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À partir d’avant-hierLes Crises

Les colonisateurs européens ont tué tellement d’Amérindiens que le climat mondial s’en serait trouvé modifié, selon une étude

Lorsque les Européens sont arrivés dans les Amériques, ils ont causé tellement de morts et de maladies qu’ils ont modifié le climat mondial, selon une nouvelle étude.

Source : CNN, Lauren Kent
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Les colons européens ont tué 56 millions d’indigènes en une centaine d’années en Amérique du Sud, en Amérique centrale et en Amérique du Nord, entraînant l’abandon de vastes étendues de terres agricoles et leur reboisement, estiment des chercheurs de l’University College London (UCL).Selon l’étude, l’augmentation de la densité des arbres et de la végétation sur une superficie équivalente à celle de la France a entraîné une diminution massive du dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère. Les chercheurs ont constaté que les niveaux de carbone avaient suffisamment changé pour refroidir la Terre en 1610.

Christophe Colomb est arrivé en 1492, « le CO2 et le climat étaient restés relativement stables jusqu’alors », explique Mark Maslin, professeur de géographie à l’UCL et l’un des coauteurs de l’étude. « C’est donc le premier changement majeur que nous observons concernant les gaz à effet de serre de la Terre ».

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Comment Israël a-t-il obtenu la bombe nucléaire ? Retour sur le rôle de la France

L’armée israélienne, la quatrième puissance du monde, ravage Gaza et, avec les colons armés, terrorise les Palestiniens en Cisjordanie à la suite des massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre. Comme tant d’autres projets coloniaux, Israël est né de la terreur et a depuis lors nécessité le recours à la violence pour occuper des territoires arabes et isoler les Palestiniens. La prise de conscience que son existence dépendait d’une armée supérieure dans une région hostile a également encouragé Israël à poursuivre un programme d’armement nucléaire peu après la création de l’État en 1948.

Source : TomDispatch, Joshua Frank
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Bien qu’Israël soit une jeune nation, au milieu des années 1950, avec l’aide de la France, il avait secrètement commencé la construction d’un grand réacteur nucléaire. Le fait que deux alliés se soient associés pour lancer un programme d’armes nucléaires à l’insu de l’administration du président Dwight D. Eisenhower s’est révélé être un échec colossal (et embarrassant) des services de renseignement américains.

Ce n’est qu’en juin 1960, la dernière année de la présidence d’Eisenhower, que les autorités américaines ont eu vent de ce qui était déjà connu sous le nom de projet Dimona. Daniel Kimhi, un magnat israélien du pétrole, ayant sans doute bu un cocktail de trop lors d’une fête nocturne à l’ambassade des États-Unis à Tel Aviv, avoua aux diplomates américains qu’Israël construisait effectivement un grand « réacteur de puissance » dans le désert du Néguev – une révélation surprenante.

« Ce projet a été décrit à [Kimhi] comme un réacteur refroidi au gaz capable de produire environ 60 mégawatts d’électricité », peut-on lire dans une dépêche de l’ambassade adressée au département d’État en août 1960. « Kimhi a déclaré qu’il pensait que les travaux étaient en cours depuis environ deux ans et que la date d’achèvement n’était pas encore fixée. »

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La CIA a mené des expériences de contrôle mental au Canada pendant des décennies

Pendant deux décennies, la CIA a mené à Montréal des expériences de manipulation mentale qui ont ensuite influencé les techniques modernes d’« interrogatoire renforcé », telles que celles utilisées à Abou Ghraib. La CIA continue de ne pas les reconnaître.

Source : Jacobin, Spencer Nafekh
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

L’Institut Allen Memorial à Montréal, au Canada, où Donald Ewen Cameron a mené des expériences de manipulation mentale pour le compte de la CIA. (Wikimedia Commons)

Depuis sa création en 1947, la Central Intelligence Agency (CIA) a la solide réputation de s’immiscer dans les affaires d’autres pays. Connue pour son implication dans diverses opérations clandestines telles que le programme Phoenix au Viêt Nam, le trafic de drogue en Amérique centrale, ainsi que des complots d’assassinat élaborés et bizarres, la CIA est devenue synonyme d’un héritage d’activités néfastes et clandestines.

L’agence est également tristement célèbre pour son implication dans des expériences de manipulation mentale, bien que les détails de ces activités restent relativement obscurs. Ce qui peut surprendre, c’est que l’une de ses plus vastes opérations de manipulation mentale n’a pas eu lieu dans un pays reculé du Sud où les droits de l’homme sont peu protégés, mais à l’intérieur des frontières de la grande démocratie libérale située directement au nord des États-Unis. Et ces expériences n’ont pas eu lieu dans un bunker à la demande d’ex-goules nazies ou de sinistres psychiatres de série B ; elles se sont déroulées à Montréal, dans l’une des universités les plus prestigieuses du Canada.

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Comment le colonialisme britannique a tué 100 millions d’Indiens en 40 ans

Entre 1880 et 1920, les politiques coloniales britanniques en Inde ont fait plus de victimes que toutes les famines de l’Union soviétique, de la Chine maoïste et de la Corée du Nord réunies.

Source : Ajazeera, Dylan Sullivan
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Nos recherches montrent que les politiques d’exploitation de la Grande-Bretagne ont été associées à environ 100 millions de décès excédentaires au cours de la période 1881-1920, écrivent Sullivan et Hickel [British Raj (1904-1906)/Wikimedia Commons].

Ces dernières années ont été marquées par une résurgence de la nostalgie de l’empire britannique. Des ouvrages très médiatisés, tels que Empire : How Britain Made the Modern World de Niall Ferguson et The Last Imperialist de Bruce Gilley, affirment que le colonialisme britannique a apporté prospérité et développement à l’Inde et à d’autres colonies. Il y a deux ans, un sondage YouGov a révélé que 32 % des Britanniques étaient fiers de l’histoire coloniale de leur pays.

