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Hier — 25 avril 2024Le courrier des stratèges

Massacres à Gaza : comment l’immonde Le Monde mésinforme sur la situation

Dans le narratif néo-conservateur que le cartel français des médias subventionnés colporte scrupuleusement et servilement, Israël est le camp de bien et de la démocratie, contre les Palestiniens, islamisés par le Hamas et donc grands méchants terroristes. Le problème tient évidemment au fait que les exactions scandaleuses commises quotidiennement par l’armée israélienne à Gaza et en Cisjordanie occupée (en violation du droit international, rappelons-le, puisque la presse subventionnée oublié systématiquement de le mentionner) invalident cette farce d’un combat du bien contre le mal. Pour maintenir l’illusion voici comment l’immonde donneur de leçons pharisiennes Le Monde s’y prend.

On s’y perd, dans les exactions commises par l’armée israélienne à Gaza. Mais, dans la bonne conscience néo-conservatrice qui inspire la ligne éditoriale du cartel de la presse subventionnée, il est essentiel de préserver le protectionnisme mémoriel sioniste : en dehors de la Shoah et de ses hypostases comme la tragique journée du 7 octobre, aucune souffrance n’existe vraiment en ce bas monde. En tout cas, dans la gestion des émotions collectives que les néo-con organisent méthodiquement, la vraie douleur, la seule qui légitime de ressentir des émotions, est la douleur qui frappe la communauté juive au sens large. Pour les autres, on peut manifester de la sympathie, et même parfois exprimer de l’émotion, à condition de toujours rappeler que le malheur qui frappe les autres est par principe moins intense que celui qui frappe la communauté juive.

Le Monde, qui ne cache plus depuis quelques années sa partialité systémique et son rôle de propagandiste officiel, vient de donner un superbe exemple de cette mésinformation consciencieuse à l’occasion de la découverte d’un charnier à Gaza.

Parmi les deux cents corps de Palestiniens enterrés à la va-vite par l’armée israélienne, certains avaient les mains attachées dans le dos. Voilà un crime de guerre, et probablement une crime contre l’humanité, qui est gênant pour le narratif pro-israélien du quotidien inféodé au pouvoir.

La technique utilisée par Le Monde pour neutraliser les consciences mérite d’être notée :

  • la découverte du charnier n’a fait l’objet que de deux articles
  • immédiatement après, comme le montre la capture d’écran ci-dessus, le Monde a rappelé que la vraie souffrance était celle des Israéliens : rappel (quotidien désormais) du 7 octobre et de sa souffrance, rappel des otages, etc.

Bref, pour neutraliser toute réaction négative vis-à-vis des charniers laissés à Gaza par l’armée israélienne, Le Monde fait le service après-vente de Tsahal : tout cela n’est rien par rapport au 7 octobre, et le 7 octobre justifie moralement les massacres de civils.

Le Monde est immonde.

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À partir d’avant-hierLe courrier des stratèges

SNCF : un accord avec les syndicats coûte 1,5% du prix de vente des billets

La SNCF vient de signer un accord “fin de carrière” qui permet de neutraliser les effets de la réforme des retraites. Les cheminots pourront partir quinze mois avant l’âge légal en étant payés à 75%. Et qui paiera cette mesure favorable ? Le client bien entendu, déjà étranglé par des prix inaccessibles. La mesure coûtera l’équivalent de 1,5% du prix des billets. La solidarité est une valeur sûre à la SNCF, quand elle consiste à demander aux autres de payer pour les avantages des cheminots…

La SNCF compte quatre syndicats représentatifs, qui viennent tous de signer un accord avec la direction pour mettre en place un congé de fin de carrière. Ceux qui entreront dans ce dispositif pourront être payés à 75% de leur salaire pendant les 15 mois précédant leur départ officiel à la retraite, sans effectuer leur service. Bref, ils seront payés à rester chez eux…

Cette mesure très favorable, qui neutralise, dans la pratique, la réforme des retraites, pourrait coûter 300 millions selon l’IFRAP. On notera que la direction de la SNCF a bien pris garde de ne pas chiffrer le coût du petit cadeau qu’elle vient d’adresser à ses contrôleurs qui menaçaient d’une grève en mai.

Si ce chiffre de 300 millions se vérifiait, il équivaudrait à 1,5% du prix d’un billet. Rappelons que la vente de billets rapporte près de 20 milliards par an à la SNCF.

Ceux qui se serrent la ceinture pour acheter une place dans le TGV apprécieront : au lieu de profiter de la réforme des retraites pour diminuer le coût de ses produits, la SNCF invente un dispositif pour les augmenter. C’est bien, la solidarité, quand ce sont les autres qui paient.

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Près de 4,5 millions de salariés gagnent moins de 1.100€ nets par mois

C’est une information choc que la DARES vient de publier aujourd’hui : 16% des travailleurs, soit 4,5 millions de personnes, perçoivent une rémunération inférieure à 1.100€. Toute la question est de savoir pourquoi tant de millions de personnes en France vivent si mal de leur travail…

Il faut absolument lire l’étude de la DARES sur les travailleurs à bas revenus d’activité, qui montre qui, depuis la crise de 2008, encaisse les chocs de précarité les plus durs. Nous vous en donnons un résumé ici :

  • la situation des hommes s’est dégradée alors que celle des femmes s’est améliorée
  • ce sont les plus de 50 ans qui subissent le plus le choc des faibles revenus
  • les deux catégories socioprofessionnelles où les bas revenus progressent le plus sont celles des artisans, commerçants et chefs d’entreprise (+ 4 points) et des ouvriers (+ 4 points également). Les employés ont vu leur situation s’améliorer
  • ce sont les plus diplômés qui subissent le choc le plus violent (+ 4 points) alors que la situation des sans diplômes s’est améliorée sensiblement
  • les personnes seules se sont précarisées (+ 4 points)
  • la proportion d’étrangers touchés par les bas revenus d’activité a doublé, quand celle des Français diminuait
  • le phénomène touche les urbains hors quartiers politique de la ville

Au total, le volume de personnes percevant des bas revenus d’activité a augmenté de 300.000.

