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À partir d’avant-hierAnalyses, perspectives

Finalement, Macron n’a pas les moyens d’un chèque alimentaire pour les pauvres

Voilà une décision prise “en passant” qui devra renforcer la popularité d’Emmanuel Macron et de son gouvernement. Après avoir promis la mise en place d’un chèque alimentaire pour les plus pauvres, destiné à permettre à ceux-ci d’accéder à des produits alimentaires locaux de qualité, Bruno Le Maire vient d’avouer que, faute d’argent, ce chèque testé dans plusieurs départements, était abandonné. Nouvelle preuve du vice macroniste, qui consiste à baisser les aides aux pauvres pour préserver les dépenses des bureaucrates et de la bureaucratie. Mais le dilatateur Bruno est sûr que les prix alimentaires vont baisser !

Dans la foulée de la Convention citoyenne sur le climat et son principe, le gouvernement s’était engagé à créer un chèque alimentaire pour les plus pauvres, destiné à leur permettre d’acheter de la nourriture locale de qualité. Ce chèque devait être versé mensuellement aux allocataires du RSA, de l’AAH, de l’ASPA, de la prime d’activité ou des APL, ou encore aux étudiants boursiers. Le dispositif a même été testé en Seine-Saint-Denis, sous la forme d’un versement mensuel de 50€.

Et patatras ! on remballe la marchandise dans la R16 et on rentre à la maison. Bruno Le Maire vient d’avouer que le projet était abandonné.

« Oublions les politiques de chèques, nous n’en avons pas les moyens aujourd’hui »

Bruno Le Maire

On est un peu surpris par le manque d’imagination littéraire de Bruno. Il aurait pu dire : c’est trop compliqué, ça ne marche pas, ça n’atteint pas son objectif. Les arguments seraient plus faciles à entendre que : on n’a pas les moyens de verser 50€ aux pauvres pour les aider à se nourrir.

Le même ministre a pris le risque d’affirmer :

« L’année dernière, quand il y avait une négociation commerciale, il y avait 15 % d’augmentation de prix. Aujourd’hui, on tourne plutôt autour de 5 %. C’est toujours trop. Ma responsabilité, c’est de m’assurer que les prix baissent sur un maximum de produits. Il ne s’agit pas de revenir aux prix d’avant crise. Ça n’arrivera pas »

Bruno Le Maire

Que de promesses inconsidérées !

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Les écoles privées ont sauvé l’enseignement en Suède

Un article de l’IREF.

Dès la fin des années 1980, une première série de réformes a été opérée en Suède par le gouvernement social-démocrate, transférant aux municipalités la responsabilité des écoles et leur laissant une grande liberté pour l’affectation et l’utilisation des ressources en fonction du contexte et des besoins locaux. Puis au cours des années 1990, le gouvernement conservateur-libéral a voulu donner aux parents la liberté de choisir l’école de leurs enfants et favoriser la concurrence entre les établissements pour notamment améliorer la qualité de l’enseignement public.

Ainsi, en 1992, il a institué le chèque éducation alloué aux familles pour qu’elles le remettent à l’école, privée ou publique, de leur choix tout en interdisant que ces écoles leur prélèvent des frais de scolarité. Les écoles privées, qui recevaient initialement 85 % de la dotation par élève du public, reçoivent depuis une décision des sociaux-démocrates en 1994 la même dotation que celle des écoles publiques. Parallèlement, des règles libérales ont permis qu’au cours des années 2000 de nombreux établissements privés soient ouverts.

Figure 1. Proportion d’élèves dans les établissements privés (« libres ») dans l’enseignement obligatoire et l’enseignement secondaire supérieur en Suède et à Stockholm, 1999-2017 (en %)

Source : Statistics Sweden

Toute personne physique ou morale peut créer une école sous réserve de remplir les conditions requises par l’inspection scolaire suédoise et d’être agréée par l’Agence nationale de l’éducation. Les premières écoles libres, les friskolor, ont été ouvertes localement par des associations, des parents ou des enseignants. Puis des entreprises ont investi de plus en plus dans ce secteur de l’éducation. En 2017, 68 % des établissements privés d’enseignement obligatoire et 86 % des établissements secondaires supérieurs privés étaient gérés par des sociétés à responsabilité limitée (Alexiadou et al., 2019).

Face à l’ampleur de ce développement a été mis en place un contrôle accru de la performance et de la qualité par l’État. Aujourd’hui, environ 16 % des élèves en primaire et collège et 30 % de ceux du lycée fréquentent des écoles privées alors qu’il n’y en avait que 1% il y a trente ans.

 

La dégradation du système éducatif

La gauche européenne, qui ne comprend pas comment un pays social-démocrate a pu favoriser ainsi les écoles privées, dénonce la qualité de ces écoles libres et affirme que les mauvais résultats PISA des années 2010 sont dus à la privatisation. En réalité c’est l’inverse.

Aux scores PISA, la Suède avait des résultats honorables en 2000 : de 516 (10e au classement général) en compréhension de l’écrit, 510 (16e) en mathématiques et 512 (11e) en sciences.

Ces scores se sont dégradés en 2012 : 483 (37e) en compréhension de l’écrit, 478 (38e) en mathématiques et 485 (38e) en sciences.

Mais ils se sont relevés en 2018 : 506 (11e) en compréhension de l’écrit, 502 (18e) en mathématiques et 499 (20e) en sciences.

Au score Pisa 2022, les résultats sont en baisse à respectivement 482, 487 et 494, comme ceux de presque tous les pays du monde, mais la Suède est 19e, quatre places devant la France

La baisse de qualité de son système éducatif est due principalement à l’immigration massive que la Suède a accueillie sans compter, notamment depuis la fin du siècle dernier. Le nombre d’immigrés non occidentaux en Suède était d’environ 1 % de la population dans les années 1970 et de plus de 10 % en 2015, voire 15 % en incluant les demandeurs d’asile.

Selon l’OCDE, « en 2014-2015, la Suède a vu le plus grand flux de demandeurs d’asile par habitant jamais enregistré dans un pays de l’OCDE ».

Corrélativement, le nombre d’immigrés sans emploi y était extrêmement important. En 2015, 82,9 % des natifs et 59,6 % des personnes nées à l’étranger, dans la tranche d’âge 20/64 ans, avaient un emploi rémunéré. Ce taux n’était que de 53,6 % chez les immigrés extra-européens.

 

Les vertus de la concurrence

Il est reproché aux entreprises qui gèrent des écoles privées de faire du profit avec l’argent public qui leur est remis par les familles. Mais si elles font du profit, c’est parce qu’elles réussissent à attirer des élèves qui ont le choix d’aller dans des écoles publiques. Si elles y parviennent, c’est parce qu’elles sont meilleures, et si elles font du profit, c’est parce qu’elles sont mieux gérées. La concurrence joue en effet un rôle efficace pour améliorer les résultats. Certes, les écoles publiques communales sont obligées d’accepter des élèves moins bons, notamment les nombreux immigrés ayant afflué en Suède ces dernières années, mais n’est-ce pas aux pouvoirs publics qui ont favorisé cette immigration massive d’en supporter les conséquences ?

Des écoles privées font faillite ou sont obligées de fermer parce qu’elles ne respectent pas leurs obligations. Au demeurant, les écoles privées sanctionnées ne sont pas si nombreuses. Selon Le Monde, l’Inspection scolaire en aurait fermé 25 au cours des cinq dernières années. Un chiffre modeste au regard du nombre d’écoles. En France aussi, nombre d’écoles publiques mériteraient d’être fermées, mais la carte scolaire oblige les élèves à les fréquenter, et l’argent public couvre leurs dépenses quoi qu’il en coûte. C’est précisément la vertu d’un système privé de contraindre les écoles inaptes à fermer.

Pour remédier à l’effondrement de son système scolaire, pourquoi la France n’engagerait-elle pas une vraie privatisation de ses écoles, avec allocation de bons scolaires ?

L’ancien maire conservateur d’Upplands Väsby, Oskar Weimar, cité par M le magazine du Monde, observe :

« Le principe d’une école uniforme ne fonctionne pas. Les enfants ne se ressemblent pas, ils apprennent différemment. Nous avons besoin de diversité et de permettre aux élèves et à leurs parents de choisir l’école qui leur convient le mieux et d’éliminer celles qui ne leur plaisent pas. »

Sur le web.

Tickets-restaurants : le peuple a faim, et vous ne voulez pas l’entendre

Le phénomène de tiers-mondisation, de paupérisation des Français est le problème le plus étrange qui se conçoive : il n’est nulle part dans les statistiques, mais il est partout dans les rues, dans les magasins, dans les conversations, dans les esprits. L’inflation est tenace, la désindustrialisation grandit, dans les caddies, la junk-food pas chère remplace les produits de qualité, mais le cartel des médias subventionnés s’occupe de défendre les bombardements incessants d’hôpitaux palestiniens par les Israéliens, et s’emploient à nous expliquer que nous sommes d’horribles antisémites.

Il faut lire l’éditorial de Philippe Escande dans l’ImMonde pour mesurer le mépris social dont la France de tous les jours fait l’objet de la part du microcosme parisien, ces donneurs de leçon qui vivent à l’abri des privilèges de la caste. Car l’affaire des tickets-restaurants est emblématique d’un décrochage français, calamiteux, entre le bloc bourgeois et le reste du pays.

