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À partir d’avant-hierLes Crises

PsyOps américaines : en 1982, la « menace » des sous-marins soviétiques en Suède

Dans les années 1980, l’Union soviétique aurait pris la Suède pour cible en envoyant des sous-marins dans les archipels et les bases navales suédois, ce qui a contraint le Premier ministre Olof Palme à mettre un terme à sa politique étrangère ambitieuse. La « menace soviétique imminente » a radicalement changé l’opinion publique suédoise. Vingt ans plus tard, les déclarations des dirigeants américains et britanniques, notamment le secrétaire américain à la Défense de l’époque, Caspar Weinberger, et le ministre britannique de la Marine de l’époque, Keith Speed, montrent que ces opérations étaient menées par des sous-marins américains et britanniques qui testaient les défenses côtières suédoises.

Source : Taylor and Francis Online, Ola Tunander
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le secrétaire américain à la Marine de l’époque, John Lehman, et le secrétaire suédois de l’enquête sur les sous-marins, Mathias Mossberg, indiquent que ces opérations étaient également des opérations de désinformation et des opérations psychologiques. D’anciens ministres suédois de la Défense ont déclaré qu’il « était erroné de désigner l’Union soviétique », ce qui indique que les sous-marins les plus visibles pouvaient provenir de l’Ouest. L’article de Ralf Lillbacka paru dans Intelligence and National Security en 2010 ne tient pas compte de ces informations. Les preuves techniques dont nous disposons aujourd’hui attestent que des sous-marins occidentaux ont opéré dans les archipels suédois. Ces preuves confirment les déclarations des dirigeants responsables.

Introduction

Après l’échouage d’un sous-marin soviétique de classe Whiskey dans l’archipel proche de la base navale suédoise sud de Karlskrona, le 27 octobre 1981, les intrusions agressives de sous-marins a eu lieu dans les profondeurs des archipels densément peuplés de la Suède. Le Premier ministre suédois de l’époque, Olof Palme, a vivement protesté contre les intrusions soviétiques. La commission parlementaire sur la défense sous-marine (1983), dirigée par l’ancien ministre de la Défense et des Affaires étrangères, Sven Andersson, a déclaré qu’en octobre 1982, six sous-marins du Pacte de Varsovie, presque certainement des sous-marins soviétiques (dont trois de faible taille), s’étaient aventurés dans l’archipel de Stockholm et dans sa base navale Est à Muskö. Des sous-marins midgets avaient rampé sur le fond de la mer (Note 1), comme si les Soviétiques arrivaient avec des « chars sous la mer » pour attaquer la Suède par le bas. Le journal télévisé montrait les eaux du palais royal et indiquait : « Centre de Stockholm. Ici, il y avait des sous-marins soviétiques. » (2) Lynn Hansen a écrit dans une étude pour le bureau du secrétaire américain à la Défense que les « Spetsnaz soviétiques » [commandos pour des opérations spéciales, NdT] avaient des « mini-sous-marins rampant au fond du canal de Stockholm, à un jet de pierre du palais royal. » (3) Le commandant John Moore auteur du Jane’s Fighting Ships a déclaré en 1984 que cette offensive soviétique était « l’une des choses les plus importantes qui se passaient actuellement dans le monde. » (4) Milton Leitenberg a écrit trois ans plus tard pour le Center for Strategic and International Studies, basé à Washington :

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Les colonisateurs européens ont tué tellement d’Amérindiens que le climat mondial s’en serait trouvé modifié, selon une étude

Lorsque les Européens sont arrivés dans les Amériques, ils ont causé tellement de morts et de maladies qu’ils ont modifié le climat mondial, selon une nouvelle étude.

Source : CNN, Lauren Kent
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Les colons européens ont tué 56 millions d’indigènes en une centaine d’années en Amérique du Sud, en Amérique centrale et en Amérique du Nord, entraînant l’abandon de vastes étendues de terres agricoles et leur reboisement, estiment des chercheurs de l’University College London (UCL).Selon l’étude, l’augmentation de la densité des arbres et de la végétation sur une superficie équivalente à celle de la France a entraîné une diminution massive du dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère. Les chercheurs ont constaté que les niveaux de carbone avaient suffisamment changé pour refroidir la Terre en 1610.

Christophe Colomb est arrivé en 1492, « le CO2 et le climat étaient restés relativement stables jusqu’alors », explique Mark Maslin, professeur de géographie à l’UCL et l’un des coauteurs de l’étude. « C’est donc le premier changement majeur que nous observons concernant les gaz à effet de serre de la Terre ».

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Comment Israël a-t-il obtenu la bombe nucléaire ? Retour sur le rôle de la France

L’armée israélienne, la quatrième puissance du monde, ravage Gaza et, avec les colons armés, terrorise les Palestiniens en Cisjordanie à la suite des massacres perpétrés par le Hamas le 7 octobre. Comme tant d’autres projets coloniaux, Israël est né de la terreur et a depuis lors nécessité le recours à la violence pour occuper des territoires arabes et isoler les Palestiniens. La prise de conscience que son existence dépendait d’une armée supérieure dans une région hostile a également encouragé Israël à poursuivre un programme d’armement nucléaire peu après la création de l’État en 1948.

Source : TomDispatch, Joshua Frank
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Bien qu’Israël soit une jeune nation, au milieu des années 1950, avec l’aide de la France, il avait secrètement commencé la construction d’un grand réacteur nucléaire. Le fait que deux alliés se soient associés pour lancer un programme d’armes nucléaires à l’insu de l’administration du président Dwight D. Eisenhower s’est révélé être un échec colossal (et embarrassant) des services de renseignement américains.

Ce n’est qu’en juin 1960, la dernière année de la présidence d’Eisenhower, que les autorités américaines ont eu vent de ce qui était déjà connu sous le nom de projet Dimona. Daniel Kimhi, un magnat israélien du pétrole, ayant sans doute bu un cocktail de trop lors d’une fête nocturne à l’ambassade des États-Unis à Tel Aviv, avoua aux diplomates américains qu’Israël construisait effectivement un grand « réacteur de puissance » dans le désert du Néguev – une révélation surprenante.

« Ce projet a été décrit à [Kimhi] comme un réacteur refroidi au gaz capable de produire environ 60 mégawatts d’électricité », peut-on lire dans une dépêche de l’ambassade adressée au département d’État en août 1960. « Kimhi a déclaré qu’il pensait que les travaux étaient en cours depuis environ deux ans et que la date d’achèvement n’était pas encore fixée. »

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La CIA a mené des expériences de contrôle mental au Canada pendant des décennies

Pendant deux décennies, la CIA a mené à Montréal des expériences de manipulation mentale qui ont ensuite influencé les techniques modernes d’« interrogatoire renforcé », telles que celles utilisées à Abou Ghraib. La CIA continue de ne pas les reconnaître.

Source : Jacobin, Spencer Nafekh
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

L’Institut Allen Memorial à Montréal, au Canada, où Donald Ewen Cameron a mené des expériences de manipulation mentale pour le compte de la CIA. (Wikimedia Commons)

Depuis sa création en 1947, la Central Intelligence Agency (CIA) a la solide réputation de s’immiscer dans les affaires d’autres pays. Connue pour son implication dans diverses opérations clandestines telles que le programme Phoenix au Viêt Nam, le trafic de drogue en Amérique centrale, ainsi que des complots d’assassinat élaborés et bizarres, la CIA est devenue synonyme d’un héritage d’activités néfastes et clandestines.

L’agence est également tristement célèbre pour son implication dans des expériences de manipulation mentale, bien que les détails de ces activités restent relativement obscurs. Ce qui peut surprendre, c’est que l’une de ses plus vastes opérations de manipulation mentale n’a pas eu lieu dans un pays reculé du Sud où les droits de l’homme sont peu protégés, mais à l’intérieur des frontières de la grande démocratie libérale située directement au nord des États-Unis. Et ces expériences n’ont pas eu lieu dans un bunker à la demande d’ex-goules nazies ou de sinistres psychiatres de série B ; elles se sont déroulées à Montréal, dans l’une des universités les plus prestigieuses du Canada.

