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À partir d’avant-hierAnalyses, perspectives

Israël essaie de se dégager du piège de la stratégie iranienne

Il y a un peu plus de quatre ans, le 3 janvier 2020, Donald Trump faisait assassiner le Général iranien Soleimani, architecte de ce qu’on appelle “l’Axe de la Résistance” à la politique israélo-américaine au Proche-Orient. La mort du stratège n’a pas signifié la fin de sa stratégie. Au contraire, l’efficacité redoutable du général commandant le Corps des Gardiens de la Révolution Islamique venait de sa capacité à former des gens capables de se déployer de manière autonome sur le terrain. C’est ce qui explique l’acharnement des Israéliens à tuer les héritiers de Soleimani: Sayyed Razi Mousavi, à Damas le jour de Noël; Saleh el-Arouri à Beyrouth 2 janvier. Puis à faire organiser un attentat, le 3 janvier 2024, contre la foule qui venait se recueillir sur la tombe du Général Soleimani. Vaines tentatives? L’Iran a répondu en bombardant une installation clandestine du Mossad à la frontière de la Jordanie et de la Syrie. Incapables d’accepter un rapport de force modifié qui devrait les amener à négocier, les Israéliens ont poussé la provocation, le 1er avril 2024, jusqu’à tuer le successeur de Soleimani et d’autres hauts gradés du CGRI dans le consulat d’Iran à Damas. Au moment où je clos cet article, une riposte iranienne dure est attendue par tous. Elle pourrait enclencher une escalade qui implique les Etats-Unis dans la guerre – c’est l’espoir de Benjamin Netanyahu.

Le 3 janvier 2020, Donald Trump donnait l’ordre de frapper, depuis un drone, le convoi du Général iranien Qasem Soleimani qui venait de quitter l’aéroport de Baghdad, pour une rencontre avec Adil Abdul-Mahdi, le Premier ministre irakien.

Outre la lâcheté d’une telle frappe, qui faisait soudain ressembler Donald Trump à son prédécesseur honni, Barack Obama, connu pour son goût des assassinats de civils ou de militaires par drone interposé, on peut dire, avec le recul, que la mort de Soleimani n’a pas eu l’impact attendu par les Américains. On frappe à la tête pour désorganiser l’ennemi, le sidérer, voire le forcer à se rendre.

En l’occurrence, il s’est passé le contraire. La détermination de ce qu’on appelle l’axe de la Résistance (Iran, Syrie, milices chiites en Iraq, Hezbollah au Liban, Ansarallah au Yemen) en est sortie renforcée.

“Un, deux, trois Soleimani!”

En 1968, les étudiants du monde manifestaient en réclamant que les “Vietnam” se multiplient pour mettre en échec l’impérialisme américain. Aujourd’hui, beaucoup sont devenus des bourgeois ventripotents qui soutiennent l’impérialisme américain version “néocon”. Mais dans les manifestations en défense des Palestiniens, on aurait toutes les raisons de scander: ”Un, deux, trois Soleimani!”? Ce ne serait plus un vœu. Mais une réalité.

Les assassinats que vient de perpétrer Israêl, à quelques mois d’intervalle -Sayyed Razi Mousavi, à Damas le jour de Noël 2023; Saleh El-Arouri à Beyrouth le 2 janvier 2024 ;  le Général Mohammad Reza Zahedi et plusieurs de ses adjoints le 1er avril lors du bombardement du consulat d’Iran à Damas – ressemblent à s’y méprendre à celui de Soleimani. Non seulement dans les formes mais à cause des cibles visées. L’Iranien Mousavi était un collaborateur de Soleimani. Et Saled El-Arouri est représentatif des résistants palestiniens formés par le Général. Zahedi était son successeur à la tête du CGRI.

Le rôle décisif de Soleimani pour organiser la résistance des Palestiniens

Les graphiques que je reproduis ici concernant Soleimani sont tirés d’un compte X/canal Telegram qui offre un fil quasi-continu des événements actuellement en cours au Proche-Orient.

On comprend plusieurs choses essentielles, en lisant ce travail méticuleux:

+ pendant que les médias occidentaux se focalisaient sur Ben Laden et Al-Qaïda, ce sont Soleimani et l’Iran qui changeaient la face du Proche-Orient.

+ Le partage religieux des influences sous la forme du célèbre accord passé entre Hassan El-Banna, le fondateur des Frères musulmans, et l’Ayatollah Khomeiny, le fondateur de la République islamique d’Iran, reste sans doute vrai sur le plan religieux. Mais il ne rend pas compte de l’affrontement en cours, déterminé par la géopolitique et les nations, non plus par la religion. Chiites et sunnites ont été réconciliés par l’agressivité israélienne et américaine vis-à-vis de tous les courants de l’Islam.

+ Soleimani a enseigné aux Palestiniens comment penser dans le temps long, selon les règles d’une guerre asymétrique, développée dans un milieu aménagé ad hoc. Non seulement le Général a été essentiel pour la construction du réseau de tunnels qui servent de refuge aux mouvements combattants. Mais il a enseigné aussi aux Palestiniens comment se mettre à fabriquer leurs propres armes.

+ Comme la Résistance chiite irakienne et les Houthis d’Ansarallah, les Palestiniens ont adopté et adapté, sous l’impulsion de l’ancien chef du CGRI, la stratégie de combat du Hezbollah. Le chef militaire de la branche combattante du Hamas, Sinwar, s’est rendu, au milieu des années 2010, en Iran, pour une formation spécifique auprès des Gardiens de la Révolution.

+ Enfin, on ne saurait trop insister sur l’importance de la « méthode Soleimani » pour amener tous les mouvements combattants palestiniens à se réconcilier et s’unir dans une lutte de libération nationale : branches armées du Hamas, du Jihad islamique international, du Front Populaire de Libération de la Palestine.

Les Occidentaux – en tout cas leurs médias, répètent « Hamas » pour désigner les combattants palestiniens, sans voir le rôle joué par les autres mouvements.

La méthode Soleimani et l’émergence de nations combattantes

La méthode Soleimani consiste d’une part dans des transferts technologiques, d’autre part dans la formation des unités combattantes. Le principe directeur est de rendre les mouvements combattants autonomes, au besoin indépendants les uns des autres.

Lorsque le Hezbollah ou l’Iran disent ne pas avoir été informés à l’avance par la Résistance Palestinienne de l’attaque du 7 octobre, c’est à la fois vrai et faux. Vrai sans doute dans les détails opérationnels. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y ait eu aucune interaction entre les différentes composantes de l’Axe de la Résistance. Et la formule de Gilles Kepel, qui a parlé du 7 octobre comme d’un “11 septembre chiite” touche un aspect important de ce qui est en cours.

Il faut bien comprendre, cependant, que les clivages religieux ne sont plus ce qui détermine le conflit du Proche-Orient. On a trois parties en présence.

+ Les Etats-Unis et Israël

+ L’Axe de la Résistance,autour de l’Iran. Aux pays et mouvements combattants déjà cités on peut ajouter l’Algérie.

+les pays musulmans ayant, d’une manière ou d’une autre cherché depuis des décennies un accommodement avec Israël: Maroc, Egypte, Turquie, Jordanie, pays du Golfe.

Les Palestiniens sont partis en guerre le 7 octobre parce qu’ils avaient le sentiment que le rapprochement entre Israël et l’Arabie Saoudite était en train de sceller le sort de la nation palestinienne, qui ne pourrait jamais voir le jour. Aujourd’hui, ce rapprochement est suspendu. Et l’Axe de la Résistance apparaît capable d’empêcher le projet israélien d’expulser les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie.

La méthode Soleimani y est pour beaucoup. Une stratégie partagée par des mouvements ou des pays qui disposent du maximum d’autonomie mais sont capables de se coordonner extrêmement rapidement parce qu’ils parlent tous la même langue stratégique. Et savent se servir des mêmes armes.

Tout ceci explique qu’aujourd’hui nous ayons affaire à des nations qui, sous l’effet du coup inattendu porté par la Résistance palestinienne à Israël depuis le 7 octobre, se mettent toutes à peser leurs intérêts. Les Etats-Unis savent qu’ils n’ont pas intérêt à se laisser entraîner par Israël dans un conflit généralisé. Le Maroc, l’Arabie Saoudite ou la Turquie doivent faire preuve d’une grande prudence, désormais, dans leur rapprochement avec Israël, sous peine de mobiliser la rue contre eux. La Syrie ou l’Iraq attendent patiemment leur heure pour libérer leur territoire de toute occupation étrangère. Au grand dam d’Israël – qui peut regretter son tournant anti-iranien depuis une génération -l’Iran sortira vainqueur de l’affrontement actuel.

La stratégie Soleimani est d’abord celle d’un patriote iranien, qui aura servi son pays avec une telle efficacité que l’Iran moderne vivra encore longtemps de son héritage militaire et politique.

Israël ne se résigne pas au nouvel  équilibre des forces au Proche-Orient

On se rappelle que Yitzak Rabin a signé les accords d’Oslo parce qu’il jugeait, de manière réaliste, qu’Israël ne pouvait pas affronter à la fois les Palestiniens et l’Iran.Il voulait faire la paix avec les Palestiniens pour pouvoir éventuellement mener une guerre contre l’Iran.

Après son assassinat, en 1998, la tendance Sharon-Netanyahu a décrété, en suivant une pulsion puérile qui se révèle aujourd’hui suicidaire, que l’on pouvait affronter à la fois les Palestiniens et l’Iran. La mise en place de la stratégie du Général Soleimani a consisté à exploiter systématiquement l’absence de réalisme israélien, pour mettre en place « l’Axe de la Résistance ».

En ce mois d’avril 2024, le Proche-Orient est arrivé au point où Israël est progressivement asphyxié par la stratégie Soleimani et pratique la fuite en avant en espérant que la substitution d’une guerre ouverte à la guerre asymétrique de l’Axe de la Résistance, permettrait de reprendre la main.

Et maintenant, où va le projet Israël-Gaza ?

par Philip Giraldi. Cet étrange petit bonhomme de Jared Kushner est de nouveau engagé dans des réunions secrètes, mais cette fois, il est promu par certains comme candidat possible à la vice-présidence.

Céline et la malédiction du pacifisme – Nicolas Bonnal

On l’a vu avec Trump : les pacifistes sont toujours considérés comme des nazis. Celui qui veut l’humanité cuite au nucléaire (péril chinois, russe, arabo-iranien, nord-coréen, etc.) est le héros humanitaire et démocrate et nobélisable. Mais on ne la refera pas leur république. Elle aime s’envoyer en l’air sur les champs de bataille – et ce depuis le début.

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Scholz, Macron et Tusk tentent de combler les divisions européennes sur l’Ukraine

Bruxelles comme Washington sont de plus en plus embarrassés par le comportement imprévisible du président français qui, comme disait Trump, transforme tout ce qu’il entreprend en désastre.

Un Biden en plein déni fait son show à l’état de l’Union

Il ne faut pas s’arrêter à l’esbroufe théâtrale d’un président qui se voulait fougueux et braillard. Ni au chahut des réactionnaires. En réalité, le discours de Joe Biden sur l’état […]

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Truckers Block New York City!

By Neenah Payne Truckers are threatening to block New York to defend Donald Trump. NYC Protest Begins Truckers Block New York! Gov Kathy Hochul SHOCKING...

Truckers Block New York City!

Présidentielle 2024 : coup dur pour la campagne de Biden

La campagne de Joe Biden ne se déroule pas bien. Bien qu’il semble se diriger vers la nomination de son parti, sa cote de popularité ne cesse de chuter, laissant croire que Donald Trump le vaincra s’il obtient la nomination. Son bilan économique mitigé ne sera pas la seule raison pour laquelle plusieurs de ses électeurs en 2020 s’abstiendront ou changeront de camp.

En effet, le récent rapport d’un procureur spécial affirme que Biden a bel et bien été négligent avec des documents confidentiels qu’il a conservés secrètement. Et à l’instar d’Hillary Clinton en 2016, Robert Hur suggère de ne pas entamer de procédures judiciaires… parce qu’un jury ne condamnerait pas « un vieil homme sympathique à la mémoire défaillante. »

De la vice-présidente à la (quasi) totalité des médias, Robert Hur est accusé de parti pris et d’avoir parlé gratuitement de l’état mental du président – alors que c’est la raison pour laquelle il ne suggère aucune accusation. Certains esquivent le problème et pensent que l’âge est une vertu ; d’autres font des courbettes à rendre jaloux le Cirque du Soleil.

La Maison-Blanche n’est pas opposée à la publication des entrevues menées, mais ne ferme pas non plus la porte à la censure de certains passages. Mais l’avocat de Biden ne le fera pas sans se battre.

 

Combat contre la démocratie

Toujours au sujet du Parti démocrate, ses membres martèlent sans cesse que la prochaine élection sera cruciale car, entre les mains de la « mauvaise personne », elle pourrait se terminer en dictature. Mais à voir leurs agissements, pour citer mes parents, ils ne prêchent certainement pas par l’exemple.

Vendredi 10 février, ils ont porté plainte auprès de la commission électorale fédérale en accusant Robert Francis Kennedy Jr. (neveu de John Fitzgerald) de collusion avec un super PAC afin qu’il puisse apparaître sur les bulletins de vote. Il est certain que s’il a vraiment coordonné des actions avec un super PAC, il a commis une faute grave. Par contre, considérant que la collusion alléguée soit simplement pour que Kennedy puisse être sur les bulletins de vote, les Démocrates s’engagent dans un combat anti-démocratique et futile. 

En effet, même s’ils réussissent à franchir les obstacles souvent insurmontables de paraître sur les bulletins de vote, les candidats « autres » peinent à recevoir un pourcentage significatif des votes, bien que leur présence est souvent blâmée pour certaines défaites.

Et même en ce qui concerne Trump, plusieurs États (surtout Démocrates) se battent pour l’exclure du scrutin, plaidant qu’il est exclu, en vertu du 14e amendement de la Constitution qui a bloqué des officiels confédérés de participer au gouvernement.

Malheureusement pour eux, la Cour suprême semble unanimement sceptique face à ces actions – le groupe du Colorado qui a réussi à exclure Trump tente de plaider sa cause. La décision n’est pas arrêtée, contrairement à ce que dit ce tweet, mais tous – y compris les juges nommés par des Démocrates – ont longuement questionné le bien-fondé d’une décision étatique aux répercussions nationales. 

