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Die Doppelverordnung der Untergangspropheten (Leitartikel in der April-Ausgabe von Ruptures)

Par : pierre

Noch mehr Europa. Noch mehr Grün. Es ist das doppelte Wundermittel, das die herrschende Ideologie unablässig für das « Danach » propagiert. Jeden Tag werden leidenschaftliche – aber doch eher verzweifelte – Texte von « großen Intellektuellen » oder « Aktivisten für eine nachhaltige Zukunft » in der französischen Presse publiziert, die meinen, die Epidemie liefere den unwiderlegbaren Beweis für ihre schon längst erstellten Dogmen. Der öffentlich-rechtliche Sender France 2 hat sich in dieser Hinsicht selbst übertroffen, als er, mit dem Präsidenten der Europäischen Kommission als Ehrengast, am 16. April eine Sondersendung ausstrahlte, in der der liberal-ökologische Konsens bis zum Überdruss zelebriert wurde.

Im gleichen Geist appellieren ein gutes Dutzend europäischer Umweltminister: Wir müssen uns « der Versuchung widersetzen, kurzfristige Lösungen zu finden, die die Wirtschaft der EU auf Kohlenstoffbasis belässt« . Kurz gesagt, keine wirtschaftliche Wiederbelebung, wenn sie Öl benötigt. Pech eben für den europäischen Automobilmarkt, der schon im März um 55 % zurückgegangen ist, mit allen Folgen, die sich daraus für die Beschäftigung ergeben könnten. Ganz zu schweigen von der Stahlindustrie: In Fos-sur-Mer, in der Nähe von Marseille, wurden zum Beispiel die Hochöfen stillgelegt – « vorübergehend », wie es offiziell heißt.

Gleichzeitig wurde eine charmante europäische Koalition rund um einen Text geknüpft, die « politische Entscheidungsträger, Führungskräfte aus Wirtschaft und Finanzen, Gewerkschaften und NGOs » beschwört, eine « grüne » wirtschaftliche Wiederbelebung anzustreben. Zu den Unterzeichnern gehören u.a. die französische Umweltministerin und ihre deutsche Kollegin, Laurent Berger als Präsident des Europäischen Gewerkschaftsbundes (er ist auch Vorsitzender der französischen CFDT), die Vorsitzenden der sozialdemokratischen, grünen und liberalen Fraktionen im Europarlament, führende Vertreter von NGOs, sowie 37 Generaldirektoren von Großunternehmen wie Renault, Unilever, Danone, L’Oreal und Ikea.

Sicherlich zufällig erschien auf deutscher Seite am 27. April ein Appell mit der gleichen Forderung, unterzeichnet von mehr als sechzig Chefs der größten Unternehmen, darunter bekannte Freunde der Arbeiterklasse: Thyssen-Krupp, Bayer-Monsanto, Allianz und Deutsche Telekom.

In einem anderen Text verkünden Dutzende von Persönlichkeiten, die sich seit langem für die EU einsetzen, feierlich: « Die Zeit ist reif für einen neuen europäischen Patriotismus« . Es ist erstaunlich, wie das unglückliche Virus die Phantasie anregen kann… Die EU sei « zum Schutz der Bürger da » lautet die « erste Botschaft » der Autoren, und die « zweite Botschaft« , die EU garantiere « Einheit, Stärke und Stabilität« , insbesondere für die Eurozone. Hätte denn irgendjemand Zweifel?

« diese Krise muss in einen heilsamen Schock verwandelt werden, den wir so dringend brauchen » – General Vincent Desportes

Eine besondere Auszeichnung geht an einen französischen General. Der inzwischen pensionierte Vincent Desportes, kritisierte in der Le Monde vom 15. April « die Erhöhung der Ausgaben für Sozialleistungen und den sozialen Frieden », die bis heute schwer auf Europa lasten würde. Offensichtlich hat sich der Alte Kontinent und insbesondere Frankreich bisher in ausschweifender Kaufkraft geaalt. Nun, für den ehemaligen Direktor der französischen Kriegsschule muss « diese Krise in einen heilsamen Schock verwandelt werden, den wir so dringend brauchen« . Man wird wohl die letzten Worte zu schätzen wissen.

Dem hochrangigen Offizier kommt das Verdienst zu, das Wesen des liberal-ökologisch-reaktionären Denkens unverblümt auszudrücken: « Der Mythos des ewigen Fortschritts ist gerade zusammengebrochen« . Das geniale Virus brachte ihm eine zweite « Offenbarung » « Europa (…) ist nicht immun gegen die Welt: Weder die Wissenschaft, noch die Zivilisation und noch weniger unsere nationalen Rückzugsgebiete machen uns unverwundbar« . Die Assoziation dieser drei Plagen in ein und demselben Satz ist schon auffällig.

Seine Schlussfolgerung à la Macron: Europa muss seine « strategische Autonomie » zurückgewinnen (nanu, warum « zurück »?). Der ehemalige Absolvent des United States Army War College hat den Glauben an Uncle Sam verloren: « Der Gefreite Ryan wird nie wieder zurückkehren, um an den Stränden Frankreichs zu sterben ». Eine « strategische Autonomie » sei in Zukunft unabdingbar, vor allem wegen des « Zivilisationsniveaus » in Europa, das für den General offenbar höherwertig ist als jenes in anderen Regionen der Welt – wenn denn seine Worte irgendeinen Sinn ergeben sollen.