On sent bien que ce mouvement de précarisation touche fortement les classes moyennes et produit des effets psychologiques désastreux.

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Michel Pinton explique comment l’art d’influencer les élections en France est apparu

Michel Pinton n’est pas très connu du grand public. Fondateur de l’UDF, il a pourtant joué un rôle essentiel dans l’élection de Giscard en 1974. Grâce à lui, le jeune candidat a importé en France (il fut le premier) les techniques de “psychologie sociale” utilisée aux Etats-Unis, notamment par Robert Kennedy, dont il fit la campagne avant son assassinat. Michel Pinton nous explique comment Giscard a révolutionné l’art électoral. Un enseignement indispensable pour comprendre l’élection d’Emmanuel Macron en 2017…

De ce long entretien avec Michel Pinton, il faut retenir plusieurs éléments :

  • Giscard est, au tournant des années 70, le premier (en France) à comprendre l’art “d’orienter” les élections en utilisant des “data”
  • Ces data sont issues de sondage d’opinion, elles permettent d’affiner les thèmes de campagne
  • La campagne de Giscard mise sur un investissement stratégique inspiré par la campagne “moderne” de Robert Kennedy aux USA
  • Giscard recrute Michel Pinton qui avait fait l’expérience de ce type de fonction et d’organisation dans le staff de campagne de Robert Kennedy
  • Giscard gardera sa supériorité technique en 1981
  • en revanche, il n’a pas su concilier les contradictions de son électorat, dont Emmanuel Macron héritera en partie, idéologiquement
  • les data ne font donc pas tout…

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Apple car au ravin, Bitcoin au sommet, par Florent Machabert

Par : Rédaction

L’info de la semaineLe Sénat tente à nouveau de flécher le livret A pour financer la guerre ! Finance & Tic s’en était fait l’écho en 2023 : le Sénat envisage d’allouer une partie des fonds du livret A (et du LDDS) à l’industrie de la défense française. Après deux tentatives avortées (censure du Conseil constitutionnel), cette proposition, soutenue par la majorité sénatoriale, vise à aider les petites et moyennes entreprises du secteur de la défense à… obtenir des financements.

Les tentatives précédentes, d’abord lors des débats sur la loi de programmation militaire 2024-2030, puis en plein débat budgétaire de fin d’année, ont été rejetées pour des « raisons de procédure », selon L Fabius. Cette idée révèle toutefois des divergences d’opinions importantes au sein du gouvernement : alors que certains ministres saluent l’initiative du Sénat comme un moyen de renforcer la souveraineté et la réindustrialisation (en plein naufrage belliciste présidentiel sur la scène internationale), d’autres estiment qu’il existe d’autres moyens de financer l’effort de défense que l’épargne réglementée, laquelle doit prioritairement rester dédiée au logement social. Affaire à suivre…

Le chiffre de la semaine

2000, l’effectif d’Apple qui va être réaffecté de l’e-car autonome à l’IA

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Les injections COVID à l’origine de nombreux effets secondaires graves, selon la plus grande étude jamais menée sur les vaccins

Les professionnels de la santé à la tête des campagnes de vaccination contre le Covid-19 n’ont cessé d’affirmer que « le vaccin Covid est un vaccin normal, sûr et efficace ». Cependant, des préoccupations persistent quant aux effets indésirables des vaccins, notamment en ce qui concerne les troubles neurologiques, sanguins et cardiaques. Une récente étude mondiale, portant sur 99 millions de personnes vaccinées dans huit pays, a révélé des associations entre les vaccins Covid et ces affections. Malgré ces constats, il est incompréhensible que les gouvernances sanitaires n’aient modifié leur position sur la vaccination alors que le constat de ces problèmes cardiaques et vasculaires parfois fatals se renouvelle de plus en plus dans les revues de pharmacovigilance.

La question des risques du vaccin n’est pas nouvelle. Un groupe d’experts internationaux en vaccins a mené une vaste étude sur les vaccins contre le Covid-19. Ils ont découvert que les injections favorisaient le développement de différentes pathologies incluant notamment les troubles neurologiques, sanguins et cardiaques. Cela dit, l’équipe a affirmé que le risque reste relativement faible. Quoi qu’il en soit, une étude plus approfondie est nécessaire concernant les liens entre les vaccins et certains troubles.

Les vaccins Covid associés à de nombreuses maladies

Un groupe international de chercheurs a réalisé une étude de cohorte multinationale du Réseau mondial de données sur les vaccins (GVDN) portant sur 99 millions de personnes vaccinées contre le Covid. En réalité, cette coalition d’experts avait recherché 13 troubles de santé sur les 99 millions d’individus vaccinés dans 8 pays. Leur objectif était d’identifier les taux les plus élevés de ces maladies suite à l’administration des vaccins. Ils ont alors découvert que les injections Pfizer, Moderna et AstraZeneca augmentent le risque de développer des troubles cardiaques, sanguins et neurologiques.

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Le Carême pour les débutants

Pourquoi y a-t-il un carnaval ? Qu’est-ce que le mercredi des Cendres ? Quelle est la signification du Carême ? Dans ce nouveau numéro d’Urbi et Orbi, Edouard Husson répond à ces questions devenues mystérieuses pour de nombreux Français.

Ces points nous donnent l’occasion de déplorer l’extinction progressive de la culture religieuse, qui est une partie intégrante de la culture française.

Le Courrier est heureux de contribuer à combler une partie de ces lacunes…

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Entretien Poutine/Carlson: le décryptage (fin): la fragilisation du dollar est le meilleur allié de la Russie

Les stratèges occidentaux l’auront-ils remarqué? Vladimir Poutine, dans son entretien avec Tucker Carlson, donne la clé de la stratégie russe. Certes, il ne parle jamais de cette stratégie; en revanche, il épingle des erreurs de la stratégie occidentale et nous dit par la même occasion pourquoi la Russie mène une guerre lente. Le dollar américain est fragile comme jamais. La Russie n’a pas besoin de se lancer dans une guerre de haute intensité puisque l’hegemon occidental est en train de s’affaiblir lui-même.

