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Aujourd’hui — 18 avril 2024Les Crises

Tsahal protège les exactions des colons israéliens en Cisjordanie

Shane Bauer explique comment les colons qui ont été récemment condamnés par les États-Unis sont soutenus directement par l’État d’Israël.

Source : Truthout, Amy Goodman
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

S’appuyant sur une vague de violence inédite déclenchée par des colons en 2023, les attaques israéliennes contre les Palestiniens de Cisjordanie occupée se sont intensifiées depuis le 7 octobre, avec plus de 400 Palestiniens tués par les forces israéliennes et les colons au cours des cinq derniers mois. La semaine dernière, l’administration Biden a imposé des sanctions à l’encontre de trois colons israéliens et de deux avant-postes israéliens en Cisjordanie occupée pour avoir agressé, harcelé et menacé des Palestiniens et avoir violemment expulsé un grand nombre d’entre eux de leurs terres. Le journaliste d’investigation Shane Bauer s’est rendu sur place pour dresser la carte de la violence contre les Palestiniens, laquelle a connu une recrudescence depuis le 7 octobre, et s’est en particulier intéressés aux avant-postes illégaux de « deux hommes très dangereux » visés par les sanctions : Neria Ben-Pazi et Moshe Sharvit. « La réalité est que (Moshe Sharvit), tout comme Neria Ben-Pazi, sont soutenus directement par l’État d’Israël, déclare Bauer. Selon le libellé des sanctions, cela voudrait dire que tant l’État d’Israël lui-même que toutes les organisations qui le soutiennent devraient être sanctionnés, ce qui, bien sûr, n’a pas été le cas. » Bauer décrit comment « la ligne de séparation entre les colons et l’armée a pratiquement disparu après le 7 octobre », alors que les membres du cabinet israélien d’extrême droite font pression pour « une officialisation de l’apartheid » en Cisjordanie.

Amy Goodman : Ici Democracy Now. Je suis Amy Goodman. L’administration Biden a imposé la semaine dernière des sanctions à l’encontre de trois colons israéliens et de deux avant-postes israéliens en Cisjordanie occupée pour leur implication dans l’agression, le harcèlement et les menaces envers des Palestiniens, et l’expulsion par la violence de nombre d’entre eux de leurs terres. Les sanctions du département d’État américain visent Moshe Sharvit, propriétaire des avant-postes de Moshe’s Farm, Zvi Bar Yosef, fondateur de Zvi’s Farm, et Neria Ben-Pazi.

Au cours des cinq derniers mois, la violence des colons israéliens s’est intensifiée en Cisjordanie, les groupes de défense des droits humains accusant le gouvernement israélien d’encourager les attaques contre les Palestiniens. Selon les autorités de santé, plus de quatre cents Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par Tsahal et les colons depuis le 7 octobre.

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À partir d’avant-hierLes Crises

Avec le soutien de Washington, Israël bafoue la Convention internationale sur le génocide

Voilà pratiquement deux mois que la Cour internationale de justice a donné l’ordre à Israël de cesser de tuer les Gazaouis et de détruire leurs moyens de subsistance. Revenons donc en arrière et demandons-nous (1) comment Israël a réagi à ces « ordres » et (2) avec quelle intensité l’administration Biden a fait pression sur Israël pour que ces ordres soient suivis d’effet. Attention spoiler : les réponses brèves sont (1) pas terrible et (2) pas vraiment.

Source : Priti Gulati, Stan Cox
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le gouvernement américain a fourni la plupart des armements et des technologies de ciblage utilisés pour tuer des milliers de Gazaouis tout en réduisant un grand nombre d’entre eux à l’état de réfugiés en détruisant leurs maisons, leurs bureaux, leurs écoles et leurs hôpitaux. De plus, l’administration Biden n’a pas menacé de retirer son soutien alors qu’Israël bloquait les livraisons de nourriture et de carburant indispensables à la bande de Gaza, qui s’étend sur 40 km. Elle continue également d’opposer son veto aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies qui obligeraient Israël à rendre des comptes. Et le président Biden, en dépit d’un discours de plus en plus changeant, continue de soutenir le Premier ministre Benjamin Netanyahu et les Forces de défense israéliennes (FDI), bien que celles-ci aient ignoré les ordres de la Cour internationale et qu’elles continuent de commettre des atrocités.

L’ordre d’arrêter les massacres est bafoué

Le 26 janvier dernier, la Cour internationale de justice a rendu un arrêt dans une affaire portée par la République d’Afrique du Sud accusant Israël de génocide. Elle a donné l’ordre à Israël de « veiller avec effet immédiat à ce que son armée ne commette plus aucun des actes décrits » dans la Convention des Nations unies pour la prévention et la répression du crime de génocide.

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L’acharnement d’Israël contre l’UNRWA est aussi terrible qu’absurde

Les États-Unis et plus d’une douzaine d’autres pays ont interrompu leur aide à l’Office de secours et de travaux des Nations unies, aggravant ainsi la crise humanitaire à Gaza sur la base d’accusations auxquelles les services de renseignement américains n’accordent qu’une « faible confiance ». C’est aussi cruel et absurde que toute cette guerre.

Source : Jacobin, Branko Marcetic
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Une vue de la destruction résultant des attaques israéliennes au siège de l’UNRWA dans la ville de Gaza, Gaza, le 21 février 2024. (Dawoud Abo Alkas / Anadolu via Getty Images)

Une fois de plus, on constate que les allégations du gouvernement israélien utilisées pour justifier la pression exercée par les États-Unis en vue d’intensifier le massacre à Gaza se révèlent aussi peu convaincantes que beaucoup l’avaient prédit au départ.

La semaine dernière, le Wall Street Journal a rapporté que le Conseil national du renseignement américain (un groupe de dix-huit experts et analystes politiques qui évaluent les problèmes urgents de sécurité nationale pour les agences de renseignement américaines) n’avait qu’une « faible confiance » dans les affirmations israéliennes selon lesquelles une douzaine d’employés de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) auraient pris part aux attentats du 7 octobre. Cela signifie, selon le document, qu’ils estiment que ces affirmations sont « plausibles », mais qu’ils ne peuvent rien dire de plus, car ils ne les ont pas vérifiées de manière indépendante et leurs homologues israéliens ne leur ont pas montré les preuves sous-jacentes. Néanmoins, Washington a jugé ces allégations « crédibles », a assuré un fonctionnaire américain sous couvert d’anonymat au journal.

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Israël a menti et présenté de fausses « preuves » devant la Cour Internationale de Justice

Par exemple, Israël a prétendu qu’une image montrait des camions d’aide entrant dans la bande de Gaza alors qu’ils étaient en fait en train de la quitter.

Source : Truthout, Sharon Zhang
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Camp de réfugiés palestiniens de Maghazi : Enfants au milieu des décombres d’un immeuble gravement endommagé par les bombardements israéliens, dans le centre de la bande de Gaza, le 27 février 2024. AFP VIA GETTY IMAGES

Une analyse approfondie des arguments présentés par les avocats d’Israël dans le cadre de sa défense lors du procès pour génocide intenté par l’Afrique du Sud montre que l’équipe juridique d’Israël a formulé des affirmations fallacieuses ou induisant en erreur concernant les preuves présentées à la Cour, ce qui affaiblit sa thèse quant au bien-fondé du massacre perpétré dans la bande de Gaza..

Ainsi, selon les avocats, Israël avait de bonnes raisons de lancer des raids sur les hôpitaux de Gaza, comme Al-Shifa dans la ville de Gaza, et qu’il avait autorisé une quantité suffisante d’aide humanitaire dans la région, alors qu’une analyse plus minutieuse effectuée par Forensic Architecture, un groupe de recherche de Goldsmiths, l’université de Londres, conclut dans son rapport publié cette semaine que les avocats d’Israël ont dénaturé les éléments de preuve qu’ils ont soumis à la Cour internationale de justice (CIJ).

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Israël commet un génocide à Gaza, selon le rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation

« Il s’agit désormais d’une situation de génocide », a déclaré le principal expert des Nations unies en matière de droits humains.

Source : Truthout, Sharon Zhang
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Camp de réfugiés de Jabalia à Gaza : des enfants avec des récipients attendent de quoi manger, alors que les Palestiniens survivent dans des conditions difficiles, 26 février 2024. DAWOUD ABO ALKAS / ANADOLU VIA GETTY IMAGES

Dans une déclaration particulièrement franche de la part d’une personnalité affiliée aux Nations unies, le principal expert des Nations unies en matière de droits alimentaires a déclaré que le massacre des Palestiniens par Israël constituait un génocide, les autorités israéliennes ayant délibérément affamé l’ensemble de la population de Gaza.

Dans une interview accordée au Guardian et publiée mardi, Michael Fakhri, rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation et professeur de droit à l’université de l’Oregon, a déclaré que la campagne de famine menée par Israël est « clairement un crime de guerre » dont l’État d’Israël dans son intégralité est complice.

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Un soldat américain s’immole devant l’ambassade d’Israël en hurlant « Palestine libre »

« C’est ce que notre classe dirigeante a décidé de considérer comme normal », a déclaré Aaron Bushnell, qui avait 25 ans.

Source : Truthout, Sharon Zhang
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Illustration numérique de feu Aaron Bushnell, sur fond de soleil levant et de ciel étoilé
AYO WALKER / TRUTHOUT ; adapté : HUMANISER PAR L’HISTOIRE, VIA FACEBOOK

Un membre du service actif de l’armée de l’air américaine s’est immolé en criant « Palestine libre » lors d’une protestation tragique contre le génocide israélien à Gaza, devant l’ambassade d’Israël à Washington, dimanche après-midi. Aaron Bushnell, originaire de San Antonio, au Texas, avait 25 ans, il est décédé plus tard dans la journée.