Donc, l’an dernier, le gouvernement avait autorisé pour un an à déroger aux règles habituelles d’utilisation des chèques-restaurants (co-financés par les employeurs et les salariés) pour permettre à leurs détenteurs d’acquérir des aliments non-consommables immédiatement, comme des pâtes alimentaires ou du riz. Quelques semaines avant l’expiration de cette dérogation, la polémique a fait long feu, et le gouvernement a dû proroger d’un an ses effets.

Comme le dit l’Immonde subventionné par vos impôts : “Haro sur l’Etat-nounou qui se mêle de la qualité de nos dessous. Mardi 14 novembre, c’est le titre-restaurant qui a fait l’actualité.”

L’éditorialiste Escande n’aime pas l’Etat-nounou, sauf lorsqu’il subventionne son propre employeur bien entendu.

La réalité est bien plus terrible : accablés d’impôts et de cotisations sociales, les Français n’ont plus les moyens de se nourrir, et attachent entre eux le maximum de bouts de ficelles pour remplir la marmite. Mais de cette misère au quotidien, qu’est-ce qu’un éditorialiste du Monde, niché dans ses beaux quartiers où l’on manifeste contre l’antisémitisme, peut bien savoir ?

La querelle sans fin entre Milan Kundera et Václav Havel

Par : Reason

Par Matt Welch.

En s’affrontant sur la meilleure façon de résister au mal gouvernemental, les deux anticommunistes tchèques les plus célèbres ont démontré sans le vouloir comment le totalitarisme transforme les vies humaines.

Un passage mémorable de 15 pages de L’insoutenable légèreté de l’être, l’œuvre la plus célèbre du célèbre romancier tchéco-français Milan Kundera, décédé cette semaine [NdT : le 11 juillet 2023] à l’âge de 94 ans, raconte comment Tomas, un neurochirurgien lassé du monde et sexuellement insatiable, hésite à signer une pétition demandant au président communiste de la Tchécoslovaquie d’accorder l’amnistie à tous les prisonniers politiques du pays. Le contexte est le début des années 1970, et le gouvernement est en plein processus d’asphyxie sociétale grotesquement commercialisé comme une « normalisation ».

Signer la pétition serait « peut-être noble mais certainement, et totalement inutile (car cela n’aiderait pas les prisonniers politiques) », réfléchit Tomas, alors que son fils biologique, qu’il n’a pas vu depuis longtemps, et un éditeur dissident attendent une réponse, « et désagréable pour lui-même (car cela se passait dans des conditions que les deux lui avaient imposées) ». C’était irritant d’être mis sur la sellette.

À la fin, invoquant une préoccupation tardive pour sa femme, le médecin décline :

« Tomas ne pouvait pas sauver les prisonniers politiques, mais il pouvait rendre Tereza heureuse. Il ne pouvait pas vraiment réussir à faire même cela. Mais s’il signait la pétition, il pouvait être assez certain qu’elle recevrait plus fréquemment la visite d’agents secrets, et que ses mains trembleraient de plus en plus. »

 

 

Ce que les centaines de milliers d’admirateurs américains du roman ne pouvaient pas savoir, c’est que le refus conflictuel de Tomas reflétait un choix étonnamment similaire que Kundera lui-même avait fait au même endroit et à la même époque géopolitique.

En 1972, l’année morne de la normalisation, le dramaturge dissident Václav Havel a fait circuler une pétition demandant au secrétaire général du Parti communiste, Gustáv Husák, de libérer tous les prisonniers politiques à l’occasion de l’amnistie traditionnelle de Noël. Trente-quatre intellectuels courageux ont signé, Kundera ne l’a ostensiblement pas fait.

Cette décision, et le dilemme sous-jacent de la meilleure façon pour un individu de s’opposer à un État totalitaire, ont formé la base de l’une des querelles politiques/littéraires les plus conséquentes, les plus durables, et finalement les plus tragiques des six dernières décennies.

Kundera et Havel, les Babe Ruth et Lou Gehrig des lettres tchèques, ont fait plus que toute autre personne pour populariser le sort des Tchèques et des Slovaques soumis au communisme soviétique après l’invasion de la Tchécoslovaquie à la suite du Pacte de Varsovie en août 1968. Les deux avaient été parmi les figures de proue du Printemps de Prague, la libéralisation culturelle et politique des cinq années précédant les chars. Mais le mentor et son élève (Kundera, de sept ans plus âgé, avait été un soutien clé des ambitions intellectuelles de Havel dès la fin des années 1950) se sont disputés violemment pendant un quart de siècle sur les tactiques optimales pour affronter les communistes, une expérience qui a cimenté l’aliénation du romancier défunt, non seulement de son pays d’origine, mais finalement de sa propre langue maternelle.

Il n’est pas difficile de dépeindre le fossé entre les deux hommes de manière plus flatteuse pour le dramaturge/président.

Kundera était le poète stalinien devenu socialiste réformiste ; Havel était un anticommuniste de toujours. Kundera était l’émigré ayant trouvé la célébrité en décrivant la condition tchèque à distance après avoir déménagé à Paris en 1975 ; Havel était celui ayant décidé de rester et de se battre, trouvant à la fois la célébrité et une longue peine de prison après avoir décrit la condition tchèque dans les moindres détails, et de manière révélatrice la même année dans une lettre ouverte remarquable à Husák.

Plus significativement, les deux étaient en désaccord sur le sens et l’importance des David réglant leur fronde contre le Goliath omniprésent. Kundera a rejeté de tels gestes donquichottesques comme du « pur exhibitionnisme moral » ; Havel a rétorqué que « vivre en vérité » pouvait libérer le « pouvoir des sans-pouvoir ».

 

 

L’effondrement du communisme en 1989 semblait donner raison à Havel.

Mais l’histoire (que Kundera a dénigré vivement comme étant stupide) ne produit presque jamais de contes de fées aussi sains que la Révolution de Velours, et le débat éternel sur la motivation et la stratégie des activistes ne connaît pas de limites géographiques ou temporelles.

La ligne de faille Kundera/Havel est facilement transposable à notre époque actuelle : l’activité politique devrait-elle être orientée vers un changement plausible ou des miracles improbables ? Quand le réalisme devient-il pessimisme et même fatalisme ? Et y a-t-il un véritable avenir pour les petits États-nations entre l’Allemagne et la Russie ?

Le refus de Kundera de signer la pétition a été un événement suffisamment important pour apparaître six ans avant L’insoutenable légèreté de l’être, dans Pétition, la pièce cinglante de Havel en 1978. Dans celle-ci, l’alter ego dramatique de Havel, Vanek, un écrivain dissident tout juste sorti de prison, est invité chez son ami plus indolent, Stanek, un scénariste de télévision qui s’est bâti une bonne vie en coloriant en toute sécurité entre les lignes approuvées par le régime. Toute la tension dramatique de la pièce, et le combat intellectuel laborieux, repose sur la question de savoir si Stanek signera la pétition de Vanek pour libérer un chanteur de prison.

« Ce qui suit est un long monologue de Stanek qui est pénible à lire, tant ses sentiments de honte sont nus, et tant ses tentatives pour réprimer cette honte avec des considérations tactiques soi-disant objectives sont flagrantes », a écrit Benjamin Herman à Radio Free Europe/Radio Liberty, dans un examen de la relation tendue entre Kundera et Havel quelques semaines après la mort de ce dernier en 2011. « À la fin, Stanek rationalise sa position perverse. L’ajout de son nom à la pétition serait en fait égoïste, parce qu’elle le glorifierait, mais ne ferait rien pour le chanteur. Cela vous rappelle-t-il quelque chose ? »

La familiarité ne concernait pas seulement l'(in)action de Kundera en 1972, ou la rationalisation de Tomas en 1984, mais une polémique publique brûlante entre les deux hommes après l’invasion soviétique, les derniers mois avant que l’expression indépendante en Tchécoslovaquie ne soit étouffée par l’État. Cet échange célèbre entre Kundera-Havel-Kundera, la dernière fois que l’un ou l’autre serait publié dans leur pays d’origine pendant 20 ans, a commencé comme une tentative apparemment innocente du doyen pour apaiser les récentes blessures de l’occupation.

« Je refuse de l’appeler une catastrophe nationale, comme notre public un peu larmoyant a tendance à le faire aujourd’hui », a écrit Kundera dans Destin tchèque, un essai de décembre 1968. Au contraire, ceux qui avaient poussé pour un « socialisme à visage humain », qui avaient insisté pour une culture résolument tournée vers l’Occident et indépendante malgré la menace constante de chaînes imposées de l’Est, devraient se sentir fiers d’avoir « placé les Tchèques et les Slovaques au centre de l’histoire mondiale ». C’est le lot des Tchèques d’être encerclés par des voisins impériaux ; dans ce contexte, la survie indépendante est héroïque.

Son biographe et ami (et ancien ambassadeur tchèque aux États-Unis) Michael Žantovský a écrit :

« La réponse de Havel un mois plus tard a stupéfait beaucoup de gens par le ton ouvertement critique, presque hostile avec lequel il a attaqué l’argument de Kundera ».

Le venin jaillit effectivement de la page.

Nous tous – c’est-à-dire toute la nation tchèque – devons sans doute être ravis lorsque nous découvrons que nous avons obtenu la reconnaissance de notre position en août, même de Milan Kundera, cet homme du monde intellectuel et joyeusement sceptique qui avait toujours tendance à voir nos angles plutôt négatifs.

