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À partir d’avant-hierLe courrier des stratèges

Un protectionnisme comme en Suisse pour sauver l’agriculture française ? Vraiment ?

On ne sait plus d’où viennent les rumeurs. Mais, lorsque les paysans étaient dans la rue, une rumeur s’est répandue comme une traînée de poudre : le protectionnisme, ça marche en Suisse. Pourquoi pas en France ? Et hop, vive le protectionnisme… Sauf que, la réalité suisse est un peu plus compliquée que la rumeur ne le dit. Et l’agriculture suisse n’échappe, malgré son protectionnisme, ni à la baisse du nombre d’agriculteurs, ni à l’augmentation des importations.

Plusieurs points doivent vraiment être soulignés concernant la réalité suisse :

  • d’abord, l’économie suisse fait partie des économies européennes les plus ouvertes à la mondialisation. Le poids des exportations dans le PIB en Suisse est deux fois supérieur à celui des exportations françaises…
  • la Suisse importe massivement des produits agricoles simples et exporte massivement des produits transformés (notamment du chocolat et du café)
  • le nombre d’exploitations agricoles diminue fortement, plus rapidement qu’en France et la Suisse compte désormais moins d’exploitants agricoles par habitant que la France
  • l’agriculture suisse parvient à exporter des produits laitiers, comme le fromage, dans des conditions qui devraient interroger les producteurs français

Finalement, le protectionnisme suisse :

  • n’empêche pas la disparition progressive des exploitations agricoles
  • est parallèle à un recours massif aux importations

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Libre-échange : l’effondrement agricole français

Les postures idéologiques à courte vue sont faciles : pour ou contre le protectionnisme ou le libre-échange, pour ou contre l’agriculture industrielle, pour ou contre l’Europe. Mais la réalité est toujours plus compliquée, et l’analyse des faits change la donne. Alors que les tensions agricoles sont fortes, les chiffres officiels du commerce extérieur pour 2023 éclairent de façon crue les enjeux intérieurs français dans ce domaine. Et la balance ne penche guère en faveur des petits producteurs.

Ce premier tableau qui détaille les exportations françaises et leurs évolutions en 2023, a le mérite de replacer le débat sur l’agriculture dans ses justes dimensions. Onp eut en retenir plusieurs points :

  • la France exporte des produits agricoles à hauteur de 19 milliards €, c’est le 14è poste d’exportations en termes de valeur
  • les exportations de l’industrie agro-alimentaire (c’est-à-dire les produits agricoles transformés) valent près de 63 milliards €. C’est le premier poste d’exportations…
  • l’industrie agro-alimentaire rapporte donc 3 fois plus que la production agricole brute
  • le second poste d’exportation est l’automobile, avec 56,5 milliards €…
  • la stratégie commerciale française est donc assez logiquement dictée par les industriels qui exportent, et sont favorables au libre-échange

Voyons le tableau des importations :

Comme on le voit :

  • les importations de produits agricoles sont le 15è poste d’importations en France
  • elles représentent près de 18 milliards €
  • la France est donc exportatrice nette de produits agricoles à hauteur d’un peu plus d’un milliard
  • la France importe 57,2 milliards € de biens agro-alimentaires, c’est le 4è poste d’importations
  • la France est importatrice nette d’agro-alimentation à hauteur de près d’un milliard

Si la France veut redevenir une exportatrice nette de biens agro-alimentaires, elle doit favoriser sa filière industrielle de transformation.

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Passe d’armes entre la France et l’Allemagne sur le libre-échange avec le MERCOSUR

Hier, Gabriel Attal s’est déplacé à Belrin pour causer business avec Olaf Scholz, les très mondialiste et très otaniste chancelier allemand. Entre autres sujets, la discussion a porté sur la signature imminente du traité de libre-échange avec l’Amérique du Sud, le fameux Mercosur. Les deux premiers ministres ont constaté leur désaccord : la France aimerait bien au minimum traîner sur la signature, l’Allemagne est pressée de signer. L’issue finale sera un bon test pour la crédibilité de la France en Europe. Gloups !

De l’opposition entre la France et l’Allemagne sur la signature du traité Mercosur, on peut déduire plusieurs points essentiels.

