On s’y perd, dans les exactions commises par l’armée israélienne à Gaza. Mais, dans la bonne conscience néo-conservatrice qui inspire la ligne éditoriale du cartel de la presse subventionnée, il est essentiel de préserver le protectionnisme mémoriel sioniste : en dehors de la Shoah et de ses hypostases comme la tragique journée du 7 octobre, aucune souffrance n’existe vraiment en ce bas monde. En tout cas, dans la gestion des émotions collectives que les néo-con organisent méthodiquement, la vraie douleur, la seule qui légitime de ressentir des émotions, est la douleur qui frappe la communauté juive au sens large. Pour les autres, on peut manifester de la sympathie, et même parfois exprimer de l’émotion, à condition de toujours rappeler que le malheur qui frappe les autres est par principe moins intense que celui qui frappe la communauté juive.
Le Monde, qui ne cache plus depuis quelques années sa partialité systémique et son rôle de propagandiste officiel, vient de donner un superbe exemple de cette mésinformation consciencieuse à l’occasion de la découverte d’un charnier à Gaza.
Parmi les deux cents corps de Palestiniens enterrés à la va-vite par l’armée israélienne, certains avaient les mains attachées dans le dos. Voilà un crime de guerre, et probablement une crime contre l’humanité, qui est gênant pour le narratif pro-israélien du quotidien inféodé au pouvoir.
La technique utilisée par Le Monde pour neutraliser les consciences mérite d’être notée :
Bref, pour neutraliser toute réaction négative vis-à-vis des charniers laissés à Gaza par l’armée israélienne, Le Monde fait le service après-vente de Tsahal : tout cela n’est rien par rapport au 7 octobre, et le 7 octobre justifie moralement les massacres de civils.
Le Monde est immonde.
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La SNCF compte quatre syndicats représentatifs, qui viennent tous de signer un accord avec la direction pour mettre en place un congé de fin de carrière. Ceux qui entreront dans ce dispositif pourront être payés à 75% de leur salaire pendant les 15 mois précédant leur départ officiel à la retraite, sans effectuer leur service. Bref, ils seront payés à rester chez eux…
Cette mesure très favorable, qui neutralise, dans la pratique, la réforme des retraites, pourrait coûter 300 millions selon l’IFRAP. On notera que la direction de la SNCF a bien pris garde de ne pas chiffrer le coût du petit cadeau qu’elle vient d’adresser à ses contrôleurs qui menaçaient d’une grève en mai.
Si ce chiffre de 300 millions se vérifiait, il équivaudrait à 1,5% du prix d’un billet. Rappelons que la vente de billets rapporte près de 20 milliards par an à la SNCF.
Ceux qui se serrent la ceinture pour acheter une place dans le TGV apprécieront : au lieu de profiter de la réforme des retraites pour diminuer le coût de ses produits, la SNCF invente un dispositif pour les augmenter. C’est bien, la solidarité, quand ce sont les autres qui paient.
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Il faut absolument lire l’étude de la DARES sur les travailleurs à bas revenus d’activité, qui montre qui, depuis la crise de 2008, encaisse les chocs de précarité les plus durs. Nous vous en donnons un résumé ici :
Au total, le volume de personnes percevant des bas revenus d’activité a augmenté de 300.000.
On sent bien que ce mouvement de précarisation touche fortement les classes moyennes et produit des effets psychologiques désastreux.