Cette image idyllique du colonialisme est en contradiction flagrante avec les données historiques. Selon les recherches de l’historien économique Robert C. Allen, l’extrême pauvreté en Inde a augmenté sous la domination britannique, passant de 23 % en 1810 à plus de 50 % au milieu du XXe siècle. Les salaires réels ont baissé pendant la période coloniale britannique, atteignant leur niveau le plus bas au XIXe siècle, tandis que les famines devenaient plus fréquentes et plus meurtrières. Loin d’avoir profité au peuple indien, le colonialisme a été une tragédie humaine qui n’a guère d’équivalent dans l’histoire.

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Documents déclassifiés : révélations sur le coup d’État au Chili contre Allende

Des responsables américains : « Notre politique à l’égard d’Allende a très bien fonctionné ». Kissinger a plaisanté sur le fait que « le président s’inquiète que nous voulions envoyer quelqu’un aux funérailles d’Allende. J’ai répondu que je ne pensais pas que cette option soit envisagée. ». Le rôle documenté des États-Unis dans les mois, jours et heures précédant le renversement d’Allende.

Source : National Security Archive, Peter Kornbluh
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le 8 septembre 2023, Washington. – « À l’époque d’Eisenhower, nous serions des héros », a déclaré Henry Kissinger au président Richard Nixon quelques jours après le renversement de Salvador Allende au Chili, déplorant que la presse ne leur reconnaisse pas le mérite de cet exploit de la Guerre froide. Cinquante ans plus tard, alors que les Chiliens et le monde entier commémorent l’anniversaire du coup d’État militaire soutenu par les États-Unis qui a porté le général Augusto Pinochet au pouvoir, le débat sur l’ampleur de la contribution des États-Unis à ce coup d’État se poursuit. Le 6 septembre, la principale chaîne de télévision chilienne, Chilevision, a diffusé un important documentaire intitulé « Opération Chili : Top Secret », qui présente des dizaines de documents américains déclassifiés obtenus par le projet de documentation sur le Chili des Archives nationales de sécurité, y compris des documents récemment obtenus et publiés dans la nouvelle édition chilienne du livre de l’analyste des Archives Peter Kornbluh, « Pinochet Desclasificado » [Pinochet déclassifié, NdT].

À la veille du 50e anniversaire, les Archives publient une section extraite du livre de Kornbluh – le dossier Pinochet – sur le « compte à rebours vers le coup d’État ». L’essai relate les actions du gouvernement américain, les débats internes et les délibérations politiques alors que les conditions du coup d’État évoluaient entre mars et septembre 1973. « Il s’agit d’une histoire complexe, compliquée et extraordinairement révélatrice, a déclaré Kornbluh, qui comporte de nombreuses leçons quant aux abus secrets du pouvoir américain et sur le danger que représente la dictature par rapport à la démocratie pour la communauté mondiale d’aujourd’hui. »

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Comment le 11 Septembre a donné naissance à une « guerre contre la terreur » infernale

La réponse de l’Amérique aux attentats du 11 Septembre à la lumière de l’histoire.

Source : TomDispatch, Norman Solomon
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

[L’article d’aujourd’hui est adapté de l’introduction du livre de Norman Solomon intitulé « War Made Invisible : How America Hides the Human Toll of Its Military Machine » [La guerre rendue invisible : comment les Etats-Unis cachent le coût humain de sa machine de guerre, NdT] (The New Press, 2023)

Le lendemain du jour où le gouvernement américain a commencé à bombarder régulièrement des régions lointaines, l’éditorial principal du New York Times exprimait une certaine satisfaction. Près de quatre semaines s’étaient écoulées depuis le 11 Septembre, note le journal, et l’Amérique avait enfin intensifié sa « contre-attaque contre le terrorisme » en lançant des frappes aériennes sur les camps d’entraînement d’Al-Qaida et les cibles militaires des talibans en Afghanistan. « C’est un moment que nous attendions depuis le 11 Septembre, indique l’éditorial. Le peuple américain, malgré son chagrin et sa colère, a été patient dans l’attente d’une action. Maintenant qu’elle a commencé, il soutiendra tous les efforts nécessaires pour mener à bien cette mission. »

Alors que les États-Unis continuaient à larguer des bombes en Afghanistan, les briefings quotidiens du secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld l’ont propulsé dans la stratosphère de l’adulation nationale. Comme l’a dit le journaliste du Washington Post : « Tout le monde fait une génuflexion devant la puissance du Pentagone… la nouvelle rock star de l’Amérique ». Cet hiver-là, Tim Russert, animateur de l’émission Meet the Press sur NBC, a déclaré à Rumsfeld : « Vous avez 69 ans et vous êtes la star de l’Amérique. »

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Comment la Grande-Bretagne a soutenu le coup d’État sanglant de Pinochet au Chili

Lorsque les militaires chiliens ont renversé le gouvernement démocratiquement élu de Salvador Allende en septembre 1973, des responsables britanniques ont soutenu la nouvelle junte et lui ont apporté leur concours alors qu’elle se livrait à des atrocités à grande échelle, comme le montrent des dossiers déclassifiés.

Source : Declassified UK, Mark Curtis
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le palais présidentiel du Chili a été atteint par des tirs de chars et d’avions à réaction en octobre 1973. (Photo : Bettmann via Getty)

  • « Pour les intérêts britanniques, il ne fait aucun doute que le Chili gouverné par la junte est bien préférable au cheminement chaotique d’Allende vers le socialisme », a déclaré le ministre des Affaires étrangères.
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Projet MK-Ultra : la CIA impliquée dans la torture médicale d’enfants amérindiens et de prisonniers noirs

Même si la vérité ne sera jamais complètement connue, nous devons à ceux qui ont été blessés et tués de faire la lumière sur leur histoire.

