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À partir d’avant-hierLes Crises

Tsahal protège les exactions des colons israéliens en Cisjordanie

Shane Bauer explique comment les colons qui ont été récemment condamnés par les États-Unis sont soutenus directement par l’État d’Israël.

Source : Truthout, Amy Goodman
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

S’appuyant sur une vague de violence inédite déclenchée par des colons en 2023, les attaques israéliennes contre les Palestiniens de Cisjordanie occupée se sont intensifiées depuis le 7 octobre, avec plus de 400 Palestiniens tués par les forces israéliennes et les colons au cours des cinq derniers mois. La semaine dernière, l’administration Biden a imposé des sanctions à l’encontre de trois colons israéliens et de deux avant-postes israéliens en Cisjordanie occupée pour avoir agressé, harcelé et menacé des Palestiniens et avoir violemment expulsé un grand nombre d’entre eux de leurs terres. Le journaliste d’investigation Shane Bauer s’est rendu sur place pour dresser la carte de la violence contre les Palestiniens, laquelle a connu une recrudescence depuis le 7 octobre, et s’est en particulier intéressés aux avant-postes illégaux de « deux hommes très dangereux » visés par les sanctions : Neria Ben-Pazi et Moshe Sharvit. « La réalité est que (Moshe Sharvit), tout comme Neria Ben-Pazi, sont soutenus directement par l’État d’Israël, déclare Bauer. Selon le libellé des sanctions, cela voudrait dire que tant l’État d’Israël lui-même que toutes les organisations qui le soutiennent devraient être sanctionnés, ce qui, bien sûr, n’a pas été le cas. » Bauer décrit comment « la ligne de séparation entre les colons et l’armée a pratiquement disparu après le 7 octobre », alors que les membres du cabinet israélien d’extrême droite font pression pour « une officialisation de l’apartheid » en Cisjordanie.

Amy Goodman : Ici Democracy Now. Je suis Amy Goodman. L’administration Biden a imposé la semaine dernière des sanctions à l’encontre de trois colons israéliens et de deux avant-postes israéliens en Cisjordanie occupée pour leur implication dans l’agression, le harcèlement et les menaces envers des Palestiniens, et l’expulsion par la violence de nombre d’entre eux de leurs terres. Les sanctions du département d’État américain visent Moshe Sharvit, propriétaire des avant-postes de Moshe’s Farm, Zvi Bar Yosef, fondateur de Zvi’s Farm, et Neria Ben-Pazi.

Au cours des cinq derniers mois, la violence des colons israéliens s’est intensifiée en Cisjordanie, les groupes de défense des droits humains accusant le gouvernement israélien d’encourager les attaques contre les Palestiniens. Selon les autorités de santé, plus de quatre cents Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par Tsahal et les colons depuis le 7 octobre.

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« La Russie doit être détruite » : les déclarations du président letton relancent l’escalade

Les déclarations de l’Union européenne sur la nécessité de s’attaquer à Moscou ont seulement pour effet de relancer l’escalade.

Source : Responsible Statecraft, Eldar Mamedov
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Lorsque le candidat républicain présumé à la présidence des États-Unis, Donald Trump, a menacé de retirer la protection de l’OTAN aux alliés négligents (c’est-à-dire ceux qui n’investissent pas suffisamment dans leur propre défense), ses propos ont suscité une condamnation générale. Pourtant, certains alliés européens de l’Amérique ne rendent pas service à leur cause.

Le 15 mars, le président letton Edgars Rinkēvičs a exprimé son « soutien total » à la position faucon du président français Emmanuel Macron à l’égard de Moscou, déclarant : « Nous ne devrions pas tracer des lignes rouges pour nous-mêmes, nous devons tracer des lignes rouges pour la Russie et nous ne devrions pas avoir peur de les faire respecter. » Rinkēvičs n’a pas précisé quelles étaient ces lignes rouges, mais on peut supposer qu’il faisait référence aux allusions de Macron à une possibilité d’envoyer des troupes de l’OTAN pour combattre la Russie en Ukraine.

Ce type de rhétorique est habituel dans les discours des hommes politiques européens, en particulier ceux des pays d’Europe centrale et orientale. Elle a l’avantage de projeter une certaine détermination tout en restant suffisamment vague sur ce qui serait exactement qualifié de victoire de l’Ukraine et de défaite de la Russie. Mais Edgars Rinkēvičs a fait monter les enchères en ajoutant cette phrase en latin : « Russia delenda est. »

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TikTok : le projet de loi ne règlera pas les problèmes de la société américaine

Mais il exacerbera inutilement les tensions entre les États-Unis et la Chine, qui sont déjà bien proches d’un conflit.

Source : Responsible Statecraft, Jake Werner
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Les tous récents efforts de Washington pour interdire TikTok illustrent le profond décalage qui existe quant à la façon de penser la Chine.

Le Protecting Americans from Foreign Adversary Controlled Applications Act (loi sur la protection des Américains contre les applications contrôlées par des adversaires étrangers), projet de loi qui progresse rapidement au Congrès et qui vise à exclure TikTok, ne répond pas aux préoccupations fondamentales que de nombreux Américains partagent concernant les applications de médias sociaux comme TikTok, telles que le respect de l’anonymat et la protection des données personnelles, le ciblage des enfants, ou la nature addictive des médias sociaux.

Tout effort visant à relever ces défis réels – qui exitent pour tous les réseaux, et pas seulement pour ceux qui sont détenus par des étrangers – nécessiterait une législation globale en matière de protection de la vie privée sur l’internet qui s’appliquerait à toutes les plateformes de médias sociaux. Une telle approche permettrait non seulement de s’attaquer aux vrais problèmes, mais aussi de résoudre les problèmes de sécurité liés à TikTok sans pointer du doigt la Chine d’une manière qui exacerbe les niveaux déjà alarmants d’hostilité et de xénophobie qui caractérisent les relations entre les deux pays les plus puissants du monde.

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La CIA en Ukraine : pourquoi n’est-ce pas considéré comme une provocation ?

Un nouveau rapport explosif du New York Times montre comment Washington a inutilement alimenté les pires craintes de la Russie et précipité l’invasion, justifiée ou non.

Source : Responsible Statecraft, Mark Episkopos
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le message de la Maison Blanche sur la guerre en Ukraine s’articule autour de deux adjectifs simples mais puissants. Il y a près de deux ans, le président Joe Biden et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont déclaré : « Nous sommes unis dans notre condamnation de la guerre d’agression injustifiée et non provoquée menée par la Russie contre l’Ukraine. »

La formule « injustifiée et non provoquée » a été utilisée à de nombreuses reprises par un chœur de hauts fonctionnaires américains et d’alliés, devenant rapidement un pilier rhétorique de la campagne de pression maximale de Joe Biden contre le Kremlin.

Ce message confond deux questions importantes, mais fondamentalement différentes. Il ne fait aucun doute que l’invasion de la Russie a fait payer un lourd tribut humain à l’Ukraine et qu’elle a bouleversé la sécurité européenne d’une manière que peu de gens avaient anticipée avant février 2022. Mais elle n’est pas sans contexte, qui comprend une litanie de griefs qui – même s’ils sont injustifiés du point de vue de l’Occident – constituent ce que le Kremlin a considéré comme une provocation suffisante pour déclencher la guerre la plus destructrice en Europe depuis 1945.

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Un soldat américain s’immole devant l’ambassade d’Israël en hurlant « Palestine libre »

« C’est ce que notre classe dirigeante a décidé de considérer comme normal », a déclaré Aaron Bushnell, qui avait 25 ans.

Source : Truthout, Sharon Zhang
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Illustration numérique de feu Aaron Bushnell, sur fond de soleil levant et de ciel étoilé
AYO WALKER / TRUTHOUT ; adapté : HUMANISER PAR L’HISTOIRE, VIA FACEBOOK

Un membre du service actif de l’armée de l’air américaine s’est immolé en criant « Palestine libre » lors d’une protestation tragique contre le génocide israélien à Gaza, devant l’ambassade d’Israël à Washington, dimanche après-midi. Aaron Bushnell, originaire de San Antonio, au Texas, avait 25 ans, il est décédé plus tard dans la journée.

Durant ses derniers actes, Bushnell, revêtu de son treillis militaire, a enregistré et diffusé en direct sa protestation. Dans les images de son auto-immolation publiées par la journaliste Talia Jane sur les réseaux sociaux, il explique qu’il « ne sera plus complice d’un génocide ».

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La guerre n’apporte aucun bienfait aux citoyens ou à l’économie réelle

Biden vante les prétendus bienfaits de « l’Arsenal de la démocratie ».

Source : TomDispatch, William D. Hartung
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Joe Biden veut vous faire croire que dépenser de l’argent pour des armes est bon pour l’économie. Ce vieux mythe, régulièrement répété par les dirigeants politiques des deux partis, pourrait contribuer à créer une économie encore plus militarisée, susceptible de menacer notre paix et notre prospérité pour les décennies à venir. Tout gain à court terme lié à l’augmentation des dépenses d’armement sera plus que compensé par les dommages à long terme causés par l’éviction de nouvelles industries et innovations, tout en aspirant des fonds nécessaires pour répondre à d’autres priorités nationales urgentes.