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De ce long entretien avec Michel Pinton, il faut retenir plusieurs éléments :
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Les tentatives précédentes, d’abord lors des débats sur la loi de programmation militaire 2024-2030, puis en plein débat budgétaire de fin d’année, ont été rejetées pour des « raisons de procédure », selon L Fabius. Cette idée révèle toutefois des divergences d’opinions importantes au sein du gouvernement : alors que certains ministres saluent l’initiative du Sénat comme un moyen de renforcer la souveraineté et la réindustrialisation (en plein naufrage belliciste présidentiel sur la scène internationale), d’autres estiment qu’il existe d’autres moyens de financer l’effort de défense que l’épargne réglementée, laquelle doit prioritairement rester dédiée au logement social. Affaire à suivre…
2000, l’effectif d’Apple qui va être réaffecté de l’e-car autonome à l’IA
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La question des risques du vaccin n’est pas nouvelle. Un groupe d’experts internationaux en vaccins a mené une vaste étude sur les vaccins contre le Covid-19. Ils ont découvert que les injections favorisaient le développement de différentes pathologies incluant notamment les troubles neurologiques, sanguins et cardiaques. Cela dit, l’équipe a affirmé que le risque reste relativement faible. Quoi qu’il en soit, une étude plus approfondie est nécessaire concernant les liens entre les vaccins et certains troubles.
Un groupe international de chercheurs a réalisé une étude de cohorte multinationale du Réseau mondial de données sur les vaccins (GVDN) portant sur 99 millions de personnes vaccinées contre le Covid. En réalité, cette coalition d’experts avait recherché 13 troubles de santé sur les 99 millions d’individus vaccinés dans 8 pays. Leur objectif était d’identifier les taux les plus élevés de ces maladies suite à l’administration des vaccins. Ils ont alors découvert que les injections Pfizer, Moderna et AstraZeneca augmentent le risque de développer des troubles cardiaques, sanguins et neurologiques.
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Ces points nous donnent l’occasion de déplorer l’extinction progressive de la culture religieuse, qui est une partie intégrante de la culture française.
Le Courrier est heureux de contribuer à combler une partie de ces lacunes…
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Vladimir Poutine ne parle pas jamais directement dans l’entretien qu’il a accordé à Tucker Carlson, de l’état d’esprit russe ni des intentions de Moscou en termes militaires. Bien entendu, nous l’avons souligné, il insiste sur l’arme hypersonique. Mais il est plus intéressant de constater que le président russe semble s’intéresser plus aux erreurs stratégiques de ses adversaires. Hier nous parlions de la mauvaise foi occidentale et des conséquences que Vladimir Poutine en tire. Evoquons aujourd’hui son faux étonnement sur l’autodestruction en cours du dollar:
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Louvois et Vauban visitant les travaux de fortification de Belfort en 1679
C’est de mon point de vue, la seule révélation de l’entretien accordé par Vladimir Poutine à Tucker Carlson: lorsque les troupes russes se sont retirées de la région de Kiev, fin mars 2022, le geste de bonne volonté ne s’adressait pas seulement aux Ukrainiens, avec qui on était en train de mettre au point la négociation d’Istanbul. Mais aussi aux Occidentaux, suite à une requête exprès des Français et des Allemands:
Au cours du processus de négociation, qui s’est achevé à Istanbul au début de l’année dernière, et ce n’était pas notre initiative, parce qu’on nous a dit (par les Européens, en particulier) qu'”il fallait créer les conditions pour la signature finale des documents”. Mes homologues français et allemands m’ont dit : “Comment pouvez-vous imaginer qu’ils signent un traité avec un pistolet sur la tempe ? Il faut retirer les troupes de Kiev”. J’ai dit : “D’accord.” Nous avons retiré les troupes de Kiev.
Dès que nous avons retiré nos troupes de Kiev, nos négociateurs ukrainiens ont immédiatement jeté à la poubelle tous les accords conclus à Istanbul et se sont préparés à une confrontation armée de longue durée avec l’aide des États-Unis et de leurs satellites en Europe. C’est ainsi que la situation a évolué. Et c’est ainsi qu’elle se présente aujourd’hui.
Entretien Poutine/Carlson – site de la présidence russe – 9.2.2024
En fait, c’est un thème récurrent tout au long de l’entretien. Le président russe insiste sur le fait qu’il n’a pas été possible, depuis la fin de la Guerre froide, de s’entendre avec le camp occidental.