Durant ses derniers actes, Bushnell, revêtu de son treillis militaire, a enregistré et diffusé en direct sa protestation. Dans les images de son auto-immolation publiées par la journaliste Talia Jane sur les réseaux sociaux, il explique qu’il « ne sera plus complice d’un génocide ».

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« Gaza est devenue une zone de mort », avertit le directeur de l’Organisation Mondiale de la Santé

Alors que le bilan officiel du génocide israélien à Gaza approche les 30 000 morts et que des centaines de milliers de gens sont à la veille de mourir de faim, le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) prévient que Gaza n’est plus un lieu ou on peut vivre, mais est devenu une « zone de mort ».

Source : Truthout, Sharon Zhang
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Des femmes et des enfants palestiniens sur les marches d’un bâtiment pratiquement détruit le 22 février 2024, suite à des frappes aériennes israéliennes dans le camp de réfugiés de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. MOHAMMED ABED / AFP VIA GETTY IMAGES

Lors d’une conférence de presse tenue à Genève mercredi, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré aux journalistes que la situation ne ferait qu’empirer, car Israël continue d’empêcher l’aide humanitaire d’entrer dans la région et poursuit ses attaques contre Rafah, là où la majorité de la population a été déplacée de force après des mois de raids israéliens qui ont commencé dans le nord de la région.

« Gaza est devenue une zone de mort », a déclaré Tedros. « Une grande partie du territoire a été détruite. Plus de 29 000 personnes sont mortes, beaucoup d’autres sont portées disparues, présumées mortes, et beaucoup, beaucoup d’autres sont blessées. »

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La population animale des fermes industrielles américaines a doublé en 20 ans

« Ce système alimentaire non pérenne […] doit être réformé avant qu’il ne soit trop tard », a déclaré un avocat.

Source : Truthout, Zane McNeill
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Des vaches dans un corral au Jordan Dairy Farms Heifer Facility à Spencer, Massachussetts, le 5 juin 2020.
ADAM GLANZMAN / POUR LE WASHINGTON POST VIA GETTY IMAGES

De nouvelles données issues du recensement agricole 2022 du ministère américain de l’agriculture (USDA) montrent que 1,7 milliard d’animaux sont actuellement élevés chaque année dans des fermes industrielles aux États-Unis, soit une augmentation de 6 % par rapport à 2016 et de près de 50 % par rapport à il y a 20 ans.

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Guerres à distance et populations jetables : la réalité des guerres éternelles de Washington

Faire la guerre pour toujours, c’est ne jamais avoir à demander pardon.

Source : TomDispatch, Nick TURSE
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

En temps de guerre, les gens meurent pour des raisons absurdes ou souvent sans aucune raison. Ils meurent d’un accident de naissance, de la malchance d’être nés au mauvais endroit – Cambodge ou Gaza, Afghanistan ou Ukraine – au mauvais moment. Ils meurent par hasard, parce qu’ils ont choisi de se réfugier en intérieur, alors qu’ils auraient dû le faire à l’extérieur ou parce qu’ils se sont aventurés dans une tornade infernale de destruction alors qu’ils auraient dû rester sur place. Ils meurent de la manière la plus atroce qui soit : abattus dans la rue, anéantis par l’artillerie, éventrés lors de frappes aériennes. Leurs corps sont déchiquetés, brûlés ou pulvérisés par des armes conçues pour les détruire. Leur mort est mise sur le compte de la malchance, de l’erreur ou de contraintes militaires.

Depuis septembre 2001, les États-Unis mènent leur « guerre contre le terrorisme » – ce que l’on appelle aujourd’hui « guerres éternelles ». Ils sont intervenus en Somalie presque tout au long de cette période. Des forces d’opérations spéciales américaines y ont été envoyées pour la première fois en 2002, suivies au fil des ans par davantage d’ « assistance à la sécurité », de troupes, de sous-traitants, d’hélicoptères et de drones. Les frappes aériennes américaines en Somalie, qui ont commencé au temps du président George W. Bush en 2007, se sont poursuivies avec les présidents Barack Obama, Donald Trump et Joe Biden dans le cadre d’un conflit qui s’éternise et s’enflamme depuis plus de vingt ans. Au cours de cette période, les États-Unis ont lancé 282 attaques, dont 31 frappes déclarées sous la présidence de Joe Biden. Les États-Unis reconnaissent avoir tué cinq civils au cours de leurs attaques. Le groupe de surveillance des frappes aériennes Airwars, basé au Royaume-Uni, estime que ce chiffre pourrait être multiplié par 3 100.

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Face au massacre à Gaza, le Congrès américain est déconnecté de ses électeurs

Les sondages réalisés auprès des électeurs américains montrent une sympathie grandissante pour les Palestiniens. Mais cette semaine, une simple mesure visant à vérifier si Israël utilise l’aide américaine pour violer les droits humains n’a même pas pu être votée par le Sénat.

Source : Jacobin, Branko Marcetic
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Des manifestants pro-palestiniens interrompent la séance du 31 octobre au Sénat, au cours de laquelle le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, et le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, témoignaient. (Drew Angerer / Getty Images)

En 2024, les États-Unis d’Amérique continuent d’être un pays pro-israélien, même si une frange importante et croissante de la population est sensible à la cause palestinienne ; en particulier chez les jeunes, les démocrates et les progressistes.

Au Congrès américain, le soutien à Israël est quasi systématique et inconditionnel, et le soutien aux Palestiniens est minoritaire, au point d’être marginal.

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Gaza : les grands médias américains ont largement pris le parti d’Israël, selon une analyse

Une analyse quantitative montre que les grands journaux ont privilégié les récits israéliens au cours des six premières semaines de l’assaut contre Gaza.

Source : The Intercept, Adam Johnson, Othman Ali
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

L’entrée du New York Times alors que des militants pro-palestiniens participent à une grève mondiale pour Gaza, le 18 décembre 2023, à New York. Photo : Michael M. Santiago/Getty Images

Le New York Times, le Washington Post et le Los Angeles Times ont couvert la guerre d’Israël contre Gaza avec un parti pris systématique contre les Palestiniens, selon une analyse de la couverture médiatique effectuée par Intercept.

La presse écrite, qui joue un rôle influent dans la formation de l’opinion américaine sur le conflit israélo-palestinien, a accordé peu d’attention à l’impact inédit du siège et de la campagne de bombardement d’Israël sur les enfants et les journalistes de la bande de Gaza.

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Greenwashing : les grandes compagnies pétrolières protègent les combustibles fossiles en mentant sur leurs ambitions écologiques

Un récent sondage d’opinion a ébranlé le monde des lobbyistes de Big Oil dans leurs célèbres costumes à mille dollars et leurs chaussures en crocodile. Selon le Pew Research Center, 37 % des Américains estiment désormais que la lutte contre la crise climatique devrait être la priorité numéro un du président Joe Biden et du Congrès, et 34 % d’entre eux la placent parmi leurs priorités, même s’ils ne la placent pas au premier rang. Depuis les années 1990, des entreprises comme ExxonMobil et des pays comme l’Arabie saoudite ont tenté de faire croire au public que le changement climatique était une pure fantaisie ou que la combustion du charbon, du gaz naturel et du pétrole n’en était pas la cause. Ayant perdu cette bataille, les lobbyistes des combustibles fossiles se sont rabattus sur le plan B. Ils veulent vous convaincre que les grandes compagnies pétrolières sont en train de passer à l’action de manière importante pour passer – eh oui ! – aux énergies vertes.

Source : Tom Dispatch, Juan COLE
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

L’accueil du récent sommet sur le climat COP28 par les Émirats arabes unis, l’un des principaux exportateurs de pétrole au monde, a illustré parfaitement ce genre de bouffonnerie et malheureusement, ce n’est qu’un exemple parmi d’autres de ce monde de greenwashing qui est le nôtre. Partout où vous regardez, vous trouverez d’autres cas, mais il s’agit certainement d’un exemple classique. L’homme d’affaires émirati Sultan Ahmed al-Jaber était le président de la 28e conférence des parties, basée à Dubaï, qui réunissait les pays signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) à Rio de Janeiro en 1992. S’il est vrai qu’il a été président du conseil d’administration de Masdar, une entreprise des Émirats arabes unis spécialisée dans les énergies vertes, il n’en reste pas moins qu’il est également PDG d’ADNOC, la compagnie pétrolière nationale des Émirats arabes unis, ce qui a suscité la controverse. Pire encore, il s’est engagé à accroître la production de pétrole et de gaz de son pays de la taille d’un timbre-poste, qui compte un million de citoyens (et huit millions de travailleurs invités), et ce à grande échelle. Il souhaite que l’ADNOC augmente sa production quotidienne de pétrole de quatre millions de barils par jour actuellement à cinq millions d’ici à 2027, alors même que les climatologues soulignent que la production mondiale de combustibles fossiles doit être réduite de 3 % par an jusqu’en 2050 si le monde veut éviter les conséquences les plus dévastatrices du changement climatique.