Vladimir Poutine ne parle pas jamais directement dans l’entretien qu’il a accordé à Tucker Carlson, de l’état d’esprit russe ni des intentions de Moscou en termes militaires. Bien entendu, nous l’avons souligné, il insiste sur l’arme hypersonique. Mais il est plus intéressant de constater que le président russe semble s’intéresser plus aux erreurs stratégiques de ses adversaires. Hier nous parlions de la mauvaise foi occidentale et des conséquences que Vladimir Poutine en tire. Evoquons aujourd’hui son faux étonnement sur l’autodestruction en cours du dollar:

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Interview Poutine/Carlson: le décryptage (3) – Les Occidentaux parjures permanents?

Suite de mon décryptage de l’entretien entre Vladimir Poutine et Tucker Carlson. Il contient une révélation: c’est à la demande explicite de la France et de l’Allemagne que la Russie a retiré ses troupes de la région de Kiev fin mars 2022, pour créer un climat de confiance et conclure la négociation d’Istanbul. Les Occidentaux sont des disciples de Machiavel: ils ont pensé exploiter par la ruse une faiblesse russe. Vladimir Poutine réagit en souverain capétien, aurait dit Jacques Bainville; puisque l’Occident est incapable d’accepter la bonne foi de ses adversaires, eh bien, il faudra aller au bout de la guerre, garantir des gains territoriaux limités mais essentiels à la sécurité de la Russie et ensuite inviter l’Ukraine à signer la paix.

Louvois et Vauban visitant les travaux de fortification de Belfort en 1679

C’est de mon point de vue, la seule révélation de l’entretien accordé par Vladimir Poutine à Tucker Carlson: lorsque les troupes russes se sont retirées de la région de Kiev, fin mars 2022, le geste de bonne volonté ne s’adressait pas seulement aux Ukrainiens, avec qui on était en train de mettre au point la négociation d’Istanbul. Mais aussi aux Occidentaux, suite à une requête exprès des Français et des Allemands:

Au cours du processus de négociation, qui s’est achevé à Istanbul au début de l’année dernière, et ce n’était pas notre initiative, parce qu’on nous a dit (par les Européens, en particulier) qu'”il fallait créer les conditions pour la signature finale des documents”. Mes homologues français et allemands m’ont dit : “Comment pouvez-vous imaginer qu’ils signent un traité avec un pistolet sur la tempe ? Il faut retirer les troupes de Kiev”. J’ai dit : “D’accord.” Nous avons retiré les troupes de Kiev.

Dès que nous avons retiré nos troupes de Kiev, nos négociateurs ukrainiens ont immédiatement jeté à la poubelle tous les accords conclus à Istanbul et se sont préparés à une confrontation armée de longue durée avec l’aide des États-Unis et de leurs satellites en Europe. C’est ainsi que la situation a évolué. Et c’est ainsi qu’elle se présente aujourd’hui.

Entretien Poutine/Carlson – site de la présidence russe – 9.2.2024

L’Occident parjure depuis l’origine?

En fait, c’est un thème récurrent tout au long de l’entretien. Le président russe insiste sur le fait qu’il n’a pas été possible, depuis la fin de la Guerre froide, de s’entendre avec le camp occidental.

On se rappelle les ricanements qui accueillent généralement le rappel des promesses faites à Mikhaïl Gorbatchev, en 1990, comme quoi on n’étendrait pas l’OTAN au-delà de la frontière de l’Allemagne réunifiée. Par exemple, il y a ceux qui répondent qu’on n’a pas de trace écrite d’un tel engagement. Et ceux qui disent que c’est un engagement qui avait été pris avec l’URSS, laquelle s’est écroulée en 1991.

Vladimir Poutine suggère que ce type de comportement est plus ancien; par exemple quand il évoque la manière dont la Pologne s’est alliée à l’Allemagne nazie pour dépecer la Tchécoslovaquie, avant d’être elle-même dévorée par le IIIè Reich. Et à ceux qui lui diraient: eh bien vous voyez, nous en venons au pacte germano-soviétique, il répond à juste titre que Staline n’avait fait que se défendre après que Français et Britanniques eurent signé les accords de Munich sans l’avoir consulté.

Plus profondément, il y a une question de philosophie politique. Au fond, ce qu’on appelle l’Occident est, en politique, fils de Machiavel, comme il est, en religion, fils de Luther. De même que Luther a coupé le lien catholique entre foi et raison, Machiavel a tranché le lien qui existait depuis la philosophie gréco-romaine entre politique et éthique.

La philosophie politique antique ou médiévale, oppose le bon et le mauvais gouvernement. La philosophie politique occidentale moderne considère, après le penseur florentin, que la politique n’a pas à respecter un code moral. Même, plus elle serait amorale, plus elle aurait de chance de succès. Au fond, les Américains, sont fils de Luther (Calvin) et de Machiavel. Entre “élus” de Dieu, on respecte la morale démocratique. A l’extérieur du “royaume de Dieu”, tous les coups sont permis, puisqu’il s’agit de combattre “le royaume de Satan” (“l’Empire du Mal” de Reagan).

Jacques Bainville aurait identifié en Poutine un “roi capétien”

Au fond, nous ne comprenons plus Vladimir Poutine parce que nous ne connaissons plus notre histoire. Poutine n’est pas, comme Lénine, un admirateur de la révolution française et de son machiavélisme. Il n’est pas non plus un constructeur d’empire comme Bonaparte. Il ressemble à nos rois capétiens.

Jacques Bainville l’aurait dit immédiatement: nous sommes en terrain familier. Poutine ressemble à Philippe-Auguste, Charles V ou Louis XIV. Il en a la prudence et la ténacité. La bonne foi et la combativité. Les rois de France trouvaient toujours chez eux des individus pour trouver qu’ils étaient trop prudents, qu’ils n’allaient pas assez loin. Mais nos rois préféraient des gains modérés, sécurisés pour des générations, à des conquêtes sans mesure et vulnérables.