On se rappelle les ricanements qui accueillent généralement le rappel des promesses faites à Mikhaïl Gorbatchev, en 1990, comme quoi on n’étendrait pas l’OTAN au-delà de la frontière de l’Allemagne réunifiée. Par exemple, il y a ceux qui répondent qu’on n’a pas de trace écrite d’un tel engagement. Et ceux qui disent que c’est un engagement qui avait été pris avec l’URSS, laquelle s’est écroulée en 1991.
Vladimir Poutine suggère que ce type de comportement est plus ancien; par exemple quand il évoque la manière dont la Pologne s’est alliée à l’Allemagne nazie pour dépecer la Tchécoslovaquie, avant d’être elle-même dévorée par le IIIè Reich. Et à ceux qui lui diraient: eh bien vous voyez, nous en venons au pacte germano-soviétique, il répond à juste titre que Staline n’avait fait que se défendre après que Français et Britanniques eurent signé les accords de Munich sans l’avoir consulté.
Plus profondément, il y a une question de philosophie politique. Au fond, ce qu’on appelle l’Occident est, en politique, fils de Machiavel, comme il est, en religion, fils de Luther. De même que Luther a coupé le lien catholique entre foi et raison, Machiavel a tranché le lien qui existait depuis la philosophie gréco-romaine entre politique et éthique.
La philosophie politique antique ou médiévale, oppose le bon et le mauvais gouvernement. La philosophie politique occidentale moderne considère, après le penseur florentin, que la politique n’a pas à respecter un code moral. Même, plus elle serait amorale, plus elle aurait de chance de succès. Au fond, les Américains, sont fils de Luther (Calvin) et de Machiavel. Entre “élus” de Dieu, on respecte la morale démocratique. A l’extérieur du “royaume de Dieu”, tous les coups sont permis, puisqu’il s’agit de combattre “le royaume de Satan” (“l’Empire du Mal” de Reagan).
Au fond, nous ne comprenons plus Vladimir Poutine parce que nous ne connaissons plus notre histoire. Poutine n’est pas, comme Lénine, un admirateur de la révolution française et de son machiavélisme. Il n’est pas non plus un constructeur d’empire comme Bonaparte. Il ressemble à nos rois capétiens.
Jacques Bainville l’aurait dit immédiatement: nous sommes en terrain familier. Poutine ressemble à Philippe-Auguste, Charles V ou Louis XIV. Il en a la prudence et la ténacité. La bonne foi et la combativité. Les rois de France trouvaient toujours chez eux des individus pour trouver qu’ils étaient trop prudents, qu’ils n’allaient pas assez loin. Mais nos rois préféraient des gains modérés, sécurisés pour des générations, à des conquêtes sans mesure et vulnérables.
Rappelons-nous la manière dont Poutine offre son assistance aux Américains dans la “lutte contre le terrorisme” après le 11 septembre. Au risque de laisser encercler la Russie. Mais le président russe sait que son pays est très faible et ne peut pas se permettre d’affronter la puissance américaine. Six ans plus tard, à la Conférence de Munich, Vladimir Poutine, qui a suffisamment refait les forces de son pays, jette pour la première fois le gant à la puissance américaine. Un an plus tard, il se sent assez sûr de lui pour un blocage limité de la poussée américaine, en Géorgie.
Les années passent. Nous n’aimons pas cela en Occident mais le président russe assure son maintien au pouvoir pour pouvoir travailler dans la durée. Il devient quatre ans premier ministre de Dimitri Medvedev, puis ce dernier lui “rend le pouvoir”. En Occident, on ricanait: tout les esprits forts étaient sûrs que la lutte serait sanglante entre les deux hommes. Mais, dans la Russie contemporaine, la parole donnée compte. On a trop souffert du machiavélisme communiste.
2014: Maïdan! Le président russe rappelle à Tucker Carlson qu’il a travaillé avec tous les présidents ukrainiens; qu’il n’a pas eu à l’origine l’intention de conquérir, même une partie de l’Ukraine. Cependant, la mauvaise foi occidental, la poussée vers la Crimée, terre géopolitique clé, obligeait les Russes à intervenir. A l’époque, beaucoup s’attendaient à ce qu’il conquière le Donbass aussi. Mais un Capétien ne prend que ce dont il a besoin, pas plus. Pourquoi mettre en cause l’intégrité de l’Ukraine si un accord international était possible pour réconcilier les républiques sécessionnistes et le pouvoir de Kiev?