 

Creuser sa tombe

Ainsi, le méchant homme orange n’aurait pas à craindre d’être exclu du scrutin et, tel que mentionné en introduction, se dirige allègrement vers la victoire. Elle est tellement décisive que sa seule autre concurrente, Nikki Haley, a perdu contre « aucun de ces candidats » lors de la primaire au Nevada

Toutefois, une récente attaque de Trump contre l’ancienne gouverneure de la Caroline du Sud pourrait lui coûter cher. Il est reconnu pour ses attaques personnelles contre tous ceux qui ne sont pas 100 % avec lui. Mais depuis quelque temps, il n’en a que pour l’absence du mari de Nikki… qui est en mission militaire. S’il y a un groupe immunisé contre la critique, surtout dans les milieux conservateurs, c’est bien l’armée et toutes ses branches.

Au sujet des militaires, il semble que Trump persiste à dire que les membres de l’OTAN doivent payer leur « juste part » des dépenses de défense. Sinon, il laisse sous-entendre qu’il ne défendrait non seulement pas les « fautifs », mais encouragerait leur invasion. Il y a une marge entre plaider pour davantage de dépenses et carrément espérer la destruction d’un allié…

Bref, si la tendance se maintient, nous aurons droit à une répétition de l’élection de 2020, soit entre un homme au déclin cognitif de plus en plus évident et un autre qui parle avant de réfléchir. Et bien que ce dernier a tendance à se tirer dans le pied, ses adversaires font tout pour attirer la sympathie des indécis.

Une fuite récente suggère que Biden peste discrètement contre son ministre de la Justice de ne pas avoir décidé d’entamer des procédures contre Trump plus tôt. De quoi alimenter le moulin à conspirations de la chasse aux sorcières. Il semble que Taylor Swift soit son seul espoir…

Donald Trump sème l’effroi au sein des dirigeants occidentaux…

Par : pierre

La scène se déroule le 10 février, en Caroline du Sud (Etats-Unis). Donald Trump est en campagne électorale pour les primaires républicaines, qu’il est désormais sûr de remporter ; et surtout pour le scrutin de novembre prochain, qui pourrait – peut-être – le faire revenir à la Maison-Blanche.

L’ancien président évoque, devant ses partisans chauffés à blanc, un de ses sujets favoris : il faut, martèle-t-il, que les Européens financent davantage à l’effort militaire transatlantique. Il raconte à cet effet une conversation – à l’évidence inventée – qu’il aurait eue avec un dirigeant du Vieux Continent. A celui-ci, qui l’interrogeait sur la protection de son pays qu’assurerait l’Oncle Sam en cas d’offensive russe, il aurait répondu : « si vous n’avez pas payé, non, je ne vous protégerais pas. En fait, je les encouragerais (les Russes) à faire ce qu’ils veulent. Vous devez payer vos factures ».

En quelques heures, la phrase fait le tour du monde et provoque un véritable séisme au sein des chancelleries occidentales. L’ancien président américain faisait déjà figure d’épouvantail dans les milieux pro-atlantistes. Désormais, les pires cauchemars de ceux-ci sont en train de prendre corps. Ils n’ont pas manqué de hanter les deux réunions majeures qui se tenaient dans les jours suivants : celle des ministres de l’OTAN, puis la Conférence pour la sécurité de Munich, fréquentée chaque année par le gotha politico-militaro-diplomatique des dirigeants occidentaux.

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Donald Trump sème l’effroi au sein des dirigeants occidentaux

Par : pierre

La scène se déroule le 10 février, en Caroline du Sud (Etats-Unis). Donald Trump est en campagne électorale pour les primaires républicaines, qu’il est désormais sûr de remporter ; et surtout pour le scrutin de novembre prochain, qui pourrait – peut-être – le faire revenir à la Maison-Blanche.

L’ancien président évoque, devant ses partisans chauffés à blanc, un de ses sujets favoris : il faut, martèle-t-il, que les Européens financent davantage à l’effort militaire transatlantique. Il raconte à cet effet une conversation – à l’évidence inventée – qu’il aurait eue avec un dirigeant du Vieux Continent. A celui-ci, qui l’interrogeait sur la protection de son pays qu’assurerait l’Oncle Sam en cas d’offensive russe, il aurait répondu : « si vous n’avez pas payé, non, je ne vous protégerais pas. En fait, je les encouragerais (les Russes) à faire ce qu’ils veulent. Vous devez payer vos factures ».

En quelques heures, la phrase fait le tour du monde et provoque un véritable séisme au sein des chancelleries occidentales. L’ancien président américain faisait déjà figure d’épouvantail dans les milieux pro-atlantistes. Désormais, les pires cauchemars de ceux-ci sont en train de prendre corps. Ils n’ont pas manqué de hanter les deux réunions majeures qui se tenaient dans les jours suivants : celle des ministres de l’OTAN, puis la Conférence pour la sécurité de Munich, fréquentée chaque année par le gotha politico-militaro-diplomatique des dirigeants occidentaux.

Pour la première fois depuis la fin de la seconde guerre mondiale, un potentiel chef du « monde libre » a menacé de laisser tomber ses alliés, voire de les « livrer aux griffes des Russes »… Bien sûr, chacun connaît le côté provocateur du personnage. D’autant que les « factures » que les Etats européens sont accusés de ne pas régler n’existent pas : Donald Trump fait en réalité allusion à un engagement (politique, non juridique) pris par les membres de l’OTAN en 2014, de porter leurs efforts militaires nationaux à au moins 2% de leur Produit intérieur brut (PIB).

Et surtout, le scénario évoqué est purement imaginaire. Mais le simple fait qu’il soit évoqué détruit la crédibilité de l’Alliance atlantique, crédibilité fondée sur l’automaticité de l’engagement militaire réciproque en cas d’agression. Si un doute apparaît, c’est cette crédibilité qui est mise à mal.

L’idée d’une « Union européenne de la défense » devient la marotte de la présente période. En clair, une structuration du complexe militaro-industriel à l’échelle de l’UE

Dans ces conditions, le secrétaire général de l’OTAN fut l’un des premiers à réagir : « toute suggestion selon laquelle les Alliés ne se défendront pas les uns les autres sape notre sécurité à tous, y compris celle des États-Unis », a martelé Jens Stoltenberg. Il a ajouté, comme pour s’en convaincre : « je suis convaincu que les États-Unis resteront un allié fort et engagé au sein de l’OTAN, quel que soit le gagnant de l’élection présidentielle ».

Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’UE n’a pas voulu être en reste : « une alliance militaire ne peut fonctionner au gré de l’humeur du président des Etats-Unis ». Pour sa part, le ministre polonais de la Défense – Varsovie est connu pour son attachement ultra-atlantiste – a tempêté : « la devise de l’OTAN “un pour tous, tous pour un” est un engagement concret. Saper la crédibilité des pays alliés revient à affaiblir l’ensemble de l’OTAN ».

Le président du Conseil européen a pour sa part affirmé que les déclarations de Donald Trump « ne servent que les intérêts de Poutine ». Mais comme d’autres dirigeants européens, Charles Michel a saisi l’occasion pour tenter de faire progresser « l’Europe de la Défense ». Proche de l’état d’esprit d’Emmanuel Macron, le Libéral belge a affirmé que tout cela « souligne à nouveau la nécessité pour l’UE de développer de toute urgence son autonomie stratégique et d’investir dans sa défense ». Sans employer les mêmes termes, Annalena Baerbock, qui dirige les Affaires étrangères allemandes, a abondé dans le même sens.

Un argument également défendu par le Commissaire européen Thierry Breton. Le Français, chargé à Bruxelles du marché intérieur mais aussi de l’armement, a estimé qu’on « ne peut pas jouer à pile ou face notre sécurité tous les quatre ans en fonction de l’élection américaine ». Conclusion : l’UE doit « augmenter ses dépenses en matière de défense et de capacités militaires ». Si Bruxelles considère (à regrets) que la perspective d’une armée européenne est hors d’atteinte (de même qu’une arme nucléaire de l’UE, comme l’a évoquée stupidement la tête de liste du SPD aux européennes, déclenchant un tollé, même parmi ses camarades), en revanche, l’idée d’une « Union européenne de la défense » devient la marotte de la présente période. En clair, une structuration du complexe militaro-industriel à l’échelle de l’UE.

Comment, dans ces conditions, analyser les menaces formulées par Donald Trump ?

M. Breton est cependant l’un des seuls à avoir rappelé qu’« on a déjà entendu ça » de la part de M. Trump, particulièrement lors de sa présidence, et qu’il n’y avait dès lors « rien de nouveau sous le soleil ».

En réalité, l’exigence américaine visant à faire payer plus les Européens est bien antérieure. Elle avait déjà été exprimée, certes plus poliment, notamment par Barack Obama, et reste l’un des refrains des sommets de l’Alliance. D’ailleurs, M. Stoltenberg vient de rappeler que l’engagement des 2% du PIB est désormais tenu par dix-huit des trente et un Etats membres. Berlin a longtemps été réticent quant à cet objectif ; le gouvernement Scholz a désormais levé toute réserve. Quant à la France d’Emmanuel Macron, elle prévoit d’augmenter son effort militaire pluriannuel de 40% pour la période 2024-2030 par rapport à la précédente.

Comment, dans ces conditions, analyser les menaces formulées par Donald Trump ? L’interprétation doit être double.

Il y a d’une part une certaine constance à Washington dans ses relations avec ses vassaux européens. Non pas tant dans le rééquilibrage du « fardeau financier » proprement dit, mais plutôt dans la rivalité industrielle et commerciale qui se joue en arrière-fond entre marchands de canons des deux côtés de l’Atlantique. Sous couvert d’exiger le « paiement des factures », Donald Trump escompte surtout que les pays européens augmentent leurs commandes auprès des grands groupes américains de l’armement. Un état d’esprit qui restera pressant quoiqu’il arrive.

A l’inverse, les firmes européennes espèrent bien prendre leur part dans des marchés militaires d’autant plus considérables et rentables que les tensions géopolitiques s’accroissent dans le monde. C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre les appels du président français et de quelques autres dirigeants européens en faveur d’une « souveraineté européenne ».

Il y a d’autre part une dimension liée à la campagne électorale que Donald Trump espère gagner. Il devine suffisamment le sentiment des électeurs pour avoir compris qu’une large partie d’entre eux donne la priorité aux questions intérieures, sociales notamment, plutôt que de souhaiter voir des dizaines de milliards de dollars engloutis dans des guerres ingagnables, en Ukraine particulièrement. C’est ce que les médias dominants qualifient, avec un mépris courroucé, de « tentation isolationniste » des citoyens américains.

En deux ans, l’Occident a déjà consacré environ 100 milliards d’euros au soutien militaire à Kiev. Dès lors, de leur côté, les dirigeants de l’UE seraient bien inspirés de s’intéresser à ce que pensent « leurs (propres) citoyens » de la poursuite de cette saignée monumentale, a fortiori à un moment où l’austérité budgétaire renforcée fait son grand retour.

En attendant, même hautement hypothétique, le spectre d’un prochain président américain adressant un bras d’honneur à l’OTAN terrorise Bruxelles. Ne boudons pas notre plaisir.

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Mort de Navalny, colère agricole, guerre en Ukraine : ce qu’on retiendra de février 2024

Ukraine : inquiétude sur le front et à l’arrière

Le mois de février aura vu s’accumuler les mauvaises nouvelles pour l’Ukraine. Son armée est confrontée à une pénurie grave de munitions qui amène désormais en maints endroits de ce front de 1000 km le « rapport de feu » (nombre d’obus tirés par l’ennemi vs nombre d’obus qu’on tire soi-même) à près de dix contre un. Ce qui a contribué, après deux mois d’intenses combats et de pertes élevées, jusqu’à 240 chars russes, selon Kyiv, à la chute d’Adviivka, vendredi dernier. La conquête de cette ville que les Ukrainiens avaient repris aux forces soutenues par Moscou il y a dix ans constitue un gain politique pour le Kremlin à un mois d’une présidentielle au demeurant jouée d’avance ; aucun candidat vraiment d’opposition n’a été validé et tous les trouble-fêtes peuvent avoir en tête le sort d’Alexeï Navalny, décédé dans des circonstances qui restent à élucider dans un pénitencier de l’Arctique russe, le genre d’endroit où le régime enferme ceux qu’il ne souhaite pas voir vivre trop longtemps. La reprise d’Adviivka constitue aussi un gain tactique pour le Kremlin, puisqu’il rapproche le front de nœuds logistiques de l’armée ukrainienne.

Si Moscou, qui a perdu beaucoup d’hommes (vraisemblablement 300 000 à 500 000 hors de combats depuis le début de la guerre il y a deux ans), ne semble pas en position de percer la ligne de défense ukrainienne, il pourrait faire perdre du terrain à Kyiv en d’autres endroits, même si les opérations offensives sont désormais très compliquées, puisque le champ de bataille est devenu très transparent à cause de l’utilisation de simples drones d’observations capables de repérer le moindre char d’assaut ou groupe de fantassins. Seul lot de consolation pour l’Ukraine : elle a gagné, loin des projecteurs médiatiques, la « bataille de la mer Noire » en repoussant ces derniers mois les navires russes loin des corridors indispensables à l’exportation de ses céréales, et en coulant plusieurs navires, dont encore un il y a dix jours.

Autre revers pour Kyiv, l’aide cruciale de 60 milliards de dollars sur laquelle la Maison Blanche et les Républicains travaillent depuis des mois, est encalminée au Congrès. Certes, 22 sénateurs républicains sur 48, animés traditionnellement par une solide culture géopolitique héritée de la Guerre froide, et peu sensibles aux intimidations de Donald Trump, ont voté récemment pour ce paquet. Mais la majorité républicaine à la Chambre des représentants bloque toujours le texte sur instruction de Trump. Ce dernier ne veut en aucun cas faire cadeau d’un victoire politique à Joe Biden, à moins de neuf mois de la présidentielle qui verra certainement s’affronter les deux hommes. La Maison Blanche avait, erreur tactique, cru pouvoir obtenir un feu vert sur l’aide à l’Ukraine en la liant à celle à Israël et Taïwan, deux chevaux de bataille des Républicains, en sus de mesures sur l’immigration illégale en provenance du Mexique, sujet prioritaire des électeurs. Mais c’était prendre le risque de voir l’aide à Kyiv devenir otage d’autres sujets, ce qui n’a pas manqué d’arriver. L’administration Biden a, enfin, compris le danger et accepté il y a dix jours de dissocier un peu ces sujets ; mais trop tard, les trumpistes ont compris qu’ils tenaient là de quoi faire mordre la poussière à Biden, au risque de faire un cadeau au Kremlin, sous réserve que le deep state sécuritaire républicain ne se réveille pas.

Vague lueur d’espoir pour Kyiv toutefois, Donald Trump a laissé entendre récemment qu’il n’objecterait pas à une aide militaire à l’Ukraine si elle se faisait uniquement sous forme de prêts (ce qui est déjà le cas, en fait, pour un quart à un tiers de l’aide militaire occidentale). L’Europe va aussi s’efforcer de passer à la vitesse supérieure, malgré ses goulets d’étranglement dans la production, notamment d’obus, comme l’illustre la décision spectaculaire du Danemark, samedi, d’offrir l’intégralité de son artillerie à l’Ukraine, convaincue qu’en fait Kyiv défend le continent face aux ambitions du Kremlin.

