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Pourquoi Gabriel Attal échouera à relever le pouvoir d’achat des Français

Parmi les sujets de mécontentement de la population il en est un qui est récurrent : la faiblesse du pouvoir d’achat. C’est encore une fois ce qu’a montré le dernier sondage IPSOS pour le CESE, en date du 26 octobre 2023. Les Français interrogés sur ce que sont leurs préoccupations placent le problème du pouvoir d’achat en tête, avec 40 % des réponses, suivi par la santé.

Aussi, dans sa déclaration de politique générale à l’Assemblée, le Premier ministre a déclaré qu’il voulait « desmicardiser » les Français, c’est-à-dire augmenter leur pouvoir d’achat : de trop nombreux salariés sont condamnés à rester indéfiniment au SMIC, et c’est insupportable.

Mais est-ce possible, et dans quels délais ?

Actuellement, les statistiques de la  DARES indiquent que 17,3 % des salariés français sont au SMIC, et ce pourcentage progresse : en 2021, il s’agissait de 12 % seulement. Les Français sont fortement préoccupés par « la faiblesse de leur pouvoir d’achat », et l’inflation depuis deux années exacerbe cette crainte.

Ce sentiment d’insuffisance du pouvoir d’achat, est-il justifié ? Est-ce un simple ressenti purement subjectif, ou bien, véritablement, une réalité intangible ?

Les Français sont un peuple d’éternels insatisfaits. François de Closets, dans Toujours plus expliquait que le « toujours plus » est une revendication endémique caractéristique du peuple français. En 2006, il récidivait avec Plus encore.

Un débat de même nature entre les ministres de l’Intérieur et de la Justice à propos des problèmes de sécurité : l’un parlant, chiffres en mains, d’un véritable problème de sécurité aujourd’hui en France, l’autre, d’un simple « sentiment d’insécurité », un sentiment non fondé. Éric Dupond-Moretti avait dit à Ruth Elkrief, sur Europe 1 : « Le sentiment d’insécurité, c’est un fantasme : c’est du populisme ».

Alors ? Véritable problème, cette fois, que celui de l’insuffisance du pouvoir d’achat, ou bien un fantasme ?

Que va donc pouvoir faire Gabriel Attal face à ce « populisme » ? 

Où en sommes-nous, et que disent les chiffres ?

 

Le SMIC en France est trop haut : explications

Le PIB français par habitant n’est pas un des plus élevés d’Europe, loin s’en faut, mais les Français paraissent ne pas en avoir réellement conscience. Le tableau ci-dessous indique comment notre SMIC se situe par rapport à quelques-uns de nos voisins. Il varie, évidemment, avec le niveau de richesse des pays :

Pour s’étalonner, il faut se reporter à la corrélation existant entre ces données, en prenant le PIB/tête comme variable explicative :

 

L’équation de la droite de corrélation indique que le PIB/capita qui est le nôtre devrait correspondre en à un  SMIC mensuel de 1587 euros seulement. Notre SMIC est donc fixé relativement trop haut : il est 10 % supérieur à ce qu’il devrait être, par rapport à ce que font les pays européens qui, comme nous, ont mis en place ce garde-fou. 

On voit que le SMIC est lié au PIB par habitant, et dans ce domaine la France est mal placée : elle est à la 13e position seulement en Europe, avec un PIB par tête 16% inférieur à celui de l’Allemagne, 30 %  inférieur à celui des Pays-Bas, et pas même la moitié de celui de la Suisse, des pays qui sont pourtant nos voisins.

Les Français semblent l’ignorer, contrairement aux frontaliers qui en sont bien conscients : ils sont actuellement environ 350 000 qui cherchent chaque jour à travailler en Suisse, au Luxembourg, ou en Allemagne, quand cela leur est possible. Cette relation étroite entre les PIB/capita et les salaires n’est en rien surprenante puisque, dans leur construction, les PIB sont constitués à plus de 60 % par les rémunérations des actifs.

 

Le niveau de vie des Français est supérieur à ce que leur rémunération mensuelle peut leur fournir

Depuis quelques années (cf. INSEE -France, portrait social), l’INSEE publie des tableaux « Niveau de vie et pauvreté dans l’UE » et chiffre les niveaux de vie à la fois en euros et en Parité de pouvoir d’achat. S’agissant, ici, d’une réflexion menée sur les salaires, qui sont l’élément principal qui détermine le niveau de vie, il convient de rapprocher les salaires des évaluations du niveau de vie exprimées en Parité de pouvoir d’achat, telles qu’elles sont produites par l’INSEE :

Le graphique ci-dessous montre la corrélation entre ces données, en prenant le niveau de vie comme variable explicative :

 

L’équation de la droite indique que le niveau de vie français correspond à un salaire plus élevé que celui effectivement perçu en moyenne, soit 4189 dollars, alors que nous en sommes à 3821 dollars seulement, soit environ à nouveau 10 % d’écart.