Tout cela les Occidentaux machiavéliens ne le comprennent pas. Ils n’ont jamais voulu le comprendre. Et l’histoire est allée à son terme: la Russie a dû hausser le ton, prendre les moyens de protéger la Crimée, les populations du Donbass. Pour être en position de force, l’armée russe a esquissé une feinte: fait mine de prendre Kiev (à un contre trois comme Scott Ritter l’avait immédiatement remarqué!).
Dans un premier temps, le résultat apparut probant: l’Ukraine revenait à la table de négociation; un accord était en vue. Comme un Richelieu ou un Louis XVI auraient fait à sa place, Poutine ordonnait le retrait des troupes russes du nord de l’Ukraine pour créer un climat de confiance….Les Occidentaux ont confondu bonne foi et faiblesse.
Mettons-nous dans la tête de Jacques Bainville essayant d’anticiper la suite en écoutant l’entretien du président russe avec le journaliste américain: la conclusion est limpide; la Russie ne tendra plus la main à l’Occident avant d’avoir fait la différence, militairement parlant, sur le terrain.
L’armée russe combat lentement, comme l’armée d’un roi capétien. Nous avons affaire au style de guerre de Turenne plutôt qu’à celui de Bonaparte. Et Choïgou, le ministre russe de la Défense, prépare l’armement, l’équipement et la logistique de l’armée avec le même soin qu’un Louvois. Choïgou se fera Vauban quand il s’agira de consolider la future frontière, le “pré carré russe” élargi.
Et l’Occident impuissant, à court de munitions, refusant d’envoyer ses fils (quand il en a encore) se sacrifier pour l’Ukraine, devra accepter une paix aux conditions russes. Elles seront modérées, mais garantiront la sécurité de la Russie, comme la paix de 1667 avec la Pologne, à laquelle Vladimir Poutine se réfère aussi dans l’entretien.
Les gains russes à l’issue de la guerre de 1654-1667 sont en orange sur la carte
Abraham Lincoln et Alexandre II étaient contemporains: l’un a mis fin à l’esclavage aux Etats-Unis, l’autre au servage en Russie.
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Tucker Carlson a marqué un étonnement un peu agacé après l’entretien. Preuve que tout ne s’est pas passé exactement comme il s’y attendait. Il est vrai que Vladimir Poutine lui a demandé au départ: “S’agit-il d’un ‘talk show’ ou d’un entretien sérieux?”. Toujours est-il que, lorsque Carlson lui demande de donner son point de vue sur les origines de la guerre d’Ukraine, le président russe se livre à une leçon d’histoire qui dure une bonne vingtaine de minutes – sans que l’intervieweur ose véritablement interrompre.
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Les voix critiques ne sont pas les bienvenues, même lorsqu’elles émanent de personnes compétentes. Le tournant énergétique est devenu en peu de temps une question de foi. Avec le scénario menaçant du “changement climatique d’origine humaine”, on met en scène une crise, on crée une situation d’urgence qui ne tolère aucune contradiction.
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On s’est bien amusé en regardant le discours de politique générale du Premier Ministre, qui a, pour l’essentiel, consisté à mettre dans la bouche du plus jeune Premier Ministre de la Vè République les recettes les éculées et les plus inefficaces que le régime pratique depuis 40 ans, grâce auxquelles il ruine le pays.
Donc, sur la question entêtante des bas salaires, Attal a ressorti la vieille soupe, qui a conduit à ce qu’il a appelé lui-même la smicardisation du pays : plus on baisse les salaires, moins le travail est taxé. Plus on augmente le salaire, plus le travail est taxé. Résultat : les employeurs maintiennent les salaires le plus près possible du SMIC. Bizarre, qui aurait pu imaginer cet effet ?
