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À partir d’avant-hierAnalyses, perspectives

Apple car au ravin, Bitcoin au sommet, par Florent Machabert

Par : Rédaction

L’info de la semaineLe Sénat tente à nouveau de flécher le livret A pour financer la guerre ! Finance & Tic s’en était fait l’écho en 2023 : le Sénat envisage d’allouer une partie des fonds du livret A (et du LDDS) à l’industrie de la défense française. Après deux tentatives avortées (censure du Conseil constitutionnel), cette proposition, soutenue par la majorité sénatoriale, vise à aider les petites et moyennes entreprises du secteur de la défense à… obtenir des financements.

Les tentatives précédentes, d’abord lors des débats sur la loi de programmation militaire 2024-2030, puis en plein débat budgétaire de fin d’année, ont été rejetées pour des « raisons de procédure », selon L Fabius. Cette idée révèle toutefois des divergences d’opinions importantes au sein du gouvernement : alors que certains ministres saluent l’initiative du Sénat comme un moyen de renforcer la souveraineté et la réindustrialisation (en plein naufrage belliciste présidentiel sur la scène internationale), d’autres estiment qu’il existe d’autres moyens de financer l’effort de défense que l’épargne réglementée, laquelle doit prioritairement rester dédiée au logement social. Affaire à suivre…

Le chiffre de la semaine

2000, l’effectif d’Apple qui va être réaffecté de l’e-car autonome à l’IA

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Rachida Dati suspendra-t-elle la taxe streaming ?

Il y a des sujets comme l’immigration pour lesquels le politique prend le peuple à témoin en le sondant, en se justifiant, d’autres sur lesquels on décide en catimini. 

Ainsi il en va de la taxe streaming ajoutée discrètement au projet de loi de finances 2024 par un amendement unanime des groupes politiques au Sénat. Une taxe de 1,75 % sur le chiffre d’affaires des plateformes de streaming qui promettent qu’elle ne sera pas répercutée. Prix ou service, le consommateur sera bien perdant quelque part, et Spotify annonçait fin décembre qu’il retirait en conséquence son soutien aux Francofolies de La Rochelle et au Printemps de Bourges.

Cette nouvelle taxe devrait rapporter 15 millions d’euros, mais pourquoi faire ?

Pour financer la création musicale, et surtout son incarnation administrative, le Centre National de la Musique (CNM), calqué sur le modèle du Centre National du Cinéma (CNC), lui-même exposé à de nombreuses critiques. Cette vision administrée de la création artistique est problématique à plusieurs égards. 

D’abord, parce qu’elle consiste en une redistribution à l’envers, des classes populaires vers la bourgeoisie. Ainsi, le CNC se finance par une taxe sur les entrées en salle, donc sur les consommateurs qui ont le mauvais goût d’aller voir des blockbusters américains, pour financer la diversité culturelle : c’est-à-dire les films qui ne rencontrent aucun succès (seuls 2 % des films aidés par le CNC sont rentables, d’après la Cour des comptes) mais plaisent à une petite élite de par leur moralité convenue, ou les films dont les producteurs et réalisateurs possèdent le capital social (c’est-à-dire les relations) nécessaire pour obtenir le soutien du CNC.

En effet, on ne compte plus les témoignages de producteurs indépendants, sans les connexions adéquates, qui n’ont jamais pu bénéficier d’un tel soutien, ni des conflits d’intérêts qui ne semblent que très peu émouvoir les médias : Jean-Michel Jarre a obtenu une subvention pour un spectacle au Château de Versailles par la Commission dont il est le président, quelques années après que le YouTubeur Cyprien a été soutenu par la Commission où il siégeait.

Pire, si on ajoute le soutien des collectivités locales, un Français paie plus cher en taxes et impôts, pour un film qu’il n’ira pas voir, que pour un billet de cinéma. Il est très étonnant que la gauche, tout particulièrement, accepte et encourage ce système, qui, bien loin de promouvoir l’ascension sociale, encourage la constitution de rentes au profit d’une élite culturelle qui mêle incestueusement les bénéficiaires et les donneurs d’ordre. À l’inverse, la désintermédiation permise par les plateformes de streaming a permis à de nombreux artistes d’émerger en s’autoproduisant, et en particulier des artistes de rap venus de quartiers populaires.