Source : Truthout, Orisanmi Burton
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

// Photo Jared Rodriguez / Truthout

Le dossier documentaire des expériences de « contrôle mental » menées par les États-Unis et d’autres gouvernements pendant la Guerre froide n’est que la partie émergée de l’iceberg, et notre ignorance collective est délibérée. Au début de l’année 1973, alors que les retombées du scandale du Watergate mettaient en évidence la nécessité d’un contrôle accru des agences de renseignement américaines par le Congrès, le directeur de la Central Intelligence Agency (CIA) a ordonné la destruction de tous les documents relatifs à MK Ultra.

Lancé dans le sillage du procès de Nuremberg, qui a révélé l’ampleur des atrocités nazies commises au nom de la science, le MK Ultra a donné lieu à une série d’expériences grotesques sur des sujets involontaires, à l’intérieur et à l’extérieur des frontières des États-Unis. Des preuves récemment révélées mettent en évidence des liens précédemment cachés entre les expériences MK Ultra sur des enfants indigènes au Canada et sur des Noirs emprisonnés aux États-Unis.

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Le film Oppenheimer garde le silence sur les premières victimes de l’ère nucléaire

Le film, qui dure trois heures est un drame captivant et une histoire précieuse, mais il fait abstraction des premières victimes de l’ère nucléaire.

Source : Responsible Statecraft, Connor Echols
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises


Un champignon atomique se forme au-dessus du site du premier essai de bombe atomique, connu sous le nom d’essai Trinity, le 16 juillet 1945. (Shutterstock/ Everett Collection)

Le 16 juillet 1945, ce fut la fin du monde. C’est du moins ce que pensaient les habitants du bassin de Tularosa, au Nouveau-Mexique.

À l’insu des civils locaux, J. Robert Oppenheimer avait choisi leur région comme terrain d’essai pour la première arme nucléaire au monde. L’explosion, que les autorités américaines ont publiquement qualifiée d’accident dans un dépôt de munitions local, a déchiré le ciel matinal, laissant un nuage de débris radioactifs de 12 000 m de haut qui a recouvert de poussière la région environnante pendant des jours.

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Un héros américain : Daniel Ellsberg

Peu de gens ont, autant que Daniel Ellsberg, décédé le 16 juin à l’âge de 92 ans, apporté leur contribution à la résistance contre les horreurs de la guerre et son corollaire, un système antidémocratique fondé sur le secret.

Source : Jacobin, Chip Gibbons
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Daniel Ellsberg en 2008. (Christopher Michel / Wikimedia Commons)

Peu de gens peuvent dire que leurs actions ont contribué à renforcer la liberté de la presse, à mettre fin à une guerre et à faire tomber une présidence. Daniel Ellsberg, qui est décédé aujourd’hui à l’âge de 92 ans, a fait précisément tout cela.

Ellsberg s’est fait connaître du grand public en 1971 lorsqu’il a photocopié une histoire secrète de l’engagement des États-Unis dans la guerre du Viêt Nam, connue sous le nom de « Pentagon Papers », et qu’il en a donné une copie au New York Times. La décision du journal de publier ces documents a déclenché une bataille historique en faveur de la liberté de la presse, bataille qui s’est poursuivie jusque devant la Cour suprême.

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Liberté de la presse : petite histoire des ordonnances de 1944 issues du CNR

Ventes en berne, revenus publicitaires en chute libre, crédibilité mise à mal… c’est un constat assez unanime : la presse écrite va mal en France. À la fois cause et conséquence de cette crise, le phénomène de concentration des médias français entre les mains d’un nombre toujours plus réduit de grandes fortunes est régulièrement pointé du doigt [1]. Et cela sans que les gouvernements successifs semblent s’émouvoir outre mesure.

Ce pourrissement de la situation de la presse fait un contraste saisissant avec le projet du Conseil national de la résistance (CNR) et les fameuses « ordonnances de 1944 » sur la liberté de la presse du Gouvernement provisoire de la République française qui promettaient notamment une presse libérée des puissances d’argent. Comment, en quelque 70 ans, et même beaucoup plus rapidement, un tel renversement a-t-il été possible ? C’est la réalité des changements promis par ces ordonnances, et leur déconstruction progressive jusqu’à aujourd’hui, que nous proposons d’éclairer ici [2].

Source : ACRIMED, Jean Pérès, Jérémie Fabre

BP a extrait du pétrole irakien à hauteur de £15 milliards après l’invasion britannique de 2003

Bien que les ministres britanniques aient nié que la guerre d’Irak était liée au pétrole, le fleuron des entreprises britanniques a profité d’une aubaine dès son retour en Irak après l’invasion de 2003, selon Declassified.

Source : Declassified UK, Matt Kennard
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Un soldat britannique patrouille dans le champ pétrolier de Rumaila, dans le sud de l’Irak, le 1er février 2005. BP a obtenu le contrat d’exploitation du champ quatre ans plus tard. (Photo : Andrew Parsons/AFP via Getty)

  • BP est retourné en Irak en 2009 après 35 ans d’absence et a obtenu une participation importante dans le plus grand champ pétrolier du pays, près de Bassorah, occupée par les Britanniques.
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Seymour Hersh sur Daniel Ellsberg, l’homme qui a révélé les Pentagon Papers

Le journaliste d’investigation Seymour Hersh évoque sa relation de 50 ans avec Daniel Ellsberg, l’homme qui a publié les Pentagon Papers et révélé l’ampleur des crimes américains en Asie du Sud-Est.