Devant ces revers, comme régulièrement depuis le début de la guerre déclenchée il y a deux ans, samedi prochain, de beaux esprits évoquent une « fatigue » dans l’opinion publique occidentale, où pourtant les sondages indiquent toujours un soutien à l’Ukraine oscillant entre 60 et 75 % suivant les pays, ainsi que la nécessité d’une négociation. Certes, mais avec qui et sur quoi ?

En effet, un accord signé avec Poutine vaut-il plus que le papier sur lequel il est écrit ? Il a déchiré la quasi-totalité des traités signés par son pays depuis 1999. Et a assumé, c’est passé inaperçu, lors de son récent entretien avec le journaliste américain Tucker Carlson, qu’il n’avait « pas encore atteint ses buts de guerre en Ukraine ». En clair, l’annexion de quatre régions ukrainiennes ne lui suffit pas. Voilà pour les naïfs, voire pas si naïfs, qui prétendent que le Kremlin serait prêt à signer la paix en échange de quelques gains territoriaux. Ce que veut Poutine est clairement vassaliser l’ensemble de l’Ukraine et ridiculiser l’OTAN.

Dernier sujet préoccupant pour Kyiv, le président Volodymyr Zelensky, a limogé récemment son chef d’état-major, Valery Zaloujny, très populaire dans l’opinion, mais aussi et surtout parmi les soldats, pour le remplacer par Oleksandr Syrsky, unanimement détesté des hommes sur le front. Inquiétant, même si les dissensions sont au demeurant normales par temps de guerre. On oublie par exemple que, malgré l’union sacrée, le cabinet de guerre français a sauté trois fois suite à des désaccords sur la conduite des opérations et les buts de guerre en 14-18… Le défi pour l’Ukraine sera de changer de doctrine de combat, suite à l’échec de sa contre-offensive de juin-août, pour intégrer les nouvelles technologies : drones tueurs, brouillage des fréquences ennemies, ébauche d’utilisation d’intelligence artificielle (des pays occidentaux travaillent à fournir des essaims de drones bon marché opérant de manière synchronisée par utilisation de programmes d’AI simples).

 

Gaza : l’impasse

À court terme aucune issue, ni même une pause dans le conflit entre Israël et le Hamas ne semble être envisageable. Les négociations, qui avaient repris le 6 février au Caire sous médiation qatari, égyptienne et américaine en vue d’une pause de six semaines (à ne pas confondre avec un cessez-le-feu, qui suppose un arrêt indéfini des combats) en échange de la libération de tout ou partie des 100 otages que le Hamas détient encore, ont été interrompues il y a quelques jours. Le Hamas exige aussi la libération de centaines de ses militants détenus en Israël, dont des meurtriers, ce qui est une ligne rouge pour Jérusalem dont la majorité de l’opinion, selon les sondages, juge prioritaire d’éliminer le Hamas plutôt que de libérer les otages.

Le Premier ministre israélien se dit d’ailleurs plus que jamais déterminé à liquider intégralement le Hamas, avec notamment une offensive prochaine sur la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza où se seraient réfugiés les chefs militaires de l’organisation terroriste. Or, des dissensions commencent à se faire discrètement jour au sein de la hiérarchie militaire, et même parmi des ministres sur la possibilité d’éliminer entièrement le Hamas. Trois mois après le début de l’invasion de la bande de Gaza, selon les renseignements américains, Israël n’aurait mis hors de combat qu’un cinquième des quelques 40 000 combattants du Hamas. Certes, Tsahal a évité le piège de type Stalingrad que beaucoup lui promettait, avec des pertes relativement limitées pour trois mois d’opérations en milieu urbain, environ 200 soldats, et a détruit des dizaines de kilomètres de tunnels du Hamas.

Mais les victimes collatérales (le chiffre de 27 000 victimes, en grande majorité femmes et enfants, avancé par le Hamas semble plausible, pour une fois, par recoupement avec diverses données indépendantes) posent de plus en plus problème aux partenaires internationaux d’Israël, surtout les États-Unis, seul allié que Jérusalem écoute traditionnellement. Joe Biden s’est engagé fortement auprès d’Israël après les attentats du 7 octobre, avec déploiement de navires de guerre pour dissuader Téhéran ou le Hezbollah au Liban, approvisionnement en munitions, renseignements satellites. Ce dont l’aile gauche des Démocrates lui en fait grief… au risque de faire élire Donald Trump, soutien absolument inconditionnel de Jérusalem.

Reste le risque d’embrasement régional, évoqué à l’envi depuis quasiment le début de la guerre, le 7 octobre. Heureusement sans concrétisation, pour l’instant. En mode chien qui aboie ne mord pas, le Hezbollah, milice chiite libanaise soutenue par Téhéran, avait promis des représailles terribles « en temps et en heure » à différents raids israéliens, notamment l’élimination du numéro deux de la branche politique du Hamas à Beyrouth. De même, les ripostes des États-Unis et du Royaume-Uni contre les Houthis, missile yéménite soutenue aussi par Téhéran, qui menace de frapper les cargos transitant par le golfe d’Aden. Les frappes américaines sur le sol yéménite lui-même ont suscité des menaces de l’Iran. Sans rien pour l’instant.

 

Présidentielle américaine : Biden en pleine confusion et Trump dans ses trumperies 

Ce ne sera plus tenable longtemps. Si la Maison Blanche a joué les tauliers de l’Occident par une aide décisive (même si on peut aussi lui reprocher d’être « trop tard trop peu ») en Ukraine et un soutien vigilant d’Israël face au Hamas, force est de constater qu’une défaite de Joe Biden le 5 novembre face à Trump parait désormais probable.

Malgré le dynamisme économique, le président américain est terriblement impopulaire en raison de l’inflation. Les sondages le créditent de cinq points de retard sur son rival qui a le vent en poupe, puisqu’il devrait pousser à l’abandon sa dernière rivale, Nikki Haley après la primaire du 24 février en Caroline du Sud. Une victoire à peine six semaines après le début de la campagne des primaires serait sans précédent historique, et explique que si peu de ténors républicains osent tenir le moindre propos susceptible de déplaire aux trumpistes. Les sondages donnent aussi Trump gagnant dans les 5-7 swing states, ceux susceptibles de basculer dans un camp ou un autre, et qui feront l’élection : Arizona, Géorgie, Michigan, Pennsylvanie, Wisconsin, voire Caroline du Nord et Nevada.

Surtout, est apparu un fait nouveau et qui pourrait bientôt devenir intenable. Joe Biden multiplie les confusions qui ne sont plus seulement embarrassantes, à l’image des gaffes et trous de mémoire qu’il multiplie depuis longtemps. Cela touche désormais à sa capacité de gouverner. Comment croire que cet octogénaire pourrait prendre les bonnes décisions en cas de crise, en quelques minutes dans la war room par exemple, s’il prétend, comme il l’a fait dernièrement, avoir rencontré Mitterrand, décédé en 1995, en lieu et place d’Emmanuel Macron, ou le chancelier Kohl à la place d’Angela Merkel, et déclaré que le président égyptien Al Sissi était en fait celui du Mexique (Donald Trump a fait diffuser une carte du Proche-Orient où était calqué la carte du Mexique avec mention « source : Joe Biden »).

Enfin, une campagne américaine est une épreuve physique redoutable. Joe Biden a tenu le choc lors de la dernière uniquement parce qu’elle n’a pas eu lieu pour cause de covid. Problème, les Démocrates, divisés, indécis, et en panne d’idées et, il faut bien le dire, de lucidité, n’ont pas de plan B. Aucune personnalité connue, dotée d’un minimum de charisme et susceptible de faire consensus parmi les Démocrates n’a émergé en quatre ans, ce qui est une faute. La vice-présidente, Kamala Harris, n’a pas pris la lumière, elle est réputée ne pas avoir la carrure, comme l’illustre son parcours peu convaincant. Surtout, juridiquement, il semble très difficile d’annuler les primaires démocrates, pour lesquelles un certain nombre de délégués pro Biden ont été désignés. Seule issue, un avis médical sollicité par les ministres du président, terrible responsabilité et trahison, pour déclarer qu’il n’est plus en capacité d’exercer ses fonctions, selon la Constitution. Jamais un candidat bénéficiant du désistement au dernier moment du président en exercice n’a gagné la présidentielle…

L’affaire est d’autant plus cruciale que, bien évidemment, l’élection du président du pays le plus puissant du monde, militairement et économiquement, ne concerne pas que les Américains et que Donald Trump a raconté publiquement, il y a dix jours, avoir déclaré à un chef de gouvernement européen (allemand ?) qu’il ne viendrait pas à son secours si la Russie l’attaquait. On peut essayer de se rassurer à bon compte en se persuadant qu’il s’agissait d’un procédé rhétorique, ou d’une technique de négociation un peu rude pour obtenir, légitimement, que les Européens prennent plus au sérieux leur sécurité. Mais force est de constater, et ce discours de Trump représente de ce point de vue un évènement géopolitiquement majeur, malheureusement, tranchant avec une jurisprudence constante à Washington depuis 1949. La sécurité collective de l’Alliance atlantique repose en effet sur le fait que si un quelconque de ses 31 membres est attaqué, chacun des autres volera à son secours de manière inconditionnelle, sans émettre des si et des mais. Tout l’inverse de ce qu’a déclaré Trump qui assume que dans ce cas là il pourrait dire « désolé, je ne suis pas très motivé, regardons d’abord si vous avez réglé vos factures ». De la musique aux oreilles du Kremlin, de nature à le convaincre qu’une aventure en Pologne, ou en pays Balte serait opportune pour discréditer définitivement son ennemi juré, l’Alliance atlantique…

 

Menaces sur l’économie chinoise

Les nuages s’accumulent sur la Chine, deuxième économie mondiale et qui a réalisé depuis 1979 une performance sans équivalent historique, une croissance de 6 à 10 % par an pour un pays à l’époque d’environ un milliard d’habitants.

Sa croissance ralentit et n’aurait même pas dépassé 0,8 % au dernier trimestre. En cause : le vieillissement de la population, conséquence de la politique de l’enfant unique en vigueur jusqu’à récemment en sus de la chute de désir d’enfant, comme en Occident ; le chômage des jeunes au plus haut depuis des temps immémoriaux ; la moindre dynamique des exportations liées à la conjoncture mondiale ainsi qu’à une certaine défiance post covid envers Pékin ; sans doute les imites rencontrées par un système totalitaire à l’ère de l’innovation technologique ; et les menaces sur le système bancaire en raison de l’accumulation de créances douteuses sur le secteur immobilier après des années de spéculation, illustrées par ces images vertigineuses de tours fantômes construites pour être condamnées à la destruction.

La mise en liquidation, le 29 janvier dernier par un tribunal de Hong Kong, du groupe Evergrande, principal promoteur immobilier du pays, après deux années d’agonie est venue rappeler le danger, même s’il n’a pas, pour l’heure, provoqué d’effets dominos comme aux États-Unis la faillite de Lehman Brothers en 2008. Le secteur immobilier pèse pour un tiers du PIB chinois, contre un dixième en France. Les prix des logements ont chuté en deux ans de 30 %, du jamais vu. Les bourses chinoises sont par ailleurs atones et le président Xi Jinping a dû convoquer récemment les régulateurs des marchés financiers pour leur demander de doper un peu la conjoncture, notamment par un allègement des règles de réserves obligatoires des banques. Sans résultat spectaculaire. Un défi politique pour les autorités, puisque les Chinois sont habitués depuis trente ans à des perspectives de progression de leur revenu…

 

Union européenne : les agriculteurs se rebiffent

C’est un événement important dans l’histoire de l’Union européenne qui s’est déroulé ces dernières semaines, à coups de cortèges de tracteurs klaxonnant dans les principales villes d’Europe.

Les agriculteurs, pourtant en majorité très pro-européens, notamment parce qu’ils bénéficient, pour la majorité d’entre eux, du système d’administration des marchés avec prix garantis peu ou prou dans les céréales, certaines viandes, produits laitiers, ont manifesté massivement. À rebours de l’adage « on ne mord pas la main qui vous nourrit », et peut-être parce que ladite main ne nourrit plus tant que ça ceux qui nous nourrissent, comme le résumait un cortège espagnol ; « laissez-nous bosser, carajo ! ». Pas un hasard si le mouvement est parti, il y a presque un an, des Pays-Bas où un plan d’écologie punitive avait prévu, au nom de la désormais omniprésente lutte en Occident contre le réchauffement climatique (une vertu qui permet de massacrer agriculture et industrie sous le regard goguenard ou stupéfait du reste du monde, et qui ne les incite en tout cas pas à nous emboiter le pas), la disparition de la moitié du cheptel.

Les Allemands ont pris le relais début janvier, suivis par leurs confrères français, puis italiens, belges, espagnols, polonais, roumains. Ce mouvement spectaculaire, avec des blocages inédits de centres- villes en Allemagne, et la panoplie habituelle en France de lisier déversé, mais des blocages d’autoroutes sur 400 km (sans précédent) ont pu avoir des motifs divers, prix de vente trop bas (donc, appel, comme d’habitude, à subventions), la concurrence ukrainienne, avaient pour revendication centrale la réduction drastique de la réglementation d’origine, le plus souvent écologique (les associations écologistes ont beau prétendre être les alliées des agriculteurs, ce discours ne convainc pas ces derniers qui savent sous la pression de qui on les bride depuis des années), ou sanitaire au nom d’un principe de précaution devenu absolu. En clair, les agriculteurs ne supportent plus les exigences des plans écolos européens Green Deal et Farm to Fork, même si leurs représentants n’osent pas trop le dire.

Si le gouvernement Attal a su apaiser les grands syndicats agricoles par des chèques et promesses, notamment d’une pause (mais pas annulation) du plan de réduction impératif de 50 % des traitements phytosanitaires d’ici 2030, avec chute des rendements, donc à la clé des revenus, martingale française inépuisable, et si Bruxelles a accordé une dérogation pour les jachères, les agriculteurs se rendent compte que cela ne résout pas du tout le problème « bureaucratie/punitions ». La FNSEA, qui ne se résout pas à s’attaquer aux programmes européens Green Deal et Farm to Fork, menace de reprendre les manifestations à la veille du Salon de l’agriculture, dans quelques jours.