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Une tragédie humaine : plus de 2 500 migrants sont morts ou disparus en Méditerranée en 2023

Les routes terrestres empruntées par les migrants à travers l’Afrique subsaharienne et les points de passage maritimes en Libye et en Tunisie sont également extrêmement dangereux en raison des guerres et des conflits locaux. Ceux qui survivent à la périlleuse traversée maritime sont souvent harcelés par un réseau d’agences dans les pays européens.

Source : ScheerPost, Peoples Dispatch
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Migrants à bord d’un bateau pneumatique avant leur sauvetage coordonné par un navire militaire américain près de l’Espagne en 2016. (US Navy, Wesley R. Dickey, Wikimedia Commons, Public domain)

Plus de 2 500 personnes sont mortes ou ont disparu en essayant de traverser la mer Méditerranée pour atteindre l’Europe en septembre de cette année, a déclaré le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), un énorme bond par rapport au chiffre de l’année dernière pour la même période, qui s’élevait à 1 680.

Le directeur du HCR, Ruven Menikdiwela, a déclaré au Conseil de sécurité des Nations Unies, lors d’une réunion le jeudi 28 septembre, que malgré le nombre accru de décès et d’accidents, l’afflux de migrants en Europe n’a pas ralenti et qu’il n’y a aucune raison de croire qu’il le fera dans un avenir proche.

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Torture en Irak : les États-Unis refusent de reconnaître son utilisation systématique par l’armée

Un grand nombre des personnes détenues à Abou Ghraib et dans d’autres centres de détention gérés par les États-Unis et leurs alliés en Irak étaient des civils innocents. Nombre d’entre elles ont été soumises à diverses formes de torture et n’ont toujours pas obtenu justice.

Source : ScheerPost, Abdul Rahman, Peoples Dispatch
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Un bloc cellulaire à Abu Gharib. Photo : USDOJ Office of the Inspector General, Public domain, via Wikimedia Commons

Des centaines de prisonniers irakiens détenus dans des centres de détention américains en Irak, dont le plus grand, Abu Ghraib, ont subi diverses formes de torture et d’abus de la part des forces armées américaines entre 2003 et 2009. Cependant, même après deux décennies, aucun de ces Irakiens n’a reçu de réparation ou de compensation.

La première preuve majeure a été la fuite de photos d’Abu Ghraib en avril 2004, moins d’un an après l’occupation en mars 2003 et l’établissement de ce centre de détention à Bagdad. Les photos ainsi que les témoignages des victimes ont confirmé que les soldats américains utilisaient diverses techniques de torture, notamment en forçant les détenus à rester nus, en utilisant des chiens pour les attaquer, ainsi qu’en utilisant des lances à eau, des tirs à balles réelles et l’électrocution. Certains détenus ont été maintenus à l’isolement, nus, pendant des jours et des semaines, malgré les hivers rigoureux.

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La faillite du système bancaire ? Jacques de Larosière et Tom Benoit – Thinkerview

Jacques de Larosière : ancien gouverneur de la Banque de France, ancien directeur général du FMI

Tom Benoit : Philosophe, dir. rédac Géostratégie magazine – PHILOSCOPIE sur TV5Monde

Source : Thinkerview, Youtube, 18-10-2023

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Programme de torture de la CIA : John Kiriakou, fonctionnaire américain emprisonné pour l’avoir dénoncé

La seule personne associée au programme mondial de torture de la CIA qui a été poursuivie et emprisonnée est l’homme qui l’a dénoncé : John Kiriakou.

Source : ScheerPost, John Kiriakou
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Photo d’Abu Graib.

Lorsque j’ai rejoint la CIA en janvier 1990, je l’ai fait pour servir mon pays et pour voir le monde. À l’époque, je croyais que nous étions les « bons. » Je croyais que les États-Unis étaient une force pour le bien dans le monde. Je voulais faire bon usage de mes diplômes : études du Moyen-Orient ; théologie islamique et affaires législatives ; analyse politique. Sept ans après mon entrée à la CIA, je suis passé aux opérations antiterroristes pour éviter de m’ennuyer. Je croyais encore que nous étions les bons et je voulais contribuer à la sécurité des Américains. Le 11 septembre 2001, mon univers, comme celui de tous les Américains, a changé de façon spectaculaire et permanente. Quelques mois après les attentats, je me suis retrouvé au Pakistan en tant que chef des opérations antiterroristes de la CIA dans ce pays.

Presque immédiatement, mon équipe a commencé à capturer des combattants d’al-Qaïda dans des refuges situés tout autour du Pakistan. Fin mars 2002, nous avons touché le jackpot en capturant Abu Zubaydah et des dizaines d’autres combattants, dont deux qui commandaient les camps d’entraînement d’al-Qaïda dans le sud de l’Afghanistan. À la fin du mois, mes collègues pakistanais m’ont dit que la prison locale, où nous détenions temporairement les hommes que nous avions capturés, était pleine. Il fallait les transférer quelque part. J’ai appelé le centre antiterroriste de la CIA et j’ai dit que les Pakistanais voulaient que nos prisonniers quittent leur prison. Où devais-je les envoyer ?

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Comment le colonialisme britannique a tué 100 millions d’Indiens en 40 ans

Entre 1880 et 1920, les politiques coloniales britanniques en Inde ont fait plus de victimes que toutes les famines de l’Union soviétique, de la Chine maoïste et de la Corée du Nord réunies.

Source : Ajazeera, Dylan Sullivan
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Nos recherches montrent que les politiques d’exploitation de la Grande-Bretagne ont été associées à environ 100 millions de décès excédentaires au cours de la période 1881-1920, écrivent Sullivan et Hickel [British Raj (1904-1906)/Wikimedia Commons].

Ces dernières années ont été marquées par une résurgence de la nostalgie de l’empire britannique. Des ouvrages très médiatisés, tels que Empire : How Britain Made the Modern World de Niall Ferguson et The Last Imperialist de Bruce Gilley, affirment que le colonialisme britannique a apporté prospérité et développement à l’Inde et à d’autres colonies. Il y a deux ans, un sondage YouGov a révélé que 32 % des Britanniques étaient fiers de l’histoire coloniale de leur pays.

Cette image idyllique du colonialisme est en contradiction flagrante avec les données historiques. Selon les recherches de l’historien économique Robert C. Allen, l’extrême pauvreté en Inde a augmenté sous la domination britannique, passant de 23 % en 1810 à plus de 50 % au milieu du XXe siècle. Les salaires réels ont baissé pendant la période coloniale britannique, atteignant leur niveau le plus bas au XIXe siècle, tandis que les famines devenaient plus fréquentes et plus meurtrières. Loin d’avoir profité au peuple indien, le colonialisme a été une tragédie humaine qui n’a guère d’équivalent dans l’histoire.

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Documents déclassifiés : révélations sur le coup d’État au Chili contre Allende

Des responsables américains : « Notre politique à l’égard d’Allende a très bien fonctionné ». Kissinger a plaisanté sur le fait que « le président s’inquiète que nous voulions envoyer quelqu’un aux funérailles d’Allende. J’ai répondu que je ne pensais pas que cette option soit envisagée. ». Le rôle documenté des États-Unis dans les mois, jours et heures précédant le renversement d’Allende.

Source : National Security Archive, Peter Kornbluh
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le 8 septembre 2023, Washington. – « À l’époque d’Eisenhower, nous serions des héros », a déclaré Henry Kissinger au président Richard Nixon quelques jours après le renversement de Salvador Allende au Chili, déplorant que la presse ne leur reconnaisse pas le mérite de cet exploit de la Guerre froide. Cinquante ans plus tard, alors que les Chiliens et le monde entier commémorent l’anniversaire du coup d’État militaire soutenu par les États-Unis qui a porté le général Augusto Pinochet au pouvoir, le débat sur l’ampleur de la contribution des États-Unis à ce coup d’État se poursuit. Le 6 septembre, la principale chaîne de télévision chilienne, Chilevision, a diffusé un important documentaire intitulé « Opération Chili : Top Secret », qui présente des dizaines de documents américains déclassifiés obtenus par le projet de documentation sur le Chili des Archives nationales de sécurité, y compris des documents récemment obtenus et publiés dans la nouvelle édition chilienne du livre de l’analyste des Archives Peter Kornbluh, « Pinochet Desclasificado » [Pinochet déclassifié, NdT].