L’argumentaire de l’administration Biden sur les prétendus avantages des dépenses militaires a commencé concrètement en octobre dernier, lorsque le président a prononcé un rare discours dans le bureau ovale pour promouvoir une allocation d’urgence de 106 milliards de dollars qui comprenait des dizaines de milliards de dollars d’armement pour l’Ukraine, Israël et Taïwan. Les républicains MAGA du Congrès avaient bloqué le financement et la Maison Blanche cherchait un nouvel argument pour les convaincre. Le président et ses conseillers ont opté pour une réponse qui aurait tout aussi bien pu sortir de la bouche de Donald Trump : l’emploi, l’emploi, l’emploi. Comme l’a dit Joe Biden :

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Les grands investisseurs américains soutiennent l’industrie de l’armement nucléaire

Un nouveau rapport révèle que les investissements ont augmenté au cours de l’année écoulée, certains profitant également de l’augmentation des dépenses gouvernementales.

Source : Responsible Statecraft, Eli Clifton
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Les armes nucléaires ne constituent pas seulement une menace pour la survie de l’humanité, mais aussi un commerce de plusieurs milliards de dollars soutenu par certains des plus grands investisseurs institutionnels des États-Unis, selon de nouvelles données publiées aujourd’hui par la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN) et la PAX, la plus grande organisation pacifiste des Pays-Bas.

Pour la troisième année consécutive, le nombre d’investisseurs dans les fabricants d’armes nucléaires a diminué au niveau mondial, mais le montant total investi dans ces entreprises a augmenté, en grande partie grâce à certaines des plus grandes banques d’investissement et à certains des plus grands fonds aux États-Unis.

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L’Afrique de l’Ouest poursuit sa descente vers l’instabilité

Washington a trop facilement adhéré à un statu quo de façade dans la région.

Source : Responsible Statecraft, Alex Thurston
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Les perspectives d’avancées démocratiques en Afrique de l’Ouest ont subi deux coups durs jusqu’à présent en 2024.

Tout d’abord, le 28 janvier, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, pays sahéliens sous domination militaire, ont annoncé leur retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), un bloc économique et diplomatique régional. Deuxièmement, le 3 février, le président sénégalais Macky Sall, en fin de mandat, a unilatéralement reporté les élections présidentielles prévues pour le 25 février ; un corps législatif complaisant a voté deux jours plus tard pour fixer la nouvelle date des élections au 15 décembre.

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La population animale des fermes industrielles américaines a doublé en 20 ans

« Ce système alimentaire non pérenne […] doit être réformé avant qu’il ne soit trop tard », a déclaré un avocat.

Source : Truthout, Zane McNeill
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Des vaches dans un corral au Jordan Dairy Farms Heifer Facility à Spencer, Massachussetts, le 5 juin 2020.
ADAM GLANZMAN / POUR LE WASHINGTON POST VIA GETTY IMAGES

De nouvelles données issues du recensement agricole 2022 du ministère américain de l’agriculture (USDA) montrent que 1,7 milliard d’animaux sont actuellement élevés chaque année dans des fermes industrielles aux États-Unis, soit une augmentation de 6 % par rapport à 2016 et de près de 50 % par rapport à il y a 20 ans.

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Le terrorisme en Afrique a augmenté de 100 000 % pendant la « guerre contre le terrorisme »

Un nouveau rapport du ministère de la défense indique que la violence sur le continent est aujourd’hui bien pire qu’à l’époque où l’armée américaine est intervenue pour « aider ».

Source : Responsible Statecraft, Nick Turse
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Des soldats des Forces armées nigériennes s’entraînent au combat rapproché avec des conseillers des forces spéciales américaines lors de Flintlock 2018, le 13 avril 2018 à Agadez, au Niger. Flintlock est un exercice militaire et d’application de la loi intégré, annuel et dirigé par l’Afrique, qui a renforcé les forces clés des pays partenaires dans toute l’Afrique du Nord et de l’Ouest, ainsi que les forces d’opérations spéciales occidentales depuis 2005. Photo par le sergent-chef Daniel Love

Selon une nouvelle étude de l’Africa Center for Strategic Studies, une institution de recherche du Pentagone, les décès dus au terrorisme en Afrique ont augmenté de plus de 100 000 % [100 000 % équivaut à 1000 fois plus, NdT] au cours de la guerre contre le terrorisme menée par les États-Unis. Ces résultats contredisent les affirmations du Commandement américain pour l’Afrique (AFRICOM) selon lesquelles il fait échec aux menaces terroristes sur le continent et promeut la sécurité et la stabilité.

Pour l’ensemble de l’Afrique, le département d’État a recensé neuf attaques terroristes en 2002 et 2003, qui ont fait 23 victimes au total. À l’époque, les États-Unis commençaient tout juste à déployer un effort de plusieurs décennies pour fournir des milliards de dollars d’aide à la sécurité, former des milliers de militaires africains, établir des dizaines d’avant-postes, envoyer leurs propres commandos dans un large éventail de missions, créer des forces supplétives, lancer des frappes de drones et même s’engager dans des combats au sol avec des militants en Afrique.

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Yémen : la guerre non déclarée des États-Unis se soldera par un échec

Le gouvernement américain a poursuivi ses frappes aériennes contre les Houthis du Yémen tout en prétendant ne pas être en guerre. Mais il est peu probable que les Houthis soient intimidés : même les Yéménites qui avaient pris les armes contre eux soutiennent aujourd’hui les attaques contre les navires israéliens en mer Rouge.

Source : Jacobin, Jonas Ecke
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Des milliers de partisans des Houthis, brandissant des drapeaux du Yémen et de la Palestine, se rassemblent sur la place Sebin pour organiser une manifestation de solidarité avec les Palestiniens et protester contre les attaques israéliennes à Gaza, le 9 février 2024 à Sanaa, au Yémen. (Mohammed Hamoud / Anadolu via Getty Images)

En réponse à l’attaque israélienne contre Gaza, le mouvement Ansar Allah du Yémen, connu sous le nom de Houthis, a lancé des drones chargés d’explosifs et tiré des missiles balistiques sur des navires en mer Rouge. L’objectif déclaré de ces attaques est de perturber le commerce des navires à destination d’Israël ou affiliés à Israël, afin d’imposer un coût économique pour les atrocités commises à Gaza sur une voie maritime essentielle pour le commerce mondial.

Les États-Unis et le Royaume-Uni ont riposté par des frappes aériennes de grande envergure contre les positions des Houthis et ont promis de continuer jusqu’à ce que les Houthis mettent fin à leur campagne en mer Rouge. Que pense la population du Yémen, dans un pays déjà ravagé par des années de guerre civile et d’intervention étrangère, de l’action des Houthis et de la réponse des États-Unis ?

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Guerres à distance et populations jetables : la réalité des guerres éternelles de Washington

Faire la guerre pour toujours, c’est ne jamais avoir à demander pardon.

Source : TomDispatch, Nick TURSE
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

En temps de guerre, les gens meurent pour des raisons absurdes ou souvent sans aucune raison. Ils meurent d’un accident de naissance, de la malchance d’être nés au mauvais endroit – Cambodge ou Gaza, Afghanistan ou Ukraine – au mauvais moment. Ils meurent par hasard, parce qu’ils ont choisi de se réfugier en intérieur, alors qu’ils auraient dû le faire à l’extérieur ou parce qu’ils se sont aventurés dans une tornade infernale de destruction alors qu’ils auraient dû rester sur place. Ils meurent de la manière la plus atroce qui soit : abattus dans la rue, anéantis par l’artillerie, éventrés lors de frappes aériennes. Leurs corps sont déchiquetés, brûlés ou pulvérisés par des armes conçues pour les détruire. Leur mort est mise sur le compte de la malchance, de l’erreur ou de contraintes militaires.

Depuis septembre 2001, les États-Unis mènent leur « guerre contre le terrorisme » – ce que l’on appelle aujourd’hui « guerres éternelles ». Ils sont intervenus en Somalie presque tout au long de cette période. Des forces d’opérations spéciales américaines y ont été envoyées pour la première fois en 2002, suivies au fil des ans par davantage d’ « assistance à la sécurité », de troupes, de sous-traitants, d’hélicoptères et de drones. Les frappes aériennes américaines en Somalie, qui ont commencé au temps du président George W. Bush en 2007, se sont poursuivies avec les présidents Barack Obama, Donald Trump et Joe Biden dans le cadre d’un conflit qui s’éternise et s’enflamme depuis plus de vingt ans. Au cours de cette période, les États-Unis ont lancé 282 attaques, dont 31 frappes déclarées sous la présidence de Joe Biden. Les États-Unis reconnaissent avoir tué cinq civils au cours de leurs attaques. Le groupe de surveillance des frappes aériennes Airwars, basé au Royaume-Uni, estime que ce chiffre pourrait être multiplié par 3 100.

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Enquête : le travail forcé dans les prisons alimente McDonald’s, Kroger et Coca-Cola

« L’esclavage n’est pas aboli », a déclaré une ancienne détenue qui milite aujourd’hui contre le travail forcé dans les prisons.

Source : Truthout, Sharon Zhang
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Une équipe de travail de détenues sous surveillance dans une prison remplit des sacs de sable en prévision de l’arrivée de l’ouragan Dorian en Floride, le 29 août 2019. PAUL HENNESSY / SOPA IMAGES / LIGHTROCKET VIA GETTY IMAGES

Une nouvelle enquête de grande envergure a révélé que le travail forcé dans les prisons alimente les chaînes d’approvisionnement d’un large éventail d’entreprises agroalimentaires, allant des petites marques locales et des restaurants aux principaux conglomérats tels que Tyson, Coca-Cola et Kroger.

