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À partir d’avant-hierAnalyses, perspectives

Renouvelables, biogaz, tout-électrique : série d’échecs

Par : h16

Un article de Henry Bonner

Les constructeurs de voitures rencontrent à présent des problèmes avec les ventes de voitures à batteries. En réalité, le secteur dépend des subventions, et pas d’une préférence des consommateurs pour l’électrique. Les livraisons en France restent pour l’instant en hausse en raison des commandes du gouvernement pour le leasing social (le programme de subventions à la location). En revanche, ces livraisons chutent en Allemagne avec la fin des subventions depuis décembre.

Selon Les Echos :

“…la réduction ou la suppression des aides à l’achat de voitures 100 % électriques décidées ces derniers mois dans plusieurs pays, se traduit par un gros coup de frein sur les immatriculations de « wattures » (-11,3 % sur un an). Leur part de marché se replie à 13 % du total des ventes, contre 13,7 % en mars 2023.

“…Cette baisse est largement due à la dégringolade du marché de l’électrique en Allemagne (-28,9 %), suite à la suppression brutale mi-décembre du bonus destiné à encourager les motorisations vertes.”

Le graphique ci-dessous montre les immatriculations de voitures (de tout type) par mois. Les livraisons baissent de 5,2 % en mars, par rapport à 2023. De plus, les chiffres bénéficient encore des 50.000 commandes pour la location de voitures à 100 euros par mois – les subventions du leasing social – en France. En l’absence de nouvelles mesures, les ventes de voitures – en particulier dans l’électrique – entrent sans doute dans un déclin sur la durée.

Ce ralentissement entraîne des licenciements chez Tesla, comme le note Le Monde :

“Moins de deux mois après avoir fait état de ventes décevantes pour le premier trimestre, Tesla a annoncé une vague de licenciements de grande envergure. Dans un courriel adressé au personnel, le PDG, Elon Musk, a prévenu que la compagnie automobile allait se séparer de « plus de 10 % » de ses effectifs, soit plus de 10 000 personnes … [Les] chiffres des livraisons entre janvier et mars ont marqué le premier recul trimestriel de Tesla en quatre ans.”

Face aux déceptions sur la demande, les constructeurs veulent encore plus de normes et de subventions. Les groupes comme Renault et Stellantis veulent plus de protection contre la concurrence. La part de marché des Chinois grimpe en effet en vitesse. Ci-dessous, vous voyez la part de marché d’importations de Chine, dans l’électrique :

La tableau montre la part de marché des Chinois jusqu’en 2022. Selon Schmidt Automotive Research, les importations depuis la Chine atteignent plus de 8 % de part du marché de l’électrique en 2023 ! Le constructeur BYD vise par exemple 5 % de part de marché pour l’électrique sur le continent, contre 1,1 % à présent. Il a un projet d’usine en Hongrie, pour ouverture en 2026.

Le PDG de Renault, Luca de Meo, cherche des solutions au manque de demande, et pour contrer les succès de la concurrence. En substance, il propose le modèle de contrôle de l’économie du Parti communiste chinois ! Ainsi, dans une tribune pour Les Echos, il écrit :

“Après une vie professionnelle consacrée à l’industrie automobile, la question posée apparaît très simple : l’Europe a-t-elle la volonté de s’armer enfin d’une vraie politique industrielle pour notre secteur, avec une ambition globale et pas seulement un empilement d’échéances et d’amendes ? Ce devrait pour moi être notre priorité absolue.”

Selon lui, la solution repose non dans un abaissement des règles, mais dans le gouvernement, écrit-il :

“Face à la Chine et aux Etats-Unis, l’Europe doit inventer un modèle hybride, entre l’initiative privée et le dirigisme public, d’abord pour nous renforcer, ensuite pour repartir à l’offensive dans le monde, toujours dans des conditions de juste réciprocité.”

Engie : débâcles et demande d’aides

Comme les constructeurs de voitures, les groupes de renouvelables gâchent des milliards sur des projets sans rentabilité, puis demandent plus de mesures de la part du gouvernement.

Engie, le distributeur d’énergies, rapporte ainsi dans une présentation récente aux actionnaires :

“Engie entre dans la deuxième phase de son plan stratégique … avec 22 à 25 milliards d’euros d’investissements dans des projets entre 2023 et 2025, soit 50 % de plus que sur la période de 2021 à 2023.”

Les projets comprennent des renouvelables, des capacités de batteries, et la production de biogaz et d’hydrogène. En raison des dépenses, le groupe émet des obligations “vertes” à hauteur de 17,65 milliards d’euros, entre 2014 à février 2023, comme vous le voyez ci-dessous.

Là encore, on voit qu’Engie a beaucoup mis en jeu et en conséquence, la société veut le maintien des aides et des quotas. En effet, en l’absence d’aides, les sociétés comme Engie ont des problèmes de rentabilité en vue.

Tout d’abord, les coûts de construction pour les projets d’éolien et de solaire stagnent autour des niveaux de 2020. Or, les prévisions pour les renouvelables prennent en général en compte une baisse de coûts d’installation au fil du temps.

Pas de baisses de coûts des renouvelables

L’optimisme pour les renouvelables provient en partie du mythe des baisses de coûts – pour les panneaux, éoliennes, et batteries – d’année en année. Or, les prix stagnent en réalité depuis environ 2020.

Cependant, comme le rapporte l’Agence internationale de l’énergie :

“Bien que les prix des transports et des matériaux aient baissé depuis 2022, ils restent élevés. En même temps, les coûts de financement pour les constructeurs de projets ont grimpé avec les taux d’intérêt. En résultat, le coût … des photovoltaïques et de l’éolien terrestre restent 10 à 15 % plus hauts en 2024, qu’en 2020.”

Le graphique ci-dessous montre l’évolution des coûts d’installation (sans compter les coûts de fonctionnement) pour le solaire. Les prix restent autour des niveaux de 2019 et 2020.

Il en va de même avec l’éolien terrestre, comme vous le voyez ci-dessous : la baisse des coûts n’a pas eu lieu depuis 5 ans.

Pour les batteries, aussi, comme vous le voyez ci-dessous, la hausse de la production a de moins en moins d’effet sur les prix au fil du temps. Or, la stagnation des coûts remet en cause l’usage de batteries comme source de stockage de l’électricité en masse.

En somme, les projets de renouvelables et de batteries cumulent les ennuis. Dès lors, leur dépendance aux subventions n’a pas de fin en vue.

Biogaz : pas de chances face au gaz naturel

Engie investit aussi dans des usines de biogaz. La société prévoit des investissements de 3 milliards d’euros sur le reste de la décennie, pour la mise en place de 10 TWh de production. Or, comme les batteries, le “tout électrique” et les renouvelables, les projets dépendent d’aides et de rachats au-dessus des prix de marché. En effet, le coût de production du biogaz dépasse de loin le coût du gaz naturel. Sans normes, quotas ou prix garantis, le biogaz n’a aucune chance face à la concurrence.

Le graphique ci-dessous de l’Agence internationale de l’énergie montre la situation ; il donne la quantité de production de biométhane (forme concentrée du biogaz) des projets en vue, selon le coût au MBtu (une unité d’énergie).

Comme vous le voyez, une minorité de projets en vue (avec le moins de coûts d’installation et de chauffage) arrive à un coût du biogaz entre 0 et 5 dollars le MBtu. Le reste des projets en vue produit du biogaz à plus de 5 dollars le MBtu. Or, le coût du gaz naturel arrive, à l’indice américain, à moins de 2 dollars le MBtu. En somme, les projets de biogaz à plus de 5 dollars par MBtu, soit 97 % des projets en vue, dépassent largement le coût de production du gaz naturel…

En bref, sans les subventions et garanties de rachat (via l’imposition de quotas aux acheteurs de gaz naturel), l’industrie du biogaz n’a pas de chances de succès.

C’est donc assez logique que le groupe Engie désire ardemment un renforcement des mesures de soutien aux renouvelables, et aux projets comme le biogaz.

Ils publient, en partenariat avec l’Institut Jean Jaurès, une liste de propositions pour l’Union européenne, avant les élections du parlement européen.

La directrice du groupe, Catherine MacGregor, écrit en introduction :

“En complément des investissements nécessaires au développement massif des énergies renouvelables électriques et gazières, plusieurs dizaines de milliards d’euros d’investissement devront être mobilisés chaque année pour le déploiement des réseaux électriques et les solutions de flexibilité essentiels au système décarboné.”

Après une montagne d’investissements sur des gâchis – comme les renouvelables, installations de batteries, et le biogaz – les sociétés veulent des garanties de rentabilité. Cela tombe bien : en plus des dépenses des gouvernements, l’Union européenne a un budget de 600 milliards – via des subventions et prêts – pour la lutte contre les émissions de carbone, sur la période à 2027.

Des entreprises comme Engie ou Renault, en quête de rentes et de garanties, veulent encore plus de soutiens aux projets sans rentabilité… C’est véritablement une source de gâchis et de déficits à l’avenir.


Nouveau : recevez un résumé de nos recherches sur un segment du gaz naturel (et pourquoi il peut très bien s’en sortir face aux déconvenues prévisibles actuellement)

Mon groupe vise en ce moment des projets dans le gaz naturel qui devraient nous permettre de profiter face à l’écroulement des projets de renouvelables, batteries, et biogaz à l’avenir. Je peux vous envoyer les recherches de mon équipe dans un mail spécial. Cliquez ici pour recevoir ce dossier.

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Turquie : fuite des épargnants devant une dévaluation

Par : h16

Un article de Henry Bonner

En Turquie, le gouvernement subit un revers aux élections. L’opposition remporte des victoires pour le contrôle d’une poignée de villes, en particulier à Istanbul. Selon la presse, la défaite survient en raison des difficultés liées à l’économie du pays et la population soutiendrait un changement de dirigeants.

Il faut en effet noter que, depuis la réouverture de l’économie après les confinements, les prix grimpent en flèche : l’indice gouvernemental des prix augmente de plus de 50 %, sans signe de ralentissement.

Selon différentes sources, en réalité les prix grimpent encore plus rapidement – de plus de 100 % par an.

Le gouvernement mène une politique de déficits depuis des années. Pour les besoins d’endettement du gouvernement, la banque centrale réduit les taux d’intérêt depuis des années. En revanche, depuis l’été dernier, le gouvernement a changé de tactique face à la dévaluation de la devise. Les autorités ont augmenté les taux d’intérêt – contre la chute de la devise. La banque centrale a ainsi monté le taux d’intérêt à 50 % en mars de cette année, contre 8,5 % l’année dernière.

Pour l’instant, ce resserrement des taux n’a pas freiné la perte en valeur de la livre turque, celle-ci chutant de 35 % par rapport au dollar depuis le début des hausses de taux en juin. Comme vous le voyez ci-dessous, la valeur de la devise s’est effondrée de plus de 80 % par rapport au dollar en 5 ans.

La pression contre la livre turque continue en raison de la fuite des épargnants, en quête de sécurité, via des achats de dollars, ou des actifs comme l’or. De plus, le gouvernement accroît la pression contre la livre avec des programmes de protection des épargnants contre la dévaluation.

Ainsi, depuis décembre 2021, ce dernier promet aux citoyens des protections au travers des banques – sous contrôle des autorités – qui compensent la perte de valeur des comptes en livres turques. La chute de la livre depuis la mise en place de ce programme entraîne d’ailleurs un coût pour les banques. Et logiquement, si le programme est arrêté, le pays risque une fuite de l’épargne vers le dollar ou l’euro, ce qui poserait problème à des banques qui manquent actuellement de devises étrangères.

En anticipation de cette fin de programme, les banques achètent actuellement des dollars et vendent des actifs ou de la livre turque, ce qui contribue à la pression contre cette dernière, … et empire le problème pour les banques.

À présent, le gouvernement turc garantit plus de 100 milliards $ de dépôts. Tout arrêt du programme pourrait ainsi entraîner des retraits de dépôts en masse, et l’évaporation des réserves de dollars de la banque centrale.

Selon Almayadeen,

“Dans un entretien avec des investisseurs étrangers, [le ministre des Finances] Mehmet Simsek a montré son profond désaccord avec le mécanisme de protection de l’épargne en livre turque.

Selon M. Simsek, le gouvernement a commis une erreur avec la création du programme…

…Bloomberg rapporte que les banques nationales ont vendu 2,3 milliards $ d’actifs pour répondre à la demande de dollars pour les comptes protégés contre les variations du cours de la livre.”

Bourse : apparences de performance

En dépit des dégâts pour les épargnants, la création monétaire provoque aussi des gains sur les marchés des actifs. En effet, face à la dégradation de la livre turque, les gens cherchent des sources de protection, et dépensent donc leurs livres turques en achetant des devises étrangères – en particulier le dollar – ou de l’or … et des placements dans la Bourse. Les hausses de taux par la banque centrale réduisent, par contre, les placements dans la pierre.

Cette dévaluation de la devise crée un “sentiment de croissance” des entreprises : les actions en Bourse font des gains. Ainsi, l’indice du marché-action turc, le BIST-100, génère plus de gains que le S&P500, en hausse de 19 % depuis le début de l’année.

Selon CNN :

“En dépit des difficultés économiques, le marché-actions de la Turquie représente un point positif. L’indice des actions turques, le BIST-100, a grimpé de 19,8 % depuis le début de l’année 2024, ce qui est plus élevé que les 8,5 % de gains du S&P 500 sur la période. Cela en fait l’indice le plus performant du monde, après le Nikkei 225 du marché de Tokyo.”

La presse présente les résultats en livres turques, sans ajustement pour l’impact de la dévaluation de la devise. Par contre, la comparaison de la Bourse avec le prix de l’or montre en réalité cette source des gains : la création monétaire. En livres turques, l’indice BIST-100 grimpe de 819 % sur les 5 dernières années, comme vous le voyez ci-dessous :

En revanche, le prix de l’or en Turquie grimpe de 907 % sur les 5 dernières années ce qui est visible sur le graphique suivant :

En pratique, la performance des actions provient d’une chute en valeur de la devise et non d’une amélioration des résultats des entreprises via une hausse de ventes ou une amélioration de la productivité par exemple.

Par ailleurs, l’or offre plus de protection contre la dévaluation de la devise que les actions en Bourse !

Comme en France – avec les records du CAC 40 – la presse voit dans la performance des actions un signe de progrès. Mais en réalité, la dévaluation de la devise crée une apparence de records, dans les résultats des entreprises et les cours de la Bourse.

Ruée vers la sécurité

Les épargnants cherchent des alternatives à la livre turque. Cette fuite est directement profitable aux changeurs d’argent et aux vendeurs d’or.

Comme le rapporete CNN :

“Afin de protéger leurs épargnes, les gens se rendent aux marchés de l’or au Grand Bazaar, avec tout ce qu’ils ont – que ce soit de petites économies, ou des valises remplies de billets -, explique Omer Tozdum, un courtier de l’or…

Les gains dans les actions en Turquie sont en partie dus à une ‘frénésie’ chez les investisseurs turcs pour acheter des actions et préserver la valeur de leurs liquidités, explique Jacob Grapengiesser, directeur du gérant de fonds East Capital…

Le centre d’Istanbul est parsemé d’échangeurs de devise étrangère, et de vendeurs d’or – dans certains endroits, vous en trouverez à chaque coin de rue. Beaucoup d’entre eux portent des affiches ‘sans commission’, ce qui peut être le cas si vous avez des dollars. La plupart des changeurs près du bazar historique proposent des dollars à des cours plus avantageux que le taux de change de marché, afin de répondre à la demande croissante.”

Comme en France, le gouvernement turc annonce des économies. Il mène – en apparence – une lutte contre la chute de la devise via des hausses de taux.

Le président turc, M. Erdogan, annonce : “Nous avons mis en pace notre programme de moyen-terme avec détermination. Nous évitons les mesures populistes qui pourraient ajouter un fardeau au pays, à notre nation, et aux générations futures. Nous allons commencer à voir des résultats positifs de notre programme économique, avec une amélioration à l’inflation.”

La protection de la devise requiert sans doute bien plus de hausses de taux d’intérêt, et de resserrement des déficits du gouvernement. En revanche, les baisses de dépense (avec le gel du salaire minimum et des pensions, par exemple) nuisent à la popularité des dirigeants – et mènent à des défaites aux urnes.

Comme en France, les dirigeants font des coupes de budget pour la forme et font surtout de la communication dans la presse. Le gros des dépenses et des déficits reste en place.

La chute de la devise crée une apparence de richesse, avec des hausses de bénéfices et de cours des actions. L’attrait de gains en surface mène les autorités à plus de déficits et de dévaluations à l’avenir.

Vous pouvez me suivre gratuitement pour les idées de placements de mon équipe d’analystes en Bourse. Nous cherchons la protection de notre argent, et des opportunités de gains. Cliquez ici pour un dossier gratuit avec certaines de nos dernières analyses, et me suivre pour nos envois gratuits.

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Déficit et coupes de budget : peu de changement en vue

Par : h16

Un article de Henry Bonner

“La politique est un métier qui consiste à faire couler l’argent des autres, et le sang des autres” écrit mon associée Simone Wapler à nos lecteurs.

Vous avez sans doute vu, dans les journaux, les déclarations des dirigeants sur la nécessité de coupes de budgets : le déficit en 2023 dépasse les prévisions d’environ 20 milliards d’euros. Il grimpe ainsi de 70 milliards d’euros – au lieu de 50 – par rapport à celui de 2022.

Les 10 milliards d’euros de coupes de budgets en vue – annoncées par les ministres – représentent peu de choses, par rapport au rythme d’endettement.

En gesticulant ainsi, le président et ses ministres créent l’apparence d’une discipline sur les déficits. En réalité, le gouvernement continue les subventions et les distributions, sans beaucoup de retenue. Le ministre d’Industrie et de l’Énergie annonce par exemple, dans une interview pour La Tribune, le maintien de 54 milliards d’euros d’aides aux entreprises via le plan “France 2030.”

Selon le ministre, le pays a besoin de plus d’aides pour des secteurs de l’industrie : « Nous allons créer une alliance européenne du médicament », dit par exemple le ministre. Les coupes budgetaires ne remettent pas en cause les aides aux entreprises, selon lui : “nous réduisons les dépenses, pas les investissements !”

FranceTVInfo donne des précisions sur le programme France 2030 :

“Depuis son lancement fin 2021, la moitié des 54 milliards d’euros de crédits prévus pour ce plan a déjà été engagée, selon l’Elysée. Ils ont bénéficié à 3 000 projets portés par 3 500 entreprises, pour moitié des PME, et centres de recherche.”

Comme d’habitude, la presse rapporte l’ampleur du programme mais ne fait surtout pas de lien avec la dégradation du déficit. Même les critiques de l’endettement annoncent un besoin de dépense – en soutien à des projets dans des industries diverses ou les renouvelables. Par exemple, selon le directeur de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, « Des efforts d’économies sans précédent dans l’histoire récente sont nécessaires ».

Pourtant, il croit tout de même aux subventions aux renouvelables et à d’autres secteurs.

Il affirme au journal Les Echos :

“Nous devons préserver les dépenses qui préparent notre avenir. C’est le cas de la recherche, de l’écologie, de la cohésion sociale … Il ne s’agit pas de diminuer les investissements, il s’agit de pouvoir les financer.”

Le président du parti Les Républicains, Éric Ciotti, prend aussi position contre les déficits… En principe. Mais il ne remet pas en cause l’intervention des dirigeants et veut seulement un changement dans les bénéficiaires des distributions. Il explique au même journal :

“Je ne crois pas que l’on assurera la transition écologique à coups de subventions mal ciblées ayant parfois des effets contraires. On voit bien que les aides aux véhicules électriques ont été extraordinairement coûteuses pour un résultat finalement très modeste. Concentrons-nous sur ce qui peut avoir le plus d’efficacité, notamment la production d’énergies décarbonées.”

Les annonces de soutien à des projets d’usines continuent sans faiblir.

Deux projets de production d’hydrogène, en Normandie, touchent par exemple des centaines de millions d’euros de subventions – environ la moitié des coûts de construction. Les producteurs comptent aussi sur des contrats avec des usines d’engrais ou de produits chimiques – elles achètent en effet l’hydrogène sous le menace des quotas sur les émissions de carbone !

Le projet d’hydrogène, Lhyfe, obtient 149 millions d’euros, pour un projet au coût de 200 à 300 millions. Le projet Normand’Hy, en cours de construction pour 2025, touche 190 millions d’euros, soit près de la moitié du coût du projet.

Le gouvernement vient aussi en aide à une usine de roues de train, de Valdunes. Les dirigeants apportent 20 millions d’euros, sur un budget de 35 millions d’euros pour la reprise.

En fait, des prétextes à la dépense arrivent sans cesse.

La guerre, par exemple, fournit une excuse pour plus d’endettement – pour les envois d’armes et équipements au champ de bataille.

Les journaux évoquent aussi le retard de la zone euro en matière d’intelligence artificielle. La solution requiert plus d’argent, pardi !

Selon un consultant en startups dans une interview avec Les Echos, les investissements en semi-conducteurs dans des pays de l’Union européenne – pour des centres de données – atteignent une fraction des montants dans le reste du monde :

“…le monde va dépenser au moins 150 milliards de dollars dans l’IA en 2024 … Mais en mettant bout à bout les montants levés par les européens Mistral, Aleph Alpha, Scaleway, Helsing, ainsi que les budgets prévus par les grands groupes, on arrive à un peu plus de 2 milliards d’investissements en IA [dans l’UE].”

L’idée d’une Union des marchés des capitaux en Europe – une forme de baisse des barrières à l’investissement par les étrangers -, reçoit à présent le soutien des dirigeants. Le directeur de la Banque de France publie des tribunes en soutien à cette idée. Le président français annonce, à l’occasion des 10 ans d’Euronext, que « C’est un sujet sur lequel je souhaite en particulier qu’avec l’Allemagne, nous fassions des propositions audacieuses dans les toutes prochaines semaines ». L’idée montre sans doute l’inquiétude des dirigeants pour l’accès aux capitaux.

En effet, sous couvert d’investissements dans la concurrence avec l’outre-Atlantique et la Chine, les dirigeants préparent de plus en plus de programmes de dépenses dans des industries comme les renouvelables, les voitures électriques, et l’hydrogène.

Revers du tout-électrique

Dans l’automobile, le succès de l’électrique repose sur la création de lois et de subventions.

En 2019, l’Union européenne applique une série de normes sur les émissions des voitures. Elle contraint ainsi les constructeurs à plus de ventes de voitures à batteries, ou hybrides avec bornes de recharge… et menace d’amendes en cas de manquement. Les normes reviennent en fait à une forme de quotas pour des ventes d’électrique.

Malheureusement, les mesures ont de moins en moins d’effet.

Les voitures à batterie et hybrides trouvent moins d’acheteurs après un essor des ventes entre 2019 et 2023. Selon Numerama, les immatriculations, en France, baissent de 46 %, en janvier, par rapport au mois d’avant.

Or, depuis l’annonce des quotas, les constructeurs investissent des milliards d’euros dans l’électrique. Stellantis – maison-mère de Peugeot et Citroën – annonce un budget de 30 milliards d’euros pour les voitures à batteries sur la période de 2021 à 2025. Ils prévoient une hausse en flèche du nombre de modèles dans l’électrique au cours de la décennie, comme vous le voyez ci-dessous.

Selon les présentations aux actionnaires (voir visuel ci-dessous), Stellantis vise même une part de revenus de voitures à batteries à 52 % en 2030 – contre 3 % des ventes en 2021 !

En raison des déceptions des ventes dans l’électrique, les constructeurs demandent à présent plus de mesures de la part du gouvernement.

Dans une interventions au Sénat, le PDG de Renault, Luca de Meo, demande des protections contre la concurrence :

“L’Europe doit inventer un modèle hybride. Cela suppose de commencer par une approche défensive, afin de garantir les conditions d’un bon démarrage et, dans un deuxième temps, de repartir à la conquête des marchés mondiaux.”

Monsieur de Meo propose la Chine (belle référence !) en exemple de barrières à l’échange :

“Pékin avait imposé des joint-ventures à 50-50 avec des acteurs locaux et une obligation d’avoir des fournisseurs sur place. L’Europe doit faire la même chose.”

Carlos Tavares, le PDG de Stellantis, veut plus d’aides aux acheteurs, avec le retour du leasing social.

Le programme de location de voitures à 100 euros crée en effet une manne pour le constructeur : « Pas moins de 75 % des parts de marché étaient des véhicules de marque Stellantis, pendant la période où le leasing social a été actif », affirme ainsi monsieur Tavares.

Il défend le retour du leasing social – en soutien au consommateur… Il explique par exemple :

« Il faut que nous puissions vendre un grand nombre de nos véhicules aux classes moyennes, pour ne pas construire une mobilité élitiste qui ne résout pas le problème du changement climatique ».

Comme monsieur de Meo, il met en avant le péril de la concurrence :

« Si on ne soutient pas notre propre avion, on met en péril non seulement la mobilité propre pour nos concitoyens, mais aussi notre industrie européenne qui doit faire face à cette compétition. »

Monsieur Tavares demande aussi plus de garanties du maintien des subventions et aides pour une décennie :

« Pour que nous puissions servir, il faut nous donner un environnement raisonnablement stabilisé, pour que nous ayons le temps de développer des technologies qui servent la cause. Nous sommes sur un espace-temps de dix ans, pas de trois ou quatre ans. »

Les protections contre la concurrence reviennent à une forme d’aide à une industrie – aux dépens du choix des particuliers.

En fait, malgré les déficits qui s’aggravent, rare sont ceux qui défendent une baisse des soutiens du gouvernement dans l’économie et au final, les annonces de mesures d’économies changent peu à la trajectoire de plus en plus funeste de la dette et des déficits.

J’écris plusieurs fois par semaine au sujet de l’investissement et de la Bourse, en partageant des idées de stratégies et analyses des marchés. Suivez-moi gratuitement et recevez un dossier avec certaines de nos dernières recommandations.

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Véhicules électriques : pas d’avenir sans subventions

Par : h16

Un article de Henry Bonner

Les annonces d’économies par le gouvernement – un petit 10 milliards d’euros à mettre en rapport avec les 170 milliards d’euros de déficit en 2023 – attirent des critiques… au nom de l’impact sur le climat !

Vous pouvez par exemple lire, dans l’infolettre Carbone Zéro du journal Les Echos :

“On avait pu croire à un véritable élan sur le front de la transition écologique : une planification plutôt exhaustive, une hausse des dépenses (7 milliards d’euros de nouveaux crédit en 2024) plutôt ambitieuse. Las ! Au premier obstacle, le gouvernement se dérobe … Même si la hausse des crédits alloués à la transition écologique en 2024 est encore de 5 milliards d’euros, cela risque d’être insuffisant pour que la France tienne ses objectifs climatiques…”

En effet, la lutte contre les émissions de dioxyde de carbone requiert sans cesse des hausses de dépenses. A contrario, les économies imposent des baisses, comme par exemple, un resserrement des règles sur les aides aux rénovations, ce qui entraîne une chute des projets d’isolation de logements.

Le journal explique ainsi :

“Le nombre de demandes de subventions liées à des rénovations énergétiques de logements a chuté de 40 % en janvier et en février par rapport à la même période en 2023 … Cette chute est clairement liée à la mise en place du nouveau dispositif le 1er janvier dernier, qui a pour objectif de favoriser les rénovations globales au détriment de travaux simples. La suppression des aides sur certains « mono-gestes » a provoqué l’effondrement des travaux correspondants.”

Les subventions et les normes sur les émissions entraînent aussi des déformations de marché dans le secteur de l’automobile. Et par exemple, la conversion au tout-électrique rencontre des écueils… en raison de la dépendance des ventes aux subventions qui y ont été attachées jusqu’à présent.

L’action de Tesla reflète cette perte d’enthousiasme : le titre baisse peu à peu depuis son sommet de fin 2021.

En pratique, il apparaît que l’essor des ventes de voitures électriques découle directement du paiement de ces subventions, et la menace d’amendes contre les constructeurs. Comme le montre ci-dessous le graphique de l’Agence européenne de l’environnement, la part de marché de l’électrique dans les achats de véhicules grimpe à partir de 2019.

Entre voitures à batteries ou hybrides avec possibilité de branchement, la part de marché de la propulsion électrique passe d’environ 2% en 2019 à près de 22% en 2022.

L’agence précise ainsi :

“Il se produit une hausse continue du nombre d’immatriculations de voitures électriques, d’un nombre de 600 en 2010, à environ 1,74 millions en 2021 …”

Sans surprise, la presse annonce un triomphe de l’électrique sur l’essence et le diesel.

Mais en fait, cette hausse de la part de marché de l’électrique ne provient pas d’une demande chez les acheteurs – mais essentiellement d’une volonté des gouvernements.

En effet, en 2019, l’Union européenne applique une série de durcissements des normes sur les émissions des voitures. Elle contraint ainsi les constructeurs à plus de ventes de voitures à batteries, ou hybrides avec bornes de recharge, dès 2020. En 2020, le journal The Guardian estime l’ampleur des amendes contre les constructeurs, en l’absence d’une hausse des ventes dans l’électrique, à plus de 30 milliards d’euros ! Les normes imposent encore de nouvelles baisses d’émissions par la suite – une diminution des émissions de 15% en 2025, par rapport au niveau de 2021, et une baisse de 50% en 2030. Et dans la foulée, l’Union européenne vote aussi l’interdiction de la vente de voitures thermique après 2035.

En parallèle à ces menaces d’amendes, les gouvernements créent des subventions pour l’achat de voitures.

En juin 2020, en Allemagne, le gouvernement annonce une subvention de 9.000 euros pour l’achat d’une voiture électrique. Le même mois, la France augmente la subvention de 6.000 à 7.000 euros par voiture. Le mois suivant, l’Italie augmente de 50% la prime pour l’achat d’une voiture électrique jusqu’à 10.000 euros par voiture !

En réaction, depuis 2019, les ventes grimpent en flèche et les constructeurs annoncent plus d’investissements dans l’électrique. Selon l’estimation de The Guardian en 2019, les annonces d’initiatives des constructeurs, à l’époque, impliquent des investissements de 225 milliards de dollars dans le secteur.

La part de marché de l’électrique – entre voitures à batteries, ou hybrides à borne de recharge – atteint un record en 2023. Selon le dernier rapport de l’Association européenne des constructeurs automobiles, les ventes de voitures à batteries grimpent de 37% en 2023, pour atteindre 15% de part de marché.

Pourtant, des signes de difficultés apparaissent à présent…

Limites des incitations

Le secteur rencontre des difficultés. En effet, la production dépasse le rythme des achats par les consommateurs. Pire, avec la réduction des subventions, les ventes piquent du nez.

Selon l’Association automobile allemande, les ventes de véhicules électriques devraient baisser de 14% cette année dans le pays, en raison de la fin des subventions en décembre dernier. Au niveau de l’Union européenne, à décembre 2023, les ventes de voitures électriques baissent de 16,9% par rapport à décembre 2022. Le début de l’année 2024 n’est pas meilleur et pointe vers plus de problèmes dans le marché de l’électrique. En parts de marché, les véhicules électriques à batteries atteignent 11% en janvier de cette année, contre 15% en moyenne sur l’année 2023.

Le manque d’acheteurs pour ces voitures crée aussi des hausses d’inventaires aux États-Unis.

Chez les concessionnaires américains, les inventaires de voiture (de tout type) passent de 1.64 millions en janvier 2023 à 2,64 millions en décembre, selon ZeroSum.

Dans l’électrique, les inventaires de voitures électriques augmentent même de plus de cinq fois sur la première moitié de 2023 !

Ceci est une preuve flagrante que l’essor dans l’électrique dépend avant tout des subventions et non de l’intérêt chez les consommateurs pour ce produit. En l’absence de ces incitations, les ventes heurtent rapidement un mur.

Les constructeurs ralentissent à présent les projets.

Abandon du tout-électrique

Par exemple, Mercedes-Benz met fin au projet de conversion au tout-électrique avant 2030.

Tom’s Guide rapporte ainsi :

“Mercedes-Benz revient sur ses ambitions en matière de voiture électrique en annonçant continuer la production de véhicules thermiques après 2030. Le constructeur automobile avait annoncé qu’il ne fabriquerait plus que des véhicules électriques à cet horizon.”

La perte de confiance dans l’électrique touche la totalité du secteur.

Dans Money, c’est sensiblement le même constat :

“Dans les dernières semaines, la tête de fil de l’électrique, Tesla, a abaissé ses prix de nouveau ; Ford a réduit la production de ses pickups électriques et a reporté des investissement de 12 milliards $ ; le directeur financier de Mercedes-Benz, Harald Wilhelm a décrit le marché des véhicules électriques comme étant un ‘espace brutal’ forçant la société à réduire ses prix ; General Motors a reporté trois nouveaux modèles, et a renoncé à son objectif de produire 400.000 véhicules électriques à mi-2025 ; et Honda a annoncé avoir mis fin à son partenariat avec GM pour construire des véhicules électriques à bas prix.”

De plus, la plupart des constructeurs perdent de l’argent sur l’électrique. Par exemple, le constructeur Ford indique faire une perte de 36.000 dollars sur chaque vente…

Pour le moment, c’est clair : les consommateurs préfèrent l’essence et le diesel à l’électrique. Sans les coups de pression de normes, et d’incitations via des hausses de primes à l’achat – ou les mesures spécifiques comme le leasing social en France – le secteur des voitures électriques a sans doute peu d’avenir… et contient bien plus de déceptions à l’horizon.

J’écris plusieurs fois par semaine au sujet de l’investissement et de la Bourse, en partageant des idées de stratégies et analyses des marchés. Suivez-moi gratuitement et recevez un dossier avec certaines de nos dernières recommandations.

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Action Nvidia : prudence sur les objectifs de ventes

Par : h16

Un article de Henry Bonner

Comme on pouvait s’y attendre, l’espoir de baisses de taux d’intérêt par les banques centrales tire les actions boursières à la hausse. Selon les calculs de CME Group, les marchés attendent des taux de la Fed à 4,50 % ou moins avant la fin de l’année, contre 5,50 % à l’heure où j’écris.

En outre, les entreprises et les marchés montrent de plus en plus d’enthousiasme pour le cloud et l’intelligence artificielle (IA).

Le graphique ci-dessous selon Statista montre la demande de semi-conducteurs pour l’IA en 2022 et 2023, et les estimations pour 2024 et 2027.

La demande grossit autour de 70 milliards de dollars pour 2024, selon les estimations. Cette demande et la dépense correspondante en semi-conducteurs par les sociétés technologique – Google, Amazon, ou Microsoft, par exemple – profite à une action en particulier. En effet, une société domine pour l’instant les ventes aux géants de la technologie : le fabricant de semi-conducteurs, Nvidia.

La société – après un triplement du bénéfice sur un an, avec une marge de 50 % – atteint en bourse une valorisation de 1.700 milliards de dollars.

La publication des chiffres de novembre à janvier par Nvidia donne encore plus d’assurance aux investisseurs.

Face aux craintes de ralentissement, le fondateur et PDG Jensen Huang affirme que “les conditions sont fondamentalement excellentes pour la croissance.”

Ainsi, au dernier trimestre, Nvidia a fait des ventes de 22,10 milliards de dollars, contre une estimation moyenne de 20,62 milliards de dollars par les analystes de Wall Street. La société prévoit en outre des ventes de 24 milliards de dollars pour le trimestre en cours. Au dernier trimestre, le bénéfice se hisse à 12,3 milliards de dollars, soit une hausse de 770 % (!) par rapport au même trimestre, l’année d’avant, qui s’établissait à 1,41 milliards !