À la veille du 50e anniversaire, les Archives publient une section extraite du livre de Kornbluh – le dossier Pinochet – sur le « compte à rebours vers le coup d’État ». L’essai relate les actions du gouvernement américain, les débats internes et les délibérations politiques alors que les conditions du coup d’État évoluaient entre mars et septembre 1973. « Il s’agit d’une histoire complexe, compliquée et extraordinairement révélatrice, a déclaré Kornbluh, qui comporte de nombreuses leçons quant aux abus secrets du pouvoir américain et sur le danger que représente la dictature par rapport à la démocratie pour la communauté mondiale d’aujourd’hui. »

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Comment le 11 Septembre a donné naissance à une « guerre contre la terreur » infernale

La réponse de l’Amérique aux attentats du 11 Septembre à la lumière de l’histoire.

Source : TomDispatch, Norman Solomon
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

[L’article d’aujourd’hui est adapté de l’introduction du livre de Norman Solomon intitulé « War Made Invisible : How America Hides the Human Toll of Its Military Machine » [La guerre rendue invisible : comment les Etats-Unis cachent le coût humain de sa machine de guerre, NdT] (The New Press, 2023)

Le lendemain du jour où le gouvernement américain a commencé à bombarder régulièrement des régions lointaines, l’éditorial principal du New York Times exprimait une certaine satisfaction. Près de quatre semaines s’étaient écoulées depuis le 11 Septembre, note le journal, et l’Amérique avait enfin intensifié sa « contre-attaque contre le terrorisme » en lançant des frappes aériennes sur les camps d’entraînement d’Al-Qaida et les cibles militaires des talibans en Afghanistan. « C’est un moment que nous attendions depuis le 11 Septembre, indique l’éditorial. Le peuple américain, malgré son chagrin et sa colère, a été patient dans l’attente d’une action. Maintenant qu’elle a commencé, il soutiendra tous les efforts nécessaires pour mener à bien cette mission. »

Alors que les États-Unis continuaient à larguer des bombes en Afghanistan, les briefings quotidiens du secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld l’ont propulsé dans la stratosphère de l’adulation nationale. Comme l’a dit le journaliste du Washington Post : « Tout le monde fait une génuflexion devant la puissance du Pentagone… la nouvelle rock star de l’Amérique ». Cet hiver-là, Tim Russert, animateur de l’émission Meet the Press sur NBC, a déclaré à Rumsfeld : « Vous avez 69 ans et vous êtes la star de l’Amérique. »

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Comment la Grande-Bretagne a soutenu le coup d’État sanglant de Pinochet au Chili

Lorsque les militaires chiliens ont renversé le gouvernement démocratiquement élu de Salvador Allende en septembre 1973, des responsables britanniques ont soutenu la nouvelle junte et lui ont apporté leur concours alors qu’elle se livrait à des atrocités à grande échelle, comme le montrent des dossiers déclassifiés.

Source : Declassified UK, Mark Curtis
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le palais présidentiel du Chili a été atteint par des tirs de chars et d’avions à réaction en octobre 1973. (Photo : Bettmann via Getty)

  • « Pour les intérêts britanniques, il ne fait aucun doute que le Chili gouverné par la junte est bien préférable au cheminement chaotique d’Allende vers le socialisme », a déclaré le ministre des Affaires étrangères.
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Projet MK-Ultra : la CIA impliquée dans la torture médicale d’enfants amérindiens et de prisonniers noirs

Même si la vérité ne sera jamais complètement connue, nous devons à ceux qui ont été blessés et tués de faire la lumière sur leur histoire.

Source : Truthout, Orisanmi Burton
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

// Photo Jared Rodriguez / Truthout

Le dossier documentaire des expériences de « contrôle mental » menées par les États-Unis et d’autres gouvernements pendant la Guerre froide n’est que la partie émergée de l’iceberg, et notre ignorance collective est délibérée. Au début de l’année 1973, alors que les retombées du scandale du Watergate mettaient en évidence la nécessité d’un contrôle accru des agences de renseignement américaines par le Congrès, le directeur de la Central Intelligence Agency (CIA) a ordonné la destruction de tous les documents relatifs à MK Ultra.

Lancé dans le sillage du procès de Nuremberg, qui a révélé l’ampleur des atrocités nazies commises au nom de la science, le MK Ultra a donné lieu à une série d’expériences grotesques sur des sujets involontaires, à l’intérieur et à l’extérieur des frontières des États-Unis. Des preuves récemment révélées mettent en évidence des liens précédemment cachés entre les expériences MK Ultra sur des enfants indigènes au Canada et sur des Noirs emprisonnés aux États-Unis.

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Le film Oppenheimer garde le silence sur les premières victimes de l’ère nucléaire

Le film, qui dure trois heures est un drame captivant et une histoire précieuse, mais il fait abstraction des premières victimes de l’ère nucléaire.

Source : Responsible Statecraft, Connor Echols
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises


Un champignon atomique se forme au-dessus du site du premier essai de bombe atomique, connu sous le nom d’essai Trinity, le 16 juillet 1945. (Shutterstock/ Everett Collection)

Le 16 juillet 1945, ce fut la fin du monde. C’est du moins ce que pensaient les habitants du bassin de Tularosa, au Nouveau-Mexique.

À l’insu des civils locaux, J. Robert Oppenheimer avait choisi leur région comme terrain d’essai pour la première arme nucléaire au monde. L’explosion, que les autorités américaines ont publiquement qualifiée d’accident dans un dépôt de munitions local, a déchiré le ciel matinal, laissant un nuage de débris radioactifs de 12 000 m de haut qui a recouvert de poussière la région environnante pendant des jours.

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Guantanamo : un rapport de l’ONU demande au gouvernement américain de fermer le centre de détention

Le rapporteur spécial estime que les procédures « établissent une privation structurelle et un non-respect des droits nécessaires à une existence humaine et digne. »

Des détenus en combinaison orange sont à genoux tête baissée dans une zone de détention sous le regard attentif de la police militaire lors de leur transfert vers le centre de détention temporaire du Camp X-Ray de la base navale de Guantanamo Bay, sur cette photo d’archive datée du 11 janvier 2002. REUTERS/Stringer/Files

Source : Responsible Statecraft, Blaise Malley
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Plus de vingt ans après l’ouverture de la prison de Guantanamo Bay, les 30 détenus restants sont toujours soumis à des « traitements cruels, inhumains et dégradants », selon un nouveau rapport de la rapporteuse spéciale (RS) des Nations unies sur la lutte contre le terrorisme et les droits humains, Fionnuala Ni Aolain.

Ce document, qui a été rendu public lundi, est le résultat d’une visite du centre au début de l’année. Il s’agit de la première visite de ce type effectuée par un fonctionnaire des Nations unies depuis l’ouverture du centre en 2002. Sa conclusion est claire : le gouvernement américain doit « envisager des voies immédiates pour la fermeture » du centre de détention.

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Un héros américain : Daniel Ellsberg

Peu de gens ont, autant que Daniel Ellsberg, décédé le 16 juin à l’âge de 92 ans, apporté leur contribution à la résistance contre les horreurs de la guerre et son corollaire, un système antidémocratique fondé sur le secret.

Source : Jacobin, Chip Gibbons
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Daniel Ellsberg en 2008. (Christopher Michel / Wikimedia Commons)

Peu de gens peuvent dire que leurs actions ont contribué à renforcer la liberté de la presse, à mettre fin à une guerre et à faire tomber une présidence. Daniel Ellsberg, qui est décédé aujourd’hui à l’âge de 92 ans, a fait précisément tout cela.

Ellsberg s’est fait connaître du grand public en 1971 lorsqu’il a photocopié une histoire secrète de l’engagement des États-Unis dans la guerre du Viêt Nam, connue sous le nom de « Pentagon Papers », et qu’il en a donné une copie au New York Times. La décision du journal de publier ces documents a déclenché une bataille historique en faveur de la liberté de la presse, bataille qui s’est poursuivie jusque devant la Cour suprême.

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Programme de torture : derrière les dissimulations de Washington, des révélations toujours plus nombreuses

Dans une variante du jeu de colin-maillard, un enfant désigné est chargé de toucher un autre enfant tout en portant un bandeau sur les yeux. L’enfant aveugle sait que les autres enfants, tous capables de voir, sont là, mais il est laissé à lui-même, se guidant à l’aide des sons et de sa connaissance de l’espace dans lequel il se trouve. Finalement, cet enfant réussit, soit en heurtant quelqu’un, soit en jetant un coup d’œil, soit par pure chance.