Source : Jacobin Mag, Seymour Hersh
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Ellsberg, lors d’une conférence de presse, New York, 1972. (Wikimedia Commons)

Je pense qu’il est préférable de commencer par la fin. Le 1er mars, des dizaines d’amis et de militants de Dan et moi-même avons reçu une note de deux pages nous informant qu’un cancer du pancréas incurable avait été diagnostiqué chez lui et qu’il refusait la chimiothérapie parce que le pronostic, même avec la chimiothérapie, était désastreux. Il aura 92 ans en avril.

En novembre dernier, pendant les vacances de Thanksgiving passées en famille à Berkeley, j’ai fait quelques kilomètres pour rendre visite à Dan dans la maison voisine de Kensington qu’il partage depuis des décennies avec sa femme Patricia. Mon intention était de discuter avec lui pendant quelques heures de notre obsession commune, le Vietnam. Plus de cinquante ans plus tard, il réfléchissait encore à la guerre dans son ensemble et j’essayais toujours de comprendre le massacre de My Lai. Je suis arrivé à 10 heures et nous avons parlé sans interruption – pas d’eau, pas de café, pas de biscuits – jusqu’à ce que ma femme vienne me chercher, saluer et rendre visite à Dan et Patricia. Elle est partie, et je suis resté quelques minutes de plus avec Dan, qui voulait me montrer sa bibliothèque de documents qui auraient pu lui valoir une longue peine de prison. Vers 18 heures – la nuit tombait – Dan m’a raccompagné à ma voiture et nous avons continué à discuter de la guerre et de ce qu’il savait – oh, les choses qu’il savait – jusqu’à ce que je dise que je devais y aller et que je démarre la voiture. Il m’a alors dit, comme il le faisait toujours : « Tu sais que je t’adore, Sy. »

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Guerre en Irak : retour sur l’assaut brutal contre Falloujah

On se souviendra de feu Jim Molan pour de nombreuses raisons. Peu se souviendront de lui pour les violences à grande échelle commises par les troupes de la coalition sous son commandement lors de l’assaut brutal contre Falloujah et d’autres villes sunnites pendant l’occupation illégale de l’Irak à la fin de l’année 2004.

Source : John Menadue
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Les médias australiens continuent de nous décevoir gravement quant à leur couverture des guerres au Moyen-Orient, du terrorisme et du désastre persistant que représente l’EI. Cet échec a commencé avec l’invasion de l’Irak. Contrairement à d’importants médias étrangers, aucun média australien n’a admis son échec ou ne s’en est excusé concernant la couverture de la guerre d’Irak et de ses conséquences. Comme c’est souvent le cas, nos médias étaient associés aux Forces armées australiennes pour soutenir la politique de la Coalition. La classe politique se serre les coudes.

Les médias dépendant de News Corp sont les plus fautifs. [News Corp Australia est un conglomérat médiatique australien et une filiale à 100 % de l’entreprise américaine News Corp, il emploie plus de 8 000 personnes dans le pays et environ 3 000 journalistes, NdT.]

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Rosa Parks : Une combattante radicale de l’oppression sous toutes ses formes

Rosa Parks est née en 1913. Loin d’être un modèle de respectabilité politique, elle était une organisatrice expérimentée et provocatrice de la classe ouvrière, elle méprisait la soumission servile représentée par Jim Crow, [« Jim Crow » est une expression péjorative désignant les personnes noires vivant aux États-Unis, le nom vient d’une chanson sur laquelle chantait et dansait un comédien blanc visage et mains peints en noir et caricaturant les afro-américains NdT] et elle combattait farouchement l’oppression sous toutes ses formes.

Source : Jacobin Mag, Jeanne Theodaris
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

« Pour s’aventurer et déambuler sur la corde raide façon Jim Crow, de la naissance à la mort… Il faut une âme noble. Il y a toujours une ligne, une corde, quelle qu’elle soit : une ligne de couleur, une corde de pendaison, une corde raide. Pour moi, il semble que nous soyons des marionnettes dont l’homme blanc tire les ficelles. Ils disent qu’une ligne de ségrégation due à la couleur doit nous séparer, et pourtant ce sont ceux qui tirent les ficelles, et soit nous nous exécutons à leur grande satisfaction, soit, si nous franchissons cette ligne, nous en subissons les conséquences. »

-Rosa Parks

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La critique de Martin Luther King contre le militarisme américain est plus pertinente que jamais

Il y a cinquante ans, la critique de Martin Luther King Jr concernant le militarisme américain prédisait la montée de l’aventurisme mondial américain.

Source : Responsible Statecraft, William Hartung
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Martin Luther King Jr., Marche sur Washington, 28 août 1963 (domaine public)

L’anniversaire du Dr Martin Luther King Jr fournit l’occasion de s’arrêter un instant et de réfléchir sur le sens de sa vie et de son œuvre. C’est particulièrement important de le faire ces temps-ci, alors qu’un racisme impitoyable gagne et qu’une atmosphère de Guerre froide infiltre Washington.

King avait une profonde compréhension des liens entre les situations intérieures et extérieures de l’Amérique, exprimée de façon claire lors de son discours contre la Guerre du Vietnam, prononcé à l’église Riverside de New York le 4 avril 1967, un an avant qu’il ne soit assassiné.

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L’élargissement de l’OTAN : Une erreur fatale – George Kennan – 05/02/1997

A la fin de 1996, l’impression s’est répandue, ou a été répandue, qu’il avait été décidé, d’une manière ou d’une autre, d’étendre l’OTAN jusqu’aux frontières de la Russie. Et ce, en dépit du fait qu’aucune décision officielle ne peut être prise avant le prochain sommet de l’alliance, en juin.