Rappelons-nous la manière dont Poutine offre son assistance aux Américains dans la “lutte contre le terrorisme” après le 11 septembre. Au risque de laisser encercler la Russie. Mais le président russe sait que son pays est très faible et ne peut pas se permettre d’affronter la puissance américaine. Six ans plus tard, à la Conférence de Munich, Vladimir Poutine, qui a suffisamment refait les forces de son pays, jette pour la première fois le gant à la puissance américaine. Un an plus tard, il se sent assez sûr de lui pour un blocage limité de la poussée américaine, en Géorgie.

Les années passent. Nous n’aimons pas cela en Occident mais le président russe assure son maintien au pouvoir pour pouvoir travailler dans la durée. Il devient quatre ans premier ministre de Dimitri Medvedev, puis ce dernier lui “rend le pouvoir”. En Occident, on ricanait: tout les esprits forts étaient sûrs que la lutte serait sanglante entre les deux hommes. Mais, dans la Russie contemporaine, la parole donnée compte. On a trop souffert du machiavélisme communiste.

2014: Maïdan! Le président russe rappelle à Tucker Carlson qu’il a travaillé avec tous les présidents ukrainiens; qu’il n’a pas eu à l’origine l’intention de conquérir, même une partie de l’Ukraine. Cependant, la mauvaise foi occidental, la poussée vers la Crimée, terre géopolitique clé, obligeait les Russes à intervenir. A l’époque, beaucoup s’attendaient à ce qu’il conquière le Donbass aussi. Mais un Capétien ne prend que ce dont il a besoin, pas plus. Pourquoi mettre en cause l’intégrité de l’Ukraine si un accord international était possible pour réconcilier les républiques sécessionnistes et le pouvoir de Kiev?

Désormais, la guerre se terminera aux conditions russes

Tout cela les Occidentaux machiavéliens ne le comprennent pas. Ils n’ont jamais voulu le comprendre. Et l’histoire est allée à son terme: la Russie a dû hausser le ton, prendre les moyens de protéger la Crimée, les populations du Donbass. Pour être en position de force, l’armée russe a esquissé une feinte: fait mine de prendre Kiev (à un contre trois comme Scott Ritter l’avait immédiatement remarqué!).

Dans un premier temps, le résultat apparut probant: l’Ukraine revenait à la table de négociation; un accord était en vue. Comme un Richelieu ou un Louis XVI auraient fait à sa place, Poutine ordonnait le retrait des troupes russes du nord de l’Ukraine pour créer un climat de confiance….Les Occidentaux ont confondu bonne foi et faiblesse.

Mettons-nous dans la tête de Jacques Bainville essayant d’anticiper la suite en écoutant l’entretien du président russe avec le journaliste américain: la conclusion est limpide; la Russie ne tendra plus la main à l’Occident avant d’avoir fait la différence, militairement parlant, sur le terrain.

L’armée russe combat lentement, comme l’armée d’un roi capétien. Nous avons affaire au style de guerre de Turenne plutôt qu’à celui de Bonaparte. Et Choïgou, le ministre russe de la Défense, prépare l’armement, l’équipement et la logistique de l’armée avec le même soin qu’un Louvois. Choïgou se fera Vauban quand il s’agira de consolider la future frontière, le “pré carré russe” élargi.

Et l’Occident impuissant, à court de munitions, refusant d’envoyer ses fils (quand il en a encore) se sacrifier pour l’Ukraine, devra accepter une paix aux conditions russes. Elles seront modérées, mais garantiront la sécurité de la Russie, comme la paix de 1667 avec la Pologne, à laquelle Vladimir Poutine se réfère aussi dans l’entretien.

Les gains russes à l’issue de la guerre de 1654-1667 sont en orange sur la carte

Interview Poutine/Carlson: le décryptage (2) – l’amitié américano-russe perdue

Deuxième volet de ma série de décryptages de l’entretien accordé par Vladimir Poutine au journaliste américain Tucker Carlson. Aujourd’hui, nous partons de ce constat de Vladimir Poutine: les présidents américains avec qui il s’est entendu personnellement n’ont jamais pu imposer au “complexe militaro-industriel” de sortir de son attitude foncièrement russophobe. Pourtant, pouvons-nous ajouter avec l’historienne canadienne Cynthia Chung, il existe une ancienne tradition d’amitié entre les Etats-Unis et la Russie, parfaitement représentée par Abraham Lincoln et le tsar Alexandre II

Abraham Lincoln et Alexandre II étaient contemporains: l’un a mis fin à l’esclavage aux Etats-Unis, l’autre au servage en Russie.

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Interview Poutine/Carlson: le décryptage (1)

Nous mènerons cette semaine un décryptage de l’entretien accordé par Vladimir Poutine à Tucker Carlson et diffusée le 9 février. Ce lundi 12 février, nous nous demandons pourquoi Vladimir Poutine a passé 25% de l’interview à réexpliquer l’histoire des relations entre la Russie et l’Ukraine. Inhabituel chez un chef d’Etat: où voulait-il donc en venir? Le président russe a envoyé trois messages: (1) l’Ukraine propose une interprétation ethniciste fascisante des origines de la Russie alors qu’elle partage un passé avec cette dernière. (2) L’Ukraine a déjà été, au XVIIè siècle un enjeu entre l’est et l’ouest et un compromis a été trouvé entre la Russie et ses adversaires. (3) Loin d’être un peuple autochtone, les Ukrainiens d’aujourd’hui sont une création artificielle imaginée par Lénine et Staline. Nous n’avons pas à juger de la validité des thèses historiques défendues par le président russe: mais force est de constater que Vladimir Poutine a bien compris que l’histoire était un instrument politique entre les mains de tous les belligérants: il n’entend pas céder de terrain à ses adversaires, qu’il accuse de réécrire l’histoire de l’Ukraine.