L’enquête de l’Associated Press qui a duré deux ans et a été publiée le 29 janvier dernier, révèle que le recours généralisé à la maltraitance des travailleurs carcéraux est devenu une industrie pesant plusieurs milliards de dollars, grâce à des partenariats entre les prisons, les entreprises et les législateurs. Alors que les prisonniers, souvent contraints de travailler, ne gagnent que quelques centimes, voire rien du tout, tout en subissant des violences physiques et psychologiques, les États, les prisons et les entreprises engrangent des dizaines de millions de dollars de bénéfices.

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Guerre en Ukraine : les chiffres deux ans après

Des millions de munitions, des milliards de dollars, des centaines de milliers de victimes et de réfugiés, et aucune fin en vue.

Source : Responsible Statecraft
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Il y a deux ans, le monde a assisté à l’arrivée des chars russes dans les faubourgs de Kiev et à la frappe de missiles sur la capitale.

Contrairement aux prévisions initiales, Kiev n’est jamais tombée, mais le pays reste aujourd’hui en proie à un conflit. La ligne de front se maintient dans la région sud-est du pays, les zones contestées se concentrant principalement sur le Donbass russophone et les villes portuaires autour de la mer Noire.

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Sous la pression des défenseurs du climat, Joe Biden met sur « pause » les nouvelles exportations de gaz

Cette décision est une victoire pour le climat et les communautés de la Côte du Golfe (Texas, Louisiane, Mississippi, Alabama et Floride), mais les militants préviennent toutefois qu’on peut facilement revenir sur une « pause ».

Source : Truthout, Mike Ludwig
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Un navire de transport de gaz naturel liquéfié est amarré à la rivière Calcasieu le 7 juin 2023, près de Cameron, en Louisiane.
Jon Shapley / Houston Chronicle via Getty Images

Après avoir subi la pression croissante des défenseurs du climat et des communautés locales de la côte du Golfe du Mexique, l’administration Biden a annoncé vendredi une pause dans les nouvelles autorisations de projets de terminaux d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL), que les environnementalistes qualifient de « bombes climatiques » susceptibles de perpétuer la pollution mondiale due aux combustibles fossiles pour plusieurs dizaines d’années..

« L’annonce de Biden montre deux choses : D’une part, les marches, les pétitions et l’organisation militante des communautés locales, des jeunes et de leurs alliés fonctionnent », a déclaré Collin Rees, directeur du programme américain d’Oil Change International, dans un communiqué. « Et deuxièmement, Biden craint que son hypocrisie climatique ne lui coûte son élection s’il ne fait pas de réels progrès en ce qui concerne les combustibles fossiles ».

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Les dirigeants de l’Union européenne sont accros à l’austérité budgétaire

La pandémie a révélé la fragilité des services publics européens après des années d’austérité. Le Conseil européen soutient un nouvel ensemble de règles fiscales austéritaires, imposant des coupes budgétaires estimées à 100 milliards d’euros, qui frapperont le plus durement les classes populaires.

Source : Jacobin, Marc Botenga
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors d’une conférence de presse après le sommet du Conseil européen à Bruxelles, Belgique, le 15 décembre 2023. (Jonathan Raa / NurPhoto via Getty Images)

Après une pause de quatre ans, les gouvernements et les institutions européennes – y compris les sociaux-démocrates – ont décidé de relancer l’austérité en imposant pour l’année prochaine des coupes budgétaires pouvant atteindre 100 milliards d’euros. Il s’agit d’une nouvelle attaque contre la classe ouvrière, qui devra faire face à des suppressions d’emplois, à des baisses de salaires, à une détérioration des conditions de travail, et à un nouveau sous-financement des services publics. Et nous sommes déjà passés par là.

Les conséquences de la crise économique de 2008 ont donné le coup d’envoi à une vague de mesures d’austérité en Europe, alors que les États membres subissaient le poids de la crise financière et des interventions visant à sauver les banques. En 2010, la Grèce a été contrainte de mettre en œuvre de sévères mesures d’austérité. Cela a déclenché un mouvement de résistance qui a débouché en 2015 sur un bras de fer entre le gouvernement dirigé par Syriza et les institutions européennes.

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Le complexe militaro-industriel est le grand gagnant : les dépenses du Pentagone nous privent de notre avenir

2023 a été une année marquée par des conflits dévastateurs, de l’invasion de l’Ukraine par la Russie aux terribles attaques terroristes du Hamas contre Israël, du massacre aveugle d’Israël à Gaza à la guerre civile dévastatrice au Soudan. Et il est fort probable que la situation soit encore pire cette année. Pourtant, il y a un grand gagnant dans cette avalanche de violence, de souffrance et de guerre : le complexe militaro-industriel américain.

Source : Tom Dispatch, William D. Hartung
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

En décembre, le président Biden a signé une autorisation record de 886 milliards de dollars de dépenses de « défense nationale » pour 2024, y compris des fonds pour le Pentagone proprement dit et des travaux sur les armes nucléaires au ministère de l’Energie. Si l’on ajoute à cela des dizaines de milliards de dollars supplémentaires pour une probable aide militaire d’urgence à l’Ukraine et à Israël, ces dépenses pourraient bien dépasser les 900 milliards de dollars pour la première fois cette année.

Entre temps, le programme d’aide militaire d’urgence de plus de 100 milliards de dollars de l’administration, qui n’a pas été adopté par le Congrès le mois dernier, est susceptible de passer sous une forme ou une autre cette année, tandis que la Chambre et le Sénat sont presque assurés d’ajouter des dizaines de milliards de dollars supplémentaires pour des projets de « défense nationale » dans des États et des districts spécifiques, comme cela s’est produit au cours de deux des trois dernières années.

Bien entendu, avant que l’argent ne commence à être versé, le Congrès doit adopter une loi de finances pour l’année fiscale 2024, afin de permettre à cet argent d’être dépensé. À l’heure où nous écrivons ces lignes, la Chambre des représentants et le Sénat se sont en effet mis d’accord sur un accord provisoire pour signer les 886 milliards de dollars autorisés en décembre. Une version de ce financement à hauteur de mille milliards de dollars pourrait donc bientôt voir le jour. (Si l’on se fie aux pratiques passées, plus de la moitié de cette somme pourrait aller directement aux entreprises, grandes et petites).

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Face au massacre à Gaza, le Congrès américain est déconnecté de ses électeurs

Les sondages réalisés auprès des électeurs américains montrent une sympathie grandissante pour les Palestiniens. Mais cette semaine, une simple mesure visant à vérifier si Israël utilise l’aide américaine pour violer les droits humains n’a même pas pu être votée par le Sénat.

Source : Jacobin, Branko Marcetic
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Des manifestants pro-palestiniens interrompent la séance du 31 octobre au Sénat, au cours de laquelle le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, et le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, témoignaient. (Drew Angerer / Getty Images)

En 2024, les États-Unis d’Amérique continuent d’être un pays pro-israélien, même si une frange importante et croissante de la population est sensible à la cause palestinienne ; en particulier chez les jeunes, les démocrates et les progressistes.

Au Congrès américain, le soutien à Israël est quasi systématique et inconditionnel, et le soutien aux Palestiniens est minoritaire, au point d’être marginal.

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Biden admet que les frappes aériennes au Yémen ne sont pas « efficaces », mais s’engage à les poursuivre quand même

« Quand on parle d’ efficacité, arrêtent-elles les Houthis ? Non. Vont-elles se poursuivre ? Oui », a-t-il déclaré.

Source : Truthout, Sharon Zhang
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le président Joe Biden répond aux questions de la presse avant de quitter la pelouse sud de la Maison-Blanche à bord de Marine One, le 18 janvier 2024, à Washington. SAMUEL CORUM / GETTY IMAGES

Dans une déclaration brutale, le président Joe Biden a admis que la campagne de bombardements américaine au Yémen, largement décriée, n’avait pas d’effet sur le blocus des Houthis, mais il a promis de poursuivre les bombardements malgré tout.

Jeudi, à l’extérieur de la Maison-Blanche, un journaliste a demandé à Biden si les frappes aériennes au Yémen étaient efficaces.

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Dividendes des majors pétrolières : plus de 100 milliards de dollars pour les actionnaires des grands groupes pétroliers en 2023

En attendant, 2023 a vu des températures record dans ce que le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé « une ère d’ébullition mondiale ».

Source : Truthout, Julia Conley
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Des personnes marchent devant un logo ExxonMobil lors du troisième jour du 24e Congrès mondial du pétrole au BMO Center, Stampede Park, le 18 septembre 2023, à Calgary, au Canada.
ARTUR WIDAK / NURPHOTO

L’année 2023 a été marquée par des événements météorologiques qui ont montré de plus en plus clairement que la Terre est entrée dans ce que le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a appelé « l’ère de l’ébullition mondiale », avec des incendies de forêt et des vagues de chaleur prolongées qui ont touché des millions de personnes, et des scientifiques qui ont confirmé que leurs souffrances étaient le résultat direct de l’extraction des combustibles fossiles et du réchauffement de la planète.

