme des retraites ?

D’autant qu’à la lecture de l’historique de cette réforme, on se rend compte que les débats qui agitent maintenant le pays et les sphères du pouvoir macronien agitaient déjà les têtes pensantes de l’équipe électorale d’alors : utilisera-t-on la réforme pour faire des économies ou pas sur le dos des retraités ? La réforme sera-t-elle aussi profonde que voulue, ou ne pourrait-on pas y inclure quelques savantes bidouilles paramétriques (sur la durée et les taux de cotisation par exemple) ? Autant de questions qui sont encore en suspend à ce jour.

Mieux encore : alors même que les pères de cette réformes (Piketty et Bozio) sont bien de gauche, sans le moindre doute, l’article revient sur les autres participants comme Pisani-Ferry ou Aghion, eux-mêmes issus de la gauche, et qui forment un ensemble relativement cohérent mais décidément, furieusement et indéniablement pas du tout libéral au contraire de ce qu’on peut lire un peu partout, surtout depuis que la réforme déplaît.

Car elle déplaît, ça au moins reste sûr, solide et quasiment garanti dès le départ. À tel point que chacun de ces économistes s’est plus ou moins vite éloigné du monstre qu’ils ont enfanté tous ensemble.

Sans surprise, Piketty (qui ne peut pas piffrer Macron) a aussi vite qu’il l’a pu, renié toute paternité en dénonçant aussi bruyamment que possible l’arnaque d’une telle réforme. Le retournement de veste est aussi fracassant qu’hypocrite.

Les trois autres se sont aussi fendus d’une tribune expliquant finalement que « m’oui, m’non, m’voyez cette réforme, ce n’est pas clair et si on nous demandait notre avis, là, maintenant, on n’y serait plus trop favorable, m’voyez » (en substance).

Dans un tourbillon de précautions rhétoriques assez caractéristique d’un franc refroidissement d’humeur, nos trois promoteurs penauds rappellent qu’une réforme qui marche bien, rend heureux et donne des fesses roses ne peut parvenir à ces enviables résultats que si elle ne conduit pas à une « dégradation de la situation des fonctionnaires », notamment les enseignants, et si « aucune catégorie n’est perdante ».

Autrement dit, il faut réformer mais que personne ne perde aucun avantage. Je vous laisse imaginer la gueule du Frankestein administratif qui parvient à réaliser cette prouesse…

Il n’en reste pas moins que cette réforme d’un modèle égalitariste d’inspiration socialiste, au départ propulsée par nos économistes de gauche, semble subitement moins intéressante une fois qu’il faut vraiment la mettre en place et que (ô surprise) la partie du peuple qui va devoir faire des efforts se rebelle. Il convient alors de feindre la combattre. Ça ne mange pas de pain et c’est médiatiquement bien plus porteur…

Notons en outre que pendant que toute la gauche se rebelle contre la réforme proposée par la gauche, la droite ne propose à peu près rien. Partant de là, entre le mutisme des uns et l’immobilisme des autres, on ne peut qu’être surpris par ceux qui pensent que ce mouvement aboutira à une amélioration quelconque de quoi que ce soit. Ils sont d’une naïveté qui serait touchante si c’était la première fois que ça se passait dans le pays.

En effet, politiquement, la situation est complètement bloquée : soit Macron finit par lâcher (ce qui a le plus de chances d’arriver). Ce ne sera pas présenté ainsi, mais ça reviendra au même en vidant complètement la réforme de toute substance, ce qui ne résoudra absolument rien des problèmes de retraite.

Symétriquement, l’actuelle solution proposée est du reste aussi mauvaise (la réaction épidermique de ceux-là même qui la propulsèrent il y a deux ans en dit long à ce sujet). Ce qui veut dire que si Macron, a contrario, ne lâche rien, on ne sera pas plus sorti le cul des ronces.