  • le traité du Mercosur devrait fortement nuire à la position des petits producteurs agricoles européens, notamment dans la filière viande, dans la volaille ou dans l’industrie sucrière
  • en revanche, le Mercosur prévoit une suppression des barrières tarifaires pour le vin, les spiritueux, les olives, les pêches en conserve et le chocolat, qui peuvent intéresser des filières agricoles françaises
  • les industriels européens sont largement favorables à ce traité qui leur permettra de développer des marchés convoités par la Chine et les USA
  • en France, un acteur comme Stellantis (Peugeot, Citroën) piaffe d’impatience pour signer un texte qui lui ouvrira la possibilité d’installer des usines pour concurrencer les producteurs automobiles allemands déjà installés
  • le choix à opérer ne se limite donc pas à une alternative simpliste entre protectionnisme et libre-échange, il concerne notre ambition ou non de rester une puissance industrielle
  • la stratégie de Macron (et plus largement des responsables européens) qui consiste à ne pas expliquer les choix de l’Union se révèle ici désastreuse, car elle contribue à simplifier à outrance un débat crucial pour notre avenir
  • toute la difficulté est d’expliquer à l’opinion française qu’il faut arbitrer entre plusieurs mouvements contradictoires du monde contemporain, et qu’aucun choix manichéen n’est tenable

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Mercosur et libre-échange : l’Union piétine Macron une fois de plus

Macron a récemment affirmé que l’Union Européenne avait renoncé à négocier l’accord de libre-échange avec l’Amérique du Sud, le fameux Mercosur. Problème : le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis, s’est empressé d’annoncer l’inverse. Dans la pratique, si les agriculteurs français sont très hostiles à cet accord, les industriels le poussent car ils espèrent exporter massivement grâce à cet accord. Officiellement, Macron se rend à Bruxelles demain pour négocier le bout de gras. Mais l’Allemagne est bien décidée à signer un traité dont elle a besoin pour relancer son industrie…

Les années passent et, comme nous l’évoquons souvent, les tensions grandissent au sein de l’Union Européenne, et tout particulièrement entre la France et l’Allemagne. Ces tensions ne sont guère surprenantes : l’Allemagne est une puissance industrielle exportatrice, la France une puissance désindustrialisée dont le commerce extérieur est fortement déficitaire. Leur rapport au monde est donc inversé : l’Allemagne a besoin du libre-échange pour s’enrichir, la France a besoin du protectionnisme.

Le mouvement paysan en est la preuve.

Le graphique ci-dessus rappelle la complexité de la situation, évoquée par Jean-François Chaperon dans nos colonnes (voir la vidéo ci-dessous). Les paysans français sont confrontés à la concurrence de produits importés, mais ils sont aussi exportateurs. Simplement, ceux qui subissent la rude concurrence des produits importés ne sont pas forcément ceux qui exportent. La mondialisation fait des gagnants, mais aussi des perdants…

Dans cet ensemble, Macron, sous la contrainte des blocages paysans, est obligé de donner le change à Bruxelles en demandant de temporiser sur le traité de libre-échange que les Allemands sont pressés de signer. Le cartel de la presse subventionnée rend service à l’Elysée en présentant la venue de Macron à Bruxelles demain comme une opération héroïque. En réalité, elle a tout d’une opération d’enfumage destinée à dissimuler la perte d’influence de la France. Perte d’influence d’autant plus importante que les industriels français eux-mêmes plaident pour la signature de ce traité.

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La réponse de l’UE aux paysans français : on va faire du libre-échange avec le MERCOSUR !

Si l’on avait voulu illustrer l’antagonisme systémique de l’Union Européenne, entre sa caste bureaucratique qui déteste le petit peuple et les forces traditionnelles des Etats-membres, progressivement étranglées par les normes bruxelloises, on n’aurait pu trouver mieux que cette caricature actuelle, où les paysans défilent contre les contraintes environnementales et la concurrence déloyale que portent des pays peu soucieux d’écologie, d’une part, et où la Commission affirme son intention de signer un traité de libre-échange avec le Mercosur, c’est-à-dire l’Amérique Latine. L’Europe, c’est, paraît-il, la démocratie. Une démocratie qui déteste son peuple.

Alors que nos paysans, plombés par les normes environnementales imposées par l’Union Européenne, dénoncent la concurrence déloyale qui leur est adressée par le reste du monde, notamment par les pays d’Amérique du Sud où l’environnement fait l’objet de moins d’attentions, la bureaucratie bruxelloise, bras armé de la caste mondialisée, vient d’apporter une réponse claire, nette et précise aux revendications ordinaires : le 9 janvier, les négociations ont repris, en vue de conclure le traité de libre-échange avec le Mercosur, interrompues au printemps dernier. L’objectif est assez clair, à en croire Politico : la Commission actuelle est convaincue qu’elle peut aboutir à une conclusion avant l’été 2024. C’est le principe Jean-Claude Dusse : je sens que je vais conclure !