Cependant et malgré ces bénéfices en pleine explosion, la valorisation de la société dépasse de loin la norme – même pour l’industrie de la technologie : le prix de marché pour Nvidia en fait l’une des plus grandes sociétés du monde – aux côtés d’Apple et de Microsoft alors qu’elle génère seulement une fraction des bénéfices comparé aux autres sociétés de la même catégorie de valorisation.

Le titre atteint ainsi une valorisation de 161 fois les bénéfices des 12 derniers mois – en hausse marquée face à un ratio de 61 fin 2022. Pourtant, les marges sur les semi-conducteurs, comme pour tous ces genres de produits, subissent les effets de la concurrence et de l’émergence d’alternatives.

Précaution sur l’évolution des ventes

Peter Garnry, chef de stratégie d’investissement chez Saxo Bank, écrit ainsi dans un message paru en août :

“Une curieuse observation est que le revenu de Nvidia est attendu à 74 milliards de dollars pour l’année fiscale 2026 (les 12 mois à fin janvier 2026), ce qui voudrait dire que la société toucherait une grande partie des investissements en matériel des plus grosses sociétés du monde, ce qui paraît un peu trop optimiste, en particulier avec le ralentissement des attentes pour l’IA chez Microsoft dans le dernier trimestre.”

À janvier 2024, les ventes grimpent de 216 % sur un an. Selon Yahoo! Finance, les analystes attendent en moyenne une hausse de 104 % des revenus par rapport à l’année dernière. Puis, en 2025, ils attendent encore des revenus en hausse de 64 %.

Le graphique ci-dessous vous montre les ventes de Nvidia de 2023 et les estimations pour 2024 et 2025.

Les ventes sur l’année 2024 arrivent à 55 milliards de dollars. En 2025, elles parviendraient autour de 90 milliards de dollars (les estimations grimpent depuis le commentaire de M. Garnry).

Cela signifie qu’en 2024, les analystes accordent à Nvidia une part de marché touchant plus de 80 % du marché total des semi-conducteurs pour l’IA !

Pourtant, les dépenses en équipements des cinq principaux clients de Nvidia atteignent un peu moins de 70 milliards de dollars de janvier à juin de 2023, selon Saxo Bank. Ainsi, les analystes tablent soit sur une hausse des investissements par les sociétés de technologie, soit sur une domination de Nvidia au point de toucher la moitié des budgets d’investissement chez ses principaux clients !

Devant ces éléments, M. Garnry émet des doutes :

“Tout comme Apple a réussi à éliminer Intel de ses smartphones, avec la création de ses propres semiconducteurs M1, prévus pour répondre aux besoins de l’iPhone, d’autres sociétés de technologie pourraient faire de même pour les puces de Nvidia.

Google a déjà fait beaucoup de progrès, et Tesla affirme travailler sur ses propres semiconducteurs pour les voitures autonomes. L’incitation à remplacer les puces de Nvidia provient de la crainte d’un gain de contrôle par cette société, mais aussi de sa marge nette, établie à 46 %, qui indique la possibilité de fortes économies pour des sociétés telles que Microsoft, Amazon, et Google.

Est-ce faisable ? Oui, car Nvidia ne fabrique pas les cartes à puces elle-même. Elle détient des brevets, mais elle sous-traite la production à TSMC. Cela explique l’intérêt de Nvidia d’acquérir le groupe de semiconducteurs ARM à Softbank, qui a échoué en raison des régulateurs : cet achat aurait mis Nvidia dans une position monopolistique de cette industrie, et réduit la capacité d’innovation des sociétés de technologie dans les semi-conducteurs.”

Il apparaît que l’essor de Nvidia repose sur l’espoir de domination sur la concurrence – sans ralentissement de la demande, ni l’émergence d’alternatives sur le marché. En somme, les attentes de la société ne prennent en compte que peu de possibilité pour des imprévus ou des erreurs.

Mon équipe d’analystes vise la “sécurité maximale” dans nos placements, sans prendre de risque sur des manies comme l’IA. Nous dégageons des plus-values et des dividendes dans les sociétés de pétrole et de gaz, entre autre. Nous parions sur l’or – et nous venons d’ajouter un autre métal spécifique à nos recommandations. Profitez d’analyses gratuites de notre part – plus un dossier gratuit avec des idées d’investissement.

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Faillite d’Atos : échec de la connivence

Par : h16

Un article de Henry Bonner

La dégringolade en Bourse d’Atos, à présent en procédure de renégociation de sa dette avec ses créanciers, attire l’attention ; son action baisse en bourse de 95 % sur les cinq dernières années en raison des déceptions sur les revenus et bénéfices.

Cette chute entraîne bien de l’embarras dans les milieux du pouvoir, notamment parce que Thierry Breton, à présent Commissaire de l’Union européenne et à ce titre, un des directeurs des politiques de l’Union, fait partie des raisons de la débâcle : en effet, il prend les rênes d’Atos en 2009 et jusqu’en 2019.

La dette à long-terme (qui cause à présent le danger de faillite) passe alors de 416 millions d’euros en 2013 à 2,6 milliards à présent. La part de la dette qui arrive à maturité dans les 12 prochains mois augmente, de 106 millions d’euros en 2013, à 2,9 milliards d’euros aux chiffres de décembre 2022. Selon les actualités, la société doit plus de 3 milliards d’euros de dette à maturité à fin 2025.

En plus de la dette, l’entreprise subit des pertes de fonds en trésorerie, à hauteur de plus d’un milliard d’euros en 2023.

Le groupe génère, en théorie, de l’ordre de 400 à 500 millions d’euros d’excédent par an, une fraction de la dette, même sans prendre en compte le risque de dépenses élevées pour une réorganisation de l’entreprise.

De plus, les ventes baissent, en particulier en Amérique du Nord. En dollar, elles reculent ainsi de 20 % sur un an.

La société fait concurrence à des géants comme Amazon et Google dans le domaine du cloud. Selon les infos, elle a aussi des activités en lien à la cybersécurité du gouvernement.

La perte d’Atos – en cas de vente des activités à la casse par exemple – crée une perte d’emprise des dirigeants sur le monde de l’informatique.

Sans surprise, le gouvernement français entre dans la partie : il met en avant l’idée d’un rachat d’une partie des activités d’Atos par Airbus, une entreprise de l’entourage des dirigeants.

Les Echos rapportent ainsi :

“Depuis janvier, l’avionneur franco-allemand Airbus est officiellement sur les rangs pour reprendre BDS [la partie des activités dans le cloud et la cybersécurité], avec une offre correspondant à une valeur d’entreprise comprise entre 1,5 et 1,8 milliard d’euros … Selon nos informations, l’option Airbus aurait les faveurs de Bercy parce que les activités seraient plus complémentaires et permettraient de développer l’avionneur dans les jumeaux numériques.”

Le gouvernement veut le maintien des activités d’informatique à l’intérieur du pays, sous le contrôle des dirigeants :

“En tout cas, Bruno Le Maire semble sous-entendre qu’il compte dissuader tout repreneur étranger de mettre la main sur cet actif sensible. Cela pourrait-il passer par une nationalisation, comme le proposaient des parlementaires il y a encore quelques mois ? Des offres par des groupes étrangers auraient été découragées, selon nos informations…”

Capitalisme de connivence

Le gouvernement préfère le maintien du contrôle sur les activités dans l’économie, et trouve en général des prétextes à des sauvetages, ou des subventions. L’Union européenne crée – par exemple – des barrières aux échanges afin, selon elle, de protéger l’industrie des renouvelables. Les dirigeants protègent le citoyen de la concurrence !

Selon Montel News,

“Les gouvernements nationaux devront tenir compte des critères non liés au prix dans leurs appels d’offres d’énergies renouvelables, selon un projet de loi sur l’industrie à zéro émission nette (NZIA) approuvé par les représentants de l’UE mardi en fin de journée…

Les gouvernements devront tenir compte de ces critères pour au moins 30% de volumes appelés, ou pour jusqu’à 6 GW/an, a déclaré le Parlement européen…”

Comme avec Atos, les dirigeants veulent le maintien du contrôle sur une industrie, et mettent en place des blocages au fonctionnement du marché – contre la concurrence.

Commodément, un livre sort actuellement en librairies, en soutien à la participation de gouvernements dans le marché. L’auteur, Naomi Oreskes, professeur à l’université de Harvard, veut plus de régulations, et de barrières à la création d’entreprise.

Elle fait une interview pour FranceTVInfo, en promotion du livre, Le Grand Mythe : comment les industriels nous ont appris à détester l’État et à vénérer le libre marché.

Elle évoque par exemple les causes – selon elle – de la crise de 2008 : bien sûr, c’est le manque de régulation !

Elle explique même :

“Alors la déréglementation financière va démanteler des mesures qui avaient été mises en place en termes bancaires après la Grande Dépression. Ça, ça va être complètement démantelé et comme par hasard, en 2008, une grande crise financière arrive. Et nombreux sont les économistes qui pensent que s’il y a eu cette crise en 2008, c’est probablement parce qu’on a eu ces garde-fous qui ont été supprimés à ce moment-là.”

Les marchés, en général, ajustent l’offre et la demande via le mécanisme des prix. En revanche, ils peuvent aussi provoquer des échecs pour les dirigeants, comme la faillite d’Atos, ou l’éclatement de la bulle de l’immobilier en 2008 – le résultat d’années de stimulation des crédits pour l’achat de logements par les banques centrales, et le gouvernement américain.

Les marchés évaluent la valeur des actifs, comme l’immobilier, selon la réalité de l’offre et de la demande. Ils mènent aussi à la faillite d’entreprises, dont l’échec des favoris du gouvernement – comme Atos.

L’opposition au mécanisme de marché provient non d’une préoccupation pour le bien du citoyen contre la menace de la concurrence – mais d’une volonté de contrôle par les dirigeants. Elle fait partie du capitalisme de connivence, c’est-à-dire le transfert de la richesse d’un pays vers une poignée de gens aux commandes, sous couvert de capitalisme.

Dans mes écrits réguliers, je partage des idées de placements – pour la recherche de gains et la protection de notre patrimoine. Nous évitons les renouvelables, l’hydrogène, et, justement, les entreprises comme Atos ou Airbus. Vous pouvez me suivre gratuitement en vous inscrivant ici.

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Mohamed Khatib : « Samidoun soutient toutes les formes de résistance palestinienne »

Interdite en Allemagne, censurée en France et en Belgique, Samidoun, l'association d'aide aux prisonniers politiques palestiniens, n'a plus voix au chapitre depuis le 7 octobre. Son porte-parole Europe, Mohamed Khatib, […]

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Hausse de l’or, chute des métaux de batteries, et idées de placements

Par : h16

Un article de Henry Bonner

Le CAC 40 baisse un peu sur un mois. Les perspectives pour les taux d’intérêt mènent le jeu. À présent, la direction des taux sur les obligations change de direction : ils grimpent depuis le Nouvel An, et les taux sur les obligations à 10 ans de maturité du Trésor français passent de 2,4% le 27 décembre à 2,8% à date du 18 janvier.

D’autre part, des turbulences dans l’économie se fond déjà sentir du côté des prix : actuellement, les salaires grimpent, et compensent une partie de la perte de pouvoir d’achat de l’euro. En revanche, cette hausse s’ajoute ainsi aux autres facteurs derrière les hausses de prix. En effet, la majorité des gens travaillent dans les services… et les sociétés de services facturent les hausses de salaires aux clients.

La progression des prix en décembre augmente par rapport à novembre.

Les données retardent peut-être le retour des plans de relance, via les baisses de taux et rachats d’obligations. Le prix de l’or baisse un peu, mais l’once reste au-dessous des 2.000 $ l’once. Les particuliers prennent refuge sur l’or en temps de détresse.

Par contre, en périodes de crise, les actifs subissent les conséquences du dégonflement de bulles dans les marchés. Par exemple, le dégonflement de la bulle dans le lithium – et autres métaux de batteries – déclenche l’attention des journaux.

Ainsi dans les Echos, on trouve ceci :

“La chute a été aussi brutale et rapide que l’envolée. Les cours du lithium ont dégringolé de 80 %, passant de 75.000 dollars à 13.500 dollars en 2023. Le prix avait même atteint 84.500 dollars en novembre 2022. L’or blanc a été pris en tenaille par le ralentissement de la hausse de la demande, lié à un coup de frein sur le marché des voitures électriques en Chine et un déstockage massif des industriels chinois.”

Ce dégonflement touche la totalité des métaux liés aux énergies “renouvelables”.

Le graphique ci-dessous montre la performance de l’indice Sprott de minières de Lithium (LITP), en baisse de 50 % sur un an. L’indice Wisdom Tree des métaux de batteries (WATT), composé surtout de l’aluminium, le cuivre, le nickel, et le zinc, baisse de 29 % sur la période.

Une dévaluation de la devise revient à une hausse de la quantité d’argent en circulation, et tire en général les prix vers le haut. En revanche, beaucoup de secteurs et d’actifs perdent tout de même pied, lorsque vous prenez en compte la valeur de la devise. En effet, la consommation baisse en raison de la perte de pouvoirs d’achat, et les entreprises souffrent des hausses de prix des matériaux et de la main-d’œuvre. Pour cette raison, les actions en Bourse et la plupart des matières premières peuvent en fait baisser en valeur dans une dévaluation…

L’or fait partie des recommandations prioritaires de mon équipe. Il ne souffre pas du risque d’une perte de consommation dans l’économie, puisqu’il sert d’outil d’épargne.

La période de Stagflation, de 1964 à 1980 environ, montre en particulier l’avantage de l’or sur d’autres types d’actifs, au cours d’une dévaluation.

Avantage de l’or sur les actions en Bourse

Le graphique ci-dessous montre la performance du Dow Jones (en bleu), et du prix de l’once d’or (en orange), sur la période de Stagflation, de 1964 à 1980. L’once d’or finit en hausse de 1770 %.

L’indice des actions, le Dow Jones, finit en hausse de 10 % sur la période, sans tenir compte de la dévaluation du dollar. En réalité, la performance des actions revient à une chute de plus de moitié de leur valeur sur la période, lorsque vous prenez en compte la chute de la valeur du dollar. Le graphique ci-dessous montre le Dow Jones, lorsque vous ajustez pour la hausse de l’indice des prix.

Dans le cas d’un retour aux conditions des années 70, avec un ralentissement de l’économie, et une dévaluation des devises en raison des déficits et plans de relance, le prix de l’or a des gains en vue.

Depuis le début de l’année, je parle aux lecteurs de ma lettre gratuite, d’un certain type d’action pour les paris sur l’or : les sociétés de royalties.

Des actions de “royalties” sur l’or

Des entreprises d’investissement achètent des royalties chez des sociétés d’exploration ou de minage. Elles ont alors droit à un pourcentage des revenus ou de la production de minerai sur une zone de terrain en particulier, ou d’un gisement.

L’avantage de fonds derrière les contrats de royalties provient de l’absence de coûts ou de la possibilité de pertes pour l’acquéreur. En effet, dans le pire des cas, la mine ne produit pas de minerais, ou ne génère pas assez de revenus par rapport au coût d’acquisition du contrat. En revanche, le détenteur n’a pas besoin de mettre plus d’argent en jeu au fil du temps. Contre un paiement à l’instant présent, il peut bénéficier de revenus, qui grimpent avec le rythme de production et la hausse des prix des métaux, à perpétuité.

La plupart des actifs financiers ont aussi des coûts de maintenance, qui signifient que le détenteur fait parfois faillite, ou doit contracter de la dette, en attendant l’arrivée de revenus. Par exemple, le propriétaire d’un immeuble porte des coûts de main-d’œuvre, d’assurances, de chauffage et d’électricité, en plus de la charge des crédits pour l’acquisition. Il a besoin de mettre en location son bâtiment aussi rapidement que possible pour couvrir les frais.

Le détenteur du contrat de royalty, en revanche, n’a pas de coûts au fil du temps. Il ne participe pas aux coûts de maintenance ou d’opération. En général, le contrat donne droit à un pourcentage de la production, en volume. Ainsi, la hausse des coûts d’opération – en raison de l’augmentation des salaires, assurances, énergies, et prix du matériel – ne réduit pas le rendement du contrat de royalty.

Par exemple, Franco-Nevada, la plus grosse société du secteur, génère plus de 900 millions $ de bénéfice en 2023, avec seulement 45 employés. Les géants du secteur, comme Franco-Nevada, Wheaton Precious Metals, et Royal Gold, génèrent des marges de l’ordre de 70 ou 90 % sur les opérations, ce qui leur permet de payer des dividendes en hausse au fil du temps. Vous pourrez voir l’historique des dividendes de Royal Gold, par exemple, ci-dessous. Le dividende grimpe chaque année depuis l’an 2000, sans exception.

Ces types d’opportunités font partie des thèmes dont je parle dans ma lettre quotidienne, qui est gratuite. En vous inscrivant ici, je vous enverrai aussi notre dossier gratuit avec nos recommandations pour vous placer sur l’or.

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Denmark, Israel and the Malleableness of Virtue 

By Wissam el-Khalil With the world focused on the suffering of Palestinians as Israel disproportionately reacts to the attacks of October 7th, the Danish government...

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2024 : le retour des promoteurs d’actions et d’immobilier

Par : h16

Un article de Henry Bonner

Le marché observe actuellement une hausse des actifs, avec la fin du resserrement par les banques centrales. Après une hausse de 15 % du CAC 40 pour l’année, les conseillers en actions en Bourse ou en investissement dans l’immobilier promettent plus de gains à l’avenir.

Le gros du gain a lieu grâce aux entreprises de technologies américaines. L’indice Nasdaq des 100 valeurs tech les plus importantes grimpe de près de 70 % pour l’année. À l’opposé, le secteur des banques termine en baisse pour l’année. Sans surprise, la presse remet donc en marche la promotion d’actions en Bourse et de placements en immobilier.

Sur le site Entreprendre, le président de l’agence immobilière Étoile donne des arguments pour l’immobilier. La demande de logements grimpe sans cesse, explique-t-il :

“Le problème actuel du logement – et c’est mondial – est la pénurie d’offre. Il y a une pénurie d’environ 4 à 5 millions de logements en Amérique depuis 2019. On estime, pour la France et l’Allemagne, à 400.000 les besoins de logements neufs par an. Cet objectif est loin d’être atteint.”

Ainsi et toujours selon lui, la hausse des prix depuis des années, dans l’immobilier, ne crée pas le risque de bulle :

“Le marché immobilier actuel n’est pas spéculatif, les prix se justifient par une demande élevée avec la pénurie de biens sur le marché. La politique monétaire des banques centrales n’a qu’un effet marginal sur le prix des logements. L’ajustement se réalise sur le volume des ventes.”

Selon sa tribune, les prix grimpent même sans l’aide de baisses de taux d’intérêts. Le prix de la pierre grimpe, même si les revenus stagnent. Mieux encore, l’auteur propose des subventions à l’achat !

“Il s’ensuit un effet d’exclusion à la propriété immobilière d’une partie de la population à revenus moyens. À se tromper sur les causes, on se trompe sur les remèdes. Les pouvoirs publics doivent être extrêmement attentifs au soutien de la dynamique du logement et à l’investissement privé.”

En pratique, les émissions de crédits aux acheteurs dépendent des taux de la banque centrale. La création de crédit baisse en raison de la hausse de taux, comme le montre le graphique de la Banque de France, ci-dessous.

Dans un marché sans intervention, l’offre et la demande arrivent à l’équilibre au fil du temps, via la production de plus de biens, ou la hausse des prix. Mais voilà : la pierre bénéficie d’un soutien de la part des banques centrales depuis 20 ans et sans la subvention des baisses de taux d’intérêt, on peut prévoir que le marché aura quelques difficultés.

En revanche, entre les promoteurs, agents, et propriétaires, beaucoup de gens veulent un regonflement de la bulle à coups de crédit. Pour l’instant, ils tirent profit de la prévisible baisse de taux. La création de crédit revient à la mode.

Les Echos expliquent ainsi :

“En une année à peine, les conditions ont totalement changé sur le marché du crédit immobilier. Fin 2022, les clients se précipitaient chez leurs courtiers pour essayer de décrocher un prêt avant que les taux ne s’emballent, mais les banques rechignaient à prêter.

En cette fin d’année 2023, c’est tout l’inverse. Les banques ont ressorti leurs plaquettes commerciales. Et cela commence à se voir. Après avoir chuté de façon quasi ininterrompue depuis le printemps 2022, la production de crédit serait repartie à la hausse en novembre, selon la Banque de France, à 9,8 milliards d’euros.”

Promotion des placements en Bourse

De même, l’optimisme revient pour les actions en Bourse après les gains de l’année… Par exemple, le journal Ouest-France donne des pistes au lecteur pour un placements en actions.

“Fondateur de la société angevine Alti Trading, qui forme le grand public à l’investissement boursier, Alexandre Leclair publie un premier ouvrage dans lequel il donne des bases pour se lancer.

La promesse est alléchante. Sur la couverture de son livre, paru en septembre dernier, Alexandre Leclair invite ses lecteurs à gagner de l’argent grâce aux marchés financiers. Rien de vénal ni de suspect là-dedans selon l’Angevin, qui cherche plutôt à démystifier un certain nombre de préjugés sur l’investissement financier.”

Les Echos publie un article sur les “7 chiffres fous des placements en actions.” Ils montrent au lecteur l’intérêt de l’achat d’actions. Ils citent par exemple une étude selon laquelle “[les] placements [en Bourse], réalisés sur le long terme, génèrent largement plus de profits que toutes les autres classes d’actifs.”

Sur l’immobilier, les actions en Bourse, ou les cryptos, la plupart des gens prennent un intérêt aux investissements lors des périodes de hausse. La presse rejoint en général les modes du moment.

Signe d’un sommet de bulle

Mon équipe suit le ratio du Dow Jones au prix de l’once d’or, que vous voyez ci-dessous. Selon nous, le ratio montre la cherté des actions en rapport à la richesse des particulier dans la réalité (le pouvoir d’achat de l’once d’or reste plus ou moins la même au fil du temps).

Le ratio affiche 18, en haut de la bande. Un repli attend les actions à l’avenir, du moins lorsque vous prenez en compte le pouvoir d’achat de la devise.

Le Bien du citoyen

Sur le papier et pour rappel, les autorités agissent pour le bien de tous. Par exemple, par la loi, les fabricants vont devoir installer des limiteurs de vitesse dans les voitures à partir de 2024. Les autorités souhaitent la sécurité du citoyen !

De même, elles veulent la prospérité de chacun, et créent ainsi les conditions pour des hausses dans les actifs. Les gens touchent ainsi des plus-values et ont des gains en portefeuille. Les intermédiaires comme les agents immobilier (comme l’auteur de la tribune précédente), ou les brokers touchent des frais. Des banquiers touchent de primes sur les émissions de prêts.

Comme avec les limiteurs de vitesse, les autorités influencent les comportements des particuliers.

Pourtant, leurs interventions dans l’économie font en général plus de mal que de bien.

Le marché réagit à l’offre et à la demande, et ajuste les prix des ressources en conséquence. Or, dans ce cadre, l’injection d’argent ne fait que créer une illusion de demande, sans fondement dans la réalité. En particulier, avec plus d’argent en circulation, la devise baisse en valeur. Les gens aiment les hausses des prix dans la Bourse… mais pas pour les biens en supermarchés !

Le gouvernement crée alors plus de mesures, contre les hausses de prix en rayons.

Le blog d’Olivier Dauvers explique ::

“Au cœur de l’été, lorsque la shrinkflation [baisse de la quantité de produit par unité, sans baisse de prix] s’est invitée dans le débat public, Bruno Le Maire et Olivia Grégoire avaient promis d’y apporter une réponse réglementaire. C’est (presque) chose faite. Selon BFM, Bercy a notifié à la Commission européenne un projet d’arrêté pour obliger à informer les consommateurs en cas de shrinkflation.“

Le blog montre une affiche dans un rayon de supermarché qui explique :

“Ben’s Original profite de la situation inflationniste pour augmenter de manière injustifiée le prix de certains de ses produits. Notre rôle est de vous proposer vos marques préférées mais aussi de vous alerter de ces comportements qui vous sont défavorables.”

La pierre grimpe en prix en raison de la demande, disent-ils. Les actions profitent de l’essor des entreprises au fil du temps. Pourtant, les hausses de prix en rayons est “injustifiée,” disent-ils. Eh oui : les gens veulent des subventions au prix des logements et des actions en Bourse, mais des contrôles des prix pour les biens en rayons.

Selon mon équipe d’analystes, les taux d’intérêt et les prix en magasins entrent dans une phase de hausse pour au moins une décennie.

Le resserrement des taux des 18 derniers mois marque un tournant sur la durée. L’optimisme de la Bourse et des investisseurs en immobilier se dirige vers une confrontation probablement douloureuse à la réalité.

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L’or, protection contre les déboires des devises

Par : h16

Un article de Henry Bonner

Le vendredi 1er décembre, les prix de l’or ont atteint des records : 2072 dollars et 1903 euros l’once. Le lundi suivant, le 4 décembre, l’or remettra cela en dépassant en dollar ce nouveau record, en atteignant atteint 2135 dollars l’once. Ces récents cours étonnent la plupart des commentateurs.

Cependant, les banques centrales, notamment dans des pays en marge des grandes puissances, achètent de plus en plus d’or. Selon le World Gold Council :

“La demande d’or par les banques centrales ne s’est pas relâchée au troisième trimestre, ce qui complète une première moitié de l’année déjà record. Les réserves d’or officielles ont grimpé de 337 tonnes, soit une hausse 120 % plus élevée que le trimestre précédent, et le second trimestre d’achats les plus importants depuis le troisième trimestre de 2022. Sur l’année, les banques centrales ont acheté pour une somme nette incroyable de 800 tonnes, soit 14 % de plus que sur la même période de l’année dernière.”

Les investisseurs particuliers, par contre, vendent de l’or, ce qui entraîne une baisse des réserves d’or dans les fonds d’investissement :

“Au mois de novembre, les retraits depuis les fonds d’investissement en or ont continué, si bien qu’ils ont perdu 14 milliards de dollars sous gestion pour l’année. Les fonds européens connaissent le plus gros des retraits. L’Amérique du Nord connaît aussi de fortes pertes de fonds sous gestion dans l’or. L’Asie est la seule région où l’arrivée d’investissements sur l’or continuent de dépasser les retraits.”

Ci-dessous, vous pouvez voir un graphique émanant d’un spécialiste, le fonds Sprott. Vous y avez les achats d’or par les fonds d’investissement (en bleu) et les banques centrales (en orange), en tonnes.

Le graphe est assorti de ce commentaire :

« Sur 12 mois glissants, les banques centrales ont acheté à un rythme de 1225 tonnes tandis que les fonds et les intervenants sur les marchés à terme ont vendu à un rythme de 288 tonnes, ce qui est l’écart le plus important depuis que ces données sont disponibles. Nous notons aussi qu’historiquement, les comportements des investisseurs et des banques centrales sont très différents. »

Mais évidemment, ce ne sont pas Jerome Powell ou Christine Lagarde qui achètent de l’or… Ces achats proviennent de pays en marge des grandes puissances.

Dans son édition papier du mardi 5 décembre, Le Figaro publie une page consacrée à l’or et titrée « Tensions géopolitiques et espoirs de baisses des taux font flamber l’or ». Le quotidien cite les principales banques centrales acheteuses d’or – Chine, Inde, Russie, Turquie, Égypte, Qatar, Ouzbékistan – et oublient commodément de citer quelques pays moins exotiques, comme la Pologne…

L’or, protection contre les déboires de la devise

Les intervenants cités sont plutôt haussiers sur l’or mais Le Figaro conseille à ses lecteurs d’avoir seulement 1% à 2% de son patrimoine consacré à l’or comme « protection contre les crises ». Eh oui : la presse évite de faire la promotion de l’or… et met en avant des positions de sécurité comme les assurances-vie, l’immobilier, ou des livrets à taux garanti.

C’est logique : le pouvoir (dont la presse est une des courroies de transmission) souhaite contrôler la monnaie. L’or a le terrible défaut d’être une monnaie indépendante du pouvoir.

Mon groupe et moi vous conseillons d’avoir bien plus d’or que 1% ou 2% dans votre patrimoine financier. C’est votre assurance contre l’érosion inévitable des grandes devises fiduciaires sous l’effet des « politiques monétaires ». Cette érosion va sans doute connaître un emballement.

Jerome Powell, Christine Lagarde, et compagnie reviennent déjà à leurs penchants naturels à la facilité : baisse des taux et reprise de la création monétaire sont au menu. En somme, la quantité d’argent en circulation, dans les devises comme l’euro et le dollar, repartent vers la hausse.

Le prix de l’or suit en général la création monétaire, comme vous le voyez ci-dessous pour la quantité de dollars (en vert) – au sens de l’agrégat M2 – et le prix de l’or (en jaune).

Regonflement de la bulle des crédits

Des prétextes pour la dépense apparaissent tout le temps dans la presse, souvent de la part de Think Tanks et ONGs en ligue avec le gouvernement. Par exemple, le gouvernement annonce 110 milliards d’euros de dépenses en rapport avec les frayeurs climatiques – dirigées vers les ménages, les entreprises, et le gouvernement – à partir de 2030. Pourtant, le gouvernement n’hésite pas à mentir de façon détendue en prétendant que ces dépenses sont en fait des économies !

Un groupe d’analyse publie un rapport sur les coûts du dérèglement du climats. L’étude fait partie d’une commande par le gouvernement. Sans surprise, elle soutient les dépenses ; l’agence ADEME chiffre à 260 milliards d’euros par an le coût du problème des émissions de carbone, pour l’économie en France. Voilà un rapport qui tombe à pic, puisqu’il justifie opportunément l’ampleur des dépenses sur le climat…

Des ONGs, Think Tanks, et la presse continuent donc les encouragements à la dépense – pour les renouvelables, pour les aides et les protections à l’industrie, ou pour les soutiens aux ménages. La COP, par exemple, termine avec des promesses de dépenses et financements – de la part des participants – à hauteur de 83 milliards de dollars, selon Les Echos. Les projets dans les renouvelables comptent sur un regonflement de la bulle de crédits, via l’assouplissement des taux.

En somme, le gouvernement français prépare le terrain aux déficits sur la durée.

Comme le rapporte Marianne :

“La France exigera à Bruxelles que soit introduite « une flexibilité » dans le rythme de réduction des déficits publics excessifs pour les pays membres de l’Union européenne 5(UE), a annoncé le ministre de l’Économie et des Finances lors d’un point presse ce 7 décembre.”

En-dehors du gouvernement, la plupart des entreprises tirent profit d’un accès à des crédits. La dette des entreprises américaines qui arrive à maturité, chaque année, devrait doubler à 2025, pour atteindre 1.000 milliards de dollars. En zone euro, elle devrait doubler pour atteindre environ 400 milliards d’euros, selon Oxford Economics. La pression en faveur de la création d’argent, via les déficits, l’endettement, et l’abaissement des taux, monte chez les entreprises et dans la presse.

En pratique, le record du prix de l’or, comme le rebond du Bitcoin, reflètent ces attentes de création d’argent dans un avenir proche.

Je peux vous envoyer un dossier offert de la part de mon équipe avec quelques conseils sur comment vous placer sur l’or. Cliquez ici pour le recevoir.

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Samantha Power à Gaza

Réseau Voltaire. Samantha Power a annoncé que les États-Unis donneraient 26 millions de dollars supplémentaires pour Gaza, s’ajoutant aux 100 millions déjà annoncés par le président Joe Biden.

5 “pistes” pour vos placements

Par : h16

Un article de Henry Bonner

Au rez-de-chaussée de l’hôtel à Dublin où je me trouve, un établissement aux goûts du jour, la moitié des personnes travaille sur des ordinateurs portables, tandis qu’une personne porte un masque chirurgical… à présent un signe de faiblesse du cerveau.

Dublin profite de beaucoup de modernité, en raison d’un essor des investissements dans les bâtiments de bureau, de logements, et de l’infrastructure de transports – dont les ponts et les autoroutes – sur les deux dernières décennies.

À présent, l’Irlande a le plus grand revenu par habitant de tous les pays d’Europe, ce qui montre surtout l’impact des revenus des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) sur les statistiques. Elles déclarent les revenus à l’intérieur du pays pour des raisons de fiscalité.

En principe, comme l’ont écrit des gens comme Adam Smith et Frédéric Bastiat, la prospérité d’un pays dépend non pas des efforts ou du travail des bureaucrates, mais des particuliers, chacun dans la gestion d’un projet, d’une entreprise, ou d’un ménage, sans la nécessité d’une direction par une poignée d’élus, de ministres, ou de fonctionnaires.

Pourtant, dans la réalité, beaucoup de richesses dont disposent les individus provient non pas d’un effort, ni de la création d’un bien ou d’un service, mais d’une distribution ou d’un privilège de la part des dirigeants.

L’entrée de l’Irlande dans le système de l’euro, les taux d’intérêts à raz-le-plancher depuis des années, et les questions de fiscalité des entreprises, contribuent à l’enrichissement des promoteurs et spéculateurs en immobilier autour de Dublin. De même, les soutiens à l’accès au crédit – en France – profitent au secteur de la construction et de la vente de logements. Cependant, avec déjà un début de difficultés pour les acteurs du secteur, le gouvernement propose des mesures de sauvetage avec des subventions à la création de crédits.

Le monde des startups et de la technologie en général profite du gonflement d’une bulle dans les marchés depuis des années.

Avec la fin des hausses de taux par les banques centrales, les actions de technologie reprennent des couleurs du jour au lendemain. Le Nasdaq grimpe de 10% sur un mois, en raison de l’optimisme pour un retour des mesures d’assouplissement sur les marchés. Puisque beaucoup d’acteurs dans le secteur manquent de profits, l’accès à des capitaux – via des levées de fonds ou la dette – fait partie du mode de fonctionnement du secteur de la technologie. Sam Altman – de nouveau le PDG du groupe OpenAI – annonce la nécessité de 100 milliards de dollars d’investissements pour les futurs développements de ChatGPT.

Des zombies, comme WeWork et l’application d’assurances Luko, font faillite. Pourtant, en dépit des faillites des entreprises, les acteurs individuels dans la débâcle gagnent souvent des fortunes.

L’argent de leurs années de salaires, les primes, et la vente d’actions – via des levées de fonds chez des investisseurs ou créanciers – reste dans les comptes en banque fondateurs et gérants… De plus, ils conservent des réseaux de contacts et une notoriété dans le milieu des startups et des incubateurs.

Ces bulles entraînent ainsi un dérèglement des incitations dans l’économie : les entrepreneurs et les financiers exploitent le gonflement de la bulle, puis laissent à quelqu’un d’autre les pertes à venir lors de la phase de dégonflement. L’application d’assurance Luko cumule ainsi 70 millions d’euros de levées de fonds depuis sa création en 2016, mais elle a une dette de 45 millions d’euros. Selon les révélations de la procédure de sauvegarde, l’assureur Allianz attribue une valorisation de 8 millions d’euros au groupe.

Pour ceux qui comprennent ces dérèglements, cela peut être une opportunité de profits ; c’est ce que fait mon équipe. Par exemple, la fermeture du nucléaire et la crise des énergies depuis la réouverture mènent à des gains de 1.681% chez Consol Energy, une société de charbon, sur les 3 dernières années. Peabody Energy, qui est aussi dans le charbon, a fait un gain de 735%. Et Hallador Energy, toujours dans le charbon, grimpe de 1.367%. En bref, les déformations de l’offre et de la demande à la suite de décisions purement politiques peuvent profiter à nos portefeuilles.