Que le soufflé de cette contestation inédite par le nombre de pays concernés, quoique sans synchronisation, retombe ou pas, il aura déjà eu un mérite : le grand public a découvert le poids dément des règlementations en milieu rural, qui punissent tout et son contraire, la nécessité d’obtenir x autorisations pour tailler une haie, curer un fossé, le calendrier des semis, traitements… comme l’illustre ce slogan d’agriculteurs espagnols « mais laissez-nous bosser, carajo ! ».

 

En France, l’horizon indépassable des règlements partout, tout le temps

Une bataille clé dans la guerre culturelle entre la réglementation tous azimuts, qui ne se confine pas à l’agriculture, comme prétend d’ailleurs l’admettre depuis peu le gouvernement et qu’illustre cette savoureuse révélation, parmi mille autres : un employé de mairie ne peut pas changer une ampoule sans suivre trois jours de formation. Eh oui, nos vies sont régies par une dizaine de codes de 4000 pages, qui s’enrichissent de plusieurs pages chaque jour.

De quoi rappeler le fameux texte de Tocqueville sur « le réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes » édictée par un pouvoir « immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer la jouissance des citoyens et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux ».

Tout cela a poussé le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire (qui a dû se résoudre, dimanche soir, à annoncer une révision à la baisse, de 1,4 à 1 % de la prévision de la croissance française en 2024, évoquant la guerre en Ukraine, le Moyen-Orient, le ralentissement économique très marqué en Chine et la récession technique de 0,3 % du principal partenaire commercial de la France, l’Allemagne), à dénoncer « un suicide européen » par les entraves règlementaires, et à promettre il y a quelques semaines, à plusieurs reprises, un vaste effort de simplification… avant d’annoncer aussitôt des contrôles sévères sur la grande distribution, bouc émissaire, pour vérifier qu’elle pratique des marges raisonnables sur les produits alimentaires.

De même, le gouvernement a découvert récemment, sans promptitude excessive, que les normes DPE constituaient une véritable bombe sociale puisqu’elle imposait des dépenses insupportables aux ménages modestes voulant louer un bien pour le mettre en conformité (en attendant d’interdire aussi leur vente, voire, tant qu’on y est dans le fanatisme vert, leur occupation par les propriétaires). Ce qui contribue au blocage spectaculaire du marché de la location depuis deux ans.

Miracle, une étude technique vient démontrer que les DPE ne sont pas fiables pour les logements de moins de 40 m2 ouvrant droit à dérogation. Un peu tartuffe, mais c’est déjà ça… Il faudra surveiller la suite, du fait de la nomination d’un nouveau ministre du Logement, Guillaume Kasbarian, qui assume vouloir provoquer un « choc de l’offre », en clair stimuler la construction de logements et leur mise à disposition sur le marché locatif. Un discours bienvenu, pour ne pas dire déconcertant, tant il est à rebours de ce à quoi nous habituent les ministres d’Emmanuel Macron.

Selon ses déclarations à l’issue, jeudi, d’une rencontre avec des représentants du secteur, il s’agit de rénover un processus de rénovation énergétique « comportant trop de lourdeurs administratives ». Sur la table, notamment la limitation des obligations de recourir à un accompagnateur agréé aux subventions de rénovation les plus élevées. Il s’agit aussi de permettre aux propriétaires de logements à étiquette énergétique G, a priori aux revenus les plus modestes, qui ne pourront plus être mis en location à partir du 1er janvier 2025, de les aider à commencer à améliorer la performance de leur bien.

 

France-sur-mer : le sujet empoisonné de l’immigration fait son grand retour

Le sujet de l’immigration, en mode sparadrap du capitaine Haddock, hante plus que jamais la politique française, avec un exécutif au sommet du « Enmêmptentisme », chèvre-chou, qui cherche à séduire des électeurs de droite (comme si ceux de gauche classique ne pouvaient pas objecter aux changements fondamentaux à l’œuvre dans notre pays depuis quatre ou cinq décennies, illustrés par une comparaison, au hasard, entre deux photos de classe 2024-1974 ?) sans perdre ceux de gauche. Dilemme d’autant plus sensible que le parti Renaissance est crédité de 18,5 % des suffrages aux européennes de juin, très loin des 29 % attribués, selon un sondage, au Rassemblement national.

L’Élysée a remporté une première manche tactique en demandant aux députés Renaissance de voter pour la loi immigration avec Les Républicains et le Rassemblement nationale… pour aussitôt en déférer les amendements Les Républicains au Conseil constitutionnel. Voter pour un texte qu’on espère anticonstitutionnel, c’est nouveau… Lequel Conseil constitutionnel a eu l’obligeance d’invalider 32 des amendements « droitiers » pour vice de procédure, qui ne se rattachaient pas à un élément précis, un article, du texte proposé. Il avait pourtant validé un amendement sur Mayotte en 2018 dans une loi qui ne traitait pourtant ni de Mayotte ni d’immigration…

Deuxième manche, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est rendu récemment à Mayotte, plus grande maternité d’Europe (25 naissances par jour, cinq fois plus que la seule Corrèze) pour annoncer ce que les élus de tous bords y attendent depuis longtemps : la fin du droit du sol. Au prix, puisqu’une loi ne peut pas être en vigueur dans un département, et pas sur l’ensemble du territoire national selon la Constitution, d’une révision de cette dernière. Ouvrant ainsi une boîte de Pandore, car ce principe d’une territorialisation d’une loi pourrait s’appliquer plus tard sur bien d’autres sujets. Il semble bien qu’il n’ait pas échappé à l’exécutif que la question devenue incandescente, voire civilisationnelle de l’immigration risque de rapporter gros aux élections européennes de juin prochain.

Une réforme du droit du sol sur l’ensemble du territoire n’aurait au demeurant rien de choquant et ne ferait pas basculer la France, contrairement à ce que prétendent les beaux esprits immigrationnistes, dans « les heures les plus sombres de notre histoire », pour la bonne raison que le droit du sang prioritaire est pratiqué par de nombreux pays pas franchement gouvernés à l’extrême droite.

Au demeurant, et cela illustre au passage combien le dossier de l’immigration à Mayotte est instrumentalisé, le droit du sol dit sec, c’est-à-dire l’obtention automatique de la nationalité du pays où l’on naît quelle que soit celle de ses parents et leur propre lieu de résidence et/ou de naissance, n’existe presque plus nulle part au monde. Et notamment pas en Europe, où les pays les plus souples là-dessus, la France, l’Espagne et la Belgique, pratiquent plutôt le « double droit du sol » : on obtient automatiquement, ou sur demande la nationalité française à l’adolescence si un des deux parents étrangers, même en situation irrégulière, est lui-même né en France, même en situation irrégulière, sous réserve qu’il ait séjourné en France un nombre suffisant d’années.

Le problème étant que les habitants des Comores, manipulés en outre par un régime dictatorial voyant dans cette émigration un moyen commode de déstabiliser une « puissance coloniale » à qui ils réclament la restitution de Mayotte, ignorent ces subtilités juridiques et que, motivées par la chimère d’une nationalité française automatique, avec ses droits et avantages pour l’enfant qu’elles portent, des Comoriennes enceintes se ruent à Mayotte pour y accoucher. Face à la désinformation aux Comores (en sus des autres facteurs d’immigration clandestine massive d’hommes jeunes cherchant une terre promise où les salaires sont huit fois supérieurs à ceux en vigueur chez eux à quelques heures de navigation) des ajustements constitutionnels sur le droit du sol, à la majorité, difficile, des trois cinquièmes au Congrès, risquent de ne pas changer grand-chose.

The NYC Trucker’s Strike: How Much Influence Do They Wield?

By Marie Hawthorne Truckers keep things interesting, don’t they? And they’re at it again with a NYC trucker’s strike organized to protest a verdict against...

The NYC Trucker’s Strike: How Much Influence Do They Wield?

Second mandat Biden ou Trump : quel impact sur Wall Street ? par Florent Machabert

Par : Rédaction

Dans cette capsule de prospective boursière, Machabert tente d’examiner l’impact potentiel sur Wall Street d’un 2nd mandat Biden (ou de la victoire d’un autre candidat démocrate, à l’instar de Michelle Obama) ou d’un 2nd mandat Trump (ou de N Haley si Trump devait être empêché).

L’issue des prochaines élections présidentielles aux États-Unis aura des répercussions importantes sur les marchés financiers, en fonction des politiques économiques, fiscales, commerciales et environnementales adoptées par l’administration en place. Les investisseurs devront surveiller de près l’évolution du paysage politique pour prendre des décisions éclairées en matière d’investissement.

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L’OTAN impose aux pays européens de financer la prochaine guerre contre la Russie

La situation devient critique devant la théâtralisation de l’alibi accusatoire d’attribuer la mort de l’opposant politique Navalny à la Russie. Toutes les rédactions journalistiques ont repris ce refrain mensonger

Peut-on compter sur Biden pour sauver le climat?

Fin janvier, Joe Biden annonçait un moratoire sur les nouvelles autorisations de construction de sites d’exportation de gaz naturel liquéfié. Ce qui met au frigo le titanesque projet CP2, mais […]

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Interview Poutine/Carlson: le décryptage (2) – l’amitié américano-russe perdue

Deuxième volet de ma série de décryptages de l’entretien accordé par Vladimir Poutine au journaliste américain Tucker Carlson. Aujourd’hui, nous partons de ce constat de Vladimir Poutine: les présidents américains avec qui il s’est entendu personnellement n’ont jamais pu imposer au “complexe militaro-industriel” de sortir de son attitude foncièrement russophobe. Pourtant, pouvons-nous ajouter avec l’historienne canadienne Cynthia Chung, il existe une ancienne tradition d’amitié entre les Etats-Unis et la Russie, parfaitement représentée par Abraham Lincoln et le tsar Alexandre II

Abraham Lincoln et Alexandre II étaient contemporains: l’un a mis fin à l’esclavage aux Etats-Unis, l’autre au servage en Russie.

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L’Europe devra décider entre la Chine ou l’Amérique trumpiste

par Philippe Rosenthal. Il est fort possible que l’UE soit bientôt confrontée à deux guerres commerciales transcontinentales à la fois. Elle devra affronter les États-Unis et la Chine.

Avachissement européen : Trump sonne la fin de la récréation

Depuis 1945, l’Europe fait le choix de vivre, pour le meilleur comme pour le pire, sous le parapluie nucléaire américain, et sous une protection qui permet au vieux continent de dépenser peu pour sa défense, et beaucoup pour sa protection sociale. En expliquant que, s’il revient au pouvoir, l’Europe devra payer pour sa propre défense, Trump vient de jeter un fameux pavé dans la mare, qui ne tarde pas à angoisser la caste de ce côté-ci de l’Atlantique. Il va donc falloir passer à la caisse, désormais.

This is what President Trump actually said in South Carolina.

He’s absolutely right it's the Art of the Deal!

NATO was full of freeloaders…when we talked tough that all changed! pic.twitter.com/jT79w3rlrk

— Sebastian Gorka DrG (@SebGorka) February 12, 2024

Dans un discours en Caroline du Sud, Trump a donc dit les mots qui fâchent : s’il revient au pouvoir, il n’assurera pas la défense de l’Europe au nom de l’OTAN, à moins que l’Europe ne paie cash le prix du parapluie américain. Voilà qui a le mérite d’être clair et de mettre les Européens face à leurs responsabilités.

Au Courrier, nous nous réjouissons de ce rappel à l’ordre, mais il risque d’être douloureux pour beaucoup en Europe (vu l’agitation diplomatique, Trump a fait mouche). Y compris parmi ceux qui souhaitent sa victoire, en imaginant qu’il est un populiste dans leur genre. En effet, beaucoup, dans le camp souverainiste, dénoncent l’imaginaire néo-libéralisme sous le règne duquel nous vivrions, alors même que les dépenses sociales atteignent des sommets en Occident, et que le poids de l’Etat dans l’économie prend des allures de système socialiste. Et beaucoup ont l’illusion que le retour à une pleine souveraineté (sans le joug atlantiste et sans le joug européen) donnerait le feu vert pour augmenter encore les dépenses sociales et les interventions publiques.

Si les Etats-Unis, comme nous le souhaitons, retirent leur parapluie nucléaire et militaire, ceux-là risquent de durement déchanter. Car il faudra retrouver la pugnacité des peuples triomphants. Finies, les 35 heures, la retraite à 64 ans et les arrêts maladie jamais contrôlés, aux frais du cotisant social. La France, qui est la première puissance mondiale en matière de protection sociale (son budget social est l’équivalent du budget du Pentagone), va devoir resserrer les boulons.

Pour l’instant, certains Français adorent donner des conseils. Là, il faudra passer à l’acte et le réveil de tous ceux qui croient aux marchands de promesses magiques aura des allures de méchante gueule de bois.

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Darmanin ouvre la voie au referendum sur l’immigration, Trump secoue les avachis français

Cette semaine, dans Chaos Global, le journal télévisé du Courrier, nous abordons plusieurs sujets essentiels, dont la question de l’immigration et du droit du sang, posée par Gérald Darmanin, ainsi que l’angoisse des Européens face à l’annonce de Donald Trump sur la restriction portée au rôle de l’OTAN en cas de guerre déclarée par la Russie. Sans oublier la problématique de Gaza, bien entendu.

Trois grands points d’actualité sont à suivre cette semaine :

  • à Gaza, le gouvernement israélien essuie des revers et semble désormais dans une impasse internationale
  • les positions de Donald Trump sur le rôle de l’OTAN obligeront les Occidentaux, et spécialement les Français, à prendre leurs responsabilités en matière de budgets de la Défense
  • sur l’immigration, les annonces de Darmanin concernant le renoncement au droit du sang à Mayotte ouvrent la possibilité d’un referendum sur l’immigration sur la totalité du territoire national.

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Poutine, Tucker Carlson et les bananes

La Russie de Poutine sera privée de bananes, considérées là-bas comme une source importante et peu chère de vitamines et de protéines. C’est le surprenant effet indésirable du transfert par l’Équateur aux États-Unis de six systèmes de missiles anti-aériens Osa-AKM, qui devraient ensuite être transférés à l’Ukraine. En contrepartie, les États-Unis fourniront à l’Équateur de nouveaux systèmes de défense aérienne américains, accompagnés d’une formation, d’un soutien, de pièces de rechange et d’une assistance technique continue.

En effet, pour contourner le refus des Républicains de voter une enveloppe d’aide à l’Ukraine, Joe Biden cherche partout sur la planète des armements qui pourraient être livrés au pays victime de la barbarie de Poutine, en les faisant transiter par les États-Unis.

Mais… Quel rapport avec les bananes ? 

Le rapport, c’est la stupidité des dirigeants russes qui, à l’annonce de cette information, ont décidé de boycotter l’Équateur qui était jusqu’alors leur principal, sinon l’unique fournisseur (92 à 98 %) de ce fruit dont la forme fait penser à un boomerang allongé.