Havel a taquiné son ancien ami (assez justement, il semblerait) pour avoir déclaré avec un peu de naïveté « un espoir énorme » pour que le libéralisme de style Printemps de Prague perdure, et a attaqué le Destin tchèque comme un « illusionnisme pseudo-critique » qui rationalise la défaite comme étant le meilleur à espérer.

« Je ne crois pas en ce destin, et je pense que nous en  sommes avant tout les maîtres », a écrit Havel. « Nous ne serons pas libérés de cela en… nous cachant derrière notre position géographique, ni en faisant référence à notre lot séculaire d’équilibre entre souveraineté et soumission. Encore une fois, ce n’est rien d’autre qu’une abstraction qui masque notre responsabilité concrète pour nos actions concrètes. »

Les gants étaient retirés. Kundera a répondu par un essai de mars 1969 intitulé Radicalisme et exhibitionnisme (NdT : Non publié en français) attaquant l’évaluation plus sombre de Havel de la situation post-invasion comme une sorte de défrichage intellectuel pour des actes de futilité vaniteux :

« La personne avide de se montrer est attirée par une compréhension de la situation comme désespérée, car seule une situation désespérée peut la libérer du devoir de considération tactique et dégage pleinement de l’espace pour son auto-expression, pour son exhibition. Et elle ne comprend pas seulement cela comme une situation sans issue, mais elle (attirée par la séduction irrésistible du conflit théâtral) est même, avec son comportement, ses « actes risqués », capable de le rendre ainsi. Contrairement aux personnes raisonnables (ce qui dans son lexique signifie lâches), elle ne craint pas la défaite. Néanmoins, elle n’est pas si misérable que pour aspirer à la victoire. Pour être plus précis, elle n’aspire pas à la victoire de la chose juste pour laquelle elle travaille ; elle est elle-même la plus victorieuse précisément dans la défaite de la chose qu’elle défend, car c’est la défaite de la chose juste qui illumine, à la lumière d’une explosion, toute la misère du monde et toute la gloire de son caractère. »

Dans ce contexte, le refus de Kundera de signer la pétition de Havel en 1972 semble presque prédestiné. La demande elle-même ressemble à un acte théâtral de clivage fraternel. Pas étonnant que les deux écrivains doués ne puissent tout simplement pas lâcher prise.

 

Ce qui s’est passé ensuite est le genre de paradoxe que les intellectuels d’Europe centrale adorent : les deux hommes ont changé de camp. C’est-à-dire que, ayant fui le pays en 1975, et trouvant un nouvel auditoire international pour ses romans et ses essais, Kundera est devenu l’un des observateurs les plus impitoyables de la tentative d’étouffement de la culture tchèque, déclarant à plusieurs reprises que sa nation déchue était sur le point de mourir. Havel, s’étant lancé à corps perdu dans l’opposition ouverte en 1975, s’est alors irrité de ce pessimisme, célébrant les pousses vertes de la culture que lui et ses compagnons de dissidence semaient, même face à la persécution.

« Je suis irrité par ses déclarations répétées sur le cimetière culturel ici ; quoi que nous soyons, nous ne nous considérons pas comme des cadavres », s’est plaint Havel dans une lettre de 1984.

Leur réputation respective a alors grandi, de manière exponentielle. La Charte 77 de Havel – une pétition ouverte à un gouvernement totalitaire – a non seulement galvanisé les dissidents et la société civile de Tchécoslovaquie, mais elle est devenue le mouvement anticommuniste le plus influent sous la mauvaise gouvernance soviétique, avec des répercussions ressenties jusqu’à Cuba et la Chine. L’Insoutenable Légèreté de l’Être est devenu un phénomène international, introduisant une nouvelle génération aux horreurs de l’invasion de 1968. Les essais de Kundera, aussi – en particulier Le pari tchèque et La tragédie de l’Europe centrale dans The New York Review of Books – ont eu un impact profond sur la façon dont les gens considéraient les nations captives entre Berlin et Moscou.

Et ils n’avaient toujours pas fini de parler de 1972.

Dans son livre d’entretiens de 1986, Disturbing the Peace [NdT: non traduit en français], tout en minimisant le prétendu fossé avec Kundera, Havel a néanmoins souligné l’importance durable de cette première pétition comme « le premier acte significatif de solidarité à l’époque de Husák » :

« Tous ceux qui n’ont pas signé ou qui ont retiré leur signature comme l’a fait Tomas dans le roman de Kundera. Ils disaient qu’ils ne pouvaient aider personne de cette façon, que cela ne ferait qu’irriter le gouvernement, que ceux qui avaient déjà été bannis étaient exhibitionnistes, et pire, que par cette pétition, ils essayaient d’entraîner ceux qui avaient encore la tête hors de l’eau dans leur propre abîme en abusant de leur charité. Naturellement, le président n’a pas accordé d’amnistie, et certains signataires ont continué à languir en prison, tandis que la beauté de nos caractères était ainsi vraisemblablement illuminée. Il semblerait donc que l’histoire ait prouvé que nos critiques avaient raison. »

Mais était-ce vraiment le cas ? Je dirais que non. Lorsque les prisonniers ont commencé à revenir après leurs années de prison, ils ont tous dit que la pétition leur avait procuré une grande satisfaction. Grâce à elle, ils ont ressenti que leur séjour en prison avait un sens : elle a aidé à renouveler la solidarité brisée..

Mais la pétition avait aussi une signification beaucoup plus profonde : elle marquait le début d’un processus dans lequel le courage civique commençait à se renforcer à nouveau. C’était un précurseur de la Charte 77 et de tout ce que fait maintenant la Charte, et le processus a eu des résultats indéniables.

Trois ans plus tard, ce processus a conduit à des résultats que presque personne n’avait prévus.

La libération de la Tchécoslovaquie de sa captivité et sa transition vers la démocratie libérale auraient dû mettre fin à la querelle entre Kundera et Havel. Certainement, Havel a essayé magnanimement d’enterrer la hache de guerre et de réunir l’auteur tchèque avec son public d’origine ; dînant avec le romancier à Paris (« Je n’ai pas l’impression qu’il essaie de vivre isolé de son pays d’origine – seulement des médias », a-t-il dit avec espoir), et négociant laborieusement une réconciliation publique lors d’une représentation d’une pièce de Kundera à Brno en 1993.

Mais Kundera, qui n’était rentré chez lui que quelques fois déguisé, s’est retiré à la dernière minute. L’homme dont les principaux thèmes littéraires (outre le sexe) étaient la trahison et l’exil, ne pouvait tout simplement pas sortir de la longue courbe que les communistes avaient imposée à sa trajectoire de vie. Il a traîné des pieds pour faire publier ses romans en République tchèque, a bloqué les tentatives de republication ou de traduction de ses essais, a refusé toutes les interviews des médias, a refusé toutes les adaptations cinématographiques à la suite de sa déception avec L’Insoutenable, a microgéré les traductions, et semblait vivre davantage comme un reclus paranoïaque qu’un bon vivant cosmopolite. Le plus tragique de tout, pour un homme ayant tellement fait pour propager l’idée d’une identité littéraire et nationale tchèque unique, c’est qu’il a commencé en 1993 à écrire tous ses romans en français.

Dans une interview accordée en 2019 à l’Agence de presse tchèque, Vera Kunderova, la femme et l’agent littéraire de Kundera, a fait l’allégation absurde que les dissidents de son pays avaient toujours critiqué l’auteur tchèque le plus populaire du monde parce qu’ils craignaient son potentiel pouvoir politique. « Ils ont choisi Havel comme leader de l’opposition anticommuniste, craignant que Milan, qui était beaucoup plus connu à l’étranger, ne veuille diriger lui-même l’opposition politique », a déclaré Mme Kunderova.

L’accusation peut avoir été absurde, mais la paranoïa ne l’était pas.

Comme beaucoup des quelque 200 000 émigrés de l’après-1968 ont dû le découvrir à leurs dépens, ceux qu’ils avaient laissés derrière eux pouvaient être extrêmement mesquins et cruels envers ceux qui avaient trouvé une meilleure vie à l’Ouest. Il y avait beaucoup à critiquer dans les analyses et les choix de Kundera à divers moments, mais le niveau de rancœur de sa patrie au fil des années suggérait une certaine jalousie, ou du moins un manque de proportionnalité envers une personne qui avait fait tant pour défendre leur cause. Ce n’était pas Milan Kundera qui avait envoyé les chars, emprisonné l’opposition et étouffé la société ; c’étaient les communistes dominés par les Soviétiques qui imposaient une série interminable de choix terribles à tous ceux qui se trouvaient sur leur chemin.

La conclusion de la carrière tournée vers la Tchéquie de Kundera a donc été justement amère : en 2008, on l’a accusé, je pense de manière crédible bien que non vérifiable, d’avoir dénoncé un transfuge revenu à la police secrète dans les sombres jours de 1950, alors qu’il était encore un jeune communiste enthousiaste. Le transfuge allait passer 14 ans dans un camp de travail. Kundera a vigoureusement nié les accusations, qualifiant cela de « campagne de diffamation ». L’un des nombreux lions littéraires qui ont sauté à la défense de l’ancien communiste ? Havel.

Les personnes qui vivent sous un régime totalitaire méritent notre grâce. Celles qui luttent contre lui, même de manière imparfaite, avec des squelettes dans leur placard, méritent nos remerciements. Que le reste d’entre nous n’ait jamais à faire face à de tels terribles choix.