Par ailleurs, comme la COP28 s’est tenue au cœur du Moyen-Orient, région productrice de pétrole, elle a également servi de tremplin à de piètres acteurs comme l’Arabie saoudite, qui a mené la charge pour empêcher la conférence de s’engager à mettre fin à l’utilisation des combustibles fossiles à une date précise. L’attribution de la COP28 aux Émirats par le secrétariat de la CCNUCC a permis à tout un pays, voire à toute une région, d’être blanchi, une décision véritablement choquante qui devrait faire l’objet d’une enquête du Bureau des services de contrôle interne de l’ONU. (Et l’année prochaine, il semble que la COP29 sera accueillie par un autre grand producteur de pétrole. En d’autres termes, les pays pétroliers semblent avoir le vent en poupe).

Des algues imaginaires

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La dissidence juive sur la déclaration Balfour

Lors de la funeste année 1917, le cabinet britannique était composé d’un membre juif : Edwin Montagy. Il était également le seul membre du cabinet à s’opposer à la déclaration de Balfour de cette année-là, qui traçait la voie vers la création auto-proclamée trente et une tumultueuses années plus tard de l’État d’Israël, le dit État juif. La déclaration était une courte lettre du Secrétaire des Affaires étrangères britannique Arthur Balfour adressée à Lionel Walter Rotschild, un leader en Grande-Bretagne du projet sioniste, projet lancé à la fin du XIXe siècle par Theodor Herzl qui a pour but l’instauration d’un État juif en Palestine.

Source : Jewish Virtual Library
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

La lettre disait :

Le gouvernement de Sa Majesté est favorable à l’établissement en Palestine d’une patrie pour le peuple juif, et s’efforcera au mieux d’en faciliter sa réalisation, il est clairement entendu que rien ne saurait être fait qui pourrait porter préjudice aux droits civils et religieux des communautés non juives existantes en Palestine, ou aux droits et statuts politiques dont jouissent les Juifs dans n’importe quel autre pays.

Montagu répondit au Cabinet au travers d’un mémoire intitulé L’anti-sémitisme du gouvernement en place. Voici ce qu’il écrivit :

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L’assaut d’Israël sur Gaza ne ressemble à aucune guerre de mémoire récente

Qu’il s’agisse du rythme et de l’ampleur des massacres de civils, de l’assassinat de groupes protégés ou du type de munitions, la guerre d’Israël contre Gaza est une campagne exceptionnellement brutale qui ne ressemble à rien de connu.

Source : Jacobin, Branko Marcetic
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Des Palestiniens se rassemblent au milieu des décombres de bâtiments détruits à la suite d’un bombardement israélien à Deir El-Balah, dans la bande de Gaza, le 18 décembre 2023. (Majdi Fathi / NurPhoto via Getty Images)

Il n’a fallu que deux mois au gouvernement israélien pour tuer plus de 17 000 Palestiniens à Gaza – un bilan reconnu comme exact par les principaux groupes humanitaires, le département d’État américain, un haut fonctionnaire de l’administration Biden, la prestigieuse revue médicale Lancet et même les Forces de défense israéliennes (IDF).

C’est une statistique importante, car c’est peut-être l’indicateur principal – mais en aucun cas le seul – que ce que nous voyons se dérouler quotidiennement à Gaza n’est pas « juste une autre terrible guerre », mais quelque chose de tout à fait différent.

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Biden valide 147 millions de dollars de vente d’armes à Israël alors que 70 % des maisons de Gaza ont été détruites

Selon une analyse récente, au moins 80 % des bâtiments situés dans le nord de la bande de Gaza ont été détruits.

Source : Truthout, Sharon Zhang
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Des Palestiniens cherchent des survivants dans les décombres d’un bâtiment après les frappes israéliennes sur le camp de réfugiés d’al-Maghazi, dans le centre de la bande de Gaza, le 25 décembre 2023.
MAJDI FATHI / NURPHOTO VIA GETTY IMAGES

La campagne d’épuration ethnique menée par Israël à Gaza sous l’égide des États-Unis a détruit 70 % des habitations de la région en moins de trois mois, selon un rapport publié la semaine dernière, alors que le département d’État américain annonçait qu’il contournait une nouvelle fois le Congrès pour envoyer davantage d’armes à Israël.

Selon un rapport du Wall Street Journal publié samedi, à la mi-décembre, les bombardements israéliens avaient détruit environ 300 000 des 439 000 habitations de Gaza et 50 % des bâtiments de la région. Selon des responsables américains, Israël a utilisé environ 29 000 bombes lors de ses bombardements, ce qui, d’après l’analyse, a permis de détruire un large éventail de bâtiments, notamment des zones résidentielles et des hôpitaux, ainsi que des centres commerciaux, des sites historiques et des lieux de culte.

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Gaza : le double langage du procureur de la CPI alors qu’un génocide est en cours

Le 3 décembre 2023, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a achevé sa première mission en Israël et en Palestine. En Israël, il a rencontré des survivants et des familles de victimes des attaques du Hamas du 7 octobre ; à Ramallah, en Palestine, il a tenu des réunions avec des responsables palestiniens et des victimes de Gaza et de Cisjordanie. Depuis le début de son mandat en juin 2021, il est resté relativement discret quant à la situation en Palestine, hormis sa promesse de se rendre en Palestine lors de la 21e session de l’Assemblée des États parties. Cependant, suite à sa visite du 29 octobre à la frontière de Rafah, Khan a fait des déclarations dans les médias et a publié un article d’opinion dans The Guardian. Bien que l’intérêt récent que montre le procureur face à la situation en Palestine soit bienvenu et attendu depuis longtemps, une analyse critique de son approche avant et après le 29 octobre peut conduire à s’interroger sur la persistance d’une politique du deux poids, deux mesures face à cette situation.

Source : OpinionJuris
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Écouter l’intégralité en français :

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Une nouvelle vague de radicalisation s’amorce à Gaza

Les dirigeants de Tel-Aviv prétendent que l’élimination du Hamas mettra fin à leurs problèmes de sécurité. Les faits démontrent l’exact opposé.

Source : Responsible Statecraft, Branko Marcetic
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

« La leçon à en tirer n’est certainement pas que l’on pourrait gagner une guerre en milieu urbain tout en protégeant les civils. La leçon est qu’il n’est possible de gagner une guerre en milieu urbain que si on protège les civils », tel est le message d’avertissement du secrétaire à la Défense Lloyd Austin qui a récemment fait la Une des journaux.

« Vous voyez, dans ce genre de combat, le centre de gravité est la population civile, a-t-il déclaré. Et si vous les jetez dans les bras de l’ennemi, vous remplacez une victoire tactique par une défaite stratégique. »

Les remarques d’Austin, formulées lors du Forum national de défense Reagan en décembre, devraient donner à réfléchir au grand nombre de responsables et de commentateurs israéliens et occidentaux qui insistent sur le fait qu’une « réponse militaire » au Hamas est la seule voie permettant à Israël d’assurer sa sécurité à long terme. Si le nombre effroyable de victimes civiles de la campagne militaire israélienne est bien entendu inacceptable, selon ce raisonnement, la menace que représente le Hamas signifie qu’Israël n’a pas d’autre choix que de poursuivre la guerre jusqu’à l’élimination totale de cette organisation, aussi longtemps qu’il le faudra et quel qu’en soit le coût.

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Le plan d’Israël pour renforcer le Hamas : le prix de la tranquillité ?

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a fait le pari qu’un Hamas fort (mais pas trop) garantirait la paix et réduirait la pression en faveur d’un État palestinien.

Source : The New York Times, Mark Mazzetti, Ronen Bergman
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Des combattants du Hamas en 2021 dans la ville de Gaza.Crédit…Felipe Dana/Associated Press

Quelques semaines avant que le Hamas ne lance les attaques meurtrières du 7 octobre contre Israël, le chef du Mossad arrivait à Doha, au Qatar, pour une réunion avec des responsables qataris.

Pendant des années, le gouvernement qatari a envoyé mensuellement des millions de dollars dans la bande de Gaza – de l’argent qui a aidé à soutenir le gouvernement du Hamas dans cette région. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou ne se contentait pas de tolérer ces paiements, il les encourageait.

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Génocide à Gaza ? Déclaration commune de spécialistes de l’Holocauste et des génocides

Déclaration des spécialistes de l’Holocauste et des génocides sur la violence de masse en Israël et en Palestine depuis le 7 octobre

Source : Contending Modernities, Raz Segal
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

« Bombarder des enfants ce n’est pas se défendre » par Becker1999, Flickr.com, CC BY 2.0 DEED.

Dans la déclaration suivante, plus de 55 spécialistes de l’Holocauste, des génocides et des violences de masse déplorent les crimes atroces commis à l’encontre des civils par le Hamas et le Djihad islamique le 7 octobre et par les forces israéliennes depuis lors. La famine, les massacres et les déplacements forcés de civils palestiniens à Gaza se poursuivent, ce qui soulève d’autant plus la question d’un génocide, en particulier au vu des intentions exprimées par les dirigeants israéliens.

Le président israélien Isaac Herzog a utilisé un langage particulièrement offensif lors d’une interview sur MSNBC il y a quelques jours, le 5 décembre : « Cette guerre n’est pas seulement une guerre entre Israël et le Hamas. C’est une guerre qui vise, vraiment, véritablement, à sauver la civilisation occidentale. […] Nous sommes attaqués par un réseau djihadiste, un empire du mal. […] et cet empire veut conquérir tout le Moyen-Orient, et si nous n’étions pas là, l’Europe serait la prochaine cible, et puis les États-Unis suivraient. » Herzog reprend ainsi l’association faite par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu entre l’attaque d’Israël contre Gaza et Amalek, le mal dans la bible [Dans le livre de l’Exode, Amalek attaque sans raison les Enfants d’Israël, à peine sortis d’Égypte, NdT], mais il inscrit cette attaque dans le contexte moderne comme étant le dernier rempart contre l’apocalypse mondiale et l’effondrement de la « civilisation occidentale ».