Mais pour les cinq plus grands géants pétroliers du monde, l’année a été marquée par des bénéfices records et l’approbation de plusieurs nouveaux projets majeurs dans le domaine des combustibles fossiles, ce qui a permis aux entreprises de prodiguer à leurs actionnaires des dividendes qui devraient dépasser les 100 milliards de dollars, signe que les dirigeants ne craignent guère une baisse de la demande pour leurs produits, a déclaré un économiste.

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Les tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine menacent d’embraser la mer de Chine méridionale

Le différend maritime croissant entre la Chine et les Philippines, alimenté par les tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine, menace d’embraser la mer de Chine méridionale.

Source : Responsible Statecraft, Mark Episkopos
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

« Les relations entre la Chine et les Philippines sont à la croisée des chemins », a averti le ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi, lors d’un appel téléphonique avec son homologue philippin, Enrique Manalo, le 20 décembre, à la suite d’une série d’incidents litigieux en mer de Chine méridionale, notamment des allégations selon lesquelles des bateaux chinois auraient éperonné un navire des garde-côtes philippins et fait usage de canons à eau à l’encontre d’un navire de ravitaillement.

La Chine, a déclaré Wang Yi à M. Manalo, « sauvegardera définitivement ses droits et répondra résolument si les Philippines s’associent à des forces extérieures malveillantes pour continuer à semer le trouble et le chaos ». L’avertissement de Wang intervient après que le président philippin Ferdinand Marcos Jr a annoncé, au début de l’année, que son gouvernement envisageait de conclure un pacte de sécurité tripartite avec les États-Unis et le Japon.

Les Philippines et leur allié conventionnel, les États-Unis, ont accusé à plusieurs reprises la Chine de harceler les navires philippins en mer de Chine méridionale. « Nous condamnons, une fois de plus, les derniers actes de coercition non provoqués et les manœuvres dangereuses de la Chine à l’encontre d’une mission légitime et routinière de rotation et de réapprovisionnement des Philippines », a déclaré Jay Tarriela, porte-parole de la National Task Force for the West Philippine Sea (NTF-WPS), à la suite d’une confrontation qui a eu lieu au début du mois près du Second Thomas Shoal.

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Biden valide 147 millions de dollars de vente d’armes à Israël alors que 70 % des maisons de Gaza ont été détruites

Selon une analyse récente, au moins 80 % des bâtiments situés dans le nord de la bande de Gaza ont été détruits.

Source : Truthout, Sharon Zhang
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Des Palestiniens cherchent des survivants dans les décombres d’un bâtiment après les frappes israéliennes sur le camp de réfugiés d’al-Maghazi, dans le centre de la bande de Gaza, le 25 décembre 2023.
MAJDI FATHI / NURPHOTO VIA GETTY IMAGES

La campagne d’épuration ethnique menée par Israël à Gaza sous l’égide des États-Unis a détruit 70 % des habitations de la région en moins de trois mois, selon un rapport publié la semaine dernière, alors que le département d’État américain annonçait qu’il contournait une nouvelle fois le Congrès pour envoyer davantage d’armes à Israël.

Selon un rapport du Wall Street Journal publié samedi, à la mi-décembre, les bombardements israéliens avaient détruit environ 300 000 des 439 000 habitations de Gaza et 50 % des bâtiments de la région. Selon des responsables américains, Israël a utilisé environ 29 000 bombes lors de ses bombardements, ce qui, d’après l’analyse, a permis de détruire un large éventail de bâtiments, notamment des zones résidentielles et des hôpitaux, ainsi que des centres commerciaux, des sites historiques et des lieux de culte.

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Henry Kissinger : derrière l’homme d’État, le criminel de guerre aux 3 millions de victimes

Lors de son passage au gouvernement, Henry Kissinger a supervisé des politiques qui ont coûté la vie à au moins 3 millions de personnes.

Source : Truthout, Norman Solomon, Common Dreams
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

 

L’ancien secrétaire d’État américain Henry Kissinger rend visite à Fox Business Network dans les studios de Fox, le 18 décembre 2015, à New York. JOHN LAMPARSKI / GETTY IMAGES

Pour les médias américains, la boutade d’Henry Kissinger selon laquelle « le pouvoir est l’aphrodisiaque par excellence » s’est avérée exacte. Les journalistes influents et les experts ont souvent exprimé leur amour pour lui. L’establishment médiatique n’a cessé de se pâmer devant l’un des pires criminels de guerre de l’histoire moderne.

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L’aide économique américaine à la France, 1940-1953. Relecture du plan Marshall, par Jacques Sapir

Par : Sapir

La question de « l’aide » américaine à la France et généralement aux puissances européennes dans les années 1940-1950 est un sujet passionnant mais aussi d’une brûlante actualité au regard de la politique américaine vis-à-vis des pays européens depuis maintenant plusieurs années, et en particulier dans le cadre des opérations militaires en Ukraine. Cette question se double d’une autre : l’évaluation du « plan Marshall ».

Ce dernier est en effet devenu le symbole d’une aide supposée désintéressée et efficace au relèvement des pays d’Europe occidentale, au point qu’il est utilisé désormais dans le langage commun : on a évoqué un « plan Marshall pour les banlieues »et aujourd’hui on parle d’un « plan Marshall pour la rénovation des logements ». Il est ainsi devenu le synonyme de ce que l’on doit, ou que l’on devrait, faire dans certaines circonstances. Mais, le plan Marshall originel justifiait-il ces jugements et cet enthousiasme ? Depuis maintenant aux moins deux dizaines d’années, on assiste à une relecture nettement plus critique.

Un livre important, un livre dérangeant, un livre critiquable

C’est donc dans ce contexte qu’Annie Lacroix-Riz a publié en octobre 2023 un livre important et imposant sur les origines du plan Marshall[1]. Important, il l’est par son sujet. Le débat a commencé depuis maintenant plus de vingt ans sur les motivations profondes de l’engagement des États-Unis dans ce que l’on appelle le plan Marshall ou ERP (Emergency Recovery Program). Imposant, il l’est par sa forme (571 pages), mais aussi par des sources très importantes. Avertissons immédiatement le lecteur, c’est un livre à thèse. L’autrice y défend celle d’une aide américaine pensée exclusivement au service des États-Unis et dans le but d’asseoir une domination totale de ces derniers sur les pays européens. Le titre du premier chapitre de l’ouvrage le prouve. Il s’intitule « la quête américaine de l’hégémonie en Europe ».

Mais, ce livre ne se limite pas à cela. Il porte aussi une seconde thèse qui est celle du ralliement des élites françaises au projet américain, dans la continuité pour certaines de leur précédent ralliement au projet nazi. Cette dernière thèse, qui est dans la continuité d’ouvrages précédents d’Annie Lacroix-Riz[2], contribue cependant à brouiller la première. En effet, elle empiète et réduit l’étude du plan Marshall, et en particulier de ses conditions d’application, notamment, mais pas seulement, de l’importance de l’OECE (la future OCDE) qui fut créée spécifiquement pour coopérer avec l’Economic Cooperation Administration qui devait gérer le plan Marshall[3] et de l’Union Européenne des Paiements[4]. Au vu de l’importance de l’ouvrage, cela est regrettable. La question des élites avait été traitée de manière exhaustive dans trois précédents ouvrages, et elle n’aurait du occuper qu’une place mineure dans celui-ci.

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Guerre au Moyen-Orient : du pain béni pour le complexe militaro-industriel

Le titre de la Une du New York Times en dit long : « La guerre au Moyen-Orient fait grimper en flèche les ventes d’armes à l’international ». Les conflits à Gaza, en Ukraine et ailleurs provoquent peut-être des souffrances humaines intolérables, mais ils dopent également les bénéfices des fabricants d’armes du monde entier. Il fut un temps où ces ventes d’armes suscitaient au moins le débat concernant les « marchands de mort » ou les « profiteurs de guerre ». Mais ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui, étant donné la façon dont les médias grand public et l’establishment de Washington perçoivent l’industrie de l’armement, ainsi que la nature des conflits actuels. Il convient de rappeler que l’industrie américaine de l’armement occupe déjà une place dominante sur le marché international, puisqu’elle contrôle 45 % de l’ensemble des ventes mondiales d’armes, une position qui devrait encore se renforcer dans le cadre de la course à l’armement des alliés en Europe et au Moyen-Orient en raison des guerres qui se déroulent dans ces régions.

Source : TomDispatch, William D. Hartung
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Dans son adresse télévisée à la nation, concernant les guerres entre Israël et le Hamas et entre la Russie et l’Ukraine, le président Biden a décrit l’industrie américaine de l’armement en des termes remarquablement élogieux, faisant remarquer que « tout comme pendant la Seconde Guerre mondiale, des travailleurs américains, de vrais patriotes, construisent aujourd’hui l’arsenal de la démocratie et servent la cause de la liberté ». Du point de vue de la politique et de la communication, le président a habilement mis l’accent sur les travailleurs impliqués dans la production de ces armes plutôt que sur les entreprises géantes qui tirent profit du commerce d’armes avec Israël, l’Ukraine ou encore d’autres nations en guerre. Mais le fait est qu’elles en tirent profit et, fait encore plus marquant, une grande partie des revenus dont bénéficient ces entreprises est empochée sous forme de salaires faramineux pour les dirigeants et de rachats d’actions qui ne font qu’augmenter les bénéfices des actionnaires.