Le bon sens consiste évidemment à baisser de la même manière le coût du travail quel que soit le salaire, pour pousser les employeurs à les augmenter. Cela suppose l’impopularité de dire aux Français qu’on ne peut pas se plaindre de s’appauvrir tout en réclamant des revenus d’inactivité toujours plus élevés. Tôt ou tard, il faudra “atterrir” et admettre que la dépense de protection sociale sert d’abord à dominer les masses en les gavant d’allocations et de subsides divers pour les maintenir au calme. De ce point de vue, la dépense de protection sociale anarchique n’est pas une solution aux problèmes, mais bien le problème lui-même.
Loin de ce positionnement raisonnable et rationnel, Attal a repris fidèlement les éléments de langage qui nous ont amené à ce désastre. Il ne faut pas réformer la solidarité, il faut obliger les employeurs à augmenter les salaires avec une cascade de comités et de réunion qui démontrent leur inefficacité depuis 40 ans. Mais qu’importe au fond ! l’essentiel est de ne rien changer, en amusant la galerie et en calmant les spectateurs le plus possible.
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Au-delà de ces interviews qui illustrent assez clairement les tenants et aboutissants de Carbonne, voici quelques images glanées sur place.
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Sur l’autoroute de Pamiers, à trente minutes au sud de Toulouse, l’autoroute est soudain coupée par un mur de foin derrière lequel une armée de tracteurs dort sur le bitume. Il faut alors prendre une déviation si l’on veut continuer vers les Pyrénées. On peut aussi s’arrêter au rond-point à la sortie de l’autoroute et “rejoindre le mouvement”, comme disent ceux qui se garent sur un parking de terre à proximité. Il faut alors prendre la bretelle d’autoroute qui descend, fermée par la gendarmerie, et tout le monde se trouve sous le pont qui enjambe l’autoroute.
Là, une centaine d’agriculteurs, jeunes ou vieux, essentiellement des hommes, se retrouvent autour de braseros. L’ambiance est celle du village, ni spécialement bon enfant, ni hostile, ni révolutionnaire.
Je cherche des agriculteurs qui acceptent d’être interviewés. Dans la masse que j’entreprends, personne ne veut parler. Parfois, on répond en patois. Puis quelqu’un me prend par le bras et m’emmène devant les “chefs”. Il y a, ici, une discrète hiérarchie. Ceux qui parlent sont les plus gros exploitants. Ils se trouvent qu’ils sont plus ou moins ouvertement liés à la FNSEA : l’un est le Président départemental, l’autre est mandataire du syndicat chez Groupama et à la MSA locale.
Partout, le discours est le même : les normes environnementales ne sont plus tenables. Il faut rétablir la défiscalisation du gazole non routier. Il faut empêcher l’importation de produits agricoles moins chers, soumis à moins de normes environnementales qu’en France. Il faut abolir le plus de normes possibles. On évite soigneusement de critiquer le Crédit Agricole ou la Mutualité Sociale Agricole. Les seules charges qui gênent, ce sont les charges environnementales.
Nous attendons le “chef”. Il est à Pamiers. Le chef n’est pas à la FNSEA, mais les acolytes qui l’accompagnent sont militants. Ils sont discrètement reçus par Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, pour trouver des pistes de sortie de crise. Il ne s’agit pas d’une négociation officielle, en bonne et due forme, mais d’un échange de vue.
On sait déjà, aujourd’hui, les concessions que la FNSEA réclame pour mettre fin au mouvement : abolir quelques normes gênantes, défiscaliser le gazole non routier. et ce sera reparti comme en 40.
Sauf si la FNSEA se laisse déborder par une grogne plus profonde : celle qu’elle ne représente, celle qui vient de la désespérance des petits propriétaires. Mais là encore, on ne sait pas au juste ce qui va se passer. En tout cas, pour l’instant, la situation est plutôt tenue par le gouvernement, et il semble peu probable qu’elle lui échappe dès lors que les quelques concessions demandées seront accordées.