Source : The New York Times, George F. Kennan
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

A la fin de 1996, l’impression s’est répandue, ou a été répandue, qu’il avait été décidé, d’une manière ou d’une autre, d’étendre l’OTAN jusqu’aux frontières de la Russie. Et ce, en dépit du fait qu’aucune décision officielle ne peut être prise avant le prochain sommet de l’alliance, en juin.

Le moment de cette révélation – coïncidant avec l’élection présidentielle et les changements consécutifs de personnalités responsables à Washington – n’a pas permis à l’étranger de savoir comment et où insérer un modeste commentaire. L’assurance donnée au public que la décision, même préliminaire, était irrévocable, n’a pas non plus encouragé les opinions extérieures.

Mais quelque chose de la plus haute importance est en jeu ici. Et il n’est peut-être pas trop tard pour avancer un point de vue qui, je crois, n’est pas seulement le mien, mais est partagé par un certain nombre d’autres personnes ayant une expérience étendue et, dans la plupart des cas, plus récente, des questions russes. Ce point de vue, dit sans ambages, est que l’élargissement de l’OTAN serait l’erreur la plus fatale de la politique américaine de toute l’ère de l’après-Guerre froide.

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Archives déclassifiées : Le lancement d’une torpille nucléaire a failli avoir lieu lors de la crise de Cuba

Le chef d’état-major Arkhipov a implicitement confirmé le quasi-lancement d’une torpille nucléaire. Les commandants des sous-marins ont supprimé cette histoire pendant 40 ans. Les archives publient les principaux documents déclassifiés sur les sous-marins soviétiques pendant la crise.

Source : National Security Archive, Svetlana Savranskaya
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Sous-marin B-59

Cahier d’information n° 808

Pour plus d’informations, contactez le 202-994-7000 ou nsarchiv@gwu.edu

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Pourquoi Stanford, Harvard et la NASA continuent-ils de faire honneur à un passé nazi ?

Cette année, Harvard a publié un rapport sur les bénéfices que l’université a tirés de l’esclavage. « Je crois que nous avons la responsabilité morale de faire ce que nous pouvons pour remédier aux effets corrosifs persistants de ces pratiques historiques sur les individus, sur Harvard et sur notre société », a écrit Lawrence Bacow, le président de l’université, dans une lettre ouverte à la communauté. Cette étude a été saluée comme une remise en question, attendue depuis longtemps, d’une institution d’élite au passé sombre.

Mais s’attaquer au rôle de l’université dans la traite négrière américaine ne concerne qu’un aspect du passé de l’école. Harvard s’enorgueillit toujours d’une bourse et d’un poste de professeur portant le nom d’Alfried Krupp, un criminel de guerre nazi dont l’empire industriel a utilisé environ 100 000 travailleurs déportés.

Source : The New York Times, Lev Golinkin
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Alfried Krupp, à gauche, en 1957, dirigeait ses usines grâce à des détenus des camps de concentration comme travailleurs esclaves.
Crédit Bettmann/Getty Images

Harvard n’est pas seule : de la NASA à Stanford en passant par l’armée américaine, les institutions américaines continuent de reconnaître – et parfois même de glorifier – d’anciens Nazis de premier plan.

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Avec l’aide des libéraux, Hoover et le FBI ont mené une croisade antidémocratique contre la gauche américaine

J. Edgar Hoover est connu pour la campagne qu’il a menée pendant des décennies pour éradiquer la gauche en surveillant et même en tuant des radicaux comme Fred Hampton. Ce que l’on sait moins, c’est que les libéraux [Progressistes ou démocrates, NdT] ont joué un rôle important dans la croisade antidémocratique de Hoover.

Source : Jacobin Mag, Beverly Gage
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

J. Edgar Hoover (au centre) avec le président John F. Kennedy et le procureur général Robert F. Kennedy, 23 février 1961. (US National Archives and Records Administration via Wikimedia Commons)

Entretien mené par Michael Brenes

Peu de personnalités méritent autant l’animosité de la gauche que J. Edgar Hoover, l’ancien directeur du Federal Bureau of Investigation (FBI). Au cours de ses quarante-huit années au pouvoir – de 1924 à sa mort en 1972 – Hoover a présidé une chasse aux sorcières en matière de contre-espionnage qui a traité les membres du Parti communiste américain comme des traîtres, infiltré et surveillé les mouvements de gauche. Les résultats obtenus par le FBI dans le cadre du programme COINTELPRO de l’ère Hoover sont particulièrement notoires, qu’il s’agisse du harcèlement et de la mise sur écoute de Martin Luther King Jr. (y compris l’envoi d’un message visant à le pousser au suicide) ou du meurtre du leader du Black Panther Party, Fred Hampton, à Chicago en 1969. Pourtant, Hoover était encensé par les libéraux et les conservateurs de son époque, et son pouvoir incontrôlé.

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Le Néolibéralisme : Une contre-révolution anti-démocratie

Un groupe d’intellectuels du XXe siècle a vu dans l’État-nation démocratique une menace pour la propriété privée. Leur solution : transférer le pouvoir à des organismes internationaux non responsables comme l’OMC, ce qui a contribué à ouvrir la voie à ce que nous appelons aujourd’hui le « néolibéralisme ».

Source : Jacobin Mag, Quinn Slobodian
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Friedrich Hayek, photographié en 1960 (Bettmann / Getty Images).

Entretien avec Quinn Slobodian par Daniel Denvir

L’ère néolibérale est souvent définie comme celle de la dérégulation, de l’émancipation ou de la libération des forces du marché qui avait été contenues, ou « intégrées », dans les décennies d’après-guerre. Dans son livre Globalists : The End of Empire and the Birth of Neoliberalism [Les mondialistes : La Fin de l’Empire et la Naissance du Néolibéralisme, NDT], l’historien Quinn Slobodian contredit cette acception. Au lieu de cela, Slobodian affirme que le tournant néolibéral visait plutôt à « encastrer » ou à protéger les marchés du contrôle démocratique et à établir un ordre international assurant au capital la capacité de circuler librement au-delà des frontières.