Le président Biden a également profité de ce discours pour vanter les avantages de l’aide militaire et des ventes d’armes pour l’économie américaine :

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Comprendre la croissance russe de 2023, par Jacques Sapir – RussEurope-en-exil

Par : Sapir

Les résultats pour le mois d’octobre 2023 qui ont été publiés le 30 novembre 2023 confirment que la Russie poursuit sa trajectoire de forte croissance qu’elle a entamée au début de ce printemps. C’est une croissance forte, qui s’inscrit naturellement dans un contexte de récupération du choc des sanctions subi en 2022. Cette croissance signe que la Russie a surmonté la majorité des conséquences quantitatives des sanctions imposées par les États-Unis et l’Union européenne.

Les résultats des trois premiers trimestres de 2023 montrent un accroissement du PIB sur la période allant de janvier à septembre 2023, par rapport à la période équivalente de 2022 est de 2,9%. Ce qui est encore plus intéressant est que, par rapport à la même période de 2021, cette hausse est de 1,0%. Nous sommes bien aujourd’hui en présence d’une croissance absolue de l’économie russe, puisqu’elle se traduit par une amélioration des résultats du PIB, non seulement par rapport à 2022 mais aussi par rapport à 2021, soit sur une période d’avant les sanctions. Aujourd’hui, la hausse du PIB est de 5,0% pour octobre 2023.

Les revenus réels des ménages se sont eux aussi accrus dans les trois premiers trimestres de l’année. Pour la période de janvier à septembre 2023, la hausse est de 4,8% par rapport à la même période de 2022 et de 3,4% par rapport à la même période de 2021. Ceci est socialement important. Cela montre que les opérations militaires qui ont lieu depuis la fin de février 2022 n’ont pas eu de conséquences sur le niveau de vie des russes.

Quant à l’investissement, qui était spécifiquement visé par les sanctions prises par les pays occidentaux, il continue de progresser. En effet, sur la période de référence des trois premiers trimestres de 2023, on assiste à une hausse de 10% par rapport à 2022 et de 16% par rapport à 2021.

Si ces chiffres sont encore provisoires, et n’incluent pas les résultats du 4ème trimestre à venir, ils indiquent que la trajectoire actuelle de la Russie s’inscrit dans une perspective de forte croissance, ce qui est confirmé par l’analyse des résultats du mois d’octobre écoulé. La prévision de croissance pour l’année 2023 a donc été relevée par les collègues de l’Institut des Prévisions Économiques de l’Académie des Sciences de Russie (IPE-ASR) de 3,6% à 3,8%. En tout état de cause, et compte tenu des résultats du mois d’octobre 2023 on peut considérer que la croissance russe en 2023 ne devrait pas être inférieure à 3,5%. Autrement dit, la croissance s’avèrerait de 1,3% par rapport à 2021.

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L’économie de guerre américaine face à l’urgence de la paix au Proche-Orient

Le 19 septembre 2001, huit jours après le 11 septembre, alors que les dirigeants des deux partis faisaient déjà frénétiquement résonner les tambours de guerre, un groupe très divers d’Américains inquiets a publié une mise en garde quant aux conséquences à long terme en cas de réponse militaire. Parmi eux on trouvait d’anciens militants des droits civiques, des chefs religieux et des intellectuels, dont Rosa Parks, Harry Belafonte et un Palestino-Américain, Edward Said. Ils faisaient partie, à l’époque, des rares personnes à s’être publiquement opposés à l’entrée en guerre, lucides, et avec une grande clarté, ils écrivaient :

« Il est à prévoir qu’une réponse militaire ne mettrait pas fin à la terreur. Au contraire, elle déclencherait un cycle d’escalade de la violence, de perte de vies innocentes et de nouveaux actes de terrorisme… Pour éviter des actes de terreur aussi dévastateurs, le mieux est d’agir de manière énergique et de coopérer en tant que membre d’une communauté de nations dans le cadre du droit international, tout en œuvrant pour la justice dans notre pays et à l’étranger. »

Source : TomDispatch, Liz Theoharis
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Propagande : l’industrie du gaz a minimisé les risques pour la santé des cuisinières à gaz pendant des décennies

Une nouvelle enquête confirme qu’ils se sont inspirés des méthodes de l’industrie du tabac.

Source : Mother Jones, Kate Yoder
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Michael Bocchieri/Getty/Grist

Un tiers des cuisines américaines sont équipées de cuisinières à gaz, et les preuves s’accumulent sur la pollution des maisons par des produits chimiques toxiques. Une étude réalisée cet été a montré que l’utilisation d’un seul brûleur de cuisinière à gaz à puissance élevée peut augmenter les niveaux de benzène cancérigène supérieurs à ce qui a été observé dans le cas du tabagisme passif.

Il s’avère que les cuisinières à gaz ont beaucoup plus en commun avec les cigarettes. Une nouvelle enquête menée par NPR [National Public Radio, principal réseau de radiodiffusion non commercial et de service public des États-Unis, NdT] et le Climate Investigations Center a révélé que l’industrie du gaz a tenté de minimiser les risques pour la santé des cuisinières à gaz pendant des décennies, en recourant aux mêmes tactiques de relations publiques que celles utilisées par l’industrie du tabac pour dissimuler les risques liés au tabagisme. Les compagnies de gaz ont même engagé les mêmes entreprises de relations publiques et les mêmes scientifiques que les cigarettiers.

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Les fraudeurs fiscaux ultrariches sont des criminels, pas le lanceur d’alerte qui les a démasqués

Charles Littlejohn, un ancien contractuel de l’Internal Revenue Service, (IRS) a divulgué les déclarations d’impôts des riches pour montrer au public comment les richissimes se jouent de notre code fiscal. Aujourd’hui, il risque une peine de prison. Ils ont arrêté le mauvais criminel.

Source : Jacobin, Guthrie Scrimgeour
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Les milliardaires Ken Griffin (à gauche) et Jeff Bezos (à droite), dont les informations fiscales ont été divulguées par le dénonciateur de l’IRS Charles Littlejohn (Alexander Tamargo / Getty Images pour American Express Presents Carbone Beach).

En juin 2021, le média d’investigation ProPublica a commencé à publier « The Secret IRS Files », une série d’articles analysant une fuite de documents fiscaux des Américains les plus riches.

La série était choquante. Pendant plus d’un an, elle a dévoilé en détail les méthodes utilisées par les super-riches – avec leurs armées de comptables, d’avocats et de politiciens bienveillants – pour manipuler le code des impôts à leur avantage. Dans de nombreux cas, les documents révèlent que les milliardaires paient un taux d’imposition effectif inférieur à celui de leurs employés de la classe ouvrière, voire qu’ils ne paient pas d’impôts du tout.

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Le soutien de Biden aux crimes de guerre israéliens perpétue une tradition américaine sordide

Ce n’est pas la première fois que les États-Unis utilisent la désinformation pour justifier le ciblage de civils par un allié politique.

Source : Truthout, Stephen Zunes
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

 

Le président américain Joe Biden tient une conférence de presse avec le Premier ministre australien Anthony Albanese dans la roseraie de la Maison Blanche, le 25 octobre 2023, à Washington. DREW ANGERER / GETTY IMAGES

Alors que les attaques terrestres de l’armée israélienne contre Gaza s’intensifient et que le nombre de victimes civiles s’alourdit sous le couvert du black-out de l’information provoqué par les frappes aériennes qui ont mis hors service internet et les systèmes de communication de Gaza, l’administration Biden est de plus en plus isolée au sein de la communauté internationale pour son soutien obstiné aux actes de punition collective d’Israël à l’encontre de la population de Gaza.

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Israël-Palestine : derrière chaque escalade, le risque d’un conflit majeur

La réalité de la nécessité de la guerre pénètre largement la conscience du monde arabe et islamique.

Source : Stratégie Culture, Alastair Crooke
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Tom Friedman a lancé son terrible avertissement dans le New York Times jeudi dernier :

« Je pense que si Israël se précipite maintenant [unilatéralement] à Gaza pour détruire le Hamas, il commettra une grave erreur qui sera dévastatrice pour les intérêts israéliens et américains. »

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Encore et toujours plus d’armes nucléaires : la nouvelle posture stratégique des États-Unis

La Commission estime que les États-Unis devraient envisager de construire et de déployer davantage d’armes nucléaires.

Source : Responsible Statecraft, William Hartung
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le monde est en guerre, avec des conflits actifs ou larvés en Ukraine, en Israël-Palestine, en Somalie, en Éthiopie, au Soudan, en Libye, en Syrie, au Yémen et au Nagorno-Karabakh ; des coups d’État déstabilisateurs au Niger, au Burkina Faso, en Guinée, au Tchad et au Mali, et d’autres nations au bord de conflits civils ou interétatiques. La dernière chose dont nous ayons besoin dans cet environnement sécuritaire instable est une accélération de la course aux armements nucléaires des superpuissances.

Mais ne dites pas cela aux membres de la commission du Congrès sur la posture stratégique des États-Unis, qui a passé l’année dernière à examiner les défis actuels auxquels sont confrontés les États-Unis et à proposer une solution qui ferait paraître désuète la compétition militarisée de l’époque de la Guerre froide.