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Les preuves d’épuration ethnique se multiplient en Cisjordanie et à Gaza

Les activités de plus en plus brutales des forces de défense israéliennes, la rhétorique officielle d’Israël et les actes de violence perpétrés par les colons rendent plus difficile de nier l’existence d’une politique visant à expulser les Palestiniens.

Source : Responsible Statecraft, Paul R.Pillar
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Même si l’on prend pour argent comptant les déclarations d’Israël selon lesquelles son assaut contre la bande de Gaza et ses deux millions d’habitants a pour seul but de « détruire le Hamas », l’opération israélienne est trop malavisée pour que les États-Unis ou toute autre puissance la soutiennent ou la cautionnent.

Le Hamas ne peut pas être détruit par des bombes et une invasion terrestre, et même si elle y parvenait, l’opération aggraverait, au lieu de l’améliorer, la sécurité future des citoyens israéliens.

Mais en tout cas, les déclarations israéliennes ne doivent pas être prises pour argent comptant. D’autres motivations sont probablement à l’origine de l’assaut israélien. Près de deux mois après le début de l’offensive israélienne, il apparaît de plus en plus clairement qu’Israël se livre à une véritable épuration ethnique des Palestiniens qui vivent dans la bande de Gaza.

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La dévastation des hôpitaux de Gaza est quasi totale selon Médecins sans frontières

Pendant ce temps, à la suite d’un raid, des soldats israéliens auraient empêché les médecins du camp de réfugiés de Jénine de soigner les blessés.

Source : Truthout, Amy Goodman, Nermeen Shaikh
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Avril Benoît, directrice exécutive de Médecins sans frontières, fait le point sur la crise humanitaire à Gaza et sur les violences auxquelles les hôpitaux sont confrontés en Cisjordanie occupée. Les troupes israéliennes ont abattu deux enfants palestiniens mercredi lors d’un raid dans le camp de réfugiés de Jénine, et le personnel médical affirme avoir été empêché d’accéder au camp pour soigner les blessés. « En vertu du droit humanitaire, n’importe qui devrait pouvoir accéder à un hôpital », déclare Mme Benoît, qui réclame un « véritable cessez-le-feu » dans la région afin de permettre à l’aide médicale d’atteindre les populations dévastées par la guerre d’Israël. Selon elle, la perspective d’une reprise des bombardements israéliens sur Gaza, y compris dans le sud où les habitants ont reçu l’ordre de se déplacer, serait « un spectacle d’horreur ».

NERMEEN SHAIKH : Israël a accepté de prolonger sa trêve avec le Hamas pour une septième journée afin de faciliter l’échange de captifs. Cette prolongation a été annoncée quelques minutes avant l’expiration de la trêve jeudi matin, prolongeant ainsi le répit accordé aux 2,3 millions d’habitants de Gaza après 47 jours d’attaques incessantes de la part d’Israël, qui ont provoqué une crise humanitaire de grande ampleur. Mercredi, le Hamas a libéré 16 otages. En échange, Israël a libéré 30 autres femmes et enfants palestiniens prisonniers.

Pendant ce temps, en Cisjordanie occupée, deux enfants palestiniens ont été abattus par les forces israéliennes lors d’un raid dans le camp de réfugiés de Jénine mercredi. Basil Suleiman Abu al-Wafa, 15 ans, est décédé à l’hôpital après avoir reçu une balle dans la poitrine. Adam al-Ghoul, 8 ans, a été tué d’une balle dans la tête alors qu’il fuyait les forces israéliennes. Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré que des soldats israéliens avaient empêché les médecins d’accéder au camp pour soigner les blessés.

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Une usine à massacres : dans les coulisses des bombardements calculés d’Israël sur Gaza

Les frappes aériennes autorisées sur des cibles non militaires et l’utilisation d’un système d’intelligence artificielle ont permis à l’armée israélienne de mener sa guerre la plus meurtrière contre Gaza, révèle une enquête de +972 et Local Call.

Source : +972 Magazine, Yuval Abraham
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L’autorisation élargie de l’armée israélienne de bombarder des cibles non militaires, le relâchement des contraintes concernant les pertes civiles attendues et l’utilisation d’un système d’intelligence artificielle pour générer plus de cibles potentielles que jamais auparavant semblent avoir contribué à la nature destructrice des phases initiales de la guerre actuelle d’Israël contre la bande de Gaza, comme le révèle une enquête menée par +972 Magazine et Local Call. Ces facteurs, décrits par des membres actuels et anciens des services de renseignement israéliens, ont probablement joué un rôle dans la réalisation de ce qui a été l’une des campagnes militaires les plus meurtrières contre les Palestiniens depuis la Nakba de 1948.

L’enquête menée par +972 et Local Call est basée sur des conversations avec sept membres actuels et anciens de la communauté du renseignement israélien – y compris des membres du renseignement militaire et de l’armée de l’air qui ont participé aux opérations israéliennes dans la bande de Gaza assiégée – ainsi que sur des témoignages, des données et des documents palestiniens provenant de la bande de Gaza, et sur des déclarations officielles du porte-parole des FDI et d’autres institutions de l’État israélien.

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L’aide économique américaine à la France, 1940-1953. Relecture du plan Marshall, par Jacques Sapir

Par : Sapir

La question de « l’aide » américaine à la France et généralement aux puissances européennes dans les années 1940-1950 est un sujet passionnant mais aussi d’une brûlante actualité au regard de la politique américaine vis-à-vis des pays européens depuis maintenant plusieurs années, et en particulier dans le cadre des opérations militaires en Ukraine. Cette question se double d’une autre : l’évaluation du « plan Marshall ».

Ce dernier est en effet devenu le symbole d’une aide supposée désintéressée et efficace au relèvement des pays d’Europe occidentale, au point qu’il est utilisé désormais dans le langage commun : on a évoqué un « plan Marshall pour les banlieues »et aujourd’hui on parle d’un « plan Marshall pour la rénovation des logements ». Il est ainsi devenu le synonyme de ce que l’on doit, ou que l’on devrait, faire dans certaines circonstances. Mais, le plan Marshall originel justifiait-il ces jugements et cet enthousiasme ? Depuis maintenant aux moins deux dizaines d’années, on assiste à une relecture nettement plus critique.

Un livre important, un livre dérangeant, un livre critiquable

C’est donc dans ce contexte qu’Annie Lacroix-Riz a publié en octobre 2023 un livre important et imposant sur les origines du plan Marshall[1]. Important, il l’est par son sujet. Le débat a commencé depuis maintenant plus de vingt ans sur les motivations profondes de l’engagement des États-Unis dans ce que l’on appelle le plan Marshall ou ERP (Emergency Recovery Program). Imposant, il l’est par sa forme (571 pages), mais aussi par des sources très importantes. Avertissons immédiatement le lecteur, c’est un livre à thèse. L’autrice y défend celle d’une aide américaine pensée exclusivement au service des États-Unis et dans le but d’asseoir une domination totale de ces derniers sur les pays européens. Le titre du premier chapitre de l’ouvrage le prouve. Il s’intitule « la quête américaine de l’hégémonie en Europe ».

Mais, ce livre ne se limite pas à cela. Il porte aussi une seconde thèse qui est celle du ralliement des élites françaises au projet américain, dans la continuité pour certaines de leur précédent ralliement au projet nazi. Cette dernière thèse, qui est dans la continuité d’ouvrages précédents d’Annie Lacroix-Riz[2], contribue cependant à brouiller la première. En effet, elle empiète et réduit l’étude du plan Marshall, et en particulier de ses conditions d’application, notamment, mais pas seulement, de l’importance de l’OECE (la future OCDE) qui fut créée spécifiquement pour coopérer avec l’Economic Cooperation Administration qui devait gérer le plan Marshall[3] et de l’Union Européenne des Paiements[4]. Au vu de l’importance de l’ouvrage, cela est regrettable. La question des élites avait été traitée de manière exhaustive dans trois précédents ouvrages, et elle n’aurait du occuper qu’une place mineure dans celui-ci.

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Israël était au courant du projet d’attaque du Hamas depuis plus d’un an

Un plan détaillé de l’attaque a été analysé par le Times. Les responsables israéliens l’ont balayé d’un revers de main, le qualifiant d’idéaliste et ont fait fi des mises en garde concrètes.

Source : The New York Times, Ronen Bergman, Adam Goldman
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Lors des attaques du 7 octobre, des hommes armés du Hamas se sont emparés d’un véhicule militaire israélien après avoir infiltré des zones du sud d’Israël. Un projet d’attaques similaires circulait parmi les dirigeants israéliens bien avant que le Hamas ne frappe.Crédit : Ahmed Zakot/Reuters

Par Ronen Bergman et Adam Goldman de Tel Aviv

Des documents, des courriels et des entretiens montrent que des responsables israéliens ont eu connaissance du plan de bataille du Hamas pour l’attaque terroriste du 7 octobre plus d’un an avant qu’elle ne se produise. Mais les responsables de l’armée et des services de renseignement israéliens ont ignoré ce projet, le jugeant trop difficile à mettre en œuvre pour le Hamas.

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À Gaza, les homosexuels palestiniens se battent pour rester dans les mémoires

Grâce à la plateforme en ligne Queering the Map, les histoires des Palestiniens homosexuels peuvent vivre à jamais, affirmant au monde qu’ils existent bel et bien.