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100 ans du Fascisme : La Grande-Bretagne a secrètement soutenu la marche de Mussolini sur Rome

La prise de pouvoir de Benito Mussolini en Italie, en 1922, a été secrètement aidée par le gouvernement britannique, qui a parié sur le dictateur fasciste pour protéger ses intérêts en Méditerranée, affirme un nouveau livre.

En ce triste anniversaire des 100 ans du fascisme (28 octobre 1922 : les chemises noires marchent sur Rome), et alors que Giorgia Meloni, adepte de Mussolini, vient d’être officiellement nommée à la tête du gouvernement italien, retour sur un épisode historique encore trop méconnu…

Source : The Times, Tom Kington
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Classer pour dominer : Petite histoire critique du fichage en France

La campagne d’action collective contre la Technopolice se termine dans quelques semaines. Notre plainte contre le Ministère de l’Intérieur (que vous pouvez encore rejoindre ici) vise notamment deux fichiers étatiques massifs : le fichier TAJ et le fichier TES. À travers eux, nous attaquons des outils omniprésents et structurants de la surveillance policière. Car ficher, c’est organiser le contrôle et la domination de l’État sur sa population. Comment expliquer que ces pratiques aient pu émerger, se maintenir et s’ancrer si profondément dans les rouages de l’administration française au point qu’elles échappent désormais à tout véritable contrôle ?
Si on peut évidemment trouver une multitudes d’explications, nous proposons de revenir ici, sans prétention d’exhaustivité, sur l’évolution à travers le temps du fichage en France.

Source : La Quadrature du net – 07-09-2022

Lire l’article complet sur le site de la Quadrature du Net

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Comment les Démocrates ont trahi le New Deal pour le néolibéralisme

En 1992, Bill Clinton s’est présenté à la présidence en promettant de « mettre fin à l’aide sociale telle que nous la connaissons ». Ce virage à droite faisait partie d’une tentative plus large des démocrates de créer un « néolibéralisme progressiste » – dont le « progressisme » incluait l’abandon de sa base ouvrière.

Source : Jacobin Mag, Justin H. Vassallo
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le président Bill Clinton s’exprime lors d’une conférence de presse dans la roseraie de la Maison Blanche à Washington, le 13 mai 1994. (Ron Sachs / CNP / Getty Images)

Analyse de Left Behind : The Democrats’ Failed Attempt to Solve Inequality by Lily Geismer (Public Affairs, 2022) (La tentative ratée des démocrates de résoudre les inégalités par Lily Geismer)

Les Démocrates sont au milieu d’une crise existentielle plus profonde que toute autre depuis la révolution Reagan. L’une des explications est que le parti n’a pas réussi à renforcer le pouvoir de la classe ouvrière comme il l’avait fait à l’époque du New Deal. Depuis les années 1990 surtout, la redistribution égalitaire et le développement à grande échelle ont cédé la place aux préférences politiques de la classe des donateurs. Pour certains, le problème est que les démocrates ont perdu leur cap après des décennies de défense contre une droite républicaine de plus en plus radicale. Malgré les promesses d’un nouveau paradigme économique, une série de revers souligne que l’administration de Joe Biden n’a pas la détermination nécessaire pour faire face à ce défi.

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Dossiers déclassifiés : La Grande-Bretagne a soutenu les États-Unis après la destruction d’un avion de ligne iranien

En 1988, un navire de guerre de la Marine américaine a abattu un avion de ligne iranien, tuant les 290 civils à bord. Des dossiers récemment déclassifiés montrent comment le gouvernement de Margaret Thatcher a offert un soutien immédiat aux États-Unis et a participé à la dissimulation de l’affaire.

Source : Declassified UK, John McEvoy
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Cercueils contenant les victimes du vol 655 d’Iran Air. (Photo : Barry Iverson / Getty)

L’attentat s’est produit pendant la guerre Iran-Irak, qui avait commencé en 1980 avec l’invasion de l’Iran par Saddam Hussein. Le gouvernement américain a soutenu Saddam et a envoyé des navires de guerre dans le golfe Persique pour soutenir l’effort de guerre irakien.

L’un de ces navires de guerre était l’USS Vincennes qui, le 3 juillet 1988, a tiré deux missiles sur le vol 655 d’Iran Air alors qu’il effectuait une liaison de routine vers Dubaï.

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Milliardaires nazis : les dynasties d’entreprises qui ont bénéficié du Troisième Reich

Dans son nouveau livre Nazi Billionaires (Les Nazis milliardaires, NdT), David de Jong explore l’histoire accablante d’entreprises qui ont refusé d’examiner leur sombre histoire avec Hitler.

Source : The Guardian, David Smith
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Adolf Hitler admire un modèle de la voiture Volkswagen. Il est en compagnie du concepteur Ferdinand Porsche, à gauche, et de divers responsables nazis. Photo : Heinrich Hoffmann/Getty Images

Des statues coloniales et confédérées renversées. Les objets pillés sont rendus par des musées contrits. Des noms de famille souillés, tels que Sackler, rayés des bâtiments. Le monde entier est en train de faire le point sur les crimes passés des grandes puissances. Mais y a-t-il une omission flagrante ?

Un nouveau livre, Nazi Billionaires, examine comment les dynasties d’entreprises les plus riches d’Allemagne ont fait fortune en aidant et en soutenant le Troisième Reich d’Adolf Hitler. Il examine également comment, huit décennies plus tard, elles échappent toujours à un examen minutieux et comment une nation qui a tant fait pour affronter son passé catastrophique souffre toujours d’un angle mort très particulier.

