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À partir d’avant-hierAnalyses, perspectives

La saga du nucléaire français : des années Boiteux aux débats actuels

 

Le 6 septembre dernier, Marcel Boiteux nous quittait. Cet académicien était l’un des économistes les plus respectés au monde, un héros français. Cette triste nouvelle n’a pratiquement pas transpiré dans les medias grand public. Quelle honte !

Marcel Boiteux était un vrai intellectuel, un normalien qui avait fait ses classes lors des campagnes d’Italie et de France de la Seconde Guerre mondiale, ce qui forge plus sûrement un homme d’exception que l’ENA ou la carrière médiatique de nos raisonneurs en chambre.

 

Un peu d’histoire

C’était l’époque où, avec le général de Gaulle, on avait compris très tôt l’importance de l’énergie pour la prospérité d’une nation, et l’impérieuse nécessité de la rendre le plus possible indépendante des aléas internationaux.

Sous l’impulsion de politiques clairvoyants, une équipe d’ingénieurs et de hauts fonctionnaires talentueux conçut un programme d’envergure, comprenant le nucléaire, mais aussi l’hydraulique pour encaisser la variabilité de la consommation.

L’hydraulique avait d’ailleurs un autre but : la régulation des cours d’eau et l’irrigation. On oublie que c’est à cette époque que ces travaux transformèrent le désert provençal en Eldorado maraîcher.

La suite prévoyait encore plus d’indépendance, avec les surrégénérateurs du programme Phénix.

Mais le projet était plus global encore, puisqu’il prévoyait de développer conjointement production et consommation. EDF développa ainsi le chauffage électrique, mais pas n’importe comment : pour y accéder, il fallait isoler. C’est ainsi qu’une grande partie des constructions des années 1970 sont déjà isolées, peut-être moins que celles respectant les normes actuelles, mais il y avait déjà laine de verre, double vitrage, aération contrôlée… Cela ne vous rappelle rien ? Cinquante ans après, on y retourne : voir les normes nouvelles RE 2022 pour les constructions neuves ! On reste encore pantois devant la cohérence du programme.

Marcel Boiteux faisait partie intégrante de l’action. Il mit au point également la tarification au « coût marginal », brandie maintenant comme un must par l’Union européenne… sauf que les fonctionnaires actuels n’ont rien compris aux travaux de l’économiste. Nous y reviendrons.

EDF et Framatome ont alors construit des réacteurs en série, couplant jusqu’à 8 réacteurs au réseau dans l’année. On avait judicieusement choisi la filière : les réacteurs à eau pressurisée. De bonnes bêtes, peu susceptibles de s’emballer. La suite leur a donné raison : ils sont 300 dans le monde, ils tournent depuis plus de 40 ans avec un seul accident : Three Miles Island, la fusion du cœur n’ayant même pas occasionné la moindre fuite de radioactivité à l’extérieur de la centrale.

Tchernobyl n’a rien à voir : un réacteur sans enceinte de protection, conduit en dépit du bon sens. Et Fukushima était un réacteur en fin de vie, mal entretenu, d’une conception différente, à eau bouillante, moins stable ; et il n’a fait, à ce jour, que quelques victimes, devant les 20 000 morts du tremblement de terre.

L’ensemble des projets français a été intégralement payé par les consommateurs, qui, malgré cela, ont bénéficié d’un prix parfois moitié de celui des pays voisins. EDF a tout emprunté sous son nom.

C’était trop beau, pour les Allemands, inquiets de la compétitivité apportée par le programme, pour les décroissants, qui voyaient se dessiner un avenir prospère.

Il fallait donc absolument dérégler la machine. Certains milieux industriels et financiers ont parfaitement utilisé les écolos comme idiots utiles pour faire du profit en luttant contre l’atome, ou c’est l’inverse, ou les deux… Ce qui explique la robustesse du combat contre le nucléaire.

Entretemps, le profil des politiques et des fonctionnaires avait changé : Sciences Po et l’ENA n’aident pas vraiment à comprendre comment fonctionne un réseau électrique.

Nous ne reviendrons pas sur les circonstances lamentables de la destruction systématique de l’avenir de ce beau projet. Il suffit d’aller consulter les comptes rendus de la Commission Schellenberger, ou de visionner la vidéo de Mme Voynet se vantant d’avoir torpillé le nucléaire au niveau européen, alors qu’en sa qualité de ministre, elle était mandatée pour défendre cette cause. Le point final a été l’arrêt sans aucune justification de la fermeture de Fessenheim : de l’abus de bien social pur et simple.