Selon cette approche, les Français auraient un niveau de vie supérieur à ce que leur rémunération mensuelle est capable de leur fournir. Cest dû à la façon dont l’État a organisé la vie de la société : soins et enseignement pratiquement gratuits, transports fortement subventionnés, temps de travail annuel plus court que dans les autres pays, départ à la retraite plus précoce.

Tous ces avantages sont fournis par des circuits très complexes de redistribution, ce qui a pour conséquence que les dépenses publiques sont bien plus élevées que dans tous les autres pays en proportion du PIB. L’État se trouve donc contraint de recourir chaque année à l’endettement pour boucler ses budgets, malgré des  prélèvements obligatoires les plus élevés de tous les pays européens. En somme, les Français vivent avec un salaire moyen fictif de 4189 dollars, plus élevé que le salaire mensuel qu’ils perçoivent, mais ils n’en ont nullement conscience. Faute d’avoir une appréhension objective de leur niveau de vie, ils ont facilement tendance à se plaindre et revendiquer des augmentations de salaire.

 

Pour accroître le niveau de vie des Français, il faut augmente le PIB par habitant

Il ne va pas être facile à notre Premier ministre d’accroître rapidement la rémunération des Français : le SMIC est déjà 10 % supérieur à ce qu’il devrait être, le niveau de vie est lui aussi de 10 % supérieur,  en moyenne, à ce que permettent les rémunérations des salariés.

Les Français bénéficient d’avantages considérables qui améliorent leur niveau de vie quotidien : sans le savoir, ils vivent avec un salaire fictif supérieur à leur salaire nominal. Ce sont des réalités qu’un homme politique, fut-il un bon communiquant, est totalement incapable d’expliquer à des foules qui viendraient manifester sous ses fenêtres.

L’augmentation du PIB per capita est donc la seule solution permettant de satisfaire le besoin d’amélioration du pouvoir d’achat des Français : il n’y a donc pas d’autre solution que de s’attaquer sérieusement à la dynamisation de notre économie pour faire de la croissance et augmenter rapidement le PIB, qui depuis bien longtemps ne croît pas assez vite, et génère en permanence du mécontentement. 

En 2018, le service des statistiques des Nations unies a examiné comment ont évolué sur une longue période les économies des pays.

Ci-dessous, les résultats de cette étude pour un certain nombre de pays européens, en réactualisant les données, et en mettant en exergue le cas d’Israël particulièrement exemplaire :

Depuis la fin des Trente Glorieuses, la France réalise de très mauvaises performances économique : en multipliant par 4,9 son PIB par tête, comme la Suisse ou le Danemark, on en serait à un PIB/capita de 62 075 dollars, supérieur à celui de l’Allemagne, comme c’était le cas en 1980. Mais nous en somme très loin ! 

Le secteur industriel français s’est complètement dégradé d’année en année, sans que les pouvoirs publics ne jugent nécessaire d’intervenir. Ils sont restés sur l’idée qu’une société moderne doit être post-industrielle, c’est-à-dire dépourvue d’industrie. Ce cliché a été développé en France par des sociologues, comme par exemple Alain Touraine en 1969 dans La société postindustrielle.

Aujourd’hui, le secteur industriel ne représente plus que 10 % du PIB en France (industrie, hors construction), alors qu’il est de 23 %  ou 24 % en Allemagne ou en Suisse. La France est le plus désindustrialisé de tous les pays européens, Grèce mise à part.

Pour redresser l’économie et la rétablir dans ses grands équilibres il va falloir porter à 18 % environ la contribution du secteur industriel à la formation du PIB, ce qui va demander beaucoup de temps, pour autant qu’on y parvienne. Emmanuel Macron n’avait pas considéré le problème au cours de son premier quinquennat, alors qu’il avait en charge le ministère de l’Économie.

Ce n’est qu’à l’occason de la crise du covid qu’il a pris conscience de la très grave désindustrialisation du pays, et a lancé, en octobre 2023, le Plan France 2030 doté d’un budget de 30 milliards d’euros. Ce budget est très insuffisant, et ne pourra s’appliquer qu’à des industries dites vertes, les aides à l’investissement, selon les directives de Bruxelles, ne pouvant bénéficier qu’à des projets écologiquement corrects. 