Tucker Carlson a marqué un étonnement un peu agacé après l’entretien. Preuve que tout ne s’est pas passé exactement comme il s’y attendait. Il est vrai que Vladimir Poutine lui a demandé au départ: “S’agit-il d’un ‘talk show’ ou d’un entretien sérieux?”. Toujours est-il que, lorsque Carlson lui demande de donner son point de vue sur les origines de la guerre d’Ukraine, le président russe se livre à une leçon d’histoire qui dure une bonne vingtaine de minutes – sans que l’intervieweur ose véritablement interrompre.

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Transcription intégrale de l’entretien de Poutine avec Tucker Carlson

Voici la transcription intégrale de l’entretien accordé par le président russe Vladimir Poutine à Tucker Carlson. L’interview s’est tenue au Kremlin, environ deux ans après le début de la guerre d’Ukraine. On est frappé en écoutant et lisant l’entretien, de constater que le président russe y parle très peu de son pays. Il parle essentiellement des erreurs d’appréciation de l’Occident et de l’OTAN. Peut-être Tucker Carlson lui a-t-il facilité la tâche. Peut-être aussi étaient-ce les termes de l’accord pour que l’entretien ait lieu. On constatera en tout cas la maestria avec laquelle Vladimir Poutine se garde d’élucider ce que les Occidentaux ne comprennent pas: la résistance russe. Je retiens pour ma part une seule révélation: c’est à la demande des Etats-Unis, de la France et de l’Allemagne que la partie russe a retiré ses troupes de Kiev, pour faciliter la signature des accords d’Istanbul, fin mars 2022 – une signature que les Occidentaux se sont alors empressés de déconseiller aux Ukrainiens. Cet élément est essentiel car il nous donne la clé de la suite: Moscou n’a plus aucune confiance dans la puissance occidentale. La guerre ira jusqu’au terme de la neutralisation et de la dénazification de l’Ukraine, sans compromis possible.

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L’économie allemande sous le joug du Green Deal, par Ulrike Reisner

Par : Rédaction

Le tournant énergétique compte parmi les facteurs d’influence les plus forts et les plus néfastes pour l’économie de la République fédérale et donc pour l’économie de l’Europe. Cette politique est menée dans un double jeu entre la Commission d’Ursula von der Leyen et le cabinet d’Olaf Scholz. L’Allemagne est certes en récession, les prix de l’énergie pèsent autant sur l’économie que sur la société, et pourtant des décisions politiques importantes sont soumises au diktat de la transition énergétique. Le gouvernement fédéral allemand n’hésite même pas à enfreindre la Constitution – il suffit de penser à la crise budgétaire actuelle. Celle-ci a été déclenchée, comme on le sait, parce que des autorisations de crédit issues de la crise Covid-19 devaient remplir les caisses du fonds climatique.

Les voix critiques ne sont pas les bienvenues, même lorsqu’elles émanent de personnes compétentes. Le tournant énergétique est devenu en peu de temps une question de foi. Avec le scénario menaçant du “changement climatique d’origine humaine”, on met en scène une crise, on crée une situation d’urgence qui ne tolère aucune contradiction.

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Bas salaires : Attal va renforcer ce qui ne marche pas depuis des années…

Donc, il y a des bas salaires en France, ce qui constitue un véritable fléau. Et, comme par hasard, plus le temps passe, plus la France se smicardise. Les causes en sont bien connues : les cotisations sociales décroissent avec les salaires. Plus les salaires augmentent, plus la taxation du travail progresse pour financer la “solidarité”. Que faire ? Imposer des hausses de salaires avec des usines à gaz bien entendu. Et surtout pas repenser une solidarité qui permet d’avachir la population en la gavant d’aides pour qu’elle ne travaille pas.

On s’est bien amusé en regardant le discours de politique générale du Premier Ministre, qui a, pour l’essentiel, consisté à mettre dans la bouche du plus jeune Premier Ministre de la Vè République les recettes les éculées et les plus inefficaces que le régime pratique depuis 40 ans, grâce auxquelles il ruine le pays.

Donc, sur la question entêtante des bas salaires, Attal a ressorti la vieille soupe, qui a conduit à ce qu’il a appelé lui-même la smicardisation du pays : plus on baisse les salaires, moins le travail est taxé. Plus on augmente le salaire, plus le travail est taxé. Résultat : les employeurs maintiennent les salaires le plus près possible du SMIC. Bizarre, qui aurait pu imaginer cet effet ?

Le bon sens consiste évidemment à baisser de la même manière le coût du travail quel que soit le salaire, pour pousser les employeurs à les augmenter. Cela suppose l’impopularité de dire aux Français qu’on ne peut pas se plaindre de s’appauvrir tout en réclamant des revenus d’inactivité toujours plus élevés. Tôt ou tard, il faudra “atterrir” et admettre que la dépense de protection sociale sert d’abord à dominer les masses en les gavant d’allocations et de subsides divers pour les maintenir au calme. De ce point de vue, la dépense de protection sociale anarchique n’est pas une solution aux problèmes, mais bien le problème lui-même.

Loin de ce positionnement raisonnable et rationnel, Attal a repris fidèlement les éléments de langage qui nous ont amené à ce désastre. Il ne faut pas réformer la solidarité, il faut obliger les employeurs à augmenter les salaires avec une cascade de comités et de réunion qui démontrent leur inefficacité depuis 40 ans. Mais qu’importe au fond ! l’essentiel est de ne rien changer, en amusant la galerie et en calmant les spectateurs le plus possible.

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Barrage de Carbonne : notre reportage avec ses interviews et ses photos

Mardi soir dernier, nous étions sur le barrage de Carbonne. Nous en avons rapporté des images, des interviews, des éclairages pour mieux comprendre ce qui s’est passé. En voici l’intégrale. Au passage, nous avions annoncé que le barrage serait levé après un accord “téléphoné” entre les manifestants et le gouvernement. Nous avions donné la liste des concessions gouvernementales. C’est exactement ce qui s’est passé… sauf que, ailleurs, la base n’a pas suivi et le mouvement semble se durcir.

Au-delà de ces interviews qui illustrent assez clairement les tenants et aboutissants de Carbonne, voici quelques images glanées sur place.