Je peux vous envoyer un dossier gratuit sur les 5 “pistes d’investissement” que nous suivons… Rentrez juste votre adresse mail sur ce lien.

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Les quatre guerres

“Il n’y a jamais eu de guerre prolongée dont un pays ait tiré profit.” – Sun Tzu

L’article Les quatre guerres est apparu en premier sur Strategika.

La guerre des Civilisations et le Terrorisme relèvent de la même mystification

par Mohamed Belhoucine. Le terrorisme est un concept inventé par Huntington, entretenu et alimenté par les puissances impérialistes, un alibi pour créer l’État d’exception au but de se dispenser du droit.

Un massacre à Saint-Germain-des-Prés

Par : h16

Un article de Henry Bonner

Comme l’expliquent des penseurs comme Bastiat ou Adam Smith, l’amélioration du niveau de vie au fil du temps n’est que le résultat du travail et de l’effort d’individus : tout le monde gagne à la coopération et au commerce.

Pourtant, en dépit des avantages évident de cette coopération et du commerce, une partie des individus choisit malgré tout de ressortir à la violence, la spoliation, la destruction des biens et des vies des autres.

Les habitants de Gaza, par exemple ou ceux d’une partie de l’Ukraine subissent actuellement une dégradation de leur niveau de vie, pour le dire de façon euphémistique. D’un côté et de l’autre du conflit, des dirigeants ont fait le choix de la violence, de l’envoi et de l’utilisation d’armes, du soutien à ces moyens, ce qui provoque destructions et accroît le nombre de morts.

Or, en réalité, l’écrasante majorité des individus n’ont ni l’argent ni le temps (ni même l’envie) d’envahir un territoire ennemi, d’aller y commettre des massacres et des destructions. D’ailleurs, ils n’ont pas non plus la capacité de prendre de force des biens à d’autres, et n’ont que peu d’emprise sur les choix d’autrui : à l’exception du rare voleur hardi, ils ne peuvent pas par exemple retirer la chaudière à gaz du voisin, et lui imposer une pompe à chaleur à la place…

Si l’on y réfléchit bien, en l’absence de dirigeants et de gouvernements, les individus ont assez peu accès à l’usage de la force contre les autres. De façon très majoritaire, leur prospérité dans la vie dépend le plus souvent du travail, de l’effort, et d’un minimum de discipline. Heureusement : la coopération et l’échange génèrent bien plus de richesse – pour la plupart des gens – que la violence contre les autres.

D’autre part, on se doit de noter que le gouvernement ne porte pas l’intégralité de la responsabilité de l’usage raisonné de la violence.

Le soutien de la presse aux interventions

En effet, au-delà des gouvernements, la presse, par exemple, soutient facilement ces mesures, tant dans le domaine de la guerre que dans l’économie.

Presque sans exception, les articles et tribunes de la presse reviennent à des communications en faveur d’une intervention, au profit d’un groupe d’acteurs – d’entreprises, d’ONGs, d’universités, de fonctionnaires.

C’est donc sans surprise que la presse soutient assez régulièrement les aides éventuellement militaires. Dans le domaine de l’économie, elle réclame plus de gâchis sur les renouvelables, et le redoublement de subventions pour des zombies.

La presse offre un outil de communication pour les initiatives des dirigeants dans la production d’hydrogène, batteries ou même – comme récemment – le lancement de satellites : l’inénarrable Commissaire en charge du marché européen, Thierry Breton, après avoir frétillé d’aise suite à la mise en place d’une politique de censure des réseaux au prétexte de la désinformation, et l’imposition du “chargeur unique” pour les smartphones et ordinateurs, passe à présent à la question de l’espace.

La Tribune nous rapporte ainsi :

« La politique des lanceurs doit être définie et pensée dans le cadre de l’Union européenne »

Ben voyons. Et toujours sans surprise, la presse offre en général peu de critiques des arguments des dirigeants en faveur d’interventions. Loin d’être un quatrième pouvoir qui s’opposerait, la presse et le gouvernement agissent le plus souvent en parallèle, avec les mêmes types d’idées et de motivations.

Ils bénéficient de fait, d’une façon ou d’une autre, d’une certaine emprise sur l’opinion des citoyens. Ils peuvent diriger la fureur de la population contre des boucs-émissaires, et font la promotion de subventions et interventions dans l’économie, et de l’implication dans des conflits à travers le monde.

Les dirigeants usent, à travers les siècles, des croyances et des biais des individus dans toute la population pour ainsi gagner en pouvoir et en soutien auprès du plus grand nombre de gens. À l’extrême, ce mélange de la recherche de pouvoir et l’embrasement de l’opinion – incité par la presse et les dirigeants – mènent à des destructions, voire des massacres…

Un massacre à Saint-Germain-des-Prés

Pour expliquer l’importance du contrôle de l’opinion, et la raison de l’alliance entre les dirigeants et la presse, je publie ce mois-ci une série de dossiers gratuits pour mes lecteurs. Je donne l’exemple d’un massacre dans l’histoire de la France, à Saint-Germain-des-Prés : sous l’effet des croyances et biais de la population, et avec l’encouragement des dirigeants, des foules en proie à des délires dans l’air du temps tueront ainsi en quelques jours des milliers de concitoyens… rien qu’à Paris et ses alentours.

Pour bénéficier gratuitement des premiers dossiers de cette série, et recevoir les prochains gratuitement sur le restant du mois, inscrivez-vous simplement sur cette page.

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Gaza. Pathologies de la vengeance

Par : Adam Shatz

Comment penser ce qui s'est passé le 7 octobre 2023 et ses suites ? Comment mesurer le poids de l'histoire coloniale ? Comment sortir de l'impasse ? S'appuyant en particulier sur les écrits de Frantz Fanon, l'intellectuel Adam Shatz répond à ces questions dans une longue analyse.

Le 16 octobre, Sabrina Tavernise, animatrice d'un podcast du New York Times, The Daily, s'est entretenue avec deux Palestiniens dans la bande de Gaza. Elle a d'abord interrogé Abdallah Hasaneen, un habitant de Rafah, près de la frontière égyptienne, qui ne pouvait capter le signal que depuis son balcon :

Alors, dites-moi, Abdallah, nous parlions des frappes aériennes qui ont eu lieu depuis samedi dernier et puis, bien entendu, de l'attaque meurtrière du Hamas contre Israël. Comment interprétez-vous cette attaque ? Quelle est votre opinion ?

Abdallah Hasaneen lui répond :

On ne peut pas mettre des gens en prison, les priver de leurs droits fondamentaux et s'attendre à ce qu'ils ne réagissent pas. On ne peut pas déshumaniser les gens impunément... Je ne suis pas membre du Hamas et je n'ai jamais été un grand fan du Hamas... Mais ce qui se passe ici n'a rien à voir avec le Hamas.

Tavernise (un peu embarrassée) : « Mais alors ça a à voir avec quoi ? » Il lui explique :

C'est un nettoyage ethnique du peuple palestinien, ça concerne 2,3 millions de Palestiniens. C'est pour ça que la première chose qu'a faite Israël a été de couper l'eau, l'électricité et la nourriture. Le problème ce n'est pas le Hamas. Le problème c'est que nous avons commis l'erreur d'être nés Palestiniens.

Une tombe à ciel ouvert

La deuxième personne interviewée par Tavernise était une femme, Wafa Elsaka, récemment retournée à Gaza après avoir travaillé comme enseignante en Floride pendant 35 ans. Ce week-end-là, Elsaka avait abandonné son domicile familial après qu'Israël eut ordonné au 1,1 million d'habitants du nord de Gaza de quitter leurs domiciles et de se diriger vers le sud en prévision d'une invasion terrestre imminente. Des dizaines de Palestiniens périrent sous les bombes alors qu'ils empruntaient des itinéraires dont l'armée israélienne leur avait garanti qu'ils étaient sans danger. Elle déclare à la journaliste américaine :

Nous avons vécu 1948, et tout ce que nous demandons, c'est de pouvoir élever nos enfants en paix. Pourquoi faut-il que l'histoire se répète ? Qu'est-ce qu'ils veulent ? Ils veulent Gaza ? Que vont-ils faire de nous ? Qu'est-ce qu'ils vont faire de la population ? Je veux des réponses à ces questions, je veux en avoir le cœur net. Est-ce qu'ils veulent nous jeter à la mer ? Eh bien allez-y, faites-le, ne prolongez pas nous souffrances ! N'hésitez plus, faites-le... Avant, je disais que Gaza était une prison à ciel ouvert. Maintenant, je dis que c'est une tombe à ciel ouvert... Vous croyez que les gens ici sont vivants ? Ce sont tous des zombies.

Lorsque Tavernise a de nouveau interrogé Hasaneen le lendemain, elle lui a expliqué que toute sa famille s'était réfugiée dans la même pièce pour avoir au moins une chance de mourir ensemble.

Ces derniers jours, la situation à Gaza a atteint des extrêmes qui dépassent l'imagination, mais il n'y a là rien de vraiment nouveau. Dans un récit de 1956 intitulé « Lettre de Gaza », l'écrivain palestinien Ghassan Kanafani décrit son territoire comme « plus étouffant que l'esprit d'un dormeur en proie à un cauchemar effrayant, avec l'odeur singulière de ses rues étroites, l'odeur de la défaite et de la pauvreté ». Le héros de l'histoire, un enseignant qui a travaillé pendant des années au Koweït, rentre chez lui après un bombardement israélien. Il est accueilli par sa nièce et constate qu'elle a une jambe amputée : elle a été mutilée en essayant de protéger ses frères et sœurs de l'impact des bombes.

Pour Amira Hass, une journaliste israélienne qui a couvert Gaza pendant de nombreuses années, « Gaza incarne la contradiction centrale de l'État d'Israël — la démocratie pour certains, la dépossession pour les autres ; c'est notre nerf à vif ». Quand les Israéliens veulent maudire quelqu'un, ils ne l'envoient pas métaphoriquement « en enfer », mais « à Gaza ». Les autorités d'occupation l'ont toujours traitée comme une terre de frontière, plus semblable au Sud-Liban qu'à la Cisjordanie, et où elles appliquent des règles différentes, et beaucoup plus sévères.

Après l'occupation de Gaza en 1967, Ariel Sharon, alors responsable du commandement sud d'Israël, supervisa la « pacification » du territoire conquis, à savoir l'exécution sans procès de dizaines de Palestiniens (on ne sait pas exactement combien) soupçonnés d'avoir participé à la résistance, et la démolition de milliers de maisons. En 2005, le même Sharon présida au « désengagement » : Israël obligea huit mille colons à quitter la bande de Gaza, qui restait toutefois pour l'essentiel sous contrôle israélien.

Les motifs de l'opération « Déluge d'Al-Aqsa »

Depuis la victoire électorale du Hamas en 2006, elle est soumise à un blocus que le gouvernement égyptien contribue à faire respecter. « Pourquoi ne pas abandonner cette terre de Gaza et fuir ? », se demandait le narrateur de Kanafani en 1956. Aujourd'hui, une telle réflexion serait une pure fantasmagorie. Les habitants de Gaza — il n'est pas exact de les appeler « Gazaouis », puisque les deux tiers d'entre eux sont des enfants et des petits-enfants de réfugiés d'autres régions de la Palestine — sont en réalité captifs d'un territoire qui a été amputé du reste de leur patrie. Ils ne pourraient le quitter que si les Israéliens leur ordonnaient de s'installer dans un « couloir humanitaire » quelque part dans le Sinaï, et si l'Égypte se soumettait aux pressions américaines et ouvrait la frontière.

Les motifs qui ont présidé à l'organisation de l'opération « Déluge d'Al-Aqsa », comme le Hamas a baptisé son offensive, n'ont rien de très mystérieux : réaffirmer la primauté de la lutte palestinienne à un moment où elle semblait ne plus figurer à l'ordre du jour de la communauté internationale ; obtenir la libération des prisonniers politiques palestiniens ; faire échouer un rapprochement israélo-saoudien ; humilier encore davantage une Autorité palestinienne impuissante ; protester contre la vague de violence des colons de Cisjordanie ainsi que contre les incursions provocatrices de juifs religieux et de responsables israéliens dans la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem ; et, surtout, faire comprendre aux Israéliens qu'ils ne sont pas invincibles, qu'il y a un prix à payer pour le maintien du statu quo à Gaza.

Cette opération a obtenu un succès éclatant : pour la première fois depuis 1948, ce sont des combattants palestiniens, et non des soldats israéliens, qui ont occupé des villes frontalières et terrorisé leurs habitants. Jamais Israël n'a eu aussi peu l'air d'un refuge inviolable pour le peuple juif. Comme le soulignait Mahmoud Muna, propriétaire d'une librairie à Jérusalem, l'impact de l'attaque du Hamas a été «  comme si les cent dernières années avaient été condensées en une semaine ». Pourtant, cette rupture du statu quo, cette violente tentative d'établir une sorte de parité macabre avec la formidable machine de guerre d'Israël, a eu un coût, et il est énorme.

Les commandos du Hamas et du Djihad islamique, organisés en brigades d'environ 1 500 hommes, ont tué mille quatre cents personnes, dont 300 militaires et des femmes, des enfants et des bébés. On ne sait toujours pas pourquoi le Hamas ne s'est pas contenté d'avoir atteint ses objectifs initiaux. La première phase de l'opération « Déluge d'Al-Aqsa » était une guérilla classique — et légitime — contre une puissance occupante : les combattants ont franchi la frontière et la clôture qui encercle Gaza et ont attaqué des avant-postes militaires.

Les premières images de cet assaut, ainsi que les informations selon lesquelles ils avaient pénétré dans vingt agglomérations urbaines israéliennes, ont suscité une euphorie compréhensible chez les Palestiniens, tout comme la mort de centaines de soldats israéliens et la prise de pas moins de 250 otages. En Occident, il n'y a pas grand monde pour se souvenir que, lorsque les Palestiniens de Gaza ont manifesté à la frontière en 2018-2019 à l'occasion de ce qu'ils appelaient la « Grande Marche du retour », l'armée israélienne a massacré 223 manifestants. Mais les Palestiniens, eux, s'en souviennent, et le meurtre de protestataires non violents n'a fait que renforcer l'attrait de la lutte armée.

La deuxième phase de l'offensive du Hamas a toutefois été très différente. Rejoints par des habitants de Gaza, dont beaucoup quittaient leur ville pour la première fois de leur vie, les combattants du Hamas se sont livrés à une véritable orgie meurtrière. Ils ont transformé la rave party Tribe of Nova en bacchanale sanglante, un nouveau Bataclan. Ils ont traqué des familles dans leurs maisons, dans des kibboutz. Ils ont exécuté non seulement des juifs, mais aussi des Bédouins et des travailleurs immigrés (plusieurs de leurs victimes étaient des juifs bien connus pour leur travail de solidarité avec les Palestiniens, notamment Vivian Silver, une Israélo-Canadienne qui est aujourd'hui retenue en otage à Gaza). Comme l'a signalé Vincent Lemire dans Le Monde, « il faut du temps pour débusquer et tuer plus d'un millier de civils cachés dans les garages et les parkings ou réfugiés dans les chambres fortes1  ». Le zèle et la patience des combattants du Hamas font froid dans le dos.

Les racines de la rage

Rien dans l'histoire de la résistance armée palestinienne à Israël n'approche l'ampleur de ce massacre — ni l'attentat commis par Septembre noir aux Jeux olympiques de Munich en 1972, ni le massacre de Maalot perpétré par le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP) en 1974.2 Plus d'Israéliens sont morts le 7 octobre que pendant les cinq années de la seconde Intifada.

Comment expliquer ce festival de tueries ? La rage alimentée par l'intensification de la répression israélienne y est certainement pour quelque chose. Depuis un an, plus de 200 Palestiniens ont été tués par l'armée et les colons israéliens, dont de nombreux mineurs. Mais cette rage a des racines bien plus profondes que les politiques du gouvernement de droite de Benyamin Nétanyahou. Ce qui s'est passé le 7 octobre n'est pas une explosion, mais une action méthodique d'extermination ; la diffusion très calculée de vidéos des meurtres sur les comptes des réseaux sociaux des victimes suggère que la vengeance était l'une des motivations des commandants du Hamas : Mohamed Deif, le chef de la branche militaire de l'organisation, a perdu sa femme et ses deux enfants lors d'une frappe aérienne en 2014.

On se souvient de l'observation de Frantz Fanon selon laquelle « le colonisé est un persécuté qui rêve en permanence de devenir persécuteur ». Le 7 octobre, ce rêve s'est réalisé pour ceux qui ont franchi la frontière sud d'Israël : enfin les Israéliens allaient ressentir l'impuissance et la terreur qu'eux-mêmes avaient connues toute leur vie. Le spectacle de la jubilation palestinienne — et les démentis ultérieurs du Hamas concernant l'assassinat de civils — est troublant mais guère surprenant. « Dans le contexte colonial, écrit Fanon, le bien est tout simplement ce qui leur fait du mal. »

Ce qui a choqué les Israéliens presque autant que l'attaque elle-même, c'est que personne ne l'avait vue venir. Le gouvernement israélien avait été averti par les Égyptiens que la bande de Gaza était en état d'ébullition, mais Nétanyahou et ses collaborateurs croyaient avoir réussi à contenir le Hamas. Lorsque, récemment, les Israéliens ont déplacé un contingent militaire important de la frontière gazaouie vers la Cisjordanie, où les soldats étaient chargés de protéger les colons qui se livraient à des pogroms à Huwara et dans d'autres localités palestiniennes, ils pensaient ne pas avoir à s'inquiéter : Israël disposait des meilleurs systèmes de surveillance au monde et de vastes réseaux d'informateurs à l'intérieur de la bande de Gaza. La véritable menace, c'était l'Iran, pas les Palestiniens, qui n'avaient ni les capacités ni le savoir-faire pour organiser une attaque d'une quelconque importance.

Déjà à Philippeville en 1955

C'est cette arrogance et ce mépris raciste, nourris par des années d'occupation et d'apartheid, qui sont à l'origine de la « défaillance du renseignement » le 7 octobre. De nombreuses analogies ont été faites pour décrire l'opération « Déluge d'Al-Aqsa » : Pearl Harbor (1941), l'offensive du Têt pendant la guerre du Vietnam (1968), l'attaque égyptienne d'octobre 1973, qui a déclenché la guerre du Kippour, et, bien entendu, le 11 septembre 2001. Mais la comparaison peut-être la plus pertinente est un épisode crucial et largement oublié de la guerre d'indépendance algérienne : le soulèvement de Philippeville en août 1955.

Encerclé par l'armée française, craignant de perdre du terrain au profit des politiciens musulmans réformistes favorables à un règlement négocié, le Front de libération nationale (FLN) lança alors une attaque féroce dans la ville portuaire de Philippeville et ses environs. Des paysans armés de grenades, de couteaux, de gourdins, de haches et de fourches massacrèrent — parfois en les éventrant – 123 personnes, principalement des Européens, mais aussi un certain nombre de musulmans. Pour les Français, ces violences étaient purement gratuites, mais dans l'esprit des auteurs de ces actes, il s'agissait de venger les massacres à Sétif, Guelma et Kherrata de dizaines de milliers de musulmans par l'armée française, appuyée par des milices de colons, après les émeutes indépendantistes de mai 1945.

En réponse aux évènements de Philippeville, le gouverneur général français, Jacques Soustelle, un libéral que la communauté européenne d'Algérie considérait comme beaucoup trop proche des Arabes et indigne de leur confiance, mena une campagne de répression où plus de dix mille Algériens trouvèrent la mort. Avec cette réaction disproportionnée, Soustelle était tombé dans le piège tendu par le FLN : la brutalité de l'armée française poussa les Algériens dans les bras des insurgés, de même que la riposte féroce d'Israël risque de renforcer le Hamas, au moins pour un temps, et ce même chez les Palestiniens de Gaza qui n'apprécient guère le régime autoritaire des islamistes. Soustelle lui-même admit qu'il avait alors contribué à « creuser entre les deux communautés un abîme où coule un fleuve de sang ».

C'est un abîme similaire qui s'est creusé à Gaza aujourd'hui. Déterminée à surmonter son humiliation par le Hamas, l'armée israélienne ne s'est pas comportée de manière différente — ni plus intelligente — que les Français en Algérie, les Britanniques au Kenya ou les Américains après le 11-Septembre. Le mépris d'Israël pour la vie des Palestiniens n'a jamais été aussi flagrant ni aussi impitoyable, et il est alimenté par une rhétorique au sujet de laquelle l'adjectif « génocidaire » n'a plus rien d'hyperbolique. Au cours des six premiers jours de frappes aériennes, Israël a largué plus de six mille bombes sur Gaza, et le nombre de personnes tuées par les bombardements, au 27 octobre, se monte déjà à 7 326. Ces atrocités ne sont pas des excès ou des « dommages collatéraux » : elles sont le fruit d'une volonté délibérée. Comme l'a dit le ministre israélien de la défense Yoav Gallant, « nous combattons des animaux humains et nous agirons en conséquence » (Fanon : « Le langage du colon, quand il parle du colonisé, est un langage zoologique. (…) Le colon, quand il veut bien décrire et trouver le mot juste, se réfère constamment au bestiaire. »)

Depuis l'attaque du Hamas, la rhétorique exterminatrice de l'extrême droite israélienne a atteint son paroxysme et se répand aussi chez les courants censément plus modérés. « Zéro Gazaoui », proclame ainsi un slogan israélien. Un membre du Likoud, le parti de Nétanyahou, a déclaré que l'objectif d'Israël devrait être « une Nakba qui éclipsera la Nakba de 1948 ». L'ancien premier ministre israélien Naftali Bennett s'est « lâché » devant un journaliste de la chaîne Sky News : « Sérieusement, vous allez continuer à me poser des questions sur les civils palestiniens ? Qu'est-ce qui ne va pas chez vous ? (…) Nous combattons des nazis. »

La nazification de l'adversaire

La « nazification » des adversaires est une stratégie déjà ancienne qui sous-tend depuis longtemps les guerres et les politiques expansionnistes d'Israël. Lors de la guerre de 1982 contre l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) au Liban, Menahem Begin comparait Yasser Arafat à « Hitler dans son bunker ». Dans un discours prononcé en 2015, Benyamin Nétanyahou laissait entendre que les nazis se seraient contentés de déporter les juifs d'Europe plutôt que de les exterminer si le grand mufti de Jérusalem, Hadj Amin Al-Husseini, n'avait pas instillé l'idée de la « solution finale » dans l'esprit d'Hitler. En instrumentalisant effrontément la Shoah et en accusant les Palestiniens d'être des nazis pires que leurs prédécesseurs allemands, les dirigeants israéliens « bafouent la véritable signification de la tragédie juive », comme l'observait Isaac Deutscher au lendemain de la guerre de 1967. Sans compter que ces analogies contribuent à justifier une brutalisation encore plus grande du peuple palestinien.

Le sadisme de l'attaque du Hamas a facilité le travail à cette entreprise de nazification en ravivant la mémoire collective des pogroms et de la Shoah, transmise d'une génération à l'autre. Il est naturel que les juifs, tant en Israël que dans la diaspora, cherchent des explications à leurs souffrances dans l'histoire de la violence antisémite. Les traumatismes intergénérationnels sont tout aussi réels chez les Israéliens que chez les Palestiniens, et l'attaque du Hamas a affecté la partie la plus sensible de leur psyché : leur peur de l'anéantissement.

Mais la mémoire peut aussi nourrir l'aveuglement. Il y a longtemps que les juifs ont cessé d'être des parias impuissants, l'« Autre » intime de l'Occident. L'État qui prétend parler en leur nom possède l'une des armées les plus puissantes du monde — et le seul arsenal nucléaire de la région. Les atrocités du 7 octobre peuvent rappeler les pogroms de l'empire tsariste, mais Israël n'est pas la « zone de Résidence »3.

Comme l'a observé l'historien Enzo Traverso, le peuple juif « occupe aujourd'hui une position tout à fait unique dans les mémoires du monde occidental. Ses souffrances sont mises en avant et font l'objet d'une protection légale, comme si les Juifs devaient toujours être soumis à des législations spéciales4. » Compte tenu de l'histoire des persécutions antisémites en Europe, ce souci occidental de protéger les vies juives est tout à fait compréhensible.

Mais ce que Traverso appelle la « religion civile » de la Shoah s'exerce de plus en plus au détriment de toute préoccupation pour les musulmans — et d'une reconnaissance véritable du problème de la Palestine. « Ce qui distingue Israël, les États-Unis et les autres démocraties lorsqu'il s'agit de faire face à des situations difficiles comme celle-ci, déclarait le 11 octobre 2023 le secrétaire d'État américain Antony Blinken, c'est notre respect du droit international et, le cas échéant, des lois de la guerre. » Et ce, au moment même où Israël honorait le droit international en rasant des quartiers de Gaza et en massacrant des familles entières, nous rappelant que, comme l'écrivait Aimé Césaire, « la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l'abrutir au sens propre du mot ».

Les accueillir dans le Néguev ?

Dans les jours qui ont suivi l'attaque du Hamas, l'administration Biden a encouragé des politiques de transfert de population susceptibles de provoquer une nouvelle Nakba, comme par exemple le projet d'évacuation soi-disant « temporaire » de centaines de milliers de Palestiniens dans le Sinaï pour permettre à Israël de poursuivre son assaut contre le Hamas (le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a répondu que si Israël était vraiment intéressé par le bien-être des réfugiés de Gaza, il n'avait qu'à les accueillir dans le Néguev — soit du côté israélien de la frontière avec l'Égypte).

En renfort de son offensive militaire, Israël a reçu de nouvelles livraisons d'armes de Washington, qui a également envoyé deux porte-avions en Méditerranée orientale en guise d'avertissement aux principaux alliés régionaux du Hamas, l'Iran et le Hezbollah. Le 13 octobre, le département d'État américain a diffusé une note interne demandant à ses fonctionnaires de ne pas utiliser les termes et expressions « désescalade/cessez-le-feu », « fin de la violence/des effusions de sang » et « rétablissement du calme » : même les reproches les plus inoffensifs envers Israël ne sauraient être tolérés.

Quelques jours plus tard, une résolution du conseil de sécurité des Nations unies appelant à une « pause humanitaire » à Gaza s'est heurtée à un veto américain, comme on pouvait s'y attendre. Dans l'émission Face the Nation de la chaîne CBS, Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, a défini le « succès » dans le cadre du conflit de Gaza comme « la sécurité à long terme de l'État juif et du peuple juif », sans aucune mention de celle du peuple palestinien — ni de son statut d'apatride permanent. Dans un lapsus extraordinaire, il a quasiment reconnu sans le vouloir le droit au retour des Palestiniens : « Lorsque des personnes doivent quitter leur foyer ou leur maison en raison d'un conflit, elles ont le droit d'y retourner, de récupérer ce foyer et cette maison. Et c'est la même chose dans cette situation. » Peut-être, mais c'est assez improbable, surtout si le Hezbollah abandonne sa prudence et se joint à la bataille, un scénario qu'une offensive terrestre israélienne rend beaucoup plus plausible. Le soutien des États-Unis à l'escalade fait peut-être sens au niveau électoral pour Joe Biden, mais risque de provoquer une guerre régionale.

Jusqu'au bombardement dévastateur de l'hôpital Al-Ahli Arabi le 17 octobre – que Nétanyahou a immédiatement imputé aux « terroristes barbares de Gaza » —, les articles de la presse américaine étaient pratiquement des copies conformes des communiqués de l'armée israélienne. Les fissures dans le consensus pro-israélien qui avaient commencé à accorder une place à la réalité palestinienne et à des mots comme « occupation » ou « apartheid » ont disparu du jour au lendemain, témoignant sans doute de la fragilité de ces minces victoires rhétoriques. Le New York Times signait un éditorial affirmant que l'attaque du Hamas ne répondait à aucune « provocation immédiate » de la part d'Israël, et publiait également un portrait élogieux d'un général israélien à la retraite qui « s'était saisi de son pistolet pour se confronter au Hamas » et conseillait à l'armée de « tout raser » à Gaza (une fois de plus, la couverture de l'extraordinaire quotidien israélien Haaretz a montré par comparaison la lâcheté des médias américains en attribuant la responsabilité du conflit au « gouvernement annexionniste et expropriateur » de Nétanyahou).

Un niveau d'islamophobie inégalé

Les trois présentateurs musulmans de MSNBC ont dû momentanément quitter l'antenne, apparemment pour ne pas heurter les sensibilités israéliennes. Rashida Tlaib, une parlementaire américano-palestinienne de Detroit a été accusée de diriger une « faction pro-Hamas » à la Chambre des représentants en raison de ses critiques à l'encontre de l'armée israélienne. Des crimes haineux ont été perpétrés contre des musulmans américains, alimentés entre autres par un torrent d'islamophobie d'un niveau jamais vu depuis le 11-Septembre et la « guerre contre le terrorisme ». Une des premières victimes en fut un petit garçon palestinien de 6 ans, Wadea Al-Fayoume, assassiné à Chicago par le propriétaire du logement de sa famille, apparemment en représailles au 7 octobre.

En Europe, les expressions de soutien aux Palestiniens sont devenues pratiquement taboues et, dans certains cas, elles ont été criminalisées. La romancière palestinienne Adania Shibli a ainsi appris l'annulation de la cérémonie de remise de prix pour son roman Un détail mineur à la Foire du livre de Francfort. Son livre s'appuie sur l'histoire vraie d'une jeune bédouine palestinienne violée et tuée par des soldats israéliens en 1949. La France a interdit les manifestations propalestiniennes et la police française a utilisé des canons à eau pour disperser un rassemblement de soutien à Gaza sur la place de la République à Paris. La ministre britannique de l'intérieur, Suella Braverman, a proposé d'interdire de brandir le drapeau palestinien. Le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré que la « responsabilité assumée par l'Allemagne du fait de la Shoah » l'obligeait à « défendre l'existence et la sécurité de l'État d'Israël » et a imputé toutes les souffrances de Gaza au Hamas.

Dominique de Villepin, ancien premier ministre français, a été l'un des rares responsables occidentaux à exprimer son horreur face à ce qui se passe sur place. Sur France Inter, le 12 octobre, il s'est insurgé contre l'« amnésie » de l'Occident concernant la Palestine, un « oubli » qui a permis aux Européens de croire que les accords économiques et le commerce d'armements entre Israël et ses nouveaux amis arabes du Golfe feraient disparaître la question palestinienne de la surface de la terre. Le 14 octobre, Ione Belarra, la ministre espagnole des droits sociaux et membre du parti de gauche Podemos, est allée encore plus loin, accusant Israël de mettre en œuvre une punition collective à caractère génocidaire et a appelé à juger Nétanyahou pour crimes de guerre.

Mais les voix de Tlaib, de de Villepin et de Belarra sont complètement submergées par celles des politiciens et des experts occidentaux alignés sur Israël qui représente le camp de la « civilisation » dans ce conflit et exerce son « droit de se défendre » contre la barbarie des Arabes. Les propos sur l'occupation et sur les racines du conflit sont de plus en plus fréquemment taxés d'antisémitisme.

Les « amis d'Israël » parmi les juifs peuvent considérer cette situation comme un triomphe. Mais, comme le souligne Enzo Traverso, « le passage de la stigmatisation à la valorisation de la judéité », et le fait qu'elle entraîne un soutien inconditionnel de l'Occident à Israël et une préoccupation unilatérale pour les souffrances des juifs plutôt que pour celles des musulmans palestiniens, « favorise (…) un positionnement des juifs dans les structures de domination ». Pire encore, l'abandon de toute neutralité face au comportement d'Israël expose les juifs de la diaspora à un risque croissant de violence antisémite, qu'elle soit le fait de groupes djihadistes ou de « loups solitaires ». La censure des voix palestiniennes au nom de la sécurité du peuple juif, loin de protéger ce dernier, ne fera qu'intensifier son insécurité.

Les errements d'une certaine gauche

La partialité systématique des médias occidentaux trouve un écho dans la réaction symétrique du monde arabe et d'une bonne partie des pays du Sud, où le soutien de l'Occident à la résistance de l'Ukraine contre l'agression russe, alors qu'il refuse de reconnaître l'agression d'Israël contre les Palestiniens sous occupation, a déjà suscité des accusations d'hypocrisie (une division qui rappelle les fractures de 1956, lorsque les peuples des « pays en voie de développement » étaient solidaires de la lutte de l'Algérie pour l'autodétermination, tandis que les pays occidentaux soutenaient la résistance de la Hongrie à l'invasion soviétique). Dans les nations qui se sont battues pour en finir avec le colonialisme, la domination blanche et l'apartheid, la lutte palestinienne pour l'indépendance et les conditions d'asymétrie obscène dans laquelle elle se déroule touchent une corde sensible.

Par ailleurs, il faut compter avec les admirateurs du Hamas au sein de la gauche dite « décoloniale », dont beaucoup ont fait carrière dans des universités occidentales. Certains d'entre eux — notamment le Parti des Indigènes de la République en France, qui a salué sans réserve l'opération « Déluge d'Al-Aqsa » — semblent presque exaltés par la violence du Hamas, qu'ils décrivent comme une forme de justice anticoloniale faisant écho aux thèses de Fanon dans le premier chapitre fort controversé des Damnés de la terre, intitulé « De la violence ». Dans un message sur Twitter, la journaliste américano-somali Najma Sharif affirmait sur un ton ironique : « C'est quoi la décolonisation, à votre avis ? Une ambiance cool ? Des articles académiques ? Des essais ? Bande de losers. » Bref, le refrain des groupies du « Déluge d'Al-Aqsa » pourrait être : « La décolonisation n'est pas une métaphore ». D'autres ont suggéré que les jeunes participants du festival Tribe of Nova méritaient leur sort pour avoir eu l'audace d'organiser un tel événement à quelques kilomètres de la frontière de Gaza.

Il est évident que Fanon prônait la lutte armée contre le colonialisme, mais il qualifiait le recours à la violence par les colonisés de processus de « désintoxication » (« Au niveau des individus, la violence désintoxique. »), un terme souvent traduit de façon erronée en anglais par cleansing purification »). Sa conception des formes les plus meurtrières de la violence anticoloniale était celle d'un psychiatre diagnostiquant une pathologie de vengeance engendrée par l'oppression coloniale, pas une prescription. Il était naturel, écrivait-il, qu'un peuple « à qui l'on n'a jamais cessé de dire qu'il ne comprenait que le langage de la force, décide de s'exprimer par la force ». Évoquant l'expérience phénoménologique des combattants anticolonialistes, il observait qu'au stade initial de la révolte, « pour le colonisé, la vie ne peut surgir qu'à partir du cadavre en décomposition du colon ».

Ce que Fanon a vraiment dit

Mais Fanon a également décrit avec une éloquence poignante les effets des traumatismes de la guerre — y compris les traumatismes subis par les insurgés anticolonialistes ayant massacré des civils. Dans un passage que peu de ses admirateurs d'aujourd'hui se risquent à citer, il mettait ainsi en garde ses lecteurs :

Le racisme, la haine, le ressentiment, « le désir légitime de vengeance » ne peuvent alimenter une guerre de libération. Ces éclairs dans la conscience qui jettent le corps dans des chemins tumultueux, qui le lancent dans un onirisme quasi pathologique où la face de l'autre m'invite au vertige, où mon sang appelle le sang de l'autre, où ma mort par simple inertie appelle la mort de l'autre, cette grande passion des premières heures se disloque si elle entend se nourrir de sa propre substance. Il est vrai que les interminables exactions des forces colonialistes réintroduisent les éléments émotionnels dans la lutte, donnent au militant de nouveaux motifs de haine, de nouvelles raisons de partir à la recherche du « colon à abattre ». Mais le dirigeant se rend compte jour après jour que la haine ne saurait constituer un programme.