L’adoption de cette taxe est en outre l’occasion de revenir sur le manque d’honnêteté, voire le mensonge, qui tendent à briser la confiance entre le peuple et ses représentants. Si cet ajout au projet de loi de finances est l’œuvre des sénateurs, le gouvernement n’est pas tout à fait innocent. 

Alors que l’imposition du streaming n’a jamais fait l’objet d’un débat public, le gouvernement pressait les plateformes de trouver un accord avec le CNM, sans quoi elles seraient taxées. Outre le fait que cette vision des négociations avec un fusil sur la tempe est une bien mauvaise illustration du consentement, elle dénote une forme de lâcheté de la part du gouvernement qui n’assume pas publiquement sa volonté de taxer les plateformes, et donc in fine les consommateurs. 

Et comment ne peut pas le comprendre. Cette taxe vient percuter de plein fouet deux promesses gouvernementales : la diminution de l’impôt sur les ménages, qu’on ne peut en réalité atteindre sans repenser l’action publique, et la lutte contre les impôts de production dont la France est déjà la championne. Alors que l’élection d’Emmanuel Macron en 2017 promettait un changement de méthodes politiques, nos dirigeants sont encore trop persuadés qu’on ne peut gouverner qu’en énonçant ce que la population doit entendre. 

Or, pour mettre fin au dégagisme et à la défiance qui touchent notre démocratie, le politique (a fortiori s’il pense appartenir au camp de la raison) gagnerait à s’adresser au peuple comme à un adulte, avec honnêteté. Fait paradoxal, Javier Milei, qui a été à maintes reprises accusé de populisme par l’ensemble du monde politico-médiatique français, tient, depuis son élection à la tête de l’Argentine, un discours de vérité qui n’infantilise pas les citoyens. Lors de son discours d’investiture, il n’a promis aucun miracle. Au contraire, il a même assumé que, face à la situation catastrophique dans laquelle se trouve l’Argentine, le chemin du redressement économique passerait par une austérité radicale et inévitablement douloureuse à court terme. 

Sur la taxe streaming, le débat public aurait gagné à ce que le gouvernement fasse preuve d’une telle transparence, soit auprès des acteurs en faveur de ladite taxe, en leur expliquant qu’elle allait contre leur politique fiscale, soit auprès des Français en leur expliquant pourquoi ils devraient assurer le financement d’une nouvelle agence d’État, et en quoi il permettrait de faire rayonner la création française, si tant est que cet objectif de politique publique dusse-t-il être assumé par l’État.

Si Rachida Dati veut se démarquer au ministère de la Culture, elle a une opportunité pour corriger un échec du bilan de sa prédécesseure.

La cathédrale finalement… faut-il des leaders impossibles pour accomplir de grandes choses ?

Dans sa fameuse interview de 1995 que j’ai citée dans d’autres articles (c’est une mine d’or), Steeve Jobs revient longuement sur cet épisode de la création du Macintosh.

 

Le contexte

Après l’incroyable réussite de ses débuts, Apple vit sur sa rente et, au début des années 1980, est devenue une grosse entreprise bureaucratique qui a du mal à se renouveler. Classique.

Steve Jobs, pourtant cofondateur de l’entreprise, a été peu à peu marginalisé. Il réussit à monter une équipe pour se lancer dans un projet fou : créer un petit ordinateur avec une interface entièrement graphique. Avec Lisa, Apple a déjà un projet similaire à l’époque, très officiel, mais qui vise à créer un ordinateur professionnel. Ce sera un échec cuisant.

Il crée son équipe dans un bâtiment isolé sur le toit duquel il plante un drapeau de pirate. Tout est dit. Il recrute une équipe de personnes exceptionnellement talentueuses. Si l’interface graphique est devenue banale aujourd’hui, elle est entièrement nouvelle à l’époque, et peu y croient vraiment. C’est un pari fou. Tout est à inventer. Les problèmes techniques sont innombrables. Le projet sera incroyablement difficile, une « marche de la mort »,  pour reprendre une expression que l’on rencontre parfois dans certains projets où l’avancée se fait à un coût très important pour l’équipe, et où tout le monde n’arrive pas vivant à la fin (métaphoriquement parlant).