Ne manquez pas, demain, les interviews que nous avons réalisées sur place, et qui sont d’ores et déjà consultables sur notre fil Telegram gratuit. Ne manquez pas non plus notre interview de l’adjoint au maire de Toulouse chargé de la question.
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Pour promouvoir un développement économique à Madagascar, l’industrialisation constitue le chemin clé. Comme dans nombreux pays africains, anciennes colonies françaises pour la plupart, à Madagascar, le secteur formel dépend fortement de l’extérieur et est incapable de répondre aux propres besoins de sa population. Une population africaine, dont plus de la moitié des 1,2 milliard d’habitants du continent est âgé de moins de 19 ans, et près d’une personne sur cinq se situant entre 15 et 24 ans. Les jeunes de ce continent ont besoin d’outils et de compétences pour prendre en main leur destin. Ainsi, l’industrialisation émerge comme la clé pour transformer la croissance démographique en un atout pour le continent.
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Lors d’une réunion des quatre de Visegrad, le président tchèque Petr Pavel a annoncé qu’il était prêt à attaquer la Russie. En effet, il estime qu’en raison du conflit en Ukraine, la Russie perd sa capacité de combat. Selon les informations dont dispose Prague, la Russie aura besoin de plusieurs années pour restaurer son potentiel militaire. Par conséquent, Peter Pavel en est sûr : il est temps pour l’Europe de passer dès maintenant à un « conflit de haute intensité » contre la Russie.
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À Madagascar, alors que les résultats de l’élection présidentielle de jeudi dernier tombent à compte-goutte. Sans grande surprise, le retour du français Andry Rajoelina au pouvoir semble inévitable. Le président sortant, ayant mené une campagne presque solitaire, domine avec plus de 70% des suffrages exprimés dans les bureaux de vote ayant déjà transmis leurs procès-verbaux à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), selon les premières tendances. Le candidat n°13, Siteny Randrianasoloniaiko obtient plus de 12 % des voix, talonné de très près par l’ancien président Marc Ravalomanana, qui a pourtant appelé au boycott. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) devrait proclamer les résultats de ce premier tour des élections présidentielles ce vendredi 24 novembre.
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A la veille de l’élection présidentielle, le « collectif des 10 » persiste à croire en l’irrégularité de cette présidentielle et appelle ainsi les 12 millions d’électeurs à choisir la voie de l’abstention. Le collectif qui bénéficie du soutien de plus de 50 organisations de la société civile malgache, dénonce la partialité de la Haute cour constitutionnelle (HCC) et de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), deux institutions dédiées selon eux à la réélection du président français sortant, Andry Rajoelina. A ce jour, ni la Communauté de développement des États d’Afrique australe (SDAC) , ni les partenaires de la Grande île (Union européenne, États-Unis, Royaume-Uni, Japon, Corée, Suisse) ne s’opposent au calendrier électoral : premier tour, le 16 novembre, le second tour, le 20 décembre 2023.
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Le scrutin présidentiel de 2023, qui devait initialement avoir lieu ce jeudi, a été reporté d’une semaine par la Haute cour constitutionnelle malgache. Le Collectif des candidats joue la carte de la mobilisation populaire pour reporter à nouveau ces élections présidentielles, mais cette tentative semble vouée à l’échec. La Communauté de développement des États d’Afrique australe (SADC) et “la communauté internationale” (composée de la Délégation de l’Union européenne, la Représentation de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) pour l’Océan Indien, l’Ambassade d’Allemagne, l’Ambassade des Etats-Unis, l’Ambassade de France) ne s’opposent pas au calendrier électoral prévu pour les 16 novembre 2023 pour le premier tour et le second tour, le 20 décembre 2023. A l’approche des élections, Andry Rajoelina, le Président sortant, est le plus actif, suivi par Siteny Randrianasoloniaiko. Le troisième, Sendrison Daniela Raderananirina, est plutôt discret. Le Collectif, composé de dix candidats, demande sans succès le report des élections. A une semaine du premier tour de la présidentielle à Madagascar, la présidente de l’Assemblée nationale, à la tête d’une plateforme de médiation, a demandé hier «la suspension de l’élection», déjà reportée une fois.