Pour organiser un mouvement efficace, Fanon estimait que les protagonistes de la lutte anticoloniale devaient surmonter la tentation de la vengeance primordiale et développer ce que Martin Luther King, citant le théologien Reinhold Niebuhr, appelait une « discipline spirituelle contre le ressentiment ». Conformément à cette perspective, sa conception de la décolonisation algérienne accordait une place non seulement aux musulmans luttant pour s'émanciper du joug colonial, mais aussi aux membres de la minorité européenne et aux juifs algériens (eux-mêmes jadis une communauté « indigène ») pour autant qu'ils se joignent à la lutte pour la libération.

Dans L'An V de la révolution algérienne, Fanon rendait un hommage éloquent aux non-musulmans d'Algérie qui, aux côtés de leurs camarades professant l'islam, imaginaient un avenir dans lequel l'identité et la citoyenneté algériennes seraient définies par des idéaux communs, et non par l'appartenance ethnique ou la foi. L'éclipse de cette vision sous les effets conjoints de la violence française et du nationalisme islamique autoritaire du FLN est une tragédie dont l'Algérie ne s'est pas encore remise. C'est la même vision qui était défendue par des intellectuels tels qu'Edward Said et par un contingent certes minoritaire mais influent de représentants des gauches palestinienne et israélienne, et sa destruction n'a pas été moins dommageable pour le peuple d'Israël-Palestine.

Récemment, l'historien palestinien Yezid Sayigh m'écrivait :

Ce qui me terrifie, c'est que nous nous trouvons à un point d'inflexion de l'histoire mondiale. Nous avions déjà assisté à une accumulation de profondes mutations en cours depuis au moins deux décennies, lesquelles ont donné naissance à des mouvements (et des gouvernements) de droite, voire fascistes. De mon point de vue, le massacre de civils par le Hamas est un peu l'équivalent de Sarajevo en 1914, ou peut-être de la Nuit de cristal en 19385 en ce qu'il déclenche ou accélère des mouvements de fond beaucoup plus amples. À un niveau plus circonscrit, je suis furieux contre le Hamas, qui a pratiquement effacé tout ce pour quoi nous nous sommes battus pendant des décennies, et je suis sidéré par les gens qui ne sont pas capables de distinguer critiquement opposition à l'occupation israélienne et crimes de guerre, et qui ferment les yeux sur ce que le Hamas a fait dans les kibboutzim du sud d'Israël. C'est de « l'ethno-tribalisme ».

Le culte de la force

Les fantasmes ethno-tribalistes de la gauche décoloniale, avec ses invocations rituelles de Fanon et son exaltation des guérilleros en parapente du Hamas, sont en effet pervers. Comme l'écrivait l'écrivain palestinien Karim Kattan dans un essai émouvant publié par le journal Le Monde6, il semble être devenu impossible à certains amis autoproclamés de la Palestine de dire tout à la fois que « les massacres comme ceux qui ont eu lieu à la rave party du festival Tribe of Nova sont une horreur indigne » et qu'« Israël est une puissance coloniale féroce, coupable de crimes contre l'humanité ». Dans une ère de défaite et de démobilisation, où les voix les plus extrémistes sont amplifiées par les réseaux sociaux, le culte de la force semble s'être imposé dans certains secteurs de la gauche, court-circuitant toute forme d'empathie pour les civils israéliens.

Mais le culte de la force d'une certaine gauche radicale est moins dangereux, parce que largement dénué de conséquences, que celui d'Israël et de ses partisans, à commencer par l'administration Biden. Pour Nétanyahou, la guerre est une lutte pour la survie, la sienne comme celle d'Israël. Jusqu'ici, il a généralement préféré les manœuvres tactiques et évité les offensives militaires de grande envergure. Si Israël a mené sous son égide plusieurs assauts contre Gaza, l'actuel premier ministre est aussi un des principaux architectes de l'entente avec le Hamas, une position qu'il a justifiée en 2019, lors d'une réunion des membres du Likoud au Parlement, au cours de laquelle il a déclaré que « quiconque veut contrecarrer la création d'un État palestinien doit soutenir le Hamas et lui transférer de l'argent ».

Nétanyahou a compris que tant que les islamistes seraient au pouvoir à Gaza, il n'y aurait pas de négociations sur la création d'un État palestinien. L'offensive du 7 octobre n'a pas seulement fait échouer son pari sur la viabilité du fragile équilibre entre Israël et Gaza ; elle s'est produite à un moment où il devait simultanément faire face à des accusations de corruption et à un mouvement de protestation déclenché par son projet de mise sous tutelle du système judiciaire et de remodelage du système politique israélien à l'image de la Hongrie de Viktor Orbán. Dans un effort désespéré de faire oublier ces revers, il s'est lancé dans cette guerre en la présentant comme une « lutte entre les enfants de la lumière et les enfants des ténèbres, entre l'humanité et la loi de la jungle ».

Les colons fascistes israéliens - représentés dans son cabinet par Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir, tous deux partisans déclarés du nettoyage ethnique — ont tué nombre de Palestiniens en Cisjordanie depuis l'attaque du Hamas (si l'on inclut les victimes de l'armée, le bilan s'élève à près de cent-vingt morts [au 29 octobre]). Les citoyens arabes d'Israël craignent de devoir revivre le genre d'attaques qu'ils ont subies de la part de bandes d'émeutiers juifs en mai 2021, lors des mobilisations connues sous le nom d' « Intifada de l'unité ». Quant aux habitants de Gaza, ils sont non seulement contraints de payer pour les actions du Hamas, mais aussi, une fois de plus, pour les crimes d'Hitler. Et l'impératif d'invoquer la Shoah est devenu le véritable « dôme de fer » idéologique d'Israël, son bouclier contre toute critique de ses actions.

Quel est l'objectif ultime de Nétanyahou ? Éliminer le Hamas ? C'est tout simplement impossible. Malgré tous les efforts d'Israël pour dépeindre cette organisation comme la branche palestinienne de l'État islamique, et en dépit de son caractère indéniablement violent et réactionnaire, le Hamas est un mouvement nationaliste islamique, pas une secte nihiliste. Il fait partie du paysage politique palestinien et se nourrit du désespoir engendré par l'occupation. Il ne peut donc être simplement liquidé, pas plus que les zélotes fascistes du cabinet de Nétanyahou (ou d'ailleurs les terroristes de l'Irgoun, qui, après avoir commis des attentats à la bombe et des massacres dans les années 1940, ont intégré dans les décennies suivantes l'establishment politique israélien)7. L'assassinat de dirigeants du Hamas tels que le cheikh Ahmed Yassine ou Abdel Aziz Al-Rantissi, tous deux éliminés en 2004, n'a en rien entravé l'influence croissante de cette organisation et l'a même favorisée.

Benyamin Nétanyahou croit-il qu'il peut forcer les Palestiniens à rendre les armes ou à renoncer à leur aspiration à un État en les soumettant à coups de bombes ? Cela a déjà été tenté, et plus d'une fois ; le résultat invariable a été l'émergence d'une nouvelle génération de militants palestiniens encore plus révoltés. Israël n'est certes pas un tigre de papier, comme l'ont conclu imprudemment au lendemain du 7 octobre certains dirigeants du Hamas, tout à la joie d'avoir pu exterminer les soldats israéliens surpris dans leur sommeil. Mais Israël est de plus en plus incapable de changer de cap : sa classe politique manque de l'imagination et de la créativité nécessaires à la poursuite d'un accord durable, sans parler du sens de la justice et de la dignité de l'autre.

Juifs israéliens et Arabes palestiniens sont « coincés »

Une administration américaine responsable, moins sensible aux préoccupations électorales et moins prisonnière de l'establishment pro-israélien, aurait pu profiter de la crise actuelle pour exhorter Israël à réexaminer non seulement sa doctrine en matière de sécurité, mais aussi ses politiques envers la seule population du monde arabe avec laquelle l'État israélien n'a manifesté aucun intérêt à l'idée d'une paix véritable, à savoir les Palestiniens. En lieu de quoi Biden et Blinken se sont fait l'écho des clichés israéliens sur la « lutte contre le Mal » en passant commodément sous silence la responsabilité d'Israël dans l'impasse politique dans laquelle il se trouve. La crédibilité de Washington dans la région, qui n'a jamais été très forte, est désormais encore plus faible que sous l'administration Trump.

Le 18 octobre, Joshua Paul, qui fut pendant plus de onze ans à la tête des relations publiques et des rapport avec le Congrès américain pour le Bureau des affaires politico-militaires du département d'État, a démissionné de son poste en signe de protestation contre les livraisons d'armes des Etats-Unis à Israël. Dans sa lettre de démission, il écrivait qu'une attitude de « soutien aveugle à l'une des parties » a entraîné des politiques « à courte vue, destructrices, injustes, et contradictoires avec les valeurs mêmes que nous défendons publiquement ». Il n'est pas étonnant que les Émirats arabes unis aient été le seul État de la région à critiquer l'opération « Déluge d'Al-Aqsa ». L'hypocrisie américaine — et la cruauté de la riposte israélienne — ont rendu cette critique impossible.

La vérité incontournable, c'est qu'Israël ne peut pas plus étouffer la résistance palestinienne par la violence que les Palestiniens ne peuvent vaincre dans une guerre de libération de type algérien : juifs israéliens et Arabes palestiniens sont « coincés » dans une relation inextricable — à moins qu'Israël, de loin le plus fort des deux adversaires, ne pousse les Palestiniens à l'exil pour de bon. La seule chose qui puisse sauver les peuples d'Israël et de Palestine et empêcher une nouvelle Nakba — laquelle est devenue une possibilité réelle, alors qu'une nouvelle Shoah n'est qu'une hallucination d'origine traumatique — est une solution politique qui accorde aux deux peuples un égal droit de citoyenneté et leur permette de vivre en paix et en liberté, que ce soit dans un unique État démocratique, dans deux États ou dans une fédération. Tant que la quête de cette solution sera refoulée, la dégradation continue de la situation est pratiquement garantie, et avec elle la certitude d'une catastrophe encore plus terrible.

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Article paru initialement dans la London Review of Books, vol. 45, n° 20, 19 octobre 2023. Traduit de l'anglais par Marc Saint-Upéry.


1« Depuis l'attaque du Hamas contre Israël, nous sommes entrés dans une période obscure qu'il est encore impossible de nommer », Le Monde, 14 octobre 2023.

2NDLR : le 15 mai 1974, une centaine d'élèves furent pris en otage dans une école de la ville Maalot lors d'une attaque menée par des militants du FDLP. Au total, 22 écoliers et trois enseignants furent assassinés par leurs ravisseurs, ainsi qu'un couple et leur enfant de 4 ans.

3NDLR : région occidentale de l'empire russe où les juifs furent cantonnés par les autorités tsaristes à partir de la fin du XVIIIe siècle et jusqu'à la révolution de février 1917. Ils n'avaient pas le droit de quitter le territoire sauf sur dérogation spéciale.

4Les citations d'Enzo Traverso sont tirées de La fin de la modernité juive, La Découverte, 2016.

5NDLR : dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, les nazis se livrèrent à des violences et des tueries antisémites à travers toute l'Allemagne. Des dizaines de milliers de juifs furent arrêtés et envoyés dans des camps de concentration.

6« Dans la tourmente qui ne fait que commencer, nous devons faire preuve de cœur et de hauteur d'esprit », Le Monde, 11 octobre 2023.

7NDLR : d'inspiration révisionniste, cette milice sioniste clandestine fut créée en 1931. Elle organisa notamment l'attentat contre l'hôtel King David de Jérusalem, le 22 juillet 1946, qui fit 91 morts. La milice formera par la suite l'ossature du parti de droite Herout, futur Likoud.

L’Occident, le camp du Bien

Par : h16

Un article de Henry Bonner

La guerre à Gaza met en avant comment les désastres pour certains créent un prétexte pour d’autres à des interventions, à des programmes, à des réponses…

Elle montre la grande différence entre la vie de tous les jours… et la vie dans les journaux. Dans le quotidien des gens, ils ont peu de raisons de se préoccuper, en particulier, des frontières d’Israël (ou de l’Ukraine, du reste). Ils ont peu de contact avec le Hamas, ou avec la Russie… Et peu d’expérience, en général, avec les guerres, l’expérience de bombardements, l’effondrements de bâtiments, et la perte tragique et brutale de vies par milliers.

Les journaux, en revanche, présentent ces mêmes faits avec naturel, et donnent des explications en se plaçant confortablement au niveau de compréhension de l’homme moyen. Le Hamas prend d’assaut les territoires limitrophes à Gaza pour cause de revendications contre Israël, qui répond avec une contre-attaque, avec comme objectif l’élimination des terroristes. Il envoie des missiles, des tanks et des soldats. Des civils perdent la vie dans les dégâts en marge du conflit. Facile, simple à comprendre.

La presse rapporte des événements loin du quotidien du lecteur, bien en-dehors de sa sphère d’influence, et le plus souvent sans effets sur lui.

Elle lui pousse en tête les raisons aux événements en cours… Elle crée un rapport entre le lecteur et les événements. Elle lui donne même un rôle dans le conflit : le lecteur de journal, en France, fait partie de l’Occident. Il lit alors qu’il fait partie d’un camp dans le conflit, et il souffre en ce moment d’une attaque de la part du Hamas d’un côté, et de Poutine de l’autre. La presse reprend le refrain des élus. Selon Joe Biden, les ennemis de l’Occident veulent l’anéantissement d’Israël et de l’Ukraine. Les dirigeants envoient des armes, offrent des paroles de soutien à leurs alliés – et promettent des mesures contre l’adversaire. Ils menacent de sanctions contre les ennemis. Ils mettent en place des mesures pour le contrôle de l’opinion.

L’Union Européenne fait alors pression sur les réseaux sociaux – face à la guerre, ils ont “un devoir de police des contenus”, disent les régulateurs… Les plateformes comprennent le message. Le partage de points de vue hostiles aux gouvernements de l’Occident peut alors mener à des représailles, avec plus de sévérité dans l’application de règles à l’arbitraire toujours plus grand, par exemple.

En pratique, la guerre – comme le climat – fait la santé de l’État (et les bonnes affaires des étatistes et des dirigeants).

Les gens rejoignent les rangs. Tout à coup, ils ont une opinion sur le rôle de l’Occident face aux actes d’agressions des ennemis du moment. Les conflits ont lieu loin des frontières du pays… Pour la personne ordinaire en France, ils n’ont pas d’effets ni de conséquences. Pourtant, l’Occident – dont il fait partie, mais si, puisque la presse le lui dit – serre les rangs face à l’ennemi. La personne ordinaire, qui a peu de raisons de porter un intérêt à la situation, reprend sans hésitation le point de vue à la mode – le courant de l’air du temps.

Il voit la hausse des prix en magasins… et le déclin de son pouvoir d’achat. Il se soulage de faire partie du camp de l’Occident, le parti du Bien, et – selon la presse – le victorieux dans les conflits en cours ou à venir.

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Incidents suite aux hommages à Dominique Bernard : sanctionner, et après ?

Si la France est connue pour être un pays de manifestations violentes, depuis plusieurs années l’émergence de l’expression « pas de vagues », en particulier dans l’Éducation nationale, interroge sur les véritables intentions de ses locuteurs.

Témoin d’une explosion des tensions communautaires, la France connaît depuis plusieurs années un climat social exacerbé, aussi bien sur le plan économique que culturel.

Explicitement rejeté devant l’Assemblée nationale le 17 octobre dernier par le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal lors d’une séance de questions au gouvernement où il fit l’objet de dix interpellations relatives à l’attaque terroriste d’Arras qui a coûté la vie d’un professeur de français, le « pas de vague » revient sur le devant de la scène.

Cependant, au-delà des mesures répressives, les 357 incidents recensés par le ministère de l’Éducation nationale interrogent sur la nécessité d’attaquer les causes profondes des tensions qui traversent l’Hexagone.

 

357 incidents

Fraîchement nommé ministre de l’Éducation nationale en juillet dernier, le jeune Gabriel Attal n’a pas mâché ses mots lors de la séance de questions au gouvernement qui se déroulait le mardi 17 octobre dernier à l’Assemblée nationale.

Après une minute de silence en hommage au professeur Dominique Bernard, assassiné le vendredi précédent, celui que beaucoup voient comme un dauphin du président de la République a prononcé des mots que beaucoup espéraient voir traduit en actes depuis bientôt 30 ans :

« Le pas de vagues, c’est fini ! ».

L’origine de ce ton martial réside dans les 179 incidents remontés aux services du ministère de l’Éducation nationale au lendemain de la minute de silence. Ce nombre, qui est passé à 357 dès le lendemain, du fait du délai de comptabilisation administrative, représente autant de perturbations, de provocations, voire d’insultes à la mémoire du professeur de 57 ans tué par Mohammed Mogouchkov, un jeune tchétchène de 20 ans radicalisé, et dont la famille est bien connue des services de police.

Parmi ces 357 cas, une dizaine relèverait ouvertement de l’apologie de terrorisme.

Une semaine après les événements, le ministère a comptabilisé 183 exclusions d’élèves qui ne feront donc pas leur rentrée le 6 novembre prochain.

Si ce nombre correspond à moins de la moitié des 793 incidents ayant été recensés lors de l’hommage à Samuel Paty, il y a presque trois ans jour pour jour, la consigne a été donnée par Gabriel Attal, dès le lendemain de l’attentat, de signaler systématiquement tout incident.

Dans la majorité des cas, ces perturbations relèvent de simples manques de respect et de maturité. Cependant, un certain nombre évoque des relativisations de la mort de l’enseignant, l’évocation de la cause palestinienne, voire tout simplement de l’apologie de terrorisme ou des menaces de mort.

Le 18 octobre, Gabriel Attal a évoqué 179 saisines du procureur de la République visant directement les fauteurs de troubles.

Les élèves concernés risquent jusqu’à deux ans et demi de prison pour les mineurs et cinq ans pour les majeurs en cas d’apologie de terrorisme.

 

Mila agressée

Toujours dans le cadre de l’hommage national à la mort de Dominique Bernard, la jeune Mila, connue pour avoir été harcelée en 2020 pour des propos critiquant la religion musulmane, aurait été violemment prise à partie lors de l’hommage lyonnais par un cadre de la Jeune Garde, groupuscule d’extrême gauche connu pour avoir abrité en son sein Hamma Alhousseini, condamné en 2020 pour agression, soutien du groupe terroriste djihadiste Boko Haram, ou encore d’agressions envers des personnalités politiques d’extrême droite, voire de féministes antifascistes.

Plus récemment encore, ce dimanche soir, dans un TGV, un homme portant une kippa a été menacé. Un acte parmi les 588 recensés par le ministère de l’Intérieur depuis les attaques du Hamas sur Israël au début du mois, et après une année 2022 qui a vu le nombre d’actes antisémites baisser, selon le Crif.

 

Une explosion des atteintes à la laïcité

Ce climat délétère, accentué par les événements au Proche-Orient, en dit malheureusement beaucoup sur les fractures françaises.

Selon une note des services de l’État que nos confrères d’Europe 1 se sont procurés fin août, depuis l’assassinat de Samuel Paty, en octobre 2020, le nombre d’atteintes à la laïcité signalées dans les écoles n’a cessé d’exploser.

Toujours selon le ministère, cette situation serait le fruit de trois facteurs :

  1. Augmentation du fait religieux dans la jeunesse
  2. Vision anglo-saxonne de la laïcité
  3. Importance du facteur communautaire

 

L’échec du traitement répressif

Depuis bientôt deux semaines, qu’il s’agisse des commentaires de certains articles ou des politiques eux-mêmes, nous assistons à l’ouverture du concours Lépine des mesures répressives, comme si la solution se trouvait dans un traitement symptomatique de cette fracture, et non dans une thérapie de fond.

Depuis bientôt 20 ans, à coup d’interdiction de signes religieux (voile, burka, abaya…) et de répression de discours de haine, le législateur a été incapable d’enrayer la montée de l’islamisme. Cette pensée se nourrit de la misère économique, de la victimisation et d’une complaisance de certains politiques qui voient dans ses partisans une manne électorale.

 

La victoire de la pensée de groupe

Ce phénomène s’appuie sur une pensée holiste, réduisant l’individu à ses groupes d’appartenance. Si la présence de cette pensée est particulièrement évidente dans la mécanique électoraliste, elle l’est tout autant dans la montée de l’islamisme et des doctrines wokes qui s’appuient sur elle.

En effet, la montée du discours communautaire, voire islamiste, permet à un jeune né en banlieue parisienne de parents français de se sentir solidaire du peuple palestinien vivant à plus de 3000 km de là et dont il ne connaît rien, parce qu’ils ont la même religion, même si leur pratique est sans doute bien différente.

Cette même mécanique l’empêche, a contrario, de ressentir de la solidarité avec un professeur tué à moins de 200 km de là, et avec qui il partage sans doute davantage de marqueurs culturels.

 

Une guerre civile froide

Les incidents liés à l’apologie du terrorisme et les atteintes à la laïcité en France soulèvent des inquiétudes. Les réponses répressives actuelles sont loin d’être suffisantes si on ne s’attaque pas aux causes sous-jacentes.

Ne nous cachons pas derrière nos petits doigts : la France vit aujourd’hui, et depuis plusieurs années, une guerre civile froide. Plusieurs catégories de Français se font face et se fuient mutuellement. Cette guerre n’est pas ouverte, mais culturelle et idéologique, à la manière du conflit ayant opposé les États-Unis à l’URSS entre 1945 et 1990.

Comme elle, la branche victorieuse sera celle montrant sa supériorité morale : le repli communautaire et la division de la société par catégories ethniques, religieuses ou sexuelles ; ou le vivre ensemble et l’universalisme marquant la primauté de l’individu au sein du corps social.

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Samuel Fitoussi : « Asservir la fiction à la morale revient à exiger de la fiction qu’elle renforce le consensus idéologique en vigueur, quel qu’il soit »

Dans Woke fiction – Comment l’idéologie change nos films et nos séries, Samuel Fitoussi* élabore une critique libérale du wokisme et de son impact sur le monde du cinéma et de la série. Un entretien réalisé par Baptiste Gauthey, rédacteur en chef de Contrepoints.

Contrepoints : Bonjour Samuel Fitoussi. Dans les dernières années, de nombreux essais politiques ont été publiés sur la question du wokisme. Pourquoi avoir choisi d’écrire sur ce sujet, et qu’est-ce qui fait l’originalité de votre ouvrage ?

Passionné de cinéma, j’ai vu les contenus changer au fil des années, en particulier depuis 2020, et perdre en qualité, en acuité psychologique, en réalisme, en humour… En creusant, j’ai découvert que les scénarios doivent désormais souvent (pas tout le temps, heureusement) répondre à un véritable cahier des charges idéologique.

Il existe désormais un certain nombre de schémas narratifs, de dynamiques relationnelles ou de types de personnages, qui, pour des raisons idéologiques, ne passent plus. Nous pouvons regarder une série qui nous semble apolitique sans nous douter qu’une forte autocensure a existé en amont, au moment de l’écriture, puis de la relecture du scénario par des cabinets de conseils spécialisés en diversité et inclusion (qui se multiplient à Hollywood).

Il y a encore dix ans, les scénaristes se seraient permis d’inclure certaines blagues (aujourd’hui jugées « problématiques »), de montrer des rapports de séduction asymétriques et plus authentiques (on suggèrerait aujourd’hui qu’ils alimentent la « culture du viol »), de montrer un Blanc aider un Noir si l’intrigue l’exige (aujourd’hui, les wokes affirment que cela constitue une négation de l’autonomie des Noirs – c’est le concept du « sauveur blanc »)…

C’est pourquoi quand on parle de cancel culture, on passe sans doute à côté de l’essentiel : le problème aujourd’hui n’est pas ce qui est annulé, mais ce qui n’est plus produit, voire ce qui n’est même plus écrit ni imaginé.

Au-delà du constat, j’essaie dans cet essai de déconstruire par la science et le raisonnement les grands postulats wokes sur lesquels s’appuient cette nouvelle morale obligatoire, de proposer une réflexion sur la nature humaine, sur la fonction de l’art, ou encore sur les conditions de préservation de la concorde sociale face aux discours communautaires qui divisent et enjoignent au ressentiment, activant nos pires instincts tribaux.

 

Contrepoints : Vous expliquez que dans la logique postmoderne, l’art joue un rôle essentiel dans le grand projet d’ingénierie sociale vers un monde meilleur. Pouvez-vous développer ?

Il y a, au cœur du wokisme, un constat (éminemment discutable) sur les sociétés occidentales, qui seraient patriarcales et racistes. Pourtant, la discrimination selon le sexe ou la couleur de peau est illégale. Alors où se trouve – selon les wokes – la source du mal ? Dans nos mœurs, nos conventions sociales, nos représentations collectives, nos inconscients (malades de préjugés patriarcaux, coloniaux, hétéronormatifs…).

Il en découle que le privé est politique, et que le combat pour la justice sociale, gagné dans la loi au XXe siècle, doit se poursuivre en transformant nos comportements, en nous rééduquant moralement, en révolutionnant nos représentations culturelles. C’est pour cela qu’une série comme Friends, pourtant culte dans les année 1990, se retrouve sous le feu des critiques wokes, accusée de légitimer la culture du viol, les stéréotypes, la grossophobie, l’homophobie… (avec une confusion évidente entre des comportements représentés à l’écran et glorifiés par les auteurs). C’est aussi pour cela que certains éditeurs ont jugé utile de caviarder les romans de Roald Dahl, Ian Fleming ou Agatha Christie en supprimant tous les passages jugés « problématiques ».

Ajoutons que les wokes croient à tort que les comportements humains sont le produit de nos représentations. Par exemple, si les femmes et les hommes se comportent en moyenne différemment, ce serait parce que chaque sexe a été conditionné par des stéréotypes qu’il a intériorisés. Porter à l’écran un monde débarrassé de toute forme d’asymétrie comportementale entre les sexes pourrait donc se révéler salutaire. Pourtant, la science indique que ce sont souvent nos stéréotypes de genre qui découlent de différences innées (moyennes) entre hommes et femmes.

 

Contrepoints : Par conséquent, n’y a-t-il pas un paradoxe dans le discours woke : en souhaitant reconstruire un nouvel ordre moral sur les vestiges de l’ancien qu’ils auraient déconstruits, ne deviennent-ils pas les nouveaux dominants ?

Effectivement. À partir des années 1960, les philosophes postmodernes souhaitaient déconstruire l’ordre moral bourgeois : selon eux, la classe dominante – en imposant à l’ensemble de la société sa définition du Beau et sa conception du Bien – perpétuait, plus ou moins inconsciemment, un ordre social qui lui était favorable (un complot sans comploteurs, pour reprendre la formule de Boudon sur Bourdieu).

Aujourd’hui, les wokes qui asservissent les autres à leur conception très subjective de la morale représentent précisément l’élite culturelle du monde occidental. Ils sont minoritaires dans la population mais majoritaires dans l’industrie du cinéma et du théâtre, dans les départements de science sociale de toutes les prestigieuses universités, les grandes entreprises californiennes et dans une poignée d’institutions clé (au hasard : Disney et Netflix, l’Académie des Oscars, des Césars, et souvent, les services publics). Ils se croient dissidents, mais en réalité, ils œuvrent à imposer à la société tout entière une normativité établie par les dominants culturels et intellectuels de notre époque.

 

Contrepoints : Selon vous, il est dangereux de « subordonner la création artistique à l’utilité sociale ». Pouvez-vous développer ?

Ceux qui calculent l’utilité sociale d’une œuvre – et parviennent à imposer à tous leurs critères de comptabilité morale – ne sont pas des anges descendus du ciel, mais des êtres imparfaits susceptibles d’imposer une morale viciée.

Si la fiction doit contribuer à façonner une société meilleure, qui décide du type de société vers lequel elle doit nous mener ? Si les héros doivent se comporter vertueusement, qui définit la vertu ? Au Ve siècle avant J. -C., Platon souhaitait interdire les pièces de certains dramaturges tragiques : il craignait qu’elles n’incitent les hommes à étaler leurs sentiments et à se comporter… comme des femmes. Au XIXe siècle, Les Fleurs du mal et Madame Bovary étaient jugés dangereux pour la morale publique. L’histoire regorge d’exemples de jugements moraux erronés, aux conséquences parfois tragiques.

En réalité, asservir la fiction à la morale revient à exiger de la fiction qu’elle renforce le consensus idéologique en vigueur – quel qu’il soit – puisque les comportements loués ou exaltés, les discours considérés vertueux ou dangereux, dépendent dudit consensus. C’est donner un poids démesuré aux jugements de valeur subjectifs d’une partie de la population, sociologiquement dominante mais pas immunisée contre l’erreur, contre le risque de confondre le mal et le bien. C’est soumettre l’individu (l’artiste) à la tyrannie du groupe (celui qui aura réussi à imposer sa définition du bien). Avec la vision conséquentialiste, la fiction cesse d’être un garde‐fou à l’idéologie ; elle devient son catalyseur.

On peut d’ailleurs établir une analogie avec la notion de « responsabilié sociale » des entreprises. Si l’on assigne aux entreprises une mission morale, leur engagement dépend du consensus idéologique en vigueur. La responsabilité sociale des entreprises allemandes pendant la Seconde Guerre mondiale était d’aider les nazis à gagner la guerre, celle d’entreprises américaines pendant le maccarthysme de traquer les employés aux sympathies communistes, celle d’une entreprise inclusive en 2023 de soumettre ses employés à des stages de rééducation woke sur les préjugés inconscients…

En 1970, Milton Friedman notait que si les entreprises tentent de promouvoir des objectifs politiques aux dépens de leur rentabilité économique, elles imposent une forme d’impôt à certains citoyens (perte de dividendes pour leurs actionnaires, de rémunération pour leurs salariés, ou de pouvoir d’achat pour le consommateur…) et choisissent elles-mêmes les causes pour lesquelles l’argent sera redistribué.

Or ces entreprises n’ont pas été élues. « Elles cherchent à obtenir par des procédures non démocratiques ce qu’elles n’ont pu obtenir par des procédures démocratiques » écrit Friedman.

Le parallèle avec la fiction woke ? Les cinéastes imposent une forme d’impôt (baisse de la qualité du contenu pour le citoyen spectateur, éventuelle perte de revenus pour les investisseurs, distributeurs, etc.) afin de promouvoir les causes qu’ils jugent subjectivement louables, alors que celles‐ci n’ont pas nécessairement remporté la partie dans les urnes. Quand ces cinéastes sont subventionnés, et penchent massivement d’un côté du spectre politique, le problème démocratique est d’autant plus grave.

 

Contrepoints : Pour autant, n’y-a-t-il pas une place pour la morale dans l’art ?

Si, bien entendu. Mes amis conservateurs me reprochent parfois de dénier à la fiction la moindre fonction morale, d’appeler de mes vœux un art immoral, ou de refuser que l’on critique une œuvre pour des raisons morales. Mais je pense que l’on touche là à l’un des grands quiproquos entre conservateurs et libéraux.

En effet, je ne dénie pas à l’art une fonction morale, je dénie à quiconque le droit d’imposer à l’ensemble des artistes sa vision subjective de la morale, et de les obliger à s’y conformer. Croire que l’art doit être libre ne revient pas à dire que toutes les morales se valent, ni que nos propres valeurs morales ne peuvent légitimement influer sur le jugement que l’on porte sur une œuvre. De même, croire qu’il est dangereux que l’on impose par le haut aux entreprises des critères « RSE » auxquelles elles doivent se conformer ne signifie pas croire que le chef d’entreprise ne doit pas agir en fonction de ce qu’il estime être sa responsabilité morale vis-à-vis de la société.

Pour revenir à la fiction, elle est tout à fait compatible avec la morale.

Le chercheur Jonathan Gotschall montre même que, depuis 2000 ans, les fictions qui plaisent le plus sont celles dans lesquelles le bien et le mal sont distinguables, dans lesquelles les héros sont récompensés pour leurs transformations positives, et dans lesquelles, lorsque le mal triomphe, c’est en tant que mal. Même dans les séries centrées sur des anti-héros (Dexter, Les Sopranos, Breaking Bad voire Game of Thrones), la frontière entre bien et mal n’est pas brouillée, mais située dans le cœur d’un seul et même personnage.

De même, dans des sitcoms comme Friends et Seinfeld, les héros sont souvent lâches, hypocrites ou égoïstes mais on ne glorifie pas leurs vices : on rit de leur imperfection morale. Le comique provient du décalage entre la vision morale qui traverse l’œuvre et les actions des personnages, qui n’adhèrent pas toujours à cette vision.

 

Contrepoints : Vous avancez notamment que le wokisme se base souvent sur une mauvaise compréhension de la nature humaine. Cette question revient tout au long de votre livre et on comprend que c’est un point important de votre réflexion. Pourquoi ?

En 1987, le brillant intellectuel américain Thomas Sowell a distingué deux visions de la nature humaine. Selon que l’on se range à l’une ou l’autre, on adhère à des idées politiques radicalement opposées.

La première est la vision tragique : l’homme possède en lui une part d’ange, mais aussi une part d’ombre, le mal est inhérent à la nature humaine, et on ne peut le combattre collectivement qu’au prix d’arbitrages coûteux (prisons, police…).

La seconde est la vision candide, dont Rousseau est le meilleur ambassadeur : l’homme est naturellement bon et la société le corrompt. Avec cette vision, à laquelle les wokes semblent se ranger, on peut combattre la criminalité en combattant la société. Les criminels ne sont plus la cause des crimes, mais les symptômes d’une trop forte prévalence de certains discours ; les harceleurs de rue ne sont plus les responsables du harcèlement, mais les produits de nos stéréotypes de genre ; les violeurs ne sont pas la cause des viols mais les victimes d’une misogynie qu’ils ont intériorisé en raison d’un « continuum de violence » qui commence avec l’absence de parité autour du barbecue ou l’écriture insuffisamment inclusive.

Les conséquences de l’adhésion à cette deuxième vision sont nombreuses.

Premièrement, elle déresponsabilise les individus, imputant la cause de leurs comportements mauvais à « la société » plutôt qu’à leur libre arbitre.

Deuxièmement, elle permet de passer un peu trop facilement du combat (nécessaire) contre des individus et des actes racistes ou misogynes à celui (parfois infondé, voire complotiste) contre « le racisme systémique » ou contre le « patriarcat », combat qui absout du besoin d’avoir à pointer du doigt un seul acte répréhensible, le « système » tout entier étant incriminé.

Troisièmement, elle nous pousse à vouloir « expliquer » le mal plutôt que l’absence relative de mal, à déduire de l’occurrence de violences faites aux femmes (par exemple) une faillite des sociétés occidentales, plutôt que de la rareté de celles-ci un triomphe de la civilisation.

Enfin, elle inverse la causalité entre nos comportements et la fiction : ce serait parce que des viols sont représentés au cinéma que certains hommes violent, et non parce que certains hommes violent que le viol existe au cinéma. Mais de manière générale, si certains faits sociaux se retrouvent plus fréquemment à l’écran que d’autres, c’est souvent parce qu’ils se retrouvent plus fréquemment dans la réalité que d’autres. C’est l’art qui nous imite, pas l’inverse.