Le journaliste Bob Cringley a interviewé plusieurs des membres de cette équipe, et tous disent la même chose : le projet a été une expérience d’une incroyable intensité, qui les a marqués à jamais, mais qu’ils ne seraient sans doute pas en mesure de recommencer. On retrouve dans ces témoignages des expressions similaires à ceux qui ont vécu la guerre : un mélange d’horreur et d’excitation, quelque chose d’indicible, dont on est content d’être sorti, mais que d’une certaine façon on se sent privilégié d’avoir pu vivre.

Jobs en a parfaitement conscience, de même qu’il a parfaitement conscience d’être un leader extrêmement exigeant, voire impossible (odieux est peut-être plus exact). L’empathie, ce n’est pas son truc. Il est connu pour sa dureté de jugement du travail de ses équipes. « C’est de la merde » est sa réaction typique lorsque quelqu’un lui présente son travail.

Qu’en dit-il dix ans après ?

Il en dit la chose suivante :

« Lorsque vous travaillez avec des gens talentueux (il les nomme A people par opposition à B), vous n’avez pas besoin de gérer leur ego. Vous pouvez vous concentrer sur la substance ».

Le journaliste tend une perche pour que Jobs adoucisse son propos :

« Quand vous dites que le développeur a fait de la merde, que voulez-vous vraiment lui dire ? »

Jobs ne fléchit pas : « Eh bien, généralement, que ce qu’il a fait, c’est de la merde ».

La dureté est ici une forme d’exigence, une forme de respect qui n’a de sens que parce que la personne qu’il critique – ou qu’il attaque, plus exactement – est quelqu’un de talentueux, et qui le sait. Avec un médiocre, il faudrait être beaucoup plus circonspect, beaucoup moins honnête, et quelque part beaucoup moins respectueux : « C’est bien ce que tu fais, mais tu peux mieux faire de telle ou telle façon. Bravo, c’est l’effort qui compte. »

Mais Jobs ne travaille pas avec des médiocres, seulement avec des personnes exceptionnelles. Il estime donc ne pas avoir à s’embarrasser de fioritures. C’est du lourd, c’est du direct, il les a choisis pour ça.

L’œuvre signée (Source: Wikipedia)

La cathédrale

Et au bout de la marche de la mort, il y a la cathédrale : le Macintosh.

Lorsqu’il sort en 1984, c’est une révolution. Il est cher, il n’a pas assez de mémoire, ce qui le rend difficilement utilisable, mais il change le paradigme de l’informatique, même si comme beaucoup d’autres révolutions avant lui, l’effet n’est pas immédiat.

Je me souviens du choc que j’ai ressenti lorsque je l’ai vu et utilisé pour la première fois, en juin 1984. J’avais un Apple II à l’époque, et du jour au lendemain, je ne l’ai plus touché. Le futur de l’informatique, c’était ça, aucun doute. Il faudra dix ans pour que le monde du PC adopte le même paradigme après l’avoir longtemps dénigré. À l’intérieur du Mac, invisible pour les acheteurs, les membres de l’équipe signent de leur main, avec le peu d’énergie qu’il leur reste, sur la coque, comme une œuvre d’art que le Mac est, d’une certaine façon.

On pense qu’un leader comme Steve Jobs ne peut être entouré que d’exécutants sans personnalité, que de médiocres obéissants. C’est notamment la thèse de Jim collins.

Ce n’est pas nécessairement vrai.

Jobs le dit lui-même: son équipe était constituée de « Joueurs A », d’ingénieurs exceptionnellement talentueux, qui auraient sans difficulté pu trouver un travail au moins aussi bien payé et beaucoup plus tranquille dans une autre entreprise. Mais ce n’est visiblement pas la tranquillité d’esprit qu’ils recherchaient.

Mais alors que cherchaient-ils ? Sans doute la cathédrale, le fait de savoir qu’ils travaillaient sur un produit qui allait changer le cours de l’histoire de l’informatique, du moins l’espéraient-ils, car rien n’était sûr. Sans doute aussi pour l’expérience elle-même. Jobs l’évoque dans l’interview. Les joueurs A veulent être avec d’autres joueurs A. L’incroyable motivation d’être avec des pairs, des gens aussi talentueux que vous, l’émulation qui en résulte qui tire tout le monde vers le haut, et de travailler ensemble sur un projet incroyablement difficile. L’expérience même avec son extrême intensité. L’exaltation de résoudre des problèmes radicalement nouveaux et complexes.

« Rien de grand ne s’est fait sans de grands hommes, et ceux-ci le sont pour l’avoir voulu », écrivait Charles de Gaulle.

