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À partir d’avant-hierContrepoints

Crépol : Patrick Cohen met sur le même plan victimes et bourreaux

Il arrive que des « faits divers » fassent tache d’huile, soient plus commentés que d’autres et suscitent une réaction vive dans la société. Ils deviennent alors des faits de société, généralement parce que leur nature s’inscrit dans un arc plus global illustrant un phénomène touchant l’ensemble de notre vie collective. Les Français se disent alors que cela peut « arriver à tout le monde ». La nuit tragique de Crépol, durant laquelle un bal populaire a été attaqué par une bande de jeunes d’une cité voisine de Romans-sur-Isère, causant la mort d’un adolescent et 15 blessés, est de ceux-là.

Pis encore, les divers témoignages de victimes diffusés par les médias à la suite, notamment ceux du Dauphiné Libéré, ont donné une couleur supplémentaire à ce drame, puisque neuf personnes ont rapporté avoir entendu des insultes et des menaces à caractères racistes proférées par les agresseurs qui ont manifesté leur intention d’attaquer des « Blancs » ou des « gwers ». Le terme « gwer », désignant péjorativement les Européens en arabe vulgaire, peut d’ailleurs être distinctement entendu sur l’une des vidéos documentant l’attaque.

 

Un édito sinistre et relativiste

Pourtant, une petite musique sinistre se fait entendre depuis quelques jours, notamment relayée par le chroniqueur de France 5 Patrick Cohen, auteur d’un éditorial d’une outrance et d’une suffisance tristement remarquables. Intitulé « Crépol, la mécanique de la haine et du mensonge », cette sortie télévisuelle de trois minutes entend démonter nos « préjugés », forcément haineux et racistes. Pour Patrick Cohen, les mis en cause n’auraient pas causé d’incident avant la diffusion de la chanson Chiquita du rappeur marseillais Jul, étant venus à l’origine pour « s’amuser et draguer des filles ». Un rugbyman aurait tiré les cheveux longs d’une de ces victimes au moment où passait ce morceau, se moquant de lui en le faisant passer pour la « fille sexy » de la chanson.

Comme de bien entendu, les choses auraient alors dégénéré, les « offensés », pour reprendre le terme employé par Patrick Cohen se voyant dans l’obligation de « sortir les couteaux » pour éviter leur lynchage. Un partout, la balle au centre ? Pensez-donc, une moquerie dans un bal… Si la chose était vraie, ce dont il est toujours permis de douter, qu’est-ce que cela changerait ? Est-ce que ce serait une circonstance atténuante ? Sûrement pas.

Primo, il est interdit de se promener avec des couteaux, et plus encore de s’en servir.

Deuxio, l’ « offense » était bien innocente, propre à l’esprit adolescent et ne saurait placer la victime au niveau du bourreau, ni bien entendu constituer un argument valable pour dédouaner, même partiellement, les assaillants. Tue-t-on pour des plaisanteries ? Pas en France où la culture du droit a fort heureusement supplanté la culture de « l’honneur » depuis plusieurs siècles.

 

Patrick Cohen n’avait pas eu la même pudeur pour le petit Nahel

En outre, Patrick Cohen et les autres n’ont pas eu les mêmes pudeurs lors de l’affaire Nahel. Durant ces quelques jours qui ont fait basculer la France dans un état pré-insurrectionnel, l’infortuné Nahel était présenté comme un « enfant » sans que les circonstances de son décès, provoqué par un refus d’obtempérer et une conduite dangereuse sans permis, ne soient évoquées. Mais le bal de Crépol renvoie probablement à un petit fumet rance, celui de la France des villages, de la France renfermée sur elle-même, qui n’aime pas se mélanger et recevoir des visiteurs de cités qui viennent simplement séduire quelques filles et danser.

Patrick Cohen, donc, mélange sciemment le vrai et le faux. Personne n’a dit que les jeunes de la cité de la Monnaie s’étaient rendus au bal dans l’unique objectif de tuer. Ils auraient probablement préféré éviter devoir passer par la case prison. Non, ce qui a été dit, et qui est vrai, c’est qu’ils sont imprégnés d’une culture violente. Ces « jeunes » ne savent pas se contrôler et tuent dès qu’ils se sentent « offensés », c’est ainsi qu’ils vivent. Cela, la mairesse de Romans-sur-Isère, madame Marie-Hélène Thoraval, l’a dit avec force. Elle connait sûrement bien mieux ce quartier, Tonneau des Danaïdes qui a reçu pas moins de 150 millions d’euros ces dernières années, qu’un éditorialiste parisien placé là pour donner des leçons à la Terre entière.

 

Quand un anti-populiste fait la courte échelle au populisme

Ce que ne comprennent pas certains acteurs médiatiques, c’est que nier les ressentis et les souffrances bien réelles des Français ne fera pas reculer cette « vague populiste » dont ils craignent la puissance. Tout au contraire, cela n’aura pour résultat que de la renforcer. Car ce qui est arrivé à Thomas n’est pas une exception ou un fait isolé, c’est malheureusement devenu banal les week-ends festifs en ville comme à la campagne. La haine des Blancs est aussi une réalité, de la même manière que la haine antijuive. Il ne sert à rien de cacher ce que tout le monde sait depuis bien longtemps. Seule la vérité rend libre.

Et la vérité est simple : la France abrite en son sein un serpent qu’elle ne sait pas du tout contrôler. Nos pouvoirs publics sont incapables de faire respecter l’ordre public. Nous sommes en situation d’intranquillité permanente. Si nous continuons ainsi, nous serons définitivement soumis par la force la plus absurde et brutale à laquelle la France a été confrontée dans sa longue existence, l’arbitraire de la rue et la tyrannie de la bêtise que la lâcheté alimente quotidiennement.

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