Nous avons chiffré, dans d’autres articles, à 350 milliards d’euros le montant des investissements à réaliser pour remonter le secteur industriel à 18 % du PIB. Les montants mobilisés du Plan France 2030 sont très éloignés de ce que le président Joe Biden fait aux États-Unis pour impulser la réindustrialisation du pays avec l’Inflation Réduction Act, qui rencontre un succès considérable, après le Chips and sciences Act. Les Bidenomics pourraient-ils être de nature à éclairer nos dirigeants sur ce qu’il conviendrait de faire pour redresser notre économie. Mais, les moyens financiers nous manquent.

Notre PIB par tête n’est pas près d’augmenter rapidement, et les salaires de progresser au rythme qui serait souhaitable. Les prix augmentent, et notre ministre de l’Économie a déclaré aux Français que le temps du « quoi qu’il en coûte » était terminé. En effet, l’État est terriblement endetté, il faut avant tout réduire dette et déficit budgétaire pour respecter les règles de la zone euro.

Et il est hors de question de fâcher les agences de notation, et les voir de nouveau, abaisser la note d’un cran. Notre jeune et brillant Premier ministre n’est donc pas près de desmicardiser les Français.

Tickets-restaurants : une polémique qui en dit long

Le gouvernement a été cette semaine confronté à un nouveau psychodrame : la fin programmée au 1er janvier 2024 de la dérogation permettant d’acheter n’importe quel produit alimentaire avec un titre-restaurant.

En effet, Bercy n’avait pas prévu de reconduire cette dérogation, adoptée durant la crise liée au Covid-19 alors que les restaurants étaient fermés : bronca immédiate parmi l’ensemble des partis d’opposition et des salariés maintenant habitués à faire leurs achats alimentaires quotidiens avec ces chèques subventionnés. Le gouvernement s’est vu obligé de rétropédaler dans les 24 heures. Ne trouvant pas de véhicule législatif parmi ceux qui étaient programmés pour y ajouter un amendement, les groupes de la majorité ont déposé une proposition de loi qu’il a fallu faire entrer au forceps dans le calendrier législatif serré de fin d’année.

On ne peut que déplorer que cette prise de conscience de dernière minute n’ait pas permis, une nouvelle fois, un débat plus large sur les raisons de la colère et l’opportunité du dispositif. Si les Français sont friands de ce bonus en pouvoir d’achat, ils semblent moins réceptifs à ce qu’on leur dise comment gérer leurs dépenses. Le titre-restaurant a été largement détourné de son intention initiale, et on peut s’interroger sur l’actualité de son opportunité.

Le titre-restaurant a été inventé par Jacques Borel, industriel de la restauration, qui vendait aux entreprises ces titres valables chez des restaurateurs partenaires comme des avantages sociaux. En 1967, il convainc le gouvernement de Georges Pompidou de leur donner un cadre légal et de faire bénéficier d’avantages fiscaux la part financée par l’employeur. Le but de cette politique publique était tout autant de fournir un repas sain aux salariés ne disposant pas de restauration collective, que de diriger une partie des revenus salariés vers le secteur de la restauration. Mais en 2010, une partie de la manne est dirigée vers la grande distribution : le gouvernement autorise alors l’achat d’aliments directement consommables avec les titres-restaurants, ainsi que les fruits et légumes. On s’éloignait alors de l’idée initiale, un repas sain pour les travailleurs, puisqu’il est évident qu’un plat micro-ondable n’a pas les mêmes bénéfices nutritionnels qu’un plat de bistrot, mais aussi parce que la restauration perdait en partie l’argent qui lui était destiné (bien que depuis on lui a consenti un allègement de TVA).

En prolongeant la « dérogation Covid-19 », considérée comme une aubaine pour le pouvoir d’achat, voire en la pérennisant comme certains le réclament, le titre-restaurant perd totalement son intérêt, si ce n’est pour ceux qui les émettent.

Pourquoi le restreindre encore à l’alimentation ? Pourquoi un salarié ne pourrait-il pas acheter une brosse à dents ou des produits ménagers avec une partie de sa rémunération ? C’est cette question à laquelle le gouvernement sera rapidement confronté. Ce qui était vu comme un bonus pour aller au restaurant est aujourd’hui perçu comme partie intégrante du salaire. Que la fin de la dérogation ait provoqué autant d’émois est la preuve que les Français n’acceptent pas que le choix de leur dépense soit fait à leur place.