Des leaders impossibles permettent de faire des choses a priori impossibles. Est-ce pour autant que seuls de tels leaders permettent des révolutions ? Pas nécessairement, bien sûr.

De même, cette forme de leadership a évidemment des côtés sombres, et peut être parfois une cause d’échec. Mais compte tenu des obstacles que rencontre toute innovation radicale, qu’elle soit technologique, sociale ou politique, il est difficile de penser qu’elle puisse réussir sans un leader avec, au moins, une forte personnalité. C’est un domaine dans lequel l’eau tiède est un handicap. Si la question du leadership et des limites et des dangers de certaines de ses formes est loin d’être tranchée, il faut sans doute admettre que le côté sombre est peut-être le prix à payer pour la révolution. Le danger étant, bien sûr, que le côté sombre est certain, alors que la révolution ne l’est pas.

Pour une nuance sur le propos, lire mon article « Est-il nécessaire de vouloir bâtir une cathédrale pour donner un sens à son travail ? »

Voir sur le web.

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La réalité virtuelle va-t-elle se démocratiser maintenant qu’Apple est de la partie ?

Par Chloe Preece.

 

En 2015, le magazine Time avait annoncé que la technologie de la réalité virtuelle allait « changer le monde ». En effet, depuis que Facebook a payé 3 milliards de dollars pour racheter le fabricant de casques Oculus VR en 2014, il a été largement proclamé que la réalité virtuelle était la « prochaine grande innovation » dans le divertissement grand public. Le dirigeant Mark Zuckerberg cherche notamment à assurer l’avenir de son groupe, devenu Meta fin 2021, avec cette technologie qui permet notamment d’accéder au « métavers », ces mondes virtuels annoncés comme étant le futur d’Internet.

Malgré ces promesses ambitieuses et la disponibilité accrue des casques, la réalité virtuelle reste néanmoins loin d’être une technologie grand public. Alors que le chiffre d’affaires des ventes de jeux a dépassé 185 milliards de dollars en 2022 et devrait continuer à croître de 8 % par an jusqu’en 2027, les ventes de casques de RV ont reculé de 12 % en 2022.

Faut-il, dès lors, ajouter cette technologie à la liste des investissements ratés, à l’image de l’échec des Google Glass il y a plus de 10 ans ?

Pour l’instant, le métavers se résume à des appels Zoom maladroits, à quelques jeux amusants utilisant la réalité virtuelle et à des avatars numériques. En fait, le jeu vidéo en ligne Fortnite est peut-être ce qui s’en rapproche le plus, même si l’on prédit que les possibilités d’utilisation du métavers iront bien au-delà du jeu. Cela ne veut pas dire que ces technologies n’ont pas un potentiel énorme, mais au-delà de tout le battage médiatique, elles n’ont pas encore d’impact significatif sur nos vies. Comment cela se fait-il ?

 

Fatigue oculaire et maux de tête

L’immersion dans un monde virtuel reste donc largement réservée à certains adeptes précoces.

Notre étude (qui a utilisé les casques Quest 2 de Meta, leader du marché) met en évidence une série de « frictions » qui empêchent l’utilisateur de terminer ou de poursuivre son utilisation du casque.

Ces frictions, plus ou moins importantes, comprennent :

  • les facteurs contextuels : par exemple, manque de temps car la réalité virtuelle est en concurrence avec d’autres engagements et d’autres formes de divertissement médiatique ;
  • les problèmes logistiques : par exemple, espace de jeu insuffisant et problèmes de sécurité connexes ;
  • les facteurs physiques, tels que l’inconfort, le mal des transports, la fatigue oculaire et les maux de tête ;
  • la frustration sociale : la réalité virtuelle est perçue comme un facteur d’isolement et on la croit peu apte à favoriser les interactions avec d’autres personnes à distance ;
  • le manque d’un contenu varié et suffisant.

 

Nous avons constaté que la réalité virtuelle exigeait un niveau élevé d’implication de la part de l’utilisateur : entrer dans l’expérience de la réalité virtuelle n’est pas sans effort. Plutôt que de regarder ou de se faire raconter une histoire, l’utilisateur se trouve à l’intérieur de l’histoire, il y participe et en fait l’expérience d’une manière plus intime. En trompant les sens des utilisateurs pour leur donner l’impression d’être présents dans le monde virtuel, la réalité virtuelle prélève un tribut cognitif.