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LA CIA ET LES MÉDIAS (1/6) – La manipulation de la presse américaine

Par : Admin EV

Comment les médias les plus puissants d’Amérique ont travaillé main dans la main avec la Central Intelligence Agency et pourquoi la Commission Church les a couverts.

Par Carl Bernstein – Rolling Stone – 20 octobre 1977

Après avoir quitté le Washington Post en 1977, Carl Bernstein a passé six mois à analyser les relations entre la CIA et la presse pendant les années de la guerre froide. Son article de 25 000 mots, publié dans Rolling Stone le 20 octobre 1977, est reproduit ci-dessous dans une série de 6 billets.

MANIPULATION DE LA PRESSE – LE STYLE DE LA CIA

Pour comprendre le rôle de la plupart des professionnels du journalisme, il est nécessaire d’écarter certains mythes concernant le travail sous couverture pour les services de renseignement américains. Peu de journalistes américains sont des « espions » dans le sens populairement accepté du terme. L’espionnage, c’est-à-dire l’acquisition de secrets auprès d’un gouvernement étranger, est presque toujours le fait de ressortissants étrangers qui ont été recrutés par la CIA et sont sous son contrôle dans leur propre pays. Ainsi, le rôle principal d’un Américain travaillant sous couverture à l’étranger est souvent d’aider au recrutement et à la « manipulation » de ressortissants étrangers qui sont des canaux d’informations secrètes pour les services de renseignements américains.

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Madeleine Albright était une impérialiste meurtrière

Madeleine Albright est morte à 84 ans. Pionnière de l’impérialisme, elle prônait avec passion un recours accru à la violence meurtrière dans la poursuite d’un ordre mondial post-Guerre froide dominé par les États-Unis – et a tué de très nombreuses personnes dans le cadre de ce processus.

Source : Jacobin Mag, Liza Featherstone
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

De 1993 à 1997, Madeleine Albright a été ambassadrice des Nations Unies. À ce titre, elle a présidé aux sanctions brutales imposées à l’Irak après la guerre du Golfe. (Chatham House / Flickr)

Madeleine Albright, qui est décédée mercredi à l’âge de quatre-vingt-quatre ans, a été la première femme secrétaire d’État des États-Unis. Mais les innombrables gros titres qui vantent ce fait risquent de réduire ses réalisations à son sexe. Ce n’est pas juste : elle était bien plus qu’une pionnière.

Albright était une goule impériale, aussi impitoyable dans sa poursuite de la domination mondiale américaine que n’importe quel homme. Elle a joué un rôle central dans l’élaboration d’une politique d’après-Guerre froide qui a provoqué des ravages sur plusieurs continents. Sa biographie est éprouvante : sa famille a fui les persécutions nazies lorsqu’elle était enfant, et vingt-six de ses proches, dont trois grands-parents, ont été assassinés pendant l’Holocauste. C’est une histoire traumatisante, mais rassurez-vous : elle a présidé à de nombreux traumatismes et à la mort d’autres personnes en retour.

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New York Times : L’incroyable différence de couverture d’une grève à 42 ans d’intervalle

La couverture très différente qu’a faite le New York Times de deux grèves dans les transports en commun de New York illustre la transformation spectaculaire de la couverture de la vie de la classe ouvrière par les médias dominants ces dernières années. Tandis que ces médias dominants courent après le public de la haute société, les travailleurs ont été éliminés.

Source : Jacobin Mag, Luke Savage
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

8 mars 1983, New York City : Des passagers de Westchester, New York, qui utilisent normalement les lignes de banlieue du Metro North pour se rendre à leur travail quotidien, quittent les bus et montent la rampe d’accès à l’entrée du métro à la station Pelham Bay. Beaucoup de ces banlieusards se sont tournés vers des bus spéciaux fournis par le comté de Westchester et le Connecticut en raison d’une grève des transports en commun. (Bettmann / Getty Images)

Dans son excellent livre de 2019, No Longer Newsworthy [Plus d’intérêt pour les actualités, NdT], Christopher R. Martin retrace l’effacement progressif de la classe ouvrière américaine du paysage médiatique. Ce processus, comme le montre Martin, a entraîné de profonds changements dans la façon dont toutes sortes d’histoires sont écrites et présentées. Et, loin d’être le produit d’une force étrangère inconnue, il a des causes observables et des racines matérielles discernables. Face à la consolidation et à la concurrence de la télévision, alors en pleine ascension, les journaux ont opté pour un modèle économique fondé en grande partie sur la publicité destinée à un public aisé et à la classe moyenne, ce qui a transformé non seulement leur propre lectorat mais aussi la façon dont les questions essentielles étaient appréhendées. Comme l’écrit Martin :

Dans cette nouvelle vision de la manière dont un journal doit servir sa communauté, les journaux et leurs propriétaires ne veulent que le bon type de lecteurs, ceux qui sont « aisés, modernes aisés, influents », et les personnes qui ont un « pouvoir d’achat réel » important et des « revenus familiaux colossaux ». Presque tous les journaux ont commencé à présenter leur lectorat comme s’il s’agissait des enfants du lac Wobegon dans la fiction de Garrison Keillor : tous au-dessus de la moyenne.

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États-Unis/Russie : l’Histoire ne se répète jamais, mais bégaie tout le temps

Au début des années 1960, au plus fort de la première guerre froide entre l’Amérique et l’Union soviétique, mon ancienne arme, l’armée de l’air, a cherché à construire 10 000 missiles nucléaires terrestres. Ces missiles étaient destinés à renforcer les centaines de bombardiers nucléaires que l’armée possédait déjà, tels les B-52 présentés de manière si mémorable dans le film Dr Strangelove.

