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À partir d’avant-hierLe blog de Seb Musset

Le "nouveau" gouvernement : 50 nuances de droite


Depuis l’annonce du nouveau gouvernement d’Edouard Philippe, premier de l'ère de Frère Emmanuel, il semblerait que des "gens de gauche", fins stratèges, ayant payé pour voter Juppé à la primaire de droite afin de virer Sarko, avant de voter Macron à la présidentielle pour se retrouver avec des Sarko boys dans son gouvernement (entre douze Bayrouistes et treize Juppéistes), se mettent subitement à pondre des posts et statuts Facebook dithyrambiques sur la clairvoyance unificatrice et transclivage de la nouvelle équipe.

Ne paniquez pas, ne jugez pas. Il s'agit d'une hémiplégie politique temporaire. Laissez faire le temps. D'ici quelques mois, ils devraient avoir récupéré toutes leurs facultés cognitives.

Il convient néanmoins de faire un petit point, la contamination étant également médiatique. En survolant quelques journaux télévisés, l'esprit embrumé pourrait même caresser l'idée que ce gouvernement est pris d’assaut par la jeune garde de l’anticapitalisme à tendance flowerpower.

Reconnaissons-le : ce gouvernement jetable à 100% électoraliste (voir le post précédent sur les législatives) est très ouvert. Très ouvert à tous les genres de droite. Il vise d'abord à rassurer le spectateur de Michel Drucker qui, à l'approche des prochains scrutins, est le vrai client cible de la jeune Macronie (de la start-up nation de la win de ceux qui s’achètent des costumes chic).

Perso, j'ai un truc pour jauger d'entrée l'orientation du gouvernement (et ça marche toujours) : je regarde qui est nommé à l’économie. Par exemple, quand Ayrault a choisi Moscovici pour Bercy (avec son étonnant passif Anti Hollande, et multiples déclaration d'amour à Merkel), j’ai tout de suite su que c’était mort pour les cinq prochaines années. Et bien là, c’est Bruno Lemaire, ministre sous Sarkozy et auteur d'un magnifique 2,4% à la primaire de droite, qui s’y colle, un pur LR totalement Macro-compatible (pêle-mêle : pour la suppression de l'impôt sur la fortune, pour la réduction des indemnités chômage, pour les bullshit jobs sous-payés pour les bénéficiaires de minima sociaux...). Le ministre de la fonction publique disparait pour devenir celui de « l’action et des comptes publics  » (aka : des fonctionnaires rentables) sous la coupe de Gérald Darmanin, ex porte-parole de Nicolas Sarkozy et, au passage, pro-manif pour tous : du vrai hippie altermondialiste (et gay friendly). Jean-Michel Blaquer, idéologue autoritaire du management scolaire chez qui tous les candidats de droite ont pioché leurs idées sur l’école est nommé à l’Éducation nationale. Bayrou l’inutile devient Garde des Sceaux (je ne critique pas, dans ce paysage c’est presque le plus à gauche). Que dire de Nicolas Hulot à la transition écologique ? Il se murmure déjà qu'une ligne de pari est ouverte chez Betclic pour miser sur le jour de sa démission, tant la ligne du gouvernement auquel il appartient est aux antipodes de ce qu'il défend. On trouvera bien une ou deux barons socialistes en fin de course, pour permettre la titraille  sur "l'ouverture". Enfin "de gauche"...  de la droite de la gauche du centre (à tendance modérée).  

Bref, il manquait Fillon à la justice et Hannibal Lekter aux affaires sociales et on était pleinement opérationnel pour une révolution complète. 

Les électeurs de gauche peuvent donc être un peu perdus dans les prochains jours. Ne vous inquiétez pas, même s'ils ont encore quelques réparties mécaniques comme "ah mais c'était ça où les fascistes" et autres sursauts de naïveté à base de "t'es pessimiste" ou "on va bien voir" et autres "oh mais il faut leur laisser leur chance, on sait jamais" : ils devraient bientôt retrouver la raison. 

Le sevrage sera certes douloureux. Comprenons. Ils pensaient avoir élu le plus jeune des présidents français, ils réaliseront qu'ils ont porté au pouvoir le plus jeune Juppé de la Ve République. 

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