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Agriculteurs : ce que j’ai vu et entendu au barrage de Carbonne

Je reviens du barrage de Carbonne, entre Toulouse et Pamiers, où la rumeur circulait : les “chefs” rencontraient secrètement Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture venu rendre hommage à une agricultrice décédée sur un barrage hier. En l’espèce, mais il faut aller sur place pour s’en rendre compte, le mouvement est relativement encadré par la FNSEA, qui a d’ores et déjà énuméré ses revendications pour une sortie de crise. Et les éléments de langage y sont assez carrés : défiscalisation du gaz non-routier, abolition des normes environnementales, fin de la concurrence déloyale, baisse des charges.

Sur l’autoroute de Pamiers, à trente minutes au sud de Toulouse, l’autoroute est soudain coupée par un mur de foin derrière lequel une armée de tracteurs dort sur le bitume. Il faut alors prendre une déviation si l’on veut continuer vers les Pyrénées. On peut aussi s’arrêter au rond-point à la sortie de l’autoroute et “rejoindre le mouvement”, comme disent ceux qui se garent sur un parking de terre à proximité. Il faut alors prendre la bretelle d’autoroute qui descend, fermée par la gendarmerie, et tout le monde se trouve sous le pont qui enjambe l’autoroute.

Là, une centaine d’agriculteurs, jeunes ou vieux, essentiellement des hommes, se retrouvent autour de braseros. L’ambiance est celle du village, ni spécialement bon enfant, ni hostile, ni révolutionnaire.

Je cherche des agriculteurs qui acceptent d’être interviewés. Dans la masse que j’entreprends, personne ne veut parler. Parfois, on répond en patois. Puis quelqu’un me prend par le bras et m’emmène devant les “chefs”. Il y a, ici, une discrète hiérarchie. Ceux qui parlent sont les plus gros exploitants. Ils se trouvent qu’ils sont plus ou moins ouvertement liés à la FNSEA : l’un est le Président départemental, l’autre est mandataire du syndicat chez Groupama et à la MSA locale.

Partout, le discours est le même : les normes environnementales ne sont plus tenables. Il faut rétablir la défiscalisation du gazole non routier. Il faut empêcher l’importation de produits agricoles moins chers, soumis à moins de normes environnementales qu’en France. Il faut abolir le plus de normes possibles. On évite soigneusement de critiquer le Crédit Agricole ou la Mutualité Sociale Agricole. Les seules charges qui gênent, ce sont les charges environnementales.

Nous attendons le “chef”. Il est à Pamiers. Le chef n’est pas à la FNSEA, mais les acolytes qui l’accompagnent sont militants. Ils sont discrètement reçus par Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, pour trouver des pistes de sortie de crise. Il ne s’agit pas d’une négociation officielle, en bonne et due forme, mais d’un échange de vue.

On sait déjà, aujourd’hui, les concessions que la FNSEA réclame pour mettre fin au mouvement : abolir quelques normes gênantes, défiscaliser le gazole non routier. et ce sera reparti comme en 40.

Sauf si la FNSEA se laisse déborder par une grogne plus profonde : celle qu’elle ne représente, celle qui vient de la désespérance des petits propriétaires. Mais là encore, on ne sait pas au juste ce qui va se passer. En tout cas, pour l’instant, la situation est plutôt tenue par le gouvernement, et il semble peu probable qu’elle lui échappe dès lors que les quelques concessions demandées seront accordées.

Ne manquez pas, demain, les interviews que nous avons réalisées sur place, et qui sont d’ores et déjà consultables sur notre fil Telegram gratuit. Ne manquez pas non plus notre interview de l’adjoint au maire de Toulouse chargé de la question.

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A Madagascar aussi on doit dire: “Prenons-nous en mains”!

Lors de sa cérémonie d’investiture pour un second mandat, le samedi 23 décembre, le président malgache Andry Rajoelina, 49 ans, avait déclaré : « Madagascar est aujourd’hui en chantier, la transformation est en cours, l’émergence à l’horizon ». Malheureusement, le constat est clair, à Madagascar comme dans de nombreux pays d’Afrique, le secteur économique et industriel est en souffrance, le secteur énergie est en agonie. En matière de lutte contre la corruption, des efforts ont été faits, mais les stratégies employées restent inefficaces. Si en 2023, le monde s’est remis à vivre, Madagascar et nombreux pays africains n’ont pas repris leur marche.

Pour promouvoir un développement économique à Madagascar, l’industrialisation constitue le chemin clé. Comme dans nombreux pays africains, anciennes colonies françaises pour la plupart, à Madagascar, le secteur formel dépend fortement de l’extérieur et est incapable de répondre aux propres besoins de sa population. Une population africaine, dont plus de la moitié des 1,2 milliard d’habitants du continent est âgé de moins de 19 ans, et près d’une personne sur cinq se situant entre 15 et 24 ans. Les jeunes de ce continent ont besoin d’outils et de compétences pour prendre en main leur destin. Ainsi, l’industrialisation émerge comme la clé pour transformer la croissance démographique en un atout pour le continent.

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Prague veut une grande guerre en Europe ! par Mikhaïl Zoubov

L’on connait assez mal Petr Pavel, tout comme d’ailleurs son pays. L’homme est âgé de 61 ans. De prime abord, il n’est guère souriant … Son visage sévère montre une barbe blanche soigneusement taillée et qui se conjugue bien avec ses cheveux blancs. Avec ce physique et sa voix grave, mesurée, il dégage manifestement une certaine autorité. Il « porte beau » comme l’on disait jadis. En janvier dernier, il a remporté le 2e tour de l’élection présidentielle de la République tchèque avec 58,25% des voix. Dans son programme, il s’était engagé à « rétablir l’ordre », ce qui sied bien à son rang d’ancien général parachutiste, d’ex-haut responsable au sein de l’OTAN, et de « héros de guerre », son fait d’armes ayant été d’avoir libéré des troupes françaises assiégées par les Serbes lors de la guerre de Bosnie en 1993. Bref, un militaire, farouche défenseur de l’Ukraine et qui a sans doute la nostalgie des combats puisqu’il vient d’appeler à une attaque immédiate de la Russie, en considérant que cette dernière s’est affaiblie. On pourrait en rire … Les forces armées tchèques ne comptent que 27.000 soldats. Mais l’on n’en est plus à un « fou de guerre » près désormais. La République tchèque est un petit pays, d’un peu plus de 10 millions d’habitants. Toutefois sa situation économique est bonne : chômage, à 2,5 %, dette publique à 45 % du PIB en 2021, excédent de la balance commerciale, et un PIB par habitant tchèque supérieur à l’Espagne et au Portugal. Pour autant, les coupes budgétaires annoncées par le gouvernement ont conduit ces jours derniers à la plus grande manifestation de son histoire contre les mesures d’austérité annoncées pour 2024. Alors, que penser de cette déclaration ?