Le rapport de la commission rappelle le fameux film de Stanley Kubrick datant de 1964, « Dr Folamour : Comment j’ai cessé de m’inquiéter et appris à aimer la bombe ». Le film soulignait l’absurdité des doctrines nucléaires de l’époque et la folie de l’état d’esprit qui avait saisi les dirigeants politiques et militaires de l’époque, dans une approche parfois humoristique d’un sujet dont l’impact potentiel est mortellement grave. Le nouveau rapport de la commission du Congrès laisse entendre que l’environnement stratégique actuel est plus dangereux qu’à l’apogée de la Guerre froide, et il adopte un état d’esprit tout aussi dangereux en abordant cette prétendue situation. Quoi que l’on pense de l’évaluation de la commission, ses recommandations augmenteraient les risques de guerre entre les superpuissances, au lieu de les réduire.

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Gaza : deux tiers des électeurs américains souhaitent un cessez-le-feu

La plupart des membres du Congrès ont refusé de soutenir un cessez-le-feu à Gaza, alors qu’Israël procède à des crimes de guerre contre les Palestiniens.

Source : Truthout, Jake Johnson, Common Dreams
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le président Joe Biden quitte la salle à la fin d’une conférence de presse lors d’une visite à Tel Aviv, en Israël, le 18 octobre 2023.
BRENDAN SMIALOWSKI / AFP / GETTY IMAGES

La plupart des membres du Congrès américain ont jusqu’à présent refusé de soutenir un cessez-le-feu à Gaza, alors que le siège et les frappes aériennes d’Israël infligent d’horribles dégâts au territoire occupé.

Mais selon une enquête de Data for Progress publiée vendredi, la petite fraction du Congrès qui a soutenu un cessez-le-feu est plus en phase avec l’opinion des électeurs américains que l’écrasante majorité des législateurs de la Chambre des représentants et du Sénat – et le président Joe Biden.

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En soutenant la guerre d’Israël, Joe Biden décrédibilise son « ordre mondial fondé sur le droit »

L’une des principales priorités de Joe Biden a été de convaincre un monde sceptique d’adhérer à « l’ordre international fondé sur le droit. » Le soutien qu’il apporte à la guerre de Gaza compromet totalement cet effort.

Source : Jacobin, Branko Marcetic
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le président américain Joe Biden après un discours à Tel Aviv, Israël, le 18 octobre 2023, lors de l’assaut en cours sur Gaza. (Brendan Smialowski / AFP via Getty Images)

Depuis que Joe Biden est devenu président, on peut à peine naviguer dans la rhétorique de son administration ou dans la couverture médiatique qui en est faite sans tomber sur l’expression « ordre international fondé sur le droit. » Elle est constamment invoquée dans les discours et les documents importants. Le président s’est explicitement engagé à le reconstruire et à le faire respecter, en persuadant les pays d’adhérer à cet ordre mondial et de s’y conformer. Parallèlement, les États-Unis ont pointé du doigt des adversaires, tels que l’Iran, la Chine et la Russie, qu’ils accusent de menacer ou de saper cet ordre. C’est pourquoi les États-Unis sont si profondément impliqués dans la guerre en Ukraine. C’est pourquoi ils augmentent les tensions avec la Chine au sujet de Taïwan.

Tout cela s’est évaporé avec le soutien quasi inconditionnel de Biden à l’offensive militaire israélienne à Gaza au cours des deux dernières semaines.

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Armes à feu aux États-Unis : +87 % de mortalité chez les enfants depuis 10 ans

Depuis 2020, les armes à feu sont la principale cause de décès chez les enfants.

Source : Truthout, Chris Walker
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Des chaises vides portant les noms d’élèves tués lors de fusillades dans des écoles sont montrées lors d’une manifestation sur le National Mall appelant à une action de prévention de la violence armée, le 13 septembre 2023, à Washington. WIN MCNAMEE / GETTY IMAGES

Une étude récemment publiée révèle que les décès d’enfants dus à la violence armée aux États-Unis ont considérablement augmenté au cours de la dernière décennie, et les chercheurs notent que l’on ne fait pas assez pour remédier à cette effroyable tendance.

L’étude, rédigée par Rebekah Mannix et Mark Neuman, médecins spécialistes des urgences pédiatriques à l’hôpital pour enfants de Boston, ainsi que par Cordelia Mannix, la fille de Rebekah Mannix en âge d’aller au lycée, révèle que 2 590 personnes âgées de moins de 18 ans sont décédées à la suite d’incidents liés à des armes à feu en 2021. Ce chiffre représente une augmentation de 87 % par rapport aux 1 311 personnes décédées à cause des armes à feu en 2011.

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Quand l’IA entre en guerre : les fantasmes technologiques du Pentagone

Les fantasmes technologiques du Pentagone ouvriront-ils la voie à une guerre avec la Chine ?

Source : TomDispatch, William D. Hartung
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le 28 août dernier, la secrétaire adjointe à la Défense, Kathleen Hicks, a profité d’une conférence de trois jours organisée par la National Defense Industrial Association (NDIA), le plus grand groupe commercial de l’industrie de l’armement, pour annoncer « l’Initiative Replicator ». Il s’agirait notamment de produire des « essaims de drones » capables d’atteindre rapidement des milliers de cibles en Chine. Il s’agit d’un lancement à grande échelle de la techno-guerre.

Son discours devant l’assemblée des producteurs d’armes est un nouveau signe que le complexe militaro-industriel (CMI) contre lequel le président Dwight D. Eisenhower nous avait mis en garde il y a plus de 60 ans est toujours vivant, qu’il se porte trop bien et qu’il prend une nouvelle tournure. Appelons-le le CMI de l’ère numérique.

Hicks a décrit l’objectif de l’Initiative Replicator de la manière suivante :

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L’aberration d’une « Nouvelle Guerre froide » sur une planète dangeureusement chaude

Mais dites-moi, sur quelle planète nous trouvons-nous ? Après toutes ces décennies, nous trouvons-nous vraiment dans une « seconde » ou « nouvelle » guerre froide ? Bien sûr, il est vrai que jusque dans les années 1980, les superpuissances (ou du moins l’idée qu’elles se faisaient d’elles-mêmes à l’époque), les États-Unis et l’Union soviétique, se livraient à une guerre froide de cette nature, qui pouvait presque sembler positive à l’époque. Après tout, une guerre « chaude » aurait exigé le recours aux deux grands arsenaux nucléaires de la planète et aurait pu entraîner l’anéantissement d’à peu près tout ce qui existait.

Source : TomDispatch, Tom Engelhardt
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Mais qu’en est-il aujourd’hui ? Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, l’expression « nouvelle guerre froide » ou « seconde guerre froide » devenue monnaie courante dans les médias. (Certes, contrairement à John F. Kennedy, Joe Biden n’a pas parlé de porter « le fardeau d’une longue lutte crépusculaire ». Néanmoins, le comportement de son équipe de politique étrangère – qui, à l’instar du président, relève de l’ancienne guerre froide – a contribué à faire entrer dans le quotidien des médias l’idée même que nous nous trouvons dans une nouvelle version d’un conflit de ce type.

Et pourtant, arrêtons-nous et réfléchissons à la planète sur laquelle nous nous trouvons actuellement. Au lendemain des 6 et 9 août 1945, lorsque deux bombes atomiques ont détruit les villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki, il n’y avait guère de doute quant à l’intensité que pourrait avoir une guerre « chaude » entre de futures puissances dotées de l’arme nucléaire. Et aujourd’hui, bien sûr, nous savons que, si tant est qu’un tel terme puisse être utilisé dans ce contexte, un conflit nucléaire relativement modeste entre, disons, l’Inde et le Pakistan pourrait en fait anéantir des milliards d’entre nous, créant entre autres un – oui, brrr – « hiver nucléaire », qui donnerait à l’expression même de guerre « froide » un sens tout à fait nouveau.

Ces temps-ci, et en dépit d’une guerre trop « chaude » en Ukraine qui a vu les États-Unis affronter, au moins indirectement, l’équipe qui a remplacé les guerriers soviétiques d’antan, les nouvelles considérations sur la guerre froide visent principalement les relations de plus en plus tendues et de plus en plus militarisées que ce pays entretient avec la Chine. Celles-ci visent à la fois l’île de Taïwan et une grande partie du reste de l’Asie. Pire encore, les deux pays semblent déterminés à intensifier cette confrontation.

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Torture en Irak : les États-Unis refusent de reconnaître son utilisation systématique par l’armée

Un grand nombre des personnes détenues à Abou Ghraib et dans d’autres centres de détention gérés par les États-Unis et leurs alliés en Irak étaient des civils innocents. Nombre d’entre elles ont été soumises à diverses formes de torture et n’ont toujours pas obtenu justice.

Source : ScheerPost, Abdul Rahman, Peoples Dispatch
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Un bloc cellulaire à Abu Gharib. Photo : USDOJ Office of the Inspector General, Public domain, via Wikimedia Commons

Des centaines de prisonniers irakiens détenus dans des centres de détention américains en Irak, dont le plus grand, Abu Ghraib, ont subi diverses formes de torture et d’abus de la part des forces armées américaines entre 2003 et 2009. Cependant, même après deux décennies, aucun de ces Irakiens n’a reçu de réparation ou de compensation.

La première preuve majeure a été la fuite de photos d’Abu Ghraib en avril 2004, moins d’un an après l’occupation en mars 2003 et l’établissement de ce centre de détention à Bagdad. Les photos ainsi que les témoignages des victimes ont confirmé que les soldats américains utilisaient diverses techniques de torture, notamment en forçant les détenus à rester nus, en utilisant des chiens pour les attaquer, ainsi qu’en utilisant des lances à eau, des tirs à balles réelles et l’électrocution. Certains détenus ont été maintenus à l’isolement, nus, pendant des jours et des semaines, malgré les hivers rigoureux.