Webinar Audience Insight Report : the users of immersive technologies (2021, en anglais).

La transition vers et hors de la réalité virtuelle est donc cruciale, ce qui souligne l’importance du soin accordé à l’expérience de l’entrée et de la sortie pour aider les utilisateurs à réussir la transition et atténuer bon nombre de ces frictions. Notre étude a montré qu’à l’heure actuelle, le casque n’était pas jugé suffisamment attrayant pour être utilisé régulièrement, et qu’il était plutôt relégué aux occasions spéciales.

Si l’introduction du Quest Pro en 2022 a permis d’améliorer les performances, les graphismes et l’ergonomie, les critiques ont rapidement remarqué qu’il était en fait plus lourd que le Quest 2 ou encore qu’il avait une durée de vie de batterie plus courte.

 

Des casques à 3500 dollars

En juin 2023, Apple est entré dans l’arène avec un nouveau casque, bien qu’au prix ahurissant de 3500 dollars.

La marque à la pomme va-t-elle ouvrir ainsi les portes du métavers ?

En effet, l’iPhone reste le plus grand succès de l’histoire des produits de consommation, l’AppStore est l’un des modèles économiques les plus rentables et les AirPods sont probablement le dispositif portable le plus populaire avec 90 millions d’exemplaires vendus au cours du trimestre des fêtes en 2021 (les utilisateurs les portent même lorsqu’ils ne les utilisent pas), offrant ainsi un portail vers au moins un métavers audio.

Apple réussira-t-il là où Meta a échoué jusqu’à présent ?

Bien qu’il soit trop tôt pour le dire, il est clair qu’en donnant la priorité à l’expérience de l’utilisateur, Apple pourrait surmonter les nombreuses frictions liées à l’entrée et à la sortie du virtuel. Les premiers retours d’expérience suggèrent que le suivi précis des yeux et le contrôle des gestes de la main fonctionnent de façon harmonieuse. Il est évident qu’Apple devra investir dans le contenu et baisser le prix, mais ce casque pourrait bien être celui que l’utilisateur voudra utiliser.

En outre, le géant californien évite dans sa communication toute mention au métavers pour contourner l’échec perçu de son principal concurrent dans ce domaine : les investisseurs ont en effet demandé à Meta de réduire ses dépenses dans le métavers, car cela avait réduit ses bénéfices. En résumé, la magie de la conception conviviale d’Apple présente un potentiel important à long terme. Cependant, il reste aux développeurs à trouver quels pourraient être les cas d’utilisations idéaux.

 

 

Chloe Preece, Associate Professor in Marketing, ESCP Business School

Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.

The Conversation

Les indices boursiers sous l’emprise des ETF : une distorsion du marché

CAC 40, Nasdaq ou Dow Jones pour ne citer que les plus connus, les indices sont l’outil le plus simple pour comprendre en une fraction de seconde le comportement des marchés boursiers. Ou du tout du moins, c’est la vision traditionnelle que nous avons à leur sujet…

Prenons par exemple le CAC 40 : comme tous les investisseurs le savent, cet indice représente les 40 valorisations les plus élevées de la bourse française. Tandis que celui-ci vient d’atteindre un plus haut historique à l’heure de l’écriture de ces lignes, la logique voudrait que ces 40 valeurs soient dans une forme resplendissante. Mais est-ce vraiment le cas ? Pas vraiment…

En réalité, sous l’effet des champions du CAC que sont LVMH, Hermès ou L’Oréal (près de 40 % de la capitalisation totale à eux trois), le CAC 40 doit maintenant plutôt être considéré comme un indice du luxe que comme une mesure de l’économie française.

Comment en sommes-nous arrivés là ? Pour le comprendre, il est nécessaire de se pencher sur l’inexorable ascension des ETF et de la gestion indicielle.

 

Les ETF profitent beaucoup aux grandes valeurs

Beaucoup moins chargés en frais que les fonds d’investissement classiques, les ETF (ou trackers) sont des supports automatisés qui répliquent automatiquement les performances d’indices. Or, statistiquement, ces ETF obtiennent de meilleures performances que les fonds d’investissement humains près de 9 fois sur 10. Pourtant, l’objectif des fonds actifs est justement de battre ces indices…

En combinant simplicité et performances, il est donc facile de comprendre l’engouement pour les ETF et leur part croissante dans les portefeuilles de tous les gestionnaires de la planète.