Source : TomDispatch, Karen J. Greenberg
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Pensez à nous, le public américain, nous sommes cet enfant aux yeux bandés lorsqu’il s’agit du programme de torture de notre gouvernement qui a suivi le désastre du 11 Septembre et le lancement de la maudite guerre contre le terrorisme. Nous avons dû chercher dans l’obscurité ce que beaucoup d’entre nous pressentaient.

Nous avons cherché à tâtons les faits entourant le programme de torture créé et mis en œuvre par l’administration du président George W. Bush. Cela fait maintenant 20 ans que l’on recherche les auteurs de ces actes, les lieux où ils ont brutalisé les détenus et les techniques qu’ils ont utilisées. Et depuis 20 ans, les tentatives de maintenir ce bandeau en place au nom de la « sécurité nationale » ont contribué à faire prévaloir l’obscurité sur la lumière.

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La guerre de l’Europe contre les réfugiés facilite l’ascension de l’extrême droite

Des deux côtés de l’Atlantique, les droits internationaux fondamentaux des réfugiés ne cessent de régresser.

Source : Truthout, David Goeßmann
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Une voiture de police passe devant la porte principale du nouveau camp de réfugiés sur l’île de Samos, en Grèce, le 18 septembre 2021. SOCRATES BALTAGIANNIS / PICTURE ALLIANCE VIA GETTY IMAGES

L’Union européenne livre une guerre aux réfugiés.

Le gouvernement italien d’extrême droite a récemment déclaré l’état d’urgence et verrouillé hermétiquement ses ports. Les autres États membres de l’UE détournent le regard.

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BlackRock et d’autres gestionnaires d’actifs contrôlent de plus en plus nos vies

Les grands gestionnaires d’actifs comme BlackRock et Vanguard deviennent de plus en plus, mais imperceptiblement, propriétaires d’un nombre croissant d’aspects de notre vie, du logement aux routes, ou aux infrastructures énergétiques.

Source : Jacobin, Cal Turner, Sara Van Horn, Brett Christophers
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Les sociétés de gestion d’actifs jouent un rôle de plus en plus important dans le contrôle des infrastructures intégrées à nos vies. (saulgranda / Getty Images)

Entretien avec Brett Christophers

Interview par Cal Turner et Sara Van Horn

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Le « pape de l’IA » quitte Google avec des regrets et des craintes pour l’avenir

Geoffrey Hinton, qui a reçu le « prix Nobel de l’informatique » pour ses travaux novateurs sur les réseaux neuronaux, est désormais libre de parler des risques de l’IA (Intelligence artificielle)

Source : The Verge, Thomas Ricker
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Geoffrey Hinton (au premier plan) a quitté Google pour s’exprimer sur les dangers de l’IA. Image : Getty

Geoffrey Hinton, qui, avec deux autres « parrains de l’IA », a remporté le prix Turing 2018 pour leurs travaux fondamentaux qui ont conduit à l’essor actuel de l’intelligence artificielle, dit maintenant qu’une partie de lui regrette l’œuvre de sa vie. Hinton a récemment quitté son emploi chez Google afin de pouvoir s’exprimer librement sur les risques de l’IA, selon une interview de l’homme de 75 ans publiée dans le New York Times.

« Je me console avec l’excuse habituelle : si je ne l’avais pas fait, quelqu’un d’autre l’aurait fait », a déclaré Hinton, qui a travaillé chez Google pendant plus de dix ans. « Il est difficile de voir comment on peut empêcher les mauvais opérateurs de l’utiliser à des fins malveillantes. »

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Liberté de la presse : petite histoire des ordonnances de 1944 issues du CNR

Ventes en berne, revenus publicitaires en chute libre, crédibilité mise à mal… c’est un constat assez unanime : la presse écrite va mal en France. À la fois cause et conséquence de cette crise, le phénomène de concentration des médias français entre les mains d’un nombre toujours plus réduit de grandes fortunes est régulièrement pointé du doigt [1]. Et cela sans que les gouvernements successifs semblent s’émouvoir outre mesure.

Ce pourrissement de la situation de la presse fait un contraste saisissant avec le projet du Conseil national de la résistance (CNR) et les fameuses « ordonnances de 1944 » sur la liberté de la presse du Gouvernement provisoire de la République française qui promettaient notamment une presse libérée des puissances d’argent. Comment, en quelque 70 ans, et même beaucoup plus rapidement, un tel renversement a-t-il été possible ? C’est la réalité des changements promis par ces ordonnances, et leur déconstruction progressive jusqu’à aujourd’hui, que nous proposons d’éclairer ici [2].

Source : ACRIMED, Jean Pérès, Jérémie Fabre

BP a extrait du pétrole irakien à hauteur de £15 milliards après l’invasion britannique de 2003

Bien que les ministres britanniques aient nié que la guerre d’Irak était liée au pétrole, le fleuron des entreprises britanniques a profité d’une aubaine dès son retour en Irak après l’invasion de 2003, selon Declassified.

Source : Declassified UK, Matt Kennard
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Un soldat britannique patrouille dans le champ pétrolier de Rumaila, dans le sud de l’Irak, le 1er février 2005. BP a obtenu le contrat d’exploitation du champ quatre ans plus tard. (Photo : Andrew Parsons/AFP via Getty)

  • BP est retourné en Irak en 2009 après 35 ans d’absence et a obtenu une participation importante dans le plus grand champ pétrolier du pays, près de Bassorah, occupée par les Britanniques.
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Seymour Hersh sur Daniel Ellsberg, l’homme qui a révélé les Pentagon Papers

Le journaliste d’investigation Seymour Hersh évoque sa relation de 50 ans avec Daniel Ellsberg, l’homme qui a publié les Pentagon Papers et révélé l’ampleur des crimes américains en Asie du Sud-Est.

Source : Jacobin Mag, Seymour Hersh
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Ellsberg, lors d’une conférence de presse, New York, 1972. (Wikimedia Commons)

Je pense qu’il est préférable de commencer par la fin. Le 1er mars, des dizaines d’amis et de militants de Dan et moi-même avons reçu une note de deux pages nous informant qu’un cancer du pancréas incurable avait été diagnostiqué chez lui et qu’il refusait la chimiothérapie parce que le pronostic, même avec la chimiothérapie, était désastreux. Il aura 92 ans en avril.

En novembre dernier, pendant les vacances de Thanksgiving passées en famille à Berkeley, j’ai fait quelques kilomètres pour rendre visite à Dan dans la maison voisine de Kensington qu’il partage depuis des décennies avec sa femme Patricia. Mon intention était de discuter avec lui pendant quelques heures de notre obsession commune, le Vietnam. Plus de cinquante ans plus tard, il réfléchissait encore à la guerre dans son ensemble et j’essayais toujours de comprendre le massacre de My Lai. Je suis arrivé à 10 heures et nous avons parlé sans interruption – pas d’eau, pas de café, pas de biscuits – jusqu’à ce que ma femme vienne me chercher, saluer et rendre visite à Dan et Patricia. Elle est partie, et je suis resté quelques minutes de plus avec Dan, qui voulait me montrer sa bibliothèque de documents qui auraient pu lui valoir une longue peine de prison. Vers 18 heures – la nuit tombait – Dan m’a raccompagné à ma voiture et nous avons continué à discuter de la guerre et de ce qu’il savait – oh, les choses qu’il savait – jusqu’à ce que je dise que je devais y aller et que je démarre la voiture. Il m’a alors dit, comme il le faisait toujours : « Tu sais que je t’adore, Sy. »

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Guerre en Irak : retour sur l’assaut brutal contre Falloujah

On se souviendra de feu Jim Molan pour de nombreuses raisons. Peu se souviendront de lui pour les violences à grande échelle commises par les troupes de la coalition sous son commandement lors de l’assaut brutal contre Falloujah et d’autres villes sunnites pendant l’occupation illégale de l’Irak à la fin de l’année 2004.

Source : John Menadue
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Les médias australiens continuent de nous décevoir gravement quant à leur couverture des guerres au Moyen-Orient, du terrorisme et du désastre persistant que représente l’EI. Cet échec a commencé avec l’invasion de l’Irak. Contrairement à d’importants médias étrangers, aucun média australien n’a admis son échec ou ne s’en est excusé concernant la couverture de la guerre d’Irak et de ses conséquences. Comme c’est souvent le cas, nos médias étaient associés aux Forces armées australiennes pour soutenir la politique de la Coalition. La classe politique se serre les coudes.