Der Weg ist also vorgegeben: Unsere Nationen müssen « ein bisschen Souveränität gegen die Schaffung einer autonomen Konföderation eintauschen« , die zu « einer europäischen Souveränität mit respektierten, aber begrenzten nationalen Souveränitäten » führt. Mit « ein bisschen Souveränität » (sic!) eine « begrenzte Souveränität » (sic!) zu erlangen – das verdient es sicherlich, der Nachwelt überliefert zu werden.

Einstweilig beendet Vincent Desportes seinen Tagesbefehl mit einer Anweisung, die keinen Ungehorsam duldet: « Ein bisschen Haltung, Europa! Ein bisschen Stolz, Europa!« .

Machen Sie sich etwa Sorgen um die Moral der Truppen, Herr General?

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La double injonction des prophètes de malheur (éditorial de l’édition d’avril)

Par : pierre

Editorial paru dans l’édition de Ruptures du 28 avril (les abonnés qui n’auraient pas encore reçu cette édition peuvent signaler ce dysfonctionnement postal par un message au journal).

Encore plus d’Europe. Encore plus de vert. Voilà la double recette miracle assénée sans relâche par l’idéologie dominante pour penser « l’après ». Chaque jour paraissent des textes enflammés – en réalité désespérés – de « grands intellectuels » ou de « militants de l’avenir durable » qui croient voir dans l’épidémie la preuve irréfutable de leurs dogmes préexistants. La chaîne de service public France 2 s’est à cet égard surpassée en diffusant, le 16 avril, une émission spéciale où le consensus libéralo-environnemental ruisselait jusqu’à l’écoeurement, avec comme invitée d’honneur la présidente de la Commission européenne.

On relèvera dans le même esprit l’appel lancé par une bonne douzaine de ministres européens de l’environnement : il faut résister, supplient-ils, à « la tentation de solutions de court terme qui maintiendraient l’Union dans une économie carbonée ». Bref, pas de relance si cela doit consommer du pétrole. Et tant pis pour le marché automobile, qui a chuté en mars de 55% (de 72% en France), avec toutes les conséquences pour l’emploi qui pourraient s’en suivre. Pour ne rien dire de la sidérurgie, de Fos sur Mer par exemple, dont les hauts-fourneaux ont été arrêtés, officiellement provisoirement.

Au même moment, une charmante alliance européenne s’est nouée autour d’un texte exhortant « les décideurs politiques, les chefs d’entreprise et les dirigeants financiers, de syndicats, d’ONG » à viser une « relance verte ». Outre l’eurodéputé Vert Pascal Canfin, on trouve parmi les signataires le ministre français de la transition écologique ainsi que sa collègue allemande, Laurent Berger en sa double qualité de patron de la CFDT et de la Confédération européenne des syndicats, les présidents des groupes socialiste, Vert et libéral à l’europarlement, des responsables d’ONG, ainsi que trente-sept PDG, dont ceux de Renault, d’Unilever, de Danone, de L’Oreal ou d’Ikea.

Dans un autre texte, plusieurs dizaines de personnalités engagées de longue date en faveur de l’UE claironnent solennellement : « le temps est venu d’un nouveau patriotisme européen ». C’est fou ce que le malheureux virus peut stimuler les imaginations. Pour les auteurs, « le premier message » est que l’UE « est là pour protéger » ; et le second est qu’elle « garantit l’unité, la force et la stabilité », notamment pour la zone euro. Il y aurait un doute ?

Pour le général Vincent Desportes, il faut « transformer cette crise en choc salutaire dont nous avions tant besoin »

Palme spéciale pour le général Vincent Desportes qui dénonce, dans les colonnes du Monde (15/04/20) « l’augmentation des dépenses et de la paix sociales » qui a plombé l’Europe jusqu’à présent. Sans doute le Vieux Continent et la France en particulier se gobergeaient-ils jusqu’ici dans une débauche de pouvoir d’achat. Eh bien, pour l’ancien directeur de l’Ecole de guerre, il faut « transformer cette crise en choc salutaire dont nous avions tant besoin ». On savourera ces derniers mots.

Le tragique troupier galonné a le mérite d’exprimer sans détour l’essence de la pensée libéralo-environnementalo-réactionnaire : « le mythe du progrès perpétuel vient de s’effondrer ». Deuxième « révélation » qu’a permis le virus, décidément bien inspiré : « l’Europe (…) n’est pas à l’abri du monde : ni la science, ni la civilisation et encore moins nos repliements nationaux ne nous rendent invulnérables ». On remarquera l’association dans la même phrase de ces trois fléaux.

D’où la très macronienne conclusion : l’Europe doit reconquérir son « autonomie stratégique » (tiens, pourquoi « re » ?). C’est que l’ancien diplômé du Collège militaire US a perdu foi dans l’Oncle Sam : « le soldat Ryan ne reviendra plus jamais mourir sur les plages de France ». Une « autonomie stratégique » qui s’impose, à l’avenir, notamment du fait du « niveau de civilisation » européen. Que le général juge sans doute supérieur aux autres contrées du globe, si les mots ont un sens.

Le chemin est tout tracé : il faut que nos nations « échangent un peu de souveraineté contre l’édification d’une confédération autonome », le tout menant à « une souveraineté européenne forte de souverainetés nationales respectées mais contenues ». Ce troc d’« un peu de souveraineté » (sic !) aboutissant à une « souveraineté contenue » (re-sic !) mérite assurément de passer à la postérité.

En attendant, l’adjudant-chef Desportes termine son ordre du jour comminatoire par une consigne à laquelle il n’est pas question de désobéir : « un peu de bon sens, l’Europe !, un peu de tenue, l’Europe !, un peu de fierté, l’Europe ! ».

On s’inquiète du moral des troupes, mon général ?

 

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