Toutefois, une conséquence à l’achat d’ETF est que beaucoup d’investisseurs font dorénavant l’économie d’analyses fastidieuses à la recherche des meilleures valeurs du marché. En lieu et place, ces investisseurs achètent des packs de valeurs prêts à l’emploi. Or, cet afflux massif d’argent profite naturellement aux valeurs qui se taillent déjà la part du lion dans ces indices. Par conséquent, les écarts de valorisation entre le haut et le bas du panier augmentent mécaniquement.

Autrement dit, alors qu’auparavant, la valorisation d’une entreprise reposait essentiellement sur ses perspectives de croissance, les flux drainés par les ETF profitent aveuglément aux premières valorisations d’un indice, engendrant un effet boule de neige pour celles-ci.

Ainsi, sur le CAC 40, les trois premières valeurs que sont LVMH, L’Oréal et Hermès représentent près de 40 % de la valorisation totale de l’indice ! Certes, ces sociétés sont des modèles de rentabilité, mais combien d’investisseurs en ETF CAC 40 savent qu’en réalité, près de 40 % de leur placement est capté par ce trio de tête ? Parmi les investisseurs débutants qui découvrent la bourse à travers les ETF, le doute est de mise.

Dans ces nouvelles conditions de marché, il est difficile d’interpréter les variations du CAC 40 sans prendre en compte la distorsion induite par les ETF par rapport aux critères de valorisation passés…

 

Apple et Microsoft au firmament

De l’autre côté de l’Atlantique, cette dynamique sur les ETF est aussi très palpable, avec des conséquences assez inattendues.

Ainsi, alors que l’on pensait l’acronyme GAFAM (Google – Apple – Facebook – Amazon – Microsoft) particulièrement bien installé, la concentration est également à l’œuvre !

En effet, d’après le Wall Street Journal, la part combinée d’Apple et Microsoft a atteint 13,30 % du S&P 500 en mars 2023, l’indice des 500 plus grandes capitalisations américaines. Les valeurs les plus importantes deviennent des valeurs refuges, non plus seulement pour leurs caractéristiques intrinsèques, mais aussi grâce à cette nouvelle dynamique des flux, alimentée en grande partie par les ETF.

Pourtant, les difficultés qui ont touché Google, Amazon ou Facebook (avec des chutes de capitalisation de près de moitié) étaient aussi à l’ordre du jour du côté d’Apple et Microsoft. Pour ces raisons, de nombreux analystes n’hésitent pas à affirmer que tant que les valorisations de Microsoft et surtout Apple ne se retournent pas brutalement, il n’y aurait pas matière à sérieusement s’inquiéter dans le cas d’une baisse brutale des marchés financiers.

Mais si un tel scénario devait arriver, il est sûr que les marchés actions traverseraient une forte période de turbulences, le temps que le marché se crée de nouveaux repères. Peut-être au profit de valeurs délaissées, parce que situées en bas des indices ?

Dans le contexte actuel, de nombreux analystes pensent en effet que de très bonnes affaires sont à réaliser dans ce compartiment dans le cadre d’un stock picking, même si à ce jour, une liquidité amoindrie sur ces valeurs en cas de choc boursier est le principal inconvénient aux yeux des investisseurs institutionnels.

 

Conclusion

En théorie, investir sur les marchés boursiers via des ETF, que ce soit via un compte-titres ou une assurance vie, a beaucoup de sens. Mais si l’espace d’un instant, tous les investisseurs ne procédaient que via des ETF, la conséquence immédiate serait que la bourse ne pourrait plus jouer son rôle de filtre entre les valeurs. Elle perdrait donc son utilité !

Que conclure ?

Bien que nous soyons très loin de ce scénario, les flux d’argent apportés par les ETF constituent néanmoins une lame de fond qui complexifie la compréhension des marchés financiers. De plus, les valeurs gagnantes dans leurs indices respectifs (Apple, LVMH notamment) pourront-elles continuer de grimper indéfiniment ? Cela viendrait heurter de plein fouet l’adage selon lequel les arbres ne montent pas jusqu’au ciel…

Émettre un avis serait particulièrement hasardeux. Mais une chose est sûre, les investisseurs, experts comme débutants, ont tout intérêt à comprendre le poids croissant des flux ETF dans la composition des indices si leur objectif premier est justement de diversifier…

Apple, 2° trimestre 2020

Suite de cette folie totale sur une partie des marchés financiers et en particulier pour ce qui concerne les cours de certaines sociétés, dites techno

Ainsi en est-il par exemple d’Apple dont le cours a bondi exponentiellement…

Document 1 :

surtout en juillet-août par rapport à un plus bas en mars à cause de cette histoire de coronavirus !