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Une hostilité croissante entre les États-Unis et la Chine semble de plus en plus inexorable

Washington et Pékin se voient coincés dans une compétition à somme nulle qui se double de plus d’un conflit idéologique existentiel.

Source : The National Interest, Paul Heer
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Washington et Pékin ont entamé des mesures pour renouer des relations diplomatiques normales, lesquelles avaient été quasiment interrompues pendant plusieurs mois à la suite de l’incident du « ballon espion » en février. Une éventuelle rencontre entre les présidents Joe Biden et Xi Jinping lors du sommet de l’APEC à San Francisco dans le courant du mois de novembre prochain serait considérée par beaucoup comme une nouvelle occasion de redonner un élan positif à ces relations. C’est dans cette optique que le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a récemment rencontré le plus haut diplomate chinois, Wang Yi, et que le secrétaire d’État, Blinken, a rencontré le vice-président chinois, Han Zheng, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies.

Cependant, honnêtement, il devient de plus en plus difficile d’anticiper un quelconque scénario de rapprochement significatif à court terme entre les États-Unis et la Chine, voire même dans un avenir plus ou moins proche. Cela tient aux forces économiques et historiques qui sous-tendent leur rivalité stratégique, à la dynamique antagoniste de leurs interactions et à la politique intérieure des deux côtés qui entrave toute compréhension mutuelle et tout effort pour trouver des compromis. En dépit de leurs discours sur le rétablissement des relations bilatérales, les deux puissances sont sans cesse amenées à échanger des propos acerbes et à mener des politiques antagonistes et punitives l’une envers l’autre, ce qui alimente les tensions et empêche tout espoir de rapprochement.

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Programme de torture de la CIA : John Kiriakou, fonctionnaire américain emprisonné pour l’avoir dénoncé

La seule personne associée au programme mondial de torture de la CIA qui a été poursuivie et emprisonnée est l’homme qui l’a dénoncé : John Kiriakou.

Source : ScheerPost, John Kiriakou
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Photo d’Abu Graib.

Lorsque j’ai rejoint la CIA en janvier 1990, je l’ai fait pour servir mon pays et pour voir le monde. À l’époque, je croyais que nous étions les « bons. » Je croyais que les États-Unis étaient une force pour le bien dans le monde. Je voulais faire bon usage de mes diplômes : études du Moyen-Orient ; théologie islamique et affaires législatives ; analyse politique. Sept ans après mon entrée à la CIA, je suis passé aux opérations antiterroristes pour éviter de m’ennuyer. Je croyais encore que nous étions les bons et je voulais contribuer à la sécurité des Américains. Le 11 septembre 2001, mon univers, comme celui de tous les Américains, a changé de façon spectaculaire et permanente. Quelques mois après les attentats, je me suis retrouvé au Pakistan en tant que chef des opérations antiterroristes de la CIA dans ce pays.

Presque immédiatement, mon équipe a commencé à capturer des combattants d’al-Qaïda dans des refuges situés tout autour du Pakistan. Fin mars 2002, nous avons touché le jackpot en capturant Abu Zubaydah et des dizaines d’autres combattants, dont deux qui commandaient les camps d’entraînement d’al-Qaïda dans le sud de l’Afghanistan. À la fin du mois, mes collègues pakistanais m’ont dit que la prison locale, où nous détenions temporairement les hommes que nous avions capturés, était pleine. Il fallait les transférer quelque part. J’ai appelé le centre antiterroriste de la CIA et j’ai dit que les Pakistanais voulaient que nos prisonniers quittent leur prison. Où devais-je les envoyer ?

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Martin Luther King Jr : son discours oublié sur le syndicalisme des droits civiques

Martin Luther King considérait les syndicats progressistes comme des remparts du mouvement des droits civiques. Dans ce discours vibrant prononcé en 1962 devant la National Maritime Union, il établit un lien entre les luttes démocratiques des travailleurs et des Noirs et termine en citant les « belles paroles » d’Eugene Debs.

Source : Jacobin, Martin Luther King Jr
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Martin Luther King Jr prononce un discours, le 28 mars 1966 à Paris, France. (AFP via Getty Images)

L’industrie ne connaît que deux types de travailleurs qui, dans le passé, étaient souvent amenés à leur travail enchaînés : les nègres et les marins shangaïés [Enrôlés de force, NdT]. À l’époque, seuls ces travailleurs étaient physiquement liés à leur lieu de travail – le Noir à sa plantation par des gardes, et le marin par l’isolement aquatique de son navire. Votre condition n’a jamais été aussi humiliante que l’esclavage domestique, mais les atteintes à votre liberté et à la dignité de votre personnalité était corrosif et destructeur.

Les marins ont écrit une page lumineuse de l’histoire en utilisant leur force et leur unité pour civiliser leurs conditions de travail. Tout le monde en a profité, les autres groupes de travailleurs comme les employeurs, car la violence et l’instabilité de la vie maritime d’autrefois ne pouvaient servir de base à un grand commerce. Des hommes maltraités et brutalisés ne pouvaient pas non plus se voir confier les navires de plusieurs millions de dollars de l’ère moderne, ni la sécurité des millions de passagers qui font aujourd’hui de la mer une autoroute.

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Nouvelle Guerre froide : la géométrie très variable du secrétaire d’État américain Blinken

Ce qui est clair, c’est que les strates dirigeantes de Washington sont convaincues de la primauté de l’endiguement de la Chine.

Source : The AltWorld, Alastair Crooke
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Ce qui est clair, c’est que les strates dirigeantes de Washington sont convaincues de la primauté de l’endiguement de la Chine.

La semaine dernière, le secrétaire d’État Blinken, lors d’un discours à l’université Johns Hopkins, a déclaré sans ambages :

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Bernie Sanders : « Nous refusons de vivre dans une oligarchie »

Bernie Sanders a pris la tête d’un rassemblement de l’United Auto Workers [UAW ou Union des travailleurs de l’automobile, NdT] à Detroit le premier jour de la grève, déclarant que « tous les travailleurs, qu’ils soient cols blancs ou cols bleus, doivent se tenir aux côtés de l’UAW dans leur lutte pour la justice. » Nous reproduisons l’intégralité de ses propos.

Source : Jacobin, Bernie Sanders
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le sénateur Bernie Sanders (Indépendant-Vermont) et le président de l’UAW, Shawn Fain, s’expriment lors d’un rassemblement de soutien aux membres de l’United Auto Workers (UAW) en grève contre les trois grands constructeurs automobiles, le 15 septembre 2023, à Detroit (Michigan). (Bill Pugliano / Getty Images)

Je vous remercie de m’avoir invité et c’est un honneur pour moi d’être ici avec vous aujourd’hui. Permettez-moi de remercier l’UAW (United Auto Workers) d’avoir défendu non seulement ses propres membres, mais aussi la classe ouvrière de ce pays. Le combat que vous menez ici ne concerne pas seulement les salaires décents, les conditions de travail et les pensions dans l’industrie automobile. Il s’agit d’une lutte contre la cupidité des entreprises et de dire aux dirigeants que ce pays nous appartient à tous, et pas seulement à quelques-uns.

Ce n’est pas pour rien qu’un récent sondage Gallup a révélé que 75 % des Américains soutenaient l’UAW. Ils en ont assez d’une économie dans laquelle les riches s’enrichissent tandis que les familles de travailleurs luttent et que les plus désespérés dorment dans les rues. L’enjeu de cette lutte, ici dans le Midwest, est d’exiger que nous ayons enfin une économie qui fonctionne pour nous tous, et pas seulement pour quelques-uns.

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Aux États-unis, la pauvreté des enfants a plus que doublé en 2022 après la fin du crédit d’impôt

En 2022, plus de 5 millions d’enfants supplémentaires ont été plongés dans la pauvreté après l’expiration des mesures de relance.

Source : Truthout, Sharon Zhang
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Une fille reçoit un cadeau de Noël lors d’une distribution organisée par la Food Bank For New York City à Highbridge Houses dans le Bronx, le 19 décembre 2020, à New York. KENA BETANCUR / AFP VIA GETTY IMAGES

De nouvelles données montrent que la pauvreté des enfants a grimpé en flèche en 2022 après que les législateurs ont laissé expirer les mesures de relance en période de pandémie, laissant des millions de personnes dans la misère alors même que la pandémie et ses conséquences économiques faisaient rage.

Selon le dernier rapport du Bureau du recensement sur la pauvreté aux États-Unis, le taux de pauvreté addtionnel chez les enfants a plus que doublé entre 2021 et 2022, grimpant de 5,2 % à 12,4 % en un an seulement. Cela représente une augmentation de plus de 5 millions d’enfants en situation de pauvreté en 2022, sur un total d’environ 9 millions d’enfants.

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Combustibles fossiles : les États-Unis continuent d’injecter des fonds publics dans des projets d’exploitation à l’étranger

« Les États-Unis, l’Italie et l’Allemagne sont en train de devenir des voyous en revenant sur leur engagement de mettre fin au financement public international des combustibles fossiles », a déclaré un analyste. « Il doivent rendre des comptes ».