De surcroît, s’il lâche, cela reviendra à émettre un magnifique message sur le mode « Oui, on peut paralyser un pays déjà économiquement sinistré aux veilles des fêtes pour obtenir ce qu’on veut », ce qui rendra toutes négociations suivantes encore plus complexes, voire douloureuses. Les gauchisteries les plus minables persisteront et le petit peuple continuera de se faire rouler dessus (mais pas en train, rassurez-vous, ils seront de plus en plus souvent à l’arrêt).

Et inversement, si le président ne lâche rien, il va de soi que la situation ira probablement au mieux à une paralysie économique dans une période normalement cruciale pour l’économie et le commerce, au pire au clash avec un affrontement ouvert entre deux parties de la population, celle qui proteste et reste campée sur ses chers (très chers) acquis, et celle qui voudrait bien travailler.

Pour faire bonne mesure, on pourrait ajouter à ce tableau le cas hypothétique mais pas impossible d’un attentat sur un quai de gare bondé, qui donnerait à l’ensemble un aspect encore plus baroque.

Je ne vois pas comment tout ceci peut se terminer avec un gain pour qui que ce soit : tout le monde sent, confusément ou non, que l’actuel système est voué à une faillite retentissante. Personne ne semble prêt à vouloir faire un effort, et très logiquement, surtout pas ceux dont les bénéfices actuels sont les plus élevés. La moindre idée de réforme provoque un blocage du pays qui aggrave à la fois les problèmes économiques et sociaux déjà présents, et accroît les antagonismes au sein de la population.

Ce qui veut dire que, quoi qu’il arrive, le peuple va s’en prendre plein la gueule.

Cependant, Et comme il a voté, avec constance et obstination, exactement pour ça depuis 40 ans, j’ai envie de dire: bien fait.

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Cette fois-ci, la pépite se révèle en tombant sur une déclaration de Thomas Porcher dans une émission sans grand intérêt d’une chaîne publique en déroute intellectuelle depuis très longtemps. L’aimable olibrius poilu, se qualifiant lui-même d’économiste atterré, nous explique doctement et avec pour lui – et malheureusement – toute l’attention de la brochette de starlettes du plateau, que, je cite sans même caricaturer, « on n’hérite pas de la dette mais d’un patrimoine public qui est aujourd’hui encore supérieur à la dette ».

"On hérite pas de la dette mais d'un patrimoine public qui est aujourd'hui encore supérieur à la dette." @PorcherThomas #ONPC pic.twitter.com/b2AdZIpIgG

— On n'est pas couché (@ONPCofficiel) January 19, 2019

Bien évidemment, c’est une ânerie à plusieurs niveaux.

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Sur le plan factuel, force est de constater que c’est évidemment faux, comme le montre Vincent Bénard, dans un fil twitter qu’il lui a consacré, avec l’étude du bilan annuel fourni par l’État que notre économiste devrait compulser fiévreusement entre deux petits fours de plateau télé.

Affirmation 100 fois démontée.
Il suffit de se procurer n’importe quel bilan LOLF de l’état (google) pour se rendre compte que l’actif de l’état est égal à la moitié de son passif, de l’ordre de 1000 Mds de fonds propres négatifs
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— Ze Vincent Benard (@vbenard) January 22, 2019

En réalité, la dette représente déjà deux fois plus que les actifs de l’État qui, comme souligné, s’il devait les vendre pour rembourser la dette, se trouverait à devoir brader ce qui accroîtrait encore l’écart entre ce qu’il peut effectivement couvrir et le montant total de la dette.

Par ailleurs, imaginer – comme le fait notre frétillant abonné aux plateaux télé – que la dette correspond à l’infrastructure actuellement utilisée en France est une aimable plaisanterie.