Comme on pouvait s’y attendre, la surenchère massive était justifiée au nom de la « dissuasion », même si le plan de guerre nucléaire en vigueur à l’époque visait plutôt à l’anéantissement. Il prévoyait une attaque dévastatrice de l’Union soviétique et de la Chine communiste qui tuerait environ 600 millions de personnes en six mois (l’équivalent de 100 holocaustes, note Daniel Ellsberg dans son livre The Doomsday Machine). Des cerveaux un peu plus sensés l’ont finalement emporté – en ce sens que l’armée de l’air a finalement obtenu « seulement » 1 000 de ces missiles nucléaires Minuteman.

Source : Tom Sispatch, William J. Astore
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

En dépit de pourparlers entre les États-Unis et l’Union soviétique quant à la limitation des armements stratégiques, la terrible menace d’un Armageddon [Bataille finale, décisive et destructive, NdT] nucléaire a persisté, atteignant un nouveau sommet dans les années 1980, pendant la présidence de Ronald Reagan. À l’époque, il a déclaré, et tout le monde s’en souvient, que l’Union soviétique était un « empire du mal », tandis que des Pershing II à capacité nucléaire et des missiles de croisière à lancement terrestre étaient envoyés en urgence en Europe. Au même moment, nombre d’Européens, rejoints par quelques Américains, sont descendus dans les rues pour demander un gel nucléaire – la fin des nouvelles armes nucléaires et du déploiement dévastateur de celles qui existaient déjà. Si seulement…

C’est dans cet environnement exaltant que je me suis retrouvé, en uniforme, travaillant dans l’ultime redoute nucléaire de la guerre froide. Je me trouvais sous 600 mètres de granit massif, dans un poste de commandement du NORAD (North American Aerospace Defense) construit dans la Cheyenne Mountain, à l’extrémité sud de la chaîne de montagnes du Colorado qui comprend Pikes Peak. Lorsque je n’étais pas en service, j’avais pris l’habitude de randonner le long d’un sentier qui me conduisait presqu’au niveau du sommet de la Cheyenne Mountain. Là, je pouvais voir la redoute d’un œil neuf, toutes antennes clignotantes, prête à recevoir et à relayer des avertissements et des ordres qui auraient pu aboutir à mon anéantissement lors d’une frappe initiale ou d’une contre-attaque soviétique.

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Expansion de l’OTAN : les origines de la grave crise actuelle (3/3)

Par : Les-crises

Nous vous proposons aujourd’hui la troisième et dernière partie de la chronologie de la crise actuelle liée à l’expansion de l’OTAN vers l’Est.

Plan de l’article, en 3 billets

Partie 1/3

Partie 2/3

Partie 3/3

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Expansion de l’OTAN : les origines de la grave crise actuelle (2/3)

Par : Les-crises

Nous vous proposons aujourd’hui la deuxième partie de la chronologie de la crise actuelle liée à l’expansion de l’OTAN vers l’Est.

Plan de l’article, en 3 billets

Partie 1/3

Partie 2/3

Expansion de l’OTAN : les origines de la grave crise actuelle (1/3)

Par : Les-crises

Comme nous l’avons vu précédemment, la crise actuelle est fondamentalement liée à l’expansion de l’OTAN.

À force d’étendre l’OTAN vers l’Est, le problème d’un contact direct avec la Russie devait inévitablement se poser – situation que cette dernière considère comme inacceptable pour sa sécurité, puisqu’un incident de frontière pourrait déclencher une confrontation avec l’OTAN.

Aujourd’hui, à la date annoncée par les États-Unis de l’invasion possible de l’Ukraine par la Russie, nous vous proposons dans cette partie une chronologie détaillée de la crise actuelle en 3 parties.

Plan de l’article, en 3 billets

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Expansion de l’OTAN : l’explosion de Budapest en 1994

Par : Les-crises

Ce qu’a entendu Eltsine : De la guerre froide à la « paix froide

Les deux voies de Clinton se heurtent – l’élargissement de l’OTAN et la collaboration avec la Russie

Clinton et Eltsine à Naples, le 10 juillet 1994. Le Vésuve en sommeil est à l’arrière-plan. (L’éruption n’aura lieu qu’à Budapest). Source : Inosmi.ru

Source : Dossiers déclassifiés publiés par le National Security Archive, Svetlana Savranskaya & Tom Blanton, 24-12-2021

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Expansion de l’OTAN : ce que Eltsine a entendu

Le président russe a été amené à croire que le Partenariat pour la paix était une alternative à l’expansion de l’OTAN.

Des documents montrent l’opposition précoce de la Russie au « néo-endiguement » ; davantage de garanties américaines à la Russie : « l’inclusion et non l’exclusion » dans les nouvelles structures européennes de sécurité.

Le président Clinton et le président Eltsine portant un toast au dîner d’État, Hall of Facets, Kremlin, Moscou, mai 1995 (Photo : Alexander Zemlianichenko, AP).

Source : Dossiers déclassifiés publiés par le National Security Archive, Svetlana Savranskaya & Tom Blanton, 16-03-2018

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Expansion de l’OTAN : ce que Gorbatchev a entendu

Des documents déclassifiés montrent des garanties de sécurité contre l’expansion de l’OTAN aux dirigeants soviétiques de Baker, Bush, Genscher, Kohl, Gates, Mitterrand, Thatcher, Hurd, Major et Woerner

Michail Gorbatchev discutant de l’unification allemande avec Hans-Dietrich Genscher et Helmut Kohl en Russie, le 15 juillet 1990. Photo: Bundesbildstelle / Presseund Informationsamt der Bundesregierung.

Source : Dossiers déclassifiés publiés par le National Security Archive, Svetlana Savranskaya & Tom Blanton, 12-12-2017


Cet article a demandé beaucoup de travail, mais nous sommes heureux de le mettre gratuitement à disposition du plus grand nombre.

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