Source : Common Dreams, Jessica Corbett
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Des militants du climat manifestent à Central Park pour mettre fin à toutes les énergies fossiles, alors que le président Joe Biden se rend à New York pour une réception de campagne, le 10 mai 2023. (Photo : Angela Weiss/AFP via Getty Images)

Alors que l’urgence climatique s’aggrave et que se préparent deux sommets des Nations Unies pour y faire face, une analyse publiée mercredi reproche à de nombreux pays, dont les États-Unis, de continuer à déverser 4,4 milliards de dollars dans des projets de combustibles fossiles à l’étranger après s’être engagés à stopper ce financement public à la fin de l’année dernière.

Oil Change International (OCI) [une organisation de recherche, de communication et de plaidoyer dont l’objectif est d’exposer les coûts réels des combustibles fossiles et de faciliter la transition vers les énergies propres, NdT] a constaté que les États-Unis, la Finlande, l’Allemagne, l’Italie, le Japon, les Pays-Bas et la Suisse ont plus de 20 projets de combustibles fossiles en attente d’approbation finale et 15 projets approuvés. Quatre projets financés par les États-Unis en Indonésie, en Pologne, à Singapour et en Afrique du Sud sont déjà approuvés et reçoivent 1,5 milliard de dollars.

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Non, cher New York Times, l’armée chinoise n’est pas en voie de mondialisation

Le New York Times se fait le chantre d’une prétendue expansion mondiale des bases militaires, mais la réalité est plus complexe et moins effrayante.

Source : Responsible Statecraft, Michael D. Swaine
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Hier, le New York Times a publié un article de Craig Singleton, membre de la Foundation for Defense of Democracies, intitulé « China’s Military is Going Global » (L’armée chinoise se mondialise). Singleton affirme que Pékin est en passe de construire un réseau mondial de « points forts stratégiques le long des principales routes commerciales, énergétiques et de ressources de la Chine », ce qui constitue une menace militaire grave pour les États-Unis.

S’inspirant prétendument de la structure des projets d’infrastructure commerciale de l’initiative chinoise des Nouvelles routes de la soie, la nouvelle stratégie prétendument « sous le radar » de Pékin est considérée comme remettant directement en question la capacité de Washington à mener à bien des missions militaires essentielles à l’étranger, y compris la défense de Taïwan.

En réponse à cette menace croissante, Singleton demande à Washington de concevoir une stratégie destinée à neutraliser « préventivement » les mouvements de la Chine, y compris par des « mesures dissuasives ou punitives » à l’encontre des gouvernements hôtes.

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Documents déclassifiés : révélations sur le coup d’État au Chili contre Allende

Des responsables américains : « Notre politique à l’égard d’Allende a très bien fonctionné ». Kissinger a plaisanté sur le fait que « le président s’inquiète que nous voulions envoyer quelqu’un aux funérailles d’Allende. J’ai répondu que je ne pensais pas que cette option soit envisagée. ». Le rôle documenté des États-Unis dans les mois, jours et heures précédant le renversement d’Allende.

Source : National Security Archive, Peter Kornbluh
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le 8 septembre 2023, Washington. – « À l’époque d’Eisenhower, nous serions des héros », a déclaré Henry Kissinger au président Richard Nixon quelques jours après le renversement de Salvador Allende au Chili, déplorant que la presse ne leur reconnaisse pas le mérite de cet exploit de la Guerre froide. Cinquante ans plus tard, alors que les Chiliens et le monde entier commémorent l’anniversaire du coup d’État militaire soutenu par les États-Unis qui a porté le général Augusto Pinochet au pouvoir, le débat sur l’ampleur de la contribution des États-Unis à ce coup d’État se poursuit. Le 6 septembre, la principale chaîne de télévision chilienne, Chilevision, a diffusé un important documentaire intitulé « Opération Chili : Top Secret », qui présente des dizaines de documents américains déclassifiés obtenus par le projet de documentation sur le Chili des Archives nationales de sécurité, y compris des documents récemment obtenus et publiés dans la nouvelle édition chilienne du livre de l’analyste des Archives Peter Kornbluh, « Pinochet Desclasificado » [Pinochet déclassifié, NdT].

À la veille du 50e anniversaire, les Archives publient une section extraite du livre de Kornbluh – le dossier Pinochet – sur le « compte à rebours vers le coup d’État ». L’essai relate les actions du gouvernement américain, les débats internes et les délibérations politiques alors que les conditions du coup d’État évoluaient entre mars et septembre 1973. « Il s’agit d’une histoire complexe, compliquée et extraordinairement révélatrice, a déclaré Kornbluh, qui comporte de nombreuses leçons quant aux abus secrets du pouvoir américain et sur le danger que représente la dictature par rapport à la démocratie pour la communauté mondiale d’aujourd’hui. »

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Guerre en Ukraine : après avoir fait pression sur la Corée du Sud, Washington dénonce le rapprochement entre Poutine et Kim Jong Un

Mais à quoi donc s’attendait Biden après avoir fait pression sur la Corée du Sud pour qu’elle transfère des armes à l’Ukraine ?

Source : Responsible Statecraft, Anatol Lieven
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Dans toute guerre, même quand il s’agit d’une guerre par procuration, il est inévitable que des actions similaires soient présentées comme mauvaises dans un premier cas, morales et justifiées dans un autre, selon qu’elle sont menées par « l’ennemi » et par votre propre camp.

Cependant, pour une grande partie de l’establishment et des médias américains, la conviction du caractère intrinsèquement vertueux des actions américaines est si profondément enracinée qu’elle peut devenir un grave danger pour la bonne conduite de la politique de Washington. Pourquoi ? Parce qu’elle rend les décideurs américains aveugles aux conséquences probables de leurs propres actions.

Le dernier exemple en date concerne la rencontre entre le président Vladimir Poutine et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un. La plupart des analyses occidentales se sont concentrées – probablement à juste titre – sur le fait que la Corée du Nord fournisse à la Russie des obus d’artillerie ; la Corée du Nord dispose d’énormes réserves et d’une capacité de production considérable.

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Comment le 11 Septembre a donné naissance à une « guerre contre la terreur » infernale

La réponse de l’Amérique aux attentats du 11 Septembre à la lumière de l’histoire.

Source : TomDispatch, Norman Solomon
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

[L’article d’aujourd’hui est adapté de l’introduction du livre de Norman Solomon intitulé « War Made Invisible : How America Hides the Human Toll of Its Military Machine » [La guerre rendue invisible : comment les Etats-Unis cachent le coût humain de sa machine de guerre, NdT] (The New Press, 2023)

Le lendemain du jour où le gouvernement américain a commencé à bombarder régulièrement des régions lointaines, l’éditorial principal du New York Times exprimait une certaine satisfaction. Près de quatre semaines s’étaient écoulées depuis le 11 Septembre, note le journal, et l’Amérique avait enfin intensifié sa « contre-attaque contre le terrorisme » en lançant des frappes aériennes sur les camps d’entraînement d’Al-Qaida et les cibles militaires des talibans en Afghanistan. « C’est un moment que nous attendions depuis le 11 Septembre, indique l’éditorial. Le peuple américain, malgré son chagrin et sa colère, a été patient dans l’attente d’une action. Maintenant qu’elle a commencé, il soutiendra tous les efforts nécessaires pour mener à bien cette mission. »

Alors que les États-Unis continuaient à larguer des bombes en Afghanistan, les briefings quotidiens du secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld l’ont propulsé dans la stratosphère de l’adulation nationale. Comme l’a dit le journaliste du Washington Post : « Tout le monde fait une génuflexion devant la puissance du Pentagone… la nouvelle rock star de l’Amérique ». Cet hiver-là, Tim Russert, animateur de l’émission Meet the Press sur NBC, a déclaré à Rumsfeld : « Vous avez 69 ans et vous êtes la star de l’Amérique. »

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La politique de la Banque Centrale de Russie est-elle cohérente avec le changement de structure de l’économie ? Par Jacques Sapir

Par : Sapir

La Banque Centrale de Russie a décidé le 15 septembre dernier de remonter son taux directeur de 12% à 13%[1]. Cette décision, et les raisons pour laquelle elle a été prise, ont ranimé un débat sur la cohérence de la politique monétaire menée par la Banque Centrale vis-à-vis de la croissance économique en Russie. Les questions posées sont bien réelles et le risque que les hausses répétées du taux directeur ne ralentissent la croissance non négligeable. Il convient donc d’analyser et la position officielle de la Banque Centrale de Russie et celle de ses opposants, et de confronter les déclarations des uns et des autres à la réalité.

1. Les fondements de la politique monétaire russe

La Banque Centrale de Russie a, en effet, adoptée une stratégie de « cible d’inflation » pour pouvoir continuer à opérer en situation de changes flottants en 2014[2]. Cette politique a été maintenue en dépit des fortes perturbations engendrées par la première vague de sanctions dont la Russie a été victime en 2014-2017. La position officielle est, aujourd’hui, la suivante :

« Le taux de change flottant est une condition essentielle pour une mise en œuvre efficace de la politique monétaire dans le cadre de la stratégie de ciblage de l’inflation. Il aide l’économie à mieux s’adapter aux changements des conditions extérieures que dans un régime de taux de change fixe et géré. De plus, cela permet au régulateur de mettre en œuvre une politique monétaire indépendante. Un taux de change flottant a un effet stabilisateur sur l’économie, ce qui est particulièrement important en période de transformations économiques structurelles.

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