 

Contrepoints : Le wokisme est une critique de l’universalisme, jugé naïf et aveugle aux dominations réelles que subissent les minorités, au profit d’une vision communautariste de la société. Comment cela se manifeste-t-il dans la fiction ?

Les wokes pensent qu’une œuvre de fiction doit « représenter » les groupes qui composent la société en proportion de leur poids dans la population. Au lieu d’envisager la société comme une somme d’individus singuliers, on voit des groupes dont les membres seraient les représentants.

À partir de l’an prochain, seuls les films respectant certains quotas ethniques, aussi bien à l’écran que derrière la caméra, seront éligibles aux Oscars.

L’Arcom dresse tous les ans des statistiques ethniques, pourtant interdites par la Constitution française.

Le CNC possède un fonds à travers lequel il finance spécifiquement les projets où la couleur de peau des acteurs lui convient.

Final Draft, logiciel d’écritures le plus utilisé dans l’industrie du cinéma, propose des outils d’intelligence artificielle qui permettent au scénariste d’indiquer les attributs de chacun de ses personnages (couleur de peau, genre, orientation sexuelle, handicap, etc.) et d’afficher des diagrammes pour visualiser les « données d’inclusivité », voire le nombre de scènes parlées, de scènes non parlées, et de répliques de chaque minorité.

Delphine Ernotte, présidente de France Télévions, assume explicitement de « compter » le nombre de Blancs et de Noirs, et de ne pas financer les projets où il y a trop de Blancs.

Plus largement, dans le monde de la culture (et les institutions où les wokes sont dominants, comme l’université américaine) l’universalisme est congédié au profit de processus de sélection où la couleur de peau prend une place fondamentale.

Dans la fiction, cela s’exerce notamment au nom d’une croyance selon laquelle les spectateurs ne pourraient prendre pour modèles que des personnages qui « leur ressemblent ». Mais le degré d’identification d’un spectateur à un personnage doit-il dépendre de la couleur de peau de l’acteur qui l’incarne ? En réduisant la représentation au seul critère des ressemblances physiques, on réduit l’identité à l’identité biologique.

La pensée woke produit peut‐être ce qu’elle dénonce, puisque lorsqu’une appartenance à un groupe est légitimée (institutionnalisée comme une catégorie devant être « représentée »), elle commence à prendre de la place dans l’idée que chacun se forge de sa propre identité. L’identité‐singularité cède sa place à une identité‐conformité, une identité de rattachement au groupe de ceux qui nous ressemblent physiquement (mécanisme performatif que les intellectuels wokes décrivent et dénoncent eux‐mêmes à propos de l’identification à des catégories de genre).

 

Contrepoints : Selon vous, la fiction imprégnée de l’idéologie des quotas ne peut plus jouer efficacement son rôle de construction de nos capacités d’empathie.

La fiction, parce qu’elle a le souci du particulier, est un antidote à l’idéologie.

Elle nous raconte l’histoire de personnages singuliers, nous apprend que derrière les discours idéologiques, les récits simplificateurs, les oppositions communautaires, il y a des hommes et des femmes en chair et en os, trop complexes, trop nuancés, trop divers pour être réduits à des catégories, placés dans des cases, accusés ou plaints par défaut.

« Tout art digne de ce nom, écrivait Aharon Appelfeld, enseigne inlassablement que le monde repose sur l’individu. […] Le grand objet de l’art sera toujours l’individu avec son propre visage et son propre nom. »

Si, en politique, il faut souvent faire fi de la singularité des cas et dissoudre le particulier dans le collectif, la fiction nous rappelle que l’individu n’est pas une abstraction. Elle tempère l’enthousiasme de ceux qui voudraient, au nom de l’intérêt général, lui infliger des torts. L’idéologie – télescope par le prisme duquel l’Homme n’est qu’une fourmi dans un vaste système – ébranle notre capacité d’empathie ; la fiction – microscope de l’âme humaine – la reconstruit.

Mais pour que l’empathie puisse être cultivée, l’individu doit être singulier : il ne peut être le représentant interchangeable d’un groupe.

Or, lorsque les personnages sont choisis pour « représenter » la société, ils cessent d’être des individus pour devenir les porte‐drapeaux d’une identité, les délégués d’une communauté. L’équipe des Noirs a son représentant (il parle au nom des Noirs), tout comme l’équipe des femmes, des homosexuels, des transgenres, des musulmans (etc.). Le personnage devient, selon la formule d’Alain Finkielkraut dans L’après littérature, un prototype.

Et la fiction cesse de jouer son rôle : elle ne sonde plus des destins individuels, mais rejoue la narration macroscopique dominante. Plutôt que de maintenir en vie le particulier dans un monde qui généralise, elle déguise le général en particulier. Plutôt que de combattre la pensée par masses, elle transforme des masses en personnages. Elle va du général au particulier plutôt que du particulier à l’universel.

 

Contrepoints : On comprend donc qu’au-delà d’une analyse du wokisme dans la fiction, votre ouvrage porte en fait un projet plus ambitieux : celui d’une analyse et d’une critique épistémologique du postmodernisme. Cela vous amène par exemple à démontrer à plusieurs reprises qu’une erreur du wokisme est de considérer que derrière toute disparité statistique se cache une discrimination systémique. Pouvez-vous développer ce point ?

C’est en effet une croyance fondamentale du wokisme.

Toute sous-représentation d’un groupe considéré comme « dominé » dans un secteur valorisé est compris comme la preuve de l’existence de barrières discriminatoires (qui motive la mise en place de mécanismes correctifs comme la discrimination positive), et de même pour toute surreprésentation dans un secteur peu enviable (cela motive parfois la mise en place de changements institutionnels : aux États-Unis, l’idéologie anti-prison et anti-police naît notamment du désir de combattre la surreprésentation des Noirs en prison, ou parmi les victimes de violences policières).

Notons que les raisonnements wokes sont souvent irréfutables en ce qu’ils confirment toujours le postulat initial : une surreprésentation d’hommes en prison démontre que les hommes sont toxiques ; une surreprésentation de non-Blancs en prison démontre que nos institutions sont racistes.

Pourtant, l’économiste Thomas Sowell montre qu’à travers l’histoire, les asymétries statistiques entre populations étaient la norme plutôt que l’exception. Souvent, des groupes majoritaires – ne pouvant donc pas être victimes de racisme – sous‐performaient par rapport à des minorités ethniques.

En Malaisie, dans les années 1960, la minorité chinoise décrochait cent fois plus de diplômes d’ingénieur que la majorité malaisienne.

En 1908, dans l’État de São Paulo au Brésil, les Japonais produisaient deux tiers des pommes de terre et 90 % des tomates.

En 1921, en Pologne, plus de trois cinquièmes des échanges commerciaux impliquaient des Juifs, alors que ceux‐ci ne représentaient que 11 % de la population.

Au même moment aux États-Unis, l’université de Harvard imposait des quotas maximaux de Juifs pour combattre leur surreprésentation dans les rangs étudiants.

En 1948, des immigrés indiens possédaient 90 % des égreneuses de coton en Ouganda.

En 1887, en Argentine, les immigrés italiens – arrivés quelques décennies plus tôt sans ressources – étaient deux fois plus nombreux que les Argentins à posséder un compte en banque.

Plus trivialement, le taux d’alcoolisme des populations d’origine irlandaise aux États-Unis a parfois été jusqu’à dix fois supérieur à celui des populations juives ou italiennes.

On pourrait continuer cette recension longtemps.

En réalité, une disparité statistique peut être comprise comme la preuve d’une injustice, uniquement si on compare deux populations identiques en tous points, dotées des mêmes aspirations, soumises aux mêmes déterminismes sociaux et culturels, et aux mêmes dynamiques internes.

Quand ce n’est pas le cas – et c’est rarement le cas – les disparités statistiques reflètent souvent des différences de comportements moyens entre les membres de ces groupes, plutôt que des inégalités de traitement par le monde extérieur. Malheureusement, en attribuant à « la société » l’entière responsabilité du problème, on empêche toute remise en question de la part du groupe sous-représenté.

Cette logique détourne de toute possibilité d’analyse – et donc de compréhension et de traitement – des facteurs endogènes au groupe qui pourraient être responsables de ces disparités. Elle enferme les minorités dans une position de victimes passives, impuissantes à agir sur le cours de leur destin. On les condamne au ressentiment : ce serait aux « autres » de fournir des efforts, pas à elles.

*Né en 1997, Samuel Fitoussi est essayiste, chroniqueur au Figaro et écrivain satirique.

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La stratégie à quitte ou double du Hamas

Le 7 octobre 2023, Ismaïl Haniyeh est apparu sur les écrans de la chaîne qatarie Al-Jazeera dans son bureau de Doha. Il a prononcé un discours d'une vingtaine de minutes exposant les causes et les objectifs de l'opération « Déluge d'Al-Aqsa », lancée depuis Gaza le jour même. Ce texte mérite d'être étudié de près. Il est en effet très instructif sur le plan politique et au final plutôt mesuré. Antérieur aux massacres de civils en Israël, le discours d'abord diffusé sur Youtube, a ensuite été censuré.

Le chef du Bureau politique du Hamas est apparu sobrement vêtu comme à son habitude d'une chemise blanche et d'un veston agrémenté d'un pin's en forme de drapeau palestinien. Il s'est exprimé de manière maîtrisée, loin des vociférations de certains prédicateurs ou chefs de guerre, même si le ton se fait plus dur sur la fin. Il a également varié le registre de langue employé, passant de l'arabe classique qui domine le discours au dialectal palestinien quand il s'agit d'évoquer les souffrances du peuple de Gaza, ou le sort des prisonniers qui revêt une valeur émotionnelle et affective particulière. En fond d'écran, une vue de Jérusalem avec le Dôme du Rocher illustre la double dimension du conflit, nationale et religieuse.

Nous les avions avertis...

Le discours revient à plusieurs reprises sur l'origine de l'actuelle escalade, imputée à la fois à l'attitude agressive d'Israël et à l'indifférence de la communauté internationale face au drame des Palestiniens. Le Hamas n'a pas voulu cette guerre mais y a été contraint. Le texte évoque l'imminence d'un danger et les risques mettant en cause la survie même de la Palestine. C'est ce contexte qui aurait acculé le Hamas à agir, Israël restant sourd à ses avertissements répétés. Le Hamas rejette explicitement la responsabilité de l'attaque sur Israël, sur la communauté internationale, et plus indirectement sur les régimes arabes de la région.

Pour montrer que la patience est à bout et que « trop c'est trop » la formule « Combien de fois… » revient à plusieurs reprises pour rythmer le discours.

La peur de l'isolement

En mettant à nu la faiblesse et les défaillances des Israéliens, l'opération lancée par le Hamas montre les limites d'une alliance avec Tel Aviv. La référence est claire : il s'agit des Accords d'Abraham, signés par les Émirats arabes unis et Bahreïn le 15 septembre 2020, sous parrainage américain. Des jalons avaient ensuite été posés pour étendre cette alliance au Maroc et au Soudan, attirés sur cette voie par d'autres considérations.

Incapable d'assurer sa propre protection, Israël pourra encore moins garantir celle de ses nouveaux alliés. Haniyeh pointe – et il n'est pas le seul – l'échec du renseignement et du dispositif sécuritaire israéliens :

Vous devez savoir que cette entité qui est incapable de se protéger elle-même face à nos combattants est incapable de vous apporter sécurité ou protection. Tout le processus de normalisation et de reconnaissance, tous les accords qui ont été signés [avec Israël] ne pourront jamais mettre fin à cette bataille.

Le danger contre lequel les pays arabes cherchent à se prémunir en se rapprochant d'Israël, c'est évidemment l'Iran. Le message du chef du Hamas vise plus particulièrement l'Arabie saoudite, qui semblait ces derniers temps avancer à grands pas sur la voie de la normalisation. Il est clair en effet que le ralliement du nouveau poids lourd de la scène régionale aux Accords d'Abraham porterait un coup fatal au soutien déjà très mesuré des Arabes à la cause palestinienne. Le ton à l'encontre de cet abandon se fait accusatoire : « Aujourd'hui, Gaza efface de la Communauté arabo-musulmane la honte des défaites, la honte de l'acceptation et de l'inaction ».

Cette question de la normalisation entre Israël et certains États arabes arrive très vite dans le déroulement de l'argumentation. L'orateur y revient encore à la fin de son discours, ce qui témoigne de l'importance de ce point. Cette insistance peut effectivement amener à s'interroger sur le degré d'implication des Iraniens dans le lancement de l'opération, comme le fait un article du Wall Street Journal en date du 8 octobre 20231 Il est évident que le rapprochement entre Riyad et Tel Aviv porterait un coup très dur aux Iraniens et renforcerait leur isolement.

Un appel à la communauté arabo-musulmane

Dans son intervention, Haniyeh revient sur le blocus insoutenable imposé à la population de Gaza :

Gaza qui subit ce blocus depuis bientôt vingt ans2 au cours desquels il y a eu quatre ou cinq guerres3 qui ont causé des dizaines de milliers de martyrs et de blessés, de maisons détruites, Gaza qui vit cette tragédie humanitaire, cette prison géante qui enferme plus de 2 millions de notre peuple et de nos familles.

Il évoque la dégradation de la situation des Palestiniens au cours des derniers mois : les raids israéliens en Cisjordanie, les morts de civils innocents, les profanations des lieux saints, les limitations imposées aux Palestiniens dans l'exercice de leur culte à al-Aqsa à Jérusalem, et au tombeau des patriarches (mosquée d'Ibrahim) à Hébron, ainsi que les exactions des colons. Il fait état de graves menaces pesant sur la Cisjordanie, où « deux millions » de colons seraient prêts à s'implanter, et sur les lieux saints musulmans dont les Israéliens s'apprêteraient à prendre le contrôle.

Mouvement islamiste oblige : le discours s'ouvre sur les habituelles formules religieuses. Le ton général est celui généralement employé par les organisations islamiques combattantes, avec un recours à l'hyperbole et une rhétorique ronflante et triomphaliste. Il est émaillé de huit références coraniques. La question des lieux saints est abordée à plusieurs reprises, pour évoquer leur profanation ou le risque de voir les musulmans dépossédés de leurs lieux de culte. Elle éclaire le nom de l'opération lancée contre Israël, à double connotation religieuse : « Déluge d'Al-Aqsa ». Le choix de l'image d'arrière-plan participe du même registre.

Haniyeh incite les peuples arabo-musulmans à soutenir les Palestiniens :

Gaza est le fer de lance de la Résistance et a lancé cette bataille, mais s'agissant d'une bataille qui concerne la terre de Palestine et Jérusalem et Al-Aqsa, il s'agit de la bataille de la Oumma tout entière. C'est pourquoi j'appelle tous les enfants de cette Oumma, où qu'ils soient dans le monde, à se joindre, chacun à sa manière, à cette bataille, sans tarder ni se détourner.

Par cette injonction, il entend bien sûr renforcer la portée de l'offensive. Il s'agit aussi de mettre les dirigeants arabes en porte à faux par rapport à leurs populations, de montrer que le rapprochement avec Israël est massivement rejeté.

Le sort des prisonniers

Le texte se veut aussi de portée universelle : il appelle à la solidarité avec les Palestiniens et à la mobilisation générale. Sont concernés bien sûr les Palestiniens, tous les Palestiniens où qu'ils se trouvent (en Palestine, en Israël, en diaspora), qui se doivent de défendre leur terre. Partie des Brigades al-Qassam, élargie aux autres factions de la Résistance puis à tous les Palestiniens, la guerre en cours n'est pas exclusivement celle du Hamas, même si celui-ci la dirige. L'accent est mis ici sur l'unité. L'opération s'inscrit dans le cycle des intifada et complète leur cycle. Elle concerne aussi, par-delà les peuples arabes et musulmans, tous les hommes de bonne volonté qui veulent combattre l'injustice.

Le sort des prisonniers dont le dirigeant du Hamas évalue le nombre à 6 000, et le blocage des négociations en vue de leur libération revêt une importance particulière dans son discours. Pour la population palestinienne, c'est un point crucial et donc un élément de légitimité pour le Hamas. Haniyeh désigne nommément le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir comme artisan majeur de la crispation sur ce dossier, avec le durcissement des conditions de détention. C'est d'ailleurs le seul responsable israélien cité dans le texte. Le suprémaciste israélien a par ailleurs été mis en cause dans le fiasco des forces de sécurité israéliennes en bordure de Gaza, pour les avoir affaiblies et exposées en déplaçant des effectifs vers la Cisjordanie, afin de soutenir les colons. Mais ces accusations croisées n'auront pas forcément raison de sa carrière politique.

La fin de non-recevoir opposée par les Israéliens aux demandes de libération justifie la capture de prisonniers et d'otages israéliens pour les obliger à reprendre les discussions. Sur ce point également, des avertissements avaient été lancés à plusieurs reprises.

La possibilité d'un règlement politique

À écouter attentivement le discours, on verra que Ismaïl Haniyeh ne ferme pas la porte à un éventuel règlement politique. D'abord l'ennemi n'est pas stigmatisé en tant que non musulman, il n'est pas identifié en tant que « juif » mais bien en tant qu'« Israélien ». L'existence d'Israël n'est donc pas remise en cause, ce qui reflète l'évolution du Hamas par rapport au texte de sa charte de 1988 qui appelait à remplacer Israël par un État islamique, et prônait le djihad contre les juifs. Un nouveau texte publié en 2017 adoptait déjà une position plus réaliste.

Haniyeh n'appelle pas à la destruction d'Israël comme l'avait fait par exemple le président iranien Mahmoud Ahmadinejad en 2005. Alors qu'il avait lui-même déclaré en 2012 à Téhéran que le Hamas ne reconnaîtrait jamais Israël, il se contente ici de demander le départ des Israéliens des terres palestiniennes, le pendant du sort que ceux-ci avaient réservé aux Palestiniens. Mais il reste assez vague sur sa vision de la Palestine, laissant de fait la porte ouverte à la solution des deux États. Le temps n'est plus où le mouvement ambitionnait de rétablir la Palestine « de la Méditerranée au Jourdain ». Quand le chef du Hamas évoque les territoires occupés en 1948, c'est surtout pour dénoncer la discrimination dont sont victimes les Palestiniens de l'intérieur : « Combien de fois nous vous avons avertis sur ce que vous commettez et perpétrez dans les territoires occupés en 1948, et vos tentatives d'y isoler notre peuple ? »

De même, les versets coraniques choisis ne sont pas de ceux qui appellent à combattre « les infidèles », mais bien plutôt à s'élever contre l'injustice et à témoigner du courage et de la dignité des croyants. Il est même fait allusion aux trois livres saints : la Torah, l'Évangile et le Coran. Le thème de la dignité est très présent et revient à de nombreuses reprises. Il s'agit d'effacer la honte, de s'élever contre la « culture de l'impuissance et du désespoir ».

D'aucuns objecteront que ce discours relativement modéré n'est que duplicité et qu'il ne reflète certainement en rien les positions de Mohamed Deif, le chef des Brigades Ezzedine al-Qassam, avec lequel Haniyeh affirme sa solidarité. Deif, en charge des opérations sur le terrain, est sans doute en partie responsable des exactions contre des civils, bien qu'il ait appelé dans son propre discours à épargner les personnes âgées et les enfants. Or, en inscrivant le Hamas sur la liste des organisations terroristes au même titre que sa branche armée qui y figurait préalablement, une partie de la communauté internationale a rejeté tous ces acteurs dans la même catégorie des infréquentables. En 2003, quand la question s'était posée, la France était réticente et estimait qu'il fallait maintenir le dialogue avec le Hamas. Mais dans le contexte compliqué de la seconde intifada, elle avait fini par obtempérer et céder à la pression de ses partenaires européens.

Rouvrir les négociations ?

L'analyse de ce discours fait apparaître deux points essentiels. Le premier est la volonté de dissuader les États arabes, et tout particulièrement l'Arabie saoudite, de poursuivre le rapprochement avec Israël. Le choix du support n'est d'ailleurs pas anodin : Al-Jazeera s'est fait une spécialité du soutien à la cause palestinienne. Alors que le Qatar a payé de plusieurs années d'isolement sa proximité avec les Frères musulmans – obédience à laquelle se rattache le Hamas – et son enthousiasme pour les « printemps arabes », il avait été plus ou moins réintégré en 2021 dans « la famille golfienne ». En relayant la parole de Haniyeh qui a installé les bureaux du Hamas à Doha en 2016, le petit émirat persiste et signe, relayant la voix des peuples arabes face à leurs dirigeants. Un engagement qui devrait être perçu comme irritant, notamment par les Saoudiens. Ces derniers ont en tout cas bien perçu la mise en cause : le prince héritier Mohamed Ben Salman a réagi aux récents événements en affirmant que le Royaume « se tenait aux côtés du peuple palestinien pour faire valoir leur droit légitime à une vie digne, à la réalisation de leurs espoirs et aspirations et à la finalisation d'une paix juste et durable ». Le communiqué des affaires étrangères saoudiennes appelle à nouveau – bien qu'assez mollement - à la solution des deux États. Un rappel quasi obligé auquel avaient également sacrifié du bout des lèvres les Émirats arabes unis au moment du lancement des Accords d'Abraham. Pas sûr toutefois que passée la crise, Riyad ne reprenne pas le chemin de Tel Aviv.

Paradoxalement, et c'est là le deuxième point, l'offensive déclenchée par le Hamas ambitionne peut-être de rouvrir les négociations. Il n'est pas anodin qu'elle ait été lancée au lendemain de la célébration de la guerre de 1973. Haniyeh établit d'ailleurs le parallèle en parlant de « traversée » (« oubour ») pour qualifier la percée des lignes israéliennes, suivant la terminologie employée à l'époque, à propos de la traversée des troupes égyptiennes du canal de Suez. En prenant l'initiative de l'attaque, le président Sadate avait alors rétabli une forme d'équilibre avec l'ennemi lui permettant d'engager des négociations et un processus de normalisation avec Israël, sans être en position de trop grande infériorité et sans perdre la face. Le dirigeant islamiste le dit explicitement : les Israéliens ont sous-estimé les Palestiniens. Ceux-ci restent des interlocuteurs de poids, que l'on ne saurait contourner, la mise en place d'un futur règlement de la question palestinienne restant le préalable indispensable à l'établissement d'une paix régionale et à la fin du cycle des violences et des deuils.

Contrairement à ce qui était escompté, le déroulement des faits - en particulier les massacres de civils israéliens - a fortement entamé le soutien à la cause palestinienne dans le monde occidental. Reste à savoir si la guerre en cours embrasera la région et mettra les peuples dans la rue ou si, une fois l'émotion retombée et le décompte des victimes effectué, l'Histoire reprendra son cours, marginalisant encore un peu plus la question palestinienne. Le Hamas aurait alors perdu son pari.

Ismaïl Haniyeh est né en 1963 dans la bande de Gaza, il adhère au Hamas dès la création du Mouvement de la résistance islamique, concomitante de la première intifada en 1987. Emprisonné puis expulsé au Liban par les Israéliens, il rentre à Gaza en 1993, année des Accords d'Oslo, que son mouvement récuse. Après le retrait des Israéliens de la bande de Gaza et la victoire des islamistes aux élections législatives de 2006, il exerce brièvement la fonction de premier ministre avant d'être destitué par le Président Mahmoud Abbas. Le Hamas prend alors le pouvoir à Gaza, qui se dissocie de la Cisjordanie restée sous le contrôle de l'Autorité palestinienne. En mai 2017, Ismaïl Haniyeh est élu à la tête du bureau politique du mouvement. Réputé pragmatique, l'homme est effectivement un politique. Le discours qu'il a prononcé le 7 octobre 2023 en témoigne, non seulement par ce qu'il dit mais aussi par ce qu'on peut lire entre les lignes.


1Summer Said, Benoit Faucon, Stephen Kalin, “Iran Helped Plot Attack on Israel Over Several Weeks”, Wall Street Journal, 8 octobre 2023.

2Note de la rédaction : seize ans pour être exact, depuis la prise de pouvoir du Hamas en 2007.

3Note de la rédaction : 2008, 2012, 2013, 2014, 2021.

Cri de victoire de l’INSEE sur les hausses de prix !

Par : h16

Un article de Henry Bonner

Les dirigeants crient victoire sur les hausses de prix. Sans sourciller, la presse transmet le message.

Selon Les Echos, “Le directeur général de l’Insee, Jean-Luc Tavernier, estime que des gains de pouvoir d’achat sont probables en 2024, l’inflation ralentissant plus vite que les salaires.”

Dans une interview cette semaine avec le journal, il affirme ainsi :

“Le salaire moyen par tête – primes incluses – en 2023 va augmenter comme les prix, soit autour de 5 %. Quand il y a un choc inflationniste, les salaires suivent toujours avec retard la hausse des prix ; ils le font désormais. Pour la suite, il y a fort à parier que l’inflation ralentisse plus vite que les salaires.”

Notez tout de même que le prévisionniste ne donne pas de raisons pour une baisse de la progression des prix à l’avenir. Selon lui, le problème vient non de la création d’argent par les autorités, mais d’imprévus comme les guerres ou le virus. Il explique par exemple :

“Il faudrait des chocs très importants qui, par nature, ne sont pas dans les prévisions pour que les hausses de prix restent au niveau de 5 % qu’on a connus cette année.”

Et il conclut donc : “Nous estimons que le pire est passé, et nous prévoyons d’ailleurs un léger regain de consommation au deuxième semestre.”

Pourtant, la création d’argent continue. Le gouvernement prévoit 270 milliards d’euros d’endettement pour l’année, et 285 milliards en 2024. Le déficit grimpe par rapport à l’année dernière.

De plus, le resserrement des taux a peu d’impact sur les budgets des ménages, pour le moment. En cause : les prêts à taux fixes ont atteint 99,2 % de la part de marché des crédits aux particuliers en 2022. Les prêts à taux variables, qui grimpent avec l’indice de prix, ont chuté à 0,8 % des émissions, alors qu’ils représentaient près de 30 % en 2005 (voir graphique ci-dessous).

Rappel sur la “relance Chirac”

Ce cri de victoire des analystes (et des dirigeants) n’est qu’une répétition des erreurs du passé.

Ainsi, en 1974, au début d’une période d’envolée de l’inflation, le gouvernement tente une politique de réduction des déficits, et un resserrement des conditions d’octroi de crédits. Chirac, premier ministre à ce moment, parle alors d’un “plan d’assainissement” avec des baisses de dépenses.

En revanche, les entreprises et la majorité de l’électorat préfèrent en général la dépense et les soutiens. En 1975, avec l’élection de Giscard d’Estaing, le gouvernement change d’approche et entame la “relance Chirac”. Il crée des aides, dont des subventions pour l’octroi de crédits.

Sans surprise, les mesures ont eu peu d’effet sur l’économie… Mais la valeur du franc chute en conséquence. Le deutsche mark gagne 60 % contre le franc sur la décennie (voir graphique ci-dessous).

Aujourd’hui aussi, les dirigeants crient victoire avant la fin du problème.

Le déficit et l’endettement grimpent, et le resserrement de taux crée en fait un gain de richesse pour beaucoup de gens. Ils paient toujours peu d’intérêts sur les prêts, et gagnent à présent plus d’argent sur les dépôts ! En raison de la quantité d’excès dans le système, la fin de la hausse des prix requiert sans doute une destruction de l’argent et des actifs – avec des faillites, des licenciement, et un déclin de l’activité.

Comme au cours des années 70, les dirigeants annoncent la fin du problème, et changent peu aux politiques de dépenses.

Mais il semble clair que les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’inflation devrait continuer. En préparation de ces hausses de prix, mon équipe recommande une poignée d’actions de l’industrie du pétrole. Lors des attentats en octobre 2019, les revenus quotidiens de ces types de sociétés – qui n’ont rien à voir avec la vente d’armes ou des opérations militaires – ont grimpé de 10 fois en quelques jours !

Ces entreprises gagneront aussi plus d’argent avec les hausses des coûts, et un blocage de l’industrie au prétexte du climat par l’ONU.

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Le vieux monsieur s’en est allé…

Par : h16

Un texte de Marcel M.

L’appartement voisin (de 110m²) était désormais bien trop vaste pour ce vieux monsieur seul. Le remplacement obligatoire (pour mise aux normes européennes) de l’ascenseur, de la chaudière, de l’isolation de la copropriété avait eu raison de ses économies. Les nouvelles normes de chauffage (limite des températures à 15°C avec menaces de contrôles par drone) et l’augmentation des taxes d’habitation (€€ à partir de 10m² par personne) s’ajoutant à l’écotaxe supplémentaire d’électricité (€€ pour + de 3 kWh d’électricité par jour) dépassaient son maigre budget de pensionné. Le couvre-feu thermique de 20 à 07 heures restreignait l’occupation de son bien à une seule pièce où il survivait grelottant dans son fauteuil, emmitouflé sous une couverture, devant sa télé. Il ne sortait plus. Nathalie et Alex ne le connaissaient qu’indirectement via la concierge qui lui apportait ses provisions de bouche.

Un jour, les services sociaux l’ont emmené presque de force aux “Jolis Chrysanthèmes” (maison hautement recommandée sur le net) pour y finir sa vie de boomer. Son fils, tout à fait indifférent aux souvenirs familiaux, prit possession des lieux. Le vieux fauteuil, les quelques meubles, les albums photos, le grand tableau généalogique, les souvenirs de voyage, la précieuse mappemonde, son carnet de marin, ses cartes de navigation, tous les biens du vieux restèrent sur le trottoir du building sous la pluie, durant plusieurs jours en attente des vélos-cargos du service communal de recyclage… puis un matin tout fut emporté, détruit, recyclé.

Subitement, l’appartement de Nathalie et Alex, les voisins, résonna de lourds coups de masse, les murs se mirent à trembler au rythme des marteaux piqueurs. Leur cuisine mitoyenne, fut envahie d’un épais nuage de poussière qui se posa lourdement sur la vaisselle, dans les armoires, derrière les appareils ménagers, jusque dans les moindres recoins. Hurlant de rage, Alex s’en prit aux ouvriers mais rien n’y fit. Mandatés pour transformer les lieux, les travailleurs n’étaient pas responsables des plans de leur employeur et vu leur imposante carrure, Alex ne crut pas opportun de tenter de les brutaliser. Démolition et reconstruction de l’appartement durèrent trois mois durant lesquels la vie du voisinage dans le building fut mise à très rude épreuve.

Un jour enfin, les vélos-cargos d’outillage de l’entreprise dite “de rénovation” disparurent. Nathalie remarqua un défilé de visiteurs. Elle en conclut que l’appartement rénové était difficile à louer. Erreur! Quelques semaines plus tard, le couple comprit que tous les visiteurs étaient venus s’inscrire au projet de vie écolo-communautaire proposé par le fils du vieux monsieur…

Les douze candidats à la colocation, fiers de participer au projet, approuvèrent les 14m² concédés à la salle commune, à la mini salle de douche commune, aux toilettes sèches communes impliquant un rôle de vidange. Ils admirèrent les 96m² restants répartis entre les 12 “candidats” soit 8m² (2 mètres sur 4 par chambre). La colocation s’alignait ainsi aux éco-normes européennes tout en rentabilisant la propriété du fils du vieux monsieur…

Après la plupart des réassortisseuses dont Nathalie, ce fut au tour d’Alex de perdre son emploi de cyclolivreur au biomarquette. Leur détresse financière ne leur permettant désormais plus d’honorer la fiscalité immobilière appliquée au lieu de vie “exagérément vaste” de leur “trop vaste” appartement, ils furent forcés de chercher une solution d’habitat moins onéreuse. La capitale ne leur offrant plus la moindre chance de décrocher un emploi et les loyers étant prohibitifs, ils optèrent pour la campagne beaucoup moins chère au quotidien.

Parmi les alternatives de logement aux habitats conventionnels (honteux émetteurs de CO2) Une entreprise technologique de l’État, guidé par une démarche qui entendait faciliter l’adoption d’un écosystème de maison connectée, limitait désormais l’usage d’appareils domestiques connectés via le compteur dit “intelligent” (ou machiavélique, c’est selon).

L’Europe, quant à elle, favorisait le partage dans les campements de tiny houses, de yourtes, de tentes ou de caravanes. En quête d’un logement moins éco-taxé, Alex décida de se rendre dans l’un de ces camps communautaires.

Après une trentaine de kilomètres sous la pluie, Nathalie et Alex fixèrent leurs vélos à l’entrée du camp judicieusement intitulé ABC (Au Bord du Chemin).

La vieille grille de fer qui grinça comme celles des plus ridicules films d’horreur, s’ouvrit sur une zone boueuse qui eût du être une verte prairie. Nathalie et Alex, les chaussures collantes de boue, se dirigèrent entre deux vieilles lessiveuses et une carcasse d’automobile électrique pourrie, vers une caravane dont l’auvent déchiré, flottant au gré du vent, ne protégeait plus un vieux divan de tissu détrempé.

A proximité d’un potager, une femme s’employait à gratter la merde des couches de bébé pour le précieux compost. D’autres lessivaient les mêmes couches dans une vieille bassine de zinc dont l’eau était recyclée à l’arrosage “enrichi” des légumes.

Nathalie et Alex furent invités à visiter une tiny house (petite baraque claustrophobique) puis une yourte qui ressemblait à un gigantesque sac poubelle et ils furent enfin accueillis par l’écolo-gourou du camp dans la vieille caravane pourrie. Ils furent invités à “sentir le sol sous leurs pieds” afin de se connecter aux ondes bénéfiques de l’énergie de la terre et furent instruits de l’éventail des possibles de la communauté en pleine conscience du vide. Subjuguée par les vérités du gourou, Nathalie décida de s’installer parmi les éco-barakis.

Furieux, Alex la quitta et, dégoûté de ce camp s’en alla s’installer dans un appartement communautaire de la capitale de la Flandre.

Il nous raconte: J’avais été accueilli par le responsable de la colocation, un certain Ahmed Gourbi, la quarantaine, complètement chauve, très petit, malingre, regard fuyant. Dès mon arrivée dans le hall de l’immeuble, il s’était planté devant moi. Aussi tendu qu’un petit coq monté sur ses ergots. D’une voix mielleuse il m’avait longuement interrogé quant à mon mode de vie, mon travail, mes amis. Las de n’avoir obtenu que des réponses évasives, il m’avait enfin laissé pénétrer dans le bâtiment, non sans surveiller le déchargement de mes bagages livrés en vélos-cargos.

Les pédalo-déménageurs, chargés de mes quelques biens lancèrent un regard ulcéré vers l’ascenseur, mis hors-service par la directive écologique européenne de l’an dernier et grimpèrent l’étroit escalier jusqu’au sixième étage. L’éclairage automatique des paliers ne durant que quelques secondes, j’entendis plus d’une fois jurer mes pédalo-déménageurs trébuchants.

L'”appartagement” que j’allais occuper était séparé en quatre unités de 9m² (3 mètres sur 3). La salle de bains commune se limitait à un réduit contenant un évier et une toilette sèche (impliquant une corvée partagée de vidange). La cuisine communautaire était munie d’un grand frigo pour les sept cohabitants. Ahmed Gourbi n’habitait heureusement pas là. En tant qu’éco-responsable, il disposait d’une double unité à l’étage inférieur…

Quant au vieux Marcel, il avait quitté “Les Jolis Chrysanthèmes” les pieds en avant… pour se faire composter au profit de la planète.

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Plan d’écologie contre “loi anti-inflation”

Par : h16

Un article de Henry Bonner

Les interventions du gouvernement dans l’économie sont normalement faites pour profiter à une entreprise ou un secteur de l’économie. Mais lorsque les choses ne tournent plus exactement comme prévu et face à une perte de revenus pour les promoteurs de projets, le gouvernement évoque alors des mesures au profit des émissions de crédit.