Les médias dépendant de News Corp sont les plus fautifs. [News Corp Australia est un conglomérat médiatique australien et une filiale à 100 % de l’entreprise américaine News Corp, il emploie plus de 8 000 personnes dans le pays et environ 3 000 journalistes, NdT.]

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Torture de la CIA : Un médecin décrit et dénonce les tortures de l’Agence post 11-Septembre

Lors d’une audition à Guantánamo Bay, un expert a fait en public une description détaillée des tortures qui ont suivi les attentats du 11 septembre 2001.

Source : The New York Times, Carol Rosenberg
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Dr Sondra S. Crosby, spécialiste dans les cas de torture et traumatisme, témoigne devant un tribunal du Connecticut en 2009. « C’était un événement très douloureux, honteux et stigmatisant », a-t-elle déclaré au sujet de la pratique de torture utilisée par la CIA. Crédit photo Pool par Bob Child

GUANTÁNAMO BAY, Cuba – Au fil des ans, l’utilisation de la torture par la Central Intelligence Agency, notamment le waterboarding et d’autres formes de torture dans ses prisons secrètes à l’étranger après les attentats du 11 septembre 2001, a été révélée au gré des fuites gouvernementales, des témoignages et d’une enquête accablante du Sénat.

Mais le témoignage d’une experte cette semaine lors des séances préalables au procès à Guantánamo Bay a fourni certains des détails les plus explicites jamais rendus publics sur la pratique occulte consistant à imposer une alimentation rectale aux prisonniers, une pratique discréditée qui a été gardée secrète bien après que d’autres méthodes de torture ont été révélées.

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Rosa Parks : Une combattante radicale de l’oppression sous toutes ses formes

Rosa Parks est née en 1913. Loin d’être un modèle de respectabilité politique, elle était une organisatrice expérimentée et provocatrice de la classe ouvrière, elle méprisait la soumission servile représentée par Jim Crow, [« Jim Crow » est une expression péjorative désignant les personnes noires vivant aux États-Unis, le nom vient d’une chanson sur laquelle chantait et dansait un comédien blanc visage et mains peints en noir et caricaturant les afro-américains NdT] et elle combattait farouchement l’oppression sous toutes ses formes.

Source : Jacobin Mag, Jeanne Theodaris
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

« Pour s’aventurer et déambuler sur la corde raide façon Jim Crow, de la naissance à la mort… Il faut une âme noble. Il y a toujours une ligne, une corde, quelle qu’elle soit : une ligne de couleur, une corde de pendaison, une corde raide. Pour moi, il semble que nous soyons des marionnettes dont l’homme blanc tire les ficelles. Ils disent qu’une ligne de ségrégation due à la couleur doit nous séparer, et pourtant ce sont ceux qui tirent les ficelles, et soit nous nous exécutons à leur grande satisfaction, soit, si nous franchissons cette ligne, nous en subissons les conséquences. »

-Rosa Parks

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La critique de Martin Luther King contre le militarisme américain est plus pertinente que jamais

Il y a cinquante ans, la critique de Martin Luther King Jr concernant le militarisme américain prédisait la montée de l’aventurisme mondial américain.

Source : Responsible Statecraft, William Hartung
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Martin Luther King Jr., Marche sur Washington, 28 août 1963 (domaine public)

L’anniversaire du Dr Martin Luther King Jr fournit l’occasion de s’arrêter un instant et de réfléchir sur le sens de sa vie et de son œuvre. C’est particulièrement important de le faire ces temps-ci, alors qu’un racisme impitoyable gagne et qu’une atmosphère de Guerre froide infiltre Washington.

King avait une profonde compréhension des liens entre les situations intérieures et extérieures de l’Amérique, exprimée de façon claire lors de son discours contre la Guerre du Vietnam, prononcé à l’église Riverside de New York le 4 avril 1967, un an avant qu’il ne soit assassiné.

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L’élargissement de l’OTAN : Une erreur fatale – George Kennan – 05/02/1997

A la fin de 1996, l’impression s’est répandue, ou a été répandue, qu’il avait été décidé, d’une manière ou d’une autre, d’étendre l’OTAN jusqu’aux frontières de la Russie. Et ce, en dépit du fait qu’aucune décision officielle ne peut être prise avant le prochain sommet de l’alliance, en juin.

Source : The New York Times, George F. Kennan
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

A la fin de 1996, l’impression s’est répandue, ou a été répandue, qu’il avait été décidé, d’une manière ou d’une autre, d’étendre l’OTAN jusqu’aux frontières de la Russie. Et ce, en dépit du fait qu’aucune décision officielle ne peut être prise avant le prochain sommet de l’alliance, en juin.

Le moment de cette révélation – coïncidant avec l’élection présidentielle et les changements consécutifs de personnalités responsables à Washington – n’a pas permis à l’étranger de savoir comment et où insérer un modeste commentaire. L’assurance donnée au public que la décision, même préliminaire, était irrévocable, n’a pas non plus encouragé les opinions extérieures.

Mais quelque chose de la plus haute importance est en jeu ici. Et il n’est peut-être pas trop tard pour avancer un point de vue qui, je crois, n’est pas seulement le mien, mais est partagé par un certain nombre d’autres personnes ayant une expérience étendue et, dans la plupart des cas, plus récente, des questions russes. Ce point de vue, dit sans ambages, est que l’élargissement de l’OTAN serait l’erreur la plus fatale de la politique américaine de toute l’ère de l’après-Guerre froide.

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Archives déclassifiées : Le lancement d’une torpille nucléaire a failli avoir lieu lors de la crise de Cuba

Le chef d’état-major Arkhipov a implicitement confirmé le quasi-lancement d’une torpille nucléaire. Les commandants des sous-marins ont supprimé cette histoire pendant 40 ans. Les archives publient les principaux documents déclassifiés sur les sous-marins soviétiques pendant la crise.

Source : National Security Archive, Svetlana Savranskaya
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Sous-marin B-59

Cahier d’information n° 808

Pour plus d’informations, contactez le 202-994-7000 ou nsarchiv@gwu.edu

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Pourquoi Stanford, Harvard et la NASA continuent-ils de faire honneur à un passé nazi ?

Cette année, Harvard a publié un rapport sur les bénéfices que l’université a tirés de l’esclavage. « Je crois que nous avons la responsabilité morale de faire ce que nous pouvons pour remédier aux effets corrosifs persistants de ces pratiques historiques sur les individus, sur Harvard et sur notre société », a écrit Lawrence Bacow, le président de l’université, dans une lettre ouverte à la communauté. Cette étude a été saluée comme une remise en question, attendue depuis longtemps, d’une institution d’élite au passé sombre.

Mais s’attaquer au rôle de l’université dans la traite négrière américaine ne concerne qu’un aspect du passé de l’école. Harvard s’enorgueillit toujours d’une bourse et d’un poste de professeur portant le nom d’Alfried Krupp, un criminel de guerre nazi dont l’empire industriel a utilisé environ 100 000 travailleurs déportés.

Source : The New York Times, Lev Golinkin
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Alfried Krupp, à gauche, en 1957, dirigeait ses usines grâce à des détenus des camps de concentration comme travailleurs esclaves.
Crédit Bettmann/Getty Images

Harvard n’est pas seule : de la NASA à Stanford en passant par l’armée américaine, les institutions américaines continuent de reconnaître – et parfois même de glorifier – d’anciens Nazis de premier plan.

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Avec l’aide des libéraux, Hoover et le FBI ont mené une croisade antidémocratique contre la gauche américaine

J. Edgar Hoover est connu pour la campagne qu’il a menée pendant des décennies pour éradiquer la gauche en surveillant et même en tuant des radicaux comme Fred Hampton. Ce que l’on sait moins, c’est que les libéraux [Progressistes ou démocrates, NdT] ont joué un rôle important dans la croisade antidémocratique de Hoover.