Comble de l’hypocrisie, le Kremlin a « envoyé Rosselkhoznadzor, son service de contrôle phytosanitaire, vérifier la prochaine livraison de bananes de cinq grandes entreprises agricoles équatoriennes et y a trouvé une mouche à bosse polyphage. »

La Russie espère pouvoir se tourner vers l’Inde, mais les prix ne seraient pas aussi avantageux et rien n’est sûr au niveau des quantités.

Il est vrai cependant que la Russie dispose de milliards de roupies dans les coffres de New Delhi, produits de la vente de pétrole, dont elle ne sait que faire, à cause de l’inconvertibilité en dollars américains des deux devises.

Et la banane est aussi un sujet sociologique en Russie, rien de mieux pour le comprendre que de lire ce qu’un Russe en pense sur Télégram, avec un humour réaliste :

« Le problème ici, ce sont les bananes. Pour les Russes, elles sont devenues un produit de base. L’une des sources les plus accessibles non seulement d’énergie, mais aussi de vitamines et de minéraux. Du calcium, du fer.

L’autre aspect du problème est socio-économique. Pour des segments importants de la population, la banane reste le mets délicat et le dessert le plus abordable. Les ananas et les mangues, vous le savez, sont plus chers, et les oranges le sont désormais aussi. Il s’avère donc que pour les couches sociales les moins riches, la banane la plus ordinaire est le symbole d’un succès minime. Puisque vous pouvez vous permettre une banane, cela signifie que vous n’êtes pas un complet perdant ni un mendiant. »

La liste des pénuries alimentaires va s’allonger pour le pauvre peuple russe opprimé : œufs, viande de bœuf et de poulet, et maintenant bananes.

Sans parler des berlines allemandes, françaises ou japonaises dont ils étaient si fiers de se porter acquéreurs. Pendant ce temps, l’Ukraine inonderait l’Europe de ses poulets et de ses œufs à des prix imbattables. Un comble ! Mais elle ne produit pas encore de bananes.

 

Tucker Carlson, le trumpiste poutiniste

Le célèbre chroniqueur trumpiste expert en fakes et en provocation, qui était arrivé en Russie pour interviewer le maître du Kremlin, n’est pas le bienvenu pour une partie des Russes, qui s’en émeuvent sur les réseaux sociaux, tandis que les ultranationalistes plus fascistes que Poutine lui-même – on peut se demander comment c’est possible – se réjouissent par avance du tort de ce que son travail de sape pourrait faire à Joe Biden.

« Et pourquoi un tel amour pour ce colporteur de faux de haut vol, qui a été licencié de Fox News pour des dommages s’élevant à un milliard de dollars, précisément à cause d’allégations mensongères » s’interrogent les Russes raisonnables, ceux qui ont su préserver leur esprit des ravages de la propagande institutionnelle orchestrée par le FSB ex-KGB.

Le Kremlin a confirmé que Carlson avait bien rencontré le dictateur russe, Poutine ne pouvant bien sûr pas rater cette occasion de faire un pied de nez à l’adversaire de son allié objectif, Donald Trump.

Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a déclaré que les médias occidentaux n’essayaient même plus de paraître impartiaux dans leurs reportages sur la Russie, et qu’ils n’avaient plus envie de communiquer directement avec de tels médias.

Il est vrai qu’en matière d’impartialité, la Russie de Poutine coche toutes les (mauvaises) cases.

Le trublion du paysage médiatique américain a annoncé qu’il publierait son interview le 9 février sur son site internet.

Par ailleurs, Carlson prévoit de se rendre à Kyiv pour réaliser une interview, car selon lui, « toutes les interviews précédentes du dirigeant ukrainien avec les médias américains n’étaient pas du journalisme, mais de la propagande. »

À moins qu’un mandat d’arrêt ne soit opportunément lancé… Mais l’Union européenne ne semble pas l’envisager.

Bayrou remplace Oudéa-Castera, Trump remplace Biden

Dans ce nouveau numéro de notre hebdomadaire Chaos Global qui décode l’important de l’actualité, Nous avons évoquons la relaxe inespérée de François Bayrou, pour défaut de preuves, et sa probable nomination prochaine comme ministre de l’Education en remplacement d’Amélie Oudéa-Castera, au centre d’un nouveau scandale. Nous évoquons aussi le probable retour de Donald Trump aux affaires, et les réactions angoissées que cette perspective provoque au coeur de la caste mondialisée, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe. Et nous évoquons aussi la situation en Ukraine et à Gaza.

Dans l’actualité de la semaine, on sera donc attentif à :

  • l’évolution de la situation en Ukraine et le fantasme désormais agité d’une attaque militaire russe en Europe
  • l’évacuation des troupes israéliennes au sol à Gaza
  • la progression de Donald Trump dans les sondages aux Etats-Unis
  • l’extension de la dissuasion française à l’Union Européenne
  • la relaxe de François Bayrou
  • sa probable nomination au ministère de l’Education Nationale à la place d’Amélie Oudéa-Castera

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États-Unis : bataille constitutionnelle au Texas

Si l’Iowa et le New Hampshire représentent vraiment l’opinion du Parti républicain, alors l’immigration sera le sujet des électeurs en novembre. Et avec la bataille constitutionnelle qui se pointe au Texas, les dialogues de sourds et les attaques fuseront de toute part pour les dix prochains mois.

En effet, las de voir autant « d’illégaux » traverser la frontière au Texas, le gouverneur Greg Abbott a décidé de la fermer à Eagle Pass (sud-ouest de San Antonio) depuis le 10 janvier. Il a utilisé la garde nationale pour installer des barbelés dans un parc qui servait aux agents fédéraux pour traiter les demandes de statut de réfugiés.

Et comme à chaque fois que le Texas met des bâtons dans les roues de l’administration Biden, cette dernière proteste par la voie légale. Encore une fois, elle a eu gain de cause : dans une décision 5-4, la Cour suprême a affirmé que Washington peut retirer les fils barbelés. Mais comme elle n’a pas dicté ce que le Texas peut (ou ne peut) faire, l’administration Abbott persiste et signe, et jure de rétablir tout ce qui sera retiré.

 

Hyperboles et exagérations

Comme presque tout ce qui concerne l’immigration et les frontières, les énormités pullulent.

Tout d’abord, l’invocation constitutionnelle d’Abbott ne tient pas la route. Car lorsqu’on regarde les débats autour de l’adoption de la Constitution, « invasion » signifie vraiment une invasion d’une force étrangère. La Californie avait été recalée sur cet argument en 1996 alors qu’elle se disait débordée par l’immigration. Le Texas a également perdu cet argument récemment en devant retirer des bouées sur le Rio Grande (à la frontière avec le Mexique).

Qui plus est, Abbott flirte dangereusement avec le fascisme en permettant aux forces policières texanes de détenir quiconque est suspecté d’être sans papier. Il affirme aussi que le passage de drogues fait partie d’une invasion et qu’il faut agir coûte que coûte. En d’autres termes, l’habeas corpus peut être suspendu partout et en tout temps sur un coup de tête sans fondement légal ou philosophique. Sans parler des pertes économiques astronomiques de systématiquement inspecter tous les camions entrant aux États-Unis.

 

Une frontière fermée

Aussi, au risque de me répéter et n’en déplaise aux « défenseurs » de la nation, les frontières sont bel et bien fermées. Considérant que le chemin dit légal pour émigrer vers les États-Unis est plus difficile que d’obtenir le laisser-passer A38 – voyez plutôt – les gens qui veulent désespérément améliorer leur situation emploieront des moyens tout aussi désespérés pour y parvenir.

Et plus on restreindra le périmètre « légal » de l’immigration, plus certains recourront au « crime » pour tenter d’émigrer. Regardez simplement la guerre à la drogue : est-elle moins accessible du fait de son illégalité (aux yeux du fédéral du moins)  ?

De toute façon, nonobstant leur façon « criminelle » d’entrer au pays, les personnes sans papiers ne sont pas les « empoisonneurs » comme certains aiment les dépeindre. Leur taux de criminalité est exponentiellement inférieur à celui des « natifs », et ils utilisent Medicaid (assurance-santé publique pour les démunis) à un taux nettement moindre que leur pourcentage de représentation de la population.

Mais les faits n’atteignent pas les nativistes. Ils persistent et signent au sujet de la supposée invasion ; 25 gouverneurs (tous Républicains) ont annoncé un soutien moral et/ou matériel au Texas dans son combat.

Source : https://youtu.be/Tuoff2KCU1w?feature=shared&t=58

Ils se privent ainsi d’un vaste potentiel d’électeurs, dont plusieurs sont pratiquants, conservateurs et très proches de leur famille. Le fait que certains apparaissent sur une liste noire du FBI ne veut strictement rien dire ; pendant un moment, l’agence a considéré les catholiques traditionnels et les parents trop incisifs aux rencontres parents-enseignants comme des extrémistes à surveiller.

 

Des Démocrates opportunistes

Par ailleurs, n’allez surtout pas croire que le parti de Joe Biden est plus compatissant.

Malgré de belles et occasionnelles paroles de certains, les Démocrates sont presque autant faucon quand vient le temps de « défendre » la frontière. De Barack Obama à Joe Biden en passant par Bill Clinton, le parti de l’âne ne fait rien pour ne serait-ce que simplifier un tantinet le processus d’immigration.

Probablement sentant la montée nativiste, Biden a même déclaré qu’il pourrait fermer la frontière si le Congrès le lui demandait. Pourquoi fermer une frontière qui l’est déjà de toute façon ?

Bref, le présent dialogue de sourd à la frontière n’est qu’un énième épisode des inepties xénophobes du XIXe siècle. On affirme que les nouveaux arrivants vont déprimer les salaires, détruire le tissu social, vivre des aides publiques, etc.

Il est plutôt ironique de surtout voir les conservateurs protester contre l’immigration. Ne sont-ils pas ceux qui affirment que nos droits proviennent de Dieu ? La liberté de mouvement (pacifique) en fait partie.

Trump déclare la guerre à l’état profond

Donald Trump

Donald TrumpDonald Trump clôt une déclaration récente par ces mots : « Je détruirai l’état profond et je restaurerai un gouvernement

L’article Trump déclare la guerre à l’état profond est apparu en premier sur STRATPOL.

« Nous devons mettre en place une diplomatie de guerre » grand entretien avec Nicolas Tenzer

Nicolas Tenzer est enseignant à Sciences Po Paris, non resident senior fellow au Center for European Policy Analysis (CEPA) et blogueur de politique internationale sur Tenzer Strategics. Son dernier livre Notre guerre. Le crime et l’oubli : pour une pensée stratégique, vient de sortir aux Éditions de l’Observatoire. Ce grand entretien a été publié pour la première fois dans nos colonnes le 29 janvier dernier. Nous le republions pour donner une lumière nouvelles aux déclarations du président Macron, lequel n’a « pas exclu » l’envoi de troupes occidentales en Ukraine, à l’occasion d’une conférence internationale, lundi 26 février dernier.

 

Hypothèse d’une victoire russe : à quelles répercussions s’attendre ?

Loup Viallet, rédacteur en chef de Contrepoints – Dans Notre Guerre, vous écrivez : « Les aiguilles de l’horloge tournent sans relâche, associant toujours plus de morts à leur fuite en avant. Mais il arrive aussi un moment où le temps presse. L’Ukraine pourrait mourir. Ce sera de notre faute, et alors le glas de la mort sonnera pour nous. » Quelles seraient les conséquences d’une défaite de l’Ukraine ?

Nicolas Tenzer Elles seraient catastrophiques sur tous les plans et marqueraient un tournant à certains égards analogue mutatis mutandis à ce qu’aurait été une victoire de l’Allemagne nazie en 1945. Outre que cela entraînerait des centaines de milliers de victimes ukrainiennes supplémentaires, elle signifierait que les démocraties n’ont pas eu la volonté – je ne parle pas de capacité, car elle est réelle – de rétablir le droit international et de faire cesser un massacre d’une ampleur inédite en Europe, nettement supérieure à celui auquel nous avons assisté lors de la guerre en ex-Yougoslavie, depuis la Seconde Guerre mondiale.

La crédibilité de l’OTAN et des garanties de sécurité offertes par les États-Unis et l’Union européenne en serait à jamais atteinte, non seulement en Europe, mais aussi en Asie et au Moyen-Orient. Toutes les puissances révisionnistes s’en réjouiraient, en premier lieu la République populaire de Chine. La Russie poursuivrait son agression au sein du territoire des pays de l’OTAN et renforcerait son emprise sur la Géorgie, le Bélarus, la Syrie, certains pays d’Afrique ou même d’Asie, comme en Birmanie, et en Amérique du Sud (Venezuela, Cuba, Nicaragua).

Cela signifierait la mort définitive des organisations internationales, en particulier l’ONU et l’OSCE, et l’Union européenne, déjà minée par des chevaux de Troie russes, notamment la Hongrie et la Slovaquie, pourrait connaître un délitement. Le droit international serait perçu comme un torchon de papier et c’est l’ordre international, certes fort imparfait, mis en place après Nuremberg, la Charte des Nations unies et la Déclaration de Paris de 1990, qui se trouverait atteint. En Europe même, la menace s’accentuerait, portée notamment par les partis d’extrême droite. Nos principes de liberté, d’État de droit et de dignité, feraient l’objet d’un assaut encore plus favorisé par la propagande russe. Notre monde tout entier serait plongé dans un état accru d’insécurité et de chaos. Cela correspond parfaitement aux objectifs de l’idéologie portée par le régime russe que je décris dans Notre Guerre, qu’on ne peut réduire uniquement à un néo-impérialisme, mais qui relève d’une intention de destruction. C’est la catégorie même du futur qui serait anéantie.

C’est pourquoi il convient de définir clairement nos buts de guerre : faire que l’Ukraine gagne totalement et que la Russie soit radicalement défaite, d’abord en Ukraine, car telle est l’urgence, mais aussi en Géorgie, au Bélarus et ailleurs. Un monde où la Russie serait défaite serait un monde plus sûr, mais aussi moins sombre, et plus lumineux pour les peuples, quand bien même tous les problèmes ne seraient pas réglés. Les pays du sud ont aussi à y gagner, sur le plan de la sécurité énergétique et alimentaire, mais aussi de la lutte anti-corruption et des règles de bon gouvernement – songeons à l’Afrique notamment.

 

Peut-on négocier avec Poutine ?

Pourquoi pensez-vous qu’il n’est pas concevable de négocier avec la Russie de Poutine ? Que répondez-vous à l’ancien ambassadeur Gérard Araud qui plaide pour cette stratégie ? C’est aussi le point de vue de la géopolitologue Caroline Galacteros, qui écrit : « Arrêtons le massacre, celui sanglant des Ukrainiens et celui économique et énergétique des Européens . Négociations !! pendant qu’il y a encore de quoi négocier… ». Comment comprenez-vous cette position ? 