Non seulement, c’est une idiotie économique (la dette sert très majoritairement à payer les frais de fonctionnement de notre État mammouth et de sa redistribution sociale tous azimuts, et très, très, très peu les routes, les ponts et les écoles, généralement en place et payés depuis des lustres), mais en plus l’infrastructure actuelle se dégrade de tous les côtés. Quelques tentatives de trajet en train en automne (feuilles mortes), en hiver (neige), en été (chaleur) ou au printemps (animaux qui traversent les voies), quelques explorations de nos plus belles prisons insalubres, de nos meilleurs hôpitaux, de nos plus jolies routes trouées, de nos ponts qui menacent de s’effondrer, de nos infrastructures de distribution de gaz ou de nos institutions qui bullent, etc., suffisent à convaincre que la situation n’est pas vraiment en train de s’améliorer.

Décidément, ce clown qui se prétend économiste est amusant, tout au plus.

Cependant, le souci est qu’en France, les discours tenus par ce type de saltimbanques sont écoutés.

Ils ne sont pas seulement écoutés, ils sont aussi tenus par les abrutis de Bercy, de Matignon, d’un peu partout, et par toute cette foule d’incultes en économie de base, de larves intellectuelles qui vivent de façon très détendue dans une hallucination collective où l’argent s’imprime à volonté, la richesse ne se crée pas mais se répartit, la dette n’existe pas ou peut ne pas être remboursée, et où l’on peut chier sur les générations futures (sauf lorsqu’il s’agit de climat où ces générations passent alors dans une zone d’intouchabilité que seule une fiscalité pourtant délirante ne semble jamais voir).

Et ce discours étant le seul tenu, le seul diffusé, le seul expliqué, détaillé, analysé, le seul entendu finalement, il finit, à force de répétition, par passer dans les esprits, s’y installer et y devenir vérité intangible, évidente, banale même.

Les individus normalement constituées finissent par y croire ! Mais oui, tout le monde sait que sans les méchants intérêts de la dette, la France serait la première puissance moOoondiale, pardi, et peu importe 40 années de budgets gravement déficitaires. Tout le monde sait que c’est Rothschild et Pompidou qui ont été très méchants.

Tout le monde sait qu’on peut répudier la dette, ou, mieux, qu’on peut vendre une tour Eiffel et deux tableaux de maîtres pour s’en sortir. Tout le monde sait qu’un impôt non prélevé, c’est un manque à gagner pour l’État. Tout le monde sait qu’une augmentation exceptionnelle des recettes, c’est une cagnotte.

Tout le monde sait qu’en décrétant une augmentation du SMIC, on donne du pouvoir d’achat à plus de gens, et que ça passe crème parce qu’il suffit de le décréter. Tout le monde sait que l’ISF c’est symbolique et nécessaire et que ça fait du bien à l’économie. Tout le monde sait ça.

À tel point qu’au bout du bout, une fois que tout est dit, affirmé et clamé partout, lorsqu’enfin, le peuple pète un câble sous des ponctions invraisemblables, une bureaucratie délirante, une administration en roue libre, des services publics de plus en plus mauvais, une augmentation de la misère, du chômage et des « incivilités », que réclame ce peuple, après une vague tentative de demander moins d’impôts ?

… Une nouvelle répartition de la richesse ! Le retour de l’ISF ! Une augmentation du SMIC ! Une annulation de la dette ! Etc.

Porcher est de ce genre d’olibrius néfaste, comme il en existe beaucoup trop (qui se regroupent en brochette d’ahuris avec des sobriquets édifiants genre « économistes atterrants »), qu’on entend du matin au soir et du soir au matin, raconter leurs insupportables bêtises, depuis au moins trois générations.

La première génération qui a enseigné ces idioties a formé une seconde génération qui, à son tour, s’est empressée de répéter voire (pire encore) d’enseigner elle aussi les mêmes âneries à la génération suivante.

Maintenant, les gens y croient dur comme fer, et tenter, même de loin, d’expliquer, de réexpliquer ce qui est vu comme la base dans n’importe quel autre pays du monde, revient à faire un travail de Sisyphe jamais couronné du moindre succès.

C’est aussi pour ça que ce pays est foutu.

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