Sur le web

Un Occident kidnappé, de Milan Kundera

Trop longtemps le drame de l’Europe centrale a été celui de petites nations mal assurées de leur existence historique et politique. Tandis que, après 1945, l’Occident ne la voyait plus que comme une partie de l’Union soviétique.

C’est dans ce contexte que le grand écrivain Milan Kundera, pourtant connu pour sa relative discrétion, a mené un illustre discours au congrès des écrivains tchécoslovaques en 1967 à la veille du Printemps de Prague, puis écrit un plaidoyer dans la revue Le Débat en 1983, qui a fait parler de lui et sonné l’éveil de beaucoup de consciences. Ce sont ces deux textes qui sont repris dans ce petit volume paru chez Gallimard.

Au moment où la nation ukrainienne s’inscrit en résistance contre l’invasion russe en cette terrible année 2022, il n’est pas inintéressant de revenir sur ces textes, qui montrent l’importance de la résistance par les idées et la culture, ciment qui marque l’identité d’un peuple et son désir de résister coûte que coûte à ceux qui voudraient faire disparaître cette identité et les libertés qui vont avec.

 

L’importance de la littérature dans l’identité culturelle pour Milan Kundera

Des romans de Kundera, que j’avais à peu près tous lus avec passion vers l’âge de 20 ans, il ne me reste malheureusement pas grand souvenir. J’espère les redécouvrir un jour, même si le temps me manque perpétuellement. En attendant, il m’a paru intéressant de prendre connaissance de ce recueil, particulièrement bienvenu dans le contexte actuel.

Le premier texte qui le compose est le discours de 1967 au congrès des écrivains tchécoslovaques.

Il y évoque la non-évidence de l’existence de la nation tchèque, qui est l’un de ses attributs majeurs. Malgré une résurrection de la langue tchèque, alors presque oubliée, grâce à une poignée d’écrivains au début du XIXe siècle, la question du rattachement à une plus grande nation, l’Allemagne, s’est posée. Mais d’autres grands écrivains ont permis par la suite de consolider cette culture, puis de la renforcer et la faire grandir. Jusqu’à ce que l’Occupation durant la Seconde Guerre mondiale, puis le stalinisme, brisent le fragile édifice.

Il n’a tenu une nouvelle fois qu’à une nouvelle poignée d’écrivains et cinéastes de renouer avec cette identité tchèque. Et c’est ce qui constitue le centre de l’intervention de Kundera à travers son discours ce jour-là : préserver l’identité nationale par la culture, la création, les échanges culturels internationaux.

« Il est crucial que toute la société tchèque prenne pleinement conscience du rôle essentiel qu’occupent sa culture et sa littérature […] L’Antiquité gréco-romaine et la chrétienté, ces deux sources fondamentales de l’esprit européen, qui provoquent la tension de ses propres expansions, ont presque disparu de la conscience d’un jeune intellectuel tchèque ; il s’agit là d’une perte irremplaçable. Or, il existe une solide continuité dans la pensée européenne qui a survécu à toutes les révolutions de l’esprit, pensée ayant bâti son vocabulaire, sa terminologie, ses allégories, ses mythes ainsi que ses causes à défendre sans la maîtrise desquels les intellectuels européens ne peuvent pas s’entendre entre eux. »

Il s’érige en outre contre l’esprit de vandalisme qui caractérise ceux qui entendent censurer ou interdire des œuvres qui leur paraissent inconvenantes.

« Toute répression d’une opinion, y compris la répression brutale d’opinions fausses, va au fond contre la vérité, cette vérité qu’on ne trouve qu’en confrontant des opinions libres et égales. Toute interférence dans les libertés de pensée et d’expression – quelles que soient la méthode et l’appellation de cette censure – est au XXe siècle un scandale, ainsi qu’un lourd fardeau pour notre littérature en pleine effervescence. Une chose est incontestable : si aujourd’hui nos arts prospèrent, c’est grâce aux avancées de la liberté de l’esprit. Le sort de la littérature tchèque dépend à présent étroitement de l’étendue de cette liberté. »

Il ajoute alors que, bien que cela paraisse paradoxal, l’amère expérience du stalinisme s’est avérée être un atout. Car, bien souvent, les tourments se transforment en richesse créatrice. Et c’est ce qui s’est passé, y compris à travers son œuvre à laquelle je faisais référence plus haut dans mon expérience personnelle. Une douloureuse expérience qui s’est transformée en « un affranchissement libérateur des vieilles frontières », qui a apporté du sens et de la maturité à la culture tchèque. Une chance dont il convient d’être conscient, en appelle-t-il à ses confrères, si l’on ne veut pas la laisser passer et la gâcher. Car il en va de la survie de ce peuple.

 

Un Occident kidnappé ou la tragédie de l’Europe centrale

Le second texte est paru en 1983 dans la revue Le Débat.

Traduit dans plusieurs langues, il a connu un certain retentissement à l’époque. Milan Kundera y évoque les soulèvements pour la liberté de Budapest et de Varsovie en 1956, puis de Prague et de nouveau Varsovie en 1968. Qui, dans la logique de son discours de 1967, inscrit la force de l’identité culturelle comme marqueur essentiel de la révolte des peuples.

« L’identité d’un peuple ou d’une civilisation se reflète et se résume dans l’ensemble des créations spirituelles qu’on appelle d’habitude « culture ». Si cette identité est mortellement menacée, la vie culturelle s’intensifie, s’exacerbe, et la culture devient la valeur vivante autour de laquelle tout le peuple se regroupe. C’est pourquoi, dans toutes les révoltes centre-européennes, la mémoire culturelle ainsi que la création contemporaine ont joué un rôle aussi grand et aussi décisif que nulle part et jamais dans aucune révolte populaire européenne.

Des écrivains, regroupés dans un cercle qui portait le nom du poète romantique Petöfi, déclenchèrent en Hongrie une grande réflexion critique et préparèrent ainsi l’explosion de 1956. Ce sont le théâtre, le film, la littérature, la philosophie qui travaillèrent pendant des années à l’émancipation libertaire du Printemps de Prague. Ce fut l’interdiction d’un spectacle de Mickiewicz, le plus grand poète romantique polonais, qui déclencha la fameuse révolte des étudiants polonais en 1968. Ce mariage heureux de la culture et de la vie, de la création et du peuple marqua les révoltes centre-européennes d’une inimitable beauté, dont nous, qui les avons vécues, resterons envoûtés à jamais. »

En réponse aux réactions des intellectuels français ou allemands, plutôt sceptiques ou suspicieux à l’époque, Kundera fait remarquer ceci :

« C’est bizarre, mais pour certains la culture et le peuple sont deux notions incompatibles. L’idée de culture se confond à leurs yeux avec l’image d’une élite des privilégiés. C’est pourquoi ils ont accueilli le mouvement de Solidarité avec beaucoup plus de sympathie que les révoltes précédentes. Or, quoi qu’on en dise, le mouvement de Solidarité ne se distingue pas dans son essence de ces dernières, il n’est que leur apogée : l’Union la plus parfaite (la plus parfaitement organisée) du peuple et de la tradition culturelle persécutée, négligée ou brimée, du pays. »

S’inscrivant toujours dans une perspective historique, Kundera analyse ensuite les effets de la russification et de l’asservissement à la Russie pendant deux siècles sur des peuples comme la Pologne, et qui ont créé du ressentiment.

Les ambitions impériales de la Russie représentaient alors un danger pour les peuples d’Europe centrale, contre lesquels l’Empire Habsbourg fut en quelque sorte un rempart.

Pendant longtemps, écrit-il, les nations d’Europe centrale rêvaient d’une alliance à l’Ouest-Européenne, faite du respect des diversités. À rebours du rêve russe d’uniformité.

« En effet, rien ne pouvait être plus étranger à l’Europe centrale et à sa passion de diversité que la Russie, uniforme, uniformisante, centralisatrice, qui transformait avec une détermination redoutable toutes les nations de son empire (Ukrainiens, Biélorusses, Arméniens, Lettons, Lituaniens, etc.) en un seul peuple russe (ou, comme on préfère dire aujourd’hui, à l’époque de la mystification généralisée du vocabulaire, en un seul peuple soviétique). »

Sans renier l’existence d’une identité culturelle commune, à travers en particulier les grands écrivains et les opéras russes, contrecarrés cependant par les « vieilles obsessions antioccidentales de la Russie », ranimées par le communisme.

« Je veux souligner encore une fois ceci : c’est à la frontière orientale de l’Occident que, mieux qu’ailleurs, on perçoit la Russie comme un anti-Occident ; elle apparaît non seulement comme une des puissances européennes parmi d’autres, mais comme une civilisation particulière, comme une autre civilisation. »

Dans cet écrit de 1983, Milan Kundera interroge surtout les causes de la tragédie qui a conduit Polonais, Tchèques, ou encore Hongrois, à disparaître de « la carte de l’Occident ».

C’est avant tout leur histoire mouvementée qui est au centre de cet état de fait.

