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À partir d’avant-hierJean-Pierre CHEVALLIER

Ukraine : Pepe Escobar et Erwan Castel

[Article en libre accès]

L’intervention russe en Ukraine qui a débuté le 23 février 2022 avait pour objectif principal de mettre fin aux bombardements de la population de culture russe du Donbass par l’armée ukrainienne constituée de partisans du nazisme armés et entrainés par des militaires des États-Unis qui ont provoqué la mort de 14 000 personnes dont des femmes et des enfants depuis 2014.

La propagande des grands moyens de communication du bloc anglo-américain (les mondialistes) s’est déchainée contre leurs victimes au point de faire passer les agresseurs ukrainiens pour des défenseurs de la liberté contre les envahisseurs russes !

Pour contrer cette propagande, rares sont les sources d’informations fiables, surtout en français…

Pepe Escobar est un journaliste brésilien particulièrement compétent pour tous les problèmes qui se posent dans l’Eurasie.

Son dernier article publié sur ZeroHedge est particulièrement intéressant : The Empire Of Lies, Operation Z, & The New Global Chessboard, L’Empire du Mensonge, l’Opération Z, et le nouvel échiquier mondial

Il y montre que ceux qui ont actuellement le pouvoir aux États-Unis ont très bien préparé depuis longtemps cette agression contre la Russie via un piège tendu pour que son armée intervienne en Ukraine et qu’ils sont prêts à tout, c’est-à-dire à détruire la vieille Europe continentale pour maintenir leur hégémonie sur le monde et cherchant à briser l’armée et l’économie russes.

Cliquer ici pour lire l’article de Pepe Escobar sur ZeroHedge : The Empire Of Lies, Operation Z, & The New Global Chessboard

Dans un autre article publié par The Cradle, Pepe Escobar replace les guerres entre les pays européens dans ce qu’il appelle un choc des chrétientés : Clash of Christianities: Why Europe cannot understand Russia, Choc des chrétientés : Pourquoi l’Europe ne peut pas comprendre la Russie

Les Européens de l’Ouest considèrent les chrétiens orthodoxes et orientaux comme des satrapes et une bande de contrebandiers, tandis que les orthodoxes considèrent les croisés comme des usurpateurs barbares décidés à conquérir le monde.

Cliquer ici pour lire l’article de Pepe Escobar sur The Cradle : Clash of Christianities: Why Europe cannot understand Russia.

Comme je l’ai déjà écrit, Erwan Castel, un officier parachutiste français vivant dans le Donbass depuis plusieurs années pour défendre ses habitants contre les interventions de l’armée ukrainienne fournit des informations très fiables replacées dans leur contexte sur la situation militaire dans cette région.

Cliquer ici pour lire les articles d’Erwan Castel sur son site Alawata rebellion Donbass.

La photo suivante est tirée d’une vidéo montrant des enfants du Donbass faisant de la balançoire dans un jardin de jeux alors qu’un obus lancé par l’armée ukrainienne venait de tomber à une centaine de mètres !

© Chevallier.biz

 

Nouvel ordre libéral / nouvel ordre mondial

[Article en accès libre]

Après les « sanctions » prises contre la Russie (par les dirigeants des pays partisans du « nouvel ordre mondial » dit de Davos) les dirigeants des autres pays du monde ont compris qu’ils devaient organiser eux-mêmes des réseaux interconnectés pour développer les transactions financières transfrontalières indispensables en créant un « nouvel ordre libéral » de pays interdépendants associé à une « paix libérale » durable… 

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Cette théorie du « nouvel ordre libéral » a été élaborée entre autres par Zheng Yongnian, doyen (par intérim) de l’École des sciences humaines et sociales et directeur et fondateur de l’Institut avancé d’études sur la Chine mondiale et contemporaine de l’Université chinoise de Hong Kong à Shenzhen.

L’idée principale développée à partir des travaux de Zheng Yongyian est de développer les relations commerciales entre tous les pays du monde (principalement entre la Chine, la Russie, l’Inde, les pays musulmans (producteurs d’hydrocarbures), africains, Sud-américains et aussi le bloc mené par les États-Unis avec le Japon, la Corée, les pays européens, etc.) de façon à créer des réseaux interconnectés qui empêcheront l’une de ces puissances d’imposer ses décisions au détriment des autres, donc dans un monde multipolaire basé sur des relations d’interdépendances garanties par des accords bilatéraux et multilatéraux… et sans guerre !

En effet, ce nouveau système commercial et monétaire mondial assurera alors une « paix libérale », c’est à dire résultant de l’application d’un capitalisme libéral nécessairement très ouvert sur les échanges internationaux car aucune nation ne peut vivre en autarcie.

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Certains économistes russes comme Sergueï Glazyev avaient déjà bien compris depuis un certain nombre d’années que les dirigeants des États-Unis pouvaient prendre des mesures coercitives drastiques contre la Russie dans le genre de celles qui ont été effectivement prises le 27 février 2022 sous l’impulsion des dirigeants américains au pouvoir.