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Ah c’est vraiment pas de chance ! Macron aurait pu s’offrir une belle sortie patriotique, hier, en Dordogne, avec le directeur de la Poste, pour dévoiler le nouveau visage de Marianne qui doit honorer les timbres (si, si, ça existe encore !). Mais, patatras ! la cocarde qui honore le bonnet phrygien de la Marianne en question n’est pas une cocarde française, mais britannique.
Evidemment, pour Macron, pour Olivier Balez, le graphiste qui a beaucoup collaboré avec Libération, il ne s’agit que de détails. Les couleurs de la France ou de la Grande-Bretagne, ce sont les mêmes, mais dans un ordre différent, après tout.
Il n’empêche, l’anecdote illustre à merveille de la caste qui se partage les prébendes avec l’identité profonde du pays.
La libre circulation des capitaux favorise les activités transfrontalières avec captation d’une partie importante des bénéfices par une petite élite capitalistique qui fait ses marges dans les paradis fiscaux. Puisqu’il est de notoriété publique que nombre de produits sont vendus à bas coût par les producteurs délocalisés dans les pays à faible coût de main d’œuvre à des sociétés offshores, et que celles-ci vendent les produits achetés à coût élevés aux distributeurs finaux. Il devient donc impossible de rémunérer correctement les salariés d’une société productrice. Et puisque le travail n’est pas rémunéré, les classes moyennes sont en régression dans toute la sphère occidentale. L’assiette des revenus imposés régresse, et le produit des impôts ne permet pas de couvrir les dépenses des États qui recourent de façon massive à l’endettement dans une spirale infernale.
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On connaît la musique : face au suréquipement hospitalier français, et à ses nombreux emplois dont beaucoup sont de plus en plus souvent vacants faute de personnel disponible, les communes rurales bénéficient d’un traitement de faveur. Alors que les zones urbaines doivent se serrer la ceinture, les petits hôpitaux (souvent dangereux) sont maintenus sous respirateur artificiel, au prix d’une ruine pour notre système de santé.
Ces choix illogiques financés par les contribuables des villes sinistrées médicalement viennent de trouver une nouvelle illustration à Carhaix, en Bretagne. Cette commune de 7.000 habitants dispose en effet d’un hôpital. Problème : l’un des deux postes d’urgentistes y est vacant, ce qui rend impossible l’ouverture de l’hôpital 24h sur 24. Les pompiers sont donc chargés, la nuit, de “réguler” les urgences, c’est-à-dire de conduire les patients dans un autre hôpital.
Ce problème est bien connu : la vie en zone rurale impose des sujétions particulières, et les moyens pour y répondre sont très onéreux, dans un système dont le budget représente au total (sur l’ensemble de la protection sociale) plus du tiers de la richesse nationale.
Dans les arbitrages finaux, le poids des élus locaux est déterminant. Le maire de Carhaix, Christian Troadec, est devenu un spécialiste de l’activisme rural breton, grâce à une victimisation systématique. Les gens des zones rurales seraient, en France, paraît-il, mal traités. Curieusement, on en voit peu se battre pour aller s’entasser dans de petits appartements urbains au milieu du stress et des transports en commun.
Grâce à cette stratégie habile, Troadec a obtenu un engagement de l’État dont nous publions quelques extraits. Parmi ceux-ci, l’État annonce des dépenses nouvelles absolument ahurissantes dans ce petit hôpital (voir ci-dessous). Autant de moyens en moins pour les banlieues difficiles. Mais, comme nous le publions plus haut, l’État s’engage aussi à recruter un urgentiste intérimaire, au coût de 1.400€ la demi-journée. C’est pas grave, c’est la Sécu qui paie.
L’atterrissage des finances publiques sera douloureux pour beaucoup de Français persuadés qu’ils ont droit à tout sans contrepartie.
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