Cet article initialement publié sur le site svpressa.ru n’engage pas la ligne éditoriale du Courrier.

Lors d’une réunion des quatre de Visegrad, le président tchèque Petr Pavel a annoncé qu’il était prêt à attaquer la Russie. En effet, il estime qu’en raison du conflit en Ukraine, la Russie perd sa capacité de combat. Selon les informations dont dispose Prague, la Russie aura besoin de plusieurs années pour restaurer son potentiel militaire. Par conséquent, Peter Pavel en est sûr : il est temps pour l’Europe de passer dès maintenant à un « conflit de haute intensité » contre la Russie.

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Madagascar : Rajoelina en tête dans une présidentielle sur fond de boycott

Par : Rédaction

Sans surprise, le président sortant Andry Rajoelina a largement dominé la course présidentielle malgache. A ce jour, avec 60,78 % des suffrages compilés sur plus de 13 915 bureaux de vote, il mène devant ses concurrents. Cette élection a été marquée par un taux de participation historiquement bas, influencé par l’appel au boycott de dix candidats, dont deux anciens présidents. Malgré les tensions et les allégations d’irrégularités, Rajoelina semble bien placé pour une réélection.


À Madagascar, alors que les résultats de l’élection présidentielle de jeudi dernier tombent à compte-goutte. Sans grande surprise, le retour du français Andry Rajoelina au pouvoir semble inévitable. Le président sortant, ayant mené une campagne presque solitaire, domine avec plus de 70% des suffrages exprimés dans les bureaux de vote ayant déjà transmis leurs procès-verbaux à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), selon les premières tendances. Le candidat n°13, Siteny Randrianasoloniaiko obtient plus de 12 % des voix, talonné de très près par l’ancien président Marc Ravalomanana, qui a pourtant appelé au boycott. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) devrait proclamer les résultats de ce premier tour des élections présidentielles ce vendredi 24 novembre.

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Vers une crise post-électorale inquiétante à Madagascar 

Par : Rédaction

A la veille de l’élection présidentielle du 16 novembre, Madagascar risque de connaître une nouvelle crise post-électorale. Le candidat opposant Auguste Paraina, membre du « collectif des 10 » a été interpellé hier à Antananarivo vers 17h30, il est accusé de « diffamation, propagation de fausse nouvelle et incitation à la haine ». Le « collectif des 10 » candidats réclame toujours le report de la date du scrutin à cause de nombreuses irrégularités. La porte-parole d’Andry Rajoelina, Lalatiana Rakotondrazafy, a pourtant déclaré qu’il n’y a aucune raison de reporter l’élection. Les prochaines heures vont être déterminantes, le risque d’affrontements semble non négligeable.

A la veille de l’élection présidentielle, le « collectif des 10 » persiste à croire en l’irrégularité de cette présidentielle et appelle ainsi les 12 millions d’électeurs à choisir la voie de l’abstention. Le collectif qui bénéficie du soutien de plus de 50 organisations de la société civile malgache, dénonce la partialité de la Haute cour constitutionnelle (HCC) et de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), deux institutions dédiées selon eux à la réélection du président français sortant, Andry Rajoelina. A ce jour, ni la Communauté de développement des États d’Afrique australe (SDAC) , ni les partenaires de la Grande île (Union européenne, États-Unis, Royaume-Uni, Japon, Corée, Suisse) ne s’opposent au calendrier électoral : premier tour, le 16 novembre, le second tour, le 20 décembre 2023.

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Présidentielle à Madagascar : les ingrédients d’une crise électorale annoncée

Par : Rédaction

Le 16 novembre prochain, près de 12 millions de Malgaches seront appelés à élire leur nouveau président de la République. Mais l’opposition exige le report du scrutin en raison de nombreuses irrégularités. À une semaine du premier tour, la tension est à son comble entre l’opposition et le gouvernement en place. La prochaine présidentielle risque de provoquer une crise sans précédent dans l’Ile.

Le Collectif des candidats et leurs partisans

Le scrutin présidentiel de 2023, qui devait initialement avoir lieu ce jeudi, a été reporté d’une semaine par la Haute cour constitutionnelle malgache. Le Collectif des candidats joue la carte de la mobilisation populaire pour reporter à nouveau ces élections présidentielles, mais cette tentative semble vouée à l’échec. La Communauté de développement des États d’Afrique australe (SADC) et “la communauté internationale” (composée de la Délégation de l’Union européenne, la Représentation de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) pour l’Océan Indien, l’Ambassade d’Allemagne, l’Ambassade des Etats-Unis, l’Ambassade de France) ne s’opposent pas au calendrier électoral prévu pour les 16 novembre 2023 pour le premier tour et le second tour, le 20 décembre 2023. A l’approche des élections, Andry Rajoelina, le Président sortant, est le plus actif, suivi par Siteny Randrianasoloniaiko. Le troisième, Sendrison Daniela Raderananirina, est plutôt discret. Le Collectif, composé de dix candidats, demande sans succès le report des élections. A une semaine du premier tour de la présidentielle à Madagascar, la présidente de l’Assemblée nationale, à la tête d’une plateforme de médiation, a demandé hier «la suspension de l’élection», déjà reportée une fois.