Document 2 :

La capitalisation boursière d’Apple a atteint… 2 150 milliards de dollars le 21 août ce qui fait un ratio P/E de 66,8 largement supérieur aux normes.

A titre de comparaison, le PIB courant annuel de la France est de 2 043 milliards d’euros soit 2 414 milliards de dollars…

Pour rappel, normalement, la capitalisation boursière d’une entreprise devrait correspondre à 16 fois le montant de ses bénéfices passés, ce qui constitue le ratio P/E qui est le multiple de cette capitalisation boursière (Price) sur les bénéfices (Earnings).

En toute logique, avec un total des bénéfices sur les 4 derniers trimestres de 58,424 milliards de dollars, la capitalisation boursière d’Apple devrait donc être normalement de l’ordre de… 940 milliards !

1 210 milliards de dollars sont donc en trop dans la capitalisation boursière d’Apple !

Le plongeon potentiel est monumental…

Autre problème : l’endettement d’Apple est kolossal : 149,7 milliards de dollars de dettes à long terme pour 72,3 milliards de capitaux propres, ce qui fait un gearing de… 207 % !

Document 3 :

Pour rappel, le gearing est le rapport entre les dettes à long terme et les capitaux propres, en pourcentage.

Il doit fluctuer dans une bande de 30 à 50 % au maximum.

L’endettement d’Apple est très dangereux. Il a commencé à se produire après le décès de Steve Jobs en 2011 et donc depuis l’arrivée de Tim Cook à la direction de l’entreprise.  

Du temps de Steve Jobs, les fondamentaux de la société progressaient normalement : les bénéfices d’une année s’ajoutaient aux capitaux propres de l’année précédente, ce qui constituait cet effet boule de neige qui aboutit à augmenter ces capitaux propres au fil du temps et à développer des entreprises fortes, dynamiques, innovantes et pérennes.

Tout a basculé avec Tim Cook : l’effet boule de neige a disparu et les capitaux propres baissent inexorablement d’années en années malgré des bénéfices considérables !

Document 4 :

Pire : d’années en années, les dettes à long terme augmentent et les capitaux propres baissent !

Normalement, les capitaux propres sont constitués des bénéfices accumulés (Retained earnings) et le montant des apports initiaux des actionnaires (Common stock…) devient marginal au fil des années mais c’est très exactement le contraire qui se produit, surtout lors de ce 2° trimestre 2020 !

Document 5 :

La baisse des capitaux propres s’est accélérée au cours de ces derniers trimestres et les bénéfices accumulés ont brusquement plongé au 2° trimestre par rapport au précédent.

Tim Cook n’a quasiment pas lancé de nouveaux produits. La croissance d’Apple ne s’est faite que par endettement pour générer du chiffre d’affaires.

Cette situation, dont personne ne parle, est potentiellement catastrophique.

La chute de cette entreprise emblématique risque d’être particulièrement spectaculaire…

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Mes analyses permettent de débusquer ce qui ne va pas (et plus ou moins bien occulté) dans toute entreprise mal gérée et inversement ce qui fait la réussite d’autres sociétés à fort potentiel.

Elles sont originales, parfaitement fiables, toujours justifiées, argumentées et vérifiables.

Après le début de cette histoire de coronavirus, la publication des résultats des entreprises pour le 2° trimestre permet de recommencer à analyser la réalité des entreprises pour investir à bon escient, ce qui alimente la spéculation gagnante

Ces éléments ci-dessus font partie d’une analyse complète d’Apple en attendant les suivantes.

Pour toute personne disposant d’un capital, son placement (sous certaines conditions) en valeurs mobilières est le meilleur moyen non seulement de le sauver mais encore de le valoriser, ce qui est important mais pas évident, surtout en cette période de folie tous azimuts.

Je recommencerai à partir du début du mois de septembre la publication de mes analyses pour les sociétés ayant les plus forts potentiels de hausse dans le cadre de mes offres Platinum…

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Cliquer ici pour accéder aux résultats d’Apple.

© Chevallier.biz

 

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