Coincées d’un côté par les Allemands, de l’autre par les Russes, ces nations à tradition d’État moins forte que les grands peuples européens, ont eu du mal à assurer leur survie et celle de leur langue. L’échec de l’Empire autrichien fut, en définitive, aussi le leur, dont profitèrent Hitler, puis Staline. Mais c’est aussi, écrit Kundera, les lieux communs autour de la soi-disant « âme slave » qui a nui à ces nations et servi les intérêts russes. Des nations caractérisées, non pas par des frontières politiques, en raison des multiples invasions, conquêtes ou occupations, mais par des frontières imaginaires, issues de « grandes situations communes », et toujours changeantes « à l’intérieur desquelles subsistent la même mémoire, la même expérience, la même communauté de tradition ». Et pour lesquelles, ajoute-t-il, le génie juif a constitué en outre le véritable ciment intellectuel, par son caractère profondément cosmopolite et intégrateur, mais aussi en raison de son destin particulier à travers l’histoire, parfaitement symbolique de cette existence en permanence sujette à caution.

« L’Europe centrale en tant que foyer de petites nations a sa propre vision du monde, Vision basée sur la méfiance profonde à l’égard de l’Histoire. L’Histoire, cette déesse de Hegel et de Marx, cette incarnation de la Raison qui nous juge et qui nous arbitre, c’est l’Histoire des vainqueurs. Or, les peuples centre-européens ne sont pas vainqueurs. Ils sont inséparables de l’Histoire européenne, ils ne pourraient exister sans elle, mais ils ne représentent que l’envers de cette Histoire, ses victimes et ses outsiders. C’est dans cette expérience historique désenchantée qu’est la source de l’originalité de leur culture, de leur sagesse, de leur « esprit de non-sérieux » qui se moque de la grandeur et de la gloire.

[…]

Voilà pourquoi dans cette région de petites nations « qui n’ont pas encore péri », la vulnérabilité de l’Europe, de toute l’Europe, fut visible plus clairement et plus tôt qu’ailleurs. En effet, dans notre monde moderne, où le pouvoir a tendance à se concentrer de plus en plus entre les mains de quelques grands, toutes les nations européennes risquent de devenir bientôt petites nations et subir leur sort. »

La disparition du foyer culturel centre-européen, qui est passée inaperçue aux yeux de l’Europe – sujet essentiel au centre de la préoccupation de Kundera dans cet article – aurait donc pour origine le fait que l’Europe ne ressent plus son identité comme une unité culturelle. De même qu’auparavant la religion avait cessé d’être ce ciment commun.

Mais pour laisser place à quelle forme d’unité, s’interroge le grand écrivain tchèque ?

« Quel est le domaine où se réaliseront des valeurs suprêmes susceptibles d’unir l’Europe ? Les exploits techniques ? Le marché ? Les médias ? (le grand poète sera-t-il remplacé par le grand journaliste ?) Ou bien la politique ? Mais laquelle ? Celle de droite ou celle de gauche ? Existe-t-il encore, au-dessus de ce manichéisme aussi bête qu’insurmontable, un idéal commun perceptible ? Est-ce le principe de la tolérance, le respect de la croyance et de la pensée d’autrui ? Mais cette tolérance, si elle ne protège plus aucune création riche et aucune pensée forte, ne devient-elle pas vide et inutile ?

Ou bien peut-on comprendre la démission de la culture comme une sorte de délivrance, à laquelle il faut s’abandonner dans l’euphorie ? Ou bien le Deus absconditus reviendra-t-il pour occuper la place libérée et pour se rendre visible ? Je ne sais pas, je n’en sais rien. Je crois seulement savoir que la culture a cédé sa place. »

 

Milan Kundera, Un Occident kidnappé ou la tragédie de l’Europe centrale, Gallimard, novembre 2021, 80 pages.

 

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Un article publié initialement le 26 mars 2022.

Le monde écologique : un monde de quotas et de contraintes

Par : h16

La France n’a pas de pétrole, mais elle a des écolos qui ont des idées. Ils ont tellement d’idées (sur tout, et surtout des idées) qu’il ne se passe plus une semaine sans que l’un ou l’autre groupe de ces frétillants militants de l’Ascétisme Pour Autrui ne ponde une vibrante tribune en faveur de nouveaux quotas ou de nouvelles restrictions qui garantiront enfin une avancée décisive de l’Humanité vers un futur aussi riant que – forcément – sobre.

C’est ainsi qu’on retrouve des chroniques, régulières maintenant, s’étalant avec délice dans le catastrophisme médiatique dans lequel notre avenir ne tient plus qu’à un fil, ce dernier, condition de notre survie, se résumant essentiellement à expier nos fautes par différents moyens, bizarrement mais systématiquement tous coercitifs.

De façon répétitive donc, on retrouve dans les médias, avec une entêtante constance, un appel à nous serrer toujours plus la ceinture. Dans ces appels, il est difficile de ne pas noter les trépignements de certains à vouloir imposer de fermes limitations énergétiques, rebaptisés pudiquement “quotas carbone” pour faire croire à un quelconque lien avec le dioxyde de carbone.

Une fois débarrassés de leur gangue de novlangue écolo, ces appels sont tous calibrés de la même façon : quel que soit le problème réel ou imaginaire qu’on soulève, il existe un coupable évident, pratique et systématique à savoir l’Humanité qui, une fois soigneusement taxée, contrainte et limitée afin d’expier sa faute, pourra échapper à l’apocalypse si et seulement si elle se laisse diriger par une élite éclairée.

“Permis carbone”, “pass énergétique”, “quota carbone”, les appellations changent, les titrailles s’enchaînent et chaque semaine, de nouvelles propositions sont publiées, rappelant que, déjà, quelques députés sont favorables à cette nouvelle bordée de restrictions sévères qui consistent essentiellement à imposer une limitation énergétique à chaque individu : grâce à ce procédé, chaque citoyen peut être contraint jusque dans son intimité à limiter toutes ses activités, à ne faire que ce qui est approuvé et ne plus avoir ni le droit, ni le temps, ni l’énergie pour faire ce qui lui plaît.

Dans ce monde réjouissant, fini les vols aériens (quatre pour toute une vie suffisent), haro sur la voiture individuelle (à plus forte raison lorsqu’elle roule au pétrole !), la consommation électrique devient millimétrée et on impose bien sûr une interdiction totale de tout gaspillage (sauf lorsque c’est l’État). Moyennant beaucoup de verdure, le goulag éco-conscient sera plus joli.

Du reste, ne comptez pas non plus compenser ces restrictions par quelques douceurs gustatives : l’écologisme militant d’écrabouillement des dissidences climato-catastrogènes entend bien s’immiscer aussi dans votre nourriture, du petit-déjeûner au souper en passant par le quatre-heure à moteur (électrique et encore).

La transition écologique passera par la bouffe, vous n’y couperez pas et il suffit pour s’en convaincre d’éplucher les propositions de groupes de lobbies actuels (finement renommés “Instituts” pour mieux vendre leur soupe) : pour l’un de ceux-là, l’IDDRI, il est même encore laissé trop de latitude à l’individu lorsqu’il va faire ses courses et l’imbécile continue donc d’acheter ce dont il a envie (l’insupportable égoïste) sans trop se soucier du climat, de l’environnement, de la pollution et des ours polaires.

Pour l’IDDRI, il est manifeste que la transition écologique repose encore trop sur l’individu, ce petit mammifère pénible qui, jusqu’à présent, se passait pourtant trop bien d’eux. Il faut mettre un terme à toute cette belle liberté de reprendre deux fois des pâtes.

Car fondamentalement, cette liberté est inégalitaire : devant les incitations (ou le tabassage fiscal) propulsant des buts écolos jusque dans la nourriture, les riches vont faire attention et devenir de bons petits “consom’acteurs”, manger bio et sain, alors que ces sommateurs de pauvres vont continuer à manger des trucs mauvais pour la santé au motif ridicule qu’ils ne sont pas chers, les cons imbéciles.

Las : comme il y a plus de pauvres que de riches, tout ceci va ruiner les efforts de la transition écologique bien visible, en plus d’accroître les méchantes inégalités que ces comportements différents entraînent inévitablement.

La conclusion est sans appel : il faut dilapider l’argent public pour médiatiser et propagandiser, puis contraindre, interdire et empêcher, limiter par la loi, réguler de tous les côtés et tailler en pièce la liberté individuelle, le tout en utilisant des mots inventés de toute pièce comme “surmarge” (qui ne ressemble pas à surprofit ou hyperprofit pour rien, bien sûr). Pour cela, on enchaînera des propositions d’une originalité folle, comme notamment des “chèques alimentations” (en plus des éco-chèques, des chèques carburant et autres chèques repas de mon cul sur la commode que les Français collectionnent à présent comme autant de petits tickets de rationnement).

Bien évidemment, il faudrait, comme l’IDDRI le préconise, mettre en place un “délégué interministériel à l’alimentation” car, c’est bien, connu, rien de tel qu’un Théodule de plus dans les couloirs feutrés de notre République : il va tout changer, tant il est vrai que les milliers de Théodules précédents ont tout changé.

On déplore néanmoins l’absence de proposition d’un Grenelle de la bouffe l’alimentation ou d’un numéro vert qui manque à cette Panoplie du Petit-Étatiste “made in China” … Gageons que c’est un simple oubli qui masque évidemment une vraie volonté de mettre en route ces deux colifichets obligatoires de la réponse politique française à tous les problèmes modernes.

Notons aussi l’absence encore louable de toute proposition de passer à l’entomophagie. L’IDDRI comprend probablement que le grignotage de grillons et de vers de farine ne fait pas encore recette auprès des Français et qu’il faudra patiemment attendre encore un peu (les premières famines ?) avant ce genre de solutions. En attendant, rassurez-vous, l’élimination de la viande et son remplacement par des feuilles de salades flexitariennes reste à l’ordre du jour.