On ne pouvait mieux montrer non pas l’écart, mais l’antagonisme qui oppose la bureaucratie bruxelloise soucieuse d’établir son pouvoir en faisant table rase des traditions nationales, et ces mêmes traditions nationales (par exemple la préférence française pour la paysannerie, qui est au coeur de notre construction historique). Dans de nombreux pays d’Europe, les normes environnementales communautaires nous mettent au bord de la rupture, et étranglent littéralement les paysans. Mais la Commission européenne n’en a cure. Le rouleau compresseur continue à rouler droit.

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Sébastien Béraud : “L’écologie est imposée par les lobbies américains pour couler l’agriculture européenne”

La grogne des agriculteurs s’étend progressivement, notamment en Occitanie. Diverses villes devraient être le théâtre, demain, de manifestations en tous genres, selon nos informations. Pour mieux comprendre cette grogne, nous avons interrogé Sébastien Béraud, agriculteur de Haute-Loire, actif au moment de la campagne des Gilets Jaunes, qui milite pour une nouvelle donne dans le domaine agricole. Eleveur de bovins, il nous explique les difficultés du monde agricole face à une mondialisation qui se joue à armes inégales. Selon lui, les normes environnementales qui étouffent les agriculteurs français sont imposés par des lobbies au service des filières américaines.

L’interview de Sébastien Béraud est importante pour plusieurs raisons :

  • les agriculteurs sont étouffés par des normes proliférantes, notamment dans le domaine environnemental
  • la concurrence se fait de façon déloyale, face à des producteurs étrangers qui sont soumis à beaucoup moins de contraintes que les producteurs français
  • les petits producteurs sont largement devenus les simples sous-traitants d’acheteurs dans des marchés cartellisés
  • ces acheteurs imposent des prix plus faibles que les prix de production
  • in fne, l’objectif est de réduire les capacités de production française
  • cette stratégie permettra d’ouvrir à terme notre marché à la viande de synthèse et aux produits nouveaux comme les insectes venus des Etats-Unis

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Quand Trump donne une leçon de libre-échange à Macron… et aux Français

On sait que les français sont largement fâchés (et ce n’est pas nouveau) avec le libre-échange, qualifié par principe de concurrence déloyale, sauf lorsqu’il leur profite, bien entendu. Ainsi, beaucoup de Français sont scandalisés que le transport ferroviaire soit ouvert à la concurrence en France, mais se félicite que la SNCF remporte des marchés en Espagne ou ailleurs. Et ainsi de suite… On doit à Donald Trump d’avoir illustré avec un sens de la pédagogie qui n’appartient qu’à lui cette courte vue à la Française où il imite Emmanuel Macron avec un sens consommé de l’humour et même du sarcasme…

« Vous connaissez Macron ? Un gars très sympa ». Lors d’un meeting à Mason City (Iowa), @realDonaldTrump fanfaronne aux dépends d’@EmmanuelMacron (et tente d’imiter l’accent francais). NB: Il fait référence en toute vraisemblance à la taxe GAFA… que la France n’a pas retirée pic.twitter.com/lhF4pS30k9

— Alexis Buisson (@alexisbuisson) January 6, 2024

Quoi de mieux qu’un extrait de Donald Trump pour expliquer aux Français que l’éloge du protectionnisme et la phobie du libre-échangen ne produisent pas forcément le résultat escompté dans la vie quotidienne.

Dans cet extraite de discours de campagne où Donald Trump se moque d’Emmanuel Macron, l’ex-Président et probablement futur Président, tout “isolationniste” qu’il soit, rappelle le principe élémentaire du protectionnisme : si un pays impose des barrières protectionnistes aux autres, il est lui-même victime d’une mise à l’index… Il suffit de quelques secondes à Donald Trump pour l’expliquer aux Français : si nous voulons votre notre vin et notre Champagne à l’étranger, nous nous tirons une balle dans le pied (et même deux) en imposant des barrières douanières aux pays où nous les exportons.

Voilà un principe de réciprocité à ne jamais oublier…

Bien évidemment, ce petit rappel laisse entière la question pour laquelle la Chine est le seul pays qui exporte sans importer… et sans s’exposer aux foudes de l’OMC.

D’ici là, n’oublions jamais que la France, qui importe beaucoup plus qu’elle n’exporte, sera la première victime du protectionnisme mondial…

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