Je ne confondrai pas les positions de madame Galacteros, dont l’indulgence envers la Russie est bien connue, et celle de Gérard Araud qui n’est certainement pas pro-Kremlin. Ses positions me paraissent plutôt relever d’une forme de diplomatie classique, je n’oserais dire archaïques, dont je montre de manière détaillée dans Notre Guerre les impensés et les limites. Celles-ci m’importent plus que les premières qui sont quand même très sommaires et caricaturales. Je suis frappé par le fait que ceux, hors relais de Moscou, qui parlent de négociations avec la Russie ne précisent jamais ce sur quoi elles devraient porter ni leurs conséquences à court, moyen et long termes.

Estiment-ils que l’Ukraine devrait céder une partie de son territoire à la Russie ? Cela signifierait donner une prime à l’agresseur et entériner la première révision par la force des frontières au sein de l’Europe, hors Seconde Guerre mondiale, depuis l’annexion et l’invasion des Sudètes par Hitler. Ce serait déclarer à la face du monde que le droit international n’existe pas. De plus, laisser la moindre parcelle du territoire ukrainien aux mains des Russes équivaudrait à détourner le regard sur les tortures, exécutions, disparitions forcées et déportations qui sont une pratique constante, depuis 2014 en réalité, de la Russie dans les zones qu’elle contrôle. Je ne vois pas comment la « communauté internationale » pourrait avaliser un tel permis de torturer et de tuer.

Enfin, cela contreviendrait aux déclarations de tous les dirigeants politiques démocratiques depuis le début qui ne cessent de proclamer leur attachement à l’intégrité territoriale et à la souveraineté de l’Ukraine. Se déjuger ainsi serait renoncer à toute crédibilité et à toute dignité. Je trouve aussi le discours, explicitement ou implicitement pro-Kremlin, qui consiste à affirmer qu’il faut arrêter la guerre pour sauver les Ukrainiens, pour le moins infamant, sinon abject, quand on sait que, après un accord de paix, ceux-ci continueraient, voire s’amplifieraient encore.

Suggèrent-ils qu’il faudrait renoncer à poursuivre les dirigeants russes et les exécutants pour les quatre catégories de crimes imprescriptibles commis en Ukraine, crimes de guerre, crimes contre l’humanité, crime de génocide et crime d’agression ? Il faut leur rappeler que le droit international ne peut faire l’objet de médiation, de transaction et de négociation. Il s’applique erga omnes. Le droit international me semble suffisamment affaibli et mis à mal pour qu’on n’en rajoute pas. Cela fait longtemps que je désigne Poutine et ses complices comme des criminels de guerre et contre l’humanité et je me réjouis que, le 17 mars 2023, la Cour pénale internationale l’ait inculpé pour crimes de guerre. Il est légalement un fugitif recherché par 124 polices du monde. On peut gloser sur les chances qu’il soit un jour jugé, mais je rappellerai que ce fut le cas pour Milosevic. En tout état de cause, l’inculpation de la Cour s’impose à nous.

Veulent-ils signifier qu’on pourrait fermer les yeux sur la déportation de dizaines de milliers d’enfants ukrainiens en Russie, ce qui constitue un génocide, en vertu de la Convention du 9 décembre 1948 sur la prévention et la répression du crime de génocide ? On ose à peine imaginer qu’ils aient cette pensée. Là aussi, il est dans notre intérêt à donner des signaux cohérents et forts.

Entendent-ils enfin qu’il serait acceptable que la Russie soit dispensée de payer les réparations indispensables pour les dommages de guerre subis par l’Ukraine, qui sont aujourd’hui estimer à environ deux trillions d’euros ? Veulent-ils que cette charge incombe aux assujettis fiscaux des pays de l’Alliance ? Tout ceci n’a aucun sens, ni stratégique, ni politique.

Sur ces quatre dimensions, nous devons être fermes, non seulement aujourd’hui, mais dans la durée. Dans mon long chapitre sur notre stratégie à long terme envers la Russie, j’explique pourquoi nous devons maintenir les sanctions tant que tout ceci n’aura pas été fait. C’est aussi la meilleure chance pour qu’un jour, sans doute dans quelques décennies, la Russie puisse évoluer vers un régime démocratique, en tout cas non dangereux.

En somme, ceux qui souhaitent négocier avec la Russie tiennent une position abstraite qui n’a rien de réaliste et de stratégiquement conséquent en termes de sécurité. Si la Russie n’est pas défaite totalement, elle profitera d’un prétendu accord de paix pour se réarmer et continuer ses agressions en Europe et ailleurs. C’est la raison pour laquelle je consacre des développements approfondis dans la première partie de Notre Guerre à réexaminer à fond certains concepts qui obscurcissent la pensée stratégique que je tente de remettre d’aplomb. Je reviens notamment sur le concept de réalisme qui doit être articulé aux menaces, et non devenir l’autre nom de l’acceptation du fait accompli. Je m’y inspire de Raymond Aron qui, à juste titre, vitupérait les « pseudo-réalistes ».

Je porte aussi un regard critique sur la notion d’intérêt, et notamment d’intérêt national, tel qu’il est souvent entendu. Lié à la sécurité, il doit intégrer principes et valeurs. Je montre également que beaucoup d’analystes de politique étrangère ont, à tort, considéré États et nations dans une sorte de permanence plutôt que de se pencher sur les spécificités de chaque régime – là aussi, la relecture d’Aron est précieuse. Enfin, je démontre que traiter de politique étrangère sérieusement suppose d’y intégrer le droit international et les droits de l’Homme, alors qu’ils sont trop souvent sortis de l’analyse de sécurité. Pourtant, leur violation est le plus généralement indicatrice d’une menace à venir.

 

Sanctions : comment les rendre efficaces ?

Les sanctions économiques n’ont pas mis fin à la guerre de la Russie en Ukraine. Il semble que la Russie ait mis en place une stratégie de contournement plutôt efficace : depuis 2022, les importations (notamment depuis l’Allemagne) de pays proches géographiquement de la Russie (Azerbaïdjan, Géorgie, Kazakhstan, Kirghizistan, Turquie) ont explosé, et leurs exportations en Russie aussi… Sans parler de l’accélération des échanges entre la Russie et la Chine. Que faudrait-il vraiment faire pour isoler économiquement la Russie ?

C’est un point déterminant. Même si les différents paquets de sanctions décidés tant par l’Union européenne que par les États-Unis et quelques autres pays comme le Japon et la Corée du Sud, sont les plus forts jamais mis en place, ils restent encore incomplets, ce qui ne signifie pas qu’ils soient sans effets réels – ne les minimisons pas. Je reprends volontiers la proposition émise par la Première ministre estonienne, Kaja Kallas, qui proposait un embargo total sur le commerce avec la Russie. Je constate aussi que certains pays de l’UE continuent d’importer du gaz naturel liquéfié russe (LNG) et qu’une banque autrichienne comme Raiffaisen a réalisé l’année dernière la moitié de ses profits en Russie. Certaines entreprises européennes et américaines, y compris d’ailleurs françaises, restent encore présentes en Russie, ce qui me paraît inacceptable et, par ailleurs, stupide dans leur intérêt même.

Ensuite, nous sommes beaucoup trop faibles en Europe sur les sanctions extraterritoriales. Il existe une réticence permanente de certains États à s’y engager, sans doute parce que les États-Unis les appliquent depuis longtemps, parfois au détriment des entreprises européennes. C’est aujourd’hui pourtant le seul moyen pour éviter les contournements. Nous devons mettre en place ce que j’appelle dans Notre Guerre une diplomatie de guerre : sachons dénoncer et agir contre les pratiques d’États prétendument amis, au Moyen-Orient comme en Asie, qui continuent de fournir la machine de guerre russe.

Enfin, nous devons décider rapidement de saisir les avoirs gelés de la Banque centrale russe (300 milliards d’euros) pour les transférer à l’Ukraine, d’abord pour renforcer ses capacités d’achats d’armements, ensuite pour la reconstruction. Les arguties juridiques et financières pour refuser de s’y employer ne tiennent pas la route devant cette urgence politique et stratégique.

 

La nécessité d’une intervention directe

Les alliés de l’Ukraine soutiennent l’effort de guerre de l’Ukraine en aidant financièrement son gouvernement et en lui livrant des armes. Qu’est-ce qui les empêche d’intervenir directement dans le conflit ?

La réponse est rien.

Dès le 24 février 2022 j’avais insisté pour que nous intervenions directement en suggérant qu’on cible les troupes russes entrées illégalement en Ukraine et sans troupes au sol. J’avais même, à vrai dire, plaidé pour une telle intervention dès 2014, date du début de l’agression russe contre le Donbass et la Crimée ukrainiens. C’eût été et cela demeure parfaitement légal en vertu de l’article 51 de la Charte des Nations unies qui dispose que non seulement un État agressé peut répliquer en frappant les infrastructures militaires et logistiques sur le territoire de l’ennemi, mais que tout autre État se portant à son secours peut également légalement le faire. Cela aurait mis fin rapidement à la guerre et aussi épargné la mort de plus d’une centaine de milliers d’Ukrainiens, civils et militaires. Cela aurait renforcé notre sécurité et la crédibilité de notre dissuasion.

Si nous, Alliés, ne l’avons pas fait et si nous sommes encore réticents, c’est parce que nous continuons de prendre au sérieux les récits du Kremlin qui visent à nous auto-dissuader. Je consacre toute une partie de Notre Guerre à explorer comment s’est construit le discours sur la menace nucléaire russe, bien avant le 24 février 2022.

Certes, nous devons la considérer avec attention et sans légèreté, mais nous devons aussi mesurer son caractère largement fantasmé. Poutine sait d’ailleurs très bien que l’utilisation de l’arme nucléaire aurait pour conséquence immédiate sa propre disparition personnelle qui lui importe infiniment plus que celle de son propre peuple qu’il est prêt à sacrifier comme il l’a suffisamment montré. On s’aperçoit d’ailleurs que même l’administration Biden qui, au début de cette nouvelle guerre, avait tendance à l’amplifier, ce qui faisait involontairement le jeu de la propagande russe, a aujourd’hui des propos beaucoup plus rassurants. Mais cette peur demeure : je me souviens encore avoir entendu, le 12 juillet 2023, alors que j’étais à Vilnius pour le sommet de l’OTAN, Jake Sullivan, conseiller national pour la sécurité du président américain, évoquer le spectre d’une guerre entre l’OTAN et la Russie. Ce n’est pas parce que les Alliés seraient intervenus, ou interviendraient aujourd’hui, que cette guerre serait déclenchée. Je crois au contraire que la Russie serait obligée de plier.

Là aussi, il convient de remettre en question le discours de la propagande russe selon lequel une puissance nucléaire n’a jamais perdu la guerre : ce fut le cas des États-Unis au Vietnam et, de manière plus consentie, en Afghanistan, et bien sûr celui de l’ancienne URSS dans ce dernier pays. Songeons aussi au signal que, en refusant d’intervenir, nous donnerions à la Chine : cela signifierait-il que, parce qu’elle est une puissance nucléaire, elle pourrait mettre la main sur Taïwan sans que nous réagissions ? Il faut songer au signal que nous envoyons.

Enfin, et j’examine cela dans mon livre de manière plus détaillée, se trouve posée directement la question de la dissuasion au sein de l’OTAN. Celle-ci repose fondamentalement, du moins en Europe, sur la dissuasion nucléaire et la perspective de l’activation de l’article 5 du Traité de Washington sur la défense collective. Elle concerne aussi, par définition, les pays de l’Alliance, ce qui d’ailleurs montre la faute majeure qui a été celle de la France et de l’Allemagne en avril 2008 de refuser un plan d’adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie à l’OTAN lors du sommet de Bucarest. Emmanuel Macron l’a implicitement reconnu lors de son discours du 31 mai 2023 lors de son discours au Globsec à Bratislava.

Une double question se pose donc. La première est celle de notre dissuasion conventionnelle, qui a été en partie le point aveugle de l’OTAN. Je propose ainsi qu’on s’oriente vers une défense territoriale de l’Europe. La seconde est liée au cas de figure actuel : que faisons-nous lorsqu’un pays non encore membre de l’Alliance, en l’occurrence l’Ukraine, est attaqué dès lors que cette agression comporte un risque direct sur les pays qui en sont membres ?

 

Hypothèse d’un retour de Donald Trump

Donald Trump est bien parti pour remporter l’investiture des Républicains en juin prochain. Quelles seraient les conséquences d’une potentielle réélection de l’ancien président américain sur la guerre en Ukraine ? 

À en juger par les déclarations de Donald Trump, elles seraient funestes. On ne peut savoir s’il déciderait de quitter l’OTAN qu’il avait considérée comme « obsolète », mais il est fort probable qu’il diminuerait de manière drastique les financements américains à l’OTAN et l’effort de guerre en faveur de l’Ukraine. Les Européens se trouveraient devant un vide vertigineux. S’il fallait compenser l’abandon américain, y compris sur le volet nucléaire – au-delà des multiples débats doctrinaux sur le rôle des dissuasions nucléaires française et britannique –, les pays de l’UE devraient porter leurs dépenses militaires à 6 ou 7 % du PIB, ce qui pourrait difficilement être accepté par les opinions publiques par-delà les questions sur la faisabilité. Ensuite, cela ne pourrait pas se réaliser en quelques mois, ni même en quelques années sur un plan industriel en termes d’armements conventionnels.

En somme, nous devons poursuivre nos efforts au sein de l’UE pour transformer de manière effective nos économies en économies de guerre et porter à une autre échelle nos coopérations industrielles en matière d’armement au sein de l’Europe. Mais dans l’immédiat, les perspectives sont sombres. Cela sonnera l’heure de vérité sur la volonté des dirigeants européens de prendre les décisions radicales qui s’imposent. J’espère que nous ferons en tout cas tout dans les mois qui viennent pour apporter une aide déterminante à l’Ukraine – nous avons encore de la marge pour aller plus vite et plus fort.

Les États-Unis et l’Europe restent encore à mi-chemin et n’ont pas livré à l’Ukraine toutes les armes, en quantité et en catégorie, qu’ils pouvaient lui transférer, notamment des avions de chasse et un nombre très insuffisant de missiles à longue portée permettant de frapper  le dispositif ennemi dans sa profondeur. Quant au président Biden, il devrait comprendre qu’il lui faut aussi, dans le temps qui lui reste avant les élections de novembre, donner à Kyiv toutes les armes possibles. Il serait quand bien mieux placé dans la course à sa réélection s’il apparaissait aux yeux de se concitoyens comme le « père la victoire ».