On se demande d’ailleurs quelles suites seront données à la Commission ayant mis en évidence incompétence, fautes caractérisées, et même, dans le cas de Mme Voynet, ce qui peut s’apparenter à une forfaiture… alors même que de nombreux experts hurlaient leur incompréhension dans le désert.

 

Une tardive prise de conscience

La réalité finit toujours par s’imposer.

L’Allemagne a installé plus de 130 GW d’éoliennes et de panneaux solaires alors que sa consommation maximale avoisine 80 GW. Malgré cela, elle continue d’ouvrir des mines de lignite. Il faudrait être aveugle et sourd pour ne pas s’en rendre compte. Son plan, à base d’énergie renouvelable et de gaz, a été réduit à néant avec la guerre en Ukraine. Et les prix de l’électricité, stupidement indexés au gaz, sont maintenant liés aux décisions d’émirs moyenâgeux.

L’actuel gouvernement français, un peu plus réaliste que les précédents, a commencé à opérer un virage. Mais c’est du en même temps : nucléaire et énergies renouvelables. On verra que c’est antagoniste. Et il diffère les nécessaires remises en cause de la loi sur l’énergie et sur la Programmation pluriannuelle (PPE). Mais c’est mieux que rien. Deux EPR tournent en Chine, un EPR en Finlande, et on espère Flamanville pour 2024… Le ciel s’éclaircirait-il pour le nucléaire ? Il y a encore beaucoup d’obstacles.

 

La bête bouge encore

Pour les opposants au nucléaire, le combat est existentiel.

La plupart des associations écologistes ont démarré sur cette opposition, en particulier la plus puissante, Greenpeace, et en ont fait leur mythe fondateur. L’Allemagne, elle, est encore imprégnée (on la comprend) d’un pacifisme absolu, et qui dit nucléaire, dit bombe… même si c’est une association douteuse. C’est la raison essentielle de l’opposition de ses dirigeants et de son opinion publique. On verra si la guerre en Ukraine change vraiment la donne.

Ces deux entités disposent encore de moyens nombreux et puissants pour continuer le combat sur plusieurs fronts.

 

Le combat réglementaire

L’Allemagne a tenté de barrer toute possibilité de subventions et d’autorisation du nucléaire via la taxonomie européenne, c’est-à-dire le « classement écologique » d’activités industrielles au droit de la finance. L’Europe est maintenant divisée entre États partisans et opposés, et le combat n’est pas fini. Les partisans ont gagné une bataille, mais pas la guerre.

 

La présentation de fausses solutions par l’Allemagne

Devant le fiasco du gaz russe et les difficultés de l’éolien, l’Allemagne se tourne vers l’hydrogène via le solaire. Celui-ci fait sans doute partie des solutions à la décarbonation, mais très partiellement. Personne n’y croit vraiment : le soleil en Allemagne, bof… et importer du Maghreb, c’est aller de Charybde en Scylla. Un réacteur nucléaire tournant à 90 % de son temps est en plus le meilleur moyen de rentabiliser un électrolyseur.

 

Le combat via le « marché libéralisé » de l’électricité

L’Union européenne a en effet adopté la théorie de Marcel Boiteux pour la fixation des prix, ce qui entraîne une forte indexation au gaz.

Ce n’est pas anormal pour l’Allemagne, mais idiot pour la France, peu dépendante du gaz. En fait, on considère que le marché est unique, ce qui est faux physiquement : les lignes d’interconnexion sont très limitées. Et dans le cas d’un marché hétérogène et volatile, comme l’est actuellement le marché européen, on montre aisément que la théorie de Marcel Boiteux ne s’applique plus. Et pour éviter un combat frontal avec l’Union européenne, la France a inventé un dispositif encore plus inepte : l’ARENH, qui oblige EDF à brader son électricité à des concurrents non producteurs.

Il y a donc en ce moment à la fois un combat intra-européen et intra-français (État, EDF, Industrie) sur les prix du nucléaire futur dont dépendra la rentabilité d’EDF, et son aptitude à emprunter les énormes fonds nécessaires aux programmes à venir. Pour tout comprendre : une excellente série de trois vidéos.