C’est la raison pour laquelle il a défendu en vain une politique économique basée sur la maitrise des réserves de la Russie en devises de façon à ce qu’elles ne puissent pas être saisies par le bloc mené par les dirigeants des États-Unis.

Les dirigeants chinois ont mieux anticipé cette éventualité (de sanctions américaines) en créant le CIPS en 2009 (après la Grande récession de 2008) qui est un système complet de règlements des transactions transfrontalières traitant les flux d’informations et les paiements multidevises directement entre les banques d’un grand nombre de pays dans le monde sans passer nécessairement par les banques centrales mais supervisé par la banque centrale chinoise.

Un tel système devrait servir de modèle pour être appliqué dans les autres pays (que ceux du bloc américain).

Ce type de système monétaire international est au stade suprême, c’est-à-dire le plus avancé imaginable dans le cadre d’un libéralisme bien ordonné.

Cependant, d’autres solutions plus classiques (c’est-à-dire entrant dans la logique d’un système de type Bretton Woods) peuvent être utilisées comme par exemple celui qui est déjà mis en place entre la Russie et l’Inde qui permet aux banques centrales de ces deux pays d’échanger des devises pour que les importateurs indiens de pétrole russe puissent payer leurs fournisseurs directement en roubles, et inversement pour que les importateurs russes de produits indiens puissent payer leurs fournisseurs en roupies.

Ces deux systèmes de règlements des transactions transfrontalières ont l’avantage de déjà exister mais l’inconvénient d’être à l’état embryonnaire. Ils doivent être étendus à la plupart des autres pays (hors du bloc américain) et ils sont sur le point de l’être, en particulier un pas de géant sera fait lorsque les dirigeants musulmans des pays exportateurs d’hydrocarbures décideront de mettre en place de telles solutions (avec les pays hors du bloc américain).

Il s’agit là d’un changement total de paradigme des relations internationales qui était basé sur le système monétaire de Bretton Woods.

Un saut conceptuel doit être fait dans le domaine monétaire lors de la mise en place à grande échelle de ce nouveau système monétaire…

En effet, ce système monétaire ne sera pas basé sur une (et une seule) monnaie mais sur un ensemble de monnaies nationales dont les parités seront définies (les unes par rapport aux autres), soit par accord entre banques centrales (comme c’est déjà le cas entre la Russie et l’Inde), soit librement par les marchés (comme c’est le cas dans le CIPS), soit par une solution hybride comme c’est le cas actuellement pour ce qui concerne la parité entre le renminbi et le dollar (USD) qui peut évoluer (selon l’offre et la demande) dans des limites fixées par la banque centrale chinoise.

Une erreur consisterait à chercher à mettre en œuvre une monnaie de référence basée par exemple sur l’or, un panier de monnaies ou de matières premières…

En effet, toute monnaie a pour contrepartie une création de richesse comme le montre clairement l’exemple du paysan de Böhm-Bawerk.

L’or est un produit qui a un prix exprimé en monnaies nationales. L’or n’est pas une monnaie. L’or peut cependant être un produit de référence parmi d’autres lors de transactions internationales.

Beaucoup d’économistes ont imaginé des monnaies se référant à d’autres produits échangeables comme des matières premières, ce qui est là aussi une erreur pour la même raison (que pour l’or).

La référence à une monnaie fictive servant de base à la fixation des monnaies nationales est superfétatoire dans la mesure où les parités entre les différentes monnaies nationales sont aisément déterminées comme indiqué ci-dessus, soit par les marchés libres de devises, soit par accords entre banques centrale, soit par un système hybride. Ces solutions sont déjà opérationnelles.

Il est possible de mettre en œuvre présentement un tel réseau interbancaire international multidevises sécurisé car les techniques de communication ont considérablement progressé (ce qui n’était pas envisageable en 1944 lorsque le système de Bretton Woods a été conçu).

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Le grand perdant de cette histoire de sanctions liées à l’Ukraine n’est pas la Russie mais le bloc américain car les dirigeants des États-Unis perdront le leadership qu’ils détenaient sur le monde dit libre (celui de la guerre froide) et le dollar a déjà perdu une grande partie de sa valeur (potentielle), en particulier pour les dirigeants des pays exportateurs d’hydrocarbures qui sont toujours plus ou moins méfiants vis-à-vis de ces Américains.

Les dirigeants actuels des États-Unis ont fait l’erreur monumentale d’aller trop vite dans leur projet de « nouvel ordre mondial » car ils n’ont pas respecté une des règles de base du socialisme fabien qui est de progresser lentement, très lentement.

En effet, il ne faut pas oublier que les premiers textes sur ce socialisme fabien ont été publiés en 1884 et que ses adeptes ont mis plus de 20 ans pour faire en sorte que les pays européens adoptent cette monnaie unique contre nature qu’est l’euro qui est un excellent exemple de l’effet destructeur de ce type de socialisme internationaliste.