Source : The Nation, Sarah O’Neal
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Alors que l’attaque israélienne contre Gaza se poursuit, l’histoire palestinienne est en train de disparaître. Des arbres généalogiques entiers sont déracinés et brûlés. Ce type d’anéantissement ne porte pas seulement atteinte au corps physique d’un peuple ; il s’attaque à sa capacité à transmettre ses connaissances, ses histoires, ses coutumes et sa culture aux générations futures. Comme dans d’autres génocides, l’un des principaux objectifs de cet effacement est d’éliminer non seulement des vies, mais aussi une mémoire collective. Cette perte est incommensurable. Pour les personnes homosexuelles et transgenres de Gaza, qui vivent déjà en marge de la société, l’effacement est décuplé.

Le gouvernement israélien d’extrême droite, bien qu’il s’aligne sur les puissances homophobes du monde entier, insiste sur le fait que l’État israélien est un havre pour les personnes LGBTQ, contrairement à la Palestine, où, laisse-t-on entendre, aucun homosexuel ne pourrait survivre ne serait-ce qu’un jour. Ce « pinkwashing » [procédé mercatique utilisé par un État, organisation, parti politique ou entreprise dans le but de se donner une image progressiste et engagée pour les droits LGBT, NdT] fait partie de la propagande israélienne qui efface l’existence des Palestiniens homosexuels.

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Alliance Netanyahou-Hamas : la politique de Netanyahou a renforcé le pouvoir du Hamas

Depuis 14 ans, la politique de Netanyahou a consisté à maintenir le Hamas au pouvoir ; l’attaque du 7 octobre 2023 aide le Premier ministre israélien à préserver son propre pouvoir.

Source : Haaretz, Adam Raz
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La relation – ou plutôt l’alliance – de longue date entre Benjamin Netanyahou et le Hamas a fait couler beaucoup d’encre. Et pourtant, le fait même qu’il y ait eu une coopération étroite entre le Premier ministre israélien (avec le soutien d’une grande partie de la droite) et l’organisation fondamentaliste semble s’être évaporé de la plupart des analyses actuelles – tout le monde parle « d’échecs, d’erreurs et de contzeptziot » (conceptions figées). Dans ce contexte, il est nécessaire non seulement de rappeler l’histoire de la coopération, mais aussi de conclure sans équivoque : L’attaque du 7 octobre 2023 aide Netanyahou, et ce n’est pas la première fois, à préserver son pouvoir, en tous cas à court terme.

Le mode opératoire de la politique de M. Netanyahou depuis son retour au poste de Premier ministre en 2009 a été et continue d’être, d’une part, le renforcement du pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza et, d’autre part, l’affaiblissement de l’Autorité palestinienne.

Son retour au pouvoir s’est accompagné d’un revirement complet par rapport à la politique de son prédécesseur, Ehud Olmert, qui cherchait à mettre fin au conflit par un traité de paix avec le dirigeant palestinien le plus modéré, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

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La guerre d’Israël contre Gaza massacre aussi des journalistes

Israël a tué plus d’une cinquantaine de journalistes au cours de sa campagne de bombardements à Gaza, tuant même parfois les familles des reporters. Les médias, qui, il y a peu, dénonçaient à juste titre l’assassinat de Jamal Khashoggi, n’ont rien dit.

Source : Jacobin, Branko Marcetic
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Des journalistes palestiniens assistent aux funérailles du correspondant de la télévision palestinienne Mohammed Abu Hatab, le 3 novembre 2023. (Rizek Abdeljawad / Xinhua via Getty Images)

Dans la période post-2016, les reporters et le travail d’une presse libre semblaient être devenus importants aux yeux de l’establishment américain. Soudain, on voyait partout des hommages consacrés au rôle du journalisme. Les attaques verbales de Donald Trump contre les journalistes étaient régulièrement présentées comme une menace de type hitlérien à l’encontre de la liberté de la presse. Cela a même eu des répercussions géopolitiques alors que l’assassinat du journaliste et chroniqueur du Washington Post Jamal Khashoggi par le prince héritier saoudien déclenchait une telle indignation, que cela a probablement ouvert la plus grande des brèches dans les relations américano-saoudiennes vieilles de plusieurs décennies. Aujourd’hui, le gouvernement israélien assassine non seulement des journalistes mais aussi leurs familles, parfois dans le cadre de frappes délibérément ciblées, et tout le monde semble avoir oublié ces bons sentiments.

Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), en date du week-end dernier, la campagne de bombardements aveugles du gouvernement israélien sur Gaza, qui dure depuis près de quatre semaines, a tué trente-six journalistes et autres professionnels des médias, dont trente-et-un Palestiniens. Huit autres ont été blessés et trois sont portés disparus.

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Israël a bombardé ma maison et tué mes proches. On ne me fera pas taire.

La féministe palestinienne Mariam Abudaqa était en tournée de conférences en France lorsqu’Israël a détruit sa maison à Gaza. Le gouvernement français a tenté de l’expulser, mais Mariam Abudaqa explique à Jacobin qu’elle refuse de renoncer à dire la vérité sur les crimes d’Israël.

Source : Jacobin, Harrison Stetler, Mariam Abudaqa
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Des Palestiniens récupèrent des objets utilisables dans les décombres d’une maison partiellement effondrée alors que les attaques israéliennes continuent de causer des destructions depuis vingt-quatre jours à Rafah, Gaza, le 30 octobre 2023. (Abed Rahim Khatib / Anadolu via Getty Images)

Une interview de Mariam ABUDAQA par Harrison STETLER

En septembre, la célèbre militante palestinienne Mariam Abudaqa est arrivée en France pour une tournée de conférences. Elle était venue s’exprimer en tant que militante féministe et avait même été invitée à l’Assemblée nationale par le parti de gauche La France Insoumise. Mais Abudaqa s’est rapidement retrouvée mêlée au débat français sur l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre, et sur la crise à Gaza provoquée par les représailles d’Israël. Le 9 octobre, le président du Parlement a bloqué la demande d’intervention de Mme Abudaqa à l’Assemblée nationale. Une semaine plus tard, Abudaqa, âgée de 72 ans, a été arrêtée à la gare Saint-Charles de Marseille et assignée à résidence jusqu’à son éventuelle expulsion de France.

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L’échec de la paix en Israël : pourquoi toutes les tentatives ont-elles échoué ?

Le chemin du compromis n’a jamais paru possible

Source : UnHerd, Thomas Fazi
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Faisons la paix ? Yitzahk Rabin, Bill Clinton et Yasser Arafat, après la signature des accords d’Oslo. (J. DAVID AKE/AFP/Getty)

Cette année marque le 30e anniversaire de la signature des accords d’Oslo, un moment historique dans la recherche de la paix entre Israël et les Palestiniens. Pourtant, la paix dans la région n’a jamais été aussi inaccessible, comme le montrent de façon dramatique les événements de Gaza. Pourquoi toutes les tentatives visant à mettre fin à l’une des guerres les plus sanglantes et les plus longues du monde ont-elles donc échoué ?

Pour répondre à cette question, il faut remonter à 1967 et à la guerre des six jours entre Israël et ses voisins arabes, alors que le statu quo israélo-palestinien actuel voyait le jour. Israël s’est emparé des territoires qu’il n’avait pas réussi à occuper en 1948 – la Cisjordanie sous contrôle jordanien (y compris Jérusalem-Est) et la bande de Gaza sous contrôle égyptien – plaçant ainsi toute la Palestine historique sous son contrôle. À l’époque, un million de Palestiniens vivaient en Cisjordanie et 450 000 dans la bande de Gaza.

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Gaza : plus de 30 000 bébés boivent de l’eau contaminée, selon le département d’État américain

Le département d’État affirme que 30 000 bébés vulnérables de moins de six mois et 52 000 femmes enceintes boivent de l’eau non potable.

Source : Truthout, Sharon Zhang
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Un Palestinien remplit des bouteilles vides avec de l’eau de mer en raison de la crise de l’eau due à la suspension de la distribution d’eau entre Israël et la bande de Gaza à Deir al-Balah, le 29 octobre 2023.
MUSTAFA HASSONA / ANADOLU VIA GETTY IMAGES

Un rapport interne du département d’État américain révèle que des dizaines de milliers de femmes enceintes et de bébés de quelques mois sont contraints de boire de l’eau non potable à Gaza, mettant ainsi leur santé en danger alors que les dirigeants israéliens bloquent l’accès à l’eau et à l’électricité dans la région.

Selon Haaretz, qui a consulté le rapport, les fonctionnaires du département d’État ont constaté que 52 000 femmes enceintes et plus de 30 000 bébés de moins de six mois boivent de l’eau contaminée ou saumâtre, c’est-à-dire contenant du sel. Le rapport s’appuie sur des informations provenant d’organisations affiliées aux Nations unies, telles que l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

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Israël-Palestine : la solution ne sera pas militaire – Entretien avec Naomi Klein

Dans le cadre de leur entretien avec David Sirota, Naomi Klein et Omar Baddar évoquent la guerre brutale d’Israël contre Gaza, l’absence consternante de soutien occidental à un cessez-le-feu et la politique du deux poids, deux mesures qui caractérise la couverture médiatique dominante concernant Israël et la Palestine.

Source : Jacobin, David Sirota, Naomi KLEIN, Omar BADDAR
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Les destructions après une attaque israélienne sur le camp de Nuseirat, dans la bande de Gaza, le 22 octobre 2023. (Ashraf Amra / Anadolu via Getty Images)

Entretien avec Naomi KLEIN et Omar BADDAR

Interview par David Sirota

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Le soutien de Biden aux crimes de guerre israéliens perpétue une tradition américaine sordide

Ce n’est pas la première fois que les États-Unis utilisent la désinformation pour justifier le ciblage de civils par un allié politique.