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Comme Louis XVI, Macron coincé sur la cocarde

Les plus âgés d’entre nous se souviennent que le 17 juillet 1789, Louis XVI avait dû accepter la cocarde tricolore à l’hôtel de ville de Paris pour manifester son ralliement à la Révolution. Signe des temps, c’est un acte manqué, exactement inverse, que Macron vient de commettre en dévoilant le nouveau visage de Marianne. Un impair de plus qui, sous Louis XVI, rappelle la symbolique cruciale de la cocarde dans l’union d’un peuple avec son chef d’Etat. Macron aurait voulu montrer sa distance avec le peuple français qu’il ne s’y serait pas pris autrement.

Ah c’est vraiment pas de chance ! Macron aurait pu s’offrir une belle sortie patriotique, hier, en Dordogne, avec le directeur de la Poste, pour dévoiler le nouveau visage de Marianne qui doit honorer les timbres (si, si, ça existe encore !). Mais, patatras ! la cocarde qui honore le bonnet phrygien de la Marianne en question n’est pas une cocarde française, mais britannique.

Evidemment, pour Macron, pour Olivier Balez, le graphiste qui a beaucoup collaboré avec Libération, il ne s’agit que de détails. Les couleurs de la France ou de la Grande-Bretagne, ce sont les mêmes, mais dans un ordre différent, après tout.

Il n’empêche, l’anecdote illustre à merveille de la caste qui se partage les prébendes avec l’identité profonde du pays.

Paupérisation: les élites françaises épargnées, la population précarisée – par Jean-François Tacheau

Jamais dans l’Histoire autant de richesses n’ont été produites, et pourtant les inégalités ne cessent de croître. Le nombre de millionnaires augmente, mais l’intensité de la compétition, les contraintes administratives et les bouleversements législatifs écrasent les marges des entreprises qui œuvrent sur le territoire national, lesquelles doivent sans cesse se montrer plus inventives pour préserver une part de bénéfices, et se trouvent dans l’obligation d’accroitre considérablement la productivité des salariés tout en diminuant les effectifs, ce qui contribue à une certaine forme d’aliénation.

La libre circulation des capitaux favorise les activités transfrontalières avec captation d’une partie importante des bénéfices par une petite élite capitalistique qui fait ses marges dans les paradis fiscaux. Puisqu’il est de notoriété publique que nombre de produits sont vendus à bas coût par les producteurs délocalisés dans les pays à faible coût de main d’œuvre à des sociétés offshores, et que celles-ci vendent les produits achetés à coût élevés aux distributeurs finaux. Il devient donc impossible de rémunérer correctement les salariés d’une société productrice. Et puisque le travail n’est pas rémunéré, les classes moyennes sont en régression dans toute la sphère occidentale. L’assiette des revenus imposés régresse, et le produit des impôts ne permet pas de couvrir les dépenses des États qui recourent de façon massive à l’endettement dans une spirale infernale.

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A Carhaix, on recrute un médecin à 1.400€ la demi-journée pour plaire aux élus

Carhaix est une ville de 7.000 habitants située à 45 minutes de Morlaix et de Guingamp, qui dispose d’un hôpital avec un service d’urgence. Problème : l’urgentiste est devenu une denrée rare, et l’un des deux postes à l’hôpital est vacant. Après le terrible décès d’une enfant aux urgences, en septembre, l’ARS a procédé à la fermeture du service. L’État vient de s’engager à recruter un nouvel urgentiste à 1.400€ par jour, soit pratiquement 20.000€ par mois. Beaucoup de communes de la banlieue parisienne rêveraient d’un tel engagement de l’État pour disposer d’un urgentiste. Mais… au nom de l’égalité sur tout le territoire, ce sont une fois de plus les zones où l’on s’entasse le plus qui manquent de moyens pour protéger ceux qui ont la vie la plus agréable.

On connaît la musique : face au suréquipement hospitalier français, et à ses nombreux emplois dont beaucoup sont de plus en plus souvent vacants faute de personnel disponible, les communes rurales bénéficient d’un traitement de faveur. Alors que les zones urbaines doivent se serrer la ceinture, les petits hôpitaux (souvent dangereux) sont maintenus sous respirateur artificiel, au prix d’une ruine pour notre système de santé.

Ces choix illogiques financés par les contribuables des villes sinistrées médicalement viennent de trouver une nouvelle illustration à Carhaix, en Bretagne. Cette commune de 7.000 habitants dispose en effet d’un hôpital. Problème : l’un des deux postes d’urgentistes y est vacant, ce qui rend impossible l’ouverture de l’hôpital 24h sur 24. Les pompiers sont donc chargés, la nuit, de “réguler” les urgences, c’est-à-dire de conduire les patients dans un autre hôpital.

Ce problème est bien connu : la vie en zone rurale impose des sujétions particulières, et les moyens pour y répondre sont très onéreux, dans un système dont le budget représente au total (sur l’ensemble de la protection sociale) plus du tiers de la richesse nationale.

Dans les arbitrages finaux, le poids des élus locaux est déterminant. Le maire de Carhaix, Christian Troadec, est devenu un spécialiste de l’activisme rural breton, grâce à une victimisation systématique. Les gens des zones rurales seraient, en France, paraît-il, mal traités. Curieusement, on en voit peu se battre pour aller s’entasser dans de petits appartements urbains au milieu du stress et des transports en commun.

Grâce à cette stratégie habile, Troadec a obtenu un engagement de l’État dont nous publions quelques extraits. Parmi ceux-ci, l’État annonce des dépenses nouvelles absolument ahurissantes dans ce petit hôpital (voir ci-dessous). Autant de moyens en moins pour les banlieues difficiles. Mais, comme nous le publions plus haut, l’État s’engage aussi à recruter un urgentiste intérimaire, au coût de 1.400€ la demi-journée. C’est pas grave, c’est la Sécu qui paie.

L’atterrissage des finances publiques sera douloureux pour beaucoup de Français persuadés qu’ils ont droit à tout sans contrepartie.

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