 

Des forces contraires en interne au nucléaire

  • La désindustrialisation française. Nous manquons d’ingénieurs, de soudeurs, nous n’avons plus que Technip comme grand ensemblier en France (et il est réduit à peu de choses), et nous sommes restés longtemps sans expérience de grands chantiers.
  • L’évolution des normes. L’EPR a été conçu en collaboration avec Siemens, qui, devant son opinion, voulait la ceinture et les bretelles. On a ajouté les normes françaises et allemandes dans le même produit, ce qui l’a complexifié ; et Siemens s’est défilé, après avoir semé le chaos. EDF a perdu des compétences, en métallurgie notamment. Certaines normes sont devenues presque impossibles à respecter, entraînant des irrégularités dans l’assurance qualité. L’entreprise a même accepté de soumettre les centrales existantes à de nouvelles normes, ce qui est très pénalisant pour le « grand carénage » qui vise à prolonger leur durée de vie. Cela ne se fait jamais aux USA, par exemple. C’est même vrai pour l’EPR : certaines normes ont évolué depuis sa conception, entraînant de « fausses » anomalies. Il semble bien que par peur de l’opinion publique, l’IRNS, chargée de la sécurité radiologique, entraîne l’ASN, garante de la sécurité technologique, vers des impasses.
  • Une instabilité politique : le gouvernement est encore bien timide dans son revirement. Et une partie de l’alliance de gauche est toujours bec et ongles contre le nucléaire. En outre, l’acharnement à vouloir développer l’éolien et le solaire pénalise doublement le nucléaire : les fonds utilisés seraient mieux chez lui que chez eux, et l’imposition de leur production aléatoire, quel que soit le besoin, fait arithmétiquement monter le coût du kWh nucléaire, qui est majoritairement fixe.
  • L’activisme écologique, qui peut retarder les projets. Aucun gouvernement n’a encore trouvé de remède au zadisme, qui pourrait bien ralentir les projets.

 

Se mobiliser

Ceci montre qu’il faut encore se mobiliser pour être sûrs que nos enfants et petits-enfants bénéficieront toujours d’une électricité abordable. En rejoignant par exemple PNC-France pour continuer le combat.

C’est un combat de société, Aurélien Barrau, militant écologiste et astrophysicien l’avoue lui-même :

« Le pire scénario possible : c’est de trouver une énergie nouvelle propre et infinie, par exemple la fusion nucléaire. »

Pour ceux qui pensent que les sciences dures vaccinent contre la bêtise. pic.twitter.com/i8om3FJK71

— Pulp libéral (@PulpLiberal) September 13, 2023

 

Un héros très discret -- DESCARTES

Par : DESCARTES

Dimanche 10 septembre, le magazine qui suit le journal de la mi-journée sur la deuxième chaine était consacré… à Bernard Tapie, dont nos étranges lucarnes commémorent – on se demande bien pourquoi – l'anniversaire de la mort. Avec l'habituel défilé d'anciens copains – souvent coquins – y allant de leur couplet larmoyant sur les vertus supposées du disparu, cet homme « exceptionnel », « chaleureux », ce « battant » plein de « convictions ». Et pas un mot bien entendu sur les matchs truqués, les arbitrages (...)

Actualité / , ,

Une boîte noire pour les gouverner tous

Par : h16

Le premier juillet marque assez logiquement le début de la seconde moitié de l’année et constitue souvent une occasion pour les administrations de revoir leurs barèmes et pour le gouvernement d’introduire de nouvelles mesures pas toujours très populaires. Il faut dire que, ça tombe bien, à partir de ce mois, l’esprit des Français est résolument orienté sur leurs prochaines vacances ce qui explique sans doute que c’est pendant ces périodes que les pires crasses leurs sont infligées.

L’année précédente, on se souvient que ce même-mois avait vu la décision du locataire de l’Élysée d’introduire un passe sanitaire puis vaccinal, aboutissant à la ségrégation d’une partie des Français sur un statut purement médical. Cette année, il ne faudra même pas la moitié du mois pour que soit mise en place une nouvelle petite saloperie décidée par la branche européenne de l’Occupant intérieur : dès le 6 juillet prochain, tous les nouveaux modèles de voitures fabriqués dans l’Union Européenne devront en effet être équipés d’un boîtier d’enregistrement des données du véhicules, une boîte noire en somme, qu’on présente bien évidemment comme une solution pratique afin de mieux comprendre les causes d’un accident de la route.

Décidément, la sécurité et la bonne santé de chacun d’entre nous, notre protection (voire notre capacité à correctement produire de la valeur ajoutée facilement taxable) est consciencieusement et régulièrement mise en avant pour nous transformer avec la plus parfaite onctuosité en bétail docile et lucratif.