Source : Truthout, Stephen Zunes
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

 

Le président américain Joe Biden tient une conférence de presse avec le Premier ministre australien Anthony Albanese dans la roseraie de la Maison Blanche, le 25 octobre 2023, à Washington. DREW ANGERER / GETTY IMAGES

Alors que les attaques terrestres de l’armée israélienne contre Gaza s’intensifient et que le nombre de victimes civiles s’alourdit sous le couvert du black-out de l’information provoqué par les frappes aériennes qui ont mis hors service internet et les systèmes de communication de Gaza, l’administration Biden est de plus en plus isolée au sein de la communauté internationale pour son soutien obstiné aux actes de punition collective d’Israël à l’encontre de la population de Gaza.

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Israël-Palestine : derrière chaque escalade, le risque d’un conflit majeur

La réalité de la nécessité de la guerre pénètre largement la conscience du monde arabe et islamique.

Source : Stratégie Culture, Alastair Crooke
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Tom Friedman a lancé son terrible avertissement dans le New York Times jeudi dernier :

« Je pense que si Israël se précipite maintenant [unilatéralement] à Gaza pour détruire le Hamas, il commettra une grave erreur qui sera dévastatrice pour les intérêts israéliens et américains. »

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Israël a favorisé la création du Hamas pour affaiblir les espoirs d’un État palestinien

Israël a une longue histoire de soutien au Hamas tout en le désignant comme terroriste afin de maintenir un contrôle étroit sur Gaza.

Source : Truthout, Amy Goodman, Democracy Now !
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Transcription

Nous rejoignons maintenant à New York Tareq Baconi, analyste et écrivain palestinien, président du conseil d’administration d’Al-Shabaka : The Palestinian Policy Network et ancien analyste principal de l’International Crisis Group sur Israël-Palestine. L’article qu’il a récemment publié dans la New York Review s’intitule « Gaza Without Pretenses (Gaza sans prétention) : Pendant des années, Israël et le Hamas ont maintenu un équilibre instable qui a permis de contenir la bande de Gaza. Mais il était toujours probable que cet équilibre soit temporaire. » Tareq est l’auteur du livre Hamas Contained :The Rise and Pacification of Palestinian Resistance.

Amy Goodman : Je voulais vous interroger sur la situation actuelle, sur les dernières nouvelles qui nous parviennent, sur l’imminence d’une invasion terrestre. La frontière de Rafah est toujours fermée, bien qu’il y ait eu un accord pour permettre l’entrée de 20 camions d’aide en provenance d’Egypte dans la bande de Gaza, bien que ceux qui sont à l’intérieur, les groupes médicaux, disent que même une centaine de camions par jour ne suffiraient pas à faire face à la crise et aux besoins à l’intérieur.

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Gaza : deux tiers des électeurs américains souhaitent un cessez-le-feu

La plupart des membres du Congrès ont refusé de soutenir un cessez-le-feu à Gaza, alors qu’Israël procède à des crimes de guerre contre les Palestiniens.

Source : Truthout, Jake Johnson, Common Dreams
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le président Joe Biden quitte la salle à la fin d’une conférence de presse lors d’une visite à Tel Aviv, en Israël, le 18 octobre 2023.
BRENDAN SMIALOWSKI / AFP / GETTY IMAGES

La plupart des membres du Congrès américain ont jusqu’à présent refusé de soutenir un cessez-le-feu à Gaza, alors que le siège et les frappes aériennes d’Israël infligent d’horribles dégâts au territoire occupé.

Mais selon une enquête de Data for Progress publiée vendredi, la petite fraction du Congrès qui a soutenu un cessez-le-feu est plus en phase avec l’opinion des électeurs américains que l’écrasante majorité des législateurs de la Chambre des représentants et du Sénat – et le président Joe Biden.

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En soutenant la guerre d’Israël, Joe Biden décrédibilise son « ordre mondial fondé sur le droit »

L’une des principales priorités de Joe Biden a été de convaincre un monde sceptique d’adhérer à « l’ordre international fondé sur le droit. » Le soutien qu’il apporte à la guerre de Gaza compromet totalement cet effort.

Source : Jacobin, Branko Marcetic
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le président américain Joe Biden après un discours à Tel Aviv, Israël, le 18 octobre 2023, lors de l’assaut en cours sur Gaza. (Brendan Smialowski / AFP via Getty Images)

Depuis que Joe Biden est devenu président, on peut à peine naviguer dans la rhétorique de son administration ou dans la couverture médiatique qui en est faite sans tomber sur l’expression « ordre international fondé sur le droit. » Elle est constamment invoquée dans les discours et les documents importants. Le président s’est explicitement engagé à le reconstruire et à le faire respecter, en persuadant les pays d’adhérer à cet ordre mondial et de s’y conformer. Parallèlement, les États-Unis ont pointé du doigt des adversaires, tels que l’Iran, la Chine et la Russie, qu’ils accusent de menacer ou de saper cet ordre. C’est pourquoi les États-Unis sont si profondément impliqués dans la guerre en Ukraine. C’est pourquoi ils augmentent les tensions avec la Chine au sujet de Taïwan.

Tout cela s’est évaporé avec le soutien quasi inconditionnel de Biden à l’offensive militaire israélienne à Gaza au cours des deux dernières semaines.

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Conflit israélo-palestinien : il y a 30 ans, les accords d’Oslo ont tué la solution à deux États

Les accords d’Oslo ont condamné les perspectives d’une résolution juste du conflit israélo-palestinien.

Source : Truthout, Jonathan Graubart
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

L’ancien président américain Bill Clinton se tient entre le chef de l’OLP Yasser Arafat (à droite) et le Premier ministre israélien Yitzahk Rabin (à gauche) alors qu’ils se serrent la main pour la première fois, le 13 septembre 1993 à la Maison Blanche à Washington, après avoir signé les accords historiques d’Oslo entre Israël et l’OLP sur l’autonomie palestinienne dans les territoires occupés. J. DAVID ARE / STRINGER / GETTY IMAGES

Une grande partie du monde a célébré la signature des accords d’Oslo il y a 30 ans, lorsque le président de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Arafat, et le Premier ministre israélien, Yitzhak Rabin, se sont donné la poignée de main diplomatique peut-être la plus célèbre de l’après-Guerre froide, sur la pelouse de la Maison-Blanche.

La paix semblait enfin à portée de main, mais le rêve d’Oslo est mort depuis longtemps. Il existe aujourd’hui une abondance d’examens post mortem sur les raisons de l’échec du cadre d’Oslo, mais un malentendu central persiste généralement, à savoir qu’il a marqué la naissance du programme à deux États, où un État de Palestine émergerait dans les territoires occupés de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. En réalité, Oslo a marqué la disparition d’un consensus mondial qui existait depuis longtemps sur la question des deux États. Pour comprendre pourquoi, il est nécessaire de rappeler brièvement le contraste entre le consensus mondial sur deux États et le cadre d’Oslo.

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Conflit israélo-palestinien : la stabilité de la Jordanie menacée par les colonies israéliennes

L’idée fantaisiste selon laquelle Amman devrait céder des terres pour une nouvelle Palestine n’est pas près de disparaître.

Source : Responsible Statecraft, Matthew Petti
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Les partisans israéliens de la ligne dure affirment souvent qu’au lieu d’un État indépendant, les Palestiniens devraient accepter la Jordanie comme leur patrie. (Après tout, la Jordanie régnait sur la Cisjordanie et de nombreux Jordaniens ont des racines palestiniennes.) La version la plus modérée de ce plan consiste à remettre sous autorité jordanienne les parties de la Cisjordanie dont Israël ne veut pas. La version la plus extrême consiste à expulser physiquement les Palestiniens vers la Jordanie.

Malgré l’absence de consentement jordanien ou palestinien, l’idée d’une Jordanie comme patrie palestinienne continue de circuler dans les cercles nationalistes israéliens. Elle gagne également du terrain dans des coins inattendus de Washington. Le mois dernier, la publication libérale Just Security a publié une « proposition créative et originale » de Jonathan Panikoff, directeur de l’Initiative Scowcroft pour la sécurité au Moyen-Orient au sein du Conseil centriste de l’Atlantique.

« Certaines colonies [israéliennes] [en Cisjordanie] et les terres sur lesquelles elles se trouvent seront inévitablement conservées par Israël dans le cadre de n’importe quel accord. Et le nombre de colonies qu’Israël insistera pour conserver augmente chaque année », écrit Panikoff. Sans ces terres, la Palestine ne peut être un État viable et indépendant. La solution de Panikoff consiste à remplacer les terres perdues au profit des colonies en donnant à la Palestine une partie du territoire jordanien.

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Combustibles fossiles : les États-Unis continuent d’injecter des fonds publics dans des projets d’exploitation à l’étranger

« Les États-Unis, l’Italie et l’Allemagne sont en train de devenir des voyous en revenant sur leur engagement de mettre fin au financement public international des combustibles fossiles », a déclaré un analyste. « Il doivent rendre des comptes ».

Source : Common Dreams, Jessica Corbett
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Des militants du climat manifestent à Central Park pour mettre fin à toutes les énergies fossiles, alors que le président Joe Biden se rend à New York pour une réception de campagne, le 10 mai 2023. (Photo : Angela Weiss/AFP via Getty Images)

Alors que l’urgence climatique s’aggrave et que se préparent deux sommets des Nations Unies pour y faire face, une analyse publiée mercredi reproche à de nombreux pays, dont les États-Unis, de continuer à déverser 4,4 milliards de dollars dans des projets de combustibles fossiles à l’étranger après s’être engagés à stopper ce financement public à la fin de l’année dernière.