C’est ainsi que le ministre de l’Économie parle de subventions pour les emprunts et propose aux particuliers d’avoir “des conditions de financement de crédit plus attractives que celles du marché”.

De même, les perturbations à l’économie et la création monétaire depuis les confinements ont entraîné des hausses de prix en magasins et à la consommation en général. Et pour compenser ces hausses, le gouvernement tente des mesures de contrôle de prix… via la pression sur les producteurs. Pour Bruno Le Maire et son équipe, pas de doute : la baisse des coûts pour le blé ou d’autres aliments de base doit mener à une chute des prix des produits, pensent-ils.

Pourtant, ni la presse ni les dirigeants ne voient de lien entre la hausse des prix et les émissions record de dette – 270 milliards d’euros cette année, puis 285 milliards d’euros l’année prochaine – qui s’ajoutent à des années de déficits record.

En fait, pour les dirigeants, ces hausses de prix proviennent non de l’injection d’argent sans lendemain via les déficits – et le laxisme de la Banque centrale – mais tout simplement du manque de solidarité des entreprises. Sans surprise, la presse rejoint ces accusations envers les entreprises.

Le gouvernement n’a “pas de choix”, affirment les journaux :

“Il y a eu trop de rigidité de la part des industriels au cours des derniers mois et pas de baisse de tarif pour les consommateurs” explique un représentant du gouvernement au journal Capital. De son côté, Le Monde reprend le refrain :

“Bercy, qui, depuis des mois, tente en vain d’obtenir des industriels et des distributeurs qu’ils renégocient leurs tarifs à la baisse, est contraint de passer par la loi.”

La stratégie des dirigeants, contre les hausses de prix, revient à mettre des coups de pression sur les entreprises. Mais dans le même temps, ils enquillent les déficits et les distributions d’argent gratuit des autres. Même le président évoque une aide à l’achat de carburant. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, parle de subventions aux crédits pour l’achat de logements.

Alors certes, les marges des producteurs peuvent baisser encore un peu, en réaction aux menaces des autorités. Néanmoins, sur la durée, le coût des biens en magasin tend à suivre l’évolution des prix dans le reste de l’économie.

Avec des prix plus élevés pour les aliments, les services, les emballages et les transports, les prix en magasin grimpent, avec ou sans sacrifices de marges de la part des entreprises.

Les autorités ont en revanche des objectifs sur les prix, placés avec d’ailleurs la même décontraction que leurs objectifs en écologie.

Les Echos présentent l’un des créateurs – âgé de 39 ans – du “Plan de l’écologie” et nous en rapporte ses qualifications : des études d’ingénieur aux Mines, prépa à Ginette, et une carrière de consultant au gouvernement ou de membre de cabinet (chez Ségolène Royal).

Il a confiance, rapporte le journal, dans le pouvoir des formules Excel afin d’imposer un changement de mode de vie à une population de 68 millions de personnes.

Selon le journal, “un travail très important a été fait en coulisse ces derniers mois par le secrétariat à la planification écologique. La France dispose désormais de critères précis à atteindre dans chaque secteur (transports, bâtiment, agriculture…) pour atteindre ses objectifs de réduction d’émissions de CO2.”

Voilà, c’est carré, c’est propre, ça rentre bien dans les petites cellules d’un tableur. Tout est calculé : les dirigeants ont leurs plans pour les prix en magasin, le nombre de bornes de recharge, le rythme des rénovations et le nombre de grains de sel dans la baguette.

Mais malgré tout, chacun de ces projets entraîne plus de déficits, de subventions, d’émissions de dette et provoque – c’est ballot – des prix plus élevés et la stagnation voire le recul de la prospérité dans le pays…

Vous pouvez découvrir les secteurs sur lesquels je parie dans les actions, et suivre les analyses régulières de mon groupe gratuitement. Pour nous rejoindre, cliquez ici.

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Bond d’ARM en Bourse : espoirs de reprise dans la tech ?

Par : h16

Un article de Henry Bonner

L’indice Nasdaq, qui regroupe la plupart des actions de technologie, affiche une hausse de 40 % pour l’année. Le rebond de marché montre de l’optimisme pour ce qu’on classe dans la technologie, en dépit du resserrement de l’accès aux crédits.

Le groupe japonais Softbank met à profit ce rebond pour la vente d’environ 5 milliards de dollars de titres d’ARM, dans une introduction en Bourse, hier. Softbank a acheté la société en partenariat avec ses clients en 2016, à une valorisation de 30 milliards de dollars. Au cours de l’été, il a racheté les parts des autres actionnaires pour une valorisation de 64 milliards de dollars.

L’introduction en bourse du fabricant de semi-conducteurs donne à la société une valorisation – après un bond de l’action au cours de la journée – de 68 milliards de dollars. Ainsi, le groupe japonais affiche une réussite, avec un gain de plus de 100 % de la valeur de son investissement depuis l’achat initial, et en ligne avec la valorisation du rachat des parts restantes au cours de l’été.

Par ailleurs, la valorisation dépasse l’offre de rachat de la part de Nvidia, un concurrent d’ARM, au prix de 40 milliards de dollars en 2020.

Le vent d’optimisme pour l’intelligence artificielle et pour la tech en général semble porter fruits. Avec un bénéfice (revenu net) l’an dernier de 500 millions de dollars, la valorisation de la société arrive en ligue avec celle de Nvidia, à plus de 100 fois le bénéfice sur les 12 derniers mois.

Certes, comme le montrent les bénéfices de Nvidia – qui ont grimpé de 2 à 6 milliards de dollars entre le premier et le second trimestre de l’année, la demande pour le traitement de données peut générer des résultats pour les fabricants de semi-conducteurs. Néanmoins, la hausse du titre montre aussi le prolongement de la bulle – en raison du manque de convictions des banques centrales.

La Banque du Japon conserve des mesures d’assouplissement. Aux États-Unis, les analystes attendent de la part de la Fed une pause jusqu’à la fin de l’année, au minimum. Pour la zone euro, la Banque centrale vient d’augmenter le taux à 4 % sur les dépôts. Mais cela reste en-dessous du rythme de progression des prix, actuellement de 5 %.

De plus, les marchés penchent pour une pause avant la fin de l’année, dans le sillage de la Fed. D’ailleurs, voici ce qu’en dit un analyste cité par Reuters:

“Une fois que l’une des grandes banques centrales décide de faire une pause, les autres tendent à la suite. En ce moment, il existe un avis répandu que le cycle de hausses de taux a pris fin pour le moment.”

Regain d’espoir pour les cotations en Bourse

Avec le coup de pouce que donne cette pause des resserrements, l’activité des cotations en Bourse peut aussi bénéficier d’un rebond. Le New York Times rapporte ainsi :

“La cotation d’ARM sort du lot cette année, qui est la pire depuis 2009 pour les cotations en Bourse, selon EquityZen, qui suit les sociétés privées. Depuis le début de l’année, les États-Unis ont eu 73 cotations en Bourse, dont celle d’ARM, qui ont permis de lever 14,8 milliards $ de fonds, d’après l’analyste de cotations, Renaissance Capital. Le montant arrive à une fraction de la performance de 2021, avec 397 entreprises, et 142 milliards $ de levées de fonds.”

L’entrée en Bourse d’ARM, et un succès du même genre pour Instacart, au cours du mois, pourrait entraîner plus d’optimisme pour la tech. En effet, en dépit de l’actuel rebond, beaucoup d’investisseurs en bourse ont encore des pertes en portefeuille, en particulier à cause des actions en vogue lors des confinements.

Prenez l’action Peloton, par exemple, le fabricant de vélos d’appartement :

… Ou encore l’action de logiciel de téléconférence, Zoom :

Beaucoup de startups affichent un effondrement des valorisations, comme le rapporte ainsi le New York Times :

“Bird, une société de trottinettes électriques, est passé d’une valorisation de 2,5 milliards $ à 11 millions $. WeWork, dans la location de bureaux de co-working, passe d’une valorisation de 40 milliards $ à 270 millions $.”

Entre le retour des cotations en Bourse, et un tournant vers des politiques d’assouplissement des banques centrales, les spéculations dans la tech vont peut-être revenir à la mode.

Mon équipe prévoit un dégonflement de la bulle au cours des prochaines années. Néanmoins, entre les périodes d’optimisme – autour de l’intelligence artificielle, par exemple – et les interruptions de hausses de taux par les banques centrales, la perte de valeur risque d’avoir lieu par vagues.

La valorisation des actions en Bourse, tout comme le prix de la pierre, contiennent encore beaucoup d’air après 20 ans de gonflement.

Mon équipe suit de près les marchés et l’économie, et préconise plusieurs placements pour vous préparer à ce genre de période. Pour bénéficier de nos analyses gratuitement, cliquez ici.

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Souvenirs de la Roumanie communiste

Par : h16

Un témoignage d’un lecteur assidu

Il y a quelques temps, un habitué du blog, francophone mais d’origine roumaine, a proposé de colliger ses souvenirs de la Roumanie lorsqu’elle était encore sous le joug du régime communiste. Le résultat forme un petit fichier PDF facile à lire.

Alors que l’époque de la Guerre Froide, de la chute du Mur et de l’effondrement soviétique s’éloigne chaque jour, et alors même que certains des mécanismes qui étaient en place semblent vouloir retrouver une nouvelle jeunesse dans notre pays, il devient indispensable de faire un rappel de ce qu’était justement le communisme en pratique, de ce qu’il amenait concrètement pour les citoyens au quotidien : les belles paroles d’un Mélenchon n’y changeront rien, et la réalité de l’époque, baignée des slogans qui ne dépareilleraient pas dans la bouche des excités de La France Insoumise, ne donne guère envie.

Bonne lecture, c’est ici.

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Immobilier, startups, hydrogène : les profiteurs d’illusions

Par : h16

Un article de Henry Bonner

Les dirigeants et les politiciens passent leur temps à inventer des prétextes pour la déformation des prix dans l’économie. En général, ils induisent ainsi plus d’agitation dans l’économie, c’est-à-dire plus de transactions, d’investissements, et de consommation qu’ils croient être de l’activité économique. Selon les modèles et croyances de ces dirigeants, leurs interventions produisent ainsi plus de richesse. En général, ils mettent en avant un résultat – la création de logements, par exemple.

Or, la production de biens ou services – dans tout secteur de l’économie – a un coût. Elle utilise des ressources et des capitaux, et sans le signal de prix que ces dirigeants s’emploient à tordre dans tous les sens, l’activité des entreprises peut parfois réduire la quantité de richesse dans un pays !

Lorsque ces dirigeants modifient les prix, cela peut entraîner un excès de consommation de denrées ou services, ou alors un manque de production par rapport aux besoins réels des citoyens.

La majorité du temps depuis le début du siècle, les banques centrales apportent des soutiens à l’immobilier. Elles créent par exemple une illusion de demande, avec l’assouplissement des conditions de l’octroi de crédits (la baisse de taux d’intérêt). La pierre grimpe alors en prix. Les promoteurs lancent plus de projets. Les banques accordent plus de financements. Ainsi, la déformation des prix – via l’incitation à l’endettement dans cet exemple – crée des revenus et de la prospérité pour une partie des gens. Parfois, beaucoup de gens semblent profiter de l’intervention dans les marchés.

Sans surprise, ces programmes des gouvernements attirent, en conséquence, beaucoup de soutiens – dans la presse et de la part des entreprises.

Cependant, avec le resserrement de l’accès à la dette, le marché revient vers un équilibre entre l’offre et la demande. L’activité entre en récession.

Selon les Notaires de France, le nombre de transactions a atteint un pic en août 2021, à 1,2 millions de ventes de logements. En mai 2023, ils chutent à un peu plus de 1 million. Mais le marché a encore des baisses devant lui : à mai de cette année, les volumes restent aussi élevés qu’en 2019.

Le nombre de nouveaux prêts aux particuliers pour l’achat d’un logement baisse de moitié par rapport au rythme de 2020. Le déclin touche le neuf et l’ancien dans le même genre de proportions. Et bien évidemment, devant ces baisses, les promoteurs et constructeurs désirent le retour de soutiens – via l’assouplissement de normes, ou la création d’incitations pour les acheteurs.

Immobilier, hydrogène, startups : les profiteurs d’illusions

Les incitations à l’investissement dans l’immobilier produisent une source de revenus, de carrières, et d’influence pour beaucoup de personnes, entreprises, ou associations. De même, on retrouve le même principe avec les interventions des élus dans les énergies ou l’écologie qui peuvent momentanément fournir une manne à des entreprises, des entrepreneurs, ou des spéculateurs.

Pour cette raison, peu de gens dans les milieux de la finance, de la presse, ou de l’entreprise font des critiques des projets. Ils préfèrent faire partie des gagnants des programmes, surtout lorsqu’ils touchent une partie des sommes en jeu.

Par exemple, la société Deloitte publie, en avril, un rapport sur le secteur de l’hydrogène : elle montre les besoins en capitaux au cours des 30 prochaines années et se garde bien de faire des critiques sur les projets des dirigeants. Deloitte prévoit même la création d’une industrie mondiale de l’hydrogène vert (à base de l’énergie des renouvelables), d’ici à 2050.

En accord avec les vœux des dirigeants, le secteur a besoin de 1.400 milliards d’euros d’investissements en Europe, et de 9.000 milliards de dollars d’investissements à travers le monde. Ce secteur requiert des milliards d’euros d’investissements dans les renouvelables, en plus de l’infrastructure pour la production et le transport de l’hydrogène produit.

Deloitte, comme tout groupe de conseil à l’entreprise, a un intérêt évident à apporter son soutien au programme. Il court peu de risques : la plupart des entreprises croient aux renouvelables et à l’élimination des énergies fossiles. De plus, Deloitte peut ainsi engranger une partie des milliers de milliards de dépenses en rapport au secteur – de la part des gouvernements ou entreprises.

Les startups aussi, la French Tech, bénéficient de déformations des gouvernements.

Selon les Echos,

“Emmanuel Macron tient toutefois à maintenir le cap de 100 licornes à horizon 2030. C’est élevé mais pas impossible compte tenu du chemin parcouru en peu de temps par la French Tech.

…Cet écosystème doit beaucoup à Bpifrance. Il a pu se développer grâce aux centaines de millions d’euros que la banque publique d’investissement a injectés directement dans des start-up mais aussi dans les fonds de capital-risque.”

Personne – dans la presse financière – ne demande pour quelles raisons la France aurait ainsi besoin d’une centaine de licornes, ou pourquoi dans ces domaines spécifiques. Aucun ne voit de problème à la déformation du marché.

Les startups de la French Tech, tout comme l’immobilier, consomment des capitaux et des ressources et l’intervention des dirigeants fausse l’équation : elle met les coûts sur le dos du contribuable, et fournit des revenus aux entrepreneurs (qui peuvent toucher des prêts et contrats de la BPI), même (et surtout) en l’absence d’utilité des projets pour un client.

En somme, la création d’une centaine de licornes, sous l’effet de ces programmes, peut clairement aboutir à réduire la richesse du pays !

Les interventions dans l’économie par les politiciens génèrent des fortunes… pour certains. Et elles attirent donc beaucoup de soutiens – de la part de la presse et des entreprises.

La plupart des acteurs dans l’économie évitent les critiques des programmes gouvernementaux : ils préfèrent se taire et recevoir une part de la manne.

(Pour suivre les analyses et conseils sur la Bourse de mon groupe et moi-même dans notre quotidienne gratuite, cliquez ici.)

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Les leçons d’un concert en campagne

Par : h16

Un article de Henry Bonner

Les gens ont tendance à accaparer les ressources dont ils ont envie et ce afin de poursuivre les projets ou plaisirs qui leur tiennent à cœur, et c’est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit des ressources des autres : ils trouvent ainsi presque toujours le moyen de justifier l’usage de l’argent des autres pour leur propre intérêt. Au travers des âges, ils évoquent des justifications récurrentes, le tout en assurant utiliser l’argent à bon escient, que ce soit pour sauver les espèces menacées, par humanitarisme ou pour soutenir une cause, un honneur perdu ou en péril ou même pour la gloire.

Cette semaine, en visite dans la région Poitou-Charentes, je me rendais dans un concert de piano et violon organisé dans une grande propriété locale. Une centaine de personnes, peut-être, ont participé à la soirée, à savoir une performance musicale de haut vol d’une pianiste mexicaine et d’un violoncelliste français membre de la Garde républicaine, selon son introduction.

Et au passage, l’événement a aussi servi de rappel de l’importance du gouvernement à chaque tournant de la vie, peut-être même plus particulièrement à la campagne : les exploitations agricoles, expliquent beaucoup d’agriculteurs, ne marchent pas sans les subventions et distributions de la PAC. Les bâtiments des fermes portent des panneaux photovoltaïques, parfois payés par un investisseur qui partage les subventions ou la revente du courant (d’ailleurs à prix fixé par la loi) avec l’agriculteur.

De même, le concert de musique a eu lieu non pas grâce aux bénévoles et aux éventuels mécènes et à la vente de billets au public, mais bien grâce aux “largesses” d’un grand nombre d’organismes culturels.

La générosité des élus

Les associations culturelles de la commune et de la région, qui tirent leurs budgets du contribuable, semblent ainsi payer le gros des coûts de la présentation. Une grande partie de la vie tourne ainsi autour des subventions et des aides. Les musiciens et organisateurs passent dix mois de l’année, selon eux, sur la préparation du spectacle, l’organisation du programme, le recrutement des musiciens, et la paperasse des administrations.

Les spectateurs assistent ensuite à une présentation. Néanmoins, aucune des personnes sur les lieux ne paie en réalité le coût réel et complet de leur divertissement.

Les organisateurs, quant à eux, n’ont pas le souci de la rentabilité : ils peuvent dépenser plus qu’ils ne peuvent récolter en revenus de la part des spectateurs ou mécènes et le public présent ne paie qu’une fraction du coût réel de la soirée.

En revanche, la plus grande partie des gens qui couvrent la facture ne verra pas l’ombre d’un piano, et n’entendra pas de notes de musique. Cette grande majorité paiera le coût du divertissement des autres. Bien sûr, si elles sont interrogées (ce qui est rarissime), les autorités locales ou régionales lui affirmeront sans rire qu’il en a obtenu plus de culture.

L’argent des autres

En réalité, chacun peut payer les distractions qu’il souhaite. Il peut choisir de dépenser son argent sur un compte Netflix, une radio, ou s’offrir un concert de musique au prix de marché. Rien ne l’empêche d’acheter un billet à la représentation qui lui plaît. Rien n’empêche aux organisateurs de demander le juste prix aux clients.

Certes, une bonne partie des gens n’a pas assez envie d’un concert de musique (surtout au prix réel du marché), et tendra à rester chez elle. Les musiciens n’ont peut-être pas envie de faire de présentation pour le peu de rémunération qu’ils toucheront sur le marché libre. Sans les subventions, les organisateurs passeront peut-être les dix mois de préparation requis chaque année sur d’autres types d’activités. Peut-être même changeront-ils de métier, en mettant fin à la plus grande partie de ces événements.

Le contribuable typique, qui ne profite en rien de la mise en scène d’une soirée de Mozart et de Beethoven dans un village au milieu de la campagne, ne perd rien au change, lui. Il ne souffre pas de perte de culture ; il ne souffre même pas de réduction de son train de vie lorsque les aides pour la culture ne coulent plus vers une poignée de mains dans le milieu des artistes.

Pourtant, la quantité d’aides tend vigoureusement à la hausse d’année en année. Les artistes et spectateurs remercient pour leur générosité – avec l’argent des autres – les politiciens de leurs régions, et plaident bien sûr pour davantage de soutiens (lire : encore plus de générosité forcée).

En pratique, tout ceci permet à certains d’éviter les réalités parfois âpres du marché. Il en résulte alors des événements culturels, des spectacles, des panneaux photovoltaïques et des exploitations agricoles dans lesquels aucun des partis à la transaction n’a de souci pour la rentabilité économique ni pour la réalité. Tout le monde continue de vivre dans le confort des aides et allocations, et tout le monde soutient évidemment ces dépenses…

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L’inflation n’est pas près de s’arrêter

Par : h16

Un article de Henry Bonner

L’inflation baisse de mois en mois. Néanmoins, les hausses de taux ne produisent pour le moment ni krach, ni récession. En fait, les taux d’intérêts qui sont actuellement sous le niveau de l’inflation reviennent à des soutiens par les banques centrales afin de financer les déficits. Sans surprise, sous peu, la création d’argent devrait revenir, après à peine un ralentissement de cadence.

Pour rappel, le pouvoir d’achat de l’euro baisse d’année en année depuis la création de la monnaie commune, comme vous pouvez le constater avec le graphique ci-dessous ; la vague d’inflation notoire que les gouvernements ne peuvent camoufler depuis deux ans marque en réalité tout juste une accélération de la tendance qui existe depuis bien plus longtemps :

Certes, le resserrement des taux a des effets : il pèse sur les secteurs à la pointe de l’usage des crédits, en particulier dans l’immobilier. Ainsi, dans ce domaine, vous verrez que le rythme de création de crédits ralentit comme le montre le graphique de la Banque de France ci-dessous :

En mai, l’encours de crédits à l’habitat a augmenté de 2,17 milliards d’euros, soit moins de la moitié du niveau moyen des cinq dernières années. Autrement dit : la création de crédit marque une décrue très nette. Que les banques distribuent maintenant plus parcimonieusement ou que les individus choisissent de moins s’endetter, le résultat est finalement le même : la tendance de baisse semble avoir le dessus, ce qui présage un recul des prix de l’immobilier (en prenant en compte la perte de valeur de l’euro). Inévitablement, les placements dans le secteur risquent de subir la pression engendrée par cette décrue des prix…

Hausses de taux et déficits

En même temps, les hausses de taux devraient creuser les déficits en raison de l’augmentation de la charge des remboursements des dettes passées. Pour illustrer, on pourra jeter un oeil sur le graphique ci-dessous qui montre l’évolution du déficit américain, selon les projections de budget du gouvernement.

Il faudrait être naïf pour croire que le même effet d’emballement de la dette pourrait ne pas avoir lieu en France. D’ailleurs, le gouvernement, aussi hermétique soit-il face aux besoins et réclamations du peuple, ne l’est pas face aux financiers du pays et, à en lire les remarques consternantes d’Attal sur les efforts que les Français devront consentir pour désendetter un pays que lui et sa clique ont pourtant tout fait pour endetter comme jamais.

Malheureusement, tout pourrait ne pas se passer comme Attal le désire : en effet, des taux plus élevés réduisent en principe l’inflation… s’ils compensent les dépositaires de la chute de la valeur de la monnaie. À l’inverse, les déficits du gouvernement induisent une hausse de l’inflation. Ils correspondent à l’injection d’argent dans l’économie.

Des taux plus élevés pourraient contrôler l’inflation, mais pour l’instant, le gouvernement continue à tourner avec un déficit de 5 % du PIB. Le déficit français dépasse 130 milliards cette année, pour la quatrième année d’affilée.

Au niveau de la zone euro, le déficit global dépasse toujours les 3 % du PIB.

En somme, les taux actuels ne compensent pas l’inflation. Les gouvernements continuent les déficits avec gourmandise. Ainsi, la création d’argent a encore le vent en poupe. Les paroles d’Attal servent vaguement à rassurer les investisseurs sur la dette française, mais les actes montrent un décalage complet.

La banque centrale américaine a montré (sans difficulté) plus de courage que la BCE. Le taux directeur de la Fed compense à présent l’inflation. Néanmoins, aux États-Unis, le niveau d’endettement des entreprises poursuit sa hausse, à date d’avril 2023.

Consommateurs et inflation

Les dépenses du consommateur américain continuent par ailleurs de soutenir les marchés.

L’aviation commerciale cartonne, comme le montrent les chiffres de FlightRadar24, ci-dessous ; on peut y voir que le nombre de voyages en avion cette année (en noir) surpasse les quatre dernières années, y compris 2019 (en mauve). En somme, les particuliers et entreprises continuent de dépenser en dépit de prix plus élevés.

Vous le voyez à Paris : la reprise du tourisme continue de plus belle. La compagnie de divertissement Disney a fait ses meilleurs chiffres de tout temps l’an dernier, comme en attestent les revenus du parc Disneyland Paris de l’an dernier.

Sans équivoque, la Fed n’a pas fait grimper les taux assez hauts pour ralentir l’activité de l’économie.

Ces faits soutiennent notre thèse en faveur des métaux précieux, ainsi que les énergies : en plus de la perte de valeur des devises, la relance de la demande devrait tirer les énergies à la hausse. Et de notre point de vue, un rebond du prix du baril doit survenir un jour ou l’autre.

Le déclin des prix de l’énergie – dû à une explosion des prix l’an dernier et à la réduction de la demande en conséquence – devrait avoir lieu dans un avenir proche.

Découvrez comment nous protégeons nos portefeuilles, et tentons de faire des gains, face au redémarrage de l’inflation en cliquant ici.

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Émeutes à Paris : les autorités pourraient tenter d’acheter la paix

Par : h16

Un article de Henry Bonner

Cette semaine, je rentrais à pied, à Paris, d’un anniversaire célébré dans un établissement près des Grands Boulevards. Vers le Palais Royal, je trouve subitement un grand rassemblement de personnes. Puis des CRS arrivent en formation de bataille.

Des groupes de casseurs ou manifestants, ou de simples opportunistes, lancent des cris sur des touristes portant toujours leurs sacs de course… qui s’enfuient, inquiets. Après une attente, les manifestants ont disparu, et la circulation reprend dans les rues en dépit d’une odeur de bombes à lacrymogène.

Cette situation arrive à point pour illustrer pourquoi les dirigeants continuent, quoi qu’il arrive – quoi qu’il en coûte, même – en tout temps et en tout lieu de dépenser tous azimuts, même lorsque les déficits détruisent la valeur d’une monnaie et mettent en péril une nation.

Ainsi, chacun des CRS et policiers touche un salaire. Chaque allocation coupée ou fonctionnaire licencié crée un risque supplémentaire puisque cela fournit potentiellement une raison supplémentaire à l’embrasement. Dès lors, les élus choisissent la facilité : avec l’argent gratuit des autres, ils paient pour la tranquillité. La leur et, dans une certaine mesure, celle du pays, pour un temps au moins. Après des années et des décennies de choix opérés de la sorte, la France dispose désormais de l’État le plus lourd de tous les pays développés.

“Impasse libérale”

Ce mois-ci, le journal Alternatives Économiques publie un dossier de recherche spécial au titre croustillant et prometteur de “L’impasse libérale”. Dans celui-ci, le journal prétend – avec l’aplomb caractéristique des cuistres et des gauchistes – donner les raisons pour lesquelles le gouvernement français, en réalité, ferait de moins en moins de choses “pour les citoyens”.

Cependant, un bref coup d’oeil au graphique suivant, partagé récemment, permet d’apprécier la croissance soutenue de l’État d’année en année.

Comme on le voit, les dépenses atteignent maintenant près de 60 % du produit intérieur brut (PIB) en ce moment, contre 35 % en 1960. La France engloutit plus de dépenses publiques rapportées à la taille de son économie que tout autre pays du monde développé. L’Italie, la Grèce, le Japon, ou même l’Argentine, tous arrivent à la traîne en comparaison de la France.

Rassurez-vous, chez Alternatives, vous ne trouverez pas de réponse à cette contradiction. Leurs folliculaires préfèreront par exemple pointer un manque de moyens (prétendent-ils) pour les psys à l’école, ce qui constituerait pour une un élément de preuve de “l’impasse libérale” dans laquelle la France s’est trop moelleusement enfoncée… Et de façon caricaturale, dans cet dossier spécial dont le sujet est pourtant “l’impasse libérale”, vous ne trouverez rien pour justifier l’idée d’un tournant vers le libéralisme en France.

En revanche, derrière le point de vue des auteurs, vous avez en réalité une vision sur le déroulement des choses dans le monde et dans la vie des gens. Celle d’Alternatives (et de la presse subventionnée française en général) justifie l’invention, en permanence, de nouvelles mesures de contrôle, de nouvelles distributions, de nouvelles subventions, de nouvelles taxes, de nouveaux impôts.

La création d’argent achète la paix

Ainsi, depuis l’année dernière par exemple, les interventions du gouvernement ciblent les prix de l’énergie.

En général, le contrôle des prix revient à imposer un plafond que les vendeurs ne peuvent dépasser. Sans surprise, ce contrôle des prix aboutit toujours à deux choses : l’apparition de pénuries d’un côté et la création d’un marché parallèle de l’autre, avec des prix bien supérieurs. Sans surprise, pendant le Régime de Vichy, les contrôles de prix annoncés par Pétain en 1940 ont provoqué des pénuries et mené à un essor du marché noir, sur lequel les prix ont grimpé de trois ou quatre fois pendant la guerre.

Pour éviter ce phénomène, le gouvernement actuel a procédé autrement cette fois-ci : le système de contrôle des prix du gaz et de l’électricité en cours diffère des méthodes du passé car les producteurs – comme TotalEnergies ou Equinor – touchent en fait le prix de marché et conservent ainsi leur rentabilité – comme en attestent les dividendes quatre fois plus élevés que la norme chez Equinor, par exemple. Et pour que le plafond soit respecté, c’est le gouvernement qui paie la différence entre le prix officiel et le prix de marché. Les plafonds de prix dans l’énergie reviennent en fait à des distributions à l’électorat. Ils reviennent à des formes de subvention à l’instar des chèques-inflation ou des Prêts garantis.

En somme, s’il n’y a pas de marché noir et pas de pénurie, il y a un creusement phénoménal de la dette (qui vient de dépasser 3000 milliards d’euros, à plus de 110% du PIB), et une distribution cachée d’argent à l’électorat par ce mécanisme de remboursement de différence entre prix réel et prix à la pompe.

On peut raisonnablement imaginer qu’après la crise de l’énergie, d’autres prétextes surviennent pour continuer la distribution gratuite d’argent des autres (notamment des générations futures qu’on ne doit protéger que contre des températures agréables et surtout pas contre la misère financière). Et dans ce contexte, les émeutes en France en ce moment pourraient fournir d’excellentes raisons pour remettre une couche de déficits et d’endettement.

En dépit du resserrement qui a lieu en principe, les autorités vont remettre en marche les déficits et l’endettement à la moindre anicroche, aux dépens de la valeur de l’euro… Peu importe la raison : ce sera pour éviter les effets de la sécheresse ou des inondations (ou les deux en même temps), lutter contre la méchante inflation et les prix en hausse dans les magasins, ou, comme actuellement, pour éponger les dégâts des violences et calmer les émeutiers… ou encore d’autres choses.

Je prépare, pour le 4 juillet, une présentation à mes lecteurs de la plus grosse déformation de marché de notre ère (ce n’est pas l’énergie), et les conclusions de mon équipe d’analystes sur comment préparer votre patrimoine. Vous pouvez nous suivre gratuitement en cliquant ici.

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Dégonflement de la dette et des États ?

Par : h16

Un article de Henry Bonner

Vous savez peut-être que je relaye de temps à autre des informations sur mes recherches à propos de la Bourse (et celles de mon équipe d’analystes) avec l’accord de H16…

Notre principal thème du moment est le dégonflement de la bulle des crédits… accumulés en raison des déformations de marché par les autorités.

Bien sûr, vous avez peut-être conscience du retournement des taux d’intérêts, après 40 ans de baisse… Vous pouvez d’ailleurs voir la tendance ci-dessous, via le taux sur les emprunts à 10 ans du gouvernement français (qui paient plus de 3 % d’intérêts pour la première fois depuis 2011 !) :

Cependant, une autre tendance existe elle aussi, au moins depuis l’Après-guerre, en parallèle au gonflement de la dette sous l’effet des taux en baisse, et des déformations par les banques centrales. Vous pouvez le voir ci-dessous : il s’agit de la taille des dépenses du gouvernement, en proportion de l’économie, qui grimpe au fil des décennies (voir ci-dessous) :

Aux États-Unis, vous pourrez aussi constater que la part du gouvernement décolle de la même façon ces dernières décennies, via le graphique ci-dessous :

Un dégonflement de la bulle de la dette pourrait avoir pour conséquence un recul du poids du gouvernement… soit une révolution pour les modes de vie de millions de gens. Une décroissance de la quantité de dette peut mettre en marche une décrue de la quantité de gouvernement… Ce qui revient au passage à mettre en faillite un tas de zombies, et à mettre fin à un grand nombre de distributions de subsides et de garanties à la population.

Cependant, un tel revirement de tendance risque de prendre beaucoup de temps, et impliquer plus de remous encore que le seul retournement des taux d’intérêts.

Dans l’immédiat, des entreprises qui bénéficient de l’accès facile au crédit risquent de faire faillite, ce qui pourrait pousser les dirigeants à plus d’interventions, plus de création d’argent… et à la reprise de l’inflation.

Howard Marks, un investisseur connu aux États-Unis, prévient de faire attention à un indicateur avancé de contraction du crédit, l’indicateur SLOOS, qui provient du sondage de l’opinion des cadres dans le secteur de l’émission de crédit. Ces cadres donnent leur avis sur la volonté de prêter des sociétés d’émission de crédit, à différents types d’emprunteurs.

Vous pouvez voir que la difficulté d’obtenir un prêt pour une petite société est en forte hausse, comme lors des crises de 2000 et de 2008.

Vous verrez ci-dessous que le même genre de chose a lieu pour les crédits aux particuliers :

À en croire le sondage, les banques demandent à la fois plus d’intérêts, et ont moins d’appétit pour émettre des crédits.

La contraction du crédit, ici comme outre Atlantique, a de fortes chances d’entraîner l’économie vers une récession au cours de l’année (regardez seulement les prix immobiliers !).

Dans ce cadre, et pour savoir comment vous protéger de la crise en vue, rejoignez-nous pour un dossier spécial (et recevoir plus de conseils et analyses pour tenter d’en tirer profit).

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Désaméricanisation : Comment la Chine restructure son secteur des puces électroniques

Sept mois après que Washington ait dévoilé de sévères mesures [dans le contexte de sa guerre commerciale contre la Chine, NdT], les entreprises chinoises redoublent d’efforts pour mettre en place des chaînes d’approvisionnement locales et reçoivent des milliards de dollars de Pékin et des investisseurs.

Source : The New York Times, Chang Che, John Liu
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Installations à Shanghai pour Semiconductor Manufacturing International Corporation, l’un des deux plus grands fabricants de puces en Chine. L’entreprise a annoncé des milliards de dollars d’investissements cette année pour se développer dans des domaines plus avancés. Crédit : Qilai Shen pour le New York Times

En octobre dernier, les projets de construction d’une imposante usine de semi-conducteurs située dans le centre de la Chine et appartenant à une grande entreprise soutenue par l’État sont tombés à l’eau. L’administration Biden a intensifié sa guerre commerciale en matière de technologie, coupant l’accès de la Chine aux outils occidentaux et aux travailleurs qualifiés dont elle a besoin pour fabriquer les semi-conducteurs les plus sophistiqués.

Certains des employés, de nationalité américaine, ont quitté l’entreprise. Trois fournisseurs d’équipements américains ont presque immédiatement interrompu leurs livraisons et leurs services, et l’Europe et le Japon devraient bientôt en faire de même.

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Sam Altman : la régulation de l’IA au service de ChatGPT ?

Devant le Congrès américain, Sam Altman a semblé, comme j’ai pu l’évoquer dans un précédent article, vouloir se faire passer pour un lanceur d’alerte en appelant concomitamment de ses vœux une régulation par le politique.