Source : Jacobin Mag, Beverly Gage
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J. Edgar Hoover (au centre) avec le président John F. Kennedy et le procureur général Robert F. Kennedy, 23 février 1961. (US National Archives and Records Administration via Wikimedia Commons)

Entretien mené par Michael Brenes

Peu de personnalités méritent autant l’animosité de la gauche que J. Edgar Hoover, l’ancien directeur du Federal Bureau of Investigation (FBI). Au cours de ses quarante-huit années au pouvoir – de 1924 à sa mort en 1972 – Hoover a présidé une chasse aux sorcières en matière de contre-espionnage qui a traité les membres du Parti communiste américain comme des traîtres, infiltré et surveillé les mouvements de gauche. Les résultats obtenus par le FBI dans le cadre du programme COINTELPRO de l’ère Hoover sont particulièrement notoires, qu’il s’agisse du harcèlement et de la mise sur écoute de Martin Luther King Jr. (y compris l’envoi d’un message visant à le pousser au suicide) ou du meurtre du leader du Black Panther Party, Fred Hampton, à Chicago en 1969. Pourtant, Hoover était encensé par les libéraux et les conservateurs de son époque, et son pouvoir incontrôlé.

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Le Néolibéralisme : Une contre-révolution anti-démocratie

Un groupe d’intellectuels du XXe siècle a vu dans l’État-nation démocratique une menace pour la propriété privée. Leur solution : transférer le pouvoir à des organismes internationaux non responsables comme l’OMC, ce qui a contribué à ouvrir la voie à ce que nous appelons aujourd’hui le « néolibéralisme ».

Source : Jacobin Mag, Quinn Slobodian
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Friedrich Hayek, photographié en 1960 (Bettmann / Getty Images).

Entretien avec Quinn Slobodian par Daniel Denvir

L’ère néolibérale est souvent définie comme celle de la dérégulation, de l’émancipation ou de la libération des forces du marché qui avait été contenues, ou « intégrées », dans les décennies d’après-guerre. Dans son livre Globalists : The End of Empire and the Birth of Neoliberalism [Les mondialistes : La Fin de l’Empire et la Naissance du Néolibéralisme, NDT], l’historien Quinn Slobodian contredit cette acception. Au lieu de cela, Slobodian affirme que le tournant néolibéral visait plutôt à « encastrer » ou à protéger les marchés du contrôle démocratique et à établir un ordre international assurant au capital la capacité de circuler librement au-delà des frontières.

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Noam Chomsky : « L’Occident dérive vers un proto-fascisme capitaliste sauvage »

La guerre en Ukraine a atteint son septième mois. Les partis d’extrême droite ont récemment progressé en Suède et en Italie. Et le changement climatique continue d’avoir des conséquences dévastatrices à un rythme toujours plus rapide. Noam Chomsky aborde ces questions et bien d’autres dans une récente conversation radiophonique avec l’animateur de Radio Alternative David Barsamian, réalisée le 26 septembre 2022, un jour avant la sortie de leur nouveau livre Notes on Resistance.

Noam Chomsky parle des mensonges, des crimes et du capitalisme sauvage.

Source : Boston Review, David Barsamian, Noam Chomsky
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

David Barsamian : La situation en Ukraine est désastreuse. Si Poutine est acculé dans une impasse, il pourrait faire un geste désespéré et utiliser des armes nucléaires, ou l’un des six réacteurs nucléaires ukrainiens pourrait être bombardé (délibérément ou par accident). Le sort de la planète est entre les mains de Poutine, Zelensky, Biden. Franchement, je suis très inquiet. Que peuvent faire les gens dans ce scénario ?

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Géopolitique américaine, Diplomatie, Sécurité nationale : Conversation entre Antony Blinken et Condoleezza Rice

SECRÉTAIRE MATTIS : Bonjour à tous et bienvenue à l’événement d’aujourd’hui, une causerie entre l’ancienne secrétaire d’État Condoleezza Rice et notre secrétaire d’État actuel Tony Blinken. À une époque où l’Amérique s’interroge sur son rôle dans un monde en mutation, l’entretien d’aujourd’hui, inscrit dans la plus pure tradition de la grande université où nous nous rencontrons, offre une occasion unique d’approfondir ces questions importantes.

La discussion d’aujourd’hui portera sur l’évolution et l’importance de la technologie, de la diplomatie et de la sécurité nationale – des sujets familiers ici dans la Silicon Valley et très pertinents dans notre pays et dans le monde entier. Vous venez de vivre une semaine assez importante, et je ne parle pas seulement de ce qui se passe dans le monde, mais aussi de la publication de la stratégie de sécurité nationale [La stratégie de sécurité nationale est un document préparé périodiquement par la branche exécutive des États-Unis qui énumère les problèmes de sécurité nationale et la manière dont l’administration prévoit d’y faire face. Le fondement juridique du document est énoncé dans la loi Goldwater-Nichols, NdT]. Et pour ceux qui ne suivent pas vraiment tout ça, je pense que la stratégie de sécurité nationale est une occasion pour le Président de demander vraiment à son équipe : Que devrions-nous faire maintenant pour nous préparer à un avenir meilleur ?

Mais vous commencez par parler des valeurs américaines mais aussi de la rivalité entre autocratie et démocratie. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la façon dont vous envisagez la situation ? Les États-Unis ont eu de nombreux adversaires tout au long de leur histoire, mais à ce moment précis, comment appréhendez-vous cette grande question ?

Source : U.S. Department of State
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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100 ans du Fascisme : La Grande-Bretagne a secrètement soutenu la marche de Mussolini sur Rome

La prise de pouvoir de Benito Mussolini en Italie, en 1922, a été secrètement aidée par le gouvernement britannique, qui a parié sur le dictateur fasciste pour protéger ses intérêts en Méditerranée, affirme un nouveau livre.

En ce triste anniversaire des 100 ans du fascisme (28 octobre 1922 : les chemises noires marchent sur Rome), et alors que Giorgia Meloni, adepte de Mussolini, vient d’être officiellement nommée à la tête du gouvernement italien, retour sur un épisode historique encore trop méconnu…

Source : The Times, Tom Kington
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La malbouffe contre-attaque ? Christophe Brusset – Thinkerview

Source : Thinkerview, Youtube

Source : Thinkerview, Youtube, 13-10-2022

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Italie : Avec les élections, les migrants font face à une recrudescence d’hostilité

À Vintimille, la vie de ceux qui espèrent passer en France est devenue de plus en plus difficile.

Source : The Guardian, Angela Giuffrida
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Delia Bonuomo, devant le Bar Hobbit, qui a fermé en décembre de l’année dernière (Photographie : Delia Bonuomo).

Pour la famille kurde épuisée et les jeunes gens originaires d’Érythrée, du Mali et de Côte d’Ivoire qui se trouvent devant la gare de Vintimille, la vie ressemble à un jour sans fin, une routine invariablement composée de tentatives répétées pour passer la frontière française, de batailles pour trouver de la nourriture et un endroit où dormir.

La ville côtière du nord de l’Italie, populaire auprès des touristes pour son marché du vendredi, est une salle d’attente permanente pour les migrants depuis plus d’une décennie, dont la plupart ont fait le périlleux voyage vers l’Europe en bateau, atterrissant dans le sud de l’Italie avant de se diriger vers le nord.

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Classer pour dominer : Petite histoire critique du fichage en France

La campagne d’action collective contre la Technopolice se termine dans quelques semaines. Notre plainte contre le Ministère de l’Intérieur (que vous pouvez encore rejoindre ici) vise notamment deux fichiers étatiques massifs : le fichier TAJ et le fichier TES. À travers eux, nous attaquons des outils omniprésents et structurants de la surveillance policière. Car ficher, c’est organiser le contrôle et la domination de l’État sur sa population. Comment expliquer que ces pratiques aient pu émerger, se maintenir et s’ancrer si profondément dans les rouages de l’administration française au point qu’elles échappent désormais à tout véritable contrôle ?
Si on peut évidemment trouver une multitudes d’explications, nous proposons de revenir ici, sans prétention d’exhaustivité, sur l’évolution à travers le temps du fichage en France.

Source : La Quadrature du net – 07-09-2022

Lire l’article complet sur le site de la Quadrature du Net

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Comment les Démocrates ont trahi le New Deal pour le néolibéralisme

En 1992, Bill Clinton s’est présenté à la présidence en promettant de « mettre fin à l’aide sociale telle que nous la connaissons ». Ce virage à droite faisait partie d’une tentative plus large des démocrates de créer un « néolibéralisme progressiste » – dont le « progressisme » incluait l’abandon de sa base ouvrière.