 

« La puissance va à la puissance »

La guerre d’agression de la Russie en Ukraine n’est pas un événement isolé. Il semble que l’impérialisme russe cherche à prendre notre continent en étau en déstabilisant nos frontières extérieures. À l’Est, via des actions d’ingérence militaire, de déstabilisation informationnelle, de corruption et d’intimidation qui ont commencé dès son arrivée au pouvoir dans les années 2000, et bien entendu à travers la guerre conventionnelle lancée contre l’Ukraine. Au Sud, la stratégie d’influence russe se développe depuis une décennie. Si elle est moins visible, elle n’en est pas moins nuisible. Ces dix dernières années, Moscou a approfondi sa coopération militaire avec le régime algérien et s’est ingéré dans le conflit libyen à travers des sociétés militaires privées comme Wagner. On a vu le seul porte-avions russe mouiller dans le port de Tobrouk en 2017, mais aussi des navires de guerre russes faire des exercices communs avec des bâtiments algériens sur les côtes algériennes en août 2018, en novembre 2019, en août et en novembre 2021, en octobre et en juillet 2022 et en août 2023. Au sud du Sahara, le régime de Poutine sert d’assurance-vie à la junte installée au Mali depuis 2020 et soutien l’Alliance des États du Sahel (composée des régimes putschistes du Mali, du Burkina Faso et du Niger). Quelle diplomatie adopter pour conjurer la menace russe, à l’Est comme au Sud ?

Votre question comporte deux dimensions qui sont à la fois sensiblement différentes et liées. La première est celle de la guerre de l’information et de ses manipulations. Celle-ci se déploie sur quasiment tous les continents, en Europe occidentale autant que centrale et orientale, dans les Amériques, du Nord et du Sud, au Moyen-Orient, en Afrique et dans certains pays d’Asie. Pendant deux décennies, nous ne l’avons pas prise au sérieux, ni chez nous ni dans certains pays où elle visait aussi à saper nos positions.

Malgré certains progrès, nous ne sommes pas à la hauteur, y compris en France, comme je l’avais expliqué lors de mon audition devant la Commission de l’Assemblée nationale sur les ingérences extérieures l’année dernière, et comme je le développe à nouveau dans Notre Guerre. Nous n’avons pas, dans de nombreux pays, une attitude suffisamment ferme à l’encontre des relais nationaux de cette propagande et n’avons pas mise à jour notre système législatif. En Afrique, la France n’a pas pendant longtemps mesuré, malgré une série d’études documentées sur le sujet, ni riposté avec la force nécessaire aux actions de déstabilisation en amont. Moscou a consacré des moyens considérables, et même disproportionnés eu égard à l’état de son économie, à ces actions et ses responsables russes n’ont d’ailleurs jamais caché que c’était des armes de guerre. Nous avons détourné le regard et ne nous sommes pas réarmés en proportion.

La seconde dimension est celle de l’attitude favorable de plusieurs pays envers Moscou, avec une série de gradations, depuis une forme de coopération étendue, comme dans le cas de l’Algérie, du Nicaragua, de l’Iran, du Venezuela, de Cuba, de l’Érythrée et de la Corée du Nord – sans même parler de groupes terroristes comme le Hamas –, une action commune dans le crime de masse – Syrie –, une complicité bienveillante – Égypte, Émirats arabes unis, Inde, Afrique du Sud, mais aussi Israël avec Netanyahou – et parfois active – République populaire de Chine – ou une soumission plus ou moins totale – Bélarus et certains des pays africains que vous mentionnez. Sans pouvoir entrer ici dans le détail, l’attitude des démocraties, qui doit aussi être mieux coordonnée et conjointe, ne peut être identique. Dans des cas comme celui de la Syrie, où nous avons péché par notre absence d’intervention, notre action doit être certainement militaire. Envers d’autres, nous devons envisager un système de sanctions renforcées comme je l’évoquais. Dans plusieurs cas, notamment en direction des pays ayant envers Moscou une attitude de neutralité bienveillante et souvent active, un front uni des démocraties doit pouvoir agir sur le registre de la carotte et du bâton. Nous payons, et cela vaut pour les États-Unis comme pour les grands pays européens, dont la France, une attitude négligente et une absence de définition de notre politique. Rappelons-nous, par exemple, notre absence de pression en amont envers les pays du Golfe lorsqu’ils préparaient le rétablissement des relations diplomatiques avec Damas, puis sa réintégration dans la Ligue arabe. Nous n’avons pas plus dissuadé l’Égypte de rétablir des relations fortes avec Moscou et cela n’a eu aucun impact sur nos relations avec Le Caire. Avec l’Inde, nous fermons largement les yeux sur la manière dont Delhi continue, par ses achats de pétrole à la Russie, à alimenter l’effort de guerre. Quant aux pays africains désormais sous l’emprise de Moscou, le moins qu’on puisse dire est que nous n’avons rien fait pour prévenir cette évolution en amont.

Nous sommes donc devant deux choix politiques nécessaires. Le premier, dont je développe les tenants et aboutissants dans Notre Guerre, est celui de la défaite radicale de la Russie en Ukraine, et celle-ci devra suivre au Bélarus, en Géorgie et en Syrie notamment. Je suis convaincu que si nous agissons en ce sens, des pays faussement neutres ou sur un point de bascule, dont plusieurs que j’ai mentionnés ici, verraient aussi les démocraties d’un autre œil. Elles auraient moins intérêt à se tourner vers une Russie affaiblie. Ce sont les effets par ricochet vertueux de cette action que nous devons mesurer, notamment dans plusieurs pays d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient. C’est notre politique d’abstention et de faiblesse qui les a finalement conduits à se tourner vers la Russie. Si nous changeons, ces pays évolueront aussi. La puissance va à la puissance.

Le second choix, que je développe dans Notre Guerre, consistera à repenser de manière assez radicale nos relations avec les pays du Sud – un sud, d’ailleurs, que je ne crois pas « global », mais profondément différent, et avec lequel nous ne saurions penser nos relations sans différenciation. Ce sont les questions d’investissement, de sécurité énergétique et alimentaire, et de lutte contre la corruption qu’il faudra repenser. La guerre russe contre l’Ukraine est un avertissement et le pire serait, une fois que l’Ukraine aurait gagné et nous par la même occasion, de repartir avec les autres pays dans une sorte de business as usual sans aucun changement.

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Trump détaille l’épuration dans le Deep State à son retour à la Maison-Blanche. Et en France ?

La caste en France a besoin d’une bonne épuration, comme celle que Donald Trump vient d’annoncer aux Etats-Unis, lorsqu’il arrivera au pouvoir. Son discours sur le sujet est très clair. Il propose notamment de créer une sorte de siège administratif américain “au milieu des patriotes” à la campagne. Et en France ? Quel plan d’épuration avons-nous pour remettre l’intérêt général au centre de l’Etat ?

Pour les non-anglophones, voici les mesures à retenir de l’annonce de Trump :

  • restauration des décrets présidentils qu’il avait pris lors de son premier mandat
  • épuration des agences de renseignement : ceux qui ont espionné les opposants seront licenciés
  • épuration de la justice : les juges corrompus seront licenciés
  • commission de réconciliation pour passer en revue les actes de censure et de bannissement contre les opposants
  • élucidation des campagnes de contre-influence diffusant des fake news officielles
  • création d’une commission vraiment indépendante pour surveiller l’activité des services de renseignement
  • installation des services centraux des ministères loin de Washington, là où des patriotes aiment leur pays
  • fin de la “mobilité” des fonctionnaires entre l’Etat et les grandes entreprises publiques
  • limitation de l’influence de Big Pharma dans les décisions publiques

Voilà un programme précis. Il est probablement temps de forger le même en France.

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Le deep state craint-il le retour de Trump ? par Jean Goychman  

Resté dans l’ombre durant des décennies, l’« Etat-profond » (deep state) américain est aujourd’hui une chose connue de tous ceux qui s’intéressent à la politique étrangère américaine. Au moment où Donald Trump entame sa reconquête de l’opinion, où en est le réseau des influenceurs et décideurs-clés de Washington avec le “candidat du peuple”?

De même qu’il y avait au début du 19ème siècle, entre autres, deux sortes de présidents américains, les « hamiltoniens » et les « jacksoniens », les présidents depuis 1945 sont différenciés, il y a ceux qui font « bon ménage » avec l’État profond et ceux qui le combattent.

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Aux USA, les éléphants Trump désormais énormément

Hier avait lieu, dans le New Hampshire, la primaire républicaine (rappelons qu’une primaire a lieu à bulletins secrets alors que le caucus a lieu à main levée). Donald Trump a largement remporté ce scrutin, une semaine après sa large victoire dans l’Iowa. Il ne compte désormais plus qu’une seule rivale : Nikki Haley. Selon toute vraisemblance, il affrontera Biden en novembre porté par une vague populaire à laquelle il sera difficile de résister.

Hier, avait lieu la primaire républicaine dans le New Hampshire, que Donald Trump a emportée haut-la-main (il avait distancé Nikki Haley au bout de 90% des dépouillements. Comme le souligne la presse américaine, Gerald Ford est le seul candidat à avoir emporté le New Hampshire et l’Iowa, comme Trump. Tout indique donc que l’ex-Président devrait faire un retour triomphal à la Maison-Blanche en 2025, malgré les coups tordus et les boules puantes dont il a été victime depuis plusieurs années désormais.

La nouvelle achèvera sans doute de semer la panique dans le camp néo-conservateur qui entoure Joe Biden. L’isolationnisme relatif de Trump devrait en effet modifier fortement la donne dans quelques mois et poser quelques problèmes substantiels à des Etats très engagés dans l’agenda mondialiste, comme l’Ukraine ou Israël, pour qui le soutien américain est indispensable.

Nous redisons notre pronostic d’une agitation en Occident, destinée à contraindre Trump le plus possible à maintenir une ligne mondialiste. Rien n’exclut le retour d’une nouvelle pandémie, ou encore un embrasement régional au Proche-Orient.

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Pourquoi Donald Trump est plus fort que jamais dans l’opinion américaine, par Michel Pinton

Par : Rédaction

Les élections « primaires » viennent de commencer aux Etats-Unis. Elles nous présentent une énigme. Comment expliquer que tant de membres du parti républicain choisissent Donald Trump pour être leur champion dans l’affrontement de novembre prochain contre le candidat démocrate ? N’a-t-il pas prouvé, au long de sa présidence passée, si l’on en croit les médias et l’establishment, qu’il était inapte à cette haute fonction ? Fort d’un demi-siècle d’observation des opinions publiques en démocratie, Michel Pinton explique pourquoi l’image de Donald Trump que se fait l’establishment et qu’il propage laisse apparemment indifférents une majorité des Américains.

Les médias, quasi unanimes, l’ont jugé encore plus sévèrement que ses adversaires : il a été, pendant quatre années, un « agent du chaos », gouvernant à coup de décisions irréfléchies, de mesures inappropriées, de volte-faces  aussi brusques que peu fondées. Il chassait ses conseillers avec autant de légèreté qu’il les avait recrutés. Comme si son caractère fantasque n’avait pas suffi à le discréditer, il a terminé son mandat en refusant la défaite, pourtant claire, que lui infligeait le suffrage universel et en essayant de fomenter une insurrection, heureusement avortée, pour rester au pouvoir. Ce faisant, Trump a perpétré le pire des crimes que puisse commettre un responsable politique américain : bafouer la démocratie. Tel est le récit bien établi des médias de l’establishment américain

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Moyen-Orient : l’embrasement s’étend 

Tandis qu'Israël poursuit ses opérations génocidaires à Gaza, avec une moyenne de 250 Palestiniens tués par jour, les forces militaires anglo-américaines ont bombardé le Yémen, fin de la semaine passée. […]

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Vers une guerre avec la Russie? L’opération “Control Trump” est lancée

Le journal allemand Bild a publié un document “hautement confidentiel” sur la guerre que la Russie s’apprêterait à lancer contre l’OTAN fin 2024/début 2025. C’est-à-dire au moment d’une éventuelle passation de pouvoir entre Joseph Biden et son successeur. Imaginons que ce successeur s’appelle Donald Trump. Quel meilleur moyen pour le “prendre en mains” que de lui faire inaugurer un nouveau mandat par une guerre avec la Russie….?

C’est secret de chez secret! Mais il y a eu une fuite. Et les Dupond et Dupont de la Bildzeitung (Dans la version allemande de Tintin, ils s’appellent Schulze und Schultze), alias Julian Röpcke et Georgios Xanthopoulos, nous l’assurent: l’intention de Poutine est bien d’aller à une confrontation avec l’OTAN. Je dirais même plus: une confrontation armée.

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Donald Trump entame sa reconquête triomphale du pouvoir

Pour la caste mondialiste, l’heure de l’angoisse a sonné ! Hier, dans le caucus de l’Iowa, Donald Trump a écrasé ses adversaires. Même si cet Etat n’a jamais permis de prédire la suite des événements aux USA, l’ancien Président apparaît encore plus qu’auparavant porté par une vague populaire qui risque de se révéler irrésistible. Pour la caste mondialiste, le retour de Trump, adversaire de la mondialisation et partisan d’un isolationnisme américain relatif est une mauvaise nouvelle. Le combat devrait être rude pour empêcher le milliardaire américain de reprendre la Maison Blanche.

Hier, la victoire de Trump n’a pris qu’une demie-heure à être proclamée dans le caucus de l’Iowa (la “primaire” américaine qui sert à désigner le candidat républicain à la présidentielle). Le dépouillement de 99% des voix a montré que Trump totalisait déjà 51% des voix, alors que De Santis en recueillait 21 %, Nikki Haley 19% et l’entrepreneur Vivek Ramaswamy 8%. Celui-ci a d’ailleurs annoncé qu’il arrêtait sa campagne.

Historiquement, l’Iowa n’a jamais servi d’indicateur pour anticiper le résultat des primaires. Mais on sent bien que, malgré l’acharnement judiciaire dont il est l’objet, Donald Trump est porté par une vague populaire irrésistible.

La caste mondialisée a pourtant tout tenté pour empêcher cet isolationniste d’arriver au pouvoir, mais le scénario de 2016 risque de se reproduire. Il est très probable que les prochains mois soient très agités et que les coups tordus se multiplient pour empêcher un retour à la Maison-Blanche qui promet de détricoter les plans déployés depuis l’arrivée de Biden au pouvoir. En particulier, la nucléarisation de l’Ukraine, qui a poussé la Russie à intervenir de façon préventive, et l’opération encore mystérieuse du Hamas en Israël, qui a justifié un massacre génocidaire et des tensions renouvelées avec l’Iran, risquent de n’avoir servi à rien si les Républicains reprennent le pouvoir aux Etats-Unis.

L’année 2024 pourrait être l’année de tous les dangers.