En juillet dernier, c’était la bonne santé de nos aînés (si fragiles aînés !) et la solidité de nos hôpitaux (si précieux hôpitaux, dont on prétend que le monde entier nous les envie) qui avaient été utilisés pour justifier sans vergogne la mise en place d’un passe grossièrement anticonstitutionnel dont on se rend compte, douze mois plus tard, qu’il n’a absolument pas aidé les uns le moins du monde et qu’il a accru le problème des autres, tout en donnant un moyen disproportionné d’influer sur pardon d’emmerder la vie des Français.

Ce mois de juillet verra donc le déploiement de cette boîte noire sur les nouveaux véhicules européens, afin, là encore, de garantir officiellement la sécurité des conducteurs, l’apprentissage des causes d’accidents aidant à les prévenir, et, plus réalistement, à assurer un cheptel de contribuables de roses et frais incapables de se mettre dans la moindre situation de danger qui pourrait écourter malencontreusement les bonnes années productives (quelle horreur).

En effet et très officiellement, le petit boîtier enregistre les données fournies par le véhicule comme sa vitesse, les phases d’accélération ou de freinage, si le conducteur porte ou non la ceinture de sécurité, s’il a bien utilisé son clignotant et le cas échéant, quelle fut la force de la collision, le régime moteur ou l’inclinaison du véhicule 30 secondes avant l’accident et 10 secondes après le choc. Rassurez-vous tout de suite : au contraire des boîtes noires aériennes qui enregistrent les conversations du cockpit, il est bien évidemment hors de question ici que les mêmes boîtiers enregistrent les conversations de l’habitacle…

Mais on sait déjà que ce n’est pas l’envie qui manque à toute une ribambelle de politiciens d’inclure cette option dans un prochain paquet législatif à la faveur d’un attentat terroriste, d’une pandémie, d’un fléau climatique ou d’une invasion extraterrestre avec ou sans Illuminatis. En attendant, nos aimables garde-chiourmes de moins en moins bien élus se contenteront des données de géolocalisation ou de consommation (affreuse dépense énergétique, quand on y pense – surtout par ces temps tendus où l’or noir n’a jamais été aussi cher à la pompe !) pour se faire une idée précise de ce que nous faisons de nos véhicules quand ils ont leur auguste dos tourné.

À présent, compte-tenu de ce qu’ont montré ces législateurs, ces politiciens et la tendance globale de ces dernières années, il n’est qu’une affaire de temps (de « quand ») et non de possibilité (de « si ») pour que ce pistage permanent ne soit directement utilisé contre les citoyens : dans un premier temps et comme esquissé dans le paragraphe précédent, on sait que ce moyen sera utilisé pour déterminer l’adéquation de votre consommation avec ce que le pays peut se permettre sur le plan énergétique, et, au final, ce que le pouvoir vous aura octroyé.

Pratique : plus besoin d’un ticket de rationnement puisqu’enfin, tout sera numérique ! La surtaxe de votre véhicule sera tranquillement automatisée : parce que vous avez cramé trop d’énergie fossile lundi et mardi derniers pour aller travailler au lieu de perdre une ou deux heures supplémentaires dans les transports en commun (qui étaient du reste soit en panne, soit en grève, mais on s’en fiche, ils sont éco-responsables, eux), vous devrez vous acquitter d’un petit montant forfaitaire qui ira abonder une association de sauvegarde des oursons mignons en Alaska ou permettra le plantage de deux arbres en Ardèche. Youpi.

Dans un second temps, cela sera un moyen fort pratique pour empêcher les citoyens de fuir : l’arrêt du véhicule à distance évitera aux mécontents du système carcéral sécuritaire européen de fuir mobiliser des moyens et des équipes pour les contenir. Décidément, on voit mal pourquoi un tel système ne serait pas mis en place avec l’assentiment de tous !

Ah, vraiment, ces mois de juillet qui sentent bon l’huile solaire, le farniente prennent ces dernières années une odeur plus caractéristique, celle du calciné portée par nos libertés brûlées sur l’autel d’une sécurité de plus en plus envahissante, ce véritable formol de la société française.

Enfin et au passage, notons que le 31 juillet devrait voir la fin du régime d’état d’urgence sanitaire… Parions cependant que tout sera fait au gouvernement et à l’Assemblée pour que cette fin ne soit pas actée. On trouvera, encore une fois, une bonne raison : l’espionnage, le traçage permanent du cheptel est bien trop pratique pour qu’on laisse aussi facilement filer une telle occasion.

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