Source : Jacobin Mag, Justin H. Vassallo
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Le président Bill Clinton s’exprime lors d’une conférence de presse dans la roseraie de la Maison Blanche à Washington, le 13 mai 1994. (Ron Sachs / CNP / Getty Images)

Analyse de Left Behind : The Democrats’ Failed Attempt to Solve Inequality by Lily Geismer (Public Affairs, 2022) (La tentative ratée des démocrates de résoudre les inégalités par Lily Geismer)

Les Démocrates sont au milieu d’une crise existentielle plus profonde que toute autre depuis la révolution Reagan. L’une des explications est que le parti n’a pas réussi à renforcer le pouvoir de la classe ouvrière comme il l’avait fait à l’époque du New Deal. Depuis les années 1990 surtout, la redistribution égalitaire et le développement à grande échelle ont cédé la place aux préférences politiques de la classe des donateurs. Pour certains, le problème est que les démocrates ont perdu leur cap après des décennies de défense contre une droite républicaine de plus en plus radicale. Malgré les promesses d’un nouveau paradigme économique, une série de revers souligne que l’administration de Joe Biden n’a pas la détermination nécessaire pour faire face à ce défi.

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Dossiers déclassifiés : La Grande-Bretagne a soutenu les États-Unis après la destruction d’un avion de ligne iranien

En 1988, un navire de guerre de la Marine américaine a abattu un avion de ligne iranien, tuant les 290 civils à bord. Des dossiers récemment déclassifiés montrent comment le gouvernement de Margaret Thatcher a offert un soutien immédiat aux États-Unis et a participé à la dissimulation de l’affaire.

Source : Declassified UK, John McEvoy
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Cercueils contenant les victimes du vol 655 d’Iran Air. (Photo : Barry Iverson / Getty)

L’attentat s’est produit pendant la guerre Iran-Irak, qui avait commencé en 1980 avec l’invasion de l’Iran par Saddam Hussein. Le gouvernement américain a soutenu Saddam et a envoyé des navires de guerre dans le golfe Persique pour soutenir l’effort de guerre irakien.

L’un de ces navires de guerre était l’USS Vincennes qui, le 3 juillet 1988, a tiré deux missiles sur le vol 655 d’Iran Air alors qu’il effectuait une liaison de routine vers Dubaï.

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Milliardaires nazis : les dynasties d’entreprises qui ont bénéficié du Troisième Reich

Dans son nouveau livre Nazi Billionaires (Les Nazis milliardaires, NdT), David de Jong explore l’histoire accablante d’entreprises qui ont refusé d’examiner leur sombre histoire avec Hitler.

Source : The Guardian, David Smith
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Adolf Hitler admire un modèle de la voiture Volkswagen. Il est en compagnie du concepteur Ferdinand Porsche, à gauche, et de divers responsables nazis. Photo : Heinrich Hoffmann/Getty Images

Des statues coloniales et confédérées renversées. Les objets pillés sont rendus par des musées contrits. Des noms de famille souillés, tels que Sackler, rayés des bâtiments. Le monde entier est en train de faire le point sur les crimes passés des grandes puissances. Mais y a-t-il une omission flagrante ?

Un nouveau livre, Nazi Billionaires, examine comment les dynasties d’entreprises les plus riches d’Allemagne ont fait fortune en aidant et en soutenant le Troisième Reich d’Adolf Hitler. Il examine également comment, huit décennies plus tard, elles échappent toujours à un examen minutieux et comment une nation qui a tant fait pour affronter son passé catastrophique souffre toujours d’un angle mort très particulier.

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Les 37 personnes tuées à Melilla sont les victimes de la politique criminelle de l’Europe

Le 24 juin dernier, la police marocaine a assassiné au moins 37 migrants à la frontière avec l’Espagne. Ce massacre montre à quel point l’Union européenne s’appuie sur des régimes autoritaires pour surveiller ses frontières — et démontre le caractère superficiel de l’image « progressiste » du gouvernement espagnol.

Source : Jacobin Mag, Eoghan Gilmartin
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Un membre des forces de sécurité marocaines devant la clôture frontalière séparant le Maroc de l’enclave nord-africaine espagnole de Melilla, près de Nador au Maroc, le 26 juin 2022. (Fadel Senna / AFP via Getty Images)

« La police marocaine nous a battus et a tué nos amis », raconte Amir, un des survivants du massacre de vendredi dernier le long de la frontière de l’enclave nord-africaine espagnole de Melilla. Le bilan des victimes reste contesté, mais selon les ONG internationales, au moins trente-sept personnes ont été tuées lorsque les forces de sécurité marocaines ont frappé, lapidé et aspergé de gaz lacrymogène les quelque 1 500 immigrants qui se précipitaient vers la clôture frontalière – une des seules frontières terrestres de l’Union européenne avec une nation africaine. Certains ont été tués lors d’une bousculade dans le périmètre frontalier, la police ayant utilisé une stratégie de tenaille qui a piégé des centaines de personnes dans une tranchée. Des images vidéo montrent des dizaines d’autres personnes tombant de la clôture de six mètres de haut alors que la police marocaine aspergeait de gaz lacrymogène et tirait des balles en caoutchouc sur ceux qui y grimpaient.

Selon l’Association locale des droits humains de Nador, un certain nombre d’autres décès sont survenus parce que des personnes gravement blessées ont été laissées jusqu’à dix heures de temps au soleil et à la chaleur sans soins médicaux. Une vidéo choquante publiée sur les plateformes de médias sociaux de l’organisation montre des centaines de corps entassés les uns contre les autres et entourés par la police anti-émeute, dans laquelle il est difficile de distinguer les personnes blessées et les épuisées de celles qui sont mortes. Certaines sont menottées, d’autres restent immobiles, tandis que dans une autre vidéo, la police frappe à plusieurs reprises celles qui sont allongées sur le sol.

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LA CIA ET LES MÉDIAS (1/6) – La manipulation de la presse américaine

Par : Admin EV

Comment les médias les plus puissants d’Amérique ont travaillé main dans la main avec la Central Intelligence Agency et pourquoi la Commission Church les a couverts.

Par Carl Bernstein – Rolling Stone – 20 octobre 1977

Après avoir quitté le Washington Post en 1977, Carl Bernstein a passé six mois à analyser les relations entre la CIA et la presse pendant les années de la guerre froide. Son article de 25 000 mots, publié dans Rolling Stone le 20 octobre 1977, est reproduit ci-dessous dans une série de 6 billets.

MANIPULATION DE LA PRESSE – LE STYLE DE LA CIA

Pour comprendre le rôle de la plupart des professionnels du journalisme, il est nécessaire d’écarter certains mythes concernant le travail sous couverture pour les services de renseignement américains. Peu de journalistes américains sont des « espions » dans le sens populairement accepté du terme. L’espionnage, c’est-à-dire l’acquisition de secrets auprès d’un gouvernement étranger, est presque toujours le fait de ressortissants étrangers qui ont été recrutés par la CIA et sont sous son contrôle dans leur propre pays. Ainsi, le rôle principal d’un Américain travaillant sous couverture à l’étranger est souvent d’aider au recrutement et à la « manipulation » de ressortissants étrangers qui sont des canaux d’informations secrètes pour les services de renseignements américains.

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L’horrible campagne de Clinton en 2016 a aggravé nos relations avec la Russie

Des révélations récentes prouvent qu’Hillary Clinton a joué un rôle direct dans la diffusion des accusations, aujourd’hui discréditées, qui ont alimenté la frénésie du Russiagate – un épisode qui a rendu encore plus difficile la tâche déjà ardue de mener une politique rationnelle vis-à-vis de la Russie.

Source : Jacobin Mag, Branko Marcetic
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Hillary Clinton s’adressant à une foule à Raleigh, en Caroline du Nord, lors de sa campagne présidentielle en 2016. Logan Cyrus / AFP via Getty Images)

Dans le système médiatique américain bipolaire d’aujourd’hui, les organes de presse les plus favorables aux Démocrates et aux Républicains, respectivement, ont tendance à se concentrer sur les scandales du parti opposé, ce qui signifie qu’une ou plusieurs parties du public passent constamment à côté des informations essentielles.