Quotas carbone, pistage de votre alimentation jusqu’au moindre petit pois… Les signaux sont encore discrets, mais ils sont persistants, répétés et de moins en moins faibles : il faut absolument imposer l’ascétisme, les contraintes de la limitation et du jeûne alimentaire et énergétique, à tous, tout le temps.

En réalité, on cache mal le fait que la France s’appauvrit. On cache mal que l’hystérie écologique est maintenant permanente. On cache aussi fort mal qu’il faut maintenant pousser les gens à s’habituer à des pénuries de ce qui nourrit vraiment (de la vraie viande par exemple) ou de ce qui fait vraiment chauffer son foyer.

À force de quotas, de mesures de coercition plus ou moins feutrées, on impose aux individus de se départir de plus en plus rapidement de tout ce qui fait le sel de la vie, à commencer par la liberté de choisir ce qu’on va mettre dans son assiette ou de prendre des douches chaudes plutôt que froides.

Cela va très bien se passer.

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Le second tour de l’élection présidentielle tchèque s’annonce serré

Par : pierre

Les 8,3 millions d’électeurs tchèques étaient convoqués les 13 et 14 janvier pour le premier tour de l’élection présidentielle. 68,2% d’entre eux se sont rendus aux urnes, soit une participation en hausse de 6,3 points par rapport au scrutin de janvier 2018 qui avait reconduit Milos Zeman – personnalité atypique et ancien dissident du Parti social-démocrate – à la tête de l’Etat. Arrivant au terme de son second mandat, celui-ci ne pouvait renouveler son bail au château de Prague (photo).

Si la politique intérieure a polarisé les débats, la personnalité des deux candidats arrivés en tête donne au duel du second tour, qui aura lieu les 27 et 28 janvier, une dimension qui dépasse les frontières du pays. Et ce, même si les prérogatives présidentielles sont modestes au regard de celles du chef de gouvernement.

Avec 35,4% des suffrages, Petr Pavel, novice sur la scène politique, est arrivé de justesse en première position. Candidat « indépendant », cet ancien parachutiste de 61 ans fut chef d’état-major des forces armées tchèques de 2012 à 2015 ; il présida ensuite le comité militaire de l’OTAN, de 2015 à 2018. Il est donc un fervent atlantiste et un partisan inconditionnel de l’intégration européenne. Il a promis, durant sa campagne de « restaurer la dignité de la fonction présidentielle ».

Il sera donc opposé à l’ancien premier ministre Andrej Babis qui a rassemblé 35% des voix. Cet ancien homme d’affaires, décrit comme la cinquième fortune du pays, s’était lancé en politique en 2011 sur le thème de la lutte contre la corruption, ce qui constitua, lors des législatives de 2013, le cœur de la campagne du parti qu’il avait alors fondé, l’ANO. Libéral, il braconna en particulier au sein de l’électorat de droite.

A la suite des élections législatives de 2017, il accéda finalement à la tête du gouvernement, après une campagne cette fois plutôt tournée vers les électeurs de gauche. L’ANO forma alors une coalition avec la Parti social-démocrate comme partenaire minoritaire.

Quatre ans plus tard, en octobre 2021, l’ANO, bien qu’arrivé en tête lors du nouveau scrutin législatif, fut relégué dans l’opposition du fait d’une alliance entre les deux coalitions de droite – une classique, et l’autre associant des « maires indépendants » et le Parti pirate. Depuis fin 2021, c’est l’europhile Petr Fiala du parti ODS (une formation conservatrice anciennement légèrement eurosceptique) qui dirige une majorité plutôt hétéroclite, surtout unie par son engagement particulièrement anti-russe sur le plan international. Dans la dernière période, Prague a ainsi rejoint la Pologne et les pays baltes au sein du camp des ultras dans le soutien, notamment militaire, à l’Ukraine.

M. Babis est pour sa part loin d’être un pro-russe. Cependant, opportuniste dans ses options politiques, il avait plaidé en son temps pour de meilleures relations, notamment commerciales, avec Moscou. Il avait par ailleurs parfois dénoncé la « folie environnementale » de la Commission européenne, ce qui ne l’avait pas empêché de voter le « Paquet vert » proposé par celle-ci.

Quoiqu’il en soit, il n’est guère en odeur de sainteté à Bruxelles où il est vu comme un « populiste », d’autant qu’il a fait l’objet de procédures de la justice tchèque : il aurait manœuvré pour qu’une filiale de son groupe Agrofert (agrobusiness, alimentation, chimie, énergie, médias…) bénéficie de subventions européennes. Quelques jours avant le scrutin, il a cependant été acquitté. Par ailleurs, il n’a jamais caché sa proximité avec le premier ministre hongrois, Viktor Orban, célèbre bête noire de Bruxelles.

En outre, la candidature de M. Babis au scrutin présidentiel, décidée après une tournée dans le pays cet été, est soutenue par l’actuel président Zeman. Or ce dernier a longtemps été considéré comme un sympathisant de Pékin et un allié de Moscou. Cependant, sur ce dernier point, Milos Zeman avait tourné casaque en février dernier et dénoncé « l’opération militaire spéciale » en Ukraine déclenchée par le Kremlin.

Il n’empêche : le soutien du président sortant à M. Babis reste clivant. Ce dernier a du reste fait ses meilleurs scores dans les régions les plus modestes du pays, alors que Petr Pavel a mis plutôt de son côté les électeurs urbains, notamment de la capitale.

Des manifestations massives s’étaient déroulées en septembre dernier pour protester contre la hausse des prix provoquée par les sanctions de l’UE contre la Russie et exiger la levée de celles-ci

La campagne a été marquée par des enjeux économiques et sociaux. Le gouvernement actuel est comptable d’une inflation qui s’élève à 15,8%. Le prix de l’énergie et le montant des loyers ont été au cœur des préoccupations de nombreux électeurs. Et ce, dans un pays où une part importante des citoyens ne se reconnaît pas dans l’orientation anti-russe impulsée depuis un an : des manifestations massives s’étaient déroulées en septembre dernier pour protester contre la hausse des prix provoquée par les sanctions de l’UE contre la Russie, exiger la levée de celles-ci et demander la neutralité du pays dans la guerre en Ukraine. Il est probable que M. Babis – par opposition à M. Pavel – ait bénéficié du vote d’une part de ces citoyens en colère.

Etrangeté du scrutin, la coalition de droite classique (ODS, chrétiens-démocrates et ultra-libéraux de TOP 09) soutenait… trois candidats. Parmi ceux-ci l’ancien militaire, mais aussi une économiste de 44 ans, Danuse Nerudova. Celle-ci bénéficiait par ailleurs de l’appui du parti social-démocrate qui avait retiré son candidat initial en sa faveur. Mme Nerudova, donnée par les sondages d’avant-scrutin dans un mouchoir de poche avec les deux autres concurrents, n’obtient finalement que 13,9% des suffrages. Elle a appelé ses partisans à se rallier à M. Pavel. Pour leur part, les cinq autres postulants obtiennent moins de 7%.

Le second tour devrait donc ressembler à une vaste alliance « anti-Babis », ce qui laisse arithmétiquement peu de chances à l’ancien premier ministre. Les analystes pragois restent cependant prudents : en 2018, Milos Zeman était donné battu dans une configuration comparable, et l’avait finalement emporté sur le fil.

De plus, pronostiquent de nombreux médias tchèques, la dernière ligne droite de la campagne devrait être « sale », les deux hommes s’accusant mutuellement d’avoir été au service du pouvoir communiste tchécoslovaque dans les années 1980. Pas sûr cependant que ces références historiques passionnent les électeurs.

Quoiqu’il en soit, il n’est pas difficile d’imaginer de quel côté penche le cœur de Bruxelles, qui compte prendre sa revanche sur la victoire de M. Zeman en 2018.

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[Redite] Quand le pédalo vogue dans l’atoll de Taxatouva

Par : h16

Article initialement paru le 05.11.2018

Apparemment, une nouvelle solution a été trouvée pour sortir la France de son marasme : on va arrêter de trop s’en faire avec la dette, car cette règle des 3% de limite au déficit budgétaire, c’est un peu un règle d’un autre temps, surannée, qui mérite amplement qu’on l’oublie surtout à l’approche d’une élection n’est-ce pas. En somme, comme l’explique en creux le bon président Macron, on va pouvoir ouvrir à fond les sprinklers d’argent gratuit pour arroser le peuple et calmer ses ardeurs.

Tout va donc très bien. Et quand on compare à la situation d’il y a un an, quel chemin parcouru !

Nous sommes en 2018 et il n’y a plus aucun doute possible : le pédalo hollandesque a fait une escale dans l’atoll du Taxatouva et Macron, malgré toute la puissance de ses petits bras, n’a jamais pu l’en faire partir.

On ne sait pas exactement comment, mais le frêle esquif, barré d’une main dilettante par un François Hollande particulièrement peu maître des éléments, s’est échoué assez rapidement après mai 2012 sur les rivages ensablés, gluants et acides de l’atoll. Depuis, malgré quelques coups de pédales manquant franchement de conviction, l’embarcation n’a guère bougé. Tout indique qu’elle s’est même plutôt enfoncée.

À l’arrivée d’Emmanuel Macron, certains naïfs avait cru qu’enfin on pourrait profiter de la belle santé du nouveau capitaine pour tenter un désensablement. Peine perdue : dilapidant ses premières forces sur la décoration du pédalo, la taille de la barre et faisant mine d’attendre une météo clémente, le capitaine ne l’aura finalement poussé que dans le mauvais sens.