Oil Change International (OCI) [une organisation de recherche, de communication et de plaidoyer dont l’objectif est d’exposer les coûts réels des combustibles fossiles et de faciliter la transition vers les énergies propres, NdT] a constaté que les États-Unis, la Finlande, l’Allemagne, l’Italie, le Japon, les Pays-Bas et la Suisse ont plus de 20 projets de combustibles fossiles en attente d’approbation finale et 15 projets approuvés. Quatre projets financés par les États-Unis en Indonésie, en Pologne, à Singapour et en Afrique du Sud sont déjà approuvés et reçoivent 1,5 milliard de dollars.

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Le grand réveil de la production automobile en Russie, par Jacques Sapir

Par : Sapir

J’avais publié, fin décembre 2022, une note sur la restructuration de l’industrie automobile russe face aux sanctions et au retrait (volontaire ou contraint) des grands constructeurs européens et américains[1]. Huit mois après la publication de cette note, l’industrie automobile russe semble en pleine expansion, et en particulier le secteur des véhicules utilitaires et des camions lourds, qui avait néanmoins été moins touché par les sanctions. Cependant, des problèmes subsistent, et en particulier la montée d’une concurrence chinoise importante. L’arrivée massive sur le marché russe des constructeurs chinois était inévitable. Elle a été bénéfique à court terme, permettant au marché automobile et à celui des véhicules utilitaires de ne pas être trop déséquilibré. Mais, alors que l’industrie russe repart, cette présence des constructeurs chinois pourrait, à terme, être un facteur de limitation de la production, sauf si des mesures adéquates sont prises dans les années qui viennent.

Un marché en pleine expansion

Du fait de la forte croissance que connait l’économie russe, mais aussi des besoins logistiques des forces armées qui, visiblement, ne souhaitent pas rester trop dépendantes du transport ferroviaire, la construction de camion explose depuis le début de l’année. Les ventes de camions, mais aussi des autres véhicules utilitaires, connaissent une forte croissance en Russie. Cependant, le développement de la production de ces machines reste freiné par des manques de compétences des producteurs russes dans la création de ces produits techniquement complexes. Une autre raison de la limite à l’expansion de la production est constituée par la pression croissante des concurrents chinois qui s’avèrent redoutablement compétitifs[2].

Selon Alexeï Grammatchikov, les fabricants russes ont cependant tenté de dominer le salon COMTRANS-2023 qui s’est tenu des 5 au 8 septembre à Moscou[3]. Ce salon a été marqué par 141 exposants et un nombre important de visiteurs professionnels.

« Dans toute l’histoire post-soviétique, il n’y a jamais eu une telle augmentation de la demande de camions moyens et lourds en Russie ! Ainsi parle Pavel Yakovlev, directeur général de l’AZ URAL[4], qui peut à peine contenir ses émotions. Lors d’une conférence de presse officielle sur son stand au salon Comtrans-2023, il donne des chiffres : l’année dernière, les ventes de l’usine automobile de l’Oural se sont élevées à 9900 camions avec une augmentation de 14 %. Mais en 2023, elles connaîtront une croissance sans précédent de 60 %, pour atteindre 15 900 véhicules, et en 2024, selon les prévisions de Yakovlev, de 22 % supplémentaires, pour atteindre 19 400 véhicules »[5].

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Israël lance la plus grande attaque aérienne sur la Cisjordanie depuis près de deux décennies

Au moins huit Palestiniens ont été tués et des dizaines d’autres blessés, ce qui a suscité l’inquiétude des groupes de défense des droits humains et de l’ONU.

Source : Truthout, Jake Johnson
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Des Palestiniens marchent dans les décombres des rues de Jénine après les frappes aériennes et les raids des forces israéliennes en Cisjordanie, le 2 juillet 2023. ISSAM RIMAWI / ANADOLU AGENCY VIA GETTY IMAGES

Les forces israéliennes ont tué au moins huit Palestiniens et en ont blessé des dizaines d’autres lundi lors de leur dernier raid à grande échelle sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, déployant des centaines de soldats et lançant au moins 10 frappes de drones – la plus grande attaque aérienne sur le territoire assiégé depuis près de vingt ans.

Al Jazeera a rapporté qu’un « convoi de dizaines de véhicules blindés israéliens a également encerclé le camp de réfugiés et lancé une opération militaire au sol, causant d’importants dégâts aux maisons et aux routes. »

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Israël intensifie ses attaques contre les Palestiniens via des frappes de drones et des attaques de colons

La journaliste palestinienne Mariam Barghouti qualifie ces attaques « d’intensification de la prise de contrôle totale de la Palestine. »

Source : Democracy Now, Amy Goodman
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Israël a lancé plusieurs attaques contre les Palestiniens avec des armes utilisées dans le conflit pour la première fois depuis près de 20 ans, notamment en déployant des hélicoptères de combat Apache de fabrication américaine à l’intérieur de la Cisjordanie et en procédant à une attaque aérienne d’assassinat ciblé. Des colons juifs ont également fait irruption dans des villages palestiniens de Cisjordanie, attaquant les habitants et incendiant des maisons et des véhicules. Mariam Barghouti, correspondante principale en Palestine pour Mondoweiss, qualifie ces attaques « d’intensification de la prise de contrôle totale de la Palestine ». Elle ajoute que la violence croissante reflète le leadership du ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, qui a récemment appelé au renouvellement du Bouclier défensif, une opération militaire qui a utilisé des armes similaires en 2002 et qui a été condamnée pour « crimes contre l’humanité ». Tout cela intervient alors que le gouvernement d’extrême droite du premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a accepté d’accélérer le processus d’approbation de nouvelles colonies en Cisjordanie, malgré les critiques des Nations unies, de l’Union européenne et des États-Unis.

Transcription

Il s’agit d’une transcription brute. Le texte peut ne pas être dans sa forme finale.

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Quota de pollution : les compagnies pétrolières ont fait pression pour que la fumée des incendies ne soit pas comptabilisée

En raison d’une exemption soutenue par les grandes compagnies pétrolières, les données fédérales sur la qualité de l’air ne tiendront pas compte de la fumée des incendies de forêt de cette semaine. L’exemption permet aux États d’ignorer la pollution due à des « événements exceptionnels », ce qui évite aux pollueurs de réduire leurs émissions pour compenser l’impact de la fumée.

Source : Jacobin, Rebecca Burns
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Le soleil se lève derrière le One World Trade Center, tandis que la fumée des incendies de forêt au Canada recouvre Manhattan, à New York, le 8 juin 2023. (Eduardo Munoz Alvarez / Getty Images)

Soixante-quinze millions de personnes dans tout le pays ont été placées sous alerte concernant la qualité de l’air, alors que les journées où le ciel a été chargé de fumées ont fait grimper les niveaux de suie plus de dix fois au delà de ce que les régulateurs fédéraux considèrent comme étant sans danger pour la respiration.

Cependant, selon les données fédérales sur la qualité de l’air, c’est comme si ces journées n’avaient jamais eu lieu. En effet, une dérogation à la loi fédérale sur l’environnement, soutenue par les grandes compagnies pétrolières, permet aux États de ne pas tenir compte de la pollution due à des « événements exceptionnels » échappant à leur contrôle, notamment les incendies de forêt. Alors que les autorités chargées de la réglementation environnementale envisagent de sévir contre la pollution par la suie et les particules, les groupes industriels s’opposent également à ces réformes.

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« Une condamnation à mort » : Les activistes climatiques condamnent le soutien du G7 à l’augmentation des investissements gaziers

« Le G7 doit cesser immédiatement d’utiliser les combustibles fossiles ; la planète est en feu, » a déclaré le responsable de la politique contre l’inégalité au sein d’Oxfam.

Source : Truthout, Jessica Corbett
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Le président américain Joe Biden s’entretient avec Emmanuel Macron, président de la France, lors du deuxième jour du sommet du G7.
MICHAEL KAPPELER / PICTURE ALLIANCE / GETTY IMAGES

Depuis que les dirigeants du Groupe des Sept ont publié samedi un vaste communiqué à l’issue d’un sommet organisé par le Japon à Hiroshima, les défenseurs de l’action climatique des pays du G7 et d’ailleurs ont critiqué le soutien apporté par la déclaration aux futurs investissements dans les gaz qui réchauffent la planète.

Cette déclaration intervient après que les ministres du climat, de l’énergie et de l’environnement du G7 ont été critiqués pour leur communiqué publié à l’issue d’une réunion à Sapporo le mois dernier, et après les manifestations organisées dans le monde entier cette semaine pour inciter les participants au sommet à abandonner les combustibles fossiles et à « proposer un programme clair et juste en matière d’énergies renouvelables pour un monde pacifique ».

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Israël terrorise les Palestiniens avec son vaste réseau de caméras biométriques liberticides

Le système de surveillance par reconnaissance faciale viole les droits fondamentaux des Palestiniens à la liberté de mouvement et au respect de la vie privée.