Prenez certaines des révélations qui ont été faites dans le cadre de l’enquête de l’avocat spécial John Durham, créée par l’ancien procureur général William Barr dans les derniers jours de l’administration de Donald Trump pour explorer les origines de l’enquête Trump-Russie qui a obsédé l’establishment pendant des années. Largement couverte par la sphère médiatique de droite, un nombre comparativement plus faible de consommateurs d’informations de gauche sont probablement au courant de leur existence. Ce qui signifie qu’ils ne sont pas non plus au courant des nouvelles informations sur le rôle direct d’Hillary Clinton dans la fomentation des terribles relations entre les États-Unis et la Russie qui nous ont maintenant rapprochés de manière alarmante du péril nucléaire.

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Hillary Clinton a approuvé un plan de désinformation Trump/Russie, selon son directeur de campagne

Son directeur de la campagne de 2016 déclare qu’elle a approuvé un plan pour diffuser auprès d’un journaliste une fausse information concernant la Russie.

Source : Wall Street Journal
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le récit de 2016 et au-delà de la collusion entre Trump et la Russie était le sale coup du siècle, et nous savons aujourd’hui qu’il venait du sommet – de la candidate Hillary Rodham Clinton. Voilà quel a été le témoignage vendredi du directeur de campagne de Clinton en 2016, Robby Mook, devant un tribunal fédéral.

Mook a témoigné lors du procès intenté par l’avocat spécial John Durham contre Michael Sussmann, l’avocat accusé d’avoir menti au FBI. En septembre 2016, Sussmann a déclaré au FBI que Trump avait une connexion secrète avec la banque russe Alfa Bank et a précisé qu’il n’agissait pas au nom d’un quelconque client. Les procureurs affirment qu’il travaillait pour la campagne Clinton.

Les procureurs ont présenté cette semaine des preuves montrant que Sussmann a travaillé avec des cyber-chercheurs et le cabinet de recherche de l’opposition Fusion GPS pour élaborer ces affirmations au nom de la campagne Clinton et les transmettre au FBI. Un agent du FBI a affirmé lors de son témoignage qu’une analyse du bureau a rapidement rejeté ces affirmations comme étant peu crédibles. (Sussmann a plaidé non coupable).

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La Grande-Bretagne prévoit d’expulser ses réfugiés au Rwanda

Cette semaine, la Grande-Bretagne a annoncé un plan inhumain et irréalisable visant à expulser les demandeurs d’asile vers le Rwanda – de façon permanente. Il s’agit d’un effort cruel pour externaliser le contrôle des frontières au détriment du bien-être des réfugiés.

Source : Jacobin Mag, Chris Dite
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

La Grande-Bretagne va envoyer les migrants et les demandeurs d’asile qui traversent la Manche à des milliers de kilomètres, au Rwanda, en vertu d’un accord controversé annoncé jeudi. (Daniel Leal / AFP via Getty Images)

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Dans un nouveau tournant grotesque de la politique britannique en matière de réfugiés, la ministre de l’Intérieur Priti Patel a officiellement annoncé cette semaine un plan visant à expulser un nombre illimité de réfugiés au Royaume-Uni vers le Rwanda. Cette politique était en quelque sorte un secret de polichinelle – Patel est censée y travailler « jour et nuit » depuis huit mois. Mais ce projet d’une cruauté inouïe n’a pas le moindre soupçon d’originalité. Certains des gouvernements les plus riches du monde ont eu cette mauvaise idée il y a des années – Patel l’a simplement reconditionnée.

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Non, la robotisation et l’IA ne vont pas faire disparaître le travail

Les discours sur le grand remplacement technologique laissent entendre que l’automatisation rend la plupart des travailleurs obsolètes. Mais l’innovation ne se contente pas de remplacer les travailleurs humains, elle est plutôt à l’origine d’une bataille pour savoir quels intérêts les nouvelles technologies vont servir.

Source : Jacobin Mag, David Broder, Juan Sebastian Carbonell
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le problème de la transformation du travail aujourd’hui tient moins au fait que les nouvelles technologies pourraient éventuellement remplacer les travailleurs, mais plutôt au fait qu’elles sont utilisées pour dégrader les conditions de travail, faire stagner les salaires et flexibiliser le temps de travail. (Lenny Kuhne / Unsplash)

Les confinements de la Covid-19 ont relancé le débat quant à la nature des emplois jugés nécessaires et quant au degré de dépendance de nos sociétés à l’égard du travail. Avec ce que l’on a appelé le mouvement de « Grande démission », cela a pris la forme d’un refus croissant d’accepter de travailler dans des emplois inintéressants pour des salaires de misère. Pourtant, dans de nombreux récits « techno-optimistes », la capacité des travailleurs à accepter ou refuser un emploi est de toute façon en déclin. Selon certains, il semble que l’intelligence artificielle et l’automatisation entraînent une vague de licenciements sans précédent – exigeant, en retour, que nous trouvions d’autres moyens de garantir aux citoyens un revenu stable.

Mais, selon le sociologue du travail français, Juan Sebastian Carbonell, l’affirmation selon laquelle les nouvelles technologies se substitueraient à la nécessité d’une main-d’œuvre humaine est une vision à court terme – et, en fait, un mythe aussi vieux que le capitalisme lui-même. Dans son nouveau livre, « Le futur du travail », il affirme que le travail n’est pas en train de disparaître mais plutôt de se transformer, les conséquences matérielles des nouvelles technologies, de l’externalisation et de la sous-traitance étant alors déterminées tout à la fois par les plans managériaux et la résistance des travailleurs.

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Madeleine Albright était une impérialiste meurtrière

Madeleine Albright est morte à 84 ans. Pionnière de l’impérialisme, elle prônait avec passion un recours accru à la violence meurtrière dans la poursuite d’un ordre mondial post-Guerre froide dominé par les États-Unis – et a tué de très nombreuses personnes dans le cadre de ce processus.

Source : Jacobin Mag, Liza Featherstone
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De 1993 à 1997, Madeleine Albright a été ambassadrice des Nations Unies. À ce titre, elle a présidé aux sanctions brutales imposées à l’Irak après la guerre du Golfe. (Chatham House / Flickr)

Madeleine Albright, qui est décédée mercredi à l’âge de quatre-vingt-quatre ans, a été la première femme secrétaire d’État des États-Unis. Mais les innombrables gros titres qui vantent ce fait risquent de réduire ses réalisations à son sexe. Ce n’est pas juste : elle était bien plus qu’une pionnière.

Albright était une goule impériale, aussi impitoyable dans sa poursuite de la domination mondiale américaine que n’importe quel homme. Elle a joué un rôle central dans l’élaboration d’une politique d’après-Guerre froide qui a provoqué des ravages sur plusieurs continents. Sa biographie est éprouvante : sa famille a fui les persécutions nazies lorsqu’elle était enfant, et vingt-six de ses proches, dont trois grands-parents, ont été assassinés pendant l’Holocauste. C’est une histoire traumatisante, mais rassurez-vous : elle a présidé à de nombreux traumatismes et à la mort d’autres personnes en retour.

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Emmanuel Todd : « La Chine a peu de chances de devenir une superpuissance dominante. »

Emmanuel Todd voit la Chine confrontée à des défis démographiques en raison de sa politique ruineuse de l’enfant unique dans le passé.

(Source photo par Reuters)

Source : Nikkei Asia, Ryotaro Yamada
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La Chine a peu de chances de devenir une superpuissance dominante selon Emmanuel Todd. L’historien français estime que le gouvernement est menacé par le faible taux de natalité et le niveau d’éducation élevé.

Tokyo — Le faible taux de natalité, le vieillissement rapide de la population et les niveaux d’éducation de plus en plus élevés de la Chine rendent peu probable que le pays devienne un jour la superpuissance dominante du monde, a déclaré le démographe historique français Emmanuel Todd dans une interview accordée à Nikkei.

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Le mystère Satoshi : enquête sur l’inventeur du bitcoin – Arte

Source : Arte, Youtube

À l’ère d’Internet, un groupe d’informaticiens, les Cypherpunks, cherche à coder une monnaie électronique anonyme et autonome, libre, directe, sans intermédiaire. Tous échouent, à l’exception d’un certain Satoshi Nakamoto qui publie, en pleine crise des subprimes… le code du bitcoin. ₿

Source : Arte, Youtube, 17-11-2021

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