Et dernièrement, c’est même avec une vigueur quasi-rabique que lui et son équipe semblent s’acharner à enfoncer encore un peu plus le pédalo dans plusieurs tonnes de sable, pendant que les conditions climatiques se dégradent furieusement.

Il n’est guère besoin de reprendre en détail les derniers mois pour s’en convaincre et il suffira même de se pencher sur les derniers jours pour comprendre que ce qui tenait déjà d’une bonne pluie de taxes s’est à présent transformé en véritable déluge où pas une journée ne passe sans qu’une nouvelle ponction soit imaginée ou publiée ou mise en forme ou votée ou entrée en application.

Petit-à-petit, le peuple français commence à comprendre que la ponction ne fait que commencer ; et alors même que son anus ne s’est pas encore remis des terribles forages pneumatiques entrepris par le gouvernement et les députés, voilà que l’association des maires de France se lève comme un seul homme, trépan pétrolier à la main, en hurlant qu’il veut, lui aussi, participer à la belle opération.

On apprend en effet que cette association veut instaurer une nouvelle taxe d’un euro sur chaque colis livré à domicile.

Comme bien souvent, le geste politique suit une analyse économique indigente et part d’un sentiment aussi bon que stupide puisqu’essentiellement émotionnel et avant tout destiné à cacher l’appât d’un gain facile : pour nos maires, il s’agit officiellement de « revitaliser les centres villes » en tabassant les commerces en ligne, espérant ainsi compenser la désaffection de ces centres par une taxe qui pourrait éventuellement aider les petits commerces locaux (dans le meilleur des cas).

On comprendra qu’en réalité, les gains éventuels de cette taxe seront bien vite affectés à l’une ou l’autre niaiserie municipale dont le résultat électoral, bien qu’incertain, sera certainement plus intéressant que la survie de l’une ou l’autre boutique qui ne représente jamais qu’une poignée d’électeurs (au mieux). Non seulement, la taxe ne servira en rien les intérêts des commerces, mais elle renchérira les objets arrivant dans la commune pour les particuliers y vivant… Ce qui les incitera (en plus du reste) à aller voir ailleurs, d’autant que ces taxes viennent d’abord gréver le budget de ceux qui ont le plus de mal à se déplacer, c’est-à-dire les individus les moins aisés en premier lieu.

Les maires voudraient faire fuir les pauvres de leurs communes qu’ils ne s’y prendraient pas autrement.

Parallèlement à cette nouvelle invention idiote et pour ne pas être en reste sur le niveau communal, notre représentation nationale, jamais en retard d’une ânerie si elle peut aider à remplir le tonneau des Danaïdes de nos finances publiques, s’emploie à étendre encore le domaine de la taxe.

Cette fois-ci, ce sont les chèques vacances et autres bons de Noël qui pourraient être soumis à l’impôt : selon un amendement au projet de budget 2019 pour la Sécurité sociale, au-delà de 331 euros par an et par salarié (ou 662 euros si le salarié a au moins un enfant), le montant de ces aides (bons et autres chèques) sera soumis à la fois aux cotisations patronales et à l’impôt sur le revenu.

Malgré leur totale non-représentativité et leur existence de plus en plus marginale, les syndicats de salariés ont déjà émis de vives protestations qui seront, comme il se doit, largement ignorées. Cela prendra le temps qu’il faudra mais on peut d’ores et déjà s’en assurer : bientôt, les quelques petits avantages qu’une entreprise pouvait encore offrir à ses salariés seront, eux aussi, amputés d’une bonne part (on peut raisonnablement tabler entre 25 et 50%) pour aller abonder à cette redistribution sociale que le monde entier nous envie moyennement de financer ainsi.

La queue du Mickey est largement atteinte, saisie et même mâchonnée dans le grand manège français de la taxation en folie lorsqu’on apprend que, non content de tabasser les salariés, les consommateurs et les automobilistes comme jamais, certains députés La République À Pied entendent créer … un chèque carburant.

Encore une fois, la stupidité de l’idée s’y dispute à son invraisemblable côté contre-productif, caractéristiques maintenant spécifiques des productions de nos élus qui semblent véritablement lancés dans une espèce de concours à celui qui sortira la plus fameuse ânerie. Pour le moment, reconnaissons à Guillaume Peltier de caracoler en tête, les bras en l’air et la mine ahurie de contentement à l’écoute de ses propres niaiseries : entre deux poncifs habituels dans lesquels le député explique qu’il faut castagner encore un peu plus les méchantes multinationales, il préconise de taxer les sociétés d’autoroute afin de financer ce chèque carburant qui serait remis aux familles françaises les plus nécessiteuses face à la hausse des prix du carburant.

Hausses très largement imputable aux taxes, contrairement à l’insupportable propagande des thuriféraires de l’Etat, presse incluse : depuis 2008, le prix du baril est ainsi passé de 89 à 62 euros, pendant que le prix du gasoil à la pompe est lui passé de 1.42€ à 1.55€, sans que ni les procédés de fabrication, ni les coûts de distribution se renchérissent tant ces filières sont largement rodées et amorties depuis le temps. En revanche, sur la période, les taxes de toutes sortes (depuis les taxes sur le travail en passant par les cotisations jusqu’aux taxes sur les énergies et les ponctions soi-disant vertes) ont, elles, augmenté pour passer de 153% du prix hors taxe à 297%.

La proposition de notre petit marcheur consiste donc à oublier consciencieusement la raison même de l’écrasante augmentation des prix. Pour résumer et selon cette tête pensante, pour contrer les taxes que l’État impose et que le client paye aux pompes, l’État devrait imposer les sociétés d’autoroute que paye le client pour que l’État reverse ces thunes au client. Méfiez-vous : il y a un gros dindon dans l’histoire.

Tout ceci pourrait faire rire si le pays ne croulait pas déjà sous les taxes, si la situation économique d’un nombre croissant de Français ne tournait pas déjà au vinaigre, si la situation économique et sécuritaire du pays n’était pas déjà dramatique et si toutes ces gesticulations de plus en plus furieuses n’augmentaient pas dramatiquement le niveau de misère général.

Mais il y a pire : l’introduction n’était qu’une figure de style ; non pas que le pédalo n’existerait pas, ou qu’il ne serait pas coincé dans cet atoll maudit : pour le coup, c’est absolument certain et il n’est plus question de métaphore amusante.

La figure de style est surtout dans cette image du président Macron tentant de refaire partir le pédalo loin des eaux corrosives de l’atoll : rien de ceci ne s’est jamais produit.

En pratique, c’est même le contraire : Emmanuel Macron, maintenant parfaitement déconnecté des réalités de terrain, dit « assumer » cette hausse et explique préférer voir le carburant augmenter que le travail être taxé davantage, sans comprendre qu’il s’agit effectivement de la même chose, tant ceux qui travaillent sont aussi ceux qui prennent leur voiture pour s’y rendre ou pour l’effectuer.

Perdu dans une représentation typiquement germano-pratine de la France, il s’exclame même, emporté :

« Les mêmes qui râlent sur la hausse du carburant, réclament aussi qu’on lutte contre la pollution de l’air parce que leurs enfants souffrent de maladies »

Mais non, Emmanuel, désolé de vous surprendre, mais à peu près personne ne réclame qu’on lutte contre la pollution d’un air déjà fort propre : ceux qui réclament qu’on lutte sont le noyau de bobos éco-conscients syntonisés avec Gaïa qui habitent à 300 m de leur lieu de travail, vivent dans des grandes villes aux transports en commun déficitaires payés par la collectivité, et qui ne se déplacent en voiture que lorsqu’un Uber vient les prendre en bas de chez eux pour les amener au Starbucks le plus proche où ils dégusteront un petit moccacino bio Guatemala Antigua arômes cacao, caramel et noisette en y touillant leur tringle en bambou biodégradable et en se moquant des culs-terreux de province.

Ces derniers, qui y sont, y vivent majoritairement dans des villes petites ou moyennes, se déplacent très majoritairement en voiture parce qu’il n’y a pas de transports en commun et que 40 km en trottinette, ça n’amuse qu’une fois ; l’air y est suffisamment bon pour que les préoccupations des suceurs de cafés luxueux leur passent au-dessus de la tête mais le prix de l’essence impacte directement sur leur vie quotidienne…

Il faut se rendre à l’évidence : la giboulée de taxes prend des proportions biblique et tout indique que ce n’est pas fini. Pire : de plus en plus azimuté sur des réalités alternatives, le chef de l’État, refusant un nécessaire retour à la raison, entend poursuivre dans cette voie suicidaire qui entraîne le pays vers une dissociation complète de ses « élites » et de son peuple, et vers une catastrophe financière majeure par épuisement des classes moyennes.

Ce pays est foutu.

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Quand le pédalo vogue dans l’atoll de Taxatouva

Par : h16

Nous sommes en 2018 et il n’y a plus aucun doute possible : le pédalo hollandesque a fait une escale dans l’atoll du Taxatouva et Macron, malgré toute la puissance de ses petits bras, n’a jamais pu l’en faire partir.

On ne sait pas exactement comment, mais le frêle esquif, barré d’une main dilettante par un François Hollande particulièrement peu maître des éléments, s’est échoué assez rapidement après mai 2012 sur les rivages ensablés, gluants et acides de l’atoll. Depuis, malgré quelques coups de pédales manquant franchement de conviction, l’embarcation n’a guère bougé. Tout indique qu’elle s’est même plutôt enfoncée.