Notre bien étrange lanceur d’alerte menaçait de retirer l’ensemble de son activité de l’Union européenne si le texte sur la régulation de l’IA sur laquelle cette dernière travaillait : The Artificial Intelligence Act (AI Act), était adopté en l’état.

 

Paradoxe ? Pas le moins du monde 

Lors de son intervention devant le Congrès américain, en fin stratège, Sam Altman poursuivait au moins deux objectifs :

  1. Se mettre à l’abri de toute poursuite en cas de dérives des outils développés par son entreprise, et se poser en force de proposition.
  2. Être intégré dans une réflexion sur une régulation à venir qui ne perturberait pas les objectifs de sa structure.

 

Un troisième point pourrait être postulé : en intégrant – peut-être demain – les instances américaines qui réfléchiront à une régulation, je ne pense pas que monsieur Altman sera très soucieux de l’avenir de sa concurrence potentielle. Il serait alors en bonne place pour ériger des barrières limitant ou rendant impossibles l’entrée de nouvelles firmes sur ce marché à très haut potentiel.

Pour rappel, la société d’analyse GlobalData estime que « le marché mondial de l’intelligence artificielle (IA) devrait croître à un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 21,4 %, passant de 81,3 milliards de dollars en 2022 à 383,3 milliards de dollars en 2030. »

Ceci ayant été rappelé, que notre lanceur d’alerte en appelle à la régulation outre-Atlantique, et s’oppose vigoureusement à la régulation qui se profile en Europe, pourrait apparaître comme un paradoxe ? Pas le moins du monde, et pour cause.

 

Législation sur l’Intelligence Artificielle

L’AI Act, pour Artificial Intelligence Act est un projet de régulation de l’IA qui est actuellement examiné par plusieurs comités au Parlement européen.

Il est accessible en ligne ici.

Selon Thierry Breton, Commissaire européen au marché intérieur, ce texte « devrait être voté en séance plénière en avril au Parlement ». Une fois voté et mis en place, l’AI Act pourrait servir de référent pour les autres pays, et ce au même titre que le Règlement Général sur la Protection des Données.

Les IA génératives sont-elles à « haut risque » ?

Sam Altman a œuvré aux États-Unis pour être un acteur majeur des modalités d’une régulation… Sachant qu’avant son coup d’éclat ciblant l’Union européenne, il était totalement hors-jeu pour ce qui concerne les contours de l’Artificial Intelligence Act.

C’est à mon sens ce qui explique son attitude : pouvoir infléchir le texte.

Sam Stalman est vent debout contre le General Purpose AI System (GPAIS).

Une régulation européenne, oui, mais une régulation qui ne freine pas son développement et les intérêts de sa structure.

En effet, les entreprises comme la sienne qui conçoivent des outils « IA générative » seraient- à ce stade d’avancement du projet de régulation, contraintes de révéler la teneur de tout matériel protégé par des droits d’auteur…  Pire encore, pour son activité, le texte en l’état souhaiterait hiérarchiser les risques liés à une IA, sur une échelle allant de « bas » à « inacceptable », en passant par une étape intermédiaire, « le haut risque ».

L’objet serait alors de mettre en place une régulation adaptée. Toutes les infrastructures les plus critiques – éducation, forces armées (cf. robots tueurs) que j’ai pu évoquer, devraient ainsi être soumises à un niveau de régulation des plus durs…

Ce qui gêne profondément monsieur Altman, c’est la tournure que prend le texte, et qui touche directement son activité… Dans le texte, il est notamment fait mention d’une nouvelle catégorie d’IA : le General Purpose AI System (GPAIS). À ce stade, les parlementaires hésitent encore à classifier cette activité à « haut risque »… Cette catégorie permettrait de pouvoir caractériser les intelligences artificielles pouvant avoir plusieurs applications, à l’instar des IA génératives comme GPT-4, Midjourney, Einstein GPT, ou Ernie.

Les choses ne sont pas encore actées : « Les parlementaires réfléchissent à la possibilité ou non de considérer automatiquement tout GPAIS à « haut risque » ! »

La stratégie de Sam Altman sera-t-elle efficace ? Devant la manne financière, devant sa menace de retrait, les parlementaires reculeront-ils ? Sam Altman sera-t-il intégré à la réflexion en cours ? L’histoire nous le dira. À suivre.

 

« La connaissance du pays où l’on doit mener sa guerre sert de base à toute stratégie. » Frédéric II de Prusse

Chute de LVMH : signe de contraction…

Par : h16

Un article de Henry Bonner

L’envolée de Nvidia ramène un sentiment d’euphorie aux actions, mais des nuages sombres continuent de semer le trouble. Ainsi, l’action de LVMH, vendeur de sacs à main, bijoux, parfums et produits de mode ou de beauté, dégringole suite à un avertissement de la part des analystes de Deutsche Bank, et perd 8 % sur un mois, en raison de cet avertissement (vous voyez qu’après une tentative de rebond, fin mai, l’action repart à la baisse).

L’analyste Matt Garland écrit par exemple aux clients de la banque d’affaires :

“Aux États-Unis, les ventes cessent de croître et entament même des baisses. La demande de la part des clients plus sensibles économiquement semble commencer à ralentir.”

En bref, le consommateur américain, l’une des sources des ventes records de LVMH et d’autres marques de luxe, perd de l’appétit pour les produits du groupe.

Un rapport récent du groupe McKinsey précise que cette tendance touche toute l’économie, et non seulement dans la mode ou le luxe. En chiffres ajustés de l’inflation, la croissance de la consommation a chuté au cours des deux dernières années : en janvier 2022, le rythme de croissance annuel dépassait 10 % ; à présent, il chute sous les 0 %, pour atteindre -0,7 %.

Le graphique ci-dessous, de la branche de New York de la Fed, vous montre les grandes lignes des deux dernières décennies, aux États-Unis.

En somme, un accès facile au crédit déclenche un gonflement de la consommation et des actifs financiers jusqu’en 2008. Le krach du marché-actions coïncide avec des faillites d’entreprises et de particuliers, ce qui réduit la quantité de crédit jusqu’en 2014.

Quant au graphique ci-dessous de la dette des entreprises non-financières, il montre que la dette privée des entreprises a chuté, comme celle des ménages, en raison de la crise 2008 (bande grise). La tendance touche le fond dès 2010, et remonte la pente par la suite, 4 ans avant la remontée des crédits aux particuliers.

En bref, les marchés des crédits aux entreprises et aux particuliers ont tendance à évoluer à l’unisson. Les contractions du crédit reviennent à des baisses de la consommation. Elles touchent aussi les valorisations du marché actions.

Elles mènent à des faillites, même dans des secteurs qui n’ont rien à voir avec la finance. Par exemple, plusieurs dizaines de lignes aériennes commerciales ont cessé les opérations en 2008 et 2009. Le chiffre d’affaires de l’industrie a baissé de 15 %, et les pertes du secteur ont atteint 10 milliards $, pendant deux ans d’affilée.

Une contraction de la création de crédit signale donc l’avènement d’une crise financière – un krach boursier et des faillites d’entreprises – et d’une récession, avec des pertes d’emploi et des baisses de revenus. Elle mène à des pertes de revenus pour des entreprises comme LVMH, qui dépendent du pouvoir d’achat du consommateur.

En dépit des succès de l’IA, des signes de tension surviennent dans les paris sur la technologie. Par exemple, le milliardaire Richard Branson vient de mettre fin à son projet de satellites, Virgin Orbital. Après une introduction en Bourse en 2021, la société procède à la liquidation et met fin aux opérations. D’autres paris de la sorte connaissent aussi des difficultés. L’autre société d’exploration de l’espace de M. Branson, Virgin Galactic, baisse de moitié par rapport à son prix d’introduction en 2019, comme vous le voyez ci-dessous.

Les pertes grimpent en continu. La société perd 210 millions $ en 2019, 270 millions $ en 2020, 350 millions $ en 2021, et 500 millions $ l’an dernier.

Dans une période d’augmentation de la disponibilité du crédit, pour les particuliers et les entreprises, ce genre de projet peut trouver des soutiens. Parfois, des paris sur la technologie portent fruit. L’un des exemples les plus connus est le cas de Tesla. La société a fait des pertes pendant 10 ans d’affilée. Mais depuis 2021, ses bénéfices annuels dépassent les 10 milliards $. Certes, Tesla n’arrivera peut-être pas à la hauteur des attentes des actionnaires qui donnent une valorisation de plus de 500 milliards $ au titre. Néanmoins, Tesla ne court pas à la ruine, et ne semble pas avoir besoin de plus de capitaux. Des projets comme Virgin Galactic, par contre, risquent d’arriver à bout de la patience et de l’enthousiasme des investisseurs avant d’atteindre la rentabilité.

Le resserrement du crédit va faire des dégâts chez un grand nombre de projets de la sorte.

Je présente en ce moment plusieurs opérations que nous recommandons à nos lecteurs.

Nous pensons qu’en dépit de la baisse des prix depuis septembre, le secteur de l’énergie a des raisons de décoller de nouveau.

À la différence de paris sur la technologie, des entreprises que nous regardons dans l’énergie génèrent parfois des rendements de 16 % et des dividendes de 25 % (aux chiffres actuels, qui bénéficient toujours de l’aubaine des prix élevés en 2022).

Pour plus d’informations au sujet de mes paris sur l’énergie, et d’autres secteurs qui nous intéressent, suivez mon équipe dans notre lettre quotidienne gratuite.

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Banquiers à Washington : les larmes des mauvais perdants

Par : h16

Un texte de Henry Bonner

Imaginez : vous êtes un PDG de banque, vous gagnez un salaire de plusieurs millions de dollars par an, vous pouvez faire partie des meilleurs “country clubs” de Californie et envoyer vos enfants dans les meilleures écoles. De façon soudaine, votre banque commence à perdre des clients, des dizaines de milliards de dollars quittent les comptes à vue car les gens ne croient pas en votre capacité à honorer les dépôts. De plus, votre cours en Bourse se met à plonger, ce qui élimine votre capacité à émettre des titres pour renflouer vos caisses.

Voilà que votre banque fait faillite : vous devez accepter un rachat par un concurrent qui bénéficie d’un soutien clair de la Réserve fédérale.

Maintenant, de nouveaux choix se présentent à vous : soit tenter de tirer les leçons de l’échec, de manière à éviter de subir un autre du même genre si vous êtes à nouveau à la tête d’une banque (ou autre groupe qui gère des dépôts à l’avenir), soit trouver des boucs-émissaires à poursuivre en justice, afin de donner l’impression que votre échec n’a rien à voir avec vos propres décisions.

Si vous faites attentions aux journaux, les banques américaines Silicon Valley Bank, First Republic Bank, et Signature ont heurté cet écueil en mars. Et sans surprise, trois petits cochons sont arrivés à Washington cette semaine pour plaider leur cause devant le Sénat américain et pour les ex-directeurs des banques en faillite, c’est évident : ils n’ont pas causé leur échec. Eh non : en fait, ces faillites ont été causées par le laxisme du gouvernement vis-à-vis des marchés et des plateformes de communication (Twitter, Facebook, etc.) !

Pourtant, l’indice des banques américaines est en dépression depuis mars. Et les dernières faillites n’ont pas assaini la situation.

Ainsi, une autre banque, Pacific Western, révèle récemment avoir perdu 10 % des dépôts (des milliards de dollars) en une semaine. Malgré un regain de confiance en avril, les banques chutent à nouveau en Bourse.

Devant cette débâcle, les élus américains pourraient prendre au sérieux les propos d’une bande de banquiers pourtant responsables de l’effondrement des institutions sous leur contrôle. Le raisonnement des banquiers déchus consiste à expliquer qu’ils ont subi les manipulations de spéculateurs, armés de comptes Facebook et Twitter pour disséminer des désinformations au sujet des banques.

Quelle ironie : ces banquiers répètent le point de vue que tentent de populariser des défenseurs du système bancaire – via les réseaux sociaux ! Par exemple, Bob Elliott, le gérant d’un fonds en obligations, écrit à son audience de 90.000 personnes sur Twitter :

“La ‘crise’ des banques régionales, n’est plus un cas des pertes de dépôts qui mènent à des chutes des cours, mais de spéculateurs qui créent des chutes en Bourse afin de générer la fuite des dépôts.
Cette nouvelle phase n’a rien à voir avec les fondamentaux, et crée une crise qui se métastase, ce qui rémunère ceux qui spéculent…
Depuis la semaine dernière, il existe une pression baissière importante sur des banques régionales, dont PacWest et Western Alliance Bancorp.

Pourquoi les baisses ont-elles lieu ? En raison des ventes à découvert…

En pratique, il n’en faut pas beaucoup pour créer des mouvements importants sur les cours, étant donné que les valorisations des banques ne sont que de 1 ou 2 milliards de dollars. Soit de minuscules entreprises relatives à leur impact au niveau macro en ce moment …

On dirait que les spéculateurs essaient de créer une panique.”

Voyez : les gens comme M. Elliott, qui détiennent des fonds en obligations, ou les ex-patrons des banques qui se présentent au Sénat cette semaine, profitent des déformations de marché par la Fed. Les rachats d’obligations ou les sauvetages de banques tendent à soutenir leurs portefeuilles. Ils les approuvent donc sans hésitation !

Ils n’ont rien non plus contre les déclarations de la Fed sur ses futures mesures de soutien, qui reviennent à encourager le marché à payer plus cher les obligations.

En revanche, des gens qui partagent une opinion négative sur Twitter ou Facebook sont des acteurs dangereux, qui manipulent le marché.

Fox News rapporte :

“Les ex-PDGs de trois banques qui ont subi d’importants retraits de dépôts dans les derniers mois disent que les réseaux sociaux ont joué un rôle important pour créer la ‘panique’ qui a poussé les dépositaires à retirer les fonds.”

Un élu du Sénat américain leur a demandé si les réseaux sociaux pouvaient “avoir le genre d’effet susceptible de créer un impact ou une crise” dans le système bancaire. L’ex-dirigeant de la Silicon Valley Bank, M. Becker, leur a répondu que “nous en voyons en effet des indices, et je pense que c’est quelque chose sur lequel il faut se pencher pour voir par quel moyen s’en protéger.”

L’Association bancaire américaine a pris le même point de vue que les banquiers tels que M. Becker : elle a rédigé une lettre aux représentants, sans craindre l’hypocrisie, et y félicite le gouvernement d’être intervenu pour pousser le marché à remonter, affirmant qu’il a “réussi en grande partie à regagner la confiance des marchés.” Tout en demandant bien sûr des lois et des poursuites contre les gens à l’origine – selon eux – de la baisse !

“Nous souhaitons que la SEC s’interroge sur les outils ou mesures qui pourraient réduire le recours aux spéculations abusives, afin de redonner confiance aux investisseurs,” explique la lettre.

Les Banques Centrales déforment les marchés beaucoup plus que n’importe qui intervenant sur Facebook… Mais les patrons n’acceptent pas de faire partie des perdants dans le cycle de destruction créatrice. Ils ont l’impression qu’ils méritent, en dépit de tout, de faire partie des country clubs coûteux, d’être admirés, et d’envoyer leurs enfants aux écoles privées les plus chères. Pour cela, ils en appellent à la Fed et au Sénat américains pour rectifier la situation, leur permettant de conserver leur statut et leur crédibilité, tout en créant des lois et des restrictions contre des millions d’autres gens.

Et apparemment, le contingent de mauvais chefs d’entreprise qui voient une injustice à leurs échecs va croître d’autant que les problèmes, en particulier pour les banques, ne sont toujours pas résolus.

Deux indicateurs que des soucis approchent

Le graphique ci-dessous montre l’écart entre les taux sur la dette américaine à 10 ans de maturité, et la dette à 3 mois de maturité. En général, le taux sur un prêt augmente avec la durée, le risque augmentant avec la durée de maturité. Cependant, vous constaterez ci-dessous que cet écart vire de temps à autres au négatif, c’est-à-dire que les obligations de courte durée paient alors plus d’intérêts que les obligations à longue durée.

Cette “inversion des taux” semble toujours signaler une récession. Vous noterez, ci-dessous, un écart négatif juste avant les récessions de 1981, 1992, de 2000, et de 2008 (les parties grisées du graphique). De plus, vous noterez que depuis au moins 1980, l’inversion n’a jamais été aussi importante.

Les taux sur la dette de longue durée restent faibles, ce qui semble indiquer que les marchés prévoient un fort déclin de l’inflation – ce qui peut arriver en cas de dépression.

Le graphique suivant montre les attentes pour le niveau moyen de l’inflation sur 5 ans aux États-Unis, déduit des marchés pour les créances. Après un pic au mois de mars de l’année dernière, les attentes de l’inflation reviennent presque aux niveaux de 2018.

Les attentes sur l’inflation moyenne des 5 prochaines années sont de 2,16 % aujourd’hui, soit moins de la moitié de l’inflation actuelle aux États-Unis. Les marchés prévoient donc un plongeon de l’inflation vers des niveaux bien en-dessous de cette moyenne au cours des 5 prochaines années.

Le second signal de crise, aussi à un niveau inédit depuis des décennies, est le rythme de la création d’argent (via l’émission de crédits) aux États-Unis. Dans le graphique suivant, on peut constater un plongeon sous les 0 % en ce moment. Il faut remonter aux années 30 pour observer un rythme de création de crédit aussi négatif !

Bien sûr, l’avenir peut réserver des surprises. Mais ces indicateurs, et les problèmes des banques en ce moment, pointent vers un danger de récession – peut-être d’une sévérité importante – à l’horizon.

Recherche de spéculations

Dans mes écrits, j’informe mes lecteurs de moyens de se protéger – et tenter d’en profiter.

Par exemple, j’ai acheté en septembre dernier une option contre l’action cotée d’une société surendettée et vouée à l’échec (d’après mes collaborateurs)… une société de médias nommée iHeartMedia. J’ai fait d’autres paris. Tous n’ont pas marché. Mais dans le cas de iHeartMedia, l’action a dévissé de 75 %. Dans mon compte personnel, cela a généré un retour de 182 % à ce jour (j’y ai placé uniquement une petite somme pour présenter le concept à mes lecteurs).

Je continue d’explorer les manières de profiter et de se protéger des déboires d’autres acteurs que nous pensons voués à l’échec. Si ce genre de stratégie vous intéresse, rejoignez ma lettre quotidienne gratuite, dans laquelle j’en parlerai prochainement.

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Au-delà du blog

Par : h16

Un texte de Christophe F., suite à la rencontre entre lecteurs qui a eu lieu du 6 au 8 mai.

Sur les blogs dissidents, complotistes ou négationnistes, les mauvaises nouvelles se suivent et se ressemblent toutes. Le lecteur désabusé, privé même de ces sursauts spontanés de rébellion séditieuse qui faisaient le bonheur des bandes-dessinées (et des CRS), y trouve la confirmation quotidienne que toute la France est occupée – toute ? – oui, toute.

Aucun mètre carré de terre n’échappe aux administrations, réglementations et normes d’État. Aucuns de nos gestes ni de nos propos n’échappent à la surveillance de l’œil de Bercy. Aucune de nos heures d’existence ne peut se soustraire aux volontés gouvernementales, toujours plus pressantes et envahissantes. Le pays tout entier est sous le joug absolu d’un État omnipotent, omniprésent et omniscient, orchestrant minutieusement et infailliblement chaque minute d’existence du moindre être vivant sur ses “territoires”, du moindre brin d’herbe à la moindre molécule gazeuse survolant les terres soumises à ses lois.

Car il n’y a pas de villages d’irréductibles cernés de garnisons aux abois, pas de druide malicieux, pas de potion magique ni de gros guerrier roux tombé dedans quand il était petit.

La Zizanie

Le lecteur s’est ainsi plié à l’évidence : il n’y a en réalité aucun besoin de mener une vie libre, il en est même venu à admettre que l’humain ne dispose d’aucun libre-arbitre. Allégé de cet encombrant fardeau que l’on nomme tour à tour conscience, discernement, intelligence, ou même âme, il est débarrassé de toute nécessité de travailler, émancipé de toute notion de propriété. Sa volonté, ses besoins, ses désirs et sa personnalité sont enfin remis à la place qui revient aux licornes et coquecigrues que la Science, la vraie, consensuelle, statistiquement et politiquement correcte, a définitivement relégué dans les oubliettes d’un Moyen-Age forcément obscur et peuplé d’humanoïdes oligophrènes. Il n’a même plus besoin de s’inquiéter de la véracité des articles tombant sans contrôle sous ses yeux, puisque Droopy Klaus Schwab, ce grand humaniste, a recruté des millions de guerriers de l’information pour traquer les fausses informations jusque dans les lignes de votre blog favori. Ahem… non, Dana nous apprend que c’est une fake news, et que c’est en vérité l’ONU qui soutient ce programme, sous le doux nom de Verified, qu’il s’agit en fait de “volontaires de l’information”, et qu’en plus ils ne sont à peine plus qu’une centaine de milliers. Ouf, tout est sous contrôle, vous pouvez reprendre votre lecture.

L’homme nouveau n’a donc plus d’efforts à fournir, plus de volonté individuelle à exercer, plus aucun bien ni aucune motivation, ainsi est-il heu-reux. Youpi ! Réjouissez-vous ! Votre droit au bonheur est enfin réalisé par la grâce de la Loi, la Taxe, et la Ceinte Narration, mettant un point final à l’Histoire. Fin.

Bien évidemment, le lecteur désabusé mais averti a compris depuis le début l’ironie de ce billet d’humeur. Il sait qu’entre trois cerfas et deux journaux télévisés, il reste beaucoup d’espace pour se livrer à toutes sortes d’activités non régulées qui font l’horreur des administrations d’État. Il sait qu’entre deux promulgations de lois existent des myriades de vides juridiques dont les institutions judiciaires n’ont que faire, préoccupées qu’elles sont par le financement de leur budget courrier. Et les plus assidus des lecteurs ont, surtout, connaissance de la communauté de fidèles qui s’est créée autour de ce blog, dont la longévité, la prolixité et la causticité le disputent à l’art du bon mot, la maîtrise de la syntaxe, sans oublier l’emploi décisif de mèmes facétieux. Car oui, parmi ses douzaines de visiteurs silencieux et ses 19 commentateurs compulsifs, certains de ses membres officieux se rencontrent dans la vraie vie, et se livrent impunément à de douteuses activités telles que des banquets improvisés, universités sans professeurs, et débats sans temps de parole.

Tant et si bien qu’une troisième université d’été est déjà en cours d’organisation pour l’année prochaine, et qu’un parti politique a été créé, dans le seul but de pouvoir continuer de se réunir en temps de confinement, car il est bien entendu que rien ne saurait mettre fin aux rites sacrés de l’apéro. Quoique sans hiérarchie, sans chef, sans programme, sans militant et sans idéologie, on y reconnaît cependant quelques ministres, tels que le Maître-chien, la Navigatrice, l’Abbé Belge, Calamity Jane, la Boulangère, le Gitan, l’Egyptien, le Zététique, le Patron de l’Apéro qu’on ne présente plus, et d’autres encore, qui mettent un point d’honneur à ne s’occuper que de ce qui les passionnent personnellement.

Pourquoi faire ici mention des loisirs de ces personnes privées ? Tout simplement pour souligner que malgré les obsessions de contrôle et de coercition de nos classes dirigeantes, malgré le taux élevé de pénétration dans les esprits dont disposent les médias, et bien que dans les milieux autorisés, on souhaiterait faire grimper ce taux à 100 %, ce blog a le mérite d’exister, de durer, et de prouver qu’il subsiste dans ce pays un je-ne-sais-quoi de gaulois, toujours prompt à la blague, la confrontation intelligente et autres pratiques désapprouvées par la Ligue des Mangeurs de Soja. C’est bien peu de choses direz-vous, mais cela suffit à démentir les discours défaitistes dont les médias nous bombardent en permanence, et cela fait une vraie différence quand on partage ne serait-ce que la liberté de parler de tout sans filtre.

Une chose est à retenir : vous n’êtes pas seuls survivants dans un monde en état de gorafisation avancée. Il n’appartient qu’à vous d’entretenir des liens avec ceux qui, comme vous, veulent continuer de vivre dans le monde réel, qui n’est certes pas un monde idéal, mais reste loin de mériter un tel acharnement. La communauté des hashseiziens invite ceux qui se reconnaissent dans ces propos à les rejoindre sur leur canal de communication. Ou pourquoi pas lancer votre propre groupe près de chez vous ? Vous aussi, rejoignez la communauté grandissante des complotistes dérégulés, et faites-y ce que bon vous semble !

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Selon l’expert en minières, Rick Rule : “La demande pour l’or peut grimper de 4 fois”

Par : h16

un article de Henry Bonner

J’ai récemment enregistré un entretien avec un investisseur très suivi dans les minières et pétrolières aux États-Unis. Mon interlocuteur, Rick Rule, détient la plus grande position en actions sur Sprott Inc, un groupe qui gère plus de 10 milliards de dollars dans les ressources minières. Il explique ci-dessous pourquoi la demande pour les investissements en lien avec l’or et l’argent peut grimper de quatre fois par rapport aux niveaux d’aujourd’hui.

L’or : l’assurance contre la devise et les obligations

“Je ne comprends pas pour quelle raison un investisseur n’aurait pas au moins un peu d’or dans son portefeuille. Pour moi, l’or est une police d’assurance. Comme une assurance-vie. Je pense que tout investisseur qui ne détient pas au moins une certaine quantité d’or est un investisseur qui voit le monde à travers un filtre, à travers une paire de lunettes mal ajustées. Pour moi, mon or n’est pas un actif que je compte vendre. C’est un legs pour mes héritiers.

“Si vous êtes d’accord que l’or est avant tout une police d’assurance, alors il est évident que la nécessité de cette assurance est bien plus importante aujourd’hui, et que cette nécessité est plus largement reconnue qu’il y a cinq ans.

“Le prix de l’or fait de bonnes performances lorsque les investisseurs ont des craintes sur la valeur de leurs liquidités, en particulier lorsqu’ils détiennent des obligations…

Dégâts du faux-monnayage

“Les gens sont inquiets en raison du Quantitative Easing [rachats d’obligations par les banques centrales, ou assouplissement quantitatif], qui permet en toute facilité à la zone euro et d’autres de créer de l’argent à partir de rien.

“L’idée de pouvoir créer de toute pièce quelque chose qui a de la valeur, mais qui n’est appuyée sur rien du tout, peut faciliter la vie aux gouvernements et aux autres débiteurs. En revanche, créer davantage de devise ne rend pas la devise déjà en circulation plus forte. Au contraire, elle perd de la valeur.

“Le Quantitative Easing est simplement une forme de faux-monnayage. La seule différence est qui en est l’auteur. Si, Henry Bonner, tu commences à imprimer de l’argent, tu te retrouves en prison. Mais si les dirigeants de la zone euro créent des euros, alors ils gagnent en popularité et remportent des élections. La différence n’est qu’une question d’auteur.

“Aux États-Unis, celui qui émet ces obligations, le débiteur, a une dette de 32.000 milliards de dollars en obligations à rembourser. Ensuite, ils estiment également avoir 100.000 milliards de dollars de passifs liés aux allocations, soins, et pensions de retraite promises à la population. Afin de soutenir la charge de la dette actuelle, le gouvernement tourne avec un déficit de 2.000 milliards de dollars par an.

“En d’autres termes, nous ne sommes pas en train de sortir de ce trou, mais plutôt de nous y enfoncer.

“Encore plus problématiques sont les taux d’intérêts négatifs en termes réels [ajustés pour l’inflation]. L’investisseur prend du risque et renonce à d’autres placements en faveur d’un retour qui est moins important que l’inflation. Ainsi, le créancier prend tout le risque, tandis que le débiteur est incité à emprunter le plus possible maintenant.

4 fois plus de demande pour l’or à l’avenir

“En ce qui me concerne, je pense qu’un taux d’intérêt réel négatif crée des coûts pour les investisseurs en obligations.

“Imaginez par exemple que vous soyez un gérant d’un fonds, tel que la trésorerie de l’université de Stanford, qui est de 30 milliards de dollars. Cela fait 20 ans que vous bénéficiez d’un climat économique propice aux obligations, dans lequel vous n’aviez pas besoin de faire beaucoup de travail.

“Pour vous, les jours heureux ont pris fin en 2022, quand l’inflation est revenue. Les taux d’intérêts nominaux [non-ajustés pour l’inflation] se sont mis à grimper. Cela a fait baisser la valeur de votre portefeuille d’obligations sur le marché. En même temps que cela, vos obligations ne paient plus suffisamment pour permettre à l’université d’atteindre ses objectifs de dépenses.

“Pris entre la perte de la valeur de marché des obligations, et le manque de rendements suffisants pour tenir le pas avec l’inflation, cela signifie que vous ne pouvez plus dormir sur votre argent. Vous êtes obligé de mettre cet argent ailleurs pour espérer atteindre les résultats désirés.

“À mon avis, une partie de cet argent – même si ce n’est pas la majorité – va se retrouver dans un actif qui a la réputation, prouvée au cours de millénaires, pour maintenir la valeur de votre épargne.

“Ceci est important, parce que dans le marché américain, la part des capitaux d’investissement qui sont placés sur les métaux précieux, ou entreprises de ce secteur, est de moins de 0,5 %.

“En revanche, sur les 40 dernières années, ce secteur attirait en moyenne 2 % des capitaux d’investissement. Je pense que les taux d’intérêts réels négatifs, le Quantitative Easing – c’est-à-dire le faux-monnayage – ainsi que la dette et les déficits vont susciter une inquiétude suffisante, surtout chez les détenteurs d’obligations à longue maturité, pour que la part de marché du secteur des métaux précieux retrouve son niveau moyen des 40 dernières années, de 2 %.

“En somme, la demande par les investisseurs pour les actifs dans le secteur des métaux précieux va grimper de 4 fois.

“Selon l’estimation de JP Morgan Chase, la part des investissements placés sur le secteur des métaux précieux en 1981, un sommet pour les prix dans le secteur, était de plus de 7 % !

“Je ne dis pas que nous aurons un nouveau record, mais simplement que nous allons retrouver la moyenne des 4 dernières décennies. Cela veut dire que la demande pour ces actifs peut augmenter de 4 fois.”

Je peux vous envoyer plus des commentaires de Rick sur l’investissement dans les actions or et argent. Vous aurez aussi ma quotidienne gratuite sur le Bourse et l’économie, et si vous souhaitez recevoir ces commentaires exclusifs, cliquez ici.

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« Fonds Marianne » : Marlène Schiappa n’aime pas la liberté d’expression

L’affaire dites du « fonds Marianne » qui expose Marlène Schiappa à une exécution en règle et justifiée dans la presse et sur les réseaux est triplement détestable. Tout d’abord elle véhicule les caractéristiques habituelles des scandales du système Macron.… Continue Reading

La Suède : un secret de la surperformance de Stockholm

Par : h16

un article de Henry Bonner

Le graphique ci-dessous vous montre la comparaison du marché-actions de Stockholm avec la Bourse de Paris, le CAC 40, depuis janvier 2010. Vous verrez que la Bourse de Suède en ressort au-dessus du marché parisien, en dépit de l’absence des maisons de mode et les fortunes comme les Arnault.

Bien sûr, Stockholm ne surperforme pas Paris sur toutes les périodes de temps dans l’Histoire. Au cours des dernières années, les places boursières françaises et suédoises font environ la même performance. Sur une plus longue durée, vous pouvez voir une surperformance des sociétés suédoises, avec 682 % de retours depuis 1995, contre 318 % pour le CAC 40 (ce qui dépasse les effets de change).

La Suède représente toujours une cible possible pour la recherche d’opportunités en Bourse. En effet, le pays contient une concentration de sociétés qui suivent un modèle spécifique, capable de générer des ventes et des bénéfices en croissance exponentielle.

Ainsi, sur le marché suédois, vous trouverez diverses entreprises avec un courbe de revenus en “exponentielle”. Ces sociétés suivent le modèle de Berkshire Hathaway, la société de Warren Buffett : elles rachètent des sociétés plus petites, qui génèrent des excédents de trésorerie ; ensuite, elles investissent les revenus des acquisitions pour racheter davantage de sociétés, les ajoutant au portefeuille d’activités.

L’une des plus anciennes en Suède est la société Lagercrantz. Ses activités remontent à 1906, lorsque deux ingénieurs ont démarré dans l’importation de composants avancés pour l’industrie. Dans les années 80, suivant une introduction en Bourse, la société a mis en place une stratégie d’acquisitions à travers l’Europe, en particulier le Nord du continent ; ensuite, au début des années 2000, la société a fait une scission des activités, créant du même coup un autre groupe coté, avec le même modèle, Addtech.

Depuis la scission, Lagercrantz continue à racheter des petites sociétés et à les intégrer à son portefeuille. Il compte à ce jour plus de 80 groupes distincts, et poursuit toujours des acquisitions. La stratégie porte ses fruits, avec une croissance en exponentielle du titre dans la Bourse depuis deux décennies : depuis septembre 2001, son action prend 4676 %.

Le succès de Lagercrantz ne tient pas juste des capacités de ses gérants. En effet, son ex-subsidiaire, Addtech, affiche le même type de parcours depuis la scission : sa croissance est de 6927 % sur la même période.

En somme, le succès de ces sociétés ne dépend pas juste d’un bon gérant, ni d’une bonne opération, il provient du modèle des acquisitions en série. Du moment que les nouvelles acquisitions créent plus d’excédent de trésorerie, la société dispose de davantage de moyens, et peut mettre encore plus de groupes en portefeuille.

Tout comme avec des marques sous contrôle de LVMH, les acquisitions gardent en général une indépendance dans le groupe. Elles font partie d’un ensemble de sociétés, avec les mêmes actionnaires, mais les équipes travaillent en parallèle, et prennent des décisions de manière indépendante. Par ailleurs, la totalité de la croissance provient des revenus sur les opérations : ni Addtech, ni Lagercrantz n’ont eu recours à des levées de fonds via l’émission de titres dans le passé.

Le succès du modèle de l’acquisition en série explique donc peut-être la surperformance de la Suède en Europe.

Cependant, rien ne garantit plus de succès de ce genre. La performance peut bien souffrir à l’avenir. Néanmoins, si vous recherchez les actions à croissance en Europe, sans prendre de risques sur un zombie qui tourne à pertes, ces types de société peuvent vous intéresser : pour plus d’informations sur les acquéreurs en série et des idées de placement, rejoignez-nous dans notre lettre gratuite sur l’investissement en cliquant ici.

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Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se récupère

Par : h16

Un texte de Marcel M.

Le parcours sous une pluie glacée parut interminable. En tête du court cortège funèbre, a pied, Marcel se retourna: derrière lui, son frère, ankylosé et raidi de froid sur sa trottinette fut violemment dévié par une bourrasque de vent glacé qui, subitement, souffla entre les anciens bâtiments du crématorium. Le sombre édifice, désormais abandonné, avait été fermé une dizaine d'années auparavant quand la restriction des quotas de CO2 avait interdit le gaspillage énergétique pour la crémation.

Le sinistre convoi poursuivit son cheminement vers la sortie de la ville. Marcel pressa le pas pour rattraper le cyclocorbillard, il avait toujours dédaigné l'usage des trottinettes, trouvant ce mode de déplacement enfantin et instable, il en appréhendait aussi la localisation par l'électronique embarquée.