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Affaire Epstein : Virginia Giuffre aurait touché 15.000$ pour une nuit avec le prince Andrew

La presse anglo-saxonne est beaucoup plus friande que le cartel français de la presse subventionnée de tous les détails de l’affaire Epstein, que le très sérieux Times n’hésite pas à viser notamment que l’affaire de la “paedo-island”. On relèvera notamment quelques détails donnés par Virginia Giuffre, l’une des jeunes prostituées que Jeffrey Epstein offrait à ses prestigieux invités. Selon la jeune femme, qui avait alors 17 ans, Epstein lui aurait donné 15.000$ pour “dormir” avec le prince Andrew, frère de l’actuel roi d’Angleterre. L’intéressée affirme avoir également réalisé une prestation pour une autre tête couronnée.

Le très sérieux Times ne consacre pas moins de deux articles, dont une enquête fouillée sur la vie sur la “paedo-island” d’Epstein, à cette affaire qui pourrait mettre en difficulté un certain nombre de figures emblématiques de la caste.

Virginia Giuffre, selon les documents désormais publiés sur décision de justice, on en sait plus sur les méthodes de prostitution utilisées par Epstein, probablement pour “tenir” un certain nombre de personnages très influents et de décideurs publics. Voici un extrait de son témoignage rapporté par The Times :

On lui a demandé si elle avait reçu un paiement de Jeffrey Epstein pour avoir couché avec le prince Andrew, qui nie avoir couché avec elle. ‘Oui,’ répondit-elle. «J’ai reçu 15 000 $. Je ne sais pas quel équivalent cela représente en livres. Je l’ai reçu en dollars américains.

‘Et vous n’avez pas payé d’impôts là-dessus ?’ lui a-t-on demandé. ‘Non’, a-t-elle répondu.

Virginia Giuffre, selon le Times

Pour les pratiquants de la Trumpmania, on ajoutera cet extrait :

On a demandé à Giuffre si ses affirmations selon lesquelles les visiteurs des maisons d’Epstein avaient pris connaissance de ses activités impliquaient que Donald Trump, voisin et ancien ami du financier, était également « témoin d’abus sexuels sur mineurs ».

‘Je ne pense pas que Donald Trump ait participé à quoi que ce soit’, a-t-elle répondu. ‘Je n’ai jamais vu ni vu Donald Trump participer à ces actes.’ Elle n’était pas sûre qu’il ait été un visiteur à domicile, même si elle a entendu dire qu’il l’était, a-t-elle ajouté.

Virginia Giuffre

Bill Clinton et le prince Andrew nient les allégations les mettant en cause.

Reste à savoir, bien entendu, d’où venait cet argent qui a de façon plausible servi à “faire chanter” des têtes couronnées et des dirigeants.

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Qui remplacera Elisabeth Borne ?

Pour ce premier numéro de l’année de Chaos Global, nous évoquons plusieurs sujets, dont le remaniement ministériel. Qui remplacera Elisabeth Borne ? Mais ce premier journal de l’année est aussi l’occasion de passer les points essentiels de l’actualité en revue, depuis les Etats-Unis jusqu’aux campagnes françaises. Chaos Global vous aide à décrypter l’essentiel de l’actualité.

Dans ce premier journal de l’année, plusieurs points majeurs sont à l’ordre du jour :

  • la situation à Gaza et au Proche-Orient
  • le retour de Donald Trump et l’affaire Epstein
  • le remaniement gouvernemental et la succession d’Elisabeth Borne
  • la colère des agriculteurs en Europe, et particulièrement en France et en Allemagne

Chaos Global paraît tous les lundi à 20h. Ne le manquez pas.

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Quand Trump donne une leçon de libre-échange à Macron… et aux Français

On sait que les français sont largement fâchés (et ce n’est pas nouveau) avec le libre-échange, qualifié par principe de concurrence déloyale, sauf lorsqu’il leur profite, bien entendu. Ainsi, beaucoup de Français sont scandalisés que le transport ferroviaire soit ouvert à la concurrence en France, mais se félicite que la SNCF remporte des marchés en Espagne ou ailleurs. Et ainsi de suite… On doit à Donald Trump d’avoir illustré avec un sens de la pédagogie qui n’appartient qu’à lui cette courte vue à la Française où il imite Emmanuel Macron avec un sens consommé de l’humour et même du sarcasme…

« Vous connaissez Macron ? Un gars très sympa ». Lors d’un meeting à Mason City (Iowa), @realDonaldTrump fanfaronne aux dépends d’@EmmanuelMacron (et tente d’imiter l’accent francais). NB: Il fait référence en toute vraisemblance à la taxe GAFA… que la France n’a pas retirée pic.twitter.com/lhF4pS30k9

— Alexis Buisson (@alexisbuisson) January 6, 2024

Quoi de mieux qu’un extrait de Donald Trump pour expliquer aux Français que l’éloge du protectionnisme et la phobie du libre-échangen ne produisent pas forcément le résultat escompté dans la vie quotidienne.

Dans cet extraite de discours de campagne où Donald Trump se moque d’Emmanuel Macron, l’ex-Président et probablement futur Président, tout “isolationniste” qu’il soit, rappelle le principe élémentaire du protectionnisme : si un pays impose des barrières protectionnistes aux autres, il est lui-même victime d’une mise à l’index… Il suffit de quelques secondes à Donald Trump pour l’expliquer aux Français : si nous voulons votre notre vin et notre Champagne à l’étranger, nous nous tirons une balle dans le pied (et même deux) en imposant des barrières douanières aux pays où nous les exportons.

Voilà un principe de réciprocité à ne jamais oublier…

Bien évidemment, ce petit rappel laisse entière la question pour laquelle la Chine est le seul pays qui exporte sans importer… et sans s’exposer aux foudes de l’OMC.

D’ici là, n’oublions jamais que la France, qui importe beaucoup plus qu’elle n’exporte, sera la première victime du protectionnisme mondial…

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De Clinton à Trump : la très gênante liste des amis d’Epstein

Le Miami Herald a obtenu en justice la divulgation d’une première liste de 150 associés ou compères de Jeffrey Epstein. Même le cartel de la presse subventionnée a dû commencer à faire place à cette information gênante. Dans cet écheveau qui montre l’étendue de ce réseau de prostitution et de “kompromat” dont des jeunes femmes, parfois mineures, étaient le centre, on trouve une multitude de gens importants et, en particulier, trois noms qui ne manqueront pas de faire couler beaucoup, beaucoup, beaucoup d’encre.

L’affaire est évidemment embarrassante : Jeffrey Epstein, malencontreusement mort dans sa cellule en 2019, a longtemps bénéficié de faveurs accordées par des jeunes femmes, parfois mineurs, contre espèces sonnantes et trébuchantes, et semble avoir prostitué certaines de ces victimes. La presse américaine en parle beaucoup plus que la presse française, assignée, semble-t-il, à un large silence sur ce sujet.

Le Miami Herald vient d’obtenir de la justice américaine la publication d’une première liste d’associés d’Epstein. Ceux qui veulent en savoir pourront utilement consulter cette page qui résume la liste.

Parmi les “associés”, on trouve des noms bien connus, dont celui de Bill Clinton, du prince Andrew, mais aussi de Donald Trump ce qui, à l’approche des élections présidentielles, ne devrait pas vraiment faire le beurre du candidat républicain. Ces personnalités semblent avoir aidé Epstein dans ses activités. Toutefois, rien ne prouve que celles-ci, s’agissant de Trump, aient inclus un commerce avec des mineures d’âge. Les documents ne permettent pas non plus d’établir des activités illégales de Donald Trump dans ce dossier. Il est seulement mentionné que Donald Trump a voyagé dans l’avion d’Epstein, en galante compagnie.

Il faudra suivre l’affaire dans ses développements pour comprendre les tenants et aboutissants des participations de chacun. Il n’en reste pas moins que, progressivement, la face cachée de la caste se révèle, et pourrait réserver bien des surprises.

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La campagne électorale américaine: moment de vérité pour l’Etat profond et le reste du monde, par Jean Goychman

Jean Goychman place en perspective ce qui sera l’un des événements majeurs de l’année 2024: l’élection présidentielle américaine. En revenant à la source des analyses sur l’Etat profond, concept forgé par Peter Dale Scott, il montre que ce qui se joue est bien plus important qu’un simple affrontement politique entre Donald Trump et “Joe Biden” ou son avatar. Partout, 2024 va représenter l’heure du choix pour les peuples: se soumettre à l’ordre américain moribond, au risque d’être enseveli avec lui. Ou entrer dans le monde multipolaire.

L’année 2024 sera marquée par l’élection américaine. Celle-ci va se dérouler sur la toile de fond d’un bouleversement international comme nous n’en avons pas connu depuis plusieurs siècles.

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Pourquoi je pense qu’ avec 2023 le pire est passé pour le monde  , par Jean Goychman  

Si 2022 avait été, pour beaucoup d’entre-nous, l’année des espoirs déçus, 2024 apparaît sous un jour beaucoup plus favorable en raison des évènements vécus en 2023. Au risque de surprendre, je vais développer le constat inattendu que le pire est sans doute passé pour le monde

Parmi les événements de 2023, deux d’entre-eux ont particulièrement retenu mon attention :

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L’avers et le revers

par Patrick Reymond. Vouloir piloter un reset, ça voudrait dire disposer d'un pouvoir considérable d'action. Or, il n'existe pas. Et les gadgets IA, et autres, ça ne fonctionne pas parce que tout simplement, il n'existe pas de moyens de coercition suffisant.

Dear Freedom Movement: Donald Trump is Not a Friend of Liberty

Op-Ed by Derrick Broze Trump supporters continue to believe the former President is the only defense against rising techno-tyranny even as he makes it abundantly...

Dear Freedom Movement: Donald Trump is Not a Friend of Liberty

La caste américaine va tout essayer pour bloquer la réélection de Trump

C’est la nouvelle trouvaille contre Donald Trump. La Cour Suprême du Colorado veut lui interdire de concourir à l’élection primaire du parti républicain et, plus généralement à l’élection présidentielle. Ce n’est que la poursuite d’une guérilla juridique qui s’enlise par ailleurs. En réalité, la caste américaine, surprise en 2016 par l’élection de Donald Trump,et qui a eu recours, en 2020, à une fraude massive pour priver Donald Trump -qui avait gagné! – de sa réélection, a bien l’intention de bannir à tout jamais du Bureau Ovale le candidat des patriotes, des entrepreneurs et des petites gens. La violence de la lutte en cours ne doit pas être sous-estimée. Elle est comparable aux luttes intestines qui ont plongé la République romaine dans des guerres civiles au premier siècle avant Jésus-Christ.

Hier 19 décembre, la Cour Suprême du Colorado a décidé à quatre voix contre trois que le nom de Donald Trump ne pouvait pas apparaître sur les bulletins de vote pour les élections primaires du parti républicain. Dans l’Etat, elles sont prévues le 5 mars.

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La fabrique de la Haine contre Cuba

Un documentaire de Hernando Calvo Ospina à voir et à partager ! Jusqu'où la cruauté de Washington peut-elle aller contre la population de cette île des Caraïbes qui a décidé […]

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Formation d’un schéma noir ?

par Alastair Crooke. La grande question est de savoir comment le bloc mondial et multipolaire peut gérer un Occident qui se dirige vers un effondrement moral, politique et éventuellement financier.

L’IA, une menace pour les élections qui arrivent ?

Au chapitre des “ingérences” et des “intox” qui perturbent le déroulement normal de l’élection, l’intelligence artificielle (rebaptisée IA pour faire chic) risque bien de jouer un rôle grandissant dans les mois à venir. Le phénomène est suffisamment inquiétant pour le chef des Droits de l’Homme de l’ONU s’en inquiète. Les opinions publiques sont-elles suffisamment mûres pour déjouer les pièges des montages en tous genres ?

L’intelligence artificielle est dans tous les esprits. Elle est suffisamment développée aujourd’hui pour produire des images réalistes sur commande, adaptées à n’importe quel contexte. On mesure tout de suite la puissance de l’outil : il est possible de manipuler librement les foules en forgeant de toutes pièces des mensonges plus crédibles que la réalité elle-même.

Face à cette puissance, le Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme de l’ONU, Volker Türk, vient de lancer un avertissement, à l’aube d’une séquence où de nombreux pays entrent dans un processus électoral… et tout particulièrement les Etats-Unis. L’utilisation de l’intelligence artificielle pourrait perturber gravement la vie démocratique.

La pression autour d’une réélection de Donald Trump monte, donc.

Volker Türk propose la création d’une instance mondiale chargée de réguler l’IA… sans surprise, serait-on tenté de dire.

Youssef Hindi : comment le Deep State US contrôle les souverainistes français

Dans la continuité de nos analyses sur la WorldWide Freedom Initiative organisée à Paris le 10 novembre (voir nos articles sur le sujet), nous avons interrogé Youssef Hindi sur les relations de connivence entre les néo-conservateurs américains et les milieux souverainistes français. Nous publions également les différents éléments qui décrivent cet événement VIP qui a permis à l’influence américaine de rayonner dans les cercles prétendument attachés à l’identité française.

Youssef Hindi a pris le temps de “disséquer” l’Initiative dont nous avons parlé hier dans notre journal télévisé, et que nous évoquons encore une fois aujourd’hui. Rappelons à cette occasion que cette Initiative s’inscrit dans une longue tradition de relations privilégiées entre la caste mondialisée et les milieux souverainistes français.

Il n’est pas inintéressant de noter que cette Initiative se tient à quelques mois des élections européennes (gourmandes en financement) et quelques semaines après le 7 octobre… jour où, comme nous le redit Edouard Husson, des événements encore mystérieux ont rebattu les cartes de la situation internationale.

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Trump reprend souverainistes et conservateurs français en main

Dans cet épisode de Chaos Global, le journal hebdomadaire du Courrier des Stratèges, nous reprenons les moments importants de l’actualité hebdomadaire. Nous accordons une importance toute particulière à la World Freedom Initiative, journée organisée par les Trumpiens à Paris où étaient invitées plusieurs figures du conservatisme et du souverainisme français. Après l’élection de Milei et la victoire de Geert Wilders en Hollande, cette journée montre la volonté des Républicains trumpistes de “récupérer” le souverainisme français. Et ne manquez pas nos autres informations.

Dans notre numéro de la semaine, nous abordons :

  • la défaite militaire prévisible de l’Ukraine
  • la situation à Gaza et les difficultés de Tsahal sur le terrain
  • la reprise en main des souverainistes et des identitaires français par les trumpistes et les néo-conservateurs américains
  • la question de l’immigration en France
  • la réduction de la durée d’indemnisation chômage pour les seniors
  • la crise budgétaire et politique en Allemagne

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