Alors la solution est simple : pour le pouvoir d’achat et la simplification de la feuille de paie, versons tout en salaire. Et plutôt qu’un maquis d’avantages fiscaux pour les employeurs, baissons les charges sur tous les salaires pour redonner un peu de souffle aux classes moyennes qui paient tous les impôts, mais ne bénéficient que de peu d’avantages.

En faisant encore un petit effort, les Français prendront conscience du caractère paternaliste de notre État, et qu’à travers notre fiscalisation hors norme, l’administration se substitue à eux dans de nombreux choix du quotidien, et qu’une part majeure de leurs revenus est placée sous sa tutelle.

L’inflation ne vient pas de l’égoïsme des entreprises, mais de l’interventionnisme

Le ministre de l’Économie a l’impression que dans le secteur de l’alimentation, les producteurs de biens gagnent trop d’argent, et souhaitent une baisse des marges.

Le gouvernement accuse les industriels de manque de solidarité.

Un représentant du ministère affirme à Capital :

« Il y a eu trop de rigidité de la part des industriels au cours des derniers mois, et pas de baisse de tarif pour les consommateurs. Donc pour lutter contre l’inflation, le gouvernement a pris les mesures nécessaires pour faire baisser les prix au plus vite ».

Selon Le Monde :

« Bercy, qui, depuis des mois, tente en vain d’obtenir des industriels et des distributeurs qu’ils renégocient leurs tarifs à la baisse, est contraint de passer par la loi. »

En effet, le gouvernement et la presse rendent les entreprises responsables des hausses de prix. Ils réclament des concessions de la part des producteurs, comme la vente de produits à prix réduits.

En réalité, les hausses de prix viennent non des entreprises, mais des gouvernements.

Ils créent sans cesse plus d’argent via les déficits. Le résultat est que la valeur de l’euro tend à la baisse, avec pour conséquence que les coûts de produits sur le marché mondial, comme le pétrole ou le maïs, partent à la hausse. La hausse des prix reflète, non un changement chez les producteurs, mais la chute de la valeur de la monnaie – à cause des dirigeants.

Le problème n’a pas pris fin, en dépit des hausses de taux des banques centrales.

Le déficit du gouvernement de cette année dépasse le montant de l’année dernière. À présent, le gouvernement émet des quantités de dette sans précédent – la garantie d’un retour des mesures de soutien par la banque centrale, aux dépens de l’euro.

Selon Les Échos :

« Selon nos informations, malgré le reflux attendu du déficit, l’État empruntera en 2024 un montant sur les marchés supérieur aux 270 milliards programmés pour cette année, et qui constituait déjà un record – ce serait compris entre 280 et 290 milliards selon plusieurs sources. »

De plus, le gouvernement continue des mesures pour injecter davantage d’argent.

Par exemple, le président annonce cette semaine une ristourne à la pompe.

Dans l’immobilier aussi, le gouvernement veut davantage de création de crédits, afin de fournir une illusion de richesse, et générer de l’activité, même lorsqu’elle ne présente pas d’intérêt.

Dans une interview accordée cette semaine au journal Le Parisien, le ministre de l’Économie évoque l’idée de subventions pour l’achat de logement, via des aides à l’emprunt pour les particuliers !

Ainsi, ceux-ci auront « des conditions de financement de crédit plus attractives que celles du marché ».

Le gouvernement ne prend pas les mesures nécessaires. Il continue les injections d’argent, puis fait pression sur les producteurs de biens – comme l’alimentaire – afin d’en masquer les conséquences.

 

Incompréhension sur les marges

La recherche de l’optimisation des marges fait partie du fonctionnement de base des entreprises, et des humains en général.

Chacun espère le plus de retour sur l’usage de son temps, son argent et ses ressources.

Le ministre espère un abaissement des prix du côté des producteurs, sans contrepartie, et en dépit de la situation de l’offre et de la demande dans les marchés.

Dans l’objectif d’une baisse des prix en supermarché, le gouvernement fait pression contre les sociétés de production dans l’alimentaire, comme Nestlé, Lactalis ou Danone.

Les autorités changent ainsi les règles sur la négociation des contrats, afin de pousser à des baisses de prix en début d’année prochaine. La limite pour la négociation entre les supermarchés et les producteurs de biens passe de mars à janvier.