Source : Truthout, Marjorie Cohn
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Des Palestiniens utilisent une carte biométrique pour franchir un portail automatisé équipé d’un système de reconnaissance faciale, au point de contrôle de Qalandiya, au sud de Ramallah, en Cisjordanie, le 17 mai 2019.
David Vaaknin pour le Washington Post via GETTY IMAGES

Israël renforce son système d’apartheid dans les territoires palestiniens occupés en utilisant une technologie biométrique de reconnaissance faciale alimentée par l’intelligence artificielle pour suivre et restreindre les déplacements des Palestiniens. La technologie de reconnaissance faciale permet d’identifier les personnes et de les cataloguer en fonction de leurs caractéristiques physiques, notamment leur race, leur appartenance ethnique, leur sexe, leur âge et leur statut de personne en situation de handicap.

La technologie de reconnaissance faciale a été utilisée pour la première fois dans le cadre de l’apartheid israélien en 1999.

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Comment vaincre les grandes compagnies pétrolières ? Lier l’action climatique à la lutte contre les inégalités

Selon l’économiste Gregor Semieniuk, pour être couronnées de succès, les politiques d’atténuation du changement climatique ne doivent pas exacerber les inégalités dans le monde.

Source : Truthout, C.J. Polychroniou
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L’usine Phillips 66 Los Angeles Refinery Wilmington Plant se profile au-delà d’une rue résidentielle à Wilmington, en Californie, le 28 novembre 2022. Mario Tama / Getty Images

À l’heure où le monde est proche d’un dérèglement climatique irréversible, l’énergie fossile se développe, le pétrole étant le plus gros contributeur de l’approvisionnement en énergie primaire. Au niveau mondial, environ 33 % de notre énergie provient du pétrole, suivi du charbon, du gaz et de l’énergie hydroélectrique. Les compagnies pétrolières engrangent des bénéfices colossaux et la production de pétrole pourrait même continuer à augmenter jusqu’en 2050. Pourquoi est-il si difficile d’abandonner le pétrole et que faudrait-il faire pour vaincre Big Oil ? L’économiste progressiste Gregor Semieniuk aborde des questions aussi exaspérantes que celles-ci dans cette interview exclusive pour Truthout.

Le 29 mars, Semieniuk a témoigné devant la commission du budget du Sénat américain lors d’une audition sur « Le coût de la dépendance au pétrole dans un monde à faibles émissions carbone. » Lors de son témoignage, il a parlé de ses recherches de 2022 qui ont révélé que les actifs pétroliers et gaziers actuels pourraient être surévalués de plus de 1 000 milliards de dollars, un chiffre qui dépasse l’évaluation erronée des logements à risque qui a déclenché la crise financière de 2007.

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Englué dans une crise, Netanyahou va-t-il déclarer la guerre pour sauver sa peau ?

Le Premier ministre a autant à perdre qu’à gagner s’il y avait des hostilités. Mais dans la mesure où son agenda est dicté par des extrémistes religieux, il pourrait avoir du mal à ne pas mettre la région à feu et à sang.

Source : Middle East Eye, Jonathan Cook
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L’une des tactiques favorites des Premiers ministres israéliens lorsqu’ils sont en difficulté consiste à provoquer une confrontation, ou du moins à réagir de manière excessive pour assurer qu’une de celles-ci se produise, pour ensuite envoyer l’armée.

On peut espérer des guerres qu’elles rassemblent les Israéliens derrière un gouvernement défaillant et qu’elles réduisent l’opposition au silence, tout en obtenant un soutien inconditionnel des Juifs de l’étranger et la sympathie instinctive des pays occidentaux.

Au cours des 15 dernières années, Gaza a joué ce rôle à plusieurs reprises. En 2006, Ehud Olmert a tristement choisi d’utiliser le Liban – une arène beaucoup plus délicate sur le plan militaire – pour essayer de prouver sa valeur afin de rallier la population israélienne à son fragile gouvernement. Cela ne lui a pas réussi.

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Les émissions dues aux forages dans le golfe du Mexique sont deux fois plus importantes que les estimations officielles

Une nouvelle étude indique que l’Agence de protection de l’environnement (EPA) a sous-estimé les émissions de méthane, un puissant gaz à effet de serre.

Source : Truthout, Shannon Kelleher, The New Lede
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Sur cette image aérienne prise par un drone, des remorqueurs tirent la plate-forme de forage semi-submersible Noble Danny Adkins dans le canal de Port Aransas vers le golfe du Mexique, le 12 décembre 2020, à Port Aransas, au Texas. Tom Pennington / Getty Images

Selon une nouvelle étude publiée lundi, les opérations pétrolières et gazières offshore dans le golfe du Mexique libèrent des quantités bien plus importantes d’un puissant gaz à effet de serre que ne l’avaient estimé les autorités de régulation. [Le méthane a un effet de serre 28 fois supérieur au CO2, cependant sa durée de vie dans l’atmosphère n’est que de 15 ans, Cf https://climat.be/changements-climatiques/causes/gaz-a-effet-de-serre, les industries pétrolières et gazières sont avec l’élevage de bovins (ruminations successives) les plus importantes génératrices de ce gaz, NdT]

L’analyse révèle que l’impact de ces activités sur le changement climatique est plus de deux fois supérieur aux estimations officielles.

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Scandale Shell : le géant pétrolier était au courant de l’impact des combustibles fossiles sur le climat dès 1970

« En dépit d’une prise de conscience interne, l’entreprise a systématiquement minimisé le problème auprès du public, encourageant au contraire une utilisation toujours plus importante des combustibles fossiles malgré les dangers », a déclaré un expert. « Aujourd’hui, cinq décennies plus tard, Shell continue de traîner les pieds pour ne rien faire. »

Source : Common Dreams, Jessica Corbett
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le logo Shell installé sur une station-service à Londres, le 2 février 2023. (Photo : Yui Mok/PA Images via Getty Images)

Une série de documents publiés ce week-end montre que Shell était au courant de l’impact des combustibles fossiles bien plus tôt que ce qui avait été révélé précédemment, ce qui pourrait renforcer les efforts juridiques visant à tenir les grandes compagnies pétrolières responsables de l’urgence climatique mondiale.

Le reportage de DeSmog et Follow the Money est fondé sur Dirty Pearls : Exposing Shell’s hidden legacy of climate change accountability, 1970-1990, [Révélation de l’héritage caché de Shell en matière de responsabilité dans le changement climatique, 1970-1990, NdT] un projet pour lequel le chercheur Vatan Hüzeir a compilé 201 livres, correspondances, documents, études et autres documents.

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Des crises économiques, bancaires et financières à l’horizon et des « suspects habituels », par Jacques Sapir

Par : Sapir

Une nouvelle crise économique internationale est clairement à l’ordre du jour pour de nombreux commentateurs[1]. La multiplication des problèmes dans les systèmes bancaires de plusieurs pays, aux États-Unis avec la Silicon Valley Bank, puis la First Republic Bank, en Suisse avec le sauvetage de Crédit Suisse, en Allemagne avec Deutsch Bank, ont ravivé les craintes d’une crise financière majeure, comme en 2008-2009. Mais, d’autres problèmes se profilent à l’horizon, comme la croissance atone des pays de l’Union européenne combinée avec une hausse de l’endettement public et le ralentissement brutal de l’économie américaine.

Ceci survient alors que les économies n‘ont pas encore complètement récupéré de la crise liée à la Covid-19 et se débattent dans une inflation inconnue depuis les années 1970. Enfin, la fragmentation progressive des relations commerciales internationales, un processus rampant depuis la fin de la crise financière de 2008-2009 mais qui s’est accéléré brutalement avec les sanctions prises par les pays occidentaux contre la Russie, inquiète tant les organisations internationales que les économistes[2]. Ce dernier problème est lié à l’érosion de la prééminence américaine, dorénavant mise en cause par l’ascension de la Chine à la première place et la montée en puissance de l’Inde, et plus généralement par l’émergence du groupe de pays que l’on nomme les BRICS[3]. Tout cela fait de nombreuses causes potentielles de crise. Pourtant, ces différents problèmes ne sont pas tous dans la même temporalité. Leur conjonction reste hypothétique même si leur existence est suffisante pour créer une inquiétude diffuse.

Il est donc clair qu’aujourd’hui l’économie mondiale est entrée dans une zone de forte instabilité. Mais, le constater n’implique pas nécessairement que cette instabilité va déboucher sur une crise mondiale majeure.

Quand surviennent des crises internationales ?

Un rappel ici s’impose : les grandes crises internationales, que l’on pense à la crise asiatique et russe des années 1997-1999, celle liée à la bulle des valeurs internet au tout début des années 2000 ou à la crise des « subprimes » de 2008, se sont produites dans des situations de relative euphorie économique[4]. C’est d’ailleurs pour cela que ces crises, qui auraient pu n’être que limitées, ont pris la dimension qui fut la leur. La période d’euphorie précédant la crise avait créé une atmosphère propice au relâchement de l’attention des responsables, tant publics que privés, et à un affaiblissement des institutions régulatrices. C’est ainsi que, fin janvier 2008, M. Koudrine, alors Ministre des finances de la Fédération de Russie, s’était moqué des difficultés des banques américaines et avait vanté la place de la Russie comme « havre de paix » dans la finance[5]. C’était effectivement vrai en janvier 2008, mais il n’avait visiblement pas compris que si la crise bancaire devenait ouverte aux États-Unis, ses conséquences en seraient mondiales et que nul pays ne pourrait y échapper. Ce fut très exactement ce qui se passa quand Lehman Brothers fit faillite en septembre 2008. Dans la panique générale, les banques occidentales retirèrent massivement leurs capitaux de Russie qui, de plus, fut confrontée à une chute brutale du prix du pétrole du fait de l’effondrement de la demande solvable. L’euphorie économique, ou financière, est généralement très mauvaise conseillère.

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