Arrivés devant le compostarium communal, face au couvercle sous lequel le défunt allait être inhumé, Mère prieuse voilée et ses deux fils adoptifs s'inclinèrent devant le cercueil de biocarton recyclé qui fut posé sur une planche basculante. Le cyclocorbillard Uber, hélé par le smartphone de son surveillant électronique s'ébranla lourdement à coups de pédales pour disparaître dans le rideau de pluie en quête de la dépouille suivante. Ici, l'heure était au recueillement. Mère prieuse, en phase dans le deuil, lut l'oraison funèbre (fichier-standard/homme-âgé.rtf) sur son Smartphone Sacré. Elle évoqua une renaissance, une résurrection et la réincarnation de la dépouille du père de Marcel dans le Grand Mystère de Notre Dame Gaya. La brève cérémonie fut clôturée par l'incantation sacrée: "Dame Nature qui êtes notre Terre, faites en sorte que sa dépouille soit totalement revalorisée."

Le lourd couvercle d'acier rouillé, gravé de la célèbre épitaphe "Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se récupère" fut ouvert. Une vapeur fétide s'exhala du composteur. Marcel se retint de vomir. La planche fut rapidement basculée. Le sarcophage de biocarton recyclé glissa et tomba dans le compostarium où il s'ouvrit, offrant le corps du défunt au grouillement des vers (Eisenia foetida) sur le lit d'ordures ménagères parmi les autres cadavres en voie de décomposition, les animaux de compagnie pourrissants et les dépôts de toilettes sèches. Le portail étanche fut bien vite refermé pour éviter le gaspillage du gaz de biomasse.

Plus tard, après fermentation et récupération des précieux biogaz, ces déchets organiques valorisés seraient chargés dans des épandeuses pour aller fertiliser les champs de légumes. C'est là qu'après le purgatoire du dégazage que les morts auraient enfin droit à la vie éternelle.

Marcel s'efforça d'éloigner cette pensée nauséabonde. Il salua sèchement la Mère Prieuse et quitta les lieux en hâte. Son frère reprit la cycloroute sans même le saluer.

05/05/2021 La plus ancienne sépulture d'Afrique a été découverte au Kenya, elle date de 78.000 ans. Les écolos mettent donc fin à 78.000 ans de pratique funéraire, les archéologues du futur ne trouveront aucune trace de notre époque.

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Pause pascale

Par : h16

Comme l’actualité est calme et que le pays se redresse maintenant d’une façon visible et vigoureuse sous la direction d’un gouvernement affûté comme une lame japonaise, il me semble pratique de prendre quelques jours de pause : il ne fait aucun doute que la prospérité va persister à croître pour tous, que la bonne humeur et les fines idées de nos dirigeants vont continuer à irriguer nos belles villes et nos vertes campagnes.

Dès lors, ce blog ne risque pas de manquer une actualité chaude, trop improbable dans ces temps doux de paix reposante, et quelques jours sans billets ne feront pas de mal. Ce n’est pas comme s’il restait des sujets à traiter de toute façon.

Ainsi, les retraites sont maintenant un dossier bien propre, bien réglé par une classe politique aussi apte et respectueuse que bien documentée, et la réforme est elle-même bien acceptée par une population aussi compréhensive qu’éduquée qui ne manquera pas de redoubler d’efforts pour que tout se passe bien pour la génération boomero-revendicative. Et on ne pourra s’empêcher de noter l’optimisme absolument phénoménal de ceux qui, arrivant tout juste sur le marché du travail, espèrent encore prendre leur retraite dans un peu plus de 40 ans grâce à ce système si finement ouvragé : il ne fait aucun doute qu’il durera encore mille ans, minimum. Dès lors, peu de chance que les prochains jours partent en sucette à ce sujet.

Ainsi et de façon évidente, les questions ukraino-russes se résolvent dans la paix, la confraternité et la diplomatie active d’un Emmanuel Macron décidément au taquet. Point n’est besoin de revenir sur les efforts entrepris par nos dirigeants pour résoudre l’épineuse question : lorsque les accords de paix seront signés, nul doute que Bruno Le Maire pourra prétendre à un prix Nobel (si ce n’est de la paix, au moins en économie).

Ainsi, les banques tiendront bon. D’une part car elles sont en pleine santé, d’autre part car tout va bien sur le plan financier et économique, et enfin parce que c’est comme ça que ça se passe en Occident : les trains partent à l’heure, les hôpitaux sont propres et bien équipés, les prix sont maîtrisés et les banques sont solides. C’est tout. Et puis, doit-on rappeler que les cadors de notre gouvernement veillent sur la question et que le premier d’entre eux, un certain Bruneau d’Agen de Bercy, nous a totalement rassurés à ce sujet dans un entretien argumenté paru récemment dans Picsou Magazine ?

Et comme tout se déroule donc comme prévu, c’est le moment d’aller contempler le monde, de retrouver sa famille, ses amis, ses connaissances, de respirer l’air frais des riantes campagnes françaises et de s’éloigner de ce petit coin de toile numérique qui se peint un peu tous les jours grâce à ses billets, ses lecteurs et ses commentateurs pétillants que je remercie au passage et les partages qui sont faits sur les réseaux sociaux et ailleurs.

Que cette période pascale soit pour vous tous l’occasion de reprendre des forces pour la prochaine période qui s’annonce pleine de peps et de rebondissements : à n’en pas douter, le meilleur reste à venir et il est garanti sur facture avec la brochette d’élites qui nous gouvernent !

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Mercado Libre : les signaux avant une hausse de 40 fois

Par : h16

un article de Henry Bonner

Le mois dernier, j’ai parlé d’un analyste – Chris Mayer – qui tente de trouver les actions à croissance régulière et élevée sur une longue période. Le critère critique est une croissance récurrente et stable et pas un sursaut de nulle part, comme une société qui découvre une mine d’or, par exemple. Ces types de plus-values sont presque impossibles à anticiper.

Avec l’approche de Chris, le taux auquel la croissance a lieu a un impact colossal sur les résultats.

Je vous présente ci-dessous le nombre d’années pour multiplier votre argent par 100, selon le taux de retours.

Une action qui gagne 14 % par an va grimper de 100 fois en 35 ans. À 16,6 % de croissance par an, elle le fait en 30 ans. Ces 2,6 % seulement de croissance en plus chaque année vous font gagner 5 ans !

À 20 % de croissance annuelle, vous faites 100 fois votre argent en 25 ans. À 26 % de croissance, vous le faites en 20 ans.

Et avec un rythme de croissance de 36 %, similaire à ce qu’a fait une action comme Monster Beverage (voir graphique ci-dessous) vous faites 100 fois votre argent en seulement 15 ans.

Ceci est une durée suffisamment restreinte pour qu’un investisseur puisse en profiter de son vivant. Avec ce type de retour, même en sortant de l’action après 5 ou 10 ans… vous réalisez déjà un bon gain. Et avec Monster Beverage, si vous aviez acheté en 2002 et tenu jusqu’à aujourd’hui, vous auriez plus de 1.000 fois votre mise de départ. Mais même si vous aviez vendu en 2011, soit 9 ans plus tard, vous seriez quand même à 100 fois votre argent. Et si vous n’aviez tenu que jusqu’en 2006, vous auriez quand même eu la possibilité de faire un gain de 9300 %, soit déjà quasiment 100 fois votre mise, en seulement 3 ans.

La théorie de base de Chris n’a rien de révolutionnaire : la hausse des ventes et des bénéfices, au fil du temps, a tendance à tirer une action vers le haut. Et même si vous ne pouvez pas anticiper les humeurs du marché, ni les manies dans la technologie, vous pouvez vous faire une idée des chiffres d’affaires et des niveaux de bénéfices que peuvent atteindre une société.

Vous pouvez donc réduire les inconnues dans l’investissement.

Si les ventes d’une société grimpent rapidement, et de façon régulière, l’action devrait beaucoup grimper en Bourse elle aussi.

Prenez Amazon : l’action a rencontré beaucoup de scepticisme tout du long de son existence… Mais le succès de l’action devient plus compréhensible quand on regarde comment la société arrive à réinvestir chaque année ses revenus pour générer encore plus de retours.

Pour essayer de reconnaître ce type d’opportunités à l’avance, Chris regarde des indicateurs spécifiques concernant les retours et le succès de la société du point de vue des opérations. Selon Chris, ils peuvent vous signaler qu’il existe des chances d’une croissance exponentielle.

Prenons l’action MercadoLibre, une société de paiements, très répandue en Amérique latine : vous verrez qu’à ses débuts, le cours de l’action n’a pas donné de signes très encourageants… Après, l’IPO, l’action n’a pas fait de gains pendant environ 2 ans.

Cependant, en regardant d’autres indicateurs de la santé des opérations, une autre impression en ressort.

Voici l’évolution de trois des indicateurs, moins évidents à voir que le cours en Bourse de l’action ; sur la même période où l’action MercadoLibre semble faire du surplace, ces indicateurs font des hausses nettes.

Chacun de ces indicateurs montre d’une manière différente la santé des opérations de l’entreprise ; ce sont des indices de la rentabilité des opérations en proportions aux besoins – en capitaux, financements, ou actifs – du groupe. Ces indicateurs permettent à un analyste comme Chris d’évaluer la capacité de MercadoLibre à générer des retours élevés.

Avec l’aide d’autres critères – en apprenant à connaître les gérants, et le modèle – Chris tente de s’en servir pour voir si une action peut afficher une tendance à la hausse exponentielle, sur le modèle d’Amazon ou de Monster Beverage.

Si vous aviez acheté MercadoLibre le jour de l’IPO, vous auriez bénéficié d’un gain de 3978 % à ce jour.

Ces signaux peuvent se trouver sur différents sites et services disponibles sur Internet, mais ce n’était pas aussi simple que de regarder les bilans comptables. En 2014, par exemple, la société Amazon a fait un bénéfice opérationnel quasiment nul, à seulement 0,2 %. Sur 88 milliards $ de chiffre d’affaires, la société n’a fait que 178 millions $ de bénéfice. Ce n’est donc pas qu’une question de regarder les bénéfices.

Ce qui compte, selon Chris, est la manière dont la société utilise de ses capitaux. Vous vous imaginez qu’il est risqué de parier sur une société qui réinvestit au lieu de distribuer les revenus aux actionnaires. Vous devez donc pouvoir différencier entre un bon usage des capitaux, et un gâchis.

Une illustration de cela est l’action GOPRO.

Les ventes ont explosé dans les années 2012 à 2015. Elles ont quasiment triplé en trois ans, pour atteindre 1,6 milliards $.

Mais par la suite, le sort a tourné : depuis lors, les ventes sont en déclin chaque année ; elles ont chuté de plus d’un tiers depuis 2015.

La société a réinvesti ses bénéfices, mais pas sur des activités qui ont permis d’accroître les ventes mais plutôt sur des paris mal conçus dans les drones et la réalité virtuelle.

Aucun genre d’approche en Bourse, et aucun signal quelconque ne vous garantit de faire des gains. Quelle que soit votre approche, vous aurez toujours des contre-exemples. De plus, toute stratégie dépend beaucoup du marché dans l’ensemble.

Cependant, l’approche de Chris consiste à mettre de côté le plus de facteurs, et positionner son argent sur une poignée de sociétés qui génèrent plus de ventes et de bénéfices… et qu’il pense capables de continuer sur la même trajectoire dans le temps.

Si ce genre de stratégie vous intéresse, je vais en parler dans ma lettre gratuite, rédigée avec Simone Wapler, la semaine prochaine. Rejoignez-nous gratuitement en cliquant ici.

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Comment les Français deviennent Argentins

Par : h16

un article de Henry Bonner

“Nous attendons 80 enfants”, m’a informé la gardienne de la maison à notre arrivée.

La semaine dernière, l’idée a circulé de proposer un concert de piano et guitare aux habitants des alentours afin de rencontrer les familles.

Nombre d’entre elles tirent leur source de revenus du ranch où nous sommes, en travaillant à plein temps ou lors de besoins de main-d’œuvre, par exemple lorsqu’ils récoltent les raisins ou ont des travaux d’entretien des canaux d’irrigation pour les champs.

Bien sûr, l’idée a plu à tout le monde. En tant que joueur amateur de piano, ils m’ont proposé de jouer quelques morceaux pour les enfants après la sortie d’école, ce vendredi. La demande m’a parue simple sur le moment. Cependant, à l’arrivée au ranch, la gardienne nous a informés des préparations pour la fête. Elle a passé au moins toute la matinée à cuisiner des gâteaux et sucreries pour les enfants, semble-t-il.

Le nombre d’invités attendus n’est pas de 10 ou 15 élèves après l’école, comme prévu… mais bien de 80 personnes, adultes ou enfants, qu’elle attend pour le concert. Le spectacle aura lieu avec un vieux piano dans le salon (qui a juste assez de place pour deux canapés et quelques chaises au maximum). Si la gardienne a raison dans ses prévisions, les enfants écouteront depuis les fenêtres de la cour, tandis que les adultes les plus âgés prendront les quelques places assises.

Les gens des alentours du ranch vivent à 5 heures de route de la ville provinciale de Salta, et beaucoup n’ont pas de véhicule de toute manière. Ils ne voient donc pas beaucoup d’étrangers, qui sont peut-être aussi rares pour eux qu’un habitant de Buenos Aires.

L’occasion demanderait donc de la préparation. De l’entraînement. Mais ce n’était pas possible cette semaine, puisque nous avons rendu visite à une propriété d’investissement, dans l’est de la province.

Pendant ce temps, la gardienne a distribué à toutes les familles en question – pour la plupart ses parents proches ou éloignés – les invitations, et nous annonce que tous comptent venir. D’autres musiciens amateurs, mis à part moi, complèteront avec du chant ou de la musique tango.

La situation illustre peut-être comment “penser comme un Argentin,” un sujet qui m’occupe depuis mon arrivée dans le pays en mi-février.

Penser comme un Argentin

Les Argentins vivent avec l’imprévisible.

Ils ont une panoplie de règles, un peu comme la France. De plus, les règles changent tout le temps – et créent tant de surcoûts pour les citoyens que personne ne les respecte, sauf en cas de risque grave.

“La lutte contre l’inflation est l’affaire de tous”, a déclaré le ministre français, Bruno Le Maire, après des rencontres avec les responsables de supermarchés ce mois-ci. Il envisage de faire supporter aux magasins les dégâts de la chute de l’euro.

Ici, en Argentine, les autorités créent de même de la dévaluation – ils ont aujourd’hui un taux d’inflation de 100 % par an. La dévaluation provient des choix des dirigeants, qui tournent avec des déficits élevés, et empruntent en devise étrangère.

Ici, la perte de la valeur du peso est bien “l’affaire de tous”. En effet, tout le monde cherche en permanence comment éviter les contrôles de change, qui reviennent à une forme de taxe de 50 % lorsque vous avez des dollars en banque (ce qui explique que seuls 10 % des transactions dans le pays ont lieu via les banques, nous dit un contact).

Le peso vaut, selon le gouvernement argentin, environ 0,5 centimes de dollar. Cependant, pour les changeurs de monnaie sur les rues de Buenos Aires, le peso vaut seulement 0,25 centimes de dollar environ. Soit 1 dollar pour près de 400 pesos, au lieu de 200 pesos. Lorsqu’une entreprise change des dollars en pesos via le système bancaire, elle reçoit le taux dicté par les autorités, soit environ la moitié de la valeur du dollar. “Penser comme un Argentin”, nous a expliqué un avocat d’affaires, revient à trouver les moyens d’éviter de perdre 50 % de son argent en passant par le système bancaire, par exemple.

Bien sûr, vous pouvez toujours vous rendre ici avec des dollars liquides et les changer dans la rue (les changeurs, même s’ils sont hors-la-loi, opèrent en toute liberté depuis des années, souvent sous les yeux de la police). Par contre, si vous avez des dépenses importantes, la méthode devient risquée. Les autorités ne regardent pas pour les petites transactions. Par contre, elles relèvent la tête pour des montants plus importants.

Acheter un tracteur, par exemple, coûte environ 40.000 $. Mais si vous transférez vos dollars à une banque argentine pour faire l’achat, vous payez en réalité 80.000 $ en raison du contrôle des changes. Vous réfléchissez donc beaucoup avant de le faire. Vous achèterez peut-être un vieux tracteur, à un montant plus faible.

Jusqu’à récemment, un étranger avait la capacité (légale ou non en fonction des interprétations) d’éviter le problème du taux de change via le marché des obligations. Vous pouviez acheter des obligations argentines en dollars, puis les revendre en pesos au taux de marché libre. Aujourd’hui, disent les sources locales, la méthode ne marche plus.

En somme, à cause des choix des autorités, vous passez le gros de votre temps à éviter des ennuis avec les dirigeants.

Le pays offre sans doute un avertissement pour les Français…

L’UE accroît la quantité de règles autour de nous, et menace la valeur de la monnaie. La “protection du climat”, par exemple, requiert l’interdiction des véhicules thermiques, qui représentent 6 % des emplois européens, ainsi que le mode de transport le plus répandu aujourd’hui.

Au fil du temps, les gens vont “penser comme des Argentins.”

Ils vont non pas penser à l’avenir, mais tenter de passer entre les mailles du filet et éviter au mieux la ruine. Dans ma lettre quotidienne rédigée avec Simone Wapler, nous suivons l’avancée des dégâts… Et justement, nous proposons des manières de protéger votre patrimoine.

Cliquez ici pour nous suivre.

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Syrie : recension du livre de Sami Kleib

Nous proposons dans le présent article la recension de Syrie, documents secrets d’une guerre programmée, du journaliste et écrivain libanais Sami Kleib, un ouvrage majeur sur les tenants et aboutissants de la guerre en Syrie, complètement ignoré par les médias, et dont l’écho fut si faible en France au moment de sa parution qu’aucun site indépendant ou alternatif n’en a rendu compte.

L’article Syrie : recension du livre de Sami Kleib est apparu en premier sur Strategika.

Bourse : quelques leçons des retours de LVMH ou Monster Beverage

Par : h16

par Henry Bonner

Je communique de temps à autre aux lecteurs de H16, avec son accord, sur les idées et opinions de mon équipe. Je commente parfois l’expansion des gouvernements… l’enlisement de l’Union Européenne dans une série de restrictions contre l’usage de l’énergie… ou encore la dette, la dévaluation, et subventions, mais aujourd’hui, je vous communique plutôt une information pratique sur la Bourse, que je pense pouvoir vous être utile.

Un de mes analystes est un Américain nommé Chris Mayer, que je connais de longue date.

Chris possède quelques critères avec lesquels il choisit les actions en Bourse. Mais au final, sa stratégie se résume à ceci : choisir des entreprises qui réussissent, dont la croissance est plus ou moins assurée, qui sont bien gérées, et puis ne pas vendre avant le bon moment. Il dit qu’il veut avoir une “mentalité de propriétaire d’entreprise” quand il investit sur une action, un concept du célèbre Warren Buffett. Chris est un “pro” des placements. Il a commencé dans une banque d’affaires. Il a publié des recherches pendant plus de 10 ans. Aujourd’hui, il gère un fonds avec plus de 80 millions $ sous gestion.

Pour vous présenter le fonctionnement des idées de Chris en pratique, je suggère de regarder plusieurs exemples d’actions à travers deux types de courbes…

Ces courbes, vous allez peut-être vous en étonner, montrent en fait chacune la même chose : le cours de la société en question. Cependant, elles ne vous montrent pas l’information de la même manière.

Prenons la société Monster Beverage, une société de boisson énergisante, du même genre que Red Bull. Vous allez peut-être vous en étonner, mais l’une des meilleures performances en Bourse des 20 dernières années, c’était une action sans rapport à la technologie ni au web. À la place, cette société vend des boissons énergétiques. Vous les avez peut-être vues en magasins (ce sont des canettes noires et vertes).

La question n’est pas de savoir si vous aimez ou non le produit. Mais de ce que nous apprend l’évolution de son cours.

Tout d’abord, voyez ci-dessous le cours de Monster Beverage, vu de façon classique. Vous voyez que l’action grimpe plus ou moins de manière exponentielle, si bien que le gros de la hausse semble arriver après 2010 environ.

Comme le montre le graphique, cette action a fait un chemin exceptionnel dans son histoire. Pour vous donner des chiffres, entre le 1er janvier 2001 et le 1er janvier 2023, soit une période de 22 ans, l’action a fait un retour total qui le met dans un club particulier : c’est le club des actions qui ont fait des retours de plus de 100 fois leur valeur. Le retour précis dans le cas de Monster Beverage est de 105.971 %, en euros.

Pour vous le visualiser, cela signifie que 1.000 euros investis en janvier 2001 représentaient 1.060.710 euros en janvier 2023.

Bien sûr, aucun investisseur ne devrait placer de l’argent en Bourse en s’attendant à ce type de retour… C’est une exception rare.

Mais Chris, l’analyste avec lequel je travaille, a investi beaucoup de temps et d’attention à comprendre ces types de placements, si bien que ses clients lui font confiance pour gérer plus de 80 millions $ à l’heure actuelle, en se basant sur la stratégie que je décris.

La stratégie de Chris – sans vous faire de longues explications – tourne sur l’idée de détecter des entreprises de ce genre avant qu’elles ne décollent.

Et le graphique suivant fait partie des indices qu’il regarde. Ci-dessous, vous voyez en fait la même action qu’avant, Monster Beverage, mais elle n’a pas la même allure. Regardez :

La différence avec le graphique précédent est qu’au lieu de grimper de façon exponentielle, l’action grimpe beaucoup entre 2003 et 2008, puis grimpe de façon régulière par la suite. La hausse n’apparaît pas de la même manière. Un graphique typique vous montre le cours en euros. Ce graphique-ci ajuste l’échelle de droite pour vous montrer le “logarithme” du prix.

En somme, l’échelle de droite s’ajuste de telle façon que vous ne voyez pas l’action grimper en euros, mais en pourcentage par rapport à son prix à n’importe quel moment. Ainsi une hausse de 10 euros si l’action vaut 100 euros s’affiche de la même manière qu’une hausse de 1 euro si l’action vaut 10 euros. De cette manière, une hausse exponentielle apparaît comme une hausse continue, puisqu’en termes de pourcentage, la hausse est en fait régulière.

L’importance de ce graphique est de nous montrer ce que nous ne voyons pas sur un graphique classique.

Je vous remets de nouveau la courbe du prix de Monster Beverage, en version classique, comme vous le verrez présenté la plupart du temps.

Le problème de ceci est que vous avez l’impression que l’action dort pendant des années, puis prend soudainement vie après 2010. Mais si vous regardez sur le graphique avec l’échelle du logarithme, vous voyez qu’en fait la croissance démarre bien avant, dès 2003 en fait.

La leçon que nous en tirons est que les très gros bénéfices en Bourse peuvent avoir des signes avant-coureurs… si vous regardez les données de la bonne façon.

Regarder le logarithme permet de mieux comprendre d’où viennent certains des gros retours en Bourse.

Avec LVMH, par exemple, vous pouvez regarder l’action de manière classique, comme ci-dessous.

Comme avec Monster Beverage, vous avez l’impression que l’action réalise le gros de ses gains après 2015.

En euros, vous avez raison, mais en regardant avec le logarithme, vous voyez que ces retours découlent de décennies d’accumulation des retours à des taux réguliers. Cela vous donne une ligne droite, qui démarre bien la dernière décennie.

De même avec une autre action dans laquelle Chris a investi ces dernières années, et avec laquelle il a environ triplé sa mise, une société de pétrole nommée Texas Pacific Land Corp : si vous regardez l’action de manière classique, vous avez l’impression que les gains surgissent de nulle part dans les quelques dernières années.

Mais en regardant en échelle logarithmique, vous voyez qu’en fait l’histoire de la croissance de Texas Pacific Land Corp remonte bien plus loin.

Le but de vous montrer cela n’est pas de vous en mettre plein les yeux. C’est juste de vous illustrer une manière de regarder les actions en Bourse, au cas où vous seriez intéressé d’en entendre plus de la part de Chris Mayer, moi-même, et le reste de mon équipe.

Si cela vous intéresse, j’ai prévu de dédier la prochaine semaine à parler de Chris et de son approche. Vous pouvez nous rejoindre en cliquant ici.

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Rebond de zombies en Bourse

Par : h16

Un article de Henry Bonner

L’application sociale Snapchat illustre comment les zombies tirent leur épingle du jeu de l’accès au crédit.

Snap, le groupe auquel Snapchat appartient, a fait une perte plus importante que d’habitude au cours de l’année 2022, atteignant 1,4 milliards de dollars américains. Mais à la différence d’autres groupes de la Silicon Valley, Snap n’a pas creusé les déficits pour avoir embauché trop d’employés, comme dans le cas de certains pairs ; l’explosion du déficit de Snap provient d’une autre raison : la distribution de trésorerie aux actionnaires !

Depuis ses débuts, le groupe perd de l’argent.

Le graphique ci-dessous, issu des rapports financiers de la boîte, montre les quelques derniers trimestres.

Dans le rapport trimestriel, on y lit :

“Étant donné … notre trésorerie bien garnie avec 4,4 milliards de dollars, nous avons annoncé aujourd’hui de nouveaux rachats de parts de 500 millions de dollars.”
“Le nouveau programme de rachats de parts doit servir pour limiter l’impact de futures émissions en lien avec les incitations payées sous forme de titres…”

En 2022, le groupe a dépensé plus de 800 millions de dollars sur le rachat de titres, et en prévoit encore 200 millions au moins.

Les 4,4 milliards de dollars en trésorerie – la sources des distributions – ne proviennent pas des activités du groupe, comme avec un dividende dans une société normale. La société perd de l’argent tous les jours. L’argent provint non de bénéfices, mais de la dette.

Après une levée de 3,4 milliards de dollars lors de l’introduction en Bourse du groupe, en 2017, le société opte pour la dette.

Aujourd’hui, elle traîne une dette de 3,7 milliards de dollars, un peu moins que l’argent en trésorerie. Les remboursements commencent à partir de 2025.

Certes, les gérants prévoient qu’ils vont réussir à générer un bénéfice à l’avenir – à temps pour payer la dette.

Cependant, les chiffres récents sur la croissance font planer des doutes.

Le nombre d’utilisateurs dans les marchés européens et américains ne grimpe plus.

La totalité de la croissance a lieu dans d’autres marchés étrangers, dans lesquels Snap peine à monétiser les utilisateurs via la pub.

Selon Forbes :

“Le principal problème est que ses utilisateurs hors d’Europe et d’Amérique du Nord sont peu rentables. En Amérique du Nord, la société gagne 8,13 dollars par utilisateur par an, tandis qu’elle gagne juste 0,89 dollar hors d’Amérique du Nord et d’Europe.”

En comparaison, Instagram, la plateforme de photos, génère 312 dollar par utilisateur.

Certains y verront une source de potentiel pour Snap, mais les tentatives de rentabiliser les utilisateurs semblent accroître les déficits.

Snap a par exemple fait l’acquisition de KeyDB, un groupe de traitement de données, en 2022. Les acquisitions de ce genre ajoutent aux déficits.

Selon TechCrunch :

“En 2021, Snap a acheté un groupe de cartographie 3D, Pixel8earth, pour 7,6 millions de dollars, et la startup Fit Analytics pour 124 millions de dollars. Il a acheté le groupe de géolocalisation StreetCred, une startup dans le contrôle par ondes mentales NexMind, et un groupe de réalité artificielle, WaveOptics, pour plus de 541,8 millions de dollars.”

Les valorisations de sociétés comme Snap reposent sur un accroissement des utilisateurs, même à déficit. Le resserrement des conditions de crédit limite la capacité des entreprises de ce genre à faire des pertes, et à payer via l’endettement. Sans un retour de la souplesse dans les marchés, les zombies courent à la ruine.

Victimes du resserrement

Disney a renvoyé son PDG l’an dernier, suite à la publications des résultats.

Le groupe a augmenté ses dépenses sur le contenu – surtout des séries et films – à 33 milliards de dollars en 2022, afin d’alimenter sa plateforme de streaming. Mais Disney n’arrive à payer les déficits de la plateforme de streaming que grâce à la rentabilité d’autres activités du groupe.

Disney perd ainsi autant sur le streaming qu’il ne gagne avec ses parcs, soit environ 1,5 milliards de dollars au dernier trimestre. Les pertes totales de Disney+ depuis sa création sont de 8 milliards de dollars.

Disney, comme Snapchat, a parié sur la technologie, et la croissance d’utilisateurs, au prix de déficits.

Snap, pour sa part, fait une chute de 86 % depuis le sommet de l’optimisme de la Bourse, fin 2021.

Quant à Disney, il chute de 38 % sur la période.

Son PDG, Bob “Chapstick” Chapek, a dû quitter son rôle. L’ex-directeur, Bob Iger, a repris la suite, et promet de faire baisser les coûts.

Le resserrement des conditions de marché crée des soucis pour les zombies, et parie sur la technologie à coups de déficits.

Le marché attend avec impatience le retour des crédits faciles. Sans cela, des groupes comme Snap vont peut-être rencontrer la faillite. Des groupes comme Disney devront mettre fin aux projets de streaming.

Rebond des zombies

Depuis fin 2022, les zombies ont un peu de répit. Les actions les plus fragiles semblent rebondir.

La réunion de la Fed cette semaine ajoute une dose d’optimisme.

Un auteur chez Seeking Alpha explique :

“La Réserve fédérale a rehaussé les taux d’intérêts de 0,25 %, pour un objectif actuel des taux de 4,50-4,75 %.”

“Les marchés-actions avaient baissé légèrement avant le début de la réunion, mais tout a changé avec une seule réponse à une question.”
“Pour paraphraser, quand M. Powell [le directeur de la Fed] a répondu à la question de savoir s’il était inquiet du regain de souplesse dans les marchés financiers depuis le mois d’octobre, il a dit qu’il ne l’était pas.”
“En réponse, les conditions financières sur le marché se sont rapidement assouplies, presque d’un instant à l’autre ! Les actions qui ont le plus bénéficié étaient Carvana, Tesla, Nvidia, AMC, et les crypto-monnaies.”

En somme, la possibilité d’un retour de l’assouplissement des conditions de marché a donné de l’essence aux cours des zombies.

Un autre, Spotify, grimpe de 20 % depuis la publication de résultats le 30 janvier.

Il indique une hausse du nombre des utilisateurs.

Comme Snap ou Disney+, il paie la croissance avec des pertes.

Selon le Financial Times :

“La perte [de Spotify] au dernier trimestre a atteint 270 millions d’euros, en hausse par rapport aux 39 millions d’euros lors de la même période de l’année précédente. Les coûts d’opération ont grimpé de 44 %.”

Le marché connaît un regain d’optimisme sur les taux d’intérêts. Les zombies reprennent donc la hausse.

Cependant, un retour de l’inflation en 2023 peut mettre fin à la fête…

(Vous pouvez suivre – gratuitement – mes analyses quotidiennes sur la Bourse. Je vous enverrai aussi un entretien avec mon associée Simone Wapler qui expose les raisons de l’inflation en ce moment – ce n’est ni la guerre en Ukraine ni les perturbations des chaînes de production. Cliquez ici.)

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Hydrogène : magouille à l’intérieur d’une bulle

Par : h16

Un article de Henry Bonner

La manie pour les renouvelables envoie sans doute plus d’argent vers des zombies, et crée plus de gâchis, que toute autre intervention de nos jours. Elle constitue une sorte de nouvelle bulle des dot-coms, à l’instar des années 90.

Plug Power parasite

La société Plug Power, basée à New York, illustre le fonctionnement de la magouille.

La société tire de l’argent de programmes sur trois continents, via des projets aux États-Unis, en France, et en Corée du Sud.

Le nom de la société suggère une activité en lien avec les véhicules électriques.

En fait, elle va encore plus loin dans l’inefficacité. Son activité est de vendre de l’hydrogène produit par des renouvelables, et de créer des batteries à hydrogène.

L’action a bondi de milliers de pourcents en 2021, quand la compagnie sud-coréenne, le groupe SK, a annoncé un investissement à hauteur de 1,5 milliard de dollars pour acheter 10% du groupe.

Plus récemment, le géant de la distribution Amazon a conclu un accord pour acheter de l’hydrogène à Plug Power, ce qui est censé augmenter de milliards de dollars ses revenus annuels.

Comme vous le voyez ci-dessous, Plug Power a déjà exploité la manie pour l’hydrogène – il y a 20 ans – en levant des millions de dollars dans un IPO juste avant la chute du marché.

Après 20 ans entre la vie et la mort, et sans aucun bénéfice, l’action revient à la mode avec le renouveau d’optimisme pour sa technologie.

Malgré l’apparence crédible de ses contrats avec des groupes majeurs comme Amazon ou l’industriel SK (plus gros conglomérat sud-coréen après Samsung), le tout repose en réalité sur des subventions et de marchés déformés par les autorités.

Les dirigeants cherchent à faire enfler une bulle dans le secteur via des garanties de rentabilité à l’instar des éoliennes et des panneaux solaires.

Déjà, les pays-membres de l’Union Européenne accordent plus de 5 milliards d’euros à des projets dans l’hydrogène. La manne de subventions continue au-delà des frontières, cependant.

Les distributions ont lieu aux États-Unis, ainsi qu’en Asie. La Chine et le Japon ont plus de pompes à hydrogène que tout autre pays au monde.

La Corée du Sud a aussi prévu l’équivalent de milliards d’euros de subventions, d’où l’investissement par son producteur national SK Group.

Sur les trois continents, Plug Power est là pour capter la manne.

Son PDG se félicite de pouvoir enfin générer un bénéfice – dans les prochaines années – après 25 ans de pertes :

“Notre offre d’électrolyse a bénéficié de la poussée en Europe pour devenir indépendant des régimes corrompus pour son énergie. Nous en voyons les bienfaits puisque les commandes ont déjà surpassé de 50% les projections pour l’année, dont la majorité vient d’Europe.”

En janvier, Plug Power a signé un accord avec Renault pour lui procurer de l’hydrogène à l’avenir.

Magouille mondiale

Du côté de la Corée du Sud, le pays a aussi lancé un programme à des milliards de dollars. Il pousse les entreprises à entamer des projets coûteux dans l’hydrogène.

Selon le H2Bulletin :

Le groupe SK réduit ses activités émettrices de carbone, en faveur des véhicules électriques et des énergies renouvelables. Le groupe a commencé à passer en revue les opportunités dans le secteur de l’hydrogène. Il prévoit de produire 30.000 tonnes d’hydrogène bleu [qui en principe émet moins de carbone que l’hydrogène actuel dans la production] en 2023, et de développer une capacité de production de 250.000 tonnes entre 2023 et 2025. L’entreprise prévoit d’aller vers l’hydrogène vert [la production d’hydrogène à base de renouvelables] par la suite.

L’hydrogène demande beaucoup d’énergie à la production. Elle en restitue peu.

De leur côté, les renouvelables produisent trop peu d’énergies en proportion à leurs besoins en ressources (d’où leur dépendance sur les distributions par les gouvernements). Ainsi, l’usage des renouvelables pour la production d’hydrogène cumule les désavantages.

Le secteur de l’hydrogène fournit néanmoins un candidat idéal pour les programmes du gouvernement. Personne n’arrive à faire un bénéfice sans recevoir de l’argent des autorités. Du coup, les élus ont tout pouvoir sur la réussite et l’échec.

Les programmes créent aussi une base de soutien parmi les investisseurs et le secteur financier, qui vont réclamer encore plus de taxes et redistributions par la suite – afin de se mettre plus d’argent dans leurs poches.

Les proportions de la magouille augmentent de jour en jour. Comme toutes les bulles, elle court malgré tout vers l’éclatement…

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