À l’arrivée d’Emmanuel Macron, certains naïfs avait cru qu’enfin on pourrait profiter de la belle santé du nouveau capitaine pour tenter un désensablement. Peine perdue : dilapidant ses premières forces sur la décoration du pédalo, la taille de la barre et faisant mine d’attendre une météo clémente, le capitaine ne l’aura finalement poussé que dans le mauvais sens.

Et dernièrement, c’est même avec une vigueur quasi-rabique que lui et son équipe semblent s’acharner à enfoncer encore un peu plus le pédalo dans plusieurs tonnes de sable, pendant que les conditions climatiques se dégradent furieusement.

Il n’est guère besoin de reprendre en détail les derniers mois pour s’en convaincre et il suffira même de se pencher sur les derniers jours pour comprendre que ce qui tenait déjà d’une bonne pluie de taxes s’est à présent transformé en véritable déluge où pas une journée ne passe sans qu’une nouvelle ponction soit imaginée ou publiée ou mise en forme ou votée ou entrée en application.

Petit-à-petit, le peuple français commence à comprendre que la ponction ne fait que commencer ; et alors même que son anus ne s’est pas encore remis des terribles forages pneumatiques entrepris par le gouvernement et les députés, voilà que l’association des maires de France se lève comme un seul homme, trépan pétrolier à la main, en hurlant qu’il veut, lui aussi, participer à la belle opération.

On apprend en effet que cette association veut instaurer une nouvelle taxe d’un euro sur chaque colis livré à domicile.

Comme bien souvent, le geste politique suit une analyse économique indigente et part d’un sentiment aussi bon que stupide puisqu’essentiellement émotionnel et avant tout destiné à cacher l’appât d’un gain facile : pour nos maires, il s’agit officiellement de « revitaliser les centres villes » en tabassant les commerces en ligne, espérant ainsi compenser la désaffection de ces centres par une taxe qui pourrait éventuellement aider les petits commerces locaux (dans le meilleur des cas).

On comprendra qu’en réalité, les gains éventuels de cette taxe seront bien vite affectés à l’une ou l’autre niaiserie municipale dont le résultat électoral, bien qu’incertain, sera certainement plus intéressant que la survie de l’une ou l’autre boutique qui ne représente jamais qu’une poignée d’électeurs (au mieux). Non seulement, la taxe ne servira en rien les intérêts des commerces, mais elle renchérira les objets arrivant dans la commune pour les particuliers y vivant… Ce qui les incitera (en plus du reste) à aller voir ailleurs, d’autant que ces taxes viennent d’abord gréver le budget de ceux qui ont le plus de mal à se déplacer, c’est-à-dire les individus les moins aisés en premier lieu.

Les maires voudraient faire fuir les pauvres de leurs communes qu’ils ne s’y prendraient pas autrement.

Parallèlement à cette nouvelle invention idiote et pour ne pas être en reste sur le niveau communal, notre représentation nationale, jamais en retard d’une ânerie si elle peut aider à remplir le tonneau des Danaïdes de nos finances publiques, s’emploie à étendre encore le domaine de la taxe.

Cette fois-ci, ce sont les chèques vacances et autres bons de Noël qui pourraient être soumis à l’impôt : selon un amendement au projet de budget 2019 pour la Sécurité sociale, au-delà de 331 euros par an et par salarié (ou 662 euros si le salarié a au moins un enfant), le montant de ces aides (bons et autres chèques) sera soumis à la fois aux cotisations patronales et à l’impôt sur le revenu.

Malgré leur totale non-représentativité et leur existence de plus en plus marginale, les syndicats de salariés ont déjà émis de vives protestations qui seront, comme il se doit, largement ignorées. Cela prendra le temps qu’il faudra mais on peut d’ores et déjà s’en assurer : bientôt, les quelques petits avantages qu’une entreprise pouvait encore offrir à ses salariés seront, eux aussi, amputés d’une bonne part (on peut raisonnablement tabler entre 25 et 50%) pour aller abonder à cette redistribution sociale que le monde entier nous envie moyennement de financer ainsi.

La queue du Mickey est largement atteinte, saisie et même mâchonnée dans le grand manège français de la taxation en folie lorsqu’on apprend que, non content de tabasser les salariés, les consommateurs et les automobilistes comme jamais, certains députés La République À Pied entendent créer … un chèque carburant.

Encore une fois, la stupidité de l’idée s’y dispute à son invraisemblable côté contre-productif, caractéristiques maintenant spécifiques des productions de nos élus qui semblent véritablement lancés dans une espèce de concours à celui qui sortira la plus fameuse ânerie. Pour le moment, reconnaissons à Guillaume Peltier de caracoler en tête, les bras en l’air et la mine ahurie de contentement à l’écoute de ses propres niaiseries : entre deux poncifs habituels dans lesquels le député explique qu’il faut castagner encore un peu plus les méchantes multinationales, il préconise de taxer les sociétés d’autoroute afin de financer ce chèque carburant qui serait remis aux familles françaises les plus nécessiteuses face à la hausse des prix du carburant.

Hausses très largement imputable aux taxes, contrairement à l’insupportable propagande des thuriféraires de l’Etat, presse incluse : depuis 2008, le prix du baril est ainsi passé de 89 à 62 euros, pendant que le prix du gasoil à la pompe est lui passé de 1.42€ à 1.55€, sans que ni les procédés de fabrication, ni les coûts de distribution se renchérissent tant ces filières sont largement rodées et amorties depuis le temps. En revanche, sur la période, les taxes de toutes sortes (depuis les taxes sur le travail en passant par les cotisations jusqu’aux taxes sur les énergies et les ponctions soi-disant vertes) ont, elles, augmenté pour passer de 153% du prix hors taxe à 297%.

La proposition de notre petit marcheur consiste donc à oublier consciencieusement la raison même de l’écrasante augmentation des prix. Pour résumer et selon cette tête pensante, pour contrer les taxes que l’État impose et que le client paye aux pompes, l’État devrait imposer les sociétés d’autoroute que paye le client pour que l’État reverse ces thunes au client. Méfiez-vous : il y a un gros dindon dans l’histoire.

Tout ceci pourrait faire rire si le pays ne croulait pas déjà sous les taxes, si la situation économique d’un nombre croissant de Français ne tournait pas déjà au vinaigre, si la situation économique et sécuritaire du pays n’était pas déjà dramatique et si toutes ces gesticulations de plus en plus furieuses n’augmentaient pas dramatiquement le niveau de misère général.

Mais il y a pire : l’introduction n’était qu’une figure de style ; non pas que le pédalo n’existerait pas, ou qu’il ne serait pas coincé dans cet atoll maudit : pour le coup, c’est absolument certain et il n’est plus question de métaphore amusante.

La figure de style est surtout dans cette image du président Macron tentant de refaire partir le pédalo loin des eaux corrosives de l’atoll : rien de ceci ne s’est jamais produit.

En pratique, c’est même le contraire : Emmanuel Macron, maintenant parfaitement déconnecté des réalités de terrain, dit « assumer » cette hausse et explique préférer voir le carburant augmenter que le travail être taxé davantage, sans comprendre qu’il s’agit effectivement de la même chose, tant ceux qui travaillent sont aussi ceux qui prennent leur voiture pour s’y rendre ou pour l’effectuer.

Perdu dans une représentation typiquement germano-pratine de la France, il s’exclame même, emporté :

« Les mêmes qui râlent sur la hausse du carburant, réclament aussi qu’on lutte contre la pollution de l’air parce que leurs enfants souffrent de maladies »

Mais non, Emmanuel, désolé de vous surprendre, mais à peu près personne ne réclame qu’on lutte contre la pollution d’un air déjà fort propre : ceux qui réclament qu’on lutte sont le noyau de bobos éco-conscients syntonisés avec Gaïa qui habitent à 300 m de leur lieu de travail, vivent dans des grandes villes aux transports en commun déficitaires payés par la collectivité, et qui ne se déplacent en voiture que lorsqu’un Uber vient les prendre en bas de chez eux pour les amener au Starbucks le plus proche où ils dégusteront un petit moccacino bio Guatemala Antigua arômes cacao, caramel et noisette en y touillant leur tringle en bambou biodégradable et en se moquant des culs-terreux de province.

Ces derniers, qui y sont, y vivent majoritairement dans des villes petites ou moyennes, se déplacent très majoritairement en voiture parce qu’il n’y a pas de transports en commun et que 40 km en trottinette, ça n’amuse qu’une fois ; l’air y est suffisamment bon pour que les préoccupations des suceurs de cafés luxueux leur passent au-dessus de la tête mais le prix de l’essence impacte directement sur leur vie quotidienne…

Il faut se rendre à l’évidence : la giboulée de taxes prend des proportions biblique et tout indique que ce n’est pas fini. Pire : de plus en plus azimuté sur des réalités alternatives, le chef de l’État, refusant un nécessaire retour à la raison, entend poursuivre dans cette voie suicidaire qui entraîne le pays vers une dissociation complète de ses « élites » et de son peuple, et vers une catastrophe financière majeure par épuisement des classes moyennes.

Ce pays est foutu.

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Vous aussi, foutez les banquiers centraux dehors, terrorisez l’État et les banques en utilisant les cryptomonnaies, en les promouvant et pourquoi pas, en faisant un don avec !
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