Les sociétés de la distribution – les supermarchés, comme Leclerc ou Intermarché – reçoivent l’appui des autorités dans les négociations.

Voyez, les supermarchés ont suivi les directives sur les prix, même sans l’intervention d’une loi sur les marges, avec un gel de prix sur 5000 produits en rayon, selon les journaux. En contrepartie du soutien du gouvernement dans les négociations, les distributeurs ont promis de conserver les mêmes types de marges qu’aujourd’hui. En somme, en cas de baisse des prix des biens de la part des industriels, les supermarchés ont l’obligation d’afficher les mêmes types de baisses en rayon.

Cet été, Libération a expliqué :

« Au terme de réunions avec les acteurs de la chaîne alimentaire française, le ministre de l’Économie a annoncé un blocage des prix sur de nouveaux produits et une obligation pour les distributeurs de répercuter les baisses de tarifs consenties par leurs fournisseurs. Les négociations entre industriels et supermarchés pour 2024 vont être anticipées. »

Les supermarchés ne produisent pas de biens.

Ainsi, ils ne portent pas le risque de hausse du coût du blé ou du soja. Ils achètent les produits aux industriels.

Les concessions des distributeurs au gouvernement coûtent sans doute peu de choses – elles dépendent d’une baisse des prix des producteurs, et ne forcent pas à des ventes à perte.

La proximité avec les dirigeants peut porter ses fruits pour les entreprises.

Le raccourcissement du délai de renégociation pour les entreprises sert l’intérêt des supermarchés.

En effet, le rythme de progression des prix baisse un peu pour le moment, et le coût des matières premières revient vers la norme après deux ans d’explosion des coûts.

Le coût du blé tombe par exemple autour des niveaux de l’été 2021, après une explosion des prix l’année dernière. Les distributeurs espèrent ainsi des concessions sur les prix des aliments.

 

Déficits et hausses de prix : coût du dirigisme

Les tentatives de contrôle du gouvernement font partie d’un mode de pensée sur l’entreprise et le fonctionnement d’une économie.

La presse et les dirigeants pensent que les entreprises servent, non pas l’intérêt général, mais seulement le bien des actionnaires ou des cadres. Les tentatives d’accroître les bénéfices proviennent d’une recherche de profit, sans égard au bien-être des consommateurs.

Ainsi, croient-ils que les lois compensent le manque de solidarité des entreprises, avec des règles sur les prix en magasin, des limites aux marges ou l’imposition de conditions de négociation entre les supermarchés avec les fournisseurs.

Pour eux, la production de biens revient juste à la transformation de matière brute – le blé, l’orge, ou le lait – en produits pour la consommation, comme les pâtes ou le pain. Les marges des entreprises reviennent à un surcoût pour l’ensemble de l’économie, sans intérêt pour le reste des citoyens.

En pratique, les marges dans la production de biens en magasins – dans l’alimentaire ou les produits ménagers – marchent de la même façon que dans la fabrication de voitures, ou la production de pétrole.

Les marges servent de mécanisme pour l’élimination des déséquilibres entre l’offre et la demande.

D’une part, les marges fournissent des capitaux aux sociétés, afin de poursuivre des investissements sur la production. Par exemple, le secteur des porte-conteneurs affiche en ce moment une hausse inédite des commandes de navires de transport. En effet, de 2021 à 2023, ce secteur a engrangé des centaines de milliards de dollars de bénéfices, une situation inédite. L’argent sert à présent à la construction de navires – un accroissement de l’offre des capacités de transport.

D’autre part, les marges attirent plus d’acteurs vers un secteur, et mènent ainsi à plus d’offre de produits, et de concurrence.

Ainsi, les consommateurs bénéficient d’un plus grand nombre de produits à leur disposition, et de prix en baisse.

Une hausse des profits conduit en général à une hausse de l’offre et un retour à l’équilibre au bout du compte.

Par contre, les dirigeants voient le déclin des prix de matières premières par rapport aux sommets de l’an dernier, et en concluent une mauvaise foi de la part des producteurs. Ils mènent à présent une campagne de pression, et de menaces de lois.

La presse reprend le refrain.

Le gouvernement lutte contre les hausses de prix, disent les journalistes.

En réalité, la hausse des coûts de produits en magasin découle de la perturbation de l’offre et de la demande en raison des mesures des gouvernements depuis les confinements.

Avec la création d’argent – via le déficit – le gouvernement continue une politique de dévalorisation de l’euro. Les consommateurs verront encore pour des années l’impact sur les prix en magasin.

 

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