Par ailleurs, ces Américains seront obligés de rééquilibrer leur balance commerciale afin de réduire les déficits de leur balance courante car le reste du monde ne sera plus demandeur de dollars comme précédemment !

Comme il sera difficile et long de réindustrialiser l’Amérique, ce « nouvel ordre mondial » aura pour conséquence de réduire significativement le niveau de vie des habitants des États-Unis qui auront donc perdu beaucoup à cause de cette guerre en Ukraine que leurs dirigeants ont concoctée.

La vieille Europe continentale (de l’Ouest) est encore plus perdante que l’Amérique !

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Le grand avantage de ce « nouvel ordre libéral » est qu’il conduit à une « paix libérale » durable comme l’a montré entre autres Zheng Yongnian

En effet, tous les pays auront intérêt à collaborer pour développer des transactions transfrontalières dans le cadre de liens d’interdépendances fondés sur des relations négociées sans qu’une des parties puisse imposer à l’autre des clauses léonines.

En effet, si les dirigeants américains voulaient imposer à la Chine des sanctions comme celles qu’ils ont imposées à la Russie, les dommages produits aux États-Unis seraient largement supérieurs à ceux supportés par les Chinois.

L’arme nucléaire que constituent ces sanctions économiques et financières prises par le bloc américain contre la Russie aurait alors contre la Chine le même effet dissuasif qu’une véritable bombe atomique !

Ainsi par exemple, la Chine est présentement obligée de continuer à vendre des produits manufacturés aux États-Unis car, sinon, cela y provoquerait des centaines de millions de chômeurs et inversement, les Américains ne peuvent pas se passer de produits qu’ils ne fabriquent pas (ou plus) aux coûts chinois.

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Conclusion : ce monde nouveau, ce « nouvel ordre libéral » s’imposera inéluctablement et il condamnera tous les pays du monde à une certaine « paix libérale » durable… mais l’avenir est par définition incertain et des évènements non prévisibles peuvent toujours se produire…

Le plus grand danger provient de ceux qui sont présentement à la tête des États-Unis, c’est-à-dire les fidèles d’Obaba qui osent imposer à tous les pays du monde leurs volontés sans aucune limite dans le cadre d’un projet inacceptable à long terme, celui du socialisme fabien.

Ils sont très dangereux.

Leurs prédécesseurs n’ont pas hésité à éliminer leurs adversaires, comme par exemple le Shah d’Iran (qui voulait déjà créer un groupe de pays indépendants de la sphère d’influence des États-Unis), Saddam Hussein, Kadhafi et d’autres pour les mêmes raisons.

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Un des principaux problèmes qui se pose aux dirigeants des pays hors du bloc américain est celui du manque de culture monétariste…

Ainsi par exemple, d’après ses derniers articles, Sergueï Glazyev a le projet de créer une nouvelle monnaie internationale sur laquelle les pays hors du bloc américain pourraient baser leurs parités monétaires, ce qui est une erreur majeure comme je l’ai écrit ci-dessus.

De plus, il propose que la banque centrale russe mette en circulation des roubles… qui n’existent pas pour les prêter à des investisseurs russes et pour en convertir les dollars (USD) et euros reçus en paiement des exportations d’hydrocarbures russes en Europe de l’Ouest (aux prix mondiaux et non aux coûts de production).

Par ailleurs, la Chine est irrémédiablement et durablement handicapée par une hypertrophie de la masse monétaire M3 qui est largement hors normes ainsi que par un shadow banking totalement hors de tout contrôle (par les autorités monétaires).

Pire encore : les autorités chinoises n’ont rien fait pour résoudre ces problèmes, ce qui est particulièrement grave pour l’avenir car l’argent sain est le premier pilier des Reaganomics, dixit Arthur, Laffer.

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Les dirigeants des pays du bloc américain sont certains de gagner cette guerre économique et monétariste mais la population totale de ces pays est inférieure à un milliard d’habitants !

Ils sont en fait largement minoritaires dans le monde et de plus, ils sont totalement dépendants des pays qui leur sont hostiles, c’est-à-dire du reste du monde, en particulier pour beaucoup de matières premières qui leur sont indispensables.

Par ailleurs, ils sont considérablement handicapés eux-aussi par une hypertrophie de la masse monétaire M3 et par des pertes kolossales sur les produits dérivés que des big banks too big to fail sont en train de subir à la suite de cette guerre en Ukraine qu’ils ont déclenchée en réalité.

Les semaines et les mois à venir seront historiquement très importants…

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Cliquer ici pour lire l’article de Zheng Yongnian paru dans le Global Times.

Cliquer ici pour accéder au site de Sergueï Glazyev.

Cliquer ici pour accéder au site de Pepe Escobar.

Cliquer ici pour accéder à un article du site de The Unz Review An Alternative Media Selection qui fait une bonne synthèse de ces problèmes.

Et je remercie une fois encore la lectrice de mon site qui me fournit beaucoup d’articles particulièrement intéressants sur ces problèmes économiques, financiers et monétaires qui sont très importants…

© Chevallier.biz

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